50
Les droits du patient hospitalisé Jean WILS Chargé des relations avec les usagers et les associations Pôle qualité, gestion des risques et des droits du patient Hôpital Saint-Antoine Hôpitaux Universitaires Paris Est Paris

Les droits du patient hospitalisé

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les droits du patient hospitalisé

Les droits du patient hospitalisé

Jean WILSChargé des relations avec les usagers et les associations

Pôle qualité, gestion des risques et des droits du patient

Hôpital Saint-AntoineHôpitaux Universitaires Paris EstParis

Page 2: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Une histoire de la relation avec les usagers…

� Du paternalisme à l’autonomie

� Scandales sanitaires

� Crise identitaire des professionnels

� SIDA

� Limite de la médecine curative

� Evolution de la jurisprudence, droits des usagers

� 28 janvier 1942 : arrêt Teyssier : l’arrêt de la Cour de Cassation soulignait que l'obligation de recueillir le consentement du patient est "imposée par le respect de la personne humaine »

� Juridique : « Arrêt Hédreul » (Cour de Cassation, 25/02/97)

� Renversement de la charge de la preuve

� Fin du monopole médical sur la santé

Page 3: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Relation médecin/malade

� En moyenne, un médecin interrompt son patient après 18 secondes pour orienter la discussion. Quand exceptionnellement, le médecin ne l’interrompt pas, le malade parle en moyenne 60 secondes et celui-ci ne parle jamais plus de 2mn30. Seuls 23% des patients ont pu terminer sans être interrompus (Beckman, Ann Int Med 1984 –Etude sur 51 patients)

� Dans 25% des consultations, le médecin ne sollicite pas un point de vue du patient et un malade ne termine l’exposé de ses problèmes que dans 28% des cas (Marvel JAMA 1999 – Etude sur 264 consultations)

Page 4: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Des malades plus actifs

� Chronicité de la maladie : « nouveaux »malades qui connaissent le système

� Développement d’une expertise profane

� Guérison improbable mais qualité de vie souhaitée

� Une demande de soins diversifiée qui relativise la place du médecin

Page 5: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

L’émergence des associations de malades

� Les années 1900-1950 : les ligues, les associations caritatives : un modèle de délégation aux experts scientifiques

� 1950 : Vivre ensemble avec les maladies chroniques : un modèle de négociation avec le corps médical

� 1980 : infléchir les décisions et revendiquer un savoir profane :

« l’activisme thérapeutique » (J. Barbot)

Page 6: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Une visibilité sociale

� Une visibilité sociale et politique des associations : vers la participation dans les organismes sanitaires, la représentation politique (ARS, CRSA) et institutionnelle (CA, CRUQPC)

� Des associations qui se rassemblent et se structurent : création du CISS en 1996

� 2002 : agrément des associations

Page 7: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Les origines

de la participation institutionnelle

� Représentation collective durant les années 70-90: quelques tentatives de réflexion et de participation

� Loi hospitalière du 31 décembre 1970

� Comité des usagers du ministère de la Santé 75-77

� Rapport IGAS 1981-1982 fait le constat d’une insuffisance de la représentation des usagers

� Expérience de rencontres informelles entre associations de consommateurs et établissements (7) 85-86.

� Loi hospitalière du 31 juillet 1991

� Décret du 31 décembre 1991

Page 8: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Les origines de la participation institutionnelle

� Les ordonnances du 24 avril 1996 (Juppé)

� Comportent des mesures concernant les droits des malades:� Réalisation auprès des patients, d’enquêtes d’évaluation

régulières de leur satisfaction qui seront prises en compte dans l’accréditation.

� Remise obligatoire d’un livret d’accueil auquel sera annexée la Charte du patient hospitalisé réactualisée en 1995.

� Innovent sur les droits collectifs� Par la présence de deux représentants des usagers au sein des

conseils d’administration des établissements de santé publics.

� Par la création d’un commission de conciliation au sein de chaque établissement de santé.

� Créent des espaces de débats entre les différents acteurs : Conférence nationale de la santé et les conférences régionales de santé.

Page 9: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Les Etats Généraux de la santé

� 1998 : Sortir du débat de confrontations d’experts, tester des méthodes de participation et de démocratie directe

� Un forum citoyen par région, des dizaines de réunions dans l’ensemble de la France, 100 à150.000 personnes qui se sont exprimées

� Les sujets qui ont mobilisé le public� accéder aux soins,� douleurs et soins palliatifs,� le droit de vieillir,� jeunes et santé.

Page 10: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Les préoccupations des citoyens

� Les préoccupations les plus fortes� L’information en santé

� La dimension relationnelle de la prise en charge médicale

� La coordination entre

les différents intervenants

du soin

� La prévention

Page 11: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Vers l’affirmation législative des droits des usagers

� Le rapport Caniard

� préconise le développement de la représentation des usagers au sein de toutes les instances abordant des sujets qui pourraient les intéresser.

� prévoit un agrément des associations ayant pour objet la défense des intérêts des usagers.

� prévoit l’élaboration d’un statut du représentant.

� fait un bilan de la commission de conciliation et pose les fondations de la CRUQPC (loi du 4 mars 2002)

Page 12: Les droits du patient hospitalisé

Droit, Droit, ééthique et responsabilitthique et responsabilité…é…

� Loi du 4 mars 2002 : une loi emblématique, insérée dans le code de la santé publique� Droits de la personne� Responsabilité des personnes hospitalisées� Information, consentement et personne de confiance� Dossier du patient� CRUQPC� Les associations� Réclamations – responsabilité des personnels soignants� Secret professionnel� Loi Léonetti � Laïcité à l’hôpital

J. Wils - 2012

Page 13: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

LL’é’émergence des droits des usagersmergence des droits des usagers

�� Les relations mLes relations méédecindecin--malade sont encadrmalade sont encadréées par un dispositif es par un dispositif rrééglementaire et lglementaire et léégislatifgislatif

�� Loi de protection des personnes dans la recherche bioLoi de protection des personnes dans la recherche bio--mméédicale (loi Hurietdicale (loi Huriet--SSéérusclat,1988)rusclat,1988)

�� Loi de protection des personnes atteintes de troubles mentaux (1Loi de protection des personnes atteintes de troubles mentaux (1990)990)�� Loi contre les discriminations en matiLoi contre les discriminations en matièère de santre de santéé ( 1990)( 1990)�� RRééforme hospitaliforme hospitalièère de 1991 : libre choix mre de 1991 : libre choix méédecin et decin et éétablissement, tablissement,

communication dossier mcommunication dossier méédicaldical�� RMO : rRMO : rééfféérences mrences méédicales opposables(1993)dicales opposables(1993)�� Lois de bioLois de bioééthique (respect du corps humain, prthique (respect du corps humain, prééllèèvement 1994)vement 1994)�� Loi contre les exclusions et pour lLoi contre les exclusions et pour l’’accaccèès aux soins (PASS 1998)s aux soins (PASS 1998)�� AccAccèès aux soins palliatifs (loi du 9 juin 1999)s aux soins palliatifs (loi du 9 juin 1999)�� CMU (loi du 27 juillet 1999)CMU (loi du 27 juillet 1999)�� IVG (lois du 17 janvier 1975 (Veil), 1982 (Roudy), 1993 (NeiertzIVG (lois du 17 janvier 1975 (Veil), 1982 (Roudy), 1993 (Neiertz), du 4 ), du 4

juillet 2001 juillet 2001 –– Suite au rapport Nisand)Suite au rapport Nisand)�� Loi du 4 mars 2002Loi du 4 mars 2002�� Loi du 22 avril 2005 (fin de vie)Loi du 22 avril 2005 (fin de vie)�� Loi HPST de 2009Loi HPST de 2009

Page 14: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Loi du 4 Loi du 4 marsmars 20022002

�� CSP : version en vigueur au 5 fCSP : version en vigueur au 5 féévrier 2012vrier 2012�� PremiPremièère partie : Protection gre partie : Protection géénnéérale de la santrale de la santéé

�� Livre premier : Protection des personnes en matiLivre premier : Protection des personnes en mati èère de santre de sant éé�� Titre 1 : Droits des personnes malades et des usag ers du Titre 1 : Droits des personnes malades et des usag ers du

systsyst èème de santme de sant éé�� Chapitre prChapitre prééliminaire : Droits de la personneliminaire : Droits de la personne

�� Chapitre 1er : Information des usagers du systChapitre 1er : Information des usagers du systèème de santme de santéé et et expression de leur volontexpression de leur volontéé –– section 1 section 1 –– 2 (fin de vie) 2 (fin de vie) –– 3 (DMP)3 (DMP)

�� Chapitre 2 : Personnes accueillies dans les Chapitre 2 : Personnes accueillies dans les éétablissements de tablissements de santsantéé

�� Chapitre 3 ResponsabilitChapitre 3 Responsabilitéé des des éétablissements tablissements àà ll’é’égard des biens gard des biens des personnes accueilliesdes personnes accueillies

�� Chapitre 4 : Participation des usagers au fonctionnement du Chapitre 4 : Participation des usagers au fonctionnement du systsystèème de santme de santéé

�� Chapitre 5 : Dispositions pChapitre 5 : Dispositions péénalesnales

Page 15: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

� Titre II : Recherche biomédicale

� Titre III : Examen des caractéristiques génétiques, identification génétique et recherche génétique

� Titre IV : Réparation des conséquences des risques sanitaires

� Titre V : Prévention des risques liés à certaines activités diagnostiques, thérapeutiques ou esthétiques

� Titre VI : Education thérapeutique du patient

� Titre VII : Prévention des facteurs de risque pour la santé

Loi du 4 mars 2002Loi du 4 mars 2002

Page 16: Les droits du patient hospitalisé

Droit à l’information, consentement

� L’information des patients est-elle un droit ?Sur quoi porte l’information ?Qui doit informer ?Quand et comment ? orale ? écrite ?Doit-on prouver l’information ?Peut-on ne pas informer ?

� Le consentement

J. Wils - 2012

Page 17: Les droits du patient hospitalisé

Le droit Le droit àà ll ’’ informationinformation

� « Toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé » (L. 1111-2)

� Sur les différentes investigations, traitements, actions de prévention, leur utilité, urgence et conséquences, sur les « risques fréquents ou graves, normalement prévisibles », les autres solutions et les conséquences en cas de refus, sur les tarifs.

� Qui informe ? : tous les professionnels (praticiens et para-médicaux) pour ce qui les concerne

J. Wils - 2012

Page 18: Les droits du patient hospitalisé

Conditions de l’information des patients

� Comment informer ? : oralement - information claire, loyale et approprié, lors d’un entretien individuel

� L’information écrite est obligatoire pour :

� Recherche biomédicale, prélèvements, IVG, Chir. Esthétique, AMP, diagnostic pré-natal, transfusion sanguine, mineurs.

� Qui doit être informé ? : le patient (mais s’il le souhaite), suivant la situation : les proches, le tuteur si incapable majeur, les parents et bien sûr le jeune pour les mineurs, en fonction de son degré de maturité.

J. Wils - 2012

Page 19: Les droits du patient hospitalisé

Conditions de l’information des patients

� C’est au médecin et de façon générale au professionnel de prouver l’information ? : « Cette preuve peut être apportée par tout moyen »

� Peut-on ne pas informer ? : en cas d’urgence, d’impossibilité d’informer ou de refus du patient.

� Le refus d’information est à respecter sauf s’il existe des risques de transmission à des tiers

J. Wils - 2012

Page 20: Les droits du patient hospitalisé

Information des proches du patient

� « En cas de diagnostic ou de pronostic grave, le secret médical ne s'oppose pas àce que la famille, les proches de la personne malade ou la personne de confiance définie à l'article L. 1111-6 reçoivent les informations nécessaires destinées à leur permettre d'apporter un soutien direct à celle-ci, sauf opposition de sa part. Seul un médecin est habilité àdélivrer, ou à faire délivrer sous sa responsabilité, ces informations. »

J. Wils - 2012

Page 21: Les droits du patient hospitalisé

Expression de la volonté du patient

� « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé » (L. 1111-4)

� « Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre tout traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables » (L. 1111-4) Faire appel à un autre médecin et patient qui doit réitérer sa décision après un délai raisonnable

� Le refus de soin doit être inscrit dans le dossier médical.

J. Wils - 2012

Page 22: Les droits du patient hospitalisé

Le consentement

� « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment »

� « Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, la limitation ou l'arrêt de traitement susceptible de mettre sa vie en danger ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale (CDM) et sans que la personne de confiance ou la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d'arrêt de traitement est inscrite dans le dossier médical.»

J. Wils - 2012

Page 23: Les droits du patient hospitalisé

Le cas du mineur : une exception française

� Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volontéet à participer à la décision. Si le refus d'un traitement par la personne titulaire de l'autorité parentale ou par le tuteur risque d'entraîner des conséquences graves pour la santé du mineur ou du majeur sous tutelle, le médecin délivre les soins indispensables

� Possibilité pour le médecin de se dispenser de l’autorisation de l’autorité parentale si demande expresse du mineur. Mais en s’efforçant d’obtenir le consentement, sinon respect de l’opposition du mineur qui doit se faire accompagner d’un majeur de son choix.

J. Wils - 2012

Page 24: Les droits du patient hospitalisé

La personne de confiance

� « Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d'état d'exprimer sa volontéet de recevoir l'information nécessaire à cette fin. Cette désignation est faite par écrit. Elle est révocable à tout moment. Si le malade le souhaite, la personne de confiance l'accompagne dans ses démarches et assiste aux entretiens médicaux afin de l'aider dans ses décisions.

… Cette désignation est valable pour la durée de l'hospitalisation, àmoins que le malade n'en dispose autrement (L.1111-6)

� Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas lorsqu'une mesure de tutelle est ordonnée. Toutefois, le juge des tutelles peut, dans cette hypothèse, soit confirmer la mission de la personne de confiance antérieurement désignée, soit révoquer la désignation de celle-ci.

J. Wils - 2012

Page 25: Les droits du patient hospitalisé

Droit d’accès à son dossier de soins

Accès à son dossier Que contient le dossier du patient ?A qui appartient-il ?Qui peut le demander ?Qui le communique ?Comment le communiquer ?

J. Wils - 2012

Page 26: Les droits du patient hospitalisé

le dossier du patient

� Toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa santé détenues par des professionnels et établissements de santé, qui sont formalisées et ont contribué àl'élaboration et au suivi du diagnostic et du traitement ou d'une action de prévention, ou ont fait l'objet d'échanges écrits entre professionnels de santé, notamment � des résultats d'examen, comptes rendus de consultation,

d'intervention, d'exploration ou d'hospitalisation, prescriptions, feuilles de surveillance, correspondances entre professionnels de santé, à l'exception des informations mentionnant qu'elles ont été recueillies auprès de tiers n'intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant un tel tiers.

J. Wils - 2012

Page 27: Les droits du patient hospitalisé

Qui peut demander le dossier de soins ?

� Le dossier est demandé par la personne concernée, (le patient) son ayant droit en cas de décès de cette personne, la personne ayant l'autorité parentale, le tuteur ou, le cas échéant, par le médecin qu'une de ces personnes a désigné comme intermédiaire. Le patient peut désigner un mandataire.

� A qui demander son dossier ?� La demande est adressée au professionnel de santé et, dans le

cas d'un établissement de santé, au responsable de cet établissement

� Comment accéder à son dossier ?� Accès direct ou par l’intermédiaire d’un médecin, d’un mandataire

� Délai ?� Dans un délai de 8 jours après un délai de réflexion de 48 h, à la

date de la réception de la demande� Délai de 2 mois si les informations datent de plus de 5 ans, à

compter de la date à laquelle l’information a été constituée.

J. Wils - 2012

Page 28: Les droits du patient hospitalisé

Modalités de communication du dossier patient

� Avant toute communication, le destinataire de la demande s'assure de l'identité du demandeur et, le cas échéant, de la qualité de médecin de la personne désignée comme intermédiaire.

� Consultation sur place gratuite.� Si délivrance de copies, les frais sont à la charge du

demandeur sans qu’ils excèdent le coût de la reproduction et de l’envoi des documents.

� Si patient mineur : consultation par les détenteurs de l’autorité parentale

J. Wils - 2012

Page 29: Les droits du patient hospitalisé

Accès au dossier du patient décédé

� Le principe : les documents médicaux ne sont pas communicables à des tiers (y compris famille) sauf au mandataire

� Droit d’accès des ayants droit� Si DC patient� Si le patient ne s’y est pas opposé de son vivant� Le motif de connaissance du dossier doit être précisé :

� connaître les causes du DC, � défendre la mémoire du défunt, � faire valoir ses droits

J. Wils - 2012

Page 30: Les droits du patient hospitalisé

Dossier patient Qui est propriétaire ?

� Le patient est propriétaire des informations contenues dans le dossier

� Le dossier médical hospitalier est un document administratif : sécurité de conservation

� Décret du 4 janvier 2006 (mis en place 1/01/07) � Conservation : dossiers médicaux : 20 ans� Conservation après DC : 10 ans

J. Wils - 2012

Page 31: Les droits du patient hospitalisé

Dossier patient - Litiges

� En cas de difficultés : secteur public� Saisir le directeur de l’hôpital� S’adresser au médecin médiateur� Recours devant la Commission d’Accès aux

Documents Administratifs (CADA – 66 rue de Bellechasse, 75007 Paris)

� Saisie du juge administratif (post CADA)

� En cas de difficultés : secteur privé� Saisir directeur et médiateur puis avocat

J. Wils - 2012

Page 32: Les droits du patient hospitalisé

Secret médical, secret professionnel

� « … Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime… »

� Serment d’Hippocrate

J. Wils - 2012

Page 33: Les droits du patient hospitalisé

Secret médical

� Le secret médical renvoie au principe du respect de la personne et de sa vie privée. Il est à la base de la relation de confiance entre le patient et le médecin.

� L’article L.1110-4 du Code de la santé publique, inséré par la loi du 4 mars 2002 : « Toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou tout autre organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée et du secret des informations la concernant. Excepté dans les cas de dérogation, expressément prévus par la loi, ce secret couvre l’ensemble des informations, concernant la personne, venues à la connaissance du professionnel de santé, de tout membre du personnel de ces établissements ou organismes et de toute autre personne en relation, de par ses activités, avec ces établissements ou organismes. Il s’impose à tout professionnel de santé, ainsi qu’à tous les professionnels interve nant dans le système de santé » .

J. Wils - 2012

Page 34: Les droits du patient hospitalisé

Cadre déontologique

� Code de déontologie médicale

Art. 4 al 1 : "Le secret professionnel, institué dans l'intérêt des malades, s'impose à tout médecin dans les conditions établies par la loi"

Art. 72 al 1 : "Le médecin doit veiller à ce que les personnes qui l'assistent dans son exercice soient instruites de leurs obligations en matière de secret professionnel et s'y conforment."

Art. 73 al 1 : "Le médecin doit protéger doit protéger contre toute indiscrétion les documents médicaux concernant les personnes qu'il a soignées ou examinées, quels que soient le contenu et le support de ces documents."

J. Wils - 2012

Page 35: Les droits du patient hospitalisé

Secret Professionnel

� Le code pénal, art. 226-13 : "La révélation d'une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par son état ou sa profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15.000 € d'amende."

J. Wils - 2012

Page 36: Les droits du patient hospitalisé

Loi nº 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie dite « loi Léonetti »(inséré dans le CSP)

� L’intention de la loi :� Pas d’acharnement thérapeutique – obstination

déraisonnable – pour garantir la dignité du malade, en prenant soin de soulager sa douleur même si cela peut accélérer la mort du patient (théorie du double effet)

� La patient choisit la façon dont il envisage la fin de sa vie en le formalisant dans des directives anticipées

� Rappel de l’interdiction de provoquer intentionnellement la mort

J. Wils - 2012

Page 37: Les droits du patient hospitalisé

Directives anticipées

� Toute personne majeure peut rédiger des directives a nticipées pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprime r sa volonté . Ces directives anticipées indiquent les souhaits de la personne relatifs à sa fin de vie concernant les conditions de la limitation ou l'arrêt de traitement. Les directives anticipées s'entendent d'un document écrit, daté et signé par leur auteur dûment identifié par l'indication de ses nom, prénom, date et lieu de naissance.

� Elles sont révocables à tout moment.Le médecin en tient compte si elles sont rédigées moins de 3 ans avant l’état d’inconscience de la personne

� Conservés dans le dossier, confiés à la personne de confiance

J. Wils - 2012

Page 38: Les droits du patient hospitalisé

Respecter la volonté du patient

� Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause et hors d'état d'exprimer sa volonté, a désigné une personne de confiancel'avis de cette dernière, sauf urgence ou impossibilité, prévaut sur tout autre avis non médical, à l'exclusion des directives anticipées,dans les décisions d'investigation, d'intervention ou de traitement prises par le médecin.

J. Wils - 2012

Page 39: Les droits du patient hospitalisé

Les associations à l’hôpital ou l’exercice de la démocratie sanitaire

Page 40: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Les associations

� Les établissements de santé facilitent l'intervention des associations de bénévoles qui peuvent apporter un soutien à toute personne accueillie dans l'établissement, à sa demande ou avec son accord, ou développer des activités au sein de l'établissement, dans le respect des règles de fonctionnement de l'établissement et des activités médicales et paramédicales.

� Les associations qui organisent l'intervention des bénévoles dans des établissements de santé publics ou privés doivent conclure avec les établissements concernés une convention qui détermine les modalités de cette intervention.

Page 41: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Conditions d’agrément des associations

� Création d’une commission nationale d’agrément des associations de santé

� Les associations peuvent être agréées si elles justifient, pour les trois années précédant la demande d'agrément, de l'exercice d'une activité effective et publique en vue de la défense des droits des personnes malades et des usagers du système de santé ainsi que d'un fonctionnement conforme à leurs statuts.

Demande d’agrément au ministre ou au préfet de région� Agrément pour 5 ans� Les membres d'une association agréée au niveau national ou

régional peuvent représenter les usagers du système de santédans les instances hospitalières ou de santé publique nationales, régionales,

Page 42: Les droits du patient hospitalisé

La CRUQPC : Relation usagers/qualité

� CRUPC : (Décret nº 2005-213 du 2 mars 2005 - Art L1112-3)

« Dans chaque établissement de santé, une Commission des Relations avec les Usagers et de la Qualité de la Prise en Charge a pour mission de veiller au respect des droits des usagers et de contribuer à l'amélioration de la qualité de l'accueil des personnes malades et de leurs proches et de la prise en charge. Cette commission facilite les démarches de ces personnes et veille à ce qu'elles puissent, le cas échéant, exprimer leurs griefs auprès des responsables de l'établissement, entendre les explications de ceux-ci et être informées des suites de leurs demandes »

Missions :� Veille au respect des droits des usagers et facilite leurs

démarches � Contribuer par ses avis et propositions à l'amélioration

de la politique d'accueil et de prise en charge des personnes malades et de leurs proches

J. Wils - 2012

Page 43: Les droits du patient hospitalisé

La CRUQPC

� Composition minimale :� Le représentant légal de l'établissement ou la

personne qu'il désigne à cet effet, président� Deux médiateurs et leurs suppléants, désignés par le

représentant légal de l'établissement � Deux représentants des usagers et leurs suppléants,

désignés par le directeur général de l'agence régionale de santé

� Présence du responsable de la politique qualité, avec voix consultative

� Le règlement intérieur de l'établissement peut compléter la composition de la commission

J. Wils - 2012

Page 44: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

Les enjeux de la gestion des plaintes

� La médiation : gérer la relation avec le patient et ses proches, les informer

� La prévention : analyser ce qui s’est passé pour en tirer des enseignements

� La réparation : l’excuse, l’indemnisation, l’amélioration

� La qualité : la plainte est un indicateur de la qualité > une analyse systémique pour prendre des mesures d’amélioration et les évaluer

Page 45: Les droits du patient hospitalisé

Droit de se plaindre

�Du mécontentement à la plainte� MECONTENT :Signaler, alerter, demander des explications et quelles seront les mesures d’amélioration apportées au problème

� S’adresser à la personne, au responsable du service

�Ecrire à la personne concernée et/ou au directeur

�Demander une rencontre avec le médiateur

�Saisir la CRUQPC (médiation)

�Ecrit à l’ARS, au Conseil de l’Ordre

�Conciliation > Commission Régionale de Conciliation et d’Indemnisation (Art. L 1114-4)

J. Wils - 2012

Page 46: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

La médiation

� Mode de résolution des conflits

� Création ou recréation du lien social

� Rencontre pour renouer la communication et la compréhension

� Force de la parole des malades Médiateur : tiers impartial

� Améliorer le dialogue patient -professionnels de santé et institution : médiation individuelle (médiateur, RU ?) et collective (associative)

� Médiateur : passeur, facilitateur et révélateur

Page 47: Les droits du patient hospitalisé

J. Wils - 2012

La médiation

� La médiation commence dans le malentendu, le désordre et le conflit

� De la déconstruction à la construction du sens

� La justice veut établir la véracité des faits, la médiation se sert de la divergence pour faire construire du sens

� Utiliser les 2 ordres de la réalité : la réalité des faits (1) et leur sens (2) : « La famille est choquée (2) de l’état (1)… »

� Déviation de la violence, médiation par la parole et l’écoute, construction et entente sur le sens

� Recréer un lien à partir du malade

Page 48: Les droits du patient hospitalisé

Droit de se plaindre

� POUR UN PREJUDICE

� La réparation est une indemnisation

�Seule l’action pénale condamne la personne

�Conditions :

�avoir subi un dommage (certificat médical et/ou expertise et établir rapport préjudice-faute

�Faute à l’origine du dommage (responsabilitépour faute)

�absence de faute : responsabilité sans faute (affection iatrogène, aléa thérapeutique, IN)

J. Wils - 2012

Page 49: Les droits du patient hospitalisé

Droit de se plaindre

�� Action en justice : 2 systAction en justice : 2 systèèmes diffmes difféérentsrents

�� PrivPrivéé : Tribunal d: Tribunal d’’instance ou de grande instanceinstance ou de grande instance

�� Public : Tribunal administratifPublic : Tribunal administratif

�� Action pAction péénale (dnale (déélit ou crime)lit ou crime)

�� La rLa rééparationparation

�� Dans un dDans un déélai de 10 ans lai de 10 ans àà partir de la consolidation du dommagepartir de la consolidation du dommage

�� Demander copie du dossier mDemander copie du dossier méédicaldical

�� Demande amiable :Demande amiable :

�� demande de rdemande de rééparation paration àà ll’’amiable directe au personnel de santamiable directe au personnel de santéé ou ou ààll’’ éétablissement de santtablissement de santéé

�� Demande de rDemande de rééparation paration àà ll’’amiable indirecte aupramiable indirecte auprèès de la CRCIs de la CRCI

�� Demande contentieuse Demande contentieuse

�� Public : saisir le tribunal administratif (avocat nPublic : saisir le tribunal administratif (avocat néécessaire)cessaire)

�� PrivPrivéé : tribunal d: tribunal d’’instance ou de grande instanceinstance ou de grande instance

�� PPéénal : plainte au commissariat, nal : plainte au commissariat, àà la gendarmerie, auprla gendarmerie, auprèès du procureur s du procureur de la rde la réépubliquepublique

J. Wils - 2012

Page 50: Les droits du patient hospitalisé

CRCI : Commission Régionale de Conciliation et d’Indemnisation

� Dossier à remplir avec le dossier médical.

� Recevabilité du dossier si accident après le 5/09/2001

� Seuil de gravité : IPP > 24% et ITT > à 6 mois consécutifs ou non consécutifs sur 1 an (ou répercussions sur l’exercice professionnel ou les conditions d’existence)

� Si recevable > expertise contradictoire en présence des parties et avis sous 6 mois à 1 an ou plus suivant les régions

� Si faute d’un personne ou d’un ES : demande que l’assureur fasse une proposition d’indemnisation. Si accord victime règlement sous 1 mois

� Si contestation responsabilité : intente action contre ONIAM

� Si refus de l’offre par victime peut saisir le juge

� Si alea thérapeutique : offre de l’ONIAM sous 4 mois

� Si faute et aléa > péréquation entre assureur et ONIAM

J. Wils - 2012