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LES FONCTIONS COGNITIVES ET EXÉCUTIVES Par Jean-Maurice SOLDAN Essai d’approche des éléments constitutifs des diérences dans les apprentissages Eet : c’est la conséquence, le résultat d’une action, c’est ce qui est produit par quelque chose, par une cause. Un eet s’apprécie (s’estime, s’évalue, se juge). Ecacité : c’est la capacité à parvenir à ses fins, à atteindre ses objectifs, à produire un résultat. Les objectifs peuvent être nombreux, quantitatifs et/ou qualitatifs. L’ecacité se constate sous forme de contrôle binaire (objectif atteint ou pas). Ecience (de eciency) : c’est la capacité à atteindre les objectifs au prix d’une consommation optimale des ressources. L’ecience réclame que soient arrêtés les indicateurs permettant de pouvoir mesurer le degré d’ecience.

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LES FONCTIONS COGNITIVES ET

EXÉCUTIVES

Par Jean-Maurice SOLDAN

Essai d’approche des éléments constitutifs des différences dans les apprentissages

• Effet : c’est la conséquence, le résultat d’une action, c’est ce qui est produit par quelque chose, par une cause. Un effet s’apprécie (s’estime, s’évalue, se juge). • Efficacité : c’est la capacité à parvenir à ses fins, à atteindre ses objectifs, à produire un résultat. Les objectifs peuvent être nombreux, quantitatifs et/ou qualitatifs. L’efficacité se constate sous forme de contrôle binaire (objectif atteint ou pas). • Efficience (de efficiency) : c’est la capacité à atteindre les objectifs au prix d’une consommation optimale des ressources. L’efficience réclame que soient arrêtés les indicateurs permettant de pouvoir mesurer le degré d’efficience.

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Un peu d’histoireLes théories pédagogiques

Behaviourisme : Théorie comportementaliste (conditionnement répondant (classique) : répétition d’une action du fait de ses effets; Néo-Behaviourisme : conditionnement opérant : réponse conditionnée par les conséquences du comportement avant que celui-ci n’intervienne… Réponse volontaire du sujet motivé par la récompense…Gestalt ou théorie de la forme : “Un tout est autre chose et quelque chose de plus que l’ensemble de ses parties”… Ce qui implique un traitement global plutôt qu’une addition de sous parties… Précurseur du structuralisme linguistique (Ferdinand De Saussure, linguiste Suisse) Théorie Holistique (intérêt pour les relations entre unités élémentaires, caractère non conscient du modèle théorique)Cognitivisme : aboutit au constructivisme, socio constructivisme et aux théories écologiques de l’apprentissage (action située)Théorie cybernétique (ou des systèmes) Définition d’un système : Un ensemble d’éléments (ou composants) qui communiquent et agissent les uns sur les autres dans le but d’accomplir une tâche ou d’assumer un objectifBertalanffy (1973). Théorie générale des systèmes.

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Les capacités cognitives•Taxonomie de BLOOM des objectifs pédagogiques : chaque enseignement doit stimuler et développer différents niveaux de capacités cognitives

•6 niveaux de capacité cognitive :

•Connaissance

•Compréhension

•Application

•Analyse

•Synthèse

•Evaluation

Connaissance = capacité à apprendre par cœur (connaître les faits, les termes, les procédures, les systèmes de classification)

Compréhension = capacité à traduire, paraphraser, interpréter ou extrapoler

Application = capacité à transférer des connaissances d’un domaine à un autre

Analyse = capacité à découvrir et à distinguer les éléments constitutifs d’un tout

Synthèse = capacité à relier ensemble des parties différentes, pour constituer un tout cohérent

Evaluation = capacité à juger de la valeur ou de l’utilité d’une information ou d’une connaissance à l’aide d’une série de normes de référence

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Définitions:

• Les fonctions cognitives sont des Fonctions intellectuelles (cérébrales) nécessaires à la perception, l’intégration et au traitement des informations qui nous permettent de communiquer avec ce qui nous entoure. Elles se divisent en deux grandes catégories :

• 1-les fonctions instrumentales

• 2-Les fonctions exécutives

Le terme cognitif «qualifie les processus par lesquels un organisme acquiert des informations sur l’environnement et les élabore pour régler son comportement : perception, formation de concepts, raisonnement, langage, décision, pensée, etc... (H. Piéron, 1987). C’est ainsi que la cognition, ou activité mentale, encore dite intellectuelle, comprend l’acquisition, le stockage, la transformation et l’utilisation des connaissances, ces étapes étant considérées bien distinctes. Comme on peut l’imaginer, la cognition inclut un large éventail de processus mentaux appelés fonctions cognitives, qu’elle met en œuvre chaque fois qu’une information est reçue, stockée, transformée et utilisée : la perception, l’attention, la mémoire, les images mentales ou représentations, le langage, la résolution de problèmes, le raisonnement et la prise de décision.

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Les neurones

Les réseaux neuronaux sont composés de neurones et de cellules gliales qui communiquent entre eux par les axones et leurs synapses.Ils constituent la base anatomique et fonctionnelle qui supporte les fonctions cognitives. Par exemple, le réseau neuronal de l’attention soutenue est une structure anatomiquement définie. La propriété fonctionnelle de ce réseau neuronal spécifique estappelée la concentration.

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Vision

Audition

Visuo-spatial

Langage

Fonctions

exécutives

Langage

Document Gérald Bussy, neuropsychologue

Attention, la notion de correspondance

lésion/fonction est remise en cause à cause de la complexité des circuits neuronaux +

notion de plasticité cérébrale

Le cerveau : organe d’apprentissageLe cerveau est composé de 100 milliards de cellules (les neurones et les cellules gliales) constituant de multiples structures (réseaux neuronaux, modules) en interaction les unes avec les autres.

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Deux modalités de développement des fonctions cognitives

• On distingue chez l'enfant :

• Les acquisitions qui se produisent "spontanément" (apprentissages implicites) et systématiquement avec le temps et une exposition à un stimulus ou un environnement particulier (ex : la marche, le saut, les coordinations oculomotrices, l’orientation spatiale, le langage).

• Les acquisitions non spontanées rendues possibles par un enseignement explicite dirigé par les adultes en direction des enfants

1/ Ces capacités sont directement dépendantes des différentes « boites à outils » dont nous a dotés l’Evolution. Elles se développent de la même façon et au même rythme dans toute l’espèce humaine (capacités universelles). Leur évolution est liée à la maturation et au libre jeu des systèmes sensori-moteurs et cognitifs en jeu dans un environnement (physique, social et affectif) « habituel ».Une anomalie, une imperfection, un dysfonctionnement d’une de ces « boites à outils » se traduira par un trouble cognitif spécifique.

2/ L'implication culturelle que nécessite l'enseignement explicite sans lequel la compétence ne se manifesterait pas (cf. en particulier toutes les activités scolaires : la lecture, le calcul et l’écriture)Il s'agit d'une forme de "recyclage" neuronal à automatiser, ce qui peut poser des soucis à certains enfants : on parle alors de troubles spécifiques des apprentissages (TSA)

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1/ les fonctions instrumentales

• Les langages

• Les mémoires

• L’attention

• Les gnosies (capacité de reconnaître , grâce à nos sens, la forme d'un objet, signifie également la possibilité de discernement (par l'interprétation au niveau du cerveau))

• Les praxies (fonctions de gestion et de pré-programmation des gestes intentionnels, elles se situent à un niveau supérieur et sont différentes de la commande motrice et s'apparentent aux automatismes (à la différence du stéréotype))

Il y a déficience intellectuelle si plusieurs fonctions sont atteintes

C’est l’ensemble des moyens mis en oeuvre pour agir, comprendre et s’adapter à notre environnement. Ce sont:

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Les langages

• Langage oral

• Langage écrit

Ils sont la résultante de l’interaction entre inné (développement) et influence de l’environnement

(acquis, apprentissage)

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Langage oral

• S’inscrit dans un système affectif de communication

• Ses troubles peuvent se manifester sous la forme de retards, de troubles simples ou de troubles spécifiques: les Dysphasies

Le langage constitue l’ensemble des processus utilisant un code arbitraire mais conventionnel pour « traduire » la pensée (concepts, émotions, sentiments ou même de l’imaginaire) en mots et/ou en permettre la transmission d’un individu à l’autre.Exemple de la pression mise sur un élève pour s’exprimer devant les autres… Quid de l’élève bègue…

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Livre Marc Delahaye, le langage de l’enfant, de la difficulté au trouble, 2009

téléchargeable gratuitement site www.inpes.sante.fr

Une architecture commune à toutes les languesLe langage utilise un ensemble de symboles (signes arbitraires) de différents niveaux :1. La phonétique/la phonologie : les sons de la langueIl s’agit des sons de parole (par opposition aux sons non-langagiers : bruits, musique). Chaque langue possède un répertoire fini de phonèmes, qui constituent les « petites briques » qui, diversement combinées entre elles, formeront les mots de la langue. Le terme de phonologie insiste sur la valeur distinctive (du point de vue du sens) de certains traits phonétiques (ex., en français : bain //pain //main).2. Le lexique (~ « vocabulaire ») : les mots de la langueLe vocabulaire courant, appelé vocabulaire fondamental, oscille entre 7000 et 8000 termes utilisés par un locuteur standard, mais la plupart des individus en connaissent beaucoup plus (env. 50 000 à 100 000 mots compris par les adultes).3. La syntaxe (~ « grammaire ») : l’organisation des phrases et la levée des ambigüités : En français, il s’agit essentiellement de l’ordre des mots (Paul bat Pierre//Pierre bat Paul), des flexions (adjectifs : heureux, heureuse ; verbes : je chante, nous chantons, je chantais, je chanterai, j’ai chanté) et des petits mots-fonctions (de, pour, du, à, etc. : je parle de papa, je parle à papa).4. La sémantique : la signification des motsLa compréhension du langage oral (discours, récits) sollicite la collaboration étroite et coordonnée de nombreux réseaux (y compris dans l’hémisphère droit). Cependant, on note l’implication particulière d’une part de la zone de Broca et d’autre part de régions temporales de l’hémisphère gauche tout à fait spécifiques.Chacun de ces systèmes (phonologie, lexique, syntaxe, sémantique) repose sur un sous- secteur cérébral spécialisé qui, en lien dynamique et étroit avec les autres, permet, en temps réel, la compréhension et l’expression automatiques du langage

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Langage écritLecture

Reconnaissance des mots écrits

Compréhension du langage oral

=

X

Connaissances sur le monde

(encyclopédiques)

Maîtrise du langage oralIdentification

des mots

Perception visuelle

Dans tous les cas, lire c’est extraire du sens à partir de suites séquentielles de signes écrits appartenant à un code arbitraire commun à toute une communauté.

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Il s’agit :

d’identifier le mot ( première fois qu’on le voit,

lecteur débutant )

ou

de le reconnaître (on l’a en

stock, lecteur « expert »)

Petite expérience de lecture rapide

ARTA

Voie d'assemblage: travail de la chaîne sonore et de l'écrit (travail technique) (méthode analytique)Voie d'adressage: permet l'axes au sens par l'intermédiaire de la recherche au lexique (il faut déjà avoir vu le mot, lecture automatisée) (méthode globale) ne peut exister qu'en aval d'un apprentissage plus centré sur la phonologie...

Exemple du son "s" que l'on peut écrire de 8 façons différentes "s" (salade), "ss" (aussi), "c" (glace), "ç" (garçon), "t" (récréation), "sc" (piscine), "x" (dix), "z" pour certains mots d'origine étrangère (aztèque, quartz, tzigane)

Que penser de la difficulté pour un élève souffrant de troubles sévères des apprentissages, de l'accès à des mots comme:"Circonstanciel", "essentiel", "coccinelle", "souscription", etc.Ou d'autres 'mots encore plus compliqués comme:"Fils", "septième", "yoghourt" ("yogourt" après la réforme de 1995 et "yaourt" maintenant), "femme" mais aussi "monsieur"Les mots irréguliers ne peuvent être appris que par la voie d'adressage...

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La lecture de ce texte n'est envisageable que pour le "lecteur expert" qui a déjà en mémoire un répertoire important de mots vis a vis desquels les automatismes de lecture sont acquis (à la différence des lecteurs "stéréotypés" pour lesquels les réponses ne varient pas en fonction du contexte.

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Les troubles du langage écrit se manifestent sous la forme des dyslexies (et des dysorthographies)

Elles sont de trois types:

1: Lexicale ou de surface: Dans ce cas, la voie d’adressage ne fonctionne pas

2: Phonologique: Dans ce cas, c’est la voie d’assemblage ne fonctionne pas

3: Mixte: Les deux voies sont atteintes

Petit test : Répondre au problème…

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Monsieur etma damare novon deupari achameau nit. Ladisten cet deux 600 Km lavoix tureconsso me 10 litr rausan quil aumaître. Ilfocon thé 18€

deux pé âge d'aux taurou tet 8€ dere papour désjeu néleumidit. Les sens kou tes 1€ leli treu ilpar ta 8

eureh. Kélai laconso mas siondes sans ? Quélai ladaipan setota lepour levoiaje ?

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Solution : Monsieur et Madame Renaud vont de Paris à Chamonix. La distance est de 600 km et la voiture consomme 10 litres aux cent kilomètres. Il faut compter 18€ de péage d'autoroute et 8€ de repas pour déjeuner le midi. L'essence coûte 1€ le

litre. Ils partent à 8 heures. Quelle est la consommation d'essence ?

Quelle est la dépense totale pour le voyage ?

Consommation: 60 LDépense totale: 18€+8€+60€=86€

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Annexe: l'orthophonisteQui est-il ? Que soigne-t-il ?

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Historiquement

• Création du mot par Marc Colombat en 1828.

• Discipline fondée par Madame Borel-Maisonny en 1927

• L’enseignement commença en 1955 mais la profession ne fut reconnue qu'en 1964 avec la création d’un statut professionnel d’auxiliaire médical.

Le mot « orthophonie » a été créé par Marc Colombat en 1828, à l’occasion de la constitution de l’Institut Orthophonique de Paris au sein duquel étaient traités les troubles de la parole (trouble de l’articulation, bégaiement, surdité) mais pas du langage.La personne qui a réellement fondé la discipline est madame Borel-Maisonny, qui en 1927 inventa des protocoles de bilans et des rééducations de troubles du langage.L’enseignement commença en 1955 mais la profession ne fut reconnue que très tardivement: en 1964 avec la création d’un statut professionnel d’auxiliaire médical et du diplôme national : le CCO = Certificat de Capacité d’Orthophonie.

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Son rôle:

• Rééducation des troubles de la voix, de l’articulation, de la parole, ainsi que les troubles associés à la compréhension du langage oral et écrit et à son expression.

• Apprentissage d’autres formes de communication non verbale.

à prévenir, à évaluer et prendre en charge, aussi précocement que possible, par des actes de rééducation constituant un traitement, les troubles de la voix, de l’articulation, de la parole, ainsi que les troubles associés à la compréhension du langage oral et écrit et à son expression ;à dispenser l’apprentissage d’autres formes de communication non verbale permettant de compléter ou de suppléer ces fonctions."

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Avec quels outils ?

• Jeux d'enfants

• Dessins, mimes pour créer un code qui deviendra...

• Des mots

Jeux pour compréhension des notions de base (encastrement, plein, vide...)Importance du code de la langue privilégié pour communiquer afin d'éviter les frustrations qui amènent à la violence.Un enfant commence à faire des phrases avec 150 mots...

Souci du numerus clausus et exemple de l'adulte cérébro-lésé après un avc, le temps est compté... Plus on attend (même en heures) pour "démuétiser", moins on a de chance pour récupérer un langage fonctionnel...

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Principaux troubles relevant d'une prise en charge en orthophonie

Troubles liés à la prématurité ou acquis en période prénatale

Troubles du développement : autisme, syndrome Asperger

Troubles d’origine génétique : Trisomie 21, certaines maladies orphelines (syndrome Gilles de la Tourette, syndrome de Prader Willy)

Troubles du langage oral : troubles d’articulation, retard de parole, retard de langage, dysphasie, bégaiement.

Troubles du langage écrit : dyslexie, dysorthographie, dysgraphie.

Trouble du raisonnement logico-mathématique et troubles du calcul

Troubles neuro-dégénératifs : Maladies de Parkinson et d’Alzheimer, sclérose en plaques…

Troubles acquis d’origine cérébrale : aphasie, traumatisme crânien

Troubles de l’audition

Le syndrome de Prader-Willi (SPW) est une maladie génétique rare, qui se caractérise par un dysfonctionnement hypothalamohypophysaire associé à une hypotonie majeure pendant la période néonatale et les deux premières années de vie ; puis de l'enfance à l'âge adulte, les problèmes principaux sont l'apparition d'une hyperphagie avec le risque d'obésité morbide, des difficultés d'apprentissage et des troubles du comportement, voire des troubles psychiatriques majeurs. Il est dû à une anomalie du chromosome 15 et concerne un cas sur 25 000 naissances. À la naissance, ces enfants présentent une hypotonie particulièrement sévère qui s'améliore partiellement. Elle explique les troubles de la succion-déglutition et le décalage des acquisitions. Des traits caractéristiques (front étroit, yeux en amande, lèvre supérieure fine et coins de la bouche tombants) ainsi que des pieds et des mains très petits sont fréquemment observés. Dès l'âge de deux ans, il y a un risque d'installation d'une obésité sévère, due à une absence de satiété avec une hyperphagie qui s'aggrave rapidement et qui explique une grande partie de la morbidité et de la mortalité de ces patients. On observe des anomalies hypothalamohypophysaires, associant un retard statural dû à un défi cit en hormone de croissance et un développement pubertaire incomplet. Le déficit intellectuel est rarement majeur et est extrêmement variable d'un enfant à l'autre. Il est associé à des difficultés d'apprentissage et d'expression orale majorées par les troubles psychologiques et comportementaux quand ils sont présents. Il s'agit d'une affection très hétérogène sur le plan clinique et génétique. Il y a aujourd'hui un consensus parmi les experts sur le fait que la suspicion diagnostique de la maladie est clinique (critères d'Holm et al. de 1993, revus en 2001) et sa confirmation génétique. Ces anomalies génétiques sont souvent accidentelles et sporadiques et la récurrence familiale est très rare, ce qu'il faut expliquer aux couples concernés, au cours d'une consultation de génétique. Il est nécessaire de mettre en place une prise en charge globale et multidisciplinaire. Le diagnostic et la prise en charge précoces ainsi que l'utilisation d'hormone de croissance ont transformé la qualité de vie de ces enfants. Il n'y a pas encore de recul sur l'effet du traitement à l'âge adulte, en particulier sur les troubles du comportement et l'autonomie. Chez l'adulte, les complications liées à la maladie et essentiellement à l'obésité ainsi que les difficultés d'autonomie, restent encore très importantes.

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Les mémoires

Mémoire à long terme

Mémoire déclarative (explicite)

Mémoire procédurale (implicite) (compétences techniques)

Sémantique (connaissances)

Épisodique (autobiographique)

Mémoire immédiate Mémoire de travail

Bien qu’il n’existe pas de définition consensuelle de la mémoire, il est admis que l’on puisse la désigner comme un « ensemble de fonctions en relation avec la capacité d’enregistrer, d’élaborer, de stocker, de récupérer et d’utiliser des informations. Dans cette perspective, la mémoire ne serait pas un système unitaire mais un réseau de systèmes interactifs » (A.M. Soprano et J. Narbona, 2009)112.

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L’attention

• Attention soutenue: Qui relève de la capacité à réagir aux sollicitations de l’environnement au cours d’une tâche longue et monotone

• L’attention sélective: Permet de déterminer le choix de l’information à traiter

Les troubles de l’attention (TDAH) peuvent avoir de graves répercussions sur le comportement

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Les gnosies

• Ce sont les fonctions qui permettent de reconnaitre l’espace interne de l’espace extérieur au corps, ainsi que les qualités sensorielles des objets et leur intégration en vue de leur identification

• Les agnosies (troubles de la perception) touchent les 5 sens(Le langage de l’enfant, aspects normaux et pathologiques,

Cl.Chevrier Muller)

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Les praxies

• Coordination volontaire des mouvements orientés vers un but

• Le mouvement doit être appris et non réflexe ou issu d’une simple maturation motrice

• L’intention doit être consciente et dirigée

Neuropsychologie de l’enfant, trouble développementaux et de l’apprentissage J.Flessas, F.Lussier, Ed Dunod, 2001

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Arta

Antoine, 7 ans, présente un trouble massif du graphisme.

(Déficit à l’épreuve de complétions de forme dans le BREV)

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Différentes formes de dyspraxies

1/ La dyspraxie constructive visuo spaciale

2/ La dyspraxie constructive non visuo spaciale

3/ La dyspraxie de l'habillage

4/ La dyspraxie orofaciale

5/ La dysgraphie dyspraxique

1/ qui associe un trouble dans l'organisation du geste, un trouble du regard et un trouble de la construction de certains composants de la spacialisation (surtout espace à 2 dimensions: la feuille, le tableau…)2/ on peut alors aider l'enfant avec des modèles, schémas…4/ difficultés pour réaliser des gestes simples ou complexes des organes de la phonation et du visage (langue, lèvres, mimiques): siffler, souffler les bougies, faire des bulles....., mais aussi déglutir)5/ difficultés pour écrire (pas d'automatisation de l'écriture liée)

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Un exemple de dyspraxie visuo-spatiale

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Solution

Un élève ayant des soucis dans l’organisation spatiale d’un texte ne saura pas segmenter les mots de plus il aura, du fait de saccades oculaires non maîtrisées, tendance à sauter des lignes en cours de lecture etc.

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2/ Les fonctions exécutives

• Ensemble des opérations mentales nécessaires à la poursuite d’un objectif et à sa réalisation

• Elles interviennent pour faciliter l’adaptation aux situations nouvelles, complexes ou conflictuelles

• Le fonctionnement exécutif s’oppose au fonctionnement routinier caractérisé par l’existence de schémas pré-établis

• Rôle de supervision influençant toute la sphère cognitive mise en jeu

Jeanne Roche: Neuropsychologue

En psychologie, les fonctions exécutives désignent un ensemble assez hétérogène de processus cognitifs (habiletés) de haut niveau permettant un comportement flexible et adapté au contexte. Cela regroupe des capacités liées:À l'anticipation, À la planification, À l'organisation, À la résolution de problème, Au raisonnement logique, À la mémoire de travail, Au contrôle cognitif, À la pensée abstraite, À l'apprentissage de règles, À l'attention sélective, À la sélection de réponses motrices, À la motivation, À l'initiative, etc. Les fonctions exécutives sont principalement associées au fonctionnement des lobes frontaux du cerveau, mais les structures sous-corticales y contribuent aussi.

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En matière d'apprentissage, 6 fonctions exécutives prennent une importance

particulière sous le contrôle du S.A.S (système attentionnel de supervision)

1/ Planification

2/ Inhibition ou contrôle des impulsions

3/ Récupération active des infos en mémoire

4/ Flexibilité mentale

5/ Mise à jour

6/ Attention divisée

1/ Organisation 2/ Discernement3/ lié aux souvenir et à leur codage4/ changer de comportement5/ mémoire de travail6/ plusieurs tâches simultanées

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La planificationIl s’agit de la capacité à organiser une série d’actions en une séquence

optimale visant à atteindre un but. Capacitéàorganiseruneséried’ac)onenuneséquenceop)malepoura;eindreun

but.

TestdelafiguredeRey:

R

Figure complexe de Rey

Le test de Rey a pour objectif d’explorer les capacités d’analyse perceptive et de mémoire visuelle.

La figure utilisée pour l’épreuve, appelée figure complexe de Rey, ne représente rien. Elle provoque chez le sujet une réaction à une situation nouvelle. Elle crée un effet de surprise et de confrontation à l’abstraction.

La complexité et le caractère abstrait de la figure incitent le sujet à développer des conduites d’élaboration de représentations mentales pour la reproduire.

La figure de Rey est une structure qui mobilise les capacités de structuration du sujet et permet de voir comment il aborde la situation organisée.

L’épreuve offre de nombreuses applications. Elle reflète le niveau intellectuel et perceptivo-moteur du sujet, et peut également permettre de déceler les troubles congénitaux ou acquis de la structuration spatiale.

Test de Rey

Déroulement de l’épreuve en 2 temps :

1- copie graphique de la figure avec mise à disposition du modèleDurée de l’épreuve : 5 à 25 min selon les patients

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La tour de Londres (ou de Hanoi)

• Mise en évidence du fonctionnement du système attentionnel de supervision, utilisé pour la sélection et la planification des actions

• Mise en évidence de la nécessité de ne pas utiliser le "pilotage automatique" résultant d'apprentissages routiniers

Le système de «pilotage automatique» intervient pour sélectionner les schémas d'action lorsque la situation est routinière, sur-apprise. Par exemple, dans la conduite automobile la sélection des différentes actions s'effectue le plus généralement de manière automatique. Lorsque le sujet est confronté à une situation nouvelle ou lorsque certains paramètres d'une situation routinière changent (ex : les freins ne fonctionnent plus), le pilote automatique ne peut plus intervenir puisqu'il ne peut sélectionner lui-même les schémas d'action adéquats. Dans ce cas, c'est le système attentionnel de supervision qui détermine les choix à effectuer.Les situations proposées par le test de La Tour de Londres sont des situations non routinières, puisque rencontrées en principe pour la première fois par le sujet, et qui permettent donc d'évaluer le fonctionnement du système attentionnel de supervision.

Règles du jeu : 1/ On ne peut déplacer plus d'un disque à la fois2/ On ne peut placer un disque que sur un disque plus grand que lui ou sur un emplacement vide3/ cette règle est respectée dans la configuration de départ.4/ faire le jeu en un minimum de coups

Les problèmes de la Tour de Hanoi sont des problèmes à changement d'état. A chaque déplacement effectué par le sujet, il passe d'un état du problème à un autre état du problème. Pour résoudre le problème de manière optimale, c'est-à-dire en effectuant le moins de déplacements de boule possible, il doit aboutir après chaque déplacement à un état simplifié du problème. Ainsi, il doit transformer un problème à 5 déplacements en un problème à 4 déplacements, et ce problème à 4 déplacements en un problème à 3 déplacements, et ainsi de suite.A cette fin, le sujet doit trouver la séquence de déplacements qui va le conduire le plus directement à la solution. Pour cela, il va devoir sélectionner les actions pertinentes (les déplacements) et les agencer temporellement.

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Le contrôle des impulsions: L'inhibition:

Il s’agit de la capacité à s’empêcher de produire une réponse automatique, à arrêter la production d’une réponse en cours et

écarter les stimulations non pertinentes pour l’activité en cours.

Test de STROOP (1935)

1: Dénomination de la couleur de rectangles colorés

2: Lecture de noms de couleur

vert jaune rouge bleu

3: Inférence: Dénommer la couleur de l’encre de noms de couleurs différentes

VERT JAUNE ROUGE JAUNE

Test de stroop

En psychologie, l'effet Stroop désigne l'interférence observée entre une tâche principale et un processus cognitif interférant.

Par exemple entre le fait de devoir nommer une couleur (tâche principale) dans laquelle est écrite un mot, et le mot lui-même qui est le nom d'une autre couleur, l'interférence étant provoquée par un processus mental de lecture automatique.

Cette interférence se manifeste par un temps de réaction plus long lorsqu'on demande de nommer la couleur dans laquelle est écrit un mot alors que la couleur qu'il désigne est différente (par exemple, le mot vert écrit en rouge) par rapport à une situation dans laquelle le mot et la couleur correspondent (le mot jaune écrit en jaune).

La lecture (qui consiste avant tout en une reconnaissance des mots) se ferait alors dans la zone occipito-pariétale du cerveau (tandis que le fait de nommer la couleur fait appel au lobe frontal).

La dénomination de cet effet vient du nom de celui qui l'a découvert, le psychologue John Ridley Stroop.

Test de stroop

Ce test est composé de 3 épreuves d'une durée de 45 secondes chacune:

1- Première épreuve (45 secondes)

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Conséquences d’un défaut d’inhibition

- Tendance plus ou moins forte à ce que chacun des éléments de la situation reçoive la même quantité d’attention et

parvienne à la conscience avec la même importance (sans pondération selon son importance)

- Le flot d’informations disponibles provoque une gène et une «surcharge cognitive»

- Il faut donc un filtrage volontaire et actif

- Le traitement cognitif demande plus de temps et d’énergie

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( Jeanne Roche, neuropsychologue)

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La récupération active des informations en mémoire 

Il s’agit de la capacité à rechercher de manière active et efficace des informations contenues en mémoire.

L’activation des souvenirs fait appel à des mécanismes actifs qui vont travailler grâce aux indices de l’encodage

Plus un souvenir sera codé, organisé, élaboré, structuré, plus il sera facile à retrouver

Cela explique que l’évocation d’un indice peut rappeler à la conscience une information qui elle-même peut constituer un indice pour retrouver une autre

information

(noeud au mouchoir, comptines sur gestes, dates marquantes etc.)

Test de Gröber et Buschke

Test de Gröber et Buschke

Ce test est destiné à explorer la mémoire. Ce test présente l’avantage de limiter l’interférence des troubles de l’attention et de compréhension. Il va permettre de comparer les capacités d’encodage et de consolidation et l’efficacité des mécanismes de récupération.

Ce test consiste à faire apprendre à un sujet les mots d'une liste puis de lui demander de se rappeler de ces mots.

Dans ce test le patient sera aidé:

- C'est à dire que dans le cas où il ne peut retrouver lui-même les mots de la liste, on lui donnera dans un premier temps un indice (=nom de la catégorie sémantique du mot oublié).=> Exemple: le mot fleur sera donnée pour aider le patient à retrouver le mot marguerite.Ce type d'aide s'appelle un rappel indicé.

- Si malgré cette première aide, l'individu ne retrouve pas le mot on va l'aider d'une autre manière en lui donnant d'autres mots que l'on appelle distracteurs (= mots appartenant à la même catégorie sémantique que le mot oublié). => Dans l'exemple, il s'agira ici de pâquerette, coquelicot...Ce type d'aide s'appelle un rappel en reconnaissance.

Déroulement du test de Gröber et Buschke

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Le test se déroule en 3 partie :

A- Une épreuve principale : épreuve des 5 ou 10 mots

Ce test consiste à faire apprendre 5 mots à un sujet ou bien 10 si le niveau socioculturel est élevé.

Ces mots doivent appartenir à des catégories sémantique différentes par exemple : un outil, une fleur, une science, une couleur, un fruit, un poisson, un jeu, une danse, un meuble, un oiseau, un métal, un arbre, un sport, un légume, une maladie, un instrument de musique, un véhicule…

1- Montrer une liste de 5 mots2- «Je vais vous demander de lire ces 5 mots à voix haute et d’essayer et de les retenir car je vous les redemanderai tout à l’heure» 3- Une fois la liste lue, dire au sujet : «Pouvez-vous, tout en regardant la feuille, me dire quel est le nom : d’outil, de poisson, de vêtement ,d’instrument de musique et de sport ?»4- Reprendre la feuille, puis : «Pouvez-vous me dire les mots que vous venez de lire sur la feuille?»- noter le score: 1pt par mot retrouvé = rappel libre5- Pour les mots non-rappelés, et seulement pour ceux-ci, demander : «Quel était le nom de … : outil ou animal ou vêtement ou instrument de musique ou sport?»- noter le score = rappel indicé6- Faire le total : Rappel immédiat = rappel libre + rappel indicé=> on obtient une note sur 5

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Le test se déroule en 3 partie :

1- Une épreuve principale : épreuve des 5 ou 10 mots

Ce test consiste à faire apprendre 5 mots à un sujet ou bien 10 si le niveau socioculturel est élevé.

Ces mots doivent appartenir à des catégories sémantique différentes par exemple : un outil, une fleur, une science, une couleur, un fruit, un poisson, un jeu, une danse, un meuble, un oiseau, un métal, un arbre, un sport, un légume, une maladie, un instrument de musique, un véhicule…

1- Montrer une liste de 5 mots

2- «Je vais vous demander de lire ces 5 mots à voix haute et d’essayer et de les retenir car je vous les redemanderai tout à l’heure»

3- Une fois la liste lue, dire au sujet : «Pouvez-vous, tout en regardant la feuille, me dire quel est le nom : d’outil, de poisson, de vêtement ,d’instrument de musique et de sport ?»

4- Reprendre la feuille, puis : «Pouvez-vous me dire les mots que vous venez de lire sur la feuille?»- noter le score: 1pt par mot retrouvé = rappel libre

5- Pour les mots non-rappelés, et seulement pour ceux-ci, demander : «Quel était le nom de … : outil ou animal ou vêtement ou instrument de musique ou sport?»

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La flexibilité mentaleIl s’agit de la capacité de passer d’un comportement à un autre en

fonction des exigences de l’environnement.

Capacitédepasserd’uncomportementàunautreenfonc)ondes

exigencesdel’environnement.

24 Trail Making test part A Trail Making test part A

Trail making test (test des tracés)

Dans un premier temps, relier le plus vite possible les nombres dans le cadre de gauche, puis faire la même chose dans celui de droite en alternant les chiffres et les lettres (1A2B3C etc.)Les variations observées dans les performances à ce test sont essentiellement attribuées à la capacité à manipuler les informations stockées dans la mémoire de travail principalement, et à la capacité de flexibilité mentale dans une moindre mesure. Cette flexibilité semble reposer en particulier sur la capacité à activer des représentations à court terme au niveau de la mémoire de travail.Cette capacité à changer de tache, ou flexibilité, sera spécifiquement mise en évidence par l’analyse de la différence de résultat B – A.Les résultats de ces tests vont être sensibles à de nombreux paramètres, notamment l’âge des sujets étudiés, ou le niveau d’éducation.

Le plus-minus

Ce test est aussi une mesure de la flexibilité mentale. Dans un premier temps, le sujet est entraîné à faire une série d'addition sur des nombres à deux chiffres (+3), puis il est entraîné à faire une série de soustraction (-3), et enfin, il doit alterner les additions et les soustractions (+3;-3;+3, etc).

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Exemples de déficit de flexibilité mentale

Niveau perceptif: Balayage visuel inadéquat et incapacité de passer d’un ensemble perceptif à l’autre

Niveau conceptuel: Approche concrète et rigide, comportement réflexes (automatiques)

Dur le plan moteur: Comportements persévératifs, stéréotypés et inadaptés ainsi que des difficultés de

régulation et de modulation d’actes moteurs

Petite expérience...

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R

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La mise à jourIl s’agit de la capacité à rafraîchir le contenu de sa

mémoire de travail (mémoire dans laquelle l’information est maintenue de manière temporaire, le temps de

traiter d’autres informations) en tenant compte des informations nouvelles qui lui sont transmises.

Une altération de la mise à jour se manifestera par l’incapacité de remplacer une information ancienne par une nouvelle en mémoire de travail... ce qui fait que l’on

continue d’agir en fonction de l’info ancienne...

Le N-back

Cette épreuve mesure la mise à jour. On présente oralement au sujet une suite d'items (chiffres ou lettres) La tâche du participant est alors de détecter si le dernier item entendu faisait partie des trois précédents. Il doit ainsi "effacer" les premiers items de sa mémoire de travail pour ne retenir que les trois précédents.

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L’attention divisée

Il s’agit de la capacité d’être attentif à deux activités en même temps, ce qui permet de réaliser les deux simultanément.

L’attention se répartit donc sur plusieurs tâches ou sources distinctes (double tâche)

Dans la vie courante, les situations sollicitant l’attention divisée sont plutôt la règle que l’exception... (ex: écrire et

écouter, conduire et parler...)

Petite expérience (dictée)

Dictée: test d'attention divisée.

L'été dernier, tandis que je me promenais le long de la grève, je fus subitement témoin d'une scène pour le moins inhabituelle: le remorquage d'un cachalot échoué sur la plage.

Groupe témoin: écriture normaleG1: écriture en majuscule d'imprimerie (bâton)G2: écriture en majuscule cursiveG3: écriture verticaleG4: écriture de droite à gauche sans altérer les motsG5: écriture de droite à gauche en miroir (avec les lettre inversées)

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On peut interpréter les difficultés des élèves comme:

Des défaillances dans leur capacité d’apprendre

Des insuffisances dans les démarches d’enseignement

Des inadaptations de contenus à enseigner

Élève

Prof

Matière

C'est dans ce "triangle didactique" que l'on peut interpréter la relation que l'élève entretien avec les savoirs, les attitudes et capacités que l'organisation de l'enseignement par compétence met en évidence.L'analyse systématique des trois sommets du triangle permet de choisir le style d'enseignement le plus approprié aux difficultés de ses élèves (cf: schéma de De-Corte)

Lorsqu’une difficulté d’ordre exécutive est identifiée, la prochaine étape consiste à cibler des moyens et identifier les stratégies qui aideront la personne à exécuter sa tâche.

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Inclure et être équitableLe nouveau paradigme de l’apprentissage moderne

Inclure pour prendre en charge tous les élèves, accepter les inégalités de traitement afin d’être équitable (être en capacité de donner plus ou différemment en fonction des besoins), voilà le défi et le chantier que nous laisse une massification réussie, mais une différentiation par la prise en compte de chacun qui est loin d’être dans les habitus de l’enseignant…

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Merci de votre attention