Haïti en Marche, édition du 20 au 26 Juin 2018 • Vol XXXII • Nº 23

SECTEUR DEMOCRATIQUE

Accord pour une union mais jusqu’ici sur le papier

POLITIQUE Attention,

Trump gagne des points !

SOCIETE-EDUCATION La graduation en maternelle

devient un hit-parade des prénoms

MEYER, 14 Juin – Plus de la moitié des Américains approuvent la gestion du dossier de la Corée du Nord par le président Donald Trump, même si un quart seulement pense que le sommet dit historique du mardi 12 juin débouchera sur une dénucléarisation

LUTTE ANTI-CORRUPTIONPetrocaribe devant

la justice américaine / Affaire Felix Bautista

Le leader Moïse Jean Charles à la signature de l’accord de l’opposition pour l’unité d’action dans la lutte contre le pouvoir en place

Le très vorace sénateur dominicain Felix Bautista

HAITI EN COUPE DU MONDE Les débuts de la sélection

haïtienne (1925-1974)Le premier match officiel de la sélection d’Haïti date du 22

mars 1925 et l’oppose à une autre sélection caribéenne (d’après Le Nouvelliste du 25 Mars 1925): l’équipe de la Jamaïque, dont c’est

également le premier match de l’histoire. La rencontre est gagnée deux à un par les Jamaïcains, le premier but de l’histoire de la sélection

(HAITI FOOTBALL / p. 8)Sélection haïtienne au Mondial en Allemagne de l’Ouest

(1974)

Donald Trump et Kim Jong-un, 12 juin 2018, à Singapour

(OPPOSITION / p. 5)

(PETROCARIBE / p. 7)

P O R T - A U -PRINCE, 13 Juin – Le dossier de dilapidation des fonds Petrocaribe, qui n’arrive pas à bouger devant la justice en Haïti, vient de rebondir mais cette fois devant les institutions judiciaires aux Etats-Unis.

E n e f f e t , l e Département du Trésor américain vient de bloquer les avoirs aux Etats-Unis d’un sénateur dominicain nommé Fel ix Baut is ta Rosario et de lui enlever également son visa d’entrée dans ce pays.

Motif : le sénateur

(TRUMP / p. 6)

JACMEL, 15 Juin – Les partis d’opposition ont signé un accord mais comme qui dirait à contre coeur, à cause qu’il y ait une plus grande tradition d’accords non respectés dans la politique haïtienne que le contraire.

On pourrait citer en 1990 le FNCD (Front national pour le changement et la démocratie) qui a éclaté tout de suite après la victoire présidentielle avec l’ex-curé de Saint-Jean Bosco, Jean-Bertrand Aristide.

Ainsi qu’en 2004, la Plateforme démocratique de l’opposition constituée uniquement pour obtenir le second renversement du même Aristide avant de se dissoudre peu après dans la nature.

C’est le mardi 12

PORT-AU-PRINCE, 17 Juin – C’est le week-end des cérémonies de graduation dans les jardins d’enfants (kindergarten) en Haïti et l’occasion est bonne pour constater à nouveau la grande influence de ce qu’on appelle les réseaux sociaux ainsi que du

(MŒURS / p. 4)

Page 2 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23

Haïti en MarchePort-au-Prince

100 Avenue Lamartinière (Bois Verna) • Tel.: 2245-1910, Fax 2221-1323

Miami173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150

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New York (914 358-7559) • Boston (508 941-6897) • Montréal (514 337-1286)

email : melodiefm@gmail.com • haiti-en-marche@hughes.netURL : www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Printed by Southeast Offset : (305) 623-7788

EN PLUS... / EN BREF...

(EN BREF / P. 14)

La paix, facteur de prospérité

(HOMO SAPIENS / p. 12)

La paix dans le monde s’est dégradée. Pour la dixième fois consécutive, l’Islande (1) est en tête des pays les plus paisibles tandis que la Syrie conserve la pire note depuis 5 ans, selon l’indice mondial de la paix cette année.

Depuis 2008, le monde n’a jamais été aussi si peu sûr que cette année. C’est ce que nous révèle le Global Peace Index (GPI), l’indice mondial de la paix de 2018. Pour la douzième fois, l’Institut pour l’économie et la paix (Institute for Economics and Peace, IEP) nous livre un rapport sur la paix dans le monde. Cet institut dont le siège est à Sidney, évalue 163 états et territoires, soit 99,7 % de la population mondiale selon une vingtaine de critères parmi lesquels la criminalité, le terrorisme, l’instabilité politique ou encore les conflits sociaux. Par une mesure du niveau de sûreté et de sécurité sociétales, celle de l’étendue des conflits nationaux et internationaux dans lesquels les pays concernés sont impliqués ainsi que leur degré de la militarisation, on en arrive à classer les pays du monde selon leur degré de pacifisme. Ce rapport est basé, affirme-t-on, à partir des données actuelles les plus complètes sur les tendances à la paix, sa valeur économique et la façon de développer des sociétés pacifiques.

D’après les auteurs de l’étude, dans l’ensemble, le niveau de paix dans le monde s’est réduit de 0,27 % au cours de l’année 2017, marquant ainsi une détérioration pour la quatrième année consécutive. Ils constatent néanmoins que 71 états ont vu la situation de paix s’améliorer, alors que dans 92 autres, elle s’est aggravée. En gros, pour les experts, cet indice montre un monde où les tensions, les conflits et les crises ayant

pris naissance au cours des dix dernières années, en particulier au Proche-Orient, sont restés irrésolus, ce qui conduit à un recul graduel et persistant de la paix.

Selon eux, cette baisse est due au fait que la situation de la paix dans six des neuf régions du monde s’est dégradée au cours de la dernière année. Même les quatre régions les plus paisibles – Europe, Amérique du Nord, Asie-Pacifique et Amérique du Sud – ont toutes connu une détérioration de leurs conditions de paix, la plus forte ayant eu lieu en Amérique du Sud, en raison du taux élevé d’emprisonnements et de la montée du terrorisme.

Haiti mieux placé que les États-Unis

En Europe, l’une des contrées les plus paisibles au monde, depuis 2008, 61 % des pays ont connu une dégradation de la paix. L’an dernier, la montée du nationalisme en Europe de l’ouest avait placé beaucoup de ses pays dans une mauvaise passe. Pour la troisième année consécutive, on y a enregistré une hausse de la violence. La dégradation est palpable dans les trois domaines du GPI et dans onze indicateurs, notamment l’intensité des conflits internes et les relations avec les pays voisins. Pour la première fois dans l’histoire de l’indice, un pays d’Europe occidentale a connu l’une des cinq plus grandes détériorations, indique-t-on. Il s’agit de l’Espagne qui, en raison de tensions politiques internes et d’une augmentation de l’impact du terrorisme, est tombée de 10 places pour se voir classée au rang 30.

L’Allemagne par exemple est

voyageront aux États-Unis en vue de poursuivre leur

Carburant : annonce augmentation serait imminenteAHP - Malgré toutes les mises en garde, le gouvernement s’apprêterait à annoncer cette semaine une hausse sur les prix du carburant. Des contacts sont en cours avec différents secteurs pour tenter de les persuader de la nécessité d’une telle mesure.Le premier ministre Jack Guy Lafontant a tenté pour sa part de convaincre la population en faisant savoir que l’Etat a enregistré un déficit budgétaire à cause de la subvention des produits pétroliers.Mais différents secteurs ont prévenu que le Mondial ne les empêchera pas d’être vigilants et qu’ils donneront la réponse appropriée, aussitôt qu’une quelconque augmentation serait annoncée.Par ailleurs, le président du CSPN estime que les dérapages et les actes de violence dans les quartiers Sud de la capitale ne sont pas si graves puisqu’ils n’ont pas fait de victimes. Jack Guy Lafontant promet que des mesures sont prises pour y ramener la paix. Les organisations de droits humains dénoncent ces propos jugés irresponsables du Premier ministre accusé de ne pas savoir de quoi il parle.

Salaire minimumAHP - Le Conseil supérieur du salaire minimum (CSS) annonce la publication prochaine du 5ème rapport sur la fixation du salaire minimum. Le CSS lance un appel au calme aux différents protagonistes et met en garde contre la perpétration d’actes de violences sur les lieux de travail.Le syndicaliste Dminique St Eloi rejette la note du CSS, estimant que les membres de ce conseil ne sont pas crédibles, étant à la solde du gouvernement et des patrons. Tout en réclamant le départ des membres actuels du CSS, il annonce un nouveau calendrier de mobilisation pour faire entendre raison à ceux qui veulent maintenir les ouvriers dans la misère

OAVCT (Office assurances véhicules contre tiers)AHP - La situation se complique de nouveau à l’OAVCT où les employés, après une trêve, continuent d’exiger le départ des membres de la Commission technique dite de restructuration.Un sit-in organisé vendredi devant les locaux de l’OAVCT à l’avenue Charles Sumner a paralysé ainsi la circulation dans la zone.Les employés ont par ailleurs rejeté des accusations contre eux du président de la Commission Wolf Dubic qui dénonce le sabotage du système informatique et la disparition du disque dur. Pour les employés, c’est un coup préparé par M. Dubic lui-même pour tenter de les discréditer.

OXFAM n’est plus autorisée en HaïtiP-auP., 13 juin 2018 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien a décidé le retrait définitif du statut d’ONG d’aide au développement octroyé à Oxfam - Grande Bretagne pour violation de la législation haïtienne et atteinte grave au principe de la dignité de la personne humaine, annonce l’exécutif.La décision a été rendue publique ce 13 juin, au cours d’une rencontre avec la presse au Ministère de la culture et de la communication.Selon le ministre de la planification et de la coopération externe, Aviol Fleurant, ce retrait entraîne la dissolution de cette ONG et la liquidation de son patrimoine, conformément aux lois et règlements régissant la matière.Oxfam Grande Bretagne a été au cœur d’un scandale d’abus sexuels, commis par certains de ses employés en Haïti, à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.Des employés d’Oxfam avaient engagé des prostituées pour participer à des moments de débauche, dans des logements et des hôtels, payés avec l’argent de l’Ong internationale, d’après un rapport d’enquête interne, daté de 2011 et remis le 19 février 2018 au gouvernement haïtien.Par la même occasion, l’ONG avait fait part de ses excuses à l’endroit de la population nationale.

Rebondissement dans l’affaire Sonson Lafamilia : la Cour de Cassation annule le jugement du tribunal criminel sans assistance du jury en date du 17 avril 2015 AHP - La Cour ordonne que cette affaire soit entendue devant le même tribunal avec une autre composition, après l’épuisement des voies de recours exercés par les appelants.La Cour relève qu’aux termes de l’article 12 de la loi du 26 juillet 1979 sur l’appel pénal, le dossier devrait être transmis au commissaire du gouvernement près la cour d’appel. La Cour de Casation dit constater que le juge en siège a fait des accrocs à la procédure pénale et décidé au mépris de la loi du 26 juillet 1979. En réaction , l’avocat André Michel a fait savoir que cette décision permettra à la justice haïtienne de relever la tête. Il déplore les vices de formes ayant favorisé la libération de Woodly Ethéart et Renel Le Récif accusés des faits d’enlèvement, de séquestration, de blanchiment des avoirs, de trafic illicite de la drogue, d’assassinat et d’association de malfaiteurs.

Célébration du programme Fulbright en HaïtiLe 13 juin 2018_Port-au-Prince, Haïti - Reconnaissant l’importance des échanges académiques bilatéraux, le Chargé d’Affaires Robin Diallo a accueilli les anciens et nouveaux boursiers du programme Fulbright pour célébrer le succès du programme et discuter de sa contribution à l’avenir d’Haïti. Fulbright est le programme d’échange clé du gouvernement américain et reflète l’engagement des États-Unis en faveur de l’excellence éducative et des échanges culturels. En Haïti, le programme sélectionne des étudiants et de brillants universitaires leur permettant de poursuivre des études de doctorat et de maîtrise dans des universités américaines.L’ambassade des États-Unis reconnaît le travail des chercheurs américains en Haïti, dont le Docteur Margaret Jann, professeur à l’Université Quisquéya dans le domaine de l’architecture, et le Docteur Irène Brisson, qui travaille de manière indépendante à Léogane dans le domaine de l’architecture. L’ambassade félicite la cohorte de sept (7) boursiers Fulbright haïtiens dont quatre (4) étudiants et trois (3) professeurs qui

La mémoire au service des luttes

Il y a 55 ans, le 12 juin 1963, Medgar Wiley Evers était assassiné.

Il est un des principaux militants du NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) engagé dans la lutte pour les droits civiques et la justice aux États-Unis.

Né dans le Mississippi de parents fermiers, il doit marcher environ 20 km pour étudier dans une école ségréguée, où il décroche son diplôme de secondaire.

En 1943, il s’inscrit dans l’armée et part en Europe pour combattre le nazisme. Il participe notamment à la bataille de Normandie en 1944, après le débarquement. Il devient sergent à la fin de son service militaire.

En 1952, après l’obtention d’un diplôme de baccalauréat en lettres de l’université d’État Alcon, traditionnellement fréquentée par des Noirs, il s’inscrit à la faculté de droit de l’université de Mississippi, mais sa demande est rejetée parce qu’il est noir.

De 1954 à 1960, il entreprend une série d’actions dans le Sud pour dénoncer la violence criminelle raciste et l’injustice du système ségrégationniste. Il participe à plusieurs boycottes, organise, en compagnie de Gilbert R. Mason, des manifestations

contre la ségrégation des plages publiques, etc. Mais c’est surtout sa prise de position et ses enquêtes publiques sur le lynchage de l’adolescent de 14 ans Emmett Till (assassiné sauvagement en 1955 pour avoir sifflé une femme blanche) qui le font remarquer.

Malgré les difficultés, les tentatives d’assassinat et menaces constantes, il réussit à recruter 15 000 nouveaux membres pour la NAACP au Mississippi.

Son courage et son militantisme font de lui un cible pour les organisations terroristes racistes, notamment le KKK et le White Citizen’s Council .

Il est assassiné le soir du 12 juin 1963 en rentrant chez lui. Il faut attendre jusqu’en 1993 (soit 30 ans plus tard) pour que justice lui soit finalement rendu.

Medga Évers demeure un symbole de la lutte contre l’impunité raciste et pour l’égalité des droits. Sa vie et ses combats ont inspiré, entre autres, deux grands musiciens de notre époque: Bob Dylan (Only a Pawn in Their Game, 1963) et Nina Simone (Mississippi Goddam, 1964).

Repose en paix frère et camarade, ton combat continue.

ASV

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 3L’ACTUALITE EN MARCHE

SOMMAIRE

Incendie : Ce qui reste du marché Mac Donald

HPN - Après l’incendie du marché du Bois, l’heure est au bilan et les pertes sont considérables. Certains, pelles et balais en main, font le nettoyage. D’autres tentent de sauver ce qui peut être sauvé malgré la boue et les conditions difficiles.

Comme un nouveau feuilleton de marchés incendiés, au marché du Bois, à la Croix des bossales encore appelé marché Mc Donald, il n’y a que des restes de planches brulées et tôles enflammés ce mercredi matin. Les commerçants sur

Cet homme plus loin, le regard pensif attire l’attention. A la question : quelle a été sa réaction quand il a appris la nouvelle ? “ J’ai consommé de l’alcool en quantité pour apaiser mon dégoût et ma peine”, lance ce commerçant.

A environ cent mètres plus loin, la fumée de produits alimentaires avec une forte odeur d’oignon grillé, monte au ciel. Tout se mélange dans cette partie Nord-est du marché avec des carcasses de tréteaux brulés, eau puante, produits alimentaires

The # 1The # 1Banking Network of Haiti :Banking Network of Haiti :

Quick, Easy and Safe!

pour déterminer l’origine du sinistre.

Ce qu’il faudra retenir de ce nouvel épisode, c’est l’absence de bouches d’incendie dans un marché aussi important et qui est la question était sur toutes les lèvres après cette catastrophe qui a vu une fois de plus des milliers de dollars s’envoler en fumée.

POLITIQUEOpposition : accord pour une union oui mais p.1

SONDAGETrump marque des points p.1Poignée de main historique p.6

LUTTE ANTI-CORRUPTIONPetrocaribe devant la justice américaine : Affaire sénateur dominicain Bautista p.1Les avoirs du sénateur Bautista gelés aux Etats-Unis p.7

SOCIETEGraduation en maternelle et nouveaux prénoms à la mode p.1

MONDIALHaïti en Football : 1925-1974 p.1

NOTRE MONDELa paix, facteur de prospérité ? p.2La mémoire au service des luttes p.2

LETTRESQuand Dany se libère de son manteau d’académicien p.8

OUR ENGLISH SPECIALWorld Cup 2018 Schedule Day-by-Day p.10

DEVELOPPEMENTRetour au Cahier de Revendications p.13

PATRIMWANImajinè Vodou nan Woman Kreyòl p.15

place nous informent que les agents de la Direction centrale de la police judiciaire(DCPJ) et des juges de paix étaient passés pour prendre des informations et dresser le constat.

“Vous ne pouvez imaginer le déficit que j’ai fait” raconte ce commerçant au visage crispé et désolé. Ils n’ont plus rien. L’endettement est énorme; certains ne savent pas encore comment ils aborderont la question avec les banques.

Au milieu de la boue, des gamins s’activent pour ramasser des résidus métalliques. “Nous allons les faire peser et on nous donnera de l’argent” lance le petit Bergeau, un gamin de 10 ans.

de toutes sortes etc. A moins d’une

dizaine de mètres des lieux du sinister, les c o m m e r ç a n t s n o n victimes liquident leurs marchandises. Aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée, par contre on a compté des blessés parmi les personnes qui voulaient tirer leurs marchandises d e s f l a m m e s . P o u r l’heure, la cause du feu reste inconnue. Le ministre de la culture et de la communication Guyler C Delva a annoncé l’ouverture d’une enquête

Incendie du Marché du Bois ou ex-Marché Mac Donald

Avant la fin de l’investigation sur l’incendie précédent du Marché en Fer (photos Ezéchiel Maxi)

Page 4 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23UNE ANALYSE

La graduation en maternelle devient un hit-parade des prénoms

(MŒURS... suite de la 1ère page)

téléphone portable sur les classes populaires dans notre pays.Pauvres photographes professionnels qui ont

toujours fait leur beurre en ces occasions. Aujourd’hui les

Kate, Drake et Beyoncé ...D’abord la graduation s’ouvre sur un tube américain

(‘You are here’) mais pour se poursuivre sur une marche de Beethoven ...

Non, aucune chanson française dans le genre ‘Enfants

plus beaux prénoms à avoir jamais été utilisés dans notre pays. Ce sont les Iphigénie, Idovia, Eliza, Célie, Estella, Uranie, Carmen (prénom aussi de notre défunte maman – voilà la Carmencita !) ...

Mais qui avaient tous disparu dans le fourre-tout de

Ecole Franco-Américaine en Floride

Graduation à l’école Crayon de Cire, Bois Verna

Graduée avec mention Excellent, Abigaël Sylin

flashes proviennent des plusieurs dizaines de portables qui se bousculent au-dessus des têtes, têtes chercheuses qui captent en même temps la scène où les petits ânonnent leur petit discours mais en excellent français (oui français, svp), la salle où les parents se bousculent dans leurs plus beaux atours et les immanquables ‘selfies’ (ne me dites pas que vous ne savez pas en faire vous-mêmes) en même temps, oui sur place, que les ‘whatsapp’ volent emportant photos et ‘félicitations ma chère’ aux quatre coins du monde vers les proches en diaspora américaine, chilienne, brésilienne, guyanaise, dominicaine et j’en passe.

La graduation est un moment privilégié pour le petit peuple des servantes, bonnes de maison, cuisinières, petites marchandes qui font aujourd’hui au moins 80 pour cent de la population de la capitale, Port-au-Prince et dont le rêve c’est que leurs enfants n’aient pas à faire le même boulot.

Et cela commence par l’école maternelle.Bravo !Mais le plus singulier a été pour nous de constater

combien les fameux réseaux sociaux influencent les prénoms d’aujourd’hui, vu que ces enfants correspondent par leur âge à l’arrivée et tout de suite la popularité acquise par le phénomène jusqu’au plus profond de notre pays. Pas un Haïtien ni une Haïtienne qui ne possède son portable et de plus en plus aussi sa tablette (numérique bien sûr).

le vent’ (‘Gone with the wind’) qui était joué chaque année régulièrement à la télévision américaine.

Les Haïtiennes étaient toutes tombées en amour pour Ashley. Du moins, le prénom.

Mais aujourd’hui plus d’Ashley à Little Haiti (Miami) parce que, eh bien, parce que le film a été trouvé comme faisant une sorte d’apologie du Sud esclavagiste et retiré de l’affiche.

Cependant (sur un plan plus personnel) il nous a fallu arriver en exil en 1980, aux USA, et commencer à travailler avec les réfugiés haïtiens de fraiche date pour découvrir les

la capitale, Port-au-Prince.Dans une sorte de bidonvilisation aussi jusque de

nos prénoms.

L’Histoire aujourd’hui s’écrit en ‘temps réel’ ...

Est-ce que le portable et les réseaux sociaux, qui sont aujourd’hui partout dans le pays (ainsi qu’en diaspora) et créent par conséquent une chaine universelle de communication. Et de plus, comme on dit aussi, fonctionnant en temps réel ...

Le phénomène restera-t-il de surface (une simple imitation des vedettes et des gens qui font l’événement, comme on aurait déjà remarqué aussi le prénom Meghan - de Meghan Markle, l’épouse du prince Harry d’Angleterre) ?

Ou au contraire les réseaux sociaux seront-ils aussi utilisés pour mieux peaufiner (raffiner) les comportements de notre bon peuple : ne pas balancer ses déchets sur la rue, céder la place dans le tap tap à une personne plus âgée, dire merci ou bonjour ... ou enfin apprendre à faire le bon choix lors des élections générales.

Mais oui, pourquoi pas ?

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

La Concertation pour Haïti (CPH) est un regroupement d’une vingtaine d’organismes québécois qui participent activement au mouvement de solidarité avec le peuple haïtien depuis 1994. La CPH s’inquiète depuis plusieurs années des politiques imposées par les pays riches qui nuisent à la lutte contre la pauvreté et qui aggravent les risques environnementaux dans la région. Il est temps que ça change !

ContexteAu cours de la seconde journée du Sommet du G7,

des personnes représentant d’autres pays et des organisations internationales ont été invitées à participer à une séance élargie. Cette année, les changements climatiques, les océans et l’énergie propre ont été à l’ordre du jour, le Canada en ayant fait des thèmes centraux de sa présidence. Étaient donc invités une douzaine de chefs d’État et de gouvernements de différentes régions du monde ayant un intérêt à discuter de ces enjeux.

Haïti a été invitée à participer à cette séance élargie, parce qu’elle assure la présidence de la communauté caribéenne (CARICOM) depuis octobre 2017, mais aussi parce que c’est un des pays au monde les plus vulnérables aux changements climatiques. C’est un petit État insulaire dont quasiment toutes les grandes villes sont menacées par la montée des eaux. De plus, il est traversé par deux importantes failles sismiques et est situé en plein sur la route des ouragans de la Caraïbe. Enfin, c’est un pays densément peuplé, montagneux et fortement érodé. Haïti pourrait aussi être victime de l’exploitation de ses mines métalliques.

Droit à l’alimentation et développement minier ne font pas bon ménage !

Au cours des dernières années, plusieurs compagnies canadiennes ont prospecté les ressources d’Haïti au point où le gouvernement canadien estimait dans sa stratégie

d’engagement en Haïti (2015-2020) que le développement du secteur minier est crucial pour Haïti. Aujourd’hui, les principaux droits d’exploitation appartiennent à des compagnies américaines, mais des compagnies canadiennes en sont devenues actionnaires. Rappelons aussi que la plupart des grandes compagnies minières dans le monde sont généralement inscrites à la Bourse de Toronto. La Chambre de commerce et d’industrie haïtiano-canadienne, qui compte parmi ses membres les plus actifs des compagnies minières, s’intéresse beaucoup à ce dossier.

L’État haïtien, reconnu comme un État faible (affaibli), a eu l’appui de la Banque mondiale pour la rédaction d’un projet de loi sur les mines, grâce à un fonds largement soutenu par le Canada. Ce projet de loi a été déposé devant le Sénat haïtien en juillet 2017, une deuxième version sera étudiée cette année. Il contient cependant de très grandes faiblesses aux chapitres de la transparence, de l’évaluation et de la protection environnementales, de la gestion de l’eau et de la remise en état des sites.

Les risques environnementaux qui découleraient de l’exploitation des mines métalliques, qui utilisent beaucoup de produits chimiques, sont extrêmement importants. Par exemple, les principales réserves d’or sont situées sur des bassins versants densément peuplés par des agricultrices et des agriculteurs, le long de la faille septentrionale.

Il n’y a toujours pas eu de consultation de la population sur ce projet de loi, contrairement à ce que recommande la Banque mondiale en la matière. Les questions relatives aux redevances sont renvoyées à une réglementation à venir, selon un processus non encore précisé. En bref, le projet de loi semble viser principalement l’octroi d’avantages aux compagnies minières. Il y a en Haïti d’importants défis à relever en matière de gestion publique avant de pouvoir exploiter ces ressources

Autour du Sommet du G7Aider Haïti à sortir des dynamiques ...

de tout pays’ comme autrefois.Ni haïtienne non plus,

d’ailleurs.To u t c o m m e l e s

prénoms en français ne font plus fortune cédant la place à Kim, Kate, Drake, Beyoncé bien sûr.

De moins en moins de Madonna ou de Angelina, c’est donc un excellent Hit-Parade au niveau des plus grandes stars de la planète que la cérémonie de graduation en maternelle en Haïti.

‘ A u t a n t e n emporte le vent’ c’est le cas de dire ...

Nos sociologues (s’il en existe) pourraient bien entendu écrire des tonnes sur l’influence des nouveaux phénomènes e t fa i t s de civilisation sur notre vécu en général, et les prénoms de nos enfants en particulier, ce qui participe évidemment aussi de notre patrimoine culturel.

C’est ainsi que dans les années 1980, nombre de petits nés de parents haïtiens en diaspora étasunienne, ont reçu pour prénom : Ashley.

Devinez ! Ashley c’est l’un des personnages les plus attachants du film best-seller ‘Autant en emporte

(HAITI / p. 5)

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 5DE L’ACTUALITE

Accord pour une union mais jusqu’ici sur le papier

(OPPOSITION... suite de la 1ère page)

juin écoulé qu’a été signé un accord dit d’engagement pour l’unité d’action dans la lutte contre l’actuel pouvoir en place.

Selon AHP (agence haïtienne de presse), la signature

reste disposé à marcher avec le mouvement de mobilisation mais sans mettre sa signature au bas de l’accord parce que tant de ceux-ci ont été trahis dans le passé avant que l’encre n’ait fini de sécher.

Il s’ensuit par conséquent que l’opposition semble

Et encore avec hésitation puisque tous les leaders n’ont qu’un seul mot : (AHP) ‘L’accord prévoit de minimiser toute personnalité ou toute organisation qui viendrait se mettre sur le chemin du renversement de Jovenel Moïse.’

Bref une opposition qui a peur de son ombre.

saisi aujourd’hui comme le mal principal qui nous détruit : la corruption généralisée et surtout impunie. Avec au bout, le découragement général.

C’est donc le vrai dilemme devant lequel nous nous trouvons aujourd’hui et qu’un simple front uni du secteur dit démocratique, voire seulement sur le papier, ne peut suffire à résoudre … comme les leaders semblent eux-mêmes s’en rendre compte. Ce qui serait un motif d’encouragement si encore c’était réellement le cas.

Il faut donc plus que de simples palabres, et comme cette situation ne peut pas durer au risque de nous transformer en cannibales affamés se jetant les uns sur les autres, il faut donc un vrai coup de pied dans la fourmilière c’est à dire dans le système en place.

Qui va le faire ?Ou au contraire faudra-t-il un autre 1915 ?

Haïti en Marche, 15 Juin 2018

mouvement disent compter sur un ‘soulèvement en masse dès la réception du mot d’ordre à manifester.’

Opposition le dos au mur elle aussi ...Mais la principale préoccupation semble être

davantage : comment maintenir la cohésion entre ces différentes personnalités (car dans ce domaine on a l’épiderme sensible) engagées dans la constitution de ce nouveau front commun du secteur démocratique ?

Déjà entre eux il n’a pas été facile de mettre les pendules à l’heure au sens propre du mot.

L’un des plus influents du moment, l’ex-sénateur et candidat à la présidence Moïse Jean-Charles, de la plateforme Pitit Dessalines, n’a donné son approbation qu’au dernier moment.

Tandis que le parti Fanmi Lavalas (dont le numéro 1 reste l’ex-président Jean-Bertrand Aristide) signifiait qu’il

La signature de l’accord d’unité par les secteurs d’opposition attire la grande foule au Miche’s Garden, Rue Capois

(HAITI... suite de la page 4)

... d’appauvrissement et non le contraire

de l’accord a réuni de nombreux anciens parlementaires et ministres comme Simon Dieuseul Desras, Kelly Bastien, Moïse Jean Charles, Yvon Feuillé, Jean-Baptiste Bien-Aimé, ainsi que Marjorie Michel, Anthony Barbier et des membres de la minorité parlementaire en fonction comme les sénateurs Evalière Beauplan, Nenel Cassi, Antonio Cheramy, Ricard Pierre et les députés Manès Louis, Roger Milien, Printemps Bélizaire.

L’accord se propose sans détour de renverser le pouvoir actuel du président Jovenel Moïse et du parti politique majoritaire (parti Tèt Kale ) pour avoir conduit le pays dans une situation de misère noire et dans une impasse évidente pour tous, nationaux comme étrangers.

Comme moyen d’act ion, les signataires proposent d’organiser une ‘conférence nationale’ (avec la participation des secteurs de la société civile) pour définir de nouveaux objectifs ainsi que la réalisation ... d’élections anticipées.

Là aussi, peu de précisions.Quels moyens seraient utilisés pour

forcer l’actuel pouvoir à partir, les acteurs du

Mais il y a plus grave danger que l’absence d’une opposition réelle sur la scène politique, c’est le danger d’un front dit uni mais autour d’un vide absolu.

Or cette union de leaders qui semble en même temps marcher à contre coeur, un pied en dedans, un pied en dehors, sans volonté véritable mais surtout sans un programme actualisé ni en rapport profondément avec la réalité actuelle, c’est se condamner à tourner en rond, bref une fois en scelle à son tour à tomber dans les mêmes dérives que l’actuel pouvoir.

Gouvernement ou opposition, blanc bonnet et bonnet blanc ?

Fin de règne de la politique tel que nous la pratiquons ...

Donc toutes choses bien considérées, est-ce que c’est la politique elle-même qui ne serait pas la réponse à nos problèmes actuels ?

La politique, bien sûr, comme nous la pratiquons.

A force d’avoir tout mélangé, politique et leadership véritable, intérêts personnels et intérêt public national ?

Bref ce que tout le monde a bien agir simplement parce que se trouvant elle-même le dos au mur face à une situation économique et sociale qui se dégrade sans possibilité apparente de se rattraper, mais face aussi à un pouvoir en place sans ressources ni en budget ni en stratégie ni en idées tandis que la manne internationale s’est tarie.

En quelque sorte si l’opposition ne bouge pas, elle se trouvera dans la même position que le pouvoir en place : inexistence totale.

Est-ce que le pays sera abandonné aux gangs de toutes sortes comme cela déjà menace, par défaut de leadership et de responsabilité aussi bien de la part du pouvoir en place que de l’opposition ?

Est-ce blanc bonnet, bonnet blanc ? ...C’est devant cette menace évidente que l’opposition

dite démocratique (mais on n’en connaît aucune autre !) vient de faire ce tout petit pas.

au bénéfice de l’ensemble de la population, notamment pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays.

L’agriculture joue un rôle déterminant dans toute stratégie de lutte contre la faim et la pauvreté : « Il a été démontré que la croissance du PIB générée par l’agriculture est quatre fois plus efficace pour la réduction de la pauvreté que la croissance générée par d’autres secteurs, car elle produit ses effets sur les gens directement sur le terrain », affirme la FAO. Selon elle, il faut en priorité améliorer le rendement

des petites exploitations agricoles dans les régions touchées par la pauvreté, pour faire reculer la faim. Cette approche permettrait également de mieux faire face aux énormes défis environnementaux auxquels sont confrontés les petits États insulaires.

Un appui en ce sens permettrait la mise en place, parallèlement, de programmes administratifs et éducatifs grâce auxquels Haïti pourra reprendre en mains les rênes de sa destinée et développer pleinement ses riches potentialités. C’est un prérequis pour « stimuler une croissance économique durable qui profite à tout le monde et en particulier à ceux et

celles qui risquent le plus d’être laissés pour compte ». La coopération canado-haïtienne doit être conséquente à cet égard et ne pas compromettre nos engagements réciproques pour le droit à l’alimentation et le développement durable.

Concertation pour Haïti (CPH), par :Denise Gagnon et Jean-Claude IcartMontréal, le 12 juin 2018. – Membres CPH : http://www.aqoci.qc.ca/?-Membres-

Concertation-pour-Haiti

Page 6 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23RAPPORTS NORD - SUD - NORD

POLITIQUE Attention, Trump gagne des points !

(TRUMP... suite de la 1ère page) de New York, la Mecque du big business international (‘the city never sleeps’) où l’instinct vaut mieux que tous les diplômes.

Plus que la rencontre historique avec Kim Jong-un, c’est la façon dont il a jeté dans la tourmente les autres dirigeants du G-7, censés représenter depuis les années d’après-guerre (1945) les pays les plus puissants, du moins

parlementaires de mi-mandat en novembre prochain afin de maintenir un Congrès à majorité républicaine.

Un violent coup de barre à droite ...Dès lors la voie serait ouverte non seulement pour un

second mandat Trump mais aussi pour réaliser tous les objectifs

véritable de la péninsule coréenne mais plus parce que n’ayant pas totalement confiance dans le régime nord-coréen.

C’est donc un gain important enregistré par l’hôte de la Maison blanche dans sa politique étrangère et qui a toutes

Trump accueilli par le PM du Canada Justin Trudeau à la rencontre du G 7 (8 – 9 Juin 2018) La première rencontre entre un président des Etats-Unis en exercice et le no. 1 de la Corée du Nord

(TRUMP-KIM / p. 15)

de sa présidence en vue d’imprimer une nouvelle direction à la république étoilée.

Bref une nouvelle ‘révolution’. Plus précisément, un violent coup de barre à droite.

A notre avis, il est de fortes chances que le président Trump continue d’avancer vers la concrétisation de son objectif, d’autant qu’il n’y a en face de lui aucun autre leader véritable, ni chez ses adversaires démocrates, ni dans son propre camp républicain.

De plus, aussi bien qu’il se montre capable de bousculer ses propres alliés européens, leur faisant découvrir leur faiblesse dans le cas d’un renversement d’alliances, il est possible aussi qu’il arrive à continuer à élargir sa base locale et que le même discours ‘America first’, de plus en plus peaufiné, finisse par gagner d’autres secteurs comme les jeunes noirs et hispaniques, une fois perçu comme un slogan tout juste, nationaliste.

Machisme et populisme ...Trump ramène la politique américaine des pupitres

de Harvard à la cour de récré. Il flatte le mythe bien masculin, oui macho, du jeune américain sûr d’habiter le plus beau pays du monde et que tout le monde sur terre lui envie.

Oui, c’est bien le mot : ‘machiste’, et par conséquent seul un leadership féminin (oui, FEMININ) qui pourrait faire véritablement barrage à cette révolution (oui c’est bien ça), traduisez une révolution populiste et de droite.

Mais n’est-ce pas déjà aussi le cas dans plusieurs de ces pays européens eux-mêmes. Sauf que ces derniers espéraient peut-être que ce ne serait pas le cas également aux Etats-Unis et que ces derniers pourraient rester une sorte de garantie contre un nouveau débordement international. Comme déjà deux fois en Europe (1914-1918 et 1939-1945).

Ce sera peut-être le sujet d’un prochain éditorial, pourquoi pas ?

Marcus - Haïti en Marche, 14 Juin 2018

économiquement, de la planète, cela en faisant valoir aux yeux de son électeur favori, le jeune américain (préférablement blanc, mais d’abord américain dans l’âme ou comme nous disons en Haïti : ‘natif-natal’), qu’il est en train de reprendre en main le destin de son pays qui a été jusqu’ici exploité aussi bien de l’intérieur (par la soi-disant arrivée massive d’immigrants de partout !!!) que de l’extérieur, tant par des rivaux déclarés comme la Chine continentale que par des alliés (abusifs) comme les pays de l’Union européenne.

Reformater la marchandise ...Et qu’il est venu le temps pour les Etats-Unis de

réclamer son dû. ‘Assez nous faire chier !’ (pour employer un langage propre à Mr Trump).

Or le seul fait de savoir bien vendre à l’opinion américaine ledit sommet historique ou sa fameuse rencontre avec le dirigeant nord-coréen, peut offrir à Donald Trump une nouvelle opportunité de ‘revamper’ (de l’anglais ‘revamp’, embellir, ‘repackage’ ou encore reformater) sa marchandise (pour employer un langage qui sied mieux à l’esprit de l’actuelle administration américaine : la politique comme du business ou le business de la politique). Et de viser avec encore plus de précision sa cible véritable : le jeune citoyen américain quel qu’il soit.

Pas seulement le jeune blanc. Parce que une chose sur laquelle se rencontrent tous les Américains, et surtout dans leur jeune âge, sur le campus du lycée ou du collège : c’est le sentiment qu’on habite un pays unique, le plus riche de la terre, et que tous les autres peuples nous envient.

Qu’ils soient européens, asiatiques ou autres.Et aujourd’hui c’est sur ce sentiment-là que Donald

Trump fait probablement reposer toutes ses ambitions.Non seulement terminer son mandat contre vents et

marées et malgré tous les obstacles qui peuvent se dresser sur son chemin (affaire de complot avec des agents russes pour battre en 2016 sa rivale la très ‘présidentiable’ Hillary Clinton ; liaisons avec des actrices porno ou autres) mais aussi et surtout remporter la prochaine étape que constituent les élections

les chances de rejaillir sur le reste de sa politique.D’ailleurs lui et ses conseillers l’ont si bien compris

que alors même qu’il engrangeait cet avantage dans les sondages, le président ne perdait pas une minute pour enfoncer le clou dans les autres sujets à l’ordre du jour comme sa querelle commerciale avec les pays de l’Union européenne plus le Canada.

Les Etats-Unis ont décidé d’une augmentation des taxes sur les produits en acier (25%) et aluminium (10%) importés de ces pays (entre autres, parce que la Chine aussi).

Alors que le récent sommet du G-7 s’est terminé en queue de poisson, Trump ayant à la dernière minute refusé de signer le communiqué commun, jetant la panique dans le camp des alliés traditionnels des Etats-Unis d’Amérique, et qu’il faisait route vers la rencontre avec le président nord-coréen Kim Jong-un à Singapour, le président américain s’est amusé à retourner le couteau dans la plaie, traitant le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, pratiquement de petit morveux, et les pays européens d’avoir vécu depuis la Seconde guerre mondiale sur le dos des Etats-Unis, puis pour continuer sur la même lancée dans le vol retour (à bord d’Air Force one), profitant de la lourde couverture de presse l’accompagnant pour le sommet effectivement sans précédent, entre un président des Etats-Unis en siège et le no.1 de la Corée du Nord, cette dernière une survivance de l’ère communiste et de la Guerre froide.

‘The city never sleeps’ ...Que ce soit à l’endroit de son électorat comme de toute

l’opinion publique américaine, autant des électeurs républicains que démocrates, ainsi que des alliés traditionnels des Etats-Unis tout comme des dirigeants étrangers qu’il ne porte pas dans son cœur comme ceux de l’Iran et du Venezuela (etc.), tous sont obligés de reconnaitre aujourd’hui qu’ils ont affaire à un bonhomme qui a plus d’un tour dans son sac mais pas à la manière des ‘think tanks’ ou boites à penser qui ont fleuri et même fait la loi à Washington depuis les années 1980 qu’à un produit des trottoirs affairés de Wall Street, quartier commercial

Poignée de main historique entre Trump et KimSingapour (AFP) - Donald Trump et Kim Jong Un

ont échangé mardi (12 juin) une poignée de main historique, la première entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen.

Cette image symbolique et longtemps inimaginable, après des décennies de tensions liées aux ambitions nucléaires de la Corée du Nord, marque l’ouverture d’un sommet lourd d’enjeux pour l’Asie et le monde.

Les deux hommes aux parcours et au style radicalement différents, que plus de 30 ans séparent, se sont longuement serré la main devant une grande rangée de drapeaux des deux pays ennemis, dans un hôtel de luxe sur l’île de Sentosa, à Singapour.

“Nous allons avoir une relation formidable”, a lancé peu après M. Trump, assis au côté de l’homme fort de Pyongyang, se disant convaincu que la rencontre serait un “immense succès”.

“Ravi de vous rencontrer M. le président”, a de son côté déclaré le dirigeant nord-coréen. “Le chemin pour en arriver là n’a pas été facile”, a-t-il ajouté. “Les vieux préjugés et les habitudes anciennes ont été autant d’obstacles, mais nous les avons tous surmontés pour nous retrouver ici aujourd’hui.”

Après cette scène observée avec attention par des millions de personnes à travers le monde, ils se sont réunis

effectué la moindre visite officielle à l’étranger, n’a encore rien dévoilé de son jeu.

Mais il est apparu très décontracté depuis son arrivée à Singapour. Lundi soir, le dirigeant nord-coréen, à la tête de l’un un des pays les plus fermés au monde, s’est offert une spectaculaire sortie nocturne, visitant, visiblement ravi, les hauts lieux touristiques de la ville.

Comment vont se parler les deux hommes ? Combien de temps durera la rencontre ? Et aboutira-t-elle à la signature d’une déclaration commune ?

Autant de questions auxquelles quelque 5.000 journalistes venus à Singapour du monde entier, selon l’exécutif américain, attendent une réponse.

L’arsenal nucléaire nord-coréen, qui a valu à Pyongyang une impressionnante série de sanctions de l’ONU au fil des ans, sera au coeur des discussions.

Personnage central de ce dialogue, le chef de diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a rencontré Kim Jong Un à deux reprises, a assuré lundi que les discussions avaient progressé rapidement au cours des ultimes rencontres, se disant “très optimiste quant aux chances de réussite”.

Avare en détails, il a simplement souligné que les

pour un tête-à-tête en présence seulement des interprètes, qui devait être suivi d’une rencontre avec leurs équipes respectives puis d’un déjeuner de travail.

“Nous allons tous savoir rapidement si un véritable accord, pas comme ceux du passé, peut intervenir”, a tweeté avant la rencontre Donald Trump, qui a pris de grands risques en faisant le pari il y a trois mois, à la surprise générale, qu’un sommet avec Kim Jong Un le pousserait à renoncer à son arsenal nucléaire.

Un peu plus de 500 jours après son arrivée à la Maison Blanche, il joue l’un des moments les plus importants de sa présidence sur la scène internationale, où il s’est mis nombre de dirigeants à dos, y compris parmi les alliés des Etats-Unis.

En dépit de la spectaculaire détente diplomatique des derniers mois, nombre de points d’interrogation pèsent sur ce sommet entre les deux dirigeants aux coupes de cheveux désormais célèbres, chacune de leur style.

“Je pense que cela va très bien se passer”, avait lancé lundi Donald Trump avec enthousiasme en évoquant sa rencontre avec l’homme avec lequel il a échangé menaces et insultes pendant des mois.

- La décontraction de Kim -Kim Jong Un, qui n’avait jusqu’à cette année jamais

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 7LUTTE ANTI-CORRUPTION

1 0 3 . 3 F M / w w w . r a d i o m e l o d i e h a i t i . c o m

Petrocaribe devant la justice américaine / Affaire Felix Bautista

en Haïti autour d’allégations selon lesquelles des officiels gouvernementaux haïtiens, ainsi que des patrons de firmes privées, ont détourné 2 milliards de dollars des fonds économisés sur la vente de pétrole vénézuélien en Haïti : le fameux scandale Petrocaribe.

Dans un communiqué de presse, le Département

ou qui n’ont jamais été achevés.’

La commission Latortue-Beauplan ...Le Miami Herald en vient au rapport de la commission

sénatoriale présidée par le sénateur haïtien Evallière Beauplan (et précédemment par le sénateur Youri Latortue) sur

dominicain est accusé d’avoir empoché plusieurs millions de dollars pour réaliser des constructions au lendemain du séisme qui a frappé notamment la capitale haïtienne le 12 janvier 2010, et de n’avoir jamais complété ces travaux.

(PETROCARIBE... suite de la 1ère page)

Le sénateur Felix Bautista jure que les contrats passés avec Haïti l’ont été en bonne et due forme

L’ex-PM haïtien Laurent Lamothe épinglé dans le scandale Petrocaribe répond à la convocation d’une commission sénatoriale en Haïti

L’ex-président Michel Martelly au volant d’un des véhicules Polaris commandés présumément pour la bagatelle de 4,5 millions de dollars

concernent également tous ses proches.Le Miami Herald précise que suite à ces actions ‘les

avoirs, propriétés ou intérêts aux Etats-Unis de tous ceux qui sont désignés dans l’investigation du Département du Trésor, sont bloqués également.’

En même temps que tout citoyen américain est prévenu qu’il ne doit pas entrer en affaires avec les personnes tombant sous cette mesure, dès que cette personne possède 50 pour cent ou plus dans l’entité en question.

Mélodie 103.3 FM, 13 Juin 2018

américain du Trésor accuse le sénateur Felix Bautista d’être impliqué ‘dans des actes significatifs de corruption à la fois en République dominicaine et en Haïti.’

‘Bautista est soupçonné d’avoir participé à des actes de détournement en relation avec sa position comme sénateur de la république (RD) et en Haïti dans des actes de corruption, utilisant ses connections pour gagner des contrats de travaux publics dans le cadre de la reconstruction d’Haïti après le séisme, dont l’exemple significatif où sa compagnie a été payée 10 millions de dollars pour des travaux qui n’ont jamais eu lieu

aucun mal en Haïti. Dans des interviews à des journaux (en Haïti), il a dit que les contrats lui avaient été attribués en toute légalité.

D’autre part, la Cour suprême dominicaine a rejeté les charges portées contre le sénateur pour ‘manque de preuves’ après qu’il a été accusé publiquement de corruption et de blanchiment.

Contrats passés aussi sans appel d’offres ...

Cependant selon le sous-secrétaire américain du Département du trésor, Sigal Mandelker, le cas Bautista est considéré comme assez solide pour être inclus dans une campagne destinée à punir les officiels gouvernementaux et autres acteurs impliqués dans des abus contre les droits humains et des activités de corruption.

Le rapport dit que ‘à la suite du séisme de 2010 en Haïti, Bautista a reçu plus de 200 millions de dollars dans le cadre de contrats controversés, passés sans appel d’offres avec le gouvernement haïtien, en vue de la reconstruction par les compagnies qu’il dirige de ministères et bâtiments gouvernementaux détruits.’

Cependant peu de ces projets ont été réalisés – certains sont en retard dans leur progression, ou bien les travaux sont de mauvaise qualité ou bien les compagnies se sont arrêtées de travailler.

Dans d’autres cas c’est le gouvernement haïtien lui-même qui a changé le format des projets, conduisant à des suspicions de complicité contre d’actuels et d’anciens officiels gouvernementaux.

Pour citer un exemple, la firme de construction Hadom, appartenant à Bautista, a reçu un contrat de 14.7 millions de dollars dont 10 millions payés à l’avance, pour la construction d’un nouveau Ministère des Affaires Etrangères, mais qui n’a jamais vu le jour - un des 40 bâtiments gouvernementaux qui ont été détruits par le tremblement de terre.

Détournement de 2 milliards des fonds Petrocaribe ...

Le contrat Hadom figure, selon le Miami Herald, parmi plusieurs autres qui sont l’objet d’une investigation

Les avoirs du sénateur dominicain Felix Bautista

ont été gelés aux USA et son visa révoqué

De même, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) aux Etats-Unis a désigné cinq entités qui sont des propriétés du sénateur Bautista ou qui sont contrôlées par ce dernier: Constructora Hadom SA, Soluciones Electricas Y Mecanicas Hadom S.R.L., Seymeh Ingenieria SRL, Inmobiliaria Rofi SA y Constructora Rofi SA

L’ambassade des États-Unis en République dominicaine a indiqué pour sa part dans un communiqué, que le visa d’entrée de Bautista aux Etats-Unis a été annulé ainsi que celui de son epouse Sarah Haydee Peña Rojas, et de leurs enfants mineurs.

Selon les mêmes informations, le Département américain du Trésor dispose d’informations claires concernant les individus en Haïti qui ont reçu les pots-de-vin du Sénateur Bautista.

Washington, 12 juin 2018- (AHP)- Le Département américain du Trésor a émis mardi un communiqué dans le quell il informe que des sanctions majeures nt été prises contre le sénateur dominicain Felix Bautista, pour blanchiment des avoirs et pour versement de pots-de-vin à d’importantes personalités haïtiennes qui lui ont permis d’obtenir de juteux contrats, après le tremblement de terre de 2010

La déclaration officielle du Département du Trésor indique que le sénateur de San Juan de la Plata a remporté notamment dans le cadre de la reconstruction d’Haïti, un contrat d’une valeur de plus de dix millions de dollars (tirés des fonds PetroCaribe) pour un travail qui n’est pas terminé.”, après avpir versé des pots-de-vin à d’importantes personalites haïtiennes

Les Etats-Unis ont donc gelé les avoirs du sénateur Felix Bautista Rosario accusé d’actes de corruption liés à la reconstruction, souligne le communiqué.

Cinq compagnies possédées ou contrôlées par Felix Bautista ont été sanctionnées par le Département américain du trésor, écrit le Miami Herald, sous l’égide d’une loi dite Magnitsky adoptée par le Congrès en 2012, du nom d’un ressortissant étranger qui avait dénoncé une fraude fiscale gigantesque impliquant des responsables russes.

La loi Magnitsky a été élargie dans son application et permet aujourd’hui de sanctionner les violations des droits de l’homme ainsi que les crimes de corruption commis dans n’importe quelle partie du monde.

Concernant le sénateur dominicain Felix Bautista, il demeure avec les compagnies qu’il contrôle, sous l’accusation de n’avoir jamais achevé les travaux pour lesquels ils avaient été payés en Haïti.

Bautista a nié avoir commis

l’utilisation qui a été faite de plus de deux milliards de dollars provenant de la vente du pétrole fourni par le Venezuela - en Haïti ce qu’on appelle l’affaire Petrocaribe.

Le rapport en question accuse 15 anciens et actuels officiels gouvernementaux haïtiens.

Ainsi donc, voici le rapport Petrocaribe qui en Haïti n’arrive à déboucher véritablement devant aucune juridiction, bloquée de toutes parts (y compris par le président Jovenel Moïse qui s’en était vanté lui-même devant la diaspora haïtienne lors d’une visite officielle en France) mais qui revient en force dans l’actualité à travers ces sanctions américaines contre le sénateur dominicain Felix Bautista Rosario dont les avoirs aux Etats-Unis sont automatiquement bloqués en même temps que son visa lui est enlevé, les mêmes mesures

Page 8 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23COUPE DU MONDE

FOOTBALL: Les débuts de la sélection haïtienne (1925-1974)

(HAITI FOOTBALL / p. 11)

(DANY / p. 9)

Dany Laferrière se libère de l’Académie française

« Ici, au Québec, pays qui m’a reçu, la littérature est bien subventionnée. L’art, la culture, on peut en manquer un ou même 10 [jeunes futurs artistes ou littéraires], le pays va rouler. En Haïti, nous sommes faits d’héroïsme, c’est-à-dire

Dany LaferrièreIl raconte comment il doit servir de modèle pour ces

jeunes littéraires haïtiens qui portent l’amour de la langue française à bout de bras.

le pays hôte, le Costa Rica, l’équipe termine quatrième et dernière de la phase finale avec trois défaites en trois matchs et douze buts encaissés pour zéro but inscrits. L’équipe subit pour son dernier match dans la compétition une cuisante défaite, huit à zéro face aux Costaricains13,14.

En 1961, Haïti rejoint la CONCACAF née de la fusion de

Il revient cependant l’année suivante à la tête de l’équipe et remporte la Coupe Duvalier17,18. Lors de l’édition 1967, la sélection est également performante. Elle termine d’abord invaincue en tête de son groupe de qualification, devantTrinité-et-Tobago19. Le 16 janvier 1967 est une date historique puisque c’est celle de la première victoire haïtienne en match officiel, face aux Trinidadiens, battus

haïtienne est inscrit par Painson à la 86e minute2,3. À la suite de l’affiliation de la Fédération haïtienne auprès

de la FIFA en 1933, Haïti peut s’inscrire aux éliminatoires pour la Coupe du monde 1934 en Italie.

(HAITI FOOTBALL... suite de la 1ère page)

Haïti en Coupe du Monde en Allemagne de l’Ouest (1974)

Echange de fanions symboliques

L’entraineur inoubliable de la sélection 1974 Antoine Tassy (debout à gauche) alias Zoupim

4-220. Mais les hommes de Antoine Tassy ne vont pas exister lors du tour final, joué sous forme d’une poule unique de six équipes, en terminant à la 5e place, ne battant le Nicaragua que lors de la dernière journée, dans un match sans autre enjeu que celui d’éviter la dernière place.

Dans le cadre des Éliminatoires à la Coupe du monde 1970 organisée par le Mexique, les Haïtiens sont engagés dans le groupe 2, en compagnie du Guatemala et de la sélection de Trinité-et-Tobago. Toujours dirigés par Antoine Tassy, ils s’imposent pour la première fois en éliminatoires de la Coupe du monde le 23 novembre 1968 à Port of Spain face à Trinité-et-Tobago. Les Grenadiers vont parvenir à se classer en tête de la poule (deux victoires, un nul et une défaite, concédée à domicile face aux Soca Warriors trinidadiens) accédant ainsi au deuxième tour de qualification. Ils éliminent ensuite les Américains (s’imposant même sur la pelouse de San Diego un but à zéro lors du match retour) avant de voir le billet pour le tournoi final s’envoler face au Salvador. Le duel est acharné : les Haïtiens s’inclinent à domicile 1-2, parviennent à gagner 3-0 à San Salvador avant de perdre à nouveau lors du

Les Grenadiers, dirigés par Édouard Baker4, sont opposés à l’équipe de Cuba, lors d’une confrontation en trois matchs, tous disputés au Parc Leconte de Port-au-Prince en janvier 1934. Battus trois à un au premier match5 puis accrochés un partout au second6, Haïti subit une lourde défaite lors de la troisième et dernière rencontre sur le score de six à zéro.

Les Haïtiens ne vont réapparaître sur la scène internationale que près de vingt ans plus tard, puisque la Fédération n’a pas inscrit l’équipe nationale pour les éliminatoires des éditions de 1938 et 1950. Pour l’édition de 1954 organisée en Suisse, les hommes du Français Paul Baron retrouvent en poule de qualification les États-Unis et le Mexique. Haïti termine à la dernière place, perdant tous ses matchs, avec même une très lourde défaite concédée à Mexico huit à zéro7. Ils vont à nouveau se retirer des éliminatoires pour la Coupe du monde jusqu’en 1970.

Au niveau régional, l’équipe haïtienne remporte en 1957, pour sa première participation dans la compétition, la Coupe CCCF avec notamment une victoire six à un sur Cuba8 puis dispute, en 1959, les Jeux panaméricains. La

Radio CanadaLes grands entretiens : Rencontre entre Marie-France

Bazzo et l’écrivain et academician Dany Laferière« Quand un Haïtien entre à l’Académie française,

c’est une affaire nationale. » Au micro de Marie-France Bazzo, l’écrivain Dany Laferrière revient sur son trentième ouvrage, Autoportrait de Paris avec chat, une sorte de pied de nez à l’Académie française, et sur l’importance de sa nomination pour un pays comme Haïti.

Dany Laferrière raconte souvent que sa mère, c’est Port-au-Prince, où il a habité une grande partie de sa jeunesse, et son père, Montréal, où il a passé 40 ans de sa vie. Depuis sa nomination à l’Académie française, en 2015, il s’est graduellement installé à Paris dans un petit studio, avec une seule fenêtre, où il vit seul.

« Donc, je suis orphelin des deux [côtés] », s’amuse-t-il. Il commence à peine à profiter de la capitale française, participant à certaines activités culturelles.

L’Académie française pour les héros d’HaïtiSi l’écrivain est arrivé à Montréal en 1976, réfugié

de la dictature des Duvalier en Haïti, ce n’est pas pour le Québec qu’il a accepté d’être à l’Académie française.

J’ai sur le dos un pays qui a toujours été frappé par des catastrophes, par des désastres. Un pays qui a été un leader, le deuxième pays indépendant en Amérique après les États-Unis, et qui a reculé dans une situation de misère endémique. Malgré tout, il y a beaucoup de jeunes gens qui me regardent en Haïti.

que si l’on regarde le nombre d’écrivains haïtiens qui sont connus sur la scène de la francophonie, c’est énorme, mais c’est tout ce qu’on a. C’est-à-dire qu’on n’a pas d’écoles, on n’a pas de subventions pour multiplier cela. »

En Haïti, nous sommes faits d’héroïsme. Dany LaferrièreSa nomination donne l’impression que c’est la

culture francophone haïtienne, longtemps abandonnée, qui est enfin arrivée au cœur même de la culture française. Il admet aussi n’avoir jamais pensé à l’Académie avant qu’on lui propose de l’intégrer, un mois avant son intronisation.

À la découverte de ParisLe format de son dernier livre, où s’entremêlent

dessins et textes manuscrits, semble aussi être une manière de sortir des standards habituels, de ceux qu’on attend d’un membre à l’Académie.

Il n’y a pas beaucoup de gens qui oseraient, en ce moment, écrire 320 pages à la main et dessiner sans savoir dessiner. Il fallait que je fasse quelque chose qui me mette à nu et qui me libère aussi de l’Académie, et peut-être de l’académisme.

Dany LaferrièreL’idée du livre lui est ainsi venue alors qu’il a

commencé à accompagner ses dédicaces de petits dessins,

sélection s’incline lourdement face aux États-Unis, sept à deux, et au Brésil, neuf à un, et refuse de reprendre le jeu face à l’Argentine après une décision arbitrale9. Victorieuse huit à deux de la sélection cubaine10, l’équipe termine quatrième de la compétition11.

Après une saison 1960 sans rencontres internationales2, la sélection haïtienne, dirigée par Antoine Tassy12, fait sa deuxième apparition en Coupe CCCF en 1961. Deuxième de sa poule derrière

la NAFC et de la CCCF. En 1965, Haïti prend part à la deuxième édition de la Coupe des nations de la CONCACAF, après avoir été éliminée lors des qualifications de l’édition inaugurale (Coupe des nations de la CONCACAF 1963). Ce rendez-vous continental est un échec puisque les Haïtiens terminent à la dernière place, sans avoir remporté un seul de leurs cinq matchs joués et Antoine Tassy présente alors sa démission15,16.

match de barrage organisé sur terrain neutre, à Kingston en Jamaïque, 1-0 dans les prolongations21.

À la Coupe des nations de la CONCACAF 1969, Haïti est disqualifié pour le tour final, alors qu’elle s’était qualifiée sur le terrain en battant les États-Unis (ce tour de qualification est

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 9FRANCOPHONIE

Dany Laferrière se libère de l’Académie française(DANY... suite de la page 8)

comme une fleur.« Je savais que ça me reposait de dessiner, mais pour

dessiner longuement, il me fallait un projet. [...] J’ai eu l’idée de faire un livre sur Paris, une idée qui ne m’était pas passé par la tête [avant] parce que je trouvais ça stupide, il y a tellement de livres extraordinaires sur Paris. »

« Tout est écrit dans cette ville, c’est une ville ouverte et écrite qui n’a pas besoin d’être écrite à nouveau. Il fallait trouver quelque chose qui me légitimait d’écrire sur Paris, et c’était le dessin. Je me suis dit: quelque chose de naïf complètement, que personne n’oserait faire. »

Il explique y faire des citations littéraires, mais également picturales. Il cite autant Proust que Basquiat ou

Wharol, après de longues recherches dans des catalogues et des musées.

« L’idée n’est pas de reproduire, c’est vraiment de faire une citation. Rappeler le peintre, sans vouloir le représenter [...], comme je fais apparaître Balzac dans le texte ou un autre écrivain. »

Page 10 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23WHAT’S UP LITTLE HAITI ? with Pascale E. Taddeo

Wednesday, June 27 10 a.m. – South Korea vs. Germany, Fox Sports 1 10 a.m. – Mexico vs. Sweden, Fox 2 p.m. – Switzerland vs Costa Rica, Fox Sports 1 2 p.m. – Serbia vs. Brazil, Fox

Thursday, June 28 10 a.m. – Japan vs. Poland, Fox Sports 1 10 a.m. – Senegal vs. Colombia, Fox 2 p.m. – England vs. Belgium, Fox 2 p.m. – Panama vs. Tunisia, Fox Sports 1 Round of 16 Schedule

Saturday, June 30 10 a.m. – Group C winner vs. Group D runner-up 2 p.m. – Group A winner vs. Group B runner-up

Sunday, July 1 10 a.m. – Group B winner vs. Group A runner-up 2 p.m. – Group D winner vs. Group C runner-up

Monday, July 2 10 a.m. – Group E winner vs. Group F runner-up 2 p.m. – Group G winner vs. Group H runner-up

Tuesday, July 3 10 a.m. – Group F winner vs. Group E runner-up 2 p.m. – Group H winner vs. Group G runner-up

MAX BLANCHET

Dominican senator accused of ripping off Haiti sanctioned by Trump administration

June 12, 2018 A Dominican Republic senator accused of making millions of dollars from post-

earthquake Haiti reconstruction projects that he never completed has been sanctioned by the Trump administration for engaging in corrupt acts related to the rebuilding of Haiti following the country’s devastating 2010 earthquake.

Sen. Félix Ramon Bautista Rosario and five companies owned or controlled by him have been sanctioned by the U.S. Department of Treasury under the Global Magnitsky Act. The law allows the executive branch to administer visa bans and targeted financial sanctions against foreign individuals and entities responsible for committing human rights violations or engaging in corrupt activity. As a result, any assets that Bautista owns within U.S. jurisdiction will be blocked, and U.S. citizens are banned from doing business with him.

The administration’s move comes as Bautista remains under scrutiny in Haiti, where several of his companies are accused of corruption and failing to fulfill commitments. In March 2015, the Dominican Supreme Court dismissed charges against Bautista for “lack of evidence” after he had been publicly accused of money laundering and embezzlement.

Bautista has denied any wrongdoing in the Haiti corruption allegations. In earlier interviews with Dominican newspapers, he said the contracts were awarded legally.

“These actions are part of our continuing campaign to hold accountable government officials and other actors involved in human rights abuse and corrupt activities,” said Sigal Mandelker, under secretary of the treasury for terrorism and financial intelligence. “Senator Bautista used his position to engage in corruption, including profiting off of humanitarian efforts related to rebuilding Haiti.”

Following the 2010 Haitian earthquake, Bautista received more than $200 million in controversial no-bid contracts from the Haitian government for his firms to rebuild destroyed government ministries and construct housing. Few of the projects were delivered — projects fell behind schedule, workers delivered shoddy construction and the firms stopped work. In some cases, the government changed the scope of the projects, leading to finger-pointing among current and government leaders.

In one example, Bautista’s construction firm Hadom was awarded a $14.7 million contract and was paid $10 million up front to construct the Ministry of Foreign Affairs, one of 40 government buildings that crumbled during the earthquake. The building was never built.

That lucrative contract is among several that are part of an ongoing probe by Haitian investigative judges into allegations that former Haitian government officials and heads of private firms embezzled $2 billion in Venezuelan oil loans.

In a press release on the sanctions, the Treasury department describes Bautista as having engaged “in significant acts of corruption in both the Dominican Republic and Haiti.”

“Bautista has reportedly engaged in bribery in relation to his position as a senator, and is alleged to have engaged in corruption in Haiti, where he used his connections to win public works contracts to help rebuild Haiti following several natural disasters, including one case where his company was paid over $10 million for work it had not completed,” the release said.

Beauplan’s commission recently released a 656-page report on the management of $2 billion in loans that Haiti received as part of Venezuela’s PetroCaribe discounted oil program. The investigation accuses 15 former government officials, including t José A. Iglesias; edited by Justin AzpiazuMiami Herald

As a result of these actions, any property, or interest in property, of those designated today within U.S. jurisdiction is blocked. Additionally, U.S. persons are generally prohibited from engaging in transactions with blocked persons, including entities 50 percent or more owned by designated persons.

Haiti Cotton Presentation at OxfordDear Marc, How often is Haiti a topic of discussion at the University of Oxford? The answer

is at least once in the last month when Atlanta McIlwraith, representing Timberland, and I, representing the Smallholder Farmers Alliance (SFA), made a joint presentation about the reintroduction of cotton to Haiti at the Responsible Business Forum 2018. Our talk is available on YouTube and the accompanying Timberland/SFA case study can be downloaded here.

Atlanta and I outlined the business model being put in place in connection with Haitian cotton, including the new blockchain-ready data management system we are developing in order to inform consumers about the measurable impact of cotton and other crops on farmer income, food security, climate change and women’s empowerment. Our talk was very much in line with the Forum’s focus on “transforming business into a profitable and scalable force for the common good in the 21st century.” Much of the discussion over two days centered on practical examples of how to generate financial, social, and environmental value at scale.

Now in its second year, the Responsible Business Forum brings together global companies at Oxford’s Saïd Business School to share their experience of creating new models of responsible capitalism. The Forum is under the leadership of a Mars, Incorporated led think tank that is researching what Forrest Mars, Sr., in 1947, termed the “economics of mutuality” when companies take on this broader responsibility.

It was a good idea in 1947 and it remains a good idea now, as evidenced by yesterday’sannouncement by Goldman Sachs of a new exchange-traded fund that incorporates social impact metrics developed by Paul Tudor Jones through his Just Capital initiative. This is part of a larger move by Goldman to make environmental, social and governance issues more central to the bank.

World Cup 2018 Schedule: Day-by-Day Matchups and T.V.

Credit Maxim Shemetov / ReutersBy The New York TimesJune 14, 2018The 2018 World Cup has begun in Russia. Here is a schedule of all the early games

through the quarterfinals (all times are Eastern):

Group StageThursday, June 14 11 a.m. – Russia vs. Saudia Arabia, Fox (R5/SA0)

Friday, June 15 8 a.m. – Egypt vs. Uruguay, Fox Sports 1 11 a.m. – Morocco vs. Iran, Fox 2 p.m. – Portugal vs. Spain, Fox

Saturday, June 16 6 a.m. – France vs. Australia, Fox Sports 1 10 a.m. – Argentina vs. Iceland, Fox 12 p.m. – Peru vs. Denmark, Fox Sports 1 3 p.m. – Croatia vs. Nigeria, Fox Sports 1

Sunday, June 17 8 a.m. – CostaRica vs. Serbia, Fox 11 a.m. – Germany vs. Mexico, Fox Sports 1 2 p.m. – Brazil vs. Switzerland, Fox Sports 1

Mexico – Germany : 1 – 0

Monday, June 18 8 a.m. – Sweden vs. South Korea, Fox Sports 1 11 a.m. – Belgium vs. Panama, Fox Sports 1 2 p.m. – Tunisia vs. England, Fox Sports 1

Tuesday, June 19 8 a.m. – Poland vs. Senegal, Fox 11 a.m. – Colombia vs. Japan, Fox Sports 1 2 p.m. – Russia vs. Egypt, Fox

Wednesday, June 20 8 a.m. – Portugal vs. Morocco, Fox Sports 1 11 a.m. – Uruguay vs. Saudi Arabia, Fox 2 p.m. – Iran vs. Spain, Fox

Thursday, June 21 8 a.m. – France vs. Peru, Fox 11 a.m. – Denmark vs. Australia, Fox Sports 1 2 p.m. – Argentina vs. Croatia, Fox

Friday, June 22 8 a.m. – Brazil vs. Costa Rica, Fox Sports 1 11 a.m. – Nigeria vs. Iceland, Fox 2 p.m. – Serbia vs. Switzerland, Fox

Saturday, June 23 8 a.m. – Belgium vs. Tunisia, Fox 11 a.m. – Germany vs. Sweden, Fox 2 p.m. – South Korea vs. Mexico, Fox

Sunday, June 24 8 a.m. – England vs. Panama, Fox Sports 1 11 a.m. – Japan vs. Senegal, Fox 2 p.m. – Poland vs. Colombia, Fox

Monday, June 25 10 a.m. – Uruguay vs. Russia, Fox 10 a.m. — Saudi Arabia vs. Egypt, Fox Sports 1 2 p.m. – Iran vs. Portugal, Fox 2 p.m. – Spain vs. Morocco, Fox Sports 1

Tuesday, June 26 10 a.m. – Australia vs. Peru, Fox 10 a.m. – Denmark vs. France, Fox Sports 1 2 p.m. – Iceland vs. Croatia, Fox 2 p.m. – Nigeria vs. Argentina, Fox Sports 1

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 11COUPE DU MONDE

(HAITI FOOTBALL... suite de la page 12)

HAITI SHOW BUSINESS L’oeil de la semaine

Cette semaine vous aurez toujours DJ Beenobee sur les ondes de Mélodie FM 103.3 : le Vendredi de 7 hres PM à 10 hres PM

et le Samedi de 6 hres à 9 hres PM avec l’équipe choc de Vibration SHOW

A cette émission, il y aura beaucoup d’invités dont CHIWAWA, l’animateur préféré des jeunes et PWAY avec son nouveau single intitule “ KITEM JWI LAVIM ”

Romaly St Fort de CATCH AGENCYvous parlera du Hangover de JUILLET 2018 et des Soirées Privilèges qui le précéderont.

Un compte-rendu du Bal de Djakout # 1 à l’Arcahaie, vous sera présenté aussi.

Branchez-vous le week end prochain sur Vibration Show, la nouvelle émission phare de la jeunesse haïtienne

avec DJ BEENOBEE et ROMALY ST FORT.

DANS LES BARS ET RESTAURANTS D’HAITIVous aurez à Aïoli, restaurant au no 39 de la Rue Metellus

de Pétion Ville, un grand show de danses latino-américaines, chaque samedi , à partir de 8 hres PM avec Harry Policard,

le grand maître de la danse en Haïti.

Très prochainement, vous aurez au Bar de l’ére, Rue Capois à Port-au-Prince, le mercredi, un spectacle musical de choix

avec DJ BEENOBEE et des artistes de marque.

A l’Hôtel ELITE de Delmas 31, chaque dimanche, c’est Party Intense.Ce dimanche on aura Jean Luc Verna, Scarface et DH UNO.

RESTEZ BRANCHES SUR VIBRATION SHOW, Mélodie FM 103.3 pour en savoir davantage.

(HAITI FOOTBALL... suite de la page 8)couplé aux qualifications pour la Coupe du monde 1970). En effet, la Fédération n’a pas pu inscrire l’équipe pour le tour final dans les délais impartis par la CONCACAF et ne peut donc participer à la poule finale22.

L’âge d’or du football haïtien (1971-1979]En 1971, toujours avec Antoine Tassy à sa tête, la sélection

haïtienne participe à la troisième édition de la Coupe des nations de la CONCACAF, dont la phase finale a lieu à Trinité-et-Tobago. Elle bénéficie du forfait des Antilles néerlandaises au premier tour des préliminaires et lors du second tour, les sélections de Cuba et duSuriname refusent de se rendre à Port-au-Prince pour disputer avec les Grenadiers les matches de poule. La CONCACAF tranche et décide de délivrer les deux billets pour la phase finale aux Haïtiens et aux Cubains, sans que l’on connaisse les raisons de ce choix23. La phase finale, disputée sous forme d’une poule unique réunissant les six nations qualifiées se déroule à Port of Spain en fin d’année 1971. Les Haïtiens terminent invaincus la compétition avec une médaille d’argent, derrière lesMexicains. C’est la première performance remarquable de la sélection.

Haïti à la Coupe du monde 1974Deux ans plus tard, l’édition 1973 de la Coupe des nations

de la CONCACAF revêt un enjeu double. En effet, elle est couplée avec le tour final des éliminatoires de la CONCACAF pour la Coupe du monde 1974, ce qui veut dire que l’équipe sacrée championne de la CONCACAF obtient automatiquement son billet pour la phase finale, prévue en Allemagne de l’Ouest. Haïti part avec un certain avantage puisque cette 4e édition se dispute au stade Sylvio-Cator de Port-au-Prince. Après avoir facilement disposé de l’équipe de Porto Rico en tour préliminaire (12 à 0 sur l’ensemble des deux rencontres), les Rouge et Bleus vont réaliser un parcours quasiment parfait en poule finale, remportant leurs quatre premiers matchs, face aux Antilles néerlandaises, à Trinité-et-Tobago, au Honduras et au Guatemala. La dernière rencontre, perdue face au Mexique, est sans importance puisque les coéquipiers d’Emmanuel Sanon, le buteur vedette de l’équipe, étaient assurés avant de jouer de terminer en tête et de se qualifier pour la Coupe du monde24,25. Le président haïtien Jean-Claude Duvallier promet alors aux joueurs sélectionnés une prime de 300 000 dollars pour une victoire et de 200 000 dollars pour un nul aux joueurs disputant la compétition mondiale26.

Le tirage au sort n’est pas tendre avec l’équipe haïtienne : elle est reversée dans le groupe 4 en compagnie de l’Italie, finaliste du dernier Mondial, de l’Argentine et de laPologne.

Cependant Haïti va marquer les esprits lors de cette Coupe du monde ouest-allemande. Avec Antoine Tassy sur le banc, les Grenadiers vont créer l’une des premières surprises de la phase finale en ouvrant le score contre les Italiens, grâce à un but de l’inévitable Emmanuel Sanon qui met fin ainsi à la série d’invincibilité, 1 143 minutes, du gardienDino Zoff27. Les Azzurri se reprennent et l’emportent finalement 3-1. La préparation du second match est marquée par le contrôle positif d’Ernst Jean-Joseph à un produit anti-asthmatique, il est alors suspendu jusqu’à la fin de la compétition28. Marqués par cette exclusion, cette seconde rencontre est catastrophique pour les Haïtiens. Ils s’inclinent contre la Pologne sur le score de 7-0 malgré le bon match du gardien Henri Françillon29. Enfin, le troisième et dernier match, sans enjeu puisque Haïti est d’ores et déjà éliminé, les voit s’incliner contre l’Argentine, avec un nouveau but de Sanon et une défaite 1-4.

En 1977, la 5e édition de la Coupe des nations de la CONCACAF voit à nouveau les Haïtiens réussir un superbe parcours. Qualifiés par le biais de plusieurs tours préliminaires, où ils éliminent successivement la République dominicaine, les Antilles néerlandaises et Cuba, ils terminent comme six ans auparavant à la deuxième place, derrière leur rival du moment, le Mexique, auteur à domicile d’un parcours parfait (cinq victoires en autant de rencontres). Deux ans plus tard, la sélection olympique remporte la Coupe caribéenne des nations en battant lors de la dernière rencontre le tenant du titre, le Suriname sur le score d’un à zéro30,31.

Une longue période sans résultats (1979-1997), l’instabilité politique n’aidant pas

En 1981, Haïti participe à la Coupe des nations de la CONCACAF, organisée cette année-là au Honduras. Comme lors des éditions précédentes, le champion se qualifie pour la phase finale de la Coupe du monde de football de 1982 en Espagne, mais aussi son dauphin, puisque la zone CONCACAF a droit à deux représentants en phase finale à partir de cette Coupe du monde. Les Grenadiers parviennent à se qualifier pour la poule finale à six, après avoir écarté Trinité-et-Tobago et les Antilles néerlandaises mais vont finir à la dernière place, sans parvenir à remporter un seul match. C’est la dernière apparition des Haïtiens à ce niveau de la compétition avant une longue période de mauvais résultats.

Lors de l’édition 1985 de la Coupe de la CONCACAF, une fois encore couplée aux éliminatoires de la Coupe du monde 1986 au Mexique, la sélection dirigée par l’ancien international Claude Barthélemy est éliminée dès le premier tour préliminaire, terminant dernière de sa poule, derrière le Canada et le Guatemala, en perdant même tous ses matches et sans parvenir à marquer un but.

La Fédération va écarter l’équipe nationale des compétitions officielles entre 1986 et 1990. Les Rouge et Bleus vont ainsi manquer la Coupe des nations de la CONCACAF 1989 (qualificative pour la Coupe du monde 1990 en Italie) et les deux premières éditions de la Coupe caribéenne des nations, organisées en 1989 à la Barbade et en 1990 à Trinité-et-Tobago. Entre juin 1985 et avril 1991, l’équipe nationale ne va disputer qu’une seule rencontre, le 27 juin 1989 aux États-Unis, un match amical perdu 0-4 face à la Colombie.

Les débuts de la

sélection haïtienne

Page 12 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23SCIENCES & VIE

(HAITI FOOTBALL / p. 13)

(HOMO SAPIENS... suite de la page 2)

La paix, facteur de prospéritémilliards de dollars (12 milliards d’euros). Ce chiffre équivaut à 12,4 % de l’activité économique mondiale (produit mondial brut), soit 1 988 dollars (1 710 euros) par personne.

Les spécialistes ont constaté que cet impact économique s’est gonflé de 2 % en 2017, en raison d’une élévation des coûts des conflits et de l’augmentation des dépenses de sécurité intérieure ; les plus fortes hausses ayant été enregistrées en Chine, en Russie et en Afrique du Sud. Depuis 2012, le contrecoup économique de la violence a augmenté de 16 %, ce qui correspond au début de la guerre en Syrie et à un accroissement de la violence à la suite du printemps arabe.

L’indice mondial de la paix de 2018 révèle que l’influence du pacifisme d’un pays sur la performance macroéconomique est considérable. Au cours des 70 dernières années, la croissance par habitant a été trois fois plus élevée dans les pays paisibles que dans les pays où le niveau de paix est faible. La différence est encore plus marquée lorsque les experts examinent les changements survenus. La croissance du PIB par habitant a été sept fois plus élevée au cours de la dernière décennie dans les pays qui ont amélioré leur aptitude à la paix par rapport à ceux qui sont restés sur une ligne belliqueuse.

Les enquêteurs indiquent que le pacifisme est corrélé avec de bonnes performances sur un certain nombre de variables macroéconomiques. Les taux d’intérêt sont plus bas dans les pays très pacifiques ; il en est de même du taux d’inflation. Les investissements étrangers directs sont ici plus de deux fois plus élevés. En résumé, les économistes soutiennent que si les pays les moins pacifiques avaient progressé au même rythme que les pays pacifiques, l’économie mondiale serait plus importante de près de 14 000 milliards de dollars (12 000 milliards d’euros).

Positivement, la paix s’était améliorée de 1,85 % en moyenne entre 2005 et 2013, mais a stagné au cours des trois dernières années, constatent les enquêteurs. Malgré des améliorations dans la plupart des autres domaines-clé, le respect des droits des autres s’est effrité en Europe et en Amérique du Nord depuis 2005. Sur un plus grand nombre

de critères, les régions qui ont connu les dégradations les plus importantes sont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, suivis par l’Amérique du Sud. Avant que la paix intérieure ne se dégrade, s’amplifient d’abord les faibles niveaux de corruption, l’absence du respect des droits humains et la mauvaise gouvernance. Une autre preuve de la relation entre la macroéconomie et la paix, réside dans le lien fort existant entre les améliorations de la paix positive et la force des devises nationales. Une augmentation de 1 % de la paix positive est associée à une appréciation de 0,9 % de la monnaie nationale parmi les pays non membres de l’OCDE, indiquent-ils. En conclusion, le Global Peace Index nous montre clairement que les États ont tout intérêt à être paisibles. Faire la paix ne prend que du temps et ne se réalise que quand la raison finit par l’emporter. Cependant comme les humains ne mettront jamais fin à la production d’armes létales, des indices comme celui du GPI continueront longtemps encore à mesurer le niveau d’agressivité armée et de la sottise humaines.

H. HérardN.d.l.r.1) Pays d’europe. Environ 331.000 habitants.

Indépendance du Danemark en 1918.2) Les pays les plus paisibles au monde : 1-Islande ;

2- Nouvelle-Zélande ; 3- Autriche ; 4- Portugal ; 5- Danemark ; 6- Canada ; 7- République tchèque ; 8- Singapour ; 9- Japon ; 10- Irlande ; 11- Slovénie ; 12- Suisse ; 13- Australie ; 14- Suède ; 15- Finlande ; 16- Norvège ; 17- Allemagne ; 18- Hongrie ; 19- Bhoutan; 20- Île Maurice.

3) https://countryeconomy.com/demography/global-peace-index

https://www.express.de/305894264) En économie, la parité du pouvoir d’achat (PPA)

est une méthode qu’on utilise pour établir une comparaison entre pays du pouvoir d’achat des devises nationales.

passée de 16 à 17, laissant la devancer la République tchèque (place 7) et la Slovénie (place 11). Selon les analystes, la raison pour laquelle les Allemands ont eu une si mauvaise note, c’est qu’ils sont responsables, à côté des États-Unis, de la Russie, de la France et de la Chine, de 75 % des exportations d’armes au niveau mondial. Pas étonnant dès lors que les États-Unis occupent la place 121 de l’indice, la Russie la 154, et la Chine la 112e. Seule la France, parmi les grands exportateurs d’armes, a pu tirer son épingle du jeu avec le rang 61. Quand on constate que Cuba est placé au 81e rang à l’échelle mondiale de la paix, Haïti au 88e et la République dominicaine au 91e, il y a de quoi sourire par rapport aux gros donneurs de leçons de « démocratie ». Dont les USA, qui n’ont pas fait bonne figure dans ce classement.

Le pays le plus paisible au monde est, depuis 10 ans, l’Islande où il n’existe pas d’armée. La Nouvelle-Zélande, l’Autriche, le Portugal et le Danemark viennent ensuite parmi les cinq pays les plus paisibles (2). On estime que si l’Espagne a connu de si grandes pertes, ceci est lié au conflit de Catalogne et la montée du terrorisme.

Pour la 5e année consécutive, la Syrie reste à la traîne, siégeant à la place 163. Parmi les pays les plus dangereux, se trouvent l’Afghanistan (162), le Sud du Soudan (161), l’Irak (160) et Somalie (159).

Les chercheurs ont aussi calculé la paix globale sur dix ans et ont constaté que celle-ci s’est altérée de 2,38 %. Au niveau de la paix, pendant les 8 des onze dernières années, les évaluateurs ont vu l’indice chuter, la dernière amélioration ayant eu lieu en 2014.

Impact économiqueL’impact économique de la violence sur l’économie

mondiale en 2017 a été démesuré, selon les experts (3) En termes de parité de pouvoir d’achat (4), ils l’évaluent à 14,76

(HAITI FOOTBALL... suite de la page 11)

FOOTBALL: Les débuts...Son retour en compétition officielle se fait lors de la Coupe

caribéenne des nations 1991. La refonte de la Coupe des nations de la CONCACAF, qui devient à partir de 1991 la Gold Cup, a transformé la Coupe caribéenne des nations en tournoi de qualification pour la compétition continentale. Opposée au premier tour de qualification à son voisin de la République dominicaine et à Porto Rico, Haïti se classe deuxième, devancée à la différence de but par les Dominicains. La sélection va à nouveau manquer les deux éditions suivantes, en 1992 à Trinité-et-Tobago et en 1993 en Jamaïque. Les seules rencontres disputées durant cette période sont les matchs de qualification pour la Coupe du monde 1994, dont la phase finale est organisée aux États-Unis. Opposés à la sélection des Bermudes, les Grenadiers voient leur parcours s’arrêter prématurément (défaite 1-0 aux Bermudes et victoire insuffisante 2-1 au stade Sylvio-Cator).

En 1994, les Grenadiers s’inscrivent à cette 6e édition de la Coupe caribéenne, organisée une nouvelle fois à Port of Spain. Après avoir éliminé la République dominicaine (et profité du forfait de Cuba), ils ne finissent qu’à la 3e place de la phase de poules, derrière la Martinique et le Suriname. Dès leur élimination, 17 des 18 joueurs de l’équipe demandent l’asile politique aux États-Unis mais, devant le refus de l’ambassade américaine32, la majorité des joueurs décident alors de rentrer à Haïti33. L’année suivante, la Fédération fait une fois encore le choix de ne pas inscrire à la Coupe caribéenne des nations la sélection, qui ne va d’ailleurs jouer aucune rencontre au cours de l’année civile.

Lors de l’édition 1996, toujours à Port of Spain, les Haïtiens réalisent un parcours identique à celui effectué deux ans plus tôt : ils éliminent en tour préliminaire la République dominicaine puis ils accrochent une3e place en poule, derrière cette fois-ci Cuba et une nouvelle fois la Martinique. Durant la même période, ils s’engagent dans la campagne éliminatoire pour tenter de se qualifier pour la phase finale de laCoupe du monde 1998, prévue en France. Après avoir éliminé la sélection de Grenade au deuxième tour préliminaire, les Rouge et Bleus s’inclinent lourdement face aux Cubains, avec notamment une déroute au match aller (6-1) à La Havane.

L’année suivante, à l’origine inscrite en compétition, Haïti déclare forfait avant le début des éliminatoires, comme d’autres sélections voisines telles que la République dominicaine, Porto Rico et les Îles Caïmans.

Des hauts et des bas (1998-2006) En 1998, la sélection parvient à monter pour la première

fois sur le podium lors de la Coupe caribéenne des nations. Lors de cette édition coorganisée par la Jamaïque et Trinité-et-Tobago, ils finissent deuxième de la poule derrière les Reggae Boyz, tout juste rentrés de la Coupe du monde en France. Ils s’inclinent ensuite en demi-finales contre l’autre pays organisateur, Trinité-et-Tobago puis battent Antigua et Barbuda. Cette performance est réitérée l’année suivante avec une nouvelle 3e place, partagée avec la Jamaïque à la suite de l’impossibilité d’organiser le match de classement entre les deux équipes.

Avec ces bons résultats, Haïti participe à la poule de qualification pour la Gold Cup 2000 en compagnie du Canada, de Cuba et le Salvador. Grâce à une deuxième place en poule, les Grenadiers obtiennent leur billet pour la phase finale de la Gold Cup, pour la première fois depuis l’instauration de la nouvelle formule de la compétition. Placés dans le groupe B en compagnie des États-Unis et du Pérou, sélection invitée par la CONCACAF, ils s’inclinent 3-0 contre les Américains et parviennent à accrocher la Blanquirroja péruvienne (1-1), une performance insuffisante pour accéder aux quarts de finale. Le mois suivant démarrent les éliminatoires pour la Coupe du monde 2002 coorganisée par le Japon et la Corée du Sud. Les hommes d’Emmanuel Sanon éliminent

successivement l’équipe de Dominique, les Bahamas avant de tomber contre Trinité-et-Tobago, synonyme de passage via les barrages, joués et perdus sèchement (7-1 sur l’ensemble des deux matchs) contre le Honduras.

En 2001, Haïti s’engage en Coupe des Caraïbes et va à nouveau s’illustrer. Après avoir terminé en tête de sa poule lors du premier tour, devant Cuba, Saint-Christophe-et-Niévès et le Suriname, l’équipe nationale bat la Martinique en demi-finale puis s’incline, une fois encore face à Trinité-et-Tobago. Néanmoins, cette place de finaliste permet aux Haïtiens de participer pour la deuxième fois consécutive à laGold Cup. Versés dans le groupe D avec le Canada et l’Équateur, ils parviennent à se qualifier pour le tableau final de la plus curieuse des manières: les trois équipes ont terminé à égalité parfaite à l’issue du premier tour et ont dû être départagées par un tirage au sort. En quart de finale, ils passent près de l’exploit en s’inclinant face au Costa Rica après avoir encaissé un but en or de Rónald Gómez.

En 2002, en l’absence de Coupe caribéenne des nations, c’est un tournoi qualificatif qui est mis en place pour obtenir une place en phase finale de la Gold Cup 2003. Après avoir terminé en tête du groupe D du premier tour devant Antigua et Barbuda et les Antilles néerlandaises, les Rouge et Bleus ne finissent qu’à la troisième place de la poule derrière la Jamaïque et la sélection de Martinique, un résultat insuffisant qui leur ferme les portes du tournoi continental.

Deux ans plus tard, les Haïtiens s’engagent dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne. En février 2004, ils disputent leur premier match à domicile à Miami en raison d’un conflit armé en Haïti (renversement du président Aristide). Ils éliminent l’équipe des îles Turques-et-Caïques (5-0 et 2-0 en matchs aller et retour) avant de s’incliner au tour suivant face aux Reggae Boyz (1-1, toujours à Miami et défaite 3-0 à Kingston)34. L’année suivante, lors de l’édition 2005 de la Coupe caribéenne des nations, Haïti passe le premier tour de poules en compagnie de la Jamaïque puis au tour suivant, s’impose face à Saint-Christophe-et-Niévès. Leur parcours s’achève face à Cuba à l’issue des prolongations lors du match retour.

Un titre et des résultats en hausse (2007-2009) À l’automne 2006, les Haïtiens s’engagent dans les

qualifications pour la phase finale de la Coupe caribéenne des nations 2007 qui doit avoir lieu à Port of Spain. Ils réussissent d’abord à terminer en tête de leur poule éliminatoire, se qualifiant avec Saint-Vincent-et-les-Grenadines aux dépens de la Jamaïque, pourtant tenante du titre et pays hôte de la poule. Au tour suivant, ils ne se classent que troisièmes, derrière les Cubains et les Martiniquais, une place synonyme de barrage joué quelques jours avant le début de la compétition à proprement parler. Cette nouvelle étape est aisément franchie, après être venu à bout de la sélection des Bermudes (5-0 sur l’ensemble des deux matchs). Lors du premier tour, les Grenadiers finissent deuxième de leur poule, derrière le pays organisateur, Trinité-et-Tobago et devant la Martinique et la Barbade. En demi-finales, Haïti bat une autre équipe francophone, la Guadeloupe avant de prendre sa revanche en finale sur les Trinidadiens, qui les avaient battus 3-1 en match de poule. Cette victoire en Coupe caribéenne des nations est le premier titre d’Haïti depuis 1979. Elle leur permet également de revenir en phase finale de la Gold Cup, après avoir manqué les éditions 2003 et200535.

En juin 2007, armés de leur titre de champion des Caraïbes, les hommes du Cubain Armelio Luis García voient leur parcours américain s’achever dès le premier tour. Versés dans le groupe A en compagnie du Canada, du Costa Rica et de la Guadeloupe, ils terminent derniers, sans avoir remporté un seul de leurs trois matchs et avec deux buts inscrits (par Monès Chéry face à la Guadeloupe et Alexandre Boucicaut contre les Costaricains). Après la démission surprise de García36 en janvier 2008, la Fédération haïtienne décide

de placer sur le banc Wagneau Eloi, ancien attaquant haïtien qui a fait toute sa carrière en France et en Belgique37.

La première mission d’Eloi est de réussir au mieux les Éliminatoires de la Coupe du monde 2010, dont la phase finale est prévue en Afrique du Sud. Haïti écarte d’abord l’équipe des Antilles néerlandaises avant de chuter au troisième tour, terminant 3e de sa poule derrière le Costa Rica et le Salvador, sans avoir remporté une seule rencontre (3 nuls et 3 défaites). À l’automne, protégé par son statut de tenant du titre, Haïti fait son entrée lors de la phase finale de la Coupe caribéenne des nations, qui a lieu en Jamaïque. Ses adversaires de poule sont Cuba, la Guadeloupe et Antigua-et-Barbuda. Comme lors de la Gold Cup 2007, la déception est immense puisque les Rouge et Bleus vont quitter la compétition dès le premier tour, devancés par Cuba et la Guadeloupe.

Un coup du sort va permettre à la sélection haïtienne de participer à la phase finale de la Gold Cup 2009, malgré son échec en Coupe caribéenne des nations. En effet, Cuba, à l’origine quatrième de la compétition et détenteur d’un billet pour le premier tour de la Gold Cup 2009, déclare forfait. La CONCACAF procède donc à un tirage au sort entre Haïti et Trinité-et-Tobago, qui avaient terminé 3e de leur groupe respectif et c’est Haïti qui est désigné38. Placée dans le groupe B avec les Américains, le Honduras et la sélection de Grenade, le groupe coaché par le Colombien Jairo Rios va terminer à la troisième place, avec notamment un nul 2-2 décroché face aux Américains et poursuit sa route en quarts de finale, égalant sa performance réalisée en 2002. Malheureusement pour les Grenadiers, le parcours s’arrête brutalement en quarts, laminés par le Mexique (0-4), futur vainqueur de la compétition.

Après le séisme (2010-2013) Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7 sur

l’échelle de Richter dévaste Haïti avec un épicentre à 15 kilomètres de la capitale, Port-au-Prince. Devant les ruines de l’immeuble complètement effondré, le président de la Fédération haïtienne a confirmé que 30 personnes étaient là au moment du séisme et aucune n’a survécu. Les victimes sont des personnes travaillant dans les services administratifs, des arbitres ou des entraîneurs nationaux, comme l’entraîneur de la sélection des moins de 17 ans, Jean-Yves Labaze39,40. Les dégâts dans le pays sont immenses et les conséquences de cette catastrophe sont nombreuses. L’une d’elles est le déplacement de la phase finale de la Coupe caribéenne des nations 2010, qui était prévue à Port-au-Prince et qui est déplacée en urgence en Martinique. Cependant, grâce à leur participation à la phase finale deux ans plus tôt, les Haïtiens sont dispensés du 1er tour préliminaire, ce qui leur permet de disposer de dix mois pour pouvoir rebâtir une équipe compétitive en vue du 2dtour. Le 2 novembre 2010 à Port of Spain se joue le premier match des Haïtiens depuis le séisme, face à l’équipe du Guyana, une rencontre qui se termine sur un score nul et vierge. Haïti s’impose ensuite face à Saint-Vincent-et-les-Grenadines avant de sombrer 4-0 contre la sélection hôte, Trinité-et-Tobago. Avec une troisième place de poule, les portes de la phase finale de la Coupe caribéenne 2010 se ferment définitivement.

Le 2 septembre 2011 a eu lieu le premier match officiel de l’équipe d’Haïti au Stade Sylvio-Cator depuis le séisme. Cette rencontre se déroule dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 et oppose l’équipe d’Haïti aux Îles Vierges américaines, elle se conclut par une victoire sans appel des Haïtiens 6-0. Hélas Haïti finit second de son groupe derrière Antigua et Barbuda - ce qui provoqua le courroux de nombreux supporteurs car Antigua-et-Barbuda est considérée comme hiérarchiquement inférieure - et est éliminé de la Coupe du monde 2014.

L’année suivante, les Grenadiers parviennent à remonter sur le podium de la Coupe caribéenne des nations 2012. Le premier tour des éliminatoires, organisé à Port-au-Prince, leur porte chance.

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 13HAITI QUEL DEVELOPPEMENT !

Retour au Cahier de RevendicationsAnnexes.Concernant l’élaboration de ce cahier, il faut dire

que ce fut un long processus qui a commencé véritablement en 2013, quand la PAPDA organisa, avec la collaboration d’autres organisations telles que APWOLLIM, AFLIDEPA, SOFA, KPSBE, dans le Nord-Est, Tèt Kole dans le Nord-Ouest et l’Artibonite et PREPLA dans l’Artibonite, et l’appui

trois cahiers furent fusionnés dans le Cahier National qu’il s’agissait de valider.

Pour cette validation, les participants ont été répartis, dès leur arrivée, en groupes de travail. En effet les revendications sont réparties en 4 groupes : revendications économiques, revendications sociales, revendications politiques, revendications culturelles. Et chaque participant, en arrivant le premier jour était invité à s’inscrire dans un des quatre groupes : économique, social, politiques ou culturel. Pour la validation chaque groupe de travail avait à passer en revue les articles concernant son domaine et devra vérifier si chaque article est conforme avec ce qui avait été adopté lors de la dernière séance de travail ou s’il y a des formulations qui méritent d’être modifiés.

J’ai mentionné plus haut que les ateliers de travail qui ont conduit aux cahiers avaient bénéficié de l’assistance technique du Gramir. Étant donné qu’on ne change pas de formule quand quelque chose marche bien, Ernst Mathurin du Gramir, qui avait accompagné tout le processus, était de nouveau présent et a su, chaque fois que cela était nécessaire, donner le coup de pouce nécessaire pour éviter que la machine s’enraye ou s’engage sur une voie sans issue.

Pour la suite, je dois vous dire que je m’étais inscrit au groupe de travail sur les revendications économiques, c’est donc dans ce groupe que j’ai travaillé, et même si j’ai suivi les discussions en plénières, je ne voudrais pas trop m’aventurer sur des thèmes qui me sont moins familiers. C’est donc sur les revendications économiques que je dirai quelques mots la semaine prochaine.

Bernard EthéartLundi 18 juin 2018

Il y a sept semaines j’entamais de parler du Forum de Validation du Cahier National de Revendications paysannes organisé par la PAPDA, les 16 et 17 avril, au local du Palais de l’Art, Delmas 33 (voir Forum de Validation du Cahier National de Revendications Paysannes IN : HEM Vol. 32 # 16 du 02-08/05/2018). Seulement voilà, comme je l’avais écrit la semaine précédente, le mois d’avril était assez chargé (voir Un mois d’avril très chargé in : HEM Vol 32 # 15), le mois suivant aussi, du reste, et j’ai dû laisser tomber, provisoirement, le Cahier de Revendications pour aller me promener dans la zone goâvienne (voir Retour dans la zone goâvienne in : HEM Vol. 32 # 17), dans la commune de Belladère (voir Le marché paysan de Los Poetes 1, 2, 3, et 4 in : HEM VOL. 32 # 18, 19, 21 et 22 et à Kenscoff (voir Journée écologique à Wynne Farm, Kenscoff in : HEM Vol. 32 # 20). Mais là c’est promis, je n’ai pas de pérégrinations prévues de si tôt, donc je vais pouvoir reprendre mon sujet initial.

Comme je l’ai dit dans mon premier article, les participants ont été invités à travailler sur un document d’une centaine de pages dont la partie principale (Partie V) est constituée des revendications des organisations paysannes dans les domaines économique, social, culturel, politique, mais qui a été précédée de :

Les démarches engagées pour préparer le cahier de revendications ;

Les avancées dans le domaine de la protection des droits des paysans au niveau international ;

Présentation de la République d’Haïti ;Analyse des problématiques clés dans la préparation

du cahier ;Et suivie de :stratégie de mobilisation et de plaidoyer ;

(HAITI FOOTBALL... suite de la page 12)

...de la sélection haïtienne (1925-1974)

technique du GRAMIR, des ateliers départementaux d’où sortir des cahiers de revendication départementaux qui furent fusionnés dans le Cahier de Revendications du Grand-Nord. La même formule fut appliqué dans les autres départements qui donnèrent le Cahier de Revendication du Grand-Sud et le Cahier de revendications pour l’Ouest et le Centre et ces

Après trois victoires en autant de matchs, ils finissent en tête de leur poule, se qualifiant en compagnie de Porto Rico. Au tour suivant, sur l’île de la Grenade, ils terminent à nouveau premiers du groupe, devant l’équipe de Guyane. La phase finale de la Coupe caribéenne est organisée à Antigua-et-Barbuda et voit les Haïtiens dominer le premier tour, en devançant Trinité-et-Tobago et éliminant du même coup le pays organisateur. Haïti chute en demi-finales face à Cuba mais parvient à accrocher la troisième place de la compétition, à la suite d’une victoire, après prolongations, contre la Martinique. La présence dans le dernier carré du tournoi leur permet d’accéder à la phase finale de la Gold Cup 2013, organisée aux États-Unis. Haïti commence le tournoi continental en concédant une défaite face au Honduras sur le score de deux buts à zéro. Cependant, les Grenadiers se ressaisissent lors de la deuxième journée en battant Trinité-et-Tobago sur le même score. Le troisième et dernier match de la poule vit Haïti s’incliner 0-1 face au Salvador avec un arbitrage très discutable du Portoricain Javier Santos qui concéda un pénalty imaginaire aux Salvadoriens41. Cette défaite mit un terme au parcours des Grenadiers dans la compétition.

L’ère des sélectionneurs français (depuis 2014) ]Marc Collat (2014-2015) ]La Fédération haïtienne intronise le Français Marc

Collat à la tête des Rouges et Bleus en janvier 2014 avec pour première mission de diriger l’équipe lors de la phase finale de la Coupe caribéenne des nations 2014, compétition qui laisse une sensation aigre-douce car les Haïtiens avaient les cartes en main pour accéder à la finale42. En effet, après avoir concédé le nul face à Antigua-et-Barbuda (2-2 en ayant mené 2-0 à la mi-temps) et laminé la Martinique 3-0, ils n’avaient besoin que d’un nul face aux Reggae Boyz, lors de la dernière journée de poule, pour se qualifier en finale en raison d’une meilleure attaque que ces derniers (même nombre de points: 4, même différence de buts: +3 mais 5 buts marqués contre 4 pour les Jamaïquains). Cependant ils s’inclinèrent 2-0 et durent se contenter de la « petite finale » contre Cuba qu’ils remportèrent 2-1. Même si la 3e place leur confère une place en Gold Cup 2015, les Grenadiers ont gâché l’occasion de tenter une qualification directe à la Copa América Centenario promise au vainqueur de cette Coupe caribéenne 2014 (en l’occurrence la Jamaïque, hôte du tournoi).

Lors de la Gold Cup 2015, les Haïtiens font bonne impression au 1er tour en tenant en échec le Panama (1-1) puis en dominant le Honduras (1-0, but de Nazon). En quarts-de-finale, ils s’inclinent face à la Jamaïque, futur finaliste de l’épreuve, sur la plus petite des marges mais gagnent le droit de disputer les barrages de la Copa América Centenario, le 8 janvier 2016, au Stade Rommel Fernández de Panama, contre Trinité-et-Tobago.

Patrice Neveu (2015-2016) Entretemps, Marc Collat cède sa place à un

compatriote, Patrice Neveu, qui réussit ses débuts sur le banc haïtien en battant les Soca Warriors, lors dudit barrage, par la plus petite des marges (but de Kervens Belfort fils). Haïti crée l’exploit et se qualifie ainsi à la première Copa América de son histoire43. Encadrés dans le groupe B du tournoi en compagnie du Pérou, du Brésil et de l’Équateur, les Grenadiers opposent une bonne résistance face aux premiers avant de succomber sur un but de la tête de la star péruvienne Paolo Guerrero à l’heure de jeu44. Le deuxième match face à la Canarinha de Dunga s’avère néanmoins catastrophique puisque Haïti est balayé sept buts à un et ne sauve l’honneur que grâce à un but de James Marcelin à la 70e minute45. Haïti aborde son dernier match face à l’Équateur déjà éliminé et s’incline sans surprise par quatre buts à zéro.

En parallèle, les Grenadiers avancent sans trop de difficultés jusqu’au 4e tour préliminaire des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, instance où ils connaissent un début catastrophique avec quatre défaites et aucun but marqué sur leurs cinq premiers matchs. Une dernière victoire pour l’honneur face à la Jamaïque (0-2) à Kingston ne peut empêcher l’élimination de la

course à la Coupe du monde en Russie46. Les déceptions continuent à l’occasion des éliminatoires de la Coupe caribéenne des nations 2017 où Haïti est stoppée lors du 3e tour préliminaire à la suite d’une défaite humiliante concédée à domicile (2-5), face à la Guyane, après avoir mené 2-0 au bout d’une demi-heure de jeu47. Malgré une victoire (2-0 a.p.) à Basseterre, contre Saint-Christophe-et-Niévès, qui assure à Haïti de disputer le mini-tournoi de qualification aux barrages de la Gold Cup 2017, le bilan de Neveu à la tête de l’équipe demeure très contesté48.

Intérim de Jean-Claude Josaphat (2017) En décembre 2016, Neveu finit par jeter l’éponge dans

une déclaration confuse où il déplore ses conditions de travail et les nombreux retards dans le paiement de son salaire, tout en niant une éventuelle démission49. Il est remplacé par son adjoint, Jean-Claude Josaphat, chargé de diriger la sélection lors du barrage qualificatif de la Gold Cup 2017 du 6 au 8 janvier 201750 et dont la mission s’avère un succès puisque les Grenadiers terminent en tête de la poule de barrage (devant le Suriname et l’hôte Trinité-et-Tobago). Opposés au Nicaragua, 5e de la Copa Centroamericana 2017, dans un barrage final afin de déterminer le dernier qualifié pour la Gold Cup 2017, les Haïtiens prennent le dessus sur leurs homologues nicaraguayens lors de la manche aller en s’imposant au Stade Sylvio-Cator par trois buts à un. Néanmoins, le match retour à Managua, quatre jours plus tard, accouche d’un scénario cruel pour les Grenadiers qui s’inclinent 3-0, la faute à un triplé du capitaine nicaraguayen Juan Barrera réalisé dans les cinq dernières minutes51. Haïti se retrouve ainsi éliminé de la compétition continentale.

Retour de Marc Collat (2017) Face aux nombreuses rumeurs de la presse haïtienne se

faisant l’écho d’un possible retour du martiniquais Marc Collat à la tête des Grenadiers, le président de la FHF, Yves Jean-Bart, confirme la présence de ce dernier aux commandes du staff technique de l’équipe devant affronter le Japon, en match amical, le 10 octobre 201752, rencontre qui se solde par un spectaculaire 3-3 avec notamment deux buts de Duckens Nazon.

Les Haïtiens de l’étranger dans l’équipe nationaleSi lors de la participation à la Coupe du monde 1974,

la quasi-totalité du groupe haïtien évoluait au pays (exception faite du capitaine Wilner Nazaire qui portait les couleurs du club français de l’US Valenciennes-Anzin et de Roger Saint-Vil, licencié au club trinidadien d’Archibald FC), actuellement, ce sont les joueurs évoluant à l’étranger, et surtout en Europe, qui sont en majorité. La principale explication est l’exil de nombreux Haïtiens après la prise de pouvoir par la famille Duvalier. Ainsi, de nombreux internationaux haïtiens sont natifs de l’étranger, de France (comme Jean-Eudes Maurice, Johny Placide ouKevin Lafrance) mais aussi de Suisse comme le défenseur du FC Wil Kim Jaggy. Sur les 15 joueurs appelés par Israel Blake Cantero, seuls trois évoluent en Ligue Haïtienne, un autre joue en MLS américaine, un est sans club et tous les autres sont dans des clubs européens.

Joueurs importants et persécutions sous Duvalier Joe Gaetjens est le premier joueur haïtien à connaître la

renommée internationale. Né en 1924 d’un père allemand et d’une mère haïtienne, l’attaquant joue la Coupe du monde de football 1950 sous les couleurs américaines, alors qu’il n’en a pas la nationalité, et inscrit le but de la victoire historique pour les Etats-Unis face à l’Angleterre. Revenu en Haïti, il joue une rencontre des éliminatoires de la Coupe du monde 1954 avec les Grenadiers puis arrête sa carrière et devient entrepreneur. Il est arrêté par la police secrète de François Duvalier, les tontons macoutes, le 8 mai 1964 et meurt quelques jours plus tard en prison. Il entre en 1976 au Temple de la renommée du football américain (United States National Soccer Hall of Fame)56.

Emmanuel Sanon est considéré comme le plus grand footballeur haïtien de tous les temps. Né en 1951, il porte pendant six ans les couleurs du club belge de Beerschot puis participe pendant

trois saisons à la Major League Soccer. Sélectionné à cent reprises en équipe nationale, il est surtout le héros de la campagne haïtienne lors de la phase finale de la Coupe du monde 1974 en Allemagne de l’Ouest puisqu’il va inscrire les deux seuls buts de sa formation lors de la compétition : contre l’Italie de Dino Zoff (jusque-là invaincu depuis plus de 19 matchs) puis face à l’Argentine. Avec 47 buts inscrits avec les Grenadiers, il en est l’un des meilleurs buteurs. Sanon raccroche les crampons en 1983 et s’éloigne du football. En 1999, il est appelé par les dirigeants de la Fédération afin de prendre en charge l’équipe nationale, qualifié pour la Gold Cup. Le parcours haïtien s’achève au premier tour et Sanon quitte définitivement le banc57. Il meurt le 21 février 2008 d’un cancer du pancréas et reçoit des funérailles nationales58. Le gardien de but Henri Françillon est également un des joueurs les plus en vue lors de la Coupe du monde 1974. Joueur du Victory SC, ses bonnes performances lors de la compétition lui valent de rejoindre le club allemand du TSV Munich 1860 où il évolue pendant une saison avant de revenir dans son club d’origine. Françillon et Sanon font partie des sept joueurs haïtiens sélectionnés pour représenter la CONCACAF lors de la Coupe de l’Indépendance du Brésil disputée en 197259.

(Le Nouvelliste, 11 juin 2018) Le chef de file de l’épopée de 1974, Philippe Vorbe, a été intronisé à Moscou en présence de Yves Jean-Bart, président de la Fédération haïtienne de football. L’événement a eu lieu dans la capitale de la Russie, la ville qui accueille, ce mois de juin, la cérémonie officielle de l’ouverture de la Coupe du monde de la FIFA, Russie 2018.

Passeur décisif sur le but d’anthologie de Manno Sanon pour effacer des tablettes l’invincibilité du mythique gardien de l’Italie Dino Zoff (durant 19 matches officiels) avant la Coupe du monde de 1974, Vorbe, joueur emblématique du football haïtien, devenu entraîneur, analyste et ambassadeur du football, a reçu des honneurs jamais attribués à un footballeur de la zone Concacaf.

Sur la plaque d’honneur décernée à Philippe Vorbe, ce lundi 11 juin dans la matinée à Moscou, on lit les commentaires suivants : “ Président de la Concacaf Victor Montagliani, Concacaf à monsieur Philippe Vorbe en reconnaissance de votre engagement et de votre dévouement exceptionnel envers la croissance du football dans la région Concacaf”.

Pierre Richard Bruny est né en 1972 et évolue depuis le début de sa carrière au poste de défenseur dans le club haïtien de Don Bosco FC (excepté une saison sous les couleurs du club trinidadien de Joe Public FC). Il est régulièrement appelé en équipe nationale à partir de 1998 et compte à son palmarès la Coupe caribéenne des nations 2007. À quarante ans passés, il n’a pas encore mis fin à sa carrière mais n’a plus été sélectionné depuis 2010. Retenu à 43 reprises depuis sa première cape en 2006, le milieu de terrain Jean Sony Alcenat évolue au club d’Aigle Noir AC avant de partir au Portugal (Leixões SC puis Rio Ave). Il joue depuis 2012 dans le club roumain de Petrolul Ploiești.

Fucien Brunel est né en 1984 et compte plus de quarante sélections sous les couleurs rouges et bleues de l’équipe nationale. Il joue en Haïti (à l’Aigle Noir AC), au Chili, au sein du Club de Deportes Cobreloa, et en Martinique avec l’Aiglon du Lamentin, son club actuel. Jouant au milieu de terrain, il marque ses huit buts en équipe nationale en deux saisons (2007 et 2008), dont quatre lors de la phase finale de la Coupe caribéenne des nations 2007.

Jean-Jacques Pierre est le joueur en activité le plus côté du football haïtien. Sélectionné à 56 reprises depuis 2001, le défenseur natif de Léogâne est passé très jeune par les championnats sud-américains, avec les clubs argentins d’Arsenal de Sarandi et du CD Moron puis la formation uruguayenne du Peñarol avant d’arriver en Europe où il est recruté par le FC Nantes. Resté six ans sur les bords de l’Erdre, il joue ensuite quelques mois au sein du club grec de Panionios avant de revenir en France, enrôlé par le SM Caen en Ligue 2. Son palmarès avec les Grenadiers est vierge car il ne prend pas part à la campagne victorieuse de la Coupe caribéenne des nations 2007.

(source principale Wikipedia)

Page 14 Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23

En Bref... (... suite de la page 2)

LES JEUX DE BERNARD

Visitez Haiti en Marche sur Internet au www.haitienmarche.com

18 LES JEUX DE BERNARD

D A M I E RL A M I E RL A M P E RL A M P E SR A M P E SR A P P E SR A P P E L

SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Solutions de la semaine passéeANTHRAX

F U S E E S

M I N C I S

a e g m a r rss

Solutions de lasemaine passée:LES JEux dE BERnARd

Allez de FUSEES, à MINCIS, en utilisant des mots du du vocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots Mélés

Trouvez les 22 joueurs de la selection de l’équipe du Mexique au mondial dans le carré ci-dessus

L E I T M O T I VO S S # # T A R IU # S O U K # # RJ # O # T R A C TN O U S # Y # A UI N F A N T I N OK A O # A I # A SI N U S U E L L E

Solutions de la semaine passée:

Z G M L G T A L A V E R A SE E O N U L E V A L A T G AR Z R F T P O L A R D O U LA A E R I R E Z E Y N I A CV N N A E V G R A I A S R EL O O T R I R A U N D L D DA R S L R E T Q L O O V A OO O S A H Y A U S L E C D PH C E R R E H S G L A O O RC S Z E D N A N R E H R G OO U G P I N N U Y A L O D RH S I C T F A B I A N N Z OC E T O Z E N E M I J A Y CO J S Z E U Q R A M A Q U I

maîtrise :Programme de perfectionnement du corps professoral Nadine Robert, professeur à l’Université d’Etat d’Haiti, Faculté d’Odontologie; maîtrise en Biologie Orale, University of Pittsburg, Pennsylvania. Lesly Livardieu Andrecy, professeur à l’Université Publique de l’Artibonite aux Gonaïves ; maîtrise en Santé Publique, Indiana University, Bloomington, Indiana. Bens Bernard, professeur à l’Ecole Supérieure d’Infotronique d’Haiti; maîtrise en Stockage et Administration des Données, Mississippi State University, Mississippi.Programme d’étude supérieure pour les étudiants étrangers Danta Ruthnie Bien-Aimé, maîtrise en Sciences Médicales des Soins de Santé Globale; Harvard University, Cambridge, Massachussetts. Carl-Henry Joseph, maîtrise en Economie de l’Education; Toledo University, Ohio. Winnie Hugot Gabriel, maîtrise en Droit sur la Propriété Intellectuelle et le Droit de la Technologie; University of Maryland, Maryland. Pierre Ricard Pognon, maîtrise en Technologie Sanitaire, Temple University, Philadelphia.«Le programme Fulbright est plus qu’une simple bourse d’études et changera leurs vies, leurs croyances et renforcera leurs capacités professionnelles. Fulbright fait ressortir le meilleur de nos participants et les aide à grandir professionnellement et personnellement» a déclaré la Chargé d’Affaires Diallo. Youri Latortue : 4,5 millions pour l`achat de Polaris évaporés durant l`ère Martelly!Port-au-Prince, mardi 14 juin 2016 (rezonodwes).- Probable détournement de $4.5 millions destinés à l’achat de véhicules Polaris pour les besoins de la Police Nationale d’Haiti. Ce montant décaissé sous l’administration Martelly-Evans Paul, était tiré des fonds de Petro Caribe pour équiper la PNH de moyens de locomotion et pour faciliter la tâche de ses agents. Le Sénateur de l’ Artibonite Youri Latortue qui enquêtait sur ce dossier, a confié mardi après-midi, à une station de la capitale haïtienne, qu’aucun de ces véhicules n’a été livré à la PNH.M. Latortue dit détenir cette information de l’actuel Directeur général a.i. de la PNH, Michel Ange Gédéon.« Les seuls véhicules Polaris qui sont en possession de la Police Nationale, furent un don de 20 engins de l’Ambassade du Canada à la PNH » révèle le sénateur et ancien officier des Forces Armées d’Haiti.Le contrat d’achat de ces véhicules avait été confié à une firme du nom de RHT Plaza. Le Sénateur promet de remonter aux noms des signataires de ce contrat, qui n’a jamais été honoré. ‘Semaine haïtienne’ en FranceLa seizième «semaine haïtienne» annuelle en France organisée par la «Communauté haïtienne du nord de la France» (CHNF) commencera le vendredi 19 octobre 2018. Elle aura pour thème «Les arts créoles». Son programme, en cours d’élaboration, s’inscrira dans la tradition des «semaines haïtiennes» organisées par la CHNF depuis 2003.Evry ArcherPrésident de la CHNF

PNH: 23e anniversaireLa police nationale a célèbré le mardi 12 juin son 23e anniversaire dans un contexte de vive tension dans plusieurs quartiers de la capitale où des gangs qui s’affrontent, terrorisent les citoyens. La cérémonie officielle a eu lieu à l’école de police à Frères en présence du président Jovenel Moise, du premier ministre Jack Guy Lafontant et des représentants de la communauté internationale. Le Ministre de la communication Guy Delva a promis que le gouvernement ne va laisser l’insécurité faire des siennes dans les quartiers Sud de la capitale, une insécurité qui semble échapper au contrôle de la police et qui a encore fait des morts.

PETROCARIBE : Pas d’accusations formelles en Haïti contre Felix BautistaSanto-Domingo, 14 juin 2018- (AHP)- Les autorités haïtiennes n’auraient toujours pas formulé d’accusations formelles contre le sénateur Felix Bautista concernant les révélations du département d’État américain selon lesquelles le législateur dominicain a commis des actes de corruption dans le cadre de quelques rares travaux de reconstruction effectués en Haïti après le séisme dévastateur de janvier 2010.

C’est le chargé d’affaires haïtien en République dominicaine, Miousemine Célestin, qui a fait ces déclarations, soulignant qu’il n’y a toujours pas d’acte d’accusation de son pays et qu’ils attendent « les réultats définitifs des mesures que les Etats-Unis viennent d’annoncer ».Les Etats-Unis ont en effet annoncé des sanctions contre M. Bautista pour des actes de corruption commis en haïti, entre autres le gel de ses avoirs aux Etats-Unis et la révocation de son visa ainsi que celui de son épouse et de ses enfants.Miousemine Celestin a fait cette intervention au cours de sa participation jeudi (14 juin) au panel «Politique étrangère dominicaine envers Haïti», organisé par le ministère dominicain des Affaires étrangères.Le gouvernement américain a sanctionné le sénateur du PLD, qu’il a accusé d’avoir participé à des actes de corruption, principalement pendant les efforts de reconstruction en Haïti, qui a subi un tremblement de terre dévastateur en 2010 qui a tué quelque 300 000 personnes.L’argent détourné avec l’aide de personnalités locales est issu des fonds de la CIRH et de Petrocaribe

La Belgique honore Michèle Pierre-Louis, présidente de la FocalLe lundi 11 juin 2018, l’Ambassadeur du Royaume de Belgique, S.E.M. Patrick Van Gheel, a remis à Madame Michèle Pierre-Louis, née Duvivier, la distinction d’« Officier de l’Ordre de Léopold ».Ce titre a été décerné à la présidente de Fokal par le Roi des Belges, Sa Majesté le Roi Philippe, par Arrêté Royal du 8 mai 2018.La cérémonie de la décoration a eu lieu lors d’une réception au Consulat de Belgique à Port-au-Prince, en présence de Mme Pascale Delcomminette, Administratrice générale de Wallonie-Bruxelles International (WBI).« La Belgique a décidé d’octroyer cette distinction à Madame Pierre-Louis pour sa contribution exemplaire au développement d’Haïti, notamment dans le domaine de la culture, de l’éducation, du renforcement de la société civile, et des droits de la femme », a déclaré l’Ambassadeur Van Gheel lors de la remise de la médaille et du brevet officiel, propos repris dans le communiqué de l’Ambassade.

Représentation Haïtienne au Forum des Femmes Parlementaires au Rwanda À l’occasion de sa mission au Rwanda, du 4 au 9 juin 2018, une délégation d’Haïti dirigée par IDEA International a rencontré les responsables du Forum des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP). Dans la matinée du 5 juin, une séance de travail de près de deux heures a permis de bien cerner la présence des femmes dans les espaces de décision au Rwanda et de façon spécifique, au parlement. Les échanges ont eu lieu au Parlement rwandais au Gasabo District. Ils ont mis en évidence la prédominance des femmes, soit 65 % au parlement. D’abord, les élections législatives pour élire 80 député-e-s des 30 districts électoraux sont organisées au niveau national avec 53 élu-e-s au suffrage universel direct et 27 au suffrage universel indirect. Des 27 députées élues de manière indirecte, 24 sièges sont assignés à des femmes choisies par des collèges et conseils de femmes aux niveaux local et national. Cette mesure a pour but de garantir l’intégration des 51 % de la population par le quota constitutionnel qui prévoit «l’attribution d’au moins 30 % des postes aux femmes dans les instances de prise de décision de l’Etat». Les jeunes et les handicapé-e-s bénéficient également de mesures d’actions positives. Ce système favorise la participation réelle des femmes et une grande confiance de la population qui est désormais incitée à voter en leur faveur par les avancées qu’elles favorisent.

La Plateforme Religions pour la Paix invite les élites à assumer leurs responsabilitésP-au-P., 12 juin 2018 [AlterPresse] --- La Plateforme interreligieuse Religions pour la Paix Haïti (Rpph) exhorte les élites à assumer leurs responsabilités face aux problèmes qui rongent la société haïtienne, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse, le 8 juin 2018.La Rpph condamne la passivité des élites économiques, politiques, sociales, intellectuelles et religieuses du pays par rapport aux conditions critiques que vivent les citoyens.La plateforme dénonce la fuites des cerveaux, touchant en particulier des jeunes professionnels haïtiens, la dégradation de l’environnement, la corruption qui gangrène les institutions sociales à tous les niveaux, l’inflation, le manque d’investissements à travers le pays, et les actes de banditisme qui perdurent à la capitale.

Mercredi 20 Juin 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 23 Page 15TI GOUT PA TI GOUT ak Jan Mapou

Etats-Unis étaient prêts à apporter à la Corée du Nord des “garanties de sécurité uniques, différentes” de celles proposées jusqu’ici, si elle répondait aux demandes américaines.

Objectif affiché de Washington: la dénucléarisation “complète, vérifiable et irréversible” de la péninsule. Pyongyang, qui a multiplié depuis 2006 les essais nucléaires et balistiques, s’est déclaré favorable à une dénucléarisation tout en restant jusqu’ici très vague sur les contours de cette dernière.

Possible résultat concret évoqué côté américain: un accord de principe pour mettre fin à la guerre de Corée. Le conflit de 1950-1953 avait en effet été conclu avec un armistice et non par un traité de paix: Nord et Sud sont donc techniquement toujours en guerre.

- “Dès la première minute” -Trump, qui met inlassablement en avant son sens de

la négociation et son instinct, avait assuré qu’il saurait “dès la première minute” de sa rencontre avec l’homme fort de Pyongyang si ce dernier est déterminé à bouger.

Et si, en dépit de préparatifs chaotiques, des signaux parfois contradictoires envoyés par l’administration Trump, d’une annulation suivie presque immédiatement d’une reprise

des contacts, ce président atypique réussissait là où tous ses prédécesseurs ont échoué ?

Analystes et historiens jugent qu’il existe une ouverture mais rappellent à l’unisson que le régime de Pyongyang est passé maître dans l’art des promesses non tenues.

En 1994 puis en 2005, des accords avaient été conclus mais aucun d’entre eux n’a jamais été réellement appliqué.

“Trump va probablement crier victoire quel que soit le résultat du sommet, mais la dénucléarisation de la péninsule coréenne est un processus qui prendra des années”, estime Kelsey Davenport, de l’Arms Control Association. Le ‘vrai test’ sera “l’adoption ou non par la Corée du Nord de mesures concrètes pour réduire la menace que représentent ses armes nucléaires.”

Le chef de la diplomatie américaine assure pourtant que la situation est, cette fois, profondément différente. Et que la rencontre portera ses fruits.

“Il y a seulement deux hommes qui peuvent prendre des décisions d’une telle importance. Ces deux hommes seront assis dans la même pièce”, a-t-il affirmé à la veille du rendez-vous crucial.

Poignée de main historique entre Trump et Kim

(TRUMP-KIM... suite de la page 6)

Ak Pierre Michel Chéry*Se dezyèm pati atik la ki te parèt nan Pawòl

Kreyòl: Revi Literè Sosyete Koukouy Ane 2015 Volim #4Imajinè enkonsyanNou sot wè kouman ekriven yo ka deside sèvi ak

sèten aspè nan kilti vodou a pou yo monte istwa yo ap kreye yo. Men, se pa tout tan se ekriven an ki chwazi, gen pafwa se pa yon sèn vodou yo prezante, se konpreyansyon Ayisyen sou rapò yo ak kòsmòs la ki sòti nan men ekriven an san li pa oblije konnen si se sa li ap fè reyèlman.

“Do ut des”1 nou ka tradui konsa : m ap ba w pou w ka ban m. - Nou kòmanse pati sa a avèk yon fòmil laten Kesner Castor prete nan men Women yo (ansyen Wòm), pou li prezante kouman Ayisyen vodouyizan an konprann rapò li avèk envizib yo (Bondye, lwa, lespri, etc..). Kesner Castor rive nan konklizyon, rapò vodouyizan an ak envizib yo se yon rapò ki chita sou tranzaksyon : “ban m, m a ba w”. Anpil etnològ ak antwopològ te deja montre kalite rapò sa a anvan mouche. Alfred Métraux depi 1958 te deja di : “le vaudou est une religion pratique et utilitaire qui se soucie plus des affaires de la terre que de celles du ciel”. Pi lwen, li ranfòse aspè tranzaksyon avèk pawòl sa yo : “… un autre aspect tout aussi capital de la pratique vaudou, celui de la “relation d’affaires, qui lie le vaudouisant aux mistè”. (Castor, 1958 : 29).

Pou ki rezon nou vini avèk aspè sa a nan dokiman an ? Rezon an senp, kilti yon pèp se yon fenomèn total, sa vle di nan tout konpatiman li yo, tout mouvman yo ale nan menm sans. Rapò Ayisyen avèk envizib yo, se yon konpatiman; konsa tou, rapò Ayisyen ak moùn parèy yo, se yon konpatiman; rapò fanm ak gason, nan peyi a, se yon lòt konpatiman. Si nan envizib la gen yon rapò ki chita sou tranzaksyon, nan rapò moùn ak moùn fòk nou jwenn yon kalite rapò ki respekte lojik tranzaksyon ak envizib yo. Antwopològ Gérard Barthelemy etidye yon fenomèn ki swiv menm mouvman tranzaksyon an. Se sa Ayisyen rele “dous pou dous” la, ki antre nan baz rapò fanm ak gason anndan peyi a; pou nou pa jeneralize, nou ap di nan yon pati nan popilasyon an.

Lè Ayisyen di “Dous pou dous” li wè yon rapò ki chita sou plezi senpman. Nan lojik “ban m, m a ba w”, yon relasyon konsa se yon gaspiyay ki pa pote anyen pou fi a. Anvi chanèl la, ki pi cho lakay gason, kreye yon dezekilib ki mete fi a nan pozisyon pou li fè gason an peye pou sa li bezwen an, ki se bòbòt la. Konsa, plezi chanèl la pou plezi chanèl, pa pote ni sekirite, ni avantaj materyèl oswa sosyal pou fi a. Fè lanmou an, pou fi a, se yon travay, paske li kite fatig, tankou tay fè mal, dèyè, (Barthélemy, 1996: 351). Nan kondisyon sa yo, se nòmal pou fi a negosye maksimòm avantaj li ka jwenn nan yon rapò fanm ak gason. Nou deja di avantaj la pa oblije materyèl.

Kit se rapò vodouyizan ak envizib, kit se rapò fanm ak gason anfas “dous pou dous” la, nou annafè ak yon rapò tranzaksyonèl. Sa nou pral eseye konprann nan, se chache wè kouman ideyoloji sa yo travèse woman kreyòl yo. Pou nou fè sa, nou pral analize de woman kreyòl ki chita fon sou rapò fanm ak gason.

Premye woman se Kolangèt Madan Bwadòm, Edgar Gousse pibliye ak CIDHICA nan lane 2012 la. Dezyèm woman an se Adelina, Ewald Dèlva pibliye nan Trilingual Press, nan lane 2014 la.

Kolangèt Madan Bwadòm se istwa yon manman (Rayisa) ak de pitit fi (Mandala ak Sofi) ki ap pase mizè. Malgre Edgar Gousse esplike lamizè a apati reyalite sosyal ak politik peyi a, “Bidonvil sila a, kote de ti medam yo t ap grandi a, se yon fotokopi lenjistis ki chita kò li nan sosyete a” (Gousse, 2012 : 38). Malgre li rekonèt ensjistis sosyal yo, sa pa anpeche li anbake nan moral “dous pou dous” la san li pa di sa. Lavi Rayisa se lavi yon fanm ki ap sèvi ak entèlijans li pou li woule anba gason dekwa pou li okipe pitit li. Malerezman pou Rayisa, se li menm ki sot anba nan jwèt lanmou mòrèd san kondisyon sa a, kote fanm nan toujou soti pèdan. Woman an antre byen nan tèz Gérard Barthélemy sou rapò fanm ak gason. Antwopològ la rapòte yon pawòl moùn repete anpil nan sosyete a : “Chak fanm fèt ak yon kawo tè nan mitan janm ni”, Barthélemy (1996 : 350). Nou jwenn menm lide a nan woman an : “Ti pijon pitit

Blan Saliba ap vole anndan jaden fanm mwen” (Gousse, 2012 : 48). Lide sèks fi a se yon machandiz la, fè ale vini nan woman an, “machandiz nan men ni, li ta vle likide l… manman pitit pa pral gade sa yo di sou ou lè pou l ofri pitit ou pou fanm”, (Gousse, 2012 : 38). Nan rapò fanm ak gason anndan woman an, sa ki enpòtan pou tou de (2) patnè yo se bòbòt fi a, ki tounen fongany lan, kote patnè sa yo twouve yo sou yon teren lagè kote chak moùn ap chache kale tèt lòt patnè a.

Kouman otè a esplike sitiyasyon sa a ? Menm si li pa di sa aklè, premye rezon an se jwèt dous pou dous la. Gen yon metafò nan liv la ki fèt avèk yon jwèt, otè a rele li “jwèt chimè”. Fongany jwèt la se yon “dous pou dous”, men moùn ki ap genyen an se toujou ti gason an, moun ki ap pèdi a ap toujou tifi a. Kouman jwèt la pati ? “Chak ti chimè gendwa kidnape yon ti fi, lè konsa, ti fi a blije peye li. Li ba l fè yon ti brase, dous pou dous, epi yo separe” , (Gousse, 2012 : 39). Ni Rayisa, ni Mandala (premye pitit fi) a pase nan jwèt reyèl la. Se depi nan premye esperyans lanmou yo, medam yo ap fè fopa. Yon fopa yo pa pe janm ka repare. Nan rapò li ak pitit Saliba a, Rayisa rete sou “merite pa mande”, li ap tann ti Saliba fè yon jès avè li. Etan sa, li genyen yon lòt nèg, Bouk Baka. Lè li vin ansent, olye li fè ti Saliba konnen, li kouri al kache pitit la Lestè nan respè pou pawòl li te genyen ak ti Saliba. Kanta pou Mandala limenm, se yon jèn fi ki ap viv pou lanmou, yon fi ki bezwen jwenn yon gason ki pou damou li. Men, lanmou sa a, se yon rèv je klè ki pa ka reyalize, “Toto depi m konnen w… m pa gen volonte ankò”, (Gousse, 2012 : 80). Si pou Rayisa, “dous pou dous” la se konsekans mank lakonesans, pou Mandala limenm, se nan chache lanmou pou lanmou, dous pou dous tout bon nan men gason ki mete li la. Premye so pa so : “Manmzèl te gentan di tèt li, li ap mennen yon nèg nan kay la, pou pwòp plezi pa li. Se pa ni pou lajan, ni pou bèl je manman ni ak sè li”, (Gousse, 2012 : 25). Mari Rayisa yo ap mouri nan men li, yoùn apre lòt. Mandala ap pèdi mennaj li, yoùn apre lòt san rezon. Se tankou lanmou dous pou dous la ta pe pote madichon pou medam yo. Nou pa sèten se sa Edgard Gousse te vle montre, men, se sa nou wè lè nou analize woman an nan rapò “ban m, m a ba w”, ”dous pou dous” la.

Pa gen diferans nan pwoblèm Ewald Delva poze nan Adelina ak sa Edgard Gousse ap defann nan Kolangèt Madan Bwadòm. Se toujou menm rapò fanm ak gason yo ki chita sou baz tranzaksyon. Men, diferans yo plis chita nan fason de (2) womansye yo atake pwoblèm nan. Tou de womansye yo rekonèt lamizè se konsekans enjistis sosyal ki gen nan sosyete a, tou de (2) womansye yo montre pa ka gen dous pou dous nan rapò fanm ak gason. Men, se la resanblans yo rete.

Nan woman Edgard Gousse la, manman an (Rayisa) ak Mandala (premye pitit fi a) ap pran kou nan men gason. Si Rayisa se akoz sèvèl wòwòt li, ki fè li ap pran kou, malgre li ap “woule anba de ak twa nèg nan menm moman, mare yo byen mare nan pye tab”, (Gousse, 2012 : 44); Mandala, limenm se bezwen lanmou an ki lage li nan kouri, “ap chache yon dan krab, li vle bay yon kawo tè pou sa”, (Gousse, 2013: 40). Metafò machandiz la ale vini nan woman yo. Pou Delva, pèsonaj Adelina, konnen byen ki valè sa li genyen an: “Moun ki pral jwenn men demwazèl sa a, mèt tou di li sòti nan gwolo Lotri Nasyonal”, (Delva, 2014 : 32). “Jwenn men” an tou di nou, pou otè a se pou yon maryaj pou Adelina boukante bòbòt la. Se nan kontèks sa a fenomèn “klete” a jwenn tout sans li, oswa m jwenn tout, oswa m pèdi tout. Lè nou konpare pèsonaj Mandala a ak pèsonaj Adelina a, nou jwenn Mandala se li ki renmen nèg yo, se li ki mache fè yo deklarasyon, se nan konsa li pèdi tou. Ata sè li pran yon nèg ki te fin tonbe anba men li. Se tankou ta gen yon madichon sou tèt fanm ki ap tonbe damou. Se pa menm istwa a pou Adelina pèsonaj santral nan woman Adelina a. Kote li pase, malgre li ap bat mizè, gason ap fou pou li. Men, li konn kenbe tèt, tankou yon machann ki ap chache pi bon pri. Nou toujou nan rapò tranzaksyonèl fanm ak gason an. Pèsonaj Adelina a, fè nou jwenn lòt egzanp, sou sa bòbòt fi reprezante pou gason ayisyen. “Demagoji te pwopoze konpè li Jewoboam, si pou li ta ede li, fòk li ta anmourèzman fè zafè ak pititfi li, Adelina” (Delva, 2014 : 31). Apre Demagoji se Jera : “(Jera) Latou te gen yon latranblad ki te pran aswafe a depi

nan pye, pou monte nan tèt li, pase nan tout venn kò li pou retounen desann anbativant li”, “li ta vle anvayi sou demwazèl la tankou lè malfini ap pran poul” (Delva, 2014 : 39). Men se pa pou Adelina sèlman gason ap fè tenten, Nan woman an, pèsonaj Wodòlf la, pitit yon boujwa reprezante fongany lan pou de (2) medam : Wozali ak Adelina ki nan konpetisyon. Se nan rapò pèsonaj Wozali a ak Wodòlf nou aprann kouman fanm ka pliye gason mete nan pantalèt yo, “(Wozali) … donte li ak bon jan karès, e ralanti kous vigè jenòm nan, ki nan premye tan, te vrèman akrèk nan fè sèks. Wodòlf te jwenn sèvis nan men Wozali lè li vle… li pat poteboure tankou chwal ankò”, (Delva, 2014 : 52).

Nou te deja di Barthélemy aprann nou, fè sèks se yon travay anplis pou medam yo. Men, travay sa a ap fèt tou nan yon anbyans vyolans, kote towo (gason) medam yo ap mennen yo jwenn satisfaksyon nan vyolans, Menm pou fiyanse Adelina, karès la tounen yon batay de (2) kan, tankou yon jwèt foutbòl kote gason an ap bat pou li pèse filè fi a. “Yo te plwaye ansanm, epi lage kò yo avèk prekosyon sou yon matla dous, byen bonbe, ki te deja reponn alapèl, kòm yon bon teren, pou yon bon match dapui”, (Delva, 2014 : 108). Se tankou, lè pa gen dous pou dous, gason an jwenn yon plezi sadik nan doulè ki gen nan rapò a. Tande pawòl yon koutye : “ou gen chans mwen t ap fout detripe ou ak kout bon zouti, maskarad, engra”, (Delva, 2014 : 59). Men pawòl fiyanse a :” Se te lajwa pou Montaynwa ki, premye fwa nan vi li, pèse yon filè ak pwòp chout pa li. Doktè-avoka a te vini pi damou pou peyizàn nan, paske li te vèse san li pou li”, (Delva, 2014 : 60).

Enterè sosyal woman kreyòl yoNou te konsantre nou sou imajinè vodou nan woman

kreyòl yo. Imajinè vodou a voye nou al gade nan yon espas ki pi fon pase sèn detay sou lejè kote moùn ap pran lwa, gede ap di betiz, moùn ap jete dlo pou lèmo, kwi wanga nan kalfou. Nou satisfè dèske nou jwenn rezilta nan travay nou te bay tèt nou an. Nou te vle konnen èske vodou ap mennen ekriven Ayisyen an sou wout li pa konnen. Se sa nou dekouvri nan 2 woman sa yo : Kolangèt Madan Bwadòm ak Adelina. Nou jwenn tou de otè yo pataje menm leson moral yo : dous pou dous la pa bay paske li pa dire, se esperyans sa a Mandala fè nan Kolangèt Madan Bwadòm. Adelina fè yon lòt esperyans, li negosye sa li genyen an ak anpil avantaj pou tèt li. Nou pa kwè otè yo te okouran tèz Kesner Castor yo avèk tèz Gérard Barthélemy yo.

Men de (2) woman yo se istwa rapò klas ki genyen anndan sosyete a. Se rapò boujwa ak peyizan anndan sosyete a. Malgre yo ap boukante sou bòdmè, chak klas sosyal rete nan patiraj yo, “Senjak papa, nou konnen moun grannèg po lanvè sa yo, pa melanje ak moun nwa malerèz”, (Delva, 2014 : 129). Edgard Gousse, sou bò pa li, wè pitit Saliba a esplwate yon malerèz nayif, ki pa gen mwayen pou li defann tèt li devan boujwa. Nan Adelina, Ewald Delva, vle fè nou konprann si yon boujwa marye avèk yon peyizàn se tankou li te repare enjistis sosyal malere ap viktim nan peyi a. Se pa yon tèz tout moùn ap kab defann. Men, lè nou gade rapò Rayisa ak ti Saliba, nou jwenn plis egalite nan mitan de moùn ki annafè. Depi nan koumansman, zafè lanmou an pa egziste pou Rayisa ki ap viv yon rapò dominasyon nan fè restavèk lakay Saliba, men, li lage kò li bay Bouk Baka ki plis sanble avèk li sosyalman. “Rayisa te louvri pòt bay de ti mesye yo nan menm semèn nan. Ti Djo (Saliba) jodi, Bouk Baka demen”, (Gousse, 2012 ). Nan ka Adelina a, otè a mennen nou sou yon teren kote yoùn nan patnè yo ap trete lòt la tankou yon moùn ki pi ba pase li. Rapò sosyal meprizan yo pa disparèt nan lanmou an, menm si moùn yo ap bo, mefyans sosyal yo pa disparèt “Olye pou li (Adelina) ta ouvri bra li byen laj, pou li ranmase lamàn ki ap sòti nan syèl tonbe nan dezè li”, (Delva, 2014 : 74). Se nòmal, paske Wodòlf viv lanmou li pou Adelina (yon grenn moùn) tankou yon favè li ap fè yon moùn nan klas sosyal Adelina a. Tèt chaje! “Mwen pa pè pou m desann ba /Pou m monte Adelina”, (Delva, 2014 : 76); “Ou se fi tankou tout fi /Leve tèt ou silteplè /Devan zye m ou gen valè”, (Gousse, 2012 : 86); “Wodòlf pat kab kenbe dlo nan zye li ankò, poutank li emi ak konpasyon pou mas pèp yo ki toujou viktim”, (Gousse, 2012 : 136); “Adelina, andepi sitiyasyon li, te kapab konsève lonè respè kò li, pou li rive remèt li a moun ke li renmen an pou lavi a, se yon jefò ki merite onore” (Delva, 2014 : 143).

Nan Kolangèt…, “yon istwa konsa gen anpil leson pou ti demwazèl nan laj ou aprann ladan ni” (Gousse, 2012 : 21). Leson moral ki nan de (2) woman yo ranfòse moral ki dèyè “dous pou dous” / “ban m, m a ba w” la, nou te ka rezime konsa : 1) dous pou dous la pa dire, 2) pran prekosyon ak gason, 3) pa vin damou la a, “lè lanmou sele l bride l, li grennen tenten je fèmen”, (Gousse, 2012 : 14) ; nan Adelina, otè a bay medam yo yon leson nan fason Adelina konpòte li tankou bòn nan kay la : “Ou pa pe wè kòmè Adelina ap mache sou moun dri dri. Si li ta oblije mache, se pou dabò li ranmase rad li, ak bèl eskiz, anvan pou li pase bò kote yon moun … Adelina bay tout nanm li nan travay li ap fè a, kòmsi se te pou li”, (Delva, 2014 : 68).

Ki enterè sosyete a genyen nan woman kreyòl yo ? Paske woman kreyòl yo ekri nan yon lang ki makonnen ak lavi moùn nan sosyete a ap viv, nou wè li pi fasil pou woman kreyòl pèmèt moùn fè deba nan sosyete a sou yon baz egal ego. Pwoblèm woman kreyòl yo ap soulve nan sosyete a mete chak moùn fas pou fas anndan yon reyalite yo konnen, yon reyalite, kote yo rekonèt tèt yo kòm aktè san yo pa tonbe nan pyèj baryè lang nan.

Nou te li woman yo, nou pa rakonte woman yo, nou envite tout moùn aprann li woman kreyòl la, paske se ladan woman deba sosyal yo ap fèt avèk pèsonaj ekriven yo ap envante. Men, pèsonaj sa yo se imaj moùn nan sosyete a ak vizyon, ak chwa sosyal yo. Woman kreyòl yo ap pèmèt nou deplase pèsonaj reyèl ki nan sosyete a san nou pa manyen yo. Nan sans sa a, nou pa ka imajine ki kalite sèvis Maurice Sixto rann sosyete a nan rakonte nou istwa Leya Kokoye, istwa Sentaniz, elatriye.

Imajinè vodou nan woman kreyòl*

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