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1 LES GUEULES NOIRES DE L’EUROPE Du Nord Pas-de-Calais à la Haute Silésie - 10 photographes francais et polonais se réunissent pour parler d’une histoire et d’une culture communes : les Mines.

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LES GUEULES NOIRES DE L’EUROPE Du Nord Pas-de-Calais à la Haute Silésie - 10 photographes francais et polonais se réunissent pour parler d’une histoire et d’une culture communes : les Mines.

Le projet Les Gueules Noires de l’Europe est initié par l’association Histoire de savoir(s) et financé par le Programme Jeunesse en action (PEJA) de l’Union Européenne.

IntroductionHistoire de savoir(s)Deux histoires, une cultureThèmes abordésThématiques communesL’équipe - 10 artistes photographesHistoire de savoir(s)- Structure porteuseFocus sur l’expositionNos besoinsCalendrier

p5p7p7p9p13p15p17p28p30p33

LES GUEULES NOIRES DE L’EUROPE

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Dù qu’i sont, i vous d’mind’ront un jour vou gossesLes souv’nirs ed’chés gins qui allottent à l’fossePus d’chevalets, pas d’terrils, et pas d’corons

‘vous lamint’rez aussi, dù qu’i sont ?Dù qu’i sont tout’s chés compagnies ed’ mineurs

Porions, galibots, calins, ou ingénieursLampistes, filles à gaillettes, carrieux d’carbor’Nou terrils, nos molettes, dis dù qu’i sont ?

«

«Extrait de la chanson «Dù qu’i sont» de Simon Colliez.

Fosse de Wallers Aremberg, Nord-Pas-De-Calais, France. © Guillaume Theys.

Né en 2012, le projet « Les Gueules Noires de l’Europe » est issu de la rencontre entre l’association Histoire de Savoir(s) et 10 jeunes artistes photographes polonais et français, autour d’une histoire et d’une culture régionales communes: celle du charbon. L’aboutissement de ce projet consistera en une exposition collective dans les deux bassins miniers concernés: celui du Nord Pas-de-Calais pour la France (printemps 2015) et celui de la Haute Silésie en Pologne (automne 2015), ainsi que de nombreuses sessions de travail de fond, de réflexion, de recherche de financements et de partenaires… Le projet est déjà bien entamé, la matière et les thématiques ne manquent pas et « Les Gueules Noires de l’Europe » fait déjà parler de lui dans les deux bassins. Nous vous proposons donc, dans ce dossier, de découvrir le projet, ses tenants et aboutissants, son état d’avancement, ses défis et ses besoins ainsi que les perspectives qui s’offrent tant pour les artistes, pour l’association Histoire de Savoir(s), que pour les divers partenaires et nos deux régions.

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Terril de Loos En Gohelle. Nord-Pas-de-Calais, France. © Guillaume Theys

Bytom, Pologne. © Rachel Albaut

DEUX HISTOIRES, UNE CULTURE

Après 270 ans d’exploitation du charbon dans le Nord-pas-de-Calais, la dernière fosse du bassin minier a fermé en 1990. Sinistrée durant de nombreuses années, cette région connaît aujourd’hui un renouveau autour de son patrimoine minier, son bassin venant d’être classé au patrimoine Mondial de l’UNESCO. À 1500 km de là, en Pologne, la Haute Silésie, quant à elle, est devenue le premier extracteur de charbon de l’Union Européenne. Pourtant, son industrie est en perte de vitesse depuis les années 90 et la région pense déjà à sa reconversion. Entre modernisations technologiques d’extraction, fermeture des sites miniers et transformations de ces anciennes mines en lieux culturels et de promotion du patrimoine industriel, la région de Katowice se trouve aujourd’hui face à un défi économique, historique et culturel résolument tourné vers l’avenir. Unies tant par leur histoire minière que par celle de l’immigration polonaise, ces deux régions établissent un dialogue, ouvrant des perspectives d’échanges et de complémentarités européennes, source même d’inspiration du projet « Les gueules Noires de l’Europe ».

L’association Histoire de Savoir(s), à l’origine de ce projet, est une structure d’accompagnement à la création et à la réalisation de projets d’initiatives citoyennes. Elle propose des méthodes d’éducation non-formelles afin de transmettre des connaissances et savoirs-faire, aussi bien localement qu’à l’échelle européenne. Au cours de ces nombreuses actions menées depuis sa création il y a 4 ans, l’association a souvent travaillé avec la Pologne, avec des photographes de ces deux pays, et sur des sujets intergénérationnels comme celui-ci. Basée à Lille, dans une région que l’histoire industrielle minière et l’immigration polonaise ont fortement marqué, l’association Histoire de savoir(s) a souhaité poser un regard croisé sur deux régions européennes partageant patrimoine, présent et futur autant par leurs ressemblances que par leurs complémentarités.

HISTOIRE DE SAVOIR(S)

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LES THÈMES ABORDÉS

Le choix d’expressions artistiques - La diversité des regards vers une complémentarité des approches.

Tous d’horizons différents, nos affinités sur ce sujet sont aussi variées qu’étendues. Que ce soit dans la recherche de thématiques de travail, dans le déploiement d’approches singulières, ou dans l’emploi de techniques d’expression, la question de la cohérence des “regards” se pose immanquablement. C’est pourquoi il nous est apparu primordial de laisser à chacun la liberté d’expression quant aux thématiques abordées et aux techniques de réalisation. Nous avons fait le choix de proposer 10 regards libres quelle que soit l’importance des thèmes retenus.

Ce projet se veut donc pluridisciplinaire. Des approches, tant artistiques que documentaires, seront proposées à travers de nombreuses techniques différentes de réalisation et d’exposition : argentique et numérique, vidéo et son, installations, graphisme...

Les thématiques : originalité, inspiration et créativité.

Les thématiques abordées sont issues, d’une part, d’une réflexion en amont, dépendante des connaissances géographiques, historiques et sociales de chacun des artistes, qu’ils soient de Pologne ou de France, et d’autre part, d’un travail de discussions et d’échanges en groupe, nous permettant de mieux comprendre les cultures, histoires et destins qui nous lient et nous différencient.

Quartier de Nikiszowiec aux abords de la mine Wieczorek. Katowice, Pologne. 2013. © Nicolas Leblanc

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Signature du croquis de Rachel lors d’une session de pose. © Rachel Albaut

//Monstres miniers«Cette série repose sur trois fortes impressions vécues lors de la première session internationale de travail en Pologne en juillet 2013. Une première descente à 550 mètres sous terre dans une mine active, les peintures de monstres légendaires réalisées par des mineurs et exposées dans un musée, ainsi que le témoignage de mineurs de fond sont les principales sources d’inspiration de ce travail de transformation des mines de Pologne et de France en monstres mangeant les êtres humains, mineurs et leur famille, la vie, la liberté.»Approche expérimentale artistique et symbolique à base de photographies d’archives et contemporaines, de travail plastique sur diapo, montage et traitement numérique.

//Portraits de mineurs«Ce thème propose de retrouver, au travers de témoignages anecdotiques, l’homme et l’humain qui se cachent derrière le travailleur. La vie, l’émotion, la dignité et la fragilité se tutoient et nous concernent tous davantage.» Entre photographie et dessin, cette thématique propose un témoignage original.

Quelques exemples de thématiques : Les thématiques abordées ci-dessous sont le fruit d’une première rencontre internationale ayant eu lieu à Katowice au mois de juillet 2013. L’ensemble des thématiques abordées sera plus exhaustif une fois la seconde rencontre effectuée (premier voyage des Polonais en France en octobre 2013).

Et bien d’autres sujets en devenir

// L’Etat de Siège (1981-83)«Suite à de très importants mouvements sociaux menés, notamment, par le syndicat indépendant Solidarnosc, en Pologne communiste, le général et 1er ministre Jaruzelski déclare l’Etat de Siège (ou Etat de Guerre / Stan Wojenny) le 13 décembre 1981. S’en suit une répression sanglante dans tout le pays durant 2 années.»Travail sur la mémoire de ces événements chez les mineurs par le biais d’une pratique documentaire.

// L’immigration dans les mines«Au cours du XXe siècle, l’exploitation du charbon a employé de très nombreux travailleurs immigrés issus de multiples vagues d’immigration (Pologne, Espagne, Italie, Afrique du Nord…). Parmi elles, la population polonaise, majoritaire dans l’Entre-Deux Guerres, a joué un rôle prépondérant dans le développement de l’industrie minière française.»Retour sur l’arrivée massive de populations polonaises. Approche journalistique.

// Mines illégales«La Haute Silésie a vu la majorité de ses mines fermer, le nombre de ses mineurs diminuer de plus des 2/3 laissant dans son sillage se développer le chômage et une grande pauvreté. Chômeurs, mineurs non reconvertis, licenciés, retraites insuffisantes, des familles entières dans la pauvreté sont poussées à creuser aux endroits où les veines de charbon remontent à la surface et improviser des mines clandestines…»Recherche subjective et approche artistique.

//Femmes de mineursGrand-mères, mères ou filles, elles sont souvent occultées par l’image des gueules noires, essentiellement masculines... Qui sont ces femmes, que vivent-elles, quelle place ont-elles chez les mineurs? Utilisation du Polaroïd.

// Paysages miniers, mise en image du patrimoine architectural des deux régions «Dans le paysage du bassin minier du Nord Pas-de-Calais, aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il reste quelques 200 terrils, une vingtaine de chevalements et de nombreuses infrastructures qui ont à jamais marqué la forme et l’identité de ces terres. En Haute Silesie, les terrils sont rares mais les chevalements et autres infrastructures de mines abandonnées ou en activité peuplent la région et s’intègrent à leur façon dans un paysage de nature et d’hommes. Comment l’homme a-t-il transformé son environnement? Comment ces transformations sont-elles intégrées au paysage? Quelles réhabilitations et quelles reconversions pour ces lieux qui ont marqué notre environnement et notre histoire?» Ce thème sera abordé sous un angle de photographie de paysages.

//SilicosésLa silicose, cauchemar de tous les mineurs de fond. La silicose est une maladie pulmonaire provoquée par l’inhalation de particules de poussières de silice, présentes en très grande quantité dans les mines de charbon. Elle se traduit par une réduction progressive et irréversible de la capacité respiratoire (insuffisance respiratoire), même après l’arrêt de l’exposition aux poussières.Photographie de portrait et de reportage.

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THÉMATIQUES COMMUNES

Le charbon, énergie d’hier, d’aujourd’hui... et de demain ?

La reconversion : La reconversion du patrimoine industriel minier prend beaucoup d’importance aujourd’hui dans les discours médiatiques relatifs aux mines et dans les profondes transformations entamées en Pologne et en France. L’idée est de dégager les différences et les complémentarités entre nos deux régions. La Haute Silésie, travaillant déjà activement à sa reconversion, alors même que ces mines sont toujours actives, bénéficie de l’expérience d’autres anciens grands sites miniers et non des moindres: ceux du Nord-Pas-de-Calais. Cette thématique commune sera une source d’échange d’expériences et sera le pretexte pour l’élaboration d’une regard collectif sur le patrimoine du Nord-Pas-de-Calais classé, à l’UNESCO. L’équipe se penchera aussi sur la reconversion sociale autour de questions soulevées lors de la première rencontre en Pologne : Qu’en est-il du volet social de cette reconversion? Quel défi pour l’avenir de ces deux bassins? Comment la reconversion s’articule-t-elle en Silésie? Comment la Pologne envisage-t-elle sa reconversion sociale?

Barbórka - tradition et culture des mines

Le 4 décembre est une date incontournable pour la culture minière partout en Europe. Les mineurs fêtent leur Sainte Patronne Barbara. L’occasion pour notre équipe de découvrir davantage les traditions encore très ancrées dans le bassin minier polonais. Ainsi, l’idée est aussi d’en sortir une thématique de travail commune autour des traditions et cultures issues des mines, tout en continuant notre travail sur les thématiques propres à chacun.

Chantier du futur musée de Silésie à l’emplacement de l’ancienne mine «Katowice». Vue sur la ville. Katowice, Pologne. © Matthias Crepel

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Chauffeur poids lourd transportant du charbon. Bytom, environs de Katowice, Pologne. © Daniel Dmitriew

L’ÉQUIPE - 10 ARTISTES PHOTOGRAPHES

La différence est une richesse

L’équipe principale est constituée de 10 photographes. Chacun utilise à sa manière la photographie dans sa production artistique. Leur approche complémentaire, originale et de fond sur cette thématique, leurs qualités humaines et la diversité de leur provenance, sont un atout majeur pour un travail collectif de cette ampleur. Au-delà de leur intérêt pour les mines, la curiosité pour la découverte et l’échange interculturels est une motivation qui draine, comme un fil rouge, l’évolution et les restitutions à venir.

La confrontation des regards, des approches, des traditions, des histoires et de leurs interprétations forge plus que tout les questionnements, pousse d’avantage la réflexion artistique et intellectuelle et dépasse les frontières pour produire des oeuvres plus complètes et ouvertes. Il s’agit d’un travail transfrontalier à tout point de vue.

Des artistes avec une véritable boîte à outils dans leur bagage

Agés de 23 à 30 ans, chacun d’eux a un parcours, une pratique et une expérience différentes et complémentaires. Ainsi, tous portent aussi d’autres expériences professionnelles, certains dans le journalisme, d’autres sont scénographes, certains évoluent dans des milieux aussi variés que la photographie de mode, d’architecture, du reportage social, de mariage, de paysage, etc. Certains encore ont pour quotidien la réalisation de travail photographique sur du long terme, aboutissant à de nombreuses expositions… Ils font de ces expériences le terreau même de notre projet.

Complémentarité, synonyme de nouveaux horizons

Cette diversité, alliée au besoin et à l’envie de progresser, favorise l’entraide technique et de fond, ainsi que le partage des approches, des expériences, la critique constructive et l’intérêt à la différence de regard.

De plus, ce projet offre aux artistes l’opportunité de travailler sur un thème à plus ou moins long terme avec de réelles perspectives régionales et européennes…

Les photographes

Manuel HanotBoris RogezRachel AlbautNicolas LeblancGuillaume Theys

Daniel DmitriewBartłomiej SenkowskiZofia CzerniakowskaBaltazar FajtoKarolina Czaja

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HISTOIRE DE SAVOIR(S) - STRUCTURE PORTEUSE

Histoire de Savoir(s), une organisation, une expérience, un savoir-faire et un réseau - 4 ans d’expérience pluridisciplinaire

Créée en 2009, l’association Histoire de Savoir(s), structure porteuse du projet «Gueules Noires de l’Europe», a su construire en 4 ans d’activité, une grande expérience dans l’organisation de projets interculturels, artistiques et pédagogiques, aussi bien sur de courtes actions que sur des manifestations nécessitant plusieurs mois voire plusieurs années de travail. Mêlant efficacement l’histoire, l’art, la pédagogie, l’éducation non formelle et les échanges interculturels, cette association est l’auteur notamment de l’exposition Shalom Ukraïna (Gare St-Sauveur, Lille. Mars 2012) et de nombreuses autres issues d’un travail de collaboration entre artistes, historiens, graphistes et scénaristes.

Une bonne connaissance du terrain polonais comme français

Sa connaissance de la Pologne et notamment de la Haute Silésie, aussi bien de son histoire et sa culture que de la langue polonaise, alliée à un réseau qu’elle a su y développer de par ses membres, est un atout considérable pour porter au mieux un tel projet. Regroupant une majorité de membres issus du Nord-Pas-de-Calais, férus d’histoire, descendants de l’immigration polonaise, petits-enfants de mineurs, mordus de culture du Nord et des mines, Histoire de Savoir(s) implique aussi, dans ce projet, ses connaissances et son engouement à parler de sa région.

Une structure d’accompagnement sur toutes les étapes du projet

L’association, dans son rôle d’accompagnateur à la création et la réalisation de projets d’initiatives citoyennes, artistiques et interculturelles, a posé très rapidement les bases financières de ce projet, obtenant pour le travail de terrain, une subvention conséquente de l’Union Europénne. Cette aide financière assure en grande partie les besoins nécessaires à la production artistique, source majeure à l’aboutissement d’une future exposition. L’association met à disposition du projet un savoir-faire conséquent pour son développement (recherche de subventions, rédaction, pédagogie, etc…). Elle ouvre son réseau et se positionne comme interlocuteur privilégié auprès des partenaires. L’association mobilise aussi, autour de ses projets, de nombreux bénévoles pour la communication, l’installation d’expositions, l’accueil des publics, etc. Travaillant en collaboration avec un graphiste professionnel, elle offre aussi une communication visuelle efficace.

De ce fait, elle permet à un tel projet d’être présenté sous la charpente d’un nom solide et expérimenté dans le domaine de la culture. Ayant principalement une activité locale et européenne, c’est l’occasion de pouvoir s’impliquer d’avantage à un niveau départemental et régional.

Brocanteur de Nikiszowiec, Pologne. 2013. © Nicolas Leblanc Domki Finskie, Bytom, Pologne. 2013. © Nicolas Leblanc

Katowice, Pologne. 2013. © Baltazar Fajto

Salle des pendus de la mine de Wieczorek, Pologne. © Daniel Dmitriew

Pages précédentes:Mine active de Wieczorek, Pologne. © Daniel Dmitriew

Famille de mineur. 2013. © Zofia Czerniakowska

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FOCUS SUR L’EXPOSITION

Étape phare du projet “Les Gueules Noires de l’Europe”, il convient d’aborder ce point dans le détail. La réalisation d’une exposition regroupant un si grand nombre d’artistes est un défi culturel aussi passionnant que complexe. Toute la difficulté réside dans l’exercice d’imaginer une exposition alors même que les photographes viennent à peine de commencer leurs recherches. Cette rubrique a donc pour but de poser des bases d’échelles et d’intentions qui permettront de définir plus précisément le type de lieu qui serait le plus approprié à recevoir cette exposition.

Une exposition multidisciplinaire et non linéaire

A l’instar de la multitude de thématiques abordées, il faut penser l’exposition de façon diversifiée et morcelée. Certains sujets sont destinés à être exposés de manière assez traditionnelle et linéaire, d’autres incluent des installations, des écrans vidéos, un accompagnement de type graphique ou encore sonore…

Une scénographie adaptée au lieu d’accueil

La scénographie d’une telle exposition se pense en fonction du lieu. La surface et le type de lieu d’exposition influenceront d’ailleurs fortement le choix des photographes quant aux formats et à la disposition de leurs oeuvres, au-delà même de la scénographie générale. L’exposition sera néanmoins pensée pour s’adapter au mieux à divers lieux d’exposition, dans l’espoir de la faire voyager.L’idée est de créer un parcours de découverte, de changement d’atmosphère, de formes et de formats bien distincts, suscitant de nouvelles pistes de réflexion… Les artistes engagés souhaitent mixer les médias d’expressions, convaincus que le contexte environnant leurs oeuvres sera primordial à la compréhension de chaque série. Porté par l’association Histoire de Savoir(s), ce projet adoptera aussi, dans sa présentation, une forme et une approche pédagogiques afin d’être accessible au plus grand nombre. Celle-ci s’exprimera notamment par l’accompagnement d’un graphisme travaillé à cet effet pour l’ensemble de l’exposition et des supports mis à disposition du public.

Une exposition d’envergure dans un ancien site minier

Ainsi, la surface d’exposition estimée en fonction des thématiques de chacun est nettement supérieure à 300 m². Elle ne devrait toutefois pas excéder les 600 m². Il va de soi que, cherchant à exposer dans le bassin minier, le lieu idéal serait un ancien site minier, où fortement connecté à l’exploitation du charbon dans la région concernée. Une grande salle des pendus, par exemple, serait tout à fait à propos, permettant de plonger le public dès l’entrée dans le bâtiment, dans le vif du sujet.

Une dynamique autour de l’exposition

Au-delà même de l’exposition, l’ambition serait de créer un dynamisme culturel autour de l’événement. Le but est de faire parler de l’exposition et de pousser le public à aller plus loin dans ses réflexions. Cela permettrait à ce projet de s’inscrire dans une dynamique plus générale autour du bassin minier avec d’autres partenaires, associations, de participer également à d’autres événements et de proposer un savoir-faire et une réfléxion propres aux compétences d’Histoire de Savoir(s).Dans les idées qui fleurissent autour du projet pendant la période de l’exposition, voici quelques pistes : L’organisation d’ateliers photos pendant ou avant l’exposition (pour tous publics et pour groupes scolaires).L’organisation de rencontres avec d’anciens mineurs, conférences et témoignages sur certains thèmes (pour tous publics et pour groupes scolaires).L’organisation d’un petit festival de films sur les mineurs.L’organisation d’une randonnée à vélo et à pied à travers les terrils.L’organisation de cours de Skat (jeu de cartes traditionnel des mineurs).

Ancien mineur dans son atelier, Pologne. © Daniel Dmitriew

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NOS BESOINS

Un tel projet nécessite, bien évidemment, beaucoup d’apports en tous genres. Ceux de l’association Histoire de Savoir(s) et l’investissement personnel de chacun des artistes et autres permettent déjà beaucoup de choses et sont en soi une valorisation conséquente que nous ne manquons pas de mettre en avant.Toutefois, afin de donner de l’ampleur au projet, nous souhaitons faire appel à de nombreux partenaires publics, associatifs et autres… Qui, tout en nous apportant leur aide, y trouveraient un intérêt particulier à soutenir notre initiative.

Le Budget

A l’heure actuelle, nous disposons d’une enveloppe de l’Union Européenne (PEJA) de 11 500 € allouée au travail de terrain. Cette enveloppe couvre un voyage de pré-coordination (juin 2013), quatre voyages d’une douzaine de jours chacun (deux en France, deux en Pologne) pour les 10 artistes (transport international, logement, nourriture et autres frais...) ainsi qu’une partie des consommables photo nécessaires à la production et du matériel informatique. La subvention couvre également les frais d’assurance, de communication pour la période de travail de terrain et les frais de transports locaux. Nous sommes actuellement en train d’établir un budget prévisionnel comprenant les frais d’exposition, de communication autour de l’exposition, de transport des oeuvres, d’édition d’un livre photo en polonais et français, de création d’un site internet… Nous souhaitons aussi, obtenir des fonds nous permettant de réaliser deux voyages supplémentaires afin de parfaire et consolider le travail de terrain.L’estimation actuelle du budget total du projet (incluant le travail de terrain, la communication, l’exposition et l’édition d’un livre photo - 4 postes les plus conséquents et n’incluant pas la valorisation), est d’environ 45 000 € (l’édition d’un livre prenant un tiers de ce budget). Nous avons donc couvert déjà environ 25 % du budget global.

Logistique: Logement + lieu de travail

Au-delà même de la question purement financière, nous recherchons activement des solutions d’hébergement des artistes à moindre coût, voire des possibilités de résidence dans le bassin minier du Nord Pas-de-Calais et celui de la Silésie, afin de poursuivre dans les meilleures conditions le travail de terrain. Les dates concernées sont pour la France, du 10 au 22 octobre 2013, et 12 jours en janvier (ou février) 2014, et pour la Pologne, du 27 novembre au 8 décembre 2013.Nous souhaiterions aussi effectuer deux voyages supplémentaires, comme mentionné ci-dessus, un au printemps 2014 en Pologne et un autre à l’automne de cette même année en France.

Deux salles d’exposition

Nous recherchons également une salle d’exposition conséquente dans le bassin minier du Nord Pas-de-Calais pour le printemps 2015 et une autre en automne 2015 pour celui de la Haute Silésie. Dans l’idéal, nous souhaitons exposer nos travaux sur d’anciens sites miniers.

Aide technique et logistique

Afin de monter une telle exposition, il nous faudra réunir bien évidemment une équipe de professionnels et de bénévoles. Parmi les premiers, nous aurons besoin d’aide de professionnels, conseils en scénographie, de professionnels du montage d’exposition, du son et de la lumière… mais aussi à la rédaction/préparation de dossiers de subvention, à la communication...

Réseau

Autant pour la réalisation que pour la communication autour du projet, il paraît essentiel de connaître et travailler en collaboration avec le tissu associatif des deux bassins miniers. Cette collaboration peut ouvrir de nouveaux horizons, nous permettre de mieux aborder certains sujets plus aisément et de toucher un large public potentiellement intéressé par ce travail.Nous sommes donc en quête de tout contact, toute structure qui nous proposerait son aide.

Témoignages et collaboration scientifique

Nous recherchons toutefois plus précisément des personnes pouvant témoigner dont : des femmes de mineurs, des anciens mineurs polonais, français et d’Afrique du Nord, des familles et enfants de mineurs, des familles (de mineurs ou pas) vivant dans les corons, des anciens mineurs atteints de silicose...Nous recherchons également des experts de la reconversion du bassin minier, des sites miniers, des historiens... afin de nous guider dans nos recherches et valider/appuyer également nos travaux.

Fosse de Wallers Aremberg, Nord-Pas-de-Calais. © Guillaume Theys

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CALENDRIER

Fin 2012 - Début 2013 - Genèse du projet.

Printemps 2013 - Premières rencontres - premiers pas sur le terrain.

Eté 2013 - 1er voyage de l’équipe de photographes française en Pologne.

Automne 2013 - 1ère Résidence en France de l’équipe polonaise.

Décembre 2013 - 2ème voyage de l’équipe française en Pologne.

Début 2014 - 2ème résidence en France de l’équipe polonaise.

Printemps et été 2014 - Post-traitement, scénarisation, recherche de financements et communication.

Automne 2014 - Préparation de deux expositions en France et en Pologne et présentation de l’avancée des travaux aux partenaires.

Hiver 2014-2015 - Élaboration d’un ouvrage.

Printemps 2015 - Exposition et sortie du livre dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Automne 2015 - Exposition en Haute Silésie.

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I sont rintrés dins l’légende ed’ nou sièqueA l’fosse nou pères ont souffert, ont péri

Leu durts misères méritent qu’in les respecteConservons leu chevalets, et leu terrils

« «

Extrait de la chanson «Dù qu’i sont» de Simon Colliez.

Equipe des Gueules Noires de l’Europe. © B. Senkowski

Contact:

Histoire de Savoir(s)Matthias Crépel / Coordinateuremail: [email protected]: +33 (0)6 66 91 47 92

www.histoiredesavoirs.comwww.gueulesnoires.com