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Les mesures agroenvironnementales DÉCEMBRE 2012

Les mesures agroenvironnementales - Gard€¦ · C’est pourquoi mon objectif pour la PAC post 2013 est de disposer des outils qui permettront d’accompagner ces nouveaux modèles

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Les mesures agroenvironnementales

DÉCEMBRE 2012

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ÉditoStéphane Le Foll, Ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaireet de la forêt

Concilier environnement et économie c’est possible ! Et c’est un enjeu majeuraujourd’hui.

D’une part, nous devons trouver des réponses économiques face aurenchérissement du coût des intrants (énergie, engrais, pesticides). Nous devonsaider le monde agricole à faire face à ce défi.

D’autre part, les défis environnementaux sont croissants : l’acte de productiondoit veiller à préserver les ressources sur lesquelles il s’appuie. Nous portons uneresponsabilité vis-à-vis des générations futures, mais aussi vis-à-vis de nosconcitoyens, qui sont prêts à soutenir l’agriculture au niveau national et européensi elle respecte leur santé et leur environnement.

Je souhaite orienter nos modèles agricoles, dans tous nos territoires, vers demeilleures performances, à la fois économiques et environnementales.

C’est pourquoi mon objectif pour la PAC post 2013 est de disposer des outils qui permettront d’accompagner cesnouveaux modèles agricoles.

Aujourd'hui, et encore plus demain, les mesures agroenvironnementales (MAE) sont indispensables. Je souhaiteles inscrire dans un cadre de mise en œuvre ambitieux, leur conférer une dimension incitative aussi forte quepossible et privilégier une approche collective.

Les MAE permettent l'émergence de nouveaux modèles agricoles adaptés aux enjeux des territoires.

Deux exemples : encourager les surfaces en herbe qui protègent la biodiversité, favoriser les systèmes de grandescultures conduites avec moins d’intrants notamment sur les bassins d'alimentation de captage.

Il nous faudra demain conjuguer toute une palette d’outils. Certaines MAE répondront à des enjeux ciblés surcertaines zones (eau, biodiversité…). D’autres MAE, des « MAE système », permettront d’engager des changementsde pratiques dans une approche globale sur l’exploitation et prendront en compte simultanément plusieurs enjeux.

Les groupements d'intérêts économiques et environnementaux seront mis en place dans un esprit de mobilisationcollective : ce seront des modèles d’organisation collective permettant de réaliser des investissements ou d’effectuerdes changements de pratiques agricoles dans le sens d’une amélioration des performances à la fois économiqueset environnementales. Ils pourront notamment mobiliser des MAE adaptées à leurs enjeux et leurs territoires.

Je veux aussi dire que cet objectif fort ne pourra être atteint que sur la base d'un partenariat étroit et solide avecles collectivités territoriales et les autres financeurs, notamment les agences de l'eau, dans une dynamique derégionalisation accrue.

Par ce guide, qui met en lumière des initiatives à l’œuvre sur nos territoires, je veux démontrer au plus grandnombre que l'agro-écologie est une voie d'avenir.

Collectivement, résolument, engageons-nous sur ce terrain ambitieux des mesures agroenvironnementales.

Produisons autrement !

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I. Qu'est-ce que le FEADER ?

II. Focus sur des projets réalisés grâce aux mesures agroenvironnementales(MAE)

1. Préserver et restaurer la biodiversité Encourager une gestion extensive des prairies

Préserver le patrimoine naturel

Sauvegarder des races menacées

2. Protéger les ressources en eauRéduire l'utilisation d'engrais et de pesticides

Privilégier les productions économes en eau

3. Développer l'agriculture bio

4. Des enjeux particuliers dans les DOM et en CorseLa Corse, un patrimoine naturel à préserver

Un plan de développement rural adapté à chaque DOM

III. Monter un dossier

IV. Contacts dans votre région

Sommaire

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I.Qu'est-ce que le Fonds européen agricole pour le développementrural ?

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Une agriculture et un secteur bois compétitifs et respectueuxde l’environnement, des produits alimentaires de qualité, desespaces ruraux occupés et aménagés de façon équilibréepour et par ses divers acteurs, une économie rurale diversi-fiée… Tels sont les objectifs de la politique de développementrural européenne.

Aux côtés de ce qu’on appelle « le premier pilier de la PAC », qui permet desoutenir les marchés et les revenus agricoles dans le cadre de la politiqueagricole commune (PAC), l’Union européenne a mis en place une politiquespécifique pour le développement rural, financée par un fonds, le Fonds eu-ropéen agricole pour le développement rural (FEADER). Le but : contribuerà accompagner les mutations de l’espace rural, qui représente aujourd’hui90 % du territoire de l’Union européenne, pour répondre aux enjeux écono-miques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle. Pour cela, le FEADERintervient aux côtés d'autres instruments financiers de l'Union européenne,comme la politique de cohésion financée par le Fonds européen de déve-loppement régional (FEDER) et le Fonds social européen (FSE).

Sur la période 2007 – 2013, près de 96 milliards d’euros deFEADER sont ainsi répartis entre les 27 pays de l’Union eu-ropéenne pour soutenir le développement rural, la Francebénéficiant d’une enveloppe de 7,6 milliards d’euros.

La mise en œuvre de la politique de développement rural repose sur desobjectifs définis à l’échelle européenne, puis déclinés de façon stratégiqueet opérationnelle au niveau de chaque État membre. Il s’agit de développerles espaces ruraux en finançant l’amélioration de la compétitivité de l’agri-culture et de la forêt, l’amélioration de l’environnement et de l’espace rural,la qualité de vie en milieu rural et la diversification de l’économie. Pour cha-cune de ces orientations, l’Europe impose à chaque État membre unpourcentage de financement minimal obligatoire. Ensuite, l’État membrerépartit les sommes en fonction des spécificités de son territoire.

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Des enjeux locauxLa France a établi un programme de développement rural hexagonal (PDRH),qui décline l’intervention du FEADER dans les 21 régions de France métro-politaine hors Corse, ainsi que 5 programmes de développement ruralrégionaux pour la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, la Guyane et laCorse, pour répondre au plus près aux enjeux de chaque territoire. Cettevolonté de prendre en compte les besoins et les attentes spécifiques desacteurs des territoires a également conduit à ce que le PDRH soit constituéd’un socle national applicable sur l’ensemble du territoire, et de volets régio-naux déclinés dans chaque région dans les documents régionaux dedéveloppement rural (DRDR). Ce choix de déconcentration s’appuie sur leconstat d’une ruralité française aux visages multiples où la croissance éco-nomique et la place de l’agroalimentaire et de la sylviculture varientfortement entre les régions, et où la progression démographique et l’attrac-tivité résidentielle sont contrastées.

Ainsi, le FEADER subventionne une diversité importante de projets, répon-dant au mieux aux enjeux locaux, tout en conservant un socle national. Maispour que ces subventions permettent une réelle dynamisation des zonesrurales, il est indispensable que les acteurs locaux soient étroitement impli-qués dans ces projets.

Un des principes fondamentaux du FEADER, c’est quechaque euro versé par l’Europe doit trouver, en face, un euroversé par l’État, par une collectivité locale ou un autre finan-ceur public, et la philosophie qui sous-tend ce fondseuropéen, c’est de faire effet levier : en aidant les acteurslocaux à s'organiser pour mettre en place de bonnes pra-tiques, on espère créer un cercle vertueux, qui continuera àexister après la fin de la programmation. Ainsi les mesuresagroenvironnementales (MAE) viennent en appui à unegrande diversité de projets, en réponse à une multitude d'en-jeux de territoire.

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PACPolitique Agricole Commune→ 1er PILIER Politique de soutien au marché et aux revenusIl comprend les aides provenant du Fonds européen agricole degarantie (FEAGA) et répondant aux objectifs initiaux de la PAC.

ENVELOPPE : 9 milliards d'€/an

→ 2ème PILIERDéveloppement ruralIl comprend les aides provenant du Fonds européen agricole pour ledéveloppement rural (FEADER) qui se compose de 4 axes :Axe 1D améliorer la compétitivité des secteurs agricoles et forestiersAxe 2D améliorer l'environnement et l'espace ruralAxe 3D améliorer la qualité de vie en milieu rural et diversifier

l'économie ruraleAxe 4D soutenir des actions de développement local via la méthode

Leader (Liaison entre actions de développement del'économie rurale)

ENVELOPPE : 7,6 milliards d'eurospour 2007-2013,abondée de 1 milliardd'euros suite au bilan desanté de la PAC, fin 2008.Avec les financementsnationaux mobilisés sur lesmêmes mesures, plus de16,7 milliards d'eurosbénéficient aux territoiresruraux français sur cettepériode.

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Histoire de la PAC1957 : création de la PAC par le traité de Rome1962 : mise en place de la PAC dans le but d’assurer l’autosuffisancealimentaire de l’Europe en augmentant la productivité de l’agriculture et enstabilisant les marchés agricoles1999 : naissance de la politique de développement rural (second pilier dela PAC) en cohérence avec la politique des marchés agricoles2000-2006 : première programmation de la politique de développementrural2007-2013 : deuxième programmation FEADER2014-2020 : troisième programmation FEADER

Les principaux fondseuropéensLe Fonds européen agricole pour ledéveloppement ruralD intervient pour développerles zones rurales ;D permet de créer une dynamique économiqueet sociale compatible avec le respect del'environnement.

Le Fonds européen dedéveloppement régionalD dirige son action vers lerenforcement de la cohésionéconomique, sociale et territoriale ;D permet de soutenir le développement deséconomies régionales.

Le Fonds social européenD soutient les politiquespubliques nationales,régionales et locales enmatière d'emploi, de formation et d'insertionprofessionnelle ;D a pour objectif de renouer avec la croissanceet l'emploi et de permettre aux acteurs des'adapter aux mutations économiques et auxprocessus de transformation sociale.

Le Fonds européen pour les affaires maritimeset la pêcheD principal instrumentfinancier de la Politique commune pour la pêche(PCP) ;D destiné à favoriser une exploitation durabledes ressources aquatiques et de l’aquaculture.

Dotations FEaDER pouR

la pRogRammation 2007-2013

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AXE 1 >Améliorer la compétitivité des secteursagricoles et forestiersPour améliorer la compétitivitéde ces secteurs tout enrespectant l'environnement, le FEADER mise sur lamodernisation et l'innovationainsi que sur la dimension dequalité. Cet axe soutient lesinvestissements dans lesindustries agroalimentaires et la formation professionnelle.Il contribue aussi à lavalorisation de la forêt.

AXE 3 >Qualité de vie en milieu rural et diversification de l’économieruraleL’un des objectifs principaux de cet axe consiste à favoriserle développement économiqueet l’emploi dans les zonesrurales en soutenant, parexemple, la création de micro-entreprises ou en développantle tourisme. Il permet ausside développer l’offre deservices sur les territoires dans la santé ou lescommerces de proximité.

AXE 4 >Leader(liaison entre actions de développement de l’économie rurale)

L’approche Leader constitueune méthodologie d’action,contrairement aux trois autresaxes qui désignent desobjectifs à atteindre. Ilencourage les partenariatsentre acteurs publics et privésau sein de groupes d’actionlocale (GAL) afin de réaliser des projets de développementlocal intégrés en utilisantcertaines mesures des troisaxes précédents.

4 axes stratégiques au service du développement ruralLe FEADER permet de financer la réalisation de projets dans différents secteurs (agri-culture, industrie agroalimentaire, forêt, tourisme, économie rurale…) et portés parune diversité d'acteurs (agriculteurs, associations, collectivités territoriales, entre-prises, établissements publics, parcs naturels…).

Le FEADER en bref

AXE 2 >Améliorerl’environnement et l’espace ruralCet axe finance l'améliorationdes pratiques agricoles en vued'un effet global sur lapréservation de la biodiversitéet de la ressource en eau. Il vise également à prévenir les risques naturels et àmaintenir l’activité agricole en zones défavorisées parl’indemnité compensatoire de handicaps naturels.

Les MAe s’inscrivent dans cet axe.

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Les mesures agroenvironnementales (MAE)Les mesures agroenvironnementales (MAE) fêtent en quelque sorte leurs20 ans en 2012. Apparues lors de la réforme de la PAC de 1992 avec lesopérations locales agroenvironnementales (OLAE), elles ont été fonduesdans la politique de développement rural en 1999. Dénommées MAE pourla programmation 2007-2013, ce dispositif trouvera une continuité au coursde la période 2014-2020.

Ces mesures font partie des programmes de développement ruraux et sontprincipalement cofinancées par le FEADER et l'État.

Biodiversité et qualité de l'eau

Elles visent à encourager le développement durable des zones rurales etrépondre à la demande croissante de la société envers l'environnement.Elles s'adressent aux agriculteurs qui souhaitent s'engager de manièrevolontaire dans cette démarche au travers de dispositifs contractuelsd'engagement sur 5 ans, portant sur tout ou partie de la surface de leurexploitation et allant au delà des obligations réglementaires.

Au cours de l'actuelle période 2007-2013, deux enjeux sont particulièrementvisés : la préservation de la biodiversité et la qualité et les ressources eneau. D'autres enjeux plus spécifiques peuvent aussi être pris en comptecomme le paysage, l'érosion des sols ou encore la protection contre lesincendies. Le zonage de ces enjeux est défini, selon les dispositifs, au niveaunational ou régional avec une marge d'adaptation locale, en concertationétroite avec les acteurs impliqués.

Les MAe : comment ça marche ?

Une commission régionale agroenvironnementale assure la cohérence desdispositifs. Elle assure la coordination entre les acteurs impliqués enparticulier les services de l'État, les représentants des financeurs, lesgestionnaires d'espaces naturels, de Chambres d'agriculture, lesorganisations syndicales d'exploitants agricoles et des associations deprotection de l'environnement.

Les agriculteurs s'engagent en MAE lors de leur déclaration annuelle d'aidede la PAC (au plus tard le 15 mai).

Pour les MAE territorialisées, le dispositif le plus exigeant en termes dechangement de pratiques culturales, un opérateur agroenvironnementalassure, en amont, la préparation de projet et, dans l'idéal, accompagne lesexploitants au cours de leur contrat.

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POURQUOI CE gUIDE Et POUR QUI ?Ce guide présente des initiativesréussies et originales, dans les différentes régions de France. Il est destiné aux multiplesdécideurs non agricoles confrontésà des enjeux environnementauxlocalisés et qui cherchent des solutions auxquelles lesexploitations agricoles peuventcontribuer grâce à des MAE. En contribuant à alimenter lesréflexions à travers ces exemples,peut-être certains nouveaux liens,puis projets germeront-ils...

La programmation 2007-2013 comprend neuf dis-positifs de mesures agroenvironnementales :

q la prime herbagère agroenvironnementale (pHaE)

Elle soutient les exploitations d'élevage extensif en maintenant les prairies,qui stockent le carbone et permettent ainsi de lutter contre le réchauffementclimatique.

q la maE rotationnelle

Elle encourage les agriculteurs à alterner différentes cultures sur une mêmeparcelle, d'une année sur l'autre, notamment pour casser les cycles dereproduction des nuisibles. Cela permet de diminuer l'utilisation de produitsphytosanitaires, et d'améliorer ainsi la qualité de l'eau et la biodiversité.

q l'aide aux systèmes fourragers polyculture élevage économes en

intrants (sFEi)

Elle encourage la gestion extensive des prairies et la réduction de l'utilisationdes produits phytosanitaires, afin de préserver la qualité de l'eau etd'améliorer les paysages.

q les aides à la conversion et au maintien de l'agriculture biologique

Elles encouragent les agriculteurs à adopter ce mode de production, avantet après la conversion en agriculture biologique, qui peut prendre 2 à 3 ans.

q la protection des races menacées et la préservation des ressources

végétales menacées de disparition

Il s'agit de préserver les nombreuses races animales et espèces végétalesmenacées d'érosion génétique, en encourageant les agriculteurs à lesdévelopper sur leurs exploitations.

q l'aide à la préservation de la biodiversité végétale par les abeilles

Cette aide encourage les apiculteurs à installer leurs ruches dans des zonesparticulièrement intéressantes du point de vue de la biodiversité. Lesabeilles, insectes pollinisateurs, permettent en effet de préserver labiodiversité en favorisant la reproduction de nombreuses espèces végétales.

q les maE territorialisées (maEt)

Ces aides accompagnent les agriculteurs installés sur des sites prioritairespour la préservation ou le rétablissement de la qualité de l'eau et de labiodiversité. Les cahiers des charges de ces mesures sont construits au caspar cas, de manière à répondre aux problématiques spécifiques à chaqueterritoire à enjeu remarquable. Il s'agit par exemple de retarder la fauche d'uneprairie pour permettre à une espèce d’oiseau protégée de se reproduire.

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II.Focus sur des projetsréalisés grâce aux mesures agroenvironnementales(MAE)

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Ces mesures agroenvironnementales permettent de préserver des ressources remarquables, enpriorité dans les sites Natura 2000, et de répondre à des enjeux tels que l'érosion, la conservationdes paysages, ou encore la défense contre les incendies.

1. Préserver et restaurerla biodiversité

CHAMPAGNE-ARDENNE

Restaurer des prairies pour les oiseauxLe Bassigny abrite plusieurs espèces d'oiseaux signa-lées comme menacées à l'échelle européenne,comme le Milan royal, le Busard cendré ou l'Alouettelulu. Leur protection dépend de la pérennité de leurhabitat naturel, et notamment des prairies, qui cou-vrent un tiers du territoire.

Une avifaune riche mais menacéeÉtape migratoire pour près de 70 espèces d'oiseaux, leszones humides du Bassigny Haut-Marais, site Natura2000, abritent une avifaune variée, nichant le plus sou-vent dans la forêt ou dans les espaces agricoles. Lesprairies, qui couvrent un tiers du territoire, jouent unrôle important pour certains oiseaux comme la Cigogneblanche, la Pie grièche écorcheur, le Milan royal ouencore l'Alouette Lulu, qui y trouvent abri, nourriture etrefuge pour faire un nid. Or, au cours des dernières décennies, les surfaces enprairies se sont progressivement réduites, même sielles sont encore conséquentes. Parallèlement,les pratiques agricoles ont sensiblementévolué : les performances du matérielpermettent de récolter les foinsbeaucoup plus vite et plus tôt, ce quiest néfaste à la nichée au sol. Leshaies et les buissons, refuges pourles oiseaux, ont régressé sur leterritoire, tandis que des parcellesdifficilement mécanisables sont restéesà l'abandon, ne pouvant plus jouer leurrôle d'habitat prairial pour l'avifaune.

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D Gestion extensive des prairies avecréduction / suppressiontotale de la fertilisation

D Retard de fauche au 14 juillet pour les prairieshumides

p EncoURAgER UnE gESTion ExTEnSivE DES pRAiRiES Les prairies constituent l'habitat naturel de nombreuses espèces animales et végétales. Des mesures agroenvironnementalesterritorialisées (MAET) encouragent les agriculteurs à gérer ces prairies de manière durable. Réduire la fertilisation, retarder lafauche, entretenir les haies et les arbres, etc. : autant d'actions qui permettent de conserver différentes espèces dans les prai-ries, et de préserver ainsi la biodiversité naturelle.

Les agriculteurs restaurent les prairiesPour concilier préservation des oiseaux et productionagricole sur le territoire, la Chambre d'agriculture, ladirection départementale des territoires (DDT) de Haute-Marne et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO)de Champagne-Ardenne ont défini ensemble lesmesures favorables à l'avifaune qui pouvaient être misesen place. Différentes mesures agroenvironnementalesterritorialisées (MAET) ont ainsi été proposées auxexploitants, accompagnés par la Chambre d'agricultureet la DDT pour mettre en place des pratiques agricolescontribuant à la préservation et au maintien de labiodiversité.

Plus de 15 000 hectares de prairies sont aujourd'huicouverts par des MAET, par lesquelles les exploitants sesont engagés, pour une période de 5 ans, à retarder lesdates de fauche, à diminuer la quantité de fertilisant uti-lisée ou encore à favoriser la présence de haies et debuissons. En échange de ces efforts qui peuvent entraî-ner des pertes de revenus, ils perçoivent unecompensation financière allant de 108 à 322 euros parhectare et par an. Des mesures efficaces pour la pro-tection des oiseaux comme le Courlis cendré, quiretrouve un habitat propice à son développement.

Nichant au sol dans les prairies, cet oiseaueffectue en effet une seule couvée par

saison. En retardant la date desfauches, les agriculteurs lui laissentainsi le temps de se reproduiretranquillement, d'autant que l'ab-sence de fertilisation dans laprairie la rend beaucoup plus

attractive.

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Grâce à la bonne gestion des prairies fleuries, lesagriculteurs du parc naturel régional du massif desBauges récoltent des fourrages de qualité tout enpréservant leur espace naturel.

Pourquoi des prairies fleuries ? Les prairies naturelles ont avant tout un rôle de produc-tion : les éleveurs y font pâturer leur troupeau ou fauchentl'herbe en vue de la production du foin. La qualité des her-bages se retrouve donc dans les fromages, dont plusieurssont fabriqués sous signes officiels de qualité (Tome desBauges, Abondance, Reblochon, Tomme de Savoie...). Certaines plantes, comme le trèfle des prés ou le sain-foin sont appréciées pour leur valeur nutritive, aroma-tique et leur capacité à fixer l'azote dans le sol ; d'autresencore sont précieuses car elles garantissent un habitatpropice à une grande diversité d'insectes et d'oiseaux.

L'Europe au cœur des prairiesLa mesure agroenvironnementale territorialisée (MAET)« prairies fleuries » s'inspire d'une expérience menée enAllemagne depuis 2000. Élaborée en 2007 par le parcdes Bauges avec de nombreux partenaires (agriculteurs,INRA, Chambre d'agriculture, lycée agricole, associa-tions de naturalistes, DRAAF), elle repose sur un enga-gement en faveur de la biodiversité : les agriculteursreçoivent pendant 5 ans, pour les parcelles engagées,une aide financière. Ils sont soumis en retour à une obli-gation de résultat quant à la biodiversité floristique deleur prairie. Le contrôle de la mesure porte ensuite surla présence de plantes indicatrices du bon état écolo-gique du milieu. En 2011, au sein du massif des Bauges,135 agriculteurs étaient engagés dans cette démarche

sur près de 1 900 hectares, pour un coût annuel de300 000 €. «Cette initiative m’a intéressé car c’est unereconnaissance de notre travail : nos bêtes sont nourriesavec du foin séché en grange. Nous avons l’habitude defaucher tardivement une partie du foin, ce qui laisse auxprairies le temps de fleurir. C’est bon pour nous, car nousne pouvons pas faucher toutes les prairies en mêmetemps : cela nuirait à l'équilibre nutritionnel de nosvaches. Et en plus c’est bon pour les abeilles ! » témoigneJean-François Domenge, éleveur du parc qui possède untroupeau de 76 vaches laitières et autant de génisses,dont 70 en alpage.

Une initiative locale devenue grandeCette initiative locale s'est développée sur la quasi tota-lité des parcs naturels régionaux de France. En 2011, enFrance, plus d'un millier d'exploitants se sont engagésdans ce schéma de MAE, sur plus de 19 000 hectares.Dans les Bauges, l'équilibre a été trouvé entre la produc-tion de fourrages de qualité et le maintien de labiodiversité. Il permet de préserver les populationsd'abeilles et de garantir la typicité des fromages qui faitleur renommée.

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D MAeT "prairiesfleuries" : la parcelle doitabriter au moins 4plantes indicatrices dubon équilibre agri-écologique de la prairie

en savoir plus : prairiesfleuries.espaces-naturels.fr

D MAe "Apiculture " : les apiculteurs sont aidéspour installer leurs ruchesdans des zonesparticulièrementintéressantes du point de vue de la biodiversité

En savoir plussur les signes officiels de l'origine et de la qualité et les produitssous AOC, AOP ou IGP :alimentation.gouv.fr/label-qualite-origine

RHÔNE-ALPES

Des prairies fleuries pour des fromages de qualité

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Des vaches pour entretenir le maraisL'activité économique majeure des marais est uneagriculture tournée vers l'élevage laitier. La fauche, lepâturage ou encore l’entretien des fossés représententune activité agricole indispensable à la gestion dumarais. « Les MAET ont permis d'éviter la déprise agricoledes zones les moins productives », explique PhilippeRipouteau, vice-président du PNR et éleveur qui aengagé 20 hectares de prairies en MAET gestionextensive des prairies. Le soutien de ces activitéss'inscrit dans un objectif de conservation des habitatset des espèces.Avec l'entretien des marais du Cotentin et du Bessin,« l'élevage est au service de la collectivité » affirmeNicolas Fillol, du PNR. Les MAET permettent de soutenircette démarche visant à protéger le patrimoineécologique et paysager de ce territoire.

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D Gestion extensive des prairies (réduire la fertilisation, supprimerles phytosanitaires et limiter le chargementdes prairies)

D Fauche tardive des prairies

D entretien de mares et fossés

BASSE-NoRMANDIE

Les marais du CotentinLes marais du Cotentin et du Bessin, en zone Natura2000, constituent un patrimoine écologique et pay-sager exceptionnel qui fait le bonheur des prome-neurs. Pour le préserver, le parc naturel régional (PNR)des marais du Cotentin et du Bessin informe et ac-compagne les agriculteurs dans la mise en place deMAET pour la gestion extensive des prairies.

Des prairies humides préservéesAu nord de la Basse-Normandie, les marais du Cotentinet du Bessin s'étendent sur 28 300 hectares, inclus ausein d'un parc naturel régional (PNR) beaucoup plusvaste (145 000 hectares). Ce territoire Natura 2000traverse la presqu'île du Cotentin. Inondés l'hiver etquadrillés de rivières au printemps, ces marais abritentun patrimoine écologique typique des prairies naturelleshumides.

Près de 300 agriculteurs engagésEntre 2007 et 2010, près de 300 agriculteurs ont souscritun contrat pour cinq ans, au terme duquel ils s'engagentà adopter des techniques agricoles respectueuses del'environnement, au-delà des obligations légales. « Lesexploitants sont sensibles aux enjeux de patrimoine quereprésentent les marais, ce qui explique l'ampleur de l'en-gagement. Ce type de contrats est promu dans le parc de-puis plus de vingt ans », explique Nicolas Fillol, chargé demission au PNR. En échange de leur engagement, lesagriculteurs perçoivent une aide financière qui compenseles coûts supplémentaires occasionnés par l’adoption deces nouvelles pratiques (maintien en prairies perma-nentes, limitation voire suppression de la fertilisation etdes traitements phytosanitaires...). Ces MAET sont encohérence avec les directives oiseaux et habitats et avecla protection de 39 espèces végétales protégées.

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p pRÉSERvER LE pATRiMoinE nATUREL Les mesures agroenvironnementales permettent de soutenir les éleveurs dans leur rôle de préservation du patrimoine naturel,tant écologique que paysager, que peuvent représenter les montagnes, les prairies humides ou les forêts.

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D maintien de landes etpelouses de bonne qualitépastorale etenvironnementale

D maintien des prairiespermanentes fauchées

D maintien des zoneshumides aux habitats etespèces remarquables

Le site emblématique des monts du Cantal, classéNatura 2000, rayonne autour du Puy Mary (1785mètres), et comprend des sommets et crêtesaccidentés recouverts par des pelouses et landesd’altitude. Une flore et une faune très riches s’ydéveloppent. Le syndicat mixte du parc naturelrégional des volcans d'Auvergne travaille avec leséleveurs à la préservation de ce patrimoine naturel etpaysager exceptionnel.

Un patrimoine naturel extrêmement diversifiéLa partie ouest des monts du Cantal est caractériséepar la présence de 13 habitats d'intérêt communautaire(tourbières, landes sèches, pelouses d'altitude...) recou-vrant près de 2500 hectares, soit 84% de la surface dusite. Certaines espèces végétales, comme la gentianejaune, l'arnica des montagnes ou la ligulaire de Sibérie,sont également protégées par des directives euro-péennes. Sur ce site, l'élevage est l'activité prépondé-rante depuis des générations. Si le pâturage extensif destroupeaux transhumants sur les estives constitue l’enjeuagricole majeur du territoire, la préservation des zoneshumides et la gestion du tourisme (activités de pleinenature telle que la randonnée) sont également impor-tantes.

Le maintien de l'élevage pour préserver le patrimoineEntre 2008 et 2009, 36 agriculteurs de la partie ouestdu massif cantalien ont contractualisé des mesuresagroenvironnementales territorialisées (MAET) sur prèsd'un millier d'hectares. Les exploitants se sont engagésà maintenir des landes et pelouses de bonne qualitépastorale et environnementale, à lutter contre la ferme-ture des milieux et à préserver les écosystèmeshumides remarquables, pendant une durée de 5 ans.Ces mesures ont été élaborées en étroite concertationavec les exploitants, les élus, la Chambre d'agricultureet l'association départementale pour l'aménagementdes structures des exploitations agricoles (ADASEA) duCantal. «Chaque acteur a apporté ses compétences »explique Ghislaine Pradel, chargée de mission au syndi-cat mixte du parc naturel régional des volcansd'Auvergne. « La réussite d’un tel projet tient à la dyna-mique collective instituée sur le territoire. » En sa qualitéde structure animatrice du site Natura 2000, le syndicatmixte du parc a été le maître d'ouvrage de cette action.« La mise en œuvre de ces mesures nous a paru très inté-ressante car elle se développe autour de la notion deterritoire » explique Ghislaine Pradel. Le syndicat mixtedu Puy Mary a également engagé une opération dereconnaissance « Grands Sites de France ». Le travail collectif avec les éleveurs a pour objectif de pré-server ce patrimoine, en conciliant les activités humaineset les engagements pour la biodiversité. Cette démarche,initiée en 1996 avec la première zone Natura 2000 surles monts du Cantal, se poursuit aujourd'hui au traversdes MAET. La sensibilisation de tous les acteurs du terri-toire vise à poursuivre la dynamique initiée en faveur depratiques respectueuses de l’environnement.

AUVERGNE

Préserver les paysages emblématiques des monts du Cantal

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LANGUEDoC-RoUSSILLoN

Lutter contre les incendiesgrâce aux éleveursDans les Pyrénées-Orientales, la protection contre lesincendies est un enjeu majeur. Depuis une vingtained'années, le département a mis en place une politiqueconcertée pour assurer la sécurité des populations etpréserver son patrimoine paysager en s'appuyant surl'élevage.

Dès les années 1990, les Pyrénées-Orientales ont mis enplace une politique volontariste de protection des forêtscontre les incendies. En effet, de nombreux territoires dudépartement y sont très sensibles, comme les Aspres,les Albères, le Conflent ou les Fenouillèdes. Desterritoires qui cumulent un relief difficile et des conditionsclimatiques propices aux départs de feu (sécheresse,vents violents...). De plus, la fréquentation touristique etl'augmentation de la population augmentent les risques,comme l'explique le lieutenant-colonel ChristopheLandrieau : « lorsqu'on augmente les interactions entre lespopulations et le milieu, cela augmente le risque de départde feux et met en danger les habitants ».

Les éleveurs au cœur de l'action collective « Les éleveurs sont conscients que la protection de laforêt est un enjeu fort dans le département, et il estimportant pour nous de faire perdurer cette démarche»,explique Carole Duperron, de la société d'élevage desPyrénées-Orientales. Au fil des ans, différents dispositifsse sont succédé pour permettre une contractualisationentre les éleveurs et l'État afin de protéger les forêts.Les acteurs locaux chargés de la lutte contre les incen-dies ont ainsi acquis une certaine expérience, et pris

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D coupure decombustibles : aides aux agriculteurs pourentretenir des zones à végétation rase, ce qui permet de ralentirou interrompre lapropagation d'un feu et de fractionner les zonesde front pour lespompiers

D zones de renfort :aides pour entretenir des landes, pelouses, bois et prairies par unefauche ou un pâturageraisonné, ce qui permet de diminuer la puissanceet le risque depropagation et de reprisedu feu

l'habitude de travailler ensemble. « C'est cette dyna-mique de concertation, ancrée dans le mode defonctionnement du territoire, qui a pu être relancée grâceà la mise en place de mesures agroenvironnementales(MAET), en 2007 », précise Carole Duperron.

Couper la végétation et créer des zones de renfortSur les zones clés telles que les lignes de crêtes, la luttecontre les incendies passe d'abord par la coupure decombustibles. Objectif : avoir une végétation rase, grâceau pâturage des vaches, moutons ou autres chèvres,associé à un débroussaillage annuel. «Cela permet delimiter la propagation et la dangerosité des feux enréduisant leur puissance et en facilitant l'intervention despompiers », explique Daniel Bourgouin, responsable duservice forêt à la direction départementale desterritoires et de la mer (DDTM) des Pyrénées-Orientales.Cette intervention est associée à l'entretien par faucheou pâturage des landes, pelouses et prairies. «Ces zonesde renfort permettent de limiter la propagation et lareprise des feux », précise le lieutenant-colonelChristophe Landrieau.

Près de 70 agriculteurs engagésEntre 2008 et 2012, dans le département, près de 70agriculteurs se sont engagés dans cette démarcheMAET de défense des forêts contre les incendies, sur4 000 hectares. Pour la période 2008-2011, cela repré-sente plus de 2 millions d'euros de financement, dont55 % du FEADER. « Toutes ces actions ont été menéesmain dans la main par les techniciens d'élevage, les fores-tiers et les pompiers, ce qui a permis d'être réellementefficace », conclut Daniel Bourgouin.

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Emblématique de la région, la Bleue du Nord estune race de vache ancienne, qui tire son nom de lacouleur de sa robe. Descendante des races bovines dulittoral de la mer du Nord, la Bleue du Nord a peu àpeu été remplacée dans les élevages par des racesplus rentables comme la Prim’Holstein. Pourtant, cetterace rustique résiste bien au froid et à l’humidité desterres du Nord, a peu de problèmes de santé et unebonne fécondité.

Grâce à l’engagement d’une poignée d’éleveurs passion-nés réunis en association, "l’Union Bleue du Nord", et duCentre de ressources génétiques du Nord–Pas-de-Calais,la race a pu être sauvée. Des financements européens(dits "mesures agroenvironnementales") soutiennent lesagriculteurs désireux de remettre cette race ancienne augoût du jour. Une belle réussite : on dénombre aujourd’huienviron 4000 Bleues du Nord en France.

Du lait et une viande de terroirCette race est dite mixte : elle peut être utilisée tant pourson lait que pour sa viande. Le lycée agricole du Quesnoy,près de Lille, travaille depuis quelques années à la confec-tion d’un fromage, qui devrait ressembler un peu auRoquefort, à partir du lait de Bleues du Nord.Quant à la viande, elle bénéficie grâce à son goût parti-culier d’une marque de qualité “La Bleue du Nord au cœurdu goût”, attribuée lorsque le bovin a été élevé essentiel-lement avec une alimentation au pré. Cette viande de ter-roir est commercialisée en vente directe dans plusieursexploitations de la région.

Ail, vaches, moutons, chevaux... le Centre régional de ressources génétiques du

nord-pas-de-Calais s’investit depuis 1985 pour la sau-vegarde et de la valorisation des espèces végétales etanimales de la région. Préservation des souches locales,retypage, sélection des meilleurs éléments... Au-delà deson action en faveur de la Bleue du Nord, le Centre tra-vaille à la sauvegarde du mouton Boulonnais et du chevalTrait du Nord, à la réhabilitation de fruits et légumesoubliés comme la laitue lilloise, l’ail du Nord, le lingot duNord, ou la Reinette de Flandre. Un verger de plus de

1300 variétés fruitières différentes a même été créé àVilleneuve-d’Ascq, pour évaluer les variétés anciennes etrelancer les plus résistantes sur le territoire.

p SAUvEgARDER LES RAcES ET ESpècES MEnAcÉES Bretonne Pie Noire, mouton d'Ouessant, ail du Nord, porc Cul Noir du Limousin... Certaines races animales ou variétés végétaleslocales, attachées à l'histoire d'un territoire et adaptées à un terroir particulier, sont ou ont été menacées de disparition,délaissées par les agriculteurs au profit d'espèces plus productives. Soutenues par les mesures agroenvironnementales quis'attachent à préserver la biodiversité de nos productions agricoles, plusieurs d'entre elles sont aujourd'hui assurées de leuravenir. Focus sur une région active dans la protection des races et ressources végétales menacées : le Nord-Pas-de-Calais.

NoRD-PAS-DE-CALAIS

La bleue du Nord, une race dynamique

MESURES (MAE)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D Protection desressources végétalesmenacées et protectiondes races menacées :elles visent à conserversur les exploitations desvariétés et des raceslocales adaptées maismenacées de disparition.La liste des races et desressources végétales estfixée au niveau nationalau regard de leur effectif

En savoir pluswww.enrx.fr

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A savoirTout agriculteur ayantopté pour une MAET doitfaire réaliser un diagnosticindividuel de l’ensemblede son exploitation en préalable à sonengagement, suivre uneformation sur l'utilisationraisonnée des produitsphytosanitaires, et réalisertous les ans un diagnosticde sa stratégie deprotection des culturesavec l'aide d'un technicienspécialisé.

QUELLES AIDESPOUR LESAgRICULtEURSQUI PROtègENt LA QUALItÉ DE L'EAU ?

Les agriculteurs situés surdes bassins d'alimentationde captage d'eau peuventbénéficier d'aides,accordées pour 5 ans, pourréduire – voire supprimer –leur utilisation d'engrais etde produits phytosanitaires. Ils peuvent égalementbénéficier d'aides encontrepartie de ladiminution de l'utilisationd'eau pour l'irrigation. Ces mesures agro-environnementales portenten priorité sur : D la baisse (de 30% aumoins) ou la suppressiontotale de la fertilisationD la baisse (de 30% aumoins) ou la suppressiontotale de l'usage deproduits phytosanitaires D la création et l'entretiende parcelles en herbeD la conversion ou lemaintien de parcelles enagriculture biologique (voirpage 24)

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L'avenir de l'agriculture repose sur des modèles d'activités qui s'inscrivent durablement dans lesterritoires. Le FEADER, par l'intermédiaire des mesures agroenvironnementales, encourage leschangements de pratiques vers une agriculture plus durable, en proposant des aides aux agriculteurssitués sur des bassins d'alimentation de captages ou des masses d'eau menacées. Objectifs : réduirel'utilisation d'engrais et de pesticides, mais aussi privilégier des cultures économes en eau, commeles légumineuses. Les démarches suivantes illustrent quelques initiatives conjuguant performances économiques etenvironnementales des exploitations situées sur des territoires dont la ressource en eau est fragilisée.Les leviers essentiels au succès de ces projets reposent sur l'accompagnement des agriculteurs etleur dimension collective.

2. Protéger les ressources en eau

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PAYS DE LA LoIRE

tous ensemble pour réduire les phytos !La qualité des cours d’eau du territoire duLayon et de l’Aubance est affectée par desrésidus issus de traitements utilisés pour laproduction agricole. Pour y remédier, lessyndicats mixtes du bassin du Layon et del'Aubance proposent aux exploitants agricoleset viticoles des MAET pour conduire à uneréduction de l'usage de produitsphytosanitaires.

«En 2009, les diagnostics des territoires duLayon Moyen et de l'Aubance ont révélé desteneurs élevées en produits phytosanitaires »,explique Laurent Mounereau, directeur du syndicatmixte du bassin du Layon. Les acteurs locaux (syndicatsde l'eau, Chambre d'agriculture, université, agence del’eau, conseil général...) se saisissent alors du problèmeet définissent ensemble des mesures agroenvironnemen-tales adaptées au territoire. Les premièrescontractualisations en viticulture commencent en 2010,et sont étendues en 2011 aux grandes cultures. Ellesvisent principalement à réduire la quantité de produitsphytosanitaires utilisée. Trois ans plus tard, ces MAETreprésentent près de 1800 hectares contractualisés, sur52 exploitations viticoles et 17 en polyculture.

MESURE (MAEt)MObILISÉE SUR CE PROjEt :D réduction destraitementsphytosanitaires

p RÉDUiRE L'UTiLiSATion D'EngRAiS ET DE pESTiciDES

Meilleure image du vin de terroirJean-Marie Gazeau fait partie des viticulteurs qui se sontengagés dans cette démarche. En 2010, il souscrit à laMAET "réduction des traitements phytosanitaires" etinvestit dans du matériel alternatif de travail du sol, pourlequel il bénéficie également de financements du FEA-DER. «La concertation entre les agriculteurs et lesstructures d'accompagnement technique nous permetd’optimiser notre projet. Nous espérons que ces diffé-rentes mesures réussiront à convaincre d’autresproducteurs de s’inscrire dans cette démarche. Pour nous,elle relève des grands enjeux de demain pour la filière viti-cole», précise le viticulteur, conscient de l'impact de cettedémarche en termes d'image pour ses vignes et son vinde terroir.

Effet de levier Les diagnostics d'exploitations, préalables à la demanded'engagement en MAET, sont l'occasion pour les pro-ducteurs de rechercher, avec l'accompagnement d'unconseiller, toutes les pistes d'économie en intrants pos-sibles. Aujourd'hui de nombreux exploitants demandentà réaliser un diagnostic environnemental de leur exploi-tation même sans souscrire à une MAET, preuve que laréflexion sur le raisonnement des pratiques progressesur le territoire...

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LoRRAINE

De l'eau potable pour la ville de Metz

Le bassin versant du Rupt de Mad, qui fournit 65%de l'eau potable de l'agglomération de Metz, présenteponctuellement des teneurs élevées en nitrates et enproduits phytosanitaires. Une MAET permetd'accompagner les agriculteurs dans l'évolution deleurs pratiques.

Une ressource essentielle en eau potableDepuis près de 40 ans, le bassin versant du Rupt deMad constitue une ressource importante pour l'alimen-tation en eau potable de l'agglomération messine.«Nous voulons obtenir une eau brute de bonne qualitépour que le traitement soit le plus simple et le moins coû-teux possible, car cela se répercute sur le prix payé parles ménages. Et puis, autant ne pas salir ce qui peut res-ter propre », déclare René Darbois, adjoint au maire deMetz et administrateur de l'agence de l’eau Rhin Meuse. Entre 2010 et 2011, les agriculteurs du territoire ontengagé près de 3500 hectares en MAET, afin de contri-buer à la préservation de la qualité de cette eau.Souscrits dans les zones les plus sensibles du territoire,ces contrats portent principalement sur la réduction destraitements phytosanitaires, ainsi que sur la création deprairies avec limitation de la fertilisation.

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D réduction destraitements herbicides

D réduction de tous les traitementsphytosanitaires

D remise en herbe de parcelles

Une démarche poursuivie depuis plus de 20 ans«Ce projet agroenvironnemental s'intègre dans unedémarche beaucoup plus ancienne » explique PhilippeGoetghebeur, de l'agence de l’eau. La protection dubassin versant du Rupt du Mad a en effet débuté dansles années 1990, après la détection de pollutions duesaux activités agricoles. Les opérations Ferti-Mieux puisAgri-Mieux ont été créées pour faire évoluer les pra-tiques dans les zones particulièrement sensibles auxpollutions. «Après plus de 10 ans d'actions Agri-Mieux, les agricul-teurs se sont appropriés la démarche», explique MichelRenouard, co-président de l'opération sur le bassin etadministrateur de la coopérative d'utilisation de matérielagricole (CUMA) du Rupt de Mad. Une réflexion partagéeest née chez les agriculteurs, appuyée par l'agence del’eau et les Chambres d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle et de Meuse. « L'effort d'animation et lesdiagnostics d'exploitations préalables ont fortementcontribué à la réussite de cette démarche, qui a permis demodifier progressivement les pratiques, notamment entermes d'ajustement de la fertilisation», explique PhilippeGoetghebeur. En 2010, cette dynamique a débouché surun projet agroenvironnemental sur le bassin du Rupt deMad. Une vingtaine d'années après le démarrage des opéra-tions sur le Rupt de Mad, l'impact sur la teneur ennitrates est mesurable. Les mesures qui concernent laréduction des traitements phytosanitaires sont plusrécentes mais l'engagement des agriculteurs est encou-rageant. «Nous constatons avec satisfaction qu'il y a unemobilisation importante des agriculteurs surtout sur lesMAET les plus exigeantes. Des changements de pratiquesimportants sont en cours. Il est primordial qu'ils se péren-nisent à l'issue des cinq ans. » explique M. Goetghebeur.Parallèlement, d'autres initiatives sont en cours sur cebassin versant  : développement du bio, passage au"zéro" pesticide des collectivités concernées, restaura-tion des milieux humides...

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Prise de risques« Il nous a paru très intéressant qu'une coopérative s'im-plique dans cette démarche agroenvironnementale »,explique Bruno Lion, directeur adjoint de la DRAAF. «Carnous sommes ici dans la prise de risques » précise-t-il.L'exploitant s'engagera plus volontiers dans un proces-sus de réduction des phytosanitaires s'il sait que leconseil vient d'un opérateur qui partage le risque aveclui. Si l'absence de traitement conduit à une perte deproduction, la coopérative en pâtit aussi... «Encore faut-il que la coopérative s'engage résolument sur la question.Ce qui est le cas de Qualisol. Le fait d'avoir une filière bionous a encouragés dans cette démarche, car nous savonsque les alternatives aux produits existent », explique AlainLarribeau, responsable des grandes cultures à la coopé-rative.Avec l'aide de la direction départementale des terri-toires (DDT), la coopérative a concrétisé le projet avec2 mesures assez "simples" pour inciter les agriculteursprésents sur le territoire à s'engager de manière volon-taire, à modifier leurs pratiques. L’objectif consiste àréduire en 5 ans, sur les parcelles engagées, l’indicateurde fréquence de traitement phytosanitaire (IFT) de 40 à50 % par rapport aux IFT moyens du territoire. Enéchange, les exploitations reçoivent une aide financière,allant de 146 à 187 euros par hectare et par an, dont ilsreversent une partie (25 euros par hectare) à Qualisol,pour son soutien technique.

MIDI-PYRÉNÉES

Quand une coopérative s'engage

“LA COOPÉRAtIVE,UNE AIDEPRIMORDIALE”Cette coopérative agricole, à laquelle adhèrent plus de 2800 agriculteurs, estspécialisée dans la collecte de céréales (220000 tonnesen moyenne) et la vente de produits phytosanitaires."Sans elle, je ne me serais pasengagé dans cette mesure carc'est extrêmement techniqueet pointu" témoigne PatrickRinaldi, qui cultive 88hectares de céréales, dont la moitié en blé, sur le bassinversant de la gimone. Cet exploitant considère qu'ila "vraiment beaucoup dechance" d'être situé sur lazone concernée par la MAEt."De toutes façons, plus ça va,plus nous allons être obligésde réduire notre utilisation deproduits. C'est important pournous et pour la terre",poursuit-il.

Une coopérative agricole qui vend des produitsphytosanitaires et qui s'engage dans un processus deréduction de leur utilisation, ça existe ! Reportagedans le Tarn-et-Garonne avec la coopérative Qualisol.

Prix parfois exorbitants et souvent fluctuants, résultatspas toujours à la hauteur, qualité de vie, prise deconscience environnementale... Toutes ces raisons,résumées par un laconique « ras-le-bol des phytos ! » ontpoussé Serge Decourcelle, agriculteur installé dans leTarn-et-Garonne depuis 1982, à suivre Qualisol dans unprogramme de réduction de l'utilisation de produits phy-tosanitaires. Sur le bassin versant de la Gimone, ils sontcomme lui, près de 120 exploitants, pour la plupartadhérents de Qualisol, à être engagés dans ce projet,financé à 55 % par le FEADER et à 45 % par le ministèreen charge de l'agriculture. Objectif affiché : améliorer laqualité de l'eau sur le point de captage de Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne), qui alimente un peu plusde 11 000 habitants des alentours en eau potable. Carici, en aval de ces vastes étendues de champs degrandes cultures qui façonnent le paysage, des prélève-ments ont révélé une pollution aux nitrates et auxproduits phytosanitaires de l'eau destinée à êtreconsommée, notamment en 2003 et 2006. Ce point decaptage est d'ailleurs classé comme prioritaire au titredu Grenelle de l'environnement.En cohérence avec la directive cadre sur l'eau, la direc-tion régionale de l'alimentation l'agriculture et de laforêt (DRAAF) de Midi-Pyrénées lance en 2007 un pre-mier appel à projets de territoire pour la mise en œuvrede mesures visant à réduire les traitements phytosani-taires. Le dossier de Qualisol se distingue rapidement.

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L'INDICE DEFRÉQUENCE DEtRAItEMENt (IFt)Cet indice correspond au nombre de doses detraitement homologuéesappliquées par hectare. La mesure agro-environnementale a pourobjectif de diminuerprogressivement de 40 à 50% cet indice sur lesparcelles engagées. Lesefforts à fournir pour réduirel'utilisation des produitsphytosanitaires sont plus ou moins importants sachantque les pratiques de basesont différentes selon lesagriculteurs. D'où la nécessitéd'un conseil techniquepersonnalisé.

Un suivi technique assuré par la coopérativeMais surtout, la coopérative consacre depuis 2010 deuxpostes pour le conseil technique spécifique des agricul-teurs engagés en MAET. Un accompagnement visible-ment efficace. Qualisol ne ménage pas ses efforts pourapporter son soutien aux exploitants. Car si des solu-tions existent pour réduire l'utilisation de produits touten maintenant la productivité des exploitants, elles nesont pas faciles à appliquer par les agriculteurs. Il fautde solides connaissances agronomiques et techniquespour juger du moment opportun de traitement ou poursavoir quelle variété privilégier plutôt que telle autre.L'apprentissage est long et s'inscrit dans la durée del'engagement en MAET.

Créer un effet de levier Petit à petit, les agriculteurs modifient leurs pratiqueset réduisent l'utilisation de produits phytosanitaires, quece soient des désherbants, des fongicides ou des insec-ticides. Au-delà de la mesure agroenvironnementale, lespartenaires du projet espèrent que les exploitants conti-nueront à appliquer ces bonnes pratiques lorsqu'ils netoucheront plus de subventions spécifiques. Mais pourcela, il est indispensable que le rôle de conseil de lacoopérative puisse s'appuyer sur l'analyse économiquedes premiers engagements achevés en 2012 et qu'ilperdure au travers d'une prestation de suivi technique,véritable challenge pour la pérennité des actionsmenées sur le territoire.

DONNÉESEXPRESS :D 122 exploitantsengagés dans la MAeT sur près de 5000 hectares

D Réduction progressivedes IFT herbicides de40% et hors herbicidesde 50% sur 5 ans

D Objectif : améliorer la qualité des eaux à lastation de pompage d’eaupotable de Beaumont-de-Lomagne classée captageGrenelle

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Constatant que les exploitations de l'Ardèche verten'étaient pas économiquement compétitives et quel'activité agricole engendrait une détérioration dumilieu naturel, 52 exploitants de l'Ardèche verte ontlancé en 2009 un groupement d'intérêt économique“développement agriculture durable”. Objectif : mettreen synergie les actions en faveur du développementdurable des 52 exploitations engagées,représentatives de la diversité des productionsagricoles du territoire (polyculture-élevage, viticulture,arboriculture) et couvrant plus de 71% de la surfaceagricole utile de l'Ardèche verte.

Des bénéfices sociaux, environnementaux et économiquesLes agriculteurs du GIE ont contractualisé des mesuresagroenvironnementales, afin de réduire les traitementsphytosanitaires et d'améliorer ainsi la qualité de l'eau etla biodiversité. Ils ont également développé desdémarches d'autonomie alimentaire et de conversion àl'agriculture biologique, tout cela leur permettant d'aug-menter la valeur ajoutée de leurs exploitations.

RHÔNE-ALPES

Le mutualisme agricole au service de l'environnement

«À l'origine l'objectif était de limiter les pollutions ponc-tuelles et les traitements herbicides. Puis très vite unepartie des producteurs a souhaité aller plus loin et seconvertir en bio », explique Nicolas Ribes, animateur duGIE, précisant : «en dégageant des revenus supplémen-taires, la conversion en agriculture biologique a permisl'embauche de 8 apprentis dans les exploitations. Deplus, 2 employés des CUMA travaillent en temps partielpour la mutualisation de l'alimentation ».

Grâce aux échanges entre les exploitants, aux nouvellesrelations créées avec les acteurs du territoire (collecti-vités, agence de l’eau, industriel, centre de formation...)et à un mode d'organisation mutualiste, le GIE permetde dynamiser le développement de l'agriculture durableà l'échelle d'un territoire. Une démarche qui remet augoût du jour le mutualisme agricole, et qui inspire, ail-leurs, des projets similaires.

LES ACtIONS CLÉSDU gIE :D mise en place de 10 aires collectives delavage des pulvérisateursfinancées par le ministèrede l'agriculture et le FeADeR

D achat de matériel dedésherbage mécanique,alternative auxtraitements chimiques

D conversion àl'agriculture biologique

D organisation d'unecollecte de lait bio mieuxvalorisée

D mutualisation del'alimentation animale

D projet de 3 unités deméthanisation

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p pRiviLÉgiER DES pRoDUcTionS ÉconoMES En EAU

MIDI-PYRÉNÉES

Et si on remplaçait les champs de maïspar du soja ?

Dans la vallée de l'Adour, en Midi-Pyrénées, les épisodesde sécheresse se multiplient ces dernières années. Or laculture du maïs, largement développée dans la région,exerce une pression importante sur les nappes phréa-tiques. Afin d'assurer l'équilibre entre besoins en eau etressources disponibles, les acteurs agricoles du territoires'organisent pour faire évoluer les systèmes d'exploita-tion, dans la perspective du réchauffement climatique.Un appel à projets a ainsi été lancé par la DRAAF Midi-Pyrénées, en 2011, pour encourager les agriculteurs àmettre en place des cultures plus économes en eau. Lesoja est à cet égard une culture intéressante : cette légu-mineuse a des besoins économes en engrais et en trai-tements phytosanitaires, se prête également àl'agriculture biologique, et, surtout, nécessite 25% d'irri-gation en moins que le maïs.

Logique de filièreAu-delà de la protection des ressources en eau du terri-toire, une logique de filière a prévalu dans la sélection desprojets. Agriculteurs, coopératives et industriels travaillentainsi ensemble pour développer la filière soja sur le terri-toire. 36 exploitants – une centaine en 2013 – sont au-jourd'hui engagés dans la MAET « irrigation », au termede laquelle ils doivent supprimer définitivement un pointd'irrigation sur leur exploitation ou mettre en place uneculture de soja (ou d'une autre légumineuse). Transformédans la région, le soja ainsi produit, garanti sans OGM,est destiné à l'alimentation humaine.

MESURE (MAEt)MObILISÉE SUR CE PROjEt :D MAeT irrigation :suppression d'un pointd'irrigation ou mise enplace de cultures delégumineuses

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La conversion en agriculture biologique entraine des surcoûts et/ou des pertes de revenus pour lesagriculteurs. Des mesures agroenvironnementales permettent de les encourager à opter pour cemode de production respectueux de l'environnement, qui contribue à protéger les eaux et maintenirla biodiversité.

3. Développer l'agriculture bio

À savoirDe nombreusescollectivités territorialess'engagent pourencourager la productionen agriculture biologiquesur leurs territoires,permettant ainsi auxagriculteurs de bénéficierd'aides complémentaires,de l'appui de conseillersspécialisés, ou encore de débouchés mieuxvalorisés.

QUELLESAIDES POUR LESAgRICULtEURS ?En 2009, le bilan desanté de la PAC a marquéune nouvelle étape avec la modification du dispositifdes aides via l'article 68,entrée en vigueur en 2010. Dès 2010, l'aide aumaintien de l'agriculturebiologique a été généraliséeà l'ensemble des régions deFrance avec une enveloppeannuelle de 50 millionsd'euros. En 2011, l'aide à la conversion àl'agriculture biologique est également passée du second au premier pilierde la PAC avec uneenveloppe annuelle de 34 millions d'euros (M€)en 2011, 44 M€ en 2012 et 56 M€ en 2013. Cettemodification du dispositifmarque la volonté despouvoirs publics de donnerun cadre à l'agriculturebiologique pour sedévelopper pleinement en tant que filière, selon les lois du marché, et d'aller au-delà de l'enjeuenvironnemental.

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PoIToU-CHARENTES

Des produits bio à la cantine Afin d'améliorer la qualité de l'eau des trois captagesdu Vivier, classés prioritaires au titre du Grenelle del'environnement car menacés par des pollutionsdiffuses, les agriculteurs et les élus du syndicat deseaux du Vivier ont mis en place des mesuresagroenvironnementales. Un moyen d'assurer unapprovisionnement en eau potable de qualité aux75 000 habitants de Niort et de ses alentours, et depermettre à la ville d'approvisionner ses cantines enproduits bio.

« Agir en amont coûte moins cher »« Intervenir en amont pour éviter la pollution de la nappephréatique permet d'éviter au contribuable un surcoût detraitement de l'eau de 10 centimes d'euros par mètrecube», indique Franck Michel, membre du syndicat deseaux du Vivier (SEV)(1) et adjoint au maire de Niort. Pourreconquérir la qualité de la ressource en eau, les élus duSEV ont décidé d'intégrer le programme régional "Re-Sources"(2) en 2007, avant de mettre en place descontrats MAET avec les agriculteurs. Objectif : protégertrois captages qui alimentent environ 75000 habitants deNiort et ses alentours. Un animateur agricole, interlocu-teur direct des exploitants pour les MAET, a étéembauché par le syndicat des eaux du Vivier. L'accom-pagnement territorialisé des producteurs, leur mise enréseau, l'encadrement de groupes de réflexion et de tra-vail a été primordial pour le succès de la démarche. «Unesynergie se crée lorsqu’un groupe d’agriculteurs échangeet met en commun ses réflexions sur l'évolution de sonsystème d'exploitation et sur les nouvelles techniques agro-nomiques à mettre en place», explique Alexis Ingrand,animateur agricole. Dès 2009, les agriculteurs souscri-vent des MAET en s'engageant notamment dans laréduction de la fertilisation et des traitements phytosani-taires, la gestion extensive des prairies et la productionen agriculture biologique.

MESURES (MAEt)MObILISÉES SUR CE PROjEt :D la réduction desherbicides

D limitation de lafertilisation azotée

D conversion àl'agriculture biologique

D remise en herbe etgestion extensive desprairies

(1) Le syndicat des eaux du Vivier (SEV) est un syndicat intercommunal quigère l'approvisionnement en eau potable, et qui regroupe 5 communes:Niort, Aiffres, Bessines, Coulon et Magné.(2) Le programme Re-Sources, initié par la région Poitou-Charentes dansles années 2000, incitait les collectivités distributrices d'eau potable à dé-velopper des solutions de prévention des pollutions afin d'assurer la qualitédes eaux brutes de manière durable. Il concernait 61 captages prioritaires.

Un partenariat fort avec la ville de NiortUn partenariat entre les producteurs locaux et la ville deNiort permet d’offrir des débouchés aux produits biolo-giques. «Nous avons voulu créer une dynamique autour del'agriculture biologique. Nos appels d'offres ne prennentpas seulement en compte le prix mais intègrent aussi descritères comme le bilan carbone. Nous souhaitions donnerun signal fort aux agriculteurs », explique l'élu FranckMichel. Un marché de 900000 euros par an permet à laville d’introduire des produits biologiques et locaux danstoutes les cantines scolaires. Les services de la ville étu-dient aujourd’hui plusieurs formules pour financer lastructuration logistique des filières biologiques sur le ter-ritoire. De plus, pour montrer l’exemple, la ville n'utiliseplus de pesticides sur ses espaces verts. L'objectif du SEV était d'engager 30% de la surface agri-cole du bassin d'alimentation en MAET. Il a été atteint en2012, avec près de 4000 hectares sous contrat. «Main-tenant l'idée est de faire perdurer la démarche, même sansaccompagnement financier », conclut Alexis Ingrand.

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À Locmariaquer, commune du Morbihan de 1600habitants, il fait bon vivre mais les agriculteursmanquent. La mairie et le Conservatoire du littoral ontloué des terres afin de faciliter l'installation de jeunesmaraîchers bio. Une initiative novatrice qui permet desoutenir une production agricole locale et de maintenirl'ouverture du paysage.

Susana Teixeira et Richard Fatout, maraîchers, se sontinstallés en février 2011 à Locmariaquer, une petite com-mune du Morbihan. Pour ce couple, le rêve d’agriculturebiologique a pu devenir réalité grâce à la mairie et auConservatoire du littoral qui leur ont loué respective-ment 11 et 15 hectares. Richard, 26 ans, avait entenduparler de ces terres agricoles proposées à la locationlorsqu’il passait son brevet professionnel responsabled’exploitation agricole. «Nous voulions nous ins-taller mais nous n’avions pas l’apport suffi-sant. Nous avons rencontré le maire enjuillet 2010 et à partir de là, tout estallé très vite », raconte Susana. Ils si-gnent le bail, installent des serres,plantent une dizaine de variétés delégumes… Et depuis le printemps2011, ils récoltent et revendentleur production au marché local.« Travailler la terre c’est valorisant »,reconnaît Susana. Cette anciennecommerciale de 42 ans vit sa reconver-sion avec enthousiasme. «On a trouvé notreéquilibre. Avec ce lieu de vie idéal, face à l’océan,on supporte mieux les contraintes comme le travail leweek-end. Et je suis portugaise, du coup je supporte bienla chaleur sous les serres », s’amuse-t-elle.

MESURE (MAEt)MObILISÉE SUR CE PROjEt :D Conversion àl'agriculture biologique

D Maintien en agriculturebiologique

BRETAGNE

Les maraîchers de bord de mer

Un territoire attractif pour les touristes«Depuis que je suis petit, je vois les fermes se morceler augré des successions. Aujourd'hui, certains terrains ne fontplus que deux mètres de large», témoigne Michel Jeannot,maire de Locmariaquer. Depuis 1995, la mairie rachètedes parcelles pour en faire une grande terre cultivable ety installer des agriculteurs. Un travail de longue haleine,qui nécessite de savoir convaincre des propriétaires très

attachés à leurs parcelles, qui sont souvent dans leurfamille depuis longtemps. Elles ne sont

cependant pas toujours entretenues.«Les espaces que nous avonsrachetés étaient parfois à l'aban-don depuis 10 ans et les plantesinvasives s’y développaient.Une fois travaillées, ces zonesdeviennent plus attractives.Elles permettent d'ouvrir l'hori-zon, ce qui est plus agréablepour les touristes, nombreux en

été.» De plus la mairie voulait réin-troduire des circuits de vente directe.

«Nous avons privilégié l'installation demaraîchers, pour que les habitants et les tou-

ristes puissent acheter des légumes produits localement.C'est important qu'en tant que collectivité territoriale nousfassions des efforts dans ce sens là », conclut le maire.

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4. Des enjeux particuliersdans les DOM et en Corsep LA coRSE, Un pATRiMoinE nATUREL à pRÉSERvER

La collectivité territoriale de Corse (CTC) a souhaité mettre en place unprogramme de développement rural adapté aux enjeux de cette région.Le territoire insulaire se distingue notamment par un maquiscaractéristique du climat méditerranéen avec une gestion pastoraleextensive ou encore une plaine arboricole consacrée notamment à laproduction d'agrumes.

Un programme de développement rural spécifique à la CorseLes enjeux agroenvironnementaux du programme de développement ruralCorse (PDRC) prennent en compte ces spécificités régionales au travers demesures différentes du PDR hexagonal ainsi que par des règles de mise enœuvre adaptées à ce contexte. Le PDRC dispose d'une enveloppe de 94 millions d’euros de FEADER sur lapériode 2007-2013. Une part importante de sa dotation (58 millions d'euros)est consacrée à l'amélioration de l'environnement et à la gestion de l'espacerural (axe 2 du FEADER). L'accent est particulièrement mis sur la compen-sation des handicaps naturels (ICHN) et sur les mesures agroenvironnemen-tales (MAE), dont certaines sont territorialisées (MAET).

Les MAEt pour préserver le patrimoine écologique et paysager Le maquis, zone arbustive basse et sèche, propice à la coexistence d'ungrand nombre d'espèces mais sensible aux incendies, est l'une des particu-larités locales dont s'est saisi le PDRC via la mise en place de MAET dédiées.Elles s'appuient sur la gestion pastorale pour maintenir l'ouverture desmilieux, préserver cette biodiversité et réduire le risque de feux ou leursconséquences. Par ailleurs, d'autres MAET contribuent à la réduction destraitements phytosanitaires dans la plaine arboricole afin de préserver la qua-lité de l'eau par la diffusion de pratiques plus durables comme l'usaged'auxiliaires. L'ensemble de ces mesures participent à la préservation dupatrimoine écologique et paysager de la Corse.

Les particularités de la démarche MAEt en CorsePour la mise en place des MAET, le PDRC prévoit un diagnostic de l'exploi-tation préalable et obligatoire effectué ou validé par un agent de l'Office del'environnement de la Corse (OEC). De par l'acquisition d'une connaissancetrès fine des caractéristiques de chaque exploitation il est ainsi possible deproposer les mesures les plus pertinentes auprès des exploitants. Le diag-nostic permet aussi de considérer l'ensemble du système d'exploitationdans son milieu. Avec un important travail d'information, d'animation, d'ins-truction et de conseil de la part des agents de l'OEC, les MAET permettentde répondre aux enjeux de territoire au cas par cas.

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p Un pLAn DE DÉvELoppEMEnT RURAL ADApTÉ à chAqUE DoM

Chaque département d'outre-mer (DOM) dispose désormais, depuis lamise en place de la programmation 2007–2013, d'un plan dedéveloppement rural spécifique. Les MAE peuvent ainsi répondre auxpressions environnementales, différentes selon le climat et donc propresà chaque DOM et aux différentes cultures tropicales.

- Très répandue en guyane, la culture sur brulis (“abattis brulis”) a conduitpetit à petit, avec la sédentarisation des agriculteurs, à un appauvrissementdes sols. Les rotations beaucoup plus rapides que par le passé sur les dif-férentes parcelles ont ainsi entrainé une utilisation grandissante d'engraiset de produits phytosanitaires. Pour inverser cette tendance, une MAE“compost” a été mise en place. Elle vise à favoriser l'apport de matièresorganiques pour maintenir la fertilité, améliorer la structure du sol et doncrenforcer la durabilité du système.

- À la Réunion, la démarche MAE a été notamment ciblée sur les zonesles plus vulnérables. Elle se concentre par exemple sur les surfaces agricolesà proximité de captages, définis pour certains comme prioritaires au titredu Grenelle de l'environnement. Elle contribue à réduire l'utilisation des trai-tements phytosanitaires afin de limiter l'impact sur la qualité de l'eau.

- En guadeloupe et en Martinique, de nombreuses actionssont menées autour de la banane et de la canne à sucre, quireprésentent environ 27 000 hectares de surfaces cultivées.Les MAE sont mises en place pour réduire l'utilisation deproduits phytosanitaires, grâce à la mise en place deméthodes alternatives de protection des cultures(jachères, utilisation de variétés plus résistantes aux rava-geurs, etc.).

DANS LES DOM, DES AgRICULtEURS S'ENgAgENtC'est le cas de Marcel tirolien à baie-Mahault en guadeloupeinstallé sur le groupement foncier agricole (gFA) debirmingham. Créé depuis 1989, ce gFA est composé de 23exploitations qui ont fait le constat collectif du déficit d'arbreset de la nécessité de reconstituer le paysage. Cette analyse est à la source de la démarche MAE de Marcel tirolien. «J'ai fait le choix d'une agriculture diversifiée. Je produis de la canne à sucre, des cultures maraîchères et vivrières, de la banane ainsi que des agrumes. Je suis sensible auxquestions environnementales, aussi c'est tout naturellementque j'ai adhéré aux MAE.»Les contrats souscrits portent sur la mise en place de haies et d'arbres, le maintien de fosses et de rigoles et une récolte de canne à sucre en vert. Ils visent à limiter l'érosion des sols,favoriser la biodiversité et influencer positivement le paysage.

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III.Monter un dossier

Et après. Examen des demandes des agriculteurs par les services instructeurs

. Décision d'attribution d'aide qui vaut engagement des deux parties

. contrôle du respect par les agriculteurs du cahier des charges souscrit

. versement de l'aide chaque année durant la durée du contrat

ÉTAPE 1 >Élaborer un projet. consultez le document

régional de développementrural (DRDR) de votre régionou le programme dedéveloppement rural (pDR)(1)

régional pour vérifier qu'unprojet agroenvironnementalpeut être élaboré sur lathématique territoriale surlaquelle vous souhaitezintervenir.

. Élaborez votre projet en lienavec un opérateursusceptible de travailler àdes projets de territoire àl'intérieur du cadre du DRDRou pDR sous une formepouvant intéresser unnombre significatifd'agriculteurs.

. Après un diagnostic desenjeux agroenvironnementauxdu territoire, dépôt parl'opérateur d'un projet deMAE.

ÉTAPE 2 >Examen et validationdes projets. Une commission régionale

agroenvironnementale(cRAE), lieu d'échange

et de coordination, examinela qualité des projets et leurconcordance avec lesfinancements disponibles

et émet un avis sur chaqueprojet et son financement.

. Décision des financeurs surles projets après avis de lacRAE.

ÉTAPE 3 >Déploiement du projet. Animation de terrain auprès

des agriculteurs pour créerune dynamique collective etgénérer un impact significatifsur l'environnement.

cette phase d'animationpeut bénéficier definancements spécifiques.

. Affinage de l'estimation desbesoins financiers du projeten fonction de l'intérêt desagriculteurs.

. Dépôt des demandes d'aidespar les agriculteurs avant le15 mai de chaque année.

(1) Documents disponibles sur www.agriculture.gouv.fr/feader

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IV.Contacts dans votre région

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ALSACEDRaaF

14 rue du Maréchal Juin - CS 3100967070 STRASBOURG CEDEXTél. : 03 69 32 52 [email protected]

AQUITAINEDRaaF

51 Rue Kieser33077 BORDEAUX CEDEXTél. : 05 56 00 42 [email protected]

AUVERGNEDRaaF

16B rue Aimé RudelSite de Marmilhat BP 4563370 LEMPDESTél. : 04 73 42 14 [email protected]

BASSE-NORMANDIEDRaaF

6 Bd du Général Vanier - BP 9518114070 CAEN CEDEX 5 Tél. : 02 31 24 98 [email protected]

BOURGOGNEDRaaF

4 bis, rue Hoche - BP 8706521078 DIJONTél. : 03 80 39 30 [email protected]

BRETAGNEDRaaF

Cité de l'agriculture15 avenue de Cucillé35047 RENNES CEDEX 9Tél. : 02 99 28 21 [email protected]

CENTREDRaaF

Cité Administrative Coligny131 rue du fbg Bannier45042 ORLEANS CEDEX 1Tél. : 02 38 77 40 [email protected]

CHAMPAGNE-ARDENNEDRaaF

Complexe agricole du Mont BernardRoute de Suippes51037 CHALONS-EN-CHAMPAGNE CEDEXTél. : 03 26 66 20 [email protected]

FRANCHE-COMTÉDRaaF

Immeuble Orion - 191 rue de Belfort25043 BESANCON CEDEXTél. : 03 81 47 75 [email protected]

HAUTE-NORMANDIEDRaaF

Cité Administrative2, rue St Sever76032 ROUEN CEDEXTél. : 02 35 58 53 [email protected]

ÎLE-DE-FRANCEDRiaaF

18 avenue Carnot94234 CACHAN CEDEXTél. : 01 41 24 17 [email protected]

LANGUEDOC-ROUSSILLONDRaaF

Maison de l'AgriculturePlace Jean-Antoine Chaptal – CS 7003934060 MONTPELLIER CEDEX 02Tél. : 04 67 10 19 [email protected]

LIMOUSINDRaaF

Immeuble Le Pastel22 Rue des Pénitents Blancs - CS 1391687039 LIMOGES CEDEXTél. : 05 55 12 92 [email protected]

LORRAINEDRaaF

76 avenue André Malraux57046 METZ CEDEXTél. : 03 55 74 11 [email protected]

MIDI-PYRÉNÉESDRaaF

Cité Adm - Bd Armand Duportal31074 TOULOUSE CEDEXTél. : 05 61 10 61 [email protected]

NORD-PAS-DE-CALAISDRaaF

Cité Administrative - BP 505175, rue Gustave Delory59022 LILLE CEDEXTél. : 03 20 96 41 [email protected]

PACADRaaF

132 bd de Paris13003 MARSEILLETél. : 04 13 59 36 02 [email protected]

PAYS DE LA LOIREDRaaF

12 Rue Menou – BP 2352344035 NANTES CEDEX 1Tél. : 02 40 12 36 [email protected]

PICARDIEDRaaF

Allée de la Croix rompue518 Rue Saint-Fuscien – BP 6980094 AMIENS CEDEX 3Tél. : 03 22 33 55 [email protected]

POITOU-CHARENTESDRaaF

15 rue Arthur Ranc – CS 4053786020 POITIERS CEDEXTél. : 05 49 03 11 [email protected]

RHÔNE-ALPESDRaaF

Cité Administrative de la Part Dieu165 Rue Garibaldi - BP 320269401 LYON CEDEX 3Tél. : 04 78 63 13 [email protected]

CORSECollectivité territoriale de Corse (CtC)

Direction des affaires européennes et

internationales

Hôtel de région - 22 cours Grandval - BP 21520215 AJACCIO CEDEXTél. : 04 95 51 64 [email protected]

office de l'Environnement de la Corse

(oEC)

14 Avenue Jean Nicoli - 20250 CORTETél. : 04 95 50 45 [email protected]

GUADELOUPEDaaF

Jardin Botanique97100 BASSE-TERRE CEDEXTél. : 05 90 99 09 [email protected]

MARTINIQUEDaaF

Jardin Desclieux - BP 64297262 FORT DE FRANCE CEDEXTél. : 05 96 71 20 30 [email protected]

GUYANEDaaF

Cité Rebard - BP 500297305 CAYENNE CEDEXTél. : 05 94 29 63 [email protected]

RÉUNIONDaaF

Parc de la Providence97489 SAINT-DENIS CEDEXTél. : 02 62 30 89 89 [email protected]

Guide élaboré par le ministère de l’agriculture, del’agroalimentaire et de la forêt / Délégation à l’informationet à la communicationConception éditoriale et maquette : Département del’information et des médiasPhotographies : photothèque du ministère (Prises de vue :Xavier Remongin, Pascal Xicluna et Cheik Saïdou) / PNRMCB (E. Genot, N. Fillol) / CRRGImpression : Wagram Editions

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