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Les Expositions universelles au XIXe siècle, spectacles du changement socio-culturel by WernerPlumReview by: Emile PoulatArchives de sciences sociales des religions, 25e Année, No. 49.2 (Apr. - Jun., 1980), p. 297Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125118 .

Accessed: 10/06/2014 09:01

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BULLETIN DES OUVRAGES

49.499 PLUM (Werner).

Les Expositions universelles au XIXe sidcle, spectacles du changement socio-culturel. Bonn-Bad Godesberg, Friedrich-Ebert Stif- tung, 1977, 176 p. (Traduit de l'allemand par Pierre Gallissaires).

Contribution i l'6tude des aspects sociaux et culturels de l'industrialisation, publi6e en Allemagne occidentale et en frangais sous le patronage de la Fondation Friedrich-Ebert (socialiste), qui aurait pu &tre aussi bien sous- titrde < Naissance et mort d'une religion >, la religion de l'humanit6. Elle s'encadre d'ail- leurs entre un commentaire du r6cit de la Tour de Babel dans la Gendse et un rappel de la 16gende du Grand Inquisiteur de Dos- to'ievski. < La croyance naive dans la capa- cit6 cr6atrice de l'homme d'unifier I'humanit6 dans l'harmonie, grace i la perfection tech- nique qu'il aurait su atteindre, et de la conduire au sommet de son histoire est bris6e. Nous vivons maintenant la fin de la courte histoire de l'6dification de la Tour de Babel repr6sent6e aux expositions universelles du sidcle dernier >>, ces < lieux d'un pilerinage en I'honneur du f6tiche marchandise ) oti - selon les termes m~mes de Marx- < la bourgeoisie 6difie son Pantheon, oit elle montre, fibrement satisfaite d'elle-meme, les dieux qu'elle s'est cr6be> (p. 11-12 et 18).

L'A. renvoie dos i dos le lib6ral-capita- lisme, I'imprialisme qui lui a succ6d6, le socialisme et le communisme qui les ont critiqu6s et combattus en vue de les d6passer, mais en partageant la meme croyance fon- damentale. Les vrais n6gateurs de cette soci6t6 auraient 6td, parmi les pionniers, Nietzsche et Dostoievski, ou, aujourd'hui, les Beatles : des sacrileges. Retour en force du plaisir et de l'angoisse, refoulds par le travail et la production : nous vivons un age de d6sagr6gation qui emporte lois 6conomi- ques, concepts d'ordre, conceptions du monde, tandis que l'administration veille a tout et gbre notre libert6.

L'6tude est suggestive et inform6e. Elle analyse le passage d'un optimisme conqu6- rant qui s'exposait a d6couvert (le symbole de la premiere Exposition fuiat, i Londres, en 1851, le Palais de Cristal) a l'opacit6 d'une volont6 de puissance oblig6e de se cacher et de dissimuler ses desseins. W.P. ne le poursuit pas sur le registre religieux (ce serait plut6t sur celui du th6atre, du spec- tacle et de la f&te), mais il cherche i d6gager les multiples 616ments religieux, para-religieux ou pseudo-religieux qu'elle met en jeu. Curieu- sement, il n'6tablit jamais le moindre rap- prochement avec le thbme d'une religion de l'humanit6 >, cher au XIXe sidcle. Il ignore de m~me la d6nonciation catholique

de cette entreprise faustienne, et il cl6t son livre sur un texte de Huizinga sans voir ce qu'il doit a celle-ci.

Emile Poulat.

49.500 PORTIER (Lucienne). Un pr~curseur, l'abb6 Huvelin. Paris, Ed. du Cerf, 1979, 280 p.

Pour l'abb6 Henri Huvelin (1838-1910), il faudrait cr6er sans doute une cat6gorie sp6cifique : celle, par exemple, des inconnus familiers. On l'a souvent rencontr6 au d&- tour, ou plut6t i tel moment d6cisif d'une autre biographie : Foucauld bien sisr, mais aussi Littr6, Hiigel... Mais lui-m~me 6chappe, dans son effacement volontaire (l'essentiel de sa carridre s'est diroul6 i Saint-Augustin, ohi il arriva en 1875 comme cinquibme vicaire, ois il mourut troisibme vicaire). Le petit livre pieux de Mme M.-Th. Louis-Lefebvre, ses nombreuses publications de textes ne pou- vaient &tre utilis6s qu'avec une certaine pru- dence. Aussi accueillera-t-on avec le plus vif int6rat le travail de Mi" Portier, connue pour ses 6tudes sur la littbrature italienne et en particulier sa thZse sur Fogazzaro.

L'organisation de son livre pourra sur- prendre; mais il faut admettre qu'elle est li6e i la structure de la documentation. Peu d'616ments biographiques : un premier cha- pitre resume done i traits rapides la vie avant de s'attarder sur la personnalit6, i certains 6gards d6concertante. Des t6moi- gnages, des correspondances permettent de presenter 6 quelques rencontres privil6gi6es > (certaines d6jis connues, mais on remarquera le paragraphe consacr6 5 Hyacinthe Loyson). Enfin Huvelin a laiss6 < une masse imposante de papiers >; recoupbs avec les notes de ses auditrices et les lettres de ses dirig6es, ils fournissent la matibre de trois chapitres subs- tantiels sur l'historien, le pr6dicateur, le directeur d'ames.

La moisson est done abondante, et le lec- teur ne peut qu'en &tre reconnaissant i L.P. Mais il est amend du meme coup i souhaiter un autre livre, et i se demander si ce travail n'ouvre pas maintenant la voie i une d6mar- che proprement socio-historique, qui ferait sortir Huvelin de son insularit6 et tenterait de l'inscrire dans son 6poque. L'entreprise parait certes h6riss6e de difficult6s : faute de documents, 'A. doit ici recourir au mode hypoth6tique pour 6voquer ce que H. < a dii >

penser de l'Affaire Dreyfus ou du Ralliement. Pour ne retenir qu'un exemple en apparence anecdotique, il a eu pendant les douze der- nitres ann6es de sa vie comme cure le chanoine Jouin (qui n'6tait pas encore

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