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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle Rapport d’activités dirigées présenté à la Faculté des Sciences de l’Éducation en vue de l’obtention de la maîtrise en carriérologie et à Monsieur Louis Cournoyer, c.o., Ph D. 1

Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école

secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle

Rapport d’activités dirigées présenté à la Faculté des Sciences de l’Éducation en vue de l’obtention de la maîtrise en carriérologie et à

Monsieur Louis Cournoyer, c.o., Ph D.

© Aline Richard, MARS 2013

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TABLE DES MATIÈRES

SIGLES ET ACRONYMES………………..……………………………………………..5

REMERCIEMENTS ……………………………………………………………………...6

SOMMAIRE………………………………………………………………………………7 INTRODUCTION………………………………………………………………………...9

1. PROBLÉMATIQUE ...…………………………………………………………..……11

1.1 La session d’accueil et d’intégration (SAI)……………………………..……...…12

1.2 La mission de l’éducation selon le Ministère de l’Éducation, du Sport et des

Loisirs(MELS) ……………………………...…………………………………….14

1.3 La place de l’orientation scolaire et professionnelle au secondaire.………………16

1.4 L’orientation au secondaire : un problème?…………………………...………….22

2. CADRE CONCEPTUEL…………...…………………………………………….….27

2.1 L’indécision vocationnelle.………………………………………………….…....27

2.1.1 Les causes de l’indécision…………………………………………………….......29

2.1.2 Les conséquences de l’indécision………………………………………….…......31

2.2 Quelques modèles conceptuels de ’orientation………………………………...….33

2.2.1 La conception de Super……………………………………………………….….34

2.2.2 Le modèle de l’ADVP…...………………...……………...…………………..….36

2.2.3 Le modèle du guide d’évaluation en orientation de l’OCCOQ...……………......38

3. OBJECTIF DE RECHERCHE ………………………………………...……………43

4. MÉTHODOLOGIE ………………………………………………………………….44

4.1 Type de recherche....................................................................................................44

4.2 Stratégie d’échantillonnage ………………………………………….……….….. 45

4.3 Instrument.…..……………………………………………………………….……46

4.4 Méthode de collecte des données………………………………………..……......46

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4.5 Traitement des données.………………………………………………………….. 48

4.6 Analyse des données.................................................................................................48

4.7 Éthique......................................................................................................................49

5. RÉSULATS.………………………………………………………………………......50

Résumé des thèmes et des sous-thèmes abordés par les étudiants et les étudiantes…….51

5.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel..………………52

5.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel…..…54

5.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier.....55

5.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation……..…..57

5.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de

carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information

scolaire et professionnelle……………………………….………………...……..57

5.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire.…….……………….…...59

5.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le

but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel.……….…….…………....60

6. DISCUSSION ………………………………………………………………………..64

6.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel…….………….64

6.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel….….65

6.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier….67

6.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation.…..……..71

6.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement

de carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information

scolaire et professionnelle ...……………………..…..........………………...……72

6.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire………………….…….….74

6.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le

but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel.……………………......…76

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7. CONCLUSION…………………………………………………………………….…81

LISTE DES RÉFÉRENCES…………………………………………………………….86

ANNEXE-1 Tableaux …………………………………………………………………...93

ANNEXE-2 Guide d’entretien ………………………………………………….………94

ANNEXE-3 Formulaire d’information et de consentement (sujet majeur)………….…..96

ANNEXE-4 Formulaire d’information et de consentement (sujet mineur)…………….100

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SIGLES ET ACRONYMES

ADVP Activation du développement vocationnel et personnel

AEC Attestation d’études collégiales

BAC Baccalauréat (diplôme universitaire de premier cycle)

CÉGEP Collège d’enseignement général et professionnel

CO Conseillère ou conseiller d’orientation

CSE Conseil Supérieur de l’Éducation

DEC Diplôme d’études collégiales

DEP Diplôme d’études professionnelles

IMT Information sur le marché du travail

MELS Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport

MEQ Ministère de l’Éducation du Québec

OCCOQ Ordre professionnel des conseillères et conseillers d’orientation du Québec

PPO Projet personnel d’orientation

SAI Session d’accueil et d’intégration

ST Session de transition

SRAM Service régional des admissions du Montréal métropolitain

SRAFP Service régional d'admission en formation professionnelle

SRACQ Service régional d'admission au collégial de Québec

SRASL Service régional de l'admission des cégeps du Saguenay / Lac-Saint-Jean

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REMERCIEMENTS

En premier lieu, je tiens à remercier Monsieur Louis Cournoyer, professeur de counseling

de carrière à l’UQAM et conseiller d’orientation, qui m’a accompagnée de façon

professionnelle tout au long de cette recherche par ses conseils judicieux et appropriés.

Sans son support et ses précieux commentaires, il m’aurait été difficile d’envisager la

réalisation d’un tel travail. Son accueil chaleureux lors de nos rencontres ainsi que sa

grande capacité d’écoute m’ont permis de compléter cette recherche sans trop souffrir

d’anxiété devant l’ampleur de la tâche à réaliser.

J’aimerais aussi souligner l’ouverture et la gentillesse de Katie Beauvais, conseillère

d’orientation au cégep de Granby Haute-Yamaska, qui a accepté d’emblée ma demande

lorsque je lui ai proposé de rencontrer des étudiants issus des groupes d’accueil et

d’intégration. Elle n’a pas hésité à mettre en place tous les éléments nécessaires pour

favoriser la réalisation de mes entretiens.

Je m’en voudrais de ne pas souligner la présence de celle qui, depuis six ans, partage ma

vie au quotidien, nourrit ma détermination, m’encourage à me dépasser et, surtout,

m’aide à devenir meilleure : ma fille Rosaline. Merci pour l’amour que tu me donnes.

En terminant, je désire soulever mon chapeau, à celle qui me regarde chaque matin dans

la glace et qui a su, à travers vents et marées, rester debout malgré le manque de soutien

et la solitude. Je reconnais l’audace et la résilience qui me caractérisent et qui m’ont

accompagnée dans l’accomplissement de ce projet.

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SOMMAIRE

Au Québec, après leurs études au secondaire, environ 60 % des élèves choisissent de

poursuivre leur cheminement scolaire dans un collège d’enseignement général et

professionnel (CÉGEP). Parmi ces élèves qui décident d’entreprendre des études

collégiales, environ 10% se retrouvent à la session d’accueil et d’intégration (SAI) car ils

souhaitent poursuivre leurs études même s’ils n’ont pas réussi à identifier un projet

professionnel. Chez plusieurs jeunes qui terminent leurs études secondaires, l’indécision

vocationnelle ne fait pas de doute. Plusieurs recherches ont abordé l’indécision

vocationnelle chez les jeunes du secondaire. Les études ont attesté plusieurs causes et

conséquences de l’indécision chez les jeunes. Parallèlement, les recherches se sont

penchées sur le développement vocationnel des adolescents. Pourtant, le problème ne

semble pas être résolu. Néanmoins, un questionnement demeure : comment l’école

secondaire peut-elle aider les jeunes à identifier un projet professionnel avant la date du

1er mars, date butoir pour ceux et celles qui choisissent de s’inscrire à la formation

collégiale ou à la formation professionnelle ? Cette recherche vise à considérer les

perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet

d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et

professionnelle. La méthodologie de cette étude consiste en une recherche qualitative par

une analyse thématique suite à une lecture flottante du verbatim de huit étudiantes (n=4)

et étudiants (n=4), inscrits à la première session, à la SAI, au cégep de Granby Haute-

Yamaska. La collecte de données a été effectuée en deux périodes. L’analyse des

résultats issue des verbatim des étudiants et des étudiantes a contribué à l’identification

de sept thèmes : l’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel, les

démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel, les démarches

effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier, l’intention de

rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation, la convenance d’un cours au

secondaire, similaire au cours «développement de carrière» qui favorise la connaissance

de soi et fournit de l’information scolaire et professionnelle, l’insuffisance des services

d’orientation au secondaire et le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches

personnelles dans le but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel.

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Somme toute, les résultats tendent à démontrer que tous les étudiants et les étudiantes

interviewés manifestaient de l’indécision vocationnelle à la fin de leurs études

secondaire. Toutefois, la plupart ont effectué, sans succès, quelques démarches

personnelles ou comprises dans le régime d’études au secondaire dans le but d’élaborer

leur projet professionnel. La conclusion de cette recherche illustre aussi l’intention chez

les étudiants et les étudiantes de rencontrer un conseiller d’orientation pour les aider dans

leurs démarches et atteste leur besoin d’être accompagnés au secondaire dans leurs

tentatives d’identifier un projet professionnel. Finalement, la plupart des étudiants et des

étudiantes rencontrés ont appuyé la pertinence d’un cours au secondaire similaire au

cours «développement de carrière», offert à la SAI, qui favorise la connaissance de soi et

fournit de l’information scolaire et professionnelle.

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INTRODUCTION

Tous les ans, au secondaire, à l’approche du 1er mars, l’histoire se répète et ils sont des

milliers de jeunes devant l’obligation de faire un choix à faire à la fin de leurs études

secondaires. Selon le MELS (2011a), dans une cohorte de 100 personnes qui amorcent

des études secondaires, 40 obtiendront un diplôme d’études collégiales (DEC), 32 un

baccalauréat, 9 une maîtrise et, enfin, 1 personne obtiendra un doctorat. Toutefois, avant

de s’investir pour obtenir son diplôme, chaque jeune doit d’abord choisir un programme

parmi une multitude de possibilités qui s’offrent à lui. Pour certains, cette période

représente l’occasion de réaliser un rêve et avancer à pas sûr vers l’avenir. Pour d’autres,

ce moment représente une source d’angoisse et de tourments à cause d’une indécision

vocationnelle qui persiste.

L’orientation au secondaire a connu plusieurs changements au cours des dernières

décennies. Que ce soit la disparition du cours d’éducation au choix de carrière,

l’implantation de l’AO et le programme de PPO, l’école cherche à s’adapter au fil des

ans. L’école secondaire doit adhérer à la mission du MELS, soit de rendre tous les élèves

aptes à entreprendre et à réussir un parcours scolaire ou à s'intégrer à la société par la

maîtrise de compétences professionnelles. Toutefois, les études démontrent que, malgré

les tentatives de l’école secondaire et les recommandations du MELS, l’indécision

vocationnelle persiste et ses conséquences sont nombreuses (coûts sociaux, décrochage

scolaire, démotivation, etc.). Bien que plusieurs études aient observé le développement

vocationnel, il semble que l’école secondaire n’est toujours pas en mesure d’intervenir

efficacement auprès des jeunes. Qu’en pensent les principaux intéressés?

Cet essai tente d’analyser les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et

intégration sans projet d’orientation, quant au rôle de l’école secondaire dans leur

orientation scolaire et professionnelle. Tout d’abord, le premier chapitre présente le

parcours des élèves dans le système scolaire québécois et la particularité de la SAI. Par

la suite, il importe de rappeler la mission de l’éducation selon le MELS et les services

d’orientation actuellement offerts au secondaire. Ensuite, le deuxième chapitre présente

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les résultats de plusieurs études concernant l’indécision vocationnelle, ses causes et ses

conséquences. Il sera aussi question dans ce chapitre de trois modèles conceptuels de

l’orientation. Ensuite, l’objectif de cette recherche sera exposé dans le troisième chapitre.

Puis, le quatrième chapitre porte sur l’approche méthodologique privilégiée pour cet

essai. Dans le cinquième chapitre, il sera question des résultats qualitatifs extraits du

verbatim en lien avec l’objectif de recherche. Finalement, dans le sixième chapitre, une

discussion est organisée dans le but d’effectuer des comparaisons entre les résultats

obtenus et les concepts théoriques précédemment recensés. Pour conclure, les limites de

cet essai seront abordées dans le but de fournir quelques pistes de recherches possibles

afin de contribuer à l’amélioration des pratiques dans le domaine de l’orientation

professionnelle.

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1. PROBLÉMATIQUE

À chaque année, dans les écoles secondaires du Québec, des milliers d’étudiants et

d’étudiantes en fin de parcours doivent faire un choix en ce qui concerne leur poursuite

aux études. Certains y parviennent sans trop de difficultés alors que d’autres demeurent

indécis face à la multitude de programmes offerts dans les différents établissements

d’enseignement. En 2009, le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE), dans un avis à la

ministre de l’Éducation, du loisir et du Sport (MELS), indique que les jeunes accordent

une grande importance à leurs études et à leur vie professionnelle future. Selon

l’organisme, lorsque les jeunes parlent de leurs études, une représentation domine: c’est

l’univers de l’emploi, de la carrière, de la réussite sociale. Selon le CSE (2009), les

jeunes ont une vision pratique des études et ils conviennent qu’elles sont importantes

pour l’avenir.

Au Québec, après six années d’études primaires, l’élève entreprend des études

secondaires de cinq ans s’il poursuit une orientation générale. Ensuite, après avoir

complété cinq années au secondaire et obtenu son diplôme d’études secondaires (DES),

l’élève est admissible aux études supérieures. Le collège constitue le premier échelon des

études supérieures. Offert principalement dans le réseau public par les collèges

d’enseignement général et professionnel (cégeps), l’enseignement collégial peut aussi

être offert par d’autres établissements tels que les collèges privés. Les cégeps offrent des

programmes d’études pré universitaires d’une durée de deux ans et des programmes

d’études techniques d’une durée de trois ans. Les premiers mènent aux études

universitaires, alors que les seconds préparent au marché du travail même s’ils peuvent

aussi, à certaines conditions, donner accès à l’université. Le diplôme d’études collégiales

(DEC) sanctionne la formation acquise dans le cadre des programmes d’études pré

universitaires et des programmes techniques. Il est également possible d’obtenir une

attestation d’études collégiales (AEC) au terme d’une formation technique de durée

variable (330 à 1350 heures) menant au marché du travail (Immigration-Québec, Site

officiel du Gouvernement du Québec, 2012).

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En plus des programmes d’études préuniversitaires et techniques offerts au collégial, il

existe une session d’accueil et d’intégration (SAI) pour les élèves qui désirent entrer au

cégep même s’ils n’ont pas réussi à identifier un programme qui les intéresse en lien

avec un domaine professionnel particulier à la fin des études secondaires. Parmi les

élèves qui terminent leur cinquième secondaire, plusieurs décident de poursuivre leurs

études au collégial. Selon l’édition des Indicateurs de l’éducation (MELS, 2011a), la

proportion de jeunes Québécois et Québécoises qui atteignait l’enseignement ordinaire au

collégial se situe à 60,9%.

Pour sa part, le Service régional d’admission du Montréal métropolitain (SRAM, 2011)

estime qu’environ 60 % d’une cohorte accède aux études collégiales. Plus précisément,

le Ministère de l’Éducation, Loisir et Sport (Tableau MELS, 2010) comptait au trimestre

d’automne 2009, 172 882 élèves inscrits à temps plein. Parmi ces élèves, 86 236 élèves

étaient inscrits à la formation préuniversitaire (52 081 en 1ère année et 34 155 en 2ème

année) et 76 993 avaient choisi la formation technique (33 549 en 1ère année, 24 034 en

2ème année et 19 410 en 3ème année). Finalement, 9 653 étudiants étaient inscrits en

session de transition (ST) et session d’accueil et d’intégration (SAI). L’indécision relative

à la carrière motive souvent ces derniers à s’inscrire en SAI.

1.1 La session d’accueil et d’intégration (SAI)

Instaurée formellement en 1993, la SAI visait à offrir un encadrement particulier à des

étudiants dépistés comme étant plus faibles. Aujourd’hui, ce type de session s’adresse

aux étudiants qui ne sont pas prêts, pour des raisons d’orientation ou de préparation

scolaire (dossier scolaire incomplet), à s’intégrer dans un programme spécifique. Il offre

un encadrement pédagogique particulier en première session aux étudiants qui ont des

antécédents scolaires faibles, qui doivent suivre certains cours de mise à niveau pour

répondre à des conditions d’admission dans un programme d’études ou qui ressentent le

besoin de préciser leur orientation scolaire (CSE, 2010)

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C’est un cheminement particulier qui s’adresse aux élèves qui satisfont aux conditions

générales d’admission au collégial, mais qui sont dans l’une ou l’autre des situations

suivantes :

Tableau 1.1Conditions des étudiants inscrits à la session d’accueil et d’intégration

L’étudiant peut s’inscrire à la session d’accueil et d’intégration s’il répond à une

ou plusieurs des conditions suivantes :

devoir s’inscrire à un ou plusieurs cours de mise à niveau pour répondre aux

conditions particulières d’admission à un programme et/ou

être en questionnement quant à son orientation scolaire ou professionnelle

et/ou

présenter des risques d’échec ou d’abandon.

En principe, l’inscription à la session d’accueil et d’intégration se fait dès l’entrée aux

études collégiales et est valable pour un seul trimestre. L’élève doit s’inscrire à temps

plein et suivre au moins un cours ou participer à au moins une activité de la session

d’accueil et d’intégration. Selon un avis du Conseil Supérieur de l’Éducation au Ministre

de l’Éducation (2002), environ 10 % des personnes qui entreprennent des études

collégiales le font en s’inscrivant d’abord à une session d’accueil et d’intégration.

Pendant la période 1993 à 2000, de 7 % à 10 % des personnes qui ont entrepris des études

collégiales l’ont fait en s’inscrivant d’abord à une session d’accueil et d’intégration. En

2000, la proportion était de 9 %

Selon le SRAM, les chiffres démontrent que le nombre d’étudiants inscrits en SAI pour

des raisons d’orientation scolaire ou professionnelle a presque doublé en dix ans. Plus

précisément, en 2001, le SRAM comptait 2498 étudiants inscrits et en 2010, ce chiffre

atteignait 4985.

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1.2 La mission de l’éducation selon le Ministère de l’Éducation, du Sport et des

Loisirs (MELS)

En 1997 (MELS), Pauline Marois, ministre de l’éducation, présentait aux partenaires du

monde de l'éducation et à l'ensemble de la population, un énoncé de politique éducative

qui précisait et expliquait les changements de l'école primaire et secondaire du Québec

au cours des prochaines années. Dans cet énoncé, elle présentait les trois missions de

l’école, soient :

INSTRUIRE, avec une volonté réaffirmée

L'école a une fonction irremplaçable en ce qui a trait à la transmission de la

connaissance. Réaffirmer cette mission, c'est donner de l'importance au

développement des activités intellectuelles et à la maîtrise des savoirs. Dans le

contexte actuel de la société du savoir, la formation de l'esprit doit être une

priorité pour chaque établissement.

SOCIALISER, pour apprendre à mieux vivre ensemble

Dans une société pluraliste comme la nôtre, l'école doit être un agent de

cohésion : elle doit favoriser le sentiment d'appartenance à la collectivité, mais

aussi l'apprentissage du «vivre ensemble». Dans l'accomplissement de cette

fonction, l'école doit être attentive aux préoccupations des jeunes quant au

sens de la vie; elle doit promouvoir les valeurs qui fondent la démocratie et

préparer les jeunes à exercer une citoyenneté responsable; elle doit aussi

prévenir en son sein les risques d'exclusion qui compromettent l'avenir de trop

de jeunes.

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QUALIFIER, selon des voies diverses

L'école a le devoir de rendre tous les élèves aptes à entreprendre et à réussir

un parcours scolaire ou à s'intégrer à la société par la maîtrise de compétences

professionnelles. Pour qu'elle remplisse cette mission, l'État doit définir le

curriculum national de base, et les établissements doivent offrir des

cheminements scolaires différenciés selon les intérêts et aptitudes de chaque

élève, particulièrement au-delà de l'éducation de base. Il est temps d'accorder

une attention plus soutenue à l'orientation des élèves et de réhabiliter la

formation professionnelle comme voie normale de scolarisation.

(Source : Site du MELS, Prendre le virage du succès, L'ÉCOLE, TOUT UN PROGRAMME, Énoncé de politique éducative)

Actuellement, près de quinze années plus tard, les acteurs principaux des commissions

scolaires détiennent toujours le mandat de mettre en place des stratégies autour de ces

trois missions. Les écoles secondaires doivent aussi démontrer que leurs activités sont

engendrées dans la considération de ces trois missions prescrites jadis par le MELS.

En se référant au curriculum scolaire, on peut aussi distinguer les objectifs correspondant

aux grandes étapes de la scolarisation :

À la fin du primaire, les élèves devraient être sensibilisés à la réalité du monde

scolaire qui les attend au secondaire et à l’idée des choix qu’ils auront à faire

[…].

Le premier cycle du secondaire devrait permettre une première exploration de

soi et une sensibilisation au monde du travail […].

Le deuxième cycle du secondaire devrait permettre de personnaliser la

démarche d’orientation de l’élève […].

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Lorsque l’élève termine le secondaire, il devrait avoir suffisamment construit son identité

pour avoir une idée de sa direction (secteur d’études ou de travail) et de son niveau

d’aspirations professionnelles (niveau d’études), il aura une bonne idée des besoins

importants pour lui, par opposition à ses besoins de moindre importance. Concrètement,

cela signifie que l’élève qui envisage des études techniques devrait avoir au moins deux

choix valables et réalistes dans lesquels il fera sa demande d’admission au cégep. Celui

qui envisage des études générales devrait avoir identifié plusieurs professions avec des

éléments communs permettant de préciser quelques cheminements privilégiés; au cours

de ses études collégiales, il pourra alors valider et préciser son cheminement ultérieur.

L’objectif principal à atteindre au deuxième cycle du secondaire est d’établir des priorités

au regard de leur orientation en général et de leur cheminement scolaire et professionnel.

(Ordre professionnel des conseillers et conseillères du Québec, 1995, p.23-24)

1.3 La place de l’orientation scolaire et professionnelle au secondaire

Au Québec, l’orientation a fait ses premiers pas dans les années 30. Par la suite, dans les

années 60, le rapport Parent, a permis à l’orientation de prendre sa place dans le milieu

scolaire.

La pratique de l’orientation a débuté dans les années 30 au Québec. Elle s’est

développée durant la Révolution tranquille l’éducation, grâce au rapport

Parent. Dans la réforme inspirée par ce rapport, une place particulière était

accordée à l‘orientation en milieu scolaire. (MEQ, 2000, p.1)

Au début des années 70, les conseillères et les conseillers d’orientation étaient de plus en

plus présents dans les écoles. Au Québec, l’orientation connaît ses heures de gloire. Les

nouvelles possibilités qu’offre le marché du travail favorisent l’embauche de plusieurs

professionnels de l’orientation. Aussi les problèmes reliés à l’abandon scolaire, à l’usage

de la drogue, à la contestation étudiante accroissement le besoin de consultation

individuelle et dans les milieux scolaires, les conseillers d’orientation font partie de

l’équipe multidisciplinaire implantée par le MEQ (Pelletier et Bujold, 1984).

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En 1981, un cours destiné à faciliter le choix d’une profession chez les élèves du

secondaire faisait son apparition : l’éducation au choix de carrière (MEQ 2000). Le cours

d’éducation au choix de carrière était basé sur le modèle de l’activation du

développement vocationnel et personnel (ADVP). Dans un ouvrage

intitulé Développement vocationnel et croissance personnelle,

Pelletier, Noiseux et Bujold (1974) s’inspiraient des théories

existantes sur le développement vocationnel pour concevoir une

nouvelle méthodologie de l’orientation : l’ADVP. Cette approche

consistait à mettre en exercice, par des situations appropriées, les

habiletés et les attitudes jugées nécessaires à la réalisation des

tâches. Ce modèle qui visait à stimuler la maturité vocationnelle au

moyen d’expériences où l’individu s’engagerait personnellement.

Cette méthodologie consisterait à proposer des activités, des expériences, des

situations d’apprentissage propres non seulement à guider le développement

vocationnel de l’individu, mais aussi susceptible de mobiliser chez lui les

ressources cognitives et affectives nécessaires à l’accomplissement des tâches

développementales. Bref, cette méthodologie viserait à instrumenter

vocationnellement les individus (Pelletier et al. 1974, p.3-4)

Tableau 1.2Les quatre étapes de l’ADVP

1. L’Exploration, où l’élève développe une meilleure

connaissance de soi, de l’environnement scolaire et du monde

du travail

2. La Cristallisation, où l’élève regroupe et organise les

informations recueillies à l’étape précédente en vue de cibler un ou

des domaines d’intérêts professionnels

3. La Spécification, où l’élève confronte sa réalité personnelle avec

la réalité scolaire et professionnelle afin de hiérarchiser et choisir

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le domaine d’intérêt

4. La Réalisation, où l’élève fait un choix et établit son plan

d’action

Dans le document officiel publié en 1981 par le Ministère de l’éducation du Québec, on

pouvait lire à propos du cours d’éducation au choix de carrière :

Tout en intégrant dans une démarche d’éducation psychologique au choix

certains aspects importants du développement vocationnel, vise à habiliter

l’élève à faire des choix éclairés d’éducation et de formation professionnelle,

choix congruents par rapport à lui-même et réalistes par rapport au marché du

travail, le tout dans une perspective de réalisation de soi ». Conçu comme un

cheminement soutenu par cinq modules d’enseignement, un pour chaque

année du secondaire, le programme poursuit des objectifs qui prennent

successivement le nom d’« exploration » en 1ère et en 2ème année et de

«cristallisation » en 3e année, de « spécification » en 4e année et de

«réalisation » en 5e année. (Source : MEQ, 1981, p.14)

Près de 16 années plus tard, malgré les objections formulées par différents acteurs du

milieu de l’éducation et rapportées dans un rapport du Conseil Supérieur de l’Éducation

(CSE 2002), dans le contexte de la réforme au primaire et au secondaire, le MELS

annonçait qu’il était prévu de retirer sous peu le cours d’éducation au choix de carrière.

Plus précisément, dans son énoncé (MEQ, 1997), le Ministère prévoyait l'implantation

des nouveaux contenus de formation au primaire et au secondaire, qui devait débuter dès

la rentrée de 1999 et être complétée, au primaire, au terme de l'année scolaire 2002-2003

et au secondaire, à la fin de l'année scolaire 2005-2006. Cette implantation d’une

nouvelle grille-matière au secondaire prévoyait, entre autres, le retrait de quelques cours,

dont l’éducation au choix de carrière. Pour appuyer cette démarche, on

pouvait lire dans une publication du MEQ (2000) que la situation de

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l’orientation et de l’information devait être redéfinie. Outre la

définition du nombre de conseillers d’orientation dans les écoles, le

cours d’éducation au choix de carrière ne parvenait pas à se tailler

une place de choix dans l’échelle de satisfaction des élèves.

En ce qui concerne le cours d’éducation au choix de carrière, l’isolement

pédagogique et le manque de préparation de certains enseignants et

enseignantes expliqueraient l’insatisfaction des élèves. En effet, selon

l’AQISEP, ils sont souvent obligés d’assumer cette matière en plus de leur

tâche et ils ne sont pas nécessairement spécialisés en information scolaire et

professionnelle. Là où les enseignants et enseignantes ont une formation

pertinente et où s’organise un encadrement pédagogique de groupe, les élèves

se montrent très satisfaits du cours d’éducation au choix de carrière. (Source :

MEQ, 2000, p.18)

L’Approche Orientante (AO) a tenté de combler le vide laissé par le retrait du cours

d’Éducation au choix de carrière. Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

(MELS), dans une publication intitulée À chacun son rêve, parue en 2002 (MEQ), l’a

définie comme suit :

Une approche orientante est en fait une démarche concertée entre une équipe-

école et ses partenaires, dans le cadre de laquelle on fixe des objectifs et met

en place des services (individuels et collectifs), des outils et des activités

pédagogiques visant à accompagner l’élève dans le développement de son

identité et dans son cheminement vocationnel.

Toujours selon le MELS, l’Approche orientante représente un outil au service du projet

éducatif visant la réalisation des trois missions de l’école : instruire, socialiser et

qualifier. Les principaux objectifs en matière d’information scolaire et professionnelle

qui définissent l’Approche orientante sont :

19

Page 20: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Accompagner l’élève dans le développement de son identité, en vue de

faciliter son cheminement scolaire et son choix de carrière.

Fournir à l’élève des occasions de découvrir les divers types de formations et

de parcours scolaires possibles, afin qu’il puisse s’y situer et élargir ses visées

professionnelles.

Permettre à l’élève de connaître le monde du travail ainsi que son

organisation, ses exigences et les divers profils de métiers et de professions

qu’on y trouve.

Accompagner l’élève tout au long du processus d’orientation et le soutenir

dans les étapes critiques de son parcours scolaire, au cours desquelles il doit

parfois faire des compromis entre la formation et la carrière idéales et la

réalité des choix qui s’offrent à lui.» (Source : MEQ, 2002, p.19)

Parallèlement, dans le cadre de l’AO, le cours de Projet Personnel d’Orientation (PPO) a

vu le jour en 2007. Mis sur pied par le MELS pour aider les jeunes à préciser leur choix

de carrière et leur fournir un contexte où ils sont mis en contact avec les métiers et

professions, ce cours visait à leur faire réaliser une démarche d'orientation adaptée à leurs

besoins. Le projet personnel d’orientation (PPO) se veut donc une démarche exploratoire

individuelle à l’intérieur du processus d’orientation amorcé par l’élève, dans le cadre du

Programme de formation de l’école québécoise au secondaire et par l’approche

orientante.

Le PPO offre à l’élève la possibilité de réaliser, en cours d’année, de trois à

huit démarches individuelles d’exploration professionnelle. L’approche

éducative privilégiée lui laisse le premier rôle et le plonge dans l’action, à

l’intérieur ou à l’extérieur de la classe, au sein de l’école ou dans son milieu

de vie. Premier acteur de son projet, il est néanmoins guidé par son

enseignant et soutenu par des professionnels ou d’autres ressources

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Page 21: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

particulières du milieu scolaire. Il est aussi encouragé à profiter du soutien de

ses pairs, avec lesquels il peut partager ses réflexions, ses expériences et ses

découvertes, et à interagir avec des membres de la communauté – ses parents,

des travailleurs et d’autres personnes de confiance – pour mener sa démarche

à terme. (Source : MELS, Programme de formation de l'école québécoise,

2007b)

Dans son renouveau pédagogique, le ministère a donc divisé le parcours de formation au

deuxième cycle du secondaire en deux voies bien distinctes, la formation générale et la

formation appliquée, chacune d'entre elles étant composée de cours obligatoires et de

cours optionnels. Concernant le PPO, il est important de mentionner qu’il est optionnel

en formation générale, mais obligatoire pour ceux et celles qui sont inscrits dans la voie

appliquée (MELS, 2008).

Au début de chaque année du second cycle du secondaire, l’élève peut choisir

l’itinéraire de la formation générale ou celui de la formation générale

appliquée. Les deux itinéraires du parcours de formation générale durent trois

années et conduisent à l’obtention du diplôme d’études secondaires (DES). Ils

se distinguent principalement par le cours de science et de technologie qui

n’est pas le même selon l’itinéraire retenu et par le projet personnel

d’orientation. En effet, en formation générale, les élèves suivent le cours de

science et technologie, alors qu’en formation générale appliquée ils suivent le

cours d’applications technologiques et scientifiques. De plus, le projet

personnel d’orientation est facultatif pour les élèves inscrits en formation

générale, tandis qu’il est obligatoire en troisième secondaire pour les élèves

inscrits en formation générale appliquée. (Source : MELS, 2008b, p.14)

21

Page 22: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

1.4 L’orientation au secondaire : un problème?

Dans un rapport du Groupe de travail sur la réforme du curriculum, il est clairement

indiqué que l’école doit se préoccuper de l’information scolaire et professionnelle et de

l’orientation des élèves.

Il faudra de plus que l'école prenne plus résolument, et de façon beaucoup

plus concertée, des mesures pour que l'information scolaire et professionnelle

et l'orientation des élèves soient mieux intégrées à l'ensemble des activités de

l'école et permettent le cheminement individuel de chaque élève dans ses

choix scolaires et vocationnels. (Source : MEQ, 1997, p.38-39)

Pourtant, malgré les ressources disponibles dans les écoles secondaires, le problème de

l’orientation semble persister au fil des années et les prévisions pour les années à venir ne

semblent pas afficher une amélioration quant à la diminution du nombre d’élèves inscrits

en SAI. Selon le MELS (2010), en 2005, concernant l’ensemble du collégial, 6 033

élèves étaient en SAI. En 2009, le MELS rapporte que 9 653 élèves se sont inscrits en

SAI et prévoit, qu’en 2024, que l’ensemble du collégial accueillera 8289 élèves dans le

programme SAI.

Selon Laurent Matte (2010), conseiller d’orientation et président de l’Ordre des

conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ), depuis la disparition du

cours Éducation au choix de carrière, qui constituait un lieu privilégié de transmission

d’information, l’accès des élèves à différents niveaux d’information dépend davantage de

la collaboration entre les professionnels et les enseignants. À défaut de quoi, dans

plusieurs milieux, des élèves n’auront pas le niveau d’information requis pour faire les

choix qu’ils ont à faire, notamment le 1er mars, date limite pour les inscriptions dans les

collèges du Québec.

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Page 23: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Dans son rapport annuel sur l’état et les besoins de l’éducation, le CSE (2003-2004)

mentionne que les besoins en orientation sont toujours palpables même après toutes les

tentatives du MELS pour justifier ses intentions de prendre des mesures pour intégrer

l’information et l’orientation professionnelles au secondaire.

On admet qu’en général bien peu de jeunes sont prêts à choisir un métier ou

une profession et que cette incertitude n’est pas due à un manque d’intérêt.

Pour se montrer intéressés, ils doivent d’abord mieux se connaître et se

préparer à choisir leur futur métier ou leur future profession. Or, la plupart des

jeunes du secondaire sont en voie de construction de leur identité, connaissent

mal leurs aptitudes et sont peu informés des options professionnelles qui

s’offrent à eux. (Source : CSE, 2003-2004, p.58)

Ce même rapport souligne que les écoles secondaires ne parviennent pas à répondre aux

besoins des jeunes en ce qui concerne l’information et l’orientation et que leurs

ressources sont limitées.

Les jeunes ont besoin d’orientation et de valorisation professionnelles, et ce, à

tous les ordres d’enseignement. Ils ont besoin de se connaître et de connaître

les choix qui s’offrent à eux. Les jeunes sont en effet dans un processus de

maturation personnelle et professionnelle qui se traduit par de l’incertitude,

aussi bien sur le plan de l’identité personnelle que sur celui des choix

professionnels. Or, peu d’écoles secondaires peuvent soutenir de manière

satisfaisante les jeunes dans leur cheminement, compte tenu de leurs

ressources limitées. (Source : CSE, 2003-2004, p.86)

Dans son mémoire, Camiré (2007) démontre que la conception de l’AO peut varier

d’une personne à l’autre dans la même école secondaire. Elle souligne aussi que les

inquiétudes semblent nombreuses principalement en ce qui concerne les ressources

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Page 24: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

humaines disponibles et le temps requis pour mener à terme un projet orientant. Aussi, il

semble que la collaboration entre les membres du personnel est difficile à mettre en

pratique dans un contexte où la formation et l’information offertes doivent être

accentuées. Finalement, elle s’appuie sur ses résultats pour ajouter que la collaboration

reste difficile à mettre en pratique dans le contexte actuel.

Concernant le PPO, Cardinal (2010) signale un manque de similitudes entre les

différentes écoles concernant l’application du programme.

On note particulièrement des différences au niveau des groupes de

comparaison. Par exemple nous ne retrouvions qu'un seul groupe de PPO dans

une école, tandis que dans une autre, il y en avait six. De plus, chaque école

n'avait pas accès au même matériel (exemple : coffrets projets) à la suite de

délais de livraison ou simplement par manque de fonds disponibles pour se le

procurer. Enfin, tous les établissements scolaires n'avaient pas les locaux

appropriés (avec ordinateurs) pour dispenser le cours. En raison de toutes les

différences citées ci-dessus, nous n'avons pas pu comparer les pratiques entre

les écoles et par le fait même voir si la qualité de l'implantation peut modérer

les résultats obtenus. (Source : Cardinal, 2010, p.49-50)

Ces données récentes démontrent que, présentement, sur le terrain, l’AO et les cours de

PPO ne semblent pas répondre aux besoins d’orientation des jeunes du secondaire.

Et les conseillers d’orientation ne parviennent pas non plus à satisfaire toutes les

demandes. Une étude récente du secteur orientation de l’Ordre des conseillers et

conseillères d’orientation et des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec révèle

que dans plus de 62 % des milieux, les conseillers d’orientation n’arrivent pas à

rencontrer l’ensemble des élèves qui font appel à leurs services (Matte, 2010). Si

plusieurs élèves en cinquième secondaire décident de s’investir dans un programme

collégial même s’ils ne sont pas sûrs que ce dernier corresponde à leurs intérêts et à leurs

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Page 25: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

aspirations professionnelles, d’autres préfèrent s’inscrire en SAI en attendant d’être en

mesure d’identifier «le bon programme» correspondant davantage à leur profil.

Dans les deux cas, une augmentation du temps passé aux études est souvent à prévoir et

un changement de programme s’en suit généralement quand l’étudiant parvient à faire un

choix en lien avec ses aptitudes et ses intérêts. Ces changements ne sont pas sans

conséquence. Selon le Conseil Supérieur de l’Éducation (2002), si les changements de

programme sont présentés comme des phénomènes normaux, ils ne sont pas pour autant

toujours perçus comme faciles à vivre, tant par les jeunes eux-mêmes que par les

personnes chargées de les encadrer. Les changements sont, disent-ils, compliqués

administrativement en raison des préalables exigés, notamment. Lorsqu’ils sont associés

à une situation d’échec, ils peuvent être dévalorisants. Sans compter qu’ils impliquent

aussi des coûts, à la fois en temps et en argent.

Par ailleurs, le Conseil Supérieur de l’Éducation (2010) constate qu’une proportion non

négligeable des personnes admises d’abord à une session d’accueil et d’intégration

retourne au secondaire pour y terminer une formation professionnelle. Chez plusieurs

étudiants, l’indécision au collégial peut être aussi perçue comme une source de stress.

Selon Lacoste, Esparbès-Pistre et Tap (2009), dans le cas de décisions importantes,

comme peut l’être le choix d’orientation scolaire et professionnelle, les sujets enclins au

doute sur eux-mêmes ont tendance à hésiter entre plusieurs possibilités souvent

incompatibles et ils trouvent les prises de décisions coûteuses. Leur approche de la

décision à prendre est soumise à leur incertitude et s’associe généralement à un niveau

faible d’estime de soi et à de l’anxiété chronique.

D’autres chercheurs soulèvent l’importance du lien qui existe entre l’orientation et la

réussite scolaire. Rivière (1996), admet que l’orientation et la réussite s’inscrivent

d’abord dans une relation d’interdépendance, l’orientation étant à la fois cause et

conséquence de la réussite. En d’autres termes, si l’élève réussit ses études, ce peut être

parce que celles-ci ont un sens pour lui, dans la mesure où il a un projet, dans la mesure

où ses études justifient à ses yeux les efforts qu’il doit consentir. Dans ce cas,

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Page 26: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

l’orientation se présente comme un facteur, une condition de réussite. Cet auteur

souligne aussi la méconnaissance des étudiants à l’égard du cégep. Il accuse un manque

d’information scolaire. Selon lui, il est clair que le processus d’orientation, pour ces

jeunes qui arrivent du secondaire, n’est pas complété.

Le plus surprenant dans cette phase de prédécrochage, c’est la pauvreté de

l’information des futurs décrocheurs à propos des études collégiales, qui est

souvent fort éloignée de la réalité. Cela est vrai aussi pour les croyances qu’ils

ont à l’égard du cégep. Il ne fait nul doute dans ce contexte que le processus

d’orientation n’est pas complété. (Rivière, 1995, pédagogie collégiale, p.12)

À la lumière de ces informations, les conséquences de l’indécision pour un étudiant qui

entre au collégial paraissent nombreuses. Selon les étudiants et les étudiantes inscrits en

accueil et intégration au collégial, sans projet d’orientation, quel est le rôle de l’école

secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle?

Cette recherche vise à démontrer comment l’école secondaire pourrait-elle mieux

préparer les élèves face à cette prise de décision qui touche la plupart des élèves de la

cinquième secondaire. Elle veut chercher à illustrer la responsabilité de l’école

secondaire face à l’indécision des jeunes à la fin de la 5e secondaire et identifier son rôle

dans l’orientation professionnelle des jeunes.

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Page 27: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

2. CADRE CONCEPTUEL

Parmi les concepts abordés dans cette recherche, l’indécision vocationnelle représente,

chez la personne, cette impossibilité à prendre une décision lorsqu’elle désire en prendre

une. Dans un premier temps, ce chapitre abordera les causes et les conséquences de

l’indécision vocationnelle. Parallèlement, dans cette partie, il sera question de la

construction du projet professionnel de l’élève au secondaire. Trois modèles théoriques

d’orientation seront présentés.

2.1 L’indécision vocationnelle

Lorsqu’un étudiant arrive au collégial et qu’il ne parvient pas à identifier clairement ses

intentions professionnelles, Cournoyer (2008) parle d'état de direction flou, qui se

caractérise par l'incapacité à formuler clairement une destination professionnelle selon

certains critères. En état de direction floue, la collégienne ou le collégien ne nomme pas

une destination professionnelle spécifique. Toujours selon cet auteur, pour certaines et

certains, cela se manifeste par un certain blocage relatif à l'incapacité de se définir

comme individu dans le monde.

Selon Forner (2001), l'indécision est un état désagréable qui suggère de manière

fortement négative le doute, l'hésitation, le flou et la désorientation.

Incapacité d'une personne à exprimer un choix quand elle est incitée à le faire,

l’indécision est un état particulièrement irritant. Elle l’est au plan théorique

tant elle se montre difficile à expliquer, voire simplement à cerner; elle l’est

au plan pratique car elle s’avère particulièrement résistante aux tentatives de

modification, pouvant parfois croître à mesure que l’on cherche à la réduire.

Un sentiment de malaise est souvent ressenti tant par la personne qui

manifeste cette indécision, que par celles qui l’observent et cette émotion

désagréable est un premier guide pour l’analyse de l’indécision. Le terme lui-

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Page 28: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

même est connoté de manière fortement négative : doute, hésitation, flou,

désorientation. (Forner, 2001 p.213)

Dosnon (1996) définit l’indécision par l’incapacité d’une personne de choisir ou à

s’engager dans un cours d’action particulier quand on lui demande de la faire. Selon cet

auteur, l’indécision est chez l’adolescent une période normale qui précède l’entrée dans le

processus de décision. Dans ce cas précis, il parle d’indécision développementale qui se

résout avec le temps. Toujours selon cet auteur, il n’y a pas de différence réelle entre les

indécis et les décidés car les indécis sont de futurs décidés. Toutefois, lorsque

l’indécision ne disparait pas avec le développement et qu’il résiste aux interventions

extérieures, Dosnon (1996) préfère parler d’indécision généralisée. Cette forme

d’indécision se traduit par une forte anxiété et une identité instable et peu claire, une

intolérance à l’ambigüité et des compétences limitées en matière de communication.

Pour Savickas (1995), l’indécision vocationnelle ne devrait pas être considérée comme

une difficulté dans le processus décisionnel mais plutôt comme un signe de

transformation. L’indécision est plutôt comparée à une hésitation avant la transformation.

Toujours selon cet auteur, il s’agit d’une pause dans la trajectoire du mouvement de

l’individu qui lui permet de clarifier et de redéfinir ses objectifs.

Dans son rapport, le CSE (2002) semble partager l’avis que l’indécision vocationnelle

soit un passage normal à l’adolescence.

L’indécision vocationnelle qui touche un grand nombre de jeunes du collégial

apparaît toutefois comme une des composantes de l’évolution de la personne

et non comme un simple accident de parcours. Il importe de reconnaître ce

phénomène de manière à ce que les structures du système scolaire et les

pratiques de ses acteurs en tiennent compte. (CSE 2002, p.27)

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Page 29: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

2.1.1 Les causes de l’indécision

À la lumière des informations disponibles, il est juste de croire qu’il existe plusieurs

causes reliées à l’indécision vocationnelle. Dans son mémoire, Bolduc (2005) parle de

l’indécision comme un problème important qui touche un jeune sur trois et rapporte six

causes psychologiques et deux causes sociales de l’indécision vocationnelles. Elle

mentionne aussi que les causes sociales peuvent avoir des incidences sur les causes

psychologiques.

Tableau 2.1

Les causes psychologiques et sociales selon Bolduc (2005)

Causes psychologiques :

L’identité : image que la personne se fait d’elle-même

L’estime de soi : attitude d’approbation ou de désapprobation envers soi

L’anxiété : état d’inquiétude élevé causé par une appréhension négative

d’un évènement

Le perfectionnisme : recherche excessive du progrès et de la perfection

dans des actions

Le locus de contrôle : sentiment de pouvoir qu’une personne s’attribue quant

aux évènements survenants dans sa vie

La perception d’efficacité personnelle : croyances qu’une personne entretient à

propos de ses habiletés à exécuter une tâche.

Causes sociales :

La qualité de la relation du jeune avec parents : l’attachement entre le jeune et

ses parents et le soutien et le climat de sécurité

La qualité des relations du jeune avec ses pairs :   les relations d’amitié

29

Page 30: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Pour Falardeau et Roy (2009), l’indécision vocationnelle représente le lot d’une majorité

d’étudiants et ses causes sont nombreuses. Ces auteurs mentionnent qu’une information

indéchiffrable et la difficulté à donner un sens à une information essentielle sont des

facteurs qui favorisent l’indécision vocationnelle. Selon eux, dans de telles

circonstances, les jeunes choisissent souvent au hasard. La peur de se tromper, la

multitude de possibilités offertes aux jeunes, la mouvance des renseignements concernant

le monde du travail (taux de placement, professions d’avenir, etc.) ainsi que l’impact du

choix de carrière sur la vie demeurent aussi des facteurs important qui peuvent accroître

considérablement l’indécision vocationnelle.

Le CSE (2002) propose d’aborder l’indécision vocationnelle comme un phénomène

courant dans le développement des jeunes et suggère que l’orientation scolaire et

professionnelle doit aider à développer chez les élèves le pouvoir de choisir. Pour

Holland et Holland (1977), l’indécision serait la manifestation d’une personnalité

indécise, l’association d’un manque de maturité vocationnelle (manque de connaissance

de soi et des milieux professionnels) et d’insuffisances moins développementales (comme

le manque de confiance en soi ou l’intolérance à l’ambiguïté). Pour sa part, Forner (2001)

souligne que l’indécision vocationnelle peut être reliée à une insuffisance dans

l’exploration, la planification et la résolution de problèmes.

Ainsi l’indécision est associée à un manque d’exploration (Savickas, 1985),

de planification (Larson et al., 1988), voire de résolution de problèmes

(Taylor et Betz, 1983), c’est-à-dire à des insuffisances dans des processus

nécessaires à cet état préparatoire à la décision qu’est la maturité

vocationnelle. (Forner, 2001, p.219)

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Page 31: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

2.1.2 Les conséquences de l’indécision

Parmi les conséquences de l’indécision vocationnelle, la réussite scolaire est souvent

citée comme intimement liée à la capacité d’exprimer un choix vocationnel.

Des liens incontestables unissent l’orientation et la réussite, ne serait-ce qu’au

regard de la signification des activités scolaires. En effet, ces dernières n’ont

d’intérêt pour un grand nombre d’élèves que si elles participent à leur réussite

éducative et non seulement à leur réussite scolaire. Si elles servent, par

exemple, un projet de développement personnel dont l’aboutissement se

concrétise dans une insertion sociale et professionnelle réussie. Le besoin d’un

meilleur soutien à l’orientation scolaire et professionnelle des élèves a été

exprimé à plusieurs reprises, tant par les jeunes eux-mêmes, par leurs parents

et par les personnes- ressources en milieu scolaire que par le Ministre de

l’Éducation. (Pédagogie collégiale, Vol. 16, no 2, déc. 2002, p. 33-40.)

Selon Lacoste, Esparbès-Pistre et Tap (2005), les conséquences reliées à l’indécision

vocationnelle affectent la personne non seulement sur le plan psychologique mais

peuvent aussi engendrer des manifestations physiques désagréables.

À travers l’élaboration d’un projet d’orientation et d’insertion, l’adolescent

cherche à donner un sens à sa vie, sous l’effet de contraintes extérieures

multiples, par l’obligation sociale qui le pousse à prendre une série de

décisions relatives à son avenir. L’accumulation de telles difficultés associées

aux pressions internes ou externes peut menacer le bien-être psychologique de

l’adolescent, augmenter son sentiment d’impuissance et l’amener à vivre un

état de stress susceptible de se manifester par la lassitude, la fébrilité,

l’humeur dépressive, les manifestations physiques (noeud à l’estomac, gorge

serrée, bouche sèche, etc.) (Lacoste, Esparbès-Pistre et Tap, 2005, p.5)

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Page 32: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Forner (2001), ne semble pas noter de différences chez les garçons et les filles en ce qui

concerne l’intensité de l’indécision vocationnelle. Toutefois, il souligne des

manifestations différentes chez les deux sexes. Les garçons ont tendance à se

désintéresser du monde scolaire tandis que les filles sont plutôt pessimistes à l’égard de

leurs aspirations professionnelles.

Garçons et filles ne se différencient pas quant à l’intensité de leur indécision,

ni quant aux principaux facteurs susceptibles de la déterminer. Sur les facteurs

complémentaires, on note que l’indécision des garçons se caractérise plutôt

par le désinvestissement scolaire et celle de filles plutôt par le pessimisme des

anticipations (Forner, 2001, p.220)

Pour les étudiants au collège, les changements fréquents de programmes font aussi partie

des conséquences d’une indécision vocationnelle. Falardeau (1992) souligne que

l’indécision par rapport à la carrière est au cœur même de ce problème au collégial. Elle

rapporte que le changement de programme représente le lot d’un élève sur trois. Il

apparait clair que pour un jeune, il est difficile de choisir un programme de formation

quand on ne sait pas quelle profession on veut exercer

Une étude menée auprès des jeunes non diplômés au secondaire (Charest, 1997), a

démontré que, près d’un élève sur cinq a déclaré avoir arrêté ses études, à cause de

difficultés d’orientation scolaire et professionnelle. Cette étude révèle que l’indécision

vocationnelle se trouve au deuxième rang pour expliquer le décrochage scolaire.

Rivière (1996) renchérit en soulignant plusieurs symptômes reliés à indécision

vocationnelle. Selon cet auteur, parmi les étudiants qui entrent au cégep sans avoir une

idée précise de ce qu’ils vont entreprendre, plusieurs développeront des signes

d’inadaptation qui affecteront le rendement scolaire. Nombreux sont les étudiants qui

entreprennent des études postsecondaires sans avoir une idée précise de ce qu’est le

collège dans la réalité. Après une certaine période, une distorsion du contact entre

l’étudiant et le cégep apparaît. Si cette situation perdure, l’étudiant présente les premiers

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signes d’inadaptation : anomie, absence d’appartenance, passivité, sentiment

d’incompétence, stress, absence de désir (Rivière, 1984). Le rendement scolaire s’en

ressent. (Rivière, pédagogie collégiale, 1995, p.11-12)

Dans un document traitant de l’école orientante, le MEQ (2000) dénonce les

conséquences de l’indécision vocationnelle et les coûts énormes engendrés par ces

dernières. L’argent n’est pas le seul facteur à considérer. Des dépenses en temps et en

énergie ainsi qu’une perte de confiance en ses capacités sont à considérer. Tous ces

phénomènes engendrent des coûts considérables, autant pour la société que pour

l’individu.

En effet, une formation en boucles où l’indécision, les échecs et les mauvais choix

obligent de fréquents retours en arrière pour se réajuster en fonction de nouveaux

objectifs est coûteuse, non seulement en argent mais aussi en temps et en énergie. De

plus, la personne risque d’y perdre sa confiance en elle et en ses capacités d’atteindre ses

objectifs. (MEQ, 2000. p.15)

2.2 Quelques modèles conceptuels de l’orientation

Aujourd’hui, lorsque qu’on parle d’orientation, il est plus juste de parler de la démarche

de la personne en cheminement que du travail d’un spécialiste. La littérature fait

davantage référence aux conceptions de l’orientation pour décrire le processus dans

lequel l’individu s’engage à construire son identité à travers la démarche d’orientation.

À une certaine époque, l’orientation évoquait l’idée de l’expert qui suggère des

choix à la personne après avoir fait un diagnostic en tenant compte de ses

aptitudes et des exigences des différentes professions. Avec le développement

des connaissances dans le domaine – incluant l’élargissement de ses assises

disciplinaires – et l’évolution éclatée du marché du travail, notamment,

d’autres conceptions de l’orientation se sont développées. Ces conceptions

mettent davantage en relief l’idée de processus développemental, de

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cheminement, d’éducation, l’idée d’une démarche plutôt que d’un produit…..

Les façons contemporaines de concevoir l’orientation se distinguent aussi de

celles qui les ont précédées par le fait qu’elles mettent l’accent sur la personne

en cheminement plutôt que sur l’intervention du spécialiste. Aujourd’hui, le

terme « orientation » évoque moins le travail des spécialistes que la démarche

de la personne en cheminement. L’orientation appartient à la personne même

et non aux spécialistes que celle-ci peut solliciter au cours de sa démarche.

L’orientation suppose aussi que l’individu dispose d’un certain pouvoir sur sa

destinée. Une destinée dynamique et mouvante qui ne se limite plus à un choix

pour toute la vie. (CSE, 2002, p.11)

2.2.1 La conception de Super

Super définissait l’orientation comme « le processus qui consiste à aider une personne à

se former et à accepter une image intégrée et adéquate d’elle-même et de son rôle dans le

monde du travail, à vérifier cette image au contact de la réalité et à la traduire en un choix

réaliste pour elle-même et pour la société », (Bujold C. et Gingras M. 2000, p.15)

La démarche de Super se présente sous forme de stades et de tâches développementales

(Bujold C. et Gingras M. 2000). Le premier stade appelé stade de croissance se situe

autour de la période de 4 à 13 ans. Durant cette période, le jeune s’identifie à diverses

personnes de son entourage scolaire et familial. Ses préférences vocationnelles sont

surtout d’abord basées sur ses fantaisies avant ses intérêts et ensuite ses capacités sont

considérées. Ce premier stade comporte pour l’enfant quatre tâches développementales

spécifiques : se préoccuper de l’avenir, acquérir davantage de maîtrise sur sa vie, se

motiver pour réussir à l’école et au travail et, finalement, acquérir des habitudes des

attitudes positives à l’égard du travail.

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Le deuxième stade, le stade de l’exploration, qui se situe entre 14 et 24 ans, comprend

trois tâches. La première, la cristallisation d’une préférence, représente le moment où

l’adolescent commence à formuler des idées d’activités professionnelles qui lui

conviendraient. Ces idées sont souvent exploratoires et peuvent être abandonnées au

cours de l’exploration. La deuxième tâche, la spécification d’une préférence

vocationnelle évoque l’expression d’une préférence plus spécifique pour un cours, un

programme de formation ou un emploi et non pas d’un engagement. Selon Super,

l’adolescent qui arrive au terme de ses études secondaires doit être capable d’exprimer

une préférence spécifique.

La troisième tâche, la réalisation ou l’actualisation d’une préférence vocationnelle, se

produit lorsque la personne passe des études générales à une formation spécialisée ou

lorsqu’il quitte l’école pour occuper son premier emploi. C’est le moment où le jeune

transforme sa préférence en réalité.

Le troisième stade, le stade de l’établissement, qui représente la période de 25 à 44 ans,

comporte également trois tâches. La première, la stabilisation dans la profession,

représente la période où la personne s’établit dans une sphère d’activités correspondant à

ses capacités, ses intérêts et ses aspirations. La personne tente de se faire une place dans

la profession qu’elle a choisie en s’intégrant à la culture de son milieu et en s’acquittant

de ses responsabilités. La deuxième tâche, la consolidation du statut, représente le

moment où la personne a trouvé une position satisfaisante dans la profession qu’elle

exerce qu’elle est efficace. La troisième tâche, l’avancement dans la profession, évoque

le période où la personne marque un progrès dans son domaine d’activités

professionnelles.

Le stade suivant, le stade du maintien, se déroule aux alentours de 45 à 64 ans. Cette

période est marquée par la préoccupation de la personne de maintenir son statut à l’égard

de la compétition que peuvent lui livrer d’autres travailleurs. Ce stade peut engendrer

une certaine stagnation pour la personne ou encore lui donner le goût de se perfectionner

et innover avant le ralentissement. C’est à ce stade que la personne peut se demander si

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elle veut vraiment continuer à faire ce qu’elle fait jusqu’à la fin de sa vie professionnelle

ou si préfère recommencer un processus d’exploration.

Finalement, le dernier stade, le stade du désengagement, représente le moment où la

personne commence à ralentir son rythme professionnel et envisager la retraite en

matière d’organisation de la vie au quotidien.

2.2.2 Le modèle de l’A.D.V.P

À partir du moment où l’orientation est définie comme un processus (Bujold C. et

Gingras M. 2000), l’activation du développement vocationnel et personnel (ADVP)

propose de favoriser ce processus avec une approche dans lequel l’individu est impliqué.

Dans le but de conceptualiser les relations entre les tâches développementales

(exploration, cristallisation, spécification et réalisation) présentées dans la démarche de

Super (Bujold C. et Gingras M. 2000) et les habiletés susceptibles d’intervenir dans le

processus, Pelletier, Noiseux et Bujold (1974), inspirés de la structure de l’intellect de

Guilford ont entrepris de décrire le rôle des facteurs intellectuels et des attitudes

cognitives dans la réalisation des tâches en termes opératoires. Ces auteurs proposent

un modèle où des rapports sont présents entre des habiletés proposées par Guilford et les

tâches développementales du processus à effectuer par l’individu.

Selon Pelletier et al (1974), le processus cognitif impliqué dans l’exploration est appelé la

pensée créatrice. Quand l’individu explore, il découvre qu’il existe des problèmes à

résoudre et des tâches à réaliser. Il accumule des informations sur l’environnement et sur

lui-même. Il reconnaît que la question d’orientation se pose, qu’elle est importante et,

surtout, complexe. C’est à ce stade qu’il peut essayer des rôles professionnels en

imagination. Plus la personne est créatrice, plus elle est en mesure de percer le sens de

ses expériences et voir plus d’aspects dans une expérience donnée.

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Page 37: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

La tâche de cristallisation se traduit par le besoin chez l’individu de clarifier la confusion

engendré par les expériences et les informations accumulées dans la tâche précédente. Au

cours de cette phase, le processus cognitif qui intervient se nomme la pensée catégorielle.

C’est le moment où l’individu constate la nécessité de faire des choix et dégage des

significations que peuvent avoir résultats, rendement, performances scolaires et

extrascolaire en les situant dans une grille d’habiletés et aptitudes.  Il commence à

organiser le monde du travail sur la base des composantes de l’identité personnelle.

La troisième tâche, la spécification, requiert la pensée évaluative qui compare, ordonne et

hiérarchise les valeurs et les informations retenues dans les phases précédentes. Au cours

de cette phase, l’individu priorise ses besoins et ses valeurs et évalue ses projets selon la

désirabilité et la probabilité. La spécification peut être envisagée comme «le point

d’intersection des valeurs de l’individu avec les possibilités du milieu» (Pelletier et al.

1974).

La dernière phase, la réalisation, suppose que l’individu a pris conscience de la nécessité

de réaliser son projet et qu’il commence à considérer les moyens pour y arriver. C’est la

pensée implicative qui intervient à l’étape de la réalisation. L’individu révise les étapes

de sa décision jusqu’à ce qu’il éprouve une certitude. Ensuite, il planifie les étapes de sa

décision, anticipe les difficultés et prévoit, s’il y a lieu, une solution de rechange,

communément appelé un plan B. Suite à l’identification des tâches vocationnelles

définies dans le processus, l’ADVP a pris naissance dans le questionnement de Pelletier

et al (1974) à savoir s’il était possible d’encourager la maturité vocationnelle en

mobilisant, chez l’individu, de habiletés et des attitudes de conditionnement à la réussite

des tâches développementales.

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Page 38: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Tableau 2.1

Les processus cognitifs impliqués dans les phases de l’A.D.V.P

Les étapes de l’A.D.V.P Les processus cognitifs

L’exploration La pensée créatrice

La cristallisation

La pensée catégorielle

La spécification La pensée évaluative

La réalisation

La pensée implicative

2.2.3 Le modèle du guide d’évaluation en orientation de l’OCCOQ

Dans son guide d’évaluation en orientation, l’OCCOQ présente l’évaluation en

orientation comme un processus qui consiste à recueillir chez la personne des

informations à l’aide de différents moyens et outils justifiés. L’évaluation de la situation

de la personne s’effectue en tenant compte de trois dimensions : le fonctionnement

psychologique, les ressources personnelles et les conditions du milieu. Compte tenu de la

nature complexe des personnes, l’évaluation doit se préoccuper de l’interdépendance

entre ces trois dimensions.

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Page 39: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Tableau 2.2

Quelques indicateurs des trois dimensions de l’évaluation

Fonctionnement psychologique

Tempérament Intérêts et valeurs Croyances Personnalité Besoins fondamentaux Sensibilité Estime et confiance en soi Stratégies d’adaptation

Motivation Lieu de contrôle Affirmation et expression de soi Projets et aspirations Initiative, autonomie et

responsabilité Rigueur et discipline Etc.

Ressources personnelles

Connaissance de soi Expériences de vie,

professionnelles et scolaires Connaissances Aptitudes, habiletés,

capacités Compétences génériques,

humaines et techniques Acquis formels et informels Contacts et réseaux sociaux Soutien social Santé physique et mentale

Genre, âge, physique, situation de handicap

Diplôme et spécialisation Qualification et certification Langues parlées Permis de conduire, transport Revenu et actifs financiers Connaissance du marché du

travail Connaissance en technologies des

communications et de l’information

Etc.

Conditions du milieu

Famille, groupes de pairs, collègues de travail et d’études, supérieurs, enseignants : valeurs, normes, dynamique relationnelle, influences diverses 

Possibilités d’emploi et de formation ;

Contexte socioculturel, institutionnel et organisationnel 

Conditions économiques ; Politiques sociales, éducatives et

du travail ; Autres lois et réglementations du

travail; Etc.

Source : OCCOQ, 2010, Guide d’évaluation en orientation, p.11

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Page 40: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Tel que présenté dans le guide d’évaluation (OCCOQ, 2010), bien qu’elle s’effectue en

tenant compte de trois dimensions, l’évaluation représente un processus avec un avant, un

début, un milieu, une fin et même si nécessaire, un après.

Dans la période «avant» le spécialiste tente d’identifier les ressources et limites du client

afin de lui offrir un service adapté. L’évaluation peut se faire à l’aide d’outils

psychométrique ou d’entrevues. C’est à cette étape que les parties impliquées

conviennent de la nécessité d’enclencher un processus ou non. Si un processus

d’intervention s’amorce, la période «début» se caractérise par l’exploration de soi ou

l’exploration professionnelle. Ensuite, la période «milieu» permet d’organiser les

éléments de connaissance de soi et des caractéristiques personnelles en vue d’identifier

des professions ou des pistes d’emploi potentiels. Cette période permet aussi d’effectuer

un suivi de l’évolution du processus en jaugeant notamment l’indécision, la motivation et

l’estime de soi. Dans la période «fin», c’est le moment pour valider le choix ainsi que la

capacité à réaliser le projet identifié ou le plan d’action. Finalement, dans la période

«après», il convient d’évaluer l’effet du service offert et l’effet de la démarche sur le

fonctionnement psychologique de la personne ainsi que les ressources acquises.

Au cours du processus d’évaluation, le conseiller ou la conseillère d’orientation est

appelé à effectuer des actions lors de ses interventions. L’OCCOQ (2010) présente

quatre phases non linéaires qui interviennent dans le processus. Ces phases consistent à

recueillir, décoder, analyser et communiquer. Au cours de la première phase, recueillir

consiste à obtenir des informations pertinentes concernant la personne tout en tenant

compte de son objectif visé. Il est possible d’utiliser des outils psychométriques ou

d’autres moyens afin de recueillir des informations concluantes (exercices d’exploration

de soi, outils psychométriques, documents d’évaluation, etc.). Les informations

recueillies sont traitées à travers des allers-retours qui permettent la nuance et la

transformation afin d’être plus près de la réalité du client. Avec une bonne dose de

rigueur et de sensibilité, le conseiller ou la conseillère d’orientation tente de traduire les

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Page 41: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

informations recueillies dans un langage spécifique à l’orientation et à l’objectif

poursuivi, en demeurant vigilant quant à l’influence de ses propres valeurs et ses

conceptions. C’est la deuxième phase qui consiste à décoder. Ensuite, il s’agit

d’analyser, les informations. À cette étape, le conseiller ou la conseillère d’orientation

procède à un examen systématique et méthodique des informations recueillies et cherche

à faire ressortir un portrait représentatif de la personne. Lors de cette analyse, il doit

considérer l’influence possible de certaines différences individuelles et socioculturelles,

la capacité de la personne à concevoir sa situation et vérifier la pertinence des liens

établies entre les diverses informations. C’est à cette étape que le conseiller ou la

conseillère d’orientation peut consulter d’autres professionnels afin de bonifier ou

remettre en question son analyse. Finalement, il s’agit, pour le conseiller ou la

conseillère d’orientation, de communiquer les informations qui se dégagent de son

analyse et de son jugement professionnel à l’égard de la situation de la personne.

Somme toute, dans un premier temps, ce cadre conceptuel tente d’expliquer les causes et

les conséquences de l’indécision vocationnelle afin de mieux comprendre cette

manifestation répandue chez une grande majorité d’élèves de la 5e secondaire. Dans le

cas de cette présente recherche, cette indécision vocationnelle représente la principale

raison qui pousse l’élève de la 5e secondaire, à l’approche du 1er mars, à opter pour la SAI

au cégep. Même si Falardeau et Roy (2009) et Bolduc (2005) témoignent que

l’indécision doit être considérée comme un passage «normal» au secondaire, il n’en

demeure pas moins que Savickas (1985) et Forner (2001) semblent expliquer cette

indécision vocationnelle par un manque d’exploration et de planification.

Aussi, parce que les conséquences autant physiques que psychologiques demeurent

nombreuses, il importe de s’y attarder. Plusieurs auteurs, notamment Lacoste, Esparbès-

Pistre et Tap (2005), Charest (1997) et Rivière (1996), nous démontrent clairement les

effets indésirables de l’indécision vocationnelle sur une grande majorité de jeunes.

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Page 42: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

En terminant, la présentation de quelques modèles d’orientation nous aide à comprendre

le processus dans le lequel le jeune peut s’engager pour identifier son projet

professionnel. La démarche proposée dans le guide d’évaluation en orientation de

l’OCCOQ, la conception de Super ou le modèle de l’A.D.V.P représentent des exemples

de modèles d’orientation.

Puisque cette recherche vise à décrire les perceptions d’étudiants inscrits au programme

d’accueil et intégration, sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire

dans leur orientation scolaire et professionnelle, le bref examen de l’indécision

vocationnelle permet une meilleure compréhension du phénomène qui définit les

étudiants et les étudiantes inscrits à la SAI. Subséquemment, la présentation des

quelques modèles d’orientation suggère qu’il existe de pistes de solution au problème de

l’indécision vocationnelle.

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Page 43: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

3. OBJECTIF DE RECHERCHE

Même si plusieurs recherches se sont penchées sur les causes et les conséquences de

l’indécision, le problème de l’orientation au secondaire semble persister. Dans son avis,

le CSE (2002) souligne que le nombre d’inscriptions à la session d’accueil et

d’intégration à doubler depuis sa création et les prévisions pour les prochaines années ne

sont guère plus reluisantes. Il importe donc de réagir et d’identifier des moyens pour

freiner le problème de l’orientation au secondaire. Le système doit tenter d’identifier des

solutions pour aider le jeune qui se retrouve face à cette incapacité de prendre une

décision quant à son avenir professionnelle. Le CSE (2002) souligne l’importance de

reconnaître ce phénomène de manière à ce que les structures du système scolaire et les

pratiques de ses acteurs en tiennent compte. Considérant le problème de l’orientation au

secondaire, l’école doit examiner son rôle dans la construction du projet d’orientation de

l’élève. Elle doit se pencher sur la mise en place d’une structure qui pourrait permettre à

l’élève d’être davantage outillé quand vient le temps de prendre une décision relative à

son avenir professionnel. Peu de recherches semblent s’être intéressées à ce que les

jeunes pensent de l’apport de l’école secondaire dans la construction de leur projet.

L’objectif principal de cette recherche est de décrire les perceptions d’étudiants

inscrits au programme d’accueil et intégration, sans projet d’orientation, à l’égard

du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Plus

spécifiquement, il sera question d’explorer le cheminement d’études en accueil et

intégration, d’analyser les démarches effectuées au secondaire afin d’identifier un projet

professionnel, de définir les attentes de l’étudiant à l’égard du programme d’accueil et

d’intégration concernant son projet professionnel et, finalement, de cibler le rôle de

l’école secondaire dans l’identification de son projet professionnel.

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4. MÉHODOLOGIE DE RECHERCHE

Ce chapitre porte sur l’approche méthodologique utilisée dans le cadre de cette recherche

qui vise à recueillir les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et

intégration sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur

orientation scolaire et professionnelle. Dans ce chapitre, le type de recherche, la stratégie

d’échantillonnage, les instruments, la méthode de collecte de données, le traitement et

l’analyse des données, ainsi que l’éthique seront décrits en lien avec ce travail.

4.1 Type de recherche

La démarche proposée consiste en une recherche qualitative visant à identifier les

impressions des étudiants, qui sont actuellement inscrits en accueil et intégration parce

qu’ils n’avaient pas réussi à sélectionner un programme en rapport avec leurs intérêts, en

ce qui concerne le rôle de l’école secondaire dans la préparation à l’identification d’un

projet professionnel. Plus précisément, cette recherche vise à recueillir les perceptions de

ces étudiants concernant le rôle que l’école secondaire peut jouer dans leur orientation

scolaire et professionnelle. À propos de la recherche qualitative, Paillé et Mucchielli

(2010) expriment que :

La recherche qui implique un contact personnel avec les sujets de la

recherche, principalement par le biais d’entretiens et par l’observation des

pratiques dans les milieux mêmes où évoluent les acteurs. (…) Ainsi qu’en

est-il de l’analyse des données, qui met à profit les capacités naturelles de

l’esprit du chercheur et vise la compréhension et l’interprétation des pratiques

et des expériences plutôt que la mesure de variables à l’aide de procédés

mathématiques. (p. 9)

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Page 45: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Dans le but de répondre à l’objectif de cette recherche, l’analyse des données qualitatives

du matériel discursif des étudiants interviewés a été effectuée pour subséquemment

identifier les thèmes émergents reliés aux perceptions de ces étudiants inscrits en accueil

et intégration. L’approche méthodologique qualitative représentait un choix judicieux car

elle permettait d’investiguer davantage sur le point de vue des étudiants inscrits en

accueil et intégration, sans projet d’orientation, concernant le rôle de l’école secondaire

dans leur orientation scolaire et professionnelle. Wanlin P. (2007), définit l’analyse du

contenu comme suit :

Il s’agit toujours de rassembler ou des recueillir un corpus d’informations

concernant l’objet d’étude, de le trier selon qu’il y appartient ou non, de

fouiller son contenu selon ses ressemblances « thématiques », de rassembler

ces éléments dans des classes conceptuelles, d’étudier les relations existant

entre ces éléments et de donner une description compréhensive de l’objet

d’étude (p.252).

Il importe de souligner qu’aucune transformation de données qualitatives recueillies n’a

eu lieu. De plus, aucun des sujets interviewés n’a été l’objet d’une mise en situation

artificielle. Chaque participant était libre de fournir ses réponses personnelles aux

questions d’une entrevue semi-structurée.

4.2 Stratégie d’échantillonnage

Les étudiants participants à la recherche ont été sélectionnés selon une stratégie

d’échantillonnage non aléatoire. Dans le cadre du cours «développement de carrière»,

Mélanie Corriveau, enseignante en psychologie au cégep de Granby, a présenté

brièvement l’objectif de la recherche et tous les étudiants et les étudiantes correspondant

au descriptif de la clientèle recherchée étaient invités, sur une base volontaire, à participer

à la recherche. Tous les participants devaient être inscrits en accueil et intégration sans

projet d’orientation précis. Par la suite, les étudiants et les étudiantes intéressés étaient

contactés par Katie Beauvais, conseillère d’orientation au cégep de Granby, qui leur

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fixait le moment et le lieu de la rencontre. Lors de cette brève rencontre, la conseillère

d’orientation remettait le formulaire de consentement aux sujets mineurs afin que ces

derniers le remettent à leurs parents pour qu’il soit dument signé. Au total, huit

participants ont répondu favorablement à la demande. Plus précisément, l’échantillon

incluait (n=4) étudiantes et (n=4) étudiants dont (n=4) majeurs et (n=4) mineurs.

L’origine ethnique, la culture et le sexe ne furent en aucun cas des motifs de

discrimination pour participer à cette recherche.

4.3 Instrument

Un guide d’entretien a été conçu pour recueillir les données pertinentes à la présente

recherche. Ce guide comptabilisait huit questions et était divisé en quatre parties : 1. Le

cheminement d’études en accueil et intégration, 2. Les démarches effectuées au

secondaire afin d’identifier un projet professionnel, 3. Les attentes de l’étudiant à l’égard

du programme d’accueil et ‘intégration concernant son projet professionnel et,

finalement, 4. Selon l’étudiant, le rôle de l’école secondaire dans l’identification de son

projet professionnel. Toutes les réponses fournies ont servi à l’analyse thématique. Ce

guide figure à l’annexe 2.

4.4 Méthode de collecte de données

Tous les entretiens ont été réalisés par l’auteure de cette présente recherche. Habituée à

côtoyer des jeunes étudiantes et des étudiants depuis près de vingt années, le contact

s’est avéré aisé et une relation de confiance s’est établie dès les premières minutes de

l’entretien.

Il faut que l’enquêteur ait réussi à établir une relation de confiance avec la

personne interrogée, que ses interventions facilitent son expression sans

l’infléchir, et que ce soit l’enquêté qui détienne l’initiative de l’exploration de

la thématique (Meyer, 1995, p. 363).

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Page 47: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Dans l’unique dessein de compléter l’information reçue, l’auteure pouvait demander des

précisions directes ou interpréter un fait pour permettre une mise au clair plus raffinée.

Selon Tessier (1993), dans un entretien semi-directif ou bien semi-structuré, il est

important que le chercheur soit à l’écoute tout en étant sensible aux subtilités des propos

de l’interviewé qui exigeraient de la précision.

Dans une méthodologie d’entretien semi-directif, la conduite nécessitera de

laisser parler l’interviewé. (…) Néanmoins un effort de recentrage est souvent

nécessaire, lorsque les propos s’éloignent trop de la problématique du

chercheur ou lorsqu’on a l’impression que la question posée n’est pas bien

comprise. Le chercheur à aucun moment ne doit oublier le principe de sa

recherche, et accepter que l’interview prenne la forme d’un dialogue

conversationnel à bâtons rompus. (p. 117)

Au début de la rencontre, un formulaire d’information et de consentement de

participation, pour les sujets majeurs, était remis et lu à haute voix, puis signé par le

participant ou la participante. Pour les sujets mineurs, je possédais déjà en main propre le

consentement signé par l’autorité parentale. La participation au projet étant volontaire, les

participants et les participantes étaient libres de mettre fin à leur contribution en tout

temps au cours de cette recherche. Les données ont été recueillies au moyen de

l’administration du guide d’entretien qui est composé de questions à réponses ouvertes.

La durée moyenne des entrevues a été d’une heure. La cueillette des informations a eu

lieu au mois de septembre, à l’automne 2011, dès le début de la rentrée scolaire. Toutes

les rencontres ont eu lieu au cégep de Granby dans un local fermé et approprié.

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Page 48: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

4.5 Traitement des données

La transcription des verbatim démontre l’entretien réalisé entre l’intervieweuse (l’auteure

de la présente recherche conduisant les entretiens) et l’étudiant ou l’étudiante inscrit en

accueil et intégration. Un code d’identification a été donné à chaque participant allant

ainsi de C-1 à C-8, pour désigner les clients et les clientes de 1 à 8. Ainsi, l’étudiante-

chercheuse, auteure de cet essai, ne peut pas repérer les étudiants et les étudiantes

interviewés lors des analyses de données, puis ultérieurement lors du travail de

présentation, d’interprétation et de discussion des résultats d’enquête.

4.6 Analyse des données

Dans le cadre de cette recherche, l’analyse qualitative et descriptive du corpus narratif a

été réalisée en utilisant l’analyse thématique. Cette analyse suggère de regrouper les

thèmes importants à travers le verbatim des entrevues en lien avec l’objectif principal de

cette recherche. Selon Paillé et Mucchielli (2010) :

L’analyse thématique, par ailleurs, est une méthode d’analyse principalement

descriptive. Sa tâche première est ainsi de livrer le plus d’informations

pertinentes possibles sur les phénomènes analysés. Elle vise à illustrer comment

l’expérience se déploie et non seulement combien de fois elle se reproduit. (p.

188)

Dans un premier temps, il s’agit d’établir le corpus en transcrivant tels quels les propos

enregistrés lors des entrevues. Ensuite, une analyse verticale est effectuée. Il s’agit ici de

faire une lecture aveugle du verbatim en entier pour s’imprégner des propos.

Subséquemment, l’analyse transversale est réalisée. Il s’agit d’identifier les thèmes

récurrents et par la suite toutes les unités pertinentes de chaque verbatim sont regroupées

sous chaque thème identifié. Finalement, une grille d’analyse, permettant la condensation

des données, est constituée afin d’organiser logiquement les thèmes et les sous-thèmes. Cette

grille permettra ensuite une interprétation des résultats dans le but de répondre le plus

fidèlement possible au questionnement initial de la recherche. Autrement dit, l’analyse

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thématique permettra d’analyser sous plusieurs aspects les perceptions d’étudiants inscrits

au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de

l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.

4.7 Éthique

Dans le but de veiller au respect des règles éthiques concernant la recherche sur des êtres

humains, plusieurs procédures strictes ont été rigoureusement suivies. Tout d’abord, les

participantes et participants à cette étude ont été avisés que leurs réponses à leur entrevue

demeureraient anonymes et confidentielles. Les sujets majeurs de cette enquête ont

également signé un formulaire d’information et de consentement éclairé expliquant le but

général du projet, les procédures, les avantages et risques ainsi que les mesures de

confidentialité. Pour les sujets mineurs, l’autorité parentale a reçu le formulaire contenant

la même information et a autorisé que son enfant participe à la recherche. De plus, un

code d’identification a été utilisé pour ainsi éviter d’identifier les étudiants et les

étudiantes interviewés (C-1 à C-8). Toutefois, l’information permettant d’associer

l’identité de la personne interviewée ainsi que son code d’attribution est seulement

disponible sur le disque dur de l’ordinateur de travail du chercheur et est seulement

accessible par l’auteure de la présente recherche. De plus, ce fichier d’ordinateur est

menu d’un mot de passe et deux clés USB encryptées contiennent des copies du matériel

de recherche. Après cinq années, le matériel de recherche est effacé de l’ordinateur de

recherche. En ce qui concerne les futures publications de résultats de recherche, des

pseudonymes seront utilisés dans le but de préserver l’anonymat des sujets. Les

publications permettront uniquement d’identifier le cégep où se sont déroulées les

entrevues. Les enregistrements audio ainsi que les formulaires de consentement seront

complètement éliminés deux ans après les derniers écrits scientifiques à propos de cette

étude. D’ici là, temps, le matériel de recherche sera conservé dans un classeur verrouillé

sous clé dans le bureau personnel du chercheur responsable pour toute la durée du projet

de recherche

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Page 50: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

5. RÉSULATS DE RECHERCHE

Ce chapitre expose et analyse les résultats selon la méthode d’analyse thématique

présentée par Paillé et Mucchielli (2010). Cette démarche permet alors de trier les

fractions du corpus reliées directement à l’objectif de recherche. Cette partie tend à

répondre plus spécifiquement à l’objectif unique et central de cette recherche qui est de

décrire les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration, sans

projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

et professionnelle. Finalement, les résultats présentés et analysés permettent de répondre

à l’objectif principal de la recherche. Dans un premier temps, les propos des étudiants et

des étudiantes inscrits en accueil et intégration, au cégep de Granby Haute-Yamaska,

sont présentés selon les thèmes dégagés à partir d’une démarche visant à reconnaître des

thèmes pertinents en attribuant à chacun d’entre eux une définition opérationnelle

auxquels peuvent être associés des passages du verbatim reliés à chaque thème. La

description des thèmes répertoriés mettent en lumière des éléments précis favorisant ainsi

une meilleure compréhension des perceptions d’étudiants et d’étudiantes, sans projet

d’orientation, à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et

professionnelle. Ainsi, l’analyse qualitative détient la fonction principale de peindre un

tableau des phénomènes observés en les regroupant sous différents thèmes obtenus à

partir d’une lecture flottante du matériel discursif recueilli auprès d’étudiants et

d’étudiantes. Les thèmes et sous-thèmes sont représentés sous forme de résumé dans le

tableau qui suit.

Dans la présentation des résultats qui suit, le masculin est utilisé uniquement dans le but

d’alléger le texte. Dans tous les cas, le terme «étudiants» désigne les «étudiants et les

étudiantes».

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Page 51: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Tableau 5.1

Résumé des thèmes et des sous-thèmes abordés par les étudiants et les étudiantes

THÈMES SOUS-THÈMES

L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel

Le doute face au choix professionnel

Le manque de maturité nécessaire pour identifier un projet professionnel.

Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel

Utilisation des services d’orientation au secondaire

Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier

Participation à un cours intitulé Projet personnel d’orientation (PPO)

L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientationLa convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information scolaire et professionnelleL’insuffisance des services d’orientation au secondaireLe besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de favoriser l’émergence d’un projet professionnel

Le manque de ressources au secondaire pour effectuer des démarches personnelles en lien avec l’identification d’un projet professionnel.

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Page 52: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

5.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel

Plusieurs étudiants ont exprimé leur incapacité de faire un choix professionnel, en 5e

secondaire, lors de la période des inscriptions. Cette incapacité de faire un choix fait

référence à l’indécision vocationnelle. Dosnon (1996) suggère que l’indécision

vocationnelle est opérationnalisé par un évènement comportemental, par l’absence de

formulation d’un choix scolaire ou professionnel en réponse à une question sur les

intentions d’avenirs et par l’expression de l’incertitude, d’un manque de confiance

envers ce choix. Selon ces étudiants, cette indécision représente la principale raison de

leur inscription à la SAI.

Parce que j’savais pas encore quoi faire (C-1)

Parce que j’avais aucune idée dans quel domaine je voulais m’en aller précisément... y avait aucun domaine qui m’intéressait, j’avais pas trouvé mes passions encore. (C-4)

Je me suis inscrite en «accueil et intégration» pour trouver ce que je voulais faire. J’ai aucune idée de ce que je veux faire. (C-7)

Je voulais pas arrêter l’école pis je savais pas en quoi aller…(C-8)

Si certains étudiants ont manifesté leur incapacité à faire un choix en 5 e secondaire,

d’autres ont plutôt exprimé un doute face à leur choix professionnel. Ce doute se traduit

par un manque d’assurance face au choix professionnel en lien avec une connaissance de

soi (intérêts, valeurs, aptitudes) étroite et peu d’expérience significative reliée au monde

du travail pour prendre une décision de carrière éclairée.

J’me suis dit bon…à quoi bon…on peut essayer au moins…de trouver de quoi qui va me faire mieux……. j’étais encore incertaine. (C-2)

Dans l’fond heu…les autres programme qu’il y avait, ils étaient pas assez attirants, j’en savais pas assez dessus, j’voulais certaines choses, mais dans l’fond, l’accueil et intégration c’était juste pour commencer le cégep, pour voir justement des nouvelles options qui pourraient peut-être s’ouvrir. (C-3)

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Page 53: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

J’hésitais entre deux programmes, ça fait que je me suis dit que ça pourrait être bon de m’inscrire en «accueil et intégration» (C-5)

En plus d’exprimer un doute face à leur choix professionnel, certains étudiants ont

affirmé ressentir le manque de maturité nécessaire pour identifier un projet professionnel.

Dans ces propos, il apparait que les étudiants ne se sentent pas prêts à identifier un projet

professionnel. Ils ont l’impression, qu’au secondaire, il est un peu tôt et ils n’ont pas la

maturité nécessaire pour s’investir dans un processus.

J’étais pas assez mature pour réaliser que…là j’suis assez vieille pour savoir que c’et important de faire un choix. (C-1)

Au secondaire, t’es pas trop jeune mais t’es pas assez «mindé»… t’as pas vraiment la tête assez à ça encore. Le monde te disent de regarder pour ça mais tu l’fais pas. T’es encore trop jeune, t’es pas prêt. (C-3)

Quoi que les jeunes selon moi, ont beaucoup de difficulté à placer leurs intérêts pis leurs passions parce que ça change beaucoup, de 16 à 19, 18 ans…(C-4)

Je voulais aussi gagner une année avant… pour vieillir un peu… j’avais pas assez de documentation, pis j’imagine que je me connaissais pas assez non plus… (C-6)

En résumé, concernant l’incapacité chez les étudiants à identifier un projet

professionnel, il convient de conclure que la plupart des étudiants interrogés se sont dits

incapables de faire en choix en 5e secondaire. Même si cette indécision se traduisait par

une incertitude, il en résulte que le choix de s’inscrire à la SAI découle de leur incapacité

à identifier un projet d’orientation.

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Page 54: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

5.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel

Lors de leur passage au secondaire, certains étudiants admettent avoir réalisé des

démarches personnelles visant à les aider à identifier un projet professionnel. Ces actions

représentent des initiatives personnelles en lien avec le désir d’identifier un projet

professionnel. Il peut s’agir de visites de milieu de travail, d’échanges avec des

professionnels ou des proches en lien avec de l’information scolaire et/ou

professionnelle.

Pis quand j’suis allée chez mon hygiéniste dentaire, j’ai posé plein de questions pour savoir qu’est-ce qu’elle fait, pis tout ça. (C-1)

J’suis allée visiter de écoles, allée à Montréal visiter l’ITHQ, j’suis venue aux portes ouvertes de l’école ici (cégep de Granby), j’suis allée au cégep de Sherbrooke aussi...(C-2)

J’en ai parlé avec mes parents, j’en ai parlé avec mes amis qui m’ont proposé des petites choses...(C-4)

P’t’être que j’ai fait quelques recherches qui concernent l’éducation spécialisée à l’ordinateur (C-5)

Parmi les démarches personnelles effectuées au secondaire, certains étudiants

mentionnent avoir utilisé les services d’orientation disponibles dans leur école

secondaire. Lorsqu’il est question d’utiliser les services d’orientation au secondaire, cela

signifie que l’étudiant est allé rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation

dans le but d’obtenir de l’aide pour identifier, préciser ou réaliser son projet

professionnel.

J’ai fait des tests de l’orienteur…(C-2)

Je suis allé voir un orienteur (C-7)

J’suis allé voir un moment donné la conseillère en orientation…(C-8)

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Page 55: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

La plupart des étudiants rencontrés ont affirmé avoir fait des démarches personnelles,

dans le but de les aider à faire un choix de programme en lien avec leurs intérêts

professionnels, mais aucun n’est parvenu à identifier clairement son choix puisque ces

derniers se sont tous retrouvés à la SAI. Que ce soit en rencontrant des professionnels

dans un domaine relié à leurs intérêts, en utilisant les ressources informatiques, en

effectuant des visites d’établissements offrant de la formation professionnelle ou encore

en rencontrant un conseiller d’orientation, plusieurs étudiants, à l’approche du 1er mars

ont manifesté le besoin d’explorer davantage le marché du travail ou faire des démarches

dans le but de se connaître davantage pour faire un choix professionnel éclairé.

5.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études régulier

En ce qui concerne, les démarches dans le cadre du régime régulier, il s’agit des

démarches favorisant l’émergence d’un projet professionnel, comprises dans le régime

d’études régulier. Ces démarches peuvent prendre la forme d’un cours, d’activités

d’informations scolaire et professionnelles (visites de professionnels, sorties scolaires,

salon de l’emploi, etc.). Parmi les étudiants rencontrés dans le cadre de cette recherche,

plusieurs ont signalé avoir participé à un cours intitulé Projet personnel d’orientation

(PPO). Le cours de PPO est offert au secondaire et lorsqu’il est inscrit à l’horaire, le

programme obligatoire permet à l’élève de poser les premiers jalons d’une démarche

d’orientation, car ce dernier apprend à analyser sa situation personnelle, à déterminer

certaines étapes de son cheminement scolaire et à considérer diverses hypothèses de

parcours (Programme de formation de l'école québécoise - Enseignement secondaire,

deuxième cycle, MELS, 2007).

J’ai eu un cours de…PPO (C-3)

En secondaire 3, il y avait un cours qui s’appelait PPO (C-6)

Y avait mon cours de Projet Personnel d’Orientation (C-8)

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Page 56: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Parallèlement, les commentaires recueillis à l’égard du cours PPO ont été peu élogieux.

Les propos semblaient partagés entre la déception et la désillusion de ne pas trouver dans

ce cours les éléments nécessaires à l’identification d’un projet professionnel.

Ça, ça n’a pas vraiment aidé! C’était pas mal plus mélangeant, plus chiant

C’était vraiment intrusif, j’trouve. Il nous mettait ça de même, c’était trop

imposé, on n’avait pas vraiment le choix, on essayait des démarches et

mettons que ça marchait pas, on était obligé d’aller dans quelque chose

d’autre qu’on voulait peut-être pas nécessairement pis que….c’était vraiment

plus désagréable que d’autre chose. (C-3)

Pour commencer, en secondaire 3, il y avait un cours qui s’appelait PPO qui

avait comme but d’aider à trouver une voie dans laquelle aller mais ça a pas

donné… ça a pas porté fruit comme je pensais (C-6)

Dans l’fond au secondaire, on a eu un cours de PPO en secondaire 3 qui a

servi absolument à rien parce qu’on faisait rien dans le cours. (C-7)

Y avait mon cours de Projet Personnel d’Orientation. J’faisais les travaux,

mais j’savais vraiment pas trop vers quoi aller. (C-8)

Actuellement, dans le régime régulier, les cours de PPO sont offerts aux jeunes de la 3 e

secondaire qui choisissent la formation générale appliquée. Pour les jeunes qui optent

pour la formation générale, le PPO demeure un programme optionnel. Parfois, par

manque d’inscriptions à la formation générale appliquée, certaines écoles secondaires se

voient dans l’obligation d’offrir uniquement la formation générale. Comme le cours de

PPO devient optionnel, il en résulte parfois que le nombre d’inscriptions ne suffit pas à

constituer un groupe. Dans ce cas, l’école secondaire se voit dans l’obligation d’annuler

le cours de PPO. Dans le cadre de cette étude, certains étudiants inscrits à la formation

générale appliquée au secondaire, ont eu l’occasion de suivre ce programme pendant une

année scolaire.

56

Page 57: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

5.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation

En plus de l’intention de s’investir dans des activités de connaissance de soi et de

découvrir les possibilités du marché du travail dans le cadre du cours «développement de

carrière» offert à la SAI, certains étudiants ont exprimé l’idée de rencontrer un conseiller

d’orientation de manière individuelle dans le cadre d’un processus d’orientation.

J’essaie de m’pogner un rendez-vous à l’orientation (C-3)

Je rencontre en ce moment une conseillère en orientation. (C-4)

Ben ici y a des conseillers en orientation, j’va sûrement m’inscrire là-dedans

(C-5)

Parmi les étudiants rencontrés, plusieurs ont souligné la pertinence du cours

«développement de carrière» et la contribution de ce cours dans l’identification de leur

projet professionnel. En plus de cours, quelques-uns ont manifesté le désir d’explorer

davantage les possibilités du marché du travail ainsi en rencontrant un conseiller

d’orientation dans le cadre de la SAI

5.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de

carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information scolaire et

professionnelle

Plusieurs étudiants ont exprimé le souhait qu’un cours similaire au cours «développement

de carrière fasse partie de la grille horaire au secondaire. Ce cours, inclut dans l’horaire

du jeune au secondaire, pourrait fournir de l’information scolaire et professionnelle aux

jeunes et les aiderait à faire des choix plus éclairés, en lien avec l’identification d’un

projet professionnel, en leur permettant de réaliser des activités de connaissance de soi.

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Page 58: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Y a pas vraiment de cours de développement de carrière au secondaire qui

pourrait nous aider à nous connaître pour voir ce qu’on aime vraiment…Moi

j’pense que c’est vraiment ce cours qui m’aide beaucoup… P’t’être un cours

de développement de carrière qui pourrait nous aider à nous connaître…(C-1)

Selon moi le cours de développement de carrière aurait pu se faire au

secondaire aussi. ..un cours vraiment qui t’aiderait à faire un choix de carrière

parce que c’est là que les élèves ils boguent. En ajoutant un cours, vraiment

un cours qui…juste préparé pour ça, pour vraiment nous préparer au cégep.

Pas en secondaire 5 où il faut faire notre choix au mois de février, vraiment

en secondaire 4 ou même avant juste pour préparer l’élève à devoir faire des

choix, qu’il ait une tête justement, qu’il ait des connaissances générales de

métiers…pour préparer l’élève à devoir faire des choix (C-4)

En remettant un cours de développement de carrière au secondaire, ça aiderait

sûrement. Secondaire 4 et 5. En secondaire 5 y a plus de «développement de

carrière» au secondaire…ça fait que j’me suis pas fait ces questionnements-là

(C-8)

Le cours «développement de carrière» offert à l’intérieur du programme «accueil et

intégration» offre à l’étudiant l’occasion de cibler ses intérêts et ses aptitudes dans le but

d’identifier un projet professionnel. Il représente une opportunité pour l’étudiant de

cibler ses intérêts et ses aptitudes dans le but d’identifier un projet professionnel et lui

offre l’occasion de participer à des activités de connaissance du marché du travail

(domaines, métiers et professions).

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5.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire

Quelques étudiants ont exprimé leur insatisfaction en lien avec la disponibilité des

services d’orientation. Il semble que l’attente pour obtenir un rendez-vous avec un

conseiller d’orientation les décourageait. Leurs propos trahissaient le manque de

disponibilité des conseillers d’orientation, ce qui réduisait les possibilités pour les

étudiants d’obtenir un rendez-vous dans un délai raisonnable.

... juste avoir un rendez-vous chez l’orienteur, ça prend comme 4-5 mois…

L’orienteur, il vient juste nous voir comme un cours…tiens faites ça, ça, ça…

(C-2)

Peut-être faire rencontrer chaque personne avec un orienteur … Si tu veux y

aller, faut que tu prennes un rendez-vous. Pis y a beaucoup de monde qui

prennent des rendez-vous, fait que…ça revient à des mois plus tard, des fois y

a plus de place. (C-7)

Je sais pas trop….Peut-être plus de conseillers en orientation (C-8)

Dans son rapport annuel sur l’état et les besoins de l’éducation, le CSE (2003-2004)

signale le manque à combler en orientation malgré les efforts du MELS pour intégrer

l’information et l’orientation professionnelles au secondaire. Matte (2010) s’inquiète

devant les besoins en orientation toujours criants même après les efforts du MELS pour

justifier ses intentions de prendre des mesures pour intégrer

Nous sommes inquiets de constater à quel point les besoins ne sont pas

couverts, en nature et en nombre, par ce qui est mis en place pour y répondre

en milieu scolaire, et étonnés du peu de préoccupations que cela suscite; Le

besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de

favoriser l’émergence d’un projet professionnel (Matte, 2010)

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Page 60: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

5.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de

favoriser l’émergence d’un projet professionnel

Parmi les étudiants interrogés, quelques-uns ont exprimé le besoin d’être pris en charge

afin de se sentir accompagnés et stimulés dans leurs démarches personnelles. Les

démarches personnelles incluent toute activité reliée à la connaissance de soi ou à

l’exploration du marché du travail pouvant permettre à l’étudiant d’identifier un projet

professionnel. Ces étudiants ont manifesté le désir que les professionnels de l’école

secondaire soient plus présents et actifs afin de les soutenir dans l’identification de leur

projet professionnel.

Encadrer dans l’sens de…comme vraiment suivre les élèves, vraiment les

aider…pour qu’ils atteignent leur but…comme de métier, de famille pis

tout…tout le plus vite possible, le mieux possible. Comme présentement

j’trouve qu’il nous laisse un peu à la dérive. Oui, ils veulent nous habituer au

cégep mais tu sais… Moi j’aurais aimé ça avoir plus d’encadrement. J’trouve

qu’on a pas beaucoup d’appui au secondaire (C-2)

Faudrait vraiment faire de démarches au long, peut-être pas tout au long du

secondaire, pour son développement scolaire. Au secondaire, c’est vraiment

là que ça commence. Au secondaire 1 ils t’arrivent pis ils disent : ben là, dans

5 ans, faut que tu fasses des choix pis il faut que tu saches ce que tu veux

faire dans la vie, pis il faut que tu choisisses…aller voir, aller faire des

rencontres, des recherches, des sorties. Des sorties scolaires, peu importe. (C-

4)

Au lieu de juste nous pousser vers les conseillers et les conseillères

d’orientation, ils pourraient nous donner comme des petits conseils, vu que au

cours de l’année, les professeurs apprennent à nous connaître, ils pourraient…

ils savent un peu comment on est….ils pourraient nous aider à nous guider,

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Page 61: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

sans nous prendre par la main mais nous amener vers…une voie en particulier

(C-6)

Certains étudiants ont souligné le manque de ressources au secondaire pour les

encourager à effectuer des démarches personnelles en lien avec l’identification d’un

choix professionnel. L’étudiant a l’impression de ne pas avoir les ressources extérieures

pour débuter les démarches qui lui permettra d’identifier un projet professionnel. Dans

leur propos, ces étudiants dénoncent la carence des mesures mises en place au secondaire

pour les stimuler dans la construction de leur projet professionnel.

Pour les personnes qui se connaissent vraiment beaucoup...comme une de

mes amies elle le sait, elle a toujours voulu être avocate, elle le sait qu’elle

s’en allait en droit au cégep…mais pour des personnes comme moi qui savent

pas trop..j’sais pas..y a pas beaucoup de mesures…de prise en main… y a pas

d’aide, y a pas rien… (C-2)

…du primaire au secondaire on me prépare à faire de choix au cégep mais on

me prépare pas, selon moi, de façon concrète. Aller voir, aller faire des

rencontres, des recherches, des sorties. Des sorties scolaires, peu importe.

Faudrait vraiment faire des démarches au long, peut-être pas tout au long du

secondaire, pour son développement scolaire. Au secondaire, c’est vraiment

là que ça commence. Au secondaire 1 ils t’arrivent pis ils disent : ben là, dans

5 ans, faut que tu fasses des choix pis il faut que tu saches ce que tu veux

faire dans la vie, pis il faut que tu choisisses. (C-4)

…j’avais jamais vraiment fait de questionnement sur mes valeurs, mes

intérêts, mes aptitudes…fait que ça, ça m’aurait peut-être aidé un peu…(C-8)

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Page 62: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Principalement, les premiers thèmes qui surgissent à la lecture du verbatim font

référence à l’incapacité des étudiants en cinquième secondaire à identifier un projet

professionnel. Cette inaptitude à faire un choix précis en lien avec un projet

professionnel, lors de la période des inscriptions qui a lieu vers le mois de février, les

pousse à opter pour le programme «accueil et intégration» offert au cégep. Les propos

illustrés dans le verbatim démontrent que cette incapacité est parfois accompagnée d’un

doute face au choix professionnel ou un manque de maturité nécessaire pour identifier un

choix professionnel.

Parallèlement, la lecture du verbatim démontre que les étudiants ont quand même

effectué quelques démarches personnelles dans le but d’identifier un choix professionnel.

Que ce soit en rencontrant des professionnels, en se documentant sur des professions ou

en participant à des activités, le but était de favoriser l’émergence d’un choix

professionnel. Aussi, plusieurs étudiants ont eu l’occasion de bénéficier d’un cours de

PPO inclut dans leur horaire.

Presque tous les étudiants rencontrés ont vanté les mérites du cours «développement

personnel» inclut à la première session d’accueil et d’intégration (SAI). La plupart ont

manifesté un sentiment positif et ont semblé confiants à l’idée que ce cours pourrait leur

permettre de consolider leur choix professionnel. Conjointement à cette impression

positive, plusieurs étudiants ont exprimé, à l’égard du cours, un intérêt à découvrir le

marché du travail dans le but d’identifier des choix pertinents à la construction de leur

projet professionnel.

Certains ont aussi formulé le souhait de rencontrer un conseiller d’orientation pour les

aider dans leurs démarches. Quand les étudiants sont questionnés sur le rôle de l’école

secondaire dans leur orientation professionnelle, la lecture du verbatim fait d’abord

ressortir la pertinence d’implanter au secondaire un cours axé sur la connaissance de soi

et sur la découverte du marché du travail. Plusieurs étudiants mentionnent l’idée d’un

cours calqué sur le cours «développement de carrière» inclut dans la SAI. Mais les

propos recueillis des étudiants nous expliquent aussi, que parallèlement à l’ajout d’un

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Page 63: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

cours, il faudrait augmenter les services d’orientation au secondaire, pour réduire l’attente

qui les décourage à faire une demande pour rencontrer un conseiller. Finalement, la

lecture du verbatim nous apprend que les étudiants souhaitent être davantage

accompagnés et stimulés lors de leur passage au passage afin qu’ils soient davantage

motivés à s’investir dans un processus de développement vocationnel. Certains étudiants

dénoncent l’absence de ressources extérieures stimulantes. Les propos des étudiants

invitent à croire que le désir de s’investir germe en eux mais il nécessite un élément

déclencheur qui pourrait provenir de l’extérieur.

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Page 64: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

6. DISCUSSION

L’analyse qualitative du verbatim de huit entrevues enregistrées sur audio avec huit étudiants

et étudiantes inscrits en SAI, au cégep de Granby Haute-Yamaska et sans projet

d’orientation a permis de démontrer leurs perceptions entretenues à l’égard du rôle de

l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Cette discussion a pour

but de jumeler les éléments théoriques énoncés précédemment à propos de l’indécision

vocationnelle et des modèles conceptuels de l’orientation avec les perceptions entretenues à

cet égard par les étudiants et les étudiantes interviewés pour les besoins de cette recherche.

6.1 L’incapacité en 5e secondaire à identifier un projet professionnel

Concernant l’incapacité à identifier un projet professionnel, toutes les étudiantes et tous

les étudiants interviewés dans le cadre de cette recherche, ont exprimé une impossibilité

de faire un choix en 5e secondaire, à l’approche du 1er mars, date limite officielle de la

demande d’admission dans les SRAM, SRACQ, SRASL et le SRAFP. Cette incapacité

explique leur choix de la SAI au collégial. En effet, la SAI accueille les étudiants et les

étudiantes qui sont en questionnement en ce qui concerne leur choix scolaire et

professionnel. Rappelons que le SRAM rapporte que le nombre d’inscriptions à la SAI a

presque doublé depuis les 10 dernières années.

Ces propos énoncés démontrent que l’incapacité chez les étudiants de la 5e secondaire à

définir leur projet professionnel, n’est pas exceptionnelle. Ils corroborent avec ceux de

Dosnon (1996) qui définit l’indécision comme un processus normal à l’adolescence et qui

se résout avec le temps. Toujours selon cette auteure, cette indécision développementale

permet d’anticiper le processus de décision. Falardeau et Roy (1999) renchérissent en

admettant que l’indécision représente une majorité d’étudiants. Dans son rapport, le CSE

(2002), le CSE partage l’avis de ces précédents auteurs en évoquant que l’indécision

vocationnelle est un passage normal à l’adolescence. Toutefois Savickas (1995), rapporte

que l’indécision vocationnelle ne devrait pas être considérée comme une difficulté dans

le processus décisionnel mais plutôt comme un signe de transformation. Dans ce cas,

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Page 65: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

l’indécision est plutôt comparée à une hésitation avant la transformation. De ce point de

vue, l’indécision n’apparait pas comme un problème à la base mais plutôt comme une

étape dans le processus décisionnel.

Pour sa part, Holland et Holland (1977) associent l’indécision à un manque de maturité

vocationnelle. Il s’avère intéressant de constater que plusieurs étudiants interrogés ont

admis ressentir un manque de maturité pour expliquer leur incapacité à faire un choix en

5e secondaire en lien avec leur projet professionnel. Quant au doute exprimé par quelques

étudiants, concernant leur projet professionnel, il peut s’expliquer par la peur de se

tromper. Cette crainte de faire un mauvais choix est alimentée par la multitude

d’opportunités offertes aux jeunes. La mouvance des informations concernant le monde

du travail (taux de placement, professions d’avenir, etc.) ainsi que l’impact du choix de

carrière sur la vie demeurent aussi des facteurs importants qui peuvent accroître

considérablement l’indécision vocationnelle. (Falardeau et Roy, 1999) Cependant,

rappelons que le CSE (2003-2004) reconnait que plusieurs jeunes sont incapables de

choisir un métier ou une profession à la fin de leurs études secondaires. Toutefois, il

souligne l’importance d’aider les jeunes au secondaire à mieux se connaître afin de les

aider à construire leur identité. Si les jeunes sont indécis, ce n’est pas par manque

d’intérêt mais plutôt parce qu’ils connaissent mal leurs aptitudes et sont peu informés sur

les possibilités qui s’offrent à eux.

6.2 Démarches personnelles visant à l’aider à identifier un projet professionnel

Parmi les étudiants interrogés, plusieurs ont rapporté avoir effectué des démarches

personnelles dans le but de clarifier ou d’identifier leur projet professionnel. Parmi les

réponses fournies par les étudiants, un avait navigué sur Internet à la recherche

d’informations, un autre avait consulté un professionnel et le dernier s’était contenté de

faire des visites dans des centres de formation générale et professionnelle. Toutefois,

outre ces démarches personnelles, plusieurs étudiants avaient fait le choix d’aller

rencontrer un conseiller d’orientation pour obtenir de l’aide concernant l’identification de

leur projet professionnel. Ces démarches personnelles peuvent s’expliquer par le fait que

65

Page 66: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

l’indécision est un état particulièrement irritant. (Forner, 2001). Cette émotion

désagréable peut pousser l’étudiant à chercher des informations afin de réduire le

malaise associé à l’indécision vocationnelle.

Selon l’ADVP, bien que tous les étudiants de la 5e secondaire peuvent se retrouver à des

niveaux différents dans le processus exploratoire, il apparait juste de supposer que

plusieurs étudiants piétinent dans la phase de cristallisation et que les nombreuses

expériences accumulées dans le processus exploratoire engendrent certaines confusions,

d’où un certain besoin de clarifier la situation et de mettre également en ordre les

multiples informations qu’il possède sur le monde professionnel. En effet, la tâche de

cristallisation se traduit par le besoin chez l’individu de clarifier la confusion engendrée

par les expériences et les informations accumulées dans la tâche précédente.

Même si nous pourrions être tentés de voir d’un bon œil les démarches personnelles des

étudiants concernant la construction de leur projet professionnel, une mise en garde

s’impose. En effet, dans une étude sur l’effet de l’information sur le marché du travail

dans le processus décisionnel relatif au choix de carrière, Savard, Michaud, Bilodeau et

Arseneault (2007), prétendent que l’information en soi n’est pas suffisante pour guider

les individus dans leur orientation. Sans accompagnement adéquat, ils ne sont pas en

mesure de considérer toute l’information nécessaire pour faire un choix éclairé. Souvent,

les individus se sentent submergés par la quantité d’information disponible, ont de la

difficulté à sélectionner celle qui est pertinente à leurs besoins, et rencontrent des

difficultés à la comprendre. Les propos de ces auteurs sont inspirés par la recherche de

Roney (1999) qui suppose que l’information sur le marché du travail (IMT) n’est pas

suffisante et qu’elle est parfois biaisée par le jugement des jeunes qui l’utilisent.

66

Page 67: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Il ne fait pas de doute que l’information demeure importante dans le processus mais on

peut croire que l’assistance d’un conseiller d’orientation serait nécessaire pour aider les

individus à devenir plus réceptifs à de nouvelles informations potentiellement utiles à leur

processus décisionnel relatif au choix de carrière (Savard, Michaud, Bilodeau et

Arseneault, 2007).

…l’aide d’un conseiller pour augmenter l’effet de la diffusion de l’IMT sur le

processus décisionnel relatif au choix de carrière semble être important. À cet

égard, Imel et al. (2001) affirment qu’étant donné le caractère unique et

singulier des individus, chacun à son propre cheminement de carrière et son

propre processus décisionnel. Ainsi, d’un individu à l’autre, il peut y avoir

des besoins différents de clarification de l’information et des questions

différentes relatives à leur propre situation pour en augmenter la portée.

(Savard et al. 2007, p.163)

Selon Amundson (2000), il ne fait pas de doute que les ordinateurs devraient être perçus,

non pas comme une manière de remplacer les conseillers, mais comme un des moyens

d’enrichir les processus de counseling.

6.3 Démarches effectuées au secondaire dans le cadre du régime d’études

régulier

Plusieurs étudiants ont mentionné avoir suivi le programme du cours PPO, inscrit à leur

horaire. Malgré que le PPO soit axé sur deux compétences à développer, soit «Réaliser

une démarche exploratoire d’orientation» et «Se situer au regard de son orientation

scolaire et professionnelle», il ne semble pas que, chez les étudiants interrogés dans la

présente recherche, ce programme ait contribué à l’identification de leur projet

professionnel.

67

Page 68: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

À cet égard, Cardinal (2010) mentionne que l’enseignant peut influencer grandement

l’atteinte des objectifs du PPO. Si l’enseignant n’offre pas aux élèves l’accompagnement

adéquat, les objectifs visés par le programme risquent de ne pas être atteints.

...au-delà du contenu du cours, l'enseignant, de par son style interpersonnel,

joue un rôle crucial pour atteindre les objectifs visés par le cours de PPO. Le

cours offre la possibilité aux jeunes d'avoir accès à une multitude

d'informations sur le marché du travail et des parcours de formation scolaire,

mais cela ne sera pas suffisant si l'enseignant n'offre pas un accompagnement

qui soutient l'autonomie des adolescents. Il sert en quelque sorte de guide afin

que les élèves se sentent réellement compétents pour utiliser les outils qu'on

leur propose à l'intérieur du cours. L'absence de soutien reviendrait à les

laisser seuls face à toute cette multitude d'informations diverses. (Cardinal,

2010, p.44)

Elle rajoute que la formation professionnelle des enseignants devrait être accrue pour

favoriser un contexte plus favorable à l’atteinte des objectifs du programme de PPO.

Nous avons pu comprendre que malgré toutes les bonnes intentions et les

objectifs visés dans l'implantation d'un programme d'une telle envergure,

beaucoup d'éléments passent par l'environnement qui entoure l'élève. En effet,

il pourrait être bénéfique d'accroître la formation professionnelle des

enseignants afin qu'ils soient non seulement aptes à livrer le contenu du cours,

mais que ce contenu soit fourni dans un climat relationnel qui fait preuve de

soutien à l'autonomie. (Cardinal, 2010, p.52)

68

Page 69: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Parallèlement, il s’avère intéressant de rappeler que le MEQ (2000) rapportait un

problème similaire en discourant à propos du cours d’éducation au choix de carrière. Est-

il juste de croire que l’histoire se répète? Rappelons un extrait cité dans la

problématique :

En ce qui concerne le cours d’éducation au choix de carrière, l’isolement

pédagogique et le manque de préparation de certains enseignants et

enseignantes expliqueraient l’insatisfaction des élèves. En effet, selon

l’AQISEP, ils sont souvent obligés d’assumer cette matière en plus de leur

tâche et ils ne sont pas nécessairement spécialisés en information scolaire et

professionnelle. Là où les enseignants et enseignantes ont une formation

pertinente et où s’organise un encadrement pédagogique de groupe, les élèves

se montrent très satisfaits du cours d’éducation au choix de carrière. (Source :

MEQ, 2000, p.20)

Actuellement, l’assignation des périodes de PPO ne comportent pas de règles précises.

Les périodes sont souvent assignées sans égard pour le champ ou pour l’intérêt personnel

de l’enseignant. Dans plusieurs écoles secondaires, les cours de PPO sont fréquemment

utilisés pour compléter une tâche d’enseignant (24 périodes/9 jours=temps plein). Dans

son bilan, le MELS (2007a) semble conscient de ce problème et propose des pistes de

solution.

Il a été suggéré de définir des règles précises d’assignation des périodes de

PPO aux différents champs d’enseignement ou d’établir, de façon claire, des

règles permettant de recruter une enseignante ou un enseignant avant la

répartition des tâches. Il serait ici question d’attribuer le PPO aux champs

d’enseignement associés au personnel enseignant intéressé par le programme

plutôt que de solliciter des enseignantes et des enseignants appartenant aux

champs auxquels le PPO aurait été associé. (MELS, 2007a, p.19)

69

Page 70: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Conjointement, dans son bilan d'une expérimentation auprès d'élèves de 3e secondaire le

MELS (2007a), il s’avère intéressant de constater que certaines intervenantes et

intervenants ont suggéré que l’élève devrait choisir le cours de PPO lorsqu’il en ressent le

besoin car certains élèves semblent illustrer un degré de maturité insuffisant pour

s’investir dans le programme de PPO.

Le degré de maturité vocationnelle de certains élèves de 3e secondaire a

toutefois fait l’objet d’un questionnement de la part de quelques intervenantes

et intervenants. Certains proposent de laisser à l’élève le choix du moment de

son inscription au PPO, entre la 3e et la 5e secondaire. MELS, 2007a, p.18)

Dans un bilan d'une expérimentation auprès d'élèves de 3e secondaire, le MELS (2007a)

souligne l’impact bénéfique des enseignantes et des enseignants en éducation au choix de

carrière.

Au chapitre des conditions facilitantes, soulignons par ailleurs que plusieurs

intervenantes et intervenants des écoles du MILIEU 3 et du MILIEU 4 ont

souligné l’impact bénéfique de l’intégration à l’équipe du PPO d’une

enseignante ou d’un enseignant en éducation au choix de carrière,

particulièrement en raison de sa connaissance préalable du domaine de

l’information scolaire et professionnelle. (MELS, 2007a, p.19)

À la lumière de ces constats, il s’avère juste de suggérer que, malgré ses bonnes

intentions, le PPO ne parvient pas toujours à répondre aux besoins des jeunes en matière

d’information et d’orientation professionnelles et que son application nécessite encore

plusieurs ajustements.

70

Page 71: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

6.4 L’intention de rencontrer un conseiller ou une conseillère d’orientation

Parallèlement à leur élan positif à s’investir dans une démarche de connaissance de soi et

de découverte du marché du travail dans le but d’identifier un projet professionnel,

certains étudiants ont aussi manifesté le désir de rencontrer un conseiller d’orientation.

Pour Matte (2010), il apparait fréquent que l’étudiante ou l’étudiant éprouve le besoin

d’être accompagné par un spécialiste de l’orientation dans l’identification de son projet

professionnel.

La plupart des élèves vivent, à un moment ou à un autre, le besoin d’un

accompagnement plus ou moins spécialisé, en raison de l’importance et de la

portée du choix, de l’impression de ne pas être prêt à choisir, de la

préoccupation de ne pas se tromper ou du désir de profiter de l’avis d’un

spécialiste. À ce moment, la simple transmission d’information ne suffit pas

et l’élève aura besoin d’une démarche plus structurée. Ces besoins sont

généralement exprimés ouvertement et font l’objet de demandes auxquelles

les professionnels essaient de répondre dans la mesure où l’ensemble de leurs

tâches leur en laisse le temps.

Selon Gbati (2012), le cadre théorique de Super nous apprend que plus la confrontation

avec le monde du travail est importante, plus il va y avoir le développement du concept

de soi et en particulier du soi vocationnel qui devient le moteur du développement et

dynamise la conduite.

Les étudiantes et les étudiants interrogés lors de cette recherche se situaient entre 17 et 18

ans. À cet âge, en se référant à la théorie de Super, il s’avère juste de croire que ces

derniers se retrouvent au stade de l’exploration, à la troisième tâche, soit la réalisation ou

l’actualisation d’une préférence vocationnelle, qui se produit lorsque la personne passe

des études générales à une formation spécialisée ou lorsqu’il quitte l’école pour occuper

un premier emploi. C’est le moment où le jeune transforme sa préférence en réalité.

71

Page 72: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Comme le rapporte Poirier et Gagné (1984), cette tâche qui se situe entre 18 et 25 ans,

dans le sous-stade de la transition-essai de la période exploratoire, semble être influencée

par le niveau de maturité vocationnelle de l’étudiant.

L'interprétation du cadre théorique de Super nous permet par conséquent

d'affirmer qu'au stade exploratoire, il y a une relation significative et positive

entre un niveau élevé de maturité vocationnelle chez l'adolescent et

l'acquittement de trois taches de développement reliées a la cristallisation, la

spécification et l'actualisation d'une préférence vocationnelle. (Poirier et

Gagné, 1984, p.87)

6.5 La convenance d’un cours au secondaire, similaire au cours «développement de

carrière» qui favorise la connaissance de soi et fournit de l’information scolaire et

professionnelle

L’expérience concrète et le sentiment positif à l’égard du cours «développement de

carrière» offert à la SAI suggèrent aux étudiantes et aux étudiants interrogés qu’un cours

similaire pourrait être pertinent au secondaire. Dans une recherche visant à reconnaître le

questionnement des jeunes de 11 à 25 ans sur les métiers et les études, Amiel et al. (2003)

note que les besoins d’information constituent donc un des pivots de l’orientation scolaire

et professionnelle et ajoute que ces besoins d’information sur les métiers et les carrières

doivent être associés avec la connaissance de soi et d’autres savoirs.

Les auteurs notent l’importance de l’information sur les métiers et les

carrières dans ce processus de décisions (France, 1990) tout en mettant en

évidence que ce type d’informations est complémentaire d’autres aspects

comme la connaissance de soi, le rôle des proches, la connaissance du monde

du travail. Le processus de préparation et de décision de carrière implique une

recherche active d’informations sur les diverses possibilités, une

connaissance de soi, de ses savoir-faire, attitudes, valeurs et centres d’intérêt

(Herr & Johnson, 1989).

72

Page 73: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Dès lors, dans un avis, le CSE (2003, 2004) admet que pour aider les jeunes à construire

leur identité, il faut les aider à se connaître afin qu’ils soient mieux préparés à choisir leur

futur métier ou leur future profession. Dans le même avis, le CSE rajoute qu’il est

conscient que les ressources dans les écoles secondaires sont limitées. En effet, peu

d’écoles secondaires peuvent soutenir les jeunes dans leur processus de maturation

personnelle et professionnelle.

Quelques années plus tard, dans un autre avis à la ministre, le CSE (2010) mentionne que,

pour le jeune, c’est aussi au secondaire que se révèlent ses aptitudes, ses intérêts et ses

aspirations, ce qui lui permet de porter ou non son choix sur un programme au collégial.

Il ne fait pas de doute que la pertinence d’un cours au secondaire, similaire au cours

«développement de carrière», favorisant la connaissance de soi et axé sur l’information

scolaire et professionnelle, pourrait répondre à un besoin chez le jeune en voie de

construire son identité.

Toutefois, il s’avère important de considérer les conditions facilitantes pour qu’un cours

de «développement de carrière» au secondaire réponde aux besoins des jeunes.

L’expérience non concluante du cours Éducation au choix de carrière et les

insatisfactions des élèves et des intervenants concernant l’application du PPO pourraient

servir de leçon dans le but d’éviter de refaire les mêmes erreurs. Il semble clair que pour

enseigner un cours axé sur la connaissance de soi et la connaissance du marché du travail,

l’enseignante ou l’enseignante doit posséder une formation de base jugée satisfaisante. Il

s’avère aussi complémentaire pour l’enseignant de manifester un intérêt pour le

développement personnel et vocationnel de l’élève.

73

Page 74: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

6.6 L’insuffisance des services d’orientation au secondaire

Les insatisfactions exprimées par des quelques étudiantes et étudiants, concernant le délai

pour obtenir un rendez-vous avec un conseiller d’orientation, permettent de supposer que

l’insuffisance des services d’orientation au secondaire demeure toujours une réalité.

Il s’avère déplorable de constater que, même si il apparait évident, ce problème origine

depuis plusieurs années et semble persister au fil du temps. Dès lors, en 1995, l’OCCOQ

dénonce le manque de services en orientation et les conséquences de cette lacune.

Il ne suffit pas d’informer les jeunes sur les besoins du marché du travail pour

leur permettre de prendre une décision éclairée. […] Le vrai problème réside

dans le manque de conseils en orientation. L’orientation a pour but d’aider les

individus à analyser leur expérience personnelle afin de leur permettre de

mieux se connaître et d’identifier ensuite les compétences qu’ils veulent et

peuvent développer. Sans ce processus individuel, qui permet de transposer

l’identité personnelle en identité professionnelle, les informations fournies

n’ont que peu d’intérêt. (OCCOQ, 1995, p.24-25)

Parallèlement, en 2000, le MEQ souligne l’état de la situation concernant les services

d’orientation au secondaire. Les compressions budgétaires affectent principalement le

nombre de conseillers et de conseillères d’orientation dans les écoles secondaires.

Cependant, depuis quelques années, de nombreuses compressions budgétaires

ont touché les services complémentaires et, par conséquent, ceux

d’information et d’orientation scolaire et professionnelle. Le nombre de

conseillers et de conseillères d’orientation de même que de conseillers et de

conseillères d’information a beaucoup diminué dans les écoles. De plus, avec

la réforme amorcée ces dernières années, le cours d’éducation au choix de

carrière est amené à disparaître. (MEQ, 2000, p.2)

74

Page 75: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

En 2011, malgré un investissement dans les services complémentaires, il apparait que la

situation en orientation ne tend pas à s’améliorer. Les écoles secondaires semblent choisir

d’investir plutôt dans les services aux élèves en difficultés au détriment des services

d’orientation. La réussite scolaire demeure au centre des préoccupations et l’orientation

semble relégué au deuxième rang.

Malgré de nouveaux investissements gouvernementaux dans les services

complémentaires depuis quelques années, les établissements choisissent

souvent d'affecter ces sommes à l'embauche de personnels plus directement

liés aux besoins des élèves en difficulté, comme des travailleurs sociaux, des

psychologues scolaires, des psychoéducateurs et des éducateurs spécialisés,

ou à l'appui aux enseignants, comme des conseillers pédagogiques. En

conséquence, certains établissements se voient forcés de réduire leurs services

consacrés à l'orientation ou retardent le remplacement des conseillers qui

quittent leur emploi. (Source : Gouvernement du Canada, Service Canada, mise à jour 2011)

Néanmoins, le CSE (2002) rappelle les liens incontestables entre la réussite et

l’orientation. Il ne fait pas de doute que la réussite scolaire peut être accrue si l’élève

trouve un sens à ses études. L’identification d’un projet professionnel peut devenir une

source de motivation scolaire pour le jeune.

C’est aussi à travers les liens qui unissent la réussite et l’orientation que l’on

peut concevoir l’orientation comme un sous-produit du système scolaire.

L’orientation et la réussite s’inscrivent d’abord dans une relation

d’interdépendance, l’orientation étant à la fois cause et conséquence de la

réussite. En d’autres termes, si l’élève réussit ses études, ce peut être parce

que celles-ci ont un sens pour lui, dans la mesure où il a un projet, dans la

mesure où ses études justifient à ses yeux les efforts qu’il doit consentir. Dans

ce cas, l’orientation se présente comme un facteur, une condition de réussite.

(CSE, 2002, p.24)

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Page 76: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Même si le jeune au secondaire, en utilisant les technologies à sa portée, peut avoir accès

à beaucoup d’informations concernant le marché du travail, il n’en demeure pas moins

que l’intervention d’un conseiller d’orientation permet au jeune de faire des choix plus

réalistes.

Dans une recherche concernant l’effet de l’information sur le marché du travail dans le

processus décisionnel relatif au choix de carrière, Savard, Michaud, Bilodeau et

Arseneault (2007), rapporte que Roney (1999) conclut que la transmission d’informations

n’est pas suffisante pour aider le jeune dans l’identification de son projet professionnel.

Roney (1999) semble suggérer que l’IMT doit être diffusée par un conseiller

afin que les jeunes puissent faire des choix plus réalistes. En fait, ce

chercheur étudie comment l’IMT peut contribuer à dresser un portrait plus

réaliste du marché du travail aux yeux des clients et, en particulier, il fait une

analyse des croyances que les jeunes peuvent entretenir par rapport aux

professions à statut élevé. Roney conclut que la simple transmission

d’information sur le marché du travail peut être insuffisante pour arriver à

faire des choix réalistes parce que le jugement des jeunes est influencé par

des facteurs subjectifs plutôt qu’objectifs. (Savard et al. 2007, p.163)

6.7 Le besoin d’être guidé pour effectuer des démarches personnelles dans le but de

favoriser l’émergence d’un projet professionnel

Plusieurs étudiantes et étudiants interrogés se sont plaints d’être laissés à eux-mêmes

dans la construction de leur projet professionnel et ont manifesté le besoin d’être

accompagnés dans leurs démarches.

Dans une étude rapportée, Savard, Michaud, Bilodeau et Arseneault (2007), souligne que

les jeunes ont de la difficulté à trouver l’information dont ils ont besoin et ne se sentent

pas toujours confiants face à un ordinateur.

76

Page 77: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Julien (1999) démontre que les jeunes ont de la difficulté à obtenir

l’information dont ils ont besoin (59,7 %), ils vont à plusieurs endroits pour la

trouver (39,7 %), déclarent ne pas savoir où aller chercher cette information

(37,6 %), et affirment ne pas se sentir assez confiant pour demander

l’information désirée (23,4 %). De plus, plusieurs expriment des attitudes

négatives face au programme de choix de carrière par ordinateur. Ces jeunes

expriment des difficultés liées à la surcharge d’information, aux barrières

émotionnelles (frustration, anxiété, etc.), et au temps nécessaire pour utiliser

les informations qu’ils trouvent. (Savard et al., 2007, p.164)

Parallèlement, Amiel et al. (2003) met en évidence la même étude de Julien (1999) qui

souligne les difficultés des adolescents dans leur recherche d’informations scolaires et

professionnelles.

Julien (1999) a identifié et catégorisé les principales difficultés des

adolescents canadiens en cours de scolarité dans le domaine de l’accès à

l’information pour l’orientation. Elle montre que 37 à 38 % d’entre eux

déclarent ne pas savoir où aller pour trouver des réponses à leurs questions

concernant leur avenir. La même proportion de jeunes ne sait pas quels

diplômes sont nécessaires à l’atteinte de leurs buts de carrière ou ne pas

savoir comment développer des savoir-faire dans la recherche d’emplois.

Ainsi, plus d’un tiers des adolescents canadiens ont des besoins, voire des

difficultés, dans le domaine de l’information sur les métiers et les formations.

(Amiel et al., 2003, p.3)

En effet, il semble que seule l’information scolaire et professionnelle ne suffit pas pour

aider le jeune à construire son projet professionnel. En ce sens, Rufino et Tricot (1995)

admet qu’en l’absence de question ou de besoin, un discours informatif est peu efficace,

et que c’est en suscitant la question chez le jeune que l’on suscite le besoin

d’informations.

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Page 78: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Pourtant, l’approche orientante (AO), avec son intention de combler le vide laissé par le

retrait du cours d’Éducation au choix de carrière proposait un accompagnement de l’élève

tout au long du processus. Rappelons un des objectifs de l’AO :

Accompagner l’élève tout au long du processus d’orientation et le soutenir

dans les étapes critiques de son parcours scolaire, au cours desquelles il doit

parfois faire des compromis entre la formation et la carrière idéales et la

réalité des choix qui s’offrent à lui.» (Source : MEQ, 2002, p.19)

À la lumière de ces informations, il apparait clair que le problème de l’orientation ne

réside pas dans les intentions de l’AO mais plutôt dans son application. Dès lors, le MEQ

(2000) identifie dès les débuts de l’application de l’AO, les défis à relever.

Les choix ministériels entraînent de nombreux défis. Tout d’abord, la

collaboration entre les conseillers et conseillères d’orientation, les

enseignants et enseignantes du cours d’éducation au choix de carrière et les

enseignants et enseignantes des autres matières ne fait pas nécessairement

partie de la culture du milieu scolaire, ce qui peut rendre son implantation

difficile. Ensuite, les activités parascolaires supposent également la mise en

place d’un partenariat entre l’école et la communauté (ex. : centres de

formation, entreprises), ce qui n’est pas non plus une tradition. De tels liens

sont nécessaires, mais ils peuvent prendre beaucoup de temps à s’établir.

(MEQ 2000, p.43)

Dans sa foulée de recommandations, le MEQ (2000) suggère des rôles pour les acteurs

qui œuvrent au sein de l’AO.

En effet, les enseignants et enseignantes devront également se préoccuper de

l’information et de l’orientation scolaires et professionnelles de leurs élèves.

Quant aux conseillers et conseillères d’orientation et aux anciens enseignants

et enseignantes d’éducation au choix de carrière, il est probable que, en plus

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Page 79: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

de leur travail avec les élèves, ils jouent un rôle de soutien pour les

enseignants et enseignantes qui ne seront pas nécessairement familiers avec

les divers aspects du développement vocationnel. (MEQ, 2000, p.29)

À l’intérieur de sa démarche, le MEQ (2000) prévoit des options pour pallier au retrait du

cours d’éducation au choix de carrière.

Il demande également que le personnel libéré par l’abolition

de cours (par exemple, l’éducation au choix de carrière)

demeure dans les écoles pour prendre en charge les activités

de l’ordre de l’information scolaire et professionnelle en

étroite collaboration avec l’ensemble du personnel

enseignant et les conseillers et conseillères d’orientation.

Parmi les diverses recommandations de ce groupe de travail,

il faut souligner que l’on demande des activités d’information

et d’orientation dès la première secondaire. (MEQ, 2000,

p.26)

Conjointement, Landry (1999) tient le même propos et souligne l’importance de la

collaboration et de l’engagement de l’équipe-école pour favoriser la réussite de

l’application de l’AO au secondaire.

La mise en place d’une école orientante exige du personnel

non seulement un engagement à l’égard de la mission

d’orientation de l’école, mais aussi une concertation dans le

travail. «L’école orientante est un projet d’équipe auquel

toute l’école doit adhérer afin qu’il ait des chances de succès

et de continuité. (Landry, 1999)

Toutefois, une décennie plus tard, il s’avère réfléchi de constater que les

recommandations du MEQ n’ont pas été suivies telles que prescrites. Les différentes

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Page 80: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

compressions budgétaires et les besoins criants des élèves en difficultés peuvent

expliquer en partie le choix des écoles secondaires.

Il demeure aussi important de rappeler qu’au début des années 2000, l’AO s’est imposée

conjointement avec l’application du renouveau pédagogique et les enseignantes et les

enseignants se sont vus imposer de nouveaux programmes scolaires. Pour certains de ces

professionnels de l’éducation, il est peut-être juste de croire que leur tâche alourdie par

un nouvel apprentissage inspiré du nouveau régime pédagogique (renouveau) a collaboré

à leur désengagement face à l’orientation.

Cependant, le problème de l’orientation au secondaire parait toujours présent et les

conséquences s’avèrent nombreuses. L’école a le devoir de prendre en main l’orientation

scolaire et professionnelle des jeunes. Elle a doit se soucier de préparer le jeune à entrer

sur le marché du travail. Les conséquences de l’indécision sont trop sérieuses et

l’orientation doit être placée au centre des préoccupations de l’école secondaire.

Il importe de rappeler que l’indécision vocationnelle engendre non seulement des coûts

sociaux, mais elle est souvent responsable des échecs scolaires et même du décrochage.

Les nombreuses recherches ont fait état du développement vocationnel de l’adolescent et

les moyens pour stimuler et encourager le jeune dans l’identification de son projet

professionnel sont connus.

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7. CONCLUSION

Pour la plupart des élèves qui terminent la 5e secondaire, un choix s’impose à eux. Une

étape achève et l’élève doit s’orienter vers une autre destination. Plusieurs envisagent la

formation professionnelle au collégial qui mène à une technique alors que d’autres

préfèrent la formation générale dans le but d’obtenir un DEC qui ouvre la porte à

l’université. Encore, certains considèrent la formation secondaire professionnelle dans le

but d’obtenir un DEP tandis que d’autres estiment le moment propice pour entreprendre

un voyage ou encore prendre une année sabbatique.

Parmi l’éventail de choix qui s’offrent à eux, comment le jeune peut arriver à distinguer

la meilleure option qui s’offre à lui tout en considérant ses intérêts, ses aptitudes et ses

traits de personnalité? Le problème du choix en est souvent un de taille pour les élèves

de la 5e secondaire. Certains y parviennent tandis que d’autres demeurent incapables

d’identifier un projet précis. Le problème de l’identité vocationnelle touche une majorité

de jeunes au secondaire (Falardeau, 1999).

Cette recherche vise à s’interroger sur les impressions d’étudiants inscrits au programme

d’accueil et intégration sans projet d’orientation quant à la place de l’école secondaire

dans la construction de leur projet professionnel. Plus précisément, suite à leur

expérience au secondaire, quel regard ces jeunes posent-ils sur les interventions faites par

l’école secondaire dans le but de les aider à identifier leur projet professionnel?

Nouvellement arrivés au collégial à la SAI et sans projet professionnel précis, quelle

critique font-ils concernant les ressources que l’école secondaire met en place pour les

aider à faire un choix à l’approche du 1er mars?

La démarche privilégiée consiste en une recherche qualitative, effectuée par une analyse

thématique résultant d’une lecture flottante du verbatim des étudiants et des étudiantes

interviewés. L’objectif général de cette recherche est d’identifier des perceptions d’étudiants

inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation, à l’égard du rôle de

l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.

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L’analyse des résultats permet de remarquer que tous les étudiants et les étudiants

interviewés expriment avoir vécu de l’indécision vocationnelle en 5e secondaire, ce qui

explique le choix de s’inscrire à la SAI. Par la suite, plusieurs reconnaissent avoir effectué

quelques démarches, au secondaire, dans le but de préciser leur projet d’orientation.

Malheureusement, pour tous les étudiants et les étudiantes rencontrés, ces démarches

s’avèrent infructueuses.

Ensuite, plusieurs étudiants rencontrés ont manifesté le désir de rencontrer un conseiller

d’orientation pour les aider à identifier un projet d’orientation. Cette démarche s’inscrit en

parallèle avec les cours «développement de carrière» offert à la première session, à la SAI.

Subséquemment, lorsqu’interrogés sur le rôle de l’école secondaire dans leur orientation

scolaire et professionnelle, la plupart ont souligné la pertinence de mettre en place, au

secondaire, un cours similaire au cours «développement de carrière» offert actuellement à

la SAI, au cégep de Granby Haute-Yamaska. Ce cours leur permettrait non seulement

d’explorer le monde du travail mais favoriserait également une meilleure connaissance de

soi.

Parmi les étudiants et les étudiantes interviewés, plusieurs ont dénoncé l’insuffisance des

services d’orientation au secondaire. Selon eux, l’étendue du délai pour obtenir une

rencontre avec un professionnel les décourageait à s’investir dans un processus

d’orientation. Finalement, la plupart des étudiants et des étudiantes rencontrés

s’entendent pour dire qu’ils ont besoin d’être guidés, au secondaire, dans leurs démarches

d’orientation.

En terminant, il importe de souligner les limites qui affaiblissent les retombées de cette

recherche. En effet, l’échantillon retenu ne peut être considéré représentatif de

l’ensemble des étudiants et des étudiantes inscrits à la SAI car seulement huit étudiants

(n=4) et étudiantes (n=4) ont été interviewés. L’échantillon, en plus d’être concis,

provenait uniquement du cégep de Granby Haute-Yamaska, ce qui suppose que ces

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étudiants et ces étudiantes avaient complété leurs études secondaires dans les écoles

appartenant à la commission scolaire du Val-des-Cerfs.

Toutefois, cette recherche pourrait permettre d’identifier des pistes de solution pour aider les

jeunes du secondaire à construire plus efficacement leur projet d’orientation. Les propos des

étudiants et des étudiantes à la SAI nous permettent de mieux saisir leurs besoins en matière

d’orientation scolaire et professionnelle.

Comme le manque de soutien au secondaire, en ce qui concerne l’information et l’orientation

scolaires et professionnelles, semble évident, il serait intéressant de reconduire cette étude

auprès d’un plus grand échantillon d’étudiants et d’étudiantes inscrits au collégial et sans

projet d’orientation afin d’être en mesure de favoriser un impact sur les décisions du MELS

concernant les investissements dans le domaine de l’orientation au secondaire. Lors du

Sommet du Québec en 2000, les jeunes dénoncent déjà le problème de l’orientation au

secondaire.

Lors de ce Sommet, tenu en février 2000, les jeunes dénoncent à nouveau les

faiblesses du soutien offert par le milieu scolaire en matière d’information et

d’orientation scolaires et professionnelles. Leur critique est sévère : trop peu (de

soutien) et trop tard (dans le parcours scolaire) (MEQ, 2002).

Tel que stipulé dans le Régime Pédagogique, il ne fait pas de doute que l’école a un rôle

important à jouer dans la construction du projet d’orientation. Pourtant, une décennie après

que les jeunes aient dénoncé le manque de soutien en orientation au secondaire, le statut quo

semble incrusté.

On mentionne dans le Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de

l'enseignement primaire et de l’enseignement secondaire que les « services

d'enseignement secondaire ont pour but de poursuivre le développement intégral

de l’élève, de favoriser son insertion sociale et de faciliter son orientation

personnelle et professionnelle » (art. 2). Ce dernier élément souligne toute

l’importance de l’orientation, et ce, même sur le plan des services

84

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d’enseignement. On indique également dans le Régime pédagogique que les

services complémentaires devant faire l’objet d’un programme sont, notamment,

des services « d’aide à l’élève qui visent à l’accompagner dans son cheminement

scolaire et dans son orientation scolaire et professionnelle, ainsi que dans la

recherche de solutions aux difficultés qu’il rencontre » (art. 4, al. 3). Enfin,

l’article 5 indique que les services d’information et d’orientation scolaires et

professionnelles doivent faire partie des services complémentaires faisant l’objet

d’un programme. (MEQ, 2002, p.14)

Même si le problème de la maturité vocationnelle souligné par certains auteurs peut freiner

le jeune du secondaire dans la construction de son projet, il importe de soutenir et encourager

les démarches de ce dernier, afin de favoriser l’acquittement de certaines tâches telles que

rapportées par Poirier et Gagné E. et (1984) :

Super définit la maturité vocationnelle de l'individu comme étant la congruence

entre son comportement observe et l'acquittement de certaines taches associées a

son stade de développement. D'une façon plus spécifique, au stade exploratoire,

entre 14 et 25 ans, l'adolescent doit s'acquitter de trois taches de développement

soit la cristallisation, la spécification et l'actualisation d'une préférence

vocationnelle. Cette première tâche se situe au début ou au milieu de la période

d'adolescence, entre 14-18 ans. Elle correspond au stade exploratoire, sous-stade

provisoire. Au cours de cette période, on s'attend a ce que l'adolescent

commence a formuler des idées concernant le champ d'activités qui lui plait et le

niveau d'exigence de cette activité. On s'attend également a ce qu'il commence a

exprimer l'image qu'il a de lui-même et de certaines professions, comme de faire

des choix au moins provisoires, c'est-a-dire de s'engager dans un programme

d'études conduisant éventuellement à un travail spécifique. (Poirier P. et Gagné

E., 1984, p.86-87)

85

Page 86: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Considérant les nombreuses conséquences de l’indécision vocationnelle et les coûts

faramineux rattachés aux multiples changements de programmes au collégial, il importe de se

pencher sérieusement sur le problème de l’orientation au secondaire qui, comme une tache

indélébile, semble persister au fil des ans. Même, si la plupart des spécialistes de l’orientation

reconnaissent l’importance de stimuler le développement vocationnel au secondaire, ces

derniers nécessitent le support et l’investissement des instances décisionnelles pour accomplir

efficacement leur travail.

Il faut rappeler qu’investir dans l’orientation du jeune, c’est investir dans la société de

demain. Sans l’appui du MELS et des directions d’école, le conseiller d’orientation, à lui

seul, ne peut répondre convenablement aux différents besoins exprimés par les jeunes.

Dorénavant, les spécialistes de l’orientation maîtrisent les théories du développement

vocationnel et ils sont en mesure de proposer une multitude d’activités pertinentes pour

stimuler la maturité vocationnelle du jeune au secondaire.

Parce que les impacts de l’indécision vocationnelle chez les jeunes du secondaire se

répercutent autant sur la réussite scolaire, le décrochage scolaire et la motivation scolaire,

parce que ses retombées peuvent affecter les jeunes autant sur le plan physique que

psychologique, nous ne pouvons plus ignorer les besoins des jeunes du secondaire en

matière d’orientation scolaire et professionnelle. L’orientation doit devenir la pierre angulaire

du système scolaire.

86

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Note : Lors du remaniement ministériel du 18 février 2005, le ministère de l'Éducation

(MEQ) est devenu le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport(MELS).

93

Page 94: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

TABLEAUX

http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/previsionsCollegial/pdf/TauxPassage.pdf

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Perceptions d’étudiants inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.

Guide d’entretien

Présentation de la démarche aux participantes et aux participants

La chercheure lit les consignes suivantes :

Au cours de cet entretien, je vais te poser en tout huit questions. Ces questions ont pour but de mieux connaître et comprendre ton expérience aux études secondaires et maintenant aux études collégiales, de même qu’à revoir avec toi la manière dont tu as élaboré à ce jour ton projet professionnel.

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. En fait, une « bonne » réponse consiste à te sentir à l’aise d’exprimer comment tu as vécu les choses.

Avant de commencer, je voudrais savoir si tu as des questions ?

Parfait. Est-ce que tu es prêt ?(attente de réponse) Bon, allons-y.

Rubrique 1 - Le cheminement d’études en accueil et intégration

Question # 1 : En février dernier, lorsque tu étais en 5e secondaire, pourquoi as-tu choisi de t’inscrire en accueil et intégration ?

Question # 2 : Est-ce que je peux supposer que tu n’avais pas réussi à identifier un projet professionnel en 5e secondaire?

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Rubrique 2 – Les démarches effectuées au secondaire afin d’identifier un projet professionnel

Question # 3 : Peux-tu nommer les démarches que tu as effectuées au cours de ton passage au secondaire pour t’aider à faire un choix professionnel?

Relance : Y a-t-il autres choses que tu aimerais ajouter ?

Rubrique 3 – Les attentes de l’étudiant à l’égard du programme d’accueil et d’intégration concernant son projet professionnel

Question # 4 : Selon toi, comment le programme d’accueil et d’intégration va-t-il t’aider à identifier un projet professionnel ?

Question # 5 : Plus concrètement, quelles démarches vas-tu entreprendre à l’intérieur de ce programme pour t’aider à préciser ton projet professionnel?

Relance : Y a-t-il autres choses que tu aimerais ajouter ?

Rubrique 4 – Selon l’étudiant, quel est le rôle de l’école secondaire dans l’identification de son projet professionnel?

Question # 6 : Parmi les démarches que tu viens d’identifier à la question précédente, lesquelles auraient pu être réalisées au secondaire?

Question # 7 : Selon toi, pourquoi tu n’as pas été en mesure de les accomplir?

Question # 8 : En terminant, à ton avis, quel est le rôle de l’école secondaire dans l’identification du projet professionnel d’un étudiant?

Y a-t-il autres choses que tu aimerais ajouter ?

Fin et remerciements

Nous avons maintenant terminé. Je te remercie pour ta participation à cette recherche. Avant de se quitter, aurais-tu des questions ou des commentaires que tu aimerais faire à propos de la recherche ?

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Page 97: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

FORMULAIRE D’INFORMATION ET DE CONSENTEMENT (sujet majeur)

Perceptions d’étudiants et d’étudiantes inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.

ÉTUDIANTE RESPONSABLE DE LA RECHERCHE

Responsable du projet : Aline RichardProgramme d’enseignement : Maîtrise en carriérologieAdresse courriel : [email protected]éléphone : 450-378-9981 poste 52210

SUPERVISION

Responsable de la supervision : Louis Cournoyer Directeur des unités de programmes en développement de carrière et professeur (counseling de carrière)   Département d'éducation et de pédagogie

Adresse courriel : [email protected]éléphone : 514-987-3000 poste 3994

BUT GÉNÉRAL DU PROJET ET DIRECTION

Vous êtes invité à prendre part à un projet de recherche visant à identifier la perception des élèves inscrits en accueil et orientation sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Plus spécifiquement le projet vise à :

1) Identifier les raisons pour lesquelles les étudiants et les étudiants se retrouvent inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation.

2) Décrire le parcours d’orientation au secondaire des étudiants et des étudiantes avant d’entrer au collégial.

3) Définir, selon les étudiants et les étudiants, les étapes à réaliser, s’il y a lieu, afin de parvenir à identifier un projet d’orientation.

4) Réfléchir sur ce qui aurait pu être réalisé au secondaire afin d’éviter que les étudiants (es) se retrouvent inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation.

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Page 98: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la production d’un rapport d’activité dirigée du programme de maîtrise en carriérologie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Louis Cournoyer, professeur au département d’éducation et de pédagogie, en assure la direction. En participant à ce projet, vous contribuez à identifier les actions qui pourraient êtres réalisées au secondaire afin de permettre aux élèves d’identifier un projet professionnel avant d’entreprendre leurs études collégiales, à alimenter le champ de la recherche en carriérologie, ainsi qu’à contribuer au développement de la profession dans son ensemble.

PROCÉDURE (S) 

Votre participation implique de réserver un moment (1 heure) pour répondre à un questionnaire d’entrevue. La répartition du temps est la suivante : 15 minutes pour discuter des questions d’éthique relatives au consentement libre et éclairé ainsi que des modalités de confidentialité et d’anonymat auquel je suis soumis. Les minutes suivantes seront consacrées à l’entrevue qui sera conservée sur enregistreur vocal numérique. Une fois les entrevues terminées, l’analyse de contenu effectuée et le rapport final complété, une copie de ce dernier vous sera envoyée en priorité.

AVANTAGES

Avantages directs

- Accès privilégié aux informations et aux résultats de recherche suite à la finalisation du rapport final

- Opportunité de participer à une recherche visant à identifier les démarches pouvant êtres réalisées au secondaire en vue d’aider un jeune à identifier son projet professionnel

- Libre espace de parole et d’expressions de vos représentations personnelles, en raison de l’anonymat et de la confidentialité.

- Sentiment de contribution à la recherche scientifique en général.

Avantages indirects

- Contribution à l’identification des démarches pouvant êtres réalisées au secondaire en vue d’aider un jeune à identifier son projet professionnel.

- Contact privilégié pour toute activité de diffusion des résultats de recherche au sein de votre milieu de travail dans le cadre d’une journée de formation continue, de colloque ou de conférence.

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Page 99: Les perceptions d’étudiants inscrits au programme d’accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire

RISQUES D’INCONFORT

Les seuls risques potentiels apparaissent être ceux que vous pourriez vous-même entraîner en divulguant dans votre milieu de travail la teneur des réponses que vous avez fournies. Nous vous suggérons donc d’éviter de telles divulgations, ainsi que de garder confidentiel les informations vous concernant et concernant l’identification de votre organisme.

ANONYMAT ET CONFIDENTIALITÉ

Les renseignements recueillis suite à l’entrevue sont confidentiels. Seuls le chercheur étudiant et le directeur de recherche auront accès à ces informations. Les enregistrements audio, une fois transférés sur clés USB, seront immédiatement effacés de l’enregistreur numérique. Les formulaires d’information et de consentement ainsi que les enregistrements audio (sur clés USB) seront conservés dans un classeur fermé sous clé tout au long de la recherche et même par la suite. Le matériel sera détruit après deux ans suivant la diffusion des dernières publications.

PARTICIPATION VOLONTAIRE

Votre participation à ce projet est volontaire. À tout moment, vous êtes libre d’arrêter votre participation ou de retirer votre consentement, sans justification ou pénalité de quelques sortes. Votre accord à participer implique également que vous acceptez que le responsable du projet puisse utiliser aux fins de la présente recherche (articles, conférences et communications scientifiques) les renseignements recueillis à la condition qu’aucune information permettant de vous identifier ne soit divulguée publiquement.

COMPENSATION

Aucune compensation ou rémunération financière n’est prévue. Toutefois, vous serez privilégiés lors de l’envoi. Cependant, une copie des résultats de recherche vous sera communiquée en priorité à la fin de celle-ci.

DES QUESTIONS SUR LE PROJET OU SUR VOS DROITS?

Si vous avez des questions ou des commentaires à l’égard concernant votre participation ou le déroulement de la recherche, vous pouvez communiquer avec ce dernier au (514) 987-3000 poste 3994 ou par courriel à l’adresse : [email protected]. Ce projet est approuvé par le Comité institutionnel d’éthique de la recherche de l’Université du Québec à Montréal. Si vous souhaitez communiquer avec les responsables du comité pour des informations ou pour formuler une plainte à l’égard de la conduite de la démarche, vous pouvez communiquer avec son président M. Joseph Josy Lévy, au numéro (514) 987-3000 # 4483 ou (514) 987-3000 # 7753.

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REMERCIEMENTS

Votre collaboration est essentielle à la réalisation de ce projet et nous tenons à vous en remercier.

SIGNATURES :

Je __________________________________________ reconnaît avoir lu le présent formulaire de consentement et consent volontairement à participer à ce projet de recherche. Je reconnais aussi que le responsable du projet à répondu à mes questions de manière satisfaisante et que j’ai disposé suffisamment de temps pour réfléchir à ma décision de participer. Je comprends que ma participation à cette recherche est totalement volontaire et que je peux y mettre fin en tout temps, sans pénalité d'aucunes forme, ni justification à donner. Il me suffit d’en informer le responsable du projet.

Signature du participant : Date :

Nom (lettres moulées)  et coordonnées :

Signature du responsable du projet :

Date :

Veuillez conserver le premier exemplaire de ce formulaire de consentement pour communication éventuelle avec l’équipe de recherche et remettre le second à l’interviewer.

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FORMULAIRE D’INFORMATION ET DE CONSENTEMENT (sujet mineur)

Perceptions d’étudiants et d’étudiantes inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.

Chaque année, dans les écoles secondaires du Québec, la très grande majorité des étudiants de cinquième secondaire doivent faire un choix en ce qui concerne la poursuite de leurs études. Certains y parviennent sans trop de difficultés tandis que d’autres demeurent indécis face à la multitude de programmes offerts dans les différents établissements d’enseignement. La session d’accueil et d’intégration s’adresse aux élèves qui ne sont pas prêts, pour des raisons d’orientation ou de préparation scolaire (dossier scolaire incomplet), à s’intégrer dans un programme spécifique.

Cette recherche vise à identifier les perceptions d’étudiants et d’étudiantes inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle.

Plus précisément, selon les étudiants et les étudiantes inscrits en accueil et intégration au collégial sans projet d’orientation, quel est le rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle? Selon eux, l’école secondaire détient-elle une responsabilité face à leur indécision à la fin de la 5e secondaire? Comment l’école secondaire pourrait-elle mieux préparer les élèves face à cette prise de décision qui touchent la plupart des élèves de cinquième secondaire?

Cette étude veut faire ressortir les besoins des étudiants et des étudiantes au secondaire afin d’identifier des moyens d’aider les jeunes à identifier un projet d’orientation au cours de leur passage au secondaire.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la production d’un rapport d’activité dirigée du programme de maîtrise en carriérologie de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Louis Cournoyer, professeur au département d’éducation et de pédagogie, en assure la direction. En participant à ce projet, vous contribuez à identifier les actions qui pourraient êtres réalisées au secondaire afin de permettre aux élèves d’identifier un projet professionnel avant d’entreprendre leurs études collégiales, à alimenter le champ de la recherche en carriérologie, ainsi qu’à contribuer au développement de la profession dans son ensemble.

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IDENTIFICATION

Responsable du projet : Aline RichardProgramme d’enseignement : maîtrise en carriérologieAdresse courriel : [email protected]éléphone : 450-378-9981 poste 52210

BUT GÉNÉRAL DU PROJET ET DIRECTION

Votre enfant est invité à prendre part à ce projet visant à identifier la perception des élèves inscrits en accueil et orientation sans projet d’orientation à l’égard du rôle de l’école secondaire dans leur orientation scolaire et professionnelle. Plus spécifiquement le projet vise à :

5) Identifier les raisons pour lesquelles les étudiants et les étudiants se retrouvent inscrits en accueil et intégration et sans projet d’orientation.

6) Décrire le parcours d’orientation au secondaire des étudiants et des étudiantes avant d’entrer au collégial.

7) Définir, selon les étudiants et les étudiants, les étapes à réaliser, s’il y a lieu, afin de parvenir à identifier un projet d’orientation.

8) Chercher à identifier ce qui aurait pu être réalisé au secondaire afin d’éviter que les étudiants (es) se retrouvent inscrits en accueil et intégration sans projet d’orientation.

Ce projet de recherche est réalisé dans le cadre d’un mémoire de maîtrise sous la direction de Louis Cournoyer, directeur des unités de programmes en développement de carrière et professeur du département d’éducation et de pédagogie de la Faculté des sciences humaines. Il peut être joint au (514) 987-3000 poste 3994 ou par courriel à l’adresse : [email protected].

La direction du cégep de Granby a également donné son accord à ce projet.

La contribution de votre enfant favorisera l’avancement des connaissances dans le domaine de l’orientation scolaire et professionnelle au secondaire.

PROCÉDURE(S) 

Avec votre autorisation et l’accord de votre enfant, il sera invité à participer à un entretien. Cet entretien aura lieu au début de la prochaine rentrée scolaire de la session d’automne 2011 (1 heure) et se déroulera au cégep de Granby, dans un local prévu à cet effet. Chaque entretien sera enregistré avec l’aide d’un dictaphone numérique dont le contenu sera transféré sur deux clés USB par précaution. Ces clés USB ainsi que les formulaires d’information et de consentement seront conservés dans un classeur fermé sous clé.

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AVANTAGES ET RISQUES D’INCONFORT

Il n’y a pas de risque associé à la participation de votre enfant à ce projet. Néanmoins, soyez assuré que le responsable du projet demeurera attentif à toute manifestation d’inconfort chez votre enfant durant sa participation.

ANONYMAT ET CONFIDENTIALITÉ

Il est entendu que les renseignements recueillis auprès de votre enfant sont confidentiels et que seuls, le responsable du projet et son directeur de recherche, auront accès à son enregistrement audio et au contenu de sa transcription. L’ensemble du matériel de recherche sera conservé sous clé par le chercheur responsable pour la durée totale du projet. Les cassettes audio, les questionnaires ainsi que les formulaires de consentement seront détruits 2 ans après les dernières publications.

PARTICIPATION VOLONTAIRE

La participation de votre enfant à ce projet est volontaire. Cela signifie que même si vous consentez aujourd’hui à ce que votre enfant participe à cette recherche, il demeure entièrement libre de ne pas participer ou de mettre fin à sa participation en tout temps sans justification ni pénalité. Vous pouvez également retirer votre enfant du projet en tout temps.

Votre accord à participer implique également que vous acceptez que le responsable du projet puisse utiliser aux fins de la présente recherche (articles, conférences et communications scientifiques) les renseignements recueillis à la condition qu’aucune information permettant d’identifier votre enfant ne soit divulguée publiquement à moins d’un consentement explicite de votre part et de l’accord de votre enfant.

COMPENSATION

Votre enfant ne sera pas compensé directement.

DES QUESTIONS SUR LE PROJET OU SUR VOS DROITS?

Vous pouvez contacter le responsable pour des questions additionnelles sur le déroulement du projet. Vous pouvez également discuter avec le directeur de recherche des conditions dans lesquelles se déroulera la participation de votre enfant et de ses droits en tant que participant de recherche.

Le projet auquel vous allez participer a été approuvé au plan de l’éthique de la recherche avec des êtres humains. Pour toute question ne pouvant être adressée au directeur de recherche ou pour formuler une plainte ou des commentaires, vous pouvez contacter le Président du Comité institutionnel d’éthique de la recherche, Marc

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Bélanger, au numéro (514) 987-3000 # 5021. Il peut être également joint au secrétariat du Comité au numéro (514) 987-3000 # 7753.

REMERCIEMENTS

Votre collaboration et celle de votre enfant sont essentielles à la réalisation de ce projet et nous tenons à vous en remercier.

AUTORISATION PARENTALE

En tant que parent ou tuteur légal de , je reconnais avoir lu le présent formulaire de consentement et consens volontairement à ce que mon enfant participe à ce projet de recherche. Je reconnais aussi que le responsable du projet a répondu à mes questions de manière satisfaisante, et que j’ai disposé suffisamment de temps pour discuter avec mon enfant de la nature et des implications de sa participation. Je comprends que sa participation à cette recherche est totalement volontaire et qu’il peut y mettre fin en tout temps, sans pénalité d’aucune forme, ni justification à donner. Il lui suffit d’en informer un membre de l’équipe. Je peux également décider, pour des motifs que je n’ai pas à justifier, de retirer mon enfant du projet.

J’accepte que mon enfant soit rencontré pour une entrevueindividuelle OUI NON

Signature de l’enfant : Date :

Signature du parent : Date :Nom (lettres moulées)  et coordonnées :

Signature du responsable du projet : Date :

Veuillez conserver le premier exemplaire de ce formulaire de consentement pour communication éventuelle avec l’équipe de recherche et remettre le second à l’équipe de recherche.

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