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les conférences de l’IREST Cycle 2014-2015

les conférences de l’IREST€¦ · d'effectuer un second stage au sein de la structure « Cités Unies France ». Sept ans après ses premiers travaux sur le sujet, notre conférencier

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les conférences de l’IREST

Cycle 2014-2015

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Table des matières

Introduction : ……………………………………………………………………………………………. 3

- Qui est Monsieur Julien BUOT ?

- Qu’est-ce que l’ATES ?

- Qu’est-ce que ATR ?

I - Présentation et enjeux du tourisme responsable : …………………………………………………. 5

A) Qu’appelle-t-on tourisme responsable ?

B) Pourquoi le tourisme responsable ?

C) Le monde du tourisme est-il limité ? La croissance peut-elle continuer d'être exponentielle ?

D) Comment le tourisme responsable est-il né et qui le porte ?

E) De quel budget parle-t-on ?

F) Comment met-on le tourisme responsable en place ?

II - Comprendre les valeurs du tourisme équitable et l’engagement de ses acteurs : ………………..7

A) La partie sommitale

B) La partie médiane

C) La base

III – Questions ………………………………………………………………………………...…………. 9

Annexes ……………………………………………………………………………………..………..…..17

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Introduction :

Qui est Monsieur Julien BUOT ?

Julien BUOT a suivi une formation en Master Tourisme à Paris 3.

Depuis, il a travaillé dans plusieurs organisations toujours plus ou

moins rattachées à la thématique du tourisme responsable.

Sa carrière commence il y a une quinzaine d'années alors qu’il est

encore étudiant dans un institut d'études politiques. Il a alors été

amené à faire un rapport de stage lié à l’éthique dans le tourisme.

Cette mission était menée pour le Conseil National du Tourisme, un

organisme rattaché au ministère en charge du tourisme.

Suite à l’adoption d'un code mondial d'éthique du tourisme à l’échelle internationale, l’enjeu était de

savoir comment les acteurs intègrent et innovent autour de ces questions de tourisme responsable et de

tourisme d’éthique. Julien BUOT a présenté un rapport assez complet sur ce sujet lors des assises du

tourisme en 2001.

Par la suite, il a rejoint un cercle de réflexion du nom de « Transverse », cercle à l’origine de la réflexion

dans les années 1990 sur le tourisme en tant que facteur de développement dans les pays du Sud. Ce

cercle a montré comment malheureusement, le tourisme international ne permet pas un développement

dans ces mêmes pays.

Julien BUOT a ensuite commencé sa carrière professionnelle au sein de la région Basse-Normandie. Sa

mission était de participer au comité d'organisation du 60e anniversaire du débarquement en assumant le

développement durable, c’est-à-dire faire en sorte que les flux touristiques et médiatiques qu'allaient

connaître la région quelques mois plus tard soient répartis au mieux dans le temps et qu’ils bénéficient à

la population locale. Le deuxième objectif de cet anniversaire de commémoration était de prolonger

l’attention mondiale portée sur la région, surtout durant l’été et non pas seulement autour de l’événement.

Après cette mission, monsieur BUOT a ressenti le besoin de se spécialiser grâce une formation en

tourisme au sein d'un Master professionnel Tourisme à Paris 3. Ces études lui ont donné l'occasion

d'effectuer un second stage au sein de la structure « Cités Unies France ».

Sept ans après ses premiers travaux sur le sujet, notre conférencier est recruté par l’ATES (Association

pour le Tourisme Equitable et Solidaire) pour développer le concept et le marché du tourisme équitable et

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solidaire, animer le réseau des acteurs, développer le label, participer à l'organisation de forums

internationaux du tourisme solidaire au Mali puis au Maroc et enfin, participer à la création d'un réseau

européen d'acteurs engagés dans le tourisme responsable appelé « Réseau EARTH » (European Alliance

for Responsible Tourism and Hospitality). Sa mission à l'ATES était aussi de sensibiliser les voyageurs et

les professionnels du voyage au tourisme équitable et solidaire.

Après six ans à la direction de l’association ATES, Julien BUOT a souhaité rejoindre ATR (Agir pour un

Tourisme Responsable), un réseau qui travaille depuis une dizaine d’années en parallèle de l’ATES, bien

qu’à une échelle différente, et dont il est aujourd’hui le directeur.

Qu’est-ce que l’ATES ?

L’ATES est un réseau d'associations dont l'objet est le développement d’un territoire par le tourisme. Les

associations sont immatriculées sur le registre des opérateurs de tourisme de voyage. Elles peuvent donc

proposer des voyages bien que leur mission principale soit de faire du développement par le tourisme et

de permettre à leurs partenaires dans certains pays, de bénéficier des retombées du tourisme et de

construire une offre ensemble. Aujourd'hui, l’ATES fédère une dizaine d'opérateurs qui, tous ensemble,

font voyager 2 000 personnes.

Qu’est-ce que ATR ?

ATR est historiquement constitué d'opérateurs du tourisme d'aventure même si leur but aujourd’hui ne se

limite pas au tourisme d'aventure stricto sensu. ATR fédère une dizaine d'opérateurs qui proposent des

voyages avec un statut d'entreprise géré de manière responsable. Ce réseau fait voyager à peu près 200

000 voyageurs par an. Le réseau ATR représente 4% du marché du tour operating en France (cf.

graphique ci-dessous). Cela leur permet de diffuser des valeurs du tourisme responsable auprès de

l'industrie du voyage. Il leur paraît aujourd'hui important que le tourisme responsable ne soit pas réservé à

une niche ni à une toute petite partie du marché mais que cela puisse concerner l'ensemble de l'industrie

du voyage, des petits opérateurs du voyage comme l’ATES mais aussi de grands opérateurs comme

Transat ou Club Med.

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La proportion du marché des Tours Opérateurs français alloué à ATR

La conférence présente alors trois parties complémentaires : les définitions et les enjeux du tourisme

responsable, les valeurs et les différents niveaux d’engagements des acteurs, et enfin, une session de

questions/réponses portées sur le sujet de l’intervention.

I - Présentation et enjeux du tourisme responsable :

A) Qu’appelle-t-on tourisme responsable ?

Il s’agit du développement durable appliqué au tourisme dans ses dimensions sociales, économiques et

environnementales. La Charte internationale du Tourisme Durable fait référence à un tourisme durable

ambitieux. Elle a été adoptée en 1995 sous le patronage de l'UNESCO et de l'OMT mais aussi sous celui

des réseaux de collectivités locales insulaires qui sont touchées par les méfaits du tourisme de masse.

B) Pourquoi le tourisme responsable ?

Le tourisme responsable a pour but d’éviter de détruire les ressources sur lesquelles se basent le tourisme,

à savoir un environnement humain, culturel et naturel authentique. Le tourisme est un phénomène qui a

connu une croissance exponentielle. En effet, nous sommes passés de 25 millions de touristes

internationaux à plus d'un milliard. Chaque année plus d'un milliard de personnes traversent une frontière

pour partir en vacances. Que penser de cette croissance à l'horizon 2040, en particulier lorsque l’on

associe ces perspectives de croissance aux méfaits du tourisme ?

C) Le monde du tourisme est-il limité ? La croissance peut-elle continuer d'être exponentielle ?

L'un des distributeurs du voyage spatial en France est membre du réseau ATR : il s’agit de « Voyageurs

du Monde ». Cette agence conçoit pourtant la dimension écologique comme importante puisqu’elle est

96%

4%

une dizaine d'opérateursLe Réseau ART

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l'un des rares voyagistes au monde à inclure dans le prix de son voyage la compensation carbone. On peut

donc imaginer que la compensation des émissions de CO2 sera prise en compte également pour les

voyages spatiaux. Le tourisme responsable est parfois plus surprenant qu'on l'imagine.

D) Comment est né le tourisme responsable et qui le porte ?

L’Organisation des Nations unies a proclamé l'année du tourisme en 1967, en pariant sur le fait que le

tourisme est facteur de développement économique mais aussi de paix grâce aux rencontres

interculturelles. Toutefois un rapport de l'UNESCO datant de 1979, qui fait écho au rapport Meadows1 et

aux travaux du Club de Rome2, montre que le tourisme n'est pas toujours un passeport pour le

développement. C’est de ça qu’est née la nécessité d’établir un tourisme plus responsable.

Historiquement, dans le réseau ATR, ce sont les opérateurs du tourisme d'aventure qui ont intérêt à la

protection de la nature. Aujourd'hui, le tourisme responsable touche l'ensemble de l'industrie et tout type

de marché.

E) De quel budget parle-t-on ?

On s'est aperçu que le tourisme responsable pouvait concerner l'ensemble des produits du tourisme. Par

exemple, pour 500€, il est possible de s’offrir un weekend à Marrakech ou une semaine de randonnée

dans les Alpes. Le tour du monde proposé par « Voyageurs du Monde » et la montée de l'Everest

organisée par « Terre d’Aventure » coûtent jusqu’à 54 000€.

F) Comment met-on le tourisme responsable en place ?

ATR a développé un label pour garantir aux consommateurs le respect des grands principes du tourisme

responsable. Cette association sert également à animer le réseau des acteurs et à échanger sur les bonnes

pratiques et les problématiques communes aux entreprises qui s'engagent dans le tourisme responsable.

De plus, la charte éthique est l’un des rares outils à promouvoir le tourisme responsable.

1 Rapport sur les limites de la croissance (The Limits To Growth) demandé à une équipe du Massachusetts Institute of

Technology par le Club de Rome en 1970. C’est la première étude importante soulignant les dangers écologiques de la

croissance économique et démographique que connaît le monde à cette époque. 2 Groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que

des industriels de 52 pays préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant

industrialisées qu'en développement.

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II - Comprendre les valeurs du tourisme équitable et l’engagement de ses acteurs :

Le panorama des acteurs du tourisme équitable pourrait prendre la forme d'une pyramide divisée en trois

parties dont le sommet indiquerait un niveau maximum d’exigence vis-à-vis du tourisme durable et de

son éthique. Ici, tout en haut, on trouve l’ATES, au milieu, ATR, et aux fondations le SETO (Syndicat des

Entreprises du Tour Operating) et le SNAV (Syndicat National des Agences de Voyages).

A) La partie sommitale :

Dans la partie sommitale de la pyramide on trouve donc les opérateurs du réseau ATES dont l’exigence

éthique est la plus élevée. Le contenu du label « Garantie Tourisme Equitable et Solidaire », référentiel

d'évaluation d’ATES, renvoie à des termes d'engagements et de valeurs associés au commerce équitable.

L’idée derrière le commerce équitable n’est pas uniquement celle du juste prix, c'est aussi la manière

d’arriver à créer un partenariat équilibré entre une entreprise en France, qui commercialise une offre de

voyage construite sur le terrain par un réseau associatif et des partenaires locaux. Comment arriver

ensemble à la définition d'un prix qui soit juste ? Quelque chose qui soit assez exigeant et normé dans le

commerce équitable en France et à l'échelle internationale ?

La deuxième valeur associée à la valeur d’éthique est la valeur de solidarité internationale que le réseau

ATES souhaite assumer en même temps que les valeurs du commerce équitable. Cela se traduit entre

autre par le fait qu'une partie du prix du voyage est affectée au financement de projets de développement.

Entre 3 et 10% du prix du voyage sont affectés au financement de cantines scolaires, de réseaux d'eau

potable et de divers projets autour de l'éducation et de la santé. Ces investissements sont une des vertus du

tourisme solidaire.

L’association ATR s'est également aperçue que les opérateurs faisant partie du réseau ATES possèdent

dans leurs catalogues un type de voyage assez spécifique qui semble correspondre aux nouvelles

tendances de consommation. Cette nouvelle tendance est celle de la recherche d’authenticité et de

rencontres avec la population locale. Ce type de voyage peut être catégorisé au même titre que le voyage

culturel, celui du tourisme balnéaire, des séjours, etc. Une des spécificités importantes du tourisme

équitable est la rencontre avec les populations locales, principaux bénéficiaires du concept même de ce

type de tourisme. On peut donc se poser la question de savoir si le tourisme solidaire est un type de

voyage ou un engagement d'entreprise dans le secteur du tourisme ? D’après les tendances actuelles, on

est enclin à penser que le tourisme solidaire est amené à devenir un produit plus qu'une démarche

d'entreprise. La preuve en est, parmi les membres du réseau ATR, la plupart a intégré une gamme de

tourisme solidaire, dont les spécificités sont la rencontre avec les populations, la participation des

voyageurs au financement de projets voire même à la mise en place de projets en mobilisant leurs

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compétences. Cette démarche amène presque au tourisme humanitaire, un type de tourisme bénéficiant

d’une forte demande. Il faut cependant se méfier et éviter certaines dérives du « volontourisme » ou

tourisme humanitaire qui ne correspond pas forcément à un vrai besoin sur place.

B) La partie médiane :

La partie médiane de la pyramide est occupée par le tourisme responsable promu par ATR. Le tourisme

responsable ne se déclare pas forcément solidaire et équitable mais adhère à ces valeurs tout en étant

moins normé. L'enjeu du tourisme responsable est de rendre durable le tourisme. L’idée derrière ce type

de tourisme est que l'environnement tant culturel, naturel et humain constitue la matière première du

tourisme sans lesquels l’économie en pâtit. Pendant la période de création d’ATR, les voyages dans le

désert avaient connu une forte croissance. Depuis, une grande réflexion a été menée pour garantir que le

désert reste authentique et préservé. Les questions de la gestion des déchets et des interactions entre les

touristes et autochtones ont été posées. L’un des plus grands enjeux du tourisme responsable n’est pas de

nier l'impact mais de le maîtriser. L’enjeu est de minimiser ou optimiser l'impact, de faire des mesures

correctives concernant les externalités négatives qui sont inévitables et de maximiser les externalités

positives principalement économiques.

L'enjeu du tourisme responsable est aussi de suivre correctement les démarches de qualité sur la

production et la commercialisation de voyage. Cela se traduit aussi par un travail de sensibilisation du

client, principal vecteur utilisé depuis 10 ans par le réseau ATR. Contrairement au commerce équitable du

café où le comportement du client a peu d’impact direct, le voyageur doit se comporter de manière

éthique pour que le tourisme soit équitable, solidaire et responsable. On dispose donc un outil qui est la

bible du tourisme responsable : la charte éthique du voyageur (cf. extraits en annexe). Ce n'est pas un

outil moralisateur mais un outil de sensibilisation des clients pour leur faire comprendre que même si les

tours opérateurs font tous des efforts pour que le tourisme soit responsable, si les voyageurs ne sont pas

conscients de l'impact que peut générer leur visite sur les destinations, le tourisme peut devenir

malheureusement irresponsable.

Cet outil est diffusé depuis 10 ans à plus de 2 millions d'exemplaires à tous les clients des opérateurs du

réseau ATR. Cet outil amène à dire que la responsabilité du tourisme responsable n'est pas réservée qu'à

des professionnels du voyage mais aussi à leurs clients ainsi qu’aux autorités locales des destinations et

des pays émetteurs. Les pays récepteurs ont aujourd'hui des relations avec le ministère des Affaires

étrangères français (qui cumule désormais la compétence tourisme), pour essayer de faire en sorte que

l’État français prenne ses responsabilités en sensibilisant les clients français.

C) La base :

La base de la pyramide représente les 96% de part du marché restant en termes d’activité. Ce marché est

représenté notamment par les réseaux SETO et le SNAV, qui se sont aujourd'hui engagés, sans forcément

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le faire savoir, dans une démarche assez structurante pour prendre leurs responsabilités vis-à-vis de la

production et la vente de voyages.

III - Questions :

Quelle est la part du tourisme responsable dans l'ensemble du tourisme aujourd'hui ?

Charles MARCEAU, Master 1 DATT

Cela dépend du périmètre. Par exemple le tourisme d'aventure est aujourd’hui quasiment responsable.

ATR représente 80% du tourisme d'aventure avec les grands opérateurs de ce domaine (Terre d'Aventure,

Nomades...). Les critères définis par ATR sont maintenant vérifiés annuellement dans le cadre de ce label.

Pour le périmètre du tour operating en France, certaines entreprises comme Transat France ou Club Med

sont clairement engagées dans la démarche de tourisme responsable alors que des groupes comme

Nouvelles Frontières ont plus de discours que d’actions réelles. Ils sont cependant très intéressés car il est

aujourd’hui incontournable de s'engager dans des démarches concrètes de tourisme responsable. Demain,

le tourisme responsable a vocation de toucher 100% des marchés. Il ne faut pas oublier que le tourisme

représente également les activités réceptives en France : les restaurants, les hôtels, les gîtes. Les nouvelles

formes de tourisme collaboratif, chez l'habitant, le « Couchsurfing », les « greeters » et autre, sont des

pratiques émergentes liées au phénomène du tourisme responsable. Cela constitue une nouvelle forme de

consommation touristique moins structurée que peuvent l'être les formes historiques du tourisme.

La pyramide présentée est celle du voyage responsable. Autour, les autres réseaux annotés touchent plus

largement les différents métiers du tourisme. Le réseau ATD (Agence Départementale du Tourisme) est

principalement un réseau professionnel multi-acteurs qui regroupe des consultants, des journalistes, des

réseaux, des labels, des hébergeurs, des hôtels, des campings, des collectivités territoriales et des offices

de tourisme. Ils sont tous engagés à leur échelle dans des actions de tourisme responsable et durable. Ce

réseau reflète la diversité des acteurs, mais il n'a pas forcément vocation à parler au grand public.

Quels sont les outils auxquels vous avez réfléchi pour promouvoir le tourisme durable ?

Ségolène BONAMY, Master 1 GSVT

La charte éthique a beaucoup vieilli mais son histoire est intéressante. Elle est née de manière très

empirique après un premier voyage commercialisé en 1996 en Ethiopie qui s'est extrêmement mal passé.

L'une des conditions pour pouvoir participer au voyage était de s'engager à ne pas prendre de photos lors

des rencontres avec la population qui ne tolérait pas l'usage de la photo ou ne la comprenait pas.

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Néanmoins, un photographe avait été autorisé à prendre des photos afin de ramener quelques souvenirs.

Plusieurs touristes ont sorti leurs appareils photos tandis qu’une autre partie du groupe a trouvé cela

intolérable. L'entreprise a eu beaucoup de difficulté pour gérer sa relation avec les clients en désaccord.

Cette situation a remis en question l'entreprise, alors pionnière du tourisme responsable, à repenser sa

responsabilité et à travailler sur des outils de médiation. Cette entreprise a créé la charte éthique du

voyageur et l'a ensuite partagé à l'ensemble de l’industrie du tourisme. Aujourd’hui, les droits de cette

charte éthique ont été cédés à ATR qui a l'autorisation de la faire appliquer à ses membres.

Cette charte est issue de travaux sur le tourisme d'aventure dans des zones très spécifiques, notamment le

désert africain. Aujourd'hui, le tourisme responsable doit toucher l'ensemble des entreprises, des marchés

et des clients. Il faut donc reprendre entièrement la charte dans le fond comme dans la forme. Elle est

actuellement diffusée en PDF donc statique. L’enjeu pour le début de l’année 2016 est de constituer un

outil et un site Internet avec des messages pour le voyageur avant, pendant et après son voyage. Le but est

de faire du voyageur un acteur à part entière. Il pourra donner ses remarques qui seront ensuite utilisées

dans le cadre du label ATR. Lors des audits (les organisations qui contrôlent le cahier des charges d’ATR),

les auditeurs peuvent avoir accès aux relations clients et étudier les questionnaires de satisfaction.

Quand le client achète un produit, sait-il l'identifier comme étant du tourisme responsable ?

Charles MARCEAU, Master 1 DATT

Une des spécificités d'ATR est la mise en place d’engagements ainsi qu’un outil pour permettre aux

consommateurs et aux différentes parties prenantes de vérifier que ces engagements sont bien respectés. Il

faut apporter la preuve que l'outil a été correctement diffusé, que l'on a bien expliquer au client la nature

du produit, la nature du voyage, la destination, les spécificités du produit en terme de sécurité, de santé,

d'environnement, de culture... Par exemple, des carnets de voyage sont aujourd'hui utilisés aux formats

tablette et smartphone.

Comment est réparti l’argent du voyage dont vous parliez à 54 000 euros à destination du Mont Everest ?

Peut-on tracer cet argent ?

Marie SAUTIN, Master 1 GSVT

Nous savons comment l’argent est réparti. On parle alors de transparence. Cela fait partie des spécificités

des réseaux ATR et ATES. À l’ATES, l'un des grands engagements du tourisme équitable c'est la

transparence jusqu'à expliquer où va l'argent à l'euro près. Les associations doivent publier des rapports

d'activités et des rapports financiers et les voyageurs sont invités aux assemblées générales. Il y a

quasiment une totale transparence dans l'univers associatif ce qui ne peut pas forcément garantir l'univers

des entreprises plus classiques où la confidentialité est plus importante à cause de la concurrence.

Néanmoins, un certain nombre d'acteurs de notre réseau se sont engagés à suivre une certaine

transparence mais cela n'est pas partagé par tous les opérateurs.

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Quel pourcentage du prix payé pour le voyage est réservé aux populations locales ?

Marie SAUTIN, Master 1 GSVT

Pour ce qui est du baromètre qui avait été mis en place à l'ATES, il est estimé que sur des séjours de durée

moyenne (environ 12 jours), l'aérien représentait 40% tout comme l'achat de prestations locales. Les frais

de gestion représentaient quant à eux 20%.

Aujourd’hui, la répartition est un peu différente avec 20% des frais de gestion en France, 35% pour

l'achat de prestations locales, 35% pour l'aérien et 5 à 10% pour les fonds de développement.

Seulement une petite partie du prix payé par le voyageur est affecté à la destination locale. Les études

menées en Angleterre démontrent que dans le tourisme standardisé classique, les taux de fuite peuvent

aller jusqu'à 90% c'est-à-dire que pour un séjour de 1 000 euros au Sénégal seulement 100 euros restent

sur place, ce qui est problématique. Garantir un taux de 40% sur place serait déjà vertueux. Des analyses

ont démontré que si demain les clients voyageaient moins souvent mais plus longtemps il y aurait un

impact direct sur la répartition des postes de dépenses, l'aérien étant l’un des plus importants. Il faut

cependant rester réaliste et pragmatique par rapport au marché et aux modes actuels de consommation.

40%

40%

20%

l'aérienl'achat de prestations localesFrais de gestion en France

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Dans un monde idéal, on pourrait imaginer que les gens aillent une fois dans leur vie au Pérou mais qu’ils

y restent 2 à 3 mois. La réalité est que les voyages au Pérou se vendent pour une durée de 15 jours et

qu’un voyage de trois mois ne se vendrait pas. Il est possible de les proposer dans un catalogue mais cela

reste virtuel. C'est toute la complexité d'une prestation de service car il faut rester dans la réalité de la

consommation et de la production.

Avez-vous un impact pour faire moins de voyage en avion et demander aux associations et aux

organismes à ce qu'ils fassent plus de voyage en France ou en Europe ?

Fanny BROTIN, ancienne étudiante GATH

Cela n'est pas forcément en rapport avec les engagements d’ATR. À l’ATES, le conseil du tourisme est

beaucoup plus structuré et développé dans une relation des pays du nord vers les pays du sud pour des

voyages à priori lointains. Alors qu'ATR est plus axé sur le tourisme d'aventure dont la première

destination est la France avec les massifs montagneux. Il y a eu des tentatives de la part de l’ATES de

décliner le tourisme équitable sur la France mais le message n'est pas encore très bien compris.

Qu’est-ce que le tourisme solidaire en France finalement ? Pour le grand public il y a un problème

d’interprétation. Les consommateurs font encore la distinction entre les pays du nord et ceux dits du sud

même si aujourd'hui cela n’a plus vraiment de sens.

Y a-t-il des aides de la part de l'Etat ?

Charles MARCEAU, Master 1 DATT

L'ATES est structurée dans le cadre de l'économie sociale et solidaire avec un objectif social et non

lucratif. L’association bénéficie donc de nombreuses aides qui ont permis le développement du réseau

ATES et du tourisme équitable. Ce dernier est notamment soutenu par l'Agence Française du

Développement. Il y a aussi beaucoup de collectivités locales qui ont pris en compte la compétence

tourisme et qui soutiennent ces initiatives, en France comme à l'étranger.

Pour revenir sur la question du climat qui est en contradiction avec l’idée d’un tourisme durable

notamment par l’impact du transport aérien généré par un tourisme international, ATR a choisi, à terme,

de se positionner sur ce sujet tabou. En effet, dans le référentiel historique du label cet enjeu n'est pas

présent. C'est une thématique relativement récente datant de 2005. A l'époque, des fonds de compensation

étaient proposés et l’un des acteurs pionniers en France fut Voyage-sncf.com avec la mise en place d’un

écho comparateur. Cela a eu le mérite de poser le sujet de manière très forte à une échelle importante. Par

la suite, Voyages-SNCF a été un acteur très important du tourisme responsable puisqu'il a initié les

« Trophées du Tourisme Responsable » entre 2007 et 2012. Il s'agissait d'un concours annuel pour

attribuer des prix aux meilleures initiatives de tourisme responsable.

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De son côté, ATR organise une grande conférence nationale sur le tourisme et le climat en amont de la

conférence COP 21 qui aura lieu en décembre prochain à Paris en partenariat avec des acteurs que l'on ne

soupçonnerait pas voir s'engager sur le sujet, comme Air France. Aujourd’hui, les acteurs du transport

aérien sont confrontés à ce problème et cherchent à développer des solutions. Air France a développé un

certain nombre de solutions parmi lesquelles une ligne expérimentale entre Paris et Toulouse appelée la

« Lab'line for the future ». Tous les vendredis, Air France utilise des agrocarburants et des biocarburants

avec des huiles de friture usagées. Cela paraît surprenant mais un certain nombre d'autres actions sont

menées pour tenter de réduire l'usage de kérosène. Aussi, Voyageurs du Monde est l'un des rares tour-

opérateurs au monde à inclure dans le prix de ses voyages, une partie de la compensation non seulement

liée aux émissions de l'activité de son entreprise mais aussi des voyages de ses clients. A ce titre, ils ont

créé la fondation « Insolites bâtisseurs » qui s'occupe des programmes de compensation.

Cela signifie qu’ils payent une taxe carbone volontaire ? N’est-ce pas un peu hypocrite ?

Charles MARCEAU, Master 1 DATT

En effet, certains disent que c’est un droit à polluer mais le tourisme responsable ce n'est pas nier l'impact

c'est l'optimiser. On ne va pas s'interdire de prendre l'avion demain. Cela serait une vision utopiste.

L’idéal serait de voyager moins souvent sur une longue période plutôt que d’aller au bout du monde pour

un weekend.

Le tourisme responsable concerne-t-il le tourisme d'affaires ?

Charles MARCEAU, Master 1 DATT

Oui. D'ailleurs le tourisme d'affaires a développé ses propres logiques notamment en ce qui concerne

l’organisation d'événements. Il y a un certain nombre de labels, de normes, de réseaux et d'acteurs qui se

sont positionnés sur le sujet.

Pourriez-vous spécifier ce qu'est le COP 21 ?

Ségolène BONAMY, Master 1 GSVT

Chaque année une conférence internationale sur le climat est pilotée par les Nations Unies et hébergée par

un gouvernement des Nations Unies. La France héberge en décembre prochain cette 21e conférence

internationale sur le climat au Bourget. Un des grands enjeux pour les Etats et gouvernements réunis, est

de prendre un certain nombre de mesures pour garantir que le réchauffement de la planète ne dépassera

pas plus de 2 degrés à l'horizon de 2050. Sans quoi, les experts du GIEC (Groupe d'experts

intergouvernemental sur l'évolution du climat) estiment que le réchauffement climatique ne sera plus

contrôlable. Aujourd’hui, les enjeux concernent la survie de notre espèce. L’industrie du voyage étant

assez hermétique à ce sujet, il est important de demander aux patrons du voyage s'ils sont intéressés par la

survie de leur activité. Pour répondre aux questions « Est-ce que le tourisme aura une fin ? » et « Est-ce

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que l'humanité va rapidement être confrontée à des problèmes assez graves à cause de cette évolution du

climat ? », ATR organise une vidéo conférence en octobre pour parler des solutions qui sont de trois

ordres :

- Evaluer l’impact du tourisme avec des outils de mesure variés permettant de prendre conscience de son

impact sur l'évolution du climat,

- Pouvoir réduire son impact,

- Compenser son empreinte carbone.

On vient d'évoquer l'impact lié à l'aérien mais il y a aussi l'impact sur le territoire d'accueil avec l'usage

de l'eau par exemple.

Jean-Michel BLANC, Intervenant à l’IREST.

La gestion de l'eau est un sujet majeur dans le tourisme. Un exemple qui illustre cette problématique est

celui des terrains de golf. Cette pratique s’est implantée et développée dans des pays comme l'Irlande et

l’Ecosse, pays qui bénéficient d’un climat humide permettant d’intégrer ce type d’activité au territoire. A

l’inverse, dans des pays comme le Maroc et la Tunisie, on assiste à des dérives très graves causées par le

tourisme. En quelques années, les palmeraies ont été asséchées, entrainant la fuite des populations locales

qui vivaient depuis des millénaires sur ces territoires. Malheureusement, peu d'ONG sont spécialisées

pour dénoncer ces méfaits et le travail d’ATES et d’ATR n’a pas pour vocation de dénoncer les méfaits du

tourisme mais de proposer des alternatives. En revanche, nous pensons qu’il serait vraiment utile

d’impliquer les journalistes car ils ont la responsabilité de dénoncer le « greenwashing »3 ou d’autres

pratiques nuisibles mais aussi de valoriser les bonnes pratiques.

En 2009, lors de la Journée Mondiale pour un Tourisme Responsable, un colloque professionnel avait été

entièrement dédié à cette question de la gestion de l'eau dans le domaine du tourisme. Des experts et

professionnels été venus exposer des solutions comme des piscines ou des golfs écologiques.

Qu'est-ce qui garantit au public et étudiants présents que les membres d'ATR ne sont pas eux-mêmes dans

une logique de « greenwashing » ?

Jean-Michel BLANC, Intervenant à l’IREST.

L’objectif d’ATR est d’agir pour un tourisme responsable. Il s’agit de se réunir pour réguler les métiers du

tourisme d'aventure autour des principes de solidarité et du respect de l'environnement mais aussi de

3 Le « greenwashing », ou en français l’écoblanchiment, consiste pour une entreprise à orienter ses actions marketing et sa

communication vers un positionnement écologique. C’est le fait souvent, de grandes multinationales qui de par leurs activités

polluent excessivement la nature et l’environnement. Alors pour redorer leur image de marque, ces entreprises dépensent dans

la communication pour « blanchir » leur image, c’est pourquoi on parle de « greenwashing ».

Source : http://www.greenwashing.fr/definition.html

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définir précisément nos engagements et investir dans un outil de garantie fiable avec un système de

contrôle. En 2006, l’AFNOR (Association Française de Normalisation) a remporté l’appel d’offre lancé

par les acteurs du tourisme responsable afin de mettre en place des labels fiables et crédibles. Ce travail

s’est traduit par la mise en place d’un label reconnu par des associations de consommateurs, les

ministères concernés, le ministère des Affaires étrangères et par un certain nombre d'autres partis prenants

et d’un plan de contrôle pour vérifier le suivi des actions.

En 2014, ce travail qui nécessite un long travail en interne de formation des équipes, a abouti à une

dizaine d'entreprises certifiées. Aujourd’hui sur les 13 membres, 9 sont certifiés « Tourisme responsable »

et sont soumis à un audit annuel pour s’assurer du respect des principes.

Bien que cette démarche ait eu plusieurs aspects positifs notamment en terme de crédibilité, le référentiel

a vieilli et n’est plus aussi adapté pour répondre à de nombreuses fonctions liées à la distribution, la

production, le management... Afin de rénover le label, ATR travaille désormais avec « Ecocert » qui

semble mieux adapté pour rendre le label plus utile aux entreprises et pas seulement aux clients. L’enjeu

du label n’est pas uniquement d’être crédible auprès des clients, c’est aussi donner les moyens aux

entreprises d’améliorer leurs pratiques et non de figer une situation. Or, un des enjeux importants est la

commercialisation en directe. On constate qu’un certain nombre de réceptifs historiques de nos membres

dans les pays se passent des services de distribution en France car grâce à Internet, ils ont la possibilité de

se faire connaître directement auprès des clients. Aujourd'hui ATR s'est positionné pour apporter une vraie

réponse et pense que les réceptifs devraient aussi être labellisés tourisme responsable. On compte sur les

journalistes et les clients pour participer à la veille et faire remonter les contradictions qu'il peut y avoir

entre les engagements et la réalité. A ce titre, parmi les outils développés pour garantir la fiabilité du

label, tous les membres d'ATR se sont accordés sur trois questions libres sur le tourisme responsable pour

tous les clients. Une enquête satisfaction client s’est harmonisée avec un retour sur lequel l’adresse de

Monsieur Julien BUOT est mentionnée.

Y a-t-il eu des membres sortis du réseau ATR car non conformes aux critères ?

Jean-Michel BLANC, Intervenant à l’IREST

Il y a le Club Med et Nouvelles Frontières qui n'ont pas fait l'effort de la certification mais cela était

davantage lié à la rigidité de la méthode qui était vraiment centrée sur le métier de tour operating

d'aventure. Néanmoins, on observe un réel engagement structurel de l'entreprise chez Transat ou Club

Med pour assumer ses responsabilités et devenir une entreprise responsable. Cela peut aussi être un choix

de leur part de ne pas communiquer sur ce genre d’engagements pour ne pas s’exposer à des risques. En

effet, lorsque l’on agit à l'échelle d'une entreprise comme Club Med ou une multinationale, il est

compliqué de maîtriser toute sa chaîne de responsabilité et forcément c’est s'exposer aux risques.

Cependant, il est important qu'elles communiquent pour associer la clientèle à ces engagements. D’autre

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part, la marque ATR a besoin de grands acteurs pour l'aider à faire connaître les enjeux du tourisme

responsable.

Quelle est la dernière enquête qui a permis de mesurer l'effet d'attractivité des clients ?

Jean-Michel BLANC, Intervenant à l’IREST.

On a parlé de Voyages-sncf.com qui menait des enquêtes annuelles dans le cadre de ses « Trophées du

Tourisme Responsable ». Il y a aussi eu l’institut de sondages français Ipsos et un certain nombre

d'organismes de sondages qui révélaient des chiffres très intéressants mesurant la connaissance et la

sensibilité des clients français au tourisme responsable.

A l'échelle d'ATR, une enquête va être menée cette année auprès de la clientèle avec une volonté de

l'étendre à un panel plus large. De plus, on observe que les membres ont fait le deuil de la dimension

marketing du label estimant que ce n'est pas attractif. Cependant, même si seulement 2% de la clientèle

peut être sensible au label comme ATR, il faut pouvoir lui parler précisément et garantir les engagements.

Vos critères sont donc orientés sur des engagements vers du responsable plutôt que sur des actions

concrètes ?

Fanny BROTIN, ancienne étudiante GATH

Le titre du référentiel historique est de promouvoir un tourisme responsable donc il s’agit d’un référentiel

qui invite à progresser. Pour cela, l'AFNOR a mis en place un référentiel qui précise spécifiquement les

actions à mettre en œuvre et les mesures fiables pour faciliter la prise de décisions.

Vous labélisez l'ensemble de la structure et pas certains des voyages proposés ?

Fanny BROTIN, ancienne étudiante GATH

Il y a parfois des labels « produits » comme c’est le cas dans le commerce équitable mais concernant

ATR, il s’agit d’un label « entreprise ». La question se pose actuellement avec le Club Med, qui n'a pas

été labélisé à l'époque car il n'y a pas eu de consensus. De plus, il propose une activité d’hébergement et

une partie tour-operating du nom de Club Med Découverte, ce qui fait qu'il produit des circuits. On

pourrait imaginer que la marque Club Med Découverte soit labélisée à terme.

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Annexe

Extraits de la charte éthique du voyageur

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