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Les échos du Centre Michel de Boüard N o 4 – décembre 2015 UMR 6273 CNRS/UCBN Craham - UMR 6273 (CNRS/Unicaen) Centre Michel de Boüard – Craham (UMR 6273 CNRS/Unicaen) Université de Caen Basse-Normandie – Esplanade de la paix – CS 14032 – 14032 Caen cedex Tél. 02 31 56 59 17 – Fax. 02 31 56 54 95 – [email protected] http://www.unicaen.fr/craham Édito Sommaire U ne année fertile se termine. Parmi les opportunités de se réjouir, je voudrais ici souligner les succès à deux appels à projet. L’un concerne la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel (BVMSM), retenu à l’issue d’un appel d’offres de l’Équipex Biblissima, et l’autre le projet Fanum, lauréat d’un appel à projets émergents de la Région Basse-Normandie. Si d’autres projets n’ont pas reçu la reconnaissance espérée, gageons que la dynamique engagée saura se poursuivre dans l’année qui vient. 2015 aura aussi été une année très encourageante pour les études doctorales, à plusieurs points de vue. Quatre thèses ont été soutenues, ainsi qu’une HDR, témoignant d’un rythme de soutenances inégalé jusqu’alors. L’obtention de deux allocations (à Caen et à Lyon), la constitution d’une bourse CIFRE, auxquelles s’ajoute l’inscription de trois autres doctorants, reflètent également l’attractivité de notre laboratoire pour la formation doctorale. Cette dynamique s’est également traduite par trois rencontres : outre l’atelier de doctorants commun CRAHAM-GRHIS-GRIC (tenu cette année au Havre, le 10 juin 2015), signalons ici la Journée des jeunes chercheurs (« Approches historiennes des images »), organisée le 6 novembre, et l’atelier de doctorants franco- britannique qui s’est déroulé à Durham le 23 novembre dernier. Je vous souhaite à tous de joyeuses fêtes et une très belle année 2016. Éditorial de Pierre Bauduin ..................................................................................... 1 Zoom sur un chercheur du Craham : Brigitte Gauvin ............................................... 2 Zoomathia : un groupement de recherche international ........................................... 4 Le monachisme, un aspect démodé de l’archéologie ............................................... 6 Les tuileries de Barbery (Calvados) ............................................................................... 7 Chercheurs invités ........................................................................................................... 9 Les membres associés fouillent .................................................................................... 10 Actualité des doctorants ............................................................................................... 14 Ils sont de passage au Craham ..................................................................................... 19 Nouveaux membres du Centre Michel de Boüard.................................................... 21 Les revues ........................................................................................................................ 23 Manifestations passées .................................................................................................. 26 Le Craham y était présent également .......................................................................... 28 Parution........................................................................................................................... 29 Ma thèse en 180 secondes en Normandie .................................................................. 30 Manifestations à venir ................................................................................................... 31

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Les échos du Centre Michel de Boüard

No 4 – décembre 2015

UMR 6273 CNRS/UCBN

Craham - UMR 6273 (CNRS/Unicaen)

Centre Michel de Boüard – Craham (UMR 6273 CNRS/Unicaen)Université de Caen Basse-Normandie – Esplanade de la paix – CS 14032 – 14032 Caen cedex

Tél. 02 31 56 59 17 – Fax. 02 31 56 54 95 – [email protected]://www.unicaen.fr/craham

Édito

Sommaire

U ne année fertile se termine. Parmi les opportunités de se réjouir, je voudrais ici souligner les succès à deux appels

à projet. L’un concerne la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel (BVMSM), retenu à l’issue d’un appel d’offres de l’Équipex Biblissima, et l’autre le projet Fanum, lauréat d’un appel à projets émergents de la Région Basse-Normandie. Si d’autres projets n’ont pas reçu la reconnaissance espérée, gageons que la dynamique engagée saura se poursuivre dans l’année qui vient.

2015 aura aussi été une année très encourageante pour les études doctorales, à plusieurs points de vue. Quatre thèses ont été soutenues, ainsi qu’une HDR, témoignant d’un rythme de soutenances inégalé jusqu’alors. L’obtention de deux allocations (à Caen et à Lyon), la constitution d’une bourse CIFRE, auxquelles s’ajoute l’inscription de trois autres doctorants, reflètent également l’attractivité de notre laboratoire pour la formation doctorale. Cette dynamique s’est également traduite par trois rencontres : outre l’atelier de doctorants commun CRAHAM-GRHIS-GRIC (tenu cette année au Havre, le 10 juin 2015), signalons ici la Journée des jeunes chercheurs (« Approches historiennes des images »), organisée le 6  novembre, et l’atelier de doctorants franco- britannique qui s’est déroulé à Durham le 23 novembre dernier.

Je vous souhaite à tous de joyeuses fêtes et une très belle année 2016.

Éditorial de Pierre Bauduin ..................................................................................... 1Zoom sur un chercheur du Craham : Brigitte Gauvin ............................................... 2Zoomathia : un groupement de recherche international ........................................... 4Le monachisme, un aspect démodé de l’archéologie ............................................... 6Les tuileries de Barbery (Calvados) ............................................................................... 7Chercheurs invités ........................................................................................................... 9Les membres associés fouillent .................................................................................... 10Actualité des doctorants ............................................................................................... 14Ils sont de passage au Craham ..................................................................................... 19Nouveaux membres du Centre Michel de Boüard .................................................... 21Les revues ........................................................................................................................ 23Manifestations passées .................................................................................................. 26Le Craham y était présent également .......................................................................... 28Parution ........................................................................................................................... 29Ma thèse en 180 secondes en Normandie .................................................................. 30Manifestations à venir ................................................................................................... 31

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En 1518-1519, il se révolte contre la domination de la curie romaine sur l’Allemagne et commence à rédiger des dialogues d’abord satiriques, dans la tradition humaniste, puis franchement anti-curiaux au moment où Luther lance sa propre offensive. Comme Hutten écrit à visage découvert, sa vie a vite été en danger. Il a dû fuir son pays et il est mort prématurément, en exil en Suisse.Quels sont vos sujets de recherche actuels ?Je vais pendant quelque temps continuer à travailler sur Hutten : publication de l’HDR et préparation de l’édition de la deuxième partie des dialogues, que je vais coordonner mais dont je ne traduirai qu’un seul texte. L’ensemble devrait constituer deux volumes aux Belles Lettres. Dans la suite de mon édition du texte autobiographique de Hutten sur la syphilis, je travaille aussi, avec des collègues de littérature française et comparée, d’italien et d’histoire de la médecine, à constituer une anthologie des textes sur la vérole en Europe, de 1493 à 1622. Enfin, avec Catherine Jacquemard et Marie-Agnès Avenel, dans le cadre du projet Ichtya, nous continuons à travailler sur les textes ichtyo-logiques médiévaux, notamment Thomas de Cantimpré et Albert le Grand.Que peuvent apporter vos recherches à la communauté ?Je crois qu’il est important, et qu’il le sera de plus en plus, de traduire les textes latins pour permettre au plus grand nombre d’y accéder. Les chercheurs en histoire, littérature ou histoire des sciences ont parfois besoin d’un accès direct à des œuvres rédigées en latin, comme c’est encore majoritairement le cas jusqu’au xvie siècle. Et, comme ces textes peuvent difficilement se passer de contextualisation, tant pour saisir l’intertextualité que pour en comprendre les enjeux, un commentaire pluridisciplinaire est indispensable.Quel est votre quotidien d’enseignant-chercheur ?C’est très variable d’une journée à l’autre. Certaines journées sont dédiées à l’enseignement (préparation et cours, corrections, oraux, mais aussi encadrement et orientation active), d’autres à la recherche, et peuvent alors se distribuer entre travail en bibliothèque, rédaction, réunions ou préparation de colloques. Nous devons par ailleurs consacrer de plus en plus de temps à des tâches administratives qui, si elles ne sont pas inintéressantes en soi, grignotent chaque année davantage le temps de lecture et de recherche.

Quel est votre parcours ?Après hypokhâgne et khâgne, au lycée Malherbe puis au lycée Fénelon à Paris, j’ai préparé une maîtrise en latin à Caen sous la direction de Louis Callebat, puis j’ai passé les concours d’enseignement, le CAPES et l’Agrégation. Tout en enseignant dans le secondaire, j’ai fait une thèse, toujours sur la direction de L. Callebat, que j’ai soutenue en 1995. Et en 1999, j’ai été recrutée comme enseignant- chercheur à l’université de Caen.À quel moment vous êtes vous dit, je veux faire de la recherche ?En fait, mon goût pour la recherche s’est vraiment affirmé alors que j’étais déjà en poste à l’université. J’aime vraiment beaucoup enseigner, j’étais heureuse en lycée et si je pensais à autre chose en faisant ma thèse, c’était plutôt à un poste en classes préparatoires aux grandes écoles. J’avais aimé le travail de thèse, mais son caractère solitaire, puisque j’étais alors en poste dans le secondaire et éloignée de l’université, m’avait semblé parfois austère. Travailler à l’université m’a permis de dépasser cela, tant parce que la recherche peut y être collective au sein d’une équipe, ce qui est particulièrement motivant, que parce que même dans les travaux personnels, on est en contact avec d’autres laboratoires et d’autres chercheurs. Et puis on peut parfois lier recherche et enseignement…Vous venez de soutenir votre HDR, pouvez-vous nous résumer en quelques lignes votre propos ?Le mémoire inédit de mon HDR est l’édition, accompagnée d’une traduction et d’un commentaire, des premiers dialogues du chevalier Ulrich von Hutten, un auteur allemand de la renaissance (1488-1523), ami d’Érasme et chef de file de l’huma-nisme allemand. Hutten est à bien des égards une tête brûlée, mais c’est aussi un érudit et un polémiste hors de pair, qui va faire du dialogue une arme redoutable.

Zoom sur un chercheur du centre Michel de Boüard

Nom : GauvinPrénom : BrigitteMaître de conférences en langue et littérature latineAu Craham depuis 2008

Recto

Brigitte Gauvin

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Quelle est selon vous la découverte scientifique majeure des derniers sièclesTout ce qui concerne la médecine (vaccins, asepsie, antibiotiques, contraception) et les incroyables découvertes dans l’infiniment petit, en microbiologie ou en génétique par exemple, comme dans l’infiniment grand, en astrophysique.Qu’est-ce qui vous fait sourire, rire ?Beaucoup de choses, heureusement. Pour ne citer qu’un exemple, les jeux sur le langage, depuis les Grenouilles d’Aristophane jusqu’à La disparition Georges Pérec.Quel est votre livre de chevet, vos conseils de lecture ?L’auteur que je relis le plus fréquemment est sans doute Julien Gracq, surtout Le rivage des Syrtes et Le balcon en forêt. Les Mémoires d’Hadrien et L’œuvre au Noir de Marguerite Yourcenar comblent à la fois mon goût pour l’antiquité et celui pour le xvie siècle, avec une réflexion d’une grande subtilité sur la complexité de l’être humain. Pour croire en l’homme, les romans de Barbara Kingsolver. Et pour rêver et se donner le vertige, Poussière d’étoiles d’Hubert Reeves et La mélodie secrète de Trinh Xuan Thuan.

Bibliographie restreinte• Martyr d’Anghiera P., Décades du Nouveau Monde / De Orbe Novo Decades,

Livre I, La décade océane, les quatre voyages de C. Colomb, édition, traduction commentaire par B. Gauvin, Paris, Les Belles Lettres, 2003. ☞

• Gauvin B., « Le Voyage en Suède de P. D. Huet : édition, traduction et commen-taire », xviie siècle, 241, fasc. 4, 2008, p. 583-617.

• Ursin J., La prosopopée des animaux, édition, traduction et commentaire par B. Gauvin, J. Millon, coll. Atopia, 2011, 335 p.

• Jacquemard C., Lucas-Avenel M.-A. (éd.), avec la collaboration de Février C. et Lecoq F., HORTVS SANITATIS, Livre IV, Les poissons, Caen, Presses univer-sitaires de Caen, Collection Fontes & Paginæ, 2013. ☞

• Von Hutten U., La vérole et le remède du gaïac, édition, traduction et commen-taire par B. Gauvin, Les Belles Lettres, collection Le Miroir des Humanistes, 2015. ☞

Bibliographie complète sur le site du Craham ☞

Quelles sont, selon vous, les principales qualités que doit avoir un chercheur ?La persévérance, la rigueur, la curiosité, l’ouverture d’esprit, la capacité à travailler en collaboration.

Quels aspects considérez-vous comme les plus marquants de votre carrière ?Pour ce qui est des événements, l’agrégation et l’obtention du poste de maître de conférences. L’HDR m’a aussi permis de mesurer concrètement le parcours accompli depuis ma nomination. Autrement, la fréquentation assidue de chercheurs que j’admire comme Catherine Jacquemard et Olivier Desbordes, de l’université de Caen Normandie, ou Perrine Galand, dont j’ai suivi le séminaire à Paris IV, m’a énormément appris, intellectuellement, méthodologiquement et humainement, et profondément influencée.

Quelles sont vos plus belles réussites ?En recherche, un des travaux dont je suis le plus fière est l’édition collective de l’Hortus sanitatis, tant pour la qualité du résultat que pour la belle aventure humaine et scientifique qu’elle a constituée. En enseignement, je suis très heureuse d’avoir formé pendant plus de dix ans, en cours de CAPES, des futurs enseignants passionnés de littérature française, de grec et de latin, qui sont avides de transmettre leur passion et qui y réussissent.Qu’est-ce qui vous émeut ?Les efforts acharnés des savants de tous les siècles pour comprendre un monde dont le fonctionnement leur échappe en plus ou moins grande partie, mais qu’ils tentent malgré tout d’expliquer dans sa totalité. Pline et Aristote dans l’antiquité, les encyclo-pédistes du Moyen Âge, les savants de la Renaissance ont tous essayé de comprendre et de transmettre aux autres une explication du monde, quelquefois au prix de leur vie.

Verso

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Zoomathia ne se contente pas d’être un lieu de rencontre et de réflexion. C’est aussi un espace d’expérimentation autour des sources numérisées de la zoologie ancienne. Grâce notamment au partenariat avec le laboratoire d’informatique I3S, l’utilisation des « Digital humanities » permet de mieux exploiter les textes encodés en XML-TEI en utilisant les possibilités du web sémantique. Il s’agit, par exemple, d’avoir une vue plus précise, chiffrée et visualisable, du travail de compilation des auteurs d’histoire naturelle (quelles sont les autorités les plus citées ? dans quel contexte ? à propos de quelles espèces ?), permettant ainsi de faire une observation plus concrète de la transmission des savoirs zoologiques. Des expérimentations ont notamment été faites sur le De piscibus de l’Hortus sanitatis publié par le Craham en 2013 (Tounsi et al. 2015 ; Dhouib et al. 2014). (Voir figure 1, tirée de Dhouib et al. 2014.)

Zoomathia : un groupement de recherche international (GRDI) sur l’histoire des savoirs zoologiques

L e GDRI Zoomathia (2014-2017), est un projet qui vise l’étude de la constitution et de la transmission des connaissances zoologiques de l’Antiquité au Moyen Âge.

Son réseau réunit 18 équipes (France, Italie, Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne, USA), impliquant des chercheurs antiquisants et médiévistes, historiens et philo-logues, mais aussi des archéozoologues (Musée national d’histoire naturelle, MNHN, Paris) et le laboratoire d’informatique I3S (Nice). Le porteur du projet est Arnaud Zucker, professeur de langue et littérature grecques à l’université de Nice et membre du laboratoire CEPAM.

Le Craham est partenaire officiel du GDRI, à travers le projet Ichtya, dont l’objectif est la publication papier et en ligne de traités médiévaux sur les poissons et des animaux marins, en collaboration avec le Pôle numérique de la MRSH de Caen (C. Jacquemard, M.-A. Lucas-Avenel, B. Gauvin, T. Buquet, M. Bisson et P.-Y. Buard).

Zoomathia vise d’abord à constituer, structurer et coordonner un réseau de chercheurs travaillant sur l’histoire de savoirs zoologiques, et à établir une synergie des recherches qui sont menées souvent de manière isolée ou ponctuelle. Zoomathia est donc d’abord un lieu de rencontre, organisant journées d’études et participations à des colloques internationaux. Zoomathia organise notamment un colloque intitulé Problématiques éthologiques dans les documents antiques et médiévaux au sein du congrès du CTHS qui aura lieu à Rouen en avril 2016.

Thierry Buquet, Centre Michel de Boüard, Craham ☞

Thomas de Cantimpré, Liber de natura

rerum. Valenciennes, BM, Ms. 320,

fol. 123. xiiie siècle. L’accipender est

aujourd’hui identifiable à l’esturgeon.

Le début du texte donne : Accipender

piscis est, ut Plinius dicit, apud antiquos

nobilissimus (« L’esturgeon est un

poisson, à ce qu’en dit Pline, très prisé

des Anciens »). L’auteur antique Pline

(ier s.) est cité par l’auteur médiéval

Thomas de Cantimpré, dès la première ligne de la notice.

Ce poisson est également mentionné dans le De piscibus de l’Hortus Sanitatis (xve s.), avec une

citation du Liber de natura rerum ☞

Fig. 1: Visualisation des zoonymes traités dans l’Hortus sanitatis, de leur importance relative et de leur distributionpar citation, paragraphe et chapitre. Chaque nom d’animal est relié aux citations dans lesquels il apparaît, chaque citation est reliée à son paragraphe, et chaque paragraphe à son chapitre (Dhouib et al. 2014, fig. 8, p. 67). LAT.hs.4.14.2.cit4 signifie : Latin, Hortus sanitatis, livre 4 (De piscibus), chapitre 14, paragraphe 2, citation 4. Ici, le chapitre 14 traite de la baleine, la citation 4 du paragraphe 2 évoque la respi-ration des dauphins et des baleines, en citant Pline (ces animaux n’ont pas de branchies et respirent par un évent). Sur le schéma (à gauche), LAT.hs.4.14.2.cit4 est donc relié à balaena (couleur bleue) et à delphinus (rouge) (voir ce passage dans l’édition en ligne du Hortus sanitatis ☞ et extrait de son encodage XML-TEI figure 2)

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Liens• Site web Zoomathia : http://www.cepam.cnrs.fr/zoomathia• Liste des partenaires Zoomathia : http://www.cepam.cnrs.fr/zoomathia/

spip.php?article2• Ichtya : http://www.unicaen.fr/craham/spip.php?article969• Édition en ligne du De piscibus du Hortus santitatis, éd. par Catherine

Jacquemard, Brigitte Gauvin et Marie-Agnès Lucas-Avenel : https ://www.unicaen.fr/puc/sources/depiscibus/

Articles citésTounsi M., Faron-Zucker C., Zucker A., Villata S. et Cabrio E.2015, « Studying the History of Pre-Modern Zoology with Linked Data and Vocabu-

laries », The First International Workshop Semantic Web for Scientific Heritage at the 12th ESWC 2015 Conference, Portoroz, Slovenia, https ://hal.archives- ouvertes.fr/hal-01187466

Dhouib M., Faron Zucker C., Zucker A., Corby O., Jacquemard C., Draelants I. et Buard P.-Y.

2014, « Transformation et visualisation de données RDF à partir d’un corpus annoté de textes médiévaux latins », HM’14, 26e conférence francophone sur l’Interaction Homme-Machine, oct. 2014, Lille, p.  63-68., https ://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01089635/

Un autre chantier important vise à constituer un thesaurus de zoologie ancienne, regroupant les noms des animaux et leur description anatomique, mais aussi les activités humaines (chasse, pêche, etc.) et l’utilisation des animaux (médecine, alimentation, etc.). Ce thesaurus est enrichi par l’annotation de textes zoologiques anciens (Histoire naturelle de Pline). Il servira à indexer automatiquement d’autres textes, permettant d’aboutir à terme à la constitution d’un vaste corpus de sources zoologiques annotées, qui seront finement interrogeables par les outils du web sémantique.

Au sein du GDRI Zoomathia, l’alliance de l’érudition philologique et des techniques numériques les plus modernes va donc permettre de mieux connaître les mécanismes de la transmission des savoirs zoologiques. Les chercheurs du Craham au sein d’Ichtya, par leurs éditions de traités médiévaux sur les poissons, appuyés par la MRSH, y sont pleinement impliqués ; d’abord créateurs de contenus indexés servant à constituer un thesaurus et des méthodes expérimentales d’indexation, ils bénéficieront ensuite de ces outils pour pré-indexer leurs éditions en cours, puis pour extraire des connaissances relatives à la transmission des textes, à l’histoire des noms des poissons, des synonymes zoologiques, etc.

Figure 2 : encodage XML-TEI du De piscibus du Hortus sanitatis (passage sur la baleine et le dauphin chapitre 14, fin du paragraphe 2).

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L’économie monastiqueLa découverte d’une forte concentration de tuileries à Barbery présage, selon les sources, une production tuilière à grande échelle. Une équipe pluridisciplinaire s’est constituée de manière à mettre en œuvre les études adaptées à des questionnements variés, liés à la gestion des tuileries, aux techniques de production, à la diffusion des matériaux et à leur mise en œuvre (archéologie des toitures). Collaborateurs : J.-B. Vincent, A. Bocquet-Liénard, R. Davidson, A. Dubois, G. Hulin, O. Maquaire, X. Savary (voir page suivante).Création d’un PCR sur l’anthropisation du Pays-de-Bray (SIG)Une des problématiques de ce PCR porte sur l’identification de l’activité économique des abbayes cisterciennes dans cette région. Collaborateurs : C. Colliou, D. Arribet-Deroin, P. Barrier, P. Dillmann, F. Épaud, S. Grumet, T.-M. Hebert, D. Helleboid, S. Lefevre, J. Le Maho, B. Lepeuple, N. Morelle, B. Rouzeau, P. Sorel, P.-F. Thérain, J.-B. Vincent, N. Wazylyszyn.

En parallèle avec des axes de recherches ciblés, l’étude sérielle des monastères est indis-pensable. Pour ce faire, il faut promouvoir les monographies archéologiques et histo-riques monastiques, seul moyen de découvrir, au vu de l’irrégularité des vestiges, de nouvelles investigations. Dans cette perspective, nous saluerons le travail de master de M. Bisson (dir. L. Bourgeois, tuteur J.-B. Vincent) sur l’abbaye d’Hambye (Hambye, Manche) ou encore celui de M. Muzellec (dir. P.-Y. Laffont, tuteur J.-B. Vincent) sur l’abbaye de Lanvaux (Bieuzy-Lanvaux, Morbihan). Enfin, à l’échelle régionale,

une collaboration avec l’Inrap et l’université de Nancy est effective, projetant la création d’un PCR en région Lorraine, sur le monachisme cistercien lorrain (A. Charignon, J.-B. Vincent).

Le monachisme, un aspect démodé de l’archéologie ?

C e titre, certes provocateur, se réfère à l’idée selon laquelle les questions élitaires seraient aujourd’hui obsolètes, voire « réactionnaires », car résolument opposées

aux problématiques nouvelles centrées sur les aspects matériels et culturels de la société médiévale. Certes, les études monastiques ne sont pas pionnières dans le monde de la recherche. Au contraire, l’importante tradition bibliographique laissée par l’histoire de l’Art et l’archéologie constitue un poids manifeste dans le renouvel-lement des investigations. Pourtant, ces données anciennes font depuis peu l’objet d’un réexamen dans le but de faire évoluer les problématiques de recherche à l’échelle nationale. Sur ce point, chercheurs et chercheurs associés du Craham concourent à cet effort à travers des études novatrices à l’image des programmes de recherche élaborés pour l’année 2016 :Archéologie du paysage monastiqueL’abbaye de Grestain sera le théâtre d’une étude pluridisciplinaire (archéologique, géomorphologique, hydrologique, topographique, historique, etc.) pour identifier les aspects techniques, politiques et économiques d’une implantation en bordure de Seine. Collaborateurs : J.-B. Vincent, A. Dubois, V. Gazeau, G. Hulin, C. Maneuvrier, J. Mouchard.Identification de coutumes monastiques par l’archéologieLors de son affiliation à l’ordre cistercien, l’abbaye de Savigny perdit ses coutumes propres dont les sources textuelles ne nous conservent pas la teneur. Grâce à des prospections géophysiques et topographiques, l’identification de l’organisation spatiale du monastère pourra être un élément-clé pour identifier les coutumes propres au chef d’ordre et révéler le processus de transculturation. Collaborateurs : J.-B. Vincent, A. Dubois, A. Grélois, G. Hulin.

Aile du réfectoire de l’abbaye de Savigny (Savigny-le-Vieux, Manche) en cours d’étude.

Fouille du carré claustral de l’abbaye savignio-cistercienne de Saint-André-en-Gouffern (La Hoguette, Calvados).

Visualisation des aménagements paysagés nécessaires pour l’édification de l’abbaye d’Hambye (Manche). Responsable de l’étude topographique M. Bisson et J.-B. Vincent.

Jean-Baptiste Vincent, Centre Michel de Boüard, Craham ☞

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7Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 7

Ce matériau est généralement abordé soit dans le cadre de sa situation actuelle (sur toiture ou en contexte stratigraphique), soit en partant du lieu de production. L’exemple des tuileries de Barbery permet d’envisager la totalité de la chaîne opératoire, de la confection – les tuileries pouvant être localisées – à la pose – les sources textuelles attestant l’emploi de tuiles de Barbery sur d’importants édifices régionaux –, tout en identi-fiant technicité et typologie des tuiles sur le temps long.

Un dépouillement d’archives a révélé une documentation riche et variée permettant à la fois de considérer la gestion des tuileries et surtout de les localiser précisément. Un plan de la paroisse de Barbery à la fin du xviiie siècle confirme en effet l’existence de trois tuileries contiguës (fig. 2).

Quelques découvertes récentes

Les tuileries de Barbery (Calvados)

La documentation écrite de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne relative au bâti dans la région de Caen mentionne régulièrement l’utilisation de la tuile de Barbery comme matériau de couverture. Au xvie siècle, dans ses Recherches et antiquités, Charles de Bourgueville signale ainsi « les tuileries de Barbery » comme une des activités importantes à proximité de Caen (fig. 1). On ignore pourtant presque tout de la chronologie de ces établissements, de la nature des productions, des modes de commercialisation et des prix, de l’étendue de la diffusion, de l’orga-nisation de la production et de l’exploitation des matières premières, ou encore des considérations techniques et esthétiques qui amènent à choisir une couverture en tuile plutôt qu’en ardoise.

Fig. 1 Situation de Barbery dans le département du Calvados.

Fig. 2 Plan de l’abbaye de Barbery et de la paroisse de 1783. Extrait du secteur des tuileries, Arch. dép. Calvados. H 1381/2.

Fig. 3 Plan de l’abbaye de Barbery et de la paroisse de 1783. Détail de la représentation d’une tuilerie, Arch. dép. Calvados. H1381/2.

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8Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 8

C’est un caractère assez unique, qui amène à s’interroger sur la spécificité du terroir considéré ainsi qu’aux enjeux économiques régionaux. Les tuiles sont en effet l’objet d’un commerce qui semble important : elles sont notamment livrées aux châteaux de Caen, de Falaise, de Thury, etc. On peut ainsi envisager de reconnaître, à l’aide d’analyses physico-chimiques, des productions de Barbery parmi les tuiles retrouvées au cours des fouilles récentes.

À partir de cette base documentaire, il est envisagé dans un premier temps de concentrer la recherche sur les tuileries du xviiie siècle (fig. 4). Pour cela, différentes études sont prévues : l’identification des lieux d’extraction de la matière première et la caractérisation de cette dernière à l’aide de carottages réalisés par le laboratoire Géophen et de l’étude à l’échelle microscopique des sédiments collectés à différentes profondeurs. Les différents prélèvements feront l’objet d’une analyse pétrographique et chimique afin de mettre en évidence leurs caractéristiques discriminantes. Ces analyses contribueront à la compréhension des matériaux utilisés par les tuiliers et des techniques nécessaires à leur mise en œuvre.

En s’appuyant sur le plan du xviiie siècle, la localisation précise des lieux de production est envisagée à l’aide d’une prospection magnétique qui révélera proba-blement les fours, les zones de dépotoir et peut-être l’organisation des bâtiments représentés sur le plan moderne. La prospection fournira également l’occasion de ramasser sur la surface analysée des éléments de terre cuite permettant d’évaluer la nature des productions (tuile, carreau, brique…).

L’intérêt du projet réside dans une nécessaire interdisciplinarité entre historiens, archéologues, spécialistes du mobilier, archéomètres et géomorphologues, de manière à éclairer la production et la diffusion de ce matériau trop souvent négligé.

CoordinationJ.-B. Vincent ☞A. Dubois ☞A. Bocquet-Liénard ☞X. Savary ☞O. Maquaire ☞R. Davidson ☞G. Hulin ☞

Pour chacune d’entre elles, le plan montre une organisation similaire (fig. 3) : une structure carrée délimitée par un trait rouge, qui semble devoir être interprétée comme le four ; deux bâtiments coloriés (probablement l’habitation et un bâtiment de stockage) ; un espace rectangulaire composé de petits carrés, qui évoque la halle de séchage ; et enfin une petite mare avec une évacuation vers le ruisseau.

Contrairement à d’autres sites où l’étude se concentre sur une unique tuilerie appartenant à une abbaye, à Barbery, plusieurs tuileries sont attestées entre le xive et le xviiie siècle, possessions de plusieurs monastères (l’abbaye cistercienne de Barbery, l’abbaye prémontrée du Val et l’abbaye bénédictine de Fontenay) (fig. 1).

Fig. 4 Superposition du plan géométrique de 1783, du cadastre napoléonien et du cadastre actuel

avec la délimitation précise des secteurs à prospecter.

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9Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 9

Il s’est rendu à Avranches avec deux autres chercheurs du Craham, dans le cadre d’une mission pour le programme Biblissima. Il a examiné en particulier le ms 238 du ixe siècle, qui contient le De Oratore de Cicéron et pourrait avoir été composé dans la mouvance de Loup de Ferrières. Il s’est également impliqué dans le projet Tapisserie de Bayeux, piloté par le Ministère de la Culture (DRAC) et la ville de Bayeux.

Ainsi, la présence de Michael Allen, dans le cadre de la Master Class, a permis de renforcer les liens déjà noués entre lui et le Craham et de définir de futures collabo-rations entre son université et la nôtre.

Bibliographie restreinte• Eriugena and Creation, W. Otten and M. I. Allen (éd.), Turnhout, Brepols,

2014.• Frechulfi Lexouiensis episcopi Opera omnia, M. I. Allen (éd.), 2 vols.

(1.  Prolegomena – Indices; 2. Textus). Corpus Christianorum, Continuatio Mediaeualis 169, 169A, Turnhout, Brepols, 2002.

• Translation of Pierre Riché. The Carolingians: A Family Who Forged Europe. Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1993.

Michael Allen, professeur de « classics », université de Chicago

Chercheurs invités

M ichael Allen est professeur de « classics » à l’uni-versité de Chicago : il enseigne le latin et la

culture latine de l’époque carolingienne, ainsi que la paléographie. Il est spécialiste de la transmission et de la réception des textes latins et jouit d’une renommée internationale auprès de tous les chercheurs de langue et de littérature latines médiévales. Parmi ses publications, on peut mentionner en particulier son édition des œuvres de Fréculf de Lisieux ou encore sa traduction anglaise de l’ouvrage de Pierre Riché, ainsi que plusieurs articles sur l’œuvre de Loup de Ferrières. C’est ce grand intellectuel de l’époque carolingienne qui retient toute son attention actuellement, car il prépare une nouvelle édition des Lettres de Loup.

Michael Allen est venu travailler au Craham et à la MRSH, dans le cadre d’une Master Class, du 20 septembre au 14 décembre 2015. L’œuvre épistolaire de l’abbé de Ferrières apporte des informations capitales pour la connaissance de l’érudition et de la transmission du savoir au ixe siècle (histoire du livre et de la lecture, histoire de la langue latine, histoire de la vie monacale, etc.), mais aussi pour l’histoire des invasions scandinaves dans sa région, autant de questions qui intéressent tout parti-culièrement plusieurs historiens et philologues du Craham. Plus généralement, les connaissances approfondies de Michael Allen de la culture médiévale, de la paléo-graphie et de l’ecdotique ont donné lieu à de nombreux et fructueux échanges, tant sur le plan des concepts que sur celui de la méthode en matière d’édition de sources anciennes.

Michael a assisté à quelques cours (linguistique latine pour des étudiants de L2 et L3 ; paléographie latine pour des étudiants d’EMT, option bibliothèque) et a assuré lui-même un cours de paléographie française. Il a participé au dernier séminaire du Craham, « Autour de l’édition de sources littéraires médiévales », en donnant une conférence, intitulée, « Nouveaux noms, faits et phénomènes dans les Lettres de Loup de Ferrières », dans laquelle il a montré quels étaient les enjeux philologiques, littéraires et historiques de la nouvelle édition qu’il prépare.

Également nouveau membre du Craham, lire sa présentation page 21

Éric Fournier, professeur, université de West Chester, USA

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10Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 10

débitage, dépotoirs) renvoient à un chantier de construction qu’il est tentant de rattacher aux grands travaux commandés par Jean II (1239- 1305) à la fin de son règne.

Les différentes études, menées par des chercheurs et spécialistes d’horizons divers (archéologues, restaurateurs, conservateurs), permettent d’identifier différents aspects en lien avec cette grande demeure aristocratique à travers une approche fine de sa culture matérielle. Le cadre de travail et de possi-bilités offert par une fouille archéologique programmée exhaustive, permet de mener les études des lots de mobilier de façon systématique et aboutie, d’entreprendre les confrontations nécessaires entre plusieurs catégories de mobilier, et de combiner leur lecture au fait archéologique. Ce programme de recherche bénéficie en outre des compétences de certains membres du Craham, tels que Pierre-Marie Guihard (responsable du service numismatique) pour l’étude des monnaies et dont le corpus sera intégré à la base Nummus, Adrien Dubois qui est en charge de toute l’étude historique ou encore Pauline Petit pour l’étude des objets métalliques. Par ailleurs, un programme de conservation préventive et de restauration du mobilier est étroi-tement associé à la fouille afin de garantir la pérennité de ce patrimoine mobilier.

En 2015-2016, le grand logis résidentiel de Jean V voit la mise en œuvre d’une étude archéologique du bâti, menée dans le cadre de travaux d’aménagement, avec pour objectif de comprendre le parti architectural de l’édifice, le programme résidentiel de l’aile ouest et son articulation avec les autres organes du château. Des espaces inédits sont aujourd’hui accessibles grâce aux échafaudages et permettent de comprendre l’insertion de cet ensemble résidentiel et d’affiner la lecture des bâtiments primitifs.

C’est donc une histoire renouvelée du château de Suscinio qu’offrira à terme ce programme de recherche. Un second programme triennal débutera dès 2017, après une année 2016 qui sera consacrée à la synthèse des résultats des trois premières années de fouille.

Karine Vincent, Suscinio, château des ducs de Bretagne (56)

Les membres associés fouillent…

D epuis 2013, un programme de recherche archéologique est mené au château de Suscinio (Sarzeau, Morbihan). Construit durant la première moitié du xiiie siècle par

Jean Ier (1218-1286), duc de Bretagne, il prend d’abord la forme d’un manoir situé sur le littoral sud breton. Ses successeurs y demeurent fréquemment et continuent de l’agrandir. Au xive siècle, les ducs Jean IV et Jean V y lancent un vaste programme architectural, et font notamment édifier deux grands logis résidentiels. Au milieu du xve siècle, il s’agit à la fois d’une résidence de plaisance et, en cas de conflit, d’une forteresse.

Le programme de recherche vise à enrichir les connaissances relatives aux grandes résidences élitaires de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne en Bretagne et plus largement dans le Grand-Ouest. Il permet en outre d’enrichir les connaissances relatives à l’évolution des dispositifs de défense au sein de ces résidences fortifiées, à l’évolution des organes de confort et de luxe au sein de cet habitat élitaire, au mode de vie de ses habitants et d’alimenter plus globalement les référentiels en termes d’archi-tecture et de techniques de construction. Pour cela, c’est non seulement le château qui est étudié mais également son domaine, conjuguant les approches archéologiques, historiques et architecturales dans une perspective d’étude globale.

Tous les étés, un chantier de fouille ouvert aux bénévoles est organisé, soutenu financièrement par la DRAC-SRA Bretagne et par le département du Morbihan. Il se concentre sur l’étude du flanc nord, corres-pondant à l’emprise d’une partie de la cour et d’un ancien logis, noyau primitif à partir duquel s’est développé le château au cours des xiiie-xvie siècles. Ainsi, la fouille exhaustive a permis de révéler l’organisation interne du rez-de-chaussée d’un grand logis, avec ses cuisines et son espace de stockage. La cour a également révélé une part importante de l’activité du château à la fin du xiiie-début du xive siècle. Les niveaux archéologiques rencontrés (aire de gâchage, foyers, aire de

Karine Vincent, archéologue médiéviste - responsable d’opérations au service départemental d’archéologie du Morbihan. Responsable scientifique du programme de recherche au château de Suscinio. Membre associée au Craham depuis 2012. ☞

Vue d’ensemble du chantier archéologique (juillet 2015) (cl. K. Vincent).

Carreaux de pavement en place découverts dans une des fenêtres du logis de Jean V au cours de l’étude archéologique du bâti (en novembre 2015) (cl. K. Vincent).

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11Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 11

Concernant le théâtre, les sondages ont révélé un état de conservation très satisfaisant du mur de contour et de celui de l’orchestre. Plusieurs assises d’élévation sont encore en place y compris les parements

comme l’indiquent le dégagement des deux angles, à la liaison de ces deux murs, et les deux contreforts proches de l’angle oriental. En revanche, le mur de contour encore en élévation dans une haie vive a perdu la plupart des boutisses du parement externe et souffre de l’envahissement végétal. L’entrée de l’escalier axial a été retrouvée, dégagée et étudiée ; une partie des maçonneries de ce vomitoire, au niveau de sa butée sur le mur de l’orchestre, a été observée, de même que celles du vomitoire occidental. Ces éléments montrent un état de conservation assez aléatoire ce qui, conjugué à l’absence d’élément en place sur le vomitoire sud-oriental, atteste que des destructions ont considérablement affecté le cœur de l’édifice.

Cet édifice de spectacle souffrait également d’un positionnement topographique pour le moins approximatif et de mesures disparates selon les levées anciennes. Le dégagement des deux angles du mur de scène et d’une partie du mur de contour, ainsi que la conduite de campagnes de relevés topographiques, de photographies aériennes par cerf-volant (F. Levalet) et de photogrammétrie par drone (P. Lalloué, géomètre-expert), vont non seulement permettre de fixer définitivement son implantation géographique mais également de fournir des mesures exactes pour fiabiliser l’analyse morphologique et architecturale du monument.

Laurent Paez-Rezende et Laurence Jeanne ☞

Laurence Jeanne, agglomération antique d’Alauna (Valognes, Manche)

Les membres associés fouillent…

L’ agglomération antique d’Alleaume, située aux portes sud-est de la ville de Valognes,

s’étendrait sur une quarantaine d’hectares. Dès l’origine des recherches, elle est au cœur des discussions sur son rôle éventuel de chef-lieu de la cité des Unelles.

Après une année de prospection géophysique et deux années d’exploration mécanique au bilan extrêmement positif, s’est déroulée, en juillet 2015, la troisième campagne de sondages. Une vingtaine de tranchées ont été réalisées sur les 17 hectares de la frange orientale de l’agglomération.

Sur un plan urbanistique, ce secteur de la ville antique révèle des axes de circulation qui contra-rient le schéma plutôt bien quadrillé mis en évidence sur le « cœur » de l’agglomération en 2012 et 2013. Cet état de fait rejoint les observations réalisées en 2014 sur une partie de la frange nord du site. Dans le cas de 2015, ces divergences pourraient avant tout s’expliquer par la priorité de desservir l’édifice de spectacle dont l’implantation a surtout été motivée par la recherche d’une situation topographique favorable (pente naturelle). Dans les terrains compris entre le théâtre et la limite sud de la ville, le découpage en parcelles a une nouvelle fois été observé, mais la densité d’urbanisation demeure relativement faible. Des témoins nous indiquent la permanence des terres cultivées sur ces espaces lotis mais demeurés non bâtis. Dans le même temps, la périphérie méridionale est investie par plusieurs bâtiments à caractère résidentiel.

Le caractère soigné de ces constructions, dont l’une d’elle a cette année révélé des sols en calcaire et l’empreinte des doublages des murs et des cloisons, pose question sur la nature de ces implantations aux portes de la ville.

Théâtre d’Alauna, l’entrée du vomitoire axial encadrée par deux piédroits légèrement en saillie externe du mur de contour et servant également de contre-forts (cl. L. Paez-Rezende, Inrap).

Théâtre d’Alauna, les deux contreforts en soutien du mur de scène près de l’angle oriental de l’édifice (cl. L. Paez-Rezende, Inrap).

Théâtre d’Alauna, l’extérieur du mur de contour et l’entrée du vomitoire axial envahie par la végétation (cl. L. Jeanne, Craham).

Théâtre d’Alauna, l’angle occidental du mur de scène (cl. L. Jeanne, Craham).

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12Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 12

enduits peints découverts sur des blocs lapidaires sculptés, du vitrail ainsi que des pavés décorés permettent de restituer le décor de cette pièce majeure.

Il est possible d’établir une chronologie de construction : les fondations sont les éléments les plus anciens et sont associées à une occupation datée du xie siècle, une réfection des murs au xiiie siècle est envisagée au vu des éléments encore en place et des informations historiographiques. Le dortoir, situé au-dessus de la salle capitulaire, est reconstruit à plusieurs reprises ; les éléments de voutains découverts confirment une restauration vers la fin du Moyen Âge.

La mise au jour de plus d’une vingtaine de tombes au cours des deux dernières années a permis d’établir une chronologie d’occupation du lieu. Au moins trois phases d’occupation sont identifiées pour l’ensemble sépulcral. Ainsi, il semblerait, que, bien avant la construction du bâtiment, l’espace ait déjà une vocation funéraire. En effet, des tombes de sujets immatures, datées du viiie siècle, ont été découvertes au nord de la pièce. Il s’agirait de la première occupation, contemporaine de la fondation du monastère. Un deuxième ensemble funéraire serait contemporain de la première construction du chapitre au xie siècle et enfin, les sépultures les plus récentes pourraient dater des xiiie-xive siècles.

Ces sépultures renferment les corps de sujets adultes, hommes et femmes pour les périodes contemporaines de l’occupation de la salle capitulaire. L’étude anthro-pologique réalisée en 2014 est confirmée par celle effectuée en 2015. Il s’agit d’une population de laïques et d’ecclésiastiques aux conditions de vie privilégiées.

Anne-Sophie Vigot, salle capitulaire de l’abbaye de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois (61)

Les membres associés fouillent…

C ette année, pour la troisième année consécutive, s’est déroulée une opération

archéologique sur le site de la salle capitulaire de l’abbaye de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois (61), sous la direction d’Anne-Sophie Vigot ☞

(Éveha, Artehis, Centre Michel de Boüard).L’opération archéologique menée en 2013

a permis de faire un premier bilan de l’état de conservation des vestiges et également de répondre à certaines questions concernant le plan architectural de cet espace. Depuis 2014, l’opération fait l’objet d’un projet trisannuel. La fouille de 2014 a confirmé les consta-tations de 2013 et a mis en relation le chapitre avec les pièces voisines. L’opération de 2015 a poursuivi la fouille de l’espace funéraire du chapitre et de la galerie occidentale du cloître tout en précisant l’organisation de l’espace de circulation médiéval et la chronologie de construction de la salle capitulaire.

Deux sondages réalisés à l’ouest et au sud du chapitre ont permis de situer cette pièce dans son contexte. Ainsi, l’ouverture à l’ouest a mis au jour la galerie du cloître. L’ouest de la galerie est bordé par les fondations du mur bahut soutenant les colonnes ouvrant sur le cloître. Un caniveau construit en pierre, large de 0,30 m, longe ce mur.

Au sud de la salle capitulaire, un bâtiment orienté N-S, large d’environ 8,50 m hors œuvre, prolonge l’aile. Une ouverture dans le mur est de ce bâtiment semble percep-tible, elle donnerait sur un espace aménagé (chauffoir, scriptorium ?).

La découverte de l’essentiel des murs et des structures maçonnées encore en place (colonnes murales, piles centrales, etc.) a confirmé la restitution initialement proposée. La salle capitulaire de l’abbaye est donc une salle rectangulaire orientée O-E, accolée au transept sud de l’église, composée de deux nefs divisées en quatre travées chacune. Les dimensions intérieures sont de 9 m de large sur 14,6 m de long. Les murs, épais, étaient profondément fondés. Deux contreforts ont été repérés sur la façade orientale de la salle.

Trois piles centrales séparaient les deux nefs. Leurs fondations, de conservation inégale, sont de forme rectangulaire. Ces piles devaient supporter des voûtes en plein cintre qui reposaient ensuite sur les colonnettes murales, placées en vis-à-vis. Des

Vue d’ensemble du chantier (cl. A.-S. Vigot).

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13Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 13

possible de proposer une restitution fonctionnelle de cette architecture défensive passive grâce à la localisation des chemins de ronde, à l’identification fonctionnelle des deux niveaux sommitaux de la tour, et ainsi de proposer un phasage des grands chantiers de construction en relation avec les grands faits militaires qu’a connu la ville de Caen durant la guerre de Cent Ans. Ainsi, ce diagnostic archéologique du bâti permettra d’apporter un renouvellement des connaissances sur l’enceinte urbaine de Bourg-le-Roi. Affaire à suivre…

Jean-Baptiste VincentResponsable d’opération, contractuel SDAC,

Centre Michel de Boüard-Craham

Vincent Hincker,Coordinateur administratif, attaché de conservation SDAC,

Centre Michel de Boüard-Craham

Jean-Baptiste Vincent, étude archéologique du bâti de l’enceinte urbaine de bourg le roi à caen (fossé Saint-Julien, collège pasteur)

Les membres associés fouillent…

E n 2015, le service d’archéologie du conseil départemental du Calvados a conduit un diagnostic d’archéologie préventive motivé par des travaux de restauration

sur les vestiges de l’enceinte urbaine de Bourg-le-Roi situés dans le collège Pasteur. Durant cinq semaines, une étude archéologique du bâti a pu être réalisée après le piquetage des parois et la dépose du dallage de la terrasse de la tour appelée « Ès filles ». S’appuyant largement sur les relevés photogrammétriques réalisés en amont de l’opération, cette intervention a consisté en l’inventaire précis des éléments remar-quables maçonnés (relevés manuels, enregistrements des unités stratigraphiques construites et photographies), l’étude détaillée des parements (stéréotomie, nature lithique, signe lapidaire, etc.), le mode de construction, l’étude des mortiers… En outre, la tour a bénéficié d’une fouille des remblais présents entre l’extrados de la voûte de l’étage et le dallage de la terrasse.

Il est entendu que les objectifs de ce diagnostic portent principalement sur l’identification fonctionnelle de l’édifice et la chronologie relative voire absolue de l’ensemble ; pourtant, considérant que la documentation disponible sur l’enceinte urbaine de Bourg-le-Roi s’avère assez aboutie (Marie Casset et Sylvie Lechanteur, Étienne Faisant), il est possible d’étendre les problématiques de recherche sur une identification précise des différents chantiers de construction. Effectivement, le tronçon étudié et la tour attenante sont considérés par les spécialistes comme une construction homogène liée à la reconstruction de l’enceinte urbaine par les Français après les dégâts causés par les Anglais en 1346. Toutefois, l’étude du bâti réalisée atteste très clairement deux grandes phases architecturales distinctes, l’une des maçonneries étant complètement réadaptée sur une phase plus ancienne. Les datations 14C fournies par les charbons de bois retrouvés dans les mortiers devraient permettre d’approfondir et de clarifier ces hypothèses. Somme toute, à l’issue de cette étude, il sera

Visite de chantier avec l’élu à la culture du conseil départemental,

agents du SDAC, et Craham (cl. Luc Bourgeois)

Tour et courtine de l’enceinte urbaine de Bourg-le-Roi en cours de restauration (cl. Micaël Allainguillaume).

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14Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 14

Actualité des doctorants…

Communication de Simon Lebouteiller (doctorant en histoire médiévale au Craham ☞ et chargé d’ensei-gnement en langues, lettres et civilisations nordiques à l’UFR LVE de l’université Caen Normandie) lors du séminaire « Dire l’événement - regards croisés » organisé par l’équipe ERLIS, le 24 novembre 2015 ☞.

L e mythe de la guerre entre les deux familles divines du panthéon nordique, les Ases et les Vanes, est

principalement connu à travers trois textes : le poème eddique intitulé Völuspá (env. 1000 ap. J.-C.), l’Edda en prose de Snorri Sturluson et la Heimskringla de ce même auteur (années 1220). Chaque document en offre cependant un récit différent, aussi bien dans sa forme que dans l’origine, le déroulement et le dénouement de ce conflit.

Dans cette intervention, Simon Lebouteiller s’est intéressé plus spécifiquement à la manière dont les auteurs ont adapté ce mythe à leur projet littéraire d’origine. Alors que la Völuspá reprend la forme du discours cryptique, conventionnelle dans la poésie norroise, et rapporte une trame narrative difficile à percevoir, Snorri Sturluson adopte dans son Edda en prose une approche didactique et explicative en reconstituant un récit intelligible. Ce dernier conforme en revanche ce mythe aux usages historiographiques islandais dans son histoire des rois de Norvège, la Heimskringla, en en proposant une lecture évhémériste et en faisant une description détaillée des mécanismes politiques en jeu dans cette guerre.

Écouter son intervention sur la Forge numérique de la MRSH de Caen ☞

Simon Lebouteiller, « La guerre entre les Ases et les Vanes : regards croisés sur un mythe nordique à travers les sources norroises »

Odin brandit sa lance aux Vanes, illustration réalisée par Lorenz Frølich en 1885.

Le 23 novembre 2015, un atelier de doctorant s’est tenu au département d’archéo-logie de l’université de Durham (GB) réunissant trois étudiants et trois chercheurs et enseignants de chacune de nos universités.

Au cours de cette longue journée, des exposés de 15 minutes, regroupés en trois thèmes (cf. programme ☞) ont été suivis de fructueux échanges.

Au terme de ces travaux qui se sont déroulés dans une ambiance studieuse mais détendue, il a été décidé que la rencontre suivante qui se tiendra à Caen, devra se développer sur deux jours afin de permettre des débats plus longs, et peut-être s’ouvrir à d’autres périodes (antiquité).

Les membres du Craham ont pu visiter les laboratoires spécialisés de l’université anglaise. Certains en accès libre ont fortement impressionné par l’ampleur des investissements matériels réalisés…

Lien : https://www.dur.ac.uk/archaeology/facilities_services/

Atelier de doctorants 2015 - Durham University

cl. Luc Bourgeois

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15Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 15

connus, la motte d’Olivet à Grimbosq (Calvados) ou la fortification d’Hen Domen (Pays de Galles). Dans ces deux cas, un puissant fossé ceint l’éminence dominant le site castral. Un bâtiment positionné au bord du fossé, côté cour, donne accès à une passerelle au-dessus du fossé, prolongée par une rampe permettant d’accéder au sommet, ainsi que le suggèrent les trous de poteau mis au jour dans l’escar-pement. La solution la plus fréquente consiste toutefois en une passerelle jetée sur le fossé (Le Guildo, Côtes-d’Armor), éventuellement supportée par un poteau central (Goltho, Angleterre) et un second dispositif d’accès au bâtiment, généralement sous la forme d’un escalier accolé à l’élévation (château de Mayenne, Mayenne).

Les structures découvertes à Biron se démarquent par leur degré d’analogie avec la Tapisserie de Bayeux. La genèse du site castral, entre 950 et 1050, voit la réali-sation d’un système de doubles fossés séparés par un glacis, défendant une plate-forme ovalaire dominant la butte de Biron. Dans un second temps, le fossé central est comblé, probablement pour ériger un nouvel édifice bâti, peut-être une aula. La découverte de deux piles circulaires maçonnées, d’1,5 m de diamètre, perpen-diculaires à la plateforme, a permis d’envisager l’existence d’une rampe de grande envergure, élevée sur ces supports pérennes, afin d’accéder au noyau sommital sinon à l’étage de l’hypothétique aula.

Cette rampe a sans doute rapidement connu un second état, sous la forme d’une charpente chaussée de caissons rectangulaires, dont les négatifs partageaient

Laure Leroux, doctorante, fouille du château de Biron (Dordogne)

A ux confins du Périgord, du Quercy et de l’Agenais, le château de Biron (Dordogne) constitue l’un

des plus imposants sites castraux d’Aquitaine, dont les bâtiments s’échelonnent en deux cours, hiérarchisées par un dénivelé de 10 m de hauteur. Le conseil départemental de la Dordogne, soucieux de valoriser son patrimoine, avec l’appui du Service régional d’archéologie d’Aquitaine, a entrepris en 2012 une étude approfondie de ce château, donnant lieu à un doctorat dirigé par Luc Bourgeois, professeur à l’université de Caen Normandie. Dans le cadre de cette thèse ont été menées trois campagnes de fouilles qui ont révélé des structures inattendues, sous la forme de rampes monumentales.

De tels dispositifs sont connus des médiévistes de fort longue date, grâce à une source iconographique célèbre, la Tapisserie de Bayeux. La représentation, à la fin du xie siècle, des assauts menés contre Dol et Dinan figure des rampes sur poteaux de bois, appuyées contre le flanc des éminences symbolisant ces

castra. Toute schématique qu’elle soit, cette iconographie est suffisamment précise pour révéler l’existence de barres de bois transversales, fixées au tablier de ces rampes, pour faciliter la montée et éviter les dérapages, détail plutôt réaliste au regard de l’inclinaison à 45° de ces rampes et de leur exposition aux intempéries.

Ce témoignage a depuis été corroboré par les vestiges de dispo-sitifs proches ; parmi les mieux

Fig. 1 : Plan des vestiges découverts dans la cour basse du château : le fossé, les supports des rampes et l’angle du bâtiment disparu.

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16Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 16

l’orientation des piles. Le premier état de cette structure a été daté par analyse radiocarbone entre la fin du xie siècle et la première moitié du xiie siècle (fig. 1).

Dans un troisième temps, une tour massive, à contreforts plats, est édifiée à une dizaine de mètres à l’ouest, concurrençant l’éventuel bâtiment aulique. Son entrée monumentale en plein cintre, d’1,25 m de largeur pour 3,5 m de hauteur, est située quatre mètres au-dessus de la cour basse et desservie par une rampe positionnée dans son prolongement. La structure apparaît toutefois plus rudimentaire, puisqu’il s’agit de simples creusements circulaires, d’environ 1 m de profondeur. Leur fond était conforté par des calages de pierre et de mortier qui ont permis de dater cette nouvelle rampe entre 1150 et 1225 (fig. 2).

Les fouilles programmées du site de Biron ont donc livré trois variantes d’un ouvrage encore peu connu du Moyen Âge classique. La topographie du site ne suffit à expliquer le choix de telles architectures : il s’agit d’abord de solenniser le

passage de la basse cour aux espaces nobles, préfigurant ainsi la symbolique des « grands degrés » et autres perrons de justice connus pour les châteaux des siècles suivants (fig. 3).

Fig. 2 : Hypothèse de restitution de la rampe desservant la tour à contreforts plats à partir des

négatifs de poteaux.

Fig. 3 : Hypothèse de restitution du site castral au milieu du xiie siècle.

Crédits pour toutes les figures : Topographie : C. Martin, C. Mangier, N. Hamzaoui ; D.A.O. : L. Leroux.

Atelier des doctorants en histoire, archéologie et littérature anciennes et médiévales de Normandie-Université (Craham-GRHis-GRIC) 2016 « Normes et pratiques »

L’ atelier des doctorants en histoire, archéologie, et littérature anciennes et médié-vales de Normandie-Université aura lieu cette année à l’université de Rouen

le 27 avril 2016. Le caractère désormais pérenne de ces rencontres annuelles suffit à montrer leur intérêt, puisqu’elles permettent aux jeunes chercheurs des trois univer-sités normandes de partager savoirs et savoir-faire acquis dans des domaines extrê-mement variés. Cette diversité des approches constitue une gageure pour le choix d’un thème qui, assez large pour fédérer au mieux les doctorants des laboratoires, se doit de conserver une véritable valeur heuristique. Une rencontre centrée sur les normes et pratiques nous a semblé remplir cet objectif.

En effet, les mondes anciens et médiévaux étaient profondément marqués par le poids des normes, qu’elles soient juridiques, religieuses, sociales ou culturelles. Aujourd’hui, on mesure bien les écarts récurrents entre celles-ci et les réalités des pratiques, même si, comme l’a mis en évidence Simona Cerutti dans ses recherches sur la justice à l’époque moderne, il serait réducteur d’opposer des normes supposées préexistantes à des pratiques qui y seraient plus ou moins conformes. On peut en effet s’interroger sur les rapports participant de la construction réciproque de ces deux catégories. Ainsi, diversité des pratiques et des normes se font écho, selon des modalités et des temporalités variées que cette journée propose d’explorer.

Les doctorants pourront présenter tout ou partie de leurs recherches en cours, en privilégiant une approche centrée sur cette problématique, même si toute propo-sition sera la bienvenue. Les communications, d’une durée de 20 minutes, seront suivies de 10 minutes de discussion. Les propositions de communication, d’une page au maximum, sont à envoyer pour le 26 février au plus tard aux adresses suivantes :[email protected]@univ-rouen.fr.OrganisateursGuillaume Bureaux, doctorant en histoire médiévale (GRHis).Maxime Emion, doctorant en histoire ancienne (GRHis).

Vie et miracles de Saint Louis par le chroniqueur Guillaume de Saint-Pathus. Elle montre le roi condamnant le sire Enguerran de Coucy

pour avoir fait pendre trois jeunes nobles. BnF, Ms.Fr. 5716.

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17Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 17

Stéphane Lecouteux, réseaux de confraternité & Histoire des biblio-thèques. L’exemple de l’abbaye bénédictine de la Trinité de Fécamp

Ils ont soutenu leur thèse

Dir. Catherine Jacquemard (Unicaen/Craham/Responsable Bibliothèque virtuelle du MSM) et Anne-Marie Turcan-Verkerk (EPHE/IRHT/Responsable Équipex Biblissima)Thèse soutenue le 23 novembre 2015 à l’université de Caen.

L’ objectif de mon travail était d’appro-fondir nos connaissances sur le

scriptorium et la bibliothèque de l’abbaye de Fécamp. La question n’avait guère été abordée depuis 40 ans (travaux de référence de Geneviève Nortier, François Avril et Betty Branch). Afin de renouveler la question, il convenait non seulement de réétudier les manuscrits du point de vue codicologique, paléographique et artistique, mais surtout de replacer l’histoire des textes au cœur de l’enquête. Une méthode originale a tout d’abord permis de reconstituer le réseau de confraternité de l’abbaye de Fécamp. L’étude de la corrélation entre les réseaux de confra-ternité et l’histoire des bibliothèques a ensuite confirmé que la circulation des moines au sein de ces réseaux a favorisé la circulation des manuscrits et des textes et donc l’enrichissement des bibliothèques monastiques à l’époque de la grande activité de leurs scriptoria (xie-xiie s.). En parvenant à dater de 1050-1051 le plus ancien catalogue de la bibliothèque, la chronologie des manuscrits copiés et acquis sous les abbés Guillaume de Volpiano (1001-1028) et Jean de Ravenne (1028-1078) a également pu être affinée. Une réorientation des œuvres venues enrichir le fonds à partir des années 1050 a même pu être mise en lumière. Elle s’explique par l’impli-cation personnelle du second abbé de Fécamp dans la lutte contre les hérésies, la défense du dogme de l’Église romaine et la mise en place de la Réforme grégorienne,

d’ailleurs perceptible dans l’actualisation contemporaine de sa Confessio. Les liens étroits de Jean avec la curie romaine – il est légat pontifical de Léon IX (1049-1054) dès 1050 – et avec la Bourgogne – il cumule son abbatiat fécampois avec celui de Saint-Bénigne de Dijon de 1052 à 1054 – sont à l’origine de la confection de recueils d’œuvres des Pères de l’Église (principalement des traités de saint Augustin) dès le début des années 1050. L’enquête a aussi été l’occasion d’actualiser le corpus de manuscrits d’origine ou de provenance fécampoise. Depuis mon article paru en 2007 dans la revue Tabularia ☞, ce corpus a été enrichi de 23 nouvelles attributions mais a aussi été amputé de 9 volumes. Il s’agit de la plus importante variation obtenue depuis les travaux de François Avril (25 nouvelles attributions acquises entre 1960 et 1965) et de Betty Branch (9 nouvelles attributions acquises entre 1974 et 1979). Deux découvertes sont essentielles pour l’histoire du fonds : d’une part un évangéliaire des environs de l’an Mil, autrefois richement enluminé dans le style de Winchester et offert à Fécamp par la famille royale anglo-saxonne : ce volume a exercé une forte influence sur l’enluminure fécampoise et montoise du second tiers du xie s. ; d’autre part deux fragments du nécrologe de Fécamp copié à la fin du xie s. et utilisé au xiie s. : ce document vient opportunément enrichir la documentation nécrologique et confraternelle déjà disponible pour Fécamp et ses abbayes associées. Il permet désormais de suivre pas à pas l’évolution du réseau de confraternité de l’abbaye de Fécamp sur l’ensemble du Moyen Âge. Ces résultats invitent à reconsidérer la thèse du caractère informel, ponctuel et éphémère des associations spirituelles et des réseaux de confraternité qui prévaut chez les médiévistes depuis plus de trente ans. Il s’agit là d’un apport majeur, qui met en évidence le fait que la documentation confraternelle (contrats de societas, description des suffrages pour les défunts, listes de confraternité), jusqu’ici négligée par les historiens, constitue une source d’infor-mations de premier ordre pour la reconstitution des réseaux de confraternité et donc pour l’étude et la compréhension des échanges entre les établissements religieux. Le projet Memoria et societas, né de ce constat, a pour objectif la constitution d’un répertoire référençant cette documentation confraternelle, tout en fournissant les outils informatiques permettant de la valoriser.

Après avoir délibéré, le jury a décerné à Stéphane Lecouteux le doctorat de l’université de Caen Normandie, avec la mention très honorable et les félicitations du jury

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18Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 18

Marie Bisson, Une édition numérique structurée, à l’aide de la Text Encoding Initiative, des textes montois de dom Thomas Le Roy : établissement critique des textes, recherches sur les sources, présentation littéraire et historique

Dir. Catherine Jacquemard, professeur de latin, université de Caen Normandie et Véronique Gazeau, professeur d’histoire médiévale, université de Caen Normandie

Thèse soutenue le 7 décembre 2015 à l’université de Caen.

D om Thomas Le Roy, moine de la congrégation de

Saint-Maur, a passé vingt  mois à l’abbaye du Mont Saint-Michel en 1646-1648. Il y a alors rédigé, à partir des documents trouvés dans la bibliothèque et les archives du monastère, trois textes autonomes relatant l’his-toire du Mont Saint-Michel : Les Curieuses recherches du Mont Saint-Michel (600 pages autographes partiellement éditées par Eugène de Robillard de Beaurepaire au xixe siècle) ; L’Histoire de l’abbaye du Mont Saint-Michel (200 pages autographes inédites), La Brève histoire du Mont Saint-Michel (20 pages autographes inédites).

Ce corpus a fait l’objet d’une édition critique annotée, encodée en XML-TEI pour permettre une restitution multisupport, papier et web, afin de donner à lire l’œuvre de dom Thomas Le Roy dans son intégralité et offrir différents parcours de lecture.

Cette édition a conduit à la mise en place d’un dispositif technique avec le soutien du pôle Document numérique (MRSH de l’université de Caen) : environnement d’édition XML spécifique, configuration d’un site pour la restitution, configuration d’outils pour l’analyse.

Ce travail s’inscrit par ailleurs dans le cadre d’un des programmes de recherche du Centre Michel de Boüard sur l’histoire de la bibliothèque du Mont-Saint-Michel : Ex Monasterio Montis Sancti Michaelis (Catherine Jacquemard [dir.]). La recherche des sources de dom Thomas Le Roy, l’analyse de la transmission des textes montois et la reconstitution de la bibliographie de l’auteur permettent en effet d’avoir un autre point de vue sur la bibliothèque du monastère.

Après avoir délibéré, le jury a décerné à Marie Bisson le doctorat de l’université de Caen Normandie, avec la mention très honorable et les félicitations du jury.

Dir. Pierre Sineux, professeur à l’université de Caen Normandie et Michel-Yves Perrin, directeur d’études à l’EPHE

Thèse soutenue le 5 décembre 2015 à l’université de Caen.

Thomas Villey, Les juifs et le judaïsme en Afrique du Nord de 312 à 429

Dir. Véronique Gazeau, professeur à l’université de Caen Normandie et Claude Lorren, professeur émérite à l’université de Caen Normandie

Thèse soutenue le 11 mai 2015 à l’université de Caen.

Lucile Tran Duc, Le culte des saints en Normandie (ixe-xiie siècle)

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19Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 19

pillage, perception du phénomène par la population, protections éventuelles des tombes mises en place…) et mettent en avant la complexité du sujet. En parallèle, une réflexion est menée sur l’enregistrement des sépultures pillées en contexte de fouille préventive, et notamment sur la fiche anthropologique de terrain. Elle a pour but d’harmoniser les données recueillies afin de permettre des comparaisons entre sites et d’éventuellement mettre en avant des particularismes régionaux dans la pratique du pillage.

Conjointement à la recherche doctorale, elle est responsable, au sein du labora-toire de paléanthropologie du Craham, de l’étude d’anthropologie biologique d’une population médiévale de Champagne-Ardenne. Depuis 2011, une fouille programmée est conduite par Stéphanie Desbrosse- Degobertière (Inrap), membre associée du Craham, dans la ville de Saint-Dizier (Marne). À l’issue de quatre années de fouille, ce ne sont pas moins de 300 individus qui ont été mis au jour. Les datations actuelles situent l’occupation du site entre le viiie siècle et la fin du xiie siècle, mais des niveaux d’inhumations mérovingiens sont fortement envisagés.

Dans le cadre de cette étude, elle encadre des étudiants de L2 lors de travaux pratiques. Chaque semaine, le lavage et le collage des ossements sont l’occasion pour ces étudiants d’être initiés à l’anthropologie biologique, branche de l’archéologie funéraire encore méconnue pour la plupart d’entre eux.

En parallèle de ces activités, elle appartient à un groupe de travail international menant une réflexion sur la réouverture des sépultures aux époques anciennes (Grave Reopening Research – http://reopenedgraves.eu/).

Colloques :• 35es Journées internationales d’archéologie mérovingienne (Afam), Douai (9 au

11 octobre 2014), Communauté des vivants, compagnie des morts, communi-cation : « Pour une méthodologie des pillages mérovingiens (ve-viiie s.) : quels outils ? », à paraître.

• II International Interdisciplinary Meetings Through The Ages, Bytów (Pologne) (16-17 octobre 2014), Limbs, Bones and Exhumations in Past Societies, commu-nication : « Early medieval grave robbery : the French case », à paraître.

• 9e Rencontres du Gaaf, Ritualiser, Gérer, Piller. Rencontre autour de la réouverture des tombes et de la manipulation d’ossements, colloque en préparation, sous la direction d’Astrid A. Noterman (CESCM) et de Mathilde Cervel (EPHE).

Ils sont de passage au Craham…

S i vous êtes amené à descendre au sous-sol du bâtiment N de l’université de Caen,

vous pourrez croiser dans les couloirs du Craham Astrid A. Noterman. Elle partage son temps entre ses recherches doctorales et ses contrats réguliers pour des études d’anthro-pologie biologique. Voici la présentation de ses activités.

La société mérovingienne est essentiellement connue, en archéologie, par l’intermédiaire de ses vastes nécropoles en plein champ et ses pratiques funéraires (inhumation habillée). Un phénomène récurrent caractérise également ces ensembles funéraires : le pillage des sépul-tures. Cette pratique, qui n’a pas manqué d’être soulignée dès le xixe siècle, s’inscrit dès la période d’utilisation de l’espace funéraire. Autrement dit, les hommes du temps des Mérovingiens pillaient leurs contemporains. Les recherches conduites sur le phénomène en France sont essentiellement étrangères et remontent aux années 1970. De nombreuses certitudes sont associées au pillage (cupidité, vol du mobilier le plus précieux, peur des morts, superstition face aux objets à motifs « chrétiens ») sans que des études critiques et statistiques aient été menées sur le sujet ces dernières années. Face à cette situation, la nécessité de conduire une réflexion nouvelle s’est imposée. Grâce au développement de l’archéothanatologie en France et de l’enre-gistrement toujours plus performant des données sur le terrain, une telle étude est aujourd’hui possible. Ses travaux s’appuient sur deux sources principales : les textes tardo-antiques et médiévaux (textes législatifs, épitaphes funéraires, hagiogra-phies, pénitentiels), et les sites archéologiques fouillés au cours des quinze dernières années. Les questions soulevées au cours de sa recherche sont nombreuses (motiva-tions des pilleurs, sélection des sépultures et du mobilier funéraire, techniques de

Astrid A. Noterman (CESCM, université de Poitiers, université de Caen-Normandie)

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20Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 20

d’obtenir plusieurs contrats au sein du service de numismatique pendant mon master. J’ai eu l’occasion de traiter environ 7 200 monnaies romaines appartenant à l’important trésor de Saint-Germain-de-Varreville (14 500 monnaies). Également, la mise en place du « programme Nummus » au service de numismatique m’a permis de m’impliquer dans l’inventaire des découvertes monétaires en contexte archéologique.

Afin d’étendre mes connaissances en archéométrie, j’ai eu l’occasion, parallèlement à mon master 2, de m’intéresser plus précisément aux aspects archéométriques de la numismatique, c’est-à-dire la compréhension des méthodes de fabrication des monnaies ainsi que l’évolution de leur composition au cours du temps. J’ai de ce fait eu l’occasion de réaliser un stage d’un mois au Crismat (UMR 6508, Ensicaen, Cristallographie et science des matériaux) dans le but d’analyser deux monnaies du Bas-Empire. Mon intérêt pour l’archéométrie n’a fait que grandir puisque, après avoir validé mon master 2 à Caen, j’ai fait le choix de m’inscrire dans le master 2 archéométrie proposé par l’uni-versité de Bordeaux Montaigne intitulé « Recherche Matériaux patrimoine culturel et archéométrie ». Ce second master a été l’occasion pour moi de renforcer mes bases en physique-chimie, mais surtout de pouvoir réaliser un stage concernant l’analyse de monnaies par Fluorescence X et LA-ICP-MS au laboratoire d’archéométrie du RGZM à Mayence (Allemagne) et à l’Iramat-CEB (UMR 5060) à Orléans. Ces compétences acquises durant ce second master me permettent aujourd’hui d’étendre mes activités, de participer aux projets archéométriques développés au Craham, comme le projet de recherche, déposé auprès de la région, FANUM (Fluorescence appliquée à l’Archéo-logie et à la NUMismatique) qui débutera au printemps 2016. Ce projet sera consacré à l’analyse par spectrométrie de fluorescence X portable d’un trésor monétaire du ive siècle, projet qui sera détaillé dans le prochain numéro des Échos du Centre Michel de Boüard.

Enfin, mon objectif en tant que contractuel est de parvenir à intégrer un service public me permettant d’effectuer ces activités.BibliographieAllinne C., Blanchet G., Piolot A., Brunet M., Lespez L., « Un petit port romain de l’estuaire de l’Orne : Blainville-sur-Orne “basse vallée du Dan” (Calvados) », Aremorica, n° 7, 2015, p. 92-105.Communication« Vie et survie du petit numéraire dans le Nord de la Gaule, l’exemple du site de la Domus au Grand Péristyle à Vieux », Rencontres internationales de Numisma-tique I, Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Produire et recycler la monnaie au Bas-Empire, Mayence, 2014 (Allemagne).PosterContrefaire la monnaie d’argent : analyse par fluorescence-X d’un lot de deniers plaqués des ier-iiie siècles conservés au Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence (Allemagne), poster présenté au colloque du GMPCA 2015.

Ils sont de passage au Craham…

A ctuellement contractuel au service de numismatique du Craham, j’ai suivi le

parcours classique d’un étudiant passionné d’his-toire. Originaire de la Manche, j’ai obtenu mon bac littéraire en 2008 au Lycée Henri Cornat à Valognes (Manche). Très intéressé par les cours d’histoire-Géographie dispensés au lycée, je me suis naturellement orienté vers des études d’histoire, en m’inscrivant à l’université de Caen Normandie en 2008. Lors de cette première année j’ai eu l’occasion d’assister, durant un semestre, aux cours d’archéologie proposés par le professeur Claude Lorren. Ces cours ont motivé mon inscription en deuxième et troisième année de licence dans le « parcours archéologie » encadré par Claire Hanusse et Cécile Allinne.

Les cours et modules dispensés ont été l’occasion de découvrir certains des services spécialisés du Craham, tels que le service d’anthropologie et le service d’archéo-métrie-céramologie. La découverte de ces services, dédiés aux Sciences humaines, m’a alors permis d’être certain de ma vocation. Dès 2010, j’ai pu accomplir ma première expérience en tant que vacataire au service d’anthropologie dirigé par Cécile Chapelain de Seréville-Niel. En 2011, j’ai validé ma licence d’histoire (parcours archéologie) et la question de poursuivre était une évidence. J’étais fortement attiré par la période romaine et plus encore par le mobilier archéologique. Ma première année de master a été un tournant dans mes études. Sur la base de la proposition d’un sujet de recherche par Cécile Allinne, j’ai eu la chance de faire la connaissance de Pierre-Marie Guihard, numismate au Craham. J’ai donc eu l’occasion de travailler sur le mobilier numis-matique de Blainville-sur-Orne en master 1 (« Les monnaies du petit site romain de Blainville-sur-Orne, apport de la numismatique à la compréhension du site » sous la direction de C. Allinne et P-M. Guihard) et sur les monnaies de la Domus au Grand Péristyle en master 2 (« Le numéraire de la Domus au Grand Péristyle de Vieux, approche méthodologique de l’étude des monnaies en contexte archéologique »).

Durant ces deux années de master, Pierre-Marie Guihard m’a transmis ses connais-sances et sa passion concernant la numismatique, tout en me permettant de découvrir un aspect technique de la discipline, qui me passionne aujourd’hui : l’archéométrie appliquée à la numismatique. Ces nouvelles compétences m’ont permis de développer mes activités en m’intéressant aux propriétés métalliques des monnaies, mais également

Guillaume Blanchet, contractuel, service numismatique

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21Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 21

Nouveaux membres du Craham

Marie-Paule Bataillé, technicienne RF, a intégré le laboratoire d’archéo-métrie en septembre dernier, suite à une mutation interne. En poste à mi-temps, elle assure la prépa-ration des tessons puis leur analyse par ICP-AES afin de déterminer leur composition chimique. L’UMR LETG-Caen Géophen (UFR HSS) l’accueille pour l’autre moitié de son temps où elle effectue des analyses physico-chimiques des sols.

Tout d’abord technicienne en biologie médicale dans le privé pendant une dizaine d’années, elle a intégré l’université de Caen Normandie sur des fonctions adminis-tratives en 1991. Un premier poste à l’agence comptable lui a permis d’apprendre la gestion financière mais aussi le fonctionnement de l’établissement.

En 1997, elle a intégré l’UMR INRA d’Ecophysiologie Végétale et Agronomie et a obtenu le grade de technicien en 2003 (BAP A, biologie) puis la classe exceptionnelle en 2005 (BAP C, Conducteur de grand instrument). Technicienne polyvalente, elle est devenue responsable technique du PLATeau d’Isotopie de Normandie PLATIN’, qui est un des plateaux techniques de la SFR ICORE. Composé de 2 spectromètres de masse isotopiques et 4 interfaces, ces équipements lourds permettent de quantifier la teneur en isotopes stables de l’azote, du carbone et du soufre. Elle en a assuré le fonctionnement, la maintenance, le développement sur des techniques nouvelles, et assuré la gestion financière (nombreuses prestations internes et externes pour une vingtaine de partenaires en France, à l’étranger, dans le secteur public et privé).

Son travail a été reconnu par la publication de plusieurs articles en tant que co-auteur.

Fortement impliquée dans des fonctions collectives, elle a notamment pris une part active dans l’action « campus 21 » et est SST.

Marie-Paule Bataillé, technicienne, service d’archéométrieQ uébécois d’origine, Éric Fournier a fait des études

d’histoire ancienne et d’études classiques, avant de compléter sa thèse de doctorat sur Victor de Vita et la « persécution » vandale : interprétation de l’exil dans l’Anti-quité tardive (université de Californie, Santa Barbara, 2008). Il enseigne l’histoire ancienne et médiévale à l’université de West Chester (Pennsylvania, USA) depuis 2008. En congé sabbatique pour l’année scolaire 2015-2016, il révise sa thèse pour publication sous le titre de Victor de Vita and the Vilification of the Vandals : The Rhetoric of Persecution in Late Antique Africa (Victor de Vita et le dénigrement des Vandales : rhétorique de la persécution dans l’Afrique de l’Antiquité tardive).

Les relations entre évêques et pouvoir séculier (ive-viie siècle) constituent le thème principal de ses recherches qui s’intéressent particulièrement aux transformations du concept de persécution dans le monde chrétien de l’Antiquité tardive. D’où son intérêt pour la période vandale, décrite par Victor de Vita, la source principale de nos connais-sances pour ce pan de l’histoire de l’Afrique du Nord (429-484), comme une persécution aussi brutale que cruelle. L’étude des relations entre empereurs romains et évêques au ive siècle cependant, montre que l’exil, la mesure de discipline la plus utilisée par les rois vandales à l’encontre des évêques africains, était la norme depuis Constantin. Ses travaux visent donc à démontrer, d’une part, que la politique religieuse vandale poursuivait la politique religieuse des empereurs romains chrétiens auxquels ils succédèrent. D’autre part, il démontre et analyse les stratégies littéraires et rhétoriques utilisées par Victor de Vita pour présenter les Vandales comme ennemis des Romains et des Chrétiens, afin d’ériger des frontières identitaires rigides dans un monde où les identités étaient de plus en plus fluides et perméables. (Voir sa fiche sur le site du Craham ☞)

Éric Fournier sera présent à l’université de Caen en tant que chercheur invité du 25 janvier 2016 au 26 février 2016. Rendez-vous :

• le 12 février 2016 : « Genre littéraire et stratégies rhétoriques de Victor de Vita », séminaire du Craham sur les ‘Actualités de la recherche interna-tionale sur l’Afrique Vandale’

• le 26 février 2016, « Les silences d’Ammien Marcellin et de Victor de Vita : témoins de la polarisation religieuse dans l’Antiquité tardive », journée d’études organisée par le Craham, Les silences de l’historien

Éric Fournier, professeur, université de West Chester, USA

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22Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 22

Nouveaux membres du Craham

A près un bac scien-tifique, Laurence

Jean-Marie entame des études d’histoire à l’uni-versité de Caen ce qui était depuis longtemps son désir. Attirée par les périodes anciennes, c’est finalement le Moyen Âge qu’elle choisit en raison de l’intérêt trouvé aux cours dispensés et de la rencontre avec André Debord sur le chantier duquel, à Andone (Charente), elle fouille plusieurs étés. Après une maîtrise en histoire médiévale, elle obtient l’agrégation d’histoire en 1986. Ensuite en parallèle à l’enseignement dans le secondaire, elle poursuit ses recherches sous la direction d’André Debord. DEA puis doctorat ont pour objet la ville de Caen à l’époque ducale. La thèse est soutenue en septembre 1996 sans qu’André Debord soit présent. Gravement malade, il décède en octobre 1996.

En 1998, elle est élue maître de conférences à l’université de Paris 13 puis à l’uni-versité de Caen en 2000. Elle est d’abord membre du CRHQ puis, à partir 2015, du Craham.

Dans la continuité de sa thèse, ses recherches sont d’abord centrées sur les théma-tiques liées à la société et l’espace urbains avec la Normandie comme terrain d’étude. Son attention se porte sur les élites urbaines, la compréhension de la notion de supériorité sociale et les marqueurs de la notabilité en milieu urbain. Les recherches sur la société urbaine la conduisent alors à s’intéresser aux sources anglaises qui informent sur la présence de Normands dans les ports anglais au xiie siècle mais aussi après 1204 (les pipe rolls, les lettres patentes et closes des rois anglais, les custom accounts ensuite). Ces sources permettent de mieux approcher les sociétés portuaires normandes et leurs liens avec celles des ports anglais. Les recherches menées par Laurence Jean-Marie ont récemment suivi de nouvelles directions. Outre l’intégration

Laurence Jean-Marie, maître de conférences en histoire médiévale

plus nette des aspects économiques et politiques à l’étude des sociétés portuaires, la dimension maritime devient essentielle. Celle-ci conduit à tenter d’approcher le milieu des gens de mer et la navigation en Manche. Par les contacts et collaborations avec d’autres chercheurs, elle contribue à la réflexion plus générale sur l’animation des façades maritimes des mers du Ponant. Ces orientations récentes s’inscrivent parfaitement dans les axes de recherche développés par le Craham notamment ceux du quinquennal qui débute en 2017. Ces évolutions des thématiques de recherche trouvent leur expression dans le prochain achèvement d’une Habilitation à diriger des recherches dont le mémoire inédit est intitulé Le prince, la Normandie et la mer (1154-1204).

Depuis 2010, Laurence Jean-Marie est secrétaire de rédaction des Annales de Normandie. Elle est membre du bureau de la Société française d’histoire urbaine et du comité de rédaction de la revue Histoire urbaine.

Outre la recherche, elle est investie dans l’ensemble des tâches qui incombent aux enseignants-chercheurs. Elle a ainsi été membre du conseil d’administration de l’université de Caen Normandie de 2007 à 2012, elle est responsable depuis 2014 du master histoire.

Voir sa fiche sur le site du Craham ☞

Bibliographie restreinte• « Distinction et supériorité sociale dans les textes de coutumes normands du

début du xiiie siècle », Distinction et supériorité sociale en Normandie et ailleurs (viiie-xviiie siècles), L. Jean-Marie et C. Maneuvrier (dir.), Colloque interna-tional du Centre Culturel international de Cerisy-la-Salle, 28–30 septembre 2007, Caen, Publications du CRAHM, 2010, p. 25-42.

• “Close relations? Some examples of trade links between England and the towns and ports of Lower Normandy in the thirteenth and early fourteenth centuries”, Anglo-Norman Studies, Proceedings of the Battle Conference 2009, vol. 32, C. Lewis (dir.), London, Boydell Press, 2010, p. 96-113.

• « Pilote, maître, seigneur, marchand, équipage… Les Normands à bord des navires au Moyen Âge (xiiie-xive siècles) », dans Gentes de mar en la ciudad atlántica medieval, J. Solórzano, M. Bochaca, A. Aguiar (dir.), Logroño, Instituto de Estudios Riojanos, 2012, p. 63-82.

• « Un espace de prélèvement des coutumes sur le commerce : ville, banlieue et prévôté de Caen », Le Moyen Âge, 1/2014, tome CXX, p. 95-122.

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23Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 23

ISSN : 0153-9337 CNRS Éditions ☞ http://www.unicaen.fr/craham/archeomed

La revue Archéologie médiévale paraît tous les ans en fin d’année. Chaque numéro de la revue comprend des articles de fond portant sur des aspects récents de la recherche archéologique française ou étrangère, et une chronique des fouilles médiévales en France. Celle-ci rassemble des notices traitant de toutes les opérations de fouille ou de recherche en archéologie médiévale ou post-médiévale, pour l’année écoulée. Un bulletin critique réunit des comptes rendus d’ouvrages d’archéologie et une

rubrique livres reçus. Tous les articles, abondamment illustrés, sont publiés en français et sont précédés d’un résumé en allemand, anglais et français et d’une dizaine de mots-clés dans les trois langues.

Les articles doivent parvenir à la rédaction de la revue avant la fin du mois de novembre afin d’être soumis à expertise en début d’année, pour une publication éventuelle en fin d’année. Les normes de publication à respecter se trouvent sur le site de la revue.

Direction : Anne-Marie Flambard Héricher

Contact : [email protected]

Archéologie médiévale

Les revues

Alexandre Polinski – Sarcophages et coffrages en pierre des nécropoles de la Loire-Atlantique : une approche des stratégies d’approvisionnement en matériaux (ive-viiie siècle)

Thierry Galmiche, Vincent Buccio, Nadège Robin – Le cimetière de la ferme de Pouy à Mortefontaine (Aisne) (viiie-xie siècle)

Christian Sapin, Fabrice Henrion, Stéphane Büttner avec la collaboration de Sylvain Aumard – Les origines de l’abbaye de Vézelay et les débuts de son organisation claustrale (ixe-xiie siècle)

Sophie Blain, Christophe Maggi, Patrick Hoffsummer – Les charpentes de la collégiale Saint-Denis à Liège (Belgique) : apports de l’archéométrie et de l’archéologie du bâti à l’histoire du site (xie-xviiie siècle)

William Devriendt, Sophie Vatteoni, Benoît Bertrand, Stéphane Venet – Témoins anthropologiques de dissections anatomiques : le cas des ossements exhumés de l’ancienne église Saint-Jacques de Douai (Nord, xvie-xviiie siècle)

Emmanuelle du Bouëtiez et Jean-Yves Dufour – Les carreaux de pavement en terre cuite du xviie siècle du jeu de paume du roi à Versailles (Yvelines)

Élisabeth Zadora-Rio – Mise au point historiographique à propos d’un article de Laurent Olivier, « Les racines nationales-socialistes de la refondation de l’archéologie médiévale en France : Michel de Boüard (1909-1989) et Herbert Jankuhn (1905-1990) »

CHRONIQUE DES FOUILLES MÉDIÉVALES EN FRANCE EN 2014

BULLETIN CRITIQUE

François Blary, Origines et développements d’une cité médiévale : Château-Thierry (Luc Bourgeois)

Luc Bourgeois et Christian Remy (sous la direction de), Demeurer, défendre et paraître. Orientations récentes de l’archéologie des fortifications et des résidences aristo-cratiques médiévales entre Loire et Pyrénées (François Fichet de Clairfontaine)

Jean-Yves Dufour (sous la direction de), Le château de Roissy-en-France (Val-d’Oise). Origine et développement d’une résidence seigneuriale du Pays de France (xiie-xixe s.) (Anne Bocquet Liénard)

Table des matières - Archéologie médiévale 45 - 2015

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24Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 24

Les revues

Tabularia - Sources écrites de la Normandie médiévale

http://www.unicaen.fr/mrsh/craham/revue/tabularia/

La revue Tabularia. Sources écrites de la Normandie médiévale est une revue électro-nique librement accessible sur le site du CRAHAM qu'héberge le réseau de l'uni-versité de Caen.

Tabularia se donne pour objectif l'étude des sources écrites médiévales de la Normandie. Elle est conçue pour permettre une diffusion rapide de l'information sur ce thème. La revue entend également promouvoir le débat à partir des dossiers proposés en permettant les échanges entre les lecteurs et les auteurs. Elle accorde enfin une large place à la diffusion et à la publi-cation de sources documentaires écrites, inédites ou non. La validité de l'information scientifique est assurée par l'existence d'un comité de rédaction et une double lecture des contributions proposées.

Direction : Pierre Bauduin

Contact : [email protected]

Graham A. LoudUniversité de Leeds

Le problème du Pseudo-Hugo : qui a écrit l’Histoire de Hugues Falcand ? ☞The problem of Pseudo-Hugo: Who wrote the History of Hugo Falcandus?Il problema del Pseudo Ugo : Chi ha scritto la storia di Ugo Falcando ?

Hans Jacob orningProfessor of Medieval History, University of Oslo

Legendary sagas as historical sources ☞Les sagas légendaires en tant que sources historiquesLe saghe leggendarie come fonti storiche

Abbès ZouacheCNRS, CIHAM-UMR 5648, université de Lyon

Les croisades en Orient. Histoire, mémoires ☞Crusades in the East. History, memoriesLe Crociate in Oriente. Storia, memorie

Már JónssonUniversity of Iceland

Árni Magnússon, an early-modern collector of medieval manuscripts ☞Árni Magnússon, un collectionneur de manuscrits médiévaux du début de l’époque moderneÁrni Magnússon, un collezionista di manoscritti medievali all’inizio dell’età moderna

Derniers articles publiés

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25Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 25

Les revues

Kentron, décembre 2015

https://www.unicaen.fr/puc/html/spip6a4a.html?article991

Le volume de Kentron 2015 consacre un dossier thématique aux textes « socratiques » de Xénophon, en se concentrant particulièrement sur les Socratica. Le terme, on le sait, désigne traditionnellement l’ensemble des dialogues dans lesquels Socrate tient une position prééminente (Apologie de Socrate, Mémorables, Banquet et Économique), ce qui n’empêche pas que, parfois, il englobe les œuvres dans lesquelles Socrate apparaît comme une figure historique (Anabase, Helléniques). L’idée de ce dossier est également née d’une initiative de Marie-Pierre Noël, professeur de langue et littérature grecques à l’université Paul Valéry

(Montpellier 3), qui a organisé dans son établissement, en avril 2012, une journée d’études sur ce sujet, en le limitant à trois des Socratica (Économique, Banquet et Apologie de Socrate).

Nous accueillons donc dans le dossier des textes issus de certaines communications présentées lors de cette rencontre.

25 €ISSN : 0765-0590ISBN : 978-2-84133-747-7Presses universitaires de Caen

Pierre Sineux, Avant-propos

Dossier thématique : Les Socratica de Xénophon

Louis-André Dorion : Ordre et progression des discours au chapitre IV du Banquet de Xénophon

Marie-Pierre Noël : Critobule dans les écrits socratiques de Xénophon : le portrait d’un mauvais élève

Pierre Pontier : Remarques sur la megalègoria de Socrate et le tumulte des juges

Luciana Romeri : Le Banquet de Xénophon et le Banquet de Platon : convergences et divergences

Jean-Luc Périllié : Socrate, « homme érotique » (erôtikos anèr) ?

Boris Hogenmüller : The influence of Plato’s Crito and Phaedo on Xenophon’s Apology of Socrates

Varia

Caroline Blonce : arcum cum statua : les dédicaces des arcs monumentaux dans leur contexte

Inédit

Gianluca Ventrella : Il commentario inedito di Adolf Emper (ms. Leid. BPG 89, ff. 94r-103r) al Diogene o sulla tirannide (or. 6) di Dione di Prusa

Comptes rendus

Résumés et mots-clés

Table des matières

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26Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 26

Que reste-t-il du Traité de numismatique celtique ? Relire l’œuvre de J.-B. Colbert de Beaulieu (1905-1995) vingt ans après

27-28 novembre 2015, Académie royale de Bruxelles, Belgique.Resp. P.-M. Guihard et Johan Vanheesch

Ce colloque organisé conjointement par le Craham (Caen) et la Bibliothèque Royale de Belgique (Bruxelles) a eu pour ambition de revenir, vingt ans après la disparition de son auteur, sur un ouvrage qui constitue un moment dans les études de numis-matique celtique : le Traité de numismatique celtique de Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu (1905-1995). Le but n’était pas de faire une synthèse complète de tous les aspects de ce monument. Il s’agissait de s’interroger sur des points forts, qui sont les plus susceptibles aujourd’hui d’être complétés ou d’être modifiés. Cela impliquait d’aborder des problématiques concernant le classement de la matière, les monnayages et leur chronologie, la politique monétaire ou relevant d’approches plus fondamen-tales, comme l’archéométrie. L’ambition méthodologique même de Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu devait bien évidemment guider aussi cette rencontre. S’il est une des leçons fondamentales qu’inspire son travail, c’est bien la question de la méthode, la priorité absolue donnée à une enquête rigoureuse et structurée par un certain nombre d’indications.

Ce colloque a réuni 15 commu-nicants français, belges et anglais autour de l’étude de l’œuvre et du savant, un groupe de chercheurs d’horizons différents, animés par la même passion et un certain esprit curieux pour la période de La Tène. Ceux qui ont rendu hommage à l’œuvre de Jean- Baptiste Colbert de Beaulieu et qui ont inscrit leurs travaux sous son souvenir appartiennent au cortège de ses anciens élèves et surtout aux générations suivantes.

Manifestations passées

La journée d’étude « Les transferts culturels dans les mondes normands médiévaux - 1 Des mots pour le dire ? » s’est tenue le 20 novembre à l’université de Caen Normandie. Elle réunissait six intervenants, dont l’un venu d’Oxford et un autre de Rome. Il s’agissait de préciser l’historiographie et la contextualisation des concepts utilisés, l’acception donnée à cette terminologie et de tenter de dégager un état des lieux des convergences et des divergences. Après une présentation générale du débat et des questions suscitées par une apparente inflation termi-nologique, les interventions ont porté sur les usages du vocabulaire des échanges culturels et sur leurs implications dans les publications récentes sur l’Angleterre « anglo-scandinave » et sur la confrontation de cette terminologie aux sources linguistiques, textuelles et archéologiques en Angleterre et en Irlande. L’approche de concepts tels que middle ground ou sedimentation of cultural flows a été explorée, tandis qu’un exemple sur le jeu d’échec invitait à déconstruire les trans-ferts culturels pour évaluer séparément les composantes qui ont successivement donné lieu à des interprétations et à des adaptations. La conclusion, lors de la table ronde finale, a souligné la créativité langagière du domaine et posé quelques pistes d’exploration autour de « langage, traductions et historiographies », de binômes à discuter (centre/périphérie ; continuité/discontinuité ; conservation/innovation ; tradition/héritage ; unité (culturelle)/différenciation), des objectifs heuristiques et de leurs limites.

Les transferts culturels dans les mondes normands médiévaux - 1 Des mots pour le dire ?

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27Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 27

La guerre en Normandie (xie-xve siècle)

Colloque international de Cerisy la SalleDu 30 septembre au 3 octobre 2015Resp. A. Curry et V. Gazeau

L’anniversaire de la bataille d’Azincourt (1415), prélude à l’occupation de la Normandie par l’armée anglaise (1417-1450), a réuni des historiens français, britanniques et belges pour revenir sur les spécificités normandes de la guerre du xie au xve siècle. Le colloque a confirmé l’importance de la guerre dans l’histoire du duché, comme élément essentiel de la relation entre la France et l’Angleterre. L’accent a été particulièrement mis sur le Cotentin, espace contesté, lieu d’invasions renouvelées et de destructions. Les contributions ont mis en lumière des parallèles et des différences entre les conquêtes de 1204 par Philippe Auguste, de 1417-1419 par le souverain anglais Henri V et de 1449-1450 (recouvrement de la Normandie) par Charles VII, en pointant non seulement les questions de stratégie militaire mais aussi les contextes politiques et l’impact sur les sociétés. Le souci de la relation et de la mémoire des événements fut au cœur de toutes les interventions. Le colloque a permis à de jeunes historiens, y compris des étudiants de l’université de Caen Normandie, de parti-ciper aux travaux de relecture des sources. Les repas et les soirées ont été l’occasion d’échanges fructueux dans une ambiance amicale où les plus jeunes ont pu participer aux discussions et se mesurer au ping-pong avec leurs aînés. Un récital de piano et de chants écossais a enthousiasmé les participants.

Manifestations passées

9 et 10 octobre 2015Resp. L. Bourgeois

L e colloque « La culture matérielle : un objet en question. Anthropologie, archéologie, histoire » s’est tenu les 9 et 10 octobre 2015 à l’auditorium du

musée des Beaux-Arts de Caen. Organisé par le Craham, l’université Paris I- Sorbonne, le Groupe d’archéologie médiévale de l’EHESS et l’université Paris VIII. Il a réuni 16 intervenants venus de 7 pays, qui ont dressé un bilan de l’usage de la notion de culture matérielle dans les sciences humaines depuis près d’un siècle. Utilisée dans des contextes heuristiques variés mais souvent réduite aujourd’hui à des descriptions de la vie quotidienne voir à l’inventaire de collections d’objets, la culture matérielle est apparue au cours de cette rencontre comme un point d’inter-section entre les différentes disciplines s’intéressant aux manifestations matérielles de la culture et un élargissement de l’analyse formelle et fonctionnelle des objets et des structures à l’ensemble de la trajectoire des biens matériels, de leur conception aux usages pratiques et symboliques que nous en faisons aujourd’hui. Les actes du colloque seront publiés dans le cadre de la collection Publications du Craham.

La culture matérielle : un objet en question. Anthropologie, archéologie, histoire

Le siège de Dieppe, 1442-1443, Paris, BnF, ms fr. 2691, fol. 131

cl. Luc Bourgeois

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28Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 28

La voix des morts. Recherches interdisciplinaires dans des contextes funéraires archéologiques en Europe de l’Ouest (xe-xvie siècle)

Le 7e colloque international du musée de l’abbaye des Dunes à Coxyde (Belgique), s’est déroulé du 21 au 23 octobre 2015. Il avait pour thème : « La voix des morts. Recherches interdisciplinaires dans des contextes funéraires archéologiques en Europe de l’Ouest (xe-xvie siècle) ». Des intervenants de Grande-Bretagne, de Hollande, d’Allemagne, de France et de Belgique ont pu présenter leurs découvertes et confronter les méthodes d’investigations et leurs résultats d’analyses.

Plusieurs communications de membres du Centre Michel de Boüard/Craham ont été présentées à cette occasion. Tout d’abord, Cécile Chapelain de Seréville-Niel, Éric Broine, Bertrand Fauq (SRA Normandie) et Denis Bougault (membre associé du Craham) ont proposé une communication intitulée « Sauvetage d’un cercueil en plomb post-médiéval à Livarot (France, Calvados) : méthodes d’étude et résultats préliminaires ». Il s’agit de la première communication publique de cette fouille de sauvetage. Cette opération a eu lieu en urgence en 2012 dans les locaux du Service régional de l’archéologie à Caen. L’objet de cette communication s’est focalisé sur les moyens et méthodes mis en place pour cette fouille particulière, ainsi que sur les premières observations paléo-anthropologiques. Dès que les moyens financiers octroyés à cette opération seront trouvés pour la post-fouille, les prélèvements en attente seront étudiés.

Puis, Cécile Chapelain de Seréville-Niel et Éric Broine, en collaboration avec des collègues de l’Inrap, Hélène Dupont (responsable d’opération), Raphaëlle Lefebvre, Rozenn Colleter, Antoine Cottard ainsi que Gwenaëlle Bazin (Cercle généalogique du Pays bas-Normand) ont présenté un poster sous le titre « Les cercueils en plomb d’époque moderne de Flers (France, Orne) : méthodologie d’une étude interdisciplinaire ».

La qualité des communications et des posters de ce colloque ont permis de fructueux échanges scientifiques (notamment avec Cécile Treffort ou Raymond Brulet, mais aussi avec des collègues anglophones), le tout dans un cadre historique fort plaisant. L’excellente organisation et l’accueil de Dirk Vanclooster, d’Alexander Lehouck et de leurs collaborateurs sont également à souligner.

Abu Dhabi, 15-17 novembre 2015Ce colloque sur la fauconnerie a été organisé

à l’université de New York Abu-Dhabi (NYAD, Saadiyat campus) par le Warburg Institute (Londres) et l’International Association for Falconry (IAF). Les responsables étaient Charles Burnett (Warburg Institute) et Jan Loop (University of Kent).

Ce colloque réunissait les meilleurs spécia-listes internationaux de l’histoire de la chasse au faucon, couvrant différents contextes régionaux et culturels : Europe médiévale, Italie, Espagne, Byzance, Proche-Orient ; sources latines, romanes, arabes, grecques, hébraïques, etc. De nombreuses disciplines étaient représentées (histoire, littérature, philologie, histoire de l’art, archéologie) pour dessiner un tableau complet de la fauconnerie médiévale autour du bassin méditerranéen.

Thierry Buquet, dans le cadre du programme du Craham consacré aux savoirs zoologiques sur la faune boréale, a présenté une communication intitulée « The Gyrfalcon in the Middle Ages, an Exotic Bird of Prey ». Il s’agissait d’étudier la connaissance du gerfaut, vivant dans les régions arctiques et subarctiques, dans les cultures latine et arabe, où il est un animal exotique, que l’on fait venir à prix d’or dès le xiie siècle pour enrichir les équipages de chasse des rois et des princes européens et arabes. Le gerfaut était considéré comme l’un des faucons les plus nobles et les plus puissants ; la variété de couleur blanche, importée d’Islande et du Groenland, était particuliè-rement recherchée. L’exposé a évoqué l’histoire du nom de cet oiseau, son origine géographique selon les auteurs médiévaux, son commerce et son usage comme cadeau diplomatique.

Lien : http://nyuad.nyu.edu/en/news-events/abu-dhabi-events/2015/11/falconry-in-the-mediterranean-context.html

Falconry in the Mediterranean Context

« Girifalco » (gerfaut), Frédéric II Hohens-taufen, De arte venandi cum avibus, Biblioteca Apostolica Vaticana, Ms. Pal. Lat. 1071, fol. 53 (détail), xiiie siècle. (http://digi.vatlib.it/view/bav_pal_lat_1071).

Le Craham y était également présent…

cl. Craham/Inrap

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La fin de l’Empire romain d’OccidentRome et les Wisigoths de 382 à 531

Christine Delaplace

Cet ouvrage propose une autre lecture des événements politiques et militaires du ve siècle dans l’Occident romain, longtemps résumés par les visions catas-trophistes de la chute de l’Empire et des grandes invasions. Il s’intéresse tout parti-culièrement au devenir des Goths et parmi eux, à ceux qui vont devenir les Wisigoths du royaume de Toulouse puis de Tolède. Comment les élites romaines ont-elles affronté ces transformations radicales ? Comment les Barbares et Constantinople ont-ils conjointement mis en place le nouvel ordre en Occident ? Avec le soutien du Craham, UMR 6273, université de Caen Normandie/CNRS.

Presses universitaires de RennesISBN : 978-2-7535-4295-2Prix : 21 €

La fin de l’Empire romain d’Occident

Parution

Forges médiévales et écurie de la Renaissance au château de Caen

Ouvrage publié sous la direction de Bénédicte Guillot.

Cet ouvrage présente les résultats de la fouille archéologique effectuée en 2005 dans le château de Caen, avant la construction de nouvelles salles d’expo-sition. L’occupation du secteur est continue entre le xiie et le xvie siècle et mêle installations militaires et habitats. Au xiiie siècle émerge ce qui constituera l’activité spécifique de ce secteur du château : le travail du fer. Trois forges successives ont été étudiées, dont la deuxième est un édifice imposant repré-sentant près de cinq fois la surface des deux autres ateliers. Au xvie siècle, la grande forge est transformée en écurie

d’apparat par le gouverneur du château, Jean de Feschal. Ses murs sont alors recouverts d’enduits, dont une partie fut peinte selon un motif en quinconce, un monogramme étant intercalé avec un dessin de mors de chevaux.

Presses universitaires de CaenCollection Publications du CRAHAMISBN : 978-2-84133-740-848 €

Forges médiévales et écurie de la Renaissance au château de Caen

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Autour de Lanfranc (1010-2010). Réforme et réformateurs dans l’Europe du Nord-Ouest (xie-xiie siècles)

Actes du colloque international de Cerisy (29  septembre-2 octobre 2010), édités par J. Barrow, F. Delivré et V. Gazeau.

Le colloque a saisi l’opportunité de la célébration du millénaire de la naissance de Lanfranc (1010-1089), grand prélat réformateur originaire d’Italie du Nord, prieur du Bec et abbé de Saint-Étienne de Caen, en Normandie, puis archevêque de Cantorbéry, en Angleterre, pour mener à bien une réflexion d’his-

toire comparée sur la réforme ecclésiastique dans l’Europe du Nord-Ouest aux xie et xiie siècles. Centré sur le monde anglo-normand – l’horizon de Lanfranc – tout en s’ouvrant à d’autres espaces, comme la Scandinavie et la Russie, la rencontre a éclairé la notion discutée de « réforme », dans ses conceptions, ses usages, sa diffusion, sa réception et ses particularismes locaux, et a replacé l’action réformatrice au centre des pratiques sociales, imaginaires et concrètes, du haut clergé et du populus chris-tianus.

Presses universitaires de CaenCollection Symposia2015, 16 × 24, br., 402 p., ill.ISBN : 978-2-84133-521-324 €

Autour de Lanfranc (1010-2010)

Parution

Le concours Ma thèse en 180 secondes permet aux doctorant(e)s de présenter leur sujet de recherche, en français et en termes simples, à un auditoire profane et diversifié. Chaque candidat doit faire, en trois minutes, un exposé clair, concis et néanmoins convaincant sur son projet de recherche. Le tout avec l’appui d’une seule diapositive !

Le concours normand 2016Après deux éditions très réussies de Ma thèse en 180 secondes, la CPU et le CNRS lance l’édition 2016. Elle est proposée en région par Normandie Université et la Délégation Normandie du CNRS.

Le concours normand aura lieu le jeudi 31 mars 2016 à l’université du Havre. Le lauréat normand participera ensuite à la finale nationale qui se déroulera en juin. À cette occasion, seront désignés les 3 lauréats qui représenteront la France lors de la finale internationale.

Les doctorant(e)s intéressé(e)s peuvent s’inscrire au concours Ma thèse en 180 secondes en Normandie avant le lundi 4 janvier 2016.

Une formation sera proposée aux candidats qui le souhaitent pour se préparer au concours.

Retrouvez toutes les informations et le formulaire d’inscription surwww.normandie-univ.fr/MT1802016

Un défi pour les doctorantes et les doctorants !

Ma thèse en 180 secondes

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31Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 31

26 février 2016 à l’université de Caen

Campus 1, MRSH, salle des Actes, SH 027, 10h-17h30

Resp. : C. Jouanno (Craham)

Les silences de l’historien – II

Manifestations à venir

25 mars 2016 à l’université de Caen

Campus 1, salle du Belvédère, bât. Droit, DR 408, 10h-16h30

Resp. : C. Jacquemard (Craham)

Identifier et décrire les animaux aquatiques au Moyen Âge

22-23 avril 2016, Abbaye Notre-Dame du Bec-Hellouin

Resp. : G. Combalbert et Véronique Gazeau (Craham)

Histoire et archéologie de l’abbaye du Bec au Moyen Âge. Actualité de la recherche

27 avril 2016 - Craham, Grhis, Gric (Normandie Université – Caen, Rouen, Le Havre)

Université de Rouen, IRIHS, grande salle

Atelier des doctorants, ED HMPL (Histoire, mémoire, patrimoine, langage)

28-30 avril 2016 à l’université de Caen

Campus 1, salle du Belvédère, bât. Droit, DR 408

Resp. : P.-M. Guihard (Craham)

5th joint meeting of European Coin Find Network and Nomisma.org

9-10 mai 2016 Centro Europeo di Studi Normanni, Ariano Irpino (Italie)

Resp. : P. Bauduin (Craham), E. D’Angelo (Université Suor Orsola Benincasa, Naples ; CESN)

Les historiographies des mondes normands, xviie-xxie siècle : construction, influence, évolution

8-12 juin 2016 - Colloque international de Cerisy-la-Salle

Campus 1, salle du Belvédère, bât. Droit, DR 408, 10h-16h30

Resp. : G. Combalbert (Craham), Ch. Senséby (Université d’Orléans, POLEN)

Écrire à l’ombre des cathédrales. Pratiques de l’écrit en milieu cathédral (espace anglo-normand et France de l’Ouest – xie-xiiie siècle)

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32Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015Les échos du Centre Michel de Boüard – N° 4 - décembre 2015 32

Centre Michel de Boüard - CrahamCS14032 14032 Caen cedex

Directeur de la publication : Pierre BauduinResponsable éditorial : Micaël AllainguillaumeRédactrice : Juliette DupréRelecture : Brigitte Gauvin

Les Échos du Centre Michel de Boüard

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