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i ' I .r < ': - ' Parentés antigéniques des arénavirus "d'Afrique ....................... 76 3, " Distance génétique des, ......................... 77 . . ., , , I .__ .._ ._ Hypothtés et cbnclusi ...................... 78 .- r .. .., , r, ..' mme, d'un cas d'encéphalite Aujourd'hui le LCMV ers domaines de I'immu-

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i ' I .r < ': - ' Parentés antigéniques des arénavirus "d'Afrique ....................... 76 3 , " Distance génétique des, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

. . . , , , I . _ _ . . _ ._ Hypothtés et cbnclusi ...................... 78 . - r .. . . , , r, ..'

mme, d'un cas d'encéphalite

Aujourd'hui le LCMV ers domaines de I'immu-

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68 J.P. GONZALEZ - - 7‘ - 2 J

d’histocompatibilité [42], rôle de I’ht ce n’est qu’en 1968 que Ia structure du virus est connue; au vu de la morpho logie observée en microscopie électronique, le nouveau taxon des Arénaviru3 est proposé 1381.

Entre-temps, d’autres < - arénavirus sont isolés, surtout en Amérique du Sud. dont un seul pour l’Afrique, le virus de la

*”.- ‘I En -- 1-t i 1974, L les caractéristiques physico-chimiques et biologiques-sont défi- nies et montrent’ l’originalité de cette nouvelle famille des Arenaviridae [33].

avirus sont des virus enveloppés, possédant Ieur information généti- Ìí ARN simple brin, négatif et segmenté. La stratégie de réplication

du génome passe par une phase de transcription primaire de 1’ARN- en ARK’ nécessaire à la réplication. La plupart des types connus sont des virus spécifiques de mícromammifères, lesquels peuvent être infectés de façon chro- nique dans la nature. Le passage à l’homme peut éventuellement se faire par contact avec les produits d’excrétion de spécimens contaminés. Ainsi des aré- navirus ont été impliqués dans des .maladies graves et hautement infectieuses pour l’homme. Ils ont, defce fait, suscité un,regain d’intérêt pour ce groupe, dans la pratique médicale et dans la Techerche. En effet, la description de

fièvre hémorragique d’Argentine, puis de la fièvre hémorragique de Boli- e ecenfin la fièvre de Lassa montre, d’une part, que ces maladies mortelles,

dévastatrices et inconnues peuvent encore éclater et, d’autre part, que les moyens de lutte mis à notre disposition sont epcore dérisoires devant la sou- daineté et le génie épidémique de teIIes manifestations. A ces maladies viraler << nouvelles n vont s’ajouter d’autres viroses inconnues jusqu’alors - dont les agents appartiennent a différents taxons - comme la maladie d’Ebola, la maladie de Marburg ou la fièvre hémorragique avec syndrome rénal. Ces dif- férentes affections constituent aujourd’huiT -une nouvelle entité clinico- épidémiologique : celle des fièvres hémorragiques d’origine virale.

L’intérêt suscité par la découverte de ces <<agents pathogènes spéciaux N nous a fait rechercher leur présence en République Centrafricaine (RCA). En effet, ce pays semblait se trouver au centre de zones endémiques avec, à l’ouest, la fièvre de Lassa (Nigeria, Sierra Leone) et, à l’est et au sud, la maladie d’Ebola (Sud-Soudan; Nord-Zaïre). .4insi, aprk deus ans d’étude et de recherches menées a l’Institut Pasteur de Bangui et sur le terrain de Centrafrique, puis

“trois ans passés aux CDC (Centers for Disease Control, Atlanta, USA), nous avons pu mettre en Cvidence un nouvel arénavirus er caractériser partielle- ment des souches variées d’arénavirus africains.

*Aflrrb la dramatique et brusque apparition de la fièvre de Lassa au Nige- ria en’ 1969,-bdes épidémies sont observées dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest [28]:“Le virus est isolé chez l’homme [8] puis chez un rongeur péri-

nsidéréãlors comme le réservoir de virus

s l’infection virde’t39j. r2Tal.1i. ,C.. ,’

L - ”4

_I * _ - *

- - .L Lassa; *onze types s,

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7

2-d~. _= ;gly<oprotiine., <--- ‘ ALCMY = ulympho~ytic choriomeningitis \iniS n. GPC = precurseur de GP. q NC = nucltocapside.

5 4 t 1Fi-S 4mmunofluÔrcscence in F .a 2p.i. = posi-inoculation.

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.. . .

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..

-.L- ._ - 8 . . GVOLUTION DES A R ~ ~ N A V I ~ U S D’AFRIQUE 69

[29]. Puis un-artnavirus est isolé de Masromys nata- [40] en 1977, et en 1981 au Zimbabwe [U]. Enfin nous

es capturés en &CA, un arénavirus antigéni- isolés,_ m@s &ément discernable [17].

isolements que hÒus,nous proposons alors d’étudier i apparaît i déjà -à Cette2poque comme le groupe des

C fur et à mesure, déd’étude comparative des sou- confrontés à des biotypes distincts, non seulement hiques mais aussi par leurs caractères biologiques nq années, se*constitue pour l’Afrique une entité

r les arénavirus du Nouveau Monde comme le

- r i .

séjour en RCA, -le virus de Lassa était le seul arénavirus connu d’Afrique, Sierra Leone. Nous nous sommes appliqués, pour couvrir

oire aussi varié que celui de Centrafrique, à différents écosystèmes rencontrés. En effet,

du sud au nord, on peu distinguer sommairement trois types de climats : un climat équatorial, un climat de type intertropical et un climat de type sub-

‘sahéIieri.*Le plus aisé était de se référer à un marqueur constant du milieu physiqde‘: le couvert végétal [43. En effet, les “ f e s phytogéographiques encore

résentation directe ’d’un-sol, d’un climat, et kissent par l’existence d’un type déterminé de faune. ine par immunofluorescence indirecte (IFI) pratiquée

des domaines phytogéographiques de RCA, ne donnait le en anticorps anti-Lassa (0,2 To). Les sujets positifs

ent de la ville de Bo de sa proche banlieue (ouest 300 km en ligne dro la ville de Lassa, au Nigeria).

Les titres d’anticorps observés, particulièrement peu élevés (de 16 à 32)’ écifiques du virus Lassa ou d’un effet, l’IF1 apparaît comme tres

ement aucune réaction croisée avec les V [41]. Ces quelques résuItats nous

ence éventüelle d’anticorps anti-Lassa chez irus pouváit circuIer dans cette partie du e-po% Ia plupart des virus de ce groupe les_rongeurs. Les données obtenues ont te prej$énce en anticorps chez des ron- genresl$<aomys et Mastomys, avec res- itLvit$ ;Cette situation n’était pas sans

babwe,,aprb l’isolement d’un aréna- lou,20 % de Mastomys natalensÎs ssa, dans deux Wages explorés,

5

. d > .

I

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d t

I ,

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b .

J.P. GONZALEZ 70 . . - 1 . _- . . ,. - I I _ a .

, . . ,

alors que la population humaine apparaissait séronégative (K .M. Johnson, r e communication. pSrsonne1le). Ainsi, dès 1981 , nous proposions l'hypothèse

kirculation, en RCA, de-l'arénavirus de rongeur isolé quelques années ÔtAau Mozambique puis au Zimbabwe; ou celle d'un virus antigénique-

ent"proche2 PoÚGappuyer.cetté-thèse;-let:en l?absence d'isolement du virus

la rechercheidlune rtactio-n préférentiel1e;vis-a:vis de l'un des deux antigènes ozambique )) ou Lassai-seuls arénayirus connus alors en Afrique. L'IFI.

i& Y-,-. &ait peu concluanteavec des titres voisins pour les deux antigènes. Toutefois , -A j d u n test radioimmunologique (RIA) mis ,au point par Cleveland et coll. [12]

roposk par ses .auteurs, nous a permis'd'obtenir des résultats singuliers. ffet;ien raison de la spécificité et de 1a.sensibilité du RIA, les cicatrices

sérologiques observées pouvaient .être définitivement attribuables à une infec- tion par le virus Lassa ou par un virus apparenté. Toutefois les résultats trouvés

ntighes testés en RIA et en IF1 et les résultats sérologiques

- I

, usal;nlesipremi8res,études serologiques 'c-omparatives furent entreprises à -

I s'infestés par les, souches homologues de virus Lassa mis d'affirmer l'originalité de l'agent causal.

e, dans un rapport écrit en février ozambique )) étendent l'aire de

répartition de ce v i rp à l'Afrique centrale et, d'autre part, font reconnaître Pruoiizys pruomy~-comme nouveau réservoir de virus.. . Dans cette région d'Afrique centrale, le virus Lassa cède la place,chez les rongeurs du groupe Musromys-Pruomys, au virus v. Mozambique n, ou à un virus antigéniquement proche, comme il semble le faire au Zimbabwe et au Mozambique.. . La pré-

, sence de ce virus ,en Centrafrique pose l'intéressant problème de la zone de transition avec les aires d'endémie de la fièvre de Lassa. Toutefois, il faut

- s'attenaie à-une rép+ition géographique intrìquée, considérant que des enquê; tes préliminaires chez des rongeurs du Zaïre ont donné des résultats totale- ment négatifs. .

Trois mois plus, tard nous avions la chance d'isoler, à partir du broyat d'organes de Praomys capturés en RCA [17], un nouvel arénavirus antigéni- quemé%- i >.,.,A&( proche 2, *dg . 1 ;i,

1 '*

dë Lassa et du l i . . . virus <<Mozambique D.

Ün-nouvel arénavirus' ont été isolées à partir de 498 rélevés sur le terrain centrafricain de 1979 à 1982,

ems, fait à partir de Pruomys, virus antigéniquement proche e h e r et du virus << Mozambi-

monoclonaux, de sites anti- alors de nommer ce nouvel au Praomys dans la langue -

"(u MOB). De la même façon, %(ou MOP) pour nommer l'aré- *

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- ÉVOLUTION DES ARÉNAVIRUS D’AFRIQUE 71

onallx montrait son appar- a ‘J:’ tenanie“au:kFoupe dés arénavirus de l’Ancien Monde et, grâce aux anticorps

-différencié des virus Lassa, Mopeia et que cette différenciation à l’aide d’anti-

uctioñ de stpctures quaternaires ou pri- n .relation directe avec I’antigénicité des m. pers.) démontrait récemment, .dans un

alisätíón~ qu‘?il existait &tre ces-vjrus de l’Ancien Monde une irie: cëbëndant bue l’on pouvait observer des profils particuliers tion selon] l’origine-géographique.

s ~ ~ o b á l a i s o l é chez des rongeurs sauvages nous fait alors conclure Ye \;icariántjde cet arénavirus occupant, en RCA, la niche Ccologi-

uest, situation semblable et direc- ique de l’Est et australe. Nous

e connu des arénavirus d’Améri- prendre l’esquisse d h n e répanition de ces vírus au niveau

r les caractères des isolements selon leur

. a _ I ” i, ,J3t;c:; . :*,--” i c - i:...

- Le“vi&s’h4&ala testé vis-à-vis d’anticorps f.*, ,-- - -

a ;.cg . - - - ...

[ + - . * *

- ,- ‘, .

_. ~ .I, i

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l : a $ - ‘L <- I

Recherche de zones endémiques et/ou enzootiques

a reparrition actuelle, en Afrique, du virus de la fièvre de Lassa et des virus qui lui sont antigéniquement proches peut être considérée selon trois grandes zones géographiques: 1) l’Afrique de l’Ouest, avec quatre pays o Ù lafikvre de Lassa semble endémique et peut se manifester de façon épidémi- que (Nigeria, Sierra Leöne, Liberia et Guinée); 2) l’Afrique de l’Est et aus-

igéniquement apparenté ont été Mozambique et du Zimbabwe,

lent pas présenter de cicatrices séro- ; et 3) l’Afrique centrale, où nous avons isolé le virus avons ainsi recherché des réactions croisées hétérolo-

aim et animaux positifs pour un ou plusieurs aré- et en raison du faible pouvoir neutralisant des jeu de techniques lourdes pour obtenir un effet I a été la méthode de choix.

e sur les rares sérums humains posi- re sur la nature du virus en cause,

et de lever le doute sur l’appartenance de ,-‘nous avons pu réaliser une enquête séro- qui met en évidence, dans les populations ien anticorps anti-Mobala (1 (70 sur 700 re & laprévalence en anticorps anti-Lassa ums anli-Lassa positifs peuvent être rap- dues,cffe+ivement au virus Lassa. Les e tenu-des échanges privilégiés des popu-

lations de la région de Bouar vers le Cameroun. Nous n’avons malheureuse-

. I . - < + ’ ̂ ’

$ 9 1 - ”

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. .

72 J .P. GONZALEZ

ment pas pu retrouver ces personnes ni apporter la notion d’un éventuel séjour hors du territoire centrafricain. Enfin les sérums dépistés par un triage utili-

” . -

, .

’ .

sant l’antigène Mobala, semblent en faveur d’une contamination par ce virus. En effet, sur 8 viliages explorés sérologiquement on ne trouve de sérums positifs que dans-2 villageseoù précisément le virus Mobala a été isolé chez les ron- geurs. Toutefois la sérologie réaaiisée avec le virus Mobala pour des sujets venant de zones endémiques .pour la fièvre de Lassa,, demeure surprenante et pré- sente parfois des titres &aux ou supérieurs a celle réalisée avec le virus Lassa- lui-même.rCerte dernière obser.vation est encore difficilement interprétable, et nous verrons au chapitre des pareptés génétiques que de telles communau-- tés peuvent étre- toutefois envisagées.

Enee qui concerne lasérologie animale, sur 13 groupes d’animaux (dont 11 genres de rongeurs) capturés dans divers pays d’Afrique, seuls ceux de Mas- ranrys et Praomys er.un spécimen pour chacun des genres Mus et Aerhoniys ont été trouvésporteurs d’anticorps anti-Lassa. En RCA on remarque, en plus, 6 chiens séropositifs à Bouar. On sait que ces animaux ont à se nourrir eux-mêmes dansla quasi-totalité des cas: ce sont des prédateurs reconnus de rongeurs, et une éventuelle-infection n’est donc pas à exclure. Comme précé- demment pour les virus humains, la sérologie IF1 pratiquée avec des anticorps homo- et hérérologues laisse penser a l’existence d‘une paremé antigénique entre les virus Lassa et Mobala plus étroite qu‘avec le virus Mopeia.

En Haute-Volta, nous savons qu’a Ouagadougou, un cas humain de fiè- vre de Lassa a été dépisté en 1980. Les spécimen; de rongeurs que nous avons testés dans certe région semblent en faveur d’une circulation du virus Lassa à bas bruit. Par deux fois, des enquêtes sur la prévalence en anticorps anti- Lassa dans les populations humaines de Ouagadougou ont montré une pré- \.alence en anricorps de 1,7 To (J.P. Gonzalez, D. Baudon et J.B. McCor- mick, 1984, non publié).

Au Sénégal la situation est différente: la réponse en anticorps chez les rori- - geurs n’est pas hbmogène et pourrait faire penser à ia présence d’un arénavirus amigéniquement proche mais distinct de ceux COMUS (J.F. Wuuo, CO”. pers.).

En Sierra Leone, la forte prévalence en anticorps confirme la circulation du virus de Lassa dans la population de muridés (J.B. hlccormick et 3.P. Gonzalez, non publié).

Au Zaïre, l’échantillonnage donne des résultats négatifs mais reste faible (K.M. Johnson et J.P. Gonzalez, non publié). Toutefois l’absence d’aréna- virus pourrair s’expliquer par l’ampleur du massif forestier dans cette partie du domaine Congo-Guinéen. En effet, cet écospstème est beaucoup moins favorable à l’extension et a la variété des muridés que les zones de forêt-savane, en lisière forestière.

Enfin, pour l’Afrique de l’Est et australe, malgré le faible échantillonnage testé, on confirme la circulation d’au moins un 1- arénavirus, le virus Mopeia [a].

En fait,’en ce qui concerne le virus Lassa et les virus apparentés, les zones épidémíques.et/ou enzootiques intéressent des régions géographiques limi-

” tées. II exisreraitsdoncun facteur limitant de la circulation du virus. La spécj- ~ ” ., ficité ’d’hÔte.ne’devrait pas :intervenir en raison de la large distribution de

- < “ - - I

. a j :,.Ï::t’. .

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EVOLUTION DES ARÉNAVIRUS D'AFRIQUE 73

Masromys en Mrique:-Qe la même manière, si l'on considère des régions pro- ches et des écosystèmes comparables a ceux des zones d'endémie, on observe une prévalence eñ:anticorps étonnamment faible ou nulle. En ce qui concerne les populations hümaines, on est en droit de penser que le phénomène d'épi- démisarion est heureusement! exceptionnel et nécessite une déviation acciden- telle du cycl; naturel iduA.virus.

I>! R J $ ̂ 6 . Pour les rongqrs~fiati~ence de prévalence en anticorps dans certaines zones peut être'due aTmsuffisaii5e dés énquêtes sérologiques sur les populations de rongeurs appartenant à des groupes différents, ou encore à la surveillance

<< turn-over )) important des popula- re <(manquer n une montée en anticorps dans démontrer, pour le virus Machupo, que I'apti-

s contre ce virus et à présenter une pe; ainsi peut-on avoir in natura deux

une variation de prévalence en anti-

om, c'est'la limitation plus ou moins ticorps d o u d'incidence des virus.

Cela avait très tôt+té"qbseryé,en Amérique du Sud, pour les arénavirus du complexe Tacaribe, où Johnson et coll. mettaient l'accent sur la relative spé- cificité d'hôte de ces virus et parlaienr alors de foyers enzootiques (in [26]). De vastes zones apparaissent dès aujourd'hui comme indemnes d'arénavirus, au moins dans les populations humaines (Sud Soudan, Ethiopie; G.H. Tignor, comm. pers.), ce qui semble a priori lié à des écosystèmes radicalement diffé- rents des forêts-savanes. jusqu'ici concernées. Toutefois on peut, des à pré- sent, considérer que les :réservoirs semblent variés et que leur G choix n par le virus est déterminé- par le macro-environnement .

I

1 r.- .ri. I C

n par rapport à l'autre.

-

- e - _. . . ..." .

Caractéristiques pb imiques des souches Lassa, Mopeia et Mobala - I .

,- I " ~ , L - . Micro

i

Pour 1e.viry h$obala,,-les,caractéristiques morphologiques observées sont . _. similaires à cell crit.es,c@ssiquement pour les arénavirus. On a pu remar-

e large? des-projections membranaires un peu plus élevé aA;.la forme r - dite <<en club de golf B n'apparaît pas [30].

icroscopie électronique la dynamique opeia. Après trois jours d'infection par

paraissent dans les espaces extracel- es ; au jour 7 post-inoculation (p-í.)' inclusions cytoplasmiques en nom- . CeLte abondance de matériel viral

roisièrne jour p.i.

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- J.P-?GONZALEZ -~ - 1 * .

-74

,

Immunofluorescence indirecte. - " - >-a

# " . .. Deux types d'inclusions sont observées : des inclusions particulaires, pou-

-..vant mesurer jusqu'à.1 q; et des inclusions fines, donnant un aspect sablé au cytoplasme. .Enfin on-observe des cellules présentant une coloration dif- fuse, où l'on reconnaît .une spécificité glycoprotéinique des anticorps mis en

daire ce sont des anticorps dirigés contre-

*

être-faites, l'Úne par analyse électrophorétique en par -immunoprécipitation suivie de majeures du virus h4obala sont sem- s arénavirus, avec la nucléocapside omme espèces protéiniques les mieux

représentéeS'f32].'Danj les kellules infectées et après extraction des protéines, on met eñ -évidence-u $récWseur des glycoprotéines (GPC). Toutefois, si les poids moléculaires ne diffèrent guère des valeurs classiques observées pour cette famille de virus, nous avons pu démontrer qu'il existait de faibles diffé- rences de migration, mais reproductibles, dans I'dectrophorégramme des différentes souches testées [20]. Nous observons au total une séquence d'orga- nisation, en poids moléculaires, des nucléoprotéines les plus lourdes aux plus légères : Mopeia, Mobala, Lassa humain de Sierra Leone, Lassa de Mastongvs de Sierra Leone, Lassa humain du Nigeria. Clegg et Lloyd [ll] ont pu mon- trer que ces particularités se retrouvaient au niveau des glycoprotéines de plu-- sieurs arénavirus d'Afrique. Ce type de variations, minimes mais constantes entre les souches, témoigne d'un changement d'un ou plusieurs acides ami- nés dans la séquence des polypeptides, et par conséquent de modifications au niveau du code génétique, avec éventuellement une incidence sur l'immu- nogénicité de la particule.

Des cartes oligopeptidiques de la glycoprotéine GP2 ont pu être réalisées après digestion par la trypsine rquage par l'iode radioactif [SI. On observe un degre d'identité plus" éIev e les souches 3lopeia et Mobala qu'entre chacune d'elles et le virus Lassa.

L'analyse des immúncjprécipités en gel de polyacrylamide utilise la pro- . priété de la protéine A-du staphyloccoque de se fixer de façon non spécifique sur le fragment Fc des immunoglobulines qui forment, dans ce cas, des complexes avec les sites antigk~iques des protéines virales marquées par la %-méthionine. Ces complexés sont précipités, séparés et identifiés par auto-

pu ainsi localiser les sites antigéni- aux pour les différentes espèces de peia et Mobala. Nous avons pu iden-

coinme un dimère précurseur des glycoz ion d'un même épitope sur les protéines

rititisdes protéines virales a pu être étudiée

i

I

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ÉVOLUTION DES ARÉNAVIRUS D’AFRIQUE 75 -fi-, .‘ -:, ‘ C - , I . .- L _ , ,

à partir des cultures cellulaires. Dès l’in n il Y a production de particules virales infectantes, qui vont coloniser les cellules saines puis progressivement la machinerie enzymatique de la cellule produit en grandes quantités les pro- téines virales pour atteindre un optimum. Cette limitation à la traduction pour-

-r L ’ rait être -Ta cónsëquènce deil!apparition de particules défectives interférentes -. 2 I

. I

e réplication de ces 3 souches, thode des plages nous avons pu cytopathique sur cellules Vero,

s observé d’effet cytopathique sur

des trois souches virales en cul- ün pic vers le 4 e jour p.i. pour Mopeia ont tendance à présen- u 5‘ au 9‘ jours p.i. Enfin, les

souches sauvages du virus Mobala semblent, comme la plupart des arénavi- rus, posséder un pouvoir d’infection chronique des lignees cellulaires.

~ n o c u ~ é en intracérébrale 6.c.) au souriceau nouveau-né, le virus Lassa n’a pas d’effet neuropathogène. Au contraire, le virus Mobala et Mopeia entraî- nent généralement 1a.mort en 5 à 7 jours; on peut observer des survivants chez lesquels la maladie ;é’manifeste par un ralentissement de l’activité, une perte de poids et un hyp,otrophisme marqué, et un passage à l’infection chro- nique, les survivants pÖukant transmettre le virus horizontalement et vertica- lement.

rer que l’effet pathogène est ici génétiquement lié aux virus puisque les souchesetudiées ont un même historique de passage au

opeia révèlent une pathogénicité inverse us Mopeia n’induit

e inapparente, et l’on peut ultérieure avec une souche (comm. pers.) a pu obser- ia du Mozambique et du

e Rhésus et le cobaye. <<rongeurs )) semblent se transmettre

es variations de populations ers.) ont pu démontrer l’exis-

sibles à l’action pathogène de

mécanismes obser-

D

~ - . F

On peut donc con

noter un effet protect Lassa létale pou3 le si . I

.

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..- *

. ' 1

vés chez les rongeurs nous semblent kgdement privilégiés, ce qui pourrait expli- ": ). quer les bouffieseenzootiques notées-lors$de~jlexpansion des populations de

- . .*.. . , a v i m d'Afrique

it -ddes différences d'antigénicité entre ~

les virus Lassa, Mopeia et Mobala, décelables dans la nature lors de l'analyse

er plus de poids à ces obser- férences antigéniques, nous

ation d'une batterie élar- otéines de la NC (nucleo-

sues de groupes, tandis que les t caractéristiques du type viral

_ - ns entre souches d'origines diverses. Si l'on CO ux anti-NC préparés contre

l'Ancien Monde du virus Tacaribe. On remarque toutefois; entre les deux souches humaines du virus Lassa provenant de Sierra Leone et du Nigeria, une différence au moins por- tant sur la NC, liée à un épitope. Inversement, les anticorps monoclonaux préparés contre la NC du virus &fopeia, semblent révéler une certaine iden- tité entre les virus Mopeia et Mobala et les différencier radicalement des autres souches humaines: Récemment, Swanepoel et coll. 1341, utilisant des anticorps monoclonaux, ont pu démontrer l'appartenance du virus lppy, de RCA non classé [14], au groupe des arénavirus. Enfin le comportement du virus Ippq' chez la souris est distinct de celui du virus Mobala et le rapprocherait de celui du LCMV (J.P. Gonzalez, non publié). Toutefois ces isolements ont eu lieü à une décade de distance; c'est .pourquoi les parentés génétiques devraient être minutieusement analysées, a la recherche d'une éventuelle dérive génétique.

Enfin le virus Tacaribe emprunte de façon surprenanre quelques épitopes idiques aus -souchis 'de 1'Ancien hlonde. Buchmeier et

e, sÜr 46 ãnticorps-donoclonaus priparés contre le virus LCMV, 6 mont'rèntl?existence d!un$ réaction croisée avec le virus Lassa et/ou MoDeia; sur 6 anticorps monoclonaux Dxx%ires contre le virus Pichinde, un

rongeurs infectés par ces virus ; -

. . seuï dirigé contrela NC, révèle-une réaction croisée entre les virus Lassa et

onc considérer que cliacun des virus de l'Ancien Monde donne une image'particulière;qui permet-de distinguer nettement trois grou-

. pes d'inegale importance : les. souches1 Eassa"'humaines, les arénavirus afri- cains Ïsol@ de rongeurs et le -LCMV: On Sait que le LCMV présente des variations ikratfpjqucs 7- "i . -?mpÖrtañtès et stábles entre souches proches [lo]. Enfin,' il est -*-. encyre *. aiffi'cile"yl:e-détec~e~~Ún~~~liation entre ces différents aré- navirus, maiJ,%omme").fo$ard - $ ' , - - éf Yorin'g' [22] en formulent l'idée, il ne fait

n doute qué-les Tanticorps 5ñonÖEIonZtuxl seront de plus en plus utilisés * "

'évolution des ~âfériávirus. s SI53CDZ i!.i$ 5.2 ïJ3 *z 2

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b 3 -

ÉVOLUTION DES AR VIRUS D’AFRIQUE 77

des arénavirus d’Afrique

L’épidémiologie moléculaire existe depuis peu et joue un rôle de plus en plus important dans I’étudë-des maladies infectieuses. Les virus à ARN sont

1 de. choix:. En -effet; ces, &IS peuvent évoluer rapidement et cer- ARN segnenttsúsceptible derrecombinaisons ; les méthodes clas-

1 siques. utilisant :.les ,réactions iantigène;anticorps peuvent alors difficilement 1: ~ - détecter de faibles variations.~.l’intCrieur:,d:un-même serotype. Les cartes oli-

~~-gonuclCotidiques de,digestion par la ribLonucléase du bactériophage TI, pré- sentent deux types différents ‘ d’analyses. D’une part, c’est celle des oligonucléotides obtenus après digestion de I’ARN viral total de différentes souches d’arénavirus; d’autre part, ce sont les cartes obtenues après diges- tion du- segment S (small) Ide KARN- des souches clonées des virus Lassa, h4opeia et Mobala qui ont été analysées.

La souche humaine Lassa << Josiah )) de Sierra Leone a servi arbitrairement * ’de souche de référsnke. En ce qui concerne l’analyse faisant intervenir I’ARN

I >a*>- - , , - . ‘ i . r*- .4 - total, -de la souche de référence sont les souches II -,I a - humai d’homologie) et les souches Mobala (85 To

d’homologie en mo reste en accord avec les observations faites lors de l’utilisation de la ‘séiologie croisée avec des sérums humains et ani- maux récoltés in narura. La souche humaine de Guinée (76 ‘70) se démarque de façon singulière et laisse une séparation récente d’avec la sou- che de référence; c’est ainsi :qu’elle ne possède que 6 oligonucléotides uni- ques, dont un seul se retrouve dans une autre souche que celle de référence (souche Mopeia). Pour replacer les différences observées dans le contexte de la séquence totale des nucléotides, il faut garder présent à l’esprit que, par ce type d’analyse, seul 10 génome at‘ exploré. En contrepartie, ce sont les oligonucléotides possé les sétuences les plus longues, donc les plus rares statistiquement, qui sont analysés. Aaronson et coll. [l] ont pu ainsi estimer la sensibiliré dela méthode par simulation sur ordinateur, ce qui nous permet de considérer, pour l’ensemble des -souches étudiées, que les varia-

RN (L-ARN et S-ARN, ou S et ARNr 18 S), nous avons choisi

lication dans la synthèse des protéi- tes antigéniques pour l’hôte vertébré. koprótéine [25], tandis que Vezza et

nome du L-ARN codait pour les protéi- virion. Dans l’analyse des lors de l’analyse des ARN

ent au même groupe et es enzymes identiques, à l’inverse du S-ARN, groupe. Comme nous ala et la souche Lassa

Oro d’homologie) que la sou- che Mopeia (63 Oro) n’en présente avec le virus Lassa. Toutefois, par rapport

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78 J.P. GONZALEZ . . . .. .. - . _ ...

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à la souche de référence, on observe des communautés d'oIigonucléotides uni- ques chez les souches Mobala et Mopeia, ce qui renforce l'homologie de séquence entre elles. .

N, apporte donc l'élément génétique de la différence. En effét, les observations initiales, avant même I'isolement du virus Mobala; nous avaìent fait,pressentir, la diversité des arénavirus d'Afri- que. Si les caractères, originauxFdCsidifférents ,types viraux qui se dessinent intéressent aussi bien dessites antigécques-présents sur les protéines de struc- tures que leur comportement biologique, ceIa s'inscrit dans le génome et est le produit d'une-évolution complexe. Enfin, si 13on considère les souches Lassa - d' AfriqÚe de l'Ouest,; la souche Mobala d'AfriqÙe centrale et la souche Mopeia d'Afrique australe, le pourcentage d'homologie des oligonucléotides de diges- tion T1 du S-ARN nous donne un gradient qui suit la distribution géogra- phique de ces SOUC

Cette étude préliminaire de

respectivement 100, 72 et 63 %. - *

ie et leurs caractères physico-chimiques, les virus de la fi qui lui sont antigénjquement proches se placent dans Ia famille des Arénaviridés et 'peuvent engendrer une patho- logie de type zoonotique. Nous àvdns pu décrire toutefois une certaine origi- nalité de groupe pour les arénavirlis d'Afrique en les distinguant en particulier de ceux du complexe Tacaribe. De plus, il nous a été possible de définir a l'intérieur de cet ensemble africain des individualités constituees par des iso- lements de même origine (hôte ou lieu). Ainsi devons-nous aujourd'hui considérer l'existence, sur le continent africain, d'une variété notable d'aré- navirus possédant des'caractères en communs et pour lesquels le virus de Lassa; de par l'antériorité de son isolement, devrait être considéré comme la souche prototype d'une entité taxonomique que nous proposons de nommer ( c le com-- plexe Lassan (tableau I).

Les quelques lignes qui vont suivre sont faites d'hypothèses et ne font que regrouper des observations éparses dans un essai sur I'origine des arénavirus. Tout d'abord, on est en dr- enser que ceux-ci sont des virus de ron- c eeurs. Plusieurs ob,ser-vat 'être retenues dans ce sens et peu à l'encontre. En effet, le vir est-le seul de la famille à ne pas avoir été isolé de rongeur mais u$. Cette différence mise à part, on a pu mettre en evidence; pobr n$mbre de ces virus, le phénomène d'infection chronique que ceuxqci sont susceptibles' de >provoquer chez le rongeur. Cela

asitisme absolu et on reconnaît adaptive du virus par opposition pper à l'égard de son hôte. Aucun

fura pour ces rongeurs infec- -réservoir de ces micromam-

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Lr 2”. ÉVOLUTION DES ARÉNAVIRUS D’AFRIQUE 79

Mozambique Zimbabwe

AMA PAR^ Orfzomys gaeldi Brésil Xeacomys quianae

I C PARANA Otyzomys. buccinams Paraguay TAhUAhfI Sigmodon hispidus USA (Floride) PICHINDE Orfzomys aìbiguIaris Colombie LATINO CaIomys calosus Bolivie FLEXAL , Ovzomys sp. - I - Brésil

+. i* -

1

ferons intervenir la norion indispensable i Yhkoire et à I’évolution : celle d’une chronologie des événements. et Hirth, dans leur ouvrage, [15], concluent

ier, bien défini et très core selon des règles qui

espèces qu’ils parasitent. )) de pérennité de l’infectant catif a parallèle )) qui sous-

l’on considère le conti- ’autre part celui de son logique entre ces deux teractions ont lieu par

e des espèces. De nature nomes sous l’influence

imprévisible dans le temps,

s de laboratoire pouvaient - degré variable de sensibilité e 5 celui d’infection chroni-

- 2 - _ _ - - i . -

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- , 1 , . . ,.I

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..+ que (I371 et P.B. Jarhling and J.C. Peters, A role of mouse genotype in out- come of Lassa virus infection, non publié). C'est sans doute, sur le plan expé- rimental, un modèle d'évolution <<en raccourci )) qui pourrait exister dans la nature où les règlesyalors-quelque peu-changées, donneraient lieu plus volon- tiers à l'existence d'un gradient de sensibilité dans les populations-hótes pour

u s ~ P o u r - ~ e - ~ ~ M V ~ c ' e s ~ c e ~ q ~ e l'on observe de nos jours au- r sélection de souches de souris sensibles ou résistantes au virus

-_ I (J .C..Guillon, comm.-pers.)._Nous retiendrons-que le virus peut donc influencer directemenr, par sélection, l'évolution de son hôte en le (< forçant )) vers un

Si donc on pose, sans pouvoir en administrer la preuve, l'hypothèse d'une Co-évolution des arénavirus, il nous faut alors retrouver au niveau planétaire les mouvements (colonisateurs ou migratoires) des populations de rongeurs qui onr -pu amener une distribution des arénavirus comme celle que nous con-

- -naissons aujourd'hui. .Les-arénavirus,-a l'exception du LCMV, occupent des zones géographiques limité& St' leur circulalio'n paraît se borner à un écosys- tème particulier, propre à chaque type de vifus, faisant intervenir un hóte- réservoir de spécificité plus ou moins étroite.

La famille de rongeurs la plus florissante en Afiique est celle des Muridés. C'es1 la plus nombreuse en genres et en espèces [13]. si l'on se réfere aux divers isolements d'arénavirus et à leur prévalence en anticorps chez les rongeurs d'.4frique. on constate que seule la sous-famille des Murinés est concernée. Cerre observation pourrait ainsi désigner un binóme préférentiel mais non exclusif: les murinés et les arénavirus d'Afrique.

En ce qui concerne le LCMV, il pourrait avoir très tôt, au pléistocène infé- rieur (2 millions B.P.), infesté le genre Mus musculus originaire du Turkes- ran et en piace, semble-t-il,-depuis le-pliocène (10 millions B.P.). Ce genre s'est érendu peu à peu par le nord, en Europe Occidentale, pour y donne7

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- - __- - . - état de porteur sain. . d

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-* WOLUTION DES &NAVIRUS D’AFRIQUE 81

tiel évolutif qui maintient le de génomes en équilibre. On

, un arénavirus ancestral eurs, laquelle s’est trou- tiques - dans des bio- ouches virales de même

sance à des souches antigéni- daptées, dans tous les cas, à

es complexes en équi-

- - d’homologie des S - A R N des virus Lassa, Mobala et Mopeia, cela donne à penser - ce qui n’était pas passibIe par la seule analyse de5 oligonucléotides - à un G cline )) d’kolution orienté nord-sud, de l’Afrique de l’Ouest vers 1’Afri- que australe. Cette dernikre serait vraisemblablement la rigion atteinte le plus tardivement par un rongeui porteur du LCMV ancentral.

- 2 - - 1 .. I , Enfin, i1 existe grande communauté antigénique par immunofluo- rescence entre les complexé Lassa et le LCMV de la souris que pour - chacun d’entre eux es virus,,au complexe Tacaribe. De plus, il existe en commun entre la souche @issa et la souche Amstrong du LCMV 300 nucléo-

alors que seulement t communs avec ceux d’une

pers.). Rappelons ici que quel- été trouvées porteuses d’anti-

otique. Ainsi trouve-t-on nti’des ressemblances nettes avec ont des caradres antigéniques

ou espèce mais géographi- ative stabilité de la région

Mus et une a homo- aste1 a pu montrer l’exis-

tes souches du LCMV, mais sans seraient dors liées au L-ARN.

la souche Lassa, reste daptatif chez ce virus témoin LCMV en Scandinavie pour-

est quelque peu différente. Les

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, .

1 .

souche du complexe Tacani

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i, a- [ *.

. , J. P. .-GONZALEZ . , _ ~.

i= . . . ’ . __ 2 s Tacaribe, avoir

-famille des Hesperomyinés us, semble-t-il, au miocène-

début du pléistocène seu- par l’isthme de Panama. e, sont de loin la famille t. Les espèces liées aux -

assez proches et démontrent le choix de leur .

ne et plus complète du pe et de sa diversifica- t servir dans une telle u l’observer en Afri- s o u moins étendue. ones géographiques me particulier, pro- ervoir de spécificité tent-ils l’accent sur o en Bolivie. Cha- iculiere sans inter- ique de Bolivie ne

’s‘observe-t-elle que dans la province de El Beni; à quelques centaines de kilo- ‘mètres de là, elle est absente et remplacée, dansle même biotope et chez le même hôte, Calomys, par le virus Latino non pathogène pour l’homme. Ne sommes-nous pas ici dans la situation des Grus Lassa et Mobala dont les aires d’enzootie sont séparées par moins de 39p km? Malgré l’apparente aberra- tion du virus Tacaribe dans le choix de son hôte, une chauve-souris frugi- *

+orë, nous pouvons en tirer quelques enseigne~ents. ER effet, les chéiroptères sont taxonomiquement éloignés-des rongeurs, et on préfère leur trouver un - ancêtre plus proche des insectivores ou des primates. Si l’on admet une sou-

y che ancestrale commune aux arénavirus du Nouveau Monde, le virus Taca- ribe se serait séparé très précocément de celle-ci; la ségrégation créée par une

hez un hôte loca- er plus loin pour irus du Nouveau

ain que l’étude comparative sera certainement riche en duit d’enquêtes systémati- veau planétaire, l’extrême

la quantité d’espèces de üi?$ qui laissent penser que nom-

. Johnson, en 1975, fort faisait la réflexion

e a situation in wich - e are in fact many

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. .

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sioh mais bien prologue l'introduction d'un ution des ,virus ; les arénavirus si délicatement

Ótope<de;J'@~cien et du Nouveau Monde pice à une telle recherche. Comme les

re'd6'répondre à quelques questions

UTIONARY PARADlGM

een isolated since the epide- -i * mic Lassa fever was first recognized in 1976. We analysed both Lassa an Lassa-

like viruses for their antigenic, biologic, biochemical a d genetic characteris- tics. We present data showing that a Lassa complex of viruses exists in Africa

*, and has been co-evolving with rodents of the Muridae family. Evolutive bio- logy of the Lassa complex is discussed in relation to the South American Taca-

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_ _ ribe complex. ~

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