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LES PRINCIPALES PROBLEMATIQUES DE SANTE PUBLIQUE DANS LES QUARTIERS EN DIFFICULTE :
ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE
Etude réalisée dans le cadre du volet "santé"
du contrat de ville de Besançon
Juillet 2002
Observatoire Régional de la Santé de Franche-Comté 3 rue Rodin 25000 Besançon
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION PAGE 2
BIBLIOGRAPHIE PAGE 4
LES PROBLEMATIQUES DE SANTE PUBLIQUE DANS LES QUARTIERS EN DIFFICULTE PAGE 9
CONCLUSION PAGE 19
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
2
INTRODUCTION
Contexte
Dans le cadre général de la lutte contre l'exclusion sociale et du développement social des quartiers, le contrat de
ville de Besançon comprend la mise en œuvre d'un volet "santé". Dans ce contexte, c'est afin d'aider à la décision
et aux choix d'actions de santé publique prioritaires que la Direction départementale des affaires sanitaires et
sociales du Doubs et la Ville de Besançon ont décidé de réaliser une étude. L'Observatoire régional de la santé
(ORS) de Franche-Comté a été sollicité pour la première phase d'analyse bibliographique de cette étude ; elle
sera suivie par la passation d'entretiens auprès de professionnels et d'habitants d'un quartier prioritaire de
Besançon. Cette deuxième phase d'entretiens sera menée par la DDASS du Doubs.
Objectifs
L'objectif de cette étude est de dégager les principales problématiques de santé observées dans les quartiers en
difficulté au travers d'une analyse bibliographique. Il s'agit, parmi l'ensemble des éléments identifiés, de mettre en
évidence une dizaine d'axes prioritaires. Dans la mesure du possible, des moyens d'actions déjà expérimentés et
validés sont mentionnés en réponse aux problèmes de santé mis en évidence.
Méthode
Pour mener cette étude, une analyse synthétisant la bibliographique locale et nationale relative aux grands
problèmes de santé auxquels sont confrontées les populations des quartiers en difficulté a été réalisée.
La recherche bibliographique s'appuie sur 27 ouvrages et rapports et 14 articles. Dans l'analyse, ces documents
sont référencés à l'aide d'une numérotation entre crochets qui renvoie à la bibliographie page 4. Certains de ces
documents ont été lus entièrement ; d'autres ont fait l'objet d'une consultation partielle et/ou les résumés
proposés par différents sites Internet ont été consultés.
Les sites Internet consultés sont ceux de l'Ecole nationale de santé publique de Rennes (ENSP), du Centre de
recherche d'étude et de documentation en économie de la santé (CREDES), de l'Institut national d'étude
démographique (INED), de la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (FNORS), de l'Institut
national de la statistique et des études économiques (INSEE) et de quelques librairies en ligne (alapage.com et
ladocfrançaise.fr).
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
3
En dehors des documents ainsi recensés, nous avons sollicité les services de documentation des structures
suivantes :
- La Caisse régionale d'assurance maladie Bourgogne / Franche-Comté,
- la Mutualité sociale agricole,
- le Centre communal d'action sociale,
- la Caisse d'allocations familiales,
- la Mutualité française du Doubs,
- le Comité départemental d'éducation pour la santé du Doubs,
- le Comité régional d'éducation pour la santé de Franche-Comté.
Remarques préalables
∧ Les limites de l'étude
Les travaux s'intéressant plus particulièrement à la santé publique dans les "quartiers sociaux" des villes
restent peu abondants par rapport à la littérature évoquant le thème général de la santé des populations en
situation de précarité. Les informations présentées dans ce rapport ont donc été recueillies dans ces deux
champs d'étude : la santé dans les "quartiers sensibles" et les liens entre "santé et précarité". De plus, la
zone géographique traitée est rarement le quartier mais plutôt la ville dans son ensemble.
Par ailleurs, les références bibliographiques ne traitent généralement pas de l'ensemble des problématiques
de santé observées dans les quartiers prioritaires, mais plutôt d'un thème précis, ce qui a rendu difficile la
mise en exergue de thèmes de santé prédominants.
∧ La notion de "santé"
De nombreuses références mettent l'accent sur les déterminants sociaux de la santé et les circonstances
socio-économiques dans lesquelles les problèmes de santé s'expriment. Ainsi, la santé est généralement
abordée dans une acception large, que résument M. Joubert, F. Bertolotto et P. Bouhnik en écrivant :
"La santé abordée dans son cadre urbain, en interaction avec les processus qui affectent le développement local, ne
peut être cantonnée aux variables médicales ; elle intègre les éléments du mode de vie influant sur l'équilibre individuel
et collectif des habitants du quartier". [8]
∧ Actions de santé
Concernant les actions qui suivent les diagnostics-santé effectués, la collecte d'informations s'est avérée
difficile. Très peu de références de ce type sont effectivement publiées ; aucune "mémoire de la santé
publique et communautaire" n'existe vraiment :
"Trop d'actions sont mises en œuvre, réussies ou non, puis oubliées de tous, y compris parfois de leurs auteurs.
Trop d'autres sont alors menées comme si elles étaient premières, pionnières, seules à avoir été tentées, privées de ce
qu'aurait apporté la connaissance des succès et des errements de toutes les précédentes. (…)" [6].
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
5
La bibliographie est présentée en trois parties :
- les rapports d'enquêtes réalisées dans les quartiers en difficulté,
- les références bibliographiques portant sur les thèmes : quartiers en difficulté / santé publique / actions de
santé
- les références bibliographiques portant sur les thèmes : précarité / santé publique / villes
La majorité des documents peut être consultée ou empruntée à l'ORS ou au CRES de Franche-Comté. La
bibliographie présentée comprend les enquêtes et les ouvrages les plus récents.
LES RAPPORTS D'ENQUETES REALISEES DANS LES QUARTIERS EN DIFFICULTE :
[1] ORS de Franche-Comté, CODES 25 et CHU de Besançon, Diagnostic communautaire de santé dans le
cadre du contrat de ville de Besançon. La Grette et Orchamps / Palente, rapport, décembre 1996, 19 pages
[2] ORS Languedoc-Roussillon, Etudes et actions communautaires de santé dans le cadre d'un projet de
développement social de quartier à forte précarité sociale : quartier Chemin-Bas d'Avignon. Recueil
d'informations sanitaires et sociales auprès des professionnels du quartier, rapport, 1999, 97 pages
[3] ORS Provence-Alpes-Côte d'Azur, La santé dans le quartier de Monclar-Avignon : synthèse
bibliographique, rapport, mars 1994, 68 pages
[4] ORS Rhône-Alpes, Etude contrat de ville. Recherche action-santé quartiers Bel-Air/Cyprian/Les
Brosses, rapport, 1996, 99 pages
[5] ORS Rhône-Alpes, Regards croisés, diagnostic-santé de cinq villes du Val d'Oise Est, rapport, 1995, 112
pages
LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES PORTANT SUR LES THEMES : QUARTIERS EN DIFFICULTE / SANTE PUBLIQUE / ACTIONS DE SANTE [6] Deschamps JP, Baudier F., "Un défi éditorial : la publication des actions de santé publique", in Santé
publique, 1998, volume 10, n°2, pages 119 à 123
[7] Fassin Didier, Les figures urbaines de la santé publique, expériences locales, La découverte, collection
Recherches, octobre 1998, 272 pages
[8] Joubert M., Bertolotto F., Bouhnik P., Quartier, démocratie et santé, L'Harmattant, Paris, 1993
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
6
[9] Maguer Annie, Services publics et usagers dans les quartiers en difficulté, La documentation française,
collection Perspectives, avril 2001, 162 pages
[10] Michaud Claude et Tuleu Fabien, Nutrition en zone urbaine sensible : autour du petit déjeuner, comité
français d'éducation pour la santé, guide d'action, Vanves, 1997, 97 pages.
[11] Plouchard Louisa, Comprendre les grands ensembles, une exploration des représentations et des
perceptions, L'Harmattan, collection villes et entreprises, septembre 1999, 296 pages
[12] Tschamber Chantal, "La santé en quartiers à Kingersheim, un nouveau concept", in Prévenir, n°4,
octobre 1994, 3 pages
[13] Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté, Des quartiers et des hommes, octobre 1998
[14] Comité départemental d'éducation pour la santé, Rapport d'activité, Doubs 2001, juin 2002, 44 pages
[15] Collectif, Ces quartiers dont on parle, De l'aube, collections De l'aube territoire, novembre 1997, 300 pages
LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES PORTANT SUR LES THEMES : PRECARITE / SANTE PUBLIQUE / VILLES
[16] Anderson Antoine, Les politiques de la ville, Syros, octobre 1998, 272 pages
[17] Benkimoun Paul, "Un français sur sept renonce à se soigner par manque d'argent", in Le Monde, article,
décembre 1999
[18] Bertolotto Françoise, Joubert Michel, Arene Marguerite, Brixi Omar et Fatras Jean-Yves (sous la direction
de), Ville et santé, CFES, la santé en action, guide méthodologique et pratique en éducation pour la santé,
décembre 1995
[19] Blanpain N. et Eneau D., "Etat de santé et accès aux soins des allocataires du RMI", in Insee première,
n°655, juin 1999, 4 pages
[20] Choquet Marie, "Les jeunes et la violence : quelles sont les évidences ?" in Actualité et dossier en santé
publique, n°37, décembre 2001, pages 11-12
[21] Fabre Catherine, Bertolotto Fernando et Busiaux Nathalie, Les espaces-santé : un outil pour l'accès à la
santé des publics en difficulté, Direction générale de la santé / GRES Médiation santé, rapport final, octobre
1995, 113 pages
[22] Guilbert Philippe, Baudier François et Gautier Arnaud (sous la direction de), Baromètre santé 2000, Volume
n°2 : "Résultats", CFES, 2001, 473 pages
[23] Guimonneau Thierry, "L'accès à la prévention et aux soins des personnes en situation précaire", in
Echanges santé-social, n°92, décembre 1998, pages 32-36
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
7
[24] Hassoun Didier, Précarité et état de santé bucco-dentaire, CREDES , Questions d'économie de la santé,
n°16, décembre 1998, 4 pages
[25] Hilaire Marie-Magdelaine, Prévenir le saturnisme infantile : la maladie des enfants pauvres, ENSP,
rapport de séminaire, thème n°18, 2001, 21 pages
[26] Jaspard Maryse et l'équipe ENVEFF, "Nommer et compter les violences envers les femmes : une première enquête nationale en France", in Population et société, Bulletin mensuel de l'INED, n°364, janvier
2001, 4 pages
[27] Joubert Michel, Chauvin Pierre, Facy Françoise et Ringa V. (édité par), Précarisation, risque et santé,
INSERM, Questions en santé publique, 2001, 474 pages
[28] Leclerc A., Fassin D., Granjean H., Kaminski M. et Lang T. (sous la direction), Les inégalités sociales de
santé, La découverte, Inserm recherches, Paris, 2000, 448 pages.
[29] Lecomte Thérèse, Mizrahi Andrée et Mizrahi Arié, Précarité sociale : cumul des risques sociaux et médicaux, in Solidarité santé, 1997, n°2, pages 65-75
[30] Michaud Claude, Alimentation des personnes en situation de précarité ou de grande pauvreté : ce que
l'on sait et ce que l'on fait, CODES 25, texte de conférence présenté aux Journées francophones de nutrition
de Strasbourg le 6 décembre 1999, in Education pour la santé, dossier documentaire, octobre 2000, CRES /
CODES Champagne-Ardenne
[31] Michaud Claude, Baudier F., Loundou A. et al, "Habitudes de consommation et connaissances alimentaires des français en situation de précarité financière, in Santé publique, septembre 1998, n°3, pages
333 à 347
[32] Schneider-Brunner Claude, Santé et justice sociale, Editions Economica, 1997
[33]Tubiana Maurice, "La santé et la ville : santé physique et santé mentale", in Sciences de la vie, Comptes-
rendus de l'académie des sciences, série 3, n°324, pages 757 à 767
[34] Tuleu Fabien et Brixi Omar, Santé précarité, outil d'aide à l'action, CFES, guide d'action, mai 1997, 79
pages
[35] Comité français d'éducation pour la santé (CFES), "Pauvreté, précarité : quelle santé promouvoir ?", in
La santé de l'homme, n°348, juillet-août 2000, pages 11-24
[36] Direction régionale et départementales des affaires sanitaires et sociales, Programme régional d'accès à la
prévention et aux soins (PRAPS) en Franche-Comté, 2000-2002, rapport, 84 pages
[37] Haut comité de la santé publique, La santé en France 2002, La documentation française, Rapport, février
2002, 410 pages
[38] Haut comité de la santé publique, "Santé publique et aménagement du territoire" in Actualité et dossier
en santé publique, n°29, décembre 1999, pages 19-70
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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[39] Ministère de l'emploi et de la solidarité, Direction régionale des affaires sanitaires et sociales de Lorraine,
CRES de Lorraine, Programme régional d'accès à la prévention et aux soins en Lorraine, dossier
documentaire, rapport, 1999, 187 pages
[39'] Ministère de l'emploi et de la solidarité, Direction générale de la santé, Synthèse des Programmes
régionaux d'accès à la prévention et aux soins en faveur des personnes en situation précaire, mai 2001,
173 pages
[40] Ministère des affaires sociales, de la santé et de la ville et Comité français d'éducation à la santé, Plan santé
ville ; réseaux de santé de proximité in Echanges santé-social, n° hors série, septembre 1995
[41] Mouvement du Nid, délégation de Besançon, Rapport d'activité année 2001, 13 pages
[42] ORS de Bretagne, Profil de la santé dans la ville de Rennes, rapport réalisé à la demande de la ville de
Rennes, juillet 1997, 78 pages
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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Les problématiques de santé publique
dans les quartiers en difficulté
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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1) Les inégalités d'accès à la prévention et aux soins persistent
Le thème de l'accès aux soins est fréquemment abordé par les références bibliographiques ayant trait aux
problèmes de santé publique.
Les travaux épidémiologiques et sociologiques qui ont croisé la variable ville avec celle de la catégorie socio-
professionnelle montrent que la crise économique et sociale a rejailli directement, à partir des années quatre-
vingts, sur les populations les plus défavorisées avec des inégalités dans la consommation médicale et le recours aux soins. Les diagnostics effectués ces dernières années sur les quartiers urbains en développement
social ont confirmé ces logiques ; malgré l'instauration de la Couverture maladie universelle (CMU), certaines
conditions sociales et économiques restent nécessaires à la démarche de soins [7, 11, 27, 39] :
Les inégalités d'accès aux soins s'exercent à différents niveaux :
• La santé s'inscrit dans un ensemble de difficultés multiples (logement, chômage…) où les soins
n'apparaissent pas prioritaires : "La précarité anesthésie la demande de soins" [35] [34]. On parle ainsi de
"renoncement" à certains soins [17].
• Les populations attendent de vivre des situations critiques pour se tourner vers les soins. Aussi, beaucoup
font plutôt appel au service des urgences des hôpitaux plutôt qu'à des médecins généralistes de proximité. [7]
• Méconnaissance des droits et des modes d'accès aux soins [40].
• La précarité rend parfois difficile les relations avec les professionnels du soin tels que les médecins
généralistes : "Lors d'une première rencontre, certaines personnes ne sont pas habituées à dialoguer avec un médecin généraliste.
Elles risquent d'en dire très peu, attendant qu'il devine tout parce qu'un médecin, par définition, est sensé tout savoir.
(…) Enfin, selon leurs expériences antérieures, les médecins saisissent plus ou moins bien l'imbrication des problèmes
de santé avec tout ce qui relève de la vie quotidienne." [27]
• Selon une étude réalisée à l'étranger, les médecins aborderaient moins la prévention avec les patients les
moins éduqués [28].
Actions menées dans le cadre des PRAPS Les PRAPS* ont pour objet de combattre l'ensemble des difficultés d'accès à la prévention et aux soins des personnes
vivant en situation de précarité. Différentes actions ont donc été engagées lors de la première génération de PRAPS
(2000-2003) dans toutes les régions de France.
Certaines actions à destination des jeunes en difficulté d'insertion ont développé l'accompagnement dans les
démarches de santé par un "médiateur santé" issu des quartiers difficiles. De la même manière, l'élaboration et la mise en place d'actions à destination des gens du voyage ont été réalisées
en Languedoc-Roussillon, en Ile-de-France, en Bourgogne… Ces actions avaient par exemple pour objectif de favoriser
les comportements de santé par l'approche familiale et la prise en compte des spécificités culturelles en formant des
"médiateurs-santé" au sein des populations visées.
Toujours dans le cadre du PRAPS mais à destination des détenus sortant de prison, la maison d'arrêt de Dijon
distribue à chaque sortant un document avec les adresses utiles et l'équipe médicale s'occupe de trouver un médecin
référent à l'extérieur [39'].
* Programme Régional d'Accès à la Prévention et aux Soins
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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2 - Les problèmes liés à l'hygiène de vie
2-1 - LES CARIES SONT LES AFFECTIONS LES PLUS FREQUENTES DES MOINS DE 45 ANS
Dans la population française totale, les principales affections déclarées des moins de 45 ans sont les affections
dentaires et en particuliers les caries [37].
Les enquêtes de santé communautaire évoquent également ce type d'affections dans les quartiers [3].
Par ailleurs, une enquête menée par le CREDES auprès des personnes fréquentant les centres d'examens de
santé indique que la précarité et les problèmes bucco-dentaires sont fortement associés, notamment en raison
des conditions de vie difficile et du manque de soins des personnes démunies. De plus, étant donné le caractère
non-obligatoire des examens de santé, les personnes les plus défavorisées ont certainement échappé à l'analyse
du CREDES. Cette enquête a néanmoins confirmé l'insuffisance des soins courants des dents et des gencives et les besoins d'appareillage de la population générale et plus encore des personnes démunies. [24]
La prévention est notamment prise en charge par l'ensemble de la profession dentaire au travers de l'Union française
des soins bucco-dentaires. Les actions organisées constituent essentiellement des dépistages à l'intention des écoliers.
L'association Educodent a par ailleurs été créée pour s'occuper d'un site Internet consacré à la prévention des caries ; il
s'adresse aux adultes, aux enfants, aux parents ainsi qu'aux enseignants. Néanmoins, la portée du support Internet est
limitée et ne convient pas au public en situation de précarité.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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2-2 - MALNUTRITION ET PRECARITE FINANCIERE SONT LIEES
Les différentes enquêtes menées ces dernières années sur la nutrition mettent en évidence les liens qui existent
entre précarité et alimentation [30] : les Français en situation de précarité financière ont des comportements et des
consommations alimentaires "moins en accord avec les recommandations nutritionnelles communément
admises" [31].
Le Baromètre santé-nutrition montre l'existence d'un lien entre familles à faible revenu et forte prévalence de
l'obésité. Quant aux enquêtes de santé communautaire, elles signalent généralement l'existence de déséquilibres
nutritionnels importants. Les habitudes alimentaires penchent en faveur d'une plus grande consommation de
graisses, de féculents et de sucre notamment. [3]
Les explications apportées à cet état de fait sont pluri-factorielles. Des facteurs économiques (coût des aliments),
socio-culturels (les habitudes alimentaires) et éducatifs (méconnaissance de l'intérêt d'une alimentation variée et
équilibrée) sont évoqués [3]. La recherche du meilleur prix (qui conduit à privilégier les conserves) et la
déstructuration des repas seraient à l'origine d'une plus forte prévalence de l'obésité. [30]
Guide d'actions autour du petit-déjeuner Sur le thème de la nutrition en zone urbaine sensible, un guide d'actions autour du petit-déjeuner est publié en 1997 par
le Comité français d'éducation pour la santé [10]. Adressé à tous les professionnels médico-sociaux, les bénévoles et
autres intervenants qui oeuvrent pour l'amélioration de la santé des populations démunies en milieu urbain, ce guide
propose une démarche d'actions qui se base sur ce que l'on sait de l'alimentation des populations des quartiers en
difficulté et s'appuie sur les expériences acquises en terme de promotion de la santé par le réseau du CFES.
"(…) sur le sujet de la nutrition, comme pour tout autre thème de santé, trois types d'action peuvent être engagées :
• des actions informatives (ponctuelles) sur la nutrition ;
• des actions éducatives (programmées et participatives) directement liées à la nutrition ;
• des actions globalisantes (programmées) agissant sur les déterminants environnementaux et individuels de la
nutrition." [10]
Consultation diététique en milieu défavorisé Dans un ancien bus réaménagé disposant d'un coin salon à l'arrière, un lieu de parole est créé sur le thème de
l'alimentation. Psychothérapeute, diététicienne et infirmière accueillent une dizaine de participants issus de quartiers
prioritaires. Le débat s'ouvre à partir des demandes des participants et portent sur les problèmes liés à l'alimentation :
l'obésité, la malnutrition, les régimes, le coût des aliments… Le principe de ce bus info-santé est : "la parole s'en va
avec la bus, c'est pourquoi les gens se livrent plus facilement". (Ville de Lyon, Conseil Général, DDASS)
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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2-3 - LES TROUBLES DU SOMMEIL SONT FREQUEMMENT EVOQUES DANS LES ENQUETES DE SANTE
Plusieurs enquêtes de santé menées dans les quartiers en difficulté révèlent un manque de sommeil chez les
jeunes enfants ainsi que chez les adultes. Les troubles du sommeil sont davantage cités par les femmes que par
les hommes. Ils sont cités avec la même fréquence par les 20-30 ans que par les 50-60 ans et culminent chez les
70-80 ans qui citent ces problèmes dans près d'un cas sur deux [1, 2].
Quelques actions de santé portant sur le thème du sommeil sont décrites dans la bibliographie consultée ; elles
s'adressent essentiellement aux enfants et aux jeunes scolarisés.
Pour les autres publics tels que les personnes âgées, les adultes et plus spécialement les adultes en situation de
précarité, l'association nationale de promotion des connaissances sur le sommeil (PROSOM) propose des aides
logistiques et des supports pour toutes personnes ou organismes désirant mettre en place des actions de
sensibilisation ou d'éducation sur le sommeil et les rythmes de vie.
Cette association propose par ailleurs des formations à destination des personnels médicaux, socio-éducatifs,
enseignants, animateurs et responsables de prévention et de promotion de la santé, dans le but de permettre au
public visé de mieux gérer son sommeil.
Jeu de dominos sur le thème du sommeil Afin de faire réfléchir les enfants sur les conditions d'un bon sommeil et sur les paramètres qu'ils peuvent ou non
maîtriser, les enseignants du centre scolaire de l'hôpital Trousseau à Paris ont élaboré, avec la participation des jeunes
malades, un jeu de dominos sur le thème du sommeil.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
14
3 - "Tandis que la santé physique s'améliore constamment, les
véritables problèmes deviennent ceux des comportements et
de la santé mentale"
La caractéristique essentielle des populations des quartiers urbains prioritaires est généralement de cumuler les
difficultés économiques, sociales, culturelles, génératrices d'angoisse et de désespoir [10]. Ainsi, tandis que la
santé physique s'améliore constamment, les véritables problèmes deviennent ceux des comportements et de la
santé mentale [24].
Les comptes-rendus d'activité des travailleurs sociaux des espaces-santé - destinés à facilité l'accès à une
démarche de soins pour les populations en difficulté - indiquent que les problèmes de santé mentale et les
difficultés relationnelles sont parmi les différents problèmes individuels fréquemment repérés. Ces problèmes de
santé mentale vont du mal-être à la pathologie lourde non traitée, en passant par différents niveaux de gravité et
de manifestation.
Ainsi, le champ lexical du mal-être relationnel et affectif et de la dépression apparaît dans de nombreuses
références bibliographiques consultées. Les mots employés sont "malaise", "repli sur soi", "isolement", "détresse
morale", "angoisse", "solitude"…
Dans les enquêtes de santé communautaire menées directement auprès des habitants des quartiers [2], la
dépression est davantage évoquée par les femmes. Elle est citée comme problème par les 50-70 ans mais
également par des personnes relativement jeunes (30-40 ans) [2].
L'isolement social semble plus répandu dans les catégories sociales défavorisées et augmente
considérablement le risque de décès [27].
La souffrance psychique, les problèmes de santé mentale et le mal-être des populations en situation de précarité
sont repérés dans la quasi-totalité des PRAPS (Programmes régionaux d'accès à la prévention et aux soins). Les
actions proposées dans ce cadre ont pour objectifs la reconnaissance de cette souffrance psychique et sa
meilleure prise en charge par l'amélioration de l'accès à des soins spécialisés notamment. Prévenir le suicide est
également une priorité de santé publique et différents types d'actions ont été mises en place dans le cadre des
programmes régionaux de santé "dépression - suicide".
Le secteur associatif est largement concerné par la lutte contre les exclusions et participe à la mise en place de
nombreuses actions.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
15
Action du secours populaire Une action de socialisation a été initiée sur le quartier des Coutures à Limoges. Cette action concerne des personnes
seules dont l'état de santé est déficient, la situation financière et sociale précaire et qui sont domiciliées sur ce quartier.
Elle a pour principaux objectifs de :
- rompre l'isolement de cette population en permettant des rencontres autour d'un repas favorisant ainsi un climat de
convivialité ;
- créer un lieu de discussions et d'informations et proposer des activités de loisirs ;
- privilégier la participation de chacun au fonctionnement de l'activité dans un but d'apprentissage et de
responsabilisation.
Cette action concerne des bénéficiaires du RMI, des chômeurs longue durée ou encore des personnes en invalidité ;
elle a permis l'émergence de dynamiques individuelles. Elle est animée par les travailleurs médico-sociaux, des
membres du Secours populaire et des intervenants ponctuels [38].
Activités festives, sportives et culturelles Objectif : créer un tissu social cohérent pour réduire le sentiment d'exclusion du quartier par rapport à la ville et
résoudre les problèmes d'isolement, de solitude, relationnels et d'ennui.
Activités festives : repas, soirées loto, cinéma, danses folkloriques… Activités sportives : basket, équitation, ski, tournois
inter-quartier… Activités culturelles : musées, cours de langues (arabe, turc, anglais), lecture publique aux enfants,
connaissance historique des différentes civilisations (correspondant à la représentation des populations du secteur)…
Modalités : accompagnement dans la réalisation des projets, adéquation des animation aux besoins et désirs des
habitants, valorisation et soutien des groupes autour d'un projet initié, soutien des initiatives émanant des habitants… [4]
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
16
4 - Morbidité, décès et précarisation : les conséquences des conduites violentes
Les conduites violentes peuvent avoir une incidence médicale (soins médicaux, hospitalisation, décès) et à ce
titre être considérées comme des "comportements de santé".
Si l'on considère les données de mortalité et de morbidité, force est de constater que les plus importantes causes
de décès ou d'hospitalisation des 15-24 ans ont pour origine la violence : la violence routière (causée
principalement par les automobilistes à l'encontre des jeunes en deux roues et par la conduite en état d'ivresse)
et le suicide (violence sur soi) [37].
La violence peut également être analysée comme un processus par lequel une succession de "violences
mineures" peuvent progressivement conduire à la délinquance. Ces "violences mineures" ou "micro-violences"
physiques ou psychologiques peuvent être agies (désobéissance, violences verbales, bagarres…) ou/et subies
(coups, insultes, racisme, sexisme…).
"Les violences n'apparaissent jamais comme des conduites isolées, bien au contraire. D'abord, elles sont associées
entre elles et le fait d'avoir subi des violences accroît le risque de conduite violente (sur soi et sur autrui). Puis, elles
sont fortement associées à la souffrance psychologique (comme la symptomatologie dépressive, les idées
suicidaires…) et aux conduites à risque (comme l'absentéisme scolaire, la consommation d'alcool, la prise de
médicaments, la consommation de tabac ou de drogue). La violence est donc bien polymorphe et doit être comprise
dans un approche globale des troubles de l'adolescence" [20].
Ces violences peuvent aboutir à l'exaspération de l'entourage familial, social et scolaire (violences agies) et au
traumatisme des victimes (violences subies) [20].
Une population paraît inquiéter plus spécialement les éducateurs ; il s'agit des 10-12 ans qui ne respectent même
plus l'autorité des grands frères. Ces enfants génèrent de l'insécurité pour les commerçants, leurs camarades
eux-mêmes (des médecins témoignent de racket), les habitants adultes en général et de multiples ennuis pour
leur famille.
La délinquance voire la toxicomanie des très jeunes (moins de 15 ans) apparaît ainsi comme un facteur important
de déstabilisation des familles qui allaient bien avant l'engrenage de la délinquance [2].
Dans une enquête menée par l'ORS Languedoc-Roussillon, le phénomène "jeune" sert de révélateur de
l'urgence : les professionnels s'accordent à penser qu'une action communautaire de quartier devra concerner en
priorité les jeunes.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
17
Un autre type de violence est observé dans les relations amoureuses entre jeunes : violence physique et
psychologique. Par ailleurs, un phénomène de prostitution est également observé dans les quartiers :
"Pour accepter certains comportements de leur ami, ces filles ne s'aiment pas, ne prennent pas soin d'elles-mêmes. Il y
a aussi une prostitution occasionnelle chez les plus jeunes, des mineures" (Educateur) [2].
"On sait qu'il y a de la prostitution dans ce quartier, ça se passe dans les caves et ça nous est difficile d'aller là-bas. (…)
Nous savons par les travailleuses familiales que dans des familles où elles travaillent, les grandes filles vont passer la
nuit dans les caves (…)" (Représentante du Nid) [2].
La prostitution des jeunes est mentionnée par les travailleurs sociaux dans l'enquête menée par l'ORS
Languedoc-Roussillon sur un quartier difficile d'Avignon.
A Besançon, le Mouvement du Nid confirme l'existence de la prostitution de jeunes dans les quartiers en
difficulté. Une représentante du Nid à Besançon, contactée par téléphone, nous rend compte de son sentiment
d'une augmentation de la prostitution et en particulier de la prostitution des jeunes garçons (parfois mineurs) dans
les quartiers de Planoise et des Clairs-Soleil, ainsi que dans les foyers.
Le thème de la prostitution amène à évoquer les comportements sexuels à risque et la reprise de l'épidémie de
VIH/sida depuis plusieurs années en France. La réunion du Conseil national du sida en juin dernier a montré que
les chiffres suggéraient une reprise de l'épidémie concernant notamment les populations précarisées. Le Conseil
national du sida préconise d'ailleurs la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation et d'information. Il
recommande également que des actions d'éducation à la santé et à la sexualité soient intégrées au cursus
scolaire.
Le Nid Des actions de prévention et d'information sont menées auprès des jeunes et des adultes sous forme de rencontres-
débat et journées à thème.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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5 - Les conduites addictives sont des manifestations du mal-être et de la souffrance psychique liés à la précarité
Le développement des conduites addictives est l'une des manifestations du mal-être et de la souffrance
psychique. Le tabagisme et la consommation excessive d'alcool ont un rôle majeur aussi bien dans l'importance
de la mortalité prématurée que dans celle des inégalités sociales de santé.
Dans l'enquête menée sur les quartiers bisontins d'Orchamps / Palente et la Grette [1], les travailleurs sociaux
soulignaient des problèmes "d'alcoolisme de bande" chez des jeunes de 17-18 ans. Cette consommation peut
être associée à une consommation de cannabis et peut entraîner une agressivité vis-à-vis des habitants du
quartier.
Actions préventives visant la responsabilisation des personnes Dans une démarche de prévention qui vise à donner aux personnes les moyens nécessaires à la gestion de leur santé,
l'association "ALTAU Le relais" à Montbéliard, Belfort et Héricourt met en œuvre des actions de prévention ludiques
à destination des enfants et des adolescents. Ainsi, l'action Vivre XXL s'adresse à des groupes de tous âges (collèges,
lycées et même adultes). Elle se compose de 4 séances appelées : "Chut…", "Ni oui, ni non", "je, tu, il" et "1, 2, 3 soleil"
(relaxation, jeux de rôle, discussions, débats…).
Avec "Chut…", les activités doivent permettre de développer les capacités d'écoute, de ressentir ce que l'on peut
éprouver lorsqu'on se sent écouté, de repérer les barrages de l'écoute… Avec "ni oui, ni non", les activités cherchent à
apprendre qu'il peut être difficile de refuser ce qu'on nous propose pour différentes raisons (peur, racket, honte…) et à
mettre en avant des arguments pour pouvoir rejeter des propositions. Les activités de "Je, tu, il…" cherchent à éviter
que les conflits ne trouvent des solutions dans la violence. Les objectifs sont également de savoir que les conflits et la
violence font partie de la vie et d'accepter de trouver des issues autres que la violence physique et/ou verbale. "1, 2, 3
soleil" permet au groupe de mettre en place des stratégies face aux différentes influences que les personnes du groupe
subissent chaque jour (ou face aux tentations auxquelles elles peuvent être confrontées) par le moyen de diverses
activités.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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6 - La qualité de l'habitat et du cadre de vie est à prendre en compte dans une politique de santé globale
6 - 1 - LE CADRE DE VIE De manière générale, les habitants des quartiers aspirent à une plus grande qualité des bâtiments (isolation,
insonorisation, équipements intérieurs…) et à un meilleur entretien des espaces intermédiaires (pieds des
immeubles, halls d'entrée, cages d'escaliers…) [13].
6 - 2 - LES MALADIES RESPIRATOIRES Une fréquence plus importante sur les quartiers en difficultés et croissante ces dernières années des maladies
respiratoires, notamment de l'asthme chez les enfants et de la tuberculose chez les jeunes adultes est observée
en Languedoc-Roussillon. La prévalence plus forte de ces pathologies dans les quartiers en difficulté est mise sur
le compte de l'habitat humide, exigu et mal chauffé [2].
6 - 3 - LE SATURNISME
Le saturnisme est défini comme l'intoxication par le plomb ou par les sels de plomb. Il concerne surtout, jusqu'à
présent, certaines zones telles que l'Ile-de-France, Lyon ou Marseille. Toutefois, la mission saturnisme infantile
de Médecin du monde parle d'un effectif de 85 000 enfants qui auraient une plombémie supérieure à 100
microgramme par litre. Selon une étude de l'INSERM (1999), à peine 5% de ces enfants seraient dépistés.
Au delà des risques dus à une exposition professionnelle ou à des risques hydriques, c'est la vétusté de l'habitat
qui induit le risque d'intoxication au plomb. Les jeunes enfants sont plus particulièrement exposés au saturnisme
du fait qu'ils portent tout à leur bouche. Ce comportement est accentué par le goût sucré des écailles de peinture
et une absorption plus importante du plomb par l'organisme des enfants.
Il s'agit d'un problème que l'on retrouve le plus fréquemment chez de jeunes enfants issus de familles
défavorisées, problème d'autant plus sournois que ces enfants n'ont pas toujours accès aux soins. Le saturnisme
infantile est fréquemment associé à une "maladie sociale" : "la maladie des enfants pauvres" [25].
La lutte contre le saturnisme est prise en charge par l'Etat.
Depuis la loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, lors du signalement d'un cas de saturnisme
ou d'un risque d'accessibilité au plomb dans une habitation, le préfet fait procéder au diagnostic du logement et
contraint le propriétaire à engager les travaux nécessaires à la disparition du risque d'intoxication. Par ailleurs,
tout vendeur d'un bien immobilier construit avant 1948 est tenu d'annexer à toute promesse de vente un état des
risques liés au plomb.
Les quartiers sociaux de Besançon ont été construits après 1948, date à laquelle l'utilisation professionnelle des
peintures au plomb a été interdite ; leurs habitants sont donc théoriquement non exposés à la contamination par
le plomb des peintures. Néanmoins, notons que la commercialisation des peintures contenant des sels de plomb
n'a été réellement interdite qu'en 1993.
Les principales problématiques de santé publique dans les quartiers en difficulté
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CONCLUSION
Les rapports d'enquêtes menées dans les quartiers de Besançon et d'autres villes françaises ainsi que les autres
références bibliographiques auxquelles nous nous sommes référés ne dégagent pas de pathologies spécifiques
aux populations démunies en milieu urbain, mais une incidence plus élevée pour certains problèmes de santé
(caries, obésité, tuberculose…). Les professionnels enquêtés relèvent également une propension plus importante
au cumul des facteurs de risque de morbidité et de mortalité.
La lecture des rapports d'enquête indique une divergence des informations fournies par les travailleurs sociaux et
les besoins de santé exprimés par les habitants des quartiers prioritaires. Un exemple notable est celui des soins
bucco-dentaires qui sont fréquemment observés par les professionnels mais très rarement mentionnés dans les
entretiens avec les habitants des quartiers.
Concernant la prévention, les organismes d'éducation et de promotion de la santé organisent des actions
spécifiques à destination des populations en situation de précarité, qu'elles résident ou non dans les quartiers en
difficulté [34].
Les actions menées auprès des populations démunies en milieu urbain s'adressent soit aux professionnels
(formations, échanges de pratiques…), soit aux publics (amélioration des conditions de vie, travail sur le rapport
au corps…). Elles peuvent également se caractériser par la création d'outils pour les professionnels ou pour le
public (guide ou plaquette d'information, supports d'éducation pour la santé ou information).