FRC INDÉPENDANT ET SANS PUBLICITÉ

www.frc.ch NO 24 décembre 2009 - janvier 2010 – 6 francs – 4 euros

FÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS

magazine

Bonbons acidulés: gare à vos dents!

Les derniers modèles Blu-ray sur www.frc.ch

Méfiez-vous des faussaires

du Web!

CONTREFAçON

Arômes artificiels et petites tricheries

PROduiTs Aux TRuFFEs TEsTés

FRCFRCFRCFRCFRCFÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS

janvier 2010 – 6 francs – 4 euros

Bonbons acidulés:

La fête des papilles

ÉDITORIAL FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

2

impressuméditeur

Fédération romande des consommateurs

Présidente

Monika Dusong

rédactrice en chefCarole Pirker

rédaction

Aline Clerc agriculture, environnement

Luc-Olivier Erardjournaliste RP

Nadine Frossard juriste Permanence

Valérie Legrand-Germaniersanté

Huma Khamis sciences, tests

Florence Bettschart,droit

Valérie Musterconseil Permanence

Anne Onidijournaliste stagiaire

Nadia Thion gane économie

ont collaboré

à ce numéroFrançois MaretMathieu Fleury

PhotoARC/Jean-Bernard Sieber

concePtion et

réalisation graPhiqueADN Graphik

atelier.graphique@pwnet.ch

directeur artistiqueMartin Nieva

cotisation-abonnement60 fr. par an (10 numéros), 2 ans 110 fr. (20 numéros)

étranger 80 fr. (10 numéros)

Abo de soutien à la FRC 90 fr. (2 ans 160 fr.)

CCP:FRC Lausanne 10-21314-6

adresse rédaction

www.frc.ch, info@frc.chcp 6151, rue de Genève 17,

1002 Lausanne Tél. 021 331 00 90Fax 021 331 00 91

coPyrightTous droits réservés.

Aucun article de ce journal ne peut être reproduit

ni diffusé sans autorisationexpresse de la FRC ou de la

rédactrice en chef. L’utilisation

des tests à des fins publicitaires est interdite.

ACCès wEBObtenez votre mot de passe sur www.frc.ch

grâce à votre numéro de membre

imPressionSwissprinters IRL, Renens,

sur papier certifié FSC (respectant l’environne-

ment, blanchi sans chlore),29200 exemplaires

finie, la cohue dans les grands magasins! a l’approche des fêtes de fin d’année, les achats

sur internet séduisent toujours plus. Pratiques, souvent meilleur marché, livrés à domicile, ils semblent avoir tout pour eux.

le hic, c’est que l’essor du commerce en ligne va de pair avec une pro-gression fulgurante des ventes de contrefa-çons de marchandises originales, et la santé et la sécurité des consommateurs sont dé-sormais en jeu (voir p. 8).

car, sur internet, le champ des faus-saires, désormais global, s’est ouvert à des fraudes à plus haut risque: pièces détachées d’automobiles, médicaments, denrées ali-mentaires, produits cosmétiques ou encore jouets.

certes, les imitations horlogères ou les copies d’habits de marque alimentaient déjà une économie souterraine. et même si les douanes fermaient les yeux sur ces souvenirs de vacances, elles représen-taient une concurrence déloyale pour les entreprises et les emplois. mais elles ne constituaient en général pas une industrie dangereuse.

aujourd’hui, des mordus du Web tirent sans vergogne de juteux bénéfices en inondant nos boîtes aux lettres électroniques de leurs publicités, qu’ils placent aussi sur les moteurs de recherche ou encore sur les réseaux sociaux. les campagnes de spams qu’ils orches-

trent leur permettent d’écouler en masse de faux logiciels antivirus ou du faux Viagra.

quant aux sites de ventes aux enchè-res, comme l’a montré le procès qui a opposé l’américain ebay à l’oréal, ils ne sont pas considérés comme responsables du contenu qu’ils vendent. a vos enchères et périls!

induits en erreur par certains sites qui copient habilement le grand frère offi-ciel d’une marque déposée, menacés dans notre santé ou notre sécurité, nous ne pou-vons plus jouer les naïfs sous prétexte d’un rabais substantiel. car, désormais, payer sans voir arriver sa commande ou être poursuivi pour violation des lois en matière de propriété intellectuelle n’a plus rien d’un risque virtuel. de quoi devenir vigilant, ou apprécier de nouveau la chaude ambiance des cohues nocturnes...

carole Pirker

A vos enchères et périls!

sOmmAire4-5 Coups de chapeau et Bonnets d’âne11 La FRC vous défend

cOntrefAÇOn8 Vigilance Les pirates sévissent toujours plus sur le Web

tests6 Lecteurs Blu-ray Choisir les moins chers12 Vins blancs doux Le laboratoire est plus loquace que les étiquettes18 produits aux truffes Arômes de synthèse et petites tricheries24 Ils ont testé pour nous25 Bonbons acidulés Vos dents sont en danger

Humeur18 Le billet de Lucie Rihs

L’inVité21 pascal martin Les tarifs obscurs de la téléphonie mobile

ceLA VOus est ArriVé22 noël Les bons-cadeaux ne sont pas éternels

frc pOLitiQue28 Appels 0900 Taxer le coût de l’attente? Non!29 sms surtaxés Un premier pas pour contrer les arnaques

AR

C/J

ean

-Ber

nar

d S

ieb

er

douze vins doux ont été testés par les experts.

3

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 SANTÉ

Selon l’OFSP (Office fédéral de la santé publique), le port d’un masque de protection est nécessaire si vous êtes vous-même porteur du virus, le mas-que servant alors à protéger autrui, ou lorsque vous êtes en contact étroit avec une personne porteuse du virus. Dans tous les autres cas, l’efficacité du masque n’a pas été démontrée. Certes, L’OFSP recommande à chacun de dis-poser d’une réserve de 50 masques, mais pas pour sortir faire ses courses, ni pour se rendre au travail en trans-ports publics.

Le succès des masques a été fulgu-rant: à la mi-août, lors de notre pre-mier relevé, une majorité des pharma-cies visitées était en rupture de stock. La situation s’est normalisée depuis.

Les prix semblent n’avoir pas va-rié avec le temps. En revanche, ils va-rient très fortement d’une pharmacie à l’autre. Cela s’explique notamment par le fait que la Comco a refusé toute idée de fixer un prix, les vendeurs sont donc libres de le déterminer eux-mê-mes. De plus, les marques vendues dans une officine peuvent changer à chaque livraison en fonction des stocks des grossistes, ce qui rend les comparaisons difficiles.

Pas d’accord sur les prix

En pharmacie, les prix varient beau-coup selon les marques: pour les mas-ques de type II (masques légers utilisa-bles deux heures), la boîte de 50 pièces coûte entre 6 fr. 45 (Promedical) et 55 fr. (Zertmax, Dr. Buchs, rue Coutance, à Genève), à qualité comparable. Les prix varient aussi pour une même marque: la boîte Barrier coûte de 12 fr. 90 (Amavita) à 26 fr. 10 (Dr. Buchs). Comptez en gé-néral moins de 15 francs. Une visite à la Migros nous a en outre permis de dé-

goter un paquet de 50 masques de type II pour 4 fr. 60, prix le plus bas observé. Attention, ces masques doivent répon-dre à la norme EN14683, faute de quoi ils risquent fort de se révéler inutiles.

Les masques filtrants FFP2, non re-commandés par l’OFSP, sont vendus par boîtes de 20 pièces entre 24 fr. 80 et 100 fr. 80.

La mauvaise qualité de l’informa-tion prodiguée au comptoir des phar-macies fut une vraie surprise. Aucune ne nous a informée des circonstances dans lesquelles le port du masque était nécessaire ou, au contraire, superflu, nous laissant croire que nous avions raison de nous protéger contre le vi-rus en portant un masque au cours du voyage que nous avions dit vouloir ef-fectuer en Grande-Bretagne. On nous a très rarement dit qu’il était plus per-tinent d’acheter les masques de type II (les moins chers, recommandés par l’OFSP); dans la plupart des cas, on nous a laissé le choix, et deux pharma-

cies (Balexert et Geny, rue Petit-Chêne) nous ont même encouragée à prendre les masques les plus sophistiqués... et les plus chers, bien qu’ils soient inuti-les dans ce cas.

Valérie Legrand-Germanier

Grippe A Infos masquées!Deux relevés dans des pharmacies de Genève et de Lausanne révèlent de fortes différences de prix entre enseignes et une information très lacunaire.

Le personnel des pharma-cies Amavita de Lausanne a fait un bel effort d’explication de la technique de lavage des mains et de port du masque. A la gare de Lausanne (SunStore), l’assistante en pharmacie nous a certi-fié que les masques de type II étaient efficaces de six à huit heures, ce qui est faux (les masques FFP2 ou 3 peu-vent fournir cette performance, mais dans des conditions strictes d’hygiène et d’utilisation).

les masques sont utiles dans certains

cas, à des conditions d’utilisation strictes.

lors de nos pointages, certains pharmaciens

semblent l’avoir oublié.

Conseils hésitants +

–

ARC/Jean-Bernard Sieber

4

A luthi-schmied, entreprise d’élec-tricité, à Lausanne, qui a réparé le jour même, pour un prix «dérisoire», la prise d’un aspirateur pour-tant acheté ailleurs.

A micasa, à Avry, qui a dépêché des techniciens pour finir d’assembler un ca-napé. Un désagrément dont sont partielle-ment responsables les clients, mais qui a tout de même été dédommagé par un bon de 100. fr. offert par le magasin.

Au restaurant du centre sportif de saignelégier, qui, à rebours de la pratique de plus en plus cou-rante de faire payer l’eau fraîche, a servi, avec le sourire, un soda payant et trois sirops... gratuits.

Au garage renault de monthey, qui a attendu un vendredi soir, bien au-delà des heures d’ouverture, des Parisiens de pas-sage qui signalaient un problème de radiateur à Ovronnaz. Le méca-nicien a bricolé une réparation, et a même téléphoné à Paris le lendemain pour être sûr que les voyageurs étaient bien arrivés.

COUPS DE CHAPEAU FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

60%La réduction des déchets observée

lors d’une taxation au poids, contre 30% lors d’une taxation au sac.

Nouveau coffret Helvetiq «remixé»

Mon papa, ce pro Un CD pour les futurs pères

Comment porter correctement mon bébé? A quoi faire attention lorsque je le change? Les hommes, tout comme les femmes, ne naissent pas parents. Les nouveaux pères se retrouvent donc parfois dépourvus face à l’arrivée de leur nouveau-né. Un CD-ROM vient d’être édité à leur intention par les cli-niques Hirslanden. Cet outil doit donner aux futurs papas la sécurité et l’assurance dont ils ont besoin pour s’occuper de leur enfant, grâce à de nombreux conseils pratiques. Ils

sont regroupés par thèmes qui permettent de savoir se débrouiller dans un large éventail de situations, comme le bain, la préparation du biberon ou un rendez-vous chez le médecin. Un quiz permet de vérifier ses connaissances. Une chose est certaine: les papas sont tout autant capables que les mamans de changer les couches, de baigner le bébé, de lui donner un repas, de l’habiller, de le bercer ou de le consoler. Gratuit, ce CD peut être commandé sur www.hirslandenbaby.ch. F. B.

9 milliardsLe nombre de personnes

sur la Terre en 2050. Un défi pour l’agriculture.

«Helvetiq», le jeu qui se propose «d’ap-prendre à être Suisse même si on

l’est déjà», sorti en 2008, s’associe à la col-lection d’ouvrages des Editions LEP illustrée par Mix et Remix. Le résultat: «Helvetiq+», un coffret de 240 nouvelles questions ba-sées sur quatre ouvrages de vulgarisation: politique, économie, histoire et droit. Red Cut et les Editions LEP annoncent en outre un prochain ouvrage de 500 pages couvrant ces matières. Le nouveau coffret peut être

obtenu avec son guide pédagogique, remis gratuitement aux enseignants. L.-O. E.

Coffret «Helvetiq+», 24 fr. Infos en librairie et sur www.helvetiq.ch

M. Schalke

DR

MOINS DE SUBSTANCES TOXIQUESGrâce à la directive européenne RoHS, les appareils électroniques produits dès 2006 ne comportent plus de plomb, de mercure ou de cadmium, qui sont des substances particulièrement toxiques.

environ-nementIL NE POUSSE PAS SI TU LE JETTES PAR TERRE ! Ton téléphone comporte environ 150 pièces, chacune fabriquée avec différentes sortes de matières premières et d’énergie. Il est composé en majeure partie de plastiques et contient des métaux précieux tels que le tantale, l’argent, l’or ainsi que de métaux de base comme le cuivre et l’aluminium. Que fais-tu de ton vieux téléphone portable ? Le donnes-tu à quelqu’un qui en a besoin ? Le jettes-tu ou le rapportes-tu au magasin? Si tu le rapportes au magasin, ton télé-phone va être recyclé. A l’exception du plas-tique qui est incinéré, les matières premières peuvent être récupérées et réutilisées.

Le recyclagePour être recyclé, le téléphone portable, comme les autres appareils électroniques, est broyé. Le plastique est séparé par un système de soufflerie, puis brûlé. Ensuite, des séparateurs magnétiques permettent d’isoler les métaux ferreux, le cuivre, l’alu-minium. Le reste des métaux, par exemple l’or, est isolé par un système d’électrolyse. Les condensateurs, les pièces qui renfer-ment des composants nocifs, les écrans et les piles, sont en principe retirées et traitées dans des installations adaptées. Si la Suisse recycle une grande partie des déchets électroniques, ce n’est pas le cas de tous les pays. 80% des déchets électro-niques collectés dans le monde sont expor-tés vers le Pakistan, l’Inde ou la Chine. Environ 40% des composants d’un télé-phone peuvent être recyclés (une partie des plastiques, les métaux et le verre). 50% sont valorisés sous forme énergétique et utilisés pour alimenter les infrastructures de recyclage. 10% sont éliminés.

UNE SECONDE VIE POUR TON TÉLÉPHONE PORTABLEPlus de 8 millions téléphones portables sont

inutilisés en Suisse et une grande partie dort

dans les tiroirs. Solidarcomm leur donne une

seconde vie. Les appareils récupérés sont

triés et testés, puis revendus dans les pays en

développement. Un moyen de fournir à prix

abordable des outils de communications là où

les lignes fixes sont rares et coûteuses. Pour

chaque portable récupéré, jusqu’à 5 francs

sont versés pour financer des projets de dé-

veloppement en Afrique, en Amérique latine

et en Asie. Les téléphones portables peuvent

être déposés dans n’importe quel magasin

Swisscom. www.solidarcomm.ch

Seuls les portables de bonne qualité sont

vendus à l’étranger et peuvent y être utilisés

pendant plusieurs années. Une fois arrivés

en fin de vie, cependant, il n’existe souvent

pas de filière de recyclage pour les appareils

électroniques dans les pays du Sud.

A ton avis, comment le projet Solidar-

comm pourrait-il se développer pour

résoudre le problème des déchets ?

EN SACHANT QUE ... Un téléphone portable pèse en moyenne

100 g, que 1,2 milliard d’appareils sont

vendus dans le monde par année et que

les métaux représentent 20% du télépho-

ne, quel tonnage de ces métaux doivent

être extraits chaque année ?

QU’A-T-IL SOUS LE CAPOT ? Démonte un vieux téléphone portable et

essaie d’identifier quelques pièces et au

moins un condensateur.

DE PLUS EN PLUS PETITS Grâce aux propriétés de certains métaux

comme le cuivre, le nickel, le palladium,

l’or et le tantale, qui permettent d’isoler les

composants et d’augmenter la capacité de

stockage, la taille du téléphone mobile peut

être réduite.

Quels sont les avantages et les inconvé-

nients de la miniaturisation pour

l’environnement ?

INFO LE RECYCLAGE EN SUISSEEn Suisse, 15% des téléphones portables sont

recyclés. La moyenne mondiale est de 3 %.

Le recyclage est financé par le consomma-

teur qui s’acquitte d’une taxe lors de l’achat

d’appareils neufs. En 2008, 42 tonnes de

téléphones portables usagés ont été recyclées

en Suisse. www.swicorecycling.ch

INFOCONDENSATEURUn condensateur permet de stocker de

l’énergie et d’en donner quand la batterie

n’en fournit pas assez. Il est composé notam-

ment de coltan, un minerai rare contenant du

colombium (ou niobium) et du tantale, d’où

le nom coltan. Le coltan provient d’Australie

(60%) et d’Afrique centrale (40%).

Au swisscom shop de bulle, qui prête un portable en at-tendant l’arrivée d’une commande. Un geste intelligent, à condition que ledit téléphone ne soit pas hors d’usage.

A la Poste, qui ré-clame, depuis son centre d’Eclepens (VD), des frais pour une lettre insuffi-samment affranchie à un client de Cossonay (VD). Ledit client saura, doré-navant, combien il doit affranchir une lettre. A condition qu’il ait compris le courrier qu’il a reçu de La Poste, écrit en allemand.

A migros, qui fait gonfler la bouteille d’eau M-Budget de 1,5 l à 2 l. Un condi-tionnement meilleur marché, mais qui fait pourtant passer le prix de la bou-teille de 30 à 45 ct. Augmentation du prix au litre: 12,5%.

A denim, qui a changé le design de son déodorant pour homme, original Roll-on. Le prix n’a pas changé pour autant, mais les plus attentifs auront remarqué que le contenu est passé de 60 à 50 ml...

5

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 BONNETS D’ÂNE

680Le nombre moyen de sacs

en plastique utilisés chaque année par un ménage suisse.

12%La proportion de génériques dans

la vente de médicaments en Suisse. (Allemagne: 44%, Pays-Bas: 56%).

En publiant la fiche pédagogique «Allô, t’es où?», la Déclaration de Berne et Terre des hommes Suisse entendent expliquer aux plus jeunes consomma-teurs les aspects souvent méconnus du cycle de vie de leur téléphone portable. Le but? Faire des plus jeunes des consommateurs critiques et responsa-bles en les éclairant sur les conséquences environ-nementales et sociales du marché des télécommu-nications. Destinée aux enfants de 10 à 14 ans, cette brochure s’accompagne du site www.allo-globale-ducation.ch, qui propose un complément d’activi-tés et d’informations. /com

Plus d’informations sur www.ladb.ch

«Allô, t’es où?» Conséquences de la causette mobile

Pionnière en Europe, la Suisse vient d’introduire l’étiquette Energie pour les

machines à café. De quoi voir en un seul coup d’œil si un appareil se classe parmi les modèles économes en électricité (classe d’efficacité A: flèche verte) ou, au contraire, gourmands en cou-rant (classe d’effica-cité G: flèche rouge). Une peccadille? Que non! Tous les jours, en Suisse, quelque 3 millions de machines sont enclenchées pour servir une multitude de petits noirs. Ces alliées de choc pour se booster lors des petits matins blêmes engouf-

frent pas moins de 400 millions de kilowat-theures par an. Or le choix de les laisser allumées toute la journée, pour ne pas devoir attendre que l’eau chauffe, absorbe

à elle seule les trois quarts de cette éner-gie, soit 60 millions de francs. Si on ne ven-dait que des machines économes en énergie utilisant de 30 à 50% moins d’électricité, on pourrait épargner jusqu’à 40 millions de francs par an sur la facture de courant to-tale pour la Suisse, se-lon l’OFEN. Largement de quoi reprendre un petit café… C. P.

Ne laissez pas le café gaspiller votre énergie!

DR

D. Olson

6

TEST ICRT FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

retrouvez le tableau complet des derniers modèles et le protocole de test dès décembre 2009 sur www.frc.ch

quelques caractéristiques: Possibilité de lire des fi-chiers média au moyen d’une clé USB, mémoire incluse pour le BD-Live, sortie analogique 7.1pour le son; équipé du wi-fi.

bonnes performances globales

Samsung BD-P3600Prix indicatif: 354 francs

réactivité:bruit mécanique: Polyvalence: appréciation globale: 75%

Les mOdèLes cOnseiLLés très bon bon satisfaisant peu satisfaisant insuffisantDébut 2008, Blu-ray gagnait la guerre de la haute défini-tion contre le HD-DVD. Depuis, les chiffres de vente des lecteurs ont explosé au premier trimestre 2009, avec 400 000 lecteurs vendus aux Etats-Unis. Les appareils et les disques Blu-ray s’inscrivent ainsi dans la logique de l’évolution des lecteurs DVD classiques. Toutefois, certains observateurs prédisent la fin du Blu-ray dans les cinq à dix années à venir. En effet, selon les spécialistes, la révolution dans le mode d’acquisition des films pourrait passer par le développement de la télévision numérique terrestre (TNT) ou d’Internet, qui permettront de télécharger les films à la demande sur un disque dur. Bref, à long terme, il n’est pas exclu que les supports physiques et le matériel cèdent la place à un système totalement dématérialisé...

Le règne du bleu... avant la révolution?

Lecteurs Blu-ray Les sang bleu du home cinémaLeur qualité d’image redonne une certaine noblesse à la soirée DVD, à condition d’avoir le matériel adéquat qui accompagne le lecteur. Autant opter pour les modèles les moins chers.Cette année, la tendance, en rayons, c’est le bleu! La tech-nologie des DVD Blu-ray permet de stocker plus de don-nées, permettant ainsi une image haute définition et une très bonne qualité de son. La condition pour profiter de cette amélioration est cependant de disposer d’une télé-vision adaptée à la haute définition et, idéalement, d’un système de home cinéma avec les câbles appropriés. Autre point fort des lecteurs Blu-ray par rapport aux lec-teurs DVD classiques, ils permettent de profiter de bonus, d’images incrustées, ou même de télécharger directement sur Internet images et informations complémentaires (fonction BD-Live qui nécessite une connexion Internet).

Fonctions au ralenti…

Notre test en laboratoire le montre, tous les appareils offrent une qualité d’image impressionnante, tant à la lecture des disques Blu-ray qu’avec des DVD classiques, dont l’image, au moyen de la fonction «upscaling», est convertie en une image de format haute définition. Côté son, les platines s’en sortent honorablement, sachant que ce sont en premier lieu les enceintes et l’amplificateur couplés au Blu-ray qui font vraiment la différence.

Le choix peut donc sans problème s’orienter sur la base du prix, en général plus élevé que celui des lecteurs

DVD, ou des fonctions complémentaires dont vous sou-haitez vous équiper.

Toutefois, certains petits inconvénients subsistent sur les modèles récents: qu’il s’agisse d’allumer l’appareil ou de sauter d’un chapitre à l’autre du film, la réactivité du système laisse à désirer. Les plus paresseux mettent plus de vingt secondes à ouvrir leur plateau de disque… Si vous êtes du genre pressé, mieux vaut prendre le temps de tester l’appareil avant l’achat.

Moins polyvalent qu’un lecteur dVd

Autre problème, la connectique. Peu de marques offrent le câble HDMI, pourtant indispensable aux branchements, car il assure le transfert du son et de l’image numériques. Pour le son, il est aussi préférable de vérifier avant l’achat si votre système est compatible avec le modèle convoité.

Par ailleurs, certains modèles sont munis d’une prise USB, très utile pour lire le contenu d’une clé ou d’un dis-que dur. Pourtant, grosse surprise, certains appareils sont incapables de lire des fichiers de musique MP3 ou de vi-sionner des images en format jpeg, ce que n’importe quel lecteur DVD d’entrée de gamme est capable de faire... A ce stade, l’amateur de Blu-ray risque bien de rire jaune.

Huma Khamis

7

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 240 TEST ICRT

C. S

tock

s

bonnes performances globales bonnes performances globales

quelques caractéristiques: Possibilité de lire des fi-chiers média au moyen d’une clé USB, accès direct à YouTube, un peu plus réactif que la moyenne, très facile d’utilisation, menus clairs à la navigation aisée.

LG BD370Prix indicatif: 299 francs

Sony PS3Prix indicatif: 414 francs

réactivité:bruit mécanique:Polyvalence: appréciation globale: 73%

réactivité:bruit mécanique: Polyvalence: appréciation globale: 71%

Les mOdèLes cOnseiLLés insuffisant

Lecteurs Blu-ray Les sang bleu du home cinémaLeur qualité d’image redonne une certaine noblesse à la soirée DVD, à condition d’avoir le matériel adéquat qui accompagne le lecteur. Autant opter pour les modèles les moins chers.

grâce à leur capacité de stokage des données, les disques blu-ray permettent des images haute définition.

quelques caractéristiques: Ce modèle est avant tout une console de jeux, la télécommande et les commandes sur l’appareil ne sont pas très pratiques; possibilité de lire des fichiers média au moyen d’une clé USB – Mémoire incluse pour le BD-Live; équipé du wifi.

8

VOS DROITS FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

Les contrefaçons ne se limitent plus aux sacs de grandes marques, aux polos ou aux montres griffées. Pièces détachées d’automobiles, produits comestibles ou médicaments peu-vent porter la signature d’un fabricant particulier mais avoir été produits par quelque filou pour être vendus au prix fort que justifie le prestige de la marque imitée.

Tout ce qui coûte n’est pas luxe

C'est ce qui est arrivé dernière-ment à l’un de nos membres: Robert voulait offrir à sa femme le sac de ses rêves, un Louis Vuitton. Après quel-ques recherches sur le Web, il tombe sur le site yeslouisvuitton.com, ayant toutes les apparences d’un site de sol-des de sacs de luxe. Il achète un sac et un porte-monnaie pour près de 700 francs. «Le rabais que j’obtenais ainsi était d’environ 30%. J’ai pensé qu’il s’agissait de vrais sacs Vuitton soldés, peut-être de fin de série... Vu le prix, qui n’est tout de même pas déri-

soire, il ne m’est pas venu à l’idée qu’il pouvait s’agir d’une contrefaçon», ex-plique Robert. Il n’a pourtant jamais reçu son colis. Ses achats s’étant ré-vélés des faux, ils ont été saisis par la douane à leur arrivée en Suisse.

Récemment, Robert a reçu la lettre d’un avocat représentant les intérêts de Louis Vuitton: on le somme de dé-bourser sans délai 900 fr., sous peine de poursuites pouvant engendrer des frais bien plus élevés.

Contrefaçon Les pirates du Web faussent le jeu Sur Internet, les faussaires ne se cantonnent plus au luxe. Que risquez-vous si ce que vous achetez n’est pas authentique?

Depuis le 1er juillet 2008, l’importa-tion en Suisse de contrefaçons par des particuliers est formellement in-terdite, alors qu’elle était jusque-là tolérée. Les douanes peuvent dé-sormais confisquer l’objet du délit. En revanche, le contrevenant ne ris-que pas d’amende, contrairement à l’Union européenne. L’Administration fédérale des douanes manque de moyens pour faire des contrôles. En outre, depuis 2007, Stop à la pi-raterie, www.stop-piracy.ch, la

plate-forme suisse de lutte contre le piratage et la contrefaçon, a été mise en place par le secteur public (Institut fédéral de la propriété in-tellectuelle) et le secteur privé.Les moyens mis à disposition dans la lutte contre la contrefaçon doivent être importants. Mais les lois ne suffiront pas à résoudre entièrement le problème: les achats sur le Net doivent être faits de manière prudente, et il est essentiel de se rendre compte des conséquences de l’achat d’un faux produit. f. b.

Que fait la Suisse?

les contrefaçons les plus souvent saisies par la douane sont les accessoires de mode et les habits. ils proviennent en grande majorité des pays d’asie.

9

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 VOS DROITS

Contrefaçon Les pirates du Web faussent le jeu Sur Internet, les faussaires ne se cantonnent plus au luxe. Que risquez-vous si ce que vous achetez n’est pas authentique?

Le faux en quelques chiffresn les contrefaçons représentent 5 à 10% du commerce mondial.

n la contrefaçon et le piratage sont responsables chaque année de la perte de 1,2 million d’emplois dans les pays du g20.

n en suisse, en 2008, la valeur totale des envois retenus par les douanes correspond à 14 millions de francs d’objets originaux comparables. les groupes de marchandises saisies

sont, en pourcentages, les suivants: accessoires (sacs, lunettes de soleil, etc.) 46,6%, vêtements 24,2%, médicaments 15,1%, montres et bijoux 6,1%, vêtements de sport 4,2%, appareils et matériel électro- niques 0,9%, parfums et autres cos- métiques 0,2%.

n ces produits sont en provenance à 89% d’asie, 8% d’europe, 2% d’amérique et 1% d’afrique. f. b.

Si vous ne voulez pas connaître la même mésaventure, restez très vi-gilant lors de vos achats sur le Web. La période de Noël est particulière-ment propice aux saisies douanières. En effet, à cette période de l’année,

les achats se font non seulement par les particuliers, qui peuvent avoir été bernés, mais aussi par des distribu-teurs peu scrupuleux. L’an passé, en novembre, les douanes françaises ont notamment saisi près de 10 tonnes de

faux chocolat de la marque Ferrero provenant de Turquie.

dangerosité des produits contrefaits

C'est que les faussaires ne se cantonnent plus aux accessoires de

les contrefaçons les plus souvent saisies par la douane sont les accessoires de mode et les habits. ils proviennent en grande majorité des pays d’asie. Photos: Administration fédérale des douanes

10

VOS DROITS FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

PRIx Demandez-vous si le rabais promis est plausible pour un original.sItE Privilégiez les sites officiels des vendeurs. Si vous avez un doute, adressez-vous au vendeur officiel, qui pourra vous renseigner.ENChèREs Si vous achetez sur un site d’enchères en ligne, eBay par exemple, utilisez les services de paiement tiers (Paypal ou www.escrow.com notam-ment): l’argent sera versé au vendeur une fois que vous aurez reçu la marchandise et que vous aurez donné

votre accord. Demandez le plus de détails possible sur l’objet à acheter.DOCuMENtAtION Demandez à obtenir les garanties, certificats et modes d’emploi. L’absence de tels docu-ments est un mauvais signal.COPIE De nombreux sites annoncent qu’ils vendent des copies dont le design est proche de modèles dé-posés. Attention, dans ce cas également, vous pouvez être poursuivi pour avoir importé une contrefaçon. f. b.

ne vous laissez pas avoir

mode; dans le cas de denrées ali-mentaires ou de médicaments, les risques pour les consommateurs bernés sont importants, ils peuvent être dangereux pour la santé. Une statistique de l’OMS datant de 2006 indique que 50% des médicaments vendus sur Internet sont des contre-façons.

Faux médicaments

Les produits contre l’impuissance, les amincissants ou les stimulants de la croissance des cheveux sont les plus fréquemment contrefaits. Dans le meilleur des cas, ceux-ci se révè-lent inefficaces, mais ils peuvent aussi être nuisibles, voire mortels pour certains. Selon Swissmedic, en juillet 2009, le nombre de saisies d’importa-tions illégales de médicaments a aug-menté de 92% par rapport au premier semestre 2008, et la moitié des colis saisis proviennent d’Asie. Pour ce qui est des pièces de rechange, le phéno-mène est en constante augmentation en Suisse, mais il touche déjà de plein fouet certains pays, notamment en Afrique. L’Algérie interdit ainsi de-puis le 2 novembre, pour lutter contre les contrefaçons, l’achat de pièces de rechange ailleurs que dans le pays de fabrication de la pièce originale.

Risques d’action pénale

En commandant sur Internet, un acheteur risque donc non seulement

d’être touché dans sa santé, mais éga-lement de se voir poursuivi pour vio-lation des différentes lois en matière de propriété intellectuelle (marques, designs, brevets). Le titulaire dont les droits ont été enfreints, comme c'est le cas de Louis Vuitton dans l'affaire de notre malheureux témoin Robert, a plusieurs moyens de se défendre. Il peut engager des poursuites pénales contre l’auteur de l’infraction. Toute personne qui porte intentionnelle-ment atteinte à des droits immaté-riels est en effet passible d’une peine privative de liberté d’un an au plus ou d’une peine pécuniaire. Dans le cadre d’une procédure pénale, il est également permis de confisquer ou de détruire des objets illicites. Le ti-tulaire peut aussi saisir les tribunaux civils pour réclamer des dommages et intérêts. C’est ce qu’ont fait les re-

présentants du célèbre maroquinier en s’adressant à Robert.

Pour l’instant, la marque n’a pas ouvert d’action judiciaire, mais elle pourrait le faire. Les victimes de la contrefaçon sont nombreuses: comme nous l’avons vu, les consom-mateurs sont évidemment touchés, mais les titulaires de droits et les producteurs de produits protégés également.

Par ailleurs, l’économie nationale perd des revenus fiscaux et des em-plois, ce qui ralentit la croissance économique et augmente les coûts sociaux. Enfin, les travailleurs sont bien souvent les premières victimes d'une économie souterraine dans laquelle le travail des enfants et les conditions de travail inhumaines sont monnaie courante.

Florence Bettschart

Chocosuisse

cOntrefAÇOn

OriginAL

11

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 LA fRC VOUS DÉfEND

si vous êtes membre dela frc, nadine frossard,juriste à la Permanencefrc, vient à votre secours.0848 575 105 (tarif normal)

Un litige? Un problème?

«Chuck Rainey, bassiste de jazz de renom, est venu essayer une guitare dans mon magasin de Saint-Blaise en mars dernier. Au moment de lui envoyer l’instrument, j’ai décidé de confier le colis à UPS. J’ai donc rempli tous les champs obligatoires du formulaire Internet de l’entreprise. Au terme des manipulations, le système m’a annoncé le prix de 513 fr. 70, que j’ai réglé avec ma carte de crédit. Pour m’as-surer de n’avoir fait aucune erreur, j’ai téléphoné au service clientèle, qui m’a confirmé que tout était en ordre et que le prix était bien juste. Mais à la réception du décompte de ma carte de crédit, j’ai constaté qu’UPS avait débité 957 fr. 80 au lieu des 513 fr. 70 convenus! Ne parvenant à rien avec cette société, j’ai fait appel à la FRC.» Jacques Duvoisin

UPS Le prix mal accordé de la guitare

Une différence de 444 fr. 10, c’est presque le double du prix annoncé! Heureusement, Jacques Duvoisin a eu le réflexe de s’opposer au débit de ce montant.

Prélèvement sans préavis

Le site Internet d’UPS pour l’en-voi de marchandises dans le monde entier est bien conçu et convivial. Il suffit de renseigner tous les champs obligatoires, et le système indique le prix du service. Pourtant, ce ne sont pas moins de 444 fr. 10 de plus que

le prix indiqué qui ont été prélevés sur la carte de M. Duvoisin. UPS est même allée jusqu’à mandater une so-ciété de recouvrement pour obtenir le paiement du supplément réclamé.

C’est alors que la FRC a adressé un courrier à UPS et à la société de recouvrement pour leur signifier que le formulaire avait été correctement rempli, vérification faite avec le ser-vice à la clientèle, et que le récépissé émis par UPS mentionnait claire-ment le prix de 513 fr. 70. Sur cette base, la FRC les a priées de cesser toute démarche et de renoncer au solde indu.

Trois semaines plus tard, UPS nous a informés que le supplément de prix demandé était bien justifié, à cause du «poids volumétrique»du co-lis – l’espace qu’il occupe en fonction de son poids réel – mais que, le champ permettant de le calculer n’étant pas obligatoire, UPS renonçait au solde

de 444 fr. 10. L’entreprise a présenté des excuses à Jacques Duvoisin pour ses déboires et a pris l’initiative de mieux informer son service à la clien-tèle. Espérons que le site Internet soit bientôt lui aussi modifié en consé-quence. La société de recouvrement, quant à elle, en a été quitte pour bou-cler son dossier sans suite.

Contrôlez vos transactions sur internet

Pour toute transaction effectuée par Internet, il est important de tou-jours bien vérifier quel contrat a été conclu et à quelles conditions, mais également de contrôler que le mon-tant débité sur la carte bancaire est bien celui qui a été annoncé. En l’oc-currence, si Jacques Duvoisin n’avait pas été vigilant, il aurait payé presque le double de la facture prévue. Alors restez très prudent lors de vos achats sur Internet! N. F.

Un formulaire peu clair pour expédier un colis, et c’est la facture qui grimpe.

la guitare que chuck rainey (à dr.) a achetée en suisse a provoqué un conflit entre le propriétaire du magasin et uPs.

DR

12

TEST fRC FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

«excusez-moi, Monsieur, je ne vois rien sur l’étiquette. Ce vin est-il doux? – Absolument, Madame. Moyennement doux.» Hum, non. La malvoisie Terre de Feu en question

achetée à Manor n’était que légèrement douce. Et encore, de justesse. Heureusement qu’elle allait être analysée... et non servie à des convives.

Acheter du vin en grande surface? Une mission qui, pour le profane, peut vite devenir pénible. Pour faire son choix, il doit s’appuyer sur des informations variables, distillées au gré des envies des producteurs (voir notre décryptage d’étiquettes en page 16) et des compétences des vendeurs. Au lieu d’aller nous perdre dans les étals, nous avons de-mandé aux principaux distributeurs de nous indiquer les vins blancs doux qu’ils vendaient le mieux à la période des Fêtes. Nous avons ensuite équilibré les variétés et les origi-nes de manière à obtenir une sélection aussi cohérente que possible. En définitive, nous avons réuni douze vins: trois suisses, huit français (sauternes, monbazillac, gewürtztra-miner, muscat, jurançon) et un Passito de Sicile.

un quart des vins sortent du lot

Nos vins doux ont alors gagné le département d’œno-logie de l’Ecole d’ingénieurs de Changins. D’entrée, nous avons écarté l’idée d’un test classique visant à savoir si tel vin plaît ou non aux consommateurs. Nous avons choisi de demander à un panel de dégustateurs entraînés et confir-

més de dresser un profil sensoriel de chaque vin (voir page ci-contre). Si cette démarche ne reflète pas «le» goût des consommateurs, elle suscite une description tout à fait intéressante des différents vins en termes d’aspect visuel, d’arômes et de sensations en bouche. Au sortir de cette épreuve, trois vins se distinguent de la moyenne par l’éten-due et l’équilibre de leurs saveurs: le Passito di Pantelleria (I), le vin le plus sucré de la sélection, le muscat Beaumes-de-Venise (F) et l’Ermitage de Vétroz (CH). Joli trio, où les trois nations sont représentées.

sulfites et pesticides dans les normes

Les vins blancs doux, plus que les rouges et les blancs secs, contiennent des sulfites dont les taux sont réglemen-tés (voir p. 15). Depuis la vendange 2007, les étiquettes des vins suisses et européens doivent obligatoirement porter la mention «contient des sulfites», à partir de 10 mg par litre. Tous nos vins possèdent cette mention, sauf l’Ermitage de Vétroz (et c’est celui qui en contient le plus!). En revanche, aucun des vins testés ne dépasse les valeurs autorisées.

Le laboratoire n’a également décelé aucun taux de pes-ticides excédant les valeurs légales. Même cumulées, les concentrations des différents phytosanitaires restent bien inférieures aux normes. Bien que non bio, le Passito di Pantelleria, le muscat Beaumes-de-Venise et le Monbazillac Pavillon de la Brie n’en contiennent aucun. Le jurançon Jolys Allure en contient trois, avec des concentrations plus élevées que la moyenne des autres vins.

Voilà de quoi savourer un bon verre en connaissance de cause.

VINS BLANCS A la douce heure!Durant les Fêtes, ils s’invitent souvent avec le foie gras et le dessert. Que valent ces vins blancs doux? Le laboratoire et les dégustateurs en disent bien plus que les étiquettes...

25 fr. 25 Le prix au litre du muscat

de Beaumes-de-Venise 2007 (F). Le moins cher des bons vins de ce test.

pAssitO di pAnteLLeriA 2007 (i)

Le vin testé le plus sucré et le plus intense au nez, particulièrement complexe et équilibré.

DOssIER RéALIsé PAR ALINE CLERC Et ANNE ONIDI

13

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 TEST fRC

Comment faire de l’humain, cet être sensible mais pétri de subjectivité, un outil de mesure pertinent? Christian Guyot et Pascale Deneulin, de l’Ecole d’ingénieurs de Changins (EIC), nous éclai-rent... Rendez-vous est pris à l’école un mardi de septem-bre. Les treize dégustateurs viennent d’achever leur dernière séance d’analyse et découvrent les vins qu’ils ont goûtés. Dans ce test, les dégustateurs ne devaient pas donner leur avis, mais il n’empêche que nombre d’entre eux ont apprécié la complexité et les arômes puissants de certains vins. C’est avec quelques bou-teilles sous le bras qu’ils sont retournés à leurs activités professionnelles respectives: cinq d’entre eux travaillent à l’EIC, les autres étant des spécialistes du vin ou des dé-gustateurs chevronnés.

Quand les papilles se font laboratoire

L’ermitAge de VétrOz 2007 (cH)

Son étiquette ne fait pas état dela présence de sulfites. Or c’est le vin qui en contient le plus!

sAuternes cHâteAu de myrAt 2e cru 2005 (f)

Il contient les notes les plus boisées. C’est aussi le plus cher.

AR

C/J

ean

-Ber

nar

d S

ieb

er

TEST fRC FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

14

Passito di Pantelleria DOC nes Duca di

Castelmonte (I), 2007

Muscat Beaumes-de-Venise(F), 2007

Ermitage de Vétroz (CH), 2007

Sauternes Château de Myrat 2e cru

(F), 2005

Assemblage du Valais Dessert Hurlevent

(CH), 2007

Sauternes Bauvoyres AOC

(F), 2007

Monbazillac Pavillon de la Brie (F),

2005

Monbazillac Château Belingard(F), 2006

Jurançon Château Jolys Allure

(F), 2006

Malvoisie du Valais terre de feu taillefer

(CH), 2008

Gewürtztraminer Cuvée Réserve

(F), 2007

Gewürtztraminer Emile Willm

(F), 2008

caractéristiques

Prix indicatif 11 fr. 90 18 fr. 95 22 fr. 80 39 fr. 90 19 fr. 90 14 fr. 95 13 fr. 40 16 fr. 80 9 fr. 95 12 fr. 95 8 fr. 95 9 fr. 95

contenance 37,5 ml 75 cl 50 cl 75 cl 37.5 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl

Prix au litre 31 fr. 75 25 fr. 25 45 fr. 60 53 fr. 20 53 fr. 05 19 fr. 95 17 fr. 85 22 fr. 40 13 fr. 25 17 fr. 25 11 fr. 95 13 fr. 25

lieu d’achat coop manor globus manor coop denner coop globus manor manor denner manor

Volume d’alcool 14,5% 15% 13% 13,5% 11,7% 13,5% 13,5% 13,5% 13% 13,7% 13% 13%

catégorie doux doux doux doux doux doux doux doux doux lég. doux lég. doux mi-doux

étiquetage

mention des sulfites

degré de douceur température de service

durée de garde accords vin-mets

analyses chimiques

sucres résiduels 139 g/ml 108 g/ml 107 g/ml 113 g/ml 114 g/ml 75 g/ml 112 g/ml 89 g/ml 51 g/ml 6 g/ml 11 g/ml 19 g/ml

sulfites*

teneur en pesticides

éValuation sensorielleles comPleXes et équilibrés: puissance au nez et en bouche. Palette aromatique portant essentiellement sur les notes de caramel. equilibrés et complexes en bouche.

les intermédiaires: ces vins se situent globalement dans la moyenne aromatique (à l’exception des deux premiers, plus complexes), avec une note boisée plus importante que pour les autres vins.

les Peu sucrés: vins acides et amers. au nez, peu d’arômes de miel, de caramelou de fruits confits. en bouche, peu sucrés, peu intenses et peu complexes.

* Concentrations maximales autorisées selon l’ordonnance sur les additifs:- Vins naturellement doux dont la teneur en sucre résiduel est supérieure à 45 g/l: 400 mg/l de SO2- Vins naturellement doux dont la teneur en sucre résiduel est supérieure à 5 g/l: 260 mg/l de SO2- Vin blanc dont la teneur en sucre résiduel est inférieure à 5 g/l: 210 mg/l de SO2

très bon bon

satisfaisant peu satisfaisant insuffisant

Qu’est-ce au juste que l’analyse sensorielle d’un produit? «C’est la description qu’en fait un groupe de personnes entraînées», résume Christian Guyot, professeur à l’EIC.

Pour notre test sur les vins blancs doux, il aura fallu au panel de dégus-tateurs trois séances de préparation et deux séances d’analyse. Durant la première rencontre, le but a été de mettre au point le vocabulaire utilisé pour la description olfactive, gusta-tive et visuelle des vins. Parmi la pa-lette de mots retenus (vingt-quatre en tout), on trouve par exemple les

notes de fruits confits, d’agrumes, de miel, de caramel, d’hydrocarbu-res, boisées, empyreumatiques (évo-quant le café, le brûlé, le chocolat noir).

Les testeurs se sont entraînés durant deux séances à affiner leurs perceptions.

Les étapes du test

L’analyse sensorielle à propre-ment parler a été répétée deux fois, en deux séances d’une heure. Sans le savoir, chaque dégustateur a reçu ses échantillons dans le même ordre

de passage les deux fois, mais avec des codes différents. De plus, pour garantir l’égalité de traitement des vins, les crus ont défilé dans un or-dre propre à chaque dégustateur. Les échantillons ont été servis dans des verres noirs pour la partie olfactive et gustative, puis transvasés dans un verre transparent pour l’étape visuelle. Pascale Deneulin et Eve Danthe ont orchestré ces séances, qui leur ont demandé un gros tra-vail d’organisation… et l’utilisation de 624 verres, sans compter la casse! A. O.

Vingt-quatre mots pour décrire le vin

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 TEST fRC

15

15

Passito di Pantelleria DOC nes Duca di

Castelmonte (I), 2007

Muscat Beaumes-de-Venise(F), 2007

Ermitage de Vétroz (CH), 2007

Sauternes Château de Myrat 2e cru

(F), 2005

Assemblage du Valais Dessert Hurlevent

(CH), 2007

Sauternes Bauvoyres AOC

(F), 2007

Monbazillac Pavillon de la Brie (F),

2005

Monbazillac Château Belingard(F), 2006

Jurançon Château Jolys Allure

(F), 2006

Malvoisie du Valais terre de feu taillefer

(CH), 2008

Gewürtztraminer Cuvée Réserve

(F), 2007

Gewürtztraminer Emile Willm

(F), 2008

caractéristiques

Prix indicatif 11 fr. 90 18 fr. 95 22 fr. 80 39 fr. 90 19 fr. 90 14 fr. 95 13 fr. 40 16 fr. 80 9 fr. 95 12 fr. 95 8 fr. 95 9 fr. 95

contenance 37,5 ml 75 cl 50 cl 75 cl 37.5 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl 75 cl

Prix au litre 31 fr. 75 25 fr. 25 45 fr. 60 53 fr. 20 53 fr. 05 19 fr. 95 17 fr. 85 22 fr. 40 13 fr. 25 17 fr. 25 11 fr. 95 13 fr. 25

lieu d’achat coop manor globus manor coop denner coop globus manor manor denner manor

Volume d’alcool 14,5% 15% 13% 13,5% 11,7% 13,5% 13,5% 13,5% 13% 13,7% 13% 13%

catégorie doux doux doux doux doux doux doux doux doux lég. doux lég. doux mi-doux

étiquetage

mention des sulfites

degré de douceur température de service

durée de garde accords vin-mets

analyses chimiques

sucres résiduels 139 g/ml 108 g/ml 107 g/ml 113 g/ml 114 g/ml 75 g/ml 112 g/ml 89 g/ml 51 g/ml 6 g/ml 11 g/ml 19 g/ml

sulfites*

teneur en pesticides

éValuation sensorielleles comPleXes et équilibrés: puissance au nez et en bouche. Palette aromatique portant essentiellement sur les notes de caramel. equilibrés et complexes en bouche.

les intermédiaires: ces vins se situent globalement dans la moyenne aromatique (à l’exception des deux premiers, plus complexes), avec une note boisée plus importante que pour les autres vins.

les Peu sucrés: vins acides et amers. au nez, peu d’arômes de miel, de caramelou de fruits confits. en bouche, peu sucrés, peu intenses et peu complexes.

* Concentrations maximales autorisées selon l’ordonnance sur les additifs:- Vins naturellement doux dont la teneur en sucre résiduel est supérieure à 45 g/l: 400 mg/l de SO2- Vins naturellement doux dont la teneur en sucre résiduel est supérieure à 5 g/l: 260 mg/l de SO2- Vin blanc dont la teneur en sucre résiduel est inférieure à 5 g/l: 210 mg/l de SO2

Vingt-quatre mots pour décrire le vinDurant le processus de fabrication, les sulfites sont ajoutés au vin pour le protéger de l’oxydation et de l’attaque des micro-orga-nismes. Les vins blancs doux sont plus riches en sulfites que les vins rouges ou les blancs secs, car ces substances ont pour but de stopper le développement des levures qui transforment le sucre en alcool. Plus il y a de sucre et d’alcool dans le vin, plus il faut donc ajouter de sulfites. Les personnes présen-tant une intolérance aux sulfites doivent évidemment éviter les aliments qui en contiennent.

Les vins blancs doux sont produits à partir de grains très sucrés. Or, selon les conditions climatiques, cette matière première peut être difficile à obtenir. La méthode traditionnelle où le raisin mûrit sur son support (mention «flétri sur souche») fait prendre un risque important au vi-gneron, qui choisit parfois de faire flétrir ses raisins hors souche. Mais une méthode existe, qui permet de faire mûrir artificiellement le raisin: c’est la cryo-extraction, où les grains

sont congelés à -10 °C puis pressés. A cette température, l’eau part mais le sucre reste. La concentration du jus est également un moyen de contour-ner l’étape du flétrissement. Pour enlever au jus de raisin une partie de son eau, on emploie des concentra-teurs sous vide ou utilisant l’osmose inverse. Selon Hansueli Pfenninger, de l’EIC, ces méthodes frisent l’illé-galité. Dans tous les cas, le consom-mateur devrait être informé, par l’étiquette, du mode de production.

BLANCS DOUx fruits de la nature ou de la technologie?

Ça sulfite!

TEST fRC FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

16

Depuis la vendange 2007, la présence de sulfites doit être indiquée, satisfai-sant à une demande de la FRC. Malgré ce progrès, les étiquettes restent peu loquaces.

Au supermarché, le choix d’un vin se révèle ardu lorsqu’il s’agit de faire le tri entre mentions obligatoires et faculta-tives, design séducteur et absence d’in-formations utiles sur les étiquettes.

La douceur en douce

La législation fixe les catégories de douceur des vins selon leur teneur en sucre résiduel par litre. En dessous de 4 g, les vins sont «secs», de 4 à 12 g, les vins «demi-secs», «mi-secs» ou «légère-ment doux», de 12 à 45 g «demi-doux» ou «mi-doux» et, au-delà de 45 g, «doux».

Ces indications n’étant pas obligatoi-res, les étiquettes en font rarement état. Pionnière, l’appellation Amigne de Vétroz a rendu cette information obli-gatoire, avec cependant une classifica-tion différente.

Admise depuis 2007, l’utilisation des copeaux n’a pas à être déclarée, mais il est interdit de faire allusion aux barri-ques ou fûts de chêne en cas de recours à ces morceaux de bois. Suite à cette autorisation, les cantons de Genève, de Neuchâtel et du Valais les ont interdits pour leurs AOC. Ce n’est pas le cas des AOC vaudoises.

Que les AOC s’en mêlent!

Malgré le progrès que représente l’indication «contient des sulfites» lors-

que la teneur est supérieure à 10 mg/l, l’étiquetage des vins reste trop lacunaire pour permettre un choix sur d’autres bases que le prix et le design de l’éti-quette. Les informations suivantes per-mettraient de mieux acheter les crus: – cépages– température de service– durée de garde– degré de douceur– méthode de production des vins doux– concentration en sulfites, cette valeur pouvant fortement varier d’un vin à l’autre.

Pour la FRC, ces améliorations pour-raient être intégrées dans les AOC can-tonales. Les consommateurs pourraient ainsi choisir plus facilement. A. C.

Un étiquetage pas assez informatif

LE NOM peut être une marque de fantaisie ou se référer à une localisation cadastrale.

LE MILLésIME ne peut être indiqué que si 85% du raisin ont été récoltés durant une même vendange.

LA tENEuR EN ALCOOL, qui doit se situer entre 7% et 15% du volume. au-delà, les boissons entrent dans la catégorie des spiritueux ou des vins de liqueur.

LA CAtégORIE Du VIN est indi-quée: aoc, pour la suisse et la france, et autres désignations na-tionales pour les vins de catégorie 1, vin de pays ou vin de table pour la catégorie 2.

étiQuettes (AVAnt et Arrière) de LA BOuteiLLe dessert HurLeVent

L’INDICAtION DE LA DOuCEuR Du VIN

LA MENtION «CONtIENt DEs suLFItEs» tEMPéRAtuRE DE sERVICE

DuRéE DE gARDE

ACCORDs MEts-VINs

LE Ou LEs CéPAgEs peuvent être indiqués si 85% du vin en sont issus. s’il y en a plu-

sieurs, ils doivent être mentionnés dans l’ordre décroissant de leur importance.

LE VOLuME DE LA BOutEILLE, généralement 7,5 dl. la bouteille vaudoise ne contient que 7 dl.

LE NOM Ou LA RAIsON sOCIALE du producteur, de l’encaveur, du négociant, de l’embouteilleur ou du vendeur.

17

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 HUMEUR

Le billet de Lucie Rihs

«Le week-end en amoureux»Parfois, dans la fureur du quoti-

dien, il faut savoir prendre un peu de recul. Détendez-vous, je ne m’apprête pas à vous faire l’apolo-gie d’une nouvelle diète zen et feng-shui à la fois… Non, ce que je veux dire, c’est que, parfois, il est bon de s’éloigner quelques instants du lieu de tous les stress et de l’urgence de la semaine.

Et si, ô vous, parents indignes, vous arrivez par la même occasion à prendre de la distance kilométrique avec votre marmaille, vous êtes alors indéniablement des champions olympiques du repos.

Bardée de mes conceptions savan-tes sur la survie du couple en milieu hostile (c’est-à-dire tout le temps), glanées dans la presse féminine, je décide donc de kidnapper mon cher et tendre pour l’emmener en voyage.

Direction un week-end romanti-que dans une cité étrangère…

Au programme: grasse matinée, re-pas à n’importe quelle heure, flânerie et découverte du lieu. Avec un soup-çon de shopping en plus, ça ne fera de mal à personne.

Waouh! Je me précipite sur mon clavier, histoire de dénicher sur le Web «le» bon plan pas cher mais chic, dont on pourra se vanter auprès de tous ceux qui en sont encore à la réservation par agence de voyages interposée. Six heures après, ça y est, j’ai réservé. J’ai comparé, étudié, sou-pesé chaque offre et me suis décidée. Je suis fière comme une paonne. A nous la belle vie!

Le jour du départ, je prends un premier coup face aux larmes de mes petits.

«Courage, je vais y arriver… Je l’ai déjà fait, ça va être possible!»Je respire un grand coup et leur dis au revoir.

Un peu plus tard, on arrive sur place… L’hôtel est super, la rue

est super, la ville est super. Mais voilà: je pleure. Mes enfants me manquent et mon mari se désespère:

«Profite, maintenant qu’on est là… En plus, ils sont en de bonnes mains quand même!»

D’accord. On fait cent mètres. On croise une boutique de jouets. Pour se donner bonne conscience, j’ima-gine, on se précipite pour acheter un petit quelque chose aux chérubins qui doivent déjà bien assez se faire gâter à la maison.

Je me sens mieux.Le deuxième jour, pareil. Alors

qu’on se balade tranquillement comme de jeunes amants, voilà qu’une boutique de fringues enfan-tines nous barre la route. Vous sa-vez, celle tellement jolie et qu’on ne trouve pas chez nous!

On entre. On sort… On a telle-ment de sacs qu’on doit retourner les poser à l’hôtel. Et on n’en a même pas honte! C’est si mignon, toutes ces

petites choses qui leur iront tellement bien…

Bref. Le week-end s’achève.

Sur le chemin du retour, totale-ment impatiente de retrouver les

enfants à qui j’ai dû tellement man-quer (ça me fait plaisir en tout cas de l’imaginer), je suis prise subitement d’un gros doute…

Au fond, n’y a-t-il pas quelque chose de ridicule de chercher à éco-nomiser jusqu’au dernier centime pour se payer un voyage tandis que, une fois sur place, on claque sans compter pour les petits bonhom-mes dont on essayait justement de s’éloigner? Et de ne penser qu’à eux alors qu’on était censés se consacrer à nous?

Prête à m’avouer que, finalement, «si…», je me tourne vers mon

mari. Il me regarde tendrement, l’air frais, dispos… et amoureux. Tiens? Ce n’était pas le but, ça, justement?

A. R

ebet

ezA

ure

mar

18

TEST fRC FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

huiles risotto, Pâtes farcies et sèches fromages

migros sélectionHuile d’olive avec des morceaux de truffes d’été et de l’arôme de truffe

fine foodHuile d’olive extravierge à l’arôme de truffe

basso olio extraverginadi olivaal tartufo

migros sélection

Ravioli al Robiola con 1,5% di

tartufo estivo e aroma di tartufo

Viani & coPâtes de semoule

de blé dur aux œufs et aux truffes

globusRavioli

al tartuffo

naturalmente®Risotto

alla Piemontese con tartufo

fine foodTagliolini al gusto

di tartufo

fromagerie du moléson

Tomme à la farce truffée

tomme artisanale

de la VenogeTomme

aux truffes

Val d’arVeLe Truffé

Primess, Premium lineBrie suisse au

beurre de truffe (à l’arôme de

truffe)

globusBrie de Meaux

avec truffes noires

soredaTruffettes

PriX indicatif 13 fr. 20 16 fr. 80 5 fr. 90 8 fr. 80 9 fr. 40 n.i. 8 fr. 50 9 fr. 50 5 fr. 60 3 fr. 95 3 fr. 90 4 fr. 85 n.i. 4 fr. 60Poids (g) ou Volume (ml) 100 100 250 180 250 n.i. 300 250 160 120 75 130 n.i. 55

PriX indicatifau kg ou au litre 132 fr. 168 fr. 26 fr. 49 fr. 38 fr. 61 fr. 28 fr. 38 fr. 35 fr. 54 fr. 52 fr. 50 fr. 89 fr. 84 fr.

détermination esPèce (33%)

conformité de l’étiquetage (33%)

arÔmes et allé-gations (33%)

aPPréciation globale en % 40 40 10 90 90 77 40 40 90 90 77 50 17 17

très bon bon satisfaisant peu satisfaisant insuffisant

Au Moyen Age, la truffe était considérée comme diabolique. Aujourd’hui, elle fascine, et l’on tente de percer les mys-tères de ce champignon à haute valeur gustative et commerciale. Difficile à trouver dans la nature, elle l’est parfois encore plus dans les produits de fête, où des arômes ajoutés compensent des ingrédients de moindre qualité. Verdict du Service de la consommation et des affaires vétérinaires de Genève sur une vingtaine de «délices truffés».

Les huiles pas si raffinées

Vendues très cher, ces huiles n’ont pourtant rien d’exceptionnel. En effet, le nez de truffe provient dans tous les cas de l’arôme de synthèse ajouté.

Migros Sélection et Coop Fine Food contiennent certes les truffes annon-cées, mais elles n’apportent aucune saveur supplémentaire dans la mesure où elles sont sèches. Migros Sélection contient en outre 73% d’huile d’olive raffinée, obtenue par le raffinage industriel d’huile vierge et dont les propriétés organoleptiques sont de moindre qualité (voir aussi le test de l’huile d’olive, FRC Magazine No 9). Quant à l’huile de marque Basso, elle ne contient pas de truffe du tout, mal-gré l’image trompeuse sur l’étiquette et un sédiment noirâtre au fond de la bouteille qui suggèrent le contraire.

Bonne nouvelle, les raviolis de Migros et de Globus sont à la hauteur

des attentes. Malheureusement, les raviolis vendus à Globus ne mention-nent pas l’espèce de truffe contenue. Du côté des pâtes sèches, si celles de la marque Viani & Co (achetées à Globus) sont tout à fait correctes, pour le même prix, celles de Fine Food prê-tent à confusion: l’image sur l’embal-lage laisse penser que le produit est bien plus riche en truffe qu’il ne l’est en réalité. Quant au risotto à la pié-montaise, son arôme prononcé pro-vient moins des morceaux de truffe sèche que de la chimie de synthèse.

Fromages et mirages

Les produits artisanaux ont la cote! Les tommes de la fromagerie du

Repas de fête Le retour de la truffeLe diamant noir est la star des bonnes tables, mais il n’est pas aussi présent dans les plats que sur les étiquettes.

n.i. non indiqué

19

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 TEST fRC

huiles risotto, Pâtes farcies et sèches fromages

migros sélectionHuile d’olive avec des morceaux de truffes d’été et de l’arôme de truffe

fine foodHuile d’olive extravierge à l’arôme de truffe

basso olio extraverginadi olivaal tartufo

migros sélection

Ravioli al Robiola con 1,5% di

tartufo estivo e aroma di tartufo

Viani & coPâtes de semoule

de blé dur aux œufs et aux truffes

globusRavioli

al tartuffo

naturalmente®Risotto

alla Piemontese con tartufo

fine foodTagliolini al gusto

di tartufo

fromagerie du moléson

Tomme à la farce truffée

tomme artisanale

de la VenogeTomme

aux truffes

Val d’arVeLe Truffé

Primess, Premium lineBrie suisse au

beurre de truffe (à l’arôme de

truffe)

globusBrie de Meaux

avec truffes noires

soredaTruffettes

PriX indicatif 13 fr. 20 16 fr. 80 5 fr. 90 8 fr. 80 9 fr. 40 n.i. 8 fr. 50 9 fr. 50 5 fr. 60 3 fr. 95 3 fr. 90 4 fr. 85 n.i. 4 fr. 60Poids (g) ou Volume (ml) 100 100 250 180 250 n.i. 300 250 160 120 75 130 n.i. 55

PriX indicatifau kg ou au litre 132 fr. 168 fr. 26 fr. 49 fr. 38 fr. 61 fr. 28 fr. 38 fr. 35 fr. 54 fr. 52 fr. 50 fr. 89 fr. 84 fr.

détermination esPèce (33%)

conformité de l’étiquetage (33%)

arÔmes et allé-gations (33%)

aPPréciation globale en % 40 40 10 90 90 77 40 40 90 90 77 50 17 17

Repas de fête Le retour de la truffeLe diamant noir est la star des bonnes tables, mais il n’est pas aussi présent dans les plats que sur les étiquettes.

Photos: ARC/Jean-Bernard Sieber

TEST fRC FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

20

Quand la truffe se fait tartuffe

Protocole de test

En 2006, notre test sur les produits contenant de la truffe annonçait des résultats catastrophiques. Dix produits sur dix-neuf obtenaient des mauvais résultats. Force est de constater que certains fabricants ont fait des efforts, avec des étiquetages et des teneurs en truffes en rapport avec la réalité. Par ailleurs, l’arôme de truffe est annoncé de manière

plus systématique sur les produits. Pourtant, quel-ques mauvais élèves restent à la traîne, comme par exemple le brie de Meaux acheté à Globus. En effet, pour ce fromage, la qualité du produit n’a pas augmenté au fil du temps. En revanche, le prix au kilo, est, lui, passé de 69 à 89 francs! h. k.

cOnsO mALin

n evitez les produits qui n’affichent pas la teneur en truffes.n le nom latin de la truffe devrait idéalement être annoncé. Pour les produits vendus au rayon traiteur, n’hésitez pas à demander de quelle sorte de truffe il s’agit.n sèche, la truffe perd toute sa saveur. les produits qui contiennent de la truffe sèche ont souvent des arômes ajoutés.n le terme «arôme» fait souvent référence à un arôme artificiel, contraire-

ment à la mention «arôme naturel de...».

sauces, accomPagnement et autres

migros sélection

Purée de truffes d’été

fine foodBeurre à l’arôme

de truffe et aux truffes d’été

l’angolo dei saPori

Burro e tartuffo bianco

gran delizia, sélection manor

Grissini con tartufo

urbani tartufi

Tartufi estivi

christian PotierSauce aux truffes,

recette traditionnelle

PriX indicatif 14 fr. 50 4 fr. 05 18 fr. 6 fr. 50 9 fr. 95 8 fr. 90Poids (g) ou Volume (ml) 35 30 80 120 18 190

PriX indicatifau kg ou au litre 414 fr. 135 fr. 225 fr. 54 fr. 361 fr. 47 fr.

détermination esPèce (33%)

conformité de l’étiquetage (33%)

arÔmes et allé-gations (33%)

aPPréciation globale en % 90 90 90 90 77 40

La détermination des truffes se fait à l’aide de l’examen morphologique des spores des champignons retrou-vées dans le produit. En effet, selon l’espèce, la taille et la couleur de la

spore varie. L’étiquetage a ensuite été vérifié en vertu de la loi. Enfin, les arômes ajoutés et les allégations prêtant à confusion ont été relevés. h. k.

très bon bon satisfaisant peu satisfaisant insuffisant

complément sur les truffessur www.frc.ch

Moléson et de la Venoge contiennent bien les quantités de truffe annoncées. C’est également le cas du truffé du Val d’Arve. A l’opposé, les Truffettes de la marque Soreda (achetées à Globus) contiennent des traces de champi-gnons, sans pour autant remplir les exigences de la loi. Quant aux truffes noires annoncées sur le brie de Meaux de Globus, c’est surtout par leur ab-sence qu’elles brillent... On y trouve en revanche de la truffe d’été.

sauces et saveurs

Fort heureusement, les purées de truffe et les beurres aux truffes qui figurent parmi les produits les plus chers au kilo sont conformes à la loi. Toutefois, la sauce aux truffes de Christian Potier ne contient, en défi-nitive, que peu de truffes. Cette sauce, élaborée selon une «recette tradition-nelle», affiche une liste d’ingrédients extrêmement longue et contient en outre des sulfites… Il semble donc que c’est plus à la tradition indus-trielle que la mention fait référence!

Huma Khamis

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 L’INVITÉ

21

Téléphonie mobile «Les tarifs restent compliqués»La transparence n’est pas le point fort des opérateurs. Pour savoir ce qu’ils trament, nous avons fait appel à un passionné bien renseigné.

Pascal martin est un fondu de télé-coms. Les tarifs obscurs, les techno-logies les plus pointues, les prochains développements, rien ou presque ne lui échappe. Sur son blog www.scal.ch, il décortique l’actu d’une industrie qui, du SMS à l’Internet mobile, en pas-sant par la localisation GPS, a changé notre manière de vivre en une décen-nie à peine.

Grâce à son site indépendant et sans publicité (ça ne vous rappelle rien?...), Pascal Martin ne se fait pas que des amis, mais il est vite devenu une référence du secteur. Les opéra-teurs annoncent de nouveaux tarifs, les téléviseurs et les ordinateurs gratuits pointent leur nez... Il fallait l’inviter!

Les opérateurs lancent de nou-veaux forfaits illimités. En valent-ils la peine?

Seul Swisscom offre une réelle solution nouvelle par rap-port à ses tarifs précédents. Les clients qui avaient une fac-ture de plus de 169 francs et qui ne téléphonent pas trop à l’étranger peuvent s’y mettre. Pour les autres fournisseurs, c’est un peu plus délicat: Orange et Sunrise sont nettement meilleur marché, globalement, que Swisscom. Difficile donc, pour eux, de mettre en place de vraies offres à la baisse. Mais ces contrats présentent tout de même l’avan-tage d’exclure les mauvaises surprises: on connaît le mon-tant de sa facture... Et les tarifs restent compliqués. Orange communique sur le fait de téléphoner gratuitement à trois numéros préférés vers n’importe quel opérateur, mais oublie de dire que des minutes gratuites sont supprimées par rapport aux contrats précédents...

Les tarifs sont donc toujours difficilement comparables...

Pour une association de consommateurs, c’est très im-portant de pouvoir comparer. Mais, sur le marché, ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Ce qui fait vivre Orange et Sunrise, ce sont les tarifs dits «de terminaison mobile»,

c’est-à-dire ce que facture un opéra-teur pour permettre à un concurrent d’atteindre ses propres clients. Il est plus cher pour Swisscom d’avoir accès aux clients d’Orange et de Sunrise que de ces deux-là vers Swisscom. En fait, le marché est donc très régulé et rend la concurrence un peu artificielle. Si tous les opérateurs offraient exactement les mêmes produits, la concurrence ne pourrait pas se faire. Cela dit, il reste des choses à améliorer, à mon sens. Sunrise facture chaque minute enta-mée de conversation, Swisscom le fait par tranche de dix secondes. Certains font payer l’accès à la boîte vocale, d’autres pas. Ce sont des détails, mais ils sont bien cachés. Je trouve que ces règles-là devraient être unifiées.

Quels sont les prochains développe-ments attendus dans la téléphonie?

L’utilisation de l’Internet mobile, qui, en fait, est encore peu répandue dans la population. Ça changera car, dans quatre ou cinq ans, on pourra surfer mobile aussi vite qu’à la maison. Une multitude de start-up planchent aussi sur des applications diverses, comme par exemple la domoti-que, qui permet de contrôler à distance les installations de sa maison (chauffage, surveillance, etc.).

Que pensez-vous des nouvelles offres combinées d’ordi-nateurs portables avec modem pour l’Internet mobile, justement?

Je pense que ce genre d’offres vont se généraliser. Il s’agit d’acquérir des équipements gratuitement ou presque, à condition de s’abonner à des services surtaxés. C’est le modèle du téléphone qui s’étend aux ordinateurs, mais aussi aux télévisions, et, à terme, à d’autres domaines. En fait, c’est une forme de leasing... Mais le problème à mon avis, c’est que les clients vont penser qu’ils partent sans payer, et se passer de comparer les prix des services...

Propos recueillis par Luc Olivier Erard

ARC

28

Achat à l’étranger N’oubliez pas les taxes et les frais annexes! «Collectionneur philatélique, je suis abonné à des parutions étrangères. Les livraisons coûtent en général entre 20 et 50 fr. Au total, chaque livraison coûte au minimum 50% de plus que la valeur des timbres. Manifestement, la douane ou La Poste fait du zèle, et indispose les consommateurs. Il faudrait raison garder et ne pas taxer des envois de petite valeur. Qu’en pensez-vous?» René-Marc, Saint-Sulpice

Grâce à Internet, le consommateur a accès à des mar-chandises souvent vendues moins cher à l’étranger qu’en Suisse, ou à des produits introuvables dans les

commerces de la place. Cependant, tout envoi en provenance de l’étranger est soumis à des taxes, notamment la TVA, les droits de douane et les frais de dédouanement, qui s’ajoutent à la valeur nette de la marchandise. Le destinataire d’un tel envoi doit donc, le cas échéant, s’en acquitter, en plus des frais de transport. Il ne reçoit la facture totale qu’à réception du colis, ce qui occasionne souvent de mauvaises surprises. Les colis dont la valeur n’excède pas 66 francs (pour les biens soumis à une TVA de 7,6%) ou 209 francs (pour les biens sou-mis à une TVA de 2,4%, par exemple les livres) sont exemptés de taxes.Les envois de cadeaux par des particuliers domiciliés à l’étranger à des particuliers en Suisse sont exemptés de taxes (dédouanement, TVA et droits de douane) jusqu’à une valeur marchande de 100 francs. La mention doit être faite par l’ex-péditeur du cadeau.Les droits de douane sont dus s’ils sont supérieurs à 5 francs. C’est une taxe calculée sur le poids brut de l’envoi. Souvent négligeables, ils n’excèdent pas 1 à 2 francs par kilo (inexistants pour le matériel informatique ou les livres, plus élevés pour le tabac, l’alcool et les textiles). Les frais de dédouanement (voie postale) sont facturés seulement si la TVA et/ou les droits de douane excèdent 5 francs. Pour une valeur de la marchandise jusqu’à 500 francs, les frais de dédouanement se montent à 18 francs (dédoua-nement simplifié). Pour une valeur de la marchandise supé-rieure à 500 francs, les frais de dédouanement se montent à

CELA VOUS EST ARRIVÉ FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

Emballage encombrant et coûteux«Mes parents, septuagénaires, ont acheté une télévision chez Media Markt à Bienne. Comme elle ne fonctionnait pas correcte-ment, ils l’ont ramenée au magasin. N’ayant pas gardé le carton d’emballage, fort encom-brant pour un appartement de trois pièces, mon père s’est vu déduire un montant de 50 fr. Je trouve ce procédé inacceptable, et j’ai l’impression qu’il s’est fait arnaquer par un personnel peu scrupuleux.» Carine, Moutier

La réduction n’est fondée que si le contrat de vente ou les conditions générales prévoient que l’appa-

reil doit être retourné dans son emballage d’origine.

En effet, la loi, en particulier le Code des obligations, ne prévoit pas cette exi-gence, mais permet cependant au vendeur de limiter ou exclure la garantie en raison d’un défaut. En l’absence de clause vous informant que l’échange n’était pas pos-sible, ou alors seulement possible avec l’emballage d’origine, le vendeur ne peut pas déduire ce montant. En revanche, le vendeur aurait été dans son droit s’il avait déduit ce montant en raison de l’absence d’un accessoire (par exemple câble d’ori-gine).

22

23

Achat à l’étranger N’oubliez pas les taxes et les frais annexes! Noël et les bons-cadeaux

«J’ai en ma possession depuis août 2003 un bon-cadeau pour un centre sportif. Il ne comporte pas de date d’échéance, pourtant le personnel du centre sportif l’a refusé. Que disent les lois au sujet de la durée de validité des bons-cadeaux?» Naomi, Delémont

En cette période de fin d’année, il n’est pas inu-tile de rappeler que la validité des bons-cadeaux est en principe de dix ans. Attention, toutefois, si

une autre durée est inscrite sur le bon, c’est celle-ci qui fait foi. Aussi n’oubliez pas de ressortir les bons reçus à Noël 2008 afin d’en vérifier l’éventuelle date de péremption. Si l’échéance est proche, prenez immédiatement contact avec le vendeur: peut-être acceptera-t-il d’en prolonger la validité. Le cas échéant, demandez-lui de vous confirmer la prolongation par écrit.

35 francs (dédouanement complet). Attention, les envois faits par des transitaires privés sont beaucoup plus chers. La tVA (taxe sur la valeur ajoutée) est due si elle est supé-rieure à 5 francs. Le taux normal est de 7,6%. Un taux réduit est appliqué à l’alimentation, aux médicaments ou encore aux livres. Le montant de la TVA est calculé sur la somme sui-vante: valeur d’achat + frais de transport + droits de douane (si > 5 francs).

Comme vous importez un colis, la TVA étrangère doit vous être déduite. Mais ce remboursement est difficile à obtenir, même si parfois certains sites font la déduction. Contactez le vendeur pour lui demander de vous faire parvenir les formu-laires nécessaires pour le remboursement de la TVA.

Monsieur Prix négocie actuellement pour atténuer les coûts du commerce électronique.

– lisez les conditions générales pour connaître les frais.– ne vous fiez pas au montant net d’achat inscrit sur le site. le coût réel doit être soigneusement calculé, compte tenu du passage à la douane.– le consommateur peut difficilement choisir le transi-taire. lors de la commande, demander expressément à l’expéditeur d’utiliser la voie postale traditionnelle pour l’envoi du colis et d’éviter le mode express.– demandez à payer le prix net (hors taxe), la facture détaillée et la déclaration d’exportation au moment de l’achat pour récupérer le différentiel de tVa.– retrouvez sur www.frc.ch notre dossier «gare aux frais de dédouanement!».

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 CELA VOUS EST ARRIVÉ

Une question?Un doute?

Valérie Muster, responsa-ble de la Permanence frc conseil, et son équipe de spécialistes, se tiennent à votre disposition.Vous êtes membre de la frc: 0848 575 105 (tarif normal) Vous n’êtes pas membre: 0900 575 105 (2 fr. 85/min)

Les cOnseiLs de LA frc

24

ILS ONT TESTÉ POUR NOUS PAgE RéALIséE PAR ANNE ONIDI

Pourquoi les teste-t-on encore, ces concentrés de jeunesse éternelle dont

les promesses dépassent à peine leur prix aux 15 millilitres? Parce que les laboratoi-res Truc-chose viennent cette fois-ci réel-lement de faire une découverte majeure? parce qu’on le vaut bien? ou parce que l’espoir déride? Une fois de plus, donc, un test montre que ces crèmes n’ont aucun effet sur les rides. Que Choisir en est arrivé

à la conclusion que, tout au plus, elles procurent une agréable sensation de fraîcheur et diminuent sensiblement les cernes. Bah, allez, c’est toujours ça. Le tout, c’est de le savoir.

LEs MEILLEuREs Du tEstL’Oréal Paris Revitalift double lifting yeux, 27 fr. 90 nivéa visage antirides q10 plus, soin contour de l’œil, 18 fr. 90dr. brandt lineless eye cream, 76 fr. 30

Certes, elle n’avait pas que des qualités… Déjà, elle geignait

lorsqu’on la heurtait par mégarde avec les roues de la chaise de bu-reau. Et puis il fallait s’accroupir devant elle pour viser péniblement l’encoche de la clé USB. Mais ce félin infor-matique, avec son ronron et sa chaleur, ras-surait presque. Enfin voilà, il faut s’y résou-dre: la tour disparaît peu à

peu. Après les ordinateurs portables, ce sont les ordinateurs dits «tout en un» qui achèvent de la déboulonner. Test-Achats a testé huit modèles, des plus élémentaires aux plus perfec-

tionnés, intégrant même la technologie tactile proposée par Windows 7. Après le chat, ose-raient-ils nous prendre la souris?

LEs MEILLEuRsDu tEst

Apple iMac, 1196 fr.sony Vaio Vgc-Js3e,

1585 fr.acer e machine ez1600, 609 fr.

Ordinateurs tout en un A bas la tour!

Crèmes antirides Les yeux pour pleurer

Ecouter la radio sans parasites où que l’on se trouve, à l’inté-

rieur comme à l’extérieur, même à l’écart des localités: c’est l’avan-tage des radios digitales (DAB), qui supplanteront, à terme, la bande FM. Une vingtaine de chaînes sont déjà captées par les radios DAB, et les chaînes étrangères arrivent. L’équipe de Which? a mis à l’épreuve plu-sieurs modèles de ces postes de nouvelle génération. Certains rappellent furieusement le poste de grand-papa. Pourtant, bonne nouvelle, leurs prestations ont en majorité convaincu. On peut même les brancher sur Internet et avoir accès à plus de 10 000 chaînes. Attention, toutefois, dans ce cas, relèvent nos confrè-res britanniques, à se munir d’une connexion adéquate, sous peine de subir des coupures, à défaut de friture.

LEs MEILLEuREs Du tEstPure Avanti Flow, 679 fr.roberts stream 202-Wm202, 275 fr.Pure evoke flow, 339 fr.

Chaussures de ski Etoiles des neiges

DR

Radios digitales Adieu la friture

C ’est vrai qu’au réfectoire elles nous donnent une démarche de robot rouillé. Mais, une fois les skis chaussés, ce sont en grande partie elles qui font la

différence de style. Car, jusqu’à preuve du contraire, les malléoles broyées, les orteils gelés et les tibias sciés n’ont jamais aidé le skieur à ressen-tir l’ivresse des cimes… Stiftung Warentest a donc éprouvé les qualités des derniers modèles de chaussures de ski via un panel de testeurs et un laboratoire. Résultat: les fabricants réalisent des progrès en matière de confort et de protection contre le froid. Hélas pour nous, les modèles féminins les mieux notés ne sont pas disponibles sur le marché helvétique.

LEs MEILLEuREs Du tEst, MODèLEs POuR hOMME:Atomic hawx 100, 649 fr.head Vector 110, 485 fr.tecnica dragon 100 ultrafit, 599 fr.

DR

DR

DR

DR

25

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 TEST ACSI

G. Luck

Bonbons acidulés Les dents perdent leurs défenses!

Ce n’est pas une surprise. Les ali-ments riches en hydrates de carbone, en particulier en sucres, abîment les dents. Sous l’action des bactéries qui se trouvent dans la bouche, les sucres sont en effet transformés en acide lactique, qui est à l’origine de l’appa-rition des caries.

Toutefois, les sucres ne sont pas les seuls ennemis de nos dents, et la nourriture acide contribue, elle aussi, à affaiblir directement notre denture. Les acides sont soit naturellement présents, soit ajoutés en tant qu’ad-

ditifs dans toute une série d’aliments, comme les boissons et les sucreries. Ceux-ci sont responsables d’une at-taque chimique sournoise contre l’émail de nos dents, qu’ils déminéra-lisent. A long terme, c’est la dentine, qui se trouve sous l’émail, qui est en endommagée, rendant les dents sen-sibles et fragiles.

Effet corrosif important

L’ampleur de ce phénomène d’érosion dentaire dépend avant tout de la valeur du pH de l’aliment.

Plus celle-ci est basse, plus l’acidité est élevée, et plus l’effet corrosif sera important.

De nombreux aliments contri-buent à la déminéralisation des dents: les sodas, les boissons énergisantes, le thé et même les jus de fruits. Mais contrairement aux boissons, qui sont immédiatement avalées, les bonbons gélifiés – véritable don du ciel pour les chirurgiens-dentistes, comme nous l’a confié l’un d’eux – doivent être sucés ou mâchés, et restent ainsi plus longtemps dans la bouche. Les

L’équation «sucre égale caries» est bien connue. Mais les acides présents dans les bonbons sont eux aussi responsables d’attaques dentaires.

les bonbons acides restent plus longtemps que les boissons en contact avec les dents des enfants.

26

astraPêches

astraTortues

yuPiTropic O’s

trolli Glühwürmchen

gomzMaxi mix

gomzFruttini

HARIBOOursons d’or

astraOursons citrique

HARIBOSaurebrezeln

gomz Super sour

red brandLangues citric

Jus d’orange (à titre de comparaison)

PriX indicatif au Paquet (francs) 2 fr. 80 2 fr. 80 1 fr. 90 2 fr. 70 4 fr. 30 2 fr. 2 fr. 10 2 fr. 80 2 fr. 50 2 fr. 10 2 fr. 90 variable

Poids Paquet (grammes) 200 200 175 250 500 200 350 200 200 200 200 variable

PriX indicatif (aux 100 grammes) 1 fr. 40 1 fr. 40 1 fr. 09 1 fr. 08 0 fr. 86 1 fr. 0 fr. 60 1 fr. 40 1 fr. 25 1 fr. 05 1 fr. 48 variable

acide lactique (e270)

acide malique (e296)

acide citrique (e330)

acide tartrique (e334) hydrates de carbone (g/100 g) n.i n.i 76 76 80 79 n.i n.i n.i 89 86 9

Valeur nutritiVe (kcal/100 g) n.i n.i 330 332 349 342 n.i n.i n.i 387 360 42

saVeur acide faible faible prononcée prononcée prononcée prononcée prononcée forte forte forte forte n.i

Ph 3,45 3,45 3,35 3,28 3,13 3,11 3,10 2,95 2,96 2,98 2,82 3,77

acidité titrable (meq/kg) 157 195 269 383 290 269 288 297 316 523 337 130

aPPréciation globale n.i

n.i. non indiqué

avec modération

déconseillé

a éviter

dents, en premier lieu celles des en-fants, subissent donc un contact pro-longé avec l’acidité de ces friandises. La sonnette d’alarme a d’ailleurs été tirée à plusieurs reprises à ce sujet, suite à des études publiées par les Universités de Zurich et de Berne.

Bonbons sous la loupe

Nos confères de l’Association suisse italienne des consommateurs (ACSI) ont demandé au Laboratoire cantonal de Bellinzone d’analyser onze échan-tillons de bonbons gélifiés des mar-ques les plus connues présentes dans le commerce. Tous les échantillons en test présentent un goût acidulé et contiennent des acides organiques dans leur liste d’ingrédients.

Le constat du laboratoire fait grin-cer des dents: seuls deux bonbons de la marque Astra présentent un pH

et une acidité titrable considérés comme raisonnables (voir protocole de test). Au goût, ce sont du reste ceux qui semblent les moins acides.

Cinq autres bonbons des mar-que Yupi, Trolli, Gomz et Haribo ont une saveur acide plus prononcée, confirmée par leurs valeurs de pH et d’acidité titrable. Ces sept pro-duits contiennent en premier lieu de l’acide citrique, un composé que l’on trouve dans les agrumes et nom-bre d’autres fruits. Une singularité à signaler: malgré la valeur élevée de l’acidité titrable, les Oursons d’or de Trolli ont un pH étonnamment élevé. Cela s’explique par le fait que dans leur composition on trouve, en plus des acides citrique, malique et lacti-que, également du citrate de calcium, un sel spécialement ajouté pour atté-nuer l’intensité de ces derniers.

Enfin, les bonbons analysés les plus discutables sont, comme on pou-vait s’y attendre, les quatre derniers de notre test, au goût nettement plus acidulé, signalé sur l’étiquette par les termes «super sauer», «sour», «super sour». Par ailleurs, pour ce qui est de la composition déclarée, contrai-rement aux autres, ces derniers ont en commun le fait de contenir de l’acide malique, une molécule qui confère son goût typique à la pomme verte.

Adapté de l’italien parHuma Khamis

TEST ACSI FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

absenceprésence

27

astraPêches

astraTortues

yuPiTropic O’s

trolli Glühwürmchen

gomzMaxi mix

gomzFruttini

HARIBOOursons d’or

astraOursons citrique

HARIBOSaurebrezeln

gomz Super sour

red brandLangues citric

Jus d’orange (à titre de comparaison)

PriX indicatif au Paquet (francs) 2 fr. 80 2 fr. 80 1 fr. 90 2 fr. 70 4 fr. 30 2 fr. 2 fr. 10 2 fr. 80 2 fr. 50 2 fr. 10 2 fr. 90 variable

Poids Paquet (grammes) 200 200 175 250 500 200 350 200 200 200 200 variable

PriX indicatif (aux 100 grammes) 1 fr. 40 1 fr. 40 1 fr. 09 1 fr. 08 0 fr. 86 1 fr. 0 fr. 60 1 fr. 40 1 fr. 25 1 fr. 05 1 fr. 48 variable

acide lactique (e270)

acide malique (e296)

acide citrique (e330)

acide tartrique (e334) hydrates de carbone (g/100 g) n.i n.i 76 76 80 79 n.i n.i n.i 89 86 9

Valeur nutritiVe (kcal/100 g) n.i n.i 330 332 349 342 n.i n.i n.i 387 360 42

saVeur acide faible faible prononcée prononcée prononcée prononcée prononcée forte forte forte forte n.i

Ph 3,45 3,45 3,35 3,28 3,13 3,11 3,10 2,95 2,96 2,98 2,82 3,77

acidité titrable (meq/kg) 157 195 269 383 290 269 288 297 316 523 337 130

aPPréciation globale n.i

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 TEST ACSI

cOnsO mALin

n les bonbons gélifiés, tout comme les autres bonbons, sont essentiellement constitués de saccharose (sucre), de glucose et de fructose. il faut donc en limiter la consommation en raison de leur haute valeur calorique et de leur effet cariogène.

n au moment de l’achat, évitez les bonbons les plus érosifs pour les dents, dont les emballages portent souvent clairement l’in-dication «acide», «sauer», «sour» ou «citric».

n bien que la plupart des fruits soient acides, ils sont néanmoins recommandés dans la mesure où ils contiennent de nombreu-ses vitamines, oligoéléments et fibres nécessaires à une ali-mentation équilibrée.

n après avoir mangé un aliment acide (fruit, boisson ou bonbon), neutralisez les acides en consommant un peu d’eau, de lait ou de fromage. attendez au minimum trente minutes avant de vous brosser les dents: l’abrasion mécanique de la brosse est en effet plus importante face à l’émail fragilisé au contact des acides.

La liste d’ingrédients a été relevée sur chaque emballage de bonbons. Les pro-duits ont ensuite été analysés sur deux paramètres: d‘une part, le pH, d’autre part, l’acidité titrable, qui correspond à l’expression de la concentration des aci-des. Plus l’acidité titrable est élevée, plus l’aliment est acide et plus son pH est bas.Dans la mesure où la valeur pH s’ex-prime sur une échelle logarithmique, même de faibles variations de pH sont significatives et importantes. Par ailleurs, l’acidité titrable peut être compensée par la présence d’un autre ingrédient, qui augmentera le pH de l’aliment, mais l’acide aura toute de même un effet sur les dents.

Protocole de test

SOUS LA COUPOLE PAgE RéALIséE PAR FLORENCE BEttsChARt

fin octobre, la FRC a rencontré le Seco (Secrétariat d’Etat à l’économie) en compagnie des autres organi-

sations de consommateurs suisses (SKS, KF, et Acsi) pour déterminer comment pourra être organisée la surveillance des prix suite à l’introduction du Cassis de Dijon.

La FRC et ses consœurs avaient demandé l’instauration d’un Observatoire des prix destiné à chiffrer les baisses pro-mises aux consommateurs lors de l’adoption de ce principe par les Chambres fédérales. Le Seco a répondu en partie favorablement à notre demande, prévoyant un relevé de prix avant l’entrée en vigueur du principe durant le pre-mier semestre 2010. Cette enquête sera effectuée chaque

année pendant trois ans et transmise aux organisations de consommateurs. Seule une évaluation sur plusieurs an-nées nous dira si le principe du Cassis de Dijon a eu une réelle influence. Malheureusement, les prix à l’importation ne pourront pas être obtenus, ce qui rendra l’exercice plus difficile, notamment pour démontrer que les marges des distributeurs sont une des causes de l’îlot de cherté suisse.

Un groupe de travail, regroupant les organisations de consommateurs et d’autres groupes d’intérêts, va être mis sur pied. La FRC restera vigilante, pour que les consommateurs ne se voient pas confisquer les avantages du nouveau système.

Cassis de Dijon Une observation des prix va être mise en place

Appels 0900 Le coût d’attente ne doit pas être taxéLe conseiller aux Etats Luc Recor-

don (Verts/VD) pose plusieurs questions souvent soulevées auprès de notre Permanence: est-il de règle et est-ce légal que, lors d’appels à des numéros 0900, le temps d’attente auquel le consommateur est malgré lui soumis, soit payant et d’un tarif élevé (souvent plus d’un franc la mi-nute)? La longueur de cette période dépend principalement de l’organi-sation interne de l’entreprise, et il n’est pas juste que ce soit le consom-mateur qui en fasse les frais. La FRC soutient cette interpellation, qui suit sa position en matière d’appels sur-taxés. En effet, lors de la consultation sur la révision des ordonnances télé-coms, nous avions demandé qu’une disposition soit introduite afin d’in-terdire la facturation du temps d’at-tente au prix maximal.

Prix du livre La route s’annonce difficile

Par huit voix contre cinq, la Commission de l’éco-nomie du Conseil des Etats propose de ne pas

entrer en matière sur un éventuel prix du livre uni-que. Allant ainsi contre la décision du Conseil natio-nal, elle se rallie à l’avis du Conseil fédéral qui prône de ne pas réglementer le prix du livre. La FRC s’était prononcée en faveur du projet tout en émettant cer-taines critiques, notamment sur le fait de confier la

surveillance du marché à Monsieur Prix. Elle s’est donc réjouie de la décision du Conseil national qui a prévu que l’éditeur ou l’importateur fixerait le prix de vente final, dans une fourchette de prix pouvant aller jusqu’à 120% du tarif pratiqué dans le pays d’édition. Espérons maintenant que la Chambre haute suive cette voie plutôt que celle proposée par sa commission.

28

29

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 fRC POLITIQUE

Télécoms L’arnaque par SMS un peu moins facile

Surfer sur Internet, donner son numéro et conclure, sans s’en apercevoir, un abonne-ment inutile à des SMS sur-taxés à 2 fr. 79? La facilité dé-concertante de ce piège des télécoms est enfin limitée. Le Conseil fédéral a adopté de nouvelles mesures amélio-rant la protection et l’infor-mation des consommateurs dans le domaine de la télé-phonie mobile.

Dès le 1 er juillet prochain, le consommateur ne pourra conclure un abonnement par SMS qu’en confirmant l’offre depuis son téléphone porta-ble, après avoir reçu préalable-ment toutes les informations nécessaires de l’opérateur. Sur proposition des associa-tions de consommateurs, le code de désactivation devra figurer dans chaque message reçu. Les opérateurs devront également informer claire-ment leurs clients des tarifs de roaming à la conclusion d’un

abonnement et au moment même de l’utilisation du té-léphone mobile à l’étranger. La FRC et la SKS (Stiftung für Konsumentenschutz) sou-haitent rencontrer les opé-rateurs afin de fixer les mo-dalités d’application de ces principes. Leur expérience sera primordiale pour éviter de mauvaises surprises.

Reste que la situation n’est toujours pas satisfaisante. La question des tarifs est tou-jours exclue des discussions, alors que les comparaisons internationales donnent le tournis (transfert des don-nées: jusqu’à 10 francs le Mo en Suisse contre 1 euro en Europe!). Les conditions de résiliation des contrats et la comparabilité des tarifs doi-vent être sérieusement étu-diées lors de l’établissement du rapport sur le dévelop-pement du marché des télé-communications, en 2010.

Nadia Thiongane

La retraite à 50 ans? Pas pour nous!

Voilà, c’est fait: la frc a fêté son demi-siècle d’action et entame sa route vers le centenaire... la nouvelle quinqua-

génaire ne présente aucun signe d’essouffle-ment et c’est tant mieux, car ce n’est pas le moment de s’arrêter pour respirer! les nou-veaux défis sont déjà là et rejoignent les dos-siers de longue haleine, qui ne tolèrent aucun relâchement... alors, oui, les lauriers auront le temps de sécher avant que quiconque à la frc ait l’idée de se reposer sur eux. car si le «consommateur» est cité régulièrement dans le discours politique et fait aujourd’hui l’ob-jet d’une attention aussi empressée que sus-pecte, le chemin est encore long pour que les mots se traduisent en actes. on demande à la consommatrice et au consommateur que nous sommes de faire jouer la concurrence: d’ac-cord, mais est-ce qu’on nous donne les outils pour jouer au quotidien ce rôle d’«arbitre du marché»? Pouvons-nous vraiment refuser de signer des conditions générales qui ne nous conviennent pas? est-il facile d’obtenir un rabais si on paie en liquide et non par carte de crédit? savez-vous quand se termine votre contrat avec votre opérateur téléphonique et à quel tarif vous payez vos communications? la frc a été créée sur la conviction que l’action collective était la seule voie possible pour ré-tablir l’équilibre. cela reste vrai aujourd’hui, et notre tâche est rendue d’autant plus complexe que nous devons intégrer toujours plus de pa-ramètres à notre réflexion et à notre action pour une consommation responsable. critères sociaux, écologiques, économiques, éthiques, liés à la proximité, à la santé... comme vous, la frc doit faire chaque jour des choix diffici-les et arbitrer des intérêts contradictoires. dans cet engagement pour le plus grand nombre depuis cinquante ans, notre priorité, c’est vous. merci de votre fidélité. mathieu fleury secrétaire général

La question des tarifs reste à discuter. La FRC va rencontrer les partenaires du marché pour négocier de meilleures conditions.

les abonnements par sms seront mieux surveillés dès le 1er juillet 2010, mais il reste encore beaucoup à faire.

Bebay

30

C’EST VOUS QUI LE DITES FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24

30

déChETs Pas emballé par l’emballage

Le dossier sur les déchets «FRC Magazine» No 23 est très intéressant. Si le tri des déchets est important et fonctionne relativement bien, un constat demeure: le meilleur déchet est celui qui n’existe pas!

Mais l’article omet de mettre le doigt sur le problème des emballa-ges. Très souvent, les emballages sont beaucoup trop gros (ou, si vous préfé-rez, ils ne sont remplis qu’à moitié), les cartons sont pleins de vide (produits électroniques et audiovisuels notam-ment), ce qui contribue aussi à faire augmenter la montagne de déchets.

La FRC ne pourrait-elle pas in-tervenir auprès des fabricants pour que les emballages soient adaptés au produit qu’ils contiennent? On peut d’ailleurs aussi se demander s’il n’y a pas une certaine volonté de faire croire aux gens qu’ils achètent plus que ce qu’ils auront réellement, une fois l’em-ballage ouvert. R. Rapin

CAissEs MALAdiE dépenses utiles?

Je fais partie de ceux qui répon-dent au téléphone et je ne possède pas d’appareil fixe permettant de voir le numéro de l’appelant. Je reçois en moyenne un ou deux appels par se-maine. Je réponds au démarchage té-léphonique, en considérant que ce n’est certainement pas un travail très grati-fiant, avec l’état d’esprit de celui qui ne veut pas se montrer désagréable.

Il y a à boire et à manger, et je tiens à vous signaler le plus «gratiné»:– Premier appel du Groupe Mutuel: «Vous n’êtes pas sans savoir que les primes vont augmenter…» Rendez-vous est pris pour le mercredi suivant à 13 h. Le jour dit, personne ne se pré-sente au rendez-vous!– Le même mercredi, vers 17 h, télé-phone du Groupe Mutuel: «Vous n’êtes pas sans savoir que les primes vont augmenter...» J’explique alors à mon interlocuteur que j’ai attendu pour rien la visite de quelqu’un.

Quelques jours plus tard, nouvel appel de l’assureur: «Vous n’êtes pas sans savoir que les primes vont aug-menter...» Mais, cette fois, on me de-mande l’âge, le nombre de personnes et le nom de mon assurance.

Une chose est sûre, si je change d’assurance, ce n’est pas au Groupe Mutuel que je m’adresserai. P. Maret

A propos du même sujet Nous recevons ces jours les nou-

veaux tarifs de nos assurances mala-die avec des bons de réduction dans des magasins, dans des stations ther-males, etc. Cela concerne notamment le Groupe Mutuel, qui nous envoie des bons de réduction à Manor, à La Halle, etc. Est-ce bien le rôle d’une assurance de nous envoyer des bons? Je préfère-rais des primes d’assurance calculées au plus juste. M. Rossier

Et encore... Je désirais vous faire part de mon

profond mécontentement concernant les assurances maladie. D’une part, ces perpétuelles augmentations de primes qui restent toujours injustifiées, sans preuves concrètes de leur nécessité. D’autre part, la prolifération de publi-cité dans les médias (presse, TV, cinéma, Internet) pour ces assurances maladie. Le pire de tout: les concours proposés sur Internet: il n’est pas rare de pouvoir gagner voiture, voyage, vélo, etc.

De qui se moque-t-on? Qui paie ces frais? combien de milliers de francs dé-pensés? Que l’on ne vienne pas nous ra-conter que nos primes ne sont pas utili-sées pour cela! Une abonnée en colère

(nom connu de la rédaction)

LA POsTE Faut-il y aller ou pas?Dans votre rubrique «Cela vous est

arrivé», un article sur les paiements au guichet postal m’a interpellé. Votre conseil est en effet judicieux, mais c’est pour cela que les offices de poste ferment leurs portes... Moins de paie-ments, cela veut dire moins de clients, et donc moins d’heures d’ouverture... Alors que choisir? L. Favrod

déTECTEuRs dE FuMéE un fabricant réagit

Suite à la publication de notre test sur les détecteurs de fumée «FRC Magazine» No 23, Flextron AG, impor-tateur pour les détecteurs de fumée FlammEx Solo, nous écrit:

Le centre de test Kirwan, en Allemagne (laboratoire accrédité), a réalisé des tests sur nos détecteurs. Ceux-ci ont tous passé avec succès le test de détecteur de fumée selon TF2/feu couvant par pyrolyse (EN 14604:2005 section 5.15) (ndlr: ce test concerne le feu de bois). Le détecteur FlammEx solo /A-SD1 répond donc à la norme en vigueur. Nous avons fait procéder au même test sur d’autres détecteurs de fumée de construction identique. Ceux-ci répondent égale-ment à la norme. Malgré ces résultats positifs, nous avons fait subir d’autres tests à notre laboratoire de calibration pour détecteur de fumée. Un premier contrôle n’a constaté aucune diffé-rence.

Réponse de la FRCLa FRC salue les efforts de cette

entreprise à la suite de nos tests. Les résultats des essais effectués sur les produits importés par Flextron et sur sa chaîne de calibrage dénotent une réaction professionnelle. Toutefois, la référence testée par le fabricant et celle testée par la FRC diffèrent légè-rement.

Bien que faisant partie de la même série, ces appareils n’ont pas été pro-duits durant la même semaine, ce qui pourrait éventuellement expliquer la différence entre les résultats que nous avons obtenus et ceux du fa-bricant. Les modèles FlammEx solo A-SD1 portant la mention 8F51 qui ont été testés par Flextron, répon-dent en effet à la norme. Nous main-tenons toutefois les résultats pour le modèle FlammEx solo A-SD1, por-tant la mention 8F52, qui a été testé par nos soins auprès d’un labora-toire accrédité.

31

FR C magazine DéCEMBRE 2009 - JANVIER 2010 NO 24 PRèS DE CHEz VOUS

genèVe Fermeture du 23 décembre au 11 janvier 2010. Réouverture le mardi 12 janvier.

fribourg Le bureau sera ferné le mardi 8 décembre, puis du lundi 21 décembre au lundi 4 janvier 2010.

Jura Journée portes ouvertes. Pour mieux servir les consomma-teurs du Jura, notre bureau a fait peau neuve. Venez le découvrir

avec nous et partager le verre de l’amitié, le samedi 5 décembre, de 10 h à 14 h, rue des Granges 12, à Delémont. Fermeture pendant les vacances scolaires de Noël. Réouverture le mardi 5 janvier 2010. conférence de mme monika dusong: La santé, une questionde consommation... aussi! Le 10 décembre, 19 h 30, Centre de l’Avenir, Delémont. Entrée gratuite, ouvert à toutes et à tous.

neuchâtel Fermeture le mardi 29 décembre 2009 et le mardi 5 janvier 2010. Réouverture le mardi 12 janvier.

aidez-nous! Une récolte de jouets sera organisée avec le soutien de la Loterie Romande; ces jouets seront donnés à un atelier d’occupa-tion qui les remettra en état avant de les distribuer, à Noël, à des en-fants de familles démunies. Collecte: 26 et 27 novembre de 13 h 30 à 17 h 30 à la Migros de Marin (ancienne entrée). 9 décembre de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30 à la COOP des Entilles, à La Chaux-de-Fonds.

Valais Fermeture du vendredi 18 décembre au mardi 5 janvier 2010.

manifestations du mois

Nouvelle adresse: rue de genève 17, 1002 LausanneTél. 0900 575 105 (2 fr. 85/min) pour les non-membres.Tél. 0848 575 105 (tarif normal) pour les membres. Fax 021 331 00 91 sECRétARIAt géNéRAL Et PERMANENCE: La Permanence, tout comme le secrétariat, seront fer-

més du 24 décembre au 3 janvier 2010. Ouvert les matins de 9 h à 13 h, sauf je de 13 h à 17 h. Les membres voudront bien indiquer leur numéro d’adhérent au début de chaque appel.Les témoignages doivent nous parvenir par courrier postal.

Permanence Conseil fermeture annuelle

friBOurg Rue de l’Hôpital 2, CP 553, 1701 Fribourgouvert: ma et ve de 9 h à 11 hTél. 026 322 28 07 – fribourg@frc.chconsultation budget sur rendez-vousTél. 026 322 28 40 – Présidente: Dana Raemy

g enèVe Place de la Synagogue 2, CP 5451, 1211 Genève 11ouvert: ma et je de 9 h à 12 hTél./fax 022 781 25 79Présidente: Renée Roulet

JurAR. des Granges 12, 2800 Delémontouvert: ma de 14 h à 17 hTél./fax 032 422 20 20 – delemont@frc.chPrésidente: Josiane Daepp, j.daepp@frc.ch

neucHâteLRue Louis-Favre 1, 2000 Neuchâtelouvert: ma de 14 h à 17 hTél. 032 724 40 55/Fax 032 724 28 80neuchatel@frc.chPrésidente: Nicole Humbert-Droznicole.humbert-droz@net2000.ch

VALAisRue des Châteaux 2, CP 2195, 1950 Sion 2ouvert: ma de 9 h à 11 h et je de 14 h à 17 hTél./fax 027 323 21 25 – sion@frc.chcoprésidents: Claire-Lise Garcia, cl.garcia@bluewin.ch; Albert Roten, a.roten@frc.ch

VAudCf. Permanence ci-dessous.Président: Theo Bondolfi, vaud@frc.ch

adresses des sections cantonales

Qu’est-ce qu’un produit fermier? Participez au sondage en ligne! Le Service de l’agricul-ture du canton de Vaud lance une enquête sur les signes de qualité publics dans le cadre de la prochaine loi cantonale sur l’agricul-ture. Cette investigation permettra de mieux connaître les habitudes des consommateurs en matière de produits en provenance de la ferme, ainsi que la perception des différents signes définissant la qualité. Cette étude vise à établir une définition la plus proche possi-ble des attentes et des besoins des consom-mateurs pour assurer la crédibilité de la nou-velle mention officielle Fermier. La FRC invite tous ses membres à participer à ce sondage afin de lui conférer une dimension romande. Cette démarche doit aboutir à une définition homogène des produits fermiers en Suisse romande.

appelez le 021 316 62 18 pour commander un exemplaire imprimé.

http://www.vd.ch/fr/themes/ economie/agriculture/mention-fermier

Participez au sondage

Jab

100

2 la

usa

nn

e

Co

uve

rtu

re: A

RC

/Jea

n-B

ern

ard

Sie

ber

EN aVance DEPUIS cinquante ans

En 2009, la fRC passe le testcause aPPréciation commentaire

alors qu’ils croyaient avoir tout perdu, 75% des membres dela frc touchés par la failliteont retrouvé plus de la moitiéde leur capital.

le Parlement a enfinentendu l’exaspérationde la population.

beau succès public pourcette réflexion originale,qui lie sans tabou plaisir, qualité et coût.

une qualité reconnuepar le canton de Vaud,qui crée une permanence téléphonique avec la frc.

coup de chapeau à l’elcom,qui a obligé les électriciensà revoir leur copie suiteaux plaintes de la frc.

on nous promet la fin de l’îlotde cherté suisse, mais la frcse battra pour que ce soient bienles consommateurs qui enprofitent et non la qualitéqui en souffre.a surveiller.

Plusieurs succès engrangés,mais les consommateursrestent trop captifs et victimesde tarifs trop élevés, impossible à comparer.

beau succès pour le comparateurde primes frc, mais tout reste à faire pour lutter contre la hausse des coûts.

les consommateurs suissessont largement moins bien protégés que leurs voisins européens.

Merci pour votre soutien, qui est la clé de notre succès!

imPortationsParallèleset cassisde diJon

tarifsd’électricité

conseilen budget

cours«bien mangerà Petit PriX»

démarchage téléPhonique

affaire lehman brothers

téléPhonie mobile

assurance maladies coûts de la santé

conditionsgénéraleset commerce électronique

Faire plier une grande banque, terrasser les arna-queurs téléphoniques, trou-ver des solutions pour man-ger mieux et moins cher, et faire profiter de tout ça un maximum de Romands! La FRC a bouclé avec succès un parcours du combattant hérissé d’embûches. Ceux qui nous ont rejoints cette année ne se reposeront pas longtemps sur ces ac-quis, car il reste à faire... La hausse des coûts de la santé demeure un casse-tête, la téléphonie n’a pas beau-coup gagné en transpa-rence, et les petits caractè-res empoisonnent toujours des «conditions générales» de nombreux services.