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LES IDÉES CADEAUX de la rédaction PHOTOGRAPHIE ISABELLE, SOUS TOUTES LES LATITUDES On connaît la passion d’Isabelle Huppert pour la photographie. On se souvient que, voilà quelques années, une exposition et un livre, déjà, mettaient en scène les regards posés sur elle par de grandes pointures de cet art. Voilà qu’elle nous revient avec un nouveau livre sur- prenant, dû cette fois au talent de Carole Bellaïche, connue pour ses portraits d’ar- tistes. Une rencontre, une complicité se sont durablement installées. La créatrice a suivi la comédienne jusqu’au bout du monde ou de ses fantasmes. En Marlene Dietrich, à Cannes, dans la maison de son enfance, sur les lieux de ses tournages, au Cambodge, en Chine ou au Brésil. C’est détonnant et à voir jusqu’au 17 janvier à la Galerie XII ! Isabelle Huppert, Carole Bellaïche. La Martinière, 192 pages, 29 euros. SUR LA ROUTE DE L’IDAHO On adore cette pho- tographe américaine qui a beaucoup travaillé dans les B X X AUX BE EA B BE X X AUX A E EA B B B A B B X X AUX A E EA B B B A A B B S S S S S S S RE VR LIV L S E E ES ES L E E E R R V V LI L S S S E E E RE R V IV LI L C’est un livre ambitieux qui prétend présenter, contextualiser et analyser cinquante années de pho- tographie française, des années 1970 à nos jours. Son auteur, Michel Poi- vert, déjà auteur de l’ou- vrage la Photographie contemporaine, chez Flammarion en 2010, a les galons nécessaires, puisqu’il est professeur d’histoire de l’art à l’université et vient de fonder le Collège international de photographie du Grand Paris… L’époque choisie a vécu un paradoxe. Dans la première période, le reportage, grâce à la popularité du magazine il- lustré, s’institue en modèle de la pro- duction photographique. Les agences en A, comme on les appelle, font fureur. Mais bientôt, la presse, qui nourrit le photographe en lui passant commande, entre en crise. Le marché de l’art contemporain se développant, les pho- tographes se tournent vers les cimaises des galeries et vers l’édition. Michel Poivert se penche donc sur cet « entre-deux du réel et de la fiction » qui caractérise la photographie fran- çaise, singularisée par « une contorsion géné- rale au charme singu- lier », ce que la galeriste américaine Virginia Zabriskie qualifiait de « documentaire et romantique ». Mais la singularité de ce beau livre, outre ses points de vue très assumés, qui pour- raient parfois être discutés, ce sont les magnifiques as- sociations visuelles, souvent inatten- dues, proposées dans les portfolios. D’ordinaire utilisés pour illustrer et accompagner les textes, ce sont là de vraies propositions de lecture esthé- tique et historique. Cette attention portée à la mise en page de près de 300 images met remarquablement en scène la réalité de la scène française comme fait artistique et social majeur, de la photographie humaniste aux expérimentations de l’agence Viva, de la passion pour le paysage au témoignage engagé. 50 ans de photographie française, Michel Poivert. Éd. Textuel, 416 pages, 59 euros. UN PAYS PHOTOGRAPHIÉ SOUS TOUTES LES COUTURES townships d’Afrique du Sud et est tom- bée raide dingue du Pays basque. Cette fois, ce livre, doublé d’une exposition qui se tient jusqu’au 23 février à la Ga- lerie Clémentine de La Féronnière, nous entraîne dans l’Idaho, où sa famille a émigré en roulotte depuis l’Oklahoma, voilà trois générations. Ses images 6x6 intemporelles et si poétiques, aux for- midables nuances de gris, à la si belle texture, se retrouvent dans la tradition documentaire américaine à laquelle Anne Rearick insuffle le sentiment, l’émotion que l’on retrouve dans la photographie humaniste. True West, Anne Rearick. Éd. Clémentine de La Féronnière, 144 pages, 39 euros. L’ESPRIT INDIEN On a l’impression que Georges Dus- saud, photographe voyageur, arpente l’Inde, de Calcutta à Bénarès et au Ke- rala, depuis tou- jours et s’est laissé posséder par l’esprit de ces lieux, qu’il photographie avec la simplicité de la grâce. Il est en tout cas légitime à pro- poser un vis-à-vis noir et blanc puissant et délicat aux textes du cinéaste et poète Pier Paolo Pasolini écrits lors d’un pé- riple en Inde avec les écrivains

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LES IDÉES CADEAUX

de la rédaction

PHOTOGRAPHIE ISABELLE, SOUS TOUTES LES LATITUDES On connaît la passion d’Isabelle Huppert pour la photographie. On se souvient que, voilà quelques années,

une exposition et un livre, déjà, mettaient en scène les regards posés sur elle par de grandes pointures de cet art. Voilà qu’elle nous revient avec un nouveau livre sur-prenant, dû cette fois au talent de Carole Bellaïche, connue pour ses portraits d’ar-tistes. Une rencontre, une complicité se sont durablement installées. La créatrice a suivi la comédienne jusqu’au bout du monde ou de ses fantasmes. En Marlene Dietrich, à Cannes, dans la maison de son enfance, sur les lieux de ses tournages, au Cambodge, en Chine ou au Brésil. C’est détonnant et à voir jusqu’au 17 janvier à la Galerie XII ! Isabelle Huppert, Carole Bellaïche. La Martinière, 192 pages, 29 euros.

SUR LA ROUTE DE L’IDAHO On adore cette pho-tographe américaine q u i a b e a u c o u p travaillé dans les

B XXAUXBEEABBE XXAUXAEEABBB ABB XXAUXAEEABBB AABB SSSSSSSSSREVRLIVL SEEESESL EEERVRVVLIL SSSSEEEREVRVIVLILC’est un livre ambitieux qui prétend présenter, contextualiser et analyser cinquante années de pho-tographie française, des années 1970 à nos jours. Son auteur, Michel Poi-vert, déjà auteur de l’ou-vrage la Photographie contemporaine, chez Flammarion en 2010, a les galons nécessaires, puisqu’il est professeur d’histoire de l’art à l’université et vient de fonder le Collège international de photographie du Grand Paris…L’époque choisie a vécu un paradoxe. Dans la première période, le reportage, grâce à la popularité du magazine il-lustré, s’institue en modèle de la pro-duction photographique. Les agences en A, comme on les appelle, font fureur. Mais bientôt, la presse, qui nourrit le photographe en lui passant commande, entre en crise. Le marché de l’art contemporain se développant, les pho-tographes se tournent vers les cimaises des galeries et vers l’édition.Michel Poivert se penche donc sur cet « entre-deux du réel et de la fi ction » qui caractérise la photographie fran-

çaise, singularisée par « une contorsion géné-rale au charme singu-lier », ce que la galeriste américaine Virginia Zabriskie qualifiait de « documentaire et romantique ».Mais la singularité de ce beau livre, outre ses points de vue très assumés, qui pour-raient parfois être

discutés, ce sont les magnifi ques as-sociations visuelles, souvent inatten-dues, proposées dans les portfolios. D’ordinaire utilisés pour illustrer et accompagner les textes, ce sont là de vraies propositions de lecture esthé-tique et historique. Cette attention portée à la mise en page de près de 300 images met remarquablement en scène la réalité de la scène française comme fait artistique et social majeur, de la photographie humaniste aux expérimentations de l’agence Viva, de la passion pour le paysage au témoignage engagé.50 ans de photographie française, Michel Poivert. Éd. Textuel, 416 pages, 59 euros.

UN PAYS PHOTOGRAPHIÉSOUS TOUTES LES COUTURES

townships d’Afrique du Sud et est tom-bée raide dingue du Pays basque. Cette fois, ce livre, doublé d’une exposition qui se tient jusqu’au 23 février à la Ga-lerie Clémentine de La Féronnière, nous entraîne dans l’Idaho, où sa famille a émigré en roulotte depuis l’Oklahoma, voilà trois générations. Ses images 6x6 intemporelles et si poétiques, aux for-midables nuances de gris, à la si belle texture, se retrouvent dans la tradition documentaire américaine à laquelle Anne Rearick insuffl e le sentiment, l’émotion que l’on retrouve dans la photographie humaniste. True West, Anne Rearick. Éd. Clémentine de La Féronnière, 144 pages, 39 euros.

L’ESPRIT INDIEN On a l’impression que Georges Dus-saud, photographe voyageur, arpente l’Inde, de Calcutta à Bénarès et au Ke-rala, depuis tou-jours et s’est laissé

posséder par l’esprit de ces lieux, qu’il photographie avec la simplicité de la grâce. Il est en tout cas légitime à pro-poser un vis-à-vis noir et blanc puissant et délicat aux textes du cinéaste et poète Pier Paolo Pasolini écrits lors d’un pé-riple en Inde avec les écrivains

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l’Humanité Samedi 14 décembre 2019II

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

BANDE DESSINÉE POUR LES LILITH ET LES ENFLAMMÉES Deux récits se croisent : aujourd’hui, traité par des couleurs vives et franches appliquées par couches comme en sé-

rigraphie, et hier, représenté en une page à chaque chapitre par une gravure en noir et blanc. Avec fi nesse, l’autrice nous livre quelques indices du passé pour éclairer le présent, tout en s’amu-sant d’un lettrage qui diff ère selon les narrateurs ou leur langue… Un traite-ment audacieux pour un récit courageux évoquant déterminisme social, suicide assisté, dépression… mais aussi sexe, drogue et féminisme ! Bref, un livre tout

i tal iens Alberto Moravia et Elsa Morante. Le photographe Klavdij Sluban préface ce livre superbement imprimé. L’Odeur de l’Inde, Georges Dussaud/Pier Paolo Pasolini. Les Éditions de Juillet, 172 pages, 37 euros.

SCÉNOGRAPHIERLA PHOTO Ce très beau livre préfacé par Erik Kessels, idéal à off rir, est un dictionnaire d’expériences visuelles. Il raconte les 310 scéno-graphies produites sur

mesure par la biennale Images Vevey. Abécédaire d’idées sur de nouvelles ma-nières de présenter la photographie, il s’inspire d’idées et de concepts, d’his-toires et de légendes et met notamment en scène, afi n de renforcer l’expérience visuelle, des projets ou images de Jean-Luc Godard, David Lynch, Annette Mes-sager, Malick Sidibé, Cindy Sherman. Ébouriff ant ! Le Livre d’images, Stefano Stoll. Images Vevey/Koenic Books London, 400 pages, 48 euros.

DES GESTES ET DES GRIMACES Lorsque travaillant pour la presse, on est l’un des plus grands portraitistes de célébrités, comment fait-on la diff érence ?

Comment obtient-on auprès de son mo-dèle une vraie présence ? Bref, comment les amène-t-on ailleurs ? Jean-François Robert leur demande de choisir l’une des postures des trois singes de la sagesse. Le résultat est incroyable : « Fucking good question ! » répond Johnny Depp, qui met sa main devant sa bouche comme Martin Scorsese, Woody Allen ou Claude Chabrol… tandis qu’Agnès Varda et Ryan Gosling se cachent les yeux, cependant que JoeyStarr tire la langue… Fucking Good Question !, Jean-François Robert. Belles Balades Éditions, 256 pages, 39,90 euros.

DANS LA COULISSE On a tous envie d’aller voir derrière, dans les coulisses, ce qui se révèle de plus intime, de plus secret des gens d’ordi-naire exposés à la lu-mière. Le photographe

Stéphane Lavoué, lauréat du prix Niépce 2018, qui a déjà brossé le portrait des comédiens de la troupe de la Comé-die-Française, nous introduit cette fois dans le saint des saints, les quarante loges du troisième étage de l’institution, ré-servées à ses soixante sociétaires et pen-sionnaires. Une incursion attachante, tout en douceur et en subtilité, dans l’es-prit des lieux, l’âme de chacun, l’idée qu’il se fait de sa façon d’habiter le théâtre. Les Loges du Français, Stéphane Lavoué, préface d’Éric Ruf. Gallimard, 160 pages, 35 euros.

Prophétique, Diego Rivera écrivait en 1930 : « Posada fut si grand qu’un jour peut-être on oubliera son nom. » Ainsi, les facéties de ses squelettes hilares sont désormais imprimées, brodées, taguées, tatouées aux quatre coins du monde, sans le plus souvent qu’on connaisse son nom. José Guadalupe Posada (1852-1913) était d’ailleurs mort dans l’indiff érence, enterré dans la fosse commune avant d’être porté aux nues par les muralistes ou André Bre-ton. L’œuvre de ce caricaturiste engagé, qui rassemble plus de 20 000 dessins, se réduit désormais à la popularité d’une centaine de ses « calaveras », des images vendues dans la rue et inspirées par la verve d’Antonio Vanegas Arroyo, éditeur et écrivain, depuis leur rencontre à Mexico vers 1889. Au Mexique, calavera désigne à la fois le squelette, le crâne, puis par métonymie les confi series de la Fête des

morts mais aussi un genre littéraire et satirique qui prospère au XIXe siècle et que Posada a marqué avec son burin d’une empreinte impérissable. Deux magnifi ques livres viennent rendre justice et faire connaître en France ce « génie de la gra-vure », comme le désigne la Franco- Mexicaine Lætitia Bianchi dans une monographie pionnière qui révèle pour la première fois l’ampleur de sa production

et de son talent. Quant à Samuel Dégardin, spécialiste par ailleurs de Frans Masereel, il choisit de lui rendre hommage en faisant parler ses os dans Confession d’un sque-lette, une sorte de calavera contemporaine somptueusement mise en image pour apprécier les moindres détails dans les agrandissements. Mais le plus réjouissant chez Posada reste cette joie de vivre, un enthousiasme contagieux marqué par le goût d’un macabre burlesque et sacrilège. La jovialité de ses squelettes redonne son sourire à une révolution pleine de dents, toujours prête à croquer la vie et manger les puissants.

LUCIE SERVINPosada. Génie de la gravure, Lætitia Bianchi. Éd. l’Association, 45 euros.Posada. Confession d’un squelette, Samuel Dégardin. Éd. Martin de Halleux, 18,50 euros.

POSADA, L’ARTISAN GRAVEUR DU MEXIQUE POPULAIRE

simplement « dédié aux Lilith, et à toutes celles qui s’enfl amment ». Morveuse, R. Rosen. L’Employé du moi, 80 pages, 18 euros.

FASCINANTS LABYRINTHES Où l’on retrouve Charles Burns, le David Lynch de la bande des-sinée, dans le premier tome de sa nouvelle série. Un hommage

aux séries B d’horreur des années 1950, comme l’Invasion des profanateurs de sépultures (Don Siegel, 1956), mêlé à ses thèmes éternels d’adolescents étranges, mi-créateurs mi-psychopathes… Une œuvre dans la veine de son chef-d’œuvre Black Hole, auquel il consacra dix années,

dont le trait noir et blanc a été cette fois rehaussé de couleurs. Onirique et fasci-nant. Sélectionné à Angoulême, Charles Burns réalise par ailleurs cette année l’une des affi ches du festival. Dédales, Charles Burns. Cornélius, 64 pages, 22,50 euros.

#BALANCETON ELEPHANT Mlle Latarte est une ar-tiste. Un soir, elle ren-contre l’amour. Ou le croit. L’éléphant Psy-cojumbo s’immisce puis

s’impose dans sa vie, l’isolant petit à petit de ses amis, la rassurant puis la rabaissant, l’enfermant. L’amoureux devient un tyran caractériel et Mlle Latarte sous em-prise. Les textes tournent, les cases

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Samedi 14 décembre 2019 l’Humanité III

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

Un dessin apaisant, zen, pour un fait divers rude et triste. Une « sans-toit » et « sans-le-sou » se ré-fugie clandestinement la journée dans la maison d’un salaryman. Grâce à sa discrétion élevée « au rang d’art de la survie », la squatteuse quinquagé-naire demeure ainsi un an, sans être découverte. Un yaourt disparaît. Quelques biscuits. Soupçonneux, le propriétaire japonais se décide à cacher une caméra chez lui, qu’il commande de son bureau. Quand ce cadre à la vie lisse s’aperçoit de l’intrusion, il dénonce la sans-abri fantôme à la police, sans hésitation. Son nouveau logis sera la prison. En attendant le procès… Éric Faye avait tiré de cette histoire réelle un récit,

récompensé par le grand prix du roman de l’Aca-démie française. Agnès Hostache s’en inspire, alliant peinture sensible et réflexion sur la solitude et la crainte de l’autre. Un roman graphique contem-platif, où l’environnement est décrit par le menu, dessiné par une architecte d’intérieur qui s’essaie

pour la première fois à l’exercice… mais déjà sélectionné pour le grand prix d’Angoulême 2020. Première production maison également pour les éditions poitevines le Lézard noir, réputées pour leur passion des avant-gardes japonaises.

K. J.Nagasaki, Agnès Hostache. Éd. le Lézard noir, 200 pages, 22 euros.

PRÉCARITÉ FANTÔME

explosent et la violence du trait saturé sert à la perfection ce récit de harcèlement conjugal version surréaliste. Un crayonné fascinant signé Caroline Sury, l’artiste qui a créé à Marseille la superbe maison d’édition et de sérigraphie le Dernier Cri. Un matin avec Mlle Latarte, Caroline Sury. Le Monte-en-l’air, 136 pages, 23 euros.

DE L’AUTRE CÔTÉ DU CLIMAT Tic-tac : le climat s’em-balle et François Olislae-ger ne peut partager que quelques heures par se-maine avec sa fi lle pour

éveiller l’écologiste en elle. Réfugiés dans un parc de la mégalopole polluée de Mexico, le père et la fi lle en robe d’Alice croisent de l’autre côté du miroir un héros indien sorti d’une BD pour enfants, évoquent Thoreau et sa Désobéissance civile. Le coup de crayon noir et blanc s’échappe parfois, gagne de la couleur, puis revient sagement instruire la jeune fi lle. Après avoir chroniqué en dessin le Festival d’Avignon, célébré Mathilde Monnier ou Marcel Duchamp, François Olislaeger s’aventure dans la fable écolo. Et nous enchante. Écolila, François Olislaeger. Actes Sud BD, 240 pages, 26 euros.

HOMMAGE AUX GRANDS-MÈRES Avec tendresse et admiration, Ana Penyas dresse ici le

portrait de ses deux grands-mères, Maruja et Herminia, les interrogeant sur leur passé, leur jeunesse sous la dictature franquiste, leur mariage, etc. Une vie en contraste avec leur quotidien solitaire et routinier de vieilles dames qui, de l’avis de l’auteure, « ont toujours été les personnages secondaires d’autres vies que les leurs : épouses de, mère de, grand-mère de ». Une réalité sociale parfois terrible sur les femmes, la vieil-lesse et la famille en même temps qu’un joli portrait féministe et engagé, raconté avec délicatesse par le biais d’assem-blages de photographies, de dessins et de collages. Nous allons toutes bien, Ana Penyas. Cambourakis, 112 pages, 20 euros.

UNE BELLE FABLE SURVIVALISTE Après le grand effon-drement de la civili-sation, deux sœurs organisent leur sub-sistance dans une mai-son cachée au fond

d’une forêt. À l’abri des arbres, elles se sont organisées en autarcie. Entre moments d’angoisse, d’espoir et autres séquences de tension, le récit pose des questions essentielles sur la nature et l’homme – comme la façon de s’orga-niser face aux besoins primaires – et sa place sur la terre très actuelles. Une très belle adaptation, en noir et blanc épuré, du best-seller initiatique, éco-

logiste et féministe de l’auteure amé-ricaine Jean Hegland. Dans la forêt, Lomig. Sarbacane, 160 pages, 24,50 euros.

FORCE DE VIES Dans Putain de vies !, l’illustratrice et au-teure Muriel Douru aborde un sujet polé-mique, captivant et rarement traité en BD : la prostitution. Sans

misérabilisme, elle donne la parole à ces personnes invisibilisées, à l’instar d’Amélia, Nigériane exilée en France et prostituée de force, ou de Giorgia, femme transgenre colombienne et sé-ropositive, contrainte de quitter son pays. À travers cette série de portraits intimistes, ce livre propose un témoi-gnage humain, loin des clichés véhi-culés sur le travail du sexe. C’est parfois cru, mais ces récits de vie disent tout du courage et de la souffrance de ces femmes. Putain de vies !, Muriel Douru. La Boîte à bulles, 208 pages, 24 euros.

UNE AVENTURE HUMAINE Guyane française, 1923. Au bagne de Cayenne, l’existence des forçats ne tient qu’à un fil : l’espoir de s’évader. Au milieu de ces ténèbres,

deux hommes : l’un, Eugène Dieudonné, incarcéré pour un crime qu’il n’a pas commis, et le grand reporter Albert Londres, venu « porter la plume dans la plaie » de ce monde. Leur amitié va chan-ger l’histoire de ce lieu. L’encrage sombre et puissant, avec de grands aplats noirs, sied à merveille à ce grand récit au-jourd’hui magnifi quement réédité. Quand la grande histoire devient une aventure humaine. Forçats, Fabien Bedouel et Patrice Perna. Les Arènes, 116 pages, 27 euros.

SPORTS LE VIEIL HOMME ET LA MER Vainqueur, à 73 ans, de la Golden Globe Race (tour du monde sans es-cale à l’ancienne, sans GPS ni moyens de com-munication moderne) en

janvier après 211 jours de mer, Jean-Luc Van Den Heede a fait la une de tous les médias pour son exploit en solitaire. Carrure de rugbyman, voix grave et rire communicatif, cet ancien prof de maths qui détient le record du plus grand nombre de passages du cap Horn en compétition (11) se dévoile dans cette biographie pleine d’anecdotes et en partie consacrée à son dernier périple. Un livre passionnant où le détenteur depuis 2004 du record du tour du monde d’est en

ouest en solitaire (122 jours) transmet son virus du large. Le Dernier Loup de mer, Jean-Luc Van Den Heede. Stock, 226 pages, 19, 50 euros.

CROISIÈRE DE LÉGENDES Voilà un livre qui porte bien son nom. Illustré par de très belles photos, cet ouvrage nous em-mène naviguer à bord de magnifi ques

bateaux à voile restaurés comme au pre-mier jour. Célèbres comme France, un 12 M JI, premier voilier français challen-ger de la Coupe de l’America en 1970, ou plus anonymes comme Marigold, ce cotre à dérive mis à l’eau en 1892 dans un chantier naval de Gosport, petite ville du sud de l’Angleterre, face à l’île de Wight. On pénètre à l’intérieur de ces fascinantes cathédrales de toile ou de goélettes au charme irrésistible. Ça sent le vernis des ponts en tek et les gerbes d’embruns nous caressent le visage. Voiliers de rêve, François Chevalier, Gilles Martin-Raget. Éd. E/P/A, 208 pages, 24,95 euros.

IMMERSIONAU CŒUR DU BARÇA Raconter le quotidien de gamins dans un centre de formation de football n’était déjà pas évident. Si-tuer l’action à la fa-

meuse « Masia », l’académie du FC Barcelone, est encore plus ambitieux. Pari réussi par cette BD qui nous fait vivre le quotidien de deux gosses que tout oppose, Quim, Catalan de naissance, et Manu, Camerounais loin de sa famille, mais que le foot et l’esprit d’équipe ré-unissent. Toute la magie du ballon rond. Des dialogues réalistes, des dessins ner-veux, on plonge dans l’univers de cette célèbre usine à champions où les valeurs d’humilité, de travail et d’entraide ne sont pas de vains mots. Dans la même collection, des BD similaires existent pour le club d’Arsenal, l’Olympique Lyonnais… F.C. Barcelone, tome 1 La Masia, l’école des rêves, Eduard Torrents et Cesc Dalmases. Dupuis, « Sport collection », 64 pages, 15,95 euros.

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l’Humanité Samedi 14 décembre 2019IV

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

CHANSON DOUCE FRANCE… Gontard plante le décor. 2029 trace en 10 titres les contours de Gon-tard-sur-Misère, ville de 33 000 habitants avec

« ses foires à la con », « son chômage de masse » et « son sauveur libéral et le ca-pitalisme écoresponsable ». De l’intime à l’universel, en alliant pop et chanson française, l’Isérois dépeint notre France et délivre le meilleur album de chanson sociale de l’année, pour « regarder la pauvreté, l’amour et l’humanité en face ». 2029, CD de Gontard, Petrol Chips/Ici d’ailleurs.

HELVÈTEMON AMOUR Sept ans de silence pour un retour gracieux. Ste-phan Eicher a publié Homeless Songs, disque

sublime fl irtant entre le folk et la pop symphonique. La poésie de la plume du Suisse n’est plus à prouver. Sa voix em-preinte de gravité réconforte et porte, qu’il chante en français, anglais ou dia-lecte helvète. Homeless Songs, CD de Stephen Eicher, Polydor/Universal.

FUTURISTE Vie future clôt une tri-logie entamée 2015. La mort d’un proche et la naissance d’un enfant marque l’album d’Agnès

Gayraud, dit la Féline. À l’ombre de l’ex-périence intime, la Féline interroge l’hu-

UEEUQUEUEEQQUSIQ EEMMU QUEEEEM EEEEEEEUUUUQQQQSIQUUMMMMMMMM EEEEEUUUQUQQQQSIQQUUMMMMMD’Ella Fitzgerald,la collection « Les sessions photogra-phiques de Jean- Pierre Leloir » livre une admirable ré-trospective sur quatre décennies de tournées en Europe. Du premier concert

de la diva du jazz en France en 1955 (au Théâtre des Champs-Élysées) à la prestation scénique de 1980 au palais des Congrès, l’éminent et regretté Jean-Pierre Leloir (1931-2010) n’a cessé d’immortaliser des moments de magie, saisis sur scène, dans les aéroports, en cou-lisses, dans les festivals…Les textes sont signés Jean-Michel Boissier et la préface Marion Leloir, sa fi lle. En noir et blanc ou en couleurs (avec parfois des eff ets de fi ltres), les clichés traduisent la patience et la passion qui animaient le glaneur d’images gorgées de sens. Ici, le pianiste Oscar Peterson murmure une confi dence à l’oreille de la chanteuse. Là, on voit cette dernière en 1964 au festival de jazz d’Antibes Juan-les-Pins, où son improvi-sation avec les cigales deviendra une pièce d’anthologie de l’album Ella at Juan-les-Pins. Ou encore à la salle Pleyel en 1966, avec son complice, le pianiste Duke Ellington. Plus de 250 photos, dont nombre d’inédites, et des notes de carnets. Bref, plus qu’un beau livre, une splendeur.Ella Fitzgerald. Les sessions photographiques de Jean-Pierre Leloir. Éd. Glénat, 192 pages, 39,95 euros.

LA DIVA ET LE GLANEUR DE SENS

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Samedi 14 décembre 2019 l’Humanité V

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

JAZZ RETROUVAILLES MAGISTRALES Avec 2.0, Stephane Bel-mondo (trompette, bugle, et même accor-déon) et Sylvain Luc

(guitare) fêtent, vingt ans après, les re-trouvailles de leur duo doux et audacieux. Au gré de leurs compositions et de deux reprises (de Philippe Sarde et Stevie Wonder), leur virtuosité pétrie d’humilité invente des univers enchanteurs, tantôt mélancoliques, tantôt ensoleillés. Mini-malisme, maestria, émotion. 2.0, CD de Sylvain Luc et Stephane Belmondo.Naïve/Believe.

INSOLITE DIAMANT La chanteuse et le pianiste traversent les siècles, les styles et les géographies, avec une véritable cohé-

sion. Mélodies classiques, chanson française et jazz dialoguent à travers l’interprétation prégnante et subtile du duo. Se côtoient Fauré, Debussy, Brigitte Fontaine, Michel Legrand, Pierre Barouh… Verlaine plonge dans la moiteur de la Nouvelle-Orléans et le spleen du blues… Un rêve poétique éveillé. Le Secret, CD de Marion Rampal & Pierre-François Blanchard. MusicOvations/L’autre distribution.

manité en péril quand sa pop rétro futuriste entraine l’auditeur sur une planète connue d’elle seule. Vie future, CD La Féline, Kwaidam.

POP ROCK Ghosteen est un disque de liturgie. Les Bad Seeds ont délaissé les guitares. Le double-album ac-cueille pianos et cordes.

La voix de Nick Cave est assumée, parfois rauque, cassée ou plaintive. Le chanteur australien expulse pour ne pas imploser et Ghosteen relate ce travail de deuil. Résilience. Ghosteen, CD de Nick Cave and the Bad Seeds. Awal/Kobalt.

INDUS POÉTIQUE La claque 2019. Repérée pour ses collaborations avec Olivier Mellano, Suzy Le Void, dite Miët, sort du bois. La Nantaise

revisite le mythe de Sysiphe à coup de boucles et de basse lourde. Stumbling, Climbing, Nesting s’écoute autant qu’il se regarde. Miët peint une fresque ciné-matographique où nos désirs et faiblesses brûlent sous le rock industriel et mélan-colique de l’artiste. Stumbling, climbing, nesting, CD de Miët. Ici d’ailleurs.

WORLD MUSIC ODYSSÉE CUBAINE La mémorable odys-sée, à Cuba, du chœur géant nantais UrbanVoices, est

narrée en mots et images, mais aussi en sons et vidéos (30 Go), disponibles sur une clé USB insérée dans le beau livre collectif, coordonné par Emmanuel Prost, sous la direction artistique de Karim Ammour. Dessins, textes, photos, graphisme, mise en page, tout concourt à faire de cet ouvrage artisanal une œuvre totale. Jubilatoire. Soy la rumba, de Nantes à La Havane, livre collectif + clé USB. Éditions Ammour,88 pages, 20 euros. Sur www.urbanvoicesnantes.com/shop

BOB LE HÉROS Marley raconté par un journaliste griot, qui l’a interviewé à plusieurs reprises et qui a exploré la Jamaïque et son bouil-

lonnement musical. Une écriture vivante, claire, des photos rares, une approche qui remet la pacifi ste révolution reggae du héros planétaire dans son contexte artis-tique, social et politique. Une biographie à off rir, mais aussi à faire circuler dans les écoles et les bibliothèques. Bob Marley le dernier prophète, livre de Francis Dordor. GM Éditions, 288 pages, 25 euros.

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BOP ET BIGUINE Embrassant bop et biguine dans une même étreinte, le maestro du piano

comble ici notre corps et notre esprit. Il concilie invitation au déhanchement et puissance de la pensée. En 4 CD, sont regroupés 5 de ses disques, enregistrés entre 1992 et 2013. De son hallucinante technique, l’humble géant guadeloupéen ne fait nul étalage. En chaque note, se nichent vive sensibilité, intelligence musicale et swing pétillant. Alain Jean-Marie, The Complete Biguine Refl ections, coffret 4 CD. Frémeaux & Ass., 30 euros.

MÉLANCOLIE ET ESPOIR Avec Oumniya (« Mon souhait »), l’accomplie compositrice, auteure et interprète entre en

résonance avec l’engagement du peuple algérien pour la liberté. Elle chante en dialecte algérois, sauf pour deux titres en français – les émouvants Pays natal et Je chante, signé de Magyd Cherfi. Au son notamment du violon, du mandole et de la derbouka, elle déroule les vo-lutes de la mélancolie, qu’éclaire l’es-poir arrimé à ses rimes. Oumniya, CD de Souad Massi. Naïve/Believe.

ADN BRÉSILIEN La chanteuse brésilienne entrelace la bohème sensuelle de la bossa, l’ondoiement d’un reggae, la scansion rap, la

fl amme du funk carioca, l’alacrité de la cumbia… Dans DNA, elle livre l’essence de son être, avec fraîcheur et naturel. Sa voix nous emporte sur les ailes de ses rêves et de ses révoltes. Vem Chame-gar (Enlace-moi) chante l’amour, tandis que Levanta Dai (Relève-toi) éperonne la conscience. « La musique populaire, c’est le peuple, et je suis une femme du peuple », résume Flavia.DNA, CD de Flavia Coelho. Pias.

ÉDIFIANTE ÉPOPÉE Cheville ouvrière du rap conscient et un des fonda-teurs du groupe Assassin, Rockin’Squat (alias Mathias

Cassel) réunit plus de trente ans d’ar-chives collectées en France, aux États-Unis et au Brésil (où il réside désormais). Plus de 500 photos et fac-similés de documents et 24 codes-barres donnant accès à des vidéos inédites complètent son récit. Un beau livre édifi ant, sans concession, indispensable. Rockin’Squat, chronique d’une formule annoncée, livre de Mathias Cassel. Éditions Livin’Astro, 290 pages, 50 euros.

LA RÉVOLTE D’ATTICA Le son précédant la fureur (The Sound Before The Fury), voilà un titre bien choisi pour ce documen-taire fulgurant. De judi-

cieux allers-retours font le lien entre la révolte réprimée dans le sang au pé-nitencier d’Attica en 1971 et l’album d’Archie Shepp (Attica Blues, 1972), revisité quarante ans plus tard par le légendaire saxophoniste avec un big band franco-américain. Entre colère écarlate et frissons free. The Sound Before The Fury,DVD de Lola Frederich et Martin Sarrazac. Les Mutins de Pangée, 17 euros. Sur www.laboutiquedesmutins.org

ODE À LA PAIX Lauréate d’une victoire du jazz en 2019, la flû-tiste et compositrice française, qui a vécu au Caire, y est retournée

pour enregistrer cette quête introspective et soigner de douloureux sou-venirs. Avec 12 musiciens du pays (oud, violon, qanun, percussions…), à la croisée d’un classicisme oriental vibrant et d’un jazz en alerte, elle nous chante, à fleur de souffle, une bouleversante ode à la paix. Om Al Aagayeb, CD de Naïssam Jalal.Les Couleurs du son/L’autre distribution.

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l’Humanité Samedi 14 décembre 2019VI

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

TINO ROSSI CHANTAIT…Un album musical pour les tout-petits avec des ex-traits de classiques de Noël, Mon beau sapin, Douce

nuit, Noël jazz, la Danse des fl ocons... avec le vibrato de Tino Rossi, et le bruit carac-téristique de l’aiguille sur le vinyl. Un air par chaque double page cartonnée, mais aussi une petite bêtise et un personnage à découvrir.J’aime Noël, illustré par Charlotte Roederer. Éditions Gallimard jeunesse, 10 euros.

MÉLI-MÉLO À TOUS LES ÉTAGESDes dizaines de combinai-sons pour mélanger têtes, corps et pieds des fi lles et des garçons, de bas en haut, chacun·e pouvant jouer à

la dînette, se déguiser en astronaute ou danser. Une façon allègre de se moquer de tous les stéréotypes sexistes.De quoi je me mêle ?, Adèle Tariel et Estelle Billon-Spagnol. Éd. Talents hauts, 12 euros.

À VOS COLORIAGES !Un grand livre, des pages cartonnées qui se dé-tachent, des planches signées Albertine, dont on reconnaît formes, couleurs et clins d’œil facétieux. La

thématique du déguisement est joliment déclinée et détournée. Ici, on peut se dé-guiser en gâteau à la chantilly, en porte, en poisson, en baignoire ou en sorcière. Un bestiaire non exhaustif pour apprentis dessinateurs : ce livre se peint et repeint sans l’accord parental.Déguisé, Albertine. Éditions la Joie de lire, 29,90 euros.

DE LA NEIGE EN 3DUn album pop-up pour apprécier des paysages enneigés, découvrir des animaux cachés… Un livre doux comme la neige qui laisse libre cours

au rêve et se feuillette sans faire de bruit. Une palette de couleurs, blanc et bleu pâle tacheté d’orange pastel. Une promenade à pas feutrés sur une neige immaculée.Neige, Elena Selena. Éditions Gallimard jeunesse, 25 euros.

ET LÉONARD DEVINT SCIELéonard de Vinci a peint la Joconde. Mais comment a-t-il choisi son modèle ? À la suite de la publication d’une petite annonce,

défi le dans son atelier des Monna Poppins, Monna Dzila, Pablo Lisa, Monnha Mlet… Un casting loufoque et hilarant, un Léonard cheveux et barbe bouclés comme des ressorts, des clins d’œil à l’histoire de la peinture, du théâtre, du cinéma, des phrases calembours et des répliques qui piquent. Un petit livre pour apprendre en s’amusant.Le Casting de Léonard, de Nathalie Vessié-Hodges. Éditions l’Atelier du poisson soluble, 14 euros.

LES LOUPS, LA MINICOMPILLes quatre premières aventures des loups (Le loup est revenu !, le Loup sentimental, le Déjeuner des loups et Je suis re-

venu !) sont enfi n réunies. Geoff roy de Pennart convoque les Trois Petits Co-chons, le Chaperon rouge, Pierre et le loup

ESSESESSNE SSSES ESSEEEEEEESSSSSSSSSEENEJ UNEUUJEEEUUJEJJEUUEEEEEEJJJJ EEEESSSSSSSSSEEEUNUUEEEEEEJJJ

DÈS 7 ANSOubliez tout ce que l’on vous a raconté jusqu’ici. Au placard le gentil papa Noël et sa barbe blanche ; les joujoux par milliers et le traîneau dans le ciel ; les étoiles du Berger et tout le reste. Voici la véritable histoire du père Noël. Monsieur Schteuple est un méchant bonhomme qui déteste ses congénères. Un type qui provoque des guerres pour faire tour-ner son business et se faufi le la nuit dans la chambre des enfants pour dé-vorer les croûtes de leurs bobos, quand il ne les enlève pas, tout simplement. C’en est trop pour mesdames les fées, qui finissent par le coincer et convoquent une assemblée générale pour décider de son sort. Une fois l’an,

il est condamné à ne plus être méchant. Le jour est choisi au hasard dans le calendrier…Un album truculent, des dialogues – certains en vers de mirliton – drôles et in-cisifs, qui se déploie en deux parties. Une première sombre, inquiétante, sou-lignée par des dessins en noir et blanc au trait ex-

pressionniste avec des ombres portées à frissonner dans les chaumières. Une deuxième, plus colorée, joyeuse, car, désormais, la peur a changé de camp. Une approche originale et un brin subversive pour réinventer l’origine du père Noël.L’ Abominable Monsieur Schteuple, Grégoire Kocjan et Hippolyte. Éd. l’Atelier du poisson soluble, 16 euros.

QUI EST LE VRAI PÈRE NOËL ?

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Samedi 14 décembre 2019 l’Humanité VII

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

ou encore l’agneau des fables de La Fon-taine, et tord le cou aux contes bien sages. Sous sa plume, les loups sont plutôt sympas, un peu bêtas mais sympas. De quoi donner le frisson, et des soupirs de soulagement devant des dénouements heureux. Quatre histoires drôles à mettre entre toutes les mains.Les loups sont revenus, Geoffroy de Pennart. Éditions Kaléidoscope, 18 euros.

UN CHAT PÉPÈREPépère, c’est son nom. Un chat des rues qui s’est rangé des poubelles et s’est installé dans une maison habitée par toute une famille. Pas facile, la

cohabitation. Mais le matou est prêt à quelques concessions – laisser les copines de Louise le déguiser en prince charmant – à condition de pouvoir inviter tous ses vieux copains félins des rues à partager des bols de croquettes. Une première bande dessinée facétieuse pour jeune lecteur en herbe, agréable à lire.Pépère le chat, une famille au poil, Ronan Badel. Éditions Père Castor, 6,95 euros.

CHAT ALORS…Les chats ont la cote. Et pas que sur les réseaux sociaux ! Celui-là s’appelle Gabin, a grandi dans la rue et voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un chaton dit Chouchou.

Il était l’unique, le voilà contraint de faire de la place au nouveau. Pour tenter de s’en débarrasser, il ne reculera devant aucune bêtise. Tout fi nira par rentrer dans l’ordre et les relations entre le petit ingénu et le vieux matou iront pour le mieux. Derrière cette histoire de rivalité et de partage, l’autrice, avec la complicité de l’illustra-trice, ne joue pas la carte de la morale, mais celle de l’humour. Un récit drôle, débarrassé de toute bondieuserie.Chouchou, Sophie Carquain, Zelda Zonk. Éditions Talents hauts, 15 euros.

ENVOLE-TOI…C’est l’histoire d’un oiseau qui ne voulait pas quitter son nid. Mais quand Orane Sigal prend la plume et le pinceau, c’est pour ima-giner des paysages mul-

ticolores, extravagants et luxuriants. Chaque page est un déluge de couleurs vives et chaudes. Des traits précis, minu-tieux, donnent à chaque planche une profondeur de champ inattendue et révèlent les secrets d’une nature échevelée.Le Grand Voyage, Orane Sigal. Éditions l’Agrume, 20 euros.

CONTES CHINOIS D’ANTANWang Yi illustre avec délicatesse un cé-lèbre conte boudd-histe sur l’altruisme

et la générosité. Un cerf multicolore sauve les hommes, sans attendre rien en

retour. Mais les hommes n’hésitent pas à le trahir. De la sagesse pour stopper la spirale de la bêtise humaine, un dessin inspiré par les célèbres fresques anciennes des grottes de Dunhuang et qui, de page en page, se déploie dans un éventail de couleurs et de formes poétiques.Le Cerf aux neuf couleurs, Wang Yi. Éditions. Hong Fei, 16,50 euros.

JEANNOT N’EN FAIT QU’À SA TÊTESacré caractère ce bon-homme. À 7 ans, il a dé-cidé de « faire » paysan avec la complicité de Rebecca, une oie muette

qui n’en pense pas moins. Malgré les pe-tites annonces pour recruter des « zani-maux », sa ferme tourne à vide. L’apparition de sa mère et d’un voisin détective, qui voit des énigmes partout, n’arrange pas les aff aires de Jeannot qui voudrait bien vivre sa vie. L’absurde s’in-vite à chaque réplique et vient bousculer des dessins un peu old school qui appuient le côté farfelu de cette histoire.Les Mystères de Jeannot et Rebecca, Lucas Méthé et François Henninger. Éditions l’Atelier du poisson soluble, 14 euros.

UNE HISTOIRE DE OFF !Tout est disproportionné, sens dessus dessous, les personnages sont lillipu-tiens, les bestioles ne ressemblent à rien, la nature est impression-

nante… Violette et Raoul, deux fran-gin-frangine qui se disputent pour un oui ou pour un non, partent à la recherche du Krapoukoff , un monstre monstrueux. En chemin, ils croisent Kougloff , Hachipar-mentoff , Chamaloff , Guacamoff , grimpent aux arbres, franchissent des montagnes, traversent des torrents déchaînés… Dessin et dialogue tressent une histoire déglingoff dans un pays imaginaire cartographié par Jeannette Gratin, d’après les premières explorations de 1476.Le Krapoukoff, Raphaëlle Barbanègre. Éditions Thierry Magnier, 16 euros.

MÊME PAS PEUR…Un livre animé et hanté, à faire frémir les plus courageux. Vous êtes perdu, vous toquez à une porte et pénétrez dans une maison étrange qui

regorge de pièges, de chausse-trappes, de monstre peu ragoûtants dans la pou-belle, de bestioles bizarres qui pullulent dans la cuisine, de squelettes qui lisent tranquillement le journal dans les toi-lettes… À chaque double page, des lan-guettes à soulever, à déplier qui cachent d’autres horreurs et monstres. Un dis-positif des plus imaginatif. Un scénario façon Bal des vampires pour frissonner en famille et faire fuir les cauchemars.La Maison de Madame M., Clotilde Perrin. Éditions Seuil jeunesse, 19,90 euros.

DES IMMEUBLES EN FLEURCe matin, l’air est si pollué que les en-fants sont confi nés. Une petite fi lle re-

garde par la fenêtre sa ville grise. Elle se met à dessiner. Son immeuble est trop triste, elle y ajoute une fl eur, puis deux, des arbres, des jardins, une piscine. Mais aussi des animaux, des robots-jardiniers pour faire le boulot et des enfants qui courent, jouent, sautent partout. Au fi l des pages, la ville se métamorphose. Une ville utopique imaginée par une petite fi lle, un album illustré par une autrice sud-co-réenne dont le trait conjugue précision, sens du détail et volutes de couleurs.La Maison qui fl eurit, Kang-mi Yoon. Éditions Rue du Monde, 17,50 euros.

UN CIRQUE ÉLECTRIQUE ET DES OGRESEugène Durif, auteur fa-cétieux, et Kiki Picasso, agitateur graphiste

signent ce livre-disque aux couleurs vo-lontairement outrancières et au texte pas comme il faut, à mettre entre toutes les

mains. Une histoire de piste aux étoiles, une famille Brutasse et un fi ston qui n’aime pas rouler des biscotos, un ogre très rock and roll… Un livre inspiré de l’histoire du Cirque Électrique, un des pionniers des nouveaux cirques, où Kiki Picasso joue Monsieur Loyal. Un récit irrévérencieux, des chansons du même acabit.Carnival, le rêve d’un ogre ridicule, Eugène Durif et Kiki Picasso. Tohu Bohu éditions, 19 euros.

NOS FRANGINES LES SORCIÈRESUn album pour connaître l’histoire de ces femmes pourchassées parce que craintes, admirées, ja-lousées… Tout au long de l’Histoire, les sorcières

ont été chassées, brûlées. Leur savoir, leur sagesse étaient jugées trop dangereuses pour une société patriarcale où les femmes n’avaient pas droit de cité. Si le combat pour l’égalité est toujours d’actualité, voici un album-documentaire de très belle facture pour adolescent·e·s.Secrets de sorcières, Julie Légère, Elsa Whyte et Laura Pérez. Éditions de La Martinière, 18 euros.

DÈS 10 ANSL’atelier de Matisse, nimbé de soleil, ressemblait un peu à ses toiles : grandes volières, étoff es, faïences, fl eurs en bouquet… Celui de Monet était en pleine nature, dans son jardin de Giverny dont il orchestrait les parterres de fl eurs multicolores. Fra-gonard squattait l’atelier no 12 du Louvre : il y pei-gnait, dispensait des cours et y vivait avec sa famille. Vermeer travaillait seul, chez lui, au calme. Celui de Courbet voyait défi ler bon nombre de ses amis peintres et poètes tandis que les discussions al-laient bon train. L’underground new-yorkais se pressait dans la Factory d’Andy Warhol. Camille Claudel s’était réfugiée dans son atelier de l’île de la Cité après sa rupture avec Rodin. Celui de Léonard de Vinci, près du château d’Amboise, est à l’image du

maître, inventif, iconoclaste. Et puis, il y a Frida… Dans sa Casa azul, sa maison bleue, Frida Kahlo a amé-nagé un atelier, un chevalet adapté à son corps endolori, elle y donne des cours de peinture réservés aux femmes.Un ou une illustrateur/trice s’est vu confi er la délicate mission de croquer l’univers

de ces maîtres. Un voyage dans l’histoire de l’art, au plus près de l’intimité de ces artistes. On découvre leurs techniques, leurs palettes de couleurs (le rose baiser de Fragonard, le vert prairie de Kahlo, le jaune indien de Vermeer ou le rouille de Vinci) avec, pour chacun d’eux, un zoom sur une œuvre ou le courant ar-tistique auquel il est rattaché. Un album passionnant.Dans l’atelier des artistes, Camille Gautier, collectif. Éd. Actes Sud junior, 17,50 euros.

DES PEINTRES ET DES COULEURS

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l’Humanité Samedi 14 décembre 2019VIII

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

dont on dit qu’il a fait « tomber » l’odieux sénateur McCarthy.DVD + BR + livre + affi che. Carlotta, 20 euros.

JEUX VIDÉODÉFOULOIR EN SECTEUR TERTIAIRERendre hommage à l’ar-chitecture à l’épure du mobilier scandinave dans un jeu vidéo, c’est pos-

sible. Il n’y a qu’à voir Control, où l’hé-roïne Jesse Faden explore comme dans un rêve les couloirs du glacial Federal Bureau of Control (le FBI, en somme). Sauf que pour résister à une entité né-buleuse qui attaque les agents, Jesse progresse en usant de ses pouvoirs té lékinésiques. E l le pe ut t out envoyer voler : canapés, bureaux, plantes, photocopieuses, dans un déluge jubilatoire.Control. Remedy Entertainment/505 Games. PC, PS4, Xbox One, 35 euros

LUIGI JOUE LES GHOSTBUSTERSLe frère du célèbre Mario, Luigi, est invité pour un sé-jour dans un magnifi que hô-tel. Problème : ses amis sont

capturés et l’endroit pullule de fantômes. Pensée comme une parodie de jeux d’épouvante, la série Luigi’s Mansion livre ici son meilleur épisode. Équipé d’un as-pirateur à fantômes, le héros explore les moindres recoins de ce gigantesque hôtel pour y faire le ménage. Craintif, Luigi passe son temps à sursauter. Le joueur,

lui, n’a jamais peur : tout est fait pour le faire sourire.Luigi’s Mansion 3. Next Level Games/Nintendo. Switch, 45 euros.

L’ÉPOPÉE DU LIVREUR PHILOSOPHEUn simulateur de randon-née pour rassembler pas à pas une humanité dislo-

quée. Tel est le propos de Death Stranding, jeu radical, contemplatif et bavard, doté d’un casting cinq étoiles (Mads Mikkelsen, Léa Seydoux, etc.). Le héros, Sam Porter, livreur de colis solitaire, est le seul lien qui unit les survivants d’un cataclysme. Il va par étapes les reconnecter en tra-versant des plages de sable noir, en lon-geant les grèves des rivières, et en escaladant les montagnes.Death Stranding. Kojima Productions/Sony. PS4, 45 euros..

LE JEU LE PLUS MIGNON DU MONDEIl était une fois l’île de Coco-lint, ses plages paradisiaques, sa mer turquoise, ses prairies verdoyantes, ses habitants charmants… que les joueurs

ont découverts en noir et blanc ! C’était en 1993, sur Game Boy. Refait à neuf, Zelda : Link’s Awakening est de retour sur Switch, dans un festival de couleurs et de mignon-nerie. L’occasion de se replonger dans ce doux classique qui reprend la formule par-faite de la série, entre balade, donjons énig-matiques à explorer et boss à dessouder.The Legend of Zelda : Link’s Awakening. Nintendo. Switch, 45 euros.

POURSUIVEZ VOTRE LECTURE SUR L’HUMANITÉ.FR

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SÉLECTIONS RÉALISÉES PARBEAUX LIVRES MARIE-NOËLLE BERTRAND, ALEXANDRE CHAIGNON, NICOLAS GUILLERMIN,

KAREEN JANSELME, MAGALI JAUFFRET, LUCIE SERVIN MUSIQUE FAR C., LIONEL DECOTTIGNIES

JEUNESSE MARIS-JOSÉ SIRACH ÉCRANS ALEXANDRE FACHE, AURÉLIEN SOUCHEYRE

NSNSRAÉÉCR NANCRAÉC ANCRÉÉC SSNNNNAANÉ RRCCÉÉ RR SSNNNNARRRANÉCCÉÉ RRet éclectique parcours, à ses soixante ans de cinéma, aux côtés, avec, puis sans son compagnon de toujours, Jacques Demy, disparu en 1990. Des moments de grâce de Cléo de 5 à 7 (1961) à l’improbable duo formé avec JR dans Visages, villages (2017), en passant par le portrait fi lmé de son Jacquot de Nantes (1990), vous aurez votre lot d’émotion et d’espièglerie.24 DVD. Arte Éditions, 100 euros.

AUTOPSIE D’UN MEURTRE (ÉD. LIMITÉE)C’est l’un des classiques du fi lm de procès, et proba-blement l’un des meilleurs du réalisateur américain

d’origine autrichienne Otto Preminger. Adapté du roman du juge John D. Voelker, lui-même inspiré d’une histoire vraie, cet Autopsie d’un meurtre décortique les méandres de la justice d’outre-Atlantique. James Stewart y tient le rôle d’un avocat quasi retraité qui accepte de défendre un militaire (Ben Gazzara) accusé d’avoir tué l’homme qui a violé sa femme (Lee Re-mick). À noter que, dans le fi lm, le juge est campé par l’avocat Joseph Welch, celui

Ils ont traversé le temps depuis leur tendre jeu-nesse dans la lumière de l’Estaque, pleins d’es-poir et de promesses. À l’automne de leur vie, dans Marseille assom-brie, i ls portent la marque des désillusions, leurs rêves noyés par le néolibéralisme à tous crins. Voici la tribu Gué-diguian réunie au com-plet. Les complices des premiers jours, Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin, et la nouvelle génération, Anaïs Demoustier, Lola Naymark, Grégoire Leprince-Rin-guet, Robinson Stévenin. Depuis Der-nier été (1980), Marius et Jeannette

(1997), La ville est tran-quille (2001), les Neiges du Kilimandjaro (2011) jusqu’à la Villa (2017), nous les accompagnons dans ce voyage du temps qui passe. Le temps des petites gens, leurs histoires d’amour et d’amitiés, leurs luttes pour leurs droits, leurs peines et leurs joies. Et le temps, cruel, des solidarités

brisées. Ils vieillissent ensemble dans l’implacable désenchantement. Par-viendront-ils à réinventer l’utopie ? Dans un seul coff ret, l’œuvre remar-quable d’un cinéaste attachant.Coffret 20 DVD. Diaphana, 99 euros.

INTÉGRALE GUÉDIGUIAN, DE L’ESPOIR AU DÉSENCHANTEMENT

COFFRETS DVDTOUT L’UNIVERS DE TONY GATLIFUn coff ret de sept fi lms, dont deux inédits, un CD musical de 15 titres, un livret de 44 pages et trois courts mé-

trages, pour célébrer les quarante ans de cinéma de Tony Gatlif. La musique, des confi ns de l’Inde et de l’Égypte aux rives de la Méditerranée, est le cœur battant de son cinéma poétique et engagé. À voir ou revoir : les Princes, Gadjo dilo, Vengo, Exils, Liberté et, en bonus, son premier long mé-trage, Corre Gitano, au son du fl amenco.Coffret Tony Gatlif. Canta Gitano. Arte Éditions, 50 euros.

COFFRET PEAKY BLINDERS (SAISONS 1 À 5)Si vous aimez les accents british à couper au couteau, en particulier celui si pro-

noncé de Birmingham ; si vous n’êtes pas allergique à la violence ; si le bleu des yeux de Cillian Murphy ne vous tétanise pas ; si une plongée au cœur d’un gang de malfrats années 1920, dictant sa loi et se déchirant comme toute bonne famille vous sied ; et si vous ne demandez qu’à être hanté par la voix d’outre-tombe de l’Australien Nick Cave, auteur de la chanson-titre de la série, Red Right Hand, alors vous êtes prêt à frayer avec les Peaky Blinders !12 DVD. Arte Éditions, 60 euros.

COFFRET AGNÈS VARDA. L’INTÉGRALEOn ne reverra plus l’improbable coupe au bol bicolore

d’Agnès Varda déambuler, ni même prendre de l’âge. La cinéaste et photo-graphe est morte cette année à 90 ans. Ce volumineux coff ret rend grâce à son riche