18
Les forts de Vaux et de Douaumont Après avoir quitté le village détruit de Fleury nous reprenons la route qui doit nous conduire au fort de Vaux, haut lieu de la bataille de 1916.On aperçoit l'ossuaire de Douaumont depuis Fleury.Il raconte lhistoire et fait partie du paysageNous passons une première fois devant la nécropole nationale et l'ossuaire de Douaumont. Le site est imposant et le nombre de croix de soldats victimes de la guerre impressionnant. 16142 tombes exactement ! On distingue aussi un monument et des stèles dédiés aux soldats musulmans. Les soldats de nos colonies. Zouaves, tirailleurs sénégalais qui eux aussi ont défendu les couleurs de notre drapeau… La fameuse « Force noire » du général Mangin. Nous ressentons l'horreur de la guerre en voyant toutes ces tombes alignées portant le poids d'un lieu chargé d'histoire……de guerre. Ici, les valeureux soldats peuvent reposer en paix

Les forts de Vaux et de Douaumont - college … · Nous passons une première fois devant la nécropole nationale et l'ossuaire de Douaumont. Le site est imposant et le nombre de

Embed Size (px)

Citation preview

Les forts de Vaux et de Douaumont

Après avoir quitté le village détruit de Fleury nous reprenons la route qui doit nous conduire

au fort de Vaux, haut lieu de la bataille de 1916.On aperçoit l'ossuaire de Douaumont depuis

Fleury.Il raconte l’histoire et fait partie du paysage…

Nous passons une première fois devant la nécropole nationale et l'ossuaire de Douaumont.

Le site est imposant et le nombre de croix de soldats victimes de la guerre impressionnant.

16142 tombes exactement !

On distingue aussi un monument et des stèles dédiés aux soldats musulmans. Les soldats de

nos colonies.

Zouaves, tirailleurs sénégalais qui eux aussi ont défendu les couleurs de notre drapeau…

La fameuse « Force noire » du général Mangin.

Nous ressentons l'horreur de la guerre en voyant toutes ces tombes alignées portant le poids

d'un lieu chargé d'histoire……de guerre.

Ici, les valeureux soldats peuvent reposer en paix…

Douaumont domine la bataille dont il est aussi le centre.

Nous irons visiter l'ossuaire en début d'après-midi.

Nous poursuivons notre chemin sur une route bordée de minces tranchées entre le bois de la

Caillette et celui de Vaux-Fausse-Côte, au sud de Douaumont.

Elles s'incurvent, serpentent et semblent protéger la route, comme une digue le long du ravin.

Ce tracé permet de limiter les effets dévastateurs des tirs en enfilade.

Il augmente cependant les distances pour acheminer les matériels et évacuer les soldats

blessés.Ces secteurs de tranchées sont encore à bonne distance du fort.

L'érosion et les travaux forestiers n'ont pas fait disparaître toutes les traces des combats dans

ce secteur.Tout cela semble encore réaliste.On ne fait pas d’images à Verdun….

On devine que chaque trou devait servir d'abri ou de repli.La guerre était ici !

La forêt était assurément un obstacle à la progression de l'ennemi.

On distingue quelques lignes de trous faits par les obus le long de la crête.

La section de boyau est continue et court jusqu'au fort que nous commençons à apercevoir.

Les élèves demandent si ce sont des tranchées de première ligne ou de deuxième ligne.

Nous sommes ici sur la tranchée « boyau de Londres » entre le village de Vaux, le fort et la

Woëvre.

Les combattants donnaient des noms aux tranchées pour se repérer dans le labyrinthe des

boyaux sur la ligne de front.Nous aurons l'occasion de revenir marcher symboliquement sur

les pas de nos aïeuls dans cette tranchée le dernier jour avec les élèves.On n’enterre pas le

passé dans des sillons de terre……

Une section de boyau nettoyé aux abords du fort : les piquets en béton ont résisté au

temps.Les pluies d'hiver transforment souvent les tranchées en petits ruisseaux.

La tranchée est nettement visible depuis le bord de la route.

Un vrai document de travail pour les élèves.Quand il s’agit d’histoire « vraie », on apprend et

on révise sans contrainte…

Le plateau s'incline vers la plaine de la Woëvre et le ravin de Vaux.

Le fort apparaît enfin au bout de la route : il est à découvert et offre un beau panorama sur la

plaine de la Woëvre et le plateau de Vaux.

La situation géographique est ici importante car elle permet au fort d'être en position

d'observatoire.

La côte d'altitude marque précisément 298 mètres.

Au moment de la bataille de 1916, la plaine était totalement allemande...et beaucoup moins

calme ! A cette époque, tout était différent….

Le fort pouvait défendre la voie ferrée venant de Metz et la route venant d'Etain.

Il protègeait aussi les intervalles entre le fort de Douaumont, le fort de Tavannes et l'ouvrage

de Laufée et était renforcé par une batterie d'artillerie.

Alain Boucherès dit que l'ouvrage militaire défensif est positionné sur la crête mais que les

bombardements incessants de la Grande guerre ont détruit une bonne partie de la butte où se

trouve maintenant le parking.

Le fort de Vaux est le symbole de la résistance des soldats français dans la bataille de

Verdun : la sentinelle héroïque.

Le casernement bétonné de Vaux, un point d'appui important et stratégique pour la défense de

Verdun.

Le paysage du haut du fort a été fortement bouleversé par les bombardements massifs des

obus de gros calibre et les mines. Le fort était un refuge sûr au milieu du champ de bataille !

Des fils barbelés autour de l’ouvrage.

L'entrée du fort rend hommage aux pigeons voyageurs. Un panneau d'information indique que

les premières photographies aériennes des zones de combat ont été prises par des pigeons

équipés d'appareils photographiques, dressés pour réaliser des clichés ! Le pigeon, ancêtre

du drone !

Ceux-ci étaient utilisés par l'armée française sur le front pour communiquer.

Dans cette guerre de position et de tranchées, l'information et la désinformation étaient

devenues vitales et stratégiques, ainsi que les moyens de communication. La téléphonie était

principalement utilisée mais il était fréquent que les unités de soldats soient isolées ou que des

messages doivent être envoyés sur de longues distances.

Pour cela, les Français et les Allemands utilisèrent plus de 300 000 pigeons voyageurs !

Le plus célèbre d'entre eux est le pigeon « soldat » Vaillant du commandant Raynal au fort

de Vaux.Il a même été décoré de la médaille militaire et a reçu une citation comme un

véritable combattant ! Ce fut le dernier pigeon du fort, lâché le 4 juin 1916 à 11 h 30 pour

apporter à Verdun un ultime message. Il eut le privilège d'être cité à l'ordre de la Nation— un

fac-similé de cette distinction est conservé au colombier militaire du Mont-Valérien — pour

avoir transporté au travers des fumées toxiques et des tirs ennemis le message suivant :

« Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et des fumées très

dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite toute communication

optique par Souville, qui ne répond pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon.Signé :

Raynal. »

Gravement intoxiqué par les gaz de combat, le pigeon arriva mourant au colombier mais vécut

encore quelques années.

Une belle histoire de guerre riche de symbole et de poésie qui a touché les élèves.

Ils retrouvent ici les séquences du film « les fragments d'Antonin » de Gabriel Le Bomin

(France-2006).

Dans le film, on voit Antonin affecté à une roulotte transportant des pigeons voyageurs : il est

chargé de transmettre les messages sur la ligne de front.

En 1916, il y avait 16 pigeonniers sur remorque dans les unités mobiles de l'armée

française.En effet, jusqu'en 1914 qu’en 1914, l’armée française ne possédait que 50 postes

radio et avait en revanche réquisitionné des pigeons voyageurs.

Une société, encore ancrée dans le XIXe siècle dans une vision surréaliste de la guerre qui se

préparait….

Le pigeon Vaillant, héros national

Nous commençons la visite du fort. La guide parle fort et distinctement. Ses paroles résonnent

dans la cavité de la salle d'exposition. Elle commence par faire une analyse historique,

topographique et géographique du système défensif français depuis 1870 à l'aide de cartes très

détaillées. Elle situe Verdun et l'ensemble des forts et fortins qui la défendent depuis la ligne

de crêtes.

Le fort de Vaux fait partie du 1er secteur de défense de la place forte de Verdun : un

véritable rideau défensif des hauts de Meuse jalonné de 38 forts jusqu'à Toul dans le système

Séré de Rivières. Douaumont est le fort le plus important et le point d'appui essentiel.

Les forts de la région peuvent se couvrir les uns les autres par leurs tirs croisés.

La guide précise que le fort de Vaux pouvait accueillir 300 soldats en 1916 et que la ville de

Verdun occupait une place frontière symbolique pour la France. Elle dit aussi que l'année

1915 avait déjà été consacrée à la conquête des sommets meusiens et que les Allemands

voulaient s'attaquer aux positions françaises au nord et à l'est de Verdun dès 1916.Elle détaille

les atouts et les inconvénients du site et les forces en présence. Son analyse est claire et bien

illustrée par les documents qu'elle utilise. Elle établit des liens précieux entre l'histoire et la

géographie de la région.

Sur les cartes des champs de bataille, les Français sont en hauteur et les Allemands en contre-

bas.

Six divisions allemandes engagées forment un arc de cercle d'environ 7 à 8 kilomètres depuis

les rives de la Meuse au nord-ouest du village de Hautmont jusqu'au nord-est du bois de Ville

en Woëvre.

Le groupe suit attentivement les préparatifs et le déroulement de la bataille dans ses moindres

détails. L'exposé est passionnant et fournit de bons éclairages.

La guide décrit la vie dans le fort et la résistance héroïque des soldats car il faut défendre

Verdun côute que coûte et par tous les moyens…. ! Tant que le fort résiste !

L'exposé est très démonstratif!

La bravoure des soldats fut remarquable pour protéger Verdun !

Les combats meurtriers se déroulaient autour du fort dans le réseau de tranchées et dans les

forêts que nous avons pu apercevoir tout à l'heure.Il fallait s’éloigner du fort pour combattre et

défendre le bois sur la ligne de crête au milieu des bombardements implacables….

Des cartes pour préciser le rôle de la géographie et la stratégie militaire dans le secteur fortifié

de Verdun.

Le rôle de la géographie est bien précisé dans les commentaires de la visite. Les points hauts

sont devenus les véritables enjeux de la guerre en 1916.

La guide dit que les combats rapprochés de 1916 exigent des cartes de plus grande précision

au 1 : 20 000 ème voire 1 : 10 000 ème.

La guerre des tranchées implique désormais de bien comprendre la topographie précise du

terrain, surtout dans ce secteur accidenté marqué par des ravins le long de la côte qui domine

la plaine et le plateau.

Il faut des cartes plus précises pour l'artillerie, l'infanterie et le commandement.

On décide donc de combiner les plans cadastraux et de les mettre rapidement à jour par de la

reconnaissance aérienne.

Cela donne naissance aux plans directeurs de guerre au 1 : 20 000 ème.

La visite se poursuit dans la galerie principale du fort.

A la déclaration de guerre, le fort de Vaux disposait de 4 canons de 75 mm.

La chambrée des hommes disposait de 161 places couchées et 100 places debout, ce qui

correspondait à la capacité du fort à l’épreuve.

L’infirmerie du fort

La galerie principale menait les soldats aux premières tranchées et aux casemates.

Un sous-sol de casernement bétonné pour résister aux bombardements massifs des Allemands

Une mitrailleuse dans la casemate bétonnée de Bourges sous une tourelle cuirassée.

Une petite chapelle au fond d’un couloir arrière

Des kilomètres de galeries de communication pour accéder aux abris de combat et aux

batteries d’artillerie.

Fin de la matinée au fort de Douaumont.Il est le plus imposant, le plus moderne et le mieux

armé des forts de Verdun. Cependant, construit à la base en maçonnerie de pierre, il a subi

très rapidement une série de modifications visant à le rendre plus résistant aux nouveaux

explosifs et projectiles.

Les tourelles de mitrailleuses du fort de Douaumont.

Des cratères d’obus sur la hauteur des crêtes : un paysage éventré par les projectiles !

Le fort de Douaumont se situe sur le point le plus élevé des côtes de Meuse.