Les Neuf Noms du Soleil :Une histoire vraie d’après l’Anabase de XénophonMésopotamie. Le pays d’entre les fleuves... Nulle part que dans la plaine de Cunaxa, au point le plus proche entre l’Euphrate et le Tigre, cette contrée ne mérite mieux son nom. Lancé au grand galop, un cheval mettrait moins d’un jour à rejoindre les deux rives. C’est sur ce plateau difficile, brûlé par le soleil d’été, qu’en l’an 401 avant notre ère s’est livrée une des plus terribles batailles de l’Antiquité. Deux frères s’y faisaient face. Deux Perses. L’un, Artaxerxès, souverain légitime de l’empire achéménide, prudent mais résolu. L’autre, Cyrus, prince rebelle avide de pouvoir, brillant jusqu’à la témérité... Chacun conduit une gigantesque armée. Des hommes de troupe, bien sûr, mais aussi des soldats d’élite. Pour Artaxerxès, ce sont les Immortels, sa garde personnelle. Pour Cyrus, dix mille hoplites venus de Grèce, vétérans des guerres qui, trente années durant, ont opposé Sparte et Athènes... Dans la fournaise de la bataille, la discipline et l’expérience des Grecs font la différence. Leurs phalanges fendant les lignes ennemies comme une étrave ouvre la mer, ils s’avancent sans que rien ne les arrête. Mais leur bravoure est inutile car, loin d’eux, Cyrus a lancé

trop tôt une charge folle et est tué tandis qu’il avait à portée son propre frère. Ses régiments prennent peur et s’enfuient. C’est la déroute. Pour les Grecs restés seuls, se rendre signifie l’esclavage. Pour les hommes libres qu’ils sont, c’est un sort pire que la mort. Que faire alors et qui peut les sauver ? Tous l’ignorent encore mais c’est en leurs rangs décimés qu’un jeune homme sans expérience tient leur salut...

Les Neuf Noms du Soleil :un roman d’Histoire et d’aventures

Dès notre enfance, nous savons que nous serions en faute si nous cessions d’admirer la Grèce antique. Ses œuvres de l’esprit, son esthétique, ses penseurs et ses combattants, on nous l’enseigne, sont notre legs. Mais cette déférence contrainte dévitalise souvent ce qu’elle est supposée exalter et, quand finit le temps des études, que deviennent vraiment pour nous Aristophane et Eschyle, Thémistocle et Phidias, sinon des ombres austères sans vrai lien avec ce que portent désormais nos vies ?

Parmi ces figures solennelles dont nous ne nous soucions plus vraiment, l’une d’elles peut encore pourtant beaucoup nous surprendre. Ce n’est pas la plus connue. Ce n’est pas la plus célébrée. L’histoire de sa vie aurait cependant déjà pu faire l’objet de cent romans et autant de films à grand spectacle. Cette figure, c’est celle de Xénophon, un contemporain de Socrate, Alcibiade et Platon. L’œuvre qu’il nous a laissée est immense. De l’art de la chasse à l’économie ou aux réflexions philosophiques, elle couvre tous les sujets ou presque. Mais sa pensée encyclopédique n’est pas ce pourquoi il est entré dans l’Histoire. Jeune Athénien de trente ans à peine, il part en Orient où une longue rivalité oppose alors deux frères. L’un, Artaxerxès, est empereur de Perse. L’autre, Cyrus, est

son cadet ambitieux et jaloux. Leur confrontation va donner lieu à l’une des plus grandes convulsions qui aient secoué le monde antique. Xénophon en sera bien plus que le rapporteur scrupuleux. Il en sera un des acteurs essentiels... Élu général après la défaite de l’armée rebelle à laquelle il appartient, il lui reviendra de guider les survivants à travers montagnes et déserts jusqu’au havre où ils pourront enfin se libérer des poursuivants qui les harcèlent. Cette marche épuisante et désespérée, cette retraite longue de deux années digne des plus grands exploits militaires et des plus folles aventures humaines, nous a été contée par Xénophon dans son Anabase, texte majeur de la culture grecque que tous les stratèges, d’Alexandre à Napoléon, chérissaient tant pour les enseignements tactiques qu’il contient que pour la peinture des caractères qu’il révèle et la force des événements qu’il relate.

Ce périple unique, cet exploit presque effacé de la mémoire commune, est aujourd’hui tiré de l’oubli sous forme d’un roman ambitieux, ample, sensuel et chatoyant : Les Neuf Noms du Soleil.

Mais derrière ce grand chant d’aventures et de batailles se cache un autre récit...

Les Neuf Noms du Soleil : roman d’initiation et roman de civilisationsC’est demander aux lecteurs un effort difficile que d’apprécier dès les premières lignes un personnage tel que Xénophon. Le présenter trop vite en sa maturité aurait été plus exigeant encore. Voilà pourquoi Les Neuf Noms du Soleil n’est pas que la simple chronique d’un combattant érudit et valeureux au temps d’une guerre ancienne. C’est d’abord le roman d’une enfance libre vécue dans les montagnes de l’Attique parmi des hommes empreints des plus hautes vertus de l’âge classique : honneur, courage, retenue... C’est ensuite le récit d’une adolescence fiévreuse, partagée entre l’admiration pour la splendeur d’Athènes à son apogée et l’inquiétude quant aux dissensions qui rongent la cité et vont bientôt provoquer sa perte face à Sparte, sa rude rivale. C’est enfin l’histoire d’un homme jeune en proie aux troubles des temps de défaite et des inévitables compromissions qu’occasionne toute capitulation.

Que Xénophon coure dans les vallées du Péloponnèse, se glisse dans les ruelles d’Athènes, croupisse dans les prisons de Sparte ou prie dans les oratoires des temples de Delphes, c’est toute une galaxie de personnages qui s’agrège autour de lui et rend ainsi vie à la Grèce du siècle de Périclès. Personnages illustres comme Socrate, Aspasie, Alcibiade ou Thucydide aussi bien que marchands anonymes, esclaves, soldats, prêtres, artisans ou même de bons à rien, tous sont plus et mieux que de simples faire-valoir car tous, aussi, ont leur propre histoire à raconter...

Les Neuf Noms du Soleil : roman de la Grèce et roman de la PerseMais les Neuf Noms du Soleil n’est pas plus le roman d’un seul homme qu’il n’est le roman d’un seul lieu. Face aux cités libres se dresse à l’Orient le plus formidable des empires... Cent ans auparavant, déjà, la dynastie achéménide s’est essayée à conquérir la Grèce. Repoussée à Marathon, ralentie aux Thermopyles et battue à Salamine, l’armée perse rêve de revanche. A l’heure pourtant où Athènes

et Sparte, ses deux rivales les plus fortes, épuisent leurs forces en se jetant l’une contre l’autre, le géant perse ne bouge pas. Colosse capable de lever plus d’un million d’hommes, l’empire est en vérité plus fragile que verre. Les querelles dynastiques couvent au point que les gouverneurs des provinces complotent pour s’emparer du trône de Persépolis.Peu de romans évoquent les grandeurs de la Perse. Ses rites, ses mœurs, sa religion complexe et sa société aussi raffinée qu’intransigeante sont pourtant de fascinants terreaux d’imaginaire. C’est un des plus grands paris des Neuf Noms du Soleil que de redonner chairs, odeurs et couleurs à cette civilisation dont les élégances et les paradoxes n’ont rien à envier à ceux de la Chine ancienne. Comme en Grèce, le lecteur y rencontrera des humbles et des puissants, des obséquieux et des généreux. Mais les figures qui le marqueront sûrement sont celles de Parysatis et Stateîra, deux femmes vénéneuses qui complotent dans l’ombre des princes rivaux.

Les Neuf Noms du Soleil : roman d’hommes valeureux et roman de femmes fortesSi Xénophon est bien sûr le personnage principal autour duquel se déroule l’aventure des Neuf Noms du Soleil et si les combats sont nombreux sur sa route, les femmes jouent également un grand rôle dans son histoire. De sa mère Hermis à Phylêsia, la femme qu’il chérira toute sa vie ou de l’hétaïre Aspasie, son initiatrice, à la jeune Spartiate Astyana, Xénophon apprendra à leurs côtés bien plus qu’aux leçons de son maître Socrate.

C’est en Perse qu’apparaissent les deux figures féminines les plus fortes du roman. Parysatis, reine-mère de lignage assyrien, protège Cyrus, qu’elle conseille et encourage. L’impératrice Stateîra, méfiante et intuitive, est quant à elle prête à tout pour défendre la couronne que porte son époux. C’est en grande partie de l’affrontement entre ces femmes que le sort des mercenaires grecs va dépendre.

Comme les hommes, les femmes sont donc pleinement sujettes de l’aventure. Comme eux, elles ont leur parcours, leur histoire et leurs ambitions. Comme eux, elles prennent part à l’épopée...

Les Neuf Noms du Soleil : roman grand public mais roman exigeant

Les Neuf Noms du Soleil est redevable d’un grand nombre de références. Si certaines d’entre elles sont picturales (on pensera parfois aux tableaux de Jean-Léon Gérôme ou de Lawrence Alma-Tadema), cinématographiques ou sérielles (des péplums de Cecil B. DeMille au 300 de Zack Snyder ou aux séries Rome ou Spartacus), l’essentiel vient bien sûr du monde littéraire.

Issu d’un grand travail de recherches d’après matériaux universitaires, Les Neuf noms du Soleil revendique l’influence de Flaubert et de sa Salammbô autant que de Tim Willocks et de sa Religion.

C’est l’ambition et le pari du livre que de marier ainsi le dynamisme et l’intensité des narrations contemporaines aux densités des textes plus classiques. Cette union fait à coup sûr des Neuf Noms du Soleil un roman à l’identité unique dont le but ultime est de faire du lecteur ou de la lectrice un des aventuriers enrôlés parmi l’armée des Dix Mille...

Les Neuf Noms du Soleil :Trois questions à l’auteurPourquoi avoir choisi ce sujet ?C’est une envie ancienne qui remonte même à l’enfance. J’avais alors été émerveillé par une illustration dépeignant des soldats grecs perdus sur les pentes neigeuses de hautes montagnes. Je n’avais pas encore l’âge de bien comprendre comment ces hoplites étaient arrivés là ni qui était leur chef, mais c’est un peu plus tard, adolescent, quand je me suis intéressé vraiment à la culture et à l’histoire antiques, que m’est revenu le souvenir de cette image et que j’ai pu mettre le nom de Dix Mille sur cette armée et connaître celui de leur chef : Xénophon. Ce projet vient donc de loin et je suis très heureux de l’avoir mené à bien aujourd’hui, peut-être en souvenir du petit garçon que j’étais.

Qu’est-ce qui vous attire dans l’Antiquité ?Assurément la fraîcheur du monde qui s’y révèle ! Tout est neuf et dit pour la première fois. Rien n’y

est donc galvaudé. Lire les auteurs antiques, grecs ou romains, c’est se plonger à une source jamais souillée. Si on dit ces auteurs « classiques », c’est que leur parole est toujours actuelle et que leurs interrogations sont de celles qui échappent à l’usure du temps. On répète souvent que toute l’histoire de la philosophie se résume à des notes de bas de pages en marge de l’œuvre de Platon. C’est une remarque qui peut se faire aussi pour l’Histoire avec Hérodote et Thucydide, pour le roman avec Homère ou pour la tragédie avec Eschyle et Sophocle. Il n’y a jamais de lassitude à lire les auteurs de l’Antiquité. Qu’il s’agisse de portraits humains, de remarques politiques ou de leçons de vie, tout y est dit avec une évidence et une concision qui n’ont jamais été égalées.

D’autres textes en préparation ?Beaucoup d’autres romans sont en gestation. Suivant l’accueil qui sera réservé au Neuf Noms du Soleil, ils pourront ou non voir le jour. Tous ont commun leur ampleur mais tous seront différents en termes d’espace, d’époque et de genre. Tous sont de très grandes aventures mettant en scène des personnalités fortes et attachantes. Comme Les Neuf Noms du Soleil, leur ambition est de distraire, émerveiller, étonner... Si tout se passe bien, mon plan de travail est établi pour dix ans au moins.

Ouvrages déjà parus

Le Siècle des chimères

Le Marquis d’Orgèves

Une promenade magiquedans Paris

Hobboes

Les Neuf Noms du Soleil : MiscellanéesQue signifie Anabase ?Anabase se traduit par « Marche vers le haut pays ». C’est le titre choisi par Xénophon pour la chronique qu’il rédigea de l’expédition de Cyrus et sa tentative de renverser l’empereur de Perse.

Combien coûte une représentation théâtrale à Athènes au temps de Xénophon ? Mettre en scène une pièce de Sophocle, Eschyle ou Aristophane à l’époque de la guerre du Péloponnèse revient à 3000 drachmes. Une drachme équivaut à une journée de salaire d’un artisan libre au ve siècle avant notre ère. Les mercenaires qui constituent l’armée des Dix Mille entrent dans cette catégorie d’artisans libres.

Pourquoi l’élite des soldats perses est-elle appelée Immortels ?Les Immortels sont la garde personnelle de l’empereur. Elle est constituée de dix mille hommes, tous issus de la noblesse. À la mort d’un soldat, un autre le remplace aussitôt, le nombre de recrues ne varie donc jamais, donnant l’illusion que les bataillons se régénèrent spontanément.

Quelle langue parle-t-on dans l’Empire perse à l’époque de Xénophon ?S’étendant dans sa plus grande extension de la

Thrace à l’Indus et de la mer Noire à la Nubie, l’Empire perse achéménide rassemble de nombreux peuples et donc de nombreux dialectes. La langue administrative commune est l’araméen. C’est aussi la langue utilisée par les prêtres et les marchands.

Xénophon fut-il l’ami de Platon ?De quelques années à peine plus jeune que Xénophon, Platon cultiva plus de méfiance que d’amitié envers Xénophon. Disciples de Socrate, tous deux révèlent de fortes différences de caractère. Plus réservé qu’un Platon raisonneur toujours prompt à discourir et affirmer, Xénophon conserve ces qualités de prudence et de pragmatisme qui signent le caractère d’un véritable homme d’action efficace et volontaire. Les deux hommes, à leur façon, illustrent bien la différence qui sépare morale et vertu.

Alexandre le Grand a-t-il lu l’Anabase ?Dès sa rédaction, l’Anabase intègre le corpus des œuvres pédagogiques que tout homme éduqué se doit de connaître. Outre son style clair et simple qui en fait un excellent support à l’étude de la grammaire, elle a une importance d’autant plus grande que la leçon qu’elle contient est une révélation pour les Grecs : l’Empire perse, ennemi de toujours et menace constante, n’est pas aussi puissant qu’il semble. À une armée décidée, ses routes sont ouvertes jusqu’à son cœur. À coup sûr donc, sans Xénophon et l’aventure des Dix Mille, pas d’épopée d’Alexandre...