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les oiseaux de mon jardin, extraits

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préambule et premier chapitre

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Page 1: les oiseaux de mon jardin, extraits

Francis LATTUGA

LLLLes oiseaux de mon jardin,es oiseaux de mon jardin,es oiseaux de mon jardin,es oiseaux de mon jardin,

mes copainsmes copainsmes copainsmes copains

LATTUGA

es oiseaux de mon jardin,es oiseaux de mon jardin,es oiseaux de mon jardin,es oiseaux de mon jardin,

((((pas touspas touspas touspas tous))))

A tous mes petits enfants, présents

A tous mes petits enfants, présents et à venir

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PREAMBULEPREAMBULEPREAMBULEPREAMBULE

De ma terrasse, où je passe beaucoup de mon temps libre de retraité

en sirotant des petits cafés, je vois tout mon jardin, et tous les oiseaux qui y habitent.

A ma gauche, dans le troène au dessus du faux puits, il y a un nid de chardonnerets, à ma droite je peux observer la petite maison des mésanges accrochée au mur et le ballet incessants des petites boules de plumes qui y entrent sans ralentir et qui en sortent comme des balles de fusil, dans la vigne vierge il y a un nid de merles, Merlette est en train de couver, dans le sureau celui des tourterelles, en face je sais que dans ce gros buisson de buis il y a des fauvettes à tête noire, et dans l’ocuba des pinsons, sous le lierre nichent les rouges-queues et les moineaux, et dans les poutres du chalet des gobe-mouches.

Dans le grand sapin il y a toujours au moins un représentant de mes petits copains à plumes, depuis le pigeon bizet, le plus gros, jusqu’au roitelet, le plus petit, et je vois aussi les hirondelles qui entrent et sortent de l’atelier comme des fusées.

Enfin je peux observer tous mes locataires venir à la queue leu leu au bassin pour s’abreuver, se baigner et se doucher pour certains sous le filet d’eau de la fontaine, un héron y est venu une fois sous mon nez guigner les petits poissons, et même un martin-pêcheur ! Tout ce petit monde s’active sans répit, ça chante, ça crie, ça se dispute pour prendre la place aux bains-douches, car chez les oiseaux, c’est comme chez les humains, il y a des tricheurs.

Tout ce remue-ménage fait que je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer, et je ne m’en lasse pas, au point d’arriver à les reconnaître chacun et de leur donner un nom.

Pendant que j’écris ces lignes, et sans lever le nez, je sais que c’est Monsieur Merle qui chante pour sa compagne tout en haut du sapin, quel régal, que c’est Turco qui fait ces roucoulades pour séduire cette jolie tourterelle, que Petit Chardon annonce à la cantonade qu’il va boire un coup à la fontaine, à son chant étonnamment puissant je repère Queue-en-l’air le minuscule troglodyte, Petite Plume la Mésange demande le bec plein si la voie est libre, Pinson saoule tout le monde en appelant désespérément une compagne qui ne vient pas, il s’y est pris trop tard, et Spitfire l’Hirondelle prévient ses petits par quelques trilles qu’il arrive avec plein de bonnes choses à manger.

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Alors je vais vous raconter la vAlors je vais vous raconter la vAlors je vais vous raconter la vAlors je vais vous raconter la v

des oiseaux de mon jardin, mes copains.des oiseaux de mon jardin, mes copains.des oiseaux de mon jardin, mes copains.des oiseaux de mon jardin, mes copains.

Alors je vais vous raconter la vAlors je vais vous raconter la vAlors je vais vous raconter la vAlors je vais vous raconter la vie et les aventures de quelquesie et les aventures de quelquesie et les aventures de quelquesie et les aventures de quelquesdes oiseaux de mon jardin, mes copains.des oiseaux de mon jardin, mes copains.des oiseaux de mon jardin, mes copains.des oiseaux de mon jardin, mes copains.

ie et les aventures de quelquesie et les aventures de quelquesie et les aventures de quelquesie et les aventures de quelques----uns uns uns uns

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LA MERLETTE QUI AVAIT PERDU SA QUEUELA MERLETTE QUI AVAIT PERDU SA QUEUELA MERLETTE QUI AVAIT PERDU SA QUEUELA MERLETTE QUI AVAIT PERDU SA QUEUE

Merlette picorait tranquillement sur la pelouse. Merlette était chez elle, elle était d’ailleurs née dans la vigne vierge

qui embellit la façade de la Maison. Cette pelouse était une vraie mine de vers de terre, elle et ses frères

et sœurs les extirpaient sans relâche, en s’arc-boutant sur les pattes quand les vers rechignaient à se laisser extirper, ils se régalaient et tout à leur occupation aucun n’a vu arriver à temps le vilain chat noir et blanc qui se cachait sous le charme.

—Alerte ! Quand la vilaine bête bondit sur eux, un des frères cria, mais trop tard pour Merlette qui ne put s’échapper qu’en laissant les plumes de sa queue dans les griffes du félin. Merlette était vivante, mais il faut savoir que pour un merle la queue est un élément important de la qualité du vol, la queue sert de contrepoids, de balancier, de gouverne de direction, de stabilisateur et d’aérofrein.

Sans queue un merle est comme un avion qui aurait perdu l’empennage arrière.

Merlette mit du temps à réapprendre à voler, à trouver des solutions pour compenser ce manque, elle était aidée en cela par un copain qui lui donnait des conseils, la nourrissait, l’encourageait tout en surveillant les alentours et le vilain chat.

Enfin Merlette put se débrouiller toute seule, elle avait un vol un peu bizarre, et des atterrissages qui manquaient un peu d’élégance, mais elle se débrouillait si courageusement et elle était si jolie que son copain attendri et admiratif lui demanda de faire des bébés avec lui.

Je ne vous dirai pas tout ce qu’ils ont fait pour avoir des bébés, sauf que d’abord ils se décidèrent à construire le nid conjugal dans la vigne vierge, précisément, sans se formaliser des allées et venues des Humains qui habitaient la Maison, eux c’étaient des amis qui repoussaient sans relâche les vilains chats qui abandonnèrent bientôt tout espoir de petit déjeuner à base de merles.

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La construction du nid ne fut pas une partie de plaisir pour Merlette,

sans son balancier naturel, elle avait du mal à garder l’équilibre et plusieurs fois son copain dut la repêcher au fond du nid où elle était tombée le bec coincé et le derrière en l’air.

Une autre fois c’est elle qui n’ayant pas pu s’arrêter sur le bord du nid catapulta Monsieur Merle par-dessus bord.

— Ne pleure pas, la consolait Monsieur Merle en riant, ce n’est pas bien grave, je n’ai rien de cassé !

Puis il lui redonnait encore quelques leçons de pilotage. Le nid bientôt fini, bien camouflé sous les larges feuilles de la vigne,

Merlette s’installa confortablement et entama la couvaison des quatre beaux œufs verts tachés de noir.

Son copain la nourrissait tendrement et au bout de trois semaines les petits faisaient connaissance avec le Monde. Et ce fut comme la nature le commande, le commencement d’une longue période de va et vient continuels des deux parents entre la pelouse, les arbres et le nid.

Et plus ça allait plus les cris des petits devenaient forts et pressants, ils n’en avaient jamais assez, ils avaient de plus en plus faim, et ils le faisaient savoir bruyamment, les parents accéléraient le rythme au fur et à mesure de l’intensité des braillements tout en pestant contre les cadences infernales de cette période de leur vie de parents.

Et puis les petits étaient devenus si gros et forts qu’ils tenaient à peine tous dans le nid, il y en avait même un qui restait sur le bord, très intéressé par ce qu’il pouvait entrevoir à travers les feuilles.

Merlette avait bien du mal à arriver jusqu’au nid, le plus grand servait de guetteur et avertissait ses frères :

— Attention, Maman arrive, planquez vous, tous le monde aux abris, oh la la ! elle a mal négocié son virage, aie-aie-aie ! va y avoir de la casse !

Et effectivement une fois sur deux, Merlette nous faisait un atterrissage catastrophe en tombant comme un boulet sur ses petits morts de rire, quand elle ne loupait pas tout simplement le nid en s’abattant sur la vigne dans un grand fracas de feuilles et de branches.

Aux premiers temps de l’aviation, les avions étaient un assemblage de bois entoilé, et quand leurs téméraires pilotes manquaient leur atterrissage, on utilisait l’expression « casser du bois ».

Dans le cas de Merlette c’était tout à fait l’expression à réutiliser. Les parents se sont un jour concertés sur la pelouse, entre deux

allées et venues : « qu’est-ce qu’on fait, ça ne peut plus durer, on court à la catatrosphe, faut tenter le coup ».

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Les petits discutaient eux aussi sous l’égide de l’aîné, « on ne peut

pas continuer comme ça, il faut absolument qu’on tente une sortie, alors entraînons-nous vite à voler, faisons marcher nos ailes ». Et quand les parents se sont présentés au nid pour leur annoncer que c’était le grand jour, ils ont eu la surprise de trouver les quatre futurs aviateurs alignés au garde-à-vous sur le bord du nid, et le plus grand dit fièrement aux parents :

— Papa-Maman, on est prêts, et je passe le premier. Les parents firent les dernières recommandations : — N’oubliez pas le train d’atterrissage, ouvrez bien les volets et

aérofreins de queue, visez pour commencer le tilleul en face tout droit devant, on verra après pour les virages.

Le premier inspira profondément, se concentra, il ne pouvait plus reculer maintenant, et à « 3 ! » il se lança dans le vide.

Instinctivement, il ouvrit ses ailes largement ainsi que les rémiges de sa queue, et presque sans battre des ailes il arriva jusqu’à l’arbre, mais il n’avait pas eu le temps de choisir une branche solide et il dégringola de branche en branche jusqu’à un appui solide.

Il cria victoire — J’ai réussi, c’est super, allez les frères, allez y, c’est fastoche,

n’ayez pas peur, ça va aller tout seul ! Et l’un après l’autre ses frères se lancèrent et atterrirent tant bien

que mal dans l’arbre, les voilà tous les quatre accrochés en tremblant aux branches, les parents soulagés s’essuyèrent le front, félicitèrent leur progéniture, et sans plus attendre, ils attaquèrent tout de suite la deuxième leçon, comment voler de branche en branche sans tomber au sol, lieu de tous les dangers.

— Surtout ne tombez pas à terre, car vous n’êtes pas encore assez forts pour vous soulever du sol vers les branches, ça ne prendra que quelques jours, en attendant pas d’imprudence !

Malgré ces recommandations, l’aîné tout fier d’avoir été le premier, voulut « frimer » devant ses frères, et ce qui devait arriver arriva, il se retrouva les quatre fers en l’air dans l’herbe, bien embêté, il faisait moins le fanfaron car il se sentait bien petit sur cette immense pelouse.

Ses parents ne perdirent pas de temps en gronderies, et l’accompagnèrent rapidement à couvert, le cachèrent dans les broussailles, lui intimèrent l’ordre de ne plus bouger et de rester silencieux, pour que le chat ne soit pas alerté.

Nous aussi, qui avions assisté au drame, étions vigilants, et nous

avons tous pris un tour de garde pour surveiller les alentours et empêcher le chat de s’approcher.

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Merlette et son copain ne chômaient pas, plus les petits

grossissaient et plus ils réclamaient, et l’on assista très vite à des scènes très amusantes, pendant que Papa Merle surveillait les alentours du haut d’un arbre, les petits suivaient Maman pabattant des ailes très rapidement avec de petits cris pour se faire remarquer, mais Merlette ne s’y laissait pas prendre et donnait à manger chacun son tour, en enfournant des quantités astronomiques de vers de tergrands ouverts et insatiables.

Au bout de deux semaines, l’aîné était aussi gros que sa mère, mais

ce feignant continuait à réclamer comme ses frères, jusqu’au jour où Merlette lui refusa toute nourriture au profit de ses frères, l’aînjuste ! » mais quand il eut trop faim il se décida à chercher luimanger, et puis tout naturellement, l’un après l’autre, ses frères devinrent autonomes, et se débrouillèrent enfin tout seuls.

désintéressant totalement de leur couvée, ils avaient accompli leur mission, terminé, c’est comme ça chez les oiseaux.

question d’une nouvelle couvaison, et pour ne plus avoir leurs enfants sur le doéloignés petit à petit vers le fond du jardin, nous n’avons pas pu savoir ce qu’ils avaient décidé, mais nous pensons que la Nature les a poussé à refaire un nid et à refaire des bébés, parce que Dame Nature cette planète de ne pas perdre la moindre occasion d’assurer la survie de l’espèce.

C’est ça la Vie !

Merlette et son copain ne chômaient pas, plus les petits grossissaient et plus ils réclamaient, et l’on assista très vite à des scènes très amusantes, pendant que Papa Merle surveillait les alentours du haut d’un arbre, les petits suivaient Maman pas à pas, chacun essayant de resquiller en battant des ailes très rapidement avec de petits cris pour se faire remarquer, mais Merlette ne s’y laissait pas prendre et donnait à manger chacun son tour, en enfournant des quantités astronomiques de vers de terre dans des gosiers grands ouverts et insatiables.

Au bout de deux semaines, l’aîné était aussi gros que sa mère, mais ce feignant continuait à réclamer comme ses frères, jusqu’au jour où Merlette lui refusa toute nourriture au profit de ses frères, l’aîné disait

» mais quand il eut trop faim il se décida à chercher luimanger, et puis tout naturellement, l’un après l’autre, ses frères devinrent autonomes, et se débrouillèrent enfin tout seuls.

Les parents purent enfin se reposer en se désintéressant totalement de leur couvée, ils avaient accompli leur mission, terminé, c’est comme ça chez les oiseaux.

Merlette et Papa Merle se sont alors posé la question d’une nouvelle couvaison, et pour ne plus avoir leurs enfants sur le dos qui restaient à proximité du nid, ils se sont éloignés petit à petit vers le fond du jardin, nous n’avons pas pu savoir ce qu’ils avaient décidé, mais nous pensons que la Nature les a poussé à refaire un nid et à refaire des bébés, parce que Dame Nature commande à tous les êtres vivants de cette planète de ne pas perdre la moindre occasion d’assurer la survie de l’espèce.

Merlette et son copain ne chômaient pas, plus les petits grossissaient et plus ils réclamaient, et l’on assista très vite à des scènes très amusantes, pendant que Papa Merle surveillait les alentours du haut d’un

s à pas, chacun essayant de resquiller en battant des ailes très rapidement avec de petits cris pour se faire remarquer, mais Merlette ne s’y laissait pas prendre et donnait à manger chacun son tour,

re dans des gosiers

Au bout de deux semaines, l’aîné était aussi gros que sa mère, mais ce feignant continuait à réclamer comme ses frères, jusqu’au jour où Merlette

é disait « c’est pas » mais quand il eut trop faim il se décida à chercher lui-même son

manger, et puis tout naturellement, l’un après l’autre, ses frères devinrent

oser en se désintéressant totalement de leur couvée, ils avaient accompli leur mission, terminé, c’est comme ça chez les oiseaux.

Merlette et Papa Merle se sont alors posé la question d’une nouvelle couvaison, et pour ne plus avoir leurs

s qui restaient à proximité du nid, ils se sont éloignés petit à petit vers le fond du jardin, nous n’avons pas pu savoir ce qu’ils avaient décidé, mais nous pensons que la Nature les a poussé à refaire un nid et à refaire des bébés,

commande à tous les êtres vivants de cette planète de ne pas perdre la moindre occasion d’assurer la