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LES PROCESSUS DE CONCEPTION ENARCHITECTURE
C9
ANALYSE D'UNE TÂCHE CONCRÈTE DE CONCEPTIONARCHITECTURALE
ENSEIGNANT : JEAN-CHARLES LEBAHAR
LAUGERO Wilfried Mercredi 10 juin 1992
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1. Problématique
Afin de saisir les différents processus intervenants dans la conception
architecturale, nous nous proposons d'étudier un projet architectural construit et
de recueillir auprès de l'architecte des informations graphiques et verbales sur
un projet, et d'appliquer les éléments tirés du livre Le dessin de l'architecte et
des cours magistraux pour développer notre analyse.
2. Introduction
L'entretien s'est déroulé avec Michel Milianti, architecte DPLG et ingénieur,
qui a bien voulu se prêter à l'exercice. La démarche analytique se portera sur
un ensemble immobilier comprenant des commerces, des bureaux et des
logements à Aix en Provence.
L'étude du processus de conception de l'architecte et des systèmes
opératoires utilisés lors du projet pourra se faire grâce à l'utilisation d'éléments
théoriques redéfinis dans ce rapport.
En effet, notre démarche suivra une grille d'analyse, s'appuyant sur les
processus de représentation de l'espace, sur les signifiés et les signifiants du
dessin, sur les images mentales et opératives de l'architecte, et sur les
éléments opératoires et opératifs du projet. Dans la gestion de ces informations,
on retrouve fréquemment la notion de hiérarchie.
Puis nous les appliquerons aux éléments verbaux et graphiques recueillis
auprès de l'architecte.
Et enfin, l'analyse sera représentée au moyen d'un diagramme commenté, et
d'une description théorisée du processus de conception.
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3. Cadre théorique et Grille d'analyse
Avant d'étudier le processus de conception du projet proprement dit, J.
Piaget nous propose une démarche analytique se basant sur la représentation.
3.1 Approches topologiques, euclidiennes et projective de la Représentation
Qu'est-ce que la représentation ? Pour Piaget, elle est différente de la
perception qui est directe, ainsi il distingue et définit trois types de
représentation de l'espace :
L'approche topologique : c'est la moins élaborée car elle correspond à une
exploration, de proche un proche, par tâtonnements. Par exemple, l'architecte
peut bricoler une esquisse de plan en juxtaposant des zones schématiques afin
de rechercher une organisation spatiale et connaître leur place les unes par
rapport aux autres.
L'approche euclidienne : elle permet de fournir un repérage définitif de la
position réelle des figures les unes par rapport aux autres grâce à un système
de coordonnées, de distances et d'angles.
L'approche projective : elle simule une image visuelle, de la même manière
que la perspective, mais elle ne respecte pas obligatoirement les distances ou
les proportions.
3.2 Images mentales et images opératives
Le dessin est un moyen de projection de la pensée, il est souvent résultant
d'un processus mental de conception architectural qui distingue l'imagementale du projet (tout simplement ce que l'architecte a dans la tête), souvent
anticipatrice et sous forme de "flashs", et l'image opérative (l'architecte
reprend les problèmes et les objectifs dans le dessin séquence par séquence),
principalement analytique.
3.3 Signifiants et Signifiés dans le dessin
La représentation dans le dessin exprime des hypothèses "malléables", c'est
un moyen de simulation mais qui n'extériorise qu'une partie de la pensée de
l'architecte. Une fois tracé, le dessin devient une perception visuelle doublé
d'une image mentale plus large. En effet, le dessin architectural est l'évocation
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projetée d'un objet absent : il existe un rapport Signifié (ce qu'on veut exprimer)
/ Signifiant (comment on l'exprime). Les signifiants et les signifiés se
manifestent dans un projet sous deux formes : conventionnelles et
normalisées (des descripteurs et des prescripteurs qui sont des supports de
données pour l'architecte et l'ingénieur ; une information mal interprétée
entraîne une erreur sur le chantier), et non conventionnelles (souvent des
images partielles d'un objet, personnelles à l'architecte pour son raisonnement
avec lui-même).
3.4 Dimensions opératoires et opératives
Le dessin représente aussi deux dimensions dans le processus de
représentation : Opératoire (organisation logique d'un problème, un
organigramme par exemple) et Opératif (suite d'actes imaginés en pensée, des
calques successifs par exemple)
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4. Observations
Michel Milianti est architecte DPLG et ingénieur spécialisé en hydraulique.
Les études secondaires qu'il a suivi l'ont mené en Afrique, à Paris, à Nîmes
et à Marseille (à Luminy).
Il exerce sa profession d'architecte à Marseille depuis 1987.
Selon lui, sa formation en construction lui permet de visualiser un projet en
trois dimensions à tout moment, qu'il soit dans sa voiture, chez lui, dans des
réunions, … il le visualise avec la tête, non plus avec les mains. Ensuite quand
il le dessine, il sait ce que ça représente et ce qui se passe autour.
4.1 Origines du projet
Le projet a été commandé par la compagnie Total qui cherche à rentabiliser
son patrimoine foncier sur un terrain de 3.000 m² à Aix en Provence, à
l'emplacement d'une ancienne station service.
Le service investissement du Groupe Total SA à Paris demande à Michel
Milianti un Avant Projet Sommaire (APS) de faisabilité d'un programme de
construction d'un immeuble, conservant la station service au rez-de-chaussée,
et prévoyant une surface commerciale d'entretien de véhicules pour une filiale
du groupe.
Puis le groupe reviendra sur sa décision de conserver la station service pour
des raisons de rentabilité économique.
4.2 Description du terrain
Comme nous l'avons indiqué plus haut, le terrain, situé à Aix, a une
superficie de 3.000 m².
L'aspect réglementaire du terrain peut se définir comme suit : “Terrain
triangulaire avec zones de retrait sur les deux côtés du triangle, et sur
l'hypoténuse présence d'un talus et d'une voie SNCF”.
Le terrain est réduit à une portion à peine suffisante pour bâtir à cause des
zones où se reculer, dans laquelle il faut faire entrer un bâti assez important,
des places de stationnement en sous-sol, des espaces verts.
De plus, la forme triangulaire du terrain est assez difficile à aménager et à
travailler “sur les pignons”.
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En conséquence, l'architecte a travaillé sur une forme en "L" du bâtiment,
induite principalement par le terrain. (figure 1)
4.2 Contraintes administratives et urbaines
Au problème du terrain, viennent se rajouter l'aspect réglementaire
administratif et urbain, qui est important à Aix.
De façon à marquer la continuité urbaine et la conformité à la tradition
Aixoise, l'architecte des Bâtiments de France impose certains éléments en
façades. Ainsi ce bâtiment, bien qu'il soit un immeuble moderne, devra avoir
une couleur dominante de ton ocre et une toiture en tuiles.
Afin d'affirmer le caractère moderne du bâtiment, l'architecte aura très tôt une
solution : accentuer l'opposition entre la façade et des éléments modernes tels
que des menuiseries en aluminium laqué gris anthracite.
4.3 Programme et APS
4.3.1 Premier projet
L'opération développée est de 5.000 m², le bâtiment est essentiellement un
immeuble de bureaux avec un maximum de surface et peu de circulation
intérieure.
Toutefois, au commencement du projet, le Maître d'Ouvrage n'avait pas
clairement défini le programme, ni dans ses surfaces, ni dans son importance,
ni dans ses contraintes techniques. “L'architecte navigue à vue, dans le floue.”
Bien que le programme change ainsi plusieurs fois en l'espace de quelques
semaines, l'architecte rationalise le projet dans sa forme, dans son
fonctionnement, dans son implantation, au fur et à mesure des esquisses. Non
seulement l'architecte sentira mûrir le projet, mais le client aussi.
L'architecte prend l'habitude de travailler au feutre sur les calques, les
dessins ne sont pas très nets, mais ils contiennent toutes les indications que le
client souhaite voir à ce niveau. (figure 2)
C'est au cours de ces esquisses présentées au client, que l'architecte
adoptera quelques solutions définitives : les deux entrées verticales au milieu
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des ailes de l'immeuble, le hall qui distribue 4 bureaux de 80 à 100 m², les blocs
ascenseur-escaliers-sanitaires, etc...
Les documents graphiques sont constamment présents au niveau de l'APS :
- Des schémas pour l'attribution et le calcul des surfaces.
- Des documents réglementaires pour les services municipaux.
- Une esquisse de la façade et une volumétrie simplifiée pour l'architecte des
Bâtiments de France.
Pour éviter la surabondance d'information sur un même document,
l'architecte ne met en évidence sur le document que les informations que son
interlocuteur attend.
4.3.2 Deuxième projet
Les investisseurs sont ensuite intéressés par l'intégration de logements sur
un tiers de la surface du projet et de commerces en rez-de-chaussée.
Le bâtiment présente deux ailes avec 45 mètres de façade et une articulation
sur l'angle, les joints de dilatation sont déjà placés.
Aux deux entrées dans les bureaux, une entrée pour les logements est
rajoutée, ce qui fait en tout 3 circulations verticales. Au départ, ces circulations
sont placées au cœur du bâtiment, dans la zone la plus noire, réservant ainsi
les façades ensoleillées à des surfaces fonctionnelles. L'architecte pense
ensuite à une variante : les circulations sont placées en pignon des bâtiments
pour assurer d'une part le contreventement, et d'autre part, pour permettre une
reconversion plus facile des bureaux, qui se présentent comme des grands
plateaux réguliers et offrant une divisibilité parfaite. (figure 3 et 4)
Mais 3 circulations verticales font perdre de la surface, on en revient à la
solution des 2 entrées en séparant les logements et les bureaux en leur
attribuant une aile différente du bâtiment.
L'architecte propose une entrée sur la route de Galice, qui est une
départementale importante avec beaucoup de circulation, pour avoir un appel
commercial lisible. Les services techniques s'y opposent pour des raisons de
sécurité, le projet doit être modifié une nouvelle fois.
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A ce niveau du projet, il faut intégrer la technologie de construction,
notamment pour le fonctionnement des accès au sous-sol. L'architecte pense
aussi aux contraintes techniques qu'entraîneront des hauteurs de plancher
différentes.
4.3.3 Programme définitif et Permis de construire
Le programme est ficelé, la phase du projet est plus matérielle et plus
précise.
Le rez-de-chaussée accueillera des commerces, les bureaux occuperont la
quasi totalité des étages, et les logements une pièce (18 m²) ou deux pièces
(30 - 35 m²) seront réunis dans une aile du bâtiment. (figure 5)
Les documents graphiques changent d'échelle : les schémas préliminaires
étaient au 1/200e, l'APS est au 1/100e. A partir de là des notions constructibles
de l'immeuble apparaissent.
Par exemple, les commerces entraînent des contraintes au niveau des points
porteurs intermédiaires à cause des 13,50 mètres de profondeur du bâtiment.
Les planchers traditionnels pré-dalle sont exclus, la solution est celle de
planchers alvéolaires, type Spirol, qui ont une incidence sur les différentes
hauteurs de l'immeuble. De plus, l'ajout de poutres transversales
conditionneraient les subdivisions des étages. (figure 5)
En fait, les solutions techniques les plus simples et les moins onéreuses
conditionnent la forme de l'immeuble en partie.
Les surfaces des locaux sont calculées précisément. Pour des raisons de
rentabilité demandées par le client, un ratio de surface utile (SHON) / surface
construite (SHOB) de 0,92 est imposée. Pour y remédier, l'immeuble est conçu
comme un ensemble de plateaux libres, sans subdivisions, et avec des
circulations très courtes (aux circulations, sont rattachées des contraintes de
sécurité).
A ce stade, l'architecte développe aussi la volumétrie, les détails
architectoniques de la façade et le traitement extérieur (les rythmes, les coloris,
la nature des matériaux, les garanties esthétiques).
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L'angle du bâtiment est l'occasion pour l'architecte de marquer un plan peu
original. L'effet de discontinuité est affirmé par le dessin d'un cylindre, accentué
par des retraits sur les niveaux intermédiaires, qui cherchent à donner
l'impression que le cylindre continue à l'intérieur de la façade. (figures 6)
Le soubassement homogène du rez-de-chaussée lui donne sa continuité, il
est traité d'une manière classique. Le rythme des étages (entresol, étages
courants, étage en retrait au dernier niveau) traduit la tradition aixoise. Le
traitement des baies est régulier car calqué sur la trame de 5,40 mètres de tous
les étages.
Ce projet est une opération commerciale, très directive en raison des soucis
de rentabilité auxquels est attaché le maître d'ouvrage. Ainsi ce projet est
entièrement conçu autour des différentes contraintes (urbaines, économiques et
techniques) et rationalisé au maximum. On peut le regretter, car il n'ouvre pas
de perspectives (comme la dimension émotive, ou de sociabilité, etc…) autres
que la résolution de ces problèmes. En fait, le cursus d'ingénieur suivit par
l'architecte de ce projet resurgit et prend le dessus, puisqu'en dehors de la
notion de rentabilité, il est peu fait référence aux autre. Il y a un déséquilibre
énorme entre les contraintes du projet et les désirs créatifs de l'architecte.
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5. Analyse
L'analyse du travail de l'architecte sur ce projet peut se présenter sous untableau explicatif comme suit :
P1
Client→→→→←←←←
Dessin d'Appel àinvestissement
un immeuble de bureaux
→→→→←←←←
Contraintesdu site
↓↓↓↓Schémas et plans rapidesRendez-vous fréquents,Rationalisation du projet
||||↓↓↓↓
Forme en L,2 entrées
P2
Client →→→→←←←←
APS
Ajout de logements et decommerces au projet
→→→→←←←←
Contraintestechniques
↓↓↓↓Plan de masse (fig1)Tableau synoptique (fig2)Organisation spatiale (f. 4)
||||↓↓↓↓
éléments porteurshauteur planchersplace des entrées etcirculations verticales
P3 Dépôt du certificat d'urbanismeDossier d'appel à candidature
Client→→→→←←←←
PERMIS
Attribution des surfacesaux différents locaux
→→→→←←←←
Contraintesde l'archi
desBâtimentsde France
↓↓↓↓Changement d'échelledes plans.Calcul de la SHON
||||↓↓↓↓
Façades,matériaux,
Elévation Est (fig7)
P4 Hypothèse :
Client →→→→←←←←
APD
Phase descriptive etquantitative
→→→→←←←←
Contraintesbudgétaires,techniques
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- figure 1 -PLAN MASSE
Ce dessin présente la situation du projet avant le retour à une configurationavec deux escaliers, et avec les entrées sur la Route de Galice. L'implantationdu projet dans le site est définitive : les cotes sont indiquées.Pour être présenté à des personnes extérieures, l'architecte utilise un certainnombre de signifiants conventionnels compris par ces personnes et pouvantêtre utilisés comme indications précises.Les arbres, les escaliers, les ascenseurs, les entrées, les portes, les places deparking sont représentés sous cette forme, les traits de coupe sont en noir. Lescommentaires sont typographiés pour être lisibles par tous.L'architecte a mis en évidence un certain nombre d'indications : celles que lemaître d'ouvrage souhaitait voir en particulier.
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- figure 3 -Ce schéma une représentation d'une idée spontanée ou "flash", inspiré d'uneimage ayant peu de rapport avec la réalité. Le schéma doit nous expliquer lalibération de la surface des étages en déplaçant les circulations verticales enpignon.Le schéma reprend tout de même la forme en "L" du bâtiment et le ration duSHON, présents dans l'esprit de l'architecte au moment de cette idée.
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- figure 4 -Cette représentation peut être considérée comme topologique, les espacesprincipaux ne sont pas définis précisément. C'est un schéma qui indique laplace des circulations verticales et les entrées, représentées par des signifiantsnon conventionnels (ronds et carrés noirs), et leur déplacement dans lebâtiment.Ce dessin sert à l'architecte d'image opérative, c'est un bricolage sur le projet,fait d'aller-retour afin de trouver une solution à un problème, il envisage uncertain nombre de solutions et les calibre par le dessin.
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- figure 5 -Pour ce dessin, l'architecte doit faire appel à ses connaissances pour trouverdes solutions à des contraintes techniques incontournables. La représentationest euclidienne, car il reprend les dimensions des étages pour expliquer lesdifficultés liées au changement de trame.Dans son explication, l'architecte utilise certains signifiants non conventionnelspour symboliser les voitures, les portes, les blocs WC-douche. Toutefois, lestraits de coupe en noir sont considérés comme des signifiants conventionnels.
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- figure 6 -Cette représentation est de type projectif : avec une vue en perspective, il estplus facile d'expliquer les interventions sur la volumétrie du bâtiment, séquencepar séquence. Cette succession de dessins forment une image opérative de latransformation de l'angle de l'immeuble.
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- figure 7 -Ce dessin fait parti de l'APS définitif, il apporte sous forme d'une élévationconventionnelle (traits noirs pour la ligne de terre et les ombres) une vision dubâtiment, proche de ce qu'il sera dans la réalité, ou en tout cas, conforme àl'idée de l'architecte et du client.Bien que n'ayant aucune application sur la construction de l'immeuble, cedessin peut être présenté à des personne extérieures, notamment l'architectedes Bâtiments de France, qui donnera son accord ou non à la continuation duprojet.
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6. Conclusion
Si l'on considère les processus cognitifs et mentaux du concepteur, celui-ci
fait un choix parmi son stock d'images enfouies dans sa mémoire et cherche à
acquérir une image progressive de l'objet grâce au dessin en passant par des
transformations spatiales et opératives.
Le dessin est en fait un "signifiant du signifié", fait d'analogies, de
conventions avec des classes d'objets, de structures et de manipulations
graphiques. Cet ensemble d'informations dans la représentation permet
d'analyser le processus graphique.
Au travers de l'entretien et des croquis de l'architecte, on se rend compte que
la conception intervient sur deux échelles différentes :
- Une échelle temporelle : le processus de conception est découpé en
séquences, stades, et est fait d'anticipations et de rétroactions.
- Une échelle de résolutions de problèmes : transforme l'étape d'une
situation en une nouvelle supérieure, chaque opération et la représentation
dans le dessin est un traitement.