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THÈSE présentée devant L'ECOLE CENTRALE DE LYON pour obtenir le titre de DOCTEUR-INCENTEUR spécialité : Génie Eletrique par M. Christophe MA!kc$IAND ingénieur E.C.L. . LES EFFETS D'EXTREMITE EN CHAUFFAGE PAR INDUCTION soutenue le 30 janvier 1984 devant la commission d'examen Jury: M. R. Bonnefille, Président et MM. M. Coevoet, A Foggia, J. Heurtin, A. Nicolas et JC. Sabonnadière. T-'i5 tL) N°d'ordre ECL 84-03 Année 1984

Les effets d'extremité en chauffage par induction · M. J. HEURTIN, Directeur adjoint du Département Applications de l'Electricité d'EdF, pour l'intérêt qu'il a bien voulu accorder

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THÈSE

présentée devant

L'ECOLE CENTRALE DE LYON

pour obtenir

le titre de DOCTEUR-INCENTEUR

spécialité : Génie Eletrique

par M. Christophe MA!kc$IAND

ingénieur E.C.L. .

LES EFFETS D'EXTREMITEEN CHAUFFAGE PAR INDUCTION

soutenue le 30 janvier 1984

devant la commission d'examen

Jury: M. R. Bonnefille, Président

et MM. M. Coevoet,

A Foggia,

J. Heurtin,

A. Nicolas et

JC. Sabonnadière.

T-'i5 tL)

N°d'ordre ECL 84-03 Année 1984

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N d'ordre : ECL 84-03 Année 1984

THÈSE

présentée devant

L'ECOLE CENTRALE DE LYON

pour obtenir

le titre de DOCTEUR-INGENIEUR

spécialité : Génie Electrique

par M. Christophe MARCHAND

ingénieur E.C.L.

LES EFFETS D'EXTREMITEEN CHAUFFAGE PAR INDUCTION

soutenue le 30 janvier 1984

devant la commission d'examen

Jury: M. R. Bonnefille, Président

et MM. M. Coevoet,

A. Foggia,

J. Heurtin,

A. Nicolas et

JC. Sabonnadière.

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ELECTROTECHNIQUE

MECANIQUE DES SOLIDES

MECANIQUE DES SURFACES

MECANIQUE DES FLUIDES ET ACOUSTIQUE

MACHINES THERMIQUES

CONCEPTION ET DEVELOPPEMENT DE PRODUITSIN D USI RI ELS

ECOLE CENTRALE DE LYON

DIRECTEUR A. MOIROUX

DIRECTEUR ADJOINT R. RICHE

DEPARTEMENTS DtENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE

MATHEMATIQUES-INFORMATIQUE-SYSTEMES C.M. BRAUNER1F. MAITRE

Pl-IYS1COCHIMIE DES MATERIAUX P. CLECHET3. CURRAN

METALLURGIE ET PHYSIQUE DES MATERIAUX P. GUIRALDENQD. TREHEUX

ELECTRONIQUE 3.3. URGELLP. VIKTOROVITCHS. KRAWCZYKR. BLANCHET

Ph. AURIOLA. FOGGIA

SIDOROFF

3.M. GEORGES3. SABOT

3. MATHIEUCOMTE-BELLOT (Mlle)

D. JEANDEL

X. LYSM. BRUN

R. RUSSIERP. CLOZEL

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Sont aussi habilitées à diriger des thèses à l'E.C.L.

les personnes dont les noms suivent:

MM. E. ALCARAZ

L-I. ARBEY

3. BATAILLE

J. BOREL (LET!)

Cl. CAMBON

B. CAMBOU

3.P. CHANTE

CHARNAY

B. COQUILLET

3. DIMNET

A. HAUPAIS

3. JOSEPH

Ph. KAPSA

Cl. MARTELET

J.M. MARTIN

J.R. MARTIN

T. MATHIA

MONTES

R. MOREL

NGUYEN DU

R. OLlER

R. PHILIPPE

G. ROJAT

3.P. SCHON

M. SUNYACH

CI. SURRY

A. TAILLAND

G. THOMAS

L. VINCENT

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L'étude qui fait l'objet de ce mémoire a été réalisée

conjointement au Département Electrotechnique de l'Ecole Centrale

de Lyon, et at' Laboratoire Induction d'Electricité de France ( Di-

rection des Etudes et Recherches, Service Applications de i'Electrici-

té et Environnement, Département Applications de l'Eiectricité ).

Je tiens à adresser mes sincères remerciements à:

M. R. BONNEFILLE, Professeur au Conservatoire National des Arts et

Métiers, qui a accepté de présider le jury de cette thèse.

M. A. FOGGIA, Professeur au Département Electrotechnique de l'Ecole

Centrale de Lyon, qui a proposé le sujet et a assuré avec

efficacité et bienveillance la direction scientifique de

ce travail.

M. J. HEURTIN, Directeur adjoint du Département Applications de

l'Electricité d'EdF, pour l'intérêt qu'il a bien voulu

accorder à notre travail.

MM. R. POIROUX, M. COEVOET et J. NUNS, ingénieurs de l'équipe " In-

duction " d'EdF, dont l'expérience et les conseils ont

joué un rôle essentiel au cours de cette étude.

M. JC. SABONNADIERE, Professeur à PEcole Nationale Supérieure des

Ingénieurs Electriciens de Grenoble, et M. A. NICOLAS,

Maître-Assistant au Département Electrotechnique de l'Ecole

Centrale de Lyon, pour leur participation au jury, et

l'attention avec laquelle ils ont suivi notre travail.

J'exprime ma gratitude et mon amitié à tous les membres

du Département Electrotechnique de l'Ecole Centrale de Lyon, et de

l'équipe " Induction " d'EdF.

Je remercie enfin MM. L. MARIAUX et D. BONNEAU, responsables

respectifs de l'ordinateur du Département Electrotechnique de l'Ecole

Centrale de Lyon, et de celui du Département Applications de l'Elec-

tricité d'EdF, pour leur patience et leur compétence.

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RESUME

INTRODUCTION

CHAPITRE i

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CONCLUSION

TABLE DES MATIERES

Une modélisation du chauffage par induction

en géométrie axisymétrique

Les méthodes numériques choisies

Description du logiciel réalisé

Les résultats expérimentaux

La validation du ogiciel

1

9

21

41

60

73

102

Annexe i Reformulation des équations de Maxwell

en utilisant le potentiel vecteur magnétique 104

Annexe 2 Quelques mots d'informatique et de programmation 113

Annexe 3 Propriétés magnétiques des aciers de

construction courante 117

Annexe 4 Le travafl expérimental: informations

complémentaires 123

BIBLIOGRAPHIE 132

Table des symboles 137

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RESUME

Les méthodes classiques de calcul ne permettent pas de prédire

exactement le comportement des inducteurs de chauffage par induction.

Pour pallier cet inconvénient, nous avons réalisé un ensemble de pro-

grammes constituant un outil de dimensionnement d'inducteurs, destiné

en particulier à l'étude des effets d'extrémité.

Nous avons restreint notre travail à l'étude des phénomènes

électromagnétiques non-linéaires intervenant en chauffage par induction

dans le cas particulier des géométries tridimensionnelles axisymétri-

ques.

A partir des équations de MAXWELL, nous avons modélisé les phéno-

mènes physiques en simplifiant les lois de comportement des matériaux

et en introduisant le potentiel vecteur magnétique, dont le comporte-

ment est régi par une EDP parabolique du second ordre.

Le problème d'évolution a été transformé en une succession de

problèmes stationnaires grâce à une technique de discrétisation en

temps, les différences finies semi-implicites. Le problème spatial

stationnaire a été abordé par la méthode des éléments finis, en utili-

sant une technique de substitution pour la résolution des équations

non-linéaires.

Ces méthodes numériques ont été mises en oeuvre dans 1e logiciel

interactif CARMEN, implanté sur mini-ordinateur. Ce nouveau logiciel

a été conçu comme un outil de conception assistée, destiné aux ingé-

nieurs de bureau d'étude, par conséquent nous avons accordé une grande

importance à sa "portabilité" et à la clarté de son dialogue.

La campagne d'essais et de mesures que nous avons réalisée a

permis de valider les hypothèses de la modélisation, et de vérifier

la qualité des résultats fournis par le logiciel CARMEN.

Notre travail a donc permis la mise à la disposition de l'indus-

trie d'un logiciel simple et robuste, destiné à la conception assistée

des inducteurs de chauffage par induction.

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INTRODUCTION

Après avoir résumé l'action menée par EDF pour la modélisation

du chauffage par induction, nous en déduisons la nécessité d'un nouvel

outil numérique. Nous situons ensuite le travail à effectuer dans le

contexte de la recherche menée au Département Electrotechnique de

J 'Eco].e Centrale de Lyon, et de a collaboration Edf-universitaires.

Enfin, nous indiquons les spécifications générales du logiciei souhaité,

en insistant sur sa validation par des résultats expérimentaux et sur

sa facilité d'utilisation.

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i LE CHAUFFAGE PAR INDUCTION : PERSPECTIVES ET DEVELOPPEMENTS

Le chauffage par induction est une technique déjà ancienne,

utilisée depuis longtemps pour la trempe ou la fusion des aciers, et

pour quelques applications ponctuelles comme le traitement thermique

du carbone.

Des études techriico-économiques ont révélé un marché potentiel

important pour le chauffage par induction, en particulier dans le

domaine du réchauffage avant formage des demi-produits sidérurgiques.

Le développement industriel attendu n'a pas eu lieu, principalement

à cause de l'importance des investissements, et des difficultés rencon-

trées lors du dimensionnement des installations. En effet, les méthodes

simples de calcul donnant des résultats peu satisfaisants, la mise en

service d'une chauffeuse exige des essais préalables, souvent longs

et coûteux, sur des prototypes.

2 ACTION DE ELECTRICITE DE FRANCE : ETAPES ESSENTIELLES

La promotion des techniques électriques industrielles nouvelles

étant la vocation du département "Applications de l'électricité" de

EDF, un effort important a été consenti, dans I.e cadre de ce dépar-

tement, pour ]e développement du chauffage par induction.

Rapidement dotée de moyens expérimentaux, l'équipe "induction"

a pu mener parallèlement des prises de contact avec l'industrie, de

nombreux essais, et une réflexion approfondie sur l.es problèmes d'ins-

trumentation et de dimensionnement.

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3

Résumons le travail de modélisation réalisé par l'équipe "induction":

Recherche, au prix d'hypothèses simplificatrices contraignantes

(géométrie monodimensionnelle, matériaux linéaires et homogènes)

de méthodes analytiques de calcul des grandeurs électriques et thermi-

ques dans le matériau à chauffer (Ill, inspirée de loi), complétée

par des travaux expérimentaux 21.

Analyse approfondie des limites du modèle analytique et détermination

de coefficients correctifs permettant de prendre en compte les géomé-

tries réelles et les non-linéarités des matériaux 31, 141.

Etude expérimentale des sous-chauffes ou sur-chauffes d'extrêmité

cette étude démontre que l'origine des hétérogénéités de températu-

re est essentieflement électromagnétique 151. Une étude ultérieure

161 montre que ces défauts d'homogénéité ne sont pas prévisibles

à l'aide de calculs simples, ou par l'utilisation d'abaques établis

par une campagne d'essais.

Il est donc apparu rapidement qu'une approche numérique était indispen-

sable.

Deux études, menées à terme par A. BOSSAVIT (Service Informatique et

Mathématiques Appliquées), ont permis de progresser dans la compréhen-

sion des phénomènes physiques

Résolution numérique du problème non-linéaire thermique et électrique

d'un conducteur axisymétrique de longueur infinie placé dans un champ

magnétique uniforme 181

Extension du travail précédent au cas d'un conducteur de section

rectanui aire.

Bénéficiant de ]'éc}airage nouveau fourni par ces deux études, l'équipe

"induction" a développé un logiciel d'aide à la conception d'inducteurs

de chauffage, basé pour la partie électromagnétique sur les calculs

analytiques corrigés, et pour la partie thermique sur une méthode numé-

rique de différences finies en géométrie unidimensionnelle 171.

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Récemment, la partie analytique de ce logiciel a été remplacée

par une méthode numérique d'éléments finis, résolvant le problème élec-

tromagnétique en géométrie unidimensionnelle 191 , et en tenant compte

plus exactement de la saturation magnétique des matériaux.

Parallèlement, le logiciel MAG-2D, crée par ROSE iiI( Informati-

que et Mathématiques appliquées) pour résoudre des problèmes de conduc-

tion, a été adapté aux besoins de l'induction. Basé sur une méthode

numérique d'éléments finis, ce logiciel résout le problème bidimension-

nel électromagnétique linéaire d'un conducteur de section quelconque

placé dans un champ orthogonal au pian d'étude.

3 LE POINT DE LA SITUATION EN 1981: NECESSITE D'UN NOUVEL OUTIL

DE DIMENSIONNEMENT.

Malgré les moyens de calcul disponibles, le dimensionnement d'une

chauffeuse restait parfois difficile, même dans le cas de géometries

relativement simples.

Par exemple, pour des applications de chauffage de billettes

par un inducteur solénoïde classique, deux probèmes majeurs sub-

si staient:

Effets d'extrémité pour les charges "longues": si l'une des

dimensions de la billete est grande devant les deux autres, le

dimensi onnement global fourni par les méthodes unidimensionnelles

est généralement correct: la puissance prévue est dissipée sous

la tension nominale d'alimentation. Mais des défauts dans l'homo-

généité de la température finale, fréquemment constatés, néces-

sitent une mise au point supplémentaire avant la mise en service

industriel et augmentent le côut de l'installation.

Dimensionnement pour les charges "courtes": si les trois dimen-

sions sont du même ordre de grandeur, en plus des défauts cités

ci-dessus, on obtient généralement une alimentation mal adaptée.

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Les modifications nécessaires sont alors déterminées par une

campagne d'essais.

Pour aborder ces deux problèmes, l'équipe induction a utilisé,

dans un premier temps, le logiciel FLUX-2DI I

. Ce programme, dévelop-

pé par l'équipe de SABONNADIERE à 1' ENSIEG, actuellement implanté au

Centre Interuniversitaire de Calcul de Grenoble, est à la disposition

des industiels, via le réseau TRANSPAC. Ses spécifications (la résolu-

tion des équations de MAXWELL en géometrie bidimensionnelie, dans les

cas particuliers de l'électrostatique, de la magnétostatique et de la

magnétodynamique linéaire) en font un outil d'intérêt général pour

i' électrotechnique.

Malgré l'existence de FLUX-2D, il est apparu nécessaire de déve-

lopper un outil spécifique au chauffage par induction, pour deux

raisons principales:

les formes généralement simples des matéri.aux à étudier permet-

tent d'alléger considérablement les pré-processeurs, et donc de

gagner un temps important lors de la saisie des caractéristiques

du cas à traiter, et lors de la préparation du calcul.

les matériaux à chauffer ont souvent des comportements magnéti-

ques non-linéaires (saturation): un calcul magnétodynamique en

milieu çonducteur non-linéaire est donc indispensable.

C'est pourquoi, dans un deuxième temps, l'équipe "induction" a

décidé la mise en chantier d'un nouveau logiciel, en complément de FLUX-

2D, spécifiquement adapté au calcul d'inducteurs de chauffage par induc-

tion.

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4 EdF ET LE DEPARTEMENT ELECTROTECHNIQUE DE L'ECOLE CENTRALE DE

LYON.

De nombreuses équipes de recherche, dans le monde, ont consacré

depuis 1970 un effort important à l'utilisation et à l'adaptation de

méthodes numériques de calcul pour les besoins de l'électrotechnique.

L'étude de la bibliographie ( articles dans les revues IEEE, com-

munications aux congrès COMPUMAG, INTERMAG, etc...) montre la diversité

des problèmes abordés et des méthodes utilisées. Des modèles numériques

résolvant les équations de MAXWELL ont rapidement été développés pour

des géométries bidimensionnelles, dans le cas des phénomènes non-

linéaires statiques ou des phénomènes linéaires dynamiques. Actuelle-

ment, la recherche est orientée principalement vers les modèles 3D,

et le perfectionnement des modèles 2D.

L'équipe "modélisation" du Département Electrotechnique de

l'Ecole Centrale de Lyon a participé activement à ces travaux, et s'est

interessée en particulier à l'adaptation du savoir-faire numérique déjà

acquis aux problèmes spécifiques du chauffage par induction 12 à 151.

C'est pourquoi, dans le cadre de la politique de collaboration

avec les laboratoires universitaires menée par EdF, cette action nouvel-

le de modé'isation a été confiée au Département Electrotechnique de

T'ECL.

5 SPECIFICATIONS GENERALES DU LOGICIEL SOUHAITE.

Avant d'aborder le travail proprement dit, il est nécessaire de

définir le cahier des charges du logiciel spécifique au di.mensionnement

des inducteurs.

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-7

La priorité sera accordée à la résolution du problème électro-

magnétique, principalement pour deux raisons:

la constante de temps des phénomènes électromagnétiques est

petite devant celle des transferts thermiques en chauffage par

induction: à un instant donné, on peut résoudre les équations

électriques en régime permanent, en "figeant" la carte des tempé-

ratures.

les défauts de chauffage aux extrémités sont essentiellement

d'origine électromagnétique 151.

Les équations de MAXWELL seront résolues par une méthode numéri-

que en géométrie bidimensionnelle, en supposant les courants orthogo-

naux à la section étudiée. Ces hypothèses simplifient considérablement

les équations ( Cf chapitre I ), et conservent au logiciel un domaine

d'application étendu. En effet, pourront être traités:

les problèmes 3D axisymétriques ( billette à section circulaire

au centre d'un inducteur solénoide par exemple ).

les problèmes 3D pouvant raisonnablement être approchés par

une géométrie axisymétrique ( billette à section carrée par ex-

emple ), moyennant éventuellement une étude complémentaire sur

une section orthogonale à Paide du 'ogiciel MAG-2D de ROSE.

l.es problèmes 3D "longs", étudiés sur une section particulière

telle que les courants soient orthogonaux au plan d'étude, la

modélisation étant complétée par un calcul effectué par MAG-2D.

Sachant que la majorité des pièces à réchauffer avant formage

ont une forme simple, l'approche bidimensionnefle choisie est donc un

compromis acceptable face à 1a complexité des logiciels tridimension-

nels actuels.

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-8

Le logiciel devra, à terme, être utilisable par des ingénieurs,

en milieu industriel3 ceci implique:

un dialogue aisé entre opérateur et programmes.

la présentation des résultats du calcul sous une forme adaptée

aux besoins de l'ingénieur.

la rédaction d'un code "portable", destiné à des ordinateurs

de taille "modeste'.

une mise au point et une validation soignées du logiciel.

6 COMMENT ATTEINDRE LES OBJECTIFS FIXES ?

Nous distinguerons trois étapes importantes:

La modélisation: moyennant des hypothèses simplificatrices,

nous définirons les grandeurs décrivant les phénomènes physiques,

et les équations simulant leur comportement( chapitre I ).

La création de l'outil numérique: nous choisirons les méthodes

numériques adaptées ( chapitre 2 ), puis réaliserons leur mise

en oeuvre dans le cadre d'un logiciel interactif ( chapitre 3).

La validation du logiciel: nous effectuerons une campagne

d'essais ( chapitre 4 ) dont les résultats permettront de véri-

fier la qualité des informations fournies par le logiciel, et

de préciser ses limites d'utilisation ( chapitre 5 ).

Au cours d'une discussion finale, nous jugerons l'aptitude du

logiciel à atteindre les objectifs initiaux.

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CHAPITRE I

UNE MODELISATION DU CHAUFFAGE PAR INDUCTION

EN GEOMETRIE AXI SYMETRI QUE

Partant des équations de MAXWELL, nous présentons la démarche

et les hypothèses successives choisies pour obtenir un système

d'équations simplifiées décrivant correctement les phénomènes électro-

magnétiques intervenant dans le chauffage par induction.

Nous nous restreignons ensuite à l'étude des cas axisymétriques,

lorsque les courants inducteurs sont orthogonaux à la section méridien-

ne, et présentons le problème numérique à résoudre.

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- IO -

1.1 INTRODUCTION.

Modéliser une installation de chauffage par induction n'est pas

un problème nouveau, et les équations auxquelles nous aboutissons

figurent dans un nombre respectable de publications.

Ces équations ont fait preuve de leur efficacité, mais leur

établissement soulève quelques difficultés souvent passées sous silence.

Le présent chapitre, qui tente de détailler la succession d'hypo-

thèses et de raisonnements conduisant à l'équation "du potentiel

vecteur" est dédié au chercheur néophyte s'interrogeant sur les "on

pose V = O et on en déduit.. .", merveilles de concision.

Le lecteur averti pourra donc se reporter directement à la

conclusion de ce chapitre.

Nous proposons la démarche suivante:

Rappel des équations de MAXWELL des états quasi-stationnaires.

Description des phénomènes et des matériaux à modéliser.

Simplification des équations de MAXWELL.

Introduction des potentiels vecteur magnétique et scalaire

électrique.

Hypothèse de jauge et équations tridimensionnefles.

Restriction aux géométries axisymétriques.

Exposé du problème final.

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1.2 EQUATIONS DE MAXWELL DES ETATS QUASI-STATIONNAIRES.

Moyennant les hypothèses suivantes:

matériaux immobiles dans un repère fixe.

effets de propagation négligeables.

diélectriques non chargés et courants de déplacement négligés.

les équations de MAXWELL se simplifient et l'on obtient les équa-

tions classiques des états quasi-stationnaires:

div B = O

rot H J

div D = O (i)rot E = -

A ces équations s'ajoutent les lois de comportement des matériaux

liant B à H et D à E, et la loi d'OHM dans les conducteurs, liant J

à E.

Les vecteurs B, H, J, D, E dépendent des coordonnées x,y,z relativement

à un repère fixe, et du temps t.

1.3 QUE MODELISONS NOUS ?

Une chauffeuse par induction est souvent constituée d'un matériau

conducteur que l'on souhaite chauffer ( la charge ), placée dans un

champ magnétique variable dans le temps, créé par des spires parcourues

par un courant électrique alternatif ( l'inducteur ), ce courant étant

fourni par une alimentation ( transformateur, groupe tournant, généra-

teur statique ) reliée à une source d'énergie ( réseau électrique ).

Frequemment, on ajoute des culasses à proximité de la charge et de i'

inducteur pour canaliser le flux magnétique.

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- 12 -

Il n'est pas question de modéliser la totalité de l'installation,

mais simplement la charge et son entourage immédiat. Nous supposerons

donc que notre sytème se réduit à l.a charge, à l'inducteur et aux culas-

ses focalisant le flux.

Pour exciter ce dispositif simplifié, nous supposerons connues

les densités de courant dans les enroulements inducteurs. Cette hypo-

thèse, choisie en raison des simplifications qui en résultent, peut

être considérée comme très restrictive; nous verrons ultérieurement

qu'eUe est acceptable pour l'application qui nous interesse.

1.4 LES LOIS DE COMPORTEMENT DES MATERIAUX.

Précisons les lois de comportement choisies pour la modélisation

des éléments constituant notre chauffeuse.

Charge.s. pièces métalliques, elles sont supposées avoir les

propriétes suivantes:

D =EB =H perméabilité dépendante de II.

J = crE loi d'OHM

Inducteurs: enroulements en cuivre, dans lesquels la densité

de courant est supposée connue à chaque instant:

D=B=H

Culasses: assemblage de tôles magnétiques, générall.ement non

saturées:

D =

B =,tH permeabilité indépendante de H.

U= O

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( on néglige donc l'hystérésis et les courants de FOUCAULT dans

les culasses ).

Nous supposerons enfin que l'air ambiant, l'eau de refroidis-

sement des inducteurs et les divers isolants thermiques ont les

propriétes du vide pour les phénomènes qui nous interessent.

1.5 LE PROBLEME A RESOUDRE.

Nous devons donc résoudre le problème suivant:

Soit C un ouvert de R3

Calculer E, B, H, J dans ç pour tout t variant de O à t0 , tels

que:

div B = O

rot H = J + J0

div E = O

rot E = - -

et sachant que: (2)

B = zH

J = o-E dans les charges, J = O ailleurs.

J0connue dans es inducteurs, J0= O ailleurs.

Les conditions initiales et les conditions aux limites

seront précisées ultérieurement ( chapitres 2 et 3 ).

Remarquons que la distinction effectuée dans l'équation de MAXWELL

AMPERE entre courants source J0 et courants induits J est purement

formelle, et évite Ta séparation du problème (2) en deux problèmes cou-

plés par leur condition d'interface.

Le nombre des inconnues du problème (2) rend celui-ci mal adapté

à une résolution numérique, nous allons donc le rformuTer en utilisant

Tes potentiels vecteur magnétique et scalaire électrique.

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- 14 -

1.6 NOUVEAU PROBLEME, REFORMULE A L'AIDE DU POTENTIEL VECTEUR.

Dans ce paragraphe, nous ne donnons que les étapes principales

du raisonnement, les détails des calculs font l'objet de l'annexe 1.

1.6.1 Si nous supposons connus les champs E et B solution du problème

(2), on peut définir deux potentiels, le potentiel vecteur A et le

potentiel scalaire , tels que:

B = rot A

)E =--- _gradçd

(3)

Les potentie's A et (D ne sont pas uniques.

1.6.2 Nous montrons ensuite que, parmi l'ensemble des couples ( A ,

satisfaisant les relations (3), il en existe un au moins de la forme

( A0 , O ). L'unicité de A0 est assurée si une condition initiale est

fixée sur A3.

1.6.3 Ainsi, si O est imposé à tout instant (hypothèse de jauge),

alors on peut décrire les champs E et B solutions du problème (2) par

un potentiel vecteur unique A tel que:

B - rot A

E=- (4)

A connu à t = O.

1.6.4 Enfin, nous démontrons que résoudre le problème (2) est équiva-

lent à résoudre le problème suivant:

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15

Trouver A, fonction de Q dans R3, pour tout tE O,t0, telle que

rot(!rotA) AU -- = J0fil

( div A ) = O

sachant que: M = t( x,y,z,t, Urot AH )

o x,y,z

o = \ X,)Z,

et connaissant les conditions initiales et aux limites.

Le lien avec les grandeurs électromagnétiques habituelles étant:

B = rot A

E = -

1.7 LES PROBLEMES AXISYMETRIQUES.

Supposons que le problème à résoudre vérifie Tes conditionssuivantes:

-. La forme des matériaux et leurs propriétés physiques présentent

une symétrie de révolution autour d'un axe.

La répartition des courants "source" J est invariante par une

rotation autour de cet axe.

Le domaine d'étude Q choisi et les conditions aux limites sur

lia frontière de ce domaine respectent l'axisymétrie des matériaux

et des sources.

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- 16 -

Repérons 2 par un système de coordonnées cylindriques r, a,z.

Les conditions (7) impliquent que toutes les grandeurs intervenant dans

le problème (5) sont indépendantes de c ;il suffira donc de résoudre

le problème (5) sur une partie de Ç2 , une section méridienne X , pour

connaitre la solution complète dans 2 par rotation autour de l'axe de

symétrie.

Remarquons que les conditions (7) impliquent que, sur l'axe de

symétrie, le potentiel vecteur A est colinéaire à cet axe.

Fig. J Un problème axisymétrique.

1.8 CAS PARTICULIER: COURANTS ORTHOGONAUX A LA SECTION MERIDIENNE.

Supposons de plus J0 = j0( r.z,t ) ea

Fig. 2 Courants orthogonaux.

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- 17 -

C'est par exemple le cas d'un inducteur solénoïde, bobiné en

hélice dont le pas est négligeable par rapport au diamètre de l'induc-

teur.

Dans le cadre des hypothèses (7), ii est physiquement intuitif

que, si la condition (8) est réalisée, les courants induits seront éga-

ement orthogonaux à la section méridienne, et que par conséquent:

A = a ( r,z,t ) e (9)

On en déduit immédiatement:

A = O sur l'axe de symétrie.

div A = O car a est invariante en a.

Par ailleurs, en utilisant l'expression du rotationnel en coor-

données cylindriques, on déduit aisément de (8) et (9) que l'équation:

(!rotA) =J0cT-- + rotfil

devient:

- ( - - (ra)) - ( - I (ra)) = jt r r,ur z r,u.z

Le prob'ème initial (5) s'écrit donc beaucoup plus simplement

si l'on impose les conditions (7) et (8), et si l'hypothèse (9) est

vérifiée:

Trouver a ( r,z,t ) dans X section méridienne de

telle que:

(io)t r rfllr z

a = O sur l'axe, conditions initiales et aux

limites connues.

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On peut démontrer que le problème (io) a une solution unique si

i est indépendant de a, et nous supposerons l'existence et l'unicité

de la solution dans le cas générai =p ( a ).

D'autre part, si l'on calcule A dans L à partir de la solution

unique du problème (io) en utilisant la relation (9), on montre faci-

lement que ce potentiel vecteur vérifie les équations du problème (5),

ce qui prouve l'équivalence entre les deux problèmes.

1.9 REMARQUE: PROBLEMES 3D INVARIANTS LE LONG D'UNE DIRECTION.

Si l'on rejette l'axe de symétrie à l'infini des matériaux, on

obtient un "problème limite" proche du précédent:

si c et les matériaux possèdent une "direction d'invariance" et

si les courants sont parallèles à cette direction, alors le problème

suivant dans , section quelconque orthogonale aux courants, est équi-

valent au problème initiai dans

étant rapportée à un repère cartésien Oxy,

trouver a ( x,y,t ) dans , telle que:

- 18 -

io

conditions initiales et aux limites connues.

sachant que:

A = a ( x,y,t ) e , invariant en z.

La possibilité de traiter ce cas particulier 2D-plan est lais-

sée à l'utilisateur, mais au cours des chapitres suivants, nous ne nous

interesserons qu'aux problèmes réellement axisymétriques, c'est à dire

dans lesquels les matériaux sont proches de l'axe de symétrie.

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- 19 -

1.10 CONCLUSION.

Nous modélisons une chauffeuse à induction par un domaine C ayant

les propriétés électromagnétiques du vide, dans lequel nous disposons:

des sources ou inducteurs dans lesquels circulent une densité

de courant connue.

des charges, dans lesquelles circuleront les courants induits,

dont la conductivité a est connue, et dont la perméabilité varie

en fonction du champ magnétique selon une loi connue.

des culasses, matériaux magnétiques à perméabilité connue, et

dont la conductivité est nulle.

Nous imposons les conditions suivantes:

le problème est axisymétrique.

Tes courants source" sont orthogonaux à toute section méridien-

ne de Ç

Alors, dans 2 rapporté à un système de coordonnées cylindriques

r,a,z , on peut calculer e potentiel vecteur A tel que:

A = a ( r,z,t ) e

en résolvant le problème suivant par une méthode numérique:

/Trouver dans section méridienne de 2,

a ( r,z,t ) telle que:

(-i -- (ra)) - ( -i -- (ra)) = j (12)

t r rr z rza = O sur l'axe Oz, conditions initiales et aux

limites sur la frontière extérieure U de L connues.

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- 20 -

Les grandeurs électromagnétiques habituelles se déduisent de la

solution du problème (12) en utilisant la définition de A:

B rot A

E=-

Fig. 3 Le prob'ème à résoudre.

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CHAPITRE 2

LES METHODES NUMERIQUES CHOISIES

Parmi les méthodes numériques usuelles en électrotechnique, nous

avons choisi, pour notre application particulière, l'approche suivante:

le problème d'évolution est remplacé, grâce à une technique de

différences finies semi-implicite, par une succession de problèmes

stationnaires. Nous obtenons une solution approchée de chaque problème

stationnaire en utilisant une méthode d'éléments finis.

Nous exposons dans ce chapitre les raisons des choix effectués,

puis décrivons sommairement les techniques utilisées: schéma d'EULER

semi-imp'icite, reformulation faible du problème stationnaire et change-

ment de variable, approximation par éléments finis, et résolution du

système algébrique d'équations obtenu.

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- 22 -

2.1 INTRODUCTION: LES ELEMENTS FINIS ET L'ELECTROTECHNIQUE.

L'équation aux dérivées partielles - EDP - qui est au coeur de

notre problème numérique appartient à la famille des EDP paraboliques

du second ordre, dont "l'équation de la chaleur":

k t

est l'exemple type. La modélisation fine de nombreux problèmes physi-

ques passant par la résolution de cette équation, des recherches ap-

profondies ont depuis longtemps été consacrées à son étude. Le dévelop-

pement du calcul numérique sur ordinateur a permis d'obtenir des

solutions approchées satisfaisantes dans de nombreux cas, dont la

complexité ne permettait pas d'atteindre la solution par une méthode

analytique.

La première utilisation de ces méthodes nouvelles à l'étude d'un

problème électromagnétique date du début des années soixante: il s'agis-

sait d'une technique "de différences finies" de discrétisation des EPP.

Vers 1970, la méthode des éléments finis - MEF -, initialement

développée pour les problèmes de mécanique, a été adaptée aux besoins

de l'électrotechnique 1161. Par rapport aux différences finies, l'avan-

tage de la MEF résidait -et réside encore- en son aptitude à la descrip-

tion de phénomènes à géométrie complexe, cet atout étant déterminant

pour l'étude des machines par exemple. Mais son application était

limitée aux cas particuliers statiques de notre EDP, c-à-d aux problèmes

de LAPLACE et de POISSON, ou à leurs variantes non-linéaires.

Les travaux d'extension de la MEF à l'étude des problèmes dyna-

miques se sont orientés vers les formulations "en complexe", qui, dans

Te cas particulier des excitations sinusoidales en milieu linéaire,

conduisent à la solution en régime permanent. La simulation du compor-

tement non-linéaire des matériaux a été tentée par le biais de perméa-

bilités équivalentes, réelles 1191 ou complexes 1201.

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- 23 -

Une seconde approche, présentée en 1975, consiste en la résolu-

tion "pas à pas" dans le temps grâce à un schéma implicite 171.

Employée pour l'étude des régimes transitoires, elle est potentiellement

adaptée aux phénomènes non-linéaires car elle n'impose pas l'évolution

sinusoidale des grandeurs.

2.2 LA SPECIFIChE PE NOTRE PROBLEME; NOS CHOIX NUMERIQUES.

La modélisation du chauffage par induction pose un problème dif-

ficile: dans une très petite partie du domaine d'étude( la périphérie

de la charge ) coexistent une "forte" non-linéarité et un comportement

dynamique "violent" ( courants de FOUCAULT intenses en milieu saturé.).

Souhaitant obtenir des résultats aussi précis que possible, nous

avons choisi une méthode combinant la MEF pour les problèmes statiques

non-linéaires et la méthode "pas à pas" pour les régimes transitoires.

La méthode "pas à pas" permet de décrire avec précision les évo-

lutions non-sinusoIdales des grandeurs dans l'épaisseur de peau ( nous

verrons en effet que l'induction a une allure en "créneaux", et que

le potentiel vecteur et les courants induits sont très déformés par

rapport aux courants inducteurs ). Nous éviterons ainsi i.e calcul d'une

perméabil i.té équivalente.

A chaque pas de temps, la MEF a été choisie pour résoudre le pro-

blème non-linéaire à cause des raisons suivantes:

l.a MEE est largement employée par les électrotechniciens, et

nous en avions déjà l'expérience 1151.

les méthodes intégrales de frontière, récemment adaptées à l.a

résolution des équations de MAXWELL, ne permettent pas, actuelle-

ment, de traiter les problèmes non-linéaires dynamiques 1181.l.es méthodes de différences finies ne bénéficient pas du for-

mai.isme de l.a MEE, et leur mise en oeu? est relativement lourde

si l'on souhaite obtenir un outil performant.

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¿t

Méthode explicite: le calcul du laplacien de Tn permet d'éva-

luer directement

n+I n-Tk St

Méthode implicite: T1 est calculée grâce à la résolution de

"l'équation écrite à l'instant n+1".

i T'1 Tnl

k ¿t

La méthode explicite est souvent instable ( amplification de

l'erreur ) la méthode implicite est très utilisée à cause de sa sta-

bilité inconditionnelle, mais est peu précise si ¿t n'est pas très

petit. Nous avons choisi une méthode hybride, appelée "semi-implicite"

1211 ou " 0-method" 1221, caractérisée par une bonne stabilité et une

meilleure précision que la méthode implicite:

- 24 -

2.3 LA DISCRETISATION EN TEMPS: EULER SEMI-IMPLICITE.

La discrétisation en temps permet de remplacer la résolution

d'un problème d'évolution par celle de Np problèmes stationnaires aux

instants successifs ¿t, 2t,... , NpSt.

Les schémas d'EULER explicite et implicite sont, parmi les nom-

breuses méthodes existantes 211, les plus simples.

Si nous reprenons l'exemple de l'équation de la chaleur:

LT =k t

et si nous notons Tri la solution supposée connue à l'instant nbt, les

deux méthodes d'EULER permettent le calcul de T à partir de Tri

moyennant une approximation de la dérivée par rapport au temps de T

entre nt et(n+1) ¿t:

T Tn+I - T

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- 25 -

Méthode semi-implicite:

Soit Ocompris entre O et 1, notons n+0 l'instant (n+O)t.

La méthode implicite écrite à n0 permet de calculer T0:

Tn= ! T0 T

k

n+0 n+1Connaissant T , on calcule T sachant que:

Tn+O= OTn+l+( i )

Tr

En simplifiant: semi-implicite = 0* implicite + (io) * explicite.

La valeur optimale de O a été déterminée par des essais numériques

en recherchant le meilleur compromis entre stabilité et précision

( O = 0.66, Cf chapitre 5 ). Lorsque 0= 0.5, on retrouve la méthode

de CRANK-NICHOLSON.

Après discrétisation en temps, le problème (12) est donc trans-

formé en une succession de problèmes stationnaires de type elliptique:

nConnaissant a dansa 1 instant nat,

trouver an+O( r,z, (n0) 6t ) dans I, telle que:

a n+0 I n+0 I n+0 .n+0 a n- a - - - (ra )) - -- - - ra )) = j + a (13)06t r r,a r r,u

° 0t

n-f-0a = O sur 1'axe Oz, conditions aux limites sur

frontière extérieure connues.

On calcule an+là partir de at140et anl

n+l i n+0 0-1 na =-a + ao

05t

('4)

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- 26 -

2.4 REFORMULATION FAIBLE DU PROBLEME STATIONNAIRE.

La méthode des éléments finis, utilisée pour la résolution du

problème (13), comporte deux démarches successives: la reformulation

du probième, qui conduit d'une équation locale à une infinité d'équa-

tions intégrales dépendantes de "fonctions test" appartenant à un espace

fonctionnnel, puis la projection de l'espace fonctionnel sur un nombre

fini de fonctions orthogonales, constituant la base d'un espace d'inter-

polation.

La projection des équations intégrales sur l'espace d'interpola-

tion conduit à un nombre fini d'équations, dont les inconnues sont les

coordonnées dans la base d'interpolation d'une solution approchée du

problème initial.

La méthode est qualifiée "des éléments finis" car l'interpolation

est réalisée par un découpage du domaine de résolution en "éléments"

de forme géométrique simpe ( triangles, quadrilatères ), sur lesquels

les fonctions d'interpolation ont une expression analytique simple.

Une littérature abondante et de qualité à été consacrée à la MEF

par des numériciens et des ingénieurs. Nous n'indiquerons donc que les

étapes essentielles, dans le cadre de notre application particulière,

et renvoyons le lecteur désireux d'en savoir plus aux ouvrages spécia-

usés ( 211 par exemple ).

Avant d'exposer la reformulation du problème (13), nous allons

préciser la nature des conditions aux limites, définir un espace fonc-

tionnel, et justifier i.e changement de variable "habituel" u = ra.

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- 27 -

2.4.1 Les conditions aux limites admissibles.

Nous admettrons qu'un problème tel que (13) n'admet une solution

unique que si les conditions aux limites sur la frontière extérieure

du domaine d'étude sont parmi les trois types suivants:

DIRICHLET: valeur imposée sur la frontière.

NEUMANN: dérivée normale imposée sur la frontière.

FOURIER: relation imposée entre valeur et dérivée normale sur

la frontière.

Les conditions aux limites peuvent être mêlées, par exemple une

partie de la frontière en DIRICHLET, le complément en NEUMANN.

Ces conditions aux limites sur le potentiel vecteur, imposées

à une distance finie de l'axe Oz, ne conviennent pas bien à notre pro-

blème nous reviendrons sur ce point au cours des chapitres 3 et 5.

Afin de simplifier la suite de l'exposé, nous nous restreindrons

aux conditions de DIRICHLET et de NEUMANN homogènes ( valeur ou dérivée

normale nulle sur la frontière ).

2.4.2 Le choix d'un espace fonctionnel.

Nous noterons:le domaine d'étude.

['la frontière du domaine.

Ila partie de ['ou l'on impose des conditions de

DIRICHLET homogènes ( axe Oz par exemple ).

Ila partie de F ou l'on impose des conditions de

NEUMANN homogènes ( vide éventuellement ).

z'

j

Fig. 4 Le domaine d'étude.

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- 28 -

On peut alors définir l'espace de SOBOLEV ) de la façon

suivante:

) est l'ensemble des fonctions définies dans !, nulles sur

de carré intégrable sur 2 , et dont toutes les dérivées

partielles à Pordre I sont de carré intégrable sur .

( ) est un espace de fonctions suffisamment régulières pour

que les calculs qui suivent aient un sens.

2.4.3 Changement de variable u = ra.

Avant d'aborder la formulation faible du problème, nous effectuons

un changement de variable. En effet, les problèmes axisymétriques pré-

sentent, par rapport aux problèmes 2D-plans, un inconvénient qui rend

leur traitement numérique délicat: les variables r et z ne jouent pas

le même rôle, et si l'on n'y prend pas garde,des intégrales non définies

à proximité de l'axe de révolution apparaissent. Par ailleurs, la réso-

lution du système final d'équations est souvent peu précise, ]a présence

de termes dépendant du rayon perturbant le "conditionnement" du système.

Nous avons testé numériquement trois formulations, traitées de

façon à obtenir une matrice finale symétrique, en utilisant respective-

ment es inconnues a/ft , a et ra.

La formu'ation en " a/sfr " ne pose aucun problème d'intégration,

mais des erreurs importantes apparaissent lors de la résolution, même

pour des cas simples ( écarts de 2O sur les puissances, résidus de

l'ordre de 1O ).

La formulation en " a " conduit à des intégrales calculables sur

l'axe moyennant un traitement approprié, et sa résolution est plus pré-

cise que la précédente ( puissances correctes pour les problèmes li-

néaires, résidus de l'ordre de 5.IO ).

La formulation ra fait apparaitre des termes non intégrables

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- 29 -

sur l'axe, en particulier avec une interpolation du premier ordre. La

difficulté est levée si l'on remarque que la condition a = O sur l'axe

Oz est équivalente à ra = O et ra/r = O sur l'axe. Le résidu après

une résolution est généralement de l'ordre de 10_6, et si aucune dif-

férence n'est détectable ( sauf éventuellement très près de l'axe )

lors de calculs linéaires entre cette formulation et la précédente,

un écart de quelques % sur les puissances globales apparait lors de

l'étude de problèmes non-linéaires: le résidu des deux formulations

augmente ( grand nombre d'inconnues, matrice "mal conditionnée" ), mais

la formulation " ra " reste plus précise.

SILVESTER propose un changement de variable intermédiaire, en

a "; nous ne l'avons pas retenu, car les calculs sont beaucoup plus

lourds qu'en formulation " ra ", pour laquelle des simplifications font

disparaitre un terme à intégrer.

Précisons pour les spécialistes que ces essais numériques ont

été réalisés en simple précision, avec des éléments triangulaires du

premier ordre, les matrices élémentaires étant calculées analytiquement.

La résolution du système matriciel a été obtenue par une factorisation

de CHOLESKI et la "descente-remontée" des deux systèmes triangularisés.

Le résidu est évalué après une résolution, en utilisant la norme habi-

tuelle ( somme des carrés ).

Le changement de variable u = ra n'est donc pas dicté par un

arbitraire souci d'élégance, mais par la recherche d'une meilleure pré-

cision. Nous avouons avoir été surpris par les écarts constatés entre

les trois formulations que nous avons testées; le traitement numérique

des problèmes axisymétriques mériterait une étude plus approfondie,

en particulier en direction des formulations conduisant à des systèmes

non symétriques.

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En adoptant les notations simplifiées suivantes:

n+Ou = ra

nu0= ra

.n+O

.10= JO

le problème (13) s'écrit, après changement de variable:

Trouver u dans H( fl telle que:

U/ -u---()--( 1u U

rOst r rr z

- = 0rOst

0

= O sur I ( NEUMANN homogène ).

On remarque que l.a condition de DIRICHLET devient implicite

uEH(X) ).

2.4.4 FORMULATION FAIBLE DU PROBLEME (16).

Soit y un élément de H( ). En "multipliant l'équation du pro-

blème (16) par"v", on obtient après intégration sur

+i

SUdrdz _5v[ --( J) 1U)]

drdz =- vuOt r r r,ur z rJ.z

- 30 -

I Iy= 5v] drdz + - vu drdz

O OtJr O

En utilisant la "formule" de GREEN ( ou intégration par parties.)

on transforme le second terme du membre de gauche de la relation (17):

5v[-L) -( J)} drd =

1 vuz drdz-

r r z r $r r r z z

"1 uJ_v

r

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-3

On a ainsi remplacé le terme "laplacien" de la relation (17) parun terme symétrique en u et y ne faisant apparaitre que des dérivéespartielles du premier ordre, auquel s'ajoute un terme "de bord" danslequel figure la dérivée normale de u le long de U

Le terme de bord est nul, car:

SurIs: y = O car vEH (2:).

Sur I: = O , condition de NEUMANN homogène.

Dans le cas plus général des conditions aux limites non-homogènes,leur influence est introduite par ce terme de bord, alors non nul.

La formulation faible du problème (16) est donc:

Trouver u dans H ( 2: ), telle que, pour tout y deH1 (2:):

('u Ç I u v u v 1'. 1 0- uy drdz + -( - - + - -) drdz = j0v drdz + - - u0v drdzr rz r r z z O t r2: 2:

2: 2:

Nous admettrons que les problèmes (16) et (18) sont équivalents.La démonstration, par utilisation du théorème de LAX-MILGRAM, est dé-taillée dans 1231 en supposant la perméabilité constante par morceaux.

Le problème (18), pas plus que le problème initial (16), ne peutêtre résolu exactement; nous allons maintenant en chercher une solutionapprochée.

(18)

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32 -

2.5 SOLUTIONS APPROCHEES DU PROBLEME STATIONNAIRE.

Interpolons I ( ) par un espace W, de dimension finie N, dont

une base est ( w1,W2,... ,W

W est un espace d'interpolation de H si on peut "approcher avec

une précision suffisante" toutes les fonctions de H par une combinaison

linéaire des w. ( par exemple, interpolation par développement limité

à l'ordre N, ou par décomposition de FOURIER spatiale dont on tronque

le spectre ).

La MEF utilise une interpolation particulière: le domaine d'étude

est représenté par un assemblage d'éléments finis ek de forme géometri-

que simple. Les fonctions d'interpolation seront nuli sur la totalité

des éléments sauf quelques uns, sur lesquels leur expression analytique

sera simple.

Réalisons par exemple un découpage de X par des éléments trian-

gulaires. Nous supposerons que la frontière de X est constituée de seg-

ments de droite, pour ne pas introduire des éléments courbes.

Fig. 5 Un exempi.e de découpage.

Les sommets des triangles sont les noeuds géométriques du mail-

lage. Le noeud i est commun à plusieurs triangles e.1, e.2,..., e.6.

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- 33 -

Si N est le nombre de noeuds du maillage, un interpolation pos-

sible consiste à choisir N fonctions w., telles que:

w.= i au noeud i.

w.= O aux noeuds j / i.

w. est continue, et varie linéairement dans les tri-i

angles.

La fonction w. est alors uniformément nulle en dehors des trian-i

gies e.1, e12,..., e.6.

Dans cet exemple, nous avons réalisé une interpolation à partir

d'éléments triangulaires du premier ordre. On peut utiliser des éléments

de forme différente ( quadrilatères, etc... ), ou des fonctions d'inter-

polation d'ordre supérieur 1211, mais quel que soit le découpage choisi,

il doit décrire entièrement ( sans "trous" ni superpositions ), et

respecter les interfaces entre les milieux.

Plus généralement, si un espace d'interpolation W est choisi,

si w1 , w2,..., WN est une base de W, on obtiendra une solution appro-

chée du problème (18) en résolvant le problème suivant:

Trouver u dans W telle que, pour tout i variant de I à N:

j-Juw drdz u+ - drdz

Ost r r1u rr zz4w.drdz - u w drdzOiOi OStr

Si nous explicitons u en fonction de ses composantes dans la base

des w.:i

Nu =u.w.

iJi

un peu de calcul permet d'écrire le problème (19) sous forme matricielle:

(19)

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- 34 -

Trouver le vecteur U de composantes u. tel que:

( F + L ) u = s + F U0

S vecteur des sources, de composantes s.:

si = $0w. drdz

U0 vecteur des composantes de u0 , solution approchée

au pas de temps précédent.

U vecteur des composantes de la solution cherchée:

u = u.w.Ji

F matrice de "FOUCAULT", de termes:

Iraf. . = w.w. drdz

XL matrice "LAPLACIEN", de termes:

r w. w.

i....I-' ( -i + -i _1 ) drdz

Jru r r z z

XRésoudre le problème (20) revient à résoudre un système algébrique

de N équations à N inconnues. Ce système est non-linéaire car les termes

de la matrice L dépendent de la perméabilité, donc de la solution. On

remarquera que les matrices L et F sont symétriques et creuses ( terme

ij nul dès que l'une des fonctions w. ou w. est uniformément nulle ).

Nous avons donc transformé un problème défini par une EUP et des

conditions aux limites en un système d'équations algébriques dont la

résolution par une méthode numérique fournira une solution approchée

au problème initial..

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- 35 -

2.6 RESOLUTION BU SYSTEME D'EQUATIONS ALGEBRIQUE5.

Si des méthodes de résolution des systèmes algébriques de N équa-

ti.ons à N inconnues existent depuis fort longtemps, elles ont fait

l'objet, depuis une vingtaine d'années, de multiples perfectionnements

tendant à les adapter au calcul numérique par ordinateur.

Nous ne citerons ici que les deux méthodes que nous avons testées.

Elles sont classiques, et leur principe figure dans tous les ouvrages

de base.

2.6.1 Méthode directe: factorisation de CHOLESKI.

Soit MU = S le système à résoudre.

On factorise M en produit d'une matrice triangulaire inférieure

L et de sa transposée tL:

M s LtL

La résolution successive de deux systèmes triangulaires permet

alors d'obtenir la solution (J:

LY = S permet le calcul de Y.

tLU = Y permet le calcul de U.

La factorisation de CHOLESKI n'est possible que dans le cas par-

ticulier des matrices symétriques définies positives. Nous avons vu

que la matrice F + L du prob].ème (20) est symétrique, on peut démontrer

aisément qu'elle est définie positive; cette méthode est donc applicable

à la résolution du système algébrique (20).

Si I.e système est non-linéaire, on utilise une technique itérati-

ve de substitution 1211:

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- 36 -

U initial! ( en pratique, U à l'instant précédent

Assemblage de l!a matrice M

I

Factorisation de CHOLESKI de M

Résolution de MU = S

rComparaison entre U initial et U calculé

Istabilité ?oui

non[

U initial! = U calculé JLU solution = U calculé

Fig. 6 La méthode de substitution.

La méthode de NEWTON-RAPHSON 211, qui est une généralisation

de l.a méthode "de la tangente" utilisée pour la recherche des racines

d'une équation, permet d'accélérer la méthode de substitution.

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2.6.2 Méthode itérative: GAUSS-SEIDEL.

Cette méthode repose sur une résolution "ligne à ligne" du système.

Notons:

L

- 37 -

i l'indice de ligne, variant de I à N.

b l'indice de "balayage".

U le vecteur des inconnues.

U1une valeur initiale arbitraire de U.

V un vecteur de travaill, de N composantes y..

On calcule une nouvelle valeur y'. de y.i

par résolution de l'équation correspondant à

la ligne i du système, dans iaque]1e les

inconnues d'indice différent de i ont été

remplacées par leur valeur dans V

Jon remplace y. par v dans V

Fi n

joui L H= 1LU

non

Fig. 7 La méthode de GAUSS-SEIDEL.

=b+ I

b= i

v=i=I

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Une variante classique de GAUSS-SEIDEL, la méthode SOR ( succes-

sive over relaxation ) remplace, dans l'algorithme précédent:

y. =úv! + (i-w) y.

dans V, au lieu de y! ;est un coefficient de relaxation, destiné

à accélérer la convergence.

Si le système est non-linéaire, la résolution de l'équation i

est effectuée par une méthode de NEWTON 1241.

2.6.3 Comparaison des deux méthodes: essais numériques.

GAUSS-SEIDEL est peu gourmande en place mémoire ( le stockage

de la matrice M n'est pas nécéssaire ), mais elle ne fournit pas direc-

tement la solution d'un système linéaire. CHOLESKI est certainement

défavorisée lors de l'étude de problèmes non-linéaires, car le système

est traité globalement par une méthode "lourde", alors que dans la

méthode SOR, seu'es les équations relatives à un milieu non-linéaire

sont résolues par la méthode de NEWTON.

Le choix a priori est donc délicat, et nous avons réalisé des

essais numériques afin de comparer les précisions et les temps de

cal cui.

Nous avons commencé notre étude par le cas "linéaire statique"

( premier pas de temps d'un probilème linéaire dynamique ), ce qui nous

a permis de remarquer:

La précision des deux méthodes est comparable, à condition bien

sûr de fixer le test d'arrêt de la méthode SOR à une valeur adé-

quate ( si E= io , les résultats sont "identiques"; voilà qui

est rassurant...).

La méthode SOR est plusieurs fois plus longue que la méthode

directe.

Le nombre de balayages de SOR dépend fortement du coefficient

de relaxation w : une variation de quelques % de w entrame par-

fois une augmentation de 30% à 50% du nombre de balayages.

La valeur optimale du coefficient de relaxation dépend d'un

grand nombre de paramètres: perméabilité et résistivité de la

charge, nombre d'inconnues du système.

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Ces observations ont été confirmées lors de l'étude de quelques

cas dynamiques linéaires sur un période. Nous avons constaté en parti-

culier que la sensibilité du temps de calcul par SOR au coefficient

de relaxation n'est pas spécifique au premier pas de temps, plus "bru-

tal" que les suivants.

A ce stade de nos essais, nous avons décidé de choisir la méthode

directe par factorisation de CHOLESKI: au risque ( comportement capri-

cieux de la méthode SOR, potentiellement plus rapide) nous avons pré-

féré la sécurité ( CHOLESKI est moins adaptée aux problèmes non-liné-

aires, mais nous conduira au résultat ).

A posteriori, l'expérience que nous avons acquise sur le comporte-

ment des systèmes non-linéaires nous a montré la faiblesse de cette

argumentation. En effet, il est bien clair que SOR ne présente aucun

interêt pour l'étude des systèmes dynamiques linéaires en pas à pas

la factorisation de CHOLESKI étant réalisée uniquement au premier

pas de temps ). Mais les comportements transitoires d'un matériau li-

néaire et d'un matériau saturé sont très différents, car la saturation

écrète les valeurs de l'induction et assagit le régime transitoire.

Il était donc maladroit de juger la méthode SOR sur des essais numéri-

ques en linéaire, car le coefficient optimal de relaxation aurait peut-

être été moins dispersé, d'un cas fortement saturé à l'autre.

Pour notre défense, nous ajouterons que la méthode directe nous

a fourni des résultats satisfaisants, et que la vectorisation de la

factorisation de CHOLESKI ( impossible pour SOR ) associée à une réduc-

tion de la taille de la matrice à factoriser à chaque itération non-

linéaire ( Cf chapitre 3 ) a permis de diminuer notablement les temps

de calcul

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- 40 -

2.7 CONCLUSION.

Nos choix ont été guidés par la volonté sousjacente de réaliser

un logiciel utilisant des méthodes numériques aussi simples que possible

afin de minimiser les délais de programmation et de mise au point.

C'est pourquoi nous avons délibérément écarté des méthodes numériques

plus élaborées: éléments finis en espace et en temps, ou méthode de

"rigidité extérieure" 1231, par exemple.

En contrepartie, un travail expérimental important permettra de

justifier en détail les hypothèses fondamentales de la modélisation.

Si la validation est jugée satisfaisante, alors il sera possible de

revenir à l'approche numérique, en s'appuyant cette fois sur des réfé-

rences plus solides.

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CHAPITRE 3

DESCRIPTION DU LOGICIEL REALISE

Après avoir justifié quelques hypothèses simplificatrices sup-

plémentaires, nous préciserons dans ce chapitre comment les méthodes

numériques choisies ont été mises en oeuvre dans le logiciel interactif

CARMEN. Au passage, nous insisterons plus particulièrement sur les

points suivants:

Informatique et programmation ( Cf annexe 2 ).

Conditions aux limites sur les frontières extérieures.

Choix des éléments triangulaires du premier ordre.

Modélisation des propriétés magnétiques des aciers ( Cf annexe 3 ).

Calcul de la perméabilité dans un éIément:= ( H ).

Réduction des temps de calcul: vectorisation et diminution de

la taille du système non-linéaire.

Calcul des puissances active et réactive locales instantanées.

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3.1 INTRODUCTION: DU PROGRAMME AXSYM AU LOGICIEL CARMEN.

Au cours des années qui suivirent la mise au point d'un program-

me 2D-plan pas à pas dans le temps 1171, une version axisymétrique,

baptisée AXSYM, fut réalisée par FOGGIA à l'Ecole Centrale de Lyon 12!.

Les résultats fournis par AXSYM furent comparés à des relevés expéri-

mentaux, et jugés satisfaisants. Quelques essais numériques, dans le

cas de matériaux non-linéaires, avaient encouragé à persévérer.

Modifier AXSYM afin de le rendre conversationnel fut notre premier

travail, grâce auquel nous avons rapidement pu effectuer des essais

numériques et la mise au point de préprocesseurs et postprocesseurs.

Mais, de modification en extension, AXSYM finit par devenir illisible

et incohérent: on ne peut pas transformer un programme de calcul destiné

à la recherche universitaire, en logiciel interactif à vocation indus-

trielle.

Les trois derniers mois de notre travail furent donc consacrés

à la réécriture complète d'AXSYM, devenu CARMEN à l'occasion. Moyennant

l'utilisation d'une méthode plus rationnelle de programmation ( Cf

annexe 2 ), CARMEN devint à l.a fois plus général dans ses applications,

d'une écriture plus compacte et plus lisible, et surtout plus facile

à utiliser que son prédécesseur.

Nous préciserons au cours de la description du logiciel CARMEN,

comment les méthodes numériques choisies ont été appliquées: géométrie,

éléments finis et maillage, paramètres numériques du calcul, puissances

active et réactive, et post-processeurs.

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3.2 LE SCHEMA DU LOGICIEL.

CARMEN est un assemblage de huit programmes, contrôlés par un

superviseur:

Trois pre-processeurs:

Saisie des données physiques du problème.

Saisie des limites d'étude et maillage du domaine.

Saisie des paramètres numériques du calcul.

Un processeur de calcul:

Résolution numérique du problème ( plan ou axi-

symétrique, linéaire ou saturé ), et calcul des puis-

sances active et réactive moyennes.

Trois post-processeurs:

Tracé des lignes de champ de l'induction, à un

pas de temps quelconque de la dernière période de

calcul.

Tracé des courbes iso-densité de puissance moyenne

dissipée au cours de la dernière période de calcul.

Tracé des évolutions en fonction du temps de gran-

deurs locales ( induction, densité de courant ),

et calcul des valeurs moyenne et efficace de ces

grandeurs au cours de la dernière période.

Un utilitaire:

Edition sur imprimante de 'l'état" d'un problème

à une étape quelconque de son étude: données physi-

ques, maillage, paramètres numériques, résultats

globaux du calcul.

Les informations relatives au problème étudié ( données, résul-

tats ) sont stockées dans un fichier spécifique. Ce fichier assure la

circulation de l'information entre les divers programmes du logiciel,

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sa structure et son contenu ont été étudiés afin de minimiser les redon-

dances ( cohérence des données ), et de réduire la quantité d'informa-

tion figurant explicitement ou implicitement dans le "code" des prog-

rammes ( extensions et modifications facilitées ).

3.3 HYPOTHESE FONDAMENTALE: TRACE DES MILIEUX RECTANGULAIRE DANS LE

PLAN D'ElUDE.

La modélisation du chauffage par induction en vue d'une résolu-

tion numérique a déjà entramé une succession d'hypothèses simplifica-

trices exposées au premier chapitre.

Lors de la réalisation du logiciel, nous avons effectué des sim-

plifications supplémentaires: courant inducteur sinusoidal, propriétés

physiques uniformes dans chaque milieu, courbes de saturation appro-

chées, géométries simplifiées ( trace des matériaux dans Je plan d'ét-

ude constituée par un assemblage de rectangles dont les côtés sont pa-

rallèles aux axes ).

Si les utilisateurs le souhaitent, nous pourrons étendre les pos-

sibilités du logiciel, sans que cela entrame des modifications impor-

tantes: ondes de courant source quelconques, courbes de saturation défi-

nies point par point, répartition continue des propriétés physiques

simulant une "carte" des températures.

Seule l'hypothèse relative à Ja géométrie des milieux est fonda-

mentale, car les simplifications qu'elle autorise, aussi bien dans le

dialogue ( saisie de la géométrie ), que lors du maillage ( grille de

différences finies ) et du calcul. ( numérotation des inconnues, stoc-

kage de la matrice, calcul analytique des matrices élémentaires ), ont

été exploitées au maximum lors de la programmation du logiciel.

La validation des résultats du logiciel ( Cf chapitre 5 ) mon-

trera que les hypothèses "secondaires" sont assez bien justifiées. Par

ailleurs, l'utilisation fréquente du programme AXSYM, puis du logiciel

CARMEN, par les ingénieurs de l'équipe "induction" de EdF nous a conf ir-

mé que, malgré la restriction sur la géométrie, le domaine d'appli-

cation du logiciel était bien adapté au chauffage par induction.

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3.4 SAISIE DES DONNEES PHYSIQUES DU PROBLEME.

Chaque matériau est décrit par un assemblage de milieux" de

géométrie rectangulaire et dont les propriétés physiques sont uniformes.

La modélisation choisie suggère la classification des milieux

en trois types: inducteur, culasse et charge.

La géométrie est définie, indépendamment du type, par quatre

valeurs (rayons intérieur et extérieur, abscisses gauche et droite)

dans un repère dont l'origine en z est choisie par l'utilisateur.

r

Oz

Fig. 8 Géométrie.

La nature des propriétés physiques dépend du type du mileu:

3.4.1 Milieux "inducteur":

Un inducteur est assimilé à une nappe de courant uniforme; l'évo-

lution de la densité de courant est supposée sinusoidale, et calculée

à partir des informations suivantes:

intensité efficace.

nombre de spires.

fréquence.

phase initiale.

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La saisie de la phase initiale des courants inducteurs permet

d'agir sur le régime transitoire ( Cf chapitre 5 ), et de simuler des

inducteurs polyphasés.

Selon la géométrie de l'inducteur réel, on le représentera ou

bien par une nappe unique ( cas le plus fréquent ), ou bien en tenant

compte de sa discrétisation en spires ( autant de milieux "inducteur"

que de spires ).

3.4.2 Milieux "culasse":

Conformément aux hypothèses de la modélisation, la seule proprié-

té physique d'une culasse est sa perméabilité relative.

3.4.3 Milieux "charge":

Quelles que soient ses propriétés magnétiques, sa résistivité

est supposée uniforme.

Si l'on désire simuler un matériau saturable, il faut fournir

sa courbe d'aimantation. Ne pouvant disposer rapidement de relevés expé-

rimentaux, nous nous sommes inspirés des travaux de BRISSONNEAU sur

les propriétés magnétiques de l'acier XC 38 1261.

Nous en avons déduit une courbe simplifiée M ( H ), dépendant de

trois paramètres:

M aimantation à saturation.sat

B induction rémanente.

H champ coercitif.

La courbe M (H) choisie est linéaire si le champ est inférieur

en modul.e au champ coercitif, et évolue en ( Hc/H)02

au delà.

L'induction B est calculée à partir de M et H:

B = M +

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M

Msat

Br

Hc H

Fig. 9 Courbe d'aimantation simplifiée.

Des informations complémentaires sur les propriétés magnétiques

des aciers de construction courante ( l'essentiel des matériaux concer-

nés par le réchauffage avant formage ) sont fournies en annexe 3.

3.5 CHOIX DU DOMAINE D'ETUDE, ET MAILLAGE.

Telle que nous l'avons présentée, la méthode des éléments finis

n'est utilisable que si le domaine d'étude est borné. La condition aux

limites naturell.e sur le potentiel vecteur est sa nullité à l'infini,

que nous remplaçons par des conditions sur une frontière extérieure

arbitraire.

inducteur

charge

Fig. IO Frontière extérieure du domaine.

La pratique confirme que les résultats du calcul dépendent de

l'emplacement de la frontière extérieure, et des conditions aux limites

imposées sur cette frontière. Cependant, un "bon choix" de la frontière

et des conditions aux limites minimise l'erreur, et, si ce choix estimpossible ( une frontière éloignée entrainant un nombre d'i.nconnues

élevé ) un encadrement du résultat peut être obtenu( Cf chapitre 5).

frontière

extérieure

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L

Fig. 11 Un problème simple.

aaa

- 48 -

Le découpage du domaine d'étude en éléments triangulaires du pre-

mier ordre est réalisé automatiquement, le maillage ayant l'allure d'une

grille de différences finies:

i I ' I 1

IuIhlwuI I

ii i '

I ¡ I I I illitlilli I I i i IjFT1J I I 11111111111 I

i i i r t itrniiiimniiiii ILJiH11111HI+ Hii:j.......II I I I I

iI..s. -s.-s.s.-s.s.-

--- = lull

L.._ i__ liii.

iii" uiL t I I tU 'im II Ii- f

Fig. 12 Le maillage.

--

..a S¡1.lu.

I I I I

1! ¡ I -i

-

culasse

I inducteur

charge

aa

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- 49 -

Chaque rectangle est divisé en deux triangles rectangles. Ce mail-

age n'est pas optimal, car le nombre des inconnues dans l'air est sou-

vent inutilement grand. Mais sa mise en oeuvre est rapide, et sa stuctu-

re simplifie le processeur de calcul: numérotation des inconnues et

stockage de la matrice évidents, calcul analytique des matrices élémen-

taires ( f. et 1. .sur un élément ) possible.'J 1J

L'utilisateur agit sur la finesse du maillage par trois paramètres:

plus petite hauteur des triangles.

plus grande hauteur des triangles.

rapport maximal toléré entre hauteurs de deux triangles voisins.

Le maillage est dense à proximité des interfaces, à la périphé-

rie de la charge en particulier ( Cf chapitre 5 ).

La version actuelle de CARMEN limite le nombre des inconnues à

2000 environ, valeur suffisante pour la grande majorité des cas traités.

3.6 SAISIE DES PARAMETRES NUMERIQUES.

Nous distinguons quatre "ciasses" de paramètres numériques, selon

leur rôle: discrétisation temporelle, conditions aux limites, tests

d'arrêt, réduction de la taille du domaine non-linéaire.

3.6.! Discrétisation temporelle.

Nombre de pas de temps par période ( 20 à 60 ).

Nombre de périodes de calcul ( 1,5 à 5 ).

3.6.2 Conditions aux limites.

Le domaine d'étude est rectangulaire, et le choix est proposé,

côté par côté, entre:

DIRICHLET homogène ( rA = O ).

NEUMANN homogène( O ).

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Dans le cas d'une frontière extérieure:

DIRICHLET homogène annule le flux au delà de la frontière.

NEUMANN homogène impose aux lignes de champ de l'induction

l'orthogonalité à la frontière: le flux est "refermé" à l'exté-

rieur du domaine, dans une culasse fictive.

Dans le cas d'une frontière "intérieure", ces conditions aux limi-

tes permettent de tenir compte des symétries éventuelles d'un problème.

DIRICHLET homogène: identité avec inversion de signe de part

et d'autre de la frontière.

NEUMANN homogène: identité de part et d'autre de la frontière.

.1

- 50 -

<=>

Fig. 13 Symétries et conditions aux limites.

+ I DIRICHLET

L'-

+ I NEUMANN

+

L__J

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- 51 -

3.6.3 Relaxation et test d'arrêt de la méthode de substitution.

La résollution de problèmes non-linéaires par une méthode directe

( CHOLESKI ) exige son insertion dans unschéma itératif sur les perméa-

bilités ( Cf chapitre 2 ).

Dans la littérature, les auteurs proposent le calcul de la per-

méabilité, à chaque itération, en fonction de la valeur locale de l'in-

duction: = (B). Ce schéma est très instable, et la convergence n'est

atteinte que moyennant une forte sous-relaxation des perméabilités d'une

itération à l'autre (w varie de 0.3 à 0.08 ).

Nous avons préféré le calcul de la perméabilité en fonction du

champ magnétique: u= ,u(H). Cette approche est logique, car l'inducteur

a plutôt tendance à imposer un champ magnétique qu'une induction, et

l'expérience numérique prouve que le schéma ,u(H) est à la fois plus

stable ( sous-relaxation inutile ), et plus rapide ( réduction générale-

ment constatée de 30 du nombre moyen d'itérations ) que le schéma

Lors de lia préparation d'un calcul non-linéaire, l'utilisateur

choisit:

lie test d'arrêt sur les perméabilités ( norme "sup", de 0.1

à 0.01 ).

le coefficient de relaxation ( entre 0.9 et i ).

3.6.4 Réduction du domaine non-linéaire.

Afin de réduire les temps de calculi, nous avons introduit une

variante diminuant la taille de la matrice à factoriser à chaque ité-

ration.

Le domaine d'étude initial est automatiquement divisé en deux

parties: un sous-domaine contenant tous les milieux ( domaine non-

linéaire ), et son compliément ( air uniquement, domaine linéaire ).

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interface

j

- 52 -

Ces deux problèmes sont résolus séparément, et couplés par les

valeurs du potentiel vecteur et de sa dérivée normale le long de la

frontière interface des deux sous-domaines.

- Domaine linéaire

Domaine non-linéaire

Fig. 14 Séparation en deux sous-domaines.

Les inconnues des deux problèmes sont numérotées indépendamment

( mais le maiflage est "continu" d'un sous-domaine à l'autre ). Les

noeuds de l'interface sont supposés connus pour la résolution du pro-

blème linéaire ( condition de DIRICHLET non-homogène ), et inconnus

pour celle du problème non-linéaire ( condition de NEUMANN non-

homogène ).

La matrice du problème linéaire est assemblée et factorisée une

fois seulement au premier pas de temps calculé.

En cours de calcul, pour chaque pas de temps, la résolution du

système complet est réalisée par une boucle itérative comportant six

étapes, les va'eurs initiales étant les valeurs calculées au pas de temps

précédent.

L'organigramme suivant schématise le processus de couplage:

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A

itération suivante

Résolution du système linéaires les

conditions dc DIRICHLET non-homogè-

nes sont déterminées à partii' des

résultats dc l'étape (d) dc l'ité-

ration précedente.

TLa dérivée normale du potentiel est

ca I cul ée dans chaque élément du do-

na i ne li néa i re i e i ong de i 'i titer-

face.

La ma t ri ce du dona i ne non- li néa i re

est assemblée et factorisée, en u -

t i li sant les perméah i li tés ca leu- (c

lécs à l'étape (e) de l'itération

précédente.

Réso I ut.i on du système non- li néa i re,

avec les conditions de NEUMANN non- (d

homogènes calculées à l'étape (b).

Calcul des nouvel les valeurs des

perméabilités, en fonct ion du champ (e)

H dans chaque é I ément.

Double test d'arrêt:

compara i son entre les va I curs du

potentiel imposées en (a) et cal- ( f )

culées en (d).

stabilité des perméabilités.

pas de temps suivant

( a )

( b )

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- 54 -

Comment se comporte ce couplage ?

Sa stabilité est bonne avec des conditions aux limites de

NEUMANN homogène sur la frontière extérieure, mais exige une sous-

relaxation des couplages à l'interface ( 0.7 à 0.8 ).

Si le test d'arrêt est bien choisi ( 5%, norme "sup" sur le

potentiel à l'interface ), les résultats sont identiques ( à 1%

près à ceux fournis par un calcul "global" ( pas de réduction

du domaine non-linéaire )

Le gain en temps de calcul dépend de la taille relative du do-

maine linéaire, mais peut atteindre 30%

Nous avons essayé deux emplacements différents de l'interface:

Domaine non-linéaire confondu avec les limites du milieu ef-

fectivement saturable ( la charge ): le système est instable,

car trop sensible aux conditions aux limites sur l'interface.

Domaine non-linéaire constitué de la charge et d'une "épaisseur"

d'air: le système est stable, mais peu précis ( conditions de

NEUMANN non-homogènes avec des éiéments du premier ordre ).

En conclusion, nous précisons que ce découpage en deux problèmes

couplés par leur interface n'est pas une solution optimale pour réduire

les temps de caicul; c'est la simplicité de sa mise en oeuvre qui la

justifie.

Cependant, elle ouvre la voie vers l'adaptation au logiciel d'une

méthode de résolution spécifique à Péquation de LAPLACE ( méthode inté-

grale de frontière, ou technique de "rigidité extérieure" simplifiée

231 ).

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- 55 -

3.7 LE CALCUL.

Précisons quelques points sur le calcul lui-même:

Eléments finis triangulaires du premier ordre, dans lesquels

la perméabilité est supposée uniforme ( erreur en 4!r

Matrices élémentaires ( L. et par élément, Cf chapitre 2 )

calculées analytiquement.

Adaptation de la factorisation de CHOLESKI et de la "descente-

remontée" du système au VIS ( Vector Instruction Set ) disponible

sur le calculateur HP 1000-F( gain estimé en temps de calcul:

de 20 à 30 ).

Temps de calcul variant entre quelques minutes et quelques heu-

res sur mini-ordinateur HP 1000-F, selon la complexité du pro-

blème.

La "double précision" est indispensable.

Avant d'aborder le calcul des puissances, revenons sur le choix

des éléments finis.

Ii est clair que des éléments triangulaires du second ordre four-

niraient, à maillage identique, une interpolation plus précise, ou une

approximation comparable avec un nombre d'éléments réduit. De plus,

la perméabilité, sensiblement constante dans un élément du premier or-

dre, varie dans un élément du second ordre, entrainant une modélisation

plus fine de la saturation dans l'épaisseur de peau de la charge.

Nous avons réalisé une version expérimentale du logiciel, en

remplaçant:

"élément d'ordre I - constant - intégration analytique"

par:

"élément d'ordre 2 - variable - intégration numérique ( GAUSS 5 pts.)"

toutes choseségales par ailleurs.

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- 56 -

L'examen des temps de calcul a montré que, si l'assemblage de

la matrice est quasi-instantané avec les triangles d'ordre I ( quelques

secondes ), sa part dans le temps total de calcul n'est plus du tout

négligeable avec les triangles d'ordre 2 ( quelques minutes ).

A ce stade, les deux alternatives étaient les suivantes: réécrire

complètement le logiciel, en donnant la priorité à la réduction du nom-

bre d'éléments ( nouveau maifleur automatique, choix d'un algorithme

de numérotation des inconnues, choix d'une méthode de stockage de la

matrice ), ou conserver les éléments du premier ordre.

La seconde option a été choisie; nous connaissons quelques algo-

rithmes de numérotation et de stockage assez simples, mais la réalisa-

tion d'un maflieur automatique, optimisant le nombre des éléments tout

en découpant finement la profondeur de peau de la charge, nous a semblé

incompatible avec les objectifs et les délais de ce travail.

Nous avons donc admis que, dans le cadre du logiciel CARMEN, le

choix des éléments finis triangulaires du premier ordre était justifié.

3.8 LES PUISSANCES.

Les puissances active et réactive sont calculées élément par élé-

ment, à chaque pas de temps de la dernière période du calcul:

puissance active instantanée: pJ2 ( effet JOULE ).

puissance réactive instantanée 291: wIBIIHI ( pulsation ).

La moyenne des valeurs instantanées fournit les valeurs globales,

miJieu par milieu.

Nous avons préféré une évaluation locale et instantanée des puis-

sances, malgré la difficulté rencontrée pour définir une puissance réac-

tive instantanée en régime périodique quelconque, à une méthode basée

sur PutiJisation du vecteur de POYNTING complexe ( régimes supposés

sinusoidaux; intégration sur un contour, moins précise ). 4ais nous

devrons comp1 éter ce calcul "1 ocal" par un calcul "sur un contour",

dans un post-processeur futur, pour Pétude de la répartition des puis-

sances entre les inducteurs d'un système polyphasé.

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- 57 -

3.9 LES POST-PROCESSEURS.

Le dessin des lignes de champ de l'induction, à un instant donné,

fournit des indications physiques( influence d'une culasse sur le

flux, par exemple ), ou numériques ( effets des conditions aux limites

choisies ).

Fig. 15 Lignes de champ de l'induction.

L'homogénéité du chauffage est visuallisée par le tracé des lignes

iso-densité de puissance:

-----------JFig. 16 Lignes iso-densité de puissance.

L'accès aux grandeurs locales est parfois intéressant:

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ISIS -4

., 7

- 58 -

IM!

Potentiel vecteur

Induct ion

Courant induit

Fig. 17 Un exemple d'évolutions en fonction du temps

à J'intérieur d'une charge magnétique.

Il 'I

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- 59 -

3.10 CONCLUSION.

La voie menant du choix des méthodes numériques à la création

d'un logiciel destiné à l'industrie est semée d'embûches: la variété

des problèmes à résoudre, et leur imbrication souvent implicite, consti-

tue un travail dont l'ampleur est parfois sous-estimée.

CARMEN concrétise notre approche, et nous ne prétendons pas

qu'elle est optimale; la validation du logiciel confirmera cependant

son efficacité.

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CHAPITRE 4

LES RESULTATS EXPERIMENTAUX

L'absence de références adaptées à la validation du logiciel

CARMEN a entramé la réalisation d'une campagne d'essais.

Nous présentons dans ce chapitre les conditions expérimentales,

une évaluation de la précision des mesures, et les principaux résultats

obtenus.

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- 61 -

4.1 INTRODUCTION.

La validation d'un nouveau logiciel est généralement réalisée

par comparaison avec des résultats analytiques, des logiciels "de réfé-

rence', et des relevés expérimentaux.

Les méthodes analytiques de résolution des équations de MAXWELL

ne sont applicables qu'aux problèmes linéaires unidimensionnels il

et les logiciels bidimensionnels dont nous disposions ( FLUX-2D par

exemple ) ne tenaient pas compte de la variation locale et instantanée

des perméabilités.

Le logiciel CARMEN est destiné à la résolution des problèmes

magnétodynamiques non-linéaires, pour lesquels la seule référence pos-

sible est donc expérimentale. La compilation des comptes rendus d'essais

antérieurs nous a montré qu'ils n'étaient pas utilisables pour notre

validation: paramètres omis, conditions expérimentales incomplètes.

C'est pourquoi nous avons réalisé une campagne d'essais, au cours

de laquelle une grande importance a été accordée au choix des matériaux

et aux moyens de mesure.

4.2 UNE CHAUFFEUSE SIMPLE: BILAN DES PUISSANCES.

Considérons une chauffeuse par induction, constituée par:

une alimentation, source de courant ( ou de tension ) périodique.

un inducteur solénoïde.

une charge cylindrique.

Fig 18 Une chauffeuse simple.

inducteur

billette

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- 62 -

L'accès aux grandeurs locales ( induction, courants induits

est difficile sans perturber le système, mais certaines grandeurs globa-

les sont mesurables assez aisément:

V : tension efficace d'alimentation.ef f

I : intensité efficace du courant d'alimentation.ef f

Pact: puissance active fournie par l'alimentation.

Si les ondes de courant et de tension d'alimentation sont sinu-

soidales, Te calcul du facteur de puissance permet alors d'évaluer la

puissance réactive fournie au système inducteur-charge.

Iflustrons le bilan des puissances par un schéma équivalent:

V

I-iflflr V

R. R Xi ch tot

Fig. 19 Schéma équivalent d'une chauffeuse.

R. est la résistance d'inducteur, représentant la puissance perdue

par effet JOULE dans l'inducteur.

Rchest Ta résistance de charge, représentant Ta pui.ssance active

transmise à la charge.

Xreprésente la réactance totale du système.

Si on suppose que la répartition de Ta densité de courant dans

les spires de l'inducteur, à fréquence donnée, ne dépend pas de la char-

ge, alors on peut déduire la résistance R. des mesures de puissance

active effectuées à vide. Lorsque l'inducteur est chargé, Te calcul

de la puissance active transmise à Ta charge ( Rch ) est réalisé à par-

tir de Ta mesure de la puissance active totale, à laquelle on retranche

le terme R.I2ff correspondant aux pertes dans l'inducteur.

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4.3. BUT DES ESSAIS.

La puissance réactive fournie au système inducteur-charge et la

puissance active cédée à la pièce chauffée sont les deux grandeurs im-

portantes qui sont à la fois calculées par le logiciel et accessibles

expérimentalement.

La validation de CARMEN reposera donc sur des mesures de puis-

sances globales.

4.4 GENERATEURS, INDUCTEURS ET CHARGES.

La campagne d'essais a été effectuée au laboratoire induction

d'EdF ( site des Renardières ), où nous avons trouvé un matériel par-

faitement adapté à nos besoins, et une grande expérience de la métro-

logie du chauffage par induction.

4.4.1 Générateurs.

Désirant travailler sur des charges à diamètre réduit, l'alimenta-

tion à la fréquence du réseau n'était pas adaptée à nos essais. Parmi

les générateurs disponibles au laboratoire, nous avons choisi le MHM.40,

onduleur hybride série parallèle ( schéma annexe 4 ), car il fournit

un courant sinusoIdal à fréquence imposée ( 4000 Hz ).

Des essais complémentaires ont été réalisés sur un générateur

plus puissant ( ACEC ), mais nécessitant l'ajustement de la fréquence,

au moyen des condensateurs de compensation, à chaque point de mesure.

4.4.2 Inducteurs.

Deux inducteurs ont été construits:

Inducteur 1: diamètre intérieur 120 mm, hauteur 140 mm, 8 spires

Inducteur 2: diamètre intérieur 45.5mm, hauteur 495 mm,7ospires.

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Les spires des inducteurs sont refroidies par une circulation

forcée d'eau.

Volontairement, ces deux inducteurs ont des proportions très dif-

férentes: le rapport hauteur/diamètre est sensiblement égal à l'unité

pour le premier ( inducteur "court" ), à 10 pour le second ( inducteur

"long" )

Fig. 21

Inducteur 2 en cours d'essai.

Fig. 20 Inducteur 1 et sa "charge à eau".

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- 65 -

A l'intérieur de ces deux inducteurs, est placée une "charge à

eau", enveloppe étanche en matière plastique, dans laquelle la charge

métallique est disposée, centrée et refroidie ( Fig. 22 ). La circula-

tion d'eau autour de la charge métallique assure son maintien à basse

température, et permet de faire des mesures en régime permanent thermi-

que tout en fournissant une puissance élevée.

Fig. 23

Quelques charges.

4WFig. 22 La "charge à eau".

4.4.3 Charges.

Nous avons choisi de faire réaliser les charges en deux matériaux:

Z2 CN 18/io acier inoxydable amagnétique.

XC 38 acier magnétique courant.

inducteur

charge à eau

eau

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4.5 DISPOSITIFS DE MESURE, PRECISION.

Afir de minimiser les risques d'une erreur grossière, nous avons

utilisé deux dispositifs de mesure des puissances actives: mesure élec-

trique et mesure thermique.

4.5.1 Mesures thermiques.

La charge et l'inducteur sont refroidis par eau au moyen de deux

circuits indépendants.

La chaleur perdue par rayonnement est négligeable, car les tempé-

ratures sont peu élevées; les pertes par convection naturelle à l'exté-

rieur des spires de l'inducteur sont également négligeabiles devant la

quantité de chaleur évacuée par convection forcée dans l'eau de refroi-

dissement.

On peut donc raisonnablement supposer que la puissance active

respectivement fournie à Pinducteur et à la charge par effet JOULE

est intégralement évacuée par l'eau de refroidissement, en régime perma-

nent.

Chacune de ces puissances est mesurée grâce à deux thermocouples

montés en opposition ( indiquant l'élévation de température de l'eau

de refroidissement ), et à un débimètre à flotteur inséré dans le cir-

cuit d'alimentation. L'indication des thermocouples est mesurée par

un microvoltmètre numérique, et visualisée par un millivolltmètre enre-

gistreur.

no 0 mmext Ø. mmmt hauteur mm

40 30 50

2 40 30 100

3 40 30 200

16 0 549 ( inducteur 2t-

Fig. 24 Charges en acier magnétique.

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'

Une étude détaillée de la précision des mesures ( chronomètre,

bascule, thermomètres à mercure... ) a révélé des erreurs relatives

de l'ordre de 5% au mieux, mais 10% aux faibles débits ( inférieurs

à loo i/h ), dues au débimètre.

Nous n'avons donc conservé le dispositif thermique de mesure qu'à

titre de confirmation des mesures électriques, et pour vérifier l'obten-

tion du régime permanent.

4.5.2 Mesures électriques.

La mesure de la fréquence est aisée( fréquencemètre digital ),

mais le faible facteur de puissance habituel en chauffage par induction

rend la mesure de la puissance active, fournie au système inducteur-

charge, plus difficile.

Nous avons utilisé pour cela un muitimètre "NORMA", qui, à partir

de deux tensions U1 et U périodiques, calcule les valeurs efficaces

"vraies" de U1 et U, et la valeur moyenne du produit U1U2:

ueicrme.mt

)ç, ._

- 67 -

U-FUNCTIONMETERNouvel appareil, permettant l'analyse de signaux périodiques et apériodiques indépendamment du facteurde forme.Le nouveau procédé Stochastique et Ergodique de Mesure rend possible le traitement de signaux ayant unfacteur de forme élevé, dans une gamme de fréquence étendue, avec une très grande précision.Les deux voies assurent par mesure corrélative, la suppression de signaux parasitesCaractéristiques mesurables: Facteur de forme:

Valeur efficace vraie (valeur efl. croisée) 14 max. pour déviation pleine échelle.Valeur moyenne quadratique de tension (produit Précision:de tensions, puissance) ± 1% de la valeur pleine échelle de 15 Hz àValeur crête (positive et negative) 1 MHZValeur redressée (valeur moyenne) ± 2% de la valeur pleine échelle pour 10 á 15Hz

Calibres: et 1 MHz è 2 MHz.I mV .300V Sortie:lo- ... lo V par bonds de lo dB Appareil indicateur et sortie analogique pour

enregistreur.Gamme de fréquence : lo Hz ... 2MHz. Alimentation:Résistance d'entrée: 100/110/125/200/250V AC (commutable)

i Mu /130 pF pour tous les calibres. 45... 65Hz

Le 0-Fonctionmeter sert à la mesure des valeurs caractéristiques de grandeurs alternativesmesures depuissance dans les circuits commandés par thyristors, analyses de signaux biologiques et de données,mesure des facteurs de forme et de crête, etc.

Fig. 25 Les caractéristiques du NORMA.

Sur I.e générateur MHM, l'inducteur est isolé galvaniquement: l'une

des voies du NORMA est directement reliée aux bornes de l'inducteur,

et mesure la tension d'alimentation. Pour obtenir une tension image

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- 68 -

de l'intensité circulant dans l'inducteur, nous avons employé un trans-

formateur de courant débitant dans un shunt coaxial.

Les spécifications du NORMA indiquent une précision de 1% de

la valeur pleine échefle; par ailleurs, une étude très soignée des

transformateurs de courant et des shunts utilisés au laboratoire, effec-

tuée en 1981, a permis d'évaluer la classe de ces appareils 1301:

transformateur de courant: classe 1.

shunt coaxial: classe 0,5.

Les erreurs de mesure peuvent être évaluées à chaque essai, et

les ordres de grandeur des erreurs relatives sont de:

1% à 2% pour Vff.

3% à 5% pour "act'

3% à 5% pour 'eff'

La détermination de l'incertitude sur la puissance fournie à la

charge, et sur la puissance réactive globale, est plus difficile car

ces puissances sont obtenues par des calculs se référant aux résultats

d'autres mesures ( résistance d'inducteur par exemple ). Néanmoins,

les incertitudes augmentent peu, car certaines grandeurs sont liées

entre-elles ( intensité efficace et puissance active par exemple ),

et que les pertes dans l'inducteur sont généralement faibles devant

la puissance totale ( cas des charges magnétiques en particulier ).

C'est pourquoi nous estimons l'erreur relative sur les grandeurs

finales à 5% environ.

4.5.3 Mesure des propriétés physiques des matériaux.

Nous disposons des mesures de résistivité de l'acier XC 38 effec-

tuées par BRISSONNEAU:

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- 69 -

1 40

130

1 20

110

î 100

ci90

TEMPERATURE (en °C )

Fig. 26 Résistivité de l'acier XC 38.

A titre de contrôle, nous avons mesuré la resisti.vité à 20°C des

charges magnétiques:

Charges I à 3: 23.108Q.m

Charge 4: 13,7.108Q.mà 3% près ( mesure de la section

Nous avions un doute sur la nature de 1a charge 4 ( XC 38 ou

A 37 ? ), confirmé par la mesure des résistivités.

Ne disposant pas de matéri& adapté à la mesure des propriétés

magnétiques des aciers, nous n'avons pas pu vérifier si les valeurs

fournies dans a littérature, et par BRISSONNEAU en particulier, corres-

pondaient à nos échantiflons.

cci,

'-

F-

(f)wci::

fl50

80

70

6O

30

20O

I ¡ f t I .1 I

10(X)200 400 600 800

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4.6 RESULTATS.

Au total, plus de 120 mesures ont été réalisées ( annexe 4 ).

A partir des résultats obtenus avec les charges magnétiques, nous avons

tracé les courbes de résistance de charge en fonction de J.)intensité

efficace, qui illustrent le comportement des matériaux magnétiques en

chauffage par induction ( Fig. 27 à 30 ):

Rch

m12 -

Is

Io

5

o

- 70 -

'eff

Ii

I

Ieff

250 500 750 1000 A

Fig. 28 Charge 2.

o 500 1000 1500 A

Fig. 27 Charge 1.

Rçh

mO

6

s HI

4-

3

2

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RchmQ

30

600

400

200

20

o

- 71 -

100 200 300 400 A

Fig. 30 Charge 4.

En comparant les allures de ces quatre courbes, on remarque que

l'augmentation de Ja résistance de charge lorsque l'intensité décroit

est d'autant plus grande que la pièce chauffée est longue. En effet,

lorsque le champ magnétique diminue, la perméabilité à la surface de

la charge augmente, et les effets du champ démagnétisant deviennent

perceptibles si la pièce est "courte dans le sens du champ", la déma-

gnétisation est telle que l.a puissance transmise est fortement réduite

( le champ d'excitation ne pénètre plus ).

200 400 600 800 A

Fig. 29 Charge 3.

Teff

R ch

ii

si

Io

IO ef f

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- 72 -

4.7 REMARQUE: REFROIDISSEMENT ET GRADIENT DE TEMPERATURE.

L'apparition d'un gradient de température à l'intérieur de la

charge au cours du chauffage est inévitable.

Pour nous rapprocher des hypothèses de la modélisation ( pro-

priétés physiques homogènes ), nous avons cherché à minimiser ce gra-

dient thermique, en particulier dans le cas des matériaux magnétiques.

A cet effet, les charges ont été refroidies énergiquement, si possible

sur deux faces ( tubes ).

Deux ou trois essais à forte puissance mis à part, aucun signe

d'ébullition de l'eau de refroidissement n'a été constaté. Nous avons

également vérifié que la puissance mesurée, à intensité fixée, ne va-

riait pas de façon significative en fonction du débit d'eau de refroi-

dissement, tant que des preuves évidentes d'ébullition n'apparaissaient

pas ( au delà, la puissance évolue certainement; nous n'avons pas es-

sayé... ).

4.8 CONCLUSION.

L'ensemble des précautions prises au cours de nos expériences

et les recoupements des mesures electriques et thermiques garantissent

une précision correcte sur les puissances globales, mesurées dans des

conditions assez bien définies.

Nos résultats constituent donc une référence convenable pour la

validation du logiciel CARMEN, mais nous reconnaissons cependant que

le recours à la bibliographie pour l'évaluation des propriétés magnéti-

ques de l'acier XC 38 est un point faible.

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CHAPITRE 5

LA VALIDATION DU LOGICIEL

La première partie de ce chapitre est une étude détaillée de la

sensibilité des résultats fournis par le logiciel CARMEN aux paramètres

numériques, abondamment iflustrée par des exemples caractéristiques.

Au cours de la seconde partie, nous comparons les résultats du

logiciel aux références expérimentales, en insistant tout particuliè-

rement sur les cas des charges magnétiques.

La concordance satisfaisante entre les puissances calculées et

les valeurs mesurées nous permet de conclure à l'efficacité du logiciel.

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5.1 INTRODUCTION

Quelle est la précision des résultats fournis par le logicielCAR4EN ?

Fournir une réponse simple à cette question est impossible, car] 'exactitude d'une méthode numérique de simulation dépend d'un grandnombre de facteurs. Dans le cas de notre logiciel, les causes princi-

pales d'une éventuelle erreur sont

- les hypothèses "physiques": comportement magnétique simplifié

des matériaux, évolution sinusoidale des courants inducteurs.

- les discrétisations: densité de discrétisation en temps, qua-

lité de l'interpolation spatiale (maillage).

- les conditions aux limites, imposées sur une frontière exté-

rieure arbitraire à distance finie.

- les méthodes algébriques de

"d'arrondi", lorsque des calculs numériques sont effectués

sur un ordinateur, "tests d'arrêt".

- les fautes de programmation.

La "qualité" d'un calcul dépend donc, dans une grande mesure, des para-mètres numériques fixés par l'utilisateur. Nous avons étudié l'influencede ces paramètres sur les puissances active et réactive globales calcu-lées, en l'illustrant éventuellement par des grandeurs 1-ocales. Nous

avons vérifié que la variation des résultats en fonction des paramètres

numériques présente une convergence asymptotique vers une limite prochedes résultats de référence.

- 74 -

résolution : cumul des erreurs

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- 75 -

L'étude de la sensibilité aux paramètres numériques est divisée en

quatre parties

discrétisation temporelle

conditions aux limites

maillage

tests d'arrêt, en calcul non linéaire

Nous terminerons en donnant quelques indications sur la sensibilité

des résultats aux paramètres physiques : résistivité, courbe de satu-

ration.

5.2 DISCRETISATION TEMPORELLE

Nous avons regroupé sous cette appellation quatre paramètres

Q, paramètre de la méthode semi-implicite

N nombre de pas de temps par période de calcul

le nombre de périodes de calcul

la phase initialle du courant inducteur sinusoIdal

5.2.1 Paramètre Q de la méthode semi-implicite

Non accessibil.e à l'utilisation, il agit sur la stabilité du schéma

de différences finies en temps : les illustrations de la figure (31)

sont parlantes (charge "infinie", p= 23.108Q.m,r

= oo Øext = 20mm).

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potentiel

vecteur

induction

courant

induit

Fig. 31

Valeurs locales au cours de la première période de calculi,

pour 3 valeurs de O

0= 1

I

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- 77 -

La valeur 0= 0,66 que nous avons choisie améliore la précision

sur les puissances tant en conservant au schéma une stabilité satisfai-

sante.

Iflustrons son influence sur la puissance active par comparaison

avec les calculs analytiques effectués dans le cas charge "infinie",

p = 120.10 Q.m, Øext = 40 mm, u= 1, frequence variant de 379 Hz a

37900 Hz (& x rayon / profondeur de pénétration de i à 10)

Figure 32 : Comparaison entre puissance active analytique

et puissance active numérique pour deux vaieursde0

Ces essais ont été réalisés avec 20 pas de temps par période, et un

maillage arbitraire nous voyons que O = 0,66 permet d'améliorer

jusqu'à 10% la précision sur la puissance active. Naturellement, l'écart

diminue quand on affine la discrétisation en temps.

/*rayon ch./peau 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

erreur 0=1 -10 -14 -11 -8 -6 -5 -6 -6 -6 -6en

sure =0, 66 -5 -5 -2,5 -0,7 -0,1 -0,1 -0,5 -0,7 -0,3 -0,5

'act

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- 78 -

L'erreur constatée aux fortes pénétrations est spécifique à la

formulation "rA", car elle est liée aux difficultés d'intégration à

proximité de l'axe Oz. Cette erreur peut être réduite à l'aide d'un

maillage approprié, mais en pratique, ces pénétrations élevées ne se

rencontrent jamais en chauffage par induction (mauvais rendement).

Le choix d'une méthode de discrétisation semi-implicite en temps,

dont le paramètre O est fixé à 0,66, permet donc d'augmenter la préci-

sion des puissances globales calculées.

On constate également l'excellent accord entre les résultats numériques

et les calculs analytiques pour les faibles pénétrations (voir aussi

tableau 33).

5.2.2 Paramètre N : nombre de pas de temps par période.

Les résultats du tableau de Ta figure 32 sont calculés avec 20

pas de temps par période. Avec 40 pas de temps par période, le gain

en précision sur les puissances est inférieur à 2 %

f[2*rayon ch/peau 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

erreur %

sur Pact

erreur %

sur Préa

Figure 33 : Comparaison entre puissances analytiques et

numériques, pour deux valeurs de N.

Npp=20 -5 -5 -2,5 -0,7 -0,1 -0,1 -0,5 -0,7 -0,3 -0,5Npp40 -5 -3,7 -0,9 0,4 0,5 0,4 0,7 0,4 0,7 0,6

Npp=20 I i i i 0,6 0,3 0,2 -0,2 -0,2 -0,6Npp=40 -0,5 0,3 1 i 0,4 0,2 0,1 -0,1 -0,2 -0,6

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- 79 -

L'expérience des calculs "linéaires" nous a montré que N = 20pp

est le compromis idéal entre précision et temps de calcul.

Dans le cas de la simulation d'une charge magnétique, on observe

une influence du paramètre N sur les valeurs locales, illustréepp

par les évolutions en régime permanent du potentiel vecteur, de l'induc-

tion et des courants induits (figure 34, cas typique)

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pot en t i e1

vecteur

courant

induit

Fig.

34Grandeurs locales en régime permanent non-linéaire, pour

3valeurs de N.

N=60

pp

N=20

pp

N=

40pp

a.

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On remarque que les "fronts raides" sur l'induction et les

courants induits sont mieux décrits par les discrétisations fines en

temps les oscillations des courants induits après le front raide sont

numériques, et dépendent des tests d'arrêt choisis pour le schéma itéra-

tif non linéaire (voir paragraphe).

L'influence de N sur les puissances moyennes est plus importante

dans cet exemple que lors de calculs linéaires

-Npp

Puissance active

charge W

- 81 -

Puissance réactive Temps de calcul

charge VAR minutes

Figure 35 : Puissances moyennes et temps de calcul en fonction

du nombre de pas de temps par période dans le cas d'une charge

magnétique.

Le passage de N = 20 à N = 40 permet d'améliorer de 3 les

puissances, mais augmente de 70 les temps de calcul. De N = 40 à

N s 60, 1 sur les puissances et 30% sur les temps de calcul. Au delà

de N = 60, aucune évolution significative des puissances n'a été

constatée.

Nous pouvons donc conclure que 20 pas de temps par période

permettent de calculer rapidement avec une précision convenable, et

que les résultats ne varient plus au delà de 40 pas de temps par période.

20 165 110

40 169 113

60 170 114

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- 82 -

5.2.3 Nombre de périodes de calcul et phase initiale des courants

inducteurs.

Notre méthode ne permet pas d'obtenir directement le régime perma-

nent électrique. Il est donc nécessaire de calculer plusieurs périodes

du phénomène pour éliminer le régime transitoire dû aux conditions ini-

tiales.

Nous proposons deux critères qui, en fin de calcul, permettent

de vérifier l'obtention d'un régime permanent "pratique"

- les extremums du potentiel au cours de la dernière période

calculée. Si ces extremums sont égaux et opposés, la "composan-

te continue" du régime transitoire a disparu.

- les puissances active et réactive sont calculées, à partir des

valeurs instantanées, au cours de la dernière période, mais

nous indiquons également les valeurs calculées pendant la

dernière demi-période. Si ene sont égales, alors le régime

transitoire a disparu.

Nous avons remarqué que le comportement transitoire diffère selon les

propriétés magnétiques de la charge et Ta phase initiale des courants

inducteurs

- si la charge est amagnétique, I.e régime permanent "pratique" est

atteint au bout de 3 à 5 périodes de calcul. La phase initiale

"optimale" des courants inducteurs est 00 pour les fortes péné-

trations (rV/p<5) et 90° pour les faibles pénétrations.

- si la charge est magnétique ( = (H)), Te régime permanent

est atteint au bout de 1,5 à 2 périodes de calcul ("écrêtage"

dû à la saturation), et la phase initiale optimale est 90°

(courant inducteur maximal à l'instant initial).

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sur

- 83 -

En réalité, le "véritable" régime permanent est atteint au bout

de plusieurs dizaines de périodes. Mais les grandeurs dans l'épaisseur

de peau de la charge se stabilisent beaucoup plus vite, et ce sont elles

qui fournissent l'essentiel de la puissance active. La puissance réac-

tive est principalement due à l'entrefer, et dépend peu du régime tran-

sitoire.

Donc, le régime permanent "pratique" est atteint après un calcul

5 périodes pour les charges amagnétiques (phase initiale 00

ou 90°)

2 périodes pour les charges "saturables" (phase initiale 90°)

Au delà, les puissances n'évoluent pas.

En conclusion, les paramètres numériques de la discrétisation

temporelle ont une influence sur la précision des résultats du logiciel

CARMEN. Mais l'évolution de l'erreur en fonction de ces paramètres est

facile à cerner, et des règles pratiques simples ont pu être définies

afin de maitriser et de minimiser cette erreur.

5.3 LES CONDITIONS AUX LIMITES

Le problème lié aux conditions aux limites a été abordé lors de

la description du logiciel : sur une frontière extérieure arbitraire,

à distance finie de l'inducteur, il faut choisir entre deux conditions

aux limites

- DIRICHLET homogène, qui annule le flux à l'extérieur du domaine

d'étude.

- NEUMANN homogène, qui "suggère" au flux de se refermer à l'exté-

rieur du domaine d'étude, dans une culasse fictive de perméa-

bilité infinie.

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- 84 -

Les deux figures 36 et 37 illustrent l'allure des lignes de champ

se'on la condition aux limites choisie

Figure 36 : Condition de DIRICHLET homogène

Figure 37 : Condition de NEU1ANN homogène

Lt influence sur les puissances calculées en régime permanent,

de l'emplacement de la frontière extérieure et de la condition aux limi-

tes choisie est importante, mais on constate dans tous les cas que,

au de'à d'un certain éloignement de la frontière, les résultats n'évo-

luent plus, et les puissances calculées ne dépendent plus de la nature

de la condition aux limites.

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Dans e cas de la figure 37, mais avec une charge amagnétique

(inducteur 1, charge inox no 3) représentons l'évolution des puissances

en fonction de "l'éloignement" (d/rayon inducteur) de la frontière

extérieure

écart puissance/puissance 1mite

A

30%

20%

10%

O

_______o o-.I

- 85 -

o actif

réactif

DIRICHLET

NEUMANN

Figure 38 : Puissances en fonction de l'emplacement de la

frontière extérieure et des conditions aux limites

Le comportement est caractéristique : les conditions de NEUMANN

sur-évaluent les puissances, alors que les conditions de DIRICHLET les

sous-évaluent. Lorsque T'empTacemnt de la frontière extérieure est

fixé, la précision obtenue est meilleure avec des conditions de NEUMANN,

mais cette amélioration est moins évidente pour les matériaux non

linéaires.

d/rayon inducteur

5

-10% -

-20% - ./ ///

-30% - FI

po

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- 86 -

En pratique, le problème des conditions aux limites ne se pose

pas dans certains cas particuliers, quand une culasse canalise le flux

par exemple.

-J

Figure 39 : Influence d'une "culasse de retour"

Lorsque l'on simu1e un inducteur "ouvert" sans culasse de retour

(figure 37 par exemple), l'expérience suggère deux méthodes

faire deux calculs, avec une frontière extérieure "suffisamment

éloignée" et les conditions aux limites de NEUMANN, puis de

DIRICHLET : es deux résultats obtenus fournissent un encadre-

ment précis des puissances.

faire un seul calcul, avec des conditions de NEUMANN sur une

frontière extérieure "aussi éloignée que possible", et contrôler

que l'induction est négligeable le long de la frontière.

En résumé, l'erreur introduite sur les puissances par les condi-

tions aux limites sur la frontière extérieure est parfois importante

(± 30 %) si cette frontière est trop proche de l'inducteur l'erreur

décroît rapidement lorsque la frontière s'éloigne. Dans tous les cas,

on peut obtenir un encadrement des puissances qui permet d'évaluer

Uerreur due aux conditions aux limites.

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- 87 -

5.4 LE MAILLAGE DU DOMAINE D'ElUDE

La méthode des éléments finis calcule une solution approchée

d'autant plus proche de la solution exacte que le maillage du domaine

d'étude est plus dense. En chauffage par induction, les phénomènes phy-

siques déterminants ont lieu dans la charge, où se développent les cou-

rants de Foucault : c'est donc plus particulièrement au maillage de

la pièce chauffée que nous avons accordé notre attention. Lorsque le

découpage de la charge en éléments triangulaires est correct, la struc-

ture du maillage et le principe de notre mailleur garantissant (sauf

dans certains cas très particulier) que le découpage dans le reste du

domaine d'étude est assez fin pour ne pas induire une erreur sensible

sur les puissances moyennes calculées.

Avant d'étudier l'influence du maillage de la charge sur la pré-

cision des résultats, ii nous faut revenir sur le principe de fonction-

nement du maflleur, et définir une profondeur de peau équivalente pour

les charges saturables.

5.4.1 Le fonctionnement du mailleur.

Nous rappelons que Te maillage final est du type "grille de diffé-

rences finies", et que deux des paramètres du mailleur sont

la plus petite hauteur des triangles (h)

le rapport maximal toléré entre les hauteurs de deux triangles

voisins (k).

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- 88 -

A partir d'une interface, le maillage est réalisé avec des trian-

gles de hauteur h, kh, k2h...

p=

évalue la profondeur atteinte par les courants Ii I

En chauffage par induction, la puissance active est fournie à

la pièce chauffée dans son "épaisseur de peau", et c'est donc dans cette

partie de la charge qu'il faut mailler finement pour obtenir des puis-

sances moyennes calculées correctes.

p résistivité du conducteur

perméabilité du conducteur

f fréquence des courants

)$ le-

hkh Ih Ih etc...

Figure 40 : Maillage dans un milieu, fonction

des paramètres k et h

Si le paramètre k est supérieur à 1, ce maillage privilégie la périphé-

rie des milieux.

5.4.2 Une profondeur de peau équivalente

Lorsque des courants alternatifs circulent dans un conducteur,

ils se concentrent à l.a surface c'est "l'effet de peau".

La profondeur de peau

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Pour l'étude des matériaux non linéaires, les ingénieurs en chauf-

fage par induction utilisent une perméabilité équivalente, qui permet

d'évaluer la profondeur de peau en fonction de l'induction à saturation

du matériau et du champ extérieur efficace appliqué

p

irfpeq

- 89 -

Bsatavec 1,3 ---- l31 (21)

Hef f

Nous distinguons deux profondeurs de peau pour les matériaux satu-

rables

- la profondeur de peau minimale, quand il n'y a pas de saturation

(perméabilité maximale)

- la profondeur de peau équivalente, dont l'ordre de grandeur

est prédit à l'aide des relations (21).

5.4.3 Le maiUage de la charge.

L'étude des charges amagnétiques ne pose généralement aucun pro-

bilème ;en effet, l'optimisation du rendement de la chauffeuse dicte

le choix d'une fréquence des courants inducteurs telle que la profon-

deur de peau soit de l'ordre du quart ou du cinquième du diamètre de

la pièce chauffée I,

et la stabilité des puissances est atteinte à

partir de 4 ou 5 éléments dans cette profondeur de peau

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- 90 -

Figure 41 : Evolution de l'erreur sur les puissances

calculées en fonction du maillage

Nombre d'éléments dans

la profondeur de peau 2 3 4 5 6 9

Erreur en sur Pact 1,5 -0,7 -0,7 -0,3 -0,3-0,8

Erreur en % sur Prea -3,6 -1 -0,3 0,5 0,5 0,5

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Lorsque le matériau est magnétique, ii est dans la plupart des

cas chauffé de la température ambiante jusqu'à une température propice

au formage, au delà du point de CURIE. La fréquence de la chauffeuse

est adaptée au chauffage en phase amagnétique, et la profondeur de peau

à basse température sera donc très petite par rapport au rayon de la

charge.

A géométrie identique, le nombre d'éléments triangulaires néces-

saires pour un calcul précis sera beaucoup plus élevé en phase magnéti-4'

que qu'en phase amagnétique.

Le tableau suivant montre l'évolution de l'écart entre puissance

active calculée et puissance active expérimentale pour différents

maillages (induction 1, charge magnétique 2, 4 000 Hz, 702 A,

N = 40, conditions de NEUMANN)pp

Nombre d'éléments dans

la profondeur de peau

équivalente ( 0,5 mm )

- 91 -

Nombre d'éléments dans

la profondeur de peau

minimale ( 0,05 mm

Figure 42 : Evolution de a puissance active calculée

en fonction du maiflage (charge magnétique)

Erreur en % sur

la puissance

active

16

10

9

9

2,53,54

L5

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- 92 -

Des essais relativement nombreux ont montré un comportement comparable

pour d'autres charges ou des intensités différentes.

L'évolution de la puissance active moyenne en fonction du maillage

de la charge est donc sensiblement le même pour les matériaux magnéti-

ques ou amagnétiques les résultats ne dépendent plus du maillage à

partir de quatre à cinq éléments dans la profondeur de peau équivalente.

5.5 LA RELAXATION ET LE TEST D'ARRET

Ces paramètres numériques sont caractéristiques du schéma itératif

sur les perméabilités utilisé pour la résolution à chaque pas de temps

d'un problème non-linéaire.

La relaxation des perméabilités d'une itération à l'autre permet

d'agir sur la stabilité du schéma et sur sa vitesse de convergence.

Le test d'arrêt est le critère de stabilisation du schéma itératif

si l'écart relatif entre les perméabilités est inférieur à la valeur

fixée par l'utilisateur, alors la stabilité est acquise et le calcul

du pas de temps suivant commence.

Tant que le schéma itératif est stable à chaque pas de temps (pas

d'oscillations entretenues) aucun rapport n'a pu être établi entre le

coefficient de relaxation et une variation éventuelle des puissances

en pratique, l'erreur ne dépend que du test d'arrêt, et seuls les temps

de calcul sont affectés par le coefficient de relaxation.

Au cours des essais numériques que nous avons réalisé, une légère

sous-relaxation ( w = 0,95) des perméabilités a permis de minimiser les

temps de calcul sans que des oscillations soient constatées.

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Aucun écart significatif sur les puissances n'a été relevé lorsque

le test d'arrêt décroît de 10% à 1%

Test d'arrêt

4-

- 93 -

Puissance active Temps de calculW minutes

1703

1695

1692

25

34

64

Figure 43 : Evolution de la puissance active et du temps de

calcul en fonction du test d'arrêt sur

les perméabilités (charge magnétique)

L'écart constaté, sur l'exemple de la figure 43, est inférieur à 1%

al ors que le temps de calcul double. (Notre test utilise la norme "Sup":

seul le plus grand des est comparé lors du test d'arrêt).

La figure 44 illustre l'effet du test d'arrêt sur l'évolution

des valeurs locales . le lissage de l'induction et des courants induits

y est perceptible.

Nous utiliserons donc pour la simulation des charges saturables

une relaxation sur les perméabilités de 0,95 et un test d'arrêt compris

entre 10% et 5%.

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potenti el

vecteur

induction

courant

induit

Fig. 44

Grandeurs locales en régime permanent non-'inéaire, pour 3 tests d'arrêt:

-I

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- 95 -

5.6 LA VALIDATION DU LOGICIEL

Après avoir étudié le comportement du logiciel par rapport aux

paramètres des méthodes numériques utilisées, nous allons comparer les

résultats expérimentaux avec les valeurs calculées.

Nous ne détaillons pas les comparaisons lorsque la charge est

amagnétique à cause de difficultés d'usinage, nous n'avons pas pu

réaliser un échantillon adapté à la mesure de la résistivité de l'acier

inox utilisé, et nous avons dû utiliser une valeur trouvée dans la lit-

térature. Dans tous les cas, l'écart entre les puissances calculées

et 11es puissances expérimentales (active et réactive) ne dépasse pas

5 %. Cet écart n'est cependant pas suffisamment systématique pour qu'on

puisse l'attribuer à priori à la valeur de la résistivité. Enfin, des

comparaisons réalisées avec les résultats du logiciel FLUX-2D n'ont

pas révélé d'écart significatif sur les puissances.

La spécificité de notre logiciel réside dans la simulation des

matériaux magnétiques. Nous avons superposé aux courbes expérimentales

de résistance de charge en fonction de l'intensité efficace (figures

27 à 30) l'encadrement que nous avons obtenu par le calcul, la valeur

par excès avec des conditions aux 11-imites de NEUMANN sur la frontière

extérieure du domaine d'étude, la valeur par défaut avec des conditions

de DIRICHLET.

Les autres paramètres numériques ont été choisis en tenant compte

des essais de sensibilité décrits au cours des paragraphes précédents

- 40 pas de temps par période

- 2 périodes de calcul

- phase initiale des courants inducteurs : 900

- relaxation sur les perméabilités: 0,95

- test d'arrêt sur les perméabilités : IO %

- 4 éléments dans la profondeur de peau équivalente

Chaque problème comportant de 1200 à 1800 noeuds de maillage (2400 à

3600 éléments finis triangulaires), les temps de calcul varient entre

2h et 6h.

Les propriétés physiques (résistivité, paramètres de la courbe

de saturation) sont prises à température ambiante (entre 20 et 1000C).

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Rch

+ NEW4ANN

0 DIRICHLET6

5.j Ittti0004 +

03

2

i

- 96 -

X'¡i f0

'ef fo500 1000 1500 A

Figure 45 : Charge I (XC 38, Øext 40 mm, h 50mm)

La correspondance entre valeurs calculées et valeurs expérimen-

tales de la résistance de charge est bonne, sauf aux faibles valeurs

de champ (inférieures à 10 000 A/rn).

Nous pensons que cet écart peut provenir d'une erreur numérique

à Ta résolution (mauvais conditionnement de la matrice lié aux perméa-

bilités élevées en surface de la charge) ou bien d'une surestimation

de la perméabilité de Ta charge à faible champ (augmentant la démagné-

tisation de la charge aux dépends de la puissance transmise).

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lo -

5

o

+

+

+

- 97 -

+

+ NEUMANN

O DIRICHLET

O

Ief fT

250 500 750 1000 A

Figure 46 : Charge 2 (xc 38, Øext 40mm, ch = loo mm)

L'encadrement de la valeur expérimentale par les résistances cal-

culées est correct sur tout la gamme des intensités.

On peut néanmoins remarquer une augmentation de l'écart vers 300A,

sans doute liée à la forme simplifiée de la courbe B(H) de la simula-

tion. Nous notons également une amplification de la différence entre

les puissances calculées avec des conditions de NEUMANN ou de DIRICHLET

lorsque l'intensité diminue, mais nous ne pouvons pas proposer d'expli-

cation à ce phénomène.

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+

cp

+

¡I

- 98 -

+ NEUMANN

O DIRICHLET

I

Figure 47 Charge 3 (XC 38, Øext 40 mm, h = 200 mm)

On constate à nouveau sur cette troisième simulation une augmen-

tation de l'erreur aux faibles intensités.

Rapprochons ces résultats de ceux de la simulation de la charge

i (quatre fois plus courte) : dans le cas de la charge courte, la puis-

sance active est sous-évaluée à faible champ, tandis qu'elie est sur-

évaluée pour la charge 3. Ce comportement est compatible avec l'hypo-

thèse d'une perméabilité trop élevée car la démagnétisation et la

puissance active ont a'ors tendance à augmenter ;si a pièce est courte

dans le sens du champ, T'effet de démagnétisation est prépondérant,

tandis que si la pièce est longue, la démagnétisation est plus faible

et l'effet d'augmentation de a puissance active l'emporte.

200 400 600 800

ff

A

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+

+

- 99 -

1

+

cf f

100 200 300 400 A

Figure 48 Charge 4 (XC 38 ou A 37, Øext 16, h = 549 mm)

Pour simuler cette pièce longue, placée dans l'inducteur 2

(Ø 45,5, h 495), nous avons considéré quelle était "infiniment

longue", et le calcul a été réalisé comme pour l'étude d'un problème

monodimensionnel. (Pans ce cas, le champ magnétique est nul à l'exté-

rieur du solénoïde, et le problème des conditions aux limites ne se

pose pas). Compte tenu du gain considérable en temps de calcul apporté

par cette simplification, on peut considérer que les résultats sont

très satisfaisants.

600

400

200

0

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- loo -

Avant de conclure, précisons que nous n'avons pas présenté les

courbes de réactance totale en fonction de l'intensité car la réactance

d'entrefer est dominante la réactance totale est donc pratiquement

constante, et l'erreur sur la puissance réactive est toujours inférieure

à I1'erreur sur la résistance de charge.

Dans l'ensemble, on peut considérer que la corrélation entre les

puissances calculées et les résultats des mesures est très satisfaisan-

te . Nous pensons que les écarts constatés proviennent essentiellement

du modèle simplifié que nous utilisons pour décrire la courbe d'aimanta-

tion du matériau chauffé, mais ce point ne sera éclairci que lorsque

nous disposerons d'une courbe B(H) expérimentale.

5.7 LA SENSIBILITE MX DONNEES PHYSIQUES.

Les données physiques de la simulation d'une chauffeuse par

induction sur lesquelles une erreur peut être commise sont essentielle-

ment la résistivité et les propriétés magnétiques de la charge : ou

bien on ne dispose pas de mesures précises, ou bien les gradients de

température causent une dérive de ces propriétés.

Lorsque la charge est amagnétique, on constate que la variation

des puissances dans la charge est sensiblement "en conformément

à la théorie Il

Le comportement des matériaux saturés est moins clair. Par

exemple, dans un cas, une diminution de 21 de la résistivité a induit

une diminution de 5 % et 4 respectivement sur la puissance active

et réactive.

Mais lors d'un autre essai, une augmentation de 15 % der

s'est

traduite par + 2 % sur la puissance active et - 2 % sur la puissance

réactive. Nous n'avons pas réalisé une étude systématique de la sensi-

bilité à la résistivité il semble qu'elle soit inférieure à la sen-

sibilité constatée en amagnétique mais nous ne pouvons pas l'affirmer

avec certitude.

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- 101 -

De même, nous regrettons de ne pas pouvoir fournir des informa-

tions précises sur le comportement des puissances en fonction des

paramètres de la courbe d'aimantation. Citons pêle-mêle

- le doublement du champ coercitif Hc est pratiquement sans

influence ( I %) lorsque l'excitation est élevée (40 000 A/m).

- le changement d'exposant (de 0,2 à 0,5) du terme Hc/H dans

l'expression simplifiée de la courbe d'aimantation

(cf annexe 3 ) entrame une augmentation de l'ordre de 5%

des puissances.

- une augmentation de 15 % de l'aimantation maximale Msat induit

une augmentation de l'ordre de 5 % à 8 % de la puissance active

(à 40 000 A/m).

La valeur de l'aimantation à saturation semble avoir une influence plus

importante sur les puissances que la "forme" de la courbe B(H), aux

fortes excitations utilisées en chauffage par induction.

Une étude systématique de la sensibilité aux paramètres physiques

est donc indispensable.

5.8 CONCLUSION

La comparaison entre les références expérimentales et les résul-

tats du logiciel CARMEN, réalisée après une étude détaillée de la sensi-

bilité aux paramètres numériques, permet de conclure que CARMEN est

un outil efficace pour le dimensionnement des chauffeuses par induction

axisymétriques de produits magnétiques ou amagnétiques. Néanmoins, une

étude complémentaire de la sensibilité des résultats aux données phy-

siques devrait permettre d'améliorer leur précision, si cela est jugé

nécessaire.

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CONCLUSION

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- 103 -

CONCLUSION

Pour étudier les effets d'extrémité en chauffage par induction,

nous avons effectué un travail de modélisation à l'issue duquel nous

avons créé le logiciel CARMEN, outil efficace de CAO d'inducteurs

de chauffage, dont les résultats ont été validés par une campagne

de mesures.

A cette occasion, nous avons réalisé une analyse détaillée d'une

méthode de résolution en pas-à-pas dans le temps des problèmes élec-

tromagnétiques dynamiques non-linéaires.

Nous proposons un calcul des perméabilités qui améliore considé-

rablement la stabilité de la technique de substitution, et un algo-

rithme de résolution accélérée basé sur la division du domaine d'étude

en deux sous-domaines.

Grâce à cet algorithme, on peut envisager un couplage simple

avec la méthode des équations intégrales de frontière, et donc de

repousser à l'infini la frontière extérieure du domaine d'étude.

Par ailleurs, une partie importante du logiciel CARMEN est adap-

table à la réso'ution du problème thermique, ce qui permettrait de

réaliser la simulation complète d'une installation de chauffage par

induction.

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ANNEXE I

REFORMULATION DES EQUATIONS DE MAXWELL TRIDIMENSIONNELLES

EN UTILISANT LE POTENTIEL VECTEUR MAGNETIQUE

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- 105 -

A1.1 RAPPEL DU PROBLEME POSE.

Soit I un ouvert de R3

Calculer E, B, H, J dans fl pour tout t variant de O à t0 , tels

que:

div B = O

rot II = J + J0

div E = O

rot E = - -

et sachant que:

B=HJ = aE dans les charges, J = O ailleurs.

J0connue dans les inducteurs, J0= O ailleurs.

les conditions initiales et aux limites étant données.

A!.2 DEFINITIONS PREALABLES.

Pour la commodité de Pexposé, introduisons deux espaces de fonc-

tions, F et G:

Soit F ( resp. G ) un ensemble de fonctions de c2*[o , t] dans

R3 ( resp. R ), "suffisamment régulières" pour que les calculs qui sui-

vent aient un sens.

Soit ç une fonction de F ou G3 nous noterons:

(M) une fonction constante sur [o , to].

(t) une fonction constante surÇ.

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- 106 -

A1.3 QUELQUES PROPRIETES CLASSIQUES.

Nous admettons les deux relations suivantes:

divUO 3VEF/U=rotyVtE[O , t , VUEF

rotll=O 3UEG/U=-gradu

les opérateurs rotationnel, divergence et gradient ayant leurs

propriétés habituelles dans R3.

A1.4 DEFINITION DES POTENTIELS.

Soient E et B deux champs donnés, solution du problème (2).

div B = O donc 3AEF te que B = rot A

Le potentiel vecteur A n'est pas unique, car:

soit uEG alors rot A = rot( A + grad u ).

Choisissons arbitrairement une solution particulière A0 teUe que:

B = rot A0

Si on remplace par ( rot A ) dans l'équation de MAXWELL-O

FARADAY, on obtient:

rot ( E ) = O

Donc: telle que: E + = -grady

Le potentiel scalaire électrique ça n'est pas unique, mais défini à une

constante dans Q près:

grad% = grad ( ç -- ça(t) ).

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Si on désire remplacer le problème (2) par un problème équivalent

dont la solution sera calculée numériquement et dont les inconnues sont

A et ç , il. est souhaitable d'imposer une condition sur ces potentiels

qui garantisse leur unicité.

A1.5 LES FAMILLES DE SOLUTIONS A , q.

Nous montrons comment construire une famille de solutions à partir

d'une solution particulière A0 associée à un potentiel scalaire

Soient:

Alors:

est telle que:

Or

donc

- 107 -

A0 et çp, une solution particulière

une fonction quelconque de G

r A0+ gradq

B = rot A1

rot ( E + 1 ) = O

tefle que E + -grad

Calculons 1en fonction de A0 , % et J.

A E+-0+grad(-)- grad ç1 = E + 1 =

-grad ( c ) =E+-0I

E + -0 = - grad

grad ( ÇD + - ) = - gradI o

ce qui implique

= - - + g(t)

donc

or

donc

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- 108 -

Conclusion: à partir d'une solution particulière A0 , c on peut

construire une famiil.e de solutions A1,

q à l'aide de deux fonctions

4. et g de G, g étant uniforme sur 2:

s

A1 = A0 +

ç1 = - + g(t)

A1.6 EXISTENCE D'UNE SOLUTION PARTICIJLIERE A TELLE QUE qO.

Choisissons deux fonctions particulières et g:

t= Jcdt

.0gO

Alors:

ç1,

dt = Oç31= (p0 - - = Çi) - - co

t Jo

= O

Nous avons donc montré que nous pouvons construire, à partir d'un

couple de potentiels A0 et , au moins un potentiel vecteur A tel-

que:

B = rot A

(3)

E=-

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- 109 -

A1.7 CONDITION D'UNIChE DU POTENTIEL A TEL QUE qO.

Nous démontrons maintenant que la solution A associée à un poten-

tiel scalaire électrique identiquement nul, est unique si une condition

initiale est imposée.

Soient A et A' deux potentiels associés à un potentiel scalaire

identiquement nui.

rot A = rot A' = B

=

Nous déduisons de la relation (5) qu'il existe une fonction f

de F telle que:

f = f (M) f indépendante du temps.

A' = A + f(M)

La relation (4) implique : rot f = O

Donc, A et A' diffèrent d'une fonction f indépendante du temps,

irrotationriefle sur

Si on impose une condition initiale au potentiel A, alors il estunique.

conclusion: soient E et B donnés, satisfaisant aux équations du problème

(2), ii existe un potentiel vecteur A unique, teï que:

B = rot A

E = - (6)

A connu dans à t = O

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- 110 -

A1.8 EQUATIONS DU POTENTIEL VECTEUR.

Nous déduisons de la définition du potentiel vecteur, de la jauge

= O choisie, et des équations (2) le système d'équations vérifié

par le potentiel vecteur. En admettant que le nouveau problème au poten-

tiel vecteur a une solution unique, nous démontrons que cette solution

est celle du problème (2), et qu'il y a donc équivalence entre les deux

probil èmes.

Soient E et B deux champs solution du problème (2),

soit A le potentiel vecteur vérifiant les relations (6).

D'une part,

div E = O

implique:

div A ) = O

D'autre part,

rot H = J + J0

B=H ( u/O)J =oE

impliquent:

rot ( rot A ) + J0

Le potentiel vecteur A vérifie donc les deux équations suivantes:

rot ( rot A ) + = J0

div A ) = O (7)

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Admettons maintenant que le problème suivant est "bien posé",

et admet une solution unique:

Trouver A dans F telle que:

rot ( rot A ) +a-- = J0

( div A ) = O (8)

A connu à t = O.

Conditions aux limites connues.

On peut démontrer facilement que les champs E et B calculés à

partir de la solution du problème (8) en utilisant les relations (6),

vérifient les équations du problème initial (2).

Les problèmes (2) et (8) sont donc équivalents, si les conditions

initiales et aux limites du potentiel A sont "équivalentes" aux condi-

tions correspondantes sur E et B.

Dans les deux problèmes, on suppose que toutes les inconnues

( champs et potentiel ) sont identiquement nulles à t = O, ce qui réali-

se l'équivalence des conditions initiales.

La condition aux limites physique est:

"toutes les grandeurs sont nulles à l'infini",

que nous devrons remplacer par des conditions sur une frontière à dis-

tance finie. Le caractère "physique" de ces conditions aux limites,

et les résultats satisfaisants fournis par le logiciel, suggère que

l'équivalence est réalisée, malgré cette approximation.

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- 112 -

A1.9 DISCUSSION.

Le lecteur aura reproché à la présentation qu'il vient de lire,

et nous le remercions de sa patience, quelques insuffisances:

une réflexion supplémentaire sur les conditions initiales et

aux limites aurait peut-être conduit à des remarques interes-

santes.

la jauge qO a été introduite à partir de considérations très

mathématiques, au détriment d'une analyse physique. Dans le

cas particulier des problèmes bidimensionnels, une approche

physique peut être effectuée, mais le raisonnement sur les

potentiels reste délicat.

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ANNEXE 2

QUELQUES MOTS D'INFORMATIQUE ET DE PROGRAMMATION

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- 114 -

A2.1 LANGAGE ET METHODE DE PROGRAMMATION.

Dans un souci de portabilité, CARMEN a été programmé en FORTRAN-

77, car ce langage est actuellement le plus diffusé et le mieux standar-

disé. Deux écarts à la norme 77 ont été tolérés, IMPLICIT NONE et DO

WHILE. Ces extensions ( FORTRAN 77 militaire, MIL-STD-1753 ) sont propo-

sées sur la grande majorité des compilateurs.

D'autre part, nous avons choisi des techniques de programmation

destinées à faciliter la "maintenance" du logiciel, et son aptitude

à évoluer selon les besoins des utilisateurs et les progrès de l'infor-

matique et de l'analyse numérique 1251

A cete effet, le logiciel a été construit à partir d'un grand

nombre de modules de petite taille ( moins de 40 instructions en moyen-

ne ), ayant chacun une fonction très précise:

saisie d'information sur terminai.

affichage sur terminai.

graphique sur terminal.

stockage d'information sur fichier.

lecture d'information sur fichier.

initialisation.

calcul.

édition sur imprimante.

La lisibilité des modules et des programmes a été soignée ( une

ligne "commentaire" par instruction en moyenne ), et les modules ont

été regroupés en bibliothèques ( outils généraux, outils graphiques,

outils calcul, etc... ).

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- 115 -

A2.2 LES MODULES NON-PORTABLES.

Certains sous-programmes de CARMEN exploitent les possibilités

spécifiques de la machine sur laquelle le logiciel est implanté3 ils

sont regroupés dans une bibliothèque, des "outils non-portables".

Nous avons fait allusion, au cours du chapitre 3, à la vectorisa-

tion de certains algorithmes. Pour faciliter l'implantation sur une

machine ne disposant pas d'un processeur vectoriel, les instructions

"classiques" figurent systématiquement, en commentaire, à coté cies ins-

tructions vectorisées.

A2.3 LES RESSOURCES UTILISEES.

CARMEN est actuellement implanté sur un mini-ordinateur 16 bits

HP 1000-F, sous système RTE6-VM, disposant de la mémoire virtuelle et

d'un processeur vectoriel. L'implantation du logiciel sur un mini-ordi-

nateur 32 bits ( HP 9000, système UNIX ) est envisagée pour début 1984.

Les modules graphiques du logiciel ont été réalisés à partir de

la bibliothèque PLOT 10, et il n'est donc utilisable que sur des termi-

naux graphiques TEKTRONIX ( 4010, 4014, 4054... ) ou compatibles PLOT

10 ( SECAPA 741 par exemple ). Cependant, l'adaptation à un autre stan-

dard graphique est réalisable, moyennant une réécriture partielle des

outils graphiques.

Le volume mémoire occupé par le code de chaque programme ne dépas-

se pas 32 k-mots de 16 bits. Les variables du programme de calcul sont

réparties entre la mémoire centrale et la mémoire de masse ( 300 k-mots

au total dont 150 en mémoire centraIe actuellement ). CARMEN nécessite

donc un volume mémoire important, et ne peut raisonnablement être uti-

lisé que sur une machine disposant de la mémoire virtuelle.

Si la présence d'un processeur "vectoriel" n'est pas indispensable

celle d'un processeur arithmétique câblé est nécessaire: la quasi-tota-

lité des calculs est effectuée en double précision, et l'étude de prob-

lèmes non-linéaires demande 10 fois plus de temps sur le HP 1000-E

( ne disposant pas du "processeur virgule flottante' ) que sur le 1000-F.

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r

- 116 -

A2.4 CARMEN: 15 000 LIGNES DE FORTRAN.

On peut déduire du tableau suivant:

une ligne commentaire par instruction.

4/5 des instructions dans les sous-programmes, dont le nombre

moyen d'instructions est inférieur à 40.moins du tiers des instructions consacrées au calcul ( MEF ).

Si l'on rapporte le nombre d'instructions de CARMEN à la durée

de notre travail, ori aboutit à une moyenne de 14,5 instructions par

jour.

t

f Ic hi e r programme s/programmes bi. data total

ligne s instr» Nb Jlignes instr.-+--* lignes lignes instr.

77 0 0 O 110 77superviseur 110 0

saisie données 402 188 18 993 510 67 1462 698

maillage 243 126 12 1118 642 82 1443 768

prép. calcul 200 92 7 747 460 117 1064 552

calcul 824 438 o o 0 146 970 438

bibli. calcul O o 43 3314 1738 o 3314 1738

visu, données 279 168 8 287 122 144 710 290

évolutions f(t) 185 104 7 740 434 64 989 538

iso-densités 171 94 3 356 200 67 594 294

i. de champ 175 97 4 268 144 65 508 241

non-portables O ° 7t 333 180 o 333 180

généraux O ° 4O 2473 1218 o 2473 :1218

graphiques O O 12 777 409 0 777 409

exploitation O ° 3: 147 55 0 147 55

4

total 2589 1384 16411553 6112 752 14894 7496

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ANNEXE 3

PROPRIETES MAGNETIQUES DES ACIERS

DE CONSTRUCTION COURANTE

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- 118 -

A3. i INTRODUCTION.

Si la littérature est riche en mesures des propriétés magnétiques

des tôles destinées à la fabrication des machines électriques, les in-

formations disponibles sur le comportement des aciers de construction

( l'essentiel des matériaux réchauffés avant formage ) sont plutot suc-

cintes.

Cependant, un travail important a été réalisé par BRISSONNEAU,

dans le cadre du Club chauffage par induction 1261. Ses conclusions

sont les suivantes:

Les propriétés magnétiques des aciers dépendent peu de la fré-

quence du champ d'excitation, dans la gamme de fréquence utili-

sée en chauffage avant formage.

Les comportements des diverses nuances d'acier de construction

sont assez semblables.

Aux excitations élevées, l'hystérésis est négligeable, et la

courbe B(H) a une allure assez simple.

La saturation réelle n'est jamais atteinte à cause des effets

du champ démagnétisant.

Il propose de modéliser le comportement des aciers, dans la gamme

O - 10 000 A/rn, de la façon suivante:

ltinduction B est calculée à partir de l'aimantation.

B = M +

M varie linéairement de O à Br, si H varie de O à Hc.

M varie en ( Hc/H ) u dela de Hc:

B H

M = M ( i - ( I - --i- ) (

)05)()

maxM Hmax

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( XC 38, 600 Hz, champ crète 10 600 A/rn

A3.2 NOTRE ADAPTATION DES RESULTATS DE BRISSONNEAU.

Les essais de chauffage de pièces magnétiques ont montré que les

excitations maximales en surface peuvent atteindre des valeurs plusélevées ( 50 000 A/rn ). Nous avons donc modifié le modèle proposé, pour

tenir compte de cette forte saturation.

- 119 -

Il relève les valeurs suivantes:

Toc Hc A/rn Br Tesla Mrnax Tesla

o 164 1.28 1.75100 155 1.20 1.75200

j145 1.13 1.75

300 136 1.06 1.74400 123 0.97 1.69500 107 0.87 1.61600 84 0.77 1.46700 51 0.55 1.13800 o o o

Nous avons

de grandeur de l'aimantation

déduit des valeurs Mmax

à saturation

mesurées à 10 000 A/rn un ordre

"réelle" de l'acier XC 38:

T°C t1sat Tesla

O 2.00

100 2.00

200 2.00

300 1 .98

400 1 .93500 1 .84

600 1.66700 1 .29

800 o

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Ces valeurs de Msat, déduites de 1261, correspondent assez bien

à celles ( rares ) que nous avons relevées dans la littérature 1271

et 1281.

L'utilisation de la relation (i) en remplaçant Mmax par Msat

conduit à une surévaluation de l'aimantation aux valeurs intermédiaires

du champ ( voir courbes page suivante ).

Nous avons cherché à adapter la relation (i) en changeant l'ex-

posant du terme Hc/H, pour obtenir une allure convenable aux faibles

valeurs de H.

Les courbes de la page suivante suggèrent le choix de l'expo-

sant O,2

M=Msat

- 120 -

B H( i____ (C)O2)

M Hsat

(2)

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i

01 t I t t

0 200 400 O0 eoo x i0H Sn A/M

AIMANTATION

i

2

- 121 -AIMANTATION

O I I

20° io' io4 io' io'

H en A/M

( courbe de BRISSONNEAU à 20°C ).

courbe choisIe (2)

ModélisatIons possibles de la courbe d'aimantatIon du XC 38 à 20°C.

Courbe 1: M ,

max exposant 0,5

2: M ,

sat exposant 0,5

3: Id , 0,4

4: id , 0,3

5: Id , 0,2

6: id , 0,1

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- 122 -

Bien que les comparaisons effectuées entre les calculs utilisant

la modélisation (2) et les résultats expérimentaux valident correctement

cette approche, ii est clair que l'expression (2) n'est pas entièrement

satisfaisante: si la modélisation (i) représente bien l'évolution de

l'aimantation aux valeurs moyennes de l'excitation, (2) s'en écarte.

D'autre part, on sait que l'approche de la saturation est en H2 26!,

et la relation (2) n'en tient pas compte.

L'utilisation d'un banc de mesure des propriétés magnétiques des

aciers aurait permis d'obtenir un meilleur modèle que celui que nous

proposons; mais, ces mesures sont délicates, et nous n'avons disposé

ni du temps, ni des moyens nécessaires.

Cependant, il est probable qu'une courbe B(H) simplifiée ( paramé-

trée par quelques grandeurs "faciles à mesurer" ) suffit à la modéli-

sation du chauffage par induction.

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ANNEXE 4

LE TRAVAIL EXPERIMENTAL: INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

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Ph1o1_m

Ph2

Ph I3

sctionneur

I mH200A

REDRESSEUR

T IIci

FUSIBLE S

250 A

f,,,,

T antoVmateu

FUSIBLES2004

ONDULEUR

SCHEMADU

3ENER,TEUR

BOulER id en sa teure

Transfo dadaptatiOfl

INDUCTEUR

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lique à proximité des inducteurs installés

est plus sensible à son environnement que

à l'extérieur ce qui e st i]iustré par

résistance apparente

- 125 -

Résistance à vide des inducteurs.

Inducteur (1): 0int= 120 mm, hauteur = 140 mm, 8 spires.

Sur le générateur MHM: R.= 3,59 m dispersion: 1%

Sur le générateur ACEC: R.= 3,80 m dispersion: 6%

Inducteur (2): 0int= 45,5mm, hauteur = 495 mm, 70 spires.

Sur le générateur MHM: R.= 28,85 m dispersion: 1,2%

Sur le générateur ACEC: R.= 29,9 m dispersion: 1%

La variation de R. d'un générateur à l'autre est due à 'l'environ-

nement de l'inducteur, en particulier à la présence d'une porte métal-

au changement de générateur,

des mesures. Cette perte de précision sur

sur ].'ACEC. L'inducteur court

l'inducteur long ( il rayonne

l'augmentation de 6% de sa

et par la dispersion

II'ACEC est secondaire, carseuls les essais en charge magnétique ont été réalisés sur ce généra-teur, au cours desquels la puissance fournie à la charge est grandedevant les pertes dans l'inducteur.

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Ø mm Ø. mm I Hauteur mm X m R mch

Les charges en acier inoxydable Z2 CN 18/io.

- 126 -

écart type Rch

Essais réalisés à 4000 Hz, charges maintenues à température ambi-

ante, avec 4 mesures par charge, sur le générateur MHM ( la dernière

charge dans l'inducteur 2 ).

ext mt tot

40.6 27.6 420 114 3.28 1 .5%

40.6 27.6 200 114 3.17 1 .8%

40.6 27.6 100 116 2.52 1 .3%

40.6 27.6 50 117 1.69 1%

42.5 39 420 117 4.48 1.5%

42.5 39 100 118 3.20 1%

42.5 39 50 119 1.89 3%

40 0 420::

115 3.10 o .4%

40 o 100.6 116 2.38 2.4%

40 0 51 118 1.64 2.8%

40.3 20 700 302 113 1 .2%

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- 127 -

Charge I inducteur 1.

TUBE XC 38 d..tu. 40 mm, d.tht_ 30 mm, h. - 50 mm.

Resiatjyjt mesuree à 20°C * 23.10 Q.m

INWCTEUR d.tm 120 mm, h. - 140 mm, 8 8pire8, 4000 Hz.

WI

AOZO

é bu lii t i on

Aeff

R a?ch.

elec - th1tot

mclec

99 4.80 127

201 4.83 7% 127306 4.96 8% 124

400 5.01 6% 126503 4.76 4% 124

590 4.68 2% 124

700 4.57 4% 122

874 4.50 1% 121

1076 4.32 1% 1201240 4.20 1% 1071420 4.1]. 2% 1201600 3.93 -1% 120

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ACEC

- 128 -

Charge 2 inducteur 1.

TUBE XC 38 d.t_ 40 mm, d.tht_ 30 mm, h.. loo mm.

Resjatjyjtd me8ure & 20°C - 23.108 mrINIIJCTEUR d.t_ 120 mm, h. - 140 mm, 8 Spires, 4000 Hz.

Aeff

R m(ch.

elec - th1totdec

102 15.6 16% 136197 13.7 9% 131310 12.4 5% 126

400 11.8 4% 127497 11.0 3% 126580 10.7 10% ?? 125702 10,2 2% 123

685 10.6 3% 126

895 10.0 3% 1241028 9.7 4% 124

1201 9.2 3% 126

1312 9.0 3% 129

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ACEC

- 129 -

Charge 3 inducteur 1.

TUBE XC 38 d.t.l 40 mm, d.tu. 30 mm, h. 200 mm.

Resjstjyjté mesurée à 20°C - 23.10_8 i.m

INWCTEUR d.t= 120 mm, h.ic140 mm, 8 spires, 4000 Hz.

I Aeff

Roh.

elec - thtotdec

123 28.5 4% 120

236 23.4 4% 131

343 21.3 4% 130

400 20.0 4% 128

463 19.2 5% 128

517 18.2 4% 126

565 17.8 2% 126

630 17.2 2% 124

623 17.5 1% 130

797 15.7 3% 128

1068 14.6 2% 126

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ACEC

- 110 -

Charge 4 inducteur 2.

CYLINDRE XC 38 ou A 37 d.tI. 16 mm, h.. 549 nm.

Resiatjvjté mesuree à 20°C 13.75 I0 í.m

INWCTEUR 45.5 mm, h.. 495 mm, 70 apIres, 4000 Hz.

ébuiiiti on

'eff A Roh malec - th

1totdec

27 494 8% 826

52 392 -3% 756

75 335 3% 713

112 290 1% 679

145 257 3% 651

172 241 1% 637

192 232 1% 631

216 222 3% 633

208 219 -1% 631

254 209 1% 634

305 198 1% 634

357 191 1% 629

423 180 -4% 623

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BIBLIOGRAPHIE

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171 FOGGIA, SABONNADIERE, SILVESTER Finite element solution of satu-

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1251 BAUDOIN, MEYER Méthodes de programmation. Eyrolies ed.

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261 BRISSONNEAU, BRUGEL Etude thermique des propriétés magnétiques

d'un acier. Rapport scientifique de la RCP "modélisation et cal-

cul des systèmes magnétoelectrothermjques", CNRS, 1979.

1271 WOLLMAN, MOTTRAM The mechanical and physical properties of the

British Standard EN steel. EN 2, vol 1, Macmillan ed.

1281 Metals Handbook, 1978.

291 LAPORTE Contribution à l'alimantation optimale des moteurs li-

néaires à induction. Thèse, ENSM, 1978.

301 NUNS Métrologie en chauffage par induction. Note EdF, HE 122NS 2028.

1311 BILLET Prise en compte de l'atténuation du champ dans le matériau

pour le calcul. de la puissance active. Note EdF, HE 122 NS 1264.

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- 137 -

TABLE DES PRINCIPAUX SYMBOLES UTILISES

B induction magnétique.

H champ magnétique.

D déplacement électrique.

E chanp électrique.

J densité de courant.

J0 courants 'source' imposés.

t temps.

E0 permittivité.

perméabilité.

ci conductivité.

p résistivité.

A potentiel vecteur magnétique.

Ç1potentiel scalaire électrique.

t0 borne supérieure de l'intervafle de temps étuduié.

domaine d'étude, ouvert de R3.

section méridienne de2

1' frontière de .

x,y,z repère cartésien de R3

r,ci,z système de coordonnées cylindriques.

T température.

t intervalle de temps entre deux calculs.

o paramètre de la méthode d'EULER semi-implicite.

¡ partie de f où des conditions de DIRICHLET homogènes sont imposées

ç, partie defoù des conditions de NEUMANN homogènes sont imposées.

H() espace de SOBOLEV d'ordre i surI

w. fonctions d'interpolation de H.

F' matrice des termes "lap'acien".

L matrice des termes "de Foucault".

M aimantation.

Msat aimantation à saturation.

Br induction rémanente.

Hc champ coercitif.

résistance d'inducteur.

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- 138 -

Rch résistance de charge.

X réactance totale.tot

N nombre de pas de temps de calcul par période.

coefficient de relaxation sur les perméabilités.

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dernière page de la thèse

AUTORISATION DE SOUTENANCE

Vu les dispositions de l'article 3 de l'arrêté du 16 avril 1974,

Vu le rapport de présentation de Messieurs R. BONNEFILLE

M. COEVOET

A. FOGGIA

J. HEURTIN

A. NICOLAS

J.C. SABONNADIERE

M. MARCHAND Christophe

est autorisé à présenter une soutenance de thèse pour l'obtention du titre deDOCTEUR INGENIEUR, Spécialité Génie Electrique.

Fait à Ecully, le 6 janvier 1984

Le Direct 'e I'E.C.L.

OIROUX

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P.OM(.vl pr.cI.I.n du o. d. 1113., 1. ca. ¿chsnt)

pr*.. :

DAIr d, SOLTYLWAWCt

30 Jaivir i(4

lITRI :

Les effets d'extremjte en chauffage par induction

PA7L1RX :

DOCT. Do:7LUR- DOCTORAT DOCTORAT ded.u,v. 1,L.LNIELrR DETAT 3. CYCl2 Specislite

Niuiro drdr, : ECL 84-

a D QCote B.3.U. - Lyoz

: T 50/210/19 / et bi.

)i:su

Les méthodes c'assiques de calcul ne permettent pas de prédire exactement 1

comportement des inducteurs de chauffage par induction. Pour pallier cet inconvéniennous avons réalisé un ensemble de programmes constituant un outil de dimensionnemer.d'induteurs, destiné en particulier à l'étude des défauts d'homogénéité de tempéra-ture aux extrêmités des pièces chauffées.

Nous avons restreint notre travail à l'étude des phénomènes électromagnétiquesnon-linéaires intervenant en chauffage par induction, dans le cas particulier degéométries tridimensionnelles axisymétriques.A partir des équations de Maxwell, nous avons modélisé les phénomènes physiques er

introduisant ]e potentiel vecteur magnétique, dont le comportement est régi par ur.MW parabolique du second ordre, et en simplifiant les lois de comportement des matériLe problème d'évolution a été transformé en une succession de problèmes stationnaire

grâce à une technique de discrétisation en temps, les différences. finies semi-impuicï-tes. Le problème spatial stationnaire a été abordé par la méthode des éléments finis.en utilisant une technique de substitution par la résolution des équations non linéarCes méthodes numériques ont été mises en oeuvre dans le logiciel intéractif CARMEN.nplanté sur mini-ordinateur. Ce nouveau logiciel a été conçu comme un outil de concep-

tion assistée, destiné aux ingénieurs de bureaux d'étude, par conséquent nous avor.accordé une grande importance à sa "portabilité" et à la clarté de son dialogue, lorsde son écriture.

La campagne d'essais et de mesures que nous avons réalisée a. permis de valider lehypothèses de la modélisation, et de vérifier la qualité des résultats fournis parle logiciel CARMEN.

Notre travail a donc permis la mise à la disposition de l'industrie d'un logicie]simple et robuste, destiné à la conception assitée des inducteurs de chauffage parinduction.

ULT.o.

C)MOTS-C LES :

UN1U!IJChauffage par induction - Eléments finis - Equations de eli - in ucte s

L..bor.toire (s) de recherche.Département d'Electrotechnique de . Centra] on

et Laboratoire d'Induction du Service ADE d'EDF aux Renarclièl-. (/4Dl..barcteur de recherche.

A. FOGGIA

ir..jdent de jur) ZR. BONNEFILLE

C...poâtjon du jury : M. COEVOET - A. FOGGIA - J. HEURTIN - A. NICOLAS

p

J.C. SABONNADIERE