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Leçon n° 1 : Espaces et paysages de l’urbanisation : géographie des centres et des périphéries Introduction : La mondialisation est un phénomène de mise en relation des différentes parties du monde grâce à l’accélération des échanges et des déplacements humains. Elle s’accompagne d’un mouvement intense d’urbanisation qui se construit entre uniformisation et diversité des espaces et des paysages. En quoi les formes prises par l’urbanisation sont-elles révélatrices de la mondialisation ?

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Leçon n° 1 : Espaces et paysages de l’urbanisation : géographie des centres

et des périphéries

Introduction : La mondialisation est un phénomène de mise en relation des différentes partiesdu monde grâce à l’accélération des échanges et des déplacements humains. Elle s’accompagned’un mouvement intense d’urbanisation qui se construit entre uniformisation et diversité desespaces et des paysages.En quoi les formes prises par l’urbanisation sont-elles révélatrices de la mondialisation ?

I – Un phénomène d’urbanisation d’ampleur mondiale

A – Los Angeles, une ville mondiale

Los Angeles, vue du centre-ville

Manuel Hatier

2016, p. 200.

Plan de Los Angeles

Manuel Hatier

2016, p. 201.

La gare de Union Station

metro.net

Méthode pour la construction de croquis et schémas :le langage cartographique

1 : Les types de figurés :

* Les plages de couleur ou aplats servent à représenter unezone ou une surface, un espace (un pays, un espace touristique ouindustriel…) : exemple la mer

* Les figurés ponctuels servent à situer un lieu oureprésenter une information dont la localisation est ponctuelle (une ville,une usine…) : exemple une ville

D’autre figurés ponctuels :

* Les figurés linéaires (lignes et flèches) servent àreprésenter des lignes, des flux, des échanges, des dynamiques positives ounégatives (un fleuve, un flux de marchandise…) : exemple un flux demarchandise

le langage cartographique2 : Les couleurs : elles ont une signification et il est toujours préférable d’utiliser des couleurs évocatrices, considérées parfois comme conventionnelles :

* pour la mer et les cours d’eau : le bleu* Pour la forêt : le vert* Pour l’industrie : le violet

Pour qu’un croquis soit lisible, il convient de ne pas multiplier les gammes chromatiquesLes couleurs permettent d’exprimer des intensités et de hiérarchiser des phénomènes :

Jaune/orange/rouge

Des couleurs chaudes qui expriment du positif, du dynamisme.

Des couleurs froides qui expriment du négatif, du déclin.

Vert/bleu/violet

Du -dynamique au + dynamique

Du – négatif au + négatif

le langage cartographique

3 : Varier les tailles pour hiérarchiser les phénomènes

Des flux plus ou moins

importants

Des voies de communication plus ou moins importantes

Des villes plus ou moins importantes

Méthode pour la construction de croquis et schémas : les différentes étapes

1 – Le croquis et le schémas sont des réponses à une question, àun sujet, qu’il convient de comprendre.

2 – En fonction du sujet, listez au brouillon les informations quidoivent apparaître sur le croquis

3 – Choisissez les figurés les mieux adaptés pour représenterles informations

4 – Organisez la légende en grandes parties

5 – Réalisez le croquis ou le schéma

Les principaux phénomènes doivent apparaître au premier coup d’œil

Il doit évidemment être propre et soignéNe pas oublier :

Le titre : en haut ou en bas de page reprend l’intitulé du sujet

L’échelle et l’orientation (croquis)

Fond de croquis

Titre :

NLégende :

Grand Avenue à Los Angeles

commons.wikimedia.org

Le quartier de Pershing Square Park

www.airbnb.fr

Le ghetto de Skid Row

http://www.city-data.com/

et Manuel Magnard 2016, p. 180.

Vidéo

A – Los Angeles, une ville mondiale

Trace : L’aire urbaine (agglomération + couronne périurbaine) de Los Angeles compte18 millions d’habitants. Son centre-ville ou downtown, entouré de ses autoroutesurbaines, se compose d’un quartier des affaires ou CBD avec ses hautes tours debureaux, de quartiers d’entrepôts et usines, de quartiers d’habitations rénovés encours de gentrification (installation de populations aisées) mais aussi du ghetto deSkid Row qui concentre les populations pauvres et les sans-abris dans unenvironnement dégradé.

Los Angeles et ses périphéries

Manuel Hatier 2016, p. 202.

Gated community de Hidden Hills

http://www.forbes.com/

Vidéo

150 km d’étalement urbain

http://www.senat.fr/

Burbank

Manuel Hatier 2016, p. 203.

Au cours des deux dernières

décennies, les banlieues

américaines ont continué de

s’étendre encore plus loin en

suivant le principe de la maison

individuelle…Au départ

principalement résidentielles

(en dehors des centres

commerciaux et des aires de

loisirs), les banlieues accueillent

désormais des zones de

bureaux (edge cities) bien

desservies par le réseau

autoroutier et situées non loin

des centres commerciaux ayant

été à l’origine d’une animation

urbaine…D’après Cynthia Ghorra-Gobin, revue

Esprit, 2013.

A – Los Angeles, une ville mondiale

Trace : Les périphéries de Los Angeles s’étalent sur plus de 150km, étalement rendupossible grâce aux autoroutes et à l’utilisation de la voiture. Elles s’organisent enlotissements pavillonnaires de la classe moyenne et autour de nouveaux centres, lesedges cities, rassemblant des emplois, des bureaux, des espaces commerciaux (mall)et d'hôtellerie, ainsi que des sièges sociaux d’entreprises. Les populations les plusfavorisées se retrouvent parfois dans des gated communities, lotissements privésfermés et surveillés en permanence par des entreprises de sécurité.

B – Une urbanisation accélérée

Evolution de la population urbaine

Manuel Lelivrescolaire 2016, p. 202.

Les taux d’urbanisation dans le monde

L.A.

Manuel Lelivrescolaire

6e 2016, p. 191

Les taux d’urbanisation dans le monde

http://www.temoignages.re/

Taux de croissance urbaine

Manuel Lelivrescolaire

2016, p. 203.

L.A.

B – Une urbanisation accélérée

Trace : En 2015, 54% de la population mondiale vit en ville soit plus de 3,5 milliardsde personnes. L’ONU prévoit qu’en 2050 les deux tiers de l’humanité vivront en ville.C’est dans les pays les plus développés que la part d’urbains dans la population est laplus forte aujourd’hui (plus de 75% en Europe et Amérique du nord contre 40% enAfrique et en Asie) mais les taux de croissance urbaine y sont faibles. Les taux lesplus forts se retrouvent dans les pays en développement et émergents (pays dits du« sud ») et les plus grandes villes du monde se trouvent majoritairement dans cespays.

II – paysages et espaces urbains : entre uniformisation, diversité et fragmentation

A – Des centres

Des villes semblables ?

Manuel Hatier 2016, p. 211.

Le bidonville de Dharavi à Mumbai

citiesinthecity.wordpress.com

A – Des centres

Trace : Les centres des grandes villes du monde comportent des similitudes : laverticalité avec les hautes tours des quartiers d’affaire, l’architecturespectaculaire, les équipements de service économique et culturel (banque,commerces, musées), les rues piétonnes ou encore les grandes gares. Ils ont aussileurs soucis communs, la pollution, les problèmes de déplacement et le coût del’immobilier. Cependant, l’uniformisation n’est pas totale : les quartiers historiquesdes villes européennes ou africaines ne se retrouvant pas en Amérique du nord ou enAustralie, les bidonvilles jouxtant les quartiers d’affaire ne se retrouvent que dansles pays en développement ou émergents.

B – Des périphéries

Auckland et sa périphérie

Manuel Hachette 2016, p. 160-161.

Los Angeles et ses périphéries

Manuel Hatier 2016, p. 202.

Bidonville en périphérie de Lagos au Nigéria

Bidonville de Makokohttp://www.linternaute.com/

B – Des périphéries

Trace : La principale caractéristique des périphéries des grandes villes est leurétalement le long des voies de communication. Dans les pays développés, lespériphéries se composent de banlieues résidentielles en habitat collectif ouindividuel (banlieue pavillonnaire). Les zones industrielles, parcs technologiques etcentres commerciaux s’y développent. Parfois de nouvelles centralités apparaissent(edge city) comme aux Etats-Unis. Dans les pays du « sud » l’étalement prendsouvent la forme de bidonvilles.

C – Des espaces fragmentés

Prix du m² pour un appartement à Parisselon l’arrondissement (1er trimestre 2016) 1er : 10 710

2e : 9 190

3e : 10 140

4e : 10 790

5e : 10 260

6e : 12 150

7e : 11 760

8e : 9 260

9e : 8 750

10e : 7 860

11e : 8 050

12e : 7 620

13e : 7 320

14e : 8 240

15e : 8 280

16e : 8 970

17e : 8 240

18e : 7 140

19e : 6380

20e : 6900 http://www.paris.notaires.fr/

Clichy sous-bois (Seine-Saint-Denis) : 1 600 euros

Clichy-sous-Bois / VIe arrondissement de Paris

Ensemble d'immeubles d'habitation à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). AFP/JOËL ROBINE www.lemonde.fr/

Paris 6e. Flickr/http://www.flickr.com/photos/parisharing/

La gentrification à Paris

D'après les statistiques publiées ce jeudi par l'INSEE, la population parisienne n'a augmenté que de3,4% au cours des 25 dernières années. Mais derrière cette apparente stabilité se cache unemutation sociologique profonde de la capitale française.La part des cadres résidents à Paris a sensiblement progressé, atteignant le chiffre remarquable de43 % de la population active en 2012, soit bien plus qu’en moyenne nationale (15,5 % à la même date),alors que celle des ouvriers a régressé fortement, pour ne représenter plus que 7 % de la populationactive parisienne contre 22,7 % à l’échelle nationale, comme celle des employés, qui sont désormaismoitié moins nombreux que les cadres, soit 20 % de la population active. Paris s’est doncincontestablement embourgeoisée, connaissant, ce que les chercheurs en sciences socialesdénomment, un processus de gentrification. la mondialisation se traduit spatialement parun phénomène de métropolisation, c’est-à-dire de concentration dans les grandes agglomérations desactivités économiques à haute valeur ajoutée, dont plus particulièrement le tertiaire supérieur, quiemploie une main d’œuvre très qualifiée. Les métropoles, dont l’agglomération parisienne fait partie,voient donc leur pourcentage de cadres croître de manière importante au fur-et-à-mesure du temps.

http://www.atlantico.fr/5 juin 2016.

La périphérie de Johannesburg

Sandton, banlieue nord et chic de Johannesburg, se veut «le kilomètre le plus riche d’Afrique». Cevaste quartier de 154 kilomètres carrés abrite la Bourse de Johannesburg, les sièges de milliers desociétés, de grands hôtels et Sandton City, le plus grand centre commercial du pays. Ses vasteszones résidentielles alignent villas cossues et townhouses (complexes d’appartements sécurisés) biencachés derrière de hauts murs électrifiés. Des adresses prestigieuses, convoitées par les élitesblanches comme noires. Sandton, enclave de prospérité, n’est pas pour autant à l’abri. Le kilomètre leplus riche d’Afrique reste en effet adossé au township noir d’Alexandra, le plus pauvre deJohannesburg. Dans les bicoques aux toits de tôle d’«Alex», comme l’appellent ses habitants, rien n'achangé depuis la fin de l’apartheid: c'est le royaume de la débrouille, des petits trafics et du recel. A6 km de Sandton City, ce quartier se distingue par l’un des plus forts taux de chômage en Afrique duSud (60%).

http://www.slateafrique.

com/ 3 octobre 2011.

C – Des espaces fragmentés

Trace : Les villes et leurs périphéries sont des espaces de plus en plus fragmentéspar les inégalités sociales. Les centres villes connaissent souvent une gentrificationà cause de la concentration des activités économiques à haute valeur ajoutée. Despoches de pauvreté subsistent comme dans les ghettos d’Amérique du nord ou lesbidonvilles des pays pauvres qui peuvent jouxter les quartiers centraux riches.En périphérie, les banlieues pavillonnaires et quartiers sécurisés (townhouses de labanlieue de Johannesburg) côtoient les quartiers d’habitat précaire (Townshipd’Alexandra).