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Les enfants au travail LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE 1997

Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

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LA SITUATIONDES ENFANTS

DANS LE MONDE1997

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LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE1997

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Des extraits de LA SITUATIONDES ENFANTS DANS LE MONDE 1997peuvent être librement reproduits sous réserveque la source en soit dûment mentionnée.

ISBN 92-806-3256-6No de vente : F.97.XX.SWZ.2

UNICEF, UNICEF House, 3 UN Plaza,New York, NY 10017, Etats-Unis

UNICEF, Palais des NationsCH-1211 Genève 10

Photo page 1 de couvertureHonduras, UNICEF/89-0052/Vauclair

Photo page 4 de couvertureCambodge, UNICEF/5895/Lemoyne

Impression : ATAR, S.A., Genève, Suisse

Titre original : THE STATE OFTHE WORLD’S CHILDREN 1997

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LA SITUATIONDES ENFANTS

DANS LE MONDE1997

Carol Bellamy, Directeur général duFonds des Nations Unies pour l’enfance

Fonds des Nations Unies pour l’enfance

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Sommaire

Avant-propos du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies 6

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Chapitre IUne ère nouvelle pour les enfants

La Convention relative aux droits de l’enfant est un moyen de transformation révolutionnaire du regard queporte le monde sur les enfants. A l’idée que ceux-ci ont des besoins spéciaux – cette idée qui a suscité il y a 50 ansla création de l’UNICEF – a succédé la conviction que les enfants ont le même éventail de droits que les adultes:civils et politiques, sociaux, culturels et économiques. La Convention, qui devrait bientôt être ratifiée par toutes lesnations du monde, est à l’origine de changements profonds aussi bien dans les lois et les politiques que dans lesinstitutions et dans la pratique. Le mandat même de l’UNICEF est guidé par la Convention.

Ce chapitre montre comment il est possible d’accélérer la marche du monde vers la paix, l’égalité, ledéveloppement et la justice, et de la faciliter grâce aux énergies générées par la Convention. C’est dans ce cadreque doivent être poursuivis les objectifs de l’an 2000, fixés lors du Sommet mondial pour les enfants en 1990. Selonun rapport publié par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies fin 1996, de gros progrès ont étéfaits dans cette voie, et les vies d’enfants sauvées depuis 1990 se comptent par millions. Mais il reste encorebeaucoup à faire. La Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dansle domaine de la volonté politique que dans celui des ressources.

Chapitre IITravail des enfants: danger!

Aujourd’hui dans le monde – dans les pays nantis comme dans les pauvres – plus de 250 millions d’enfants sontexposés à des travaux dangereux ou qui ont un caractère d’exploitation. Les droits les plus fondamentaux, la santé,la vie même de ces enfants, privés d’éducation et enfermés dans le piège de la pauvreté, sont en danger. Ce chapitreexamine la question dans toute sa complexité, rappelant les mythes qui ont cours sur le travail des enfants etexplorant les causes principales. Parmi les multiples facteurs qui y concourent, on peut citer l’exploitation de lapauvreté, le manque d’accès à l’éducation, et aussi des restrictions imposées par la tradition, notamment en ce quiconcerne les filles. L’analyse du problème est rendue plus difficile encore par le manque de statistiques sur lenombre des enfants au travail, et particulièrement de ceux qui sont employés dans des conditions dangereuses. Ilfaut d’urgence réunir davantage de données pour mieux contrôler et prévenir les violations des règles sur le travaildes enfants, étant donné surtout que la grande majorité travaille dans l’ombre de la domesticité ou de l’agriculture.

La complexité même des causes du travail des enfants fait que toute solution proposée doit être très complète.Le rapport en appelle à la suppression immédiate du travail des enfants dans des conditions dangereuses, et proposepour cela des stratégies prévoyant entre autres l’accès à l’éducation, l’élargissement de la protection légale,l’enregistrement de tous les enfants à la naissance, la collecte de données et la mobilisation d’une coalition aussilarge que possible des gouvernements, des communautés, des ONG, des employeurs et des syndicats. Selon lerapport, le moyen le plus efficace à lui seul pour protéger les enfants des travaux dangereux et de l’exploitation estd’améliorer l’éducation de telle sorte qu’elle attire les enfants et inspire leur vie.

Chapitre IIIStatistiques

Essentielles pour apprécier le bien-être des enfants, les statistiques fournissent des indications de premier ordre surles soins et les ressources dont ils bénéficient. Les données concernant la mortalité des enfants de moins de cinq ans, lavaccination, la mortalité maternelle, la malnutrition et les inscriptions scolaires témoignent des progrès accomplis parles pays vers la réalisation des objectifs fixés lors du Sommet mondial pour les enfants de 1990. Elles nous rappellentque malgré des progrès notables, chaque année plus de 12 millions d’enfants de moins de cinq ans continuent de mourirprincipalement de maladies évitables ou de malnutrition. Outre des indicateurs de base concernant la nutrition, la santé,l’éducation, la démographie, le progrès économique et la condition des femmes, on trouvera des indicateurs relatifs àdes pays moins peuplés et des données consolidées par régions et catégories. Les tableaux sont classés par ordredécroissant de leurs taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, évalués pour 1995 (voir tableau 1).

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Encadrés1 LES ENFANTS, LEURS DROITS ET LEURS VOIX 102 DONNER VIE À LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT 123 LES ÉTAPES JURIDIQUES 194 LE PROGRAMME INTERNATIONAL POUR L’ABOLITION DU TRAVAIL DES ENFANTS (IPEC) 225 LE TRAVAIL DES ENFANTS DOMESTIQUES: L’EXPLOITATION CACHÉE 326 SINAGA, UNE SOURCE D’ESPOIR POUR LES JEUNES FILLES AU KENYA 367 LE TRAVAIL AUX CHAMPS, UN DUR LABEUR 408 ILS TRAVAILLENT DANS LA RUE 449 «COMMENT PUIS-JE ÉTUDIER?» 50

10 L’ÉDUCATION NON FORMELLE: UNE PASSERELLE POUR LES ENFANTS AU TRAVAIL 5411 ESCUELA NUEVA: UNE AUTRE FAÇON D’APPRENDRE 5812 UN ACCORD AU BANGLADESH 7013 LE SECTEUR PRIVÉ: UNE PARTIE DE LA SOLUTION 7214 RUGMARK : POUR QUE LES ENFANTS NE TISSENT PLUS DE TAPIS 76

FiguresFIG. 1 LE TRAVAIL DES ENFANTS: RÉTROSPECTIVE 18FIG. 2 LES ENFANTS DU MONDE: NOMBRE? ÂGE? 25FIG. 3 ENFANTS AU TRAVAIL : UN SUR QUATRE DANS LE MONDE EN DÉVELOPPEMENT 26FIG. 4 LONGUES JOURNÉES, LONGUES SEMAINES 26FIG. 5 EVOLUTION DU POUVOIR D’ACHAT PAR RÉGION 28FIG. 6 POUVOIR D’ACHAT DANS LES PAYS INDUSTRIALISÉS ET EN DÉVELOPPEMENT 28FIG. 7 UNE CAUSE DU TRAVAIL DES ENFANTS: LA NON-SCOLARISATION 57

Références 82

Index 113

Glossaire 116

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Avant-propos

Depuis 50 ans, c’est le bien-être des enfants qui anime l’UNICEF etconduit son action. Fort de sa conviction et de son expérienceunique, l’UNICEF vient apporter sa voix, sa préoccupation et sonexpertise au débat sur le travail des enfants, qui est le thème

central de ce rapport La situation des enfants dans le monde 1997.La question du travail des enfants suscite émotions et controverses. C’est

aussi un défi complexe, auquel il n’y a pas de réponses toutes faites. Quelle quesoit la démarche pour affronter le problème, on devra partir du principe del’intérêt supérieur de l’enfant et d’un engagement résolu en faveur de ses droitstels qu’ils sont définis dans la Convention relative aux droits de l’enfant.

Dans ce rapport, l’UNICEF réclame que la priorité aille, d’une part, auxefforts pour arrêter immédiatement le travail des enfants lorsqu’il a uncaractère d’exploitation ou qu’il est dangereux et, d’autre part, à une actionurgente pour que l’éducation donne vraiment aux enfants les connaissanceset les compétences qui leur permettront une vie meilleure. L’UNICEF jugeégalement indispensables les services de base, les stratégies de développe-ment social, les mesures créatrices de revenus, ainsi que la protection légaledes enfants, de leurs familles et de leurs communautés.

L’Organisation des Nations Unies et ses institutions spécialisées collabo-rent depuis toujours pour tenter de résoudre des problèmes difficiles concer-nant le développement humain et les droits de l’homme, l’environnement etla santé globale. Le monde a raison d’être fier de ce qui a déjà été accompli.

La situation des enfants dans le monde 1997 démontre la nécessité d’uneaction collective pour traiter du travail des enfants. Car c’est en agissantensemble que gouvernements, organisations nationales et internationales, etmembres de la communauté mondiale réussiront à protéger les enfants del’exploitation économique, dont ces pages décrivent la cruauté. Mettre finau travail des enfants dans des conditions dangereuses est le plus grandsouci de l’Organisation internationale du Travail et de l’UNICEF. Il convientdésormais que le monde entier en fasse un objectif commun à atteindre trèsvite. Le système des Nations Unies doit montrer le chemin.

Boutros Boutros-GhaliSecrétaire généralde l’Organisation des Nations Unies

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Chapitre I

La Convention relativeaux droits de l’enfant

Au Pakistan, une écolière suit un programme non formel organisé pardes agents communautaires bénévoles.

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A l’idée que les enfantsavaient des besoins spéciauxa succédé la conviction queles enfants avaient desdroits, le même éventail dedroits que les adultes: civilset politiques, sociaux,culturels et économiques.

I l y a 50 ans, le 11 décembre1946, le Fonds des NationsUnies pour l’enfance (UNICEF)

naissait dans les remous suivant laguerre la plus dévastatrice de l’his-toire. Sa création répondait à lacrainte que les enfants ne soient passuffisamment protégés dans le cadrede l’effort global de relèvement misen place en Europe. Il était révolu-tionnaire, à l’époque, de reconnaîtreà l’échelon international que les en-fants devaient faire l’objet d’une at-tention particulière.

A la fin de la période de recons-truction, après la guerre, des pays endéveloppement émergeant tout justedu colonialisme ont invoqué lemême principe pour demander à lacoopération internationale de sepréoccuper spécifiquement des en-fants. Le mandat initial de l’UNICEF– qui était de secourir – a été élargide manière à englober la survie et ledéveloppement de l’enfant.

Aujourd’hui, l’approche interna-tionale adoptée à l’égard des enfantss’est une fois de plus extraordinaire-ment transformée. A l’idée que lesenfants avaient des besoins spé-ciaux a succédé la conviction queles enfants avaient des droits, lemême éventail de droits que lesadultes : civils et politiques, sociaux,culturels et économiques.

C’est cette conviction que traduitla Convention relative aux droits del’enfant, qui est entrée dans le droit

Une ère nouvelle pourles enfants

international le 2 septembre 1990,neuf mois après son adoption parl’Assemblée générale des NationsUnies. Tous les pays l’ont aujour-d’hui ratifiée, sauf les Emirats ara-bes unis, les Etats-Unis d’Améri-que, les Iles Cook, Oman, la Soma-lie et la Suisse. Elle est ainsi deve-nue le traité sur les droits del’homme le plus largement ratifié del’histoire.

La Convention a suscité un chan-gement profond qui commence déjàà avoir des effets notables sur lesattitudes de la planète à l’égard deses enfants. Dès lors qu’un Etat aratifié la Convention, il est juridi-quement tenu de prendre toutes lesmesures adéquates pour aider lesparents et autres parties responsa-bles à remplir les obligations qu’elleimpose envers les enfants. A l’heureactuelle, 96% des enfants du mondevivent dans des pays obligés juridi-quement de protéger les droits desenfants.

Ces droits forment un ensembletrès vaste. La Convention entendpar enfant tout être humain âgé demoins de 18 ans (article 1) dont ilconvient, dans toutes les décisionsqui le concernent, de faire passeravant tout l’«intérêt supérieur» (ar-ticle 3). Elle affirme le droit inhé-rent de l’enfant à la vie et oblige àassurer dans toute la mesure possi-ble sa survie et son développement(article 6). Elle reconnaît le droit del’enfant de jouir du meilleur état desanté possible (article 24), d’expri-mer librement ses opinions (arti-Beyrouth – Un regard sur l’avenir.

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Les enfants, leurs droitset leurs voix

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Encadré 1

«Plus de ponts sur la route pour aller au parc», réclame un enfant de huit ansà Bristol (Royaume-Uni). «Une bascule, un grand avion et un petit canard encaoutchouc pour le bain et aussi un endroit où jouer», demande un petitIrlandais de sept ans.

Les rapports présentés au Comitédes droits de l�enfant par les Etatsqui ont ratifié la Convention rela-

tive aux droits de l�enfant sont les roua-ges essentiels du processus de suivi.Mais aussi bien préparés et complets quesoient ces rapports officiels d�un Etat, ilest rare qu�ils donnent une idée d�ensem-ble des droits de l�enfant dans le pays.Pour cela, il faut écouter d�autres voix,venant de sources diverses.

Les rapports parallèles apportent auxtextes soumis par les gouvernements dela profondeur, des détails et une pers-pective, comme le dit le UK Agenda forChildren (Ordre du jour pour les enfantsau Royaume-Uni), �uvre de Children�sRights Development Unit, une petite or-ganisation britannique soutenue par laFondation Gulbenkian et le Comité duRoyaume-Uni pour l�UNICEF. Présentéen juillet 1994 comme un rapport paral-lèle, cet Ordre du jour a reçu beaucoupd�éloges parce qu�il est actuel et qu�il vaau fond des choses.

Alliant le détail à l�essentiel, il estaussi vivant qu�un journal intime, aussiprécis que les titres d�un quotidien etaussi pressant qu�un appel au secours.Pour Hoda Badran, membre du Comité,le rapport parallèle britannique est une«contribution novatrice majeure» ausuivi des droits de l�enfant dans unpays.

Première innovation : le documentest le fruit de deux ans de recherchesmenées conjointement avec 183 organi-sations non gouvernementales (ONG)d�Angleterre, d�Ecosse, du Pays de Galleset d�Irlande du Nord. Cette large partici-pation permet d�examiner non seule-ment si la Convention est respectée dansla législation et les procédures adminis-

tratives du Royaume-Uni, mais surtoutdans la pratique.

Deuxième innovation : le rapport in-tègre également une contribution desenfants, démontrant combien Children�sRights Development Unit et les ONG par-ticipantes se sont inspirés de la Conven-tion en écoutant l�avis des enfants et enleur faisant connaître, comme aux adul-tes, ses dispositions essentielles.

Ces jeunes voix, on les entend toutau long du document : «Les parents nedevraient pas avoir le droit de frapperles enfants», dit un adolescent de 13 ansdu Lincolnshire. «Cela ne sert qu�à ren-dre les enfants violents.»

«A 13 ans, je m�occupais de la mai-son et je protégeais ma mère des atta-ques de mon père. Cela fait vraimentbeaucoup pour un enfant de 13 ans»,déclare une jeune fille de Merseyside,qui a maintenant 17 ans.

«Là où je vis, les enfants ne peuventpas jouer; il y a des seringues partout,des voitures volées, et tout le mondes�en fiche», se plaint un jeune de 14 ansde Manchester.

Tous � membres de clubs scolaires,enfants en prison ou en institutions, en-fants sans abri, enfants s�occupant deparents malades ou handicapés, enfantsmaltraités et autres � ont tenté de tra-duire les réalités diverses et souvent dif-ficiles de leur vie d�enfants. Plus de40 séances de consultations ont eu lieuavec des jeunes âgés de 6 à 18 ans.

Le document analyse les articles dela Convention regroupés sous les rubri-ques suivantes: libertés personnelles;soins des enfants, intégrité physique etpersonnelle; niveau de vie suffisant ;santé et services de soins de santé; envi-ronnement; éducation ; jeux et loisirs ;

justice pour mineurs ; travail des en-fants ; immigration et nationalité ; en-fants et conflits violents (Irlande duNord) ; enlèvements ; et obligations in-ternationales. Dans chaque domaine, ledocument vérifie si le Royaume-Unirespecte tous les articles pertinents,ainsi que trois principes généraux: lanon-discrimination (article 2), l�intérêtsupérieur de l�enfant (article 3) et ledroit de l�enfant à exprimer son opinionet à la voir prise en considération pourtoute question le concernant (arti-cle 12).

Ainsi, au chapitre «niveau de vie suf-fisant», un adolescent d�Irlande du Nordâgé de 18 ans illustre l�impact des chan-gements dans le système de sécuritésociale : «Nous devons fermer la porte,éteindre les lumières et faire semblantd�être absents chaque fois que nousvoyons arriver le propriétaire ou le lai-tier.»

Ces contributions ont aidé à prépa-rer, sur les droits de l�enfant, une étudeexhaustive et vivante où rien n�est jugétrop insignifiant � des uniformes scolai-res à l�ouverture du courrier dans lesfoyers des enfants � ni trop ambitieux �comme le chapitre sur les enfants et lesconflits violents, exclusivement consa-cré à l�Irlande du Nord. La politique destransports, le code de l�habitat, la régle-mentation en matière d�environnement,tout est passé à la loupe.

De même, aucun problème n�est sidifficile qu�il ne puisse trouver de solu-tion. Des paragraphes sur les mesuresrequises pour respecter la Conventionapparaissent dans le corps du texte etles suggestions proposées sont résu-mées à la fin de chaque chapitre. LeComité des droits de l�enfant disposeainsi d�un tableau clair sur la conditiondes droits de l�enfant au Royaume-Uniet d�un guide systématique, constructifet éloquent sur ce qu�il convient defaire.

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cle 12) et de rechercher, de recevoiret de répandre des informations (ar-ticle 13). L’enfant doit être enregis-tré aussitôt sa naissance et a dèscelle-ci droit à un nom et à une na-tionalité (article 7). L’article 31 luireconnaît le droit de jouer et l’arti-cle 34 celui d’être protégé contretoutes les formes d’exploitationsexuelle et de violence sexuelle.

La Convention admet que lespays n’ont pas tous les ressourcesnécessaires pour garantir immédia-tement tous les droits économi-ques, sociaux et culturels. Mais elleengage les gouvernements à fairede ces droits une priorité et à engarantir le bénéfice dans toutel’étendue des ressources dont ilsdisposent.

Pour remplir leurs obligations,les Etats se trouvent parfois obligésd’apporter des modifications fonda-mentales aux lois, institutions,plans, politiques et usages natio-naux afin de les aligner sur les prin-cipes de la Convention.

La première priorité doit être desusciter la volonté politique de lefaire. Comme l’avaient reconnu lesrédacteurs de la Convention, il n’yaura de changement réel dans la viedes enfants que lorsque l’éthique etles attitudes sociales auront progres-sivement évolué pour devenir con-formes aux lois et aux principes. Etlorsque les enfants, devenus acteursde ce processus, connaîtront suffi-samment leurs droits pour s’en ré-clamer.

Le Comité des droits de l’enfantest l’organe officiellement chargéde surveiller le processus. Les Etatss’engagent à lui soumettre dans lesdeux ans suivant la ratification de laConvention, et par la suite tous lescinq ans, un rapport sur les mesuresqu’ils auront adoptées pour modi-fier leurs législations nationalesainsi que pour formuler des politi-ques et des plans d’action.

Le Comité, composé de dixexperts, rassemble des informa-tions vérifiées auprès d’organisa-tions non gouvernementales (ONG)et intergouvernementales, y compris

l’UNICEF, et ces groupes peuventpréparer des rapports indépendantsde ceux des gouvernements (voirencadré 1). Le Comité et le gouver-nement concerné se rencontrent en-suite pour discuter des efforts dé-ployés dans le pays en faveur desdroits de l’enfant et des mesures àprendre pour surmonter les difficul-tés.

Ce système de rapport s’est avérédynamique et constructif, ouvrantun dialogue qui aide à faire progres-ser les droits de l’enfant. Malheu-reusement toutefois, beaucoup depays ont négligé de faire parvenirleurs rapports dans les délais: enseptembre 1996, on comptait28 pays ayant jusqu’à trois annéesde retard.

Le processus d’application de laConvention en est encore à ses bal-butiements, mais ce traité interna-tional en faveur des enfants com-mence déjà à faire sentir ses effets.Comme l’indiquait l’UNICEF en1996 dans sa publication Le progrèsdes nations, 14 des 43 pays dont lesrapports ont pu être examinés dansles délais voulus ont intégré lesprincipes de la Convention dans leurConstitution, et 35 ont adopté denouvelles lois ou amendé les textesexistants pour s’y conformer. Enfin,13 pays ont incorporé la Conventiondans leurs programmes scolaires –une démarche capitale pour com-mencer à informer les enfants deleurs droits1.

Partout dans le monde, on formedes enseignants, des avocats, desfonctionnaires de police, des ma-gistrats et du personnel responsabledes soins aux enfants aux principeset à l’application de la Convention.Pour ne citer que deux exemples, laSierra Leone a démobilisé sesenfants soldats et, au Rwanda,l’ UNICEF s’est efforcé de transférerles enfants détenus dans des pri-sons d’adultes sous l’accusation decrimes de guerre vers des institu-tions réservées aux jeunes, et a en-gagé des avocats pour défendre cesenfants. Les réformes, les change-ments, les progrès continuent à se

La Convention relative aux droits de l’enfant,ratifiée par la Barbade en 1990, garantit ledroit de jouer.

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Donner vie àla Convention relative aux droits de l’enfant

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Encadré 2

Certains des changements lesplus remarquables provoquéspar la Convention relative aux

droits de l�enfant concernent les systè-mes juridiques des pays.

Cela va d�une reconnaissance glo-bale des droits de l�enfant à la révisiondes lois et à des amendements constitu-tionnels. Le Togo, par exemple, a inclustout le dispositif de la Convention danssa nouvelle Constitution. D�autres paysafricains, comme l�Angola, l�Ethiopie, laNamibie et l�Ouganda, ont intégré à leurConstitution des éléments de la Conven-tion. La Constitution éthiopienne fait del�intérêt supérieur de l�enfant une consi-dération majeure.

La nouvelle Constitution sud-afri-caine reconnaît, entre autres, le droit del�enfant à un nom, à une nutrition debase, à l�éducation, à des services sani-taires et sociaux ainsi qu�à la protectioncontre les pratiques d�exploitation de lamain-d��uvre. Le projet de constitutionde l�Erythrée contient également des

mesures de protection pour les enfantset les familles. Le Code angolais de lafamille donne au père et à la mère uneresponsabilité égale à l�égard de leursenfants; la loi sur la recherche des fa-milles est le fondement juridique desefforts en vue de regrouper les enfantset les familles séparés par des annéesde guerre civile.

Le Honduras vient d�approuver unnouveau Code de l�enfance et de l�ado-lescence fondé sur la Convention. Cetexte, auquel ont travaillé pendant troisans des membres d�organisations nongouvernementales (ONG) et des ministè-res nationaux, est entré en vigueur enseptembre 1996, lors de la Journéenationale de l�enfance. Pour la mise en�uvre du nouveau code, 75 juges,293 maires et 300 collaborateurs d�insti-tutions gouvernementales et d�ONG bé-néficient d�une formation spéciale.

En Ouganda, le nouveau Statut del�enfant, signé par le Président YoweriMuseveni en avril 1996, est considéré

par les défenseurs des droits de l�enfantcomme un événement sans précédenten Afrique. Guidé par les dispositions dela Convention, ce statut proclame l�en-gagement du pays à satisfaire les be-soins de ses jeunes citoyens. Entreautres mesures, il habilite les autoritéslocales à créer des tribunaux de la fa-mille et de l�enfance dans chaque dis-trict, précise les procédures de place-ment et d�adoption d�enfants et établitdes procédures empreintes d�humanitépour la rééducation des jeunes délin-quants.

Dans le Code de protection de l�en-fant, adopté par la Tunisie en octobre1995, 123 articles harmonisent les loisnationales avec la Convention.

Le Népal a lui aussi adopté une légis-lation détaillée sur les droits de l�enfant.Des conseils de protection de l�enfance,formés de représentants de ministères,d�ONG et de groupes professionnels,sont mis en place au niveau des districtset à l�échelon national afin d�appliquer laloi.

D�autres pays ont adopté des dispo-sitions touchant aux droits de l�enfant.C�est le cas de la Chine, qui a approuvéen 1995 une loi reconnaissant à tous lescitoyens chinois � sans distinction degroupe ethnique, de race, de sexe,d�âge, de profession, de statut de pro-priété ou de croyance religieuse � ledroit et l�obligation de recevoir uneéducation. En 1994, Saint-Kitts-et-Neviss�est doté d�un organe chargé de formu-ler des politiques et de dispenser desservices en faveur des enfants. AuBurkina Faso, les droits sont désormaisau programme de l�enseignement pri-maire et secondaire, et le pays crée destribunaux spécialisés et nomme desjuges pour enfants.

Photo: Une salle de classe au Burkina Faso.

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multiplier dans le monde (voir enca-dré 2).

La surveillance de la Conven-tion et sa couverture par les médiasont suscité une prise de conscienceinternationale des violations fla-grantes des droits de l’enfant.Des initiatives majeures, telles leCongrès mondial contre l’exploita-tion sexuelle d’enfants à des finscommerciales (Stockholm, août1996) et la Conférence internatio-nale sur le travail des enfants, pré-vue à Oslo en octobre 1997, ont leursource dans la Convention; placerles problèmes sous cet éclairage estun premier pas essentiel en vue deleur élimination. Le Sommet asiati-que sur les droits de l’enfant et lesmédias (Manille, juillet 1996) a su,par exemple, impliquer les médiaspour qu’ils informent les enfants deleurs droits: pendant quatre jours,de nombreux participants ont dé-battu de la meilleure manière d’édu-quer, d’informer et de distraire lesenfants tout en tenant compte deleur intérêt supérieur.

L’ UNICEF lui-même se trouve àun tournant. Dans sa cinquantièmeannée, le Fonds a adopté un descrip-tif relatif à sa mission qui prend laConvention pour guide.

Ce nouveau mandat a des impli-cations importantes pour les activi-tés de l’UNICEF. Les efforts dé-ployés ces deux dernières décenniesen faveur des enfants, y compris lesobjectifs pour l’an 2000 fixés par lacommunauté internationale lors duSommet mondial pour les enfants de1990, visaient à alléger les pires as-pects de la pauvreté pour la majoritédes enfants du monde. Il faut main-tenant resituer ces objectifs et cesaccords dans le cadre de la Conven-tion.

En septembre 1996, le Secrétairegénéral de l’Organisation des Na-tions Unies, Boutros Boutros-Ghali,a fait rapport à l’Assemblée généralesur les progrès accomplis quant auxobjectifs fixés pour l’an 2000 par leSommet mondial pour les enfants, ladécennie d’action étant plus qu’à mi-chemin. Les nouvelles sont plutôt

bonnes, puisque des millions d’en-fants ont été sauvés depuis 1990.

Mais il reste beaucoup à faire.Plus de 12,5 millions d’enfants demoins de cinq ans continuent demourir chaque année dans les paysen développement; pourtant neufmillions de ces vies pourraient êtrepréservées grâce à des mesures peucoûteuses, telles que la vaccinationou l’administration d’antibiotiques,systématiquement utilisées depuis50 ans dans les pays industrialisés2.

Tant que les souffrances et lesdécès évitables seront aussi fré-quents dans le monde en développe-ment, la survie de l’enfant doit res-ter une priorité absolue. Aujour-d’hui toutefois, dans le contexte dela Convention, l’UNICEF et la com-munauté mondiale doivent non seu-lement maintenir leur engagementen faveur des objectifs de l’an 2000,mais aussi regarder plus loin, vers laprotection sociale et d’autres be-soins et droits importants qui n’ontpas été spécifiquement inscrits dansla Déclaration et le Plan d’action duSommet mondial pour les enfants.En exprimant et protégeant tous lesdroits de l’enfant, la Conventionélargit le champ des actions en fa-veur des enfants et ouvre des voiesnouvelles par-delà l’an 2000.

Certaines actions concerneront laprotection des enfants et des jeunesen conflit avec les systèmes de jus-tice pénale, d’autres le développe-ment du jeune enfant, le soutien auxfamilles, l’interdiction des minesterrestres, sans oublier l’exigenced’une distribution plus équitable desressources.

C’est dans ce contexte que le rap-port sur La situation des enfantsdans le monde 1997 étudie la ques-tion du travail des enfants et de sonimpact sur leur développement.

La Convention demande aux fa-milles, aux sociétés, aux gouverne-ments et à la communauté internatio-nale de tout faire pour assurer auxenfants la jouissance de leurs droitsde manière durable, active et non dis-criminatoire. Cela signifie en prati-que que les ressources et les efforts

La communauté mondialedoit non seulementmaintenir son engagementen faveur des objectifs del’an 2000, mais aussiregarder plus loin, vers laprotection sociale et d’autresbesoins et droits importants.

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doivent aller avant tout aux enfantsles plus démunis, les plus vulnérableset souvent les plus négligés des socié-tés, qu’elles soient riches ou pauvres.

Atteindre ces enfants et transfor-mer leurs vies sera une tâche ardue;on devra s’attaquer sans relâche auxcauses fondamentales de la pauvretéet du sous-développement.

Un monde qui possède des con-naissances scientifiques et techni-ques faciles à partager, où le revenupar habitant a triplé depuis 25 ans3

n’a aucune excuse: il faut que tous lesenfants, y compris les plus désavan-tagés, puissent jouir de leurs droits.

En cette ultime décennie duXXe siècle, la communauté interna-tionale s’est efforcée de parvenir àun consensus touchant les progrès àréaliser sur un certain nombre defronts: les droits de l’homme, la pro-tection de l’environnement, la ré-duction d’une croissance démogra-phique incontrôlée, l’élimination del’inégalité entre hommes et femmes.Le but affiché est un développementdurable pour tous, sur la base de lajustice sociale et de l’épanouisse-ment humain.

Les bonnes intentions ne suffi-sent plus: il faut désormais une vo-lonté politique d’agir, des change-ments dans les attitudes et les priori-tés individuelles et nationales. Avec40 milliards de dollars supplémen-taires par an, on pourrait ouvrir àtous les habitants de la planète l’ac-cès à des services sociaux de basecomme les soins de santé, l’éduca-tion et l’eau saine4.

Les pays en développement pour-raient trouver eux-mêmes les deuxtiers de cette somme s’ils réali-gnaient leurs priorités budgétaires.En réorientant ne serait-ce qu’unquart de leurs dépenses militaires –soit 30 milliards de dollars sur125 milliards5 – les pays en déve-loppement dégageraient les ressour-ces suffisantes pour atteindre la plu-

part des objectifs de l’an 2000. Enfaisant de même pour leur aide pu-blique au développement, les paysdonateurs pourraient générer unegrande partie du reste. Le décor esten place pour l’initiative 20%-20%,qui appelle les pays en développe-ment à faire passer d’environ 13% à20% les crédits qu’ils affectent auxservices sociaux de base, et les paysdonateurs à réserver officiellementà cette fin 20% de l’aide publique audéveloppement (APD).

Réclamer ce type d’évolutiondans l’utilisation que fait le mondede ses ressources n’est plus un sim-ple appel à la charité de ceux quidétiennent le pouvoir et les cordonsde la bourse, mais bien une questionde droits et d’obligations. Une èrenouvelle s’ouvre pour les droits desenfants, mais il faudra continuer à lafonder sur les changements d’atti-tude, la pression populaire et les exi-gences des opinions publiques.

Les sondages ont partout montréla popularité des idéaux des droitsde l’homme, des droits de l’enfant etde la solidarité internationale. La tâ-che qui doit maintenant être accom-plie consiste donc à ancrer ces opi-nions dans la réalité.

Depuis 15 ans, La situation desenfants dans le monde a mobilisé lesoutien du public et des dirigeantspour la survie et le développementde l’enfant. L’UNICEF poursuivracette mobilisation, forte désormaisdu poids et de la légitimité de laConvention car, hélas, le plaidoyerpassionné pour les enfants reste tou-jours indispensable, un demi-siècleaprès que la nécessité de l’UNICEFait été internationalement reconnue.

Comme le dit Philip Alston, avo-cat célèbre, spécialisé dans les droitsdes enfants dont il est un ardentchampion: «En dernière analyse,seule l’expression large et répétée del’indignation populaire imposeral’adoption de politiques justes.»

En réorientant ne serait-cequ’un quart de leursdépenses militaires – soit30 milliards de dollars sur125 milliards – les pays endéveloppement dégageraientles ressources suffisantespour atteindre la plupart desobjectifs de l’an 2000.

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Chapitre II

Travail des enfants:danger!

On retrouve partout dans le monde ces ateliers familiaux employant tousles membres de la famille. Ce jeune Hondurien s’est endormi devant latable où il coud des balles chez lui.

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Mythe et réalité

Ce petit Brésilien cherche dans les déchargestout ce qui peut être recyclé. C’est un travaillourd de danger.

L’auteur de cette descriptionpourrait être un observateuratterré par les conditions de

travail des enfants au XIX e siècledans les manufactures et les filatu-res anglaises.

Le monde, pense-t-on, a certaine-ment relégué de telles horreurs dansun passé lointain. Pourtant, ce rap-port concerne la fabrication des al-lumettes à Sivakasi, dans l’Indecontemporaine.

Aux quatre coins du monde il estpossible de recueillir des témoigna-ges similaires sur des enfants qui tra-vaillent dans des conditions dange-reuses. En Malaisie, les enfants pei-nent parfois 17 heures par jour dansles plantations d’hévéas, exposés auxpiqûres des insectes et aux morsuresdes serpents. En République-Unie deTanzanie, ils ramassent le café, inha-lant les pesticides. Au Portugal, desenfants de 12 ans à peine sont soumisau travail pénible et aux innombra-bles dangers du bâtiment. Au Maroc,ils se penchent sur les métiers à tisser,

pendant de longues heures et pour unsalaire de misère, nouant les fils detapis luxueux qui seront exportés.Aux Etats-Unis, des enfants sont ex-ploités dans des ateliers de confec-tion. Aux Philippines, de jeunes gar-çons plongent dans des conditionsdangereuses afin d’aider à poser desfilets pour la pêche hauturière.

Il aurait vraiment fallu que lemonde abolisse depuis longtemps lesoutrages, en tous genres, que subis-sent les petits forçats du travail. Celan’a pas eu lieu, hélas, mais ce n’estpas faute d’avoir essayé. Le travaildes enfants a été une des questionsles plus importantes que la commu-nauté mondiale a abordées en pre-mier: ainsi fut adoptée dès 1919 laConvention internationale nº 5 surl’âge minimum d’admission à l’em-ploi (industrie) (voir encadré 3).

Ces efforts précoces furent notam-ment entravés parce que les militantsqui faisaient campagne pour abolir letravail des enfants en appelaient à lamoralité et à l’éthique, des valeursvite supplantées par la recherche duprofit et les dures réalités de la viecommerciale. Les enfants travailleursétaient des objets de charité ou d’inté-

«Dans l’entrepôt et la salle des chaudières, on était suffoquépar la poussière des poudres chimiques et d’épaisses vapeurs...250 enfants, pour la plupart de moins de dix ans, étaient occupésdans un long couloir à glisser des bâtonnets dans les encochesd’un cadre. Rang après rang, des enfants, dont certains avaient àpeine plus de cinq ans, prenaient part au travail1.»

Il aurait vraiment fallu quele monde abolisse depuislongtemps les outrages, entous genres, que subissentles petits forçats du travail.Cela n’a pas eu lieu, hélas.

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rêt humanitaire, mais ils n’avaientpas de droits reconnus par la loi.

Aujourd’hui, le monde a bienchangé, au moins à cet égard. Lesenfants ont des droits établis dans lesinstruments du droit international,dont le moindre n’est pas la Conven-tion relative aux droits de l’enfantqui a maintenant été ratifiée par pres-que tous les pays du monde. Par leurratification, les Etats parties s’enga-gent expressément à reconnaître ledroit de l’enfant d’être protégé «con-tre l’exploitation économique et den’être astreint à aucun travail com-portant des risques ou susceptible decompromettre son éducation ou denuire à sa santé ou à son développe-ment physique, mental, spirituel, mo-ral ou social» (article 32).

Outre cet article, l’exploitationéconomique des enfants au travailcontrevient à bien d’autres droitsconsacrés par la Convention, no-tamment celui d’être élevé par sesparents, le droit à un enseignementprimaire obligatoire et gratuit, aumeilleur état de santé possible, à lasécurité sociale, aux loisirs et au re-pos. Les droits d’enfants dont l’acti-vité principale est le travail sontdonc à l’évidence battus en brèche.

En examinant le travail des mi-neurs sous l’angle des droits et de laConvention relative aux droits del’enfant, comme tente de le faire cerapport sur La situation des enfantsdans le monde, on peut améliorer lacompréhension du problème, maisaussi donner une impulsion et uneorientation nouvelles au mouve-ment qui lutte pour son élimination.

Ainsi que nous le verrons, le tra-vail des enfants est une questionsouvent complexe. Des forces puis-santes le soutiennent, notammentbeaucoup d’employeurs, des grou-pes d’intérêts, des économistes quiveulent la liberté du marché à n’im-porte quel prix et les traditionalistesqui croient que la caste ou la classe àlaquelle appartiennent certains en-fants les prive de droits.

L’intérêt supérieur de l’enfant doittoujours nous guider. Or cela ne serajamais l’intérêt supérieur d’un enfant

que d’être exploité ou astreint à desformes de travail pénibles et dange-reuses. Il est tout aussi inconcevableque des enfants travaillent ou soientexploités que d’accepter que d’autresenfants meurent de maladies quiauraient pu être facilement évitées.

On ne saurait avoir de doute sur cepoint. Il faut faire cesser tout travailqui compromet le développementphysique, mental, spirituel, moral ousocial de l’enfant. L’emploi des en-fants à des travaux dangereux est unetrahison de tous les droits de l’enfanten tant qu’être humain, et un outrageà notre civilisation.

Quatre mythes sur letravail des enfants

La récente vague d’intérêt suscitéepar le travail des enfants a trop sou-vent été motivée et encouragée parquatre mythes qu’il convient de dé-truire. Le premier est que le travaildes enfants est un problème circons-crit au monde en développement. Ledeuxième est que le travail des en-fants découle inéluctablement et na-turellement de la pauvreté et qu’ilexistera donc toujours. Le troisièmeest que la plupart des jeunes tra-vailleurs sont employés dans de véri-tables bagnes où ils produisent desarticles bon marché pour alimenterles magasins du monde riche. Et lequatrième est qu’il existe une solu-tion simple au problème du travaildes enfants – des «sanctions commer-ciales» ou un «boycott» qui y met-tront un terme une fois pour toutes.

Premier mytheLe travail des enfants n’existe que

dans les pays pauvres – Si la grandemajorité de la main-d’œuvre enfan-tine se trouve en effet dans le mondeen développement, des enfants tra-vaillent de façon habituelle dans tousles pays. Dans n’importe quel pays,riche ou pauvre, c’est la nature dutravail des enfants qui détermine s’illeur est préjudiciable – et non le sim-ple fait d’avoir un emploi. Peu d’ha-bitants des régions industrialisées par

Fig. 1 Le travail des enfants :rétrospective

Il y a un siècle à peine, le monde industrialisécomptait beaucoup d�enfants au travail. Comme lemontrent les diagrammes ci-dessous, ils représen-taient parfois près de la moitié de la main-d��uvre.Les journées étaient souvent longues. Dans lesindustries gantoises par exemple, en 1847, unenfant travaillait habituellement comme un adulte,soit 14 heures par jour et 78 heures par semaine.Les diagrammes ne tiennent pas compte du travailaccompli par les enfants à la maison.

Source: Hugh Cunningham, and Pier Paolo Viazzo (eds.), Child Labour

in Historical Perspective � 1800-1985: Case studies from Europe,

Japan and Columbia, UNICEF, International Child Development Centre,

Florence, 1996, pp. 27, 42, 78.

Branche

Belgique, vers 1850

Travailleurs de moins de 16 ans (%)

Chanvre etlin

Coton

Vêtement

Charbonnages

0 20 40 60 80 100

Allumettes

Corderie

Verrerie

Tapis

Japon, 1900

Branche

Travailleurs de moins de 14 ans (%)0 20 40 60 80 100

Filles, oui

Filles, non

Garçons, oui

Garçons, non

Angleterre et Pays de Galles, vers 1850

Au travail

Enfants de 10 à 14 ans (%)0 20 40 60 80 100

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Les étapes juridiques

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Encadré 3

Les attitudes ont bien évolué dans le monde depuis l�adoption en 1919 de lapremière convention internationale sur l�âge minimum d�admission à l�em-ploi, qui se plaçait sous l�angle d�un emploi salarié dans le secteur industriel

structuré. On en est venu à s�intéresser au travail des enfants en dehors de l�industrieet, plus récemment, à interdire tout travail, rémunéré ou non, pouvant nuire auxenfants, en installant des clauses de sauvegarde et de protection pour les jeunestravailleurs. Les Etats parties à la Convention relative aux droits de l�enfant doiventainsi fixer un âge minimum ou des âges minimums d�admission à l�emploi, «comptetenu des dispositions pertinentes des autres instruments internationaux» (article 32).Les textes ci-dessous marquent les étapes de la protection des enfants sur le planinternational :

1919 : Convention n° 5 sur l�âge mini-mum (industrie). Adoptée par la Confé-rence internationale du Travail à sa pre-mière session et ratifiée par 72 pays, ellefixe à 14 ans l�âge minimum d�admis-sion des enfants aux travaux industriels.Ce fut le premier effort internationalpour réglementer la participation desenfants au travail. De nombreux autrestextes de l�Organisation internationaledu Travail (OIT), s�appliquant à d�autressecteurs de l�économie, ont suivi.

1930 : Convention n° 29 de l�OIT surle travail forcé. Elle demande aux Etatsde «supprimer l�emploi du travail forcéou obligatoire sous toutes ses formes»,c�est-à-dire tout travail ou service im-posé par la menace à des personnes quine se sont pas portées volontaires. A lami-septembre 1996, cette Conventionavait été ratifiée par 139 Etats.

1966: Pacte international relatif auxdroits civils et politiques. Adopté en1966 par l�Assemblée générale des Na-tions Unies et entré en vigueur en 1976,il réaffirme les principes de la Déclarationuniverselle des Droits de l�homme (1948)concernant les droits civils et politiqueset oblige les Etats parties à prendre desmesures pour la mise en �uvre de cesdroits. Aux termes de l�article 8, per-sonne ne doit être tenu en esclavage ouen servitude, ni astreint à un travail forcéou obligatoire. A la mi-septembre 1996,le Pacte avait été ratifié par 135 Etats.

1966: Pacte international relatif auxdroits économiques, sociaux et cultu-rels. Adopté en 1966 par l�Assemblée gé-nérale des Nations Unies et entré en vi-gueur en 1976, il réaffirme les principesde la Déclaration universelle des Droitsde l�homme concernant les droits écono-miques, sociaux et culturels. Son arti-cle 10 enjoint aux Etats parties de proté-ger les jeunes contre l�exploitation écono-mique et contre toute forme de travailsusceptible de nuire à leur santé, à leurvie, à leur développement normal ou àleur moralité. Il oblige aussi les Etats par-ties à fixer des limites d�âge au-dessousdesquelles l�emploi rémunéré de main-d��uvre enfantine sera interdit et sanc-tionné par la loi. A la mi-septembre 1996,le Pacte avait été ratifié par 135 Etats.

1973: Convention n° 138 de l�OIT surl�âge minimum (d�admission à l�emploi)se substitue à tous les instruments anté-rieurs applicables à des secteurs écono-miques limités. Elle prescrit aux EtatsMembres de poursuivre une politiquenationale visant à assurer l�abolition ef-fective du travail des enfants. Elle pré-voit qu�aucun enfant ne peut être em-ployé dans aucun secteur économique,tant qu�il n�aura pas dépassé l�âge de lascolarité obligatoire, et dans tous les casjamais avant 15 ans. L�âge minimumd�admission à tout type d�emploi ou detravail susceptible de compromettre lasanté, la sécurité ou la moralité des ado-lescents ne peut être inférieur à 18 ans.

A la mi-septembre 1996, la Conventionavait été ratifiée par 49 Etats.

La Recommandation n° 146 sur l�âge mi-nimum appelle les Etats à porter à 16 ansl�âge minimum d�admission à l�emploi.Bien que n�ayant pas force obligatoire,cette recommandation n�en est pas moinsun vigoureux appel lancé aux Etats Mem-bres. La Convention n° 138 et cette Re-commandation qui l�accompagne sontconsidérées comme les déclarations etles instruments internationaux les pluscomplets sur le travail des enfants.

1989: Convention relative aux droitsde l�enfant. Elle définit l�éventail com-plet des droits interdépendants et indivi-sibles de tous les enfants, sur les planscivil, politique, économique, social etculturel � droits essentiels à la survie, audéveloppement, à la protection des en-fants, ainsi qu�à leur participation à lavie de leur société. Faisant le lien entredroits, survie et développement des en-fants, quasiment tous les articles de laConvention tournent autour du travaildes enfants, qu�il s�agisse de la santé, del�éducation, de la nutrition, du repos, dela sécurité sociale ou des responsabili-tés des parents. L�un des principes di-recteurs de la Convention est que, pourtout ce qui concerne les enfants, c�estl�intérêt supérieur de ceux-ci qu�il fautprendre en compte. L�article 32 recon-naît le droit de l�enfant de n�être astreintà aucun travail susceptible de compro-mettre son éducation ou de nuire à sasanté ou à son développement ; il en-joint aux Etats parties de fixer un ou desâges minimums d�admission à l�emploiet de prévoir une réglementation appro-priée des conditions d�emploi. A la mi-septembre 1996, la Convention avait étératifiée par 187 Etats.

1996: L�OIT propose de discuterd�une nouvelle convention visant l�éli-mination des formes les plus préjudicia-bles et les plus intolérables du travaildes enfants.

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exemple pensent qu’employer unjeune à livrer des journaux pendantune heure ou deux avant l’école soitune forme d’exploitation, bien qu’ilsoit certainement moins payé qu’unadulte pour un travail identique.Souvent, l’enfant sera même encou-ragé à prendre un emploi de ce typeafin de se frotter au «monde réel» dutravail et du commerce.

C’est également ainsi que denombreuses familles dans le mondeen développement considèrent letravail des enfants – avec cette diffé-rence que, bien souvent, elles ontcruellement besoin pour survivre durevenu ou de l’aide que leurs en-fants peuvent fournir, alors que lesjeunes des pays industrialisés ne tra-vaillent fréquemment que pour ga-gner leur argent de poche.

Toutes les formes de travail con-fondues, le pourcentage de main-d’œuvre enfantine dans les pays in-dustrialisés peut être étonnammenthaut. Au Royaume-Uni, il apparaîtselon les estimations les plus fiablesque le phénomène concerne de 15 à26% des enfants âgés de 11 ans et de36 à 66% des jeunes de 15 ans2.

Dans les pays industrialisés, laplupart de ces jeunes travailleurs fré-quentent également l’école. Mais ilserait naïf de croire qu’en Occidentle travail des enfants est toujours dutype «argent de poche». Les nationsindustrialisées ont tendance à penserqu’elles ont complètement aboli lesformes les plus dures de travail desenfants et exhortent donc les payspauvres à suivre leur exemple.

On trouve pourtant des formesdangereuses de travail des enfantsdans la plupart des pays riches. Ha-bituellement, les enfants exploitéssont issus de minorités ethniques oude groupes d’immigrants, commeles communautés tsiganes et alba-naises en Grèce. C’est aussi le casaux Etats-Unis, pour la majorité desenfants travailleurs employés dansl’agriculture. Une étude réalisée en1990 par l’Agence générale comp-table a montré une augmentation de250% des infractions à la législationsur le travail des enfants de 1983 à

1990. En 1990, une opération «coupde poing» menée par le ministère duTravail pendant trois jours a révéléque 11 000 enfants travaillaientclandestinement3. La même année,une enquête sur les enfants mexico-américains occupés dans les exploi-tations agricoles de l’Etat de NewYork a révélé que près de la moitiéavaient travaillé dans des champsencore humides de pesticides et queplus d’un tiers avaient été touchéspar des pulvérisations, directes ouindirectes4.

Deuxième mytheLe travail des enfants ne sera

jamais éliminé tant que la pau-vreté subsistera – Il est vrai que lessecteurs les plus pauvres et les plusdéfavorisés de la société fournis-sent l’essentiel de la main-d’œuvreenfantine. Il est tentant d’en con-clure que le travail des enfants et lapauvreté sont inséparables et queles appels en faveur de l’élimina-tion immédiate des formes les plusdangereuses du travail des enfantssont utopiques. On demande alorsde tolérer l’intolérable jusqu’à ceque la pauvreté disparaisse de laplanète.

Cet argument est bien commodepour tous ceux qui bénéficient dustatu quo, mais il est erroné. Le faitest que lorsqu’un enfant est em-ployé à des tâches dangereuses, il ya quelqu’un – un employeur, unclient ou un parent – qui tire béné-fice de ce travail. C’est cet élémentd’exploitation que négligent ceuxqui considèrent le travail des en-fants comme inséparable de la pau-vreté. Aussi démunie que soit leurfamille, les enfants ne seraient pasastreints à un travail préjudiciables’il ne se trouvait pas de gens prêtsà les exploiter. On peut même direque le travail des enfants contribueà perpétuer la pauvreté, puisqu’unenfant travailleur devient un adultepris au piège des emplois non qua-lifiés et mal payés.

Il faut bien entendu faire dimi-nuer la pauvreté. La croissance éco-

A passer de longues heures devant son métier,dans une atmosphère polluée, ce petit Afghanrisque de sérieux problèmes musculaires et res-piratoires.

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nomique, la création d’emplois etl’investissement, une meilleure ré-partition des revenus, des change-ments dans l’économie mondiale,ainsi qu’une amélioration dans la ré-partition des crédits gouvernemen-taux et une réorientation des fluxd’aide sont autant de mesures quiréduiront la pauvreté et, partant, leréservoir potentiel de main-d’œuvreenfantine.

Mais l’emploi des enfants à destravaux dangereux peut et doit êtreéliminé indépendamment de mesu-res plus vastes visant à limiter lapauvreté.

Au plus haut niveau, les Etatsont commencé à agir en ce domaineet à appliquer les engagementssouscrits en ratifiant la Conventionrelative aux droits de l’enfant.Ainsi, à New Delhi en 1996, lesministres du travail du Mouvementdes pays non alignés ont convenuque «l’exploitation du travail desenfants où qu’elle se pratique estun outrage moral et un affront à ladignité humaine». Ils ont décidé dedonner «la priorité immédiate àl’élimination totale et de fait del’emploi des enfants à des travauxdangereux5.»

Au niveau local, les groupes demilitants et les organisations nongouvernementales (ONG) étudientdes moyens novateurs de retirer lesenfants des emplois dangereux etde leur proposer des solutions derechange. Et en août 1996, à la troi-sième Conférence ministérielle del’Association sud-asiatique de coo-pération régionale (ASACR) sur lesenfants en Asie du Sud, ses Etatsmembres ont annoncé qu’ils s’en-gageaient à abolir le travail en ser-vitude d’ici l’an 2000 et à «élimi-ner le fléau du travail des enfants»d’ici 2010.

On ne peut, on ne doit pas atten-dre la victoire sur la pauvreté pourmettre fin au travail des enfantsdans des conditions dangereuses.S’il est évidemment impossible defaire disparaître la pauvreté mon-diale d’ici la fin de la décennie, onpourrait en revanche éliminer les

formes les plus préjudiciables dutravail des enfants et les graves vio-lations des droits de l’enfant qu’ilsuppose.

Troisième mytheLe travail des enfants se ren-

contre surtout dans les secteursd’activité orientés vers l’exporta-tion – Les industries exportatricessont le secteur le plus visible danslequel les enfants travaillent. Lesballons de football fabriqués parles enfants au Pakistan pour êtreutilisés par les enfants dans lespays industrialisés sont peut-êtreemblématiques. Mais on ne doitpas oublier les dizaines de mil-lions d’enfants aux quatre coinsdu monde qui travaillent dans dessecteurs non axés sur l’exporta-tion, souvent dans des conditionsdangereuses ou d’exploitation. Enfait, seul un très petit pourcentagedes enfants travailleurs sont em-ployés dans les industries d’ex-portation – probablement moinsde 5%6.

Une étude menée en 1995 auBangladesh a ainsi révélé que desenfants occupaient plus de 300 ca-tégories différentes d’emplois endehors du secteur de l’exportation.Cela allait des travaux ménagers àla fabrication de briques, du con-cassage des pierres à la vente dansles boutiques ou dans les rues, dela réparation de bicyclettes à lacollecte des déchets et au ramas-sage des vieux objets7. Et cetteévaluation n’a tenu compte quedes métiers pratiqués dans les vil-les. La plupart des enfants tra-vaillent dans des fermes et desplantations ou à domicile, loin desinspecteurs du travail et de la cu-riosité des médias.

Laisser s’installer l’idée que lesenfants les plus exploités travaillenttous dans le secteur de l’exportationserait rendre un très mauvais serviceà la grande majorité des jeunes tra-vailleurs qui sont presque totale-ment invisibles.

On ne peut, on ne doit pasattendre la victoire sur lapauvreté pour mettre fin autravail des enfants dans desconditions dangereuses.

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Le Programme internationalpour l’abolition du travail des enfants (IPEC)

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Encadré 4

Au Brésil, les syndicats ont ex-posé au grand jour les problè-mes du travail des enfants et

fait insérer des clauses dans les con-trats passés avec les employeursdans 88 municipalités de huit Etatsfédéraux. Au nord de la Thaïlande, leProgramme d�éducation des filles dis-pense aux jeunes filles de 70 commu-nautés une éducation de base nonformelle, des services d�orientation etde formation pratique et les avertitainsi que leurs familles, leurs ensei-gnants et les dirigeants de leurs com-munautés des dangers de la prostitu-tion.

Ces deux exemples illustrent lamanière dont le Programme interna-tional pour l�abolition du travail desenfants (IPEC) de l�Organisation inter-nationale du Travail (OIT) lutte contrele travail dangereux et l�exploitationdes enfants. L�IPEC s�est distingué par

son approche créative et souple,adaptée aux besoins des enfants etaux capacités des pays. Il a égalementsu renforcer l�engagement des Etatset les structures nationales dont dé-pendent des améliorations perma-nentes.

Lancé en 1991 grâce à un don del�Allemagne, l�IPEC compte actuelle-ment 19 pays participants: le Ban-gladesh, la Bolivie, le Brésil, le Chili,le Costa Rica, l�Egypte, El Salvador,le Guatemala, l�Inde, l�Indonésie, leKenya, le Népal, le Nicaragua,le Pakistan, Panama, les Philippines,la République-Unie de Tanzanie, laThaïlande et la Turquie. Dix autrespays se préparent à s�y joindre.

Tout projet de l�IPEC commence parla signature d�un Protocole d�accordentre le gouvernement intéressé et leBIT, précisant les domaines de coopé-ration. Des études et des enquêtes

définissent la nature et l�ampleur desproblèmes de travail des enfants, etcomplétées par des consultations, for-ment la base du plan d�action national.

Une fois ce plan mis au point, ilincombe aux institutions officielles,aux organisations d�employeurs et detravailleurs, aux ONG, aux universitéset aux médias de l�appliquer. Puis-qu�aucune organisation ou stratégiene peut à elle seule résoudre le pro-blème du travail des enfants, il estvital d�établir des partenariats et desalliances. Le pays crée un comité pourcoordonner les différents groupesparticipants et surveiller la gestion duprogramme. Grâce à ce partenariatmultiple, le pays peut plus facilementmettre en �uvre des changements ets�identifier avec les programmes del�IPEC.

L�IPEC parvient aussi à sensibiliserl�opinion aux dangers et à l�ampleurdu travail des enfants. Le message estdiffusé de plusieurs manières, notam-ment à la radio, outil efficace surtoutdans les campagnes. En Thaïlande,des livres d�images et des albums debandes dessinées décrivent les dan-gers du travail des enfants.

L�IPEC aide également les Etats àrenforcer leur législation et leurs ca-pacités de mise en �uvre et de suivi.Un certain nombre d�entre eux ontcommencé à former des inspecteursdu travail qui sont souvent les seulespersonnes susceptibles d�avoir accèsaux petits travailleurs «invisibles».Un manuel d�inspection du travailtesté sur le terrain et mis au point parl�IPEC est disponible en plusieurs lan-gues. Des programmes abordentd�autres questions relevant de la lé-gislation, comme la manière de con-cilier la législation du travail et celle

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de l�enseignement afin de garantirque l�âge minimum d�admission àl�emploi dans un pays soit plusélevé que l�âge auquel un enfantachève l�enseignement obligatoire.

L�éducation et la sensibilisationsont souvent des volets complé-mentaires des programmes. EnInde par exemple, quand le CREDA

(Centre for Rural Education,Research and Development Asso-ciation : Centre pour l�éducation ru-rale et association pour la recher-che et le développement), soutenupar le gouvernement indien etl�IPEC, a mené une vaste campagnede sensibilisation parmi les mem-bres de la communauté, les pro-priétaires de métiers à tisser et lesenfants, plus de 4500 jeunes tra-vailleurs ont pu quitter l�industriedu tapis. Les 68 centres d�enseigne-ment non formel que le CREDA aétablis dans la région donnent auxenfants des notions de base sur lescompétences de la vie quotidienneet la formation professionnelle, lanutrition, la santé et les droits del�enfant. Grâce au fort soutien pa-rental et communautaire, de nom-breux autres enfants ont été libérésdes métiers à tisser ; 1500 enfants àrisque ont également été admisdans les écoles gouvernementales.

L�IPEC s�occupe aussi des be-soins des enfants qui mènent defront scolarité et emploi. Ainsi, enIndonésie, du matériel pédagogi-que a été mis au point pour unvaste programme d�enseignementfinancé par les pouvoirs publics. Ilcomprend des disciplines commel�alphabétisation, le calcul, les tâ-ches ménagères de base, les règlesd�hygiène et les compétences de la

vie quotidienne définies dans unguide du maître et des livrets pourles élèves. Plusieurs partenaires del�IPEC ont commencé à employer cematériel.

Aucune de ces innovationsn�aurait été possible sans le soutiendes donateurs de l�IPEC, à savoirl�Allemagne, l�Australie, la Belgi-que, le Canada, les Etats-Unis, laFrance, le Luxembourg et laNorvège. Grâce à une contributiondéterminante de l�Espagne, l�IPEC

pourra répondre aux demandesd�assistance de 13 pays latino-amé-ricains.

Le budget de l�IPEC est limité etles dépenses du programme sem-blent bien modiques quand on lesmesure à l�aune des avantages qu�ilprocure: une vie et un avenirmeilleurs pour les enfants.

Photo : La formation professionnelle est un

élément des programmes de l’IPEC. EnThaïlande, un garçon apprend à coudre desvêtements.

L’ IPEC se distingue par sonapproche créative et souple,adaptée aux besoins desenfants et aux capacités dupays.

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Quatrième mytheLes sanctions, les boycotts sont

une autre voie de progression dansla lutte contre le travail des enfants –Cette idée aussi est fausse. Premièreerreur, elle donne à penser que seulesles pressions occidentales stimulentl’action en matière de travail desenfants et que la population, lesONG, les médias et les gouverne-ments dans les pays en développe-ment ignorent le problème ou luitrouvent des excuses. En fait, desmilitants et des organisations, aussibien à l’échelon local qu’internatio-nal, travaillent inlassablement de-puis des années dans les pays endéveloppement pour faire connaîtreles abus dont sont victimes les en-fants travailleurs, pour mettre aupoint des programmes locaux et na-tionaux et pour sensibiliser les con-sommateurs dans leur pays et enOccident grâce à des campagnesinternationales.

Lancé en 1991 pour aider les en-fants dans six pays, le Programmeinternational pour l’abolition du tra-vail des enfants (IPEC) de l’Organi-sation internationale du Travail(OIT) travaille maintenant avec desONG et des partenaires gouverne-mentaux dans 19 pays (voir enca-dré 4). Dans un autre programme,soutenu par l’UNICEF aux Philippi-nes, des équipes formées d’inspec-teurs de l’administration, de tra-vailleurs sociaux, de policiers, dereprésentants d’ONG, ainsi que deprocureurs et de journalistes enquê-tent régulièrement sur les conditionsdans lesquelles travaillent les en-fants et retirent ceux qui sont endanger. Au Bangladesh, où l’ensei-gnement primaire bénéficie d’unepriorité élevée, un programmed’éducation non formelle réaliséconjointement par les ONG et lespouvoirs publics à l’intention de1,4 million d’enfants urbains pau-vres a été mis au point à la fin de1995.

Deuxième erreur, ce mythe sous-entend qu’il n’y a qu’un seul moyenévident, comportant habituellementdes sanctions commerciales et un

boycott des consommateurs, pourqu’une société mondiale, que pas-sionne depuis peu la question, pro-gresse rapidement vers la solutiondu problème.

L’engagement et les pressions auplan international sont sans nuldoute utiles. Mais les sanctions netouchent que les industries exporta-trices qui, nous l’avons vu, n’ex-ploitent qu’un pourcentage relative-ment faible d’enfants. Les sanctionssont de plus un instrument grossieravec des conséquences à long termequ’il n’est pas toujours possible deprévoir et qui risquent en fin decompte de faire plus de mal que debien aux enfants.

L’histoire du projet de loi Harkinest à cet égard révélatrice. Ce projet,présenté au Congrès américain en1992 dans le but louable d’interdirel’importation de produits fabriquéspar les enfants de moins de 15 ans,n’avait pas encore été adopté en sep-tembre 1996. Mais la simple menaced’une telle mesure avait semé la pa-nique dans l’industrie du vêtementau Bangladesh, dont 60% de la pro-duction – d’une valeur de quelque900 millions de dollars – a été expor-tée vers les Etats-Unis en 19948. Dujour au lendemain, les usines ont ren-voyé les enfants travailleurs, pour laplupart des filles. Une étude parrai-née par des organisations internatio-nales a recherché certains de ces en-fants pour apprendre ce qui leur étaitarrivé après leur licenciement: unegrande partie d’entre eux se livraientà d’autres activités souvent plus dan-gereuses et moins bien payées, voireà la prostitution.

Ce projet a donc été une illustra-tion classique du mal que l’on peutfaire avec les meilleures intentions.Heureusement, tout n’était pasperdu ; il a été possible d’arriver àun accord d’un type nouveau pourprotéger les enfants concernés (voirencadré 12).

La leçon à tirer est claire. En rai-son du danger potentiel que com-portent les sanctions, il convient,chaque fois qu’elles sont envisa-gées, d’en évaluer les effets sur les

Un travail dur et dangereux: le chargement desfours à charbon de bois au Mato Grosso do Sul(Brésil).

Iola

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enfants dans les pays concernés, etd’assurer ultérieurement un suiviconstant pour estimer les consé-quences à long terme sur les enfants.

Qu�est-ce que le travaildes enfants?

Il est temps de définir les termesemployés. L’expression «travail desenfants» évoque une image particu-lière: nous voyons des enfants atta-chés à des métiers à tisser dans desfilatures sombres et des ateliers di-gnes du bagne, comme dans unelongue chaîne cauchemardesque re-liant le Lancashire de 1830 à l’Asiedu Sud contemporaine.

En réalité, les enfants exercentdes activités diverses dans des con-ditions très différentes que l’onpourrait représenter sur une lignecontinue. A une extrémité de cetteligne, le travail est bénéfique, ren-forçant ou favorisant le développe-ment physique, mental, spirituel,moral ou social de l’enfant sanscompromettre sa scolarité, ses loi-sirs et son repos. A l’autre extré-mité, il est manifestement destruc-teur ou synonyme d’exploitation.Entre ces deux pôles, on trouve devastes zones d’activité avec un tra-vail qui ne nuit pas forcément audéveloppement de l’enfant.

Personne n’oserait affirmer publi-quement que l’exploitation des en-fants comme prostitués est accepta-ble en quelque circonstance que cesoit. La même chose est vraie du«travail des enfants en servitude»,expression employée largement pourdésigner la mise en esclavage de faitdes enfants pour rembourser les det-tes contractées par leurs parents ouleurs grands-parents. Et égalementdes industries connues pour les gra-ves risques qu’elles présentent pourla santé et la sécurité: par exemple,les fours à charbon de bois dansl’Etat brésilien du Mato Grosso doSul, ou les fabriques de bracelets enverre de Firozabad (Inde). On ne sau-rait tolérer que des enfants, quelsqu’ils soient, puissent être employésà ces travaux dangereux.

Mais considérer toute activitééconomique des enfants commeégalement inacceptable, c’est jeterla confusion, banaliser la question,et rendre encore plus difficile l’éli-mination du travail des enfants.C’est pourquoi il est important dedistinguer entre le travail bénéfiqueet le travail intolérable et de recon-naître qu’une grande partie de l’acti-vité des enfants se situe dans unezone floue entre ces deux extrêmes.

Il y a dix ans, l’UNICEF a établique le travail des enfants relève del’exploitation s’il implique:

u un travail à plein temps à un âgetrop précoce;

u trop d’heures consacrées au tra-vail ;

u des travaux qui exercent des con-traintes physiques, sociales etpsychologiques excessives ;

u un travail et une vie dans la rue,dans des conditions peu salubreset dangereuses;

u une rémunération insuffisante ;

u l’imposition d’une responsabilitéexcessive ;

u un emploi qui entrave l’accès àl’éducation;

u des atteintes à la dignité et au res-pect de soi des enfants, commel’esclavage ou la servitude etl’exploitation sexuelle;

u un travail qui ne facilite pasl’épanouissement social et psy-chologique complet9.

Pour comprendre quand le travaildevient un problème, il est essentielde connaître ses conséquences sur ledéveloppement d’un enfant. Un tra-vail inoffensif pour les adultes peutêtre extrêmement nocif pour des en-fants. Le travail peut compromettreles aspects suivants du développe-ment de l’enfant :

u développement physique – no-tamment l’état de santé général, lacoordination, la force, la vision etl’ouïe;

Fig. 2 Les enfants du monde :nombre? âge ?

Il y a dans le monde plus de deux milliardsd�enfants (0 à 18 ans). Près de 9 sur 10 (87%)d�entre eux vivent dans des régions endéveloppement.

Source: World Population Prospects: The 1994 revision, UN

Department for Economic and Social Information and Policy Analysis,

Population Division, United Nations, New York, 1995.

15-1710-145-90-4

Groupes d'âge (années)

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Pays industrialisés

Pays en développement

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u développement cognitif – compé-tences de base en lecture, écriture etcalcul, et acquisition des connaissan-ces nécessaires à une vie normale;

u développement psychologique –estime de soi adéquate, attachementà la famille, sentiments d’amour etd’acceptation;

u développement social et moral –y compris le sens de l’identité degroupe, l’aptitude à coopérer avecd’autres et la capacité de distinguerle bien du mal10.

Les atteintes physiques sont biensûr les plus faciles à constater. Porterde lourdes charges ou rester assispendant de longues heures dans despositions peu naturelles risque dehandicaper définitivement des corpsen pleine croissance. Un enfant quidoit accomplir pendant des annéesun travail physique pénible peut per-dre jusqu’à 30% de son potentiel bio-logique de développement corporel,puisqu’il dépense des réservesd’énergie qui auraient dû normale-ment suffire jusqu’à l’âge adulte11.

Les enfants sont également vul-nérables du point de vue psycholo-gique: ils peuvent subir des domma-ges redoutables en vivant dans unenvironnement qui les avilit ou lesopprime. L’amour-propre est aussiimportant pour les enfants que pourles adultes.

Une des clés qui ouvrira la prisondu travail dangereux où tant d’en-fants sont enfermés, c’est l’éduca-tion. On n’insistera jamais assez surce point.

L’éducation qui aide un enfant àse développer sur les plans cognitif,émotionnel et social est souvent gra-vement menacée par le travail, no-tamment parce que:

u ce travail absorbe souvent tant detemps que les enfants ne peuventfréquenter l’école;

u il épuise tellement les enfantsqu’ils n’ont plus assez d’énergiepour aller à l’école, ou ne peuventplus suivre efficacement l’enseigne-ment donné en classe;

u certaines occupations, en parti-culier les travaux agricoles saison-niers, obligent les enfants mêmelorsqu’ils sont inscrits à l’école àmanquer trop de jours de classe ;

u l’environnement social du travailmine parfois la valeur que les en-fants accordent à l’éducation, unphénomène auquel les enfants desrues sont particulièrement vulnéra-bles ;

u les enfants maltraités sur le lieude travail sont quelquefois si trau-matisés qu’ils ne peuvent se concen-trer sur le travail scolaire ou sontrejetés par les enseignants qui lesjugent trop dissipés12.

Quel est l�âged�un enfant?

Dans toute les cultures, on re-trouve l’idée que plus les enfantssont jeunes, plus ils sont physique-ment et psychologiquement vulné-rables, et moins ils sont capables dese débrouiller seuls. Les limitesd’âge traduisent officiellement lejugement que la société porte surl’évolution des capacités et des res-ponsabilités de l’enfant.

Presque partout, des limitesd’âge réglementent officiellementles activités des enfants : à quel mo-ment ils peuvent quitter l’école, semarier, voter, être traités en adultespar la justice pénale, s’engager dansles forces armées – et travailler.

Mais les limites d’âge changentselon les activités et d’un pays àl’autre. L’âge minimum d’admis-sion à un emploi, quel qu’il soit, estde 12 ans en Egypte, 14 ans auxPhilippines, 15 ans à Hong Kong.Le Pérou a adopté des normes varia-bles : l’âge minimum d’admission àl’emploi est de 14 ans dans l’agri-culture, 15 ans dans l’industrie,16 ans dans la pêche hauturière et18 ans pour le travail dans les portset dans la marine13.

De nombreux pays font une dis-tinction entre les travaux légers etles travaux dangereux, l’âge mini-mum pour les premiers étant géné-

Fig. 3 Enfants au travail :un sur quatre dans le mondeen développement

Enfants, 5-14 ans, pays en

développement

Enfantsau travail, pays en

développement

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Fig. 4 Longues journées, longuessemaines

Sur les 190 millions d�enfants (10-14 ans) au travaildans le monde en développement, trois sur quatretravaillent six jours ou plus par semaine, et lamoitié neuf heures ou plus par jour.

Note : Comme il y a peu de données sur le travail des enfants, les

figures 3 et 4 ont été établies à partir de projections du nombre

d�enfants au travail dans le monde en développement, et de leurs

horaires de travail, d�après des enquêtes menées par le BIT dans

certains pays.

Semaine de6 jours +

Journée de9 heures +

Enfants de 10 à 14 ans au travail dans le monde en développement (%)

0 20 40 60 80 100

Nom

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(en

mill

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)

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ralement de 12 ans, alors que pourles derniers il varie habituellementde 16 à 18 ans14. La Conventionn° 138 de l’OIT sur l’âge minimumadopte également dans l’ensemblecette approche, autorisant dès 12 ou13 ans les travaux légers, mais pasavant 18 ans les travaux dange-reux15.

Néanmoins, l’OIT fixe parailleurs à 15 ans l’âge minimum gé-néral d’admission à l’emploi – pourautant qu’il ne soit pas inférieur àl’âge de la fin de la scolarité obliga-toire. C’est la norme la plus large-ment appliquée lorsqu’on recenseles enfants qui travaillent actuelle-ment dans le monde.

Combien d�enfantssont au travail?

Personne ne le sait avec certitude.Le Bureau international du Travail(BIT), qui fait autorité en la matière,considère quant à lui que les statisti-ques disponibles sont très inadéqua-tes et peu fiables, et que le processusde collecte des données abonde encomplications. Une récente enquêtelimitée du BIT, dont il ressort queplus de 73 millions d’enfants de 10 à14 ans exerçaient une activité éco-nomique dans le monde – soit 13%des enfants de ce groupe d’âge16 –aide à illustrer certains des problè-mes.

L’enquête a été limitée pour denombreuses raisons. Beaucoup degouvernements nationaux n’y ontpas répondu. Elle n’incluait pas lesenfants qui travaillent dans les paysindustrialisés, ni les millions de tra-vailleurs que l’on pensait avoirmoins de dix ans, pas plus que lesenfants employés dans le secteur in-formel, ou des enfants scolarisés quipeuvent également travailler. Ellen’incluait pas non plus le plus grandgroupe de travailleurs invisibles :tous les enfants – en majorité desfilles – occupés à des travaux ména-gers, que ce soit pour leur famille oucomme domestiques.

Le recueil de données solides etfiables sur le travail des enfants est

également entravé par le fait que,dans certains cas, les autorités pré-fèrent ignorer l’existence de lamain-d’œuvre enfantine: celle-cin’est donc pas incluse dans les en-quêtes ni couverte par les statisti-ques officielles. On peut pourtantdécouvrir d’autres enfants tra-vailleurs non dénombrés quand onassume que ceux qui ne sont ni ins-crits à l’école ni scolarisés tra-vaillent sous une forme ou uneautre. Rien qu’en Inde, cela ajoute-rait près de 90 millions d’enfants, enmajorité des filles, au total. Ainsidonc, s’il est impossible de citer unchiffre faisant foi, il est clair que lenombre d’enfants travailleurs dansle monde s’élève à des centaines demillions (voir fig. 3).

Afin de mieux quantifier le pro-blème, le BIT a récemment lancédes enquêtes expérimentales auGhana, en Inde, en Indonésie et auSénégal, avec le concours de statis-ticiens locaux, en vue d’étudier unéchantillon d’environ 4000 ména-ges et 200 entreprises par pays. Se-lon les résultats de ces enquêtes, laproportion d’enfants économique-ment actifs entre 5 et 14 ans était de25%; au Sénégal, elle atteignait lechiffre étonnamment élevé de 40%17.

A l’échelle mondiale, il est possi-ble de brosser le tableau suivant : lagrande majorité des enfants qui tra-vaillent vivent en Asie, en Afriqueet en Amérique latine. L’Asie à elleseule en regroupe la moitié, bienque leur proportion semble dimi-nuer en Asie du Sud-Est sous l’effetde l’augmentation du revenu par ha-bitant, de la généralisation de l’édu-cation de base et de la diminution dela taille de la famille. En Afrique, unenfant sur trois en moyenne exerce-rait une activité économique18. EnAmérique latine, un enfant sur cinqtravaille19. Ces proportions ont aug-menté en partie du fait de la crisedes années 80 et, en Afrique, parsuite du manque d’investissementspublics dans l’éducation, et desconflits armés. En Afrique commeen Amérique latine, seul un très fai-ble pourcentage de la main-d’œuvre

Cette petite Malawienne à la cuvette de man-gues, dont les parents sont morts du SIDA, doitsubvenir seule à ses besoins et à ceux de seshuit frères et sœurs.

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enfantine est employé dans le sec-teur structuré. La grande majoritédes enfants qui travaillent le fontdans leur famille, à domicile, auxchamps et dans la rue.

Dans les pays d’Europe centraleet orientale, le travail des enfants asensiblement augmenté après latransition brusque d’une économieplanifiée à une économie de mar-ché, tandis que dans les pays indus-trialisés, comme les Etats-Unis et leRoyaume-Uni, la croissance du sec-teur des services et la recherched’une main-d’œuvre plus souple ontcontribué à une expansion du travaildes enfants. Dans les pays africains,l’instabilité politique et l’épidémiede VIH/SIDA ont accru le recours autravail des enfants.

Pour aller plus loin que ce tableaubrossé à grands traits, il est absolu-ment indispensable de réunir desdonnées plus précises sur l’inci-dence du travail des enfants, en sui-vant les définitions acceptées au ni-veau international. Gouvernements,ONG et institutions internationalesdoivent s’attaquer ensemble à cetteénorme tâche.

Il faut en particulier savoircombien d’enfants sont astreints àdes activités qui leur sont préjudi-ciables. C’est ce groupe d’enfantsque les politiques et les program-mes doivent atteindre de toute ur-gence.

Sans une information plus claire,la dimension réelle du problème de-meurera inconnue. Ce qui est restélongtemps dans l’ombre n’apparaî-tra enfin en pleine lumière que lors-que nous pourrons le mesurer, etdonc progresser systématiquementjusqu’à son élimination.

Les originesdu travail des enfants

La plupart des enfants qui tra-vaillent n’ont pas le pouvoir dechoisir librement. Ils ne se pronon-cent pas sur des choix de carrièreavec différents avantages et incon-vénients et plusieurs niveaux de sa-laire. Si une minorité d’enfants ont

la chance d’avoir les moyens maté-riels suffisants pour envisager le tra-vail comme une possibilité agréableoffrant de nouveaux avantages éco-nomiques, la majorité sont aspirésdans un travail souvent préjudicia-ble à leur développement par troisfacteurs clés : l’exploitation de lapauvreté, l’absence d’une éducationadaptée et la tradition.

Exploitation de la pauvretéLa force la plus puissante qui

pousse les enfants à un travail dange-reux et débilitant est l’exploitation dela pauvreté. Quand la société est ca-ractérisée par la pauvreté et l’ini-quité, l’incidence du travail des en-fants tend à augmenter, ainsi que lerisque d’exploitation économique.

Pour une famille pauvre, la petitecontribution du revenu d’un enfantou l’aide qu’il apporte à la maison etqui permet à ses parents d’occuperun emploi peut faire toute la diffé-rence entre la faim et la satisfactiondes besoins élémentaires. Toutes lesenquêtes l’ont bien mis en évidence:une forte proportion d’enfants tra-vailleurs remettent la totalité de leursalaire à leurs parents. Le travail desenfants est jugé essentiel pour main-tenir le niveau économique du mé-nage (voir fig. 5 et 6). Une analyse deneuf pays latino-américains a montréque sans le salaire des enfants âgésde 13 à 17 ans, le pourcentage depauvres passerait de 10 à 20%20.

Si les employeurs n’étaient pasprêts à exploiter les enfants, le tra-vail des enfants n’existerait pas. Lesparents des enfants travailleurs sontsouvent au chômage ou sous-em-ployés, recherchant désespérémentun emploi et un revenu sûrs. Pour-tant, c’est à leurs enfants que l’onoffre des emplois. Pourquoi ? Parcequ’on peut les payer moins cher,bien sûr. En Amérique latine parexemple, les enfants de 13 à 17 ansgagnent en moyenne moitié moinsque des salariés adultes ayant faitsept années d’école21. C’est aussiparce que les enfants sont plus mal-léables : ils font ce qu’on leur dit

Fig. 5 Evolution du pouvoir d�achatpar région

Les enfants peuvent être obligés d�occuper desemplois dangereux quand leurs parents ne peuventplus subvenir à leurs besoins par suite de la baissedes revenus et du pouvoir d�achat de la famille.Depuis 1990, le pouvoir d�achat a connu une chutespectaculaire dans la Fédération de Russie etcertains pays asiatiques voisins. Les famillesdeviennent de plus en plus pauvres non seulementen Afrique subsaharienne mais aussi, récemment,en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

* Europe centrale et orientale/Communauté d�Etats indépendants

1970 1975 1980 1985 1990 1995

Asie du Sud

Afrique au sud du Sahara

Asie de l'Est et Pacifique

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Amérique latine et Caraïbes

ECO/CEI* et Etats baltes

Fig. 6 Pouvoir d�achatdans les pays industrialiséset en développement

Le fossé continue à s�élargir entre les économiesindustrialisées et le monde en développement.

Note: Ces diagrammes représentent le pouvoir d�achat local, en prix

1994 constants sur la base des PNB par habitant. Les données pour

l�Afrique au sud du Sahara ne prennent pas en compte le PNB de

l�Afrique du Sud.

Source pour les deux figures : données de la Banque mondiale,

1995.

1970 1975 1980 1985 1990 1995

Pays industrialisés

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sans remettre en question l’autorité.Et enfin, c’est parce que les enfantssont plus désarmés : ils risquentmoins de s’organiser contre l’op-pression et peuvent être maltraitésphysiquement sans répondre auxcoups.

Tout simplement donc, les en-fants sont employés parce qu’ilssont plus faciles à exploiter. Quandon les somme de s’expliquer, denombreux employeurs invoquentleur propre pauvreté relative et lanécessité de verser des salaires aussibas que possible afin d’être compé-titifs et de survivre. D’autres jugentleur rôle avec plus de cynisme etconsidèrent l’exploitation du travaildes enfants comme une partie natu-relle et nécessaire de l’ordre socialexistant. Ainsi, des propriétairesd’enfants en servitude, cités par unchercheur indien, pensaient que lesenfants de basse caste devaient tra-vailler plutôt que d’aller à l’école.«Quand on leur permettra de s’éle-ver à un niveau égal, personne n’iraplus dans les champs. Les terres se-ront laissées partout en friche. Nousdevons les maintenir sous une poi-gne énergique afin que le travail sefasse22.»

Cette exploitation des pauvres etdes faibles signifie non seulementque les adultes se voient refuser desemplois qui auraient mieux fait vi-vre leur famille, mais aussi que lesenfants sont obligés de travaillerdans des conditions dures et dange-reuses. Elle condamne l’enfant, etaussi souvent les générations à ve-nir, à une vie de travail non qualifiéet à l’ignorance. Le bénéfice finan-cier minime que la famille arrache àcourt terme est obtenu aux dépensd’une perte incalculable à longterme. De la pauvreté naît le travaildes enfants, qui crée à son tour unmanque d’instruction perpétuant lapauvreté.

Pourtant, la pauvreté n’est pasune vérité immuable. Elle est aggra-vée ou allégée par les politiques etles options politiques et économi-ques. Malheureusement, l’évolutiondes économies nationales et interna-

tionales ces dernières décennies a eupour effet d’accentuer les inégalitéset la pauvreté.

Les années 80 ont marqué ungrand revers de fortune pour denombreux pays en développement :l’endettement de l’Etat, des politi-ques économiques internes dérai-sonnables et la récession ont causéla crise économique. La Banquemondiale et le Fonds monétaire in-ternational (FMI) ont réagi en impo-sant aux nations endettées, enéchange de garanties de prêts, unensemble de mesures politiquesconnu sous le nom de programmesd’ajustement structurel. Ces réfor-mes économiques profondes vi-saient à orienter les pays vers lesbesoins d’une économie mondiale,en encourageant les cultures d’ex-portation et en offrant des mesuresd’encouragement aux investisseursétrangers, tout en réduisant sévère-ment les dépenses de l’Etat. Or,trop souvent, des coupes claires ontamputé les budgets de la santé et del’éducation, les subventions ali-mentaires et les services sociaux,nécessaires principalement auxpauvres.

L’expérience vécue dans la plu-part des pays montre que ce sont lespauvres et leurs enfants qui souf-frent de manière disproportionnéedu coût réel de l’ajustement, ainsique le nombre croissant d’enfantstravailleurs. Au Zimbabwe parexemple, le gouvernement commele BIT font un lien direct dans leursrapports entre programme d’ajuste-ment structurel du pays et explosiondu travail des enfants23.

Les programmes d’ajustementstructurel ont été progressivementmodifiés dans le souci d’en atténuerles répercussions sur les populationsvulnérables. Dans les nouveaux ac-cords conclus entre les gouverne-ments et les institutions financièresinternationales, les crédits publics àl’enseignement primaire et auxautres services sociaux de base sontde plus en plus souvent protégés desrestrictions budgétaires. Mais laplupart des pays en développement

Une jeune fille fait ses corvées ménagères auNiger.

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subissent toujours les politiquesd’un passé récent: des plans d’ajus-tement non modifiés pèsent encorelourdement sur les citoyens les pluspauvres. Et c’est dans cet état qu’ilsdoivent maintenant faire face auxconséquences de la course plané-taire vers la compétitivité associée àla «mondialisation».

Bien des pays privilégient encoredans leurs maigres ressources les dé-penses militaires au détriment desbudgets sociaux. L’Afrique subsaha-rienne consacre actuellement huitmilliards de dollars par an aux dé-penses militaires, bien que 216 mil-lions d’habitants de la région viventdans la pauvreté. De même, l’Asie duSud – avec 562 millions de pauvres –a alloué 14 milliards de dollars auxcrédits militaires en 199424.

Seule une campagne sérieuse delutte contre la pauvreté réduira lenombre d’enfants vulnérables àl’exploitation économique. Des sys-tèmes de protection sociale sont es-sentiels pour les pauvres, toutcomme l’accès au crédit et aux pro-jets générateurs de revenus, la tech-nologie, l’éducation et les servicesde santé de base. Les priorités bud-gétaires doivent être revues et réo-rientées dans cette perspective.

Mais on ne saurait attendred’avoir vaincu la pauvreté pour s’at-taquer à l’exploitation elle-même.L’emploi des enfants à des travauxdangereux fournit l’argument leplus éloquent en faveur de l’égalitéet la justice sociale. Il peut et doitêtre aboli partout et sans attendre.

Absence d’une éducationadaptée

Les réductions de dépenses socia-les ont affecté de manière particuliè-rement dure l’éducation, qui estpourtant l’instrument privilégié pourcombattre le travail des enfants.

Dans toutes les régions, les dé-penses par étudiant de l’enseigne-ment supérieur ont baissé au coursdes années 80, de même qu’en Afri-que et en Amérique latine les dé-penses par élève du primaire.

Une enquête pilote réalisée en1994 dans 14 des pays les moinsavancés du monde sous le parrai-nage de l’Organisation des NationsUnies pour l’éducation, la science etla culture (UNESCO) et de l’UNICEFa renforcé les inquiétudes quant à lasituation réelle des écoles primaires.Dans la moitié de ces pays, les sallesde classe de première année ne dis-posaient de places assises que pourquatre élèves sur dix. La moitié desélèves n’avaient pas de manuels etla moitié des salles pas de tableau.Les instituteurs devaient fréquem-ment s’occuper de classes surchar-gées – en moyenne 67 élèves parenseignant au Bangladesh et près de90 en Guinée équatoriale. Dans dixde ces pays, la plupart des enfantssuivaient un enseignement dans unelangue qu’ils ne parlaient pas à lamaison. Et, bien sûr, la majorité desfoyers n’avaient ni livres ni magazi-nes dans quelque langue que cesoit25.

L’éducation manque de toute évi-dence de crédits. Pourtant ce n’estpas seulement d’une pénurie de res-sources que souffre le système sco-laire tel qu’il se présente dans laplupart des pays en développement.Il est trop souvent rigide, avec desméthodes peu stimulantes et desprogrammes inutiles aux enfants cartrop éloignés de leur vie.

La qualité de l’enseignement estbien souvent exécrable et la disci-pline est violente, comme le racontele jeune Sudhir, 11 ans, de Kone(Inde) : «A l’école, les maîtres n’en-seignaient pas bien. Si nous leurdemandions de nous apprendrel’alphabet, ils nous frappaient. Ilsdormaient en classe. Si nous leur po-sions la moindre question, ils nousbattaient et nous renvoyaient dehors.Même si nous ne comprenions pas,ils refusaient de nous expliquer.Alors, j’ai abandonné l’école.»

Il n’est donc guère étonnant queSudhir ait quitté l’école. Et cette dé-cision, prise souvent par les parents,se répète partout dans le monde.Dans l’ensemble, 30% des enfantsdes pays en développement qui

Dans la moitié des 14 paysenquêtés, les salles de classede première année n’avaientde places assises que pourquatre élèves sur dix. Lamoitié des élèves n’avaientpas de manuels et la moitiédes salles pas de tableau.

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s’inscrivent à l’école primaire nel’achèvent pas26, chiffre qui atteint60% dans certains pays. En Améri-que latine, les inscriptions à l’écolesont comparativement élevées,pourtant la moitié seulement desélèves qui commencent l’écolel’achèvent, à peu près la même pro-portion qu’en Afrique où les ni-veaux d’inscription sont pourtantbeaucoup plus faibles. Même auBrésil, l’un des pays les plus richesde la région, le taux d’achèvementdes études primaires n’atteint que40%27.

L’éducation fait désormais partiedu problème. Il faut qu’elle renaissepour contribuer à la solution.

Rôle de la traditionLes forces économiques qui

poussent les enfants vers les travauxdangereux sont sans doute les pluspuissantes. Mais les traditions et lesconventions sociales rigides jouentégalement un rôle à cet égard.

Dans les pays industrialisés,presque tout le monde reconnaîtaujourd’hui que pour que les enfantsse développent normalement et sai-nement, ils ne doivent pas accom-plir de travail invalidant. En théoriedu moins, l’éducation, le jeu et lesloisirs, les amis, un bon état de santéet un repos suffisant doivent avoirune place importante dans leur vie.

Cette idée est relativement ré-cente. Au début de l’industrialisa-tion, le travail était considérécomme l’un des moyens les plusefficaces pour apprendre la vie et lemonde aux enfants. On retrouve desvestiges de cette idée dans l’opiniontrès répandue qu’il est bon pour lesadolescents de prendre des «petitsboulots» parallèlement à l’école,afin qu’ils comprennent comment lemonde fonctionne et gagnent eux-mêmes leur argent de poche.

Mais il y a parfois un côté plussombre. Plus les emplois sont durset dangereux, plus on aura tendanceà les considérer traditionnellementcomme le lot des pauvres et des dé-favorisés, des classes inférieures et

des minorités ethniques. D’où la no-tion, en Inde par exemple, que cer-taines personnes sont nées pourgouverner et pour travailler intellec-tuellement, et d’autres, la grandemajorité, pour travailler physique-ment. De nombreux traditionalistesne sont pas choqués de voir lesenfants des basses castes exclusd’emblée de l’école ou la quittantprématurément. Et si ces enfants fi-nissent par accomplir des travauxdangereux, on considérera proba-blement que c’est leur destin dans lavie28.

La rigidité du système des castesen Inde ne fait qu’aggraver ce quel’on observe dans la plus grandepartie du monde, y compris en Occi-dent. Le groupe culturel dominantpeu enclin à ce que ses propres en-fants se livrent à des travaux dange-reux ne sera pas aussi inquiet d’yvoir atteler des jeunes appartenant àdes minorités ethniques ou écono-miques. En Europe du Nord parexemple, les enfants au travail se-ront probablement des Turcs ou desAfricains. Aux Etats-Unis, ils serontasiatiques ou latino-américains; auCanada, ils seront asiatiques. AuBrésil, ce seront surtout les descen-dants des esclaves ou les enfants despopulations indigènes sans pouvoirpolitique. En Argentine, on trouverades Paraguayens et des Boliviens.En Thaïlande, de nombreux jeunesdu Myanmar travaillent dans l’in-dustrie de la pêche.

De plus, alors que dans maintesrégions du monde des forces tradi-tionnelles poussent les enfants versle travail, la situation est aggravéepar la culture croissante de la sociétéde consommation.

Il est essentiel de comprendretous les différents facteurs culturelsqui amènent les enfants à travailler.Pourtant on invoque trop souvent lerespect de la tradition comme uneraison de ne pas agir contre les for-mes intolérables du travail des en-fants. Or, les enfants ont le droitabsolu, non négociable, d’être pro-tégés des emplois dangereux – undroit maintenant établi sur le plan

Plus les emplois sont durs etdangereux, plus on auratendance à les considérertraditionnellement comme lelot des pauvres et desdéfavorisés, des classesinférieures et des minoritésethniques.

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Le travail des enfants domestiques:l’exploitation cachée

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Encadré 5

Dans le monde entier, des mil-lions d�enfants peinent dansle secret de maisons privées,

derrière les portes closes, comme do-mestiques. C�est l�une des formes lesplus répandues et les moins étudiéesde l�exploitation des enfants. Pour-tant, le travail domestique comportede nombreux risques. Les enfants �dont neuf sur dix sont des filles � sontpris au piège d�un cycle de tâches fas-tidieuses qui s�apparente souvent àun esclavage de fait.

Comme ce travail est largementcaché, sa dimension véritable est dif-ficile à évaluer, mais des études ré-centes ont aidé à définir plus claire-ment le problème. A Djakarta (Indo-nésie), une enquête a découvert queprès du tiers des domestiques � envi-ron 400 000 � ont moins de 15 ans.Haïti compte quelque 250 000 enfantsdomestiques, dont 20% sont âgés desept à dix ans.

Des enfants travaillent comme do-mestiques en Afrique, en Amériquelatine, en Asie, au Moyen-Orient etdans des régions d�Europe du Sud.Plusieurs raisons expliquent sansdoute la recrudescence de cetteforme de travail depuis une dizained�années. L�arrivée croissante defemmes sur le marché du travailstructuré et non structuré, s�ajoutantaux coupes dans les services sociauxde bien des pays, a stimulé la de-mande d�employés de maison; lesfemmes, et de plus en plus des en-fants de familles appauvries, notam-ment celles que la misère a chasséesde la campagne vers la ville à la re-cherche d�un emploi, sont une sourcecommode de main-d��uvre de ce type.Souvent considéré jadis comme unarrangement de «parrainage», le tra-vail domestique des enfants doit êtrereconnu pour ce qu�il est devenu:l�exploitation du travail des enfants.

Les familles qui emploient ces en-fants peuvent être riches ou à revenusmodestes, mais dans les deux cas lesconditions de vie et de travail sontégalement mauvaises. Les enfantsdoivent souvent dormir n�importe où,sur le sol de la cuisine ou dans le coinde la chambre d�un des enfants de lamaison. Ils n�ont parfois pour senourrir pendant des jours que du painet du thé, et subissent réprimandes etcorrections. Au Togo, par exemple,une majorité écrasante d�enfants in-terrogés lors d�une étude avaientquitté ce genre d�emploi en raisond�un «patron cruel». Les enfants do-mestiques sont exposés à des sévicesémotionnels et sexuels de la part deshabitants de la maison, privés de l�af-fection et du soutien de leurs parents,et humiliés par les enfants de leursemployeurs � tous ces facteurs pou-vant saper profondément l�estimequ�ils ont d�eux-mêmes.

Les journées sont particulièrementlongues. Les petits serviteurs de Dja-karta (Indonésie) travaillent de 12 à 15heures par jour. A Dhaka (Bangla-desh), la moitié des enfants interro-gés lors d�une étude travaillaient en-core plus longtemps � de 15 à 18 heu-res. Outre les tâches habituelles,comme la lessive, la cuisine, le mé-nage et la surveillance des enfantsdes employeurs, ils sont souvent decorvée la nuit, apportant des rafraî-chissements ou nettoyant les chaus-sures, au gré des gens de la maison.

Ils sont mal payés, et les filles ga-gnent toujours moins que les gar-çons. Parfois, ils ne reçoivent pourtout salaire que les restes des repas etdes vêtements dont les patrons neveulent plus. D�après une récenteenquête réalisée au Kenya, 78% desenfants domestiques parlent de paie-

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Il faut permettre à cestravailleurs invisibles deprofiter de leur enfanceet de jouir enfin de leursdroits.

ment «en nature», habituellementsous la forme d�une nouvelle robeou d�une paire de chaussures detemps à autre. Seuls 17% d�entreeux disent être rémunérés en espè-ces.

Plus rares encore sont ceux quipeuvent aller à l�école. Au Bénin parexemple, 10% seulement des en-fants domestiques suivent un quel-conque enseignement scolaire,laissant les autres en proie à l�igno-rance. Puisant dans un réservoir dejeunes filles sans instruction qu�ilcontribue à maintenir, le travail do-mestique perpétue les problèmesde pauvreté et l�absence de possibi-lités qui sont si profondément asso-ciés au fossé entre les sexes. ADhaka, par exemple, 10% à peinedes jeunes servantes sont intéres-sées par l�éducation.

En République dominicaine, ondonne aux enfants domestiques lenom de puerta cerrada ou «portefermée». Au Bangladesh, ils sontqualifiés d�«asservis». Leur isole-ment peut être presque total, puis-qu�ils sont séparés de leurs pa-rents, parfois pendant des mois. ADhaka, plus de la moitié des enfantsinterrogés ne voyaient leurs pa-rents qu�une fois tous les neuf moisou même moins souvent

D�après une employée du foyerMaurice Sixto pour enfants domes-tiques à Port-au-Prince (Haïti), 80%des enfants qu�elle rencontre souf-frent de maladies � maux de tête oud�estomac � provoquées par lestraumatismes émotionnels. Cefoyer est un des rares programmesqui s�attaquent aux risques multi-ples menaçant le développementdes enfants domestiques. Il aide300 enfants travaillant dans des fa-

milles d�une banlieue de la capitalehaïtienne. Les responsables dufoyer obtiennent l�accord de l�em-ployeur pour que les enfants do-mestiques voient aussi souventque possible leur famille naturelle.L�après-midi, ces jeunes suiventdes cours avec d�autres enfants.

Un autre programme est Sinaga,le Centre de ressources pour lesfemmes et les enfants au travail, àNairobi (Kenya). Ouvert en 1994, cecentre s�est donné pour but d�amé-liorer la vie de quelques-uns des200 000 enfants domestiques quitravaillent au Kenya en assurant unenseignement de base et des coursde formation pratique (voir enca-dré 6).

Le travail de maison comportetoute une série de menaces gravespour le développement de l�enfant.Il faut que le monde en prenneconscience et que l�on permette àces travailleurs invisibles de profi-ter de leur enfance et de jouir enfinde leurs droits.

Photo : En Haïti, le foyer Maurice Sixtoassure aux enfants domestiques, comme cesdeux petites filles, une éducation de base etun soutien psychologique contre l’isolementet la violence.

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international et accepté par tous lespays qui ont ratifié la Conventionrelative aux droits de l’enfant. Lerespect des différentes cultures nedevrait pas nous dissuader d’utilisertous les moyens à notre dispositionpour convaincre toutes les sociétés,toutes les économies et toutes lesentreprises que l’exploitation desenfants est inadmissible.

Les formes dutravail des enfants

Le travail des enfants revêt desformes très diverses qu’on peutclasser en sept grands types, dontaucun n’est propre à une région dumonde: le travail domestique, le tra-vail forcé et le travail en servitude,l’exploitation sexuelle à des finscommerciales, le travail dans l’in-dustrie et les plantations, les métiersdes rues, le travail familial et le tra-vail des filles.

Le travail domestiqueLes enfants domestiques sont les

plus oubliés du monde et c’est pour-quoi il convient d’examiner leur sortavant celui d’autres catégories plusfamilières de main-d’œuvre enfan-tine (voir encadré 5). Bien que lesemplois domestiques ne soient pasnécessairement dangereux ou syno-nymes d’exploitation, ils le sontquand même la plupart du temps.Les enfants placés en servitude do-mestique sont sans doute les plusvulnérables et les plus exploités –les plus difficiles aussi à protéger.Ils sont souvent très mal payés ou nesont pas rémunérés du tout; fré-quemment, leurs conditions de tra-vail dépendent entièrement du bonvouloir de l’employeur, au méprisde leurs droits; ils sont privésd’école, de jeu et d’activité sociale,ainsi que du soutien psychologiquede leur famille et de leurs amis. Quiplus est, ils sont exposés à la vio-lence physique et aux abus sexuels.Quelle situation plus misérablepourrait-il y avoir pour un enfant –parfois âgé de cinq ans à peine – que

de vivre dans de telles conditionsparmi des étrangers souvent hosti-les ?

Voici par exemple une journéedans la vie de Marie, sept ans, quihabite en Haïti. C’est une restavèk –mot créole pour rester avec – le nomque l’on donne là-bas à un type dedomestique enfant que l’on trouvedans le monde entier, placé par unefamille pauvre, souvent rurale, dansune famille habituellement urbaineet plus à l’aise pour y vivre et luifournir une «aide» ménagère. Mariese lève à cinq heures du matin etcommence sa journée en allant cher-cher de l’eau à un puits voisin, por-tant au retour la lourde jarre sur satête. Elle prépare le petit déjeuner etle sert aux membres de la famille.Puis elle accompagne à l’école lefils de la famille, âgé de cinq ans ; àmidi, elle le ramène à la maison etl’aide à changer de vêtements. En-suite, elle aide à préparer et à servirle déjeuner de la famille avant deramener l’enfant à l’école. Entre lesrepas, elle doit acheter des provi-sions au marché et faire des com-missions, s’occuper du feu de char-bon de bois, balayer la cour, laver lelinge et la vaisselle, nettoyer la cui-sine et – au moins une fois par jour –laver les pieds de sa maîtresse. Ellese nourrit des restes ou de bouilliede maïs, est vêtue de haillons, mar-che nu-pieds, dort à l’extérieur de lamaison ou par terre. On ne lui per-met pas de se laver avec l’eauqu’elle rapporte à la maison. Elle estrégulièrement battue avec une cour-roie en cuir si elle tarde à obéir à unordre ou si ses maîtres jugentqu’elle manque de respect. Il vasans dire qu’elle n’est pas autoriséeà aller à l’école29.

De par la nature même du travaildomestique, ceux qui l’effectuentsont cachés aux yeux du monde, sansprotection contre les mauvais traite-ments. Comme nous l’avons vu, cetisolement rend également difficiled’estimer de façon fiable le nombred’enfants domestiques. Mais les en-quêtes locales peuvent donner uneidée de l’ampleur du problème.

Les enfants domestiquessont sans doute les plusvulnérables et les plusexploités – les plus difficilesaussi à protéger.

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D’après les résultats d’une en-quête sur les ménages à revenumoyen à Colombo (Sri Lanka), unménage sur trois emploie un enfantde moins de 14 ans comme servi-teur. Une étude réalisée dans un quar-tier résidentiel de la classe moyenne-inférieure à Nairobi (Kenya) a révéléque 20% des ménages employaientdes enfants en 1982, même si en1991 ce pourcentage avait été ra-mené à 12%, en raison peut-être dela baisse du niveau de vie. On aétabli qu’en Uruguay 34% des em-ployés de maison avaient com-mencé à travailler avant d’avoir14 ans30. Selon une autre étude enInde, 17% des travailleurs domesti-ques avaient moins de 15 ans, et90% des ménages employeurs pré-féraient engager des jeunes fillesâgées de 12 à 15 ans31. Les enfantssont souvent choisis plutôt que desadultes justement parce qu’ils peu-vent être dominés plus facilementet, bien sûr, moins payés.

Une vie comme celle de Marie oud’une autre va marquer profondé-ment le développement de l’enfant.Première conséquence évidente, lamalnutrition, car il est rare que l’en-fant domestique ait part égale auxrepas familiaux. Une fillette péru-vienne se plaint: «Ils nous don-naient deux petits pains à mangeravec du thé. Ensuite, j’allais au lit.Pendant ce temps, ils mangeaientdes toasts beurrés, du café au lait, dusteak et, après tout ça, du raisin, despoires, des pommes et des pê-ches32». Cette histoire n’est pas uncas isolé: en Haïti, une étude desrestavèks âgés de 15 ans a constatéqu’en moyenne leur taille était infé-rieure de quatre centimètres et leurpoids inférieur de 18 kilogrammes àla taille et au poids d’autres enfantshaïtiens33.

L’abus sexuel est souvent consi-déré par l’employeur comme faisantpartie du travail. Jeanne, une jeunefille de 15 ans travaillant à Cotonou(Bénin), assume les lourdes tâcheshabituelles, n’est pas rémunérée etse fait battre quand ses employeursne sont pas satisfaits de son travail.

Mais son plus grand problème est lefils de la famille, âgé de 23 ans, quila viole régulièrement. Si elle ré-siste, il s’arrange pour qu’elle soitbattue34.

Même quand ils ne subissent pasde violences sexuelles, les enfantsdomestiques peuvent souffrir dedommages graves sur le plan de leurdéveloppement psychologique etsocial. Ils sont très souvent isolés dela communauté, privés de toute oc-casion de repos et de jeu. A Lima(Pérou), une enquête a estimé queprès d’un tiers des domestiques nequittent jamais la maison où ils sontemployés35. Des psychologues haï-tiens qui ont travaillé avec desrestavèks signalent des états dépres-sifs, des replis sur soi, des troublesdu sommeil et de l’alimentation,une peur et une anxiété chroni-ques36. Les qualificatifs les plus sou-vent utilisés pour décrire les enfantsdomestiques sont «timides» et «apa-thiques». L’enfance de ces enfantsleur a été volée.

La recherche dans ce domaineen est encore à ses débuts. Maispour la promouvoir, au début de1996, Anti-Slavery International aorganisé un séminaire à CharneyManor (Oxfordshire, Royaume-Uni), avec des ONG et des institutsqui ont enquêté sur la situation desenfants placés comme domesti-ques. Assistés financièrement parl’ IPEC et par l’UNICEF, les partici-pants sont venus d’Asie du Sud(Bangladesh) et du Sud-Est (Népal,Indonésie et Philippines), d’Afri-que orientale et occidentale (Kenyaet Togo), des Caraïbes (Haïti) etd’Amérique centrale (Guatemala),– démonstration éloquente del’étendue géographique du pro-blème. Plusieurs grands thèmescommuns se sont dégagés :

u Dans presque tous les pays oùdes enfants doivent supporter le far-deau des travaux ménagers, la so-ciété ne considère pas cela commerépréhensible. Même certains desmilitants participant au séminairen’étaient pas convaincus que la

Les qualificatifs les plussouvent utilisés pour décrireles enfants domestiques sont«timides» et «apathiques».L’enfance de ces enfantsleur a été volée.

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Sinaga, une source d’espoirpour les jeunes filles au Kenya

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Encadré 6

Le front emperlé par la chaleur,Christine, 11 ans, retire délicate-ment du four un plateau brûlant et

montre son �uvre: une douzaine de pe-tits pains dorés, son premier succèsdans sa première leçon de cuisine. C�estaussi un élément important de sa forma-tion professionnelle.

Christine fait partie des milliers dejeunes domestiques qui travaillent dansles ménages urbains du Kenya. Leur tra-vail permet ainsi à l�épouse ou à lafemme chef de famille d�occuper un em-ploi rémunéré en dehors du foyer.

Très souvent, ces employées de mai-son sont des parentes de l�employeur,une nièce ou la fille de cousins vivant à lacampagne. La famille rurale n�est quetrop heureuse d�avoir une bouche demoins à nourrir. Et habituellement, le pa-rent s�engage même à éduquer l�enfant.

Pourtant, une fois en ville, nul n�est làpour s�assurer que cette promesse esttenue ou pour noter les longues heuresde travail ingrat, de discrimination etd�isolement qui sont souvent le lot deces enfants.

Sinaga est une ville de l�ouest du Ke-nya. Pour Christine et d�autres fillettes,

ce nom signifie la fin de la solitude et del�abandon qui caractérisent leurs jour-nées. Et aussi une source d�espoir pourl�avenir.

Installée dans un immeuble de deuxétages de béton peint en blanc, l�ONGSinaga offre un enseignement de baseet des cours de formation, notammentdes classes de cuisine, ainsi qu�un sou-tien moral aux jeunes domestiques.Créé il y a deux ans à peine, le Centre deressources pour les femmes et les en-fants au travail � tel est son titre com-plet � est financé par le Programme in-ternational pour l�abolition du travail desenfants relevant de l�Organisation inter-nationale du Travail (voir encadré 4).

Une centaine de jeunes filles partici-pent actuellement à un cours de six moisqui comprend une alphabétisation debase, des classes de cuisine et l�initiationà la couture et à la dactylographie. Lesfilles vont au cours le matin ou l�après-midi, un arrangement négocié avec leursemployeurs par l�agent de terrain duCentre, Mary Musungu.

«Les employeurs n�ont rien à payer»,explique-t-elle. «Une fois qu�ils com-prennent que l�enfant s�instruira un peu

et que le travail continuera d�être fait, ilsacceptent. Mais il arrive que les fillessoient empêchées de fréquenter noscours si elles commencent à affichertrop d�assurance, ou remettent en ques-tion la façon dont on les traite.»

Pourtant, rares sont les jeunes fillesqui font preuve de combativité. «Une en-fant de 12 ans qui travaille dans une mai-son depuis l�âge de sept ans, sans contactavec l�extérieur, souvent sous-alimentée,rudoyée et maltraitée par sa maîtresse,parfois violée par son employeur, est ha-bituellement très soumise», remarque lacoordonnatrice de Sinaga, Jane Ong�olo.Bien qu�il fonctionne dans une certainemesure comme refuge pour les jeunesfilles, le Centre a pour principal objectif deleur donner des armes pour le momentoù elles cesseront d�être utiles à leur em-ployeur. Mme Ong�olo explique : «Trèssouvent, ces jeunes filles sont enceintes à14 ou 15 ans. Elles sont alors jetées à larue et leurs moyens de survivre sont trèslimités.»

Sinaga aimerait pouvoir aider toutesles fillettes de ces âges. «Nous ne som-mes pas équipés pour gérer une école,mais le besoin est évident. Nous aime-rions également offrir des consultationset des conseils juridiques aux filles bat-tues ou maltraitées. Parfois elles s�en-fuient et viennent se réfugier ici, maisnous n�avons pas les ressourcesvoulues pour servir de foyer», déploreMme Musungu.

Seul centre au Kenya à offrir à la foisune formation et une alphabétisation debase aux filles placées comme domesti-ques, Sinaga doit faire �uvre de pionnierpour sensibiliser et informer le grandpublic et les autorités sur les conditionsde vie des enfants domestiques et surles façons de les améliorer. Mme Ong�olodéclare: «Ce type d�emploi pour les en-fants ne disparaîtra pas du jour au len-demain, mais nous pouvons faire ensorte d�obliger les employeurs à garan-tir de meilleures conditions et à respec-ter les horaires de travail.»

Photo : Il est difficile d’apporter soutien et for-mation à des enfants domestiques isolés etépuisés par un dur et long travail. Cette petiteOugandaise prépare le repas de la famille.

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pratique était nocive en elle-même –mais seulement ses formes d’ex-ploitation les plus extrêmes.

u Il est très difficile d’avoir accèsaux enfants travaillant dans des fa-milles. Plusieurs enquêteurs ontfait état d’obstruction de la partdes employeurs. Même quand celaest possible, il n’est pas simpled’avoir avec les enfants des entre-tiens instructifs dans la mesure oùles employeurs insistent pour y as-sister.

u La nécessité d’estimations exac-tes sur le nombre d’enfants domesti-ques a encore été soulignée par lesparticipants. Le chiffre des enfantsqui souffrent de dommages physi-ques et émotionnels, et l’étendue deces atteintes sont plus dissimulésque jamais derrière des portes clo-ses37.

Une information exacte peut serévéler un instrument précieux. AuKenya par exemple, la mise en évi-dence des dommages psychologi-ques et émotionnels subis par lesenfants a aidé à convaincre les pa-rents et l’ensemble de la sociétéqu’il fallait s’attaquer au problème(voir encadré 6). Dans ce payscomme au Sénégal, des projets dethéâtre communautaire ont sensibi-lisé la population, particulièrementdans les zones rurales susceptiblesd’être la source de futurs employésde maison. L’approche est diffé-rente à Sri Lanka, où les pouvoirspublics ont publié dans les journauxde grandes annonces visant les em-ployeurs, pour souligner que l’em-ploi d’enfants domestiques est illé-gal38.

Le travail forcé etle travail en servitude

De nombreuses formes d’emploides enfants pratiquées autour dumonde relèvent du «travail forcé»,dans ce sens que l’on apprend auxjeunes victimes à accepter les condi-tions dans lesquelles elles vivent età ne pas se rebeller.

Mais pour certains enfants lemalheur va bien au-delà de la sou-mission à des conditions déplora-bles. Ils se trouvent placés dans unvéritable esclavage. En Asie duSud, ce phénomène a pris uneforme presque institutionnelle,connue sous le nom de «travail enservitude» des enfants. Dans cesystème, les enfants, qui n’ont sou-vent pas plus de huit ou neuf ans,sont remis en gage par leurs parentsà des propriétaires de fabriques ouà leurs agents en échange de petitsprêts. La servitude de toute une vien’arrive même pas à réduire ladette.

En Inde, ce type de transaction esttrès fréquent dans l’agriculture, ainsique dans les industries comme la fa-brication de cigarettes, le tissage destapis, la production d’allumettes, lescarrières d’ardoise et l’industrie de lasoie. Le cas le plus connu est l’indus-trie des tapis de Mirzapur-Bhadohi-Varanasi dans l’Uttar Pradesh.D’après une récente étude, les mil-liers d’enfants travaillant dans les fa-briques de tapis «sont enlevés ou atti-rés par de fausses promesses, ou misen gage par leurs parents contre demisérables sommes d’argent. La plu-part d’entre eux sont tenus en capti-vité, torturés et obligés de travaillerd’affilée jusqu’à 20 heures par jour.Des tout jeunes enfants sont con-traints de rester accroupis tous lesjours, de l’aube au crépuscule, ce quicompromet gravement leur crois-sance pendant les années de forma-tion. Venir en aide à ces enfants estdifficile en raison de la puissantemainmise de type maffieux que lespropriétaires des fabriques de tapisexercent dans la région39».

Bien sûr, la plupart des enfantsles plus exploités appartiennent auxsecteurs les plus marginalisés de lasociété. Ici comme dans d’autrespays, on considère généralementque ces minorités ethniques et grou-pes défavorisés n’ont absolumentaucun droit. Eux-mêmes en sontsouvent arrivés à le croire.

A propos de cette véritable formed’esclavage des enfants, on ne

Pour certains enfants lemalheur va bien au-delà dela soumission à desconditions déplorables. Ils setrouvent placés dans unvéritable esclavage.

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Au Népal, des femmes et des enfants transpor-tent sur leur tête des briques à charger dans uncamion, pour 0,25 dollar les 100 charges.

pense normalement qu’à l’Inde, auNépal et au Pakistan. Mais elleexiste dans d’autres régions dumonde. Au Brésil par exemple, letravail forcé existe, depuis les pro-jets de fabrication du charbon debois de Minas Gerais et Bahia jus-qu’aux plantations de canne à sucred’Espíritu Santo et du Nord-Est.Bien que la plupart de ces tâchessoient accomplies par des adultes,les enfants y participent inévitable-ment. En 1993, une parlementairebritannique a raconté qu’elle avaitobservé à Açailândia des enfants oc-cupés à refroidir les meules de char-bon de bois avec de la boue40. Cettemême année, on a signalé que desenfants n’ayant pas plus de quatreans travaillaient à récolter le cotonau Paraná41. En Mauritanie, des mil-liers de bébés naissent encore cha-que année dans un esclavage de fait.Traditionnel pendant des généra-tions, l’esclavage a été officielle-ment aboli en 1980, mais 400 000Africains noirs servent toujours enesclaves, officiellement ou non,leurs maîtres berbères42. Un autreexemple vient du Myanmar, où descentaines de milliers de personnes,y compris des enfants, travaillent,souvent dans des conditions ef-froyables, à des projets de cons-truction destinés à encourager letourisme et à favoriser l’expansionéconomique.

Dans les pays où il y a travailforcé des enfants, les gouverne-ments ont pour obligation de re-doubler d’efforts pour éliminer cefléau et s’opposer aux groupesd’intérêts qui perpétuent une prati-que aussi ignoble dont ils tirent desbénéfices.

L’exploitation sexuelleà des fins commerciales

En raison du secret qui entourel’exploitation sexuelle d’enfants àdes fins commerciales, il est diffi-cile de réunir des données dignesde foi sur cette industrie illégalequi brasse plusieurs milliards dedollars. Mais les ONG sur le terrain

estiment que chaque année dans lemonde un million au moins dejeunes filles sont ainsi piégées ouforcées de se livrer à cette formed’exploitation qui confine à l’es-clavage. Les garçons aussi sontsouvent exploités.

Quand des scandales éclatentdans les médias internationaux surla prostitution enfantine dans lespays en développement, il s’agithabituellement de ce phénomènequ’on appelle le tourisme sexuel :des vacanciers du monde riche, es-sentiellement mais pas exclusive-ment des hommes, se rendent dansdes pays comme le Brésil, la Ré-publique dominicaine, la Thaï-lande ou ailleurs à la recherche derelations sexuelles avec des en-fants.

Mais il ne faut pas oublier quedes milliers de jeunes filles dans denombreux pays satisfont les appétitssexuels de clients locaux de toutesles classes sociales et économiques.Et la prostitution enfantine est fré-quente dans les pays industrialisés.Rien qu’aux Etats-Unis, on estimequ’au moins 100 000 enfants ensont victimes.

Les liens directs entre l’exploita-tion sexuelle d’enfants à des finscommerciales et d’autres formes detravail abusif sont nombreux. Déjàtristement célèbres pour les condi-tions de travail effroyables qui yrègnent, les fabriques de tapis né-palaises, où les enfants représen-tent la moitié de la main-d’œuvre,sont des lieux habituels d’exploita-tion sexuelle par les employeursainsi que des centres de recrute-ment pour les bordels indiens. Lesenfants sont particulièrement dé-sarmés pour refuser les abus deleurs employeurs, que ces derniersen soient les auteurs ou serventd’intermédiaires.

Les usuriers villageois font sou-vent office de rabatteurs pour lesmaisons closes des villes, prêtant àla famille de l’argent que le travailde la fille devra rembourser. Quellesqu’en soient les modalités, presquetous ces enfants sont trahis par ceux

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en qui ils avaient confiance et ris-quent de finir vendus au loin, au-delà des frontières. Les opérationsde sauvetage et de réinsertion sontcompliquées pour les enfants. Ilsrisquent même souvent d’être pour-suivis par une justice qui aurait dûau contraire les protéger. Quand ilsarrivent à rentrer chez eux, ayant étéparfois expulsés comme immigrantsclandestins, ils doivent affronterl’ostracisme et le rejet de leur fa-mille et de leur communauté. Mé-prisés, ignorés et invisibles, ils n’ontsouvent guère d’autre choix que deretourner à la maison de passe oudans les rues.

Par les dommages physiques etpsychosociaux qu’elle inflige, l’ex-ploitation sexuelle est sans contestel’une des pires formes de travail desenfants. Même s’ils gagnent beau-coup d’argent et consacrent peud’heures à cette activité, les enfantsdoivent néanmoins prendre chaquejour des risques graves pour leursanté : VIH, maladies sexuellementtransmissibles, grossesses non dési-rées, toxicomanie, sans parler desmaladies respiratoires. De plus, ilsse retrouvent plongés dans une réa-lité faussée où la violence et la mé-fiance, la honte et le rejet sont lesnormes. «Nous avons la mêmeplace que les clochards dans la so-ciété», déclare une jeune Sénéga-laise de 15 ans exploitée dans laprostitution. «Personne ne veutnous connaître ou être vu avecnous.»

Il est indispensable que l’opi-nion internationale comprenne bienla chaîne de complicités qui en-toure cette forme d’exploitationdes enfants. Il est certes toujoursplus facile et plus commode de je-ter la pierre aux «souteneurs» ouaux «pervers» qui exploitent lesenfants, voire aux victimes elles-mêmes, mais tous les secteurs so-ciaux ont leur part de responsabi-lité. Des familles – elles qui ontpour mission de soigner et d’éleverles enfants, d’assurer leur dévelop-pement – se font parfois complicesde leur exploitation sexuelle. Les

recherches font régulièrement ap-paraître que les violences contreles enfants et l’inceste précèdentsouvent l’exploitation sexuellecommerciale des enfants. Outre lesclients qui payent pour des rela-tions sexuelles, on compte parmiles autres responsables les trafi-quants, les agents et les intermé-diaires qui bénéficient de la ventedes enfants. Il y a aussi les crimi-nels professionnels et les gangsqui exploitent les maisons de pros-titution. Et les agents de voyagesqui organisent des circuits du sexeou qui publient des brochures tou-ristiques suggérant la disponibilitésexuelle de jeunes gens ou de jeu-nes filles. Enfin, il y a tous lesautres, y compris les fonctionnai-res corrompus ou apathiques, quiferment les yeux.

Au-delà même de ces acteurs, desinfluences encore plus insaisissa-bles et impersonnelles favorisent lecommerce des enfants à des finssexuelles, comme la discriminationantiféminine profondément enraci-née qui émousse la perception de laviolence commise à l’égard desfilles. Les forces du marché mondialont également contribué au pro-blème en élargissant le fossé entreles riches et les pauvres – ce qui aencouragé la migration, déstabiliséles familles, détruit les systèmesd’entraide et les filets de sécurité.Les conflits et les guerres qui foi-sonnent dans le monde créent aussides conditions amenant l’exploita-tion sexuelle des enfants.

Le problème apparaît aujour-d’hui en pleine lumière après desdécennies d’une véritable conspi-ration transculturelle du silence. LeCongrès mondial contre l’exploita-tion sexuelle d’enfants à des finscommerciales (Stockholm, août1996), a placé pour la première foiscette question à l’ordre du jour in-ternational. Le Programme d’ac-tion adopté par les participants gui-dera les gouvernements dans lamise au point de programmes na-tionaux de lutte contre ce pro-blème.

Les usuriers villageois fontsouvent office de rabatteurspour les maisons closes desvilles, prêtant à la famille del’argent que le travail de lafille devra rembourser.

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Le travail aux champs,un dur labeur

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Encadré 7

De loin, la scène dégage unebeauté bucolique, avec lesthéiers d�un vert profond

massés au flanc de la colline et dessilhouettes se mouvant lentement en-tre les rangées. Le soleil vient de selever et la brume du petit matin re-couvre le sol.

Or, la distance masque la réalité.Ceux qui ramassent le thé mais

aussi bien le café, ceux qui coupent lacanne à sucre ou le sisal, ceux quirécoltent le caoutchouc et le cacao,tous connaissent de première main ladureté des travaux agricoles. D�in-nombrables sociétés dépendent d�untravail éreintant, effectué sans grandrecours à la mécanisation. Pour plan-ter et cueillir, sarcler et ratisser, lesenfants jouent un rôle majeur � engrande partie invisible.

On ne possède pas de données dé-taillées sur le nombre d�enfants quitravaillent dans les champs. Mais un

récent rapport du Bureau internatio-nal du Travail (BIT) affirme que danscertains pays en développement lesenfants représentent près d�un tiersde la main-d��uvre agricole. Il y a rela-tivement peu de temps que des étu-des par pays du BIT ont révélé com-bien d�enfants contribuent à la pro-duction alimentaire et agricole mon-diale.

Une enquête de 1989 a établi que82% des 6,1 millions d�enfants écono-miquement actifs du Bangladesh tra-vaillent dans l�agriculture. Au Brésil,on estime que pas moins de trois mil-lions d�enfants âgés de 10 à 14 anstravaillent dans les plantations de si-sal, de thé, de canne à sucre et detabac.

D�après une étude de 1989, en Tur-quie, 60% des travailleurs participantà la culture du coton étaient âgés de20 ans ou moins. On estime qu�unquart des travailleurs agricoles au

Kenya sont des enfants. Et une étudede 1993 au Malawi a révélé que lamajorité des enfants vivant dans lesplantations de tabac travaillaient àtemps complet ou partiel (78% desenfants de 10 à 14 ans et 55% desenfants de 7 à 9 ans).

La situation n�est nullement limitéeau monde en développement. Dansles pays industrialisés, des famillesentières de travailleurs migrants, ycompris les enfants, aident à planter età récolter les fruits et les légumes.

Les risques sont multiples. Les en-fants ramassent des récoltes encorehumides de pesticides ou pulvérisenteux-mêmes les produits chimiques.Ils sont à la merci des serpents veni-meux et des insectes, se coupent surles tiges dures et avec les outils qu�ilsemploient. Se levant tôt pour tra-vailler dans l�humidité et le froid, sou-vent pieds nus et portant des vête-ments trop légers, ils contractent desrhumes chroniques et des pneumo-nies. Les heures passées dans leschamps sont longues � des journéesde huit à dix heures ne sont pas rares� loin de l�eau courante et d�autrescommodités élémentaires.

Les enfants exposés aux produitsagrochimiques ou qui aident à traiterdes cultures comme le sisal connais-sent des problèmes dermatologiques,oculaires, respiratoires ou neurologi-ques. Les enfants qui récoltent le tabacen Tanzanie éprouvent les nausées,les vomissements et les malaises typi-ques de l�empoisonnement à la nico-tine. Des tensions répétées, la manu-tention fréquente de lourdes chargespeuvent entraîner des lésions perma-nentes sur une colonne vertébrale enpleine croissance. Et la fatigue rend aumieux inattentifs ceux qui ont assez dechance pour fréquenter l�école.

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Parce qu�il est de tradition queles enfants aident à la ferme fami-liale et dans les champs, la législa-tion destinée à protéger les enfantsdes travaux nocifs � dans les usi-nes, les mines et d�autres industries� ne s�applique habituellement pasà l�agriculture, faisant des tra-vailleurs agricoles l�une des catégo-ries les moins protégées.

Il est pourtant évident que cetype de travail a toujours comportéle risque de compromettre le déve-loppement de l�enfant. Certainessociétés prennent des dispositionspour les enfants qui aident auxchamps � prévoyant par exempledans l�hémisphère Nord de longuesvacances d�été afin que le travailscolaire des enfants n�en souffrepas. Beaucoup d�autres ne font riendans ce sens. Et l�agriculture com-merciale � à l�écart, dans des terreset des plantations éloignées, avecses quotas, l�emploi intensif de pro-duits chimiques et la pression pouraugmenter les bénéfices � ressem-ble davantage au bagne industrielqu�à la ferme familiale idyllique.

Des initiatives d�ordre juridique,social, économique et éducatifs�imposent pour protéger les en-fants des dangers qui les mena-cent, étant donné surtout que lestravailleurs agricoles sont parmi lesplus pauvres du monde.

En Thaïlande, l�Association deprotection sociale de l�enfance, encollaboration avec le ministère na-tional de l�Agriculture et des Coo-pératives, a étudié le travail des en-fants dans les plantations de canneà sucre et d�hévéas. Elle proposed�appliquer au secteur agricole,avec les exceptions nécessaires, lamême réglementation sur la main-

d��uvre que dans le secteur indus-triel. Elle recommande un âge mini-mum légal pour les travailleurs enfonction des dangers du travail,l�obligation de contrats d�engage-ment écrits, et des congés payés àtous les travailleurs. Elle demandeque les enfants ayant atteint l�âgelégal de l�emploi soient payés aumoins 80% du salaire minimum desadultes. Pour garantir le respect desdispositions légales, un organe gou-vernemental spécial devrait enca-drer un corps d�inspecteurs quali-fiés, s�occupant exclusivement de lamain-d��uvre enfantine dans l�agri-culture.

L�étude propose encore descampagnes d�éducation publiquepour que les fonctionnaires, lesONG, les employeurs, les enfants etleurs familles comprennent la por-tée des lois sur le travail des en-fants. Elle souhaite également unélargissement des possibilitésd�éducation et de formation.

Ce sont les enfants des commu-nautés rurales pauvres qui courentles plus graves risques de travaildangereux et abusif dans l�agricul-ture. Renforcer l�infrastructure deszones rurales en améliorant les rou-tes et l�approvisionnement en éner-gie peut relever la productivité agri-cole et aider à protéger les droits del�enfant et de la famille, tout autantque l�accès plus large de la familleau crédit et la création d�activitésrémunératrices.

Photo : L’agriculture commerciale, avec sesquotas, l’emploi intensif de produits chimi-ques et la pression pour augmenter les bénéfi-ces, ressemble davantage au bagne industrielqu’à la ferme familiale idyllique. Au Pérou, unenfant transporte sa charge d’herbe.

Selon un récent rapport du BIT, dans certainspays en développement, près d’un tiers desouvriers agricoles sont des enfants. Dans lemonde industrialisé, des familles entières demigrants travaillent aux champs avec leurs en-fants. Ce jeune coupeur de cannes à sucre estl’un des millions de travailleurs de moins de14 ans employés au Brésil.

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Le travail dans l’industrieet les plantations

«Les enfants sont attelés à toutessortes de tâches. Ainsi, ils transpor-tent des masses de verre fondu aubout de cannes de fer, à 60 centimè-tres à peine de leur corps; ils retirentdu verre fondu de fours où la tempé-rature atteint de 1500 à 1800 ºC,leurs bras courts d’enfants touchantpresque le four; ils assemblent etmodèlent les bracelets de verre surla petite flamme d’un réchaud à ké-rosène dans une pièce peu ou pasaérée, puisqu’il suffirait d’un cou-rant d’air pour éteindre la flamme.Tout le sol de la fabrique est couvertde débris de verre et les enfants vontet viennent, portant ce verre brûlant,sans chaussures pour protéger leurspieds. Des fils électriques nus pen-dent un peu partout parce que lespropriétaires de la fabrique ne sesont pas souciés d’installer un ré-seau électrique interne isolé.» Voilàla description d’une fabrique de bra-celets de verre à Firozabad (Inde),où un quart de la main-d’œuvre – deprès de 50 000 personnes – a moinsde 14 ans43.

Dans le monde entier, des enfantstravaillent dans des conditions dan-gereuses. Les industries sont trèsvariées, allant du cuir en Italie, dansla région de Naples, à la fabricationpréindustrielle de briques au Pérouet en Colombie où l’on trouve desenfants ayant à peine huit ans.

Exploités dans les mines, commecelles de diamant et d’or en Afriquedu Sud et en Côte d’Ivoire ou biencelles de charbon en Colombie, lesenfants sont parfois affectés à destâches que des adultes des pays in-dustrialisés considéreraient beau-coup trop risquées. En général, lesenfants travaillent avec les équipe-ments de sécurité les plus rudimen-taires et inhalent constamment lapoussière de charbon.

Les problèmes respiratoires queconnaissent les mineurs sont égale-ment fréquents dans d’autres sec-teurs d’activité. Tuberculose, bron-chite et asthme sont très répandus.

Les jeunes employés dans les fabri-ques de faïence et de porcelaine sontrarement protégés contre la pous-sière de silice. Dans la serrurerie, ilsrespirent les vapeurs toxiques deproduits chimiques dangereux.Dans la dinanderie, les enfants tra-vaillent sur des fourneaux à hautetempérature et inhalent la poussièreproduite par le polissage du cuivre44.

Le nombre d’enfants exploitésdans des plantations aux quatrecoins du monde est probablementtout aussi élevé – et les dangers as-sociés avec leur travail ne sont pasmoins effrayants (voir encadré 7).Dans les plantations sucrières duBrésil, par exemple, les enfants cou-pent les cannes à la machette, unetâche épuisante qui leur fait cons-tamment courir le risque de se muti-ler. Dans certaines régions, les en-fants représentent un tiers de lamain-d’œuvre, et plus de 40% desaccidents du travail. Ces enfantsbrésiliens risquent encore les mor-sures de serpents et les piqûres d’in-sectes sur les plantations de tabac, etils portent des charges bien supé-rieures à leurs capacités. En Colom-bie, des jeunes qui travaillent à laculture des fleurs pour l’exportationsont exposés à des pesticides inter-dits dans les pays industrialisés.

En Afrique, des enfants sont em-ployés dans les plantations qui culti-vent les produits d’exportation dontdépendent les économies du conti-nent – des exploitations de cacao etde café de la Côte d’Ivoire aux plan-tations de thé, de café et de sisal enRépublique-Unie de Tanzanie. AuZimbabwe, les enfants ramassent ducoton ou du café 60 heures par se-maine pour environ un dollar. Uneétude du BIT a montré qu’ils sontparticulièrement exploités par lesagriculteurs pratiquant les culturesde rapport à grande échelle qui de-puis des décennies emploient les en-fants dans leurs champs, surtout aumoment de la plantation et de la ré-colte45. Ces propriétaires ont faitcampagne contre un projet de décretsur le travail des enfants préparé parle gouvernement en 1995, arguant

Dans la dinanderie, lesenfants travaillent sur desfourneaux à hautetempérature et inhalent lapoussière produite par lepolissage du cuivre.

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qu’il allait à l’encontre du droit desenfants de travailler. La même an-née, des agriculteurs ont demandé àun fonctionnaire de l’éducation defermer les écoles du district pourpermettre aux enfants d’aider à ra-masser la récolte de thé et de café.La requête, rapportée dans la presselocale, a été rejetée.

En Indonésie, les enfants – pour laplupart des filles – travaillent dansles plantations de tabac pour 0,60dollar par jour, bien au-dessous dusalaire minimum légal46. Des enfantssont employés dans les plantationsde thé au Bangladesh, en Inde, auNépal et à Sri Lanka47, où leurs salai-res sont si bas qu’ils doivent souventtravailler 14 heures par jour. EnThaïlande, dans les plantations decanne à sucre et d’hévéas, ils courentsans cesse le risque d’être blessés pardes outils dangereux48.

Si la plupart de ces activités in-dustrielles et agricoles sont le fait desous-traitants nationaux, une partieest néanmoins contrôlée par des so-ciétés transnationales dont les pro-duits sont destinés aux magasins etaux foyers de l’Occident. Lesmaquiladoras (usines de montage)d’Amérique centrale et du Mexiqueen sont un exemple éloquent. Degrandes entreprises qui ont leursiège dans les pays riches ontdélocalisé leurs installations d’as-semblage dans des pays pauvrespour profiter des coûts inférieurs depersonnel et des prestations socialesréduites. Au Honduras, par exem-ple, des fillettes de 12 à 13 ans onttravaillé pour des sociétés transna-tionales basées aux Etats-Unis.Elles étaient enfermées dans uneusine textile où elles travaillaient delongues heures, pour des salaires pi-toyables, sans eau potable, dans unetempérature de près de 40 ºC49.

Ces cas ont amené des militantshumanitaires dans les pays d’ori-gine et d’accueil à faire pression surces compagnies pour qu’elles éta-blissent des codes de conduite appli-cables tant à leurs propres opéra-tions qu’à celles de leurs sous-trai-tants. Toutes les sociétés devraient

adopter ces codes de conduitecomme une étape essentielle versl’élimination des formes dangereu-ses du travail des enfants.

Il n’en demeure pas moins que laplus grande partie du travail des en-fants dans le secteur structuré del’économie ne peut être liée aussidirectement au fonctionnement destransnationales. C’est pourquoi lessociétés nationales doivent ellesaussi adopter des codes de conduitequi interdisent le travail des enfantsdans des conditions dangereuses.

Les métiers des ruesContrairement aux enfants placés

comme domestiques, certains en-fants travaillent dans les endroits lesplus en vue qui soient – dans les ruesdes villes et des agglomérations dumonde en développement (voir en-cadré 8). Ils sont partout: vantantleur marchandise sur les marchés ouse faufilant dans les embouteillages,proposant leurs services dans lesstations d’autobus et les gares, enface des hôtels et des centres com-merciaux. Ils partagent la rue avecdes millions d’adultes, dont beau-coup les considèrent comme des dé-sagréments, sinon comme de dange-reux petits criminels. En fait, ce quefont la plupart de ces enfants dansles rues, c’est, bien sûr, travailler.

La rue est un lieu de travail cruelet dangereux, menaçant souvent lavie même des enfants. Ils peuventêtre tués par le crime organisé, pard’autres jeunes ou même par la po-lice. Le monde a réagi avec horreuren 1993 en apprenant que des poli-ciers de Rio de Janeiro avaient mas-sacré six enfants des rues. En 1996,un officier de police de Rio qui aavoué son forfait est devenu le pre-mier officier de police condamnépour le meurtre d’enfants des rues,même si les assassinats de ces jeunesavaient déjà commencé dans la mé-tropole brésilienne avant 1990. Selonun rapport du Tribunal des mineursde l’Etat, en moyenne trois enfantsdes rues sont tués chaque jour à Rio,souvent par la police à la demande de

Le nombre d’enfants travaillant dans les rues aaugmenté ces dernières années dans certainesrégions. Une jeune fille vend des pains de sucrebrun dans la rue d’une ville d’Egypte.

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A dix ans, Shireen, chiffonnièreprofessionnelle, n�a jamaisfréquenté l�école. Pourtant,

elle connaît très bien l�économie desurvie : si elle vend pour 30 à50 cents de vieux papiers et de sacsen plastique, elle déjeunera ; si ellegagne moins, elle se passera de re-pas. Tel est le calcul cruel, mais pra-tique, du travail et de la vie dans lesrues.

Shireen fait partie des centaines demilliers d�enfants qui travaillent aujour le jour dans les rues des villes,des rues qui leur servent parfois ausside «domicile». Qu�ils fouillent les dé-charges, cirent les chaussures auxportes des hôtels ou mendient auxcarrefours embouteillés, ces jeunessont les baromètres vivants de socié-tés en tension. On les trouve surtoutdans le monde en développement,mais aussi dans les pays riches. Lesgamins qui travaillent dans les rues

sont le produit de certains des phéno-mènes sociaux les plus inquiétantsd�aujourd�hui : l�urbanisation rapide,l�emballement de la croissance dé-mographique et l�aggravation desdisparités entre les revenus. Leurnombre croissant résulte égalementd�un faisceau d�autres tendancescomme les coupes dans les budgetssociaux et éducatifs des pouvoirs pu-blics, ou l�effondrement des structu-res familiales et communautaires tra-ditionnelles, qui laissent les enfantssans protection.

Au Zaïre, on les appelle «moi-neaux»; au Pérou, pájaros fruteros ou«merles». Quel que soit leur nom, lesenfants travaillant dans les rues sontpartout méprisés, maltraités et in-compris. «Les gens ne nousaiment pas», dit Tigiste, une gaminede 12 ans qui vend de l�orge grillée etmendie quelques piécettes aux feuxrouges à Addis-Abéba.

Fuyant souvent les mauvais traite-ments et le manque de soins à la mai-son, les enfants trouvent dans la ruela violence et l�exploitation. Bien sou-vent aussi, dépourvus d�identité lé-gale, ils sont manipulés par le crimeorganisé, les gangs des rues, les sou-teneurs et les employeurs peu scru-puleux, vendant parfois des droguesou se livrant à la prostitution. Commele dit Josie, dix ans, qui vend desbonbons dans les grandes artères deManille depuis l�âge de quatre ans :«Chaque jour, je prie pour ne pastomber dans de mauvaises mains.»

On sait moins que nombre d�en-fants travaillant dans les rues fournis-sent un appui financier vital à leurfamille, tout en prenant à leur charge,quand ils le peuvent, les frais de leuréducation. Leurs traits distinctifs sontl�ingéniosité, l�intelligence pratique etune volonté acharnée de survivre,qu�il leur faille pour cela aller à lachasse aux bouts de métal pour lesfabricants de sommiers sur les mar-chés de Dakar ou, comme aux Philip-pines, prier dans les églises au nomdes clients.

En contraste frappant avec les cul-tures du monde industrialisé qui pri-vilégient les produits jetables, dansles pays en développement beaucoupd�enfants trouvent leur subsistancedans le recyclage des rebuts. Sacs enplastique, pneus éclatés, pièces déta-chées d�épaves automobiles, bou-teilles et boîtes métalliques vides,même les vieux papiers sont avide-ment recueillis par les gamins quisillonnent le paysage urbain. Les pré-adolescents aux Philippines passentles rues des villes au peigne fin, re-cueillant tout ce qu�ils trouvent, desfils de cuivre aux vieux journaux.Dans un pays où le produit national

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brut (PNB) par habitant est d�envi-ron 900 dollars, ces enfants tirentjusqu�à trois dollars par jour de cetri des déchets, fournissant à leurfamille les produits de base commele riz, le bois à brûler, le gaz et desantimoustiques. De même, un en-fant passant six heures dansl�immense décharge de Manille,Smokey Mountain, peut gagnerplus qu�un adulte en une journée dedix heures dans une fabrique voi-sine.

Quel que soit le gain qu�il pro-cure, le triage des déchets est untravail dangereux, que les enfantseux-mêmes estiment si dégradantque beaucoup d�entre eux le quit-tent, lui préférant même la prostitu-tion. «La nature et l�environnementde leur travail sont extrêmementmalsains, dangereux, avilissants etdestructeurs pour leur fierté», écritun spécialiste en sciences socialesqui a mené une étude sur les chif-fonniers de Bangalore (Inde). Ecu-mer les décharges par tous lestemps expose les enfants à des in-fections dermatologiques, au téta-nos et à d�autres maladies. Lesfardeaux qui brisent les reinscompromettent la croissance ; laconsommation des aliments jetés àla poubelle est souvent source demaladies. De plus, une vie de col-lecteur de déchets n�offre aucunespoir d�avenir meilleur.

Des organisations comme ReachUp aux Philippines et le ProjetBosco Yuvodaya pour les enfantsdes rues de Bangalore ont com-mencé à aider les enfants à s�unir età défendre collectivement leurs in-térêts. Leur donner la possibilité desuivre un enseignement formel ouinformel et un apprentissage,

comme le font la Fondation Afriqueen Ouganda et la Société Unduguau Kenya, est un moyen de créerune véritable solution de rechange.

C�est la réinsertion des enfantsvivant dans les rues, sans foyer nifamille, qui pose les plus grandesdifficultés, car ces jeunes ont sou-vent besoin d�une orientation per-sonnalisée à long terme. Des mesu-res préventives sont donc absolu-ment nécessaires pour protéger lesenfants du danger de la vie perma-nente dans la rue.

Photo : Au Cambodge, une fillette fouilleune grande décharge à la recherche de dé-chets à revendre pour recyclage.

Les gamins qui travaillentdans les rues sont le produitde certains des phénomènessociaux les plus inquiétantsd’aujourd’hui :l’urbanisation rapide,l’emballement de lacroissance démographique etl’aggravation des disparitésentre les revenus.

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commerçants qui ne tolèrent pas lesenfants qui mendient, volent et sedroguent en inhalant de la colle50.

De nombreux enfants s’adonnenteffectivement à ces activités. Maisbeaucoup d’autres luttent pour exer-cer dans la rue un travail légal afind’assurer leur survie ou celle de leurfamille. Les enfants qui travaillentdans les rues viennent souvent desquartiers misérables ou des bidon-villes, où la pauvreté et les situa-tions familiales précaires sont fré-quentes, où les écoles sont surpeu-plées et pauvres et où il n’existe toutsimplement pas d’endroit sûr pourjouer. Leur nombre s’est multipliédans les zones de conflits arméscomme Freetown (Sierra Leone) etMonrovia (Libéria), là où les adul-tes qui s’occupaient d’eux ont ététués, leurs moyens d’existence dé-truits et les liens familiaux et com-munautaires rompus.

Presque inconnu avant la transi-tion vers l’économie de marché, letravail des enfants des rues estaujourd’hui un problème croissantdans la Fédération de Russie. Au Kir-ghizistan (Asie centrale), le nombred’enfants travaillant dans la rue, ven-dant de la nourriture et d’autres pro-duits, a augmenté de manière specta-culaire au cours des trois dernièresannées. Beaucoup ont abandonnél’école ou n’y sont jamais allés.

Dans la rue, ils cirent les chaussu-res, lavent et gardent les voitures,portent les colis, vendent des fleurs etdes colifichets, ramassent les objetsrecyclables et trouvent une multituded’autres manières ingénieuses de ga-gner de l’argent. Pour être modestes,les sommes qu’ils obtiennent n’ensont pas moins parfois supérieures àcelles qu’ils recevraient avec un tra-vail dans le secteur formel.

La grande majorité rentrent chezeux chaque soir. Ce sont des enfantsqui travaillent dans les rues, et nondes «enfants des rues». Pourtant,même pour eux, la vie est souventprécaire, violente, malsaine et in-juste. Certains peuvent faire quel-ques études en plus de leur travail,mais beaucoup, exploités et trompés

par les adultes et d’autres enfants,doivent travailler de longues heurespour gagner de quoi survivre. Nom-breux sont ceux qui souffrent de mal-nutrition et de maladies, notammentde tuberculose. Ils ont souvent unepiètre opinion d’eux-mêmes, malgrél’air d’assurance exagérée qu’ils affi-chent pour paraître endurcis.

Pour un enfant sur dix environ, larue devient le foyer. Inévitablement,ces enfants sont plus disposés à selancer dans un travail marginal et illé-gal, comme la mendicité et les petitslarcins. Beaucoup se voient entraînésdans le monde illicite, passionnant etdangereux des groupes criminels quicontrôlent le milieu du vol à la tire,des cambriolages, du trafic de drogueet de la prostitution. La sous-culturequi enveloppe ces enfants est mar-quée par l’agression et la violence, lesexposant à des dangers terribles.

La vie des petits chiffonniers té-moigne des risques extrêmes encou-rus par les enfants travaillant dansles rues. Dans les villes du mondeen développement, nombre de jeu-nes passent leurs journées à récolterles vieux papiers, le plastique, lesvêtements usagés, les bouteilles, lesboîtes de conserve et les bouts demétal, dans la rue, les décharges etles poubelles, pour les vendre à desdétaillants qui les recycleront.

«La nature de leur travail est (...)particulièrement insalubre, dange-reuse et dégradante... Ils contractentdiverses maladies de peau – ulcères,gale, etc. En ramassant des mor-ceaux de fer rouillé, il n’est pas rarequ’ils s’écorchent les mains, au ris-que d’attraper le tétanos. Les débrisde verre cachés dans les ordurespeuvent blesser leurs pieds nus, cequi provoquera des lésions suppu-rantes. L’exposition à des condi-tions climatiques extrêmes peut êtreà l’origine d’autres problèmes : in-solation, pneumonie, grippe, palu-disme par exemple. Porter de lour-des charges sous les bras ou sur ledos nuit à leur développement entaille et en poids, épuise leurs forceset leur énergie. Il faut ajouter à cesrisques la tentation de manger la

Comme ce jeune laveur de voitures en Tanza-nie, la plupart des petits travailleurs des ruess’efforcent de trouver un emploi légal pourgagner leur vie et celle de leur famille.

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nourriture jetée ou les restes... ce quientraîne souvent des troubles diges-tifs et des empoisonnements ali-mentaires51.»

Des tentatives sont en cours dansde nombreux pays pour protéger lesenfants des rues ou les en retirer. Onrelèvera une initiative exemplaire auBrésil, pays identifié depuis long-temps au «problème» des enfants desrues. Le Mouvement national desgarçons et des filles des rues, un par-tenariat entre les enfants et des «édu-cateurs» bénévoles, eux-mêmes ori-ginaires de milieux pauvres, a étécréé en 1985. Sa première réunion en1986 a fait sensation dans le pays,aidant à consacrer les droits de l’en-fant dans la démocratie balbutiante.Chacun de ses congrès nationaux – lequatrième s’est déroulé en 1995 – amarqué un nouveau progrès dans laréflexion sur les problèmes des en-fants. Tout aussi important, le Mou-vement fonde son organisation sur depetits groupes (núcleos de base)d’enfants travailleurs qui se réunis-sent pour débattre des problèmescommuns et prendre des mesuresconjointes Ce modèle d’organisations’efforce de donner aux enfants despossibilités d’action. «Qu’est-ce queje ferais s’il n’y avait pas de núcleode base?» a répondu un délégué de11 ans au congrès de l’an dernier à unjournaliste. «J’irais en créer un toutde suite52.»

Le travail familialDe tous les emplois occupés par

les enfants, les plus fréquents sontles travaux agricoles ou ménagersau domicile de leurs parents. La plu-part des familles, partout dans lemonde, s’attendent à ce que leursenfants aident à la maison, que cesoit en préparant les repas, en allantchercher de l’eau ou des provisions,en gardant les troupeaux, en s’occu-pant de leurs jeunes frères et sœursou en accomplissant des tâches plusdures dans les champs. Ce type detravail peut être bénéfique, car lesenfants apprennent en participant demanière raisonnable aux corvées

ménagères, à la culture du potager etaux activités créatrices de revenus,et ils en tirent également un senti-ment de fierté. Mais le travail fami-lial n’est pas toujours bénéfique. Ilpeut être trop prenant, exigeant desenfants qu’ils lui consacrent de lon-gues heures qui les éloignent del’école et demandant trop à leurscorps en croissance (voir enca-dré 9). Il peut empêcher les enfantsde jouir de leurs droits et de déve-lopper pleinement leur potentiel.

Un groupe de jeunes Népalaistravaillant maintenant dans une fa-brique de tapis de Katmandou four-nit un témoignage frappant des ri-gueurs du travail à la campagne. Cesenfants ont été attirés par des histoi-res vantant les charmes de la ville etpar l’idée de gagner de l’argent poureux et pour leurs parents. Mais sur-tout, disent-ils, ils sont venus à lafabrique parce que la vie à la maisonétait trop difficile: il leur fallait es-calader des pentes abruptes, au mi-lieu des sangsues, pour aller cher-cher du fourrage, et travailler sansrelâche pour nourrir la famille53.Pour échapper à cette existence, ilsen sont arrivés à fabriquer des tapis,une activité connue pour son exploi-tation abusive.

Dans les zones rurales d’Afriqueet d’Asie du Sud, les enfants com-mencent à participer aux corvéesménagères bien avant d’avoir l’âgescolaire. Les filles doivent allerchercher l’eau et le bois du ménage.Les enfants des deux sexes aidentaux travaux des champs, s’occupantdes animaux et de tout ce qui con-cerne l’eau, des travaux souvent ex-trêmement fatigants. Ils travaillentégalement dans le secteur informelde l’économie rurale, notammentdans l’artisanat traditionnel et lespetits commerces essentiels à la viedu village, particulièrement les bou-tiques.

Des modèles similaires d’activitéprécoce figurent dans une enquêtesur cinq pays latino-américains54.En Colombie rurale, par exemple,un enfant de six à neuf ans sur qua-tre travaille, la proportion passant à

Travailler avec leur famille, comme cette petiteBangladaise, peut donner aux enfants un senti-ment de fierté, mais il ne faut pas que ce travailles empêche d’aller à l’école.

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un sur trois entre 10 et 11 ans, quece soit à la maison, dans le potagerfamilial, comme berger ou commeemployé dans une épicerie ou unpetit commerce. Dans les grandesvilles du pays, à l’âge de 10 à 11ans, un enfant sur six participed’une manière ou d’une autre aumarché du travail, contre un enfantsur dix dans la tranche d’âge de six àneuf ans.

Ce type de travail, surtout celuique les filles accomplissent à la mai-son, est largement invisible au sta-tisticien qui cherche à mesurer ladimension du travail des enfants. Ilest également hors du champ de lalégislation, notamment à cause de ladifficulté à réglementer le travaildes enfants dans leur famille. Pour-tant, accepter que cette forme d’acti-vité ne puisse pas être contrôlée re-vient à accepter que des centaines demillions d’enfants ne bénéficientd’aucune protection juridique.

Il faut élargir la portée de la loi,ce qui, par suite des difficultés d’ap-plication, ne suffira pas en soi à pro-téger les enfants, mais rappelleraqu’il y a des limites à ce que l’onpeut demander à un enfant de faire àla maison. Cela pourra peut-êtreaussi faciliter des mesures d’incita-tion positives et ouvrir le débat so-cial avec les parents et les commu-nautés sur ce qui est considérécomme bon pour un enfant.

Le travail des filles«Presque toutes nos filles tra-

vaillent comme balayeuses», ra-conte une mère indienne, elle-mêmebalayeuse et nettoyeuse de latrines.«Pourquoi gaspiller mon temps etmon argent pour envoyer ma fille àl’école où elle n’apprendra riend’utile?... Pourquoi ne pas mettreplutôt ma fille au travail afin qu’elledécouvre quelque chose de notreprofession? Ma fille aînée qui a15 ans se mariera bientôt. Sa belle-mère l’enverra nettoyer des latrinesquelque part. Trop d’instruction sertseulement à donner aux filles desidées de grandeur, et ensuite elles se

feront battre par leur mari et maltrai-ter par leur belle-famille55.»

La plupart des risques profes-sionnels qui pèsent sur les garçonsmenacent aussi les filles. Mais enplus les filles ont des problèmes quileur sont propres, depuis les pres-sions sexuelles des employeurs jus-qu’à l’exclusion de l’éducation.Aucune stratégie de lutte contre letravail des enfants ne pourra com-mencer à réussir si elle ne tient passystématiquement compte des dan-gers particuliers que connaissent lesfilles.

Dans presque tous les domainesde la vie et dans tous les pays,comme le signalent depuis des an-nées les rapports annuels sur La si-tuation des enfants dans le monde,les filles et les femmes supportenten permanence des fardeaux et su-bissent un traitement qui traduitl’inégalité dont elles souffrent. Il enva de même de la main-d’œuvre en-fantine. Les jeunes travailleusessont souvent invisibles, traitéescomme si elles n’existaient pas.

D’après le BIT, 56% des enfantsde 10 à 14 ans qui travaillent dans lemonde en développement sont desgarçons ; mais si l’on pouvait mesu-rer le nombre de filles accomplis-sant un travail non enregistrécomme domestiques, ou assurant lescorvées ménagères au domicile deleurs parents pour permettre àd’autres membres de la familled’occuper un emploi rémunéré, leschiffres montreraient qu’il y a enréalité plus de filles que de garçonsau travail. Les filles travaillent éga-lement en moyenne plus d’heuresque les garçons et ont donc un dou-ble fardeau à porter – un emploihors de la maison et des tâches mé-nagères à leur retour au foyer.

Au Guatemala, les filles qui ontun emploi ajoutent chaque semaineen moyenne 21 heures de tâchesménagères aux 40 heures hebdoma-daires de travail hors de chez elles.Et dans cinq pays latino-américainsayant fait l’objet d’une enquête, letravail ménager des filles dansleur famille était si répandu que

Les filles et les femmessupportent en permanencedes fardeaux et subissent untraitement qui traduitl’inégalité dont ellessouffrent. Il en va de mêmede la main-d’œuvreenfantine. Les jeunestravailleuses sont souventinvisibles, traitées comme sielles n’existaient pas.

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Deux jeunes Indonésiennes battent le riz .

beaucoup ne pouvaient fréquenterl’école56.

Partout dans le monde, les fillessont davantage privées que les gar-çons de leur droit fondamental àl’enseignement primaire. Dans cer-taines régions, dont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Afri-que subsaharienne et surtout l’Asiedu Sud, le fossé entre les sexes estencore énorme57. En Asie de l’Estainsi qu’en Amérique latine et auxCaraïbes, on se rapproche certes del’égalité des sexes en matière d’édu-cation, mais peu de progrès ont étéenregistrés ailleurs dans le monde.

Les préjugés à l’encontre desfilles ne sont pas simplement unequestion de comportement – ils senichent dans toutes les grandes ins-titutions de la société. Le Népal nele prouve que trop bien. Le statutsocio-économique des femmes y estsouvent déplorable. Et si la propor-tion d’hommes sachant lire et écrire– 37% – est déjà extrêmementbasse, le taux de 11% pour l’alpha-bétisation des femmes est propre-ment consternant58. L’immense ma-jorité des filles n’a jamais fréquentél’école ou l’a quittée pour aller tra-vailler. La discrimination se trans-forme vite en exploitation. Le man-que d’instruction, les mariages pré-

coces arrangés, l’extrême pauvretéet le manque de pouvoir rendent lesfilles infiniment vulnérables. Bienavant qu’elles ne soient physique-ment prêtes, beaucoup sont forcéesà travailler, la plupart finissantcomme domestiques ou dans l’in-dustrie des tapis, dans les planta-tions de thé ou dans la fabrication debriques.

Dans tout le monde en dévelop-pement, l’inégalité entre les sexesenferme les filles dans un cercle vi-cieux. Incapables de fréquenterl’école en raison de leur position in-férieure dans la société ou de leursresponsabilités ménagères, elles sevoient ainsi privées du pouvoir sup-plémentaire et des perspectives élar-gies que l’éducation leur procure-rait. Si elles cherchent du travail endehors de chez elles, leurs possibili-tés se limitent aux tâches les plusserviles. Leur statut d’infériorités’en trouve renforcé et passe à lagénération suivante.

Les personnes ne sont pas les seu-les à souffrir de cet état de choses,mais bien la société tout entière. Onsait depuis longtemps que plus unejeune fille est instruite, moins elleaura d’enfants; plus une famille pau-vre est nombreuse et plus elle placerad’enfants sur le marché du travail59.

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«Comment puis-je étudier?»

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Encadré 9

Beaucoup de personnes pensent que tous les enfants doivent aller à l�écolejusqu�à l�âge de 15 ou 16 ans. Mais que se passe-t-il si les écoles sont très rareset très mal équipées? Et si de nombreuses familles sont tellement pauvres quemême les quelques sous gagnés par les enfants sont essentiels pour la survie?Qu�en est-il des enfants qui ont perdu un ou deux parents? Chez qui vont-ilsvivre? Même dans les quartiers à bas revenus où les ONG et autres ont créé desécoles, trop d�enfants ne peuvent simplement pas se permettre de les fréquen-ter. D�autres veulent en apparence travailler, ou au moins se sentent mûrs enfaisant le même travail que des adultes.

Les pédagogues posent souvent la question: «Les enfants qui travaillentveulent-ils réellement aller à l�école?» De récents entretiens avec des enfantstravailleurs au Bangladesh il ressort que la grande majorité veulent effective-ment être scolarisés et ont des idées claires sur la valeur de l�éducation, ainsiqu�en témoignent les récits suivants.

Taslima, 13 ans, a commencé àtravailler dans une fabrique devêtements à l�âge de neuf ans.

Maintenant, elle aimerait beaucoupaller à l�école pour étudier le bengali,les maths et l�anglais. Si les frais descolarité étaient payés, dit-elle, ellepourrait suivre les cours le matin ettravailler l�après-midi. Lorsqu�on luidemande son avis sur les avantagesde l�éducation, elle affirme qu�elle ap-prendra à compter et à écrire des let-tres. Elle aimerait aussi apprendre lamusique et la couture.

Shujon, huit ans, est venue à Dhakaavec sa mère, son frère et sa grand-mère pour chercher de quoi vivre. Samère travaille comme domestique etgagne 100 taka (un taka vaut environ0,02 dollar) par mois. Shujon et sonfrère ramassent des sacs en plastique,des vieux papiers et d�autres maté-riels, qu�ils vendent à une boutiquepour cinq à dix taka par sac plein. Lesgarçons fréquentent une école gra-tuite près de la gare. Ils y passent cha-que jour plusieurs heures et appren-nent à lire et à écrire. L�école distribuetous les jours une collation de roti et

de banane et fournit les manuels et cequ�il faut pour écrire.

Rakib a dix ans ; il va maintenant àl�école, après avoir été licencié d�unefabrique de confection parce qu�iln�avait pas l�âge minimum. Rakibveut étudier. «Si j�étudie, j�obtiendraiun bon emploi. Je veux pouvoir aiderma mère», dit-il.

Amina a commencé à sept ans àtravailler pour gagner de l�argent, enramassant de vieux papiers. Mainte-nant, à dix ans, elle passe ses jour-nées à casser des briques en petitsmorceaux pour des projets de cons-truction à Dhaka. Amina est très pe-tite. Elle ne peut pas casser beau-coup de briques. Elle ne sait pascombien elle gagne, puisque c�est samère qui s�occupe de ces choses.Parfois, toutes les deux décidentd�aller chercher des vieux papiers,parce que leurs mains et leurs doigtssont douloureux à force d�entailles etde coups reçus quand les briques secassent mal, ou lorsque le marteauglisse des mains. Amina aimeraitsavoir à quoi ressemble une école,si seulement elle trouvait le moyen

de payer les frais, pourtant modi-ques.

Shilpi est une jeune fille de 14 ans,à Mirpur. Elle a trouvé un travaild�auxiliaire dans une fabrique de vê-tements. Pour 400 taka par mois, elleplie les chemises produites par lesopératrices des machines. Elle aime-rait étudier mais gagner sa vie est lapriorité absolue. «Je dois m�occuperde moi. Comment puis-je étudier ?»Quand on lui demande commentelle voit son avenir, Shilpi dit qu�elleveut être enseignante. Elle aime voirles professeurs enseigner auxautres. Elle a appris à lire à sonjeune frère.

Julekha, 13 ans, est employée demaison depuis l�âge de dix ans. Sonpère est paralysé et ne peut pas tra-vailler. Elle a trois s�urs et quatre frè-res. Sa tâche principale est de s�occu-per du jeune enfant de son em-ployeur, mais elle aide égalementdans toutes les tâches ménagères. Sila famille sort, Julekha est enfermée àla maison. Elle n�a jamais été à l�écoleà cause de la pauvreté de sa famille,mais elle aimerait tellement y aller sijamais c�était possible.

Ruma, 12 ans, veut étudier. Ellepense que si elle s�instruisait, ellepourrait aider ses parents et leurdonner des conseils. Et, dit-elle,«quand on parlera de mariage,j�aurai mon mot à dire». Elle aimeraitapprendre à utiliser une machine àcoudre. Son salaire augmenterait ettout le monde souffrirait moins. Sonespoir ? Pouvoir étudier tout en con-tinuant à travailler.

� Adapté de P. Pelto, Daily Lives ofWorking Children in Bangladesh:Case Studies, UNICEF, Bangladesh,(document non publié).

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L ’adoption de lois et la ratifi-cation d’accords sont à coupsûr des premiers pas impor-

tants pour changer la vie des enfantsau travail, mais encore faudra-t-ilque des actes viennent étayer lestextes. Comme l’a déjà souligné cerapport, la Convention relative auxdroits de l’enfant – le traité sur lesdroits de l’homme le plus largementratifié dans l’expérience de l’Orga-nisation des Nations Unies – offre àcet égard des perspectives promet-teuses, car les pays qui l’ont ratifiéesont juridiquement tenus de prendredes mesures rapides et concrètespour sa mise en pratique.

Moins d’un an après l’adoptionde la Convention, les Nations Uniesont accueilli les 29 et 30 septembre1990 un nombre encore jamais at-teint de dirigeants politiques. Les159 pays représentés, dont 71 parleurs chefs d’Etat ou de gouverne-ment, ont donné à la Conventionleur vigoureuse approbation. Ils ontpublié une Déclaration mondiale enfaveur de la survie, de la protectionet du développement de l’enfant etont élaboré un Plan d’action pourson application dans les années 90.

Si, en elle-même, la Déclarationne crée pas d’obligation juridique,elle n’en possède pas moins uneforce morale évidente. Les diri-geants de la planète ont accepté dese laisser guider par le principe quivise à accorder la priorité absolueaux besoins essentiels des enfantslors de l’allocation des ressources,dans les périodes prospères commedans les périodes difficiles. Affir-mant qu’il fallait donner à tous lesenfants la possibilité de «devenirconscients de leur valeur dans unmilieu où ils se sentent appuyés et

Réfléchir et agir

en sécurité...60», ils proclamaient:«Nous prenons personnellementpar la présente Déclaration l’enga-gement solennel d’accorder unehaute priorité aux droits des en-fants, à leur survie, à leur protec-tion et à leur développement61», etprécisaient: «Nous nous efforceronsd’assurer une protection socialeaux enfants qui travaillent et de ga-rantir l’abolition du travail illégaldes enfants62.»

Dans le Plan d’action, on trouvepar ailleurs cette constatation :«Plus de 100 millions d’enfantsoccupent des emplois souvent durset dangereux, en violation desconventions internationales qui lesprotègent contre l’exploitation éco-nomique et contre tout travail sus-ceptible de compromettre leur édu-cation ou de nuire à leur santé ou àleur plein développement. Tous lesEtats devraient donc s’employer àmettre fin à ces pratiques concer-nant l’emploi des enfants et cher-cher à améliorer les conditions devie des enfants qui travaillent légiti-mement afin de leur permettre degrandir et de se développer dansdes conditions saines63.»

Le monde a parlé d’une voixclaire et ferme, sans ambiguïté niéquivoque. Les efforts que déploiel’ OIT en faveur d’une nouvelleconvention internationale visantl’élimination des formes les pluspréjudiciables et les plus intoléra-bles du travail des enfants sont unautre exemple d’engagement mon-dial permanent, et ils ont le pleinappui de l’UNICEF.

Toutefois, il est difficile d’assu-rer dans la pratique la protection desenfants, notamment contre les tra-vaux dangereux. De plus, ceux qui

Le travail des enfants prendparfois des formesintolérables constituant uneviolation si grave des droitsde l’homme que le mondedoit en venir à les considérerdu même œil que l’esclavage– comme une choseinjustifiable quelles quesoient les circonstances.

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œuvrent à cette fin ne sont pas d’ac-cord sur les meilleures façons deprocéder. Pour les uns, le travailpréjudiciable aux enfants doit êtreassimilé à l’esclavage; c’est uneviolation si fondamentale des droitshumains civils et politiques qu’ilfaut l’interdire, sans compromis.Pour d’autres c’est essentiellementune violation des droits sociaux etéconomiques; eux aussi veulent sonéradication à long terme, mais leursouci immédiat, face à l’enfant autravail, est de le protéger plutôt quede le libérer, dans des conditionsque l’on peut imaginer plus diffici-les.

En tirant parti de l’expertise et del’expérience des deux camps, on de-vra élaborer des programmes cohé-rents pour lutter contre le travail desenfants dans des conditions dange-reuses ou d’exploitation, qui prendparfois des formes intolérablesconstituant une violation si gravedes droits de l’homme que le mondedoit en venir à les considérer dumême œil que l’esclavage – commeune chose injustifiable quelles quesoient les circonstances. La commu-nauté internationale doit investirdans des campagnes d’éducation dugrand public capables d’ancrer dansles esprits le message que l’emploides enfants à des travaux dangereuxsera aussi inacceptable dans le siè-cle à venir que l’esclavage l’est de-venu à notre époque.

Mais il est évident par ailleursqu’un programme qui ne prévoit pasde solutions de remplacement rai-sonnables pour les jeunes tra-vailleurs et qui, au nom de principesmoraux, les éjecterait d’un emploi –que ces enfants ont été forcés deprendre à cause de leur misère ex-trême – déclencherait une série deconséquences néfastes.

La lutte contre le travail pénibleou dangereux des enfants doit semener sur plusieurs fronts à la fois:délivrance immédiate des enfantsqui se trouvent dans les situationsles plus dures – contraints à des tra-vaux forcés ou à la prostitution parexemple; réadaptation des enfants

libérés, par l’octroi d’aide et de ser-vices adéquats, sur le plan de l’édu-cation en particulier; protection desenfants qu’on ne peut libérer tout desuite, en leur faisant une vie aussisûre et aussi propice au développe-ment que possible.

Le plus important de tous cesfronts cependant est la prévention,car il faut éviter que de nouvellesgénérations d’enfants ne soientpoussées vers les formes de travailles plus dangereuses.

On a avancé les idées et les pro-positions les plus variées sur la fa-çon de s’attaquer aux formes inac-ceptables de travail des enfants et ona accumulé beaucoup d’expériencedans ce domaine. Devant l’ampleuret la diversité du problème, il estnécessaire de recourir à des straté-gies multiples. Depuis 1990, plus de150 pays industrialisés ou en déve-loppement ont élaboré des Program-mes d’action nationaux afin d’attein-dre les objectifs fixés par le Sommetmondial pour les enfants. Il fautmaintenant revoir ces programmespour s’assurer qu’ils comportent desdispositions sur l’emploi des enfantset la protection de ceux-ci contrel’exploitation au travail ou leur affec-tation à des tâches dangereuses.

Par ailleurs, toute offensive d’en-semble exige la mobilisation denombreux partenaires – gouverne-ments, communautés locales, ONG,chefs spirituels, employeurs, syndi-cats, sans oublier les enfants tra-vailleurs eux-mêmes et leurs fa-milles. Pour certains, la motivationprincipale sera de protéger les en-fants concernés ; pour d’autres,d’élargir les possibilités d’éduca-tion permettant d’échapper au cycledu travail et de la pauvreté ; pourd’autres encore d’aider le monde àprendre conscience de cette viola-tion absolue des droits de l’homme.L’important n’est pas qu’une straté-gie donnée l’emporte, mais que l’onapporte au problème le maximumd’énergie et d’attention.

Pour tenter d’éliminer le travaildes enfants, il est essentiel de dispo-ser de données fiables et compara-

Au Pérou, défilé d’écoliers pour annoncer quele programme national de vaccination débutedemain.

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bles sur son ampleur et sa nature,faute de quoi on ne saurait élaborerde solutions efficaces. Les gouver-nements, les communautés, les ONGet les institutions du système desNations Unies doivent créer ensem-ble un système de collecte de don-nées qui quantifiera le nombre d’en-fants travaillant actuellement dansdes conditions d’exploitation dureset dangereuses – que ce soit dansdes plantations, des usines, des ate-liers-bagnes, dans la rue ou commedomestiques – et qui documenteraces conditions de travail. A ce pro-pos, les techniques d’action et d’in-formation, faisant appel à la partici-pation de membres de la commu-nauté pour évaluer le problème dutravail des enfants dans l’industriedu verre à Firozabad (Inde) et ytrouver des solutions, se sont mon-trées très instructives.

Les grandes initiatives relèvent,pour la plupart, de l’une des cinqcatégories suivantes : promouvoir etrenforcer «l’alternative éducation» ;faire adopter, et mieux appliquer, lalégislation nationale et interna-tionale ; donner aux pauvres desmoyens d’agir ; mobiliser toutes lescouches de la société contre l’ex-ploitation du travail des enfants ; etfaire campagne pour que les entre-prises prennent mieux consciencede leur responsabilité quant à leursactions et celles de leurs sous-trai-tants.

Un outil puissant:l�éducation

Une stratégie d’ensemble qui en-tend lutter contre l’emploi d’enfantsdans des tâches dangereuses doit lo-giquement débuter par l’offre d’unesolution de remplacement : des éco-les de qualité, dispensant des pro-grammes éducatifs pertinents, quidonnent aux parents envie d’y en-voyer leurs enfants et à ceux-ci en-vie d’y aller.

On compte aujourd’hui 140 mil-lions d’enfants de 6 à 11 ans nonscolarisés – 23% des enfants en âged’aller à l’école primaire dans les

pays en développement – et unnombre sans doute égal qui quittentl’école prématurément (voir fig. 7).Si, en suivant la Convention, on en-tend par enfants tous les moins de18 ans, le nombre de non-scolarisésatteint 404 millions, soit 38% de cegroupe d’âge64. Beaucoup de ces en-fants ont une activité économique,qui consiste souvent en des tâchesdébilitantes et dangereuses. Desmillions d’autres tentent, non sansmal, de concilier les exigences dutravail et de l’école, un exercice quipose des problèmes particuliers auxpetites filles.

La position de l’OIT exprime unlarge consensus. Pour elle, le moyenle plus efficace d’éviter que tantd’enfants en âge d’aller à l’écolesoient astreints à des formes abusi-ves d’emploi ou de travail est deleur donner accès à l’éducation et àune éducation qui les motive65.

Il y a une interaction profondeentre éducation et travail des en-fants. On sait déjà que le travail peutempêcher les enfants de fréquenterl’école, mais c’est souvent aussi lamauvaise qualité de l’enseignementqui les amène à commencer très jeu-nes à travailler. Une éducation dequalité aura l’effet contraire: pluselle sera longue et bonne, moins il yaura de chances de voir un enfantforcé d’occuper un emploi pouvantlui être préjudiciable.

La Convention relative aux droitsde l’enfant insiste sur le fait quel’enseignement primaire doit êtreobligatoire et gratuit pour tous. Siles Etats remplissaient bien l’enga-gement qu’ils ont pris à cet égard,l’exploitation du travail des enfantss’en trouverait considérablement ré-duite. Il est possible, pour peu qu’onle veuille vraiment, de réunir les res-sources permettant de mettre enplace de bonnes écoles partout dansle monde. Qui plus est, la réflexionnovatrice sur la façon de régénérer lesystème éducatif est en bonne voie,et on trouve partout des programmesréussis pouvant servir de modèles.

Toute amélioration en matièred’éducation – qu’elle vienne du

Au Népal, ce petit mécanicien a la rue pouratelier.

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L’éducation non formelle:une passerelle pour les enfants au travail

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Encadré 10

Quand les difficultés ont forcéles parents déjà âgés deSadhan Sarkar à le retirer de

l�école et à le faire travailler pendantde longues heures dans une bouti-que, cet enfant de sept ans a pleuréamèrement. «J�étais furieux contremon travail, mon patron, mes pa-rents», se souvient-il. Alors, desagents de terrain du projet BaliaGram Unnayan Samity (BGUS) dansl�Etat indien du Bengale occidentalsont intervenus et ont convaincu sesparents de laisser Sadhan abandon-ner son travail et reprendre ses étu-des. Maintenant troisième de saclasse de l�école primaire, il affirme :«J�ai une nouvelle vie, je peux rire,jouer et lire à nouveau.»

Comme Sadhan, des centainesd�enfants travailleurs à risque ontreçu depuis 1993 l�aide du BGUS, uneorganisation non gouvernementale(ONG) de Tarakeshwar, affiliée auFonds chrétien pour l�enfance. Grâce

à son système de soutien qui distri-bue des fournitures scolaires, des ser-vices de santé et un repas de midi, leBGUS estime que 370 enfants ont puquitter leur travail et continuer à s�ins-truire, alors que 19 autres enfants deplus de 14 ans ont obtenu des em-plois qualifiés par le biais de cours deformation professionnelle.

Bon nombre d�organisations sem-blables au BGUS ont vu le jour cesdernières années, répondant aux be-soins de la main-d��uvre enfantinedans le monde. L�éducation, essen-tielle pour ouvrir de meilleures chan-ces aux enfants travailleurs, est unecaractéristique commune de ces pro-grammes, dont l�objectif est de ren-dre la scolarité économiquement via-ble, attirante et utile pour les enfantstravailleurs et leur famille.

Les méthodes employées pour at-teindre ce but varient. On peut néan-moins se demander avec VíctorOrdóñez, de l�UNESCO, s�il faut «utili-

ser l�éducation non formelle pour re-mettre les enfants dans le systèmeclassique ou pour leur enseigner cedont ils ont besoin pour survivre cha-que jour». Comme le BGUS, de nom-breux programmes préfèrent des op-tions communautaires durables, quiempruntent des éléments aux deuxméthodes, dispensant un enseigne-ment et des soins de santé aux en-fants qui travaillent.

Un programme de deux ans pourles enfants libérés des fabriques detapis au Népal, géré par The Under-privileged Children�s Education Pro-gramme et The Asian-American FreeLabor Institute, offre gratuitementgîte et couvert, ainsi qu�une combi-naison d�enseignement formel et nonformel. Il définit lui-même son rôlecomme «une étape vers un ailleurs �peut-être une vie meilleure», que cesoit par l�inscription à l�école ou par laprise d�un emploi utilisant de nouvel-les compétences professionnelles. LeProjeto Axé, largement salué auBrésil, a créé des classes de rattra-page pour les enfants en âge de fré-quenter l�école primaire afin de lesaider à entrer dans le système officiel.Il propose également aux adolescentsun enseignement très varié, depuis ladanse et les techniques d�impressionjusqu�aux cours de rattrapage, pourassurer «la transition entre un passédans la rue et un présent de citoyen».Quant au CREDA (Centre for Rural Edu-cation, Research and DevelopmentAssociation: Centre pour l�éducationrurale et association pour la recher-che et le développement), une ONG del�Etat indien de l�Uttar Pradesh, il aouvert 60 écoles pour enfants jus-qu�alors en servitude : cinq annéesd�enseignement de base y sont re-groupées sur trois ans.

D�autres projets s�efforcent d�amé-liorer l�alphabétisation de base desjeunes travailleurs ou de les former à

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un nouveau métier. La SociétéUndugu du Kenya, par exemple,gère cinq écoles pour des enfantsqui gagnent leur vie en ramassantdes déchets. Afin qu�ils puissentconserver leurs horaires de travailles écoles fonctionnent à la demi-journée. Les cours mettent l�accentsur le calcul pour que les enfants nesoient plus floués par les mar-chands de produits recyclables. AuSénégal, l�organisation ENDA TiersMonde s�est associée en 1984 avecle ministère du Développement so-cial pour améliorer la confiance ensoi des adolescentes employées demaison et pour leur donner despossibilités de choix. Le pro-gramme comprend une alphabéti-sation de base et une formationpour multiplier leurs chances d�ob-tenir de meilleurs emplois, ainsique des conseils sur des questionsde santé, notamment le SIDA.

Un problème couramment ren-contré lorsque l�on s�occupe d�en-fants au travail est celui de garder àl�école les plus pauvres, ceux dontle revenu est le plus vital pour leurpropre survie et celle de leur fa-mille. Il est essentiel d�avoir à la foisdes programmes pertinents, deshoraires souples et un enseigne-ment de qualité. Les bourses scolai-res et les subventions pour com-penser le revenu perdu pour la fa-mille constituent d�importants vo-lets de plusieurs programmes.

Dans les écoles ouvertes par leSyndicat indépendant des ouvriersdu vêtement au Bangladesh, parexemple, les enfants qui perdent unemploi dans l�habillement reçoi-vent gratuitement des livres et desrepas chauds. Au Honduras, plusde 2000 jeunes travailleurs des ruesont bénéficié d�une éducation for-melle et non formelle dans le cadredu projet Alternativas y Oportu-

nidades, qui dispense des soins desanté, des conseils, des fournituresscolaires, des uniformes et, si néces-saire, accorde des bourses partielleset des compléments nutritionnels.La Fundación CISOL, à Loja (Equa-teur), verse des allocations hebdo-madaires correspondant aux gainsd�un petit cireur de chaussures touten enseignant la production d�ob-jets d�artisanat. Les enfants partici-pants doivent de leur côté reprendreune scolarité classique.

Les allocations monétaires sontcritiquées par certains experts pourqui elles encouragent la dépen-dance ; d�autres pensent au con-traire que les allocations sont laseule façon de donner à de nom-breuses familles les moyens d�en-voyer leurs enfants à l�école. Selonun tout nouveau programme duDistrict fédéral du Brésil, les fa-milles pauvres dont les enfants nemanquent pas plus de deux joursd�école par mois reçoivent unebourse d�éducation égale au salaireminimum. Ce programme, qui com-prend également un plan d�épar-gne et de crédit, a réduit de manièrespectaculaire le taux d�abandonscolaire chez les élèves pauvres.Peu coûteux, il représente moins de1% du budget annuel officiel.

Tous ces programmes mettentl�accent sur les efforts croissantsdes pouvoirs publics pour assurerun enseignement primaire à tousles enfants � y compris à ceux quitravaillent. Les gouvernements, deconcert avec les ONG, les entrepri-ses et les organisations ouvrières,forment les partenariats sociauxnécessaires pour résoudre les pro-blèmes des enfants travailleurs.

Photo : Grâce à un programme d’éducationnon formelle, cette jeune Kényenne devien-dra menuisier.

Un problème courammentrencontré lorsque l’ons’occupe d’enfants au travailest celui de garder à l’écoleles plus pauvres, ceux dontle revenu est le plus vitalpour leur propre survie etcelle de leur famille.

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changement des écoles existantes,de l’adoption de méthodes pédago-giques souples et créatives, ou d’unciblage spécifique des jeunes tra-vailleurs – aura un impact positif surl’emploi des enfants. Plus nous enferons, plus nous aurons de résul-tats. Peut-il y avoir plus puissant sti-mulant?

Améliorerl’éducation de base

La Conférence mondiale surl’éducation pour tous, réunie en 1990à Jomtien (Thaïlande), a proclamé lanécessité d’approches souples et va-riées au sein d’un système nationalunifié d’enseignement primaire. Dis-penser à tous les enfants un enseigne-ment primaire de qualité est un objec-tif qui ne pourra être atteint que si lessystèmes éducatifs s’attachent à:

u Enseigner des techniques uti-les. Pour que les écoles attirent etretiennent les enfants, il faut queleur enseignement soit jugé perti-nent par les élèves et par leurs pa-rents (voir encadré 10). L’une despremières conditions du succès,pour un programme nationald’éducation, est de lier les leçons àla vie communautaire. Dans les en-droits où la plupart des enfants sontau travail, on ne saurait logique-ment continuer à enseigner commes’ils ne travaillaient pas. Il fautfaire savoir aux enfants quels typesd’activité sont particulièrementdangereux, et leur apprendre à re-connaître les tactiques des em-ployeurs exploiteurs.

On doit aussi leur donner descompétences pratiques pour la viecourante, et leur faire connaîtreleurs droits – en leur expliquant no-tamment les lois sur le travail desenfants et leur signification réelle.«A l’école, on ne nous dit rien denos droits», explique Lakshmi, deKolkere, dans le sud de l’Inde.«Nous ne pouvons nous permettred’attendre pour connaître ces droits.Pour nous protéger, il nous fautcette information tout de suite66.»

u Se montrer plus souple. Les éco-les doivent s’adapter aux conditionsde vie des enfants. Le calendrier an-nuel comme l’emploi du temps quo-tidien peuvent être modulés en fonc-tion des périodes de travail agricolede la région. C’est l’une des straté-gies adoptées dans l’Etat indien duKerala, où des taux très bas d’aban-don scolaire vont de pair avec unefaible incidence du travail des en-fants.

Il faut aussi, en zone rurale sur-tout, que l’école aille au-devant del’enfant. En créant de petites classesmultiniveaux, on peut scolariser lesenfants à distance de marche raison-nable de chez eux. Un programmesimplifié et des matériels pédagogi-ques produits sur place permettentde donner à tous les éléments debase; on pourra, par la suite, enrichirprogressivement le programme.Avec une formation pratique con-centrée et de fréquentes sessions derecyclage en cours d’emploi, desmaîtres n’ayant reçu qu’une prépa-ration formelle modeste se sontmontrés capables de dispenser unenseignement efficace.

Le plus important est de rempla-cer les méthodes d’enseignementtraditionnel rigides par des appro-ches centrées sur l’enfant. Pour quel’école exerce un effet puissant, ilfaut que les enfants aiment à y aller.

Le programme colombien EscuelaNueva résume bien nombre de cesapproches souples. Ce programme,qui depuis 1975 apporte avec succèsl’éducation dans des zones rurales,laissant les enfants s’absenter pen-dant les périodes de travail agricoleintensif, donne à la solution pratiquedes problèmes le pas sur la récita-tion des leçons par cœur, et diminueles dépenses en permettant à un seulenseignant de s’occuper d’élèves decinq niveaux différents dans de peti-tes écoles rurales, avec l’aide dechefs de classes élus (voir enca-dré 11).

u Amener les petites filles àl’école. Les deux tiers des enfantsqui ne vont pas à l’école sont des

Toute amélioration enmatière d’éducation –qu’elle vienne duchangement des écolesexistantes, de l’adoption deméthodes pédagogiquessouples et créatives, ou d’unciblage spécifique des jeunestravailleurs – aura unimpact positif sur l’emploides enfants.

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filles ; pour assurer l’égalité entrefilles et garçons sur le plan de lascolarisation, il faut montrer unesensibilité particulière aux barrièressociales, économiques et culturel-les. C’est, nous l’avons vu, l’un desprincipaux secteurs critiques où uneamélioration rapide peut entraînerdes retombées positives qui se ré-percuteront de génération en géné-ration.

La plupart des initiatives visant àamener en plus grand nombre lesenfants à l’école aideront égalementà combler la différence entre filles etgarçons. Mais il est nécessaire deprévoir des mesures spécifiquespour renverser les obstacles sociauxet culturels opposés aux filles. Dansdix pays étudiés par l’UNICEF où ladifférence de scolarisation entregarçons et filles avait diminué, on aconstaté une forte proportion defemmes dans le corps enseignant67.Il faut que les enseignants comme lematériel pédagogique tiennentcompte de cette question filles/gar-çons, et évitent les stéréotypes néga-tifs à l’encontre des femmes et desfillettes. Une participation commu-nautaire active à la vie scolaire, de lapart des femmes notamment, est es-sentielle. Comme l’a démontré l’ex-périence indienne, lorsque les fem-mes pauvres sont véritablement mi-ses en état de prendre le contrôle deleur vie et de celle de leurs enfants,on assiste à des bouleversements re-marquables.

u Améliorer la qualité et la situa-tion des enseignants. Dans de nom-breux pays en développement, lacrise financière qui a frappé l’édu-cation est en partie responsable de ladégradation de la rémunération et dela situation des enseignants, surtoutau niveau primaire, secteur pourtantcapital. De ce fait, la qualité des pro-fesseurs qui rentrent dans le systèmescolaire a baissé elle aussi. Beau-coup ont dû abandonner l’enseigne-ment, ou prendre – simplement poursurvivre – un deuxième, voire untroisième emploi. Dans ces circons-tances, de nombreux enfants ne peu-

vent considérer l’école comme unlieu qui élargira leur horizon, leurouvrira des possibilités nouvelles oufavorisera le développement de leurpotentiel personnel.

Il est nécessaire de recycler ou deremplacer les enseignants aux idéesnégatives ou stéréotypées. Les en-fants pauvres, de basse caste ou quitravaillent ont souvent à subir demauvais traitements. Une solutionque le Comité pour le développe-ment rural du Bangladesh (BRAC) aappliquée avec succès dans ses éco-les consiste à engager des ensei-gnants de la même communauté queleurs élèves, et à les sensibiliser à lasituation des enfants68.

Du fait que les enseignants sontrecrutés dans les communautés lo-cales, il peut évidemment se fairequ’ils aient moins de préparationformelle. On trouve cependant surle plan international des exemplesnovateurs à suivre. Ainsi, très viteaprès son accession à l’indépen-dance, le Zimbabwe a réussi à scola-riser tous ses enfants, mais en recou-rant à des enseignants sans forma-tion «formelle». C’est pourquoi lepays a mis en place le ZINTEC(Zimbabwe Integrated NationalTeacher Education Course: Pro-gramme national intégré de cours deformation des enseignants), d’unedurée de quatre ans, dont le premieret le dernier trimestres seulement sepassent au collège, tout le reste dutemps étant consacré à la pratiquedans les écoles. Le ZINTEC a réussi àconcilier qualité et modicité des dé-penses: la formation d’un institu-teur par ce programme revient àmoins de la moitié du coût d’uneformation conventionnelle69. Grâce àdes matériels pédagogiques assortisde plans de leçons détaillés pour lesactivités scolaires quotidiennes, lesmaîtres sans grande préparation for-melle sont en mesure de dispenser unenseignement efficace. Cette appro-che pourrait être de grande valeurdans de nombreux pays pauvres, oùnombre d’enseignants du primaire nepossèdent eux-mêmes guère plusqu’une éducation primaire.

Fig.7 Une cause du travail desenfants : la non-scolarisation

* Europe centrale et orientale/Communauté d�Etats indépendants

Source : données de l�UNICEF .

Tableau régional

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Afrique au sud du Sahara

Afrique du Nord et Moyen-Orient

Asie du Sud

Asie de l'Estet Pacifique

Amérique latine et Caraïbes

ECO/CEI*et Etats baltes

Enfants en âge de fréquenter l'école primaire non scolarisés (%)

Tableau mondial

Enfants en âge de fréquenter l'école primaire non scolarisés (%)

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Pays en développement

Pays développés

Monde entier

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Escuela Nueva : une autre façon d’apprendre

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Encadré 11

Le programme colombien EscuelaNueva (Ecole nouvelle) prouvequ�une éducation souple et non

conventionnelle peut attirer et main-tenir à l�école les enfants des zonesrurales. Escuela Nueva offre un sys-tème intégré et global d�élaborationde programmes, de formation d�ensei-gnants, d�administration et de mobili-sation de la communauté. Ne coûtantque de 5 à 10% plus cher que la scola-rité classique, cette «Ecole nouvelle» aremarquablement amélioré le pay-sage éducatif et la vie de milliers d�élè-ves souvent oubliés dans les zones ru-rales de la Colombie.

En vingt années d�existence,Escuela Nueva est devenue une politi-que nationale, introduisant avec suc-cès une méthodologie novatrice dansle réseau scolaire public au servicedes jeunes ruraux.

Si la scolarité classique a échouédans les régions rurales, c�est parcequ�elle n�est pas capable de captiver

les enfants. Ce qui fait une école, cene sont pas les salles de classe, leslivres et les fournitures, mais des élè-ves enthousiastes et des enseignantsmotivés. Trop souvent, l�enseigne-ment tend à être autoritaire, inflexi-ble, sans rapport avec la vie quoti-dienne et parfois même hostile auxenfants, particulièrement aux filles.S�ajoutent à cela les pressions aux-quelles les enfants sont soumis de lapart des familles qui, surtout dans leszones rurales, peuvent douter de lavaleur de l�éducation et préfèrent queleurs enfants gagnent de l�argent. Desurcroît, les enseignants manquentsouvent des compétences pédagogi-ques de base. Abandonner l�école enfaveur d�un emploi devient alors unevoie irrésistible pour de nombreuxenfants.

Pour qu�une expérience éducativesoit positive, il faut que les élèvescroient en eux-mêmes et soientguidés par des enseignants ayant

confiance en leur rôle. Il faut aussique les enfants se sentent soutenuspar leur famille et leur communautéet, ce qui est peut-être encore plusimportant, qu�ils prennent plaisir àapprendre.

Voilà seulement dix ans, la moitiédes écoles rurales de Colombie n�of-fraient pas un enseignement primairecomplet ; 55% des enfants de sept àneuf ans et un quart des enfants de 10à 14 ans vivant à la campagnen�avaient jamais fréquenté l�école. Untiers des enfants inscrits en premièreannée abandonnait.

Ces chiffres effrayants ont déclen-ché un effort des pouvoirs publics envue de garantir l�accès de tous lesenfants ruraux à l�enseignement pri-maire mais aussi une expansion ra-pide d�Escuela Nueva. Le nombred�établissements est monté en flèche,passant de 2000 en 1982 à 18 000 en1989, desservant 800 000 enfants deszones rurales. Aujourd�hui, le payscompte plus de 10 000 écoles de typeEscuela Nueva.

Ces écoles ont eu une influencenon négligeable. Quand on les com-pare à leurs camarades des écolestraditionnelles, les élèves d�EscuelaNueva obtiennent de meilleurs résul-tats dans les tests d�exécution et semontrent plus confiants, plus créatifset plus civiques.

Le succès d�Escuela Nueva résulted�un certain nombre d�innovations, ycompris l�enseignement en classeunique, des manuels du maître et desplans de leçons détaillés, une forma-tion et un encadrement permanentsdes enseignants et la participation dela communauté. Il y a un seul institu-teur et une seule salle de classe pourles enfants des cinq niveaux de l�en-seignement primaire. Ces classes uni-ques permettent d�avoir une écoleprimaire complète près du domicile

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de l�enfant dans les zones ruralespeu peuplées. Elles changent éga-lement la relation intimidante en-seignant-élève. L�enseignant de-vient davantage un animateur etl�élève gagne en indépendance.

Grâce à des manuels scolairesclairs et conçus pour donner auxenfants un rôle actif dans l�appren-tissage, les élèves progressent toutseuls ou avec l�aide d�autres plusâgés. L�apprentissage, dynamiqueplutôt que par mémorisation, inclutle jeu et l�étude par groupes, l�ac-cent étant mis sur les applicationspratiques et la nature. Les ensei-gnants, spécialement entraînés àadapter les leçons à l�environne-ment des enfants, prennent encompte de sujets familiers commela topographie, l�agriculture et lescoutumes locales.

La progression est souple, nonautomatique : les élèves ne passentd�un niveau à l�autre que lorsqu�ilsont atteint un ensemble d�objectifséducatifs. L�école s�adapte donc àl�emploi du temps des enfants pourle plus grand profit des élèves lentsou qui doivent quitter l�école pen-dant les saisons agricoles char-gées. De façon générale, les élèvesont leur mot à dire sur l�enseigne-ment qu�ils reçoivent. Ils contrôlenteux-mêmes leur présence et peu-vent faire connaître problèmes etpréoccupations grâce à des boîtesà suggestions placées dans lesécoles.

Une bonne ambiance stimuleégalement l�apprentissage. Plusqu�un ensemble de salles de classe,les écoles sont des centres d�activi-tés qui comprennent une cuisine,une salle à manger et des lavabos,un logement pour l�instituteur, unjardin potager, un terrain de sportet des équipements communautai-

res. Chaque école dispose d�unepetite bibliothèque et de coinsd�étude, organisés par sujet et quiexposent des affiches, des miné-raux, des produits artisanaux, des�uvres réalisées par les élèves etd�autres objets en rapport avec cha-que sujet d�étude.

Escuela Nueva entend aussi fa-voriser les relations communautai-res positives. Les enseignants ap-prennent à encourager le processusd�apprentissage en faisant partici-per les parents d�élèves et d�autresmembres de la communauté auxactivités scolaires. La bibliothèquede l�école, où l�on trouve des calen-driers agricoles et des monogra-phies sur l�histoire, la géographie etla culture locales, sert égalementde centre d�information pour legroupe. Grâce à un programmeénergique de gestion où les repré-sentants des élèves décident desactivités, les écoles Escuela Nuevainitient les enfants aux principesdémocratiques et favorisent des at-titudes de coopération. En effaçantla frontière entre école et commu-nauté, elles soulagent un peu lapression que ressentent les enfantsface aux études et au travail.

Par son approche novatrice,Escuela Nueva a transformé les tra-ditionnels inconvénients des zonesrurales en avantages � vastes éten-dues, rythme plus lent, liens avec lanature, contact communautaire.Garder les enfants à l�école est l�undes meilleurs moyens de les sous-traire au travail. Escuela Nueva est,en ce sens, exemplaire pour amé-liorer la vie des enfants des campa-gnes.

Photo : Dans une classe d’Escuela Nueva enColombie, groupe de rédaction d’un projet.

Ce qui fait une école, ce nesont pas les salles de classe,les livres et les fournitures,mais des élèves enthousiasteset des enseignants motivés.

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u Réduire les dépenses des fa-milles pour l’éducation. Il ressortde toutes les enquêtes que les fraisde scolarité sont un problème ma-jeur pour les familles pauvres.Même là où l’enseignement lui-même est gratuit, il faut souventfaire face à beaucoup d’autres dé-penses: livres et fournitures; unifor-mes et chaussures; transports et re-pas de midi – sans parler de la perteéventuelle du salaire qu’aurait ga-gné l’enfant.

Une éducation de base visant àéliminer le travail des enfants doitépargner ces dépenses aux famillesdémunies. Il faut donc que les res-sources financières permettent decouvrir bien plus que le traitementdes enseignants, l’installation etl’entretien des bâtiments scolaires etles frais d’administration. L’insuffi-sance chronique du financement del’éducation de base dans les pays endéveloppement est un problème quiexige une solution, et celle-ci est laresponsabilité du monde entier,étant donné surtout le lourd fardeaude la dette qui écrase tant de pays endéveloppement. L’Afrique subsaha-rienne, par exemple, qui pourtantverse chaque année plus de 12 mil-liards de dollars au titre des intérêtsde la dette, reste encore redevablede huit milliards qu’elle ne peutpayer. Or, par comparaison, il suffi-rait du dixième de ce total pour as-surer à tous les enfants de cette ré-gion une place à l’école70.

«Nous sommes piégés», expliqueen substance Albert Mberio, minis-tre de l’Education de la Républiquecentrafricaine. «D’un côté le gou-vernement emprunte de l’argentpour faire fonctionner notre systèmeéducatif afin d’assurer le dévelop-pement économique et social, et del’autre les donateurs attendent dugouvernement qu’il leur restitue cesfonds longtemps avant que le paysne soit parvenu à un certain niveaude développement71.»

La Convention relative aux droitsde l’enfant spécifie dans son arti-cle 28 que les Etats parties favori-sent et encouragent la coopération

internationale pour aider les pays endéveloppement à ouvrir à tous lesenfants l’accès à l’éducation. Les or-ganisations internationales s’orien-tent dans la bonne direction. LaBanque mondiale a considérable-ment accru depuis 1990 ses prêts àl’éducation de base. Quant àl’ UNICEF, son objectif est de dou-bler ses dépenses en la matière d’icila fin de la décennie.

Les donateurs bilatéraux com-mencent à accorder une plus grandepriorité à l’éducation de base dansle cadre de leurs budgets d’aide,malgré le resserrement de ceux-ci.En mai 1996, le Comité d’aide audéveloppement (CAD) de l’Organi-sation de coopération et de déve-loppement économiques (OCDE)s’est engagé à aider les pays en dé-veloppement à réduire de moitié la«pauvreté absolue» et à réaliserd’ici 2015 au plus tard l’enseigne-ment primaire pour tous.

Si importante cependant que soitcette aide extérieure, elle ne repré-sente qu’environ 2% du total desdépenses consacrées par les pays àfaible et moyen revenu à l’enseigne-ment primaire, qu’une estimationprudente chiffre aux alentours de270 milliards de dollars par an.Autrement dit, c’est aux pays en dé-veloppement eux-mêmes qu’il ap-partient de mobiliser les ressourcesnécessaires pour mener à bien la tâ-che qui les attend72.

En 1990, à la Conférence mon-diale sur l’éducation pour tous, lesgouvernements avaient promisd’augmenter les fonds destinés àl’éducation. Pour le moment, la partdu PNB qui y est consacrée dans lemonde en développement est de 4%en moyenne, soit le même pourcen-tage qu’en 199073. Elle a d’ailleursprobablement diminué dans certainsdes pays les moins avancés.

Le service de la dette et les mesu-res d’ajustement structurel conti-nuent à freiner l’augmentation desdépenses en faveur de l’éducation.Pourtant, sauf dans certains des paysles moins avancés, on pourrait trou-ver dans les budgets nationaux ac-

L’insuffisance chronique dufinancement de l’éducationde base dans les pays endéveloppement est unproblème qui exige unesolution, et celle-ci est laresponsabilité du mondeentier.

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tuels la plus grande partie des res-sources requises pour assurer l’accèsuniversel à l’enseignement primaire.Selon la Réunion à la mi-décenniedu Forum international consultatifsur l’Education pour tous (Amman,juin 1996), jusqu’à 50 des paysn’ayant pas scolarisé tous leurs en-fants pourraient y parvenir rapide-ment s’ils utilisaient mieux leurs res-sources avec redéploiement du per-sonnel, réallocation des crédits etamélioration de l’efficacité74. Plusd’un tiers des pays en développe-ment se sont engagés à élargir leurbudget éducation75.

Il est clair que donner priorité àl’éducation n’est pas seulement unmoyen de lutter contre le travail desenfants, mais aussi un bon investis-sement sur le plan économique.D’après la Banque mondiale, dansles pays de revenus moyens à faibles,l’investissement dans l’éducationrapporte de gros dividendes – plusgros pour l’enseignement primaireque pour l’enseignement secondaireou supérieur. L’enseignement pri-maire, dit la Banque mondiale, est lefacteur qui, pris isolément, contribuele plus aux taux de croissance deséconomies asiatiques les plus perfor-mantes76. La République de Coréeinvestit chaque année dans l’ensei-gnement primaire 130 dollars parpersonne, et la Malaisie 128, alorsque l’Inde n’en investit que 9, lePakistan 3 et le Bangladesh 277.

Il faut que les gouvernements ral-lient à nouveau leurs forces pour as-surer un enseignement primaire dequalité à tous les enfants, quels quesoient leur race, leur sexe et leursituation économique. Ils peuvent,si nécessaire, adopter pour cela uneméthode «progressive», ajoutantphase après phase une nouvelle co-horte d’enfants en âge de fréquenterl’école primaire, jusqu’à atteindrel’objectif de l’éducation pour tousdans les plus brefs délais possibles.

En Inde par exemple, plus d’unecentaine de districts appliquent unetelle approche pour l’inscription etle maintien des enfants dans les éco-les primaires. Communautés, fonc-

tionnaires et enseignants concen-trent leurs efforts sur l’entrée àl’école de tous les enfants de cinq etsix ans, et leur maintien en classejusqu’à la fin du cycle primaire,grâce à un enseignement meilleur,qui leur permet d’apprendre dans lajoie. Cette stratégie pratique s’avèreessentielle pour éviter que les géné-rations actuelles et futures ne soientprises dans le cycle de la pauvreté etdu travail des enfants.

Les institutions internationales etles banques de développement doi-vent soutenir du mieux possible lesefforts nationaux visant à redonner lapriorité absolue à l’enseignement pri-maire universel. Avec d’autres orga-nisations internationales, l’UNICEF ademandé aux gouvernements despays en développement de consacrer20% de leur budget à l’éducation etaux services sociaux de base, et auxpays donateurs à faire de même en cequi concerne leur aide. De nombreuxEtats ont déjà entériné l’initiative20%-20%; c’est une formule simple,facile à comprendre, et qui peut fairedes merveilles pour autant que lemonde se décide à bien l’appliquer.

L’éducation de base pour tous estréalisable, si on lui accorde la prio-rité exigée par la Convention rela-tive aux droits de l’enfant. Ce n’estpas, répétons-le, une question deressources, mais de choix politique.On estime que la dépense supplé-mentaire nécessaire pour que tousles enfants puissent être scolarisésd’ici l’an 2000 s’élèverait àsix milliards de dollars par an. Lasomme peut sembler énorme, maiselle représente moins de 1% de ceque le monde dépense chaque annéeen armements78.

Atteindre les enfantsqui travaillent

Les enfants travailleurs eux-mê-mes, quand ils ont eu l’occasion defaire entendre leur voix, n’ont pas –et on les comprend – montré grandenthousiasme à l’idée de rentrerdans un système d’éducation qui lesa déjà déçus. En 1995 par exemple,

On estime que la dépense supplémentaire né-cessaire pour que tous les enfants puissent êtrescolarisés d’ici l’an 2000 s’élèverait à six mil-liards de dollars par an. Ici, une petite fillecasse des cailloux pour empierrer une route auNépal.

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des enfants travailleurs et bidon-villois de 21 villes de neuf paysd’Afrique de l’Ouest se sont réunisà Bamako (Mali) pour discuter deleur situation. Ils ont dénoncé lestraitements inhumains et dégradantsdont sont victimes beaucoup d’en-fants travailleurs, mais ils ont aussiaffirmé 12 droits prioritaires pourl’amélioration de leur situation, en-tre autres «le droit à apprendre unmétier», «le droit à exercer leurs ac-tivités en toute sécurité» et «le droitde jouer avec leurs amis le samedi etle dimanche». Toutefois, s’ils ontrevendiqué «le droit d’apprendre àlire et à écrire», ils ne demandentpas pour autant que l’école soit l’ac-tivité principale de l’enfance79.

Les études menées auprès des en-fants des rues au Brésil et au Para-guay ont donné des résultats similai-res; la plupart des enquêtés ont ditpréférer continuer à travailler plutôtque de retourner à l’école80. Ayantconnu la dangereuse liberté de larue, ces enfants sont les moins sus-ceptibles de se couler à nouveaudans le cadre d’une école tradition-nelle. Il devient dès lors d’autantplus difficile de répondre à leurs be-soins éducatifs.

Presque toutes les tentatives fai-tes pour apporter l’éducation auxenfants qui travaillent ont été me-nées dans le cadre de programmesindépendants du système éducatif.L’un des programmes les plus con-nus est celui du Comité rural pour ledéveloppement rural du Bangladesh(BRAC), qui s’occupe d’enfantspauvres âgés de 8 à 14 ans. S’il n’estpas officiellement classé comme unprogramme destiné aux enfants tra-vailleurs, il reconnaît le fait que lesenfants pauvres consacrent unegrande partie de leur journée à tra-vailler dans leur foyer ou dans leschamps. La journée scolaire duBRAC, qui ne dépasse pas deuxheures et demie, tient compte desrythmes journaliers et saisonniersde la vie. Chaque petite unité sco-laire de 30 enfants, dont deux tiersde filles, est implantée à proximitédes habitations des élèves. Bien que

basé sur le programme normald’études primaires, l’enseignementinsiste sur les compétences prati-ques correspondant à l’environne-ment de l’enfant. Les parents n’ontrien à payer. Les résultats sont ex-cellents : plus de 95% des élèvesachèvent le cycle de trois ans, aprèsquoi la plupart entrent en quatrièmeannée à l’école primaire classique81.A la mi-1996, plus de 30 000 écolesdu BRAC offraient un accès à l’édu-cation de base à près d’un milliond’enfants bangladais, dans les cam-pagnes ou dans les villes.

Une autre réussite, le projetBarabanki, dans l’Etat indien del’Uttar Pradesh, doit beaucoup auxméthodes utilisées par le BRAC.Plus de 3500 enfants travailleurspauvres de basse caste, dont plusdes deux tiers de filles, sont pris encharge. Le projet tient compte desréticences des parents à laisser leursfillettes à la garde d’«étrangers» : lescentres d’enseignement sont infor-mels, proches du domicile des en-fants, les horaires sont souples, leprogramme d’études est adapté à lasituation locale, les enseignants – demême caste que leurs élèves – reçoi-vent une formation régulière encours d’emploi. Les enfants vont deces écoles dans les écoles primaireshabituelles en passant l’examend’Etat.

On peut amener plus directe-ment encore l’éducation aux enfantsqui travaillent. L’idée des «éduca-teurs de rue», aujourd’hui appliquéeavec succès dans le monde entier, avu le jour en Amérique latine. AuPérou, l’UNICEF soutient un projet«éducateur de rue» de l’Institut na-tional pour le bien-être de la famille.Les 54 éducateurs prennent contactavec les enfants des rues, les aidentà retourner à l’école, à recevoir dessoins médicaux et à renouer avecleurs familles. Ils ont réussi jus-qu’ici à réintégrer dans les écoles1200 enfants.

Aux Philippines, des ONG parti-cipant au Projet national pour lesenfants des rues ont élaboré desstratégies d’éducation non conven-

L’éducation, qui a fait partie du problème dutravail des enfants, doit renaître pour contri-buer à sa solution. Dans une école non formelleaidée par l’UNICEF au Burundi, des enfantspartagent papiers, crayons et idées.

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tionnelle pour les enfants des villes– ceux qui travaillent, ceux qui sontdans les rues. Les programmes, inti-tulés notamment «écoles mobiles»,«écoles de rue» ou «retour àl’école», ont touché plus de 60 000de ces enfants dans 23 villes et neufmunicipalités. Des bénévoles lo-caux et des éducateurs de rue – dontcertains sont eux-mêmes d’anciensenfants des rues – collaborent à ceprojet, aux côtés de fonctionnairesofficiels.

Le Projeto Axé du Brésil est au-jourd’hui internationalement connupour son travail éducatif novateurauprès des enfants des rues de Sal-vador. Les éducateurs y utilisent la«pédagogie du souhait» pour per-mettre aux enfants de dresser desplans d’avenir. «Ce qui compte leplus», dit Cesare de Florio LaRocca, fondateur d’Axé, «c’estd’encourager l’enfant à rêver et àexprimer des désirs, et de lui offrirun certain nombre de possibilitésconcrètes pour l’aider à réaliser sesrêves». Les enfants n’apprennentpas seulement à lire et à écrire dansle cadre du programme d’alphabé-tisation d’Axé, mais ils peuventtravailler en même temps, déco-rant par exemple des tee-shirts ourecyclant du papier; ils peuventmême fréquenter l’école du cirqueoù ils apprendront le trapèze vo-lant, ou à jongler, ou à faire leclown. «La vie des rues est dange-reuse, mais fascinante aussi», ditCesare La Rocca. «Ces enfantssont habitués au danger. Ici, nouscréons des risques et des défis po-sitifs.» Axé a remporté un tel suc-cès qu’on y forme aujourd’huid’autres ONG aux méthodes de tra-vail avec les enfants des rues et lesautorités municipales pour tenterd’arrêter le mal à la source – empê-cher que les enfants n’aboutissentà la rue82.

Des groupes locaux de scouts as-surent, avec l’appui de l’UNICEF,des cours hebdomadaires d’alpha-bétisation, des services de santé etune formation professionnelle àquelque 150 enfants au travail dans

une zone industrielle d’Alexandrie(Egypte) ; ce projet a servi de mo-dèle à un programme similaire, auCaire. Et à Saint-Pétersbourg (Fédé-ration de Russie), l’UNICEF cofi-nance un programme d’éducationnon formelle pour les enfants desrues, qui assure un abri, des repasréguliers et des leçons à plus de200 enfants.

On entend parfois dire que lesprogrammes d’éducation non for-melle sont moins bons. Pourtant,comme nous l’avons vu, beaucoupdonnent d’excellents résultats ;d’autres approches non convention-nelles n’ont pas encore été complè-tement testées. Et les échecs sontsouvent dus, en partie, au fait qu’onne disposait pas au départ des res-sources nécessaires.

Faire entrer les enfants qui tra-vaillent dans le flux normal dusystème éducatif est à coup sûrl’objectif général. Des program-mes alternatifs ne libèrent pas lesgouvernements de leurs obliga-tions. Mais jusqu’ici la plupart desprogrammes d’éducation classi-que se sont révélés incapables des’adapter à la situation des enfantsqui travaillent. Les efforts en fa-veur de l’éducation pour tous onteu tendance à se concentrer surdes méthodes pédagogiques tradi-tionnelles, qui laissent de côté lesenfants pour qui le système a étéun échec. Une mission inter-institutions de l’ONU au Pakistan,par exemple, a constaté qu’envi-ron 20 millions d’enfants et dejeunes – près des deux tiers deceux qui auront de 10 à 18 ansentre 1995 et la fin de la décennie– ont déjà manqué leur scolaritéprimaire et grandissent pratique-ment illettrés83.

En réalité, il ne s’agit pas d’unchoix strict entre programmes nonformels spéciaux et écoles de typeclassique. La clé du problème, c’estla souplesse. L’éducation qui répon-dra le mieux aux besoins des enfantsqui travaillent est celle qui leur of-frira tout l’éventail des approchesformelles et non formelles.

En réalité, il ne s’agit pasd’un choix strict entreprogrammes non formelsspéciaux et écoles de typeclassique. La clé duproblème, c’est la souplesse.L’enseignement quirépondra le mieux auxbesoins des enfants quitravaillent est celui qui leuroffrira tout l’éventail desapproches formelles et nonformelles.

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Au début du siècle,l’introduction del’enseignement primaireobligatoire, avec l’adoptionet l’application de lois sur letravail des enfants, a faitconsidérablement régresserl’emploi de la main-d’œuvreenfantine dans les paysoccidentaux.

La législation

Si la Convention relative auxdroits de l’enfant a établi en droitinternational des normes nouvellesque les gouvernements doivent s’ef-forcer d’atteindre, les législationsnationales déterminent dans chaquepays ce que la société considèrecomme un comportement accepta-ble. Tous les Etats devraient fixer unensemble cohérent de lois sur le tra-vail des enfants, à la fois à titre dedéclaration d’intention et commetremplin pour de nouveaux efforts.

Il incombe aussi aux gouverne-ments d’élargir le champ d’applica-tion de leurs lois de manière à cou-vrir le secteur informel qui, commel’a souligné maintes fois ce rapport,emploie la grande majorité des en-fants travailleurs. Une législationplus globale ne protégerait pas parelle-même ces enfants, aucun corpsd’inspecteurs du travail n’étant enmesure de surveiller toutes les zonesrurales ou de contrôler les condi-tions dans lesquelles les enfants tra-vaillent chez eux, ou comme do-mestiques dans d’autres maisons.Mais ce serait une base de départpour faire évoluer les attitudes de lasociété. Elle faciliterait aussi lacréation d’un cadre juridique pour lafourniture de services tels que descrèches ou des garderies commu-nautaires, permettant aux parentsd’exercer une activité rémunératricesans devoir s’en remettre à leurs en-fants pour la tenue de la maison et lesoin de la famille.

Au début du siècle, l’introductionde l’enseignement primaire obliga-toire, avec l’adoption et l’applica-tion de lois sur le travail des enfants,a fait considérablement régresserl’emploi de la main-d’œuvre enfan-tine dans les pays occidentaux.D’autres facteurs importants,comme l’élévation des revenus fa-miliaux et les progrès technologi-ques rendant moins rentable le tra-vail des enfants pour les em-ployeurs, ont aussi contribué à cetterégression. Dans l’ensemble cepen-dant l’effet de la législation a de loin

dépassé celui de la dissuasion. Laloi a instauré des normes nouvelleset transformé les attitudes dans toutela société – ce qui a constitué etconstitue encore la meilleure garan-tie contre un retour à l’emploi inten-sif des enfants dans les pays indus-trialisés.

Plus récemment, Hong Kong apratiquement réussi à éliminer letravail des enfants, grâce à :

u des inspections très régulières duDépartement du travail (plus de250 000 en 1986 dans des établisse-ments industriels et commerciaux) ;

u des campagnes spéciales annuel-les pour détecter l’emploi d’en-fants ;

u l’obligation faite à tous les jeunestravailleurs d’être porteurs d’unecarte d’identité avec leur photogra-phie, en vue de faciliter les contrôleset l’application de la loi ;

u l’introduction de prestations desécurité sociale, pour les famillespauvres en particulier, assurant unrevenu minimal qui supprime la né-cessité de faire travailler les en-fants84.

On dira que Hong Kong, presqueentièrement urbanisée, a une écono-mie florissante. En Inde, par contre,le défi est d’une tout autre ampleur.Dans ce pays comme ailleurs, le tra-vail des enfants ne saurait disparaî-tre du simple fait qu’une loi a étéadoptée et toute législation doits’inscrire dans le cadre d’une straté-gie d’ensemble. Il sera indispensa-ble cependant, pour arriver à modi-fier les attitudes à l’égard du travaildes enfants dans toute la société in-dienne, d’avoir un corps d’inspec-tion indépendant et incorruptible.Un tel organisme, avec des inspec-teurs hautement considérés et nonpas, comme à l’heure actuelle, sur-chargés, mal payés et insuffisam-ment formés, coûtera certainementcher. Cette dépense n’excéderaitpourtant pas les ressources ou lescapacités de l’Inde, un pays qui a étérécemment en mesure d’organiserdes élections générales sur une vaste

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échelle, en dépit d’énormes problè-mes logistiques et administratifs etde la possibilité de troubles sociaux.

Les lois sur le travail des enfantspeuvent aussi être un moyen d’édu-quer la population et de promouvoirun débat. On trouve un bon exemplede législation ainsi utilisée à des finséducatives au Brésil où les enfantstravailleurs étaient vus comme unproblème pour les services sociauxou la sécurité publique et commedes «délinquants» que la police ra-massait périodiquement. En 1982,le gouvernement et l’UNICEF ontlancé le projet «D’autres issues pourles enfants de la rue», sur les basesde l’expérience des ONG et des com-munautés. Des politiques axées surles enfants ont été élaborées et on acommencé à considérer les enfantsdes rues comme les agents actifs etresponsables de leurs propres desti-nées85.

Vers la fin des années 80, il estapparu que les initiatives commu-nautaires ne suffisaient pas. Oncomptait environ 500 programmesde base, alors qu’il en aurait fallu50 000 pour prendre en charge tousles enfants pauvres des villes. Lespouvoirs publics se devaient d’in-tervenir plus activement, ce qu’ilsont fait à la suite d’un débat nationalsur l’inclusion dans la nouvelleConstitution brésilienne d’un articleconcernant les droits des enfants.Une commission a été chargée depréparer le texte de cet article et unegrande campagne d’information dupublic a été lancée pour mobiliserl’opinion en faveur d’une vigou-reuse garantie des droits des enfantsdans la Constitution ; elle a débou-ché sur une pétition signée par plusde 1,4 million d’enfants.

Aux termes du nouvel articleconstitutionnel, adopté par le Con-grès en octobre 1988, «la famille, lasociété et l’Etat sont tenus de don-ner la priorité absolue aux droits del’enfant et de l’adolescent à la vie, àune nourriture suffisante, à l’éduca-tion, aux loisirs, à la formation pro-fessionnelle, à la culture, à la di-gnité, au respect et à la liberté, sans

se borner à les protéger de la négli-gence, de la discrimination, de l’ex-ploitation, de la violence, de lacruauté et de l’oppression86.»

En juillet 1990, le Statut de l’en-fant et de l’adolescent était adopté àson tour; il situait le travail des jeu-nes dans le contexte des droits del’enfant, en spécifiant que le bien-être de celui-ci doit l’emporter surtous les autres intérêts, y comprisceux de la famille. Le principe quiprévaut est «les enfants d’abord».La charge de garantir les droits del’enfant a été décentralisée et spéci-fiquement déférée à des conseils desurveillance composés en nombreégal de représentants des autoritéslocales d’une part, des ONG et descommunautés d’autre part87.

Il est encore trop tôt pour savoirdans quelle mesure ces nouveauxconseils de surveillance protègentles enfants contre les travaux dange-reux ; la nécessité subsiste en toutcas de faire respecter la législationdu travail. De fortes pressions sontexercées par des groupes d’intérêtsmécontents de voir leur sphère d’in-fluence traditionnelle battue en brè-che. Il n’en demeure pas moins quele processus législatif et la loi ontentraîné la société brésilienne sur unautre niveau de débat et d’action.

Donner aux pauvresdes moyens d�agir

Comme nous l’avons vu, la pau-vreté dont certains profitent de ma-nière éhontée est l’un des facteursqui poussent les enfants démunisvers les travaux dangereux. Sou-vent, elle peut acculer impla-cablement les individus au déses-poir, en particulier là où il n’existepour en atténuer les effets ni filetsde sécurité ni services de base. Met-tre les familles pauvres en état des’arracher du gouffre de l’impuis-sance est un facteur essentiel sanslequel il ne saurait y avoir de chan-gement durable.

Le Programme d’action élaborépar le Sommet mondial pour le dé-veloppement social (Copenhague,

Même si on ne peut mettre fin immédiatement àla pauvreté, on ne saurait tolérer plus long-temps son exploitation. Comme ce petit Egyp-tien, tous les enfants ont le droit absolu d’êtreprotégés contre les travaux dangereux.

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Le programme d’éducationde la Grameen Bank toucheplus de 12 millionsd’individus. Aujourd’hui168 organisations répartiesdans 44 pays travaillent àrépéter les mêmes succès.

1995) a traduit éloquemment le con-sensus mondial sur la nécessité deréduire et finalement d’éliminer lapauvreté. Pour réduire la pauvreté, ilest indispensable d’assurer un déve-loppement économique et social àlarge assise. Le Sommet a appelé àl’adoption de politiques de crois-sance économique utilisant unemain-d’œuvre importante, à un élar-gissement de l’accès des pauvresaux ressources productives et auxservices de base, et à une protectionéconomique et sociale adéquate detous les individus88. De telles mesu-res aideront indubitablement à ré-duire à la fois l’offre et la demandede main-d’œuvre enfantine.

Mais les familles pauvres – ettout spécialement ceux de leurs en-fants précipités dans des travauxdangereux – ont besoin d’un soutienplus direct et plus urgent. L’un desprincipaux moyens est d’offrir à cesfamilles des possibilités nouvelles.Nous avons déjà vu que la plusconstructive d’entre elles est un en-seignement primaire obligatoire etde qualité. Mais il y a encored’autres façons de donner aux fa-milles pauvres des moyens d’agir.

L’une d’elles est de s’attaquer àl’impuissance qui résulte souvent dela discrimination exercée contre ungroupe social pour des raisons declasse, de caste ou de sexe. Au titredu soixante-treizième amendementde la Constitution indienne, un tiersdes sièges dans les organes direc-teurs à l’échelon communautairedoivent être réservés à des femmeset à des membres des castes les plusbasses ou des intouchables – unedisposition qui aidera sensiblementà réduire le déséquilibre du pouvoirau niveau des villages.

Un autre moyen est d’accorderdes crédits aux familles pauvres quien ont un besoin urgent, car libérerces familles de leurs dettes et desintérêts exorbitants à verser aux prê-teurs sera une contribution vitale àla prévention du travail forcé desenfants. Des systèmes de ce genrefonctionnent avec succès dans beau-coup de régions en développement.

Le monde entier par exemple con-naît la Grameen Bank, du Bangla-desh, qui a su ouvrir aux membresles plus démunis de la société – desfemmes à plus de 90% – des créditsqu’ils n’auraient jamais pu obtenirdes établissements financiers classi-ques. La banque n’avance que depetites sommes, mais souvent unepetite somme suffit à rompre le cy-cle de la pauvreté. Les intérêts sontcalculés au taux normal des ban-ques, loin des pourcentages énor-mes des usuriers. Aujourd’hui, laGrameen Bank emploie 14 000agents, et couvre plus de la moitiédes 68 000 villages du pays. Lesprêts de faible montant accordés àprès de quatre millions de clientsruraux représentent au total l’équi-valent de 500 millions de dollars paran. Le programme d’éducation et dedéveloppement social de la banquetouche plus de 12 millions d’indivi-dus. La banque s’est égalementefforcée de diffuser son message àd’autres parties du monde en déve-loppement – si bien qu’aujourd’hui168 organisations réparties dans44 pays travaillent à répéter les mê-mes succès89.

On peut citer aussi, dans le dis-trict d’Ambedkar de l’Etat indiendu Tamil Nadu, le CLASS (ChildLabour Abolition Support Scheme:Plan de soutien à l’abolition du tra-vail des enfants) qui s’est donnépour objectif d’éliminer l’emploides enfants dans l’industrie du ta-bac (beedi). Les négociants locaux,qui distribuent aux familles lesfeuilles de tabac à rouler en cigaret-tes à la maison, sont traditionnelle-ment la principale source de créditinformel ; souvent, leur prêt n’apour seule garantie que le travaildes enfants, si bien que beaucoupde ceux-ci se retrouvent asservispour des années à rouler des ciga-rettes.

Le CLASS, qui a démarré en1995, fonctionne aujourd’hui dans49 villages où vivent près de2500 enfants avec leurs familles.Des associations de mères se sontconstituées pour promouvoir le

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concept d’économies de groupe etpour faire obtenir des prêts à leursmembres. Des banques locales ontaccordé des prêts subventionnés quiont servi à rembourser les négo-ciants en beedi. Les instituteurs bé-néficient d’un recyclage pour rendreleurs techniques plus vivantes etparticipatoires, selon une méthodesimple appelée «apprendre dans lajoie». Des bénévoles contribuent àéveiller aussi bien dans la popula-tion en général que parmi les agentsdes services publics la consciencedes implications négatives du tra-vail des enfants. On s’est prévaludes lois sur le travail des enfantspour obliger les négociants en beedià libérer les enfants tenus en servi-tude. L’arrestation de quelques né-gociants a aidé à convaincre lesautres que la situation avait réelle-ment changé90.

Il existe aussi un lien direct entrele travail des enfants et la nature etl’étendue de la participation desfemmes aux marchés du travail, quifait de l’égalité entre hommes etfemmes face à l’emploi un autreproblème auquel il faut s’attacher.Des études ont démontré que l’inci-dence du travail des enfants décroîtavec l’augmentation du revenu desfemmes.

Lorsque, pour différentes rai-sons, des femmes sont sans emploiet sans grandes possibilités de ga-gner de l’argent autrement, les en-fants sont poussés davantage à tra-vailler pour augmenter les revenusdu foyer. Même lorsque les femmesexercent des emplois rémunérés,leurs salaires sont généralement in-férieurs, avec là aussi pour résultatque les enfants devront travailler.Une plus juste égalité entre les sexessur le plan des conditions de travailcontribue à protéger les enfants con-tre les emplois dangereux. Des me-sures telles que la fixation d’un sa-laire minimum, la promotion del’égalité entre hommes et femmes etl’organisation de systèmes de gardeet de soin des enfants – mesures quedemande la Convention sur l’élimi-nation de toutes les formes de dis-

crimination à l’égard des femmes –peuvent aider à réduire la préva-lence du travail des enfants.

Les programmes nationaux dedéveloppement économique stimu-leront la croissance économique,élèveront le niveau de vie et proté-geront les familles. A Maurice parexemple, le gouvernement s’étaitengagé, dans les années 60, à créerdes emplois et à améliorer les possi-bilités d’accès au travail pour lesfemmes. Il a investi dans les infra-structures, développant les routes,les transports et l’électrification – cequi a stimulé le développement dumarché du travail et entraîné uneamélioration dans les soins de santéet l’éducation.

Au Botswana aussi, l’Etat s’étaitengagé à créer des emplois, multi-pliant par cent les possibilités de tra-vail. Entre 1965 et 1980, le PNB parhabitant a augmenté en moyenne de10% par an. Cette élévation des re-venus a contribué à augmenter lesdépenses du secteur privé pour ledéveloppement économique, no-tamment dans les domaines del’éducation et de la santé91.

Mobiliser la société

Faire participer tous les secteursde la société à un mouvement natio-nal authentique est la meilleure ga-rantie du sérieux avec lequel unpays entend assumer ses responsa-bilités. Au fur et à mesure que lesimplications des droits de l’enfant etles principes de la Convention vontpénétrer la société, on verra évoluerles attitudes, les postulats et les va-leurs. L’éveil de la conscience com-munautaire s’accompagnera d’uneparticipation accrue, ce qui débou-chera sur une inspection du travailpuissante quoiqu’informelle – exer-cée par les familles et les voisins,des étrangers ou des amis. Cetteévolution est la meilleure chance deprotéger tous les enfants, mais plusparticulièrement ceux qui se trou-vent le plus loin des surveillancesofficielles, occupés dans le secteurinformel et les régions rurales.

Il existe aussi un lien directentre le travail des enfants etla nature et l’étendue de laparticipation des femmesaux marchés du travail. Desétudes ont démontré quel’incidence du travail desenfants décroît avecl’augmentation du revenudes femmes.

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u Les ONG – Elles ont un rôle es-sentiel à jouer tant pour sensibiliserle public que pour protéger les en-fants. Elles peuvent surveiller lesconditions dans lesquelles tra-vaillent les enfants et favoriser ledémarrage du processus long, maisindispensable, de transformationdes attitudes du public. Leur indé-pendance leur permet d’exposer lesabus et de s’attaquer aux groupesd’intérêts sans céder à des pressionspolitiques. Certaines se sont profon-dément impliquées pour tenter delibérer les enfants des pires dangersdu travail.

En Inde par exemple, la SACCS(South Asia Coalition on Child Ser-vitude: Coalition de l’Asie du Sudcontre la servitude enfantine) parti-cipe avec les représentants des pou-voirs publics à des descentes dansdes endroits où l’on sait que des en-fants travaillent dans des conditionsintolérables. Bien que depuis sacréation en 1983 la SACCS ait étédirectement ou indirectement àl’origine de la libération de quelque29 000 enfants, elle fait remarqueravec amertume qu’aucun exploiteurde main-d’œuvre enfantine n’a ja-mais été emprisonné en Inde. Sur4000 cas enregistrés, 3500 environont été sanctionnés par des amendesde moins de six dollars, et les autresattendent toujours devant les tribu-naux92.

Les ONG, les églises et les grou-pes communautaires sont très actifsaux Philippines et pendant des an-nées ont été les seuls à aider lesenfants au risque. Le régime deMarcos ignorait systématiquementles problèmes sociaux suscités parles inégalités et l’injustice. Après lerenversement du dictateur, la situa-tion a changé; en 1986, alarmée de-vant l’ampleur du travail et de laprostitution des enfants, la Prési-dente Corazón Aquino a proclaméune Année de la protection de l’en-fant exploité aux Philippines. Ungroupe de travail mixte gouverne-ment-ONG a lancé une campagne in-tensive pour expliquer les problè-mes, et entrepris pour les résoudre

une série de programmes allantd’ateliers de progrès parental à desprojets générateurs de revenus sup-plémentaires pour les familles93.

L’un des tout derniers résultatsde cette collaboration soutenue estle projet Breaking Ground (projetDéfrichage), un plan ambitieux misen œuvre dans 66 communautés oùl’on avait découvert que des enfantsétaient affectés à des tâches dange-reuses. Des groupes de parents seréunissent régulièrement pour met-tre en commun leurs expériences etleurs informations sur l’ampleur dutravail des enfants. Au cours de cesréunions, des travailleurs sociaux etdes animateurs communautairesviennent donner des explicationssur des problèmes relatifs aux droitsde l’enfant, en ce qui concerne letravail notamment. Par des activitésgénératrices d’emplois dans la com-munauté et des programmes desti-nés à améliorer chez les adultes l’al-phabétisation et les compétencesparentales, le projet aide les parentsà acquérir des connaissances techni-ques nouvelles et à s’ouvrir d’autrespossibilités sur le plan économique,ce qui leur permet de mieux proté-ger leurs enfants.

Au Brésil, le Forum national pourla prévention et l’élimination du tra-vail des enfants, initiative où colla-borent le gouvernement et les ONG,a été créé en 1994 sous le patronagede l’UNICEF et du BIT. Il contrôle lesefforts des pouvoirs publics pour ré-glementer et surveiller les condi-tions de travail des enfants dans lesemplois les plus pénibles et notam-ment dans les charbonnages. Un fo-rum a été mis en place au niveaud’un Etat fédéral, au Mato Grossodo Sul. Dans d’autres municipalitésproductrices de charbon, on a lancéavec la participation d’ONG et d’or-ganismes de l’Etat un projet copiésur celui mené pour les enfants em-ployés dans les mines par l’UNICEFet le gouvernement colombien.

u Les médias – Quand la presse oules médias électroniques parlent dutravail des enfants, c’est souvent

Les enfants, comme ce petit casseur de pierresau Pérou, ont le droit de réaliser leur pleinpotentiel. Il faut d’urgence des projets généra-teurs de revenus pour que les familles pauvresprises au piège des dettes puissent trouver denouvelles solutions et contrôler leur propre vie.

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pour rapporter les histoires les plushorribles. La démarche est compré-hensible, et elle aide à galvaniser lesgens, à les faire agir. Les médiassont encore essentiels pour présen-ter plus largement les problèmes dutravail des enfants, et faire connaîtreles résultats des initiatives indivi-duelles.

Un exemple est célèbre, celui dePagsanjan (Philippines), qui en1985 était devenu un centre de pros-titution enfantine à l’usage des tou-ristes occidentaux. ROAD (RuralOrganization and Assistance forDevelopment: Organisation ruraleet aide au développement), une as-sociation communautaire locale, alancé une campagne dans lesmédias, en commençant par deschaînes de télévision et des magazi-nes australiens. Au cours des quatreannées suivantes, ROAD a fait ins-crire la question à l’ordre du journational comme au plan internatio-nal.

Son expérience a été reprise dansd’autres grandes villes par le Projetnational pour les enfants des rues,qui continue à préconiser une impli-cation permanente des médias dansla protection de l’enfance. Lors de lapremière Conférence asiatique surles enfants de la rue, tenue à Manilleen mai 1989, un groupe nationalbaptisé PRESSHOPE a été officielle-ment constitué sous les auspices duProjet national pour s’occuper duplaidoyer dans les médias94.

L’importance de la mobilisationdes médias est aujourd’hui recon-nue dans toute l’Asie. Le Sommetasiatique sur les droits de l’enfantet les médias a réuni à Manille enjuillet 1996 des ministres de l’in-formation, de l’éducation, du bien-être et du développement social de27 pays d’Asie, ainsi que des repré-sentants des ONG et des médias. Il aconclu qu’en présentant les ques-tions relatives aux enfants, lesmédias doivent s’attaquer à toutesles formes d’exploitation économi-que, commerciale et sexuelle desenfants dans la région – en veillantà ne pas violer eux-mêmes, dans

leur couverture, les droits des en-fants.

A Sri Lanka, où malgré un tauxde scolarisation satisfaisant ontrouve encore un certain nombred’enfants affectés à des travaux dan-gereux, les autorités ont lancé en1993 sur l’ensemble du territoireune campagne multimédias contrel’exploitation des enfants tra-vailleurs. Cette campagne, spéciale-ment axée sur la prostitution enfan-tine et sur les enfants employéscomme domestiques, a permis derecenser plus de 1000 cas d’abus,contre seulement 32 signalés l’an-née précédente95.

u Les syndicats – La Confédérationinternationale des syndicats libres(CISL) a pour buts la promotion de laConvention n° 138 de l’OIT surl’âge minimum et l’adoption d’ins-truments juridiques multilatéraux etunilatéraux pour mettre fin au com-merce des produits fabriqués par desenfants96.

Le Syndicat européen du textile,de l’habillement et du cuir a entre-pris en 1994 une campagne, à la-quelle s’est jointe en 1995 l’Unionallemande du textile et du vêtement.En février 1996, le Comité italienpour l’UNICEF a lancé, en collabora-tion avec le BIT et le ministère ita-lien du Travail, une campagne bap-tisée Progetto Lavoro (Projet tra-vail) : cette campagne a reçu unlarge soutien de la société, y com-pris des syndicats et des associa-tions professionnelles. Il a été de-mandé à plus de 15 millions de tra-vailleurs de verser leur paye d’uneheure de travail dans la journée bis-sextile du 29 février pour contribuerà soutenir des projets en faveur desenfants au Bangladesh, au Népal etau Pakistan. En Finlande, une cam-pagne similaire «Année bissextile»a été lancée.

Dans les pays où les syndicatssont inexistants ou sans grand pou-voir, des négociations collectivesentre travailleurs et employeurspeuvent être efficaces. En effet,l’amélioration de la rémunération

Dans les pays où lessyndicats sont inexistants ousans grand pouvoir, desnégociations collectives entretravailleurs et employeurspeuvent être efficaces. Eneffet, l’amélioration desconditions d’emploi desadultes diminue la pressionexercée sur les enfants pourles mettre au travail.

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Un accord au Bangladesh

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Encadré 12

Une importante initiative de pro-tection des enfants travailleursgagne du terrain au Bangla-

desh, où la puissante industrie du vête-ment du pays s�engage à des change-ments spectaculaires au titre d�un ac-cord signé en 1995.

Ce pays est l�un des principaux ex-portateurs de vêtements. Le secteur dela confection du Bangladesh emploieplus d�un million de personnes, surtoutdes femmes, mais aussi des enfants. En1992, entre 50 000 et 75 000 de ses sala-riés étaient des enfants de moins de14 ans, principalement des filles.

L�emploi des enfants était illégal auregard de la législation nationale, maisla situation ne suscitait guère d�atten-tion, au Bangladesh ou ailleurs. Or aprèsl�introduction du projet de loi sur la dis-suasion de l�emploi de main-d��uvre en-fantine en 1992 par le sénateur améri-cain Tom Harkin, les usines ont com-mencé à cacher les enfants quand arri-vaient des acheteurs des Etats-Unis, ouà les licencier. Cette loi aurait interditl�importation aux Etats-Unis de produitsfabriqués par des enfants. Aussi lorsquele sénateur Harkin a présenté à nouveausa proposition l�année suivante, les con-séquences ont été bien plus terribles: lesfabricants ont renvoyé de leurs usinesquelque 50 000 enfants, environ lestrois-quarts des enfants employés dansle secteur.

Personne n�avait prévu les conséquen-ces de cette action pour les enfants ren-voyés et leurs parents. Les enfants ontcertes été libérés, mais en même tempsils ont été pris au piège d�un environne-ment impitoyable, sans qualifications,peu ou pas instruits, et avec bien peud�options possibles. Les écoles étaientinaccessibles, inutiles ou coûteuses. Unesérie de visites de suivi par l�UNICEF, le BIT

et des ONG ont permis de découvrir quecertains enfants avaient trouvé de nouvel-

les sources de revenus. Ils étaient deve-nus casseurs de pierres, marchands desrues ou même prostitués, tous métiersplus dangereux et plus soumis à l�exploi-tation que la confection de vêtements.Dans certains cas, les mères des enfantslicenciés ont dû quitter leur emploi pours�occuper de leurs enfants.

Devant cette situation malencon-treuse, un Protocole d�accord officiel aété négocié non sans difficultés pendantdeux ans, puis signé en juillet 1995 parla BGMEA (Bangladesh Garment Manu-facturers and Exporters Association: As-sociation bangladaise des fabricants etexportateurs de vêtements) et les bu-reaux de l�UNICEF et du BIT au Bangla-desh � sur un programme à financer parces trois organisations. La BGMEA a en-gagé près d�un million de dollars pour lamise en �uvre du Protocole d�accord.

Le Protocole d�accord comprendquatre clauses essentielles:c retrait dans les quatre mois de tous

les travailleurs ayant moins de14 ans, âge minimum d�accession àl�emploi ;

c plus de recrutements d�enfantsn�ayant pas l�âge légal ;

c placement des enfants retirés des fa-briques de vêtements dans des pro-grammes éducatifs appropriés avecune allocation mensuelle ;

c transfert d�emplois occupés jusqu�àprésent par des enfants à des mem-bres adultes qualifiés de la famille.Dans l�intérêt supérieur des enfants,

le Protocole d�accord demande expres-sément aux propriétaires des fabriquesde ne pas licencier les jeunes tra-vailleurs jusqu�à ce que l�enquête surl�usine ait été achevée et que de nouvel-les dispositions aient pu être prises pourles enfants libérés.

Afin de déterminer ce qu�il fallait pré-voir comme équipements éducatifs etautres installations de réinsertion, une

enquête sur toutes les usines des mem-bres de la BGMEA a été entreprise con-jointement par les trois signataires encoopération avec le gouvernement duBangladesh. Elle a révélé que sur les1821 usines examinées, la moitié em-ployait de la main-d��uvre enfantine � soitau total 10 500 enfants, dont 40% avaientde 10 à 12 ans et la moitié n�avaientaucune instruction. Avec l�appui finan-cier de l�UNICEF, deux ONG � GonoShahjjo Shangstha et le Comité pour ledéveloppement rural du Bangladesh(BRAC) � ont tenté de trouver des placesdans les écoles pour ces enfants. Enoctobre 1996, 135 nouvelles salles declasse étaient opérationnelles et plus de4000 enfants étaient inscrits. Les enfantsbénéficient de soins de santé primaires etde cours de développement des compé-tences et perçoivent une allocation men-suelle pour compenser leur manque à ga-gner. De plus, des comptes bancaires per-sonnels et des plans de crédit pour lesfamilles sont en cours de création.

Il est trop tôt pour juger de l�effica-cité à long terme du Protocole d�ac-cord. Une question clé, par exemple,est de savoir si la création d�écolesspéciales pour les anciens enfants tra-vailleurs, assortie d�un ensemble demesures d�incitation comme les allo-cations mensuelles, les soins de santéet les cours de développement descompétences, sera un modèle durablepouvant s�appliquer ailleurs et à uneplus grande échelle. Néanmoins, lescirconstances ayant abouti au Proto-cole d�accord doivent servir de leçon àtous ceux qui souhaitent éliminer l�em-ploi des enfants dans des conditionsdangereuses. Le monde a pour res-ponsabilité de donner aux enfants tra-vailleurs une solution de rechange effi-cace pour qu�ils ne souffrent pas decertaines mesures conçues précisé-ment pour les aider.

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et des conditions d’emploi des adul-tes diminue la pression exercée surles enfants pour les mettre au tra-vail. Les négociations peuvent éga-lement servir directement les inté-rêts des enfants pour des questionsconcernant leur salaire par exemple.

u Les employeurs – Lorsqu’ils’agit de constituer une vaste al-liance contre l’exploitation du tra-vail des enfants, on oublie souventles associations patronales. Leuraide cependant peut être précieusepour influencer des employeurs oudes secteurs entiers de l’industrie.

Comme plusieurs de ses homolo-gues dans différents pays, la Fédéra-tion du patronat kényen a mis enplace un programme pour que sesmembres prennent conscience deslimites à ne pas dépasser en matièrede travail des enfants. Elle a élaboréun plan d’action pour prévenir etéliminer l’emploi de la main-d’œuvre enfantine et pour régle-menter les conditions de travail desenfants, demandant à ses membresde ne plus les affecter à des postesde nuit97.

De par sa coopération avec lesecteur privé, l’UNICEF sait que lesgroupes constitués peuvent se mon-trer sensibles au changement. L’unedes initiatives auxquelles l’UNICEFapporte une contribution majeureest le Protocole d’accord passé avecla BGMEA (voir encadré 12).

u Les enfants – Ils jouent un rôlede plus en plus important. L’histoirede l’un d’entre eux, Iqbal Masih, quia payé de sa vie son combat pour lalibération des enfants en servitude, afrappé largement les imaginations etles consciences. Très jeune, ce petitPakistanais a été réduit en servitudepour dettes chez un fabricant de ta-pis. Après plusieurs années d’ex-ploitation, d’heures de travail inter-minables, il réussit un beau jour à selibérer pour se joindre à une campa-gne de libération d’autres enfants.Sa propre expérience le plaçait dansune position sans égale pour parlerdu travail des enfants, suscitant une

réaction enthousiaste des adultescomme des enfants dans le mondeentier98.

Un Canadien de 13 ans, CraigKeilburger, a exercé un impact si-milaire sur les médias nord-améri-cains. Alors qu’il était encore àl’école primaire, il créa une organi-sation internationale appelée Freethe Children (Libérez les enfants),dont l’une des revendications nova-trices est que les entreprises libèrentles enfants qui travaillent en enga-geant à leur place un adulte chômeurde leur famille.

Craig Keilburger et Free the Chil-dren, qui œuvrent en étroite liaisonavec la SACCS, s’occupent actuel-lement de réunir des fonds pourun centre de réadaptation/éducation/formation professionnelle destinéaux enfants libérés du travail forcéchez les fabricants de tapis et dansles verreries de l’Etat indien del’Uttar Pradesh99.

On voit se multiplier les atelierset les conférences réunissant des en-fants travailleurs pour des échangesd’expérience, ce qui s’inscrit tout àfait dans la ligne de l’article 15 de laConvention relative aux droits del’enfant, qui dit : «Les Etats partiesreconnaissent les droits de l’enfantà la liberté d’association.». Lors deleur rencontre régionale à Bamakoen 1995, des enfants travailleurs etbidonvillois ont fait paraître leurpropre journal. L’éditorial était ré-digé par Romaine Dieng, employéede maison au Sénégal. «La lutte doitse poursuivre en vue d’obtenir unstatut acceptable dans chaqueEtat», écrivait-elle. «Les leçons àtirer de ces différentes rencontressont à la hauteur de la détermina-tion des jeunes. Il apparaît de jouren jour que face à l’environnementde l’ajustement économique et de lagénéralisation de la pauvreté tou-chant les couches populaires, la dy-namique de l’auto-emploi chez lesjeunes ouvre une perspective si etseulement si elle est couplée avecune prise en charge de la lutte pourdéfendre leurs intérêts par les gensconcernés eux-mêmes, c’est-à-dire

On voit se multiplier lesateliers et les conférencesréunissant des enfantstravailleurs pour deséchanges d’expériences, cequi s’inscrit tout à fait dansla ligne de l’article 15 de laConvention, qui dit: «LesEtats parties reconnaissentles droits de l’enfant à laliberté d’association».

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Le secteur privé :une partie de la solution

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Encadré 13

Une pression constante del�opinion publique peut êtreun catalyseur puissant pour

un changement social positif. En ré-ponse aux préoccupations croissan-tes suscitées par les formes les plusabusives de travail des enfants, uncertain nombre d�entreprises sensi-bles à l�opinion publique ont décidéd�agir, de «réinvestir quelque chose»dans les communautés avec lesquel-les elles font des affaires. Si elles nesont encore qu�une minorité, ces en-treprises ont démontré que les rela-tions entre le secteur privé et les mili-tants luttant contre le travail des en-fants ne doivent pas forcément êtreantagonistes, qu�une coopérationconstructive, ou même un partena-riat, peut parfois servir l�«intérêt su-périeur» des enfants au travail. Desnormes plus rigoureuses d�emploi etde meilleures conditions de travail

servent également à créer une main-d��uvre plus efficace, plus stable etmieux formée.

La controverse sur le travail desenfants dans l�industrie du vêtementau Bangladesh montre que le secteurprivé peut jouer un rôle clé, particuliè-rement en une période où l�aide exté-rieure diminue. Les négociateurscherchant à éliminer progressive-ment le travail des enfants ont vitecompris que le secteur industriel se-rait un partenaire incontournable surtous les points, depuis le financementdes programmes scolaires jusqu�à lasurveillance du respect des normesde travail. Selon l�UNICEF, «le succèsou l�échec du projet dépend de la coo-pération de ce secteur».

Autre surprise, plusieurs sociétésbangladaises avaient pris les devants.Ainsi, deux usines de confection �Oppex et Intersport Ltd. � ont ouvert

sur les lieux de travail des écoles pourles enfants n�ayant pas l�âge mini-mum et ont versé des allocations auxfamilles pour compenser la perte dusalaire des enfants.

Une tendance similaire se fait jourau Népal dans l�industrie du tapis, oùle travail des enfants est un problèmerécurrent. Une vingtaine de grandesfabriques ont institué des incitationsà l�éducation, des programmes desoins infantiles et autres programmessociaux. Samling Carpet Industries,par exemple, propose des soins mé-dicaux, une garderie pour les plusjeunes enfants de ses ouvriers et unprogramme d�alphabétisation pourles enfants d�âge scolaire. Une foisqu�ils savent lire, ces enfants sont en-voyés dans les écoles publiques, etleurs parents reçoivent des «aidescompensatoires» sur présentationdes carnets scolaires. Potala Carpets,l�une des plus grandes fabriques de lavallée de Katmandou, préfère tra-vailler par le biais d�une ONG, parrai-nant 30 anciens enfants tisserandsdans une école gérée par The Under-privileged Children�s Education Pro-gramme et The Asian-American FreeLabor Institute. Une autre société,Formation Carpets, est un partenaireactif de l�UNICEF pour combattre le tra-vail des enfants dans l�industrie dutapis. La société verse au moins 1%de ses bénéfices, parallèlement à descontributions des salariés, pour four-nir à sa main-d��uvre � uniquementadulte � une garderie d�enfants, desbourses d�études aux enfants, une as-surance maladie et des cours d�alpha-bétisation.

Au Brésil se déroulent des campa-gnes vigoureuses contre le travail desenfants, dont beaucoup sont menéespar le Forum national pour la préven-

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tion et l�élimination du travail desenfants (FNETI). Ce Forum est com-posé d�organisations gouvernemen-tales, non gouvernementales etmultilatérales. On a vu par exemplel�Association brésilienne des expor-tateurs d�agrumes � qui fournit 80%du jus d�orange sur le marché mon-dial � s�engager à ne pas utiliser demain-d��uvre enfantine.

Autre exemple : la FondationAbrinq, groupe de près de 2000hommes d�affaires et fabricants dejouets qui s�est constitué en 1990pour défendre les droits de l�enfant.L�Abrinq a lancé une campagnede sensibilisation publique, em-ployant les médias et faisant pres-sion sur de grandes compagnies etsur le gouvernement pour qu�ilscessent d�acheter des produits fa-briqués par des enfants. L�un desderniers résultats de cette campa-gne est un communiqué de Ford,General Motors, Mercedes etVolkswagen annonçant la cessationde toute relation commerciale avecles entreprises employant des en-fants. L�Abrinq décerne égalementun label spécial «ami des enfants»aux sociétés qui prouvent qu�àaucune étape de la production, el-les n�ont eu recours au travail desenfants. Au cours des dix premiersmois du programme, 150 sociétésont mérité l�approbation del�Abrinq. «Nous n�espérions pasqu�en si peu de temps, les sociétésnon seulement accepteraient de nepas employer de main-d��uvre en-fantine, mais exerceraient égale-ment des pressions sur leurs four-nisseurs pour qu�ils en fassent demême», déclare Caio Magri, coor-donnateur du programme d�octroidu label.

Au niveau multinational, on nes�est intéressé que récemment auxnombreuses grandes sociétés �dont la plupart sont basées dans lespays industrialisés � qui emploientde la main-d��uvre enfantine bonmarché dans le processus de pro-duction. Mais Levi Strauss, ungrand fabricant de vêtements,ayant des usines dans de nom-breux pays en développement, apris de l�avance. Dans les années80, il est devenu l�une des premiè-res multinationales à se préoccuperde la responsabilité sociale àl�étranger, définissant pour les par-tenaires commerciaux des «condi-tions d�engagement» qui préci-saient les normes écologiques,éthiques, sanitaires et de sécurité,assorties d�une clause interdisant lecommerce avec des sociétés quiemployaient des enfants de moinsde 14 ans ou d�un âge inférieur àl�âge de la scolarité obligatoire.Dans un cas, Levi Strauss a passéavec deux fournisseurs bangladaisqui employaient des enfantsn�ayant pas l�âge légal de travaillerun compromis, en vertu duquel lesenfants ont été envoyés à l�école etont reçu leur salaire et leurs alloca-tions jusqu�à ce qu�ils soient réen-gagés à l�âge de 14 ans.

D�autres multinationales ontégalement mis au point des straté-gies pour améliorer les pratiquesd�emploi au niveau local, revendi-quant dans certains cas le droitd�annuler, sans indemnité, descommandes réalisées avec de lamain-d��uvre enfantine.

Photo : Dans un village de l’Inde, une petitefille apprend à écrire sur son ardoise.

En réponse auxpréoccupations croissantessuscitées par les formes lesplus abusives de travail desenfants, un certain nombred’entreprises sensibles àl’opinion publique ontdécidé d’agir, de «réinvestirquelque chose» dans lescommunautés aveclesquelles elles font desaffaires.

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l’autodéfense. Le suivi des décisionsde Bamako est une priorité pourchacun si nous voulons donner unechance à notre avenir100.»

La liberté d’association est pourles enfants un droit, qu’ils exercent.Aux Philippines, des enfants tra-vailleurs ont créé leurs propres or-ganisations pour partager leurs ex-périences, se former au plaidoyer etcommuniquer par le biais du théâtrecommunautaire avec d’autres en-fants travailleurs, mais aussi avectoute la communauté. A OlongapoCity, des enfants ont constitué desassociations distinctes pour lescrieurs de journaux, les vendeurs àla sauvette, les éboueurs, les tireursde pousse-pousse, les laveurs devoitures. Ces associations coopèrentpour organiser des séminaires deformation de chefs, participer à desréunions sportives ou récréatives,ou à la plantation d’arbres. Lesgroupes observent les règles de ladémocratie, et au cours de leurs réu-nions semestrielles le vote se fait àbulletins secrets.

En janvier 1996, des centainesd’enfants, dont certains travailleurslibérés du servage, ont manifesté àNew Delhi devant le ministère in-dien du Travail pour réclamer l’éra-dication de la servitude des en-fants101. On assista un mois plus tardà un événement historique, quand40 travailleurs indiens et népalaisainsi libérés, et accompagnés de25 militants sud-asiatiques desdroits de l’enfant, firent une marchede Calcutta à Katmandou, en tenantsur leur route des réunions publi-ques. Cette marche d’une semainese termina par un grand rassemble-ment dans la capitale du Népal, ap-pelant à un mouvement de massepour l’élimination totale du travaildes enfants et pour l’éducation gra-tuite, obligatoire et de bonne qualitéde tous les enfants jusqu’à 14 ans102.

Responsabilité desentreprises

Le poids grandissant de l’écono-mie internationale libéralisée, sous

l’impulsion des grandes sociétés in-ternationales, joue un rôle certaindans les problèmes d’exploitationdu travail des enfants.

Dans le contexte d’une économiemondiale, de nombreuses entrepri-ses installent leurs usines et leursplantations dans les pays où les sa-laires sont les plus bas, ou les syndi-cats les plus faibles. Certaines pré-fèrent même, plutôt que de posséderdes usines ou des plantations, sous-traiter avec des compagnies ou desateliers locaux.

Tous les travailleurs, les commu-nautés et les pays rivalisent en faitpour obtenir la faveur des transna-tionales. Face aux efforts des autori-tés nationales ou des travailleurspour améliorer les salaires et lesconditions d’emploi, ou pour res-treindre les activités d’une sociétéétrangère, les entreprises peuventtout simplement décider d’allers’installer ailleurs.

On en a eu un exemple en Afri-que du Sud. Encouragées par l’élec-tion du gouvernement de NelsonMandela, les femmes noires tra-vaillant à fabriquer des sweaterspour une entreprise de la provincechinoise de Taïwan ont demandéune augmentation de salaire et ledroit de se syndiquer. L’entreprise arépondu par la fermeture de ses septusines d’Afrique du Sud, mettant unmillier de personnes au chômage.Les salaires étaient peut-être faiblesen Afrique du Sud, mais ils étaientplus élevés qu’en Chine ou enThaïlande103.

La ruée mondiale vers la compé-titivité aspire les enfants dans lemonde du travail. En Inde, qui nes’est totalement ouverte à l’écono-mie mondiale que ces dernières an-nées, la compétition internationale adéjà conduit certains secteurs del’industrie à rechercher un avantagepar le recrutement de main-d’œuvreenfantine à bas prix – dans l’indus-trie indienne, le salaire des enfantsreprésente moins de la moitié de ce-lui des adultes pour le même rende-ment. On signale une augmentationde l’emploi des enfants dans la séri-

Tous les travailleurs, lescommunautés et les paysrivalisent en fait pourobtenir la faveur destransnationales.

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ciculture, les usines de préparationdes poissons, l’industrie alimentaireen général, ainsi que dans le traite-ment génétique des semences104.

C’est au plan international qu’ona le plus de chances d’influencer lecomportement de ces entreprises.Un débat passionné fait actuelle-ment rage sur l’opportunité d’inté-grer dans les règles de l’Organisa-tion mondiale du commerce (OMC)et les accords commerciaux régio-naux une clause sociale fixant desnormes minimales de comporte-ment pour ouvrir aux entreprises ledroit de faire des affaires à l’échellemondiale. Au nombre des condi-tions figurerait l’interdiction d’em-ployer des enfants.

Des pays en développement –surtout asiatiques et latino-améri-cains – ont rejeté cette clause socialecomme étant un protectionnismedéguisé. Leur argument principalest que le niveau des salaires et laprotection sociale dépendent dustade de développement de chaquepays, et qu’une clause sociale entra-verait le développement des pays oùla main-d’œuvre est bon marché enles privant de leur plus grand avan-tage comparatif dans le commerceinternational. Beaucoup d’em-ployeurs du monde industrialisé –ainsi que certains gouvernementseuropéens – rejettent eux aussi cetteclause sociale. Les Etats-Unis et laFrance, en revanche, en sont dechauds partisans.

Différents groupes (écologistes,religieux, de consommateurs, de dé-fense des droits de l’homme) pren-nent des mesures plus directes pourfaire pression sur les transnationalesafin qu’elles adoptent, pour elles-mêmes et pour leurs sous-traitants,des codes de conduite à appliquerdans les pays les plus pauvres.

L’ ICCR (Interfaith Center onCorporate Responsibility: Centreinterconfessionnel sur la responsa-bilité des sociétés) fait ainsi campa-gne depuis 25 ans pour que les en-treprises assument leurs responsabi-lités. Ces dernières années, lesmembres de l’ICCR ont présenté à

titre d’actionnaires des résolutionsaux conseils d’administration d’unesérie de compagnies, y compris desfabricants bien connus de chaussu-res et de vêtements, les appelant àadopter ou amender des codes deconduite pour eux-mêmes et leursfournisseurs. Selon l’ICCR, ces co-des doivent comporter certaines dis-positions essentielles, notammentl’interdiction spécifique de l’emploid’enfants, la liberté d’association,des niveaux de rémunération adé-quats, ainsi que des mécanismesd’application et de contrôle.

Certaines sociétés ont déjàadopté des codes garantissant que nielles-mêmes ni leurs sous-traitantsn’emploieront de main-d’œuvre en-fantine dans des conditions contrai-res aux lois nationales ou suscepti-bles d’avoir des effets défavorablessur les droits, le développement oul’éducation des enfants (voir enca-dré 13). En 1992 par exemple, LeviStrauss avait constaté que deux deses fournisseurs bangladais em-ployaient des enfants de moins de14 ans, ce qui était légal au Bangla-desh mais contraire au code de con-duite de la compagnie. Celle-ci apris des dispositions pour que lesenfants concernés retournent àl’école tout en conservant leur sa-laire, et leur a promis un emploilorsqu’ils auraient atteint leurs14 ans105. On peut également citerl’exemple du code adopté par lesdétaillants britanniques de C&A, quidéclare «absolument inacceptablel’exploitation du travail des enfantsou de tout autre groupe vulnérable,tel que les immigrés clandestins106».

Dans un autre cas, la société Gap,géant du vêtement, a fait aux Etats-Unis l’objet de pressions considéra-bles du grand public quand on a ap-pris que certains produits étaient fa-briqués par des jeunes filles, âgéesparfois de 13 ans à peine, et quitravaillaient jusqu’à 70 heures parsemaine dans de sordides ateliersd’El Salvador pour moins de0,60 dollar l’heure. Gap a acceptéde demander aux entrepreneurslocaux de respecter les droits

Certaines sociétés ont déjàadopté des codesgarantissant que nielles-mêmes ni leurssous-traitants n’emploierontde main-d’œuvre enfantine.

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Rugmark:pour que les enfants ne tissent plus de tapis

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Encadré 14

Le label Rugmark � un visagesouriant sur un tapis � est de-venu le symbole de l�initiative

la plus prometteuse pour identifier etpromouvoir des produits fabriquéssans travail illégal des enfants. Crééeen 1994, en Inde, et récemment éten-due au Népal, la Fondation indépen-dante Rugmark offre aux exporta-teurs de tapis un programme volon-taire de certification. Elle octroie deslicences � et le droit d�employer sonlogo distinctif (le visage souriant) auxexportateurs de tapis qui se soumet-tent à un système de surveillance in-cluant des inspections-surprises etdes vérifications croisées des dos-siers d�exportation et des ateliers detissage.

Outre ses activités de surveillanceet de distribution des labels, Rugmarkparticipe à l�éducation et à la réinser-tion des enfants. La première école

Rugmark s�est ouverte à Bhadohi(Inde) en août 1996. Un centre de réé-ducation à Mirzapur devrait être inau-guré en octobre, sur le modèle duprojet de rééducation de l�AshramMukti, géré par la SACCS (South AsianCoalition on Child Servitude : Coali-tion de l�Asie du Sud contre la servi-tude enfantine).

D�après des ONG militant dans l�in-dustrie du tapis en Inde à Mirzapur-Bhadohi, la valeur des exportationsde tapis noués à la main en Inde adécuplé entre 1979 et 1993. Toujoursselon elles, le nombre d�enfants tra-vaillant sur les métiers est passé de100 000 en 1975 à 300 000 en 1990. Ilserait de 420 000 d�après une autreétude, réalisée pour l�Organisation in-ternationale du Travail. Alarmés parcette situation, et le risque éventuelde boycott des tapis, diverses ONG sesont organisées en 1989, sous la di-

rection de Kailash Satyarthi, pour for-mer la SACCS. En 1991, un rapport dela Commission des droits de l�hommea donné une force nouvelle aux ef-forts de la SACCS, en recommandantque «des produits, tels que les tapis,dont la fabrication peut faire appel autravail des enfants arborent une mar-que spéciale garantissant que tel n�apas été le cas». Des groupes de con-sommateurs, des fabricants de tapiset des organisations internationalesse sont unis, avec l�appui de l�UNICEF

et de la GTZ, l�Agence allemandepour la coopération technique, pourdonner naissance à Rugmark.

Durant ses vingt premiers moisd�existence, Rugmark-Inde a délivrédes licences à plus d�une centained�exportateurs exploitant 13 000 mé-tiers; au moins 270 000 tapis ont étécertifiés, ont reçu le label et ont étémis sur le marché. La plupart ontété exportés vers l�Allemagne, princi-pal importateur de tapis orientaux ;aujourd�hui, environ un tiers des tapisimportés en Allemagne depuis l�Indeporte le label Rugmark. Entre-temps,un nombre croissant d�importateursdans d�autres pays, notamment leCanada, les Etats-Unis, les Pays-Baset la Suisse, demandent aux fournis-seurs des tapis portant le labelRugmark.

Pendant la première année, desvérifications sur place par des inspec-teurs indépendants de Rugmark ontdécouvert 760 enfants travaillant illé-galement sur 408 métiers à tisserayant reçu la licence Rugmark. Enseptembre 1996, 164 métiers se sontvus retirer leur licence ; la plupart desautres ont subi avec succès les ins-pections ultérieures. De plus, d�aprèsSatish Sondhi, directeur exécutif deRugmark-Inde, un certain nombre

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d�exportateurs ayant récemmentobtenu le label ont commencé àmener des inspections pour leurpropre compte. Le gouvernementindien a aussi créé un systèmed�inspection et de certification pourl�industrie du tapis, appelé kaleen.

Les importateurs de tapisRugmark ont accepté de verser 1%de la valeur marchande des tapisimportés en faveur des program-mes scolaires et de formation. Lesexportateurs versent égalementune taxe de 0,25% de la valeur deleurs tapis, qui sert à financer lesinspections. Avec ces fonds,l�autosuffisance de Rugmark de-vrait être assurée d�ici 1998.

Certes, les activités de Rugmarkne sont pas exemptes de problè-mes, ni de critiques. Même ses par-tisans convaincus admettent queles vérifications dans les fabriquesne sont pas à l�épreuve de la triche-rie. La corruption est toujours pos-sible, et il est difficile d�inspecter13 000 métiers, dans ce qui resteessentiellement une activité fami-liale décentralisée. De plus, il estnécessaire d�assurer que les en-fants identifiés par les inspecteurssont placés dans des programmeséducatifs et ne recommencent pasà travailler sur les métiers à tisser.

Pour relever le défi, Rugmark aconstitué une équipe d�une dou-zaine d�inspecteurs indépendantset compétents et a défini une sériede contrôles et de mesures pourminimiser les risques de corrup-tion. Autre garantie, chaque tapisportant le label Rugmark a son pro-pre numéro identifiant le métier etl�exportateur. Les labels Rugmarksont préparés individuellement,correspondant à l�ordre d�achat du

tapis. Le réseau de contrôle estdonc très organisé et les défen-seurs de l�initiative affirment quejusqu�à présent aucun tapis portantindûment le label n�a été identifié.

Rugmark-Népal commencera àfonctionner sur deux plans; d�unepart l�inspection des métiers à tis-ser et, d�autre part, un contrôle queles enfants libérés des métiers sontbien placés immédiatement dansdes écoles et ne se retrouvent pasdans des situations à risques. Aumois de septembre 1996, 30 grandsfabricants, représentant 70% desexportations de tapis du Népal, sesont engagés à obtenir des licencesRugmark.

Selon Christian Salazar-Volk-mann, du Comité allemand pourl�UNICEF, ces exportateurs considè-rent l�initiative Rugmark commeune manière de relancer l�intérêtdes consommateurs. «Ce qui est ar-rivé est un tournant», affirme-t-il.«Pour eux, Rugmark est désormaisdevenu un argument de vente.»

Photo : Deux jeunes filles tissent un tapisdans une fabrique de Katmandou (Népal),où la Fondation Rugmark commencera pro-chainement ses opérations.

Le nombre d’enfantstravaillant sur les métiers estpassé de 100 000 en 1975 à300 000 en 1990. Il seraitmême de 420 000 d’aprèsune autre source.

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fondamentaux des travailleurs, et aautorisé un contrôle indépendant deson propre code de conduite107. Ungroupe de contrôle indépendant,constitué en janvier 1996 parl’ ICCR, Business for Social Respon-sibility et The US-based NationalLabor Committee, a reçu mission decoordonner la surveillance des four-nisseurs de Gap et a chargé quatregroupes salvadoriens respectés dansles domaines de la religion, du tra-vail et des droits de l’homme, deprocéder à des inspections dans lesusines108.

Des succès comme ceux-ci ontamené à s’intéresser de plus prèsaux fabricants de vêtements, dechaussures et de jouets qui onttransféré outre-mer une grande par-tie de leur production. Le problèmeest maintenant d’étendre aux firmesnationales cette notion de responsa-bilité dans le domaine du travail desenfants, et le soin de mener des cam-pagnes à cette fin. La FondationAbrinq pour les droits de l’enfant –financée par le secteur privé – tra-vaille déjà d’arrache-pied au Brésilsur la question. Elle a attiré une at-tention médiatique considérablelorsqu’elle a accusé des géants in-ternationaux de l’automobile d’uti-liser du charbon extrait par desenfants dans des conditions particu-lièrement dangereuses. Mais la Fon-dation tient aussi à l’œil des compa-gnies nationales, et son programmedes sociétés «amies des enfants» ap-pelle une attention positive sur lesentreprises brésiliennes qui n’em-ploient pas de main-d’œuvre enfan-tine et qui soutiennent des activitésen faveur du développement del’enfant109. (Voir encadré 13.)

Toutes les entreprises, même cel-les qui n’emploient pas ou n’exploi-tent pas les enfants, peuvent êtreéclaboussées par la publicité néga-tive et les critiques globales concer-nant l’emploi des enfants dans desconditions dangereuses. Il est clairpar conséquent que les entreprisesont toutes intérêt à appuyer pleine-ment le mouvement pour l’abolitiondu travail des enfants.

Rompre avec le passé

En grandissant, les enfants ontsoif de connaître le monde, d’ap-prendre ses mécanismes, ses mer-veilles, ses coutumes et ses règles.Ils absorbent l’information avecune aisance miraculeuse, comme sic’était un aliment de leur dévelop-pement. Ils tirent de tout de nouvel-les connaissances: du monde quiles entoure, de l’école, du jeu, desparents, des enseignants, d’autresenfants, et parfois aussi de leur tra-vail.

Mais quel genre de savoir un en-fant pourra-t-il retirer d’un emploidomestique, seul, loin de sa familleet de sa communauté ? Quelles nou-velles perspectives mentales vadonc ouvrir à un enfant asservi autravail son expérience profession-nelle ? Quelles leçons terrifiantes unenfant prostitué devra-t-il apprendrechaque jour? Ces formes les plusimpitoyables, les plus douloureuses,du travail des enfants violent nonseulement la plupart des droits ins-crits dans la Convention relative auxdroits de l’enfant, mais aussi le fon-dement même de notre humanité.

La même déformation grotesquedes priorités qui prive tant d’enfantsd’une nutrition adéquate, de vaccinset de soins de santé conduit aussides enfants à être exploités et sou-mis à des travaux qui leur sont pré-judiciables. Il est impératif aujour-d’hui de modifier les priorités. LesEtats du monde entier ont reconnule droit absolu des enfants à se déve-lopper sans entrave sur les plansphysique, social et émotionnel – ilsdoivent tenir leurs engagements.Comme le dit et le répète le présentrapport, l’éducation primaire debase de tous les enfants est la clé devoûte de ces droits, et d’une certainemanière la condition nécessaire à lajouissance d’autres droits.

Si le travail des enfants est unequestion aussi sensible, c’est parcequ’il place les gens face aux consé-quences humaines d’un monde oùl’inégalité règne de plus en plus.L’émotion qu’il provoque doit ali-

Les formes les plusimpitoyables, les plusdouloureuses, du travail desenfants violent nonseulement la plupart desdroits inscrits dans laConvention relative auxdroits de l’enfant, maisaussi le fondement même denotre humanité.

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menter la guerre contre l’oppressionet la maltraitance impitoyables desfilles, le refus d’une éducation à140 millions d’enfants dans lemonde, et un système économiqueexigeant des plus démunis qu’ils seserrent la ceinture pour payer lesdettes d’une génération passée.

A l’aube du troisième millé-naire, il est temps que la moralitél’emporte et que le travail des en-fants dans des conditions dange-reuses ou d’exploitation aille re-joindre dans l’histoire ces autresformes d’esclavage auxquelles ilressemble tant.

A l’aube du troisièmemillénaire, il est temps quela moralité l’emporte et quele travail des enfants dansdes conditions dangereusesou d’exploitation aillerejoindre dans l’histoire cesautres formes d’esclavageauxquelles il ressemble tant.

L’action la plus importante est la prévention: pour que ce petit Vietnamien et d’autres enfants nesoient pas poussés vers des travaux dangereux.

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1. Eliminer immédiatement letravail des enfants dans desconditions dangereuses oud�exploitation

On ne saurait tolérer le travail des enfantsdans des conditions dangereuses oud’exploitation, notamment le travail enservitude, l’exploitation sexuelle à des finscommerciales et les emplois qui entraventle développement physique, social,cognitif, émotionnel ou moral de l’enfant;les autorités nationales doivent prendre desmesures immédiates pour y mettre fin.

Mettons fin au travail des enfantsLes prochaines étapes

L e travail des enfants, pratiqué dans des conditions dangereuses ou d’exploitation, est une

violation des dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant. L’intérêt

supérieur de l’enfant doit dicter toutes les mesures à prendre pour l’éliminer. Il faut

aussi élargir les possibilités d’emploi pour les adultes, en pensant aux familles dont la survie

dépend peut-être de ce que gagnent leurs enfants.

Le travail des enfants est un problème dont les causes sont complexes : pauvreté, exploitation

économique, valeurs sociales, environnement culturel ; il faudra donc pour le résoudre faire appel

à un éventail de mesures très diverses et à l’intervention d’une gamme de partenaires aussi

étendue que possible dans chaque société.

Voici quelques-unes des actions spécifiques à mener d’urgence:

2. Instaurer l�enseignementprimaire obligatoire et gratuit

Les Etats doivent rendre l’enseignementprimaire obligatoire et gratuit pour tous(article 28 de la Convention) et faire ensorte que tous les enfants fréquententl’école à plein temps jusqu’à la fin ducycle primaire de l’enseignement. Ilsdevront réserver dans leurs budgets lescrédits nécessaires, les donateurs apportantdes ressources adéquates tirées desbudgets existants d’aide audéveloppement.

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3. Elargir la protection légale

Les lois concernant le travail des enfants etl’éducation doivent former un ensemblecohérent et s’appuyer mutuellement. Il fautque les lois nationales sur le travail desenfants soient en accord tant avec l’espritet la lettre de la Convention relative auxdroits de l’enfant qu’avec les textes del’ OIT. Elles doivent couvrir aussilargement que possible le travail desenfants dans le secteur économique nonstructuré, y compris le travail dans la rue,dans les exploitations agricoles, en tantque domestiques, ou au foyer familial.

4. Enregistrer tous les enfantsà la naissance

Tous les enfants doivent être enregistrésaussitôt leur naissance (article 7 de laConvention). Cet enregistrement estindispensable pour que l’enfant puisseexercer ses droits, par exemple àl’éducation, aux soins de santé et àd’autres services, et aussi pour permettreaux employeurs et aux inspecteurs dutravail de connaître, avec certitude, l’âgede chaque jeune.

5. Réunir des données et exercerune surveillance continue

Rares sont les données sur le travail desenfants. Pour s’attaquer efficacement à ceproblème, il faut aux niveaux national etinternational des systèmes qui permettentde rassembler et d’analyser des donnéesmondialement comparables concernant enparticulier les zones oubliées ou«invisibles» de ce travail (au foyer, dansl’exploitation familiale, en servicedomestique). Il est important que lescommunautés elles-mêmes exercent unesurveillance continue, et que les enfantstravailleurs participent à l’évaluation deleur situation et proposent des moyensd’améliorer leurs conditions.

6. Adopter des codes de conduiteet élaborer des politiquesd�achat

Il est instamment demandé aux sociétésnationales et internationales d’adopter descodes de conduite garantissant que ni ellesni leurs sous-traitants n’emploierontd’enfants dans des conditions susceptiblesde violer les droits de ceux-ci. Il conviendrad’élaborer des politiques d’achats tenantcompte des intérêts supérieurs de l’enfant etcomportant des mesures pour protéger cesintérêts. L’UNICEF quant à lui réaffirme sonadhésion à la politique d’achats qu’il aadoptée, et par laquelle il s’engage à ne pass’adresser à des fournisseurs exploitant letravail des enfants.

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Références

Chapitre I � La Convention relative auxdroits de l�enfant1 Le progrès des nations 1996, UNICEF,

Genève, 1996, pp. 38-40.2 La situation des enfants dans le monde

1996, UNICEF, Genève, 1995, p. 10 ; Leprogrès des nations 1995, op. cit., p. 23.

3 Rapport mondial sur le développementhumain 1996, PNUD, Economica, Paris,1996, p. 14.

4 L�initiative 20%-20%: atteindre l�objectifd�un accès universel aux services sociauxde base en vue d�un développementhumain durable, note préparéeconjointement par le FNUAP, l�OMS, lePNUD, l�UNESCO et l�UNICEF, New York,décembre 1994, p. 5.

5 Rapport mondial sur le développementhumain 1994, PNUD, Economica, Paris,1994, p. 54.

Chapitre II � Travail des enfants :danger !

1 Peter Lee-Wright, Child Slaves,Earthscan, London, 1990, p. 40.

2 Child Labour in Britain, Report to theInternational Working Group on ChildLabour, September 1995, p. 34.

3 Le travail dans le monde 1992, BIT,Genève, 1992, p. 14.

4 S.H. Pollack, et al.,�The Health Hazards ofAgricultural Child Labor�, in MigrantHealth: Clinical supplement, May-June1990, cité dans Assefa Bequele, andWilliam E. Myers, First Things First inChild Labour: Eliminating work detrimentalto children, UNICEF/ILO, collection ChildLabour, ILO, Geneva, 1995, p. 4.

5 Projet de déclaration, Réunion desministres du travail du Mouvement despays non alignés et autres pays endéveloppement, New Delhi, 23 janvier1996.

6 By the Sweat and Toil of Children: Theuse of child labor in US manufacturedand mined imports, vol.1, US Bureau ofInternational Labor Affairs, USDepartment of Labor, Washington, DC,1994, p. 2.

7 Rolf Carriere, In the Child�s Best Interest:Planning for and progressivelyeliminating child labour, February 1996,p. 3, communication non publiée.

8 Karin Heissler, Child Labor in ExportGarment Manufacturing: Towards anunderstanding of the industry,implications for development andinterventions for children, 19 December1995, p. 64, document non publié.

9 Exploitation des enfants qui travaillent etdes enfants des rues, UNICEF, Conseild�administration, session de 1986, E/ICEF/1986/CRP.3, pp. 3-4.

10 Assefa Bequele, and William E. Myers,First Things First in Child Labour:Eliminating work detrimental to children,UNICEF/ILO, collection Child Labour, ILO,Geneva, 1995, pp. 6-7.

11 Déclaration du Dr Mark Belsey, del�Organisation mondiale de la Santé,citée dans Annie Allsebrook, andAnthony Swift, Broken Promise, Hodderand Stoughton, London, 1989, p. 91.

12 Assefa Bequele, and William E. Myers,op. cit., pp. 13-14.

13 Assefa Bequele, and Jo Boyden,Combating Child Labour, ILO, Geneva,1988, p. 10.

14 Ibid.15 Convention n° 138 de l�Organisation

internationale du Travail sur l�âgeminimum d�admission à l�emploi, 1973.

16 Voir le matériel de presse distribué avecLe travail des enfants: que faire ?,document soumis aux fins de discussionà la Réunion tripartite informelle auniveau ministériel, Genève, 12 juin 1996,BIT, Genève, 1996.

17 Child Labour Surveys: Results ofmethodological experiments in fourcountries 1992-1993, ILO, Geneva, 1996,communiqué de presse du 4 avril 1996.

18 Conseil d�administration, 265e session,Bureau international du Travail, Genève,mars 1996, deuxième question à l�ordredu jour, 265/2, pp. 3-4.

19 Le travail dans le monde 1992, BIT,Genève, 1992, p. 14.

20 Social Panorama of Latin America,United Nations Economic Commission forLatin America and the Caribbean (ECLAC),Santiago (Chile), 1995, pp. 54-55.

21 Ibid., p. 38.22 Neera Burra, Born to Work : Child labour

in India, Oxford University Press, Delhi,1995, pp. 228-229.

23 Rapport du gouvernement du Zimbabwecité dans Towards Action Against ChildLabour in Zimbabwe, ILO, Geneva, 1992,p. 53.

24 Rapport mondial sur le développementhumain 1996, PNUD, Economica, Paris,1996, p. 81.

25 Manzoor Ahmed, and Mary Joy Pigozzi,The power of education, UNICEF, NewYork, 15 July 1996, p. 4, document nonpublié.

26 Priorities and Strategies for Education : AWorld Bank review, The World Bank,Washington, DC, 1995, p. 41.

27 Instituto Nacional de Educação ePesquisa, Brasilia, 1994.

28 Myron Weiner, The Child and the Statein India, Princeton University Press,Princeton, 1991, pp. 5-6.

29 Restavek : Child labour in Haiti, MinnesotaLawyers International Human RightsCommittee, Minneapolis, 1990, cité parBill Salter dans un document de recherchenon publié sur le travail domestiquepréparé pour le BIT, pp. 30, 35, 46.

30 Bill Salter, op. cit., pp. 12-14.31 Ibid., p. 23.32 Elsa M. Chaney, and Mary Garcia Castro

(eds.), Muchachas No More : Householdworkers in Latin America and theCaribbean, Temple University Press,Philadelphia, 1989, cité dans Bill Salter,op. cit., p. 43.

33 Bill Salter, op. cit., p. 44.34 Elvire Comlan, Le travail des enfants en

République populaire du Bénin : le casdes filles vidomégon de Cotonou, thèsenon publiée, Université nationale duBénin, 1987, cité dans Bill Salter, op. cit.,p. 52.

35 Bill Salter, op. cit., p. 54.

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36 Ibid., p. 53.37 Maggie Black, Research methods

relating to child domestic workers,Summary report of the Anti-SlaveryInternational Seminar, Charney Manor,Oxfordshire, UK, 22-24 January 1996.

38 Bill Salter, op. cit., pp. 80-81.39 Neera Burra, op. cit., p. 21.40 Alison Sutton, Slavery in Brazil : A link in

the chain of modernisation, Anti-SlaveryInternational, London, 1994, p. 70.

41 Ibid., p. 29.42 Charles Jacobs, and Mohammed Athie,

�Bought and Sold�, The New York Times,13 July 1994.

43 M. Gupta, �Child Labour in HazardousWork in India : Situation and policyexperience�, étude non publiée préparéepour le BIT, 1989, citée dans AssefaBequele, and William E. Myers, op. cit.,p. 8.

44 Myron Weiner, �Foreword�, in NeeraBurra, op. cit., pp. x-xi.

45 Towards Action Against Child Labour inZimbabwe, op. cit., pp. 46-47.

46 �Child Workers in the Tobacco Industry,Indonesia�, in Child Workers in Asia,vol. 7, no. 1, January-March 1991, p. 15.

47 �Child Workers in the Tea Industry inNepal�, ibid., pp. 3-4.

48 �Child Labour in the Agricultural Sector inThailand : A case study of child workersin the sugar cane and the rubberplantation�, ibid., p. 10.

49 Témoignage d�une ouvrière du Hondurasau US Congressional Committee, citédans Bob Horbert, �Leslie Fay�s Logic�,The New York Times, 19 June 1994.

50 Michael S. Serrill, �Unholy Confession :A cop on trial for a massacre of streetchildren stuns Brazil by admitting anappalling crime�, Time, 13 May 1996,p. 33.

51 A. Rosario, �Ragpicking and ragpickers�education and development scheme inBangalore City�, in Prevention andprotection of working children andabandoned children, Country Reports andCase Studies, Second Asian Regional

Conference on Child Abuse and Neglect,Bangkok, 8-13 February 1988, cité dansAssefa Bequele, and William E. Myers,op. cit., p. 3.

52 Anthony Swift, �Scared of our own kids�,The New Internationalist, no. 276,February 1996, pp. 14-16.

53 Victoria Johnson, Joanna Hill, and EddaIvan-Smith, Listening to Smaller Voices:Children in an environment of change,ActionAid, London, 1995, p. 77.

54 Maria Cristina Salazar, and WalterAlarcón Glasinovich, Better Schools, LessChild Work: Child work and education inBrazil, Colombia, Ecuador, Guatemalaand Peru, Innocenti Essays Number 7,UNICEF, International Child DevelopmentCentre, Florence, 1996.

55 Neera Burra, op. cit., p. 211.56 Maria Cristina Salazar, and Walter

Alarcón Glasinovich, op. cit., p. 19.57 Le progrès des nations 1996, UNICEF,

Genève, 1996, p. 30.58 La situation des enfants dans le monde

1996, UNICEF, Genève, 1995, p. 90.59 Jo Boyden, The Relationship between

Education and Child Work, InnocentiOccasional Papers, Child Rights SeriesNumber 9, UNICEF, International ChildDevelopment Centre, Florence, 1994, p. 21.

60 �Déclaration mondiale en faveur de lasurvie, de la protection et dudéveloppement de l�enfant�, paragraphe 15,dans La situation des enfants dans lemonde 1991, UNICEF, Genève, 1990, p. 53.

61 Ibid., paragraphe 19, p. 53.62 Ibid., paragraphe 20.7, p. 54.63 �Plan d�action pour l�application de la

Déclaration mondiale en faveur de lasurvie, de la protection et dudéveloppement de l�enfant dans lesannées 90�, paragraphe 23, dans Lasituation des enfants dans le monde1991, op. cit., p. 65.

64 Données de l�UNICEF et de Trends andProjections of Enrolment by Level ofEducation, by Age and by Sex, 1960-2025(as assessed in 1993), UNESCO, Paris,1993.

65 Le travail des enfants: que faire ?, op.cit., p. 25.

66 Concerned for Working Children,Education : Views of the workingchildren, Report based on discussionsheld during the Appropriate EducationWorkshop held in Namma Bhoomi,Gramashrama (India), April 1995.

67 Santosh Mehrotra, �Health and EducationPolicies in the High-Achieving Countries:Some lessons�, in Santosh Mehrotra, andRichard Jolly (eds.), Development with aHuman Face, Oxford University Press,p. 43 (à paraître).

68 Manzoor Ahmed, et al., PrimaryEducation for All: Learning from the BRACexperience, Academy for EducationalDevelopment, Washington, DC, 1993,p. 41.

69 Santosh Mehrotra, op. cit., pp. 37-38.70 World Debt Tables 1996: External

finance for developing countries, vol. 1,Analysis and Summary Tables, TheWorld Bank, Washington, DC, 1996,p. 216.

71 Voir Education pour Tous: atteindrel�objectif, dossier de presse pour laRéunion à la mi-décennie du Foruminternational consultatif sur l�Educationpour Tous, 16-19 juin 1996, Amman,Jordanie.

72 Priorities and Strategies for Education :A World Bank review, op. cit., p. 153.

73 Rapport mondial sur l�éducation 1995,UNESCO, Paris, 1995.

74 Richard Jolly, allocution de clôture à laRéunion à la mi-décennie du Foruminternational consultatif sur l�Educationpour Tous, 16-19 juin 1996, Amman,Jordanie, pp. 5-6.

75 Education pour Tous : atteindrel�objectif, document statistique pour laRéunion à la mi-décennie du Foruminternational consultatif sur l�Educationpour Tous, 16-19 juin 1996, Amman,Jordanie.

76 Priorities and Strategies for Education :A World Bank review, op. cit., p. 29.

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77 Mahbub ul Haq, �If people sleep onpavements, should ministers shop formodern jets ?�, The Times of India, NewDelhi, 28 March 1996, p. 11.

78 L�initiative 20%-20%: atteindrel�objectif d�un accès universel auxservices sociaux de base en vue d�undéveloppement humain durable, notepréparée conjointement par le FNUAP,l�OMS, le PNUD, l�UNESCO et l�UNICEF,New York, décembre 1994 ; voir aussiRapport mondial sur le développementhumain 1994, PNUD, Economica, Paris,1994, p. 54.

79 Lettre de la rue, Bulletin de liaison etd�appui des enfants travailleurs etbidonvillois, édité par Enda Tiers Monde,Dakar, n° 14, février 1996, p. 4.

80 Assefa Bequele, and William E. Myers,op. cit., p. 138.

81 Manzoor Ahmed, et al., op. cit., pp. xii-xiii, 75.

82 Alexia Lewnes, �Apprendre à rêver avecle projet Axé�, Les enfants d�abord,UNICEF, 1994/no. 2, p. 3.

83 �Challenges and Opportunities : Basiceducation for all in Pakistan�, Report of aUN Inter-Agency Mission on BasicEducation, UNICEF, 1995, cité dansManzoor Ahmed, and Mary Joy Pigozzi,op. cit., p. 9.

84 Assefa Bequele, and Jo Boyden, op. cit.,pp. 179-181.

85 Jo Boyden, and William E. Myers,Exploring Alternative Approaches toCombating Child Labour: Case studiesfrom developing countries, InnocentiOccasional Papers, Child Rights SeriesNumber 8, UNICEF, International ChildDevelopment Centre, Florence, 1995,p. 20.

86 Ibid., pp. 22-23.87 Ibid., pp. 23-24.88 Rapport du Sommet mondial pour le

développement social, Copenhague,6-12 mars 1995, Nations Unies,A/CONF.166/9, 19 avril 1995.

89 Shan Ali, �Eliminating Poverty�, The NewInternationalist, no. 274, December 1995,p. 5.

90 Elimination of Child Labour in NorthArcot, Ambedkar District in TamilNadu, UNICEF, New Delhi, documentnon daté.

91 Le profil du succès � l�ascension socialedes populations d�Afrique, d�Asie etd�Amérique latine, UNICEF, New York,1995, pp. 11-18.

92 �Meeting on child labour held�, TheStatesman (Calcutta), 1 March 1996,p. 3 ; voir également interview de KailashSatyarthi, président de la SACCS, 30 mars1996.

93 Jo Boyden, and William E. Myers, op.cit., p. 15.

94 Victoria Rialp, Children and HazardousWork in the Philippines, ILO, Geneva,1993, pp. 28-34.

95 Statement for the International Textile,Garment and Leather Workers�Federation, Textile Workers AsianRegional Organization and Friedrich EbertStiftung Foundation, Regional Workshopon Child Labour in South Asia,Kathmandu, 28-30 September 1994,p. 11.

96 Bjorne Grimsrud, �Workers� Campaign�,Children and work, InternationalProgramme on the Elimination of ChildLabour (IPEC), ILO, no. 1, June 1995,p. 5.

97 Implementation Report : Review of IPECExperience 1992-95, InternationalProgramme on the Elimination of ChildLabour (IPEC), ILO, Geneva, October 1995,pp. 29-30.

98 Interview de Muhammad Mushtaq de laFondation Insan, Lahore, 22 mars 1996.

99 Canada supports program to end childlabour, communiqué de presse, Agencecanadienne de développementinternational, 13 février 1996; JeffSallot, �Canada targets overseas childsex�, Globe and Mail, 4 April 1996;

Rosemary Speirs, �Trading carefully on achild labour policy�, Toronto Star,15 February 1996; Carol Goar,�Teenager�s child labour plea hailed inUS�, Toronto Star, 30 April 1996,p. A14.

100 Lettre de la rue, op. cit., p. 1.101 �Hundreds of freed bonded children

demonstrate�, The Asian Age, 2 January1996; Ashis Chakrabarti, �Freed childlabourers plan march to Nepal�, IndianExpress, 1 March 1996.

102 �Plea to put an end to child labour�, TheRising Nepal (Kathmandu), 7 March1996; �A march to break the shackles�,The Pioneer (New Delhi), 15 March1996.

103 David C. Korten, When Corporations Rulethe World, Kumarian Press/Berrett-Koehler, West Hartford/San Francisco,1995, pp. 230-231.

104 Neera Burra, op. cit., p. 253.105 Martha Nichols, �Third World Families at

Work: Child labor or child care?�, HarvardBusiness Review, January-February1993, p. 16.

106 �The Business of Child Labour�, Anti-Slavery Reporter, July 1996.

107 John Cavanagh, and Robin Broad,�Global Reach: Workers fight themultinationals�, The Nation, 18 March1996, p. 22.

108 David M. Schilling, témoignage auInternational Child Labor Public Hearing,US Department of Labor, Washington,DC, 28 juin 1996.

109 �Quen lucra com o trabalho infantil�,Atenção, publié par la Fondation Abrinqpour les droits de l�enfant, São Paulo,décembre 1995/janvier 1996; et lettresouvertes d�Abrinq à tous lesdépartements gouvernementaux, auprésident de l�Association brésilienned�exportateurs d�agrumes et au présidentde l�Association nationale desconstructeurs automobiles, 23 janvier1996.

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Statistiques économiques et sociales mondiales en rapportavec le bien-être des enfants

NOTE GÉNÉRALE SUR LES DONNÉES PAGE 86

EXPLICATION DES SIGNES PAGE 86

INDEX DES PAYS PAGE 87

INDEX DES PAYS PAR RÉGIONS ET CATÉGORIES (TABLEAU 10) PAGE 109

DÉFINITIONS PAGE 111

SOURCES PRINCIPALES PAGE 112

Tableaux

1 INDICATEURS DE BASE PAGE 88

2 NUTRITION PAGE 90

3 SANTÉ PAGE 92

4 EDUCATION PAGE 94

5 INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES PAGE 96

6 INDICATEURS ÉCONOMIQUES PAGE 98

7 FEMMES PAGE 100

8 INDICATEURS RELATIFS À DES PAYS MOINS PEUPLÉS PAGE 102

9 LE TAUX DU PROGRÈS PAGE 103

10 DONNÉES CONSOLIDÉES PAR RÉGIONS ET CATÉGORIES PAGE 106

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Chapitre III

Statistiques

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Note générale surles données

Les données rassemblées dans ces ta-bleaux s'accompagnent de définitions, de sour-ces et d'explications de signes. Des tableauxétablis à l'aide d'un si grand nombre de sources� la liste des «sources principales» compte12 organismes � présentent inévitablement desdegrés de fiabilité divers. Les données nationa-les officielles transmises aux organismes com-pétents des Nations Unies ont été utilisées cha-que fois que cela était possible. Dans les nom-breux cas où l'on ne dispose pas de donnéesofficielles fiables, ce sont les estimations del'organisme compétent des Nations Unies quiont été utilisées. En l'absence de telles estima-tions normalisées au niveau international, lesdonnées des tableaux proviennent d'autressources, notamment des bureaux des servicesextérieurs de l'UNICEF concernés. Chaque foisque cela était possible, seules les données na-tionales globales ou représentatives ont été uti-lisées.

Dans les pays récemment affectés par descatastrophes, naturelles ou dues à l'homme, laqualité des données s'en ressentira, notam-ment là où l'infrastructure de base du pays aété atteinte, ou lorsque sont intervenus d'im-portants mouvements de population.

Les données relatives à l'espérance devie, aux taux bruts de natalité et de mortalité,à la mortalité infantile, etc., ont été établiesdans le cadre du travail courant d'estimationset de projections de la Division de la popula-tion de l'Organisation des Nations Unies. Cesestimations et projections, ainsi que d'autresestimations internationales, font l'objet de mi-

ses à jour périodiques, ce qui explique pour-quoi certaines données diffèrent de celles depublications antérieures de l'UNICEF.

On trouvera dans les tableaux statistiquesdu rapport un nombre appréciable de donnéesnouvelles, concernant notamment l�utilisationde la TRO et la mortalité maternelle. En outre,un nouvel indicateur, le pourcentage de ména-ges consommant du sel iodé, a été inclus dansle Tableau 2.

Les données relatives à la TRO reflètent lesoutien apporté par l�UNICEF et l�OMS à l�élabo-ration en bon temps d�estimations nationalesfiables. S�il demeure encore de nombreuseslacunes, les chiffres concernant la TRO cou-vrent les pays qui représentent au total prèsde 90 % du nombre des enfants de moins de5 ans dans le monde.

Les données sur la mortalité maternellemarquent un pas décisif vers l�élaborationd�estimations plus cohérentes. Les donnéesutilisées dans les précédents rapports man-quaient de cohérence tant en raison d�ajuste-ments biaisés de données nationales que dufait que pour les pays où il n�y avait pas decouverture nationale, les données étaientremplacées par des estimations. Les estima-tions figurant dans le présent rapport ont étéélaborées parallèlement par l�UNICEF et l�OMS

selon une méthode d�ajustement des donnéesnationales tenant compte des erreurs de clas-sification et des sous-déclarations, avec uneapproche cohérente pour l�établissement desvaleurs prévues dans les pays où n�existentpas de données nationales fiables.

Explicationdes signes

L'objectif étant de fournir un aperçu aussilarge que possible de la situation des enfants etdes femmes dans le monde entier, il est apparuque des données et des notes plus détailléesn'avaient pas leur place dans ce rapport. Lesdeux seuls signes utilisés dans les tableaux sta-tistiques sont les suivants:

. . donnée non disponible

x se rapporte à une année ou une périodedifférente de celle indiquée en tête decolonne, ne correspond pas à la définitionstandard, ou ne se réfère pas à la totalitédu pays

Note : Les chiffres relatifs à la mortalité des enfants dans chaque pays proviennent principale-ment de données fournies par la Division de la population de l'Organisation des Nations Unies.Dans certains cas, il se peut que ces estimations diffèrent des chiffres les plus récents desstatistiques nationales. De façon générale, les données publiées dans le courant de l'année nesont pas comprises dans ces estimations.

86

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Dans les tableaux des pagessuivantes, les pays sont énumé-rés par ordre décroissant deleurs taux de mortalité des en-fants de moins de cinq ans, quiont été évalués pour 1995. L'or-dre numérique est indiqué dansla liste alphabétique suivante.

Afghanistan 5Afrique du Sud 59Albanie 76Algérie 62Allemagne 144Angola 2Arabie saoudite 87Argentine 95Arménie 90Australie 135Autriche 140Azerbaïdjan 70Bangladesh 38Bélarus 106Belgique 127Bénin 31Bhoutan 17Bolivie 47Bosnie-Herzégovine 113Botswana 68Brésil 63Bulgarie 108Burkina Faso 23Burundi 20Cambodge 21Cameroun 46Canada 139Chili 117Chine 72Colombie 83Congo 45Costa Rica 115Côte d�Ivoire 28Croatie 118Cuba 124Danemark 145Egypte 69El Salvador 78Emirats arabes unis 111Equateur 77Erythrée 13Espagne 129Estonie 104Etats-Unis d�Amérique 125Ethiopie 14

Index des pays Fédération de Russie 93Finlande 149France 131Gabon 30Gambie 42Géorgie 96Ghana 35Grèce 128Guatemala 58Guinée 7Guinée-Bissau 6Haïti 37Honduras 81Hong Kong* 147Hongrie 119Inde 39Indonésie 53Iran, Rép. islamique d� 79Iraq 57Irlande 143Israël 132Italie 136Jamahiriya arabe libyenne 60Jamaïque 121Japon 146Jordanie 98Kazakstan 73Kenya 49Kirghizistan 66Koweït 120Lesotho 26Lettonie 97Liban 80Libéria 9Lituanie 109Madagascar 24Malaisie 122Malawi 8Mali 11Maroc 54Maurice 103Mauritanie 15Mexique 88Mongolie 55Mozambique 4Myanmar 29Namibie 52Népal 41Nicaragua 64Niger 1Nigéria 16Norvège 138Nouvelle-Zélande 133Oman 99

Ouganda 18Ouzbékistan 61Pakistan 33Panama 107Papouasie-Nouvelle-Guinée 48Paraguay 86Pays-Bas 137Pérou 65Philippines 67Pologne 114Portugal 123Rép. arabe syrienne 84Rép. centrafricaine 22Rép. de Corée 130Rép. de Moldova 85Rép. dém. pop. lao 34Rép. dominicaine 75Rép. pop. dém. de Corée 92Rép. tchèque 126Rép.-Unie de Tanzanie 25ex-Rép. yougoslave

de Macédoine 91Roumanie 94Royaume-Uni 141Rwanda 32Sénégal 43Sierra Leone 3Singapour 148Slovaquie 116Slovénie 134Somalie 10Soudan 40Sri Lanka 110Suède 150Suisse 142Tadjikistan 51Tchad 27Thaïlande 89Togo 36Trinité-et-Tobago 112Tunisie 82Turkménistan 50Turquie 71Ukraine 100Uruguay 105Venezuela 101Viet Nam 74Yémen 44Yougoslavie 102Zaïre 19Zambie 12Zimbabwe 56

* Colonie

87

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Tableau 1: Indicateurs de baseTaux

d'inscriptionà l'école

primaire dugroupe d'âge

pertinent (brut)

Nombreannuel

de décèsdes moinsde 5 ans(milliers)

88

1960 1995 1960 1995 1995 1995 1995 1994 1995 1995 1990-95Pays

PNBpar habitant

($ EU)

Population(millions

d'habitants)

Nombreannuel de

naissances(milliers)

Tauxde mortalité

infantile(moins d'un an)

Tauxde mortalitédes moinsde 5 ans les 20%

les plusriches

Part du revenudes ménages (%)

1990-94

les 40%les pluspauvres

Espérancede vie à lanaissance(années)

Tauxd'alpha-

bétisationdes adultes

1 Niger 320 320 191 191 9.2 472 151 230 48 14 29 19 442 Angola 345 292 208 170 11.1 555 162 700x 48 42x 88 . . . .3 Sierra Leone 385 284 219 164 4.5 216 61 160 40 31 51 . . . .4 Mozambique 331 275 190 158 16.0 711 196 90 47 40 60 . . . .5 Afghanistan 360 257 215 165 20.1 1041 268 280x 45 32 31 . . . .

6 Guinée-Bissau 336 227 200 134 1.1 45 10 240 45 55 60x 9 597 Guinée 337 219 203 128 6.7 331 73 520 46 36 46 11 508 Malawi 365 219 206 138 11.1 540 118 170 45 56 80 . . . .9 Libéria 288 216 192 144 3.0 140 30 450x 56 38 35x . . . .

10 Somalie 294 211 175 125 9.3 461 97 120x 48 24x 11x . . . .

11 Mali 400 210 233 117 10.8 532 112 250 47 31 31 . . . .12 Zambie 220 203 135 114 9.5 409 83 350 48 78 92 12 5013 Erythrée 294 195 175 114 3.5 147 29 100x 52 . . 47 . . . .14 Ethiopie 294 195 175 114 55.1 2597 506 100 49 36 23 21 4115 Mauritanie 321 195 191 112 2.3 89 17 480 53 38 69 14x 47x

16 Nigéria 204 191 122 114 111.7 4915 939 280 51 57 93 13 4917 Bhoutan 324 189 203 122 1.6 64 12 400 52 42 25x . . . .18 Ouganda 218 185 129 111 21.3 1071 198 190 44 62 67 17 4819 Zaïre 286 185 167 119 43.9 2035 377 220x 52 77 68 . . . .20 Burundi 255 176 151 106 6.4 283 50 160 51 35 69 . . . .

21 Cambodge 217 174 146 110 10.3 414 72 200x 53 35x . . . . . .22 Rép. centrafricaine 294 165 174 106 3.3 135 22 370 50 60 71x . . . .23 Burkina Faso 318 164 183 86 10.3 471 77 300 47 19 38 . . . .24 Madagascar 364 164 219 100 14.8 628 103 200 58 80x 73 16 5025 Rép.-Unie de Tanzanie 249 160 147 100 29.7 1252 200 140 52 68 70 18 45

26 Lesotho 204 154 138 105 2.1 74 11 720 62 71 98 9x 60x27 Tchad 325 152 195 94 6.4 273 42 180 49 48 59 . . . .28 Côte d'Ivoire 300 150 195 90 14.3 697 105 610 50 40 69 18x 44x29 Myanmar 237 150 158 105 46.5 1468 220 220x 59 83 105 . . . .30 Gabon 287 148 171 89 1.3 51 8 3880 55 63 . . . . . .

31 Bénin 310 142 184 85 5.4 257 37 370 48 37 66 . . . .32 Rwanda 191 139 115 80 8.0 346 48 80 47 61 77 23x 39x33 Pakistan 221 137 137 95 140.5 5513 755 430 63 38 44 21 4034 Rép. dém. pop. lao 233 134 155 91 4.9 211 28 320 52 57 107 23 4035 Ghana 213 130 126 76 17.5 708 92 410 57 65 76 20 42

36 Togo 264 128 155 80 4.1 180 23 320 56 52 102 . . . .37 Haïti 260 124 170 71 7.2 250 31 230 58 45 56 . . . .38 Bangladesh 247 115 151 85 120.4 4149 477 220 57 38 79 23 3839 Inde 236 115 144 76 935.7 26106 3002 320 62 52 102 21 4340 Soudan 292 115 170 69 28.1 1099 126 480x 54 46 52 . . . .

41 Népal 290 114 190 81 21.9 833 95 200 55 28 109 22x 40x42 Gambie 375 110 213 80 1.1 47 5 330 46 39 67 . . . .43 Sénégal 303 110 174 70 8.3 350 39 600 50 33 58 11 5944 Yémen 340 110 230 76 14.5 687 76 280 51 39x 78 . . . .45 Congo 220 108 143 81 2.6 113 12 620 51 75 . . . . . .

46 Cameroun 264 106 156 66 13.2 532 56 680 57 63 87 . . . .47 Bolivie 252 105 152 73 7.4 257 27 770 60 83 95 15 4848 Papouasie-Nouvelle-Guinée 248 95 165 67 4.3 141 13 1240 57 72 74 . . . .49 Kenya 202 90 120 61 28.3 1231 111 250 55 78 91 10 6250 Turkménistan . . 85 . . 69 4.1 124 11 1230x 66 98x . . 18 43

51 Tadjikistan . . 79 . . 61 6.1 214 17 360 71 98x 89 . . . .52 Namibie 206 78 129 61 1.5 56 4 1970 60 . . 136 . . . .53 Indonésie 216 75 127 50 197.6 4716 354 880 64 84 114 21 4154 Maroc 215 75 133 61 27.0 740 56 1140 65 44 73 17 4655 Mongolie 185 74 128 57 2.4 64 5 300 65 83 97 . . . .

56 Zimbabwe 181 74 109 50 11.3 423 31 500 52 85 119 10 6257 Iraq 171 71 117 57 20.4 762 54 1036x 67 58 91 . . . .58 Guatemala 205 67 137 49 10.6 400 27 1200 66 56 85 8x 63x59 Afrique du Sud 126 67 89 51 41.5 1260 84 3040 64 82 111 9 6360 Jamahiriya arabe libyenne 269 63 160 52 5.4 222 14 5310x 64 76 110 . . . .

61 Ouzbékistan . . 62 . . 50 22.8 680 42 960 70 97x 80 . . . .62 Algérie 243 61 148 51 27.9 786 48 1650 68 62 103 18x 46x63 Brésil 181 60 118 51 161.8 3822 229 2970 67 83 111 7x 68x64 Nicaragua 209 60 140 46 4.4 170 10 340 68 66 103 12 5565 Pérou 236 55 143 41 23.8 631 35 2110 67 89 119 14 50

66 Kirghizistan . . 54 . . 45 4.7 129 7 630 70 97x . . 10 5767 Philippines 102 53 73 40 67.6 1975 105 950 67 95 111 17x 48x68 Botswana 170 52 117 41 1.5 54 3 2800 66 70 116 11 5969 Egypte 258 51 169 40 62.9 1737 89 720 65 51 97 21 4170 Azerbaïdjan . . 50 . . 34 7.6 157 8 500 71 97x 89 . . . .

71 Turquie 217 50 161 44 61.9 1609 81 2500 68 82 103 . . . .72 Chine 209 47 140 38 1221.5 21726 1021 530 69 82 118 17 4473 Kazakstan . . 47 . . 40 17.1 323 15 1160 70 98x 86 20 4074 Viet Nam 219 45 147 34 74.5 2195 99 200 66 94 111 19 4475 Rép. dominicaine 152 44 104 37 7.8 199 9 1330 70 82 97 12x 56x

Page 90: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

PNBpar habitant

($ EU )

Nombreannuel denaissances

(milliers)

Tauxde mortalitédes moinsde 5 ans

Part du revenudes ménages (%)

1990-94

Tauxd'inscription

à l'écoleprimaire du

groupe d'âgepertinent (brut)

Nombreannuel

de décèsdes moinsde 5 ans(milliers)

Tauxde mortalité

infantile(moins d'un an)

Population(millions

d'habitants)

Espérancede vie à lanaissance(années) les 20%

les plusriches

les 40%les pluspauvres1960 1995 1960 1995 1995 1995 1995 1994 1995 1995 1990-95Pays

Tauxd'alpha-

bétisationdes adultes

76 Albanie 151 40 112 34 3.4 79 3 380 72 . . 96 . . . .77 Equateur 180 40 115 31 11.5 309 12 1280 69 90 123 14 5378 El Salvador 210 40 130 34 5.8 189 8 1360 67 72 79 . . . .79 Iran, Rép. islamique d' 233 40 145 35 67.3 2261 90 1033x 69 69 105 . . . .80 Liban 85 40 65 33 3.0 76 3 2150x 69 92 115 . . . .

81 Honduras 203 38 137 31 5.7 200 8 600 69 73 112 11 5782 Tunisie 244 37 163 30 8.9 215 8 1790 69 67 118 16 4683 Colombie 132 36 82 30 35.1 806 29 1670 70 91 119 11 5684 Rép. arabe syrienne 201 36 136 30 14.7 588 21 1160x 68 71 105 . . . .85 Rép. de Moldova . . 34 . . 30 4.4 68 2 870 68 96x 77 19 42

86 Paraguay 90 34 66 28 5.0 156 5 1580 71 92 112 . . . .87 Arabie saoudite 292 34 170 29 17.9 634 22 7050 71 63 75 . . . .88 Mexique 148 32 103 27 93.7 2463 79 4180 71 90 112 12 5589 Thaïlande 146 32 101 27 58.8 1124 36 2410 69 94 98 14 5390 Arménie . . 31 . . 26 3.6 69 2 680 73 99x 90 . . . .

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine 177 31 120 26 2.2 32 1 820 72 . . 87 . . . .92 Rép. pop. dém. de Corée 120 30 85 23 23.9 558 17 970x 72 . . 104x . . . .93 Fédération de Russie . . 30 . . 27 147.0 1519 46 2650 68 98x 109 12 5494 Roumanie 82 29 69 23 22.8 253 7 1270 70 97x 86 24 3595 Argentine 68 27 57 24 34.6 689 19 8110 73 96 107 . . . .

96 Géorgie . . 26 . . 22 5.5 84 2 580x 73 99x . . . . . .97 Lettonie . . 26 . . 22 2.6 28 1 2320 69 99x 83 23 3798 Jordanie 149 25 103 21 5.4 206 5 1440 69 87 94 16 5099 Oman 300 25 180 20 2.2 93 2 5140 70 . . 85 . . . .

100 Ukraine . . 24 . . 20 51.4 574 14 1910 69 98x 87 24 35

101 Venezuela 70 24 53 20 21.8 570 14 2760 72 91 96 11 58102 Yougoslavie 120 23 87 20 10.8 150 4 a 72 93x 72 . . . .103 Maurice 84 23 62 19 1.1 23 1 3150 71 83 106 . . . .104 Estonie . . 22 . . 19 1.5 16 0 2820 69 100x 83 17 .46105 Uruguay 47 21 41 19 3.2 54 1 4660 73 97 109 . . . .

106 Bélarus . . 20 . . 17 10.1 117 2 2160 70 98x 96 26 33107 Panama 104 20 67 18 2.6 62 1 2580 73 91 105 8x 60x108 Bulgarie 70 19 49 16 8.8 90 2 1250 71 98x 86 21 39109 Lituanie . . 19 . . 16 3.7 48 1 1350 70 98x 92 20 42110 Sri Lanka 130 19 90 15 18.4 365 7 640 73 90 106 22 39

111 Emirats arabes unis 240 19 160 16 1.9 41 1 21430x 74 79 110 . . . .112 Trinité-et-Tobago 73 18 61 16 1.3 26 1 3740 72 98 94 . . . .113 Bosnie-Herzégovine 155 17 105 15 3.5 48 1 b 73 . . . . . . . .114 Pologne 70 16 62 14 38.4 501 8 2410 71 99x 98 23 37115 Costa Rica 112 16 80 14 3.4 86 1 2400 77 95 105 13x 51x

116 Slovaquie . . 15 . . 13 5.4 77 1 2250 71 . . 101 28 31117 Chili 138 15 107 13 14.3 299 5 3520 74 95 98 10 61118 Croatie 98 14 70 12 4.5 50 1 2560 72 97x 87 . . . .119 Hongrie 57 14 51 13 10.1 121 2 3840 69 99x 95 24 37120 Koweït 128 14 89 12 1.5 40 1 19420 75 79 65

121 Jamaïque 76 13 58 11 2.4 50 1 1540 74 85 109 16 48122 Malaisie 105 13 73 11 20.1 543 7 3480 71 84 93 13x 54x123 Portugal 112 11 81 9 9.8 117 1 9320 75 85x 120 . . . .124 Cuba 50 10 39 9 11.0 177 2 1170x 76 96 104 . .125 Etats-Unis d'Amérique 30 10 26 8 263.3 4041 40 25880 76 . . 107 16x 42x

126 Rép. tchèque . . 10 . . 9 10.3 138 1 3200 71 . . 99 24 37127 Belgique 35 10 31 8 10.1 121 1 22870 77 . . 99 22x 36x128 Grèce 64 10 53 8 10.5 102 1 7700 78 95x 98 . . . .129 Espagne 57 9 46 8 39.6 382 4 13440 78 95x 104 22x 37x130 Rép. de Corée 124 9 88 8 45.0 736 7 8260 72 98 98 20 42

131 France 34 9 29 7 58.0 734 7 23420 77 . . 106 17x 42x132 Israël 39 9 32 7 5.6 113 1 14530 77 92x 95 18x 40x133 Nouvelle-Zélande 26 9 22 7 3.6 60 1 13350 76 . . 102 16x 45x134 Slovénie 45 8 37 7 1.9 20 0 7040 73 . . 97 23 38135 Australie 24 8 20 7 18.1 263 2 18000 78 . . 108 16x 42x

136 Italie 50 8 44 7 57.2 557 4 19300 78 97x 98 19x 41x137 Pays-Bas 22 8 18 6 15.5 198 2 22010 78 . . 97 21x 37x138 Norvège 23 8 19 6 4.3 62 1 26390 77 . . 99 19x 37x139 Canada 33 8 28 6 29.5 432 3 19510 78 97x 105 18x 40x140 Autriche 43 7 37 6 8.0 94 1 24630 77 . . 103 . . . .

141 Royaume-Uni 27 7 23 6 58.3 773 6 18340 77 . . 112 15x 44x142 Suisse 27 7 22 6 7.2 91 1 37930 78 . . 101 17x 45x143 Irlande 36 7 31 6 3.6 52 0 13530 76 . . 103 . . . .144 Allemagne 40 7 34 6 81.6 775 5 25580 76 . . 97 19x 40x145 Danemark 25 7 22 6 5.2 64 0 27970 76 . . 98 17x 39x

146 Japon 40 6 31 4 125.1 1278 8 34630 80 . . 102 22x 38x147 Hong Kong* 52 6 38 5 5.9 61 0 21650 79 92 102 16x 47x148 Singapour 40 6 31 5 2.8 43 0 22500 75 91 107 15x 49x149 Finlande 28 5 22 4 5.1 66 0 18850 76 . . 100 18x 38x150 Suède 20 5 16 4 8.8 123 1 23530 79 . . 100 21x 37x

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 (en gras). a: fourchette 726$-2895$. b: fourchette 725$ ou moins. 89

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Tableau 2: Nutrition

exclusivement

(0-3 mois)

plus alimentsde sevrage

(6-9 mois)

encoreallaités

(20-23 mois) grave

% d'enfants nourris au sein (1990-96)

Pays

Apportjournalier

de caloriespar habitant

en %des besoins

1988-90

% denouveau-nés

présentant uneinsuffisancepondérale1990-94

d'émaciation

modéréeet grave

de retardde croissance

modéréet grave

Taux d'enfantsprésentantun goitre(6-11 ans)

(%)1985-94

% d'enfants de moins de 5 ans (1990-96) souffrant

d'insuffisance pondérale

modéréeet grave

90

% deménages

consommantdu sel iodé

1992-96

1 Niger 15 1 73 60 36 12 16 32 9 0 952 Angola 19 3 83 53 . . . . . . . . 7 0 803 Sierra Leone 11 . . 94 41 29 . . 9 35 7 75 834 Mozambique 20 . . . . . . 27 11 5 55 20 62 775 Afghanistan 20 . . . . . . . . . . . . . . 20 . . 72

6 Guinée-Bissau 20 . . . . . . 23x . . . . . . 19 0 977 Guinée 21 . . . . . . 26 9 12 32 19 . . 978 Malawi 20 11 78 68 30 9 7 48 13 58 889 Libéria . . 15x 17 25 . . . . . . . . 6 . . 98

10 Somalie 16 . . . . . . . . . . . . . . 7 . . 81

11 Mali 17 12 39 44x 31x 9x 11x 24x 29 20 9612 Zambie 13 13 88 34 28 9 6 53 51x 90 8713 Erythrée 13 65 54 . . 41 . . 10 66 . . 80 . .14 Ethiopie 16 74 . . 35 48 16 8 64 22 0 7315 Mauritanie 11 59 39 58 23 9 7 44 . . 3 106

16 Nigéria 16 2 52 43 36 12 9 43 10 83 9317 Bhoutan . . . . . . . . 38x . . 4x 56x 25 96 12818 Ouganda . . 70 64 40 23x 5x 2x 45x 7 50 9319 Zaïre 15 32 40 64 34 10 10 45 9 12 9620 Burundi . . 89x 66x 73x 37 11 9 43 42 80 84

21 Cambodge . . . . . . . . 40 7 8 38 15 0 9622 Rép. centrafricaine 15 4 93 52 27 8 7 34 63 28 8223 Burkina Faso 21 3 44 81 30 8 13 29 16 22 9424 Madagascar 17 47 80 45 34 10 7 50 24 1 9525 Rép.-Unie de Tanzanie 14 73 94 48 29 7 6 47 37 74 95

26 Lesotho 11 . . . . . . 21 2x 2 33 43 . . 9327 Tchad . . . . . . . . . . . . . . . . 15 31 7328 Côte d�Ivoire 14 3 65 45 24 6 8 24 6 0 11129 Myanmar 16 30 40 56 43 16 8 45 18 14 11430 Gabon . . . . . . . . . . . . . . . . 5 . . 104

31 Bénin . . . . . . . . . . . . . . . . 24x 35 10432 Rwanda 17 90 68 85 29 6 4 48 49 90 8233 Pakistan 25 16 31 56 38 13 9 50 32 19 9934 Rep. dém. pop. lao 18 36 . . 31 44 14 10 48 25 . . 11135 Ghana 7 19 63 48 27 8 11 26 10 0 93

36 Togo 20 10x 86x 68x 24x 6x 5x 30x 22 0 9937 Haïti 15 3 83 25 28 8 8 32 4x 10 8938 Bangladesh 50 54 30 87 67 25 17 63 11x 44 8839 Inde 33 51 31 67 53 21 18 52 9 67 10140 Soudan 15 14x 45x 44x 34 11 13 34 20 . . 87

41 Népal . . 36 . . . . 49 31 6 63 44 68 10042 Gambie . . . . . . 61 . . . . . . . . . . 0 . .43 Sénégal 11 7 41 48 20 5 9 22 12 10 9844 Yémen 19 15 51 31 39 13 13 39 32 21 . .45 Congo 16 43x 95x 27x 24x 3x 4x 21x 8 . . 103

46 Cameroun 13 7 77 35 14 3 3 24 26 86 9547 Bolivie 12 53 78 36 16 4 4 28 21 92 8448 Papouasie-Nouvelle-Guinée 23 . . . . . . 35x . . . . . . 30 . . 11449 Kenya 16 17 90 54 23 6 8 34 7 100 8950 Turkménistan 5 54 . . . . . . . . . . . . 20 0 . .

51 Tadjikistan . . . . . . . . . . . . . . . . 20 20 . .52 Namibie 16 22 65 23 26 6 9 28 35 80 . .53 Indonésie 14 47 85 63 35 . . . . . . 28 50 12154 Maroc 9 31 33 20 9 2 2 23 20 . . 12555 Mongolie 6 . . . . . . 12 . . 2 26 7 . . 97

56 Zimbabwe 14 16 93 26 16 3 6 21 42 80 9457 Iraq 15 . . . . . . 12 2 3 22 7 50 12858 Guatemala 14 50 56 43 27 6 3 50 20 93 10359 Afrique du Sud . . . . . . . . 9 1 3 23 2 40 12860 Jamahiriya arabe libyenne . . . . . . . . 5 . . 3 15 6 90 140

61 Ouzbékistan . . . . . . . . . . . . . . . . 18 0 . .62 Algérie 9 48 29 21 13 3 9 18 9 92 12363 Brésil 11 4x 27x 13x 7x 1x 2x 16x 14x 79 11464 Nicaragua 15 11 48 17 12 1 2 24 4 79 9965 Pérou 11 40 62 36 11 2 1 37 36 90 87

66 Kirghizistan . . 38 50 25 . . . . . . . . 20 . . . .67 Philippines 15 33 52 18 30 5 8 33 15 40 10468 Botswana 8 41x 82x 23x 15x . . . . 44x 8 27 9769 Egypte 10 68 52 . . 9 2 3 24 5 90 13270 Azerbaïdjan . . . . . . . . . . . . . . . . 20 . . . .

71 Turquie 8 14 17 14 10 2 3 21 36 31 12772 Chine 9 64 . . . . 16 3x 4 32 9 51 11273 Kazakstan . . 12 61 21 . . . . . . . . 20 14 . .74 Viet Nam 17 . . . . . . 45 11 12 47 20 42 10375 Rép. dominicaine 11 10 32 7 10 2 1 19 5 40 102

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D:\atarpao\Unicef4\61966TA2.Pm5

exclusivement

(0-3 mois)

plus alimentsde sevrage

(6-9 mois)

% de nouveau-nés

présentant uneinsuffisance

pondérale1990-94

% d'enfants nourris au sein (1990-96)

Pays

encoreallaités

(20-23 mois)modéréeet grave grave

d'émaciation

modéréeet grave

de retardde croissance

modéréet grave

d'insuffisance pondérale

% d'enfants de moins de 5 ans (1990-96) souffrant

76 Albanie 7 . . . . . . . . . . . . . . 41 . . 10777 Equateur 13 29 52 34 17x 0x 2x 34x 10 90 10578 El Salvador 11 20 71 28 11 1 1 23 25 91 10279 Iran, Rép. islamique d' 9 53 . . . . 16 3 7 19 30 82 12580 Liban 10 . . . . . . . . . . . . . . 15 92 127

81 Honduras 9 11 . . . . 18 3 2 40 9 85 9882 Tunisie 8 12 53x 16 9 2x 4 22 4x . . 13183 Colombie 10 16 61 17 8 1 1 15 10 90 10684 Rép. arabe syrienne 11 . . 50 . . 12 3 8 27 73 21 12685 Rép. de Moldova 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

86 Paraguay 5 7 61 8 4 1 0 17 49 64 11687 Arabie saoudite 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12188 Mexique 8 38x 36x 21x 14x . . 6x 22x 15 87 13189 Thaïlande 13 4x 69x 34x 26x 4x 6x 22x 12 50 10390 Arménie . . . . . . . . . . . . . . . . 10 . . . .

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 . .92 Rép. pop. dém. de Corée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 12193 Fédération de Russie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 . .94 Roumanie 11 . . . . . . . . . . . . . . 10 . . 11695 Argentine 7 . . . . . . . . . . . . . . 8 90 131

96 Géorgie . . . . . . . . . . . . . . . . 20 . . . .97 Lettonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98 Jordanie 7 32 48 13 9 1 2 16 . . 75 11099 Oman 8 . . . . . . 12 . . . . 12 10 . . . .

100 Ukraine . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4 . .

101 Venezuela 9 . . . . . . 6x . . 2x 6x 11 65 99102 Yougoslavie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 . .103 Maurice 13 16 29 . . 16 2 15 10 . . 0 128104 Estonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .105 Uruguay 8 . . . . . . 7x 2x . . 16x . . . . 101

106 Bélarus . . . . . . . . . . . . . . . . 22 37 . .107 Panama 9 32 38 21 7 1 1 9 13 92 98108 Bulgarie 6 . . . . . . . . . . . . . . 20 . . 148109 Lituanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .110 Sri Lanka 25 24 60 66 38 7 16 24 14 7 101

111 Emirats arabes unis 6 . . . . 26 . . . . . . . . . . . . . .112 Trinité-et-Tobago 10 10x 39x 16x 7x 0x 4x 5x . . . . 114113 Bosnie-Herzégovine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114 Pologne . . . . . . . . . . . . . . . . 10 . . 131115 Costa Rica 6 35 47 12 2 0 2 8 3 91 121

116 Slovaquie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .117 Chili 5 . . . . . . 1 . . 0 3 9x 90 102118 Croatie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 . .119 Hongrie 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137120 Koweït 7 . . . . . . 6x . . 3x 12x . . . . . .

121 Jamaïque 10 . . . . . . 10 1 4 6 . . 100 114122 Malaisie 8 . . . . . . 23 1 . . . . 20 . . 120123 Portugal 5 . . . . . . . . . . . . . . 15 . . 136124 Cuba 9 . . . . . . . . . . 1x . . 10 0 135125 Etats-Unis d'Amérique 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

126 Rép. tchèque 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .127 Belgique 6 . . . . . . . . . . . . . . 5 . . 149128 Grèce 6 . . . . . . . . . . . . . . 10 . . 151129 Espagne 4 . . . . . . . . . . . . . . 10 . . 141130 Rép. de Corée 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

131 France 5 . . . . . . . . . . . . . . 5x . . 143132 Israël 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125133 Nouvelle-Zélande 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131134 Slovénie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .135 Australie 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

136 Italie 5 . . . . . . . . . . . . . . 20 . . 139137 Pays-Bas . . . . . . . . . . . . . . . . 3 . . 114138 Norvège 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120139 Canada 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122140 Autriche 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

141 Royaume-Uni 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130142 Suisse 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130143 Irlande 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157144 Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . 10 . . . .145 Danemark 6 . . . . . . . . . . . . . . 5 . . 135

146 Japon 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125147 Hong Kong* 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125148 Singapour 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136149 Finlande 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113150 Suède 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1).

Apportjournalierde calories

par habitanten %

des besoins1988-90

Taux d'enfantsprésentantun goitre(6-11 ans)

(%)1985-94

% deménages

consommantdu sel iodé

1992-96

91

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Tableau 3: Santé

Pays totale urbaine rurale totale urbaine rurale totale urbaine rurale BCG DTC Polio Rougeole Tétanos 1990-96

% de la populationayant accès àl'eau potable

1990-96

% de la populationayant accès à un

assainissement sûr1990-96

% de la populationayant accès auxservices de santé

1990-95 Femmesenceintes

% d'enfants complètement vaccinés 1992-95Taux

d'utili-sationde laTRO

92

1 Niger 54 46 55 15 71 4 99 32 . . 32 18 18 18 57 202 Angola 32 69 15 16 34 8 . . . . . . 40 21 23 32 14 . .3 Sierra Leone 34 58 21 11 17 8 38 90 20 60 43 43 46 61 . .4 Mozambique 63 . . . . 54 . . . . 39x 100x 30x 58 46 46 40 61 835 Afghanistan 12 39 5 . . 13 . . 29x 80x 17x 31 41 56 41 3 . .

6 Guinée-Bissau 59 32 67 30 24 32 40 . . . . 100 100 98 82 53 . .7 Guinée 55 50 56 21 84 10 80 100 70 86 73 73 69 56 388 Malawi 37 80 32 6 22 4 35 81 29 91 76 80 70 77 789 Libéria 46 79 13 30 56 4 39x 50x 30x 92 62 62 68 77 94

10 Somalie 31 . . 28 12 6 2 . . . . . . 37 28 28 45 11 97

11 Mali 45 46 43 31 58 21 40 . . . . 75 46 46 49 19 . .12 Zambie 27 50 17 64 89 43 . . . . . . 63 72 72 69 44 9913 Erythrée . . . . 7 . . . . . . . . . . . . 57 45 45 45 19 3814 Ethiopie 25 91 19 19 97 7 46 . . . . 63 51 48 43 22 9515 Mauritanie 66x 67x 65x . . 34x . . 63 . . . . 93 50 50 53 28 31

16 Nigéria 51 84 40 58 84 48 51 . . . . 57 27 27 40 21 . .17 Bhoutan 58 75 54 70 90 66 65x . . . . 98 87 86 85 70 8518 Ouganda 38 60 35 64 96 47 49 99 42 98 79 78 79 76 4619 Zaïre 42 89 26 18 53 6 26x 40x 17x 46 26 27 39 33 9020 Burundi 59 93 54 51 60 51 80 100 79 77 63 62 50 30 . .

21 Cambodge 36 65 33 14 81 8 53x 80x 50x 95 79 80 75 36 . .22 Rép. centrafricaine 38 59 23 52 83 36 52 89 30 73 38 37 36 50 3423 Burkina Faso 78 . . . . 18 42 11 90 100 89 78 47 47 55 39 10024 Madagascar 29 83 10 3 12 3 38 81 19 77 64 63 60 33 8525 Rép.-Unie de Tanzanie 38 73 29 86 96 84 42 . . . . 92 88 86 82 71 76

26 Lesotho 56 44 58 28 42 25 80x . . . . 59 58 59 74 12 4227 Tchad 24 48 17 21 73 7 30 64 . . 36 17 16 26 50 . .28 Côte d�Ivoire 75 . . . . 43 . . . . . . . . . . 48 40 40 57 22 1829 Myanmar 60 78 50 43 56 36 60 100 47 82 72 72 75 83 9630 Gabon 68x 90x 50x . . . . . . . . . . . . 73 56 57 56 29 . .

31 Bénin 50 41 53 20 54 6 18x . . . . 91 79 79 72 77 6032 Rwanda . . . . 79 . . . . 85 80 . . . . 86 57 57 50 88 4733 Pakistan 74 82 69 47 77 22 55x 99x 35x 75 35 37 53 36 9734 Rép. dém. pop. lao 52 60 51 28 98 16 67x . . . . 59 53 64 68 35 . .35 Ghana 65 88 52 55 62 44 60x 92x 45x 70 55 55 46 64 93

36 Togo 63 74 58 23 56 10 . . 80 . . 81 73 71 65 43 . .37 Haïti 28 37 23 24 42 16 60 . . 39 68 34 34 31 49 3138 Bangladesh 97 99 96 48 79 44 45 . . . . 94 69 69 79 78 9639 Inde 81 85 79 29 70 14 85 100 80 96 89 98 78 79 3140 Soudan 60 84 41 22 79 4 70 . . . . 88 76 77 74 65 . .

41 Népal 63 88 60 18 58 12 . . . . . . 61 63 62 57 11 2742 Gambie 48 67 . . 37 51 50 93 . . . . 98 90 92 87 93 . .43 Sénégal 52 85 28 58 83 40 90 100 85 90 80 80 80 39 1844 Yémen 61 88 55 24 47 17 38 81 32 87 37 36 40 3 9245 Congo 34 53 7 69 . . . . 83x 97x 70x 94 79 79 70 75 41

46 Cameroun 50 57 43 50 64 36 80 96 69 54 46 46 46 12 . .47 Bolivie 66 87 36 55 72 32 67 77 52 85 85 86 80 65 4348 Papouasie-Nouvelle-Guinée 28 84 17 22 82 11 96x . . . . 78 50 55 63 31 . .49 Kenya 53 67 49 77 69 81 77 . . . . 92 84 84 73 72 7650 Turkménistan 74 . . . . 90 . . . . 100 . . . . 88 80 83 66 . . 98

51 Tadjikistan . . 82 49 . . 46 . . . . . . . . 96 93 96 80 . . . .52 Namibie 57 87 42 34 77 12 59 87 42 94 76 74 69 72 6653 Indonésie 62 79 54 51 73 40 93 99 91 86 78 79 70 74 9954 Maroc 55 94 18 41 69 18 70x 100x 50x 93 90 90 88 37 2955 Mongolie 80 100 58 74 100 47 95x . . . . 94 88 86 85 . . . .

56 Zimbabwe 77 99 64 66 99 48 85 96 80 95 80 80 74 46 6057 Iraq 78 92 44 70 85 37 93x 97x 78x 99 91 91 95 72 . .58 Guatemala 64 87 49 59 72 52 57 . . . . 78 59 56 75 55 2259 Afrique du Sud 99 99 53 53 85 12 . . . . . . 95 73 72 76 26 . .60 Jamahiriya arabe libyenne 97 97 97 98 99 94 95 100 85 99 96 96 92 45 49

61 Ouzbékistan 62 82 49 22 46 . . . . . . . . 95 89 99 81 . . . .62 Algérie 78 91 64 91 99 80 98 100 95 93 83 83 77 52 9863 Brésil 73 85 69 44 55 4 . . . . . . 100 83 83 88 70 . .64 Nicaragua 53 84 29 60 77 34 83x 100x 60x 100 85 96 81 49 5465 Pérou 72 75 18 57 58 25 44 . . . . 96 95 93 98 21 92

66 Kirghizistan . . 84 . . 30 60 10 . . . . . . 90 82 81 80 . . 9867 Philippines 86 92 80 77 88 66 71 . . . . 91 85 86 86 48 6368 Botswana 93x 100x 91x 55 91 41 . . . . . . 81 78 78 68 56 . .69 Egypte 79 . . . . 32 . . . . 99 100 99 95 90 91 90 64 4370 Azerbaïdjan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 93 98 97 . . . .

71 Turquie 80 91 59 . . . . . . . . . . . . 42 51 51 42 38 1672 Chine 67 97 56 24 74 7 88 100 83 92 92 94 93 11 8573 Kazakstan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 93 94 95 . . . .74 Viet Nam 43 47 42 22 47 16 90 100 80 96 93 94 95 82 . .75 Rép. dominicaine 65 80 . . 78 76 83 78 84 67 74 83 80 85 52 . .

Enfants d'un an

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D:\atarpao\Unicef4\61966Ta3.Pm5

Femmesenceintes

% d'enfants complètement vaccinés 1992-95

Tauxd'utili-sationde laTRO

Pays totale urbaine rurale totale urbaine rurale totale urbaine rurale BCG DTC Polio Rougeole Tétanos 1990-96

76 Albanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 97 98 91 . . . .77 Equateur 68 80 49 76 95 49 . . 70x 20x 91 72 70 62 21 6478 El Salvador 69 85 46 81 91 65 40 . . . . 100 100 94 93 80 6979 Iran, Rép. islamique d' 90 98 82 81 86 74 88 100 75 99 97 97 95 82 3780 Liban 94 96 88 63 81 8 95 98 85 . . 92 92 88 . . 82

81 Honduras 87 96 79 87 97 78 69 86 55 99 96 96 90 48 3282 Tunisie 98 100 95 80 96 52 . . . . . . 89 92 92 91 49 . .83 Colombie 85 97 56 85 97 56 81 86 72 99 93 95 84 57 4584 Rép. arabe syrienne 85 92 78 83 84 82 90 96 84 100 100 100 98 76 3685 Rép. de Moldova 55 98 18 50 90 8 . . . . . . 98 96 99 98 . . . .

86 Paraguay 42 70 10 41 65 14 63x 90x 38x 92 79 79 75 66 3387 Arabie saoudite 95x 100x 74x 86x 100x 30x 97x 100x 88x 93 97 97 94 62 5888 Mexique 83 92 57 72 85 32 93 . . . . 98 92 92 90 42 8189 Thaïlande 89 94 88 96 98 95 90x 90x 90x 98 94 94 90 93 8590 Arménie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 83 92 95 . . . .

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 88 91 86 91 . .92 Rép. pop. dém. de Corée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 96 99 98 95 . .93 Fédération de Russie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 93 92 94 . . . .94 Roumanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 98 94 93 . . . .95 Argentine 71 77 29 68 73 37 71x 80x 21x 96 66 70 76 . . . .

96 Géorgie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 58 82 63 . . . .97 Lettonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 65 70 85 . . . .98 Jordanie 98 . . . . 77 . . . . 97x 98x 95x . . 100 99 92 59 4199 Oman 82 . . . . 78 . . . . 96 100 94 96 99 99 98 95 85

100 Ukraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 94 95 96 . . . .

101 Venezuela 79 80 75 59 64 30 . . . . . . 91 68 85 67 18 . .102 Yougoslavie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 92 93 81 . . . .103 Maurice 99 95 100 99 99 99 100x 100x 100x 87 89 89 85 78 . .104 Estonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 84 89 81 . . . .105 Uruguay 75x 85x 5x 61x 60x 65x 82x . . . . 99 86 86 80 13 . .

106 Bélarus . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 90 93 97 . . . .107 Panama 93 . . . . 83 . . . . 70 . . . . 100 86 86 84 24 94108 Bulgarie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 100 94 93 . . . .109 Lituanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 96 89 94 . . . .110 Sri Lanka 57 88 52 63 68 62 . . . . . . 90 93 92 88 81 34

111 Emirats arabes unis 95 . . . . 77 93 22 99 . . . . 98 90 90 90 . . . .112 Trinité-et-Tobago 97 99 91 79 99 98 100 100 99 . . 89 90 84 19 . .113 Bosnie-Herzégovine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 67 69 57 . . . .114 Pologne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 95 95 91 . . . .115 Costa Rica 96 100 92 84 95 70 . . . . . . 99 85 86 94 90 31

116 Slovaquie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 99 98 99 . . . .117 Chili . . 98 81 . . 86 . . 97x . . . . 96 92 92 96 . . . .118 Croatie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 90 90 92 93 . .119 Hongrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 100 100 100 . . . .120 Koweït . . . . . . . . 100x . . 100x . . . . . . 100 100 93 21 . .

121 Jamaïque 86 . . . . 89 100 80 90x . . . . 100 92 92 89 82 . .122 Malaisie 78 96 66 94 . . . . . . . . . . 97 90 90 81 79 . .123 Portugal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 93 95 94 . . . .124 Cuba 89 96 69 92 95 82 100 . . . . 99 100 93 100 61 . .125 Etats-Unis d'Amérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 84 89 . . . .

126 Rép. tchèque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 98 96 . . . .127 Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 94 70 . . . .128 Grèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 78 95 70 . . . .129 Espagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 88 90 . . . .130 Rép. de Corée 93 100 76 100 100 100 100 100 100 93 93 93 92 . . . .

131 France . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 89 92 76 . . . .132 Israël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 93 94 . . . .133 Nouvelle-Zélande 97 100 82 . . . . . . . . . . . . 20 84 84 87 . . . .134 Slovénie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 98 98 91 . . . .135 Australie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

136 Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 98 50 . . . .137 Pays-Bas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 97 95 . . . .138 Norvège . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 92 93 . . . .139 Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 89 98 . . . .140 Autriche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 90 60 . . . .

141 Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 94 92 . . . .142 Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143 Irlande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144 Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 80 75 . . . .145 Danemark . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 100 88 . . . .

146 Japon 97 100 85 . . 85 . . . . . . . . 91 85 91 68 . . . .147 Hong Kong* 100 100 96 . . . . . . . . . . . . 100 83 84 77 . . . .148 Singapour 100x 100x . . . . . . . . . . . . . . 97 95 93 88 . . . .149 Finlande . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 100 100 98 . . . .150 Suède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 99 96 . . . .

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1).

% de la populationayant accès aux

services de santé1990-95 Enfants d'un an

% de la populationayant accès à un

assainissement sûr1990-96

% de la populationayant accès àl'eau potable

1990-96

93

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Tableau 4: Education

Pays Hommes Femmes Hommes Femmes Radio TV Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles 1990-95 Garçons Filles

1980 1995 1960 (brut) 1990-94 (brut) 1990-95 (net)

Taux d'inscription dans l'enseignement primairePostes pour1000 habitants

1993

Taux d'alphabétisation des adultes

Taux d'inscriptiondans

l'enseignementsecondaire

1990-94(brut)

%d'enfantsentrés en1re annéeatteignant

la 5e

1 Niger 14 3 21 7 61 5 8 3 35 21 32 18 82 9 42 Angola 16x 7x 56x 29x 29 7 30 14 95 87 . . . . 34 . . . .3 Sierra Leone 30 9 45 18 233 11 30 15 60 42 . . . . . . 22 124 Mozambique 44 12 58 23 48 4 71 43 69 51 46 35 35 9 65 Afghanistan 33 6 47 15 118 10 14 2 46 16 42 14 43x 22 8

6 Guinée-Bissau 53 26 68 43 40 . . 35 15 77x 42x 58x 32x 20x 9x 4x7 Guinée 34 11 50 22 43 8 27 9 61 30 36x 18x 80 17 68 Malawi 64 28 72 42 226 . . 50 26 84 77 50 54 37 6 39 Libéria 38 11 54 22 227 19 40 13 51x 28x . . . . . . 31x 12x

10 Somalie 8x 1x 36x 14x 41 13 6 2 15x 8x 11x 6x . . 9x 5x

11 Mali 20 9 39 23 44 1 13 5 38 24 23 14 85 12 612 Zambie 65 43 86 71 82 27 61 40 100x 92x 82x 80x . . 25x 14x13 Erythrée . . . . . . . . . . . . . . . . 52 41 27 24 79 17 1314 Ethiopie 32 14 46 25 197 3 9 3 27 19 33x 24x 58 12 1115 Mauritanie 41 19 50 26 147 23 12 3 76 62 . . . . 72 19 11

16 Nigéria 47 23 67 47 196 38 54 31 105 82 . . . . 92 32 2717 Bhoutan 41 15 56 28 17 . . 5 . . 31x 19x . . . . 82 7x 2x18 Ouganda 62 32 74 50 107 11 39 18 74 59 58x 51x 55 14 819 Zaïre 75 45 87 68 97 2 89 32 78 58 60 47 64 33 1520 Burundi 37 12 49 23 62 2 33 10 76 62 56 47 74 8 5

21 Cambodge 74x 23x 48x 22x 108 8 . . . . . . . . . . . . 50 . . . .22 Rép. centrafricaine 41 19 69 52 72 5 50 11 88x 55x 71x 46x 65x 17x 6x23 Burkina Faso 19 4 30 9 27 6 12 5 47 30 38 24 61 11 624 Madagascar 56x 43x 88x 73x 192 20 74 57 75 72 64x 63x 28 14 1425 Rép.-Unie de Tanzanie 66 34 79 57 26 2 33 16 71 69 50 51 83 6 5

26 Lesotho 71 45 81 62 32 7 73 109 90 105 59 71 60 22 3127 Tchad 47 19 62 35 245 1 29 4 80 38 52x 23x 46 13 228 Côte d'Ivoire 34 14 50 30 143 60 62 22 80 58 . . . . 73 33 1729 Myanmar 86 68 89 78 82 3 60 53 107 104 . . . . . . 23 2330 Gabon 54 28 74 53 147 38 . . . . . . . . . . . . 50x . . . .

31 Bénin 28 10 49 26 91 6 39 15 88 44 71 35 55 17 732 Rwanda 55 30 70 52 66 . . 65 29 78 76 71 71 60 11 933 Pakistan 38 15 50 24 88 18 39 11 57 30 . . . . 48 28 1334 Rép. dém. pop. lao 56 28 69 44 126 7 43 20 123 92 75 61 53 31 1935 Ghana 59 31 76 54 269 16 58 31 83 70 . . . . 80 44 28

36 Togo 49 18 67 37 211 7 64 25 122 81 80 58 50 34 1237 Haïti 36 29 48 42 48 5 50 39 58 54 25 26 47 22 2138 Bangladesh 41 17 49 26 47 6 80 31 84 73 74 66 47x 25 1339 Inde 55 25 66 38 80 40 83 44 113 91 . . . . 62 59 3840 Soudan 43 17 58 35 257 80 29 11 59 45 . . . . 94 24 19

41 Népal 31 7 41 14 35 3 19 3 130 87 80x 41x 52 46 2342 Gambie 37 13 53 25 162 . . . . . . 79 56 64 46 87 25 1343 Sénégal 31 12 43 23 116 37 37 18 67 50 55 42 88x 21 1144 Yémen 14x 3x 53x 26x 30 28 . . . . 111 43 . . . . . . 47 1045 Congo 65 40 83 67 115 7 . . . . . . . . . . . . 53 . . . .

46 Cameroun 59 30 75 52 146 25 77 37 109 93 81x 71x 66 32 2347 Bolivie 81 59 91 76 669 113 70 43 99 90 95 87 60 40 3448 Papouasie-Nouvelle-Guinée 70 45 81 63 75 3 24 15 80 67 79x 67x 71 15 1049 Kenya 72 44 86 70 87 11 62 29 92 91 92x 89x 77 28 2350 Turkménistan . . . . 99x 97x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

51 Tadjikistan . . . . 99x 97x . . . . . . . . 91 88 . . . . . . 98 10152 Namibie . . . . . . . . 140 23 . . . . 134 138 86 93 82 49 6153 Indonésie 78 58 90 78 148 62 78 58 116 112 99 95 92 48 3954 Maroc 42 16 57 31 219 79 69 28 85 60 73 53 80 40 2955 Mongolie 82 63 89 77 136 41 80 80 95 100 . . . . . . 85x 97x

56 Zimbabwe 83 68 90 80 86 27 82 65 123 114 . . . . 76 51 4057 Iraq 55 25 71 45 217 75 94 36 98 83 83 74 72x 53 3458 Guatemala 56 41 63 49 68 53 48 39 89 78 . . . . . . 25 2359 Afrique du Sud 77 75 82 82 314 101 . . . . 111 110 90 93 76 71 8460 Jamahiriya arabe libyenne 73 31 88 63 226 100 . . . . 110 110 98 96 . . 95 95

61 Ouzbékistan . . . . 98x 96x . . . . . . . . 80 79 . . . . . . 96 9262 Algérie 55 24 74 49 236 79 55 37 111 96 99 89 92 66 5563 Brésil 76 73 83 83 390 209 58 56 101x 97x . . . . 70 31x 36x64 Nicaragua 61 61 65 67 261 67 57 59 101 105 79 81 54 39 4465 Pérou 89 71 95 83 253 99 98 74 123x 118x . . . . . . 66x 60x

66 Kirghizistan . . . . 98x 96x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67 Philippines 91 89 95 94 143 47 98 93 108x 107x 97x 96x 67 64x 65x68 Botswana 70 43 81 60 119 17 38 43 113 120 93 100 84 49 5569 Egypte 54 26 64 39 307 113 79 52 105 89 95 82 98 81 6970 Azerbaïdjan . . . . 99x 96x . . . . . . . . 91 87 . . . . . . 89 88

71 Turquie 81 50 92 72 162 176 90 58 107 98 . . . . 89 74 4872 Chine 79 53 90 73 184 38 131 90 120 116 97 95 88 60 5173 Kazakstan . . . . 99x 96x . . . . . . . . 86 86 . . . . . . 89 9174 Viet Nam 90 78 97 91 104 42 103 74 106x 100x . . . . . . 44x 41x75 Rép. dominicaine 75 74 82 82 172 90 75 74 95 99 79 83 58 30 43

94

Page 96: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Pays Hommes Femmes Hommes Femmes Radio TV Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles 1990-95 Garçons Filles

1980 1995 1960 (brut) 1990-94 (brut) 1990-95 (net)

Taux d'inscription dans l'enseignement primairePostes pour1000 habitants

1993

Taux d'alphabétisation des adultes

Taux d'inscriptiondans

l'enseignementsecondaire

1990-94(brut)

%d'enfantsentrés en1re annéeatteignant

la 5e

76 Albanie . . . . . . . . 177 89 102 86 95 97 . . . . 92 84 7277 Equateur 86 79 92 88 326 88 82 75 124 122 . . . . 67x 54 5678 El Salvador 66 60 74 70 413 94 59 56 79 80 70 71 58 27 3079 Iran, Rép. islamique d' 61 37 78 59 230 63 59 28 109 101 100 93 90 74 5880 Liban 91 82 95 90 887 346 112 105 117 114 . . . . . . 73 78

81 Honduras 64 61 73 73 408 78 68 67 111 112 89 91 . . 29 3782 Tunisie 61 32 79 55 198 81 88 43 123 113 94 89 92 55 4983 Colombie 87 87 91 91 177 118 74 74 118 120 . . . . 59 57 6884 Rép. arabe syrienne 72 34 86 56 257 62 89 39 111 99 100 91 92 52 4285 Rép. de Moldova . . . . 99x 94x . . . . . . . . 78 77 . . . . . . 67 72

86 Paraguay 90 84 94 91 170 83 106 94 114 110 97 96 76 36 3887 Arabie saoudite 60 32 72 50 293 255 32 3 78 73 65 57 94 54 4388 Mexique 86 80 92 87 255 150 80 75 114 110 . . . . 84 57 5889 Thaïlande 92 84 96 92 189 113 97 88 98 97 . . . . 88 38 3790 Armémie . . . . 99x 98x . . . . . . . . 87 93 . . . . . . 80 90

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine . . . . . . . . 180 165 . . . . 88 87 85 84 95 53 5592 Rép. pop. dém. de Corée . . . . . . . . 124 19 . . . . 108x 101x . . . . . . . . . .93 Fédération de Russie . . . . 100x 98x 338 372 . . . . 109 108 94 94 . . 84 9194 Roumanie 98x 93x 99x 95x 202 200 101 95 87 86 77 76 93 83 8295 Argentine 94 94 96 96 672 220 99 99 108 107 95 95 . . 70 75

96 Géorgie . . . . 99x 98x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .97 Lettonie . . . . 100x 99x 651 460 . . . . 83 82 82 80 . . 84 9098 Jordanie 82 54 93 79 243 76 . . . . 94 95 89 89 98 52 5499 Oman . . . . 71 46 580 653 . . . . 87 82 74 72 96 64 57

100 Ukraine . . . . 99x 97x 809 339 . . . . 87 87 . . . . . . 65 95

101 Venezuela 86 82 92 90 443 163 98 99 95 97 87 90 78 29 41102 Yougoslavie . . . . 98x 89x 207 179 . . . . 72 73 69 70 . . 64 65103 Maurice 82 67 87 79 366 222 96 90 107 106 94 94 100 58 60104 Estonie . . . . 100x 100x 449x 361 . . . . 84 83 79 79 100 87 96105 Uruguay 94 95 97 98 604 232 117 117 109 108 94 95 94 61x 62x

106 Bélarus . . . . 99x 97x 313 272 . . . . 96 95 . . . . 99 89 96107 Panama 86 85 91 90 227 169 89 86 108 104 91 92 82 60 65108 Bulgarie . . . . 99x 97x 450 260 94 92 87 84 83 81 93 66 70109 Lituanie . . . . 99x 98x 385 383 . . . . 95 90 . . . . 94 76 79110 Sri Lanka 91 80 93 87 201 49 107 95 106 105 . . . . 92 71 78

111 Emirats arabes unis 72 64 79 80 311 106 . . . . 112 108 100 99 99 84 94112 Trinité-et-Tobago 97 93 99 97 489 317 111 108 94 94 88 88 95 74 78113 Bosnie-Herzégovine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114 Pologne 99x 97x 99x 98x 439 298 110 107 98 97 96 96 100 82 87115 Costa Rica 92 91 95 95 258 142 94 92 106 105 87 88 88 45 49

116 Slovaquie . . . . . . . . 567 474 . . . . 101 101 . . . . 97 87 90117 Chili 92 91 95 95 345 211 87 86 99 98 88 87 95 65 70118 Croatie . . . . 99x 95x 301 338 . . . . 87 87 80 80 98 80 86119 Hongrie 98x 98x 99x 98x 617 427 103 100 95 95 91 92 98 79 82120 Koweït 73 59 82 75 408 346 132 99 65 65 46 44 99 60 60

121 Jamaïque 73 81 81 89 433 141 78 79 109 108 100 100 96 62 70122 Malaisie 80 60 89 78 430 151 108 79 93 93 . . . . 98 56 61123 Portugal 78x 65x 89x 81x 232 190 132 129 122 118 100 100 . . 63 74124 Cuba 91 87 96 95 346 170 109 110 104 104 99 100 95 73 81125 Etats-Unis d'Amérique 99x 99x . . . . 2120 816 . . . . 107 106 99 100 . . 98 97

126 Rép. tchèque . . . . . . . . 631 476 . . . . 99 100 . . . . 98 85 88127 Belgique 99x 99x . . . . 771 453 111 108 99 100 95 97 . . 103 104128 Grèce 93x 76x 98x 93x 416 202 104 101 97 98 93 94 100 100 98129 Espagne 94x 86x 97x 93x 311 400 106 116 104 105 99 100 96 107 120130 Rép. de Corée 97 90 99 97 1013 215 108 94 97 99 95 97 100 97 96

131 France 99x 98x . . . . 890 412 144 143 107 105 99 99 96 104 107132 Israël 93x 83x 95x 89x 478 272 99 97 95 96 . . . . 100 84 91133 Nouvelle-Zélande . . . . . . . . 935 451 110 106 102 101 99 98 94 103 104134 Slovénie . . . . . . . . 377 297 . . . . 97 97 . . . . 100 88 90135 Australie . . . . . . . . 1290 489 103 103 108 107 98 99 99 83 86

136 Italie 95x 92x 98x 96x 802 429 112 109 98 99 . . . . 100 81 82137 Pays-Bas . . . . . . . . 907 491 105 104 96 99 92 96 . . 126 120138 Norvège . . . . . . . . 798 427 100 100 99 99 99 99 100 118 114139 Canada . . . . . . . . 992 618 108 105 106 104 98 97 97 104 103140 Autriche . . . . . . . . 618 479 106 104 103 103 89 91 97 109 104

141 Royaume-Uni . . . . . . . . 1146 435 92 92 112 113 95 96 . . 91 94142 Suisse . . . . . . . . 832 400 118 118 100 102 93 95 100 93 89143 Irlande . . . . . . . . 636 301 107 112 103 103 89 90 100 101 110144 Allemagne . . . . . . . . 890 559 . . . . 97 98 80 83 100 101 100145 Danemark . . . . . . . . 1035 538 103 103 97 98 97 98 100 112 115

146 Japon 100x 99x . . . . 911 618 103 102 102 102 100 100 100 95 97147 Hong Kong* 94 77 96 88 671 286 88 72 106x 105x 95x 96x . . 69x 73x148 Singapour 92 74 96 86 644 381 120 101 109x 107x 100x 100x 100x 69x 71x149 Finlande . . . . . . . . 996 504 100 95 100 100 . . . . 100 110 130150 Suède . . . . . . . . 879 470 95 96 100 100 100 99 98 99 100

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1). 95

Page 97: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Tableau 5: Indicateurs démographiques

96

1 Niger 5.0 1.9 2.8 3.3 29 18 54 52 36 48 7.3 17 6.8 5.42 Angola 5.9 2.2 2.0 3.1 31 18 49 50 33 48 6.9 32 5.5 5.93 Sierra Leone 2.3 0.8 1.9 2.2 33 24 48 48 32 40 6.3 36 5.0 4.84 Mozambique 8.2 2.9 2.5 1.9 26 18 47 44 38 47 6.3 34 9.5 8.35 Afghanistan 9.4 3.6 1.9 1.5 30 21 52 52 34 45 6.6 20 5.3 3.1

6 Guinée-Bissau 0.5 0.2 2.8 2.0 29 20 40 42 35 45 5.6 22 3.9 3.87 Guinée 3.6 1.3 1.6 2.7 31 19 53 49 34 46 6.8 30 4.9 5.68 Malawi 5.9 2.1 2.9 3.9 28 20 54 49 38 45 6.9 14 7.1 6.59 Libéria 1.6 0.6 3.0 3.2 25 13 50 46 42 56 6.6 45 6.1 4.9

10 Somalie 5.0 1.8 3.1 2.1 28 18 50 50 36 48 6.8 26 3.9 3.1

11 Mali 5.8 2.1 2.2 3.0 29 18 52 49 35 47 6.9 27 4.8 5.512 Zambie 5.1 1.7 3.1 3.3 23 16 50 43 42 48 5.7 43 6.6 3.913 Erythrée 1.8 0.6 2.6 2.6 25 14 49 42 39 52 5.6 17 4.8 4.214 Ethiopie 29.0 10.5 2.4 2.8 28 17 51 47 36 49 6.8 13 4.5 4.415 Mauritanie 1.1 0.4 2.3 2.6 26 14 46 39 39 53 5.2 54 10.1 6.7

16 Nigéria 58.0 20.6 2.6 2.9 24 15 52 44 40 51 6.2 39 5.7 5.417 Bhoutan 0.8 0.3 1.9 1.9 26 15 42 39 38 52 5.7 6 4.1 5.218 Ouganda 11.8 4.4 3.3 3.2 21 20 50 50 43 44 7.0 13 5.3 5.619 Zaïre 23.9 8.6 2.9 3.2 23 14 47 46 42 52 6.5 29 3.5 3.320 Burundi 3.4 1.2 1.7 2.9 23 15 46 44 42 51 6.5 8 6.2 6.6

21 Cambodge 5.1 1.8 0.4 3.0 21 13 45 40 42 53 5.1 21 1.3 6.522 Rép. centrafricaine 1.6 0.6 2.1 2.4 26 16 43 41 39 50 5.5 39 4.0 3.223 Burkina Faso 5.3 1.9 2.3 2.6 28 18 49 46 36 47 6.3 27 5.5 10.424 Madagascar 7.8 2.6 2.6 3.3 24 11 49 43 41 58 5.9 27 5.2 5.925 Rép.-Unie de Tanzanie 15.6 5.3 3.0 3.1 23 14 51 42 41 52 5.7 24 9.9 6.5

26 Lesotho 1.0 0.3 2.2 2.8 24 9 43 36 43 62 5.0 23 7.1 6.627 Tchad 3.2 1.1 2.0 2.3 30 17 46 43 35 49 5.7 21 6.9 3.228 Côte d'Ivoire 7.9 2.9 4.0 3.7 25 15 53 49 39 50 7.1 44 6.7 5.229 Myanmar 20.2 6.5 2.2 2.1 21 11 42 32 44 59 4.0 26 3.1 2.730 Gabon 0.6 0.2 3.3 3.3 24 15 31 38 41 55 5.5 50 6.7 5.5

31 Bénin 2.9 1.1 2.4 3.0 33 17 47 48 35 48 6.9 31 7.1 4.532 Rwanda 4.2 1.4 3.2 2.9 22 17 50 44 43 47 6.3 6 6.8 4.533 Pakistan 70.8 24.0 2.7 3.3 23 9 49 39 44 63 5.9 35 3.8 4.734 Rép. dém. pop. lao 2.5 0.9 1.8 2.8 23 14 45 43 40 52 6.4 22 5.1 6.035 Ghana 9.0 3.0 2.1 3.2 19 11 48 41 45 57 5.7 36 3.3 4.3

36 Togo 2.2 0.8 3.2 3.1 26 12 48 43 40 56 6.3 31 7.9 5.037 Haïti 3.3 1.1 1.7 2.0 23 11 42 35 43 58 4.7 32 3.7 3.938 Bangladesh 55.9 17.4 2.8 2.1 22 11 47 35 40 57 4.1 18 6.7 5.339 Inde 384.9 117.4 2.2 2.0 21 9 43 28 44 62 3.6 27 3.6 3.040 Soudan 14.2 4.7 2.8 2.7 25 13 47 39 40 54 5.6 25 5.6 4.1

41 Népal 10.7 3.6 2.4 2.6 26 12 44 38 39 55 5.2 14 6.6 7.542 Gambie 0.5 0.2 3.1 3.7 32 18 50 42 33 46 5.4 26 5.0 6.043 Sénégal 4.3 1.4 2.8 2.7 27 15 50 42 38 50 5.8 42 3.4 3.844 Yémen 7.8 2.8 2.3 3.8 28 14 53 47 36 51 7.4 34 6.3 7.245 Congo 1.3 0.5 2.7 2.9 23 15 45 44 42 51 6.1 59 4.3 5.3

46 Cameroun 6.7 2.3 2.6 2.8 24 12 44 40 40 57 5.5 45 6.9 5.247 Bolivie 3.5 1.1 2.4 2.2 22 10 46 35 43 60 4.6 61 3.2 4.148 Papouasie-Nouvelle-Guinée 2.0 0.6 2.4 2.2 23 10 44 33 41 57 4.8 16 8.6 3.649 Kenya 15.5 5.3 3.6 3.5 22 12 53 44 45 55 6.0 28 7.7 7.150 Turkménistan 1.9 0.6 2.8 2.4 15 7 44 30 56 66 3.8 45 2.8 2.1

51 Tadjikistan 3.0 1.0 3.0 2.9 13 6 47 35 59 71 4.7 32 2.9 2.552 Namibie 0.7 0.2 2.6 2.7 22 10 44 36 43 60 5.1 37 4.6 6.053 Indonésie 77.9 21.9 2.3 1.8 23 8 44 24 42 64 2.8 35 4.6 4.954 Maroc 11.6 3.4 2.5 2.2 21 8 50 27 47 65 3.4 48 4.2 3.355 Mongolie 1.1 0.3 2.8 2.5 18 7 43 27 47 65 3.4 61 4.2 3.5

56 Zimbabwe 5.7 1.9 3.1 3.1 20 13 53 38 46 52 4.8 32 6.0 5.557 Iraq 10.2 3.4 3.3 3.0 20 6 49 37 49 67 5.5 75 5.0 3.958 Guatemala 5.4 1.8 2.8 2.9 19 7 49 38 46 66 5.1 42 3.4 3.559 Afrique du Sud 18.1 5.7 2.6 2.3 17 8 42 30 49 64 4.0 51 2.7 2.760 Jamahiriya arabe libyenne 2.8 1.0 4.2 3.8 19 8 49 41 47 64 6.2 86 10.4 5.2

61 Ouzbékistan 10.5 3.2 2.9 2.4 13 6 43 30 60 70 3.7 41 3.9 2.562 Algérie 12.8 3.6 3.0 2.7 20 6 51 28 47 68 3.6 56 4.0 4.363 Brésil 62.1 17.8 2.4 1.9 13 7 43 24 55 67 2.8 78 4.3 3.064 Nicaragua 2.4 0.8 3.1 3.1 19 6 51 38 47 68 4.8 63 4.6 4.165 Pérou 9.9 2.9 2.7 2.1 19 7 47 27 48 67 3.3 72 4.2 2.9

66 Kirghizistan 2.0 0.6 2.2 1.8 14 7 38 27 59 70 3.5 39 2.7 1.967 Philippines 30.2 9.3 2.7 2.2 15 6 46 29 53 67 3.8 54 3.9 4.768 Botswana 0.7 0.2 3.3 3.3 20 6 52 36 47 66 4.7 28 12.5 7.469 Egypte 27.9 8.1 2.2 2.4 21 8 45 28 46 65 3.7 45 2.7 2.670 Azerbaïdjan 2.8 0.8 2.0 1.4 10 6 40 21 64 71 2.4 56 2.5 1.7

71 Turquie 24.5 7.5 2.4 2.2 18 7 45 26 50 68 3.2 69 4.0 5.272 Chine 379.3 104.8 2.1 1.3 19 7 37 18 48 69 2.0 30 2.6 4.273 Kazakstan 6.0 1.6 1.5 0.9 12 7 34 19 60 70 2.4 60 2.4 1.674 Viet Nam 32.7 10.2 2.2 2.2 23 8 41 29 44 66 3.7 21 3.3 2.775 Rép. dominicaine 3.2 1.0 2.7 2.1 16 5 50 26 52 70 2.9 65 5.1 3.8

Pays 18 ans 5 ans 1965-80 1980-95 1960 1995 1960 1995 1960 1995 1995 1995 1965-80 1980-95moins de moins de

Population(millions)

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Taux annueld'accroissementde la population

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moins de moins de

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Taux annueld'accroissementde la population

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Pays 18 ans 5 ans 1965-80 1980-95 1960 1995 1960 1995 1960 1995 1995 1995 1965-80 1980-95

76 Albanie 1.3 0.4 2.4 1.7 10 6 41 23 62 72 2.8 37 2.9 2.477 Equateur 4.9 1.4 2.9 2.4 16 6 44 27 53 69 3.3 58 4.5 3.978 El Salvador 2.8 0.9 2.7 1.6 16 7 48 33 51 67 3.8 45 3.2 2.279 Iran, Rép. islamique d' 33.9 10.5 3.1 3.6 21 6 47 34 50 69 4.8 59 4.9 4.880 Liban 1.2 0.4 1.4 0.8 14 7 43 25 60 69 2.9 87 4.1 1.9

81 Honduras 2.9 0.9 3.1 3.1 19 6 52 35 47 69 4.6 44 5.1 4.682 Tunisie 3.7 1.0 2.1 2.2 19 6 47 24 49 69 3.0 57 3.9 2.983 Colombie 13.8 3.9 2.4 1.9 12 6 45 23 57 70 2.6 73 3.6 2.784 Rép. arabe syrienne 7.9 2.7 3.3 3.5 18 5 47 40 50 68 5.6 52 4.3 4.285 Rép. de Moldova 1.4 0.3 1.2 0.7 13 11 26 15 62 68 2.1 52 3.7 2.4

86 Paraguay 2.3 0.7 2.8 3.1 9 5 43 31 64 71 4.1 53 3.8 4.687 Arabie saoudite 8.7 2.8 4.6 4.1 23 5 49 36 45 71 6.2 80 8.3 5.488 Mexique 39.6 11.8 2.9 2.2 13 5 45 26 58 71 3.0 75 4.2 3.189 Thaïlande 20.2 5.3 2.8 1.5 15 7 44 19 53 69 2.1 20 4.7 2.690 Arménie 1.3 0.4 2.2 1.1 9 6 35 19 68 73 2.5 69 3.3 1.4

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine 0.6 0.2 1.3 1.2 12 7 32 15 61 72 2.0 60 3.2 2.092 Rép. pop. dém. de Corée 8.1 2.7 2.6 1.8 13 5 42 23 54 72 2.3 61 4.1 2.393 Fédération de Russie 37.5 7.8 0.6 0.4 8 13 22 10 69 68 1.5 76 1.8 1.094 Roumanie 5.8 1.2 1.0 0.2 9 11 20 11 66 70 1.5 55 2.8 1.095 Argentine 12.0 3.3 1.5 1.4 9 8 24 20 65 73 2.7 88 2.1 1.8

96 Géorgie 1.5 0.4 0.8 0.5 12 9 25 15 65 73 2.1 59 1.7 1.397 Lettonie 0.6 0.1 0.7 0.1 10 13 16 11 70 69 1.6 73 1.7 0.598 Jordanie 2.7 0.9 2.7 4.1 23 5 50 38 47 69 5.4 72 4.4 5.399 Oman 1.2 0.4 3.7 4.5 28 5 51 43 40 70 6.9 13 7.6 8.1

100 Ukraine 12.5 2.9 0.6 0.2 9 14 19 11 70 69 1.6 70 1.9 1.1

101 Venezuela 9.3 2.8 3.4 2.5 10 5 45 26 60 72 3.1 93 4.6 3.2102 Yougoslavie 2.9 0.7 0.8 0.9 11 9 22 14 64 72 2.0 57 3.0 2.2103 Maurice 0.4 0.1 1.7 1.0 10 7 44 20 59 71 2.3 41 2.6 0.7104 Estonie 0.4 0.1 0.9 0.2 11 13 16 11 69 69 1.6 73 1.8 0.5105 Uruguay 0.9 0.3 0.5 0.6 10 10 22 17 68 73 2.3 90 0.9 1.0

106 Bélarus 2.6 0.6 0.7 0.3 10 12 23 12 69 70 1.7 71 3.4 1.9107 Panama 1.0 0.3 2.7 2.0 10 5 40 24 61 73 2.8 53 3.4 2.5108 Bulgarie 2.0 0.4 0.5 -0.1 9 13 18 10 69 71 1.5 71 2.4 0.9109 Lituanie 1.0 0.2 1.0 0.5 8 12 21 13 69 70 1.8 72 3.1 1.6110 Sri Lanka 6.7 1.8 1.9 1.4 9 6 36 20 63 73 2.4 22 2.4 1.7

111 Emirats arabes unis 0.7 0.2 13.0 4.2 19 3 46 22 53 74 4.1 84 15.6 5.3112 Trinité-et-Tobago 0.5 0.1 1.3 1.3 9 6 38 20 64 72 2.3 72 1.2 2.1113 Bosnie-Herzégovine 0.9 0.2 0.9 -0.8 10 8 33 14 60 73 1.6 49 3.9 1.3114 Pologne 10.7 2.5 0.8 0.5 8 11 24 13 67 71 1.9 65 1.8 1.2115 Costa Rica 1.4 0.4 2.9 2.7 10 4 47 25 62 77 3.0 50 3.7 3.6

116 Slovaquie 1.5 0.4 0.9 0.5 8 11 22 14 70 71 1.9 59 3.1 1.3117 Chili 4.9 1.5 1.8 1.6 13 6 38 21 57 74 2.5 84 2.6 1.9118 Croatie 1.0 0.2 0.4 0.2 11 12 19 11 66 72 1.7 64 2.8 1.9119 Hongrie 2.3 0.6 0.4 -0.4 10 15 16 12 68 69 1.7 65 1.8 0.5120 Koweït 0.7 0.2 7.1 0.8 10 2 44 26 60 75 3.0 97 8.1 1.3

121 Jamaïque 0.9 0.3 1.3 0.9 9 6 39 20 63 74 2.2 54 2.7 1.8122 Malaisie 8.8 2.7 2.5 2.5 15 5 44 27 54 71 3.4 54 4.7 4.2123 Portugal 2.3 0.6 0.4 0.0 11 11 24 12 63 75 1.6 36 1.8 1.3124 Cuba 3.0 0.9 1.5 0.9 9 7 31 16 64 76 1.8 76 2.6 1.6125 Etats-Unis d'Amérique 68.6 20.4 1.1 1.0 9 9 23 15 70 76 2.1 76 1.2 1.2

126 Rép. tchèque 2.5 0.7 0.4 0.0 11 13 15 13 70 71 1.8 65 2.1 0.2127 Belgique 2.2 0.6 0.3 0.2 12 11 17 12 71 77 1.7 97 0.4 0.3128 Grèce 2.2 0.5 0.8 0.5 8 10 19 10 69 78 1.4 65 2.1 1.4129 Espagne 8.4 1.9 1.1 0.4 9 9 21 10 69 78 1.2 77 2.2 0.7130 Rép. de Corée 12.9 3.5 1.9 1.1 14 6 43 16 54 72 1.8 81 5.7 3.5

131 France 13.7 3.7 0.7 0.5 12 10 18 13 71 77 1.7 73 1.3 0.4132 Israël 1.9 0.6 2.8 2.5 6 7 27 20 69 77 2.8 91 3.4 2.6133 Nouvelle-Zélande 1.0 0.3 1.1 0.9 9 8 26 17 71 76 2.1 86 1.5 1.1134 Slovénie 0.4 0.1 0.8 0.4 10 11 18 10 69 73 1.5 64 3.4 2.3135 Australie 4.6 1.3 1.6 1.4 9 7 22 15 71 78 1.9 85 1.9 1.4

136 Italie 10.8 2.8 0.5 0.1 10 10 18 10 70 78 1.3 67 1.0 0.1137 Pays-Bas 3.4 1.0 0.9 0.6 8 9 21 13 73 78 1.6 89 1.2 0.7138 Norvège 1.0 0.3 0.6 0.4 9 11 18 14 73 77 2.0 73 2.0 0.6139 Canada 7.3 2.2 1.5 1.2 8 8 26 15 71 78 1.9 77 1.7 1.3140 Autriche 1.7 0.5 0.3 0.4 13 10 18 12 69 77 1.6 56 0.8 0.4

141 Royaume-Uni 13.5 3.9 0.2 0.2 12 11 17 13 71 77 1.8 90 0.4 0.3142 Suisse 1.5 0.4 0.5 0.9 10 9 18 13 72 78 1.6 61 1.0 1.3143 Irlande 1.1 0.3 1.1 0.3 12 9 21 15 70 76 2.1 58 2.0 0.5144 Allemagne 15.8 4.0 0.2 0.3 12 11 17 10 70 76 1.3 87 0.6 0.6145 Danemark 1.1 0.3 0.5 0.1 9 12 17 12 72 76 1.7 85 1.0 0.2

146 Japon 25.3 6.2 1.1 0.5 8 8 18 10 68 80 1.5 78 1.9 0.6147 Hong Kong* 1.4 0.3 2.1 1.0 7 6 35 10 67 79 1.2 95 2.5 1.3148 Singapour 0.8 0.2 1.7 1.1 8 6 38 15 65 75 1.7 100 1.7 1.1149 Finlande 1.2 0.3 0.3 0.4 9 10 19 13 69 76 1.9 63 2.4 0.8150 Suède 2.0 0.6 0.5 0.4 10 11 15 14 74 79 2.1 83 1.0 0.4

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1).

Indicesynthétiquede fécondité

97

Page 99: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Tableau 6: Indicateurs économiques

PNBpar habitant

($EU)

APD totalereçue

en millionsde $EU

APD totalereçue

en % du PNBdu pays

bénéficiaire

% de la populationen dessous du seuilde pauvreté absolue

1980-89

% des dépensesdu gouvernement central

affecté aux secteurs(1990-95)

Service de la detteen % des

exportations de bienset de services

Taux annuel moyende croissance

du PNB par habitant(%)

1 Niger 230 -2.5 -2.1 0 . . 35x . . . . . . 376 18 4 92 Angola 700x . . -6.8 6 . . . . 6x 15x 34x 451 6 . . 33 Sierra Leone 160 0.7 -0.4 68 . . 65x 10 13 10 276 39 11 164 Mozambique 90 . . 3.8 53 50 67 5x 10x 35x 1231 88 . . 195 Afghanistan 280x 0.6 . . . . 18x 36x . . . . . . 228 4 . . . .

6 Guinée-Bissau 240 -2.7 2.2 66 . . . . 1x 3x 4x 177 70 . . 117 Guinée 520 1.3 1.3 19 . . . . 3x 11x 29x 360 11 . . 138 Malawi 170 3.2 -0.7 19 25 85 7x 12x 5x 470 26 8 169 Libéria 450x 0.5 . . . . . . 23x 5x 11x 9x 63 5 8 . .

10 Somalie 120x -0.1 -2.3 75 40x 70x 1x 2x 38x 538 49 2 7

11 Mali 250 2.1x 1.0 3 27x 48x 2x 9x 8x 442 17 1 2512 Zambie 350 -1.2 -1.4 92 25 . . 14 15 . . 719 22 6 2613 Erythrée 100x . . . . . . . . . . . . . . . . 158 46 . . . .14 Ethiopie 100 0.4 -0.6 6 60 65 3 11 40 1070 20 11 1115 Mauritanie 480 -0.1 0.2 7 . . . . 4x 23x . . 269 25 3 21

16 Nigéria 280 4.2 1.2 30 . . . . 1x 3x 3x 190 1 4 1917 Bhoutan 400 . . 4.4 8 . . . . 8 11 . . 77 12 . . 718 Ouganda 190 -2.2 2.3 75 . . . . 2x 15x 26x 753 19 3 3619 Zaïre 220x -1.3 -1.0 . . . . 80x 1 1 3 245 3 5 620 Burundi 160 2.4 -0.7 5 55x 85x 4x 16x 16x 310 31 4 21

21 Cambodge 200x . . . . . . . . . . . . . . . . 337 17 . . 022 Rép. centrafricaine 370 0.8 -2.7 4 . . 91 . . . . . . 166 14 5 923 Burkina Faso 300 1.7 -0.1 2 . . . . 7 17 14 435 14 4 724 Madagascar 200 -0.4 -1.7 16 50x 50x 7 17 8 289 10 32 625 Rép.-Unie de Tanzanie 140 0.8 0.8 23 . . . . 6x 8x 16x 968 24 1 18

26 Lesotho 720 6.8 0.6 14 50x 55x 12 22 7 117 8 1 427 Tchad 180 -1.9 0.7 2 30x 56x 8x 8x . . 215 19 4 728 Côte d'Ivoire 610 2.8 -4.6 0 30 26 4x 21x 4x 1594 19 7 2129 Myanmar 220x 1.6 . . 25 40x 40x 5 15 39 162 2 18 1530 Gabon 3880 5.6 -3.7 3 . . . . . . . . . . 182 4 6 8

31 Bénin 370 -0.3 -0.8 3 . . . . 6x 31x 17x 257 13 2 1032 Rwanda 80 1.6 -6.6 4 30 90x 5x 26x . . 713 115 1 1133 Pakistan 430 1.8 1.3 9 32x 29x 1 2 31 1606 3 22 2934 Rép. dém. pop. lao 320 . . 2.1 24 . . . . . . . . . . 218 14 . . 835 Ghana 410 -0.8 1.4 28 59 37 7 22 5 546 8 5 16

36 Togo 320 1.7 -2.7 4 42x . . 5x 20x 11x 126 10 3 437 Haïti 230 0.9 -5.0 13 65 80 . . . . . . 601 37 5 038 Bangladesh 220 -0.3 2.0 7 86x 86x 5x 11x 10x 1757 7 0 1439 Inde 320 1.5 2.9 10 29 33 2 2 15 2324 1 21 2040 Soudan 480x 0.8 -0.2 55 . . 85x . . . . . . 412 3 11 0

41 Népal 200 . . 2.3 12 55x 61x 5 11 6 448 10 3 1242 Gambie 330 . . 0.5 11 . . . . 7 12 4 70 20 1 1643 Sénégal 600 -0.5 -0.7 3 . . . . . . . . . . 644 13 4 1144 Yémen 280 . . . . . . . . . . 5 21 30 172 4 . . 445 Congo 620 2.7 -2.9 0 . . . . . . . . . . 362 23 11 49

46 Cameroun 680 2.4 -6.9 1 15x 40x 5 18 9 731 8 3 1347 Bolivie 770 1.7 1.7 20 . . . . 7 19 8 578 10 11 2448 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1240 . . 2.2 4 10x 75x 9 18 3 326 6 1 1049 Kenya 250 3.1 0.0 12 10x 55x 5 19 6 676 10 6 2750 Turkménistan 1230x . . -1.5 46 . . . . . . . . . . 19 0 . . 4

51 Tadjikistan 360 . . -11.4 104 . . . . . . . . . . 49 2 . . . .52 Namibie 1970 . . 3.3 11 . . . . 10 22 7 138 5 . . . .53 Indonésie 880 5.2 6.0 9 20 16 3 10 6 1642 1 7 1954 Maroc 1140 2.7 1.2 5 28x 45x 3 18 14 631 2 8 3055 Mongolie 300 . . -3.2 46 . . . . 4 7 12 184 26 . . 9

56 Zimbabwe 500 1.7 -0.5 20 . . . . 8x 24x 17x 561 10 2 2057 Iraq 1036x . . . . . . . . . . . . . . . . 259 1 . . . .58 Guatemala 1200 3.0 0.9 20 17 51 11 19 15 224 2 7 959 Afrique du Sud 3040 3.2 -1.3 14 . . . . . . . . . . 194 0 . . . .60 Jamahiriya arabe libyenne 5310x 0.0 . . . . . . . . . . . . . . 7 0 . . . .

61 Ouzbékistan 960 . . -2.3 93 . . . . . . . . . . 23 0 . . 362 Algérie 1650 4.2 -2.5 22 20x . . . . . . . . 420 1 3 5363 Brésil 2970 6.3 -0.4 913 9 34 5 4 3 336 0 12 1764 Nicaragua 340 -0.7 -6.1 1315 21x 19x 13 16 6 600 41 11 3665 Pérou 2110 0.8 -2.0 495 46 83 5 16 11 416 1 12 16

66 Kirghizistan 630 . . -5.0 101 . . . . . . . . . . 154 5 . . 467 Philippines 950 3.2 1.7 10 52 64 3 16 11 1057 2 8 1468 Botswana 2800 9.9 6.6 12 40 55 5 20 12 89 2 1 469 Egypte 720 2.8 1.3 16 34 34 2 12 9 2695 6 26 1270 Azerbaïdjan 500 . . -12.2 123 . . . . . . . . . . 70 2 . . . .

71 Turquie 2500 3.6 1.4 66 . . . . 3 14 10 163 0 16 2372 Chine 530 4.1 7.8 10 . . 13 0 3 19 3232 1 0x 873 Kazakstan 1160 . . -6.5 150 . . . . . . . . . . 48 0 . . 274 Viet Nam 200 . . . . 103 . . . . . . . . . . 897 6 . . 575 Rép. dominicaine 1330 3.8 2.2 29 45x 43x 11 10 5 68 1 4 18

Pays 1994 1965-80 1985-94 1985-94 Pop. urbaine Pop. rurale Santé Education Défense 1994 1994 1970 1994

Tauxd'inflation

(%)

98

Page 100: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Pays 1994 1965-80 1985-94 1985-94 Pop. urbaine Pop. rurale Santé Education Défense 1994 1994 1970 1994

PNBpar habitant

($EU)

Taux annuel moyende croissance

du PNB par habitant(%)

Tauxd'inflation

(%)

APD totalereçue

en millionsde $EU

APD totalereçue

en % du PNBdu pays

bénéficiaire

% de la populationen dessous du seuilde pauvreté absolue

1980-89

% des dépensesdu gouvernement central

affecté aux secteurs(1990-95)

Service de la detteen % des

exportations de bienset de services

76 Albanie 380 . . -6.0 33 . . . . . . . . . . 164 13 . . 277 Equateur 1280 5.4 0.9 48 40 65 11 18 13 217 2 9 1978 El Salvador 1360 1.5 2.2 16 20 32 8 13 8 316 4 4 1479 Iran, Rép. islamique d' 1033x 2.9 -1.0 22 . . . . 9 16 7 131 0 . . 1980 Liban 2150x . . . . . . . . . . . . . . . . 235 4 . . 8

81 Honduras 600 1.1 0.5 12 31 70 10x 19x 7x 298 9 3 3182 Tunisie 1790 4.7 2.1 6 20x 15x 7 18 5 105 1 18 1783 Colombie 1670 3.7 2.4 25 32 70 5 19 9 127 0 12 2684 Rép. arabe syrienne 1160x 5.1 -2.1 22 . . . . 2 10 31 745 5 11 385 Rép. de Moldova 870 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

86 Paraguay 1580 4.1 1.0 26 19x 50x 7 22 11 103 1 12 987 Arabie saoudite 7050 4.0x -1.7 3 . . . . 6x 14x 36x 20 0 . . . .88 Mexique 4180 3.6 0.9 40 . . . . 2 14 2 431 0 24 2189 Thaïlande 2410 4.4 8.6 5 10 25 8 21 17 578 0 3 590 Arménie 680 . . -13.0 134 . . . . . . . . . . 142 6 . . 2

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine 820 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1192 Rép. pop. dém. de Corée 970x . . . . . . . . . . . . . . . . 6 0 . . . .93 Fédération de Russie 2650 . . -4.1 124 . . . . 1 3 16 . . . . . . 694 Roumanie 1270 . . -4.5 64 . . . . 8 10 7 . . . . 0x 495 Argentine 8110 1.7 2.0 317 . . . . 3 9 7 225 0 22 22

96 Géorgie 580x . . -18.6 234 . . . . . . . . . . 105 3 . . 397 Lettonie 2320 . . -6.0 70 . . . . 6 15 3 . . . . . . 298 Jordanie 1440 5.8x -5.6 7 14x 17x 7 16 21 370 5 4 1199 Oman 5140 9.0 0.5 0 . . . . 6 13 37 95 1 . . 10

100 Ukraine 1910 . . -8.0 160 . . . . . . . . . . . . . . . . 2

101 Venezuela 2760 2.3 0.7 37 . . . . 10x 20x 6x 31 0 3 12102 Yougoslavie a . . . . . . . . . . . . . . . . 1716 . . . . . .103 Maurice 3150 3.7 5.8 9 12x 12x 9 17 2 14 0 3 5104 Estonie 2820 . . -6.1 78 . . . . 17 9 3 . . . . . . 1105 Uruguay 4660 2.5 2.9 74 22 . . 6 7 7 86 1 22 12

106 Bélarus 2160 . . -1.9 138 . . . . 3 18 4 . . . . . . 4107 Panama 2580 2.8 -1.2 2 21x 30x 20 20 5 40 1 8 5108 Bulgarie 1250 . . -2.7 42 . . . . 3 3 6 . . . . . . 12109 Lituanie 1350 . . -8.0 102 . . . . 5 7 2 . . . . . . 2110 Sri Lanka 640 2.8 2.9 11 . . . . 6 11 12 595 5 11 9

111 Emirats arabes unis 21430x . . 0.4 . . . . . . 7 17 37 -7 0 . . . .112 Trinité-et-Tobago 3740 3.1 -2.3 7 . . 39x . . . . . . 21 0 5 27113 Bosnie-Herzégovine b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114 Pologne 2410 . . 0.8 102 . . . . . . . . . . . . . . . . 13115 Costa Rica 2400 3.3 2.8 18 8 20 21 23 . . 76 1 10 11

116 Slovaquie 2250 . . -3.0 10 . . . . . . . . . . . . . . . . 7117 Chili 3520 0.0 6.5 19 12 20 12 14 9 157 0 19 8118 Croatie 2560 . . . . . . . . . . 14 7 19 . . . . . . 2119 Hongrie 3840 5.1 -1.2 20 . . . . 8 3 4 . . . . . . 43120 Koweït 19420 0.6x 1.1 . . . . . . 6 11 22 6 0 . . . .

121 Jamaïque 1540 -0.1 3.9 28 . . 80 7x 11x 8x 114 3 3 18122 Malaisie 3480 4.7 5.6 3 13 38 6 22 13 68 0 4 6123 Portugal 9320 4.6 4.0 12 . . . . 9x 11x 6x . . . . 7 16124 Cuba 1170x . . . . . . . . . . 23x 10x . . 47 0 . . . .125 Etats-Unis d'Amérique 25880 1.8 1.3 3 . . . . 18 2 18 . . . . . . . .

126 Rép. tchèque 3200 . . -2.1 12 . . . . 17 11 6 . . . . . . 6127 Belgique 22870 3.6 2.3 3 . . . . 2x 12x 5x . . . . . . . .128 Grèce 7700 4.8 1.3 16 . . . . 7 9 9 44x 0x 9 . .129 Espagne 13440 4.1 2.8 7 . . . . 6 4 4 . . . . . . . .130 Rép. de Corée 8260 7.3 7.8 7 18x 11x 1 20 18 -114 0 20 4

131 France 23420 3.7 1.6 3 . . . . 16 7 6 . . . . . . . .132 Israël 14530 3.7 2.3 18 . . . . 6 14 19 1237 2 3 . .133 Nouvelle-Zélande 13350 1.7 0.7 5 . . . . 16 15 4 . . . . . . . .134 Slovénie 7040 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2135 Australie 18000 2.2 1.2 4 . . . . 13 8 8 . . . . . . . .

136 Italie 19300 3.2 1.8 6 . . . . 11x 8x 4x . . . . . . . .137 Pays-Bas 22010 2.7 1.9 2 . . . . 14 10 4 . . . . . . . .138 Norvège 26390 3.6 1.4 3 . . . . 10 10 7 . . . . . . . .139 Canada 19510 3.3 0.3 3 . . . . 6 3 7 . . . . . . . .140 Autriche 24630 4.0 2.0 3 . . . . 13 10 2 . . . . . . . .

141 Royaume-Uni 18340 2.0 1.3 5 . . . . 14 3 10 . . . . . . . .142 Suisse 37930 1.5 0.5 4 . . . . 13x 3x 10x . . . . . . . .143 Irlande 13530 2.8 5.0 2 . . . . 14 13 3 . . . . . . . .144 Allemagne 25580 3.0x 1.9 3 . . . . 17 1 7 . . . . . . . .145 Danemark 27970 2.2 1.3 3 . . . . 1 11 5 . . . . . . . .

146 Japon 34630 5.1 3.2 1 . . . . 2 6 4 . . . . . . . .147 Hong Kong* 21650 6.2 5.3 9 . . . . 8x 17x . . 27 0 . . . .148 Singapour 22500 8.3 6.1 4 . . . . 6 25 25 17 0 1 . .149 Finlande 18850 3.6 -0.3 4 . . . . 3 11 4 . . . . . . . .150 Suède 23530 2.0 -0.1 6 . . . . 0 5 6 . . . . . . . .

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1). a: fourchette 726$ � 2895$. b: fourchette 725$ ou moins. 99

Page 101: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Tableau 7: Femmes

Pays 1995 1995 Ens. primaire Ens. secondaire 1990-96 1992-95 1990-96 1990

Taux d'inscription des fillesen % de celui des garçons

1990-94

Tauxd'alphabétisation

des femmes adultesen % de

celui des hommes

Espérance de viedes femmes

en % decelle des hommes

Taux d'emploides contraceptifs

(%)

Femmes enceintesvaccinées

contre le tétanos(%)

% d'accouchementsassistés pardu personnel

soignant qualifié

Tauxde mortalitématernelle

1 Niger 107 33 60 44 4 57 15 12002 Angola 107 52x 92 . . 1x 14 15x 15003 Sierra Leone 108 40 70 55 4x 61 25x 18004 Mozambique 107 40 74 67 4x 61 25x 15005 Afghanistan 102 32 35 36 2x 3 9x 1700

6 Guinée-Bissau 107 63 55x 44x 1x 53 27x 9107 Guinée 102 44 49 35 2 56 31 16008 Malawi 103 58 92 50 13 77 55 5609 Libéria 105 41 55x 39x 6x 77 58x 560

10 Somalie 107 39x 53x 56x 1x 11 2x 1600

11 Mali 107 59 63 50 7 19 24 120012 Zambie 103 83 92x 56x 15 44 51 94013 Erythrée 106 . . 79 76 8 19 21 140014 Ethiopie 107 54 70 92 4 22 14x 140015 Mauritanie 106 52 82 58 4 28 40 930

16 Nigéria 106 70 78 84 6 21 31 100017 Bhoutan 107 50 61x 29x 19 70 15 160018 Ouganda 105 68 80 57 15 76 38 120019 Zaïre 106 78 74 45 8 33 . . 87020 Burundi 107 47 82 63 9x 30 19x 1300

21 Cambodge 105 46x . . . . . . 36 47x 90022 Rép. centrafricaine 110 75 63x 35x 15 50 46 70023 Burkina Faso 107 30 64 55 8 39 42 93024 Madagascar 105 83x 96 100 17 33 57 49025 Rép.-Unie de Tanzanie 106 72 97 83 20 71 53 770

26 Lesotho 108 77 117 141 23 12 40x 61027 Tchad 107 56 48 15 1x 50 15 150028 Côte d'Ivoire 105 60 73 52 11 22 45 81029 Myanmar 106 88 97 100 17 83 57x 58030 Gabon 106 72 . . . . . . 29 80x 500

31 Bénin 107 53 50 41 9x 77 45x 99032 Rwanda 106 74 97 82 21 88 26 130033 Pakistan 103 48 53 46 12 36 19 34034 Rép. dém. pop. lao 106 64 75 61 19 35 . . 65035 Ghana 107 71 84 64 20 64 44 740

36 Togo 107 55 66 35 12x 43 54x 64037 Haïti 106 88 93 95 18 49 21 100038 Bangladesh 100 53 87 52 45 78 14 85039 Inde 100 58 81 64 41 79 34 57040 Soudan 105 60 76 79 8 65 69 660

41 Népal 99 34 67 50 23 11 7 150042 Gambie 107 47 71 52 12 93 44 110043 Sénégal 104 53 75 52 7 39 46 120044 Yémen 101 49x 39 21 7 3 16 140045 Congo 109 81 . . . . . . 75 . . 890

46 Cameroun 105 69 85 72 16 12 64 55047 Bolivie 106 84 91 85 45 65 47 65048 Papouasie-Nouvelle-Guinée 103 78 84 67 4x 31 20x 93049 Kenya 105 81 99 82 33 72 45 65050 Turkménistan 111 98x . . . . . . . . . . 55

51 Tadjikistan 108 98x 97 103 . . . . . . 13052 Namibie 104 . . 103 124 29 72 68 37053 Indonésie 106 87 97 81 55 74 36 65054 Maroc 106 54 71 73 50 37 40 61055 Mongolie 104 87 105 114x . . . . 99x 65

56 Zimbabwe 105 89 93 78 48 46 69 57057 Iraq 105 63 85 64 18x 72 54x 31058 Guatemala 108 78 88 92 31 55 35 20059 Afrique du Sud 110 100 99 118 50x 26 82 23060 Jamahiriya arabe libyenne 106 72 100 100 . . 45 76x 220

61 Ouzbékistan 109 98x 99 96 . . . . . . 5562 Algérie 104 66 86 83 57 52 77 16063 Brésil 107 100 96x 116x 66x 70 81 22064 Nicaragua 106 103 104 113 49 49 61 16065 Pérou 106 87 96x 91x 59 21 52 280

66 Kirghizistan 111 98x . . . . . . . . . . 11067 Philippines 106 99 99x 102x 40 48 53 28068 Botswana 106 74 106 112 33x 56 78x 25069 Egypte 104 61 85 85 48 64 46 17070 Azerbaïdjan 112 97x 96 99 . . . . . . 22

71 Turquie 106 78 92 65 63 38 76 18072 Chine 105 81 97 85 83 11 84 9573 Kazakstan 113 97x 100 102 59 . . 99 8074 Viet Nam 107 94 94x 93x 65 82 95x 16075 Rép. dominicaine 106 100 104 143 56 52 92 110

100

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Pays 1995 1995 Ens. primaire Ens. secondaire 1990-96 1992-95 1990-96 1990

Taux d'inscription des fillesen % de celui des garçons

1990-94

Tauxd'alphabétisation

des femmes adultesen % de

celui des hommes

Espérance de viedes femmes

en % decelle des hommes

Taux d'emploides contraceptifs

(%)

Femmes enceintesvaccinées

contre le tétanos(%)

% d'accouchementsassistés pardu personnel

soignant qualifié

Tauxde mortalitématernelle

76 Albanie 108 . . 102 86 . . . . 99x 6577 Equateur 108 96 98 104 57 21 64 15078 El Salvador 108 95 101 111 53 80 87 30079 Iran, Rép. islamique d' 102 76 93 78 73 82 77 12080 Liban 106 95 97 107 55x . . 45x 300

81 Honduras 107 100 101 128 47 48 88 22082 Tunisie 103 70 92 89 60 49 69x 17083 Colombie 109 100 102 119 72 57 85 10084 Rép. arabe syrienne 106 65 89 81 36 76 67 18085 Rép. de Moldova 113 95x 99 107 . . . . . . 60

86 Paraguay 105 97 96 106 48 66 66 16087 Arabie saoudite 105 69 94 80 . . 62 82x 13088 Mexique 109 95 96 102 53x 42 77 11089 Thaïlande 109 96 99 97 74 93 71x 20090 Arménie 109 99x 107 113 . . . . . . 50

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine 109 . . 99 104 . . 91 . . . .92 Rép. pop. dém. de Corée 109 . . 94x . . . . 95 100x 7093 Fédération de Russie 119 98x 99 108 . . . . . . 7594 Roumanie 110 96x 99 99 57 . . 100x 13095 Argentine 110 100 99 107 74x . . 97 100

96 Géorgie 112 99x . . . . . . . . . . 3397 Lettonie 118 99x 99 107 . . . . . . 4098 Jordanie 106 85 101 104 35 59 87 15099 Oman 106 65 94 89 9x 95 87x 190

100 Ukraine 115 98x 100 146 . . . . 100x 50

101 Venezuela 108 98 102 141 49x 18 69x 120102 Yougoslavie 107 91x 101 102 . . . . . . . .103 Maurice 110 91 99 103 75 78 97 120104 Estonie 117 100x 99 110 70 . . . . 41105 Uruguay 109 101 99 102x . . 13 96x 85

106 Bélarus 116 98x 99 108 50 . . 100x 37107 Panama 106 99 96 108 58x 24 86 55108 Bulgarie 110 98x 97 106 76x . . 100x 27109 Lituanie 117 99x 95 104 . . . . . . 36110 Sri Lanka 106 94 99 110 66 81 94 140

111 Emirats arabes unis 103 101 96 112 . . . . 96x 26112 Trinité-et-Tobago 107 98 100 105 53x 19 98x 90113 Bosnie-Herzégovine 108 . . . . . . . . . . . . . .114 Pologne 113 99x 99 106 75x . . 99x 19115 Costa Rica 106 100 99 109 75 90 93x 60

116 Slovaquie 113 . . 100 103 74 . . . . . .117 Chili 110 100 99 108 43x . . 98x 65118 Croatie 113 96x 100 108 . . 93 . . . .119 Hongrie 114 99x 100 104 73x . . 99x 30120 Koweït 105 91 100 100 35x 21 99x 29

121 Jamaïque 106 110 99 113 62 82 82x 120122 Malaisie 106 88 100 109 48x 79 94 80123 Portugal 110 91x 97 117 66x . . 90x 15124 Cuba 105 99 100 111 70x 61 90x 95125 Etats-Unis d'Amérique 109 . . 99 99 74x . . 99x 12

126 Rép. tchèque 110 . . 101 104 69 . . . . 15127 Belgique 109 . . 101 101 79 . . 100x 10128 Grèce 107 95x 101 98 . . . . 97x 10129 Espagne 108 96x 101 112 59x . . 96x 7130 Rép. de Corée 111 98 102 99 79 . . 98 130

131 France 110 . . 98 103 75 . . 99 15132 Israël 105 94x 101 108 . . . . 99x 7133 Nouvelle-Zélande 108 . . 99 101 70x . . 99x 25134 Slovénie 114 . . 100 102 . . . . . . 13135 Australie 108 . . 99 104 76x . . 100 9

136 Italie 109 98x 101 101 78x . . . . 12137 Pays-Bas 108 . . 103 95 80 . . 100x 12138 Norvège 109 . . 100 97 76x . . 100x 6139 Canada 109 . . 98 99 73x . . 99x 6140 Autriche 108 . . 100 95 71x . . 100 10

141 Royaume-Uni 107 . . 101 103 82 . . 100x 9142 Suisse 109 . . 102 96 71x . . 99x 6143 Irlande 108 . . 100 109 . . . . . . 10144 Allemagne 109 . . 101 99 75 . . 99 22145 Danemark 108 . . 101 103 78x . . 100x 9

146 Japon 108 . . 100 102 59 . . 100x 18147 Hong Kong* 108 92 99x 106x 81x . . 100x 7148 Singapour 107 90 98x 103x 74x . . 100x 10149 Finlande 111 . . 100 118 80x . . 100 11150 Suède 108 . . 100 101 78x . . 100x 7

Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1). 101

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Tableau 8: Indicateurs relatifs à des pays moins peuplés

Population(milliers

d'habitants)

Nombreannuel denaissances(milliers)

Nombreannuel de décès desmoins de

5 ans(milliers)

PNBpar habitant

($EU)

Espérancede vie

à la naissance(années)

% d'enfantsvaccinés

contrela rougeole

Tauxd'inscription

à l'écoleprimaire du

groupe d'âgepertinent (brut)

Tauxd'alphabé-

tisationdes adultes

Taux de mortalitéinfantile

(moins d'un an)Taux de mortalité

des moins de 5 ans

Pays 1960 1995 1960 1995 1995 1995 1995 1994 1995 1995 1990-93 1992-95

102

1 Guinée équatoriale 316 175 188 113 400 17.0 3.0 430 49 79 149x 612 Djibouti 289 158 186 113 577 22.0 3.5 780x 49 46 36 423 Comores 248 124 165 85 653 31.0 3.8 510 57 57 75 594 Swaziland 233 107 157 74 855 32.0 3.4 1100 59 77 120 935 Iles Marshall . . 92 . . 63 54 1.4x 0.1 1680 . . 91x 95 59

6 Sao Tomé-et-Principe . . 81 . . 63 133 4.6 0.4 250 69 57x . . 477 Kiribati . . 77 . . 57 79 2.2 0.2 740 60 93x 91 968 Maldives 258 77 158 55 254 10.0 0.8 950 63 93 134 629 Cap-Vert 164 73 110 54 392 14.0 1.0 930 66 72 123 66

10 Guyana 126 59 100 44 835 20.0 1.2 530 66 98 112x 84

11 Vanuatu 225 58 141 44 169 6.0 0.4 1150 66 64x 106 5312 Tuvalu . . 56 . . 40 10 . . . . 650x . . 99x 101 9413 Samoa 210 54 134 43 171 6.0 0.3 1000 69 98x 100 9814 Belize 104 40 74 32 215 7.0 0.3 2530 74 70x 109 8315 Saint-Kitts-et-Nevis . . 40 . . 32 41 0.8 0.0 4760 69 90x . . 99

16 Palau . . 35 . . 25 17 0.3x 0.0 790x . . 98x 103 10017 Grenade . . 33 . . 26 92 2.1 0.1 2630 72 98x 88x 8418 Suriname 96 32 70 26 423 10.0 0.3 860 71 93 127x 6919 Iles Salomon 185 31 120 25 378 14.0 0.4 810 71 62x 94 6820 Iles Turques et Caïques . . 31 . . 25 14 0.2x 0.0 780x . . 98x . . 100

21 Bahamas 68 28 51 23 276 5.0 0.1 11800 74 98 97 8822 Iles Vierges britanniques . . 28 . . 24 19 0.2x 0.0 8500x . . 98x . . 10023 Iles Cook . . 28 . . 26 19 0.4x 0.0 1550x . . 99x 98 9624 Etats fédérés de Micronésie . . 28 . . 22 124 4.1 0.1 1890 64 81x 100 9025 Fidji 97 25 71 21 784 18.0 0.5 2250 72 92 128 94

26 Tonga . . 24 . . 20 98 2.6 0.1 1590 69 99x 98x 9427 Qatar 239 23 145 18 551 11.0 0.3 12820 71 79 90 8628 Saint-Vincent-et-les Grenadines . . 23 . . 19 112 2.3 0.1 2140 72 82x 95x 10029 Antigua-et-Barbuda . . 22 . . 18 66 1.0 0.0 6770 75 95x 100x 9430 Sainte-Lucie . . 22 . . 18 142 3.6 0.1 3130 71 82x 95x 94

31 Dominique . . 21 . . 17 71 1.5 0.0 2800 73 94x . . 9232 Bahreïn 203 20 130 17 564 15.0 0.3 7460 72 85 111 8933 Seychelles . . 20 . . 16 73 1.6 0.0 6680 72 88x 102x 9934 Montserrat . . 14 . . 11 11 0.2 0.0 3330x 73 97x 100x 10035 Malte 42 12 37 10 366 5.0 0.1 7970x 77 86x 108 90

36 Barbade 90 10 74 9 262 4.0 0.0 6560 76 97 90 9237 Chypre 36 10 30 9 742 13.0 0.1 10260 77 94x 101 8338 Brunéi Darussalam 87 10 63 8 285 6.0 0.1 14240 75 88 107 10039 Luxembourg 41 9 33 8 406 5.0 0.1 39600 76 . . 91 8040 Islande 22 5 17 5 269 5.0 0.0 24630 79 . . 100 98

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Mesurer le développement humainIntroduction au Tableau 9

Les efforts en faveur d�un développementà visage plus humain dans les années 90 ré-clament que l�on dispose de méthodes sûrespour mesurer et comparer aussi bien le progrèssocial que le progrès économique. Du point devue de l'UNICEF, il est particulièrement néces-saire de se doter d�une méthode jouissant del�assentiment général pour évaluer le bien-être des enfants et ses modifications.

Le taux de mortalité des enfants de moinsde 5 ans (TMM5) est utilisé au Tableau 9 (voirpage suivante) comme principal indicateur duprogrès.

Le TMM5 a plusieurs avantages. Le premierest qu�il mesure les résultats du développe-ment plutôt que ses intrants, notamment leniveau de scolarisation, le nombre de caloriesingérées par personne ou le nombre de méde-cins pour 1000 habitants, qui sont tous desmoyens pour parvenir à des résultats.

Deuxièmement, le TMM5 est la somme d�unlarge éventail de données : la santé nutrition-nelle et les connaissances des mères en ma-tière de santé, le taux de vaccination et d�utili-sation de la TRO, l�accès aux services de santématernelle et infantile (y compris les soinsprénatals), le revenu et la présence de nourri-ture au foyer, l�approvisionnement en eau sa-lubre et un assainissement sûr, de même quela sécurité globale de l�environnement del�enfant.

Troisièmement, contrairement au PNB parhabitant, le TMM5 court moins le risque, propreaux moyennes, d�être déformé, tout simple-ment parce que la nature humaine ne donnepas aux enfants des riches mille fois plus dechances de survivre qu�aux enfants des pau-vres, même si les conditions créées par l�hom-me leur permettent de disposer d�un revenumille fois plus élevé. En d�autres termes, il esttrès difficile pour une minorité aisée d�influersur le TMM5 d�un pays. Cet indicateur offredonc une vision plus adéquate, même si elleest loin d�être parfaite, de l�état de santé de lamajorité des enfants (et de la société dans sonensemble).

C�est pourquoi l'UNICEF a choisi le TMM5

comme le meilleur indicateur disponible per-

mettant d�évaluer la situation des enfantsd�une nation. C�est pour cette même raisonque les tableaux statistiques publiés en an-nexe à ce rapport présentent l�ensemble despays du monde non pas en ordre ascendant deleur PNB par habitant, mais en ordre décrois-sant de leur TMM5.

Les progrès réalisés pour réduire le TMM5

peuvent se mesurer en calculant le taux an-nuel moyen de régression (TAMR). A l�inversedes comparaisons de chiffres absolus, le TAMR

exprime le fait que la régression pose desdifficultés de plus en plus grandes à mesureque l�on tend vers les limites inférieures duTMM5. Ainsi, lorsqu�on s�approche de ces limi-tes, une diminution identique en termes abso-lus représente de toute évidence une réduc-tion plus élevée en pourcentage. Le TAMR

traduit donc un taux de progrès plus élevé pourune régression de dix points, par exemple, sicette dernière advient lorsque le TMM5 estdéjà relativement bas. (Une baisse du TMM5

de 100 à 90 représente une régression de10%, alors qu�une baisse de 20 à 10, de dixpoints également, indique une réduction de50%).

Utilisé en conjonction avec le taux de crois-sance du PNB, le TMM5 et son taux de régres-sion peuvent donner une bonne idée du pro-grès accompli en vue de satisfaire certains desbesoins humains les plus essentiels, dans unerégion (ou un pays) et pendant une périodedonnées.

Le Tableau 9 indique qu�il n�existe pas derelation fixe entre le taux annuel de régressiondu TMM5 et le taux annuel de croissance duPNB par habitant. Ce genre de comparaisonpermet de mettre l�accent sur les politiques,les priorités et les autres facteurs qui détermi-nent le rapport entre le progrès social et leprogrès économique.

Enfin, le Tableau 9 donne l�indice synthéti-que de fécondité pour chaque pays et son tauxannuel moyen de régression. Il permet deconstater que, dans de nombreux pays où leTMM5 a fortement baissé, les taux de fécon-dité ont également reculé de façon significa-tive.

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Tableau 9: Le taux du progrès

Taux annuel moyende régression (%)

Taux de mortalité des moins de 5 ans

requis*Pays 1960 1980 1995 1960-80 1980-95 1995-2000 1965-80 1985-94 1960 1980 1995 1960-80 1980-95

Taux annuel moyende croissance duPNB par habitant

(%)

Indice synthétique de fécondité

1 Niger 320 320 320 0.0 0.0 30.4 -2.5 -2.1 7.3 8.1 7.3 -0.5 0.72 Angola 345 261 292 1.4 -0.7 28.6 . . -6.8 6.4 6.9 6.9 -0.4 0.03 Sierra Leone 385 301 284 1.2 0.4 28.0 0.7 -0.4 6.2 6.5 6.3 -0.2 0.24 Mozambique 331 269 275 1.0 -0.1 27.4 . . 3.8 6.3 6.5 6.3 -0.2 0.25 Afghanistan 360 280 257 1.3 0.6 26.0 0.6 . . 6.9 7.1 6.6 -0.1 0.5

6 Guinée-Bissau 336 290 227 0.7 1.6 23.5 -2.7 2.2 5.1 5.7 5.6 -0.6 0.17 Guinée 337 276 219 1.0 1.5 22.8 1.3 1.3 7.0 7.0 6.8 0.0 0.28 Malawi 365 290 219 1.1 1.9 22.8 3.2 -0.7 6.9 7.6 6.9 -0.5 0.69 Libéria 288 235 216 1.0 0.6 22.5 0.5 . . 6.6 6.8 6.6 -0.1 0.2

10 Somalie 294 246 211 0.9 1.0 22.1 -0.1 -2.3 7.0 7.0 6.8 0.0 0.2

11 Mali 400 310 210 1.3 2.6 22.0 2.1x 1.0 7.1 7.1 6.9 0.0 0.212 Zambie 220 160 203 1.6 -1.6 21.3 -1.2 -1.4 6.6 7.1 5.7 -0.4 1.513 Erythrée 294 260 195 0.6 1.9 20.5 . . . . 6.6 6.1 5.6 0.4 0.614 Ethiopie 294 260 195 0.6 1.9 20.5 0.4 -0.6 6.9 6.9 6.8 0.0 0.115 Mauritanie 321 249 195 1.3 1.6 20.5 -0.1 0.2 6.5 6.3 5.2 0.2 1.3

16 Nigéria 204 196 191 0.2 0.2 20.1 4.2 1.2 6.5 6.5 6.2 0.0 0.317 Bhoutan 324 249 189 1.3 1.8 19.9 . . 4.4 6.0 5.9 5.7 0.1 0.218 Ouganda 218 181 185 0.9 -0.2 19.4 -2.2 2.3 6.9 7.0 7.0 -0.1 0.019 Zaïre 286 204 185 1.7 0.6 19.4 -1.3 -1.0 6.0 6.6 6.5 -0.5 0.120 Burundi 255 193 176 1.4 0.6 18.4 2.4 -0.7 6.8 6.8 6.5 0.0 0.3

21 Cambodge 217 330 174 -2.1 4.3 18.2 . . . . 6.3 4.6 5.1 1.6 -0.722 Rép. centrafricaine 294 202 165 1.9 1.4 17.1 0.8 -2.7 5.6 5.8 5.5 -0.2 0.423 Burkina Faso 318 246 164 1.3 2.7 17.0 1.7 -0.1 6.4 6.5 6.3 -0.1 0.224 Madagascar 364 216 164 2.6 1.8 17.0 -0.4 -1.7 6.6 6.6 5.9 0.0 0.725 Rép.-Unie de Tanzanie 249 180 160 1.6 0.8 16.5 0.8 0.8 6.8 6.8 5.7 0.0 1.2

26 Lesotho 204 173 154 0.8 0.8 15.8 6.8 0.6 5.8 5.7 5.0 0.1 0.927 Tchad 325 206 152 2.3 2.0 15.5 -1.9 0.7 6.0 5.9 5.7 0.1 0.228 Côte d'Ivoire 300 170 150 2.8 0.8 15.2 2.8 -4.6 7.2 7.4 7.1 -0.1 0.329 Myanmar 237 146 150 2.4 -0.2 15.2 1.6 . . 6.0 5.1 4.0 0.8 1.630 Gabon 287 194 148 2.0 1.8 15.0 5.6 -3.7 4.1 4.4 5.5 -0.4 -1.5

31 Bénin 310 176 142 2.8 1.4 14.1 -0.3 -0.8 6.9 7.1 6.9 -0.1 0.232 Rwanda 191 222 139 -0.8 3.1 13.7 1.6 -6.6 7.5 8.3 6.3 -0.5 1.833 Pakistan 221 151 137 1.9 0.6 13.4 1.8 1.3 6.9 7.0 5.9 -0.1 1.134 Rép. dém. pop. lao 233 190 134 1.0 2.3 13.0 . . 2.1 6.2 6.7 6.4 -0.4 0.335 Ghana 213 155 130 1.6 1.2 12.4 -0.8 1.4 6.9 6.5 5.7 0.3 0.9

36 Togo 264 175 128 2.0 2.1 12.1 1.7 -2.7 6.6 6.6 6.3 0.0 0.337 Haïti 260 195 124 1.4 3.0 11.4 0.9 -5.0 6.3 5.3 4.7 0.9 0.838 Bangladesh 247 211 115 0.8 4.0 9.9 -0.3 2.0 6.7 6.4 4.1 0.2 3.039 Inde 236 177 115 1.4 2.9 9.9 1.5 2.9 5.9 4.7 3.6 1.1 1.840 Soudan 292 200 115 1.9 3.7 9.9 0.8 -0.2 6.7 6.5 5.6 0.2 1.0

41 Népal 290 180 114 2.4 3.0 9.8 . . 2.3 5.7 6.4 5.2 -0.6 1.442 Gambie 375 250 110 2.0 5.5 9.0 . . 0.5 6.4 6.5 5.4 -0.1 1.243 Sénégal 303 221 110 1.6 4.6 9.0 -0.5 -0.7 7.0 6.9 5.8 0.1 1.244 Yémen 340 210 110 2.4 4.3 9.0 . . . . 7.6 7.6 7.4 0.0 0.245 Congo 220 125 108 2.8 1.0 8.7 2.7 -2.9 5.9 6.3 6.1 -0.3 0.2

46 Cameroun 264 173 106 2.1 3.3 8.3 2.4 -6.9 5.8 6.4 5.5 -0.5 1.047 Bolivie 252 170 105 2.0 3.2 8.1 1.7 1.7 6.7 5.6 4.6 0.9 1.348 Papouasie-Nouvelle-Guinée 248 95 95 4.8 0.0 8.1 . . 2.2 6.3 5.7 4.8 0.5 1.149 Kenya 202 112 90 2.9 1.5 8.1 3.1 0.0 8.0 7.8 6.0 0.1 1.750 Turkménistan . . 126 85 . . 2.6 3.9 . . -1.5 6.4 5.1 3.8 1.1 2.0

51 Tadjikistan . . 125 79 . . 3.1 5.1 . . -11.4 6.3 5.7 4.7 0.5 1.352 Namibie 206 114 78 3.0 2.5 6.7 . . 3.3 6.0 5.9 5.1 0.1 1.053 Indonésie 216 128 75 2.6 3.5 3.4 5.2 6.0 5.5 4.4 2.8 1.1 3.054 Maroc 215 145 75 2.0 4.4 5.6 2.7 1.2 7.2 5.5 3.4 1.3 3.255 Mongolie 185 112 74 2.5 2.8 5.4 . . -3.2 6.0 5.4 3.4 0.5 3.1

56 Zimbabwe 181 125 74 1.8 3.5 6.6 1.7 -0.5 7.5 6.4 4.8 0.8 1.957 Iraq 171 83 71 3.6 1.0 15.9 . . . . 7.2 6.5 5.5 0.5 1.158 Guatemala 205 136 67 2.0 4.7 3.4 3.0 0.9 6.9 6.3 5.1 0.5 1.459 Afrique du Sud 126 91 67 1.6 2.1 6.4 3.2 -1.3 6.5 4.9 4.0 1.4 1.460 Jamahiriya arabe libyenne 269 118 63 4.1 4.2 3.9 0.0 . . 7.1 7.3 6.2 -0.1 1.1

61 Ouzbékistan . . 98 62 . . 3.1 3.3 . . -2.3 6.3 4.9 3.7 1.3 1.962 Algérie 243 145 61 2.6 5.7 2.9 4.2 -2.5 7.3 6.8 3.6 0.4 4.263 Brésil 181 93 60 3.3 2.9 5.3 6.3 -0.4 6.2 3.9 2.8 2.3 2.264 Nicaragua 209 143 60 1.9 5.8 3.6 -0.7 -6.1 7.4 6.2 4.8 0.9 1.765 Pérou 236 130 55 3.0 5.7 2.2 0.8 -2.0 6.9 5.0 3.3 1.6 2.8

66 Kirghizistan . . 90 54 . . 3.4 4.1 . . -5.0 5.1 4.1 3.5 1.1 1.167 Philippines 102 70 53 1.9 1.8 5.0 3.2 1.7 6.9 4.9 3.8 1.7 1.768 Botswana 170 94 52 3.0 3.9 4.6 9.9 6.6 6.8 6.1 4.7 0.5 1.769 Egypte 258 180 51 1.8 8.4 -0.9 2.8 1.3 7.0 5.2 3.7 1.5 2.370 Azerbaïdjan . . 59 50 . . 1.1 9.4 . . -12.2 5.5 3.3 2.4 2.6 2.1

71 Turquie 217 141 50 2.2 6.9 -1.3 3.6 1.4 6.3 4.3 3.2 1.9 2.072 Chine 209 65 47 5.9 2.1 8.1 4.1 7.8 5.5 2.9 2.0 3.2 2.573 Kazakstan . . 71 47 . . 2.8 3.9 . . -6.5 4.5 3.0 2.4 2.0 1.574 Viet Nam 219 105 45 3.7 5.6 4.2 . . . . 6.1 5.1 3.7 0.9 2.175 Rép. dominicaine 152 94 44 2.4 5.0 3.3 3.8 2.2 7.4 4.3 2.9 2.7 2.6

104

Taux annuel moyende régression

(%)

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D:\atarpao\unicef4\enfants4\61966TA9

Taux annuel moyende régression (%)

Taux de mortalité des moins de 5 ans

requis*Pays 1960 1980 1995 1960-80 1980-95 1995-2000 1965-80 1985-94 1960 1980 1995 1960-80 1980-95

Taux annuel moyende croissance duPNB par habitant

(%)

Indice synthétique de fécondité

76 Albanie 151 57 40 4.9 2.4 7.7 . . -6.0 5.9 3.8 2.8 2.2 2.077 Equateur 180 101 40 2.9 6.2 3.7 5.4 0.9 6.7 5.1 3.3 1.4 2.978 El Salvador 210 120 40 2.8 7.3 2.1 1.5 2.2 6.8 5.4 3.8 1.2 2.379 Iran, Rép. islamique d' 233 126 40 3.1 7.6 0.4 2.9 -1.0 7.2 6.7 4.8 0.4 2.280 Liban 85 40 40 3.8 0.0 8.1 . . . . 6.3 4.0 2.9 2.3 2.1

81 Honduras 203 100 38 3.6 6.4 2.2 1.1 0.5 7.5 6.3 4.6 0.9 2.182 Tunisie 244 102 37 4.4 6.7 2.1 4.7 2.1 7.1 5.3 3.0 1.5 3.883 Colombie 132 59 36 4.1 3.2 7.1 3.7 2.4 6.8 3.8 2.6 2.9 2.584 Rép. arabe syrienne 201 73 36 5.1 4.7 4.0 5.1 -2.1 7.3 7.4 5.6 -0.1 1.985 Rép. de Moldova . . 49 34 . . 2.4 5.9 . . . . 3.3 2.5 2.1 1.4 1.2

86 Paraguay 90 61 34 1.9 3.9 6.4 4.1 1.0 6.8 4.8 4.1 1.7 1.187 Arabie saoudite 292 90 34 5.9 6.5 2.5 4.0x -1.7 7.2 7.3 6.2 -0.1 1.188 Mexique 148 87 32 2.7 6.7 4.2 3.6 0.9 6.8 4.7 3.0 1.8 3.089 Thaïlande 146 61 32 4.4 4.2 5.5 4.4 8.6 6.4 3.6 2.1 2.9 3.690 Arménie . . 34 31 . . 0.6 6.2 . . -13.0 4.5 2.4 2.5 3.1 -0.3

91 ex-Rép. yougoslave de Macédoine 177 69 31 4.7 5.3 2.5 . . . . 4.2 2.6 2.0 2.4 1.792 Rép. pop. dém. de Corée 120 43 30 5.1 2.5 5.1 . . . . 5.8 3.1 2.3 3.1 2.093 Fédération de Russie . . 43 30 . . 2.4 5.6 . . -4.1 2.6 2.0 1.5 1.3 1.994 Roumanie 82 36 29 4.1 1.4 5.5 . . -4.5 2.3 2.4 1.5 -0.2 3.195 Argentine 68 41 27 2.5 2.8 8.2 1.7 2.0 3.1 3.3 2.7 -0.3 1.3

96 Géorgie . . 40 26 . . 2.9 4.6 . . -18.6 2.9 2.3 2.1 1.2 0.697 Lettonie . . 36 26 . . 2.2 8.1 . . -6.0 1.9 2.0 1.6 -0.3 1.598 Jordanie 149 66 25 4.1 6.4 1.6 5.8x -5.6 7.7 7.1 5.4 0.4 1.899 Oman 300 95 25 5.7 8.9 1.4 9.0 0.5 7.2 7.2 6.9 0.0 0.3

100 Ukraine . . 31 24 . . 1.7 8.1 . . -8.0 2.2 2.0 1.6 0.5 1.5

101 Venezuela 70 42 24 2.6 3.8 6.2 2.3 0.7 6.6 4.2 3.1 2.3 2.0102 Yougoslavie 120 44 23 5.0 4.3 2.8 . . . . 2.7 2.3 2.0 0.8 0.9103 Maurice 84 42 23 3.4 4.1 5.7 3.7 5.8 5.8 2.8 2.3 3.6 1.3104 Estonie . . 30 22 . . 2.1 7.3 . . -6.1 2.0 2.1 1.6 -0.2 1.8105 Uruguay 47 42 21 0.6 4.6 5.8 2.5 2.9 2.9 2.7 2.3 0.4 1.1

106 Bélarus . . 32 20 . . 3.1 5.4 . . -1.9 2.7 2.1 1.7 1.3 1.4107 Panama 104 31 20 6.0 2.9 7.3 2.8 -1.2 5.9 3.8 2.8 2.2 2.0108 Bulgarie 70 25 19 5.1 1.8 9.2 . . -2.7 2.2 2.1 1.5 0.2 2.2109 Lituanie . . 28 19 . . 2.6 7.1 . . -8.0 2.5 2.1 1.8 0.9 1.0110 Sri Lanka 130 52 19 4.6 6.7 4.3 2.8 2.9 5.3 3.5 2.4 2.1 2.5

111 Emirats arabes unis 240 64 19 6.6 8.1 3.4 . . 0.4 6.9 5.4 4.1 1.2 1.8112 Trinité-et-Tobago 73 40 18 3.0 5.3 2.2 3.1 -2.3 5.1 3.3 2.3 2.2 2.4113 Bosnie-Herzégovine 155 38 17 7.0 5.4 4.9 . . . . 4.0 2.1 1.6 3.2 1.8114 Pologne 70 24 16 5.3 2.7 6.0 . . 0.8 3.0 2.3 1.9 1.3 1.3115 Costa Rica 112 29 16 6.8 3.8 8.2 3.3 2.8 7.0 3.7 3.0 3.2 1.4

116 Slovaquie . . 23 15 . . 2.7 8.5 . . -3.0 3.1 2.4 1.9 1.3 1.6117 Chili 138 35 15 6.9 5.6 2.1 0.0 6.5 5.3 2.8 2.5 3.2 0.8118 Croatie 98 23 14 7.2 3.1 8.1 . . . . 2.3 2.0 1.7 0.7 1.1119 Hongrie 57 26 14 3.9 4.2 4.7 5.1 -1.2 2.0 2.0 1.7 0.0 1.1120 Koweït 128 35 14 6.6 6.2 4.4 0.6x 1.1 7.3 5.4 3.0 1.5 3.9

121 Jamaïque 76 39 13 3.4 7.2 4.1 -0.1 3.9 5.4 3.8 2.2 1.8 3.6122 Malaisie 105 42 13 4.6 7.8 -1.0 4.7 5.6 6.8 4.2 3.4 2.4 1.4123 Portugal 112 31 11 6.4 6.9 0.6 4.6 4.0 3.1 2.2 1.6 1.7 2.1124 Cuba 50 26 10 3.3 6.0 3.6 . . . . 4.2 2.0 1.8 3.7 0.7125 Etats-Unis d'Amérique 30 15 10 3.3 2.8 6.3 1.8 1.3 3.5 1.8 2.1 3.3 -1.0

126 Rép. tchèque . . 20 10 . . 4.8 3.9 . . -2.1 2.3 2.2 1.8 0.2 1.3127 Belgique 35 15 10 4.3 3.0 8.2 3.6 2.3 2.6 1.6 1.7 2.4 -0.4128 Grèce 64 23 10 5.2 5.8 5.0 4.8 1.3 2.2 2.1 1.4 0.2 2.7129 Espagne 57 16 9 6.2 3.7 7.8 4.1 2.8 2.8 2.2 1.2 1.2 4.0130 Rép. de Corée 124 18 9 9.8 4.4 5.3 7.3 7.8 5.7 2.6 1.8 3.9 2.5

131 France 34 13 9 4.9 2.3 7.6 3.7 1.6 2.8 1.9 1.7 1.9 0.7132 Israël 39 19 9 3.6 5.3 2.2 3.7 2.3 3.9 3.3 2.8 0.8 1.1133 Nouvelle-Zélande 26 16 9 2.5 4.0 0.7 1.7 0.7 3.9 2.1 2.1 3.1 0.0134 Slovénie 45 18 8 4.6 5.2 4.0 . . . . 2.4 2.1 1.5 0.7 2.2135 Australie 24 13 8 3.0 3.5 4.5 2.2 1.2 3.3 2.0 1.9 2.5 0.3

136 Italie 50 17 8 5.3 5.3 3.6 3.2 1.8 2.5 1.7 1.3 1.9 1.8137 Pays-Bas 22 11 8 3.4 2.4 5.8 2.7 1.9 3.1 1.5 1.6 3.6 -0.4138 Norvège 23 11 8 3.8 2.2 3.4 3.6 1.4 2.9 1.8 2.0 2.4 -0.7139 Canada 33 13 8 4.8 3.6 5.5 3.3 0.3 3.8 1.7 1.9 4.0 -0.7140 Autriche 43 17 7 4.6 5.6 3.2 4.0 2.0 2.7 1.6 1.6 2.6 0.0

141 Royaume-Uni 27 14 7 3.1 4.3 3.9 2.0 1.3 2.7 1.8 1.8 2.0 0.0142 Suisse 27 11 7 4.5 2.7 3.6 1.5 0.5 2.4 1.5 1.6 2.4 -0.4143 Irlande 36 14 7 4.6 4.6 3.6 2.8 5.0 3.8 3.2 2.1 0.9 2.8144 Allemagne 40 16 7 4.7 5.5 3.1 3.0x 1.9 2.4 1.5 1.3 2.4 1.0145 Danemark 25 10 7 4.4 2.8 2.5 2.2 1.3 2.6 1.6 1.7 2.4 -0.4

146 Japon 40 11 6 6.6 3.5 8.3 5.1 3.2 2.0 1.8 1.5 0.5 1.2147 Hong Kong* 52 13 6 6.9 5.2 4.1 6.2 5.3 5.0 2.1 1.2 4.3 3.7148 Singapour 40 13 6 5.6 5.7 0.7 8.3 6.1 5.5 1.8 1.7 5.6 0.4149 Finlande 28 9 5 5.9 3.6 2.5 3.6 -0.3 2.7 1.7 1.9 2.3 -0.7150 Suède 20 9 5 4.1 3.9 1.7 2.0 -0.1 2.3 1.6 2.1 1.8 -1.8

* Taux annuel moyen de régression requis si l'on veut ramener dans tous les pays le TMM5 à 70 pour 1000 naissances vivantes ou à deux tiers du taux de 1990, selon que l'un ou l'autrede ces résultats apparaît plus favorable. Note: les pays sont énumérés par ordre décroissant de TMM5 pour 1995 (voir tableau 1).

Taux annuel moyende régression

(%)

105

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D:\atarpao\unicef4\enfants4\61966TA10

Tableau 10: Données consolidées par régions et catégories

Asiedu Sud

Moyen-Orientet Afrique

du NordAsie de l'Estet Pacifique

Amériquelatine etCaraïbes

Afriqueau sud

du Sahara

Paysindus-

trialisés

Paysen dévelop-

pement

Tableau 1: Indicateurs de base

Taux de mortalité des moins de 5 ans1960 256 244 238 200 159 . . 37 216 283 1911995 175 60 121 55 47 38 8 99 173 90

Taux de mortalité infantile1960 153 154 146 133 106 . . 31 138 172 1231995 106 46 82 42 38 33 7 67 109 61

Population totale (millions) 564 309 1259 1786 474 474 830 4526 586 5696Naissances, nombre annuel (milliers) 24710 10187 38071 35975 11865 7298 10518 124197 24513 138624Décès des moins de 5 ans, nombre annuel (milliers) 4323 616 4616 1984 554 282 90 12278 4243 12465PNB par habitant ($EU) 503 1662 325 962 3139 2121 24300 1023 233 4498Espérance de vie à la naissance (années) 51 65 61 67 69 69 77 62 52 64

Taux d'alphabétisation des adultes (%) 57 59 49 84 86 96 95 71 49 74% inscription dans le primaire 72 92 91 114 108 97 104 98 66 99Répartition du revenu

40% des ménages les plus pauvres (%) . . . . 21 18 10 18 18 15 . . . .20% des ménages les plus riches (%) . . . . 42 45 61 45 41 51 . . . .

Tableau 2: Nutrition

Insuffisance pondérale (naissance) (%) 16 11 33 11 10 . . 6 19 23 18Enfants nourris au sein

exclusivement, 0-3 mois (%) 29 43 46 . . 21 . . . . 42 43 42plus compléments, 6-9 mois (%) 64 45 31 . . 41 . . . . 45 53 45encore allaités, 20-23 mois (%) 48 . . 68 . . 20 . . . . 52 57 52

Insuffisance pondérale des enfantsmodérée et grave (%) 30 16 52 23 11 . . . . 32 42 32grave (%) 9 4 20 4 2 . . . . 10 14 10

Emaciation des enfants, modérée et grave (%) 8 7 16 5 3 . . . . 9 10 9Retard de croissance des enfants, modéré et grave (%) 41 24 53 34 20 . . . . 39 50 39

Taux de goitre, total (%) 16 20 13 13 15 20 . . 15 19 14% de ménages consommant du sel iodé 47 75 58 48 80 26 . . 55 33 54Ration calorique en % des besoins 93 123 99 112 114 128 134 107 90 112

Tableau 3: Santé

Accès à l'eau potable% population totale 51 79 80 67 75 . . . . 71 55 71% population urbaine 80 95 85 93 86 . . . . 88 77 89% population rurale 36 59 78 57 55 . . . . 61 48 61

Accès à un assainissement sûr% population totale 44 60 33 35 61 . . . . 40 35 40% population urbaine 73 86 71 76 71 . . . . 74 63 75% population rurale 32 44 19 18 32 . . . . 22 27 22

Accès aux services de santé% population totale 53 87 77 87 79 . . . . 80 48 80% population urbaine 80 99 . . . . . . . . . . . . . . 97% population rurale . . 79 . . . . . . . . . . . . . . 76

% enfants d'un an vaccinésBCG 68 95 90 91 96 82 . . 87 73 87DTC 51 88 77 89 84 83 86 77 58 78poliomyélite 50 88 84 90 84 84 88 80 58 81rougeole 53 86 73 88 85 80 83 76 59 77

% femmes enceintes vaccinées � tétanos 39 62 69 35 53 . . . . 50 49 50Taux d'utilisation de la TRO (%) 73 51 48 87 64 . . . . 65 81 65

Paysles moinsavancés

106

Totalmondial

Europe centraleet orientale,

Communautésd�Etats

indépendantset Etats baltes

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D:\atarpao\unicef4\enfants4\61966TA10107

Tableau 4 : Education

Taux d'alphabétisation des adultes 1980hommes (%) 51 55 52 81 82 . . . . 69 47 74femmes (%) 30 27 24 58 78 . . . . 46 24 56

Taux d'alphabétisation des adultes 1995hommes (%) 67 70 63 91 88 98 . . 79 59 81femmes (%) 48 47 36 76 85 94 . . 62 38 66

Récepteurs radio, nombre par 1000 habitants 148 252 79 197 346 392 1255 177 96 355Récepteurs TV, nombre par 1000 habitants 24 98 33 49 164 313 594 59 10 157

Taux brut d'inscription, enseignement primaire 1960garçons (%) 47 67 77 120 75 . . 109 93 47 95filles (%) 24 35 39 85 71 . . 109 62 23 68

Taux brut d'inscription, enseignement primaire 1990-94garçons (%) 80 99 102 116 106 98 104 103 74 103filles (%) 66 84 80 112 103 96 104 92 59 93

Taux net d'inscription, enseignement primaire 1990-95garçons (%) 58 92 . . 97 86 . . 97 86 56 88filles (%) 50 82 . . 95 86 . . 97 81 45 84

% enfants entrés en 1re année atteignant la 5e, école primaire 71 91 59 87 73 94 99 75 57 76Taux d'inscription, enseignement secondaire

garçons (%) 26 62 51 57 45 80 97 51 21 57filles (%) 21 49 32 49 49 82 99 41 12 49

Tableau 5: Indicateurs démographiques

Populationmoins de 18 ans (millions) 293 148 539 603 190 141 191 1827 294 2106moins de 5 ans (millions) 103 46 168 171 56 36 53 560 101 633

Taux annuel d'accroissement de la population1965-80 (%) 2.7 2.9 2.3 2.2 2.5 1.1 0.8 2.3 2.5 2.01980-95 (%) 2.9 3.0 2.2 1.5 2.0 0.8 0.6 2.0 2.6 1.7

Taux brut de mortalité1960 24 21 21 19 13 10 10 20 25 171995 15 7 9 7 6 11 9 9 14 9

Taux brut de natalité1960 49 48 44 39 42 25 20 42 48 361995 44 33 30 20 25 15 13 28 42 24

Espérance de vie (années)1960 40 47 44 48 56 65 70 47 39 511995 51 65 61 67 69 69 77 62 52 64

Indice synthétique de fécondité 6.1 4.6 3.9 2.3 3.0 2.1 1.7 3.4 5.6 3.1

% population urbanisée 31 54 27 33 74 66 77 37 22 45Taux annuel d'accroissement de la population urbanisée

1965-80 (%) 5.2 4.8 3.8 3.3 3.8 2.3 1.3 3.8 5.4 2.81980-95 (%) 5.0 4.1 3.4 4.1 2.9 1.8 0.8 3.8 5.0 2.8

Tableau 6: Indicateurs économiques

PNB par habitant ($EU) 503 1662 325 962 3139 20121 24300 1023 233 4498Taux annuel croissance du PNB/habitant

1965-80 (%) 2.7 3.1 1.5 4.9 4.0 . . 2.9 3.7 -0.1 3.11985-94 (%) -0.9 -0.7 2.6 7.1 0.9 -3.1 1.9 2.9 -0.1 1.9

Taux annuel d'inflation (%) 16 15 10 9 392 103 3 139 22 30Au-dessous du seuil de pauvreté absolue

% population urbaine . . . . 33 . . 18 . . . . 27 55 . .% population rurale 62 . . 39 16 48 . . . . 31 70 . .

% dépenses publiquessanté 4 6 2 2 5 . . 12 4 5 10éducation 13 15 3 12 10 . . 4 11 12 6défense 11 21 17 17 5 . . 10 13 19 10

APD totale reçue (millions $EU) 17285 6296 7035 8637 5112 . . . . 45138 15676 48299APD en % du PNB du pays bénéficiaire 6 1 2 1 0 . . . . 1 12 1Service de la dette

en % des exportations de biens et de services1970 6 12 17 6 13 . . . . 11 6 111994 85 383 291 367 205 2109 . . 254 53 286

Asiedu Sud

Moyen-Orientet Afrique

du NordAsie de l'Estet Pacifique

Amériquelatine etCaraïbes

Europe centraleet orientale,

Communautésd�Etats

indépendantset Etats baltes

Afriqueau sud

du Sahara

Paysindus-

trialisés

Paysen dévelop-

pement

Paysles moinsavancés

Totalmondial

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D:\atarpao\unicef4\enfants4\61966TA10

Tableau 7 : Femmes

Chiffres en % de ceux des hommesespérance de vie 106 104 101 106 108 112 109 104 104 105alphabétisation des adultes 71 67 57 84 97 96 . . 78 63 81inscription enseignement primaire 83 85 79 97 97 98 100 89 79 90inscription enseignement secondaire 80 79 63 87 109 102 101 81 59 87

Taux d'emploi des contraceptifs (%) 15 44 38 75 60 . . 72 54 18 57% femmes enceintes vaccinées contre le tétanos 39 62 69 35 53 . . . . 50 49 50% accouchements assistés 38 62 29 75 76 . . 99 53 29 57Taux de mortalité maternelle 980 323 607 214 190 88 13 477 1052 428

Tableau 9: Le taux du progrès

Taux de mortalité des moins de 5 ans1960 256 244 238 200 159 . . 37 216 283 1911980 202 142 179 81 88 63 15 137 221 1221995 175 60 121 55 47 38 8 99 173 90

Régression de la mortalité des moins de 5 anstaux annuel 1960-80 (%) 1.2 2.7 1.4 4.5 3.0 . . 4.7 2.3 1.2 2.2taux annuel 1980-95 (%) 1.0 5.7 2.6 2.5 4.2 3.3 3.6 2.2 1.6 2.1taux annuel requis 1995-2000 (%) 18.9 5.0 11.1 7.6 5.1 3.3 5.7 11.8 18.1 11.6

PNB par habitanttaux annuel de croissance 1965-80 (%) 2.7 3.1 1.5 4.9 4.0 . . 2.9 3.7 -0.1 3.1taux annuel de croissance 1985-94 (%) -0.9 -0.7 2.6 7.1 0.9 -3.1 1.9 2.9 -0.1 1.9

Indice synthétique de fécondité1960 6.6 7.1 6.1 5.6 6.0 3.0 2.8 6.0 6.6 4.91980 6.6 6.2 5.1 3.3 4.1 2.5 1.8 4.4 6.5 3.81995 6.1 4.6 3.9 2.3 3.0 2.1 1.7 3.4 5.6 3.1

Indice synthétique de féconditétaux annuel de régression 1960-80 (%) 0.0 0.7 0.9 2.7 1.8 0.9 2.2 1.5 0.0 1.3taux annuel de régression 1980-95 (%) 0.6 2.0 1.7 2.4 2.2 1.4 0.2 1.7 1.0 1.4

Les chiffres indiqués dans ce tableau sont des totaux ou des moyennes pondérées.

108

Asiedu Sud

Moyen-Orientet Afrique

du NordAsie de l'Estet Pacifique

Amériquelatine etCaraïbes

Afriqueau sud

du Sahara

Paysindus-

trialisés

Paysen dévelop-

pement

Paysles moinsavancés

Totalmondial

Europe centraleet orientale,

Communautésd�Etats

indépendantset Etats baltes

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Index des pays par régions et catégories (Tableau 10)

Afrique au sud du Sahara Afrique du SudAngolaBéninBotswanaBurkina FasoBurundiCamerounCongoCôte d�IvoireErythréeEthiopie

GabonGambieGhanaGuinéeGuinée-BissauKenyaLesothoLibériaMadagascarMalawiMali

MauriceMauritanieMozambiqueNamibieNigerNigériaOugandaRép. centrafricaineRép.-Unie de TanzanieRwandaSénégal

Sierra LeoneSomalieTchadTogoZaïreZambieZimbabwe

Afrique du Nord etMoyen-Orient

AlgérieArabie saouditeEgypteEmirats arabes unisIran, Rép. islamique d�

IraqJamahiriya arabe

libyenneJordanieKoweït

LibanMarocOmanRép. arabe syrienneSoudan

TunisieYémen

Asie du Sud AfghanistanBangladesh

BhoutanInde

NépalPakistan

109

Sri Lanka

Asie de l�Estet Pacifique

CambodgeChineHong Kong*Indonésie

MalaisieMongolieMyanmarPapouasie-

Nouvelle-Guinée

PhilippinesRép. de CoréeRép. dém. pop. laoRép. pop. dém. de Corée

SingapourThaïlandeViet Nam

Amérique latineet Caraïbes

ArgentineBolivieBrésilChiliColombieCosta Rica

CubaEl SalvadorEquateurGuatemalaHaïtiHonduras

JamaïqueMexiqueNicaraguaPanamaParaguayPérou

Rép. dominicaineTrinité-et-TobagoUruguayVenezuela

Europe centrale etorientale, Communautéd�Etats indépendantset Etats baltes

AlbanieArménieAzerbaïdjanBélarusBosnie-HerzégovineBulgarieCroatie

EstonieFédération de RussieGéorgieHongrieKazakstanKirghizistanLettonie

LituanieOuzbékistanPologneRép. de MoldovaRép. tchèqueex-Rép. yougoslave

de Macédoine

RoumanieSlovaquieTadjikistanTurkménistanTurquieUkraineYougoslavie

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Pays industrialisés AllemagneAustralieAutricheBelgiqueCanadaDanemark

EspagneEtats-Unis d�AmériqueFinlandeFranceGrèceIrlande

IsraëlItalieJaponNorvègeNouvelle-ZélandePays-Bas

PortugalRoyaume-UniSlovénieSuèdeSuisse

Pays endéveloppement

AfghanistanAfrique du SudAlgérieAngolaArabie saouditeArgentineArménieAzerbaïdjanBangladeshBéninBhoutanBolivieBotswanaBrésilBurkina FasoBurundiCambodgeCamerounChiliChineColombieCongoCosta RicaCôte d�IvoireCubaEgypteEl SalvadorEmirats arabes unisEquateur

ErythréeEthiopieGabonGambieGéorgieGhanaGuatemalaGuinéeGuinée-BissauHaïtiHondurasHong Kong*IndeIndonésieIran, Rép.

islamique d�IraqJamahiriya arabe libyenneJamaïqueJordanieKazakstanKenyaKirghizistanKoweïtLesothoLibanLibériaMadagascar

MalaisieMalawiMaliMarocMauriceMauritanieMexiqueMongolieMozambiqueMyanmarNamibieNépalNicaraguaNigerNigériaOmanOugandaOuzbékistanPakistanPanamaPapouasie-Nouvelle- GuinéeParaguayPérouPhilippinesRép. arabe syrienneRép. centrafricaineRép. de CoréeRép. dém. pop. lao

Rép. dominicaineRép. pop. dém. de CoréeRép.-Unie de

TanzanieRwandaSénégalSierra LeoneSingapourSomalieSoudanSri LankaTadjikistanTchadThaïlandeTogoTrinité-et-TobagoTunisieTurkménistanTurquieUruguayVenezuelaViet NamYémenZaïreZambieZimbabwe

Pays lesmoins avancés

AfghanistanAngolaBangladeshBéninBhoutanBurkina FasoBurundiCambodgeErythréeEthiopie

GambieGuinéeGuinée-BissauHaïtiLesothoLibériaMadagascarMalawiMaliMauritanie

MozambiqueMyanmarNépalNigerOugandaRép. centrafricaineRép. dém. pop. laoRép.-Unie de TanzanieRwandaSierra Leone

SomalieSoudanTchadTogoYémenZaïreZambie

110

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Définitions

Taux de mortalitédes moins de 5 ansProbabilité de décéder entre la naissance et lecinquième anniversaire, pour 1000 naissancesvivantes.

Taux de mortalité infantileProbabilité de décéder entre la naissance et lepremier anniversaire, pour 1000 naissancesvivantes.

PNB

Produit national brut, exprimé en dollars desEtats-Unis. Les taux de croissance du PNB parhabitant sont des taux de croissance annuellemoyenne calculés en fixant des lignes detendance aux valeurs logarithmiques des PNB

par habitant, aux prix constants du marché,pour chaque année de la période de référence.

Espérance de vie à la naissanceNombre d�années que vivrait un nouveau-nésujet aux risques particuliers à une coupeinstantanée de la population au moment de sanaissance.

Taux d�alphabétisation des adultesPourcentage de la population âgée de 15 ansou plus sachant lire et écrire.

Taux d'inscription primaireet secondaireLe taux brut d'inscription est le nombre totald�enfants inscrits dans le primaire ou lesecondaire (qu�ils soient ou non en âge defréquenter l�école primaire ou secondaire),exprimé en pourcentage du nombre totald�enfants appartenant au groupe d�âgecorrespondant à l�un ou l�autre de ces niveauxd�enseignement. Le taux net d'inscription estle nombre total d�enfants inscrits dans leprimaire ou le secondaire qui appartiennent augroupe d�âge pertinent, exprimé enpourcentage du nombre total d�enfantsappartenant à ce même groupe d�âge.

Répartition du revenuPourcentage du revenu du secteur privé dontdisposent les 20% des ménages les plusriches et les 40% des ménages les pluspauvres.

Insuffisance pondéraleà la naissanceMoins de 2500 grammes.

Faible poidsModéré et grave : pourcentage d�enfants dontle poids pour l�âge est inférieur de deux E.T.

(écarts-types) à la médiane de la population deréférence ; grave : pourcentage d�enfants dontle poids pour l�âge est inférieur de trois E.T. à lamédiane de la population de référence.

EmaciationModérée et grave : pourcentage d�enfantsdont le poids pour la taille est inférieur dedeux E.T. (écarts-types) à la médiane de lapopulation de référence.

Retard de croissanceModéré et grave : pourcentage d�enfants dontla taille pour l�âge est inférieure de deux E.T.

(écarts-types) à la moyenne de la populationde référence.

Taux de goitre

Pourcentage d�enfants âgés de 6 à 11 ans quiprésentent un goitre palpable ou visible. Cetaux est un indicateur de la carence en iode,qui est cause de lésions cérébrales etd�arriération mentale.

Accès aux services de santéPourcentage de la population qui peut serendre en moins d�une heure dans les centresde santé locaux, en utilisant les moyens detransport habituels.

DTC

Diphtérie, tétanos et coqueluche.

Utilisation de la TRO

Pourcentage de tous les cas de diarrhéesurvenant chez des enfants de moins de 5 ansqui sont traités au moyen de sels deréhydratation orale ou d�une boissonappropriée préparée à domicile.

Enfants atteignant la cinquièmeannée d'études primairesPourcentage des enfants entrés en premièreannée du cycle primaire de l�enseignement quiparviennent à la cinquième année de ce cycle.

Taux brut de mortalitéNombre annuel de décès pour 1000 habitants.

Taux brut de natalitéNombre annuel de naissances pour 1000habitants.

Indice synthétique de féconditéNombre d�enfants que mettrait au monde unefemme qui vivrait jusqu�à la fin de ses annéesde procréation en donnant naissance, àchaque âge, au nombre d�enfantscorrespondant au taux de fécondité pour cetâge.

Population urbainePourcentage de la population résidant dansles régions urbaines telles qu�elles ont étédéfinies par des critères nationaux lors dudernier recensement.

Seuil de pauvreté absolueNiveau de revenu au-dessous duquel il estimpossible d�obtenir une alimentationadéquate du point de vue nutritionnel et desatisfaire les besoins essentiels nonalimentaires.

APD

Aide publique au développement.

Service de la detteTotal des paiements d�intérêts et desremboursements du principal afférents auxdettes extérieures publiques et aux empruntsgarantis par l�Etat.

Taux d�emploi des contraceptifsPourcentage de femmes mariées âgées de 15à 49 ans qui utilisent des moyens decontraception.

Accouchements assistésPourcentage de tous les accouchementsassistés par des médecins, des infirmières,des sages-femmes, des accoucheusestraditionnelles qualifiées ou des agents desoins de santé primaires qualifiés.

Taux de mortalité maternelleNombre annuel de femmes qui meurent decauses liées à la grossesse pour 100 000naissances vivantes.

111

Page 113: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Sources principales

Mortalité infantile et mortalitédes moins de 5 ansDivision de la population de l�Organisation desNations Unies, UNICEF, Bureau de statistiquedes Nations Unies, Banque mondiale et USBureau of the Census.

Population totaleDivision de la population de l�Organisation desNations Unies.

NatalitéDivision de la population de l'Organisationdes Nations Unies, Bureau de statistique desNations Unies et Banque mondiale.

Décès des moins de 5 ansUNICEF.

PNB par habitantBanque mondiale.

Espérance de vieDivision de la population de l�Organisation desNations Unies.

Alphabétisation des adultesOrganisation des Nations Unies pourl�éducation, la science et la culture (UNESCO).

Inscription scolaire et enfantsatteignant la cinquième annéed'études primairesOrganisation des Nations Unies pourl�éducation, la science et la culture (UNESCO).

Répartition du revenu parmiles ménagesBanque mondiale.

Insuffisance pondéraleà la naissanceOrganisation mondiale de la Santé (OMS).

Allaitement maternelDemographic and Health Surveys (MacroInternational), Multiple Indicator ClusterSurveys (MICS) et Organisation mondiale de laSanté (OMS).

Faible poids, émaciation, retardde croissanceDemographic and Health Surveys, MultipleIndicator Cluster Surveys (MICS) etOrganisation mondiale de la Santé (OMS).

Iodation du selUNICEF et Multiple Indicator Cluster Surveys(MICS).

Taux de goitreOrganisation mondiale de la Santé (OMS).

Apport caloriqueOrganisation des Nations Unies pourl�alimentation et l�agriculture (FAO).

Accès à l�eau potable età l�assainissementUNICEF, Organisation mondiale de la Santé (OMS)et Multiple Indicator Cluster Surveys (MICS).

Accès aux services de santéUNICEF et Demographic and Health Surveys.

VaccinationOrganisation mondiale de la Santé (OMS) etUNICEF.

Utilisation de la TRO

Multiple Indicator Cluster Surveys (MICS),Demographic and Health Surveys etOrganisation mondiale de la Santé (OMS).

Postes de radio et de télévisionOrganisation des Nations Unies pourl�éducation, la science et la culture (UNESCO).

Population (0-18 ans) (0-5 ans)Division de la population de l�Organisation desNations Unies.

Taux bruts de mortalité etde natalitéDivision de la population de l�Organisation desNations Unies.

FéconditéDivision de la population de l�Organisation desNations Unies.

Population urbaineDivision de la population de l�Organisation desNations Unies et Banque mondiale.

Inflation et seuil de pauvretéabsolueBanque mondiale.

Dépenses de santé, d�éducationet de défenseFonds monétaire international (FMI).

APD

Organisation de coopération et dedéveloppement économiques (OCDE).

Service de la detteBanque mondiale.

Taux d�emploi des contraceptifsDivision de la population de l�Organisation desNations Unies et Demographic and HealthSurveys.

Accouchements assistésOrganisation mondiale de la Santé (OMS).

Mortalité maternelleOrganisation mondiale de la Santé (OMS) etUNICEF.Certains taux de mortalité maternelle figurantdans le Tableau 7 diffèrent nettement desestimations nationales officielles. Ces taux, etd�autres encore, sont en cours de réexamenpar l�OMS et l�UNICEF, et seront révisés sinécessaire dans le cadre du processusd�amélioration des estimations concernant lamortalité maternelle.

112

Page 114: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

113

Index

AAbrinq, Fondation, 73, 78Abus sexuels, 32, 35, 38 (voir aussi

Prostitution)Afrique, Fondation, 45Afrique, 27, 28, 29, 30, 42, 47, 49, 57Afrique du Sud, 12, 42, 74Age minimum, 17, 26,27, 70 (voir aussi

Conventions)Agriculture, 39, 40, 41Ajustement structurel (programmes d�-), 29, 61Allemagne, 22, 23, 76

Agence allemande pour la coopérationtechnique (GTZ), 76

Comité allemand pour l�UNICEF, 76Union allemande du textile et du

vêtement, 69Alston, Philip, 14Alternativas y Oportunidades, projet, 55Amérique

centrale, 43latine, 27, 28, 30, 31, 32, 49, 57, 62

Angleterre (voir Royaume-Uni)Angola, 12Anti-Slavery International, 35Aquino, Corazón, 68Argentine, 31ASACR, 21Asian-American Free Labor Institute, 54, 72Asie, 27, 28, 32, 57

du Sud, 37, 47du Sud-Est, 29, 35

Assassinat d�enfants des rues, 43Association des exportateurs d�agrumes, 73Australie, 23Axé, Projeto, 54, 63

BBadran, Hoda, 10Balia Gram Unnayan Samity (BGUS), projet, 54Baltes (Etats), 28, 57Bamako, réunion de -, 62, 71Bangladesh, 21, 22, 24, 30, 32, 33, 35, 40, 43,

50, 55, 57, 61, 66, 69, 70, 72(voir aussi BGMEA, BRAC, Grameen Bank,

syndicats)Banque mondiale, 29, 60, 61Barabanki, projet, 62Belgique, 18, 23Bénin, 33, 35

BGMEA, 70BGUS, 54Bolivie, 22Bosco Yuvodaya, projet pour les enfants des

rues, 45Botswana, 67Boutros-Ghali, Boutros, 6, 13Boycott, 21, 24BRAC, 57, 62, 70Breaking Ground, projet, 68Brésil, 22, 31, 38,40, 42, 43, 47, 55, 62, 64,

68, 72Projet D�autres issues pour les enfants de

la rue, 65(voir aussi Assassinat d�enfants, Association

des exportateurs d�agrumes, FondationAbrinq, Forum national, Mouvementnational, Projeto Axé, Statut de l�enfant etde l�adolescent)

Bureau international du Travail, 27, 29, 40,42, 48, 68, 70

Burkina Faso, 12

CC & A, 75Canada, 29, 31Caraïbes, 28, 57Chiffonniers, 44, 46 seq.Children�s Rights Development Unit, 10Chili, 22Chine, 12, 74CISL, 69CISOL, 55CLASS, 66 seq.Clause sociale, 75Code de l�enfance et de l�adolescence

(Honduras), 12Code de protection de l�enfance (Tunisie), 12Codes de conduite, 43, 75Colombie, 42, 47, 56

(voir aussi Escuela Nueva)Comité des droits de l�enfant, 10, 11Comités nationaux pour l�UNICEF : voir sous le

nom des paysCommission des droits de l�homme, 76Communauté d�Etats indépendants, 28, 57Conférence asiatique sur les enfants de la

rue, Manille, 1989, 69Conférence internationale sur le travail des

enfants (Oslo, 1997), 13

Conférence mondiale sur l�éducation pourtous (Jomtien, 1990), 56, 60

Congrès mondial contre l�exploitationsexuelle d�enfants à des finscommerciales (Stockholm, 1996), 13, 39

Convention relative aux droits de l�enfant, 6,8 seq., 17, 18, 34, 51, 53, 60, 61, 64, 71,80. 81

Convention sur l�élimination de toutes lesformes de discrimination à l�égard desfemmes, 67

Conventions de l�OIT, 19, 26, 51, 69, 81Copenhague, Sommet mondial pour le

développement social, 1995, 65/66Costa Rica, 22Côte d�Ivoire, 42CREDA, 23 seq., 54

DDanger (travail dans des conditions

dangereuses), 6, 17 seq., 20, 22, 25, 27,31, 40, 41 seq., 45, 46, 51, 65, 68, 80 (voiraussi Dommages)

Déclaration mondiale en faveur de la survie,de la protection et du développement del�enfant (et Plan d�action), 51

Déclaration universelle des droits del�homme, 19

Développement, pays/monde(voir ajustement structurel, clause sociale)

Développement social, Sommet mondial pourle -, 65/66

Dieng, Romaine, 71Discrimination, 39, 48 seq., 56, 66, 67Domestique, travail, 34 seq., 69Dommages (physiques et émotionnels), 37,

39, 40, 46, 47

EEcosse (voir Royaume-Uni)Educateur de rues, projet, 62, 63Education, 18, 30 seq., 48, 50, 53 seq., 66

amenée aux enfants, 56, 61, 62, 63budgets et coût, 29, 30, 60 seq.de base, 56 seq., 77, 80informelle/non formelle, 23, 54sur les droits de l�enfant, 11, 12, 56

(voir aussi BRAC ; Escuela Nueva)Egypte, 22, 26, 63El Salvador, 22, 77

Page 115: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

114

Emirats arabes unis, 9Employeurs, 18, 28, 36, 71, 75ENDA Tiers Monde, 55Enfants

définition, 9, 53développement, 18, 25 seq., 41des rues, 45, 47, 62, 63(voir aussi Sommet mondial)

Enseignants, 56 seq.Entreprises, responsabilité, 74 seq.Equateur, 55Erythrée, 12Esclavage, 25, 38, 52Escuela Nueva, 56, 58 seq.Espagne, 23Etats-Unis d�Amérique, 9, 17, 20, 23, 24, 28,

31, 38, 70, 75, 77(voir aussi Harkin, projet)

Ethiopie, 12, 44Europe, 31, 32

centrale et orientale, 28, 57Exploitation, 6, 18, 20, 21, 22, 25, 32, 36, 40

seq., 47, 53, 69pauvreté et -, 28 seq., 65sexuelle 34, 38 seq.

FFamilial, travail, 34, 47 seq.

Exclusion de la protection, 41Fédération de Russie, 46, 63Fédération du patronat kényen, 71Femmes et Filles

Discrimination, 48Education, 22, 56 seq., 62Travail, 34, 47, 48 seq., 67(voir aussi Sinaga)

Finlande, 69Fondation

Abrinq, 73Afrique, 45CISOL, 55Gulbenkian, 10Rugmark, 76 seq.

Fonds chrétien pour l�enfance, 54Fonds monétaire international, 29Forcé, travail, 34

Convention de l�OIT sur le -, 19Formation Carpets, 72Forum international consultatif sur

l�Education pour Tous (Amman, 1996), 61Forum national pour la prévention et

l�élimination du travail des enfants (Brésil),68, 73

Foyer Maurice Sixto, 33France, 23, 75Free the Children, 71

GGalles, Pays de (voir Royaume-Uni)Gap, Société, 78Ghana, 27Gono Shahijo Shangstha, 70Grameen Bank, 66Grèce, 20Guatemala, 22, 35, 48Guinée équatoriale, 30Gulbenkian, Fondation, 10

HHaïti, 32, 33, 34, 35Harkin, projet, 24, 70Honduras, 12, 43, 55

(voir aussi Alternativas y Oportunidades,projet, et Code de l�enfance et del�adolescence)

Hong Kong, 26, 64

IICCR, 75, 78Iles Cook, 9Inde, 17, 22, 27, 30, 31, 35, 37, 38, 43, 53, 54,

56, 61, 62, 64, 66, 68, 71, 74, 75manifestations d�enfants, 74

Indonésie, 22, 27, 32, 35, 43Industrie, travail des enfants, 19, 34, 39 seq.Initiative 20%-20%, 61Inspecteurs/inspection du travail, 22, 41, 64,

67, 76, 77Institut national pour le bien-être de la

famille, 62Intersport Ltd, 72Invisible (travail) (voir Domestique,

Agriculture)IPEC : Programme international pour l�abolition

du travail des enfants, 22, 35, 36Irlande du Nord (voir Royaume-Uni)Italie, 42, 69

Comité italien pour l�UNICEF, 69Progetto Lavoro, 69

JJapon, 18Jomtien, Conférence mondiale sur

l�éducation pour tous, 1990, 56, 60

KKeilburger, Craig, 71Kenya, 22, 32, 22, 35, 37, 40, 45, 55, 71

(voir aussi Fédération du patronat kényen)Kirghizistan, 46

LLa Rocca, Cesare de Florio, 63Législation, 11, 12, 22, 51, 64 seq.

Levi Strauss, 73, 75Libéria, 46Luxembourg, 23

MMalaisie, 17, 61Malawi, 40Mali, 62, 71Maquiladoras, 43Maroc, 17Masih, Iqbal, 71Maurice, 67Maurice Sixto, Foyer, 33Mauritanie, 38Mberio, Albert, 60Médias, 13, 22, 38, 69Mexique, 43Militaires, dépenses, 29Minimum, âge (voir sous les pays, et

Conventions de l�OIT )Mobilisation sociale, 67 seq.Mouvement national des garçons et des filles

des rues, 47Mouvement des pays non alignés

réunion des ministres du travail, 21Moyen-Orient, 28, 32, 49, 57Multinationales, voir TransnationalesMusangu, 36Museveni, Yoweri, 12Myanmar, 38Mythes, 18 seq.

NNamibie, 12Népal, 12, 22, 35, 38, 43, 47, 49, 54, 69, 72

manifestations d�enfants, 74Nicaragua, 22Nombre d�enfants au travail, 25, 26, 27, 36,

40Norvège, 23

OOCDE, 60OIT, 6, 22, 36, 51, 53

conventions sur l�âge minimum, 26voir aussi: agriculture, danger, IPEC,nombre d�enfants au travail, Sinaga

Oman, 9OMC, 75Ong�olo, Jane, 36Oppex, 72Ordóñez, Víctor, 54Ouganda, 12, 45

(voir aussi Fondation Afrique, Statut del�enfant)

Page 116: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

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PPacifique, 28, 57Pacte international relatif aux droits civils et

politiques, 19Pacte international relatif aux droits

économiques, sociaux et culturels, 19Pagsanjan (Philippines), 69Pakistan, 21, 22, 38, 61, 63, 69, 71Panama, 22Paraguay, 62Pauvreté, 20, 28, 65

travail des enfants et -, 18 seq.Pays-Bas, 76Pelto, P., 49Pérou, 26, 35, 42, 62

(voir aussi projet Educateur de rues)Philippines, 17, 22, 26, 35, 44, 63, 68, 74

organisations d�enfants, 74projet national pour les enfants des rues,63

Portugal, 17Potala Carpets, 72PRESSHOPE, 69Privé, secteur, 71, 72

(voir aussi Sociétés)Projets

voir sous le nom du pays ou du projetProstitution, 24, 38, 44, 45, 69

RReach Up, 45République centrafricaine, 60République de Corée, 61République dominicaine, 33, 38République-Unie de Tanzanie, 17, 22, 40, 42Restavèks, 34, 35ROAD, 69Royaume-Uni, 10, 18, 20, 28, 35

Children�s Rights Development Unit, 10Comité du Royaume-Uni pour l�UNICEF, 10

Rugmark, (Fondation, Label, Inde et Népal),76 seq.

Rueséducateurs, 43, 62, 63enfants, 43, 47, 62, 63métiers, travail, 34, 43, 44

Russie, Fédération de -(voir sous Fédération)

Rwanda, 11

SSACCS, 68, 71, 76Saint-Kitts-et-Nevis, 12Samling Carpet Industries, 72Sanctions, 21, 24Sénégal, 27, 37, 44, 55Servitude, travail en -, 21, 25, 29, 34, 37 seq.Sierra Leone, 11, 46Sinaga (Centre de ressources pour les

femmes et les enfants au travail), 33, 36Somalie, 9Sommet asiatique sur les droits de l�enfant et

les médias, Manille, 1996, 13, 69Sommet mondial pour les enfants 1990, 13Sommet mondial pour le développement

social, Copenhague, 1995, 65/66Sous-traitants, 43Sri Lanka, 35, 37, 43, 69Statut de l�enfant (Ouganda), 12Statut de l�enfant et de l�adolescent (Brésil),

65Stockholm, Congrès mondial contre

l�exploitation sexuelle d�enfants à des finscommerciales, 1996, 13, 39

Suisse, 9, 76Syndicats, 22, 69 seq.

CISL, 69Syndicat indépendant des ouvriers duvêtement, 55Syndicat européen du textile, del�habillement et du cuir, 69Union allemande du textile et duvêtement, 69

TTabac, industrie du -, 37, 40, 43, 66Tapis, industrie et fabricants, 37, 38, 47, 71,

72, 76Thaïlande, 22, 31, 38, 41, 43, 74Togo, 12, 32, 35Tradition, 18, 31 seq., 49Transnationales, sociétés, 43, 73, 74

(voir aussi Codes de conduite)Travail des enfants

âge, 17, 32, 33, 35, 48conditions, danger, 20, 21, 32, 42, 53définition, 25, 28domestique, 32, 34, 69éducation et -, 53exploitation, 18dans la famille, 34, 41, 47forcé et en servitude, 34, 66des filles, 34industrie et plantations, 17, 34, 40 seq.nombre d�enfants au travail, 20, 21, 27, 40pauvreté et -, 18, 20Programme international pour l�abolitiondu travail des enfants, voir sous IPECrevenu familial et -, 20, 55, 64, 66dans les rues, 34(voir aussi agriculture, législation, médias,mythes)

Tunisie, 12Turquie, 22, 40

UUnderprivileged Children�s Education

Programme, Népal, 54, 72Undugu, Société (Kenya) 45, 55UNESCO, 30, 54Uruguay, 35

ZZaïre, 44Zimbabwe, 29, 42, 57ZINTEC, 57

Page 117: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

116

Glossaire

APDaide publique au développement

ASACRAssociation sud-asiatique pour la coopérationrégionale

BGMEABangladesh Garment Manufacturers andExporters Association (Associationbangladaise des fabricants et exportateurs devêtements)

BGUSBalia Gram Unnayan Samity Project

BRACBangladesh Rural Advancement Committee(Comité pour le développement rural duBangladesh)

CISLConfédération internationale des syndicatslibres

CLASSChild Labour Abolition Support Scheme (Plande soutien à l�abolition du travail des enfants)

CREDACentre for Rural Education, Research andDevelopment Association (Centre pourl�éducation rurale et association pour larecherche et le développement)

ECO/CEIEurope centrale et orientale/Communautéd�Etats indépendants

ENDA Tiers MondeEnvironnement et développement TiersMonde

FAOOrganisation des Nations Unies pourl�alimentation et l�agriculture

FMIFonds monétaire international

GTZGesellschaft für Technische Zusammenarbeit(Agence allemande pour la coopérationtechnique)

ICCRInterfaith Center on Corporate Responsibility(Centre interconfessionnel sur laresponsabilité des sociétés)

IPECProgramme international pour l�abolition dutravail des enfants (OIT)

OCDEOrganisation de coopération et dedéveloppement économiques

OITOrganisation internationale du Travail

OMCOrganisation mondiale du commerce

ONGorganisation non gouvernementale

PNBproduit national brut

PNUDProgramme des Nations Unies pour ledéveloppement

ROADRural Organization and Assistance forDevelopment (Organisation rurale et aide audéveloppement)

SACCSSouth Asian Coalition on Child Servitude(Coalition de l�Asie du Sud contre la servitudeenfantine)

SIDAsyndrome d�immunodéficience acquise

UNESCOOrganisation des Nations Unies pourl�éducation, la science et la culture

UNICEFFonds des Nations Unies pour l�enfance

VIHvirus de l�immunodéficience humaine

ZINTECZimbabwe Integrated National TeacherEducation Course (Programme nationalintégré de cours de formation desenseignants)

Page 118: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Bureau de l�UNICEF pour le JaponUN Headquarters Building, 8th floor53-70 Jingumae 5-chomeShibuya-kuTokyo 150, Japon

COMITÉS NATIONAUXPOUR L�UNICEF

Allemagne :Deutsches Komitee für UNICEF

Honingerweg, 10450969 Cologne

Andorre :Comité nacional d�Andorra per la UNICEF

Avda. del Fener, 14Escaldes-Engordany

Australie :Australian Committee for UNICEF Ltd.Suite 903, Level 955 Clarence StreetSydney, NSW 2000

Autriche :Österreichisches Komitee für UNICEF

Hietzinger Hauptstrasse, 551130 Vienne

Belgique :Comité belge pour l�UNICEF

Avenue des Arts, 201040 Bruxelles

Bulgarie :Comité national bulgare pour l�UNICEF

18/B Pentcho Slaveikov Blvd1606 Sofia

Canada :Comité UNICEF Canada443, Mount Pleasant RoadToronto, Ontario, M4S 2L8

BUREAUX DE L�UNICEF

Siège de l�UNICEF

UNICEF House, 3 UN PlazaNew York, NY 10017Etats-Unis d�Amérique

UNICEF, Bureau de GenèvePalais des Nations1211 Genève 10, Suisse

Bureau régional de l�UNICEF pourl�Europe centrale et orientale,la Communauté d�Etats indépendantset les Etats Baltes

Palais des Nations1211 Genève 10, Suisse

Bureau régional de l�UNICEF pourl�Afrique de l�Est et australe

P.O. Box 44145Nairobi, Kenya

Bureau régional de l�UNICEF pourl�Afrique de l�Ouest et centrale

P.B. 443Abidjan 04, Côte d�Ivoire

Bureau régional de l�UNICEF pourles Amériques et les Caraïbes

Apartado Aéreo 75 55Santa Fé de Bogotá, Colombie

Bureau régional de l�UNICEF pourl�Asie orientale et le Pacifique

P.O. Box 2-154Bangkok 10200, Thaïlande

Bureau régional de l�UNICEF pourle Moyen-Orient et l�Afrique du Nord

P.O. Box 811721Amman, Jordanie

Bureau régional de l�UNICEF pourl�Asie du Sud

P.O. Box 5815Lekhnath MargKatmandou, Népal

Danemark :Dansk UNICEF KomiteBilledvej, 8, Frihavnen2100 Copenhague Ø

Espagne :Comité Español del UNICEF

Mauricio Legendre, 3628046 Madrid

Estonie :UNICEF-I Eesti RahvuskomiteeP.O. Box 3324EE 0001 - Tallinn

Etats-Unis d�Amérique :United States Committee for UNICEF

333 East 38th StreetNew York, NY 10016

Finlande :Suomen UNICEF-yhdistys r.y.Perttulantie, 600210 Helsinki

France :Comité français pour l�UNICEF

3, rue Duguay-Trouin75282 Paris Cedex 06

Grèce :Comité national hellénique pour l�UNICEF

Xenias Street, 1115 27 Athènes

Hong Kong :Hong Kong Committee for UNICEF

60, Blue Pool Road 3/F, Happy ValleyHong Kong

Hongrie :UNICEF Magyar Nemzeti BizottságaVarsanyi Iren U. 26-34II.LH VI.11027 Budapest

Fonds des Nations Unies pour l’enfance

unicef

Page 119: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Irlande :Irish National Committee for UNICEF

4, St. Andrew StreetDublin 2

Israël :Israel National Committee for UNICEF

c/o International Cultural Centre for Youth12, Emek Rephaim Road93105 Jérusalem

Italie :Comitato Italiano per l�UNICEF

Via Vittorio Emanuele Orlando, 8300185 Rome

Japon :Japan Committee for UNICEF

UNICEF House31-10, Daikyo-choShinjuku-kuTokyo 160

Lettonie :Comité national de la République de LettonieStr. Brivabas, 751047 Riga

Lituanie :Comité national lituanien pour l�UNICEF

Roziu Avenue, 41Vilnius 2600

Luxembourg :Comité luxembourgeois pour l�UNICEF

99, route d�Arlon1140 Luxembourg

Norvège :UNICEF-Komiteen I NorgeMoller Gt. 240179 Oslo

Nouvelle-Zélande :New Zealand Committee for UNICEF

Level 4Willbank Court57, Willis StreetWellington 6001

Pays-Bas :Stichting Nederlands Comité UNICEF

St. Barbaraweg, 42500 GP La Haye

Pologne :Polski Komitet UNICEF

Ul. Mokotowska, 3900551 Varsovie

Portugal :Comité Portugués para a UNICEF

Av. Ant. Augusto Aguiar, 56-3 esq.1000 Lisbonne

République de Corée :Korean Committee for UNICEF

17-1, Changsung-DongChongro-kuSéoul 110 034

République tchèque :Cesky vybor pro UNICEF

Vysehradská, 51Prague 2-12800

Roumanie :Comitetul National Român UNICEF

Strada Stirbei Voda, 37Sectorul 1-BucurestiBucarest 70732

Royaume-Uni :United Kingdom Committee for UNICEF

55, Lincoln�s Inn FieldsLondres WC2A 3NB

Saint-Marin :Commissione Nazionale Sammarinese per

l�UNICEF

c/o Segreteria di Stato per gli Affari EsteriPalazzo Begni47031 Saint-Marin

Slovaquie :Slovensky Vybor Pre UNICEF

Grosslingova, 6Bratislava 810 00

Slovénie :Slovenski Odbor Za UNICEF

Linhartova, 13Ljubljana - 61000

Suède :Svenska Unicef-KommitténHantverkargatan, 5104 22 Stockholm

Suisse :Comité suisse pour l�UNICEF

Baumackerstrasse, 248050 Zurich

Turquie :UNICEF Turkiye Milli KomitesiAbdullah Cevdet Sokak, No. 20/1000680 Çankaya-Ankara

Fonds des Nations Unies pour l’enfance

unicef

Page 120: Les enfants au travail DANS LE MONDE LA SITUATION … Convention élargit le champ d’action actuel et appelle au maintien des engagements tant dans ... action collective pour traiter

Les droits de l'enfant constituent les fondations sur lesquelles construire dessociétés meilleures.

Le rapport La situation des enfants dans le monde 1997 examine la portéeconcrète de la Convention relative aux droits de l'enfant et s'intéresse ici enparticulier à un sujet poignant, le travail des enfants. De même qu'aucun enfantne devrait plus mourir d'une maladie évitable, aucun enfant ne devrait plustravailler dans des conditions dangereuses ou d'exploitation.

S'il est impossible de citer des chiffres avec certitude, il est pourtant évidentqu'il y a dans le monde des centaines de millions de travailleurs trop jeunes,dont beaucoup sont utilisés à des tâches «invisibles». Certains emplois peuventfaciliter ou promouvoir leur développement sans gêner leur scolarité, leursloisirs ou leur repos, mais la plupart des travaux sont manifestementdévastateurs. Les enfants pauvres sont plus spécialement exposés à ces risquesparce qu'ils sont exploités.

Le problème est complexe, mais pour briser le cycle du travail des enfants etde la pauvreté, on dispose aujourd'hui d'un large éventail d'idées etd'expériences. Une éducation mieux adaptée, un partenariat social renforcépour combattre les effets de la pauvreté figurent parmi les stratégies examinées.Le rapport propose également des mesures pour éliminer le travail des enfants,avec toujours en ligne de mire l'intérêt supérieur de l'enfant.

55.00 FFISBN 92-806-3256-6Nº de vente F.97.XX.SWZ.2