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ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE MOHAMED V DE RABAT FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE RABAT MÉMOIRE RÉALISÉE PAR : Dr. Nabil AGHOUTANE ENCADREMENT : Professeur MUSTAPHA TABERKANT Décembre 2020 TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE DES ANÉVRISMES DE L’AORTE ABDOMINALE SOUS-RÉNALE

TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

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Page 1: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

ROYAUME DU MAROC

UNIVERSITE MOHAMED V DE RABAT

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE

RABAT

MÉMOIRE RÉALISÉE PAR :

Dr. Nabil AGHOUTANE

ENCADREMENT :

Professeur MUSTAPHA TABERKANT

Décembre 2020

TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE DES ANÉVRISMES DE L’AORTE ABDOMINALE SOUS-RÉNALE

Page 2: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE DES

ANÉVRISMES DE L’AORTE ABDOMINALE

SOUS-RÉNALE

Page 3: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

Table des Matières

Résumé.................................................................................................................. 1

Abstract ................................................................................................................ 2

Introduction ......................................................................................................... 3

Historique ............................................................................................................. 5

Rappel Anatomique ............................................................................................. 7

Matériel et méthodes ......................................................................................... 10

Résultats ............................................................................................................. 12

Discussion ........................................................................................................... 17

Conclusion .......................................................................................................... 70

Bibliographie ...................................................................................................... 71

Page 4: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

1

Résumé

L'anévrysme de l'aorte abdominale sous-rénale est une pathologie qui

semble augmenter de fréquence, du fait du vieillissement progressif de la

population et de sa médicalisation. L’objectif de notre travail est d’évaluer les

résultats de la prise en charge par voie endovasculaire, tout en analysant le profil

épidémiologique, clinique et paraclinique de notre série. Notre étude concernait 8

cas d’anévrysme de l’aorte abdominale sous-rénale, colligés au service de

chirurgie vasculaire de l’HMIMV, de juillet 2017 à septembre 2020. L’âge moyen

de nos patients était de 68,5 ans avec une prédominance masculine (100%). 100%

des patients présentaient des tares associées. Le principal facteur de risque était

l’hypertension artérielle. Le diamètre moyen était de 63 mm. Tous nos patients

ont bénéficié d’un traitement endovasculaire. La durée moyenne d’intervention

était de 90 minutes. La mortalité globale à 30 jours était nulle (0%). Les

complications postopératoires répertoriées étaient un cas de rupture anévrismale

sur endofuite de type I sur traitement endovasculaire réalisé dans une autre

structure, sinon aucune autre complication n’a été signalée.

Mots clés : Aorte abdominale sous-rénale ; Anévrisme ; Traitement endovasculaire.

Page 5: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

2

Abstract

Aneurysm of the infrarenal abdominal aorta is a pathology that seems to

increase frequency, because of the progressive aging of the population and its

medicalization. The objective of our work is to evaluate the results of the

endovascular treatment, while analyzing the epidemiological, clinical and

paraclinical profile of our series. Our study concerned 8 cases of aneurysm of the

abdominal aortic aorta, collected at the vascular surgery department of the

HMIMV, from July 2017 to September 2020. The average age of our patients was

68,5 years with a male predominance (100%). 100% of patients had associated

pathologies. The main risk factor was high blood pressure. The average diameter

was 63 mm. All our patients have undergone endovascular treatment. The average

duration of intervention was 90 minutes. Overall mortality at 30 days was nil

(0%). The reported postoperative complications were a case of aneurysmal

rupture on endoleak type I on endovascular treatment performed in another

structure, otherwise no other complication was reported.

Keywords: Infrarenal abdominal aorta; Aneurysm; Endovascular treatment

Page 6: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

3

Introduction

L’anévrisme est une dilatation qui atteint une fois et demi le calibre de

l’artère, les chiffres inférieurs étant considérés comme des ectasies. Un diamètre

transversal de l’aorte abdominale sous-rénale supérieur à 35 mm chez l’homme et

30 mm chez la femme est considéré comme un anévrysme [1].

Les anévrysmes de l’aorte abdominale (AAA) sous-rénale représentent la

localisation la plus fréquente de la maladie anévrysmale. Leur incidence est en

augmentation. Leur gravité réside dans leur évolution, le plus souvent

asymptomatique, vers la rupture où la mortalité globale atteint 85% [2].

Le traitement, qu’il soit endovasculaire ou chirurgical, a par conséquent un

objectif principal, celui d’éliminer le risque imprévisible de rupture de l’AAA en

l’excluant de la circulation artérielle. L’intervention chirurgicale classique par

mise à plat-greffe nécessite une large incision abdominale, des manœuvres de

clampage et de déclampage et une déperdition sanguine parfois importante. Elle

est associée à une morbi-mortalité non négligeable [3].

Le traitement endovasculaire, dont les premières publications ont été

réalisées par Juan Parodi en 1991, a connu des progrès considérables. Son principe

consiste à exclure l’anévrysme par une endoprothèse couverte (EC) introduite par

voie fémorale et amarrée à la paroi aortique saine d’amont. Il s’agit d’un

traitement moins invasif avec une morbidité faible et une durée d’hospitalisation

plus courte. Ses limites restent ses indications particulières déterminées

essentiellement par l’anatomie de l’anévrysme et des artères iliaques, la possibilité

de survenue de complications spécifiques ainsi que l’incertitude sur le devenir à

long terme de la coque anévrysmale laissée en place justifiant une surveillance

prolongée des patients dans le but de dépister des facteurs de risque de rupture

que sont les « endofuites » [4].

Page 7: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

4

Dans ce travail nous avons réuni de manière rétrospective 08 observations

de traitement endovasculaire d’AAA réalisé dans le service de chirurgie

vasculaire de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V (HMIMV) de

RABAT durant la période s’étalant entre Juillet 2017 et Septembre 2020.

En se basant sur les résultats de notre série et une revue de la littérature,

l’objectif de notre travail était de préciser la place qu’occupe actuellement le

traitement endovasculaire dans la prise en charge des AAA sous rénale, ses

indications actuelles et ses résultats à court et moyen termes.

Page 8: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

5

Historique Le concept d’endoprothèse couverte pour le traitement des anévrismes a une

double paternité puisqu’il a été présenté en 1991, par Volodos [5] et par Parodi

[6].

Le modèle développé par Parodi comportait une prothèse tubulaire en

polyester ou en polytétrafluoroéthylène (PTFE) suturée à un stent de Palmaz.

L’endoprothèse était ensuite compactée sur un ballon de dilatation et placée dans

un introducteur long. L’ensemble était introduit sur un guide depuis l’artère

fémorale jusque dans l’aorte. Une fois correctement positionnée, l’endoprothèse

était libérée en retirant l’introducteur puis impactée sur la paroi artérielle saine de

part et d’autre de la zone anévrismale par l’inflation du ballon. Les

expérimentations sur des modèles animaux et quelques cas cliniques chez des

malades considérés à haut risque chirurgical ont confirmé la validité du concept.

Au stade artisanal a fait suite la fabrication industrielle. Cette dernière a été

source d’améliorations considérables qui ont permis une utilisation régulière en

pratique clinique.

Les concepts ont également évolué. En 1993 sont apparues les premières

endoprothèses bifurquées. La prothèse Ancure®, développée par la firme

EndoVascularTechnology, comportait une prothèse bifurquée en polyester avec

aux extrémités des crochets métalliques autoexpansibles assurant la fixation. Mais

la difficulté de mise en place a restreint sa diffusion.

Une étape majeure du développement a été franchie avec les prothèses

bifurquées modulaires. Inventé par Mialhe [7] avec le Stentor®, et par Fogarty

avec l’AneurX® (Medtronic), ce principe a été ensuite repris par la plupart des

sociétés s’intéressant à cette technologie.

Page 9: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

6

Afin d’évaluer sur de grandes séries les résultats des endoprothèses,

plusieurs registres multicentriques ont été mis en place, EUROSTAR en Europe

[8], RETA en Grande-Bretagne [9], Lifeline Registry aux États-Unis [10] et en

Australie. Les données accumulées à partir de dizaines de milliers de patients

traités et suivis ont permis de mieux comprendre les facteurs de réussite (ou

d’échec) et de détecter plus rapidement les éventuels défauts des endoprothèses.

Page 10: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

7

Rappel Anatomique

L’aorte abdominale est la partie terminale de l’aorte, elle est située dans

l’espace rétro péritonéal, en avant et légèrement à gauche du rachis dorso

lombaire, son origine se situe au niveau de l’orifice diaphragmatique par lequel

elle pénètre dans l’espace rétro péritonéal, en D12. L’aorte abdominale sous

rénale en est le segment distal, elle débute en dessous de l’origine des artères

rénales (tiers inferieur du corps vertébral de L2). Elle correspond au segment V

de la classification chirurgicale des anévrismes. L’aorte abdominale a une

longueur de 10cm environ qui peut varier selon la situation haute ou basse de sa

bifurcation en artères iliaques primitives : tier supérieur de L5 ou de L4, dont la

projection cutanée est l’ombilic, elle se termine en deux artères iliaques primitives

qui forment un angle de 60 à 70% [11]. Les collatérales de l’aorte abdominale

sous rénale sont :

▪ Les artères rénales : la disposition modale en une artère rénale droite, et

une artère rénale gauche n’est présente que dans 50 à 80 % des cas. Une

artère polaire est présente chez 2 à 5% des sujets normaux.

▪ Les artères lombaires : en nombre variable, classiquement quatre paires

d’artères lombaires naissent de l’aorte abdominale sous rénale

▪ Les artères gonadiques : elles partent le plus souvent de façon

symétrique, des bords latéraux de l’aorte, mais dans 17% des cas elles

naissent des artères rénales.

▪ L’artère mésentérique inférieure : elle nait du bord antérolatérale gauche

de l’aorte, 6 à 8 cm en dessous des artères rénales, elle vascularise le

colon gauche et le sigmoïde, et développe des anastomoses importantes

avec les branches des artères hypogastriques.

▪ L’artère sacrée moyenne : elle nait de façon quasi-constante de la

bifurcation aortique.

Page 11: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

8

En arrière, l’aorte abdominale est séparée du rachis par le ligament vertébral

commun antérieur. En avant, elle entre en contact en haut avec le bloc

duodénopancréatique accolé par le fascia de Treitz (au niveau L2-L3), dont la

section constitue le premier temps de l’abord chirurgical de l’aorte abdominale

sous rénale, cette dernière est recouverte par le péritoine pariétal postérieur. Les

éléments du système nerveux végétatif sont constitués par le plexus inter

mésentérique et le plexus mésentérique inférieur. La veine rénale gauche passe

transversalement en avant et en haut (niveau L2), elle représente la limite

supérieure de la dissection chirurgicale de l’aorte abdominale sous rénale.

L’artère mésentérique supérieure et les artères rénales partent légèrement au-

dessus de la veine rénale gauche (au niveau L2). Sur le bord gauche de l’aorte, se

trouve les plexus sympathiques inter mésentériques, suivis en bas par le plexus

hypogastrique qui croise la face antérieure de l’artère iliaque primitive gauche. La

section chirurgicale de ceux-ci est responsable d’éjaculation rétrograde. Les

rapports plus distants sont représentés par le muscle psoas iliaque et le rein

gauche.

À droite de l’aorte, se trouve la veine cave inférieure ; le confluent ilio cave

se situe en regard du corps vertébral de L5, mais la veine iliaque primitive gauche

est surcroisée par l’artère iliaque primitive droite. La veine cave inférieure reçoit,

dans sa portion abdominale, les veines lombaires gauche qui longent la face

postérieure de l’aorte. Le sigmoïde à gauche et les anses grêles en avant

constituent des rapports plus distants. Les uretères, plus externes, sont concernés

par la chirurgie des artères iliaques (Figure 1).

Page 12: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

9

Figure 1: Aorte abdominale : trajet et branches

Page 13: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

10

Matériel et méthodes

Nous avons colligé de manière rétrospective huit observations de malades

porteurs d’AAA sous rénale ayant bénéficié d’un traitement endovasculaire dans

le service de chirurgie vasculaire de l’HOPITAL MILITAIRE D’INSTRUCTION

MOHAMMED V DE RABAT, durant une période s’étalant entre Juillet 2017 et

septembre 2020.

Toutes les données relatives aux patients ont été recueillies à partir des

dossiers médicaux des malades : anamnestiques, épidémiologiques, cliniques,

paracliniques et thérapeutiques.

Les observations des 08 patients sont résumées dans le Tableau I

Page 14: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

11

Tableau 1 : résumant nos 08 observations

Obs

Âge /

Sexe

ATCDs

et

FDR CVx

CDD

AngioTDM

ETT +/- Coro

Indication ttt

endovx

Traitement

Suites

immédiates

Suivi ultérieur

N°1 67/H Tabac, Diabète, HTA

IAo (Bentall)

Asymp de

découverte fortuite

(bilan polyVx)

AAA sous rénale

Ø :74 mm

-Dysf VG sévère

(FE=33%)

- prothèse aortique

fonctionnel

-Coro ⊥

Insuffisance

cardiaque

sévère

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°2 72/H Tabac, HTA,

Dyslipidémie

Asymp de

découverte fortuite

lors d’une Echo abd

faite pour

épigastralgies

AAA sous rénale

étendu à l’AIIve dte

Ø :58 mm

- FE à 45%

-Coro : lésions bi

tronculaires

Cardiopathie

ischémique

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°3 64/H Tabac, HTA, Diabète,

IDM

Asymp de

découverte fortuite

(bilan polyVx)

AAA sous rénale

étendu à la

bifurcation aorto-

iliaque

Ø : 65 mm

-FE à 40% Cardiopathie

ischémique

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°4 68/H Tabac, HTA, AAA

aorto-bi-iliaque traité

dans autre une structure

par EC bifurquée

Choc hémorragique AAA rompu sur

endofuite de type I

iliaque primitive

gauche

Flash ETT : VG de

bonne fonction

systolique globale

Endofuite de

type I

Extension

iliaque

gauche

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°5 74/H HTA, AVCI,

Dyslipidémie

Cardiopathie ischémique

Douleur abdominale

aigue

AAA sous rénale

sacciforme

Ø : 50 mm

-Dysf VG sévère

(FE à 32%)

- Coro : Lésions tri

tronculaires

Cardiopathie

ischémique

sévère

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°6 62/H Tabac, HTA,

Dyslipidémie

Asymp de

découverte fortuite

(bilan polyVx)

AAA sous rénale

étendu aux iliaques

primitives

Ø : 60 mm

-FE à 50%

-Hypertrophie VG

-Coro ⊥

Cardiopathie

hypertensive

et choix du

patient

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°7 76/H HTA, Diabète, pontage

aorto-coronarien

Asymp de

découverte fortuite

(bilan polyVx)

AAA sous rénale

Ø : 63 mm

-FE à 42%

-PAC perméable

Cardiopathie

ischémique

opéré

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

N°8 65/H Tabac, HTA, Diabète Asymp de

découverte fortuite

(bilan polyVx)

AAA sous rénale

étendu à l’IIve

gauche

Ø : 68 mm

-FE à 54%

-Hypertrophie VG

- Coro ⊥

Cardiopathie

hypertensive

et choix du

patient

Endoprothès

e bifurquée

Pas de

complication

Endoprothèse en

place. Pas

d’endofuite

Page 15: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

12

Résultats I. Donnés analytiques

1. Age

Variait entre 62 et 76 ans. La moyenne d’âge étant de 68,5 ans.

2. Sexe

Tous les patients étaient de sexe masculin.

3. FDRCVX

Les patients de notre série avaient au moins trois FDRCVX. Tous étaient

hypertendus, six des patients étaient tabagiques chroniques (75%) dont quatre

sevrés, quatre souffraient de diabète (50%) et trois avaient une dyslipidémie

(37,5%). Quatre patients avaient une cardiopathie ischémique (50%).

4. Contexte de découverte

Dans six cas soit chez 75% des malades, l’AAA était asymptomatique et de

découverte fortuite lors du bilan de la maladie athéromateuse.

Chez les deux patients restant (25%), l’AAA fut découvert suite à un choc

hémorragique par rupture anévrysmale chez l’un et dans le bilan d’une douleur

abdominale aiguë chez l’autre.

5. Etiologie de l’AAA

L’AAA était d’origine athéromateuse chez tous les patients de notre série.

6. Evaluation des malades

Tous nos patients ont bénéficié d’un bilan préopératoire standard (NFS,

Ionogramme, TP-TCA, ECG). La fonction rénale était normale chez tous les

malades.

Page 16: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

13

Tous nos patients ont bénéficié d’une échocardiographie transthoracique.

Cinq patients avaient une fraction d’éjection altérée (62,5%).

7. Evaluation de l’AAA

L’angioscanner abdominal a permis le diagnostic positif et l’évaluation

morphologique ‘’sizing’’ de l’AAA chez tous nos malades.

7.1. Diamètre de l’AAA

Tous les patients présentaient un AAA de diamètre transverse supérieur ou

égal à 5 cm. Le diamètre moyen était de 63 mm

7.2. Localisation et étendue

Tous les anévrismes étaient de localisation sous rénale, le collet supérieur

était d’au moins 3 cm, cinq des patients (62,5%) avaient un AAA étendu aux

artères iliaques communes.

7.3. Forme

Un seul anévrisme était sacciforme. Les autres étaient fusiformes.

8. Bilan d’extension

L'athérosclérose étant l'étiologie principale des anévrismes, il est logique

d'envisager un bilan d'extension de la maladie athéromateuse dans les autres

territoires et de rechercher d'autres localisations anévrismales.

8.1. Recherche d’autre anévrismes

Aucun autre anévrisme n’a été retrouvé dans le cadre de notre série.

8.2. Angioscanner des MI

Deux patients de notre série (25%) présentaient une AOMI associée à

l’AAA.

Page 17: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

14

8.3. Coronarographie

Deux patients de notre série (25%) présentaient des lésions coronariennes de

gravité variable en plus de l’AAA.

8.4. Echodoppler des TSA

Seuls trois patients (37,5%) présentaient des sténoses non significatives de

l’artère carotide interne.

II. Procédure de mise en place de l’endoprothèse

Tous nos patients avaient un AAA de diamètre supérieur ou égal à 5cm.

Chez quatre de nos patients (soit 50% des cas), l’indication du traitement

endovasculaire était une cardiopathie ischémique.

Un patient déjà opéré pour insuffisance aortique (Bentall) avait une

insuffisance cardiaque sévère.

Deux patients présentaient une cardiopathie hypertensive et avaient choisi le

traitement endovasculaire après explication succincte des modalités des deux

options thérapeutiques disponibles (Chirurgie conventionnelle et EVAR).

Chez le patient restant, le traitement endovasculaire a été choisi pour traiter

une endofuite de type 1 due à un traitement endovasculaire réalisé auparavant

dans une autre structure.

1. La préparation du malade

Tous les patients ont été préparés comme pour une chirurgie

conventionnelle.

Chacun des malades a bénéficié d’une visite préanesthésique.

Une anesthésie générale a été réalisée chez tous les patients. Il s’agit

cependant d’une anesthésie légère dont le but est d’assurer le confort maximal au

patient et aux chirurgiens.

Page 18: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

15

2. La médication

Tous les patients étaient sous aspirine à la dose de 160 mg au moment de la

réalisation du traitement endovasculaire, le clopidogrel quant à lui a été administré

immédiatement après l’intervention à la dose de 150 mg puis 75 mg/jour durant

les 3 mois suivants.

Le recours à l’héparine, à dose thérapeutique a été fait pour relayer aux

antivitamines K. les traitements antihypertenseurs et antidiabétiques ont été

maintenus, chez les patients les prenant auparavant.

3. Le monitorage

Durant toute la procédure, la surveillance se fait par électrocardiogramme et

PA continus.

4. La procédure

Toutes les endoprothèses ont été effectuées dans la salle de cathétérisme

cardiaque de l’HMIMV. L’abord artériel se fait au niveau des deux scarpas, suivi

d’une dissection des artères fémorales droite et gauche. Une héparinothérapie

intraveineuse était administrée dès la pose de l’introducteur à la dose de 50 mg.

Chez tous les patients de notre série, le déploiement de l’endoprothèse était

précédé par une aortographie à l’aide d’une sonde Pigtail graduée, connectée à un

injecteur automatique. Ceci nous permet de visualiser les artères rénales, le collet

anévrysmal et la bifurcation iliaque, afin de déterminer le site d’ancrage proximal

et distal de l’endoprothèse. L’angiographie a été effectuée par administration de

30 ml de produit de contraste à un débit de 15 ml/s.

A l’aide d’introducteurs et de guides rigides, les endoprothèses aorto bi-

iliaques ont été déployés.

A la fin de la procédure, l’angiographie de contrôle a été effectuée pour

vérifier le bon positionnement de l’endoprothèse et l’absence d’endofuites. Elle

était normale chez tous les patients.

Page 19: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

16

Toutes les procédures ont été effectuées par le même opérateur. La durée

moyenne d’intervention était de 90 minutes.

III. Evolution post-thérapeutique

1. Les suites immédiates

Tous les patients ont été admis dès la fin de la procédure en unité de

réanimation du service de chirurgie cardio-vasculaire pour un monitorage

hémodynamique continu pendant 24-48h.

L’évolution ultérieure était favorable chez tous nos patients. La mortalité

globale à 30 jours était nulle (0%). Les complications postopératoires répertoriées

étaient un cas de rupture anévrismale sur endofuite de type I sur traitement

endovasculaire réalisé dans une autre structure, sinon aucune autre complication

n’a été signalée.

2. La sortie et le suivi

La durée moyenne d’hospitalisation était de trois jours.

La sortie des patients était autorisée après stabilisation et en l’absence de

complications, sous association clopidogrel 75 mg/jour et acide acétylsalicylique

160 mg/jour.

Ils étaient convoqués par la suite à la consultation après un mois pour une

évaluation clinique avec angioscanner de contrôle.

Page 20: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

17

Discussion I. Définition

Un anévrisme aortique est défini par l’existence d’une dilatation permanente

et irréversible de l’aorte, de plus de 50% par rapport à son diamètre normal, avec

une perte du parallélisme des bords. Dans 95% des cas, l’atteinte se situe au niveau

de l’aorte abdominale sous-rénale. En pratique, on parle d’anévrisme de l’aorte

abdominale (AAA) lorsque le diamètre aortique excède 30 mm [12].

II. Epidémiologie

1. Prévalence

Les AAA sont plus fréquents chez les hommes, avec des taux de prévalence

variant selon les études de 1,3 à 8,9% chez les hommes et de 1,0 à 2,2% chez les

femmes. Des données démographiques récentes semblent montrer un déclin de la

prévalence des AAA au cours des 10 dernières années, avec des chiffres variant

de 2,0 à 3,3 % [13].

Au Maroc, et en l’absence de registre (national ou régionaux) des AAA,

l’incidence ne peut être estimée.

2. Age

Anya et al ont rapporté que la moyenne d’âge de leurs patients était de 70,2

± 10,5 ans [14]. E. Gardet et Coll ont trouvé aussi une moyenne d’âge de 70,9 ans

[15]. Paraskevas et al ont trouvé à partir d’une étude faite en 2008 en Grèce que

la moyenne d’âge était de 72 ± 5 ans [16]. Dans une autre étude [17], menée à

l’université de Hong Kong entre Juillet 1999 et Novembre 2007 à propos de 100

cas présentant un AAA sous rénale, la moyenne d’âge répertoriée était de 75 ± 7

ans. A. DIENGI et al ont rapporté que l’âge moyen de leurs patients était de 64

ans et des extrêmes de 37 et 75 ans [18].

Page 21: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

18

Dans notre série, l’âge moyen de nos patients était de 68,5 ans, avec des

extrêmes allant de 62 à 76 ans, résultat similaire à celui de l’étude d’Anya et al.

3. Sexe

La prédominance masculine très marquée, classiquement décrite [19,20] a

été confirmée dans notre série, où tous les patients étaient des hommes (100%).

4. Facteurs de risque des AAA

Les causes physiopathologiques des AAA sont encore mal connues, bien

qu’ils soient associés à l’âge, au sexe masculin, à des facteurs génétiques et aux

facteurs de risques cardiovasculaires, en premier lieu le tabac [21].

4.1. Hypertension artérielle

L’HTA est à l’origine de lésions athéromateuses qui entrent dans la genèse

de la maladie anévrysmale de l’aorte. Les éléments les plus importants de cette

entité sont principalement le pic de pression systolique mais la valeur

différentielle entre pression systolique et pression diastolique semble également

être un facteur important d’évolutivité [22].

Dans notre série, après le sexe masculin et l’âge (au-delà de 60 ans), l’HTA

est le facteur de risque le plus associé aux AAA. En effet tous les patients étaient

hypertendus (100%)

4.2. Le tabagisme

Le tabagisme est le facteur de risque le plus fortement associé aux AAA : le

risque augmente de manière dose dépendante par rapport à la consommation du

tabac (en termes de prises quotidiennes et d’années de consommations) et diminue

avec le nombre d’années depuis son arrêt chez les anciens fumeurs [23].

Dans notre série, six patients (75%) étaient tabagiques chroniques dont

quatre sevrés.

Page 22: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

19

4.3. Diabète, hypertriglycéridémie, obésité

Hypertriglycéridémie, obésité et diabète ne sont pas des facteurs de risque

d’AAA, le diabète serait même un facteur protecteur [24]. Il existe une forte

relation inverse entre taux de HDL-Cholestérol et prévalence des AAA.

4.4. Facteurs génétiques

Selon Johansen, le risque serait six fois plus élevé chez les parents au premier

degré d'un malade porteur d'un AAA [25]. Les AAA familiaux sont également

plus précoces et à plus haut risque de rupture [26].

On n’a pas retrouvé d’AAA familial dans notre série.

5. Facteurs de risque de rupture

Les AAA représentent un problème de santé publique important. Non traités,

ils peuvent se compliquer de rupture et de décès. Ils représenteraient de nos jours

la 13ème cause de décès et la troisième cause de décès d’origine cardiovasculaire

[27].

Malgré les progrès récents des techniques chirurgicales et anesthésiques, les

AAA rompus restent associés à des taux de mortalité élevés. Il y a 10 ans, la

mortalité globale des AAA rompus était de 80%. Chez les patients arrivant vivants

en milieu hospitalier et recevant un traitement chirurgical, elle varie encore de 30

à 65% [28].

Il est démontré que le risque de rupture est proportionnel au diamètre de

l’anévrisme, avec des taux annuels de rupture de 1 à 11% pour les AAA de

diamètres compris entre 50 et 59 mm, de 10 à 22% pour des diamètres compris

entre 60 et 69 mm et de 30 à 33% pour des diamètres > 70 mm [21].

D’autres facteurs, tels que le sexe féminin, le tabagisme, l’hypertension, la

cinétique d’expansion du diamètre anévrismal ont été associés au risque de

rupture [21].

Page 23: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

20

III. Physiopathologie

L'aorte abdominale comprend trois couches de tissu distinctes : l'intima, la

média et l'adventice. L'intima est composée de la couche endothéliale classique.

La média comprend des cellules musculaires lisses entourées d'élastine, de

collagène et de protéoglycanes ; dans une large mesure, cette couche est

responsable des propriétés structurelles et élastiques de l'artère. L'adventice

consiste principalement en collagène mais contient également diverses cellules (y

compris des fibroblastes et des cellules immunomodulatrices), ainsi que des nerfs

adrénergiques.

Le diamètre de l'aorte diminue de sa partie thoracique à ses parties

abdominale et infra-rénale. Une aorte normale montre une réduction des couches

médiales d'élastine de la partie thoracique à la partie abdominale. La teneur en

élastine et en collagène est également réduite.

La plupart des AAA commencent au-dessous des artères rénales et se

terminent au-dessus des artères iliaques. La taille, la forme et l'étendue des AAA

varient considérablement. Les AAA peuvent être décrits comme étant soit

fusiformes (circonférentiels), soit sacculaires (plus localisés). Cependant, ces

descriptions représentent deux points sur un continuum et il existe des lésions

situées entre les deux points.

Les AAA résultent d'une défaillance des principales protéines structurelles

de l'aorte (élastine et collagène). Les facteurs incitatifs ne sont pas connus, mais

une prédisposition génétique existe clairement. Bien que les anévrismes

représentent une dilatation dans toutes les couches de la paroi vasculaire, les AAA

se développent après la dégénérescence de la média. Ceci entraîne un remodelage

et un amincissement de la paroi aortique, responsable d'une augmentation du

diamètre de l'aorte, par perte de l'équilibre entre les contraintes pariétales et les

forces de résistances de la paroi aortique.

Page 24: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

21

Elastine :

L'élastine est le principal élément porteur de l'aorte. La paroi aortique

contient du muscle lisse, de l'élastine et du collagène disposés en couches

concentriques afin de résister à la pression artérielle. Le nombre de couches

d'élastine médiale est nettement réduit de l'aorte thoracique proximale à l'aorte

sous-rénale, avec amincissement médial et épaississement de l'intima. La

fragmentation et la dégénérescence de l'élastine sont observées dans les parois des

anévrismes. La diminution du contenu associée aux modifications histologiques

de cette protéine matricielle dans les anévrismes peut expliquer la propension à la

formation d'anévrysmes dans l'aorte sous-rénale.

Protéolyse, métalloprotéinases et inflammation :

Dans l’AAA, le milieu aortique semble se dégrader par un processus

protéolytique. Cela implique une augmentation de la concentration des enzymes

protéolytiques par rapport à la concentration de leurs inhibiteurs dans l'aorte

abdominale avec le vieillissement de la personne. Certaines recherches ont porté

sur le rôle des métalloprotéinases, un groupe d'enzymes dépendantes du zinc et

responsables du remodelage tissulaire. Des rapports ont documenté une

augmentation de l’expression et de l’activité des métalloprotéinases matricielles

(MMP) chez les personnes atteintes d’AAA. Il a été démontré que les MMP et

d’autres protéases sont sécrétées dans la matrice extracellulaire d’AAA par les

macrophages et les cellules du muscle lisse aortique. Les MMP et leurs inhibiteurs

sont présents dans le tissu aortique normal et sont responsables du remodelage de

la paroi vasculaire. Le tissu anévrismal tend à démontrer une activité accrue de la

MMP et une activité inhibitrice réduite, ce qui favorise la dégradation de l'élastine

et du collagène. Le mécanisme qui fait pencher la balance en faveur de la

dégradation de l'élastine et du collagène dans la paroi aortique des AAA par les

MMP et d'autres protéases n'est pas encore connu.

Page 25: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

22

Athérosclérose :

La plupart des AAA surviennent chez les personnes atteintes

d'athérosclérose avancée. L'athérosclérose peut induire la formation d'AAA en

provoquant un affaiblissement mécanique de la paroi aortique avec perte de recul

élastique, ainsi que des modifications ischémiques dégénératives, par obstruction

du vasa vasorum.

De nombreux patients atteints d'athérosclérose avancée ne développent pas

d'AAA, et certains patients ne présentant aucun signe d'athérosclérose.

L'association observée entre l'athérosclérose et les AAA n'est probablement pas

causative ; cependant, l'athérosclérose peut représenter une réponse secondaire

non spécifique à une lésion de la paroi du vaisseau induite par de multiples

facteurs.

L'AAA est donc une maladie dégénérative de la paroi aortique, dont

l'étiologie est multifactorielle, et où des facteurs génétiquement transmis et des

facteurs acquis sont intriqués.

Figure 2: Résumé de la physiopathologie des AAA

Page 26: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

23

IV. Etiologies

L’athérosclérose demeure la principale étiologie de la pathologie

anévrysmale de l’aorte abdominale ; les anévrysmes inflammatoires et infectieux

arrivent au second plan.

1. Athérosclérose

Touche essentiellement la population de plus de 60 ans, mais actuellement,

la maladie athéromateuse se rencontre chez des sujets de plus en plus jeunes.

Dans notre série, l’athérosclérose était présente chez tous nos patients

(100%). Il s’agit le plus souvent d’anévrismes fusiformes.

2. Anévrismes inflammatoires

2.1. Anévrismes inflammatoires non spécifiques

Les anévrismes inflammatoires de l'aorte abdominale sont définis par la

présence d'une paroi épaissie de l'anévrisme, d'une fibrose péri anévrysmale et

rétropéritonéale marquée et d'une adhérence dense des organes abdominaux

adjacents [29]. Ils représentent 3 à 10% de tous les anévrismes de l'aorte

abdominale et ont une prédilection pour les hommes avec un sex-ratio variant de

6 :1 à 30 :1. L'âge d'occurrence est de 5 à 10 ans inférieur à l'âge moyen des

patients atteints d'anévrysme athérosclérotique [30]. La triade de douleurs

abdominales ou dorsales, la perte de poids et une vitesse de sédimentation (VS)

élevée chez un patient porteur d'un AAA suggèrent fortement un patient avec un

composant inflammatoire [31].

2.2. Anévrismes inflammatoires spécifiques

Ils représentent une catégorie de maladies rares, au premier rang desquelles

se trouvent la maladie de Behçet, la maladie de Takayasu, plus

exceptionnellement la maladie de Horton et la maladie de Kawasaki, voire le

lupus [32].

Page 27: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

24

2.3. Anévrismes infectieux

Les anévrysmes infectieux de l'aorte abdominale sont caractérisés par une

évolution rapide vers la rupture. Ils représentent que 0,5 % des anévrysmes

artériels et une étiologie infectieuse au niveau aortique n'est retrouvée que dans 1

à 2 % des cas. Les Salmonella cholerae et typhi murinum sont les germes les plus

fréquemment rencontrés dans les anévrysmes infectieux primaires, c'est-à-dire au

cours d'une septicémie. Les vésicules biliaires pathologiques sont des réservoirs

potentiels de salmonelles. Puis viennent les staphylocoques et les streptocoques.

Quant aux anévrysmes de contiguïté, ils sont secondaires à des adénites suppurées

à staphylocoques dorés, Yersinia pseudotuberculosis, ou à des foyers tuberculeux

(mycobactéries). Le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) peut entraîner

des anévrysmes infectieux primaires, à localisation aortique [33].

4. Anévrismes d’origine génétique :

Il s’agit de pathologies héréditaires touchant le tissu élastique, représentées

essentiellement par la maladie de Marfan qui est responsable d’anévrismes

touchant surtout l’aorte thoracique ascendante par anomalie de la fibrilline, et la

maladie d’Ehlers-Danlos caractérisée par une anomalie du tissu élastique avec

risque d’anévrisme de l’aorte thoracique et/ou abdominale. Le principal risque est

celui de la dissection aortique. Elles posent des problèmes thérapeutiques en

raison de l'atteinte diffuse des artères, avec des risques de dissection lors du

clampage, rendant les anastomoses difficiles [34].

2.4. Anévrismes postdissection

Ils sont dus à la formation d’un faux chenal dans les suites d’une dissection,

le plus souvent à point de départ thoracique. L'anévrysme se présente avec deux

chenaux circulants à l'ouverture. La dilatation se fait aux dépens de la paroi

externe fragilisée.

Page 28: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

25

2.5. Anévrismes post-traumatiques

Ils sont moins fréquents par rapport à ceux de l’isthme et sont le plus souvent

secondaires à des accidents de la voie publique chez des sujets jeunes.

V. Clinique

La prise en charge diagnostique et thérapeutique diffère selon les formes

cliniques que l’on peut classer en trois catégories. Les examens complémentaires

sont demandés si la situation hémodynamique du patient le permet.

1. Formes asymptomatiques

Ce sont les formes les plus fréquentes. Elles sont généralement mises en

évidence dans le cadre d’un bilan systématique, pratiqué le plus souvent dans le

cadre d’une pathologie digestive ou rhumatismale (lombalgies). Les AAA ne sont

symptomatiques que dans seulement 23% des cas [35].

Circonstances de découverte :

• Examen clinique systématique : retrouve une masse battante si le patient

est maigre, présentant les caractères évocateurs suivants :

– médiane sus-ombilicale ;

– pulsatile dont les pulsations sont synchrones au pouls ;

– expansive ;

– le tranchant de la main de l’examinateur peut occuper l’espace entre

l’auvent costal et le pôle supérieur de la masse, signant son caractère sous-

rénal (signe de Bakey).

• Bilan de la maladie athéromateuse (artériopathie oblitérante des membres

inférieurs, sténose carotidienne, coronaropathie).

Page 29: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

26

• Radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP), avec présence des

parois calcifiées de l’anévrisme visible, avec perte de parallélisme des

bords ;

• Echographie abdominale.

• Lors d’une laparotomie

2. Formes symptomatiques

Les manifestations cliniques sont en rapport avec l’expression clinique des

complications.

• Avec compression des organes de voisinage :

-Veine cave inférieure : à suspecter en cas d’oedème des membres inférieurs.

-Uretères : elle se traduit par des signes urinaires, des douleurs lombaires,

voire des coliques néphrétiques et surtout dans des fonds inflammatoires.

• Avec migration d’emboles :

L’intérieur du sac anévrismal est souvent tapissé d’un thrombus pariétal plus

ou moins important.

Le thrombus peut se fragmenter et des thrombi migrent alors dans le lit

d’aval artériel.

– Ischémie chronique : destruction du lit d’aval par migration itérative

d’emboles.

– Ischémie aiguë : destruction brutale d’une artère distale.

– Syndrome des « orteils bleus ».

• Anévrisme inflammatoire (5 à 10 %) :

Il se traduit par une fibrose péri anévrismale importante qui englobe les

structures adjacentes : duodénum, veine cave inférieure, veine rénale gauche,

uretère, sigmoïde. Cliniquement, les douleurs abdominales et/ou lombaires sont

Page 30: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

27

plus fréquentes et peuvent être associées à un amaigrissement. Les signes varient

en fonction du type d’organes engainés par la fibrose. La vitesse de sédimentation

(VS) est souvent accélérée. L’angioscanner est caractéristique par la mise en

évidence d’une couronne inflammatoire hyperdense, située en dehors de la paroi

aortique calcifiée.

• Anévrismes infectieux :

La contamination se fait par voie hématogène ou par contiguïté. Le tableau

est le plus souvent celui d’un syndrome infectieux fébrile avec hémocultures

positives, dans le contexte d’une rupture aortique.

V-3. Formes compliquées (12%) : Anévrismes rompus :

Il s’agit d’urgences chirurgicales absolues qui nécessitent la prise en charge

du patient par une équipe chirurgicale vasculaire au bloc opératoire. Le diagnostic

est évoqué d’emblée devant une décompensation hémodynamique, même

transitoire, chez un patient porteur d’un anévrisme connu, ou suspecté devant un

faisceau de présomptions (terrain athéromateux avec douleur abdominale aiguë).

Aucun examen complémentaire ne doit retarder la prise en charge chirurgicale.

Le diagnostic est confirmé en peropératoire. On distingue quatre formes

cliniques :

❖ Rupture contenue

Elle est aussi appelée improprement pré rupture ou fissuration. Le sang est

contenu par la gangue péri anévrismale, sans hémorragie périvasculaire (2 à 3 %).

Cliniquement, on note des douleurs lombaires aiguës, sans troubles

hémodynamiques chez un patient porteur d’un anévrisme.

❖ Rupture rétropéritonéale :

Le sang reste cloisonné dans l’espace rétropéritonéal (90 %). Elle se traduit

par un syndrome fissuraire : douleur lombaire d’apparition brutale, collapsus qui

peut être transitoire, augmentation de volume de l’abdomen qui peut être difficile

Page 31: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

28

à apprécier chez un patient obèse. Le terrain peut aider au diagnostic : âge

supérieur à 50 ans, patient hypertendu, notion d’anévrisme connu et artériopathie.

❖ Rupture dans un élément de contiguïté :

– Dans un organe creux (duodénum, intestin grêle, côlon), 1 % : elle se traduit

par des hémorragies basses abondantes, avec des épisodes fébriles

correspondant à des décharges bactériennes.

– Dans un élément veineux (veine cave inférieure), 1 % : elle se traduit par une

hypertension veineuse avec insuffisance cardiaque, embolie pulmonaire,

oedème des membres inférieurs et syndrome néphrotique.

❖ Rupture intrapéritonéale :

Elle se produit d’emblée ou secondairement, après avoir été contenue par le

rétropéritoine. Elle se traduit par un tableau brutal de collapsus sévère, qui réagit

peu au remplissage et aboutit au décès en l’absence de prise en charge chirurgicale

immédiate.

A travers une étude réalisée par l’équipe de chirurgie vasculaire de l’hôpital

Saint-Joseph de Marseille [36], 100 dossiers d’anévrysmes de l’aorte ont été

explorés et traités, les circonstances de découverte ont été analysées.

Tableau 2 : Circonstances de découverte des AAA selon la série de Jausseran

Page 32: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

29

Dans notre série, six patients (75%) étaient asymptomatiques. Pour cinq

d’entre eux l’AAA a été découvert fortuitement lors d’un bilan polyvasculaire

dans le cadre de leur athérosclérose. Pour le sixième patient, la découverte de

l’AAA s’est faite au décours d’une échographie abdominale demandée

initialement pour des épigastralgies. Un patient s’est plaint de douleur abdominale

aigue et un autre s’est présenté aux urgences pour un choc hémorragique en

rapport avec la rupture rétropéritonéale de son AAA.

VI. Paraclinique

Echographie abdominale :

Il s’agit d’un examen rapide, non invasif, peu onéreux et facilement

accessible. C’est un excellent examen de débrouillage qui garde son importance

lors de la nécessité d’un diagnostic rapide, en dehors de la disponibilité d’un

scanner hélicoïdal. Elle donne des images en coupes transversales et

longitudinales qui permettent de déterminer le diamètre réel du vaisseau,

l’épaisseur de la thrombose intra-anévrismale et le diamètre de la lumière. Elle

permet également de voir des signes de fissuration ou la présence d’une collection

péri anévrismale. Cet examen est opérateur-dépendant et diminue de sensibilité

en cas d’obésité ou de gaz intestinaux importants [35].

Dans notre série, l’échographie abdominale a permis de poser le diagnostic

chez un seul de nos patients.

Angio-Tomodensitométrie : [37,38]

C’est actuellement l’examen de référence. Il est facilement accessible et non

invasif. Il bénéficie de nombreux progrès techniques, notamment avec les

techniques d’acquisition hélicoïdales. Il explore l’aorte en coupes transversales

perpendiculaires à son grand axe, avec une excellente définition des images, et

permet d’effectuer différentes opérations :

Page 33: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

30

• Bilan d’opérabilité

Le bilan d’opérabilité de l’anévrisme est réalisé à l’aide de coupes pratiquées

tous les 2 mm sur le collet et sur la fourche iliaque :

– taille exacte avec diamètre antéropostérieur et diamètre transversal ;

– extension par rapport à l’aorte juxtarénal et aux artères iliaques primitives

permettant de préciser la taille du collet supérieur et du collet inférieur ;

– anomalies des iliaques ;

– présence et importance du thrombus intraluminal ;

– analyse de la paroi aortique et de l’atmosphère périaortique, avec mise en

évidence de fissuration, de fibrose péri anévrismale ;

– détection des calcifications pariétales et repérage des ostia des principales

artères collatérales (artères rénales, tronc cœliaque, artère mésentérique

supérieure).

• Étude des variations anatomiques : rein en « fer à cheval », veine rénale

gauche rétro aortique, anomalie de la veine cave inférieure.

• Étude des autres localisations anévrismales : aorte thoracique, artères

iliaques, fémorales et poplitées, artères viscérales.

• Inconvénients

– Nécessité d’injection de produit de contraste iodé.

– Manque de fiabilité des mesures, lorsque l’aorte présente une angulation

sagittale ou frontale marquée (anévrisme tortueux).

– Mauvaise détection des artères rénales accessoires et de l’artère mésentérique

inférieure.

Page 34: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

31

En outre, le disque optique du scanner peut-être gravé sur compact disk (CD)

et confié à une analyse en trois dimensions (3D) si l’on ne possède pas ce type de

scanner.

Figure 3: Angioscanner préopératoire avec reconstructions montrant l’anévrisme de l’aorte

abdominale sous rénale

Page 35: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

32

Selon les données de la littérature, les données de l’angioscanner, sont

décrites dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Les données du scanner selon les auteurs

Dans notre série le diamètre moyen des AAA était de 63 mm, avec des

extrêmes allant de 50 à 76mm. Sept de nos patients (87,5%) présentaient des

anévrismes fusiformes avec thrombus pariétal et calcifications. Nos résultats

concordent plus ou moins avec ceux de la littérature.

Artériographie :

Contrairement aux examens précités, l’artériographie est un examen invasif

qui, aujourd’hui, n’apporte que peu d’informations supplémentaires par rapport à

un angioscanner réalisé en coupe fine. La place de l’artériographie diagnostique

tend à diminuer. Il reste quelques indications qui sont plus en rapport non pas avec

le diagnostic mais déjà comme première phase thérapeutique comme par exemple

une embolisation d’une artère iliaque interne ou d’une artère mésentérique

inférieure avant la mise en place d’une endoprothèse. L’artériographie sous-

estime toujours le diamètre de l'anévrysme en raison du thrombus intraluminal

[39].

Page 36: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

33

Dans notre série, l’artériographie n’a été réalisée chez aucun de nos patients

en raison des performances et des résultats de l’angioscanner.

Angio-IRM :

L’IRM fournit des informations très proches de celle du scanner et a pour

avantage d’éviter l’injection de produit de contraste. L’injection d’iode est donc

remplacée par une injection de Gadolinium qui, elle, n’est pas néphro-toxique.

Elle semble plus performante que le scanner pour mettre en évidence le caractère

inflammatoire d’un AAA. Cependant l’IRM ne permet pas d’apprécier certains

aspects de la qualité pariétale tels que les calcifications, qui peuvent être un

élément important dans la décision thérapeutique surtout si ces calcifications sont

massives et circonférentielles (aorte porcelaine) [40].

Dans notre étude, la fonction rénale de tous nos patients était normale et les

informations obtenues par l’angioscanner ont été jugées suffisantes. Ainsi l’IRM

n’a été réalisée chez aucun de nos patients.

VII. Bilan préopératoire

1. Recherche d’une contre-indication

Les contre-indications doivent être réduites au strict minimum, étant donné

le bénéfice sur l'espérance de vie de la chirurgie [41].

Seules des affections fatales à court terme (néoplasies, sida évolué,

bronchopathie oxygéno-dépendante ou altération majeure de la fonction

ventriculaire gauche), sont susceptibles de récuser les patients.

2. Recherche d’une comorbidité

Selon la littérature les tares associées étaient présentes dans 68,5 à 100 %

des cas [17,42-46].

Page 37: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

34

Tableau 4 : La fréquence des comorbidités selon les auteurs

Dans notre série la comorbidité était présente chez tous les patients (100%).

Elle était dominée par les cardiopathies ischémiques (75% des patients).

Recherche d’une pathologie cardiaque associée :

Il s’agit de la première atteinte à rechercher. Elle est responsable de 60 à 70

% des décès postopératoires après cure d'AAA. L'atteinte coronarienne des

populations de malades présentant un AAA, est de 40 à 60% [47].

L'électrocardiogramme d'effort est un test de référence, mais son interprétation est

difficile chez des patients ayant une AOMI et qui claudiquent ou sous

bêtabloqueurs. L'échocardiographie recherche les anomalies de la contraction

myocardique, ainsi que d’autres pathologies associées : valvulopathies, thrombus

intra cavitaires.

Baron et al, ont montré que chez les patients suspects d'ischémie

myocardique, seule la coronarographie donnait un reflet objectif de l'atteinte

coronarienne [48].

Dans notre série, six patients (75%) avaient une cardiopathie ischémique

connue ou bien découverte lors du bilan préopératoire.

Page 38: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

35

Recherche d’une pathologie respiratoire associée :

Les explorations fonctionnelles respiratoires sont systématiques avant toute

chirurgie aortique réglée. La fréquence des complications respiratoires serait

importante en cas de capacité vitale inférieure à 70 %, et de rapport de Tiffeneau

inférieur à 65 % [49].

Dans notre série, aucun patient ne souffrait de pathologie respiratoire.

Recherche d’une pathologie rénale associée :

L'interrogatoire, les dosages biologiques sont la base de cette recherche.

L'échographie rénale, l'écho-doppler, voire l'urographie intraveineuse étant

réalisées au moindre doute. Elle constitue un élément de pronostic.

Dans notre série, aucun patient ne souffrait de néphropathie connue ou

découverte lors du bilan Préopératoire.

3. Recherche d’une autre localisation anévrismale

L'examen des creux poplités et des scarpas, la palpation des pouls distaux

font partie de l'examen clinique initial. Un anévrysme poplité est associé dans 40

% des cas à un anévrysme aortique [50]. Ces localisations doivent être connues,

en raison du risque de thrombose postopératoire.

Dans notre série, aucune autre localisation anévrismale n’a été retrouvée

chez aucun de nos patients.

4. Recherche d’une lésion des troncs supra-aortiques

Les antécédents, l'examen clinique, doivent faire rechercher une pathologie

carotidienne vertébrale ou sous-clavière associée. L'écho-doppler des vaisseaux

du cou est indispensable avant toute chirurgie aortique, toute sténose carotidienne

supérieure à 70 % étant à traiter avant l'anévrysme [51].

L’échodoppler des TSA a été réalisé chez tous nos patients objectivant chez

trois d’entre eux (37,5%) une sténose carotidienne non significative.

Page 39: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

36

VIII. Traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte

abdominale sous rénale

Tout anévrisme ne justifie pas une intervention. La décision repose sur la

détermination du risque de rupture et sa comparaison avec le risque opératoire.

L’indication au traitement des AAA repose principalement sur la taille de

l’anévrisme (5,5 cm), sa vitesse d’expansion (0,5 cm/6 mois ou 1 cm/1 an) et la

présence de symptômes. L’objectif de la prise en charge des patients porteurs

d’AAA est de prévenir une rupture le plus souvent mortelle mais également de

prévenir la survenue d’événements cardiovasculaires chez ces sujets à risque [52].

1. Dépistage

La haute autorité de santé (HAS) a émis une recommandation sur le

dépistage ciblé des anévrismes de l’aorte abdominale en Novembre 2012, mettant

en évidence un intérêt médico-économique [53].

Le dépistage est recommandé chez les patients âgés de 65 à 75 ans et

fumeurs, ou chez les patients âgés de 50 à 75 ans ayant des antécédents familiaux

d’AAA. Une échographie abdominale permet la mesure de l’aorte abdominale

sous rénale. Si le diamètre est inférieur à 25 mm, il n’est pas recommandé d’autres

investigations, de 25 à 30, une échographie est réalisée à 5 ans, entre 30 et 40 ;

une échographie doit être réalisée entre 1 et 3 ans, entre 40 et 50, une échographie

doit être réalisée entre 6 mois et 1 an. Au-delà de 50 mm , une prise en charge doit

être discutée et le patient référé à un chirurgien vasculaire. Le délai de surveillance

inversement proportionnel au diamètre anévrismal est justifié par la vitesse

moyenne de croissance d’un anévrisme (2,6 à 5,3 mm/an), mais également par

une croissance plus rapide pour les anévrismes ayant un diamètre plus important

[54].

Cependant, ces recommandations pourraient sous-entendre que l’évolution

anévrismale est linéaire. Kuvers et al. ont parfaitement mis en évidence

Page 40: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

37

l’évolution irrégulière ( et aujourd’hui imprévisible) des AAA chez 65% des

patients [55].

Dans notre contexte, et jusqu’alors aucune stratégie de dépistage des AAA

n’est encore définie, aucune découverte dans le cadre du dépistage n’a eu lieu

dans notre série.

2. Traitement médical : [56]

La grande majorité des patients porteurs d’AAA doit bénéficier d’un

traitement antiagrégant plaquettaire (aspirine 75 mg en première intention) ainsi

que d’un traitement par statine quel que soit le taux de cholestérol. Le traitement

bêtabloqueur en diminuant la pression artérielle, le rythme et la contractilité

cardiaque, diminue la demande en oxygène du myocarde et peut donc éviter

l’ischémie myocardique. C’est la raison pour laquelle il est largement utilisé dans

la chirurgie des AAA. Ces mesures diminuent significativement la morbidité

cardiovasculaire et la mortalité périopératoire et à long terme.

Ralentir la progression des AAA : la mesure la plus efficace est l’arrêt du

tabagisme.

3. Le traitement endovasculaire

La réparation endovasculaire d'un AAA implique l'accès à la lumière de

l'aorte abdominale, généralement via de petites incisions sur les vaisseaux

fémoraux. Une endoprothèse, typiquement une greffe de polyester ou de Gore-

Tex avec un exosquelette de stent, est placée dans la lumière de l'AAA et s'étend

distalement dans les artères iliaques.

La greffe sert à contenir le flux aortique et à réduire la pression sur la paroi

aortique, entraînant une réduction de la taille des AAA au fil du temps et une

diminution du risque de rupture de l'aorte.

Page 41: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

38

3.1. Indications

Lorsque l’indication de traitement est retenue, le groupe d’experts de

l’Afssaps a recommandé le recours à l’implantation d’endoprothèse aux patients

ayant un risque chirurgical élevé. Pour mémoire, ce dernier risque a été défini par

le groupe d’experts par la présence d’un des facteurs suivants :

- âge supérieur ou égal à 80 ans

- coronaropathie (antécédents d’infarctus du myocarde ou angor) avec test

fonctionnel positif et lésions coronariennes pour lesquelles un geste de

revascularisation est impossible ou non indiqué.

- insuffisance cardiaque avec manifestations cliniques patentes

- rétrécissement aortique serré non opérable

- FEVG < 40 %

- insuffisance respiratoire chronique objectivée par un des critères suivants :

• VEMS < 1,2 l/s

• CV < 50 % de la valeur prédite en fonction de l’âge, du sexe et du poids

• gazométrie artérielle en l’absence d’oxygène : paCO2 > 45 mmHg ou paO2

< 60 mmHg

• oxygénothérapie à domicile

- insuffisance rénale si créatininémie ≥ 200 μmol/l avant l’injection de

produit de contraste

- abdomen « hostile » y compris présence d’une ascite ou autre signe

d’hypertension portale

La réévaluation du rapport bénéfice/risque effectuée par la Haute Autorité

de santé (HAS) en 2009 a permis de lever la restriction initiale du traitement

endovasculaire aux patients à haut risque chirurgical. Le traitement

Page 42: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

39

endovasculaire peut donc être proposé en première intention – comme la chirurgie

ouverte – aux patients à bon risque chirurgical ayant des critères anatomiques

favorables, après avoir communiqué de façon éclairée les bénéfices et risques

attendus des deux méthodes thérapeutiques [57].

Lorsque l’indication de traitement est ainsi retenue, la mise en place d’une

endoprothèse doit être faite à la condition de respecter les instructions

revendiquées par son fabricant, notamment les critères anatomiques et les contre-

indications.

Dans notre étude, l’indication du traitement endovasculaire était posée en

raison du diamètre antéro-postérieur de l’AAA qui dépassait chez tous nos

patients (100%) 50mm, ainsi que la présence d’une cardiopathie ischémique

sévère chez cinq patients (62,5%), et deux patients suivis pour une cardiopathie

hypertensive avaient opté pour le traitement endovasculaire après avoir expliqué

de façon claire les bénéfices et risques par rapport à la chirurgie.

Pour le patient restant, le traitement endovasculaire fut décidé car c’est le

traitement de référence des endofuites de type I.

3.2. Selection anatomique : [58]

Les critères morphologiques de la mise en place d'endoprothèses aortiques

sont un collet supérieur, sans thrombus, d'au moins 15 mm de longueur, un collet

inférieur à bords parallèles également d'au moins 15 mm de longueur sur l'aorte

distale ou sur les iliaques, un axe iliaque d'au moins 7mm de diamètre, des

calcifications du collet supérieur de moins de 40 % de la circonférence, une

angulation du collet proximal de moins de 60° et des axes iliaques de moins de

90°.

Page 43: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

40

Dans notre série, tous les patients répondaient à ces critères morphologiques.

3.2.1. Endoprothèses aortiques

Schématiquement, une endoprothèse couverte est constituée de deux parties

: Une charpente interne constituée par un treillis métallique encore appelé stent.

L’alliage constituant le stent est à mémoire de forme pour permettre un auto

déploiement lors de la procédure de largage. Le stent possède une force radiaire

suffisante pour s’opposer à la déformation de l’ensemble de la structure sous

l’effet de la pression artérielle et en même temps une faible thrombogénicité à

l’interface métal-sang circulant [59]. La seconde partie est la couverture externe

recouvrant l’ensemble du stent et permettant à l’endoprothèse d’être étanche dans

des conditions normales de coagulation. Cette couverture externe est fixée en de

nombreux points au stent pour permettre une bonne stabilité du système. Cette

couverture est soit en polyester (Dacron®) soit en polytétrafluoroéthylène

(PTFE). Dans certains modèles d’endoprothèses, le stent est en fait situé à

l’extérieure de la couverture. Il existe à l’heure actuelle de nombreux modèles

commerciaux de ces endoprothèses, aucun n’a fait la preuve de sa supériorité par

rapport à l’autre, et tous sont sujets aux mêmes complications évolutives [60,61].

3.2.2. Endoprothèses actuellement disponibles

• Cook :

La prothèse Zenith® de Cook est composée d’une prothèse vasculaire en

polyester tissé à paroi standard supportée sur toute sa hauteur par des

endoprothèses autoexpansibles, en Z, disposées de façon discontinue et fixées par

des sutures sur la face externe de la prothèse en polyester.

L’endoprothèse la plus proximale n’est pas recouverte de polyester et

présente des crochets latéraux pour permettre un ancrage au niveau de l’aorte

suprarénale. Plusieurs configurations sont disponibles :

• Endoprothèses bifurquées à trois composants (un corps avec un jambage

Page 44: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

41

homolatéral long et un jambage court, et deux jambages complémentaires,

homolatéral et controlatéral) ;

• Endoprothèses dégressives aorto-uni-iliaques, avec des possibilités

d’extension aortiques et iliaques.

L’avantage de ce système modulaire est d’être adaptable à de nombreuses

configurations anatomiques. Le déploiement est très précis permettant une grande

sécurité. La fixation suprarénale peut être pressentie comme un inconvénient,

notamment pour le risque d’occlusion des artères rénales. En fait, plusieurs études

ont démontré l’innocuité rénale de cette fixation. Par ailleurs, le système de

fixation est très efficace et le nombre de migration rapporté est marginal eu égard

au nombre de prothèses posées de par le monde [62,63]. Dans une série, sur plus

de 400 prothèses Zénith® posées nous n’avons observé qu’une seule migration.

Bien sûr en cas de nécessité de conversion chirurgicale, les crochets et leur

situation posent un problème technique. Enfin la longueur du corps aorto-iliaque

est un élément de stabilité du système.

Dans notre série, l’endoprothèse type ZENITH de « Cook » a été utilisée

avec succès chez six de nos patients (75%).

Page 45: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

42

Figure 4: Prothèse Zenith® de Cook.

A. Endoprothèse bifurquée Zenith Trifab® avec extensions iliaques.

B. Système d’introduction.

C. Système de largage proximal de la prothèse : la rangée proximale de stents (non couverte)

est logée dans l’extrémité proximale du système d’introduction alors qu’un guide (trigger

wire) la verrouille pendant le déploiement de la première rangée couverte d’endoprothèse.

D. Matériel ancillaire (de haut en bas) : converter (permet une endoconversion de prothèse

bifurquée en prothèse aorto-uni-iliaque), extension iliaque, prothèse borgne (occluder),

extension proximale.

Page 46: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

43

• Gore :

L’endoprothèse Excluder® de Gore est composée d’une prothèse en ePTFE

à paroi mince et d’un support externe continu en nitinol autoexpansible solidarisé

à la prothèse par un film de ePTFE. À sa partie proximale, des crochets assurent

sa fixation à la paroi artérielle, en plus de la force radiale du support externe. Un

manchon de placage en ePTFE, solidaire de la partie externe, renforce l’étanchéité

au collet proximal.

L’endoprothèse est maintenue compactée sur son cathéter par une gaine de

contrainte en ePTFE. Il existe des endoprothèses tubulaires et des endoprothèses

bifurquées à deux composants (un corps avec un jambage homolatéral long et un

jambage court, un jambage long controlatéral), et des extensions aortiques et

iliaques. L’endoprothèse est libérée du manchon de contrainte (qui reste attaché à

la face externe de la prothèse), en tirant sur le fil de fixation qui est attaché à un

bouton dit de « déploiement ». Le déploiement se fait alors de la partie proximale

vers la partie distale.

L’avantage de cette endoprothèse est double : la pose est simple et le système

d’introduction est relativement fin permettant le passage dans des artères iliaques

de petit calibre (6 mm). En revanche, lors du largage, il n’y a pas de possibilité de

repositionnement, la prothèse étant ouverte dans son intégralité. Le risque de recul

du corps de l’endoprothèse est réel, notamment dans les anatomies difficiles. Les

résultats publiés, après les modifications faites pour réduire la porosité de la

prothèse, sont néanmoins tout à fait satisfaisants [64].

Page 47: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

44

Figure 5: Prothèse Excluder® de Gore.

A. Endoprothèse bifurquée. 1. Extension aortique ; 2. corps de l’endoprothèse avec branche

droite longue ; 3. endoprothèse gauche ; 4. extension iliaque.

B. Deux formes d’endoprothèses iliaques selon le calibre des collets distaux.

1. Endoprothèse iliaque conventionnelle ; 2. endoprothèse iliaque évasée.

C. Architecture de l’endoprothèse. 1. Marqueurs radio-opaques ; 2. Crochets d’ancrage en

nitinol ; 3. manchon d’étanchéité en PTFE ; 4. Marqueurs radio-opaques.

• Talent :

L’endoprothèse Talent® de Medtronic est une prothèse en polyester à paroi

fine supportée sur toute sa hauteur par des stents en nitinol placés de façon

discontinue et suturés à l’extérieur de la prothèse. Les stents proximaux (segment

aortique) sont libres. L’ancrage de l’endoprothèse à la paroi artérielle est assuré

par la seule force radiale des stents.

Il existe des endoprothèses tubulaires, des endoprothèses bifurquées à deux

composants (un corps présentant un jambage homolatéral long et un jambage

court, et un jambage long controlatéral), et des endoprothèses dégressives aorto-

uni iliaques.

Page 48: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

45

Ce système modulaire s’adapte à la majorité des configurations. Grâce au

stent proximal non couvert, une fixation suprarénale est possible. Les résultats

publiés dans la littérature sont similaires aux résultats des prothèses rapportés

précédemment [65].

Dans notre étude, l’endoprothèse type TALENT de « MEDTRONIC » a été

utilisée chez deux de nos patients avec succès (25%).

Figure 6: Prothèse Talent® de Medtronic.

A. Endoprothèse bifurquée standard avec son jambage controlatéral.

B. Endoprothèse aorto-uni-iliaque.

C. Endoprothèse borgne (occluder).

D. Extensions iliaques.

• Powerlink :

L’endoprothèse Powerlink® d’Endologix présente deux configurations :

• un système modulaire bifurqué aorto-bi-iliaque autoexpansible composé d’un

corps principal sur lequel peuvent se connecter si nécessaire des extensions

tubulaires aortiques et iliaques ;

• un système aorto-uni-iliaque autoexpansible, sur lequel peuvent se connecter

si nécessaire les mêmes extensions tubulaires aortiques et iliaques.

Page 49: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

46

Ces deux configurations qui permettent de répondre aux différentes

contraintes anatomiques de longueur et de diamètre ont pour avantage d’assurer

une grande stabilité du système.

Les composants sont les suivants :

• une trame métallique interne autoexpansibles en ElgiloyTM (alliage nickel,

chrome et cobalt), constituée d’un fil uniqueévitant la fragilisation due aux

soudures ;

• une prothèse tubulaire en PTFE ultrafin à haute densité dont la faible porosité

prévient la formation de séromes périprothétiques.

La prothèse en PTFE recouvre la face externe de la trame métallique et est

fixée uniquement aux pôles supérieur et inférieur de la trame métallique. La

fixation est assurée par une ligne de sutures à l’aide d’un fil de polypropylène.

Cette architecture évite les microfuites.

La stabilité de l’endoprothèse est assurée par la force radiale des stents et

surtout par l’apposition de l’endoprothèse sur la bifurcation aortique native. Des

extensions aortiques et iliaques sont disponibles. Une extension aortique avec

endoprothèse non couverte permet une fixation suprarénale. La mise en place

n’est pas très simple et nécessite une bonne connaissance du principe. Enfin, il

n’y a que peu de données disponibles sur les résultats à long terme [66].

Figure 7: Prothèse Powerlink® de la société Endologix.

A. Endoprothèse bifurquée avec et sans système de fixation suprarénal.

B. Endoprothèse aorto-uni-iliaque et endoprothèse borgne.

Page 50: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

47

• AneuRx :

L’endoprothèse AneuRx® de Medtronic est une endoprothèse modulaire

comportant une partie en polyester à paroi fine et une cage en nitinol externe. La

fixation aux collets est assurée par la seule force radiale des stents.

L’endoprothèse est déployée en rétractant la gaine de l’introducteur qui est

montée sur un système muni d’un pas de vis. L’endoprothèse est disponible sous

forme de bifurcation et de tube droit dégressifs ou progressifs. Des extensions

aortique et iliaques sont disponibles. Cette prothèse a été très largement utilisée

et l’on dispose de nombreuses données cliniques avec des suivis importants. En

effet, cette endoprothèse a été la première à être autorisée par la Food and Drug

Administration (FDA) sur le marché [67]. Elle a cependant de nombreux

inconvénients. La porosité de la prothèse au moment de la pose ne permet pas un

contrôle artériographique peropératoire précis puisque le produit de contraste fuse

à travers les mailles. Par ailleurs, un taux de migration allant jusqu’à 60 % a été

rapporté [68].

Figure 8: Prothèse AneuRx® de Medtronic.

A. Vue rapprochée du corps de prothèse.

B. Extension iliaque.

Page 51: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

48

• Nouveaux appareils approuvés par la FDA :

➢ Endostapling :

En réponse aux préoccupations relatives à l'échec du traitement par EVAR

suite à la migration d'une endofuite et d'une endoprothèse vasculaire, des

endostaplers ont été développés pour améliorer la durabilité de la greffe en fixant

la greffe au niveau de ses zones d'atterrissage et en fin de compte réduire le besoin

de réintervention. Dans une étude prospective monocentrique publiée en 2008, la

faisabilité de l'utilisation d'endostapler a été évaluée et 20 endostaples sur 29 ont

été placés avec succès [69]. Des défaillances sont survenues lors de la calcification

de vaisseaux lourds, où l’agrafeuse n’a pas pénétré dans le tissu et s’est rétractée

dans le dispositif d’alimentation. Dans un rapport à mi-parcours publié deux ans

après l'analyse initiale, les enquêteurs n'ont signalé aucune défaillance de

périphérique, aucune migration, aucune endofuite, aucune conversion, ni aucune

procédure secondaire au cours du suivi (moyenne de 18,2 mois) [70]. Dans une

étude plus récente portant sur 11 patients présentant une défaillance primaire de

l'endoprothèse provoquée par une migration de l'endoprothèse distale, l'utilisation

d'un dispositif similaire, appelé « endoanchor », avec ou sans brassards

d'extension supplémentaires, n'a entraîné aucune migration récurrente sur une

période moyenne de 10 mois. Suivi, bien que deux patients aient nécessité une

réintervention pour les endofuites persistantes [71]. Dans l’ensemble, les

premières études ont montré que la technologie des endostaplers était sans danger

et faisable pour la fixation primaire d’endoprothèses ou la gestion de la migration

de ces derniers. L'appareil a reçu l'approbation de la FDA en 2011.

Page 52: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

49

Figure 9: Le système endoanchor, qui peut être utilisé pour la fixation transmurale d’une

endoprothèse aortique à la paroi aortique dans ses zones d’atterrissage.

➢ Les stents greffés :

Bien que l’EVAR soit devenu le traitement le plus couramment pratiqué chez les patients

atteints d'AAA sous-rénal, un nombre considérable de patients atteints d'AAA (15 à 20%)

présentent des anévrismes plus proximaux, notamment dans les positions juxtarénale ou

surrénale [72]. EVAR n'a pas été considéré auparavant une option de traitement pour les

patients avec ces configurations d'anévrisme difficiles, en raison de l'absence d'un col infra-

rénal suffisante pour l’implantation de l'endoprothèse. Ce problème a été résolu en 1999 par

l'introduction des premiers stents greffés fenêtrés et ramifiés [73]. Depuis lors, la technologie

dans ce domaine a progressé rapidement et les stents greffés ont été approuvés par la FDA en

2012 [74]. Les greffes fenêtrées sont maintenant disponibles pour une utilisation au-dessus des

artères rénales, avec une technologie permettant une personnalisation au niveau du patient

individuel.

Page 53: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

50

Figure 10: Une endoprothèse fenêtrée. Ce type de stent-graft résout le problème du col sous-

rénal insuffisant pour l'implantation de stent-greffe chez les patients présentant un anévrisme

juxtarénal ou surrénal, tout en préservant la perfusion rénale et / ou mésentérique.

➢ Les stents multicouches :

Pour la gestion des anévrismes complexes impliquant des branches

aortiques, une nouvelle technologie de stent auto-expansible multicouches a été

développée. La technologie dispose de capacités de déviation de flux pouvant

exclure l'anévrisme tout en préservant la circulation collatérale via une série de

couches tressées interconnectées. Semblable à la dynamique d'écoulement

observée dans les anévrismes sacculaires avec thrombose cliniquement

significative, un écoulement turbulent à travers le segment thrombotique crée un

gradient de pression tel que l'écoulement est aspiré dans la branche aortique. De

manière similaire, cette endoprothèse multicouche pourrait permettre de

détourner le flux dans les branches viscérales vitales impliquées. Étant donné que

cette technologie a été développée au cours des 5 dernières années, on en sait peu

sur sa fiabilité et son efficacité. En 2012, une revue systématique comprenant les

données de 12 rapports de patients ( n = 35; 38 anévrismes) traités avec des stents

à dérivation de flux a été publiée; trois de ces patients avaient été traités pour

AAA [75]. Chacun de ces trois cas a connu un succès technique dans le

Page 54: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

51

déploiement de l'endoprothèse vasculaire, la thrombose et le rétrécissement

d'anévrysmes et la perméabilité des vaisseaux secondaires [52]. Des

investigations supplémentaires sur les stents à déviation de flux dans l'utilisation

de la gestion des AAA sont en cours. Bien que ce stent standard puisse

potentiellement être utilisé chez des patients avec AAA ne pouvant pas être traités

par d'autres méthodes endovasculaires ou ouvertes décrites précédemment, la

technique n'a pas subi les rigueurs des tests cliniques et son efficacité reste à

prouver.

Figure 11: L'endoprothèse multicouche. a | Circulation sanguine à travers un anévrisme

aortique sacculaire. b | Anévrysme de l'aorte sacculaire avec augmentation de la vitesse

d'écoulement. c | Anévrisme de l'aorte sacculaire traité avec une endoprothèse multicouche, ce

qui diminue la vitesse d'écoulement dans l'anévrisme. d | Le flux sanguin à travers le stent

multicouche sous forme d'anévrisme de l'aorte est thrombosé.

3.3. Techniques de pose :

▪ Plateau technique :

Trois points sont importants pour effectuer la mise en place d’une

endoprothèse avec une sécurité satisfaisante : une imagerie de bonne qualité, des

conditions d’asepsie chirurgicale et la disponibilité d’une large gamme de

produits endovasculaires.

Page 55: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

52

➢ Imagerie :

En salle d’opération, il existe maintenant des appareils de radiologie

portables d’excellente qualité qui permettent d’effectuer des actes

endovasculaires sophistiqués. Il est important de disposer des modules vasculaires

qui effectuent les tracés artériels mais aussi permettent d’enregistrer des

séquences longues que l’on peut visualiser plusieurs fois au besoin. Ceci limite la

quantité de produit de contraste à injecter et l’exposition aux radiations ionisantes

dangereuses pour le patient et les soignants. Les séquences importantes sont

sauvegardées sur des supports informatiques et stockées sur CD-rom ou disque

dur. La disponibilité d’un injecteur est un atout supplémentaire, même si on peut

s’en passer pour les anatomies standards.

➢ Asepsie :

L’infection des abords vasculaires est rare, la contamination de

l’endoprothèse secondaire à une faute d’asepsie avec les guides ou le matériel

d’introduction peut avoir une issue dramatique.

➢ Formation :

La compréhension du geste, l’interprétation de l’imagerie périopératoire et

la connaissance du matériel, de ses composants et de ses particularités, sont

essentielles. Il est utile lorsque l’on est peu familiarisé avec un type

d’endoprothèse de répéter les gestes et les différentes étapes sur des modèles, en

général mis à disposition par l’industrie.

➢ Installation :

Si l’intervention est menée en salle d’opération, une table d’opération

transparente aux rayons X est bien sûr indispensable. Le patient est drapé comme

pour une intervention aortique en réservant un accès aux deux triangles de Scarpa.

Avant de débuter l’intervention, on vérifie que l’arceau de radiologie peut

atteindre aussi bien les axes aorto-ilio-fémoraux que la crosse de l’aorte et qu’au

besoin une artériographie de l’aorte de profil pourra être réalisée.

Page 56: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

53

▪ Procédure :

➢ Anesthésie :

Une anesthésie générale est réalisée en routine. Il s’agit cependant d’une

anesthésie légère dont le but est d’assurer un confort maximal au patient et aux

chirurgiens. La surveillance se fait par électrocardiogramme et PA continus. Chez

les patients fragiles, une anesthésie locale peut être préférable. Celle-ci est de plus

en plus licite en raison de la disponibilité des systèmes de fermeture artérielle

percutanés qui rendent inutile l’incision des scarpas.

Dans notre série, tous nos patients ont été opérés sous anesthésie générale.

➢ Voies d’abord :

En routine, nous utilisons maintenant une approche purement percutanée.

Celle-ci est rendue possible grâce aux systèmes de fermeture comme le Prostar®.

L’artère fémorale commune est ponctionnée au-dessous de l’arcade crurale. Un

guide 0,035′′ est introduit dans l’artère. Une incision cutanée et sous-cutanée de 1

cm est faite au niveau du guide. Le système Prostar® est poussé dans l’artère sur

le guide qui est ensuite retiré. Le composant proximal est ensuite poussé au

contact de l’artère en exerçant un mouvement de rotation alternative. Lorsqu’un

flux pulsé se produit à l’extrémité distale du système, les quatre aiguilles sont

retirées et les fils mis sur des pincettes d’attente en respectant l’ordre adéquat. Le

système est retiré de quelques centimètres, permettant la visualisation de l’orifice

d’introduction du guide. Celui-ci est remis en place puis le système est retiré et

remplacé par un introducteur de 9 F. Au-delà de 16 F, on utilise deux systèmes de

fermeture en croisant les sutures à 90°.

L’abord chirurgical des artères fémorales, lorsqu’il est nécessaire, est réalisé

par une incision parallèle au pli de l’aine, 2 cm au-dessus de l’arcade crurale. On

se porte sur l’aponévrose du muscle grand oblique puis on récline vers le bas la

lame cellulo-ganglionnaire qui masque l’artère fémorale commune. Cet abord

Page 57: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

54

évite ainsi la section des lymphatiques, principale source des lymphorrhée

postopératoires. L’artère est mise sur un lacs de Silastic® pour assurer

l’étanchéité de l’artère lors de l’introduction du système. On peut enfin avoir

recours à l’abord traditionnel vertical de la fémorale commune au Scarpa. Cet

abord est utile si l’on doit procéder à une thrombo-endartériectomie, ou à un

pontage de l’artère fémorale commune.

Dans notre série, un abord chirurgical des deux artères fémorales a été

effectué chez tous nos patients (100%) en raison de l’absence de disponibilité des

systèmes de fermeture artérielle percutanés.

▪ Mise en place d’une endoprothèse bifurquée :

Chaque prothèse présente des particularités de mise en place et de

déploiement. Nous décrivons dans les lignes suivantes la mise en place d’une

prothèse modulaire bifurquée dont la plus utilisée est la prothèse Zénith® Trifab

de la société Cook.

➢ Introduction du système :

Après ponction des deux fémorales communes, mise en place

d’introducteurs de 9 F et de guides souples, on choisit le côté de l’introduction du

corps aorto-iliaque. S’il n’y a pas de contre-indication particulière, l’introduction

est faite à droite. Lorsque l’iliaque droite est très pathologique ou multi angulée,

le corps aorto-iliaque est monté à gauche. Du côté choisi pour l’introduction du

corps principal, on échange le guide souple pour un guide stiff Linderquist®,

Backup Meyer® ou Amplatz® 0,035′′, de 2,90 m de long. Il est important de

vérifier que l’extrémité proximale du guide reste dans l’aorte et ne s’engage pas

dans une des artères issues de la crosse telles que les carotides primitives ou les

vertébrales. Pour ce faire, l’arceau est temporairement déplacé vers le thorax.

L’extrémité proximale du guide peut aussi se loger dans le ventricule gauche, ce

qui peut provoquer quelques troubles du rythme. Dans les deux cas, il suffit de

retirer le guide de quelques centimètres. On en profite pour repérer visuellement

Page 58: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

55

la position de l’extrémité proximale sur la table avec consigne pour l’aide de

vérifier la stabilité de cette position. Par l’introducteur controlatéral, on monte une

sonde pig-tail graduée sur le guide souple. Son extrémité distale est placée en

regard de la situation présumée des artères rénales, le plus souvent en regard de

la première vertèbre lombaire. La relecture des coupes de scanner est alors très

utile pour identifier au préalable le niveau de ces artères l’une par rapport à l’autre

et l’existence d’artères polaires.

Avant l’introduction, on vérifie par radiographie l’orientation de la prothèse,

en particulier la situation de l’extrémité courte du jambage controlatéral. La

prothèse Zénith® présente un marqueur radio-opaque vertical qui permet cette

orientation.

Après avoir injecté 50 UI/kg d’héparine par voie intraveineuse, on procède

à l’introduction du corps aorto-iliaque de la prothèse en la faisant coulisser sur le

guide stiff. L’aide fait un point fixe sur le guide et l’opérateur pousse l’ensemble

du système dans l’artère iliaque. La progression du dilatateur qui compose

l’extrémité distale du système est suivie sous scopie. Toute anomalie de

progression vue ou sentie par la main qui tient le système doit faire l’objet d’une

attention particulière afin d’éviter de rompre l’artère iliaque ou l’aorte.

Habituellement, le système monte sans difficulté majeure. Les marqueurs

proximaux de la prothèse encore emprisonnée dans la gaine sont placés en regard

de l’endroit présumé des artères rénales.

➢ Repérage des artères rénales :

On procède ensuite au repérage artériographique des artères rénales. Il faut

noter qu’avec la technique décrite ici, il s’agit de la première injection d’iode.

Afin de tenir compte de la parallaxe et d’obtenir une précision maximale, la

position de l’arceau de l’appareil de radioscopie doit tenir compte des éventuelles

angulations du collet sous-rénal de l’aorte. Cette angulation est calculée à partir

des reconstructions 3D du scanner.

Page 59: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

56

➢ Déploiement :

Le premier stent couvert peut être déployé lorsque les repères radio-opaques

sont mis en regard ou quelques millimètres en aval de l’artère rénale la plus basse.

Puis, en faisant un point fixe sur le poussoir, on retire progressivement la gaine

externe de l’introducteur. Sur l’écran, on suit l’ouverture du premier stent, puis

du deuxième. Une nouvelle injection de produit de contraste permet de vérifier

que la position de l’extrémité supérieure de la prothèse par rapport aux artères

rénales ne s’est pas modifiée. Si tel est le cas, on retire de quelques centimètres la

sonde pig-tail pour éviter qu’elle ne soit bloquée par les crochets proximaux ou

les mailles du stent métallique, lorsque la rangée des stents nus proximaux sera

déployée. Si la position de la prothèse n’est pas satisfaisante, on peut à ce stade

encore modifier la position vers le haut ou le bas. Il est cependant plus facile et

moins dangereux de déplacer la prothèse vers le bas, c’est pourquoi pour les

collets courts on préfère débuter le déploiement légèrement en amont des artères

rénales. Lorsque cette étape est terminée, on déverrouille la sécurité au niveau de

la poignée et l’on retire le fil maintenant la partie proximale de la prothèse. La

rangée proximale non couverte qui porte les crochets de fixation s’ouvre alors

dans la portion inter- et sus-rénale de l’aorte. À ce stade, il devient très

problématique de modifier la position de l’extrémité supérieure. On poursuit le

déploiement en retirant davantage la gaine externe. Le jambage court controlatéral

s’ouvre dans l’anévrisme. À ce stade, il y a deux options : soit on poursuit la

libération complète du corps aorto-iliaque principal, soit on procède au

cathétérisme controlatéral. Nous préférons cette dernière option car la branche

homolatérale étant encore fixée dans le système d’introduction, on peut, s’il en

est besoin, mobiliser quelque peu la partie distale du corps prothétique. Cela peut

s’avérer utile en cas de cathétérisme controlatéral difficile.

Page 60: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

57

➢ Cathétérisme controlatéral :

C’est l’étape qui peut se révéler la plus exigeante. Souvent facile, elle peut

s’avérer complexe et nécessiter à la fois une gamme importante de cathéters et

une patience à toute épreuve.

-Cathétérisme standard : on échange la sonde pig-tail par un cathéter Van

Schie court (30 cm). Ces sondes sont disponibles avec trois angulations

différentes. Nous utilisons des sondes dont l’extrémité courbée est radio-opaque.

En routine, nous utilisons la sonde Van Schie n° 1, la moins angulée. Un guide

hydrophile souple angulé 0,035′′ est placé dans le cathéter et en exerçant des

mouvements de rotations inverses du guide et du cathéter, on procède au

cathétérisme du jambage. La difficulté est de situer dans l’espace les positions

relatives du guide, du cathéter et de la prothèse. Pour mieux se repérer, il ne faut

pas hésiter à faire une rotation de l’arceau de l’appareil de radiologie afin

d’obtenir des vues obliques, voire latérales. Une fois le guide en place, on pousse

la sonde de Van Schie jusqu’au stent aortique proximal, on retire partiellement le

guide et on exerce une rotation de la sonde. Si la sonde est dans la lumière de

l’endoprothèse, l’extrémité radio-opaque tourne librement. Si on est dans le sac

anévrismal la sonde ne peut tourner. Une fois en bonne place, on introduit dans la

sonde un guide rigide (stiff) à la place du guide souple.

➢ Récupération de la capsule proximale :

Elle peut être réalisée à ce stade de la procédure, ou après la mise en place

de l’extension controlatérale. On veille à ce que le corps aorto-iliaque soit

entièrement libéré. Pour ce faire, on retire la deuxième sécurité du système

d’introduction, ce qui libère l’extrémité distale du jambage iliaque homolatéral.

On déverrouille le système de maintien de la capsule sur lequel on fait exercer un

point fixe par l’aide. On pousse alors le poussoir dans la branche iliaque en

contrôlant la montée sur l’écran jusqu’à la capsule. Celle-ci ayant été capturée, on

verrouille l’ensemble puis on l’extrait doucement de la prothèse puis du système.

Page 61: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

58

Il faut être particulièrement vigilant lors de ce geste pour ne pas endommager les

stents proximaux lors de la manœuvre de retrait.

➢ Mise en place des branches iliaques :

Une fois les guides stiff en place, on procède au largage des pièces iliaques.

Pour ce faire on réalise, depuis la fémorale homolatérale, un tracé artériel centré

sur l’hypogastrique, ce qui impose des clichés obliques (OAD pour l’axe gauche,

OAG pour l’axe droit). Par prudence, on peut recalculer les dimensions utiles en

montant la sonde pig-tail graduée sur le guide. Longueur et diamètres ayant été

confirmés, on monte successivement d’un côté puis de l’autre les pièces iliaques.

Un chevauchement d’au moins une hauteur de stent est recommandée pour éviter

une séparation des composants. À moins d’indication contraire, on s’efforce aussi

de ne pas couvrir l’ostium de l’artère hypogastrique.

➢ Modelage :

On termine la mise en place par un modelage de la prothèse. Un ballon

compliant (Ballon Coda® Cook) est monté successivement à droite puis à gauche

pour finaliser l’apposition de la prothèse aux zones d’attache proximale et distale

et au niveau des recouvrements prothétiques. Il ne faut pas dilater l’aorte inter-

rénale ou les iliaques non protégées par la prothèse pour éviter une rupture

artérielle.

➢ Contrôle en fin d’intervention :

On place la sonde pig-tail à proximité des artères rénales, puis on injecte par

l’injecteur 15 ml de produit de contraste à un débit de 30 ml/min. Dès l’injection,

on aspire par les canaux latéraux des introducteurs 20 ml de sang, ce qui permet

au produit de contraste de se répandre jusqu’aux iliaques externes. La séquence

entière est enregistrée jusqu’au temps tardif. En analysant le film soustrait, on

peut détecter les endofuites ou d’autres éventuelles anomalies qui peuvent être

l’indication de gestes complémentaires.

Page 62: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

59

Figure 12: Étapes du largage d’une endoprothèse Zenith Alpha® Cook [76].

A. Insertion du corps bifurqué jusqu’à ce que les marqueurs radio-opaques proximaux soient juste en dessous

de l’orifice de la rénale la plus basse. Pour faciliter le cathétérisme ultérieur, le marqueur radio-opaque du

moignon controlatéral est orienté pour un déploiement latéral ou légèrement antérieur. Il faut éviter un

positionnement postérieur. 1. Marqueurs radio-opaques proximaux ; 2. marqueur radio-opaque du

jambage controlatéral indiquant un positionnement antéro-latéral ; 3. marqueur radio-opaque du jambage

controlatéral indiquant un positionnement postéro-latéral ; 4. marqueur radio-opaque du jambage

controlatéral indiquant un positionnement latéral.

B. Déploiement du corps bifurqué par point fixe-retrait de la gaine du dispositif de largage jusqu’à ouverture

du moignon controlatéral. À ce stade, le stent suprarénal est encore capturé (1). Le moignon controlatéral

est en position antéro-latérale (2).

C. Libération du stent nu suprarénal en tournant la molette de sécurité noire (1) de 180◦ dans le sens anti-

horaire puis en tournant la poignée rotative bleue (2) d’environ deux tours complets dans le sens horaire

jusqu’en butée.

D. Cathétérisme du moignon controlatéral, mise en place et déploiement du jambage iliaque controlatéral.

E. Déploiement du moignon homolatéral du corps bifurqué par point fixe-retrait puis libération du fil

d’attache de la partie distale du moignon homolatéral au lanceur en tournant la molette de sécurité grise

(1) dans le sens anti-horaire puis en tournant la poignée rotative bleue (2) dans le sens horaire jusqu’en

butée. Retrait du lanceur en maintenant l’introducteur à valve hémostatique Captor® en place.

F. Mise en place et déploiement du jambage iliaque homolatéral.

Page 63: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

60

Figure 13: Mise en place d’une endoprothèse bifurquée au service de chirurgie vasculaire de

l’HMIMV

Figure 14: Angioscanner de contrôle à 3 mois montrant l’exclusion totale de l’anévrisme sans

endofuites

Page 64: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

61

3.4. Evolution postopératoire

▪ Complications postopératoires précoces :

➢ Sténose ou occlusion de jambages :

Il s’agit souvent d’endoprothèses dans des axes iliaques tortueux et sténosés.

➢ Complications de la voie d’abord au Scarpa :

Après abord des scarpa, l’incidence des hématomes, des infections locales et

des complications lymphatiques est sensiblement la même qu’après chirurgie

conventionnelle (entre 0.5% et 2%) [77].

L’utilisation des systèmes percutanés de fermeture a considérablement

diminué ce taux de complications, même si ces systèmes ont leurs complications

propres [78].

➢ Embolies distales :

Il peut s’agir d’athéroembolisme diffus. Celui-ci est souvent fatal car il

s’accompagne d’une défaillance multiviscérale, en particulier rénale, digestive et

pulmonaire puis de troubles de la coagulation [79].

➢ Insuffisance rénale :

L’origine est multifactorielle : quantité trop importante de produit de

contraste, durée excessive de l’intervention, embolie ou thrombose des artères

rénales, malposition ou migration de la prothèse. Le risque est accru chez les

patients qui ont une insuffisance rénale préexistante [80].

➢ Ischémie colique :

Elle est liée à la couverture des hypogastriques ou à des microembolies

multiples [80].

Page 65: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

62

➢ Syndrome inflammatoire :

Fièvre, asthénie et élévation des paramètres inflammatoires biologiques ne

sont pas rares après traitement endovasculaire des AAA. Il ne s’agit pas à

proprement parler d’une complication, mais d’une réaction systémique [81] liée à

la thrombose du sac anévrismal exclu. La survenue d’un tel syndrome, parfois

décalée de 24 à 48 heures par rapport à l’intervention, doit néanmoins faire

rechercher une infection même si la recherche est en règle négative.

➢ Endofuites primaires ou précoces :

Les fuites massives en particulier de type I, réclament un traitement

immédiat, endovasculaire ou chirurgical, car l’anévrisme n’est pas traité. Les

endofuites modérées détectées au scanner du premier mois postopératoire font

l’objet d’une surveillance régulière. Un traitement secondaire n’est effectué que

devant une augmentation du diamètre de l’anévrisme.

Dans notre série, aucune complication péri-opératoire ni post-opératoire

précoce n’a été décelée chez nos patients (0%)

▪ Complications tardives :

➢ Endofuites :

Les endofuites restent le talon d’Achille de cette technique. Elles sont

heureusement moins fréquentes avec les endoprothèses récentes qu’avec les

prothèses de première génération. L’endofuite se définit par la persistance d’un

flux sanguin circulant entre l’endoprothèse et l’anévrisme. Elle maintient une

pression dans le sac anévrismal, source d’évolutivité, voire de rupture

d’anévrisme. Les endofuites ont été classées en cinq types définis par White [82].

Les endofuites de type I, proximales ou distales, sont les plus dangereuses.

En effet, dans ces cas, la pression dans le sac anévrismal reste égale à la pression

systémique. De même, les endofuites de type III par déconnexion des modules

composant l’endoprothèse sont particulièrement dangereuses. Elles surviennent

Page 66: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

63

après un délai assez long pendant lequel la dépressurisation temporaire de

l’anévrisme a contribué à l’atrophie de la paroi de l’aorte. Cette paroi atrophiée

ne peut pas résister à une brutale repressurisation. Les endofuites de type II sont

liées au reflux par les artères collatérales de l’aorte sous-rénale, les artères

lombaires et la mésentérique inférieure. Les collatérales lombaires sont

alimentées par les branches lombaires ascendantes des artères hypogastriques.

Elles communiquent entre elles par des réseaux collatéraux secondaires. La

mésentérique inférieure est alimentée par l’arcade de Riolan. Ces endofuites,

provenant d’une ou de plusieurs collatérales, ont des évolutions capricieuses.

Elles peuvent être temporaires : 60 % se thrombosent spontanément. Elles peuvent

récidiver dans des délais variables. Longtemps considérées comme anodines, elles

sont néanmoins statistiquement associées à une progression lente des diamètres

du sac [83]. Les endofuites de type IV sont des microfuites qui se produisent au

niveau des sutures entre les composants métalliques qui constituent l’armature de

la prothèse et la prothèse. D’autres sont dues à des déchirures du polyester le plus

souvent par érosion. Elles maintiennent une pression dans le sac qui entraîne soit

l’absence de régression du diamètre, soit son augmentation. Si aucune rupture n’a

été rapportée avec ce type d’endofuite, la croissance de l’anévrisme peut à terme

aboutir à un élargissement des collets et une migration de l’endoprothèse. Les

endofuites de types V sont dues à une porosité excessive de la prothèse qui aboutit

à la constitution d’un sérome périprothétique. L’exemple le plus frappant est la

prothèse Excluder® Gore de première génération où 60 % des anévrismes traités

augmentaient de diamètre. Une modification de la structure du PTFE a permis de

régler le problème.

Page 67: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

64

Figure 15: Les différents types d’endofuites

Dans notre étude, un de nos patients présentait une endofuite de type I qui

s’est compliquée d’une rupture anévrismale pour laquelle le patient a bénéficié

d’une reprise du traitement endovasculaire par mise en place d’une extension avec

succès.

➢ Migration :

Les migrations d’endoprothèses peuvent se produire sous la force de la

pression sanguine, lorsque la fixation de l’endoprothèse est insuffisante. Les tests

en laboratoires ont bien montré que la seule force radiale d’un stent n’était pas

suffisante pour résister aux forces induites par la pression sanguine [84]. La

fixation transmurale par crochets approche la résistance d’une suture chirurgicale.

C’est pourquoi la majorité des migrations a été le fait des prothèses démunies de

crochets, soit du fait du design de la prothèse, soit du fait des fractures.

Page 68: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

65

➢ Thrombose :

Les occlusions prothétiques tardives touchent le plus souvent une branche

que le corps de l’endoprothèse. Elles sont liées à la survenue d’une sténose ou

d’une plicature de branche, en rapport avec les modifications morphologiques de

l’anévrisme et/ou une lésion athéromateuse sur les artères en aval de la branche

[85].

➢ Infection :

Dans une enquête récente, il a été montré que le taux d’infection était plus

élevé en salle de radiologie interventionnelle qu’en salle d’opération. Plus

rarement, elles sont secondaires à une infection de l’anévrisme par une pathologie

infectieuse de continuité ou après une septicémie d’autre origine. Le diagnostic

n’est pas aisé. Il est évoqué devant un syndrome septique sans autre porte d’entrée.

Au scanner, la présence de gaz entre la prothèse et la paroi de l’aorte est

évocatrice. On peut s’aider d’une scintigraphie aux leucocytes marqués ou d’un

PETscan. Enfin, une ponction dirigée sous scanner peut parfois permettre

d’identifier un germe.

➢ Fistules aorto-duodénales :

De très rares cas de fistules aorto-duodénales, à distance de l’implantation

d’une endoprothèse pour anévrisme, ont été rapportés [86]. Les conséquences sont

gravissimes.

En dehors de l’endofuite type I sus-citée, nos patients sont toujours en cours

d’évaluation et jusque-là aucune complication tardive n’a été détectée.

Page 69: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

66

3.5. Traitement endovasculaire VS Traitement chirurgical de l’AAA

sous-rénale

La comparaison du traitement endovasculaire par endoprothèse (EVAR)

avec la réparation chirurgicale ouverte des AAA a fait l'objet de plusieurs essais

contrôlés randomisés et bien conçus.

Essais contrôlés randomisés :

Comptant 351 patients entre 2000 et 2003, l’essai DREAM (gestion des

anévrismes endovasculaires randomisés néerlandais) a montré une mortalité à 30

jours de 1,2% et 4,6% pour EVAR et la réparation ouverte, respectivement (p =

0,10) [69]. En outre, la cohorte EVAR avait une hospitalisation plus courte que la

cohorte ayant subi une réparation à ciel ouvert (6 jours contre 13 jours, p <0,001)

et une incidence plus faible de complications systémiques modérées à graves sur

30 jours (11,7% contre 26,4%, P <0,001) [87]. L'étude a montré un taux combiné

de complications sévères et de mortalité opératoire de 4,7% dans le groupe

EVAR, par rapport à 9,8% pour le groupe à ciel ouvert (P = 0,10) [87]. Il est

toutefois à noter que le suivi ultérieur à plus long terme de cet essai a révélé que

l’avantage de survie périopératoire d’EVAR par rapport à la réparation ouverte

n’était plus maintenu après la première année postopératoire [88]. Les taux de

survie sont restés Après 6 années de suivi, comme dans les EVAR et les groupes

ouverts de réparation (68,9% et 69,9%, respectivement) [89]. En outre, les taux

d'interventions secondaires à long terme étaient significativement plus élevés pour

EVAR que pour les réparations ouvertes sur la période de suivi de six ans (29,6%

contre 18,1%, p = 0,03) [89]. Les interventions secondaires les plus courantes

dans le groupe EVAR étaient des interventions liées à une endoprothèse, alors que

la procédure la plus courante dans le groupe à réparation ouverte était la réparation

d'une hernie abdominale par incision [89].

L'essai britannique EVAR 1 (UK Endovascular Aneurysm Repair 1) [90],

portant sur 1 082 patients traités entre 1999 et 2003, a également démontré un

Page 70: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

67

bénéfice clair en termes de survie à court terme pour EVAR par rapport à une

chirurgie ouverte. Parmi les patients candidats à une EVAR ou à une réparation à

ciel ouvert, EVAR était associé à des taux de mortalité opératoire à 30 jours moins

élevés que ceux à une réparation à l'air libre (1,7% versus 4,7%, p = 0,009) (90).

Temps opératoire médian (180 min par rapport à 200 min, P <0,0001) et la durée

du séjour à l'hôpital (7 jours contre 12 jours, P <0,0001) était également plus faible

dans le groupe endovasculaire. La mortalité périopératoire était plus faible avec

EVAR, [90] et une mortalité plus faible par maladie a été notée dans le groupe

EVAR au recul de 4 ans (4% contre 7% dans le groupe à réparation ouverte, p =

0,04); toutefois, au suivi de 4 ans, aucune différence de mortalité toutes causes

confondues (26% contre 29%, p = 0,46) n'a été observée entre les deux groupes

[91] . De plus, le bénéfice de mortalité précoce associé à EVAR associé à la

mortalité par anévrisme était contrecarré par une mortalité plus élevée par

anévrysme dans le groupe EVAR que dans le groupe avec réparation ouverte

après 4 ans (2,1% contre 0,4%, p = 0,05, chez les patients suivis pendant 4 à 8

années) [92]. L'absence de différence de mortalité toutes causes confondues a

persisté tout au long des 8 années de suivi [93]. En outre, les analyses de coûts

ont révélé des coûts plus élevés pour le groupe EVAR (coûts moyens : 15 303 £

contre 12 284 £ pour une réparation ouverte), et un plus grand nombre

d'interventions secondaires dans le groupe EVAR que dans le groupe de

réparation ouverte (5,1% contre 1,7%, P <0,001) sur la période de suivi à long

terme [92].

Les chercheurs de l'essai britannique EVAR 2 ont comparé la survie de

patients non aptes à une réparation ouverte ( n = 338) assignés au hasard soit à

EVAR, soit à une absence d'intervention [93]. Il est à noter que le chirurgien au

niveau local a déterminé la randomisation dans les deux essais EVAR au

Royaume-Uni. L'essai EVAR 2 n'a pas démontré de bénéfice en termes de survie

pour EVAR électif par rapport à l'absence d'intervention dans cette population de

patients fragile. [93] Cependant, notamment, les deux essais EVAR au Royaume-

Page 71: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

68

Uni étaient basés sur une analyse en intention de traiter, avec un croisement

significatif des patients entre les groupes, permettant des résultats potentiellement

biaisés. Dans EVAR 2, plus du quart des patients n'ayant subi aucune intervention

pour leur anévrisme ont subi une réparation d'anévrisme, dont 30% ont été opérés

en raison de la préférence du patient [93]. Cette limitation et le long délai entre la

randomisation et la chirurgie dans EVAR 2 (médiane de 51 jours) ont empêché

les cliniciens d’accepter la conclusion selon laquelle EVAR n’était pas rentable

chez les patients à risque élevé.

Les chercheurs de l’étude USA OVER (USA Open versus Endovascular

Repair) ont assigné 881 patients à EVAR ou à une réparation à ciel ouvert entre

2002 et 2008 [94]. Cet essai multicentrique randomisé a montré un bénéfice

périopératoire significatif pour EVAR, avec une mortalité inférieure à celle du

groupe EVAR. Dans le groupe de réparation ouverte à 30 jours (0,5% contre

3,0%, p = 0,004), ainsi qu'une durée opératoire plus courte (2,9 h contre 3,7 h, p

<0,001) et une durée de séjour hospitalier (3 jours contre 7 jours, P <0,001) pour

le groupe EVAR [94]. Cependant, EVAR n'a pas conféré de bénéfice de survie au

suivi à deux ans (mortalité de 7,0% contre 9,8% pour la réparation ouverte, p =

0,13) . En outre, les taux d'autres résultats ont également convergé lors du suivi à

long terme: aucune différence n'a été observée à 2 ans en termes de qualité de vie

ou de procédures thérapeutiques secondaires [95]. Bien que la population à l'étude

ait généralement présenté des résultats à long terme similaires lors du dernier suivi

rapporté (jusqu'à 9 ans; moyenne: 5,2 ans), analyses de sous-groupes ont montré

une augmentation significative de la survie à long terme des patients âgés de

moins de 70 ans. EVAR comparé à ceux affectés à la réparation ouverte (HR 0,65,

IC 95% 0,43–0,98, p = 0,04) [95].

De 2003 à 2008, les chercheurs français ACE (Anevrysme de l'aorte

abdominale, Chirurgie versus Endoprothese) ont assigné au hasard 316 patients à

une EVAR ou à une chirurgie ouverte. Aucune différence de survie n'a été

Page 72: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

69

observée entre les deux groupes de patients à une médiane de suivi de 3 ans

(EVAR 11,3% versus réparation ouverte 8%, P = NS). Cependant, des différences

significatives ont été observées en ce qui concerne les taux de réintervention

vasculaire à long terme (EVAR 16% versus réparation ouverte 2,7%, p <0,0001)

(116). À l'instar des essais menés au Royaume-Uni avec EVAR 1 et 2, cette étude

faisait suite à une analyse en intention de traiter avec des recoupements apparents

entre les groupes d'étude [95].

Dans notre série, Le temps opératoire médian était d’1h30mn, la mortalité à

30 jours était de 0%, la durée d’hospitalisation moyenne était de 3 jours, marquée

par l’absence de complications péri-opératoires ni post-opératoires.

Pour les résultats à long terme, nos patients sont toujours en cours de suivi.

Jusque-là aucun incident n’a été détecté.

Globalement, le traitement endovasculaire a fait ses preuves dans notre étude

en termes de morbi-mortalité péri et post- opératoire précoce.

Page 73: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

70

Conclusion

L’avantage principal des endoprothèses pour le traitement des AAA est la

réduction de la morbidité et de la mortalité immédiate, comparativement à la

chirurgie conventionnelle. Des résultats favorables à plus de 10 ans sont

maintenant disponibles mais il reste toujours une incertitude évolutive. Cette

dernière impose un suivi régulier et à vie des patients opérés pour détecter

d’éventuelles anomalies de la prothèse ou de l’anévrisme. En France, ce

traitement est réglementé. Il est autorisé chez les patients posant des problèmes

d’abord chirurgical et chez les patients à haut risque lorsque la configuration

anatomique de l’anévrisme est favorable ou bien dans le cadre d’essais en cours

(notamment ACE pour les anévrismes à froid et ACER pour les anévrismes

rompus). Il est d’ores et déjà acquis que ce traitement fait partie intégrante des

options thérapeutiques chez les patients ayant un anévrisme de l’aorte. Il est par

ailleurs hautement probable que dans un avenir proche les endoprothèses

représenteront le traitement de référence.

Page 74: TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE

71

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[87] Un essai randomisé comparant la réparation conventionnelle et endovasculaire des anévrismes de l'aorte

abdominale. Prinssen M, Verhoeven EL, Buth J, Cuypers PW, van Sambeek MR, Balm R, Buskens E,

Grobbee DE, Blankensteijn JD, Groupe d'essai de la gestion des anévrismes endovasculaires randomisés

néerlandais (DREAM). N Engl J Med. 14 octobre 2004; 351 (16): 1607-18. 127

[88] Résultats à deux ans après la réparation conventionnelle ou endovasculaire des anévrismes de l'aorte

abdominale. Blankensteijn JD, SE de Jong, M Prinssen, AC de van der Ham, Buth de van, Sterkenburg

SM, Verhagen HJ, Buskens E, Grobbee DE, Groupe d’essai sur la gestion des anévrismes

endovasculaires randomisés néerlandais (DREAM). N Engl J Med. 9 juin 2005; 352 (23): 2398-405.

[89] Résultat à long terme de la réparation ouverte ou endovasculaire de l'anévrisme de l'aorte abdominale.

De Bruin JL, AF Baas, J Buth, M Prinssen, EL Verhoeven, PW Cuypers, MR van Sambeek, R Balm,

DE Grobbee, JD Blankensteijn, Groupe d’étude DREAM. N Engl J Med. 20 mai 2010; 362 (20): 1881-

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[90] Comparaison de la réparation endovasculaire d'anévrisme avec la réparation ouverte chez des patients

atteints d'anévrisme de l'aorte abdominale (essai EVAR 1), résultats de mortalité opératoire à 30 jours:

essai contrôlé randomisé. Greenhalgh RM, Brown LC, GP Kwong, Powell JT, Thompson SG,

participants aux essais EVAR. Lancette. 2004 4-10 septembre; 364 (9437): 843-8.

[91] Réparation endovasculaire des anévrismes versus réparation ouverte chez les patients présentant un

anévrisme de l'aorte abdominale (essai EVAR 1): essai contrôlé randomisé. Participants à l'essai EVAR.

Lancette. 25 juin 2005 au 1er juillet 2005; 365 (9478): 2179-286.

[92] Réparation endovasculaire ou ouverte de l'anévrisme de l'aorte abdominale. Royaume-Uni Enquêteurs

du procès EVAR., MR Greenhalgh, LC Brown, Juge Powell, SG Thompson, Epstein D, Sculpher MJ

N Engl J Med. 20 mai 2010; 362 (20): 1863-1871.

[93] Réparation endovasculaire de l'anévrisme aortique chez des patients physiquement non admissibles à

une réparation ouverte. Enquêteurs du procès EVAR au Royaume-Uni, MR Greenhalgh, LC Brown,

Powell JT, SG Thompson et Epstein D N Engl J Med. 20 mai 2010; 362 (20): 1872-1880.

[94] Résultats après réparation endovasculaire ou ouverte d'un anévrisme de l'aorte abdominale: essai

randomisé. Lederle FA, JA Freischlag, TC Kyriakides, Padberg FT Jr, Matsumura JS, Kohler TR, Lin

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[95] Comparaison à long terme de la réparation endovasculaire et ouverte de l'anévrisme de l'aorte

abdominale. FA Lederle, JA Freischlag, TC Kyriakides, JS Matsumura, Padberg FT Jr, TR Kohler,

Kougias P., Jean-Claude JM, Cikrit DF, Swanson KM, Groupe d’étude coopérative sur les anciens

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