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LES RENCONTRES D’ARLES PRÉSENTENT UNE RENTRÉE EN IMAGES 2011 DU 5 AU 17 SEPTEMBRE 2011 CONTACTS Isabelle Saussol-Guignard, Pauline Bouchet, Christelle Marques et Claire Loubet Tel : 04 90 96 76 06 Fax : 04 90 49 94 39 Mail : [email protected] DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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L E S R E N C O N T R E S D ’ A R L E S P R É S E N T E N T

U N E R E N T R É E E N I M A G E S 2 0 1 1

D U 5 A U 1 7 S E P T E M B R E 2 0 1 1

C O N T A C T S

Isabelle Saussol-Guignard, Pauline Bouchet, Christelle Marques et Claire Loubet

Tel : 04 90 96 76 06 Fax : 04 90 49 94 39

Mail : [email protected]

D O S S I E R P É D A G O G I Q U E

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L E S P A R T E N A I R ES D ’ U N E R EN T R É E EN I M A G E S

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

- Ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et de la vie associative (Scéren/CNDP, Académie d’Aix-Marseille, Académie de Nice, Académie de Montpellier, CRDP de l’Académie

d’Aix-Marseille)

- Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence Alpes Côte d'Azur

- Conseil Régional Provence Alpes Côte d'Azur

- Conseil Régional Languedoc-Roussillon

- Conseil Général des Bouches-du-Rhône

PARTENAIRES DU PROGRAMME

- Conseil Architecture, Urbanisme et Environnement (Dpt Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault),

- École Nationale Supérieure de la Photographie

- Musée Réattu,

- Musée Départemental de l’Arles antique,

- Museon Arlaten,

- Domaine Départemental du Château d’Avignon,

- Parc naturel Régional de Camargue

- Abbaye de Montmajour – Centre des monuments nationaux

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T A B L E D E S M A T I È R E S

1 . P R É S E N T A T I O N D E L ’ É V È N E M E N T

1.1 Les Rencontres d’Arles 5

1.2 Les Rencontres d’Arles 2011 6

1.3 Une Rentrée en Images 2011 15

1.4 Les objectifs pédagogiques 16

1.5 Une journée type 18

1.6 Pour préparer votre venue 20

2 . P R E M I E R T E M P S : L E P A R C O U R S D E F E S T I V A L I E R

2.1 Les médiateurs 24 2.2 Les ateliers SNCF 25 2.3 Les expositions : Atelier de la Mécanique 27 From Here On 2.4 Les expositions : Atelier de la Maintenance 29 Michel Bouvet 2.5 Les expositions : La Grande Halle 30

Artistes présentés par Simon Baker 31 Minoru Hirata Mark Ruwedel Indré Serpytyté Artistes présentés par Chris Boot 34 David Horvitz Penelope Umbrico Artistes présentés par David Barriet, David Benassayag et Béatrice Didier 36 Lynne Cohen Rut Blees Luxemburg Joachim Mogarra Artistes présentés par Sam Stourdzé 39 Jean-Luc Cramatte & Jacob Nzudie Raphaël Dallaporta Yann Gross

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Artistes présentés par Artur Walther 42 Domingo Milella Jo Ractliffe Mikhael Subotzky 2.6 Les expositions : Atelier des Forges 45 Daniela Rossell Dulce Pinzon 2.7 Les expositions : Le Magasin électrique 47

Tendance Floue Christophe Agou

3 . D E U X I È M E T E M P S : L A S É A N C E D E P R O J E C T I O N

3.1 Projection : La Jetée de Chris Marker, 1962 48

4 . T R O I S I È M E T E M P S : L E S A C T I V I T É S À L A C A R T E

4.1 Rencontre avec un professionnel 51 4.2 « Bien vu ! » 56 4.3 « Photomobile » 57 4.4 « Train de vie » 58 4.5 « Musée Réattu | Sur mesures » 59 4.6 « Antique Déclic » 61 4.7 « Si loin, si proche… Bêtes et hommes au Château d’Avignon » 63 4.8 « Nos limites » 64 4.9 « Objectif Camargue» 65 4.10 Abbaye de Montmajour 66 4.11 « Un tour en ville » : découverte libre et ludique des monuments 68 Fiches pédagogiques 4.12 Temps de visite libre 81 La Révolution Mexicaine et Graciela Iturbide à l’Espace Van Gogh Chris Marker au Palais de l’Archevêché

5 . I N F O R M A T I O N S P R A T I Q U E S E T O U T I L S P É D A G O G I Q U E S

5.1 La charte d’accueil 85 5.2 Le séminaire national 86

Programme général du séminaire national Fiche d’inscription

5.3 Les stages photographie des Rencontres 90 5.4 Concours photo des lycéens 2011 91 5.5 Bibliographie 92 5.6 Contacts 101 5.7 Plan de la ville d’Arles 102

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L E S R ENC O N T R ES D ’ A R LE S À travers plus de cinquante expositions installées dans divers lieux patrimoniaux exceptionnels de la ville d’Arles, les Rencontres d’Arles contribuent chaque été depuis 42 ans à transmettre le patrimoine photographique mondial et se veulent le creuset de la création contemporaine avec la révélation de nouveaux talents grâce au Prix Découverte. Depuis 1970, les Rencontres d’Arles ont participé de façon importante à la reconnaissance de la photographie comme expression artistique, et à la formation de l’œil de nombreux photographes et amateurs. Grâce à une programmation composée essentiellement de productions inédites, les Rencontres d’Arles sont devenues le festival de référence d’envergure internationale. La mise en scène des expositions fait l’objet d’une véritable scénographie et certains lieux historiques sont ouverts au public pour la seule période du festival. Être à l’affût des évolutions des démarches de l’approche du sujet photographié et des formes plastiques. Être au fait de l’usage de nouvelles techniques, proposer à tous les publics une autre conception de l’exposition photographique et un vrai rapport à l’image. Telles sont les missions des Rencontres d’Arles. Lors de la semaine d’ouverture, des conférences, débats et visites d’expositions sont organisés, invitant les photographes participants et les professionnels présents à s’exprimer sur leur travail ou sur les questions soulevées par les images exposées. Réunissant des praticiens et des théoriciens du monde photographique contemporain, le colloque des Rencontres d’Arles aborde en profondeur un sujet fondamental témoignant de la spécificité de la photographie, sur les plans artistiques, techniques, mais également de politique culturelle. La semaine d’ouverture se déroule dans une atmosphère de fête avec tous les soirs des spectacles et des projections dans le Théâtre Antique ou bien sous la forme de promenade photographique dans les rues d’Arles à l’occasion de la Nuit de l’Année. Ouverts aux amateurs et aux professionnels, les cycles de formation proposés en avril, juillet et août suivent les enjeux de la création photographique et prennent en compte les évolutions techniques les plus récentes de cette discipline. Elles offrent la possibilité d’engager ou d’approfondir une démarche personnelle de création dans un environnement exceptionnel aux côtés de photographes de renom. Retrouvez l’intégralité du programme : www.rencontres-arles.com

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L E S R ENC O N T R ES D ’ A R LE S 2 0 1 1 Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication Depuis 42 ans, les Rencontres d’Arles restent un moment exceptionnel parmi les grands rendez-vous des amateurs, collectionneurs et professionnels de la photographie. Parce qu’elles présentent avec passion pratiquement toutes les postures auxquelles la photographie a eu recours depuis ces quarante deux dernières années, elles sont devenues un rendez-vous unique en son genre. Cette confrontation des pratiques et des esthétiques de la photographie, si elle déroute parfois certains professionnels, a été plébiscitée par un très large public. Elle correspond à une évidente nécessité : accueillir toutes les formes et toutes les attitudes avec la gourmandise visuelle et la passion que François Hébel met, avec brio, à ce difficile exercice, chaque année depuis qu’il dirige cette manifestation. Cet événement culturel de grande ampleur témoigne aussi de l’importance grandissante de la photographie d’auteur à un moment où le monde entier semble être devenu photographe. Walter Benjamin écrit : « On s’était dépensé en vaines subtilités pour décider si la photographie devait être ou non un art, mais on ne s’était pas demandé si cette invention même ne transformait pas le caractère général de l’art.» Il n’est pas certain que la réponse à cette question soit encore évidente pour tous. Mais elle l’est assurément pour tous ceux qui, si nombreux, fréquentent les «Rencontres» et permettent à la ville d’Arles de tenir une place essentielle parmi les grandes manifestations culturelles qui, dans le monde, permettent à la photographie d’être pleinement reconnue comme une des formes de création et d’expressions artistiques majeures de notre temps. Comme toutes les grandes manifestations, elle associe expositions et échanges professionnels, débats et colloques, conservant ce rôle historique de grand rendez-vous des pratiquants et des amateurs tout en s’ouvrant aux approches plasticiennes, aux trésors de l’histoire, y compris parfois à ceux du photo-journalisme comme en témoigne l’exposition tant attendue consacrée aux images perdues puis retrouvées de Robert Capa. Car c’est bien de rencontres dont il s’agit ici, faites de chaleur, de convivialité et d’échanges, entre tous ceux pour qui la photographie est un langage à part entière : les auteurs, le public, de plus en plus nombreux, mais aussi les industriels, les «producteurs», les mécènes. Tout le monde s’y croise avec la même ferveur. La place conquise par les Rencontres d’Arles, parmi les manifestations qui dans le monde se consacrent à la photographie, est unique non seulement par son ampleur, mais aussi par sa nature même, par l’esprit qui y règne. Faire chaque année un programme pour Arles est une entreprise complexe, une alchimie qui tient du collage, de la subtilité de la grande gastronomie et du sens du spectacle. C’est aussi un désir de «révéler», action bien familière à la photographie. Cette année, le regard de François Hébel s’est tourné vers le Mexique, ces trésors photographiques et ses talents multiples. Le Mexique sera donc bien présent sans doute dans des conditions qui ont compliqué la lourde tâche qui consiste à équilibrer un programme, entre passion des images et exigences économiques. C’est pourquoi, dans ce contexte difficile, je tiens à adresser à tous ceux qui sont engagés dans les «Rencontres», à leur Président, Jean-Noël Jeanneney, à leur directeur, François Hébel, mais aussi à toute l’équipe, mes sincères félicitations pour leur persévérance auquel mon ministère s’associe avec ferveur et fidélité. Parmi les plus fidèles amis des «Rencontres», je tiens à mentionner tout spécialement Maja Hoffmann dont l’engagement arlésien, avec le magnifique projet de la fondation LUMA, apportera au développement culturel de la ville l’essor et le geste architectural qui s’inscrit dans la continuité d’une histoire si dense et si riche.

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Je veux remercier les collectivités locales, région et département qui, par leur fidélité et leur présence chaque année, font aussi des «Rencontres» un grand moment culturel de la région. Il en est de même des nombreux mécènes que les «Rencontres» ont su rassembler. Sans eux, elles ne pourraient couvrir tant de champs dans le domaine de la photographie. Je pense tout particulièrement à ceux qui contribuent à la démocratisation de la culture, sujet auquel je suis tout particulièrement attaché et pour lequel l’éducation à l’image a toute sa place. Mais tout cela n’aurait pas été possible sans l’ouverture d’esprit, l’énergie et la chaleur humaine du Maire, Hervé Schiavetti, que je salue à cette occasion et à qui je veux manifester mon soutien dans l’entreprise de modernisation. Les Rencontres d’Arles sont un instantané des pratiques et des conceptions de la photographie dans le monde. Elles sont à cet égard un événement culturel incontournable et s’inscrivent pleinement dans les grandes priorités que j’ai confiées à la mission de la photographie mise en place, à mon initiative, au sein du ministère. Celle-ci coordonne la relance et la cohérence de toutes nos actions en matière de photographie, secteur artistique dont les Rencontres d’Arles traduisent la vitalité et la créativité. Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication

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Jean-Noël Jeanneney, président des Rencontres d’Arles.

Cette année 2011 marque le dixième anniversaire de la nouvelle formule de notre festival. Nous éprouvons, je vous en fais confidence, quelque immodeste satisfaction à constater que Les Rencontres d’Arles, si chères aux photographes et, au premier rang, aux valeureux fondateurs Lucien Clergue, Michel Tournier et Jean-Maurice Rouquette, que les RIP, comme on disait à l’époque de ce renouveau, aient échappé alors au « Rest In Peace » auquel certains, adeptes d’un sinistre jeu de mots sur l’acronyme, les vouaient en ces temps lointains, les uns avec un chagrin sincère, les autres avec une commisération condescendante. Souvenons-nous qu’en 2001 la survie de cette belle entreprise, vieille de plus de trente ans, paraissait fort compromise. On n’accueillait que 9000 visiteurs et le budget était grevé de

dettes, reposant pour 90% sur un financement public : les perspectives d’avenir étaient sombres si n’étaient pas redéfinis en profondeur les principes, la conception, le format de l’ensemble. C’est en 2002 que François Barré, mon prédécesseur jusqu’en 2009, puis François Hébel, appelés à la rescousse par le maire Hervé Schiavetti, mettent en oeuvre des transformations radicales qui permettent l’enchaînement d’heureuses réussites. Il me tient à coeur, moi qui suis tout neuf dans l’aventure, de rendre hommage à tous deux pour cela. Une nouvelle politique de programmation artistique s’appuie notamment sur de grands prix annuels de photographie qui prospèrent grâce au soutien de Maja Hoffmann, de retour à Arles, soutien qui s’affirmera comme de plus en plus généreux. Défricheur de nouveaux talents, le prix Découverte des Rencontres permet de varier les regards posés sur la création, grâce, en particulier, au renouvellement régulier des membres du jury. L’appel, selon le même principe, à une succession variée de commissaires et d’experts, d’année en année, pour composer le programme (songeons au concours prestigieux de Martin Parr en 2004, Raymond Depardon en 2006, Christian Lacroix en 2008 ou encore Nan Goldin en 2009), permet d’échapper au risque d’une vision par trop unilatérale qui ne s’ouvrirait pas généreusement à la diversité des talents. Autre signe de cette magnifique montée en puissance : le décuplement des surfaces d’exposition - on est passé de 3000 à 12 000 mètre carrés - et l’extension, en conséquence, du nombre des expositions. (On me permettra à ce propos de saluer, Olivier Etcheverry scénographe, Nicholas Champion régisseur, et leurs équipes qui rivalisent d’invention pour recevoir les oeuvres dans ces lieux qui ne les attendaient pas). La conquête des anciens ateliers de la SNCF a été, à cet égard, décisive. Cette friche industrielle était délaissée, repliée sur le souvenir douloureux et stérile d’un âge d’or ferroviaire révolu : nous lui avons redonné vie et avenir. L’Église des Frères Prêcheurs, redécouverte après des années de fermeture et de désintérêt, nous a apporté aussi le bénéfice de son prestige historique. La conviction de la nouvelle équipe dirigeante, -conviction instinctive mais confirmée par de savantes études ultérieures- était qu’il fallait atteindre un seuil critique dans la quantité des expositions afin que la densité de l’offre justifiât et motivât la venue à Arles de visiteurs français ou étrangers en grand nombre. Parallèlement, des efforts ardents ont été accomplis pour accompagner et accroître la notoriété du festival auprès d’un large public, au dedans et au dehors -malgré l’absence déplorable d’un budget de communication- via notamment les partenariats noués avec divers médias (tels Radio France, Arte, Le Point…). Nous avons recherché une forte identité visuelle, décalée et originale, diffusée grâce à d’autres partenariats privés (Metrobus, que préside mon ami Gérard Unger, La Fnac, Gares & Connexions…). Permettez-moi de saluer la contribution remarquable de Michel Bouvet, dont les affiches, nous entraînant du règne végétal au règne animal, constituent aujourd’hui notre emblème, notre image de marque. Nous lui rendons hommage à travers une exposition rétrospective de ses créations pour Arles, depuis le fameux piment des débuts jusqu’au zébu aux allures taurines que nous vous présentons aujourd’hui : on est passé de l’étrangeté à la familiarité sans rien perdre d’un sentiment de singularité qui demeure, me semble-t-il, de bon aloi.

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Nous avons pu capitaliser de la sorte l’engouement croissant du public pour la photographie. L’usage des divers appareils qui permettent de la capter n’a jamais été aussi massif depuis l’invention de ce procédé magique, voici bientôt deux cents ans. Le téléphone portable joue désormais un rôle décisif et il n’est pas besoin des dramatiques événements collectifs que nous vivons ces temps-ci pour en prendre la pleine mesure. La programmation des Rencontres d’Arles se donne le devoir d’être à l’avant-garde des évolutions techniques et technologiques, gage de leur attrait auprès d’un public neuf autant que de tous ceux qui lui sont fidèles de longue main. Sachez qu’en moyenne un visiteur nous vient plus de trois fois sur cinq ans mais aussi que les « primo-visiteurs » constituent actuellement 40% du total. La conquête de ce vaste public passe par un allongement de la durée des expositions. Traditionnellement celles-ci s’arrêtaient à la mi-août; désormais la saison se clôture avec les journées du patrimoine, en septembre, le 15 août étant le point d’orgue de la fréquentation estivale, supplantant statistiquement la semaine d’ouverture de juillet, qui conserve la fidélité spécifique des professionnels. Vous noterez que le Village situé à l’atelier des Forges, dont j’ai suggéré l’apparition l’an dernier, est reconduit pour la semaine d’ouverture (du 4 au 10 juillet), selon un format que nous aurons redéfini de concert avec les professionnels présents en 2010, afin de permettre au plus grand nombre possible d’éditeurs et de libraires, petits et grands, d’y trouver confortablement et bénéfiquement leur place. Nous ne pouvons aujourd’hui que nous réjouir de résultats qui s’apprécient à l’aune de chiffres éloquents. Depuis 2001, avec une augmentation moyenne de 20% par an, le nombre de visiteurs du festival n’a cessé de croître, passant du chiffre de 9 000 que j’évoquais plus haut à 73 000 en 2010 ; les dix expositions proposées jadis sont maintenant soixante, le budget a été multiplié par cinq et les recettes propres ont crû de 10% à 60% du budget. Les coproductions avec d’autres institutions ont aussi été multipliées. Les expositions (dont je précise qu’elles sont produites par nous-même pour 80% d’entre elles) s’exportent désormais souvent à travers le monde. La « nouvelle formule » du festival -devrais-je dire notre « New Deal » ?- a prouvé de la sorte, après une décennie, son efficacité et relevé le défi. Au service des photographes et de la communauté photographique, tout autant qu’en contribuant à étancher la soif du public pour cet art majeur, le festival est parvenu à diversifier ses sources de revenu, par le biais d’une énergique politique tarifaire et commerciale (35% des recettes) et avec l’appui salutaire d’un groupe important de financeurs privés (25%) dont nous avons su attirer vers nous la considération et l’amitié; à quoi s’ajoutent les subventions des pouvoirs publics à hauteur municipale, départementale, régionale et nationale : soutien moral précieux, apport matériel indispensable. Sur le programme de 2011, que je crois pouvoir dire toujours aussi dense, hétéroclite et audacieux qu’auparavant, vous me permettrez de jeter d’abord le regard de l’historien. En considérant, au premier rang, ce que nous avons à montrer du Mexique dans la longue durée. Le Mexique ! Vous me permettrez de ne pas exprimer, en ce lieu, de jugement sur l’enchaînement des circonstances qui ont conduit à mettre à bas, pour le chagrin de beaucoup, tant de beaux projets artistiques qui devaient manifester cette année, en France, l’amitié de deux grands pays. Mais j’ai à coeur de saluer et de remercier les nombreux partenaires et interlocuteurs qui nous ont soutenus dans un parcours malaisé pour permettre que soit à peu près sauvée des eaux la partie mexicaine de notre programme : je citerai seulement, ici, au premier rang, l’ambassadeur S.E. Carlos de Izaca, en dépit des contraintes douloureuses qui lui étaient imposées, et M. Xavier Darcos, qui préside l’Institut français. Si nous nous sommes rudement battus à cette fin, François Hébel et moi, c’est que nous étions animés par la volonté de démontrer, à contre courant de certains préjugés, combien le Mexique est riche d’une histoire républicaine et démocratique. L’exposition sur la révolution mexicaine, que nous allons réussir à présenter, en dépit de toutes les traverses rencontrées, grâce au soutien de la Fondación Televisa, s’annonce comme devant être hors de pair. Elle dévoile des clichés uniques et enrichit le répertoire photographique informant sur un événement majeur, et pas seulement pour l’Amérique latine, révélant beaucoup de nouvelles images en plus de celles déjà connues qui sont dues au fonds Casasolas.

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Comment ne pas être fasciné, dans un autre registre, par la fabuleuse histoire qui entoure la trouvaille de la valise mexicaine ayant appartenu à Robert Capa, rescapée et ressuscitée après des années d’errance, depuis qu’elle avait été égarée à l’époque de la guerre civile d’Espagne ? J’éprouve une tendresse particulière pour l’exposition de Chris Marker que nous avons la chance de pouvoir offrir. De ce témoin infatigable des soubresauts de la planète, de ce grand voyageur à la rencontre des peuples qu’il voudrait tant fraternels, les films et les photographies ont touché plusieurs générations, proposant du monde, sur le long terme, une vision lucide et, à la fin des fins, réconfortante. Je laisserai le soin à François Hébel, comme il convient, de présenter en détail le programme qu’il a, soutenu par la compétence de l’administratrice Alice Martin, imaginé avec son équipe de brillantes productrices. J’ajouterai seulement que je suis particulièrement gourmand, ayant eu naguère à me mêler quelque peu des effets sur la culture des nouvelles technologies, de découvrir l’exposition From Here On qui traite des usages de la photographie via l’Internet. Cette exposition a été conçue par les hautes compétences de Clément Chéroux, Joan Fontcuberta, Erik Kessels, Martin Parr, et Joachim Schmid et elle ouvrira la voie vers un avenir fascinant et de nouveaux champs du processus créatif. J’ai parlé jusqu’ici sur le ton de la satisfaction, sinon de l’allégresse. Mais, à l’occasion de ce dixième anniversaire, je ne peux taire mon inquiétude quant à la fragilité de notre festival, fragilité sur laquelle j’avais déjà, hélas ! Été contraint d’attirer, l’an dernier, votre attention. Les Rencontres, malgré leur brillant redressement, continuent de subir de plein fouet les aléas de la conjoncture, comme l’a prouvé l’annulation de l’année du Mexique, ou bien, dans tout autre ordre, la remise en cause des contrats aidés qui nous permettaient l’embauche de notre personnel de gardiens d’exposition. Notre financement, fondé à 60% sur des recettes propres et du mécénat, nous expose à de graves périls. Dans cette situation d’équilibre si précaire, nous exprimons notre pleine gratitude envers les partenaires privés dont la fidélité ne nous a pas fait défaut : la Fondation LUMA, que nous ne remercierons jamais assez pour les projets ambitieux qu’elle dessine et qui devraient, sous le sceau de Frank Gehry, commencer de se concrétiser à l’automne, en assurant aux Rencontres la mise à disposition de nouveaux locaux, SFR, qui avait l’an dernier renouvelé et augmenté sa participation selon un nouveau contrat triennal, la Fnac, Olympus, BMW qui a rejoint le Festival l’an dernier et revient cette année, la banque Pictet dont nous avons le privilège de présenter le prix sur le développement durable –sans compter bien d’autres encore que je ne peux citer tous mais qui savent combien nous leur devons. Il me revient de m’adresser enfin aux pouvoirs publics pour leur témoigner notre reconnaissance, en premier lieu au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Clairement conscient des nouveaux enjeux liés à la photographie, il nous a témoigné, sur place comme à Paris, de sa conviction que notre Festival mérite d’être consolidé et de son intention d’y pourvoir. Sa confiance et son intérêt nous sont précieux, utilement relayés sur place par la Direction régionale des affaires culturelles. Nous savons gré au ministère de l’Éducation Nationale de souhaiter, parce qu’il est conscient de ce que nous apportons à la formation artistique et civique des jeunes citoyens, s’affirmer davantage aux côtés des Rencontres, en signant une nouvelle convention triennale. Je remercie également les collectivités locales, le Conseil régional, le Conseil général des Bouches-du-Rhône et la Ville d’Arles, sans le soutien régulier desquels le festival n’aurait pu perdurer depuis quarante-deux ans.

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N O N C O N F O R M E Par François Hébel, directeur des Rencontres d’Arles. En 2002, pour la première édition de la nouvelle formule des Rencontres d’Arles, nous prenions en compte l’élargissement de la palette du photographe par le numérique. Nous présentions Here is New York (Voici New-York suite aux attentats du 11 septembre), premier phénomène de l’ère digitale mélangeant professionnels et amateurs, et nous affirmions le genre de la photographie « vernaculaire ». Dix éditions plus loin, le monde a changé, la photographie et son public aussi.

M A N I F E S T E S En 2011, From Here On (À partir de maintenant), un manifeste signé de cinq artistes et directeurs artistiques, tous liés de longue date à Arles, déclare un changement profond dans les usages de la photographie, engendré par la suprématie d’Internet et de la création numérique dans l’accès et la diffusion des images. Ce manifeste introduit l’exposition de 36 artistes illustrant les nouvelles étendues de la création. Précurseur s’il en est, Chris Marker, a très tôt cherché à utiliser la photographie de façon différente : de La Jetée à Second Life, du banc titre mythique à sa passion d’aujourd’hui, la galerie virtuelle. Cette exposition présente ce voyageur engagé, amusé et bouleversant, à travers ses séries photographiques en noir et blanc réalisées durant ses voyages autour du monde, et la plus récente, inédite et en couleur, dans le métro parisien. D’une génération différente, mais animé comme Chris Marker d’une conscience politique à l’échelle internationale, JR, révélé à Arles en 2007, qui a toujours eu un souci radical de solidarité et de fraternité et refusé le fatalisme, vient de recevoir le prestigieux prix TED aux États-Unis. Il présente au Théâtre Antique l’évolution fulgurante de ses projets d’affichages citoyens, en clôture de la semaine d’ouverture. Cette empathie nous l’avons souhaitée avec les artistes et commissaires d’exposition mexicains, en maintenant, malgré les soubresauts de la politique, plusieurs expositions de ce pays où la photographie tant historique que contemporaine est remarquable. R É P U B L I Q U E Des vintages de la révolution mexicaine (1910), premier moment de la photographie documentaire moderne, sont rassemblés pour la première fois avec le soutien de la Fundatión Televisa de Mexico. Une très belle rétrospective consacrée à Graciela Iturbide est présentée avec l’aide de la Fondation MAPFRE à Madrid et de sa commissaire Marta Daho. Une sélection d’artistes contemporains montrent leur distance critique sur la société mexicaine d’aujourd’hui, les écarts de richesse, la vie quotidienne la violence, l’identité sont la matière brute de leurs photographies. À travers ces projets se révèle une représentation d’une République conquise de haute lutte et d’une démocratie bien vivante. Une longue amitié lie Arles et le Mexique. Après avoir visité Arles, Pedro Meyer a créé à Mexico le Centro de la Imagen, devenu le centre de référence pour les photographes latino américains. Manuel Alvarez Bravo, chargé il y a trente ans de créer une collection de photographies pour la Fundatión Televisa, a approché de nombreux photographes lors des premières Rencontres dirigées par Lucien Clergue.

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D O C U M E N T S En 1939, dans une France au bord de la capitulation, le Président mexicain, Lazaro Cardenas, sauve les républicains espagnols enfermés par la police française au camp d’Argelès en les évacuant vers le Mexique. C’est le chemin de cette démocratie mexicaine qu’a suivi la valise de négatifs de la guerre d’Espagne de Robert Capa, Gerda Taro et Chim (David Seymour). Elle est exposée pour la première fois en Europe après avoir été révélée à l’International Center of Photography de New York cet hiver. Trisha Ziff, qui a permis de retrouver ce trésor, donne la première de son film poignant sur le périple de cette valise, en ouverture des Rencontres au Théâtre Antique. Cette section du programme lié à la photographie de presse célèbre les 30 ans du New York Times Magazine par la création, avec la Fondation Aperture, d’une exposition montrant l’excellence en matière de photographie documentaire et de portrait. Alors que le photo-journalisme souffre d’un violent phénomène de délocalisation et de dumping qui refuse de dire son nom, une soirée de projection « mano a mano » rassemblera l’agence VII et le collectif Tendance Floue, de caractères si différents, qui ont marqué les dix dernières années. Enfin un hommage sera rendu par ses amis à Roger Thérond, patron historique de Paris Match, grand collectionneur de photographies et l’un des premiers membres du Conseil d’Administration des Rencontres d’Arles, décédé en juin 2001. P O I N T S D E V U E Tous récemment nommés dans leurs fonctions, les 5 nominateurs du Prix Découverte 2011 représentent les nouvelles générations de conservateurs, éditeurs, collectionneurs. Simon Baker, Chris Boot, Le Point du Jour (David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier), Sam Stourdzé et Artur Walther proposent pour cette 10e édition une sélection de 15 expositions de très grande qualité. Créé à l’initiative des Rencontres en 2002, avec le soutien immédiat de la Fondation LUMA, le Prix Découverte a aussi été l’occasion d’inviter à Arles plus de 50 nominateurs qui se sont succédés dans cet exercice. Leurs choix extrêmement variés montrent combien le champ de la photographie n’a cessé de s’étendre. Force est de constater, à travers la projection qui les rassemble, que tous les artistes primés, souvent rencontrés en plein essor, ont acquis une grande notoriété. L’un d’entre eux, Wang Qingsong, lauréat en 2006, représente le grand mouvement de la photographie chinoise contemporaine très présent à Arles ces dernières années. Il expose sa nouvelle fresque-performance de 42 mètres de long. Beaucoup d’autres expositions, projections, colloques, séminaires, débats, stages, émaillent ce programme des Rencontres, et comme toujours à Arles des initiatives parallèles viennent l’enrichir. Le Foam, très beau musée d’Amsterdam, célèbre ses dix ans en interrogeant What’s next? (Et Après ?), la Fondation LUMA poursuit ses propres programmes sous la forme d’un séminaire, d’une exposition de Trisha Donnelly et remodèle le prix LUMA créé en 2010, le Méjan poursuit avec Actes Sud et cette année avec la Collection Lambert son intense activité photographique, et comme toujours Arles verra surgir nombre d’initiatives dont la spontanéité et l’implication militantes nous réjouissent.

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R É V O L U E O U R É V O L U T I O N ? Depuis 10 ans, face à ce qui paraît parfois comme des choix fragiles, voire ésotériques, des présentations non académiques, certains demandent régulièrement si la photographie est un genre révolu. Et bien non, elle n’a jamais été aussi dynamique, variée, libre, signifiante. Ses territoires se déplacent, ses outils se multiplient, et le public qui s’y intéresse ou qui la pratique est exponentiel. La photographie est devenue la première pratique culturelle des Français, selon une étude du Ministère de la Culture. Avec les partenaires publics et privés, nous remercions chaleureusement ces visiteurs, professionnels, pour leur loisir ou scolaires que nous rencontrons plus nombreux tous les étés. Ils sont la récompense du travail, parfois plus ardu qu’il n’y paraît, mené avec enthousiasme par les équipes des Rencontres d’Arles depuis dix ans. Cette affluence témoigne un nécessaire respect pour ceux qui ont fait le choix difficile d’être artistes. Par cette qualité ils ne se marginalisent pas mais se mettent au centre de la société. Ils en sont les témoins indépendants, les premiers critiques. De leurs regards et de leur libre agenda, nous nourrissons notre perception du monde. Puissent-ils nous convaincre d’élargir nos points de vue, afin d’agir avec plus d’empathie dans une société qui se doit d’être plus solidaire. Pour toutes ces raisons, je reste convaincu qu’un festival est un média, un temps de pause pour une réflexion esthétique et donc politique sur le monde. J’espère que ces dix dernières années ont distillé ce message, pour que l’avenir continue d’échapper tant aux lois du marché qu’à celles des académismes. Pour que la photographie, les photographes, mais aussi les commissaires et directeurs artistiques dont le rôle va grandissant, continuent à nous surprendre par de nouvelles grammaires non conformes aux idées préconçues que l’on pourrait se faire de la photographie.

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Hervé Schiavetti, maire d’Arles, vice-président du Conseil général des Bouches-du-Rhône Pour Les Rencontres d’Arles, l’année 2011 s’annonce à la fois passionnante pour ses visiteurs et compliquée pour ses organisateurs. Cette édition marque un anniversaire dans la longue histoire qui lie notre ville à la photographie. Voilà dix ans que François Barré et François Hébel sont revenus à la tête du festival. Depuis 2001, le festival a « changé de format » pour reprendre une des expressions favorites de son directeur. Le nombre d’expositions, le nombre d’événements a été multiplié. Comme le nombre de visiteurs. Comme le nombre de pages de la revue de presse. Comme les retombées économiques pour la ville d’Arles. Pendant ces dix années, la photographie a connu une vogue internationale sans précédent sur fond de révolution technologique et de passion culturelle. La photo est devenue l’art planétaire de ce début du 21e siècle. Seulement quarante années plus tôt, à la fin du siècle précédent, le photographe Lucien Clergue, le conservateur Jean-Maurice Rouquette et l’écrivain Michel Tournier bataillaient encore pour que la photographie ne soit plus considérée comme un art mineur. Si Arles peut aujourd’hui être considéré comme la capitale mondiale de la photographie, nous le devons à ces précurseurs que je viens de citer, aux dizaines d’immenses créateurs qui ont montré ici leurs images mais aussi aux organisateurs d’exception que sont le directeur François Hébel, l’ancien président François Barré et l’actuel président Jean-Noël Jeanneney. Comme pour nous éviter l’auto-satisfaction ou une improbable routine, la préparation de l’édition 2011 a été compliquée par les turbulences diplomatiques qui ont conduit à l’annulation de l’année du Mexique en France. Loin des polémiques, les Rencontres montreront cet été la photographie mexicaine en explorant les liens étranges et puissants qui existent entre ce pays et cet art. La confiance et le soutien jamais démentis du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand sont particulièrement précieux cette année pour les Rencontres. Et pour les projets d’Arles. 2011 sera une année décisive pour le projet Parc des Ateliers porté par la Fondation Luma de Maja Hoffmann et soutenu par les collectivités publiques avec des partenaires éminents les éditions Actes Sud, l’École nationale supérieure de la photographie et bien sûr les Rencontres. La décision de l’État d’installer sur ce site un Centre national du patrimoine photographique marque la volonté de rassembler ici des énergies, des moyens pour réaliser un projet exemplaire du futur patrimoine d’Arles et de la Méditerranée. Au nom de tous les Arlésiens, je voudrais remercier les partenaires publics et privés qui soutiennent les Rencontres : les collectivités au premier rang desquelles le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Conseil général des Bouches-du-Rhône ainsi que la Fondation Luma, SFR, Olympus, la Fnac et BMW. Je souhaite une passionnante édition 2011 des Rencontres d’Arles à tous les passionnés de photographie.

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U N E R EN TR ÉE EN I M A G E S 2 0 1 1

D U L U N D I 5 A U S A M E D I 1 7 S E P T E M B R E 2 0 1 1

Investir des lieux étonnants, y décrypter des images intenses et multiples, questionner les artistes exposés, parcourir une ville entière dédiée à l’image... 10 000 élèves de toute la France viendront cette année, accompagnés de leurs enseignants, savourer une «tranche de festival». Pour la septième année consécutive, les Rencontres d’Arles proposent à 300 classes du CP au Master, une journée entière au cœur des expositions, selon un programme à la carte, qui « donne à voir » et permet également « d’apprendre à regarder ». Une Rentrée en Images propose une approche interactive et personnelle de l’image en compagnie de médiateurs et de photographes qui permettra aux élèves d’enchaîner projections, visites d’expositions et de musées, découverte du patrimoine arlésien, rencontres avec les professionnels, parcours d’initiation à la lecture des images et ateliers de pratiques photographiques. De retour en classe, l’expérience vécue, à travers les ateliers de pratique photographique et les échanges riches, irriguera d’images l’année scolaire. La variété des thèmes abordés dans les expositions, leurs lectures multiples (historiques, sociologiques, esthétiques, ludiques…) et la diversité des genres présentés (portrait, photo-reportage, photo plasticienne, montage) permettront aux enseignants de tisser par la suite des liens avec la discipline qu’ils enseignent. La Rentrée en Images, à travers les rencontres et les approches pratiques, participe à la formation intellectuelle et sensible de la jeunesse. La faculté de s’interroger dans un monde en perpétuel changement est indispensable : la sensibilisation à l’image, et de surcroît à la photographie, a une carte importante à jouer. Elle incite les élèves à se forger une opinion sur les images qui les entourent au quotidien, et à développer une curiosité et un esprit critique. L’enjeu est de taille et l’entreprise passionnante : « Celui qui n’apprend pas à déchiffrer les photographies sera l’analphabète du futur » disait Walter Benjamin. La Rentrée en Images est un événement gratuit sur inscription. L’organisation logistique du transport des élèves est assurée par les établissements, qui seront totalement ou partiellement remboursés par les collectivités territoriales qui soutiennent l’opération. ( Nous consulter pour plus de précisions). Le déjeuner est à la charge des élèves. Information et réservation auprès d’Isabelle Saussol-Guignard, de Claire Loubet et de Pauline Bouchet. Tél. : 04 90 96 76 06 E-mail : [email protected]

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L E S O B J E C T I F S P É D A G O G I Q U E S

Une Rentrée en Images propose une approche du monde de la photographie et de l’image à travers une sélection d’expositions, mais également à travers la découverte de la ville d’Arles. Notre programme se veut un formidable point de départ vers de multiples activités transdisciplinaires, que les enseignants pourront élaborer au cours de l’année sous la forme de projets culturels. Les objectifs pédagogiques de la Rentrée en Images sont les suivants : A P P R O F O N D I R L A C O N N A I S S A N C E D E L ’ I M A G E : Pour cette édition 2011, le programme des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles est résolument dense et hétéroclite, permettant ainsi aux élèves des groupes scolaires de confronter leurs regards en « voyageant » au travers des différentes expositions, en particulier celles des Ateliers SNCF. Le contact direct avec les œuvres est, pour nombre de jeunes, un choc salutaire et esthétique surprenant. En effet, la photographie, loin de l’imagerie des magazines, des écrans d’ordinateur ou des téléphones portables, prend, alors, au cœur de ces expositions toute sa mesure, tout son sens, tout « ses » sens devrait-on dire. La Rentrée en Images est enfin l’occasion de prendre le temps de regarder, d’analyser, de comprendre, d’oublier, ne serait-ce qu’une journée, le déferlement ininterrompu d’images que l’on reçoit au quotidien, dont on ne connaît ni les origines ni les desseins. L’opération vise également à faire réfléchir les jeunes sur les œuvres d’art, et à leur faire admettre qu’il est possible et pas anormal de changer d’avis. Nous invitons le jeune public à découvrir les expositions à travers un itinéraire thématique accompagné. Deux objectifs majeurs marquent profondément la programmation et vont se décliner conjointement sur l’ensemble des activités proposées :

• Donner à Voir L’objectif est de donner à voir des œuvres contemporaines présentées dans des lieux historiques et de proposer quelques clefs aux élèves, afin qu’ils puissent s’approprier un événement culturel d’envergure internationale se tenant près de chez eux, et l’exploiter en classe. Une Rentrée en Images vise à offrir à tous, de l’école primaire au lycée, un aperçu de la création photographique contemporaine dans toute sa diversité, et à mêler émotions et réflexions en compagnie de médiateurs photographes.

• Apprendre à regarder La confrontation directe avec les œuvres doit éveiller le sens critique des jeunes. La médiation, qui accompagne les visites, et les pistes pédagogiques développées lors des activités, permettent de comprendre la démarche et les choix des photographes exposés. Il s’agit de prendre le temps de regarder, d’analyser, de comprendre, pour ensuite porter sur les images quotidiennes un regard lucide et personnel. C’est une occasion pour le jeune public de développer un regard curieux et interrogateur sur le monde.

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D E C O U V R I R L E P A T R I M O I N E A R C H I T E C T U R A L E T C U L T U R E L A R L É S I E N :

Avec une superficie de 72 000 hectares, Arles est la plus grande commune de France. Son territoire englobe trois espaces naturels remarquables : les Alpilles au nord, la Camargue au Sud et la Crau à l’Est. Cet espace a été fortement marqué par la présence du Rhône qui traverse le centre-ville et dont le delta forme la Camargue. On évoque souvent Arles pour la richesse de son patrimoine architectural. Les monuments romains et romans de la ville d’Arles ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco en 1981. Les plus célèbres d’entre eux sont l’Amphithéâtre romain, le Théâtre antique et le cloître Saint-Trophime. Les nombreux musées d’Arles font également la réputation de la ville en matière d’archéologie, d’ethnographie, de photographie… L’image est devenue la spécialité de le ville, notamment grâce au rayonnement de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, des activités du pôle universitaire autour de l’image numérique et de la présence depuis plus de 40 ans des Rencontres Internationales de la Photographie.

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U N E J O U R N É E T Y P E

Une Rentrée en Images propose une journée complète (de 9h30 à 16h) articulée autour de trois activités qui investissent la ville entière.

1 . P A R C O U R S D E F E S T I V A L I E R : D U R É E 1 H 3 0 Un parcours interactif autour de trois expositions, encadré par des médiateurs. Il propose aux élèves des clefs de compréhension et d’analyse de la création photographique contemporaine. Les élèves sont invités à porter sur leurs images quotidiennes un regard lucide et personnel. La diversité des artistes et des expositions, la période couverte, la multiplicité des regards ouvrent aux classes des pistes multiples qu’elles soient historiques, plastiques ou poétiques.

2 . A U C H O I X :

U N E S É A N C E D E P R O J E C T I O N : D U R É E 1 H

Quand l’image photographique s’anime : « Voyage dans l’imaginaire cinématographique ».

L’enjeu est donc de mener à une réflexion autour de l’image animée et de s’interroger sur sa construction, afin « d’éduquer l’œil » et de participer à la construction d’un regard critique. Chris Marker sera à l’honneur cette année avec la projection de l’œuvre cinématographique qui lui value sa renommée internationale : La Jetée réalisée en 1962. Chaque séance de projection est animée par un médiateur.

O U

U N T E M P S D E V I S I T E L I B R E : D U R É E 1 H

L’enseignant accompagnera lui-même sa classe à la rencontre des œuvres exposées, en suivant un parcours d’expositions désignées : Chris Marker au Palais de l’Archevêché, La Révolution Mexicaine et Graciela Iturbide à l’Espace Van Gogh.

2 . U N E A C T I V I T É C H O I S I E P A R L E S E N S E I G N A N T S : D U R É E 1 H 3 0 Prolonger la thématique de l’Image et ouvrir la dimension pluridisciplinaire: histoire, patrimoine, architecture, design, arts plastiques... • Rencontre avec un professionnel de l’image : Michel Bouvet ou Joachim Mogarra ou Mat Jacob ou Léo Martinez ou Eva Gravayat ou Pascale Giffard vous présenterons leur parcours, leurs visions de la photographie… • « Bien vu !» : atelier expérimental proposant une approche innovante des images par le jeu, destiné aux élèves des filières professionnelles. Projet soutenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse dans le cadre de l’appel à projets relatif aux pratiques culturelles des jeunes. Les participants seront sollicités pour une évaluation. • « Photomobile » : atelier animé par les étudiants de l’ENSP d’Arles. L’occasion de participer en groupe à la réalisation de photographies avec le téléphone portable, et de mieux comprendre les choix esthétiques et techniques liés à cet outil. • « Train de vie » : après une lecture de paysages et d’images aux ateliers SNCF, le Museon Arlaten propose aux élèves un échange sur la notion de patrimoine, révélateur de la mémoire d’un lieu.

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• « Musée Réattu | Sur mesures » : ce parcours inédit mêle les genres et les imaginaires en utilisant la peinture ancienne, et notamment l’œuvre de Jacques Réattu, comme un aimant aux collections d’art contemporain du musée (photographie, vidéo, sculpture, peinture…). • « Antique Déclic » : le Musée départemental de l’Arles antique propose une visite de l’exposition « La Valise Mexicaine », autour de la légendaire valise mexicaine de Capa, contenant des négatifs de la guerre d’Espagne. • « Si loin, si proche… Bêtes et hommes au château d’Avignon » : le Domaine départemental du château d’Avignon en Camargue propose une visite guidée de l’exposition ainsi qu’un atelier autour de l’image, animé par un artiste. • « Nos limites » : les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches du Rhône, du Gard et de l’Hérault proposent une réflexion autour du thème des limites, contours, cadres, bordures …, réels ou virtuels, de notre environnement quotidien. • « La Camargue, de l’image au cliché » : à partir des photos de Carle Naudot et Gaston Bouzanquet, le musée de la Camargue invite les élèves à décrypter les clichés qui ont construit le mythe de la Camargue sauvage au XXème siècle. • Abbaye de Montmajour : visite libre du monument historique ainsi que de l’exposition temporaire durant laquelle l’enseignant accompagnera sa classe. • Découverte libre et ludique des monuments majeurs de la ville d’Arles : Amphithéâtre, Théâtre antique, Cloître de St Trophime. • Temps de visite libre sur un parcours d’expositions désignées, où l’enseignant peut accompagner sa classe à la rencontre des œuvres.

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P O U R P R É P A R ER V O T R E V EN U E Des outils et des supports sont mis à disposition des enseignants et des intervenants artistiques qui participent à l’opération Une Rentrée en Images afin de préparer en amont la journée, d’optimiser l’expérience une fois sur place, de restituer l’événement, et de prolonger l’expérience en classe. Afin d’être au plus près de vos attentes, nous mettons en place cette année un centre de ressources et d’accueil au siège des Rencontres d’Arles. Véritable point d’information, il vous apportera toutes les ressources nécessaires à votre venue.

O U T I L S P É D A G O G I Q U E S :

• Le centre de ressources et d’accueil : Afin de proposer un réel accompagnement auprès du public enseignant et étudiant, un centre de ressources et d’accueil est mis en place dès le lundi 4 juillet au siège des Rencontres d’Arles. Ce point d’information met à votre disposition tous les documents et outils nécessaires à votre venue. Vous pourrez y retirer votre pass gratuit, mais également trouver toutes les indications concernant les visites guidées des expositions qui vous sont proposées, visionner l’œuvre de Chris Marker qui va être diffusée lors de la séance de projection pour les élèves, et consulter librement le catalogue du festival et les ouvrages disponibles sur place. C’est également un accueil personnalisé et un suivi individuel auprès de l’équipe de la Rentrée en Images qui sont proposés aux enseignants. Adresse : Siège des Rencontres d’Arles, 34 rue Fanton. Ouvert du lundi au vendredi, de 9h à 12h. • Le pass : Chaque enseignant ayant réservé pour une classe bénéficie d’un pass (un par classe inscrite). Celui-ci pourra être récupéré durant tout l’été au centre de ressources qui sera ouvert dès le début du festival, le 4 juillet. Le pass offre donc à son titulaire la possibilité de visiter chaque exposition une fois durant tout l’été, lui permettant ainsi de préparer au mieux sa venue avec ses élèves. Adresse : Siège des Rencontres d’Arles, 34 rue Fanton. Ouvert du lundi au vendredi, de 9h à 12h. Aucune remise de pass en dehors de ces périodes. • Le site Internet des Rencontres d’Arles : www.rencontres-arles.com Le programme de la nouvelle édition de la Rentrée en Images ainsi que le formulaire d’inscription sont téléchargeables dans l’onglet « Edition 2011 », puis « Formation ». Vous trouverez également le dossier pédagogique qui est disponible en ligne, ainsi que le programme et la fiche d’inscription du séminaire national.

• Le catalogue des Rencontres d’Arles : Il est envoyé à chaque établissement à la fin du festival et rassemble toutes les informations sur les expositions programmées par le festival. Également disponible en libre accès dans le centre de documentation, il est à destination des enseignants et élèves qui souhaitent prolonger leur visite.

• Le dépliant et le plan des Rencontres d’Arles : Chaque élève recevra à son arrivée un programme complet contenant la présentation synthétique de chaque exposition proposée par le festival des Rencontres d’Arles 2011, ainsi qu’un plan de la ville répertoriant les divers lieux de programmation.

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F O R M A T I O N :

• Le Plan Académique de Formation de l’Académie d’Aix-Marseille : La formation « Une Rentrée en Images », qui a lieu tous les ans, est organisée par les Rencontres d’Arles, en partenariat avec la DRAC de la région PACA, et est destinée aux enseignants et aux intervenants artistiques. L’objectif est de former un public adulte, afin qu’il puisse à son tour transmettre les savoirs liés à la photographie. Pour cela, les formateurs visent à développer et enrichir la participation des enseignants à l’opération Une Rentrée en Images, ainsi qu’à sensibiliser et compléter leurs connaissances dans le domaine de la photographie, pour un travail à long terme autour de cette discipline. • Le séminaire national : Gratuit sur inscription, le séminaire national se déroule au théâtre d’Arles. Il a pour objectif d’offrir un cadre de réflexion théorique et pédagogique à un public averti d’enseignants et d’intervenants artistiques. Vous trouverez le programme du séminaire 2011 à la fin de ce dossier, accompagné de la fiche d’inscription à remplir et à renvoyer à la ligue de l’enseignement (coordonnées inscrites sur le document).

Thème du séminaire 2011 : « Voyages en photographies : vers d’autres frontières ? » Le séminaire se propose d’étudier les multiples formes de la Photographie contemporaine par l’observation et l’étude de ses confrontations et hybridations avec d’autres genres artistiques. Entre écrans et logiciels, galeries, scènes de spectacle vivant ou téléphone, la photographie garde t-elle une identité singulière ? Une spécificité originale ? Les notions mêmes de collages et montages propres à la photographie et au cinéma peuvent-elles s’appliquer aussi au multimédia où l’image n’est plus une fin en soi mais une composante parmi d’autres ?

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P R E M I ER T E M P S : L E P A R C O U R S D E F E S T I V A L I ER

V I S I T E I N T E RA C T I V E D U R É E 1 H 3 0

Ce parcours encadré par des médiateurs emmène les élèves dans diverses expositions, choisies par les accompagnateurs en fonction et pour leur public. Des étudiants de toute la France, ayant tous une pratique et une approche personnelle de la photographie, guideront les classes, rendant ainsi les visites plus vivantes. Les participants pourront donc découvrir une partie de la programmation des ateliers SNCF, grâce aux clefs de compréhension délivrées par les médiateurs. Le parc des ateliers SNCF, étonnant par son histoire et son architecture, est composé de quatre lieux majeurs : la Grande Halle, l’Atelier de la Maintenance, l’Atelier des Forges et l’Atelier de la Mécanique. Construit entre 1845 et 1956 sur une partie importante de la nécropole des Alyscamps, le site est résolument tourné vers l’avenir. En effet, un projet a été engagé par la fondation LUMA pour faire du parc des ateliers un vaste pôle dédié à l’image et à la création. Depuis dix ans, les Rencontres d’Arles investissent ce lieu insolite durant l’été et y exposent de nombreux photographes. Les médiateurs proposent des parcours construits autour de trois expositions.

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Cette année, les expositions inscrites au programme d’Une Rentrée en Images sont : À L ’ A T E L I E R D E L A M É C A N I Q U E M A N I F E S T E S

« FROM HERE ON »

- Adrian Sauer - Andreas Schmidt - Aram Bartholl - Claudia Sola - Constant Dullaart - Corinne Vionnet - Cum* - David Crawford - Doug Rickard - Ewoudt Boonstra - Frank Schallmaier - Gilbert Hage - Hans Aarsman - Hermann Zschiegner - James Howard - Jenny Odell - Jens Sundheim - John Haddock - Jon Rafman - Josh Poehlein - Kurt Caviezel - Laurence Aëgerter - Marco Bohr - Martin Crawl - Micheal O’Connell A.K.A

Mocksim - Mishka Henner - Monica Haller - Nancy Beans - Pavel M.Smejkal - Penelope Umbrico - Roy Arden - Shion Sono - The Get Out Clause - Thomas Mailaender - Viktoria Binsctock - Willem Popelier

À L ’ A T E L I E R D E L A M A I N T E N A N C E P O I N T S D E V U E

- Michel Bouvet À L A G R A N D E H A L L E P O I N T S D E V U E

- Prix du livre - Prix découverte 2011 - 10 ans des prix des

Rencontres d’Arles

À L ’ A T E L I E R D E S F O R G E S R É P U B L I Q U E

- Daniela Rossell - Dulce Pinzon

A U M A G A S I N É L E C T R I Q U E A U T R E S I N I T I A T I V E S

MÉJAN - Tendance Floue - Christophe Agou

Renseignements pratiques : Lieu de rencontre : Parc des ateliers SNCF, 31 avenue Victor Hugo, à l’angle de la rue des Minimes, passer sous l’horloge. Possibilité de parking sur place.

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L E S M É D I A T E U R S

Les notions de transmission et d’accompagnement sont au cœur de l’événement Une Rentrée en Images. Pour mettre en oeuvre ces principes, une équipe de 27 médiateurs est formée pendant 10 jours pour pouvoir accueillir les élèves dans les meilleures conditions. Ce temps permet aux médiateurs de préparer leurs interventions, de choisir les expositions les plus adaptées, de construire les séances à travers des exercices de mise en pratique et de travailler la prise de parole en public. La formation est également l’occasion d’échanger avec des

professionnels de la culture, de la médiation, de la photographie et de l’éducation. Les médiateurs, étudiants de cursus très variés (Beaux-arts, Ecole Nationale de la Photographie, Médiation culturelle…) et ayant tous une approche personnelle de la photographie, se positionnent face aux élèves avant tout comme des acteurs plus que comme des passeurs. L’idée est ainsi de rendre les visites plus vivantes et plus personnelles. Le discours, adapté à l’âge des élèves, est basé sur l’interactivité. La médiation ne s’attachera pas à transmettre un savoir brut, mais elle s’appliquera à souligner l’émotion que suscite les images. En ce qui concerne le parcours du festivalier, seulement trois expositions seront présentées aux élèves le jour de leur venue. Les médiateurs, qui choisissent eux-mêmes les expositions qu’ils désirent avec les élèves, déterminent leur parcours le jour même, en fonction de leur auditoire. Nous ne pouvons donc vous garantir la visite d’expositions particulières. Cependant, vous trouverez dans ce dossier la présentation de l’ensemble des expositions afin de découvrir un panorama des thématiques à développer et de préparer au mieux votre venue.

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L E S A T E L I ER S SN C F

Construits entre 1845 et 1856 au moment de la création du chemin de fer Avignon-Marseille, ces ateliers, étendus sur 11 hectares, couvrent une partie importante de la nécropole paléochrétienne des Alyscamps, qui comprend des milliers de tombeaux, des sarcophages païens, des mausolées… Beaucoup ont été détruits ou déplacés pour permettre l’installation des ateliers. Ce site, composé de plusieurs bâtiments, témoins de l’architecture industrielle du XIXe siècle, a été le théâtre d’une activité très intense. Durant 130 ans, des milliers de personnes se sont afférées bruyamment à la construction et à la réparation des locomotives, des voitures et des wagons… Les ateliers ont été un élément important de l’histoire et de l’économie arlésienne. Après la deuxième guerre mondiale, les ateliers déclinent peu à peu, jusqu’à leur fermeture en 1985. Pendant plus de 16 ans, ils vont rester à l’état de friche industrielle. Finalement, en mars 2000, sous l’impulsion de la Mairie d’Arles et de la Région PACA, un projet d’intérêt régional voit le jour. Il s’agit de réhabiliter le site en créant un parc urbain dédié à l’image : un vaste pôle universitaire (IUT, Supinfocom, l’École Normale Supérieure de la Photographie, une résidence étudiante), des logements, des espaces verts, une pépinière d’entreprises. Le programme a pour ambition de favoriser le développement des activités dédiées à l’industrie culturelle numérique sur six secteurs, au sein desquels Arles possède une légitimité : la photographie, le livre, la musique, le patrimoine, l’animation, le multimédia. Depuis plusieurs années, les Rencontres d’Arles investissent ce lieu insolite durant l’été et y exposent de nombreux photographes. L A G R A N D E H A L L E

Après une parenthèse de 20 ans et des travaux d’une durée de deux ans, l’opportunité qu’a été la libération des terrains des ateliers ferroviaires d’Arles a permis à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et à la Ville d’Arles d’y inscrire un projet ambitieux de réhabilitation. L’aménagement du site, qualifié à la demande de Michel Vauzelle, Député Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de « Grand projet d’intérêt régional », s’est inscrit dans un projet global de développement d’Arles et du Pays d’Arles, à vocation sociale, urbaine, économique et

culturelle, et servi par un ouvrage architectural audacieux. La création des architectes Alain Moatti et Henri Rivière s’est concrétisée sur la base d’un travail de réhabilitation respectueux des qualités architecturales d’origine, ainsi que sur des éléments « novateurs », symboles de cette nouvelle histoire à construire. Ainsi, un immense écran « animé », le plus grand d’Europe (2800 m2), intégré à toute la surface nord de la toiture, permettra de diffuser des animations ou de retransmettre des émissions télévisuelles, visibles depuis l’esplanade et depuis l’avenue Victor Hugo, rassemblant ainsi tous les Arlésiens. La grande façade ouest, en verre et résille métallique, symbolise quant à elle, à la fois la mémoire ouvrière de la Grande Halle, puisqu’elle abritait la « chaudronnerie de fer », mais également la nouvelle vocation de ce lieu ouvert à de nouvelles activités en direction de la ville et des populations. Pour un montant de 5,8M HT, sur une surface de 5000m2, les travaux de réhabilitation de la Grande Halle ont été réalisés et financés par la Région et ce, dans le respect des normes environnementales.

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L E P R O J E T D ’ A M É N A G E M E N T D U S I T E

Au sein du futur parc des ex-ateliers SNCF, un projet d'aménagement d’un complexe culturel entièrement dédié à la photographie est prévu. Né d'un partenariat entre le public (ville, région, département) et la Fondation Luma, le projet sera piloté par Frank Gehry. L'architecte américain œuvre aujourd'hui à la métamorphose du site et supervisera le plan directeur de l'ensemble de l'aménagement. On y trouvera le bâtiment de la Fondation Luma, l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, le siège des Rencontres de la Photographie d’Arles, des locaux pour des résidences d’artiste, un studio de 200m2, des espaces d’exposition, les locaux de la maison d’édition Actes Sud, un musée des Cheminots, une gare, un cinéma, une halte-garderie, un restaurant panoramique, des hôtels et des résidences universitaires. D’une configuration située à mi-chemin entre le musée Guggenheim de Bilbao et le parc de la Villette à Paris, le futur site du Parc des Ateliers à Arles a l’ambition de devenir dans les prochaines années l’un des haut lieu d’expositions, de conservation et de recherche dans le domaine de l’image. Il permettra d’envisager de multiples opportunités de développement pour le cette de formation et de médiation abrité en son sein. Le lieu sera un véritable moteur et tremplin pour le regroupement de nombreux acteurs intéressés par les problématiques culturelles. Face à ce foisonnement culturel, la question de l’accompagnement pédagogique autour de la photographie à la fois en terme technique mais aussi au niveau de la réflexion globale autour de l’image, se pose plus que jamais.

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L E S E X P O S I T I O N S

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L’ATELIER DE LA MÉCANIQUE

M A N I F E S T E S

F R O M H E R E O N From Here On (À partir de maintenant) est sans conteste l’exposition phare des Rencontres d’Arles 2011. Ce manifeste, signé de cinq artistes et directeurs artistiques tous liés de longue date à Arles, déclare un changement profond dans les usages de la photographie, engendré par la suprématie d’Internet et de la création numérique dans l’accès et la diffusion des images. From Here On met en lumière 36 artistes qui utilisent ces nouvelles techniques de la création et ont comme point de départ à leur travail le net.

Les cinq commissaires d’expositions sont :

• Clément Chéroux, conservateur au Cabinet de la Photographie, Centre Pompidou. Vit et travaille à Paris.

• Joan Fontcuberta, artiste. Vit et travaille à Barcelone. • Erik Kessels, fondateur et directeur artistique de KesselsKramer. Vit et travaille à

Amsterdam. • Martin Parr, photographe de l’agence Magnum Photos. Vit et travaille à Bristol. • Joachim Schmid, artiste. Vit et travaille à Berlin.

Liste des 36 artistes exposés : Adrian Sauer, Andreas Schmidt, Aram Bartholl, Claudia Sola, Constant Dullaart, Corinne Vionnet, Cum*, David Crawford, Doug Rickard, Ewoudt Boonstra, Frank Schallmaier, Gilbert Hage, Hans Aarsman, Hermann Zschiegner, James Howard, Jenny Odell, Jens Sundheim, John Haddock, Jon Rafman, Josh Poehlein, Kurt Caviezel, Laurence Aëgerter, Marco Bohr, Martin Crawl, Micheal O’Connell a.k.a Mocksim, Mishka Henner, Monica Haller, Nancy Beans, Pavel M. Smejkal, Penelope Umbrico, Roy Arden, Shion Sono, The Get Out Clause, Thomas Mailaender, Viktoria Binschtok, Willem Popelier Exposition produite en collaboration avec La Virreina Centre de la lmatge, Barcelone qui présentera l’exposition en 2012.

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L’ATELIER DE LA MAINTENANCE P O I N T S D E V U E

M I C H E L B O U V E T ABSURDE Quel légume, quel animal ? Mais quel est le sens ? Les affiches dessinées par Michel Bouvet pour les Rencontres d’Arles suscitent chaque année de nombreuses questions auxquelles nous sommes incapables de répondre. Lorsqu’il fallait relancer les Rencontres en 2002, nous avions lancé une consultation de grands cabinets de graphistes en vue de « pimenter » le message. Michel Bouvet nous ayant pris au mot il fut retenu. Mais dès la première année la confusion s’installe. Au lieu d’un piment, certains devinent un poivron, une carotte, les chauffeurs de taxi d’Arles me demandant quel est ce pain de maïs sur les arrêts de bus…. Bref ce qui allait tourner à l’échec total du message s’est avéré un formidable stimulant pour le dialogue et le bouche à oreille. Nous avons alors décidé de nous enfoncer dans l’absurde. En quelques années nous sommes passés du verger au zoo, mais la méthode de Michel Bouvet reste la même. Nous avons besoin de l’affiche à l’automne précédant une édition, alors que le programme est loin d’être complet. Or Michel Bouvet insiste pour ne dessiner qu’en connaissance du programme. Cela crée chaque année un jeu de poker menteur très sympathique où nous racontons un programme imaginaire à notre affichiste préféré, qui lui même revient avec une vingtaine de très jolis dessins aux crayons de couleur, qui n’ont rien à voir ni entre eux, ni avec le programme le plus imaginaire. C’est alors un rituel de l’équipe de choisir autour du président des Rencontres quel sera le visuel de l’année. Hypocritement, un peu pour nous rassurer mais alors que notre opinion est déjà faite, nous demandons toujours « l’opinion de l’atelier Michel Bouvet ». La réponse est toujours évasive et déculpabilisante. Néanmoins frustrés de rejeter chaque année tant de dessins qui nous ont fait hésiter, nous souhaitions, à l’occasion des 10 ans de la nouvelle formule, partager avec le public l’ensemble des propositions et le processus de création de l’affiche, qui est déclinée du catalogue aux mugs, voire en trois dimensions par nos amis de Gares & Connexions, devenue la mascotte des Rencontres d’Arles. François Hébel

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LA GRANDE HALLE P O I N T S D E V U E

P R I X D U L I V R E D ’ A U T E U R E T D U L I V R E H I S T O R I Q U E - Le Prix du Livre d’auteur récompense le meilleur travail photographique édité entre le 1er juin 2010 et le 31 mai 2011. Il est doté de 8 000 euros. - Le Prix du Livre historique récompense le meilleur travail documenté sur la photographie, ou sur un photographe, thématique ou monographique, édité entre le 1er juin 2010 et le 31 mai 2011. Il est doté de 8 000 euros. Les lauréats des Prix du Livre sont désignés, pendant la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, par les nominateurs du Prix Découverte 2011, ainsi que par Jean-Noël Jeanneney, Président des Rencontres d’Arles et par Maja Hoffmann, Présidente de la Fondation LUMA.

L E P R I X D É C O U V E R T E Le Prix Découverte des Rencontres d’Arles récompense un photographe ou un artiste utilisant la photographie et dont le travail a été récemment découvert, ou mérite de l’être sur le plan international. Il est doté de 25 000 euros et attribué suite au vote du public professionnel présent pendant la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles. LES NOMINATEURS DU PRIX DÉCOUVERTE 2011 Tous sont de nouveaux responsables d’institutions de niveau international : Simon Baker, premier conservateur pour la section photographie à la Tate Modern à Londres, Chris Boot, directeur général de la Fondation Aperture à New York, Sam Stourdzé, directeur du musée de l’Elysée à Lausanne, David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier, tous trois fondateurs et directeurs du Point du Jour Centre d’art/Éditeur à Cherbourg, ainsi qu’Artur Walther, collectionneur et fondateur de la Walther Collection à Neu-Ulm, Allemagne. Crée à l’initiative des Rencontres en 2002 avec le soutien immédiat de la Fondation LUMA, le prix Découverte a aussi été l’occasion d’inviter à Arles plus de 50 nominateurs qui se sont succédés dans cet exercice. Leurs choix extrêmement variés montrent combien le champ de la photographie n’a cessé de s’étendre. Force est de constater, à travers la projection qui les rassemble, que tous les artistes primés, souvent rencontrés en plein essor, ont acquis une grande notoriété. Avec le soutien de la Fondation LUMA.

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ARTISTES PRÉSENTÉS PAR SIMON BAKER Né au Royaume-Unis en 1972. Vit et travaille à Londres. Dr Simon Baker est le premier conservateur pour la photographie et la création artistique internationale à la Tate Modern, Londres. Il était, auparavant, professeur associé en histoire de l’art à l’Université de Nottingham où il enseignait l’histoire de la photographie, du surréalisme et de l’art contemporain. Il a publié de nombreux ouvrages sur ces sujets et a organisé les expositions Undercover Surrealism : Georges Bataille and Documents (Hayward, Londres, 2006) ; Close-up : proximity and defamiliarisation in art, film and photography, (Fruitmarket, Édimbourg, 2008) et plus récemment, a présenté Exposed : Voyeurism, Surveillance and the Camera, à la Tate Modern (avec Sandra Phillips). Artistes présentés : Indrë Serpytyté, Mark Ruwedel, Minoru Hirata.

I N D R É S E R P Y T Y T É_Lituanie Née en Lituanie. Vit et travaille à Londres. L’œuvre d’Indré Serpytyté aborde les problèmes de la mémoire, du traumatisme et de la perte à travers l’histoire d’après-guerre de sa Lituanie natale, associant de manière sophistiquée la recherche d’archives, la sculpture et la photographie. Son projet 1944–1991 en est exemplaire : elle part d’une série de photographies de sites de répression et de violence, dont elle fait ensuite une base de travail pour évoquer ses propres représentations, ainsi que les relations complexes et subtiles qu’elle entretient avec ces lieux. En travaillant aussi bien la photographie que d’autres médiums, Serpytyte témoigne cependant d’un profond engagement vis-à-vis de l’histoire spécifique et du potentiel critique du médium photographique. Simon Baker 1944–1991

En 1944, la Guerre froide s’installe. Une guerre brutale, inhumaine. Une guerre presque oubliée aujourd’hui. Les puissances occidentales considéraient comme illégale l’occupation des pays baltes et de l’Est par les autorités staliniennes, malgré les accords d’après-guerre qui avaient reconnu les frontières de l’Union soviétique. Cachée par le rideau de fer, l’occupation du bloc soviétique continua durant cinquante ans, décimant les populations. On estime aujourd’hui le nombre de morts à vingt millions. Selon certains, le chiffre réel serait plus près de soixante millions. Sans le moindre soutien de l’Occident, les partisans résistants se sont battus contre le régime soviétique. Ils ont dû abandonner leurs familles, leurs maisons, pour se réfugier dans la forêt. Dans de nombreux villages et villes, des habitations ont été réquisitionnées par les officiers du KGB afin de servir de centres de contrôle, d’interrogation, d’emprisonnement et de torture. Ces maisons familiales ont été ainsi converties en lieux terrifiants. Par conséquent, la forêt était non seulement un refuge, mais également un charnier. La résistance la plus active et la plus appuyée, celle des « frères de la forêt » lituaniens, a duré dix ans. Indré Serpytyte www.indre-serpytyte.com

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M A R K R U W E D E L_États-Unis Né en 1954 en Pennsylvanie. Vit et travaille en Californie.

Mark Ruwedel travaille dans les régions désertiques de l’Ouest des Etats Unis, s’intéressant en grande partie aux traces et à l’impact de l’activité de l’homme sur le paysage. Son œuvre révèle à la fois une loyauté absolue envers le langage formel et le potentiel de la chambre grand format ainsi qu’un attachement important au tirage photographique et à l’esthétique qui en découle. Aussi conceptuellement ambitieux que géographiquement vaste, son travail se nourrit de la précision et de l’engagement de la tradition américaine des « nouveaux topographiques », tout en ajoutant à cette approche une couche personnelle qui témoigne de son propre regard sur la relation tumultueuse qu’entretiennent environnement naturel et expansion économique.

Simon Baker Depuis de nombreuses années, mon travail s’efforce de faire ressortir un regard sur l’Ouest américain en tant que palimpseste d’une histoire culturelle et historique. On pourrait qualifier Dusk (Crépuscule) et Dog Houses (Niches) de chapitres d’un projet plus vaste, intitulé Message from the Exterior (Message du Dehors). 1212 Palms (1212 Palmiers) est une œuvre complète qui représente l’intérêt que j’ai toujours eu pour les noms de lieux, ainsi qu’une approche conceptuelle de la photographie de paysage. 1212 Palms (1212 Palmiers) est une série de neuf photographies noir et blanc représentant des endroits dans le désert californien qui ont été nommés suivant le nombre de palmiers qui s’y trouvaient. De Una Palma à Thousand Palm Oasis (Un palmier à Oasis des mille palmiers), la somme des neuf noms de lieux correspond à mille deux cent douze palmiers, même si le nombre d’arbres représentés dans les images est différent. Les photographies qui constituent Dusk et Dog Houses ont été réalisées dans les régions désertiques à l’est de Los Angeles. Dusk est une série d’images noir et blanc de maisons abandonnées, photographiées au moment où le soleil disparaît derrière l’horizon. Avec leurs tons obscurs, atténués, elles évoquent à la fois la présence et l’absence, l’isolation sociale ainsi que géographique. Les Dog Houses, que j’ai photographiées en couleur, ont été découvertes près de maisons abandonnées et d’anciennes propriétés isolées, comparables à celles de Dusk. La collection présente un inventaire relatif à une forme singulière et poignante d’architecture vernaculaire. Ces structures modestes, à la fois drôles et tragiques, témoignent de la fragilité de l’homme qui se mesure à un environnement rude. Mark Ruwedel

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M I N O R U H I R A T A _Japon Né en 1930 à Tokyo. Vit et travaille à Tokyo. Minoru Hirata est surtout reconnu pour l’intensité exceptionnelle de ses chroniques de performances artistiques japonaises, en particulier celles des groupes néo-dadaïstes Hi Red Centre ou Zero Dimension. Ces chroniques témoignent d’un regard plus complexe, plus sophistiqué que les simples images documentaires auxquelles on s’attend habituellement. Outre ses chroniques relatant les activités des avant-gardes japonaises, Hirata s’est également engagé à un niveau plus personnel avec comme sujet de prédilection l’île d’Okinawa (occupée par les Etats Unis entre 1945 et 1972). L’œuvre qu’il réalise sur Okinawa depuis les années 1960 est tout aussi sensible, engagée et originale que ses photographies, plus célèbres, de performances : elles révèlent la même aisance avec l’expérimentation, la même originalité vis-à-vis de l’aspect politique de la vie quotidienne, sous occupation ou non, que l’univers spectaculaire de l’avant-garde. Simon Baker Hirata découvre l’avant-garde tokyoïte en 1958 avec l’œuvre controversée d’Ushio Shinohara à l’exposition indépendante de Yomiuri, un événement sans jury qui se déroule au Tokyo Metropolitan Art Museum. Peu après, en 1959 ou 60, Hirata visite Shinohara dans son atelier-résidence à Tokyo, envoyé par une agence photographique américaine. La prise de vue qui s’ensuit rapprochera les deux artistes : Hirata se mettra à documenter avec avidité les performances de Shinohara ainsi que de nombreux autres pratiquants de l’Anti-art (Han-geijutsu) dont notamment Neo Dada, Hi Red Center, Yoko Ono, Nam June Paik ou Zero Jigen (littéralement « zéro dimension »). L’action est le composant principal des chroniques de Hirata. Il se qualifie, dans une de ses récentes publications photographiques, Cho-geijutsu/Art in Action (2005), de « comploteur », aidant les artistes et les collectifs qui mettent en scène leur « art en action ». Il crée une œuvre composée de documents dignes de l’histoire de l’art qui dégagent également une véritable authenticité photographique. L’attachement de Hirata à Okinawa remonte à 1967, avant que les Etats-unis ne restituent l’archipel au Japon en 1972. Dès sa première visite, il est immédiatement séduit par la beauté des récifs coralliens et des paysages marins, mais il est encore plus touché par l’histoire géopolitique complexe d’Okinawa : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les précieuses terres de l’archipel furent occupées –et le sont encore– par une multitude de bases militaires américaines. Ses photographies traduisent une sympathie profonde envers le sort du peuple d’Okinawa, dont le rêve d’une existence indépendante leur échappe, même après la remise de leur terre sous gouvernance japonaise. Reiko Tomii www.takaishiigallery.com Exposition réalisée avec la collaboration de Taka Ishii Gallery, Tokyo

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A R T I S T E S P R E S E N T E S P A R C H R I S B O O T Né à Shropshire au Royaume-Unis en 1960. Vit et travaille à New York. Chris Boot est directeur général de la Fondation Aperture depuis janvier 2011, après avoir été, dix années durant, éditeur indépendant. Sous son propre nom, Chris Boot Ltd, il a publié plus de 40 titres, dont History de Luc Delahaye (2004), Lodz Ghetto Album, Photographs by Henryk Ross (2004), Things as They Are : Photojournalism in Context Since 1955 (2005), The Memory of Pablo Escobar par James Mollison (2007), Beaufort West par Mikhael Subotzky (2008) ou Infidel par Tim Hetherington (2010). Entre 1998 et 2000, Boot est directeur éditorial chez Phaidon Press, où il a commandé la réalisation de livres tels que Boring Postcards de Martin Parr ou The Photo Book – A History. Auparavant, il a travaillé huit ans chez Magnum Photos, notamment en tant que directeur des bureaux de Londres et de New York. Il a également écrit et dirigé la publication de Magnum Stories (Phaidon, 2004). Artistes présentés : Christopher Clary, Penelope Umbrico, David Horvitz. P E N E L O P E U M B R I C O_États-Unis Née à Philadelphia en Pennsylvanie. Vit et travaille à New York. Mon travail est tout autant une étude de la photographie qu’une pratique photographique en tant que telle. En parcourant les images sur des sites web communautaires, je re-photographie, scanne et fais des captures d’écran pour extraire des détails spécifiques de ces images qui, selon moi, mettent en évidence une déflation ou une rupture dans les représentations idéalisées que l’on trouve dans ces communautés. Ce rassemblement, cette recontextualisation fait de moi une archiviste. Le travail produit représente une accumulation qui fait référence à l’histoire de la technologie en révélant l’expression des désirs et des envies liés à la culture. Les idées d’absence et d’effacement sont des thèmes récurrents dans mon travail, surtout au vu de l’utilisation répandue de technologies telles que la photographie ou Internet. Je remets en question l’idée de la démocratisation des médias, l’idée que des images mises en scène avec des outils pré-réglés encourageraient la subjectivité ou l’individualité. J’examine l’écart entre les pratiques photographiques individuelles et collectives ainsi que les ramifications liées au fait de partager ses photographies personnelles avec un public anonyme. Ma proposition pour le Prix Découverte, composée de petits détails relevés à partir de centaines d’images d’objets plus ou moins abîmés et mis en vente, explore les conséquences et les dérivés d’une production de masse. Celle-ci implique une extrême disponibilité de tout, à travers les technologies les plus répandues de la photographie grand

public. J’y découvre ainsi : des télévisions à tube cathodique, encombrantes, indésirables, photographiées avec autant de maladresse dans la composition de l’image que dans le salon où ils se trouvent ; une profusion de télécommandes universelles, dont le concept de « distance universelle » représente une métaphore appropriée aux phénomènes contemporains de détachement et d’isolation. Il s’agit d’une trajectoire qui part d’images d’objets, de corps ingérables et persistants, pour arriver à celles d’objets devenus des extensions abstraites du corps. Ce travail raconte, d’une certaine manière, l’histoire de la promesse et de l’échec de la technologie : un panorama des technologies de production d’images où se trament les manifestations

culturelles du désir, du matériel et de l’immatériel, de la désincarnation, de l’absence et de l’effacement. Penelope Umbrico www.penelopeumbrico.net

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D A V I D H O R V I T Z _États-Unis Vit et travaille à Brooklyn. Le caractère nomade de David Horvitz le fait osciller entre Internet et la page imprimée, en évitant toute forme spécifique de définition ou de support. Il s’intéresse fréquemment à des disciplines qui questionnent la circulation de l’information et l’impermanence des artefacts numériques. Horvitz encourage aussi bien ses amis qu’un public issu du web à participer à ses projets. Il canalise l’esprit de l’art conceptuel en interagissant avec diverses communautés, à travers les technologies de communication numériques. Ses projets, en accès libre et gratuit, traduisent sa grande générosité. Pour Public Access, un de ses projets récents, il a voyagé tout le long de la côte californienne, de la frontière mexicaine jusqu’à l’Oregon. Durant ce road-trip, il a réalisé des photographies de diverses vues de l’Océan Pacifique dans lesquels il s’inclut (parfois discrètement) dans le cadre. Il a ensuite envoyé ces photographies sur Internet pour illustrer les pages Wikipédia des lieux en question. Une des photographies de Horvitz, prise entre le Mexique et les Etats-Unis où la frontière s’avance dans la mer, est ainsi apparue dans l’article Wikipédia sur le Border Field State Park. Avec l’intention de distribuer ses images de manière ouverte, au sein des nouveaux espaces publics qui ont vu le jour avec Internet, le travail de Horvitz a entraîné une modeste controverse au sein de la communauté des rédacteurs de Wikipédia. Après des débats de longue haleine, les images ont été soit retouchées (Horvitz n’apparaissant plus dans ses propres photographies), soit tout simplement effacées. Un document PDF a été créé pour documenter tout le déroulé du projet et le processus de suppression des images. Avec From the Southern-most Inhabited Island of Japan (Hateruma… Public Domain) [Depuis l’île inhabitée à l’extrémité sud du Japon (Hateruma… Domaine public)], exposé à cette époque au New Museum, Horvitz a généré une succession d’images « de voyage » qui font office de représentation, métaphorique et en ligne, d’un voyage au sud du Japon qu’il avait effectué quelques années plus tôt. Comme avec beaucoup de projets de Horvitz, ce travail se manifeste sous plusieurs formes : texte, photographie, images trouvées, coupures de presse, ainsi qu’un livre. www.davidhorvitz.com

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A R T I S T E S P R E S E N T E S P A R D A V I D B A R R I E T , D A V I D B E N A S S A Y A G & B E A T R I C E D I D I E R Vivent et travaillent à Cherbourg-Octeville et Paris. En 1996, David Barriet, David Benassayag et Béatrice Didier créent Le Point du Jour, éditeur spécialisé en photographie, puis en 1999 le Centre régional de la photographie de Cherbourg-Octeville qui présente une soixantaine d’expositions associées à des projections, rencontres et résidences. Installé en 2008 dans un bâtiment conçu par Eric Lapierre (Prix de la première œuvre 2003), Le Point du Jour Centre d’art / Editeur est issu du rapprochement de ces deux structures. Depuis cette inauguration, ont été notamment présentées des expositions de Lynne Cohen, Mikaël Levin, Helen Levitt, Joachim Mogarra, Maxence Rifflet et Gilles Saussier, accompagnées de livres. Parallèlement, sont régulièrement proposés diverses actions en direction du public. Tous les deux ans, Le Point du Jour organise une résidence d’artiste, suivie d’une exposition et d’un livre, ainsi que le Prix Roland Barthes pour la recherche photographique qui récompense le travail de jeunes universitaires. David Barriet est né en 1970 dans la Manche. Il a travaillé pour la presse, au sein d’un service photographique et comme photographe indépendant. Il a également développé des projets personnels jusqu’en 2002, exposés notamment au Pôle Image Haute-Normandie (Rouen) et à l’Artothèque de Caen. Né en 1970 à Paris, David Benassayag a suivi des études de lettres à l’université Paris IV–Sorbonne avant d’obtenir un master 2 édition à l’université Paris XIII–Nord. Il a travaillé comme rédacteur et assistant d’édition. Béatrice Didier, née en 1964 à Paris, a été journaliste puis administratrice de compagnies de théâtre et de danse. Elle est titulaire d’un master 2 en sciences politiques (université Grenoble-Stendhal). Artistes présentés : Joachim Mogarra, Lynne Cohen, Rut Blees Luxemburg. J O A C H I M M O G A R R A _France Né en 1954 à Tarragone (Espagne). Vit et travaille à Montpeyroux près de Montpellier . Joachim Mogarra réinvente le monde à domicile en photographiant des objets aimés, des matériaux pauvres qu’il accompagne généralement de courts textes écrits à la main. Chaque pièce s’inscrit dans un ensemble thématique, une collection ou dans un récit inspiré par la vie et les lectures de l’artiste. L’écart visible entre l’image et ce qu’elle est censée représenter, les différences d’échelle et le mélange des registres provoquent immédiatement le rire mais, avec légèreté, ce sont aussi nos manières de voir et de penser que ces clichés mettent en question. David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier Les mises en scènes photographiques de Mogarra provoquent d’emblée la surprise, rapidement suivie du rire. Tout se passe dans la tête et l’environnement immédiat de l’artiste : de petits objets, des figurines, des gravures et des cartes, simplement rapprochés, à peine retouchés, se mettent à raconter, avec le concours de quelques mots écrits à la main. Ces images font irrésistiblement penser aux inventions des enfants qui, à partir de presque rien, construisent un monde dans lequel tout a droit de cité. Entre le carrelage de la cuisine et une galaxie lointaine, les frontières de l’imaginaire et du concret s’estompent, les rapports d’échelle se perdent, les registres se mêlent. Pour être sérieux, on parlera de la critique implicite que Mogarra fait de la photographie. Toute image résulte d’une construction ; son commentaire et notre regard dirigé en déterminent le sens. Négligemment, les pratiques photographiques sont singées. Avec leur air de ne pas y toucher, ces clichés viennent mettre à bas les illusions objectivistes.

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Néanmoins, la toute-puissance de l’imagination ne s’y substitue guère : les choses pour ce qu’elles sont – peu de chose. Il ne nous est pas plus permis de croire aux voyages extraordinaires et aux héros légendaires qu’aux grandes

théories qui expliqueraient le monde. Nous resterons désormais de grands enfants. On a l’impression que ce comique de l’absurde est aussi à usage personnel ; qu’il constitue la juste mesure pour domestiquer approximativement le monde et rapporter les diverses facettes de la comédie humaine aux dimensions d’un théâtre intérieur. Peut-être que seule la photographie permettait une si heureuse transposition. Elle autorise en tout cas l’expression distanciée de sentiments contradictoires et de goûts mal assortis. L’œuvre de Mogarra serait ainsi un autoportrait paradoxal, ne s’offrant facilement à notre regard que pour aussitôt y échapper.

L Y N N E C O H E N_Canada Née en 1944 à Racine (Etats Unis). Vit et travaille à Montréal. Les images de Lynne Cohen montrent systématiquement des intérieurs sans personnages. Ce rigoureux minimalisme photographique contraste avec une décoration souvent kitsch, parfois un détail incongru ou une relation incompréhensible entre les objets. Cela peut être comique mais à force de regarder l’inquiétude grandit. D’abord, quant à la contrainte que les lieux suggèrent ; ensuite, sur la nature des images elles-mêmes, entre catalogues d’équipement et installations artistiques. Ces vues frontales, aux encadrements imposants, sont toujours à double fond. Elles invitent à se perdre autant qu’à mettre à distance ce que nous voyons. David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier Depuis le début des années 1970, Lynne Cohen photographie des salons, des clubs masculins, des salles de classe, des établissements de bain et des installations militaires. Elle s’est toujours beaucoup intéressée à la façon dont les choses se déroulent et nous apparaissent au quotidien. Les cadrages rigoureux, à même distance, la lumière qui met en relief couleurs et matières confèrent à ces images volontairement neutres une apparence construite. Alors qu’elle s’attache à l’aspect factice des lieux, dont l’usage nous échappe parfois, Lynne Cohen n’en suggère pas moins qu’un contrôle social s’y exerce de manière diffuse. Selon elle, nos expériences empiriques sont mensongères puisque le monde ne nous apparaît que comme un ensemble d’installations artistiques en ruine, ne révélant pas sa véritable nature. Elle dit à ce propos : « J’aime l’idée que les désorientations et les ambiguïtés des photographies résultent en grande partie de la nature particulière et mystérieuse des endroits que je photographie. Leurs symétries bizarres, leurs disjonctions me semblent tellement fascinantes. » www.lynne-cohen.com

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R U T B L E E S L U X E M B U R G _ Allemagne Née en 1941 en Allemagne. Vit et travaille à Londres.

Rut Blees Luxemburg réalise le plus souvent des vues nocturnes d’architectures gigantesques ou d’espaces urbains délaissés. La ville, la civilisation sont représentées dans leurs infrastructures et leurs recoins, comme un théâtre et ses coulisses. Nulle figure humaine n’y paraît, mais il ne s’agit vraiment pas d’un constat froid de l’inhumanité moderne. Au contraire, ces images sont habitées par une force vitale. Elles s’apparentent à des fragments de rêve. La peur et le désir, le délire et la rationalité, les sensations opposées s’y accordent avec l’évidence d’une vision. David Barriet, David Benassayag, Béatrice Didier Rut Blees Luxemburg présentera de nouvelles œuvre tirées de la série Black Sunrise. Prises à New York en 2010, ces grandes photographies lumineuses font écho au panorama poétique que Walt Whitman a fait de la ville avec sa multitude de désirs.

Les œuvres choisies explorent les recoins les plus sombres de la ville. Avec Black Sunrise, dont la série tire son nom, un tuyau noir brillant serpente en direction d’un immense globe. Ce symbolisme grandiloquent de l’empire est atténué par un ciel sombre où une lueur se fait pressentir. Son œuvre O dépeint l’œil aguicheur d’une actrice américaine, coupé en deux par un autocollant bas de gamme du commerce du sexe : la profanation démesurée de la beauté et de l’éros, rendue visible le temps d’un battement de cils. Le travail de Rut Blees Luxemburg prend racine dans les espaces publics de la ville. Il dévoile les rouages des «projets modernes» tout en leur conférant une incroyable sensualité. Dans son travail, l’artiste cherche à montrer ce qu’on néglige, ce qui n’est pas regardé, ce à quoi on ne s’attendait pas pour créer des compositions vertigineuses dans lesquelles on s’immerge, qui confrontent et déconstruisent les perceptions établies de la ville. www.rutbleesluxemburg.com

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A R T I S T E S P R É S E N T É S P A R S A M S T O U R D Z É Né en 1973 à Paris. Vit et travaille à Lausanne en Suisse. Spécialiste des images, Sam Stourdzé a été nommé directeur du Musée de l’Élysée à Lausanne en 2009. Ses recherches portent sur leurs contextes de production, de diffusion et de réception. Depuis plusieurs années, il étudie les mécanismes à l’œuvre dans la circulation des images, avec pour champ de prédilection les rapports entre photographie, art et cinéma. Il a organisé de nombreuses expositions et publié plusieurs livres, notamment Le Cliché-Verre de Corot à Man Ray, les rétrospectives Dorothea Lange et Tina Modotti, Chaplin et les images ou encore Fellini, La Grande parade. Artistes présentés : Jean-Luc Cramotte & Jacob Nzudie, Raphaël Dallaporta, Yann Gross. J E A N - L U C C R A M A T T E & J A C O B N Z U D I E_Suisse et Cameroun Vivent et travaillent à Fribourg en Suisse et à Yaoundé au Cameroun. Lorsque Cramatte rencontre Nzudie, le photographe du supermarché de Yaoundé, il est interpellé par l’impact d’une pratique vernaculaire. De leur projet naît la tentative de rendre compte d’une activité commerciale aux ramifications multiples. Pour que l’improbable studio du photographe se soit déployé dans les allées du supermarché, encore fallait-il qu’il soit le territoire d’un enjeu social. À l’évidence, le supermarché de Yaoundé s’affirme comme le lieu d’une conquête sociale. Les clients de Nzudie sélectionnent avec attention leurs rayons préférés comme le gage de leur succès, celui de l’accession à la consommation. Pour en témoigner, le regard appliqué du photographe qui vend ses portraits. Des photographies qui, dans leurs répétitions, additionnent les envies de paraître ; des photographies qui, par accumulation, composent un vaste portrait sociologique. Choisie par Cramatte, la succession infinie des portraits de Nzudie, épuise la sérialité. Et lorsque que tous les artifices sont tombés, c’est la photographie elle-même qui se raconte. Elle raconte l’autre histoire, celle d’une image pauvre à l’ombre d’une jungle urbaine. Sam Stourdzé

SUPERMARCHÉ Jacob Nzudie photographie ses clients dans un supermarché au Cameroun tels qu’ils désirent être vus. Ce lieu n’est pas anodin. Destiné à une clientèle privilégiée, souvent composée d’expatriés occidentaux, il n’accueille pas la plupart des Camerounais. Il est utilisé par certains de ceux qui le fréquentent comme un instrument de rêve. On se rêve en nanti, en «indigène évolué» qui se passerait des marchés à ciel ouvert, de leur manque d’hygiène, de leur offre de produits exclusivement locaux et de la promiscuité des compatriotes peu fortunés. Le supermarché nourrit le fantasme. Même si ce sont d’abord les nécessités professionnelles et économiques qui ont conduit Nzudie à faire du magasin son « studio », son travail photographique possède un sens caché : sa production explicite les rapports ambigus de ses compatriotes à l’urbanité et le désir d’ascension sociale dans cette société très hiérarchisée. La rencontre de Nzudie et de Jean-Luc Cramatte s’est produite à Yaoundé en 2006. À cette date, Cramatte monte dans le quartier de Bastos un projet patrimonial, il s’intéresse à la production des

photographes de rues. Dans la capitale camerounaise, ils sont des centaines à effectuer le premier travail photographique demandé par le client, le portrait bien sûr, mais aussi la reproduction d’anciennes photographies (à même le sol du trottoir) la vie des cabarets de la grande cité, les mariages ou les anniversaires. Cramatte récolte, trie, retravaille les photographies invendues, ajoute couleurs et collages. Il note les phrases entendues : “La photographie se jette, elle disparaît le jour même”. “Nous faisons de la photo taxi, nous ne savons jamais où elle termine sa course”.

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R A P H A E L D A L L A P O R T A _France Né en 1980 en France. Vit et travaille à Paris.

De projets en projets, Raphaël Dallaporta affirme sa conviction photographique. Antipersonnel se déclinait comme un catalogue de vente, magnifiant les mines dans la neutralité de son studio installé dans une base militaire. Esclavage domestique abordait l’esclavage à travers une stratégie documentaire de mise en tension. À droite, la photographie, répétitive, impénétrable, la façade du lieu de l’événement ; à gauche, le texte raconte l’histoire. Les derniers travaux de Raphaël Dallaporta l’ont conduit en Afghanistan aux côtés d’une équipe d’archéologues qui recense le patrimoine afghan. Le photographe aide les scientifiques à cartographier les sites. Depuis le XIXe siècle, les tentatives de photographies aériennes se sont multipliées. Alors que Nadar s’embarquait à bord d’une montgolfière, Dallaporta, lui, a construit sa machine volante équipée d’appareils photographiques. À l’aide de son dispositif technologique, le photographe prolonge la réflexion photographique engagée par ses

prédécesseurs. Il automatise le processus de prise de vue, recompose ses territoires à l’aide d’un puissant algorithme de reconnaissance d’image. Dallaporta questionne les ruines comme autant de strates qui acculent les vestiges de l’Histoire. La ruine désorganisée par les conflits modernes, la ruine comme un paysage scarifié qui accumule les marques du temps. La ruine du futur. Sam Stourdzé RUINE Les premières photographies du projet Ruine initié en 2010 par Raphaël Dallaporta, seront présentées en exclusivité pour le Prix Découverte des Rencontres d’Arles. Après une collaboration avec des démineurs, juristes, journalistes, et médecins légistes, c’est une équipe d’archéologues du nord de l’Afghanistan que le photographe accompagne depuis l’automne dernier. Un système de prise de vue aérienne –il s’agit d’un drone spécialement adapté par Raphaël Dallaporta pour le projet- lui a permis de survoler l’Afghanistan et d’effectuer un relevé des sites. L’objectif étant de dresser un état des lieux du patrimoine afghan, qui demeure difficilement accessible et menacé de destruction. Bien avant les phénomènes naturels, des actions d’origine humaine mettent en danger les sites et monuments : pillages, dynamitages, zones militaires implantées sur des terrains archéologiques riches… Les images recueillies par l’artiste témoignent de la situation contemporaine du pays en l’inscrivant dans une lignée historique. Ayant subi de multiples invasions, ce territoire particulièrement convoité conserve les empreintes des diverses civilisations l’ayant occupé. Conscient de l’urgence de la préservation de ce patrimoine, Raphaël Dallaporta met à profit les moyens techniques dont il dispose. La figure de la ruine, au centre de ses compositions, présente différents indices de destruction des vestiges. Elle rompt avec la symétrie du rectangle, les constructions photographiques gagnant en puissance émotive ce qu’elles semblent perdre en perfection formelle, à l’image de ces vestiges détériorés. Les formes sont obtenues à partir de plusieurs vues sélectionnées d’un même vol, par un calcul effectué par des logiciels de recomposition automatique et par reconnaissance d’images. Ces vues obligent à appréhender le réel en faisant s’accorder différentes perspectives cavalières. Comme la photographie, la ruine entretient avec le temps une relation particulière : elle est témoin d’un temps qui n’est plus. Au coeur de ce projet présentant un processus de détérioration dans un instant suspendu, la ruine nous touche et peut aussi nous rassurer sur l’instabilité humaine. www.raphaeldallaporta.com

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Y A N N G R O S S _Suisse Né en 1981 en Suisse. Vit et travaille en Suisse. Quand il est pris d’une envie de voyager, Yann Gross attelle une remorque à sa mobylette, embarque ses affaires et part le long de la vallée du Rhône. C’est là, cerné par les montagnes, qu’un peuple aux traditions séculaires, a façonné la terre, à la force de son labeur, pour qu’elle le nourrisse. Alors comment imaginer que sur cette terre, quelque uns, réfractaires à l’idée d’un ici, se sont cherchés un ailleurs. Et que cet ailleurs ne se trouve pas plus loin qu’ici. Sous la forme d’un travestissement trompeur, cette Amérique d’ici, c’est celle des pionniers, celle des conquérants de la terre. Et le voyage de Yann Gross joue de toutes les ambiguïtés. Il se construit comme une plongée documentaire au côté d’une communauté imaginaire liée par l’apparence d’une conviction identitaire. Une identité qui finalement renforce son inscription locale. Bienvenue à Horizonville ! Sam Stourdzé HORIZONVILLE Basé sur un fait divers réel, le film de David Lynch The Straight Story (Une histoire vraie), narre le périple d’un retraité – Alvin Straight – qui va parcourir des centaines de kilomètres au volant d’un mini-tracteur pour se rendre au chevet de son frère mourant. Propulsé à faible vitesse, il lui faut près de six semaines pour atteindre son but, le temps nécessaire pour lui permettre d’opérer une contemplation stoïque des nuances subtiles qui façonnent son chemin. À travers ce roadmovie vaguement parodique, Lynch dresse un portrait humaniste des trajectoires excentriques et des banlieues du rêve américain. Loin des étendues désertiques de l’Iowa ou du Wisconsin, Gross s’est inspiré de cet éloge de la lenteur pour découvrir la Vallée du Rhône et ses environs. Au guidon d’une mobylette, équipée d’une petite remorque pour transporter son matériel photographique et sa tente de camping, il profite de cette autonomie de mouvement pour se déplacer au gré des temporalités qui rythment la vallée. Plutôt que d’emprunter les voies à grande vitesse, il a su développer une approche inscrite dans le temps long. Cette exploration patiente lui permet d’approcher des modes de vie excentrés, tout en portant une attention marquée aux détails furtifs qui se soustraient aux regards pressés. Horizonville se présente ainsi comme une investigation photographique minutieuse, soumise à des changements d’échelle continus. La porosité subtile entre la fiction et le documentaire permet d’interroger nos habitudes de parcourir, de percevoir ou de signifier un environnement donné. Ce « roadmovie déphasé » aborde aussi bien des questions touchant à la réappropriation symbolique d’un lieu géographique, à la construction d’une communauté imaginaire ou à la relecture

des codes éculés d’un genre cinématographique. Tout comme dans The Straight Story, cet humble art de la fugue s’avère être un moyen efficace pour tracer les formes d’exotisme qui se terrent dans la proximité des aires globalisées. Horizonville se trouve nulle part. C’est une compression spatiotemporelle, un horizon mythique, une vision exotique de l’Amérique vers laquelle les rêves et les regards peuvent converger en toute impunité. À travers le choix de ses modèles et ses mises en scène discrètes, Yann Gross devient en quelque sorte leur complice en magnifiant la charge de glamour qui alimente ce fantasme collectif. Il puise notamment dans des codes qui, tour à tour, renvoient à l’esthétique cinématographique ou à la longue tradition américaine en matière de photographie documentaire.

Joël Vacheron www.yanngross.com

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A R T I S T E S P R É S E N T É S P A R A R T U R W A L T H E R Né à Ulm en Allemagne. Vit et travaille à New York. En juin 2010, Artur Walther ouvre sa collection au public avec l’inauguration d’un musée, constitué de quatre bâtiments et situé dans un quartier résidentiel de sa ville natale, Neu-Ulm / Berlafingen, dans le sud de l’œuvre. Il soutient depuis vingt ans des programmes et bourses photographiques et a débuté à la fin des années 1990, collectionnant tout d’abord des œuvres de photographes allemands contemporains – notamment les Becher et August Sander – avant d’étendre sa collection de photographies et vidéos aux quatre coins de la planète. Celle-ci constitue désormais l’ensemble le plus important de photographie asiatique et africaine contemporaine au monde. À New York, il est membre de plusieurs comités photographiques au sein d’institutions culturelles et éducatives telles que l’Architecture and Design Committee du MoMA, le Photography Committee du Whitney Museum of American Art ou les comités photographiques de Vassar College et Bard College. Il est également membre du conseil d’administration au Storefront for Art and Architecture et à l’International Center of Photography. Artistes présentés : Domingo Milella, Jo Ractliffe, Mikhael Subotzky. D O M I N G O M I L E L L A _Italie Né en 1981 en Italie. Vit et travaille en Italie. La photographie de Milella présente la physionomie d’un paysage déterminé par ses caractéristiques physiques, anthropologiques, biologiques et ethniques, qui résultent d’une action et d’une interaction permanente entre la nature et l’homme. On découvre des strates de thèmes et d’époques, de structures et de reliques, de la nature et de l’artificiel, de l’urbain et du rural, de la beauté et de la décadence, de l’intime et du distant, de la modernité et de l’antiquité, du présent et du temps qui passe. Artur Walther Cette année, pour le Prix Découverte d’Arles, je voudrais présenter une sélection des images les plus concises et les plus évocatrices de mon œuvre. Cela fait maintenant dix ans que je photographie des paysages, aussi bien humains que naturels. À l’occasion de cet anniversaire, j’aimerais montrer une sélection des plus importantes images de notre décennie. Un concept, un squelette, une chronologie de thèmes, des sujets et des strates qui constituent ma vision et ma quête. Mon intention est de créer un index très simple présentant la cohérence et l’étendue de mon projet. J’aimerais condenser cette idée en une série de trente petites photographies ainsi que deux œuvre de très grand format. Je voudrais montrer un horizon constitué de petites images, faisant le lien entre toutes mes œuvres : des villes d’œuvre, de Mexico, d’Ankara et du Caire, jusqu’aux paysages marginaux naturels de Sicile, de Tunisie, d’Albanie et de Turquie. Qu’est-ce que ces endroits ont de contemporain ? Quelle histoire, quelle mémoire

renferment-ils ? L’identité, la mémoire et l’histoire se situent à la racine de ces paysages et sont à l’origine de mon regard. Pour moi, photographier des paysages représente un grand privilège, la possibilité d’enrichir mon sens de l’orientation au milieu de la confusion et de la précipitation de notre époque. Je fais confiance au langage des choses, de la nature, de l’architecture. Je ressens le besoin de créer une imagerie alternative, de la recherche d’un sens de l’identité, d’une culture à la fois moderne et ancienne. Une vision qui doit être facile à partager avec autrui. Domingo Milella

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J O R A C T L I F F E_Afrique du Sud Née en 1961 au Cap en Afrique du Sud. Vit et travaille à Johannesburg. La photographie de Ractliffe est profondément ancrée dans le paysage et particulièrement les lieux marqués par la mémoire de la violence et de la disparition. Ses paysages documentent ce qu’on ne remarque généralement pas, ce qui n’est pas pris en compte : un passé qui ne laisse plus de traces visibles, qui demande à être imaginé, qui est contingent au regard du spectateur. Ses images, mystérieuses, mythologiques, transcendent l’apparence immédiate du quotidien. Artur Walther NO FINAL DA GUERRA (À la fin de la guerre) Nombreuses sont les légendes au sujet de la guerre en Angola – un des conflits les plus complexes et les plus longs de l’histoire africaine. Au-delà des déterminants locaux, ce conflit a pris la forme d’une guerre froide faite par procuration, soumise à des interférences extérieures, des partenariats secrets et des programmes politiques et économiques tacites. Ceci s’est traduit par diverses violations des accords internationaux, opérations illégales, financements secrets, approvisionnements en armes. Il s’agit d’une guerre du subterfuge, une fiction tissée de semi-vérités et de dissimulations. J’ai découvert l’Angola en lisant D’une guerre à l’autre de Ryszard Kapuscinski, un livre qui retrace les événements ayant conduit à l’indépendance de l’Angola et la guerre civile qui a suivi. C’était au milieu des années 1980, une époque où l’Afrique du Sud traversait une période de mobilisation de plus en plus importante contre les forces du gouvernement de l’apartheid, qui était par ailleurs en guerre avec l’Angola. Auparavant, l’Angola avait pour moi quelque chose d’abstrait. Dans les années 1970 et jusqu’au début des années 1980, c’était simplement « la Frontière », une zone mystérieuse où nos frères et nos petits amis étaient envoyés pour accomplir leur service militaire. Le pays restait, à mes yeux, un mythe, alors même que l’on commençait à entendre parler des Russes, des Cubains et de la Guerre froide. En 2007, je me suis rendue à Luanda pour la première fois. Cinq ans s’étaient écoulés depuis la fin de la guerre et je désirais étudier la démographie sociale et spatiale de la ville à la suite du conflit. Durant mon séjour, un deuxième projet émergea peu à peu, projet qui détourna mon attention de la manifestation urbaine des séquelles de la guerre vers « l’espace » de la guerre elle-même. Du point de vue photographique, ces œuvres examinent et autopsient l’influence symbolique ou non des traumatismes passés dans le paysage du présent. Nous vivons dans un espace présent, mais qui, comme l’écrit Jill Bennett dans A Concept of Prepossession (Un concept de préjugé), « porte les traces indélébiles et éphémères de son histoire. Et si nous occupons des espaces, ils ont la capacité de nous pré-occuper ». Jo Ractliffe Exposition réalisée avec la collaboration de la Galerie Michael Stevenson au Cap, en Afrique du Sud.

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M I K H A E L S U B O T Z K Y _Afrique du Sud Né en 1981 au Cap en Afrique du Sud. Vit et travaille à Johannesburg. La photographie de Subotzky explore les dynamiques sociales et économiques, la culture de la peur et de la sécurité, le pouvoir et la citoyenneté marginalisée : un portrait civique complexe. Dans cette étude, la relation entre l’artiste et ses sujets est intime, directe, mais il reste à distance, fait preuve d’une grande empathie. En quête de concepts et d’idées, son œuvre témoigne d’une précision, d’une complexité, d’une assiduité, d’une profondeur et d’une grande intensité. Artur Walther

PONTE CITY Cette tour de cinquante-quatre étages surplombe la ligne des toits de Johannesburg, couronnée d’immenses lumières publicitaires, visibles depuis Soweto, au sud, et Sandton, au nord. Construite en 1976, l’année des émeutes de Soweto, elle était située au milieu d’un quartier alors exclusivement blanc, où vivaient des jeunes couples de classe moyenne, des étudiants, des grand-mères juives. Mais en 1994, l’arrivée de la démocratie –avec les transformations qui allaient suivre– a entraîné un exode vers les banlieues du nord, supposément plus sûres. La zone abandonnée devint vite synonyme de crime, de décrépitude urbaine et, surtout, de l’arrivée d’une

population d’immigrés des pays africains voisins. Ponte allait rapidement devenir le symbole du déclin du centre-ville de Johannesburg. La légende de la tour s’enrichit alors de nombreuses histoires : réseaux de trafic de crack et de prostitution qui opéraient à découvert dans les parkings du bâtiment, ordures qui s’amoncelaient dans la cour centrale jusqu’au quatrième étage, de nombreux suicides… Mais malgré tout, on ne peut s’empêcher de trouver cette notoriété quelque peu exagérée. La tour est rachetée en 2007 par un promoteur immobilier mais dès la fin 2008, son ambitieuse tentative de rénovation essuie un cuisant échec : peu après avoir promis de débloquer la somme de trente millions d’euros, l’acquéreur fait faillite. Il comptait cibler une nouvelle génération de la classe moyenne, désireuse de s’installer à Ponte, surtout constituée de jeunes travailleurs noirs, mobiles et en pleine ascension. Le site Web du promoteur l’explique encore aujourd’hui : « Il existe dans chaque grande ville du monde un bâtiment où la majorité des gens rêve de vivre, sans en avoir la possibilité. Ces édifices sont désirables parce qu’ils sont uniques, luxueux, iconiques. Ils n’ont besoin ni de présentation ni d’explication. L’adresse, à elle seule, suffit. » Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse travaillent à Ponte City depuis le début de l’année 2008. Leur projet englobe une grande variété de sources et de supports : photographie, documents trouvés, entretiens, textes. Durant les années qu’ils y ont passé, ils ont photographié chaque fenêtre de la tour, chaque porte intérieure, chaque écran de télévision. Mikhael Subotzky

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L’ATELIER DES FORGES R É P U B L I Q U E

D A N I E L A R O S S E L L Née en 1973 à Mexico. Vit et travaille à Mexico. Ricas y famosas (1994–2001) est une série de photographies prises par Daniela Rossell dans les hautes sphères de la société et de la politique au Mexique. Sa publication, en 2002, a fait scandale et a déclenché l’indignation des médias. […] Première œuvre reconnue de l’artiste, entreprise en 1994, la série s’intéresse à la relation entre Rossell et ses sujets, pour la plupart des femmes mexicaines. […] L’artiste travaillait avec ce titre Ricas y famosas depuis un certain temps avant la sortie du livre tant remarqué. La série consistait alors en un album de quarante tirages couleur, classés dans des chemises transparentes : une fenêtre, au format « poche », qui s’ouvrait sur un univers féminin, constitué de membres de la famille proche ou éloignée de l’artiste, de connaissances, de voisines, à qui Rossell rendait visite dans le but de photographier l’intérieur de leurs domiciles, les objets, les œuvre d’art et les bibelots qu’elle y découvrait. […] Vers 1998–99, sa liste de contacts s’était considérablement étoffée, l’artiste s’immisçant de plus en plus profondément dans les cercles de la haute société de Mexico (ainsi que leurs résidences secondaires à New York ou à Acapulco). […] Juan Garcia de Oteyza, le directeur de Turner, l’invita alors à transformer l’album en un livre de photographie. Bien qu’elle ait trouvé des titres encore plus parodiques pour ses expositions à New York – la deuxième, en 2002, portait le titre « Les blondes du tiers monde ont plus d’argent » – l’éditeur fait la promotion du livre dans les salons sous le titre Ricas y famosas, et c’est ce nom qui a été retenu. […] La popularité de l’œuvre de Rossell lui semble néfaste mais cette reconnaissance a aussi quelque chose de fabuleux : elle traduit la fabrication, image par image, d’un monde féministe au sein du courant prédominant. Son intelligence visuelle se manifeste avec subtilité et révèle sa prise en compte des moyens de présentation et d’exposition. Elle est donc consciente que le contexte peut amplifier le pouvoir effectif d’une œuvre. Rhea Anastas, dans l’introduction à Witness to Her Art, Center for Curatorial Studies, New York : Bard College, 2006. Exposition organisée en collaboration avec la galerie Greene Naftali à New York.

D U L C E P I N Z O N LA VÉRITABLE HISTOIRE DES SUPER-HÉROS Après le 11 septembre, l’idée de «héros» devint petit à petit omniprésente dans l’imaginaire collectif. En cette période de crise, la nécessité de reconnaître le travail et l’extraordinaire détermination de ces individus face au danger semblait criante, ceux-ci sacrifiant parfois leur vie en tentant d’en sauver d’autres. Néanmoins, dans le tourbillon des médias qui affichaient, en une, les désastres et autres états d’urgence, il était aisé de passer à côté d’innombrables héros qui ont œuvré chaque jour pour le

bien d’autrui, tout autant que ces autres héros glorifiés ; mais en des circonstances bien moins théâtrales. Le travailleur immigré mexicain à New York est l’exemple même du héros qui passe inaperçu : il travaille souvent de très longues heures dans des conditions extrêmes, et économise sur son salaire, si bas soit-il, au prix d’immenses sacrifices, pour l’envoyer au Mexique à sa famille et à sa communauté.

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Discrètement, l’économie mexicaine est devenue dépendante de l’argent envoyé par des travailleurs résidents aux Etats-unis. De la même manière, l’économie américaine devient petit à petit dépendante de la main d’œuvre mexicaine. C’est justement cet immense sacrifice, passé sous silence et inavoué, qui fait l’intérêt de ce travail photographique autour des travailleurs. L’intention principale de cette série est de rendre hommage à ces hommes et ces femmes, figures courageuses et déterminées, qui réussissent tant bien que mal, sans le moindre pouvoir surnaturel, à supporter de difficiles conditions de travail afin d’aider leurs familles et communautés à survivre et prospérer. Ce projet est constitué de vingt photographies couleur d’immigrants latino-américains vêtus de costumes de super-héros américains ou mexicains célèbres. Chaque image représente le travailleur/super-héros sur son lieu de travail et est accompagnée d’une légende constituée de son nom, sa ville natale, le nombre d’années durant lequel il a travaillé à New York et la somme d’argent qu’il envoie à sa famille chaque semaine.

P O I N T S D E V U E

1 0 A N S D E S P R I X D E S R E N C O N T R E S D ’ A R L E S Créé à l’initiative des Rencontres en 2002, avec le soutien immédiat de la Fondation LUMA, le Prix Découverte a aussi été l’occasion d’inviter à Arles plus de 50 nominateurs qui se sont succédés dans cet exercice. Leurs choix extrêmement variés montrent combien le champ de la photographie n’a cessé de s’étendre. Force est de constater, à travers l’exposition qui les rassemble, que tous les artistes primés, souvent rencontrés en plein essor, ont acquis une grande notoriété. La liste des lauréats des Prix des Rencontres depuis 2002 : Peter Granser, Jacqueline Hassink, Tom Wood, Roger Ballen, Pascal Aimar, Chris Shaw (2002), Zijah Gafic, Thomas Demand, Fazal Sheikh, Anders Petersen, Jitka Hanzlova (2003), Yasu Suzuka, Jonathan de Villiers, Edward Burtynsky, John Stathatos (2004), Miroslav Tichy, Mathieu Bernard-Reymond, Simon Norfolk, Anna Malagrida (2005), Alessandra Sanguinetti, Randa Mirza, Wang Qingsong, Walid Raad (2006), Laura Henno (2007), Pieter Hugo (2008), Rimaldas Viksraitis (2009), Taryn Simon (2010).

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LE MAGASIN ÉLECTRIQUE A U T R E S I N I T I A T I V E S

L E M É J A N T E N D A N C E F L O U E Depuis sa création en France en 1991, le collectif de photographes Tendance Floue propose par son dynamisme, sa capacité d’innovation et l’originalité de son fonctionnement, une alternative nouvelle à la notion d’agence photographique. La dimension collective de l’aventure, dans laquelle le « nous » perceptif résulte de la somme des «je» sensibles, s’exprime notamment dans les fameux Mad in, formes de reportages inédits, nerveux et incisifs, où les compétences et sensibilités de chaque membre s’expriment dans une grande liberté formelle et conceptuelle. Utopique, transgressive, l’agence Tendance Floue oppose à la standardisation croissante des pratiques de diffusion et de médiatisation du

photoreportage une forme de résistance généreuse et invente, au fil de ses défis, une nouvelle manière de « vivre la photographie ». Christian Caujolle Photographies de Pascal Aimar, Thierry Ardouin, Denis Bourges, Gilles Coulon, Olivier Culmann, Mat Jacob, Caty Jan, Philippe Lopparelli, Bertrand Meunier, Meyer, Flore Aël Surun, Patrick Tourneboeuf.

C H R I S T O P H E A G O U FACE AU SILENCE Depuis le début des années 1990, Christophe Agou pratique une photographie documentaire sensible et poétique. Passant avec une égale aisance du noir et blanc à la couleur, du paysage au portrait, du reportage au document, il ne privilégie aucun style, veillant à renouveler sans cesse les formes et les conditions de sa propre vision. Il s’est également exprimé à travers d’autres médiums, en travaillant toujours intuitivement, réalisant des assemblages et des films. Autodidacte, il découvre la photographie lors de voyages en Europe et aux États-Unis. Les travaux de Christophe Agou ont été publiés et exposés à travers le monde, entre autres, au MoMA New York, au Musée des Beaux-Arts de Houston, au Jeu de Paume Paris, au Smithsonian American Art Museum à Washington DC, et lors de festivals de photographie en Chine. En 2006, il est choisi comme finaliste pour le Prix W. Eugene Smith, en 2008, pour le Prix de Photographie de l’Académie des Beaux-Arts de Paris et en 2010, le projet Face au Silence s’est vu décerné le 17e Prix du Meilleur Livre Européen de Photographie. 17e Lauréat du Prix EPAP, European Publishers Award for Photography 2010.

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D E U X I È M E T E M P S : L A S É A N C E D E P R O J E C T I O N

D U R É E 1 H

Thème de la séance : « Voyage dans l’imaginaire cinématographique »

Quand l’image photographique s’anime. En parallèle de l’exposition Chris Marker, située au Palais de l’Archevêché et qui présente une rétrospective essentiellement photographique de l’artiste, la séance de projection d’Une Rentrée en Images 2011 propose de découvrir une pièce majeure de l’oeuvre filmée de cet ovni du cinéma français : La Jetée, réalisée en 1962. Avec ce court-métrage, Chris Marker réalise non seulement sa première et unique œuvre de fiction, mais bouleverse les codes traditionnels du montage cinématographique en proposant une œuvre composée en quasi-totalité de photographies arrêtées, et non de plans fixes comme on pourrait l’imaginer. Cette œuvre atypique, à la frontière entre cinéma et photographie, conserve tous les signes constitutifs du langage cinématographique : mouvement caméra, voix-off, bande-son. L’originalité de cette démarche lui vaudra une renommée internationale, influençant des générations de jeunes cinéastes.

C H R I S M A R K E R Né en 1921 à Neuilly-sur-Seine sous le nom de Christian François Bouche-Villeneuve, Chris Marker est un artiste pluridisciplinaire. Il passe aisément du roman à la photographie, de l’édition de carnet de voyage à la réalisation d’essais cinématographiques, du documentaire au court-métrage, de la conception de CD-roms à la création d’un avatar sur un Second Life (communauté virtuelle). Dès l’après-guerre, il devient l’un des cinéastes expérimentaux les plus influents de sa génération, collaborant avec des réalisateurs de la Nouvelle Vague, tels qu’Alain Resnais ou Jean-Luc Godard. Il réalise de 1957 à 2010 plus de quarante films, courts et longs-métrages confondus. S Y N O P S I S D E L A J E T É E Court-métrage de vingt-six minutes réalisé en 1962.

« Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance » Après une Troisième Guerre mondiale qui vit la destruction de la capitale parisienne, les rescapés vivent désormais sous terre pour tenter d’échapper aux radiations nucléaires. Les vainqueurs de ce monde souterrain mettent au point une série d’expériences scientifiques sur leurs prisonniers. Parmi ces cobayes soumis à de terribles expériences, se trouve un homme hanté par le souvenir d'une femme rencontrée sur la jetée de l'aéroport d'Orly. Il fut choisi entre mille par les savants afin d’effectuer un voyage dans le temps. Après plusieurs jours d’expérimentation, le sujet est de retour dans un monde intact, d’avant l’apocalypse nucléaire. Il y retrouve le visage de cette mystérieuse femme qui avait marqué son enfance, et de cette rencontre naîtra une idylle. Cependant, la fatalité temporelle finira par le rattraper car on ne s’évade pas si facilement des méandres du Temps.

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U N G E N R E À L ’ H O N N E U R : L E P H O T O R O M A N

« Le mouvement au cinéma n’appartient pas à l’image, mais à la pensée qu’elle éveille »1.

Dans les années 1930, le jeune Chris Marker découvre le Pathéorama, sorte de lanterne magique lui permettant d’observer les plans des plus célèbres œuvres cinématographiques de son époque. Ces images, magnifiquement reproduites, ont marqué l’imaginaire de l’écolier qui trente ans plus tard, devenant cinéaste, réalise un court-métrage qui va révolutionner les usages et les codes cinématographiques alors en place. En effet, l’apparition du cinéma est le résultat d’une innovation technologique : celle de faire se succéder des plans fixes, à hauteur de 16 ou 18 images par seconde, afin d’obtenir l’illusion d’une image en perpétuel mouvement. Peu à peu ce principe s’est fluidifié pour obtenir aujourd’hui une moyenne de 24 images par secondes. Avec La Jetée, Chris Marker fait subir à l’image le chemin inverse de celui du cinéma, passant de l’état d’image animée à celui d’images fixes. Cette esthétique va lui permettre d’aborder une thématique, qu’il continuera à approfondir tout au long de ses essais cinématographiques, celle de la mémoire. L’utilisation de l’objet « photographie » fige le souvenir et contraint le passé à demeurer sur la pellicule. Par ailleurs, c’est en mêlant ces images arrêtées avec les outils classiques du langage cinématographique - comme la voix-off ou les mouvements caméra - qu’il va véritablement repousser les frontières historiques entre photographie et cinéma. Ainsi, toute l’originalité de La Jetée réside dans ce choix esthétique d’utiliser essentiellement des photographies minutieusement travaillées, tant dans la composition que dans l’éclairage. Le court-métrage comporte cependant une brève séquence animée qui permet au cinéma, non pas d’affirmer sa présence, mais de révéler toute sa puissance le temps d’un battement de cils.

La séance de projection propose aux élèves de la Rentrée en Images de s’interroger sur l’image. Cette réflexion sera introduite par l’étude du story-board de La Jetée, réalisé par l’artiste. Tout au long de la projection, les élèves seront invités à :

Se questionner sur le passage de l’image fixe à l’image animée, et sur la frontière entre cinéma et photographie.

Comprendre les différentes techniques de montage ainsi que les procédés cinématographiques utilisés par

le réalisateur et leurs effets sur le spectateur. Placer le court-métrage dans un contexte, historique, et cinématographique, et s’interroger sur le choix du

genre « science-fiction ».

Enfin, des extraits du film L’Armée des douze singes, adaptation du court-métrage, réalisé en 1995 par le réalisateur Terry Gilliam viendront compléter cette analyse sur l’image, le mouvement et le temps.

Renseignements pratiques : Maison de la vie associative : - En car : dépose minute devant l’office de tourisme boulevard des Lices. - Piétons : Boulevard des Lices, face au Jardin d’été École Nationale Supérieure de la Photographie : - En car : garer le car place Lamartine, au bord du Rhône (5 min à pied). - Piétons : 16, rue des Arènes. Salle Jean et Pons de Dieu : - En car : garer le car place Lamartine, au bord du Rhône (5 min à pied). - Piétons : rue du 4 septembre.

1 DOUCHET, Jean, Dossier L’armée des douze singes, un film de Terry Gilliam, Lycéens au cinéma, CNC, BIFI

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T R O I S I È M E T E M P S : L E S A C T I VI T É S À L A C A R T E

D U R É E 1 H 3 0 U N E A C T I V I T É C H O I S I E P A R L E S E N S E I G N A N T S À L A R É S E R V A T I O N

1- Rencontre avec un professionnel de l’image : Michel Bouvet ou Joachim Mogarra ou Mat Jacob ou Léo Martinez ou Eva Gravayat ou Pascale Giffard présenterons leur parcours, leur vision de la photographie ou leur rôle au sein des Rencontres d’Arles.

2- «Bien vu!» : atelier expérimental proposant une approche innovante des images par le jeu, destiné aux

élèves des filières professionnelles. Projet soutenu par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse dans le cadre de l’appel à projets relatif aux pratiques culturelles des jeunes.

3- «Photomobile» : atelier animé par les étudiants de l’ENSP d’Arles. L’occasion de participer en groupe à la

réalisation de photographies avec le téléphone portable, et de mieux comprendre les choix esthétiques et techniques liés à cet outil.

4- «Train de vie» : après une lecture de paysages et d’images aux ateliers SNCF, le Museon Arlaten propose

aux élèves un échange sur la notion de patrimoine, révélateur de la mémoire d’un lieu.

5- «Musée Réattu | Sur mesures» : ce parcours inédit mêle les genres et les imaginaires en utilisant la peinture ancienne, et notamment l’oeuvre de Jacques Réattu, comme un aimant aux collections d’art contemporain du musée (photographie, vidéo, sculpture, peinture...).

6- «Antique Déclic» : le Musée départemental de l’Arles antique propose une visite de l’exposition «La Valise

Mexicaine», autour de la légendaire valise mexicaine de Capa, contenant des négatifs de la guerre d’Espagne.

7- «Si loin, si proche... Bêtes et hommes au château d’Avignon» : le Domaine départemental du château

d’Avignon en Camargue propose une visite guidée de l’exposition ainsi qu’un atelier autour de l’image, animé par un artiste.

8- «Nos limites» : les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône, du

Gard et de l’Hérault proposent une réflexion autour du thème des limites, contours, cadres, bordures..., réels ou virtuels, de notre environnement quotidien.

9- «La Camargue, de l’image au cliché» : à partir des photos de Carle Naudot et Gaston Bouzanquet, le

Musée de la Camargue invite les élèves à décrypter les clichés qui ont construit le mythe de la Camargue sauvage au XXème siècle.

10- Abbaye de Montmajour : visite libre du monument historique ainsi que de l’exposition temporaire durant

laquelle l’enseignant accompagnera sa classe.

11- Découverte libre et ludique des monuments majeurs de la ville d’Arles : Amphithéâtre, Théâtre antique, Cloître St Trophime.

12- Temps de visite libre sur un parcours d’expositions désignées, où l’enseignant peut accompagner lui-

même sa classe à la rencontre des œuvres : Chris Marker au Palais de l’Archevêché, La Révolution Mexicaine et Graciela Iturbide à l’espace Van Gogh.

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R EN C O N T R E A V E C U N P R O F E S S I O N N EL D E L’ I M A G E La Rentrée en Images propose aux élèves de découvrir les coulisses du festival de la photographie à travers des rencontres avec certains artistes exposés mais également avec des professionnels qui oeuvrent pour l’organisation et le bon déroulement de l’événement. M I C H E L B O U V E T Michel Bouvet est né en 1955 à Tunis. Après avoir été diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il se tourne vers le graphisme et l’affiche dans le domaine culturel, activité qu’il exerce à travers le monde. Son talent a été consacré à de nombreuses reprises par des récompenses attribuées dans la plupart des grandes biennales internationales d’affiches, ainsi que par le Grand Prix de l’Affiche culturelle décerné par la Bibliothèque Nationale de France en 1987 et 1992. Michel Bouvet réalise également des livres, il est membre de l’Alliance Graphique Internationale depuis 1997, commissaire d’exposition et collabore avec les Rencontres d’Arles depuis 10 ans ; le résultat de cette collaboration, ainsi que les autres œuvres de l’artiste feront l’objet d’une exposition à l’Abbaye de Montmajour ainsi qu’à l’Atelier de la Maintenance. Quel légume, quel animal ? Mais quel est le sens ? Les affiches dessinées par Michel Bouvet pour les Rencontres d’Arles suscitent chaque année de nombreuses questions auxquelles nous sommes incapables de répondre. Lorsqu’il fallait relancer les Rencontres en 2002, nous avions lancé une consultation de grands cabinets de graphistes en vue de « pimenter » le message. Michel Bouvet nous ayant pris au mot, il fut retenu. Mais dès la première année la confusion s’installe. Au lieu d’un piment, certains devinent un poivron, une carotte, les chauffeurs de taxi d’Arles me demandant quel est ce pain de maïs sur les arrêts de bus…. Bref ce qui allait tourner à l’échec total du message s’est avéré un formidable stimulant pour le dialogue et le bouche à oreille. Nous avons alors décidé de nous enfoncer dans l’absurde. En quelques années nous sommes passés du verger au zoo, mais la méthode de Michel Bouvet reste la même. Nous avons besoin de l’affiche à l’automne précédant une édition, alors que le programme est loin d’être complet. Or Michel Bouvet insiste pour ne dessiner qu’en connaissance du programme. Cela crée chaque année un jeu de poker

menteur très sympathique où nous racontons un programme imaginaire à notre affichiste préféré, qui lui-même revient avec une vingtaine de très jolis dessins aux crayons de couleur, qui n’ont rien à voir ni entre eux, ni avec le programme le plus imaginaire. C’est alors un rituel de l’équipe de choisir autour du président des Rencontres quel sera le visuel de l’année. Hypocritement, un peu pour nous rassurer mais alors que notre opinion est déjà faite, nous demandons toujours « l’opinion de l’atelier Michel Bouvet ». La réponse est toujours évasive et déculpabilisante. Néanmoins frustrés de rejeter chaque année tant de dessins qui nous ont fait hésiter, nous souhaitions, à l’occasion des 10 ans de la nouvelle formule, partager avec le public l’ensemble des propositions et le processus de création de l’affiche, qui est déclinée du catalogue aux mugs, voire en trois dimensions par nos amis de Gares & Connexions, devenue la mascotte des Rencontres d’Arles. François Hébel www.michelbouvet.com

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J O A C H I M M O G A R R A Né en 1954 à Tarragone (Espagne), Joachim Mogarra est un artiste catalan qui vit et travaille à Montpeyroux près de Montpellier. Après des études à la faculté de Lettres en section philosophie, il est diplômé de l’école des Beaux-Arts de Montpellier. Ses premiers travaux, tel « J'adore faire de la mobylette », sont des mini romans-photo. Au début des années 1980, ses photographies noir et blanc instaurent un rapport d'échos entre des événements de l'histoire de l'humanité et leur représentation par des moyens de fortune. En 1985, la série «Les Chefs-d'œuvre de l'art» parodie avec un soupçon d'impertinence les œuvres d'artistes marquants du XXe siècle. Le processus s'amplifie lorsque Joachim Mogarra aborde le thème de la religion dans les séries des «Lieux de la foi » et «Série biblique» en 1986. L'usage des aphorismes, seuls ou accompagnant des images, montrent l'intérêt soutenu de Joachim Mogarra pour les jeux de mots et les jeux de langage. Il réalise ensuite les « Images du monde » (qui représente par exemple, une botte en plastique figurant l'Italie). Au sein de cette œuvre prolifique, on peut encore citer des adaptations de « La Tapisserie de Bayeux » (2009) et de « La Divine Comédie » (2004). Le Frac Limousin (1993) et le Frac Paca (2007) lui ont consacré des rétrospectives. Parmi les expositions auxquelles il a participé : « Dreamlands », Centre Pompidou (2010) ; « Stardust », Mac/Val (2007) et « La Force de l'art », Grand Palais (2006). Par le biais d'un étrange changement d’échelle, Joachim Mogarra métamorphose ses mises en scène des objets du «presque rien» en une vision métaphorique au sein de laquelle se côtoient le trivial et l'artistique, le ludique et le sérieux. La magie de l’œuvre de Mogarra réside dans cette capacité de déplacement et d’évocation qui consiste à produire un maximum d'effets avec un minimum de moyens, autrement dit à reconstruire des chefs-d'œuvre avec des «bouts de ficelle», en se jouant des images et des mots. Dans l'œuvre de Joachim Mogarra, le sacré et le profane ne s'opposent pas : ils constituent les deux versants d'une même réalité. L'image, support de l'émotion, nous propose un voyage entre réalité et fiction.

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M A T J A C O B , MEMBRE DU COLLECTIF DE PHOTOGRAPHES TENDANCE FLOUE

Né en 1966, Mat Jacob commence la photographie au cours d’une longue errance en Chine et en « trans-sibérien » en 1988. De nombreux voyages se succéderont ensuite en Asie et dans les pays de l’Est. En 1991, l’artiste participe à la création du collectif de photographes Tendance Floue composé de 11 autres artistes (Pascal Aimar, Thierry Ardouin, Denis Bourges, Gilles Coulon, Olivier Culmann, Caty Jan, Philippe Lopparelli, Bertrand Meunier, Meyer, Flore Aël Surun, Patrick Tourneboeuf), et dont les œuvres seront exposées au Magasin électrique. En 1995, il entreprend de suivre les évènements du Chiapas au Mexique et s’y rend depuis chaque année pour

observer la naissance du mouvement Zapatiste. La « Marche Zapatiste » reçevra en 2002 le 3e prix World Press « General news » et publication de Chiapas Mexico, aux éditions Atlantica. Entre 1994 et 2000, en collaboration avec Olivier Culmann, il réalise « Mondes de l’école », un travail sur les écoles des quatre coins du monde, soutenu par une Bourse la Villa Médicis hors-les-murs, en 1997. Entre temps, en 2004, l’intimité de son voyage en Tango à Buenos Aires l’amène à réfléchir sur la question universelle de l’équilibre entre deux êtres. Une réflexion aujourd’hui mise en image dans « Être, à l’Ouest » exposé dans le cadre des 20 ans de Tendance Floue à la galerie des Filles du Calvaire. Depuis 2003 il anime les formations professionnelles de photojournalisme à l’École des métiers de l’information -CFD. Publié par les éditions Marval, l’artiste co-écrit Photojournalisme, à la croisée des chemins qui dresse un état des lieux de la profession de photographe. L’ouvrage est récompensé par le prix Nadar. En 2010, Mat Jacob termine ses trois années de résidence dans le Finistère avec une exposition à Brest et une publication aux éditions Democratics Books Être, à l’Ouest.

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L E M É T I E R D E R É G I S S E U R D ’ Œ U V R E S L É O M A R T I N E Z , RÉGISSEUR D’ŒUVRES AUX RENCONTRES D’ARLES

« La régie permet de voir l’envers du décor »

« Nous sommes l’équipe des gants blancs » plaisante Léo Martinez, le régisseur des œuvres. Au sein d’un groupe de 7 personnes, ce jeune trentenaire Toulousain est chargé de la réception, du stockage, du déballage et du constat d’état de toutes les photos présentées pendant le festival. Entre la réception des oeuvres et leur accrochage sur les cimaises, cette fonction se révèle essentielle en terme de responsabilités.

Constater l’état des œuvres

Au cœur de l’activité du régisseur : le constat d’état de l’image prêtée au festival par un collectionneur ou un musée. Entre ses mains gantées de blanc pour ne pas laisser d’empreintes, défilent en quelques jours plusieurs centaines de tirages encadrés. Le matin de l’interview, Léo a réceptionné et enregistré deux camions d’œuvres en provenance de Paris. Après l’ouverture des caisses en bois, le régisseur extrait délicatement chaque cadre et inspecte son contenu. Sur une feuille, Léo note, si besoin, toute altération, ondulation du papier, traces ou bris de verre qui nécessiterait de recourir aux assurances. Une fois réceptionnées et constatées, les œuvres sont ensuite livrées par l’équipe de la régie sur les lieux d’exposition. À la fin du festival, un nouveau constat d’état est effectué au moment du décrochage, juste avant le remballage, pour le retour des photos à leur propriétaire.

Une formation sur le tas

Doté d’un solide bagage universitaire (dont un DESS Gestion et conservation et restauration des œuvres d’art contemporain à l'université Paul Valéry de Montpellier), Léo a surtout appris son métier sur le tas. Comme beaucoup de ses collègues, c’est par le biais d’un stage, il y a 9 ans, qu’il a commencé à travailler pour les Rencontres d’Arles. L’année suivante, il signait son 1e contrat. « La formation universitaire est utile pour connaître les règles scientifiques de conservation, les notions d’hygrométrie, les conditions de stockage, mais ce métier s’acquiert essentiellement par la pratique » insiste le régisseur. Avec l’expérience, Léo a notamment appris à manipuler un cadre photo pour obtenir une lumière rasante et pouvoir contrôler l’image sans être gêné par les reflets sur le verre.

Un travail très physique

« C’est une activité très complète, qui demande d’être minutieux, précis et organisé », résume Léo. Un travail aussi très physique quand on doit manipuler des tirages qui peuvent peser 80 kilos ou livrer des grands formats dans des lieux exigus. Quant aux aspects contraignants du métier, ils sont liés au travail en flux-tendu et à l’éloignement de chez lui pendant plusieurs semaines. En parallèle de son activité professionnelle, Léo poursuit ses études en histoire de l’art. Il finalise une thèse sur la valorisation de la photo par l’exposition. Cette expérience de régisseur est donc très complémentaire de son parcours universitaire. Elle permet un « contact privilégié avec les œuvres d’art » et de découvrir l’envers du décor d’une exposition.

Sa formation : DESS Gestion, conservation et restauration des œuvres d’art contemporain (Université Paul Valéry, Montpellier), inscrit en thèse d’histoire de l’art Statut : salarié auto-entrepreneur Son conseil : être débrouillard et savoir s’adapter.

Sources : interview réalisée par Mathieu Oui « Travailler dans l’événementiel, 14 pros racontent », le mardi 7 juin 2011, pour letudiant.fr.

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L E M É T I E R D E C H A R G É E D E P R O D U C T IO N D ’ E X P O S I T I O N Le festival propose 60 expositions et investit les lieux patrimoniaux, historiques et industriels de la ville d’Arles. Les Rencontres d’Arles se sont fixées pour mission de révéler le passé, le présent et le futur de la photographie. Pour comprendre la mise en œuvre et apprécier les enjeux d’un tel événement, nous vous proposons de rencontrer l’une des chargées de production des Rencontres d’Arles. E V A G R A V A Y A T O U P A S C A L E G I F F A R D , RESPONSABLES DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA PRODUCTION. Chargées de production au sein des rencontres d’Arles, elles participent à la création du projet artistique auprès du directeur François Hébel. Elles assurent la mise en oeuvre et le suivi des moyens matériels, humains ou financiers du festival. Elles veillent également au respect du budget prévu et assurent l’interface entre les artistes, les équipes techniques, le scénographe, les galeristes ou encore les fournisseurs. Leur mission est de mener à bien les 60 projets d’expositions dans des délais et des coûts impartis. Eva Gravayat ou Pascale Giffard vous présenteront les différentes étapes nécessaires à la réalisation de l’édition 2011. Elles aborderont également leurs parcours professionnels ainsi que les études à suivre pour effectuer le métier de chargée de production d’exposition. Photos : Yann Linsart

Renseignements pratiques : Lieu : Parc des ateliers SNCF, 31 avenue Victor Hugo, à l’angle de la rue des Minimes, passer sous l’horloge - Possibilité de parking sur place Durée : 1h30

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« BIEN VU ! »

L ’ A P P E L À P R O J E T D U F O N D S D ’ E X P É R I M E N T AT I O N S P O U R L A J E U N E S S E Ce projet est soutenu par le Fond d’expérimentations pour la jeunesse dans le cadre de l’appel à projets relatif aux pratiques culturelles des jeunes. Ce dernier avait pour objectif de « favoriser le parcours de jeunes vers l’autonomie par les pratiques artistiques et culturelles » en proposant notamment de mettre en cohérence les activités culturelles scolaires, péri et extra scolaires et réduire les inégalités à l’accès aux offres culturelles.

L ’ A T E L I E R « B I E N V U ! » U N E A P P R O C H E I N N O V A N T E D E L ’ I M A G E P A R L E J E U L’atelier « Bien vu ! » s’inscrit dans le cadre d’une politique d’éducation à l’image ambitieuse conçue et développée par le service pédagogique Rencontres photographiques d’Arles depuis 8 ans pour aider chaque jeune citoyen à se forger un regard personnel et construit sur les images qui l’entourent. Cet atelier expérimental est destiné exclusivement aux filières professionnelles et sera animé par un médiateur. S’agissant d’une expérimentation, les participants à cet atelier seront sollicités pour une évaluation. Les objectifs de cet atelier qui propose le cadre d’un vrai jeu de société sont : Donner les outils pour inciter les jeunes à devenir pleinement acteurs de leur pratique et de leur « consommation » visuelle. Rendre les jeunes autonomes quels que soit les types d’images et le contexte : école, vie privée…. Avoir contribué à l’assimilation des bonnes pratiques face aux images de manière simple, concrète et ludique. Prendre sa propre respiration au cœur de « l’apnée visuelle » pointée par la philosophe Marie-José Mondzain.

L’avis de vos élèves nous permettra d’affiner notre proposition en vue de l’élaboration d’une mallette de jeu qui pourra être utilisée par les pédagogues en temps scolaire et hors temps scolaire.

Renseignements pratiques : Lieu : Maison des Rencontres de la photographie, 10 rond-point des arènes Parking à proximité : Place Lamartine, au bord du Rhône (6 min à pied) Durée : 1h30

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« PHOTOMOBILE »

A T E L I E R

É C O L E N A T I O N A L E S U P É R I E U R E D E L A P H O T O G R A P H I E

Cet établissement, sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication, a pour mission principale de former en trois années d’études des photographes dotés de solides connaissances et d’une expérience dans les domaines artistiques, techniques, historiques et théoriques. Au cours des trois années du cursus, la photographie dans toutes ses dimensions est au cœur des enseignements ; la vidéo et le son peuvent également y être pratiqués à partir de la seconde année. Les enseignements comptent une formation technique en ateliers, une formation pratique en atelier et en extérieur, des cours théoriques et historiques, des rencontres avec des artistes, des professionnels, des critiques. Munis du diplôme (niveau BAC+5), les étudiants peuvent, selon leurs aptitudes propres et leurs goûts, envisager une carrière dans les milieux artistiques, dans ceux du journalisme et des médias, dans l’enseignement ou la recherche, dans la plupart des métiers demandant des compétences en matière d’images numériques, fixes ou animées. www.enp-arles.com

P R I S E D E V U E A V E C U N T É L É P H O N E P O R T A B L E : « P H O T O M O B I L E »

Compagnon de vie quotidienne, coffre-fort de notre intimité, le téléphone portable est aujourd’hui un outil qui n’a plus pour seule fonction de téléphoner. Il nous permet d’échanger, de communiquer, de stocker, des textes mais aussi et surtout des images. Pratiques, petits, accessibles, ces nouveaux outils, fruits de la technologie numérique, nous permettent de garder une trace de ce qui nous entoure et de la faire partager de manière très rapide aux autres. La volonté de cet atelier est de replacer le plaisir de l’expression par le biais de l’outil le plus familier des élèves : leur téléphone portable. Leur permettre de comprendre quels sont les atouts ainsi que les limites d’un tel outil. Avec l’aide des étudiants de l’École Nationale supérieure de la Photographie, les

élèves aborderont différentes notions comme le cadrage, la luminosité, le zoom, le flou, … Les élèves s’exerceront ensuite à la prise de vue et confronteront leur regard.

Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Maison des Rencontres de la photographie, 10 rond-point des arènes Parking à proximité : Place Lamartine, au bord du Rhône (6 min à pied)

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« T R A I N D E VI E »

P A R C O U R S / É C H A N GE

L E M U S E O N A R L A T E N Le Museon Arlaten, musée départemental d’ethnographie, a été créé à l'initiative du poète Frédéric Mistral en 1896. À partir d'images et d'objets témoins de modes de vie, il dresse un panorama de la Provence rhodanienne, de la fin du XVIIIe siècle à aujourd'hui. De l'album photographique au cliché anthropologique, l’image occupe une place de choix dans les collections et le propos du Museon Arlaten. Suite à la fermeture du musée en octobre 2009, pour plusieurs années de travaux de rénovation, les activités proposées au public se font hors les murs. Les thèmes majeurs de l’ethnographie provençale, costumes, mobilier, outils de travail, objets de culte et de superstition, demeurent à portée de main et de regard dans l’espace public.

Photo : Sébastien Normand

L ’ A T E L I E R « T R A I N D E V I E » Le site des anciens ateliers SNCF, lieu emblématique des rencontres d’Arles, a été de 1847 à 1984 le secteur d’une activité industrielle ferroviaire majeure, qui a marqué en profondeur la ville. Le lieu garde la trace du travail des hommes du rail, creuset de la mémoire cheminote arlésienne. Établi dès l’Antiquité par la présence d’une nécropole romaine, le site connaît des usages diversifiés, ne cessant de se modifier au fil du temps. Aujourd’hui, il opère une nouvelle mue pour se métamorphoser en un pôle économique et culturel largement dédié à l’image. Que reste-t-il de ce passé plus de deux fois millénaire ? Quels témoignages nous ont laissé les hommes à travers le temps ? Que faire des traces qui subsistent ? À partir de l’exemple arlésien expliqué au cours d’une lecture de paysage à l’aide d’images et de documents, les élèves seront amenés à échanger autour de la conservation du passé, de son utilité et de sa fonction, notamment dans le cadre de rénovations de lieux patrimoniaux.

Photo : Brocarel

Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Parc des ateliers SNCF, 31 avenue Victor Hugo, à l’angle de la rue des Minimes, passer sous l’horloge Possibilité de parking sur place www.museonarlaten.fr

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« L E M U S É E R É A T T U | S U R M E S U R E S »

V I S I T E G U I D É E

L E M U S É E R É A T T U

Le musée Réattu, musée des Beaux-Arts, d'art Moderne et d'Art contemporain de la ville d'Arles est le fruit d'une double origine : l'ordre de Malte lui a donné sa dimension spirituelle de la fin du XVème siècle à la révolution française puis Jacques Réattu, peintre de style néoclassique, lui a offert sa vocation artistique. Lieu d'expérimentation à bien des égards, le musée Réattu fut le premier musée des Beaux-Arts en France à ouvrir un département dédié à la photographie, sous l'impulsion de Lucien Clergue. En 2007, il est de nouveau précurseur en créant un département d'Art Sonore. Des 57 dessins de Pablo Picasso dont le maître fit don au musée en 1971 aux invitations à la création in situ à des sculpteurs contemporains, le musée Réattu, toujours en effervescence, explore aujourd'hui le dialogue des médiums.

Façade du musée Réattu, côté Rhône © Colombe Clier, 2009

M U S É E R É A T T U | S U R M E S U R E S

L'exposition : Narcisse, Orphée, Prométhée...mènent la danse d'une exposition sur mesures déployée sur les trois étages du musée : sous le regard de Jacques Réattu, un parcours inédit qui greffe art ancien et art contemporain, associe les collections à quelques œuvres invitées et mêle librement vidéo, peinture, sculpture, dessin, photographie, mobilier, art sonore...

L'invité de l'été :

Charlotte Charbonnel, récemment diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, sera l'invitée du musée Réattu de juillet à septembre 2011. Cette jeune plasticienne qui explore la matière et ausculte le monde, créée des objets hybrides entre sculpture, photographie et art sonore.

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Visites commentées

L'équipe du service des Publics proposera des visites transversales des expositions en cours autour des thèmes suivants :

• L'œuvre et le lieu

• L'œuvre et le corps

Ces visites, qui sont aussi l'occasion de se pencher sur la vie d'un musée (de la constitution d'une collection à l'accrochage des œuvres en passant par la notion de commissariat d'exposition) permettent de découvrir plus en profondeur les œuvres d'art.

Esquisse pour Orphée aux enfers, Jacques Réattu, 1792 ; 2 photographies de Lucien Clergue : Tournage du Testament d'Orphée de Jean Cocteau, 1959 © SAIF 2011 ; moquette Christian Lacroix, 2008. Ph. Franta Barton

Renseignements Pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Musée Réattu, 10 rue du Grand Prieure – 13200 ARLES Service des Publics : 04 90 49 59 96 Pour plus d'informations : http://www.museereattu.arles.fr/ Parking à proximité : Place Lamartine, au bord du Rhône (10 min à pied)

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« A N T I Q U E D É C LI C »

V I S I T E

L E M U S É E D É P A R T E M E N T A L A R L E S A N T I Q U E

Ouvert en 1995, le musée départementale Arles antique présente les collections archéologiques d’Arles et de son territoire, depuis le néolithique jusqu'à la fin de l'Antiquité tardive. Le concept de « Cité muséale » mis en œuvre par Henri Ciriani crée un espace où le visiteur est invité à déambuler librement dans le musée comme dans une ville. Le musée s’inscrit comme précurseur en créant dès 1974 un service d'archéologie et en 1977 l'un des tous premiers « services éducatifs ». Depuis 2002, une nouvelle loi relative à l'organisation des « Musées de

France » préconise d'établir un cadre pour leurs actions scientifique et culturelle. Le musée a pour missions de conserver, enrichir, restaurer, étudier et transmettre ce patrimoine au public en proposant des programmes de formation ainsi qu’un accès à une documentation spécialisée.

V I S I T E D E L ’ E X P O S I T I O N « L A V A L I S E M E X I C A I N E »

Dans le cadre d’une rentrée en images, des visites de l’exposition sont proposées par une médiatrice du musée. Cette valise de négatifs fut laissée par Robert Capa dans son atelier parisien lors de son départ précipité de France en 1939. Elle fut récupérée après bien des péripéties en 2007 par l’International Center of Photography qui s’est chargé du développement des 126 pellicules de photos inédites qu’elle contenait, appartenant à Gerda Taro, David Seymour et Robert Capa pour la plupart, et Fred Stein pour deux rouleaux.L’exposition proposée au musée présente 100 planches contacts, 70 tirages encadrés, 60 magazines ou pages de magazines ainsi que deux films.

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Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Musée Départemental Arles Antique, presqu’île du Cirque Romain Pour plus d’informations : www.arles-antique.cg13.fr Accès : - En car : sortie n°5, Arles Centre.

- À pied : Presqu’île du Cirque Romain (10 min à pied du centre-ville ou 25 min des Ateliers SNCF).

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« S I L O I N, SI P R O C H E … B Ê T E S E T H O M M E S A U C H Â T E A U

D ’ A V I GN O N »

V I S I T E G U I D É E / AT E L I E R P R O P O S É P AR L ’ A R T I S T E D I D I E R PE T I T

L E C H Â T E A U D ’ A V I G N O N V O U S P R O P O S E

L ’ E X P O S I T I O N : « S I L O I N , S I P R O C H E … B Ê T E S E T

H O M M E S A U C H Â T E A U D ’ A V I G N O N » Le domaine du château d'Avignon est situé au cœur de la Camargue, en bordure du petit Rhône, dans un milieu naturel très original. Le lieu a gardé intact l’ensemble des constructions ainsi que leur décor et leur mobilier. C’est un ensemble complet et insolite, témoignage du goût du luxe, du confort et de la modernité de la grande bourgeoisie industrielle à l’aube du XXe siècle, qui est offert au regard du visiteur. Chaque année l’art contemporain investit le domaine et propose aux visiteurs une nouvelle approche du lieu.

Pour l’exposition de cette année, le domaine se pare de plumes, de corne et de crin ! Animaux-machines, animaux bizarres, animaux savants, tous s’associent à révéler la bête qui sommeille en nous. Après un parcours au milieu de ces « animaux » rendez-vous dans le monde de l’image animée avec Didier Petit.

A T E L I E R « D E L A L A N T E R N E M A G I Q U E A U C I N É M A T O G R A P H E »

L’atelier proposé par Didier Petit présentera d’abord de manière succincte les différentes étapes qui ont permis l’invention du cinéma. Simple boîte à lumière percée de trous, l’ingéniosité humaine va transformer l’objet pour devenir une véritable machine à illusion. Au travers du Disque de Faraday, de l’Anorthoscope, du Phénakistiscope, du Praxinoscope pour aboutir au Fusil Chronophotographique, c’est une recherche de plusieurs siècles qui se jouera entre l’œil et l’idée du mouvement. La suite de l’atelier tentera une application pratique et ludique de l’image animée.

Renseignements Pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Château d’Avignon route départementale 570 Saintes-Maries de la Mer, à 30 minutes d’Arles Attention : Il est interdit de pique-niquer dans le parc du château.

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« N O S L I M I T E S » A T E L I E R

N O S L I M I T E S

Limites, bordures, cadre, contour … Tout autour de nous, dans notre environnement quotidien, nous sommes confrontés aux limites… concrètes ou virtuelles : le chambranle de la porte, le joint séparant 2 carreaux, l’encadrement du tableau ou de la photo, les murs et le toit délimitant notre espace vital et assurant le clos et le couvert, le bord du trottoir protégeant le piéton de la circulation automobile, la rivière et le fleuve séparant 2 rives, la frontière séparant 2 pays, l’océan séparant 2 continents… Les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône, du Gard et de l’Hérault proposent une réflexion autour des limites. Celle-ci se fera en deux temps : • une évocation de la notion de « limites » par la projection d’un diaporama présentant des exemples dans les domaines de l’art, la photographie, le cinéma, l’architecture, l’urbanisme, l’environnement, la décoration…, • un atelier pratique au cours duquel les élèves pourront exprimer leur vision personnelle des notions de limite, cadre, contour, frontière…

Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Siège des Rencontres d’Arles, 34 rue du docteur Fanton Parking à proximité : Place Lamartine, au bord du Rhône (5 min à pied).

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« O B J E C T I F S C A M A R G U E »

V I S I T E G U I D É E

M U S E E D E L A C A M A R G U E

Situé dans une ancienne bergerie, le Musée de la Camargue retrace la conquête du delta par l’homme, du XIXe siècle à nos jours : les grands aménagements du territoire pour favoriser la saliculture, la viticulture puis la riziculture, le métier de gardian devenu mythique, la vie des mas et la vision poétique de la Camargue par les artistes. Complété par un sentier de découverte, le musée a pour vocation de donner aux visiteurs une bonne introduction à leur séjour sur le territoire du Parc naturel régional de Camargue, territoire particulièrement fragile. “Connaître et faire connaître pour mieux protéger” est l’un de ses objectifs. Les collections photographiques du musée comptent deux fonds légués au Parc naturel régional de Camargue par les familles de Gaston Bouzanquet et Carle Naudot. La numérisation de leurs photographies a permis de croiser les regards portés par ces deux contemporains sur une Camargue de 1900 à 1950 alors en plein essor. De l’appareil instantané de C. Naudot aux vues stéréoscopiques de G. Bouzanquet, l’exposition « Objectifs Camargue » retrace cette mutation. E X P O S I T I O N : « L A C A M A R G U E , D E L ’ I M A G E A U C L I C H É »

Le Musée de la Camargue fait sa "Rentrée en Images" en invitant les élèves à pister les clichés et les idées qui se cachent dans les images de Carle Naudot et Gaston Bouzanquet. D'une photographie à l'autre, au fil du 20ème siècle, se construit le mythe d'une Camargue sauvage, parcourue par les gardians montés sur leurs chevaux blancs. Les clichés qui ont servi à faire connaître ce territoire ont la vie dure. La visite permet de les décrypter et d'évoquer les nombreuses idées reçues dont notre culture occidentale abonde.

Photo : Collection Parc naturel régional de Camargue – Musée de la Camargue – Numérisation David Huguenin.

Renseignements pratiques : Musée de la Camargue : informations au 04 90 97 10 82 _ [email protected] Durée : 1h30 Lieu : Musée de la Camargue, Parc naturel régional de Camargue, Route des Saintes-Maries de la Mer, Mas du Pont de Routy – 13200 ARLES – distance : 9km d’Arles.

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A B B A Y E D E M O N T M A J O U R V I S I T E L I B R E L’enseignant accompagnera lui-même sa classe lors de la visite des différentes expositions programmées à l’Abbaye de Montmajour. Nous attirons votre attention sur le fait que toutes les visites libres débutent à 14h, et qu’il n’y a donc aucune visite possible le matin. L ’ A B B A Y E D E M O N T M A J O U R

Montmajour se dresse sur la vaste plaine marécageuse de la vallée des Baux. À 5 kilomètres d’Arles, le glorieux Mons Major des chartes médiévales n’est qu’une modeste butte calcaire de 43 mètres d’altitude, qui jadis, formait une véritable île cernée par des eaux mortes, et dont l’accès ne se faisait qu’en barque. Autour du marais primitif qui fournissait poisson, gibier, pâturages et plantes d’œuvre, s’était constitué un riche domaine foncier de terres à blé, vignes, oliviers, bois, cours d’eau, moulins, salines, pêcheries avec leurs serfs, leurs tenanciers et leurs dîmes. Des moines bénédictins y vécurent selon la règle de saint Benoît de Nurcie jusqu’en 1790. Ils édifièrent deux ensembles monastiques. Le monastère Saint-Pierre (Xe-XVe siècles) : de ce premier lieu subsiste l’ermitage Saint-Pierre en partie aménagé dans le rocher sud. La nécropole rupestre fut aménagée au sommet de la colline et autour de la chapelle funéraire Sainte-Croix (XIIe siècle), véritable reliquaire architectural. La tour Pons de l’Orme (XIVe siècle) surplombe ce premier ensemble et offre à son sommet un panorama vers Arles, Tarascon, La Crau, Les Alpilles. Le monastère Saint-Maur (XVIIIe siècle) : lieu de vie de la communauté réformée bénédictine de Saint-Maur installée à Montmajour en 1639, il fut édifié à partir de 1703 jusqu’en 1736. Il est actuellement en cours de restauration avant son ouverture à la visite. À l’origine de l’abbaye, étaient présents des hommes ayant choisi la solitude et la méditation sur le rocher de Montmajour. Jadis cerné par des eaux mortes, le but premier du site était d’accueillir les morts. En quelques décennies, ces hommes donnèrent naissance avant l’an

mille, à une puissante abbaye bénédictine, avec au sommet du rocher une grandiose abbatiale consacrée à la Vierge. Les grandes familles firent preuve de générosité envers l’abbaye qui devint une sorte de sanctuaire dynastique. À la fin du XIIIe siècle, l’autorité de Montmajour également renforcée par la possession d’une relique - fragment du bois de la vraie croix - couvrait alors 56 prieurés. Ce fut dans le courant du XIVe siècle que la décadence de l’abbaye débuta, avec la terreur, la dévastation des terres et de la population par le passage des « Grandes Compagnies », les épidémies de peste, de famine… Au XVIIe siècle, Montmajour connut grâce à la congrégation de Saint-Maur, une restauration spirituelle et matérielle, ainsi que la construction de nouvelles bâtisses ; les marais furent asséchés permettant l’augmentation des terres cultivables. Après la Révolution, l’abbaye fut dépouillée de ses pierres de tailles, de ses charpentes… la réduisant à l’état de ruine. Il fallut attendre 1840 pour que Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, la fasse classer. L’abbaye de Montmajour est ouverte au public par le Centre des monuments nationaux.

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L E T E M P S D E S M O U C H E S Dans l’abbaye désacralisée de Montmajour, Erik Nussbicker exhume par sa création la sacralité latente du lieu. Un sablier géant confectionné dans de la soie, dressé sur toute la hauteur du bâtiment, abrite à terme des milliers de mouches qui volent et remontent le cours du temps… La vie des insectes est encore plus courte que celle des hommes. Mais ici les mouches bien nourries, soignées, sont aussi les artistes d’une œuvre singulière et accèdent pendant quelques instants à l’immortalité. Ce sablier géant contenant la vie et la mort, accueille ponctuellement l’artiste lui-même qui médite et mêle sa chair et son âme à celle des mouches. Ce sablier immense et troublant doit conduire paisiblement le spectateur à regarder l’être dans toute sa violence et sa beauté étrange. Œuvre de recherche pure, Le temps des mouches nous plonge dans une quête tout à la fois artistique, physique et métaphysique qui, hors de toute polémique, arpente des sentiers peu battus de nos jours.

Guillaume Clayssen, metteur en scène, philosophe

Le temps des mouches, 2011 (Photomontage) Soie, cornes, mouches 3 x 10m

M I C H E L B O U V E T Michel Bouvet est né en 1955 à Tunis. Après avoir été diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il se tourne vers le graphisme et l’affiche dans le domaine culturel (théâtre, opéra, musique, danse…), et institutionnel. Son talent a été consacré à de nombreuses reprises par des récompenses attribuées dans la plupart des grandes biennales internationales d’affiches, ainsi que par le Grand Prix de l’Affiche culturelle décerné par la Bibliothèque Nationale de France en 1987 et 1992. Michel Bouvet réalise également des livres, ainsi que de nombreuses identités visuelles pour des institutions publiques, et des systèmes signalétiques pour des musées ou des expositions temporaires. Il est membre de l’Alliance Graphique Internationale depuis 1997, commissaire d’expositions et collabore avec les Rencontres d’Arles depuis 10 ans . Le résultat de cette collaboration, ainsi que les autres œuvres de l’artiste feront l’objet d’une exposition à l’Abbaye de Montmajour. www.michelbouvet.com

Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Visite : toutes les visites débutent à 14h. Lieu : Abbaye de Montmajour, Route de Fontvieille – 13200 ARLES – distance : 5km d’Arles. Tél : 04 90 54 64 17 – 06 87 81 87 19

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« U N T O U R EN VI L LE »

V I S I T E L I B R E

Balade libre et ludique dans la ville d’Arles et ses monuments majeurs. Plans et parcours / découverte seront remis aux enseignants pour qu’ils puissent animer ce temps avec leurs élèves. Arles, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, est fortement marquée par son histoire depuis l’Antiquité. Dans le cadre de la« Rentrée en images », nous vous proposons un parcours dans la ville sur les traces des romains à travers trois sites majeurs et deux places emblématiques : la place de la République, la place du Forum, les Thermes de Constantin, l’Amphithéâtre et le Théâtre Antique. Ce circuit d’environ une heure et quart sera ponctué d’un historique et de questions auxquelles vous pourrez répondre par le biais de l’observation. Vous trouverez également un plan de la ville qui vous aidera à vous orienter.

Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Lieu : Maison des Rencontres – 10 rond-point des arènes Parking à proximité : Place Lamartine, au bord du Rhône (6 min à pied). Les fiches pédagogiques sont disponibles aux pages suivantes. Un exemplaire sera à votre disposition à la

maison des Rencontres.

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F I C H E S P É D A G O G I Q U E S

Vous pouvez dupliquer le dossier qui suit pour le transmettre à vos élèves afin d’effectuer le parcours de ce « tour en ville ».

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L’Obélisque Quels spectacles se déroulaient dans le cirque?

Durant l’Antiquité on pouvait assister à des courses de chars ou encore à des chasses dans le cirque. Quel personnage mythologique est représenté sur la fontaine, d’où jaillit l’eau ?

Il s’agit d’Hercule coiffé de la peau de lion de Némée (un des douze travaux d’Hercule). A l’intérieur de l’Hôtel de ville, en regardant l’escalier d’honneur, situé à ta droite, quel personnage vois-tu ?

Il s’agit de la statue en pied de la Vénus d’Arles. L’exemplaire présent est une copie puisque l’original se trouve au Louvre. En savoir plus : Le plafond du vestibule de l’hôtel de ville a été réalisé par Mansart, architecte parisien du XVIIe siècle. Ce chef d’œuvre de la stéréotomie classique est formé de deux berceaux perpendiculaires d’inégale largeur et de lunettes en anse de panier. La voûte retombe sur chacun des côtés du vestibule sur des doubles colonnes. De quel roi s’agit-il ?

La statue a été offerte à Louis XIV pour décorer les jardins du château de Versailles.

Le Forum Selon toi quelle était la fonction d’un Forum ?

Situé au croisement du cardo et du decumanus, axes principaux qui coupent la cité romaine du nord au sud et d’est en ouest, et base de la construction d’une cité romaine. Le forum concentrait toutes les activités de la cité. A l’origine le peuple s’y réunissait pour les élections. Puis peu à peu d’autres fonctions s’y sont jointes : administratives, religieuses et commerciales. C’était également un lieu où l’on se rencontrait et où l’on rendait hommage aux dieux, à l’empereur et aux notables. Comme tu peux le remarquer, des petits trous sont présents sous le Fronton, selon toi à quoi servaient-ils ?

Ces petits trous de scellement servaient à fixer des lettres de bronze. Il s’agissait probablement d’une dédicace à l’empereur Constantin.

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Enfin regarde les chapiteaux, sais-tu de quel style ils sont ?

Les chapiteaux appartiennent au style corinthien, caractérisé par un décor à feuilles d’Acanthe. En savoir plus : Voici l’anecdote que raconta Vitruve, architecte romain : « Une jeune fille de Corinthe meurt à la veille de se marier. Sa nourrice renferme dans une corbeille quelques petits objets qui avaient appartenu à la triste fiancée, et, elle les dépose sur la stèle funéraire. Au printemps, une acanthe, restée inaperçue, épanche sa sève en nombreux rejetons qui enveloppent cette corbeille; mais une tuile qui la surmonte les contraint à recourber en volute leurs tiges flexibles. Un sculpteur célèbre, Callimaque, vient à passer; il admire l'heureux agencement de ces feuilles naissantes et conçoit sur le champ l'idée du chapiteau corinthien ».

Les Thermes de Constantin Selon toi à quoi servaient les Thermes ? Quelles activités y faisait-on ?

Les thermes sont des bains publics gratuits et parfois mixtes. Toutes les classes sociales confondues fréquentaient ce lieu. Dans une société qui ne connaissait pas la douche, la venue aux thermes ne relevait pas uniquement d’un souci d’hygiène. C’était aussi un lieu d’activité sociale où l’on pouvait faire du sport, se laver, se faire masser, se faire coiffer, se faire maquiller, rencontrer des personnes. Ces lieux disposaient également de salles de spectacle, de boutiques, et même d’une bibliothèque. Observe le bâtiment, et cite les deux types de matériaux utilisés dans cette construction :

- Des pierres calcaires, - Des briques. Ces deux matériaux étaient recouverts de placages de marbre très colorés pendant l’Antiquité.

Quelle était l’utilité des pilettes ?

Le sous-sol des piscines permettait la circulation de l’air chaud entre les pilettes. Celles-ci, en brique réfractaire, avaient la propriété de conserver la chaleur diffusée à partir de foyers où les esclaves entretenaient de grands feux. D’après ce que tu peux observer, à quel niveau se trouvait le sol de circulation ?

Le sol de circulation se trouvait au dessus des pilettes. En savoir plus : Les baigneurs suivent un circuit composé :

- du frigidarium qui est une pièce froide - du tépidarium qui est une pièce tiède - du caldarium où il faisait très chaud. La température pouvait atteindre 55°C.

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L’amphithéâtre En arrivant face au monument, peux-tu dire quelles transformations ont été faites au cours des temps sur le monument romain ?

Il manque l’attique qui couronnait l’Amphithéâtre (et qui termine une construction architecturale). Une bâche attachée à des mâts appelée « velum » protégeait les spectateurs du soleil. Après la chute de l’Empire romain, l’Amphithéâtre fut transformé en forteresse et c’est au Moyen Âge que l’on ajouta trois tours, au nord, à l’ouest et à l’est, encore visibles. Le monument est entouré de 60 ouvertures en plein cintre (qui reprend la forme d’un demi cercle) sur les deux niveaux. Comment s’appellent ces grandes ouvertures ?

Ces grandes ouvertures s’appellent des arcades. Le mot arène vient du latin arena. Selon toi, que signifie ce mot ? Indice : observe la composition de la piste.

Le mot latin « arena » signifie sable. Comment appelle-t-on les personnes qui s’affrontaient dans l’arène ? Il y a-t-il des combats aujourd’hui ?

A l’époque romaine, les personnes qui combattaient dans l’arène étaient des gladiateurs. Depuis le dégagement des maisons au XIXe siècle, l’amphithéâtre sert à nouveau de lieu de spectacles, principalement pour la tauromachie.

Le théâtre A l’extérieur, face au magasin « Carnet de voyage - Terre et Toile », observe les frises et cite au moins trois animaux du bestiaire représenté.

- le taureau

- le sanglier

- l’aigle

- le cheval En savoir plus : Le mur extérieur du théâtre est couronné par deux frises superposées, l’une dorique (celle du bas ; composée de métopes et de triglyphes) et l’autre ionique (celle du haut). Les métopes de la frise dorique comportaient des taureaux, vus de face. Plusieurs interprétations ont été données : il pourrait s’agir de l’emblème colonial lié à la fondation de la ville ou bien du signe zodiacal du mois de Vénus voire l’emblème de la 6ème légion ou enfin l’animal sacrifié lors du culte du génie d’Auguste (genius Augusti). La frise ionique quant à elle est composée de rinceaux végétalisés, enrichis dans leur enroulement de figures humaines ou animales. Décris la forme du théâtre. Peux-tu désigner les différentes parties qui composent le théâtre ?

Le théâtre est de forme semi-circulaire. Il est composé de : - gradins appelés cavea, - l’orchestra, - la scène, - le mur de scène (située au niveau des deux colonnes restantes).

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Le théâtre pouvait accueillir 10 000 spectateurs sur 33 rangs. Les spectateurs avaient leur place attitrée à vie et étaient installés selon leur rang social. Les personnes assises en haut des gradins faisaient partie du petit peuple. Les notables étaient assis dans l’orchestra sur des sièges mobiles. Dans les gradins, aujourd’hui seule une partie antique subsiste. Laquelle ? Combien de rangs sont d’origine ?

En observant la structure du théâtre telle qu’elle est présentée aujourd’hui, on s’aperçoit que les gradins sont constitués de deux matériaux bien distincts. La première partie située depuis le sol et comptant les 7 premiers rangs sont antiques. Le reste des gradins est une reconstruction du XIXe siècle. Des ouvertures présentes dans les gradins permettent l’entrée et la sortie rapide des spectateurs. Connais-tu le nom de ces ouvertures ?

Ces ouvertures qui permettaient l’entrée et la sortie des spectateurs s’appellent des vomitoires. Ce mot vient du verbe latin « vomitere » qui signifie « sortir ». A l’arrière de la scène, tu peux observer deux colonnes. A ton avis, à quelle partie du théâtre appartenaient-elles ?

Ces deux colonnes, qui supportent un fragment d’entablement, sont les vestiges du mur de fond de scène (le « frons scaenae »). Ce mur clôturait le théâtre et était composé d’une centaine de colonnes sur trois niveaux. Au centre de cette colonnade se trouvait la porte royale. Au-dessus, une niche abritait la statue d’Auguste. Ce mur servait à renvoyer le son vers les spectateurs.

Replace sur le plan les éléments suivants : l’orchestra, la scène, le mur de scène, les vomitoires

1- Scène (proscaenium)

2- Mur de scène

(frons scenae) 3- Postscaenium 4- Rideau de scène et pulpitum 5- Orchestra 6- Gradins (cavea) 7- Vomitoire 8- Escalier 9- Galerie de circulation

L’hôtel des Amazones Cet hôtel particulier a été édifié au XVIe siècle. Si tu regardes la façade, quelle particularité relèves-tu ? Combien d’éléments figuratifs comptes-tu ? De quelle période sont-ils originaires selon toi ?

En observant la façade, il est possible d’apercevoir trois éléments incorporés au mur. Deux d’entre eux sont des bas-reliefs provenant de l’un des monuments antiques. On pense qu’il s’agissait d’une scène de combat d’Amazones (un peuple de femmes guerrières). Plus à gauche de la façade, toujours au premier étage, une tête sculptée a également été imbriquée en guise de décor.

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T E M P S D E VI SI T E LI B R E

V I S I T E L I B R E Grâce à ce temps de visite libre, l’enseignant peut accompagner lui-même sa classe dans deux lieux d’expositions emblématiques de la ville d’Arles et des Rencontres de la Photographie : le Palais de l’Archevêché et l’Espace Van Gogh dans le centre historique. Cela afin de permettre aux élèves et aux enseignants d’aller librement à la rencontre des œuvres. Nous demandons aux enseignants de veiller au calme dans les espaces d’exposition.

C E N T R E V I L L E

ESPACE VAN GOGH

Adresse : Place du Docteur Félix Rey 13200 Arles L A R É V O L U T I O N M E X I C A I N E PHOTOGRAPHIE ET RÉVOLUTION Lorsque j’ai vu pour la première fois les photographies que l’anglais Jimmy Hare avait prises à Ciudad Juárez en 1911, j’ai eu l’impression d’être face à quelque chose que je ne connaissais pas. Cette impression me troublait, car ces clichés avaient été pris, précisément, dans ma ville natale. À quoi tenait donc ce mystère? Au début, j’ai cru qu’il était dû au regard audacieux qui caractérise ce grand photographe de guerre. Pourtant, les années passant, je me suis rendu compte que c’était autre chose qui m’avait déconcerté : l’idée de la Révolution qui avait durant bien longtemps dominé mon imagination venait d’un ensemble d’images publiées régulièrement pendant soixante ans, parmi lesquelles, bien entendu, ne figurait aucune de Jimmy Hare, ni celles non plus de nombreux autres photographes. Dès lors, ne manquait-il pas une histoire de la photographie de la Révolution, incluant cette fois la plupart des regards qui avaient laissé des traces de cette période historique? C’est ce que nous avons fait dans le livre Mexique : photographie et Révolution. Dans ce travail, nous nous sommes efforcés tout particulièrement de découvrir pourquoi et par quels mécanismes une telle quantité de photographies n’avaient pas circulé à l’époque, et comment cette absence avait pu avoir un impact sur la mémoire visuelle de notre pays. L’exposition que nous présentons à Arles nous a posé un nouveau défi, car elle s’est certes appuyée sur ce livre*, mais elle a exigé d’élaborer un discours presque exclusivement basé sur les impressions d’époque disponibles pour un envoi en France. Le résultat est extrêmement intéressant, car loin de poser problème pour la collection, ces

photographies qui n’apparaissent pas dans le projet éditorial sont venues l’enrichir. D’autre part, la très grande quantité de pièces que nous avons réussi à réunir pour cette exposition nous permet de penser que nous avons là sans doute l’exposition la plus vaste et la plus complète de photographies de l’époque de la Révolution Mexicaine jamais vue jusqu’à présent. Miguel Ángel Berumen, commissaire de l’exposition. *México : fotografía y revolution, Lunwerg Editores et Fundación Televisa.

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GR A C I E L A I T U R B I D E Née en 1942 à Mexico. Vit et travaille à Mexico.

Graciela Iturbide est l’une des photographes mexicaines les plus remarquables du paysage contemporain international. En 1962, elle épouse l'architecte Manuel Rocha Díaz, avec qui elle a trois enfants. Elle suit des études de cinéma et de photographie mais après la mort de sa fille en 1970, elle devient l'assistante du photographe Manuel Alvarez Bravo et commence bientôt une œuvre personnelle. Elle photographie les populations indigènes dans différents villages à travers le Mexique, et s'intéresse notamment à la ville de Juchitán de Zaragoza, connue pour sa structure matriarcale. En 2008, elle reçoit le prix de la photographie de la Hasselblad Foundation. Durant sa carrière, longue d’une quarantaine d’années, elle a bâti une oeuvre à la fois intense et profondément singulière. Cette oeuvre est d’ailleurs essentielle pour comprendre l’évolution photographique au Mexique et dans le reste de l’Amérique latine. Sa contribution et son talent lui ont récemment valu le prix

Hasselblad, la plus haute distinction photographique au monde. Célèbre pour ses portraits des indiens seri, qui vivent dans la région désertique de Sonora, pour son regard sur les femmes du Juchitán de l’Isthme de Tehuantepec (Oaxaca) ou pour son essai fascinant sur les oiseaux, Iturbide poursuit un parcours visuel qui comprend des pays aussi variés que l’Espagne, les États-Unis, l’Inde, l’Italie, Madagascar, et bien sûr son Mexique natal. Sa curiosité pour les différentes manifestations de la diversité culturelle lui a permis de faire du voyage une démarche créative. Elle exprime sa passion artistique en ces termes : « photographier comme prétexte pour apprendre à connaître ». Sa façon d’observer le monde à travers l’objectif associe l’expérience au rêve de manière inhabituelle, en un canevas complexe tissé de références historiques, sociales et culturelles. La fragilité des traditions ancestrales, leur difficile maintien, l’interaction entre nature et culture, l’importance du rituel dans le langage corporel de tous les jours et la dimension symbolique des paysages et des objets trouvés au hasard sont d’une grande importance dans sa riche carrière. Son travail se caractérise par un dialogue constant entre images, époques et symboles, dans un tableau poétique où se mêlent le rêve, le rituel, la religion, le voyage et la communauté. Cette exposition représente à ce jour une des plus complètes anthologies de sa carrière. Marta Daho, commissaire de l’exposition. Exposition organisée par la Fondation MAPFRE en collaboration avec Les Rencontres d’Arles. À l’occasion de la venue de la Rétrospective Graciela Iturbide en France, la Galerie VU’, Paris, en présentera une sélection du 4 novembre 2011 au 8 janvier 2012.

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PALAIS DE L’ARCHEVÊCHÉ

Adresse : 35, place de la République 13200 Arles

C HR I S M A R K E R Né en 1921 à Neuilly-sur-Seine. Vit et travaille à Paris. Chris Marker, l’un des réalisateurs les plus influents et les plus importants d’après-guerre a travaillé fréquemment en collaboration avec Alain Resnais et Jean-Luc Godard, parmi d’autres. Marker, qui émerge dans l’univers culturel parisien en tant qu’auteur et éditeur, est vite reconnu pour ses livres de voyages : la collection Petite Planète qu’il dirige au Seuil à partir de 1954. Parallèlement à ses commentaires écrits, Marker se fait bientôt connaître pour ses films documentaires dont le style expressif inimitable se démarque des techniques narratives traditionnelles pour puiser dans une veine fondamentalement politique. L’artiste obtient sa renommée internationale à partir de 1962 avec son court-métrage de science-fiction La Jetée, une histoire d’expérimentation nucléaire et de voyage dans le temps qui, depuis, a influencé de nombreux réalisateurs. Dans les années 1970, Marker travaille de plus en plus en solitaire, réalisant tantôt des documentaires sur l’histoire de la gauche (Le Fond de l’air est rouge, 1977), tantôt des réflexions sur le voyage et la mémoire (Sans Soleil, 1982). Entre 1952 et 2004, il a réalisé plus de quarante films. La rétrospective de Chris Marker à Arles présentera plus de 300 oeuvres, créées entre 1957 et 2010.

Koreans (Coréens) est un projet réalisé en 1957, alors que Chris Marker est l’un des seuls journalistes autorisés à explorer la Corée du Nord. Les photographies qui en résultent offrent un regard non censuré sur la vie quotidienne dans le pays, quatre ans après la fin d’une guerre dévastatrice. À aucun moment Chris Marker ne porte un regard critique ou politique envers la société coréenne dont il ne représente que la culture, l’histoire et les traditions, sans tomber dans les clichés du reportage médiatique sensationnel sur la Corée du nord. L’ouvrage présente des clichés de la vie quotidienne pris sur le vif, démontrant une joie de vivre des Coréens en dépit des difficultés

contextuelles. Koreans s’attache essentiellement à mettre en valeur la reconstruction de la République populaire démocratique de Corée, au lendemain de la guerre qui a ébranlé le pays, en mettant l’accent sur les valeurs d’une nation, de manière totalement objective et bienveillante.

Chris Marker conclu son récit par cette phrase qui résume totalement son état d’esprit lors la réalisation de cette oeuvre : "Au fond de ce voyage, il y a l'amitié humaine. Le reste est silence". Paradoxalement, Koreans est condamné des deux côtés de la Corée : au nord, parce que l’auteur ne parle pas de Kim Il-sung ; au sud, simplement parce que l’oeuvre a été créée de l’autre côté de la frontière.

Nul rejet de ce type pour Quelle heure est-elle ? (2004–08) même si Chris Marker vole ici des portraits « comme un paparazzo bien intentionné », selon ses propres termes. Inspiré par le court mais inoubliable poème d’Ezra Pound « L’apparition de ces visages dans la foule / Des pétales sur une branche noire humide », il se met à prendre des photographies dans le métro parisien, et capture des instants innocents et volés de femmes dans le métro parisien. En collectionnant ces « pétales », son intention est de restituer ses sujets sous leur meilleur jour, souvent imperceptible dans le flux du temps, afin qu’ils soient en accord avec eux-mêmes et leur vraie nature. Il commence l’expérience avec un appareil dissimulé dans une montre, d’où le titre. S’il passe ensuite à d’autres appareils, le titre reste inchangé, pour nous rappeler que l’instant volé du visage d’une femme révèle quelque chose du temps lui-même…

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Chris Marker développe la même idée avec la série PASSENGERS (PASSAGERS 2008–10). « Cocteau disait que, la nuit, les statues s’échappent des musées pour se promener dans la rue », explique l’artiste, qui affirme tomber parfois sur les modèles de grands maîtres de la peinture dans le métro parisien, des figures fantomatiques, s’effaçant dans un hors-temps. Chris Marker représente dans cette série de photographies les instants du quotidien avec ces clichés en couleur de passagers du métro et RER parisiens. Ces images illustrent les diverses manières dont les gens bâtissent des frontières invisibles autour d’eux, afin de supporter la vie dans la ville moderne.

Avec Silent Movie (Film muet), Chris Marker nous emmène dans le passé en rendant hommage au cinéma muet à l’occasion du centenaire du cinéma en 1995. Cette installation vidéo multimédia et multi-écrans diffuse en boucle, et à des rythmes différents, des extraits de films anciens ou d’images plus contemporaines avec l’actrice Catherine Belkhodja. Silent Movie retrace l’histoire du cinéma muet en alternant de façon aléatoire des images en noir et blanc piochées par Chris Marker dans ses propres archives. L’installation a été exposée dans les musées d’art contemporain du monde entier, du MoMA de New York, au musée d’art moderne de

Tokyo, en passant par la Tate Gallery de Londres, avant d’être projetée aux Rencontres d’Arles. La Jetée, court-métrage auquel Chris Marker doit sa renommée internationale, sera projetée à Arles, accompagné d’une présentation du récent travail de l’artiste sur Second Life, une plate-forme virtuelle accessible sur internet. Réalisée en 1962, La Jetée est la seule fiction de Chris Marker, et consiste en un montage d’images fixes, duquel résulte un court-métrage à l’atmosphère originale et troublante. L’œuvre cinématographique majeure de l’artiste fera également l’objet de la séance de projection de la Rentrée en Images 2011, et sera à cette occasion décryptée par nos médiateurs avec l’aide des élèves participants à cet atelier. Exposition présentée avec la collaboration de la Galerie Peter Blum, New York.

Renseignements pratiques : Durée : 1h30 Accueil à 9h30 pour récupérer les badges d’entrée pour les expositions : Maison des Rencontres de la photographie, 10 rond-point des arènes. Parking à proximité : Place Lamartine, au bord du Rhône (5 min à pied).

Afin de vous aider à préparer au mieux votre venue, un classeur pédagogique sur chacune des deux expositions proposée en visite libre est disponible sur le site Internet des Rencontres d’Arles, rubrique

« formation » puis « Rentrée en Images ».

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V ENI R À U N E R EN T R É E EN I M A G E S, U N É T A T D ’ E S P R I T !

Afin de maintenir votre qualité d’accueil, de pouvoir donner la chance à un maximum d’élèves de venir à Une Rentrée en Images et surtout que vous passiez une agréable journée, un état d’esprit doit être adopté dans le cadre de votre venue. Il est important que vous preniez connaissances de ces quelques points avec vos élèves. Ils vous permettront de mieux jouer le jeu et d’enfiler votre casquette de festivalier dans le respect de tous.

• Une Rentrée en Images est un événement totalement gratuit. Cependant il nécessite un budget important (180000 euros environ) et 6 mois de travail pour sa mise en œuvre. Nos financeurs sont la Région PACA, la DRAC PACA, le Scéren CNDP, la Région Languedoc-Roussillon, le CG 13 et la Ville d’Arles.

• D’autres partenaires apportent une aide essentielle dans la diversité et la qualité de l’offre à la carte à travers

leurs expositions, l’implication de leur service pédagogique, leurs équipements et leur soutien à la Rentrée en Images.

• Les collectivités territoriales redoublent d’effort pour aider au transport des élèves. La région PACA attribue

une aide de 500 euros à 40 établissements soit 57 classes, la région Languedoc finance l’intégralité du transport pour 1500 élèves, le conseil général 13 une somme de 120 euros par autocar.

• Une équipe de médiateurs de 27 étudiants environ est formée pendant dix jours par des intervenants

professionnels pour pouvoir vous accueillir dans les meilleures conditions. • Chaque jour plus de 50 personnes sont réparties dans toute la ville et vous attendent sur un programme

précis et minuté pour pouvoir accueillir 27 classes dans les meilleures conditions. Ainsi, tout décalage imprévu dans notre dispositif engendre une gène importante et un coût.

• Un grand nombre d’annulation de dernière minute, de retards le matin mais aussi au cours de la journée ont

été remarqué l’année dernière malgré les relances téléphoniques, l’accent mis sur le dispositif d’accueil et les outils donnés en amont ( plan, courrier de confirmation, numéro d’urgence). Nous déplorons ces comportements car ils nuisent au bon déroulement des journées et privent des classes de venir à Une Rentrée en Images.

• Concernant le déroulement des activités, il est important que vous preniez en compte certaines règles :

o Votre ponctualité est indispensable au bon déroulement des activités. Tout retard de plus d’une

demi-heure entraînera l’annulation de votre visite o L’accompagnateur est responsable de son groupe même si celui-ci est encadré par des médiateurs.

Il encadre son groupe également dans les visites libres. o Pour le confort de tous, les élèves et les enseignants se doivent de respecter la parole de chacun,

ne doivent pas courir ni crier dans les lieux d’expositions o Les téléphones portables doivent être éteints o Il est interdit de toucher les photographies exposées et de prendre appui sur les collections o Les photographies sont autorisées avec un flash sans cadrer les photographies exposées.

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L E S E M I N A I R E N A T I O N A L

V O Y A G E S E N P H O T O G R A P H I E : V E R S D ’ A U T R E S F R O N T I È R E S ?

S É M I N A I R E S L E S 1 0 , 1 2 E T 1 3 J U I L L E T 2 0 1 1 , A U T H E Â T R E D ’ A R L E S Entrée libre sur réservation uniquement La photographie n’a jamais fait cavalier seul… entre rivalités et pactes, elle a entretenu avec les autres arts des rapports fluctuants. Dès sa naissance, elle a été accueillie avec inquiétude par de nombreux peintres tandis que d’autres l’intégraient incidemment ou de manière intentionnelle dans leurs démarches créatives. Ses rapports avec le cinéma ont également fait l’objet de nombreux débats et le fameux film de Chris Marker, La Jetée, n’a pas fini de nous questionner. Aujourd’hui on parle de multimédia mais la photographie est toujours sur le pont. Entre écrans et logiciels, galeries, scènes de spectacle vivant ou téléphone, la photographie garde-t-elle une identité singulière ? une spécificité originale ? Les notions mêmes de collages et montages propres à la photographie et au cinéma peuvent-elles s’appliquer aussi au multimédia où l’image n’est plus une fin en soi mais une composante parmi d’autres ? Ce séminaire dans sa 9ème édition, permettra, au travers de conférences et d’échanges, de questionner tout un pan de la photographie d’aujourd’hui. Ainsi, il facilitera l'actualisation des stratégies éducatives pour la mise en oeuvre par les médiateurs et les enseignants de démarches pratiques et théoriques originales adaptées aux jeunes. L’image et la photographie sont toujours présentes dans la création et la vie quotidienne mais peut-être de manière plus « instable ». C’est avec cette instabilité que nous devons inventer nos projets artistiques et pédagogiques. L E S É M I N A I R E E S T O R G A N I S É P A R : Le ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et de la Vie Associative (Inspection Générale, Direction Générale de l’Enseignement Scolaire et Centre National de Documentation Pédagogique) Le ministère de la Culture et de la Communication (Direction Générale de la Création artistique, Service de la Coordination des Politiques Culturelles et de l'Innovation) L’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, établissement public sous tutelle du ministère chargé de la jeunesse. La Ligue de l’enseignement La Maison du Geste et de l’Image L’École Nationale Supérieure de la Photographie Les Rencontres d’Arles Le séminaire est gratuit sur inscription. Formulaire d’inscription obligatoire à envoyer à la ligue de l’enseignement. Contact à la Ligue de l’enseignement : Laetitia Benoit - [email protected] - Tel. 01-43-58-97-86

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P R O G R A M M E G É N É R A L D U S É M I N A I R E N A T I O N A L

D I M A N C H E 1 0 J U I L L E T

9h30 – 10h30 Ouverture officielle par le comité de pilotage 10h30 – 11h30 Conférence : Rémy Fenzy Directeur d'établissements territoriaux d'enseignement artistique, Rémy Fenzy a été nommé en juillet 2010 directeur de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. 12 h Pause déjeuner et/ou visites libres d’expositions 14 h – 15h30 Conférence sur la thématique « Photographie et Danse » : Christian Gattinoni avec Isabelle Danto et Anne-Karine Lescop. Dialogue entre les trois intervenants :

• Christian Gattinoni est enseignant à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, membre de l’Association Internationale des Critiques d’Art, cofondateur de la revue en ligne lacritique.org.

• Isabelle Danto est historienne de la danse, elle travaille actuellement au sein de la Délégation à l'action culturelle audiovisuelle au Centre Pompidou à Paris.

• Anne-Karine Lescop est danseuse, chorégraphe et assistante de Boris Charmatz sur le projet Roman Photo ; 50 ans de danse, et Flip Book, une adaptation dansée du livre de photographie de David Vaughan réalisée sur la Merce Cunningham Dance Company.

16 h Conférences sur site Répartition en 3 ou 4 groupes, visites et réflexions autour des expositions accompagnées par des artistes, des médiateurs ou des commissaires d’expositions. 18 h Fin des travaux, visite libre d’expositions L U N D I 1 1 J U I L L E T 9h30 - 10h30 Philippe Brault WEBDOC Photographe et membre de l’agence VU, il réalise en 2010 avec David Dufresne le webdocumentaire Prison Valley, en milieu carcéral à Cañon City, Colorado. 10h30 – 11h30 Arnaud Théval : Invisibles : Espaces publics, virtuels et réels. Artiste photographe, Arnaud Théval réalise de nombreux projets photographiques en lien avec ses contemporains et la communauté. L’enjeu du projet Invisibles (2008-2012) est de faire émerger en images des individus rendus absents des représentations à force d’une captation symboliquement inépuisable de l’imagerie banlieue.

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12 h Pause déjeuner et / ou visites libres d’expositions 14 h – 15h Pascale Cassagnau et Pascal Beausse du Centre National des Arts Plastiques (CNAP) : Photographie et cinéma

• Pascale Cassagnau est responsable des collections audiovisuelles, vidéo et nouveaux médias • Pascal Beausse est responsable des collections photographiques

15h – 16h Témoignages pédagogiques : Curieux animal Résidence photographique de l'artiste Stéphanie d'Amiens d'Hébécourt au collège Jean-Moulin à Sannois en partenariat avec l'abbaye de Maubuisson, site d'art contemporain du Conseil général du Val-d'Oise (dans le cadre du programme d'éducation à l'image Ecritures de lumière, lancé par le ministère de la Culture et de la Communication).

• Stéphanie d'Amiens d'Hébécourt est artiste plasticienne et photographe. • Franck Lafon est professeur à Université de Cergy-Pontoise - IUFM et professeur d'arts plastiques au

Collège Jean-Moulin à Sannois. 16 h – 18 h Conférences sur site Répartition en 3 ou 4 groupes, visites et réflexions autour des expositions accompagnées par des artistes, des médiateurs ou des commissaires d’expositions. 18 h Fin des travaux, visite libre d’expositions M A R D I 1 2 J U I L L E T 10 h – 12 h Conférences sur site Répartition en 3 ou 4 groupes, visites et réflexions autour des expositions accompagnées par des artistes, des médiateurs ou des commissaires d’expositions. 12 h Clôture par le grand témoin : André Gunthert Fondateur de la première revue scientifique francophone consacrée à l'histoire de la photographie, Etudes photographiques, André Gunthert est maître de conférences et membre élu du conseil d’administration de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il a créé en 2005 le Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine. Fin des travaux, visite libre des expositions

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Fiche d’inscription Séminaire national Photographie : vers d’autres frontières ?

Arles du 10 au 12 juillet 2011

Ce séminaire est gratuit et ouvert à tous sur réservation

Le nombre de places étant limité, et afin de mieux vous recevoir, merci de préciser votre présence

Dimanche 10 juillet Lundi 11 juillet Mardi 12 juillet (matinée)

Une assiduité aux journées auxquelles vous vous inscrivez est vivement souhaitée

Merci de bien vouloir remplir TOUS les champs précédés d’un astérisque

* Nom ............................................ * Prénom ......................................

* E-mail consultable en juillet ..........................................................................................

Coordonnées professionnelles

* Structure ......................................................................................................................

* Fonction(s) ......................................................................................................................

Adresse ......................................................................................................................

* CP - Ville ......................................................................................................................

Tél /_____________________/ Mobile /___________________/

Hébergement

Nous attirons votre attention sur le fait qu’il est difficile de trouver un hébergement à Arles en juillet, pensez à réserver votre hôtel dés que possible.

Centre d’hébergement L’Agora à Nîmes

Hébergement collectif (chambre de 2 personnes)

Pensez à vous munir de linge de toilette

nuit du 9 au 10 juillet nuit du 10 au 11 juillet nuit du 11 au 12 juillet

Nom de la personne avec qui vous souhaitez partager une chambre ..........................................

Tarif 28 la nuit avec petit déjeuner par personne soit un total de ...........

Chèque à l’ordre de La Ligue de l’enseignement

Je me déplace en véhicule personnel

Je suis prêt à faire du covoiturage pour ............ personne (s)

Les déplacements du lieu d’hébergement au centre-ville d’Arles se feront par vos propres moyens (transport collectif, taxi, covoiturage, bus à la gare routière de Nîmes)

Une liste des inscrits intéressés par le covoiturage vous sera transmise début juin

Toute réservation hôtelière non accompagnée du paiement ne sera pas prise en compte. Toute réservation hôtelière réservée et non annulée 15 jours avant le début du séminaire sera due.

Une confirmation d’inscription et les informations pratiques concernant votre hébergement vous seront

envoyées mi juin. Une attestation de présence sera fournie sur place à votre demande.

À retourner impérativement avant le 30 mai à Laetitia Benoit ([email protected])

Ligue de l’enseignement Secteur culture 3 rue Récamier 75341 Paris Cedex 07 Tél. : 01-43-58-97-86 / fax : 01 43 58 97 02

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S T A G E S D E P H O T O G R A P H I E

L’échange entre les plus grands professionnels et les praticiens de tous niveaux est une constante depuis la création des Rencontres d’Arles. Les stages de photographie reflètent cette volonté depuis 40 ans et permettent chaque année à des amateurs confirmés ou de simples débutants de développer leur pratique. É T É D U 4 J U I L L E T A U 2 6 A O U T

• Comprendre et décrypter les images photographiques (5-7 Juillet) - Martine Ravache • À la rencontre de l'Autre Moi (11-16 Juillet) - Pierre GONNORD • Raconter des histoires (11-16 Juillet) - Paolo WOODS • Étapes méditerranéennes pour un reportage sensible (18-23 Juillet) - Klavdij SLUBAN • Le portrait à nu (18-23 Juillet) - Diana LUI • Le territoire : espace et temps pour le regard (18-23 Juillet) - Jean-Christophe BECHET • Histoires de lumières (25-30 Juillet) - Laure VASCONI • Le « Je » photographique (25-30 Juillet) - Grégoire KORGANOW • Récit photographique : l'expression de choix personnels (1-6 Août) - Frédéric LECLOUX • Portraits : Une écriture intime et engagée (1-6 Août) - LUDOVIC CARÈME • Autour des choses (8-13 Août) - Léa CRESPI • Images en pages : de l’idée au livre (8-13 Août ) - Arnaud BAUMANN • Dépasser la surface des choses (17-20 Août) - Laurence LEBLANC • Le corps dans l’espace (17-20 Août) - Tina MERANDON • Maîtriser la lumière : du patrimoine au portrait ( 23-26 Août) - Jean-Luc MABY • Déclic photographique (17-20 Août) - Stage photo Jeune public

Également au programme : Alberto GARCIA-ALIX, Jean-Christian BOURCART, Antonin KRATOCHVIL, Eric BOUVET, Christopher MORRIS, Rhona BITNER…

LES FORMATIONS PHOTO DES RENCONTRES d’ARLES www.formationphoto-arles.com

[email protected] / Tél : 04 90 96 76 06

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C O N C O U R S P H O T O D E S L YC ÉENS 2 0 1 1

Pour sa deuxième édition, le Concours photo des lycéens organisé par le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative en partenariat avec l’Etudiant a attiré plus de 200 participants et plus de 18 000 personnes ont consulté le blog. Les lycéens ont envoyé leurs images uniques ou séries sur le thème «Au tableau ». Chaque mois, les lycéens ont pu envoyer leur participation et soumettre leurs photos au vote des internautes. Le Grand prix récompense quatre lauréats, deux ont été choisis parmi la sélection des internautes, et deux autres ont été choisis parmi les coups de cœur du jury.

Le Grand Prix sera remis le lundi 11 juillet lors des Rencontres internationales de la photographie d’Arles.

Les quatre lauréats du Grand Prix : Prix des internautes de la photo unique : Marion Johannet, en première arts appliqués au lycée René Descartes de Cournon d’Auvergne, académie de Clermont-Ferrand, pour la photo «Au tableau ». Prix des internautes de la série : Matthieu Baillif, en première communication visuelle au lycée St Vincent de Paul de Soissons, académie d’Amiens, pour sa série «L’un connu ». Prix du jury de la photo unique : Olyana Laboile, en seconde au lycée Jean Moulin de Langon, académie de Bordeaux, pour «L’école buissonnière». Prix du jury de la série : Vincent Compere, en seconde communication graphique au lycée Amyot d’Inville de Senlis, académie d’Amiens, pour sa série «Procraie à tion ». Le jury : Il s’est réuni le 31 mai 2011 à Paris : Emmanuel Davidenkoff (Directeur de la rédaction de l’Etudiant), Francis Jolly, (Directeur adjoint de la MGI, Paris), Delphine Laroche (chargée d’études arts et culture, ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative), Jean-Yves Moirin (Inspecteur général de l’Éducation nationale), François Hébel (Directeur des Rencontres de la photographie d’Arles), Isabelle Saussol (Responsable des actions pédagogiques, Rencontres d’Arles), Françoise Bourhis-Robineau (société Kodak), Antoine Omerin, (étudiant, lauréat du concours 2010), Bertrand Desprez (photographe, Agence Vu’), Sophie Bernard (rédactrice en chef d’Images magazine), Mathieu Oui (journaliste à l’Etudiant), Gertrude O’Byrne (iconographe à l’Etudiant). Les partenaires du concours : Kodak, la Maison du geste et de l’image (MGI) Paris, le Scérén-CNDP, les Rencontres internationales de la photographie d’Arles, les éditions Thierry Magnier et Images Magazine.

Thème du concours 2012 (lancement en septembre 2011) : «Vide ton sac !» Le blog : http://blog.letudiant.fr/concours-photo-des-lyceens-2011/-

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B I B L I O GR A P H I E

B I B L I O G R A P H I E D E S R E N C O N T R E S :

- BAQUET Dominique, La photographie plasticienne, un art paradoxal, Ed. du regard,1998 - BARTHES Roland, La chambre claire, Ed. Gallimard, 1989 - BATICLE Yveline, Apprendre l’image : photographie, cinéma, bande dessinée, télévision, image numérisée,

publicité, Magnard, 1986, 187 pages - BOURDIEU Pierre, BOLTANSKI Luc, Un art moyen : essais sur les usages sociaux de la photographie, Ed.

Minuit, 1970 - CHAPIER Henry, MONTEROSSO Jean Luc, Une aventure contemporaine, la photographie 1955-1995,

vol.2, Paris, maison européenne de la photographie, 1996 - FOZZA Jean Claude, GARAT Anne-Marie, PARFAIT Françoise, Petite fabrique de l’image, Magnard, 2003,

288p - FRISON Michel, La photographie : décrire, raconter, argumenter Bordas, 2004 - FRIZOT Michel, Nouvelle histoire de la photographie, Ed. Larousse, Adam biro, 2001 - GAUTRAND Michel, Avoir trente ans, chroniques arlésiennes, Ed. Actes Sud, 1999 - GERVEREAU Laurent, Ces images qui changent le monde, Ed. du Seuil - GERVEREAU Laurent, Critique de l’image quotidienne, Asger Jorn, Ed. Cercle D’Art - GERVEREAU Laurent, Un siècle de manipulations par l’image, Somogy - GUINDET Jacky, Vous avez dit photographie ? les adresses utiles, la documentation française, 2002 - HEINICH Nathalie, Faire Voir. L’art à l’épreuve de ses médiations. Les impressions nouvelles, 2009 - MONDZAIN Marie-José, L’image peut-elle tuer ? Bayard - MONDZAIN Marie-José, Homo spectator, Bayard - MONDZAIN Marie-José, Le Commerce des regards, Ed. du Seuil - MONDZAIN Marie-José, L’image naturelle, Le Nouveau Commerce - MORA Gilles, La photographie traversée. Résonances, croisements, disparitions. Actes Sud, 2000 - TISSERON Serge, Y a-t-il un pilote dans l’image, Aubier, 1998 - TISSERON Serge, La famille envahie par les images, Alberto Eiguer, In Presse Eds, 2001 - TISSERON Serge, L’intimité surexposée, Hachette Pluriel Reference, 2002 - TISSERON Serge, Bains d’images en famille, Odile Jacob, 2002 - TISSERON Serge, Nos enfants et les images, Bayard Cukture, 2004 - TISSERON Serge, Enfants sous influence-Les écrans rendent-ils les jeunes violents ? 10/18, 2003

W E B O G R A P H I E : www.rencontres-arles.com : la programmation complète des expositions, www.artsculture.education.fr : portail culturel de l’éducation nationale, www.culture.gouv.fr : site du ministère de la culture, www.imagesmag.net : pour mieux décrypter l’image, www.ladocumentationfrancaise.fr : site portail, www.classes.bnf.fr/clics : opération nationale : atelier de pratique photographique, www.patrimoine.ville-arles.fr : pour en savoir plus sur la ville, www.crdp-aix-marseille.fr : centre régional de documentation pédagogique, www.patrimoine.ville-arles.fr : site du service patrimoine de la ville d’Arles.

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B I B L I O G R A P H I E D E S R E N C O N T R E S D ’ A R L E S 2 0 1 1

F R O M H E R E O N :

- AEGERTER, Laurence. Catalogue des chefs d’œuvres du musée du Louvre - FONTCUBERTA, Joan. Photopoche Joan Fontcuberta, Actes Sud - PARR, Martin. Le livre de la photographie T1 une Histoire, Phaidon - PARR, Martin. Le livre de la photographie T2 une Histoire, Phaidon - UMBRICO, Pénélope. Penelope Umbrico : Photographs,

M E X I Q U E :

- MAILLE ITURBE, Mauricio. Le Mexique, la Photographie et la Révolution, Lunwerg - METIDINES, Enrique. Enrique Metidines - PHOTOPOCHE. La Photographie Mexicaine, Actes Sud - TARO, Gerda. L’ombre d’une photographe, Gerda Taro, Seuil - CAPA, Robert. Robert Capa : La Collection. Phaidon Presse Ltd

P R I X D É C O U V E R T E : - COHEN, Lynne. L’endroit du décor, Hôtel des arts & FRAC Limousin - DALLAPORTA, Raphaël. Esclavage domestique, Filigranes Editions

M I C H E L B O U V E T :

- BOUVET, Michel. Michel Bouvet/Vision of Design, Editions Page One - BOUVET, Michel. Affiches, esquisses et autres voyages, Editions textuel

C H R I S M A R K E R :

- MARKER, Chris. Sans soleil/ La Jetée (DVD), Arte Vidéo - MARKER, Chris. Chris Marker, Les petites cahiers du cinéma

L E M É J A N :

- AGOU, Christophe. Face au silence, Actes Sud - GORDON, Douglas. Où se trouvent les clés ? co edition Gallimard coll : Lambert en Avignon - TENDANCE FLOUE. Tendance floue douze par un, Actes Sud - TENDANCE FLOUE. Intouchables, Atlantica

J E U N E S S E :

- JOHNSON, Neil. Guide Junior de la photo, National Geographic - LUDWIG, Gunther. La photographie pour la faire connaître aux enfants, Fleurus

R E N C O N T R E S D ’ A R L E S :

- RENCONTRES D’ARLES. Catalogue Rencontres d’Arles 2010, Rencontres d’Arles/Actes Sud - MICK JAGGER. Mick Jagger the photobook, Rencontres d’Arles/Contrasto - SHOOT. La Photographie existentielle, Rencontres d’Arles/Museum Fur Photographie

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A U T R E S P U B L I C A T I O N S :

- ENSP. Inframince n°6, Actes Sud - CLERGUE, Lucien. Lucien Clergue, Actes Sud - CLERGUE, Lucien. Corps mémorables, Actes Sud - MDAA. César, le Rhône pour mémoire, Actes Sud - MDAA. Arles-Rhône 3, Actes Sud - MUSÉE RÉATTU. Arles et la photographie : portrait d’une collection, Actes Sud/Réattu

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B I B L I O G R A P H I E D U P A T R I M O I N E A R L É S I E N :

L E G R A N D P R I E U R É D E M A L T E À A R L E S

Auteur(s) : Charron, Alain ; Ribaut, Brigitte ; Moutashar, Michèle. Résumé : Les auteurs retracent l'histoire et l'architecture complexes de l'édifice, aujourd'hui musée Réattu, et propose une visite guidée de ses différents bâtiments. Descriptif : Plaquette de 9 pages illustrées. - Conception Le Pré Carré. - Ville d'Arles, 2004. En vente 3 à la boutique du musée Réattu.

A R L E S A N T I Q U E Auteurs : Marc Heijmans, Jean-Maurice Rouquette, Claude Sintès. Résumé : Avec ce livre, le lecteur plonge directement dans le passé de la ville antique d’Arles, mais cette fois par les dernières découvertes archéologiques faites à l’occasion des travaux d’aménagement effectués au centre ville. Descriptif : Monum-Editions du patrimoine, collection Guides archéologiques de France, Paris, 2006. Lieu de consultation : médiathèque d’Arles

L ’ A M P H I T H É Â T R E D ’ A R L E S : M I N I G U I D E Résumé : Les auteurs présentent successivement l'origine et la structure architecturale de l'édifice, son histoire, sa restauration et le retour à sa fonction initiale de lieu de spectacles. Ce fascicule, à la mise en page élégante et illustrée, répondra aux interrogations du visiteur curieux. Descriptif : L'Amphithéâtre d'Arles : miniguide / textes de Marc Heijmans, Claude Sintès, Jean-Claude Dufau. - Arles : C.E.F.T.E, 1999. - 12 p. : ill. ; 23 cm. – En vente 3 à l'accueil du monument.

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D O C U M E N T S P É D A G O G I Q U E S : Tous les documents pédagogiques présents dans ce dossier sont conçus et édités en partenariat avec l’Académie d’Aix-Marseille, le Centre Régional de Documentation Pédagogique de l’Académie d’Aix-Marseille, le conseiller Arts visuels du Scéren-CNDP et le Service du Patrimoine de la Ville d’Arles. L E C A T A L O G U E : Le catalogue 2010 est une coédition des Rencontres d’Arles et des Éditions Actes Sud (éditions anglaise et française). L E S P U B L I C A T I O N S D U S C É R E N C N D P : Publications disponibles dans les librairies, les médiathèques, au CDDP des Bouches-du-Rhône et au CRDP d’Aix-Marseille. Également disponible sur la cyberlibrairie www.sceren.fr LE FEVRE-STASSART Isabelle, Objectif photographie, CNDP / Autrement, 2003, 64 p.,

10 Photographier : c'est écrire avec la lumière... Cela semble magique, et il y a bien du mystère, en effet, dans la photographie. Elle capture pour toujours un instant de vie qui ne se reproduira plus jamais. Mais au fait, que savons-nous de cet art ? D'où vient la photographie ? Depuis quand existe-t-elle ? Comment travaillent les photographes ? Qu'est-ce qu'une bonne photo ? Comment regarder, lire, faire une photographie ? Autant de questions pour nous apprendre à ouvrir l'œil, et le bon !

L E C L O Î T R E S A I N T T R O P H I M E : M I N I G U I D E Résumé : Les auteurs retracent l'histoire de l'édifice au sein de l'Eglise d'Arles et de la cité épiscopale, et nous invitent à une découverte pas à pas de sa magnifique statuaire. Descriptif : Le cloître Saint-Trophime : miniguide / coord. par le service du patrimoine de la ville d'Arles - Ville d'Arles, 2000. - 12 p. : ill. ; 23 cm.

En vente 3 à l'accueil du monument

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CASTANT Alexandre, Noire et Blanche de Man Ray, CNDP / Scala, 2003, 32 p., 8 Le portrait d'un modèle, un photographe également peintre et cinéaste, les mouvements artistiques de l'entre-deux-guerres à Montparnasse... "Noire et Blanche", 1926, est une œuvre profondément moderne, inscrite dans un exceptionnel contexte culturel et réalisée par Man Ray, un photographe à l'importance capitale.

JOLLY Francis, LETZ France, Une rentrée photographique, CRDP de l'académie de

Créteil, 2002, 18 Ce livre rend compte, de façon très visuelle, de l'opération « Images côté cour », menée depuis plus de six ans en Seine-Saint-Denis par une association d'artistes photographes, l'inspection académique et le théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Les témoignages croisés des principaux acteurs, artistes et enseignants, permettent d'ouvrir les pistes multiples d'une production et d'une réflexion artistiques, conduites en partenariat.

LEMAGNY Jean-Claude, La photographie : tendance des années 1950-1980, CNDP, 2002, 28,97 À l'heure où la photographie affirme son autonomie artistique, le foisonnement des œuvres est tel que l'on a du mal à s'y retrouver. Dans ce dossier, Jean-Claude Lemagny propose une mise en ordre des principales tendances. La réflexion d'ensemble s'organise autour de deux axes. D'abord, la photographie qui interroge la réalité extérieure. D'où la mise en question du reportage traditionnel, la réponse expressionniste, la fuite vers le rêve ou l'imaginaire, la voie de l'abstraction ou la déformation. Ensuite, la photographie qui s'interroge sur elle-même : la matérialité du support, la photographie comme trace, la photographie conceptuelle.

COLLECTION « POLE PHOTO »

La collection «Pôle photo» propose aux étudiants, aux enseignants et aux amateurs d'accompagner leur pratique ou leur initiation à la photographie en parcourant les grandes questions qui occupent l'actualité de la photographie contemporaine. Centré sur l'analyse du travail d'un artiste ou d'un genre photographique, chaque volume aborde une thématique particulière en croisant des approches multiples : historique, esthétique, philosophique, scientifique, sociologique, pédagogique...afin d'appréhender cette relation complexe que la photographie entretient avec le réel. Une co-édition SCERÉN Isthme éditions, réalisée au sein des Pôles de ressources Photographie. DANESI Fabien, L’œil nomade : la photographie de voyage avec Ange Leccia,

SCÉRÉN [CNDP-CRDP de Bourgogne] et Isthme éditions, avec la participation du musée Nicéphore Niépce, 2005, 88 p., 12 Les images d’Ange Leccia offrent un « orientalisme » qui délaisse la sérénité intemporelle des ruines de l’Antiquité pour évoquer une situation géopolitique traversée de multiples tensions. L’artiste propose des montages photographiques qui sont à la fois des interrogations face à un Proche-Orient complexe et des tentatives de réenchantement portées par les sensations

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Sylvie AUBENAS, Dominique VERSACEL, De Nadar à Doisneau, SCÉRÉN [CNDP-CRDP de Corse] et Isthme éditions, avec la participation de la Bibliothèque Nationale de France, 2006, 12 La représentation de l'objet est liée à la naissance même de la photographie. Elle ne constitue pourtant pas un genre en soi, comme un portrait, la photographie de voyage ou de reportage, la reproduction d'oeuvre d'art ou la documentation pour artistes, mais principe de tous. Seules les images en liaison directe avec la nature morte, aussi bien au XIX qu'au XXème siècle, puis avec la documentation scientifique ou l'image publicitaire pourraient se constituer en catégories bien définies. Mais réduire à de tes classements la représentation des choses ne rendrait pas justice à la richesse et à la complexité d'oeuvres majeures.

BALDNER Jean-Maris Baldner et VIGOUROUX Yannick, Les pratiques pauvres : du

sténopé au téléphone mobile, SCÉRÉN [CNDP-CRDP de l’académie de Créteil] et Isthme éditions, avec la participation du Centre photographique d’Ile-de-France, 2005, 88 p., 12 Les « pratiques pauvres » définissent les pratiques photographiques employant des appareils photo amateurs (jetables...). À la recherche de la simplicité technologique, cette démarche ouvre à de nouveaux sujets photographiques et à de féconds travaux pédagogiques.

PUJADE Robert, Du réel à la fiction : la vision fantastique de Joan Fontcuberta,

SCÉRÉN [CNDP-CRDP de Corse] et Isthme éditions, avec la participation du Centre méditerranéen de la photographie, 2005, 88 p., 12 À l’heure où la production industrielle et la pratique amateur se tournent vers le numérique, quelle idée nous faisons-nous de la photographie ? Ce livre explore l’espace qui sépare et unit l’argentique et le numérique. Joan Fontcuberta nous entraîne dans l’univers fantastique de la mythologie corse : effets spéciaux, trompe-l’œil, nouvelles technologies, falsifications, mises en scènes…

FARGIER Jean-Paul, L’invention du paysage : les lieux de l’instant avec Laurent

Millet, SCÉRÉN [CNDP-CRDP de Midi-Pyrénées] et Isthme éditions, avec la participation du Centre de photographie de Lectoure, 2005, 88 p., 12 Le travail de Laurent Millet se révèle un puissant levier d’analyse. Après Le Grand Verre de Marcel Duchamp, photographies d’objets sur fond de paysage, ou les Élevages de poussières de Man Ray, Laurent Millet réinvente, dans ses compositions, le statut du paysage : ni décor, ni sujet, mais l’un et l’autre simultanément, socle pour l’intervention de l’artiste. Cultivant l’art du calotype, morcelant la photographie, utilisant de complexes assemblages de négatifs, sa pratique s’inscrit entre mise en scène et photos non posées. Laurent Millet se consacre à la photographie dès les années 1990. Il vit dans des paysages où l’eau, la terre et le ciel se confondent, au bord de l’estuaire de la Gironde dont il a fait son territoire de travail.

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COLLECTION « COTE TELE » Collection de vidéocassettes avec livret d’accompagnement éditées par le CNDP, la Sept et le Centre national de la photographie, 52 min, 12,96 Jean-Marc Bustamante, Lewis Baltz, Andreas Gurski, Hiroshi Sugimoto, Voici quatre grands photographes contemporains qui s’intéressent aux problèmes de l’environnement. Jean-Marc Bustamante : images-tableaux, fragments indéterminés de paysages. Lewis Baltz : la mise en images critique des paysages américains interroge sur l’architecture, l’omniprésence technologique et ses dérives. Andreas Gurski : les sujets sont traités dans de très grands formats, ce qui permet de ressentir la distanciation. Hiroshi Sugimoto : les photos, présentées en séries, procèdent de visions méditatives qui ont pour but de « sonder l’histoire de la conscience humaine ».

Thomas Ruff, Jeff Wall, Sophie Calle, Nabuyoshi Araki

Récit autobiographique, simulacre et fiction d’artiste, quotidien et intimité, narration, jeu d’acteur et scénographie, chacun de ces films porte sur la figure humaine, dans un jeu subtil entre fiction et réalité. Thomas Ruff : l’artiste soulève toutes les questions liées à l’apparence et aux images préfabriquées. Jeff Wall : sa création se situe entre le cinéma, la photographie et la peinture. Sophie Calle : entre fiction et autobiographie, son œuvre offre des récits en images, ponctués d’enquêtes et de reconstitutions obsessionnelles sur des individus. Nabuyoshi Araki : la photo arrête le temps à un moment lié à l’avenir et au passé, inséparables - autant de sentiments exacerbés à travers l’image de la femme ou des fleurs, éphémères. Henri Cartier-Bresson, Édouard Boubat, Don Mac Cullin, Sarah Moon Chaque film est particulièrement axé sur le dispositif même de la planche-contact et présente un travail dominé par le noir et blanc. Leur thématique ouverte et transversale permet de repérer dans les scènes de vie de Cartier-Bresson et d’Édouard Boubat, dans les reportages de guerre de Don Mac Cullin ou dans la photo onirique de mode de Sarah Moon, toute la dimension de recherche qui sous-tend la démarche de l’auteur. COLENO Nadine, VEYRUNES Karine, Quand Tosani photographie, CNDP / Éditions du Regard, 2002, 10 Pénétrer dans l’univers du photographe Patrick Tosani, lui poser mille questions, l’observer, s’essayer à sa pratique, n’est-ce pas la meilleure manière d’aborder une œuvre, de la comprendre, d’en apprécier la singularité ? Des enfants vont à sa rencontre et ce livre, récit vivant et illustré de cette aventure, prend la forme d’un reportage commenté par un texte simple et informatif. Les arts visuels, levez les yeux, CNDP, 2002 / Odile Jacob, 2002

Ce cédérom présente plusieurs expériences d'enseignement sur les arts visuels et fournit les clés de la mise en oeuvre d'une démarche pédagogique dans laquelle la classe, accompagnée d'un artiste, va s'engager dans une véritable démarche de création, depuis l'élaboration du projet jusqu'à sa réalisation et sa présentation.

DAUTREMAY Hubert, L'appareil photographique, CRDP de l'académie d'Aix-Marseille, Delagrave, 2000 Cet ouvrage concret et méthodique permet à l'enseignant de guider pas à pas ses élèves dans la découverte de ce qu'est l'appareil photographique, son fonctionnement et d'aborder quelques notions simples d'optique. Des fiches-élèves, photocopiables, facilitent des activités de groupe autour de la réalisation d'une chambre noire.

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SAYAG Alain, La photographie dans l'art du XXe siècle, CNDP, 2002, 28,97 Depuis le début du XXe siècle, la photographie est au cœur de tous les mouvements artistiques : futurisme, surréalisme, pop'art, land'art, art conceptuel, etc., lui ont fait une part importante, parfois essentielle. Pourtant, on tente encore d'écrire une histoire de la photographie en soi, comme s'il existait une esthétique strictement photographique étrangère à celle des beaux-arts. L'auteur cherche ici à situer la photographie dans le cadre d'une vision synthétique de l'art du XXe siècle. PIENS Bernard, Henri Cartier-Bresson, l'œuvre photographique, CNDP, 2002, 13,73

Un panorama de la photographie des années trente, complété par une biographie essentielle. Les commentaires des œuvres reproduites en bichromie fournissent des repères pour une lecture des images, étayée par un abécédaire où sont développés les thèmes qui traversent l'esthétique d'Henri Cartier-Bresson.

JOLLY Francis, TDC, n° 838, 15 juin 2002, CNDP, 3,90 Argentique ou numérique ? Pour certains, le premier serait dépassé, inadapté aux exigences de notre temps. Pour d'autres, il aurait encore de beaux jours devant lui. Le fait est que la concurrence effrénée du numérique, avec ses immenses potentialités, porte un sérieux coup à la photographie traditionnelle. Mais les spécialistes renvoient ces techniques dos à dos, car chacune garde sa spécificité et ses « aficionados ». CANDAR Gilles, SORBIER Frédéric, TETART Philippe, TDC, n° 805, 1er décembre 2000, 3,81 Photographie et histoire : chacune à sa manière satisfait notre besoin de mémoire tout en entretenant des liens étroits. Au reste, la photographie n'est pas, par principe, un instantané du réel... Et à ce titre, si elle est une source majeure pour l'historien, ce dernier doit savoir l'analyser avec à-propos et lucidité. GERVEREAU Laurent, GUNTHERT André, JOLLY Francis, Décrypter la photo, L'image, 2002, 30 Ce cédérom s’articule autour de quatre grandes thématiques : l’histoire de la photographie à travers les procédés et les usages ; des interviews inédites de professionnels du monde de la photographie ou d’amateurs ; une approche méthodologique de l’analyse d’images photographiques avec un spécialiste de la photo africaine ; une approche ludo-éducative offrant aux enseignants des outils pédagogiques d’expérimentation des procédés photographiques (jeux sur la lumière, le cadrage etc…).

GARNIER-PELLE Nicole, La photographie du XIXe siècle à Chantilly, cédérom, CRDP de l'académie d'Amiens, 2002, 12

Le château de Chantilly conserve environ 1400 photographies, datant de la deuxième moitié du XIXe siècle. Cette collection reflète les différentes tendances depuis la génération des pionniers dans les années 1850 jusqu'à la fin du siècle avec les premières photos d'amateur ou l'apparition de la photo industrielle.

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C O N T A C T S

BU RE A U DE S R E N C O NT R E S Adresse postale : 34, rue du docteur Fanton / 13 200 Arles

Site internet : www.rencontres-arles.com E-mail : [email protected] Infoline : 04 90 96 76 06

U N E R E NT R É E E N I M A GE S Les informations relatives à Une Rentrée en Image sont disponibles sur le site Internet des Rencontres d’Arles : www.rencontres-arles.com Pour toutes informations, veuillez contacter Isabelle Saussol-Guignard, Claire Loubet, Pauline Bouchet ou Christelle Marques au 04.90.96.76.06 Contact e-mail : [email protected]

DA A C DE L ’ A C A D ÉM I E A I X M A R S E I L L E Pour vous aider à monter des projets culturels pluridisciplinaires (photo, patrimoine…), veuillez consulter le site de la DAAC (projets en ligne, renseignements sur la photo, entrée arts plastiques…) www.ac-aix-marseille.fr Contact : Christine Quentin Tél : 04 42 95 29 44 (secrétariat) Fax : 04 42 95 29 71

DA A C DE L ’ A C A D ÉM I E DE M O N T P E L LI E R www.ac-montpellier.fr Contact : Michèle Bartolini Tél : 04 67 91 47 00 (standard)

DA A C DE L ’ A C A D ÉM I E DE N I C E www.ac-nice.fr Contact : Thierry Scartoni Tél : 04 93 53 71 07

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