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Les mzkvelles tdches du CME I’Emigration sdective PAR ET. DE LA VALLEE POUSSIN Deux problemes particulitrement douloureux ptsent en permanence sur la conscience de ceux qui songent aux responsabilites morales de notre vieille civilisation: le sort des refugies de 1’Europe Centrale, l’avenir du Tiers Monde. Au cours des dix-huit annees que j’ai passees a l’Assembl6e Consultative du Conseil de l’Europe, ces deux drames si differents et, en apparence si loin l’un de l’autre, ont ete suivis de trts prts par de nom- breux parlementaires, dksolks et parfois scandalises par l’indiffkience ou l’impuissance des gouvernements. Malgre de nombreuses recommendations, serieusement etudikes et votees par de fortes majorites, le Comite des Ministres, paralysk par la regle de l’unani- mite, ne disposant pas des organes administratifs indispensables, n’a joue qu’un r61e mediocre et tardif et il lui a fallu quatre ans pour prendre la seule initiative intkressante qu’il ait A son actif, la nomination d‘un ‘Representant special’. Et encore, hklas, ne lui a-t-il jamais donne qu’un appui peu chaleureux, malgrk les grands resultats obtenus avec des moyens infimes. A ce moment le CIME Ctait deja Cree et, dote de moyens beaucoup plus importants, il put assurer le reclassement outre-nier de prts de deux millions de malheureux que 1’Europe se revelait impuissante A secourir et incapable de replacer dans la cadre d’une vie normale. A cette epoque il s’agissait surtout d‘aider les Nations europkennes, qui se croyaient, souvent a tort, surpeuplees, a se debarrasser des excedents de populations qui les in- quiktaient. Les pays occidentaux, qui manifestaient par ailleurs les sentiments les plus genereux, pratiquaient en fait une politique dure, que la crainte du ch6mage et leurs difficult& budgktaires ne peuvent guere excuser. En compensation, dts cette epoque, l’exode vers le Tiers Monde apporta a certains pays en voie de developpement une main d‘oeuvre qualifiee et des energies humaines precieuses. I1 faudra faire un jour le bilan de ce que tant d’exiles courageux ont donne par leur travail leurs patries d’adoption et souligner le r6le capital du CIME pendant cette periode tragique. Aujourd‘hui on commence A voir beaucoup plus clairement qu’alors, qu’en organisant de mieux en mieux l’kmigration europkenne, le CIME peut devenir aussi une des organisa- tions les plus utiles au dkveloppement. I1 Btablit en quelque sorte un pont entre les deux drames. Son action rejoint Bgalement en cela les preoccupations de l’AssemblCe Con- sultative. Celle-ci avait appuye avec enthousiasme le projet d’aide propose par le President Kennedy, dans son celtbre rapport: a decade of development. Dans l’esprit du President 203

Les nouvelles tǎches du CIME l'Emigration sélective

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Les mzkvelles tdches du C M E I’Emigration sdective

PAR ET. DE LA VALLEE P O U S S I N

Deux problemes particulitrement douloureux ptsent en permanence sur la conscience de ceux qui songent aux responsabilites morales de notre vieille civilisation: le sort des refugies de 1’Europe Centrale, l’avenir du Tiers Monde. Au cours des dix-huit annees que j’ai passees a l’Assembl6e Consultative du Conseil de l’Europe, ces deux drames si differents et, en apparence si loin l’un de l’autre, ont ete suivis de trts prts par de nom- breux parlementaires, dksolks et parfois scandalises par l’indiffkience ou l’impuissance des gouvernements. Malgre de nombreuses recommendations, serieusement etudikes et votees par de fortes majorites, le Comite des Ministres, paralysk par la regle de l’unani- mite, ne disposant pas des organes administratifs indispensables, n’a joue qu’un r61e mediocre et tardif et il lui a fallu quatre ans pour prendre la seule initiative intkressante qu’il ait A son actif, la nomination d‘un ‘Representant special’. Et encore, hklas, ne lui a-t-il jamais donne qu’un appui peu chaleureux, malgrk les grands resultats obtenus avec des moyens infimes.

A ce moment le C I M E Ctait deja Cree et, dote de moyens beaucoup plus importants, il put assurer le reclassement outre-nier de prts de deux millions de malheureux que 1’Europe se revelait impuissante A secourir et incapable de replacer dans la cadre d’une vie normale.

A cette epoque il s’agissait surtout d‘aider les Nations europkennes, qui se croyaient, souvent a tort, surpeuplees, a se debarrasser des excedents de populations qui les in- quiktaient. Les pays occidentaux, qui manifestaient par ailleurs les sentiments les plus genereux, pratiquaient en fait une politique dure, que la crainte du ch6mage et leurs difficult& budgktaires ne peuvent guere excuser. En compensation, dts cette epoque, l’exode vers le Tiers Monde apporta a certains pays en voie de developpement une main d‘oeuvre qualifiee et des energies humaines precieuses. I1 faudra faire un jour le bilan de ce que tant d’exiles courageux ont donne par leur travail leurs patries d’adoption et souligner le r6le capital du C I M E pendant cette periode tragique.

Aujourd‘hui on commence A voir beaucoup plus clairement qu’alors, qu’en organisant de mieux en mieux l’kmigration europkenne, le C I M E peut devenir aussi une des organisa- tions les plus utiles au dkveloppement. I1 Btablit en quelque sorte un pont entre les deux drames. Son action rejoint Bgalement en cela les preoccupations de l’AssemblCe Con- sultative. Celle-ci avait appuye avec enthousiasme le projet d’aide propose par le President Kennedy, dans son celtbre rapport: a decade of development. Dans l’esprit du President

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des Etats-Unis, il s’agissait avant tout de renforcer massivement et de coordonner les diverses formes d‘aide dejh mises en oeuvre a cette Cpoque. La part y Btait largement faite au progres technique et a l’aide personnelle sous forme d’action educative ou d’encadrement professionnel. L‘accent Btait mis sur l’aide kconomique et les contributions financikres. On croyait encore B cette 8poque a la possibilitk de faire dkmarrer definitive- ment l’tkonomie de la plupart des pays en difficult& a l’aide d’un effort massif portant sur une dizaine d’annkes.

Certes, l’effort massif n’a pas Ctk fait dans les proportions demand&; certes, l’evolution de la natalite et la difficult8 croissante de vendre un bon prix, les rnatikres premieres et les produits agricoles des pays tropicaux ont pes8 d‘un poids tres lourd sur les plans internationaux; certes les Etats europkens n’ont pas su ou n’ont pas voulu coordonner leurs politiques; certes, leur action disperste et a courte vue, n’ayant pas facilite la mise sur pied de plans d’ensemble, a contribue A l’kchec de la Conference de I’UNCTAD a New Delhi. Tout cela est vrai. I1 ne faut pas se dissimuler neanmoins que nous avons tous participe B une double illusion et, croyant que le probldme des rkfugiks et le pro- blkme du Tiers Monde ktaient des problkmes temporaires, qu’on pourrait regler en quel- ques dizaines d‘annees par une mkdication energique. La v8ritk est tout autre. I1 s’agit d‘kvolutions a tres long terme, qui peseront certainement lourdement sur la plus grande partie du sikcle futur. Qui en doute encore en ce qui concerne 1’Amerique du Sud, 1’Asie et I’Afrique? Et pour ce qui touche aux rkfugiks, M. Walter M. Besterrnan n’a-t-il pas declark il y a quelques semaines, que le problkme des rkfugiks Ctait aujourd‘hui plus vaste qu’il n’avait jamais ktk depuis l’exode massif qui a suivi le soulkvement hongrois en 1956 et 1957.

Le C I M E est aujourd‘hui au coeur des deux problkmes. I1 doit poursuivre son oeuvre, continuer A organiser le transport outre-mer des rkfugiks, mais il sera nkcessairement appele aussi B contribuer d‘une faGon de plus en plus importante a aider le Tiers Monde, en lui fournissant des travailleurs hautement qualifiks. L‘expkrience des dix dernikres annks a clairement demontre que les pays en voie de dkveloppement ont besoin avant tout de cadres de grande valeur. Ces cadres peuvent Ctre fournis en partie par l’assistance technique actuelle. Toutefois, l’action d’ktrangers, remplissant des missions temporaires, est loin de suffire aux rkls besoins des pays neufs. Ceux-ci ne peuvent devenir des pays industriels qu’a la suite de transformations sociales et morales trks profondes. Seuls des hommes qui s’y ktablissent comme dans leur nouvelle patrie, avec l’intention de lier leur sort et celui de leur famille A celui du pays qui les accueille, peuvent s’integrer complete- ment & ces sociktks contraintes a s’adapter durement au monde d‘aujourd‘hui.

Cet apport n’est fructueux que si l’immigrant est bien prepark et si, parmi les immi- grants, on trouve un certain nombre d’hommes de premier plan, capables de remplir des tfiches de direction ou de planification. En Amkrique latine notamment, ce ne sont pas les hommes qui manquent, mais un certain levain intellectuel et moral qui vienne complkter et soutenir les forces existantes, actuellement dkbordkes par l’immensitk de la tfiche.

S‘il est un pays capable de fournir un pareil levain, c’est, il n’en faut pas douter, la Tchkoslovaquie, vieux pays industriel, kquipk depuis toujours d‘excellentes universitks. Depuis aodt dernier, des milliers de Tchkcoslovaques ont quittk leur pays. Beaucoup

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ont kte recueillis, - comme il y a dix ans, les Hongrois - par 1’Autriche qui, en ces circon- stances, a toujours fait preuve d‘une gknkrositi: exceptionnelle. 11s ne peuvent y demeurer indkfiniment. Le C I M E a commence a les prendre en charge au debut de septembre et, d‘ici janvier, plus de 4.500 d‘entre eux seront deja transportes outre-mer. S’ils peuvent @tre Ctablis dans de bonnes conditions, dans des pays ou leurs qualites pourront s’em- ployer a plein, le malheur qui atteint l’Europe, sera au moins compense par les services qu’ils rendront aux pays d’accueil.

Si le C I M E a pu operer si rapidement en faveur des Tchkcoslovaques, c’est qu’il s’orientait depuis longtemps vers cette forme d’aide. On peut affirmer d8s aujourd‘hui que cet aspect de sa mission prendra de plus en plus d’importance.

C‘est a la demande expresse de certains gouvernements Sud-Ambicains que le C I M E

en effet a commence st mettre en application ce qu’il appelle son programme de migration sklective. I1 consiste a recruter, orienter et placer outre-mer une main d‘oeuvre de haut niveau, dans les regions et dans les secteurs oh elle fait defaut et ne peut Qtre engagke localement. Bien entendu, une pareille action ne peut Qtre menee que sur la base de plans prepares par les gouvernements et elle ne peut donner de resultat que si le C I M E rkussit A garantir la valeur et la capaciti: d‘adaptation des hommes qu’il employe.

C‘est donc une entreprise trks importante et tres delicate qu’il a fallu monter de toute pi&ce, dans le cadre des operations normales du C I M E . Le coiit mQme de l’entreprise en temoigne. En 1968, pour fournir aux pays de 1’AmCrique Latine 1.500 ‘immigrants stlectionnks’, un budget de 1.299.910 dollars a dQ Qtre finand, en moyenne 867 dollars par personne. Ces chiffres sont probablement exposes A connaitre une certaine hausse. Les pays en voie de dkveloppement se satisferont de moins en moins d‘une assistance technique de deuxieme ordre ou ma1 adapt& a sa mission. Leurs exigences vont aller en augmentant et le C I M E se trouvera devant une responsabilitk croissante, s’il peut jouer a plein le r6le que les circonstances lui offrent.

Pour y faire face, il a dii dkja mettre au point un large Cventail de services spkcialisks. Ces services doivent comporter des sections qui varient de pays a pays, en Europe comme en Ambique. En un domaine oh l’essentiel est d’etablir de bons contacts humains, niais oh les probltmes psychologiques sont innombrables, il est indispensable de multiplier les prkcautions. Une bonne information doit &re rassemblke et tenue B jour. Une assistance mkdicale permanente doit Qtre organisbe. Les emigrants doivent &re prepares par 1’6tude des langues, des moeurs, des problkmes particuliers des pays oh ils se rendent, B affronter, eux et leurs familles, toutes les 6preuves inseparables d’un changement complet de milieu.

L‘expkrience acquise depuis de nombreuses annkes par le C I M E est un de ses meilleurs atouts. Les migrations sont une vieille chose dans le monde. Elles ont toujours CtC dou- loureuses. Pour la premiere fois cependant dans l’histoire, une institution bien outillte, dirigee par des hommes compktents, coordonnant les efforts de nombreuses Nations, s’efforce d’aider methodiquement les hommes en proie a tant de difficultb, d’utiliser rationnellement leurs talents et leurs capacitks pour I’amelioration de la vie sociale et Cconomique. C‘est un progres qu’il faut encourager et qui rkpond certainement aux ideals exprimes ti mainte reprise par l’Assemblee Consultative du Conseil de 1’Europe.

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ICEM’S N E W A S S I G N M E N T - SELECTIVE M I G R A T I O N

Two problems have long been lying on the conscience of those who care about the moral responsibilities of our old civilization : the plight of the refugees from Central Europe and the future of underdeveloped countries. Soon after coming into existence, I C E M was moving overseas thousands of people whom Europe was powerless to assist or to resettle under normal conditions. The idea, at the time, was primarily to relieve of their demographic surpluses the European countries which thought themselves overpopulated. It also had the effect of bringing valuable skills and human energies to a number of underdeveloped countries: a count ought to be made, some day, of all the blessings which so many brave migrants have brought to their adoptive lands with their work, and proper emphasis ought to be laid on the capital role played by I C E M during that tragic period. Today, it is being more clearly realized that ICEM, by steadily improving the conditions of European migration, could also become one of the most useful organizations for develop- ment. Its work in that field ties in, moreover, with the views of the Consultative Assem- bly of the Council of Europe, which had enthusiastically endorsed the proposal of aid put forward by President Kennedy in his famous report: ‘A Decade of Development’. I C E M is now involved with both problems: it must continue its work of providing trans- port for refugees overseas; but, in addition, it is called upon to make an ever-growing contribution to the underdeveloped countries by providing them with highly skilled labour. The services of foreign experts, hired on a temporary basis to provide technical assistance, are far from sufficient to cover the needs of the new countries. Such countries can become industrial ones only at the price of deep social and moral change. Only those men who are prepared to settle in them as new citizens, and to join their fate and that of their families to the future of the receiving countries, can fully integrate into communities constrained to adjust to the world of today. Migration in this case can be successful only if the migrants are well trained and include in their ranks a given proportion of high-calibre people capable of assuming management and planning duties. In Latin America, what is lacking is not the men, but the brains to supplement and support existing forces, at present overwhelmed by the sheer volume of work. I C E M launched its Selective Migration Programme at the express request of several South American governments. It consists of recruiting, guiding and placing overseas high-level manpower in those regions and sectors where it is needed and cannot be hired locally. Such an assignment, of course, can be successfully carried out only on the basis of plans worked out by the governments, and will show results only if I C E M can guarantee the usefulness and adaptability of the men it moves. The experience gained over many years by I C E M is one of its strong points. Migration is as old as the world. But, for the first time in history, a well-equiped, competently run agency is trying, by coordinating the efforts of many nations, to help people to put their talents and abilities to rational use for the improvement of social and economic conditions. It is a step which should be encouraged and which certainly serves the ideals expressed on many occasions by the Consultative Assembly of the Council of Europe.

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LAS NUEVAS T A R E A S D E L C I M E - LA M I G R A C I O N SELECTIVA

Dos problemas particularmente dolorosos gravitan de manera permanente sobre la conciencia de 10s que piensan en la responsabilidad moral de nuestra vieja civilizaci6n: la suerte de 10s refugiados de la Europa Central y el porvenir del Tercer Mundo. Desde la epoca de su creacih, el C I M E ha conseguido reasentar en ultramar millares de personas a las que Europa no podia socorrer y era incapaz de poner de nuevo en condi- ciones de llevar una vida normal. En aquella epoca se trataba sobre todo de ayudar a 10s paises europeos, que se creian superpoblados, a desembarazarse de sus excedentes de poblaci6n. En compensacion, el Cxodo hacia el Tercer Mundo aport6 a ciertos paises en desarrollo una mano de obra calificada y preciosas energias humanas. Un dia habra que hacer el balance de lo que tan- tos valientes exilados han aportado con su trabajo a sus patrias de adopcion, y subrayar el papel capital del C I M E durante aquel tragic0 periodo. Hoy se empieza a ver mucho mas claramente que entonces que, a1 organizar cada vez mejor la emigracion europea, el C I M E puede convertirse tambien en una de las organiza- ciones mas utiles para el desarrollo. Su accion coincide en eso con las preocupaciones de la Asamblea Consultiva del Consejo de Europa. Esta habia aprobado con entusiasmo el proyecto de ayuda propuesto por el Presidente Kennedy en su celebre informe: Un decenio del desarrollo. El C I M E trata hoy activamente de resolver 10s dos problemas. Debe proseguir su obra, seguir organizando el traslado a ultramar de 10s refugiados, per0 tambien sera necesaria- mente llamado a contribuir de manera cada vez mas importante a ayudar al Tercer Mundo, proporcionandole trabajadores altamente calificados. La accion de expertos extranjeros, encargados de misiones temporales de asistencia tecnica, esta lejos de bastar a las necesidades reales de 10s nuevos paises. Estos no pueden convertirse en paises industriales mas que como resultado de transformaciones sociales y morales muy pro- fundas. So10 hombres que se establezcan en ellos como en una nueva patria, con intencion de ligar su suerte y la de su familia a la del pais que 10s acoge, pueden integrarse completa- mente en estas sociedades obligadas a adaptarse duramente al mundo de hoy. Esa aportacion no es eficaz mas que cuando el inmigrante esta bien preparado y cuando, entre 10s inmigrantes, se encuentra cierto nhmero de hombres de primer plano, capaces de desempefiar tareas de direction o de planificacih. En America Latina concretamente, no son 10s hombres lo que falta, sino una cierta levadura intelectual y moral que venga a completar y sostener a las fuerzas existentes, actualmente desbordadas por la inmensidad de la tarea. Fue a peticion expresa de ciertos gobiernos subamericanos como el C I M E , en efecto, empezo a aplicar lo que 61 llama su Programa de Migraci6n Selectiva. Dicho programa consiste en contratar, orientar y colocar en ultramar mano de obra de alto nivel, en las regiones y en 10s sectores en que hace falta y no puede contratarse localmente. Natural- mente, esto es algo que no puede hacerse mas que sobre la base de planes preparados por 10s gobiernos y no puede dar resultado mas que si el C I M E consigue garantizar la utilidad y la capacidad de adaptacion de 10s hombres que emplea. La experiencia adquirida desde hace afios por el C I M E es una de sus principales armas.

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Las migraciones son algo tan viejo como el mundo. Per0 por primera vez en la Historia, una institucion bien preparada y dirigida por hombres competentes, se esfuerza, coordi- nando 10s esfuerzos de numerosas naciones, por ayudar met6dicamente a personas que luchan contra las dificultades a utilizar racionalmente sus talentos y sus capacidades con objeto de mejorar la vida social y econ6mica. Es un progreso que es precis0 fomentar y que responde ciertamente a 10s ideales expresados en distintas ocasiones por la Asamblea Consultiva del Consejo de Europa.

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