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Expériences de condensation et calculs

thermodynamiques

Chimie et structure des poussières conformes à la séquence de condensation

à l’équilibreCondensation de H2 et He

Condensation des derniers gaz résiduels (Ar, N2)

CH4 gazeux réagit avec la glace

et forme un hydrate solide (CH4,H2O) 

NH3 gazeux réagit avec la glace

et forme un hydrate solide (NH3,H2O) 

La vapeur d’eau se condense en glace

H2O se combine aux minéraux calciques (formation de

trémolite) et à l’olivine (formation de serpentine) 

Na réagit avec Al2O3 et les silicates pour former des

feldspaths et d’autres minéraux alcalins 

Condensation de l’enstatite MgSiO3 et oxydation du fer

pour donner de l’olivine (Fe,Mg)2SiO4 

Condensation de l’alliage Fer-Nickel 

Condensation des oxydes réfractaires(CaO, Al2O3, oxydes de titane, etc.) 

Chimie des condensats

120 °K

Moins de 120 °K

550 à 425 °K C

hamp des glaces

175 °K

150 °K

Cham

p des silicates

1 200 à 490 °K

1 000 °K

Moins de 20°K

1 300 °K

Cham

pdu fer

1 600 °K 

Température

(Rappel) Nuage présolaire = 99 % de gaz + 1 % de poussières (grains ≈ 0,1 m)

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(Rappel) Formation des astéroïdes et des planètes :Accrétion homogène suivie ou non de différenciation suivie ou non de fragmentation

Modèle de formation des météorites

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Différenciation :séparation des matériaux

constitutifs de la proto-Terre selon leur densité

Structure en couches

Parmi ces matériaux :alliages Fe-Ni et silicates de fer,

magnésium, calcium…

Le fer très dense migrera vers le centre pour former le noyau tandis que les silicates plus

légers resteront en périphérie et formeront le manteau.

DIFFERENCIATION NOYAU / MANTEAU

Si c’est le cas, quelles preuves avons-nous de l’existence de ce

noyau dense formé de fer?

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Les données sismiques

Elles montrent qu’il existe en profondeur une interface (limite entre

2 couches), où les ondes sont réfléchies, réfractées, transformées…

Cette limite est mise en évidence par l’existence d’une zone d’ombre où l’on n’enregistre pas d’ondes P issues d’un séisme. Cette zone est située entre 105° et 142° de distance angulaire par rapport

à l’épicentre F du séisme émetteur

On calcule que cette limite appelée discontinuité de Gutenberg

se situe à 2900 km de profondeur,c’est la limite noyau-manteau

?

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Les données de densité

Les roches présentes en surface ont des densités de l’ordre de 2,5 à 3,5 au maximum

Il faut donc qu’il y ait sous nos pieds une matière plus

dense que 5,5

Distance Terre-Lune + période de révolution lunaire + 3e loi de Képler :Densité moyenne de la Terre = 5,52 ( = 5520 kg/m3)

Par comparaison

avec les météorites,

il est probable que ce

soit du fer (avec un

peu de nickel)

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Le champ magnétique terrestre Le noyau externe est liquide

Il est modélisé par un dipôle situé au centre de la Terre.

Pour générer ce champ, on pense qu’il y a des mouvements de convectiondans le noyau externe, milieu conducteur liquide : c’est la géodynamo.

Il est « visible » depuis l’espace.

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Autre preuve de l’état liquide du noyau de fer : la propagation des

ondes S dans le globe.

Ces ondes traversent les solides mais pas les liquides, or elles sont arrêtées

à la discontinuité de Gutenberg.

Tomographie sismique : en étudiant les variations latérales de vitesse, on peut repérer dans le manteau

des zones chaudes et des zones froides

Le manteau terrestre, lui, est solideet il existe à l’intérieur du noyauune « graine » elle aussi solide.

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La forme de la Terre

Diamètre terrestre aux pôles plus petit qu’à l’équateur :

la Terre est aplatie.

Pour obtenir des informations

plus complètes sur la densité en profondeur, on étudie en détail la forme de la

Terre (géodésie) et les variations

de g (gravimétrie).

Géoïde

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Une dernière indication de l’existence d’un noyau dense riche en fer : les enclaves de péridotites (représentatives du

manteau supérieur) remontées par les volcans sont semblables à certaines achondrites (météorites différenciées comme le

sont aussi les sidérites et les pallasites)

Péridotite

Achondrite Pallasite Sidérite

Nature des enclaves remontées par les volcans

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Pour en avoir le cœur net il faudra poser des

sismomètres pour enregistrer les

tremblements de Vénus, Mars ou

Mercure….

Et les autres planètes

Les autres planètes telluriques ont des densités et moments d’inertie qui indiquent aussi la présence d’un noyau de Fe-Ni.

Mais, sauf Mercure (pourtant supposée complètement refroidie), elles ne possèdent pas de champ magnétique puissant ! Est-ce

parce que leur rotation est trop lente (Vénus) pour engendrer des mouvements dans leur noyau liquide ou parce qu’il est solide

(Mars) ?

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Les aspects chimiques, énergétiques et chronologiques

La différenciation des planètes signifie la migration du fer vers le centre Certains éléments le suivent, les sidérophiles

Les éléments sidérophiles aiment

le fer (à l’état de métal).

Ces éléments se concentrent dans le noyau terrestre et

dans les météorites de fer.

L’osmium, l’iridium et le platine sont exclusivement

sidérophiles, ils ne se lient à aucun autre

élément.

Ces éléments sont donc rares en surface, à moins de processus particuliers et exceptionnels qui les concentrent

en un point donné.

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Les éléments figurés en rose sont des produits de la désintégration radioactive (de U et Th), on les trouve associés à ceux-ci, indépendamment de leur affinité géochimique.

La plupart des autres éléments de la classification sont des « lithophiles » : ils sont enrichis dans la matière rocheuse, pas seulement dans la croûte, mais surtout dans le manteau.

On voit que le fer appartient aussi à cette famille. Il existe donc aussi dans le manteau

terrestre.

Ces éléments forment des

liaisons avec l'oxygène et le

silicium à la base des silicates.

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On peut calculer que le fer s’est réparti entre le noyau, où il est présent sous forme métallique, et le manteau, où il forme des minéraux silicatés et des oxydes, à raison d’environ 80% dans le noyau et 20% dans le manteau.

% Terre globale

Terre silicatée

Noyau

O 32.4 44.8 4

Fe 28.2 5.8 79

Si 17.2 21.5 7

Mg 15.9 22.8

93.7 94.9 S=2.3

Ni 1.6 0.2 4

Ca 1.6 2.3

Al 1.6 2.2

Na 0.25 0.26

Cette répartition influe sur

la chimie et la minéralogie

du manteau qui

s’expriment en proportions

de

pyroxène [(Fe,Mg)SiO3]

olivine [(Fe,Mg)2SiO4]

magnésiowüstite

[(Fe,Mg)O]

en fonction du rapport

(Fe+Mg)/Si.A son tour, la composition de ce manteau aura une influence sur la composition de la croûte qui en dérive.

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Quelle(s) énergie(s) a pu permettre cela?

La migration du fer et des autres éléments sidérophiles sous-entend que la Terre était à l’état fondu du moins partiellement!

Le problème est de savoir si cette énergie a été conservée ou s’est dissipée dans l’espace lors des impacts, ce qui dépend de la taille et de la fréquence des impacts!

L’énergie d’attraction gravitationnelle des objets qui s’accrètent peut être convertie en énergie cinétique puis en énergie thermique.

On peut calculer que l’énergie accumulée

permettrait d’atteindre des températures de

4100°C pour l’accrétion d’un objet de la taille

de Mercure, de 5900°C pour Mars, de

25000°C pour Vénus et de 29000°C pour la

Terre. C’est largement supérieur à la

température de fusion du fer même sous

pression.

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Le problème est alors au niveau du calendrier des évènements!

On sait que la radioactivité

(U, Th, K) représente

actuellement près de 50% de

l’énergie interne du globe. A

l’époque de la formation des

planètes, la radioactivité de

certains noyaux comme 26Al,

actuellement éteinte, a pu

fournir l’énergie nécessaire

pendant un certain temps.

L’énergie nucléaire de la radioactivité (maintenant éteinte) de certains noyaux atomiques convertie en énergie thermique, ainsi que l’énergie liée à la différenciation elle-même.

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Par exemple, l’uranium 238U se désintègre en plomb, 206Pb.

L’uranium est lithophile, le plomb est sidérophile.

Il y a donc eu une séparation (fractionnement) de U vis-à-vis de Pb au moment de la différenciation noyau / manteau.

En mesurant les quantités d’isotopes du plomb 206Pb et

d’uranium 238U dans les météorites et dans les

minéraux riches en Pb, on peut estimer que le

fractionnement U/Pb s’est fait pendant les 100

premiers Millions d’années (Ma) de l’histoire de la

Terre.

La radioactivité de certains noyaux atomiques est l’outil idéal pour la mesure des temps.

Les géologues disposent de nombreux chronomètres qui fonctionnent sur des échelles de temps très différentes et sur des objets très variés.

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Une autre information est donnée par la

mesure du 129Xe (gaz, atmophile) issu de la désintégration de l’129I (lithophile).

On a mesuré que le xénon contenu dans les laves (basaltes) des îles océaniques est plus

riche en isotope 129 que celui contenu dans l’atmosphère.

Cela signifie que lors de la séparation manteau/atmosphère, il existait encore de l’iode

129.

La demi-vie de cet isotope radioactif étant de 16 Ma, cela

place la différenciation de la planète moins de 100 Ma (5 à 6

fois 16 Ma) après la formation de l’iode 129, c’est-à-dire de la

condensation de la nébuleuse.

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La différenciation noyau/manteau a permis de mettre en surface les silicates de fer et de magnésium.

Mais pour l’instant on a construit une planète sans air sans eau sans vie, sans ressources

énergétiques ni en matières premières!

Il faut encore obtenir en surface des couches plus légères donc aller plus loin dans la différenciation chimique.

On a encore du boulot pour rendre notre planète habitable!

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Un exo ou deux ?

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Taille des noyaux des planètes telluriques

1-Estimer la taille (le rayon) du noyau de la Terre sachant que le rayon terrestre est de 6378 km, la densité du fer est de 7.9 et celle des silicates de 3.2. La densité moyenne de la planète est de 5.52 et on considèrera qu’elle est parfaitement sphérique.

2- Si le résultat vous paraît aberrant, discuter les raisons possibles de cette aberration.

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R1

R

On calcule la masse de deux sphères emboîtées de densité différentes 1 (noyau) et 2.(manteau).

Le volume d'une sphère étant ,

la masse de cette sphère de densité moyenne est alors ,

celle d'une sphère de rayon R1 de densité 1 est

34

3V R

34

3M R

31 1 1

4

3M R

3 3 3 31 1 1 2

4 4 4

3 3 3R R R R

La masse d'une sphère (rayon R, densité 2) dont on a évidé le centre(par une sphère de rayon R1) est

231

1 2

R R

d’où égalité des masses

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En prenant 1=7,9 (noyau de fer) et 2=3,2 (manteau de silicate moyen) on obtient: R (km) g/cm3 V1/V M1/M R1/R R1 (km)

Mercure 2440 5,44 0,48 0,69 0,78 1906 Vénus 6052 5,26 0,44 0,66 0,76 4590 Terre 6378 5,52 0,49 0,70 0,79 5041 Lune 1738 3,34 0,03 0,07 0,31 539 Mars 3394 3,93 0,16 0,31 0,54 1824

3

21

21

RR

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leur structure verticale,

leur épaisseur,

leur densité,

leur âge,

LA FORMATION DE LA CROUTE

Il existe deux types de croûte à la surface du globe:

l’une est parfaitement visible, c’est la croûte continentale, elle représente 30-35% de la surface terrestre;

l’autre est invisible car « cachée » sous les océans, c’est la croûte océanique, elle correspond à 65-70% de la surface.

Elles différent encore sur bien d’autres points:leur pétrographie, en nature et diversité,

leur composition chimique,

leur comportement,

leur histoire, etc…

Les observations

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Age de la croûte continentale de 3,8 Ga à Actuel

Age de la croûte océanique de 200 Ma à Actuel

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Sur les continents, les roches les plus anciennes constituent les cratons. Ils sont ceinturés de roches de plus en plus jeunes vers les marges continentales actives.

Sous les océans, les roches sont de plus en plus jeunes au fur et à mesure que l’on se rapproche du centre avec une symétrie par rapport à l’axe de la dorsale.

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Le principal constituant de la croûte océanique est le basalte.

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mais la diversité des roches y est bien plus grande que dans la croûte océanique puisqu’on y trouve des roches métamorphiques, des roches sédimentaires et des roches magmatiques (plutoniques et volcaniques).

Un des constituants de la croûte continentale est le granite,

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Cette fusion n’est pas totale car le

manteau est un matériau complexe

constitué de plusieurs solides qui n’ont

pas la même température de fusion. On ne

dispose pas non plus d’énergie en excès.

La fusion est donc partielle : elle produit

du liquide mais laisse derrière une certaine

quantité de solide (résiduel, réfractaire).

Toutes ces différences sont le reflet du mode de formation de la croûte à partir du manteau. Les processus de genèse sont la fusion partielle du manteau et la cristallisation fractionnée des magmas.

La fusion partielle du manteau

Il s’agit de produire, à partir du manteau

solide, un magma liquide.

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Le taux de fusion joue également un rôle dans la composition du basalte : plus le solide fond, plus la composition du liquide produit ressemble à celle du solide de départ. Actuellement ce taux est de l’ordre de 20-25%, au début de l’histoire de la planète, il était de l’ordre de 50% ou plus!

Les éléments chimiques présents dans le manteau terrestre constituent les minéraux

silicatés dont la base est le tétraèdre SiO42-. Pour incorporer les « petits ions » Fe2+ et

Mg2+, il faut peu de tétraèdres. Par contre, les ions Ca2+, Na+ et K+ ont besoin de plus de place donc de moins de pression : ils vont aller dans le liquide moins dense et participer à la composition du basalte.

Ceci explique la différence de

composition entre le manteau et le

basalte de la croûte océanique.

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Pour produire du liquide, il faut traverser le solidus au delà duquel des cristaux non encore fondus coexistent avec des « gouttes » de liquides. Si on dépasse le liquidus, tout sera à l’état liquide.

Une des façons de produire du liquide est alors la diminution de pression ou décompression.

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Pourquoi et où a lieu cette fusion partielle?

Il faut évacuer la chaleur interne.

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Au niveau des rides océaniques.

Enregistrement du champ magnétique terrestre

Limite lithosphère - asthénosphère à

T=1200°C :

définition d’une plaque

lithosphérique

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Les limites de plaques ascendantes et divergentes.

Les limites de plaques descendantes et convergentes marquées par des séismes et du volcanisme explosif.

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Les 16 principales plaques et leurs limites.

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Activité interne du globeOn supposera que l’énergie nécessaire à cette activité est uniquement d’origine radioactive.1-La loi décrivant la variation du nombre d’isotopes radioactifs en fonction du temps est décroissante.

d

d

NN

t d

dN

tN

ln N t cste

0tN N e

002

TNN e

ln 2

T ln 2

T

La « période » (demi-vie) T est définie comme le temps nécessaire à la désintégration de la moitié des isotopes de départ.

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2-La réaction de

désintégration libère

une énergie E qui est

une fonction de l’écart

de masse et de la

vitesse de la lumière

(c=3.108 ms-1):

E=mc2

Déterminer, en Joule

l’énergie produite

par chaque réaction

de désintégration des

isotopes radioactifs

donnés dans le tableau

ci-dessous (1 uma =

1.67.10-27 kg).

Père Fils

238U 206Pb 8 4He 6 -

masse (uma) 238,0508 205,9745

nb de protons 92 82

235U 207Pb 7 4He 4 -

masse 235,0439 206,9759

nb de protons 92 82

232Th 208Pb 6 4He 4 -

masse 232,0381 207,9766

nb de protons 90 82

40K 40Ar

masse 39,9640 39,9624

nb de protons 19 18

4He - = 0e

masse 4,0026 -

nb de protons 2 -1

T238U= 4,5.109 ans N= 1021 atomes/ m3

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La chaleur dégagée par les noyaux de la famille de l'uranium et du

thorium est plus importante que celle du potassium.

= 22,96 10-12 Joules

Δm(en uma) (en J) (en ev)

238U --> 206Pb 0,0555 8,34E-12 5,21E+07235U --> 207Pb 0,0488 7,48E-12 4,58E+07232Th --> 208 Pb 0,0459 6,90E-12 4,31E+0740K --> 40Ar 0,0016 2,40E-13 1,50E+06

E=m.C 2

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3- Sachant que la puissance totale libérée par unité de volume (W/m3) est donnée par la relation suivante

où Q est l’énergie radioactive totale, N le nombre total d’isotopes radioactifs au m3 et T la période de

l’isotope le plus productif (238U), calculer la puissance totale émise par les isotopes radioactifs présents

dans le globe terrestre supposé homogène vis-à-vis de ces isotopes. R = 6370 km.

ln 2P Q N

T

PT 1,21 10 14W

E= 2,28 10-11 joulesN= 10 21 at/m3

T= 4,5 109 *3600*24*355 s

P = 1,12 10 -7 W/m 3

2,29

365

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La comparer à la puissance reçue du Soleil, sachant que la luminosité du Soleil est

de L = 4.1026 W et que la distance Terre-Soleil est de 150 Gm.

A partir de la luminosité, on peut calculer le flux reçu sur Terre : =L/S avec S=surface de la sphère de rayon 150 Gm. Puis ce flux est réparti sur la totalité de la surface de la Terre ST, =1,4 kW/m2 d’où

PT 1,21 1014W

PS=1,8.1017 W.

Ps= x ST

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Encore des calculs sur la fusion cette fois-ci!

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2 5

5 0 1 6 0

8 0

1 0 0 0 2 0 0 0

Tem p éra tu re (en °C )pr

essi

on (

en k

bar)

lh erz o lite à p lag io c lase

S O L ID E(c ris tau x )

L IQ U ID E+ c r is ta u x

L IQ U ID E

prof

onde

ur (

en k

m)

2 5

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Les minéraux leur f ormule leur densité g/ cm3 leur masse molaire

Olivine Si O4 Mg2 3,22

Grenat Si3 O12 Al2 Mg3 3,58

Pyroxène Si2 O6 Mg2 3,21

Spinelle Mg Al2 O4 3,55

Roche A Volume en pourcent Volume en cm3 Masse en g Nombre de moles

Olivine 70%

Grenat 10%

Pyroxène 20%

Spinelle 0%

Total

Décompression d'une péridotite à grenat et fusion partielle de la péridotite obtenue

Composition de la roche A, la péridotite à grenat, pour 1 décimètre cube de roche = 1000 cm3

Masses atomiques : O=16, Mg=24, Al=27, Si=28

Densité de la roche =

Les minéraux leur f ormule

Olivine

Grenat

Pyroxène

Spinelle

Roche A Volume en pourcent Volume en cm3 Masse en g Nombre de moles

Olivine 70% 700 2254 16,1

Grenat 10% 100 358 0,89

Pyroxène 20% 200 642 3,21

Spinelle 0% 0 0 0

Total 1000 3254

Composition de la roche A, la péridotite à grenat, pour 1 décimètre cube de roche = 1000 cm3

Densité de la roche = 3,254

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La réaction

en moles en masse en moles en masse

Olivine

Grenat

Pyroxène

Spinelle

Total

Roche B obtenue Nombre de moles Masse en g Volume en cm3 % en volume

Olivine

Grenat

Pyroxène

Spinelle

Total 100

Bilan de la décompression

Composition de la roche B obtenue

Variation de volume : Variation de densité :

Transf ormation du grenat : 1 olivine + 1 grenat ---> 1 spinelle + 2 pyroxènes

Densité de la roche =

Réactants ProduitsLa réaction

en moles en masse en moles en masse

Olivine 0,89 124,6

Grenat 0,89 357,8

Pyroxène 1,78 356

Spinelle 0,89 126,4

Total 482,4 482,4

Roche B obtenue Nombre de moles Masse en g Volume en cm3 % en volume

Olivine 15,21 2129,4 661,3 65,6

Grenat 0 0 0 0

Pyroxène 4,99 998 310,9 30,8

Spinelle 0,89 126,4 35,6 3,5

Total 3253,9 1007,8 100

Densité de la roche = 3,229

Bilan de la décompression

Composition de la roche B obtenue

Variation de volume : +7,8 Variation de densité : - 0,025

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La réaction

en moles en masse en volume cm3 en masse volume

Olivine

Pyroxène

Spinelle

Liquide

Total

Roche C Nombre de moles Masse en g Volume cm3 % en volume

Olivine

Pyroxène

Spinelle

Total 100

Variation de volume lors de la réaction de f usion :

Réactants Produits

Fusion de la péridotite B - obtention d'un liquide magmatique de densité 2,9

La réaction théorique : 0,3 olivine + 0,7 pyroxène + 1 spinelle ---> Liquide

Composition de la roche C résiduelle

Bilan de la f usion

Densité de la roche =

Variation de volume CB: Variation de densité :

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On a produit 288,4 g de liquide à partir d’une roche qui avait une masse de 3254g soit 8,8% de fusion!

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La réaction

en moles en masse

Olivine 0,267 37,4 11,6

Pyroxène 0,623 124,6 38,8

Spinelle 0,89 126,4 35,6

Liquide 288,4 99,4

Total 288,4 86

Roche C Nombre de moles Masse en g Volume cm3 % en volume

Olivine 14,94 2092 650 70,5

Pyroxène 29,5 873,4 272 29,5

Spinelle 0 0 0 0

Total 2965,4 922 100

Variation de volume lors de la réaction de f usion : +13,4 cm3

Composition de la roche C résiduelle

Bilan de la f usion

Densité de la roche = 3,126

Variation de volume CB: - 85,8 Variation de densité : - 0,013

4,37

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2 5

5 0 1 6 0

8 0

1 0 0 0 2 0 0 0

Tem p éra tu re (en °C )

pres

sion

(en

kba

r)lh erz o lite à p lag io c lase

lh e rz o lite à sp in e llelh e rzo lite à g rena t

S o l i d u s

Li q u i d u s

S O L ID E(c ris tau x )

L IQ U ID E+ c r is ta u x

L IQ U ID E

prof

onde

ur (

en k

m)

2 5

B

C

A

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La fusion partielle du manteau à l’aplomb des rides océaniques produit directement

les basaltes de la croûte océanique.

Comment et où produit-on les granites de la croûte continentale?

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Il existe une autre possibilité pour faire fondre le

manteau: c’est de lui « apporter» de l’eau, ce qui

diminue la température de son point de

« fusion »; en fait il y a décalage du solidus.

Sur son long trajet vers la surface, ce magma rencontrera des températures de plus en plus

basses, ce qui le refroidira et permettra à des cristaux de se former : c’est la cristallisation

fractionnée.

Cela se produit au niveau des

zones de subduction lorsque

la croûte hydratée par son

long séjour sous 3000 m

d’océan plonge dans le

manteau

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La loi de répartition des éléments

chimiques entre le liquide qui cristallise

et les minéraux qui se forment est la

même que pour la fusion : les petits ions,

Fe, Mg vont dans les premiers minéraux,

l’olivine puis le pyroxène; les gros ions

Na, K, restent dans le liquide.

On obtient ainsi des séries de roches magmatiques variées dont la

plus différenciée est le granite.

La cristallisation fractionnée

Comme les minéraux ferromagnésiens sont plus denses, ils se séparent du liquide (ils fractionnent). La composition du liquide change au fur et à mesure du fractionnement et permet la cristallisation de minéraux de plus en plus légers.

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Le processus de cristallisation fractionnée permet d’obtenir, à partir d’un magma issu de la fusion partielle du manteau, différents types de roches magmatiques.

Elles seront plutoniques si elles ne parviennent pas en surface : c’est le cas de la diorite et du granite.

Elles seront volcaniques si elles arrivent à l’air libre : c’est l’andésite et la

rhyolite.

Textures

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Par ce processus de cristallisation fractionnée, on a amené en surface les éléments solides

les plus légers, on a donc augmenté le volume de roches granitiques plus légères que la

croûte océanique et le manteau.

La planète est donc bien différenciée

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Un fois les continents formés, leur comportement sera différent de celui de la croûte

océanique car trop légers, ils resteront en surface. Ils seront soumis au recyclage.

On estime que la formation des continents a été rapide au début de l’histoire de la

planète, 60-70% créés avant 2,5 Ga, puis vers 1,2 Ga, le volume de croûte

continentale a atteint la valeur actuelle.

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La collision

On a alors des déformations, des transformations des roches sous l’effet des

contraintes et de l’augmentation de pression et de température : c’est la tectonique et le

métamorphisme.

Ainsi se forment les reliefs.

Le mouvement des plaques en surface amène parfois deux masses continentales en collision.

EVOLUTION DE LA CROUTE CONTINENTALE

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Erosion - Isostasie

Elle les érode lentement, elle rétablit un équilibre. C’est le phénomène de l’isostasie, fonction de la densité des matériaux crustaux par rapport au manteau.

Les produits de cette érosion, qu’ils soient ioniques ou détritiques constitueront les sédiments.

Mais la nature a horreur des reliefs.

Ils formeront des bassins sédimentaires.

Au fur et à mesure que le

relief est érode, la racine de la

montagne diminue

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En somme, une fois créés, les continents sont « indéfiniment » recyclés, c’est…

Parallèlement fonctionne le cycle des

roches.

le cycle de Wilson

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En résumé

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On a de quoi marcher mais pas de quoi respirer, ni de quoi nager!

Dans l’hypothèse d’une différenciation par ségrégation, il est logique de penser que les éléments les plus légers, les plus volatils, les gaz, vont se retrouver autour

du solide.

Est-ce vraiment comme cela que ça s’est passé?

Quels sont ces gaz?

D’où viennent-ils?

Sont-ils tous restés autour de la planète?

LA FORMATION DES ENVELOPPES FLUIDES

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Cas de l’atmosphère

Actuellement les

compositions des

atmosphères des

planètes telluriques

sont les suivantes…

…alors que les gaz

abondants dans

l’univers sont H2, He,

H2O, CH4, CO, NH3 Les atmosphères de ces planètes, et de la Terre en

particulier, ne sont donc pas primitives mais ont subi

des transformations ultérieures à leur formation initiale.

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Peut-on connaître cette composition « initiale »?

préfèrent les phases fluides

Les isotopes des gaz rares, Ne, Ar, Xe

montrent que le dégazage du manteau a

été brutal et précoce : 80% de

l'atmosphère formés dans les 100

premiers Ma d'existence de la Terre, les

20% restants accumulés plus lentement.

L'atmosphère serait alors d'origine interne et

résulterait du dégazage du manteau.

Pour certains auteurs, la suite de la

différenciation de la Terre a permis,

grâce au volcanisme, le transfert de

l'eau et des autres volatils (gaz

carbonique, azote, gaz rares...) vers

l'extérieur de la planète.

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Les isotopes de l’hydrogène (D/H) montrent en effet qu’une participation des

chondrites carbonées, et peut-être des comètes au cours d’une phase d’apport tardif

(« late veneer »), est nécessaire pour obtenir les caractéristiques isotopiques de la

vapeur d’eau terrestre… mais seulement de l’ordre de 10%!

Mais d'autres auteurs proposent des modèles où l'origine de l'atmosphère est liée à l'arrivée, dans les derniers stades de l'accrétion de la Terre, de matériel météoritique ou cométaire riche en éléments volatiles.

L’atmosphère serait alors tardive, et d’origine extra-

terrestre.

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En résumé, l’atmosphère terrestre est certainement

issue de plusieurs sources de volatils.

Quelle que soit l’hypothèse, l’atmosphère primitive ne contenait pas de dioxygène(O2):

c’est le développement de la vie qui a permis son apparition et son accumulation. Par

suite, l’ozone (O3) s’est formée et a protégé la surface terrestre des rayons ultra-violets

nocifs du soleil.

Sa formation a certainement fait appel à plusieurs processus physiques comme celui de la rétention.

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Certains gaz, comme H2, sont trop légers pour être retenus à la surface d’une planète de la taille de la Terre, indépendamment de leur origine.

Les gaz ont un vitesse d’agitation thermique dépendante de la température. Si celle-ci est supérieure à la vitesse de libération, la molécule s’échappe vers l’espace. C’est le cas de

H2 et He pour la Terre, de H2O pour Vénus et Mars.

Si l’on veut les en faire partir il faut leur donner une vitesse de départ appelée vitesse de libération, de l’ordre de 11 km/s pour la Terre.

Les corps sont retenus à la surface par la force d’attraction gravitationnelle dépendant de la masse de la Terre.

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Cas de l’océan

Finalement, l’atmosphère primaire est stabilisée vers 4,3 Ga,

L’eau est abondante dans l’Univers, ce n’est donc pas sa présence qui importe mais son état à la surface d’une planète!

Cette forme dépend des conditions de pression et de température qui règnent en surface, c’est le diagramme de phase qui décrit les états de l’eau.

La position de la Terre (de Vénus et de Mars) par rapport au Soleil définit sa température de surface donc les possibilités d’avoir de l’eau liquide. A condition que la pression soit « adaptée ».

On a vu précédemment que c’est la masse de la Terre qui permet la rétention de la vapeur d’eau.

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L’atmosphère terrestre devait donc contenir une certaine quantité de gaz à effet de serre pour permettre à l’eau d’exister sous la forme liquide.

Quels étaient ces gaz? NH3 et CH4, réducteurs mais favorables à l’apparition de la vie ou CO2, oxydant et moins favorable?

Sur Vénus, l’effet de serre a été tel que les quelques molécules d’H2O retenues sont restées sous forme gazeuse.

Sur Mars, la vapeur d’eau s’est tout de suite solidifiée.

L’évolution de la pression atmosphérique terrestre a été telle que, un peu avant d’atteindre la valeur de 1 atm, la température a augmenté, par effet de serre, permettant à l’eau de passer de l’état vapeur à l’état liquide.

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La vapeur d’eau, condensée, est tombée en pluie,

a formé les océans,

a poursuivi son action d’altération des roches de surface,

a permis la constitution des premiers sédiments,

a pénétré dans le manteau lors des premières « subductions »,

a modifié la viscosité du manteau,

a permis la première tectonique des plaques,

a permis la fabrication des premiers continents :

No water, no granite – No ocean, no continent

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?

Quelle est l’épaisseur d’une croûte en domaine de chaîne de montagne?

Combien de matériaux sont enlevés aux reliefs par l’érosion?

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On considère une croûte de masse volumique de et d’épaisseur variable, reposant sur un milieu de masse volumique da. L’épaisseur moyenne de cette croûte est H.

On prendra une surface de compensation située à la distance L de la surface de séparation des deux milieux de et da.

H de

daL

h

R

Montagne

Surface de compensation

Géoïde

1 2Voyons quelles seront les

déformations de la surface

de séparation des deux

milieux si on se trouve au-

dessus d’une montagne de

hauteur h.

Etablir, en écrivant l’égalité des poids des colonnes 1 et 2 de même section au niveau de la surface de compensation, la relation entre h et R

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Colonne 1: H de g + L da g

Colonne 2: (H + h + R) de g + (L - R) da g

Application numérique:

Évaluez les ampleurs relatives de ces déformations avec de = 2 500 kg/m3 et da = 3 300 kg/m3.

Calculer l‘épaisseur de la croûte continentale en Himalaya d‘altitude 8800 m; on prendra une épaisseur de croute moyenne de 35 km

Pour l’équilibre, la racine légère R sera égale à 3,12 fois la hauteur de la montagne. La croûte de l’Himalaya a donc une épaisseur de 71 km (8,8+35+3,12x8,8)

Equilibre isostatique

=> Colonne 2 = Colonne 1

H de g + L da g = (H + h + R) de g + (L - R) da g

0 = h de + R de - R da

deda

dehR

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calcul d’érosion : En reprenant les données de la question précédente(de=2500 kg/m3 et da=3300kg/m3), considérons la “colonne montagne”. (R = 3,12 h). En supposant que la variation d’altitude de la montagne est de 1000 m et en admettant la compensation isostatique, quelle sera l’épaisseur de terrain effectivement enlevée par l’érosion ?

Au fur et à mesure que les sommets s’érodent, la masse disparue doit être compensée en profondeur par une masse de roches de densité élevée, ce qui provoque une remontée des masses légères et entretient l’érosion jusqu’à l’équilibre isostatique.Les matériaux de l’érosion vont combler le déficit des bassins océaniques formant les sédiments qui remplacent l’eau de densité moins élevée.

R= h de/(da-de) = 3,12 h

Nouvelle altitude h’=h-e => nouvelle racine R’ = 3,12 h’ soit 3,12 (h-e)

L’épaisseur locale de la croûte était H+h +3,12 h, elle devient H + (h-e) + (3,12 h-3,12 e)

Donc l’érosion sera de 4,12 e. L’altitude diminuant de 1000 m, l’érosion devra enlever 4120 m.

Si selon le modèle d’Airy développé en cours, R=3,12h alors pour une montagne de 8000 m, il existe une racine de 24960 m, pour une montagne de 7000 m la racine est de 21840m. Cela représente une différence de 3120 m au niveau de la racine et un total de terrains enlevés par érosion de 4120 m (3120+1000).

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Pour mieux comprendre les mécanismes de fusion ou de cristallisation on utilise des systèmes simplifiés où les roches ou les magmas ne sont constitués que par deux (binaires) ou trois (ternaires) minéraux : ce sont les diagrammes binaires ou ternaires

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On peut connaître, pour un liquide de composition donnée, les proportions de

chaque minéral qui cristallise.

Comment ça marche ?

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Dans la partie supérieure, au dessus des liquidus, tout est liquide.

Dans la partie inférieure, sous le solidus tout est

solide.

La base est graduée, de telle sorte qu’à chaque extrémité, on place 100% d’une des phases présentes dans le mélange binaire.

100% B, 0% A100% A, 0% B

40% de A, 60% de B

Entre le liquidus et le solidus on a à

la fois du liquide et des cristaux, soit

de B, soit de A

Voyons plus en détail ce qui se passe ici.

Déterminer la composition de E.

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Lorsqu’il atteint la

température T1(<T0),

au point , les

premiers cristaux de

A se forment.

pourcentage de solide en T2

%solide = (distance xy/distance yz)*100

pourcentage de liquide en T2

%liquide = 100 - %solide

Le liquide L est composé de 10% de B et 90% de A, à la température T0.

Au fur et à mesure que

des cristaux de A se

forment, le liquide va

changer de

composition, s’enrichir

en composant B le long

du liquidus, jusqu’au

point E.

On peut calculer,

par exemple à la

température T2, le

pourcentage de

cristaux formés et

de liquide restant.

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CA

Cg

CL

Si f est le taux de liquide, et x le taux de cristaux A, alors:

f + x =1

Cg = f CL + (1- f) CA

Cg= f CL + CA – f CA

CA – Cg = f (CA – CL)

f = (CA- Cg)/(CA- CL)

RT

f = R / T

C’est la règle des leviers

De même on a:

x = S / T

S

D’autre part on a:

Cg = f CL + x CA

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Sur ce diagramme anorthite – clinopyroxène, déterminer la composition du liquide L et décrire son évolution.

Déterminer les pourcentages de cristaux et de liquide à 1350°C ainsi que le pourcentage de cristaux en E.

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Composition de L : 70% An, 30% Cpx

Composition de E :

41,5% An, 58,5% Cpx

Le liquide refroidit jusqu’à 1435°C,

température à laquelle les premiers

cristaux d’anorthite se forment. Le

liquide refroidira le long du liquidus

jusqu’à E où les premiers cristaux de

Cpx se formeront. Le liquide restant

cristallisera à la température de

1275°C avec la composition de E.

A 1350°C, liquide en z, solide en y

% Solide : distance xz/distance yz = %An = 33%, donc 67% liquide.

En E, il s’est formé 48% de cristaux (CE/BE), il reste 52% de liquide qui cristallisent avec la composition de E,

ce qui donne 21,6% An (0,52*0,415) et 30,4% Cpx (0,52*0,585).

On retrouve la composition de L, on ajoute les 48% An formés entre 1435 et 1275°C.

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On peut connaître la pression en fonction de l’altitude pour différentes compositions d’atmosphère : c’est la loi barométrique qui décrit un modèle simple d’atmosphère plane, de faible épaisseur par rapport au rayon de la planète et de température uniforme: pour une mole de gaz:

zRT

mg

eP

P

0

On pose H=RT/mg et on appelle H l’échelle de hauteur : à la hauteur H la pression n’est plus que 2,7 fois la pression au sol.

1-Calculer l’échelle de hauteur pour la planète Terre à

une température de 15°C pour une atmosphère constituée

d’hydrogène (H=1), d’azote (N=14), d’oxygène (O=16),

de CO2 (C=12) et d’air (78% d’azote et 22% d’oxygène).

On donne R=8,31 JK-1mole-1 et g=9,8 ms-2

2-Faire les mêmes calculs pour Vénus à 750K après avoir calculé la valeur de la gravité vénusienne. On donne Rv=6052 km, v=5260 et G=6,67.10-11Nm2kg-2.

Page 83: LES TRANSFORMATIONS. Introduction La différenciation noyau/manteau Les données sismiques Les données de densité Le champ magnétique terrestre La forme

zRT

mg

eP

P

0

1-Calculer l’échelle de hauteur pour la planète Terre à

une température de 15°C pour une atmosphère constituée

d’hydrogène (H=1), d’azote (N=14), d’oxygène (O=16),

de CO2 (C=12) et d’air (78% d’azote et 22% d’oxygène).

On donne R=8,31 JK-1mole-1 et g=9,8 ms-2

On pose H=RT/mg

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Energie cinétique : Ec=1/2 mv2

Energie potentielle : Ep=mgz=mgR=mMG/R car g=MG/R2

En écrivant l’égalité de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle de la pesanteur d’une molécule de gaz de masse m, déterminer la vitesse de libération de la Terre (=5,52 et R=6370 km)pour l’hydrogène (H=1) et l’oxygène (O=16). On donne G=6,67.10-11SI. Calculer cette vitesse pour la Lune (=3,34 R=1738 km).

Sachant que la vitesse moyenne d’agitation thermique des molécules gazeuses dépend de la température selon la formule

m

kTv

2 avec k=constance de Boltzmann = 1,38.10-23

Déterminer au sol puis à T=1000K les vitesses d’agitation des molécules d’hydrogène et d’oxygène.

R

GMv

2 d’où soit vT=11,2 km/s vL=0,04 km/s

Comme il s’agit de vitesses moyennes, cela signifie qu’il y a des molécules qui vont pus vite, celles-ci s’échappent ce qui a pour conséquence de refroidir le milieu. Mais le rayonnement solaire le réchauffe, ce qui accéléra certaines molécules qui s’échapperont et ainsi de suite…

VH2 = 1,55 km/s et VO2= 0,38 km/s VH2=2,88 km/s et VO2=0,72 km/s

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