LES COUPS DE CŒUR DES BIBLIOTHÉCAIRES Cinéma/coups_de_coeur... · décennie, les personnages de ce road movie à 15 km/h sont de simples gens, résidents de paisibles bourgades,

LES COUPS DE CŒUR DES BIBLIOTHÉCAIRES

Cinéma

MISE À JOUR 2011

Partager avec vous les films que nous avons aimés,

vous faire découvrir le site internet de la Bibliothèque de Tours :

www.bm-tours.fr ,

et vous inviter à parler de vos coups de cœur !

SOMMAIRE

FICTIONS .............................................................................................................................. 2

FILMS D'ANIMATION ........................................................................................................... 28

DOCUMENTAIRES .............................................................................................................. 29

JEUNESSE .......................................................................................................................... 35

http://www.bm-tours.fr/

FICTIONS

FILM LOCALISATION AVIS DES BIBLIOTHECAIRES

Sorin, Carlos : Bombon el perro

= Bombon le chien, 2004

Vidéothèque J. Villeret

Une banale histoire entre un homme et son chien ? Non, "Bombon el perro" est beaucoup plus ! Ce road-movie tendre et original est tout simplement une petite merveille de simplicité et d'authenticité. Juan Villegas est un mécanicien quinquagénaire fraîchement licencié reconverti en vendeur de couteaux et son chien un dogue allemand, reçu par un client en guise de paiement. La force du film réside dans la tendresse du réalisateur envers ses personnages.

Mais ne nous y trompons pas. Derrière cette fable délicate, émouvante et généreuse, Carlos Sorin évoque les difficultés économiques et sociales qui traversent son pays : l'Argentine.

Un cinéaste à découvrir aussi à travers ses autres films : "Historias minimas" et "El camino de San Diego". S.M-R. (09/2009)

Loach, Ken : Land and

freedom, 2004

Médiathèque F. Mitterrand


Sur les pas de David, le héros du film incarné avec brio par Ian Art, nous sommes plongés en pleine guerre civile espagnole. Dans le même temps, ce conflit annonciateur de la seconde guerre mondiale nous confronte aux questionnements et aux errances politiques du XXème siècle : la liberté individuelle et l’engagement, la quête d’une justice voire d’une égalité sociale, les tentations du pouvoir et du totalitarisme…

Superbe leçon d'histoire et d'humanité, ce film est à mettre en parallèle avec "Hommage à la Catalogne" de George Orwell. Une œuvre magistrale, émouvante, de laquelle on sort grandi. BD. (09/2009)

Rahimi, Atiq : Terre et cendres,

2006


En Afghanistan, un village anéanti par l'Union soviétique, un village de terre et de cendres.

Seuls survivants, un vieil homme et son petit fils, devenu sourd après le bombardement, attendent le camion qui les conduira à la mine de Mourad, le père de l'enfant, pour annoncer la terrible nouvelle. Les souvenirs et les images passent dans la tête du vieil homme : souffrance, détresse et solitude d'un peuple bafoué, retranché dans son silence.

Un film poignant, plein d'émotion et de poésie exprimées avec sobriété et pudeur par le cinéaste et écrivain Atiq Rahimi (également prix Goncourt en 2008). (Prix du Regard vers l'Avenir, Festival de Cannes 2004). SA. (09/2009)

2


Mendes, Sam : Jarhead : la fin de l'innocence,

2006



En pleine opération Tempête du Désert, Anthony, 20 ans, qui vient à peine de terminer ses classes, est jeté avec ses jeunes camarades de régiment au milieu d'un désert inhospitalier, au centre d'une guerre qui tarde à se déclarer.

A travers les yeux naïfs mais bien ouverts d'un jeune soldat entrainé à tuer, on découvre la machinerie belliqueuse américaine, enlisée dans un conflit trouble, usant.

La caméra de Sam Mendes balaye avec style les clichés sur l'armée US, et donne à cette histoire dure, parfois poignante, un ton cynique et cinglant qui fait de ce film unique une référence. S.P. (09/2009)

Bezançon, Rémi : Le premier jour

du reste de ta vie, 2008



Une famille comme les autres avec ses joies et ses difficultés. 5 chapitres, 5 personnes que l'on suit, en découvrant le jour qui a fait basculer la vie de chacun de ses membres et ses répercussions sur son entourage.

Une bouffée d'optimisme! G.B. (09/2009)

McDonagh, Martin : Bons

baisers de Bruges, 2009



Un film qui joue à nous surprendre et à nous prendre à contre-pied : un tueur à gage en plein questionnement existentiel, l'"honneur" de la pègre à contre-courant, les rues médiévales de Bruges comme terrain à des visions surréalistes, et nos deux héros face à leurs contradictions.

Une très belle réussite ! Une œuvre réjouissante, émouvante et drôle ! BD. (09/2009)

Nolan, Christopher : The Dark Knight : le chevalier noir,

2009



Attention, classique ! Sous ses airs de film grand public, ce nouvel opus des aventures de Batman est sans conteste le plus abouti de toute la saga. Le scenario, riche et travaillé, permet de concilier de nombreuses scènes d'actions à un numéro d'acteur époustouflant de Heath Ledger en joker trouble et nihiliste, face à un Christian Bale sobre mais efficace. Le cinéaste, très en forme, prend le temps de poser l'enjeu afin de mieux développer l'opposition entre ses protagonistes, chacun cherchant ses propres limites et sa morale dans un cadre soigné, comme toujours chez Nolan. Gadgets à gogo, courses poursuites et questionnement intérieur, durant près de 2h30 sans temps mort, la performance est de taille.

Un film qui réconcilie les critiques et le public... S.M-R. (09/2009)

3


Lynch, David : Une Histoire vraie, 2002


Connaissant David Lynch, on pouvait s'attendre à tout (film fantastique angoissant, puzzle chimérique, rêve éveillé du petit peuple américain), mais certainement pas à un film aussi posé, modeste et simple.

A l'image de Alvin Straight, vieil homme au corps usé par la vie, qui entreprend un long périple de plus de 300 km, en tondeuse, pour rejoindre son frère qu'il n'a plus revu depuis près d'une décennie, les personnages de ce road movie à 15 km/h sont de simples gens, résidents de paisibles bourgades, qui vont croiser avec étonnement ce drôle de vieux fou tirant sa carriole de fortune le long des routes quasi désertes des Etats-Unis.

Des paysages sublimes, une caméra qui prend son temps sans jamais manquer de dynamisme, un travail remarquable (comme souvent chez Lynch) sur le son, une musique envoutante, et enfin un jeu d'acteur sobre et parfaitement juste, voilà autant d'atouts qui font d' "Une histoire vraie " une leçon de cinéma autant qu'une leçon de vie. S.P. (11/2009)

Ceylan, Nuri : Les climats, 2008



Avec ce film intimiste sur un thème universel (la déchirure d'un couple), Nuri Bilge Ceylan nous offre une œuvre bouleversante de beauté, tournée en vidéo numérique. Les climats changeants de la vie intérieure sont une succession de paysages, de saisons, de contrastes où Nuri Bilge Ceylan excelle. Ses plans serrés et précis, la profondeur des champs, l'extrême beauté des images nous invitent à découvrir ce cinéaste-photographe.

Un film dont l'esthétique est absolument éblouissante... S.A. (11/2009)

Gray, James : La Nuit nous

appartient, 2008



Un père, deux frères. Deux sont flics, et pas n'importe lesquels : le père est un des cadres dirigeants de la police new-yorkaise et son frère est décoré pour ses succès dans la lutte anti-drogue. Bobby, en revanche (magnifique Joaquin Phoenix) est le fils prodigue, plus du côté de la pègre que de celui de la loi. Avec une histoire comme celle-là, James Gray crée tous les ingrédients d'un dénouement dramatique car, bien sûr, les flics enquêtent dans l'entourage de Bobby et doivent le mettre à contribution…

Comme Cronenberg dans A History of violence et Les promesses de l'ombre, il laisse à ses personnages le soin de choisir leur destin, et au spectateur celui d'éprouver avec eux de la compassion, de la révolte ou de l'angoisse. La tension grandit au fur et à mesure et on ne sait lequel des trois y laissera le plus de plumes.

Outre un excellent polar, La nuit nous appartient est une magnifique histoire de famille, bref, un film brillant. N.G. (11/2009)

4


Kim, Jee-Woon: Le bon, la brute et le cinglé, 2009


Il y a des films qui vous mettent de bonne humeur, juste parce que vous avez passé un bon moment : Le Bon, la Brute et le Cinglé est de ceux-là. Evidemment, il faut d'emblée aimer les films de genre, western bien sûr, mais aussi films d'action, films d'aventures, comédies… Kim Jee-won a su rassembler les genres en un cocktail explosif et génial ! A Sergio Leone, outre son titre, il emprunte paysages grandioses et un Bon qui tire plus avec sa carabine qu'il ne prononce de mots. Comme Quentin Tarantino, il invente une histoire à tiroirs dont la finalité n'est jamais qu'un prétexte à introduire toujours plus de personnages hauts en couleur.

Enfin, les amateurs de films asiatiques y retrouveront une ambiance de yakuzas (bon point à la Brute) inimitable sens comique (bravo au Cinglé) ! A cela s'ajoute une réalisation virtuose aidée par des moyens considérables, qui donnent des scènes d'action et des cascades impressionnantes.

Ne-vous attendez-pas à réfléchir, mais à prendre du plaisir ! N.G. (11/2009)

Keret, Etgar : Les méduses, 2008


Un moment de ravissement, de rêve, de poésie et de fantaisie. Un message très subtil sur l'identité israélienne. Caméra d'or au Festival de Cannes en 2007, « Les Méduses » confirme l'extraordinaire vitalité du cinéma israélien qu'il faut absolument découvrir dans un DVD passionnant de Raphaël Nadjari « Une histoire du cinéma israélien ». S.A. (12/2009)

Jeunet, Jean-Pierre, Un long

dimanche de fiançailles, 2004



Après "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain", Jean-Pierre Jeunet signe son 3ème long métrage et adapte pour l'occasion le roman de Sébastien Japrisot.

Une histoire d'amour dans la France de la Première Guerre Mondiale, autour de laquelle des personnages, tous riches de cœur et de caractère, vont graviter, et orienter tour à tour le destin de Mathilde et Manech. Ces portraits du peuple, des militaires, des bureaucrates, donnent au réalisateur l'occasion d'éclater son récit, de mêler d'innombrables flash-back autour de dizaines de personnalités surprenantes, de Germain Pire, le détective privé "pire que la fouine" à Célestin Poux, "l'écumeur des cantines", en passant par Tina Lombardi, la prostituée vengeresse.

Autant de rôles interprétés par une pléiade d'acteurs de talent, tous parfaits dans cette somptueuse reconstitution de la France du début du XXe siècle. S.P. (12/2009)

5


Lumet, Sidney: 12 hommes en colère, 2004



Ce film magistral est une adaptation de la pièce de théâtre écrite en 1953 par Reginald Rose, qui s’est inspiré de sa propre expérience en tant que jurée lors d’un procès, semble-t-il assez macabre. Le film de Sidney Lumet, sorti quatre ans plus tard, conserve le huis-clos de la pièce pour créer une ambiance confinée et étouffante.

La mise en scène précise et la progression de la narration très maîtrisée laissent toute sa place au scénario : comment un homme peut insuffler le doute dans une assemblée et faire basculer une décision prise en commun. Sidney Lumet démonte avec brio les mécanismes des préjugés, les jeux d’influences et livre aussi au final une réflexion sur la fragilité de la justice. A voir ou revoir ! B.D. (12/2009)

Jeunet, Jean-Pierre :

Delicatessen, 2001



C'est un univers tout autant burlesque, inquiétant et fantastique, que Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet ont réussi à décrire dans leur premier long-métrage. Les ambiances visuelles et sonores y sont uniques, teintées de loufoquerie, de romantisme parfois, d'étrangeté souvent.

L'histoire est propice au bizarre : un ancien clown est embauché comme homme à tout faire dans un l'immeuble, occupé par de bien étranges voisins. Un boucher louche, sa fille myope, timide et mélomane, un éleveur de grenouilles et d'escargots, des frères fabricants de boites à vache... Ajoutez à cela une armée rebelle des "troglodytes" et vous aurez les composantes d'une intrigue qui est loin de manquer d'originalité.

Certaines scènes d'anthologie ont fait de ce film une référence d'un genre mal identifié, entre le conte burlesque et la fable contemporaine, et un chef-d'œuvre d'inventivité. S.P. (12/2009)

Trier, Lars von: Breaking the waves, 2004


Au début des années 70, Bess se marie à Jan qui travaille sur une plate-forme pétrolière au nord de l'Ecosse. Leur bonheur va être brisé par un accident qui va paralyser Jan. Par amour et sacrifice, Bess va s'enfoncer dans la déchéance la plus absurde et violente qu'il soit.

Ce premier volet de la trilogie « Cœur d'or » (poursuivie avec « Les Idiots » (1998) puis « Dancer in the Dark » (2000)) se caractérise par une structure en chapitres, qui donne un côté théâtral au film. Grand Prix du jury au Festival de Cannes 1996, « Breaking the Waves », tourné caméra à l'épaule, est une véritable histoire d'amour, qui dépasse les frontières du temps, empreinte d'un réalisme subjuguant. L.L. (12/2009)

Benguigui, Yamina :

Inch'Allah dimanche, 2002


Plutôt connue comme documentariste (Femmes d'Islam, Mémoires d'immigrés, l'héritage maghrébin ou encore Le plafond de verre), Yamina Benguigui signe avec Inch allah dimanche son premier long-métrage de fiction.

Un portrait émouvant de femme en quête d’identité et de liberté. Un film à l’image de sa réalisatrice, juste et sincère, qui explore dans l’histoire de l’immigration les conditions de vie difficiles de ces mères, de ces femmes, trop souvent invisibles aux yeux de la société française.S.M.-R. (12/2009)

6


Jean Renoir : la règle du jeu, 1998



Econduit par celle qu’il aime, un célèbre aviateur est invité à une partie de chasse en Sologne... Sur fond de rivalités sociales et de chassés-croisés amoureux, Renoir, au sommet de son art, brosse le portrait cinglant de la bourgeoisie de l’époque. À tel point que son film fit scandale et l'auteur fût contraint d'opérer de nombreuses coupes. A la sortie, le plus grand échec de toute l'œuvre de Renoir. Avec le recul : son chef d'œuvre.

Selon François Truffaut, « La règle du jeu » constitue « le credo des cinéphiles, le film des films ». Ce « drame gai » ou « fantaisie dramatique », pour reprendre l'expression du réalisateur, a pour ambition d'être une peinture de mœurs de l'aristocratie et de la grande bourgeoisie ainsi que des domestiques qui les servent, à la fin des années 1930. Jean Renoir porte sur le fonctionnement de cette société un regard hautement critique mais aussi résolument humaniste.

L.L. (01/2010)

Dominique Abel : Rumba, 2009


Rumba est un film drôle, burlesque, décalé. C'est une histoire d'amour excentrique, débordant d'optimisme. Un pied de nez au destin cruel, mené par les rythmes colorés de la rumba. A regarder quand le ciel est gris ! S.A. (01/2010)

Jens Lien : Norway of life,

2007


Le cadre de vie décrit dans ce film norvégien est particulièrement troublant : tout y est presque parfait, calme et serein ; le travail, les rencontres, le couple, tout paraît si bien codifié, accessible et rangé que la vie n'en est pas moins ennuyeuse et prédictible. L'environnement du personnage s'en retrouve aseptisé, terne, dénué de toute émotion. Le spectateur s'identifie d'autant plus à ce héros , qui ignore presque tout de son passé, et à qui cette neutralité tonale semble à ce point suspecte qu'il va tout tenté pour s'en échapper.

Un film fascinant par sa description d'un monde en tous points politiquement correct. Entre fantastique, horreur et comédie, on y trouve un ton unique qui ravira les amateurs de films-ovnis.

S.P. (01/2010)

Gérald Caillat : Aux frontières du fantastique, 2006


Documentaire en trois parties de 52 minutes, "Mi-homme, mi-bête", "Machines humaines" et "Les vivants et les morts", uniquement composées d'extraits et de bandes annonces de films, avec pour seul guide un commentaire porté par la voix grave et profonde de Jean-Pierre Kalfon, cette inestimable œuvre de collection est un véritable voyage cinématographique à travers le fantastique, la science-fiction et l'horreur.

Des toutes premières bobines aux derniers blockbusters, en passant par les petits films confidentiels, les auteurs nous invitent, sans temps morts ni cours magistraux, à voir ou revoir ces figures du film de monstres, ces thèmes d'épouvante et de chimère qui ont obsédé des générations de réalisateur et de spectateur. S.P. (01/2010)

7


Juan Antonio Bayona :

L'orphelinat, 2008


Basé sur une histoire qui n'est pas sans rappeler "Les Autres", réalisé par un autre cinéaste espagnol, "L'Orphelinat" bénéficie avant tout d'une excellente mise en scène et d'une actrice principale à la fois juste et émouvante. Si le film tire parfois en longueur, les choix narratifs, l'ambiance sonore et certaines scènes très impressionnantes donnent à l'ensemble une consistance remarquable. C.P. (01/2010)

Niels Arden Oplev :

Millenium, le film, 2009


Les nombreux amateurs du livre l'attendaient avec impatience, le voilà ! Ceux qui n'ont pas lu le roman apprécieront certainement le film, brillant polar au scénario bien ficelé malgré un rythme un peu lent.

Les spectateurs qui se sont fait leur propre idée des personnages pourront peut-être être déçus par les choix des adaptateurs : raccourcis dans l'histoire, choix de l'acteur incarnant Mikael Blomqvist (je le voyais beaucoup plus séduisant) et ce rythme, effectivement un peu lent. D'autres éléments en revanche vont plaire : reconstitution parfaite de l'île des Vanger et de l'ambiance qui y règne, très bon choix de l'actrice qui incarne Lisbeth Salander, mystérieuse à souhait.

L'édition collector propose deux documentaires en bonus particulièrement intéressants. "Horreur boréale", coproduit par la chaîne 13ème Rue, est un passionnant tour d'horizon du polar à la suédoise. Le deuxième documentaire éclaire l'œuvre de Stieg Larsson et explique les démêlés judiciaires dans sa famille à la suite de son décès. N.G. (01/2010)

Jean Becker : Deux jours à tuer,

2008


Derrière cette banale histoire de crise familiale se cache une tragédie du mensonge et du faux-semblant. Jean Becker, plus spécialiste des comédies dramatiques populaires que des drames sociaux, parvient aisément à placer le spectateur dans un état d'inconfort et de suspens.

Albert Dupontel, jouant à merveille de légères inflexions de voix et de pauses mystérieuses, incarne parfaitement ce quarantenaire accompli qui décide subitement de tout saboter. Les dialogues, souvent dérangeants, ne manquent pas de réalisme. Un film poignant, dans la lignée de L'Eté Meurtrier. S.P. (01/2010)

Jon Avnet : Beignets de

tomates vertes, 1991


Evelyn, venue rendre visite à sa grand-tante dans une maison de retraite, rencontre Ninny, une pensionnaire. Elles vont sympathiser, Ninny racontant à Evelyn l'histoire d'amitié qui lia deux jeunes femmes vivant dans une petite ville d'Alabama à la fin des années 20. Peu à peu, grâce à cette histoire, Evelyn, femme au foyer effacée va reprendre confiance en elle.

A travers l'amitié de ces deux jeunes femmes courageuses, on découvre l'Amérique profonde des années 30 à nos jours. Un film plein de tendresse et de générosité qu'on a plaisir à voir et revoir.

G.B. (02/2010)

8


Karan Johar : La famille indienne,

2004


Un jeune fils, banni par sa riche famille, revient en Inde et fait remonter à la surface la tragédie à l'origine de son exil. Saura-t-il trouver les mots pour toucher le cœur de son père ?

Succès sans égal à sa sortie en Inde, cette comédie musicale digne des grandes productions bolywoodienne démontre encore à quel point le cinéma indien est de qualité, capable de prouesses techniques, de performances artistiques sublimes, tout en gardant les caractéristiques traditionnelles des films de danse indiens, à savoir la famille, les castes, les amours interdits.

Un vrai divertissement, coloré et chantant, à savourer de préférence en plusieurs fois (le film dure plus de trois heures...). S.P. (02/2010)

Nicolas Klotz : La question

humaine, 2007



Ce film nous permet de mesurer ce qui pourrait être constitutif de notre inhumanité toute contemporaine. K.G. (02/2010)

Matt Reeves : Cloverfield, 2008


Entre film fantastique et catastrophe, Cloverfield révolutionne le genre en apportant un rafraichissant (et saisissant) ton réaliste à sa narration. Par le biais d'une mini-caméra, intégrée immédiatement dans l'histoire, le récit s'en trouve d'autant dynamisée, et le hors-champ n'a jamais été aussi angoissant.

Jouant sur un découpage très économique, mais faisant preuve d'ingéniosité dans les effets spéciaux, utilisant avec brio le support même de l'enregistrement -à savoir le numérique- Matt Reeves nous entraîne dans un cauchemar marquant et diaboliquement efficace. S.P. (02/2010)

Hiner Saleem : Kilomètre zéro,

2006


Un très beau film : les paysages arides des montagnes du Kurdistan, mais surtout l'absurdité de la guerre (cf. résumé dans la notice), les relations impossibles entre Kurdes et Arabes qui doivent sans cesse repartir à zéro...

Un film fort dans lequel Hiner Saleem, réalisateur et écrivain kurde, exprime avec ironie et humour toute la folie ambiante d'un régime politique haï.

(Ce film a fait partie de la sélection officielle des longs-métrages au Festival de Cannes en 2005). S.A. (02/2010)

9


Terry Jones : La vie de Brian, 2004



En 1979, les « Monty Pythons», avec Terry Jones à la réalisation, nous livraient ce chef d’œuvre de l’humour britannique.

L’action se situe au début de notre ère, en Galilée sous occupation romaine. Brian, jeune juif né le même jour que Jésus dans l’étable voisine, se retrouve, souvent à son insu, au centre de toutes les intrigues politico-religieuses de son temps. Il se rapproche du « Front du Peuple de Judée », organisation secrète luttant contre l’empire romain, ridicule dans ses actions comme dans son inaction et en proie aux rivalités avec les groupuscules concurrents. Il devient, contre son gré, et à la suite de quiproquos en série, affublé de la stature de messie par une foule fanatique et irréfléchie. Et il devra composer avec les forces d’occupation romaines, avec qui il entretient des liens très particuliers…

Un film absurde ? La question reste entière ! Si l’humour, assurément, l’est souvent, les thèmes soulevés (la foi aveugle, l’endoctrinement, les phénomènes sectaires au sens large) sont plus profonds qu’il n’y paraît et demeurent, ô combien d’actualité ! B.D. (03/2010)

Julie Bertucelli : Depuis qu'Otar est parti, 2004


Ada vit avec sa mère Marina et sa grand-mère Eka à Tbilissi en Géorgie. Otar, le fils chéri d'Eka, est parti travailler sur des chantiers en France. Eka vit mal cette séparation et se raccroche aux lettres d'Otar écrites en français et lues à voix haute par sa fille. Le jour où Otar meurt accidentellement, Marina et Ada ne peuvent se résoudre à l'annoncer à Eka. Pour la préserver, elles décident de lui cacher la vérité et continuent de faire vivre Otar...

Sans jamais tomber dans le tragique, Julie Bertucelli filme avec une juste distance le champ de l'intime, avec délicatesse l'histoire d'un mensonge.

Un film attachant, émouvant et beau sur le portrait de trois femmes de génération différente dans la Géorgie d'aujourd'hui. S.A. (03/2010)

Joel & Ethan Coen : Burn after

reading, 2009



Sur le point d’être dégradé, un analyste de la CIA (John Malkovich) entreprend de rédiger ses mémoires. Mais l’enregistrement tombe malencontreusement entre les mains de deux employés d’un centre de remise en forme (Brad Pitt et Frances McDormand), qui décident d’en tirer profit…

Adapté d'un roman de Cormac McCarthy, l'esprit ici est à la parodie du film d'espionnage et l'on prend un véritable plaisir à voir les personnages s'éloigner de leur image d'acteurs hollywoodiens : Brad Pitt ou encore George Clooney sont des personnages idiots, excessifs et ridicules. Brad Pitt, avec son brushing et son chewing-gum, y est carrément irrésistible et on se tord de rire de le voir dans ce rôle, jamais abordé auparavant, d'ahuri complet.

Ce film clôt la « trilogie des idiots », trois films avec George Clooney : « O'Brother », « Intolérable cruauté » et "Burn after Reading ».

Une comédie loufoque qui permet de passer un bon moment de détente. L.L. (03/2010)

10


Niels Arestrup : Le candidat, 2007


Ce film tente d'introduire une certaine poésie dans l'univers impitoyable de la politique. Nous assistons à la préparation mentale d'un candidat entre les deux tours d'une élection présidentielle.

Le sujet est traité avec réalisme et les situations décrites n'ont rien à envier à la réalité. Et pourtant un candidat produit par le système médiatico-politique parviendra à retrouver son libre arbitre pour faire gagner la liberté, difficile liberté.

K.G. (03/2010)

Ben Stiller : Tonnerre sous les tropiques, 2009


A la vue de la jaquette, on peut prendre peur : 3 acteurs comiques respectables – Ben Stiller, Robert Downey Jr et Jack Black - portant mitraillettes et treillis avec un air très très méchant... S'agirait-il d'une parodie des films de guerre les plus célèbres du cinéma américain ? Oui ! Et c'est parfaitement assumé du début à la fin. Avec en prime un féroce pamphlet contre les grosses ficelles hollywoodiennes, pourtant largement utilisées ici...

Bref, il y a, dans ce film, de quoi se fendre la poire pendant deux heures, à condition quand même, à l'image de Tom Cruise, de ne pas se prendre au sérieux ! N.G. (03/2010)

John Huston : L'homme qui

voulut être roi, 2002


C'est l'histoire de la conquête d'un royaume et de ses richesses par deux aventuriers de l'Inde coloniale du 19ème siècle. Sean Connery devient roi et presque divin en pensant être le descendant d'Alexandre le Grand, avec pour second Michael Caine. Un grand film d'aventure tourné dans l'Atlas marocain. Les deux héros ne manquent pas de panache ni d'humour.

A voir absolument ! S.C. (04/2010)

Peter Jackson : King Kong, 2006


Le film des années 30 revisité avec les moyens techniques d'aujourd'hui. Adrien Brody, Naomi Watts et Jack Black sont les héros de cette île où le temps des dinosaures est toujours présent.

Le New-York de la grande dépression est restitué avec un réalisme étonnant. S.C. (04/2010)

Georges Franju : Les yeux sans visage, 2002


Pour les amateurs de films noirs, découvrez Pierre Brasseur en docteur orgueilleux et assassin faisant des expériences médicales de greffes de peau sur des êtres humains. Ce film en noir et blanc n'a pas vieilli et nous plonge dans une angoisse du début à la fin.

S.C. (04/2010)

11


Philippe Lioret : Je vais bien, ne

t'en fais pas, 2007



Philippe Lioret réalise ici un film plein d'émotion, un film tout en finesse sur le thème de l'amour fraternel.Suite à une dispute avec leur père (Kad Mehrad), le frère jumeau de Lily (incarnée par Mélanie Laurent) disparaît. Sans nouvelles, rongée par l'inquiétude, Lily cesse de s'alimenter. Quand enfin une lettre de son frère lui parvient, Lili se rétablit et part à sa recherche.

Tout est beau dans ce film et la BO colle parfaitement à l'histoire et à l'émotion qui s'en dégage.

Ce film a bien mérité ses 5 récompenses (prix du meilleur second rôle pour Kad Mehrad, César du meilleur espoir féminin pour Mélanie Laurent...) et a sa place dans toutes les bonnes cinémathèques! C.B. (05/2010)

Stéphane Brizé : Je ne suis pas là pour être aimé,

2006


Un huissier de justice célibataire pousse un jour la porte d'un cours de tango... L'histoire d'un homme (joué par Patrick Chesnais) que la vie a écorché, et qui grâce à ce cours de tango va vivre une passion dévorante avec une femme plus jeune que lui.

Malgré ce qu'annonce le titre du film, on s'attache à cet homme, qui derrière ses airs renfrognés est un homme blessé par la vie (un divorce, un père très froid...) qui va peu à peu s'ouvrir aux autres. G.B. (05/2010)

Alejandro Gonzalez

Inarritu : Babel, 2007



"Babel" est le dernier volet d'une trilogie, après "Amours chiennes" et "21 grammes", où il est question de quatre destins croisés unis par l'expérience de la solitude, sur trois continents. Référence biblique, "Babel" est une interrogation sur l'universalité de la communication humaine, les frontières intérieures et la souffrance. Un film fort et poignant, avec des contrastes bouleversants, magnifiés par une composition exceptionnelle et une lumière d'une rare beauté.

Un film superbe et profondément intelligent. S.A. (05/2010)

Radu Mihaileanu : Va,

vis et deviens, 2006


En 1984, une opération américano-israélienne rapatrie les juifs noirs d'Ethiopie en Israël. Dans un camp de réfugiés au Soudan, une mère chrétienne pousse son fils à se faire passer pour juif afin de survivre. Cette séparation poussera le jeune garçon à mentir toute sa vie. Ni juif, ni orphelin, il sera intégré dans une famille juive avec ce double malaise, celui de sa mère qui lui manque et de ses racines perdues.

Ce film est une vraie réussite : une source de réflexion profonde, un chef d'œuvre à voir et à revoir. C.B. (05/2010)

12


Jennifer Chambers Lynch :

Surveillance, 2009


Articulée autour d'un interrogatoire pendant lequel deux enquêteurs, face à trois témoins, vont tenter de reconstituer les faits d'un meurtre, ce film aborde deux thèmes récurrents dans le film à suspense : les faux-semblants et le mensonge. Déclinées sous la forme de flashbacks savamment distillés au cours du récit, les trois versions apportent des informations complémentaires et contraires qui vont, à la fois, aider et désorienter le spectateur dans sa quête de compréhension. Les personnages en sont encore plus fascinants ; chaque détail, servis par d'excellents acteurs, essentiellement via le média des caméras de surveillance, apportent d'indispensables étais au délicat édifice de sens qu'un spectateur avisé tentera de se construire scène après scène.

La mise en scène de Jennifer Lynch – fille du célèbre David – pourtant classique, se révèle redoutablement efficace, nous laissant dans l'expectative d'un ultime retour en arrière, qui nous permettent enfin de boucler notre propre enquête...

S.P. (06/2010)

Asghar Farhdi : A propos d'Elly,

2009



Un groupe d'amis quitte Téhéran pour un week-end de trois jours au bord de la mer ; le film débute sur cette note insouciante laissant supposer une certaine liberté dans la société iranienne et dans les relations entre hommes et femmes. Le drame qui survient sert de catalyseur à la réalité d'un Iran contemporain toujours confronté à la rigidité de ses mœurs (on y apprend ainsi que la lapidation a toujours cours), où chaque protagoniste pour y échapper n'a pour seules issues que l'hypocrisie et le mensonge.

A propos d'Elly est à mettre en relation avec le film "Le cercle" de Jafar Panahi. N.R. (06/2010)

Haim Tabakman : Tu n'aimeras point, 2010



Toute la beauté d'une histoire d'amour entre un boucher et son employé dans le quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem où l'homosexualité est inconcevable.

Une œuvre sensible et toute en finesse sur la liberté intérieure face à une communauté aliénée par les lois divines.

Un film superbe, poignant et sensuel.

Une perle du cinéma israélien ! S.A. (06/2010)

13


John Cameron Mitchell : Hedwig

and the angry inch, 2002


Maintes fois primé dans de nombreux festivals au quatre coins de la planète, tiré d'une comédie musicale, ce premier film, signé John Cameron Mitchell, réalisateur de l'osé Shortbus, fait figure de véritable ovni au sein de la production ciné-musicale de ces vingt dernières années.

D'abord par son sujet, la transsexualité, et plus encore la quête d'une identité, qu'elle soit sexuelle ou non, ou comment s'affirmer, à travers son corps, ses attirances, son goût pour les arts, son histoire, son ambition.

D'où un traitement également très original, une biographie en chanson, au rythme des concerts d'Hedwig et son groupe, introduisant des flashbacks successifs qui révèlent autant de précieux aspects de la vie de l'héroïne.

Mais ce qui rend ce film si particulier, c'est définitivement son style. A travers les chansons, rageuses, détonantes, les costumes, aux couleurs festives et provocantes, mais aussi les gros-plans, les dialogues piquants, les passages réalisés en animation, et la fin...

S.P. (07/2010)

Catherine Corsini : Partir,

2009


Suzanne, mère au foyer, décide de reprendre une activité professionnelle après avoir élevé ses enfants. Durant les travaux d'aménagement de son cabinet de kinésithérapie elle rencontre un ouvrier espagnol, Ivan. L'attirance est immédiate et réciproque ; la passion prend le pas sur la raison et Suzanne quitte sa vie confortable pour vivre avec Ivan.

Un film qui pose question : jusqu'où sommes-nous prêt(e)s à aller par amour? Cette femme qui a tout pour être heureuse (un mari et des enfants aimants, de l'argent) étouffe dans sa cage dorée. La rencontre de cet ouvrier, homme simple mais sincère, la pousse à se libérer et enfin vivre pour elle. Elle se découvre une force de caractère insoupçonnée quand son mari la pousse dans ses derniers retranchements, et en vient à commettre un geste extrême pour pouvoir vivre sa passion. G.B. (07/2010)

Anna Novion : Les grandes

personnes, 2009



Ce film intimiste et drôle tente de nous enseigner que la quête du savoir même quand il s’agit de rechercher un trésor peut aussi être une fuite de la vie qui finalement ne manque jamais de resurgir. Ce film est rafraîchissant et tonique ! A noter la magnifique prestation d’Anaïs Demoustier.

Ne pas hésiter à l’emprunter ! K.G. (09/2010)

14


David Slade : Hard candy, 2007


« Hard Candy », thriller américain de David Slade sorti en 2006, raconte l'histoire de Hayley Stark, une jeune adolescente de 14 ans (jouée par Ellen Page, qui avait 17 ans lors du tournage en 2005), qui rencontre Jeff, un séduisant photographe trentenaire. Les deux protagonistes font connaissance sur Internet, se rencontrent ensuite dans un café-restaurant local, et seront amenés à se rendre au domicile de Jeff. Et c’est là que tout bascule… Le petit chaperon rouge est-il la victime du grand méchant loup ou est-ce l’inverse ?

L’action de ce thriller psychologique devient d’autant plus oppressante qu’elle se déroule à huit-clos, au domicile de Jeff. La prouesse du réalisateur réside dans sa capacité à captiver le spectateur jusqu’aux dernières secondes du film…

Le duo Ellen Page/Patrick Wilson est fascinant et torturant (dans tous les sens du terme) et les rôles se mélangent et se confondent tour à tour. Attention de ne pas trop jouer avec le feu…

L.L (07/2010)

Terrence Malick : Les moissons du

ciel, 2005


A l'occasion de sa projection aux Studio, j'ai revu avec plaisir ce film de Terrence Malick, vieux de plus de 30 ans !

"Ces «Moissons du Ciel» s'ouvrent en douceur. Une galerie de photos sépia, une musique de Camille Saint-Saëns : cette histoire s'est déroulée il y a bien longtemps, semble murmurer l'envoûtant générique. En ce temps-là, l'Amérique écrivait sa légende et se rêvait encore en paradis possible. Nous sommes en 1916. Bill, ouvrier dans une fonderie de Chicago, partage sa vie avec sa petite amie Abby et sa jeune sœur Linda. Lorsqu'ils s'en vont faire les moissons au Texas, Bill et Abby se font passer pour frère et sœur. Cependant, le riche propriétaire de la ferme tombe sous le charme d'Abby... [...]Illustration de la lutte des classes, portrait d'un pays en construction, parabole sur les rêves impossibles, sur la frustration de voir ces rivages si proches et de ne jamais parvenir à les atteindre, histoire d'amour désenchantée, «Les Moissons du ciel» sont une symphonie" (A.G. - Les Echos)

C.T. (09/2010)

15


Florent Emilio Siri : L'Ennemi

intime, 2008



S'appuyant sur un scénario de Patrick Rotman qui avait réalisé en 2002 un superbe film portant le même titre, « Ennemi intime » de Florent-Emilio Siri est un très grand film sur la guerre d'Algérie. Film de guerre, avec plusieurs scènes terribles dénonçant les exactions et les massacres, film esthétique avec des paysages grandioses de la Kabylie, « Ennemi intime » comble le trou noir de la mémoire française et de son cinéma sur ce sujet (avec d'autres très beaux film sur ce même thème, comme « Indigènes » de Richard Bouchareb, « La trahison » de Philippe Faucon...).

Le scénario de ce film nous invite à un véritable examen de conscience, à travers les deux protagonistes, témoins et acteurs de cette sale guerre, qui vont lentement changer au fil des semaines pour découvrir que leur pire ennemi est... eux-mêmes.

Un film fort et bouleversant, dénonciateur et juste.

S.A. (09/2010)

Jean-Michel Ribes : Musée

haut, musée bas, 2009


Au départ, Musée Haut Musée Bas est une pièce de théâtre déjantée et férocement intelligente écrite par Jean-Michel Ribes en 2004. Cette pièce s’apparente à la dissection surréaliste du microcosme d’un grand musée, où visiteurs et agents du musée fourmillent, se croisent sans toujours se comprendre et nous livrent leurs réflexions à la fois absurdes et pertinentes.

Nul autre, sans doute, que Jean-Michel Ribes lui-même ne pouvait mettre à l’écran cet OVNI théâtral. Et pour incarner les innombrables personnages, il a réussi à s’entourer d’un casting démentiel. A ce stade, on peut avoir peur de la surenchère, et pourtant, le film est bien une réussite complète : il nous fait rire autant qu’il nous bouscule, et parvient à nous faire rêver.

B.D. (09/2010)

Jsanjay Leela Bhansali :

Devdas, 2003



Longtemps je me suis interdit de regarder un Bollywood ! Que n'avais-je commis là comme erreur ! Devdas m'a complètement enchanté ! Si l'histoire de ce film ressemble à un lassi onctueux (boisson sucrée indienne) à la rose, elle ne manque pas de nous initier au panthéon des divinités indiennes où l'Amour y figure en bonne place. Les chorégraphies de ce Bollywood empruntent à d'antiques recueils de dévotion aux dieux et déesses indiennes ! Le tout est magnifiquement interprété par des stars du cinéma indien ! Alors n'hésitez pas à vous embarquer pour l'Inde avec Devdas ! K.G. (10/2010)

16


Jean Rouch : Cocorico !

Monsieur Poulet, 2007


Alors qu'ils souhaitaient faire un documentaire sur le commerce du poulet sous le nom collectif de Dalarou (" nouveau réalisateur multinational et tricéphale"), Jean Rouch et ses compères Damouré Zika et Lam Ibrahima Dia se sont finalement lancés dans la réalisation d'une fiction. Le résultat est à l'image de son véhicule principal, une vieille 2 CV : terriblement attachant et bringuebalant. Les réalisateurs ont dû improviser en fonction des pannes de la voiture et les rebondissements s'accumulent de façon parfois incohérente ! Mais tout est si drôle que l'on regarde avec plaisir cette curiosité dans l'œuvre de Jean Rouch, documentariste et ethnologue, que le DVD permet d'approcher avec deux de ses œuvres majeures, "Bataille sur le grand fleuve" et "Cimetières dans la falaise". A découvrir ! N.G. (10/2010)

Stefan Ruzowitzky : Les faussaires, 2008


1936. Salomon Sorowitsch, faussaire d'exception, est arrêté à Berlin et envoyé en camp de concentration. Remarqué pour son talent par les nazis, il se voit confier une équipe de professionnels juifs de l’édition dont la mission consiste à fabriquer de la fausse monnaie afin de ruiner l’économie anglaise et américaine. La survie de ces hommes ne tient qu’à la qualité sans faille de leur travail. Plus le temps passe, plus les tiraillements au sein du groupe sont fréquents : certains sont déterminés à collaborer, coûte que coûte, avec l’espoir de sauver leur peau, d’autres, sans illusion, sont prêts à saboter l’opération nazie…

Ce film excelle par la qualité d’interprétation de ses acteurs et nous délivre une petite page d’histoire. Le scénario s’appuie en effet sur l’autobiographie d’Adolf Burger, l’imprimeur de l’équipe de faussaires qui a participé à l’opération secrète Bernhard.

S.M.-R. (11/2010)

Xavier Giannoli : A l'origine, 2010


A l’origine, une escroquerie en matériel de BTP… Au final, tout un village engagé dans la reprise de la construction d’un nouveau tronçon d’autoroute !

Derrière le projet fou et démesuré de Philippe Miller, propulsé chef de chantier, c’est toute une communauté blessée d’hommes et de femmes qui reprend vie dans une région sinistrée. Derrière les mensonges, de l’espoir, de la solidarité.

Invraisemblable tellement l’enjeu est énorme, cette histoire est pourtant inspirée d’un fait divers. Et cela fonctionne parfaitement à l’écran. De bout en bout, l’image et la mise en scène, la tension dramatique, l’épaisseur des personnages, l’interprétation sans failles des acteurs nous happent pour ne plus nous lâcher. Ce film est un petit bijou.

A guetter, la chorégraphie improbable entre un danseur et une pelleteuse, une parenthèse poétique au milieu des engins de chantier. S.M.-R. (11/2010)

17


Sofia Coppola : Marie-Antoinette,

2007


Ce film époustouflant et étourdissant entend prendre le parti pris de dresser le portrait d'une Marie-Antoinette éloignée des conceptions historiques bien connues ! Fabuleusement interprétée, cette Marie-Antoinette, reine d'une France prérévolutionnaire, n'est plus qu'une jeune femme pas très bien dans ses baskets et que l'Histoire bouillonnante ne manquera pas de rattraper durement !

L'introduction d'un objet insolite et anachronique dans le film résume à lui tout seul le fil conducteur de ce magnifique film. A vous de le trouver ! Un indice : il est contenu dans ce commentaire ! K.G. (12/2010)

Yash Chopra : Veer-zaara, 2007


Dans le registre du Bollywood et après vous avoir conseillé "Devdas", je ne peux que vous inviter à visionner "Veer-Zaara" de Yash Chopra. Ce Bollywood somptueux (musiques, chorégraphies, paysages magnifiques) a pour fil conducteur le sentiment universel de l' Amour et a le mérite aussi de nous plonger dans l'histoire politique contemporaine de l'Inde.

Ce film est rempli de beauté et d'intelligence ! Et si le Bollywood était un adoucisseur des mœurs dans une région politiquement convulsive ! Faisons ce rêve en regardant "Veer-Zaara" ! K.G. (12/2010)

Tomas

Alfredson :

Morse : let the right one in, 2010


Les terres scandinaves paraissent souvent glaciales et peu chaleureuses, encore plus en période hivernale, et ne se prêtent guère aux histoires extraordinaires. Situez-y une histoire d'adolescents introvertis, vivant dans une cité de banlieue (proche de Stockholm) dans les années 80, ça finira d'anéantir définitivement le modeste enthousiasme qu'on peut être amener à ressentir à l'évocation d'un titre comme "Morse"...

C'est pourtant le cadre dans lequel vont se dérouler, pêle-mêle : une histoire d'amour hors du commun, des meurtres sanguinaires, une vengeance sans pitié... Le tout dans un atmosphère froide et angoissante, un violence sourde dans un monde d'enfants, entre "Dracula" et "Jeux interdits"... S.P. (11/2010)

Michael Mann : Le solitaire, 2004


Premier long métrage de Michael Mann, cinéaste passé maître dans la réalisation de polars psychologiques (Public Ennemis, Heat, Manhunter), ce film de 1981 possède ce petit goût "vintage", si particulier dans ces productions des années 70-80, où la mise en scène précise ne dessert jamais la part de complexité qui habite les personnages (servi notamment par James Caan, loin de ses rôles mafieux chers à Coppola) et assume le choix périlleux de montrer les cambriolages en détail, quitte à passer parfois pour du documentaire, ou "comment dévaliser un coffre de banque en moins de 30 min."...

Le spectateur qui saura appréhender cette œuvre avec patience et curiosité, savourera sans nul doute son suspens et ses rebondissements. S.P. (11/2010)

18


Rebecca Miller : Les vies privées de Pippa Lee,

2009


Racontée en voix off par Pippa elle-même, c'est l'histoire d'une vie presque ordinaire. Pippa a grandi dans l'Amérique "middle class", et a vécu diverses expériences (sexuelles, de drogues) avant de se "ranger" en épousant un homme plus âgé. Alors qu'elle a tout pour être heureuse, elle est victime de crises de somnambulisme qui l'amènent à rencontrer le nouveau vendeur de l'épicerie qu'elle fréquente.

Le portrait subtil d'une femme qui a oublié de vivre, préoccupée par le bien-être de sa famille, qui redécouvre la joie de vivre arrivée à la cinquantaine. G.B. (12/2010)

Newton I . Aduaka : Ezra,

2009


Entre 1991 et 2001 la Sierra Leone fut le théâtre d'une guerre civile très sanglante qui fit 200 000 morts, les différentes factions rebelles kidnappaient des enfants très jeunes pour les transformer en tueurs impitoyables. Ezra, le film de Newton Aduaka, évoque l'histoire d'un de ces enfants soldats, rescapé des massacres à la fois victime et bourreau, le pardon semble être la seule issue pour les différents protagonistes pour que la vie reprenne ses droits.

N.R. (12/2010)

Benoit Cohen, Qui m'aime me

suive, 2007Vidéothèque J.

Villeret

Voilà un film tonique pour commencer l'année 2011 qui met à l'honneur la passion quel qu'en soit le prix. N'hésitez pas à suivre cette magnifique brochette d'acteurs dans cette savoureuse et acide histoire ! K.G. (01/2011)

Costa -Gavras : Music box, 2005


Ce film illustre avec force la maxime kantienne suivante : "Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d'une législation universelle". En effet, l'héroïne de ce film est prise dans un dilemme, celui d'un devoir d'amour envers son père et de vérité envers l'humanité.

Lequel de ces devoirs l'emportera ? Vous le saurez en visionnant ce DVD... K.G. (01/2011)

Woody Allen : Meurtre

mystérieux à Manhattan, 2003


Woody Allen, n'en déplaise à ses détracteurs, excelle dans l'art de se renouveler. Il le prouve ici encore avec brio. Bien entendu, on retrouve dans ce film ses thèmes de prédilection : le couple et l'adultère, New York, les névroses et …l'humour, toujours, ou presque, au rendez-vous.

Mais à travers cette enquête "policière" hors normes, il crée une atmosphère inhabituelle chez lui : une pointe de légèreté, d'optimisme et de douceur qui font de ce film, au delà du scénario particulièrement savoureux, un petit chef d’oeuvre. B.D. (01/2011)

19


Andrew Lau : Infernal Affairs,

2007


"Le pire des enfers est l'enfer permanent car il inflige des souffrance continues".

C'est par cette sentence du bouddha que débute le premier volet de la trilogie Infernal Affairs. Les personnages, qu'ils aient choisi une carrière dans la police ou dans les triades, n'échappent pas à leur destin et apprennent à leur dépend qu'ils se sont engagés dans une voie sans retour. Le scénario est palpitant, les acteurs brillants et plein de charisme. Les bonus ne sont pas non plus à dédaigner. N.R. (01/2011)

Géraldine Nakache : Tout ce qui brille, 2010


Envie de légèreté, de fraîcheur et d'un peu d'humour ? Laissez-vous entraîner par Ely et Lila, ces deux jeunes femmes d'origine immigrée, complices inséparables depuis l'enfance qui, hormis imiter le paon à leurs heures perdues, rêvent de croquer la vie à pleine dents, loin du cercle familial et des petits boulots sans avenir de leur banlieue. Mais enjamber la Seine et s'introduire dans les milieux chics et friqués de la capitale n'est pas si aisé, même lorsqu'on n'habite qu'à quelques minutes seulement des quartiers parisiens à la vie nocturne trépidante. Attirées par les fastes et les paillettes de cette vie facile, insouciante et superficielle, elles risquent d'y laisser des plumes... Une comédie pétillante, à l'écriture intelligente, servie par des actrices drôles, émouvantes et attachantes. Un film sur l'amitié - la vraie ! - rythmé également par les excellentes interprétations des seconds rôles et une bande son qui continuera à vous trotter dans la tête après le générique de fin ! S.M.-R. (01/2011)

Ji-Woon Kim, 2 soeurs, 2006


"Deux soeurs" une histoire de fantômes ? Oui mais bien plus que cela. C'est aussi l'histoire des fantômes de la culpabilité et des pulsions refoulées qui hantent cette villa désuète et isolée où se déroule ce huis-clos meurtrier.

Le décor de la maison, le choix très soigneux des couleurs, les pièces et les corridors sont comme autant de reflets de l'inconscient des protagonistes... N.R. (02/2011)

James Mangold : 3h10 pour Yuma, 2008



Un fermier endetté accepte d'escorter un dangereux bandit jusqu'au train de 3h10 pour Yuma, à la fois pour la récompense promise et pour regagner l'estime de son fils aîné. Un western moderne pour une histoire somme toute classique : un bandit sans foi ni loi est escorté par un homme honnête et fragile, qui croule sous les dettes. Russell Crowe et Christian Bale nous offrent un beau duel : deux hommes qui ont choisi des voies différentes mais se respectent l'un - l'autre et qui se ressemblent par certains côtés, chacun luttant pour vivre selon ses principes.

Quelques scènes nous rappellent les anciens westerns "classiques" : l'attaque du fourgon, la fusillade dans la ville, les bons contres les truands, les grands espaces... G.B. (02/2011)

20


Marc Fitoussi : Copacabana,

2010


On ne peut que saluer la profonde et superbe interprétation d'Isabelle Huppert qui sait nous faire vivre les ressorts intimes de son personnage ! La désinvolture de Babou (personnage campé par Isabelle Huppert) cache des trésors d'humanité et d'intelligence. Plus que jamais ce film illustre la fameuse habanera de l'opéra Carmen de Bizet : "L'amour est un oiseau rebelle, que nul ne peut apprivoiser,...." Bref en visionnant ce DVD, profitez-en pour emprunter l'opéra Carmen de Bizet. Vous y verrez ici ou là de magnifiques correspondances ! K.G. (02/2011)

Julie Taymor : Across the Universe, 2008


Le scénario de ce film a été imaginé à partir des chansons des Beatles. Ainsi, chaque personnage a un prénom que les fans ne manqueront pas de repérer (Jude, Lucy, Prudence, Sadie,…). Et l'histoire nous plonge au coeur de la fin des années 60, en écho aux thèmes développés par le groupe. On survole ainsi la guerre du Viêt Nam et ses conséquences sur la jeunesse, la libération sexuelle et l'émergence des drogues, l'épanouissement du rock en tant que moyen d'expression et de rébellion,… Le tout parfaitement orchestré, riche en trouvailles et surprises, avec de jeunes acteurs brillants et émouvants. Et bien sûr une bande-son formidable, où les chansons des Beatles sont réinterprétées avec brio, parfois par de grandes stars dans des rôles surprenants (tel Bono en gourou psychédélique). A découvrir ! N.G. (03/2011)

Georgres Perec : Un homme qui

dort, 2007



C'est en 1974 que Georges Perec adapte son roman "Un homme qui dort" au cinéma. Ce très beau film (parti pris du noir et blanc, musique) est l'occasion de replonger dans l'œuvre originale de cet auteur atypique, de lire ou relire "La vie mode d'emploi" où le personnage de l'homme qui dort est mis en abîme. N.R. (04/2011)

Jafar Panahi : Hors jeu, 2007



En Iran aussi, certaines femmes sont passionnées de football, mais l'entrée des stades leur est interdite. C'est à travers ce fait anecdotique que Jafar Panahi met en lumière les inégalités de la société iranienne et notamment celle de la condition féminine.

N.R. (04/2011)

Pan Nalin : La vallée des fleurs,

2009


C'est dans les paysages grandioses de l'Himalaya que se déroule ce film qui entremêle légendes, aventures et fresque romanesque ; il se veut aussi une réflexion philosophique sur l'amour confronté à la certitude de la mort. N.R. (04/2011)

21


Richard Curtis : Good morning England, 2009



Avec l'arrivée des beaux jours, il faut se préparer à sortir de sa torpeur hivernale et quoi de mieux pour cela qu'une comédie britannique qui nous replonge dans l'univers simple et joyeux des sixties a travers l'histoire de "Radio Rock", une radio pirate basée en mer du nord qui diffuse de la pop jours et nuits, à une époque où la radio anglaise boudait cette musique décadente. Le combat sans merci d'une bande de joyeux drilles sans complexes, vivant à travers la musique rock, contre un gouvernement moralisateur qui essaye de faire taire l'âme rock'n'roll qui s'exprime dans tout le pays à travers le succès de ces radios.

Attention tout de même, ce film peut provoquer une envie irrésistible de danser sur les Kinks ou les Seekers avec sa bande de copains (prenez vos dispositions en conséquence). N.B. (04/2011)

Riad Sattouf : Les beaux gosses,

2009



Une chronique douce-amère des ados d'aujourd'hui. C'est l'histoire de Hervé et Kamel, ados amateurs de films X et qui accumulent les râteaux auprès des filles de leur collège. On passe de moments de franche rigolade (les personnages des adultes sont caricaturaux mais bien cernés) à des scènes où les ados se moquent les uns des autres d'une manière très cruelle.Un bon moment! G.B. (04/2011)

Bob Fosse : Cabaret, 2006



La vie d'un cabaret du Berlin des années 30, d'une chanteuse vedette passionnée, d'un étudiant tombé sous le charme, dans le tumulte naissant de la Seconde Guerre Mondiale... Cabaret est sans aucun doute une des comédies musicales les plus engagées, qui a connu dès la sortie, en 1972, un succès retentissant, et qui jamais ne semble souffrir d'un quelconque vieillissement.

L'énergie de la mise en scène, mélangeant numéros chantés et dansés et scènes d'une vie peu ordinaire, l'incroyable dynamisme et le jeu plein d'innocence et de naturel de Liza Minelli, la pétulance de Joel Grey, la musique rythmée et inventive, autant d'ingrédients qui font de ce film une référence du genre, mieux encore, un hommage à ce spectacle débordant de vie qu'est le cabaret. S.P. (06/2011)

Cheng-Sheng Lin : Betelnut beauty, 2002


Ce film est centré sur deux jeunes acteurs (Chang Chen et Angelina Lee), dont la beauté et l'énergie donne au film son étonnante poésie. Les deux jeunes gens tombent amoureux dans une grande métropole asiatique dont l'univers totalement artificiel contraste avec le rayonnement de vie qui émane des deux protagonistes. N.R. (06/2011)

Philippe Falardeau :

Congorama, 2007



Olivier Gourmet (Nationale 7) offre dans ce film une belle interprétation d'un ingénieur belge, inventeur, dont la vie va basculer lorsqu'il part à la recherche de ses racines québécoises.

Mélange d'humour, de tendresse et de pathétique, ce film est un agréable moment de cinéma. N.R. (06/2011)

22


Norman Jewison : Un

violon sur le toit, 2003



Ce film musical, adapté de la comédie musicale du même nom, nous plonge au cœur d’une communauté juive dans un village Ukrainien du début du XXème siècle, qui cohabite tant bien que mal avec la communauté chrétienne orthodoxe locale.

Chaim Topol incarne de manière inoubliable un homme généreux, jovial, et apprécié de tous, mais empêtré dans son attachement à la « tradition ». Ce père de famille doit fait face successivement aux mariages de ses filles, qui dérogent de plus en plus aux us et coutumes ancestraux en la matière... jusqu'à vouloir épouser un goy (un non juif) !

Sur fonds de montée de l’antisémitisme et des progroms qui l’accompagnent, cette superbe fresque, rythmée par des chansons enivrantes, développe des thèmes immuables : la tolérance, le choc des générations, l'évolution des mœurs... et constitue une formidable ode à la vie et à la fraternité. B.D. (07/2011)

Gus Van Sant : A la rencontre de Forrester,

2008



Faire deux fois un film sur le même sujet, celui-ci et Will Hunting, dans lesquels un jeune mal parti dans la vie révèle un talent caché grâce à l'intervention d'un vieux plein d'expérience, peu de cinéastes auraient tenté l'aventure. Mais Gus Van Sant réussit ce tour de force de briller dans les deux oeuvres, sans se répéter ni lasser le spectateur. Il faut saluer aussi dans ce film la performance du jeune Rob Brown qui rend particulièrement crédible son personnage, conscient d'avoir un talent mais persuadé de ne rien pouvoir en faire dans la vie. Et pourtant ce n'est pas forcément lui qui a le plus besoin d'aide... Un très joli film, juste et touchant. N.G. (07/2011)

Masahiro Andô: Sword of the

stranger, 2007


Le film se déroule pendant l’une des périodes les plus obscures de l'histoire du Japon, l’ère "Sengoku", caractérisée par l’effacement total de toute autorité centrale et d’incessantes guerres entre seigneurs locaux. D'où une ambiance crépusculaire magnifiquement rendue par le graphisme du film et ses choix de couleur gris-vert sur lesquels éclatent les gerbes de sang des combats. Car le film est particulièrement sanglant et déconseillé aux âmes sensibles. Les studios Bones, plus connus pour leurs séries (Fullmetal Alchemist, RahXephon,...) que pour leurs longs-métrages (Sword est leur 3ème) réalisent malgré tout l'un des chefs d'oeuvres de l'animation nippone de ces dernières années, un spectacle ébouriffant. N.G. (07/2011)

23


Eric Guirado : Le fils de l'épicier,

2008



Pour prolonger un peu les vacances et si vous ne l'aviez pas encore emmené dans vos bagages, regardez ce très joli film. Le personnage principal, Antoine, n'est pourtant pas en vacances : il doit effectuer un "retour aux sources" contraint et forcé par la maladie de son père, qu'il doit remplacer dans son épicerie itinérante. Et c'est là que le dépaysement saisit le spectateur : on idéalise un temps, dans la grisaille de notre rentrée citadine, cette vie de bohème du marchand ambulant au cœur de superbes paysages. Mais la servitude de la fonction n'est pas non plus ignorée par le film... Une belle histoire, d'excellents acteurs, (Nicolas Cazalé en tête), bref, un très bon moment à passer. N.G. (08/2011)

Makoto Shinkai : 5cm par seconde,

2010


Ce très beau film d'animation narre une histoire d'amour entre deux enfants, Takari et Akari que le temps n'arrivera pas à effacer.Le graphisme très soigné de ce dessin animé offre de multiples tableaux qui méritent des arrêts sur image. L'attention apportée aux détails des objets , des paysages, des gares et des trains est un véritable plaisir esthétique. N.R. (08/2011)

Yang Zhang : Shower, 2002


« Shower » est une petite production indépendante chinoise mais n'en est pas moins un petit bijou cinématographique.L'intrigue se déroule dans un établissement de bain du vieux Pékin voué à la destruction. Là s'y déroulent les relations sociales des habitants du quatier. Les acteurs principaux donnent au film toute sa sensibilité, sa force émotive, ses moments drôles et dramatiques. A noter la superbe interprétation de Jiang Wu dans le rôle du fils handicapé. N.R. (08/2011)

Felix Van Groeningen : La merditude des choses, 2010


Tiré du roman de Dimitri Verhulst, « La Meditude des choses » dépeint l'enfance flamande du Jeune Gunther Strobe. Déchiré entre ses aspirations scolaires et son attachement familial, Gunther va utiliser l'écriture et mettre en scène les nombreuses frasques de son père et de ses oncles pour dépasser la réalité sordide de sa condition d'enfant d'alcoolique.Les acteurs excellent dans les scènes de beuveries, cocasses, pathétiques ou franchement abjects. Les bonus sont passionnants notamment dans l'écriture du scénario. N.R. (08/2011)

24


Xabi Molia : 8 fois debout, 2011


C'est un premier film sensible que nous livre Xabi Molia (également connu comme écrivain). Avec la rencontre de deux "paumés" qui cherchent à survivre dans une société véritablement pas faite pour eux, le réalisateur nous distille un regard doux, amer et émouvant mais sans aucune sensiblerie sur ces personnes qui ne trouvent pas leur place dans un monde où tout s'accélère et où le profit compte avant tout.Film remarquablement interprété par Denis Podalydès et Julie Gayet. K.B. (08/2011)

Chat noir, chat blanc, Emir Kusturica


Scénario rocambolesque, rythme effréné, musique omniprésente, personnages aux "gueules" incroyables...Chat Noir Chat Blanc a tout du chef d’œuvre décalé. On rit, on sourit, on est même émus parfois. S'appuyant sur des Balkans burlesques et fantasmés en toile de fond, Emir Kusturica nous plonge dans un monde surréaliste, entre tsiganes déjantés, gangsters ratés, morts ressuscités et...mariage à la fin ! Un vrai bijou. B.D. (10/2011)

La visite de la fanfare, Eran

Kolirin


Suivre cette fanfare égyptienne perdue dans une petite ville israélienne, c'est, tour à tour, passer du côté des visiteurs à celui de l'hôte, en accompagnant les musiciens, jouer de la musique avec eux, appréhender la rigueur militaire avec la fantaisie et l'ironie de la situation, ou offrir le gîte et le couvert à ces hommes bleus venus d'ailleurs, les séduire avec des histoires, des rencontres, des regards.Sans jamais se retrouver où elle devrait être, la fanfare se fond dans le décor, provoque les humeurs, délie les langues, ses hommes vibrent et résonnent plus encore que leurs instruments.Si le film se fonde sur le décalage, il ne tombe jamais dans l'absurde ou le burlesque, mais préfère la poésie et la sensibilité du langage, des regards, des corps et à l'image de son actrice Ronit Elkabetz, se révèle une oeuvre de toute beauté. S.P. (10/2011)

25


Mind game, Masaaki Yuasa


Produit par le Studio 4°C, déjà à l'origine de Metropolis et Memories, Mind Game est avant tout un récit atypique, aussi bien dans le fond que dans la forme. Véritable patchwork graphique, issu d'influences très diverses, cette oeuvre au rythme soutenue et la narration insaisissable, plonge le spectateur dans un dédale de couleurs, de formes, de sons et de cadrages en décalage permanent, qui peut tout aussi bien fasciner que dérouter. Si on en ressort abasourdi, la consultation des bonus à la suite du film apporte un précieux soutien à la compréhension de ce pavé animé ! S.P. (10/2011)

Electra glide in blue, James

William Guercio


Le nouvel Hollywood, né des échecs successifs des grands studios américains et de l'audace d'artistes passionnés, se caractérise par une période faste d'une production cinématographique atypique, hors-norme, aux idées originales et aux propos culottés.C'est ce qu'incarne le méconnu "Electra Glide in Blue" : une trame policière prétexte à une critique acerbe de la société américaine, à travers les investigations d'un flic ambitieux et naïf, patrouilleur du désert dans l'Arizona fordien, qui va se confronter à sa hiérarchie, à la folie policière, à la toute relative innocence hippie. Un film qui, dans le fond comme dans la forme, apporte tout autant de considérations sur les institutions que d'innovantes trouvailles artistiques. S.P. (10/2011)

Gainsbourg (Vie héroïque), Joann

Sfar

Vidéothèque des Fontaines

C’est à un projet ambitieux, et disons-le franchement, un peu périlleux que s’attelle Joan Sfar : retracer la vie et l’ascension musicale du mythique Serge Gainsbourg. Le réalisateur, auteur de bande dessinée par ailleurs, s’en tire pourtant à merveille. Il livre aux spectateurs "sa" version biographique, il évite les embûches du genre en distillant ici et là toute la fantaisie de son univers. Un bel hommage à l’artiste. S.M.-R. (10/2011)

Red, Robert Schwentke


Envie d’un bon divertissement ? Ne boudez pas votre plaisir et laissez-vous entraîner par cette bande de joyeux lurons ex-agents de la CIA aujourd’hui à la retraite mais qui ont beaucoup de mal à raccrocher ! Un film oscillant entre thriller, comédie et film d’action qui donne à revoir une belle brochette d’acteurs. S.M.-R. (10/2011)

26


Vénus noire, Abdellatif Kechiche


"Vénus noire" raconte l'histoire des cinq dernières années (1810 à 1815) de Saartjie Baartman, la "Vénus Hottentote", originaire d'Afrique du sud, exhibée dans les foires, prostituée de force, "animal" livré à l'étude scientifique du naturaliste Georges Cuvier.Ce film est aussi l'histoire de personnages odieux et cruels, sujets des puissances coloniales (Olivier Gourmet est absolument incroyable dans son rôle de forain-proxénète).Un film terrible et troublant car il interpelle la conscience collective de l'humanité avec ses fantasmes sexuels refoulés, son oppression machiste, ses dérives racistes et colonialistes. Un film d'une force exceptionnelle, que l'on ne peut oublier... S.A. (10/2011)

Lady Vengeance, Chan-Wook Park


Dernier volet d'une trilogie dédiée à la Vengeance, après Sympathy for Mr. Vengeance et Old Boy, Lady Vengeance se présente avant tout comme une histoire de rédemption. L'occasion pour le réalisateur Park Chan Wook de donner le premier rôle à une femme, dont la beauté et le mystère envoûte le spectateur, qui suivra sans résistance les méandres de cette histoire éclatée, narrée tel un puzzle, composée de nombreux flashbacks, et à l'issue scénaristique remarquable. S .P. (11/2011)

The Machinist, Brad Anderson


The Machinist, avant de se révéler un thriller efficace et angoissant, est avant tout l'occasion pour Christian Bale d'offrir une performance physique et artistique hors du commun. Le personnage principal qu'il incarne, déambule dans un univers torturé qui, appuyé par une mise en scène efficace et sobre, sert de cadre à la montée en tension paranoïaque, dont le paroxysme alimentera un climax parfaitement maîtrisé. S.P. (11/2011)

Away we go, Sam Mendes


Un jeune couple part à la recherche de l'endroit idéal pour élever leur futur enfant. Au fil de leur périple, ils font escale dans différentes villes, chez des amis ou de la famille, qui ont déjà chacun fondé leur propre famille. Des familles aux modes de vie très différents, aussi atypiques voire déjantées les unes que les autres! Elles nous font rire, ou laissent entrevoir leurs failles... Le duo d'acteurs principaux de ce film à la fois plein d'humour et de tendresse est très attachant, et on les accompagne avec grand plaisir dans leur voyage, qui est servi par une agréable bande-son ! L.G. (12/2011)

27


Agora, Alejandro Amenabar


L'action du film se passe dans une Egypte à la veille de la chute de l'empire romain d'Orient et des religions polythéistes.Rachel Weisz incarne Hypatie, une mathématicienne et astronome, cherchant a démontrer que la terre tourne autour du soleil de façon elliptique.Malheureusement pour elle et la science, la présence de plus en plus croissante de chrétiens face aux agnostiques et païens provoque une guerre civile religieuse. Les chrétiens en sortent vainqueurs et les récentes découvertes d'Hypatie tomberont dans l'oubli pendant des siècles.Cette fresque antique est remarquable dans sa reconstitution et dans le déroulement des faits historiques qui y sont abordés.C'est un formidable péplum mené par un rythme captivant pour le spectateur. A voir et à revoir avec intérêt. S.C. (12/2011)

FILMS D'ANIMATION


Marjane Satrapi : Persepolis, 2008



Un beau film d'animation en noir et blanc, une très grande esthétique du graphisme.

Face à un régime politique opprimant, à l'intolérance, la bêtise et l'ignorance, la petite Marjane réagit avec force et détermination. Elle est soutenue par sa grand-mère, personnage magnifique et touchant. Un film drôle et triste à la fois, émouvant et plein d'humour... un vent de liberté pour tous.

A voir absolument ! S.A. (04/2010)

Isao Takahata : Le tombeau des lucioles, 2002


Adapté de La tombe des lucioles, une nouvelle semi-autobiographique d'Akiyuki Nosaka, ce film d'animation est une œuvre magnifique, mais bouleversante par son réalisme. Il raconte l'histoire de deux orphelins qui ont tout perdu suites aux bombardements de Köbe en 1945, et qui tentent de survivre malgré tout.

Laissez-vous envahir par l'émotion devant cette magnifique critique de la guerre et de ses ravages. Ce film est tout simplement sublime. C.G. (10/2010)

28

DOCUMENTAIRES


Kaye, Tony: Lake of fire, 2009


Auteur, il y a une dizaine d'années, du marquant "American History X", Tony Kaye nous livre, après plus de quinze ans d'enquête, un documentaire exceptionnel sur l'avortement aux Etats-Unis.

Le réalisateur passe en revue toutes les opinions sur le sujet, en illustrant chaque point de vue par des interviews, des images d'archives, se rapprochant toujours un peu plus des protagonistes, mais en gardant la retenue et l'objectivité inhérentes à un des sujets les plus controversés de notre temps.

Malgré quelques scènes très dures, T. Kay ne prend jamais le spectateur en otage avec des provocations gratuites ou mélodramatiques, mais laisse juste glisser sa caméra d'un bord à l'autre, nous amenant à une vraie réflexion sur la question, invitant à débattre bien après le générique de fin. S.P. (11/2009)

Christian Frei : War

photographer, 2001


James Natchwey est l'un des photographes de guerre les plus célèbres et les plus admirés au monde, auteur de clichés pris au plus près de la souffrance et de la misère. Quelles sont ses méthodes ?

C'est la question à laquelle a voulu répondre le réalisateur de ce documentaire, en nous permettant d'entrer non pas dans la tête du photographe, mais dans son objectif. On suit ainsi ses choix, subit ses hésitations, assiste aux enchainements d'images dont il ne retient que le meilleur. L'homme se confie aussi et on admire la force tranquille qui l'aide à tenir dans les pires situations.

Jamais racoleur ni pathétique, ce film est un bijou tout en pudeur et en émotion contenue, à l'image de son sujet. N.G. (03/2010)

William Karel : le journal commence

à 20 h, 1999


Nous sommes des millions de téléspectateurs à suivre la grande messe du 20 heures. Mais savons-nous au juste comment elle se prépare ? K.G. (03/2010)

Erwin Wagenhofer :

Let's make money, 2009



Nous sommes des millions à posséder un compte bancaire. Qu'il soit excédentaire ou déficitaire au gré de la situation économique, l'argent qui y est déposé fait pourtant toujours la fortune de quelques-uns. Comment est-ce possible ? Vous le saurez en regardant ce film-documentaire. Et le mieux serait de le visionner avec votre banquier et alors vous n'hésiterez plus à lui demander des comptes ! K.G. (04/2010)

29


Sylvestre Chatenay : Yvette, bon Dieu !, 2008



Yvette, 62 ans, est une fermière qui ressemble à celle de nos racines campagnardes, réelles ou imaginaires, souvent très éloignées de la réalité paysanne moderne. Elle nous mène à la rencontre de cette vision d'une ferme où tout est cultivé et où tous les animaux sont réunis comme dans une arche de Noé. Cette ferme, tourangelle et bien réelle, c'est celle d'Yvette, de sa mère centenaire et de ses deux frères. Ils vivent là depuis toujours, dans un univers où les valeurs résonnent encore au rythme des saisons.

Sylvestre Chatenay, le réalisateur, a souhaité dépeindre une campagne réaliste : « Je me souviens parfaitement du cri du cochon dans la ferme de mes grands-parents ou du lapin qu'on « déshabille ». En filmant ces gens, j'ai filmé d'une certaine manière la fin du monde paysan ». Le réalisateur explique sa volonté de réaliser ce documentaire par des souvenirs personnels : « En découvrant la ferme où j'ai tourné, près de chez moi en Touraine, j'ai retrouvé l'atmosphère que je connaissais quand j'avais dix ans. Dans ses gestes quotidiens, Yvette m'évoquait vraiment ma grand-mère. Je me suis dit que j'avais le devoir de filmer ces gens pour qu'on ne les oublie pas. »

Un superbe documentaire, beau et émouvant. L.L. (05/2010)

Antoine de Maximy : J'irai

dormir à Hollywood, 2008


Partir... A la rencontre d'un pays, d'une culture, d'une population.Ne rien prévoir, se laisser guider par ses intuitions, au gré des invitations, des recommandations, des avertissements.

Partir seul, en filmant l'aventure avec un dispositif miniature, offrant trois angles de vue et une couverture sonore étendue, le tout fixé au reporter lui-même.

S'inviter à diner ou à dormir chez l'habitant, là où l'échange sera le plus enrichissant.

Un pari audacieux, qui requiert du caractère et une certaine dose de folie... C'est celui d'Antoine de Maximy, qui, depuis 2004, se rend aux quatre coins du globe pour rencontrer les gens, tester leur hospitalité, puis rapporter un témoignage de ces aventures improvisées.

Pour ce périple sur les terres de l'Oncle Sam, Antoine décide de traverser le territoire d'est en ouest, avec un itinéraire libre.La richesse des rencontres, drôles, touchantes, inquiétantes, donnent au pays un visage surprenant, loin des clichés auxquels le public français est habitué. S.P. (06/2010)

30


Myriam Tonelotto : La

voie du chat, 2009


Amoureux des matous, voici un film pour vous ! Qui a un chat le sait bien : l'animal est le symbole de la liberté. Il va et vient comme bon lui semble, accepte ou refuse les caresses en fonction de ses humeurs, passe la journée sur votre canapé puis disparaît dans la nuit pour une destination inconnue…

Ah qu'il est doux d'être chat ! Les auteurs de ce film, dans une forme très originale et très réussie alliant dessin animé et images réelles, sont partis sur ses traces à travers le monde. Ils nous en rapportent des témoignages étonnants : au Japon on apprend qu'une chatte chef de gare a relancé l'activité d'une ligne de chemin de fer et que les jeunes branchés adorent se retrouver dans des bars à chats. Aux Etats-Unis il existe un hôtel où on peut réserver un chat pour la nuit (câlins et ronrons garantis !) et en Allemagne un ingénieur inquiet pour son matou a inventé une caméra pour le suivre dans ses déplacements.

Au-delà de l'anecdote se dessine le portrait d'un autre animal, l'homme, dont les relations avec le félin sont bien plus qu'affectueuses… Un film passionnant ! N.G. (07/2010)

Morgan Spurlock : Super size me,

2004



Pourquoi l'Amérique est-elle devenue aussi grosse ? Morgan Spurlock a voulu en savoir plus. Pour ce faire, il décide de mener sur lui-même une expérience : ne manger que chez Mc Donald's pendant un mois.

Le résultat est plus qu'alarmant et révèle la prise de pouvoir du lobby de l'agroalimentaire sur la société américaine. N.R (09/2010)

Lionel Rogosin : On the Bowery,

2010


A mi-chemin entre documentaire et fiction, Lionel Rogosin pose un regard esthétique (les images en noir et blanc rappellent les travaux photographiques de Dorothea Lange pendant la Dépression) et sans concession sur les laissés pour compte du New-York des années 50.

Le miroir en négatif du rêve américain. N.R. (09/2010)

Garrett Scott : Cul de sac, 2007


Sous nos yeux, un char d'assaut se promène au milieu des pavillons, bousculant poubelles et panneaux signalétiques. On se croirait en temps de guerre mais on n'y est pas, ou plutôt si, mais en pleine guerre économique, et le voyage de ce char est le geste désespéré d'une victime. En effet, bien que ses amis décrivent Shawn Nelson comme un original, cherchant notamment de l'or dans son jardin, il nous reste en mémoire le portrait d'un exclu parmi tant d'autres, en marge d'un système économique qui n'offre pas de place aux rêveurs. A travers le portrait de Shawn et les témoignages de ses voisins, vivant comme lui dans des conditions précaires, se dessine la vision d'une Amérique contemporaine bien moins attachante que celle souvent montrée par Hollywood.

Un film poignant et indispensable. N.G. (10/2010)

31


Terence Young : Zizi Jeanmaire danse Roland

Petit, 2005


Un DVD rare consacré à deux monstres sacrés de la danse. Roland Petit a créé une cinquantaine de ballets joués à des époques différentes, mais les interprétations les plus célèbres sont celles de sa compagne et muse, Zizi Jeanmaire. Deux des films proposés ne sont pas des spectacles filmés, mais bien des œuvres cinématographiques utilisant la danse, avec le non moins célèbre Terence Young derrière la caméra. A voir particulièrement, "Le jeune homme et la mort", splendide pas de deux entre Noureiev et Zizi Jeanmaire, sur un livret de Jean Cocteau.

Des "perles" spécialement créées pour la télévision, preuve que celle-ci peut aussi offrir des contenus culturels de grande qualité ! N.G. (11/2010)

Fulvio Mariani : Finis terrae, 2008


On attendait Walter Bonatti dans un nouvel exploit d'alpinisme, à la conquête d'une aiguille inviolée de Patagonie. Las, peut-être parce que l'homme a malgré tout vieilli, il se contente de se promener au pied des glaciers et sur des sommets faciles. Mais les lieux qu'il traverse sont ceux qu'a découvert bien avant lui un autre aventurier, un missionnaire original, le Père Alberto Maria de Agostini, tout à la fois explorateur, écrivain, photographe, géographe, ethnologue et montagnard. Et c'est là que l'exploit se dessine, car la Patagonie est sans doute l'une des terres les plus hostiles de la planète. De Agostini commence à l'explorer en 1910 et ne cesse d'y retourner jusqu'à sa mort.

Une aventure méconnue et fascinante, magnifiquement racontée et mise en images par Walter Bonatti et Fulvio Mariani. A découvrir ! N.G. (11/2010)

Céline Dréan : La mémoire d'Alan,

2007


La réédition en un seul volume de "La Guerre d'Alan" d'Emmanuel Guibert est l'occasion de découvrir ce documentaire qui évoque la genèse de l'album, fruit de la rencontre fortuite d'Emmanuel et d'Alan Ingram Cope.

N.R. (12/2010)

Eric Pittard : Bibliothèques sous influence,

1999


Ce documentaire retrace l'enfer d'une équipe de bibliothécaires dès lors que ceux-ci se trouvèrent sous la haute influence politique d'un parti d'extrême droite. Si ce documentaire relate une expérience particulière, celle de la bibliothèque municipale de Marignane, ville conquise autrefois par le Front National, il permet aussi de se faire une idée assez juste du travail qui préside à la mise à disposition pour le public des collections d'une bibliothèque.

Il y a donc deux entrées pour visionner ce documentaire : une bibliothèque prise dans la tourmente de l'extrémisme avec le retour de la censure et les coulisses du travail des bibliothécaires" ! K.G. (12/2010)

32


Yves Jeuland : Camarades : il

était une fois les communistes

français, 2004


Ce documentaire retrace avec justesse et précision l'histoire chronologique du PCF, à travers les grands évènements de la seconde moitié du XXe siècle. Yves Jeuland filme aussi tout l'appareil militant de ce parti politique influent qui façonna une "contre-société" communiste avec sa presse, ses organisations, sa culture, ses valeurs, ses croyances, ses idéaux. A travers des images d'archives exceptionnelles, des témoignages inédits, Y. Jeuland nous offre un film passionnant : à l'objectivité de l'analyse et de l'information, se mêlent la nostalgie et l'émotion des militants.

Un excellent documentaire pour comprendre la culture des "Camarades" et tout un pan de l'histoire du XXe siècle. S.A. (02/2011)

Pascal Lacoste : Les gestes qui sauvent, 2003



Nous serions trop peu nombreux d'après les dernières enquêtes statistiques à connaître et à savoir pratiquer les gestes qui pourraient sauver de nombreuses vies connues ou inconnues : 62 % d'entre nous estimerait ne pas se sentir concerné selon l'enquête IFOP réalisée en 2010. Cela peut changer en 2011 et tentons d'inverser cette tendance mortelle en visionnant et revisionnant ce DVD qui permettra à chacun de se sentir prêt à sauver une vie. A consommer en famille sans AUCUNE MODERATION !" K.G. (02/2011)

Serge Bromberg : L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot,

2010


Le documentaire de Serge Bromberg sur "l'Enfer", loin des making-of traditionnels, passionne aussi bien par son respect pour Henri-Georges Clouzot, auteur du film, et pour l'ambition démesurée de son scénario, que pour la légende qui précède cette incroyable histoire de tournage maudit, de film qui n'a jamais vu le jour. Les images retrouvées sont magnifiquement montées, insérées entre les archives de l'époque et les scènes manquantes, tournées spécialement par le réalisateur à l'occasion du documentaire. Elles sont autant de pépites inestimables, de mystérieuses promesses d'une oeuvre impossible.

Un incroyable voyage en terre cinématographique, qui donne un sentiment unique, mêlant l'émerveillement procuré par ces images exceptionnelles et la frustration à l'idée de savoir ce film à jamais inachevé. S.P. (03/2011)

Guy Girard : Le Monde des trotskystes,

trotskystes du monde, 2007


Ce documentaire passionnant retrace la vie et surtout le combat du téméraire camarade Trotski. Acteur incontournable de la révolution russe de 1917, Trotski n'en a pas moins pris le parti de contester la mainmise de Staline sur une société communiste à venir. Force est de constater que les principes du combat de Trotski peuvent encore inspirer bien des luttes pour la justice de part le monde.

K.G. (03/2011)

33


Christian Poveda : La vida loca, 2010


Christian Poveda s'est immergé dans le quotidien d'un gang de San Salvador, "La Mara 18". Le réalisateur dresse les portraits de très jeunes gens hommes et femmes dont l'unique avenir est une mort très violente.

La puissance de ce documentaire réside dans le fait qu'il restitue à ces jeunes leur dimension humaine et qu'il interroge nos sociétés modernes sur une situation humaine extrême et désespérée. Les bonus ne sont pas à dédaigner. N.R. (06/2011)

Michael Winterbottom : La stratégie du choc,

2010Médiathèque F.

Mitterrand

Ce documentaire, tiré du livre éponyme de Naomi Klein, retrace à travers de très nombreuses images d'archives les théories de l'économiste Milton Friedman.

En effet, celui-ci avait très tôt compris qu'un traumatisme collectif permettait aux dirigeants d'un état d'imposer des mesures économiques douloureuses, avant que les populations aient le temps de réagir. Documentaire édifiant sur le cynisme de l'ultralibéralisme. N.R. (06/2011)

Laurent Chevalier : Circus

Baobab, 2001



En 1998, Laurent Chevallier venait de terminer un périple de deux ans autour du monde à la rencontre d'artistes de cirque pour son film "Les enfants du voyage". Ce tournage lui a donné l'idée d'un autre film en Guinée, l'un des pays visités, qui raconterait la vie d'une troupe de saltimbanques, son quotidien, son périple le long des pistes, ses représentations sur les places de villages... Idée séduisante mais difficile à concrétiser car il n'existait pas alors une telle troupe en Guinée ! Qu'à cela ne tienne, le Ministre de la Culture de l'époque, Baïlo Télivel Diallo, décide d'en créer une. Ce sera "Circus Baobab", 8 filles et 20 garçons âgés de 15 à 25 ans encadrés par Pierrot Bidon, fondateur d’Archaos et figure du cirque contemporain français. Récit d'un projet artistique monté pour le cinéma et qui se poursuit aujourd'hui, voyage au cœur d'une troupe de cirque, voyage au cœur de l'Afrique, ce film est tout cela mais raconte surtout une belle aventure humaine, à découvrir ! N.G. (08/2011)

34


Les médicamenteurs, Annick Redolfi


Un titre évocateur qui ne laisse planer aucun doute sur les conclusions de l’enquête menée par Brigitte Rossigneux, journaliste au Canard enchaîné…Les médicaments ? Nous en consommons tous en effet, à plus ou moins forte dose… Les Français, premiers consommateurs au monde, ne semblent pourtant pas plus malades que leurs voisins ! Devant un tel constat, la journaliste s’interroge et nous plonge au cœur de l’industrie pharmaceutique, de la conception d’un médicament à son exploitation commerciale. Plus l’enquête progresse, plus nous découvrons que la santé des patients est bien peu de choses face aux appétits financiers dévorants et insatiables de ces multinationales sans scrupules. Face à leurs campagnes marketing offensives, notre système de santé a bien du mal.Un documentaire à regarder d’urgence ! S.M.-R. (11/2011)

JEUNESSE


IWERKS, Ub: Flip the frog, 2004



"Mickey Mouse", vous connaissez ? Evidemment ! Mais savez-vous qu’Ub Iwerks, le papa de ce célèbre personnage de cartoon, est aussi le créateur de "Flip the frog", une charmante grenouille musicienne affublée d’un gros nœud papillon. Une cascade d’aventures loufoques à suivre en famille sur un rythme endiablé ! S.M.-R. (09/2009)

35


FELL, Sam : La légende de

Despereaux, 2009


Despereaux Dilling est une petite souris aux très grandes oreilles mais, contrairement à son homologue Dumbo (dont il partage la faculté de s'en servir pour voler), il n'est pas exclu par ses pairs pour cette difformité physique.

Non, Despereaux a pour seul défaut à leurs yeux de n'avoir peur de rien, ce qui, chez les souris, est parfaitement inacceptable ! En effet, le monde extérieur est très dangereux et il faut apprendre à s'en méfier dès le plus jeune âge… Oui, mais quand on a peur, on ne peut pas devenir chevalier et on ne peut pas sauver la belle princesse du Royaume de Dor ! Ce thème du petit héros qui accomplit de grandes choses a déjà été largement exploité dans les films pour enfants.

L'originalité de celui-ci réside dans les personnages secondaires, aux caractères moins conventionnels que Despereaux : la princesse est belle, certes, mais lâche et manque un peu de cœur. On ne trouvera pas dans ce film des blagues plus destinées aux adultes qu’aux enfants, pas d’excès de bruits et de cris, mais au contraire beaucoup de poésie à savourer en famille, autour d’une bonne soupe !

N.G. (11/2009)

NOONAN, Chris : Miss Potter, 2008


Rares sont les films biographiques à la portée des enfants et on pouvait s'inquiéter de celui-ci, tant la jaquette insiste sur le côté "rebelle" et "passionnément amoureux" de Mlle Beatrix Potter. En fait, celle-ci s'avère plutôt sage (voire coincée), donc pas de risques que nos chères têtes blondes assistent à des scènes de baisers enfiévrés et déshabillés. En revanche, ils devraient être touchés par la détermination avec laquelle Miss Potter tente de faire admettre son talent à un entourage très peu fantaisiste (on est dans la Haute Société de l'Angleterre victorienne et on n'y rigole pas beaucoup).

Beatrix Potter semble être la seule à croire à ses histoires, et c'est souvent ce qui arrive aux enfants rêveurs, avec en retour, quand ils ne sont pas écoutés, le risque de s'enfermer dans ce monde. Mais Beatrix est aussi une femme d'affaires en puissance, et quand elle croise la route d'un jeune éditeur lui aussi un peu rêveur, ils réussissent ensemble à faire connaître une œuvre toujours rééditée aujourd'hui. N.G. (11/2009)

36


Jean-Yves Collet : Guerre et paix

dans le potager, 2006


Au cœur du bocage Breton, dans le petit potager familial du Moulin Neuf, mulots, coccinelles, limaces, pucerons, doryphores et quelques autres milliers d'animaux "assistants jardiniers miniatures" cohabitent avec Annick, la jardinière "géante" en chef. Ici, nul recours aux engrais et pesticides chimiques, tout y est sain et naturel. Annick veille au grain ! Et le jardin est une merveille de légumes, de fleurs et ... d'animaux !

Avec humour et poésie, ce reportage, filmé à hauteur de "chapardeur du Pommier" et rigoureusement scientifique, nous entraîne dans l'univers de l'agriculture bio, accessible à tous. Un documentaire étonnant et ludique à partager en famille.

S.M-R. (02/2010)

Jeong-hyang Lee : Jiburo, 2006


" Sur le chemin de la maison " est le sous-titre de ce film et en résume parfaitement la trame. En effet, la maison est celle d'une très vieille dame, courbée et fatigué par les ans, répétant les mêmes gestes tous les jours avec la même lenteur. Un jour, sa fille, qu'elle ne voit jamais, lui amène son petit-fils, qu'elle n'a jamais vu et qui n'est pas du tout content d'être là.

Détestable avec sa grand-mère, confronté à son univers modeste et que la civilisation n'a pas atteint, il trouvera pourtant, grâce à l'amour inconditionnel de la vieille femme, le chemin de son cœur. Un film magnifique porté par des acteurs spontanés et naturels.

N.G. (03/2010)

Hana Makhmalbaf : Le

cahier, 2009



Hana Makhmalbaf a tourné ce film à Bamiyân en Afghanistan, là où les talibans ont détruit les bouddhas géants en 2001.

Le périple de Baktey (petite fille qui souhaite apprendre à lire) nous entraine dans le quotidien des afghans mais surtout dénonce avec beaucoup de finesse les effets dévastateurs que provoque la guerre chez les enfants, l'indifférence et la violence des adultes.

N.R. (05/2010)

37


Gábor Csupó : Le secret de

Térabithia, 2007



Encore un exemple de jaquette trompeuse... Alors que tout semble nous annoncer une aventure d'enfants dans un énième monde magique, avec ses trolls, monstres des bois et autres farfadets, on peut être surpris en découvrant qu'il s'agit avant tout d'une histoire d'amitié, entre deux enfants que le hasard va faire se rencontrer et entrer dans un monde qu'ils vont s'inventer à deux, lentement, avec beaucoup de patience, de travail, mais aussi de liberté et d'imagination.

On s'attache donc d'autant plus à ces deux personnages qu'ils sont comme tous les enfants, avec les mêmes rêves et les mêmes angoisses: les premiers amours, les rivalités à l'école, les parents toujours plus exigeants...

Le monde de Térabithia n'apparait que parcimonieusement, prenant parfois cette symbolique de l'évasion du monde réel, et finit par être assumé comme il se doit par les jeunes héros, à l'issu d'une succession de drames et de grands moments de joies, qui ne laisseront certainement pas indifférents les spectateurs de tous âges.

S.P. (07/2010)

Julien Charles : Rocket Jo :

l'intégrale, 2008



Le site internet « Planète Jeunesse » prétend que Rocket Jo ressemble à son créateur, Julien Charles... Si nous n'avons pu vérifier cette information, on imagine que celui-ci a dû expérimenter le bricolage qui tourne à la catastrophe... Car l'imagination débordante de ce pauvre Rocket Jo et les problèmes qu'il rencontre semblent inspirés de ce que d'autres bricoleurs malchanceux (authentiques cette fois) ont pu subir ! Chaque décollage pour cet inventeur-aventurier est un nouveau faux départ, un nouveau gag et de nouveaux ennuis pour lui : explosions, cascades, défaillances techniques, pannes...

Bref, à tout âge, bricoleur ou pas, Rocket Jo vous fera passer un excellent moment ! N.G. (07/2010)

38


Jon Favreau : Zathura, una

aventure spatiale, 2006



Attention, jeux dangereux ! On avait déjà beaucoup aimé Jumanji, adapté du même auteur, Chris Van Allsburg. Dix ans après, les producteurs ont décidé d'adapter Zathura, nouvelle histoire de jeu diabolique où l'on risque sa vie… Ici les jeunes joueurs sont transportés dans l'espace où ils vont devoir affronter corps célestes en déplacement, robots indisciplinés et Zorgons affamés.

Outre ces aventures à rebondissements, l'intérêt de Zathura comme de Jumanji réside dans la psychologie des personnages. Les deux frères se détestent et supportent mal, chacun à leur manière, la séparation de leurs parents. Or, le jeu ne leur laisse pas le choix : ils doivent s'unir ou errer à jamais, ce qui donne lieu à bien des hésitations et explications qui ne manqueront pas de faire écho chez les jeunes spectateurs qui peuvent avoir eux-mêmes du mal à supporter leurs frères et sœurs…

Heureusement, on est dans un film pour enfants, alors tout finit bien ! Un bon divertissement familial.

N.G. (10/2010)

Ella Lemhagen : Les aventures de Tsatsiki, 2003


Tsatsiki est tout simplement craquant : il y a sa bouille bien sûr, mais surtout sa malice et son obstination à vivre ses rêves. Avoir un papa champion de la pêche aux poulpes, ça n'est pas donné à tout le monde ! Et même si comme dans la vraie vie, la réalité n'est pas toujours à la hauteur du rêve, on se régale à suivre les péripéties du jeune héros. Un film rafraîchissant à voir en famille ! N.G. (03/2011)

Pierre Stine : La deuxième vie du bébé mammouth ; Le réveil du bébé mammouth, 2010


Le film se présente sous deux formes, un long-métrage intitulé "La deuxième vie du Bébé Mammouth", et une série documentaire, "Le réveil du Bébé Mammouth", plus facile à aborder pour le jeune public car plus rythmée.

Si les scènes de reconstitution de la vie de ces anciens pachydermes sont peu nombreuses, l'intérêt du film réside surtout dans l'enquête scientifique et le suspense lié aux découvertes progressives. On s'attache aussi beaucoup à Youri, nomade nénèt qui a découvert la carcasse et qui prend conscience progressivement de l'importance de son geste, faire don de sa trouvaille aux scientifiques, lui qui voulait juste éviter une malédiction pour sa famille. Dommage que l'on reste un peu sur sa fin car les conséquences de cette découverte ne sont pas encore complètement connues.

Une série qui passionnera néanmoins les paléontologues en herbe ! N.G. (03/2011)

39


Pierre Coffin : Moi, moche et méchant, 2011



Gru, un homme très méchant a pour projet de voler la Lune ! Pour faire aboutir son projet, il adopte 3 orphelines qu'il aura bien du mal à supporter... Il est aidé des Minions, créatures absolument hilarantes, et d'un savant qui crée pour lui divers robots ou fusées. Son principal rival est Vector, qui se comporte en ado insupportable.

Un bon moment à passer en famille, où Gru est bien sûr méchant mais malgré tout attachant, on a envie qu'il réussisse à voler la Lune. L'animation est réussie, ainsi que le scénario (certes convenu en ce qui concerne les rapports entre les filles et Gru) et les dialogues qui feront rire autant les enfants que les adultes (le second degré est délicieux). G.B. (05/2011)

Euzhan Palcy : Rue Cases-

Nègres, 2010


Les éditions Carlotta mettent enfin à la disposition de tous ce chef d'œuvre du cinéma grâce à une copie restaurée avec beaucoup de soins. Les couleurs chaudes et lumineuses nous font plonger avec bonheur dans la Martinique des années 30, où extrême pauvreté et extrême richesse cohabitent douloureusement. Euzhan Palcy filme cette page de l'histoire coloniale avec beaucoup de justesse et d'émotion, M'an Tine, grand-mère courage, est particulièrement touchante. Une belle histoire à savourer en famille. N.G. (08/2011)

40

Documents

LES COUPS DE CŒUR DES BIBLIOTHÉCAIRES Cinéma/coups_de_coeur... · décennie, les personnages de ce road movie à 15 km/h sont de simples gens, résidents de paisibles bourgades,