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Recherche clinique
DOI of or1Division d
l’Universit�e duE-U.
2DivisionMurphy VA, A
CorrespondUNM School oAlbuquerque,
Ann Vasc SurgDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS
Les r�esultats et le suivi apr�es traitementendovasculaire pour an�evrysme ne sont pasaffect�es par la distance aux centres de soinstertiaires de chirurgie vasculaire
Dusadee Sarangarm,1 Jordan Knepper,1 John Marek,1 Kristen L. Biggs,1 Diane Robertson,2
Mark Langsfeld,1 Albuquerque, Nouveau Mexique, E-U
Introduction : Afin de d�eterminer si l’adh�esion des patients aux protocoles de suivi et si lesr�esultats du traitement endovasculaire pour an�evrysme (EVAR) sont affect�es par la distanceentre le domicile du patient et le centre de soins tertiaires.M�ethodes : Une revue r�etrospective de 136 patients cons�ecutifs op�er�es d’EVAR au VeteransAffairs Medical Center du Nouveau Mexique �etait conduite sur une p�eriode de 7 ans. Lespatients �etaient stratifi�es suivant un domicile situ�e �a moins de 100 miles du centre (groupe 1) etceux vivant au-del�a (groupe 2). Le suivi incluait des visites de consultation et des tomodensi-tom�etries �a 1 mois, tous les 6 mois pendant 2 ans, puis tous les ans. Un suivi �etait d�efini commeincomplet si deux rendez-vous ou plus manquaient au cours du suivi. Les taux de survie et decomplications li�ees �a l’endoproth�ese �etaient analys�es pour les deux groupes de patients.R�esultats : Parmi les 136 patients, 10 patients d�ec�edaient de causes non li�ees �a l’an�evrysmemoins d’un an apr�es la proc�edure EVAR, et n’�etaient donc pas inclus dans l’�etude. Parmi lessurvivants, 44% vivaient dans un rayon de 100 miles par rapport au centre de traitement (groupe1), et 56% vivaient au del�a de ce rayon de 100miles (groupe 2). Le suivi moyen �etait de 52,1 ± 25,9mois. Parmi les survivants, 15% avaient un suivi inad�equat, mais il n’y avait pas de diff�erencesignificative dans l’ad�equation au suivi entre les deux groupes. L’incidence des complicationsmajeures, d�efinies par la rupture d’an�evrysme, la conversion en chirurgie ouverte, l’infarctus dumyocarde, et l’accident vasculaire c�er�ebral, n’�etait pas statistiquement diff�erente entre le groupe1 et le groupe 2 (5,0% vs. 11,8%, p ¼ 0,23). Parmi les cinq patients (3,7%) qui d�ec�edaient decauses li�ees �a l’an�evrysme de l’aorte abdominale, trois appartenaient au groupe 1 et deuxappartenaient au groupe 2.Conclusions : La distance au centre de soins tertiaires ne constitue pas un facteur limitant dansl’adh�esion des patients au suivi, la morbidit�e li�ee �a l’endoproth�ese, et la survie, probablementgrace au suivi �electronique des patients du Centre M�edical et �a l’acc�es aux bons de transport.
iginal article: 10.1016/j.avsg.2010.05.009.
e Chirurgie Vasculaire, Centre des Sciences de la Sant�e deNouveau Mexique, Albuquerque, Nouveau Mexique,
de Chirurgie Vasculaire, Centre M�edical Raymond G.lbuquerque, Nouveau Mexique, E-U.
ance : Kristen L. Biggs, MD, Department of Surgery,f Medicine, MSC10 5610, 1 University of New Mexico,NM 87131-0001, USA, E-mail: [email protected]
2010; 24: 1075-1081j.acvfr.2011.06.004ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS
INTRODUCTION
Depuis son introduction en 1991, EVAR est devenu
une proc�edure de choix pour de nombreux patients
dans le traitement des an�evrysmes de l’aorte
abdominale (AAA).1,2 Actuellement, les cinq
endoproth�eses suivantes sont approuv�ees par la
Food andDrugAdministration et sont sur lemarch�eam�ericain : Medtronic AneuRx et Talent Abdomi-
nal (Minneapolis, Minnesota, E-U), Gore Excluder
(Flagstaff, Arizona, E-U), Endologix PowerLink
1163
1164 Sarangarm et al. Annales de chirurgie vasculaire
(Irvine, Californie, E-U), et Cook Zenith (Bloo-
mington, Indiana, E-U).
Des �etudes sugg�eraient une diminution des pertes
sanguines, de moindres dur�ees d’hospitalisation, deplus grandes facilit�es �a la sortie, une moindre
morbidit�e cardiovasculaire, et une diminution de la
morbidit�e p�eri-op�eratoire avec EVAR en comparai-
son au traitement chirurgical ouvert.3-8 Avec EVAR,
les pr�eoccupations incluaient une augmentation
substantielle du prix du mat�eriel, la n�ecessit�ed’imagerie �a long terme avec de potentielles r�e-interventions, une diminution inconnue de la
mortalit�e et de la morbidit�e, et l’am�elioration de la
qualit�e de vie.9-15 De plus, EVAR d�emontrait de plus
grands taux de complications li�ees au mat�erieln�ecessitant une surveillance rapproch�ee en compa-
raison �a la chirurgie ouverte.16-18 En cons�equence,un suivi rapproch�e �a long terme demeure imp�erativedans cette population de patients.
Une �etude de Jones et al. montrait que les
patients qui avaient un suivi incomplet apr�esEVAR avaient une plus grande mortalit�e en compa-
raison aux patients suivis fr�equemment.19 Les fac-
teurs diminuant la compliance aux protocoles de
suivi sontmultiples et peu clairs. Certaines causes de
mauvaise adh�esion incluaient une mauvaise com-
pr�ehension par le patient, une incapacit�e pour rai-
sons financi�eres, physiques ou m�edicales, ainsi quede longues dur�ees d’attente aux consultations et de
longs intervalles entre les rendez-vous.20,21 Les
patients �etaient adress�es pour traitement d’AAA �anotre centre du Veterans Affairs Medical Center
(VAMC) depuis les zones rurales de trois �etatsenvironnants, ce qui soulevait donc des inter-
rogations concernant des insuffisances de suivi pour
les patients du fait des longues distances �a parcourir.Notre �etude testait les hypoth�eses suivantes au sein
de la population d’un centre de soins tertiaires :
� La compliance au suivi post-EVAR est sup�erieurechez les patients vivant pr�es de l’hopital en
comparaison �a ceux parcourant de longues
distances.
� Les r�esultats d’EVAR chez les patients ayant un
suivi incomplet sont inf�erieurs aux patients
ayant un suivi fr�equent.� Les r�esultats chez les patients vivant �a moins de
100 miles d’Albuquerque sont meilleurs que
chez ceux vivant au-del�a de ce rayon.
M�ETHODES
Les r�esultats de 136 proc�edures cons�ecutivesd’EVARs r�ealis�ees au VAMC d’Albuquerque entre
Octobre 1999 et Avril 2006 �etaient revues r�etro-spectivement �a partir d’une base de donn�ees col-
lect�ees prospectivement. Parmi ces 136 patients, 126�etaient en vie un an apr�es la proc�edure et �etaientdonc �eligible au suivi. Donc, les donn�ees de ce
groupe de 126 patients �etaient utilis�ees pour l’ana-lyse du suivi, tandis que les donn�ees de la s�erieenti�ere �etaient utilis�ees pour l’analyse de la distance�a Albuquerque. Le Tableau I r�esume les donn�eesd�emographiques des sujets.
Tous les patients qui �etaient symptomatiques ou
qui avaient un an�evrysme >5 cm �etaient consid�er�espour indication op�eratoire. Les patients avec une
anatomie favorable, comme un collet sous-r�enal�15 mm de long, une lumi�ere aortique de diam�etre�26 mm, une angulation aortique �60�, et des
art�eres iliaques communes sans tortuosit�e excessive
en vue de la fixation proximale et distale d’une
endoproth�ese �etaient propos�es pour EVAR. Les
patients de sexe f�eminin �etaient exclus de l’�etude dufait de la faible taille de l’�echantillon. Les proc�edures�etaient r�ealis�ees via des abords f�emoraux bilat�eraux,avec �echographie endovasculaire et angiographie
pour confirmer le bon positionnement de l’endo-
proth�ese. Toutes les proc�edures �etaient r�ealis�ees pardes chirurgiens vasculaires confirm�es dans une salled’intervention endovasculaire sous imagerie.
Le VA d’Albuquerque poss�ede une assistance auxtransports et au logement pour permettre la com-
pliance aux rendez-vous de consultation. Des
r�eductions �etaient possibles pour ceux voyageant en
voiture, en bus et parfois en avion. Des vans du VA�etaient disponibles comme autres moyens de trans-
port. Les patients vivant �a plus de 2 heures de trajet�etaient �egalement rembours�es de leurs frais d’hotel
pour la nuit. Chez tous les patients, les rendez-vous
rat�es �etaient consign�es dans la base de donn�ees�electronique du VAMC et �etaient reprogramm�es. Siil n’y avait pas de contact t�el�ephonique, plusieursmessages t�el�ephoniques �etaient laiss�es concernant lerendez-vous manqu�e et la n�ecessit�e de repro-
grammation. Si les tentatives t�el�ephoniques r�ep�e-t�ees ne permettaient pas de contacter le patient, une
lettre �etait envoy�ee �a l’adresse personnelle per-
manente list�ee dans la base de donn�ees �electroniquedu VAMC. Si cette m�ethode de contact demeurait
inefficace, aucune autre tentative de contacter
directement le patient n’�etait faite. D�es lors, une
note �etait consign�ee dans le dossier �electronique afinde contacter le groupe vasculaire d’Albuquerque si
quiconque du syst�eme VAMC entrait en contact
avec le patient.
Tous les patients �etaient suivis en consultation
avec une imagerie �a 1 mois, tous les 6 mois pendant
2 ans, puis tous les ans �avie. Lesmodalit�es d’imagerie
Tableau I. Donn�ees d�emographiques des
patients �eligibles au suivi
Donn�ees d�emographiques Valeur, n
Age (m�ediane ± DS) 71 ± 7,8
Diam�etre de l’AAA (moyenne ± DS) 5,7 ± 1,1
Patients vivant �a moins de 100 miles
d’Albuquerque
44%
Trait�es en urgence 6
Trait�es �electivement 120
Trait�es dans une �etude financ�ee par
l’industrie
11
Trait�es en pratique routini�ere 115
Endoproth�ese utilis�eeAneuRxa 112
Ancureb 8
Excluderc 5
Endologixd 1
aMedtronic AneuRx (Minneapolis, Minnesota).bGuidant Ancure (Indianapolis, Indiana).cGore Excluder (Flagstaff, Arizona).dEndologix PowerLink (Irvine, Californie).
Vol. 24, No. 8, 2010 R�esultats et suivi apr�es EVAR 1165
incluaient des radiographies de l’abdomen sans
pr�eparation (clich�es allong�e, debout, lat�eral, et
oblique), qui �etaient utilis�ees pour confirmer le
parfait positionnement de l’endoproth�ese et une
tomodensitom�etrie abdomino-pelvienne inject�ee.L’�echo-doppler et la tomodensitom�etrie non inject�ee�etaient utilis�es �a la place de la tomodensitom�etrieinject�ee lorsque les comorbidit�es du patient (par
exemple, une insuffisance r�enale) empechaient
l’utilisation de produit de contraste. La n�ecessit�ed’un suivi constant et les risques associ�es �a EVAR�etaient expos�es �a chaque patient avant sa sortie par
l’�equipe et le chirurgien en charge du patient.Meme
si certains patients �etaient soign�es �a leur hopital VA
local ou dans un circuit de consultation plus lointain,
tout le suivi vasculaire, dont les examens d’imagerie,�etaient pris en charge au VAMC d’Albuquerque.
Un suivi �etait d�efini comme incomplet lorsqu’un
patient manquait plus de deux rendez-vous con-
s�ecutifs au VAMC d’Albuquerque. Tous les autres
patients �etaient d�efinis comme �etant suivi fr�equem-
ment. Nous s�eparions arbitrairement les patients
entre ceux vivant « pr�es » duVAMCdans un rayonde
100miles, et ceux vivant « loin » au del�a de ce rayon.Ensuite, nous revoyions r�etrospectivement les dos-
siers �electroniques de l’ensemble des 126 patients
pour d�eterminer leur statut concernant le suivi. Les
dossiers �electroniques du VAMC d’Albuquerque et
des autres VAMCs �a travers les Etats-Unis �etaientrevus. Ceci permettait de renouer le contact avec 19
patients moins 5 qui �etaient perdus de vue. En
l’absence de preuve d�efinitive de d�ec�es ou de
complication connue, ces cinq patients �etaient inclusdans l’analyse et �etaient consid�er�es vivants et
indemnes de complication.
Les crit�eres examin�es dans notre �etude �etaient lasurvie globale, la n�ecessit�e d’une r�einterventionchirurgicale mineure (toute intervention chirurgi-
cale sauf une conversion en chirurgie ouverte), et la
n�ecessit�e d’une r�eintervention chirurgicalemajeure,
d�efinie par une conversion chirurgicale ouverte.
Afin de calculer la survie et le d�elai �a une
r�eintervention mineure initiale, des analyses par
tables de survie selonKaplaneMeier �etaient r�ealis�ees.Des tests du Log-rank �etaient utilis�es pour d�eterminer
la diff�erence entre ces courbes. Les diff�erences de
distribution �etaient d�etermin�ees par test deWilcoxon
Rank Sum, et les diff�erences entre les variables
cat�egorielles �etaient d�etermin�ees par test exact de
Fisher. Les donn�ees �etaient analys�ees avec le logicielSAS 9.1 (SAS, Inc, Cary, Caroline du Nord, E-U). Un
p < 0,05 �etait consid�er�e comme statistiquement
significatif.
R�ESULTATS
Parmi les 136 patients trait�es par EVAR, 10
d�ec�edaient de causes non li�ees avant le suivi mini-
mum d’1 an ; donc 126 patients �etaient �eligibles ausuivi et �etaient inclus dans notre revue. Parmi ces
126 patients, 55 r�esidaient �a moins de 100 miles de
l’hopital, et 71 r�esidaient �a plus de 100 miles de
notre centre. Le suivi moyen �etait de 52,1 ± 25,9
mois ; Le suivi m�edian �etait de 52,9 mois avec un
minimum de 12 mois et un maximum de 94,5 mois.
Analyse du Suivi
Sur les 126 patients, 107 (85,0%) avaient un suivi
fr�equent et 19 (15,0%) un suivi incomplet. Le suivi
moyen �etait de 41,4 ± 23,0 mois dans le groupe de
suivi fr�equent et 57,5 ± 19,7 mois ( p ¼ 0,004)
dans le groupe de suivi non fr�equent. Dans le groupede suivi incomplet, la m�ediane du mois auquel le
premier rendez-vous �etait manqu�e �etait de 36 ± 19,0
mois avec un minimum de 1 mois et un maximum
de 60 mois. Le plupart des patients du groupe de
suivi incomplet �etaient op�er�es d’EVAR en 2000-
2002, alors que les patients du groupe de suivi
fr�equent �etaient plus �egalement distribu�es dans le
temps (Tableau II). Cinq des 19 patients qui avaient
un suivi incomplet n’�etaient pas revus par la suite �aun autre VA avec imagerie TDM de leur AAA.
Le suivi moyen des patients vivant �a moins de
100 miles d’Albuquerque �etait de 53,7 ± 28,3
mois. Pour ceux vivant au del�a de 100 miles le suivi
moyen �etait de 50,9 ± 24,0 mois, ce qui n’�etait pas
Tableau II. Distribution des patients par ann�eede traitement par EVAR et statut du suivi
Ann�ee d’EVAR Suivi fr�equent Suivi incomplet
1999 8 1
2000 25 7
2001 24 3
2002 9 6
2003 14 1
2004 18 1
2005 6 0
2006 26 0
Total 107 19
Fig. 1. Survie des patients vivant au-del�a de 100 miles
d’Albuquerque (ligne continue) versus ceux vivant �amoins de 100 miles d’Albuquerque (ligne pointill�ee).
Fig. 2. R�einterventions chez les patients vivant au-del�ade 100 miles d’Albuquerque (ligne continue) versus ceux
vivant �a moins de 100 miles d’Albuquerque (ligne
pointill�ee).
1166 Sarangarm et al. Annales de chirurgie vasculaire
statistiquement diff�erent ( p ¼ 0,47). Un suivi
fr�equent �etait not�e chez 47 (85%) des 55 patients
vivant �a moins de 100 miles d’Albuquerque. Parmi
les 71 patients vivant au del�a de 100 miles d’Albu-
querque, 60 (85%) avaient un suivi fr�equent. Il n’yavait pas de diff�erence sur le pourcentage de patientsau suivi incomplet entre les patients vivant pr�es encomparaison �a ceux vivant loin ( p ¼ 1,0). Concer-
nant les 11 patients vivant au del�a d’un rayon de 100
miles d’Albuquerque qui avaient un suivi incom-
plet, seuls deux n’�etaient plus revus �a un autre
VAMC avec imagerie TDM de leur AAA. Pour les
huit patients vivant dans un rayon de 100 miles
d’Albuquerque et qui avaient un suivi incomplet,
sept vivaient �a Albuquerque et un vivait �a 64 miles
d’Albuquerque.
Aucune diff�erence statistique n’�etait trouv�eeconcernant la survie (Fig. 1) ni le taux de r�einter-ventions (Fig. 2) pour les patients du groupe vivant �a<100miles en comparaison �a ceux du groupe vivant�a >100 miles. L’incidence des complications
majeures �etait de 11,8% (n¼ 9) pour les patients du
groupe vivant au del�a de 100 miles d’Albuquerque
en comparaison aux 5,0% (n ¼ 3) de ceux vivant
dans un rayon de 100 miles, mais cette diff�erencen’�etait pas statistiquement significative ( p ¼ 0,23).
En comparant les r�esultats des patients qui avaientun suivi incomplet �a ceux qui avaient un suivi
fr�equent, aucune diff�erence statistiquement signi-
ficative n’�etait retrouv�ee en termes de survie (Fig. 3)
ou de taux de r�einterventions (Fig 4). L’incidence
des complications majeures ou des conversions en
chirurgie ouverte �etait similaire dans les deux
groupes, �a 10,5% (n ¼ 10) pour le groupe de suivi
fr�equent versus 9,3% (n¼ 2 ; p¼ 1,0) pour le groupe
au suivi incomplet. Les deux patients qui
n�ecessitaient une chirurgie ouverte dans le groupe
de suivi incomplet vivaient tous deux �a plus de 100
miles d’Albuquerque.
R�esultats Postop�eratoires
R�einterventions Chirurgicales. Dans la s�erieenti�ere, 34 patients n�ecessitaient 52 r�einterventionschirurgicales mineures (angiographie, n ¼ 8 ;
embolisation par coils pour endofuite de type II, n¼16 ; mise en place d’une coiffe proximale ou distale,
n ¼ 13 ; stent, n ¼ 3, pontage, n ¼ 4 ; autres inter-
ventions, n ¼ 8).
Au total, 12 patients n�ecessitaient des r�einter-ventions chirurgicales majeures d�efinies par une chi-rurgie ouverte post-EVAR et un patient refusait la
proc�edure malgr�e l’indication. Trois patients pr�esen-taient une rupture d’AAA apr�es EVAR. Deux de ces
patients �etaient en vie apr�es conversion chirurgicale
ouverte. Le troisi�eme patient �etait converti en chi-
rurgie ouverte mais d�ec�edait de complications apr�estrach�eotomie. Parmi les 12 patients qui avaient une
chirurgie ouverte apr�es EVAR, trois conduisaient au
Fig. 3. Survie des patients avec un suivi fr�equent (lignecontinue) versus ceux avec un suivi incomplet (ligne
pointill�ee).
Fig. 4. R�einterventions des patients avec un suivi
fr�equent (ligne continue) versus ceux avec un suivi
incomplet (ligne pointill�ee).
Vol. 24, No. 8, 2010 R�esultats et suivi apr�es EVAR 1167
d�ec�es. Deux patients convertis chirurgicalement
avaient un suivi incomplet ; un refusait le suivi, et
l’autred�em�enageait.Deuxdecespatients avaientunechirurgie ouverte dans un autre centre, et sur-
vivaient, vivant �a plus de 100 miles d’Albuquerque.
D�ec�es. Cinq patients d�ec�edaient de complications
apr�es traitement d’AAA (3,7%). Trois de ces cinq
patients avaient eu une conversion ouverte apr�esEVAR et d�ec�edaient de complications apr�es traite-
ment chirurgical ouvert r�eussi. Les deux autres
patients avaient eu un traitement endovasculaire
r�eussi pour an�evrysme mais d�ec�edaient de pro-
bl�emes m�edicaux non li�es au cours de la p�eriode de
suivi. Ces cinq patients appartenaient tous au
groupe de suivi complet dans notre revue.
DISCUSSION
EVAR �etait de plus en plus utilis�e pour traiter les
AAAs du fait de son association �a une moindre
mortalit�e p�eri-op�eratoire, de plus courts s�ejours hos-pitaliers, et une moindre morbidit�e.3-8 Malgr�e ces
avantages, il n’�etait pas montr�e qu’EVAR �etaitsup�erieur �a la chirurgie ouverte en termes de
mortalit�e li�ee �a l’an�evrysme �a long terme, de qualit�ede vie du patient, et de cout pour le syst�eme de
sant�e.9-15 De plus, les patients trait�es par EVAR�etaient plus susceptibles de pr�esenter des compli-
cations �a long terme, telles des endofuites, migra-
tions, et augmentations de taille des an�evrysmes,
n�ecessitant donc un suivi �a long terme par imagerie
chez ces patients.16-18
Si il �etait rapport�e qu’EVAR et la chirurgie
ouverte pr�esentaient des r�esultats comparables �along terme dans les �etudes cliniques, ces observa-
tions �etaient not�ees dans le cadre de suivis stricts et
r�eglement�es via le syst�eme de suivi informatis�e du
VA national. Meme avec les moyens disponibles
pour strictement surveiller la compliance du patient,
les �etudes cliniques comme l’�etude EUROSTAR
rapportaient que jusque 35% des patients ne se
pr�esentaient pas �a tous leurs rendez-vous.22 Jones
et al. comparaient les r�esultats des patients enrol�esdans les �etudes soutenues par l’industrie aux
patients non inclus dans ces �etudes et ne retro-
uvaient pas de diff�erence en termes de survie et de
taux de r�eintervention.19 De mani�ere similaire �al’�etude EUROSTAR, Jones et al. rapportaient que
33% des patients trait�es par EVAR avaient un suivi
incomplet et que les patients avec un suivi incom-
plet post-EVAR pr�esentaient des taux plus �elev�esde complications fatales que les patients suivis
fr�equemment.
Une zone de pr�eoccupation pour notre centre de
soins tertiaires �etait la distance que les patients
devaient parcourir pour se rendre �a leurs rendez-
vous de suivi. Le VAMC d’Albuquerque est un
centre de soins tertiaires avec une large zone de
recrutement, incluant les v�et�erans du Nouveau
Mexique, de l’ouest du Texas, du sud du Colorado,
et de l’est de l’Arizona. Avec au moins 6 mois entre
chaque rendez-vous et du fait de la grande zone de
drainage, plusieurs barri�eres existaient �a l’adh�esiondes patients au protocole de suivi.
Nous ne trouvions pas de diff�erence significative
en termes d’adh�esion au suivi entre les patients
vivants dans un rayon de 100 miles d’Albuquerque
versus ceux vivant au-del�a de ce rayon. Le r�eseaunational du VAMC est un syst�eme id�eal pour con-troler le suivi des patients trait�es par EVAR quelle
que soit leur distance �a un centre de soins tertiaires
car cela r�eduit les barri�eres s’opposant �a la com-
pliance. Un avantage majeur de ce syst�eme est une
base de donn�ees �electronique qui suit avec pr�ecisionla localisation g�eographique des patients par rapport
1168 Sarangarm et al. Annales de chirurgie vasculaire
�a n’importe quel centre du pays. Une autre raison
expliquant possiblement pourquoi la distance
n’affectait pas significativement l’adh�esion au suivi�etait que les patients jouissant du VAMC n’avaient
pas de barri�eres financi�eres dans l’acc�es aux soins.
En examinant la seconde hypoth�ese, nous ne
d�emontrions aucune diff�erence en termes de survie
ou de taux de r�einterventions chez les patients avecun suivi fr�equent ou incomplet. Puisque seuls 15%
des patients avaient un suivi incomplet, nous
croyions que la taille de notre �echantillon �etaittrop limit�e pour d�emontrer une diff�erence dans les
r�esultats. En fait, les patients avaient un plus grand
suivi dans le groupe du suivi peu fr�equent en
comparaison au groupe du suivi fr�equent. Ceci pou-vait etre li�e �a notre incapacit�e �a r�e-�etablir le contact
avec cinq des 19 patients de ce groupe et �a notre
assomption que ces cinq patients �etaient en vie et
en bonne sant�e. En r�ealit�e, �etant donn�e que
40,4% des patients de l’�etude d�ec�edaient au cours
de la p�eriode de l’�etude de toutes causes, certains
de ces patients �etaient susceptibles d’etre d�ec�ed�eset pourraient cr�eer une diff�erence en termes de sur-
vie et de taux de r�einterventions dans le groupe de
suivi non fr�equent. Une autre raison pour laquelle
la dur�ee de suivi �etait plus longue pour les patients
au suivi peu fr�equent �etait le fait que la plupart de
ces patients avaient �et�e trait�es par EVAR en 2000-
2002 et aucun en 2005-2006, alors que les patients
suivis fr�equemment �etaient distribu�es �egalement
dans le temps. Donc, les EVAR r�ealis�es au cours
des derni�eres ann�ees avaient plutot diminu�e la
dur�ee de suivi moyen dans le groupe de patients sui-
vis fr�equemment.
Concernant la troisi�eme hypoth�ese, nous ne
trouvions pas de diff�erence en termes de survie ou
de taux de r�einterventions chez les patients vivant
dans un rayon de 100 miles d’Albuquerque en
comparaison �a ceux vivant au-del�a de ce rayon. Cecicorroborait nos analyses selon lesquelles il n’existait
pas de diff�erence dans le degr�e de suivi entre ces
deux groupes.
Au total, ces r�esultats sugg�eraient que la distance�a un centre de soins tertiaires ne repr�esentait pas unfacteur limitant dans l’adh�esion du patient aux
protocoles de suivi. De plus, le syst�eme m�edical VA�etait �equip�e d’une base de donn�ees �electroniques dedossiers compr�ehensive et il existait moins de bar-
ri�eres �economiques dans l’acc�es aux soins des
patients. Notre �etude sous-tend �egalement qu’un tel
syst�eme pourrait grandement am�eliorer le suivi des
patients trait�es par EVAR. Nous parvenions �a un
pourcentage de patients avec suivi incomplet
inf�erieur �a la moiti�e du taux publi�e dans la
litt�erature actuelle. D’int�eret, ceci ne se traduisait
pas par une am�elioration des r�esultats pour les
patients, meme si cela pourrait etre li�e �a une popu-
lation de v�et�erans plus malades que la population
g�en�erale.23
Les potentielles limites de cette �etude incluaient
les biais inh�erents aux �etudes r�etrospectives et �a la
faible taille de l’�echantillon qui pourraient contri-
buer �a des erreurs statistiques de type II. Nous assu-
mions que les donn�ees du syst�eme VAMC �etaient �ajour et compl�etes concernant les r�esultats, et
n’essayions pas en cons�equence de r�e-�etablir un
contact direct avec les patients dans le groupe de
suivi non fr�equent ou d’utiliser d’autres moyens
pour d�eterminer le statut vivant ou mort des
patients (c.�a.d, bases de donn�ees de mortalit�e,n�ecrologies, etc.). Les r�esultats obtenus �etaient ceuxd’une population de v�et�erans et pourraient ne pas
s’appliquer �a la population g�en�erale. D’autres �etudessur les facteurs d�eterminant une mauvaise adh�esiondes patients aux protocoles de suivi et l’effet du suivi
sur les r�esultats devraient etre conduites dans
d’autres institutions pour confirmer nos r�esultats.
CONCLUSION
Au VAMC d’Albuquerque, seul un patient sur sept
trait�e par EVAR avait un suivi incomplet, meme si
plus de la moiti�e de notre population de patients
vivait au del�a d’un rayon de 100 miles du VAMC.
Aucune diff�erence n’�etait trouv�ee en termes
d’adh�esion au protocole de suivi entre ces deux
groupes. En cons�equence, les r�esultats n’�etaient pascorr�el�es au statut du suivi du patient ni �a la distanced’un centre de soins tertiaires. Ceci sugg�ere que les
patients peuvent etre trait�es en s�ecurit�e par EVAR
dans les centres de soins tertiaires et parvenir �a un
suivi fiable. D’autres �etudes �evaluant les barri�erespotentielles �a l’adh�esion des patients aux protocoles
de suivi sont n�ecessaires pour aider �a la s�election des
bons candidats pour EVAR.
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