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LES REFERENCES DES ELEVEURS BRETONS Mai 2010 - N° 44 Mécafourrages Pâturage et mécanisation Prairies multi-espèces Abreuvement au pâturage P. 11 P. 17 Un numéro spécial de Nouveau Les fiches d’aide à la décision Acteur en élevage laitier

LES REFERENCES DES ELEVEURS BRETONS Mai 2010 - N° 44 · 2012. 4. 2. · Les visi-teurs pourront observer le travail des machines en conditions réel-les. Un forum-débat à 14 h

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  • LES REFERENCES DES ELEVEURS BRETONS Mai 2010 - N° 44

    MécafourragesPâturage et mécanisation

    Prairies multi-espèces

    Abreuvement au pâturage

    P. 11

    P. 17

    Un numéro spécial de

    Nouveau

    Les fiches d’aide à la décision Acteur en élevage laitier

  • éditorial

    Les travaux du Pôle Herbivores sont conduits avec le soutien financier de :

    Dans le cadre d’un Contrat d’Objectif

    Partenaires associés au Pôle Herbivores

    Partenaire santé animale

    Les références des éleveurs bretons

    Revue éditée par la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne

    (Pôle Herbivores)Rond Point Maurice Le LannouCS 74223, 35042 Rennes cedex

    Cap Elevage est la continuité des revues départementales créées en Bretagne par

    les Maisons de l’Elevage, les EDE et les Chambres d’agriculture :

    Elevage Rentabilité (Côtes d’Armor, en 1967), A La Pointe de l’Elevage (Finistère, en 1968),

    Morbihan Elevage (Morbihan, en 1997) et Elevage Avenir (Ille et Vilaine, en 2001)

    Directeur de la publication : Alain Hindré

    Directeur de la rédaction : Rémi Espinasse

    Rédacteur en chef : Roger Hérisset

    Comité de rédaction : Roger Hérisset, Rémi Espinasse,

    Gérard Losq, Nadine Abgrall, Benoît Rubin, Jacques Lefranc,

    Marie-Hélène Garrec

    Assistante de rédaction : Madeleine Lefaucheur

    PAO : Service communication de la Chambre

    d’agriculture des Côtes d’Armor

    Crédit photographique : Chambres d’agriculture de Bretagne,

    Frcuma ouest, Contrôle Laitier. Dessins : Malo Louarn

    Imprimerie : Dessalles - St Brieuc

    ISSN : 1779 - 5303 Dépôt légal : Mai 2010

    Abonnement : 10 numéros : 51 TTC

    Vente au numéro : 7,20 TTC

    ✆ 02-96-79-21-63 [email protected]

    www.capelevage.synagri.com

    Raisonner pâturage et mécanisation

    La Bretagne, et plus spécifiquement le Finistère, accueille cette année une journée Mécafourrages, organisée à l’initiative du Réseau Cuma.

    Quoi de plus logique que de voir les Chambres d’agriculture s’associer à cette démarche, grâce à la collaboration des équipes locales de conseillers et en valorisant à l’occasion leurs travaux de recherche appliquée.

    Dans le contexte actuel, l’objectif de revenus satisfaisants nous oblige, outre la recherche d’une rémunération par les prix, de poursuivre cette conquête de performance économique des élevages.

    Deux thèmes seront abordés de façon privilégiée à Mécafourrages :

    • Favoriser le pâturage : l’herbe pâturée constitue l’aliment le plus économique avec des char-ges opérationnelles très faibles. Toutes les techniques, les simplifications, les nouveautés : travail, accès aux parcelles, alimentation en eau, mais aussi choix des espèces, implantations, doivent être approfondies. Le pâturage se heurte aujourd’hui à l’éclatement et à la dispersion des parcellaires d’exploitation. Il faut viser des agrandissements structurants, des parcellaires groupés, accessibles aux vaches laitières, c’est un challenge !

    • Favoriser une mécanisation raisonnée : + 15 % d’augmentation des charges de mécanisation en 3 ans ! Avec les Cuma et la réflexion collective, la délégation de tout ou partie des travaux des champs est nécessaire et possible. La culture de l’herbe, la cohérence entre la chaîne de récolte et de distribution seront aussi les thèmes des ateliers de Mécafourrages.

    Les Chambres d’agriculture ont mis en place une campagne d’année 2009/2010 « Agir sur mes coûts de revient » multipartenariale, avec des actions en salle, des articles de presse, des portes ouvertes. La campagne d’année 2010/2011 et la plate-forme du SPACE 2010 concerneront « Les

    échanges parcellaires : un enjeu majeur sur la durabilité des exploitations laitières bretonnes ». Ces deux campagnes répondent à une question stratégique : c’est la durabilité de nos exploitations agricoles et de nos systèmes de production

    qui sont en jeu.

    Commençons à en débattre dès le 26 mai à Mécafourrages

    Alain Hindré,Membre du Comité Professionnel Herbivores

    Abonnez-vous !Bulletin d’abonnement page 10

  • sommaire Cap Elevageimprimé sur

    papier recyclé

    N° 44 - Mai 2010

    Kerlaëc : 9 t MS/ ha

    Traon Bras : 10 ,1 t MS/ ha

    Champ de Gu ernévez : 8 ,5 t MS/ ha

    Parc ar Groa s : 8 ,2 t MS/ ha

    Rozintron : 5 t MS/ ha

    Grand verger : 9 ,5 t MS/ ha

    Pra irie de Gu ern évez : 8 ,4 t MS/ ha

    Kerfer : 8 ,5 t MS/ ha

    Me ngra lic : 9 ,4 t MS/ ha

    TrévarezVaches laitières : 8,5 tonnes de MS valorisées par hectare d’herbe

    la Vie des stations

    Réseau de fermes de réfé-rence «lait conventionnel»Le coût de l’herbe et du maïs

    Atout-Lait : à la recherche du revenu...Réfléchir à l’évolution de son système en s’appuyant sur l’expérience du groupe

    Controle laitier

    Des écarts dans les postes «coût de production»Des marges de manœuvre à explorer

    eConomie

    Autonomie et valorisation de l’herbeAffouragement en vert et mi-fané au menu !

    L’ensilage d’herbe pour des laitièresAvantages et limites

    alimentation Conduite

    En Ille-et-VilainePortrait de la Cuma de Piré-sur-Seiche

    Abreuvement des animaux au pâturageL’eau coule dans les tuyaux : profitez-en !

    Bilan de la première saison et projet pour 2010Robot de traite et pâturage à Derval

    equipements

    Mecafourrages - 26 mai 2010Journée technique sur la culture de l’herbe

    Réussir un bon foinUn exercice pas si simple !

    Entretien des prairiesMaintenir ou améliorer le potentiel des prairies

    Pâturage et faucheBien positionner la prairie multi-espèces

    Fourrages

    4

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    Une récolte d’herbe mécanisée

    Pages centrales détachables

    Les nouvelles fiches d’aide à la décision : Acteur en élevage laitier

    Tracteur réalisé par des agriculteurs Hénansal (Côtes d’Armor) - août 2007

  • 4 Mai 2010 - N° 44

    Alexandra Dupont – Frcuma Ouest [email protected]

    rganisée par les Fédérations des Cuma de Bretagne, en parte-nariat avec les Chambres d’agri-culture et le journal Entraid’, cette manifestation régionale a pour ambition de mobiliser les professionnels de l’agriculture de toute la Bretagne, près de 3 000 visiteurs sont attendus.

    Le programme des ateliersAu travers de trois ateliers tech-niques, conçus par des acteurs locaux et animés par des spécia-listes du réseau Cuma et ses par-tenaires (Chambres d’agriculture de Bretagne, Arvalis…), ce salon professionnel est l’occasion de faire le plein d’informations tech-niques, réglementaires et éco-nomiques. La parole y est aussi donnée à des agriculteurs. Dans un premier atelier intitulé « Comment faire un bon foin ? », le point sera fait sur la façon de maximiser le séchage au champ, sur la définition des objectifs ali-mentaires, la prise de décision de fauche ou bien encore sur le

    choix de la chaîne d’outils et de l’organisation.Un second atelier sera l’occasion d’aborder la problématique du maintien du potentiel de la prai-rie. Les visiteurs pourront se ren-seigner sur la gestion des rumex et chardons, sur la rotation et les itinéraires d’implantations, le choix des outils en préventif et curatif ou sur le sur-semis.Un troisième atelier « Récolte et distribution » apportera des éclaircissements sur le choix du mode de récolte en fonction du mode de distribution. Il fera le lien entre les conditions de distri-bution et de récolte et la rentabi-lité de l’exploitation.

    Démonstrations et forum-débatDes présentations de matériels de la chaîne de récolte de l’herbe : faucheuses, faneuses, andaineurs et presses seront proposées par des concessionnaires et construc-teurs sur plus de 14 ha. Les visi-teurs pourront observer le travail des machines en conditions réel-les.

    Un forum-débat à 14 h permet-tra d’échanger autour du thème « l’herbe pour accéder à des sys-tèmes économes et à l’autono-mie azotée ». Ce moment sera ponctué par des témoignages d’agriculteurs et des interven-tions d’experts du réseau Cuma et des Chambres d’agriculture sur le coût alimentaire, les pro-téines dans la ration hivernale, les chemins et parcellaires, le pâturage des grands troupeaux ou encore la mécanisation pour les excédents.

    Le réseau Cuma en actionCette journée portée par les Fédérations des Cuma de Bretagne mettra aussi en avant l’intérêt d’acheter et d’utiliser du matériel en commun. C’est à travers des manifestations tech-niques comme Mécafourrages, que le réseau Cuma œuvre pour la modernisation et le dévelop-pement de l’agriculture tout en prônant des valeurs telles que la solidarité, le travail de groupe et la vitalité des territoires ruraux

    MECAfouRRAgEs - 26 MAI 2010

    Journée technique sur la culture de l’herbeLe 26 mai prochain, c’est entre terre et mer, à Saint-Thégonnec dans le Finistère, non loin de Morlaix, qu’aura lieu la prochaine journée technique agricole consacrée à la culture de l’herbe : Mécafourrages.

    Mécafourrages, une journée autour de la culture de l’herbe

    Au 26 mai prochain !

    La centaine de bénévoles mobilisée est prête à accueillir les visiteurs et faire de Mécafourrages, le grand ren-dez-vous des professionnels de l’élevage.

    Contact : FRcuma Ouest : 02 99 54 63 15Ouverture des portes à 9 h 30 Restauration sur placeEntrée : 5 €

    Pour en savoir plus : www.meca.cuma.fr et www.ouest.cuma.fr

  • 5Mai 2010 - N° 44

    e foin offre bien des atouts :- Il est adapté à tous les ruminants quel que soit leur âge.- Il a des utilisations très variées : c’est à la fois un « médicament » pour les périodes de transition à risques métaboliques et une base alimentaire hivernale pour les animaux à faible besoin.- C’est un fourrage économique à récolter et ne nécessitant pas de gros chantiers.Mais c’est aussi parfois un cau-chemar quand la météo est cala-miteuse comme en 2007.

    La récolte du foin : des réalités très différentesFaire du foin recouvre des réali-tés très différentes aujourd’hui en Bretagne : cela va de la par-celle proche des bâtiments où une récolte de 5 balles rondes par hectare permet de « rattra-per » un pâturage loupé au cycle précédent, aux marais en zone Natura 2000 où il faut parfois attendre le 15 juillet pour récolter 6 à 7 tonnes par hectare. Entre ces extrêmes, il existe une infi-nité de situations intermédiaires et forcément il faudra essayer de se poser quelques questions pour faire les bons choix :•  quels  sont  les  atouts  et  les contraintes de la parcelle à récol-ter : proximité des bâtiments, précocité, nature des espèces pré-sentes... ?• quels sont les objectifs poursui-vis : qualité ou quantité de four-rage, vitesse de repousse et place éventuelle dans le calendrier de pâturage ?

    A titre d’exemple, voici trois illustrations de cette méthode, où nous analysons la pertinence du choix de la récolte en foin

    Situation 1 : dans une exploitation laitière…... au 20 mai, une parcelle de Ray-Grass Anglais-Trèfle Blanc, proche des bâtiments, mal pâtu-rée au cycle précédent (à cause du mauvais temps par exemple) et qui a un rendement sur pied de 2 tonnes par hectare.On peut essayer d’y faire du foin, mais ce ne sera pas nécessaire-ment la bonne solution dans les situations suivantes :• si on n’est pas sûr d’avoir 4 à 6 jours de très beau temps, ce qui n’est pas garanti à cette date. Si

    la pluie arrive entre deux, c’est le scénario catastrophe,• si on a besoin de cette parcelle dans un mois, quand la pousse de l’herbe commencera à faiblir : la repousse après un foin est plus lente qu’après un ensilage ou un enrubannage,•  si  on  est  tenté  de  retarder  la récolte pour avoir plus de rende-ment : la repousse sera plus lente, ce qui décalera encore plus son retour dans le cycle de pâturage et sa capacité de repousse.Pour toutes ces raisons, beaucoup d’éleveurs préfèrent la solution enrubannage. D’autres choisis-sent l’ensilage, si la parcelle est de taille importante ou si elle peut s’inclure dans un chantier prévu à cette période.

    Fourrages

    RéussIR un Bon foIn

    Un exercice pas si simple !Faire du foin recouvre des réalités bien différentes. Nous allons essayer de l’illustrer au travers de 3 situations couramment rencontrées qui permettront d’évaluer la pertinence du choix de ce mode de récolte. Ensuite, nous verrons les points communs qui permettent d’assurer la réussite du chantier.

    Un fanage lent permet une bonne circulation de l’air

  • 6 Mai 2010 - N° 44

    Fourrages

    Situation 2 : dans une exploitation viandeLorsqu’il y a des vaches allaitan-tes ou des bœufs ainsi que chez les producteurs de lait bio, la fau-che sert à constituer des stocks pour nourrir le troupeau l’hiver, à la différence des systèmes laitiers conventionnels où l’ensilage de maïs constitue la base des stocks hivernaux.De ce fait, le rendement de la coupe est important si on souhai-te ne pas multiplier les chantiers. Pour concilier à la fois rendement, qualité et vitesse de repousse, le foin n’est pas toujours la solution parfaite pour la 1ère coupe où la météo bretonne du mois de mai recèle un certain nombre d’incer-titudes ! Certains éleveurs pré-fèrent l’ensilage en mai et faire le foin sur les repousses de juin, d’autres choisissent de faire un pâturage avant la fauche, ce qui décale la récolte en juin, avec des jours plus longs.

    Situation 3 : le cas des parcelles éloignéesL’agrandissement des exploi-tations aboutit souvent à des parcellaires très dispersés. Les îlots de parcelles très éloignées deviennent parfois des îlots sans animaux : les prairies sont en

    rotation avec d’autres cultures et il arrive que celles-ci soit exclusi-vement fauchées.Dans ces parcelles il est souhai-table de choisir d’autres espèces que le Ray-Grass Anglais qui se révèle peu adapté à des temps de séchage court. Selon la durée de rotation, on aura deux possibili-tés principales :•  Ray-Grass  d’Italie  ou  Ray-Grass Hybride, associé à du Trèfle Violet pour des rotations de courte durée,

    • Dactyle,  fétuque élevée,  fléole associés à du Trèfle Blanc ou de la luzerne, pour des prairies de fauche de plus longue durée.Comme dans les situations pré-cédentes, la récolte en foin du 1er cycle n’est envisageable que si la météo est de la partie. Il est toujours intéressant de se prépa-rer une stratégie alternative avec de l’ensilage et de l’enrubannage. Seul le séchage du foin en grange permet de lancer un chantier avec une fenêtre météo courte.

    Objectif : qualité, quantité ou potentiel de repousse ?Une récolte présente toujours un coût et la tentation normale est de l’amortir sur un plus grand nombre de tonnes. Mais l’herbe, à la différence du maïs, repousse et cette repousse sera d’autant plus rapide qu’il restera des feuilles vertes à la base du sol. Ce phénomène est accentué si un épisode de forte chaleur survient après la fauche, comme en juin 2006 : on va donc rechercher le meilleur compromis entre quan-tité et qualité, puis viser le temps le plus court entre la fauche et le pressage.L’allongement de la durée de pâturage, élément clé de la maî-

    1 - Utiliser la nature : être prêt à saisir la première fenêtre météo qui se présente. Séchage rapide = soleil + vent + température + faible hygromé-trie L’idéal : anticyclone bien installé avec des vents orientés est ou nord-est

    2 - Partir vite : couper dès le début de la période favorable3 - Faucher le matin après la levée de la rosée4 - Faucher à 7 cm plutôt qu’à 5 si on souhaite une repousse rapide5 - Faner juste après la fauche pour gagner une journée de séchage6 - Les jours suivants, faner matin et soir doucement pour sauver le

    maximum de feuilles et éviter les pertes au sol7 - Andainer et presser en plein soleil

    Cas particulier de la luzerne : préférer la faucheuse simple ou sinon ouvrir le conditionneur à rouleaux à fond. 1er fanage aussitôt après la fauche, puis fanage très doux le matin les jours suivants, andainage le dernier matin et pressage le soir. Les pertes de feuilles peuvent aller de 9 à 40 % selon les techniques employées (Pierre Lépée – Chambre d’agriculture de la Creuse)

    Itinéraire pour un foin de qualité

    Le dactyle (et la fétuque élevée) sont des espèces plus faciles à sécher que le ray-grass anglais

  • 7Mai 2010 - N° 44

    Philippe Roger – Chambres d’agriculture de [email protected]

    trise des coûts, passe par une augmentation des surfaces dis-ponibles et des jours d’avance dès que la maîtrise des épis est réalisée (récolte au 10-15 mai pour dactyle, fétuque et Ray-Grass Anglais intermédiaire, au 25 mai pour les RGA tardifs).

    Se faire aider par la météoLe séchage du foin dépend de 4 facteurs :• L’humidité de l’air : le sécha-ge ne démarre que si le taux d’humidité de l’air est en-dessous de 70 %. Rapide au début, ce séchage se ralentit ensuite car le végétal a de plus en plus ten-dance à absorber l’humidité de l’air, notamment la nuit.•  La température de l’air : plus la température est élevée, plus l’air peut contenir de vapeur d’eau sans être saturé. En pra-tique, il faut une température minimale de 15° C•  Le rayonnement solaire : il fournit l’énergie nécessaire à l’évaporation de l’eau, mais son effet n’est maximum que sur les deux premiers centimètres de l’andain. A la base de celui-ci, seulement 10 % du rayonnement est absorbé. En pratique, cela justifie le retournement fréquent du fourrage en cours de séchage et son étalement si la faucheuse fabrique un andain derrière elle.• Le vent : il accroît la turbulen-ce de l’air au-dessus de l’andain et permet ainsi à la vapeur d’eau de s’échapper plus rapidement

    de son voisinage. Son effet est maximal juste après la coupe ou lorsque le foin a été ré-humecté par la pluie. Mais son efficacité dépend de la qualité de l’andain : il faut que l’air circule facilement au travers de celui-ci.En conclusion, pour sécher rapi-dement de l’herbe il faut : du soleil, du vent, de la tempéra-ture et une faible hygrométrie. La situation idéale : un bon anticy-clone, installé à 1 025 hpa, avec un vent orienté nord-est. Il faut partir vite, sans attendre que les vents retournent au sud-ouest annonciateurs d’humidité, voire de pluie.

    Faner aussitôt après la faucheUne très bonne récolte de foin (5 tonnes de MS/ha) doit perdre à peu près 20 tonnes d’eau par hectare avant d’être rentrée, ce qui demande 5 à 8 jours de beau temps. Pourtant, la même récolte sur pied peut transpirer 40 tonnes d’eau par hectare en une seule belle journée d’été. Que s’est-il donc passé après l’intervention de la faucheuse ?Sur un végétal sur pied, il y a un cycle continu d’absorption d’eau par les racines et d’évaporation par une multitude de cratères situés sur la face inférieure des feuilles : les stomates. Lorsque le foin est coupé, la perte d’eau très rapide au début, se fait au travers des stomates ouverts. Mais à ce rythme le foin sécherait en moins d’une demi-journée. En fait, dès que le foin atteint 70 % d’humi-dité, les stomates se ferment et la résistance à l’évaporation devient considérable. D’où l’importance de faner aussitôt la fauche (l’idéal étant de commencer le chantier à deux tracteurs) pour permettre le maximum d’évaporation sur la plus grande quantité de végétal possible. Cela permet également d’étaler les andains faits par les faucheuses-conditionneuses

    Du soleil, du vent, un air sec : sécher de l’herbe c’est comme sécher du linge

    C’est un métier qui s’apprend : certains éleveurs réussissent ainsi à faire 4 chantiers avant que d’autres n’aient pu commencer le premier.

  • 8 Mai 2010 - N° 44

    EnTRETIEn DEs PRAIRIEs

    Maintenir ou améliorer le potentiel des prairiesLe maintien de la productivité des prairies est essentiel pour assurer rendement et qualité de l’herbe offerte. L’augmentation de leur durée de vie permet aussi de limiter les coûts liés à l’implantation d’une jeune pâture. Des actions préventives dans le précédent cultural, à l’implantation et dans l’exploitation de la prairie, évitent sa dégradation et son salissement. Contre les adventices, diverses actions peuvent être mises en œuvre : désherber, intervenir mécaniquement. Et si la prairie se creuse, on peut aller jusqu’à régénérer la prairie par sursemis de trèfle blanc notamment.

    Fourrages

    e rumex peut devenir très envahissant si on le néglige notamment dans les associations avec du trèfle : il devient alors impossible à détrui-re et coûteux à contrôler. Parmi les vivaces qui ont une multipli-cation végétative très importan-te, le chardon des champs est un vrai problème pour les prairies. L’entretien des prairies se résu-me donc souvent à empêcher le développement des rumex et chardons.

    Gérer les mauvaises herbes dans la rotationLa gestion des adventices se gère dans l’ensemble de la rotation. On doit viser le zéro rumex à l’implantation de la prairie. S’il est relativement facile de détruire les jeunes plantes de rumex, il en va tout autrement pour les vieilles souches : il est donc impératif de veiller à les détruire dans la culture qui précède l’implanta-tion de la prairie. Mais dans le précédent céréales par exemple, on veillera aussi à la persistance du produit anti-rumex utilisé, à la date d’application et à la dose, afin de ne pas pénaliser la levée de la prairie à l’automne suivant. En interculture, pour déchaumer, il faut éviter les outils à disques et les matériels qui fractionnent les racines ou organes de réserve de ces plantes, et préférer les outils à dents qui remontent les rhizomes en surface pour les des-

    sécher. Il est parfois nécessaire de répéter le déchaumage au bout de trois semaines dans les parcel-les infestées, notamment par les petits chardons.

    Bien implanter, gage d’une prairie propreLe développement des mauvaises herbes dans une par-celle est toujours une course de vitesse avec la levée de la culture. Plus le développement de la culture est rapi-de, moins il y aura de mauvaises herbes, il faut donc mettre toutes les chan-ces de son côté :•  semer  tôt  :  fin  août-mi-sep-

    tembre, au retour des pluies et avant que les températures ne chutent ;• réaliser des faux semis entre la récolte des céréales et le semis de la prairie afin de faire germer un maximum de mauvaises herbes dans la couche de sol la plus superficielle et les détruire méca-niquement par un hersage peu

    profond ;•  réaliser une prépara-tion fine et rappuyée du sol, afin d’assurer un bon contact entre les graines et le sol. Le semis peut aussi se

    faire sous couvert de céréales de printemps : cela assure une production (pâture, ensilage ou grain) l’année du semis et réduit

    Le rumex, un hôte indésirable

    Partir sur de bonnes bases grâce à une

    implantation soignée de la prairie

  • 9Mai 2010 - N° 44

    les risques de salissement de la future prairie. Le semis peut être effectué en deux passages de semoir : le premier pour la céréa-le de printemps, le deuxième pour l’espèce prairiale.

    Respecter la prairie Le meilleur moyen de lutter contre les adventices est d’empê-cher leur installation en évitant de créer des trous dans la prairie. Les pratiques de pâturage tout au long de l’année jouent un rôle primordial dans le maintien en état de la prairie. Déjà, un léger pâturage dès le premier autom-ne favorise l’implantation de la jeune prairie. Au printemps, en présence de conditions humides, il est opportun de profiter des parcelles les plus portantes pour éviter le matraquage des parcel-les humides, notamment en 1ère année. Ensuite, des exploitations de la prairie par la fauche ou le pâturage suffisamment rappro-chées, évitent la montée à grai-nes des adventices. On veillera aussi à alterner les fauches cha-que année, on évitera le report de stocks sur pied sur des parcelles sensibles au rumex et on y fau-chera les refus avant développe-ment des inflorescences. L’été, quand la pousse de l’herbe ralen-tit, le surpâturage est à éviter car il dégrade la flore de la prairie. Enfin, un bon nettoyage de la prairie à l’automne détermine le rendement de la prairie l’année suivante, à condition de respec-ter deux mois de repos hivernal.Enfin, il faut aussi surveiller de très près les zones de passage intensif, les zones de piétinements : accès aux abreuvoirs, abris, entrées de champs, voire intervenir pour rénover ces zones par des resemis localisés de ray-grass.

    Désherbage chimiquePour garder des prairies propres, il faut essayer de ne pas se lais-ser dépasser par les rumex et les chardons. Dès l’implantation, il s’avère souvent nécessaire de désherber contre les rumex à par-tir du stade deux feuilles trifo-liées du trèfle. Ce passage ne doit

    pas être négligé, car c’est lui qui détermine l’avenir de la prairie et qui pourra éviter de revenir tous les ans si l’infestation devient trop importante. Il est aussi plus facile de détruire des adventices jeunes.Par la suite, en cas d’infestation faible des rumex, un désherbage localisé est très efficace et moins coûteux. Sinon un désherbage en plein est la dernière solution. Dans tous les cas, ces traite-ments doivent être faits plutôt à l’automne, en période de faible pousse de la prairie et en sève descendante du rumex pour que le produit se diffuse dans la plan-te et les racines.

    Intervenir mécaniquement pour éviter la montée à graines La lutte mécanique contre le chardon des champs est diffi-cile car il forme des rhizomes et cette multiplication végétative est favorisée par la fauche. Il est donc important que l’interven-tion de fauchage ne soit pas faite avant le stade boutons floraux, sinon on incite la dominance api-cale de la mauvaise herbe et le redémarrage par les bourgeons souterrains. Mais elle doit avoir lieu aussi avant la floraison pour éviter la formation des graines : la 1ère coupe (au 15 juin) pour épuiser les réserves du chardon

    et une 2ème fin juillet-courant août. La répétition des fauches de juin à août affaiblit les organes souterrains au moment ou les réserves des racines sont les plus faibles.Concernant le rumex, l’objectif de la fauche est aussi d’épuiser ses réserves et d’éviter la montée en graines : la 1ère fauche au 15 juin avant la montée de la hampe florale, une 2ème fauche en cours d’été, voire une 3ème à l’automne. L’idéal est l’arrachage de la racine pivotante à l’aide d’une fourche à rumex en cas de faible infesta-tion en allant au moins 10 cm de profondeur. A propos des matériels, la barre de coupe permet une coupe plus franche que le broyeur ce qui assure une meilleure repousse, mais elle laisse des andains qui peuvent étouffer la végétation : risque de salissement et dissé-mination des rumex-chardons. Le broyeur évite l’accumulation d’andains mais ne permet pas de ramasser les rumex et chardons et il peut répandre les graines.

    Régénérer la prairie en sursemant Lorsque la prairie présente des vides mais conserve un bon fond de graminées, en particulier de ray-grass anglais, il peut être intéressant de réaliser un surse-mis, notamment de trèfle blanc, de préférence à l’automne. Avec

    Jean-Marc Seuret – Chambres d’agriculture de [email protected]

    Il faut intervenir sur le rumex avant ce stade de montée à graines !

  • 10 Mai 2010 - N° 44

    Fourrages

    la technique du sursemis de trè-fle blanc, on maintient ainsi la production de la prairie, et on limite aussi les pertes d’azote nitrique dues au retournement de prairies. Comme la prairie en place reste un milieu très concurrentiel pour la nouvelle espèce semée, il faut réaliser un pâturage ras (4 cm) au préalable et ouvrir la prairie, par exemple grâce à une herse à dents rigides, afin d’obtenir des vides où le trèfle pourra s’ins-taller. Dans un essai conduit à Derval (44), c’est cette technique de griffage énergique de la prairie qui obtient les meilleurs résul-tats (figure). Il est nécessaire de semer beaucoup de trèfle blanc (4 à 6 kg/ha), agressif (type Alice, Olwen), à la volée ou au semoir pour semis direct et de rappuyer ensuite les graines par un culti-packer ou par les pieds des ani-maux. Enfin, un pâturage léger 3 à 4 semaines après le semis permettra de favoriser l’accès à la lumière de la plantule. Mais une telle technique nécessite de la patience, car dans tous les cas

    l’implantation du trèfle est lente.En somme, le maintien d‘un cou-vert productif et de qualité est donc la somme de nombreuses

    pratiques mises en œuvre tout au long de l’année et de la vie de la prairie

    Abonnez-vous à Cap elevage ! LA REVuE sPéCIALIséE BoVIns PRéféRéE DEs éLEVEuRs BRETons*

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    jusqu'au 15 juin 2010

    Bulletin d’abonnementà retourner à : Cap Elevage - Pôle Herbivores

    Maison des Agriculteurs - BP 10540 - 22195 Plérin Cedex

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    S’abonne à Cap Elevage avant le 15 juin 2009 au prix de 38,25 TTC annuel (au lieu de 51 )Hors France : 51 au lieu de 68 pour 10 numéros annuels

    ■ Ci-joint chèque bancaire de ............................. libellé à l’ordre de l’Agent comptable de la Crab.

    Date et signature

    Offre spéciale

    * enquête téléphonique Agrimages janvier 2008 auprès de 800 éleveurs

    Incidence de la technique de sursemis sur le pourcentage de trèfle blanc

    Source : station de Derval (Chambre d’agriculture 44) - Juin 2000 - Prairie de RGA

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    Pas de griffage Semoir direct

    Vertikator(griffage - semis combinés)

    HerseSemoir à engrais

    Sursemis en septembre 1998 : 2 kg/ha Demand et 3 kg/ha Alice + 15 kg/ha de RGA

    % TB

    26

    32

    45

  • 11Mai 2010 - N° 44

    n associant plusieurs espèces, on cherche à profiter de la complé-mentarité de chacune d’entre elles. En plus des économies en fertilisation azotée permises par les légumineuses, on attend de la prairie multi-espèces un certain nombre d’avantages. •  La robustesse : selon leurs caractéristiques, les espèces implantées peuvent mieux s’adap-ter à la sécheresse, aux excès d’eau, à l’hété-rogénéité à l’intérieur d’une parcelle ou enco-re aux terres à faible potentiel.• Une production étalée : l’uti-lisation d’espèces et de variétés précoces, ainsi que la production estivale des légumineuses, per-mettent de répartir la production tout au long de l’année.•  Une bonne valeur alimen-taire : les légumineuses ont une valeur alimentaire plus stable dans le temps que les graminées, ce qui permet de tamponner le vieillissement de ces dernières et de maintenir une valeur nutritive et une appétence élevée.•  De la souplesse d’exploi-tation : la présence d’une pro-portion élevée de légumineuses autorise une assez grande sou-plesse dans les rythmes d’utili-sation.•  Une facilité de fenaison : en période de pleine pousse de l’herbe, les prairies comportant des espèces avec une bonne apti-tude à la fauche permettent un débrayage plus facile des parcel-les et sécurisent la récolte face aux risques météo.

    Mélanger plusieurs graminées et légumineuses permet de profiter des atouts de chacune d’entre elles, mais il faut également pren-dre en compte leurs exigences spécifiques. Tout d’abord, l’équi-libre entre les espèces n’est pas toujours facile à maintenir. Les doses de semis et les conditions de première année, en particu-lier le climat et la conduite, sont

    déterminantes sur l’évolution ultérieure de la flore. Ensuite, la variabilité des dates d’épiaison des gra-minées, surtout si le taux de légumineuses est insuffisant, peut

    rendre difficile l’exploitation de la prairie. Enfin, la différence

    d’appétence avec un ray-grass anglais trèfle blanc peut être très marquée pendant la période de pleine pousse de l’herbe.

    Se poser les bonnes questions Pour bien raisonner la place de la prairie multi-espèces dans le système fourrager, il faut tenir compte des conditions de milieu : la parcelle sur laquel-le je vais implanter la prairie est-elle sensible à la sécheres-se ? Hydromorphe ? A alter-nance hydrique (mouillée l’hiver, séchante l’été) ? Le sol est-il acide ou bien riche en matière organi-que ? etc… Les espèces à associer seront choisies en fonction de

    PâTuRAgE ET fAuCHE

    Bien positionner la prairie multi-espècesLa prairie multi-espèces connaît aujourd’hui un regain d’intérêt auprès des éleveurs. Elle présente de nombreux atouts, mais il est important de réfléchir à sa place dans le système fourrager afin qu’elle donne entière satisfaction.

    Fourrages

    Un regain pour les prairies

    multi-espèces

    Les associations simples à base de ray-grass anglais, dactyle, fétuque élevée et trèfle blanc donnent de bons résultats.

  • 12 Mai 2010 - N° 44

    Fourrages

    leur qualité pour répondre au mieux à ces conditions particuliè-res (tableau 1). Mais, il faut égale-ment s’interroger sur le mode de valorisation principale : la prairie est-elle destinée prioritairement au pâturage, à la fauche ou à une exploitation mixte ? De même qu’il faut prendre en compte les animaux qui y pâtureront : s’agit-il de vaches laitières, de vaches allaitantes ou d’autres bovins ? Derrière ces questionnements, on cherche à intégrer les notions d’intensification du système fourrager en considérant la part d’herbe pâturée et les performan-ces animales souhaitées.Pour le pâturage des vaches laitiè-res qui exigent un fourrage appé-tant et de bonne valeur nutritive, l’association ray-grass anglais-trèfle blanc est une valeur sûre, bien adaptée aux sols sains et profonds. Dans des conditions de sols plus délicates, l’utilisation de prairies multi-espèces apportera un plus. En effet, l’introduction de fétuque élevée en sol humide ou de dactyle en sol séchant, répondra aussi bien au pâturage qu’à la fauche. Si elles ne sont pas épiées, ces graminées asso-ciées à du trèfle ont une bonne valeur alimentaire. Ces prairies satisferont alors les besoins de tout type de bovins. En revanche, autour de l’épiaison, pour les ani-maux à forte exigence que sont les vaches laitières, la gestion du pâturage sera plus délicate. Il peut donc être intéressant de faucher les multi-espèces quand

    les prairies de ray-grass anglais-trèfle blanc sont en pleine pousse et de les faire pâturer en début de saison, puis en été lorsque le ray-grass anglais est à la peine.

    Un atout en système herbager Dans les exploitations laitières où la part d’herbe est importante (≥ 45 ares/VL), la fauche tient une place importante dans le système. La surface en herbe couvre les besoins de pâturage pour le prin-temps et l’été et assure une partie des stocks distribués en hiver. Il est important de réussir les fauches pour préparer les stocks sur pied qui permettront d’allon-ger la durée de pâturage en été, mais également pour distribuer un fourrage de qualité en hiver. Dans ce cas, la prairie multi-espèces est très complémentaire du ray-grass anglais–trèfle blanc. Avec une facilité de séchage plus grande, elle représente un atout pour le foin nécessaire dans ces systèmes. Elle permet également de réaliser des fauches plus pré-coces, d’étaler les chantiers et ainsi de décaler les repousses. En adaptant les associations à la connaissance de ses parcelles et de ses pratiques d’exploitation, les différentes espèces peuvent trouver leur place, jouer des rôles complémentaires et ainsi répon-dre aux attentes de l’éleveur

    L’équilibre entre les espèces dépend des conditions pédoclimatiques et du mode d’exploitation.

    Exemples d’associations (dose de semis en kg/ha)

    Dactyle 11RGA diploïde 7

    Trèfle blanc 4

    Fétuque élevée 15RGA diploïde 6

    Trèfle blanc 2Trèfle hybride 2

    séchant et hydromorphe

    Dactyle 7Fétuque élevée 10RGA diploïde 5 Trèfle blanc 4

    Fétuque élevée 9RGA diploïde 7Pâturin des prés 4Trèfle blanc 3Trèfle hybride 3Lotier corniculé 3

    Sols séchants

    Sols hydromorphes

    Sols hétérogènes

    Sols à «petit potentiel»

    RG Hybride 10Trèfle violet 10

    Dactyle 7Luzerne 15

    Prairie de fauche

    Voir aussi Cap Elevage n°11

    - Janvier 2007 «Pâturage en

    zone séchante : pensez aux

    prairies multi-espèces»

  • 13Mai 2010 - N° 44

    Françoise Guillois – Chambres d’agriculture de [email protected]

    Espèces Caractéristiques

    Ray-grass anglais

    Le roi du pâturageC’est une graminée facile à implanter avec une forte capacité de tallage et qui offre un fourrage d’une excellente valeur alimentaire. Le ray-grass anglais aime les bonnes terres et ne pousse pas en période sèche.

    DactyleLa graminée des zones sèchesIl se comporte remarquablement en condition de sécheresse et profite des moindres pluies d’orage en été. Il est facile à utiliser en foin et en ensilage.

    Fétuque Elevée

    La graminée tout terrainElle résiste aussi bien au froid, qu’à la sécheresse et aux excès d’eau. C’est une graminée précoce, robuste et productive. Elle est facile à exploiter en fauche car elle sèche très rapidement.

    Ray-grass hybride

    L’herbe de faucheLe ray-grass hybride s’implante facilement et produit rapidement. Sa précocité et son fort potentiel de production ont orienté son utilisation vers la fauche.

    Fétuque des prés

    Une bonne graminée peu agressiveC’est une espèce des terres fraiches. Sa résistance à la sécheresse est faible. Elle supporte bien les piétinements, mais tolère mal les coupes fréquentes. Elle est sensible à la concur-rence des autres espèces prairiales.

    Pâturin des prés

    Une graminée de couvertureC’est une espèce bien pâturée, excellente en foin et qui résiste au piétinement. Grâce à ses rhizomes, elle colonise les espaces du couvert végétal resté libre, et est souvent asso-ciée en tant que plante de couverture.

    Trèfleblanc

    L’appétence et la souplesseIl s’adapte à tout type de sol à condition qu’il ne soit pas trop acide ni trop humide. S’il ne manque pas d’eau, il produit beaucoup en été et résiste bien aux fortes températures. Il est parfaitement adapté au pâturage ras et fréquent.

    Trèfle violet

    La légumineuse d’appointC’est une espèce très productive de pérennité limitée. Le trèfle violet peut apporter un plus à la production d’une prairie les deux premières années.

    Luzerne

    La légumineuse de fauche La luzerne aime les sols sains et les pH supérieurs à 6. Sa résistance à la sécheresse et sa productivité sont élevées. Elle produit un fourrage riche en protéine, mais de valeur éner-gétique modeste. C’est une espèce météorisante qui n’est pas adaptée au pâturage.

    Trèfle hybride

    La légumineuse des terres humidesC’est une légumineuse vivace à port dressé qui prospère dans les milieux humides. Elle s’accommode de terres peu profondes, mais est peu tolérante à la chaleur et à la séche-resse.

    Lotier corniculé

    La légumineuse des sols pauvresCette espèce n’est jamais dominante mais s’exprime bien dans toutes les situations pédologiques difficiles et dans les prairies conduites avec des pratiques extensives. En revanche, elle peut mal se développer en sols fertiles.

    Les caractéristiques des principales espèces prairiales

  • 14 Mai 2010 - N° 44

    LEs PuBLICATIons Du PôLE HERBIVoREs

    A destination des éleveurs, des techniciens ou des enseignants, le Pôle Herbivores traduit les résultats de ses travaux sous forme directement applicable au travers de guides pratiques ou de fiches techniques.

    N’hésitez pas à vous renseigner : Madeleine Lefaucheur : 02.96.79.21.63 ou [email protected]

    Gui

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    Avril 2006

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    pour vaches laitières

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    Stratégies bâtiments mécanisationCe guide apporte des axes de réflexion et des propositions concrètes pour maîtriser le montant du capital investi et les coûts de fonctionnement liés au choix de systèmes laitiers et aux équipements induits. Il invite à valoriser au mieux les atouts structurels des exploitations, à recentrer le projet bâtiment à partir du travail quotidien de la traite, à repenser la mécanisation à partir des besoins de l’élevage.

    Il s’adresse à tous les exploitants pour gagner en compétitivité dans les projets de modernisation de l’exploitation et d’évolution des structures (installation, agrandissement). Prix : 15 € TTC

    Solutions travail70 élevages laitiers des Réseaux d’élevage ETRE (Equilibre Travail Revenu Environnement) ont été volontaires pour enregistrer leur temps de travail d’astreinte ou de saison. Les résultats des enquêtes, regroupées par tâche dans le guide pratique « Solutions travail », peuvent servir de repères aux techniciens et aux éleveurs laitiers. Les solutions proposées privilégient la simplification, l’organisation avant l’investissement. Ces ques-tions sont d’actualité avec tous les projets d’agrandissements ou de regroupements. Prix : 15 € TTC

    Optimiser l’alimentation et la conduiteVéritable outil de pilotage de l’atelier laitier, ce guide est conçu pour servir de support à un travail de réflexion avec son technicien. Prix : 15 € TTC

    13 cas concretsCes 13 fiches sont le résultat d’un suivi d’élevages laitiers dans le cadre des Réseaux ETRE et BIO depuis 6 années. Chacune illustre le fonctionnement global du système de production mis en place et présente les résultats en terme de travail, revenu et envi-ronnement. Chaque cas concret peut ainsi servir d’illusatration et de savoir-faire lors d’une ana-lyse ou d’une modification de son système ou lors de la mise en place d’un nouveau système. Prix : 15 € TTC

    6 menus pour vaches lai-tièresCes 6 fiches décrivent 6 systèmes d’alimentation pour les vaches lai-tières du «maïs toute l’année» au «tout herbe». Elles proposent tout au long de l’année des repères de conduite du pâturage (dates clés, hauteurs…), de l’alimentation (besoins en fourrages, complémen-tation) et de la santé-reproduc-tion. Les niveaux de lait permis ainsi que les coûts alimentaires sont précisés par menu. Prix : 15 € TTC

    Systèmes lait + viande bovineLa Bretagne est une région importante de production vian-de. Elle se singularise par la pré-sence de nombreux systèmes mixtes : une vache allaitante sur trois et trois bovins mâles sur quatre sont détenus par les éleveurs laitiers. Basé sur le suivi d’exploitations, ce dos-sier décrit le fonctionnement et les résultats économiques de 5 systèmes de production. Prix : 15 € TTC

    Alléger le travail d’astreinteCe dossier comprend 13 fiches techni-ques :

    • 5 concernent la simplification du travail d’astreinte : monotraite, hygiène à la traite, allaitement des veaux, régime hivernal des génisses et ration sèche pour vaches laitières.

    • 5 traitent de l’organisation au niveau de l’élevage : période sans vêlage, modulation des horaires de traite, vêlage précoce, pâturage précoce des veaux et organisa-tion du pâturage.

    • 3 autres présentent des équipements d’élevage : choix du matériel de traite, robot de traite et affouragement à l’aide d’une désileuse-cube. Prix : 20 € TTC

    Fiches techniques « Jeunes bovins »Un document de synthèse des itinéraires techniques de jeunes bovins a été élaboré en collaboration avec l’Institut de l’Elevage et Arvalis sur la base des données des fermes expérimentales du Grand Ouest (Mauron-CA de Bretagne, Les Etablières-CA des Pays de la Loire, La Jaillère-Arvalis). Au total, 13 fiches concernent 6 races (Charolaise, Limousine, Bonde d'Aquitaine, Prim'Holstein, Normande, Montbéliarde) et différents types de régimes (ensilage de maïs plus ou moins com-plémenté, tout concentré). Prix : 8 € TTC

    Gagner plus par mes produitsCe guide propose des solutions concrètes pour améliorer le revenu par une meilleure maîtrise des produits de l’exploitation. Deux types d’actions sont proposés :

    - optimiser les produits lait, viande et cultures pour assurer de meilleures marges

    - mieux combiner les productions lait, viande et cultures en valorisant pleinement les atouts de chaque exploitation.

    Prix : 15 € TTC

    Alléger le travail d'astreinte

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    Objectif qualité de vie

    Les travaux ayant permis la réalisation de ces fiches ont bénéficié du financement de

    de la traite et de l'alimentation

    Elles sont l'aboutissement du projet "Redastreinte" piloté par les Chambres d'agriculture de Bretagne en partenariat avec :

    La rédaction de ces fiches a été coordonnée par Gérard Losq, avec Jean-Yves Porhiel, Benoît Portier, Yvon Séïté et Guylaine Trou du Pôle Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne

    et avec la contribution de Philippe Cadoret, Françoise Guillois, Roger Hérisset, Annette Hurault, Dominique Jouanne, Marylise Le Guénic,

    Philippe Roger, Jean-Marc Seuret (Chambres d’agriculture de Bretagne) ; Marc Fougère, Thomas Huneau (Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique) ; Valérie Brocard, Philippe Brunschwig, Vincent Corbet,

    Philippe Roussel (Institut de l'Elevage) ; Dominique Pomiès, Bernard Rémond (Inra), Yannick Le Cozler (Agro Campus Ouest), Maryvonne Béguin (Fnilouest), Marie-Pierre Jacqueroud (Coop de France Ouest).

    Contacts

    Décembre 2008

    Projet Redastreinte

    Des techniques innovantes pour réduire le travail d’astreinte

    Améliorer les conditions de vie des producteurs de lait et la productivité de leur travail passe par le développement de techni-ques innovantes permet-tant de réduire le temps d’astreinte. Cette amélio-ration devient aussi une nécessité pour renforcer l’attractivité du métier de producteur de lait et pour maintenir la compétitivité de la filière.La traite représentant plus de 50 % du travail d’as-treinte en hiver en est le premier poste. Elle est sui-vie par l’alimentation qui occupe près du tiers de ce temps. Le dossier fait donc le point sur un certain nombre de techniques dans les domaines de la traite et de l’alimentation qui permettent de réduire ce travail d’astreinte, en jouant sur la simplification des tâches, l’organisation de la conduite ou l’appel à un équipement spécifi-que.A chacun de trouver avec son technicien, la ou les so-lutions les mieux adaptées à la problématique travail de son élevage.

    Jean–Luc FOSSEPrésident du Pôle Herbivores, Recherche Appliquée des Chambres d’agriculture de Bretagne

    Chambres d'agriculture de Bretagne• Côtes d’ArmorAvenue du chalutier «Sans pitié»BP 540 - 22195 Plérin cedexTél. 02 96 79 21 77 - Fax 02 96 79 21 00

    • Finistère5, allée Sully29322 Quimper cedexTél. 02 98 52 49 58 - Fax 02 98 52 49 68

    • llle-et-VilaineRue Maurice Le LannouCS 14226 - 35042 Rennes cedexTél. 02 23 48 26 80 - Fax 02 23 48 26 81

    • MorbihanAvenue du général Borgnis-DesbordesBP 398 - 56009 Vannes cedexTél. 02 97 46 22 00 - Fax 02 97 46 22 23

    Chambre d'agriculture de Loire-AtlantiqueRue Pierre Adolphe BobierreLa Géraudière - 44939 NANTES cedex 9Tél. 02 53 46 60 00 - Fax 02 53 46 64 19

    Institut de l’Elevage• Monvoisin - 35650 LE RHEU

    Tél. 02 99 14 77 27 - Fax 02 99 14 87 85• 9, rue A. Brouard - 49105 ANGERS cedex 02

    Tél. 02 41 18 61 60 - Fax 02 41 18 61 61

    INRAURH, 63122 St Genès-ChampanelleTél. 04 73 62 44 00 - Fax 04 73 62 44 50

    Agro Campus Ouest65, route de St BrieucCS 84215 - 35042 RENNESTél. 02 23 48 50 00 - Fax 02 23 48 55 10

    Ces fiches sont éditées par le Pôle Herbivores des Chambres d’Agriculture de Bretagne avec la participation financière de

    Responsable de la publication : Rémi Espinasse Conception : Pôle Herbivores des Chambres d'agriculture de Bretagne Maquette : Service Communication Chambre d'agriculture des Côtes d'Armor Impression : Le Révérend Photos : Chambres d’agriculture de Bretagne Dessins : Malo Louarn N° ISBN : 2-916464-07-7 Dépôt légal : 1 trimestre 2009 Prix : 20 e TTC

    Décembre 200715 €

    cas concrets

    Syst

    èmes

    laiti

    ers

    Equilibre

    Travail - Revenu - Environnement

    Chambres d’Agriculture de Bretagne, Recherche Appliquée, Pôle Herbivores - Tél 02 96 79 21 63.E-mail : [email protected]——————Chambre d’Agriculture des Côtes d’Armor - Tél 02 96 79 21 63E-mail : [email protected]

    [email protected] ——————Chambre d’Agriculture d’Ille et Vilaine - Tél 02 23 48 26 80E-mail : [email protected]

    franç[email protected]——————Chambre d’Agriculture du Finistère - Tél 02 98 52 49 58E-mail : [email protected] ——————Chambre d’Agriculture du Morbihan et Institut de l’ElevageTél 02 97 46 28 28E-mail : [email protected]

    Ces fiches ont été réalisées par l'équipe

    Réseaux (Conventionnel et Agrobio) du Pôle

    Herbivores des Chambres d'Agriculture

    de Bretagne : Sophie TIRARD,

    Anne BRAS, Françoise ROGER,

    Philippe CADORET, Jean-Marc SEURET,

    Bernard LE LAN.

    Systèmes laitiers

    13 cas concretsRéseau ETRE Conventionnel

    N° Nom du Cas Concret1 Du lait par vache avec du pâturage2 Du lait par vache, très économe3 Voie fourrage maïs, et choux colza4 Voie fourrages maïs 5 Voie fourrages maïs en race normande6 Un regroupement très structurant en lait plus viande7 Voie fourrages herbe en zone sèche8 Voie fourrages herbe en zone favorable

    Réseau BioN° Nom du Cas Concret9 Du lait Bio sur des sols à faible potentiel

    10 Du lait Bio avec des céréales immatures11 Du lait Bio avec des normandes en zone sèche12 Du lait Bio en zone favorable13 Du lait Bio en zone périurbaine

    Partenaires associés au Pôle Herbivores

    Participation financière du Conseil Régional de Bretagne

    Les travaux du Pôle Herbivores bénéficient du soutien financier de

    Le suivi des Réseaux d'Elevage est réalisé avec la participation de

  • 15Mai 2010 - N° 44

    Alexandra Dupont - Frcuma [email protected]

    Geoffrey de Wever - Elève ingénieur - Lasalle Beauvais

    a Cuma de Piré/Seiche couvre de nombreu-ses activités, notam-ment l’ensilage de maïs, l’épandage d’effluents et la récol-te de l’herbe. En 2009, la Cuma est passée d’un système à deux faucheuses-conditionneuses de 3 m avec ensilage pick-up large (4,50 m), à un système combiné avant–arrière sans conditionneur (Kuhn) et ensilage avec pick-up de 3,50 m : « Le renouvelle-ment du parc matériel de l’herbe était impératif, notamment dans un pick-up ne dépassant pas 3,50 m de large pour rester dans le gabarit routier », précise Paul Diot, Président de la Cuma.Pour la fauche, il s’agit d’une prestation complète regroupant tracteur, chauffeur et l’ensem-ble de fauche. Cette option a été choisie car l’ensemble néces-site non seulement un relevage avant, mais aussi une prise de force avant. Le débit de chan-tier pour la fauche est compris entre 3 et 6 ha/h en fonction de la taille des parcelles et de leur géométrie. Les six chauffeurs de la Cuma ont en charge l’entre-tien des matériels au quotidien. L’organisation du chantier est planifiée par le responsable de l’atelier et les adhérents, princi-palement par téléphone.17 000 € ont été investis dans l’ensemble de fauche. A cela sont venus s’ajouter un andaineur Pottinger et 2 toupies de 7 m de large avec andain central. C’est sur les conseils d’agriculteurs bio, qu’ils ont choisi cette solution

    pour couper l’herbe. De plus, la fauche sans conditionneur demande moins de puissance, la Cuma de Piré utilise un tracteur de 120 ch : « Ce système est moins tirant et coûteux qu’une conditionneuse ». Cette métho-de permet aussi au fourrage de sécher en nappe plus rapidement : 3 ou 4 jours de séchage suffi-sent pour avoir un ensilage de qualité. La qualité de coupe de l’ensemble est appréciée par les adhérents : « Sur le principe, les adhérents sont satisfaits de couper à plat et de récolter après, ça sèche mieux qu’en andain ». En revanche, quelques soucis perdurent lors de la reprise de l’andain, comme des

    bourrages et cailloux au niveau du pick-up. Pour Paul Diot : « l’idéal serait un andaineur en pick-up mais cela coûte encore cher ». Plusieurs projets sont en cours : l’agrandissement du hangar et pourquoi pas l’essai de nouveaux andaineurs. « Selon le choix four-rager des adhérents, on s’adap-tera », rappelle le Président.Quant aux journées techniques sur l’herbe organisées par le réseau Cuma, Paul Diot est un habitué. En 2000, il s’est rendu à Langon : « c’est toujours inté-ressant d’aller voir les nouveaux modes de récolte et ça permet aussi de tenir au courant les adhérents et de pouvoir anticiper leurs attentes »

    equipements

    En ILLE-ET-VILAInE

    Portrait de la Cuma de Piré-sur-SeicheC’est en Ille-et-Vilaine, au cœur du village de Piré-sur-Seiche, que la Cuma du même nom s’est constituée en 1952, après plusieurs constats : l’impossibilité d’investir en individuel, une baisse de la main d’œuvre et l’opportunité d’avoir du matériel performant. Douze agriculteurs fondateurs ont décidé de s’organiser en Cuma, avec la volonté de travailler en groupe. Aujourd’hui, la Cuma rassemble une cinquantaine d’adhérents, sur Piré et les communes avoisinantes.

    Témoignage

    Faucheuse 3 m sans conditionneur

  • 16 Mai 2010 - N° 44

    Les fiches «Acteurs en élevage laitier»

    Dans le contexte économique actuel, la gestion de l’exploitation revêt une importance primordiale dans la construction du résultat économique.Comme dans toute activité économique, la maîtrise des coûts reste capitale. Des marges de manœuvre existent dans beaucoup d’exploitations. Cependant, les déci-sions doivent être prises en mesurant les conséquen-ces de ses choix, pour éviter de fausses économies (pertes supérieures au gain escompté).Pour vous aider, le Pôle Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne a rassemblé dans des fiches d’aide à la décision les données acquises. L’objectif est de faire le tri entre les pratiques incontournables et celles qui peuvent être supprimées, tout en ayant conscience des conséquences de la mise en œuvre nécessaire à cette suppression.Chaque fiche répond aux questions d’éleveurs :• A quoi sert cette pratique ?• Quelles sont ses conditions d’efficacité ?• Dans quelles situations, est-il indispensable de la

    conserver ?• Quand peut-on s’en passer ?

    Chaque mois vous retrouverez dans Cap Elevage une ou plusieurs fiches concernant l’alimentation, la santé du troupeau, les équipements.

    Ces fiches sont rassemblées dans 4 cahiers : «Santé du troupeau», «Alimentation à l’herbe», «Alimentation hivernale» et «Bâtiments-équipements».

    Fiche

    s d’a

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    déc

    ision

    Mars 2010

    Acteur en élevage laitierJ'analyse, j'agis

    Santé du troupeau

    REFLEXION

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    à l’herbe

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    Mars 2010

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    Journée lait 2010, les bons leviersCes cahiers ont été présentés lors d’une journée technique qui a rassemblé 130 participants le 23 mars 2010 à Mûr de Bretagne.Au-delà des résultats des études menées par les Chambres d’agriculture depuis de nombreuses années, cette journée, ponctuée de témoignages d’éleveurs a présenté :• des indicateurs et des repères sur les résultats économiques• une hiérarchisation des postes du coût de production, pour identifier les axes de travail à privilégier• des outils de diagnostic et de tableau de bord, pour situer et suivre son exploitation• des fiches actions, pour une mise en œuvre pratique en exploitations

    Cette journée s’inscrit dans le cadre de la campagne régionale « Agir sur les coûts de revient », qui concerne toutes les productions : lait, viande bovine, porcs, aviculture et grandes cultures. Cette campagne, animée par les Chambres d’agriculture de Bretagne, revêt plusieurs formes d’actions collectives au cours de l’année 2010 : articles de presse, portes ouvertes, journées techniques, formations.

    REFLEXION

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    unE nouVELLE PuBLICATIon Du PôLE HERBIVoREs

    Vous pouvez commander le dossier complet auprès du Pôle Herbivores – Madeleine Lefaucheur – 02.96.79.21.63 au prix de 20 € TTC (les cahiers «Alimentation hivernale» et « Bâtiments-équipements» seront disponibles à l’automne 2010)

  • Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Alimentation à l’herbe Mai 2010 - N° 44

    Jean-Marc Seuret – Chambres d’agriculture de [email protected]

    A quoi ça sert ?• Réduire les charges opérationnelles liées à l’alimentation :- meilleure valorisation de l’herbe disponible par le pâtu-

    rage, car les vaches ne sont pas en situation de choix ;- économie des fourrages stockés ;- limitation de la fauche de l’herbe au strict minimum sur

    le parcellaire accessible aux vaches. => une ration 100 % herbe permet un gain de coût alimentaire de 6 €/1 000 litres de lait par rapport à une ration maintenant 5 kg de maïs par vache, auquel se rajoutent des économies sur les coûts de distribution et de récolte supplémentaire.

    • Réduire le temps de travail autour du silo : moins de distribution de stocks, moins de récolte d’herbe…

    RemarqueLa distribution d’ensilage de maïs au printemps en com-plément du pâturage ne sert pas à :- améliorer les performances laitières : un apport de 5 kg de maïs au printemps, c’est seulement + 0,4 kg de lait, + 1,2 TB, + 0,3 TP (Chénais et al, 1997) ;- améliorer les performances de reproduction et de santé.

    Situations où c’est indispensable - système avec au moins 30 ares d’herbe par vache.- quand à la date de fermeture du silo on dispose de :. 12 jours d’avance au pâturage.. une pousse qui couvre les besoins des vaches : par exem-ple une pousse de 45 kg de MS/ha/j avec 35 ares d’herbe par vache (45 kg x 0,35 ares = 16 kg de MS/VL/j).

    Quand peut-on s’en passer ?Lorsqu’on dispose de moins de 30 ares d’herbe par vache en zone intermédiaire.

    Quels ajustements et alternatives ?Si risques de météorisationSurtout sur les jeunes repousses de légumineuses, sur les parcelles riches en trèfle (> 50 %), notamment lorsque les conditions climatiques sont aggravantes : matins humides et froids, gelée blanche, rosée, forte amplitude thermique jour - nuit.• Distribuer des fourrages grossiers avant la sortie en pâture• Adapter la complémentation minérale pour éviter des excès de calcium.

    Si mauvais temps• Distribuer du foin pour compenser la baisse d’ingestion d’herbe.• Distribuer du concentré énergétique si le niveau initial d’apport est faible ou nul.

    Si maintien de l’ensilage de maïs• Contrôler les quantités de maïs distribué pour que l’herbe présente sur les parcelles ne soit pas gaspillée :- en limitant le temps d’accès au maïs : une vache ingère 4 kg d’ensilage en ½ heure ;- en pesant les quantités distribuées.• Disposer d’un silo de taille adapté permet d’éviter les échauffement (avance minimum de 20 cm par jour ) et facilite la gestion des quantités à distribuer.

    Si volonté de maintenir l’ensilage de maïsAvec plus de 30 ares d’herbe par vache, le système n’est pas géré de manière cohérente. Un ajustement de la surface en herbe est à réaliser : redescendre à 25 ares d’herbe par vache.

    Fermer le silo de maïs au printemps quand on dispose de 30 ares et plus d’herbe par vache, c’est profiter pleinement de l’herbe pâturée, gagner du temps en ne distribuant plus de fourrages stockés et diminuer le coût alimentaire. Conserver du maïs dans la ration des vaches, c’est risquer de gaspiller l’herbe disponible et aussi de trop faucher par la suite.

    La fermeture du silo de maïs au printemps

    Fiche d’aide à la décision

  • Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Alimentation à l’herbeMai 2010 - N° 44

    Gérard Losq – Chambres d’agriculture de [email protected]

    Le concentré de production n’est pas indispensable en période de pâturage seul, parce que l’herbe pâturée est un aliment appétent, riche en énergie. Le coût alimentaire diminuera de 3 à 5 €/1 000 l de lait par kg de concentré de production économisé pour une production à l’herbe de 25 l de lait/VL/jour et un prix du concentré de 90 à 120 € la tonne. Sa suppression est un moyen pour réduire au maximum le temps de travail d’alimentation sur cette période de pâturage. Son maintien dépend des objectifs de production.

    A quoi ça sert ?• A pallier une ingestion d’herbe limitée : quand les condi-

    tions climatiques sont défavorables (pluie, froid, souillure de l’herbe).

    • A produire au mieux 1 kg de lait/kg de concentré de production apporté. En effet, la consommation d’herbe est diminuée de 0,5 à 0,7 kg de MS par kg de concentré apporté lorsque l’herbe offerte est en quantité suffisante et de qualité. Le tableau ci-dessous montre que l’efficacité du concen-tré devient de plus en plus faible quand la qualité de l’herbe offerte augmente (hauteur entrée faible à moyenne et hauteur sortie élevée). A l’inverse, les efficacités élevées de concentré vont de paire avec un pâturage de moins bonne qualité (hauteur entrée élevée et hauteur sortie faible, significatives d’un pâturage ras).

    Taux de substitution entre l’herbe et le concentré selon la hauteur entrée et sortie dans les parcelles

    Hauteurs sortie4 cm 5 cm 6 cm

    Hauteurs entrée

    10 cm 0,18 0,50 0,66

    12 cm 0,04 0,32 0,54

    14 cm 0 0,21 0,41

    Source : Inra 2007

    Forte efficacité du concentré, faible substitution avec l’herbe Faible efficacité du concentré, forte substitution avec l’herbe

    ça ne sert pas à :• améliorer ni la santé des vaches, ni les performances de

    reproduction ;• améliorer l’état d’engraissement (il faut 1 kg de concen-

    tré/vache pendant 120 jours pour gagner 0,1 point d’état).

    Situations où c’est indispensable• Si le nombre de vaches est limité pour faire le quota et

    qu’il faut maximiser la production par vache.• Si les fourrages stockés sont en quantité insuffisante

    pour faire face au manque d’herbe (0,5 kg de MS de fourrage économisé par kg de concentré apporté).

    • Si l’herbe pâturée est de qualité insuffisante.

    Quand peut-on s’en passer ?• Quand on dispose d’une herbe feuillue de qualité offerte

    en quantité suffisante.• Quand l’ingestion des vaches est optimisée en visant

    une hauteur sortie de 4 à 5 cm au printemps et 5 à 6 cm en été et pas plus ras.

    Quelles alternatives ?• En cas de quantité insuffisante d’herbe ou de jours au

    climat difficile, prévoir un apport de foin ou d’enruban-nage ou de concentré. Cette situation ne doit pas être prolongée, elle est à réserver aux contextes de pénurie fourragère ou de chargement très élevé.

    • Augmenter le concentré est d’autant plus possible, dans ces situations, qu’on en distribue peu au départ.

    Supprimer le concentré de production en période de pâturage seul est tout à fait possible sans risque pour la santé ou la reproduction de l’animal, même pour des animaux en début de lactation. Cela permet de diminuer le coût alimentaire et le temps de travail d’alimentation.

    Le concentré de production en période de pâturage seul

    Fiche d’aide à la décision

  • Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Alimentation à l’herbe Mai 2010 - N° 44

    Gérard Losq – Chambres d’agriculture de [email protected]

    Maintenir la complémentation minérale au pâturage cor-respond à la nécessité de couvrir les besoins en oligo-élé-ments des vaches. Faire l’impasse pendant 2 mois aboutit à une économie de 2 à 3 €/1 000 l de lait en supprimant l’apport de 150 g d’AMV/VL/j (pour un minéral à 500 € la tonne et une production à l’herbe de 25 l de lait/VL/jour).

    A quoi ça sert ?• à couvrir les besoins des vaches en oligo-éléments et en

    vitamine E.

    RemarqueLa couverture des autres minéraux et vitamines est assurée parce que :• l’herbe est suffisamment pourvue en minéraux majeurs:

    c’est le cas du Phosphore et du Calcium, notamment lorsque la prairie est riche en trèfle blanc ;

    • les vaches trouvent ou synthétisent suffisamment de vitamines A et D à l’herbe.

    Attention, ça ne sert pas à • améliorer les résultats de reproduction des vaches à

    inséminer, le principal élément à surveiller étant le ni-veau énergétique de la ration en relation avec le niveau de production laitière ;

    • améliorer la résistance des animaux, s’ils ont eu un apport régulier de minéral au cours des mois précédents.

    Situations où c’est indispensable• Si les vaches ont été nourries avec des rations défici-

    taires en oligo-éléments et en vitamines en période hivernale (AMV absent ou en quantité insuffisante).

    • S’il n’y a pas de légumineuses en quantité suffisante dans la prairie.

    • En cas de pousse d’herbe insuffisante ou d’herbe âgée et avancée en stade.

    • Sur des vaches en début de lactation à l’herbe ou sur des vaches à haut niveau de production.

    • Au-delà de 2 mois de régime d’herbe seule sans minéral, il faut reprendre la distribution, la non-couverture en oligo-éléments ne devant pas se prolonger.

    • Sur des vaches en tarissement à l’herbe pour la qualité du colostrum (il faudra dans ce cas être vigilant vis à vis des excès possibles en calcium et phosphore sur des parcelles avec du trèfle).

    • Pour des génisses.

    Quand peut-on s’en passer ?Certains oligo-éléments, vitamines ou Ca et P étant stoc-kables dans l’organisme, l’impasse sur une période courte de 2 mois est possible, compte-tenu des stocks et des apports par le pâturage, à condition de se situer dans les conditions suivantes : • quand on dispose d’une herbe de qualité en quantité

    suffisante ;• quand on est en ration d’herbe seule, de préférence en

    association graminée-légumineuse. En cas d’apport de plus de 4 kg de matière sèche de maïs, la reprise de la complémentation minérale se justifie ;

    • lorsque le taux de légumineuses (trèfle blanc) dans la prairie est suffisamment important ;

    • quand la durée de pâturage seul (sans apport d’ensilage ou de concentré), n’excède pas 2 mois.

    Quelles alternatives ?• Possibilité d’opter pour des blocs à lécher du commerce

    ou faits maison pour apporter cuivre, zinc, cobalt, iode et sélénium.

    Faire l’impasse pendant 2 mois sur la complémentation minérale au pâturage, permet de diminuer le coût alimentaire et de simplifier l’alimentation, d’autant plus si la dis-tribution du minéral est prétexte à maintenir le concentré ou l’ensilage de maïs.

    La complémentation minérale au pâturage seul

    Fiche d’aide à la décision

  • Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Alimentation à l’herbeMai 2010 - N° 44

    Jean-Marc Seuret – Chambres d’agriculture de [email protected]

    A quoi ça sert ? • Permettre et prolonger le pâturage estival notamment en

    zone séchante.• Retarder la réouverture du silo : économiser des stocks.• Moins faucher en été, voire ne plus faucher : réduire les

    coûts.=> un gain de coût alimentaire de 35 €/1 000 litres de lait quand la part d’herbe pâturée passe de 8 à 15 kg de matière sèche/vache en été.

    • Gagner du temps : moins de distribution de fourrages.

    Situations où c’est possible • Disposer :- d’un système fourrager avec au moins 35 ares d’herbe

    par vache.- de parcelles d’associations : RGA-TB par exemple, avec

    un bon taux de trèfle (de 40 à 50 %) pour assurer une bonne valeur alimentaire de l’herbe.

    - de parcelles profondes qui conservent un potentiel de pousse de l’herbe en début d’été, ne risquant pas de dessécher sur pied, et des prairies non infestées de rumex ou chardons.

    • Avoir maîtrisé les épis par la fauche ou par le pâturage sur les parcelles destinées aux stocks sur pied : le faire tôt en zone séchante.

    • Avoir accumulé suffisamment d’herbe sur les parcelles : au 1er juillet, disposer de 30 jours d’avance en zone intermédiaire, 40 jours en zone sèche.

    Quand peut-on s’en passer ?Lorsque le système fourrager dispose de moins de 35 ares d’herbe par vache.

    Quels ajustements et alternatives?• Valeur alimentaire moindre si taux de trèfle insuffisant :

    baisse de la valeur nutritive de l’herbe et des quantités ingérées :=> ne pas dépasser 55 à 60 jours de temps de re-pousse en RGA-TB. Anticiper le pâturage des stocks sur pied si manque de trèfle.

    • Gaspillage d’herbe du fait des hauteurs d’herbe impor-tantes (supérieures à 15 cm).=> pâturer avec un fil avant.

    S’il n’y a pas de stock sur pied, on pourra :• Redistribuer du foin ou de l’enrubannage pour compen-

    ser de manière temporaire le manque d’herbe : sou-plesse d’utilisation et possibilité d’arrêter la distribution lorsque l’herbe redémarre en fin d’été.

    • Ouvrir le silo d’ensilage de maïs.

    Pâturer des stocks sur pied, c’est soit mettre de côté des parcelles qui seront valorisées lorsque la pousse de l’herbe ralentit au cours de l’été, soit allonger naturellement les cycles de pâturage après la maîtrise de l’épi. Ne pas en profiter, c’est risquer de réouvrir le silo plus tôt en zone séchante, et ensuite d’être débordé par les repousses d’herbe à l’automne. Cette technique concerne les systèmes avec au moins 35 ares d’herbe par vache.

    Le pâturage des stocks sur pied en été

    Fiche d’aide à la décision

  • 17Mai 2010 - N° 44

    a mise en œuvre de chemins stabilisés pour conduire les vaches au pâturage est aussi l’occasion pour mettre en place un réseau de tuyaux enterrés, permettant de desservir les parcelles d’herbe en eau pour abreuver les troupeaux. Cela mérite d’y consacrer un peu de temps pour des années de tranquillité. Lors de la créa-tion de chemins en juin 2009, Dominique Morvan, éleveur laitier à Guipavas, en a profité pour organiser la distribution de l’eau dans ses parcelles. Voici la suite de l’histoire débutée dans le numéro de Cap Elevage n° 38 en octobre dernier.A la tête d’un troupeau de 70 vaches et d’un atelier de pom-mes de terre, Dominique conduit son exploitation avec de la main d’œuvre salariée. La rentabilité des heures de travail l’a conduit à repenser l’organisation de son parcellaire par la création de che-mins et d’un réseau d’adduction d’eau.La présence d’engins de terras-sement doit permettre de réali-ser des tranchées afin d’enterrer des longueurs de tuyaux à une profondeur de 60 cm dans des sols pro-fonds. Dans des situa-tions plus caillouteuses, il faut essayer de des-cendre à 30 cm. Ainsi, il n’y a plus aucun risque d’écrasement ou d’arrachage des tuyaux avec le passage d’engins travaillant profondément. Le respect de cette profondeur est important pour les traversées de chemins ou de parcelles parfois labourées ou sous-solées.

    Choisir le bon tuyauLe polyéthylène est le matériau le plus adapté pour un réseau enterré. Semi-rigide, il reste flexi-ble, résistant et facile à couder. Cependant, il ne se colle pas et s’utilise avec des raccords et des

    vannes.Il faut aussi être vigi-lant dans le choix du diamètre. Les dimensions les plus utilisées sont les dia-mètres extérieurs de 25 et 32 mm. Il ne

    faut pas oublier que plus le dia-mètre est faible, plus la perte de pression est importante lorsque les distances à parcourir sont lon-gues. Avec un tuyau de 25 mm de diamètre, la perte de charge peut aller jusqu’à 1 bar pour

    equipements

    ABREuVEMEnT DEs AnIMAux Au PâTuRAgE

    L’eau coule dans les tuyaux : profitez-en !Une tonne à eau attelée au tracteur attendant son chauffeur pour se rendre au pâturage : cette situation est encore fréquente dans les exploitations. Elle permet surtout de pointer du doigt un élément sur lequel l’éleveur peut agir pour gagner du temps. De plus, se passer de tonne à eau permet de limiter les dépenses en équipement et en carburant.

    Dans un élevage du Finistère

    La présence de tractopelle sur un chantier de chemins permet d’enterrer des tuyaux d’eau

    Les tuyaux de polyéthylène se vendent souvent en bobines de 100 mètres

    Témoignage

  • 18 Mai 2010 - N° 44

    equipement

    100 mètres de distance ou 10 m de dénivelé. Avec un tuyau de 32 mm, la pression ne diminuera que de 0,6 bar dans les mêmes situations. Les bons choix des caractéristiques des tuyaux doi-vent permettre d’acheminer l’eau au-delà de un kilomètre de dis-tance. L’objectif est d’obtenir une pression de 3 à 5 bar en fin de réseau pour disposer d’un débit suffisant.

    Prévoir les sortiesLe découpage des parcelles et des paddocks doit permettre de réa-liser un plan des points d’abreu-vement et donc des sorties d’eau nécessaires. Il est essentiel de protéger ces points sensibles. L’utilisation d’une buse en béton, à moitié enterrée, est efficace. Positionnée en bord de haie ou de talus, elle permet de signaler la sortie de tuyau semi-rigide en bout duquel un robinet sert à couper l’arrivée d’eau lorsque la parcelle est en culture. C’est à cet endroit qu’un tuyau sou-ple vient se connecter pour faire la liaison avec l’abreuvoir. En période hivernale, lorsque les animaux ne sortent plus au pâtu-rage, il sera prudent de conserver les robinets ouverts après avoir fermé l’arrivée générale du cir-cuit, afin de se prémunir contre les risques de gel.Une fois positionnée dans la tranchée, il est prudent de met-tre la conduite en eau avant de recouvrir l’ensemble de terre. Un raccord mal serré ou un tuyau

    Mieux vaut faire circuler l’eau avant de reboucher la tranchée.

    La buse de protection signale le tuyau, évitant les risques de sectionnement, lors de l’entretien des

    abords avec les engins mécaniques.

    L’utilisation d’un tuyau souple à partir de la buse de sortie d’eau permet d’éloigner l’abreuvement des entrées de parcelles.

  • Terralies accueille le dimanche 30 mai 2010 le concours inter-régional Ouest de la race laitière Brune. Les animaux viendront des 3 régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire.

    Un concours interrégional pour les Brunes

    19Mai 2010 - N° 44

    Pascal Le Cœur – Chambres d’agriculture de [email protected]

    défectueux sera ainsi détecté, évi-tant des pertes d’eau par la suite. Il est toujours prudent de réaliser un plan du réseau sur un docu-ment afin d’éviter de sectionner

    les tuyaux à l’occasion de travaux ultérieurs dans les parcelles.La gestion des points d’abreu-vement du troupeau nécessite

    de prendre en compte certaines règles. Chaque paddock doit disposer d’un accès facile à un abreuvoir fixe à niveau constant. Si la débit d’eau a de l’impor-tance, il ne faut pas négliger la réserve d’eau que doit contenir le bac. Le repère de 10 à 15 l d’eau par vache suffit, soit des bacs de 600 ou 800 l pour des trou-peaux moyens de 50-60 vaches. Ceci garantit un minimum d’eau résiduelle à tout moment dans le bac. Cette précaution évite aux animaux de déstabiliser l’instal-lation. Les bovins se déplaçant souvent par petits groupes pour boire, la vidange de l’abreuvoir peut être rapide, notamment aux heures les plus chaudes de la journée en été.Afin de limiter les concentrations d’animaux, il est essentiel de ne pas positionner les points d’ac-cès des bovins au même endroit que les bacs à eau. Il est donc judicieux d’éloigner ces points d’abreuvement d’une vingtaine de mètres par rapport à l’entrée des paddockS

    Lorsque la déclivité est forte, il ne faut pas hésiter à choisir des diamètres plus importants, jusqu’à 40 mm, en début de circuit

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    entendu, Vu, lu

  • 20 Mai 2010 - N° 44

    equipements

    BILAn DE LA PREMIèRE sAIson ET PRojET PouR 2010

    Robot de traite et pâturage à DervalLa Station de Derval (Loire-Atlantique) termine sa première année d’utilisation d’un robot de traite en favorisant le pâturage. Cette première campagne est riche d’enseignement et préfigure d’une organisation nouvelle pour 2010.

    ous terminons notre 1ère année laitière com-plète avec le robot. Le volume livré en 2009, 664 224 l, est supérieur à 2008, 646 314 l, année de transition entre salle de traite et robot. La période de mise en route ajoutée au faible effectif, explique la sous-réalisa-tion pour la campagne 2008/2009. Le sous-effectif n’est pas expli-qué par les réformes dues au robot puisque seulement trois vaches l’ont été pour cause de boiteries. Malgré des vêlages éta-lés, nous étions dans une période à faible effectif, 60-65 vaches contre 72 en période de croisière. Le stress de la mise en route explique aussi cette baisse. Le pâturage 2009 a fortement péna-lisé la production laitière.L’effectif moyen sur l’année 2009 a été de 71,2 vaches traites et 1 865 l de lait trait quotidienne-ment par le robot pour 150 traites

    de moyenne. En 2009, 16 600 l ont été jetés (colostrum, mammi-te ou traitement antibiotique par voie générale). La fréquence de traite observée était de 2,1 traites par vache et par jour (max : 2,3 pour août 2009 et min : 1,8 pour avril 2009).L’enjeu principal pour l’année

    2009 a été la mise au pâturage. Le silo de maïs n’a pas été fermé et les vaches ont pâturé du 9 mars au 10 juin. Au-delà, l’accès au pré a été maintenu malgré

    une pousse de l’herbe nulle.

    Pour commencer, pâturage de jourLe 9 mars 2009, les 75 vaches ont accès à la prairie unique-ment le jour et ce, pendant 3 semaines. Les animaux à traire sont gardés dans la stabulation et ceux traits dans la nuit sortent

    en premier (vers 8 h 30). L’autre moitié restée dans le bâtiment passe alors au robot, ceci per-mettant d’assurer une fréquence de traite au moins égale à 2. En début d’après-midi, les lots sont inversés. Pendant ces trois semai-nes de transition, nous mainte-nions 10 kg MS maïs à l’auge et l’abreuvement au champ était supprimé (tableau). Avec cette ration 1/3 pâturage 2/3 maïs, la production individuelle a gagné 1 litre et la fréquence de traite s’est maintenue même pour des parcelles à plus de 500 m (entrée de champ). Il s’agissait d’un pâtu-rage tournant sur 16 ha divisés en 8 parcelles et un chemin com-mun pour les allers et retours. Nous étions dans la même confi-guration qu’avant le robot.

    Puis, pâturage 24/24A Derval, dès que la météo le per-met, les vaches couchent dehors ce qui économise l’entretien des

    Une année de tâtonnement

    Conduite alimentaire et production au printemps 2009

    1/03/09 10/03/09 6/04/09 7/05/09 11/05/09 30/05/09 5/06/09 25/06/09

    Situation Conduite hivernale

    3 semaines de

    transition

    Pâturage jour et nuit

    Retour vache matin

    et soir

    Libre en bâtiment

    Eau dans pâture

    Fin du pâturage

    Conduite hivernale

    Effectif 76 75 72 69 70 72 73 72

    Production du robot (kg/j) 2128 2184 1885 1723 1747 1903 1862 1890

    Production/vache (kg) 28 29,1 26,2 25 25 25 25,5 26,3

    Fréquence de traite 2,15 2,11 1,83 1,85 1,91 2 1,85 2,1

    Kg MS ens. de maïs 11 10 5 5 5 5 10 16

    Kg MS ens. Herbe 6 0 0 0 0 0 0 0

    Kg conc. Blé 2 1,5 2 2 2 2 1 1,5

    Kg conc. azoté 2,5 2,5 0,7 0,7 0,7 0,7 3 3

    Mois moyen de lactation 6,8 7 7,2 7,3 6,9

  • 21Mai 2010 - N° 44

    logettes. En plein pâturage, la ration de maïs distribuée des-cend à 5 kg MS. Avec l’arrivée du robot et malgré l’absence d’eau au pâturage, les animaux ne ren-trent plus la nuit et la journée commence avec une trentaine de traites de « retard » à 6 h du matin. Ces trente traites man-quantes sont difficilement rattra-pables dans la journée, puisque avec 71 vaches traites, le robot est déjà très occupé. La fréquence de traite passe alors à 1,8 de moyenne avec des minimums de 1,5. Les intervalles de traite sont très irréguliers. De plus, les animaux qui rentrent sans être autorisés à la traite doivent atten-dre debout parfois jusqu’à 5-6 h (logettes fermées, auge vide car la distribution se fait le soir). Dans ces conditions, la produc-tion individuelle a chuté de 4 kg et nous avons eu plusieurs pics du taux cellulaire laiterie.

    Retour obligatoire matin et soirImmédiatement, nous avons redonné accès aux logettes. Les vaches sont rentrées matin et soir pour contrôler le passage au robot et permettre le suivi sani-taire des vaches à problèmes. En journée, traites ou pas traites lors du passage au robot, les vaches sont guidées vers le pâturage. Elles peuvent librement rentrer à la stabulation où la circulation est devenue libre (pour la jour-née uniquement). Le soir, toutes les vaches sont rentrées et la circulation avec la présélection pour l’accès au robot est rétablie. La nuit, seules les vaches devant être traites ont accès au robot puis à la pâture. Vers 7 h et 18 h, toutes les vaches sont rentrées par le vacher. Cette conduite s’est faite du 15 mai au 15 juin. La fréquence de traite est remon-tée à 2 avec 72 vaches traites. L’inconvénient de cette méthode est que les vaches sorties en fin d’après-midi sont rentrées le soir sans avoir valorisé le maximum d’herbe.A partir de fin juin, la ration à l’auge est repassée à 16 kg MS de maïs et les vaches sont rentrées

    en stabulation tous les soirs vers 19 h pour y passer la nuit. Nous avons remis l’eau dans les par-celles, ce qui n’a rien changé à la circulation.

    Pâturage 2010Nous renouvelons l’expérience cette année avec l’appui de Luc Delaby (INRA de Saint-Gilles) et dans le cadre du «CASDAR robot et pâturage» financé en partie par la DGER.De 16 ha en 8 parcelles, nous passons à 28 ha en 3 parcelles et deux troupeaux (plan) : 35 vaches en début de lactation et 35 en fin de lactation. Pendant que les fins de lactation sont à la traite de 7 h à 17 h, les débuts de lactation sont au pâturage et inversement de 17 h à 7 h (schéma). Ce schéma est fondé sur des travaux menés par l’INRA en pâturage tournant simplifié à la station du Pin au Haras. Plus d’allers-retours des vaches entre la pâture et la traite en continu, il y a des heures pour la traite et des heures pour pâturer.

    Ce dispositif amène de nouvelles questions :Quel est le temps de présence à la traite et au pré pour que tout le monde puisse manger et se faire traire ?Chaque vache recevra 2-3 kg de concentré par le robot dans une panse plus ou moins vide, quelles conséquences sur le fonctionne-ment de l’appareil digestif ?Quelles sont les contraintes d’or-ganisation pour les vachers ?

    Des leçons à tirer…

    - avec un robot saturé, on ne peut pas se permettre d’avoir des périodes sans traite,

    - avec 10 kg MS de maïs à l’auge et une sortie de jour, les vaches reviennent et maintiennent leur fréquence de traite,

    - l’absence d’eau dans les parcelles n’a pas favorisé le retour des vaches vers le robot,

    - il faut maintenir un couchage même réduit au bâtiment,- en pâturage 24/24, la circulation de nuit est très réduite,- les vaches ont tendance à bouser systématiquement en sortant de

    la stabulation, ce qui rend les abords sales (risques butyriques),- un chemin unique d’au moins 3 m de large permet aux vaches de se

    croiser et de continuer leur route,- le passage à la circulation libre dans le bâtiment dans la journée

    est préféré.

    Parcellaire pâturage 2010

    Organisation du pâturage en 2010

    24 heures

    35 VL hautes productrices

    35 VL basses productrices35 VL hautes productrices

    35 VL basses