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, THE SE présentée A LA FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DE L'UNIVERSITE DE PARIS pour obtenir LE TITRE DE DOCTEUR DE 3ème CYCLE Spécialité: Ethnologie par Frank HAGENBUCHER LES FONDEMENTS SPIRITUELS DU POUVOIR AU ROYA UME DEL 0AN GO (Congo Brazzaville) Soutenue le devant la Commission d'Examen MM. R. BASTIDE Président H. DESCHAMPS l . G. DIETERLEN Exammateurs O. R. S. T. O. M. PAR 1S 1970

Les fondements spirituels du pouvoir au royaume de Loango

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Les fondements spirituels du pouvoir au royaume de Loango (Congo Brazzaville)DE L'UNIVERSITE DE PARIS
Spécialité: Ethnologie
AU ROYA UME DEL 0 A N GO (Congo Brazzaville)
Soutenue le devant la Commission d'Examen
MM. R. BASTIDE Président
PAR 1 S
LES FONDEMENTS SPIRITUELS DU POUVOIR AU ROYAUME DE LOANGO (Congo-Brazzaville)
Err a t u m
- p. 6 J ligne - p. 9, ligne
ligne p .13, ligne p.15, ligne p.17, ligne p.18, ligne p.22, ligne p.23, ligne p.25, ligne
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p.27, ligne p.29, ligne p. 37, ligne p.38, ligne p.39, ligne p.45, ligne p .46, ligne
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liE!le p. 62, ligne
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p. 105, ligne ligne ligne
- p.llO, ligne p. 110, ligne
8 13 23 23 12 9 8 5 19 10 .. 13 21 9 23 30 4 14 20 23 25 20 22 9 25 31 16 17 25 14 12 13 15 21 12 15 33 6 15
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syndromes anrait été attribué region3 exprinées peu appelé d1un ensemble recevoir l'apport de nouveaux ils y plantèrent les anciens c03mcgonie signifie l'excellence DENNETT à certaines opérations Tchilunga kaolin ont été invitées metchinu m~nlimba
dessinent proclamer kaolin mélangées paternelle et maternelle kuvô:da makw~:la
qui lui est mambumbul":lo mambumbuP: 10 ou plutôt le ntobi comment porterais-tu l'odeur 'rIsutu 'N1:;utu mwind {) mphaka Tchinia:bi Nkhasi ~~khë :bo inclus dans l'appellation forces politiques exaltant
p. 112, ligne 27 p.l13,ligne 44
ligne 45 p. 115, ligne 11 p. 121, ligne la p. 128, ligne 18 p.153, ligne 1
ligne 12 ligne 26 ligne 29
p.157,ligne 1 ligne 4 ligne 5
p. 160, ligne 16 ligne 27
p. 164, ligne 24 p. 166, ligne 17
ligne 18 p. 213, ligne 14 p. 216, ligne 13 p. 217 ,ligne 7
ligne 18 p . 228, ligne 23 p. 233, ligne 7
ligne 14 p. 234, ligne 2
ligne 3 ligne 24
p . 236 ,ligne 11 p. 237, ligne 5 p. 239, ligne 14
ligne 23
ligne 13 p . 248, ligne 1
ligne 2 p.250,ligne 5
ligne 16 p .251, ligne 12 p. 252, ligne 22
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nthSti munthunga elliptique kuyezEb( k2 na:ga é tonnam!nen t entamer avec son couteau apaise-toi envole-toi transforme-toi le "toucan" munlfla ~êêh yayE sula Mayombo m~sula nkho:bo êêêh munlCla fumu nkho:bo êêêh mun1ê1a satisfaire ntchilika .. le quotidien avant de le quitter yayê de fraternité rituelle avec celui-ci Bav(:ka batun:ga bwa:la bab~ zabann les deux moitiés versée avant ayant informé autre nom du "toucan" lui octroie Malwa:gu distinguant du mnl (mbi); de se livrer à la sorcellerie lui fut attribué le surnom une double opposition "éthiopienne" groupements sécessionnistes et dissidents, la prépendé­ rance de son caractère guide respecté éclaireurs, louveteaux et des conseils que prodiguait couramment utilisée trame dénomination vernaculaire Ntumbu ns)ni Tchiala mi;:ko Chimpanzé Ntieti
Frank H AGE N BUC RER
LES FONDE~ŒNTS SPIRITUELS DU POUVOIR
AU ROYAU1-1E DE LOANGO.
J.P. SARTRE (L'imGgiuGiro)
"Bion cluO sGchGnt 6cl'iro 9 10 bl,=,nc ni G pu cooprondro los pr.:l tiquo s du
sorcior"
Notre Dodo do tTc..nccription () st o::',oé sur l' .::lphcebot phonétiquo
in'cOT1Keti0l1Lèl. Hous utilisOll~.3 l' ol'thogreè]Jhc <"eë~optéo r)Lè:L' l'ION pour lus nOD::;
do lioux et de 10cLèli tus; cos E1ÔElOS turli:'OS sont tr':::'l1scri ts phonutique:!i1ont
lorsqu'ils SI insèrent ::lems une O::Pl'c,8sion vernLècll1C',il":; ou revôtont illle Siglli-
1) VillLègo do Lo~ngo
ot Mc..hrc.,:gu
3) Gorges do Soundc, C"ueidcnt gCOgTL~lJhiqu(;)
déesse Sl...md:.'..}:
Etc. 0 ••
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cr::. Fr2Eç,ü8 ton
on FrC'-nçr'.is fin
l N T R 0 DUC T ION
Nous sommes arrivés au Congo le 31 octobre 1967, conformément à
la nouvelle affectation qui nous fut attribuée après l'interruption de tra­
Vaux entrepris dans l'est d.u Tcho.d, en raison de la situation politique
dans cette région du pays. La moitié de la durée légale de notre séjour
était alors écoulée, rendant ainsi nécessaire une rapide reconversion mé­
thodologique et ••• psychologique, lors de ce passage subit d'un sujet d'é­
tude propre au~ zones soudano-sahéliennes à un travail en milieu Bantou.
Nous avons donc eu le souci d'accélérer notre adaptation à tant de nouveauté
et la délimitation d'un sujet précis dont les dimensions dev~ient corres­
pondre aux dix mois et demi qui nous séparaient de notre retour en France.
L'absence d'information et de préparation bibliographique préa­
lables a quelque peu compliqué le problème en nous privant de tout cadre
général de recherche, en nous contraignant à une totale improvisation mé­
thodologique pendant le premier tiers de notre enquête et en rendant de ce
fait indispensable la prolongation de notre séjour au terme duquel un ennui
de santé ralentit quelque peu le rythme de notre travail"
Cette étude des "fonder.Jents spirituels du pou7oir au royawne de
Loango '1 s'est déroulée en trois étapes
- Nous nous sommes, dans un premier ter.Jps, installés à Diosso,
ex-capitale du royaume, résidence des plus hautes autorités traditionnelles
et des derniers informateurs susceptibles d.e nous instruire sur le fonction­
nement des institutions politico-religieuses de la soci~t~ ~ili.
- 2 -
Brazza suivant trois axes :
a) le long de la côte Diosso, Bilala, Tchissanga, Bas KouIlou,
Sintou Kola, Kakamoeka~
b) vers le Mayombe suivant trois directions
Hvouti.
Cette phase de notre étude fut surtout consacl'ée au recueil des données his-
. toriques et des caractérisques politiques de chaque province dont nous SOQ­
Qes attachés à reconstituer les limites, à retrouver les noms des clans
primordiaŒ~ et à définir la nature de leur prééminence.
c) Enfin, nous nous sommes installés à Kakamo~ka~ afin d'enrichir notre
enquête sur les pratiques de sorcellerie, les cultes rendus aux divinités,
et de corroborer les éléments recueillis en pays ViIi.
La nécessité de vérifier et de compléter nos docUQents chez les
Bayombe (qui forment l'ethnie géographiquement et culturellement la plus
proche des Bavili) s'est nettement imposée par la conjonction de deux types
de difficultés aQxquelles nous nous somQes heurtés dans les régions côtières.
1) l'acculturation avancée et constante entre Bas Kouïlou et la
frontière du Cabinda~ a modifié les mentalités et entraîné la perte quasi
totale des traditions religieuses et historiques, dont il ne subsiste (ex­
cepté à Diosso) dans la pratique et les esprits que des fragments dispara­
tes~ dénués de signification consciente. Au delà de Kouïlou, le long de la
côte~ 811 dil-'ection de Conlcouatic; ail1Gi <lue dans l' intérieur, se conserv8n.t
cependant d'importants éléQents de la tradition que l'on perçoit plus aisé­
ment dès l'abord des preQiers contreforts du Hayombe, obstacle naturel à la
circulation et à l'irruption des facteurs de déprédation de la société tra­
ditionnelle.
2) W1e tenclance cénérale à la dissimlliation et à la uéfiance,
beaucoup plus accentuée, qu'en pays Yombe nous a contraint de n'aborder en
pays ViIi le fond de notre enquête qu'avec d'illfinios précautions excluant
le plus souvent le style direct et les questions précises ; très rapidement
donc, s'est imposée la certitude qu'wle stricte étude de la population ViIi
ne livrerait que des aspects épars et sans suite de la réalité du sujet.
- 3 -
L'inextricable imbrication de l'osprit et de la matière, du monde
physique ct de l'inEisible qui caractérise les croyances des peuples du sud
Congo culturollement apparentés aux Bavili (Bayombe 9 Bakugni, Balu~bu, Bapunu),
entraîne chez ceu''C-ci lLYle é4iroi te dépendance des structures familiales et
politiques et de l'w1iveTs spirituel. Cette constatation plus ou moins appli­
cable à toute société traditionnelle africaine a orienté 10 choix de notre
sujet d'étude : nous avons tenté de clecouvrir et d'ordonner les élér:Jents de
la"doctrine" ma€:;ico-religieuse et d'en étudier les rnahifestations au niveau
du clan et des diverses charges de la hiérarchie politique, de manière à
dégager et à préciser la notion de sacralisation du pouvoir (lwa:gu) dans
ce tte société centrali sée (quoique fortement dépei1dante des struc tures cla­
niques) et de discerner les conduites clandestines d'affrontements dans le
jeu des forces politiques.
De l'amas confus des différenciations des deux grands courants du sacré,
magie et religion, qu'à l'instar de IIarcell:.AUSS nous ne définissons pas par
la forme des rites mais "par les conditions dans lesquelles ils se produi­
sei1t" (la religion se manifeste dans lL."1 culte organisé et public (1) tandis
que le rite oagique (2), secret et mystérieux 9 dont il importe cependan~ de
ne pas oéconnaitre certains éléments collectifs, se déroule dans des cadres
sociaux plus étroits) nous n'avons retenu qU'W1 nombre restreint de concepts,
qui constituent autant de caractérisd{iques concernant la manipulatioh magique
dans l'aura psychologique de son déroulement? les capacités médicales qu'elle
implique, les maux physiques et les thérapeutiques qu'elle dispense, ainsi
que la régularité et la fidélité du résuJtat de l'action envers l'intention
d'exécution;
- mécanisme de l'action et de la réaction.
Il ser~it également possible d'infirmer dans l'absolu ces exemples de dif­
férenciation entre magie et religion en précisant leur possibilité d'inclu­
sion dans l'une ou l'autre de ces deux rubriques. Nous devons donc souligner
qu'ils ne concernent dans cette sélection qu'une expérience géographiquement
limi tée.
- 4 -
Le corps de notre exposé est divisé en trois parties comportant
chacune plusieurs chapitres.
l - A une présentation géographique et historique des Bavili et des Bayombe
succède une analyse du concept religieuz de Hkisi si et de son importance
aux divers niveaux de la stratification sociale, dont la description s'ac­
compagne d'une locailiisation ùes sources de conflit (au niveau du clan? et
des forces politiques qui s'affrontent pour le pouvoir royal et l'obtention
de charges de dignitaires.).
a) si tué au sOf21ffiet de la chaîne des ancêtres du clan dont il ga­
rantit la prospérité et détermine le prestige? le Nkisi si? divinité inter­
médiaire entre l'homme et Dieu? constitue la justification officielle et
l'attestation de la légalité da pouvoir détenu par un clan.
L'analyse de la notion d'esprit ou plus exactement de ses diverses modalités?
situe l'homme sur la voie de la sorcellerie et de la clandestinité: en sus
de son rôle religieu~? le chef de clan est aussi le gardien des bakulu (es­
prits des morts) parmi lesquels il ne peut se rendre qu'en déployant ses
techniques de sorcellerie. L'homme apparait donc placé au confluent de deux
courants d'expression et de cooportements respectivement assimilés au bien
(mbote)et au mal (mbi)? mais tous deux JUGés nécessaires à l'équilibre de
la société ..•
b) les descriptions des rituels accompagnant la claustration de
la jeune fille nubile et la naissance des jumeaux illustrent les rapports
des Bakisi basi et de la fécondité? le poids et l'importance pour la collec­
tivité des comportements individuels face aux interdits et aux impératifs
religieux.
c) la bipartition de la société de Loango et la division du
royaume en provinces sont présentées dans leur origine et leur dimension
religieuse.
pendant la cérémonie d'intronisation du Ngaga l':Ivumba? ses funérailles
e) •.• et la période d'inter-règne au cours de laquelle se révèlent
et s'affrontent les courants politiques du royaume.
II a) La définition du Nkisi introduit la dimension "magique" de la
conquête? de l'affermissement du pouvoir? rejoint la notion de fécondité
- 5 -
physiologique et économique 7 individuelle et collective dont il est Qvec
le Nkisi si le Deilleur garant 7 dispensQteur parcimonieux ,ou généreux qui
s'offre aux déterminations de l'homme? c'est à dire du ngaga (devin) ins­
trui t dans la maîtrise des forces de la natUI'e. L'énumération et la compél­
raison des points co,,;muns et spécifiques du Hkisi et Nkisi si permet de
différencier ces deux concepts sans toutefois résoudre le problème du
"Nkisiisme" évoqué par le Révérend Père IENNETT.
b) les éléments végétQQX propres au déclenchement des Bakisi
(recueillis et classés lors cie deux missions consacrées à l'élaboration
d'un herbier) et leur mélnipulation dans une combinatoire diversifiée utili­
sant conjointement leurs vertus pharmacologiques et magiques sont détail­
lées d'une manière essentiellement descriptive.
III - a) l'analyse de l'importance du likundu? matérialisation du prin-
cipe spirituel héréditaire de la force vitale indispensable aux sorciers
et d'une façon générale aux manipulateurs du sacré 7 précède lQ définition
du buti. Les différentes étapes de la "fabrication" de cet auxiliaire vivant
et invisible du sorcier sont décrites à travers les conduites meurtrières
de ce dernier à ili'encontre de ses semblQbles ~ la dissection et l'absorbtion
imaginaires du cDrps de la victime à l'aide duquel il crée et alimente ses
pouvoirs.
b) cette troisième partie s'achève par une description chronolo­
gique des méthodes d 1 aglession PQr sercellerie? des funérailles et du pro­
cessus judiciaire et divinatoire d'identification du coupable.
Une brève étude (Annexe I) de deux mouvements religieux à. voca­
tion messianique et curative ("Religion du Christianisme" ou "Bougisme"
et "Fervents au Dieu Créateur")? dont le prosélytisme emprunte sa forme il.
des sources diverses? a permis d'évaluer le degré de résistance des rites
magiques~ la perennité des croyances ancestrélles sous des élpparences nouvel­
les.
La majorité des troubles mentaux soumis aux traitements des guérisseurs tra­
ditionnels (singaga sibakisi) et surtout modernes (fondateurs de sectes)
constituent un syndrome qui semble être le développement pré-morbide puis
l'aboutissement pathologique d'une vision traditionnaliste du monde détermi-
nant une pensée à caractère fortement déréistique dont les deux principaux
effets et causes sont :
le climat de clandestinité, de mystère et de danger permanents
qui caractérisent les relations sociales.
Nous ne pouvons, à ce sujet, qu'insister sur l'intérêt que présenterait
une étude "psycho-ethnologique" s'appuyant sur des observations statistiques
et cliniques, des corrélations entre le monde de la sorcellerie et les mala­
dies mentales les plus courantes. En effet, le psychiatre de Pointe-Noire, Q
interrogé sur la nature et la fréquence des syndrome les plus couramment
observés chez les sujets traités, n'a pu nous livrer d'éléments quantitative­
ment ou qualitativement exploitables. De plus le temps limité de notre en­
quête ne nous a pas permis de développer cette question ; parler en termes
de psycho-pathologie ne peut se faire qu'en référence à un équilibre jugé
objectivement "normal" dans la sociétés étudiée qu'il importe de connaître
en "profondeur".
Une remarque essentielle s'impose quant à la méthodologie adoptée
rites et institutions politico-religieuses sont décrits et agencés chronolo­
giquement, dans une perspective "fonctionnaliste" selon les rapports qu'ils
présentent entre eux et leur rôle dans la société. Les limites précédemlilent
évoquées des cadres spatio-temporels de cette étude ne nous ont pas permis
de dépasser globalement les fai ts par l' élaboration d'un "schème cul turel"
général et cohérent intégrant la charge symbolique et signifiante de nos
docuQents.
Nous voudrions remercier tous les congolais d'origine Yombe et
ViIi sans l'accueil et la compréhonsion desquels ce travail n'aurait pu être
mené à son terQe. Tous ont droit à notre reconnaissance et particulièrement
ceux qui surent vaincre de légitimes réticences pour nous entretenir de su­
jets "délicats" voire dangereux à aborder.
Nous tenons aussi à remercier A. BOUQUET, pharmacien-Colonel des
T.D.N. et Directeur de Recherches de l'OR8TOil qui a identifié les échantillons
botaniques de notre herbier ainsi que n. PUJOL, Directeur du Laboratoire
d'Ethno-Zoologie du Muséum d' Histoire Naturelle, qui a COQplété les identi­
fications des animaux auxquols il est fait allusion en langue Kikongo dans le
texte.
- 6bis -
Notre onquôte il été grandor,lont facilitée bnt sur le plD.1l pratiquo qu'adrili­
nistratif par M. ~LkRTIN, Directeur dl1 Contre ORSTOM de Brazznvillo ot nos collègues
Océanographes do Pointe-Noire dont la disponibilité ne s'est jamais démontie.
La rédaction do ce travnil a été effectuée sous la direction de
MrJe DIETERLEN et de Mrs. 18S Professeurs BASTIDE et DESCF.1J'lPS.
PREHIERE PARTIE
- 7 -
- 8 -
Bavili et Bayombe font partie des Kongo Nord occidentaux, groupe
dl une dizaine de tribus installées au Nord-Ouest du "Za ïre Il et inclues dans
l'ensemble ethnique et linguistique beaucoup plus vaste, constitué par les
populations Kongo j qui, selon VAN TIU1CK, s'étend vers l'est jusqu'au 22e
méridien.
Il. SORET remarque que l'appellation KonGo désigne aussi un groupe
de tribus constitué
Sundi,KongorFumbu, dont l'unité a été démontrée par les travaux de
G. BALAITDIER .
Kenge.
cette étude, et incluant les populations Kugni, Yombe, Vili, Woyo.
Ainsi que le souligne M. SORET, si les Bakugni, localisés vers
Kibangu, font géographiquement et économiquement l)artie de l'uni té formée
par la vallée du Niari, leur situation historique aux confins du royaume
de 10ango en fit pendant longtemps d'inévitables intermédiaires entre les
tribus côtières et les Bateke.
Une remarque similaire s'impose pour les Bayombe du Congo Brazza­
ville, lesquels firent longtemps partie du royaume de 10ango et s'apparentent
culturellemBnt beaucoup plus aux Bavili qu'aux habitants de la partio du
Mayombe située au sud du fleuve Congo.
" ... 1es contacts directs et incessants qui ils ont eus avec les tribus côtières ont tellement influé SUl' leurs coutumes, leur économie, que nous ne pouvons pas ne pas les classer dans le sous­ groupe occidental avec les Bavili et le s Bavfoyo Il (d. SORET)
- 9 -
J3avili et J3aJombe son-:: aussi dénoElmés sous le llor;; de Fiate (qui
signiI'ie "noir" en langue Kikongo) également applicluô il la population Lum-Du?
et pélr lequel se désignèrent vraisemblablement les habi -tants de la côte 9
étonnés IHr la différence de couilieur des pre:rlicrs arrivauts européens qui
débarquèrent deux ans après la découverte de l'ombouchure du Congo par Diogo
CAO. Ces derniers se virent eux-mômos affublés de clcSnominations en rapport
avec leur pigmentation ct leurs activités commerciales : le mot tchib~:ba
dériverait 9 d'aprGs certains informateurs y du verbe kuba:ba (peindre y colo­
ri'or) et rappellerai t 9 selon eux y la stupéfo"ction et 11 incréduli té des ;10Ü'S9
persuadés lors de leurs premiers contacts avec les blancs y quc ces derniers
st étaient t0int la peau et le s cheveu.:.x:. D'autres informatGurs virent Ir ori­
gine de cc torn:e cLans le verbe kubabama (éltTe proche? rester près do) qui
atG'aient été attribués aux premiers missionnaires qui VéCLITent dans los vil­
lages ct rest~ront toujours tr~s proches des populations locales. Le mercan­
tili sme des Portugai s s'étant d!.nstauré 9 les oLJTopécms devinrent les mundele 9
termo juxtaposant los contI'2.-ction8 de mu:tu (personne, êtro humain) et do
tchindeli .(.Dl. bindeli) 9 coupons de tissu inIJOrtos d'Europe 5 dont l'afi'lu..'C
caractôrisa longtemps 18 troc sur hL majeLITG l'2.rtie do la côte occidentale
d'Afrique.
Dans sa magistrale otude SUl' "Pointe-Noi:c'c et la façade mari tir:lü
du Congo"? P. VEInŒ'TIER analyse los causes du clépeu:tü8lile:'l"c et des modifica­
tions de la ré.parti tion ütlmiqno qui caractérisent 5 depuis un siècle environ?
l'évolution démographique des rogiona maritimes du Congo. L'auteur insiste
sur la conj onction détGl'rninantü "de fléêcux naturel s (variole 9 trypanosomiaso)
ot de facteuTs coutumiers" d2.ns un IJays où ra ElOrt n'est jamais imputée il,
des causes l12.turelles et entraîne l'imposition d'ordalies à do nOI;lbroQ'C sus­
pects? notamment sous la formo ds poison d'épreuve 9 avant d'énumérer les fac­
teurs d'expatriation ct d'éuigration qui s'exercèrent SUT les populations du
Kouilou création d'import2.ntes plantations de café ct de cacao à Fernando
Po 'ot à Sao Tomé 'lui. attiraient de nomlJreux: travailleurs 9
portag0 qui affaiblissait, diminu2.it otéloi6'l1ait unc importanto
fraction de la populatioh j
l'attirance dos débouchés lointains? créée ct confirmée par la
scolarisation et l'h2.bitudo do recovoir un salairo 5 qui drainait W10 part
importante de la main d'oeuvre locale vors Brazzavillo 5 le Gabon et l'Oubangui'.
- 10 -
Los Bavili, moins attachés à la torro qUQ los Bayo~be, en raison
do leur voc2,tion cO::lWJrç2,lÜO ot de louI' rôle tracE tionnel d'intorr.lédü::.ircs
entro los l)opulatiol1s do l'intorielfl' ot los trafiquants oUl'opéons, ont été
particuli8r8r:18nt nOi:lbrOliX à s' expatrio:;.' î leul' colonie 5 à Li"broville) est
aujourd'hui supéricnU'e à doux milliers d'inviduso
Lors dos quarantos do1'nièrc;s anllGOS, los üth~lics côtièr'üs congo.-
laisos ont été inégaloDor:t ut éLiff8ToDrJont conc01'néc8 l)a1' les causes du bou,..,.
levorsoment démographique do la façado D&ritiDG du Congo Brazzavillo, dorit
P. VEHlIETIER relate les dive:'sos é-'capoG :
- à partir de 1925-26, los p:c0ssions de Ir adrünistration dé­
terminèront U;10 érügratiol1 cics B2.yümbc vers le tracé (lu CFCO, on dirdctien,
du Sud Est ot du Ho rd. Ouast, suivant les zones initialos d'habitat. Los dol..L(
rivcs du Kouilou subirent donc ci 1 importantos pone tiens de l)OpuL:~tions, au
profi t dr w1 couloir do pcul11er:lOnt caI'actérisé ))e,r cLoG concontr~tiO'ns autour
des g2..rGS~
a p2.rtir do 1934, rllusieuJ:'3 ccntail1c~3 do familles clu e;roupe
LUf.llJU f\.ITont Ggalm:lCnt 0:1cou:ra.géos puis obligéesçll 8DigrGJ:' dans la région
do Efilou, afin do constit1.,;.8T' un ré:;cn·voir do r:lain-J.' oouvro utilisaolo
par Ll. société forc8tièrG et agri,~olo du Kouïlou (S.r.A.Ko).
- le8 afflux do ma::;oùnvros ot les mul tirJ10s bras::>ages de po-
pulations provoqu6s par les lancoments d'oxploitations minièros ot de chan­
tiers forestiers) suivis do leur fermeture;, la cl'éo.tion do l}üUVGaux axes ct
moyens do cil'oulation, ont été 2.ccOr:lpétgnés d'un important oxodo rural crLü
a particulièrCJmü!ît af:focté la :ra:tJ2.rti tion des B~,vili SUT le t6rri toiro cles­
quaIs POi::lto-Hoiro fut construite (site lio Hbanda) Gt qui consti tUEl,iont, en
1945, 26% do la population urbaino. P. VElilTETIER noto qu'en 1962 cotte pro­
portion avait doublé, accentuant 10 vioillisson;cnt ot 10 déséquilibre dos
soxos 8n rülieu rural. Le clépouploli1811t continu dc ])iosso ï c2.pi talo de l' an­
cien royawne do L02.n80, illustre nettemont IGS 8ffots do cot exode.
Los BayoDbo.
Coux-ci POU1)10nt 10 I:12.s~:if r:lOntagTlcux et forestier du Mayor:,be?
dont los plis6omonts parall~les ~ la c6to, d'uno hautour moyonne do 700 ~
800 oètrcs, constituent onco:rc, aujourd'hui~ un obstaclo ~ la circulation.
- 11 -
Leur musculature noueuse ot leur pcti to taille les :ii:é'i'éI'(]nciont rCldicalo-
Llent de la silhouotta :fïl1o d.t do la taille éh,:v<Jc elu viIi, Comuo leurs voisine
do la cBto, les Bayombe affirmont atro originaires do Kongo Dia Nth~tila ~
ils arrivoront vraisemblablOlTlOl1t 3')~' leur site d'habitat Clctuol, ,,'ou terme
d'un parcours longi tudinéll ciu I.Ie,yombo) C~Ll Sud Est vers le Nord Oue st,
Ils sont t]~;:'cditionnollomemt divisés en trois groupœnents ~
non loin cle lél frornièro cabinclai sc, pros elu cours de la Loémé,
L" chefforie de l'Tcessé, où réside un r0présolltan.t du Lialwa:gu groupe d'une
quinzaine do villages,
les localités) dépendant de la chefferie de Douloungui (nwîléri­
quoDent la moins importante), dans la région do Mvouti, s'échelonnant le long
de lil Loukén6né,
droi te du Kouïlou, (1),
. Les :Bavili.
Ils ont vu, dopuis 1'11).8 d'un sù,clG, leur éüro d'hilbitat düünuer
progressivement ilU rytlu:Je cie l' atorüsation du r-0Yilume, Bien que leurs grou-
pemonts les plus S(1)tcntrionaux sc trouvent da,ls les r6giol1f3 de Setté Camma
et do Elfumbé1~ où ils colnb:Ltorl"C~ avec los J3aluDou, los Bavili sont élctuol-
leL;cnt concentrés da,lls Wl triélnL;le~ dont 1o, base est forraGe par la côte, de
Madingou Kilyes à la frontière do Cabinda, ot dont le sommet est à Tchikanou,
sur la route de Holle,
Laur situation géographique leur accIDrda l'~vantageusc position
d'intermédiaires entre los tr2.Ïiquants 0ur01'éens ct les popul:ltions de l'in­
térieur CfLÜ leur fOLlrnis:J2.iont C.cs py·odui ts de chasse (p,~TticulièreDent l'i­
voire) ct do cueillotte CODDa cortains bois, ou écorces raros, des pillmistes,
du caoutchouc, mai s S1)~,tout de s csclilvos, dont 1:.: ty'cLi ta aonsti tua, pendilnt
plusieurs sièclGs, W1C Gourcc cL' enrichissement consiù8ré~ble.
Los Bélvili fourniss:.:iont de l'huile da palme; du sel, des n:.:ttes,
des tissus, du poisson fmné) cLos couteau;'~5 dos pl'ocLui ts ;;wYlui'acturés euro-
péens pilrmi losquols les bincleli 6taient les plus uJpr6ciés.
(. 1) C n P '!DIP--~mlnRl 0 0 \ D .~ ;,1 D l' .ü'
L'AFRIQUE DIVISEE EN SES PRINCIPAUX ETATS.
par le Sr JANVIER (1762).
- 12 -
Los écho'Ylgos cOI:l::Je:c'ciéluX cLonY:.~iont L'Lou è- l' 6tcGblis:Jomcnt de lill0~"
do 'lca::Jo'r2,C~Cl'io" ou c:' alli::ncc Cbundiku) ont:r'c rios clO,ns Ile,vili ot cortainos
othnies do l' intériouT 7 pl~ls pa:cticulièromont ch02 los }JakuiiSni avec lecfclols
ils ont traditionnellement ûntrctcnu d'oxcellentes ~elation~.
MaycQbo 9 oscort6os p2I' dos Guides Dayümbu ; 01108 fGis~io!lt halte au grand
l:J2.rché do lTtu~=o Iïa;yoDbo 7 Sill' la rive droitc; d.u KouIlou où ollos rencontl'cücnt
rospectifs. VOTS 10 liord Est) Ntima constituait la saconde 6tapo importantc 7
d' oi\ quolQuo~; c2.rav2.nos 7 longeant 10 Kouïlou, e'cttoignaiont 10 rOY2.UIYlC du
113.koko ot cntr::Liont en contact éLVGC los 132.tokè ; copond2.nt, 10 commorco 2.VOC
cos derniers no s'o:ffoctuo. 10ngtenr[J8 que :\)a,r l'ilite:cmédiaiTG des B2.kugni.
L'am61ioT2.tion :Drogro~;~:ivo do::; :celénions ontre les daŒ( rOY2.wJCS Iler:::it ul­
t6rieul'oncnt au..\: Bavili cL' o.ttoinclre d.iroctoment le jJays 'l'eke,
Lo transport do llintériour vors lc côto était assuré ]J2.r des )0­
]Julc1tions ::',ituGOS entre los :.Liou::c ,JI échange de la tr-cite ; Dakugl1i~ D2.1lL.'1l1JU 9
Bavili de Tchilungél ct Qe ITga Ké1è10U.
Les eOUl'ticI'S Bavili de la côte :~ont, solon Dogr-al1dpl'é~ des "sci­
gnours (.'llgondrés" 9 des chefs des ClCŒ1S primol'di:::.ux do Diosso ct [les localités
avoisin~mtos7 plus génér.::,le:;lCnt dos I-t::.fuka 7 ho'uts dit:j'l1i taires chargés du
contrôlo ele la, ciTculé,.tion CLOS personnes et des bions d' ,-mo l)rovincG à l r au­
tro ~ ainsi (',,-uo d.ü COL1L:eTCe avec ~Le f"; blO,ne:s.
BASTIAlJ signa:J..o 7 en 18759 11 existence d'uno ·barrièro en bois
"ontre les rivières Guéna ot Quillu" pour indiquer la froè'ltière forostière
du UO,;,/ombo ~ "qui pormottai t le pas:ë;ag'o à trois l)Ol,tOG Gecloment ; à chaCW10
do ees lJOI'toS~. est nommé un rbfou.c qui perçoit les impôts sur toutes los Wlr­
chancli;:;cs importées ou exportées",
l' 2.ff::üblissoment cle: pouvoir central détormine l r affermissemont
des chofL::rios 10CD,los ot leur ln'iso cle distancc vis-à-vis dos princes gou­
vo:r-l1ours, Ainsi 9 VEIS'l'RCli'FER üb30rvü~ en 18807 les disl)Ositions prises Dé.èr
lm chof local (qui s'était ::1I'I:'ogé 10 ti tro (lO Roi C.u riayombo) pour contrôler
los passélgOG dos C2.l~2.Vé,nCS GLU' son tcrTi tairo : :!. 1 accès Ù lé1 forôt du Mayambe
ost cOI-;Jmande "pO,r un uniquo sentier) cio chaque côté duqv.ol le" fDrêt oat
formée sur quelquos centaincs do uètl'oS pal' une forte pE11issado faito d.o
pieux" dans 12.quollo 2. été o'mono',s'ôo une pOl'c;O •• , Il
- 13 -
Les f:..èctoToriL)~" CO!ÜI:lO 10 signale DELCOUR'r, ne pouvo'icnt COl:l!11U­
nicr...lüT O,VOC los populations ete 11 intôriour qi,tc par l'intormédiO,iro du !.bi'uk2. 9
qui nlorien~ait vors los tractatours ouropéons que los Dèlrchands qui lui
étaient inféodés.
Una lîal"t iLlpoI'tante (los l'ichosses du LohTo.:gU pro'."orlo'it de la
vente do CllélTges de dignde,i:ce3 (1)) dont colle cl:=; r.bfulc<l étai t l:l, plus
tricuGo, qui procuTo.it une 90sition stratégiquo do ureoior plan, pOT8UttilUt
tre cux:, Il c=~iS"Gilit PC,I'i'Ù les populcltio::ls T.1aintenuuG dO,'-1G cette déIJOnclo'DCe
Gconomiquo, <linsi que 10 rO):lèlrC;Ue P. Ph. l1EY clo'ns son obscl'va'~iol1 des échan-
{Sos ont:::o sociutés :3ogL10nto'i:ccs ct 30cié-tés centr:üiséos, "v.ne sarto cie hié-
rarchie on fonction do laquello toute IJOpulü,tj.on sCt','montail'c si tuéo plus
pr8~3 clo 10, côto (lU' une :lutre, avo,i t l' ini tio'ti-,TC cles Gch:1i1ges p:lr T:lPl)OTt à
cet~e derni~ro, so fournissait Ch02 0110 on escl&vos ct la tr:lit:lit avec
mép:,:,i:::,".
Cet étagement de l'int6rieur vers la côto dcs p:llliors de Jignité
et de l'os[ccto'bilité dos peuples constituant los ~e,illons dos ~haincs d'é­
ch:lngos s'ost 6g<llef.1ül1t révélé dans 10 C:lèlro do cotto étudo, géogr:llJl1iC'-,-uernent
lÜu:J otrai t ; "lIbemai KumrJU l 'ubulukoko ku 1-lé1,yombi" ; la ITlouetto (chuf dds
oi::'~c:lLLX de la côte) c0fi13:ll1de au 'l'our::1co gé:lnt) (chef ùas OiSCélUX clu I\byonbe 9
de l'intérieur).
Lo. prim:luté du rôle poli tique joué pc.r 1,'::8 Davili ct la centrali-
8o'tion du pouvoir à Diosso sont u::-:.primés 1)["-1' un provJrbo quo no rn2.nquont
jam:lis de citer les notables da la côte lorsqu'on les entretient de leurs
r:lpj)orts historiques avec los <lutres ethnios c.u royaumo ; "Lik;;:~d::1 liko:ko
lissimbo' Dbota s:lmbl,'1"ali ll : ;'10. jH'.,UIne cLo lé;, D:lin tient les 7 étoiles" (2).
Nous :lvons ccpcnd2.nt o"1tenclu cbn s 10 HO,yombo dos chefs régionClu~,;: contestor
énergiquor.lCnt 1,,", dOei,blo dooin:ltian oxorcGo pal' le Roi ct les Cléèl1S 10C:lUX
(1,0 IJiosso é,ur les 7 province2,? on souligl1éult 12. cloponclc,nce clo 12. côte vis-
à-vi s des proccui ts vivriol's ùe Ir intoTiour.
(1) DEGRPJT:DPRE Ti],l)porto quo 10 T'·b L"l2.~gU rocevo.i t clos COlltO:lUZ on échange.
(2) Los étoilos rOl):résor.t0nt los ~30pt provinces du TOY:lUIne.
-14 -
L'expression de l~ prééminence politico-6conomique de Diosso a
longtocps ~t6 nourrie par un couploxa do su~6riorité dont les sanifestations
ont créé ct cntrutcnu, entre los Davili de l~ côte et 108 popul~tionG do
11 intérioUl', y coupl'is loe J3cèVili cle ne;::., Kanou ct Ù\..; iJ.'chilul1ga~ des rivali t6s
ct cle solicles rélllCL:<.l1eS clont 108 CfI(j-CS DI eXOTcont oncore élctuollG:nont ;3LU' 10 ~
plan politiçuo, dans le jeu des alliances ôlactoraJ_es.
Les lîcwili de le. région do Diosso, im1:Jlls du lOtE' prim2.uté trCLdi-
tiOlll1elle d' un r2~ftino:Jlent de l::'.ngagc 0 t de
comportement inconnus clo leur:::: voisins De.yombc, qui "rnCLngc~lt d_li poisson
pOU:l:Ti Il et "col1Son::1C1-1t jusqu'aux intestins du gi1)ior".
En rovancha, las Eayombe, fiors do l~ fcrtilit~ da leur pays ne
S8 fOl'lt :PQ,S fO.l~to d.u L12.11ifc~:itOT lüuT' COl1dosCOi1CL::l1cO pOV.ï' les J32:vili Ll0il18
favori sô s i)<:Œ ma no., turc. l' L",dél i or-;;csi on do nonbrou.x: buc'.[,'e t s d.ûc à l' o:;.;:trLèC-
Las relations 6conoGiques ut m~trimoniulos tr~ditionnelles, ros-
pectivemcnt cmtl'oi01lUrJG }X\I' les Il~,-vili dos l'c\:;ion:J de 'l'cllikLcnou ut de I:hdingou
rocén~it6 du groupe Vili~ de l~ p~rticulnrit6 du Gt~tut psychologiqua ct
1)01i tiqua dos popùL:tions côtiè:cos 0,1 g'éné:c'al ct do 2, hi:t1Jit~nts cle Diosso
cm p:.."rticuliol'.
Los :::;o~n'cos bibJ.iogTaplliquos - al.èX valcmn3 inûgLllas - d.ont nous
clisposons, ainsi quo las 61600nts dlune tr2dition historiqua moribonde quo
nous ~vons pu rocuoillir, situant la terre d'origine dos Davili diJ.ns la
région de Kongo Die, Nth:ltilc:, OLl n1J;~Z2. Kon[;o, l'::.c"cuello S2.11 Salvador~ ax­
co..pi tale de l' Q,ncüm royaUL1O do Kongo dont los limi tos j 12. Iluréo et l' origino
sont one oro mc,tiôre à po16miquu.
Les doscriptions dl 0 0 DAPPER~ CèU XVllo siècle ~ at surtout du
Pèro Léllll'ent do LUCQtJES~ ~èU début du XVlllo, font ét2.t d'uno opulol1cO dûo
à l'affluonce dos J7ichGsses dos nombI'ousos et v::".stcs }JrOVine08 du ro'y2.WDC.
L;;. plup::1rt dos tr2,ditions font de i-k,no ou ITirt1i Lukoni (1) héros foncLe.tour
( 1) quo certains réei ts tirés clos A::cchiyos do le, Compé:gnio do Jésus idcm- tifiant '::::.u roi AlVOTO 101' qui ::'.uI'[èi t l'Ggn8 do 1')68 è:. 1587.
- 15 -
et civilis~teur du Kongo, 10 file du roi ~o Bungu, ~ncion roy::cumo situ6 à
l'(;EllJl~cGmont do l'E'octu.:;llc villo de :Gom::c; ;~"LŒ' 1:::. rivo Cil'oito du Z~'cïre.
Hon8 clu,ittét los 2icms li l~~ sui'~c (L'un conflit dont on scüt Qu'il fut s~n­
gL:o,nt, suivi cl' C1utros IJéc~)ntc;ntG 2.VOC 10sCJuels il sc fr~ycc Ulî chc;ün VOTS
10 s1),d. Ay::cnt v::cincu~ li l'issuo de; nombreux combc~ts, ::'c clc~n Hsc~ku, (lont
il éj}ons::c 'œ,c' i'cmIno, il so vit Y,]COm1clîtro }J~l' le chef du cc cl(',n, Qui por-
tz,i't le titro cie Ec~ni K2.b2.ng""ï L )):::'imé~ut'~ politicH.w cmi hü pel'lnit de pren-
dra la titra de Ntinu (roi) et do cOllstruiro 32. c~pit2.1o, sur un pl::ctcQU
dominccnt le J)2.Ys. Sr; ville fut nommée "l·IbQ;z2. Kongo Die'. lJth~til2." (citu du Toi).
L8 nom de Lu1;s:ni fut vr::ci é;cnblC'JJlccl:Jnt 2.ttri;)ué ("U cl2.l1 du con­
quGr2.nt ~ l'issue do 82. victoire et do S2. consGcr2.tion, dont los péripéties
sont èL'~illeu~s fort puo connuos, ct Goulignor::cit 1::c r~pidité et l~ forco do
ll~:.ction iJolitiquo at "psychologicluo'l Donéo::.; }x"r Honc: éèprès lOG opér~tiol1s
m:i.liteèirOf3. Le "lul:oni" ou "lutcheni'" (torme ViIi) cOllsti tue C12118 1o. zono
côti()ro do l r ~iro cul tUTollo D::.--Kongo l'1..ill dos p::.'incip2.LL'X: "t:::~li8L12.11S"
(buti ; pl. E1CCti) PO::"IJott2.nt à son propl'iét:ciro de soduir-c tous ce"LL'X: qui
l'::CPP2ocllOnt, d'(',ssorv:!,r son (;nt(YLU'c~go il son insu, çui 82.tisfoTo. dès lors
toutos sos exiguncos tZcl1t SUT 10 pl~n mê~téricl quo poli tique.
Lo. féQér2,tion d'un gr~ncL nombre do tribus ot d'etlmios 9 fit n~î­
tro un üm;c::1se corps I)oliticlue, clont 12. tôto c:-i;c.it ii HbZ;::scc Kongo on le.
porsonno du Eélni Kongo, et déèns lCCIlJ,cl 10f3 clôcouv]'e1..ITé; ourûpéorw virent un
royo.'UI.lO dont l' ::cuthon tiei tü est :';l1COl'O C',uJ ourcl'llui consiciliréo comEle inCCl"-
tc.,inoo
Lo Kongo CODpto. neuf provinces lont trois sc sépélr~runt tr~D tôt
pOVJ' :3'ûrig-cr on TO~'"'''.UL10S indéjJendo.nts ~ UgoYOj Kc~kongo ot LOélngo? qui su­
biront n6unmoins l~ pression at 100 revondic~tionD de leur puiss2.nt voisin
"Au cloli1 <:lu :=o.ll'O ï vers 10 lTorcl, sc troèlve J,~~ IJrovinco du Lüm:cr,
lJi<H':::; Qui 2' croi;:;son.t. o." Cetto lLcscrip'tion clo 'PIGAFB'i!'i'A q1~èéè1ifi2.i t vréÜ-­
sombl2.blcnont le Ngoyo, égéll08cnt nonne royo.umo da Goy ct d'Angoy, clont l~
c2.pitéllo éto.it Ebon2.; sur 1:..... rive noy'cl QU fleuvo Kon[;o.) ot dont le GouVenl.OUT 9
J
OCEAN
D
ATLANTIQUE
3d~'· v •..JdI 6CJ km
ANDASSA
- 16 -
qui portait le titra de M~nBoyo cxorç~it uno fonction religieuse de DrC~lcro
ir;1port~"nce : il é~é.,i t le )rêtr-;) (nthomi ou _tchi11thor:ü) gc,rdion et offici:.;.nt
convorgeuiont du Neoyo,
sonts 1 port,-:uY'::3 de fl!(;S:~~:,gos ct do f;UPiJligucs. Houe.: verrons, plus loin, (fllC
12. COiiE:"11.111,-::'.,U.té spiri tuollu de ces troie ~cr)g'iû11S ft.',\.Torisc. lol,u"s él,~ns ~36po,r2,-
0110 s'6tend:.;.it, ~:olon VI'lT HLTG, jusqu'à l'2.ctuelle '='hysvillo.
1:.;. 10èm6 et l~ Tchilo~nco bordaiont roop0ctivemcnt au nord ct ~u
sud le )oti t cSk,t du K::"kongo (c.::pi t;:'èlo Kingolé) qui couvr2,i t ::ussi le non:'
de l'actuel Cabind::.
Ces doux étLèts oU2:'ont ,-, L:èlrC :L,cc C',U:X tL,ntativ<;:::; cl'hGgomonio de
lem's c.~1cions "suzorc.ins" c':'e I.fl);:::.=O, Kong-o, am: conGe;::; cxpc.n;::;ionnisteB du
10:::.1c;e vors l' embouchm'e du Z2,ïr0 ot surtout le tchibil~ (sanctuc,i::;::'e) de
BUll: zi, fo;yc:.' cL' autori tG poli tique ot religieuse, at subiront tio fréqtwnte s
o:tt::1CJUO;~ do l'intGl'icr:.r ; c' est ainsi quI ils furent tous de'Luc env2.his à
l)lusiCUTS l":;l)risos p~l' lo~:; guerriors du Soya ct du 102-1'1[,'0, qua le K2.kongo
fut IleEd2,llt UEO lonGue périodo 2.nnoxé par los lhl:'~;:~gu, ct que 1'.::8 JJcèyili
si tUG:1t ancora C'..ujouI'd 1 hui lOU1' fronti8Y'o I:l81'idioE2.le S'LU' 12, Tchiloi-:.ngo.
1'2.ire dlinflucEcO politique du 1oc.ngo s'~t~ndit cn I2.it longtemps jusqu'au
flouv') Zc.ïl'o.
1e d.éclin cw Lè pui :::;S,2n00 do 1'.Ib;:: 2::1 Kongo f::worisc:. la tr~:,i te 08-
cl::1vé.,,[,'i::;tL; sur leur:::; côtos ot le: XVIIIe siècle los vit 2,insi sortir de lour
B~lindji ct B2.kotchi, pouplC'..nt 2.ujourd'hui la C2.binda, 2.insi que
les Dawoyo, sont COIISid6Y'8S comma les populations les plus pl'ochcs ties Bavili
p2.1' los simili tUcLeo qu' ollos r;r6santont o.,VéC cos dérniors, tant SUT 10 ple.n
spirituel que politique.
1'2,ntagonismo politique du roy::wnc do Kongo 10 sép::ra donc long-
tomp8 dé ;3(;3 2.ncie:nncs possoo:::ions du nord du flouvo ot PROYARfJ.' pout ciéjii
::ffirmol', à la fin du XVllIo sièclo : "Quoique; le rO,ya')De de Congo confine
à COlLX dOl'lt nOCJ par'lons ici~ on nie. pas tiroit d'on juger los h2.bitants par
compc"raù:;oi1 ct ê'o.,ttribuor allX 'L'.l'lS ce qu'cn cOlm.;:."ît dos ;':,i..ltros. Il 2. pu âtro
un temps où ces l)ouplos so l'e::;semble.iont~ JY!2.is co tomps n'00t plus."
- 17 -
10éèl1P;0 Ccll. XIVe cièclc, CO'~lport~nt clos fOl'gorons gJ:'ou~r)GC, en uno pui",:s~"èntc
coufrcJrie ~ cqllc do,::; 13uv~ncL:j i, Clui ~ f~;' 2,P.lJuYé;nt Gll:é' un corps de guer-ricTs
ontre]Jl'on~mt3; f::;' impos.:'. 2,1.IX popul::-,tionc 10c::'.lo8. Un ét2,t s' 6rigoi..'.? c!.ui }:'eçut
le noo de 102,ngo, torme d6si~n2,nt le pOlNolr (Lw?:gu, 10 comm2ndemcnt poli­
ticrlLC) ; le mot El";!)' qui signifio Ili..èTGl1oro on Ki:::on.go, syrJbolc cie forcc ct
ct dos nOI1brelL'{ noms cLC IJrovinoos ct de 10c2.1i tGS cOf:1}Jorti."ènt cutte syll2,be.
Hotons c01:0:'lCÜ111t J que ej_ eo.t o.nia:ll e st ~pcl é ngo on LÔn[çLlC Kugni, il est
o.ppo18 tchil,::uIil :bu on ViIi.
Lcs cèncions gâogr::cphos 2'ppel ..::ient ID, l'6,sion eôtiÈŒo de 100,ngo ï
tc:rr(; do;:; Ilr2,m2,,~ qui comllonce, colon IlAPPER élu-de scous dè"L CC:jJ Ste Co.therino
et finit eCU sud ClC Le. rivieoI'c L02ngo Loui;::;e? SOUS le 70 dogru cIo lé1titudc
suc, ;;. l'o~::;t 10 rOYé1V.8O (LCS AnziquQs ou Bateke? sujets du gr~~l1d }bkoko.
contre-coups clo GTi..2.VOS crises LltoTieurcs ot G.os é'.tto.-quos 12,ncoos pi.:r sos
clou_x. pu.iGGC:J1tS \.;"oiGir1S de l r est ,-:t du SllQ ~ 12. i'rolJ.ti0ro l'Jord fut ro.rnonUQ
sur 12. lJ~Y2,:;'1G';":,~ tO.l1Ûis C1U),} collo Cb.1 Sud GC; si tue sur le, rrCllilo2.11g'o J..prè~
l'oroction du Ngoyo on 6t2,t i~d~pond2,nt? puis sur la loomo (constitu2,nt
2.uJo"Œd'h1.ü, il Ci.uolquo;::; kiloElètros 1)rès 7 l:::c frontièro Con€;o-Cc:bil1d:::.) 2,près
l'omo.nci}2tion du K2,KOn60. 1e Ngoyo ct 10 Ké1kongo no G'Gté1iont~ on (;ffot?
d8tc:cLo8 cle lib;: se; Kongo quo .90w~· tüI:lbcr sous 10. coupe do Lo;:;ngo, clon l; l' 2,­
tomisQ,tion progrossivo leuT I1CTILit COpollcÎ<':'..nt cL'Cècquorir una gr,:J.ndo ,-::.utonomio,
ot (Lo DO plus reSpGcteT qu'une o.l16cccd'lcO lJU.rowent ri tuollo ~ c' ost c:insi
qu'2,U XVlIIo sièclo, FroYi..crt note quo le H&;oyo continu2it 2.. fournir Ulle
prince 880 du cl2.11 royo.l do Bono. 2. chéèque "He; 10e;ngo" 9 pour être l'ill10 do
ses 6pousos ï cimontant ~insi à Ch2quo r~gna la p2,Tonté originolle dos royc:ut6s
situéos 2,U Forcl du Longo, Ü;SUGS du Thm.:zi.
"Hd::ongo nuni? H2:ng-oyo nthomi? Ivhhi; ~gu nk2,si Il "10 l,hkcJYlp;o ost
10 ffi2,ri, lu N;;:ngoyo 10 pr~tro) et la Mc:lw2,~gu ln femme". Co proverbe? tr~s
connu? COUr2,j;]1:10nt cité po.r los princos ot los not2,blcs souligno ln coc;mu­
nauté d' origine dos troif.J c12ns royaux 2,insi que la :rôle roligi0ux: du chof
de Hgoyo. Il ost oncore possibl0 do tTGUVer de,ns 10.- dOiLlc;ure do cortc:ins
chefs? dos roprêi:.;(mté:~tions pcintes SlU' bois de troie pcrsonn2,i:';o::; dessinés
- 18 -
t:!.'iloiS'io [;;}'thiquo qui consccvc C-H.j ourel' hui touto ;:;~~ siG'~lificc.tion Qi son
do lc" l'()mo~1tCc: do Kcmgo di:.: Nth )tilLl vers lo Hord Hord-Ouest d' 0 :Jt-.:l1somùlo
do l)Opul:::tiol1s qui c.118ront pcu~üor les ;;1:,,:1'o11os nOTQ du rOy::',ur:j(;, bion c.v::nt
cot 0\!(;DCnlont 9 dOl1t ne rlC i32-i t s'il fU.t cGusé P2.l-' l.U1C D~cc:s::ion d6mogrc.pb.i--
quo ou W1 conflit ontro los chofs 10c2.u\~1 n' c.;y::-~nt llU êtro l'ocuoillic on
P2,ys vili~ il sorc.:i t v:::in do l)rotondro cionomoTor l pC',rrrli los populc.tion;:; du
royc:Ul'JO de 10:::11go (DLlvili? Dccyonbo ~ BCèkugni, Bc.lui':1bu j B2,PlU1U •• 0 ), oello s qui
LlPP~èI'tiel1ncmt 2,U fOlllt otlmic'l'uc ilÜ ti~,:lj ci lss rliff6roncier do c0110s C],ui
2rrivèront dc.ns cetto u2igrLltion vors la Dard à 12.quollo p~rticip~ront los
BLlvili Ol~ CGLL"C Qui dov~:icnt T'ecevair IJlüc; t,::èl'li C':,' nomo
Quolc;ueS-'LU1;, dos clc.n::; 10s plus ::-~noicnnc,Jont 6t2,blis il Diosso
fc.isc:.nt 6te:t de leurs origil1c;s r.1C::ridion::-~losl situont c.u sud du flo-~,lVo Congo
tllt i~1 :.',1' l" ~", (D:' [:_--; ""l' b" C'l)' 0 -+ "" l 0',1'1("1 + "l' '''' CCl l' l "-, l ""~'r~ l' 'r '-, (1 li ' ~ 'll"~ l ,ye-l-'-" 'v '-' __ --,~,,- --,..:.""..:.~_~ u Je.... -,-.1.-,1 u '--, .l.l.>-l_ ~ ... ~ .. J.""" L-, __ v...:..~ L.."L ...... l ..... _vlJ.u
1(; S omigr::"nt s.
suivi
AIr ~è})llUi do cette thèso il fc.ut notor los importc.r~tGs sirülitu-
l"clic;iouses Qui du To;ye:u;r;o lie
( 1) .
Nord Nord-Ouost~ ~ttcGt6 p~r lQ -tr~Ji·tion or~lc~ ~110st Guère IlTiG CIl consi-
:Cst? survonu il le: fin liC1.XIVe siècle.oo Ccci n'i.Jxclut n'Ld,lemont l'h,ypothèse
cl 1 une c.vc.ncée de co l)OUIÙO G.è.l sud VG:','~3 mc I:Jo:':'Q Hord-Ouost'l cèntGri0UTO ou
son origineo
(1) Pour des raisons li'ordro politiQue, 2U8uno mission n'a pu Gtro effoctu0o 2;U C2.bin.d2, Q
- 19 -
QuoL.'uc~o Bc~vili pensent quo leu.rs ~u1c ..~tres e,rTivèrollt ci.u Horcl c:t
quo los Ivili du Noyon Ogooué, do l~ ITgou~iC ot do Sind~re,) othniauomont
Be." t s~ènGui ? sor:::i on t los cL:; GC enc:~nt S (Le c eux qui? r.o fUSC,11 t de po èŒ suivro 10ul'
infü'!1l0C )).'':'1' le, ;;!~jorité des in:::'üTL,Cè-Ceu.r2 132vili ct ];:':',YOL1GO, qui si tuant
l' oTigino c:e: leurs :-:.ncôtro::; ~'. Küngo Die, Htlntilc: ; los Ivili sooblollt 'bion
~,Ipong\'To ot 1'';8 tribus c'.:voi:3inCèntü:3? los dcsconclC:.èrts dos BeJ.vili de LÜCèngo?
qui contrôlèrent cos Técions; à l'épo~uo de l~ plus gr~ndo oxtonGion du
de ln tre,dition historique? ou considérés comoe -Cols pur lour ontoure-go? font
6t~t d'un clépl~cemcnt d'uno p2rtie io 12 po]u12-cion do Kongo Die, Hth~ti12.
A chi.lCLUC Jcontc,tivc è,' ièLe~ltific2tion do l' (;th,lio dOElinCènte Cle ccr; Grou):;s
sopc,ro.tiste s? il nous fut rupondu (jU' "ù, cetto 0pOqUO tous ôtcèicn t cios
Bc~yomb()" ct que 1:'. diff8rC!lci::'..tion no s'effoctu:::'.. qlJ.1en CO'J.TS e'Lc routo, il
rnO::':Ul-'C que 10~, choix do L:.i:~oction d'itinore,iT(; et etC lieu d'insk,lL;,tion ::5C
divcrsifii.liont~ sci:1cbnt le.. [le.s'Je; cies VO;{2G'ours cn plusioû~1s r;roUl)os. Los
ce;rti tucios El~è.Ylq~Lent pom' soutenir l'hypothèse d'une orici'l'J Iambe dos ])OPU­
l~-cions qui contribuèrent ~ cot c,pport dc pouploucnt des rGgions scptontrio­
nc,1(;3 du roye-u_me de Y.oCiDo? m:üs l'aspect hOl:lOgèno ct incliffércnciu do la
mc,sse charriue par catto 6migration seDble certain.
Quelquos violl: Be,yombe font~ do cet exodo~ une; c:'ol2.tion (Liff6­
:r211te sur do nOElbroux points do 1<:, version ViIi? qu'ils attestent pc.r le,
toponymie cios liCtL'c-di ts et i!Joc:èlito:: jc.lonn~nt l' itinor2iro qu'c,urc,iont
suivi los 6migrants. Il somble s'agir ici d'una imi.lgoric populaire destin6c
à coœponser l'oubli de léè tr2cL. tion 9 2~ l:èc~uollo il n(. .ù'..ut :.:.ccordoT aucune
vi.lleur 1:istoriqu8 mais qu'il convient clo :r'(;L-~tel' isi~ C2r oJ.1e constitue?
en d6~ü t de nOI:Jb:rouSC8 invriÜSom1)12nCOS~ 1,:-. soul rucit cohérent clc cot
évè:1ca:mt (lue neue; Cè;'/on~:J pu rocuc)illiT GUI' ilCtrc 2.iru d' (;nquôtc. En offet?
los u16~ents d'informc.tion histcTique prospectés on p~ys ViIi rolc,tont la
fond2.tion do Diosso, l'inst,),lL:'..tion do::; \'ingt ::::opt cli.lns I)I'imoréLi,---~ux~ l~
dulimit2tion i.lpproxim2tive; dos provinces du rOY2umo, la m6canismo dos ins­
ti tutioni3 j)oli tiqtiOS, S211S ci tOl' C()jjcnclc.nt, ni décriro 2ucun clos upisodos ou
- 20 -
"Il Y· 2. fort longtoDIJS" (1)" Il <l lll1C~ f:128S0 irnpoTto..Y"ltc Cie "JJ=:":)Torabc"
s'0br~nl~ ~~llS ln rCcio~ do KonGo Di~ Nth~tiln7 vr~isombl~bloDont pour trou-
ot tI,::VC:2~JÔ le lit CllT flouvo
suivi do ln popu1ction qu'il guj"d~it.
Fou ~pr~s in"torvint l~ prcmi~ro divorgonco strnt6giquo p~rmi los ~
6mi,~·l'2.nts cui sc; 2Jci:l1dGr(;1~t CYl clom: grollI)c::: ~ CCl.l:X:: (11).}. ciovil'1I'O:rlt plll:J t2..rd
los Bc.tuk<J (!) décidèrent de SU:i.vl·O 10 COUTS du floèlve et clo s'enfonsor
Bé:wili;: 002;~"LCOUP moins noçbroLLY.:) doc idürent Il,>,mnoins do continu,::,r l o tU'
route ot do l"crcor 10 c:J;stil:C [;li::.l2',Té leur petit l:lom1Jro (la nom ViIi? vion­
drcüt do kmril~kC'.n2. : sc dé1n'ouilloT, "s'en f30rtir").
los:,utros? lou::.' dit Bun:zi et iIs ::,ITivèront c:.insi, on lonj'uo~; filcs? d2n:.:;
un liou cn.l'ils nor::mèront L .....l,Ct2l"l::, ([Lu verbe kulë:dc:.l(2.!1~)9 puis s'oc2.rt::'.nt lu-
gèroIllont do leur itinur::èi:c'·..)? ils s'ét<-~blj.rcnt O~l un oncll"oit qu'i10 o,p)clè­
rcnt Epitce (du v':;Tbe kuvit"5:-, bil'cTquor) et y 10c2.tèn'ont CLl.wlquos Cèmluos o
S'utc:.nt l'CECi s on Y·Ol.:tc (SOUG 12 conduite ci' '-HI gL~ido dont on iGnore 10 nom
il n'ost j)lus question clo I3un~2i il jK~rtil' do co l)oint du 2:'écit) ils cl6ci­
dèront cle ::;c fixor ·..LCfinitivcrnont on Li.:-l liou lfi..l'ils o,ppolè:ront Mbë:"ldo. (du
vo~:'I)o kubCènclG ; oDfcmccr ï fi:t~el').
ticulior qui l'Oçut le nom do Si~fL:.r;lU (r;:."'"ys dOf, prine'Js) o.•
Doux l,êcheuTs Cluittè:[,cl1t un jow.' HbQ:nd2. do 10Ulo propro chcf 9 ot
Dé1rchèr-ont 10 long do 10, côte qu'ils ét::ÜC'lt curioux uo découvrir. Ils fi-­
ront h2.1 to SUl- uno pL.ège qui porto 2.uj oillod' hui le: nora do ,:-Ibu tchibSt2 ( 2)
(n vr2.issomblalomont 2" 12. fin Ilu XIVe cièclo 0
!
- 21. -
p::rt 2,U roi do letiT clUcOtèVortc ct L~C nora1.J:ccusos iJor:::;ollilcs les suivirent
lorsC'lu' ils l'cteUl'llOront CL"llS cet elldrüi t privil~g'iu 1)0Œ:' y fondorl..1.n vil-·
J.::ègo :;"uqucl le ::::,oi donne- le no;;1, cle 13u2-li (deu.::=) ;j11 ~:;o;..,vel1ir des doux 1)6-
choun:; qui firent cette d6couvortc 0
long cio léè côte C',V''::C liùssion cl' 0,1101' 2-u~si loin v·crs le lTo:r:éL ou' ils le
ApTGS cèvoir nClrcl10 plv,sieurs jours les oxploréltours furGmt e-l'rô-
tes p~r 10, l~rgcur ot 10 débit d'un cours d'oéluo Ils s'on rotüurnoront vors
leur chof e-uquel ils relpportoront lour d.écouvorto ; ' Iril1'Tili2 Hi2k,·/ilok3 ni2" ;
'Ile fleuve s'ûtcncl 2,U loin ••• Il.
Lo roi d6cl:;"ro' qu'il GC ronclTcüt G'lU' pl2-ce 7 'J~iS~OllVOY:::è d'~borcl
une p2rtie de 12, populi2tion qui reçut l'ordre d'émigrer et do s'inGti2110r
sur 1" rivo ÔJJoi te clo ce cou:rs d' ei2Uo o. Los plus robustes te~tbront donc do tri2verscr à li2 n:;"go i2U moyon
d'U11ù cardo joign::ènt los clom: .rivos o Cc moyen de pé~~:SQGo (qui porte 10 nOE1
t:r-op lont ct l'on construisit Uil l'i2deL"U sur loquol on fit
ronclü'ont c;insi S1J.l~ li2 l'ivo droite du GOUTS cl'Ci2u 9 où 10 Toi los l·cjoignit
i2fin do jugor clo l'oD1;ortunité G-U choiz do 10lU" lieu cl'inst2.1L,tiono Son
:lI'riv00 fV.t r;12,rqu00 p2.r une grc<:lclo fôta) :lU Cüurf~ do l~quollo 10 Viil clo
p2.1me (ns2:mb::--) coul2- gén6rouscI:Jont 7 los cli2nSOUTS s-':; (lépe~1sèrGnt':èutour cles
foux, 108 i:lc,c;icion:.:.: ot clG,tins (silv;2.gO,) torses 0t viselgos 00101'0:::; d'ocre
ot do c,-,olin, elgi tc,nt L;urs grGlots cie bois ('bikundQ) (1) invoquèrcnt los
ospri ts dos ElOI'ts (beJ:ulu) 9 ~upplièront les géni',)s (PRkisi basi) do fc'.vorisor
cette nouvello instQll2.tiono •• A l!ewbo? le J'oi oto:1ciit los Ol'i2S et fit
fi2il'O silonce ~ dcv2,~lt le I)(;uplo? il p,::-rL: dos pûripétios dn vOYelge et
do 12. trQvorsé.o du flouvo dont 12, li2Tgour l' i2V,üt i'ol't impro ssionllC ot i2U-
quoI il ~t~~ibu~~ rcpr"ûDQnt l'uxclnm~tion du 9Tomior QCGsagcr. qui lui Qv~it
1'o'i t pelrt do cotte cl6couv'Jrto 7 un nO!:1 qui clcvo'i t lui Tostor : KHilu ( do
kïrill~ki2nel : s'étoEdl'e). Pl,À,j.S il dcr;l2.ud2, s'il n'y ('.vi2it PQS Cu d'2,ccidents
(1) singo tchik'illld2
- 22 -
plut ? Si O},}Cll1it-il d'une voix forto~ ct ] -L-' l.2.. 1.. OLt C c..cqu.i 0 Sc..
" "(l'lOC 01188f:.1D1.0
êêô11 (1) oui ! Y:'.ous :JO,'::10 S tous 1<\ ! 11 De co eri du IlCL1.plc Ylél-
qui i éll.U3Si tôt 10 no!!! cle 'I.'e]lilol1{,'il (2) ~ ~'.:ttrih,-~é 2. C(;t endroit qui cLovili t
plus tél::cl l)l'ospérur~ l'oecvoir l'J do nOUV02-U ot n0f:11)rclL'{ clél118, pOUT enfin
dO\"~O~1i2:"' l'l.IT10 duc pll..18 l'icllCS :p~c(;vinccs CLl.l rOYGl,üT10 do Lo~;,ngoo
Puis 10 roi l ,._v clOl101:unô LOOL1D2- qui
sa dext6rit0, lui ~nnonç~ que Gon cl~n s'~ppollur~it, dès lors, NgOffiQ
Tellihmgél ct 1:;" réGion Tchilw1go., Locmb:;". Cot é:cL.,'1l1CO:o clo po'rticulo consti-
tu~it l'~ttribution d'W1 titre de nobloG~Ü loc~le ct dov~it T2-ppoler à
tous que, pc~r le j eu dG LOüDbe- j 10 pouple sr éto.,i t l<uni (Jt e-vO,i t de-~1sé,
pour l.::c IHo '2ill:Lèro fois ~ SUT 12. war:ce cle 'l'chileng_'],. CelJcncio.,nt ~ COl"télins p~-
110U\lCllo ch2.rg'c, CC,T ils l)l'OSsc::ltirül'lt l' obli,g,:.~tio11 qui scr2i t f2.itc à un
!:lO!T:bre dl.: Cléll1 do oCl. to;Y'() 10 D{·;O:élCl. en toute circonsto.,nce officielle ••• Offico
sc dissimul~nt u~ns loc fourY'~s (kwend~ m~b;d2ma : Cl.llür courbé) ; ils
fondèrent plus loin ~Ul e-utrü oJ.éln qui reçut le nom cio R.'..mC'cnclu, m~is gélrd r:3­
rent 10 mÔIilo ombléJmo (nvilél) t Ù sCl.voir le lubul;:~? 30rto d'écureuil il lél
fùurruI'c te-cllcté() do ro'u.x : l,,; cle::.n UGOIClCl, TchilLm(:;~ Si ôtai t 9 cm effet ; ',-ù
,::cttrilJuoI' cot cm'blômo? c~,r le L.,it do joueT (Lu ngcIile- rond los fos::,cs ronges
pu.i squ. 1 011 011 0:], t 180, lilO Sl,lTC 0 a 0
Dès l'2.pyarition du soloil; le roi ordonne::. à qUülquos hommes do
s'omb2.rqu&r on pirogue ot de remonteI' 10 cours du Kwilu ~ussi loin qu'ils
10 poul'rc~ioi1t; sous le c;orili,léc,r,QOEicnt do SOll frèrc ,::cino Ividcél;Y'J Udjimbi. C'ost
élU cours de cotte lOllgL~O éC(LÜP()C CF1ü 10::; Bavili ~ IJe-gi1.jOlŒS soucieux dl oeo-
nor::i ;':;01' loure t'uree S ot cl 1 e-VC;.l1cor plus r2.1Jiclcmont, PCLt'OC tionnèront lOLU'
techniquo en so llonl1~nt , . ., 1.2. C'JllSlGYlO '':;UlVé1nl;O
c,ppu,yor ot bion é'.DIJUyer" lé'.. l)~gc,io loin clu bord cie lCl. piJ:'oguG qui perdit
~Kulul1r;él : Kuving:", ; 2,ttündrc~ suffiro; go.,rcler, préserver ct; p::'..r eston­ sion, âtre e-u cOl:!j)lct
(2) ortho rem (3) Kubw~t~ : masser
- 23 -
ficile
bruit de l~ p~g~ic contre lu Les voyugCtITS uYTivÊn'cnt un
C"" r"l' 2'''',,'1 ,c;""". '1",,+'0'" 11'··T"U'·,·,e (+C':"i HiWj "b'-' \;'-'__ l.i" >..)'-"_ '-1.. -' ,_ ~ '.'J'-"- U >J ~. V_. ...., ,.:,..J V .l_~ V '-'~. u l.;"
"'ntooo liO,:b1.~" (k~:ok:, : clloTcheY j provoquer; li;:;:gL'~l ~ .:-d:'fcürc~ oon1'1i t~
histoire) ~ "Ccle:. \~~ Pl'ü"\:-oCluor dds ~pr11C11JT()s 11' C2T' tOllS cy'::..ig'Ylc;.ioYlt cl'ê:tro
bl~~~s )0.,1' 10 roi du rot~rd qu'ils pran~ient ~u cours do catte p~ni~le
~vo.,nc0. CIO[;t eLI01'8 C~UI ils slu.nirent Cl} un [",cul cle"n l'lui reçut le nO:J cle
B~;YeLli B~'XéÜ.:-, Tcl1ive,ûba ~ los Celw qui ont rGtourn::: le tcllivcm'b~? q,u'ils
élppoF)rent li.1 rivière "lTtof1bo" ~èVeLnt de rcjoi1lCiro le l(l'rilu i.i l.ifilu.
Ils (J"rrivèrcnt~ enfin 9 2, li el:loouchurc de L', Loul<:oulouJ puis cn
lm cndroit o~ ils dcicidèrcnt dc slillst~llorlqu'ils o.,ppc10ront NkheLko., mWfkq(t)
(un ,xul c.,ncêtro) r,J,ppeLèl1t lour COElf.1Unéèutü d' orillgir::.,o eLVOC ecux qui été.ücnt
restas Slir l~ côtü~
Le couro.,l1t d' 0rücrcLj;io1l qui optél po lU' une routo 10ngCc:Xlt L.l côte
Do l 'l' C"" ',) l l C" C' 1 yû...L 'V 0 _ ù IV
pL:"ntèr-ont un baobélb qu'ils ,:2,I;polôTcnt "1":1\:0 ,do tchilimé.'" tchilir:!o.," (b~oUL.'.,b
oteI'no1 9 0ternol) at dOiLèI'cnt lLi'::;Séll}CO 2,:..1 poupL:; Kugni.
- los élèltrcs s'instc.,llèront i.i l.Ib 2:11 c'L:::. f.1élis Ü02,UCOEP d'CLerc ou:;.: slav0l1turo-
:rant vors le Hord on suivant 12 côte ct Ge dispersèrent ontre Tc~ülongi:1
ct Ko.,kuTIoèkél.
cette version, quoique historiqu000nt illsoutenablo)cst e01ITa~nent o.,ffiro6o
on milieu Vili ct f~uGsomont uttostCe par un provorbo dont lu significo.,tion
2, (jté fortoGent doforDuc ; "I·Iu Tek\) nf7una9 l'lu ViIi n,;'U.Y1él·. kifwn :beLkimosi"
Lo :DOTEle np'wye, c. ut·:'; tl':lcLUi t 1)':-::L' les 1)OrS0111108 Qu.l nous ont cite] co dicton
COf.1ma un liou dit situé quolque P~Tt on fo:rGt ; cortc.,inos d'entre elles y
'liront c,u;J::;i un tonne Tu};::o siC;l1L:'i~~:vJ.t forêt. Touto s interprétoI'cnt ccp en-
d2,n t c (; IŒovorUO C OElUO l~: j,l:'.rquo d 1 unc nome origine on tl'O cc El daLL;:: peuple s
(kifun:ÎJé.} kililosi ~ uno saule fo.,uil1a).
- 24 -
Cetto thèso ost 2.(;l~rCdj.t60 pccr L LBTliUn c;ui rccpporto un non
jour 2. Qucctro fils; le lIutd::o j 10 llukong'o, le .1100;)'0, le Eovili ; du CGS ,
frèr'Js s0r(,~ic:11t ics1.~S lOG ;.-i-·u.~tro r)~~Ll::)1()~3 q"l.li ]?l'iT··']::lt 10 1101'1 de low.-' C:.Ylcôtl'O
los B~tciku, los Bakon~o, los B~woyo, los Dccvili.
cion do l.Ioyoko, rucucùlli t Wl mytho SLÜV2,nt lcc1udl "cinQ. otlmios scr;;,iont
]2.punu, los D~tak(; ct los Bavili do LoO,ngo.
Il ost toutofois pr6f6rablc do voir dO,ns la dicton pr0c6dommcnt
6non06, Wl si~n0 traditionnul do roconnaissanco ct d'O,lliO,nco issu dos 6troi-
tos :.c:.:L,tions com;~l(;rcü'.los Qui E:"U'ülH lSt:lbliüs ct ontrotonues par 103 rOYélu-
mas do Lo::-cngo ut cl' Anziqu(;s lorsquo los lJ;.."vili :9uront conk-.ctor <1iroctomcnt
los Bat(;ka on GO ~a8s~nt <1'intcrrnCdi~iros.
Ndzambi chez les Baduma, Ndzembi choz les Banzabi, Manambi
- 2S -
Le Nkisi si, élément de base de la Religion.
Du sud do l'Angola à la Nyanga 1 10 concept de Nza:mbi ost employé pour
désigner l'architecte de 1!univers 1 créateur des êtres et des choses, qui reçoit des
dénomminations approchantes dans les languos des peuples de l'intérieur du Gabon
jusqu'à l'Ogooué: Nzame chez los Fang, NyaBbi chez les Eshira, les Bapunu, les
Bavungu et les Masango
chez les Ivili, etc ..•
"Nza:mbi 'vand,ji liyilu i si uva:ga Bakisi i Ba:tu lu monio"
"Nza:mbi créateur du ciel et de la terre 1 a créé les Bakisi (1) et les
humains vivants".
Les ~nciens réunis le soir autour d!un feu, sous le mwa:za (2) résument
parfois la genèse par les quelques mots de ce proverbe.
Nza:mbi Mphungu est le Dieu créateur et ordonnateur du monde, lointain et
immobile, qui domine la cosmogonnie de tous les Ba-Kongo.
Dans sa description du Congo 1 CAV.!ZZr souligne que "le dogme fondamental
de l'idâlatrie locale est celui de Nzambiampungu, d'après le nom attribué à la divi­
nité". L'auteur explique que les hommes s'accomodent avec les "dieux inférieurs"1
seuls accessibles aux prières et aux nlanoeuvres humaines qui ne sauraient infléchir
l'inexorabilité des lois édictées par Nza:mbi "Kuvadila Nza:mbi missaku ndjevtka"
"Tu as beau faire des 'fétiches' (pour prolonger ta vie), le paiement (donné au
'féticheur' (3) ) c'est toi-même".
Selon VAN VING, le terme Mphungu (4) signifie Ile llence d'une chose ou
la perfection d'un acte et constitue aussi "le nom générique do toute une classe
(1) .•• Bakisi que nous traduirons imparfaitement et provisoirement par le mot génie,
(2) Hangar à palabres édifié sur la place du village.
(3) Devin : ngaga.
- ~ -
spéciale de fétiches avant tout protecteurs et habités, dit-on, par l'esprit d'un
ancêtre". l' auteur atteste cette hypothèse par la signification du mot IVIpongo ("fé­
tiche") dans les différents dialectes de sa région d'enquête.
Nza:mbi se manifeste parfois par un vent léger qui s'arrête aussi subitement
qu'il s'était levé, une averse on saison sèche ou quelqu'autre incident d'ordre mé­
téorologique.
Genèse de l'univers et cosmogonie ne sont plus clairement connues ni expri­
mées, particulièrement chez les populations côtières.
1e R:P,- DPT-; ":'" rapporte uno légende Vili selon laquelle le soleil (nthagu)
et la lune (ngo:de) sont deux frères qui vivaient autrefois ensemble près de la mer .••
Nthagu paria un jour avec son frère que ce darnier ne 10 battrait pas à la course.
Tous deux s'affrontèrent donc et Ngo:de triompha. ~lortifié, Nthagu réclama sa revanche
et perdit aussi la course suivante. Depuis cet évènement, une rivalité permanente
oppose les deux astres: Ngo:de, le plus rapide, peut âtre vu de jour talonnant le
soleil, tru1dis quo celui-ci ne peut jamais rattraper la lune pendant la nuit.
1a puiSSru1CO de l'astre noctl1rnc ost parfois sollicitée par les sorciers
(sindotchi) : un halo autour de la lune signifie qu'un ndotchi y a envoyé un "piège"
(nta:bu) dont il vOtùait décupler la force.
1AltlAN rapporte une prière Kongo à la lune: "lune, lune, toi qui arraches
chaque chose, toi qui Causes des douleurs dans 10 ventre, toi qui rends les bras et
les jambes douloureuses, toi par qui nos corps se sentent mal ... quittes nous. Nous
t'avons alJporté du vin de palme et des jeunes femmes".
1e clair de lune (tchiËsi~:sa, mw(:si) est jugé propice à certains opéra­
tions de sorcellerie, tandis que la lurrlière du soleil (mu:ni) dont le nom désigne ---"'="'-
aussi le monde visible et sécurisant qui nous entoure, est traditionnellement opposée
au ni:rnbi ou monde invisible dans lequel los sorciers dressent leurs pièges (mita:bu) ------
par lesquels succomberont les victimes dont ils se repaîtront.
Nous n'avons recueilli aucune croyance particulière concernant les étoiles
(simbJta) .
C'est dru1s la nature épaisse et sensible qui l'entoure, que l'hoinme décou­
vre les échelons par lesquels il s'élèVe et affirme sa spécificité. C'est aussi par
la domination et l'utilisation à son profit du milieu animal et végétal auquel il
appartient et dont il dépend, quo l'homme démontre sa transcendance par rapport à
- 27-
lui. Cette affirmation de soi procède du rrraniemont et de la combinaison des diverses
espèces naturelles qui dévoilent les divinités intermédiaires accessibles aux prières,
ou, plus exactement, aux actions déterminantes de l'homne et les innombrables manifes­
tations dynamiques de la Force Vitale qui habite la matière.
Les "dieux inférieurs" accessiblos aux prières des hommes, dont parle
Cavazzi, sont les Bakisi basi (sing. : l&isi si). L'étymologie du mot ~~isi si (1)
(si: terre) semble réduire la réalité qu'il désigne à une variante, concernant la
terre, d'un élément principal qui serait le Nkisi. C'ost pourquoi la compréhension de
ce concept et son insertion dans une analyse chronologique des principes de la vie
spirituelle au Loango, exigeraient apparen~ent une définition préalable de la notion
de Nkisi. Deux facteurs ont cependant déterminé l'inversion de cet ordre de dévelop­
pement dont la nécessité semblait s'imposer en début d'enqu6te
- l'hétérogénéité de ces deux notions, qui ost progressivement apparue et a bouleversé
les tentatives initiales de comparaison et de classification commune des Bakisi et
des Bakisi basi.
- la nécessité d'expliciter au début de cet exposé diverses notions fondamentales
d'ordre historique, politique et religieux, dont la compréhension, directement liée à
celle du Nkisi si, détermine la cohérence de l'onsemble du sujet traité.
L'ambiguité de toute définition du Nkisi si se révèle particulièrement par
la variété des termes employés et des théories émiSGS par différents auteurs pour en
définir 10 sens. Sans doute impatient dG "fixer" tant de fluidité spirituelle, le
R.F. DENffiillT effGctue une classification énergique et définitive en considérant les
"Bakici Baci" comme les symbolGS des attributs de "Nzambi" , principe métaphysique
supérieur divisible en quatre parties :
- "Nzambi", idée abstraite ou cause.
- "Nzambi" l'1phungu, Dieu omnipotGnt.
- "Nzambi" ou Dieu sur la terre, représenté selon l'auteur, par la grande
princessd' d'uno légende ViIi ... (il s'agit vraisemblablGment ici d'une
allusion inadéquate et incomplètG à la princesse Mwe Tchinkambisi, divinisée par les
habitants de la province de 1 hilunga et dont le prestige était, jadis, répandu dans
tout le royaume de Loango).
- "Kici" , qualité mystérieuse et dangereuso, immanante à la nature.
(1) IDcisi de la terre, du pays.
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Les figurations objectives du Nkisi si, 10S personnifications qui en sont
faites, nous autorisent à le dénolnmer sous le terme de génie. Ainsi que nous le ver­
rons plus loin, cotte assimilation no sera guère possible en ce qui concerne le Nkisi.
EITTREMIEùA, selon lequel le culta du "Nkissi tsi" constitue la manifesta­
tion principale du sentiment religieux chez les populations du Bas Congo, appelle les
"Bakissi Batsi" "grands fétiches" ("Bakissi Banane") ou fétiches mères, selon lui
honorés par un ngaga "particulier" dont 10 rôle est confondu par l'auteur avec celui
du nthomi (prôtre).
Le Nkisi si est l'esprit divinisé de l'ancêtre qui, 10 premier, occupa et
délimita la terre du clan . Il est honoré dans un sanctuaire (tchibila) désigné
par le môme no~ que le templa où se trouve celui-ci, constitué par un bosquet sacré,
de dimensions variables, dont l'accès ost interdit aux Fumu ("princes"), aux ferilTIles
en période menstruelle ou venant d'accoucher, ainsi qu'aux individus ayant eu des
relations sexuelles au cours de la nuit précédente. Cet interdit (tchi:na) concerne
aussi parfois les jeunes filles non nubiles, les vierges et les femmes n'ayant pas
enfanté. Des interdits variés, correspondant au caractère du Nkisi si, sont parfois
imposés à proximité des bibila (sing. tchibila) : tel génie n'aima pas entendre par­
1er la langue d'une certaine ethnie, tel autre déteste les membres d'un clan parti­
culier qui ne doivent, sous peine des pires malheurs, s'approcher du bosquet qui lui
est consacré.
Le nthomi ou tchinthomi (prêtre) entretient le tchibila et invoque le Nkisi
si. Cette fonction est romplie par le nkhasi nka:da (chef de clan) ou un membre du
clan caractérisé par une malformation, une particularité physique ou, plus simplemen4
la singularité des conditions de sa naissance. Ainsi las bithomi sont particulièremen
choisis parmi les mizinga (enfants venus au monde enlTIlêlés dans leur cordon ombilical),
les bisunda (venus au monde les jambes en avant), les misafu (nouveaux-nés chez les­
quels la première dent apparaît précocement, généralement sur la mâchoire supérieure)
et les badundu (albinos). FROYART note, à propos de ces derniers : "cette erreur de
la nature, loin d'êtro une disgrâce pour ceux sur lesquels elle tombe, leur concilie
le respect et la vénération des peuples. On les place au-dessus des Ganga; ils sont
regardés comme des hommes extraordinaires et tout divins ; tellement que les mission­
naires en ont vu un dont on vendait los cheveux comme des reliques qui avaient, di­
sait-on, la vertu do préserver de toutes sortes d'accidents". BATTEL remarque quo 10
respect qu'on leur témoigne les autorise à prendre sur les marchés tout ce qui con­
vient à leurs besoins.
D'une façon générale, tout individu présentant une difformité physique ou
certains troubles mentaux est appelé tchinthomi. Los bithomi soulignent leur parenté
avec les Bakisi basi par l'application quotidiol1ne, sous chaque temporal, de deux
points de ngun:zi (ocre rouge) et de mphtSO (caolin). Le tchinthomi réunit réguliè­
rement des membres de son clan, pour désherber les abords du tchibila. Il se rend sur
les carrefours, les emplacements de marchés, et la plupart des lieux de rassemblement,
de passage et d'échange, qu'il bénit à l'aide d'un mbo:zi (ou malembo), paquet com­
posé de plantes sacrées enveloppées dans des feuilles de bananier, trempé dans do
l'eau de pluie recueillie dans une anfractuosité de tronc d'arbre. L'aspersion de ces
lieux par 10 prâtre accroît la prospérité des humains qui los fréquentant et protège
ces derniers des "pièges" (mita:bu) quo ne manquent pas de poser, en ces endroits
très fréquentés, les sorciers en quête de victimes à "dévorer".
Une représentation de la divinité, sculptée dans le bois, est placée au mi­
lieu du tchibila. De fréquentes libations de nsamba, des offrandes de kola, de gin­
gembre, de piments sauv~ges et de diverses autres plantes à saveur piquante sont
effectuées devant la statuette (nkhosi) en diverses périodes de l'année, not~rnent
avant les pêches et les récoltes.
L'importance de ces sinkhosi ost attestée par les missionnaires français
qui différencient néanmoins les "idolGs" liées à l'individu de celles auxquelles un
"ministre" rend un culte et autour desquelles se forment des pèlerjnages.
"Ils (les gens de Loango) portent presque tous quelque petite idole pendue
à leur côté. C'est pour l'ordinaire quelque figure humaine grossièrement travaillée,
en bois ou en ivoire ••. Ils ont des figures plus grosses et quelquefois de taille
naturelle auxquelles il ne paraît pas qu'ils rendent un culte public ct réglé ••• Il
y a quelques-unos de ces idoles, placées dans des lieux écartés, auxquels les nègres
vont quelquefois en pèlerignage, surtout quand ils veulent entrer en possession d'une
charge ou se marier. C'est là où les ministres de ces idoles supposent des oracles
qui interdisent à ces pèlerins, pour toute la vie, l'usage de certains vivres et de
certains habillements (1)".
Les "idoles" portatives incarnent vraisemblablement des mati (2), encore
que ces pouvoirs soient, le plus souvent, contenus dans des objets usuels et cornmuns.
Celles qui sont l'objet de pèlerinages sont des sinkhosi de Bakisi basi.
(1) Documents s~~ une Mission Française au lGikongo.
(2) cf. chapitre réservé aux mati.
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R. VERLY rappelle à juste titre j dans une étude consacrée à la statuaire de
pierre du Bas-Congo, que los Africains "n'ont que rarement utilisé la pierre pour exé­
cuter leur sculpture rituelle. C'est pourquoi la statuaire Ba-Kango présente un inté­
rôt considérable". Nous n'avons cependant découvert aUCW18 sculpture de ce t~pe dans
les limites de l'ancien royaume de Loango.
Bien que les suppliques les plus couramment adressées aux Bakisi basi aient
trait à la fécondité des terres et des eaux (1), certains génies particulièremont
prestigieux tels Mwe Tchinkambisi et Sunda 1 sont invoqués pour châtior les coupables
do divers méfaits d'ordre matériel (vol, meurtre) ou spirituel (transgrossion d'un
interdit). La suppression d'un mal ressenti par l'ensemble do la société (mauvaises
récoltes j pôches infructueuses) nécessite non pas le déclanchement d'un processus
"anti sorcier" contre un ou deux sindotchi (sing. ndotchi)j mais l'intervention des
bithomi (prêtres) et