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Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 1 Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Stage « enseigner les sciences au cycle 3 » IUFM Evreux décembre 2011 – Bernard DISSON La circulaire « Une nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l'École » (mars 2011) prévoit une « actualisation des connaissances scientifiques pour les professeurs qui n'ont pas de formation universitaire dans ce domaine ». Nous allons surtout nous attacher à parcourir les programmes pour voir ce que les élèves doivent apprendre, ce qu’ils peuvent apprendre et comment ils acquièrent des connaissances en sciences. Quelles connaissances scientifiques sont enseignées à l’école élémentaire ? Les programmes de 2008 commencent ainsi : « Les sciences expérimentales et les technologies ont pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel, celui de la nature et celui construit par l’Homme, d’agir sur lui, et de maîtriser les changements induits par l’activité humaine. Leur étude contribue à faire saisir aux élèves la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d’une part, opinions et croyances d’autre part. » A l’école élémentaire on enseigne bien sûr des connaissances, capacités, mais on vise prioritairement les attitudes : Curiosité Créativité Confiance en soi Pensée critique Activité investigatrice Ouverture aux autres Prise de conscience et gestion du milieu social et naturel 1 Les sciences enseignées à l’école élémentaire sont des sciences qualitatives, des sciences sans formule, qu’on oppose aux sciences quantitatives enseignées à partir du collège et qui font appel aux formules mathématiques. Exemple : Si on demande aux élèves de construire une guirlande électrique, on se contentera d’observer que plus il y a d’ampoules moins elles brillent. La connaissance de la loi d’Ohm n’est pas nécessaire à l’observation du phénomène. Citons Einstein : « La plupart des idées fondamentales de la science sont essentiellement des idées simples et peuvent en général être exprimées dans un langage que tout le monde comprend ... Aussi longtemps que nous nous occupons seulement d’idées physiques fondamentales, nous pouvons nous passer du langage mathématique ... » 2 Retour sur la démarche d’investigation La chaîne pédagogique OHERIC (Observation, Hypothèse, Expérience, Résultats, Interprétation, Conclusion) Elaborée par André GIORDAN en 1976 a depuis été l’objet de critiques : On a depuis proposé d’autres modèles de cheminement scientifique, qui accordent une place essentielle aux données initiales (connaissances, croyances, représentations ...) et au caractère non linéaire de cette chaîne pédagogique. 1 HOST – GIORDAN – Une didactique pour les sciences expérimentales, BELIN 1999 2 L’évolution des idées en physique, EINSTEIN et INFELD, Payot

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et ...sciences27.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/sciences_connaissances... · pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel,

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Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 1

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et

démarches spécifiques Stage « enseigner les sciences au cycle 3 » IUFM Evreux décembre 2011 – Bernard DISSON

La circulaire « Une nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l'École » (mars 2011) prévoit une « actualisation des connaissances scientifiques pour les professeurs qui n'ont pas de

formation universitaire dans ce domaine ».

Nous allons surtout nous attacher à parcourir les programmes pour voir ce que les élèves doivent

apprendre, ce qu’ils peuvent apprendre et comment ils acquièrent des connaissances en sciences.

Quelles connaissances scientifiques sont enseignées à l’école

élémentaire ?

Les programmes de 2008 commencent ainsi : « Les sciences expérimentales et les technologies ont

pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel, celui de la nature et celui construit par

l’Homme, d’agir sur lui, et de maîtriser les changements induits par l’activité humaine. Leur étude

contribue à faire saisir aux élèves la distinction entre faits et hypothèses vérifiables d’une part,

opinions et croyances d’autre part. »

A l’école élémentaire on enseigne bien sûr des connaissances, capacités, mais on vise prioritairement

les attitudes :

� Curiosité

� Créativité

� Confiance en soi

� Pensée critique

� Activité investigatrice

� Ouverture aux autres

� Prise de conscience et gestion du milieu social et naturel1

Les sciences enseignées à l’école élémentaire sont des sciences qualitatives, des sciences sans

formule, qu’on oppose aux sciences quantitatives enseignées à partir du collège et qui font appel aux

formules mathématiques.

Exemple : Si on demande aux élèves de construire une guirlande électrique, on se contentera

d’observer que plus il y a d’ampoules moins elles brillent. La connaissance de la loi d’Ohm n’est pas

nécessaire à l’observation du phénomène.

Citons Einstein : « La plupart des idées fondamentales de la science sont essentiellement des idées

simples et peuvent en général être exprimées dans un langage que tout le monde comprend ... Aussi

longtemps que nous nous occupons seulement d’idées physiques fondamentales, nous pouvons nous

passer du langage mathématique ... »2

Retour sur la démarche d’investigation

La chaîne pédagogique OHERIC (Observation, Hypothèse, Expérience, Résultats, Interprétation,

Conclusion) Elaborée par André GIORDAN en 1976 a depuis été l’objet de critiques :

On a depuis proposé d’autres modèles de cheminement scientifique, qui accordent une place

essentielle aux données initiales (connaissances, croyances, représentations ...) et au caractère non

linéaire de cette chaîne pédagogique.

1 HOST – GIORDAN – Une didactique pour les sciences expérimentales, BELIN 1999

2 L’évolution des idées en physique, EINSTEIN et INFELD, Payot

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 2

Nous allons porter notre attention sur la première étape de cette démarche : Quel traitement pour

ces données initiales lorsqu’elles forment un obstacle à une nouvelle connaissance scientifique ?

Faire sans, faire avec, faire contre ? Faire sans c’est dispenser le savoir de manière transmissive qui ne permet pas de construire des

compétences scientifiques.

Il convient donc de faire avec (des connaissances pré requises facilitantes) ou faire contre des

représentations qui font obstacle à la compréhension du monde réel.

Obstacles et construction de situations didactiques (ASTOLFI &

PETERFALVI, 1993) Les auteurs montrent comment partir d’un objectif obstacle pour aller vers un concept visé.

L’objectif obstacle est formé d’un réseau d’idées associées qui explique la résistance de l’obstacle.

On doit alors définir ce que l’obstacle empêche de comprendre et rechercher les conditions de

possibilité pour le franchissement de l’obstacle.

Déstabilisation

Intériorisation

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 3

Un exemple : l’évaporation.

Les élèves ne pensent pas spontanément que l’évaporation de l’eau existe dans la nature. Ils ont une

conception de génération spontanée des nuages. La question de la gestion des eaux douces ne peut

être mise en débat (par exemple dans le cadre de l’EDD) si cet obstacle n’est pas franchi.

Réseau d’idées associées Objectif obstacle Objectif visé

• L’évaporation, c’est l’eau qui

bout

• Pour évaporer, il faut

chauffer l’eau jusqu’à

ébullition

• Il n’y a que l’eau chaude qui

s’évapore

• L’évaporation de l’eau c’est

sa disparition (ou sa

transformation en air)

• L’évaporation de l’eau

« froide » en milieu naturel

• L’influence en dehors de la

chaleur d’autres facteurs

(agitation, courant d’air)

• La conservation de la

matière

• Le changement d’état liquide

� vapeur

• L’évaporation existe dans la

nature

• La vitesse de l’évaporation

est variable

• L’agitation, la surface, la

température influent sur la

vitesse de l’évaporation

• Le changement d’état : l’eau

ne disparaît pas, elle se

transforme. Elle réapparait

dans la phase de

condensation

Zoom sur « Le ciel et la terre » Le mouvement de la terre et des planètes autour du soleil.

Les représentations du système solaire sont basées sur des conventions qui ne correspondent pas au

réel. Même si les objets du système solaire sont représentés de manière fidèle, les distances ne sont

pas proportionnelles et ne permettent pas de percevoir les immenses espaces de vide qui séparent

les différentes planètes. L’image mentale que l’on se fait du système solaire n’est pas une image qui

se rapproche du réel, mais « l’image d’une image ».

Dessin d’un élève de cycle 3

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 4

Quelques représentations dans trouvées dans les livres

Ce que verrait un observateur « sorti » du système solaire.

Quelques pistes pour favoriser une perception du système solaire.

1) Rotation, révolution, jour/nuit, les saisons L’observation ne permet pas de comprendre

- que la terre tourne sur elle-même,

- qu’elle tourne autour du soleil,

- qu’elle est inclinée sur son axe,

ce qui explique l’alternance jour / nuit et les saisons.

On peut choisir l’angle de l’histoire de l’astronomie pour montrer l’évolution des représentations de

l’univers au cours des siècles. Les connaissances actuelles sur le système solaire sont le fruit d’un

cheminement de plusieurs siècles où les approches du monde réel ont parfois subit des régressions.

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 5

Les connaissances sont nées d’observations directes, puis d’utilisation d’objets technique, et de

calculs prédictifs.

Représentation artistique du modèle

géocentrique d'après Ptolémée.

Le système héliocentrique Une preuve de l’expansion de

l’univers …

2) L’univers c’est essentiellement du vide Un exemple de défi : représenter le rapport entre la taille du soleil, de la terre, de la lune et les

distances réelles : Réaliser une maquette avec la même échelle taille des planètes/distances au

Soleil.

Représentation de la terre, du soleil à l'échelle 1/1 000 000 000

diamètre de la terre 12 742 km 1,2742 cm

diamètre du soleil 1 392 000 km 139,2 cm

Distance terre soleil 159 000 000 km 15900 cm

On devra donc construire une maquette de la terre de 1,2 cm (une bille), un soleil de 1,39 m, et un

terrain de 139 m !

3) Modéliser la gravitation : technique du trampoline.

Une boule de Bowling est placée au centre d'un trampoline. Le trampoline va se creuser sous l'effet

du poids de la boule. De ce fait, si on lance une bille pour qu'elle passe à proximité, celle-ci va être

déviée par la courbure du creux (on parle de puits gravitationnel). Si la vitesse n'est pas suffisante

pour sortir du creux, la petite bille va finir par "s'écraser" sur la boule et par y rester collée. Tout se

passe, pour un observateur extérieur, comme si la boule de bowling avait attiré la petite bille, alors

qu'en fait la petite bille n'a fait que suivre la courbure de la toile. En faisant varier la vitesse de la bille

on la verra

- tomber sur la boule (« météorite »)

- décrire une orbite (« satellite »)

- s’approcher de la boule puis échapper à son attraction. (« astéroïde »)

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 6

4) Autre défi : Comment récolter un peu de matière (extra – terrestre) du système

solaire ? Technique de la bassine. Les recherches des élèves leur permettront de savoir ce que sont les étoiles filantes, que des

micrométéorites tombent en permanence sur la terre et que celles-ci sont contiennent très souvent

du fer.

Pour récolter ces poussières de météorites, il suffit de laisser dehors une bassine plusieurs jours. Les

micrométéorites se déposeront avec la pluie. On filtre l’eau, on laisse sécher le filtre et on récupère

la poussière de météorites avec un aimant.

4) Des logiciels pour modéliser l’espace

Après les activités précédentes qui ont permis aux élèves de se confronter au réel, on peut utiliser

des outils gratuits, téléchargeables qui permettent d’observer un ciel virtuel, très réaliste :

Un observatoire virtuel : Stellarium http://www.stellarium.org/fr/

Un vaisseau spatial : Celestia http://celestia.fr/

On peut par exemple visualiser un éclipse de lune avant ou après l’avoir observée en direct.

Les 8 domaines de programme de sciences et technologie à l’école

Les fiches qui suivent reprennent pour les 8 domaines des programmes les principales sources

d’obstacles qui peuvent apparaître chez les élèves et quelques principes qui peuvent faciliter leur

franchissement.

Ces fiches s’inspirent en partie du document « Fiches connaissances – CNDP 2002 », et de la

documentation de « La main à la pâte »

Ces documents sont conçus pour être complétés, amendés, modifiés au gré des observations et des

projets menés par les enseignants dans leur classe.

Liste des fiches : 1 – Le ciel et la terre

2 – La matière

3 – L’énergie

4 – L’unité et la diversité du vivant

5 – Le fonctionnement du vivant

6 – Le fonctionnement du corps humain et la santé

7 – Les êtres vivants dans leur environnement

8 – Objets techniques

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 7

Fiche 1 : Le ciel et la Terre

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Le mouvement de

la Terre (et des

planètes) autour

du Soleil, la

rotation de la Terre

sur elle-même ; la

durée du jour et

son changement

au cours des

saisons.

Le soleil « se lève », « se

couche »

Le jour

La hauteur du soleil

Nom des planètes et

astrologie

Satellite = construit par

l’homme

Durée du jour = durée

d’ensoleillement

Représentation

géocentrique

Confusion rotation

révolution

Saisons � éloignement

terre soleil

Proportionnalité entre

objets (étoiles planètes)et

distances

Orbite pesanteur et

gravitation (pourquoi le

soleil et les planètes ne

tombent pas ?)

Le mouvement de

la Lune autour de

la Terre.

Phase de la lune = ombre

de la terre

Privilégier d’abord

l’observation directe,

avant de recourir aux

modélisations.

Programmer des

observations sur l’année ;

Réaliser des maquettes en

respectant les échelles.

Simuler la gravitation.

Lumières et

ombres.

Lumière = électricité

Ombre / ombre portée

Présence de lumière sans

source.

Ombre et lumière = objets

matériels

Distinguer lumière émise

et lumière diffusée.

Utiliser une source de

lumière de petite taille.

Distinguer dans les

schémas les objets réels

des représentations du

trajet invisible de la

lumière.

Volcans et séismes,

les risques pour les

sociétés humaines.

Représentation de la

partie superficielle et

stéréotypée d’un volcan

Méconnaissance du

caractère permanent de

l’activité de la terre.

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 8

Fiche 2 : La matière

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

L’eau : une

ressource

- états et

changements

d’état ;

- le trajet de l’eau

dans la nature ;

- le maintien de

sa qualité pour

ses utilisations.

Solide souvent opposé à

fragile, mou.

Gaz = combustible

Vapeur = nuage blanc

(condensation)

Difficultés liées à l’idée

de conservation et à

l’existence de quelque

chose d’invisible.

L’eau en s’évaporant se

transforme en air

Ebullition = bulles d’air

Expériences distinctes sur

l’ébullition et

l’évaporation.

Observation directe puis

modélisation.

L’air et les

pollutions de

l’air.

Le langage courant

renforce l’idée de non

matérialité de l’air.

L’air existe mais n’a pas

acquis le statut de

matière.

L’air est plutôt perçu

comme contenant

(atmosphère dans

laquelle on déverse des

substances) que

contenant

Mélanges et

solutions.

Confusion dissoudre et

fondre

Confusion entre

mélange et l’action de

mélanger.

Perception difficile de la

conservation de la

matière : le sucre ou le

sel disparaissent dans

l’eau.

Confusion entre eau

limpide, pure, propre,

potable.

Situations simples de

mélanges hétérogènes,

décantation filtration.

Solutions de sucre ou de

sel. Conservation de la

masse, récupération du

produit dissous par

évaporation.

Les déchets :

réduire,

réutiliser,

recycler.

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 9

Fiche 3 : L’énergie

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Exemples simples

de sources

d’énergies

(fossiles ou

renouvelables).

Besoins en

énergie,

consommation et

économie

d’énergie.

Energie =

comportement humain,

force et rapidité.

Difficulté à concevoir

des transferts d’énergie

avec des effets faibles

(ex. mouvement d’une

montre)

Difficulté à distinguer

- Source

d’énergie

- Transfert

d’énergie

- Stockage

- Effets

(mouvement,

chaleur,

lumière ...)

et à concevoir des

investigations ciblées

Simplifier la définition de

la notion. Ex : « la vitesse

du vent met en

mouvement une hélice ».

Proposer des défis

expérimentaux ex :

soulever un objet avec le

vent.

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 10

Fiche 4 : L’unité et la diversité du vivant

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Présentation de

la biodiversité :

recherche de

différences entre

espèces vivantes.

Présentation de

l’unité du vivant :

recherche de

points communs

entre espèces

vivantes.

Présentation de

la classification

du vivant :

interprétation de

ressemblances et

différences en

termes de

parenté.

Le vocabulaire courant

ne favorise pas toujours

la notion d’espèce .

(confusion entre espèce

et race)

Les élèves perçoivent

mieux les différences

que les ressemblances.

Connaissances sur la

classification

fragmentées et non

hiérarchisées.

Erreurs dues à des

ruptures

morphologiques au

cours de leur

développement

Nécessité de développer

des capacités pour

observer et classer.

Voir les interventions de J-

M. LE CHANONY :

« Observer ça s’apprend »,

« La classification des êtres

vivants ».

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 11

Fiche 5 : Le fonctionnement du vivant

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Les stades du

développement

d’un être vivant

(végétal ou

animal).

Confusion entre cycle de

vie et cycle saisonnier.

La mort est souvent

présentée comme un

accident de parcours et

non le terme inéluctable

de l’existence d’un être

vivant.

Les élèves sont plus

sensibles aux histoires

individuelles des êtres

vivants qu’aux étapes

des cycles de vie.

Les conditions de

développement

des végétaux et

des animaux.

Termes correspondant à

des concepts à

construire : être vivant,

organisme, végétal ...

Persistance de la

confusion vivant = en

mouvement.

Pas toujours de relation

entre fonction et

support anatomique

(ex : poumon

/respiration)

Privilégier l’observation

directe (petits élevages,

cultures ...)

Tenir compte du facteur

temps.

Introduire les étapes non

repérables par la

documentation.

Les expérimentations

doivent être motivées par

un problème clairement

posé.

Plusieurs observations

sont nécessaires pour tirer

une conclusion.

Les modes de

reproduction des

êtres vivants.

Confusion œuf / ovule

(œuf de poule).

La fleur est perçue

comme un élément

décoratif.

Forte charge

d’affectivité en ce qui

concerne les animaux.

Chez les animaux, le

rôle du mâle est

souvent omis.

La reproduction sexuée

des plantes à fleurs est

difficilement perçue

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 12

Fiche 6 : Le fonctionnement du corps humain et la santé

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Les mouvements

corporels (les

muscles, les os

du squelette, les

articulations).

Les élèves pensent

souvent que le

squelette est mobile par

lui-même comme dans

les dessins animés.

Représentations

stéréotypées des os,

difficulté à représenter

les muscles et leurs

attaches qui

permettraient les

mouvements.

L’emploi de maquettes

suppose une comparaison

critique avec la réalité

observée lors du

mouvement. Eviter les

élastiques pour

représenter les muscles

qui fonctionnent en

contraction et non en

allongement.

Première

approche des

fonctions de

nutrition :

digestion,

respiration et

circulation

sanguine.

Confusions fréquentes :

Nutrition et

alimentation,

Respiration et souffle,

Vaisseaux sanguins et

veines

Perturbations liées aux

expressions autour du

mot cœur.

Idée du fonctionnement

de l’intérieur du corps

comme un sac clos.

Le rôle actif des muscles

respiratoires n’est pas

perçu.

L’idée de circulation

sanguine n’est pas

toujours perçue.

Reproduction de

l’Homme et

éducation à la

sexualité.

Forte charge affective

De nombreux élèves

pensent que la « petite

graine » donnée par le

papa contient un bébé

en miniature que la

mère va se contenter de

faire grossir pendant la

grossesse.

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 13

Fiche 6 : Le fonctionnement du corps humain et la santé (suite)

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Hygiène et santé

: actions

bénéfiques ou

nocives de nos

comportements,

notamment dans

le domaine du

sport, de

l’alimentation, du

sommeil.

Pour les élèves, le terme

santé est souvent un

état bien défini et en

partie figé.

Au départ les enfants

pensent que la santé est

un acquis qui ne peut

être remis en cause par

des faits, des actions

dont ils ne sont pas

responsables.

La définition de la santé donnée par l’OMS est ici précieuse : la santé, c’est l’état de bien-être physique, mental et social. Les agressions physiques et mentales sont inévitables. Les buts de l’éducation sont de fortifier la capacité de faire face à ces agressions. Tout en mentionnant les risques, les maladies et les dysfonctionnements, il est important de privilégier une approche résolument positive de la santé en insistant, non pas sur l’état de bonne santé, démarche qui pourrait exclure certains enfants, mais bien sur la notion de capital santé individuel, capital que chacun peut et doit apprendre à préserver. Favoriser les échanges avec des professionnels de santé, les parents, etc.

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 14

Fiche 7: Les êtres vivants dans leur environnement

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

L’adaptation des

êtres vivants aux

conditions du

milieu.

Places et rôles

des êtres vivants

; notions de

chaînes et de

réseaux

alimentaires.

Milieu ne signifie pas

ici centre.

Les élèves pensent

que les êtres vivants

d’un milieu sont

indépendants les uns

des autres. Ils

n’imaginent pas que

la compétition entre

les végétaux soit

possible. Ils

n’acceptent pas

spontanément que les

animaux se mangent

entre eux.

Ne pas présenter des chaînes alimentaires en s’appuyant sur le sens de la prédation : le lapin mange l’herbe. Il faut indiquer le sens de circulation de la matière : l’herbe est mangée par le lapin.

L’évolution d’un

environnement

géré par

l’Homme : la

forêt ;

importance de la

biodiversité.

Voir les ressources EDD :

http://edd27.ac-rouen.fr

Les sciences au cycle 3 connaissances, obstacles et démarches spécifiques Page 15

Fiche 8 : Objets techniques

Programmes Difficultés provenant des liens avec le

vocabulaire courant

Difficultés provenant des idées préalables

des élèves Objectif obstacle (ce que l’obstacle

empêche de comprendre)

Concept visé (conditions de

possibilité pour le franchissement de

l’obstacle)

Circuits

électriques

alimentés par des

piles.

Règles de

sécurité, dangers

de l’électricité. 3

Polysémie des mots :

courant, conducteur...

Fermer la lumière =

ouvrir le circuit !

Les objets et les

installations qui utilisent

une source d’énergie

électrique ne se prêtent

pas à la notion de circuit

et de circulation du

courant.

Les élèves associent la

propriété de conducteur

à l’objet et non à la

substance.

Réaliser des expériences

avec des montages

comportant des contacts

électriques fiables.

Retrouver et représenter

la présence d’un circuit

électrique sur des

appareils simples.

Leviers et

balances,

équilibres.

Les efforts, les forces

sont pour les élèves

exercés par les muscles

et produisent de la

fatigue. Le fait qu’un

objet inerte puisse

exercer une force sur un

autre objet nécessite

une transposition

difficile.

l’école primaire, on se

limite à l’étude de

dispositifs (réels, fabriqués

ou simulés) dans lesquels

l’équilibre est obtenu avec

un fléau horizontal :

balançoire horizontale,

balance romaine, flèche

d’une grue, «mobiles »

construits par les élèves.

Objets

mécaniques,

transmission de

mouvements.

Le vocabulaire courant

confond poids et masse,

mais il n’est pas utile

d’aborder cette

distinction à l’école

primaire. Il suscite de

nombreuses confusions

entre force, effort,

poids, et parfois même

vitesse, mouvement.

Ces notions sont trop

complexes pour être

définies ou même

abordées à l’école

primaire.

Les mécanismes n’ont pas

à être étudiés pour eux-

mêmes. Leur utilité doit

être justifiée par leur

emploi dans des dispositifs

réels. Il est indispensable

d’opérer avec du bon

matériel ou de bons

matériaux.

3 Attention Il faut attirer l’attention des élèves sur le fait que l’on ne doit pas refaire à la maison, avec les prises

de courant, les expériences faites en classe avec des piles. Attention également aux courts circuits

prolongés des piles.