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 La FAO estimait en 2011 1 à plus de 3 0 % la part de la pro duction alimentaire perdue ou gas- pillée à l’échelle de la planète. Cet ordre de grandeur explique que la lutte contre l e gaspil- lage soit devenue ces dernières années une préoccupation publique majeure. C’est dans ce contexte qu’a été lancée, à l’initiative des ministères chargés de l’Agriculture et de l’Écono- mie, une étude pour identifier les innovations technologiques susceptibles de limiter le gas- pillag e aux niveaux de la distributi on, de la restauration et de la consommation finale par les ménages 2 . Après un bilan de la situation actuelle et des perspectiv es d’avenir , l’étude évalue 26 technologies, teste leur maturité, leur intérêt pour les industriels et leur degré d’acceptation par les consommateurs ainsi que les conditions de leur développement. Elle livre aussi des pistes pour augmenter l’effort de recherche et d’innovation, et formule des recommandations aux différents acteurs publics et privés. e gasp illage ali mentair e est devenu un enjeu majeur de polit ique publique. Le Parlement européen a notamment adopté en 2012 une résolution deman- dant des mesures urgentes pour réduire de moitié le g aspillag e d’ici 2025. Au niveau français, un pacte national de lutte sur le sujet a été lancé le 1 4 juin 201 3 3 . Il re pre nd ce même objectif de réduction à l’hori- zon 2025 et se décline e n 11 mesures mobilisant tous les acteurs concernés, des industriels aux consommateurs, en passant par les distributeurs et pro- fessionnels de la restauration. Un rap- port 4 sur ce sujet a également été remis aux ministres chargés de l’agri- culture et de l’écologie en avril 2015. Il formule 4 recommandations prin- cipales pour réduire le gaspillage. Les pertes et gaspillages alimentai- res sont définis par le Comité écono- mique et social européen comme A n a l  y s e CEN  TRE DÉ  TUDES E  T DE PROSPEC  TI  VE  n° 80  -  Juin 20 1 5 LES PUBLICATIONS DU SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE – CENTRE D’ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE Les innovations technologiques, leviers de réduction du gaspillage dans le secteur agro-alimentaire L Figure 1 - Situation des pertes et gaspillages dans la chaîne alimentaire Source : Every crumb counts Composantes hors périmètre Composantes étudiées 1 . Global food losses and food waste / Auteurs:Gustafsson et all/ équipes du Swedish institute for food and bio- technology (SIK) et équipes FAO, 2011, http://www.fao.org/docrep/014/mb060e/mb060e.pdf  2. Hélène Bourgade (Euroquality), Olivier Chartier (Euroquality), Elodie Cluzel (Euroquality), Nicolas Hemon (Euroquality), Patrice Dole (CTCPA), François Zuber (CTCP A), Arnout Fisher (Université de Wageningen), 2014. Les innov ations technologi- ques, leviers de réduction du gaspillage dans le secteur agro-alimentaire : enjeux pour les consom- mateurs et les entreprises, 208 pages. http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_final_É tude_Innovati ons_technologi ques_et_reduction_du _gaspillage_agro-alimentaire_cle879858.pdf 3. http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/Pacte- gapillageAlim_cle8adc62.pdf 4. http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport- Gaspillage-alimentaire_cle0ea927.pdf

Les innovations technologiques, leviers de réduction du gaspillage dans le secteur agro-alimentaire

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  • La FAO estimait en 20111 plus de 30 % la part de la production alimentaire perdue ou gas-pille lchelle de la plante. Cet ordre de grandeur explique que la lutte contre le gaspil-lage soit devenue ces dernires annes une proccupation publique majeure. Cest dans cecontexte qua t lance, linitiative des ministres chargs de lAgriculture et de lcono-mie, une tude pour identifier les innovations technologiques susceptibles de limiter le gas-pillage aux niveaux de la distribution, de la restauration et de la consommation finale parles mnages2. Aprs un bilan de la situation actuelle et des perspectives davenir, ltudevalue 26 technologies, teste leur maturit, leur intrt pour les industriels et leur degrdacceptation par les consommateurs ainsi que les conditions de leur dveloppement. Ellelivre aussi des pistes pour augmenter leffort de recherche et dinnovation, et formule desrecommandations aux diffrents acteurs publics et privs.

    e gaspillage alimentaire estdevenu un enjeu majeurde politique publique. Le

    Parlement europen a notammentadopt en 2012 une rsolution deman-dant des mesures urgentes pourrduire de moiti le gaspillage dici2025. Au niveau franais, un pactenational de lutte sur le sujet a t

    lanc le 14 juin 20133. Il reprend cemme objectif de rduction lhori-zon 2025 et se dcline en 11 mesuresmobilisant tous les acteurs concerns,des industriels aux consommateurs,en passant par les distributeurs et pro-fessionnels de la restauration. Un rap-port4 sur ce sujet a galement tremis aux ministres chargs de lagri-

    culture et de lcologie en avril 2015.Il formule 4 recommandations prin-cipales pour rduire le gaspillage.

    Les pertes et gaspillages alimentai-res sont dfinis par le Comit cono-mique et social europen comme

    AnalyseCENTRE DTUDESET DE PROSPECTIVEn 80 - Juin 2015

    LES PUBLICATIONS DU SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE

    Les innovations technologiques, leviers de rductiondu gaspillage dans le secteur agro-alimentaire

    L

    Figure 1 - Situation des pertes et gaspillages dans la chane alimentaire

    Source : Every crumb counts

    Composantes hors primtre Composantes tudies

    1. Global food losses and food waste / Auteurs:Gustafssonet all/ quipes du Swedish institute for food and bio-technology (SIK) et quipes FAO, 2011,http://www.fao.org/docrep/014/mb060e/mb060e.pdf2. Hlne Bourgade (Euroquality), Olivier Chartier(Euroquality), Elodie Cluzel (Euroquality), NicolasHemon (Euroquality), Patrice Dole (CTCPA),Franois Zuber (CTCPA), Arnout Fisher (Universitde Wageningen), 2014. Les innovations technologi-ques, leviers de rduction du gaspillage dans lesecteur agro-alimentaire : enjeux pour les consom-mateurs et les entreprises, 208 pages.http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_final_tude_Innovations_technologiques_et_reduction_du_gaspillage_agro-alimentaire_cle879858.pdf3. http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/Pacte-gapillageAlim_cle8adc62.pdf 4. http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport-Gaspillage-alimentaire_cle0ea927.pdf

  • 2 n CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015

    toute denre initialement destine la consommation humaine, lex-clusion des produits usage non ali-mentaire, qui est jete ou dtruite, tous niveaux de la chane alimen-taire, de la ferme au consommateur .La FAO distingue les pertes au dbutde la chane alimentaire (productionprimaire, stades post-rcolte et de latransformation) et le gaspillage enfin de chane (stades de la distribu-tion et du consommateur final). Dansles pays dvelopps, le second estnettement plus important que le pre-mier, raison pour laquelle ltudesest concentre sur les tapes de lachane alimentaire mentionnes envert dans la figure 1.

    Plusieurs tudes5 ont soulign lerle que peuvent jouer les industriesagro-alimentaires dans la rductiondu gaspillage, notamment par le biaisdes nouvelles technologies. Cest pour-quoi la section conomie et sociolo-gie de lobservatoire interministrielde lalimentation a souhait la rali-sation dune tude sur ce sujet, finan-ce par le ministre de lAgricultureet co-finance par le ministre delconomie, dans le cadre des travauxdu Ple Interministriel de Prospectiveet dAnticipation des Mutations co-nomiques (PIPAME).

    Cette tude sest droule en plu-sieurs tapes (cf. figure 2) : aprsavoir recens les technologies per-mettant de limiter le gaspillage, 26dentre elles ont t analyses demanire approfondie : avancementen termes de R&D : en terme derecherche et dveloppement, matu-rit conomique, perception par lesconsommateurs, valuation de leur

    degr dadoption par les diffrentsacteurs professionnels de la chaneagro-alimentaire, estimation de leurattrait actuel et de leur potentieldattractivit dans les dix prochai-nes annes. Des recommandationsconcluent le rapport dtude dont cettenote prsente les principaux rsultats.

    1 - Une diversit de solutionstechnologiques possibles

    1.1 - Les 26 technologiestudies

    Six modalits de rduction du gas-pillage alimentaire ont t identifis,auxquelles ont t rattaches les 26technologies retenues, essentielle-ment dans le domaine des emballa-ges et de la conservation desaliments. Le tableau n1 prsenteces diffrents leviers, les technolo-gies associes, et dcrit plus longue-ment une technologie particulirementintressante.

    Le recensement des innovationsles plus prometteuses (voir figure 3et rapport dtude) prend notammenten compte le degr de maturittechnologique, le cadre rglemen-taire plus ou moins adapt leurmise en uvre par lindustrie agro-alimentaire, ainsi que la prsencedacteurs nationaux susceptibles decontribuer la recherche et dvelop-pement (R&D) et la mise sur lemarch de ces innovations. Leursperception et acceptation par lesacteurs de la chane, notamment lesconsommateurs, sont galement dis-criminantes.

    1.2 - Contexte actuelde dploiement destechnologies tudies

    Ces 26 technologies ont des niveauxde maturit diffrents. Prs de lamoiti sont en phase de dmons-tration ou dj en phase de dploie-ment industriel, mais lautre moitincessite encore des efforts de R&D

    Figure 3 - Estimation de la faisabilit actuelle de chaque technologie :critres pris en compte et sources mobilises

    Source : Rapport dtude, Les innovations technologiques, leviers de rduction du gaspillagedans le secteur agro-alimentaire, page 136

    FFaaiissaabbiilliitt aaccttuueellllee

    Rglementation

    Sources :bibliographie

    Sources : avisdexperts etbibliographie

    Sources : tudede march etavis dexperts

    Sources : entretiensavec les associationsde consommateurs(volet 2)

    Sources : groupesde discussion,analyss par expert

    Sources : entretiensavec les producteurset quipementiers(volet 3)

    Niveau deMaturit

    TechnologiqueAcceptation

    Maturit dumarch Frx x x

    Avisconsommateurs

    Avis associationsde conso

    Avisindustriels

    5. En particulier Bond M et al., 2013, Food wastewithin global food system, Global Food SecurityReport.

    Figure 2 - Schma mthodologique global de ltude

    Identification de26 innovationstechnologiques

    tude de laperception desconsommateurs

    tude delacceptation par lesindustriels

    tude des 26technologies

    valuation destechnologies

    tablissement derecommandations

  • CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015 n 3

    Tableau 1 - Six registres de rduction du gaspillage alimentaires

    Leviers de rduction Liste des technologiesExemple significatif dune technologie

    du gaspillage associes

    Source : Rapport dtude, Les innovations technologiques, leviers de rduction du gaspillage dans le secteur agro-alimentaire, page 13

    Amliorer la flexibilit des sys-tmes de production par le suivides produits alimentaires le longde la chane dapprovisionne-ment

    Emballages avec intgrateurs temps/temprature (ITT) - LITTest une technologie informative constitue dune tiquette lex-trieur de lemballage qui change de couleur en fonction de lhis-torique de la chane du froid, historique qui peut tre indirectementreli ltat suppos daltration du produit, et permet ainsi derenseigner lutilisateur sur le capital de dure de conservation restant.

    - Emballages avec intgrateurstemps/temprature

    - Traabilit RFID- Emballages instruments par dtec-

    tion de traceurs (oxygne, CO2,thylne)

    - Emballages instruments par dtec-tion de micro-organismes

    Prolonger la fracheur des pro-duits alimentaires hautementprissables

    Emballages respirant par technologies de perforation - La pro-tection des fruits et lgumes frais contre une dgradation rapiderepose notamment sur un contrle de leur respiration : on recher-che gnralement un apport doxygne limit et la possibilit dva-cuer le CO2 form au cours des processus de respiration. Lamicroperforation rpond ce besoin en modulant les propritsde transfert des films plastiques. Les produits concerns sontessentiellement les fruits et lgumes frais.

    - Bio-prservation, bio prservationpar les phages

    - Emballages respirant par technolo-gie de perforation

    - Emballages permabilit slective

    Augmenter les propritsbarrires

    Coatings organiques nanochargs - La technologie consiste appliquer un coating nanocharg sur la face extrieure des embal-lages alimentaires afin daugmenter leurs proprits barrires. Leprincipe consiste augmenter la tortuosit, ce qui confre aux dif-fusants comme loxygne un chemin de diffusion plus long, et doncune dgradation moins rapide. Les produits concerns sont lesproduits DLUO sensible loxydation, et les produits DLCmoyenne ou longue, conditionns ou non sous atmosphre pro-tectrice.

    - Nouveaux polymres demballagesavec hautes proprits barrires

    - Coatings minraux technologiesplasma

    - Coatings organiques nanochargs- Matriaux demballage nanochargs

    dans la masse - Emballages bio-sourcs

    Dvelopper et mettre en uvredes emballages actifs

    Emballages pigeurs (oxygne et composants de maturation) -Les techniques dabsorption interviennent principalement pourlimiter laccumulation doxygne, dthylne ou d'eau. Il peut s'agirde sachets ou dtiquettes disposs dans lemballage ou disper-ss dans la masse du polymre d'emballage. La matrise de leauou de lthylne par lutilisation de technologies dabsorption per-met daugmenter la dure de vie des produits, de par la limitationde phnomnes biochimiques ou microbiologiques. Ce type detechnologie peut tre appliqu de nombreux produits : les fro-mages frais, les produits carns, les charcuteries, les produits depanification ou les fruits.

    - Emballages pigeurs (oxygne etcomposants de maturation)

    - Emballages metteurs de CO2,dthanol

    - Emballages libration contrlede substances effet antimicrobien

    Dvelopper des procds de sta-bilisation et de conservation res-pectueux de la qualit desaliments

    Hautes pressions - Les hautes pressions permettent de dconta-miner temprature ambiante ou rfrigre des aliments pr-emballs grce lapplication dune trs forte pressionhydrostatique. Les hautes pressions agissent sur les micro-orga-nismes et ont une faible action sur les petites molcules telles quevitamines, armes, lipides, sucres, etc. Cest pourquoi ces proc-ds sont jugs respectueux de la valeur nutritionnelle et organo-leptique des aliments, plus que certains traitements thermiquescomme la pasteurisation. Les applications identifies, potentiel-les et/ou dj industrialises sont nombreuses, essentiellementpour les produits frais, crus ou cuits, rfrigrs (produits vgtaux,produits carns, plats cuisins et plats prpars frais rfrigrs,sauces et condiments, produits laitiers et produits de la mer.)

    - Hautes pressions- Chauffage micro-onde- Conditionnement aseptique- Chauffage ohmique- Lumire pulse- Ionisation- Dcontamination chimique de

    surface- Dcontamination des emballages

    par traitement plasma

    Encourager lutilisation dembal-lages portionnables et de peti-tes portions en rendant lestechnologies compatibles avec lesexigences environnementales et desant

    Technologies monocouche recyclable - Pour consolider lint-rt environnemental des emballages portionnables il convientdamliorer leur recyclabilit et leur fin de vie : linnovation consiste rendre compatibles les caractristiques des emballages aux imp-ratifs de recyclabilit. Diffrentes pistes techniques peuvent treenvisages comme celle du dveloppement de matriaux dembal-lages barrires monocouches (utilisation de polymres barriresqui assurent en mme temps de faon satisfaisante les autres fonc-tions de lemballage).

    - Technologies monocouchesrecyclables

    - Emballages minimisant en toutesconditions les phnomnes demigration

  • 4 n CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015

    importants ; cest notamment le casdans les domaines de radio-identi-fication (radio frequency identifi-cation, RFID) ou de bio-prservation.La recherche pourra bnficier desavances dautres domaines, tels lesbiotechnologies pour les emballagesinstruments, la microlectroniquepour les RFID ou lagronomie (bio-fertilisation) et lalimentation-sant(encapsulation) pour la bioprser-vation.

    Ltude montre que le dveloppe-ment des technologies est dabordfortement dpendant de ltat de larglementation. En effet, certainestechnologies ne sont pas autorisesactuellement lchelon europen,ce qui freine les investigations. Pourdautres il est parfois constat, selonles tats membres, des carts din-terprtation et de mise en uvre desrglementations communautaires, cequi induit des distorsions entre tatset constitue parfois un frein linno-vation. Parmi les chantiers rglemen-taires actuels ou envisags, larvision du rglement Novel Food6,la publication dune liste de substan-ces autorises pour la composition desemballages actifs ainsi que ladoptiondune rglementation sur la biopr-servation permettraient de lever desobstacles la mise en application.

    Les entretiens raliss avec lesacteurs acadmiques et industrielsindiquent que la France est enbonne position pour la plupart destechnologies retenues, que ce soiten termes de ressources intellectuel-les (universits, centres techniques)et de dveloppement industriel.Parmi les innovations les plus sou-tenues, on peut citer notamment lesecteur des RFID (laboratoire demicro-lectronique du Commissariat lnergie atomique, CEA-LETI) oules technologies de bioprservation,qui peuvent sappuyer sur un rseaudorganismes de recherche et plusieursacteurs industriels dont quelquesstart up. Les ples de comptitivitainsi que plusieurs Rseaux Mixtes

    Technologiques (RMT), Units MixtesTechnologiques (UMT) et deRecherche (UMR), mais aussi lerseau des centres techniques indus-triels et instituts techniques agro-industriels (ITAI) de lACTIA(Association de coordination techni-que pour lindustrie agro-alimen-taire), jouent un rle actif dans ledveloppement de ces innovations.

    Sans un accueil favorable par leconsommateur, une technologie nepeut tre valorise avec succs. Orles consommateurs tmoignent par-fois dun manque de confiance enlindustrie agro-alimentaire, linotamment aux crises alimentaires.Afin de cerner le degr dacceptationdes 26 technologies cites, il a tprocd une analyse bibliographi-que, puis des groupes de discussionont t constitus, avec des consom-mateurs types. Les 24 consomma-teurs participant ces groupes ontt interrogs sur 10 technologiesconsidres comme reprsentativesdes 26 tudies. Chacune des tech-nologies tait associe un exempledutilisation possible pour une den-re prcise (par exemple la lumirepulse pour traiter les brioches). Surla base de ces avis, les technologiesont t rparties en 3 groupes. Cellesayant reu plus de 10 avis positifs etmoins de 5 avis ngatifs pendant lesgroupes de discussion ont t clas-ses dans la catgorie technologiesacceptes , celles ayant entre 6 et 9avis positifs ont t classes dans les technologies acceptes sous condi-tions et celles ayant reu plus de10 avis ngatifs et moins de 5 avispositifs ont t classes dans la cat-gorie technologies rejetes . Cetteclassification simple en trois grou-pes a t complte par deux tests(tests de Kendall et de Wilcoxon) quiont permis de comparer les techno-logies entre elles (cf. figure 4 et rap-port dtude). Ces donnes ont tcompltes par des entretiens avecdes associations de consommateurset des centres techniques rgionauxde la consommation.

    De cette analyse il ressort que lestechnologies les mieux acceptes (cf.figure 5) sont celles dont les bnfi-ces pour les consommateurs sontadmis spontanment : produit plusnaturel, retrait des conservateurs,aide la dcision dans la priorisa-tion de la consommation des ali-ments, etc. Si les consommateurs nesont pas catgoriquement opposs la mise en place de nouvelles tech-nologies, ils ont cependant besoindtre informs sur le rapport bn-fice/risque de chacune delles et ilsprivilgient les innovations suscep-tibles dapporter des bnfices tan-gibles, tels quune meilleure qualitorganoleptique ou des productionsplus respectueuses de lenvironne-ment. Les emballages avec intgra-teurs temps/temprature sont unexemple dinnovation bien accep-te car ils facilitent le contrle dela conservation des produits domicile. En revanche, les consom-mateurs ne reconnaissent pas spon-tanment la valeur ajoute destechnologies qui permettent simple-ment dallonger la dure de conser-vation des produits.

    2 - Quelles perspectives 10 ans pour cestechnologies ?

    Des entretiens avec des entrepri-ses (quipementiers, producteurs,distribution, restauration collective,experts techniques) ont t ralisspour tudier les conditions de miseen uvre des innovations par lin-dustrie agro-alimentaire (IAA). Cettedernire est un secteur conomiquequi, tout en tant innovant, reste rela-tivement conservateur 6, carconfront un contexte parfois difficilesur le plan conomique (marge fai-bles) et mdiatique (crises). De plus,la dispersion des acteurs rend par-fois plus complexe ladoption de nou-velles technologies.

    6. Rapport dtude, page 126.

  • CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015 n 5

    Figure 5 - Les trois degrs dacceptation des technologies par les consommateurs interrogs

    Technologies les mieux acceptesTechnologies de conditionnement avec des ferments bioprotecteurs Emballages avec intgrateurs temps/temprature Les hautes pressions Emballages instruments par dtection de traceurs (oxygne, CO2, thylne) Emballages instruments par dtection de micro-organismesEmballages respirants par technologies de perforation Emballages respirants/autres technologies dajustement des flux et de la slectivit O2/CO2Dcontamination par chauffage micro-onde Technologies monocouches recyclablesTechnologies de conditionnement avec des ferments bioprotecteurs

    Technologies acceptes sous conditionsLes emballages metteurs dthanol Les emballages pigeurs (oxygne et composants de maturation) La dcontamination de laliment ou de lemballage par lumire pulse Les matriaux demballage nanochargs dans la masse La RFID Dcontamination des aliments par chauffage ohmique Conditionnement aseptique du couple emballage - produit Emballages libration contrle de substances effet antimicrobien Nouveaux matriaux demballages avec hautes proprits barriresCoatings organiques nanochargs Emballages biosourcsEmballages minimisant en toutes conditions les phnomnes de migration

    Technologies rejetes IonisationCoatings minraux technologies plasma Dcontamination des emballages par traitement plasmaDcontamination chimique de surface

    Source : Rapport dtude, Les innovations technologiques, leviers de rduction du gaspillagedans le secteur agro-alimentaire, page 105

    Figure 4 - Frquence des avis positifs et ngatifs pour chaque technologie discute(les avis neutres ne sont pas reprsents ; N = 24)

    0 5 10 15 20 5 10 15 20

    Emballages pigeurs (oxygne et composants de maturation)

    Emballages avec intgrateurs temps/temprature

    Hautes pressions

    RFID*

    Emballages metteurs dthanol

    Dcontamination de laliment ou de lemballage par lumirepulse

    Technologies de conditionnement avec des fermentsbioprotecteurs

    Ionisation

    Matriaux demballage nanochargs dans la masse

    Dcontamination des aliments par chauffage ohmiqueet conditionnement aseptique du couple emballage-produit

    Trs ngatif

    Ngatif

    Trs positif

    Positif

    * de l'anglais : Radiofrequency identification (usage de marqueurs : les puces RFID)

  • 6 n CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015

    Daprs ltude, le cot apparatcomme le principal frein au dvelop-pement grande chelle de ces inno-vations. En effet, la situationconomique des IAA ne favorise paslinvestissement des industriels dansde nouvelles machines, ni ladoptionde techniques novatrices risquantdaugmenter le prix de revient du pro-duit alimentaire, et donc de dtournercertains consommateurs. Pourtant,certaines des innovations tudiespermettraient aux producteurs desouvrir de nouveaux marchs lex-port. On pense l aux technologies tel-les que les emballages pigeurs, djutilises dans le cadre de la restaura-tion hors foyer (RHF).

    Pour analyser les volutions possi-bles des technologies 10 ans, un

    atelier de prospective, compos de24 participants issus de lindustrieagro-alimentaire, de la communautscientifique et des pouvoirs publics,a identifi les facteurs pouvantinfluencer ladoption de ces techno-logies. La figure 6 prsente les rsul-tats de cet atelier.

    3 - Comment soutenirle dploiement destechnologies favorisant larductiondu gaspillage ?

    Ltude assortit son analyse pros-pective de recommandations. Elle anotamment mis en vidence un man-que de donnes chiffres sur le thmedu gaspillage. Elle a par ailleurs mon-

    tr que les innovations technologi-ques pouvaient contribuer amlio-rer les caractristiques de nombreuxproduits prissables et donc augmen-ter leur DLC. Cependant, selon sesauteurs, diffrentes actions sont mettre en place pour assurer ladop-tion grande chelle des technolo-gies et favoriser la rduction dugaspillage. Le rapport dtaille ainsi17 recommandations, prcisant pourchacune ses objectifs potentiels etses modalits de mise en uvre. Letout compose un plan daction que les auteurs soumettent larflexion des dcideurs et quils ontvoulu le plus cohrent possible,notamment en prcisant les lienscroiss entre les diffrentes actions.Ce plan comporte cinq axes rsumsci-dessous.

    Figure 6 - Reprsentation graphique de lattractivit 10 ans des 26 technologies

    Groupe 1

    Groupe 4

    Groupe 3 Groupe 2

    Monocouche recyclable

    Nouveaux matriaux barrire

    Ionisation

    AseptiqueOhmique

    Coating plasma

    Emballage nanocharg

    Emetteur

    Lumire pulseRelargueur antimicrobien

    Coating nanocharg

    Dcontamination plasma

    Bioprservation phages

    Respirant autres technologies

    Intgrateur Temps Temprature

    Bioprservation

    PigeurRFID

    Micro-ondesMicroorganismes

    Traceurs

    Hautes pressionsAntimigration

    BiosourcRespirant perfor

    Dcontamination chimique

    10,00

    10,00

    9,00

    9,00

    8,00

    8,00

    7,00

    7,00

    6,00

    6,00

    5,00

    5,00

    4,00

    4,00

    3,00

    3,00

    2,00

    2,00

    1,00

    1,00

    Note de lecture : - le graphique prsente en abscisse la faisabilit de la mise en uvre de la technologie. Cette faisabilit dpend de plusieurs variables : acceptation par le consom-mateur, rglementation, maturit de la technologie et du march franais.- le graphique prsente en ordonne l'impact macro-conomique de la technologie, c'est--dire notamment l'analyse des bnfices en matire de contribution la rduction du gaspillage, le cot et l'impact environnemental, tous deux 10 ans.- la classification en quatre groupes est faite en fonction de leur attractivit future. Le groupe 1 se caractrise par une attractivit trs importante l'horizon de10 ans (faisabilit et impacts forts). Le groupe 2 est caractris par une grande faisabilit de mise en uvre mais par un impact macro-conomique plus faible.Le groupe 3 concerne des technologies dont l'impact macro-conomique est jug faible pour une faisabilit de mise en uvre moyenne. Le groupe 4 est carac-tris par une faisabilit de mise en uvre trs faible ce qui rend ces technologies peu attractives. L'ionisation se trouve hors de ces quatre groupes du fait deson rejet massif par les consommateurs.Source : Rapport d'tude, Les innovations technologiques, leviers de rduction du gaspillage dans le secteur agro-alimentaire, page 147

  • CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015 n 7

    Amlioration de la connaissancesur le gaspillage alimentaire. Ilsagirait dans un premier temps demieux quantifier les pertes et gaspil-lages par filire de production ainsique de mieux suivre le gaspillage auniveau des mnages, ce qui permet-trait de combler le retard en lamatire avec dautres pays. Le suividu gaspillage au niveau des mna-ges pourrait tre exam

    Sensibilisation des acteurs auxenjeux du gaspillage alimentaire.Le lancement dune campagne din-formation destination du grandpublic sur les innovations mises enuvre par les IAA, pour lutter contrele gaspillage alimentaire, et linscrip-tion du gaspillage dans les rfren-tiels de formation des tablissementsdenseignement suprieur agricoleet agro-alimentaire, devraient per-mettre daugmenter la sensibilisa-tion des gnrations futures. Ltudesuggre dencourager lutilisation desmartphones pour faciliter laccsdes consommateurs des informa-tions complmentaires sur les produits.

    Approfondissement de lvalua-tion scientifique et adaptation ducadre rglementaire. Linnocuitdes nouvelles technologies doit tredmontre de faon gnrique afindassurer la scurit sanitaire duconsommateur. Il faudrait aussi leverles verrous rglementaires suscepti-bles de bloquer les investissementsdans les innovations. Une rvisionallant vers une simplification de larglementation Novel Food est ainsijuge souhaitable.

    Accompagnement de la recher-che. Le gaspillage alimentaire devraittre pris en compte dans les prioritsde recherche et intgr aux contratsdobjectifs et de performances desorganismes de recherche sous tutelledes ministres. Ltablissement departenariats de recherche, au niveaunational comme europen, et larecherche interdisciplinaire, notam-ment avec le secteur biomdical, sontgalement encourags. Ltuderecommande les thmatiques de larecyclabilit et de la prservation de lalimentarit 7 par de nouveauxemballages comme sujets de recher-che afin de dvelopper des solutionscomptitives et durables.

    Soutenir ladoption des innova-tions par les IAA. La prparationdun livre blanc, pilot par les inter-professions, permettant de fournir auxentreprises des prconisations pourla lutte contre le gaspillage et de lesguider dans leurs dmarches dinno-vation est suggre. Le soutien ladoption des innovations les plusprometteuses est encourag par desaides linvestissement par la Banquepublique dinvestissement (BPI)ou par la Direction gnrale desentreprises (DGE), destination desquipementiers comme des indus-triels et PME en IAA (programmes Investissements davenir , prts lindustrialisation), ou enfin traversdes aides au dveloppement de plate-formes de services et centres de R&D.

    ***

    Cette tude sur la possible rduc-tion du gaspillage alimentaire via desinnovations technologiques adoptespar les IAA identifie plusieurs tech-niques concrtes et des pistes plusgnrales daction pour amliorer la

    situation. Les informations sur lesprocds identifis, dtailles pourchaque technologie tudie dans unjeu de fiches ddies annexes aurapport pourront constituer une basede connaissance pour les entre-prises ainsi que la communautscientifique, qui a dj pris en consi-dration limportance de cet enjeu.Toutefois, ce sont les innovationsbien acceptes par les consomma-teurs, offrant naturalit et praticit,tout en garantissant des qualits orga-noleptiques et sanitaires leves,qui retiendront logiquement en prio-rit lintrt des entreprises agro-ali-mentaires.

    Plus gnralement, ce travailgagnerait tre complt par lana-lyse dinnovations technologiquestouchant dautres maillons ouaspects de la chane de valeur quinentraient pas dans le primtretudi : chambres froides, rfrigra-teurs connects, solutions logiciel-les pour la logistique, etc. Toutefois,les solutions technologiques ne pour-ront suffire rduire le gaspillage.Dautres innovations (produits maisaussi procdures) auront un rle jouer : amliorations des chanes logis-tiques, innovations organisationnel-les, nouveaux circuits de valorisation(conomie circulaire), etc. La rduc-tion du gaspillage ncessitera desinnovations de toutes sortes mais ellepassera aussi par dautres vecteursparmi lesquels la sensibilisation desprofessionnels de la chane alimen-taire comme des consommateurs.

    Olivier Chartier, Hlne Bourgade,Elodie Cluzel

    Euroquality

    Madeleine LesageCentre dtudes et de prospective

    7. Alimentarit : aptitude dun matriel entrerau contact dun aliment sans interaction entreeux, cest--dire sans migration de molcules desmatriaux vers laliment.

  • 8 n CENTRE DTUDES ET DE PROSPECTIVE Analyse N 80 - Juin 2015

    Ministre de lAgriculture, de lAgroalimentaire et de la Fort Directrice de la publication : Batrice SdillotSecrtariat Gnral Service de la statistique et de la prospective Rdacteur en chef : Bruno HraultCentre dtudes et de prospective Mel : [email protected] rue Henri Rol-Tanguy Tl. : 01 49 55 85 75TSA 7000793555 MONTREUIL SOUS BOIS Cedex Composition : SSP BeauvaisSites Internet : www.agreste.agriculture.gouv.fr Dpt lgal : parution 2015

    www.agriculture.gouv.fr

    Dernires analyses publies par le Centre dtudes et de prospectivedu ministre de lAgriculture, de lAgroalimentaire et de la Fort

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