164
1 Melle BRISSAUD Sylvette ARACT Poitou-Charentes Le conduit 15 ter, rue Victor Grignard 36310 Tilly ZI République II 86000 Poitiers L’ERGONOMIE AU SERVICE DU CONSEIL AGRICOLE. · Directeur de mémoire : M. Béaur (05-49-51-32-99) · Maitre de stage : M. Goguet-chapuis (05-49-52-39-89) · Commanditaire de l’étude : M. Servière (04-73-43-44-07) Sujets du mémoire : 8Elevage bovin viandes 8Chronique d’activité 8Plan d’affectation à usage des bâtiments. 8Conseil. 8Analyse de contenu. 8Observation du travail. Année universitaire 2002/2003. DESS d’ergonomie et de psychologie du travail.

L’ERGONOMIE AU SERVICE DU CONSEIL AGRICOLE.pjd31.free.fr/memoire_brissaud_ameliorer_les_conditions_de_travail... · 3-Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l'apport

  • Upload
    ngocong

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

1

Melle BRISSAUD Sylvette ARACT Poitou-Charentes Le conduit 15 ter, rue Victor Grignard 36310 Tilly ZI République II

86000 Poitiers

L’ERGONOMIE AU SERVICE DU CONSEIL AGRICOLE. · Directeur de mémoire : M. Béaur (05-49-51-32-99) · Maitre de stage : M. Goguet-chapuis (05-49-52-39-89) · Commanditaire de l’étude : M. Servière (04-73-43-44-07) Sujets du mémoire : 8Elevage bovin viandes 8Chronique d’activité 8Plan d’affectation à usage des bâtiments. 8Conseil. 8Analyse de contenu. 8Observation du travail. Année universitaire 2002/2003. DESS d’ergonomie et de psychologie du travail.

2

Merci aux ingénieurs de l'Institut de l'élevage, et notamment Gérard Servière, coordinateur du projet. Je remercie également les chargés de mission de l'ARACT et plus particulièrement Pascal Goguet-chapuis pour m'avoir conseillé quand j'en éprouvais le besoin et m'avoir laissé suffisamment de marge de manœuvres dans la réalisation de ce projet. Merci aussi aux éleveurs qui m'ont reçu avec une grande gentillesse et une authentique simplicité. Ils ont enrichi ma vision de l'élevage. Enfin, je remercie Jean-Charles Béaur, directeur du mémoire de recherche, pour son cadrage méthodologique.

3

-Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l'apport de l'ergonomie, dans la

pratique du conseil des conseillers de la chambre d'agriculture, chez des éleveurs de grands

troupeaux de bovins allaitant faisant partie du réseau de l'institut de l'élevage.

-Pour ce faire, nous avons construit quatre hypothèses :

1) Les conséquences sur la réalisation du travail des choix technico-économiques ne rentrent

pas dans le raisonnement sur la conduite du système.

2) Le dialogue entre le conseiller et l'éleveur est basé essentiellement sur des aspects

techniques et économiques et non sur les conditions de réalisation du travail.

3) L’exploitant synthétise les différents conseils par un filtre d'analyse qui est le travail.

4) L’observation du travail sur une journée permet d'obtenir des éléments sur les conditions de

réalisation du travail agricole et de dégager des pistes d'amélioration.

-Méthode : Pour répondre à ces hypothèses, nous avons réalisé des entretiens avec les

éleveurs, les plans d'affectation à usage des bâtiments et des chroniques d'activité.

-Résultats : L'analyse de ces outils a confirmé l'hypothèse 1, 2 et 4. Cependant

l'hypothèse 3, n'a pas pu être analysé correctement parce que l'angle d'approche n'était pas le

bon.

-Préconisation : Suite à ses résultats, nous avons imaginé un protocole pour que les

conseillers s'approprient les techniques ergonomiques dans la pratique du conseil. L'idée est

alors de passer d'une approche technico-économique à une approche compréhensive du

conseil. Cette proposition se base sur les théories de Lewin et le changement de normes. Il

nous paraît alors essentiel de passer par le collectif pour favoriser la décristallisation de la

norme technique et économique du travail agricole.

4

SOMMAIRE.

Remerciements............................................................................................................................2 Résumé........................................................................................................................................3 Table des matières.......................................................................................................................4 ANALYSE DE LA DEMANDE...............................................................................................7 1) Les établissements d'accueil.................................................................................................8 1.1) L'institut de l'élevage...........................................................................................................8 1.2) L'association régionale de l'amélioration des conditions de travail.....................................8 2) Reformulation de la demande..............................................................................................9 2.1) Le contexte...........................................................................................................................9 2.2) La demande..........................................................................................................................9 2.3) Les enjeux des acteurs.......................................................................................................11 2.4) Délimitation du chantier redéfini.......................................................................................12 LE CONTEXTE DE L'ÉTUDE ET LE CADRE CONCEPTUEL....................................13 1) Le métier d'éleveurs...........................................................................................................15 1.1) Un métier aux multiples compétences............................................................................15 1.1.1) Les compétences cognitives...........................................................................................15 1.1.2) Les compétences techniques...........................................................................................16 1.1.3) Les compétences relationnelles......................................................................................16 1.2) Les différentes formes d'organisation du travail dans des exploitations de grand troupeau de bovins viandes....................................................................................................17 1.2.1) Répartir le travail entre pairs..........................................................................................17 1.2.2) Déléguer les tâches sur un mode d'accompagnement.....................................................17 1.2.3) Déléguer les tâches sur un mode égalitaire.....................................................................17 1.2.4) Déléguer le travail sur un mode hiérarchique.................................................................18 1.3) Un métier entre autonomie et dépendance....................................................................18 1.4) Conclusion........................................................................................................................18 2) Les conseillers......................................................................................................................19 2.1) L'évolution du conseil en lien avec l'évolution de l'agriculture...................................19 2.2) Les pratiques du conseil..................................................................................................19 2.2.1) Premier modèle : le travail d'autrefois............................................................................20 2.2.2) Deuxième modèle : l'entreprise de conseils....................................................................20 2.2.3) Troisième modèle : la voie de la recherche appliquée....................................................20 2.2.4) Quatrième modèle : le repli pédagogique.......................................................................21 2.3) Le métier de conseiller : spécialistes ou généralistes ?.................................................21 2.4) Conclusion........................................................................................................................21 3) L'agriculture et l'ergonomie..............................................................................................22 3.1) Les agriculteurs veulent améliorer leurs conditions de travail...................................22 3.2) Quelques exemples d'interventions ergonomiques en agriculture..............................22 3.2.1) SAGORY et MONTEDO (1997) : une formation action sur l'organisation du travail..22 3.2.2) GOGUET-CHAPUIS (1996) : l'ergonomie au service d'un projet d'évolution d'une structure agricole......................................................................................................................23 3.3) Problématique..................................................................................................................25

5

MÉTHODOLOGIE................................................................................................................29 Première phase : prise de connaissance de l'objet d'étude........................................................31 Deuxième phase : l'expérimentation sur le terrain....................................................................32 Troisième phase : l'analyse des résultats...................................................................................32 Quatrième phase : restitution des résultats................................................................................33 DÉROULEMENT DE L'INTERVENTION........................................................................35 Première phase : prise de connaissance de l'objet d'étude........................................................37 Deuxième phase : l'expérimentation sur le terrain....................................................................38 Troisième phase : l'analyse des résultats...................................................................................38 Quatrième phase : restitution des résultats................................................................................39 LES RÉSULTATS ET LEUR INTERPRÉTATION..........................................................40 1) L'analyse des entretiens.....................................................................................................41 1.1) La vérification des hypothèses........................................................................................41 1.1.1) L'hypothèse 1..................................................................................................................41 1.1.2) L'hypothèse 2..................................................................................................................43 1.1.3) L'hypothèse 3..................................................................................................................44 1.2) Présentation des trois structures....................................................................................47 1.2.1) L'exploitation de la Mayenne..........................................................................................47 1.2.2) L'exploitation de la Loire................................................................................................48 1.2.3) L'exploitation de la Corrèze............................................................................................50 1.3) Ce que les entretiens ont apporté...................................................................................52 2) L'analyse de l'observation du travail réel........................................................................52 2.1) L'exploitation de la Mayenne.........................................................................................53 2.1.1) Les pistes d'amélioration................................................................................................53 Axe 1 : Diminuer la pénibilité au travail.......................................................................53 Axe 2 : Aménager l’espace...........................................................................................56 Axe 3 : Optimiser l’organisation du travail..................................................................58 2.1.2) Les thèmes de réflexion..................................................................................................60 2.1.3) Conclusion......................................................................................................................62 2.2) L'exploitation de la Loire................................................................................................63 2.2.1) Les pistes d'amélioration.................................................................................................63 Axe 1 : Améliorer la sécurité des opérateurs................................................................63 Axe 2 : Aménager l’espace...........................................................................................63 Axe 3 : Diminuer la pénibilité au travail.......................................................................67 Axe 4 : Optimiser les déplacements..............................................................................68 2.2.2) Le thème de réflexion.....................................................................................................72 2.2.3) Conclusion......................................................................................................................73 2.3) L'exploitation de la Corrèze...........................................................................................74 2.3.1) Les pistes d'amélioration.................................................................................................76 2.3.2) Le thème de réflexion.....................................................................................................76 2.3.3) Conclusion......................................................................................................................77 2.4) Ce que l'analyse du travail a apporté............................................................................77 COMMENT PASSER D'UNE APPROCHE NORMATIVE DU CONSEIL À UNE APPROCHE COMPREHENSIVE ?....................................................................................79 1) S'approprier l'approche compréhensive du travail........................................................80

6

1.1) Mettre en évidence la norme de groupe.............................................................................80 1.2) Changer les normes............................................................................................................81 1.3) Acquérir les techniques ergonomiques..............................................................................81 1.4) Vérifier le changement de norme.......................................................................................81 2) Utiliser l'approche ergonomique dans la pratique du conseil........................................82 2.1) Enrichir les représentations du travail agricole.................................................................82 2.2) Émergence d'une réflexion sur le travail...........................................................................82 DISCUSSION..........................................................................................................................84 1) Les enseignements méthodologiques pour la poursuite de l’étude.....................................85 2) L’ergonomie et l’agriculture...............................................................................................87 2.1) L’apport de l’ergonomie aux éleveurs...............................................................................87 2.2) L’apport de l’ergonomie aux conseillers...........................................................................87 GLOSSAIRE...........................................................................................................................89 BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................92 ANNEXES................................................................................................................................94 1) La grille d'entretien............................................................................................................95 2) L'exploitation de la Loire...................................................................................................99 2.1) La monographie...............................................................................................................100 2.2) L'entretien........................................................................................................................104 2.3) La chronique d'activité.....................................................................................................116 2.4) Les plans des bâtiments...................................................................................................126 3) L'exploitation de la Mayenne..........................................................................................131 3.1) La monographie...............................................................................................................132 3.2) L'entretien........................................................................................................................135 3.3) La chronique d'activité.....................................................................................................143 3.4) Les plans des bâtiments...................................................................................................153 4) L'exploitation de la Corrèze............................................................................................160 4.1) La monographie...............................................................................................................161 4.2) L'entretien........................................................................................................................164 4.3) La chronique d'activité.....................................................................................................175 4.4) Les plans des bâtiments...................................................................................................184

7

ANALYSE DE LA DEMANDE

8

1) Les établissements d'accueil.

1.1) L'Institut de l'élevage.

-Le statut : Il s'agit d'une association loi 1901 dirigée par des représentants de

fédération professionnelle de l'élevage (bovine, ovine, producteurs de lait, éleveurs de

chèvres) ainsi que des représentants de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture et

de la confédération française de la coopération agricole.

-La structure : Cette association emploie 280 personnes dont 210 ingénieurs et

techniciens. Ce personnel est basé principalement à Paris mais aussi en province dans les

chambres d'agriculture régionale.

-Les missions : Il s'agit d'un organisme de recherche appliquée dans le domaine de

l'élevage des herbivores. Cette structure à trois missions principales :

· Expertiser le conseil sur l'organisation de l’élevage des herbivores.

· Adapter la production et le système des élevages aux exigences citoyennes

(la sécurité alimentaire, le bien-être animal et l'environnement).

· Répondre aux demandes des filières sur la transformation des produits et les

démarches de qualité du producteur aux consommateurs.

1.2) L'association régionale d'amélioration des conditions de travail (ARACT).

-Le statut : Il s'agit d'une association régie par la loi 1901 qui est intégrée dans un

réseau national appelé Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail

(ANACT). Cette dernière est un établissement public créé en 1973 sous la tutelle du ministère

du travail. Son conseil d'administration est composé de dix membres c'est-à-dire cinq

représentants des organisations syndicales de salariés et cinq représentants d'organisations

syndicales patronales.

-La structure : L'ARACT, créée en 1994, est une association paritaire administrée

conjointement par les organismes d'employeurs et de salariés. En Poitou-Charantes, on

dénombre cinq chargés de mission, deux secrétaires et un directeur.

9

-Les missions consistent à favoriser la mise en œuvre de toute action des projets

contribuant à l'amélioration des conditions de travail dans les entreprises et les établissements

de la région Poitou-Charentes dans les domaines suivants :

· Santé au travail, prévention des risques professionnels et accompagnement

des changements technologiques.

· Amélioration des conditions de travail à l'occasion des changements

organisationnels et de la gestion des ressources humaines.

· Travail et le handicap.

· Travail agricole.

2) Reformulation de la demande.

2.1) Le contexte.

-L'INRA (institut national de recherche agronomique) et l'Institut de l'élevage mènent

une étude sur le suivi technico-économique approfondi de 35 grands troupeaux de bovins-

viandes. Ces exploitations sont réparties dans différentes régions telles que les Pays de la

Loire, le Centre, l'Auvergne, le Limousin, le Poitou-Charentes et les Pyrénées Atlantique.

-Cette étude a commencé au premier semestre 2002 et s'étend jusqu'au premier

semestre 2004. Parmi les différents volets, il y a :

· L'historique et la trajectoire.

· L'espace et le parcellaire.

· Le bâtiment et l'équipement.

· L'allotement et la conduite aux pâturages.

· L'allotement et l'alimentation en hiver.

· Le renouvellement et la reproduction.

· La santé.

· L'organisation du travail.

-Ce dernier volet est composé de trois recherches :

·Un Bilan-travail, méthode mise au point par l'INRA, a été réalisé dans

chaque exploitation pour constituer des références sur les temps de travaux qui

correspondent à la conduite des grands troupeaux et des surfaces d'exploitation

10

ainsi que la part des différentes catégories de main-d’œuvre (permanents,

bénévoles, entraide,...).

·Une analyse sociologique a été effectuée en 2002 dans une partie de ses 35

exploitations afin de déterminer une typologie des organisations du travail dans

ces structures de grande envergure.

·Une étude ergonomique est à conduire. L'INRA et l'Institut de l'élevage ont

demandé à l'ARACT Poitou-Charentes de la mener à bien.

-Le but de cette étude ergonomique est d’expliciter (évaluer et illustrer) l'utilité et la

pertinence d'une analyse des conditions de réalisation du travail pour la conduite de ces

systèmes d'exploitation.

À terme, elle pourrait contribuer à l'élargissement du champ d'investigation des conseillers

agricoles et des acteurs périphériques des exploitations agricoles qui ont pour mission de

conseiller les chefs d'entreprise.

Cette étude devrait notamment permettre d'apporter des éléments de réponse aux questions

suivantes :

1) En quoi l'observation et l'analyse des conditions de réalisation du travail modifient et

optimisent la gestion de ces systèmes ?

2) Dans quelles conditions (avec quelle méthode, quels outils,...) peut être réalisées cette

observation et cette analyse des conditions de réalisation du travail ?

3) Quelles sont les conditions à satisfaire pour que cette approche ergonomique des systèmes

d'exploitation puisse être mise en œuvre par des conseillers ?

4) Comment peut s'articuler cette phase d'observation et d'analyse des conditions de

réalisation du travail avec une phase préliminaire d’évaluation des temps de travaux ?

-Pour se faire, parmi les 35 exploitations agricoles suivies, l'ARACT souhaite conduire

une étude ergonomique sur douze d'entre elles, choisit selon deux critères croisés :

·D'une part, le projet de l'exploitation (sécurisation du travail, allègement du

temps de travail, recomposition de la main-d’œuvre et aménagement des

bâtiments).

·D'autre part, la structure de la main-d’œuvre (un exploitant seul, un

exploitant seul avec de la main-d’œuvre bénévole, un couple d'exploitant ou

une structure sociétaire d'associés).

11

2.2) La demande.

-Cette demande s'inscrit dans l'étude ergonomique générale décrite ci dessus.

-La demande est formulée par M. Pascal Goguet-Chapuis, chargé de mission

"agriculture" à l'ARACT : « contribuer au démarrage de l'étude ergonomique :

·en observant et en analysant le travail d'astreinte dans trois exploitations

agricoles,

·en formulant des hypothèses de recherche pour la poursuite de l'étude.

·en proposant une méthodologie pour permettre aux conseillers de la chambre

d’agriculture de s’approprier les techniques ergonomiques ».

2.3) Les enjeux des acteurs.

-L'Institut de l'élevage :

·Développer de nouveaux outils pour appréhender le matériel et la technique

par une observation du travail de l'éleveur (approche compréhensive).

·Obtenir des références sur le travail.

·Développer des méthodes simples, rapide en termes de passation et

d'interprétation.

-L'ARACT :

·Démontrer l'utilité de l'analyse du travail.

-Les conseillers de la chambre d'agriculture :

·Passer d'une approche normative du travail (en termes de technique et

d'économie) à une approche compréhensive du travail.

·Modifier la relation entre le conseiller et l'éleveur.

-Les éleveurs :

·Permettre une amélioration des systèmes d'exploitation en prenant en compte

les conditions de réalisation du travail.

·Avoir des interlocuteurs capables de discuter de l’organisation du travail.

12

2.4) Délimitation du chantier redéfini.

-Compte tenu du temps imparti, à savoirs 35 jours de stage sur une période de trois

mois, cette étude sur douze exploitations est impossible. Aussi, l'Institut de l'élevage a décidé

de prendre deux stagiaires ayant chacun la double compétences de psychologue et

d'ergonome.

-Notre étude consiste à analyser le travail d'astreinte sur trois exploitations de bovins

viandes. Celles-ci se situent en Mayenne, en Corrèze et dans la Loire.

Ces premiers résultats permettront de redéfinir les problématiques étudiées lors de la

poursuite de l'étude par le deuxième stagiaire du mois d’avril à octobre 2003.

-Dans un second temps, le second stagiaire travaillera sur neuf exploitations et sur le

travail de saison.

13

LE CONTEXTE DE L’ETUDE ET LE CADRE CONCEPTUEL

14

Introduction.

-L'agriculteur travail sur un ensemble d'éléments en perpétuels changements

(cycle biologique animal). Cela exige un travail permanent de prélèvements d'informations

(poids des animaux, maladies) qui permet de maintenir une représentation actualisée du

système d'exploitation.

Mais, le changement implique aussi des tâches différentes tout au long de l'année. En effet, le

calendrier d'un éleveur est ponctué de deux types de travail :

·Le travail d'astreinte est réalisé quasi quotidiennement du mois d'octobre au

mois d'avril. Il est peu différable et pas concentrable (on ne peut pas traire une bonne fois par

semaine). Les tâches qui le composent, correspondent aux soins journaliers du troupeau :

8La distribution en bâtiment de l'alimentation (fourrage, eau, concentré, allaitement

artificiel).

8Le Gardiennage.

8La Surveillance.

8Les soins à la mise à bas et aux jeunes.

8Le déplacement des clôtures mobiles.

8Le paillage.

8Le râclage.

8La traite.

Pendant cette période, les animaux sont en bâtiment et il y a des vêlages. Ceci a une incidence

sur la quantité du travail à laquelle l’éleveur doit faire face.

·Le travail de saison est différable et/ou concentrable sur une période donnée

et comme son nom l'indique, lié à la saison (fenaison, moisson,...). Entre avril et novembre,

les animaux sont dans les pâtures. L'agriculteur est donc soumis à un cadre spatial vaste et

diversifié impliquant de nombreux déplacements.

-Dans une grande majorité des cas, l'exploitation reste encore une entreprise

familiale. Cela entraîne la présence de plusieurs générations, source de tension lorsqu'il s'agit

d'investir pour la modernisation des équipements. Mais cela permet aux jeunes de profiter du

savoir et du savoir-faire des anciens en ce qui concerne l'appréciation du climat et la

compréhension des comportements des animaux.

15

-Les exploitants agricoles, sont depuis trois décennies, aidés à se développer dans le

cadre d'une politique d’intensification de la production. Des plans de développement sont

proposés et sont assortis par un encadrement des spécialistes de la gestion économique et

technique. Des prêts bonifiés permettent de réaliser des investissements (en bâtiment, en

machine) nécessaires à la transformation du système de production. Aujourd'hui, il ne s'agit

plus d'atteindre que des objectifs quantitatifs mais aussi :

·Des objectifs qualitatifs (Label pour la viande).

·Des objectifs environnementaux : par exemple, la mise aux normes des

bâtiments d'élevage en couvrant toutes les aires d'exercice afin que le ruissellement de l'eau de

pluie n'infiltre pas le lisier dans la terre.

·Des objectifs de services : accueil à la ferme.

-Or, il existe un écart profond entre les objectifs déclarés des plans et la réalité

vécue par le collectif qui les adopte. En effet, la production s'intensifie et augmente le volume

d'heures de travail.

Ainsi, les tâches deviennent de plus en plus complexes en exigeant davantage de surveillance.

La charge mentale est accrue. Le profit escompté est aléatoire et le remboursement des prêts

fait naître des inquiétudes. Le rythme de réalisation du plan exerce une pression psychique sur

les familles.

1) Le métier d'éleveur.

1.1) Un métier aux multiples compétences.

-L'éleveur prend des décisions qui vont de la plus usuelle (rentrer les vaches en

bâtiment à l'approche de l'hiver) à la plus stratégique (choix technico-économique à court

terme, moyen terme ou à long terme). Pour optimiser la conduite de son système, l'éleveur

mobilise trois types de compétence.

1.1.1) Les compétences cognitives.

-L'activité cognitive à court terme est liée à un travail précis : par exemple, la

conduite d'un tracteur. Ce type de travail peut être confié à un ouvrier si celui-ci est

compétent. Cependant, tout exploitant connaît les inconvénients de confier à quelqu'un

16

d'autre, ces activités répétitives et pénibles. En effet, elles permettent de surveiller des

pathologies éventuelles des animaux.

-L'activité cognitive à moyen terme est nécessaire pour l'agriculteur, mais il est

souvent bien isolé pour interpréter ces impressions. Ce qu'il attend de ses conseillers, c'est une

aide à sa réflexion plutôt qu’une recommandation immédiate d'une solution parfois coûteuse

ou irréaliste.

-La réflexion à long terme permet d'anticiper les évolutions lentes ou brutales de

l'environnement souvent de nature économique.

1.1.2) Les compétences techniques.

-Ces compétences sont liées à la conduite du troupeau en termes de suivi sanitaire,

reproduction, alimentation :

·Vérifier l'approvisionnement (libre-service).

·Effectuer les transferts de parcelles.

·Distribuer la nourriture et déterminer les besoins alimentaires en termes de

ratios.

·Surveiller la reproduction, la mise à bas.

·Faire le tri des animaux.

·Réaliser les soins élémentaires (piqûre, traitement, vaccination).

·Effectuer les travaux nécessaires à la production, à la transformation ou au

stockage des fourrages.

·Entretenir les parcelles et les locaux.

1.1.3) Les compétences relationnelles.

-Le métier d'éleveur mobilise un mécanisme d'attachement propre à toutes les

professions qui prennent soin du vivant. Cet attachement est renforcé par le principe moral de

responsabilité.

-Cette relation est en fait au cœur du travail d'élevage. Elle procure le plaisir "d'élever"

et le sentiment d'être comblé quand les bêtes vont bien.

Or, dans des grosses structures, cette relation est minimisée. On passe alors d'une approche

affective de l’élevage par une gestion individuelle du troupeau à une approche économique

par une gestion du groupe.

17

1.2) Les différentes formes d'organisation du travail dans des exploitations de grand

troupeau de bovins allaitant.

-Éric Sylvestre (2002) a fait une typologie de l'organisation du travail des éleveurs

faisant parti du réseau de l'Institut de l’élevage.

1.2.1) Répartir le travail entre paires.

-Les éleveurs, faisant parti de cette catégorie, ont une conception de gestionnaires,

d'entrepreneurs. Ils veulent que l'agriculture évolue comme les autres catégories

socioprofessionnelles. Les tâches qui requièrent des responsabilités (surveillance, soin,

vêlages) sont partagées le plus souvent entre différentes personnes.

-Dans ce groupe, on distingue :

·Ceux qui organisent le travail en supervisant.

·Ceux qui organisent sur la base d’une prise de décision en commun.

-Ces personnes conçoivent la productivité par le travail mais aussi par la

communication (journées portes ouvertes ou vente directe de la viande).

1.2.2) Déléguer les tâches sur un mode d'accompagnement.

-Pour eux, distribuer le travail est avant tout un moyen de faire acquérir des

compétences à ceux qui n'ont pas encore d'expérience professionnelle. Aussi, privilégient-ils

le travail avec des stagiaires ou de l'entraide.

-Le travail doit s'effectuer proprement sur une exploitation bien tenue. L'agriculteur

doit être moderne, investir ; ce qui implique un travail différent de celui des générations

précédentes.

-Ce groupe est soucieux d'être reconnu comme de vrais professionnels. Cette

reconnaissance peut se faire :

·En intégrant un groupe de sélectionneurs.

·Par la recherche d'une position de leader (rôle moteur) dans la région.

1.2.3) Déléguer les tâches sur un mode égalitaire.

18

-Leur conception du métier et la même que pour le groupe précédent. Mais, ce qui les

différencie, c'est qu'ils envisagent une distribution du travail qu'entre égaux. En situation de

croisière, ils ont peu d'ambition d'évolution. Leur souci est de conserver une organisation qui

tourne.

-Soucieux de préserver leur indépendance, ils sont très attachés à conserver la maîtrise

de leur travail. Ces exploitants conçoivent la délégation de tâches comme une contrainte. Ils

recherchent une personne pouvant être assez autonome pour qu'il n'ait pas à gérer son travail.

1.2.4) Déléguer le travail sur un mode hiérarchique.

-Ces éleveurs répartissent le travail en déléguant ce qu'ils n'aiment pas et se réservent

les tâches demandant le plus de compétences (surveillance, vêlages).

-Leur idéal est un savoir-faire plutôt guidé par la passion de l'élevage. Dans leur

conception de l'excellence professionnelle, ils prennent en compte la beauté de l'animal, la

relation avec d'autres agriculteurs,... des facteurs d'ordre affectif.

-Ils vivent dans la nostalgie du passé et ont un regard assez négatif quant aux

évolutions de l'agriculture.

1.3) Un métier entre autonomie et dépendance.

-En tant que patron d'une entreprise, le chef d'exploitation est indépendant et

responsable de la façon dont l'entreprise fonctionne, répond à ses objectifs et à ses valeurs

professionnelles ou personnelles compte tenu d'une forte identification entre le lieu de travail

et le lieu de vie.

-Pourtant, cette autonomie est à relativiser puisque l'exploitant s'entoure d'acteurs

périphériques car il a :

·Besoin de main-d'œuvre supplémentaire (entraide, CDD, stagiaires,...).

·Besoin de conseillers technique pour l’aider à prendre des décisions, valider

ses propres diagnostics, envisager de nouvelles techniques de production,...

·Besoin de conseillers de gestion pour analyser la comptabilité, faire le choix

d'un investissement.

1.4) Conclusion.

19

-La typologie d'organisation du travail et les références du métier d’éleveur nous

permettront de mieux analyser les cas de cette étude.

-Ces nombreux acteurs qui gravitent autour de l'agriculteur sont importants à

considérer dans les interventions ergonomiques car ils participent à la définition et

accompagnent la mise en œuvre d'un projet d'évolution.

2) Les conseillers.

2.1) L'évolution du conseil en lien avec l'évolution de l'agriculture.

-Depuis l'après-guerre, on est dans une dynamique de rationalisation du monde

agricole. Progressivement, tout un ensemble d'institutions et de procédures d'encadrement de

l'activité agricole se sont mis en place pour opérer, accompagner et réorienter sa

modernisation.

-À partir des années 1960, la diffusion de connaissances techniques, économiques et

sociales nécessaires pour améliorer la productivité et élever le niveau de vie des exploitants

est devenue une tâche prioritaire des conseillers agricoles.

-Les tâches des conseillers agricoles salariés d'une chambre d'agriculture ou d'un

centre de gestion sont, d'après le répertoire français des emplois (CEREQ, 83) :

·D'assurer une assistance et un suivi technique auprès des agriculteurs en

difficulté ou dont le système de production est en cours de transformation.

·Diffuser des informations qui permettent de faciliter la maîtrise de

l'exploitation et de son environnement.

-Mais aujourd'hui, il est nécessaire d'avoir le goût et les capacités pour les relations

humaines et non seulement des connaissances techniques et économiques car tout

développement d'une activité a pour finalité l'homme.

-Deux autres types de conseillers gravitent autour de l'exploitant :

·Agent technique d'assistance et de conseil agricole (contrôleur laitier,

inséminateurs,...) ont un champ d'intervention plus restreint.

·Ingénieurs technico-commerciaux des firmes agroalimentaires (engrais) ou

mécanique (tracteur) ont une activité finalisée sur le commerce.

2.2) Les pratiques du conseil.

20

-LEMERY (1994), dans l'ouvrage « Pairs et experts dans l'agriculture » de DARRE

(1994), à déterminer quatre modèles de la pratique du conseil.

2.2.1) Premier modèle : le travail d'autrefois.

-Être conseiller, c'est permettre aux gens de se développer, de passer au pallier

supérieur. Dans ce contexte, le travail est défini comme un travail de relations, de contact. En

pratique, cela se manifeste par des visites, des discussions entre conseiller et éleveur.

Cependant, la nature du conseil reste technique mais avec une finalité sociale.

2.2.2) Deuxième modèle : l'entreprise de conseils.

-La référence à l'entreprise s'apparente aux notions d'objectifs précis, de projets

définis. Dans ce modèle, le conseiller va déterminer sa clientèle en fonction du produit à

vendre ou à élaborer. Le conseil est instrumentalisé par des outils comme l'animation ou la

communication.

-La pratique ressemble à des prélèvements d'information et à une restitution

permettant à l'agriculteur de se situer, de se comparer à d'autres modèles d'exploitation. Ces

conseillers souhaitent augmenter le nombre de données dans une optique de recherche.

2.2.3) Troisième modèle : la voie de la recherche appliquée.

-Le technicien est d'abord là pour répondre à des questions que se posent les

agriculteurs, de manière pratique c'est-à-dire en faisant en sorte que les choses changent. Ils

sont dans une optique d'aide à la résolution de problèmes. Pour se faire, il favorise une

démarche d'enquête. L'idée, c'est de travailler directement à partir de ce que font réellement

les agriculteurs.

Ces références construites aident la compréhension de l’analyse du travail de l'agriculteur

dans une pratique de conseil individuel.

-On assiste à un dédoublement du travail du conseiller :

·Une position d'observateur se trouve mobilisée dans ce que l'on pourrait

appeler un jeu de miroir. Le technicien est là pour expliciter à l'agriculteur ce

qu'il veut faire, explorer le champ des possibles.

21

·Une position d'expert : le technicien investit une connaissance approfondie

du terrain dans une fonction d'étude.

2.2.4) Quatrième modèle : le repli pédagogique.

-Le technicien adopte une position d'enseignant. L'idée est d’améliorer la connaissance

que les agriculteurs peuvent avoir des processus de production. Ce qui compte, c'est

d'apporter le maximum d'informations objectives, scientifiques, sur tel ou tel aspect de la

production. Ensuite, l’éleveur se débrouille pour prendre une décision.

L'important est de savoir faire passer la technique en intéressant le public.

Conclusion : Dans ces quatre conceptions de la pratique du conseil, les agriculteurs ne sont

pas vus comme des partenaires potentiels mais comme des objets de travail tel que :

·Objet de modélisation dans le premier modèle.

·Objet d'étude pour le deuxième et le troisième modèle. Le troisième modèle

développe une approche compréhensive du travail à laquelle on souhaite

tendre.

·Objet d'enseignement dans le modèle 4.

2.3) Le métier de conseiller : spécialistes ou généralistes ?

-Le conseiller est :

·Soit un spécialiste de plus en plus pointu pour répondre à des demandes

techniques en constante évolution.

·Soit un généraliste à même de mesurer la portée à long terme de ses conseils

vis-à-vis de l'agriculteur, mais aussi du monde rural et du territoire dans lequel

il évolue.

2.4) Conclusion.

-Tous les conseillers devraient être capables d'appréhender l'approche globale des

exploitations. Pour cela, les besoins en formation des futurs conseillers sont importants mais

surtout la formation continue est nécessaire pour suivre l'évolution du métier.

22

-Les évolutions majeures du métier de conseiller consistent à proposer des outils

d'analyse, permettant une démarche participative de l’éleveur, au lieu de donner une solution

technique ou économique immédiate.

-La coopération entre les conseillers et les ergonomes aidera à comprendre la

complexité du travail agricole à partir des stratégies et des modes de raisonnement des

exploitants.

3) L'agriculture et l'ergonomie.

3.1) Les agriculteurs veulent améliorer leurs conditions de travail.

-Dans la succession de coopération réalisée entre l'ANACT et les différents acteurs du

développement agricole de la Mayenne, de nombreuses demandes ont émergé. En voici

quelques-unes :

·Préoccupation des jeunes agriculteurs quant aux retombées de leur projet sur

le travail futur.

·Problèmes de maux de dos qui nécessitent une urgence pour agir sur

l'organisation du travail moins coûteuse physiquement.

·Le souhait de voir davantage ses enfants avant qu'ils partent à l'école.

·Le rôle des femmes dans les exploitations familiales.

·Le souhait d'échanger avec un groupe de pairs.

-La liste est loin d'être exhaustive. Pour autant, nous pouvons affirmer que les

agriculteurs ont une réelle attente sur l'amélioration des conditions de travail.

3.2) Quelques exemples d'interventions ergonomiques en agriculture.

3.2.1) SAGORY et MONTEDO (1997) : une formation-action sur l'organisation du

travail.

-De plus en plus de demandes portant sur l'organisation du travail sont adressées par

des groupes d'agriculteurs à leur conseiller. Ils souhaitent d'autres réponses que celles

apportées habituellement, trop expertes ou trop spécialisées. Aussi, leurs souhaits étaient de

23

faire une formation qui leur permettrait d'anticiper les conséquences sur leur travail des

futures transformations.

Ils voulaient aussi visiter d'autres exploitations pour voir comment les collègues travaillaient

et avec quel équipement.

-Les intervenants de cette étude ont choisi de faire une formation action dans le but

d'augmenter la capacité qu'ont les agriculteurs de réfléchir sur l'organisation et l'évolution de

leur propre travail par une identification de ses déterminants à partir de l'analyse de leur

travail réel. La démarche a été la suivante : les auteurs ont réalisé une journée d'observation

par exploitation pour préparer l'animation des journées de formation, elles-mêmes structurées

en deux parties :

·La matinée consacrée à la visite de deux exploitations.

·L'après-midi destinée à une analyse des visites.

La formation action de cette journée a été conçue à partir de ce protocole.

-Les résultats obtenus :

·Enrichissement de la représentation individuel du travail agricole.

·Enrichissement de la représentation collective du travail agricole par

l'émergence de connaissances particulières nécessaires à la conduite d'un

système d'exploitation et par les visites d'exploitation.

·Constitution d'un collectif d'agriculteurs ayant le point de vue du travail réel

mis en évidence par :

8L'évolution des sujets de discussion.

8Le rôle attribué aux groupes.

8L'évolution des arguments proposés par les uns et les autres.

·Renforcement du discours sur le travail et renforcement du poids des

agriculteurs face à leurs interlocuteurs techniques.

·Changement de pratique et émergence de demande ergonomique.

Conclusion : L'évolution des représentations est déterminante pour une évolution nécessaire

des interactions entre les acteurs (agriculteurs et conseillers) pour parvenir à une meilleure

prise en compte du travail dans les projets du développement des exploitations.

3.2.2) GOGUET-CHAPUIS (1996) : L'ergonomie au service d'un projet d'évolution

d’une exploitation agricole.

24

-Cette étude a permis à l'ANACT de mener une démarche expérimentale de

recherche action visant à évaluer l'intérêt et à préciser les conditions d'une intervention

ergonomique en agriculture.

-Après avoir produit, en 1995, des « bilan travail » les éleveurs laitiers de la Lozère

ont pris conscience de la part de travail que représente la « main-d’œuvre bénévole » (parents,

enfants, voisin) dans leur système d'exploitation, et du risque que représente à terme la

disparition de cette « main-d’œuvre bénévole ». Suite à ce constat, certains d'entre eux

souhaitèrent réfléchir aux possibilités de transformer leur système afin de garantir sa pérennité

: faudra-t-il à terme choisir d'autres équipements matériels plus automatisés, réorganiser les

tâches, modifier les façons de faire,... ?

-La finalité de la recherche action est de préciser les outils et les méthodes

nécessaires pour l'expertise ergonomique d'un projet d'amélioration des conditions d'élevage,

et l'intérêt de cette approche ergonomique en complément de l'approche technico-économique

usuelle pratiquée par les conseillers agricoles.

-Première phase : l'auteur a essayé de comprendre et spécifier le travail de l'éleveur

au cours d'un cycle annuel, tout en repérant les situations qui posent problème. Trois voies

d'investigation sont utilisées :

·Le recueil d'éléments monographiques a permis d'identifier les objectifs

techniques et économiques, les moyens de production utilisés par l'éleveur, les

opérateurs, leurs contraintes, leur capacité. Grâce à cela, des hypothèses sur les

relations de cause à effet entre les contraintes, l'organisation et les conditions

de travail, ont été mises en évidence.

·Le bilan travail : l'auteur a spécifié les relations entre les tâches, les

opérateurs et les périodes de travail.

·La chronique d'actions concernant le travail d'astreinte. Il a observé le

travail d'astreinte de l'éleveur sur une journée type.

Conclusion : Avec cette méthode, six pistes ont pu être soulevé. Cette démarche méthodique

permet de reformuler la demande et aide de l'éleveur à préciser la commande à laquelle

agronome va pouvoir tenter de répondre.

-Deuxième phase : l'intervention est poursuivie sur une seule piste de réflexions

jugées prioritaires : alléger le travail d'astreinte quotidien. Pour se faire, la démarche a été la

suivante :

·Elaboration d’hypothèses, construction de scénario concernant les tâches du

travail d'astreinte.

25

·Description des équipements, des configurations et circulations, des

aménagements, des investissements et de l'activité pour chaque scénario établi.

·Restitution des scénarios à l'éleveur et évaluation de la pertinence de ces

scénarios : dans quelle mesure ce travail permet de réfléchir au meilleur

compromis entre les investissements, les aménagements et le travail dans son

projet ?

-Conclusion : Dans le secteur de l'élevage, et en particulier dans le secteur de la

production laitière, il semble que l'analyse du travail, comme moyen de gestion de l'entreprise,

soit un outil fort peu utilisé.

Or, le contexte de concentration des exploitations, d'agrandissement des structures, de

développement des formes sociétaires, contribue à faire émerger peu à peu une demande

collective émanant à la fois des éleveurs et des conseillers agricoles, portant sur un besoin

d'appui méthodologique pour analyser et maîtriser l'activité que ce soit à l'occasion d'un projet

(l'installation, de transformation de la structure ou de cessation) ou dans une optique

d'optimisation de la structure en place.

3.3) Problématique.

-Le travail est une préoccupation non considérée en l'absence de :

·Interlocuteurs formés à la prise en charge de la demande.

·Méthodes disponibles.

-Le travail est un thème qui suscite l'intérêt de différents acteurs.

Dès lors que les éleveurs sont invités à parler de leurs conditions de travail dans un cadre de

référence et qui peuvent par cette entrée, bénéficier d'un accompagnement de leur projet, ils se

mobilisent.

Les techniciens spécialistes sont preneurs pour apprendre à traiter des demandes plus claires

de la part des éleveurs.

Les techniciens confrontent leur point de vue de spécialistes sur des projets concrets avec

l'impératif de trouver un compromis optimal entre la technique, l'économie et la demande des

éleveurs.

-Un conseiller et un ergonome n'entendent pas forcément la même chose lorsqu'un

exploitant demande : « Comment dois-je m'y prendre pour optimiser le travail à l'occasion de

la construction de mon nouveau bâtiment ? »

-La réponse du conseiller : la première partie de la phrase est souvent peu prise en

26

compte dans la réponse proposée par le conseiller. Cette réponse va consister seulement en un

accompagnement technico-économique du projet.

Pourquoi est-il aussi difficile de prendre « le travail en compte » pour un conseiller ?

Deux raisons à cela :

·D'une part, les conseillers ne disposent d’aucune référence sur le sujet et

celles-ci n'existeront jamais puisqu'il y a autant de manière de faire que

d'exploitants différents.

·D'autre part, une démarche individuelle d'accompagnement de projet est

coûteuse en temps.

Aussi, la plupart des conseillers agricoles n'entendent pas la question du travail dans la

demande des éleveurs, parce qu’ils n'ont pas de méthodes qualitatives pour appréhender le

travail réel dans des délais compatibles avec leurs propres contraintes de temps.

-La réponse de l'ergonome se situe à trois niveaux :

·Premier niveau d'intervention : contribuer à l'amélioration des conditions de

travail sur un poste de travail. L’ergonome peut aider l’éleveur ou le conseiller à réaliser une

analyse de l’activité, en contribuant à la constitution d’un modèle de l’activité, à

l’enregistrement, au dépouillement et au traitement des observables, à l’analyse des résultats

et à la formulation des préconisations permettant d’améliorer les conditions de travail.

Dans ce contexte, l’ergonome relèvera plus souvent de l’ergonomie de correction.

·Deuxième niveau d'intervention : contribuer à la prise en compte du travail

dans la conduite d'un système d'exploitation. L'ergonome peut aider l'éleveur à instruire ses

projets technico-économiques en utilisant l'analyse de l'activité comme un outil d'évaluation et

d'anticipation. L’ergonome guide l’exploitant ou le conseiller dans une démarche de

conception de système, qui passe par l’identification :

8Des actions en jeu dans le système et leurs critères de spécification.

8D’hypothèses pour le futur système et la définition de modèles possibles.

8De simulation des chroniques d’activité pour chaque modèle.

8D’une synthèse comparative des modèles envisagés.

Dans cette optique, l'ergonomie de conception peut jouer un rôle important dans la conduite

d'un système d'exploitation.

·Troisième niveau d'intervention : contribuer à une approche nouvelle du

développement agricole. La prise en compte les conditions de travail dans la gestion d'une

exploitation devient incontournable. Le développement agricole se doit d'investir ces

27

questions en développement des parcours de formation tant pour les agriculteurs que pour les

conseillers et autres techniciens, en créant des outils et des méthodes.

Ici, s’ouvre le champ au niveau de la recherche et de l’ingénierie de formation. C’est dans

ce cadre que notre intervention se situe.

La question de départ est la suivante :

« Comment passer d’une approche normative en termes de technique et d’économie à une approche compréhensive du travail ».

28

« En quoi les techniques ergonomiques permettent d'améliorer le conseil des conseillers de la chambre agriculture ».

·Hypothèse 1 : Les conséquences sur la réalisation du travail des choix technico-économiques ne rentrent pas dans le raisonnement sur la conduite du système. Il s’agit de s’interroger si dans la prise de décision de choix technico-économiques la question du travail est traitée. ·Hypothèse 2 : Les conditions de réalisation du travail ne sont pas ou sont mal prises en compte dans la conduite d'un système d'exploitation pendant la période du travail d'astreinte. On essaiera de voir si les conditions de réalisation du travail sont abordées dans la relation conseiller-éleveur. ·Hypothèse 3 : L'exploitant peut synthétiser les différentes approches des conseillers par un filtre d'analyse qui est le travail. L’idée est de : ·Confirmer qu’il existe réellement des approches différentes. ·Voir si la décision s’exprime en termes de choix technico-économiques d’un des conseils ou véritablement d’une synthèse de tous les possibles.

·Définir le filtre d’analyse de ces approches. ·Repérer le conseiller privilégié.

·Hypothèse 4 : L’observation du travail permet d’obtenir des éléments sur les conditions de réalisation du travail et de dégager des pistes d’amélioration.

Quelles méthodes et quels outils peuvent êtres utilisés par les

conseillers pour appréhender le travail ?

Propositions de pistes de progrès pour la conduite

du système.

29

METHODOLOGIE

30

Prise de connaissance de l'objet d'étude.

Entretien avec un conseiller de la chambre d’agriculture de la Vienne. Analyse des Bilans Travail. Élaboration des monographies. Entretien téléphonique avec les conseillers référant. Élaboration du protocole. Réunion avec l’Institut de l’élevage.

L'expérimentation sur le terrain.

Construction des plans d'affectation et d’usage des bâtiments. Réalisation des chroniques d'activité. Entretien avec l'exploitant.

Analyse des résultats.

Analyse des entretiens. Analyse des chroniques d'activité.

Restitution des résultats.

Auto confrontation avec l'exploitant. Entretien de restitution avec le conseiller. Réunion de restitution avec l'institut de l'élevage. Réunion de restitution à l’ARACT.

31

1) Première phase : prise de connaissance de l'objet d'étude.

Objectif : A la fin de cette première phase, il s'agit de se faire une représentation des

exploitations, du rôle de chaque acteur et d’avoir construit des outils pour expérimenter.

-Entretien avec un conseiller spécialiste bovin viandes de la chambre d'agriculture de

la Vienne. Cette rencontre a pour objectif de se familiariser avec le travail réalisé dans

l'élevage et connaître un minimum de terminologie usuelle et technique de l'agriculture.

-Analyse du recueil des données obtenues par la méthode bilan travail de l'INRA

et de l'Institut de l'élevage. Cette méthode quantitative, réalisée dans les trois exploitations de

cette recherche, permet d'identifier :

·Les périodes homogènes de travail dans un cycle annuel.

·Les variations dans le travail d'astreinte entre ces différentes périodes

homogènes.

·La répartition des tâches entre l'éleveur et les autres personnes.

Cela permet d'anticiper sur les tâches et le nombre de personnes à observer.

-Élaboration d'une monographie de l'exploitation reprenant quelques données du

bilan travail en approfondissant des informations supplémentaires pour la compréhension de

la conduite du système (historique, problématique, personnel, foncier) et des travailleurs

(santé au travail, formation,…).

Cette monographie va servir de base à l’entretien avec le conseiller référant de l’exploitation.

-Entretien téléphonique avec le conseiller de la chambre d'agriculture de chaque

exploitation. L'idée est de pouvoir s'entretenir du problème rencontré par l'exploitant avec la

personne qui connaît le mieux l'exploitation et de connaître les conseils déjà formulés.

-Elaboration du protocole : Suite aux différentes lecture, la rencontre avec le

conseiller de la chambre d’agriculture de la Vienne et les études élaborées par l’ANACT,

nous élaborons des hypothèses sur la prise en compte du travail dans le conseil.

-Réunion avec l’Institut de l’élevage : Le comité de pilotage est composé de :

·Trois ingénieurs représentant la Corrèze, la Mayenne et la Loire.

·Le coordinateur de l’étude.

·Un membre de l’INRA.

·Le chargé de mission « agriculture » de l’ARACT.

Le but de cette réunion est d’abord de valider le protocole de recherche et ensuite, d’attribuer

le rôle de chacun pour le bon déroulement de l’étude.

32

2) Deuxième phase : L'expérimentation sur le terrain.

Objectif : Il s’agit de recueillir des informations en une seule journée suffisamment riche

pour être exploitées.

-Construction d'un plan d'affectation et d’usage des bâtiments : on représente les

bâtiments, les ouvertures (passage, fenêtres), les affectations, les stockages dépôt de différents

types d'aliments, les stockages permanents et intermédiaires de paille et de foin, les barrières,

les clôtures, etc...

Ce plan sert à deux niveaux :

·D'une part, lors de l'observation, il permet aux différents observateurs

d'annoter les lieux de la même façon.

·D'autre part, lors de l'auto confrontation, il permet de situer les actions de

l’exploitant dans les lieux en question.

-Réalisation de chroniques d'activité permet de noter de manière chronologique les

actions réalisées en termes de tâches, de déplacements. De plus, on note des observables, non

définies au préalable, comme par exemple les postures, des charges lourdes portées, la

poussière, etc..

-L'entretien avec l'exploitant sur les trois hypothèses de travail énoncées ci-dessus.

Cet entretien sera enregistré pour permettre une analyse de contenu. Pour ce faire, un guide

d'entretien a été élaboré et se trouve en annexe. La conduite de l’entretien est guidée par nos

objectifs. Mais elle reste suffisamment libre de manière à ne pas détériorer la dynamique du

dialogue.

Troisième phase : l'analyse des résultats.

Objectif : Dans cette phase, nous espérons d'une part, montrer qu'il n'y a pas pris en compte

du travail dans la relation conseiller éleveur ; d'autre part, montrer que l'observation du travail

met en évidence des éléments liés aux conditions de réalisation du travail.

-Le dépouillement des chroniques d'activité : sur une feuille et pour chaque

exploitation, nous avons listé tous les problèmes remarqués lors de l'observation du travail.

Dans un premier temps, nous avons classé ces problèmes en plusieurs catégories appelées «

pistes d'amélioration ». Dans un second temps, nous avons essayé d'illustrer les problèmes par

33

des extraits de la chronique d'activité ou du plan. Enfin, nous avons essayé de rechercher des

solutions en respectant les contraintes des systèmes d'exploitation.

-Analyse de contenu des entretiens : suite à l'enregistrement audio réalisé pendant les

journées d'observation, il s'agit d'abord de retranscrire aussi fidèlement les dires de chaque

personne. L’analyse de contenu se fera de manière suivante : A partir d’une question ouverte,

·Nous réduisons la réponse à des énoncés clairs, même aux prix d’une

reconstruction syntaxique, d’une décomposition de phrase en énoncés séparés,

chacun ayant un sens particulier. Cela signifie une élimination de l’accessoire,

une conceptualisation de l’essentiel et une différenciation des idées.

·Nous classons les énoncés en thème.

Cette méthode répond à la contrainte de notre échantillon. En effet, nous ne pouvons, avec

trois cas, utiliser une méthode quantitative du discours. L’analyse des entretiens se fera en

deux temps :

1) Analyse collective des questions répondant directement aux hypothèses.

2) Analyse individuelle des dires qui apportent un éclairage sur la vision de l’élevage et du

travail agricole de chaque exploitant.

Quatrième phase : restitution des résultats.

-Auto confrontation avec l'éleveur. L'intervenant, suite aux observations réalisées,

va déterminer des axes d'amélioration. Pour chacune des pistes, il essaie de trouver une

solution dans la limite de ses connaissances aux problèmes soulevés. La démarche pendant

l'auto confrontation est la suivante :

1) Présentation du problème illustré avec la chronique d'activité ou à l'aide du plan

d'affectation et d’usage des bâtiments.

2) Discussion avec l'éleveur en demandant si le problème soulevé en est un, si l'éleveur a

déjà des solutions pour résoudre ce problème, si les solutions envisagées par l'intervenant sont

plausibles.

3) Faire un point sur les propositions retenues par l'exploitant.

4) Aborder des thématiques de réflexion : ici, l'ergonome posera des questions sur des

problématiques de vie et engagera la discussion avec la famille. Ces questions ne trouveront

pas de réponse pendant l'entretien mais permettront d'envisager les autres angles d'analyse du

problème.

34

-Entretien avec le conseiller de la chambre d'agriculture, référant de l'exploitant.

L'idée est de restituer le travail ergonomique réalisé avec l'éleveur et les résultats obtenus. Par

cette démarche, on essaie de démontrer au conseiller qu'avec ces techniques, on obtient des

données qualitatives du travail importantes pour la conduite du système. De plus, il s'agit

d'enrichir la réflexion sur les solutions envisagées par l'éleveur ou l'ergonome en apportant un

troisième point de vue.

-Réunion de restitution avec l'Institut de l'élevage : à la fin de l'étude, nous

présenterons notre travail au comité de pilotage :

·Les études ergonomiques et les résultats obtenus.

·Les résultats des entretiens.

·Les limites des méthodes.

·Les difficultés rencontrées.

Le but de cette réunion est de modifier certaines méthodes en vue de la poursuite de l'étude

par le deuxième stagiaire.

-Réunion de restitution à l’ARACT : La prestation s’axera sur les méthodes utilisée

et les enseignements méthodologiques.

35

DEROULEMENT DE L’INTERVENTION

36

Phase 1 : Elaboration du protocole, entretien téléphonique avec le conseiller de la Corrèze, entretien avec le conseiller de la chambre, réunion avec l’institut de l’élevage, analyse du bilan travail de la Corrèze, élaboration de la monographie (Corrèze). Phase 2 : Observation et entretien dans La Loire et la Mayenne. Phase 3 : Analyse de la chronique d’activité de la Loire et la Mayenne. Phase 2 : Observation et entretien en Corrèze. Phase 3 : Analyse de la chronique d’activité de la Mayenne. Phase 4 : Auto confrontation et entretien avec le conseiller (Mayenne). Phase 3 : Analyse de la chronique d’activité de la Corrèze. Phase 4 : Auto confrontation et entretien avec le conseiller (Loire et Corrèze). Phase 3 : Analyse des entretiens. Phase 4 : Travail d’écriture, réunion avec l’institut de l’élevage et l’ARACT.

37

1) Prise de connaissance de l'objet d'étude.

-Cette première phase n'a pas été réalisée conformément à ce qui avait été prévu

initialement. L'analyse des bilans travail et les entretiens téléphoniques avec les conseillers

ont été effectués que dans un seul cas. Pourquoi ?

·Cette étude s’est faite dans l'urgence avec des contraintes de temps. D'une

part, nous étions présents sur le lieu de stage que deux jours par semaine. D'autre part, il

s'agissait d'aller voir les exploitations avant le 15 mars car nous devions observer le travail en

bâtiment et qu'à partir de cette date, les animaux étaient dans les pâtures.

·De plus, il y a eu une certaine lenteur de la part des ingénieurs de l'Institut de

l'élevage pour nous faire parvenir les bilans travail. Or, nous aurions dû prendre l'initiative de

téléphoner au conseiller sans faire l'analyse préalable de ces documents.

-Ceci a eu deux conséquences :

·D'abord, d'arriver sur les exploitations sans avoir élaboré les monographies

notamment pour les exploitations de la Mayenne et de la Loire. Aussi, avant de commencer

l'entretien, nous avons demandé à l'éleveur de nous parler de l'historique de la structure. Cela

implique que nous n'avions pas de représentation précise du système d'exploitation. Pour

autant, cela ne nous a pas empêché de mener à bien l’observation.

·Par contre, cela nous a gêné dans l'élaboration des préconisations pour

l'éleveur de la Mayenne. En effet, nous avons découvert pendant l'entretien de restitution

d'auto confrontation avec le conseiller, un certain nombre d'informations importantes non

dites par l'exploitant, sur sa construction du bâtiment. Cette omission a eu une conséquence

significative sur la cohérence des axes d'amélioration proposés. En effet, à l'inverse de ce que

nous avait énoncé l'éleveur, le conseiller nous a affirmé que le bâtiment en construction

abriterait des animaux. Ce non-dit s'explique par la peur de révéler une fraude puisque

lorsqu'on créé un bâtiment réservé essentiellement au stockage, on perçoit des primes. De

plus, nous avons appris dans ce même entretien que les aliments comme la pulpe de

betteraves, des concentrés, les autres granulés se trouveront aussi dans ce bâtiment.

Au plan méthodologique, cela implique que l'éleveur en une journée ne peut pas avoir

confiance en un intervenant extérieur. Cela signifie que pour la prochaine étude, il est

impératif de faire un entretien avec le conseiller de la chambre d'agriculture qui suit

l'exploitation afin d'éviter des surprises.

Mais cela veut dire aussi que ce type de démarche ergonomique ne peut-être fait que par un

conseiller c'est-à-dire quelqu'un qui connaît suffisamment bien :

38

·D'abord l'exploitation pour ne pas négliger des éléments essentiels,

·Ensuite, l'exploitant pour lui inspirer de la confiance et favoriser un discours

plus libre.

2) L'expérimentation sur le terrain.

-La méthode utilisée n'a pas été la même dans les trois cas : les différences ne se

situent pas au niveau du contenu mais dans l'ordre d'exécution des techniques. Pourquoi ?

Nous voulions causer le moins de perturbations possibles dans la réalisation du travail des

éleveurs. Aussi, nous laissions le choix de la planification de l'entretien, c'est-à-dire avant

l'observation ou après, suivant leur temps de disponible. En Corrèze et en Mayenne, l'entretien

a été réalisé avant l'observation à l'inverse de ce qui s'est passé dans la Loire.

Or, nous avons remarqué qu'avec ce dernier exploitant, nous avons obtenu beaucoup plus

d'informations et d'explications sur les manières de travailler. La verbalisation était plus facile

car on se référait à des situations concrètes.

-Si l'entretien est fait avant l'observation, nous n'avons plus l'occasion d'interroger

l'éleveur. Cela a généré, notamment en Mayenne, des erreurs de compréhension sur la cause

une stratégie d'action. On peut citer l'exemple du dessilage manuel. En effet, nous avons

observé que l'éleveur approchait le tracteur sur lequel la dessileuse était attelée, près des auges

et dessilait à la main. Nous avions émis l’hypothèse que le tracteur ne pouvait pas manœuvrer

à cause de la fermeture d'une porte. Or la vraie raison est que les auges sont trop hautes par

rapport à la sortie de la dessileuse. Aussi, nous n'avons donc pas répondu aux problèmes

correctement.

-Cet exemple peut illustrer aussi les limites de l'observation sur une seule journée. À

cela, s'ajoute le fait que certaines tâches pénibles qui mériteraient un regard ergonomique ne

sont pas prises en compte car elles se déroulent deux fois par semaine. Mais l'objet de

l'observation n'est pas de renvoyer de manière exhaustive tous les dysfonctionnements d'un

système d'exploitation. Le but de cette démarche est de montrer qu'on peut appréhender le

travail réel : c'est un moyen.

3) Analyse des résultats.

-Par manque de temps et pour respecter les délais imposés par cette étude, il n'a pas été

possible d'analyser les entretiens avant l'auto confrontation. Ceci aurait peut-être pu enrichir

39

les thèmes de réflexion.

4) La restitution des résultats.

-Un seul intervenant, sur les deux mobilisés lors de l'observation, à mené les entretiens

d'auto confrontation. Nous avons éprouvé quelques difficultés pour expliciter à l'éleveur

certains problèmes que nous n’avions pas vus.

L'exemple du tas d’ensilage montre la limite des échanges qui ont eu lieu entre les deux

observateurs. En effet, le tuteur du stage nous a fait part de ses observations mais sans donner

de solution. Le problème était le suivant : le tas d’ensilage est trop haut par rapport à la

longueur de la fourche du tracteur. Donc, l'opérateur heurte le tas pour l’ébranler et ainsi faire

tomber l'ensilage par terre. Ensuite, il roule dessus de ce qui implique une perte d'aliments. La

solution, apportée par l'intervenant non observateur de la scène, était de faire un tas moins

haut mais plus long. Or, la configuration du silo ne le permet pas puisque sur chaque bord, il y

a un mur en parpaings.

Autrement dit, cet exemple permet de tirer deux enseignements :

·Nous n'avons sûrement pas pris assez de temps pour échanger sur nos

observations respectives.

·Lorsqu'on n'a pas vu une scène, il est très difficile d'en parler et surtout

d'élaborer des préconisations.

-Il n'a pas été possible de rencontrer le conseiller de la Corrèze puisqu'il était en congé

maladie pour une durée relativement longue. L'ingénieur de l'Institut de l'élevage a souhaité

que nous le rencontrions à la place. Mais l’entretien n'avait pas pour objectif de convaincre

de la pertinence de la démarche mais simplement d'informer sur l’avancée de l’étude.

40

LES RESULTATS ET LEUR INTERPRETATION

41

1) L'exploitation des entretiens.

1.1) La vérification des hypothèses.

1.1.1) L'hypothèse 1.

-Nous avons demandé aux exploitants de nous parler des modifications volontaires

intervenues dans les dernières années. Ces différents projets menés ont eu des incidences

positives ou négatives sur le travail.

-Les conséquences positives ont permis :

·D'aménager le temps de travail : les changements ont diminué le temps de

travail des exploitants sur une tâche donnée, et ont permis de répartir les tâches suivant les

domaines de prédilection des travailleurs.

« On ne travaille plus de la même façon par ce que, bon, l'hiver, le travail qu'on a fait

aujourd'hui c'est moi qui était obligé de le faire : ensilage, paillage, mettre le foin. Je passais

tout l’hiver à faire ça, je pouvais plus rien faire à l'extérieur. C'est vrai qu'aujourd'hui, il vient

me remplacer au niveau matériel. Donc moi, je m'occupe plus des animaux, on n'a plus de

temps à consacrer à l'extérieur. »

Ces effets été prévus par les exploitants.

·De diminuer la pénibilité au travail : les tâches de distribution des aliments

sont faits avec une machine et soulagent les opérateurs.

« La dessilleuse a apporté un plus car elle a un distributeur de concentré. Ca évite à ma

femme de donner les minéraux, les aliments dans les auges. »

Ce résultat était attendu par les éleveurs.

·D'envisager de nouvelles techniques par l'apport d'innovation avec l'arrivée

de nouvelles personnes sur l'exploitation.

«- Et qu'est-ce que vous n'aviez pas prévu ?

-Par rapport à d'autres exploitations, certains systèmes de travail qu'il a vu ailleurs. Je

disais tout à l'heure, des systèmes de clôtures, de barrières, pleins de petites choses».

L'exploitant n'avait pas cette attente lors de l'élaboration de son projet.

-Les projets ont fait émerger quelques contraintes sur les systèmes d'exploitation

et sur ses acteurs.

42

·Augmenter la charge de travail. En effet, l'augmentation du troupeau a

augmenté le temps de travail pour les exploitants qui ont essayé de résoudre ce problème par

une présence plus importante du fils qui aidait le plus souvent possible, et une embauche de

salariés.

« Cela s'est traduit par une charge de travail supplémentaire sur mes parents. Cela s'est traduit

aussi par le fait que je faisais pas mal d'aller-retour et que je donnais la main autant que je

pouvais. Mais bon, cela a été peu par rapport à la charge de travail qui existait ».

L'augmentation de la charge de travail n'a pas été anticipée.

·Réaliser difficilement les tâches. Certains éleveurs, suite à la construction de

bâtiment, n'avaient pas pensé à l'accès des machines pour la réalisation de certaines tâches. Ils

se sont trouvés alors, à faire des tâches pénibles manuellement ou éprouvent une gêne dans le

déroulement d'une activité.

« Non, c'est vrai que ce n'est pas idéal même pour curer les stabulations. Moi, je le fais faire

par une entreprise. Ce serait une belle stabulation, on perdrait moins de temps et ça me

coûterait moins cher ».

Il n'y a pas eu réflexion sur le travail dans cette conception de bâtiment.

-Conclusion : Les résultats obtenus dans les différents projets passés tels que la

construction d'un bâtiment, la modification de la main-d’œuvre, l'augmentation de la

production et l'investissement dans du matériel montre qu'il n'y a pas eu de prise en compte

des conséquences des choix technico-économiques sur la réalisation du travail. En effet, il y a

trois conséquences sur cinq qui ne correspondent pas aux attentes recherchées par les

agriculteurs.

-Dans les trois projets énoncés par les éleveurs (construction d'un bâtiment de

stockage, conversion d'une étable entravée en stabulation libre et installation du fils), nous

avons classé les arguments énoncés en catégorie.

-Nous avons mis en évidence quatre types d'incidences positives :

·Gérer mieux la gestion du troupeau : les éleveurs ont insisté sur le fait de

pouvoir mieux détecter les chaleurs, faire de l'insémination artificielle et avoir la possibilité de

travailler sur la mise en lots.

« C'est l'aspect de maîtrise de la reproduction. On va pouvoir détecter les chaleurs, faire de

l'insémination artificielle, des choses comme ça. Maîtrise de l'ambiance des bâtiments qui

43

n'est pas très bonne car on a une ambiance confinée. Possibilité de travailler sur des mises en

lots qu'on pourra changer au jour le jour ».

·Organiser mieux son travail par ces différents projets, les agriculteurs

souhaitent ne pas faire deux fois le même travail, permettre que le travail soit différable,

réduire le travail manuel et faire seulement le travail que l'on aime.

« Au niveau du stockage fourrage, parce qu'il y a deux mois, j'avais encore deux tas de paille

avec des bâches dessus. C'est du travail, parce qu'on la stocke deux fois. Au lieu de la stocker

directement dans les bâtiments quand le camion de paille arrive ».

·Être autonome dans la mesure où on peut rester maître de son domaine

garder une prise de décision individuelle.

·Être solidaire du groupe de pairs en faisant une société pour le matériel, en

cultivant l'entraide. Cela permet de pouvoir s'absenter de temps en temps et d'avoir quelqu'un

de confiance qui s'occupe de son exploitation.

« Et puis, il faut qu'il fasse un bâtiment, ça ne va pas être simple. Peut-être qu'au niveau

matériel, faire une société pour le matériel. Et puis se donner la main, continuer à travailler

ensemble ».

-Les éleveurs ont avancé des incidences négatives mais elles ne sont pas liées au

travail (coût des bâtiments, achat de l'exploitation, perte de places pour les animaux).

-Conclusion : Il y a une réflexion quant aux conséquences sur le travail des futurs

projets.

Cependant, les résultats obtenus précédemment nous font penser que l'entretien a été un

moyen de réfléchir et une occasion de formaliser leur réflexion sur le travail.

1.1.2) Hypothèse 2.

-Les différents éléments évoqués telles que l'ambiance physique, l'organisation du

travail, la transmission d'information, etc... avec les éleveurs ne donnent pas lieu à des

discussions avec un conseiller.

-Deux éleveurs sur trois ne se réfèrent à personnes d'autres pour ce qui est de leurs

conditions de réalisation du travail.

44

« -Est-ce que vous parlez de votre organisation avec des gens extérieurs ?

-On parle du charolais.

-Pas du travail ?

-Non pas particulièrement ».

-Le troisième éleveur évoque ces questions avec le groupe de pairs ou avec le

vétérinaire.

«- Entre agriculteurs, on en parle souvent...

-Vous en parlez avec quelqu'un pour améliorer l'éclairage ?

-On en parle avec le vétérinaire. C'est vrai que lorsqu'on se trouve la nuit à faire des

césariennes ».

-Autrement dit, il est clair que pour ces trois cas, le référent privilégié pour traiter des

conditions de réalisation du travail n'est pas le conseiller de la chambre d'agriculture. On peut

se demander pourquoi :

·Par manque de présence du conseiller sur l'exploitation ? En effet lorsqu'il vient

les éleveurs préfèrent parler de tout ce qui est administratif et faire des papiers plutôt

que de parler du travail.

·Par une posture de retrait des conseillers sur ces questions ? Pointer du doigt et

instaurer un dialogue sur les conditions de travail peut aller contre la culture du métier

véhiculant l'idée d'un effort physique. Et en abordant ses sujets jugés « tabous », les

conseillers n'ont-ils pas peur de mettre en péril la relation de confiance instaurée entre

eux et l'éleveur ?

1.1.3) Hypothèse 3.

-Seulement un éleveur sur trois a parlé d'un projet passé sur lequel il a eu un

accompagnement. Dans la pratique, les conseils qu'il a reçus par rapport à la construction de

son bâtiment sont un apport de références techniques ou des présentations de réalisation de

bâtiments jugés opérationnels. Mais cet éleveur relativise le conseil dans la mesure où il se

considère comme un expert au même titre que son interlocuteur. Il y a un échange

d'arguments techniques entre personnes de même niveau sur les installations matérielles.

45

« Sur ce bâtiment, c'est le service habitat de la chambre d'agriculture qui l'a fait. Il a fait les

plans sur mes directives. Mais, on en a discuté ensemble. Au niveau du bâtiment, c'était un

échange mutuel, je dirais. Il a fait son expertise et moi, la mienne. Surtout ce qui est cornadis

et autobloquant, le fait qu'on est un libre-service en frontale, c'est quelque chose qu'on a

imaginé en discutant ».

Donc, même si cet exploitant est le seul à admettre un accompagnement sur un projet, il

restait maître de la construction du bâtiment et minimise l'apport du conseiller.

« Et puis, pour les côtes, c'est lui qui me les a amenés. C'était un peu ambigu parce qu'au

niveau des bâtiments, il se trouve accessoirement que j'ai fait des cours pendant trois ans et

que j'étais spécialiste des bâtiments. Donc, il a bien fallu que je me renseigne à ce niveau là

pour faire mes cours. Je n'ai pas besoin de techniciens pour savoir les côtes ».

-Les deux autres ont affirmé leur autonomie quant aux conseillers et à l'aide qu'ils

pouvaient apporter dans la réalisation d'un projet.

« -Vous avez un projet pour lequel vous avez reçu des conseils ?

-Non, parce que les bâtiments ont les a fait en allant voir ailleurs.

-Vous avez arrêté l'ensilage de maïs, il y a deux ans. Vous en avez parlé avec un conseiller ?

-Non, on a arrêté parce que cela faisait un coup à l’hectare assez élevé et puis parce que le

maïs, on le réussit tous les cinq ans.

-Il n'y a pas de conseillers qui passent régulièrement chez vous ?

-Non

-Et pour avancer les vêlages ?

Oui, c'était une idée de moi ».

Cela suppose trois choses au moins :

·D'une part, on peut se demander si la pratique du conseiller inclus

véritablement un accompagnement ou simplement, comme aux dires des éleveurs, un

traitement administratif et économique du système d'exploitation. Pour le savoir, il

serait peut-être bon de renverser la démarche pour tester cette hypothèse. En effet,

l'idée serait de rencontrer d'abord le conseiller pour lui demander le dernier projet sur

lequel il a travaillé avec l'éleveur, puis la nature du conseil donné et les acteurs mobilisés

dans le projet. Muni de ces renseignements, l'entretien avec l'exploitant serait plus riche.

46

·D'autre part, cela peut signifier que le conseil formulé a été jugé

tellement pertinent par l'éleveur, qu’il se l’ait approprié tout à fait inconsciemment.

·Enfin, ces deux éleveurs ont peut-être voulu montrer une réelle

indépendance dans la conduite de leurs projets à fin de se valoriser.

-Ne pouvant pas formellement tester cette hypothèse, nous avons interrogé l'éleveur

sur les acteurs qui gravitent autour du système d'exploitation ainsi que sur leurs tâches

respectives. Dans le discours, nous avons repéré trois conseillers privilégiés :

·Le conseiller de la chambre d'agriculture : les éleveurs décrivent leurs

prestations en termes de mises à jour de données de suivi technico-économique sur

informatique, de discussion du fonctionnement de l'exploitation.

« On regarde les résultats, on les reprend, on les retravaille et on se pose la question si dans

cet aspect technique, est-ce qu'on a gagné de l'argent ».

Les éleveurs portent un grand intérêt aux réunions avec un collectif d'agriculteurs mis en

place par le conseiller. Non seulement cela éveille leur curiosité sur les équipements qui

peuvent exister, mais ils se confrontent aussi à d'autres manières de procéder et enrichissent

leur représentation du travail agricole.

« L'ensemble des agriculteurs lui ont demandé l'autre jour pour qu'on fasse plus de réunions

autour d'une table pour discuter. L'autre jour, autour de la table, on était douze, et puis il y a

un agriculteur qui dit : « oh, moi, ça fait six ans que je fais ça ». Alors personne ne le savait.

C'est vrai que c'est en se mettant autour d'une table qu'on avance ».

Et puis, dans un cas, le conseiller est tellement apprécié qu'il est destitué de son titre et

devient presque un ami de la famille.

« Je vois Phillippe qui n'est pas conseiller d'ailleurs, qui est là pour représenter le réseau. Il

n'est pas là pour donner des conseils. En fin d'année, dans le cadre du réseau, il donne des

conseils. Non, ce n'est pas un conseiller ».

·Le vétérinaire est apparu comme un acteur moins important dans les

élevages de race limousine que dans ceux de race charolaise. En effet, ces vaches nécessitent

plus d’interventions chirurgicales (césarienne) car elles fond de plus gros veaux que les

limousines. Ceci développe un contact plus important avec le vétérinaire et cela se retrouve

principalement chez l'éleveur de la Loire. Les sujets des discussions varient. Ils peuvent aller

de la conduite du système avec l'optique sanitaire.....

« On en a parlé avec le vétérinaire parce qu'ils mettent des petits veaux, des vaches, des

47

broutards, des bêtes d'achats, tout est dans ce bâtiment, alors là, au niveau épidémie, c'est très

dangereux. C'est pour ça qu'il faut faire des bâtiments, j'en parlais avec le vétérinaire, l'autre

jour, il me disait qu'il ne fallait pas plus de 50 vaches dans une stabulation ».

...à l'amélioration des conditions de travail.

« Non, parce que le moral ça compte. C'est vrai, parce que je vous garantis, d'ailleurs on n'en

parle avec le vétérinaire, ils sont bien placés pour le voir, quand on arrive fin-mars, début-

avril, ils disent : « on a des clients qui dépriment carrément ». Ils ont des vêlages les uns sur

les autres en février mars. Il y a les conditions climatiques qui ne sont pas là, il y a tout un tas

de choses, ils sont au bord de la dépression. Ca les vétérinaires, ça fait longtemps qu'on en

parle avec eux ».

·Le conseiller de gestion ou le comptable apporte une approche purement

économique qui complète l'approche technique du conseiller de la chambre d'agriculture.

« On parle plus du revenu de l'entreprise alors qu'avec le conseiller de la chambre on est

plus sur le côté performance de l'atelier.».

-Les autres tâches des conseillers (faire la pesée, contrôler les labels, traiter les

plantes), réalisées par l'ingénieur de l'Institut de l'élevage, le conseiller de coopérative, le

contrôleur de pesée, sont vues par les trois exploitants, comme des contraintes.

«Ils ouvrent les glacières qui sont à la stabulation et regardent si les produits ne sont pas

périmés. Le frigo qu'on a ici est consacré à ça aussi, ils regardent aussi. Ils prennent les

factures d'aliments pour voir si on n'a pas des produits qui seraient interdits. Ils tamponnent

tout ça. C'est de la certification par rapport au label ».

Leurs prestations n'ont pas d'intérêt pour eux. Elles répondent simplement à un problème type.

« On est dans une approche purement à la parcelle c'est-à-dire j'ai du mouron, il me donne

du désherbant».

-Quant au contrôleur de la MSA, il est inexistant dans les trois structures.

1.2) Présentation des trois structures.

1.2.1) L'exploitation de la Mayenne.

48

-L’exploitation est composée de deux personnes : Patrice et Nicole. Leurs projets et de

construire un bâtiment de stockage de foin et de paille. Ils élèvent des vaches charolaises.

-Cet éleveur est meilleur animalier que gestionnaire. Il comprend le comportement de ses animaux. «La semaine dernière, il y en a un qui me disait qu'il s'était levé huit jours pour voir si sa

vache vêlait. Moi, ça ne m'arrive pas. Si je vais voir le soir, je sais si elle vêle ou pas la nuit

qui suit ».

De plus, il est fier de ses animaux.

« Moi, je vis dans le rythme du charolais, on fait des concours».

-Il n'a aucune réflexion sur le long terme. On a l'impression, dans son discours, que les

bâtiments sont des blocs qu'il a juxtaposés les uns à côté des autres au fur et à mesure du

besoin.

« Dans le jour, disons que l'exploitation s'est faite comme ça aussi, elle s'était agrandie au fur

et à mesure. On est passé de 20 à 30, de 30 à 40... Alors au fur et à mesure, on fait un petit

coin et puis on se dit que ça suffit. Et puis, ça ne suffit pas ».

-De plus, dans le court terme, ils n'anticipent pas les événements qui peuvent ponctuer

une journée. Les faits viennent au gré du vent et il s'adapte.

« On n'a pas des horaires fixes. Les gens qui font des traites peuvent avoir des horaires fixes.

Nous, il n'y a pas d'assurances, on a un vêlage, ça peut être le soir, ça peut être... Et puis, je

peux avoir un représentant qui passe avec qui je vais discuter deux heures. Non, ma journée.

Ou si, la veille, s'il fait beau, je me dis que demain je vais semer de l'engrais ou quelque

chose comme ça ».

-Conclusion : Dans la typologie de Sylvestre, le profil d’organisation du travail de cet

éleveur correspond au fait de déléguer les tâches sur un mode hiérarchique.

1.2.2) L'exploitation de la Loire.

-L'exploitation est composée de trois personnes : Michel et Irène sont les deux parents

et Ludovic travaille sur l'exploitation en attendant la fin de ses études agricoles. Ils ont un

élevage de vaches charolaises. Ils souhaitent améliorer leurs conditions de travail et réfléchir à

la future installation de Ludovic.

-Pour Michel, la productivité passe par l'amélioration des conditions de travail.

« On avait 25 animaux dans l'ancien bâtiment, on en met 50 dans le nouveau. Vous avez vu ce

matin, on met 1/2 heure ou une heure alors qu'avant on mettait une heure et demi dans

49

l'ancien bâtiment. Il y avait une perte de temps considérable ».

Il est très soucieux de son confort au travail.

« J'aime pas trop travailler, faire des vêlages l’hiver quand on est à moins de 10. J'aime

autant être dans mon lit. C'est important, on dirait pas comme ça mais travailler à -10 ou -15,

aller faire des vêlages, aller faire téter des petits veaux. Avec la chaleur on prend des

crevasses, c'est désagréable. C'est vrai qu'au mois d'août, septembre, octobre, on est bien

pour se lever la nuit ; on intervient sur l'animal. C'est pour ça que j'ai avancé les vêlages ».

-Cet éleveur prête une attention au bien-être des animaux. Il est vraiment dans une

démarche affective de l'élevage.

« Le bien-être des animaux est meilleur sur des stabulation bétonnée. Il y en avait qui

glissaient et se faisaient mal, alors que là, dans les stabulation nouvelles, c'est parfait ».

Son idéal serait de ne s'occuper que des animaux.

« Moi, la culture, le matériel, ce n’est pas mon truc. Je le fais car je suis obligé. Mais j'aime

mieux mes animaux».

-Il aime voir comment les autres agriculteurs travaillent, avec quel matériel et avec

quel bâtiment. Il souhaite s'enrichir des expériences des autres.

« Je suis allé voir ailleurs ce qui se faisait, j'ai visité pas mal de bâtiment ».

Mais, il souhaite aussi faire bénéficier aux autres de ses acquis.

« Et puis en contrepartie, on a du matériel qui peut tourner, cela permettrait à Ludovic de

s'installer dans de meilleures conditions ».

Au-delà de l'altruisme qui l'anime, il émane de lui une certaine fierté de son domaine

d'exploitation.

« Ils disent : « c'est bien équipé ».

-On sent que la société de loisirs pénètre le monde agricole.

« On a passé 25 ans de notre vie à monter ça, il faut peut-être penser à prendre un peu l’air.

Si l'on veut partir une semaine l'été, qu'on puisse partir à une période où cela ne soit pas

surchargé non plus ».

Mais, il s'agit aussi d’un retrait de la vie de travail pour avoir plus de temps pour la vie

familiale.

« C'est vrai que quand on était GAEC, j'étais pas souvent à la maison. J'ai sûrement moins vu

grandir les deux grands que je vois les deux petits. Et puis ça a peut-être été une chose qu'on

s'est séparé à un moment donné. On arrivait plus à tout faire, à tout gérer. Le soir, j'étais pas

rentré à 18 h 30 ».

50

En effet, non seulement le changement de statut de la société a permis de dégager du temps,

mais en plus cet éleveur se retire petit à petit de ses engagements extra professionnels.

« Son premier mandat à elle m'a pris beaucoup de temps. Et puis là, cette année, elle est

repartie maire et ça va mieux. Je respire. Et puis elle voulait que je prenne la place, mais je

ne la prendrais pas car on ne peut pas être partout ».

Cette désimplication du travail crée une véritable cohésion au niveau de la famille.

« Et c'est quand même mieux quand la famille est réunie autour d'un projet, parce que c'est le

projet de tout le monde ».

-Enfin on pourrait dire que Michel envisage l'évolution de son système d'exploitation

par le groupe de pairs. Il est preneur d'idées nouvelles de la jeune génération.

« Parce qu'il voit certaines choses ailleurs, seul, à l'école. Il revient et dit : « on pourrait faire

ça où ça ». C'est vrai que c'est un point important ».

-Conclusion : Michel a une vision du travail agricole qui correspond à peu près à la

deuxième catégorie de Sylvestre (déléguer une tâche sur un mode d’accompagnement).

1.2.3) L'exploitation de la Corrèze.

-L'exploitation est un GAEC. Il est composé de trois membres : Jean-Paul et Colette,

les parents et Fabrice le fils. Ils élèvent des vaches limousines. Leur projet est de convertir

une étable entravée en une stabulation et ils sont à la recherche d'un futur associé qui prendra

la place des parents.

-Fabrice s'est enrichi des expériences du passé. En effet, le GAEC a eu quatre mauvais

essais de salariat. Aussi, il souhaite dans sa recherche d'un associé se prévaloir des échecs

antérieurs.

« Et puis, il faut trouver la bonne personne puisqu'en terme d'associé, il faut qu'on trouve

quelqu'un avec qui on est susceptible de s'entendre. À court terme, on risque de passer par un

statut de salariat d'abord. Le salariat est un garde-fou ».

-Il aimerait que ses parents se désimpliquent de l'exploitation pour permettre l'arrivée

du salarié et ainsi alléger sa charge de travail.

« Là aujourd'hui, par exemple, dans le profil de mes parents, il faudrait qu'ils lâchent un peu

plus pour que la place d'un associé soit plus formalisée ».

Cependant, il ne souhaite pas bousculer les choses et laisse ses parents prendre conscience

qu'ils doivent se retirer.

51

« Ça va se faire, mais je pense que c'est la perspective de plusieurs années. Moi, je me

fixerais dans l'idée, deux à cinq ans ».

Pendant ce lapse de temps, il prend sur lui. En effet, ils préfèrent arrêter l'enseignement qui lui

procure un réel plaisir au lieu de s'affirmer auprès de ces aînés.

« Je suis à bloc, je ne peux plus, je suis au-delà de ce qui est raisonnable. Donc il va falloir

trouver une solution. Bon, la solution, je n'en vois pas d'autres que de lâcher mon mi-temps

tout de suite ».

-Fabrice revendique une certaine liberté quant à l'obligation d'être sur une exploitation.

En effet, il a beaucoup d'occupations extérieures tels que la passation du permis de camion, le

dressage d'un chien de berger, et l'enseignement au lycée professionnel.

« On est sur l'exploitation que rarement. Les commerciaux, quand ils viennent nous voir, ils

prennent rendez-vous. S'ils débarquent à l'improviste, ils viennent dix fois et dix fois, ils ne

verront jamais personne ».

Ceci illustre une volonté de profiter de la société de loisirs tels que nous la connaissons

aujourd'hui avec une réduction du temps de travail.

« Travailler sur l'exploitation, je veux bien mais avec un cadre qui me permet un minimum de

souplesse. On est dans une époque différente de celle de mes parents en termes de loisirs.

Donc il faut aussi qu'on garde cette capacité-là ».

Cette baisse du temps de travail passe par :

·D’une part des aménagements techniques de la structure qui remplacerait la

main-d’œuvre humaine.

« Est-ce que vous essayez de trouver des solutions pour diminuer le travail pénible ?

Le libre-service. Sachant que cela s'adapte bien aux vaches allaitantes ».

·D'autre part, un rapport économique de l'élevage par une gestion de groupe.

« Ce qui m'intéresse, c'est une approche de la population ».

Ceci crée un décalage entre le rapport affectif développé par Colette et la vision de Fabrice.

Aujourd'hui, la conversion de l’étable entravée en stabulation va dans le sens du changement

de direction du GAEC. De plus, son travail d'éleveur ne doit pas prendre le dessus sur sa vie

familiale et sociale. Les animaux passent après son bien-être.

« Je veux qu'un dimanche matin, si le samedi soir je suis allé au cinéma, si je n'ai pas de

vêlages, je vais voir les vaches à neuf heures. C'est pas un souci. Mon idéal est là. Mon idéal

par rapport au travail ».

Il souhaite aussi avoir une grande flexibilité dans ses travaux d'astreinte.

« On avait chiffré le temps de travail entravé et en libre. Au final, on s'était rendu compte,

52

qu'il y avait presque le même temps de travail à quelques minutes près. Il y a une grosse

différence car ce travail n'est pas différable ».

-Autrement dit, pour Fabrice, l'amélioration des conditions de travail passe par la

technique qu'elles soient matérielles ou animales. Aussi il se considère comme un expert

par rapport à son groupe de pairs.

« Par rapport à un agriculteur moyen, j'ai un passif technique plus lourd ».

Cette évaluation de ses connaissances développe chez lui une certaine autonomie par rapport

au conseiller car pour Fabrice ils ne sont pas à sa hauteur.

« J'ai sans doute un niveau d'exigences envers les conseillers avec qui je travaille, puisque je

suis spécialiste de zootechnie. De toute façon, je ne suis pas demandeur car par rapport à ce

que l'on peut m'apporter, j'ai pas de besoin ».

-Conclusion : Sa vision de l’élevage correspond au premier type d’organisation du

travail mis en évidence par Sylvestre. De plus, on peut remarquer un manque de compétences

relationnelles .

1.3) Ce que les entretiens ont apporté.

-L’hypothèse 1 est validée : Les conséquences des choix technico-économiques sur la

réalisation du travail ne rentrent pas dans le raisonnement de la conduite du système.

-L’hypothèse 2 est validée : Les conditions de réalisations du travail ne sont pas prises

en compte dans la conduite d’un système d’exploitation. Ceci est considéré comme généralisé

et ne sera pas testé dans l’étude sur le travail de saison.

-L’hypothèse 3 n’a pas pu être testée. Cependant, elle a fait émergée une liste

d’acteurs privilégiées. Aussi, est-il nécessaire de ne pas se centrer que sur les agriculteurs

comme nous l’avons fait, mais de prendre en compte ces personnes importantes dans la

conduite de la prochaine étude.

-Les entretiens nous ont permis de catégoriser les entretiens dans la catégorie de

Sylvestre. On peut faire l’hypothèse que les problématiques ou les pistes d’amélioration sont

les même dans les structures appartenant à une même catégorie.

2) L’ANALYSE DE L’OBSERVATION DU TRAVAIL.

53

-Nous avons procédé, pour analyser les chroniques d’activités, de la manière décrite

dans la phase 3 ( Cf méthodologie ). Pour chacune des exploitations, nous avons élaboré des

pistes de progrès et des thèmes de réflexion.

2.1) L’exploitation de la Mayenne.

2.1.1) Les pistes de progrès.

Suite à l’observation du travail réel de Patrice et de Nicole, nous allons mettre en évidence

trois grands axes de préconisations qui ont tenu compte des difficultés financières.

1° axe : Diminuer la pénibilité au travail.

Épargner la santé des opérateurs.

-Le dessillage manuel : Avec l’aide du tracteur, Patrice place la dessilleuse à côté des

auges de B5 et B6. Cependant le dessillage se fait à la main avec une pelle (25 coups de pelle

par auge et par opérateur). Les raisons sont les suivantes :

·La porte située à côté de B5 est fermée ce qui ne permet pas au tracteur de

s’approcher suffisamment des auges et de dessiller avec la machine.

·Devant la barrière de B6, à droite des auges, se trouvent des stocks

intermédiaires de foin qui bloquent les manœuvres pour accéder aux auges.

Solutions envisagées pour pouvoir accéder avec le tracteur :

→ Ouvrir la porte.

→ Déplacer les stocks intermédiaires.

Gains escomptés :

→ Permettre le dessillage à la machine

→Transformer cette tâche manuelle en tâche mécanique.

Suite à l’exposition du problème par l’intervenant à l’éleveur, nous avons réalisé que nous

avions mal appréhendé la situation. En effet, si le dessilage se fait à la main, ce n’est pas parce

que le tracteur ne peut pas manœuvrer, mais parce que les auges sont trop hautes par rapport à

la hauteur de la sortie de la dessilleuse.

La solution envisagée par l’éleveur est de faire des auges bétonnées moins hautes puisqu’il va

réaménager ce bâtiment en mettant des cornadis aux barrières.

Quant au conseiller, il lui paraît plus simple et moins coûteux de scier les pieds des auges.

54

-La distribution du foin : Nicole donne le foin dans la case à veaux de B1 à partir du

libre-service de ce bâtiment. Elle prend l’aliment à l’aide d’une fourche. Cependant, la botte

est haute et provoque des mouvements d’épaules au-dessus de la tête.

Solution envisagée : Intégrer le distributeur libre-service dans la barrière de la case à veaux.

Gain escompté : Supprimer cette tâche.

L’éleveur adhère à cette proposition d’autant plus que cela ne comprend pas de grosses

modifications de la structure.

-Éviter les tendinites chroniques : Nicole souffre de tendinites au coude relativement

chronique et elle porte 16 seaux d’environ 10 kilogrammes chacun. Elle porte 160 kg le

matin.

Solution envisagée : Mettre les seaux sur une charrette à deux roues.

Gains escomptés :

→Éviter des coupures aux mains en hiver.

→Réduire la fatigue musculaire.

Patrice n’a pas d’idée particulière pour supprimer ce problème. Cependant, son épouse a été

très enthousiaste à l’idée de la charrette d’autant plus que cela faisait longtemps qu’elle la

demandait.

Le conseiller à eu une autre solution : mettre une canalisation d’eau dans S1.

Optimiser les déplacements.

-Nettoyage de la nurserie: Nicole fait des allers-retours entre B1 et l’aire d’exercice

B3 avec à chaque fois une fourche pleine de fumier.

Solution envisagée : Mettre la paille salie dans une brouette et l’emmener en un trajet en B3

Gains escomptés :

→Réduire le nombre de déplacements.

→Diminuer la fatigue.

→Optimiser le temps de travail.

Cette tâche est vu par l’éleveur, qui n’est pas l’opérateur, comme une tâche non pénible.

L’intervenant dans les solutions envisagées n’a pris en compte le nouveau projet. En effet,

dans la mise aux normes de bâtiments (suppression d’aires non ouvertes), l’aire d’exercice B3

dans laquelle Nicole dépose le fumier n’existera plus. C’est le conseiller qui a pointé ce fait

55

du doigt et qui se demande où sera déposé le fumier. Cette question sera réexaminée entre les

deux hommes.

-Dépôt des seaux devant les auges de B5 et B6 : Nicole fait des allers-retours (6)

entre le silo situé en S2 et B5/6.

Solution envisagée : Mettre les seaux d’aliment sur une brouette.

Gains escomptés :

→Réduire le nombre de déplacements.

→Diminuer la fatigue.

→Optimiser le temps de travail.

L’agriculteur est d’accord avec cette proposition.

Problème d’éclairement.

-S1 : La lumière dans le boxe d’isolement est quasi nulle. Donc lorsque Patrice met le

veau à tétée le pis de la mère adoptive, il ne voit pas si le veau s’alimente.

Solutions envisagées :

→Dans le nouveau projet, il est nécessaire de réfléchir à l’emplacement du boxe à veau.

→Aménager un système d’éclairage au-dessus de la case à veau.

Gain escompté : Améliorer la surveillance des animaux.

L’exploitant ne considère pas ceci comme un problème.

-B6/5/22 : On remarque un manque de lumière dû aux tôles translucides salies qui

empêchent la lumière naturelle de passer. De plus, ce phénomène est accentué par le paillage.

Dans le projet, B6 accueillera des vaches allaitantes. Or, la manque de lumière naturelle est

néfaste pour le déclenchement des chaleurs.

Dans l’ensemble B5/6/22, le manque de luminosité ne permet pas de contrôle visuel pendant

la distribution de l’ensilage. Ce contrôle est pourtant nécessaire pour placer la sortie de la

dessilleuse devant les auges.

Solutions envisagées :

→Nettoyer les plaques régulièrement.

→Aménager un système électrique.

Gains escomptés :

→Améliorer la photo sensibilité du troupeau.

56

→Favoriser la prise d’information.

→Optimiser les manœuvres.

Pour Patrice, la solution serait de nettoyer les plaques régulièrement mais il ne le fera pas

parce qu’il ne prend pas le temps et parce que cela nécessite d’escalader une échelle pour

atteindre ces plaques translucides.

2° axe : Aménagement de l’espace.

Aménagement des sols.

-Alimentation de l’eau dans l’abreuvoir extérieur : Le robinet est situé devant

l’entrée de B3 et le tuyau part de l’arrivée d’eau jusqu’au contenant. Cependant, on constate :

2. Le tuyau fuit sur tout le long puisqu’il est sans arrêt écrasé par le tracteur ce qui

implique un remplacement régulier du tuyau.

3. Tout le long du tuyau, on « patauge » dans la boue ce qui provoque une fatigue pour les

opérateurs.

4. L’opérateur doit réaliser une surveillance du niveau d’eau de l’abreuvoir.

Solutions envisagées :

→Aménager une canalisation enterrée avec arrêt automatique en fonction du niveau d’eau.

→Placer le robinet dans le nouveau bâtiment.

Gains escomptés :

→Diminuer la vigilance des opérateurs.

→Automatiser la tâche.

→Baisser la pénibilité ressentie lorsqu ‘on marche dans un sol meuble.

L’exploitant a reconnu que la situation à l’heure actuelle n’est pas parfaite mais ne voit pas

comment la modifier. Par rapport aux propositions de l’ergonome, il favorise davantage de

placer un robinet dans le nouveau bâtiment que d’aménager une canalisation enterrée.

-L’abreuvoir est déplacé courant l’hiver à cause du piétinement continuel du troupeau

qui vient boire. Il renverse de l’eau par terre. Le mauvais état du sol provoqué par les allers et

venues des vaches et l’infiltration de l’eau, implique de déplacer régulièrement l’abreuvoir.

Solutions envisagées :

→Créer un abreuvoir fixe sur la largeur du nouveau bâtiment.

57

→Construire un trottoir en béton autour de l’abreuvoir.

Gains escomptés :

→Limiter l’infiltration de l’eau dans le sol.

→Favoriser le piétinement sur l’ensemble du terrain et non sur un mètre de large.

De la même manière que précédemment, l’agriculteur se sent désarmé face à cette situation.

Mais il approuve les idées de l’intervenant qui lie le problème actuel avec le nouveau projet.

-Le chemin vers la pâture : Quand les opérateurs amènent ou ramènent les vaches de

B1 au champ (4 fois par jour), elles passent dans un chemin avec d’énormes ornières.

Solution envisagée : Aménagement d’un chemin empierrée qui serait emprunté par les

hommes car légèrement surélevé.

Gains escomptés :

→Diminuer la pénibilité du déplacement.

→Prévenir des risques d’entorses aux chevilles.

La proposition de l’ergonome a été accepté d’autant plus qu’il y avait déjà pensé. Il souhaite

empierrée tout le chemin et pas seulement une partie.

Aménagement des bâtiments.

-Les cornadis permettent de faciliter les interventions occasionnelles comme les

traitements sanitaires. Or, l’exploitation n’en est pas pourvue et les traitements, par exemple,

nécessitent la présence de deux opérateurs dont un, pour le maintien de l’animal.

Solution envisagée :Installation de cornadis là où seront les veaux dans le nouveau projet.

Gain escompté :Supprimer l’intervention de deux personnes sur une tâche.

Patrice nous a expliqué que les cornadis ne sont pas adaptés à la hauteur des veaux et ne

permettent pas une bonne contention. Selon lui, le mieux est de les faire passer dans le parc de

tri afin d’éviter la présence de deux personnes.

Le conseiller à apporter un autre point de vue : faire une petite case à veaux dans la

stabulation et les diriger dedans.

-Dans le B11, le distributeur en libre-service gêne l’activité de paillage puisqu’il est

trop haut. Le distributeur ne sera plus là dans le nouveau projet. Mais l’interrogation reste

pour la place du libre-service dans B11.

Solution envisagée :Mettre le distributeur à un autre endroit moins gênant.

58

Gain escompté :Faciliter le travail en faisant moins de manœuvres avec le tracteur.

L’éleveur a approuvé la gêne occasionnée par le distributeur. Il est d’accord pour trouver un

endroit moins dérangeant.

Le conseiller a apporté un nouvel éclairage sur ce problème. Il faudrait installer des cornadis

en B11 afin de bloquer les animaux pendant que Patrice charge une botte de foin dans le

distributeur si l’aire d’exercice disparaît avec la mise aux normes. Si ce n’est pas le cas, alors

l’exploitant devra faire prolonger le toit du bâtiment pour couvrir l’aire d’exercice et dérouler

une botte de foin devant les cornadis.

3° axe : Aménagement de l’organisation du travail.

L’activité du rabotage.

-Premier constat : Cette activité fait intervenir Nicole qui ouvre et maintient la

barrière pendant que Patrice rabote les aires d’exercice de B11, B41 et B22. Cependant,

Nicole travaille ailleurs et se trouve interrompue dans l’exécution de sa tâche lorsque Patrice

met le tracteur en marche. Nous pouvons illustrer ce propos par un extrait de la chronique

d’activité de Nicole au moment du nettoyage de B1 :

« 8h14 à 8h15 : Nettoyage.

Interruption 1 : Aide patrice à donner un comprimé à un veau.

8h20 à 8h25 : Nettoyage.

Interruption 2 : Emmène les veaux de B1 à S1

8h34 à 8h39 : Nettoyage.

Interruption 3 : Court ouvrir la barrière à Patrice dans B41.

9h16 à 9h25 : Nettoyage. »

-Deuxième constat : Patrice fait beaucoup de manœuvres parce que le rabot se trouve

à l’arrière du tracteur. Un exemple de l’observation dans B3 peut étayer ce propos :

« Manœuvre (fait 1/2 tour) puis entre à reculons par la porte 2. Racle l’aire bétonnée (3 allers-

retours) en faisant un tas près de la porte 2. Sort en marche avant par la porte 2, fait 1/2 tour,

rentre en marche avant par la porte 2, va au fond de l’air bétonné, recule et pousse au rabot le

tas jusqu’à la porte 2 ».

59

-Troisième constat : Les animaux sont en liberté pendant cette activité et donc se

déplacent. Patrice doit faire attention à ne pas heurter un bovin pendant les manœuvres et

parfois les animaux sont coincés entre le tracteur et la barrière.

Solutions envisagées :

→L’équipement : Le fait de mettre le rabot à l’avant simplifierait énormément le travail

puisque Patrice ne ferait plus autant de manœuvres. On peut imaginer une solution peu

coûteuse : un rectangle d’acier constitué de deux trous pour permettre de l’attacher au tracteur

avec la fourche ; à ce rectangle serait soudés deux triangles.

→L’organisation du travail : Cette tâche pourrait s’effectuer seule si :

5. À pied, Patrice fait le tour de l’exploitation, enferme les vaches sur les aires paillées et

ouvre toutes les barrières.

6. En tracteur, Patrice effectue le travail en faisant d’abord le paillage et/ou le rabotage,

puis distribue l’aliment.

7. À pied, Patrice réouvre aux vaches et ferme les barrières.

Gains escomptés :

→Éviter l’émiettement des tâches de Nicole.

→Diminuer la perte de temps pour les deux mais surtout pour Nicole qui attends pendant 40

minutes lorsqu’elle tient les barrières. De plus, en faisant deux activités succinctement

(paillage et dessillage), Patrice optimiserait son temps de travail.

Pour Patrice, l’activité du rabotage n’existera plus d’ici un an car dans le cadre de la mise aux

normes , les aires d’exercices vont être supprimées.

Le conseiller ne croit pas à la disparition de cette activité étant donné que l’agriculteur

manque déjà de place pour rentrer ses animaux en hiver, il ne va pas supprimer les

stabulations qu’il a.

Le dessillage.

-Le tas d’ensilage est très haut et la griffe du tracteur n’atteint pas cette hauteur. Donc

Patrice heurte le tas avec le tracteur pour l’ébranler et ainsi, faire tomber par terre l’ensilage.

Mais, le tracteur roule dessus ce qui implique une perte de l’aliment.

Solutions envisagées :

→Équipement : Adapter une fourche au tracteur plus longue qui puisse attraper l’ensilage en

hauteur.

60

→Organisation du stock : Ce tas d’ensilage pourrait être moins haut et plus long.

Gains escomptés :

→Diminuer la perte d’aliment.

→Faciliter le travail.

Patrice estime qu’il a suffisamment de place pour l’ensilage dans la mesure où il souhaite

réduire ce type d’aliment au profit du foin.

2.1.2) Les thèmes de réflexion.

1° thème : La conception du nouveau bâtiment.

-L’observation nous a permis de soulever quelques questions à prendre en compte

dans la construction de ce nouveau bâtiment. La question de départ pourrait être :

« Comment peut-on intégrer ce bâtiment dans le parc actuel ? »

Question de la conduite du troupeau : -A l’heure actuelle, il y a très peu d’allotement qui sont fait c’est-à-dire que les

animaux vaccinés sont avec ceux qui ne le sont pas, les petits veaux sont avec des veaux plus

gros et les veaux ne sont pas séparés de leur mère.

Ces éléments sont à prendre en compte dans la réorganisation du troupeau due à l’extension

du parc bâtiment.

⇒Répartition des animaux dans les bâtiments en fonction des lots ?

Question sur la nécessaire proximité de certaines lieux :

-Les traitements sanitaires sont très nombreux sur les petits veaux (antibiotique, anti-

diarrhéique) ce qui implique que l’infirmerie devra se trouver à côté des boxes à veaux afin

d’éviter tous déplacements superflus.

De plus, il existe une maternité où les vaches sont isolées pour vêler. Celles-ci restent

quelques jours dans ce lieu jusqu’à ce que les veaux soient suffisamment en forme pour aller

avec les autres. Aussi, pendant ce lapse de temps, les éleveurs emmènent et ramènent les

vaches au champ durant la journée. C’est pourquoi la juxtaposition de la maternité avec une

pâture serait une bonne chose.

⇒Proximité entre la pâture et la maternité ?

61

⇒Proximité entre l’infirmerie et les boxes à veaux ?

Question de la circulation des camions de livraison :

-Le nouveau bâtiment tel qu’il est placé correspond au stationnement du camion de

livraison de la pulpe de betterave (S2).

⇒Accès du camion est-il toujours possible ?

-Dans la discussion, nous avons remarqué deux attitudes :

·D’une part, certaines questions soulevées ont amenées de véritables

interrogations (questions de l’allotement, proximité de l’infirmerie et des boxes

à veaux).

·D’autre part, les questions sur la proximité entre la pâture et la maternité, la

circulation du camion avaient leur réponses toutes faites.

La maternité ne changera pas de lieux car elles se situent à côté de la maison, seul lieu où il y

a de l’eau chaude. De plus, la configuration de l’exploitation fait qu’il n’est pas possible de

juxtaposer une pâture à la maternité si celles-ci reste à la même place. Puis, ce couple est

tellement soucieux du bien être animal, qu’il préfère faire des plusieurs déplacements pour

que les vaches mangent de l’herbe plutôt que de les laisser quelques jours dans la maternité

avec les veaux.

2° thème : L’organisation du travail.

-Les chroniques d’activités ont mis en évidence le rôle d’assistante de Nicole envers

Patrice. Or, il existe un certain nombre de tâches où sa présence n’est pas essentielle. La

question globale pourrait être :

« Comment optimiser l’organisation du travail de manière à ce que Patrice travaille seul sur

l’exploitation »

Question de « l’utilité » du travail de Nicole :

-Le couple a certaines difficultés financières : ils ont souffert de la crise bovine. De

plus, ni l’un, ni l’autre n’est proche de la retraite car ils leur restent plus de dix ans à travailler.

Dans ces conditions, on peut se demander si une optimisation du temps du travail d’astreinte

62

ne pourrait pas permettre à ce que seul Patrice travaille sur l’exploitation et que Nicole garde

une activité fixe et rémunératrice à l’extérieure (même à temps partiel).

Nous avons vu précédemment que certaines tâches pouvaient être effectuées seul alors

qu’elles le sont aujourd’hui réalisées à deux personnes (Rabotage, traitement sanitaire,

dessillage manuel).

À cela s’ajoute tout ce qui est de l’ordre de la réduction des déplacements avec l’aide de la

brouette dans la distribution de l’aliment qui optimise les temps de travaux.

Puis, dans les préconisations précédentes, nous avons supprimé la tâche de distribution de foin

dans la case à veaux en B1.

Enfin, Nicole et Patrice avaient un café. Ils ont gardé la licence mais ont arrêté cette activité

car ils n’étaient pas là quand la clientèle venait. Cependant, Nicole porte des gants durant ses

travaux d ‘astreinte parce qu ‘elle a gardé cette habitude du temps où ils avaient le café.

⇒Est ce qu’il y a la possibilité d’envisager un travail extérieur ? Si oui, lequel ? À

temps partiel, à temps complet ?

⇒Peut-être dégager du temps pour refaire fonctionner le café ?

-Pour Patrice, ce thème n’est pas d’actualité parce qu’ils veulent diminuer leur charge

de travail et non l’augmenter. Et puis, les difficultés financières ne sont pas si importantes

qu’on nous l’avait laissé entendre.

2.1.3) Conclusion.

-Nous avons ressenti l’émergence d’un doute dans l’organisation du travail puisque

Nicole voyait, inquiète, que les tâches supprimées ou agencées de manière à optimiser le

temps de travail ne concernaient presque que son activité.

-Ces éleveurs ont trouvé la démarche intéressante parce que les préconisations

apportées sont simples et relativement faciles à mettre en œuvre.

-Patrice aimerait participer à des groupes de discussion sur le travail dans

l’optique de :

·Réfléchir sur le travail.

·Prévenir les autres (et surtout la jeune génération) des erreurs commises.

-Le conseiller était satisfait des résultats obtenus. De plus, c’est lui qui a choisit cette

exploitation pour cette étude. Ce choix était motivé : Il voyait pleins de problèmes dans cette

exploitation mais ne savait pas comment s’y prendre pour les résoudre.

63

Autrement dit, les chroniques d’activités et leur analyse lui ont donné une entrée pour

structurer et légitimer le conseil sur l’organisation du travail.

Il aimerait utiliser cette technique dans sa pratique et est prêt à suivre une formation pour

s’approprier ces outils.

2.2) L’exploitation de la Loire.

2.2.1 ) Les pistes de progrès.

1° axe : Améliorer la sécurité des opérateurs

-L’envolement du foin favorise la venue de corps étrangers dans les yeux dans le

bâtiment 2.

Solutions envisagées :

→ Faire un prolongement du toit en mettant un auvent.

→ Acheter une machine qui distribue le foin (démêleur).

Gains escomptés :

→ Diminuer le travail physique.

→ Favoriser la prévention de corps étrangers dans les yeux.

Michel est d’accord pour cette proposition.

Le conseiller pensait mettre un râtelier avec une balle ronde et ainsi éviter de démêler.

-La pailleuse : Il est nécessaire, lors du chargement de l’ensilage de baisser la tôle de

la machine pour protéger le retor alors qu’il tourne.

Solution envisagée : Arrêter le retor lors de cette tâche.

Gain escompté : Protéger l’individu.

Limite : Perdre du temps.

Cette tâche a été réalisée par Ludovic qui n’était pas là au début de l’auto confrontation.

Aussi, Michel ne se sent pas concerné par ce problème.

64

2° axe : Aménagement de l’espace.

-La porte d’entrée du bâtiment 4 est mal située et de ce fait, le tracteur ne peut pas

placer les balles de foin dans l’axe du couloir de distribution. Cela implique de manipuler les

bottes de foin par les opérateurs.

La porte du stockage des aliments est mal située. Ainsi, Michel est obligé de passer par la

porte d'entrée du bâtiment pour arriver jusqu'aux auges. Il porte 8 seaux d'environ 10 kilos

chacun (80 kg).

Solutions envisagées :

→Déplacer la porte du stockage.

→Déplacer la porte d'entrée du bâtiment afin qu'elle soit dans l'axe du couloir de distribution.

→Mettre les seaux sur une brouette.

Gains escomptés :

→Éviter les efforts de poussée des bottes de foin jusqu'au couloir de distribution.

→Limiter le nombre de déplacements.

AUJOURD’HUI DEMAIN

L’agriculteur nous a expliqué, après présentation du problème, qu’auparavant il y avait deux

portes sur ce bâtiment dont une plus petite à gauche de celle qui existe. Cette autre entrée

permettait de déposer des balles de foin dans l’axe du couloir de distribution à l’aide d’un

tracteur sans cabine. Or, aujourd’hui cette machine n’est plus et a été remplacé par une plus

grosse qui ne peut pas rentrer par la petite porte. C’est pourquoi les éleveurs l’ont condamnée.

65

Le déplacement de la porte d’entrée vers la gauche gênerait l’accès des animaux à la

bétaillère.

De plus, il a dit que le bâtiment sert en été à mettre des cochons. Donc, il est nécessaire que le

local de stockage ait un accès à l’intérieur du bâtiment. Celui- ci doit être agencé de tel sorte à

contenir suffisamment d’aliment : granule en hiver pour les bovins et farine pour les porcs.

Suite à cette discussion, nous avons élaboré ensemble une nouvelle proposition.

Nouvelle proposition :

Le compromis trouvé et validé par l’agriculteur est de faire deux portes au niveau du

stockage, l’une en face de l’autre.

-Les auges mobiles dans le bâtiment 2 sont bousculées par les animaux et poussées

par le fumier. Ainsi les opérateurs sont obligés de les remettre en place. Or, elles sont très

lourdes.

Solution envisagée : Attacher, suspendre les auges aux barrières par des ficelles.

Gains escomptés :

→ Éviter les efforts physiques.

→ Ouvrir la barrière sans enlever les auges.

Michel a adopté cette solution.

-Dans le bâtiment 1, les couloirs sont encombrés de stocks intermédiaires de foin et

de paille qui gênent l'avancée du tracteur.

66

Solution envisagée : Trouver un autre emplacement pour ces stocks.

Gain escompté : Réduire le nombre de manœuvres avec le tracteur.

Pour l’agriculteur ce problème n’en est pas un parce que normalement, il n’y a pas de stocks

intermédiaires le jour où le paillage est fait (dans cette exploitation, ils paillent tous les deux

jours).

-Dans le bâtiment 3, les cornadis ont un système d'ouverture et de fermeture trop bas,

ce qui génère une posture courbée de l'opérateur pendant 18,63 mètres, et ce 2 fois par jour.

Solutions envisagées :

→Remonter le niveau du mur et par conséquent le niveau de l'aire paillée.

→Descendre le niveau du couloir 2.

Gain escompté : Prévenir des maux de dos.

Michel n’était pas conscient de sa posture mais il a reconnu que c’était la réalité. Les solutions

envisagées sont trop lourdes en terme de coût. Il considère que les cornadis sont usagés et

voudrait les changer par des barres à garreaux.

Pour le conseiller, installer ce type de barrière supprime le moyen de contention des animaux.

L’intervenant n’a pas pu rebondir sur la proposition de l’agriculteur. En effet, ce n’est pas en

ayant vu trois exploitations agricoles que l’on est des experts....

-Dans le bâtiment 3, les couloirs sont trop étroits. En effet, le tracteur roule sur

l’ensillage dessillée dans le couloir 1 et frôle le mur dans le couloir 2.

Solution envisagée : Faire un couloir plus large.

Gain escompté : Faciliter les manœuvres du tracteur.

Michel ne veut pas modifier les bâtiments. Il est conscient que les machines deviennent de

plus en plus grosses et bientôt les tracteurs ne pourront plus rentrer dans les couloirs de B3.

La parade qu’il met en place est de changer l’alimentation c’est-à-dire passer de l’ensilage à

du foin qui correspond au passage d’un travail mécanique à un travail manuel.

Mais, même s’il modifie le type d’aliment, il y aura toujours le paillage à effectuer avec le

tracteur.

- Il manque des passages d'hommes dans le bâtiment 3 et le bâtiment 2. Ceci génère

le fait que l'opérateur escalade les barrières pour surveiller les animaux : une fois dans le

bâtiment 3 et six fois dans le bâtiment 2. Or, nous avons constaté qu'il y avait des passages

67

d'hommes dans le premier bâtiment, mais qui ne servaient pas pour la surveillance des

animaux.

Solutions envisagées :

→ Aménager des passages d'hommes dans le bâtiment 2 et 3.

→ Changer l'emplacement des lots à surveiller puisque la surveillance s'effectue dans le

bâtiment 2 et 3 et qu'il y a des passages d'hommes dans le bâtiment 1.

Gain escompté : Éviter l'escalade des barrières et prévenir des problèmes de dos.

L’agriculteur ne souhaite pas revoir l’organisation de l’allotement en tenant compte des

passages d’homme. D’après lui, nous n’avons pas vu l’utilité des passages d’homme pendant

l’observation dans le bâtiment 1 parce qu’ils servent à d’autres tâches que celles du travail

d’astreinte. Donc, il adopte la solution d’aménager de passages d’hommes dans B2 et B3.

3° axe : La pénibilité au travail.

- Problèmes de poussière dans le bâtiment 1 qui encrasse la source de lumière des

tôles translucides. Or, la lumière est importante pour déclencher les chaleurs des vaches.

Solutions envisagées :

→ Favoriser plus d’aération dans ce bâtiment.

→ Nettoyer les vitres régulièrement.

Gains escomptés :

→ Améliorer la photosensibilité du troupeau.

→ Diminuer la respiration des poussières par les opérateurs.

Limite : Créer une tâche supplémentaire.

L’éleveur ne considère pas que cela soit un problème parce que :

·Il ne constate pas de problèmes pulmonaires sur les animaux.

·Il nettoie les vitres en fin d’hiver.

·Il n’y a pas d’opérateur ni pendant, ni après le paillage de ce bâtiment.

- Les efforts physiques. Nous avons constaté les efforts pour soulever des fourchées

de foin à hauteur des auges dans le bâtiment 1 et le bâtiment 2.

Solution envisagée : Acheter une machine qui distribue le foin.

Gains escomptés :

→ Diminuer le risque de corps étranger dans les yeux.

68

→ Diminuer la fatigue.

Cette solution avait déjà été envisagée par Michel pendant l’observation.

-La portée de seaux. Michel porte 18 seaux d'environ 12 kilos par jour c'est-à-dire de

216 kilos.

Solution envisagée : Prendre une brouette pour optimiser les déplacements.

Gain escompté : Diminuer la fatigue des opérateurs.

Limite : Le passage d'homme entre le silo et le bâtiment 2 est trop étroit. Donc, pas si les

opérateurs veulent utiliser une brouette, ils doivent agrandir ce passage.

Le couple n’a pas adopté l’idée de la brouette parce que, selon Irène, en hiver lorsque le sol

est boueux, il est difficile de la pousser. Elle préfèrerait un quad avec une remorque.

4° axe : La circulation des opérateurs.

- Ouverture et fermeture des barrières : Quand le tracteur va du hangar paille au

bâtiment 1 ou 2, l’opérateur surveille si les animaux ne sortent pas du pré.

Solutions envisagées :

→ Aménager des barrières canadiennes.

→ Déplacer le hangar paille devant le bâtiment 2.

Gains escomptés :

→ Éviter de descendre du tracteur pour ouvrir et fermer les barrières.

→ Limiter la surveillance des animaux.

Les barrières canadiennes étaient une idée de Ludovic. En ce qui concerne l’emplacement du

hangar paille, il s’explique par le fait qu’il a été construit juste après le bâtiment 3.

Ceci démontre bien que la réflexion sur le travail n’a pas été faite dans l’exécution de ce

projet. S’il y avait eu anticipation des autres bâtiments, les éleveurs n’auraient pas

construit ce hangar là où il se trouve mais à une distance égale des autres stabulations.

-Les manœuvres avec le tracteur. Lors du paillage, l’opérateur avance et recule afin

de pailler correctement au même endroit. Or, ces manœuvres sont dangereuses dans la mesure

où la visibilité est limitée. Les déplacements sont :

Pour le paillage : 3 marches arrières dans le couloir 1 dans le bâtiment 3.

1 marche arrière dans le bâtiment 3 dans le couloir 2.

69

3 marches arrières dans le bâtiment 2.

Pour l’ensillage : 1 marche arrière dans le couloir 1 du bâtiment 3.

1 marche arrière dans le couloir 2 du bâtiment 3.

PLAN D’EXPLOITATION DE M. POURRET.

Trajet pour l’ensilage

BATIMENT 1

BATIMENT

2

BATIMENT 3

HANGAR PAILLE

ENSILAGE

MAISON

BATIMENT 5

70

PLAN D’EXPLOITATION DE M. POURRET.

Trajet pour le paillage

BATIMENT 1

BATIMENT

2

BATIMENT 3

HANGAR PAILLE

ENSILAGE

MAISON

BATIMENT 5

71

PLAN D’EXPLOITATION DE M. POURRET.

Trajet pour la distribution du foin

BATIMENT 1

BATIMENT

2

BATIMENT 3

HANGAR PAILLE

ENSILAGE

MAISON

BATIMENT 5

72

Solution envisagée : Optimiser la circulation pour permettre au tracteur d’effectuer ces

opérations dans le sens de la marche.

Gain escompté : Éviter que le tracteur passe à 1 cm du montant droit de la porte du bâtiment 3

avec la fourche.

Ludovic, qui s’occupe de tout ce qui est tâches mécanisées, sait très bien qu’il ne faut pas

reculer avec le tracteur puisqu’il nous l’a dit pendant l’observation. Pourtant, il le fait et s’est

étonné de le faire autant. Il souhaite mener une réflexion pour moins reculer, voir ne plus le

faire du tout.

Le conseiller s’est senti particulièrement concerné par ce problème et va les y aider.

2.2.2) Le thème de réflexion.

« Quelles seront les conséquences de l’installation du fils sur les deux systèmes

d’exploitation et sur leur organisation du travail respective ».

-Leur angle d’entrée de ce problème était lié à l’argent. En effet, quand un jeune

agriculteur s’installe individuellement, il a droit a une prime de 500000 francs. Donc la

famille est partagée entre le fait de préserver leur organisation du travail qui satisfait tout le

monde et de toucher la prime. Ici, nous avons essayé de leur apporté un autre angle d’analyse

en soulevant des interrogations.

Question de l’organisation du travail.

- L’organisation actuelle est la suivante : Michel et Irène font le travail manuel de

distribution d’aliment et Ludovic s’occupe du dessilage et du paillage (travail mécanisé). Or,

cette organisation a permis à Michel d’être plus présent auprès des animaux, de détecter les

chaleurs, et d’avoir le temps de mettre le taureau à saillir. Toutes ces actions sont poursuivies

par un objectif : regrouper les vêlages d’août à octobre.

- Cependant, l’installation de Ludovic va augmenter la charge de travail pendant deux

ou trois ans par la rénovation de l’exploitation achetée (remise en état des bâtiments, des

clôtures) et par l’augmentation du troupeau ( celui de Michel ainsi que celui de Ludovic).

73

⇒ Comment garder une organisation du travail permettant une meilleure surveillance

du troupeau avec les changements à venir ?

Question de la répartition des tâches.

-Les personnes travaillant sur l’exploitation ont chacune des tâches bien déterminées.

De plus, cette attribution des tâches est fonction de l’affection ressentie pour certaines

activités. Ainsi, Ludovic s’occupe plus des machines et de la culture, Michel et Irène sont

auprès des animaux.

⇒ Lors de l’installation de Ludovic, si le système de travail actuel est gardé, ne

faudra-t-il pas se préserver des moments d’échanges sur l’état des animaux ?

⇒ L’installation de Ludovic ne signifie-t-il pas une séparation des exploitations et par

là même, une séparation de l’organisation du travail ?

Question de la prise de décision.

- Michel souhaite que Ludovic s’installe en individuel parce qu’il a peur de reproduire

le même schéma que lorsqu’il était en GAEC : séparation des tâches et prise de décision non

partagée.

- Or, dans le projet de son fils, Michel est très présent puisque dans son discours quand

il parle de Ludovic, il ne dit pas « il » mais « on » ou « nous ».

Par exemple : « c’est pour ça qu’avec Ludovic, on essaiera de faire un bâtiment sur cette

exploitation » ou « La dernière fois qu’il est venu, on est allé voir l’exploitation qu’on a en vu

pour Ludovic »

⇒ Est ce qu’il y aura une véritable indépendance dans la conduite du système

d’exploitation

⇒ Le rôle de Michel envers son fils sera celui d’un accompagnateur ou d’un

superviseur ?

Question de la maturité du projet professionnel de Ludovic :

-Il aime les travaux qui se font avec le tracteur. Il va faire un stage dans le secteur des

céréales pendant ces six prochains mois pour confirmer cet engouement. Ce sera aussi le

moment de faire le point sur son avenir, loin de l’influence de son père.

⇒Est-il prêt à avoir des responsabilités en termes de gestion économique et de

troupeau ?

⇒ A-t-il envie de travailler seul ou avec d’autres ?

74

2.2.3) Conclusion.

-L’éleveur avait beaucoup d’attentes envers cette étude. Il espérait que l’on trouve des

petites améliorations à son système d’exploitation et il a été satisfait des recommandations

apportées. Cependant, le fait de poser de nouvelles questions a fait naître en lui l’envie de

nous revoir à moyen terme pour approfondir le projet de l’installation du fils.

Malheureusement, il n’a pas été possible d’accéder à sa demande même si nous restons à sa

disposition par l’intermédiaire du téléphone.

-Cela démontre que si le conseiller s’approprie cette démarche, il peut effectuer

ce suivi parce qu’il est sur place et se rend régulièrement chez les exploitants.

-Le conseiller a trouvé cette démarche intéressante mais ne voit pas comment

dans sa pratique, il pourrait l’utiliser. Selon ses dires, il lui manque :

·Des qualités relationnelles, voir psychologiques.

·Du temps.

La démarche qu’il envisage, en collaboration avec l’ingénieur de l’Institut de l’élevage, pour

traiter des conditions de réalisation du travail, est d’organiser une visite d’exploitation modèle

et de faire de groupes de discussion sur les manières de faire vues dans cette exploitation.

D’après lui, ce type de démarche serait plus attractive qu’une présentation d’une étude

ergonomique d’une exploitation ayant des problèmes.

2.3) L’exploitation de la Corrèze.

2.3.1) Les pistes de progrès.

-Nous avons constaté une organisation matérielle assez optimale (présence d’une

fourche à fumier à chaque entrée du bâtiment, charrette pour porter les seaux, …). Cependant,

nous pouvons apporter quelques améliorations.

75

-Nous avons observé que la distribution manuelle de foin fait de la poussière. Puisque

cette tâche est réalisée habituellement à la machine, nous pouvons postuler que la poussière

est la même, voir plus intense.

De ce fait, afin d’éviter aux opérateurs de respirer cette poussière, nous avons imaginé une

solution : Organiser le travail de façon à ce que le curage soit fait avant la distribution des

animaux.

Fabrice explique la présence de la poussière dans bottes de foin par deux facteurs :

·Il y a plus ou moins de poussières quand les bottes sont plus ou moins serrées.

·l y a un problème de taupes dans les parcelles.

D’après lui, trois solutions pourraient être en place :

4) Tarir la source c’est-à-dire tuer les taupes.

5) Mettre des distributeurs libre-service.

6) Organiser le travail comme nous l’avions pensé.

-Nous avons remarqué qu’il n’y a pas de passages d’homme dans le bâtiment 2 au

niveau des couloirs. Donc les opérateurs passent par-dessus les barrières.

Ceci sera peut-être à prendre en compte lors de la conversion de l’étable entravée.

Pour ces agriculteurs, le manque de passages d’homme n’est pas un souci car ils ne vont que

très rarement dans les boxes 9 à 12. Cependant cette remarque à amener des interrogations sur

le projet de la conversion de l’étable entravée en stabulation.

Bâtiment de profil (aujourd’hui).

Couloir + Stockage

Boxe 1 à 4

Couloir+ Boxe 5 à 8

Boxe 9 à 12

Bâtiment de profil (demain).

Couloir + Stockage

Boxe

Boxe

Boxe

76

L’idée est à terme de supprimer le couloir et le mettre en stabulation. Donc, l’alimentation de

B9 à B12 sera gérée par une chaîne de distribution automatique avec un silo à l’extérieur du

bâtiment.

-Dans le bâtiment 1, nous avons constaté que les vaches gênent car elles se mettent en

travers des passages d’homme. Or, quand les opérateurs arrivent avec les deux bras portant

des seaux d’aliment (40 kg), ils attendent que la vache daigne se pousser.

Solution envisagée :Aménager une barrière pour faire un couloir devant le passage d’homme.

Gain : Limiter le temps de portée des seaux.

Les exploitants ont reconnu qu’ils éprouvent une gêne mais la solution envisagée par

l’ergonome n’est pas réalisable. Si on place une barrière à cet endroit, alors les opérateurs

n’ont plus assez d’espace pour passer avec deux seaux. Pour eux, il faut soit supprimer un

emplacement, soit adopter une solution plus technique c’est-à-dire mettre un silo à l’étage et

faire arriver au niveau de l’auge 1, un tuyau qui permettrait de remplir les seaux à l’endroit où

la farine est distribuée. Ceci pourrait, d’après Fabrice, adapter les proportions de la farine

idéale pour l’engraissement.

2.3.2) LE THEME DE REFLEXION.

Comment passer d’un rapport affectif en élevage à un rapport économique en limitant les

conséquences ?

Question du manque de connaissance des animaux :

-Nous avons constaté que Fabrice est un DRA c’est-à-dire un « directeur de ressources

animalières ». Il a une approche purement économique de l’élevage : il produit de la viande

comme il produirait du savon. Dans son discours, ceci s’exprime par : « l’animal est au

service de l’homme et non l’inverse ».

Or, cette perception est en contradiction avec le rapport affectif développé par Colette. En

effet, elle sait quel veau va avec quelle mère et ce, sans regarder le numéro. Dans le même

ordre d’idée, elle sait comment une vache peut refuser la tétée à son veau si on ne le met pas

du bon côté.

77

⇒Lorsque les parents (et notamment Colette) ne travailleront plus sur l’exploitation,

comment Fabrice va gérer ce manque de connaissance sur le troupeau ?

⇒Est ce qu’il faut envisager de prendre un associé qui ait une conception plus

affective de l’élevage ? Ceci ne pourrait pas être un critère de recrutement ?

⇒Fabrice ne pourrait-il pas profiter de la connaissance de Colette sur le

comportement des animaux ?

2.3.3) Conclusion.

- Fabrice n’a pas eu d’attente envers cette étude ergonomique. Or, il est bien évident,

que cela pose problème lorsque notre travail consiste à apporter une réflexion par

rapport à une problématique particulière de la conduite d’un système d’exploitation.

- De ce fait, on considère qu’il y a un décalage entre la perception de l’exploitation

qu’à le conseiller et celle de l’exploitant.

-De plus, le travail quotidien que nous avons observé ne correspondait pas aux tâches

réalisées habituellement. En effet, le tracteur est tombé en panne la veille de notre venue. Ceci

a eu pour conséquence :

·De désorganiser le travail et la répartition des tâches des uns et des autres.

·De modifier la nature du travail : on est passé d’un travail mécanisé pour la

distribution des aliments à un travail manuel.

-La démarche ergonomique (observation du travail par les chroniques d’activités) n’est

pas adaptée à la problématique de l’exploitant (transformation de l’étable entravée en

stabulation libre).

-Nous pensons qu’une simulation du travail dans une conception de bâtiment aurait mieux

répondu à cette demande (même si elle n’a pas été énoncée comme telle).

2.3) Ce que l’analyse du travail a apportée.

-L’observation est un moyen pour démontrer que les techniques ergonomiques

peuvent apporter des données qualitatives sur le travail. En effet, cette démarche a apporté des

78

pistes d’amélioration dans deux exploitations (Mayenne et Loire) sur trois. L’hypothèse 4 est

donc validée.

-De plus, les exploitants rencontrés ont été très volontaires et avaient beaucoup

d’attentes envers les résultats de l’observation. Michel, dans la Loire, à même souhaiter nous

revoir pour parler de son projet d’ici 6 mois.

Ceci confirme que la demande « qualité du travail » existe chez les agriculteurs et que

ces derniers ont besoins d’interlocuteurs ouverts aux questions portant sur les

conditions de réalisation du travail.

Les trois exploitants sont ouverts à une démarche de réflexion collective sur le travail. Ils

aimeraient faire des groupes de discussion entre éleveurs, parce que même en faisant parti du

réseau bovin viandes, ils se sentent seuls. Certains ont envie de découvrir les manières de faire

des autres, d’autres souhaitent prévenir la jeune génération des erreurs commises, les derniers

voudraient transmettre leur savoir.

-Pourquoi les interlocuteurs des éleveurs sur la question du travail doivent être

les conseillers de la chambre d’agriculture ?

→ Ils ont une connaissance technique nécessaire pour rebondir sur les choix des

agriculteurs et proposer des solutions adéquats aux projets de ceux-ci.

→ Ils connaissent suffisamment bien le système d’exploitation et l’historique pour

comprendre tous les enjeux d’une évolution de la structure.

-Pourtant il existe une grand résistance à adopter ces techniques parce qu’à leur avis,

elles sont coûteuses en temps.

-Enfin, les conseillers émettent quelques réserves quant à leur compétence

ergonomique et psychologique.

79

COMMENT PASSER D’UNE APPROCHE NORMATIVE A UNE APPROCHE COMPREHENSIVE ?

80

-Il nous paraît essentiel pour ces propositions méthodologiques de passer par le

collectif et la dynamique de groupe. Nous nous sommes donc basés, pour construire ce

protocole, sur les théories de la représentation et des résistances au changement

développées par Lewin.

-D’après lui, si on essaie de persuader les gens de changer, on favorise des tensions

internes et une réactance ( résistance d’une personne dans un groupe qui sait que l’on veut

influencer).

Aussi, il est préférable de diminuer les forces qui s’opposent au changement. Ceci peut se

faire en décristallisant la norme de groupe qui produit plusieurs effets comme le besoin de

conformité, la recherche du consensus, la pression sur les déviants, …

-La technique du changement social suppose :

·1° temps : Décristallisation des normes (technique et économique).

·2° temps : Cristallisation d’une nouvelle norme (approche compréhensive du

travail) adoptée par l’ensemble du groupe.

1) S’approprier l’approche compréhensive du travail.

1.2) Mettre en évidence la norme de groupe.

-Le postulat de cette étude est le suivant : le conseil agricole est technique et

économique. Seulement si les membres de l’Institut de l’élevage ou de l’ARACT suppose

cela, il n’est pas évident que les conseillers de la chambre d’agriculture aient pleinement

conscience d’utiliser cette norme dans la pratique du conseil.

-Le but de cette phase est de démontrer que la représentation qu’ils ont du travail

agricole est technique et économique.

-La méthode requise : le photolangage qui se déroule en plusieurs étapes.

2. L’animateur définit un thème qui va diriger l’atelier. Ici, cela pourrait être « le travail

agricole ».

3. Les personnes, en feuilletant des magasines, recherchent des images représentant le travail

agricole (1 heure).

4. Les conseillers se réunissent en groupe de 3 ou 4. Chacun va expliquer aux autres ce que

représentent les images pour lui. Quand tout le monde a fait cela, il s’agit de sélectionner

81

les photos à garder par une prise de décision collective. Puis, avec ces dernières, le groupe

crée un poster.

5. Ce poster est affiché dans la salle et chaque groupe présente sa réalisation.

6. L’intervenant anime une discussion sur les points de vue différents ou convergents des

groupes.

7. L’animateur conclut la séance en reprenant les idées clés échangées pendant la discussion.

-Pour le groupe de discussion soit efficace, il ne faut pas plus de 12 personnes. Cette

technique peut-être réalisée sur une journée.

1.2) Changer les normes.

- Dans un premier temps, nous pensons accompagner les conseillers sur une

exploitation dans laquelle nous avons réalisé une étude ergonomique (2 heures).

-Puis, l’intervenant présentera dans un exposé court (2 heures maximum) les

principales préconisations proposées à l’éleveur.

-Enfin, nous essaierons dans une discussion de groupe (3 heures) de faire verbaliser

les résistances à l’utilisation de cette technique dans la pratique du conseil. Cet échange

débouchera sur une décision collective de faire un essai d’analyse du travail dans les six

prochains mois. Une date est fixée avec l’ensemble du groupe afin de faire le point.

1.3) Acquérir les techniques ergonomiques.

-Une formation (3 jours) est réalisée dans le but de :

·Apprendre les outils et techniques de l’observation du travail.

·Comprendre l’utilité de cette démarche.

·Exploiter cette approche dans la relation conseiller éleveur.

1.4) Vérifier le changement de norme.

-Six mois après la discussion de groupe, une réunion est organisée dans l’optique de :

·Voir si la méthode a été mise en place.

·Faire le point sur les difficultés rencontrées.

82

·Partager les expériences dans un collectif de conseillers.

-Pour que cette réunion soit productive, nous pensons qu’il serait mieux de faire des

petits groupes de quatre personnes sur une demi-journée.

CONCLUSION : A l’issue de cette phase d’appropriation des techniques ergonomiques,

l’approche compréhensive du travail aura pris son importance dans le conseil.

2) Utilisation de l’approche ergonomique dans la pratique du conseil.

-Le conseiller va développer ses connaissances avec un collectif d’agriculteurs.

2.1) Enrichir les représentations du travail agricole.

-Le conseiller organise deux visites d’exploitation dans lesquelles il a réalisé une

étude ergonomique (1/2 journées). Les visites permettent à chacun de découvrir différentes

manières de faire pour atteindre le même résultat.

-Les résultats escomptés :

·Enrichissement de la représentation individuelle du travail de chaque éleveur.

·Enrichissement de la représentation collective du travail agricole.

2.2) Émergence d’une réflexion sur le travail.

-Le conseiller, avec l’aide des chroniques d’actions, pointera les problèmes des deux

exploitations visitées le matin. Il constituera des groupes de travail de trois ou quatre

éleveurs qui travailleront sur une seule exploitation.

Les agriculteurs élaboreront des préconisations ensemble (2 heures).

Puis, chaque groupe présentera aux autres les solutions envisagées (1 heure).

-Les résultats attendus :

·Constituer un collectif d’agriculteurs.

·Renforcer le discours sur le travail.

·Émergence d’une demande sur les conditions de réalisation du travail.

83

-Deux sessions par an pourraient êtres suffisantes si les thèmes varient : recherche de

l’amélioration des conditions de travail (organisation, sécurité, pénibilité, aménagement des

bâtiments, …) ou aide à la conduite d’un projet (construction d’un bâtiment, installation d’un

jeune, changement opéré à partir de nouvelles technologies, …).

Remarque : Cette proposition sera validée à la fin des deux études (travail d’astreinte et travail

de saison) c’est-à-dire en septembre 2003.

84

GLOSSAIRE

85

Allotement : conduite en lots du troupeau suivant le sexe et l’âge des animaux. ANACT : agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail. ARACT : association régionale de l'amélioration des conditions de travail. Association de remplacements : il s'agit d'un salarié qui intervient sur une exploitation pour du court terme. Banque de travail : entraide entre exploitants comptabilisée sous forme de temps. Barrières canadiennes : à l'entrée d'un champ, on va creuser le sol et au-dessus de ce vide, on place une plaque métallique trouée. Avec ce système, on n'a plus besoin de fermer à l'aide d'une barrière car les vaches ont peur du vide. Bœuf : bovin castré vers l'âge de 12 mois. Broutard : veau sevré de 7 à 10 mois qui sera ensuite engraissé en taurillon, génisse de boucherie ou bœuf. Cellule de base : regroupent les travailleurs permanents pour qui les activités agricoles sont prépondérantes en temps et en revenus et qui organisent le travail de l'exploitation. Ce sont les personnes ne donnent qu'il est indispensable de connaître les marges de manœuvre en temps pour définir l'avenir de l'exploitation. Cercle d'échange : entraide entre exploitants comptabilisée sous forme de facture. Cornadis : système de contention des animaux au niveau des auges. CUMA : coopérative d'utilisation de matériel agricole. Démêleur : machine qui distribue le foin. Dessilage : action de donner de l'ensilage. Dessileuse : machine qui distribue de l’ensilage Distributeur libre-service : sorte de râtelier dans lequel l'exploitant peut placer une botte entière de foin pour que les vaches s'alimentent lorsqu'elles le souhaitent. Entrepreneur : entreprise prestataire intervenant sur une exploitation pour un travail particulier. Étable entravée : lieu où les vaches sont attachées aux auges les unes à côté des autres. GAEC : groupement agricole d'exploitation en commun. Groupement d'employeurs : plusieurs exploitations travaillent avec le même salarié. Génisse : femelle n'ayant pas eu de veau et qui a moins de 12 mois.

86

INRA : institut national de recherche agronomique. Paillage : action de pallier les étables. Pailleuse: machine qui sert à distribuer la paille. Passage d'hommes : petite porte dans les stabulations permettant le passage d'une personne. Rabotage : action de pousser sur une surface bétonnée le fumier à l'aide d'un rabot. Réformes : vaches qui vont à l’abattoir. Stabulation : étable où les vaches sont en liberté. Taureau : mâle non castré de plus de deux ans. Travail d'astreinte est réalisé quasi quotidiennement du mois d'octobre au mois d'avril. Il est peu différable et pas concentrable (on ne peut pas traire une bonne fois par semaine). Travail de saison est différable et/ou concentrable sur une période donnée et comme son nom l'indique, lié à la saison (fenaison, moisson,...). Vache : femelle ayant des veaux.

87

BIBLIOGRAPHIE

88

8CELLIER J-M. et MARQUIE J-C., « Le travail agricole », in Levy-leboyer c. et Spérandio J-C., Traité de psychologie du travail, 1987, Paris, PUF, pp 213-226. 8CERF M. et SAGORY P., « Agriculture et développement agricole », à paraître in Traité d'ergonomie. 8DARRE J-P., « Pairs et experts dans l'agriculture : dialogue et production de connaissances pour l'action »,1994, Paris, Erés, 228 p. 8DEDIEU B. et al., « Bilan travail pour l'étude du fonctionnement des exploitations d'élevage, méthode d'analyse ». (Deuxième édition). INRA-Institut de l'élevage. 25 p. 8GOGUET-CHAPUIS P., « Démarches ergonomique au service d'un projet d'évolution en exploitations agricoles : car d'une exploitation laitière de Lozère ». Rapport de stage à l'ANACT sous la responsabilité de SAGORY P.DESS d'ergonomie à Paris 5, Paris, 1996. 15 pages+ annexes. 8GUERIN et al., « Comprendre le travail pour le transformer : la pratique de l'ergonomie », 1994, Paris, collection outils et méthode, ANACT, 233 p. 8« Les champs de la souffrance », in Santé et travail, janvier 2002, 30 p. 8« Le travail et l'agriculture », in Performances humaines et techniques, septembre 1997, 69 p. 8MUCCHIELLI R. « L'analyse de contenu des documents et des communications », 1977, Paris, E.S.F, 175 p. 8« Qualité du travail, qualité de l'emploi en l'agriculture ». Les actes du colloque à Artigues-près-Bordeaux, juin 2000. 127 p. ANACT. 8SAGORY P. et MONTEDO U. « Une démarche de formation sur l'organisation du travail à l'origine des représentations et des pratiques dans les exploitations agricoles », Performances humaines et techniques, n°90, pp 49-58, 1997. 8SYLVESTRE E. « Organisation et distribution du travail en agriculture : le cas des grands troupeaux de bovins allaitant ». Mémoire de fin d'étude d'ingénieurs des techniques agricoles sous la responsabilité de SERVIERE G., Dijon, 2002, 60 p+ annexes. 8« Travail et agriculture : quels repères pour quelles actions ? ». Actes du colloque national à Toulouse, octobre 1996,173 p, ANDA.

89

ANNEXES

90

GRILLE D’ENTRETIEN

91

H1 : Les conséquences sur la réalisation du travail des choix technico-économiques ne rentrent pas dans le raisonnement sur la conduite du système. Cette hypothèse sera testée par entretien. 1) Dans le passé, quelles modifications volontaires dans le système sont intervenues depuis deux ans en termes de main d'œuvre, de matériel, de foncier, de bâtiment et de production ? Quelles sont les incidences de ces modifications sur votre travail ? Période Incidences positives Incidences négatives Main d'œuvre Matériel Bâtiment Foncier Production Ces résultats correspondent-ils à ce que vous recherchiez ? Conclusion : Si on a un décalage entre ce qui était attendu et le résultat (lerésultat ne correspond pas aux attentes), alors il n'y a pas eu de prise en compte des conséquences sur la réalisation du travail des choix technico-économiques. 2) Dans l'avenir, quels défis allez-vous devoir gérer dans les cinq prochaines années en termes de main d'œuvre, de matériel, de foncier, de bâtiment et de production ? Quelles incidences cela aura sur votre travail ? Période Incidences positives Incidences négatives Main d'œuvre Matériel Bâtiment Foncier Production Conclusion : Si le tableau ci-dessus reste vide, alors cela signifie que l'exploitant n'est pas en situation de pouvoir mesurer les conséquences des choix technico-économiques sur la réalisation du travail. H2 : Les conditions de réalisation du travail ne sont pas ou sont mal prises en compte dans la conduite d'un système d'exploitation pendant la période du travail d'astreinte. Cette hypothèse sera testée par un entretien. PENIBILITÉ : 1) Pensez-vous que certaines de vos tâches sont pénibles ? si oui, lesquelles ? Qui les fait ? 2) Avez-vous la possibilité de diminuer cette pénibilité avec vos propres moyens ? 3) Avec qui en parlez-vous ?(conseillers, paires) AMBIANCES DE TRAVAIL : BRUIT : 4) Pensez-vous travailler dans un environnement bruyant ? Si oui, à quel moment ? Pendant quelles tâches ? 5) Pourriez-vous, à votre avis, éviter cette exposition sonore ? 6) Vous a-t-on prévenu des conséquences du bruit sur le système auditif ?

92

7) Avec qui en parlez-vous ?(conseillers, paires) ÉCLAIREMENT : 8) Pour certaines tâches, pensez-vous qu'un bon éclairement est nécessaire ? Si oui, lesquelles ? 9) Avec qui en parlez-vous ? (conseillers, paires) TEMPÉRATURE : 10) À quelle température travaillez vous le mieux ? 11) Est ce qu'une personne vous a aidé à organiser votre travail de manière à ne pas subir des fluctuations de température ? Qui est-ce ? POUSSIÈRE : 12) La poussière vous gène-t-elle pour la réalisation de certaines tâches ? Si oui, lesquelles ? 13) Avec qui en parlez-vous ? (conseillers, paires) RELATION AVEC AUTRUI : 14) Quelles sont les tâches où vous intervenez en groupe ? 15) Y a-t-il des tâches pour lesquelles le travail en équipe serait nécessaire ? 16) Avec qui parlez-vous de l'organisation ? HORAIRE : 17) Quelles sont les tâches qui s'enchaînent dans une journée ? Quelle durée de travail cela représente ? 18) Est ce que vous vous ménagez du temps de récupération physique et mentale ? Si oui, à quel moment ? 19) Prenez-vous le temps de réfléchir à l'organisation de votre journée ? Si oui, à quel moment ? 20) Prenez-vous le temps de transmettre les informations aux différentes personnes intervenant sur l'exploitation ? Si oui, quand le faites-vous ? À quelle fréquence ? 21) Quelles sont les incidences de votre rythme de travail sur votre vie familiale et sociale ? 22) Avez-vous déjà évoquer ces questions avec un interlocuteur ? Si oui, quelles questions et avec qui ? APTITUDE : 23) Pour certaines tâches, une bonne aptitude physique et mentale est-elle nécessaire ? 24) Est ce que vous avez des difficultés pour réaliser certaines tâches ? Quelles sont-elles ? 25) Quand pouvez-vous en parlé? À qui ? PRISE D'INFORMATION : 26) Les conditions de travail actuelles favorisent-elles la prise d'information sur le troupeau (suivi sanitaire, reproduction) ? 27) Quels pourraient être les changements pour l'améliorer ? À qui en parler ? Conclusion : Si les différents éléments évoqués ci-dessus n'ont pas donné lieu à des discussions entre un exploitant et un conseiller, alors les conditions de travail ne sont pas prises en compte dans la conduite d'un système d'exploitation.

93

H3 : L'exploitant peut synthétiser les différentes approches des conseillers par un filtre d'analyse qui est le travail. Cette hypothèse sera testée par entretien. Il s'agit de s'interroger à partir d'un projet passé pour lequel l'exploitant a reçu des conseils. Quels sont les conseillers que

vous rencontrez Quel est le contenu du conseil Quelles sont les questions

que vous auriez voulu aborder avec le conseiller et

que vous n'avez pas pu aborder ?

Conseiller de la chambre d'agriculture

Technicien de l'Institut de l'Elevage

Conseiller de gestion Conseiller de coopérative Conseiller en qualité Conseiller en prévention de la MSA

Autres 1) Au final pour ce projet, quelle décision avez-vous prise ? 2) Quels ont été vos critères de choix ? Pourquoi ? Conclusion : Si les critères de choix de l'exploitant se définissent par des éléments des conditions de la réalisation du travail, alors l'hypothèse est confirmée. Si aucun des éléments des conditions de la réalisation du travail apparaît dans l'argumentation, alors l'hypothèse est infirmée.

94

EXPLOITATION DE LA LOIRE

95

MONOGRAPHIE DE L’EXPLOITATION

96

MONOGRAPHIE D'EXPLOITATION

NOM DE L'EXPLOITATION : STATUT (exploitation individuelle, GAEC, EARL, autres) : ADRESSE DE L'EXPLOITATION : Lieu-dit : Code postal : Commune : Téléphone : Conseiller de la chambre de l'agriculture : Ingénieur de l'Institut de l'élevage : 1) PROBLEMATIQUE :

1) Améliorer la productivité. 2) Préparer l’installation du fils.

2) L'HISTOIRE DE L'EXPLOITATION. 1980 : Installation en location et achat du cheptel. 1981 : Création d’un GAEC avec un voisin. Agrandissement des terres. 1984 à 1994 : Agrandissement successif. 1990 : Embauche d’un salarié. 1996 : Fin du GAEC et installation en individuel. Mme P. arrête de travailler à l’extérieur comme femme de ménage pour s’investir dans l’exploitation. 1999 : Mise aux normes des bâtiments. 2001 : Réforme massive et rachat génisses pour avancer les vêlages. 2003 : Travail en alternance du fils à la ferme jusqu’en juin (date à laquelle il part en stage pour 8 mois). 3) LE PERSONNEL 3.1) LE PERSONNEL TRAVAILLANT RÉGULIEREMENT SUR L'EXPLOITATION.

Nom Prénom Age Formation initiale et continue P

MICHEL

44

NIVEAU BEPA

P

IRENE

44

BREVET

P

LUDOVIC

20

BAC PROFESSIONNEL AGRICOLE

97

Aptitudes Physiques (Problèmes de dos, de vision, etc).

Activités et responsabilités hors exploitation (emploi ou mandat ou responsabilité) *Nature ? * Durée ?

Mal au dos suite aux manipulations de veaux.

Membre du Conseil Administratif de la CUMA Adjoint de la commune.

Rien Rien Mal au dos ou aux genoux suite à des manipulations.

Activité sportive.

2.2) LE PERSONNEL TRAVAILLANT OCCASIONNELLEMENT SUR L'EXPLOITATION. LES PRESTATIONS OCCASIONNELLES EXTERIEURES. Pour quelles tâches ? Quelle période de

l'année ? Quelle durée ?

Entrepreneur Semis d’engrais Nettoyage des écuries à cochons. Moissons. Ensilage.

Printemps Tous les 2 mois Eté Printemps

1 jour 10 heures par an 2 jours 1 jours

Entraide Circulation d’animaux Printemps

2 heures

3) LA SANTE AU TRAVAIL. Il n’y a pas d’accidents de travail ou des maladies professionnelles signalés par l’exploitant. 4) LE SYSTEME D'EXPLOITATION. 4.1) LES DIFFERENTE TÂCHES EFFECTUÉES PENDANT L'HIVER. 01/09 au 01/11 : Pansage, Paillage, distribution ensilage et foin, soins aux veaux et surveillance. 01/11 au 01/01 : Surveillance, soins, paillage, dessilage et distribution de foins. 01/01 au 31/03 : Surveillance, soins, paillage, dessilage et distribution de foins. 4.2) LE FONCIER. - L’exploitation représente 170 hectares qui sont regroupés autour du corps de ferme mis à part 10 hectares qui se situent à 15 kilomètres. 4.3) UNE JOURNÉE TYPE.

98

Quand le fils est là :

- Michel et Irène donnent à manger aux animaux dans le corps de ferme ; puis partent dans le bâtiment éloigné et finissent par la distribution d’aliments aux cochons.

- Ludovic fait le paillage et le dessilage dans les différents bâtiments. Quand le fils n’est pas là : - Michel et Irène s’occupent de la distribution des aliments et travaillent séparement. Le paillage et le dessilage ne sont pas fait.

99

ENTRETIEN

100

Sylvette : On va s’intéresser au passé. Je vais me servir de l’historique. On s’intéresse au lien entre le conseil donné par le conseiller de la chambre d’agriculture, puisque c’est lui qui est privilégié dans cette étude, et les conséquences sur votre travail. Donc dans le passé vous avez eu des modifications volontaires de votre structure. La dernière est l’arrivée de votre fils dans l’exploitation qui a changé votre organisation du travail. Quelles ont été les incidences positives de cette arrivée ? Michel : Donc de Ludovic au mois de juin ? Oui On ne travaille plus de la même façon parce que, bon l’hiver, le travail qu’on a fait aujourd’hui, c’est moi qui était obligé de le faire : ensilage, paillage, mettre le foin. Je passais tout l’hiver à faire ça, je ne pouvais plus rien faire à l’extérieur. C’est vrai qu’aujourd’hui, lui, vient me remplacer au niveau matériel. Donc moi, je m’occupe plus des animaux, on a plus de temps à consacrer à l’extérieur : à faire des clôtures, à faire du bois, à faire pas mal de choses comme ça. Ca c’est déjà une chose positive. Et puis, c’est vrai qu’il y a des idées nouvelles qui arrivent. On fait certaines choses qu’on avait pas le temps de faire avant. C’est un gros point positif . Donc, c’est Ludovic qui apporte des idées nouvelles ? Oui, bien sur. Parce qu’il voit certaines choses ailleurs, seul, à l’école. Il revient et dit : « On pourrait faire ça ou ça ». C’est vrai que c’est un point important. Donc, ces idées vous en discutez seulement entre vous ou bien avec quelqu’un de l’extérieur comme un conseiller ? Si, on en parle avec des gens de l’extérieur comme par exemple quand on fait un ensilage, quand on se rencontre comme ça dans la journée. Souvent on parle de pas mal de choses. Donc, avec des exploitants ? Oui, oui. Exploitants principalement. Pas avec des conseillers ? Ben, les conseillers, on les voit pas souvent non plus, 4 fois dans l’année à raison d’une demi-journée à chaque fois, donc c’est vrai que c’est pas énorme . C’est sur que quand il vient et qu’on réfléchit à certaines choses, on en discute avec lui. Comme on parle un petit peu de l’installation de Ludovic. La dernière fois qu’il est venu, on est allé voir l’exploitation qu’on a en vu pour Ludovic. D’accord. Cette arrivée était prévue, c’était prévue qu’il vienne travailler chez vous ? Oui, quand il a fini l’école, on savait qu’il viendrait travailler avec nous mais c’est à dire que c’est un passage aussi puisqu’il veut faire son stage de 6 mois. Là, il a contacté quelqu’un. Apparemment au 1° juillet, il devrait partir pour 8 mois. Comme il veut faire un petit peu dans la culture des céréales, apparemment il a trouvé un maître de stage pour ça. Donc il va partir 6 mois ou 4 mois à partir du 1° juillet.

101

Donc il ne sera pas là pour les vêlages de l’hiver ? Voilà, il ne sera pas là pour les vêlages d’hiver. Mais ça se fera quand même. Donc, vous aviez prévu toutes ces incidences positives de son arrivée ? Ben, certains oui ; mais pas toutes. Surtout sur la discussion, l’innovation un petit peu de certaines choses. C’est vrai que ça se fait de jour en jour, je dirai. En discutant et en travaillant on se rend compte. La manière de travailler, d’améliorer les conditions de travail, bon ben ça on l’avait prévu un petit peu. Et qu’est ce que vous n’aviez pas prévu ? Par rapport à d’autres exploitations, certain système de travail qu’il a vu ailleurs. Je disais tout à l’heure des systèmes de clôtures, de barrières, pleins de petites choses. Mais c’est important. Au niveau de la production, vous n’avez pas eu de modification. Au niveau du foncier, en 1999, vous avez eu une mise aux normes des bâtiments. Donc on peut peut-être parler des incidences positives sur votre travail ? Oui, c’est vrai que ça a été positif. La mise aux normes ne nous a pas beaucoup embêtée parce qu’on avait toutes les stabulations sur aire paillée totale. Et puis, on avait que ce bâtiment là qui n’était plus pratique. Donc il fallait faire quelque chose pour transformer ça. Enfin on avait deux solutions : c’était de mettre des fosses à lisier et continuer le travail mais ça me disait rien du tout, ou monter un bâtiment dans le style des autres et désinfecter celui-là. Donc, c’est la décision qu’on a prise tout de suite. Et donc on a fait ce bâtiment dès 99. Là on a senti une amélioration dans le travail. Les conditions de travail ne sont plus les mêmes. C’est-à-dire ? On avait 25 animaux dans l’ancien bâtiment, on en met 50 dans le nouveau. Vous avez vu ce matin , on met un ¼ d’heure ou ½ heure alors qu’avant on mettait une1 heure et demi dans l’ancien bâtiment. Il y avait une perte de temps considérable. Et en plus, le bien-être des animaux car ils étaient à l’attache, sur des stabulations bétonnées. Il y en avait qui glissait et se faisait mal, alors que là, dans les stabulations nouvelles, c’est parfait. Donc il n’y a pas d’incidences négatives ? Non, pas du tout. Contrairement à certains. Et vous attendiez tout ces résultats, toutes ces incidences positives quand vous avez fait la mise aux normes ? Pas spécialement au départ. On voyait ça comme un petit peu gênant, on entendait parler depuis plusieurs années « ça nous fait dépenser de l’argent ». Et puis quand on a regardé un peu de près, en fin de compte, on s’est aperçu que c’était une bonne chose. Donc vous aviez des craintes financières ?

102

Oui, c’était surtout le gros problème. Et vous avez parlez avec quelqu’un de cette mise aux normes comme un conseiller bâtiment ? Non, non, on a eu la personne qui est venu pour la mise aux normes, on a discuté ensemble, elle m’a demandé ce que je voulais faire ? Je n’ai jamais eu de techniciens qui sont venus pour mes bâtiments. Je suis allé voir ailleurs ce qui se faisait, j’ai visité pas mal de bâtiment. Pour l’orientation on a essayé de faire au mieux, orienté sud-est. Et au niveau de l’aménagement du bâtiment, comment l’avez vous créé ? C’est moi qui l’ait fait. Sur quels critères ? Ben en allant voir ailleurs à l’extérieur. Et puis c’est un bâtiment qui est fait pour des jeunes bêtes, la profondeur est calculé en fonction de ça . Il fait 9 mètres de profondeur pour des jeunes de 2 ans, c’est très bien. Je pense que c’est important quand on fait un bâtiment d’aller voir ailleurs. Vous êtes allé voir des bâtiments « vides » ou des bâtiments avec des personnes travaillant dedans ? Oui, avec des gens travaillant dedans. C’est important car si on fait un bâtiment et que le travail est mal pratique… Donc, il n’y a pas eu d’autres modifications dans le passé. On va alors passer à l’avenir. Quel défi allez-vous devoir gérer à court ou à long terme ? Comme je vous ai dit, c’est l’installation du fils .On se pose beaucoup de questions, comment on va l’installer, dans quelles conditions, est-ce qu’on fera un GAEC ou non, est ce qu’il s’installera à coté de chez nous pour bénéficier du matériel. Reste à savoir, l’exploitation qu’on trouvera, est ce qu’il y aura des bâtiments dessus, est ce qu’il n’y en aura pas. A mon avis, il n’y en aura pas. Il faudra faire des investissements bâtiment. Par contre, il y a une chose sur laquelle j’ai pas assez insisté, c’est sur les bâtiments. On a vu qu’on a trois stabulations là, 4 avec celle qui est à l’extérieur. Je crois qu’il y a une chose qui est importante, il ne faut pas faire une plus grande stabulation, je me suis aperçu qu’il y en a une sur la route, à la Pacaudière, je ne sais pas si vous avez vu en venant, où les gens mettent tout leur animaux dedans et c’est tout à fait négatif. On en a parlé avec le vétérinaire parce qu’ils mettent des petits veaux, des vaches, des broutards, des bêtes d’achats, tout est dans ce bâtiment, alors là, au niveau épidémie, c’est très dangereux. C’est pour ça qu’il faut faire des bâtiments, j’en parlais avec le vétérinaire, l’autre jour, il me disait qu’il ne fallait pas plus de 50 vaches dans une stabulation. Au delà, on se crée des problèmes sanitaires énormes. C’est pour ça qu’avec Ludovic, s’il s’installe sur une exploitation dans les environs, on essaiera de faire un bâtiment sur cette exploitation. Vous privilégiez une installation individuelle de votre fils ? Oui.

103

En même temps aujourd’hui, il vous aide ? Donc s’il S’installe en individuel comment allez vous gérer son départ ? Bon, moi je le voyais un peu comme ça car là on est sur une exploitation sur 86 hectares qui est à vendre. Il va falloir l’acheter bien entendu, c’est un coût assez important. Et puis, il faut qu’il fasse un bâtiment, ça ne va pas être simple. Peut-être qu’au niveau matériel, faire une société pour le matériel. Et puis se donner la main, continuer à travailler ensemble. C’est-à-dire que si vous souhaitez partir 2 ou 3 jours, lui peut assurer le suivi, les vêlages ? Je pense que c’est ce qui faudrait arriver à faire. On a passé 25 ans de notre vie à monter ça, il faut peut-être penser à ,prendre un peu d’air. Ca vous permettrait d’avoir un peu plus d’indépendance. Voilà, être plus indépendant. Si on veut partir une semaine l’été, qu’on puisse partir…à une période ou cela ne soit pas surcharger non plus. Donc les incidences positives seraient de pouvoir partir, de rester maître de son domaine d’exploitation. Vous voyez autre chose ? Oui, quand il y a une maladie l’hiver, c’est vrai qu’on s’arrête 3 ou 4 jours. C’est le gros problème qu’on a chez nous, c’est qu’il faut pas prendre la grippe. Bon, on a un service de remplacement, un jeune qui va arriver dans une exploitation comme nous, il va se faire des cheveux la 1° journée. C’est pas évident, quand on est pas habitué. Comment faites vous quand vous êtes malades et que vous êtes en période de vêlages, votre femme… Oui, oui, mais on essaie de ne pas rester au lit trop longtemps . Ca m’est arrivé l’année dernière, 4/5 jours au lit à ne pas pouvoir. Ca allait car Ludovic était là, parce que sinon on travaille avec les tracteurs et tout, on se débrouille. C’est vrai que pour les vêlages, c’est un problème et on y pense pas. Ce sera un avantage de la proximité de Ludovic. Et puis en contre partie, on a du matériel qui peut tourner, cela permettrait que Ludovic s’installe dans de meilleures conditions. S’il faut qu’il achète le domaine, du matériel, il n’y arrivera jamais. Donc, il y a des priorités. Je pense que c’est un peu dommage d’avoir fait ce que j’ai fait en 25 ans s’il ne peut pas en profiter un peu derrière. Si votre fils s’installe en individuel, vous gardez le même nombre de vaches ? Je garderai les mêmes structures mais je me casserai moins la tête au niveau céréales. Lui apparemment, c’est ce qu’il voudrait faire. Et puis, je pense qu’il aurait 40 vaches allaitantes. Gérer un petit cheptel, ça lui irait bien. Il ne veut pas gérer un truc comme j’ai. C’est lui qui le dit et il a raison car c’est pas non plus son truc à lui. Gérer un petit cheptel, je veux bien, mais avoir un nombre comme moi, non. C’est vrai que c’est quelque chose à gérer. Moi, la culture, le matériel, ce n’est pas mon truc. Je le fais car je suis obligé. Mais j’aime mieux mes animaux. S’il s’installe en individuel, il s’occupera de tout ce qui est coté matériel. En définitive,

104

votre organisation actuelle ne va pas tellement changé ? Forcément, ça nous fera un peu plus de travail parce que s’il vient m’aider en contre partie, j’irai l’aider aussi. Forcément, si on reprend un domaine, il y aura de la remise en état et comme ce qu’on a en vu, ce n’est pas vraiment en état non plus. Il y a de grandes parcelles, c’est bien pour ce qu’il veut faire ; mais dans les haies, dans l’état des murs, il y a beaucoup de travail. Alors pendant 2 ou 3 années, il y aura beaucoup de boulot. La remise en état se fera que dans les parcelles et pas dans les bâtiments ? Non, parce qu’il faudra faire un bâtiment. Oui, parce qu’il y a un ancien bâtiment qui ne sera pas adapté. L’exploitation que vous avez en vue se situe assez loin de celle-ci ? C’est à 3 kilomètres. Non, c’est pas très loin. Et puis, c’est des terrains qui sont faciles à cultiver. C’est très bien pour faire ce qu’il veut faire. Donc, on va passer aux conditions de réalisation du travail. Pensez-vous que certaines tâches sont pénibles ? Oui, tout à fait. Il y a certaines tâches qui sont pénibles tout au long de l’année. C’est vrai que si on pouvait donner le foin à la machine. C’est ce qu’on envisage par la suite. Trouver une machine qui déroule le foin dans la stabulation. Ce serait encore une tâche de moins parce que rouler les bottes à la main, on peut s’en passer, c’est pénible. Mettre le foin dans les auges devant, c’est pénible aussi, donc si on peut le faire à la machine. On envisage ça un petit peu par la suite. OU alors, on envisage aussi de mettre des râteliers sur les barrières à la place des auges hautes. Il existe donc des machines pour distribuer le foin ? Celle qu’on a pour la paille peut le faire mais c’est pas le top. Ca fait du vent et ça sort pas. Puis, il faudrait un démêleur sur la machine. Ce qu’on envisageait un peu , c’est de faire un auvent sur la stabulation du milieu pour approfondir les cases, faire 12 mètres de profondeur et on aurait 5 mètres. Justement à la place des auges jaunes, on aurait5 mètres ou on pourrait nettoyer comme on fait dans celle-ci . Nettoyer tous les 15 jours ou 1 fois par mois. On aurait un auvent devant pour toujours être abrité pour donner à manger et puis on bétonnerait devant. Parce que quand c'est bétonner, c'est quand même bien. Et donc après, on pourrait dessiller ou donner le foin à la machine, on aurait plus les auges. Ca se serait quand même assez pratique. Mais bon, on attend un petit peu de pouvoir le faire en fonction un peu de l’installation de Ludovic. C’est ce que je disais tout à l’heure, si on trouve une exploitation et s’il faut faire un bâtiment et tout, bon on ne sait pas encore si on fera l’auvent ou si on ne le fera pas. Est-ce que vous en avez parler avec une personne ? Entre agriculteurs, on en parle souvent. Parce que c’est vrai que certains agriculteurs viennent souvent chercher du sel. Ils regardent un peu les bâtiments et puis ils en parlent. Ils disent : « c’est bien équipé » et tout, il y a certaines choses qui peuvent s’améliorer toujours. Bon, on en voit que certains on mis des râteliers sur des barrières. C’est vrai que ça va bien. Il y a

105

quand même un inconvénient à notre système. Il y a des gars qui rationnent bien mieux et nous on passe beaucoup d’aliment quand même. Je vous ferai remarquer que les animaux sont quand même en bon état surtout avec les veaux qui naissent au mois d’août, les vaches, il faut qu’elles aient du lait, et pour qu’elles aient du lait, il faut qu’elles mangent beaucoup et elles ont l’entretien par elle-même. Donc elles mangent beaucoup par rapport à des animaux qui sont dans des étables anciennes ou les gens donnaient à manger avec la petit botte de foin et tout. Ils donnaient bien moins d’alimentation aussi. C’est l’inconvénient de ce système là. L’ensilage, elles sont pratiquement à volonté dehors dans les râteliers. Si on met des râteliers dans les stabulations, il faut quand même assurer derrière. On ne peut pas tout avoir. Est ce que vous pensez travailler dans un environnement bruyant ? Non, c’est assez calme. Dans la cabine du tracteur, ça ne fait pas un bruit considérable, ça c’est bien améliorer de ce coté là. Les animaux ne sont pas brillants non plus. Pour certaines tâches, pensez-vous qu’un bon éclairement est nécessaire ? Oui, c’est vrai que ce n’est pas le point fort de la 1° stabulation ? Pour quelles tâches, cela serait nécessaire ? Pour les vêlages. Vous estimez que dans le bâtiment , vous n’avez pas assez d’éclairement ? Oui, c’est limite surtout quand on travaille la nuit. C’est vrai que c’est juste. Vous en parlez avec quelqu’un pour améliorer l’éclairage ? On en parle avec le vétérinaire. C’est vrai que lorsqu’on se trouve la nuit à faire des césariennes et tout. Bon on a quand même le boxe de vêlage qui est bien éclairer. C’est vrai que le reste pourrait être mieux éclairer. Surtout ce que je disais un peu hier, c’est le coup d’œil quand on passe donner à manger, si tout est bien éclairer, on voit mieux les animaux. Des fois, quand il y en a une qui se trouve dans une zone d’ombre, ça peut être un problème. Important l’éclairage. Même pour la production ? C’est vrai que le bâtiment fermé est très bien éclairé et les gens de l’extérieur nous le font remarquer (vétérinaire, amis). On a mis beaucoup de plaques translucides et l’inconvénient, c’est qu’avec la pailleuse, ça se salit. Par rapport aux anciens bâtiments qu’on avait avant, c’est le jour et la nuit. Et le bâtiment qui se trouve chez vos parents, vous estimez qu’il est assez éclairé en hiver, le matin ? Oui, c’est vraiment limite. Mais c’est des animaux, c’est des jeunes. Donc, il n’y a pas de surveillance et moins de problèmes.

106

Ca ne vous gêne pas pour distribuer le foin ? Non, c’est un bâtiment qu’on a adapté, alors tant qu’il tient debout, on va travailler avec. On va parler de la température. A quelle température travaillez vous le mieux ? A 12-15 degré, on est bien. Vous organisez votre travail de manière à ne pas subir de fluctuations de température ? L’avancement des vêlages, c’est en fonction justement de ça. J’aime pas trop travailler, faire des vêlages l’hiver quand on est à moins 10. J’aime autant être dans mon lit. C’est important, on dirait pas comme ça mais travailler à moins 10 ou moins 15, aller faire des vêlages, aller faire téter des petits veaux. Avec la chaleur on prend des crevasses, c’est désagréable. C’est vrai qu’au mois d’août, septembre, octobre, on est bien pour se lever la nuit ; on intervient sur l’animal. On n’a pas ce problème. C’est pour ça que j’ai avancer les vêlages. Je trouve qu’on travaille dans des conditions bien meilleures. Les journées sont plus longues. On a mieux le moral. Non, parce que le moral ça compte, c’est vrai, parce que je vous garantis, d’ailleurs on en parle avec le vétérinaire, eux ils sont bien placés pour le voir, quand on arrive fin mars début avril, ils disent : « on a des clients qui dépriment carrément ». Ils ont tous les vêlages les uns sur les autres en février mars . Bon, il y a les conditions climatiques qui ne sont pas là, il y a tout un tas de choses, ils sont au bord de la dépression. Ca les vétérinaire, ca fait longtemps qu’on en parle avec eux. Comme quoi, il faut prendre en compte les conditions de travail. Est ce que vous vous ménagez du temps de récupération physique et mental ? Oui, on essaie de récupérer un peu. A quel moment ? Dans l’hiver, on arrive à prendre une journée ou une demi-journée. On récupère un peu : on fait des papiers, on fait des choses moins physiques. Vous faites la sieste ? Non. Quand il y a des vêlages la nuit, vous vous gardez du temps pour dormir, pour récupérer un peu ? Pas spécialement. Si vraiment je passais une nuit complète après les animaux, c’est vrai que le matin, je récupèrerai 2 ou 3 heures de sommeil. Ca n’arrive pas fréquemment. Au mois d’août ou septembre, la période ou je suis en plein vêlage, si je passe une nuit mouvementée, bon ben la journée, on dort. Je vais pas passer une journée à labourer. C’est quand même vital de récupérer. Le dessillage, l’ensilage vous le faites tous les 2 jours. Vous vous arrangez pour ne pas le faire le dimanche ?

107

Oui, on ne le fait pas le dimanche, on donne à manger et c’est tout. Non, parce qu’on peut travailler tous les jours sinon. Est ce que vous prenez du temps pour réfléchir à l’organisation de votre journée ? Oui, souvent le soir, on discute un peu ensemble de ce qu’on va faire le lendemain ou dans la semaine, on décide que tel jour on va semer de l’engrais parce qu’on est en copropriété avec du matériel de CUMA. Alors, on essaie de le décider en début de semaine et de téléphoner pour voir si le matériel est libre. Par exemple, cette après-midi, c’est mon ex-associé qui a le semoir. Donc il faut gérer ça à l’avance pour avoir le matériel. Et puis c’est mieux comme ça car si on arrive le matin et qu’on se dit : « tient qu’est ce qu’on fait aujourd’hui ». C’est pas une solution. Est ce que vous prenez le temps de transmettre les informations à votre femme ou à votre fils ? Oui, ça se fait au moment des repas ou quand on a fini le pansage, on part voir nos bâtiments et on discute de ce qu’on pourrait faire pour améliorer certaines choses. On reste une ½ heure à discuter devant la stabulation. L’essentiel de la production, c’est de faire des veaux. Donc, il faut faire de la détection de chaleur, etc. Ces informations comment circulent-elles ? Vous en êtes dépositaire car c’est vous qui repérer les chaleurs. Comment s’est mis en circulation ? Et ben, je dis à Ludovic ou à Irène, il faut qu’on prenne telle bête aux cornadis. C’est moi qui redistribue. Il n’y a pas de moment formalisé pour ça ? Non, non, c’est en travaillant. Mais , je pense, on parlait tout à l’heure du dialogue, c’est important dans les familles parce que s’il m’arrive un problème dans l’exploitation et que la femme travaille à l’extérieur et puis que jamais rien ne circule, ça ne peut pas fonctionner. Malheureusement on le voit , mais c’est quand même mieux quand la famille est réunie autour d’un projet, parce que c’est le projet de tout le monde. Et puis, c’est vrai pendant les repas, on en discute pour améliorer ça, ou pour parler de l’avenir ? Si on a pas de projet. On ne fait rien. C’est sur , mais des fois on en a peut-être trop. Quelles sont les incidences de votre rythme de travail sur votre vie familiale et sociale ? C’est vrai que je dirai que j’ai peut-être amélioré un peu ça. C’est vrai que quand on était en GAEC, j’étais pas souvent à la maison. Je pense que la vie familiale en ressent aussi par derrière. J’ai sûrement moins vu grandir les 2 grands que je vois les 2 petits. Et puis ça a peut-être été une chose qu’on s’est séparé à un moment donné. On arrivait plus à tout faire, à tout gérer. Le soir, j’étais pas rentré à 18h30. Je pense qu’il y avait beaucoup à améliorer de ce coté là. Et sur votre vie sociale, engagement professionnel, mandat ? Oui, c’est vrai que ça s’est bien arrangé aussi à ce niveau là. Je suis adjoint à la mairie. J’expliquais tout à l’heure que c’est mon troisième mandat. Et puis, au deuxième mandat, on a

108

changé de maire. C’est une dame qui ne connaissait pas trop l’administration, du point de vue communal et tout. Donc ça m’a pris beaucoup de temps. Son premier mandat à elle m’a pris beaucoup de temps. Et puis là, cette année, elle est repartie maire et ça va mieux. Je respire. Et puis elle voulait que je prenne la place, mais je ne la prendrai pas car on ne peut pas être partout. Vous avez un mandat agricole ? Je suis membre de la CUMA. Est ce que vous avez déjà évoqué les questions de la transmission des informations et celles que l’on vient de voir avec d’autres personnes ? Non, pas spécialement. Pour certaines tâches, une bonne aptitude physique est elle nécessaire ? Oui. Je pense que si on n’a pas la pêche, on ne peut pas faire grand chose de bien dans notre travail. C’est mon point de vue. Malheureusement, c’est vrai qu’il faut être en forme et tout au long de l’année car on a des tâches physiques. Et puis si le mental ne suit pas, on a rien. Je pense que c’est ce qu’on disait tout à l’heure, la gars qui déprime un peu ne peut pas être performant. C’est pas possible. Est ce que vous avez des difficultés pour réaliser certaines tâches ? Non, pas spécialement. Les conditions de travail actuelles favorisent-elles la prise d’information sur le troupeau ? Depuis que Ludovic est là, j’ai plus de temps à consacrer à mon troupeau puisque avant quand j ‘étais sur le tracteur je ne pouvais pas tout le temps surveiller dans les stabulations. C’est vrai qu’il y a certaines choses qui passaient à coté ; il y a des vaches en chaleur que j’avais pas le temps de mettre au taureau. C’est vrai qu’il y a certaines choses qui passaient à coté. Certaines tâches comme par exemple le dessilage, faites par quelqu’un d’autre, vont vous libérer du temps ? Mais il y a aussi une autre façon de penser qui est : c’est la façon d’organiser le travail au quotidien qui fait que je passe plus fréquemment auprès des bête ou je passe à certains moments plus opportun ? Non, c’est pas à ce niveau là car dans l’organisation du travail, on a rien changé, je dirai. non, c’est vrai que l’été souvent quand il y a 350 animaux dans les parcs, il faut quand même y aller. Alors souvent Ludovic part avec le tracteur et moi avec la voiture.. Il y a le problème de la fatigue car le jour ou on est fatigué, on voit plus les choses comme on devrait les voir. Aussi le soir on rentre, si on n’est pas fatigué, on se met sur le bureau et on travaille sur les papiers. Si on arrive le soir et qu’on est crevé et bien on va se coucher. C’est un ensemble de choses. Bon, on n’a pas besoin de se mettre 3 heures sur le bureau, seulement une heure. Moi, j’aime bien rentrer le soir, m’enfermer ½ heure dans mon bureau et voir ce que j’ai à voir.

109

Et donc quand Ludovic va s’installer vous allez avoir moins de temps. Vous aimeriez qu’il y ait des changements pour garder cette organisation afin de vous permettre d’avoir le temps de suivre votre troupeau ? C’est vrai qu’aujourd’hui, j’achète peu de broutards pour atteindre mon cotât de bovin males. Les vêlages, je pourrai peut-être en faire une dizaine de moins, aussi ne pas acheter ces broutards pour ne pas toucher les primes. Sûrement que je pourrais un peu diminuer pour passer un peu plus de temps sur le troupeau. C’est sur que ça nous fera une charge de travail supplémentaire Donc, vous ne parlez à personnes de votre organisation ? Non, pas spécialement. Alors, on va s’intéresser à un de vos projets passés pour lequel vous avez eu un conseil. Avez vous un projet pour lequel vous avez reçu des conseils ? Non, parce que les bâtiments, on les fait en allant voir ailleurs. Vous avez arrêté l’ensilage de mais il y a 2 ans. Vous en avez parlé avec un conseiller ? Non, on a arrêté parce que cela faisait un coût à l’hectare assez élevé et puis parce que le mais, on le réussit tous les 5 ans, je dirai. Alors, j’ai dit, on va faire un peu plus d’ensilage d’herbe et un peu moins d’ensilage de mais. Non, je dirai que les conseils, on les prend un peu à droite, à gauche, chez d’autres exploitants. Je suis assez curieux, j’aime bien allé voir ce qui se passe ailleurs. Et puis , on discute quand on se retrouve , quand on fait de corvées d’ensilage, on se retrouve à 5 ou 6 autour d’une table. On apprend un peu de chacun en discutant, simplement. Il n’y a pas de conseillers qui passent régulièrement chez vous ? Non Et pour avancer les vêlages ? Oui, c’était une idée de moi. Il y a longtemps que ça me trottait dans la tête. Et justement au GAEC on était pas d’accord et mon associé me disait : « de toutes façons, tu n’arriveras jamais à faire de vêlages d’automne, tu auras toujours des vêlages tardifs ». On n’était pas d’accord là dessus. Mais je m’aperçois que les gens y viennent aux vêlages précoces. J’en parlais avec l’inséminateur hier soir, il a inséminé un nombre de bêtes jusqu’à maintenant qui est assez incroyable. Moi, je n’ai jamais vu ça de ma carrière. Donc, c’est bien que les gens se sont rendus compte qu’il y avait pas mal davantage. De quoi vous discutez quand Guy Muron vient ? Surtout du fonctionnement, il reprend un peu tous les chiffres, toutes les ventes, tous les achats. Il enregistre sur son ordinateur tout ça. On parle pas vraiment... Disons que jusqu’à maintenant, il ne passait pas chez nous. Bon, ça fait 2 ans qu’il vient chez nous. Il m’avait demandé un petit peu pour venir pour suivre mon exploitation. Bon, on en avait déjà parlé il y a quelques années, mais comme j’étais tout seul et surchargé de travail, je lui avais dit

110

carrément non parce que j’avais pas assez de temps à lui consacrer. Et puis, il y a 2 ans, il m’a téléphoné et m’a dit : « Oh, il faut absolument que vous rentriez dans le réseau car c’est intéressant ». C’est vrai que ça peut être intéressant et puis si ça peut servir à d’autres, c’est ça qui est intéressant aussi. L’ensemble des agriculteurs lui ont demandé l’autre jour pour qu’on fasse plus de réunions autour d’une table pour discuter. Alors on doit se voir au mois d’avril avec l’école de Charvais car ils sont entrain de faire un lot de broutard non parasité, sans faire aucun traitement dessus. Ils veulent nous montrer ça. C’est intéressant car peut être qu’on gaspille de l’argent à donner des produits aux animaux et qu’ils n’auraient pas besoin. L’autre jour autour de la table, on était 12, et puis il y a un agriculteur qui dit : « Oh, moi, 6 ans que je fais ça ». Alors personne ne le savait. C’est vrai que c’est en se mettant autour de la table qu’on avance. Pour en revenir au sujet, je pense que pour l’installation de Ludovic, on discutera bien mieux avec lui à l’avenir. Vous avez un conseiller de gestion ? Oui Vous avez un conseiller de coopérative ? Oui, il vient pour les céréales. Vous avez des contrôleurs qui viennent faire des pesées ? On est qualifié pour les animaux de viande : qualité carrefour, label. Donc là, on a des gens pour contrôler les animaux , pour contrôler l’exploitation, le sanitaire. Ils ouvrent les glacières qui sont à la stabulation et regardent si les produits ne sont pas périmés. Le frigo qu’on a ici est consacré à ça aussi, ils regardent aussi. Ils prennent les factures d’aliments pour voir si on n’a pas des produits qui seraient interdits. Ils tamponnent tout ça. C’est de la certification par rapport au label. Et le contrôle de croissance ? Non. Du temps du Gaec, on était au contrôle de croissance. Mais, j’ai arrêté ça car j’ai acheté une bascule l’année dernière et je contrôle mes animaux assez régulièrement. L’avantage de ça, c’est qu’on le fait quand on veut, alors que le contrôle de croissance, on le fait un jour précis. Et on profitait du système pour faire les vaccins et les traitements et on les faisait trop vite. Ca fait que c’était pas fait comme il faut. Ca ne me plaisait pas. Le contrôle, c’est bien parce qu’on a des résultats par rapport à d’autres exploitations. Qu’est ce que vous apporte le conseiller de coopérative ? Il vient surtout pour la culture. Comme c’est pas vraiment mon truc. Il vient pour les traitements et les maladies 4 ou 5 fois dans l’année.

111

LES CHRONIQUES D’ACTIVITES

112

Travail d’astreinte du matin : Ludovic MOMENT ACTIVITE OBSERVABLES 7h03 7h15 7h20 7h36 7h37 7h44 7h49 7h49 7h54 8h07

HANGAR PAILLE *Tracteur attelé à la dessileuse et fourche crocodile à l’avant *Prend une balle de foin *Va la déposer dans râteliers libre service situé dans la parcelle du haut *Revient prendre une balle de foin *Va la déposer dans râteliers libre service situé dans la parcelle du bas *Revient prendre 2 balles de foin *Va les porter à bâtiment 4 *Arrivée à Bâtiment 4 : décharge les 2 balles de foin sous le hangar proche de bâtiment 4 (HB4) PAILLAGE BATIMENT 4 *Positionne à le fourche une balle carré de paille sous HB4. Manœuvre, recule, charge ½ botte de paille dans pailleuse (après avoir coupé et retiré les ficelles de la botte) *Manœuvre et va se positionner en X5 *Paille de X5 à X3 *Manœuvre, recule, charge ½ botte de paille dans pailleuse * Manœuvre et va se positionner en X2 * Paille de X2 à X1 *Fin du paillage Bâtiment 4 STOCKAGE FOIN BATIMENT 4 *Prend une balle de foin dans HB4 *Va la déposer en E (après avoir ouvert les portes) *Descend du tracteur, roule la botte à la main à coté de A1 *Prend une 2°balle de foin dans HB4 *Va la déposer en E *Descend du tracteur, roule la botte à la main à coté de A1 *Prend une 3°balle de foin dans HB4 *Laisse le tracteur près de HB4 et va fermer les portes *Fin stockage bâtiment 4 *Retourne à Batiment 3 BATIMENT 3 *Arrivée devant P1

Visibilité réduite pour le contrôle du paillage 13 minutes de trajet tracteur à vide

113

8h08 8h10 8h12 8h15 8h17 8h19 8h22 8h25 8h26 8h28 8h33 8h35 8h38 8h40

*Descend du tracteur *Ouvre les cornadis de P1 à E3 coté droit et de P1 à E3 coté gauche *Avec le balaie et la fourche, passe le reste de l’ensilage par dessus les cornadistout le long du couloir 1 *Entre dans boxe 2 et pousse vaches vers E4 ; les fait sortir, les conduit jusqu’à pâture extérieure. *Ouvre cornadis dans couloir 2 de P2 à E5 *Entre dans Boxe 3 ; pousse les vaches jusqu’à E6 et les conduit jusqu’à la pâture extérieure *Est dans les pâtures avec vaches. Manœuvre les barrières pour le passage du tracteur PAILLAGE BATIMENT 3 *Remonte dans le tracteur *Va sous hangar paille (HP) en passant par P1 et E3 *Après avoir coupé les ficelles, charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à P1 en passant par HP, le haut du bâtiment *Entre dans le couloir 1 : paille de P1 à E3, puis de E3 à P1, puis de P1 à E3 (en reculant dans le couloir) *Va sous HP en passant par E3 *Charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à P1 en passant par HP, le haut du bâtiment *Entre dans couloir 1 : paille de P1 à E3, puis de E3 à P1, de P1 à E3, puis de E3 à P1. * Va sous HP en passant par E3 *Après avoir coupé les ficelles, charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à bâtiment 1 PAILLAGE BATIMENT 1 *Entre dans couloir du bâtiment 1 : paille boxe 1 et boxe 2 *Descend du tracteur pour ouvrir P2 *Pousse balle qui gêne passage tracteur *Va sous HP par P2 *charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à bâtiment 1 par P1 entre dans couloir du bâtiment 1 : paille boxe 3 et 4 * Descend du tracteur pour fermer P2 * Va sous HP par P2 * Après avoir coupé les ficelles, charge ½ botte

Difficultés à reculer car le couloir est très étroit Problème de poussière Stock foin qui encombre le couloir

114

8h45 8h48 8h50 8h56 9h01 9h03 9h03 9h16 9h24 9h28 9h35 9h40 9h42

de paille dans pailleuse *Va à bâtiment 2 niveau A1D PAILLAGE BATIMENT 2 *Arrivée à A1D : paille de A1D à A2G, puis de A2G à A1D, puis de A1D à A2G * Va sous HP *charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à A3D *Paille de A3D à A4G puis de A4G à A3D * Va sous HP * charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à bâtiment 2 : paille A5D à A6G puis de A6G à A5D * Va sous HP * charge ½ botte de paille dans pailleuse *Va à bâtiment 3 par E5 PAILLAGE BATIMENT 3 *Entre dans couloir 2 par E5 après avoir manœuvré devant E5 (entre à reculons) *Recule de E5 à P2 *Paille de E5 à P2 puis de P2 à E5 *Sort du bâtiment par E5 *Va chercher ensilage DISTRIBUTION ENSILAGE BATIMENT 3 *Charge ensilage *Va de silo à E5 *Manœuvre devant E5 pour entrer à reculons dans le couloir 2 *Recule de E5 à P2 *Dessille de P2 à E5 * Sort du bâtiment par E5 *Va au silo chercher ensilage *Va de silo à P1 *Dessille en couloir 1 de P1 à E3 coté droit *Sort par P1 *Va au silo chercher ensilage *Va de silo à E3 *Dessille en couloir 1 de E3 à P1 coté gauche *Sort par P1 *Va au bâtiment 2 niveau boxe 2 DISTRIBUTION ENSILAGE DANS BOXE 2 BATIMENT 2 *Dessille le reste de la dessilleuse dans A2G et A2D * Va au silo

Problème pour l’entrée à reculons dans le couloir 2 Problème d’entrée à reculons

115

9h44 9h46 9h47 9h50 9h53

*Nettoie au godet frontal le devant du silo *Charge d’ensilage le godet frontal *Va au bâtiment 2 (boxe 2) *Verse godet d’ensilage dans A2D STOCKAGE FOIN BATIMENT 2 *Va au HP *Charge 2 balles de foin *Va au bâtiment 2 (boxe 3) *Dépose une balle de foin devant A3D * Dépose une balle de foin devant A5D *Va au HP * Charge 2 balles de foin * Va au bâtiment 1 par P1 STOCKAGE FOIN BATIMENT 1 *Dépose les 2 balles de foin à P1 *Va ranger tracteur à coté du bâtiment 3

Travail d’astreinte du matin : Michel. MOMENT ACTIVITE OBSERVABLES 7h02 7h09 7h10 7h11 7h12 7h13 7h14

BATIMENT 3 *Allume la lumière *Ouvre cornadies de P1 à E3 *Balaie de E3 à P1 pour ramener ensilage *Pose le balaie en P1 *Prend fourche en P1 *Va de P1 à E3 pour ramener ensilage *Revient de E3 à P1 *Pose la fourche *Reprend balaie de P1 à E3 et de E3 à P1 *Pose le balaie *Ouvre porte V1 *Passe dessus barrière *Surveille vaches dans boxe 1 et va vers E3 *Fait lever 3 veaux *Enjambe barrière en V1 *Fait lever le veau en V1 *Sort du boxe à veau *Prend un seau *Sort du bâtiment par P1 *Entre par P2 *Se baisse pour ouvrir les cornadies de P2 à E4 *Revient à P2

Néon cassé dans la case de vêlage Obstacles Prise d’information Obstacles Posture mauvaise

116

MOMENT ACTIVITE OBSERVABLES 7h15 7h17 7h18 7h19 7h20 7h21 7h24 7h25 7h26 7h29 7h30 7h34

*Prend un racloir et pousse l’ensilage de P2 à E4 *Revient de E4 à P2 *pose le racloir *Va au silo 1 et remplit 2 seaux *Va au milieu du couloir 1 et vide les seaux à droite jusqu’à P1 *Ferme P1 *Va au silo1 *Prend 2 seaux pleins * Va à P2, pose 1 seau, vide le 2°, puis revient à P2 pour prendre le 2° seaux, vide l’autre seaux *Va à silo 1 *Reprend 2 seaux *Vide seaux 1 , puis seaux 2 jusqu’à E4. *Reprend seaux vide *Eteint la lumière en P2 *Va à l’atelier pour éteindre lumière extérieure *Revient en P2 *Prend seaux et va à silo 1 BATIMENT 1 *Remplit 2 seaux au silo *Distribue en boxe 1 *Va chercher 2 seaux au silo 1 * Distribue en boxe 1 *Pose les seaux *Revient à E1 *Prend 2 seaux *Distribue dans boxe 2 *Revient vers fin boxe 1 pour prendre seau *Distribue dans boxe 2 *Sort du bâtiment *Va au silo *Remplit 2 seaux *Distribue dans boxe 3 *Retourne au silo *Remplit 2 seaux * Distribue de boxe 4 à boxe 2 *Reprend seaux en boxe 2 * Distribue de boxe 2 à boxe 4 *Va à E1 *Eteint la lumière BATIMENT 2 *Pose seau *Prend fourche *Met foin qui est parterre dans A1D et A1G *Va de A1 à A2

Essouflé 1 seau = 12 kg Utilité d’une brouette pour éviter tous ces trajets entre le silo et le bâtiment 3 Même remarque sur la brouette dans ce bâtiment Gaspillage de foin parterre

117

MOMENT ACTIVITE OBSERVABLES 7h35 7h37 7h41 7h43 7h44 7h45 7h46 7h47 7h50 7h52 7h54 8h00 8h02 8h07 8h10 8h12 8h13 8h21

*Pousse botte en A2 *Tourne botte dans l’autre sens *Déroule le foin de A2G à A3 G *Revient à A2G *Prend fourche *Met une fourchée dans A3D *Replace A3D *Distribue foin avec fourche de A3D à A5D *Va à A6G *Pousse une botte de A6G à A5D *Distribue de A5D à A6G *Va de A6D à A1G *S’arrête pour repérer chaleur d’une vache en A1D *Prend seau de minéraux en A1 *Distribue de A1G à A3G *Va chercher seau dans atelier (bâtiment 3) *Se consulte avec sa femme *Arrive à A3G *Distribue de A3G à A6D puis de A6D à A3G *Repasse devant boxe 2 (détection de chaleur) *Escalade barrière de boxe 1 à boxe 5 pour surveiller veaux *Va de boxe 5 à boxe 1, puis au silo * Prend des seaux vides *Prend la voiture garer devant bâtiment 3 BATIMENT 5 *Prend farine (2seaux) et distribuer aux taureaux *Reprend voiture et repart pour bâtiment 4 BATIMENT 4 *Ouvre la porte *Allume la lumière *Va dans stockage *Remplit 2 seaux *Va à X1, vide 2 seaux. *Retourne au stockage (même opération pour X2, X3 et X4) *Prend fourche *Distribue le foin dans le couloir de A1 à A5 *Fin de la distribution *Va de A5 à A1 *Pose la fourche *Eteint la lumière *Ferme la porte

Effort de poussée : Pourquoi tourner les bottes de foin ? Auge mobile et lourde qui bougent sous l’effet de la poussée du fumier et de la force du taureau : Ne pas attacher l’auge à la barrière ? Essouflé Prise d’information Essouflé Prise d’information Obstacle Tracteur dans le passage du bâtiment gêne Posture « cassée » Porte du stockage mal placée Lumière très faible Essouflé

118

MOMENT ACTIVITE OBSERVABLES 8h30 8h35

*Départ pour la porcherie PORCHERIE *Arrivée *Prend un tonneau d’aliment et vide dans mangeoire ; soit avec un récipient, soit en soulevant le tonneau (même opération dans les 3 salles) *Fin *Arrivée au corps d’exploitation

Mouvement de l’épaule répétitif (25 fois par salle) Posture baissée pour aller chercher l’aliment eu milieu du tonneau

Travail d'astreinte du soir : Irene MOMENT LIEU ACTIVITE OBSERVABLES 17h13 17h16 17h17 17h19 17h22 17h23 17h25 17h26

C1 à C4 C1 C1 C3 C4 C1 C4 Boxe 1

BATIMENT 1 *A la fourche, repousse le foin restant près des cornadies *Une balle ronde de foin y est placée. Elle la tourne de ¼ de tour, coupe les ficelles, les tire, les roule en pelotes, les portes à l’extérieur dans la poubelles à coté des silos *Déroule la botte en la poussant tous les deux mètres, s’arrête pour détacher des paquets de foin à la main *Arrivée a ce niveau, tourne la botte d’1/2 tour (pour la mettre dans le bon sens) *Poursuit le déroulage *Ala fourche, pousse le foin dérouler le long des cornadis BATIMENT 2 *Une balle ronde de foin y est placée ? Elle coupe les ficelles, les tire, les roule en pelotes, les pose dans des seaux empilés qui se trouvent là *Déroule la botte devant auges du boxe 1

Effort de poussée Effort de soulever à la fourche des bandes de foin pour les rapprocher des cornadis Effort de poussée

119

17h29 17h32 17h38 17h45

Fin boxe 2 Fin boxe 3 Fin boxe 5 A5D à A3G Boxe 5 A5D à A6G A5D à A6G

*A la fourche, remplit les auges de foin de A1D à A1G *Une balle ronde foin y est placée. Elle coupe les ficelle, les tire, les roule en pelote, les jette par terre *Repousse l’auge A3D le long de la barrière *Fait tomber paquets de foin de part et d’autre de la botte (ne la déroule pas) *A la fourche, remplit A3D (ne remplit pas A2D ni A2G car elles sont pleine d’ensilages) *Un restant de balle ronde y est (environ ½ balle) *Déroule de A3G à A3D, puis de A3D à A5D *A la fourche, remplit les auges de foin *Une balle ronde de foin y est placée. Elle coupe les ficelles, les tire, les roule en pelote, les jette au sol *Puis déroule botte *A la fourche, remplit auges *Fin

+déclivité (botte penchée) Effort de soulever les fourchées de foin à hauteur de tête. Le vent fait voler beaucoup de poussières (risques de corps étrangers dans le yeux et gorge)

Travail d’astreinte du soir : Michel MOMENT ACTIVITE OBSERVABLES 17H15 17h17 17h19

BATIMENT 3 *Ouverture P1 *Ouverture des cornadies de P1 à E3 et de E3 à P1 *Ouvre E7 *Passe par dessus barrière V1 *Va à E1 et l’ouvre *Fait rentrer et veaux * Ferme E1 *Surveille animaux *Escalade barrière V1 *Amène veau à la vache en V1 *Sort de V1 *Ferme P1 *ouvre P2 *Ouvre cornadies de P2 à E5 *Revient à P2 * Prend fourche et ramène ensilage aux vaches

Obstacle Prise d’information Obstacle Posture penchée pendant toute la largeur du batiment

120

17h21 17h23 17h30 17h35 17h36 17h37 17h40 17h41 17h46 17h47 17h48

*Ramène fourche à P2 *Ferme P2 *Ouvre P1 * Avec fourche, ramène ensilage herbe de P1 à E3 coté gauche puis à coté droit de E3 à P1 *Ferme P1 *Sort du bâtiment (inséminateur arrive pour prendre rendez-vous) *Départ pour bâtiment 4 BATIMENT 4 *Arrivée *Ouvre la porte *Allume la lumière *Pousse la botte de foin qui se trouve en E jusqu’au début du couloir de distribution *Tourne la botte *Pousse la botte *Tourne la botte *Coupe les ficelles de la botte ; les dégagent de la botte *Déroule la botte jusqu’au boxe 5en poussant avec l’aide d’une fourche *Distribue foin dans les auges de boxe 5 à boxe 1 avec une fourche *Fin de distribution *Eteint la lumière *Ferme la porte *Repart pour le corps d’exploitation *Arrivée BATIMENT 5 *Va dans batiment 5 *Distribue le foin avec une fourche *Fin

Essouflé Faible luminosité dans le couloir Effort physique : Revoir la place de la porte d’entrée ? Poussières

121

PLAN DES BATIMENTS

122

L’EXPLOITATION DE LA MAYENNE

123

MONOGRAPHIE

124

MONOGRAPHIE D'EXPLOITATION ET DU TRAVAIL NOM DE L'EXPLOITATION : STATUT (exploitation individuelle, GAEC, EARL, autres) : ADRESSE DE L'EXPLOITATION : Lieu-dit : Code postal : Commune : Téléphone : 1) PROBLEMATIQUE. -Construction d’un nouveau bâtiment : comment ce bâtiment va s’inscrire dans le parc actuel ? 2) L’HISTORIQUE DE L’EXPLOITATION. 1976 : Installation en individuel par reprise de 23 hectares à ses parents et d’un café. 1978 : Construction d’une stabulation. 1983 : Construction d’une autre stabulation. 1989 : Reconversion : arrêt de la production laitière. Achat vaches charolaises. 1990 : Retraite du père et reprise de son exploitation. 1993 : Début des concours. 1994 : Reprise d’une exploitation. 1996 : Achat d’un tracteur et d’une faneuse. 3) LE PERSONNEL 3.1) LE PERSONNEL TRAVAILLANT RÉGULIEREMENT SUR L'EXPLOITATION.

Nom Prénom Age Formation initiale et continue B Patrice 49 BEPC B Nicole 47 CAP Art ménager

CAP Industrie de l’habillement Aptitudes Physiques (Problèmes de dos, de vision, etc).

Activités et responsabilités hors exploitation (emploi ou mandat ou responsabilité) *Nature ? * Durée ?

Problème de dos Trésorier de l’association des éleveurs charolais de Mayenne (1 réunion tous les 2 mois). Chasse Concours (4 ou 5 par an)

Tendinites aux coudes 3.2) LE PERSONNEL TRAVAILLANT OCCASIONNELLEMENT SUR L'EXPLOITATION.

125

LIEN DE PARENTE

AGE SITUATION FAMILIALE

PROFESSION Combien de temps ? À quelle période de l'année ? Pour quelles tâches ?

Enfant 20 Célibataire Étudiant Aide lors du changement de parcelles des animaux. Prépare les animaux pour les concours.

Enfant 22 Célibataire Négociant Aide lors de la contention des animaux

4) LA SANTE AU TRAVAIL. -Il n’y a pas eu d’accidents du travail ni de maladies professionnelles au cours de ces dernières années. 5) LE FONCIER. -Les parcelles sont situées sur six communes. Ce qui est gênant car cet éleveur n’a pas assez de bâtiment pour rentrer en hiver tous ces animaux. -Les bâtiments existant se situent sur le corps d’exploitation.

126

ENTRETIEN

127

SYLVETTE : Donc je vais vous demander de faire un bref historique de votre exploitation. PATRICE : Depuis le départ, l’installation en 1976 ? Oui, globalement, les grosses modifications qui sont survenues. L’installation en 1976, au départ, on avait 40 hectares. On faisait des vaches laitières. Puis, on ne faisait pas assez de lait donc on a eu une cessation laitière. J’ai acheté un troupeau allaitant. Aujourd’hui, on a 84 hectares. Donc, les bâtiments… Le premier bâtiment en 78, le bâtiment au milieu où y’a les petits taurillons et les réformes est de 83. Sinon les bâtiments où il y a des génisses, c’est moi qui l’ai fait. Le bâtiment entre les deux aussi. Depuis 86, on a fait des aménagements, il y a le stockage de paille derrière et c’est moi qui l’ai fait. Donc les bâtiments ont été construits au départ pour un élevage laitier ? Oui, celui-ci seulement. Mais l’élevage laitier, cela représente une dizaine de vaches. Vous faisiez de l’engraissement ? Oui, mais à partir du veau. Donc vous avez une problématique de construction de bâtiment. Dans ce bâtiment, vous voulez mettre du fourrage du stockage de l’aliment. Vous voulez mettre des animaux aussi ? Occasionnellement, en fin de saison. Le bâtiment où il y a les vaches à l’engrais et les taurillons, je vais l’aménager pour mettre les bovins. Et les taurillons, vous les mettrez où ? C’est-à-dire que là-bas, j’ai prévu de mettre les vaches qui sont ici, les achats passeraient là-bas. Les vaches à l’engraissement, ce n’est pas toute l’année car il y a une partie qui se fait dans les pâtures. Sinon, dans la saison, s’il y a des parties qui sont vides dans le nouveau bâtiment… Donc, vous comptez mettre tous les animaux dans les bâtiments actuels. C’est essentiellement un bâtiment de stockage de paille, foin et de concentré. Dans un premier temps. Pour les inséminations, vous procédez comment ? Vous mettez les animaux où ? Quand on donne à manger le matin à l’auge, on passe dans le parc. On a repéré qu’il n’y avait pas de cornadis nulle part, c’est un choix de votre part ?

128

C’est-à-dire que les investissements se font au fur et à mesure dans l’exploitation. Ils sont prévus peut-être cette année aussi. Si je transforme l’autre bâtiment en bas, bon, ça se fera sûrement en même temps. Et puisque vous privilégiez la monte naturelle, au niveau des chaleurs, cela ne demande pas d’attention particulière ? Je surveille quand même pour avoir les dates de vêlages Donc il y a quand même un travail d’observation qui se fait ? Oh ben, oui. Il y a des moments particulier pour le faire ? Non, quand j’y passe, je regarde. J’y pense toujours. On voit, quoi. Si c’est dans les pâtures, on y va exprès. Donc, vous n’avez pas de caméra vidéo pour surveiller ? Il y en avait une, mais il y en a plus. Disons que la caméra était là parce qu’on avait des vêlages d’hiver à 3 ans. Puisqu’on avait tous les animaux à vêler dans les bâtiments, on travaillait comme ça. Mais vêlages 30 mois, c’est vêlage d’automne. Dans les vêlages d’automne, je ne rentre pas tous les animaux, je les laisse vêler dehors. Bon, il faut intervenir certaines fois, bon, on récupère la vache et on l’aide à vêler. Alors la nuit on se lève quelquefois. Vous estimez à l’heure près pour vous lever ? À l’heure près, non. Mais la semaine dernière, il y en a un qui me disait qu’il s’est levé 8 jours pour voir si sa vache vêlait. Moi, ça ne m’arrive pas. Si je vais voir le soir, je sais si elle vêle ou pas la nuit qui suit. Les animaux qui sont en hiver dehors, c’est un choix ou un manque de place ? Non, c’est un manque de place. Les investissements se font au fur et à mesure. On a commencé par le troupeau et puis après les bâtiments… Donc, au niveau des bâtiments, vous avez dit que vous les avez construits ? Oh, certain, certain... Vous avez eu des conseils sur cette construction de bâtiment ? Oh, non, j’ai construit ça comme ça, avec les voisins. Vous êtes allé voir ailleurs ce qui se faisait ?

129

Disons que moi, au niveau du gros œuvre, je suis allé voir ailleurs. Et puis, on a fait ça comme ça. On voit bien qu’il y en a un peu partout. J’ai fait ça de la manière de la plus simple à construire. Les bâtiments ont apporté des incidences positives sur votre travail ? Sûrement, parce qu’au niveau du fourrage, j’ai stocké quand même. Plus on construit de bâtiment, plus c’est intéressant Et vous voyez des incidences négatives par rapport à ces bâtiments ? Sûrement, le fait de pailler à la main. Bon, il y en n’a pas beaucoup. C’est sûr que ce n'est pas parfait, on va peut-être revoir ça. Vous ne voyez pas autres choses ? Oh, si. Mais, il y en a tellement, que… Dans le jour, disons que l’exploitation s’est faite comme ça aussi, elle s’est agrandie au fur et à mesure. On est passé de 20 à 30, de 30 à 40… Alors au fur et à mesure, on fait un petit coin et puis on se dit que ça suffit. Et puis, ça ne suffit pas. Alors les bâtiments sont là comme ça. On fait avec ce que l’on a. Non, c’est vrai que ce n'est pas idéal même pour curer les stabulations. Moi, je le fais faire par une entreprise. Ce serait une belle stabulation, on perdrait moins de temps et ça me coûterait moins cher, c’est sûr. Sûrement, bon mais… Au niveau du matériel, vous avez fait des investissements dans le passé ? L’an dernier, j’ai acheté du matériel de fenaison et la dessileuse. Et la dessileuse ? La dessileuse a apporté un plus car elle a un distributeur de concentré dessus. Ça évite à ma femme de donner les minéraux, les aliments dans les auges. Donc cet achat de matériel n’a apporté que des incidences positives ? Oui. Il n’y a pas d’incidences négatives ? Non. Ces résultats confirmaient ce que vous attendiez ? Ah, oui. Tout à fait. Au niveau de l’avenir, vous ne comptez pas augmenter la taille de votre troupeau ? Même plutôt baisser du fait que depuis 2 ans, on a l’ECT. Au niveau de la conception du nouveau bâtiment, quelles conséquences cela aura sur votre

130

travail ? Au niveau du stockage fourrage, parce qu’il y a 2 mois, j’avais encore 2 tas de paille avec de bâches dessus. C’est du travail, parce qu’on la stocke 2 fois. Au lieu de la stocker directement dans les bâtiments quand le camion de paille arrive, Là, il faut la mettre en tas, il faut mettre une bâche dessus et quand il fait beau, on enlève la bâche et il faut tout rentrer dans les bâtiments. C’est du travail et puis il y a de la perte. On a beau bâcher comme il faut, ça pleut toujours un peu. C’est vous qui faite le foin et la paille ? Non, la paille, je l’achète. Le foin, c’est moi qui le fait. Est ce que vous pensez qu’il y aura des incidences négatives dans cette conception de bâtiment ? J’espère que non, mais… On va voir. En termes de conseillers, qui vient chez vous ? Par exemple, le conseiller de la chambre d’agriculture, est ce qu’il vient ? Je vois Philippe Carteron qui n’est pas conseiller d’ailleurs, qui est là pour représenter le réseau. Il n’est pas là pour donner des conseils. En fin d’année, dans le cadre du réseau, il donne des conseils. Non, ce n’est pas un conseiller. Non, c’est moi qui fait tout, les ratios et puis tout ça. Vous voyez le technicien de l’institut de l’élevage ? Ben si, il vient faire la pesée tous les 3 mois. Un conseiller de gestion ? Oui. Qu’est ce qu’il vous fait comme prestation ? Ben, il fait pas grand-chose. Il sort les résultats de la comptabilité et donne quelques commentaires. Il fait des calcules de ratios. C’est la comptabilité en gros. Vous voyez un conseiller de coopérative ? Oui, c’est dans la démarche qualité c’est-à-dire que si je fais du négoce d’animaux, il vient passer les contrats… Je ne le vois pas en fait. Vous voyez des conseillers en prévention de la MSA ? Non plus. Vous voyez un vétérinaire ?

131

Malheureusement, oui. Il intervient dans quelle tâche ? Le vétérinaire fait une césarienne, dès qu’il y a un souci important. Quand il y a une prise de sang d’achat, c’est lui qui le fait. Le contrôle phytosanitaire, c’est lui qui le fait aussi. La prise de sang annuel. Est ce que vous avez un projet passé sur lequel un conseiller est intervenu vous a apporté une aide ? Pas vraiment. Les projets des bâtiments que vous avez, c’est vous qui les pilotez ? Il n’y a pas un conseiller qui vous suit et qui vous aide à faire des plans ? Non. C’est vous qui avez fait les plans et qui attendez les devis ? Oui. Est ce que vous pensez que certaines de vos tâches sont pénibles ? Oui, sûrement. Lesquelles ? Tout le boulot en général. Moi pour moi, ce qui est pénible, c’est tout le boulot avec le tracteur. Les journées de tracteurs, c’est pas top. Et puis, les travaux difficiles, si. Quand il y a un peu de bétons à faire, c’est dur. C’est vrai que quand on donne du concentré dans les auges avec les seaux, ça c’est pénible quand même. Est ce que vous auriez la possibilité de diminuer cette pénibilité ? Oui, ça se fait au fur et à mesure aussi un petit peu. Je fais plus appel à une entreprise qu’avant. Vous avez le moral à la fin de cette période ? Oui, j’ai toujours le moral. Je suis jamais démoralisé. En plus, moi j’aime bien les animaux, et je fatigue sur mon tracteur. Est ce que vous prenez du temps pour réfléchir à l’organisation de votre journée ? De ma journée en particulier, non. Pas de ma journée. C’est vrai que je ne fonctionne pas comme ça. En fait on n’a pas des horaires fixes. Les gens qui font des traites peuvent avoir des horaires fixes. Nous, il n’y a pas d’assurance, on a un vêlage, ça peut être le soir, ça peut être… Et puis, je peux avoir un représentant qui passe avec qui je vais discuter 2 heures. Non,

132

ma journée. Ou si, la veille, s’il fait beau, je me dis que demain je vais semer de l’engrais ou quelque chose comme ça. Quand même. Vous prévoyez sur une semaine si vous avez des travaux à faire ? Ah oui, quand même. Et quand vous prévoyez sur une semaine, vous y réfléchissez à quel moment, vous prenez un moment particulier ? Je me dis : « tiens, je vais faire ça cette semaine ». Mais c’est vrai que maintenant, je commence à perdre la mémoire. C’est vrai qu’avant je savais ou mes animaux étaient, mais depuis cette année… Au niveau de la transmission des informations, vous en discutez entre vous et notamment sur les vêlages ? C’est moi qui m’en occupe. Mais vous n’en discutez pas entre vous ? Ah, si. je lui dis : « va peut-être falloir te lever pour vêler une vache ». Sinon, c’est mon boulot. Chacun son travail. C’est vrai que la question se justifie quand on traite à 2 la même tâche. À votre avis quelle est l’incidence de votre travail sur votre vie familiale ? Oh, sans doute. Il y a une époque où j’étais un peu plus débordé, cela a dû se ressentir. Est ce que vous voudriez avoir des activités extérieures et que vous n’avez pas à cause de votre travail ? Peut-être avant… Maintenant… Moi, je vis dans le rythme du charolais, on fait des concours. Je suis dans ce rythme-là. Vous faites beaucoup de concours ? Oui, 4 ou 5. Vous vous occupez de tout ce qui est préparation des animaux ? Oui. NICOLE : Oui, enfin, quand c’est l’été et que Christelle est là, elle t’aide à les faire marcher. Mais quand elle n’est pas là, c’est moi qui le fait parce qu’il faut être 2 pour leur apprendre à défiler. Ces concours se situent assez loin ? Non, pas forcément. C’est autour.

133

Il ne se situe pas en période de vêlages ? Ben, les concours sont toujours à l’automne et nous, ça ne colle pas NICOLE : c’est moi qui reste là. Vous aidez chaque vêlage ? Non, on aide 30 %. NICOLE : Des fois, on aide, mais on est juste là. C’est long à chaque fois ? Déjà, s’il faut récupérer l’animal. Bon, on a des champs un peu partout. Donc il y a des vaches qui n’ont pas encore vêlé et le voisin qui nous dit : « tu as une vache qui est entrain de vêler dans le champ ».Il faut atteler la remorque à un tracteur, aller dans le parc, aller la chercher, la récupérer, la mettre dans le bâtiment, sortir le veau et donner la tétée. Ça fait 3 heures NICOLE : On ne regarde pas l’heure. On ne se pose pas de questions. C’est long ? Oui, quand il y a une intervention pour un vêlage, c’est long. En général, c’est du temps à passer car c’est un vêlage difficile. Est ce que vous parlez de votre organisation avec des gens extérieurs ? On parle du charolais. Pas du travail ? Non pas particulièrement. Est ce que vous avez des difficultés pour réaliser certaines tâches ? Oui, dès qu’on a à récupérer des animaux, c’est difficile car on passe du temps aussi. Oui, et puis la pesée. Bon, c’est tous les trois mois. Il faut récupérer les vaches et les veaux. Il faut les mettre dans l’étable, partager les veaux des mères, peser les veaux ? c’est du travail ? Nicole : Et puis quand les animaux sont dans la pâture, il faut les amener la veille et puis le soir ou le lendemain, il faut les ramener aux champs Ben oui, on fait un aller-retour. Vous n’avez pas parlez à quelqu’un de ces difficultés ? Non

134

LES CHRONIQUES D’ACTIVITES

135

CHRONIQUE D’ACTIVITE DU SOIR : NICOLE

MOMENT LIEU ACTIVITE OBSERVABLE 18H16 18H21 18H24 18H25 18H26 18H29 18H31 18H34 18H37 18H46 18H49 18H54 18H55 18H56 19H00 19H01 19H04 19H05 19H07

B1 S1 B11 B3 B3 B1 S1 B1 B1 S1 Dehors S1

Entre par p2 Mets des gants Ouvre P1 et ferme P1 Cherche veau à faire téter Emmène veaux à téter à la mère Prends ficelle Ouvre aux génisses dehors pour manger aux auges. Accroche ficelles au parc de contention 1 Va au champ mettre tuyau d’eau dans abreuvoirRevient ouvre le robinet en B3 Prends tôle dans stockage et couvre P1 avec la tôle Discute Entre par P2 Mets de l’eau dans des seaux et discute Porte 2 seaux Pose pour ouvrir P1 et ferme passage d’homme Pose les seaux au fond du boxe d’isolement Pose un seau à côté du parc de contention Fait lever le veau Attache les 3 vaches Ouvre P1 Va chercher veau dans S1 Prends une fourche Attends Veau qui tombe, le soulève par la queue Attends Emmène les veaux à B1 Revient à S1 Ouvre P2 Fait sortir les vaches Court au tuyau d’arrosage Mets les vaches dans un enclos devant S2 Emmène les vaches au champ Ferme la barrière Attends que son mari passe avec le tracteur Court dans l’entrée de B3 pour arrêter l’eau Sort le tuyau de l’abreuvoir Va jusqu’à la route pour fermer le portail devant S3 Puis passe par B5/B6/B22 jusqu’à la maison Attends Ouvre P1 Apporte un comprimé à un veau

Problème de gerçure aux mains Posture penchée Reste debout Essoufflée Manipulation : pousse le veau Ornières dangereuses dans le chemin Il fait nuit dans les bâtiments

136

19H08 19H16 19H17

B11 B1 S1

Maintient le veau Fait passer le veau de B11 à S1 Prends la fourche Ramène la paille près du veau Même opération avec le deuxième veau Ferme P1 Éteint la lumière Fin du travail du soir

2 dénivelés dans cette étable sont un risque de se tordre les chevilles

CHRONIQUE D’ACTIVITE DU MATIN : Nicole MOMENT LIEU ACTIVITE OBSERVABLE 8h09 8H11 8H14 8H16 8H17 8H19 8H20 8H25 8H26 8H30 8H32 8H34

B1 S1 B1 S1 B11 B1 B11 B1 B1 B1

Ouvre la barrière sur la route Passe par couloir B5/6/22 Entre par P2 Attache une vache Détache le veau Sort par P1 Ouvre P1 et ferme Prends la fourche Ramène la paille salie dans le dénivelé Prends un balaie et balaye endroit sali Va voir mari Attends au passage veau Va voir si vache ne sort pas de l’étable Attends Ferme P1 Cherche veau pour donner un comprimé Étale la paille restante Pousse la paille salle dans le dénivelé Balaye le dénivelé Tri la paille avec la fourche Balaye Fin du côté gauche. Attends la fin de la tétée Emmène le veau en S1 Ouvre P2 Fait sortir les vaches Ferme P2 Va à la pâture Revient vers la ferme Arrivée en B5/6/22 Ouvre P2 et ferme Prends fourche et le balaie Ouvre P1 Nettoie côté droit Prends paille côté gauche pour mettre à droite

Utilité ? Pas une réelle utilité du dénivelé Effort physique Possibilité de mettre la pâture plus près de la nurserie ?

137

8H39 8H41 8H42 8H44 8H58 9H01 9H04 9H06 9H10 9H11 9H12 9H14 9H16 9H24 9H25 9H26 9H30 9H31 9H33 9H41

B3 B22 B11 B22 B5 S2 S2 à B1 B1 B11 S1 B1 B1 à B22 S2 S2 À B5 S2 À B5 S2 À B6 S2 À B5 S2 À B5/6 S2 À B6 B5

Sort de P2 Court pour ouvrir P2 à son mari qui est dans le tracteur Attends Ferme P2 Ouvre P4 Attends Ferme P4 (Le livreur d’aliment vient attend que la pulpe soit finie d’être livrée) Ouvre P2 et emmènent vaches sur aire paillée couverte Attends que le curage soit fini Ferma P2 Détache le rabot du tracteur à côté de P2 Va devant P4 Attends Ferme P1 Sort les réformes et les dirige dans le parc de contention 2 Ouvre P1 Attends Remplit des seaux et met le contenu dans la dessileuse Ramasse par terre les aliments laissés par le livreur avec une pelle et un seau Ramène seau plein à S2 Reprends un deuxième seau et refait la même opération Ouvre P2 et P1 et le passage d’homme Prends fourche de paille salie et met dans aire paillée B3 Balaie le reste de paille Prends un seau Prends du mais dans l’auge Ferme P1 Ouvre et ferme P2 Ferme P1 Fait 6 seaux de pulpes Ouvre P1 Apporte 2 seaux à B5 Apporte un seaux à B5 et à B6 Apporte 2 seaux à B6 Remplit 2 seaux et emmène à B5 Remplit 2 seaux et emmène un à B5 et un à B6 Remplit 2 seaux et emmène un à B6 Attends Prends une pelle et verse l’ensilage de la

Problème de coordination ? Beaucoup d’attente inutile Incertitude dans l’ordre d’exécution des tâches Tôles translucides sales 10 allers-retours avec deux veaux dans l’étable : brouette ? Émiettement des tâches Difficulté pour ouvrir la trappe du silo Poussières 25 coups de pelle :

138

9H47 9H49 9H52 9H56 10H04 10H10 10H12 10H17 10H22 10H25 10H28 10H30 10H31 10H34 10H35 10H40 10H46 10H50

B5 À S2 B5 À MAISON B1 S1 S1 À B1 À S1 S1 À B1 À B6 B6 À S2 S2 À maison

remorque du tracteur dans l’auge Verse les seaux sur l’ensilage Mélange dans l’auge avec la fourche Ramène les seaux vides (Entrepreneur vient pour mettre de la chaux dans le pré) Part montrer le champ en voiture Arrivée du champ de la culture Départ pour un champ pour surveiller les vaches qui hivernent Arrivée aux vaches Retour à la voiture Arrivée à un autre champ Arrivée aux vaches Retour à la voiture Arrivée à la ferme Ouvre P1 Prends seau Remplit 2 seaux d’eau Donne de l’eau aux vaches dans la case à veaux Grimpe par-dessus la barrière pour prendre les seaux vides Chercher fourche pour mettre du foin dans LS à case à veaux Ferme P1 Récupère seaux vides Prends de la ficelle Ferme des accès Enferme les vaches Attends Fin du travail d’astreinte du matin

mauvais mouvement de l’épaule car dessileuse trop haute 3 vaches 4 vaches Essoufflé car terrain qui grimpe au retour Mauvais mouvement de l’épaule(bras en l’air)

CHRONIQUE D’ACTIVITE DU MATIN : PATRICE

139

MOMENT LIEU ACTIVITE OBSERVABLE 8H12 8h14 8H15 8h18 8h20 8h22 8h24 8h25 8h26 8h28 8h30 8h38 8h41 8h43 8h58 8h59 9h02

S1 Infirmerie S1 B11 Infirmerie S1 Infirmerie B1 B5/22 B22 B3/P2 B3/P2 B22 B22 B11/P2 B22

Conduit 2 veaux de S1 à B1 Prépare un traitement anti-diarréhique Administre un traitement à 1 veau Idem Prépare une injection antibiotique pour veau Administre une injection à un veau Puis rapporte une seringue à l’infirmerie Sépare le veau des mères et attache les veaux Reconduit 2 veaux B1 à S1 Reconduit 2 vaches nourrices (dont la normandes) de B1 à couloir B5/22 Laisse Nicole poursuivre la conduite des vaches à la pâture RABOTAGE Prend tracteur équipé de la fourche avant Attèle rabot arrière entreposé à proximité de B22, jouxtant P2/AG Interruption pulpe de betteraves Se rend dans B22 à B3 Manœuvre (fait ½ tour) puis entre à reculons par P2 Racle aire bétonnée (3 A/R), en faisant un tas près de P2 Sort en marche par P2, fait ½ tour, rerentre en marche avant par P2, va au fond de l’aire bétonnée , recule et pousse au rabot le tas jusqu’au pied de P2 Se rend de B3/P2 à B22/P2 à B22/P1 à l’extérieur Entre à reculons , par la porte dans l’aire bétonnée. Va au fond de l’aire bétonnée, racle l’aire bétonnée en marche avant (2 A/R) Interruption livraison aliment Se rend de B22 à B11/P2 en manœuvrant sur fumière en face de B22/P1 Entre à reculons sur aire bétonnée par P2, recule jusqu’à P1 Rabote en marche avant (3 A/R) Fait ½ tour, rabote à reculons Sort par P2 et se rend de B11/P2 à B22 Détèle le rabot DESSILAGE

Opération se fait à 2 Manœuvres !

140

9h05 9h08 9h10 9h12 9h19 9h21 9h27 9h30 9h41 9h46 9h54 9h55 9h57

B5 S2 B11 B22 B5 B3 B22

Atèle la dessileuse Se rend de B22 à B5 Devant réformes, prend à la fourche la balle de paille posée au pied de la barrière Sort par P1 Descend du tracteur Ouvre barrière des réformes, sort 3 vaches, les conduit au parc de tri contigu à B22 (elles doivent partir à l’abattoir) Reprend tracteur fourche, entre par P1 et rapporte une balle de paille au pied de la barrière des réformes Sort par P1, se positionne devant S2 Charge 4 seaux de gluten dans la dessileuse Va chercher l’ensilage au silo puis revient en B11 Dessile de Ad à AG, puis de AG à AD, puis de AD à AG Va chercher l’ensilage au silo puis revient en B22 Entre par P1 Dessile de Ad à AG, puis de AG à AD, puis de AD à AG, puis de AG à AD Ressort à reculons par P1 Va chercher ensilage au silo, puis revient aux auges extérieures qui sont au bord de la pâture qui est en face de B3/41 Puis dessile dans ces auges Repart au silo charger de l’ensilage Revient en B5 Entre par P1 Recule l’arrière de la dessileuse jusqu’à l’auge des vaches de réformes Dessile à la fourche dans l’auge des réformes. Dessile à la fourche dans l’auge des réformes Sort le tracteur avec la pailleuse qui zest garé devant les auges des taurillons. Le laisse devant S2. Puis amène le tracteur-dessileuse en reculant l’arrière de la dessileuse jusqu’à l’auge des taurillons. Puis verse dessus 3 seaux de pulpe de betterave + 3 seaux de gluten Puis mélange à la fourche dans l’auge. Se rend avec la dessileuse en B3 en sortant par B5/P2 Manœuvre (fait ½ tour) puis recule jusqu’à AD puis dessile AD à AG, AG à AD, AD à AG, AG à AD. Se rend à B3 (fait ½ tour) détèle la dessileuse.

Dessiler en reculant : en hiver, éclairement insuffisant et contrôle visuel difficile Opération manuelle Dessile à 2 personnes Dessile seul

141

9H59 10H01 10H05 10H15 10h22 10h32 10h38

S2 B5/22 S2 B11 S2 B22

PAILLAGE Va chercher avec tracteur fourche une balle de paille en S3 Revient charger pailleuse garée devant S2 Arrête tracteur fourche En descend Coupe ficelle botte paille Monte dans tracteur pailleuse Entre à reculons dans B5/22 par P1 Paille B5 Paille B6 Ressort par P1 et es rend devant S2 Arrête tracteur pailleuse Prend tracteur fourche, va chercher une botte de paille en S3 Revient charger pailleuse Arrête tracteur fourche. Descend tracteur fourche Coupe les ficelles de la botte Monte dans le tracteur de la pailleuse Se rend à B11 Entre en marche avant par P2. Ferme la barrière P2 Paille B11 de P2 à P1 puis de P1 à P2 Ressort à reculons par P2 Puis se rend de B11/P2 à S2 Arrête tracteur pailleuse Prend tracteur fourche, va chercher une botte de paille en S3 Revient charger pailleuse Arrête tracteur fourche. Descend tracteur fourche Coupe les ficelles de la botte Monte dans le tracteur de la pailleuse Se rend à B22 Entre en marche avant par P1 Paille B22 de AD à AG, puis de AG à AD Sort par P1 (fait ½ tour) Recule garer garer tracteur pailleuse devant taurillons.

Manœuvres « en crabe » à chaque bout du couloir (gêné par porte fermée et botte de paille) 10 mns de paillage avec empoussièrement énorme Manœuvre en crabe car barrières fermées Las animaux gênent la circulation (certains sont coincés entre le tracteur et la barrière à chaque bout)

TRAVAL D’ASTREINTE DU SOIR : Patrice

142

MOMENT LIEU ACTIVITE OBSERVABLE

18h15 18h34 18h35 18h37 18h45 18h48 18h51 19h00 19h05 19h10

B1 S1 B1 B5/22 S2 B5/22 Infirmerie S1 B1

Distribue 1 seau d’aliment dans 3 auges On va chercher la normande dans la pâture. Entrée de la normande dans B1 Détache une vache, son veau tête Arrivée de M. X (interruption) Surveille tétée du veau Apporte un seau d’aliment à vache dans B1 Tente de faire téter un veau à adopter Surveillance de la tétée du veau Revient en B1 Surveille tétée des veaux Rattache un veau puis un autre, puis transfère 2 veaux de B1 à S1 puis redescend en B5/22 Prend le tracteur fourche Sort par P1 Charge une botte de foin en S2 Va la déposer dans râtelier LS dans pâture du haut Revient à B5/22 Gare le tracteur fourche Se rend dans pâture du bas (en face de B22) pour observer vaches et celles susceptibles de vêler Prépare un traitement anti-diarrhéique buccal pour veau + une injection d’antibiotique pour veau Administre traitement buccal + injection à un veau Administre traitement buccal Fin

La vache recule, refuse la tétée du veau adoptif : cornadis faciliterait la contention de la vache ? Eclairement insuffisant pour surveiller la tétée du veau Nécessité de pouvoir isoler le veau des mères en B11 : Cornadis ?

143

PLAN DES BATIMENTS

144

L’EXPLOITATION DE LA CORREZE

145

MONOGRAPHIE

146

MONOGRAPHIE D'EXPLOITATION

NOM DE L'EXPLOITATION : STATUT (exploitation individuelle, GAEC, EARL, autres) : ADRESSE DE L'EXPLOITATION : Lieu-dit : Code postal : Commune : Téléphone : Conseiller de la chambre de l'agriculture : Ingénieur de l'Institut de l'élevage : 1) PROBLEMATIQUE : 1) Modification et aménagement du parc bâtiment (nouvelle stabulation libre et conversion étable entravée en stabulation libre). 2) Recherche d'un associé pour palier à la réduction progressive de l'activité des parents sur l'exploitation. 2) L'HISTOIRE DE L'EXPLOITATION. 1975 : La base de départ (55 ha) a été acheté par les parents.. 1976 : Construction d'un bâtiment d'élevage et aménagement des anciennes stabulations libres transformées en entravée pour faciliter le travail de Colette. 1982 à 1996 : Agrandissement successif par achat ou reprise de fermage. 1992 à 1996 : Agrandissement du cheptel pour des raisons économiques (Primes de la PAC). Il s'agit d'une période où le père a embauché 3 salariés car la mère a des problèmes de santé. 1997 : Installation du fils en individuel puis création d'un GAEC Père-Fils. Il y a arrêt du salariat. Le fils travaille à mi-temps en tant que professeur agricole de BTS. 2000 à 2001 : Achat d'une propriété attenante à l'exploitation. Retraite administrative du père, entrée de la mère dans le GAEC. 2002 : Construction d'un nouveau bâtiment d'élevage sur le site de La Gente et réaménagement des autres bâtiments sur le même lieu. 3) LE PERSONNEL 3.1) LE PERSONNEL TRAVAILLANT RÉGULIEREMENT SUR L'EXPLOITATION.

147

Nom Prénom Age Formation initiale et continue L Fabrice 29 Ingénieur agricole L Jean-paul 61 Niveau BEP agricole L Colette 60 Niveau BEP agricole Aptitudes Physiques (Problèmes de dos, de vision, etc).

Activités et responsabilités hors exploitation (emploi ou mandat ou responsabilité) *Nature ? * Durée ?

Problème de dos Professeur à mi-temps (6 h/ semaine) Vice-président de la caisse régionale du crédit

agricole de centre France. Président de la caisse régionale du crédit agricole de la corrèze. 3 jours / semaine

2. ) LES PRESTATIONS OCCASIONNELLES EXTERIEURES. Pour quelles tâches ? Quelle période de

l'année ? Quelle durée ?

Entrepreneur Travail de saison

Du 01 au 15 /10 Du 15 au 30 /11 Du 01 au 15 /01 Du 15 au 30 /01

Entraide Travail de saison Du 01 au 15 /10 Du 15 au 30 /04

3) LES ACCIDENTS DU TRAVAIL.

Personnes accidentées

Nature de l'accident

Durée de l'arrêt

Conditions de survenue de

l'accident (Travail exécuté,

époque de l'année, contexte)

Fabrice Lumbago En soulevant des sacs de farine de 50 kg.

4) LE SYSTEME D'EXPLOITATION. 4.1) LES DIFFERENTE TÂCHES EFFECTUÉES PENDANT L'HIVER.

148

Du 15/10 au 01/12 : Tour des lots dans les prés (surveillance, alimentation), Alimentation des lots en bâtiment. Du 01/12 au 15/12 : Soins en bâtiment des animaux hivernés Du 15/12 au 01/01 : Soin en bâtiment des animaux hivernés, surveillance. Du 01/01 au 01/02 : Soin en bâtiment des animaux hivernés, premier vêlage. Du 01/02 au 15/04 : Soin en bâtiment des animaux hivernés, vêlage. 4.2) LE FONCIER. Deux sites : * Site de La Gente comprend l'habitation des exploitants, une stabulation entravée (à modifier), les anciens bâtiments avec une stabulation entravée (à modifier), un hangar à fourrage et une stabulation libre. Ce site accueille le troupeau d'hiver. *Site de Lespinat comprend un bâtiment à stabulation libre et accueille le troupeau d'automne. Ces deux ensembles de bâtiments sont éloignés l'un de l'autre. 4.3) UNE JOURNÉE TYPE. -Le site de La Gente : Les trois personnes de la cellule de base commence leur journée ici. Chacun y passe en moyenne 3 heures par jour. La mère s'occupe des vêlages et de la litière qui lui prend du temps puisqu'il s'agit d'un travail manuel dans les stabulations entravées. Le père et le fils s'occupent tous deux des soins aux animaux, de la surveillance, de l'alimentation. - Le site de Lespinat : Tous les jours, le matin, le père ou le fils (à tour de rôle) y passe une demi-heure en ce qui concerne la distribution d'alimentation et la surveillance des veaux. Puis le père et fils travaillent ensemble pour distribuer l'alimentation des vaches et s'occuper de la litière.

149

ENTRETIEN

150

Sylvette : D'après ce que j'ai compris, il y a un projet de modification et d'aménagement du parc de bâtiment. Fabrice : Qui est en cours déjà. Donc il y a une conversion d'une étable entravée en stabilisation libre. Et il y a aussi un nouveau bâtiment. Puis, dans un deuxième temps, il y a la recherche d'un associé. Oui dans un deuxième temps. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui... Qui dépend des opportunités qui peuvent se présenter à plusieurs niveaux. C'est-à-dire la recherche d'un associé se gère avec d’une part, la question du besoin de travailler. Donc ça, c'est déjà présent. Le deuxième souci quand même et moi qui m'importe, c'est de pouvoir, c'est la recherche de la plus-value ou du résultat qui permettra de financer l'arrivée d'un nouvel associé. Parce qu'un nouvel associé, on va en trouver un, si on peut proposer quelque chose qui paye normalement où tout le monde arrive à se rémunérer. Aujourd'hui, dans le cadre d'un GAEC père fils, il y a un petit peu arrangement. Aujourd'hui, en terme de rémunération, est-ce qu'on rémunérait deux familles indépendantes ? Je ne suis pas tout à fait sûr. Donc, je pense qu'il y aurait possibilité pour trouver des marges de plus-values supplémentaires. Il faudra sans doute un petit peu plus que ce que l'on a aujourd'hui. Donc, cela signifie une unité de développement : pas forcément sur la surface mais peut-être sur les ateliers. Et puis il faut trouver la bonne personne puisqu'en terme d'associé, il faut qu'on trouve quelqu'un avec qui on est susceptible de s'entendre. À court terme, on risque de passer par un statut de salariat d'abord. Parce que c'est toujours un peu délicat de faire rentrer dans sa société un associé. Le salariat est un garde-fou. Sinon, après on se crée un bazar... Donc un peu de salariat, et après un associé. L’associé arrivera quand vos parents seront à la retraite ? Mes parents ont déjà 60 ans. Donc, en gros, ils font du rab. Mes parents d'un autre côté, si je commence par leur expliquer : « vous êtes gentils, vous restez dans votre jardin ». Je les envoie tous les deux au cimetière. On essaie, j'essaie de réduire leur activité au maximum pour des raisons de conditions physiques, à 60 ans, ma mère ne fait plus ce qu'elle faisait ne serait-ce qu'il y a dix ans. Et puis, il ne faut pas en demander plus. Mais il faudra qu'elle ait toujours cette activité, elle a besoin de participer. Alors sans avoir trop les inconvénients, c'est-à-dire les responsabilités, ne plus avoir ce type de charges, mais par contre elle veut avoir l'impression de participer aux travaux et être partie prenante de la structure. Bon, mon père, c'est exactement la même chose, il a managé la structure depuis trente ans. Il n'a pas le plaisir de ne plus s'en intéresser du tout. Là aussi, ce n'est pas tout à fait neutre pour demain. Il faut arriver à gérer ça. Là aujourd'hui, par exemple, dans le profil de mes parents, il faudrait qu'ils lâchent un petit peu plus pour que la place d'un associé soit plus de formalisée. C'est comme ça que je l'interprète. Je peux me tromper, mais... Ça va se faire, mais je pense que c'est la perspective de plusieurs années. Moi, je me fixerais dans l'idée, deux à cinq ans. Vous avez l'optique de garder un mi-temps à l'extérieur ?

151

D'un, je pense que dès l'année prochaine, ça ne sera pas renouvelée cette expérience. C'est expérience dure depuis six ans car depuis que je me suis installé, je fais ça. Donc je n'ai jamais connu l'exploitation à temps plein. Mais il faut bien remarqué que depuis cinq ou six ans, l'augmentation de la charge de travail qui me tombe dessus car il y a un délestage, en fait. Il y a cinq ans, je n'étais pas installé, je faisais encore mes études. Donc, les parents assuraient la charge de travail à eux seuls. C'était un peu chargé quand même. Quand je m'étais installé, on a eu de la main-d’œuvre supplémentaire avec quelque part, un peu d'activité en plus. C'est vrai, mais c’est pas proportionnel. On s'est retrouvé tous à avoir un peu moins de travail. Moi, j'ai pris ce mi-temps, mais on ne la pas ressenti car j'ai pris cette activité extérieure depuis le début. Ce délestage de mes parents vers moi s'est accentué quand même. Mon père entre-temps a prit encore des responsabilités supplémentaires. Donc là, je me retrouve, je suis à bloc, je ne peux plus, je suis au-delà de ce qui est raisonnable. Donc, il va falloir trouver une solution. Bon, la solution, je n'en vois pas d'autre que de lâcher mon mi-temps tout de suite. Ça ne m'aurait pas déplu de trouver une main-d’œuvre à mi-temps sur l'exploitation, et garder mon activité extérieure, mais... L'enseignement me plaît totalement et je trouve ça génial. En plus, c'est un revenu supplémentaire fixe ? Non, c'est nul. Je gagnerai deux fois plus d'argent à faire bien mon travail ici. Plutôt que de m'amuser à faire le guignol au lycée agricole. Non, honnêtement, financièrement, c'est nul. C’est plus l'intérêt de transmettre des connaissances qui vous motive ? Oui, c'est le niveau qui est intéressant, ma directrice me fait confiance, bon... Elle ne bichonne un peu. Donc, c'est sûr que si j'avais une relation au lance-pierre avec le supérieur, j'abandonnerai. En plus, je suis contractuel, donc ça lui pose un casse-tête pas possible pour trouver des fonds. À titre d'exemple, depuis cette année, je ne suis pas payé. Donc, la question financière... Non, c'est vraiment la notion de l'intérêt par rapport à ça. Mais même, le fait que je sois insensiblement surchargé depuis un ou deux ans, ça commence à gâcher un peu mon plaisir. C'est-à-dire qu'avant je trouvais ça sympa les copies ; maintenant, quand j'ai fait mes papiers, les déclarations de naissance et qu'il est dix heures quand j'attaque les copies et qu'il me faut cinq heures pour finir le paquet pour être à huit heures en cours... Bon, je trouvais ça rigolo au départ. Maintenant, je trouve ça hyper lourd. Donc, ça gâche un peu mon plaisir. Donc, sur la question financière, pour revenir là-dessus : je gagnerai plus d’argent, liée à des questions fiscales si je n'étais pas à l'extérieur. Cet apport extérieur n'est pas significatif sur mon train de vie. C'est vraiment un problème d'intérêt. Vous avez une formation d'ingénieur agricole ? Oui. Est-ce qu'il y a des personnes travaillant sur l'exploitation en dehors de la cellule de base ? Non, on a un fonctionnement qui est lié à l'histoire du truc. Il arrive qu'il y ait des exploitations qui ont un fonctionnement avec de la famille, des amis, des gens qui viennent régulièrement. On n'a pas cette logique là car on n'a déjà une présence sur l'exploitation qui est un peu en pointillé. On ne fait pas partie des exploitations qui, quand vous arrivez à

152

l'improviste, vous allez trouver quelqu'un pour boire un coup et discuter une demi-heure en disant « est-ce que tu m'aiderais pas pour faire ceci ou cela ? » Non, c'est pas le cas, on est sur l'exploitation que rarement. Les commerciaux, quand ils viennent nous voir, ils prennent rendez-vous. S'ils débarquent à l'improviste, ils viennent dix fois et dix fois, ils ne verront jamais personne. Donc, on n'a pas développé ce genre de relations qu'on n'a développées dans d'autres exploitations où il y a toujours le grand-père ou quelqu'un qui est là. Non, c'est pas du tout notre truc. Il y a des journées entières où il y a personne. Mais fréquemment, c'est pas une fois de temps en temps, c'est plusieurs fois par semaine. Quand on est là, on est très paramétré les uns avec les autres car parfois, il faut qu'on travaille à deux pour certains types de travaux. Donc, on les planifie trois ou quatre jours à l'avance. Une personne annexe à beaucoup de mal à s'intégrer dans cette organisation qui est assez tendue quand même. Par contre, il faut signaler, qu'on a fréquemment des stagiaires. Alors ça aussi, c'est historique parce que mon père faisait parti du conseil d'administration du lycée agricole, et donc, ça fait 25 ans qu'on a des stagiaires tous les ans, tous les ans, tous les ans. Donc, on a des stagiaires, en main-d’œuvre d'appoint. En règle générale, on a un stagiaire 2 fois quinze jours par an. La main-d’œuvre extérieure en terme d'apport, c'est ça. Mais on n'a pas de beaux frères, etc.. Si vous arrêtez l'enseignement, vous pouvez entretenir cela avec les stagiaires ? Oui, mais c'est différent. C’est pas inintéressant mais ce n’est pas du tout le même travail. Non, parce qu'avec un stagiaire, on lui apprend les savoirs faire sur une exploitation. Moi, aujourd'hui, je fais cours à des BTS qui ont un niveau assez correct et qui sont spécialisés en production animale. Je travaille leur spécialisation et j'enseigne du fondamental. C'est un vrai plaisir de revenir à des choses un peu difficile, je dirais. Passer le savoir à un stagiaire, c'est intéressant aussi. Mais c'est pas le même type de relations. Dans le passé, vous avez eu en 1992, une augmentation du cheptel. On va s'y intéresser un peu. J'aimerais savoir quelles ont été les incidences sur votre travail ? L'augmentation des troupeaux à augmenter le travail. En 1992, pourquoi ? Parce que je suis rentré en classes préparatoires. On pressentait déjà que j'allais me destiner à reprendre l'exploitation. Donc, il y a eu une opportunité d'acheter 40 hectares à côté de nous . Donc la question était de dire : « on y va où on n'y va pas ». Parce que si c'est pour attendre la retraite, mes parents seraient restés tranquilles car il y avait de quoi s'occuper. Donc, on n'y est allé suite à cette volonté que j'avais de m'installer. On a anticipé de trois ans, en fait. Donc, comment cela s'est traduit ? Cela s'est traduit par une charge de travail supplémentaire sur mes parents. Cela s'est traduit aussi par le fait que je faisais pas mal d'allers retours et que je donnais la main autant que je pouvais. Mais bon, cela a été peu par rapport à la charge de travail qui existait. En 1992, il faut voir que cela fait dix ans et que mes parents n'avaient que 50 ans. Entre 50 et 60 ans, au moins chez eux, il y a une différence très nette y compris physiquement et nerveusement. Alors après il y a eu des essais de salariat, trois ou quatre successifs. Des essais qui n'ont pas été très bons car pas abordés par le bon bout à mon avis et puis le dernier salarié qu'on a eu est parti avec notre voiture. Mon père a eu un choc psychologique et a dit : « plus jamais ». Sachant qu'en fait, les essais n'ont pas donné suite car l'entente n'était pas bonne et l'activité ne pouvait pas se continuer. Nous, il y a eu trois ou quatre essais parce qu'on n'a pas réussi à

153

trouver l'équilibre. Mais c'est vrai que le dernier, ça été le pompon ! Donc, mon père à arrêter les frais à ce moment-là. Et puis il y avait le moment où j'allais revenir. Ça s'est organisé comme ça, je dirais. L'augmentation de la production a fait une surcharge de travail ? Pas tout à fait proportionnelle car on a fait plus de libre-service Donc, cette surcharge de travail a essayé d'être réduite par l'apport de salariat qui n'a pas marché. De quels milieux étaient issus des salariés, du monde agricole ? À mon avis, il y avait... Malentendu au départ. Les salariés, par rapport au travail qu'on leur demandait, n'était pas le profil recherché. C'est-à-dire on a une utilisation de la main-d’œuvre qui est assez qualifiée : on n'a pas beaucoup de tâches de manœuvre. Comme on n'est pas toujours là, on est contraint d'encadrer le gars. Il faut qu'il ait un minimum d'autonomie. Donc, on a fait une mauvaise adéquation entre la capacité financière qu'on pouvait dégager, qui n'était pas énorme, le profil qu'on mettait en face de cet argent et la qualité du type par rapport au travail qu'on lui demandait. Donc, en gros, par rapport au travail demandé, il fallait dégager plus d'argent, des gens qualifiés et la cela aurait peut-être marché. La grosse erreur qu'on a faite à ce moment-là, c'est qu'on a eu un gars, dans le cadre du service de remplacement, qui était très bon. Et on ne la pas gardé. Ça met en avant le fait que quand on trouve la bonne personne, parfois il faut savoir faire le pas. C'était peut-être trop tôt dans votre histoire. Oui, oui. Il y a pas de reproche à faire. Enfin, ce qu'il faut savoir aussi : le travail de saison est facilité par le fait que toutes les parcelles se touchent. C'est pour ça que je dis que l'augmentation du travail est beaucoup moins proportionnelle. On n'a dégagé la capacité financière pour faire des investissements, on a mis le matériel en face. Ça a résorbé, une grosse partie, par la mécanisation. Qu'est-ce qui était attendu dans l'augmentation des troupeaux ? Pour arriver à faire une place à 2. Parce que moi, quand je suis arrivé en 95, ils avaient 53 ou 54 ans. On n'était pas forcément dans une logique de prendre la retraite à ce moment-là car il faut vivre à deux foyers. C'était lié à ça, sachant aussi que de mon point de vue, je ne me serai pas installer si j'avais pas eu la perspective de travailler à deux. Moi, travailler tout seul, ça ne m'intéresse pas du tout. C'est vrai que cela aurait pu être une option : rester avec 80 hectares, travailler à l'extérieur pendant quatre ou cinq ans. J'attendais que mes parents aient 60 ans. Mais travailler tout seul, ça ne m'intéresse pas. Travailler sur l'exploitation, je veux bien mais avec un cadre qui me permet un minimum de souplesse. Mon père travaillait à l'extérieur, et on est dans une époque différente de celle de mes parents en termes de loisirs. Donc, il faut aussi qu'on garde cette capacité là. Sinon, moi, ça ne m'intéresse pas et je ne suis pas mordu de la ferme au point de tout lui sacrifier. La reprise d'exploitation, cela a été un vrai choix. Effectivement j'aurais pu travailler ailleurs, ce n'était pas une obligation. L'avenir, j’entends par avenir : construction d'un bâtiment. Quelles incidences ce bâtiment

154

aura sur votre travail ? Moi, le seul intérêt que j'ai par rapport au travail, c'est de le réduire. J'aime bien le travail mais moins j’en fais et mieux je me porte. Moi, comment j'ai conçu se bâtiment ? Aujourd'hui, on a 90 places en stabulation entravée dans les deux bâtiments. Le petit est très difficilement reconvertible. Il faut être clair, c'est mal adapté. Il peut être abandonné. Le grand, il y a peut-être, et encore, il faut que je convaincs mon père et ce n’est pas encore fait à ce jour. L'objectif est de le passer en stabulation. Le problème est que l'on ne pourra pas avoir des surfaces au sol nécessaire, de 65 places, je vais passer à 35. Donc, je perds une trentaine de places dans ce bâtiment. Ces trente places vont me manquer. Autres paramètres : j'ai à peu près une vingtaine de bêtes qui passent l’hiver dehors. Donc, il me manquait déjà 20 places. Donc, 20 et 30, ça fait 50. Et le nouveau bâtiment à 65 places. Je me suis prévu un peu de marge. L'idée pour moi, elle est là. Le nouveau bâtiment va permettre la reconversion de l'autre bâtiment parce que j'espère, qu'en construisant 65 places, je vais mettre mon père devant le fait accompli, en lui disant : « tu vois, on n'a plus besoin des 65 places entravées. » Donc, pourquoi pas essayer de casser un peu et pour qu'on ait un peu moins de boulot. C'est vrai que les stabulations entravées, là aussi, on avait chiffré avec les gens de l'institut, il y a quelques années, quand on avait testé pour la première fois les méthodes bilan travail. On avait chiffré le temps de travail entravé et en libre et au final, on s'était rendu compte, qu'il y avait presque le même temps de travail à quelques minutes près. Il y a une grosse différence car ce travail n'est pas différable. La stabulation à Lespinat, on a une réunion, on y va le matin au lieu de l'après-midi, c'est pas gênant. C'est ça le gros apport : c'est l'aspect différable. Donc, on est en train de semer, on finit de semer. Je voulais retrouver ça dans le nouveau bâtiment, le fait d'avoir quelque chose de différable. Voilà, aussi pourquoi, je veux convertir l'autre. Parce que pour mon père, ça lui pose un problème. C'est pas vraiment un animalier, c'est un économiste de l’agriculture. Mon papa, ça lui pose un problème psychologique, il la 64 places entravées, il faut mettre 200 000 FF pour passer à 35. Il y a un blocage terrible et il ne comprend pas. Sachant que le béton, c'est lui qui l’a fait, donc le casser, ça a tendance à le fâcher. Au niveau du temps de travail, c'est indispensable car même si on garde les stabulations entravées, même si on met que 35 bêtes dedans, elles seront entravées. On donnera toujours à manger, y compris le dimanche matin, même s’il n’y a rien d'autres à faire. Et ça, je veux m'en affranchir à moyen terme. Je veux qu'un dimanche matin, si le samedi soir je suis allé au cinéma, si je n'ai pas de vêlages, je vais voir les vaches à 9 heures. C'est pas un souci. Mon idéal est là. Mon idéal par rapport au travail. Après il y a d'autres intérêts zootechniques, mais c'est peut-être pas intéressant pour vous. Si, si. C'est l'aspect de maîtrise de la reproduction. On va pouvoir détecter les chaleurs, faire de l’insémination artificielle, des choses comme ça. Maîtrise de l'ambiance des bâtiments qui n'est pas très bonne car on a une ambiance confinée. Possibilité de travailler sur des mises en lots qu'on pourra changer au jour le jour. Enfin, fréquemment et plus facilement car aujourd'hui, on est sur de l'individualisation. Le problème, c'est que l'individualisation, c'est bien avec 30 vaches mais avec 150, c'est plus possible. Des choses comme ça. Alors là, à l'heure actuelle, l'insémination se fait... ?

155

Elle se fait pas ou peu. On fonctionne par monte naturelle. Alors, vous emmener les taureaux de Lespinat sur ce site ? Aujourd'hui, ils sont en fin de période de saillies là-bas. On fait vêler 120 vaches avec 2 taureaux. Eux, ils font leur boulot sur le lot de Lespinat jusqu'en mars et on les met avec le troupeau d’hiver au moment de la mise à l'herbe. Donc, les 2 taureaux, on les valorise le mieux. Et puis en terme de travail, le taureau est ce qui se fait le mieux car il détecte et il insémine. Après, il y a le problème du progrès génétique. Donc l'objet c'est de passer le troupeau au moins la moitié en insémination. Sachant que je peux inséminer moi-même puisque j'ai fait une formation par rapport à ça. Quel est davantage d’une stabulation libre sur le repérage des chaleurs ? Le repérage des chaleurs se fait à l'acceptation du chevauchement. Donc en entravée, il n’y a pas de chevauchement. Et puis, quand une bête est attachée, elle ne s'exprime pas de la même manière. Il semble en plus qu’on part vers une suppression des étables entravées car au niveau européen, on aurait une directive en 2007 sur le bien-être animal. Mais le bien-être animal ne m'intéresse pas. Moi, j'ai des raisons beaucoup plus terre à terre. Par exemple, pourquoi aujourd'hui, parce qu'on a des subventions intéressantes. Le fait de passer d’une stabulation libre à une stabulation entravée, c'était pour sécuriser le travail de votre mère au niveau des vêlages. Vous pensez gérer les vêlages en repassant d'une stabulation entravée à une stabulation libre ? Normalement, ça doit être gérable. Mais il y a plein de gens qui ont fait des stabulations libres avant moi. Autant en 1975, mon père était précurseur, autant aujourd'hui, on est largement dépassé. Mais c'est aussi plus facile dans le sens où, maman, ce sera moins à elle de faire ce type de travail que dans le passé . À 75 ans, elle va arrêter de faire les vêlages. C'est comme ça que je perçois les choses. Est-ce que vous avez un projet passé pour lequel vous avez reçu des conseils ? Dans le travail en général, on essaie de s'entourer un peu de conseil parce qu'on invente rien : on produit, on arrange, on modifie. Est-ce que vous avez un exemple ? Sur ce bâtiment, c'est le service habitat de la chambre d'agriculture qui l’a fait. Il a fait les plans sur mes directives. Mais, on en a discuté ensemble, on avait quelques modifications. Et puis, pour les côtes, c'est lui qui me les a amenés. C'est un peu ambigu parce qu'au niveau du bâtiment, il se trouve accessoirement que j'ai fait des cours pendant trois ans et que j'étais spécialiste des bâtiments. Donc, il a bien fallu que je me renseigne à ce niveau-là pour faire mes cours. J'ai pas besoin des techniciens pour savoir les côtes, comme je les ai enseigné, il est normal que je le sache. Au niveau du bâtiment, c'était plus un échange mutuel, je dirais. Il a fait son expertise et moi, la mienne.

156

Il vous a présenté des réalisations de bâtiment ? Il me disait : « ça, ça marche bien, tu devrais aller voir ce bâtiment ». Par exemple mon système de contention, c'est un système avec un couloir circulaire qui permet à l'animal de ne pas voire ce qu'il y a au bout. Donc, tant que la vache ne voit pas, elle avance. Ça fait pas parti des normes de l'institut, qu'ils ont travaillés. Ce système existe sur la station d’évaluation de bovin Limousin. Je suis allé le voir fonctionner et c'est ce qui m'a donné l'envie de faire ça ici. Sur tout ce qui est cornadis et autobloquant, le fait qu'on est un libre-service en frontale, c'est quelque chose qu'on a imaginé en discutant avec le technicien pour pouvoir pailler. Après, pour les conseils, c'est plutôt des conseils techniques du réseau unité bovin de demain. C'est le technicien que je vois le plus. On regarde mes résultats, on les reprend, on les retravaillait et on se pose la question si dans cet aspect technique, est-ce qu'on a gagné de l'argent. C'est l'occasion de faire le point, tout seul, on est toujours le nez dans le guidon. On prend jamais le temps de se poser. Idem, avec mon comptable. J'ai un peu le même type de fonctionnement. Le comptable, c'est le conseiller de gestion ? Oui, c'est plutôt un fiscaliste. Avec le conseiller de la chambre, j’ai une approche technique. Avec le comptable, j’ai une approche fiscaliste. Il n'a pas de compétences techniques. Donc, ce qui est bien, c'est qu'on a une approche très complémentaire. On parle plus du revenu de l'entreprise alors qu'avec le conseiller de la chambre c'est plus le côté performance de l'atelier. Les deux vont souvent de pair mais pas toujours. Mais les interlocuteurs principaux sont eux deux. Vous ne voyez pas l'ingénieur de l'institut de l'élevage ? Lui, il chapeaute le conseiller de la chambre. Pas de conseiller de coopératives ? Si, parce que je travaille avec une coopérative car je ne suis pas un marchand de tapis. Déjà je n’aime pas négocier. Donc, je travaille avec une seule coopérative et un seul technicien. On travaille toujours en confiance mais normalement, ça se passe pas trop mal. On est dans une approche purement à la parcelle c'est-à-dire j'ai du mouron, il me donne du désherbant. Et je me repose sur lui car les produits sanitaires, c’est pas mon truc. Par rapport à un agriculteur moyen, j'ai un passif technique plus lourd, c'est évident. Les dernières informations sur les produits, avec réduction des doses, c'est son boulot. Et après au niveau des animaux, on travaille un peu mais c'est plus lâche comme type de rapport. Le suivi n'est pas très performant. C'est ponctuel ? Disons que c'est moi qui suis à leur service et non eux qui sont aux miens. Et ça me gêne, surtout que c’est moi qui paie. C'est ce que je leur reproche. Ils ont un mode de fonctionnement très ciblé sur les quelques éleveurs qui font des concours. Tous les autres qui rament, ils ont un soutien plus lâche. J'ai sans doute un niveau d'exigence envers les conseillers avec qui je travaille, puisque je suis spécialiste de la zootechnie. De toute façon, je ne suis pas demandeur car par rapport à ce que l'on peut m'apporter, j'ai pas de besoin.

157

Le vétérinaire vient pour quelles tâches ? Il est praticien. C'est lui qui fait les césariennes ? Mais, on n'en fait pas dans la race limousine. Ça nous est arrivé une fois sur 10 ans. Elles sont moins fragiles que les charolaises, et puis on a des veaux moins gros. Par contre, on a d'autres problèmes du type : prolapsus vaginaux, des retournements de matrice. Ceci arrive beaucoup plus fréquemment entre 4 et 5 fois par an. Ou sinon, c'est beaucoup les diarrhées des veaux. Ils passeront jamais pour faire du préventif. Et ils ne font pas de travail en amont. Il donne des conseils si on les questionne. Je caricature un peu mais ils sont capables de venir dix fois dans un élevage pour faire des césariennes et ne jamais dire aux gars de changer de taureau. C'est un peu ce que je leur reproche. Dans le groupement, on a aussi un vétérinaire qui travaille plus sur ce qui est préventif. Nous, les interventions chirurgicales, c'est un constat d'échec. C'est qu'il y a un souci par ailleurs. Les problèmes qu'on va avoir, c'est plutôt des problèmes sanitaires : diarrhée des veaux, carence minérale. Nous, on cherche à éliminer les causes. En plus, on est dans un fonctionnement grand troupeau c'est-à-dire que je ne connais pas une seule de mes vaches. Et celle que je connais, c'est celle que je vais vendre parce que si je la connais, ça veut dire qu'elle m'a embêtée, que le veau a été con, qu'elle m'a réveillé la nuit à cause d'un retournement de matrice. Donc, ce qui m'intéresse, c'est une approche de la population. De ce point de vue-là, les vétérinaires ne sont pas bon. Ils ne consultent pas par rapport à ça. Comme j'ai une approche liée à ça, j'en discute plus avec le vétérinaire du réseau. Les autres sont des vétérinaires qui n'expliquent pas ce qui font. Alors, ça m'énerve. Le conseiller de la MSA, vous le voyez ? Non, mais il travaille bien sur le département. Il fait des cessions de formation sur la contention des bovins. Mais bon, le mec qui intervenait était un collègue, alors... Sinon, je suis allé dans une réunion sur les risques électriques. Quelles sont les tâches qui sont pénibles ? Tout le travail est pénible : dans le travail d'astreinte, tout ce qui est en dehors de la surveillance des animaux. Donner du foin aux vaches, ça ne m'amuse pas. Si une machine peut le faire, ça me va très bien. Effectivement, curer les animaux, ça a un côté plus sympa car on peut voir les animaux, leur comportement. Donc, ça a un côté plus technique. Voir si une bête mange, c'est intéressant. Mais donner à manger, ça n'a aucun intérêt. Est-ce que vous essayez de trouver des solutions pour diminuer le travail pénible ? Le libre-service. Sachant que cela s'adapte bien aux vaches allaitantes. Est-ce que vous prenez le temps d'organiser votre journée ? On travail le matin et ensuite on déjeune vers 9h30. Pendant le casse-croûte, on règle les problèmes de l'organisation de la journée. On gère les plannings, les priorités des tâches.

158

Donc, il y a un moment de formaliser pour ça ? Au casse-croûte, c'est pas très formalisé. Enfin, si, parce qu'on ne passe pas une journée sans déjeuner, le matin. À ce moment-là, vous discutez de tout ce qui est suivi des chaleurs, du transfert des information ? Oui, mais des fois, c'est avant. Puisqu'à la fin du travail d'astreinte, on se retrouve toujours. Enfin, vous allez voir, maman a souvent fini avant nous. Donc elle nous rejoint. En fait, on a ce principe de solidarité familiale c'est-à-dire qu’on part tous ensemble pour travailler. Chacun a un peu de responsabilités individuelles au niveau du bâtiment mais le travail est collectif. On n'aime pas beaucoup qu'une personne est finie sa tâche et ne vient pas aider les autres. Ou l'inverse, je n'aime pas que quelqu'un commence avant les autres. Généralement, on part ensemble et on rentre ensemble. Donc, quand il y a une vache en chaleur, on se dit :" qu'est-ce que tu penses ?". Car c'est mieux d'avoir deux avis sur l'aspect analyse de l'animal. Et sur le suivi des chaleurs se sont des tâches réservées à une personne en particulier ? Ce n'est pas très important pour nous le suivi des chaleurs. On n'en fait presque pas. Chez nous, c'est le taureau. Et quand on fait l'insémination artificielle, on déclenche les chaleurs par des traitements hormonaux. De plus, on ne note pas les dates de saillies parce que ça demande d'aller voir les vaches 2 fois par jour. En été, on a neuf troupeaux, et on va les voir une fois par jour et encore pas tous. On n'a pas de surveillance précise. Donc vous repérez qu'il va y avoir un vêlage en donnant les aliments ? En curant plutôt. C'est mieux de l’arrière. Donc, si vous transformez la stabulation entravée en stabulation libre, comment allez-vous avoir ce type d'information ? L'objectif est que dans ce bâtiment là, il n'y ait plus de travail à la con c'est-à-dire passer plus de temps avec les animaux. Passer dans les animaux, à des moments où ils ne mangent pas. En stabulation, l'animal qui va vêler à un comportement par rapport au groupe. Elle va s’isoler, elle ne va pas venir manger : comme elle fait en plein air. Alors qu’en stabulation entravée, tous ces signes sont masqués. Non, je ne suis pas inquiet par rapport à ça. Ça demandera plus de surveillance. Aujourd'hui, on n'a pas de temps prévus en stabulation entravée pour la surveillance des bêtes. Je pense que la stabulation, c'est un apport parce qu'on verra non seulement les chaleurs, mais aussi les comportements. Sachant aussi que la contrainte qui existe en stabulation entravée, c'est que si la vache vêle et que vous n'êtes pas là, si la vache ne reconnaît pas son veau et que le veau ne reconnaît pas sa mère, alors cela ne se passe pas toujours très bien. La bête entravée se prépare mal pour son vêlage. De plus, on part du principe que la vache est capable de faire son veau toute seule. Donc l'objectif, c'est que la vache se passe de moi et que si cela se passe mal, tant pis pour elle, elle sera réformée. C'est un défaut. Une vache qui n'a pas bien fait son veau, ce n' est pas une bonne vache. En limousine, on est dans un schéma d'autonomie de l'animal. Quand elles vêlent dehors, on ne va pas surveiller les vêlages. Alors, que quand elles sont rentrées, on se lève deux ou trois fois par nuit. C'est

159

une aberration. Si les vaches vêlent dehors toute seule, alors elles feront toute seule en stabulation de la même façon. Et puis, c'est une sélection. Tous les ans, toute bête qui n'a pas son veau au printemps est vendue que ce soit de sa faute ou de la nôtre. On fait une sélection fonctionnelle. Les bêtes sont à mon service et non pas l'inverse. Elles me font manger et c'est pour ça que je les ais. Vous allez faire la simplification du travail au maximum.

160

LES CHRONIQUES D’ACTIVITES

161

TRAVAIL D’ASTREINTE DU SOIR : FABRICE.

MOMENT

LIEU

ACTIVITES

OBSERVABLES

18h32 18h35 18h38 18h42 18h46 18h49 18h51 18h56 19h00 19h10

Stockage B1 Stocka-ge B2

Place charrette sous silo Remplit 6 seaux. Rebranche et débranche un autre silo pour faire moudre de la farine. Tire la charrette vers B1. Prend 2 seaux et les pose à P4 Enlève l’herbe dans l’auge 3 et 2. Vide 2 seaux dans auge 2 et 3 Va chercher 1 seau devant P2 et vide dans auge 2 et 3 Va à la charrette Rentre par P2. Allume la lumière Va dans A1 Met du foin avec une fourche de l’auge 1 à l’aire d’exercice. Passe par PH1 Prend 2 seaux devant P2 Passe par P2 Distribue par auge1 Va chercher 2 seaux en fer Distribue Pose seaux devant charrette Ramène charrette à stockage Arrête mélangeur d’aliments Remplit 1 seau en fer et 4 seaux en plastiques Tire la charrette Distribue la farine de A9, A10, A11 et A12 Pose en P2 la charrette Distribue le foin avec une fourche Retourne en P1 Va vers stockage minéraux Distribue de A2 à A4 Ferme P9 Distribue dans A1 Prend deuxième récipient minéraux en A10 Distribue foin dans couloir 2 Ouvre P9 Va chercher tracteur en P1 Charge botte au stockage Sort par P9 Entre par P7 Pose une première botte en P2 puis au milieu de couloir 2 Ressort en reculant

Vache se met en travers devant PH1

Air confinée 12 kgs = seau en plastique 20 kgs = seau en fer

Bruit Poussières Roule sur le foin distribué Hauteur de bottes à 1 cm du montant de la porte Visibilité ?

162

19h15 19h18 19h24 19h29 19h30

Fin de distribution de foin et minéraux Ferme P9 Ferme B3 Ouvre P2 Va dans B8 Emmène veau qui vient de vêler dans B2 en le tirant par les pattes arrières Revient dans C2 Détache vache dans B8 Envoie la ficelle à son père dans le couloir 1 Emmène la vache dans B3 Va fermer P9 Remet de la paille en B1 et 2 avec une fourche Sort par P1 Entre par P2 Et sort pour ramener la corde en bas Ramène le foin près des cornadis avec les piedsRegarde les vaches

Essouflé car le veau fait 30kg et se débat Pas de PH dans C2

TRAVAIL D’ASTREINTE DU MATIN : COLETTE

MOMENT LIEU ACTIVITE OBSERVABLE 7H29 7H31 7h32 7h35 7h36 7h40 7h41 7h45 7h46 7h56 8h00

B1 B2

Entre par P2 Prend 2 seaux de 20 kgs Distribue farine dans A1 Va à P2 Prend 1 seau et distribue A1 Prend fourche et ramène le fumier dans l’évacuateur en C1 et C2 Met en route l’évacuateur Ouvre P1 Surveille l’évacuateur dehors pour enlever le fumier qui reste dessus Eteint la chaîne Va au premier étage Déroule une botte de foin placée à côté d’une trappe Fait descendre le foin dans A1 par la trappe Va dans A1 Distribue le foin Fin de la distribution de foin Eteint la lumière Va dans C3 Distribue le foin Distribue le foin dans C1 Va dans Boxe 1 pour détacher un veau et les pusse près des mères Met fumier dans évacuateur Va dans B5 pour rattacher veau

Vache gêne le PH1 Vache gêne dans PH2 Vieille installation Botte de paille gêne Fabrice ne sait pas quel veau va avec quelle mère

163

8h05 8h15 8h21 8h26

Reprend curage de B1 à B3 Surveille évacuateur Attache veau en B3, B1 et B5 Va dans C1 Distribue paille dans B2 avec fourche et dans B4 Descend dans l’auge et passe par les cornadis en B5 Répartie la paille de B4 à B1 Fin

Installation ancienne

164

PLAN DES BATIMENTS