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RAYMOND DEXTREIT Les cinq merveille naturelles Éditions Vivre en Harmonie DG Diffusion - Rue Max Planck - BP 734 31683 Labège Cedex —1—

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RAYMOND DEXTREIT

Les cinqmerveillenaturelles

Éditions Vivre en Harmonie

DG Diffusion - Rue Max Planck - BP 734

31683 Labège Cedex

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Tous droits de traduction, d’adaptation et de repro-duction par tous procédés réservés pour tous pays.

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes desalinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les« copies ou re p roductions strictement réservées àl’usage privé du copiste et non destinées à une utili-sation collective » et, d’autre part, que les analyses etles courtes citations dans un but d’exemple et d’illus-tration, « toute représentation ou re p roduction inté-grale, ou partielle, faite sans le consentement de l’au-teur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite »(alinéa 1e r de l’article 40).

Cette représentation ou reproduction, par quelqueprocédé que ce soit, constituerait donc une contrefa-çon sanctionnée par les articles 425 et suivants duCode pénal.

© 1998 Raymond DEXTREIT© 1998 VIVRE EN HARMONIE

Dépôt légal : 1998

ISBN : 2-7155 - 0162-5

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LA CAROTTE

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La carotte de l’Antiquité n’était pas la racinetendre et charnue que nous connaissons et appré-cions, mais un pivot coriace, âcre au goût, à l’odeurprononcée. Nos palais modernes et nos mâchoiresatrophiées s’accommoderaient certainement assezmal de cette variété rustique.

L’appellation a également évolué ; on l’a désignéesuccessivement par les termes de : pasticana gallica,carvita, garroite, pastenade. À la suite d’hybrida-tions, les carottes rustiques d’autrefois ont abouti à laforme actuelle, constituant de multiples variétés,adaptées à la région ou à la saison.

La valeur nutritive de la carotte est incontestableet a été mise en valeur à la suite de travaux sur leshydrates de carbone. Ces substances énergétiquesconsistent, dans la carotte, en amidon et en sucreformé de glucose et saccharose. Le saccharose seratransformé, dans l’organisme, en glucose, qui est leplus important et le plus assimilable des sucres.

À l’état pur, comme dans le sucre industriel, gluco-se et saccharose, freinant le transit intestinal, favori-sent la constipation. Ce danger n’est pas à craindreavec le sucre naturel de la carotte. Ajoutons que les u c re industriel est totalement dépourvu d’invertine( f e rment permettant l’utilisation des sucres). La caro t-te fraîche est particulièrement riche en glucose et sac-c h a rose dont la valeur décroît avec le vieillissement.

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L’autre partie des sucres, l’amidon, est transforméen dextrine, puis en maltose, enfin en glucose quitraverse la paroi intestinale et rejoint le foie par laveine porte. Dans le foie, ce glucose est emmagasi-né dans la cellule hépatique, sous forme de glycogè-ne. Il redeviendra glucose pour être distribué dans lesang, selon les besoins. Le glucose est utilisé, notam-ment pendant le travail musculaire, à la suite desréactions dans lesquelles interviennent l’eau et le gazcarbonique ; la présence de la vitamine B1 étantindispensable à ces transformations, de même qu’àl’utilisation des substances terminales.

Si, dans le sucre industriel, est absente cette vita-mine B1 (ou thiamine) il n’en est heureusement pasde même pour la carotte, qui la contient en abon-dance. Ainsi qu’il vient d’être dit, la présence de lavitamine B1 est nécessaire à la formation d’une dias-tase permettant la dégradation du glucose dans lescellules. En cas de carence en vitamine B1, le pro-cessus des dégradations est stoppé. Les substancesarrêtées à un stade intermédiaire de leur transforma-tion deviennent des poisons qui se répandent dansl’organisme ; des troubles nerveux en constituent lapremière conséquence.

En plus de la vitamine B1, la carotte contientencore les vitamines A, B2 et C, plus du carotène(provitamine A). La vitamine B2 (ou riboflavine) par-ticipe à l’équilibre des fonctions de nutrition et à larespiration des tissus. La vitamine C (ou acide ascor-bique) maintient la cohésion des cellules dans les tis-sus organiques et contribue à assurer leur nutrition.

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Il faut faire une place particulière à la vitamine A,qui existe en abondance dans la carotte, en mêmetemps que le carotène dont il suffit d’un centième demilligramme dans le foie pour permettre la forma-tion de réserves importantes de vitamine A. Cettevitamine A (ou axérophtol) est dite « de croissance etde rajeunissement ». Sa carence conduit à l’amaigris-sement par dénutrition ; au dessèchement des cel-lules de la peau, des muqueuses et des phanères(ongles, poils, etc.) ; à des troubles d’ordres divers(nervosisme, anxiété, maux de tête…). La vitamine Aexerce une influence notable sur l’équilibre des hor-mones sexuelles et est un élément de protection. Saprovitamine (carotène) est indispensable à la crois-sance et même à la vie ; elle stimule les surrénales,surtout lors de la grossesse, pendant laquelle elle acti-ve la destruction des toxines provenant des contrac-tions musculaires de l’utérus.

On peut faire confiance à la carotte pour unapprovisionnement abondant en divers corps miné-raux : calcium et acide phosphorique, sodium etmagnésium, potassium, oxyde de fer et arsenic…Remarquer les associations de complément (parexemple : calcium et phosphore, d’où phosphate dechaux, etc.). Le calcium n’est utilisable qu’en présen-ce du phosphore (et aussi de quelques autres corps,toujours présents dans les aliments naturels) ; il estnécessaire à la coagulabilité du sang, en favorisant latransformation de la prothrombine en thrombine(ferment permettant au sang de se coaguler) et il

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diminue l’excitabilité neuro-musculaire. La vie descellules n’est possible que dans une solution salée,d’où l’intérêt du sodium. Le potassium règle l’hydra-tation des cellules et contribue à la formation des cel-lules du sang. Le magnésium participe à la formationdu squelette et des humeurs ; c’est un régénérateurde la substance fibreuse des nerfs. Le fer et l’arseniccontribuent à la formation du sang.

Il est évident que cette profusion d’éléments miné-raux est à l’origine de la réaction alcaline de la carot-te, remède tout indiqué de l’acidité humorale. Lacarotte, par ailleurs, renforce les immunités, en per-mettant l’élaboration de substances protectrices ;favorisant le métabolisme des graisses phosphorées,elle permet une meilleure utilisation nutritive desœufs.

On doit regretter que la carotte soit parfois banniede la table du diabétique, car elle contient, justement,un produit abaissant le taux du sucre sanguin.

Les pectines de la carotte contribuent à modifierfavorablement la flore intestinale et à rétablir soné q u i l i b re lorsque celui-ci a été perturbé ; pendant quesa cellulose assure un balayage de l’intestin, douxmais efficace, tout en y apportant des éléments vitali-sants. Il est d’ailleurs re m a rquable que la carotte peutagir avec autant de bonheur dans la constipation quelors de relâchement. Si elle peut juguler une diarrh é egrâce à ses pectines et à ses éléments de pro t e c t i o n ,

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sa cellulose et d’autres éléments vivants stimulent à lafois intestin et foie. Ayant la propriété de fluidifier labile, la carotte est irremplaçable dans l’insuff i s a n c ehépatique et les autres affections du foie.

Si elle augmente la sécrétion du lait, la carotteintervient aussi avec succès dans l’acétonémie et lacolibacillose. Le Prof. BINET a signalé sa propriétéde rénover le sang en augmentant le nombre deshématies et leur teneur en hémoglobine.

NOUS AVONS ÉTÉ TÉMOINS DE VÉRITABLESRÉSURRECTIONS, GRÂCE A LA CAROTTE, DEMALADES À TOUTE EXTRÉMITÉ, DE GRANDSANÉMIÉS, MAIS SURTOUT DES MALADES DUTUBE DIGESTIF, SOUFFRANT D’ULCÈRES DUDUODÉNUM OU DU COLON, FAISANT PAR-FOIS DE GRAVES HÉMORRAGIES INTESTI-NALES. LA CAROTTE A BIEN SOUVENT RÉUSSILA OÙ TOUT AVAIT ÉCHOUÉ.

Quand un bébé souff re de diarrhée, il faut cessertoute autre alimentation et le mettre exclusivement aujus de carottes crues (coupé d’eau) jusqu’au retour desselles normales. En principe, pour les bébés, on coupele jus de carotte dans les mêmes proportions que l’oncouperait du lait dans l’allaitement au bibero n .

Un célèbre phytothérapeute, le Dr ARTAULT DEVEVEY, a guéri de nombreux enfants atteints d’im-pétigo de la face, en leur faisant absorber, journelle-

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ment, 50 à 100 g de jus de carottes crues, auquel onajoutait une pincée de sel. Leur teint s’éclaircissait etles croûtes disparaissaient en deux mois.

Pour profiter de toutes les vertus de la carotte, ilest préférable de l’utiliser crue, râpée et assaisonnéeavec de l’huile d’olive (sel marin, jus de citron et ailrâpé, facultatif). On peut aussi la croquer, tout sim-plement, ce qu’aiment souvent faire les enfants ; ceen quoi il faut les encourager.

Pour un usage plus spécialement curatif, il estindispensable de recourir au jus, le demi-litre decelui-ci, courant dans une cure, représentant, à peuprès, un kilo de carottes. En plus donc de la consom-mation habituelle de carottes crues, il sera possiblede prendre un grand verre de jus, deux ou trois foispar jour (matin à jeun et avant ou entre les repas).Dans les cas graves, on peut en prendre un litre ouplus, sans rien d’autre. Aucun aliment n’est plus pro-pice à la reminéralisation et à la reconstitution d’unsang normal que cette cure de jus de carottes obtenuen pressant des carottes préalablement râpées (inuti-le d’éplucher), à moins que l’on ne dispose d’un cen-trifugeur électrique, dans lequel on introduit la carot-te entière, simplement lavée et essuyée.

En usage externe, la carotte offre d’intéressantesperspectives, notamment en pansement des plaies,b r û l u res et ulcères. Ainsi que l’a signalé le Dr H LECLERC, la carotte est un topique analgé-

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siant ; utilisé avantageusement pour panser les épi-théliomas « à ciel ouvert » inopérables ou incurables.On étale la pulpe de carotte, mise dans une mousse-line, sur toute la surface de la plaie. On obtient ainsile nettoyage de la plaie, la sédation de la douleur,l’arrêt des hémorragies, une amélioration de l’étatgénéral.

Remarquons encore que le jus de carottes cruesraffermit les tissus flasques et en entrave l’affaisse-ment et le plissement (rides).

C’est un préservateur ou un remède des coups desoleil. Pour cet usage, on peut l’utiliser, conjointe-ment, avec l’huile d’olive. En cas de sinusite ou derhume de cerveau, en introduire dans le nez.

Ce jus de carottes riche en éléments vivants, pro-tecteurs, agit non pas en détruisant quoi que ce soit,mais en revitalisant l’organisme, en totalité ou en par-tie. On ne saurait donc parler de « re m è d e » selon lesconceptions habituelles, mais de stimulation du méca-nisme défensif et de re n f o rcement des fonctions dereconstruction. Si l’on veut parler de remède, il fautdire que c’est un remède doué d’intelligence.

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LE CITRON

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Le Citronnier ou Limonier (Citrus Limonum)serait originaire de l’Inde où on le trouve encore àl’état sauvage. Il fut d’abord acclimaté enMésopotamie et en Médie, puis on le retrouve enÉgypte et en Palestine d’où les Croisés, après l’avoircultivé, l’introduisirent en Europe. De leur côté, lesArabes l’avaient naturalisé en Afrique et dans le midide l’Espagne, d’où il gagna également l’Italie et lemidi de la France.

De tous temps, le citron a été apprécié pour sonaction antivénéneuse ; on disait même qu’il immuni-sait contre les morsures de serpents. Le célèbremédecin arabe, AVICENNE, le prescrivait dansdiverses affections, notamment la jaunisse, les vomis-sements, les mauvaises digestions. Il était connu aussicomme fébrifuge.

De nos jours, de longues controverses ont étéentretenues autour du citron, mais les solutions desagesse semblent prévaloir, et le citron est mainte-nant utilisé largement, même dans les hôpitauxpublics ; le nombre des médecins qui le recomman-dent va croissant.

On ne manque pas de preuves scientifiques attes-tant de la valeur du citron, et l’on doit donner touteleur importance aux expériences des Prof. MOREL etROCHAIX, rappelées par le Prof. Th. BONDOUY( 1 ),sur l’action microbicide des essences de fruits.

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(1) Les Fruits (Baillières et Fils, éditeurs).

1° Méningocoque : neutralisé en 15 minutes parles vapeurs des essences de citron ;

2° Bacille d’Eberth (typhoïde) : neutralisé enmoins d’une heure par les vapeurs d’essence decitron ;

3° Staphylocoque doré : neutralisé en deux heurespar les vapeurs d’essence de citron ;

4° Bacille de Klebs-Loffler (diphtérie) : les vapeursde citron ont une action antiseptique sur le bacillediphtérique.

Action microbicide par contact des essences defruits, à l’état liquide : Bacille d’Eberth : ce bacille estneutralisé en 5 minutes par l’essence de citron ;Staphylocoque : neutralisé en 5 minutes par l’essen-ce de citron ; Bacille de Klebs-Loffler : neutralisé en20 minutes par l’essence de citron.

Le Prof. BONDOUY écrit par ailleurs : « Les pro-priétés du citron ont été utilisées par M. LEVEN quiconsidère ce fruit comme un médicament spécifiquede nombreuses stomatites et glossites ; par M. BER-LUREAUX qui emploie depuis longtemps, avec suc-cès, le jus de citron contre les vésicules d’herpès ;MM. CAUSSADE et GOUBEAU ont obtenu de bonsrésultats dans le traitement des syphilides buccalespar le jus de citron. Ajoutons que CAZIN a reconnu,au suc de citron, des propriétés fébrifuges dans lepaludisme et que DESPLATS l’a conseillé commeantiprurigineux.

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Enfin, le citron est également doué de propriétéshémostatiques (épistaxis, gastrorragies, entérorra-gies, néphrorragies) ».

C’est le Dr Ed. BERTHOLET qui signale(1) que « leprofesseur LABBE, dans le but de diminuer l’aciditédu sérum sanguin des arthritiques et autres acidifiés,leur administre quatre jus de citron par jour. Et lesrésultats heureux ne se font pas attendre. La cure decitron, bien dirigée, rend d’immenses services pourlutter contre le rhumatisme, l’arthritisme, la goutte etle scorbut. Le citron a été préconisé égalementcomme un bon tonique tant du système nerveux quedu sympathique. RANCOULE a observé que le jusde citron agit comme calmant d’une muqueuse sto-macale irritée par des sucs digestifs trop acides (…).La citronnade naturelle est la boisson de choix àadministrer aux fébricitants, en cas de vomissementsincoercibles ou d’hémorragies profuses. Les citratesde soude et de potasse ont un pouvoir dépurateurremarquable, ils diminuent la viscosité sanguine, endébarrassant le sérum des substances mucoïdes quil’encrassent et qui diminuent sa vitalité ainsi que sacapacité de fournir la thrombine (ferment coagulant),utile pour la cicatrisation et l’oblitération des vais-seaux lésés. Le sang, ayant perdu sa viscosité anor-male, devient plus fluide et circule plus aisément dansles vaisseaux sanguins, d’où rapide diminution de lapression artérielle ; son sérum peut alors filtrer plus

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(1) Végétarisme et Spiritualisme (Ed. Rosicruciennes).

librement au travers des parois capillaires, ce qui per-met un apport plus régulier et plus abondant de sub-stances nutritives aux cellules constitutives desorganes dont les fonctions biologiques s’accomplis-sent alors avec beaucoup de facilité. Certains auteursestiment qu’une cure de citron bien conduite rem-place la saignée et agit très favorablement dans lescas de varices ou de phlébites. »

Nul ne peut nier l’influence heureuse de la cure decitron sur la tension artérielle, qu’elle ramène à unseuil normal, si celui-ci a été dépassé, sans aucunrisque de chute trop brusque ou excessive. Il s’agit,en somme, plus d’un retour à l’équilibre biologiquequ’à une action spécifique sur l’hypertension. Aupassage, signalons que le citron contribue très acti-vement à l’assouplissement des artères durcies, obli-térées ; à la tonification des veines relâchées, gon-flées, distendues.

On tomberait dans l’erreur en ne considérant lec i t ron que par rapport à ses propriétés curatives et ennégligeant sa valeur alimentaire. En effet, si le citro ncontient peu de protides et de lipides, ses glucidessont en proportions non négligeables, sous forme deglucose et fructose (sucres directement assimilables). Ilest également bien pourvu en sels minéraux eto l i g o-é l é m e n t s : Calcium, pour le squelette et le sang ;F e r, pour le sang ; Manganèse, pour les organes et lap e a u ; Cuivre, pour le sang (avec le Fer).

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Un malade, dont l’état ne lui permet de prendreque du citron, peut tenir ainsi assez longtemps, car ilpuise dans ce fruit quelques substances indispen-sables (notamment, calcium et fer), et surtout les élé-ments vivants qui s’y trouvent en abondance. Onsait, depuis longtemps, combien est riche le citron envitamine C, mais on ne doit pas manquer non plusde mettre l’accent sur la présence de vitamines A,B1, B2 et de Carotène.

Le Carotène (ou provitamine A) est surtout pré-sent dans la peau du citron (comme dans toutes lesparties jaunes des végétaux). La Vitamine A existedans la pulpe fraîche et le jus de citron. Carotène etVitamine A sont des éléments de rajeunissement destissus ; la carence en vitamine A est à l’origine debien des troubles de croissance (arrêt, perte de poids,etc.). Elle est particulièrement utile à ceux qui doivent« fabriquer » : enfants et adolescents ; femmesenceintes ou allaitantes ; convalescents.

Quand on connaît le rôle immense des vitaminesB1 et B2 sur la nutrition en général et l’équilibre ner-veux, on apprécie tout particulièrement les aliments(tel le citron) qui les apportent à l’organisme.

N a t u rellement, dans le citron, la place de pre m i e rplan est tenue par la vitamine C (ou acide ascorbique)qui, se comportant comme un transporteur d’oxygè-ne, joue donc un rôle important dans les phénomènesd’oxydation cellulaire. Le Prof. BONDOUY( 1 ) a rap-pelé que « G. TOROK et L. NEUFELD ont constaté

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(1) Les Fruits (Baillière et Fils, éditeurs).teurs).

la carence, chez la femme enceinte, de la vitamineC . Pour ces deux auteurs, de grosses doses ascor-biques seraient indispensables pendant la gro s s e s s e(…). Toute anémie du nourrisson doit faire suspecterl’avitaminose C, anémie accompagnée d’un étatfébrile bien connu depuis les travaux de M. R I B A-D E A U-DUMAS et de ses élèves. Ici encore, les jus defruits frais (citron, orange) trouvent leur indication ».

Pour que le fer soit maintenu en quantité norma-le dans le foie et le sang, la présence de la vitamineC est nécessaire. On commence même à admettrel’influence de cette vitamine sur les sécrétions hor-monales des glandes endocrines en général, et dessurrénales en particulier.

Le citron « est une source de vitamine C, la vita-mine antiscorbutique, la vitamine de S. Gyorgyi, écritle Prof Léon BINET(1), doyen de la Faculté deMédecine. Comme il en contient de 40 à50 mg pour 100 g, la pulpe ou le jus d’un fruit depoids moyen (120 g) suffit pour couvrir la moitié desbesoins de l’adulte en acide ascorbique : le citron, ali-ment antiscorbutique, peut donc être utilisé avecavantage dans l’alimentation des personnes dontl’organisme exige des quantités élevées de vitamineC (enfants, adolescents, femmes enceintes et allai-tantes) ; en hiver, au moment où les légumes verts etles fruits frais, riches en vitamine C, sont devenusrares, il peut constituer un aliment vitaminique d’ungrand intérêt ».

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(1) Univers de la Biologie (La Diane Française, éditeur).

Dans un rapport présenté devant la SociétéMédicale des Hôpitaux de Paris, et signé par leDr Pierre TAURET et le Prof. Léon BINET, précé-demment cité, les auteurs ont fait état d’heureuxrésultats obtenus, grâce à la cure de citron, sur desascites cirrhotiques. Ces résultats ont été confirméspar le Dr LOEDERICH, dans un autre rapport à laSociété Médicale des Hôpitaux, et par Mme BenoîtNADINE, dans sa thèse de médecine.

L’avitaminose C est fréquemment incriminée dansles hémorragies répétées, notamment celles de latuberculose pulmonaire. Toute tuberculose, pulmo-naire, osseuse ou viscérale, entraîne un besoin accrude vitamine C. Il faut donc en assurer l’approvision-nement abondant à l’organisme qui doit faire faceaux besoins. La vitamine C est doublement nécessai-re lors de ces états d’abord, parce qu’elle normalisela fonction des capillaires et s’oppose à leur rupture ;ensuite, en raison de son rôle dans le métabolisme dufer, pour la fabrication des globules rouges.

Des médecins ont encore fait des rapprochementsentre la carence en vitamine C et la fréquence desulcères gastro-duodénaux. Ces ulcères régressentd’ailleurs avec l’absorption de jus de citron, contrai-rement à ce que croient quelques personnes malinformées. On a enregistré aussi des améliorations,dues à la vitamine C, dans le « syndrome base-dowien », ou goître exophtalmique.

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Est-il utile de rappeler que le scorbut, forme graved’avitaminose C, se manifeste par une très grandefatigue, des douleurs de jambes, des ulcérations, sai-gnements de gencives, etc.

L’action antihémorragique du citron tient, en par-tie, à la présence du facteur C2, citrine ou vitamine Pqui exerce la plus heureuse influence sur la perméa-bilité, la résistance et la nutrition des vaisseaux capil-laires. Lequel facteur se trouve, comme le carotène,dans les fruits qui, tel le citron, contiennent des pig-ments jaunes.

On aborde toujours avec quelque appréhension laquestion de la prétendue acidité du citron, en raisondes controverses qu’elle a suscitées. La saveur acided’un aliment n’implique nullement qu’il soit acidifiantpour l’organisme. C’est ainsi que, pour le citron, cegoût acide est le fait d’acides organiques (citrique etmalique) ne restant pas à l’état d’acides dans les cel-lules. Des expériences ont largement prouvé quel’usage prolongé du citron apporte à l’organisme ducarbonate de potasse lui permettant de neutraliserl’excès d’acidité du sang et du milieu hormonal. Onavait essayé d’acidifier les urines par de fortes dosesde citron ; elles ont, au contraire, été alcalinisées. Onpeut même neutraliser l’acidité exagérée de l’esto-mac, en prenant du jus de citron, coupé d’eau, tel estgrand son pouvoir alcalinisant. Le citron, commetous les fruits (sauf la noix), est d’ailleurs classé dansles aliments basiques.

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S’il ne faut d’ailleurs pas confondre l’acide citriquenaturel du citron, associé à un sel alcalin (citrate),avec l’acide citrique obtenu chimiquement, on nepeut manquer de signaler son rôle préventif de lasénescence, qui justifie la prescription du citroncomme médicament naturel de rajeunissement.L’action de cet acide naturel s’exerce, en particulier,dans l’athérome artériel, principale cause du vieillis-sement précoce.

Pendant la digestion, l’acide citrique est oxydé, lesproduits d’oxydation (gaz carbonique et eau) étantéliminés avec l’air expiré, l’urine et la sueur. Les selsrestants sont utilisés ; avec le carbone, ces consti-tuants minéraux forment des carbonates et bicarbo-nates de calcium, de potassium, etc., qui passentdans le sang et maintiennent son alcalinité. C’estainsi qu’une substance peut donner, extérieurement,une réaction acide et, intérieurement, être un géné-rateur de bases ; ce qui est le cas pour le citron et lesautres fruits dits « acides ».

Cité par Th. BONDOUY, CARLES indique quelssont les principaux constituants minéraux, évoquésplus haut. Dans le citron, on a ainsi identifié desacides citriques et maliques, des citrates de potas-sium, de calcium et de fer, du glucose, des gommes,mucilages et albumines, de la silice, des phosphateset sels divers (minéraux-traces ou oligo-éléments).

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