44
LES CAHIERS DE www.usinenouvelle.com SUPPLéMENT AU NUMéRO 3198 24 JUIN 2010 Ne peut être vendu séparément LES 100 QUI COMPTENT EN MIDI-PYRéNéES Pilotes de l’air et de l’espace, bâtisseurs tout-terrain, stars montantes, ils sont les moteurs économiques et industriels de leur région.

Les 100 qui comptent en Midi-Pyrénées

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Les 100 qui comptent en Midi-Pyrénées supplément usine nouvelle

Citation preview

Les cahiers de

www.usinenouvelle.comsuppLément au numéro 3198 • 24 juin 2010 • ne peut être vendu séparément

les

100qui comptenten midi-pyrénéespilotes de l’air et de l’espace, bâtisseurstout-terrain, stars montantes, ils sont les moteurséconomiques et industriels de leur région.

Seulement 100?S’il est un homme que toute la région cite comme unincontournable du développement industriel et économiquede Midi-Pyrénées, c’est bien Pierre Fabre. De l’officine de sesdébuts (que cet octogénaire possède toujours à Castres, sonfief tarnais), il a monté un véritable empire industriel de plusde 9800 salariés dans le monde. Un parcours atypique quenous vous invitons à découvrir en pages 24 et 25.Pierre Fabre est aussi l’une des personnalités locales às’être battue pour la création du Cancéropôle à Toulouse,aménagé en lieu et place de l’ancienne usine AZF. À terme,4000 personnes devraient travailler sur ce campus dédiéà la lutte contre le cancer, notamment dans le futur centrede R&D de son groupe.Mais il est loin d’être le seul à se démener. Dans la Villerose, et ailleurs dans la région, les projets et les réussites nemanquent pas. C’est donc avec beaucoup de plaisir que noséquipes sont allées débusquer celles et ceux qui se battentsur le terrain, pour faire avancer là l’Aerospace Campus, ici laClinique du cancer, mais aussi pour dynamiser des structures

comme l’Incubateur, les pôles de compétitivité, l’agence dedéveloppement, ou encore pour manager des entreprisesdynamiques ou en mutation. En rester à 100 a été difficile.Dans l’aéronautique et le spatial, la liste de ces acteurs estinévitablement plus longue, le poids de ces deux secteursoblige. Les «pilotes» d’Airbus sont présents. Mais aussi tousceux à qui le constructeur européen EADS confie les manettesd’activités qu’il externalise…Enfin, les chercheurs du public comme du privé (la premièrerégion française pour son intensité avec 4,1% du PIB), lespatrons d’universités ou de grandes écoles et les dynamiquespatrons de start-up sont bien représentés. Car plusieursde nos 100 rappellent qu’il n’y a pas «que l’aéronautiqueet le spatial» en Midi-Pyrénées. Nous les avons entendus. .

Dans la Ville rose, et ailleurs dans la région,les projets et les réussites ne manquent pas.

Catherine Moal

J.-L

.S.

4 Index6 Toulouse, capitale industrielle

10 La carte des 50 premières usines de la région

LES PILOTES DE L’AIRET DE L’ESPACE

12 L’atout d’Airbus pour convaincre les élus13 Un franc-parler au service des sous-traitants14 Marieur de PME16 Il veut remodeler la filière17 L’aventurier de l’espace18 L’homme des cockpits chez Thales20 Ingénieur sans frontières21 L’artisan de la reconquête industrielle22 Pour le partage d’expériences23 Fédérateur des donneurs d’ordres

LA GALAXIE PIERRE FABRE24 Le bâtisseur d’un empire

LES BÂTISSEURS TOUT-TERRAIN26 En ordre de marche pour répondre

au grand emprunt27 épauler les malades via les nouvelles

technologies30 Maître d’ouvrage du musée Pierre Soulages32 Grand emprunt, ouvre-toi !34 Il a transformé le rugby36 Chercheur-entremetteur

LES STARS MONTANTES38 L’avenir est dans l’espace40 Fabricant d’entrepreneurs41 Le militant des biotechnologies blanches

3LES 100 QUI COMPTENT EN MIDI-PYRÉNÉES

L’USINE NOUVELLE | SUPPLÉMENT AU N° 3198 | 24 JUIN 2010

Supplément à «L’Usine Nouvelle» n°3198du 24 juin 2010 (commission paritaire n°0712T81903).Ne peut être vendu séparément.Une publication du groupe Gisi, Antony Parc 2,10 place du Général de Gaulle BP 2015692160 Antony Cedex.Rédaction en chef de ce supplément : Catherine MoalA collaboré à ce numéro: Nathalie Bencal (iconographie)Portraits réalisés par la rédaction de «L’Usine Nouvelle».Directeur de la publication: Christophe Czajka.Impression: Roto France Impression 77185 Lognes.PHOTOS DE COUVERTURE: REA, MAXPPP, D.R.

2� juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Les 100 qui comptent en Midi-PyrénéesA-bAssorin Serge (SudAero) ...........................13Armand Jean-Pierre (Institut Claudius-Regaud) .......................32Auret Laurent (Neosens) ..........................42Baylet Jean-Michel (La Dépêche du Midi) .....34Beigbeder Didier (Icade Sud-Ouest) ............35Bellity Patrick (Arche) ..............................32Benchimol Daniel (Eurogiciel) ...................20Benhamou André (Liebherr Aerospace Toulouse, Tompasse) .....23Berdoues-Coudouy Sophie (Parfums Berdoues) ................................33Berranger Patrice (Magellium) ...................14Bertrand Joël (CNRS) ...............................20Boucher Chantal (Banque de France Midi-Pyrénées) ............36Bouscatel René (Stade toulousain) .............34Bray Aurélie (Directte Midi-Pyrénées) ..........36

C-DCador Christophe (STTS Group) ...................18Cammal Thierry (UMG France – Intel) ..........33Cardete Francis (Agence d’architecture) ........16Carle Christian (Pole Star) .........................38Casamatta Gilbert (INP-Toulouse Pres de Toulouse) ................26Charpentier Jean-Pierre (Abrisud) ..............33Chatila Raja (Laas-CNRS) ..........................26Chelle René (AB7 Industrie) ......................42Cornille Christian (Aérolia) ........................16Costes Alain (Nano Innov) ........................26Costes Vincent (ADE 82) ...........................12Dasseux Jean-Louis (Cerenis Therapeutics) ...38Desclaux Georges (Aviation civile sud) .........20Desgrippes François-Xavier (Abrisud) ..........33Desmoulins Christian (Actia Group).............32Di Crescenzo Alain (IGE + XAO) ...................20Douce Stéphane (Pépinières du Grand Toulouse) .................40Dufresne Pierre (Incubateur de Midi-Pyrénées)..................40

E-GEclache Daniel (Medef Tarn) .....................33Encontre Vincent (IntuiLab) ......................38Fabre Jacques (Laboratoires Pierre Fabre) .....24Fabre Pierre (Laboratoires Pierre Fabre) ........24Ferey Michel (Ratier-Figeac) .....................14Filâtre Daniel (Université Toulouse-Le Mirail) 35Forzy Edouard (La Mêlée) .........................40Fourure Olivier (Isae) ..............................14Garès Alain (Grand Toulouse) ....................31Garnier Jean-Pierre (Laboratoires Pierre Fabre) .......................24Gaudois Marielle (Biomedical Alliance) ........42Gay Catherine (Aéroport de Toulouse-Blagnac) ................16Girard Claude (Société hydro électrique du Midi) .............34Grass Francis (Aida) ................................33

H-JHa Minh Tu Cécile (Airbus Operations SAS) ....12Hibon Michel (Cahors) .............................26Houalla Marc (Enac) ...............................18Huet Gérard (Agence d’architecture) ...........16Jeandel Catherine (Midi-Pyrénées Innovation) .....................14Joachim Christian (CNRS) ..........................28Jullien Alain (Alstom Transport) .................36

K-LKeller Bernard (Ville de Blagnac) ................22Knepper Jean-François (FO Airbus) .............16Knibiehler Martine (Centre Pierre Potier) ......32Kuss Didier (Réseau des pépinières de Midi-Pyrénées) ...38Larré Jean-Noël (Pres université de Toulouse) ....................18Latude (de) Arnaud (Tolosages Développement) ......................42Le Moan Ludovic (Goojet).........................41Lemonde Vincent (Noomeo) .....................41Lepinoy François (Daher-Socata) ................16Liberos Gérard (Gipi) ...............................38Logre Thierry (Laboratoires Jérodia) ............33

M-NMaillard Jean-Claude (Figeac Aéro).............20Malvy Martin (Région Midi-Pyrénées) .........35Maniscalco Laurent (Kineo CAM) ................41Michielin Gil (Thales) ..............................18Monsan Pierre (Insa de Toulouse, école des mines de Paris) .41Montaugé Franck (Maire d’Auch) ...............22Montoriol Pierre (Cancer-Bio-Santé) ...........36Mouly Ludovic (Grand Rodez) ...................30Nguyen Philippe (Knauf Insulation) ...........28

P-RPaillard Agnès (Aerospace Valley) ...............12Passeron Hervé (ESC Toulouse) ...................34Petit Jacques-Alain (école nationale d’ingénieurs de Tarbes) ...........................36Piedrafita Patrick (Airbus Operations SAS) .....18Plano Bernard (Midi-Pyrénées Expansion) ...21Pluquet Vincent (Vegeplast) ......................40Pollina Marc (M3 Systems) .......................17Poncet Christian (EdF) .............................34Razat Patrick (Mecahers Group) .................14Revol Pierre-Yves (Laboratoires Pierre Fabre) .24Rizk Samir (GA) .....................................31Robardey Philippe (Sogeclair) ...................22Rochambeau (de) Hubert (Toulouse Agri Campus) ...........................28Roché Patrice (AgriMip Innovation) ............30Romatet Jean-Jacques (CHU de Toulouse).....28Roux Michel (école Purpan) ......................28Roux Rémi (Ethiquable) ..........................41

S-TSadran Olivier (Catair) .............................30Sainsot Alain (Pierre Fabre) .......................24Saintouil Jean-Pierre (Cancer-Bio-Santé) .....36Saucède Jean-Bernard (Midi-Pyrénées Croissance).......................42Segonds Daniel (RAGT) ............................31Simon Mathieu (Laboratoires Pierre Fabre) ...24Sire Bruno (Université Toulouse 1) ..............34Soula Gérard (Aerospatial de la Direccte) ......12Suberbielle Didier (Nutrition et Santé) .........26Tabary Xavier (Sanofi-Aventis)...................34Teillac Pierre (Laboratoires Pierre Fabre) .......24Thébault Daniel (Medef Midi-Pyrénées) ......41Thomas Jean-Marc (Aerospace Valley) .........12Tirole Jean (Université de Toulouse) ............31

V-W-ZVerlon Bruno (école des mines d’Albi-Carmaux)..............35Vieu Christophe (Itav) .............................30Weitten Albert (Bosch Rodez) ....................32Zekri Jean (Mecamidi) .............................31

L’UIMM Midi-Pyrénées et ses partenaires emploiet formation, lancent une grande opération pourpromouvoir les métiers technologiques et industriels enMidi-Pyrénées. INDUSTREET, le salon des métiers del’industrie, permettra au grand public de venir découvrirle cycle de fabrication des produits en conditions réelleset d’échanger avec les professionnels. WWW.INDUSTREET.FR

ENTRÉE GRATUITE

LE SALON DESMÉTIERSDE L’INDUSTRIE /I

llustrations:AndreiUreche.

AIRBUS-BLAGNACSITE JL LAGARDÈRE

AP industreet 210x130.indd 1 15/06/10 17:23

� Les 100 qui comptent en midi-pyrénées

La Ville rose profite à plein de la dynamique du pôle de compétitivitéAerospace Valley. Pour conforter son leadership, l’agglomération s’apprêteà lancer le nouveau chantier de son Aerospace Campus.

ToulouseCapitale industrielle

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Suite page 8 3

indice.� Le niveau de livraison et lescadences de production fixées parAirbus sont le véritable baromètrede l’économie régionale. Lacommande récente de 32 A380par la compagnie Emirates, vientconforter la filière.

Midi-Pyrénées résiste plutôtmieux à la crise que biend’autres régions françai-ses. Une étude de l’Insee

vient encore de le confirmer. «L’aé-ronautique et le spatial jouent ici unrôle d’amortisseur à la crise», aime àsouligner Jean-Marc Thomas, le pré-sident du pôle de compétitivité Aeros-pace Valley (lire p.12). Suite à la crisedu secteur financier, les constructeursaéronautiques ont souffert en 2008 eten 2009 des difficultés financièresde certains de leurs clients. Dans cecontexte tendu, les industriels de Midi-Pyrénées peuvent cependant s’appuyersur un carnet de commandes globa-lement bien rempli. Fin 2009, Airbusaffichait 3488 appareils en commande,soit pas moins de sept années de pro-duction. Peu d’industries peuvent setarguer d’une telle lisibilité. La com-mande récente de 32 Airbus A380 parla compagnie Emirates, lors du salonaéronautique ILA de Berlin, vientencore conforter la filière régionale.Midi-Pyrénées profitera à plein desretombées de ce mégacontrat, dontles premières livraisons sont prévuesen 2017.Car le véritable baromètre de l’écono-mie régionale reste, sans conteste, leniveau de livraison et les cadences deproduction fixés par le constructeureuropéen. Avec 498 appareils livrés

en 2009, Airbus, au cœur de la crise,vient de battre un record historique etcompte maintenir ce rythme pour cetteannée et au moins la suivante. Cettedynamique se retrouve dans le biland’activité de l’agence régionale de déve-loppement Midi-Pyrénées Expansion(MPE), qui affiche, pour 2009, 24 déci-sions d’implantations nouvelles, repré-sentant globalement un potentiel de518 emplois d’ici à trois ans. Un résul-tat à peine en retrait des 27 dossiersd’implantations annoncés en 2008,pour 656 emplois. Selon l’Agence fran-çaise pour les investissements inter-nationaux, Midi-Pyrénées s’est encoremaintenu, en 2009, au quatrième rangdes régions françaises en termes d’in-vestissements internationaux. Un rangqu’elle occupait déjà en 2008, derrièreles régions Ile-de-France, Rhône-Alpeset Paca.

aéronautique et spatial,champions de la régionToutefois, cette belle dynamique pro-fite prioritairement à la métropolerégionale (87 % des projets d’im-plantation nouvelle accompagnés parMPE en 2009 concernent l’aggloméra-tion toulousaine). Le Grand Toulouseconcentre, à lui seul, l’essentiel de lafilière aéronautique régionale, avecnotamment le siège, les sites d’as-semblage final et les

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

Aerospace Campus, coup d’envoi imminentInscrite dans la feuille deroute du pôle Aerospace Valley,la création d’un AerospaceCampus à Toulouse va enfinpouvoir décoller. Le projetavait été remis à l’étudeen 2008 par la nouvellemunicipalité. Pour conforterson leadership internationaldans les domaines del’aéronautique, de l’espaceet des systèmes embarqués,cette vitrine scientifique et

technologique se développerasur un campus de 40 hectares,dans le prolongement ducampus scientifique deToulouse-Rangueil, pourcréer un ensemble cohérentde 200 hectares. Le projetarchitectural sera, lui, présentéprochainement, pour unlancement des premierschantiers dès 2011. Au cœurd’une première tranche: lacréation d’un grand pôle

Mécanique-matériaux etsciences de l’ingénieur,développé sur 22700 m2 delocaux, autour de l’InstitutClément Ader (étude desstructures, systèmes, procédésmécaniques, calcul intensif) etde la Maison de la formationaéronautique et spatiale.L’investissement est de84,7 millions d’euros, dont50 millions pour l’institut.Sur fond de grand emprunt,

un comité de pilotage a jetéles bases d’une seconde phaseplus ambitieuse: 1 milliardd’euros d’investissement surdix ans (dont 600 millionspour les programmes de R&T).À la clé: la création d’uninstitut technologique articuléautour de deux axes majeurs,les micro et nano systèmes etl’intégration des systèmes. Autotal, pas moins de 150000 m2

de surfaces sont à réaliser. .

Airb

us

8 Les 100 qui comptent en midi-pyrénées

Pourquoi avoir souhaité prendrele temps de revoir la copiede certains grands projets dedéveloppement économique?Ce temps était celui de la miseen place d’outils pour porter desprojets d’ambition métropolitaine.Nous sommes passés, très vite, encommunauté urbaine, pour donnerà cette agglomération la dimensionqui lui manquait, celle d’une véritablemétropole, qui compte en France eten Europe. Nous sommes désormaisen ordre de marche et de nombreuxprojets sont sur les rails.

Où en est notamment l’AerospaceCampus? Quel est le programme,le calendrier…?L’ancien projet se limitait à uneopération immobilière, sans servicepublic, sans réflexion sur les accès, nisur le lien avec le campus scientifiquede Rangueil, tout proche, et lesquartiers environnants. J’en ai faitun véritable projet urbain et un sited’excellence scientifique de renomméeeuropéenne. Le projet architecturalsera présenté très prochainement,pour une sortie de terre des premiersbâtiments en 2013. Ce campusreprésentera près de 3000 emplois.Il a vocation à devenir le premiercentre européen de recherche etdéveloppement dans le domainede l’aéronautique, de l’espace etdes systèmes embarqués.

L’agglomération n’en fait-ellepas trop pour l’aéronautique etle spatial?On n’en fait jamais trop pourune industrie qui représenteprès de 100000 emplois généréspar les constructeurs, les grandséquipementiers, les sous-traitants,les fournisseurs et les prestatairesde services! Sans compter lepoids important de la recherchepublique et privée. Toulouse doitmaintenir son avance dans cesdomaines. Comme par exemple,avec la création d’une plate-formede développement d’applicationssatellitaires. Nous devons consoliderl’activité économique existante et faireémerger des filières, afin de renforcerla visibilité européenne et mondialede l’agglomération, de développerson tissu d’entreprises et de créer desemplois. Je pense aux sciences duvivant avec le Cancéropôle et notre pôlede compétitivité Cancer-Bio-Santé. Jepense à l’agroalimentaire avec le pôlede compétitivité AgriMip Innovation.Mais il y a aussi l’informatique, lesnanos et biotechnologies…

Le Cancéropôle joue-t-il unrôle attractif pour de nouvellesactivités économiques à Toulouse?Le Cancéropôle représentera, àterme, 4000 emplois. Il constitueune bonne base de cette politiquede diversification économique de lamétropole toulousaine. Nous y avonspar exemple inauguré le Centre PierrePotier, qui regroupe des laboratoiresde recherche multidisciplinaires et desentreprises innovantes. Cette pépinièred’entreprises d’un nouveau genremontre que l’on peut décloisonnerles disciplines, mêler recherchefondamentale et recherche appliquée,dans un même lieu. .

bureaux d’études duconstructeur européen. Sur la der-nière décennie, Airbus a engagé pasmoins de 1,07 milliard d’euros enseuls investissements immobilierssur l’agglomération toulousaine, pourla construction de 494 000 mètrescarrés de locaux industriels et debureaux. Dernière opération en date:la construction, actuellement encours, du site d’assemblage final desA 350 XWB, dont le premier vol estprogrammé en 2012.Le spatial n’est pas en reste. Il concen-tre sur Toulouse et son agglomérationquelque 11000 emplois directs, soitprès de 25% des emplois européensde la filière et 50% de l’activité spatialefrançaise, avec une vocation affichée depremier site européen pour les appli-cations spatiales. L’agglomération, quiconcentre 80% des sociétés françaisesd’exploitation de données satellitairesvient de vivre, début juin, au rythme desa seconde édition du Toulouse SpaceShow, un salon international consa-cré aux applications des technologiesspatiales. «Aerospace Valley joue, enla matière, un rôle de mise en réseauxet d’accélérateur de projets, qui per-met aux PME telles que la nôtre degagner en lisibilité», témoigne MarcPollina, le gérant de M3 Systems (lirep.17), une PME de 23 salariés, régu-lièrement embarquée dans des pro-jets de R&D.

la course aucampus d’eXcellenceGrâce à l’aéronautique et au spa-tial, Toulouse profite égalementd’une concentration exceptionnellede matière grise. La région (selonun document de l’Insee paru en2009) affiche 16,1 chercheurs pour1000 emplois, devant l’Ile-de-France.Beaucoup d’établissements publics(comme le CNRS, le Cnes, l’Onera,mais aussi l’Inra, l’Inserm, l’IRD) et degrands groupes du privé, qui concen-trent leurs moyens en région (Airbus,Astrium, Thales Alenia Space, maisaussi Sanofi-Aventis et Pierre Fabre),expliquent ce chiffre. «Ce taux pourraitencore augmenter avec les nouveauxinvestissements sur le Cancéropôle etl’Aerospace Campus», souligne-t-ondu côté du Pôle de recherche et d’en-seignement supérieur, le Pres univer-

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

PIERRE COHEN,maire (Ps) de Toulouse et président du Grand Toulouse

Nous devons faire émergerde nouvelles filières

d.r.

3Suite de la page 7

retrouver l’intégralité de l’interviewde Pierre Cohen, maire de Toulouse et

président du Grand Toulouse, surUSINENOUVELLE.comNOUVELLE.com

Les 100 qui comptent en midi-pyrénées �

sité de Toulouse, présidé par Gilbert Casamatta, également président de l’Institut national polytechnique de Toulouse (lire p.26). La ville profitera aussi du plan Toulouse Campus, officialisé en septembre 2009 et qui vient de faire l’objet d’une convention partenariale entre l’état et les collectivités loca-les. Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a confirmé un engage-ment de l’état à hauteur de 525 mil-lions d’euros, auxquels s’ajoutent 175 millions d’investissement pour le seul campus du Mirail. Les collec-tivités (Région, conseil général de la Haute-Garonne, Grand Toulouse et Sicoval) se sont engagées à appor-ter 77 millions. Les premiers chan-tiers de réaménagement du campus toulousain seront lancés fin 2010. En parallèle, une mobilisation s’organise, sur fonds du nouveau grand emprunt, afin de décrocher le label de Campus d’excellence. « Il y a aujourd’hui, à Toulouse, une volonté réelle des universitaires et

des industriels à travailler ensemble. C’est un atout qui devrait permet-tre à Toulouse de ne pas laisser pas-ser sa chance », se félicite Christian Desmoulins, le président du direc-toire d’Actia Group, très impliqué dans cette mobilisation (lire p.32).Reste à ne pas laisser de côté les autres territoires de Midi-Pyrénées. Le conseil régional et son agence de déve-loppement veillent au grain. « Il faut soutenir toutes les initiatives contri-buant à diminuer notre dépendance face à l’aéronautique, sans pour autant relâcher nos efforts sur l’aéronautique et le spatial », insiste Bernard Plano, le tout nouveau président de Midi-Pyrénées Expansion (lire page 21). Les deux pôles de compétitivité Cancer-Bio-Santé et AgriMip Innovation sont déjà sur le pont et contribuent à cette diversification. D’autres projets de structuration de filières, notamment dans les éco-industries, la chimie verte et les énergies renouvelables, sont également à l’ordre du jour. . de notre correspondante à touLouse, marina angeL

Alex

Andr

e Ge

leBA

rT/r

eA

L’usine nouveLLe | supplément au n° 31�8 | 24 juin 2010

Cancéropôle, le chantier bat son pleinÀ terme, 4 000 personnes travailleront sur ce site. Ce campus de 220 hectares, dédié à la lutte contre le cancer et aménagé en lieu et place de l’ancienne usine AZF, accueille déjà l’extension du centre de R & D de Sanofi-Aventis, le nouveau centre de recherche de Pierre Fabre et le Centre Pierre Potier (photo), qui associe un hôtel de recherche (CNRS, Insa, université Paul Sabatier) et une pépinière d’entreprises gérée par la communauté urbaine du Grand Toulouse. D’ici à la fin 2010, ce centre devrait accueillir une dizaine d’entreprises et une centaine de chercheurs. Dans la foulée, un pôle de services communs a été mis en chantier. Cet ensemble de 14 300 m2, érigé au sud

du site, proposera une offre complète de services aux partenaires et aux usagers du Cancéropôle. La première tranche, livrée à la fin 2010, comprendra un centre d’affaires, une brasserie, une agence bancaire, divers autres commerces et services. Une résidence hôtelière de 160 chambres et suites est prévue pour l’été 2011.Le site doit également accueillir le Centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT), un ensemble de 12 100 m2, que se partageront le CNRS et l’Inserm et une clinique universitaire du cancer (300 millions d’investissement), dont le chantier rythmera encore la vie de ce nouveau quartier jusqu’à la fin 2012. .

10 Km 10 K

Tarbeses

MontaubanMo banban

Valence-alence-Valencd’Agend’Agend’A

Cahorsor

Foix

Aubiet

Fleuranceeur

SéméacSéméacéac

MaubourguetuetuetMaubourguet

Eycheil

Luzenac

GramatG

Souillacac

Villemur-sur-Tarn

Colomiererr

BlagnacagnBla cc

olfeGolfechGolfeGolfec

G E R S

LO T

H A U T E S -P Y R É N É E S

H A U T E -G A R O N N E

A R I È G E

-TA R N - E T ---G A R O N N E

Bordeaux

Paris

Pau

A 6 4

A 6 8

A 20

A2

0

A 62

A 6 1

A 66

AUBERT& DUVAL

TALC DE LUZENAC

CASTEL & FROMAGET

SOCATA

BISCUITS POULT

VILLEROY& BOCH

ALSTOM TRANSPORT

EURALIS GASTRONOMIE

MAEC

PIVAUDRAN

ROCKWELL COLLINSGOODRICH

AEROSPACE

DGA TECHNIQUESAÉRONAUTIQUES

PAPETERIES DESAINT-GIRONS

PROLAINAT

LABINALMOLEX AUTOMOTIVE

EDF -CNPE

DGA- DT - CEG

NU&

CONTINENTALAUTOMOTIVE

Pamiers

BalmaColomiersColomiersColomiersColomiersColomiers

A 6 1A 6 1

A 66

AUBERTDUVAL &

NUTRITIONNUTRITIONNUTRITION

CONTINENTALCONTINENTAL

24 JUIN 2010 | SUPPLÉMENT AU N° 3198 | L’USINE NOUVELLE

Les 50 premièresusines de la région

10 LES 100 QUI COMPTENT EN MIDI-PYRÉNÉES

Treize sites de l’aéronautique et du spatial cumulentun effectif de 20000 salariés.

LES CHIFFRES CLÉS

Superficie45000 km2 et huitdépartements.C’est la région françaisela plus étendue.

Population au1er janvier 2010•2865000 habitants,+30000 habitantsen moyenne paran depuis dix ans

•1160000 habitants surl’aire urbaine toulousaine,cinquième de France

•En 2030, l’Insee prévoit3327000 habitants enMidi-Pyrénées.

Densité (hab/km2)62,5

PIB par habitant27384 euros

Emploi•1186400 emplois(+17000 en moyennepar an depuis dix ans),répartis comme suit :

•Agriculture 5,1%

• Industrie et construction21,7%

•Services et commerce73,2%

Chômage9,5% au 1er janvier 2010

SOURCES : INSEE 2010, MIDI PYRÉNÉES EXPANSION, L’ATLAS DES USINES PAR «L’USINE NOUVELLE»

Albi

Rodez

Roquefort-sur-Soulzon

Séverac-cle-Château

Onet-le-Château

Figeac

mat

Viviez

Villefranche-cheefde-Rouergue-R

A V E Y R O N

T A R N

Paris, Clermont-Ferrand

Montpellier

Béziers,Espagne

Montpellier

A7

5

1

VALMONT

VERRERIE D'ALBI

AN

VALEO

SOCIÉTÉ FROMAGÈREDE RODEZ

CAVES ETPRODUCTEURS

REUNIS

S

ROBERT BOSCHBLANC AÉROINDUSTRIES

PIERREFABRE

DERMO-COSMÉTIQUE

SAM TECHNOLOGIES

RATIER-FIGEAC

NUTRITION& SANTÉ

RAGT

COMAU

BIGARD ABATTOIRS

SEPPIC SEPIPROD

Toulouse AIRBUS FRANCELATÉCOÈRELIEBHERR AEROSPACETHALES AVIONICSMICROTURBO

THALES ALENIA SPACEEADS ASTRIUMFREESCALE SEMICONDUCTEURSMOTOROLANEXTIRAONE

CONTINENTAL AUTOMOTIVE

LA DÉPÊCHE DU MIDIMILAN PRESSE

SANOFI-AVENTIS R&DMERIAL

RevelRevelRevelRevel SoualMazametMazamet

MontpellierMontpellier

A 6 1

COSMÉTIQUECOSMÉTIQUECOSMÉTIQUECOSMÉTIQUE

NUTRITIONNUTRITIONNUTRITIONSANTÉ &

SEPIPROD SEPPIC

Toulouse

L’USINE NOUVELLE | SUPPLÉMENT AU N° 3198 | 24 JUIN 2010

AEROSPACE VALLEYAéronautique, espace et systèmesembarqués), avec la région Aquitainewww.aerospace-valley.com

Ce pôle mondial de compétitivité couvrel’ensemble des compétences et des domainesd’innovation de ces trois secteurs : de laconception à l’assemblage, de l’aménagementintérieur à la gestion du trafic aérien, jusqu’àla maintenance et à la déconstruction d’avions.Les systèmes embarqués, activité transversale,déploient leurs savoir-faire de l’aéronautique etdu spatial jusqu’à l’automobile, le ferroviaireet la santé.

> 583 membres, dont 255 PME> 359 projets labellisés, dont 41 structurants> 558 millions d’euros investis(hors projets structurants)

AGRIMIP INNOVATIONwww.agrimipinnovation.com

La dynamique de ce pôle national decompétitivité agricole et agro-industriel consisteà inventer les futurs produits agricoles, avecdes débouchés sécurisés en partant des attentesdes consommateurs et des évolutions de marchés.

>156 membres, dont 64 PME>139 projets labellisés, dont 2 structurants>246 millions d’euros investis

CANCER-BIO-SANTÉwww.cancerbiosante.fr

Le champ d’action de ce pôle national decompétitivité s’étend des problématiques desaliments-santé (en collaboration avec AgriMipInnovation), jusqu’au maintien à domiciledes malades et à la télésanté, en passant parl’identification de nouvelles molécules utilisablespour soigner, ou pour diagnostiquer, dans le butd’améliorer le traitement des patients.

>75 membres, dont 39 PME>84 projets labellisés, dont 7 structurants>70 millions d’euros investis

11

MétallurgieSidérurgie

Automobile

PapierCarton

Matériaux

Agroalimentaire

Aéronautique

BoisAmeublement

Électronique

PresseÉdition

Pharmacie

Équipementélectrique

Plastique

Mécanique

Chimie

Énergie

Trois pôles decompétitivité

12 les pilotes de l’air et de l’espace

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Vincent costesDirecteur général d’ADE 82À 33 ans, Vincent Costesdirige ADE 82, l’agence dedéveloppement du Tarn-et-Garonne. Deux grandssuccès sont à mettre à sonactif. Hélimaintenance, unprojet labellisé par le pôlede compétitivité AerospaceValley qui a fédéré treize PMErégionales au sein duconsortium iXairco, assuredepuis 2006 la maintenanced’hélicoptères civils surl’aérodrome de Montauban.La prochaine étape est lesuivi en vol des donnéessur les pièces dès 2011,afin de réduire le tempsd’immobilisation des appareils.Mais ADE 82 s’intéresse aussi àla logistique avec la plus grandezone de la région au sud de

Montauban (450 hectares). Uninvestissement de 80 millionsd’euros pour 2000 à3000 emplois à terme.

agnès paillardDirectrice générale du pôle decompétitivité Aerospace Valley

Depuis 2008,son action viseprioritairement à

soutenir et aider les PME,ainsi qu’à favoriser ledéveloppement internationaldes acteurs du pôle.Auparavant, cette dynamiquecinquantenaire a été directricegénérale adjointe chargée dudéveloppement économiqueau conseil régionald’Aquitaine. Ingénieur deformation, elle met à profitson expérience dans le privé,de 1995 à 2002, en tant que

dirigeante de SermaTechnologies, un spin-offissu d’IBM où elle a débutésa carrière.

Jean-Marc thomasPrésident du pôle decompétitivité Aerospace ValleyDepuis 35 ans dans l’industrieaéronautique et à ce postedepuis sa création, il incarnel’action de la région dansl’aéronautique. Cette année,il a également fait son retourau sein d’EADS comme vice-président senior, chargé dela recherche et de l’innovation.À l’heure du grand emprunt,il aura donc à favoriser desactions transverses dans cedomaine entre les différentesfiliales du groupe (Airbus,Eurocopter, Astrium). À 61 ans,cet ancien ingénieur en chef

des programmes A319-A320-A321 (1991) a été le directeurgénéral d’Aérospatiale en1999 et d’Airbus France en2005.

Gérard soulaChef du pôle Aérospatial dela Direccte (ex-Drire)de Midi-Pyrénées

Correspondant localdu groupe de travailinterministériel pour

Aerospace Valley, cet ingénieurdivisionnaire de l’industriedes mines est chargé de la miseen œuvre des conclusions desétats généraux de l’industrie,tout en assurant le suivi desprojets régionaux dans le cadredu grand emprunt. À 59 ans,il est pressenti pour devenir lemédiateur de la sous-traitanceau niveau régional.

etau

ssi

D.r.

Reconstruire une relation deconfiance entre Airbus et lesélus locaux de plus en plusdéroutés par la politique

industrielle du premier employeurde la région. La ligne n’apparaît pasexplicitement dans le CV de CécileHa Minh Tu, mais c’est bien pourcela que Fabrice Brégier, le numéro 2d’Airbus, l’a recrutée à la fin 2009.C’est peu dire que la directrice desaffaires institutionnelles d’Airbus,chargée des relations avec les collec-tivités locales, un poste nouvellementcréé dans le groupe, a du travail surla planche.« Depuis le plan de restructurationPower 8, il y a un certain froid entreAirbus et les élus. Les propos répétésde Louis Gallois, le patron d’EADS,sur la nécessité de se développer enzone low cost passent mal. Or Airbusa besoin de la région », analyse unindustriel local. Les premiers dossiersne se sont pas fait attendre. En maidernier, Cécile Ha Minh Tu a été desplus actives quand il a fallu expliqueraux élus pourquoi Airbus souhaitaitcéder l’activité de traitement des

métaux durs de l’usine toulousaine deSaint-éloi aux sous-traitants FigeacAéro et Mecahers. «Elle a convaincuque cette initiative était un moyen depérenniser l’activité en région», expli-que un proche du dossier. Il va lui fal-loir maintenant justifier auprès de cesmêmes élus l’abandon (au profit deHambourg) de l’assemblage de l’A320de future génération…Pour remplir cette mission de lob-bying, cet ingénieur de formation aun atout décisif : c’est une élue poli-tique. Conseillère générale PS ducanton d’Auterive, elle est rappor-teur général adjoint du budget dela Commission des finances. « Elleconnaît les subtilités de ce monde.Elle en fait partie. Elle frappe direc-tement à la bonne porte », expliqueun collaborateur. L’avionneur a doncdéniché la perle rare chez son voisinThales Alenia Space, où Cécile HaMinh Tu avait la responsabilité desrelations avec le Parlement. Dans unerégion où toutes les collectivités sontpassées à gauche, son engagement luifacilitera la tâche. Indispensable. .

Hassan MeddaH

CéCile Ha MinH Tu, directrice des relations institutionnelles d’Airbus Operations SAS

L’atout d’Airbus pour convaincre les élus

Son parcourS>49 ans>2008 Conseillèregénérale PS ducanton d’Auterive> Jusque mi-2009Chargée desrelations avec leParlement pourThales Alenia Space>2009 Directricedes affairesinstitutionnelleschez AirbusOperations SAS

D.r.

Serge ASSorin, PDG de SudAero

Un franc-parler au service des sous-traitants

Son parcourS> 53 ans> 1990 Création de SudAero, spécialiste de la chaudronnerie aéronautique> 2005 Diversification dans la mécanique de précision> 2010 Président d’Aero Trade, première centrale d’achats aéronautique

D.R.

13

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

Quand il tire la sonnette d’alarme sur la situation critique dans laquelle s’enfoncent bon nom-

bre de sous-traitants aéronau-tiques, Serge Assorin n’y va pas par quatre chemins. Ainsi, lors des ateliers des états généraux de l’industrie qui se sont tenus à Toulouse à la fin 2009, devant les patrons locaux des grands donneurs d’ordres de l’aéronau-tique (Aérolia, Latécoère, Lieb-herr Aerospace…), il leur reproche leurs exigences démentielles et parfois contradictoires vis-à-vis de leurs fournisseurs. « Il fallait crever l’abcès et se faire enten-dre. Sinon, on n’avance pas », lâche-t-il.Ses remarques font mouche, tant elles respirent le vécu et la sincérité. Patron de PME, Serge Assorin sait de quoi il parle. Ce fils de pieds-noirs, arrivé à Blagnac à l’âge de 5 ans, ne doit rien à per-sonne et revendique avec fierté ses vingt années de dirigeant d’entre-prise sans avoir eu à demander la moindre aide publique. « Sinon,

à qui revient le mérite ? ». Après être passé par l’école d’appren-tissage de l’industrie aéronauti-que, « l’école Airbus » comme il l’appelle, et travaillé comme tech-nicien durant onze ans, il réalise un rêve : avoir son entreprise. En 1990, il démarre seul dans un garage de 60 m2 transformé en atelier de chaudronnerie aéronau-tique. Aujourd’hui, sa société de 41 salariés, SudAero, réalise envi-ron 5 millions de chiffre d’affai-res et compte Airbus parmi ses clients.Au lieu de le desservir, sa fran-chise l’a propulsé, en janvier, au poste de président d’Aero Trade, la première centrale d’achats du secteur, créée par une dizaine de sous-traitants de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine. « Il est dynamique et direct. Deux qualités nécessai-res pour diriger cette aventure », indique-t-on au pôle Aerospace Valley. Serge Assorin tient aussi à transmettre sa passion d’entre-prendre aux plus jeunes. Depuis plus de dix ans, il participe au jury de l’IUT Paul Sabatier de Toulouse « pour leur dire la réa-lité de l’entreprise ». Quel que soit le public, il reste fidèle à lui-même. .� Hassan�MeddaH

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Patrice Berranger est arrivé àToulouse à l’âge de raison.Quarante-cinq ans plus tard,il est toujours fidèle à la ville.

études supérieures de mathématiquesà l’université Paul Sabatier, avant dedébuter une carrière dans le spatialet les télécoms, essentiellement chezCisi (devenu CS). Il complète sonbagage technique par une expériencede management. Mais en 2003, il estremercié. « Le jour même, j’ai crééMagellium avec mon ami Jean-PierreMadier, rencontré au lycée Bellevue.»La start-up, spécialisée dans de trai-tement d’images et de géomarketing,est rapidement aidée par un prêt deHaute-Garonne Initiative.Quelques années plus tard, c’est àson tour d’aider les autres PME dela région. Il rejoint cette association,comme membre du conseil d’admi-nistration. Depuis, il s’est investi auniveau régional, au sein du ComitéRichelieu, une association de PMEde haute technologie. Il y a quelquesmois, il est également entré au bureaurégional de Syntec Informatique, tou-

jours pour favoriser la collaborationentre PME : « Rencontrer d’autrespatrons, c’est partager les problèmes,mais aussi les bonnes pratiques ! »Dans le même temps, Magellium, ins-tallé à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne), se développe. Avec 135 sala-riés, l’entreprise est présente à Paris età Londres. Elle réalise les trois quartsde son chiffre d’affaires (7,5 millionsd’euros en 2009), en forte croissance,dans les secteurs de la défense et del’espace. Le reste dans la santé et l’en-vironnement.«Nous sommes sur des niches tech-nologiques, avec une très forte compé-tence. Nous ne cherchons pas à nousdiversifier, car nous voulons rester unePME à taille humaine, capable d’unegrande réactivité», argumente le diri-geant. Une stratégie payante. Plutôtque de le contrer, les poids lourdsdu secteur, comme Thales et EADS,associent désormais Magellium à leurréponse aux appels d’offres. « Pourautant, nous ne voulons pas être lequidam qui ne fait qu’apporter sonsavoir-faire.» . Patrice DesmeDt

catherineJeandelPrésidente de Midi-Pyrénées InnovationÀ 53 ans, CatherineJeandel a plusd’une corde à sonarc. La directrice derecherche du CNRSen océanographiechimique auLaboratoire d’étudesen géophysiqueet océanographiespatiale (Legos)de Toulouse a éténommée, le 31 mai,présidente de Midi-Pyrénées Innovation,une agence localed’accompagnementdes entreprises.En parallèle, lachercheuse engéochimie marine arejoint, fin mars, leconseil régional sousla bannière d’Europeécologie.

Olivier FourureDirecteur de l’Isae

Lorsqu’ilarrive àla tête du

nouvel Institut del’aéronautique etde l’espace (Isae) en2007, il doit réussirla fusion entre deuxécoles d’ingénieurscomplémentaires :Sup’Aéro et l’Ensica !Polytechnicien de49 ans ayant travaillépour la Directiongénérale del’armement, ilparvient à conserverles deux cursusingénieurs, tout enrapprochant leursservices généraux.Prochain chantier :le rapprochementgéographique desdeux institutions,encore distantesde 7 kilomètres.

Patrice Berranger,directeur général et cofondateur de Magellium

Marieur de PME

Patrick razatPrésident du directoirede Mecahers GroupMecahers Groupcompte désormais200 personnes, pourun chiffre d’affairesde 26 millionsd’euros. À sa tête,Patrick Razat, 46 ans,qui a succédé à sonpère, fondateur de lasociété en 1984. Sastratégie : acquisitionset partenariats. AvecFigeac Aéro, il vientde créer, en avril, lasociété communeFigeac Hers, fondée surla reprise de l’activitéde métaux durs del’usine de Saint-éloid’Airbus.

michel FereyDirecteur généralde Ratier-Figeac

Il a intégrécette filialede l’américain

UTC en tant quedirecteur commercialen 1989. En mars,Michel Ferey, 60 ans, apris la présidence del’entité HamiltonSundstrand’s PropellerSystems,qui regroupe Ratier-Figeac en France(950 personnes,182 millions d’eurosde chiffre d’affaires)et Propulsions Systems,à Windsor Locks, dansle Connecticut.Il préside égalementMecanic Vallée, ungroupement de135 adhérents,dont une centained’industriels dela mécaniqueinterrégionale.

Son parcourS>52 ans>1984 Débutechez Cisi(devenu CS)>2003 Créationde Magellium, avecJean-Pierre Madier>2006 Déléguérégional duComité Richelieu>2009 Membredu bureaurégional de SyntecInformatique

D.R.

etau

ssi

D.R.

14 les PilOtes De l’air et De l’esPace

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

il a démarré sa carrière dans lenucléaire et l’a poursuivi dansl’automobile. Mais le coup decœur, il l’a eu pour l’aéronautique

en entrant chez Eurocopter. Plus quejamais, Christian Cornille ne regretteen rien son choix. À la tête d’Aérolia,il est en passe d’écrire l’histoire d’unsecteur qui le passionne. Début 2009,à la demande de Fabrice Brégier, lenuméro 2 d’Airbus, il prend la direc-

tion du plus important des fabricantsd’aérostructures en France, né de lafilialisation des activités de l’avionneureuropéen. «Ce secteur est trop mor-celé. En tant que premier acteur fran-çais, Aérolia doit jouer un rôle dans laconsolidation», analyse-t-il.Avec 1 milliard de dollars de chiffred’affaires et 2300 salariés, la sociétédoit faire face à des mastodontes,comme son concurrent américain

Spirit, quatre fois plus lourd en chif-fre d’affaires et déjà présent à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). D’où leplan de vol tout tracé pour Aéroliajusqu’en 2020: réaliser 3 milliards dedollars de chiffre d’affaires, dont 25%aux états-Unis, et tirer 50% de crois-sance en dehors de son client exclusifactuel Airbus.Christian Cornille, diplômé des Arts etmétiers, a forgé ses armes de dirigeantchez le fabricant d’avions légers Daher-Socata, chargé de l’activité aérostruc-tures. Il a contribué au redressementspectaculaire de l’avionneur en moinsde trois ans. Son passage chez Airbuslui a ensuite permis de prendre unenouvelle dimension, notamment àla tête de la stratégie industrielle dugroupe. À ce titre, il a eu la lourde res-ponsabilité du programme Zéphyr decession des usines de Saint-Nazaireet de Méaulte. Mais faute d’acheteurconvaincant, le groupe a préféré filia-liser son activité aérostructures sousla marque Aérolia.Implantant le siège social à Toulouse,Christian Cornille a confirmé l’enraci-nement d’Aérolia en Midi-Pyrénées.En 2009, l’industriel a été l’un desplus gros recruteurs locaux, grâce audoublement de l’effectif de son bureaud’études, qui compte plus de 200 per-sonnes. . Hassan MEDDaH

christian cornille, PDG d’Aérolia

Il veut remodeler la filière

Son parcourS>47 ans>2000Responsablede l’activitéaérostructureschez Socata>2007 Directeurde la stratégieindustrielled’Airbus>2009PDG d’Aérolia

François LepinoyPrésident de Daher-Socata, pôleaéronautique du groupe DaherÀ 57 ans, il est à la tête d’une entitémajeure du groupe Daher, depuis le rachatde Socata en 2009. Sur son site de Tarbes(Hautes-Pyrénées), le groupe développedes moyens industriels, notamment dansles composites. Ce qui lui a déjà permisde gagner des marchés: trappes de traind’atterrissage pour l’Airbus A350, structurede l’Écureuil X2 pour Eurocopter…

Jean-François KnepperDélégué syndical central de FO d’Airbus

À 50 ans, le délégué syndicalcentral de FO, organisationmajoritaire chez Airbus, est le

grand organisateur des mouvementscollectifs chez l’avionneur. Tribun de chocet combatif, ses prises de position l’ontbrouillé avec les leaders du syndicatallemand IG Metal, adepte du compromis.Après un clash en 2009, le comité européend’Airbus est désormais co-présidé enalternance par un binôme anglo-allemandet franco-espagnol. «Cela se passe mieuxentre latins», explique un de ses proches.

Francis Cardete et Gérard HuetAgence d’architectureTous deux font cabinet commun depuis1976. Ils sèment leurs constructionsdans toute la région et bien au-delà.Qu’il s’agisse de réhabiliter un cloître oude construire un casino, on retrouve ce

qui fait leur style: des lignes pures etdes matériaux choisis avec soin. Ils sontà l’origine de l’usine d’assemblage del’Airbus A380 et du hall d’assemblagedu futur A350.

Catherine GayDirectrice stratégie et développementde l’aéroport Toulouse-Blagnac

Arrivée il y a une dizaine d’annéesà Toulouse-Blagnac, Catherine Gaya accompagné la croissance de

l’activité fret. En 2009, le fret express atiré l’activité, mais les vols constructeurscontinuent de représenter près des deuxtiers des volumes. Pour les passagers,l’expansion de l’aéroport se poursuit,avec l’ouverture d’un quatrième terminal.

SAM

IBEl

lOuM

I/«

lAvO

IXDu

nORD

»

Etau

ssi

D.R.

16 LEs piLotEs DE L’air Et DE L’EspaCE

Marc Pollina, fondateur et gérant de M3 Systems

L’aventurier de l’espace

Son parcourS> 52 ans> 1982 Ingénieur d’études chez Thales (Thomson-SDC Meudon)> 1985 Responsable du développement des calculateurs embarqués du satellite ERS-L’ESA> 1999 Créateur de la société M3 Systems

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

17

À 52 ans, cet ingénieur en télécommunications, né en Belgique de parents italiens, est l’un des porte-drapeaux

des applications spatiales à Toulouse. « Très jeune, je participais à la fabri-cation de fusées expérimentales », se souvient-il avec une pointe de nos-talgie. Marc Pollina choisit l’école nationale supérieure des télécommu-nications de Bretagne, qui « proposait une option sur les télécommunica-tions spatiales ».Après six années passées à l’ESA, l’Agence spatiale européenne, aux Pays-Bas, c’est à Toulouse qu’il trouve l’opportunité professionnelle de reve-nir en France, avant de se lancer dans la création de sa société, M3 Systems, à Lavernose (Haute-Garonne).

Spécialisée dans les applications cri-tiques de la navigation par satellites, la PMI de 23 salariés, qui fête cette année ses dix ans d’existence, récolte depuis peu les fruits de ses efforts de R & D et de son travail en réseau. Son expérience à l’ESA lui a permis de comprendre très vite le mode d’em-ploi des programmes européens. Dès son lancement en 2005, Marc Pollina n’hésite pas également à s’embarquer dans l’aventure du pôle de compétiti-vité Aerospace Valley, dont il est un membre très actif du collège PME. « Pour les PME, les pôles sont le moyen de travailler d’égal à égal avec les plus grands acteurs de la filière. » Il réussit à imposer son entreprise dans six projets de R & D labellisés par le pôle. Pour deux d’entre eux, il en

assure le leadership : Sinafe, fondé sur l’utilisation d’Egnos, cherche à opti-miser les performances de navigation fluviale dans des environnements cri-tiques. Transcontrol, pour du suivi de trafic routier de matières dangereuses. Ce second projet associe neuf parte-naires, dont Thales Alenia Space et Actia. .� Marina�angel

D.R.

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Avions de combat Mirage 2000et Rafale, avions de transportmilitaires Transall et C130,hélicoptères Tigre et NH90,

sans oublier la famille des AirbusA320,330,340… La liste des program-mes pour lesquels Gil Michielin a tra-vaillé, trahit une longue carrière dans

l’aéronautique de bientôt trente ans.«C’est le reflet d’une passion», indi-que l’actuel directeur de l’activité avi-onique commerciale chez Thales.Et l’histoire n’est pas prête de s’arrê-ter. Après des développements pourl’A 380 ou le tout récent Dreamli-ner 787 de Boeing, ses équipes déve-

loppent le cockpit tout écran du futurA 350 d’Airbus. Sans conteste, unesatisfaction pour cet ingénieur deformation, qui a démarré sa carrièrechez Thomson-CSF en 1982 dans laconception des interfaces homme-machine pour aéronefs.Gil Michielin a forgé ses armes demanager international au cours de sesdifférentes pérégrinations chez Thales(et ex-Thomson-CSF). À Valence, res-ponsable de l’activité hélicoptères dès1999, il a eu notamment pour missionde renforcer les positions du groupechez Eurocopter et de mener l’inté-gration des activités aéronautiques dubritannique Racal Electronics, rachetéen 2000. Les succès commerciauxde Thales, avec de nouveaux clientscomme ATR et le russe Sukhoï, ontlargement profité au site de ThalesAvionics à Toulouse, qui vient desouffler ses dix bougies. L’effectif estpassé de 150 salariés en 1999, à envi-ron 890 aujourd’hui. «Nous devonsintensifier nos relations avec les PMEet les laboratoires », ambitionne-t-ildésormais, très concerné par l’évolu-tion du groupe dans la région. .

Hassan MeddaH

Gil Michielin, directeur des solutions pour avions commerciaux chez Thales

L’homme des cockpits chez Thales

son Parcours>52 ans>1993 Directeurdu projet Avionde transport futur,précurseur del’A400M>1999 Directeurde la Business linehélicoptères>2004 Directeurde la Businessline avioniquecommerciale

D.R.

etau

ssi

D.R.

Christophe CadorPDG de STTS GroupLe très discretChristophe Cador,45 ans, est le présidentde la Société toulousainede traitementsde surfaces (STTS),devenue l’un desleaders européensde la peinture etde l’étanchéitéaéronautique.Créée en 1986, STTS,à Blagnac, est engagéedans un vaste pland’investissementd’environ 50 millionsd’euros sur trois ans.Ses perspectives dechiffre d’affaires pour

2010 s’élèvent à70 millions d’euros.

Patrick PiedrafitaPrésident déléguéd’Airbus Operations SASÀ 50 ans, cet ingénieurArts et métiers a éténommé, à la fin 2009,président déléguéet directeur générald’Airbus Operations,la SAS qui a remplacéAirbus France. Ilconserve par ailleursla responsabilité desprogrammes long-courriers A330-340.Recruté en 1984,ses expériences dansla production et la

planification usinel’avaient déjà conduit,en 2005, à superviserla chaîne d’assemblagefinal de l’A320.

Marc HouallaDirecteur de l’Enac

D’un côté,l’Enac (l’écolenationale

d’aviation civile),qui forme les pilotesde ligne à la théorie.De l’autre, le Sefa(Service d’exploitationde la formationaéronautique), quiforme les pilotes à lapratique. Marc Houalla,49 ans, ancien directeur

du Sefa, doit réunir lesdeux entités. Avec pourobjectif de rendre plusrentable le Sefa, ens’appuyant sur l’Enac,pour aller chercher desstagiaires à l’étranger.

Jean-noël LarréDirecteur immobilier etaménagement du Presuniversité de ToulouseLe monsieur campusde Toulouse, c’est lui.Ancien directeur adjointde la direction régionalede l’équipementMidi-Pyrénées, Jean-Noël Larré a été nommédirecteur immobilieret aménagement du

pôle de rechercheet d’enseignementuniversité deToulouse en 2009.Sa mission: mener àbien les nombreuxprojets immobiliersde l’agglomération(Aerospace Campus àMontaudran, logementsétudiants, regroupementd’écoles…).Top départ des travauxen 2011, avec unpremier bâtiment àsortir de terre : la Maisonde la recherche et del’innovation sur le sitede l’université PaulSabatier. Il sera livréen 2013.

18 Les PiLotes de L’air et de L’esPaCe

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

en vingt-deux ans de carrière,Alain Di Crescenzo n’a changéni de métier ni d’entreprise.En revanche, il a grimpé les

échelons jusqu’à devenir le PDGd’IGE+XAO, une société de logicielsde conception assistée par ordina-teur pour les systèmes électriques,en 1998.L’entreprise, elle, a beaucoup évolué !En 1991, XAO, dont les clients étaientsurtout des grands comptes, et IGE,son homologue qui visait les PME,se rapprochent. En 1997, l’entité estintroduite au nouveau marché de laBourse de Paris. Avec ses multiplesacquisitions et son implantation dans16 pays (en Europe, puis en Améri-que du Nord), l’entreprise de 350 per-sonnes et de 22 millions d’euros dechiffre d’affaires a peu à peu pris uneenvergure internationale, en réalisantplus de 50% de son chiffre d’affairesà l’étranger.Elle fournit aujourd’hui Airbus, DCNS,Michelin, PSA… mais aussi Moto-rola, Philips, Kodak ou GlaxoSmi-thkline. « Je vis dans une PME tout

ce qu’un entrepreneur peut attendred’une grande entreprise », résumeAlain Di Crescenzo. Une aventure quin’est possible, affirme cet ingénieurde l’école nationale supérieure d’artset métiers (Ensam), qu’à deux condi-tions: trouver des alliés et agir vite.La conviction « on est plus fort à plu-sieurs » inspire aussi la forte impli-cation d’Alain Di Crescenzo dans lesinstitutions régionales. L’hommepréside en effet la commission Ani-mation industrielle et services auxentreprises, international et affaireseuropéennes à la Chambre de com-merce et d’industrie de Toulouse. Ilest également à la tête du réseau Des-tination international de la CRCI deMidi-Pyrénées, où son rôle consistesurtout à unifier les actions à l’inter-national des chambres de la région.Préparer des PME à lancer des opé-rations à l’étranger, les emmener enmission à la rencontre de partenai-res potentiels : «C’est dans mes cor-des…», affirme le patron d’IGE+XAO.Il l’a largement prouvé. .

Thierry Lucas

Georges DesclauxDirecteur de ladirection générale del’aviation civile-sudDeux ans après ladécision de l’arméede quitter l’aérodromede Francazal(290 hectares) prèsde Toulouse, lecomité de pilotagepour sa reconversionse donne encoreune à deux annéespour approfondirle scénario d’uneplate-forme civiledédiée à l’aviationd’affaires. Mais lemodèle économiquereste à trouver! Ainsi,45 hectares pourraientêtre consacrés audéveloppementéconomique. À chargepour cet ingénieurdes travaux publicsde l’état (53 ans),d’origine toulousaine,d’attirer aux abords dela piste suffisammentd’entreprises liéesau secteur. Lesredevances domanialespermettraient alors derendre viable l’aviationd’affaires.

Jean-claudeMaillardPDG de Figeac Aéro

Il a crééFigeac Aéroen 1989 et

plus récemment FigeacHers, en partenariatavec Airbus etMécahers ! Spécialistedes pièces mécaniqueset des sous-ensemblespour l’aéronautique,cette PME du Lot(500 salariés) estde tous les grandsprogrammes.Avec 500 salariés, ellecollabore notammentavec Airbus,Bombardier, DassaultAviation et Eurocopter.

AlAin Di CresCenzo, PDG de IGE + XAO

Ingénieursans frontières

DanielBenchimolPDG d’EurogicielC’est en 1989 queDaniel Benchimol créeEurogiciel à Labège.L’une des dernièresgrandes sociétés deservices régionales estrestée indépendante,avec 750 salariés, pourun chiffre d’affaires de50 millions d’euros.Administrateur deSyntec Informatique,Daniel Benchimol(55 ans) a été àl’initiative de lacréation du comitérégional début2010. En mars, ilentrait au conseild’administration deLa Mêlée, l’associationfédératrice desacteurs de l’économienumérique de larégion.

Joël BertrandDirecteur généraldélégué à la sciencedu CNRSDirecteur dulaboratoire de géniechimique (CNRS-INPToulouse-universitéToulouse 3) et duRTRA Sciences ettechnologies pourl’aéronautiqueet l’espace», JoëlBertrand, 58 ans, aété nommé directeurgénéral délégué à lascience du CNRS enfévrier par Alain Fuchs,le nouveau PDG duCNRS. Cette fonctiona été créée par décretministériel, publié le1er novembre 2009,Sa mission : assurerla coordination desdix instituts du CNRS,de l’interdisciplinaritéet des partenariats.

Son parcourS>48 ans>1988 Entréechez XAO, éditeurde logiciels deCAO pour systèmesélectriques>1995 Directeurgénéral de IGE+XAO>1998 PDGde IGE+XAO

D.R.

eTau

ssi

D.R.

20 Les piLoTes De L’air eT De L’espace

Bernard Plano, président de Midi-Pyrénées Expansion

L’artisan de la reconquête industrielle

21

Quand il parle de ré-industriali-sation et d’actions à conduire en direction des territoires en difficulté, Bernard Plano sait

de quoi il parle. élu maire de Lan-nemezan, dans les Hautes-Pyrénées, en 2001 et réélu en 2008, il a à son actif la gestion difficile du dossier de reconversion du site Alcan (ex-Pechi-ney). À la clé, l’implantation coup sur coup de Carbone Savoie et de l’alle-mand Knauf, dont l’usine de laine de verre vient tout juste d’entrer en pro-duction. Il aime se définir comme l’ar-tisan de cette reconquête industrielle. Avant de présider l’Agence régionale de développement, Midi-Pyrénées Expansion (MPE), ce conseiller régio-nal de fraîche date a ainsi eu l’occa-sion de travailler étroitement avec les équipes de MPE sur les dossiers de sa commune. « C’est un outil qui a su démontrer son expertise, mais qui peut encore gagner en efficacité », n’hésite-t-il pas à souligner.

Diplômé de l’école nationale supé-rieure de l’électronique et ses applica-tions (Ensea) et titulaire d’un Master Business Administration HEC (MBA), il a effectué l’ensemble de sa car-rière dans le secteur de l’aéronau-tique, de l’espace et de la défense, au sein du groupe Matra-Lagardère. Puis il a créé, en 2004, le cabinet BP Consulting, spécialisé dans les affai-res et les projets internationaux. Une double expérience d’élu et d’entrepre-neur, qui lui a permis de trouver rapi-dement ses marques à la tête de MPE. « Je ne m’inscris pas dans la rupture, mais je souhaite appuyer très fort sur l’accélérateur », répète-t-il à chacune de ses interventions publiques. Au programme : le développement des partenariats interprofessionnels, le soutien à la structuration de nouvel-les filières et l’ouverture à l’interna-tional. Avec une priorité : contribuer au rééquilibrage des territoires de Midi-Pyrénées. .� Marina�angel

Son parcourS> 65 ans> 1996 Président de Matra Systemes & Information> 2001 Maire (PS) de Lannemezan (Hautes-Pyrénées)> 2010 Conseiller régional et président de l’Agence régionale de développement, Midi-Pyrénées Expansion (MPE)

EMM

AnuE

L Gr

IMAu

Lt

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

PhiliPPe RobaRdey, PDG de Sogeclairet président du Medef de la Haute-Garonne

Pour le partaged’expériences

Davi

Dbe

cuS/

«la

DePe

cHe

DuM

iDi»

Déjà, enfant, il s’intéressaitdavantage à ce qui se passaitdehors que dans les salles declasse. Ce goût pour le terrain

et les échanges, Philippe Robardey l’agardé intact. Président du Medef deHaute-Garonne depuis 2008, il n’aqu’une ambition : favoriser le par-tage d’expériences. « La plupart desacteurs du département ont uneconnaissance insuffisante des for-ces et des faiblesses du territoire »,regrette ce diplômé de l’école supé-rieur de gestion de Paris. Raison pourlaquelle il a mis en place des groupesde travail thématiques au sein du syn-dicat patronal. « Longtemps, j’ai euun regard critique sur la représenta-tion patronale, reconnaît-il. J’avaisl’impression que c’était un systèmeconservateur dans lequel les cartesétaient distribuées. »Dans les années 1990, cet amateur debelles voitures et de grosses cylindréesa passé beaucoup de temps à redresserla barre de Sogeclair, la société d’in-génierie et de conseils, située près del’aéroport de Blagnac, qu’il dirige avecses parents. L’entreprise familiale estrestructurée en profondeur en 1995.Lors de ce tournant décisif, Sogeclairs’est recentrée sur deux métiers : l’in-génierie et les outils de formation, au

service de l’automobile, du spatial etde l’aéronautique. Trois ans plus tard,l’introduction en Bourse a permis àSogeclair de trouver des financementspour son développement.Entre 1995 et 2009, le chiffre d’af-faires de la société est passé de 13 à70 millions d’euros et l’effectif a qua-siment triplé, pour atteindre près de900 salariés. La vie de Sogeclair n’estpas un long fleuve tranquille. Ces der-

nières années, l’entreprise a souffert,notamment, de la baisse d’activité desa filiale allemande. «Dans les situa-tions compliquées, il faut de l’opiniâ-treté, une volonté farouche de réussir,et continuer de se battre sur tous lescoups », juge Philippe Robardey. Cevolontarisme, le président du Medefde Haute-Garonne compte bien l’im-pulser à tout le département. .

Olivier James

Bernard KellerMaire (PRG) de blagnac

au cours dela dernièredécennie,

blagnac, l’une des villesles plus dynamiquesde France, a accueilliquelque 1700 emploisde plus par an!la ville, berceau del’aéronautique, profitedu dynamisme d’airbusprincipalement, mais

aussi d’aTR, de labinal,d’aeroconseil, deblagnac constellation,d’engineeringconceptionMaintenance… Mairedepuis 1996, bernardKeller se bat pour faireaboutir aéroscopia,le projet de muséede l’aéronautique.Président dela commissiondéveloppement

économique et emploidu Grand Toulouse, ils’oppose à la fermeturede l’ex-base aérienneFrancazal, en misant surl’aviation d’affaires. Pourrappel : de 1988 à 1995,bernard Keller était lechef du départementde l’information etde la communicationd’aerospatiale Toulouse(appelé désormaisairbus).

Franck montaugéMaire (PS) d’auch

cet ancienrugbymandirige la

dernière préfecture deMidi-Pyrénées à ne pasêtre reliée à Toulousepar une voie rapide.il se bat donc pour unemise en deux fois deuxvoies de la RN 124 àl’horizon 2015-2016.cet ingénieur de

formation travaille aussià la remise en servicede la ligne SNcF, quimettrait auch à heurede la future gare TGvd’agen. «Nous avonsintérêt à nous arrimerà une métropole forte,mais nous devons aussicréer et conserver dansle temps notre propredynamique dedéveloppement»,assure-t-il.

etau

ssi

D.R.

Son parcourS>51 ans>1985 il intègrel’entreprisefamiliale auservice commercial>2003 PDGde Sogeclair>2008 Présidentdu Medef de laHaute-Garonne

22 les pilOtes de l’air et de l’espace

André BenhAmou, président de Liebherr Aerospace Toulouse (LTS) et président de Tompasse

Fédérateur des donneurs d’ordresSon parcourS> 58 ans> 1985 Entrée chez ABG Semca à Toulouse> 1995 Liebherr Aerospace rachète 100 % d’ABG Semca> 1998 Directeur général de Liebherr Aerospace Toulouse (LTS)> 2006 Création de l’association Tompasse> 2009 Président de LTS

L’usine nouveLLe | N° supplémeNt au N° 3198 | 24 juiN 2010

23

À Toulouse, certains l’imagi-nent déjà comme le futur président d’Aerospace Val-ley, le pôle de compétitivité

mondial. Pour l’instant, le président de la filiale toulousaine de Liebherr Aerospace préside « seulement » l’as-sociation Tompasse, qui regroupe les principaux donneurs d’ordres des secteurs aéronautique et spatial de la région. « Au moment du lancement du pôle, les entreprises de taille intermédiaire n’étaient pas organisées comme l’étaient les grands groupes. D’où l’idée, au départ, de nous regrouper dans un club informel », explique cet ingénieur électronicien, diplômé de l’Ensea.

Tompasse réunit désormais une ving-taine de donneurs d’ordres (Ratier Figeac, Aerolia, Latécoère…), ainsi que des institutionnels comme l’UIMM, la CCI de Toulouse et la CRCI. L’un des principaux objectifs : renforcer les partenariats avec les PME. « Leur coo-pération est précieuse. Récemment, ces groupes ont présenté leur straté-gie R & D à nos PME, afin de les aider à faire les bons choix », indique-t-on du côté du pôle.Tompasse veut développer la R & D dans la région. En 2007, ses membres ont participé, à hauteur de 5 millions d’euros, au financement du réseau thématique de recherche avancée pour les technologies aérospatiales. André Benhamou a par ailleurs large-

ment contribué au développement de Liebherr Aerospace en Midi-Pyrénées. Depuis 1998, année où il a pris les rênes de la filiale, l’entreprise est pas-sée de 430 à près de 1 000 salariés. Le site de Toulouse est devenu, en 2009, le centre d’excellence des « systèmes d’air » du groupe, dont l’objectif, à cinq ans, est de devenir le numéro un mondial du secteur. .�Hassan�MeddaH

mAx

PPP

la galaxie pierre fabre

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Près de cinquante ans après lacréation de son groupe, PierreFabre reste, à 84 ans, unefigure incontournable de Midi-

Pyrénées. Fidèle à son fief de Castres,dans le Tarn, il est, pour l’anecdote,toujours propriétaire de la pharmacieoù il a débuté, en plein centre-ville.Surtout, il participe sans relâche audéveloppement du tissu industrielrégional.Pierre Fabre est l’un des acteurs clésdans le montage et le développe-ment du Cancéropôle de Toulouse,qui devrait être opérationnel en 2011.Le groupe continue à investir dans larégion. Dernier exemple en date sur

son principal site industriel de pro-duits dermo-cosmétiques, implantéà Soual (Tarn). Il reste l’un des prin-cipaux employeurs de la région,avec la moitié de l’effectif du grouperéparti dans le grand Sud-Ouest.Son influence est si grande qu’il«conseillerait» même le Medef quandil s’agit de nommer le responsabledépartemental… du Tarn. Il a su éga-lement nouer des liens très forts avecles équipes académiques de la région,notamment avec la création, en 2002,du Centre européen de recherche surla peau (Cerper), fruit d’une conven-tion tripartite entre les LaboratoiresPierre Fabre, le CHU et l’universitéPaul Sabatier de Toulouse.Attaché à la pérennité de son groupe,il a remis la gouvernance entre lesmains d’une fondation, comme l’afait Jacques Servier, le patron du pre-mier laboratoire indépendant fran-çais. Mais si sa fidélité à ses racinesenchante les acteurs politiques et éco-nomiques de la région, elle a aussiretardé le développement à l’interna-tional de l’entreprise, malgré les 50%de ventes hors de France réalisés par

Pierre Fabre, fondateur des Laboratoires Pierre Fabre

Le bâtisseur d’empire

Fann

yTo

ndre

/rea

de la start-up au groupe international

Son parcourS>84 ans>1947 Pharmaciendans sa ville natalede Castres, il découvrele principe actifveinotonique du ruscusaculeatus (Petit houx),une plante abondantedans la région.

>1961 Crée lesLaboratoires Pierre Fabrepour mettre au point etdévelopper le premierveinotonique d’originevégétale (Cyclo 3).>1999 Crée laFondation Pierre Fabre,en vue d’améliorer

l’accès aux soinsdes pays en voiede développement.>2008 Cède 65%des parts de songroupe à sa fondationet 6% à ses salariés,afin d’en préserverl’indépendance.

24

1961Création à Castres(Tarn) des LaboratoiresPierre Fabre pourdévelopper le premierveinotonique d’originevégétale. en 1965,il acquiert lesLaboratoires Klorane,point de départdes activités dermo-cosmétiques dugroupe. Suivront lesmarques ducray,Galenic…

1968Le premier centre derecherche, dédié àla chimie médicinaleet à la phytochimie,voit le jour à Castres.deux ans après, démarrel’internationalisationdu groupe avec lamise en place de filiales,en allemagne, enItalie et en espagne.

1991Pierre Fabre lancela marque de soinspour le visage avène,première marque dugroupe en 2009, avec400 millions d’eurosde chiffre d’affaires.en 1990, il reconstruitla station thermaled’avène-les-Bains(Hérault) et aménageun complexe hôtelier.

1994Le groupe commercialise auxétats-Unis son médicamentvedette navelbine,pour le traitement du cancerdes poumons issus de lapervenche de Madagascar.Il avait eu le feu vert desagences réglementairesen France en 1989. Plusde 1 million de patientsa depuis été traité par cemédicament, enregistrédans près de 80 pays. C’estl’un des traitements contrele cancer les plus prescritsen europe.

2008Jean-Pierre Garnier estnommé président dudirectoire des LaboratoiresPierre Fabre. Le fondateurprend la présidence duconseil de surveillance.Le groupe réalise un chiffred’affaires de 1,8 milliardd’euros (dont 48%en dermo-cosmétique),avec 9826 collaborateursdans le monde (dont2622 uniquement dansle Tarn).

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

25

le laboratoire familial. Un retard quidevrait sans doute se combler avecl’arrivée de Jean-Pierre Garnier entant que président du directoire (lireci-contre). Un homme qui a passé l’es-sentiel de sa carrière à l’étranger. Tousdeux s’étaient rencontrés il y a plus detrente ans chez le géant américain dela pharmacie, Schering-Plough.

La dermo-cosmétiqueavant Le médicamentMalgré l’importance qu’il accorde àla recherche pharmaceutique et à lamise sur le marché de médicamentsphares, comme l’anticancéreuxNavelbine, l’activité dermo-cosméti-que a pris, au fur et à mesure, beau-coup de place. C’est elle qui tire lacroissance du groupe, grâce aux pro-duits Avène. Pierre Fabre a créé cettemarque de soins pour la peau en 1991,à partir d’une station thermale del’Hérault, rachetée alors qu’elle étaitquasi désaffectée. Des crèmes pourle visage qui financent la recherchepharmaceutique, c’est pour le moinssurprenant. Pourtant, cette équationfait bien des envieux, certains groupespharmaceutiques aimeraient disposerd’un tel «bijou» pour compenser lespertes de brevets.L’influence de Pierre Fabre s’étendaussi, avec ses acquisitions, dans lapresse régionale. En 1986, il crée leholding Sud Communication et place àsa tête l’un de ses fidèles, Pierre-YvesRevol. Le holding détient des partici-pations dans de nombreux médias,notamment «La Dépêche du Midi»…et même l’agence photographiqueparisienne Sipa. Enfin, cerise sur legâteau, Pierre Fabre est célèbre dansle monde du rugby. Depuis près devingt ans, il est propriétaire du CastresOlympique. Une fidélité enfin récom-pensée cette année: le club est arrivéen quart de finale du Championnat deFrance et a réalisé une très belle sai-son. Une passion de ce sport qu’il par-tage avec un autre patron de l’industriepharmaceutique, le directeur généralde Sanofi-Aventis, Chris Viehbacher. .

anne pezet

danI

eLLy

nCH

/rea

pierre-Yves revoldirecteur général délégué

Considéré comme le filsspirituel de Pierre Fabre,Pierre-yves revol,

52 ans, est l’un des hommes clésdu groupe et de ses sphèresd’influence dans le Sud-ouest.depuis 1988, il préside le Castresolympique, le club de rugby,propriété de Pierre Fabre. Ilcumule cette fonction depuis1995, avec celle de président deSud Communication, autrepropriété de l’industriel. Cettesociété édite l’hebdomadaire«Valeurs actuelles» et possèdedes participations notammentdans «La dépêche du Midi».Celui qui est directeur généraldélégué des LaboratoiresPierre Fabre a été élu, endécembre 2008, présidentde la Ligue nationale de rugby.

pierre teillacdirecteur r&dÀ 59 ans, cet ancien chef duservice d’urologie de l’HôpitalSaint-Louis à Paris, et ancienprésident de l’associationeuropéenne d’urologie de 2004à 2007, est le directeur r&ddu groupe depuis juin 2007.

Sous l’impulsion de Jean-PierreGarnier (lire ci-dessus), il achoisi de centrer les effortsde ses équipes sur l’oncologie,notamment celles bientôtprésentes sur le Cancéropôle.objectif fixé : développer aumoins un anticancéreux chaqueannée!

Jacques fabredirecteur de la branchedermo-cosmétiqueLe neveu de Pierre Fabre,pharmacien de formation,59 ans, est depuis 2008le directeur de la branchedermo-cosmétique du groupe.Cette activité n’a cessé deprendre du poids au fil desans, par rapport à la branchemédicaments. elle pèse prèsde la moitié du chiffre d’affaires.

alain Sainsotdirecteur industriel et logistiquedepuis 2002, il est l’hommefort des usines du groupe.À 50 ans, il dirige quatre sitesde produits dermo-cosmétiqueset six de médicaments, situésessentiellement autourde Castres et de Toulouse.depuis le 26 septembre 2008,

ce pharmacien, titulaire d’untroisième cycle en comptabilitéet gestion, est également leprésident de l’agence aquitainede développement industriel(2adi).

Mathieu SimonSenior vice-président desopérations pharmaceutiques

Médecin de formation,Mathieu Simon a éténommé en février

à la tête des opérationspharmaceutiques desLaboratoires Pierre Fabre,pour renforcer le poids dumédicament dans les activités dugroupe. Il est désormais chargédu département oncologie, maisaussi des ventes et du marketingde la division médicaments.À 53 ans, il a passé sacarrière dans l’industriepharmaceutique, en débutanten 1982 chez Ciba-Geigy entant que responsable desproduits cardiovasculaires. Il aensuite occupé des postes chezJohnson&Johnson et Wyethen europe et aux états-Unis.Il sera un élément clé dansl’internationalisation du groupe,aux côtés de Jean-Pierre Garnier.

etau

SSi

Jean-PierreGarnierprésident du directoiredu groupe

Après quasiment sept ans à latête du numéro deux mondialde la pharmacie (le britanniqueGlaxoSmithKline), ce manager de62 ans est revenu en France en2008 pour faire valoir ses droitsà la retraite. Une rencontre avecPierre Fabre, son ami de longuedate, va le faire changer d’avis.

Le voilà donc à la direction du Groupe Pierre Fabre pour le remettre à flotsfinancièrement, mais surtout opérer une diversification géographique…notamment aux états-Unis.Nul doute que Jean-Pierre Garnier saura bien négocier ce virage, lui qui aeffectué une grande partie de sa carrière outre-Atlantique. Il a d’ailleursla double nationalité. La nouveauté pour lui? Il doit composer avec unlaboratoire de taille moyenne, gouverné par une fondation. Mais cela nelui déplaît certainement pas d’être moins sous la pression des actionnaireset le jugement des analystes financiers!

d.r.

26 Les bâtisseurs tout-terrain

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Depuis sa nomination à la têtedu Pôle de recherche et d’en-seignement supérieur (Pres)université de Toulouse, Gil-

bert Casamatta jongle entre unedizaine de projets. Sans compter sesactivités de directeur de l’INP-Tou-louse qu’il a conservées. «Nous som-mes présents sur tous les dossiersdu grand emprunt », lance-t-il avantde les énumérer. Les plates-formesd’équipement d’excellence, le pro-gramme santé-biotechnologies, lesdifférents instituts (instituts hospi-talo-universitaires, institut de recher-che technologique…), la valorisationde la recherche, les laboratoires d’ex-cellence (le Pres en propose six) et lesinitiatives d’excellence.Autant de projets pour lesquels ildoit faire converger les intérêts destrois universités toulousaines et detrois écoles d’ingénieurs (Isae, InsaToulouse et INPT), tous membresfondateurs du Pres. Un véritable chal-lenge ! Les relations entre universitéset les grandes écoles restent toujourscompliquées…

Louis Castex, l’ancien président duPres, s’y est même cassé les dents.Il a choisi de démissionner, en marsdernier, face à l’inertie des membresdu pôle. « Nous étions, à l’époque,très mobilisés par la loi sur l’auto-nomie des universités », avanceaujourd’hui Gilbert Casamatta, enguise d’explication.Depuis, le Pres s’est mis en ordrede bataille pour répondre au grandemprunt. Un suivi de chaque dossierest assuré par un groupe de travailresserré, composé de quatre person-nes. Chaque semaine, les six mem-bres fondateurs se réunissent pourles passer en revue. Et un comité dedécision élargi, composé des mem-bres fondateurs et de représentantsdes pôles de compétitivité et des ins-tituts de recherche, supervise le tout.«C’est une révolution. Tout le mondeparticipe aux décisions », se félicitecet homme de consensus. Et pourcause. Sur les 21,9 milliards d’eurosconsacrés à l’enseignement supé-rieur, Toulouse pense en décrocherprès de 2 milliards. . arnaud dumas

didiersuberbiellePrésident du directoirede Nutrition et SantéÀ 47 ans, ce toulousainpréside depuis 2006Nutrition et Santé(300 millions d’eurosde chiffre d’affaires).Installé à Revel enHaute-Garonne, legroupe est le leaderde l’alimentationdiététique et bioen Europe, avec desmarques commeGerblé, Gerlinéa,Isostar ou Céréal. Deformation HEC, il adirigé les publicationsCondé Nast et travaillédans l’agroalimentairecomme vice-présidentcommercial àl’international de Moët&Chandon, puis PDGde Pommery (LVMH).Anciennement dansle giron de Novartis,Nutrition et Santé est,depuis 2009, propriétédu japonais Otsuka.

alain CostesPilote du projetNano Innov

Anciendirecteurdu Laas-CNRS

et ex-directeur dela technologie auministère de laRecherche, Alain Coste,bientôt 70 ans, a étéchargé, en septembredernier, par leprésident de laRépublique de piloterle projet Nano Innov àToulouse. La Ville rosereprésente en effetla pointe occidentaledu nouveau trianglefrançais de la rechercheen nanotechnologies.Les autres centres sontportés par Jean Therme(CEA) à Grenoble etDominique Vernay(Thales) à Paris.

Gilbert Casamatta,président de l’INP-Toulouse et président du Pres de Toulouse

En ordre de marche pourrépondre au grand emprunt

Ils se partagentune enveloppe de70 millions d’euros(dont 20% pourToulouse environ).

raja ChatilaDirecteur du Laas-CNRSDirecteur duLaboratoire d’analyseet d’architecture dessystèmes (Laas-CNRS)à Toulouse depuis2007, Raja Chatila,58 ans, dirige plusde 600 chercheurs etdoctorants. Cet ancienresponsable du pôlerobots et systèmesautonomes du Laasa mis l’accent sur lacréativité scientifiqueet l’interaction desquatre pôles de sonlaboratoire et misen place deux axestransversaux: celuides interactionsavec le vivant etcelui des systèmescyber-physiqueset de l’intelligenceambiante.

michel HibonPDG du groupe CahorsAprès une longueexpérience dans lesecteur bancaire, il apris la tête du groupeCahors en 1993.Il a su développerla société de 2000salariés, spécialiséedans le moulage àchaud des matériauxthermodurcissableset thermoplastiques.Cahors a réalisé unchiffre d’affaires de205 millions d’eurosen 2009. Très actif,Michel Hibon estaussi le présidentde Quercy InitiativeDéveloppement,association chargéed’aider des créateurset des repreneursd’entreprises viades prêts d’honneur.

Son parcourS>61 ans>1973 Diplômed’ingénieur del’Ecole supérieurenationaled’ingénieurs engénie chimique,à Toulouse>septembre 2005Président del’INP-Toulouse>avril 2010Président du Pôlede recherche etd’enseignementsupérieur (Pres)université deToulouse, dontl’INP est membrefondateur

D.R.

etau

ssi

D.R.

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

La journée de travail de Jean-Jacques Romatet débute tôt. À7h15, on le trouve au bureau.Il rentrera chez lui bien après

le coucher du soleil. Sauf l’été, où ilconfie «aimer profiter des lumières

du couchant des bords de la Garonne.»Entre-temps, il fonce! Car ce basque,non content de gérer 10000 salariés etun budget de 900 millions d’euros d’undes plus grands CHU de France, s’estmis en tête de révolutionner l’hôpital.

Son objectif: accompagner le maladedans et hors les murs, en s’appuyantsur les nouvelles technologies. Il animele Centre expert e-santé, l’une des bran-ches du Centre national de référencesanté à domicile et autonomie, quifédère quatre CHU. Sur le bassin tou-lousain, Jean-Jacques Romatet travailleen parfaite intelligence avec les deuxpôles de compétitivité CancerBioSantéet Aerospace Valley pour accoucher deprojets innovants, dont le premier estun programme de dépistage itinérant,et par satellites, des complications dudiabète.Le moteur de Jean-Jacques Romatet estd’organiser la vie des malades chroni-ques, toujours plus nombreux avec levieillissement de la population, de lamanière la plus confortable et la plusefficace pour les deniers de l’état. «Celaimplique de faire travailler ensemblecinq familles d’acteurs: les industriels,les professionnels de santé du publicet du privé, les associations de mala-des et les académiques», explique-t-il.Des mondes pas toujours sur la mêmelongueur d’onde. Mais il sait fédérer,d’autant qu’il a gagné ses galons en ini-tiant la télémédecine au CHU de Nice,à une époque où elle était encore bal-butiante. Selon son ami, Antonio Guell,médecin au Cnes, «il bouscule, maisavec efficacité, car il sait faire partagerson envie de changement.» .

Anne-Sophie BellAiche

Jean-Jacques Romatet, directeur du CHU de Toulouse

épauler les malades via les nouvelles technologies

son Parcours>59 ans>1985 Directeurdu centrehospitalier de Dax>1993 Fondel’association“Hôpital 2001”et “Hôpital 2010”>2000 Directeurdu CHU de Nice>2007 Directeurdu CHU de Toulouse

D.R.

etAu

SSi

D.R.

christian JoachimDirecteur de rechercheau CNRSCette sommité a fondéle groupe Nanosciencesau Centre d’élaborationde matériaux etd’études structurales,dont les travaux fontréférence. Pionnier dela nanotechnologie, ilfaisait partie de l’unedes cinq équipes qui,en 1995, maîtrisaientla manipulation de lamatière atome par atome.Professeur à Sup’Aéro, il

s’est battu pour conforterToulouse parmi les cinqcentrales identifiées enFrance dans ce domaine.

philippe nguyenDirecteur de l’usineKnauf Insulation

Malgré le retardpris dans la miseen service de

l’usine, il se retrouve,à 50 ans, à la têtedu nouveau site deproduction de laineminérale de KnaufInsulation. Un investis-

sement de près de100 millions d’euros,qui devra notammentrépondre aux importantsbesoins du secteur de larénovation. Ingénieuren chimie industrielle,Philippe Nguyen conservela direction de l’usine depolystyrène extrudé enPyrénées-Atlantiques.

hubert deRochambeauPrésident de ToulouseAgri CampusToulouse n’est pas

synonyme qued’aéronautique. Leprésident de ToulouseAgri Campus, égalementprésident adjoint del’Inra Midi-Pyrénées,tente de faire entendre lavoix de la filière agricoleet agronome de la Villerose. Le groupementd’intérêt scientifiqueAgri Campus réunitcinq écoles dédiéesaux sciences du vivantet sept établissementspartenaires (InsaToulouse, INP Toulouse…)

Michel RouxDirecteur de PurpanSon implication dansles réseaux locaux estprimordiale. L’écoled’ingénieurs agronomesqu’il dirige fait partiedu groupementd’intérêt scientifiqueToulouse Agri Campus.Elle participe aussi aupôle de compétitivitéAgrimip Innovation. Ledirecteur de l’école doitaussi mettre en place lerapprochement de sonécole avec l’INP Toulouse.

28 leS BâtiSSeuRS tout-teRRAin

30 Les bâtisseurs tout-terrain

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

Je frôle mes 35 ans», répond, ensouriant, Ludovic Mouly quandon l’interroge sur sa précocité.«Cet âge n’est pas un avantage

dans le monde politique», constate leprésident (PS) du Grand Rodez. Il nefaut pas titiller longtemps le plus jeuneprésident d’une communauté d’agglo-mération pour qu’il fustige l’âgisme despolitiques. «Dans le monde économi-que, à 35 ans, marié avec deux enfants,

on n’est plus jeune. Dans le mondepolitique, non plus, on est un bébé…»Depuis son élection, Ludovic Moulys’amuse du regard, «au pire condes-cendant, au mieux paternaliste», desplus âgés. Cet ancien conseiller à l’em-ploi à l’ANPE, qui dirigea ensuite uneagence immobilière de la ville, n’a «pasl’impression de souffrir la comparaisonen termes de compétences». Et il veutvoir dans le partage des rôles avec le

maire (PS) de Rodez, Christian Teyssè-dre, un mode de gouvernance bicéphalequi se développera à l’avenir.Il a hérité d’un projet exceptionnel, laréalisation du musée Pierre Soulages,natif de la ville. Conçu par l’agencecatalane RCR Arquitectes, le muséeabritera plus de 500 pièces données parSoulages (peintures sur toile, gouaches,eaux-fortes, lithographies et sérigra-phies, bronzes…). Un cadeau empoi-sonné? Le projet, contesté au sein de lamunicipalité précédente, ne rencontrepas l’adhésion des Ruthénois.Le musée abritera la totalité des tra-vaux préparatoires de Soulages pourles vitraux de l’abbaye Sainte-Foy deConques, au nord de l’Aveyron, où défi-lent 500000 visiteurs par an. «Nousavons trois ans pour nous organisercomme une véritable destination tou-ristique. Le développement par le tou-risme n’a jamais été activé à Rodez,alors que l’Aveyron est un départe-ment touristique. Rodez doit en deve-nir la plaque tournante», assure-t-il.Un ruthénois célèbre, le maire de Paris,Bertrand Delanoë, soutient discrè-tement, avec son adjoint à la cultureChristophe Girard, le projet de muséeSoulages. Carnet d’adresses, appuitechnique… «Ils auront joué un rôleimportant pour nous… » .

PascaL Gateaud

Ludovic MouLy, président (PS) du Grand Rodez

Maître d’ouvrage du musée Pierre Soulages

Son parcourS>35 ans>2008 Conseillermunicipal deRodez en mars>2008 Présidentde la communautéd’agglomérationdu Grand Rodezen mars

Patrice rochéDirecteur du pôle Agrimip InnovationSpécialiste de l’agroalimentaire,notamment via des postes de directiondans des groupes du Sud-Ouest, PatriceRoché, 55 ans, est depuis 2008 ledirecteur du pôle Agrimip Innovation,basé à Castanet-Tolosan (Haute-Garonne). Labellisé en juillet 2007, lepôle, qui regroupe 113 entreprises et16 laboratoires, valorise les matièrespremières agricoles dans les agrochaînesalimentaires et non-alimentaires et compte139 projets de recherche déjà labellisés.Agrimip, qui vient de créer le clusterF2C Innovation avec les pôles Valorial etVitagora, vise désormais l’internationalavec sa participation au grand emprunt.

olivier sadranPDG de Catair et du Toulouse Football Club

Ce jeune patron de 41 ans ad’abord fait fortune dans larestauration. En 1996, il crée

Catair sur l’aéroport de Toulouse, qui serapprochera d’Eurest, filiale du groupeCompass. En 2005, il rachète à Compassla nouvelle entité (Newrest), très prospère.Entre-temps, en 2001, ce natif de Toulouseavait repris le club de foot de la ville, endépôt de bilan. Il vient de revendre les80% qu’il détenait depuis cinq ans dansle capital des Eaux d’Alet, faute de pouvoiragrandir le site de production. Trèséclectique, il est aussi le président deBébébiz, spécialiste de la gestion de crèched’entreprise…

christophe VieuResponsable de l’équipenanobiotechnologies à l’ItavCe physicien, professeur à l’Insa deToulouse, ex-chercheur au Laas-CNRS,est désormais le responsable de l’équipenanobiotechnologies à l’Institut destechnologies avancées des sciencesdu vivant (Itav), dont la finalité estde développer des projets innovantscombinant nanotechnologies et biologie.Installé sur le site du Cancéropôle deLanglade, l’Itav réunit une vingtaine dephysiciens et de biologistes. Depuis peu,ce chercheur est également coordinateurd’un programme national pour parler desnanos dès l’école, sans faire l’impasse surles questions sociétales.

D.R.

etau

ssi

D.R.

Les bâtisseurs tout-terrain

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

31 e

t au

ssi

d.r.

Daniel segondsPrésident du directoire de rAGT

Cet ingénieur agronome aveyronnais,

également vice-président délégué du pôle de compétitivité Agrimip Innovation, est l’un des hommes qui comptent dans la filière des semences agricoles. À 60 ans, il a effectué quasiment toute sa carrière dans le groupe semencier ruthénois rAGT, où il est devenu président du directoire du groupe en 2004. C’est en partie grâce à lui que rAGT est aujoujourd’hui l’un des premiers acteurs européens des semences de céréales, oléagineux et plantes fourragères.

Il y a quelques semaines, le groupe annonçait l’alliance de son activité semences avec Serasem, filiale du premier groupe coopératif agricole Invivo. daniel Segonds est aussi vice-président du Gnis, l’interprofession française de la filière des semences.

alain Garèsdirecteur du développement urbain durable du Grand ToulouseC’est un poste fraîchement créé qu’occupe Alain Garès. L’ex-directeur de la SEM Constellation a été nommé, en janvier, directeur du développement urbain durable de Toulouse et du Grand Toulouse, les

deux fonctions ayant été fusionnées. Formé en aménagement et en urbanisme, ce dynamique sexagénaire, qui a été directeur général du Sicoval, communauté des communes de la banlieue toulousaine, est chargé des grands projets de la ville et de l’agglomération.

Jean ZekriPdG de Mecamidi

C’est en 1993 que cet entrepreneur

infatigable, âgé de 55 ans, a déniché dans la Ville rose une entreprise de mécanique spécialisée dans les petites turbines hydrauliques. Moins de vingt ans après, elle est devenue un

équipementier de rang mondial et a multiplié par dix son chiffre d’affaires, à 40 millions d’euros en 2009. Ingénieriste, fabricant de turbines et exploitant de centrales, Mecamidi envisage l’avenir avec sérénité.

samir rizkPrésident du directoire de GAÀ 58 ans, le président de GA, spécialiste de la construction et de la gestion d’immobilier d’entreprise, peut se targuer de traverser la crise sans trop de problèmes. La société toulousaine a construit pour son propre compte une unité de production de béton à Labège (Haute-Garonne). L’an

dernier, elle a dégagé un résultat net de 10,3 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 151 millions d’euros. Jean tiroleEconomiste à l’université de ToulouseMédaille d’or du CNrS en 2007, Jean Tirole, 56 ans, est l’un de nos plus brillants économistes. À la tête de son institut d’économie industrielle, il a fait briller l’école d’économie de Toulouse, bien avant que Paris ne lance la sienne. Les entreprises se pressent pour financer sa fondation, qui mène des recherches fondamentales et plus appliquées. A l’étroit, l’équipe s’installera en 2013 sur l’îlot Valade.

Devenir ingénieur informaticienauservicedelaSanté

LesmétiersdedemainConduite de projetsen ingénierie informatiqueet systèmes d’informationpour la santé, dans leshôpitaux, les SSII, les édi-teurs de logiciels santé,les industries…

UnenjeupourlesecteursantéAmélioration dusystème de santé,développement de lae-santé, maintien despatients à domicile,…

UnréseauétendudepartenairesCHU de Toulouse, Orange,CNES, IBM, Almerys,Pierre Fabre SA,Cancéropôle GrandSud-Ouest, MIPIH,McKesson, …

UnenvironnementéconomiqueporteurFormation partenaire deCastres-MazametTechnopole (CEEI), axéesur la e-santé. Un centrehospitalier intercommunalpréfigurant l’hôpital du futur.

UncadrestimulantCastres, une des villes moyennesde France les mieux pourvues enéquipements sportifs et culturels.Ecole implantée sur un campusuniversitaire de plusieurs hectares,dans un cadre de verdure,qui regroupe : piscine, patinoire,centre équestre, golf, tennis, …

Admission1ère année à bac+2, 2ème Année à M1.

CPGE (MP, PC et PSI) banque de notesconcours e3a. Sélection sur dossier,

entretien et tests

www.isis-ingenieur.frContact : 05.63.62.11.75

Les bâtisseurs tout-terrain

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

il est de tous les grandschantiers toulousains quicontribuent de près ou deloin au développement de

l’innovation technologique.De ses premières expériencesdans la construction d’ouvragesd’art, il a su garder un penchantnaturel pour le travail d’équipeet privilégie les partenariats etl’action collective. Avant de selancer dans le monde de l’in-dustrie, il a assuré la directionde plusieurs Drire (Directionrégionale de l’industrie, de larecherche et de l’environne-ment), en Auvergne, puis enMidi-Pyrénées, où il participe àla création de l’école des minesd’Albi-Carmaux. Un passage auministère de l’Industrie, puis auCEA, va lui permettre de ren-

Christian Desmoulins, président du directoire d’Actia group

Grand emprunt, ouvre-toi !albert WeittenDirecteur de Bosch RodezEntré en 1972 chez Bosch, cet ingénieurde l’Insa de Lyon, âgé de 61 ans, y afait toute sa carrière. Après avoir été ledirecteur industriel du site de Vénissieux,il est depuis dix ans à la tête de l’usinede Rodez, spécialisée dans les injecteurspour l’automobile. Avec 1641 salariés,c’est le plus gros employeur industriel del’Aveyron. Très investi localement, il estmembre titulaire et représentant de la CCIà l’IUT de Rodez.

Patrick bellityDirecteur général du groupe Arche

Aveyronnais d’adoption depuis1998, Patrick Bellity est ledirecteur général du groupe de

fonderie Arche, dont l’un des sept sitesindustriels, SAM Technologies, se situe àDecazeville. À 53 ans, l’homme n’a pasla langue dans sa poche et n’hésite pas àprendre la parole devant les grands nomsde l’automobile. Il a fait partie dès lapremière heure, fin 2008, du comitéChatel sur l’automobile. Puis de laplate-forme automobile, qui n’a pasété à la hauteur de ses attentes.

Jean-Pierre armandDirecteur général del’Institut Claudius-RegaudCe médecin chevronné a pris, en 2008,la tête du Centre de lutte contre le cancerde Midi-Pyrénées (Institut Claudius-Regaud) pour mettre en place la structurescientifique du Cancéropôle et en faire,le « leader européen de la recherchecontre le cancer». Au cœur du dispositif,la future clinique du cancer (300 lits sur62000 m2) est le résultat d’une allianceentre l’institut et le CHU de Toulouse.Particularité de cette structure de droitprivé à but non lucratif : du soin, maisaussi de la valorisation de la recherche,notamment avec des groupes privés.

Martine KnibiehlerDirectrice du Centre Pierre PotierCet ingénieur de recherche au CNRS depuisplus de trente-sept ans a pris, en janvier2009, la direction de l’unité mixte deservices (UMS) CNRS-Insa-université PaulSabatier sur le Cancéropôle, créée pourassurer la gestion des trois plates-formestechnologiques mutualisées de l’Institutdes technologies avancées du vivantM

oHAM

EDKH

ALFI

ETD.

R.et

auss

ison Parcours>58 ans>1991 DrireMidi-Pyrénées etdirecteur de l’écoledes mines d’Albi>1999 Directeurde la recherchetechnologique duCEA et présidentde CEA Valorisation>2003 Présidentdu directoired’Actia Groupspécialisé dansles équipementsélectroniqueset directeurgénéral d’ActiaAutomotive.

32

forcer considérablementson carnet d’adresses,avant de revenir à Tou-louse, pour prendre laprésidence du directoired’Actia Group. Académi-cien des technologies,administrateur de l’As-sociation nationale dela recherche technique(ANRT), administrateurdu club des affiliés duLaas-CNRS, ou encoreprésident du conseild’administration de l’InsaToulouse, cet ingénieurdes Ponts et Chausséesn’a de cesse de créer despasserelles entre l’indus-trie et la recherche, maisaussi entre différentesdisciplines.« Je crois beaucoup àl’alchimie des interfa-ces », explique cet infa-tigable homme d’action,

qui avoue en toute simplicitétrouver son énergie chaquematin dans son jardin. Trèsimpliqué dans le pôle mon-dial de compétitivité Aeros-pace Valley, au titre des sys-tèmes embarqués, il vient deprendre la présidence du nou-veau club Terre des étoiles,dont l’objectif est de favoriserl’innovation et les synergiesentre les technologies spatia-les et le monde agricole. Maisson prochain challenge est decontribuer à la mobilisation detous les acteurs économiquesde la région, pour position-ner au mieux Toulouse dansla course au grand emprunt,dans le cadre du nouvel appelà projets pour les campus d’ex-cellence. . Marina angeL

JULI

ENTH

oMAZ

o/RE

A

Les bâtisseurs tout-terrain 33

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

(Itav). Renommée Centre Pierre Potier lors de son inauguration en novembre 2009, cette UMS est un centre de ressources technologiques dédié aux recherches interdisciplinaires dans la santé (nano-bio, chimie, imagerie).

Jean-Pierre Charpentier et François-Xavier DesgrippesCodirigeants d’AbrisudDevenir le leader européen des abris de piscines en seulement cinq ans, c’est la prouesse réalisée par Jean-Pierre Charpentier, 64 ans, et François-Xavier Desgrippes, 39 ans. Les deux anciens dirigeants de France Loisirs et de Jacadi ont racheté Abrisud en 2005, le petit fabricant gersois de L’Isle-Jourdain. Ils managent une PME florissante de près de 300 salariés dans cinq usines (quatre en France et une en Espagne), avec un chiffre d’affaires consolidé de 50 millions d’euros, dont 20 % à l’international.

Francis GrassPrésident d’AidaPolytechnicien ayant fait carrière dans le transport de voyageurs, Francis Grass (60 ans) apprécie aussi la musique. Depuis 2001, il tient la baguette de l’Association des industriels et entreprises amis de l’orchestre national du Capitole (Aida), qui regroupe les entreprises mécènes de l’ensemble toulousain. Le directeur général France voyageurs de Veolia Transport avoue une prédilection pour Bach.

thierry CammalDirecteur UMG France d’IntelIl est à la tête de l’Ultra Mobility Group du concepteur de microprocesseurs Intel. À Toulouse, il vient de recruter 50 ingénieurs de Freescale pour le tout nouveau centre de R & D du géant américain. Ils vont y travailler à la mise au point de composants nécessaires pour « mettre internet dans la poche ». Soit élaborer les micro-processeurs qui seront intégrés dans les mobiles et autres minis PC. La concurrence de l’iPhone se prépare dans la ville.

sophie berdoues-CoudouyPDG des Parfums Berdoues

Cette PME centenaire et familiale de Cugnaux (Haute-Garonne) n’a rien

perdu de sa superbe ! Sophie Berdoues, 44 ans, a repris la tête de cet inventeur du parfum à la violette en 1936, le numéro un en France des parfums pour enfants, avec ses propres marques et plusieurs licences, comme Jacadi. Si le capital de l’entreprise de 90 salariés n’appartient plus que minoritairement à sa famille, Sophie Berdoues veut en reprendre la totalité d’ici à deux ans. Pour l’heure, elle mise sur l’exportation, pour atteindre les 7 % de croissance du chiffre d’affaires (15 millions d’euros en 2009) qu’elle s’est fixé cette année.

thierry LogrePDG des Laboratoires JérodiaDepuis Caillac dans le Lot, cap sur l’Asie ! À 51 ans, cet ancien de Pierre Fabre met l’accent sur l’export pour développer ses marques Phyt’s et Gamarde. À la tête de Jérodia depuis 2004, spécialiste français indépendant des cosmétiques bio, il compte réaliser d’ici à cinq ans, le même chiffre d’affaires en Asie qu’en France (6 % des ventes, à 26,3 millions d’euros). Son atout : un agent actif naturel pour blanchir la peau, qui cible les mélanocytes.

Daniel eclachePrésident du Medef TarnCet ancien vétérinaire de 60 ans, qui s’est fait les dents à la direction scientifique de Sanofi, a repris en mars dernier l’antenne du Medef du Tarn, à la demande de Pierre Fabre. Depuis Albi, il dirige avec dynamisme une PME de production d’additifs olfactifs et son engagement patronal vise à éviter que « le Tarn ne soit qu’un département uniquement touristique ».

Entrepreneurs,la plateforme Appui PMEpropose de vous accompagnerdans votre recherchede fonds propres.

La plateforme Appui PME Midi-Pyrénées

Notre ambition : vous orienter vers des outils de financement en fonds propresrégionaux et nationaux adaptés à vos besoins.

Nos missions : détecter et orienter ; mettre en relation et suivre ; observer.

Vos interlocuteurs :

www.appuipme.fr

Contact : [email protected]

DR MP APPUI PME_insertion publicitaire 14/06/10 16:32 Page1

Les bâtisseurs tout-terrain

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

il préside le club modèle du rugbyfrançais, l’un des plus riches et desmieux structurés en Europe. Maisen dehors du Sud-Ouest et du

milieu des aficionados, René Bouscatelfait presque figure d’inconnu au côtéde Guy Novès, l’entraîneur du Stadetoulousain. Autant l’homme de terrainpeut être expansif, autant cet avocatde profession cultive la discrétion. Leduo s’est pourtant construit un pal-marès impressionnant: sept titres dechampion de France et quatre titres dechampion d’Europe depuis 1994.Ancien licencié du club, comme tousses prédécesseurs à la tête du Stade,René Bouscatel a pris une part déter-minante dans la mutation du rugbyfrançais et son passage au profes-sionnalisme. Propriétaire du stadeErnest Wallon (19000 places), le stadedispose cette année d’un budget de28 millions d’euros. Les 40 joueurset entraîneurs de l’équipe pro consti-tuent le tiers de l’effectif salarié.Aucun autre club en France ne leurgarantit de meilleures conditions detravail.

«Tendre vers l’excellence». Pour quela devise du club ne reste pas lettremorte, René Bouscatel s’emploie àconforter son indépendance économi-que. Quelque 320 entreprises appor-tent 12 millions d’euros. être membredu Club des partenaires du Stade tou-lousain garantit de rencontrer d’autreschefs d’entreprise et de faire du busi-ness. Ce que dénoncent les (rares)contempteurs de Bouscatel, pour quile Stade est devenu une sorte de «cer-cle privé» pour patrons.Ancien dirigeant de l’un des groscabinets d’avocats de Toulouse, RenéBouscatel est aujourd’hui le présidentdu directoire de la SASP Stade toulou-sain. II continue de siéger au conseilmunicipal de la ville, mais dans l’op-position, depuis l’élection du socia-liste Pierre Cohen, en mars 2008. Leprésident du Stade avait été élu unepremière fois en 2001, sur la liste dePhilippe Douste-Blazy, avant d’êtreson adjoint à l’urbanisme, puis à laculture. Le sport et la politique? Laréussite dans l’un ne garantit pas lesuccès dans l’autre… .PascaL Gateaud

claude GirardDirecteur de la Sociétéhydro électrique duMidi (Shem)Avec la mise enconcurrence de 20%de la productionhydroélectriquefrançaise d’ici à 2015,cet ingénieur Arts etmétiers a du pain surla planche. À 47 ans,il dirige, depuis 2006,le troisième producteurhydraulique de France,cette filiale de GdFSuez, qui a son siègesocial à Toulouse.Il va devoir bataillerpour conserver plusdes deux tiersde ses capacitésde production.

christian PoncetDirecteur régionald’EdFÀ 59 ans, il està la tête d’unerégion exportatriced’électricité versle reste du pays. Laproduction d’électricitéen Midi-Pyrénéesrepose, pour deuxtiers, sur le nucléaireet pour un tiers surl’hydraulique. ChristianPoncet disposaitde 200 millionsd’euros alloués parEdF, afin d’accroîtrela productionhydroélectrique sur lapériode 2007-2011.Tous les projets sontloin d’être bouclés.

Hervé PasseronDirecteur du groupeESC ToulouseLa Business School faitrayonner la Ville roseà l’international.L’école de commercea ouvert deux campus,l’un à Barcelone(Espagne), l’autre àCasablanca (Maroc),sous sa marqueToulouse BusinessSchool. Et, à 63 ans,Hervé Passeron ne veut

René Bouscatel,président du Stade toulousain

Il a transformé le rugby

pas s’arrêter là. À lademande d’Airbus, ilva ouvrir son AerospaceMBA en Chine et enInde, pour former lesclients de l’industrieaéronautiquefrançaise.

Xavier tabaryDirecteur du Centre deR&D Sanofi-Aventis deToulouse-Labège (31)Ce docteur enpharmacologiemoléculaire dirigeait,à partir de Montpellier,la partie européennedes opérations enpharmacologie cliniquede Sanofi-Aventis.À 50 ans, il prend latête de l’établissementtoulousain(620 salariés) deR&D du groupe, dontla restructurations’achèvera d’ici à lafin 2010. Il a travailléprécédemmentchez Pierre Fabreet AstraZeneca.

Jean-MichelbayletPDG du groupe“La Dépêche du Midi”Ce patron de presse,également présidentdu Parti radical degauche, célébreracette année le140e anniversairede «son» grandquotidien régional,« La Dépêche duMidi». À 64 ans, cethomme de réseauxest aussi sénateuret président duconseil général duTarn-et-Garonne.Il réside à Valence-d’Agen, une petitecommune marquée,depuis 1930, par la«dynastie» Baylet.Un bassin qui se porteplutôt bien, grâceà la présence de lacentrale nucléairede Golfech et à sataxe professionnelle.

Son parcourS>64 ans>1958 Premièrelicence à la sectionrugby du Stadetoulousain>1991 Bâtonnierdu barreaude Toulouse>1992 électionà la tête duStade toulousain>2002 Premierprésident de clubrémunéré à tempscomplet à l’occasionde l’adoption dustatut de Sociétéanonyme sportiveprofessionnelle(SASP)

ALEx

AnDR

EGE

LEBA

RT/R

EA

etau

ssi

D.R.

34

Les bâtisseurs tout-terrain

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

35

Daniel FilâtrePrésident de l’université Toulouse-Le MirailTrop petite et trop vétuste. L’université du Mirail souffre depuis longtemps d’un manque de moyens. Début 2009, les manifestations étudiantes contre la loi sur l’autonomie des universités y ont été virulentes. Daniel Filâtre, son président depuis 2006, va peut-être apporter un début de solution. Dans le cadre du plan campus lancé par le gouvernement, il est l’un des rares à avoir obtenu une enveloppe « spécifique » pour son université : 175 millions d’euros, sur les 525 millions attribués au Pres toulousain.

Martin MalvyPrésident (PS) de la région Midi-Pyrénées

Le président le mieux élu de France !

À 74 ans, cet ancien journaliste a fait mieux que Ségolène Royal, sa liste obtenant 67,7 % des voix au second tour des élections régionales. L’ancien maire de Figeac (Lot) poursuit son grand chantier : la remise à niveau du réseau ferroviaire régional. Entre 2002 et 2009, le nombre d’usagers est passé de 5 à 12 millions. « Et dans moins d’une décennie, la fréquentation devrait atteindre 20 millions de voyageurs », assure-t-il. Tout cela grâce à d’importants

investissements, qui ont permis de sauver des lignes menacées et de renouveler un matériel vétuste. La région a même dû emprunter 500 millions d’euros sur quarante ans pour pallier le manque d’ambition et d’investissements de Réseau ferré de France.

Didier beigbederDirecteur régional d’Icade Sud-OuestUn grand projet accapare la société immobilière Icade à Toulouse : le Cancéropôle, en cours d’aménagement sur l’ancienne friche AZF, « le futur deuxième poumon de la ville ». Dès la fin 2010, l’accueil du pôle sera ouvert (2 662 m2), en attendant

la résidence hôtelière en 2011 et la clinique universitaire du cancer en 2013. L’Institut de recherche des Laboratoires Pierre Fabre (41 000 m2) a été livré l’an dernier.

bruno sirePrésident de l’université Toulouse 1Nommé à la présidence de l’université de sciences sociales Toulouse 1 en 2008, après en avoir assuré la vice-présidence pendant cinq ans, Bruno Sire, 58 ans, a pour principale mission de mettre en œuvre la loi sur l’autonomie des universités. Il doit notamment mettre en place les compétences élargies. Un projet pour

lequel sa spécialité en sciences de gestion lui est fort utile…

bruno VerlonDirecteur de l’école des mines d’Albi-CarmauxLe tissu économique d’Albi peut compter sur Bruno Verlon ! Le dynamique directeur des Mines d’Albi, 54 ans, s’implique auprès des entreprises locales, mais aide aussi au développement de l’économie. L’incubateur de l’Emac accueille une quinzaine de projets de PMI innovantes et une dizaine ont déjà été créées grâce à ses services.

et

auss

iD.

R.

24 JUIN 2010 | SUPPLÉMENT AU N° 3198 | L’USINE NOUVELLE

JEAN-PIERRE SAINTOUIL,directeur du pôle Cancer-Bio-Santé

Chercheur-entremetteurPierre MontoriolPrésident du pôle Cancer-Bio-SantéPrésident-fondateur d’Hemodia, à Labège, PierreMontoriol, 64 ans, a accepté de prendre la présidencedu pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé il y aun an. Ce géologue de formation a été professeurde sciences naturelles, puis cadre commercial, avantde créer son entreprise en 1985. Spécialisée dansles dispositifs médicaux à usage unique, la sociétéHemodia compte 250 salariés.

Jacques-Alain PetitDirecteur de l’École nationale d’ingénieurs de Tarbes

Spécialiste des matériaux composites, ledirecteur de l’École nationale d’ingénieurs deTarbes, 65 ans, tient à faire entendre la voix

du bassin tarbais, trop souvent laissé dans l’ombrede Toulouse. L’école s’est dotée de deux centres decompétences pour soutenir les entreprises : le Cimmes(Centre d’ingénierie en mécanique, matériaux etsurfaces) et l’IDCE (Information, décision,communication en entreprise).

Chantal BoucherDirectrice de la Banque de France Midi-PyrénéesArrivée à Toulouse en novembre 2007, après avoirexercé les mêmes responsabilités à Rouen, elle est auxpremières loges pour observer la conjoncture locale.À 59 ans, elle joue aussi le rôle de médiateur du crédit,pour apaiser les relations entre les petites entrepriseset leurs banques. Mais elle va aussi devoir s’assurerque les cotations attribuées aux PME par sa banqued’ici à l’été ne pénalisent pas trop la distribution ducrédit.

Alain JullienResponsable du développement d’Alstom TransportEn matière d’innovation, cet ingénieur en électroniquede 53 ans, installé à Séméac (Hautes-Pyrénées), croitbeaucoup aux collaborations multiples. Dès 2001, ilavait créé le laboratoire de R&D public-privé, Pearl,dédié à l’électronique. Aujourd’hui, il pilote le projetde plate-forme technologique Primes. Orientée autourde l’électronique de puissance pour les composantsembarqués et la gestion de l’énergie, elle réuniraune dizaine d’industriels issus des secteurs del’aéronautique, de l’automobile, du ferroviaireet de l’habitat.

Aurélie BrayChef du pôle entreprise, emploi, économieà la Directte Midi-Pyrénées

À 27 ans, cette X-Mines n’a pas perdu detemps. Après avoir animé avec énergie lesétats généraux de l’industrie à la préfecture,

elle a été propulsée, début juin, à ce poste trèsstratégique des services déconcentrés de l’État.«Le développement économique, c’est l’huile dumoteur d’une région», estime-t-elle. Son gros chantierde l’année? Ce sera le développement de compétences,utile à la compétitivité. Pour cela, elle entretient descontacts étroits avec les chefs d’entreprises locaux.

ETAU

SSI

entreprises petites les entre relations les apaiser pour s’assurer devoir aussi va elle Mais banques. leurs et

banque sa par PME aux attribuées cotations les quedu distribution la trop pas pénalisent ne l’été à d’ici

crédit.

Jullien AlainTransport d’Alstom développement du Responsableélectronique en ingénieur cet d’innovation, matière En

croit (Hautes-Pyrénées), Séméac à installé ans, 53 de

SON PARCOURS>55 ans>1985 Début de carrière chez SanofiDiagnostics Pasteur>2000 Responsable du transfertde technologies à l’Institut Pasteur>2007 Directeur du pôle de compétitivitéCancer-Bio-Santé de Toulouse

ALEX

ANDR

EGE

LEBA

RT/R

EA,D

.R.

36 LES BÂTISSEURS TOUT-TERRAIN

Le mois dernier, il était à Chicago,aux États-Unis, pour accom-pagner une demi-douzaine debiotechs toulousaines à la ren-

contre d’investisseurs américains. Unrôle qui plaît à Jean-Pierre Saintouil.À 55 ans, le directeur du pôle de com-pétitivité Cancer-Bio-Santé aime jouerl’entremetteur et fédérer les énergiesautour de la recherche. Après dix-huit ans passés chez Sanofi et six àl’Institut Pasteur, où il s’occupait denégocier les transferts de technologie,c’est ce qui l’a incité à revenir dansson Toulouse natal en 2007, pourprendre la tête du pôle.Ce pôle de compétitivité qu’il dirigea labellisé 81 projets. Dont 43 ontété financés par des fonds publics, àhauteur de 20 millions d’euros. Maisl’État ne peut pas tout. «Nous avonsvu que les PME et les start-up avaient,malgré tout, d’importantes difficul-tés à couvrir leurs besoins de finan-cement», raconte Pierre Montoriol, leprésident du pôle Cancer-Bio-Santé(lire ci-contre), qui travaille maindans la main avec son directeur.Pour aider les PME à accélérer leursprojets de recherche, Jean-PierreSaintouil met en relation financeurset entreprises. Fin janvier 2009, il alancé un club d’investisseurs privés.Pendant plusieurs mois, l’homme,biologiste de formation a fait le tour,un par un, des réseaux bancaires

et des capitaux-risqueurs recon-nus de Paris et de la région pour lesconvaincre d’y participer. L’effort apayé. Dix-huit ont répondu à l’ap-pel, parmi lesquels BNP Paribas,la Société générale et plusieursfonds d’investissement spécialisés.Quatre réunions ont déjà permis deprésenter une petite dizaine de start-up locales, sélectionnées par le pôle.La prochaine doit avoir lieu ces jours-ci. Une PME a réussi à renforcer sesfonds propres, quatre sont en coursde négociations. Jean-Pierre Saintouilespère désormais faire des émules.Ce qui est déjà chose faite à Toulouse.Le pôle Aerospace Valley vient à sontour de lancer, début mai, son propreclub des investisseurs, sur le modèlede celui de Cancer-Bio-Santé. .

SOLÈNE DAVESNE

38 les stars montantes

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

il se bat dur pour faire passer sonmessage. Christian Carle, le PDGde Pole Star, une start-up dédiée àl’optimisation du positionnement

par satellite, le clame: «Non! Il n’y apas que l’aéronautique à Toulouse.

La filière applications spatiales, et sesPME, ont aussi un rôle à jouer.» Uneconviction que ce dirigeant hyperactifa acquise lorsqu’en 1995, dans le cadrede l’éclatement de Thomson-CSF, ildébarque à Toulouse pour piloter le

département marketing et commercialdes activités spatiales de l’entité AlcatelSpace (devenue Thales Alenia Space). Iltravaille alors sur le programme mili-taire Egnos de guidage d’aéronefs parsatellite; puis sur Galileo, le concurrenteuropéen du GPS américain. L’occa-sion d’identifier les limites techniquesdu GPS et de décider, avec un collè-gue d’Alcatel Space, Jean Chenebault,qu’il y a un marché pour les applica-tions liées au spatial.En 2001, ils quittent leur groupe etcréent Pole Star, dédié au développe-ment des technologies améliorant lepositionnement satellitaire dans leszones denses ou à l’intérieur des bâti-ments. Mais, pour conquérir des mar-chés, une start-up est bien seule. Avecquatre autres PME aux activités conne-xes, Christian Carle constitue le GIETams (Geospatial Technologies andApplications for Mobility Solutions).L’organisation pourrait maintenantse transformer en société commune.Pour défendre cette filière, l’entrepre-neur est aussi un membre très actif duClub Galaxie, hébergé à la Cité de l’es-pace, dont les 63 membres travaillentà la promotion du spatial dans l’éco-nomie. Il se démène aussi au sein dupôle de compétitivité Aerospace Valley,pour faire une place aux PME de l’es-pace. Bonne nouvelle, auprès des col-lectivités, le message commencerait àpasser. . aurélie BarBaux

Christian Carle, PDG de Pole Star

L’avenir est dans l’espace

son Parcours>45 ans>1986 Diplôméde l’École demanagementde Strasbourg>1990 Intègrele groupeThomson–CSF>1995 Rejoint lesactivités ”espace“du groupeThomson, quideviennent AlcatelSpace (maintenantThales AlienaSpace)>2002 FondePole Star avecJean Chenebault

Alex

AnDR

eGe

leBA

RT/R

eA

etau

ssi

DR

Jean-louisDasseuxPDG de CerenisTherapeuticsAprès avoir été directeurde recherche dans legroupe pharmaceutiqueFournier, le PaloisJean-louis Dasseux acréé sa propre entrepriseen 2005. Installéeà Toulouse, CerenisTherapeutics développedes traitementscontre les maladiescardiovasculaires. Une

activité convaincantepour les investisseurs, quiont mobilisé en tout prèsde 60 millions d’euros.

Vincent encontrePDG d’IntuilabC’est à labège qu’estinstallée Intuilab, lastart-up dirigée parVincent encontre, uningénieur génie logicielqui a travaillé chezIBM. Intuilab est undéveloppeur de solutionsde surface computing(tables interactives).

C’est notamment grâce àelle que votre téléphonemobile obéit au doigt…et au doigt.

Didier KussPrésident du réseaudes 22 pépinièresde Midi-PyrénéesDirecteur de l’agencede développementéconomique Ariègeexpansion et rugbymanpassionné, ce lorrain de45 ans sait que l’avenirde sa région passerapar l’aéronautique,

la biotechnologie oula chimie, plutôt quepar le textile ou lepapier. Il milite pourque l’on arrête deconsidérer l’Ariègecomme un territoireen «reconversionindustrielle», undomaine qu’il maîtriseparfaitement. Désormais,il élargit son action engérant le réseau despépinières d’entreprisespour offrir un mêmeservice aux créateursde toute la région.

Gérard liberosPrésident du GipiGérard liberos est lePDG de Socorem, unecoopérative spécialiséedans l’électricité etle génie climatique.Il a pris, en 2003,la tête du Gipi, clubtoulousain d’innovationpour l’industrie, etdepuis 2005 celle duGemip, un groupementd’employeurs régionaux.Il veut surtout resterà l’écoute des autres.

24 juin 2010 | supplément au n° 3198 | L’usine nouveLLe

La décision était difficile à pren-dre, mais il ne la regrette pas. Ily a dix-huit mois, ce cinquante-naire, polytechnicien et docteur

en intelligence artificielle, a pris unvirage dans sa carrière. Il quitte sonprestigieux poste en Allemagne dedirecteur adjoint de Sogeti High-Tech,filiale de Capgemini, spécialisée dansl’ingénierie mécanique, pour revenir àToulouse, sa terre d’adoption, où il afait sa thèse au CNRS. «Je souhaitaisretourner dans le sud-ouest et retra-vailler dans une plus petite structure»,explique ce natif de Dunkerque, quidirigeait 300 personnes à Hambourget 2800 en France. Son arrivée à la têtede l’Incubateur des jeunes entreprisesinnovantes de Midi-Pyrénées se fait demanière fortuite. C’est lors d’un voyageen avion entre Paris et Hambourg, qu’iltombe sur un article du «Monde»,mentionnant la recherche d’un direc-teur pour cette structure émanant duconseil régional. Et comme le hasardfait bien les choses, il rencontre quel-ques jours plus tard ses futurs recru-teurs, de passage à Hambourg!

Sa mission: faciliter et accompagnerla création d’entreprises innovantesdans la région. «Douze à vingt-qua-tre mois sont nécessaires pour per-mettre aux entrepreneurs de voler deleurs propres ailes», estime celui quivoit passer une cinquantaine de dos-siers de candidatures par an. Une ving-taine en moyenne seulement bénéficiedes formations et des prêts de l’Incu-bateur. «Cette structure a été un véri-table accélérateur de projets, nous faci-litant les prises de contacts auprès dejuristes, de comptables et d’institu-tionnels», explique Fabrice Gascons-Viladomat, le président de la start-upEderna, qui fait partie des 70 sociétéslancées par l’Incubateur depuis 2001.Avec seulement quatre collaborateurs,Pierre Dufresne ne s’ennuie pas. «Il aune grande capacité de travail et c’estquelqu’un de très attentif aux autres,malgré son parcours», estime son amiDidier Cujives, le maire du village dePaulhac, où Pierre Dufresne réside.Des qualités nécessaires pour facili-ter l’émergence de jeunes sociétés... .

Adrien CAhuzAC

Vincent PluquetPDG de VegeplastIngénieur agro forméà Lille, Vincent Pluqueta fondé Vegeplast àIbos (Hautes-Pyrénées)en 2003. Cette jeunepousse, emblématiquedes travaux devalorisation enbiomatériaux, travaillesur les bioplastiquesà partir de la planteentière du maïs.C’est elle qui adécroché l’énormemarché (environ400 millions d’unitésen 2010) desdosettes recyclablesconcurrentesde Nespresso…récemment lancéespar Casino. À 46 ans,il a longtemps travaillédans le groupecoopératif agricoleVivadour, où il aoccupé le postede directeur dudéveloppement.

rémi rouxGérant d’EthiquableAvec Stéphane Comar,rencontré sur lesbancs de l’ESG Paris,et ChristopheEbehardt, croisé dansune ONG au Mali, RémiRoux, 45 ans, a fondéen 2003 la coopérativeEthiquable, àFleurance, dans leGers. En quelquesannées, la marque(environ 15 millionsd’euros de chiffred’affaires), axée surl’innovation, s’esttaillé une place surles linéaires de lagrande distributionau rayon du commerceéquitable. RémiRoux a travaillé dansl’agroalimentaire chezAndros et Léa-Vital.

Pierre Dufresne,directeur de l’Incubateur de Midi-Pyrénées

Fabricant d’entrepreneurs

édouard ForzyPrésident de La MêléeÀ 38 ans, le plus grandmérite d’EdouardForzy n’est pasd’avoir créé, en 2000,avec quelques amisl’association La Mêléepour promouvoirles technologies del’information et dela communicationdans la région,mais bien d’avoirsu la faire grandir.Avec 450 adhérents(entreprises,collectivités,fournisseurs,utilisateurs), elleest devenue l’undes réseaux lesplus importantsdu Sud-Ouest.

Stéphane douceDirecteur déléguédes pépinièresdu Grand Toulouse

Ce dynamiquequadra-génaire a l’œil

sur les 20000 mètrescarrés de pépinières etd’hôtels d’entreprisesdu Grand Toulouse.Pro du développementlocal, il anime depuisdeux ans ce réseau,où sont hébergées80 entreprisesenviron. Si la grandemajorité d’entre ellessont innovantes, unpôle TPE est en coursde développement.Car, pour être retenu,«un projetdoit être viableéconomiquement,posséder un potentield’emploi ou un volettechnologiqueintéressant», confiece diplômé de Supde Co Montpellier.

Son parcourS>51 ans>1988 Intègrela start-upEdiat, centréesur l’intelligenceartificielle>1993 Prendla direction del’agence Spatialet Industrie, futurSogeti High-Tech>2009 Directeurde l’Incubateurde Midi-Pyrénées

D.R.

etAu

SSi

D.R.

40 leS StArS montAnteS

Professeur et chercheur au cen-tre de bio-ingénierie Gilbert-Durand de l’Institut nationaldes sciences appliquées (Insa)

de Toulouse, Pierre Monsan s’avoueincapable de dater précisément lafuture pénurie de pétrole, mais il saitqu’elle aura lieu. À l’horizon de 2040ou de 2050… Ce major de la promo1969 de l’Insa a milité activement pour

que la France, et plus exactement sabonne ville de Toulouse, se dote, sousl’égide de l’Inra, d’un «centre d’excel-lence en biotechnologies blanches».Autrement dit, d’un pôle de recherchesur des systèmes biologiques quiseraient capables de produire, par bio-catalyse ou fermentation, des substan-ces utilisables dans des secteursindustriels variés. Depuis février, c’est

chose faite! Réunissant 250personnes,la mission a pour objectif de modifierles métabolismes des micro-organis-mes contenus dans des déchets végé-taux pour créer du biocarburant, utiliséen complément du carbone fossile. Ilest aussi envisagé de fabriquer de nom-breuses matières premières, qui rem-placeraient les dérivés du pétrole.Travaillant sur le sujet depuis le débutde sa carrière à Toulouse, Pierre Mon-san avait les bons arguments pourconvaincre la direction nationale del’Inra de lui confier le projet. Et, selonlui, il est temps, car la France a accu-mulé les retards dans ce domaine, faceà des pays comme le Japon, les états-Unis et la Belgique. Avec son projetcandidat au grand emprunt, PierreMonsan espère décrocher un budgetde 50 à 100 millions d’euros, qui luipermettrait de recruter une centainede chercheurs supplémentaires.«L’idée est de changer d’échelle et depasser du stade de laboratoire univer-sitaire à celui de centre de R&D indus-triel.» Pierre Monsan s’est, d’ores etdéjà, assuré du partenariat et du finan-cement de Total, L’Oréal ou Airbus, enannonçant clairement sa volonté«d’aboutir d’ici à cinq ans à des appli-cations industrielles.» Et lucratives. .

Anne LéveiLLé

Pierre Monsan, professeur à l’Insa de Toulouse et à l’école des mines de Paris

Le militant des biotechnologies blanches

Son parcourS>61 ans>1975 Premierlaboratoire debiotechnologiefinancé sur sesfonds propres>1985 Créationde Bio-Europe,start-up rachetéeen 1992 parSolabia>1993 Créationdu centre debio-ingénierieGilbert-Durand(Toulouse)

Ludovic Le MoanCofondateur de GoojetCe natif du Havre, 47ans, a lancé lapremière pépinière privée (TIC Valley)à Labège où, avec Marc Rougier, il acréé Goojet à la fin 2006. Leur idée :proposer, depuis un téléphone portable,de naviguer sur internet et surtoutd’échanger des informations avec descontacts partageant les mêmes centresd’intérêt. Goojet emploie une quinzainede personnes à Toulouse et à Paris.

vincent LemondePDG de NoomeoAvec Ludovic Brethes, ingénieur del’école d’ingénierie informatique etrobotique de Perpignan (32 ans), VincentLemonde (31 ans), docteur ingénieur

Insa Toulouse, a fondé Noomeo, en2007. La start-up de Labège conçoit descaméras 3D. Pour se développer, le jeunedirigeant a développé une politiquemarketing très agressive et multiplieles partenariats avec d’autres jeunesentreprises innovantes.

Daniel ThebaultPrésident du Medef Midi-Pyrénées

Qui a dit que la science et l’espritd’entreprendre faisaient mauvaisménage? À 54ans, Daniel

Thébault prouve le contraire. Docteur enphysique des solides, il crée sa premièreentreprise d’informatique en 1984.Il dirige aujourd’hui Top7, spécialiséedans l’événementiel. Business angelet administrateur de l’incubateur

Midi-Pyrénées, il s’avoue passionnépar «l’innovation, la créativité et lacréation d’entreprise».

Laurent ManiscalcoDirecteur général de Kineo CAMAprès avoir fait ses armes dans deuxgrands groupes américains, Motorola etSilicon Graphics, Laurent Maniscalco estvenu rejoindre Jean-Paul Laumond, ledirecteur de recherche au Laboratoired’analyse et d’architecture des systèmes(Laas) du CNRS, lorsqu’il décided’industrialiser le résultat deses recherches sur les mouvementssans collision appliquées à la robotique.Ensemble, ils créent Kineo CAM (ComputerAided Motion), fin 2000, à Labège.L’entreprise compte une vingtainede salariés aujourd’hui.

D.R.

eTAu

ssi

D.R.

L’usine nouveLLe | supplément au n° 3198 | 24 juin 2010

41

Et

auss

id.

r.

Jean-Bernard saucèdedirecteur de Midi-Pyrénées Croissance

À 52 ans, il connaît bien les besoins en

financement des PME. Présent depuis quinze ans dans le capital-investissement de la région, il est à la tête de Midi-Pyrénées Croissance depuis 2003. Son fonds, qui gère 10 millions d’euros, dont 30 % apportés par la région, est le seul à se positionner sur des petits montants, inférieurs à 400 000 euros. Il est actuellement présent au capital de 80 entreprises.

arnaud de LatudeCofondateur de Tolosages développementAprès trois ans à la tête de Capitole Angels, il vient de passer la main. Grâce à lui, l’association d’investisseurs privés a financé huit entrepri-ses. Mais à 58 ans, cet ingénieur électronicien de formation devrait continuer à suivre de près l’innovation. Avec sept autres entrepre-neurs locaux, il a lancé, en février, Tolosages développement, un fonds d’investissement régional. Objectif ? racheter trois à cinq PME d’ici à trois ans.

Marielle GaudoisPrésidente de BioMedical AllianceGérante du cabinet de conseils en ressources humaines Arcade Management, Marielle Gaudois, 56 ans, a participé à la création du Syndicat des industries de santé de Midi-Pyrénées (Sismip) depuis mai 2009, elle préside la structure née du regroupement du Sismip avec MidiBiotech, l’association des entreprises de biotechnologies de Midi-Pyrénées. BioMedical Alliance affiche des objectifs ambitieux, tel le partage d’expériences de ses membres pour favoriser leur expansion à l’international.

René ChellePdG d’AB7 Industrie

L’ingénieur en génie chimique et fondateur de

la société AB7 Industrie (66 salariés, 10 millions d’euros de chiffre d’affaires) a fait de la PME familiale de deyme une référence mondiale en matière d’innovation biotechnologique. Spécialisée dans l’emmagasinage de principes actifs au sein de polymères, elle fabrique des produits d’hygiène pour l’habitat et le jardin, des produits vétérinaires, mais aussi des traitements pour assainir les eaux.

Laurent auretFondateur de NeosensC’est dans la foulée d’une thèse menée au Laas-CNrS sur les microsystèmes, que Laurent Auret a décidé de valoriser ses travaux sur le développement de capteurs chimiques dédiés à la surveillance de l’environnement. Il a, pour cela, fondé Neosens en 2001. En mars 2009, suite à la levée de fonds de 4 millions d’euros, il cède son poste de PdG à Thierry Brisard. Il s’occupe désormais du développement stratégique et de l’innovation.

42 LEs staRs MontantEs