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LES PNEUMOCONIOSES
Jean-Pierre GRIGNET
DALAT le 10 Novembre 2010
COURS DE PERFECTIONNEMENT
DE TRES NOMBREUSES ACTIVITES PROFESSIONNELLES
EXPOSENT A L’ INHALATION REPETEE ET PROLONGEE DE
PARTICULES QUI INDUISENT DES PATHOLOGIES
RETENONS PRINCIPALEMENT
1 LES PNEUMOCONIOSES DU MINEUR DE CHARBON
2 LES PATHOLOGIES INDUITES PAR L’ INHALATION DE
PARTICULES D’ AMIANTE
19051910
1910 – LES CORONS
L’HABITAT MINIER
LES TERRILS
RECONNAISSANCE DES MALADIES PROFESSIONNELLES
1 TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES
établis par la Sécurité Sociale, ils comprennent
- Descriptions succinctes des maladies provoquées par le risque
- Délai de prise en charge et éventuellement durée d’exposition requise
- Liste indicative ou limitative des professions incriminées dans ce processus
2 CRRMP (loi du 27011993)
Comité qui statue si une des conditions du tableau n’est pas remplie
1987
PNEUMOCONIOSES
Tableaux concernés (Régime général)
- Silice libre T25 et 91
- Amiante T30 et 30 bis
- Béryllium T33
- Oxydes de fer T44, 44 bis et 94
- Carbures métalliques frittés T70
- Antimoine T73
Silicose au 31.12.2000 . Population totale 13669 (Régime minier Nord - pas de calais)
5472
4501
1843 1853
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1 à 24 25 à 49 50 à 69 70 à 100
IPP
No
mb
re d
e ca
s
Au
31.12.2000
13669
silicoses
Dont 1843
évoluées avec
une IPP
comprise
entre 50% et
69%
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1
1 à 24
25 à 49
50 à 69
70 à 100
Au 31.12.2000
13669 silicoses
Dont 1853 très
évoluées avec
une IPP
comprise entre
70% et 100%
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1
1 à 24
25 à 49
50 à 69
70 à 100
Au 31.12.2000
13669 silicoses
Dont 5472 peu
évoluées avec
une IPP
inférieure à 25%
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1
1 à 24
25 à 49
50 à 69
70 à 100
Au 31.12.2000
13669 silicoses
Dont 1853 très
évoluées avec
une IPP
comprise entre
70% et 100%
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1
1 à 24
25 à 49
50 à 69
70 à 100
Tableau 25
Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières minérales renfermant de la
silice
Silicose …
Affection caractérisée par des signes radiologiques
Semi réticulo-micronodulaire diffus
Eventuellement par des signes tomodensitométriques
Micro-nodulation intra parenchymateuse
Ou par des constatations anatomo-pathologies
Nodule fibro hyalin avec particules bi-réfringentes SILICOSE MICRO NODULAIRE DEBUTANTE
SILICOSE MICRO NODULAIRE DEBUTANTESILICOSE MICRO NODULAIRE DEBUTANTE
SILICOSE
ASPECT EN « TEMPETE DE NEIGE »
(Forme nodulaire diffuse)
OUS.. Né en 1929
Durée d’exposition 32 ans
Diagnostic de la silicose en 1957
Fin d’exposition en 19731970 Nodulation diffuse
1990 – Début de confluence basale droite - Arrêt de l’exposition en 1973
1980 Tempête de neige –Arrêt de l’exposition en 1973
2000 – semis nodulaire intra parenchymateux dense
2000 – semis nodulaire intra parenchymateux dense
EN TOMODENSITOMETRIE
2000 – semis nodulaire intra parenchymateux dense
SILICOSE
FORME PSEUDO TUMORALE
KOW.. né en 1915
Durée d’exposition : 26 ans
Fin d’exposition en 1965
Décédé en 1989
1956 – micronodulation diffuse
1978 - Fin d’exposition 19651989 - Fin d’exposition 1965
– Décédé en 1989
SILICOSE
FORME PSEUDO TUMORALE TRES EVOLUEE
MIER.. Né en 1930
Début d’exposition : 1946
Diagnostic de la silicose : 1960
Fin d’exposition : 1973
Décédé en 1999
1951
1980
1992
SILICOSE
LES COMPLICATIONS LEGALES
LA NECROSE ASEPTIQUE (entre 50 et 70 cas par an)
Survient dans les formes pseudo-tumorales.
Mélanoptysie abondante, de survenue brutale, en
général en dehors d’un contexte infectieux.
Radiologiquement : vidange partielle (niveau hydro-
aérique) ou totale (image d’excavation) d’une ou
plusieurs masses silicotiques.
Risques :
- Inhalation – Insuffisance respiratoire aiguë
- Surinfection secondaire
- Greffe aspergillaire ou tuberculeuse dans la cavité
résiduelle avec hémoptysies
Evolution :
- Comblement spontané de la cavité et
reconstitution de la masse.
- Rétraction de la cavité.
SILICOSE
LES COMPLICATIONS LEGALES
LA TUBERCULOSE
1964 : 1486 cas 1975 : 736 cas
1965 : 1378 cas 1994 : 74 cas
1973 : 773 cas 1995 : 56 cas
En général, découverte précoce par examen systématique de l’expectoration.
Aspects radiologiques
Modification anormalement rapide des images silicotiques avec apparition
- Infiltrat - Cavernes
Contexte clinique d’altération de l’état
général et d’hémoptysies
1980
19841982
SILICOSE
LES COMPLICATIONS LEGALES
L’ASPERGILLOME INTRA CAVITAIRE
En général greffe aspergillaire dans une cavité résiduelle détergée
(Caverne tuberculeuse résiduelle par exemple)
Se traduit cliniquement par des hémoptysies
à répétition et des surinfections.
Le diagnostic repose sur :
L’aspect radiologique
Le séro-diagnosticAspergillome intra cavitaire
(scanner de 1994)
Aspergillome intra cavitaire (scanner de 1994)
1999 Silicose – aspergillome intra-cavitaire
SILICOSE
LES COMPLICATIONS LEGALES
LE PNEUMOTHORAX
70 à 80 cas par an
S’exprime cliniquement par une douleur aiguë en coup de poignard accompagnée
par une dyspnée intense, une cyanose.
Rarement complet en raison des brides pleurales
Récidivant en raison des lésions emphysémateuses associées
Septembre 1982
1990 1990
SILICOSE
LES COMPLICATIONS LEGALES
LES SUPPURATIONS BRONCHIQUES
Rarement déclarées
Quelques cas par an
Peuvent survenir dans un contexte
de bronchectasies associées
SILICOSE
LES COMPLICATIONS LEGALES
L’ INSUFFISANCE VENTRICULAIRE DROITE
Evolution ultime de l’insuffisance respiratoire
- Hypertension artérielle pulmonaire appréciée par
mesure directe (micro-cathétérisme) par écho-
cardiographie (HTAP systolique)
- Hypertrophie puis dilatation des cavités droites
- Signes électro-cardiographiques
- Signes cliniques (signes tardifs) oedèmes des
membres inférieurs Hépatomégalie avec reflux
hépato-jugulaire
Intérêt de l’oxygénothérapie au long cours
ECG N°1 CPC confirmé par échographie
Axe QRS vertical Bloc incomplet de branche droit Onde S en V6
ECG N°3 CPC typique
Axe QRS vertical
Onde P pulmonaire (HAD)
Onde S en V6
Tachycardie sinusale à 130
SILICOSE
LES ASPECTS PARTICULIERS
L’emphysème peut revêtir différents aspects :
Emphysème diffus
Emphysème périphérique bulleux
Emphysème avec épanchement intra-bullaire
Se traduit sur le plan fonctionnel par un
syndrome obstructif souvent sévère avec
une hématose longtemps respectée.
Silicose et complications emphysémateuses
1991
Silicose et complications emphysémateuses
2001
2001
Silicose et complications emphysémateuses
SILICOSE
LES ASPECTS PARTICULIERS
Adénopathies calcifiées (egg shell)
Aspect des adénopathies hilaires
en coquille d’œuf
Images assez spécifiques de la silicose
Apparition lente, sans symptomatologie
particulière
Complications exceptionnelles
Phénomènes de compression
Risque d’érosion des artères
bronchiques (1 cas mortel)Silicose – egg shell
1980
Silicose – egg shell
2001
Silicose – egg shell
2001
SILICOSE
POLYARTHRITE RHUMATOIDES ASSOCIEE
Seules, les manifestations pleuro-
pulmonaires de la polyarthrite rhumatoïde
sont reprises dans le tableau 25.
Les manifestations extra-pulmonaires
ne sont donc pas à indemniser au
titre de la maladie professionnelle.
La P.R. peut se manifester sous différentes formes :
-Epanchements pleuraux récidivants ou à bascule
-Poumon rhumatoïde (macro-nodules
périphériques ou confluences « en banane »
prédominant dans les régions axillaires,
d’évolution parfois rapide, se superposant
aux lésions silicotiques – syndrome de Caplan)Silicose et P.R. – syndrome de Caplan
Sil 1964
PR 1978
1999
SILICOSE
FIBROSE INTERSTITIELLE PRIMITIVE
Associée ou non à une silicose
Touche 1/100 de la population minière
Evolution parfois rapide, en 2 à 3 ans
Se manifeste par
- une dyspnée importante d’évolution parfois rapide
- une cyanose
- une hypoxémie sévère (d’abord à la marche puis
permanente) avec en général une hypocapnie
- des paramètres ventilatoires peu perturbés
au début, essentiellement restrictifs
- des râles crépitants aux bases, en fin de
phase expiratoire
- images en verre dépoli ou en rayon
de miel en radio.
Silicose et fibrose interstitielle
1999
SILICOSE
SCLERODERMIE
Pathologie reprise au tableau 25
associée ou non à la silicose
Contrairement à la P.R., l’ensemble
des manifestations liées à la sclérodermie
est à prendre en charge au titre de la
maladie professionnelle (manifestations
viscérales, cutanées, pulmonaires ..)
Se traduit sur le plan pulmonaire par
une fibrose interstitielle en général
sévère pouvant se superposer
aux lésions silicotiques Silicose et sclérodermie
1971
1997
Silicose et sclérodermie Silicose et sclérodermie
1997
SILICOSE - INDEMNISATION
L’indemnisation repose actuellement prioritairement sur leretentissement fonctionnel mesuré et sur les complications.
On pourra donc constater des écarts parfois importants entre lestaux antérieurs qui étaient basés sur des critères radiologiques etles barèmes fonctionnels actuellement utilisés.
Afin de faciliter l’appréciation d’une IPP, une grille d’évaluationregroupant un ensemble de critères a été établie avec un consensusassez large au niveau de la région Nord- Artois – Picardie.
Cette grille n’est qu’indicative.
Enfin, la fixation d’un taux sera basée sur un ensemble cohérent etconcordant de constatations cliniques et paracliniques.
Semi micro-nodulaire
de faible densité
Evaluation fonctionnelle :
- Paramètres ventilatoires normaux
- PaO2 normale (>=75 torrs)
Evaluation clinique : Pas de dyspnée
5 %
Semi nodulaire diffus, de densité
importante sans confluence
ou début de confluence
Evaluation fonctionnelle : VEMS 70 % des théoriques
CPT 70 % des théoriques
DLCO/Va 60 %
PaO2 entre 70 et 75 torrs
Evaluation clinique : Dyspnée d’effort à la montée des escaliers
20%
Réticulomicronodulation
Confluences uni ou bilatérales intéressant au total 4 espaces intercostaux
Evaluation fonctionnelle : VEMS 60 % des théoriques
CPT 60 % des théoriques
DLCO/Va < 60 %
PaO2 70 torrs
Evaluation clinique :
Dyspnée discrète au déshabillage et/ou notion
de désaturation oxyhémoglobinée l’effort
40%
Semi nodulaire avec confluences intéressant au total 8 espaces intercostaux
Evaluation fonctionnelle : VEMS 50 % des théoriques
CPT 50 % des théoriques
PaO2 60 torrs
Signes débutants de retentissement cardiaque droit (HAD)
ou HTAP systolique >50mm Hg en échographie
Evaluation clinique :Dyspnée au déshabillage
Poussées d’IVD lors des épisodes infectieux
60%
Masses pseudo-tumorales
intéressant au total 12
espaces intercostaux
Evaluation fonctionnelle : VEMS 40 % des théoriques
CPT 40 % des théoriques
PaO2 55 torrs
HVD (ECG ou Echographie en
dehors des épisodes aigus)
Evaluation clinique :
Dyspnée nette au déshabillage
avec pauses ou dyspnée à la parole.
Signes cliniques d’IVD réversibles sous traitement
OLD avec déambulation
80%
100%Evaluation fonctionnelle :
VEMS < 30 % des théoriques
CPT < 30 % des théorique
PaO2 < 50 torrs
IVD (Dilatation du VD)
Evaluation clinique :
Dyspnée permanente
Insuffisance droite décompensée
Oxygénothérapie 24h/24
Masses pseudo-tumorales intéressant
au total 12 espaces intercostaux
PATHOLOGIES RESPIRATOIRES
LIEES A L’ INHALATION DE FIBRES D’ AMIANTE
Tableau 30Affections professionnelles consécutives à l’inhalation de poussières d’amiante
30 A : Fibrose interstitielle pulmonaire
30 B : Lésions pleurales bénignes
- Plaques pleurales ou péricardiques calcifiées ou non.
- Pleurésies exsudatives bénignes
- Epaississement de la plèvre viscérale …
30 C : Cancer broncho-pulmonaire (30A ou 30B préexistant)
30 D : Mésothéliome malin primitif de la plèvre, du péricarde ou du péritoine
30 E : Autres tumeurs pleurales primitives
Tableau 30 bisCancer broncho-pulmonaire provoqué par l’inhalation des poussières d’amiante
MP 30 C
Carcinome broncho-pulmonaire + plaques pleurales
MP 30 D
Mésothéliome pleural malin primitif
Evolution en général inférieure à 1 an, quel que soit le traitement
Se manifeste par des douleurs thoraciques
par un épanchement parfois inaugural
Par des modifications rapides des images radiologiques
Eléments du diagnostic :
Scanner
pleuroscopie avec confirmation histologique
MP 30 E
Les autres tumeurs pleurales
- bénigne (ex: fibrome pleural)
- malignes (ex: adénocarcinome pleural primitif)
1984 FIN DE TRAITEMENT
L’indemnisation
5% à 100%
MP 30 A – La fibrose pulmonaire
L’indemnisation tiendra compte essentiellement
du retentissement fonctionnel.
L’altération de la fonction ventilatoire
pouvant être modérée, essentiellement
restrictive, et non représentative du
handicap respiratoire réel, l’étude des
gaz du sang au repos et à l’effort sera
l’un des critères principaux d’appréciation
de l’IPP, confrontée à l’observation clinique
L’indemnisation
MP 30 B – Plaques et épaississements pleuraux 5% à 10%
Les plaques non jointives n’ont pas de retentissement sur la fonction
respiratoire.
Les problèmes liés à une BPCO associée ne sont pas à prendre en compte dans l’évaluation du taux d’IPP, cette pathologie n’étant pas reprise actuellement au tableau 30 des MP.
L’indemnisation
MP 30 B – Plaques et épaississements pleuraux Plus de 10%
Un syndrome restrictif lié à la présence de plaques jointives peut donner lieu à une indemnisation supérieure, en fonction du degré d’amputation de la C.V.
MP 30 B – Epanchements pleuraux 15% à 20%
Selon récidives et séquelles >20%
L’indemnisation
MP 30 C – Cancer broncho – pulmonaire 70% ou 100%
L’appréciation du taux sera faite en fonction des possibilités thérapeutiques curatrices (chirurgie) ou palliatives (chimiothérapie ou radiothérapie), en raison de l’extension des lésions.
L’indemnisation
MP 30 D – Mésothéliome malin primitif 100%
L’espérance de survie étant en général inférieure à un an, l’indemnisation doit être totale de façon systématique.
L’indemnisation
MP 30 E – Les autres tumeurs pleurales.
Tumeurs bénignes – (Fibromes) 5% à 15%
Eventuellement plus selon séquelles après traitement.
L’indemnisation
MP 30 E – Les autres tumeurs pleurales.
Tumeurs malignes (adénocarcinome pleural) 100%
CONCLUSION
LE MESOTHELIOME EST LE CANCER SOUVENT LIE A L’ AMIANTE
AU MEME TITRE QUE LE
CANCER DES BRONCHES EST LE CANCER SOUVENT LIE AU TABAC
MERCI DE VOTRE ATTENTION…