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Recherche clinique Les r esultats et le suivi apr es traitement endovasculaire pour an evrysme ne sont pas affect es par la distance aux centres de soins tertiaires de chirurgie vasculaire Dusadee Sarangarm, 1 Jordan Knepper, 1 John Marek, 1 Kristen L. Biggs, 1 Diane Robertson, 2 Mark Langsfeld, 1 Albuquerque, Nouveau Mexique, E-U Introduction : Afin de d eterminer si l’adh esion des patients aux protocoles de suivi et si les r esultats du traitement endovasculaire pour an evrysme (EVAR) sont affect es par la distance entre le domicile du patient et le centre de soins tertiaires. M ethodes : Une revue r etrospective de 136 patients cons ecutifs op er es d’EVAR au Veterans Affairs Medical Center du Nouveau Mexique etait conduite sur une p eriode de 7 ans. Les patients etaient stratifi es suivant un domicile situ e a moins de 100 miles du centre (groupe 1) et ceux vivant au-del a (groupe 2). Le suivi incluait des visites de consultation et des tomodensi- tom etries a 1 mois, tous les 6 mois pendant 2 ans, puis tous les ans. Un suivi etait d efini comme incomplet si deux rendez-vous ou plus manquaient au cours du suivi. Les taux de survie et de complications li ees a l’endoproth ese etaient analys es pour les deux groupes de patients. R esultats : Parmi les 136 patients, 10 patients d ec edaient de causes non li ees a l’an evrysme moins d’un an apr es la proc edure EVAR, et n’ etaient donc pas inclus dans l’ etude. Parmi les survivants, 44% vivaient dans un rayon de 100 miles par rapport au centre de traitement (groupe 1), et 56% vivaient au del a de ce rayon de 100 miles (groupe 2). Le suivi moyen etait de 52,1 ± 25,9 mois. Parmi les survivants, 15% avaient un suivi inad equat, mais il n’y avait pas de diff erence significative dans l’ad equation au suivi entre les deux groupes. L’incidence des complications majeures, d efinies par la rupture d’an evrysme, la conversion en chirurgie ouverte, l’infarctus du myocarde, et l’accident vasculaire c er ebral, n’ etait pas statistiquement diff erente entre le groupe 1 et le groupe 2 (5,0% vs. 11,8%, p ¼ 0,23). Parmi les cinq patients (3,7%) qui d ec edaient de causes li ees a l’an evrysme de l’aorte abdominale, trois appartenaient au groupe 1 et deux appartenaient au groupe 2. Conclusions : La distance au centre de soins tertiaires ne constitue pas un facteur limitant dans l’adh esion des patients au suivi, la morbidit e li ee a l’endoproth ese, et la survie, probablement gr^ ace au suivi electronique des patients du Centre M edical et a l’acc es aux bons de transport. INTRODUCTION Depuis son introduction en 1991, EVAR est devenu une proc edure de choix pour de nombreux patients dans le traitement des an evrysmes de l’aorte abdominale (AAA). 1,2 Actuellement, les cinq endoproth eses suivantes sont approuv ees par la Food and Drug Administration et sont sur le march e am ericain : Medtronic AneuRx et Talent Abdomi- nal (Minneapolis, Minnesota, E-U), Gore Excluder (Flagstaff, Arizona, E-U), Endologix PowerLink DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2010.05.009. 1 Division de Chirurgie Vasculaire, Centre des Sciences de la Sant e de l’Universit e du Nouveau Mexique, Albuquerque, Nouveau Mexique, E-U. 2 Division de Chirurgie Vasculaire, Centre M edical Raymond G. Murphy VA, Albuquerque, Nouveau Mexique, E-U. Correspondance : Kristen L. Biggs, MD, Department of Surgery, UNM School of Medicine, MSC10 5610, 1 University of New Mexico, Albuquerque, NM 87131-0001, USA, E-mail: [email protected] Ann Vasc Surg 2010; 24: 1075-1081 DOI: 10.1016/j.acvfr.2011.06.004 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. Edit e par ELSEVIER MASSON SAS 1163

Les résultats et le suivi après traitement endovasculaire pour anévrysme ne sont pas affectés par la distance aux centres de soins tertiaires de chirurgie vasculaire

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Recherche clinique

DOI of or1Division d

l’Universit�e duE-U.

2DivisionMurphy VA, A

CorrespondUNM School oAlbuquerque,

Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS

Les r�esultats et le suivi apr�es traitementendovasculaire pour an�evrysme ne sont pasaffect�es par la distance aux centres de soinstertiaires de chirurgie vasculaire

Dusadee Sarangarm,1 Jordan Knepper,1 John Marek,1 Kristen L. Biggs,1 Diane Robertson,2

Mark Langsfeld,1 Albuquerque, Nouveau Mexique, E-U

Introduction : Afin de d�eterminer si l’adh�esion des patients aux protocoles de suivi et si lesr�esultats du traitement endovasculaire pour an�evrysme (EVAR) sont affect�es par la distanceentre le domicile du patient et le centre de soins tertiaires.M�ethodes : Une revue r�etrospective de 136 patients cons�ecutifs op�er�es d’EVAR au VeteransAffairs Medical Center du Nouveau Mexique �etait conduite sur une p�eriode de 7 ans. Lespatients �etaient stratifi�es suivant un domicile situ�e �a moins de 100 miles du centre (groupe 1) etceux vivant au-del�a (groupe 2). Le suivi incluait des visites de consultation et des tomodensi-tom�etries �a 1 mois, tous les 6 mois pendant 2 ans, puis tous les ans. Un suivi �etait d�efini commeincomplet si deux rendez-vous ou plus manquaient au cours du suivi. Les taux de survie et decomplications li�ees �a l’endoproth�ese �etaient analys�es pour les deux groupes de patients.R�esultats : Parmi les 136 patients, 10 patients d�ec�edaient de causes non li�ees �a l’an�evrysmemoins d’un an apr�es la proc�edure EVAR, et n’�etaient donc pas inclus dans l’�etude. Parmi lessurvivants, 44% vivaient dans un rayon de 100 miles par rapport au centre de traitement (groupe1), et 56% vivaient au del�a de ce rayon de 100miles (groupe 2). Le suivi moyen �etait de 52,1 ± 25,9mois. Parmi les survivants, 15% avaient un suivi inad�equat, mais il n’y avait pas de diff�erencesignificative dans l’ad�equation au suivi entre les deux groupes. L’incidence des complicationsmajeures, d�efinies par la rupture d’an�evrysme, la conversion en chirurgie ouverte, l’infarctus dumyocarde, et l’accident vasculaire c�er�ebral, n’�etait pas statistiquement diff�erente entre le groupe1 et le groupe 2 (5,0% vs. 11,8%, p ¼ 0,23). Parmi les cinq patients (3,7%) qui d�ec�edaient decauses li�ees �a l’an�evrysme de l’aorte abdominale, trois appartenaient au groupe 1 et deuxappartenaient au groupe 2.Conclusions : La distance au centre de soins tertiaires ne constitue pas un facteur limitant dansl’adh�esion des patients au suivi, la morbidit�e li�ee �a l’endoproth�ese, et la survie, probablementgrace au suivi �electronique des patients du Centre M�edical et �a l’acc�es aux bons de transport.

iginal article: 10.1016/j.avsg.2010.05.009.

e Chirurgie Vasculaire, Centre des Sciences de la Sant�e deNouveau Mexique, Albuquerque, Nouveau Mexique,

de Chirurgie Vasculaire, Centre M�edical Raymond G.lbuquerque, Nouveau Mexique, E-U.

ance : Kristen L. Biggs, MD, Department of Surgery,f Medicine, MSC10 5610, 1 University of New Mexico,NM 87131-0001, USA, E-mail: [email protected]

2010; 24: 1075-1081j.acvfr.2011.06.004ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS

INTRODUCTION

Depuis son introduction en 1991, EVAR est devenu

une proc�edure de choix pour de nombreux patients

dans le traitement des an�evrysmes de l’aorte

abdominale (AAA).1,2 Actuellement, les cinq

endoproth�eses suivantes sont approuv�ees par la

Food andDrugAdministration et sont sur lemarch�eam�ericain : Medtronic AneuRx et Talent Abdomi-

nal (Minneapolis, Minnesota, E-U), Gore Excluder

(Flagstaff, Arizona, E-U), Endologix PowerLink

1163

1164 Sarangarm et al. Annales de chirurgie vasculaire

(Irvine, Californie, E-U), et Cook Zenith (Bloo-

mington, Indiana, E-U).

Des �etudes sugg�eraient une diminution des pertes

sanguines, de moindres dur�ees d’hospitalisation, deplus grandes facilit�es �a la sortie, une moindre

morbidit�e cardiovasculaire, et une diminution de la

morbidit�e p�eri-op�eratoire avec EVAR en comparai-

son au traitement chirurgical ouvert.3-8 Avec EVAR,

les pr�eoccupations incluaient une augmentation

substantielle du prix du mat�eriel, la n�ecessit�ed’imagerie �a long terme avec de potentielles r�e-interventions, une diminution inconnue de la

mortalit�e et de la morbidit�e, et l’am�elioration de la

qualit�e de vie.9-15 De plus, EVAR d�emontrait de plus

grands taux de complications li�ees au mat�erieln�ecessitant une surveillance rapproch�ee en compa-

raison �a la chirurgie ouverte.16-18 En cons�equence,un suivi rapproch�e �a long terme demeure imp�erativedans cette population de patients.

Une �etude de Jones et al. montrait que les

patients qui avaient un suivi incomplet apr�esEVAR avaient une plus grande mortalit�e en compa-

raison aux patients suivis fr�equemment.19 Les fac-

teurs diminuant la compliance aux protocoles de

suivi sontmultiples et peu clairs. Certaines causes de

mauvaise adh�esion incluaient une mauvaise com-

pr�ehension par le patient, une incapacit�e pour rai-

sons financi�eres, physiques ou m�edicales, ainsi quede longues dur�ees d’attente aux consultations et de

longs intervalles entre les rendez-vous.20,21 Les

patients �etaient adress�es pour traitement d’AAA �anotre centre du Veterans Affairs Medical Center

(VAMC) depuis les zones rurales de trois �etatsenvironnants, ce qui soulevait donc des inter-

rogations concernant des insuffisances de suivi pour

les patients du fait des longues distances �a parcourir.Notre �etude testait les hypoth�eses suivantes au sein

de la population d’un centre de soins tertiaires :

� La compliance au suivi post-EVAR est sup�erieurechez les patients vivant pr�es de l’hopital en

comparaison �a ceux parcourant de longues

distances.

� Les r�esultats d’EVAR chez les patients ayant un

suivi incomplet sont inf�erieurs aux patients

ayant un suivi fr�equent.� Les r�esultats chez les patients vivant �a moins de

100 miles d’Albuquerque sont meilleurs que

chez ceux vivant au-del�a de ce rayon.

M�ETHODES

Les r�esultats de 136 proc�edures cons�ecutivesd’EVARs r�ealis�ees au VAMC d’Albuquerque entre

Octobre 1999 et Avril 2006 �etaient revues r�etro-spectivement �a partir d’une base de donn�ees col-

lect�ees prospectivement. Parmi ces 136 patients, 126�etaient en vie un an apr�es la proc�edure et �etaientdonc �eligible au suivi. Donc, les donn�ees de ce

groupe de 126 patients �etaient utilis�ees pour l’ana-lyse du suivi, tandis que les donn�ees de la s�erieenti�ere �etaient utilis�ees pour l’analyse de la distance�a Albuquerque. Le Tableau I r�esume les donn�eesd�emographiques des sujets.

Tous les patients qui �etaient symptomatiques ou

qui avaient un an�evrysme >5 cm �etaient consid�er�espour indication op�eratoire. Les patients avec une

anatomie favorable, comme un collet sous-r�enal�15 mm de long, une lumi�ere aortique de diam�etre�26 mm, une angulation aortique �60�, et des

art�eres iliaques communes sans tortuosit�e excessive

en vue de la fixation proximale et distale d’une

endoproth�ese �etaient propos�es pour EVAR. Les

patients de sexe f�eminin �etaient exclus de l’�etude dufait de la faible taille de l’�echantillon. Les proc�edures�etaient r�ealis�ees via des abords f�emoraux bilat�eraux,avec �echographie endovasculaire et angiographie

pour confirmer le bon positionnement de l’endo-

proth�ese. Toutes les proc�edures �etaient r�ealis�ees pardes chirurgiens vasculaires confirm�es dans une salled’intervention endovasculaire sous imagerie.

Le VA d’Albuquerque poss�ede une assistance auxtransports et au logement pour permettre la com-

pliance aux rendez-vous de consultation. Des

r�eductions �etaient possibles pour ceux voyageant en

voiture, en bus et parfois en avion. Des vans du VA�etaient disponibles comme autres moyens de trans-

port. Les patients vivant �a plus de 2 heures de trajet�etaient �egalement rembours�es de leurs frais d’hotel

pour la nuit. Chez tous les patients, les rendez-vous

rat�es �etaient consign�es dans la base de donn�ees�electronique du VAMC et �etaient reprogramm�es. Siil n’y avait pas de contact t�el�ephonique, plusieursmessages t�el�ephoniques �etaient laiss�es concernant lerendez-vous manqu�e et la n�ecessit�e de repro-

grammation. Si les tentatives t�el�ephoniques r�ep�e-t�ees ne permettaient pas de contacter le patient, une

lettre �etait envoy�ee �a l’adresse personnelle per-

manente list�ee dans la base de donn�ees �electroniquedu VAMC. Si cette m�ethode de contact demeurait

inefficace, aucune autre tentative de contacter

directement le patient n’�etait faite. D�es lors, une

note �etait consign�ee dans le dossier �electronique afinde contacter le groupe vasculaire d’Albuquerque si

quiconque du syst�eme VAMC entrait en contact

avec le patient.

Tous les patients �etaient suivis en consultation

avec une imagerie �a 1 mois, tous les 6 mois pendant

2 ans, puis tous les ans �avie. Lesmodalit�es d’imagerie

Tableau I. Donn�ees d�emographiques des

patients �eligibles au suivi

Donn�ees d�emographiques Valeur, n

Age (m�ediane ± DS) 71 ± 7,8

Diam�etre de l’AAA (moyenne ± DS) 5,7 ± 1,1

Patients vivant �a moins de 100 miles

d’Albuquerque

44%

Trait�es en urgence 6

Trait�es �electivement 120

Trait�es dans une �etude financ�ee par

l’industrie

11

Trait�es en pratique routini�ere 115

Endoproth�ese utilis�eeAneuRxa 112

Ancureb 8

Excluderc 5

Endologixd 1

aMedtronic AneuRx (Minneapolis, Minnesota).bGuidant Ancure (Indianapolis, Indiana).cGore Excluder (Flagstaff, Arizona).dEndologix PowerLink (Irvine, Californie).

Vol. 24, No. 8, 2010 R�esultats et suivi apr�es EVAR 1165

incluaient des radiographies de l’abdomen sans

pr�eparation (clich�es allong�e, debout, lat�eral, et

oblique), qui �etaient utilis�ees pour confirmer le

parfait positionnement de l’endoproth�ese et une

tomodensitom�etrie abdomino-pelvienne inject�ee.L’�echo-doppler et la tomodensitom�etrie non inject�ee�etaient utilis�es �a la place de la tomodensitom�etrieinject�ee lorsque les comorbidit�es du patient (par

exemple, une insuffisance r�enale) empechaient

l’utilisation de produit de contraste. La n�ecessit�ed’un suivi constant et les risques associ�es �a EVAR�etaient expos�es �a chaque patient avant sa sortie par

l’�equipe et le chirurgien en charge du patient.Meme

si certains patients �etaient soign�es �a leur hopital VA

local ou dans un circuit de consultation plus lointain,

tout le suivi vasculaire, dont les examens d’imagerie,�etaient pris en charge au VAMC d’Albuquerque.

Un suivi �etait d�efini comme incomplet lorsqu’un

patient manquait plus de deux rendez-vous con-

s�ecutifs au VAMC d’Albuquerque. Tous les autres

patients �etaient d�efinis comme �etant suivi fr�equem-

ment. Nous s�eparions arbitrairement les patients

entre ceux vivant « pr�es » duVAMCdans un rayonde

100miles, et ceux vivant « loin » au del�a de ce rayon.Ensuite, nous revoyions r�etrospectivement les dos-

siers �electroniques de l’ensemble des 126 patients

pour d�eterminer leur statut concernant le suivi. Les

dossiers �electroniques du VAMC d’Albuquerque et

des autres VAMCs �a travers les Etats-Unis �etaientrevus. Ceci permettait de renouer le contact avec 19

patients moins 5 qui �etaient perdus de vue. En

l’absence de preuve d�efinitive de d�ec�es ou de

complication connue, ces cinq patients �etaient inclusdans l’analyse et �etaient consid�er�es vivants et

indemnes de complication.

Les crit�eres examin�es dans notre �etude �etaient lasurvie globale, la n�ecessit�e d’une r�einterventionchirurgicale mineure (toute intervention chirurgi-

cale sauf une conversion en chirurgie ouverte), et la

n�ecessit�e d’une r�eintervention chirurgicalemajeure,

d�efinie par une conversion chirurgicale ouverte.

Afin de calculer la survie et le d�elai �a une

r�eintervention mineure initiale, des analyses par

tables de survie selonKaplaneMeier �etaient r�ealis�ees.Des tests du Log-rank �etaient utilis�es pour d�eterminer

la diff�erence entre ces courbes. Les diff�erences de

distribution �etaient d�etermin�ees par test deWilcoxon

Rank Sum, et les diff�erences entre les variables

cat�egorielles �etaient d�etermin�ees par test exact de

Fisher. Les donn�ees �etaient analys�ees avec le logicielSAS 9.1 (SAS, Inc, Cary, Caroline du Nord, E-U). Un

p < 0,05 �etait consid�er�e comme statistiquement

significatif.

R�ESULTATS

Parmi les 136 patients trait�es par EVAR, 10

d�ec�edaient de causes non li�ees avant le suivi mini-

mum d’1 an ; donc 126 patients �etaient �eligibles ausuivi et �etaient inclus dans notre revue. Parmi ces

126 patients, 55 r�esidaient �a moins de 100 miles de

l’hopital, et 71 r�esidaient �a plus de 100 miles de

notre centre. Le suivi moyen �etait de 52,1 ± 25,9

mois ; Le suivi m�edian �etait de 52,9 mois avec un

minimum de 12 mois et un maximum de 94,5 mois.

Analyse du Suivi

Sur les 126 patients, 107 (85,0%) avaient un suivi

fr�equent et 19 (15,0%) un suivi incomplet. Le suivi

moyen �etait de 41,4 ± 23,0 mois dans le groupe de

suivi fr�equent et 57,5 ± 19,7 mois ( p ¼ 0,004)

dans le groupe de suivi non fr�equent. Dans le groupede suivi incomplet, la m�ediane du mois auquel le

premier rendez-vous �etait manqu�e �etait de 36 ± 19,0

mois avec un minimum de 1 mois et un maximum

de 60 mois. Le plupart des patients du groupe de

suivi incomplet �etaient op�er�es d’EVAR en 2000-

2002, alors que les patients du groupe de suivi

fr�equent �etaient plus �egalement distribu�es dans le

temps (Tableau II). Cinq des 19 patients qui avaient

un suivi incomplet n’�etaient pas revus par la suite �aun autre VA avec imagerie TDM de leur AAA.

Le suivi moyen des patients vivant �a moins de

100 miles d’Albuquerque �etait de 53,7 ± 28,3

mois. Pour ceux vivant au del�a de 100 miles le suivi

moyen �etait de 50,9 ± 24,0 mois, ce qui n’�etait pas

Tableau II. Distribution des patients par ann�eede traitement par EVAR et statut du suivi

Ann�ee d’EVAR Suivi fr�equent Suivi incomplet

1999 8 1

2000 25 7

2001 24 3

2002 9 6

2003 14 1

2004 18 1

2005 6 0

2006 26 0

Total 107 19

Fig. 1. Survie des patients vivant au-del�a de 100 miles

d’Albuquerque (ligne continue) versus ceux vivant �amoins de 100 miles d’Albuquerque (ligne pointill�ee).

Fig. 2. R�einterventions chez les patients vivant au-del�ade 100 miles d’Albuquerque (ligne continue) versus ceux

vivant �a moins de 100 miles d’Albuquerque (ligne

pointill�ee).

1166 Sarangarm et al. Annales de chirurgie vasculaire

statistiquement diff�erent ( p ¼ 0,47). Un suivi

fr�equent �etait not�e chez 47 (85%) des 55 patients

vivant �a moins de 100 miles d’Albuquerque. Parmi

les 71 patients vivant au del�a de 100 miles d’Albu-

querque, 60 (85%) avaient un suivi fr�equent. Il n’yavait pas de diff�erence sur le pourcentage de patientsau suivi incomplet entre les patients vivant pr�es encomparaison �a ceux vivant loin ( p ¼ 1,0). Concer-

nant les 11 patients vivant au del�a d’un rayon de 100

miles d’Albuquerque qui avaient un suivi incom-

plet, seuls deux n’�etaient plus revus �a un autre

VAMC avec imagerie TDM de leur AAA. Pour les

huit patients vivant dans un rayon de 100 miles

d’Albuquerque et qui avaient un suivi incomplet,

sept vivaient �a Albuquerque et un vivait �a 64 miles

d’Albuquerque.

Aucune diff�erence statistique n’�etait trouv�eeconcernant la survie (Fig. 1) ni le taux de r�einter-ventions (Fig. 2) pour les patients du groupe vivant �a<100miles en comparaison �a ceux du groupe vivant�a >100 miles. L’incidence des complications

majeures �etait de 11,8% (n¼ 9) pour les patients du

groupe vivant au del�a de 100 miles d’Albuquerque

en comparaison aux 5,0% (n ¼ 3) de ceux vivant

dans un rayon de 100 miles, mais cette diff�erencen’�etait pas statistiquement significative ( p ¼ 0,23).

En comparant les r�esultats des patients qui avaientun suivi incomplet �a ceux qui avaient un suivi

fr�equent, aucune diff�erence statistiquement signi-

ficative n’�etait retrouv�ee en termes de survie (Fig. 3)

ou de taux de r�einterventions (Fig 4). L’incidence

des complications majeures ou des conversions en

chirurgie ouverte �etait similaire dans les deux

groupes, �a 10,5% (n ¼ 10) pour le groupe de suivi

fr�equent versus 9,3% (n¼ 2 ; p¼ 1,0) pour le groupe

au suivi incomplet. Les deux patients qui

n�ecessitaient une chirurgie ouverte dans le groupe

de suivi incomplet vivaient tous deux �a plus de 100

miles d’Albuquerque.

R�esultats Postop�eratoires

R�einterventions Chirurgicales. Dans la s�erieenti�ere, 34 patients n�ecessitaient 52 r�einterventionschirurgicales mineures (angiographie, n ¼ 8 ;

embolisation par coils pour endofuite de type II, n¼16 ; mise en place d’une coiffe proximale ou distale,

n ¼ 13 ; stent, n ¼ 3, pontage, n ¼ 4 ; autres inter-

ventions, n ¼ 8).

Au total, 12 patients n�ecessitaient des r�einter-ventions chirurgicales majeures d�efinies par une chi-rurgie ouverte post-EVAR et un patient refusait la

proc�edure malgr�e l’indication. Trois patients pr�esen-taient une rupture d’AAA apr�es EVAR. Deux de ces

patients �etaient en vie apr�es conversion chirurgicale

ouverte. Le troisi�eme patient �etait converti en chi-

rurgie ouverte mais d�ec�edait de complications apr�estrach�eotomie. Parmi les 12 patients qui avaient une

chirurgie ouverte apr�es EVAR, trois conduisaient au

Fig. 3. Survie des patients avec un suivi fr�equent (lignecontinue) versus ceux avec un suivi incomplet (ligne

pointill�ee).

Fig. 4. R�einterventions des patients avec un suivi

fr�equent (ligne continue) versus ceux avec un suivi

incomplet (ligne pointill�ee).

Vol. 24, No. 8, 2010 R�esultats et suivi apr�es EVAR 1167

d�ec�es. Deux patients convertis chirurgicalement

avaient un suivi incomplet ; un refusait le suivi, et

l’autred�em�enageait.Deuxdecespatients avaientunechirurgie ouverte dans un autre centre, et sur-

vivaient, vivant �a plus de 100 miles d’Albuquerque.

D�ec�es. Cinq patients d�ec�edaient de complications

apr�es traitement d’AAA (3,7%). Trois de ces cinq

patients avaient eu une conversion ouverte apr�esEVAR et d�ec�edaient de complications apr�es traite-

ment chirurgical ouvert r�eussi. Les deux autres

patients avaient eu un traitement endovasculaire

r�eussi pour an�evrysme mais d�ec�edaient de pro-

bl�emes m�edicaux non li�es au cours de la p�eriode de

suivi. Ces cinq patients appartenaient tous au

groupe de suivi complet dans notre revue.

DISCUSSION

EVAR �etait de plus en plus utilis�e pour traiter les

AAAs du fait de son association �a une moindre

mortalit�e p�eri-op�eratoire, de plus courts s�ejours hos-pitaliers, et une moindre morbidit�e.3-8 Malgr�e ces

avantages, il n’�etait pas montr�e qu’EVAR �etaitsup�erieur �a la chirurgie ouverte en termes de

mortalit�e li�ee �a l’an�evrysme �a long terme, de qualit�ede vie du patient, et de cout pour le syst�eme de

sant�e.9-15 De plus, les patients trait�es par EVAR�etaient plus susceptibles de pr�esenter des compli-

cations �a long terme, telles des endofuites, migra-

tions, et augmentations de taille des an�evrysmes,

n�ecessitant donc un suivi �a long terme par imagerie

chez ces patients.16-18

Si il �etait rapport�e qu’EVAR et la chirurgie

ouverte pr�esentaient des r�esultats comparables �along terme dans les �etudes cliniques, ces observa-

tions �etaient not�ees dans le cadre de suivis stricts et

r�eglement�es via le syst�eme de suivi informatis�e du

VA national. Meme avec les moyens disponibles

pour strictement surveiller la compliance du patient,

les �etudes cliniques comme l’�etude EUROSTAR

rapportaient que jusque 35% des patients ne se

pr�esentaient pas �a tous leurs rendez-vous.22 Jones

et al. comparaient les r�esultats des patients enrol�esdans les �etudes soutenues par l’industrie aux

patients non inclus dans ces �etudes et ne retro-

uvaient pas de diff�erence en termes de survie et de

taux de r�eintervention.19 De mani�ere similaire �al’�etude EUROSTAR, Jones et al. rapportaient que

33% des patients trait�es par EVAR avaient un suivi

incomplet et que les patients avec un suivi incom-

plet post-EVAR pr�esentaient des taux plus �elev�esde complications fatales que les patients suivis

fr�equemment.

Une zone de pr�eoccupation pour notre centre de

soins tertiaires �etait la distance que les patients

devaient parcourir pour se rendre �a leurs rendez-

vous de suivi. Le VAMC d’Albuquerque est un

centre de soins tertiaires avec une large zone de

recrutement, incluant les v�et�erans du Nouveau

Mexique, de l’ouest du Texas, du sud du Colorado,

et de l’est de l’Arizona. Avec au moins 6 mois entre

chaque rendez-vous et du fait de la grande zone de

drainage, plusieurs barri�eres existaient �a l’adh�esiondes patients au protocole de suivi.

Nous ne trouvions pas de diff�erence significative

en termes d’adh�esion au suivi entre les patients

vivants dans un rayon de 100 miles d’Albuquerque

versus ceux vivant au-del�a de ce rayon. Le r�eseaunational du VAMC est un syst�eme id�eal pour con-troler le suivi des patients trait�es par EVAR quelle

que soit leur distance �a un centre de soins tertiaires

car cela r�eduit les barri�eres s’opposant �a la com-

pliance. Un avantage majeur de ce syst�eme est une

base de donn�ees �electronique qui suit avec pr�ecisionla localisation g�eographique des patients par rapport

1168 Sarangarm et al. Annales de chirurgie vasculaire

�a n’importe quel centre du pays. Une autre raison

expliquant possiblement pourquoi la distance

n’affectait pas significativement l’adh�esion au suivi�etait que les patients jouissant du VAMC n’avaient

pas de barri�eres financi�eres dans l’acc�es aux soins.

En examinant la seconde hypoth�ese, nous ne

d�emontrions aucune diff�erence en termes de survie

ou de taux de r�einterventions chez les patients avecun suivi fr�equent ou incomplet. Puisque seuls 15%

des patients avaient un suivi incomplet, nous

croyions que la taille de notre �echantillon �etaittrop limit�e pour d�emontrer une diff�erence dans les

r�esultats. En fait, les patients avaient un plus grand

suivi dans le groupe du suivi peu fr�equent en

comparaison au groupe du suivi fr�equent. Ceci pou-vait etre li�e �a notre incapacit�e �a r�e-�etablir le contact

avec cinq des 19 patients de ce groupe et �a notre

assomption que ces cinq patients �etaient en vie et

en bonne sant�e. En r�ealit�e, �etant donn�e que

40,4% des patients de l’�etude d�ec�edaient au cours

de la p�eriode de l’�etude de toutes causes, certains

de ces patients �etaient susceptibles d’etre d�ec�ed�eset pourraient cr�eer une diff�erence en termes de sur-

vie et de taux de r�einterventions dans le groupe de

suivi non fr�equent. Une autre raison pour laquelle

la dur�ee de suivi �etait plus longue pour les patients

au suivi peu fr�equent �etait le fait que la plupart de

ces patients avaient �et�e trait�es par EVAR en 2000-

2002 et aucun en 2005-2006, alors que les patients

suivis fr�equemment �etaient distribu�es �egalement

dans le temps. Donc, les EVAR r�ealis�es au cours

des derni�eres ann�ees avaient plutot diminu�e la

dur�ee de suivi moyen dans le groupe de patients sui-

vis fr�equemment.

Concernant la troisi�eme hypoth�ese, nous ne

trouvions pas de diff�erence en termes de survie ou

de taux de r�einterventions chez les patients vivant

dans un rayon de 100 miles d’Albuquerque en

comparaison �a ceux vivant au-del�a de ce rayon. Cecicorroborait nos analyses selon lesquelles il n’existait

pas de diff�erence dans le degr�e de suivi entre ces

deux groupes.

Au total, ces r�esultats sugg�eraient que la distance�a un centre de soins tertiaires ne repr�esentait pas unfacteur limitant dans l’adh�esion du patient aux

protocoles de suivi. De plus, le syst�eme m�edical VA�etait �equip�e d’une base de donn�ees �electroniques dedossiers compr�ehensive et il existait moins de bar-

ri�eres �economiques dans l’acc�es aux soins des

patients. Notre �etude sous-tend �egalement qu’un tel

syst�eme pourrait grandement am�eliorer le suivi des

patients trait�es par EVAR. Nous parvenions �a un

pourcentage de patients avec suivi incomplet

inf�erieur �a la moiti�e du taux publi�e dans la

litt�erature actuelle. D’int�eret, ceci ne se traduisait

pas par une am�elioration des r�esultats pour les

patients, meme si cela pourrait etre li�e �a une popu-

lation de v�et�erans plus malades que la population

g�en�erale.23

Les potentielles limites de cette �etude incluaient

les biais inh�erents aux �etudes r�etrospectives et �a la

faible taille de l’�echantillon qui pourraient contri-

buer �a des erreurs statistiques de type II. Nous assu-

mions que les donn�ees du syst�eme VAMC �etaient �ajour et compl�etes concernant les r�esultats, et

n’essayions pas en cons�equence de r�e-�etablir un

contact direct avec les patients dans le groupe de

suivi non fr�equent ou d’utiliser d’autres moyens

pour d�eterminer le statut vivant ou mort des

patients (c.�a.d, bases de donn�ees de mortalit�e,n�ecrologies, etc.). Les r�esultats obtenus �etaient ceuxd’une population de v�et�erans et pourraient ne pas

s’appliquer �a la population g�en�erale. D’autres �etudessur les facteurs d�eterminant une mauvaise adh�esiondes patients aux protocoles de suivi et l’effet du suivi

sur les r�esultats devraient etre conduites dans

d’autres institutions pour confirmer nos r�esultats.

CONCLUSION

Au VAMC d’Albuquerque, seul un patient sur sept

trait�e par EVAR avait un suivi incomplet, meme si

plus de la moiti�e de notre population de patients

vivait au del�a d’un rayon de 100 miles du VAMC.

Aucune diff�erence n’�etait trouv�ee en termes

d’adh�esion au protocole de suivi entre ces deux

groupes. En cons�equence, les r�esultats n’�etaient pascorr�el�es au statut du suivi du patient ni �a la distanced’un centre de soins tertiaires. Ceci sugg�ere que les

patients peuvent etre trait�es en s�ecurit�e par EVAR

dans les centres de soins tertiaires et parvenir �a un

suivi fiable. D’autres �etudes �evaluant les barri�erespotentielles �a l’adh�esion des patients aux protocoles

de suivi sont n�ecessaires pour aider �a la s�election des

bons candidats pour EVAR.

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