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Collection dirigée par Pierre Vandevoorde

Les e n j e u x c u l t u r e l s

d ' I n t e r n e t

HACHETTE Éducation

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L'auteur :

Marie-Claude Vettraino-Soulard esr professeur en sciences de l'information et de la communicat ion à l 'UFR de Sciences sociales de l 'université Paris 7-

Denis Diderot. Initialement spécialiste de l'image, et plus particulièrement de l'image publicitaire, elle s'intéresse aussi depuis déjà longtemps aux nouvelles technologies. C'est ainsi qu'elle a créé, en 1986, un séminaire national de recherche intitulé «Ecrit, Image, Oral et Nouvelles Technologies» qui donne lieu à des publications collectives.

D u même auteur :

Le téléspectateur face à la publicité, Nathan, collection Arts, Paris, 1989 (en collaboration).

Luxe et Publicité, Retz-Nathan, Paris, 1990.

Lire une image. Analyse de contenu iconique, Armand Colin, Paris, 1993.

L'image : significations, narrations, actions. À paraître, 1999.

Avertissement au lecteur

• Un lexique des mots spécialisés se trouve en fin d'ouvrage. • Les sigles ont été utilisés seulement dans le cas où leur développement aurait alourdi le texte. Une liste des sigles se trouve en fin d'ouvrage. • Le mot CD-ROM n'est écrit ainsi que dans les références empruntées à d'autres auteurs. Nous suivons la recommandation prescrivant la graphie « cédérom ».

* Les adresses électroniques sont données avec parcimonie pour éviter des rup- tures dans la lecture et la multiplication des notes. Les moteurs de recherche permettent de trouver tous les sites auxquels il est fait référence ou allusion dans le texte. Afin d'éviter toute confusion avec la ponctuation courante, les adresses électroniques figurent entre < >.

Maquette de couverture : Guylaine Moi

Maquette intérieure et réalisation: Alinéa

ISBN 2.01.170540-1 (Q HACHETTE LIVRE 1998

43, quai de Grenelle, F 75905 Paris Cedex 15

Tous droits de traduction, de reproduct ion et d ' adap ta t ion réservés p o u r tous pays.

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Introduction

«Tour est culturel», entend-on souvent. Il est vrai que, au sens le plus large, la culture est, pour beaucoup de penseurs, tout ce qui est acquis par l'homme, se distinguant ainsi de ce qui est inné, et différenciant par là même l'homme de l'animal. En ce sens, « cul- ture» s'oppose à «nature», comme l'a bien développé l'anthropo- logue Taylor en 18711. La signification du terme a été plusieurs fois limitée même s'il est toujours impossible de proposer une accep- tion unique. La définition varie selon la spécialité du chercheur. On se souvient qu'en 1952 Kroeber et Kluckhohn2 faisaient état des 163 définitions qu'ils avaient relevées à l'époque! D'autres ont été proposées depuis. Notons qu'il a fallu quatre siècles pour que les sciences humaines distinguent ce qui relève de l'étymologie du mot (provenant du latin colere qui signifie « cultiver la terre » - col- tura = culture des champs) des activités intellectuelles. La « culture de l'esprit» (cultura) n'apparaît en effet que vers 1545. L'emploi de l'expression se répand au XVIIe siècle et les dictionnaires la retien- nent au XVIIIe. Aujourd'hui, deux acceptions sont les plus fréquem- ment envisagées: l'une, encore très vaste, qui appréhende la notion de culture au sens ethnologique et sociologique; l'autre, plus res- treinte, qui définit la « culture» comme la somme des connais- sances acquises par une personne qualifiée alors de «cultivée».

L'un des objectifs de cet ouvrage est de parvenir à illustrer quelques aspects des deux acceptions de la culture qui viennent d être évo- quées. Certains usages d'Internet se développent à peu près identi- quement dans un grand nombre de pays. Les concepts psycho- culturels qu'ils sous-tendent ou qu'ils développent, marquent identiquement des communautés différentes. Cela tient, sans doute, à l'originalité d'Internet conçu comme réseau planétaire (même si l'ensemble du globe est loin d 'y avoir encore accès) et à la nouveauté du phénomène puisque aucun moyen d 'information, de communication, de documentation de ce type n a existé jus-

1. Il montre cette opposition dans son ouvrage La culture pnlllltll'e. 2. C/.' Culture : une récollection critique des concepts et des défi Il itio Il.i

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qu'alors. Ces évidences motivent le chapitre 1 qui expose les évolu- tions d'Internet et le chapitre 2 portant sur le développement international du Réseau. Néanmoins, selon l'histoire propre à chaque pays, des particularités peuvent être décelées dans la propa- gation d'Internet au sein de telle ou telle société. C'est la raison pour laquelle le chapitre 3 précise les conditions spécifiques dans lesquelles « le phénomène Internet » se répand en France.

Un des enjeux culturels majeurs concerne bien évidemment les transformations introduites par le numérique dans le rapport à l'information et au savoir. Nous examinons alors les modifications

entraînées par le Réseau et son utilisation dans la presse (cha- pitre 4) et l'édition (chapitre 5). La collection dans laquelle s'inscrit ce livre devrait traiter ultérieurement de la mise en réseaux des

bibliothèques et de la numérisation de leurs contenus.

Nous nous penchons sur les impacts de l'informatique et l'utilisa- tion d'Internet quant au transfert des connaissances et à la structu- ration de leur acquisition. Ces aspects sont particulièrement déve- loppés dans le chapitre 6 portant sur le « plan Allègre» qui veut, d'ici à l'an 2000, informatiser écoles, lycées et collèges et donner l'opportunité à chaque élève d'utiliser un micro-ordinateur et de se servir du Réseau comme outils pédagogiques. On s'interroge sur la valeur de l'informatique et d'Internet en tant qu'outils cognitifs. Les incidences du Réseau sur l'apprentissage de la langue, et l'op- portunité qu'il offre de diffuser des contenus relevant de la culture française conduisent à traiter de la Francophonie (cf chapitre 2).

Seront aussi analysées les modifications apportées par Internet sur certains éléments de la culture « cultivée », tout comme les créa- tions permises par l'outil numérique. C'est ce qui fait l'objet du chapitre 7 où la cyberculture se trouve particulièrement mise en perspective. Nous nous interrogerons sur la genèse d'un nouveau « style» caractéristique de notre époque et analysé dans le cha- pitre 8. Selon le domaine considéré, il s'agit de l'hyperlittérature, de la musique internaute, de l'imagerie virtuelle, etc. Ces créations reposent sur le style numérique tout en le façonnant, générant ainsi un arc cyber. Celui-ci marquerait l'ère postindustrielle, ou postmo- derne si l 'on se réfère à Lyotard, comme le classique, le baroque,

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l'art nouveau, etc., distinguent d'autres périodes de l'histoire cultu- relle occidentale.

Comme on le voit, ce que nous exposons au Réseau, à sa propaga- tion, à sa structure, à ses usages et à ses contenus, ce sont les traits culturels actuels de notre société. C'est ce que nous mettons en jeu aussi en soumettant les contenus de la culture traditionnelle à leur

numérisation et à leur diffusion sur le Réseau. Il s'agit d'un véri- table défi lancé à la langue et à la culture françaises dans le melting- pot réticulaire mondial à forte domination américaine. Internet constitue déjà un phénomène irréversible, mondialement répandu, à défaut d'être planétaire pour l'instant. Si le démarrage fut lent en France, c'est que nous avons mis plus de temps que d'autres pays pour savoir comment relever le défi. Responsables politiques et acteurs sociaux sont désormais convaincus que la seule position réaliste consiste à «prendre le Réseau en marche», le plus rapide- ment possible, et à profiter du potentiel encore inimaginable qu'il peut et pourra receler. Parmi ces potentialités se trouve l'élabora- tion d'une nouvelle forme de culture: la cyberculture.

Pour Pierre Lévy, la cyberculture regroupe « l'ensemble des tech- niques (matérielles et intellectuelles), des pratiques, des attitudes, des modes de pensées et des valeurs qui se développent conjointement à la croissance du cyberespace' ». Autrement dit, le cyberespace2 abrite la cyberculture. Il est délimité par les nouvelles techniques. Et Lévy de définir le cyberespace comme «l'espace de communication ouvert par l'interconnexion mondiale des ordinateurs et des mémoires infor- matiques3 ». Les phénomènes sociaux étant toujours dépendants les uns des autres - quels que soient leurs traits caractéristiques -, la cyberculture, encore en gestation, est fortement déterminée par l'importance du contexte dans lequel elle se développer L'interna- tionalisation d'Internet s'effectue dans un contexte dominé par le

secteur économique caractérisé par la mondialisation des échanges et la suprématie technico-financière américaine.

1. Pierre LÉVY, Cyberculture - Rapport au Conseil de l'Europe, Odile Jacob, Paris, 1 y 2. Terme inventé en 1984 par William GIBSON dans Neuromancien, J'ai ai lu, et dans lequel il situe à nouveau sa dernière fiction Idoru, 1996, J 'ai lu, 1998. 3. Cf note 1, ci-dessus.

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Il est évident que ce sont exclusivement des stratégies financières qui se cachent - à peine - derrière les aspects techniques. Dans cet environnement où tout devient marchandise et où tout doit se

transformer en source de profit, le Réseau ne pouvait se contenter d'en être seulement le témoin : il devait en devenir l'acteur. Il

n'aura finalement pas résisté longtemps à l'appel des marchands. Et si l'utilisation commerciale du Réseau ne s'est pas réalisée plus tôt, c'est que la sécurisation des paiements n'y était pas assurée. Depuis quelques mois, les techniques garantissent, autant que faire se peut - même si rien ne résiste à certains pirates - , à la fois la confidentialité des données et celle des transferts monétaires.

Immédiatement, un grand nombre d'activités exercées gratuite- ment jusque-là sont entrées dans le secteur marchand. Pour ce qui concerne les thèmes de cet ouvrage : la presse monnaye journaux et archives ; les maisons d'édition vendent leurs livres, les oeuvres

d'art font l'objet d'enchères et AMAZON.COM est rapidement deve- nue la plus grande librairie - virtuelle — du monde. Depuis l'ex- plosion du commerce électronique sur Internet, ce secteur en pleine expansion a généré 2,6 milliards de dollars en 1996 et 15 milliards de dollars en 1998. Il est évalué à quinze fois plus en l'an 2001 (220 milliards de dollars). Le Réseau a alors définitive-

ment abandonné sa « philosophie» libertaire de départ fondée sur la gratuité et le partage. Pour rester au plus près du titre de cet ouvrage, tout en montrant l'impact des préoccupations commer- ciales sur le Réseau, nous avons choisi d'exposer certaines caracté- ristiques de la publicité sur Internet puisqu'elle s'affirme de plus en plus comme l'un des moteurs de l 'économie. C'est l 'objet du chapitre 9 qui conduit à traiter des mesures d'audience, des relations entre cyberpresse et publicité, et des dérives entraînées par un envahissement de plus en plus massif des annonces. Cette surenchère promotionnelle s'effectue trop souvent à l'insu de l'internaute. Elle cherche à en connaître les goûts et à en anticiper les désirs afin de lui proposer des offres «sur mesure». Même si la publicité s'inscrit surtout dans la sphère économique, nous considérons toujours qu'elle émarge aussi au secteur culturel. Au sens premier du terme, tel que défini précédemment, elle est expression artistique depuis la période des grands affichistes. Des générations de nouvelles techniques lui ont permis de renouveler

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régulièrement son esthétique. Elle n'a pas encore complètement apprivoisé les potentialités d 'Internet, mais elle en négocie les potentialités chaque jour davantage.

Plus personne ne considère le développement d'Internet comme passager, correspondant à une mode plutôt qu'à une lame de fond. L'une des difficultés de notre époque postmoderne réside dans le fait que le taux d'obsolescence des techniques et des pratiques ne cesse de s'accélérer : ce qu'il est convenu d'appeler, depuis Nora et Minc, «l 'informatisation de la société». Désormais, les cycles s'étendent sur une décennie environ: 1975 marque le début de l'informatisation; 1985, l'arrivée de la micro-informatique; 1995, l'installation des réseaux. Après « l'entreprise en réseau » (dans la sphère professionnelle) et les réseaux câblés au niveau de l'informa- tion-distraction, le Réseau des réseaux (Internet) devrait contribuer

à parachever la mise en réseau de la société tout entière. Comme le démontre Manuel Castells dans son monumental ouvrage :

«Aujourd'hui des réseaux, c'est-à-dire des ensembles de nœuds inter- connectés, constituent la forme principale, dans la sphère politique (l'Union européenne), dans la sphère financière (les places boursières), dans les médias (chaînes télévisées, câbles, satellites). Le passage de l 'or-

ganisation centralisée à la structure en réseaux constitue le f i l permet- tant de saisir les aspects des mutations contemporainesl. » Et l'on se rend bien compte qu'à chacune de ces étapes un nouveau pas est franchi vers une pratique globale des moyens informatisés, mais elle ne concerne pas seulement l 'appropriation des matériels. L'enjeu majeur de la phase dans laquelle nous nous trouvons désor- mais réside dans l 'appropriation des contenus. Le processus consiste donc à passer d 'un moyen de communication à 1 appré- hension d'un support de connaissance. L'utilisation d Internet doit alors s'inscrire dans la maîtrise de ce nouvel outil cognitif. Cet

ouvrage se donne pour objectif d'en démontrer le postulat.

1. c f The Rise o f the Network Society en trois volumes dont le premier, « Lère e l ' information», vient d'être traduit en français par Philippe DHA\)ARt (préface d'Alain TOURAINE), Fayard, Paris, 1997.

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1 Évolutions d'Internet

Plusieurs ouvrages ayant déjà relaté l'historique d'Internet', ce chapitre s'attache plutôt à analyser les évolutions que connaît actuellement le Réseau. Certains aspects n'ont évidemment pas pu être pris en compte dans les publications précédentes puisque Internet se transforme quotidiennement. Pas plus que les autres, nous ne pouvons prétendre à l'exhaustivité en traitant d'un sujet en constante mutation. Nous nous attacherons donc à développer plus particulièrement trois évolutions qui paraissent d'autant plus décisives qu'elles sont liées : les avancées techniques, le commerce électronique et les études d'audience.

Stratégies politiques et avancées techniques

Internet constitue l'exemple le plus développé, jusqu'à présent, des « autoroutes de l'information» (traduction fidèle d'information superhighways).

L'Internet actuel

Les autoroutes de l'information ont été lancées aux États-Unis le

11 janvier 1993 par le vice-président Al Gore, s'exprimant à l'Académie de télévision de Los Angeles devant un parterre d 'in- dustriels de l'audiovisuel, des télécommunications et des techno- logies de pointe. Ce discours s'adressait également à l'ensemble du peuple américain qu'il était chargé de mobiliser pour dyna- miser, à tous les niveaux, le nouveau projet. Le programme annoncé était évalué à plusieurs centaines de milliards de dollars. Il s'agissait donc de manifester une volonté politique qui s 'ap- puie sur de lourds moyens financiers pour développer un secteur économique particulier, déjà excessivement puissant: celui des (télé) communicatio ns.

1. Citons, à titre d'exemples contrastés, Arnaud DUFOUR, Internet, Que sais-je. n° 3073, PUF, Paris, 1996, et Jean-Claude GlJËDON, La planète cyber - Internet et

cyberespace, Gallimard, collection Découvertes n° 280, Paris, 1996.

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Ces communications qui transitent sur Internet constituent l'un des aspects du multimédia1, celui qui est «en ligne». Le fait que le réseau Internet soit aujourd'hui le plus étendu grâce à un vaste système d'interconnexions lui vaut d'être très souvent dénommé « le Réseau des réseaux» ou «le Réseau». La partie la plus connue en est probablement le World Wide Web, souvent abrégé en Web ou www, sigle que l'on retrouve dans les adresses électroniques. L'appellation World Wide Web, traduite littéralement par « Toile d'araignée mondiale» ne rend pas vraiment compte de la réalité d'aujourd'hui. En effet, d'une part, des régions entières de la pla- nète ne disposent pas des infrastructures de connexions néces- saires ; et, d'autre part, au sein des pays qui en sont pourvus, on ne dénombre encore qu'une minorité plus ou moins importante d'utilisateurs. Mais il est bien évident que la situation ne cesse d'évoluer, toujours plus rapidement, et que la perspective avec laquelle l'ensemble du phénomène est abordé s'avère globale et mondiale.

Internet n'existerait pas sans la puissance informatique et ses diffé- rentes applications au domaine des réseaux. Voilà bien une évi- dence que personne ne peut contester. L'autre point sur lequel les internautes trouvent facilement un consensus, c'est la lenteur des

connexions. Les deux conséquences les plus directes se manifestent à la fois dans les temps d'attente parfois désespérants et l'alourdis- sement de la facture téléphonique. Les systèmes de tarification varient selon les pays et le nôtre n'est pas le plus favorable aux internautes. Ces constatations remettent en cause deux mythes largement répandus: la rapidité des connexions (( en temps réel» - même si c'est souvent le cas - et la gratuité de l'utilisation - même si l'on ne tient pas compte des sommes consacrées à l'achat des matériels et logiciels.

1. Un grand nombre d'ouvrages et de petits guides très pratiques expliquent toutes les facettes du multimédia. Citons, entre autres, Michel ALBERGANTI, Le multi- média, La révolution au bout des doigts, Le Monde-Marabout, collection Poche n° 8662, Paris, 1996; Olivier BELIN, Le multimédia, Hachette, collection Qui? Quand? Quoi? n° 27, Paris, 1996; Jean Jérôme BERTOLUS et Renaud de La BAUME, La révolution sans visage - Le multimédia : s'en protéger, l'apprivoiser, en pro- fiter, Belfond, Paris, 1997 ; Jean-Michel CEDRO, Le multimédia, Milan, collection Les essentiels, n° 23, Toulouse, 1995.

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Les statistiques font état d'une utilisation croissante du Réseau, mais sait-on qu'en 1997, 10 millions d'Américains s'en sont déconnectés à cause de sa lenteur' ? Bill Gates lui-même déclarait

que « beaucoup d'Américains attendent un accès plus rapide et moins cher à Internet pour se connecter à partir de leur domicile ». La remarque vaut aussi pour notre pays.

Internet 2

Lors d'un discours à propos d'Internet, prononcé le 14 avril 1998, le vice-président des États-Unis annonçait le deuxième Plan

' Internet. Il s'agit d'Internet 2, « version ultrarapide capable d'ache- miner les trente volumes de l'Encyclopxdia Britannica en moins d'une seconde ». Des investissements publics et privés permettront de mettre ce réseau en place avant la fin de l'année 1998. Un réseau comparable, Abilène, consacré exclusivement à la recherche est déjà sur le point de fonctionner. Dans un premier temps, seules 122 universités américaines seront raccordées mais Al Gore a

annoncé une enveloppe de 50 millions de dollars pour financer des projets de recherche destinés à étendre ce réseau du futur à tous les internautes2. ,

Le Réseau utilisé aujourd'hui, comme Internet 2, diffuse ce qu'il est convenu d'appeler des produits culturels depuis que l'industrie s'est emparée de la culture comme de n'importe quel autre objet relevant du secteur économique. La logique industrialo-financière mise avant tout sur la rentabilité. Le produit culturel est donc appréhendé comme source de bénéfices les plus substantiels pos- sibles. Les stratégies promotionnelles - publicité en tête - se don- nent pour tâche de vanter l'« intérêt» du produit. Or, ce qui peut être intéressant pour les uns (producteurs) ne l'est pas nécessaire- ment pour les autres (consommateurs). En dehors d 'un grand soin apporté aux contenus, comment capter des marchés ?

1. Selon l'étude effectuée par Intelliquest, rapportée par 1 International Herald Tribune et reprise dans L'Express du 16 avril 1998. Cf Pierre-Yves LAUTROU, «Le Net en quête de vitesse M. 2. «Al Gore propulse Internet 2 », Libération, supplément Multimédia, 17 avril 1998.

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Le commerce électronique

Dans cet ouvrage, le commerce électronique ne fait pas l'objet d un chapitre. Le phénomène prend néanmoins une telle ampleur qu'il influe sur un grand nombre d'activités d'Internet et sur certains des thèmes traités dans ce livre, comme l'édition (chapitre 5) ou la publicité (chapitre 9).

Une explosion attendue... et souhaitée

Secteur en pleine expansion, le commerce électronique mondial a généré 2,6 milliards de dollars en 1996 et 10 en 1997 ; 17 % de la population américaine connectée à Internet avait effectué un achat en ligne. En 1997, l'Europe de l'Ouest a réalisé 96 millions de dollars et atteindrait 3,2 milliards en 2001 dont 1,4 en Allemagne, 712 millions au Royaume-Uni et 416 millions en France. Selon l'OCDE, le commerce électronique devrait représen- ter 3 % des ventes du commerce de détail en l'an 2000. Il marque définitivement la fin de l'esprit fondateur d'Internet — même si cette « philosophie» demeure encore partiellement et que des associations organisent des Assises de l'Internet non marchand et solidaire1.

Le rapport d'Ira Magaziner, conseiller Internet du président Clinton pour tout ce qui concerne les transactions commerciales et financières sur le Réseau, a fait grand bruit lors de sa publication en juillet 19972. En effet, si les propositions qu'il contient étaient mises en application, le commerce électronique mondial fonctionnerait selon la vision américaine très libérale dans tous les domaines, sauf celui de la protection de la propriété intellectuelle dont nous repar- lerons ultérieurement. L'argent appelant l'argent, le commerce élec- tronique pourrait contribuer à relier au Réseau des parties du monde qui auraient sans doute attendu davantage. C'est ainsi que l'Union internationale des télécommunications (UIT) a présenté le 21 juillet 1998 son initiative de « Plateforme pour le développement

1. <[email protected]>. 2. Bien que diffusé sur Internet au fur et à mesure de sa préparation pour en rece- voir les réactions.

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du commerce électronique dans les pays en voie de développe- ment». LUIT aidera toute initiative de mise en place d'un système de vente par Internet en prenant en charge le paiement et les tran- sactions entre vendeurs, acheteurs et banques concernés. Les tran- sactions seront sécurisées. Le nec plus ultra en quelque sorte : négoce ou philanthropie ?

En France, le commerce électronique a démarré sur Internet bien plus tardivement et plus lentement que dans d'autres pays. Le caractère extrêmement récent du phénomène et les habitudes prises sur le Minitel font que seuls 9 % des internautes français ont effectué un achat sur le Réseau en 1997. Il n'a représenté que 40 millions de chiffre d'affaires et devrait atteindre 160 millions cette année, selon une étude du Benchmark Group publiée le 2 avril 19881. Les sites accueillent en moyenne 900 visiteurs par jour et enregistrent près de 200 commandes par mois. Leur chiffre d'affaires moyen est de 100 000 francs mensuels. Pour dynamiser le secteur, Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie et des Finances, a demandé un rapport à Francis Lorentz, ancien prési- dent de Bull, qui l'a remis en janvier 1998. Depuis lors, une asso- ciation régie par la loi de 1901, l'Electronic Business Group (EBS), s'est créée, rassemblant une cinquantaine d'acteurs de l'Internet visant à développer le commerce électronique par tous les moyens. « Première association du genre à être entièrement virtuelle sans bureaux ni secrétaire, mais entièrement sur le Net », elle publiera un rapport semestriel sur ses résultats2.

La sécurisation des paiements - Le cryptage

Internet ne s'est pas ouvert plus tôt aux transactions financières car l'évolution technique ne garantissait pas encore la sécurité des paiements. Si la fiabilité des sites marchands n est toujours pas totalement acquise, elle progresse rapidement, aussi bien grâce aux avancées techniques qu'aux dispositions réglementaires. Une deuxième caractéristique originelle d 'Internet disparaît par la même occasion, celle qui fondait le réseau sur une liberté totale

1. Le Monde, 4 avril 1998. 2. CB iveii,,s n" 521, 20-26 avril 1998.

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d'utilisation. Cette disposition a été remise en cause à plusieurs reprises lorsque l'on s'est interrogé sur les moyens possibles d'in- tervenir auprès de sites traitant de la pédophilie, de la propagande négationniste, du terrorisme, etc., dont les médias se sont réguliè- rement fait l'écho, à juste titre. Les réflexions sur le cryptage recouvraient ces différents aspects qui ne peuvent être abordés dans le cadre de cet ouvrage. L'organisation américaine Electronic Frontier Foundation (EFF) milite pour la protection des libertés individuelles et mène des actions contre les politiques de cryptage des données sur le Réseau. Le 17 juillet 1998, elle a annoncé sou- tenir et coordonner les développements d'une machine qui a, en trois jours, «craqué» (piraté) un message codé avec le Data Encryption Standard (DES) ou DES Cracker (cf Lexique et la fin du chapitre 6 sur la cyberculture) avec un budget inférieur à 250 000 dollars. Rappelons aussi que l'administration américaine est de plus en plus divisée sur le cryptage.

Pourtant, globalement, les États-Unis militent pour que tous les types et toutes les puissances de cryptage soient autorisés dans le cadre des transactions commerciales, financières et des signatures numériques. À la fin de l'année 1997, les États-Unis et l'Europe ont conclu un accord dans lequel les deux partenaires s'engagent à instituer Internet en zone de libre-échange, ce qui implique que l'importation de biens commandés sur le Réseau ne donne pas lieu à des taxes supplémentaires, douanières notamment.

Hors de l'Union européenne, le Canada et le Japon ont adopté la même position.

En Europe, une charte internationale a pu être élaborée sur les modalités du commerce électronique, en dépit de la divergence de nombreux points de vue nationaux concernant notamment le cryptage. L'Allemagne, la Belgique, l'Italie et le Royaume-Uni par- tagent la position américaine; les autres pays ont adopté des dispo- sitions spécifiques. Ces divergences expliquent peut-être la lenteur des décisions... En effet, le 29 juillet 1998, Mario Monti, commis- saire européen chargé du marché intérieur et d'Internet, déclarait: « La Commission réfléchit à une solution pour réglementer ce type de services en ligne. » Il serait grand temps que les discussions aboutissent

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à des décisions communautaires consensuelles, ou, pour réinterpré- ter l'expression de Jacques Delors : «Mieux vaudrait pratiquer la chirurgie que l'homéopathie. »

En France, de nouveaux textes régissant la cryptologie ont paru au Journal officiel du 25 mars 1998 après de longues négociations entre ceux qui prônaient une libéralisation totale et les partisans du maintien d'un contrôle étatique. Finalement, une position intermédiaire a été arrêtée. Elle garantit la sécurisation des échanges commerciaux et financiers sur Internet. L'emploi des techniques de codage est libre pour les données transitant sur les réseaux de communication et qui ne nécessitent pas une sécurisa- tion particulière. Pour les autres, des « tiers de confiance » — c'est- à-dire des groupes de personnes « reconnues » et indépendantes, détentrices des clés du code de cryptage - sont institués, éliminant ainsi la surveillance de l'Etat.

La monnaie électronique

Certaines déclarations, y compris de grands spécialistes en la matière, font état de la création de monnaies privées qui pour- raient être l'étalon virtuel d'échange... pour des transactions bien réelles. Il semblerait que Microsoft étudie la possibilité de lancer une unité monétaire, qui lui serait propre, utilisable sur Internet. D'autres spécialistes pensent qu'une monnaie électronique unique et spécifique pourrait circuler sur le Réseau2. Or, on sait bien que la monnaie est un des emblèmes culturels auxquels chaque pays est très attaché. On se souvient des difficultés qui ont précédé la désignation de l'unité monétaire européenne et des discussions toujours actuelles sur l'euro. L'histoire récente a confirmé que, quelles que soient les périodes, trois symboles demeurent très forts pour marquer l'indépendance ou l'identité d'un État: la monnaie, le drapeau et l'hymne national. La monnaie électronique du Réseau constituerait donc un symbole de l'«Etat» Microsoft, ou

1. «Au-delà de Maastricht, plus loin, plus vite! », Le Nouvel Observateur, i-/ aout 1998. - 2. Stephen J. KOBRIN, professeur de management à Wharton (université de Pennsylvanie), propos recueillis par Jean-Marc VlTTORl, Challenges, mars 1998.

Page 17: Les Enjeux culturels d'Internetexcerpts.numilog.com/books/9782011705402.pdf · Pour Pierre Lévy, la cyberculture regroupe « l'ensemble des tech- niques (matérielles et intellectuelles),

L E D : L i g h t E l e c t r o n i c Devise .

M A F P E N : M i s s i o n a c a d é m i q u e à la f o r m a t i o n p é d a g o g i q u e d e l ' É d u c a t i o n n a t i o -

na l e .

M E N R T : M i n i s t è r e d e l ' E d u c a t i o n n a t i o n a l e , d e la r e c h e r c h e e t d e la t e c h n o l o g i e .

M I M : M a r c h é i n t e r n a t i o n a l d e s i n f o r o u t e s e t d u M u l t i m é d i a d e M o n t r é a l .

M O M A : M u s e u m o f M o d e m A r t d e N e w Y o r k .

M S N : M i c r o s o f t N e t w o r k .

N I P C : N a t i o n a l I n f r a s t r u c t u r e P r o t e c t i o n center.

N T E : N o u v e l l e s t e c h n o l o g i e s é d u c a t i v e s .

N T M ( N e w T r a n s a t l a n t i c M a r k e t ) : n o u v e a u m a r c h é t r a n s a t l a n t i q u e .

O C D E : O r g a n i s a t i o n d e c o o p é r a t i o n e t d e d é v e l o p p e m e n t é c o n o m i q u e .

O L F : O f f i c e d e l a n g u e f r a n ç a i s e d u Q u é b e c .

O M C : O r g a n i s a t i o n m o n d i a l e d u c o m m e r c e .

O M P I : O r g a n i s a t i o n m o n d i a l e d e la p r o p r i é t é i n t e l l e c t u e l l e .

O T A F - L P : O b s e r v a t o i r e d u t r a i t e m e n t a v a n c é d u f r a n ç a i s e t d e s l a n g u e s p a r t e -

n a i r e s .

O U L I P O : O u v r o i r d e l i t t é r a t u r e p o t e n t i e l l e .

P A N A : A g e n c e p a n a f r i c a i n e d ' i n f o r m a t i o n s ( a s s o c i é e à WOYAA! p o u r d i f f u s e r e n

l i g n e les a c t u a l i t é s a f r i c a i n e s ) .

P C : P e r s o n a l C o m p u t e r , o r d i n a t e u r p e r s o n n e l , s o u v e n t t r a d u i t p a r m i c r o - o r d i n a - t e u r .

P E T : P a r t e n a r i a t é c o n o m i q u e t r a n s a t l a n t i q u e .

P R O C O M P : P r o j e t p o u r p r o m o u v o i r l a c o n c u r r e n c e e t l ' i n n o v a t i o n d a n s l ' è r e

n u m é r i q u e .

R E F E R : R é s e a u é l e c t r o n i q u e f r a n c o p h o n e .

R I A L T : R é s e a u i n t e r a c t i f d ' a c t i v i t é s l i t t é r a i r e s t é l é m a t i q u e s , c r é é e n 1 9 8 8 p a r

l ' A l a m o ( c f c e s i g n e ) .

R M N : R é u n i o n d e s m u s é e s n a t i o n a u x , p r i n c i p a l o p é r a t e u r c o m m e r c i a l , t e c h n i q u e

e t f i n a n c i e r d e s m u s é e s f r a n ç a i s , p r e m i e r é d i t e u r d ' a r t e n F r a n c e .

R P I : R e g r o u p e m e n t p é d a g o g i q u e i n t e r c o m m u n a l .

R R E F : R é s e a u r é g i o n a l p o u r l ' é d u c a t i o n e t la f o r m a t i o n .

R S V A : R é s e a u x d e s e r v i c e à v a l e u r a j o u t é e .

S A C D : S o c i é t é d e s a u t e u r s e t c o m p o s i t e u r s d r a m a t i q u e s .

S B S : S o c i é t é d e b i b l i o l o g i e e t d e s c h é m a t i s a t i o n , d e v e n u e e n 1 9 9 7 S S B , S o c i é t é

d e s c h é m a t o l o g i e e t d e b i b l i o l o g i e .

S C S S I : S e r v i c e c e n t r a l p o u r la s é c u r i t é d e s s y s t è m e s d ' i n f o r m a t i o n q u i d é p e n d d u

P r e m i e r m i n i s t r e a u q u e l s o n t s o u m i s e s les a u t o r i s a t i o n s d e c r y p t a g e .

S E L L : S y n d i c a t d e s é d i t e u r s d e l o g i c i e l s d e l o i s i r s ( o n a p p r é c i e r a le j e u d e m o t s

a v e c le v e r b e a n g l a i s to se l l (= v e n d r e ) .

S E S A M : s o c i é t é c r é é e e n 1 9 7 7 p o u r g é r é r les d r o i t s d e s a u t e u r s d e m u l t i m é d i a s .

S E V P C D : S y n d i c a t d e s e n t r e p r i s e s d e v e n t e p a r c o r r e s p o n d a n c e e t à d i s t a n c e .

S F S I C : S o c i é t é f r a n ç a i s e d e s s c i e n c e s d e l ' i n f o r m a t i o n e t d e la c o m m u n i c a t i o n .

Page 18: Les Enjeux culturels d'Internetexcerpts.numilog.com/books/9782011705402.pdf · Pour Pierre Lévy, la cyberculture regroupe « l'ensemble des tech- niques (matérielles et intellectuelles),

SGML: Standard Generalized Markup Language. SJMN : San Jose A1erCliry News. SNI : Syndicat national des instituteurs. SNPDEN : Syndicat national des personnels de l'Éducation nationale. SNV: Société de numérisation de ville.

SPMI : Syndicat de la presse magazine et d'information. SPQR: Syndicat de la presse quotidienne régionale. SSB : cf SBS. SYFED: Système francophone d'édition et de diffusion. TAÏGA: Traitement automatique de l'information géopolitique d'actualité. TTS : Text to speech. UFHQ: Universités francophones hors Québec. UIT : Union internationale des télécommunications.

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization : Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

UREF : Université des réseaux d'expression française. URFIST : Unité de recherche et de formation à l'information scientifique et

technique. VRML : Virtual Realit;, Modeling Language. World Wide Web ou WWW qui devient www dans les adresses électroniques. World Wide Web Consortium (W3C) : organisme indépendant chargé, notam-

ment, de la normalisation du langage HTML. WWAR : World Wide Arts Ressources.