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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie (Domaine : Sciences de la Société) Département Economie (Mention Economie) ------------------- Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Maitrise en Sciences Economiques Option : Macroéconomie et Modélisation LES ENJEUX DE LA CREATION D’UN MARCHE BOURSIER A MADAGASCAR Par : Monsieur RAKOTONARIVO Zakatiana Fanamperana Encadreur : Monsieur LAZAMANANA André Pierre (Docteur en économie) Promotion : FANDRESENA Date de Dépôt : 30 janvier 2017 Date de soutenance : 19 janvier 2017 AU : 2015 / 2016

LES ENJEUX DE LA CREATION

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Page 1: LES ENJEUX DE LA CREATION

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

(Domaine : Sciences de la Société)

Département Economie

(Mention Economie)

-------------------

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Maitrise en

Sciences Economiques

Option : Macroéconomie et Modélisation

LES ENJEUX DE LA CREATION

D’UN MARCHE BOURSIER A

MADAGASCAR

Par : Monsieur RAKOTONARIVO Zakatiana Fanamperana

Encadreur : Monsieur LAZAMANANA André Pierre (Docteur en économie)

Promotion : FANDRESENA Date de Dépôt : 30 janvier 2017

Date de soutenance : 19 janvier 2017

AU : 2015 / 2016

Page 2: LES ENJEUX DE LA CREATION

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

(Domaine : Sciences de la Société)

Département Economie

(Mention Economie)

-------------------

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Maitrise en

Sciences Economiques

Option : Macroéconomie et Modélisation

LES ENJEUX DE LA CREATION

D’UN MARCHE BOURSIER A

MADAGASCAR

Par : Monsieur RAKOTONARIVO Zakatiana Fanamperana

Encadreur : Monsieur LAZAMANANA André Pierre (Docteur en économie)

Promotion : FANDRESENA Date de Dépôt : 30 janvier 2017

Date de soutenance : 19 janvier 2017

AU : 2015 / 2016

Page 3: LES ENJEUX DE LA CREATION
Page 4: LES ENJEUX DE LA CREATION

i

Remerciements

« Je bénirai l’Eternel en tout temps ; sa louange sera toujours dans ma bouche. »

Psaumes 341

Je tiens à exprimer en premier lieu ma gratitude envers Dieu Tout Puissant pour Son

amour, Sa bonté et de Sa bienveillance de m’avoir laissé finaliser ce présent mémoire. Gloire

au Seigneur !!!

Je remercie également toute ma famille et une personne particulière qui m’ont tant

soutenu tout au long de ma cursus universitaire jusqu’à la réalisation de ce mémoire de fin

d’études.

Je tiens aussi remercier en particulier Monsieur LAZAMANANA André Pierre, mon

encadreur, pour tous ses précieux conseils et d’avoir consacré plus de temps pendant les

séances d’encadrement.

Enfin, mes sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce

présent projet de mémoire qu’elle que soit la forme. Je cite en particulier : Monsieur

RAOBELISON Liva un membre du personnel de Mercantile Exchange of Madagascar de

m’avoir accueilli gentiment, mes proches et à tous mes amis.

Page 5: LES ENJEUX DE LA CREATION

ii

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU MARCHE BOURSIER .................... 3

CHAPITRE I : CADRE GENERAL DU MARCHE BOURSIER ......................................................... 4

Section 1 : Concepts de base : .......................................................................................... 4

Section 2 : Les principaux acteurs : .................................................................................. 9

Section 3 : Rôle et fonctionnement de la bourse : .......................................................... 11

CHAPITRE II : FONDEMENT THEORIQUE DU MARCHE BOURSIER ........................................... 16

Section 1 : Efficience et liquidité du marché boursier : ................................................. 16

Section 2 : Lien entre marché boursier et croissance économique :............................... 22

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU MARCHE BOURSIER .................... 25

CHAPITRE I : SITUATION DU SYSTEME FINANCIER A MADAGASCAR ................................... 26

Section 1 : Système bancaire et investissement : ........................................................... 26

Section 2 : Marché boursier à Madagascar : .................................................................. 32

Section 3 : Un marché boursier : une opportunité pour Madagascar ? .......................... 37

CHAPITRE II : ETUDE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE BOURSES ET CROISSANCE

ECONOMIQUE ...................................................................................................................... 41

Section 1 : Analyse empirique : ..................................................................................... 41

Section 2 : Suggestions de recommandations : .............................................................. 50

CONCLUSION ........................................................................................................................ 51

Page 6: LES ENJEUX DE LA CREATION

iii

Liste des abréviations

BCC Banker, Charnes et Cooper

BCIM Banque pour le Commerce et l'Industrie de Madagascar

BCM Banque Commerciale de Madagascar

BFCM Banque Financière et Commerciale Malgache

BFV Bankin'ny Fampandrosoana ny Varotra

BMOI Banque Malgache de l'Océan Indien

BNI Bankin'Ny Indostria

BNM Banque Nationale Malgache

BOA Bank Of Africa

BOVESPA Bolsa de Valores de São Paulo

BRIC Brésil, Russie, Inde, Chine

BRVM Bourse Régionale des Valeurs Mobilières

BTA Bons de Trésor par Adjudication

BTM Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra

CCR Charnes, Cooper et Rhodes

CREAM Centre de Recherches, d'Etudes et d'Appui à l'analyse économique à

Madagascar

CSBF Commission de Supervision Bancaire et Financière

DEA Data Envelopment Analysis

DEME Direction des Etudes et de la Modélisation Economiques

ENSOMD Enquête Nationale pour le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le

Développement

EPM Enquête Périodique auprès des Ménages

IDE Investissement Direct Etranger

INSTAT Institut National de la Statistique

IPC Indice de Prix à la Consommation

JSE Johannesburg Stock Exchange

LF Lois des finances

MCO Moindre Carrée Ordinaire

MEXM Mercantile Exchange of Madagascar

MFB Ministère des finances et du budget

OIT Organisation Internationale du Travail

PED Pays en développement

PIB Produit Intérieur Brut

Page 7: LES ENJEUX DE LA CREATION

iv

PIP Programme d'Investissement Public

PME Petite et Moyenne Entreprise

QMM Qit Madagascar Minerals

RI Règlement immédiat

RM Règlement mensuel

SA Société Anonyme

SBM State Bank of Mauritius

UCB Union Commerciale de Banque

VPEI Vice Primature Chargée de l’Economie et de l’Industrie

WDI World Development Indicator

Liste des tableaux

Tableau 1 : Evolution du niveau d’investissement à Madagascar entre 2006 et 2013 ............. 30

Tableau 2 : Répartition sectorielle du PIP en 2013 et 2014 ..................................................... 31

Tableau 3 : Indicateurs macroéconomique de Madagascar entre 2004 et 2013 ....................... 39

Tableau 4 : Liste des bourses africaines ................................................................................... 42

Tableau 5 : Résultats des scores avec un modèle CCR-O ........................................................ 43

Tableau 6 : Résultats des scores avec un modèle BCC-O ........................................................ 44

Tableau 7 Statistiques descriptives des variables ..................................................................... 48

Tableau 8 Estimation des paramètres ....................................................................................... 49

Liste des figures

Figure 1 Banques commerciales à Madagascar, 1975 à 2000 .................................................. 28

Figure 2 Evolution des taux d’intérêt à Madagascar entre 1985 et 2015 ................................. 29

Figure 3 Evolution de flux d’IDEs et taux de croissance économique de 2006 à 2013 ........... 32

Figure 4 Structure du marché de MEXM ................................................................................. 36

Figure 5 Situation de la bourse de Brésil ................................................................................. 47

Figure 6 Relation entre variable endogène et variables exogènes............................................ 48

Liste des annexes

Annexe 1 Contrat de spécification de Mercantile Exchange of Madagascar ............................. v

Annexe 2 Variables inputs et output de la méthode DEA ......................................................... vi

Annexe 3 Impact du marché boursier brésilien sur la croissance économique ....................... vii

Page 8: LES ENJEUX DE LA CREATION

1

INTRODUCTION

Submergé par la mondialisation, le monde de la finance ne cesse de se développer

selon l’environnement économique national et international. La finance devient alors l’objet

d’étude de nombreux scientifiques que ce soit dans les pays développés ou dans les pays sous-

développés. Le marché boursier est un élément déterminant de la finance de marché. La

première bourse1 fut créée par les italiens en Anvers en 1460. Ce marché a rencontré un

tournant important car deux krachs boursiers ou crises boursières se sont produits :

l’effondrement d’un cours boursier causant une faillite important au niveau des parties

prenantes. Le premier krach boursier est apparu dans la première partie du XVIIème siècle

tandis que le second surgit le lundi 19 octobre 1987. Les pertes pendant ce lundi noir ont été

compensées en l’espace de deux ans. Depuis, les marchés se sont évoluées de façon plus ou

moins régulière.

En Afrique, le nombre de marché boursier s’est augmenté considérablement depuis le

XIXème siècle. Ce continent compte désormais une vingtaine2 de bourse instituée.

Cependant, ce terme est encore mal connu à Madagascar. En effet, le concept de marché

financier reste flou aux yeux de toute la population même si sa création continue à faire

l’objet d’un débat. De leur côté, les banques continuent à dominer le système financier avec

un taux d’intérêt élevé. De plus, les gouvernements qui se sont succédé ne prennent pas

attention à l’opportunité que peut engendrer ce marché dans l’économie. Ce qui nous amène à

traiter le thème suivant « Les enjeux de la création d’un marché boursier à Madagascar ».

L’objectif de la présente étude est de permettre d’évoquer les potentiels de Madagascar que

l’Etat peut mobiliser au niveau du système financier. De plus, elle permet de ressortir que l’on

peut se passer de la suprématie des banques pour financer l’économie.

Face à la multitude de question que l’on peut poser, une problématique a retenu notre

attention : Quelles sont les opportunités de la création d’un marché boursier à Madagascar ?

De ce fait, pour orienter au mieux cet ouvrage, quatre hypothèses recherches que l’on

vérifiera ultérieurement sont émis :

- Le marché boursier est un facteur clé de la croissance économique ;

- L’institutionnalisation du marché boursier incite les investisseurs ;

1Bourse, également appelée marché boursier, est issue du nom d’une riche famille marchande du XIV

ème siècle,

les Van Den Bôrse, qui possédait un hôtel particulier qui réunissait des marchands venus de toute l’Europe pour faire des affaires. 2Banque de France, Rapport annuel de la zone franc, 2011, p. 61.

Page 9: LES ENJEUX DE LA CREATION

2

- Le marché boursier diversifie les sources de financement pour les entreprises ;

- Le marché boursier favorise la création d’emplois.

L’élaboration de ce présent document est due grâce à des recherches au niveau des

bibliothèques, des recherches sur internet et une interview auprès d’une personne ressource.

Afin de mener à bien cet analyse et de répondre à la problématique posée, nous allons

procéder de la manière suivante :

Dans un premier lieu, nous allons entamer les aspects théoriques du marché boursier.

Cette partie essayera de montrer les différents concepts concernant ce marché, son

fonctionnement et le rôle qu’il joue dans l’économie, notamment son impact sur la croissance

économique.

Dans un second lieu, nous allons se concentrer sur l’analyse empirique du marché

boursier. Cette deuxième partie entamera la situation du système financier à Madagascar et un

essai de modélisation de la relation entre bourses et croissance économique.

Page 10: LES ENJEUX DE LA CREATION

3

PREMIERE PARTIE :

APPROCHE THÉORIQUE DU

MARCHÉ BOURSIER D’un point de vue économique, le mot marché désigne le lieu de rencontre de l’offre et de

la demande de biens et services et où se déterminent le prix et la quantité à échanger. Ainsi le

marché boursier est le lieu d’échange des titres où se détermine le cours boursier.

Dans cette partie consacrée à l’approche théorique du marché boursier, nous entamerons

la description du marché boursier et les instruments financiers à échanger. Ensuite, nous

procédons à une analyse du rôle économique du marché boursier grâce à une revue de la

littérature en dégageant les différentes théories.

Page 11: LES ENJEUX DE LA CREATION

4

Chapitre I : Cadre général du marché boursier

Depuis l’antiquité, les marchés financiers se sont évolués en donnant naissance au marché

boursier ou à la bourse3. La bourse est devenue rapidement un outil important de la finance.

Ainsi, trois points essentiels sont à déterminer afin d’appréhender le sujet :

Le concept de base du marché boursier ;

Les principaux acteurs ;

Les rôles et le fonctionnement de la bourse.

Section 1 : Concepts de base :

Pour entamer les concepts de base de la bourse, on énoncera d’abord les différentes

définitions concernant la bourse, puis les différents types de marché boursier et enfin les

différents types d’instruments financiers.

1.1 Définitions :

Afin de définir le marché boursier, il est opportun de présenter la description du

marché financier.

a) Marché financier :

Afin de dégager une définition précise, référons-nous sur la littérature :

D’après Mourgues, « le marché financier est le lieu d’émission et de négociation des

titres à long terme mobilisant l’épargne nationale et internationale et de toutes les opérations

destinées à faciliter et à accompagner cette mobilisation »4.

D’après Choinel et Rouyer, « le marché financier est tout d’abord un marché de

valeurs mobilières qui constitue une forme nouvelle de la richesse dont l’importance est allée

en grandissant, celle-ci sont des titres négociables qui représentent soit des droits d’associés

soit des droits de créances, qui sont susceptibles de procurer des revenus à leur détenteurs »5.

Enfin, d’après Hautcoeur : « en théorie, les marchés financiers incluent l’ensemble des

moyens par lesquels les instruments financiers sont échangés librement, que ce soit entre un

prêteur (marché primaire) ou entre détenteur de ces titres (marché secondaire) »6.

3 Le terme bourse est souvent confondu avec celui du marché financier.

4 MOURGUES D. M., La monnaie, système financier et théorie monétaire, éd. Economica, Paris, 1993, p. 210.

5 CHOINEL A., ROUYER G., Le marché financier, structures et acteurs, Revue Banque Edition, Paris, 1998, p. 40.

6 HAUTCOEUR P.C., « Marché financier et développement économique : une approche théorique », Regards

croisé sur l’économie 2008/1, N° 3, p. 159-172.

Page 12: LES ENJEUX DE LA CREATION

5

On peut donc en déduire de ces définitions que le marché financier est le lieu

d’échanges des titres négociables entre les intervenants afin de mobiliser l’épargne. En effet,

ce marché met en relation les agents économiques en excédent de financement et ceux en

besoin de financement. De plus, il est formé par deux marchés complémentaires : le marché

primaire et le marché secondaire.

(i) La fonction de marché primaire :

Le marché primaire a pour fonction d’échanger les titres nouvellement créés. Il se

définit donc comme « le lieu d’émission des titres à longue échéance que créent les

institutions publiques ou privées lorsqu’elles lancent un emprunt ou veulent réaliser une

augmentation de capital »7. Ainsi, il met en contact direct les émetteurs de produits financiers

avec l’investisseur.

(ii) La fonction de marché secondaire :

Le marché secondaire est par contre le lieu de confrontation des titres déjà en

circulation. Il a comme fonction d’assurer la liquidité de ces instruments financiers créés sur

un marché primaire. Ces derniers peuvent être négociés par deux ou plusieurs investisseurs.

b) Marché boursier :

D’après Gaston Défossé et Pierre Ba lley, « La bourse des Valeurs est le marché

secondaire, public et réglementé, des valeurs mobilières inscrites à sa côte »8. Cette

définition met en avant trois expressions que l’on traitera de la manière suivante :

Le marché est dit secondaire c’est-à-dire le lieu où se négocie les instruments

financiers déjà en circulation. De plus, « La bourse, au sens strict, est le lieu d’échange des

titres anciens : en simplifiant, on peut dire que c’est le marché de l’occasion des titres

cotés »9.

Le marché est dit public c’est-à-dire qu’il réunit sur une plateforme plusieurs

intervenants. « Cela la différencie des marchés de gré à gré qui peuvent s’instaurer entre

porteurs privés (par exemple entre banques et grands investisseurs sur le marché primaire

des émissions, ou entre personnes physiques négociant directement entre elles) » (DEFOSSE

G. et BALLEY P., 1990, p. 4). D’où il s’agit d’un marché de gré à gré lorsque les transactions

se font directement entre deux agents économiques.

7 TEULIE J., TOPSACALIAN P., Finance, Collection gestion, éd. Vuibert, 1994, p. 176.

8 DEFOSSE G., BALLEY P., La bourse des valeurs, éd. PUF, Paris, 1990, p.3.

9 DUPLAT C.A., La Bourse, pourquoi, comment ? Les éditions d’organisation, Paris 1986, p. 5.

Page 13: LES ENJEUX DE LA CREATION

6

Le marché est dit réglementé c’est-à-dire une institution permettant aux acheteurs et

vendeurs de titres de réaliser leurs transactions de façon anonyme en suivant les règles

établies par l’organisateur du marché. Ayant des répercussions sur l’activité économique des

intervenants, une réglementation est indispensable concernant l’établissement et la diffusion

des cours, leur contrôle et les sanctions d’une éventuelle infraction (DEFOSSE G. et

BALLEY P., 1990, p.5).

Ainsi, la bourse est donc le centre de transactions pour plusieurs adhérents : ceux qui

souhaitent vendre des titres qu’ils détiennent déjà et ceux qui souhaitent les acquérir, suivant

quelques règles pour le bon fonctionnement du marché.

1.2 Typologie du marché boursier :

Le marché boursier s’est évolué au cours des années, il existe, en général, trois types de

bourse à savoir :

- Le hors-cote ;

- Le second marché ;

- La cote officielle.

a) Le hors-cote :

Ce marché est réservé aux entreprises de petite taille qui souhaitent se faire coter en

bourse sans aucune formalité. En effet, le marché hors-cote est un marché libre pour les

sociétés qui ne sont pas encore admises en bourse. De plus, les conditions d’admission pour

ce marché sont presque insignifiantes car il suffit d’apporter une pièce justifiant l’existence

juridique de la société.

Selon Jacques Teulié et Patrick Topsacalian : « ce marché est, pour un épargnant, un

marché risqué dans la mesure où la liquidité est difficilement assurée (faible nombre de titres

en circulation et faible volume de négociation) et dans la mesure où l’on dispose d’aucune

information sur la sincérité des comptes »10

. D’où, les agents économiques doutent sur la

liquidité des produits, la rentabilité à venir et la transparence des informations.

b) Le second marché :

Ce second marché a été créé pour les entreprises de taille moyenne qui n’ont pas

encore rempli les conditions nécessaires pour accéder à la cote officielle. Il permet de

10

TEULIE J., TOPSACALIAN P., Finance, Collection gestion, éd. Vuibert, 1994, p. 181.

Page 14: LES ENJEUX DE LA CREATION

7

faciliter l’accès en bourse de ces dernières afin de leur permettre de renforcer leurs fonds

propres. Ses formalités11

d’inscription sont assez simples :

- La demande émane de la société ou des actionnaires majoritaires ;

- Il n’y a pas de minimum de capital et la politique de dividende n’est pas exigée ;

- La société doit mettre en circulation 10% des titres déjà existants.

Ces conditions sont plus souples que celles de la cote officielle et plus contraignantes que

celles du hors-cote.

c) La cote officielle :

Ce dernier marché est destiné pour les entreprises les plus importantes. La cote

officielle regroupe toutes les obligations cotées en bourse et une grande partie des actions.

Afin de donner une grande garantie envers les investisseurs en matière de liquidité et de

transparence des informations, elle exige certain nombre de conditions12

rigoureuses dont les

principales sont les suivantes :

- Il faut avoir trois derniers exercices bénéficiaires de la société et les deux derniers

donnent lieu à un paiement de dividende ;

- Au moment de l’introduction, il faut mettre à la disposition du public au moins 25% de

son capital ;

- Ayant effectué une révision comptable récente.

Le marché officiel est constitué par un marché au comptant ou à règlement immédiat (RI)

et un marché à terme ou à règlement mensuel (RM).

(i) Le marché au comptant ou à règlement immédiat (RI) :

On parle de marché au comptant ou à règlement immédiat (RI) lorsque le règlement

des instruments financiers s’opère immédiatement juste après la négociation c’est-à-dire au

jour le jour. Il n’y a pas de règles sur la quantité des achats c’est-à-dire que l’on peut acheter à

l’unité.

(ii) Le marché à terme ou à règlement mensuel (RM) :

Tandis que le marché est à règlement mensuel (RM) lorsque le paiement de ces

produits financiers est différé à une date ultérieure. Il exige cependant un dépôt de garantie

(deposit) au moment de la transaction et essentiellement une quantité minimale de titres que

l’on doit acheter qu’on appelle « quotité »13

.

11

Idem 12

TEULIE J., TOPSACALIAN P., Finance, Collection gestion, éd. Vuibert, 1994, p. 182. 13

Par exemple : En France, la quotité de Peugeot est de 10 actions.

Page 15: LES ENJEUX DE LA CREATION

8

1.3 Les instruments financiers :

Comme tous les marchés, le marché boursier a un instrument qui est l’objet de la

transaction. Cet instrument financier est ce qu’on appelle titres. Comme la bourse est un

marché secondaire alors les titres échangés sont des titres d’occasion.

Il est à préciser que seuls les titres cotés en bourse font l’objet de l’échange.

Depuis plusieurs années, on assiste à l’avènement de nouveaux instruments financiers

plus complexe mais dans le cadre de cet ouvrage nous nous focalisons sur deux catégories

essentielles de titres qui sont les plus courantes : les actions et les obligations.

a) Les actions :

D’après Christian RAMAROLAHY et Maholy RAKOTOARISOA : « L’action est

une fraction du capital d’une société anonyme (ou une société en commandite par action),

elle représente un droit de propriété et confère à son détenteur différents droits : droit au

dividende, droit à l’information… »14

. D’où les actions sont des titres de propriété qui

permettent à leur détenteur de devenir actionnaire de la société. En tant qu’associé, il a

plusieurs droits à savoir :

- Le droit de participer aux assemblées générales des actionnaires ;

- Le droit de voter en fonction des actions en possession ;

- Le droit de recevoir les documents comptables (bilan, compte de résultat, annexe,…) ;

- Le droit de recevoir la part de dividendes correspondant à chaque action.

Ainsi, l’actionnaire peut espérer deux types de revenus : d’une part, les revenus sous

forme de dividendes et d’autre part sous forme de plus-value qui est la différence entre le

cours lors de l’achat et celui lors de la revente en bourse.

b) Les obligations :

D’après Francis Le Bihan et Marc Combes : « une obligation est un titre de créance de

longue durée qui donne à son détenteur la qualité de créancier de la collectivité émettrice

(État, Institutions Financières, Entreprises) »15

. Deschanel a complété cette définition : ce

sont « les titres émis en représentation d’un emprunt lancé par l’entité émettrice. L’offrant de

14

RAMAROLAHY C., RAKOTOARISOA M., « Réflexions sur la création d’un marché financier à Madagascar. Volume I : Analyse du système et introduction au marché financier », Cahier de Recherches en Analyse Economique, N°11/2007, Décembre 2007, CREAM, p. 12. 15

BIHAN F. L., COMBES M., Pratique de la Bourse et jeu d’entrainement au mécanisme boursier, éd. Eyrolles, Paris, 1987.

Page 16: LES ENJEUX DE LA CREATION

9

capitaux est un simple prêteur, un créancier, dénommé en langue boursière un créancier

obligataire »16

.

D’après ces définitions, les obligations correspondent à des prêts de longue durée

effectués par son propriétaire à une institution moyennant des intérêts fixés lors de l’émission.

Par ailleurs, le créancier ou le propriétaire de l’obligation récupère son capital à l’échéance.

Cependant, il est tout de même possible que les obligations peuvent être vendues par son

propriétaire avant leur échéance.

Ils existent différentes types d’obligations en fonction des caractéristiques observés :

les taux d’intérêt peuvent être fixes ou variables et les échéances peuvent varier (2 ans, 5 ans

voir même 30 ans). Selon les émetteurs, il faut distinguer :

- Les emprunts d’Etat appelés également fonds d’Etat ou rentes d’Etat ;

- Les emprunts du secteur public ou des collectivités locales (commune, région,…) ;

- Les emprunts des institutions financières comme les assurances ;

- Les emprunts des entreprises privées.

Section 2 : Les principaux acteurs :

Pour bien comprendre le fonctionnement du marché boursier, il faut définir les

principaux intervenants que l’on regroupe par quatre catégories17

suivantes :

- Les investisseurs ;

- Les émetteurs ;

- Les intermédiaires ;

- Les autorités de marché.

2.1 Les investisseurs :

Les investisseurs sont ceux qui souhaitent acheter ou vendre leurs titres, il peut s’agir

de personne physique ou de personne morale. Ainsi, on distingue différents types

d’investisseurs : les particuliers, les entreprises et les investisseurs institutionnels.

a) Les particuliers :

Les particuliers peuvent opérer individuellement ou grâce à un intermédiaire que l’on

appelle club d’investissement.

16

DESCHANNEL J. P., La bourse en clair, 2e édition, éd. Ellipses, 2007, p. 29.

17 « Comprendre la bourse », Les acteurs de la bourse, juillet 2013. Consulté sur http://www.bink.fr le 09

septembre 2016.

Page 17: LES ENJEUX DE LA CREATION

10

(i) Les personnes physiques :

Les particuliers peuvent être une personne physique. Cette dernière a la possibilité

d’agir seule en investissant directement en bourse. Une intervention directe qui nécessite des

connaissances du marché, sinon elle peut réclamer un courtier pour négocier les titres.

(ii) Les clubs d’investissement :

Les clubs d’investissements sont composés de plusieurs particuliers. Ils permettent de

gérer collectivement une épargne afin de faciliter le choix de portefeuille et de réduire les

risques.

b) Les entreprises :

Pour des raisons stratégiques, les sociétés participent au marché boursier afin

d’améliorer sa trésorerie ou bien de contrôler une autre entreprise via l’achat des actions. Les

entreprises interviennent aussi en bourse pour acquérir de nouveaux placements.

c) Les investisseurs institutionnels :

Les investisseurs institutionnels que l’on surnomme « zinzins » regroupent les

banques, les compagnies d’assurances, les caisses de retraite. Ils regroupent les épargnes pour

les investir ensuite en valeurs mobilières pour honorer leur engagement vis-à-vis de leurs

clients.

2.2 Les émetteurs :

Les principaux émetteurs sont l’Etat, les entreprises privées et publiques et les

institutions financières. Ces émetteurs sont des demandeurs de fonds pour leur financement.

a) L’Etat :

L’Etat ou l’administration publique peut recourir à l’emprunt afin de financer le déficit

budgétaire. Les investisseurs ont une préférence sur les titres émis par l’Etat car ils sont à

faible risque.

b) Les entreprises publiques et privées :

Les entreprises peuvent être à la fois investisseur et émetteur. En tant qu’émetteur, Il

émet des titres pour financer ses investissements et ses dépenses.

c) Les institutions financières :

Les banques et d’autres établissements financiers font partie des institutions

financières. Elles représentent ses clients en faisant exécuter leurs ordres de vente et d’achat.

Page 18: LES ENJEUX DE LA CREATION

11

2.3 Les intermédiaires :

Les intermédiaires sont également appelés les courtiers. Ces derniers jouent un rôle

fondamental dans le fonctionnement du marché. Ils collectent, transmettent et exécutent les

ordres de bourses de leur client sur le marché. Ils ont aussi comme fonction la compensation

c’est-à-dire en assurant les opérations de règlement pour le vendeur et de livraison pour les

clients. Ces activités doivent s’effectuer dans les délais imposés.

Ainsi, il peut agir pour son propre compte et/ou le compte de son client.

2.4 Les autorités de marché :

Le marché boursier est un marché réglementé donc il est réglementé, organisé et

contrôlé par des autorités de tutelle que l’on appelle autorités de marché ou instances de

marché. Ces autorités varient selon le pays concerné. En général, elles ont trois missions18

:

- La protection des épargnes investies ;

- L’information des investisseurs ;

- Le bon fonctionnement du marché.

Dans ce cas, l’instance de marché surveille le marché et assure son harmonisation. De

plus, elle a le pouvoir de sanctionner ceux qui ne suivent pas les règles imposées.

Section 3 : Rôle et fonctionnement de la bourse :

Les pays industrialisés ont privilégié la bourse en le plaçant au cœur du

développement économique. Ainsi, nous allons observer les différentes fonctions de la bourse

ainsi que son fonctionnement.

3.1 Rôle du marché boursier :

La bourse joue un rôle important sur diverses entités: les épargnants, les entreprises et

notamment l'économie.

a) Financement de l'économie :

Au fur et à mesure qu'une entreprise se développe, elle a besoin de plus de fonds. Or,

le marché boursier a comme fonction principale de transférer les ressources disponibles vers

les besoins de financement. De ce fait, il favorise le développement des entreprises.

18

« Comprendre la bourse », Les acteurs de la bourse, juillet 2013. Consulté sur http://www.bink.fr le 09 septembre 2016.

Page 19: LES ENJEUX DE LA CREATION

12

L'acquisition d'un produit financier sur le marché boursier procure théoriquement un

gain futur à son détenteur. Soit, en attendant un remboursement moyennant un taux d'intérêt

pour les obligations soit en revendant les titres avec un prix plus élevé que le prix de son

achat.

La bourse est une opportunité pour l'Etat. En effet, ce dernier peut compenser les

déficits budgétaires en obtenant plus de liquidité sur le marché boursier. Il intervient sur le

marché en tant qu'émetteur c'est-à-dire il passe des ordres de vente des obligations. De plus,

les investisseurs ont confiance à la solvabilité de l'Etat et achètent facilement les produits

émanant de ce dernier et lui fournissent les capitaux dont il a besoin.

b) Mobilité des épargnes :

Les épargnes des ménages peuvent être transformées en ressources pour d'autres

agents économiques comme l'Etat et les entreprises grâce au marché boursier. Ainsi, la

mobilisation des épargnes assure l'accumulation du capital aux fins des investissements.

Selon Bageot, en plus d'un effet direct de la mobilisation des épargnes sur

l'accumulation du capital, une mobilisation efficace améliore l'allocation des ressources

accentuant l'innovation technologique. En effet, les projets d'investissement à rendement

élevé sont très risqués pourtant ils nécessitent un fonds important. En mobilisant les épargnes

et réduisant les risques, le marché boursier peut satisfaire ce besoin de financement améliorant

par suite l'efficience de la société et la croissance économique.

Du côté des ménages, ils peuvent gagner de l'argent selon deux formes s'il acquiert des

actions. D'une part, son gain peut être sous forme de gain spéculatif. En effet, l'épargnant peut

revendre à tout moment les actions qu'ils détiennent avec un prix supérieur à celui de son

achat. D'autre part, l'épargnant gagne de l'argent sous forme de revenus ou de dividendes s'il

décide de conserver les titres.

c) Liquidité et diversification des risques pour les entreprises cotées :

Par rapport à d'autres entreprises, les entreprises cotées en bourse bénéficient des

avantages. L'avantage principal des entreprises cotées est la possibilité d'avoir d'autres sources

de financement à part le secteur bancaire, l'autofinancement,… Ainsi, ces entreprises peuvent

augmenter leurs capitaux propres et élargir ses activités. Il suffit de comparer le taux d'intérêt

des banques et celui de la bourse sur les obligations.

Le développement d'un marché boursier peut influencer le contrôle des entreprises. En

effet, selon Diamond et Verrachia (1982), ainsi que Jensen et Murphy (1990) montrent que les

Page 20: LES ENJEUX DE LA CREATION

13

marchés boursiers efficients aident à concilier les intérêts des gestionnaires et des

actionnaires. De plus, l'acquisition du titre d'une entreprise offre à son détenteur un droit

pouvant influencer le contrôle de l'entreprise.

La bourse réduise les coûts d'information pour les entreprises. En effet, les

informations sont déjà incorporées dans le cours boursier. Il n'est plus question de chercher de

nouvelles informations. De plus, toutes les intervenants ont les mêmes informations réduisant

l'asymétrie d'information.

3.2 Fonctionnement de la bourse :

La bourse est un concept dont le fonctionnement est assez simple pour faciliter les

transactions et en assurer sa transparence.

a) Les ordres de bourse :

Pour effectuer une opération, un investisseur doit passer un ordre de bourse à

l'opérateur de marché afin de le transmettre sur le marché. L'ordre de bourse sert à connaitre

les préférences des investisseurs et contient quatre critères essentiels à savoir :

- Sens : achat ou vente ;

- Quantité des titres à échanger ;

- Code d'identification de l'instrument financier : nature des titres ;

- Date de validité de l'ordre.

Selon les conditions d'ordre (limite et seuil de déclenchement), il existe différents

types d'ordre de bourse.

(i) L'ordre sans limite (au cours ou à tout prix) :

L'ordre sans limite ou au cours ou sans limite permet à l'investisseur d'acheter ou de

vendre à n'importe quel prix. L'ordre au cours est recommandé si la quantité de l'ordre est

importante.

(ii) L'ordre limité :

L'ordre limité permet à l'investisseur d'acheter ou de vendre les titres à un prix limité.

Si le prix n'est pas rencontré, l'ordre reste en attente jusqu'à ce que la limite soit atteinte.

L'ordre est placé dans le carnet d'ordre jusqu'à ce que la date de validité de l'ordre soit

dépassée.

Page 21: LES ENJEUX DE LA CREATION

14

(iii)L'ordre au cours avec seuil de déclenchement (Stop loss) :

Il est similaire à l'ordre au cours mais si le marché se retourne c'est-à-dire que le cours

devient à hausser ou à baisser, l'investisseur place un seuil de déclenchement ou un stop loss.

Par exemple : Si j'ai acheté une action à 10 Ariary. Si le cours tend à baisser au-dessous de 9

Ariary, je veux limiter ma perte en le vendant à partir d'un ordre de vente avec un stop de 9

Ariary. Mais tant que la valeur continue à monter au-dessus de 10 Ariary, l'ordre de vente au

cours n'est pas enclenché.

(iv) L'ordre limité avec seuil de déclenchement (Stop limit) :

L'investisseur peut acheter ou vendre des titres à un prix limité et en plaçant un seuil

de déclenchement à son ordre.

Par exemple : Si j'ai acheté une action à 10 Ariary. Si le cours tend à baisser au-dessous de 9

Ariary, je veux limiter ma perte en le vendant à partir d'un ordre de vente avec un stop de 9

Ariary et une limite de 8 Ariary. Mais si le cours passe de 10 Ariary à 7 Ariary alors l'ordre

est enclenché mais il n'est pas exéxuté grâce à la limite de 8 Ariary.

b) Les systèmes de cotation :

L’organisation d’un marché boursier est définie à partir de son système de cotation qui

établit les règles de négociations et le système de négociation. On peut distinguer différents

types de mode de cotation en bourse :

- Cotation à la criée et cotation électronique : d’une part, la méthode de cotation à la

criée consiste à confronter publiquement et verbalement ou sur un support comme un

tableau, les ordres d’achat et les ordres de vente afin d’établir le cours d’un titre.

D’autre part, la cotation électronique consiste à confronter de façon permanente les

ordres de bourse sur un ordinateur central qui détermine le cours d’équilibre. Cette

méthode collecte à tout moment les ordres et les incorpore instantanément sur le cours

d’équilibre.

- Cotation au fixing et cotation en continu : la cotation au fixing consiste à enregistrer à

un moment donné les ordres d’achat et les ordres de vente et la confrontation de ces

derniers permet d’établir le cours d’équilibre. Tandis que la cotation en continu établit

le cours d’équilibre au fur et à mesure que de nouveaux ordres de bourse arrivent.

Page 22: LES ENJEUX DE LA CREATION

15

c) Les indices boursiers :

L’indice boursier est une mesure statistique qui sert à mesurer et à évaluer la performance

d’une bourse. Ainsi, il permet aux investisseurs de comparer les différentes places boursières

ou d’apprécier la pertinence de ses placements.

Les opérateurs qui se chargent de calculer les indices boursiers peuvent être :

- Des groupes de presse comme Nihon Keizai (indice Nikkei) et Dow Jones and

Compagnie (indice DJ) ;

- Des bourses comme Tokyo Stock Exchange (indice Topix) et Euronext Paris

(indice CAC 40) ;

- Des agences de notation comme Standard and Poor’s (indice S&P 500) ;

- Des partenariats entre bourse, groupe de presse et agence de notation pour créer un

indice.

Ainsi, on a pu observer dans ce premier chapitre l’anatomie et le fonctionnement d’un

marché boursier mais dans le chapitre suivant, on va entamer la relation théorique de la

bourse et de la croissance économique.

Page 23: LES ENJEUX DE LA CREATION

16

Chapitre II : Fondement théorique du marché

boursier

Le marché financier joue un rôle très important dans le financement de l’économie. Il

affecte tant le secteur privé que le secteur public. D’où il devient un élément primordial de la

croissance économique.

Dans ce chapitre, nous allons observer premièrement les caractères dominants qui sont

l’efficience et la liquidité du marché boursier et deuxièmement nous allons observer le lien

entre le marché boursier et la croissance économique selon la littérature.

Section 1 : Efficience et liquidité du marché boursier :

Pour que le marché boursier puisse être attractif, il est indispensable qu’il soit

efficient. Ainsi, comment se présente l’efficience de ce marché ?

1.1 Efficience informationnelle du marché boursier :

Les articles d’Eugène Fama (1965, 1970, 1991) l’ont positionné en tant que pionnier

du concept moderne d’efficience des marchés financiers. Selon Fama (1965), « un marché

financier est dit efficient si et seulement si l’ensemble des informations disponibles

concernant chaque actif financier coté sur ce marché est immédiatement intégré dans le prix

de cet actif. » Ainsi, toutes les informations et l’anticipation des conséquences d’un

événement présent ou futur doivent être intégrées dans la détermination du cours boursier.

Michael Jensen (1978) a complété cette définition de façon précise : « dans un marché

efficient, toute prévision dégage un profit nul ». D’où, toutes activités de prévision comme la

collecte d’information n’entraineront aucun profit car l’information est déjà parfaite.

L’efficience informationnelle est l’une des quatre formes principales de l’efficience

que Tobin (1958) a proposé :

- efficience informationnelle : un marché est efficient s’il incorpore toutes les

informations concernant les produits financiers ;

- efficience fondamentale : un marché est efficient si le prix sur le marché correspond à

la valeur économique du titre c’est-à-dire à la valeur actuelle des titres lors des

transactions futures ;

Page 24: LES ENJEUX DE LA CREATION

17

- efficience d’assurance totale : un marché est efficient si tous les agents peuvent

optimiser leurs consommations en tenant compte de leurs ressources ;

- efficience fonctionnelle : souvent utilisé en macroéconomie, un marché est efficient si

les intermédiaires financiers (banques, sociétés de bourse, …) convergent tous les

épargnes vers les investisseurs.

a) Hypothèses et conditions de l’efficience informationnelle du marché

boursier :

L’hypothèse d’efficience du marché boursier est sur cinq conditions qui permettent de

valider cette théorie :

- La rationalité des investisseurs ;

- La libre circulation des informations et la réaction instantanée des investisseurs ;

- La gratuité de l’information ;

- L’absence des coûts de transaction et de l’impôt ;

- L’atomicité des investisseurs et la liquidité.

(i) La rationalité des investisseurs :

Pour que le marché boursier soit efficient, il faut que les agents économiques,

notamment les investisseurs soient parfaitement rationnels. Autrement dit, il faut que les

derniers agissent de façon cohérente vis-à-vis des informations obtenues.

Par exemple : Si le cours boursier tend à baisser, l’investisseur est supposé acheter des titres

ou garder les titres qu’il détient déjà et inversement s’il est susceptible de hausser.

(ii) La libre circulation des informations et la réaction instantanée des

investisseurs :

Le marché boursier est efficient si les informations sont diffusées de manière

simultanée auprès des agents économiques. Donc deux agents doivent obtenir les mêmes

informations en même temps. De plus, ils agissent instantanément sur le marché en traitant les

informations reçues.

(iii)La gratuité de l’information :

Les agents économiques doivent accéder gratuitement à toutes sortes d’informations

permettant d’assurer l’intégration des informations dans les prix des titres et d’éviter une

asymétrie d’information.

Page 25: LES ENJEUX DE LA CREATION

18

(iv) L’absence des coûts de transaction et de l’impôt :

Face à ces coûts, les investisseurs hésitent dans sa prise de décision : investir ou

désinvestir. En effet, ils craignent que les coûts de transaction ou les taxes annulent les profits

qu’ils pourraient réalisés prochainement. Cette absence favorise la possibilité d’agir librement

pour les investisseurs sur le marché.

(v) L’atomicité des investisseurs et la liquidité :

Cette condition postule qu’un seul agent économique, susceptible d’acheter ou de

vendre un important nombre de titres, ne peut pas influencer à lui seul le marché.

L’information obtenue de l’acte d’un gros investisseur peut faire varier le cours des titres

tandis que les problèmes de liquidité ne permettent pas de l’affecter.

b) Forme de l’efficience informationnelle et leurs conséquences :

Dans la réalité, une parfaite efficience informationnelle n’existe pas, ainsi Fama

(1970) l’a classé en trois degré en fonction des informations à incorporer dans le prix des

titres :

- la forme faible ;

- la forme semi-forte ;

- la forme forte.

(i) La forme faible :

Il s’agit d’un marché boursier efficient de forme faible lorsque les cours des titres

reflètent les informations déduites des passés historiques concernant les titres. C’est-à-dire

que les événements passés ne sont plus signifiants dans la prévision de l’évolution des cours

des titres car tous les agents ont déjà analysés les informations diffusées dans le passé. Donc,

les investisseurs doivent chercher de nouvelles informations pour prendre les bonnes

décisions c’est-à-dire se passer de l’analyse technique19

.

(ii) La forme semi-forte :

Le marché boursier efficient est de forme semi-forte si les informations disponibles en

publics au moment de la diffusion sont intégrées dans les prix des titres. Dans ce cas, le cours

boursier évolue instantanément à la publication des informations.

19

L’analyse technique se base sur le fait que les mouvements passés des cours ont tendance à se reproduire. D’où, il faut prévoir un retournement de tendance en utilisant les données historiques.

Page 26: LES ENJEUX DE LA CREATION

19

De plus, le prix de chaque titre coté en bourse correspond à sa vraie valeur car toutes

les informations sont déjà intégrées dans le cours. On parle ici d’une analyse fondamentale20

.

Les investisseurs ayant des informations privées auront donc une avance par rapport aux

autres investisseurs qui ne détiennent que des informations publiques.

(iii)La forme forte :

Un marché boursier est fortement efficient si toutes les informations publiques et

privées sont reflétées dans le cours boursier. Ainsi, il n’est plus possible de profiter des

informations confidentielles concernant le titre car elles sont déjà intégrées dans le prix de ce

dernier. D’où tous les investisseurs sont égaux selon l’aspect informationnel et en matière

d’anticipation.

1.2 Liquidité du marché boursier :

Précédemment, nous avons évoqué le concept de l’efficience informationnelle que

l’on continuera avec l’étude de la liquidité du marché boursier. Nous entamerons dans un

premier temps les définitions de la liquidité du marché boursier, ensuite nous allons énoncer

les caractéristiques d’un marché liquide et enfin nous allons étudier son importance.

a) Définitions :

John Maynard Keynes peut être considéré comme le précurseur du concept de la

liquidité. Keynes (1930) définit la liquidité d’un bien comme suit : « La liquidité d’un bien

d’investissement est la rapidité avec laquelle la richesse qui lui est incorporée peut être

récupérée… L’actif le plus liquide est le plus certainement réalisable à bref délai et sans

perte ».

L’actif certainement réalisable sous-entend qu’il est facilement transformable en

monnaie ou en d’autre actif plus liquide.

Ensuite, il met en évidence l’aspect temporel par le terme « à bref délai » c’est-à-dire

une transformation rapide en terme de temps d’où l’immédiateté. Cela implique qu’il y aura

toujours de contrepartie des demandes de liquidité sur le marché.

Finalement, il met en évidence l’aspect prix par le terme « sans perte » c’est-à-dire une

transformation dont le prix de transaction est le plus proche de la valeur réelle donc une

régularité des prix.

20

L’analyse fondamentale est basée sur la manière de détermination de la valeur des actifs financiers sur le marché. Elle consiste à déterminer pour chaque titre sa valeur intrinsèque.

Page 27: LES ENJEUX DE LA CREATION

20

D’après Schwartz, « Liquidity refers broadly to the ability of individuals to trade

quickly at prices that are reasonable in light of underlying demand/supply condition »21

.

Ainsi, la liquidité du marché boursier est la capacité du marché à garantir aux agents

économiques souhaitant échanger un actif la facilité de le transformer immédiatement, à des

prix raisonnables.

b) Caractéristiques des marchés liquides :

Bernstein (1987), Garbade (1989), Schwartz (1993)… ont décrits la liquidité du

marché boursier selon trois éléments complémentaires :

- Breadth (largeur) ;

- Depth (profondeur) ;

- Resiliency (résilience ou résistance).

(i) La largeur du marché :

Choinel et Rouyer ont fourni une définition de la largeur : « La liquidité du marché

d’un titre suppose que les intervenants soient en mesure de trouver une contrepartie à leurs

opérations. Or cela n’est possible que dans la mesure où le marché est suffisamment large : il

faut dès lors qu’il existe en quantité importante de titres en circulation mis à la disposition du

public (flottant) et que le volume quotidien des transactions soit assez étoffé pour permettre

des échanges qui n’entrainent pas systématiquement des fluctuations erratiques des cours »22

.

Dans ce cas, un marché est large lorsqu’il offre de nombreux titres en circulation et un

volume de transactions important sans perturber considérablement les prix.

Schwartz (1993, p. 127) propose qu’un marché est large si les ordres exprimés sont

nombreux et de grande taille : « Breadth : A market is bread if the best buy and sell orders

exist in substantial volume (that is, if the orders are sufficiently large). Market impact is slight

when a market has breadth ».

Bernstein (1987) relie la largeur d’un marché avec son équité et son épaisseur. Il faut

alors que le marché soit équitable c’est-à-dire offrir une occasion à tous les participants la

même possibilité d’accéder au marché. L’épaisseur du marché peut être observée par la

présence simultanée de divers investisseurs et des transactions fréquentes.

En résumé, un marché est large quand il offre la même possibilité d’accès à divers

intervenants et offre un grand nombre de participants.

21

SHWARTZ R., Market Liquidity. Working paper series S91-45, New York University, Salomon Brothers, 1992, p. 666. 22

CHOINEL A., ROUYER G., Le marché financier, structures et acteurs. Economica, Paris, 1981, p. 36.

Page 28: LES ENJEUX DE LA CREATION

21

(ii) La profondeur du marché :

Schawrtz (1993, p. 127) avance qu’un marché est profond quand les ordres sont émis à

des prix proches du prix courant du titre : « Depth : A market is deep if orders exist at an

array of prices in the close neighbourhood above and below the price at which shares are

currently trading. Bid-ask spreads are toghter when a market has depth ».

De ce fait, un marché est profond lorsque les ordres se tournent autour du prix du

marché favorisant des échanges rapides et sans perturbation des prix.

Garbade (1989) relie la profondeur à l’information sur le marché. Un marché profond

est un marché transparent impliquant une information libre et accessible. Sur ce dernier, les

investisseurs ont la possibilité de suivre librement l’évolution des prix et leurs actions

deviennent rapides, voire instantanées, permettant de réajuster les déséquilibres des prix.

Enfin, le marché profond a la capacité d’échanger de grandes quantités de titres sans

faire varier les prix.

(iii)La résilience du marché :

D’après Schwartz (1993), un marché résiliant est un marché capable d’utiliser

rapidement les séries temporelles des prix par le traitement rapide de l’information :

« Resiliency : A market is resilient if temporary price changes due to temporary order

imbalances quickly attract new orders to the market that restore reasonable share values.

Trades are less apt to be made at inappropriate prices when a market is resilient ».

La résilience du marché est donc liée à la vitesse de circulation de l’information et à la

capacité du marché d’éliminer les déséquilibres occasionnels des cours boursiers grâce à

l’intervention rapide des investisseurs. Elle paraît être la fusion de la largeur et de la

profondeur.

c) Importance de la liquidité du marché boursier :

La liquidité est l’élément primordial dans le rôle que joue le marché boursier dans la

croissance économique. Le marché boursier facilite le financement d’un investissement en

procurant plus de liquidités de façon rapide aux investisseurs.

Nombreux sont les projets d’investissements rentables qui requièrent des engagements

financiers à long terme pourtant les épargnants sont méfiants de peur qu’ils ne peuvent pas

contrôler leurs épargnes pendant une longue durée. Dans ces conditions, les investisseurs se

sacrifient en prenant plus de risque causant une baisse de la rentabilité. D’où les projets

d’investissements à rendement élevé ont une probabilité relativement faible d’être financés.

Page 29: LES ENJEUX DE LA CREATION

22

Cependant, la liquidité de la bourse peut y remédier en offrant aux investisseurs une

opportunité d’obtenir des capitaux à travers l’émission de titres de long terme. Parallèlement,

si l’entreprise exige des immobilisations de fonds sur le long terme le marché boursier a la

possibilité d’offrir des titres liquides c’est-à-dire des titres qu’elle peut vendre à tout moment

pour réaliser leur épargne.

De cette optique, la bourse contribue à une meilleure allocation des ressources ou des

capitaux. Par conséquent, la liquidité des bourses améliore les perspectives de croissance

économique à long terme.

De plus, la liquidité des marchés boursiers rend les investissements moins risqués et

permet aux projets d’investissements les plus rentables de se concrétiser conduisant à

l’accentuation des épargnes et des investissements.

De nombreux travaux se sont concentrés sur le rôle de la liquidité des bourses dans la

croissance économique. Les analyses historiques et qualitatives ont été réalisés par Hicks

(1969), Habert (1991), Levine (1997),… Les analyses économiques ont été faites par Atje et

Jovanovic (1993), Demirguc-Kunt et Levine (1996), Levine et Zervos (1996 et 1998), …

Section 2 : Lien entre marché boursier et croissance

économique :

Dans la section précédente, nous avons abordé l’efficience et la liquidité du marché

boursier. Cette étude a montré que ce dernier a un lien avec la croissance économique. Nous

allons étudier cette relation dans cette section.

Les études sur le lien entre marché boursier et la croissance économique se sont

réalisées depuis plusieurs décennies : les auteurs comme Bagehot, Schumpeter, Gurley et

Shaw en sont les premiers à les mettre en évidence. Mais le contenu empirique repose sur les

travaux des économistes tels que Davis (1965), Cameron (1967) et Sylla (1969). Il existe trois

positions différentes dans la littérature pour marquer cette relation.

2.1 Le marché boursier a un impact positif sur la croissance

économique :

Certains auteurs pensent que le marché boursier a une externalité positive sur la

croissance économique. En effet, Walter Bagehot en 1973 et John Hicks en 1969 montre le

rôle important de la bourse dans l’essor de l’industrialisation de l’Angleterre en facilitant la

mobilisation du capital.

Page 30: LES ENJEUX DE LA CREATION

23

Actuellement, la littérature empirique prouve le lien entre croissance économique et

développement financier (Levine, 1997). D’un point de vue théorique, les marchés financiers

créent des services qui accroissent la croissance économique.

Greenwood et Smith en 1997 montrent qu’un marché boursier réduit le coût de la

mobilisation de l’épargne et de cette manière facilite l’investissement productif.

De plus, Levine en 1991, Bencivenga, Smith et Sarr en 1996 proposent que la liquidité

du marché boursier soit essentielle pour la croissance. En effet, la liquidité renforce

l’investissement à long terme dont la rentabilité est élevée et stimulera par suite la croissance.

Plus récemment, Rousseau et Watchel en 2000 trouvent que le développement des

structures financières comme la liquidité des bourses est étroitement liée à la croissance

économique.

2.2 La croissance économique draine le marché boursier :

De son côté, d’autres auteurs comme Joan Robinson en 1952 pensent l’inverse de ce

que nous avons évoqué précédemment c’est-à-dire que c’est plutôt la croissance économique

qui draine le système financier tout entier y compris le marché boursier. En effet, elle créerait

diverses demandes que le marché boursier peut satisfaire en se développant. Le processus de

croissance exige un important financement ce qui favorisera le développement des marchés

financiers.

2.3 Il n’y a pas de relation entre le marché boursier et la croissance

économique :

Certains économistes croient qu’il n’y ait pas de relation importante entre le marché

financier et la croissance économique. Robert Lucas en 1988 pense qu’il ne faut pas exagérer

le rôle des outils financiers dans la croissance économique.

Mayer (1988) affirme quant à lui qu’un marché boursier développé n’est pas important

pour le financement des entreprises. Stieglitz (1985 ; 1993) affirme aussi que la liquidité du

marché boursier n’a pas d’effet sur le comportement de plusieurs agents économiques comme

les compagnies d’assurance, les opérateurs en bourse, les banques,…

L’économiste John Maynard Keynes nie le rôle de la bourse sur la croissance

économique en stipulant que la bourse peut être considérée comme un « concours de beauté ».

En effet, les jurys choisissent non pas de façon subjective mais selon la prévision de la

préférence des spectateurs. Ainsi, un investisseur n’investit pas sur une entreprise potentielle

rentable mais il investisse sur l’entreprise dont tout le monde croit qu’elle est potentiellement

Page 31: LES ENJEUX DE LA CREATION

24

la plus rentable. De plus, Keynes pense que le marché boursier n’arrive pas à faire face à une

crise car seule l’Etat a la compétence nécessaire. Ce dernier renforce l’investissement des

entreprises en difficulté pendant la période de crise et non la bourse.

Il est à souligner alors qu’au niveau de la littérature, que ce soit théorique ou

empirique, il existe une divergence entre les auteurs : il y a une partie qui prône sur le fait que

le marché boursier affecte positivement la croissance économique, l’inverse pour une autre

partie et aucune relation importante pour la dernière partie.

S’il en est ainsi de l’approche théorique du marché boursier, alors qu’en est-il de son

approche empirique ?

Page 32: LES ENJEUX DE LA CREATION

25

DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE EMPIRIQUE DU

MARCHE BOURSIER

Le système financier reste pour Madagascar l’un des débats et l’objet de recherche le

plus répandu dans l’île tout entier. Ce secteur est encore dominé par le secteur bancaire qui est

pourtant à son tour dominé par une filiale étrangère notamment française.

Nous allons entamer dans cette seconde partie la situation du système financier à

Madagascar en analysant le système bancaire, l’investissement et les marchés boursiers

existant autrefois et actuellement. Puis nous allons continuer par analyser les opportunités de

l’institutionnalisation d’un marché boursier et d’énoncer les principaux contraintes qui lui

bloquent. Et enfin, nous allons étudier la performance et l’impact des bourses sur la

croissance économique.

Page 33: LES ENJEUX DE LA CREATION

26

Chapitre I : Situation du système financier à

Madagascar

Pour ressortir la situation du système financier à Madagascar, nous allons étudier

consécutivement le système bancaire, l’investissement et les marchés boursiers à Madagascar

ainsi que ses opportunités.

Section 1 : Système bancaire et investissement :

Le système bancaire et l’investissement sont l’une des bases essentielles de la

croissance économique. En effet, les banques boostent l’économie en jouant le rôle

d’intermédiaire et l’investissement permet de créer des valeurs ajoutées conduisant à un

développement économique.

1.1 Système bancaire de Madagascar :

Le secteur bancaire est l’un des secteurs les plus actifs qui ne cesse d’évoluer au fil des

temps que ce soit au niveau local ou au niveau mondial. Cette évolution est accompagnée du

développement des rôles des banques.

a) Evolution du secteur bancaire :

L’activité bancaire est implantée à Madagascar depuis 1886 caractérisée par

l’ouverture d’un Comptoir national d’escompte de Paris à Antananarivo. C’est seulement en

juin 197523

que cette activité a été modernisée grâce à la nationalisation du système bancaire

comprenant une banque centrale, quatre banques commerciales privées (avec une forte

participation étrangère surtout française) et une banque de développement (orientée vers le

financement des infrastructures de l’Etat). Dès janvier 1977, les cinq banques étaient

regroupées en trois banques commerciales : BNI, BTM et BFV en se spécialisant

respectivement vers un secteur important de l’économie : industrie, développement rural et

commerce. Ces trois banques appartenaient totalement à l’Etat.

L’adoption de la nouvelle loi bancaire en mai 1988 a développé la privatisation du

secteur bancaire soit en créant de nouveaux établissements bancaires soit en participant au

capital de ceux déjà existants. Quelques mois plus tard, une nouvelle banque fut créée en

23

Banque Mondiale, « Madagascar-Politiques financières pour une croissance diversifiée », Les rapports économiques de la Banque Mondiale, juillet 1993, p. 75.

Page 34: LES ENJEUX DE LA CREATION

27

octobre 1988 : la BMOI et exerçait son activité à partir du mois d’août en 1989. En 1994 et en

1998, d’autres banques Mauriciennes viennent compléter les rangs.

L’évolution des banques à Madagascar est retracée par la figure suivante :

Page 35: LES ENJEUX DE LA CREATION

28

Figure 1 Banques commerciales à Madagascar, 1975 à 2000

Source : Madagascar : le système financier à l’aube du 21ème

siècle : Etats des lieux et orientations, CEE-JK School of Government, novembre

2000, p. 73.

Page 36: LES ENJEUX DE LA CREATION

29

On observe à partir de ce graphique que le secteur bancaire à Madagascar est depuis

des décennies dominé par deux pays : France et Maurice.

b) Rôle des banques :

Les banques commerciales continuent à occuper une place prépondérante dans le

système financier Malagasy surtout dans la mobilisation des fonds et de l’affectation des

ressources. Elles jouent un rôle d’intermédiaire entre ceux qui sont en excédent de

financement via l’épargne et ceux en besoin de financement via l’emprunt. La confrontation

de ces épargnes et de ces emprunts permettent de déterminer le taux d’intérêt. Néanmoins, il

existe un taux d’intérêt de dépôt et un taux d’intérêt débiteur. Le taux d'intérêt sur les dépôts

est le taux d'intérêt payé par les banques commerciales sur les tous les dépôts que ce soit à

vue ou à terme fixe ou sur compte d'épargne. Tandis que le taux d'intérêt débiteur ou le taux

des prêts est le taux d'intérêt perçu par les banques sur les prêts accordés aux clients. Par

ailleurs, le taux d'intérêt réel est le taux d'intérêt débiteur ajusté en fonction de l'inflation

(mesurée par le déflateur du PIB).

La figure suivante montre l’évolution du taux d’intérêt sur les dépôts, le taux d’intérêt

débiteur, le taux d’intérêt réel et l’écart des taux d’intérêt de dépôts et de prêts à Madagascar.

Figure 2 Evolution des taux d’intérêt à Madagascar entre 1989 et 2015

Source : Banque Mondiale/WDI

Page 37: LES ENJEUX DE LA CREATION

30

Ainsi, nous pouvons en déduire de ce graphique que le taux d’intérêt des prêts est très

élevé atteignant jusqu’à 60% entre 2012 et 2015. Même en ajustant en fonction de l’inflation,

ce taux d’intérêt est encore élevé allant de 45% à 50% dans cette même période. Cette

importante hausse est due à la domination de filiale étrangère essentiellement française du

secteur bancaire.

Cependant, le taux de rentabilité d’un projet d’investissement n’arrive pas à couvrir ce taux

d’intérêt. En général, ce taux de rentabilité est environ 20% entraînant un large écart causant

une lourde perte si l’entreprise décide de financer ses investissements par emprunt bancaire.

Par ailleurs, les banques augmentent leur taux d’intérêt pour se couvrir des risques :

crainte de non remboursement des emprunteurs. Alors, elles octroient moins de crédit surtout

pour les PME. Pourtant ces dernières ont besoin de plus de financement car leurs capacités

d’autofinancement sont insuffisantes et ne permettent pas de développer ses activités.

1.2 Etats de l’investissement à Madagascar :

Le tableau suivant représente la situation de l’investissement à Madagascar. Il retrace

en particulier le taux d’investissement brut, le taux d’investissement privé, le taux

d’investissement public et le flux d’investissement direct étranger à Madagascar entre 2006 et

2013.

Tableau 1 : Evolution du niveau d’investissement à Madagascar entre 2006 et 2013

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Taux d'investissement brut 23,2 28,3 40,3 31,7 18,8 17,5 17,6 16,1

Taux d'investissement privé 13 20,7 32,6 27,4 14,8 13,3 14,8 12,9

Taux d'investissement public 10,2 7,6 7,7 4,3 4 4,2 2,7 3,1

Flux des IDEs (millions de DTS) 150,5 652,1 881,4 823,2 486,6 499,2 507,7 392,8

Source : INSTAT, DEME/VPEI

A partir de ces données, nous pouvons observer que le niveau d’investissement brut

rencontre une baisse tendancielle allant de 40,3% du PIB en 2008 à 31,7% du PIB en 2009,

passant de 18,8% du PIB en 2010 à 17,5% du PIB en 2011 et à 16,1% du PIB en 2013.

a) Investissement public :

Pendant la dernière transition, le taux d’investissement public est assez faible en

enregistrant 4,3% du PIB en 2009 et diminue progressivement jusqu’à 2,7% du PIB en 2012.

Cette situation est due à la suspension de certains bailleurs pendant cette période.

Page 38: LES ENJEUX DE LA CREATION

31

Les dépenses d’investissement de l’Etat sont financées en majorité par financement

extérieur tel qui est présenté par le tableau suivant :

Tableau 2 : Répartition sectorielle du PIP en 2013 et 2014

Secteur Financement 2013 Financement 2014

Extérieur Intérieur Ensemble Extérieur Intérieur Ensemble

Productif 18,70% 3,20% 21,90% 20,70% 6,30% 27,00%

Infrastructure 20,70% 4,90% 25,70% 15,90% 10,30% 26,20%

Social 17,10% 5,40% 22,50% 24,50% 8,90% 33,40%

Administratif 13,60% 16,40% 29,90% 5,60% 7,80% 13,40%

Total 70,10% 29,90% 100,00% 66, 7% 33,30% 100%

Source : MFB/ LF 2013/ LF 2014

Le financement interne a enregistré une hausse passant de 29,9% du programme

d’investissement public en 2013 à 33,3% du PIP en 2014. Cette situation est attribuée à la

mise en place de la quatrième république qui a permis une stabilité temporaire du pays.

b) Investissement privé :

Les entreprises privées ne trouvent pas encore d’assurance en raison de l’instabilité

politique qui persiste à Madagascar. Le taux d’investissement a rencontré une énorme chute

en passant de 32,6% du PIB en 2008 à 12,9% du PIB en 2013 (tableau 1).

D’après le classement24

de Doing Business, Madagascar se trouve en 21ème

position

parmi 47 économies africaines en 2014 contre 18ème

en 2013 et 17ème

en 2012. A l’échelle

mondiale, ce pays se positionne en 148ème

rang sur 189 économies en 2013 après avoir tenu

144ème

rang sur 185 économies en 2013. Doing Business permet de montrer l’évolution de

l’environnement des affaires au sein d’un pays (création d’entreprise, octroi de permis de

construire, protection des investisseurs,…)

c) Investissement direct étranger :

Les investissements directs étrangers sont l’une des bases essentielles de la croissance

économique surtout pour ceux des PED. L’IDE à Madagascar est dominé par des grandes

industries minières comme Ambatovy Minerals SA à Moramanga et à Toamasina et QMM à

Taolagnaro. Le flux d’IDEs est représenté par la figure suivante :

24

World Bank, Doing Business Project (http://www.doingbusiness.org)

Page 39: LES ENJEUX DE LA CREATION

32

Figure 3 Evolution de flux d’IDEs et taux de croissance économique de 2006 à 2013

Source : DEME/VPEI

On constate que le flux d’IDE et le taux de croissance économique varie dans le même

sens. Quand le taux de croissance augmente, le flux d’IDE suit. Et quand le taux de croissance

diminue, le flux d’IDE baisse aussi. On rencontre une chute importante du flux d’IDE en 2009

à cause de la crise que le pays a traversé.

Section 2 : Marché boursier à Madagascar :

Il existe deux types de marché boursier à Madagascar : Madabourse (bourse de

valeurs) et Mercantile Exchange of Madagascar (bourse de commerce).

Actuellement, il ne reste plus que MEXM car Madabourse s’est volatilisée au fil des

temps en raison de nombreuses obstacles.

2.1 Madabourse :

Madabourse est une association privée regroupant des opérateurs économiques et des

jeunes étudiants afin de promouvoir un marché privé de titres. Elle a été inauguré le vendredi

7 juin 2002 à la Chambre de Commerce et de l’Industrie à Antananarivo et comptait à ce jour

70 membres.

En organisant un marché libre, les fondateurs de Madabourse poursuivaient trois

objectifs25

:

- Promouvoir et développer l’actionnariat privé et individuel ;

25

CREAM, Réflexions sur la création d’un marché financier à Madagascar. Volume II : Essai de modélisation. Cahier de Recherche en Analyse Economique, Décembre 2007, p. 3.

Page 40: LES ENJEUX DE LA CREATION

33

- Permettre aux actionnariats individuels des sociétés existantes de négocier

leurs actions dans des conditions plus favorables en cas de cession ;

- Permettre aux membres de Madabourse de se familiariser avec le

fonctionnement du marché financier et par conséquent améliorer leur culture

financière.

a) Fonctionnement de Madabourse :

Madabourse et un marché libre qui fonctionne sur des règles assez simples auxquelles

les membres adhèrent. De plus, le coût de fonctionnement est faible et supporté par ces

derniers.

Les adhérents de Madabourse ou les intermédiaires se réunissent tous les premiers

jeudis du mois pour effectuer des séances de transactions. Ils ne sont pas obligés de vendre ou

d’acheter des titres à chaque séance et peuvent aussi passer tout simplement les ordres (achat

ou vente) en utilisant un logiciel et sans passer par des intermédiaires.

Au début, l’objet d’échange est constitué par des titres de sociétés anonymes déjà

détenus par les membres (un marché secondaire). Cependant, les organisateurs envisagent, à

moyen terme, d’initier un marché primaire permettant aux sociétés cotés en bourse d’émettre

des actions ou obligations.

Le système de négociation des titres se fait selon la procédure de cotation à la criée :

l’organisateur du marché collecte, au début de la séance, tous les ordres des membres.

Ensuite, la confrontation des ordres d’achat et de vente, pour chaque société concernée, sont

affichés directement sur le tableau. La séance de cotation dure entre 15 et 30 minutes selon

l’importance des ordres reçus. De nouveaux ordres peuvent être transmis et confrontés au

tableau pendant cette séance. A la fin de la séance, seuls les membres sont responsables

d’honorer leurs ordres c’est-à-dire que les acheteurs s’engagent à payer les prix des titres et

les vendeurs s’engagent à livrer les titres vendus. Ceux qui ne respectent pas ses engagements

sont considérés comme défaillant et peuvent aboutir à son exclusion. Ainsi, Madabourse se

limite à organiser les transactions des titres et n’a aucune responsabilité sur le non-respect des

ordres par les défaillants.

Au niveau de la diffusion des informations sur les sociétés, les membres souhaitant

vendre les actions d’une société anonyme doivent fournir ses rapports annuels des trois

exercices précédents et le certificat attestant la propriété des titres à céder. Toutes autres

informations partagées entre les membres ne concernent pas Madabourse, ne lui donnant ainsi

aucune responsabilité.

Page 41: LES ENJEUX DE LA CREATION

34

b) Obstacles au fonctionnement de Madabourse :

Les activités de Madabourse ne se sont pas développés et a abouti au péril de cette

dernière en raison de quelques décideurs privé et public.

(i) Au niveau des dirigeants des sociétés :

Le bon fonctionnement de Madabourse est caractérisé par la libre circulation des titres.

Elle ne fait qu’organiser les transactions mais la finalité c’est-à-dire le transfert des titres ne

dépend que des sociétés concernées. La « clause d’agrément26

» existant dans les statuts de

plusieurs sociétés anonymes à Madagascar est l’une des principales entraves au

développement de Madabourse. En effet, l’application de cette clause permet de contrôler

l’identité des nouveaux actionnaires permettant ainsi de perturber la libre circulation des

titres. De plus, c’est seulement au moment d’effectuer le transfert que les membres cédants

sont au courant de l’existence de la clause. En outre, les actions à échanger entre les membres

au sein de Madabourse ne constituent qu’une faible part du capital. Alors ces transactions

n’affectent pas le contrôle général dans les sociétés considérées.

(ii) Au niveau de l’administration publique :

L’administration publique a évoqué que pour poursuivre ses activités, Madabourse

doit demander un agrément à la CSBF. Pourtant, il est à noter que l’organisation des échanges

de titres par un organisme privé n’est interdite par aucune loi sur le territoire Malagasy. De

plus, la CSBF est une institution de supervision des banques mais aucune loi ne lui confère un

pouvoir d’agréer un marché boursier. Enfin, d’après la loi bancaire, toutes les institutions qui

reçoivent un dépôt public doit être soumis à l’agrément de la CSBF pourtant Madabourse n’en

reçoit pas car elle ne fait qu’organiser les échanges de titres entre ses membres.

2.2 Mercantile Exchange of Madagascar :

Mercantile Exchange of Madagascar SA (MEXM) est une société anonyme implantée

à Madagascar depuis 2011. MEXM est autorégulée et accréditée par le gouvernement

Malagasy. Elle est une filiale dont la société mère se trouve à Dubaï. MEXM est la première

bourse de commerce à Madagascar. Une bourse de valeurs consiste à échanger des titres

tandis que la bourse de commerce consiste à échanger d’autres produits comme les produits

agricoles et les produits miniers. Ses membres de personnel sont constitués par des Malagasy

26

Clause d’agrément : une clause, accordant un pouvoir de contrôle des transactions des actions au Conseil d’Administration, consiste à limiter la négociabilité des titres par les dirigeants de ces sociétés.

Page 42: LES ENJEUX DE LA CREATION

35

et un étranger chargé de superviser et contrôler la société, et collabore avec cinquante

courtiers.

MEXM exploite la nouvelle technologie au service du marché afin de fournir une

plateforme d’échanges de produits respectant la norme internationale. Elle offre une large

gamme de produits dérivés de matières premières tels que : l’or, l’argent, le cuivre, le pétrole

brut, le grain de soja, le coton, le café, le maïs, le blé, le sucre, le gaz naturel, etc.

a) Objectifs et fonctions de MEXM :

Comme pour toutes sociétés, Mercantile Exchange of Madagascar a ses propres

objectifs27

qui sont les suivants :

- Etablir un mécanisme de découverte de prix équitable ;

- Instaurer l’intégrité du marché et la transparence de prix ;

- Etablir une compensation efficace et un système de règlement garanti ;

- Développer et mettre en œuvre les besoins de couverture.

Ainsi, MEXM s’engage vers un marché financier afin que toutes les informations soient

intégrées dans le prix pour garantir la transparence. Elle permet de supporter la population

Malagasy surtout au niveau rural en renforçant les producteurs et les agriculteurs au sein du

pays.

Face à ces objectifs, elle a comme fonctions principales :

- Fournir une plateforme de négociation grâce à une technologie de pointe ;

- Fournir un mécanisme de découverte des prix ;

- Fournir un mécanisme de gestion des risques de prix ;

- Faciliter les transactions commerciales avec une assurance avec la qualité ;

- Fournir un mécanisme de financement structuré.

b) Les acteurs du marché :

Mercantile Exchange of Madagascar dispose différents types de membre à savoir :

- Clearing Member : ce sont les agents au sein de MEXM qui joue le rôle de

compensation et de règlement, la supervision de la plateforme électronique ainsi que la

gestion des fonds et des transactions ;

- Market Member ou Trader : ce sont les opérateurs ou les entreprises qui interviennent

sur le marché boursier pour son propre compte et agit comme contrepartie pour chaque

ordre d’achat ou de vente.

27

MEXM

Page 43: LES ENJEUX DE LA CREATION

36

- Courtier : celui qui joue le rôle d’intermédiaire agissant pour le compte de tiers. Il

facilite la négociation, gère le portefeuille de son client et fournit des services de

conseil. Les courtiers ne perçoivent pas de revenu fixe mais moyennant des

commissions allant de 1000 Ariary à 4000 Ariary par lot.

c) Le fonctionnement du marché :

Mercantile Exchange of Madagascar joue un rôle d’intermédiaire entre les agents

économiques. La structure de cette bourse de commerce peut être représentée de la manière

suivante :

Figure 4 Structure du marché de MEXM

Source : MEXM

De cette figure, on observe que les traders passent par un courtier pour opérer sur le

marché. Cependant, les banques peuvent être des traders qui ne passent pas par un courtier

pour exercer ses activités.

(i) Le trading :

Chez Mercantile Exchange of Madagascar, la période de livraison se fait les cinq

derniers jours du mois d’expiration du contrat. MEXM utilise deux types de contrat : contrat à

terme et contrat spot ou contrat au comptant.

D’une part, les contrats à terme ou contrats futures sont destinés pour des opérations

de couverture et de spéculation. Ils ne proposent pas une livraison directe des marchandises et

doivent être liquidés pendant la date du règlement. D’autre part, les contrats au spot ou

contrats au comptant sont destinés pour offrir une plateforme pour découvrir les prix afin de

faciliter chaque jour les échanges. Ils sont réglés au jour le jour.

TRADER TRADER

ENTREPÔT BANQUES

COURTIER COURTIER

MEXM

Page 44: LES ENJEUX DE LA CREATION

37

Au-delà de ces deux contrats, il existe un troisième contrat : contrat électronique qui est une

forme de contrat hybride développé par des garanties, un instrument de dépôt et un ensemble

de matière première. Il est essentiellement basé sur des instruments volatils et des instruments

économiques locaux.

(ii) Les effets de MEXM sur l’économie de Madagascar :

Théoriquement, MEXM est une grande opportunité pour Madagascar. En effet, elle

permet de valoriser et de renforcer les producteurs et les agriculteurs qui représentent la

majorité de la population Malagasy. A la différence du marché local, MEXM permet de

minimiser les coûts de transactions car ce n’est plus la peine de se déplacer et que les coûts de

transports deviennent moindre. De plus, la plateforme est facilement téléchargeable sur

internet. Ainsi, il suffit de se connecter et de faire des analyses afin d’anticiper la tendance des

prix. En outre, MEXM supporte un coût d’apprentissage en offrant une formation gratuite de

six heures réparties en deux heures par jour pour tous les traders. Si après le troisième jour de

formation le trader se sent encore incapable, les six heures sont extensibles. De ce fait,

MEXM contribue au développement du pays grâce aux transferts technologiques et de savoir-

faire.

Cependant, le développement de la société est confronté à de nombreux problèmes.

Les participants de MEXM sont tous des particuliers mais les entreprises ne s’y intéressent

pas. En effet, elles n’arrivent pas encore à exercer une activité secondaire car la bourse de

commerce nécessite une large disponibilité car toutes les informations obtenues à tout instant

sont indispensables dans le fondement des analyses. De plus, la culture boursière n’est pas

encore développée à Madagascar, seule une infime partie de la population s’y connait.

Section 3 : Un marché boursier : une opportunité pour

Madagascar ?

Selon le classement de la banque mondiale, Madagascar est considéré comme l’un des

pays à faible revenu. Peut-il espérer un avenir meilleur grâce au marché boursier ?

3.1 Avantages à court terme :

Nombreux sont les entreprises locales qui financent leurs activités à partir d’un

financement interne en raison du taux d’intérêt exorbitant des banques et des microfinances,

ainsi instituer un marché boursier à Madagascar lui permet d’offrir d’autres sources de

Page 45: LES ENJEUX DE LA CREATION

38

financement. Choisir entre marché boursier, autofinancement, crédit bancaire et d’autres

sources permettent à l’entreprise de diversifier les risques courues.

D’une autre optique, la création d’un marché boursier utilisant une technologie de

pointe favorise le développement technologique pour les PED. De plus, la formation comme

celle faite par Mercantile Exchange of Madagascar pour se familiariser à la culture boursière

engendre un transfert de compétence et de savoir-faire surtout dans le monde de la finance,

réduisant par suite le coût d’apprentissage qui est assez élevé.

3.2 Avantages à moyen et long terme :

L’existence d’un marché boursier à Madagascar peut aussi présenter des retombées

économiques à moyen et à long terme.

a) Augmentation de l’investissement à Madagascar :

Le marché permettra de bénéficier d’un financement direct à l’entreprise et le

renforcement de ses fonds propres entrainant le développement de la société.

Les pays sous-développés sont considérés en principe comme risqués dues à de

nombreuses instabilités or Madagascar est potentiellement riche et rentable pour les

investisseurs surtout les investisseurs directs étrangers. Cependant, le marché boursier

permettra de minimiser le risque-pays incitant l’entrée d’IDE.

b) Contribution au développement économique :

Au niveau macroéconomique, l’institutionnalisation d’un marché boursier dans ce

pays entrainera la réduction du taux de chômage28

qui est à hauteur de 3,6% de la population

selon l’estimation modélisée de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) depuis 2010

jusqu’en 2015. En effet, la bourse crée de nouvelles emplois que ce soit directement (courtier,

contrôleur de marché, …) ou indirectement via la création d’une nouvelle société.

c) Renforcement des PME :

En raison de nombreuses risques et par manque de liquidité, les banques limitent les

crédits à octroyer pour ses clients comme les PME surtout si ces derniers sont destinés à

financer un projet d’investissement à long terme. Ainsi, le marché boursier permet de

valoriser les PME en les bénéficiant de plus de liquidité afin de poursuivre ses objectifs et

d’arriver à ses fins.

28

http://www.worldbank.org/

Page 46: LES ENJEUX DE LA CREATION

39

3.3 Les contraintes de la création et du développement d’un

marché boursier :

Nous pouvons tirer des leçons suite à l’initiative de Madabourse et permettant d’évoquer

les contraintes courues par la création d’un marché réglementé ou un marché libre à

Madagascar.

a) Contraintes macroéconomiques :

Le tableau suivant récapitule quelques indicateurs macroéconomiques de Madagascar

observés sur la période allant de 2004 à 2013. Ces indicateurs sont : le taux de croissance

annuel du PIB par tête de la population, l’inflation représentée par l’indice de prix à la

consommation (IPC) dont l’année de base est de 2010, le taux d’investissement brut et le taux

d’épargne brut.

Tableau 3 : Indicateurs macroéconomique de Madagascar entre 2004 et 2013

Indicateurs 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

PIB par tête

(% annuel) 2,19 1,59 2,03 3,25 4,14 -6,68 -2,51 -1,35 0,19 -0,55

Inflation (IPC) 53,12 62,95 69,73 76,92 84,01 91,54 100,00 109,48 116,44 123,23

Investissement

brut (%PIB) 24,30 22,50 13,00 20,70 32,60 27,40 14,80 13,30 14,80 12,90

Épargne brute

(% du PIB) 14,15 7,33 12,21 11,96 14,46 8,03 7,22 6,40 5,23 5,50

Source : INSTAT/EPM/ENSOMD

Entre 2004 et 2008, l’évolution du PIB par habitant semble stable mais le taux

d’inflation reste toujours élevé. Cependant, suite à une crise politique en 2009 accompagnée

d’une transition, le taux de croissance du PIB devient instable et le taux d’inflation devient

très élevé. Une forte inflation est suivie par une chute respective du niveau d’investissement

brut et d’épargne brut passant de 32,6% en 2008 à 12,9% en 2013 et de 14,46% en 2008 à

5,5% en 2013. Ainsi, il existe une corrélation positive entre le taux d’inflation et la venue des

investisseurs.

Page 47: LES ENJEUX DE LA CREATION

40

b) Contraintes administratives :

En 2009, un projet de loi est passé au niveau des parlements. Une loi qui consiste à

organiser la mise en place et la création d’un marché boursier à Madagascar mais suite à la

crise pendant cette période, cette dernière n’a pas pu être promulguée.

Par ailleurs, la circulation de nouveaux instruments financiers comme les actions et les

obligations sur le marché détériore le financement de la trésorerie de l’Etat par l’émission de

la BTA ou bons de Trésor par adjudication. Ainsi, le marché offre une opportunité aux

investisseurs sur les placements financiers au détriment de l’Etat. En effet, les investisseurs

ont un choix sur l’achat de BTA ou l’achat de titre inscrit en bourse.

c) Contraintes sociales :

D’abord, la population Malagasy n’est pas encore familiariser avec la culture boursière.

La majorité de la population même celle vivant en milieu urbain ignore totalement l’existence

d’un concept de bourse.

Ensuite, un marché boursier est présumé comme étant un marché très risqué causant de

lourde perte. Une forte perception pousse les individus à exagérer une telle situation. Pourtant,

la probabilité de céder le capital investi sur ce marché est largement faible que les jeux de

hasard et les paris.

Enfin, l’image des affaires Malagasy est devenue très faible. Actuellement, les entreprises

locales sont confrontées à la méfiance de la population en raison d’une pensée sur laquelle les

produits Malagasy sont de mauvaises qualités. Des suspicions persistent faute de transparence

des entreprises.

d) Contraintes humaines et financières :

La surveillance du marché nécessite une personne hautement qualifiée pourtant aucun

enseignement n’est disponible à Madagascar. Alors, il faudrait faire appel à des expatriés ou

des étrangers pour exercer les tâches spécifiques faisant supporter un coût assez élevé.

La création d’un marché boursier nécessite l’utilisation d’une nouvelle technologie dont le

prix est très élevé.

Ainsi, face à la situation financière à Madagascar et les différentes opportunités que

peuvent procurer la création d’un marché boursier à Madagascar, comment se manifeste

l’analyse empirique de la relation entre bourse et croissance économique ?

Page 48: LES ENJEUX DE LA CREATION

41

Chapitre II : Etude empirique de la relation entre

bourses et croissance économique

Dans le chapitre précédent, nous avons vu la situation financier de Madagascar afin

d’évoquer les enjeux de la création d’une bourse de valeurs et d’une bourse de commerce.

Dans ce chapitre, nous allons modéliser la relation entre bourses et croissance économique

pour déduire les différentes suggestions de recommandations.

Section 1 : Analyse empirique :

Actuellement, Madagascar n’a pas de bourses de valeurs alors pour étudier l’impact du

marché boursier sur la croissance économique, nous allons étudier les bourses étrangères.

Pour y parvenir, nous allons procéder selon deux types d’approches :

- Approche non paramétrique : méthode DEA

- Approche paramétrique : modèle économétrique

Quel que soit l’approche que l’on utilisera, il est nécessaire de choisir les types de

variables à analyser.

1.1 Choix des variables :

Pour établir les liens entre le développement du marché boursier et la croissance

économique, il faut fournir une mesure pour chacun.

Pour mesurer le développement du marché boursier il faut observer la taille du

marché, la liquidité du marché et la profondeur du marché. Selon Levine et Zervos (1996), la

taille du marché est mesurée par le ratio entre la capitalisation boursière et le PIB. En effet, la

taille du marché est étroitement liée à la mobilisation du capital et la diversification des

risques. Puis, la liquidité du marché est subdivisée en deux parties. D’une part, elle peut être

mesurée par la valeur totale des transactions divisées par le PIB car un marché peut être de

grande taille mais inactif. D’autre part, la liquidité du marché est mesurée par le ratio de

rotation égal au nombre de transactions sur la capitalisation. Enfin, la profondeur du marché

est exprimée par la masse monétaire divisée par le PIB. En effet, la masse monétaire

notamment M2 assure la liquidité du marché.

Quant à la croissance économique, elle se mesure par la variation du PIB par tête afin

de montrer son influence sur le niveau de vie de chaque personne.

Page 49: LES ENJEUX DE LA CREATION

42

1.2 Méthode DEA :

La méthode DEA est une méthode non paramétrique dont Farrell (1957) est l’un des

pionniers. Il a proposé la construction d’une frontière à partir des observations d’une activité

productive : lorsqu’un nombre déterminé d’inputs est exploité ou utilisé pour produire un

certain nombre d’outputs. Ainsi, une DMU (Decision Making Unit) ou une unité de décision

est considéré comme efficace ou efficiente lorsqu’elle produit sur la frontière de production.

Dans la littérature, il existe deux variantes fréquemment utilisées de la méthode DEA :

le modèle CCR (Charnes, Cooper et Rhodes, 1978) qui suppose les rendements d'échelles

constants et le modèle BCC (Banker, Charnes et Cooper, 1984) qui suppose les rendements

d'échelles variables. Dans le cas des rendements d'échelles constants, une augmentation de la

quantité d'inputs employés est suivie d’une même augmentation proportionnelle dans la

quantité d'outputs produits. Par contre, dans le cas des rendements d'échelles variables

(croissants ou décroissants), l'augmentation des inputs implique une augmentation beaucoup

plus ou moins proportionnellement de la quantité d’outputs.

a) Marché boursier africain :

Madagascar est situé géographiquement dans le continent africain. D’où il est

opportun d’étudier la performance des bourses dans cette partie du monde envers la

croissance économique. La liste des bourses africaines est répertoriée dans le tableau suivant :

Tableau 4 : Liste des bourses africaines

Nom de la bourse Lieu Date de création

Botswana Stock Exchange Gaberone 1989

Bourse de Tunis Tunis 1969

BRVM Abidjan 1998

Cairo et Alexandria Stock Exchange Le Caire et Alexandrie 1883

Casablanca Stock Exchange Casablanca 1929

Dar es Salaam Stock Exchange Dar es Salaam 1998

Ghana Stock Exchange Accra 1990

JSE Securities Exchange Johannesburg 1887

Libyan Stock Exchange Tripoli 2007

Lusaka Stock Exchange Lusaka 1994

Malawi Stock Exchange Blantyre 1995

Nairobi Stock Exchange Nairobi 1954

Page 50: LES ENJEUX DE LA CREATION

43

Namibia Stock Exchange Windhoek 1992

Nigerian Stock Exchange Lagos 1960

Swaziland Stock Exchange Mabane 1990

The Stock Exchange of Mauritius Port-Louis 1988

Uganda Securities Exchange Kampala 1997

Zimbabwe Stock Exchange Harare 1993

Source : Rapport de l’Union Africaine, décembre 2008.

La BRVM est composée de Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali,

Niger, Sénégal et Togo.

Il existe de nombreuses méthodes permettant d’analyser le rapport entre marché

boursier et croissance économique mais nous allons retenir la méthode DEA ou Data

Envelopment Analysis afin d’analyser l’environnement économique du marché boursier sur le

continent.

b) Résultats :

Les variables inputs sont au nombre de trois à savoir : la taille du marché, la liquidité

du marché et la profondeur du marché. Et la variable output est la variation du PIB par tête.

Les données utilisées sont figurées dans l’annexe 1.

Nous étudierons un à un les résultats de l’efficacité technique des bourses africaines

grâce à un modèle CCR orienté output et un modèle BCC orienté output.

(i) Modèle CCR-O :

Les scores d’efficiences sont récapitulés par le tableau suivant :

Tableau 5 : Résultats des scores avec un modèle CCR-O

DMU Score

Lusaka Stock Exchange 1

Ghana Stock Exchange 1

Dar es Salaam Stock Exchange 1

Botswana Stock Exchange 0,735885695

Nigerian Stock Exchange 0,473815174

Swaziland Stock Exchange 0,438411394

Uganda Securities Exchange 0,408616445

BRVM 0,393877531

Namibia Stock Exchange 0,267965718

Page 51: LES ENJEUX DE LA CREATION

44

Nairobi Stock Exchange 0,220301818

The Stock Exchange of Mauritius 8,41E-02

Cairo et Alexandria Stock Exchange 8,36E-02

Casablanca Stock Exchange 0,069584762

Average 0,47509071

Source : Résultats DEA-Solver-LV(V3)

Nous pouvons en déduire de ce tableau que seulement trois bourses : Lusaka Stock

Exchange, Ghana Stock Exchange et Dar es Salaam Stock Exchange contribuent efficacement

au développement du pays. Ainsi, 76,92% des bourses africaines ne contribuent pas de façon

efficiente au niveau de vie de chaque individu

Comme la moyenne des scores est de 0,4751, alors les déterminants du marché

boursier devraient augmenter le PIB par tête de 52,49% en moyenne.

(ii) Modèle BCC-O :

En utilisant le modèle BCC-O, le résultat des scores se présente de la manière

suivante :

Tableau 6 : Résultats des scores avec un modèle BCC-O

DMU Score

Uganda Securities Exchange 1

Lusaka Stock Exchange 1

Ghana Stock Exchange 1

Dar es Salaam Stock Exchange 1

Nigerian Stock Exchange 0,82304926

Botswana Stock Exchange 0,75588438

BRVM 0,5191149

Swaziland Stock Exchange 0,47770154

Namibia Stock Exchange 0,41354038

The Stock Exchange of Mauritiius 0,29888892

Nairobi Stock Exchange 0,29461962

Casablanca Stock Exchange 0,26685406

Cairo et Alexandria Stock Exchange 0,17811583

Average 0,61752068

Source : Résultats-DEA-Solver-LV (v3)

Page 52: LES ENJEUX DE LA CREATION

45

Nous observons que seules quatre bourses parmi treize influencent significativement le

PIB par tête à savoir Uganda Securities Exchange, Lusaka Stock Exchange, Ghana Stock

Exchange et Dar es Salaam Stock Exchange. C’est-à-dire, seulement 69,23% des bourses

africaines ne contribuent efficacement à la variation du PIB par habitant.

En tenant compte des rendements d’échelle, la moyenne des scores est passée de

0,4751 lors du modèle CCR-O à 0,6175 dans le cas du modèle BCC-O. Ainsi, il ne reste plus

qu’à augmenter le PIB par tête de 38,25% en moyenne pour atteindre l’efficacité.

1.3 Modèle économétrique :

Le modèle économétrique est une approche paramétrique. Il essaie d’étudier un

phénomène économique en le représentant sous forme de variable. Cette variable économique

dépend d’autres variables que l’on relie grâce à une équation.

Un modèle économétrique linéaire est représenté de la manière suivante :

Yt = a0+aiXit+ɛt où

i = 1, 2, …, n (nombre de variables indépendantes)

t = 1, 2, …, T (nombre d’années)

Xit = Variable indépendante i de l’année t

Yt = Variable dépendante de l’année t

ɛt = Terme d’erreur ou bruit blanc

Il repose sur plusieurs hypothèses :

H1 : Les Xit sont non aléatoires

H2 : E (ɛt) = 0, l’espérance de l’erreur est nulle

H3 : E (ɛt2) = δ

2ɛ, la variance de l’erreur est constante, c’est l’hypothèse de l’homoscedasticité

H4 : Cov (ɛt, ɛt’) = 0 pour t # t’ c’est-à-dire que les erreurs sont indépendantes (absence

d’autocorrélation des erreurs)

H5 : Cov (Xit, ɛt) = 0, l’erreur est indépendante de la variable exogène

H6 : ɛt N (0, δ2

ɛ)

H7 : La matrice (X’X) est régulière c’est-à-dire inversible ou autrement dit rang (X) = p+1 et

rang (X’X) = p+1

H8 : tend vers une matrice finie non régulière lorsque n tend vers ∞

Page 53: LES ENJEUX DE LA CREATION

46

H9 : n>p+1 c’est-à-dire que le nombre d’observation est supérieur au nombre de paramètre à

estimer et il faut que n soit supérieur ou égal à p+1 sinon la matrice (X’X) n’est plus

inversible.

Les variables explicatives ou variables exogènes ou variables indépendantes sont :

- La capitalisation boursière en pourcentage du PIB que l’on note par « TAILLE »

- La valeur totale des transactions en pourcentage du PIB que l’on note par

« VALTRADE »

- Le ratio de rotation que l’on note par « TRNOV »

- La masse monétaire en pourcentage du PIB que l’on note par « DEPTH »

La variable à expliquer ou variable endogène ou variable dépendante est la croissance du

PIB par habitant (% annuel) que l’on note par « GDP ».

D’où l’équation s’écrit de la manière suivante :

GDPt = a0 + a1TAILLEt + a2VALTRADEt + a3TRNOVt + a4DEPTHt + ɛt

Les données utilisées proviennent du WDI (World Development Indicator) de la Banque

Mondiale (annexe 2).

a) Marché boursier brésilien :

Comme dans la méthode DEA, il est nécessaire de prendre d’autres marchés boursiers

pour réaliser l’étude. Ici, nous allons étudier le marché boursier de Brésil : BOVESPA ou

Bolsa de Valores de São Paulo.

En 2011, le Brésil est devenu la sixième29

puissance économique mondiale avec un

PIB de 2510 milliards de dollar. Il fait partie des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et a de

nombreuses potentialités économiques : il est doté d’importantes ressources naturelles

(métaux, pétrole, matières premières agricoles) et d’industrie performante (comme celle de la

société Embraer axée sur l’aéronautique).

La bourse de São Paulo du Brésil est fondée le 24 août 1980, elle n’a pas cessé de se

développer au cours des années. Nous représentons ainsi dans la figure suivante l’évolution de

la capitalisation boursière, l’indice boursier et les entreprises intérieures cotées en bourse à la

BOVESPA entre 2000 et 2015.

29

http://www.bourse-investir.com/bourse-bresil consulté le 27 décembre 2016.

Page 54: LES ENJEUX DE LA CREATION

47

Figure 5 Situation de la bourse de Brésil

Source : Banque Mondiale/WDI

La capitalisation boursière des entreprises cotées en bourse tourne autour de 1 000

milliards de dollar américain entre 2007 et 2013 à l’exception de 2008. Par contre, entre 2000

et 2015, la bourse de valeurs à Brésil est marquée par une baisse continue des entreprises

intérieures cotées en bourse sauf en 2007 qui a passé de 347 sociétés à 395 mais rencontre une

nouvelle chute en 2008 avec 383 entreprises. La variation annuelle de l’indice boursier a

atteint jusqu’à 125,11% en 2009 mais elle a chuté brusquement de 6,50% en 2010 et voire

négative en 2011 avec moins de 24,41%.

b) Analyse descriptive :

On peut représenter la relation entre les différentes variables à l’aide de la figure

suivante :

Page 55: LES ENJEUX DE LA CREATION

48

Figure 6 Relation entre variable endogène et variables exogènes

Source : Banque Mondiale/ WDI

On peut observer sur ce graphique que la capitalisation boursière évolue dans le même

sens que la croissance annuelle du PIB par tête c’est-à-dire qu’elles augmentent et diminuent

simultanément.

Tableau 7 Statistiques descriptives des variables

Variable Obs Mean Std. Dev. Min Max

Pib 16 1.740553 2.716344 -4.666014 6.493157

Taille 16 49.08996 20.10927 24.95489 98.0407

Valtrade 16 26.04234 11.73133 7.751492 46.19898

Trnov 16 54.46767 20.98718 30.04721 96.26614

Depth 16 70.89513 14.52558 46.48655 95.15357

Source : Résultats de STATA/SE 12.0

Entre 2000 et 2015, la croissance du PIB par habitant est en moyenne de 1,74%. Ce

qui prouve que le niveau de vie de la population brésilienne reste encore faible même si le

Brésil est classé parmi les pays à revenu intermédiaire de tranche supérieur selon le

classement de la Banque Mondiale. La capitalisation boursière et la masse monétaire en

pourcentage du PIB sont respectivement de 49,08 et 70,89. De plus, le ratio de rotation varie

entre 30,04 et 96,26 et celui du nombre de transaction sur la capitalisation boursière varie de

7,75 jusqu’à 46,19.

Page 56: LES ENJEUX DE LA CREATION

49

c) Analyse économétrique :

Cette analyse peut être divisée en deux étapes. La première consiste à estimer les

paramètres tandis que la seconde étape consiste à interpréter les résultats.

(i) Estimations des paramètres :

Pour estimer les paramètres, nous utilisons l’estimateur de moindre carrée ordinaire.

En effet, selon le théorème de Gauss-Markov, il n’existe pas d’estimateur sans biais avec une

variance plus faible que celle du MCO.

Tableau 8 Estimation des paramètres

Source SS df MS

Number of obs 16

F( 4, 11) = 3.69

Model 63.3837141 4 15.8459285

Prob > F = 0.0386

Residual 47.2941486 11 4.29946805

R-squared = 0.5727

Adj R-squared = 0.4173

Total 110.677863 15 7.37852418

Root MSE = 2.0735

gdp Coef. Std. Err. t P>t [95% Conf. Interval]

taille -.1440579 .1388739 -1.04 0.322 -.4497173 .1616016

valtrade .4678721 .276579 1.69 0.119 -.1408743 1.076618

trnov -.0689842 .1073691 -0.64 0.534 -.305302 .1673335

depth -.1996511 .0692154 -2.88 0.015 -.3519931 -.0473091

_cons 14.53956 6.287591 2.31 0.041 .7006702 28.37846

Source : Résultats STATA/SE 12.0

D’où l’équation de la relation entre marché boursier brésilien et sa croissance

économique devient :

GDPt = 14,53956 – 0,1440579 TAILLEt + 0,4678721 VALTRADEt –0.0689842 TRNOVt

–0.1996511 DEPTHt

(ii) Interprétation des résultats :

D’abord, le coefficient de détermination de 0.5727 montre que la qualité de la

régression est bonne. De plus, globalement, les résultats obtenus montrent que le marché

boursier a un impact significatif sur la croissance économique. En effet, au seuil de 5%, la

Page 57: LES ENJEUX DE LA CREATION

50

valeur de la statistique de Fisher (3,69) est supérieure à la valeur théorique de Fisher (3,36)

obtenue à l’aide d’une table statistique.

Ensuite, l’analyse montre que la capitalisation du marché n’influe pas la croissance

économique (coef : -.1440579, p-value : 0.322). Ces résultats avancent que la variable

TAILLE n’a pas d’impact significatif sur le GDP et que la probabilité de rejeter à tort

l’hypothèse nulle est de 32,2%.

En outre, on observe une relation positive entre le ratio de la valeur totale des

transactions divisée par le PIB (VALTRADE) et le PIB par habitant (coef : .4678721, p-

value : 0.119). Cependant, son paramètre n’est pas statistiquement significatif alors la

probabilité de rejeter à tort l’hypothèse H0 est de 11,9%.

Puis, le ratio de rotation (TRNOV) n’impacte pas la croissance économique (coef : -

.0689842, p-value : 0.534). La probabilité de rejeter à tort l’hypothèse nulle est très élevée

avec 53,4%. D’où, le coefficient calculé n’est pas statistiquement significatif.

Enfin, malgré une relation négative entre la masse monétaire (DEPTH) et la croissance

du PIB par tête (coef : -.1996511, p-value : 0.015), sa paramètre n’est pas significativement

nulle. D’où, on accepte l’hypothèse nulle.

Section 2 : Suggestions de recommandations :

Face à ces opportunités et en tenant compte des contraintes, il est opportun d’avancer

quelques suggestions de recommandations :

La première suggestion s’adresse à l’Etat, le gouvernement doit établir un projet de loi

permettant d’organiser un marché boursier dont les entreprises, les investisseurs et

l’Etat peuvent chacun en tirer des bénéfices ;

Il faut renforcer la communication permettant de familiariser les Malagasy sur le

système boursier et de sensibiliser la population à valoriser les produits locaux afin

d’accroître la croissance économique ;

Il serait nécessaire d’établir une centre de formation spécialisée sur le système

boursier ;

L’Etat devrait valoriser les PME afin de booster l’économie en encourageant les

banques à octroyer plus de crédit.

Page 58: LES ENJEUX DE LA CREATION

51

CONCLUSION

Tout au long de cette étude, nous avons pu constater que le marché boursier joue un

rôle important dans l'économie d'un pays. Instituer une bourse à Madagascar lui procure des

opportunités à savoir : un facteur de croissance pour le pays. De plus, un marché boursier

permet de créer des emplois que ce soit de manière directe ou indirecte. Il crée directement

d’emplois en employant de nombreux courtiers afin d’être un intermédiaire entre les clients et

les autorités au sein du marché boursier. Et de manière indirecte, les sociétés cotées en bourse

sont incitées à recruter de nouvelles employés afin d’assurer une seconde activité ou grâce à

une nouvelle source de financement, les entreprises développent toujours leurs activités.

D’une autre optique, l’existence d’un marché boursier dans les PED comme Madagascar

incitent les investisseurs étrangers car ce fait se traduit par la réduction du risque-pays. Par

ailleurs, les investisseurs peuvent sortir de l’emprise des banques qui ont un taux d’intérêt très

élevé et un faible octroi de crédit pour les PME.

Même avec de nombreux avantages suite à une création de marché boursier, plusieurs

contraintes peuvent s’y interposer. Des contraintes au niveau du gouvernement peuvent

ressortir en raison d’un impact négatif sur la trésorerie de l’Etat lors d’une émission de bon de

trésor. Les investisseurs ayant plus de choix entre des émissions de titres peuvent ne plus

s’intéresser à celles émis par l’Etat. Des contraintes culturelles et psychologiques peuvent

aussi se surgir. En effet, la population Malagasy se méfie des produits locaux en pensant que

ces biens sont toujours de mauvaise qualité. De plus, la culture boursière n’est pas encore

implantée à Madagascar car les Malagasy sont persuadées que les risques sont dangereux

limitant ainsi l’entrée en bourse. Enfin, les frais d’installation de la technologie de pointe est

très élevé et que le capital humain dont les secteurs spécifiques est encore presque inexistant

car il n’existe pas d’une formation particulière à Madagascar.

De ces constats, une nouvelle question se pose : l’existence d’un marché boursier peut-

il freiner le développement économique d’un pays ?

Page 59: LES ENJEUX DE LA CREATION

52

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http://www.mexmadagascar.com

http://www.worldbank.org

Page 62: LES ENJEUX DE LA CREATION

v

Annexe

Annexe 1 Contrat de spécification de Mercantile Exchange of Madagascar

Source : MEXM

No Name Symbol Cont.

Size Unit Price Quoted I.Margin

Min

Tick

Tick

Value Int.Buy Int.Sell Trading Hrs* GMT

Contract

Months

1 Spot Gold SPT-GL 10 Ounce MGA Per Ounce 1,000,000 112,5 1,125 -2.00% -1.00% 23:00:00-22:00:00 Spot

2 Spot Silver SPT-SI 500 Ounce MGA Per Ounce 1,000,000 22,5 11,250 -2.00% -1.00% 23:00:00-22:00:00 Spot

3 Future Gold GOLD-JUN 10 Ounce MGA Per Ounce 1,000,000 225 2,250 - - 23:00:00-22:15:00 G,J,M,Q,Z

4 Future Silver SILVER-MAY 500 Ounce MGA Per Ounce 1,000,000 11,25 5,625 - - 23:00:00-22:15:00 H,K,N,U,Z

5 Crude Oil CLO-MAY 100 Barrel MGA Per Barrel 500,000 22,5 2,250 - - 23:00:00-22:00:00 All Months

6 Wheat Mini WT-M-MAY 500 Bushels MGA Per Bushel 500,000 5 2,500 - - 01:00:00-13:45:00

14:30:00-19:15:00 H,K,N,U,Z

7 Cotton mini CT-M-MAY 5000 Ibs MGA Per Ibs 500,000 0,2 1,000 - - 02:00:00-19:20:00 H,K,N,V,Z

8 Sugar mini SB-M-MAY 28,000 Ibs MGA Per Ibs 500,000 0,2 5,600 - - 08:30:00-18:00:00 H,K,N,V

9 Mini Gold GOLD-JUN 8 Gram MGA Per gram 100,000 7,25 7,25 - - 23:00:00-22:15:00 G,J,M,Q,Z

10 Micro Gold GOLD JUN 1 Gram MGA Per gram 25,000 7,25 7,25 - - 23:00:00-22:15:00 H,K,N,U,Z

11 Future Copper COPPER-DEC 5000 Ibs MGA Per Ibs 1,000,000 1,1 5,500 - - 23:00:00-22:15:00 H,K,N,U,Z

12 Cocoa -Mini CC-M-DEC 2 Metric Ton MGA Per MT 500,000 2,250 4,500 - - 09:45:00-18:30:00 H,K,N,U,Z

13 Coffee -Mini KC-M-DEC 7000 Ibs MGA Per Ibs 500,000 1,1 7,700 - - 09:15:00-18:30:00 H,K,N,U,Z

14 Soybean -Mini SY-M-NOV 1,000 Bushels MGA Per Bushel 500,000 5,5 5,500 - - 01:00:00-13:45:00

14:30:00-19:15:00 F,H,K,N,Q,U,X

15 Gold GC-MEXM-FEB14 1000 Gram MGA/10 Grams 1.50% 1 100 - - 23:00:00-22:15:00 G,J,M,Q,V,Z

16 Silver SIL-MEXM-MAR14 30000 Gram MGA/10 Grams 2% 1 3000 - - 23:00:00-22:15:00 H,K,N,U,Z

17 Coffee COF-MEXM-MAR14 5000 Kilo Gram MGA/Kilogram 7% 1 5000 - - 09:45:00-18:30:00 H,K,N,U,Z

18 Cocoa CCO-MEXM-MAR14 5000 Kilo Gram MGA/Kilogram 7% 1 5000 - - 09:15:00-18:30:00 H,K,N,U,Z

19 Crude Oil CL-MEXM-FEB14 250 Barrel MGA/Barrel 1.50% 1 250 - - 23:00:00-22:00:00 All Months

20 Corn CN-MEXM-MAY14 10000 Kilo Gram MGA/10KG 6.00% 1 1000 - - 01:00:00-13:45:00

14:30:00-19:15:00 H,K,N,U,Z

21 Brent Crude BRC-MEXM-MAR14 250 Barrel MGA/Barrel 2.00% 1 250 - - 00:00:10-22:00:00 All Months

22 Natural Gas NG-MEXM-MAR14 2500 MMBTU MGA/MMBTU 4.00% 1 2500 - - 23:00:00-22:00:00 All Months

Codes of Delivery

Months F: January G: February J: April K: May M: June N: July Q: August U: September V: October X: November Z: December

Page 63: LES ENJEUX DE LA CREATION

vi

Annexe 2 Variables inputs et output de la méthode DEA

Pays (I) TAILLE (I) LIQUIDITE (I) PROFONDEUR (O) PIB par hab

Botswana Stock Exchange 19,18181296 0,669370476 28,50095026 7,724918184

Bourse de Tunis 21,09111081 2,293463504 68,50662561 -3,542639795

BRVM 39,344974 1,643490385 40,26237291 5,840967113

Cairo et Alexandria Stock Exchange 16,68544405 4,462230084 78,43842579 2,004120357

Casablanca Stock Exchange 45,76337944 2,908542442 117,153899 3,002583395

Dar es Salaam Stock Exchange 3,833944975 0,068666234 20,61594389 3,248540648

Ghana Stock Exchange 7,831186117 0,642213319 30,54900589 11,25178097

JSE Securities Exchange 235,2784117 74,80505525 74,55052586 -0,372183746

Libyan Stock Exchange 22,57330236 1,27620645 242,1136795 -3,650065066

Lusaka Stock Exchange 23,14488248 0,0943806 18,06158856 4,958770704

Malawi Stock Exchange 12,49984588 0,267093238 25,7326528 -1,187711191

Nairobi Stock Exchange 24,31889151 2,186352633 40,85457279 3,314995487

Namibia Stock Exchange 12,49984588 0,267093238 57,39158999 2,70117544

Nigerian Stock Exchange 11,16378511 0,902888227 20,16245641 3,518654246

Swaziland Stock Exchange 7,67107781 0,115920838 24,50331795 1,985189045

The Stock Exchange of Mauritius 62,88402417 4,003057173 108,5401511 3,363032695

Uganda Securities Exchange 31,3903052 0,048819862 20,4023911 1,048102318

Zimbabwe Stock Exchange 35,88050889 2,933211078 17,88741099 -1,998298623

Source : Banque Mondiale/ WDI

Page 64: LES ENJEUX DE LA CREATION

vii

Annexe 3 Impact du marché boursier brésilien sur la croissance économique

Année TAILLE VALTRADE TRNOV DEPTH GDP

2000 34,504884203727300 14,349747414087100 41,587583164638000 46,486551788951400 2,552902946811160

2001 33,294023074339000 11,526657054195500 34,620799740718300 58,411278204277500 0,157642167544992

2002 24,954887349777100 7,751491745030190 31,062018579296100 55,047375447792200 1,558301001924050

2003 42,011747895021500 12,623358509643200 30,047210940107300 56,090722654016700 -0,281684438316688

2004 49,355829217213600 16,984848614480900 34,413054919472800 56,426992029026700 4,346489396810910

2005 53,233616606037800 19,169388162079900 36,009930161133700 60,415717608421000 1,908255169089020

2006 64,122570627529100 25,231725820457000 39,349211320646100 64,574283693909800 2,750797857459770

2007 98,040697308201400 46,198980416746500 47,122247888053100 69,810776391169500 4,924388190310250

2008 34,907240927801500 33,603853709768800 96,266140825255800 72,538497476383200 4,022606953483600

2009 80,217849512517100 42,463003741749300 52,934607446841900 79,017740910303200 -1,106906236977610

2010 69,970804546961200 41,112923327109000 58,757253962280700 79,247699062205000 6,493156910922310

2011 47,003321374099200 31,550712721845200 67,124432485809300 82,032680334437900 2,923906509103390

2012 49,882868740875800 33,797415209537800 67,753551595245200 86,153411127812200 0,966806342975872

2013 41,384789996586100 29,997816292830500 72,485123871125300 83,762746936585000 2,078190590832450

2014 34,914274984131300 26,651179733125200 76,333189634435200 89,152071917369700 -0,779984327046009

2015 27,640009582100100 23,664388164706900 85,616425328709600 95,153573066259800 -4,666013520036150

Source : Banque Mondiale/ WDI

Page 65: LES ENJEUX DE LA CREATION

55

Table des matières

REMERCIEMENTS . .................................................................................................................. i

SOMMAIRE . ............................................................................................................................ ii

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................. iii

LISTE DES TABLEAUX . ........................................................................................................ iv

LISTE DES FIGURES . ............................................................................................................. iv

LISTE DES ANNEXES . ........................................................................................................... iv

INTRODUCTION . ..................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DU MARCHE BOURSIER .................... 3

CHAPITRE I : CADRE GENERAL DU MARCHE BOURSIER ......................................................... 4

Section 1 : Concepts de base : . ......................................................................................... 4

1.1 Définitions : . ........................................................................................................... 4

a) Marché financier : . ............................................................................................. 4

(i) La fonction de marché primaire : ................................................................... 5

(ii) La fonction de marché secondaire : ................................................................ 5

b) Marché boursier : . .............................................................................................. 5

1.2 Typologie du marché boursier :. ............................................................................. 6

a) Le hors-cote : . ..................................................................................................... 6

b) Le second marché : . ............................................................................................ 6

c) La cote officielle : . ............................................................................................. 7

(i) Le marché au comptant ou à règlement immédiat (RI) : ................................ 7

(ii) Le marché à terme ou à règlement mensuel (RM) : ...................................... 7

1.3 Les instruments financiers : . ................................................................................... 8

a) Les actions : . ....................................................................................................... 8

b) Les obligations : . ................................................................................................ 8

Section 2 : Les principaux acteurs : . ................................................................................. 9

2.1 Les investisseurs : . .................................................................................................. 9

a) Les particuliers : . ................................................................................................ 9

(i) Les personnes physiques : . ........................................................................... 10

(ii) Les clubs d’investissement : . ........................................................................ 10

b) Les entreprises : . ............................................................................................... 10

c) Les investisseurs institutionnels : ..................................................................... 10

2.2 Les émetteurs : . .................................................................................................... 10

Page 66: LES ENJEUX DE LA CREATION

56

a) L’Etat : .............................................................................................................. 10

b) Les entreprises publiques et privées : ............................................................... 10

c) Les institutions financières : ............................................................................. 10

2.3 Les intermédiaires : .............................................................................................. 11

2.4 Les autorités de marché : ...................................................................................... 11

Section 3 : Rôle et fonctionnement de la bourse : .......................................................... 11

3.1 Rôle du marché boursier : .................................................................................... 11

a) Financement de l'économie : ............................................................................ 11

b) Mobilité des épargnes : .................................................................................... 12

c) Liquidité et diversification des risques pour les entreprises cotées : ............... 12

3.2 Fonctionnement de la bourse : ............................................................................. 13

a) Les ordres de bourse : ....................................................................................... 13

(i) L'ordre sans limite (au cours ou à tout prix) : .............................................. 13

(ii) L'ordre limité : .............................................................................................. 13

(iii) L'ordre au cours avec seuil de déclenchement (Stop loss) : ......................... 14

(iv) L'ordre limité avec seuil de déclenchement (Stop limit) : ............................ 14

b) Les systèmes de cotation : ................................................................................ 14

c) Les indices boursiers : ...................................................................................... 15

CHAPITRE II : FONDEMENT THEORIQUE DU MARCHE BOURSIER ........................................... 16

Section 1 : Efficience et liquidité du marché boursier : ................................................. 16

1.1 Efficience informationnelle du marché boursier : ................................................ 16

a) Hypothèses et conditions de l’efficience informationnelle du marché ................

boursier : ................................................................................................................... 17

(i) La rationalité des investisseurs : ................................................................... 17

(ii) La libre circulation des informations et la réaction instantanée des

investisseurs : ....................................................................................................... 17

(iii) La gratuité de l’information : ....................................................................... 17

(iv) L’absence des coûts de transaction et de l’impôt : ....................................... 18

(v) L’atomicité des investisseurs et la liquidité : ............................................... 18

b) Forme de l’efficience informationnelle et leurs conséquences : ...................... 18

(i) La forme faible : ........................................................................................... 18

(ii) La forme semi-forte : .................................................................................... 18

(iii) La forme forte : ............................................................................................ 19

1.2 Liquidité du marché boursier : ............................................................................. 19

Page 67: LES ENJEUX DE LA CREATION

57

a) Définitions : ...................................................................................................... 19

b) Caractéristiques des marchés liquides : ............................................................ 20

(i) La largeur du marché : ................................................................................. 20

(ii) La profondeur du marché : ........................................................................... 21

(iii) La résilience du marché : ............................................................................. 21

c) Importance de la liquidité du marché boursier : ............................................... 21

Section 2 : Lien entre marché boursier et croissance économique :............................... 22

2.1 Le marché boursier a un impact positif sur la croissance économique : .............. 22

2.2 La croissance économique draine le marché boursier : ........................................ 23

2.3 Il n’y a pas de relation entre le marché boursier et la croissance économique : .. 23

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DU MARCHE BOURSIER .................... 25

CHAPITRE I : SITUATION DU SYSTEME FINANCIER A MADAGASCAR ................................... 26

Section 1 : Système bancaire et investissement : ........................................................... 26

1.1 Système bancaire de Madagascar : ....................................................................... 26

a) Evolution du secteur bancaire : ........................................................................ 26

b) Rôle des banques : ............................................................................................ 29

1.2 Etats de l’investissement à Madagascar : ............................................................. 30

a) Investissement public : ..................................................................................... 30

b) Investissement privé : ....................................................................................... 31

c) Investissement direct étranger : ........................................................................ 31

Section 2 : Marché boursier à Madagascar : .................................................................. 32

2.1 Madabourse : ........................................................................................................ 32

a) Fonctionnement de Madabourse : .................................................................... 33

b) Obstacles au fonctionnement de Madabourse : ................................................ 34

(i) Au niveau des dirigeants des sociétés : ........................................................ 34

(ii) Au niveau de l’administration publique : ..................................................... 34

2.2 Mercantile Exchange of Madagascar : ................................................................. 34

a) Objectifs et fonctions de MEXM : ................................................................... 35

b) Les acteurs du marché : .................................................................................... 35

c) Le fonctionnement du marché : ........................................................................ 36

(i) Le trading : ................................................................................................... 36

(ii) Les effets de MEXM sur l’économie de Madagascar : ................................ 37

Section 3 : Un marché boursier : une opportunité pour Madagascar ? .......................... 37

3.1 Avantages à court terme : ..................................................................................... 37

Page 68: LES ENJEUX DE LA CREATION

58

3.2 Avantages à moyen et long terme : ...................................................................... 38

a) Augmentation de l’investissement à Madagascar : .......................................... 38

b) Contribution au développement économique : ................................................. 38

c) Renforcement des PME : . ................................................................................. 38

3.3 Les contraintes de la création et du développement d’un marché boursier : ....... 39

a) Contraintes macroéconomiques : ..................................................................... 39

b) Contraintes administratives : . ........................................................................... 40

c) Contraintes sociales : . ....................................................................................... 40

d) Contraintes humaines et financières : ............................................................... 40

CHAPITRE II : ETUDE EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE BOURSES ET CROISSANCE

ECONOMIQUE . ..................................................................................................................... 41

Section 1 : Analyse empirique : . .................................................................................... 41

1.1 Choix des variables : . ........................................................................................... 41

1.2 Méthode DEA : . ................................................................................................... 42

a) Marché boursier africain : . ............................................................................... 42

b) Résultats : . ........................................................................................................ 43

(i) Modèle CCR-O : . ......................................................................................... 43

(ii) Modèle BCC-O : . ......................................................................................... 44

1.3 Modèle économétrique : . ...................................................................................... 45

a) Marché boursier brésilien : . .............................................................................. 46

b) Analyse descriptive : . ....................................................................................... 47

c) Analyse économétrique : . ................................................................................. 49

(i) Estimations des paramètres : . ....................................................................... 49

(ii) Interprétation des résultats : . ........................................................................ 49

Section 2 : Suggestions de recommandations : .............................................................. 50

CONCLUSION . ....................................................................................................................... 51

BIBLIOGRAPHIE . .................................................................................................................. 52

ANNEXE . .................................................................................................................................. v

Page 69: LES ENJEUX DE LA CREATION

Auteur : RAKOTONARIVO ZAKATIANA FANAMPERANA

Titre : Les enjeux de la création d’un marché boursier à Madagascar

Nombre de pages : 51

Tableaux : 8 Figures : 6 Annexes : 3

Contacts : [email protected] / 034 17 805 63 / 033 05 379 07

Adresse de l’auteur : I 75 Mananjara Ambohijanaka Antananarivo Atsimondrano

Résumé

Depuis plusieurs siècles, la bourse a été mise au cœur du développement pour les pays

développés, c’est le lieu de rencontre des titres déjà mis en circulation. En Afrique, on compte

actuellement une vingtaine de bourse instituée pourtant sa création continue à faire l’objet

d’un débat. Ainsi, quelles sont les opportunités de la création d’un marché boursier à

Madagascar ? L’étude sur Bovespa montre que les déterminants du marché boursier ont une

influence significative sur le PIB par tête du pays. Ainsi, la bourse est un facteur clé de la

croissance économique. Par ailleurs, l'existence d'un marché boursier dans un pays surtout

pour les PED incitent les investisseurs notamment ceux des IDEs. De plus, il permet de

renforcer les PME en les faisant bénéficier d'autres sources de financement et plus de liquidité

au lieu de faire des emprunts auprès des banques dont le taux d'intérêt est exorbitant (60%

entre 2012 et 2015). La bourse permet aussi de transférer des compétences et de savoir-faire

comme la formation que Mercantile Exchange offre à ses adhérents. Cependant, il existe

certaines contraintes qui freinent son développement dont Madabourse a été victime :

contraintes macroéconomiques (inflation, faible taux d’investissement,…), contraintes

administratives (effet d’éviction sur la trésorerie de l’Etat), contraintes sociales (mauvaise

perception de la bourse), contraintes humaines et contraintes financières (insuffisance

d’établissement spécialisé).

Mots clés : bourse, croissance économique, financement, taux d’intérêt, investissement,

opportunité.

Encadreur : Docteur LAZAMANANA André Pierre