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LES MÉTIERS DU THÉÂTRE

LES métiErS - Opéra-Comique · 2016-02-29 · 4 5 Bien souvent artiste lui-même, metteur en scène et/ou comédien, il est nommé par le Conseil des ministres. En poste pendant

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LES métiErS

du théâtrE

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Quels sont les rôles de chacun dans cette préparation ? Quels sont leurs parcours

et leurs visions du métier ? Comment font-ils vivre «leur» théâtre auquel ils sont tous

très attachés et qu’ils appellent «la maison» ?

L’OPérA COmiQuEL’OPÉRA COMIQUEL’OPÉRA COMIQUE

un théâtrEL’Opéra Comique est créé en 1714, sous le règne de Louis XIV. Il s’agit de l’une des plus anciennes institutions théâtrales et musicales de France avec l’Opéra de Paris et la Comédie-Française. Depuis 2005, il fait partie des 6 théâtres nationaux*. Il a pour mission de faire découvrir au plus grand nombre des œuvres lyriques et des spectacles issus du répertoire français, d’en assurer la production et la diffusion.*Ce sont des établissements publics à caractère industriel et commercial, placés sous contrôle direct de l’État et ayant chacun une mission spécifique définie par décret.

un GEnrE muSiCALOn a nommé «opéra-comique» le genre de spectacles qui était présenté à l’Opéra Comique.«Comique» vient de «comédie» au sens de «théâtre». Cela ne signifie pas que le rire y soit obligatoire mais que les morceaux chantés s’intègrent à du théâtre parlé, à l’inverse de l’opéra, entièrement chanté.

unE éQuiPEOn pourrait comparer les théâtres à de grands navires constitués d’un équipage qui exerce des métiers très différents mais complémentaires. Pour arriver à bon port, chacun doit être à son poste et coopérer avec les autres. Le directeur du théâtre est le capitaine, entouré des équipes technique et administrative. Ensemble, ils accueillent les équipes artistiques et se mettent à leur service pour permettre aux spectacles d’avoir lieu.

L’ÉquIPE aDmInIstratIVE Elle s’occupe de la programmation, de la production

et de la diffusion des spectacles, de la gestion financière et administrative du théâtre, de la billetterie, de l’accueil

du public et de la communication.

Qui FAit

QuOi?

QUI FAIT

QUOI?

QUI FAIT

QUOI?

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Bien souvent artiste lui-même, metteur en scène et/ou comédien, il est nommé par le Conseil des ministres. En poste pendant plusieurs années, il définit le projet artistique de l’établissement et en est responsable. Épaulé par un comité artistique constitué principalement à l’Opéra Comique d’un directeur adjoint, d’une dramaturge et d’une directrice de production, il choisit les spectacles qui vont constituer la programmation annuelle du théâtre, que l’on appelle «programmation de saison». Il est aussi responsable de sa mise en œuvre et du suivi des moyens humains, matériels ou financiers dans le respect du cadre budgétaire prévu. Il dirige le personnel du théâtre et veille au bon fonctionnement du lieu.

LE dirECtEur

Pouvez-vous décrire votre fonction de directeur à l’Opéra Comique ?mon rôle, c’est de définir un projet artistique pour la maison. Ici, je voulais redonner un sens à la vie de l’Opéra Comique, recréer des passerelles avec le public qui en est le plus éloigné pour retrouver une de ses traditions d’origine qui est l’accessibilité.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?J’avais 14-15 ans, j’étais au lycée et je vois une annonce à la craie sur une porte grise pour s’inscrire à un groupe théâtral. J’y suis allé par curiosité et parce que je m’ennuyais pas mal. J’ai été pris et là, j’ai senti que j’avais une relation avec le public. Ça date à peu près de ce temps là.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?Complètement. Il correspond au rêve que j’avais.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : être raisonnable, avoir un bon contact avec les gens et être bienveillant avec le personnel qui est là, avoir la foi dans ce qu’on fait, être déterminé et savoir saisir la chance.

Les défauts : il faut être têtu pour réussir à monter les projets. avoir l’autorité qu’il faut, savoir dire non mais rester juste.

CE métiEr COrrESPOnd Au rÊVE QuE J’AVAiS.Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?J’adore le mélange de tout : jouer, monter un spectacle, restaurer le foyer de l’Opéra Comique, aller voir l’atelier de costumes.... Ce que j’aime le moins, c’est discuter avec ceux qui freinent, qui empêchent de faire.

Quel est le lieu que vous préférez ?Le plateau. J’adore aussi le foyer Favart* et l’atelier costumes. * Il tient son nom des cheminées qui s’y trouvaient autrefois afin de réchauffer les gens durant l’entracte.

Le son ou le bruit associé à votre univers de travail ?

REnCOntRE avEC JéRômE DEsChamPs

Il y a quelque chose de formidable ici : les artistes sont obligés de passer par mon bureau pendant la représentation parce qu’il n’y a pas assez de dégagement sur le plateau.

Quel est votre rêve professionnel le plus fou ?On est dans la folie absolue de toute façon dans cette maison.

votre pire cauchemar ?Ce serait que quelqu’un se fasse très très mal. Ce sont des endroits dangereux, les théâtres. Ça arrive, les accidents...

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?C’est peut-être dans les premiers spectacles, j’ai commencé à trouver une forme de langage avec le public, quelque chose de différent.

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son rôle est multiple. sous l’autorité du directeur, il supervise la gestion financière, budgé-taire, comptable et administrative du théâtre ainsi que la gestion et l’encadrement du personnel. Il veille à ce que la subvention versée par l’État soit gérée harmonieusement et en adéquation avec la mission de l’établissement. Il entretient des relations avec ses tutelles, participe à la mise en place de la politique d’entreprise, établit les dossiers de demande de subventions, met en place des partenariats avec d’autres structures. Direc-teur artistique adjoint, il participe à l’élaboration de la programmation, puis en assure le suivi et la mise en œuvre.

LE dirECtEur AdJOint Pouvez-vous décrire

votre métier ?C’est d’abord un métier de gestionnaire. C’est aussi un métier de programmateur : penser la programmation en fonction de la mission, de l’économie et des paramètres physiques, donc de l’identité du théâtre. C’est enfin un métier de producteur.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?J’ai voulu faire ce métier très tôt. J’ai fait des études de lettres et de musicologie, et j’ai appris le métier de la gestion sur le terrain.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?J’avais des désirs plus que des représentations précises. Je voulais produire et monter des spectacles.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : il faut aimer le risque, parier. Les défauts : il faut être joueur.

Quel est le lieu que vous préférez ?Le foyer public qui est le lieu d’avant et d’après le spectacle. Pour moi, c’est le lieu des émotions, du trac d’avant la représentation qui précède la grande joie et, parfois, la déception. J’y suis souvent.

Le son ou le bruit associé à votre univers de travail ?La sonnerie du téléphone

et depuis deux ans un marteau- piqueur sous ma fenêtre.

Quel est votre rêve professionnel le plus fou ?Ce qui m’anime, c’est de participer à de belles productions. C’est excitant au quotidien.

votre pire cauchemar ? L’accident sur le plateau.

Le don que vous aimeriez avoir ?un don rendrait le métier ennuyeux. C’est l’imperfection, le risque qui rend ce métier passionnant. Le don qui nous

rapprocherait de la perfection nous éloignerait du métier. L’ubiquité est pratique quand même.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?Il y en a beaucoup. Ici, ils sont associés à Jérôme Deschamps. Je repense souvent à nos fous rires lorsque nous avons travaillé à son projet de candidat à la direction de l’Opéra Comique. Je ne pensais pas que l’exercice pouvait être aussi joyeux.

REnCOntRE avEC OLiviER mantEi

Quel défaut faut-il pour l’exercer ?

LA PrOduCtiOn SAnS LA PriSE dE riSQuE,ÇA nE FOnCtiOnnE PAS.

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LA dirECtriCE dE LA PrOduCtiOn

Pouvez-vous décrire votre métier ?L’Opéra Comique produit la plupart de ses spectacles. Je travaille très en amont sur les productions. J’assiste au comité artistique où sont prises les décisions, où se font les choix artistiques. mon rôle consiste ensuite à établir un budget par production et par saison. nos choix artistiques doivent correspondre au budget que nous avons. Pour cela j’évalue toutes les dépenses prévisibles d’un côté (salaires des chanteurs, des musiciens, des danseurs, du metteur en scène et de son équipe, fabrication des décors, des costumes, des accessoires, création de vidéos, financement des programmes, etc.) et toutes les recettes de l’autre (estimation en fonction des productions, mécénat, éventuelles coproductions, partenariats divers, etc.) le plus précisément possible, et je vois si ça passe ou pas. Je travaille avec le directeur adjoint, Olivier mantei. Et mon budget est une partie du budget de la Direction administrative et Financière. C’est elle qui donne le cadre.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ?

Elle est responsable, sous l’autorité du directeur et de son adjoint, de la préparation, de l’organisation, de la mise en œuvre et du financement de toutes les productions. Cela inclut la négociation des contrats avec les artistes et les techniciens non permanents, la planification du calendrier des productions, la coordination du travail des différentes équipes en veillant au respect du budget et des échéances.

Et quels défauts ?De la patience et de l’humilité, et beaucoup d’investissement. Il faut savoir être au service d’un projet parce qu’on est dans l’ombre. Être à l’écoute des gens. Et bien sûr, il faut être précis, organisé et rigoureux. savoir anticiper les problèmes budgétaires ou humains et s’adapter.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : la sensation de faire partie d’un tout. On le ressent très fort quand un spectacle marche bien.

Le moins : les situations de conflits, un artiste pas content...mais en même temps quand on arrive à les résoudre, c’est satisfaisant.

Quel est le lieu que vous préférez ?Déjeuner à la cafétéria, au dernier étage, près de l’atelier

couture, avec la vue sur les toits de Paris. Et le foyer après le spectacle, tous ensemble.

Le son/le bruit qui vous accompagne ? Le téléphone !

votre pire cauchemar ?Devoir remplacer un chanteur malade, arriver sur scène et se rendre compte qu’on ne sait pas chanter, qu’on ne sait rien! J’ai souvent fait ce mauvais rêve à mes débuts...

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?Plein d’images fortes de spectacles...

Le don que vous aimeriez avoir ?

L’ubiQuité.

REnCOntRE avEC sOPhiE hOuLbRèQuE

L’AttAChéE dE PrESSE

Pouvez-vous décrire votre métier ?Je suis une courroie de transmission, le premier point de passage entre un spectacle ou un événement qui se passe à l’Opéra Comique et l’extérieur. L’extérieur étant les médias : presse écrite, radio, télévision, internet et maintenant les blogs. Je suis un amplificateur : je donne à connaître une programmation par différents biais, de manière à ce que les médias puissent faire caisse de résonance en amont d’un spectacle, mon but étant de contribuer à remplir la salle, donc à vendre des places. mais mon activité n’est pas liée à la notion d’argent, je ne m’occupe pas de la publicité. Il y a deux grands moments dans mon travail : l’avant spectacle qui consiste à faire des dossiers, contacter des journalistes pour suggérer des articles sous différentes formes (portraits, annonces, interviews), en inviter d’autres qui, eux, vont faire des comptes-rendus du spectacle qu’ils auront vu. Et l’après, où il s’agit de collecter ce qui sort sous forme de revue de presse en interne, aux artistes, aux mécènes.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : c’est la dimension du spectacle vivant. Les spectacles changent, donc c’est toujours un nouveau défi et, curieusement, c’est aussi ce qui me plaît le moins parce qu’il faut toujours remettre l’ouvrage sur le métier. C’est une course permanente, un rythme très dense.

Elle s’occupe des relations avec la presse et les médias. Elle crée et gère un fichier de contacts, rédige les communiqués et les dossiers de presse qu’elle envoie aux jour-nalistes, organise des rencontres et des conférences de presse. Elle prépare les invitations pour les manifestations excep-tionnelles ou les nouveaux spectacles, relance les journalistes et les accueille le jour dit. Enfin, elle recueille les parutions dans la presse afin de mesurer ses actions en termes de retombées médiatiques.

Quel est le lieu que vous préférez ?

mOn burEAu.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : la crédibilité (ne pas dire à chaque fois «ce spectacle est formidable», sinon on ne me croirait plus), la précision et la rigueur, la diplomatie, l’organisation, aimer le contact. Il faut aussi être disponible et réactif parce qu’il y a beaucoup d’imprévus et de demandes de dernières minutes. avoir la «niaque» pour convaincre mais sentir quand il faut arrêter de relancer pour ne pas lasser... trouver l’équilibre.Le défaut : l’opiniâtreté.

Le son/le bruit que vous préférez ?Des sons et des odeurs. Le bois de l’escalier. quand je reviens à l’automne, c’est comme une madeleine.

Quel est votre pire cauchemar professionnel ? J’aime tellement ce théâtre, donc ce serait qu’il ferme, qu’il ne puisse plus vivre. Ou qu’il n’y ait plus de journaux... je n’aurais plus d’utilité.

Le don que vous aimeriez avoir ?L’ubiquité.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?Les fois où les spectacles m’ont fait pleurer.

REnCOntRE avEC aLiCE bLOCh

2013 –2014

Abonnements et locAtion 0825 01 01 23 (0,15 € / min)  / www.opera-comique.com

WRITTEN ON SKINbenJAminGeorge BenjaminKatie MitchellOrchestre Philharmonique de Radio FranceNOVEMBRE

MANFREDscHUmAnnEmmanuel KrivineGeorges Lavaudantles élémentsLa Chambre PhilharmoniqueDÉCEMBRE

LAKMÉDelibesFrançois-Xavier RothLilo BauraccentusLes SièclesJANVIER

PELLÉAS ET MÉLISANDEDebUssYLouis Langrée Stéphane BraunschweigaccentusOrchestre des Champs-ÉlyséesFÉVRIER

PLATÉERAmeAUWilliam ChristieRobert CarsenLes Arts FlorissantsMARS

HISTOIRE DU SOLDATstRAVinsKY

EL AMOR BRUJODe FAllAMarc MinkowskiJacques OsinskiJean-Claude GallottaLes Musiciens du Louvre GrenobleAVRIL

ALI-BABAlecocQJean-Pierre HaeckArnaud MeunieraccentusOrchestre de l’Opéra de Rouen Haute NormandieMAI

ROBERT LE COCHONDUPinJean-François HeisserIvan GrinbergOrchestre Poitou-CharentesJUIN

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LA ChEF dES rELAtiOnS

AVEC LE PubLiC

Pouvez-vous décrire votre métier ?Je gère les relations avec tous les publics, de tous âges et de toutes sortes, en essayant de les fidéliser. C’est-à-dire en essayant de leur donner envie de venir, puis de revenir dans ce théâtre. Le but de mon travail est de créer un lien fort avec cette maison. À la billetterie par exemple, on reçoit le public individuel avec toujours beaucoup d’attention, d’écoute et de disponibilité. nous accompagnons tous les publics en proposant des programmes et des tarifs adaptés à chacun.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je suis italienne d’origine. quand je suis arrivée à Paris, j’avais envie de travailler dans un théâtre, de connaître la réalité culturelle parisienne. Je ne parlais pas la langue, je suis arrivée à l’aventure et on m’a donné ma chance à Chaillot. J’y suis restée un an en faisant de la billetterie, puis j’ai été prise ici et j’ai évolué très rapidement.

Elle est responsable du développement et de l’entretien des relations avec tous les types de publics : individuel ou en groupes, scolaires, comités d’entreprise, associa-tions... À partir de l’analyse des publics, elle coordonne des actions de sensibilisa-tion visant à élargir et fidéliser de nou-veaux publics (animations, rencontres, pré-sentation de saison, visites du théâtre). Elle suit la billetterie, gère le fichier et ana-lyse les chiffres de fréquentation. Elle dif-fuse une partie des supports de communi-cation à destination du public et met en place des actions spécifiques pour des publics particuliers. Elle conçoit et met en œuvre la politique tarifaire de la maison (tarifs, réductions, abonnements).

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : c’est très rare et précieux, c’est d’être en contact avec un milieu artistique, c’est très stimulant.Le moins : la gestion des conflits internes qui peuvent surgir, la gestion du stress.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : la générosité. Il y a plein de gens qui sortent d’écoles de commerce, qui connaissent le marketing, la stratégie, les politiques commerciales, mais avoir envie d’échanger avec les gens, ça ne s’apprend pas, c’est inné.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?L’époque savary. Il m’a fait aimer ce métier. Il y avait une ambiance festive et solidaire dont tout le monde se souvient.

Quel est le lieu que vous préférez ?La salle, c’est une source d’énergie.

Le son/le bruit que vous préférez ?On n’a plus les retours*, c’est ce qui manque le plus ici**, on est détaché de la maison.* Les loges, les couloirs et les parties techniques sont équipées d’un «retour son» qui permet d’entendre ce qui se passe sur le plateau.

** Les bureaux et la billetterie se trouvent place Boieldieu, en face du théâtre.

Le don que vous aimeriez avoir ?

AVOir tOuJOurS LE SOurirE.

REnCOntRE avEC angELiCa DOgLiOtti

LA ChEF du SErViCE dE L’ACCuEiL

Pouvez-vous décrire votre métier ?nous sommes responsables, mon adjoint et moi, de ce qui se passe le soir et notre rôle est de faire en sorte que les gens soient heureux d’arriver à l’Opéra Comique. nous encadrons l’équipe constituée des contrôleurs qui vérifient les billets et dirigent les gens dans les étages, du vestiaire* et des placeurs en salle.

* terme qui désigne l’équipe qui s’occupe du vestiaire.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je suis dans l’art et je voulais un petit boulot qui ne prenne pas trop de temps sur mon activité annexe. Je suis arrivée ici comme placeuse et je suis rapidement devenue responsable du service. Je suis là depuis 17 ans. Il y a un vrai plaisir, on adore ce lieu, on l’appelle «la maison», c’est très fort. Il y a un truc magique.

Correspond-il à l’image

que vous en aviez avant de l’exercer ?

Elle est responsable de l’accueil du public depuis la distribution des billets, l’organisation du vestiaire jusqu’au placement en salle. À l’Opéra Comique le temps d’ouverture est très court : 30 minutes pour placer 1200 personnes. Ce service est également chargé de la surveillance et de l’évacuation en cas de problèmes.

anecdote La question

la plus posée: «Où sOnt LEs tOiLEttEs ?»!

J’en avais une idée cliché. un côté potiche sans responsabilité. En fait, il y a un vrai investissement côté humain. On donne beaucoup d’énergie, on est très sollicité et on travaille avec plein de services.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : dévouement, gentillesse, réactivité, flexibilité, adaptabilité (au type de public : enfants, personnes âgées, handicapées...). Et puis il faut être solidaire dans l’équipe lors des moments «speed». Les défauts : il faut un peu d’autorité intelligente et il faut être du soir !

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : le contact avec les gens, le travail en équipe, affronter les choses ensemble.

Le moins : le travail administratif. Gérer les absences, etc.

Quel est le lieu que vous préférez ?Le foyer parce que c’est le plus beau.

Le son / le bruit associé à votre métier ici ?Le talkie-walkie et la sonnerie oppressante du début de spectacle, et pour nous ça veut dire que le speed va commencer !

votre pire cauchemar ?un directeur à l’ego surdimensionné, dont le personnel serait interchangeable, sans dimension humaine.

Le don que vous aimeriez avoir ?Lire dans la tête des gens. Ce serait un gain de temps pour nous.

Qu’aimez vous le plus dans votre métier?

LE COntACt AVEC LES GEnS.

REnCOntRE avEC LauREnCE COuPayE

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La DiRECtRiCE aDministRativE Et FinanCièRE (DaF)

Elle est garante de la bonne gestion de l’établissement sous l’autorité du directeur et de son adjoint. Elle assure le maintien de l’équilibre financier du théâtre. Elle contrôle la comptabilité, gère la trésorerie, prévoit les budgets, veille au respect des lois et des réglementations.

La sECRétaiRE généRaLE

Elle conçoit et met en œuvre à la fois la politique de développement des publics, de communication et de promotion de l’établissement tant auprès du public que des médias. Elle élabore des stratégies pour attirer un nouveau public, fidéliser les habitués et présenter la programmation de saison.

La DiRECtRiCE DEs REssOuRCEs humainEs

Elle est responsable du personnel. Elle s’occupe des salariés à chaque étape de leur vie professionnelle dans l’entreprise : recrutement, formation professionnelle, évolution de carrières, départ (retraite, démission, licenciement).

La REsPOnsabLE Du méCénat

Elle permet de développer les ressources du théâtre en élaborant des partenariats de mécénat avec des entreprises ou des particuliers. À l’Opéra Comique, L’AMOC (Amis et Mécènes de l’Opéra Comique) a pour vocation de rassembler des mécènes pour soutenir la production et la diffusion des spectacles mais aussi pour monter des programmes solidaires en faveur du public le plus éloigné de l’offre culturelle.

Certains postes sont également indispensables au fonctionne-ment du théâtre, mais ne sont pas directement liés à son univers puisque présents dans d’autres types d’établissements, culturels ou non.

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L’ÉquIPE tEChnIquE Elle a en charge le fonctionnement du théâtre

et l’organisation matérielle des spectacles : machinerie et accessoires, son, lumière, costumes.

Qui FAit

QuOi?

QUI FAIT

QUOI?

QUI FAIT

QUOI?

LE dirECtEur tEChniQuE

Pouvez-vous décrire votre métier ?C’est un métier d’organisation, de suivi budgétaire, de choix technologiques. Je dirige le plus gros service du théâtre (39 permanents) mais chacun travaille dans son domaine, moi je coordonne en vérifiant que tout ça suive le budget.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je suis Dt depuis 20 ans. J’ai fait des études à l’école Boule pour être ébéniste et je suis devenu prof. Finalement j’ai eu envie de plus d’action et je me suis spécialisé dans la construction de décors comme mon père, mais j’avais déjà un bon bagage technique. aujourd’hui mon travail est plus administratif, même si j’ai toujours des décisions d’ordre technique à prendre.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?Oui, je crois, mais j’avais des références, des maîtres presque. Je parcourais les théâtres avec mon père donc j’avais une idée du plateau.

Il dirige l’équipe technique et organise le travail pour accueillir les spectacles. Il est respon-sable de la sécurité du théâtre, du budget technique et de l’entretien du matériel.

Cela dit, le métier de Dt a beaucoup évolué. avant on appelait ça plutôt le directeur de scène ou le chef machiniste ou le régisseur général. On est devenu Dt quand notre fonction s’est étendue du plateau à l’établissement en général.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Les qualités : il faut avoir un intérêt pour le domaine artistique dans lequel on exerce. On ne fait ce métier que pour servir un projet artistique. Et puis, il faut de réelles compétences techniques, organisationnelles, relationnelles et gestionnaires.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : réussir un spectacle magnifique et avoir une vraie relation de confiance avec mes coéquipiers et la direction générale.

Le moins : même si j’aime beaucoup manager, je déteste les difficultés qui y sont parfois liées.

Quel est le lieu que vous préférez ?La scène et la salle. Et passer au plateau quand il n’y a personne et que la lumière est éteinte.

Le son/le bruit que vous préférez ?Les chanteurs qui se chauffent la voix. C’est incroyable. même quand on est devant son ordinateur, ça nous rappelle qu’on est dans un univers artistique, j’adore !

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?Plein de spectacles magnifiques, des gens extraordinaires. Des rencontres avec des artistes.

REnCOntRE avEC yvEs JOuEn

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?

LA rEnCOntrE AVEC dES ArtiStES.

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LE ChEF mAChiniStE ACCESSOiriStE

(réGiSSEur PLAtEAu)

Pouvez-vous décrire votre métier ?mon métier consiste à faire vivre un décor et tout ce qui bouge sur un plateau en suivant les indications de mise en scène et de scénographie. si le spectacle est une création, le décor est conçu et construit pour l’Opéra Comique. s’il est accueilli, il faut l’adapter à notre scène. On travaille avec les éclairagistes pour le faire vivre et pour créer des ambiances. On s’occupe aussi du mobilier et des accessoires.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?J’ai vu un spectacle qui m’a donné le déclic. sur scène, il y avait un décor avec un gros bateau qui bougeait, c’était très beau et je me suis dit «moi aussi je veux faire bouger le bateau» ! J’ai passé le Brevet de technicien de machiniste constructeur du spectacle à la rue Blanche (actuelle Ensatt*) et depuis je n’ai pas arrêté de travailler ! C’est l’univers que tu crées à chaque spectacle, le voyage que tu permets aux spectateurs qui me plaît.* École nationale supérieure d’arts et techniques du théâtre.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?Je n’avais pas vraiment d’images. mais aujourd’hui c’est une passion : faire partie de la magie du spectacle pour que le public se rende le moins compte possible

Il dirige l’équipe du plateau (accessoiristes, machinistes, cintriers*), prépare le plateau avant les représentations, participe au montage puis au démontage des décors ainsi qu’à leurs éventuels déplacements pendant le spectacle.* Personnes en charge des cintres : parties du théâtre au dessus de la scène permettant de suspendre du matériel (éclairage, son ou décor).

de ce qui se passe derrière. machiniste, c’est être invisible, c’est magique.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : il faut avoir une vision de l’espace et pouvoir se représenter un plan à plat en 3D. Il faut être débrouillard. avoir le sens du jeu, du spectacle. Le défaut : il faut être rêveur, c’est comme un rêve de gosse. Il faut avoir beaucoup d’imagination.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : construire un univers, partir de rien, d’une maquette de scénographe, et monter un décor adapté à notre cage de scène*. résoudre les situations complexes, c’est un challenge. Et puis le «live», c’est très important : l’adrénaline du spectacle vivant, ne pas avoir le droit à l’erreur. tu ne peux pas

rater l’effet.Le moins : rien.* Elle comprend la scène (ou plateau), les dessous et les cintres (cf p.18)

Quel est le lieu que vous préférez ?Le plateau avec un décor mais salle vide.

Le son/le bruit que vous préférez ?quand il n’y a pas d’opéra, c’est calme.

votre pire cauchemar ?L’accident. Et rater un effet important sur un spectacle : tu es totalement désarmé... L’erreur est humaine mais c’est un cauchemar.

Le don que vous aimeriez avoir ?La téléportation mais on en profiterait trop !

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?Fairy Queen pour l’ambiance, le jeu, la folie de l’équipe britannique et la cohésion entre tous.

REnCOntRE avEC CéDRiC mOREL

Qu’aimez vous le plus dans votre métier?

COnStruirE un uniVErS.

LA DIRECTION TECHNIQUE

PLACE BOIELDIEU

LES LOGES D’ARTISTES

LA DRH et LA DAF** DRH = Direction des Ressources HumainesDAF = Direction Administrative et Financière

LE CENTRAL COSTUMES

LA PRODUCTION

LES DESSOUSStockage Service électrique et technique Machinistes

ENTRÉE DU PUBLIC

L’ENTRÉE ADMINISTRATIVE

LES SOUS-SOLSLoges orchestre

L’ORCHESTRE

LE PLATEAU

LE SERVICE DE L’ACCUEIL

LE KIOSQUEService des relations avec le public

LA DIRECTIONLA DRAMATURGE L’ATTACHÉE DE PRESSE

À l'Opéra Comique, ce sont les décors en fond de scène qui créent les coulisses entre la scène et LE MUR DU LOINTAIN.

Les chanteurs répètent dans LE PETIT THÉÂTRE situé juste au-dessus de la salle, de même dimension que la scène, ils peuvent ainsi travailler dans les mêmes conditions qu'en représentation.

LE SECRÉTARIATGÉNÉRAL ET LACOMMUNICATION

Public, artistes, équipes du théâtre se retrouvent dans LE FOYER pour boire un verre à l'entracte ou à la fin du spectacle.

Les machinistes accrochent les décors et les éclairages sur LES CINTRES qui se trouvent au dessus de la scène.

18 tOuS À bOrd ! 19

équipe administrative

équipe technique

équipe artistique

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LE réGiSSEur LumiÈrE

(ChEF du SErViCE éLECtriQuE)

Pouvez-vous décrire votre métier ?Je rencontre l’éclairagiste (créateur lumière) de chaque production de manière à préparer et à mettre en place les moyens électriques nécessaires à la réalisation lumière du spectacle : types de projecteurs, couleurs de filtres, nombre de personnes à prévoir pour servir les spectacles, commandes de matériel. Je le conseille pour la mise en œuvre de son projet. Je prépare les plannings de mon équipe pour la saison. Ensuite ce sont mes adjoints qui font les spectacles : ils sont sur place avec l’éclairagiste pour faire le montage. C’est un travail d’équipe qui nécessite beaucoup de préparatifs avant le déroulement du spectacle. Le tout est de bien penser le montage.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je suis arrivé là par hasard. Je me suis fait virer du lycée. Je faisais un bac électrotechnique mais je n’étais pas très studieux. mes parents connaissaient le chef électrique de l’Opéra de Paris et ça s’est fait comme ça. Je me voyais plutôt à l’EDF, avec un métier d’électricité pure, je n’avais pas imaginé un métier où l’artistique viendrait s’additionner à ces tâches électriques. Je suis entré pour 8 jours et je suis resté 27 ans. Ça m’a permis de faire le tour du monde, mais ça, je ne le savais pas au départ. J’ai eu la chance de croiser, grâce à ce métier, des gens incroyables. J’étais disponible, il fallait l’être, et j’aimais l’aventure.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Il ne faut pas être fainéant parce que des heures,

Il prépare la mise en place des éclairages du spectacle et supervise les réglages des pro-jecteurs. Il enregistre la «conduite lumière» qui permet de lancer les «effets lumière» pendant le spectacle. Il est responsable de la gestion et de l’entretien du matériel.

on en fait. Il faut être patient, il y a une hiérarchie dans ce boulot, quand on démarre on n’est pas derrière une console ! On fait beaucoup de manutention, décharger les camions, déplacer des projecteurs. mais on apprend comment fonctionnent un plateau, les cintres, une salle de concert. C’est indispensable avant d’accéder à des postes à responsabilités. J’ai attendu 5/6 ans avant d’en avoir un. Il faut donc avoir un peu d’ambition aussi.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : ça m’a permis de voyager, de rencontrer des gens formidables, c’est un enrichissement. Le pupitre* c’est le mieux, t’es comme un gamin avec sa game boy.Le moins : le côté administratif qui devient de plus en plus lourd et qui nous freine parfois.* matériel électronique permettant de régler et de programmer les éclairages.

Quel est le lieu que vous préférez ?J’aime l’ambiance du montage sur le plateau, mais je suis bien partout ici. C’est mon premier théâtre.

Le son/le bruit que vous préférez ?Les répétitions, les vocalises, le piano...

Le don que vous aimeriez avoir ?J’ai beaucoup de chance et ça me suffit.

Quel est votre rêve le plus fou (professionnellement) ?J’ai commencé jeune, donc j’ai eu la chance de faire beaucoup de choses déjà. Je referais bien un gros opéra ou un ballet, ce serait sympa.

votre pire cauchemar ?servir un spectacle qu’on n’aime pas.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?C’est les voyages. On croise des gens qu’on ne peut pas rencontrer dans un autre domaine.

REnCOntRE avECPasCaL DamiEn

LA réGiSSEuSE GénérALE dE

COOrdinAtiOn

Pouvez-vous décrire votre métier ?Je suis une sorte de chef d’orchestre du plateau. Je fais le lien entre l’artistique et la technique : j’assiste aux répétitions avec le metteur en scène ainsi qu’aux montages techniques (son, lumière, décor) pour voir comment ça va se passer au plateau et je fais le lien entre les demandes et les contraintes des uns et des autres. Je m’occupe aussi d’organiser les séances d’essayage de costumes, de perruques, etc. Pendant les représentations je «tope» tous les effets : le rideau, la machinerie, la lumière. La spécificité ici, c’est que je dois suivre la partition musicale et je «tope» en fonction. Il faut donc savoir lire la musique.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je suis danseuse contemporaine au départ. Et comme c’est un métier qui s’arrête tôt, je me suis reconvertie. J’ai fait des formations en régie. Et comme j’avais fait du piano enfant, je savais déjà lire les partitions.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ? Oui.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?

Elle est responsable de la coordination technique des spectacles pendant les répé-titions et les représentations.

Les qualités : il faut de la diplomatie, de la résistance physique et mentale face à certains gros moments de stress. Il faut être très organisé, ne rien oublier, avoir l’esprit de synthèse.Le défaut : être têtu.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : le plateau. Être en répétition ou en montage. servir les spectacles.Le moins : la partie administrative.

Quel est le lieu que vous préférez ?Le plateau vide avec la servante*.* Veilleuse qui reste allumée sur le plateau quand tout est éteint entre deux représentations ou répétitions.

Le son/le bruit que vous préférez ?L’accord orchestre* qui annonce que le spectacle va commencer.* C’est le hautbois qui donne le La à l’orchestre pour accorder les instruments.

votre pire cauchemar ?que ça s’arrête, que je ne serve plus à rien. mais dans ce cas, je ferais un autre métier.

Le don que vous aimeriez avoir ?L’ubiquité.nB : À l’Opéra Comique, il y a aussi un régisseur de scène qui s’occupe des entrées et des sorties des solistes, un régisseur d’orchestre et un régisseur de surtitrage.

REnCOntRE avEC EmmanuELLE Rista

Votre pire cauchemar?

SErVir un SPECtACLE Qu’On n’AimE PAS.

Votre rêve professionnel le plus fou?

J’y SuiS tOuS LES JOurS!

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LE réGiSSEur SOn Et AudiOViSuEL

Il prépare la mise en place du matériel son et/ou vidéo du spectacle. Il règle les effets sonores en amont de la représentation et tient la «conduite son» pendant le spectacle. Il est responsable de la gestion et de l’entretien du matériel sonore.

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Pouvez-vous décrire votre métier ?mon métier consiste à mettre en œuvre tout ce qui est son, vidéo, surtitrage et interphonie*. En amont, ça veut dire conseiller, trouver des solutions techniques pour les productions qui vont utiliser des images vidéos, des prises de sons, des enregistrements ou des effets sonores, trouver le matériel, budgétiser tout ça, faire les plannings, trouver les techniciens en renfort et installer .* moyen de communication utilisé par le régisseur général pour donner les tops aux techniciens pendant les spectacles.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je suis un autodidacte passionné par le son et la musique. J’ai fait beaucoup de stages et rencontré les bonnes personnes. mes études de physique m’ont permis d’acquérir des choses plus rapidement dans tout ce qui est électronique ou physique acoustique. avant d’être ici j’ai travaillé 10 ans comme intermittent. J’ai commencé comme technicien et petit à petit je suis passé ingénieur du son.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?Oui en ce qui concerne la maîtrise technique des machines et du matériel, et le côté créatif entre la technique et l’artistique : on travaille avec les musiciens pour trouver et proposer des solutions.En revanche, je n’avais pas conscience au début de la charge de travail dans une

journée. un technicien intermittent travaille parfois 40 heures d’affilée. ma situation familiale a fait que c’était bien de se poser un peu.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : avoir une bonne oreille, connaître les machines, donner de soi et de son temps, savoir s’imposer.Le défaut : être méticuleux et accepter, parfois, face à un problème technique, de perdre du temps pour en gagner la fois suivante. Le résoudre tout en comprenant d’où il vient, pourquoi il a eu lieu.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : trouver les solutions face à un défi technique. apprendre aux jeunes. transmettre.Le moins : le côté administratif. remplir des papiers, faire les plannings. Devoir faire preuve d’autorité.

Quel est le lieu que vous

préférez ?sur la scène, salle vide.

Le son/le bruit que vous préférez ?Entendre les chanteurs faire leurs vocalises avant un spectacle.

Quel est votre rêve professionnel le plus fou ?ne faire que des productions qui me plaisent...ou alors une tournée de u2 !

votre pire cauchemar ?ne pas pouvoir démarrer un spectacle parce qu’il y a un problème technique que je n’arrive pas à résoudre. heureusement ce métier est magique et ce n’est jamais arrivé.

Le don que vous aimeriez avoir ?ne jamais faire d’erreurs.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?mon premier mix classique tout seul devant la console avec deux cents musiciens/choristes. super souvenir. Et ma première régie à l’Opéra Garnier.

REnCOntRE avEC QuEntin DELisLE

tandis que je suivrai mon cours,

Profitez des beaux jours.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier?

LE déFi tEChniQuE.

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LA ChEF COuturE Et

hAbiLLEmEnt

Pouvez-vous décrire votre métier ?tout commence un an avant le spectacle. Le créateur de costumes me remet sa maquette* à partir de laquelle je vais prévoir l’ensemble du travail à accomplir : le temps nécessaire, les tissus, les matériaux, les différents corps de métiers qui doivent intervenir, le budget. Je dois faire en sorte que tout s’enchaîne bien pour arriver à sortir le spectacle. Je rencontre plusieurs fois le créateur des costumes avant de commencer leur réalisation. nous lui faisons des propositions et jouons un rôle de conseil. une fois que l’atelier commence, la chef d’atelier interprète les maquettes en volume avec de la toile sur un mannequin, coupe dans les tissus puis transmet aux couturières. On s’occupe aussi des patines, des peintures sur costumes et des teintures. On gère ensuite les équipes d’habillage. Celle du soir prépare les loges, aide aux changements rapides de costumes. tandis que celle de jour s’occupe de l’entretien

des costumes (réparation, nettoyage). une fois les représentations terminées, nous les nettoyons et nous les stockons. * Projet sous forme de dessins permettant de donner l’aperçu le plus juste de ce que sera la réalisation.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Je voulais être dans la mode, mais j’ai accompagné une copine qui voulait entrer à l’école de la rue Blanche, l’Ensatt. Je ne connaissais pas du tout. J’ai passé le concours et j’ai été reçue.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?Je ne savais pas du tout dans quoi j’allais. Et ce n’était pas l’école dans laquelle je voulais être au départ.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Les qualités : être créatif et ouvert d’esprit. Il ne faut pas chercher à imposer ses idées, mais au contraire, trouver son compte à être au service d’un créateur et d’un spectacle. Il faut aussi être psychologue dans son contact avec les chanteurs. On fait le lien entre eux et le créateur, et ils doivent se sentir bien dans leurs costumes pour chanter, bouger avec... Et bien sûr, savoir coudre, vite et bien, savoir couper ! maîtriser sa spécialité.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans

Elle dirige l’un des rares ateliers de création de costumes encore existant dans un théâtre lyrique. Son équipe réalise les cos-tumes en se mettant au service du créateur de costumes choisis par le metteur en scène.

REnCOntRE avEC ChRistELLE mORin

votre métier ?Le plus : la rencontre avec le créateur quand on commence à analyser les maquettes, à rechercher, à faire les propositions, tout ce travail de préparation et puis maintenant, la teinture.Le moins : l’administratif.

Quel est le lieu que vous préférez ?Le central costumes qui est un peu ma maison, et la salle qui est très belle.

Le son/le bruit que vous préférez?J’adore entendre les artistes chanter en répétitions.

Quel est votre rêve professionnel le plus fou ?En ce moment, ce serait d’arriver à faire les costumes d’un spectacle uniquement

en teintures naturelles.

votre pire cauchemar ?qu’on nous rejette les costumes le jour de la générale piano*, qui est notre première présentation des costumes sur scène. C’est toujours un grand stress parce qu’on n’a plus qu’une semaine pour réagir avant la générale.

* Dernière répétition avant l’arrivée de l’orchestre

Le don que vous aimeriez avoir?L’oreille musicale.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel?C’est d’avoir réussi à faire la reprise d’un spectacle mythique, et qu’on me dise que c’était encore mieux qu’à sa création.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer?

ÊtrE CréAtiF Et OuVErt d’ESPrit.

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L’ÉquIPE artIstIquE metteurs en scène, chefs d’orchestre, chanteurs

et musiciens, créateurs des costumes, du son, de la lumière et scénographes se succèdent

à l’Opéra Comique en fonction des productions et des saisons... Et si les métiers artistiques font souvent

rêver, il ne faut pas oublier qu’ils demandent non seulement du talent mais aussi énormément de travail !

Qui FAit

QuOi?

QUI FAIT

QUOI?

QUI FAIT

QUOI?

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LE mEttEur En SCÈnE

Pouvez-vous décrire votre métier ?Je suis metteur en scène, danseur et chorégraphe. J’invente des danses qui correspondent à des moments d’aujourd’hui.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Ça s’est fait par hasard. J’ai commencé à travailler comme psychomotricien sur des corps cassés. Et j’ai eu envie d’interroger les mouvements des autres, les mouvements cassés et la poésie qui les accompagne.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Les qualités : la patience, le désir.Le défaut : devoir toujours penser au projet d’après.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : c’est le collectif, l’addition des individus qui constitue une énergie collective, un dynamisme, un vivre ensemble. une idée de famille.Le moins : tout ce qu’il y a autour, la structure administrative, l’emploi du temps, les horaires.

Quel est le lieu (dans l’Opéra Comique) que vous préférez ?La scène avec la salle vide.

Le son/le bruit que vous préférez ?J’aime le moment où les instruments s’accordent, l’espèce de cacophonie où tout est possible pendant que les gens s’installent. C’est un moment beau et très vivant.

Il questionne, interprète et met en espace l’œuvre écrite. Il supervise et agence tous les éléments scéniques du spectacle : son, lumière, décors, costumes. Il dirige les chanteurs. Il s’occupe également du financement de ses spectacles et suit les relations avec les théâtres dans lesquels ils vont se jouer.

Quel est votre pire cauchemar professionnel ?ne pas être prêt pour le public.

Le don que vous aimeriez avoir ?Être invisible.

REnCOntRE avEC thiERRy thiEu niang

invité à l’Opéra Comique avec une œuvre de répertoire.

Quel est votre pire cauchemar professionnel ?

nE PAS ÊtrE PrÊt POur LE PubLiC.

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LA drAmAturGE Elle s’occupe de la documentation et des recherches autour des œuvres de la programma-tion. Son rôle est d’analyser leur construction, leur langage, leurs personnages, leurs thèmes afin de donner des clés au public, mais aussi des pistes de travail pour la mise en scène. Elle est à la fois experte, pédagogue et médiatrice.

Pouvez-vous décrire votre métier ?mon métier consiste à faire connaître le théâtre de l’Opéra Comique et les œuvres que nous représentons sur la scène à ceux qui ne les connaissent pas, ou à les faire mieux apprécier par des concerts commentés, des conférences avant le spectacle, des rencontres avec les artistes, l’écriture des programmes de salle, la réalisation d’expositions.

En tant que dramaturge attachée à un établissement, intervenez-vous dans la programmation artistique ?Je mets ma patte dans la programmation, mais de façon un peu marginale, plus comme conseillère. tous les dramaturges ne sont pas conseillers artistiques, mais en effet, j’interviens pour permettre aux directeurs d’apprécier la légitimité de tel titre ou projet et pour proposer concerts, colloques ou manifestations renforçant le sens de la programmation.

Les metteurs en scène ou les chefs d’orchestre font-ils appel à vous ?Oui, de façon ponctuelle. notamment au début du travail. Ils ont alors besoin d’éléments historiques, littéraires, culturels. En ce qui concerne les chefs d’orchestre, ce sont plus des discussions liées aux différentes versions des œuvres. Je donne un avis documenté sur celle qui serait la plus appropriée dans notre salle et pour notre public.

Le don que vous aimeriez avoir?

LA SCiEnCE

inFuSE.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?Il y a beaucoup de hasard car c’est une fonction qui existe dans peu de théâtres en France. J’ai commencé par enseigner le français tout en poursuivant des études de musicologie et d’histoire de la musique. Puis, j’ai été recrutée comme chargée de mission à l’Opéra de Paris, et assez rapidement, ce que j’y faisais s’est apparenté aux activités du dramaturge.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Le plus : la grande variété des tâches. En ce qui me concerne, dès lors que je peux écrire, parler, m’occuper de la musique, de la littérature, de l’histoire, je me régale.Le moins : sans doute le manque de moyens matériels et, comme je n’ai pas d’équipe, la solitude devant le travail énorme à accomplir.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Et quels défauts ?Il faut être très pédagogue et avoir un esprit de synthèse. Il faut savoir s’adresser à un vaste public et donner en une page les éléments qui permettent

de saisir une œuvre.

Quel est votre rêve professionnel le plus fou ?Diriger un théâtre et faire des mises en scène moi-même.

votre pire cauchemar ?Donner une conférence où il n’y a personne, pas de public.

Le don que vous aimeriez avoir ? La science infuse.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?quelques soirées extraordinaires passées dans la fosse de l’orchestre à l’Opéra de Paris. J’étais habillée en noir pour que personne ne me voie, et je changeais de pupitre chaque soir pour voir comment les musiciens vivaient l’instant.

Quel est le lieu que vous préférez ?Le plateau et le couloir juste derrière où l’on croise tous les techniciens.

Quel est le son, le bruit que vous préférez ?J’aime le silence. L’un des plus forts est celui qui suit la dernière note du spectacle, avant les applaudissements: c’est encore de la musique comme disait Guitry.

REnCOntRE avEC agnès tERRiER

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LE CRéatEuR DE COstumEs Il conçoit et réalise les costumes des chanteurs. Il travaille en relation avec le metteur en scène et le scénographe. À partir de documents et de recherches diverses, en fonction des personnages, d’une époque ou d’un style, il réalise dessins et maquettes avant la fabrication définitive. Il peut aussi avoir à réaliser des chapeaux, des perruques, des chaussures ou autres accessoires.

LE COnCEPtEuR LumièRE (éCLaiRagistE)

Il travaille avec le metteur en scène et le scénographe pour créer les éclairages du spectacle. Il choisit les projecteurs, déter-mine leur emplacement, les couleurs et les intensités de lumière. Il fait vivre l’espace de jeu, met en valeur les chanteurs, les décors, les costumes. Ses lumières donnent une ambiance, des sensations, des significations qui font partie intégrante de la mise en scène. Il travaille en collaboration avec le régisseur lumière à qui il confie la conduite lumière.

LE sCénOgRaPhE (DéCORatEuR) À la fois artiste et technicien, il conçoit l’espace de jeu du spectacle. Il imagine le décor, à l’aide de dessins et de maquettes, en veillant à ce que son projet respecte celui du metteur en scène. Il travaille donc en étroite collaboration avec ce dernier mais aussi avec les créateurs lumière et costumes.

LE COnCEPtEuR sOnORE Il travaille aussi avec le metteur en scène dont il sert le projet. Il crée la bande son du spectacle à partir de musiques, de voix off, de bruitages, ou de ses propres composi-tions s’il est aussi musicien. Il choisit son matériel et réalise prises de sons et enregis-trements. C’est le régisseur son qui s’occu-pera ensuite du mixage depuis la cabine située face à la scène.

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LE ChAntEur d’OPérA

Pouvez-vous décrire votre métier ?mon métier, c’est de représenter l’image d’un monde. C’est d’incarner des choses humaines et les proposer aux gens. On chante pour ceux qui ne chantent pas, on parle pour ceux qui ne parlent pas.

Quand et comment avez-vous su quel métier vous souhaitiez exercer ?J’ai toujours chanté. Et tout mon travail d’artiste c’est de savoir pourquoi je le fais.

Correspond-il à l’image que vous en aviez avant de l’exercer ?Pas du tout. À 16 ans, je pensais que j’allais entrer dans un monde culturel qui intéresserait tout le monde, qu’on s’adresserait à un maximum de gens… et en fait pas du tout. Et puis, j’avais beaucoup de rêves et entre les rêves et la réalité, il y a toujours une différence. non, non, c’est un métier qui ne correspond pas à ce que j’imaginais, quelquefois c’est bien et d’autres fois moins. C’est une espèce de voyage…vers l’inconnu.

Quelles qualités faut-il pour l’exercer ? Il faut être curieux, se nourrir

Il interprète un rôle en suivant les indications du chef d’orchestre et du metteur en scène. Il maîtrise l’expression des émotions, les techniques corporelles, vocales et bien sûr le chant. Il doit avoir des connaissances sur la musique et l’opéra.

de ce qui nous entoure.

Qu’aimez-vous le plus et le moins dans votre métier ?Ce que j’aime le plus, c’est la création, c’est l‘incarnation, c’est offrir quelque chose aux gens. Et puis c’est aussi de se transformer soi-même dans ce travail.Ce que j’aime le moins, c’est d’avoir à gagner ma vie avec, d’avoir à gagner de l’argent.

Quel est votre rêve professionnel le plus fou ?rendre très connu ce qui a priori n’intéresse que peu de gens. Oui, c’est ça : étonner les autres par rapport à leur propre désir, leur faire découvrir leurs capacités

d’aimer quelque chose.

votre pire cauchemar ?De ne plus penser qu’à gagner de l’argent soit en n’en ayant pas, soit en en ayant trop.

Quel est votre plus beau souvenir professionnel ?C’est d’avoir ému quelqu’un qui n’est absolument pas mélomane.

Le don que vous aimeriez avoir ?Pouvoir apprendre vite, apprendre des tas de trucs.Être polyglotte, ultra polyglotte, je suis nul en langues mais j’adore ça.

Quel est votre compositeur préféré ?John Cage.

REnCOntRE avEC PauL-aLExanDRE DubOis, baRytOn

Quelle est votre pièce préférée ?

En GénérAL, CELLE QuE JE trAVAiLLE.

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unE AnnéE À L’OPérA COmiQuE

Définir une programmation de saison et mettre en scène un opéra sont

de ces aventures qui nécessitent temps et anticipation pour que tout

soit prêt au moment de la première représentation.

UNE ANNÉE A L’OPÉRA COMIQUE

UNE ANNÉE A L’OPÉRA COMIQUE

dE LA PrOGrAmmAtiOn dE SAiSOn À LA CréAtiOn

dE SPECtACLES

Je voudrais travailler dans le milieu de l’art équestre. J’y pense de plus en plus.

À la question «auriez-vous aimé ou aimeriez-vous exercer un autre métier en dehors de celui-ci?», ils ont dit :

un ChEmin... PAS tOut trACé !

un parcours professionnel n’est jamais ni unique ni linéaire. Choisir sa voie prend parfois du temps. Le hasard des rencontres

et de la vie s’en mêle souvent. Et malgré l’amour du métier, d’autres chemins ont pu faire rêver ou se dessinent devant soi

comme autant de vies (professionnelles) possibles.

J’aurais aimé faire du cinéma, être journaliste ou avocat ou politicien. J’ai rêvé d’être un grand sportif parce que j’étais passionné par le sport, par les types qui battent les records du monde.

J’aurais bien aimé diriger un club de foot ou entraîner une équipe. Ou un métier qui touche à l’écriture.

J’aurais aimé faire du théâtre, être prof de philo ou prof d’histoire, tout ça m’aurait intéressé même si au fond j’aurais l’impression de faire la même chose sur un autre plan, une autre matière. Pour moi, chanter est un moyen et non un but, donc d’autres actions auraient pu être aussi pertinentes.

J’aurais aimé être médecin ou journaliste. J’aimerais faire plein de choses. J’aurais adoré être kiné. Le partage avec les autres fait le lien entre tout ça.

J’aurais voulu être journaliste plus jeune mais aujourd’hui je me dis «heureusement que je n’ai pas pris cette voie là». J’aurais aimé être actrice aussi. mais je suis contente de ce que je fais et de cette maison à taille humaine.

Je voulais faire actrice plus jeune. Je suis passée à autre chose parce que ça m’a semblé compliqué. mais je suis dans un théâtre...

J’ai eu pas mal de métiers avant celui là et je pense que j’en ferai encore un après, sans doute de la régie technique. Je suis partie de l’artistique pur et je me dirige vers la technique...

Je me pose la question au bout de 20 ans dans ce métier mais je ne sais pas. J’aime la liberté qu’offre ce métier, ce milieu.

sage femme. accompagner comme dans une création. accompagner les parents, les familles à un acte de naissance.

Je travaillerais volontiers dans l’écologie mais en y apportant ce que je sais faire, pas en étant radicalement différente de ce que je suis.

J’aurais pu être prof de gym.

Celui qu’on fait en dehors.

34 35

J-2 ans

1. La programmation : le comité artistique élabore chaque saison deux ans en amont. Il choisit les œuvres, les metteurs en scène, les chanteurs (solistes et chœurs), les orchestres. En revanche ce sont les metteurs en scène qui constituent leurs équipes artistiques (scénographe et créateurs de costumes, de son et lumière).

J-1 an

2. Le budget et la finalisation : la directrice de la production établit le budget prévisionnel par spectacle et par saison et la direction administrative et financière en évalue la faisabilité financière. Le conseil d’administration valide la programmation au regard des critères financiers.

3. Le calendrier de production : l’équipe de production affine les plannings, rencontre les artistes, négocie et établit les contrats, tente de trouver des partenaires pour maintenir l’équilibre budgétaire. Elle s’occupe du contenu des brochures de saison, des programmes par spectacle, des différents types de supports en collaboration avec le service communication et la dramaturge.

4. La transmission aux équipes techniques : les chefs de service reçoivent le calendrier de saison et l’échéancier pour chaque production. Ils élaborent les plannings de leurs équipes pour la réalisation des décors, des costumes, du son, de la lumière, etc.

5. Le travail préparatoire du metteur en scène : il travaille sur le texte, son contexte historique, ses significations bien en amont de la première séance de répétition. Le dramaturge peut intervenir pour éclairer ses recherches sur

J-1 an / 6 mOIs

7. Communiquer : les équipes administratives articulent également leur travail en fonction du calendrier de saison. L’attachée de presse s’assure que les spectacles bénéficient d’une bonne visibilité dans les médias, le service de la

communication s’occupe de la réalisation des affiches, des dépliants, des programmes et autres supports d’information et de promotion. Le service des relations avec le public gère les abonnements et la billetterie.

8. Les répétitions : les artistes arrivent aux répétitions en connaissant déjà parfaitement leur partition. Il y a plusieurs types de répétitions à l’opéra, chacune ayant leurs particularités propres : les répétitions musicales sont la

première étape dans la préparation d’un opéra, dans laquelle on se concentre uniquement sur la musique. Le chef d’orchestre, les solistes, les chanteurs et le chœur sont présents mais il n’y a pas encore l’orchestre qui est remplacé par un piano.

J-8 À 6 sEmaInEs

les significations, l’interprétation ou le contexte particulier de l’œuvre.

6. L’ équipe artistique et la présentation des maquettes : le metteur en scène réunit son équipe de création et expose sa vision de la pièce afin de permettre à chacun de commencer à travailler. Le scénographe élabore une première maquette qui tient compte des dimensions et de la structure du théâtre. Il présente son projet à la direction générale et technique du théâtre qui en étudie la faisabilité technique et budgétaire. une fois le projet validé, il prépare les plans techniques et les feuilles de mesure de chaque élément de décor pour les constructeurs. Le costumier présente également ses maquettes au service couture. Le créateur lumière décide avec le metteur en scène et le scénographe comment travailler. Plus tard, il assistera aux répétitions et prendra des croquis pour noter les directions dans lesquelles orienter les éclairages.

J-3 mOIs Jusqu’au JOur J Et au-DELÀ

36 37

J-5 sEmaInEs

9. Les répétitions de mise en scène : le jeu scénique vient s’ajouter au travail musical. Le chef d’orchestre est présent,

mais c’est le metteur en scène qui dirige les répétitions. Chaque metteur en scène a sa façon de travailler, et le spectacle se construit jour après jour. Il explique aux chanteurs le parti pris de sa mise en scène et leur indique ce qu’il attend d’eux.

J-2 sEmaInEs

10. Les répétitions en scène et la générale piano : l’équipe investit la scène. Les chanteurs «filent», c’est-à-dire qu’ils répètent l’opéra dans son intégralité de manière à voir comment les scènes s’articulent les unes avec les autres et si le spectacle trouve son rythme. Les costumes sont livrés le jour de la générale piano qui est la dernière répétition avant l’arrivée de l’orchestre. Lors de ces filages, les solistes chantent tout bas, pour protéger leur voix.

11. L’implantation des projecteurs, du décor, et du matériel sonore : la cage de scène est nue quand les techniciens commencent à accrocher la lumière sur porteuse* avec les cintriers. Ensuite se monte le décor. Fabriqué dans des ateliers extérieurs au théâtre, il est transporté sur scène et installé sous la responsabilité du directeur technique, avec le régisseur plateau et les machinistes. Puis viennent les étapes de réglage de chaque projecteur par les pupitreurs.

* tube métallique suspendu au dessus de la scène, destiné à porter des éléments de décor et des éclairages, et dont on règle la hauteur depuis les cintres.

J-10 JOurs

12. Les répétitions orchestre : les musiciens, qui ont travaillé leur partition individuellement, se réunissent maintenant pour jouer ensemble dans l’orchestre, guidés par le chef d’orchestre. Il leur donne des indications de rythme mais aussi de style et d’interprétation.

J-9 JOurs

13. L’italienne : c’est une répétition purement musicale et c’est la première fois que chanteurs et orchestre sont réunis. Les solistes chantent l’opéra en entier à pleine voix pour tester l’équilibre sonore. s’ils font quelques déplacements, ils répètent sans costume et sans s’occuper de la mise en scène. Les répétitions avec orchestre se poursuivent les jours suivants. Il faut trouver l’équilibre entre les voix, la musique et la mise en scène.

14. Les filages techniques : ils sont nécessaires pour s’assurer que tout s’articule bien, régler les conduites son et lumière et les derniers effets.

Ces deux types de répétitions ont lieu au Petit théâtre qui se trouve juste au-dessus de la salle. L’espace respecte scrupuleusement les dimensions de la scène pour être dans les mêmes conditions qu’en représentation.

38 39

J-3 JOurs

J-2 JOurs

17. La première représentation publique : elle est l’aboutissement de beaucoup de travail et d’investissement. toutes les équipes sont tendues et mobilisées. Le service d’accueil reçoit le

public dans le théâtre et l’installe dans la salle. Le spectacle peut enfin commencer ! avec les applaudissements du public et le succès d’un spectacle, c’est toute une équipe qui est récompensée !

Pour en savoir plus sur les formations aux métiers du théâtre: http://www.cnt.asso.fr/metiers_formations/fiche_metier.cfm

15. La pré-générale : tous les éléments du spectacle sont réunis : l’orchestre dans la fosse et son chef devant son pupitre, les chanteurs costumés et maquillés. En coulisses ou sur le plateau les habilleuses et les

maquilleuses s’activent, les techniciens, dirigés par le régisseur, s’occupent des lumières, du son, des décors et des accessoires. À la pré-générale comme à la générale, les chanteurs ne chantent pas à pleine voix.

16. La répétition générale : c’est l’ultime répétition. souvent donnée devant le personnel du théâtre et un public d’invités. Le spectacle est joué en entier et en temps réel pour vérifier que tout fonctionne bien. Le metteur en scène

peut interrompre la «répétition» si besoin mais cela n’arrive presque jamais ! C’est aussi le premier moment pour tester les réactions du public. tout le monde est sur le pont, prêt pour la «première» du lendemain.

LE JOur J

avec le soutien de :

théâtre national de l’Opéra Comique2 place Boieldieu – 75002 Paris 0825 01 01 23 (0,15€/min) www.opera-comique.com

Conception : Barbara samuel www.danslesmirettes.fr graphisme : Les Designers anonymesimpression : Imprimerie nory

Crédits photos Elisabeth Carecchio, Luc Castel, Julien Etienne, Philippe Fassier, Pierre Grosbois, nicolas hoffmann Da, sabine hartl & Olaf-Daniel meyer, alastair muir, Clémentine sourbet, Juliette tissot-Vidal, rmn.

P.7 Le Roi malgré lui (Chabrier) - production 2009

P.16 The Fairy Queen (Purcell) - production 2010

P.17 montage de Platée (rameau) – production 2014

P.22 Cadmus et Hermione (Lully) - production 2008

P.27 thierry thieû niang, metteur en scène

P.31 / en haut Mârouf, savetier du Caire (rabaud) - production 2013 Croquis et costumes réalisés de Vanessa sannino

P.31 / en bas Egisto (Cavalli) - production 2012 maquette et décor réalisé d’adeline Caron

P.34 Mârouf, savetier du Caire (rabaud) - production 2013 maquette et décor réalisé d’Olivia Fercioni

P.35 Les élèves de la première académie de l’Opéra Comique au travail (2013) : François rougier et sandrine Buendia Chef de chant au piano : marine thoreau La salle

P.38 William Christie, chef d’orchestre

P.39 saluts en fin de représentation d’Atys (Lully) production 2011

Quatrième de couverture : le mur du lointain du plateau de l’Opéra Comique.

Ce journal est dédié à Laurent Eade (1970-2014), machiniste de l’Opéra Comique.