EHESS

Les Musulmans Soviétiques by Vincent MonteilReview by: R. B.Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 6 (Jul. - Dec., 1958), pp. 186-187Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115405 .

Accessed: 21/06/2014 01:08

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie desreligions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.76.45 on Sat, 21 Jun 2014 01:08:40 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

psychologie pastorale D. On regrette qu'aprbs des affirmations de principe intdressantes, ili juge n~cessaire de justifier son entreprise en la rabaissant au niveau d'un service de public- relations, mettant a pour ainsi dire de I'huile dans les rouages de la machine administra- tive ' (p. 94).

Nous assistons done A un effort pr~cieux pour tirer par la rdflexion la sociologie reli- gieuse du catholicisme de l'ornire oh elle aurait tendance A s'enfoncer, celle d'une connaissance purement empirique A fins pra- tiques imm~diates. Cette rdflexion n'est, ili faut le dire, qu'amorc~e et si l'exigence d'une connaissance thdorique digne de ce nom est clairement affirm6e, I'effort devra se pour- suivre au contact des problkmes concrets. Nous souhaitons voi r le thdologien, une fois donn6 le la sur le plan g6ndral de la connais- sance, descendre dans l'arkne et repenser de son point de vue les concepts op6rationnels ou les faits que lui fournit le sociologue. Nous pensons que, de cette manibre, loin de poser comme rbsolu le problime des rapports entre la sociologie religieuse et la thdologie, on sera amen6 A voir dans le surgissement continuel des tensions partielles entre les deux disci- plines des ndcessitds de d6passement indispen- sables au progrls de la recherche.

F. A. I.

148 MONTEIL (Vincent).

Les Musulmans Sovitiques. Paris, Ed. du Seuil, 1957, 191 p. (Coll. Esprit Fronti~re Ouverte 1).

Bien que cet ouvrage ddborde largement le domaine de la sociologie religieuse, puisqu'il traite avant tout du problbme des nationalitbs musulmanes et des r6publiques pbriphbriques sovi1tiques, il nous intbresse tout de mime et A deux points de vue. D'abord tout un cha- pitre est consacr6 A la lutte des g Sans Dieu contre la religion islamique et en outre A la risistance de cette dernibre: il s'agit des chapitres VIII (Les Sans-Dieu) et IX (Bonne fete). En second lieu et ce qui nous parait plus important encore, 6tant donna que le temporel et le spirituel se trouvent confondus dans l'Islam, ce livre nous donne un excellent modble du point de vue de la mdthode A utiliser en sociologie religieuse : ne pas s~parer les faits religieux de l'ensemble des faits de civilisations et des structures sociales. Or la religion islamique est prise ici dans la trame du bouleversement, A la fois structural et id~olo- gique, qui affecte actuellement les cinq ripu- bliques f~d6rbes de l'Asie centrale (Uzbekistan, Kazakhstan, Kirghizie, Tadjikistan, Turkm&-

186

nistan), les R1publiques du Caucase et de la Transcaucasie, et les Musulmans de la Russie, comme les Tatars ou les Bashkirs. Passage de la soci(t6 nomade A la soci6t6 s6dentaire

impos~e par les Russes, de la soci6tk agricole A la soci6tY urbaine et industrielle, collectivisa- tion des terres dbtruisant le regime patriarcal ou fbodal, emancipation de la femme, transferts massifs de populations (de Musulmans jugs dangereux en Sib~rie et r6ciproquement d'Alle- mands et de Russes dans les r1gions autrefois entibrement musulmanes, sans qu'il y ait d'ailleurs brassage de ces populations, ni

misceg6nation), heurt des traditions nationales et de I'idbologie communiste, avec des tenta- tives pour syncr1tiser l'Islam avec le marxisme. Le probllme religieux est done fonction du problbme plus vaste des contacts entre soci~t6s et civilisations difffrentes et nous ne sommes pas dtonnus, dans ces conditions, de retrouver, malgr6 les diffdrences qui peuvent exister entre les contacts socio-culturels, les m~mes ph(nomines que les anthropologues ont relev6s pour l'Ambrique ou l'Afrique: r~sistance, conflits, assimilation, syncritisme, ou adapta- tion, contre-acculturation. I1 n'y a que le langage qui change, par exemple : la r~sistance n'est plus consid~r~e comme la r~ponse d'une religion qui ne veut pas mourir A des facteurs de destruction apport~s du dehors, mais comme une tentative du clerg6 ou d'une classe fdodalo-bourgeoise pour maintenir ses pri- vilbges en continuant A exploiter la masse des travailleurs; mais sous ce changement du schema explicatif (passage des categories de l'anthropologie nord-ambricaine aux categories empruntbes A la lutte des classes), ce sont bien les m~mes faits qui apparaissent A l'obser- vateur et qui ne peuvent se comprendre que par I'importance de la religion comme fonde- ment de la personnalit6 humaine et base de sa socialisation.

Pour savoir quel est I'6tat de la religion dans une soci6tb coloniale, il faut tenir compte de la distinction des Ages, des sexes et des statuts sociaux. Les Vieux restent en g6ndral croyants; les Jeunes sont en gbnural d6sisla- mists. La Masse subit: a Elle garde ses tradi- tions (mime les plus contestables), mais, dans ses pratiques

, fdodales n, que survit-il d'un

veritable esprit de foi ? Ne sont-elles pas plut6t, pour elle, l'expression de sa person- nalit~, ? Les Femmes forment le nroyau de la rbsistance. L'Intelligentsia est contre l'Islam en tant que religion, mais elle ne peut r6sister A la russification qu'en s'appuyant sur les traditions musulmanes (d'of le aconfusion- nisme bien 6tudid par M. Monteil). Enfin les Clercs ( sont, dans I'ensemble, aussi partisans de l'adaptation que les Lamas bouddhistes

This content downloaded from 62.122.76.45 on Sat, 21 Jun 2014 01:08:40 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

en 1927 ,, mais comme les Musulmans des

Ripubliques sovidtiques sont coup(s du reste de la grande communaut6 musulmane, ils vivent replihs sur eux-mimes et prisentent tune pensie musulmane sclhrosie en des formes archaiques.

R. B.

144 MOURS (Samuel). Les Eglises r~formtes en France. Paris- Strasbourg, Librairie Oberlin, 1958, 236 p., 37 cartes.

M. Mours nous offre ici un utile instrument de travail qui rendra de trbs grands services. II rassemble en effet tune masse considirable de faits et de documents concernant l'histoire des paroisses riformbes frangaises. Apris une chronologie bien faite, I'auteur rappelle les sources diverses de l'histoire du protestantisme frangais (archives, ouvrages, etc.) et cette documentation, encore qu'incomplkte, facili- tera bien les recherches. Puis viennent les listes des Eglises riformbes et pour chaque Eglise on trouve les renseignements suivants : date de fondation, situation au XVIIe sidcle, existence d'une Eglise A l'6poque contempo- raine (XIXe et XXe sidcle). Ces tableaux sont complhtis par des cartes qui sont claires et completes et illustrent fort judicieusement le texte donnant une idie suggestive de l'ivolu- tion du protestantisme frangais. On trouve 4galement des tableaux consacris B l'Algirie, aux Eglises du D6sert, aux dates de d6dicace des temples. Tout ceci est minutieusement prisent6 et, m&me si on trouve de ci de 1i quelques petites erreurs de detail, I'ensemble est remarquable de precision et d'honnatet6 intellectuelle. Enfin M. Mours tente une evaluation de la population protestante fran- Caise depuis le XVIIe sidcle; regrettons qu'il ne l'ait pas fait pour le XVIe car m~me des chiffres approximatifs auraient rendu de trbs grands services. Les chiffres qui nous sont dornns pour le XVIIe siicle sont d'ailleurs sujets i caution dans la mesure of ils ne s'appuient pas sur des dipouillements systi- matiques des archives, gros travail qui reste i faire. Les donndes statistiques contemporaines

sont elles aussi ? vbrifier de tris pros car il nous semble que M. Mours a eu tendance h les sous-6valuer. Mais tout le problkme, que M. Mours n'aborde qu'd peine, demeure: Qu'est-ce qu'un Protestant ?

Tel quel cet ouvrage, bourr6 de faits et de renseignements pricis, admirablement com- plitis de cartes et d'index, est appelh ? rendre les plus grands services i tous ceux qui s'intbressent & l'histoire et ? la sociologie des religions en France.

F. G. D.

BULLETIN DES OUVRAGES

145 MURRAY (Victor).

The State and the Church in a free Society. !L'Eglise et l'Etat dans une socidtA libre). Cambridge, University Press, 1958, 194 p.

Essai de thbologie sociale opposant struc- tures libertaires (protestantisme, dimocratie) et structures autoritaires (catholicisme, com- munisme). Une importante partie de l'ouvrage itudie les implications tant religieuses que politiques, voire bconomiques, de la c trinit6 siculibre : libert6 (p. 72-105), 6galit6 (p. 115- 148), fraternit6 (p. 149-181).

HI. D.

146 PANIKKAR (K.M.).

L'Inde et l'Occident, Paris-La Haye, Mouton et Cie, 1958, 57 p.

II s'agit de quatre conferences prononcies par l'Ambassadeur de l'Inde & Paris. L'auteur y tudie (( la rencontre en Inde des civilisations orientale et occidentale au XIXe sicle et au XXe sikcle ) et o les cons6quences de cette rencontre et des 6changes permanents qui s'6tablirent dbs lors entre la culture indienne et la culture occidentale: c'est-&-dire la nais- sance dans l'Inde d'une civilisation nouvelle >.

A. W. M.

147

Paroisses urbaines. Paroisses rurales. Tournai, Casterman, 1958, 222 p. (5eConf~rence internationale de sociologie religieuse).

Ce volume est I'un des deux qui contiennent les actes de la 5e Conference internationale de sociologie religieuse (Louvain, 31 aoilt, 1 et 2 sept. 1956), qui, on le sait, regroupe sur le plan confessionnel les spicialistes de la sociologie du catholicisme en divers pays; nous recensons l'autre au rang alphabetique de son titre : Vocation de la sociologie religieuse. Sociologie des vocations (Arch., VI, no 165).

Les 7/10 de cet ouvrage sontconsacr6s aux paroisses urbaines. Cette partie est dominde par des considdrations icologiques, qui commandent aussi les applications pratiques du (( planning paroissial >. Le caractre empi- rique et sociographique de ces etudes s'en trouve accentua. Les trois contributions groupdes dans le chapitre (( La paroisse urbaine comme groupe social ,) esquisse au contraire un effort d'analyse dij& moins piriphbrique. La seconde partie, consacrbe & la paroisse rurale, reste encore trbs bcologique, avec le probl~me de l'Imigration et celui de l'optimum de population; on aboutit aussi au a planning paroissial >. L'ensemble du volume souffre

187

This content downloaded from 62.122.76.45 on Sat, 21 Jun 2014 01:08:40 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions