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EHESS Les Mystères du vaudou by Laënnec Hurbon Review by: Françoise Champion Archives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), pp. 78-79 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30122642 . Accessed: 17/06/2014 13:47 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.55 on Tue, 17 Jun 2014 13:47:33 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les Mystères du vaudouby Laënnec Hurbon

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Les Mystères du vaudou by Laënnec HurbonReview by: Françoise ChampionArchives de sciences sociales des religions, 42e Année, No. 98 (Apr. - Jun., 1997), pp. 78-79Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122642 .

Accessed: 17/06/2014 13:47

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

1945-1965. New Brunswick (N.J.), Rutgers Umniversity Press, 1994, 229 p. (bibliogr., index).

J. H.-B. est un universitaire amdricain int6- ress6 par les rapports entre religion et culture, enseignant au Columbia Theological Seminary (Decatur, Georgia). Il s'efforce dans cet ou- vrage de revenir sur ce qu'il nomme la popu- larit6 de la religion dans les ann6es 1950 aux Etats-Unis, voire le retour g la religion apris le d6clin relatif des ann6es 1920-1930, en 6nu- mdrant les multiples dimensions de ce retour: affiliations croissantes, dons aux Eglises et as- sociations, croyances en Dieu saisies par les sondages, r6habilitation de la religion par les intellectuels... II faudrait voir lb la conjonction de trois renouveaux, celui de la << religion ec- cl6siastique >, celui de la <<religion populaire >> et, enfin, de la <<religion des l61ites a, A relier A des facteurs tels que l'urbanisation massive (l'extension des banlieues), I'homog6n6isation de la culture par l'apparition de m6dias natio- naux, la volont6 de r6pondre au scientisme triomphant ou au communisme constitu6s en menace identitaire. La brusque alt6ration de ce sch6ma au cours des ann6es 1960, p6riode de reflux religieux suivant les critbres de 1'A., met A mal cette d6monstration en soulignant la fra- gilit6 m~me du retour au religieux dans les an- n~es 1950. J.H.-B. n'est en fait gu~re convaincant dans sa p6riodisation en termes de retour ou de d6clin, sa d6finition tripartite de la religion n'6tant gubre 61abor6e, elle passe sous silence nombre de continuit6s comme de discontinuit6s entre ces deux d6cennies.

En s'interrogeant sur les raisons du change- ment de climat dans les ann6es de contestation socio-culturelle, I'A. explore cependant une piste de recherche tout i fait inddite et pas- sionnante. Il s'int6resse a ces intellectuels qui, de la fin des ann~es 1940 aux ann6es 1950, ont op6r6 une d6nonciation de la soci6t6 am6- ricaine dite <<de masse>> et pr6par6 les r&- flexions critiques des ann6es 1960. Ces auteurs (David Riesman, William H. Whyte, C. Wright Mills, Dwight Macdonald) ont entonn6 le chant pessimiste de la perte d'identit6 individuelle et de la mont6e du conformisme social dans des ouvrages A grand tirage, 6crits dans un style proche du journalisme, qui ont eu un impact considerable sur leur soci6t6. Ces critiques de l'American Dream ont 6t6 relay&s et ont in- fluenc6 tant sur le fond que dans la forme les critiques de l'American Way of Religion des ann6es 1960, auteurs de textes thdologiques ou de sociologie de la religion trbs populaires: Will Herberg, Gibson Winter ou Peter Berger. L'A. 6tablit les r6seaux d'influence des pre- miers textes sur les seconds et les affinit6s en- tre les r6flexions s6culibres et religieuses: il

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y a une parent6 entre ce qu'il nomme les <j6- r6miades suburbaines >>, culturelles et thdologi- ques. Son propos sur ce point est seulement obscurci par une these etrange sur l'indiscri- mination de la culture et de la religion dans les annies 1950 qui lui est inspiree par le constat d'une homologie entre les multiples pens6es qu'il 6tudie (culture et religion s'amal- gameraient dans les milieux de la middle class blanche et suburbaine). Il ne fait pas de doute pourtant que cette recherche sur les intellec- tuels am6ricains ouvre des perspectives de pre- mier ordre, a concilier avec les travaux sur les rapports des intellectuels aux m6dias de masse, emblnmes des soci6t6s contemporaines (cf. Arch. infra, n0 98.107).

Eric Maigret.

Les Mystires du vaudou. Gallimard, Paris,

98.39 HURBON Laennec.

1993, 176 p. (coll. < D6couvertes a). C'est a travers son 6troite inscription dans

toute l'histoire de Haiati que L. H. nous pre- sente le vaudou. Vaudou qui aprbs tant et tant de persecutions - celles de la soci~t6 esclava- giste, de l'Eglise catholique, de I'Occident ra- ciste et en mal de sensations d'horreur, de diables et de zombis, celle aussi des pouvoirs haf'tiens d'aprbs l'ind6pendance alors mime que le vaudou a soutenu la volont6 de se lib6- rer de l'esclavage -, aprbs aussi son exploita- tion politique spectaculaire par Duvalier, reste 1'<< une des ressources culturelles les plus ina- li6nables du peuple haiftien >. Le plan de l'ou- vrage est dict6 par cette perspective historico-politique. Les trois premiers chapi- tres retracent I'histoire du vaudou en Haiti de- puis la grande travers6e jusqu'au temps de l'occupation am6ricaine (1915-1934) et de l'a- vinement de Duvalier (chap. III < Sorcellerie sur la scene internationale >), en passant par l'bre du avaudou clandestin dans l'enfer es- clavagiste (chap. II). Ce n'est qu'ensuite que L. H. nous expose syst6matiquement les croyances et pratiques du vaudou (jusqu'alors livr6es avec 6conomie) en tant que systhme ar- ticulant une mythologie, des rituels et des normes de comportement (trois chapitres). Le dernier chapitre est consacr6 i l'< 6tonnante survie>> du vaudou. L.H. y aborde aussi la question de l'implantation des sectes protes- tantes qui aen faisant passer tous les Iwa comme des forces mal6fiques ou sataniques r6active, en fait, tout l'imaginaire de la sorcel- lerie >>, et s'interroge 6galement si le vaudou n'a pas tendance i tirer I'adepte vers le pass6, en le soumettant davantage A l'autorit6 de la

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tradition (symbolis6e par les morts, les ance- tres, les Iwa) qu'a des normes critiquables, rd- vocables et fond6es sur la raison ? >>. Quoi qu'il en soit, le vaudou est <<une part du patrimoine culturel mondial >>.

Avec cet ouvrage, on a un point complet et excellent sur le vaudou dans ses multiples di- mensions. On notera n6anmoins que la pers- pective adopt6e - l'6troite imbrication du vaudou et de l'histoire hai'tienne - limite une autre perspective, sugg6r6e ici et la: celle de l'unit6 continu6e des religions afro-amdri- caines et meme, au delh selon L. H., d'une ci- vilisation <s'6tendant de l'Afrique aux Am6riques >.

L'engagement de l'auteur, sa chaleur scien- tifiquement contr86l16e, ajoute au charme de l'ouvrage. L'iconographie, superbe, 6galement.

Frangoise Champion.

La F~te ripublicaine. Paris, Gallimard (Bi-

98.40 IHL (Olivier).

bliotheque des Histoires), 1996, 407 p. (pr6- face de Mona Ozouf).

S'inscrivant dans la lign6e des travaux de M. Ozouf sur la fete r6volutionnaire, O. I. nous pr6sente une brillante synthese de la fete r6- publicaine, surtout dans le dernier quart du XIXe siecle oi elle est plus ou moins un <<outil de r6g6n6ration morale, (un) espace de commu- nion civique, (un) facteur de conformit6 poli- tique >> (p. 354).

Pour ce faire, l'auteur reprend l'examen de la <<religion civilea car si cette notion est, en France, <<frapp6e d'interdit, le probleme qu'elle pose ne disparait pas pour autant>> (p. 51). Au contraire: le camp catholique est obsdd6 par la crainte de la rdsurgence de la <<religion r6volutionnaire >; quant aux rdpubli- cains leur gene devant le fameux chapitre du Contrat social est r6v61latrice. Durkheim lui- meme se refusera h utiliser le terme. Seul A. Mathiez affrontera explicitement le problbme mais ses theses n'eurent nullement I'6cho que l'on croit.

Alors, la fate r6publicaine est-elle un succd- dand de religion civile ? Ce n'est pas si simple et l'A. typologise les principales positions en la matiere. Aux r6publicains << traditionalistes > qui voudraient, selon lui, une R6publique fi- dele aux <<religions historiques>>, s'opposent les adeptes de la < comm6moration citoyenne >> qui rejettent, avec J. Ferry, < toute perspective de culte laic >>. Mais cette position est elle- meme discut6e par les <r6publicains commu-

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

nautaires a tels P. Bert, adeptes d'un a culte pa- triotique>> ou d'autres, comme Ch. Fauvety, partisans d'une <<liturgie civique >, dans la li- gn6e des th6ophilanthropes.

Apres le demi-succes (ou demi-6chec) du centenaire de Voltaire, le 14 juillet va s'impo- ser comme la fete r6publicaine par excellence. O. I. a raison de penser que cela n'est 6vident qu'a posteriori. Privil6gier 1789 sur 1792 si- gnifiait la promesse de <<rester dans la 16gali- td>> (p. 113). On va ainsi aller de la afete politique>> a la <politique festive > qui ren- contre un 6cho profond dans les villages et contribue i doter <l'id6e r6publicaine (...) d'une apparente naturalit6> (p. 135). Pour ce- la, on r6utilise des 616ments de religiosit6 qui font dire au protestant A. Albrespy ale peuple fete la R6publique en catholique>> (p. 233). Pourtant, on ne parvient jamais a un culte meme si l'6cole est investie d'un r61e impor- tant pour constituer une < tradition festive a. Le <<corps mystique>> qui unissait le roi et le royaume a 6t6 remplac6, depuis l'avenement de la R6publique, < par la fiction d'une unit6 sans corps >> (p. 330). Cela expliquerait en partie le progressif d6clin de la fete r6publicaine au XXe siecle, meme si elle est parfois revitalis6e (comme en 1936 avec le Front Populaire). Mais, depuis 1945, selon l'A., les fetes de la R6publique < n'ont plus pour fonction premiere de fixer un sentiment de devoir civiquea (p. 375). A sa maniere, la c616bration du bi- centenaire en 1989 en fournit un exemple frap- pant.

Un livre passionnant, une piece importante A verser au d6bat sur laicit6 et R6publique. Re- grettons d'autant plus certaines faiblesses et quelques erreurs un peu 6tonnantes. Faiblesses d'abandonner en cours de route les fils conduc- teurs pris au d6part : celui de la religion civile ou celui de la confrontation des diff6rents mo- diles de fates r6publicaines. O. I. ne dialogue pas avec les sociologues : R. Bellah est a peine cit6, les travaux de J.-P. Willaime (cf. pp. 125- 143 Arch. 66/1) et les miens semblent ignor6s. Exemples d'erreurs: les Formes dldmentaires dat6es de 1906 (et, de plus, il est reproch6 a Mathiez d'avoir ignord cette 6tude... en 1903- 1904) (p. 57). L'attribution d'une attestation des << structures confessionnelles 6tablies > a des protestants anticl6ricaux (p. 78) : quand E. Rdveillaud, protestant et franc-magon, parle de l'Evangile comme source de la d6mocratie, c'est en 6tablissant une opposition entre l'Evangile et le catholicisme, pas le contraire ! Et, surtout, le plus 6tonnant: l'absence de r6- f6rence aux ouvrages de Cl. Nicolet qui don- nent pourtant des pistes pr6cieuses sur certaines affinit6s entre R6publique et religio-

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