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Les pratiques des groupes communautaires en reconnaissance des compétences génériques des personnes
peu scolarisées et éloignées du marché du travail
Présentation par Manuel Cisneros
Avec la collaboration de Martin Frappier et Marie-Claude Séguin
Deuxième colloque national sur la reconnaissance des acquis et des
compétences Montréal, Le17-18 avril 2007
Plan de présentation
I. IntroductionII. La rechercheIII. Les groupes communautaires en employabilitéIV. La reconnaissance des acquis et des compétencesV. Les résultats préliminairesVI. Les impactsVII. Les conclusions généralesVIII. La suiteIX. Période d’échanges
I. Introduction
Les objectifs de l’atelier
Objectif 1:Présenter les résultats préliminaires d’une recherche portant sur le travail des groupes
communautaires dans la reconnaissance des compétences génériques
Objectif 2:
Inviter à voir les liens qui pourraient être établis entre :
RAC du milieu de l’éducation
Le travail des groupes
RAC en milieu du travail
Objectif 3:
Y a-t-il lieu de penser à un système national intégré en reconnaissance des acquis et des compétences ?
II. La recherche
Notre point de départ
Si la reconnaissance des acquis et des compétences a été reconnue comme un droit pour tout adulte, comment ce droit s’applique-t-il pour les personnes en recherche d’emploi et peu scolarisées ?
La première phase de ce travail
Rendre visible le travail que font les groupes communautaires pour aider les personnes à identifier leurs compétences et les faire
reconnaître
Notre objectif final
Aider les personnes en recherche d’emploi et peu scolarisées à se reconnaître et faire reconnaître leurs compétences génériques
Notre recherche
Entrevues, questionnaires, rencontres régionales
III. Les groupes communautaires en employabilité
•Organismes de la société civile Travaillent quotidiennement à la réinsertion sociale et professionnelle des personnes
en situation de grande vulnérabilité
•Principaux réseaux:•Association des clubs de recherche d’emplois•Collectif des entreprises d'insertion du Québec•Regroupement des organismes spécialisés pour l'emploi des personnes handicapées (ROSEPH) •Réseau des Carrefours Jeunesse Emploi (RCJE)•Réseau des services spécialisés de main-d'œuvre(RSSMO)•Regroupement québécois des organismes pour le développement de l’employabilité•Regroupement des CDEC
IV. La reconnaissance des acquis et des compétences
Définition
«Processus qui, à partir d’un cadre de référence clairement établi, permet l’évaluation ainsi que la validation d’apprentissages théoriques et pratiques, indépendamment du lieu ou du mode d’acquisition»
Source : Dubé, Annette(2004) Vocabulaire de la reconnaissance des acquis et des compétences
Cet exercice peut concerner un projet :
•de nature personnelle
•de délivrance de diplôme
•de qualification professionnelle ou
•d’insertion dans le marché du travail
Définition de Paul Ricoeur
•Reconnaître c’est d’abord identifier, distinguer quelque chose ou quelqu’un
•Reconnaître s’entend également au sens de « se reconnaître »
•La reconnaissance est sociale, elle repose sur le rapport à l’autre
Source : Ricœur, Paul (2004). Parcours de la reconnaissance. Gallimard. Folio essais.
Notre définition
Un processus qui commence par l’information et l’identification des compétences par un organisme, par la personne elle–même ou par des pairs et qui peut se
terminer par une reconnaissance officielle de ces compétences par une institution publique.
Une définition large de la reconnaissance des acquis et des compétences :
•La reconnaissance suppose d’autres phases que celles de l’évaluation et de la sanction
•La reconnaissance implique un rapport de la personne avec elle-même
•La reconnaissance peut être formelle, non formelle ou informelle
Différentes formes de reconnaissance La reconnaissance formelle:
Couvre les différentes pratiques qui aboutissent à une sanction officielle, reconnue par l’État ou ses mandataires.
La reconnaissance non formelle :Repose sur une démarche structurée d’identification, de valorisation et de
reconnaissance par soi et par d’autres (ses pairs, une animatrice ou un animateur, une conseillère ou un conseiller d’orientation, etc.) de compétences développées dans l’action.
La reconnaissance informelle:Est tissée dans la vie quotidienne, par exemple, dans les remerciements, les sourires.
Source : Bélisle, Rachel (2006). Relance de la reconnaissance des acquis et des compétences au Québec : la place des conseillères et des conseillers d’orientation.
Phases de la reconnaissance Information
L’information sur les possibilités de reconnaissance des acquis et des compétences. Sur les services offerts dans chaque région, la durée des démarches, la pertinence, l’utilisabilité et autres. ( Bélisle, R. 2006, p.35-36)
Identification
L’identification est la première étape du processus; elle consiste à délimiter le champ et le contenu des compétences. Plus précisément, l’identification vise à définir les compétences ou les éléments de compétence que possède un individu ou un groupe (au regard d’un
référentiel donné) ou qui sont requis pour accéder à une formation ou occuper un emploi, indépendamment du mode d’acquisition. Cette étape n’est pas toujours expressément nommée. (CEDEFOP, 2001, pp. 228-230)
ÉvaluationL’évaluation englobe l’ensemble des méthodes utilisées pour apprécier ou juger la
performance (ou le degré de maîtrise des compétences) d’un individu ou d’un groupe. Elle peut être effectuée de plusieurs manières, selon des méthodes et au moyen de supports qui peuvent aussi être variables et qui doivent, bien entendu, être reliés au référentiel pertinent.
(CEDEFOP, 2001, pp. 228-230) Sanction ou reconnaissance comme telle
La reconnaissance est la procédure globale qui consiste à accorder un statut officiel aux compétences acquises dans le contexte d’actions de formation formelles ou d’actions de formation non formelles ou informelles; il s’agit toutefois d’une reconnaissance formelle (CEDEFOP, 2001, pp. 228-230). Cette reconnaissance peut également être non officielle, puisque « la reconnaissance ne s’applique pas exclusivement à un mécanisme ou acte de reconnaissance officielle, juridique ou réglementaire. D’où l’importance de spécifier si la
reconnaissance est officielle ou non » (CSE, 2000, p. 121).
CompétenceLa compétence désignerait essentiellement « la capacité réelle et démontrée d’un individu à utiliser son savoir-faire, ses aptitudes professionnelles, ses compétences ou ses connaissances dans des situations et selon des
exigences professionnelles habituelles et nouvelles»(CEDEFOP, 2001, p. 224).
Compétences génériques et compétences spécifiques
« Une compétence générique est un ensemble de capacités tenant davantage à la personnalité qu’à une fonction précise. Une compétence générique se développe dans l’action et évolue au cours de la vie d’une personne dans diverses expériences de vie et situations de travail. » (Bélisle,1995, p. 175)
« Une compétence spécifique est un ensemble de capacités tenant davantage à une fonction, à un poste de travail, à une activité précise. La compétence spécifique se développe souvent au cours de formations formelles ou non formelles, et est enrichie par l’expérience.» (Bélisle,1995, p. 175)
V. Les résultats préliminaires
Les groupes qui ont participé à la recherche
•37 groupes•Clientèles diverses•Huit régions
Clientèles desservies par les groupes communautaires ayant participé à la recherche
Clientèles Montréal Capitale nationale
Mauricie Montérégie Estrie Bas St-Laurent
Laurentides Outaouais Province Total
Jeunes 3 2 3 8
Femmes 2 2 1 1 6Personnes handicapées 1 2 2 1 1 7
Personnes immigrantes 1
1PublicEn général 4 3 1 2 2 1 1 1 15
Total 11 7 1 5 5 3 1 3 1 37
Que font-ils ?
Des activités précises • C.V. par compétences• Entrevues• Ateliers de formation• Bilan global
Des démarches • Nos compétences fortes• Question de compétences• Bilan de compétences• Programmes d’activités spécifiques
Les différentes phases de ce travail et quelques aspects à considérer
1) Information2) Identification
• Validation• Intégration
3) Évaluation4) Sanction ou reconnaissance5) Difficultés6) Compétences7) Outils
1) InformationLes groupes fournissent-ils de l’information sur la RAC ?
Non L’organisme n’a pas d’information précise sur la RAC ou ne considère pas que cela fait partie de ses fonctions
L’organisme réfère la personne à une commission scolaire ou une autre institution
Oui L’organisme fournit une information générale sur la RAC dans les commissions scolaires
L’organisme diffuse ses activités par le biais des services réguliers et fait la promotion de bouche-à-oreille
2) Identification Comment fait-on l’identification ?
•En entrevue avec la personne
•La personne elle-même se reconnaît des compétences :autoévaluation, introspection
•En groupe (dans une activité de formation ou une session de formation)
•On recherche toute l’information concernant la personne
•Par l’observation des compétences dans l’action
Quelles compétences sont identifiées?
•Compétences génériques et spécifiques
•Compétences transférables
•Qualités professionnelles
•Le plus grand nombre possible
•On travaille sur les plus fortes ou celles qui sont en lien avec un poste de travail
Validation
Confirmer que les compétences sont bien présentes chez la personne
•Par des exemples ou la mise en preuve
•Par une mise en situation ou un exercice de simulation
•En stage
•Par une discussion sur la corrélation entre compétences
•Par une discussion en groupe sur les compétences que la personne se reconnaît
•Par une observation des actions de la personne durant leur démarche dans l’organisme
Intégration Intégrer les compétences génériques dans un plan d’action ou un projet
professionnel ou personnel La transférabilité des compétences Utiliser les compétences génériques développées dans un milieu et les
appliquer à un autre
3) Évaluation Groupes qui ne font pas l’évaluation
•Cela ne fait pas partie des activités
•Cela concerne aux institutions scolaires ou aux employeurs
•Ils n’ont ni les compétences ni les outils pour le faire
Groupes qui font une évaluation
•À la demande du client ou de l’employeur
•Parce que cela fait partie du processus d’identification des compétences.
•On cherche à vérifier le degré de possession d’une compétence
Les mesurer avec un test ou questionnaireLes vérifier par des exemplesLes évaluer régulièrement dans les stagesLes évaluer en groupe : évaluation qualitative
(animatrice - membres du groupe)
•On n’évalue pas les compétences spécifiques ou techniques
4) Sanction ou reconnaissance comme telle
Certains groupes ne donnent pas d’attestations Des groupes qui fournissent un document à la personne
•Diplôme maison
•Diplôme ou attestation avec la signature d’une commission scolaire ou d’Emploi-Québec
•Bulletin avec un bilan de compétences
•Cas particulier : le portfolio par compétences (document avec une référence au conseiller en emploi)
D’autres moyens de reconnaissance
•Un portfolio de compétences
•Des " traces " : un journal de bord ou un texte produit pendant l'activité
une photographie, un montage photo une vidéo produite pendant l'activité
•Une reconnaissance par les membres du groupe
5) Compétences
Compétences génériques et spécifiquesCompétences transférablesQualités professionnelles
Compétences identifiées
•Fidélité auprès de l'entreprise. (engagement )•Entretenir de bonnes relations avec les collègues•Souci d’un travail bien fait•Sens de responsabilité•Sens de l'organisation•Facilité à faire un travail répétitif•Respect des autres•Plusieurs autres compétences
Compétences sur lesquelles on travaille
Communication orale Motivation Relations interpersonnelles Ponctualité, assiduité Résolution des problèmes Initiative Créativité Capacité de travailler sous pression Sens de la responsabilité Organisation (gestion du temps) Compétences linguistiques Facilité d’entrer en contact avec les personnes Capacité d'adaptation Capacité d'apprendre
Confiance aux autres (capacité de travailler en équipe) Capacité à s’auto-évaluer Sens de l'organisation Confiance en soi, estime de soi Sens de l'observation Débrouillardise Fixation des objectifs Détermination Capacité de mémorisation Tolérance de l'ambiguïté Les 13 compétences de « Question de compétences »
6) Outils
Outils pour aider à identifier et à évaluer les compétences•Nos compétences fortes•Le bilan de compétences•Le test de compétences génériques AFC inc.•Question de compétences
Autres outils : •L’entrevue individuelle•Les tests : GROP, BGTA, OCTRA, DEVENIR, RIASEC, •Profil d’employabilité, Plan d’intervention, •Différents outils d'introspection•Simulation : postes, entrevues, entreprise
Pas d’outil spécifique
•On est toujours à la recherche de bons outils
7) Difficultés Difficultés rencontrées par la personne peu scolarisée
•Sous-évaluation, peu d’estime de soi
•Peu de connaissance de soi
•Pas habitué à réfléchir sur soi
•Pas habitué à nommer ses compétences
•Difficulté à s’exprimer clairement
•Difficulté à comprendre ce qui est une compétence générique
•Surestimer la valeur de certains papiers officiels
Difficultés rencontrées: raisons externes
•La personne n’est pas reconnue dans sa famille ou son milieu
•Les employeurs méconnaissent les compétences génériques et valorisent beaucoup les compétences techniques
•Les employeurs et les institutions sont fermés à la reconnaissance des compétences génériques
•Si la personne est reçue en entrevue, elle peut parler de ses compétences mais beaucoup de gens se rendent pas en entrevue
•Les outils ne sont pas nécessairement adaptés aux personnes peu scolarisées ou aux personnes handicapées
Difficultés pour l’organisme
•Expliquer la démarche et impliquer les gens
•Avoir le temps nécessaire pour travailler avec la personne
•Manque de ressources financières et humaines
•Difficulté de garder des conseillers qualifiés
•Difficulté à trouver des milieux de travail intéressés à la démarche
•Le passage à l'action doit être rapide
VI.Impacts pour la personne
•Aide à l’estime de soi
•Augmente la connaissance de soi
•Aide à développer un sentiment de compétence
•Valorise la personne, elle sait alors ce qu’elle vaut
•Elle peut parler de soi en termes positifs
•Elle est poussée vers l’action
•Mieux outillée à s'orienter et transférer ses apprentissages à différents contextes
•Elle peut régler d’autres problèmes personnels
•Aide à cibler une démarche ou projet professionnel réaliste pour la personne
Impacts pour les organismes
• Valorisation et motivation plus grande pour les intervenants qui voient leurs clients s'épanouir et prendre plus de confiance en eux
•Reconnaissance du sérieux de la démarche et du professionnalisme des groupes communautaires
VII. Conclusions générales
•Les groupes communautaires travaillent à la reconnaissance des compétences génériques
•Ils aident à identifier, valider et évaluer des compétences génériques
•Ils fournissent aux personnes des diplômes maison ou d’autres formes de reconnaissance
•Tout ce travail fait partie de la reconnaissance non formelle des compétences.
•Certains groupes fournissent une attestation avec un certain degré de reconnaissance officielle
•Ce travail aide aux personnes peu scolarisées et éloignées du marché du travail
IDENTIFICATIONINFORMATION
TRAVAIL GROUPESCOMMUNAUTAIRES
ÉVALUATION RECONNAISSANCE – SANCTION-
VIII. La suite
Pour les groupesContinuer à aider les personnes à identifier, reconnaître et faire reconnaître leurs compétences
•Par de nouveaux outils et projets•Par le partage de l’information, la communication et la concertation•En étant reconnu comme un acteur dans la RAC•En étant reconnu par l’expertise dans l’identification et la mobilisation des compétences génériques
La suite de la recherche •Recueillir le point de vue des employeurs et la possibilité de travailler avec eux•Établir les liens avec ce qui se fait en éducation et en emploi
IX. Période d’échanges
•Y a-t-il des liens à faire entre le bilan des acquis et le travail fait par les groupes ?
•Y a-t-il des liens à faire avec la reconnaissance des compétences en emploi ?
Pour communiquer vos commentaires : [email protected]
www.cocdmo.qc.ca