histoire(s) nationale(s) “L'histoire n'existe pas, il n'existe que des histoires.”

Paul VEYNE, Comment on écrit l'histoire, (1971)

Les histoires de France, construites dans la continuité et la cohérence, ne sont-elles pas de simples instruments de légitimation d’un État et de ses thuriféraires ?

Dominique BORNE, Documentation photographique 8083

Un « manuel » paru à l’été 2011, avec la volonté affichée d’être une « réponse » aux nouveaux programmes de collège et de lycée, vus comme un « scandale pédagogique et culturel ».

« Comment proposer de mauvaises réponses à de (parfois...) bonnes questions ? » Site des Clionautes

Dominique Borne fait le point sur deux grands moments du récit national : - celui de l'histoire providentielle d'un royaume aimé de Dieu

- celui d'une histoire de France écrite au nom du peuple et des valeurs de la République.

Une histoire providentielle

Une histoire providentielle Une « histoire sainte » dont l’origine est le baptême de Clovis

Une histoire de la conquête du territoire par la « bravoure guerrière »

Une histoire généalogique

Une histoire qui joue sur l’ambivalence royale sommet de la pyramide nobiliaire et/ou « Père du peuple »

Une histoire marquée par la faute qu’il faut expier et qui trouve, de loin en loin des supports où s’accrocher…

« Plutôt une course après le rêve d’un âge d’or perdu »

Une histoire providentielle évacuée des programmes

Disparition des mérovingiens

Jeanne d’Arc disparait en tant que personnage « unique » et est associée à Charles VII dans le cadre d’un thème sur « féodaux, souverains, premiers États »

Une histoire républicaine

Une histoire républicaine

Le roman national, « ciment politique et patriotique de la République »

L’histoire d’un « peuple » (les Gaulois…)

L’histoire d’une « nation »

Une histoire de la république ancrée dans la Révolution française

Une histoire laïque

Une histoire du « rayonnement de la France »

Un « catéchisme révolutionnaire » renouvelé par la gauche poursuivi par le gaullisme

« La France est une « idée » que développe une histoire »

Une histoire républicaine encore présente

L’évolution politique de la France, 1815-1914 « Le sens des révolutions de 1830 et de 1848 (établissement du suffrage universel et abolition de l’esclavage) et de la Commune est précisé. » « L’accent est mis sur l’adhésion à la République, son oeuvre législative, le rôle central du Parlement »

Effondrement et refondation républicaine (1940 – 1946)

L’étude du programme du CNR ou du préambule de la Constitution de 1946 met en évidence la volonté de refonder les valeurs républicaines en relation avec les grandes réformes de la Libération.

Quelle histoire transmettre aujourd’hui ?

Quelle histoire transmettre aujourd’hui ?

Dominique Borne tente de donner la trame d'une histoire de France possible pour notre temps, une histoire qu'il est toujours aussi indispensable de transmettre pour “faire France” ensemble, tout en l'amendant au gré des avancées de la recherche, en l'élargissant à l'échelle européenne, sinon mondiale.

Une histoire méditérranéenne (gréco-romaine)

Une histoire européenne

Une histoire mondiale

Une histoire citoyenne

Une histoire plurielle

Des pistes dans les nouveaux programmes

L’EUROPE DES LUMIÈRES

REGARDS SUR L’AFRIQUE

le génocide des Arméniens.

REGARDS SUR DES MONDES LOINTAINS

LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE JUSQU’AU DÉBUT DES ANNÉES 2000

DES COLONIES AUX ÉTATS NOUVELLEMENT INDÉPENDANTS

6ème

4ème

5ème

3ème

« Une seule conviction sous-tend ce travail : cette histoire, aujourd’hui comme hier, est nécessaire pour « faire France » ensemble. Mais, dorénavant, elle avoue ses incertitudes à la mesure des temps que nous vivons, elle tente d’articuler les espaces (la région, l’Europe, le monde) sans faire de la nation son alpha et son oméga. Elle refuse la téléologie, les cohérences d’ensemble, en ne proposant que des fragments de récit. Notre histoire de France ne colle pas à un axe, elle se déploie en archipel. »

Exit le héros, guerrier ou politique, quand l'empathie se concentre sur la victime des conflits et des dictatures ; exit le saint dont l'engagement confessionnel et plus encore la singularité extrême ne peuvent correspondre à l'idéal collectif, exit l'homme de cabinet, sage ou savant, quand la foi dans le progrès s'éteint et que les équipes se disputent l'auréole du saint laïc qui coiffa Pasteur... Le dithyrambe est désormais réservé aux obscurs, poilus dans les tranchées, résistants anonymes, les psychiatres traquant en parallèle névroses et pathologies psychiques de ceux qu'on tint jusque-là pour de "grands hommes". http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/10/18/les-heros-de-l-histoire-de-france-expliques-a-mon-fils-d-alain-corbin_1589779_3260.html

Une réflexion complémentaire

Bref ! Les héros sont fatigués… et moi-même …