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Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1994, 13 (2), 487-498 Les anciennes méthodes de prophylaxie des maladies animales en Belgique M. MAMMERICKX * Résumé : L'auteur décrit les anciennes méthodes de prophylaxie des maladies animales en Belgique et leur évolution jusqu'à nos jours. Il se base essentiellement sur le droit belge. Les principes de la prophylaxie hygiénique, auxquels il a fallu apporter peu de modifications au cours du temps, sont énoncés au début du XVIII e siècle par Lancisi et Bates, médecins respectivement du pape Clément XI et du roi Georges I er d'Angleterre. Ces principes sont aussitôt introduits dans le droit belge. Il faut attendre la seconde moitié du XIX e siècle pour qu'ils soient appliqués correctement et avec succès. MOTS-CLÉS : Belgique - Histoire vétérinaire - Maladies épizootiques - Peste bovine - Prophylaxie hygiénique. La Belgique est un petit pays de vieille civilisation qui n'est devenu un Etat indépendant qu'en 1830. Les territoires formant le pays actuel n'ont pas tous la même histoire. Ce pays, enclavé au milieu des Etats européens d'Occident, a souvent été la victime des ambitions et des querelles de ses puissants voisins ; son histoire est un condensé de l'histoire européenne. Pour développer le sujet du présent travail, il convient cependant de résumer cette histoire, voire de la schématiser. En faisant cela, nous avons nécessairement omis des détails jugés superflus pour ne pas nuire à la compréhension. Il est bien évident que certains territoires appartenant aujourd'hui à la France (Artois, Cambrésis), à la Hollande (Gueldre, Looz) ou au Grand-Duché de Luxembourg et à l'Allemagne (Trèves), ont été autrefois inclus dans les Pays-Bas du sud, autrement dit la « Belgique » dont il est question ici. Le pays est soumis par les Romains en 57 av. J.-C., puis par les Francs et par Charlemagne qui y favorise le développement du christianisme. En 843, suite au traité de Verdun, les territoires à l'ouest de l'Escaut (Flandre) vont à la France, le reste est englobé dans la Lotharingie, puis dans le Saint-Empire romain germanique. Sous la féodalité, on voit se constituer des comtés, des duchés et des principautés (Brabant, Flandre, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur). Le pays finit par être réuni aux mains de la maison de Bourgogne (Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon, Charles le Téméraire). En 1477, le mariage de Marie de Bourgogne et de l'archiduc Maximilien d'Autriche, fils de l'empereur Frédéric III, fait passer les 17 provinces des Pays-Bas (Belgique, Hollande, Luxembourg) à la maison des Habsbourg (Maximilien I er , Philippe le Beau, Charles Quint). Les ducs de Bourgogne puis les Habsbourg réunissent progressivement les 17 provinces mais ne parviennent pas à en faire un Etat unifié. Ces * Chef de département à l'Institut national de recherches vétérinaires de Uccle-Bruxelles, professeur à l'Université catholique de Louvain et à la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux. Institut national de recherches vétérinaires, 99 Groeselenberg, B-1180 Bruxelles, Belgique.

Les anciennes méthodes de prophylaxie des maladies animales en

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Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1994,13 (2), 487-498

Les anciennes méthodes de prophylaxie des maladies animales en Belgique

M. MAMMERICKX *

Résumé : L'auteur décrit les anciennes méthodes de prophylaxie des maladies animales en Belgique et leur évolution jusqu'à nos jours. Il se base essentiellement sur le droit belge. Les principes de la prophylaxie hygiénique, auxquels il a fallu apporter peu de modifications au cours du temps, sont énoncés au début du XVIIIe siècle par Lancisi et Bates, médecins respectivement du pape Clément XI et du roi Georges Ier d'Angleterre. Ces principes sont aussitôt introduits dans le droit belge. Il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour qu'ils soient appliqués correctement et avec succès.

MOTS-CLÉS : Belgique - Histoire vétérinaire - Maladies épizootiques -Peste bovine - Prophylaxie hygiénique.

La Belgique est un peti t pays de vieille civilisation qui n 'est devenu un Eta t indépendant qu'en 1830. Les territoires formant le pays actuel n'ont pas tous la même histoire. Ce pays, enclavé au milieu des Etats européens d'Occident, a souvent été la victime des ambit ions et des querelles de ses puissants voisins ; son histoire est un condensé de l 'histoire européenne . Pour développer le sujet du présent travail, il convient cependant de résumer cette histoire, voire de la schématiser. En faisant cela, nous avons nécessairement omis des détails jugés superflus pour ne pas nuire à la compréhension. Il est bien évident que certains territoires appartenant aujourd'hui à la France (Artois , Cambrésis) , à la Hollande (Gueldre , Looz) ou au Grand-Duché de Luxembourg et à l 'Allemagne (Trèves), ont été autrefois inclus dans les Pays-Bas du sud, autrement dit la « Belgique » dont il est question ici.

Le pays est soumis par les Romains en 57 av. J.-C., puis par les Francs et par Charlemagne qui y favorise le développement du christianisme. En 843, suite au traité de Verdun, les territoires à l 'ouest de l 'Escaut (Flandre) vont à la France, le reste est englobé dans la Lotharingie, puis dans le Saint-Empire romain germanique. Sous la féodalité, on voit se constituer des comtés, des duchés et des principautés (Brabant, Flandre, Hainaut, Liège, Luxembourg, Namur). Le pays finit par être réuni aux mains de la maison de Bourgogne (Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon, Charles le Téméraire). En 1477, le mariage de Marie de Bourgogne et de l'archiduc Maximilien d'Autriche, fils de l 'empereur Frédéric III, fait passer les 17 provinces des Pays-Bas (Belgique, Hol lande , Luxembourg) à la maison des Habsbourg (Maximilien I e r , Philippe le Beau, Charles Quint). Les ducs de Bourgogne puis les Habsbourg réunissent progressivement les 17 provinces mais ne parviennent pas à en faire un Etat unifié. Ces

* Chef de département à l'Institut national de recherches vétérinaires de Uccle-Bruxelles, professeur à l'Université catholique de Louvain et à la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux. Institut national de recherches vétérinaires, 99 Groeselenberg, B-1180 Bruxelles, Belgique.

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provinces forment un « cercle de Bourgogne » dans le cadre politique du Saint-Empire romain germanique, bien que quasi indépendantes depuis 1548. Les principautés de Liège et de Stavelot-Malmédy et le duché de Bouil lon ne font pas par t ie des 17 provinces ; ils sont incorporés dans le « cercle de Westphalie », une autre subdivision du Saint-Empire romain germanique. Le successeur de Charles Quint, Philippe II, roi d'Espagne, voit se dresser contre lui les provinces calvinistes du nord (Hollande) qui se séparent et forment un Etat autonome, les Provinces unies (1579). Les provinces du sud (Belgique actuelle, à l'exception des principautés de Liège et de Stavelot-Malmédy et du duché de Bouillon) restent sous domination espagnole. En 1713-1714, suite aux traités d 'Utrecht et de Rasta t t , les Pays-Bas méridionaux passent aux Habsbourg d 'Autr iche (Charles VI, Marie-Thérèse et Joseph II) qui considèrent les Pays-Bas comme propriété de la couronne d 'Autr iche. De 1713 à 1715, la souveraineté sur la Belgique n'est pas très clairement établie ; l ' empereur Charles VI et le gouverneur général des Pays-Bas espagnols, Maximilien II Emmanuel de Bavière se partagent le pouvoir. A partir de 1715, l'Autriche a la pleine souveraineté sur la Belgique. A la fin du XVII I e siècle, des émeutes éclatent contre le pouvoir autrichien, préludes à l'occupation puis à l'annexion du pays, y compris Liège, Stavelot-Malmédy et Bouillon, par la France en 1795. La Belgique reste française pendant toute la période napoléonienne. En 1815, après le désastre des armées impériales, elle est à nouveau réunie à la Hollande. Elle s'en sépare en 1830 pour devenir une monarchie constitutionnelle indépendante qu'elle est toujours aujourd'hui (15).

Les territoires qui forment la Belgique actuelle ont souvent servi de champ de bataille aux Etats européens ; ceci explique pourquoi ils n'ont pas été épargnés par les épizooties. Il semble bien que c'est la peste bovine, également désignée sous le nom de typhus contagieux, qui fut la principale maladie contagieuse des bestiaux au cours des siècles passés. Elle est identifiée avec certitude pour la première fois au I V e siècle ap. J.-C. à l'occasion d'une épizootie qui ravage la Turquie, l'Illyrie et la Flandre. Depuis, la peste bovine réapparaît régulièrement en Europe et particulièrement en Belgique (2,9,11,16).

La lutte contre une maladie contagieuse aussi envahissante et dévastatrice que la peste bovine ne peut aboutir que si elle est entreprise sur un territoire suffisamment étendu. Cette lutte doit nécessairement s'appuyer sur un système juridique puisqu'elle demande des mesures qui touchent aux droits et aux privilèges des citoyens (biens, commerce, circulation, etc.).

Le droit belge actuel fait part ie des droits romanistes , c 'est-à-dire des systèmes juridiques influencés par le droit romain de l'antiquité. Il est le résultat d'une évolution séculaire et il est en grande par t ie issu du droit français. Au X I e siècle, en Europe occidentale, le droit est coutumier ; chaque petite communauté d'habitants a son propre droit. Au X I X e siècle, il est d'origine législative. Cette évolution n'a pas été brutale ; le droit a lentement progressé dans le sens du déclin de la coutume et d'un renforcement du droit état ique. Incorporées à la France de 1795 à 1815, les provinces belges sont soumises au droit français de l 'époque. Les codes français (1804-1810), en réalité une synthèse du droit européen pendant vingt siècles, abrogent les lois de la Révolution, celles de l 'Ancien Régime et les anciennes coutumes. Sous l 'Ancien Régime, les provinces belges jouissent d'une certaine autonomie et les souverains ou leurs délégués ne légifèrent pas en qualité de roi, d'empereur ou de gouverneur, mais en tant que duc de Brabant, duc de Luxembourg, comte de Namur, etc. (6).

En 1846 est créée en Belgique une Commission royale des anciennes lois et ordonnances de Belgique (CRALO) , chargée de réunir et d'éditer la documentation

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recueillie sur le sujet. Parmi les travaux réalisés par cette commission, il y a actuellement 82 volumes in-folio sur les « coutumes » des provinces belges. En consultant les anciennes coutumes de Belgique, on constate qu'il y est souvent question d'animaux, mais très rarement de maladies animales. Le droit coutumier belge traite essentiellement, en matière d'animaux, de sujets que l'on peut grouper sous quatre rubriques :

- de la protection des biens privés ou publics, des hommes et de l 'environnement contre les dommages provoqués par les animaux ou contre les nuisances résultant de la putréfaction des cadavres d'animaux ;

- de la qualité des produits alimentaires d'origine animale (viandes, poissons) ;

- des vices rédhibitoires ;

- du bien-être des animaux (blessures intentionnelles).

Dans les anciennes coutumes, les références aux maladies transmissibles des animaux sont rares. Sporadiquement, il est question d'interdire l'accès aux abreuvoirs ou aux pâturages communs aux brebis galeuses ou aux chevaux rogneux, morveux ou véreux ! Il est très souvent question du dépistage de la ladrerie (Cysticercose) dans les viandes de boucherie, mais cela répond uniquement à une préoccupation commerciale, ces viandes se conservant mal. Jusqu'au X I X e siècle on ne fait pas le lien entre le ver solitaire de l ' homme et la présence des larves (cysticerques) dans les viandes consommées ; le dépistage de la ladrer ie ne pouvait donc pas r épondre à une préoccupation sanitaire (13).

Dans l 'abondante documentation réunie sur les coutumes de Belgique, il n'existe qu'une seule ment ion d 'une mesure en rappor t avec les maladies épizootiques du bétail ; il s'agit d'une ordonnance du Franc de Bruges, datée du 18 mai 1566, interdisant de charger les chiens de peaux de vaches pour éviter la propagat ion des maladies contagieuses du bétail. Ce fait isolé vaut la peine d'être signalé parce qu'il enseigne que de tous temps des esprits avertis font des observations exactes et en tirent des préceptes judicieux ; ici il s'agit de la découverte , dans le Franc de Bruges au X V I e siècle, du principe du vecteur animé de contages (7).

La peste bovine est une maladie virale qui a t taque sur tout les ruminants , principalement les bovins, et parfois les porcs. De temps immémoriaux cette affection règne à l 'état enzoot ique dans les s teppes de Russie et de Hongr ie où les animaux paraissent être relativement résistants. Régulièrement la maladie envahit l 'Europe, essentiellement par la vallée du Danube, y déclenchant des épizooties meurtrières qui tuent parfois la totalité du bétail dans certaines régions. Jusqu 'au X V I I I e siècle, ces épizooties accompagnent surtout les armées en campagne qui s 'approvisionnent en bétail à l'est. Au X I X e siècle, le commerce et les moyens de transport se développent et contribuent également à disséminer la maladie en Occident. Au cours de l'histoire, tous les conflits armés de quelque importance sont à l'origine d'épizooties meurtrières. La guerre franco-prussienne de 1870 clôt une série d'invasions de peste bovine qui se perd dans la nuit des temps. En dehors des périodes de guerre, l 'Europe occidentale possède un cheptel re la t ivement sain. Sans doute faut-il a t t r ibuer cette situation sanitaire favorable à l 'organisation politique et administrative de ces régions. Héri tage de la féodalité, les villes et villages en Occident vivent isolés les uns des autres. Jaloux de ses privilèges, chaque communauté a ses coutumes et veille par diverses mesures (taxes, impôts, octroi, barrières, remparts, etc.) à ce que l 'étranger ne vienne pas troubler sa quiétude. Ces mesures limitent fortement les déplacements des animaux et des produits animaux, ce qui explique l'état sanitaire satisfaisant. Lorsqu'un conflit armé survient,

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l'organisation administrative et politique s'effondre et le bétail se contamine à partir du parc animalier des armées des envahisseurs. Longtemps ces armées sont accompagnées d'immenses t roupeaux de bétail acquis dans les steppes à l'est. Les longues marches épuisantes déclenchent des maladies cliniques chez les animaux porteurs de contages et la peste bovine se propage alors rapidement dans le bétail très réceptif des régions traversées (2,9,11,16).

Il faut a t tendre le début du X V I I I e siècle pour voir paraî t re une première étude scientifique sur la peste bovine. En 1711, la maladie est introduite à Padoue, en Italie, par des marchands venus de l'est ; elle a débuté en 1709 sur les frontières asiatiques de la Russie et elle se propagera, après l'Italie, dans toute l 'Europe occidentale. Redoutant les conséquences de l'épizootie sur le bétail des Etats pontificaux, le pape Clément XI (Index nominum) demande à son premier médecin, Giovanni Lancisi (Fig. 1) (1, 4, 8, 10) (Index nominum), d'étudier le problème et de proposer un remède. Lancisi étudie la question et formule des prescriptions sanitaires que tous les historiens de la médecine vétérinaire considèrent comme les premières mesures efficaces énoncées pour endiguer une épizootie et qui sont le point de départ de presque tous les règlements de police sanitaire promulgués en Europe.

En 1711, Lancisi propose :

- d'empêcher tout contact avec des animaux soupçonnés d'avoir été en rapport avec des animaux malades ;

- d 'assommer avec une masse les malades et les animaux soupçonnés d'avoir été contaminés, pour éviter de contaminer le sol avec le sang ;

- d 'entourer d'une barrière les locaux contenant des malades pour s 'opposer à la sortie des animaux et des hommes ;

- d'obliger les personnes qui soignent les animaux malades de se laver les mains et le visage avec du vinaigre avant de sortir des locaux contaminés, de laisser sur place leurs vêtements de toile cirée après les avoir parfumés (il entend par parfumer : faire des fumigations avec du soufre et des aromates) ;

- de brûler tous les objets ayant été en contact avec les malades, blanchir les murs des étables et parfumer les locaux, matin et soir, pendant huit jours, avec des baies de genévrier, de l'encens, de l'ail et de l'hysope, laver à fond les râteliers et l'auge avec du vinaigre mélangé à du soufre et à des aromates ;

- de laver avec une forte lessive, renforcée de chaux, les mangeoires et les abreuvoirs dans lesquels les malades ont mangé et bu ;

- de parfumer les vêtements et le linge des bouviers et les obliger à laver leurs mains et le visage avec du vinaigre ;

- d'enfouir les cadavres et les excréments des malades dans des fosses profondes éloignées des habitations et des rues, brûler les pailles et les foins se trouvant dans les locaux contaminés ;

- de déverser le lait des vaches malades dans une fosse éloignée des habitations et le recouvrir d'une épaisse couche de terre ;

- de parfumer et laver les locaux où se trouvent des animaux convalescents avec la même sollicitude que ceux des animaux malades ou morts ;

- d 'empêcher les éleveurs de sortir de leur village et d'avoir des contacts avec les bourgs voisins ;

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Fig.l

Giovanni Maria Lancisi, archiatre du pape Clément XI

- d 'ordonner aux éleveurs d 'assommer toutes les bêtes malades ou soupçonnées d'avoir été contaminées.

Et Lancisi de conclure : « Si une peste aussi redoutable vient à menacer nos bovins, je suis d'avis de faire assommer tous les animaux malades ou suspects de l'être, plutôt que de laisser se propager la contagion pour avoir le temps et l 'honneur de découvrir un remède que souvent on cherche vainement. »

Après l ' I talie, la peste se répand dans toute l 'Europe occidentale et arrive en Angleterre en 1714. A l'instar du pape Clément XI, Georges I e r (Index nominum), roi de Grande-Bretagne, charge son chirurgien Thomas Bates (18), d 'étudier le mal. Le

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rapport de la commission présidée par Bates et composée en outre de quatre juges n'est pas rendu public pendant quelques années. Il paraît dans Philosophical transactions, volume XXX, années 1717-1719, sous le titre : A brief account of the contagious disease which raged among the milch cows near London in the year 1714. Bien qu'il ne le dise pas, Bates semble connaître les prescriptions de Lancisi. Quoi qu'il en soit, il propose les mêmes mesures que lui, en y ajoutant :

- un vide sanitaire pour les étables et les pâtures des animaux malades ;

- une répartition des animaux en petits lots ;

- une indemnité compensatoire équitable pour les animaux abattus.

Le roi Georges I e r approuve le principe de l'indemnité proposé par la commission. Le souverain alloue sur sa liste civile une indemnité de 40 shillings par bœuf et de 5 à 10 shillings par veau que l'on fait abattre. En trois mois, l'Angleterre est purgée du fléau !

Lancisi a découvert les principes de base de la prophylaxie hygiénique des maladies épizootiques auxquels les épidémiologistes contemporains n 'ont rien à ajouter : abattage des animaux malades et des animaux suspects d'être contaminés (stamping-out) ; destruction des contages, des réservoirs de contages, des vecteurs de contages animés et inanimés ; arrêt de la propagat ion des contages par des entraves aux déplacements des animaux et des hommes et à la circulation des produits d'origine animale (viandes, peaux) ; interdiction d'utiliser des moyens curatifs. Certains désinfectants préconisés (acides et bases) gardent leur valeur à notre époque. Lancisi est doué d'un esprit clair et méthodique ; il part de l'idée que la contagion est la seule cause de la peste bovine. Par contagion il entend un « ferment nocif » destructible qui passe, à partir de la peau et des sécrétions, d'un animal malade à un animal sain, par voie directe ou indirecte. Son étude de la maladie est d 'une r igueur scientifique exemplaire ; les règles de prophylaxie hygiénique qu'il dégage s'imposent logiquement, par un raisonnement rationnel, basé sur des observations objectives bien faites.

Bates dépasse le problème purement technique de la lutte contre les maladies épizootiques et envisage également l'impact psychologique des mesures préconisées. Il se révèle être un fin psychologue en formulant le principe de l'indemnité compensatoire pour les animaux abattus par ordre. De nos jours encore, la question de l'indemnité est un élément déterminant pour le succès de la prophylaxie hygiénique.

Là où les prescriptions de Lancisi et Bates sont rigoureusement appliquées, la peste régresse ; ailleurs elle se propage. Le collège des cardinaux qui a fait appel aux talents de Lancisi ne comprend pas bien l'utilité des mesures qu'il préconise et qui, dès lors, ne sont que très mollement appliquées dans les Etats pontificaux où on enregistre des pertes importantes parmi le bétail. Dans les pays où on cherche à guérir les malades au moyen de remèdes divers (Hollande, Piémont, Savoie), les pertes sont considérables.

Le succès de la lutte contre la peste bovine en Angleterre en 1714 attire l'attention sur les prescriptions de Lancisi. Dans plusieurs pays européens, la défense sanitaire contre les maladies épizootiques s'organise alors rationnellement. On voit paraître des édits, des ordonnances, des placards, plusieurs fois renouvelés au cours du XVII I e siècle et qui, dans l 'ensemble, consti tuent une législation assez cohérente . De multiples circonstances toutefois s 'opposent à l 'application correcte des mesures. Les guerres continuent à sévir, ce qui favorise la réinfection des cheptels. La carte polit ique de l 'Europe se modifie continuellement et beaucoup de territoires passent d'un pouvoir à l 'autre. Le personnel chargé d'exécuter les mesures sanitaires reste fort incompétent

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(les premières écoles vétérinaires ne verront le jour que dans la seconde moitié du XVIII e siècle). Les partisans des remèdes absurdes et des interventions irrationnelles ne désarment pas. A la fin du X V I I I e siècle, la contagion elle-même est contestée et le monde scientifique s'épuise en querelles opposant les partisans de la contagion et les partisans de la généra t ion spontanée des maladies infectieuses. Ces discussions continuent longtemps encore et ce n'est que dans la seconde moitié du X I X e siècle, suite aux travaux de Pasteur, que les controverses prennent fin. A ce moment seulement, on voit se const i tuer dans la plupar t des pays européens une législation basée sur les principes découverts au début du X V I I I e siècle, mais mal mis en pratique du fait des circonstances évoquées ci-dessus.

Le cas de la Belgique est à ce titre exemplaire et mérite d'être rapporté. L'épizootie de 1714 menace la Belgique lorsque le pays passe de la souveraineté espagnole à celle de l 'Autriche, à un moment où la souveraineté sur le pays n'est pas encore clairement établie. Le 3 août 1714, l 'empereur Charles VI (Index nominum) publie, en tant que souverain nouvellement reconnu des Pays-Bas autrichiens, une ordonnance inspirée des préceptes de Lancisi en vue d'empêcher l 'introduction de la « mortalité parmi les bêtes à cornes » dans les Pays-Bas méridionaux (5). L'ordonnance défend d'introduire dans le pays les bêtes à cornes, à moins que les conducteurs n 'a ient un certificat en bonne forme constatant que dans le lieu d'où elles proviennent il n'y a ni bêtes ni écuries infectées. Sans certificat, les bêtes sont censées être contaminées et promptement tuées et enterrées avec leurs peaux. Ceux qui les introduisent sont mis en prison et corrigés et ceux qui les acceptent doivent payer une amende. L'ordonnance prévoit aussi la visite des bêtes , la défense de vendre et d 'acheter des bêtes non pourvues de certificats, l'obligation de déclarer les bêtes malades et de les faire visiter, la défense d'introduire des viandes fumées ou salées et des peaux fraîches ou salées. Les sanctions prévues sont diverses : confiscation des moyens de transport, peines corporelles, emprisonnement, amendes, ces dernières étant partagées au profit du prince, des officiers argumentant et... des dénonciateurs ! Toutes ces prescriptions relèvent du bon sens ; il n'y a rien à redire. Tout au plus pourrai t-on, mais uniquement du point de vue de notre éthique contemporaine, ê t re choqué par la récompense (un tiers du montant des amendes) promise aux délateurs ! Peu de temps après, le 15 sep tembre 1714, Maximilien II Emmanuel de Bavière (Index nominum), dernier gouverneur général des Pays-Bas espagnols, agissant encore en tant que duc de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comte de Flandre, de Hainaut et de Namur, et seigneur de Malines, publie à son tour une ordonnance, datée de Namur, qui est une copie littérale de celle de l 'empereur avec addition de « remèdes contre l'épizootie » (5). C'est un retour à des pratiques anciennes. Comme moyen préventif on recommande le lavage de la bouche et de la langue avec un infusé d'ail dans du vinaigre et quelques pincées de poivre. Comme moyen curatif on prescrit le lavage de la bouche, une chopine de vin additionné d'une once de thériaque, un trochisque d 'el lébore au fanon et un mélange de végétaux en poudre contenant l 'aristoloche, la véronique , la pulmonai re , l 'hysope, la ge rmandrée des marais , la gentiane jaune, l 'angélique, la pétasite, la tormentille, le cardon, le laurier noble et le genévrier commun. Sans nier que l'on peut trouver dans les plantes des substances avec de réelles propr ié tés thérapeut iques , il faut reconnaî t re que l 'on a affaire ici à la polypharmacie dont l'illustre Lémery a dit : « Il y a apparence que ceux qui ont inventé de longues composit ions ont cru qu ' en mêlant ensemble une grande diversité de plantes, ils obtiendraient par l 'une ce qu'ils ne pourraient pas obtenir par l 'autre, le remède se t rouvant quelquefois plus savant que celui qui le donne . » Ces remèdes prétendument préventifs et curatifs sont utilisés depuis les temps les plus reculés ; certains d'entre eux, comme l'ail, sont déjà mentionnés par Caton l'Ancien, plus d'un

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siècle avant J.-C. De tels remèdes sont restés de tous temps impuissants et ont, au contraire, favorisé la propagation des contagions (3).

Dans la pr incipauté de Liège, c'est lors de l 'épizootie de 1740-1750 qu 'on voit paraî t re les premières ordonnances . La peste arrive en 1744 dans la pr incipauté, y provoquant une forte mortal i té parmi le bétail . La négligence des habi tants qui abandonnent sur les chemins les cadavres des animaux exposés à la voracité des chiens et incommodant les gens, pousse le prince-évêque Jean-Théodore (Index nominum) à promulguer une première ordonnance le 10 octobre 1744 portant obligation d'enfouir les cadavres des animaux morts (17). Cette mesure ne suffisant pas pour enrayer la propagation de la peste, une seconde ordonnance est publiée quelques jours plus tard, le 26 octobre 1744 (17). Elle reprend en gros, toutes les mesures sanitaires prescrites par Lancisi en les étendant aux porcs. De plus, elle prévoit un renforcement du contrôle des animaux destinés à la boucherie, avant et après leur abattage. Dans une ordonnance addit ionnelle du 8 janvier 1746, Jean-Théodore autorise tous les habi tants de son ressort de procéder à l 'application des mesures (arrestat ion des animaux suspects, vérification de leur état sanitaire, abattage, etc.) ; c'est la délation organisée sur une grande échelle (17) !

Les contrôles imposés pour vérifier l 'état sanitaire des bêtes sur pied ou après abattage nécessitent l'organisation d'un service d'experts en maladies animales. Voilà pourquoi, par recès du 12 janvier 1745, le magistrat de Liège publie, pour cette ville et ses faubourgs, un règlement sanitaire dans lequel sont minutieusement décrites les interventions demandées aux « connoisseurs » (experts chargés d'examiner les animaux sur pied), aux « rewards » (experts chargés d 'examiner les animaux abattus) et aux « contrôleurs généraux » (experts chargés de surveiller les deux catégories d'experts susmentionnées !) (17).

Pour compléter enfin tout cet édifice juridique, le souverain de la principauté de Liège, également cardinal et évêque du lieu, s'attaque à la superstition. Les populations ont de tous temps eu recours aux pratiques religieuses et superstitieuses pour conjurer le mal quel qu'i l soit. Pour limiter les effets néfastes de ces pra t iques en période d 'épizootie, Jean-Théodore promulgue deux mandements , les 12 juin 1745 et 11 mai 1746, qui interdisent de réciter des formules magiques ou des prières, de donner des bénédictions, de lire les évangiles, de faire des génuflexions, de tracer des signes de croix ou d'autres inscriptions, d'exorciser bêtes et gens, dans le but de guérir les bêtes atteintes par l'épizootie. Les peines prévues pour les contrevenants sont, pour les laïcs, l'excommunication et pour les membres du clergé, la suspension a divinis, l'interdiction d'administrer les sacrements et d'entendre les confessions (17).

Les ordonnances et mandements de Charles VI, Maximilien II Emmanue l de Bavière et Jean-Théodore de Bavière servent de règle de conduite dans la suite, chaque fois que survient une épizootie. Ils sont renouvelés f réquemment jusqu 'à la fin du XVII I e siècle. Lorsque, à la Révolution française, les coutumes et les lois de l'Ancien Régime sont abolies, l 'esprit des ordonnances et mandements sur les épizooties (exception faite de ce qui a trait aux remèdes et à la superstition) se conserve dans les nouveaux textes des codes napoléoniens d'abord et des lois ensuite.

Dans la seconde moitié du X I X e siècle, des lois sanitaires sont promulguées dans tous les pays européens dont la Belgique. Toutes répondent à un même schéma :

- fixation d'une nomenclature des maladies réputées contagieuses ;

- obligation de déclaration à l'autorité administrative ;

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- immobilisation des animaux malades et contaminés ;

- après confirmation, application des mesures inspirées par les travaux de Lancisi et Bates (abat tage des animaux malades et des animaux suspects d 'ê t re contaminés, enfouissement des cadavres, destruct ion et désinfection des objets contaminés , isolement des foyers, désinfection des locaux, mise en place d 'un vide sanitaire , interdiction d ' impor ta t ion , d 'expor ta t ion et de transit d 'animaux et de produi ts d'origine animale, indemnisation).

Toutes ces mesures aboutissent à la disparition de la peste bovine en Occident après le conflit franco-prussien de 1870-1871.

Après la Première Guerre mondiale, la peste bovine fait parler d'elle une dernière fois en Occident à l 'occasion d 'une épizootie limitée qui se déclare précisément en Belgique (12). Un t roupeau de zébus provenant d ' Inde et destiné à l 'Angleterre est hébergé quelques jours dans les étables de quarantaine du port d'Anvers. Peu après, ces mêmes étables abr i tent des lots de bovins p rovenant d 'Amér ique et destinés aux élevages de Belgique. En quelques jours, plusieurs de ces animaux meurent dans les exploitations où ils sont introduits ; ils t ransmet ten t aux autres bêtes une maladie hautement contagieuse et mortel le . Le Service vétérinaire officiel belge, dirigé par H. De Roo, peut difficilement faire face à une situation qui s'aggrave de jour en jour parce qu'il ne dispose d'aucun laboratoire vétérinaire. Le diagnostic de peste bovine ne se fait que tardivement. Grâce à des mesures sanitaires très strictes, la maladie est enfin maîtrisée et aucun cas de contagion n 'est signalé hors des frontières du pays. L'inquiétude est cependant à son comble dans toute l 'Europe et particulièrement en France. Ce pays convoque en 1920 une réunion internationale afin d'organiser la lutte contre les maladies contagieuses des animaux sur le plan mondial. Cette réunion est à l'origine de l'Office international des épizooties qui voit le jour en 1924. La première présidence de cet organisme supranational revient au vétérinaire belge H. De Roo, la personne la plus qualifiée du moment pour avoir vécu, comme principal responsable, la dernière incursion de peste bovine en Occident. L'épizootie de 1920 démontre aussi la nécessité pour un Service sanitaire vétérinaire d'avoir à sa disposition un laboratoire vétérinaire de diagnostic. Depuis cette date , tous les pays européens , y compris la Belgique, se sont dotés d'un tel établissement.

On est fondé à croire que l'on connaît aujourd'hui très bien toutes les règles de la prophylaxie hygiénique et que l'on possède tous les outils pour arrêter et éradiquer rapidement les maladies épizootiques. La lutte organisée contre la fièvre aphteuse en Europe au cours des 30 dernières années a également fait l 'expérience d'une stratégie basée partiellement sur l'emploi de la prophylaxie médicale avec vaccination (14). Ce temps est, semble-t-il, révolu. Les autorités vétérinaires de l 'Union européenne ont opté pour une stratégie de lutte basée uniquement sur la prophylaxie hygiénique dont les principes ont été clairement énoncés il y a près de trois siècles. Il faut souligner que dans les discussions ayant abouti à cette décision, ce sont les Britanniques qui se sont montrés les plus tenaces pour donner la préférence à la stratégie du stamping-out. Le subconscient collectif du peuple anglais aurait-il gardé, mieux que celui des Latins, le souvenir du passé ?

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Summary: The author describes traditional methods of animal disease control in Belgium and the evolution of these methods up to the present time. Evidence is drawn mainly from Belgian law. The principles of hygienic prophylaxis, which have required little modification over the passage of time, were set out at the beginning of the 18th century by Lancisi and Bates, physicians to Pope Clement XI and King George I of Great Britain, respectively. These principles were immediately incorporated into Belgian law. However, it was not until the second half of the 19th century that they were applied correctly and with success.

KEYWORDS Belgium - Disease control - Epizootic diseases - Hygiene -Rinderpest - Veterinary history.

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LOS ANTIGUOS MÉTODOS DE CONTROL DE ENFERMEDADES ANIMALES EN BÉLGICA. - M. Mammerickx.

Resumen: El autor describe los antiguos métodos de profilaxis de enfermedades animales en Bélgica y cómo han evolucionado hasta la actualidad. Se apoya para su estudio en el derecho belga. Los principios de la profilaxis sanitaria no sufrieron excesivas modificaciones desde el momento en que fueron enunciados, a comienzos del siglo XVIII, por Lancisi y Bates, médicos del papa Clemente XI y del rey Jorge I de Inglaterra, respectivamente. Esos principios fueron integrados poco después al derecho belga; pero solamente en la segunda mitad del siglo XIX se aplicarán de manera correcta y con éxito.

PALABRAS CLAVE: Bélgica - Enfermedades epizoóticas - Historia - Peste bovina - Profilaxis - Sanidad.

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REMERCIEMENTS

Que Monsieur P. Ridremont, qui a identifié pour l 'auteur les plantes contenues dans les remèdes signalés dans l 'ordonnance de Maximilien II Emmanuel de Bavière, soit remercié pour sa collaboration.

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TRADITIONAL METHODS OF ANIMAL DISEASE CONTROL IN BELGIUM. -M. Mammerickx.

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Annexe

Index nominum

CLÉMENT X I (Gianfrancesco Albani), né à Urbino en Italie ( 1 6 4 9 - 1 7 2 1 ) ; pape de 1700 à 1 7 2 1 . Choisi par le Sacré-Collège pour occuper le trône pontifical, il refuse la tiare ; il faut une semaine pour le convaincre de l'accepter. Il est très cultivé et amateur d'art. Il est le père de la bulle Unigenitus contre les Jansénistes.

LANCISI Giovanni Maria, né à Rome ( 1 6 5 4 - 1 7 2 0 ) , p remier archiatre des papes Innocent XII et Clément XI. Son étude sur la peste bovine est publiée à Rome en 1 7 1 4 sous le titre : Dissertatio historica de bovilla peste, anno 1711.

GEORGES I E R , né à Hanovre ( 1 6 6 0 - 1 7 2 7 ) ; électeur de Hanovre ( 1 6 9 8 - 1 7 2 7 ) , roi de Grande-Bretagne et d'Irlande ( 1 7 1 4 - 1 7 2 7 ) ; il succède à Anne Stuart.

CHARLES V I ( 1 6 8 5 - 1 7 4 0 ) , second fils de l 'empereur Léopold I e r , il reçoit la couronne impériale à la mort de son frère, en 1 7 1 1 . Les traités d'Utrecht ( 1 7 1 3 , 1 7 1 5 ) lui enlèvent la souveraineté sur l 'Espagne, le traité de Rastatt ( 1 7 1 4 ) lui donne la souveraineté sur les Pays-Bas du sud. Il est le père de l'impératrice Marie-Thérèse à laquelle il garantit la succession d 'Autr iche (Pragmat ique sanction) au dét r iment du cardinal Jean-Théodore de Bavière, futur prince-évêque de Liège.

MAXIMILIEN I I EMMANUEL ( 1 6 6 2 - 1 7 2 6 ) , électeur de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas espagnols de 1 6 9 2 à 1 7 1 4 .

JEAN-THÉODORE de Bavière ( 1 7 0 3 - 1 7 6 3 ) , cardinal, prince-évêque de Liège de 1 7 4 4 à sa mort. Il est le fils de Maximilien II Emmanuel de Bavière et le frère de l 'empereur Charles VII. Il succède au prince-évêque Georges-Louis de Berghes et est inhumé dans la cathédrale de Liège.

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B I B L I O G R A P H I E

1. CHIODI V. (1957) . - Storia della veterinaria. Farmitalia, Milan, 270 -272 .

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3. FABRE R. & DILLEMANN G. ( 1 9 6 3 ) . - Histoire de la pharmacie. Coll. Que sais-je, n° 1035 , Presses universitaires de France, Paris, 80-110 .

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