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Les jeunes et le suicide (partie 2)

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Page 1: Les jeunes et le suicide (partie 2)

7/29/2019 Les jeunes et le suicide (partie 2)

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Société

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No 116 21 AVRIL 2012

« L’ADOLESCENCE est unepériode où le jeune demeure trèssusceptible aux effets d’imitation

et de contagion. Le suicide d’unparent, d’un ou d’une ami/e,d’un camarade de classe oud’une idole— chanteur, acteuretc., peut influencer le jeune quiest déjà prédisposé au suicide.Les risques de suicide sontprincipalement présents chez unadolescent qui souffre d’untrouble psychologique, telle unedépression ou présente des traitsde personnalité donnant dans

l’impulsivité et l’agressivité, ouest issu d’un environnementchaotique ou d’une famille

brisée et perturbée (conflitsconjugaux, alcoolisme d’un/desparents, manque de soutien, desparents despotiques etc.). Ouencore, le décès d’un parent oud’un ami, et même une ruptureamoureuse peuvent provoquerdes pensées suicidaires chez le

 jeune.Des traits très distincts sont

présents chez l’adolescent aux tendances suicidaires; celui-ci est

souvent envahi par un sentimentd’impuissance et d’échec. Il estconstamment en quête

d’assurance vu qu’il souffre d’unmanque de confiance. Il éprouvedes difficultés à résoudre et gérerses problèmes personnels. Il sesent souvent isolé, aliéné etincompris

Il est important de porter uneattention à ce qu’énoncel’adolescent. La taillade desveines est souvent le résultatd’imitation ou de contagion. Le

 jeune subit l’influence de ses

camarades de classe qui voientcette pratique comme une façond’exprimer leur colère ou

tristesse.Les parents doivent êtreaimants, consistants et attentifsaux besoins du jeune pendantcette période d‘intenseschangements affectifs, corporelset sexuels. Le taux de suicide a augmenté considérablement; lesmesures existantes ne cherchentpas à traiter ce problème à sa source. »

HARSHA RAMCHURN (PSYCHOLOGUE) :

« Lʼadolescent se sent souvent isolé, aliéné et incompris »

La vie de Meena et celle de Priscilla ne sont pas loin de celle de beaucoup de jeunes de leur époque qui se sentent ballottés par les évène-ments. Certains s’en sortent alors que d’autres au beau milieu croient pouvoir mettre une fin à l’imbroglio soit en pensant activement au

suicide, pour ensuite le tenter … et peut-être y réussir.

Elles ont pensé au suicide...

EN VOICI DES TÉMOIGNAGES ...

« L’IDÉE de me suicider m’a paru lasolution idéale à un certain moment

de ma vie. Je me sentais incompriseet maltraitée par tout le monde. Lecomble, c’est qu’il n’y avait personneà qui faire confiance et parler. Je meméfiais de tous ceux qui mecôtoyaient. Je me sentais prisonnièred’une chambre très noire et sansissue. Et n’était-ce la méditation quia changé ma vie, je l’aurai sansdoute déjà fait …« D’une part, j’avais des parents trèssévères. A l’école, la situation n’étaitguère mieux avec des coups bas ettrahison d’amies en qui j’avais placéma confiance. Bref, ma vie à l’écolefut un enfer. Après mes examens dela SC, j’ai changé d’institutionscolaire pensant que les choses

s’amélioreraient. C’est à ce momentque j’ai découvert que plus rien nefonctionnait entre mes parents. Monpère revenait souvent ivre à la

maison pour ensuite frapper mamère. Mon frère et moi vivions très

mal cette situation et je pensaissouvent au suicide. Je me cognais latête contre le mur de plus en plusfort pour faire cesser tout ce bruit.« Alors que tout me semblait sansissue j’ai rencontré quelqu’un qui asu me protéger et me soutenir.Sinon, j’aurais sûrement fini commemon frère c’est-à-dire drogué etpour ensuite finir à l’asile ou morte.Qui sait ! Mais toute bonne chose aune fin et nous avons fini parrompre.« Mes années d’études en Angleterreont été affectées par notre rupture etmes notes ont chuté. Ensuite, j’ai faitla connaissance d’un garçon denature mesquine et qui buvait

beaucoup. Il lui arrivait de devenirtrès agressif et paranoïaque. Jaitrouvé la force de le quitter. Il aréagi en faisant du chantage. Les

chantages continuaient à mepoursuivre et à me rendre folle. Je

me négligeais et le suicide meparaissait une bonne solution, j’ypensais très souvent. Je me sentaisfaible, je n’avais plus confiance en

moi, impuissante et mon estimeétait au plus bas. Je me suis

rappelée qu’il me restait quequelque mois avant la fin desétudes. Alors je me suis concentréesur mes études et la méditation. »

Quatre cas de suicides d’adolescentsont été enregistrés pour les quatre

mois de 2012

● 24 Janvier : Un écolier de 11 ansrenonce à la vie en se pendant à unarbre dans sa cour à Plaine-des-Roches. Les raisons divergent. Onparle de sa volonté non exaucée par sa mère pour qu’il cesse les cours, tandisque d’autres disent que le petit n’a 

 jamais pu surmonter le décès de sonpère.

● 27 février: Une fille de 16 ans,perturbée depuis la disparition de sa camarade de classe s’est égalementdonnée la mort par pendaison.

Pourtant, elle venait tout juste dedécrocher 11 unités à l’examen de la School Certificate.

● Le jeudi 5 avril, une adolescentede 14 ans qui fréquentait le collègeGaëtan Raynal, Quatre-Bornes, s’estdonnée la mort en se jetant dutroisième étage de son immeuble, à Stanley, Rose-Hill. Les policiers ontpar la suite découvert une lettre danslaquelle l’adolescente expliquait lesraisons de son acte.

● Le 17 avril une adolescente de16 ans, habitant Goodlands, s’est

suicidée à son domicile. Elle s’estpendue à l’aide d’une corde attachée à un antivol. L’enquête pour élucider sedrame se poursuit.

Suicide dʼadolescents :4 cas à ce jour

« A DEUX reprises je n’ai pu passerle cap de ma première annéed’études en Angleterre. Je pensaisà tout ce que mes parents avaientdépensé pour mes études, je mesentais coupable. D’autresévènements se sont accumulés etm’ont donné l’envie de vivre. Macolocataire a organisé une fête. Ungarçon très bizarre était présent et ilm’a suivie dans ma chambre. J’étaischoquée et ne savais pas tropcomment réagir. Très vite j’aicompris qu’il m’avait suivi pour uneraison précise. J’essayais de le

repousser mais c’était trop tard. Il setrouvait déjà sur moi. Une fois parti,j’ai demandée à mes amis qui étaitce garçon. Mais personne ne leconnaissait. Je compris qu’il était unintrus. Mais j’avais tellement honteque je ne pouvais dire un mot sur cequi s’était passé dans ma chambre.

 Je me disais que c’était monappartement et ma chambre. Laplupart des jeunes étaient sousl’influence de l’alcool alors personnen’allait croire à mon histoire. Celame rongeait de l’intérieur. Je suisrentrée à Maurice pour les vacances,

mais les images de cette nuit-là mehantaient. Je voulais me suicider.Mais j’ai compris ce qui ce passait etje savais que si je me laissais aller jefinirais par passer à l’acte. Je pris ladécision de chercher de l’aide auprèsde BefriendersMauritius. Ils ont sutrouver les mots pour que je parle àmes parents en leur présence. A lafin de la séance mes parents m’ontdemandé si je voulais rester àMaurice et d’y poursuivre mesétudes.

Meena : « Je me sentais incomprise et maltraitée »

Priscilla : « J’ai compris que je finirai par passer à l’acte »