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"Les usages du réseau social Facebook, la satisfaction et votre vie sociale" Delourmel Brice - Motais Camille - Phelipot Chloé Projet d'étude de Master 1 "Stratégie, logistique et e-business" - Travail dirigé par Mr Raphaël SUIRE, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences Economiques de Rennes 1. Année 2010-2011

Les usages du réseau social Facebook, la satisfaction et ... · Les sites de réseaux sociaux ne sont pas un phénomène nou Àeau mais l’engouement u’ils suscitent depuis uelues

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"Les usages du réseau social Facebook, la

satisfaction et votre vie sociale"

Delourmel Brice - Motais Camille - Phelipot Chloé

Projet d'étude de Master 1 "Stratégie, logistique et e-business"

-

Travail dirigé par Mr Raphaël SUIRE, Maître de Conférences à la

Faculté des Sciences Economiques de Rennes 1.

Année 2010-2011

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Remerciements

A l’issue de la rédaction de ce dossier, nous sommes convaincus que ce travail « d’apprentis-

chercheurs » est loin d’être un travail solitaire. En effet, nous n’aurions pas pu réaliser ce travail de

recherche sans le soutien et l’aide de certaines personnes qui nous ont permis de progresser dans

l’élaboration de notre étude.

En premier lieu, nous tenons à remercier Monsieur Raphaël Suire, Maître de Conférences à la Faculté

des Sciences Economiques de Rennes 1, pour ses multiples conseils et pour nous avoir soutenu et

guidé dans notre travail.

Nos remerciements vont également à Madame Martine Pinel, Responsable du Service Scolarité de la

Faculté des Sciences Economiques de Rennes 1, grâce à qui notre questionnaire a pu être diffusé sur

les sites des Universités de Rennes 1 et de Rennes 2.

Nous remercions également les Universités de Rennes 1, de Rennes 2 ainsi que Telecom Bretagne

pour avoir accepté de diffuser notre enquête en leurs seins.

Nous adressons aussi nos remerciements aux nombreux étudiants qui ont pris le temps de participer

à notre enquête et sans qui notre travail n’aurait pas pu voir le jour.

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Sommaire

Introduction. ................................................................................................................................ 4

Cadre analytique .......................................................................................................................... 6

Formulation de nos hypothèses. ................................................................................................... 9

Partie 1 : Travail d’enquête et présentation des données. ........................................................... 10

Méthodologie et déroulement de l’enquête. ................................................................................... 10

Présentation statistique de notre échantillon : Statistiques descriptives. ....................................... 12

Partie 2 : Modèles économétriques. ............................................................................................ 19

Les variables testées ......................................................................................................................... 19

Spécification économétrique ........................................................................................................... 20

Modèle 1 : Modèle Socio-démographique.................................................................................... 21

Modèle 2 : Activités offline ........................................................................................................... 24

Modèle 3 : Réseau social Facebook. ............................................................................................. 26

Modèle 4 : Modèle global. ............................................................................................................ 29

Conclusion. ................................................................................................................................ 31

Bibliographie. ............................................................................................................................. 33

Annexes. .................................................................................................................................... 34

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Introduction. Avec l’explosion des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou LinkedIn des problématiques

inédites se posent pour les utilisateurs. Les sites de réseaux sociaux ne sont pas un phénomène

nouveau mais l’engouement qu’ils suscitent depuis quelques années attirent particulièrement

l’attention des chercheurs. En effet, ces sites à vocation socialisante font l’objet de plus en plus de

travaux de recherche, abordant des problématiques multiples.

Avec plus de 500 millions d’utilisateurs à travers le monde Facebook est le réseau social leader sur la

toile, il est devenu un acteur incontournable du web. Facebook qui a été crée en 2004, par Mark

Zuckerberg et des étudiants de Harvard, a réussit à établir son leadership au-delà des frontières

américaines, puisque aujourd’hui la communauté française sur Facebook s’établie à 20 millions

d’utilisateurs. Avec l’explosion du web social, Facebook a réussit à établir sa suprématie.

Facebook est un site de réseau social aussi appelé un Social Network Site (SNS), permettant aux

utilisateurs de communiquer, d’échanger et de partager des informations avec leurs réseaux d’amis.

Chaque utilisateur possède une page personnelle appelée « Profil » et peut visiter les pages de ses

contacts. La plateforme Facebook offre la possibilité aux utilisateurs d’envoyer des messages, de

partager des photos et vidéos, de créer des événements en commun, d’adhérer à des groupes, de

discuter instantanément, de jouer en ligne… Comme on peut le voir Facebook propose à ses

utilisateurs de nombreuses fonctionnalités. Le succès de Facebook repose principalement sur la page

d’accueil qui collecte les actions de l’utilisateur et celles de ses amis sur la plateforme, ils l’appellent

le « feed »¹ qui nourrit et se nourrit du réseau relationnel de l’utilisateur. En réalité cette page

favorise la viralité du réseau, elle informe les utilisateurs de ce qui se passe sur le réseau, elle permet

de suivre la vie de son réseau en un coup d’œil.

Avec près de 20 millions de français inscrits sur Facebook, ce réseau social atteint un taux de

pénétration de l’ordre de 30% sur le seul territoire français. Ce qui signifie que plus d’un français sur

trois aujourd’hui est présent sur le réseau social Facebook.

C’est ainsi que les sites de réseaux sociaux aujourd’hui prennent chaque jour de plus en plus

d’importance dans nos usages quotidiens. En effet, les réseaux sociaux, notamment à travers le

succès de Facebook sont devenus en quelques années l’un des principaux usages du web actuel.

La dénomination de réseau social étant très large il convient de préciser quelles sont les

caractéristiques formelles qui permettent de circonscrire la notion de réseau social. Selon Danah

Boyd et Nicole Ellison (2007) « est considéré comme un réseau social tout site internet permettant

aux utilisateurs de créer des profils publics ou semi-publics en son sein, d’articuler ces profils avec des

listes d’utilisateurs avec lesquels ils sont connectés et de naviguer à travers ces listes de contacts, les

leurs et celles des autres ». Il résulte de cette définition que les réseaux sociaux combinent plusieurs

fonctions fondamentales, celle de support de l’identité numérique et celle de moyen de sociabilité

par affinité. Puisque Facebook rempli ces différentes fonctions et caractéristiques, c’est pour cela

qu’on lui attribut la dénomination de réseau social, on dit encore que c’est un service de réseautage

social.

1. Le feed résume les derniers événements qui concernent l’utilisateur ou ses amis sur Facebook.

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Le réseau social Facebook comptabilise actuellement plus de 500 millions de membres dans le

monde (selon Facebook ads), ce qui représente plus de 8% des habitants de la planète. Ce

phénomène d’adoption massif du réseau social Facebook, qui résulte en partie d’un effet de réseau,

attire aussi bien l’attention des médias que des chercheurs, et pose de plus en plus question.

Certains chercheurs tentent d’analyser le phénomène Facebook en tant que structure sociale et

analysent notamment les interactions sociales assistées par ordinateurs.

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Cadre analytique

Afin d’analyser le phénomène Facebook, les enquêtes se sont multipliées ces dernières années et

notamment aux Etats-Unis. Les questions de recherches sur le réseau social Facebook demeurent

sous étudiées sur le territoire français, c’est pour cette raison que nous avons choisi le réseau social

Facebook comme sujet de notre étude.

C’est ainsi que le réseau social Facebook est actuellement au cœur de nombreuses réflexions,

notamment les travaux de Xue Bai et Olivier Yao qui ont attiré tout particulièrement notre attention.

Dans leur article « Facebook On Campus: The Use and Friend Formation In Online Social

Networks »(2009) ces derniers examinent d’une part l’effet des facteurs environnementaux offline

sur l’utilisation des réseaux sociaux en ligne et d’autre part les expériences offline qui conduisent des

étudiants à devenir « amis » sur le réseau social Facebook. Ils répondent à ces questions au travers

d’analyses empiriques en utilisant des données recueillies sur 94 universités américaines. Dans un

premier temps, ils examinent l’impact de plusieurs caractéristiques liées à l’environnement social

offline des étudiants sur l’utilisation des réseaux sociaux en ligne, puis dans un second temps ils

étudient quels sont les facteurs offline qui conduisent des étudiants à devenir « amis » sur Facebook.

Ces auteurs ont démontré que les étudiants qui participent à de nombreuses activités sociales offline

sont plus susceptibles d’utiliser les réseaux sociaux en ligne car ces derniers leur permettent

d’interagir facilement les uns avec les autres. Leurs résultats suggèrent que les réseaux sociaux

peuvent être un complément à l’environnement social offline. Concernant les facteurs offline qui

conduisent les étudiants à devenir des « amis » en ligne, ils démontrent que les étudiants qui ont fait

parti à un moment donné du même environnement social offline auront plus de chances de devenir

des « amis » sur le réseau social Facebook. C'est-à-dire que les étudiants qui auraient déjà eu des

interactions sociales offline auront plus de chances de devenir « amis » sur le réseau social Facebook.

Par conséquent, leurs résultats suggèrent que le réseau social online est une extension du réseau

social offline.

Ce travail réalisé par Xue Bai et Olivier Yao éveille un intérêt particulier pour notre travail concernant

l’existence possible d’une interaction entre l’environnement social offline et l’environnement social

online que nous serons amenés à étudier dans la suite de notre étude.

Une seconde étude nous a amené à étayer notre réflexion autour des réseaux sociaux, notamment

autour de l’existence d’un lien possible entre l’utilisation des réseaux sociaux et le bien être social

aussi appelé the Social well-being. En effet, les auteurs Moira Burke, Cameroun Marlow et Thomas

Lento dans l’article « Social Network Activity and Social Well-Being »(2010) tentent de faire le lien

entre le capital social des individus et les sites de réseaux sociaux. Ces auteurs se concentrent sur le

réseau social Facebook et tentent d’analyser les différentes formes de communications possibles sur

ce site, ainsi ils font la distinction entre la communication directe² entre deux personnes et la simple

consommation de contenu³.

2. La communication directe pour ces auteurs se caractérise par des interactions directes sur le site entre des amis, comme par exemple le marquage de photos, les messages sur le « Wall » (le mur Facebook), les sessions de chat en tête à tête.

3. La consommation de contenu pour ces auteurs inclue tout ce qui n’est pas spécifiquement destiné à un utilisateur donné comme par exemple les mises à jour des statuts, les conversations publiques. La consommation de contenu sera alors associée à une communication passive.

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Selon eux, les sites de réseaux sociaux (SNS) complètent le réseau des relations dans le monde offline

en fournissant une plateforme de communication active entre amis et plus passive par le biais de

simples observations des « feeds ». En d’autres termes, ils cherchent à analyser comment les

interactions sont « sociales » sur Facebook. Pour ce faire, ils ont étudié des données d’enquêtes

concernant 1193 individus. Les auteurs trouvent en définitive que la communication directe est

associée à de plus grands sentiments de bien être social et à de plus faibles sentiments de solitude.

Alors que, à l’inverse les usagers consommant les niveaux les plus élevés de contenu ont un bien être

social réduit et cette pratique augmente la solitude. Cette étude confirme que l’utilisation accrue des

réseaux sociaux est associée à une augmentation du capital social, c'est-à-dire du bien être social et à

une réduction de la solitude. Ils en arrivent à la conclusion que l’engagement sur Facebook est

corrélé avec un plus grand bien être général.

Ainsi cette étude met en évidence l’existence d’un lien entre l’utilisation du réseau social Facebook

et le bien être général des utilisateurs. Dans un sens, Facebook peut apporter un plus grand bien être

général, ce qui nous amène à nous interroger sur le fait que Facebook soit ou non un vecteur de

bonheur pour les utilisateurs.

On peut citer aussi une étude de Stanford menée par Alexander H. Jordan et son équipe qui examine

la manière dont les étudiants évaluent leur humeur et celle des autres dans l’article « Misery Has

More Company Than People Think: Underestimating the Prevalence of Others’ Negative Emotions » ⁴

(2011). Ce travail de recherche s’appui sur la tendance humaine à surestimer le bonheur des autres,

et cherche à analyser si cette tendance est effective sur le réseau social Facebook. Cette tendance à

surestimer le bonheur des autres n’est pas nouvelle. En effet, Jordan A.H cite à cet effet

Montesquieu : «Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus

heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus

heureux qu’ils ne sont.». Les réseaux sociaux pourraient renforcer cette tendance. Les chercheurs

concluent que les étudiants sous-estiment constamment le découragement chez les autres individus,

ce qui implique qu’ils se sentent d’autant plus découragés eux-mêmes. Ils montrent aussi que les

étudiants ne savent pas jauger convenablement le bonheur des autres, ils ont tendance à surestimer

le bonheur des autres par rapport au leur. Jordan A.H. met en évidence le fait que Facebook est un

« réseau social positif ». Selon lui, Facebook est en quelque sorte un déploiement public des atouts

de chacun, qui prend la forme de photos, d’éléments biographiques, de listes d’amis… Ainsi, sur le

réseau social Facebook, les choses tristes n’ont pas lieu d’être exposées. Jordan va même jusqu’à

parler de manipulation positive effectuée par le site Facebook, de par son design, la présence du

bouton « J’aime » et l’absence du bouton « Je déteste » par exemple. Percevoir le réseau social

Facebook comme étant positif explique pourquoi les étudiants ont tendance à surestimer le bonheur

des autres.

C’est ainsi que les conclusions de cette étude suggèrent que le réseau social Facebook aurait le

pouvoir de nous faire nous sentir plus tristes et plus seuls. En d’autres termes Jordan A. H. envisage

le réseau social Facebook comme un réseau antisocial dans le sens où en donnant aux autres

utilisateurs l’air d’être heureux, Facebook rend les utilisateurs tristes.

4. Traduction littérale : « Le malheur est une chose plus partagée que les gens ne le pensent »

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Cet article nous approche de notre problématique centrale en mettant en lumière le fait que le

réseau social Facebook aurait une influence sur l’état de bien être général des utilisateurs.

Enfin on peut mentionner l’analyse effectuée par l’ethnographe et psychologue Sherry Turkle

directrice du MIT (Massachusetts Institute of Technology), dans son livre « Alone Together »(2011)

qui nous apporte quelques éléments supplémentaires d’analyse. En effet, la théorie mise en avant

dans ce livre est le fait que la technologie malgré ses promesses de connectivité sociale, isole

davantage les individus en faisant écran à une réelle intimité. Le titre traduit en langue française

parle de lui-même « Seuls Ensemble ». Sherry Turkle tente d’expliquer que la technologie est en train

de redessiner le paysage de la vie affective des individus. Cette citation de Jessica Bennett pour

Newsweek illustre bien ce que Sherry Turkle veut mettre en avant dans son ouvrage : « Combien de

fois par jour vérifiez-vous votre e-mail ? Dès votre réveil ? Avant de vous coucher ? Une douzaine de

fois entre les deux ? Si vous êtes comme beaucoup d’entre-nous, le clignotant rouge de votre

BlackBerry est la première chose que vous voyez chaque matin – vous avez un message ! – et la

dernière lumière à disparaître quand vous vous endormez ». On peut ajouter en plus à ces éléments

les médias sociaux comme Facebook ou Twitter qui entrainent des formes d’obsessions et un besoin

de connectivité permanente dont on a besoin du soir au matin.

Ces réflexions mises en avant par Sherry Turkle, seront la base de nos interrogations autour du

phénomène d’addiction aux réseaux sociaux qui se développent de plus en plus actuellement. De

plus, cet ouvrage nous a amené à nous interroger sur l’impact non pas des technologies en général

mais du réseau social Facebook sur l’isolement et en particulier sur le bonheur des étudiants.

Notre étude s’inscrit dans le prolongement des études précédentes et cherche à analyser l’influence

des réseaux sociaux sur le bonheur des jeunes, et plus exactement sur une population étudiante.

Cette étude cherche à faire le lien entre ces différents travaux de recherche qui étudient les

phénomènes autour des sites de réseaux sociaux et en particulier le phénomène Facebook.

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Formulation de nos hypothèses.

Les différentes études que nous avons présentées précédemment nous ont apporté une base pour

notre réflexion autour des réseaux sociaux. En effet, les hypothèses que nous avons formulées vont

dans le prolongement de ces différentes études. La problématique centrale de notre travail est

d’étudier l’influence des réseaux sociaux sur le bonheur des étudiants.

Le premier travail de Xue Bai et Olivier Yao dans « Facebook on Campus : the use and friend

formation in online social networks »(2009) montre l’existence d’une interaction entre

l’environnement social offline et l’environnement social online des étudiants. Ces auteurs ont

démontré que les étudiants qui participent à de nombreuses activités sociales offline sont plus

susceptibles d’utiliser les réseaux sociaux en ligne. En s’inspirant de ce travail nous chercherons à

analyser si les personnes ayant de nombreuses activités offline utilisant le réseau social Facebook ont

un sentiment de bien être général plus grand. C’est pourquoi nous formulons l’hypothèse suivante :

HYPOTHESE 1 (H1) : Le niveau de satisfaction générale est plus élevé pour les étudiants ayant de

nombreuses activités offline.

Le second travail de Moira Burke, Cameroun Marlow et Thomas Lento dans l’article « Social Network

Activity and Social Well-Being »(2010) font le lien entre le capital social des individus et les sites de

réseaux sociaux. Cette étude confirme que l’utilisation accrue des réseaux sociaux est associée à une

augmentation du capital social, c'est-à-dire du bien être social et à une réduction de la solitude. Ils en

arrivent à la conclusion que l’engagement sur Facebook est corrélé avec un plus grand bien être

général. Ce travail nous amène à nous interroger sur la satisfaction générale des utilisateurs du

réseau social Facebook. En d’autres termes, est ce que le réseau social Facebook a une influence sur

le bonheur des jeunes ?

Ainsi nous formulons l’hypothèse suivante :

HYPOTHESE 2 (H2) : Le niveau de satisfaction générale est plus élevé pour les étudiants les plus

présents sur le réseau social Facebook.

A l’inverse les travaux de Jordan A. H. et de son équipe dans « Misery Has More Company Than

People Think: Underestimating the Prevalence of Others’ Negative Emotions »(2011), mettent en

évidence la tendance humaine à surestimer le bonheur des autres. Ils envisagent le réseau social

Facebook comme un réseau antisocial dans le sens où en donnant aux autres utilisateurs l’air d’être

heureux, Facebook rend les utilisateurs tristes. Pour cette raison l’hypothèse suivante est

pertinente :

HYPOTHESE 3 (H3) : En favorisant la surestimation du bonheur des autres, Facebook est un réseau

social qui rend les étudiants moins heureux.

Précisément l’objectif de ce travail est de proposer plusieurs modélisations micro-économétriques

permettant de mettre en évidence quels sont les facteurs les plus importants dans la vie des

étudiants qui influencent leur satisfaction générale, leur état de bonheur. L’objectif final de cette

étude est d’évaluer si le réseau social Facebook a une influence significative sur le bonheur des

étudiants.

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Dans la première partie, nous décrirons la base de données utilisée dans cette étude relative au

travail d’enquête effectué. Dans la deuxième partie, nous présenterons les effets attendus des

différentes variables explicatives intervenant dans les modèles économétriques concernant la

satisfaction générale des étudiants. Dans le même temps, nous présenterons l’analyse des résultats

économétriques. Enfin, la conclusion reviendra sur les enseignements de cette étude, mais aussi sur

ses limites.

Partie 1 : Travail d’enquête et présentation des données.

Méthodologie et déroulement de l’enquête.

Pour pouvoir réaliser cette étude qui cherche à analyser l’influence des réseaux sociaux sur le

bonheur des étudiants nous avons effectué une enquête auprès d’une population étudiante car nous

n’avions pas de base de données existante à notre disposition concernant ce sujet.

Le premier travail relatif à l’enquête a été la construction d’un questionnaire (voir annexe 1) qui

comporte quatre champs.

Le premier champ de l’enquête est relatif aux caractéristiques socio-démographiques des individus

interrogés. Le second champ quant à lui se concentre sur les activités offline des étudiants qui nous

permet de mesurer la sociabilité de ces derniers. Le troisième champ de l’enquête est consacré à

l’utilisation du réseau social Facebook par les étudiants. Puis le dernier champ est principalement

composé d’échelles de Likert permettant de mesurer le bien être des étudiants.

Nous avons construit une enquête en ligne, grâce à l’outil formulaire disponible sur Google

Documents. C’est ainsi que le questionnaire a été administré en ligne sur Internet, à une population

étudiante. En effet, comme nous nous intéressons particulièrement à l’influence des réseaux sociaux

sur les étudiants, les personnes interrogées devaient nécessairement être étudiantes et disposer

d’un compte Facebook.

Les principaux groupes d’étudiants qui ont été sollicités pour répondre à notre enquête sont les

étudiants faisant partie de l’université de Rennes 1 regroupant les domaines d’étude suivants :

Sciences et technologie, médecine, pharmacie, odontologie, droit, économie, gestion, et philosophie.

Ont également été sollicité les étudiants de l’université de Rennes 2 regroupant les enseignements

en arts, lettres, langues, sciences humaines et sociales. Les étudiants de l’université de Rennes 1 et

de Rennes 2 ainsi que ceux de Telecom Bretagne ont été sollicités via l’envoie d’e-mail directement

sur leur boîte mail étudiante grâce à des listes de diffusion. Il est important de préciser que des

annonces sur la plateforme Facebook elle-même ont été réalisées dans le but de promouvoir le

questionnaire à plus grande échelle. Comme la plateforme Facebook ne touche pas que la ville de

Rennes, il est important de noter que les étudiants qui ont répondus à cette enquête ne sont pas

exclusivement des étudiants rennais.

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Le but était d’avoir un échantillon le plus hétérogène possible capable d’être représentatif de la

population étudiante française.

Nous n’avons pas été confronté au biais de non réponse qui intervient fréquemment lors de

réalisation de questionnaire de ce type car nous avions pris soin au préalable de ne pas laisser la

possibilité aux personnes interrogées de pouvoir passer aux questions suivantes sans avoir d’abord

renseigner toutes les questions précédentes. Ainsi notre échantillon est uniquement constitué de

personnes ayant renseignées tous les champs de notre questionnaire.

L’enquête s’est déroulée entre le 14 Février et le 7 Mars 2011, période pendant laquelle le

questionnaire était disponible en ligne sur Internet.

Trois semaines après le lancement du questionnaire sur Internet, déjà 3000 étudiants avaient participés à l’enquête. Notre échantillon est constitué de 2748 individus qui disposent d’un compte Facebook et qui sont actuellement étudiants. Nous avons supprimés 252 étudiants de notre base de données initiale car ces derniers ne disposaient pas d’un compte Facebook. L’échantillon construit est donc de taille N=2748.

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Présentation statistique de notre échantillon : Statistiques descriptives. Le tableau de l’annexe 2 présente l’ensemble des variables utilisées dans les traitements.

Tout d’abord, il est important de signaler que les enquêtés ont été interrogé sur leur genre, en effet

nous leur avons demandé de répondre s’ils étaient de sexe masculin ou féminin. Nous avons décidé

de ne pas retenir cette variable explicative pour les traitements qui vont suivre car nous avons

remarqué une sur-représentativité du sexe féminin dans notre échantillon. En effet, 70% des

répondants sont de sexe féminin alors que seulement 30% sont de sexe masculin. N’ayant pas à

notre disposition d’échantillon témoin pour contrôler la représentativité nous avons préféré

supprimer cette variable de notre étude pour éviter d’y introduire un biais.

Nous allons dans cette partie effectuer une présentation statistique de notre échantillon.

Dans un premier temps, nous allons présenter les statistiques descriptives relatives aux

caractéristiques socio-démographiques des étudiants interrogés qui correspondent au premier

champ de notre enquête.

Graphique 1: Répartition de l'échantillon par classe d'âge.

Notre échantillon est constitué de 42% d’étudiants faisant partie de la tranche d’âge 20-22 ans, 36%

font partie de la tranche 18-20 ans, 14% de la tranche 23-25 ans. Alors que seulement 3% ont entre

17 et 18 ans et 5% ont plus de 25 ans.

Ainsi la grande majorité des étudiants de notre échantillon, 78% au total, appartiennent à la tranche

d’âge 18-22 ans. Le fait que la tranche d’âge 18-22ans soit surreprésentée dans notre échantillon

peut s’expliquer par le type d’étude supérieure que les étudiants sont en train de poursuivre.

Le graphique suivant met en évidence la répartition des étudiants de notre échantillon par type de

diplôme préparé.

3%

36%

42%

14%

5%

17-18 ans 18-20 ans 20-22ans 23-25ans plus de 25ans

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Graphique 2: Répartition de l'échantillon par type de diplôme préparé.

On remarque que 66% des étudiants de notre échantillon préparent actuellement le diplôme de

Licence, accessible après le baccalauréat, ce qui peut expliquer que la majorité des étudiants de

notre échantillon aient entre 18 et 22 ans.

On remarque aussi que 22% des étudiants préparent actuellement un Master, alors que les 12% des

étudiants restant préparent soit un diplôme d’ingénieur, un Doctorat ou alors font des études que

l’on qualifiera de « courtes » (BTS, IUT, licence professionnelle).

Graphique 3: Répartition des étudiants selon le domaine d'étude.

Notre échantillon semble assez hétérogène puisque tous les domaines d’étude sont représentés. Il

était important de disposer d’un échantillon hétérogène concernant les domaines d’étude car on sait

que le choix des études est souvent corrélé avec la catégorie socioprofessionnelle des parents. Dans

ce sens, le plus souvent, les individus qui choisissent un même domaine d’étude se ressemblent, ils

ont des caractéristiques similaires.

2% 4%

22%

66%

6%

Doctorat Dipôme d'ingénieur Master Licence Etudes Courtes

7%

3%

10%

7%

15%

4%

4%9%

15%

26%

Arts Cinéma Audiovisuel

Communication Droit

Economie-gestion Informatique

Médecine Sciences

Langue et Lettres Science humaines et sociales

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L’un des facteurs de satisfaction qui peut être identifié est le revenu, nous nous sommes intéressés à

la manière dont les étudiants perçoivent l’état de leurs ressources financières.

Graphique 4: Répartition des étudiants en fonction de la suffisance ou de l'insuffisance de leurs ressources financières.

Ainsi on remarque que 299 étudiants déclarent que leur niveau de revenu est très suffisant pour

vivre convenablement, 1182 déclarent qu’il est suffisant. Au total on peut considérer que 1481

étudiants sont en bonne situation financière. A l’inverse, 889 étudiants déclarent que leur niveau de

revenu est tout juste suffisant et 378 déclarent qu’il est insuffisant. On peut alors observer que 1267

étudiants considèrent avoir une situation financière plutôt mauvaise.

Le deuxième champ d’étude de cette enquête concerne les activités offline des étudiants de notre

échantillon. Lorsque l’on parle des activités offline on considère toutes les activités pratiquées dans

la vie réelle offline, ceci notamment pour mesurer la sociabilité de ces derniers en dehors des

réseaux sociaux online.

Graphique 5: Activités offline: les activités sportives et associatives.

Sur la partie de gauche du graphique apparaissent les étudiants qui pratiquent des activités offline.

On remarque que les étudiants de notre échantillon sont plus impliqués dans des activités sportives

(1423 étudiants) que dans des activités associatives ou bénévoles (866). Néanmoins on remarque

aussi que nombreux sont les étudiants de notre échantillon à ne pas pratiquer d’activités sportives

ou d’activités associatives.

378

889

1182

299

Très insuffisant pour vivre convenablement

Tout juste suffisant pour vivre convenablement

Suffisant pour vivre convenablement

Très suffisant pour vivre convenablement

866

1882

14231325

Pratique Ne pratique pas

Activité associative Activité sportive

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Nous avons aussi étudié ce que l’on qualifiera plutôt d’activités offline culturelles, regroupant les

activités suivantes : le cinéma, les spectacles, les concerts, les musées, et les bars. Nous avons voulu

analyser la fréquence à laquelle les étudiants de notre échantillon participent à ces activités.

Graphique 6: Les activités offline culturelles.

Grâce à cet histogramme on remarque que le cinéma est un lieu qui est régulièrement fréquenté par

les étudiants de notre échantillon, tout comme les bars, qui sont des lieux socialisant car on les

fréquente rarement seuls mais plutôt accompagnés. Alors que le cinéma n’est pas vraiment un lieu

de rencontre, les bars quant à eux sont souvent des lieux qui favorisent de nouvelles rencontres. Les

autres activités offline tels que les spectacles, les concerts ou encore les musées sont fréquentés

dans une moindre mesure par les étudiants de notre échantillon comparé aux deux activités

présentées précédemment.

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

Cinéma

Spectacle

Concert

Musée

Bars

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Le troisième champ de notre enquête est dédié au réseau social Facebook. Il vise à observer

l’intensité de l’utilisation de ce réseau social par les étudiants.

Graphique 7: Répartition de l’échantillon en fonction du nombre d’amis Facebook.

Comme nous le savons, sur Facebook les utilisateurs ont la possibilité de se créer une liste d’amis,

c’est d’ailleurs l’intérêt de ce site. On peut introduire ici la notion d’effet de réseau qui caractérise les

sites de réseaux sociaux comme Facebook, cela signifie que le site n’aura d’intérêt que si d’autres

individus l’ont adopté. La notion d’effet de réseau ou encore effet de club se définit comme un

mécanisme d’externalité positive qui prévoit que l’utilité d’un bien ou d’un service pour un agent

dépend du nombre des autres utilisateurs de ce même bien ou service. Facebook donne la possibilité

aux utilisateurs de créer leur liste d’amis ce qui implique que cette plateforme numérique permet de

maintenir en éveil les relations sociales de ces derniers. C’est pourquoi il était intéressant de

connaître le nombre d’amis dont disposent les étudiants de notre échantillon. Les deux extrêmes

sont assez peu représentées dans notre échantillon, en effet seulement 7% des étudiants ont moins

de 50 amis, les étudiants ayant plus de 300 amis sont tout de même le double puisque que 14%

déclarent avoir plus de 300 amis sur Facebook. L’importance de ce chiffre nous amène à nous

demander si la notion d’amitié sur les réseaux sociaux est la même que dans la vie offline.

Les autres étudiants de notre échantillon sont 16% à déclarer avoir entre 50 et 100 amis, 23% ont

entre 100 et 150 amis, 20% ont entre 150 et 200 amis et 20% ont entre 200 et 300 amis. Ces résultats

nous amèneront dans la partie suivante à analyser s’il existe un lien entre le nombre d’amis Facebook

et le niveau de satisfaction générale des étudiants.

7%

16%

23%

20%

20%

14%

Moins de 50 amis Entre 50-100 amis Entre 100-150 amis

Entre 150-200 amis Entre 200-300 amis Plus de 300 amis

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17

Graphique 8: Fréquence des connexions au réseau social Facebook.

Il est intéressant d’observer la fréquence des connexions des étudiants de notre échantillon au

réseau social Facebook. Comme nous pouvons le remarquer Facebook est un site qui est très souvent

consulté, en effet 64% des étudiants de notre échantillon déclarent se connecter plusieurs fois par

jour. Cette tendance est confirmée par le fait que 20% des étudiants se connectent au moins une fois

par jour à ce même réseau social. Au total, 84% des étudiants de notre échantillon se connectent une

à plusieurs fois par jour, ce qui prouve que ce réseau social prend chaque jour une place de plus en

plus importante dans les usages quotidiens des étudiants.

Graphique 9: La satisfaction générale de notre échantillon.

La variable satisfaction générale sera la variable expliquée utilisée pour les traitements

économétriques qui vont suivre d’où l’importance de la présenter. Les étudiants interrogés devaient

64%

20%

12%

2% 1% 1%

Plusieurs fois par jour Une fois par jour

Plusieurs fois par semaine Une fois par semaine

Plusieurs fois par mois Une fois par mois ou moins

31%

63%

6%

Très heureux Assez heureux Pas très heureux

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18

à cette question choisir entre trois modalités pour définir le niveau de satisfaction générale de leur

vie. C’est-à-dire que cette question cherche à mesurer si les étudiants sont plutôt heureux ou non

dans leur vie. En définitive cette question fait référence au bonheur ressenti par les étudiants.

Nous constatons grâce à ce graphique que 63% des étudiants de notre échantillon déclarent se sentir

« Assez heureux », alors que 31% sont très optimistes et déclarent être « Très heureux ». Nous

remarquons aussi que 6% sont très pessimistes et se considèrent par conséquent « Pas très

heureux ».

Cette variable est centrale pour notre étude car nous cherchons à analyser l’influence des réseaux

sociaux sur le bonheur des jeunes.

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Partie 2 : Modèles économétriques.

Les variables testées :

Les données que nous allons utiliser pour réaliser nos modèles économétriques sont issues de

l’enquête que nous avons effectuée et concerne 2748 étudiants.

L’analyse de la satisfaction générale des étudiants est effectuée au moyen de modèles de choix

discrets (Probit). Pour ce faire nous avons réalisé au préalable un travail de recodage des données

(Annexe 2). Pour analyser l’usage des réseaux sociaux et leur implication sur le bonheur des

étudiants, nous avons réalisé quatre modèles économétriques distincts.

Un premier modèle (M1) s’intéresse aux caractéristiques socio-démographiques et au niveau de bien

être des étudiants.

Un second modèle (M2) porte sur les activités offline pratiquées par les étudiants.

Un troisième modèle (M3) s’intéresse au réseau social Facebook.

Puis le quatrième modèle (M4) peut être qualifié de modèle global puisqu’il réunit les quatre

modèles précédents (M1+M2+M3).

Dans ces quatre modèles la variable expliquée sera inchangée, il s’agira de la satisfaction générale

des étudiants de notre échantillon. Alors que les variables explicatives seront différentes dans

chacun des modèles 1, 2 et 3. Le modèle global quant à lui reprendra l’intégralité des variables

explicatives utilisées dans les modèles 1,2 et 3.

Dans un premier temps, les trois premiers modèles cherchent à analyser les effets des différentes

variables explicatives isolément sur le niveau de satisfaction des étudiants. En effet, le premier

modèle économétrique teste uniquement l’influence des variables socio-démographiques et du

niveau de bien être sur la satisfaction générale des étudiants. Le second modèle s’accorde à analyser

l’impact des seules activités offline sur la satisfaction générale des étudiants. Le troisième modèle

cherche à analyser l’impact de l’usage du réseau social Facebook sur la satisfaction générale des

étudiants.

Dans un second temps, le modèle global va nous permettre de mettre en évidence quelles sont les

variables toutes choses égales par ailleurs qui sont réellement significatives et déterminantes sur le

niveau de satisfaction des étudiants.

A travers ces différents modèles économétriques, nous allons tester des hypothèses qui sont

relatives à chacun des modèles, qui nous permettrons ensuite de pouvoir valider ou invalider nos

hypothèses initiales qui vont dans le prolongement des études présentées dans la partie cadre

analytique.

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Nous rappelons que nos hypothèses initiales sont les suivantes :

HYPOTHESE 1 (H1) : Le niveau de satisfaction générale est plus élevé pour les étudiants ayant de

nombreuses activités offline.

HYPOTHESE (H2) : Le niveau de satisfaction générale est plus élevé pour les étudiants les plus

présents sur le réseau social Facebook.

HYPOTHESE 3 (H3) : En favorisant la surestimation du bonheur des autres, Facebook est un réseau

social qui rend les étudiants moins heureux.

Spécification économétrique :

Nous avons retenu pour les modèles suivants une spécification économétrique de type Probit. Nous

considérons pour cela un échantillon N=2748 étudiants ayant un compte Facebook. Nous retenons

comme variable endogène dichotomique la satisfaction générale des étudiants :

1 : si l’étudiant se déclare Très heureux Yi= 0 : sinon i = 1… 2748

1 : Si Yi*= xi.β+µi > 0

Yi=

0 : si Yi*= xi.β+µi ≤ 0

Dans le modèle Probit, on suppose µi suit une loi Normale N (0;1) ce qui nous amène finalement à

écrire :

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Modèle 1 : Modèle Socio-démographique. Pour étudier l’influence des variables socio-démographiques et des variables relatives au bien être

sur la satisfaction générale des étudiants nous estimons le modèle suivant :

La variable expliquée est le niveau de satisfaction générale de l’enquêté :

1 : si l’étudiant se déclare Très heureux Yi= 0 : sinon

Les variables explicatives sont tout d’abord les caractéristiques socio-démographiques de l’enquêté

(voir tableau 1 ci dessous) : son Age, sa Situation amoureuse (être en couple ou célibataire), son

Diplôme (le diplôme actuellement préparé), le Domaine d’étude (arts, droit économie, sciences,

sciences sociales), son Logement (habite seul ou non), ses Ressources (se débrouille seul

financièrement, se fait aidé), le niveau ressenti de Revenu (très insuffisant, tout juste suffisant,

suffisant, très suffisant pour vivre convenablement), ainsi que l’emploi (a un travail ou pas en dehors

de ses études).

Ensuite, les variables explicatives concernent le niveau de bien être de l’enquêté: son Avenir (en a-t-il

peur), sa Santé (échelle de Likert), la Santé de son entourage (échelle de Likert), sa Satisfaction

études (échelle de Likert), sa Réussite scolaire, ses Relations familiales et amicales (échelles de

Likert).

Nous avons des intuitions concernant ce premier modèle, tout d’abord d’un point de vue relationnel

nous pensons que les personnes qui ont le plus de stabilité au niveau familial et amical seront plus

satisfaites. De même nous pensons que le fait d’être en couple jouera positivement sur la satisfaction

des étudiants. Concernant les études poursuivies, nous pensons que le fait d’être en situation de

réussite scolaire jouera positivement sur la satisfaction générale des étudiants. Nous voulions aussi

rendre compte d’un effet possible du domaine d’étude poursuivi, ainsi que du diplôme préparé sur la

satisfaction générale des étudiants, mais cet effet reste indéterminé à nos yeux. En ce qui concerne

les finances, nous pensons que c’est un aspect important qui a une influence sur le fait de se déclarer

heureux ou non pour les étudiants. La santé nous paraît aussi être un point essentiel dans le sens où

les étudiants qui se déclarent en bonne santé, aussi bien physique que psychique devraient

normalement avoir des niveaux de satisfaction générale plus élevés que des étudiants en mauvaise

santé. Nous pensions que l’âge ne jouerait pas sur la probabilité d’être très heureux pour un

étudiant. Après avoir mis en évidence les effets attendus des différentes variables explicatives sur la

satisfaction générale des étudiants, nous allons à travers ce modèle tester l’hypothèse suivante : La

stabilité et le bien être ont une influence positive sur la satisfaction générale des étudiants.

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Tableau 1 :Modèle Socio-démographique.

Variables Coefficients Ecart-type Khi² de Wald

Pr > Khi²

Constante -6,660 0,413 260,610 < 0,0001

Age -0,081** 0,038 4,584 0,032

Situation amoureuse 0,496*** 0,058 72,618 < 0,0001

Diplôme 0,040 0,045 0,767 0,381

Domaine art ref ref ref ref

Domaine droit économie 0,043 0,088 0,234 0,629

Domaine sciences 0,081 0,098 0,674 0,412

Domaine sciences sociales -0,060 0,079 0,573 0,449

Logement -0,047 0,059 0,644 0,422

Ressources -0,133* 0,072 3,416 0,065

Revenu 0,12*** 0,033 12,938 0,001

Emploi 0,095 0,067 2,003 0,157

Avenir -0,398*** 0,059 45,024 < 0,0001

Santé 0,202*** 0,026 59,961 < 0,0001

Santé entourage -0,020 0,026 0,588 0,443

Etudes satisfaction 0,09*** 0,017 29,238 < 0,0001

Réussite scolaire 0,093 0,092 1,027 0,311

Relations familiales 0,111*** 0,018 36,372 < 0,0001

Relations amicales 0,321*** 0,027 144,544 < 0,0001 * significatif au seuil de 10%, ** au seuil de 5%, *** au seuil de 1%, ref : variable de référence

Notons que les coefficients ne sont pas directement interprétables comme en régression linéaire.

Nous analyserons la significativité des coefficients ainsi que le signe de ces derniers.

Après estimation, on trouve que l’âge des étudiants joue négativement sur la probabilité d’être très

heureux. Il est étonnant de remarquer que plus un étudiant vieillit plus sa probabilité d’être très

heureux diminue. Par extension nous pouvons dire qu’un étudiant âgé sera plus malheureux qu’un

jeune étudiant. Ce résultat pourrait s’interpréter dans le sens où plus un étudiant vieillit, plus il arrive

à la fin de ses études et plus une certaine angoisse face à l’avenir peut naître en lui. En effet, l’entrée

dans la vie active peut être une étape difficile à vivre pour un étudiant car elle est le synonyme de la

fin de sa vie étudiante et c’est aussi le synonyme du passage à la vie adulte. De plus, on peut

interpréter ce résultat dans le sens où peut être que les jeunes étudiants sont plus insouciants face à

leurs études et à leur avenir, par rapport aux étudiants qui sont en fin de cursus. Ce résultat n’est pas

conforme à notre intuition, puisque l’âge apparaît comme un facteur significatif sur la probabilité

d’atteindre un niveau de bonheur élevé, alors que nous pensions qu’il n’aurait pas d’effet.

Nous constatons que notre intuition sur la situation amoureuse est vérifiée puisque le fait d’être en

couple joue positivement sur la probabilité d’être très heureux. Nous pouvons avancer comme

explication que la vie est plus belle quand on la partage à deux, on partage des points de vue, des

risques, des projets et cela a une influence sur la réalisation du bonheur. En effet, le fait de partager

sa vie à deux permet d’échanger ses joies mais aussi ses peines et entraine un sentiment de

complémentarité et de complétude, qui diminue le sentiment de solitude ce qui peut influencer

l’état de bonheur des individus.

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Du point de vue relationnel, on remarque que plus les étudiants sont satisfaits de leurs relations

amicales et familiales plus cela joue positivement sur la probabilité d’être très heureux, ce qui est

conforme à nos intuitions. En effet, entretenir de bonnes relations avec son entourage influence

positivement la probabilité d’être très heureux ce qui semble tout à fait cohérent.

Le revenu apparaît comme étant une variable très influente sur le niveau de satisfaction des

étudiants. En effet, plus les étudiants déclarent que leurs ressources financières sont suffisantes pour

vivre convenablement, plus la probabilité d’être très heureux augmente. Le revenu est donc une

variable qui joue sur la satisfaction. En effet, le fait de ne pas avoir de soucis financier est une

variable qui compte pour expliquer le niveau de satisfaction des étudiants. Le dicton populaire qui

affirme que "l'argent ne fait pas le bonheur" n’est donc pas vérifié dans cette étude puisqu’on trouve

au contraire que l’argent semblerait influencer significativement le bonheur.

Cependant, on remarque que le fait de financer ses études seul pour un étudiant impacte

négativement la probabilité d’être très heureux. On peut avancer comme explication que les

étudiants qui se financent par eux-mêmes sont dans l’obligation d’occuper un emploi en plus de

suivre leurs études supérieures ce qui représente un coût important en termes de temps, de

disponibilité et de fatigue.

De même le fait d’avoir peur de l’avenir joue négativement sur la probabilité d’être très heureux.

Ceci peut s’expliquer par le fait qu’en ayant peur de l’avenir les étudiants vont mal. « ‘‘Désabusés,

peinant à se projeter dans l’avenir, beaucoup considèrent que les études et les efforts ne paient plus’’,

et que la société ne leur accorde qu’une place médiocre », affirme un sondage Ipsos paru le 20

septembre 2010. La peur de l’avenir est synonyme de stress, d’anxiété et d’angoisse, c’est dans ce

sens qu’elle a un impact négatif sur le fait de se sentir heureux.

A l’inverse, plus les étudiants déclarent des niveaux de santé élevés, c'est-à-dire plus ils sont en

bonne santé, plus cela joue positivement sur la probabilité d’être très heureux. Ce résultat est tout à

fait conforme à nos intuitions.

De plus la satisfaction relative aux études poursuivies apparaît comme un élément important qui

influence positivement la probabilité d’être heureux. En effet, plus un étudiant se sent bien dans la

filière d’études qu’il poursuit, plus il s’épanoui et plus cela a une influence sur son niveau de

bonheur. Notre étude permet aussi de montrer que quelque soit le diplôme préparé et le domaine

d’étude poursuivi cela n’a pas d’impact sur le niveau de satisfaction des étudiants de notre

échantillon. En effet, qu’un étudiant poursuive ses études en art, en droit, économie, gestion, en

sciences ou en sciences sociales cela ne joue aucunement sur son niveau de satisfaction. Ainsi, seule

la satisfaction que l’on ressent vis-à-vis de ses études n’a d’importance sur le fait d’être heureux, ce

qui signifie que plus un étudiant sera satisfait de ses études plus il sera heureux.

Au final, les estimations mettent en évidence que de nombreuses variables socio-démographiques et

de bien être sont influentes sur le niveau de satisfaction des étudiants.

La stabilité et le bien être ont donc une influence positive sur le niveau de satisfaction générale des

étudiants, ce qui permet de valider notre hypothèse.

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Modèle 2 : Activités offline

Pour étudier l’influence des activités offline sur la satisfaction générale des étudiants nous estimons

le modèle suivant :

La variable expliquée est le niveau de satisfaction générale de l’enquêté :

1 : si l’étudiant se déclare Très heureux Yi= 0 : sinon Les variables explicatives sont les activités offline de l’enquêté : l’Emploi (emploi étudiant ou non),

Association (pratique une activité associative ou non), Sport (pratique une activité sportive ou non),

Activités culturelles (intensité de fréquentation du cinéma, des spectacles, des concerts, des musées,

des bars) et Compagnie (à savoir si les activités culturelles sont pratiquées seules ou accompagnées).

Dans ce modèle les activités offline permettent de mesurer le niveau de capital social, c'est-à-dire le

capital relationnel des étudiants, et cherchent à mesurer si la sociabilité joue sur la satisfaction

générale des étudiants.

Nous pensons intuitivement que la pratique associative, la pratique sportive et la pratique culturelle

peuvent permettre de densifier un réseau social individuel, ce qui devrait avoir une influence positive

sur le fait de sentir heureux.

L’hypothèse que nous avançons pour ce modèle est la suivante : Plus les étudiants ont une vie sociale

riche plus cela devrait jouer positivement sur leur satisfaction.

Tableau 2 : Modèle activités offline.

Source Valeur Ecart-type Khi² de Wald

Pr > Khi²

Constante -1,042 0,235 19,740 < 0,0001

Emploi 0,021 0,057 0,138 0,710

Association 0,115** 0,054 4,476 0,034

Sport 0,240*** 0,051 21,946 < 0,0001

Activités culturelles

0,077*** 0,023 11,152 0,001

Compagnie 0,256 0,232 1,222 0,269 * significatif au seuil de 10%, ** au seuil de 5%, *** au seuil de 1%

Après estimation du modèle on trouve que le fait de pratiquer une activité associative joue

positivement sur la probabilité d’être très heureux. On constate donc que la participation à la vie

associative est corrélée avec le bonheur. On peut avancer comme explication le fait que la vie

associative peut permettre de consolider le lien social au travers de buts et d’intérêts communs

poursuivis par des individus.

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On trouve ensuite que la pratique d’une activité sportive influence positivement la probabilité d’être

très heureux. Ce résultat peut être expliqué par le fait que faire une activité sportive apporte des

bienfaits non négligeables comme la forme, la santé, le bien être, les relations amicales… En effet,

l’activité physique détend et libère des endorphines qui permettent de lutter contre une forme de

dépression même légère, une vie stressante et favorise la bonne humeur, c’est pour cela que le sport

peut influencer le bien être et le moral des individus. Ces différents éléments en définitive

augmentent le niveau de satisfaction générale des étudiants.

L’étude de la variable Activités culturelles, nous permet de mettre en évidence que plus les étudiants

fréquentent souvent des lieux de culture comme le cinéma, les concerts, les spectacles, les musées

plus cela a un impact positif sur la probabilité d’être très heureux. On peut avancer comme

explication que ces lieux se fréquentent rarement seuls et ils sont souvent l’occasion de rencontrer

de nouvelles personnes, en ce sens ces activités permettent d’augmenter le capital relationnel des

étudiants.

En revanche, on constate que le fait d’occuper un emploi en plus de poursuivre ses études n’est pas

une activité offline qui influence la probabilité d’être très heureux.

De même, alors que nous aurions pu penser que le fait de participer à des activités culturelles seul

aurait pu influencer négativement la satisfaction, on remarque que cela n’a aucun effet.

On remarque en définitive que les activités offline, dites socialisantes, permettent aux individus de

faire des rencontres, d’alimenter un réseau social offline, de partager des intérêts et passions

communes. Ainsi, comme le montrent les études présentées dans le cadre analytique, le fait d'avoir

des activités offline intenses augmente le capital social des étudiants et par conséquent la probabilité

d'être très heureux.

C’est ainsi que l’hypothèse précédemment énoncée est validée, ce qui signifie que plus les étudiants

ont une vie sociale offline riche et plus cela joue positivement sur leur satisfaction. Ce modèle nous

permet dans le même temps de valider notre Hypothèse 1 (H1) : Le niveau de satisfaction générale

est plus élevé pour les étudiants ayant de nombreuses activités offline.

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Modèle 3 : Réseau social Facebook.

Pour étudier l’impact du réseau social Facebook sur la satisfaction générale des étudiants nous estimons le modèle suivant :

La variable expliquée est la même que dans les modèles précédents : c’est la satisfaction générale

des étudiants.

Les variables explicatives sont relatives à l’utilisation du réseau social Facebook par l’enquêté: Le

Temps (depuis combien de temps il utilise Facebook), Amis (combien d’amis sur Facebook),

Discussion (avec combien d’amis il discute régulièrement), Vie réelle (communication avec les gens

que l’on côtoie le plus en offline), Connexions (fréquence des connexions au site), Actif/Passif

(relative à l’activité sur le site), Profil inconnu (consultation de profil de personnes qu’il ne connaît

pas), Premier site (Facebook est il le premier site consulté), Addict (mesure l’addiction au réseau

social Facebook) et enfin Satisfaction amis (mesure la perception du bonheur de nos amis Facebook).

Grâce à ce modèle nous allons mesurer d’une part, si le fait d’avoir une vie sociale dense sur le

réseau social Facebook a une influence sur la satisfaction générale des étudiants. Puis d’autre part,

nous allons mesurer si Facebook est un réseau antisocial au sens de Jordan A.H.

Les hypothèses testées par ce modèle sont les suivantes :

- Les personnes ayant une vie sociale dense sur le réseau social Facebook devraient avoir un

niveau de satisfaction générale plus élevé (H2).

- En favorisant la surestimation du bonheur des autres, Facebook est un réseau social qui rend

les étudiants moins heureux (H3).

Tableau 3 : Modèle réseau social Facebook.

Variables Coefficients Ecart-type Khi² de Wald

Pr > Khi²

Constante -0,962 0,139 47,586 < 0,0001

Temps 0,033 0,032 1,090 0,297

Amis Facebook 0,076*** 0,020 14,448 0,001

Discussion 0,011 0,025 0,218 0,641

Vie réelle 0,134** 0,060 4,910 0,027

Connexions -0,088 0,075 1,390 0,238

actif/passif 0,040 0,057 0,504 0,478

Profil inconnu -0,114** 0,056 4,162 0,041

Premier site visité -0,022 0,058 0,147 0,702

Addict -0,082 0,060 1,862 0,172

Satisfaction des amis 0,122 0,078 2,432 0,119 * significatif au seuil de 10%, ** au seuil de 5%, *** au seuil de 1%

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Après estimation, on trouve que le fait d’avoir un nombre important d’amis sur le réseau social

Facebook joue positivement sur la probabilité d’être très heureux. Ce qui signifie que plus un

étudiant a d’amis sur le réseau social Facebook plus il est satisfait. On peut avancer comme

explication que les personnes avec qui les étudiants sont amis sur Facebook sont les personnes avec

qui ils partagent des activités offline ou avec qui ils ont partagé à un moment donné des activités

offline. Le nombre d’amis Facebook serait alors lié aux activités offline, et le réseau social online peut

alors être perçu comme étant une extension du réseau social offline.

On trouve aussi que les étudiants qui discutent le plus avec des personnes qu’ils côtoient dans la vie

réelle influence positivement la probabilité d’être très heureux. Ce résultat implique que les

étudiants prolongent leur sociabilité offline en online, ce qui joue positivement sur leur satisfaction.

On peut donc dire que les étudiants prennent plaisir à communiquer avec leurs vrais amis sur

Facebook. Il y a donc ici un lien apparent entre le réseau social online et le réseau social offline des

étudiants. En effet, le réseau social online peut être perçu comme une extension du réseau social

offline.

Nous pouvons ici introduire la notion d’amitié virtuelle, en réalité les étudiants de notre échantillon

préfèrent discuter sur le réseau social Facebook avec des personnes qu’ils fréquentent dans la vie

réelle, avec qui ils partagent des choses en offline plutôt qu’avec des personnes qu’ils ne connaissent

pas dans la vie réelle.

De même, on trouve que les étudiants qui consultent le profil de personnes qu’ils ne connaissent pas

influence négativement la probabilité d’être très heureux. On peut interpréter ce résultat en

invoquant le fait que les personnes qui sont bien dans leur vie et qui ont un niveau de satisfaction

élevé ne passent pas leur temps à regarder les profils de personnes inconnues.

Au final, cette estimation d’une manière générale met en évidence qu’une vie sociale dense sur le

réseau social Facebook a une influence positive sur la satisfaction générale des étudiants, ce qui

valide notre hypothèse 2.

Cependant nous pouvons remarquer que de nombreuses variables dans ce modèle ne sont pas

significatives. En effet, notons par exemple que le fait d’être depuis longtemps un utilisateur de

Facebook n’influence pas la satisfaction. De même, le fait de discuter avec de nombreuses personnes

sur Facebook n’a pas d’impact sur le niveau de la satisfaction, tout comme le fait d’être un utilisateur

plutôt actif de la plateforme.

A travers cette étude, nous voulions aussi observer le phénomène d’addiction au réseau social

Facebook. Nous remarquons que le fait d’être addict au réseau social Facebook n’a pas d’impact

significatif sur le niveau de satisfaction des étudiants. Cependant ce résultat peut être nuancé. En

effet, l’addiction renvoie à une dépendance, à une forme de pathologie. On parle d’addiction quand

on ne peut plus se passer de quelque chose, que ce soit une substance ou un comportement. Ces

envies irrépressibles liées à l’addiction peuvent avoir des effets sur la santé des individus ou sur leur

vie sociale. Ainsi le terme « addiction » est largement associé à quelque chose de négatif dans l’esprit

des individus. C’est pourquoi nous pouvons penser qu’il y a un biais possible concernant cette

question, car rares sont les gens qui s’avouent addict à une pratique ou à une substance, entre

souvent en jeu le dénie chez ces personnes. En effet, rares sont les gens qui vont avouer être

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alcoolique, par exemple. Le terme « addict » ici n’était donc peut être pas optimal pour étudier le

phénomène de dépendance au réseau social Facebook, ce qui ne nous permet pas de conclure.

On remarque en dernier lieu que la variable explicative concernant la perception du bonheur de nos

amis sur le réseau social Facebook ne joue pas sur la probabilité d’être très heureux. Ce résultat non

significatif, ne nous permet pas de conclure que le réseau social Facebook est un réseau antisocial au

sens de Jordan A.H. C’est ainsi que l’hypothèse 3 (H3 : En favorisant la surestimation du bonheur des

autres, Facebook est un réseau social qui rend les étudiants moins heureux) ne peut pas être validée

par notre étude.

Nous pouvons apporter quelques éléments qui pourraient expliquer pourquoi nous ne pouvons pas

valider cette hypothèse. En effet, cette question relative à la perception du bonheur de nos amis sur

le réseau social Facebook peut aussi faire l’objet d’un biais comme la question de l’addiction.

En effet, les étudiants ont peut être des difficultés à évaluer le bonheur des autres et ont peut être

répondu à cette question sans prendre vraiment le temps d’y réfléchir. De plus, le fait d’avoir

introduit une seule et unique question pour évaluer cette problématique n’était surement pas

suffisante. Rappelons aussi que Jordan.A.H et son équipe ont pu démontrer ce résultat car ils

s’étaient penchés plus particulièrement sur des questions psychosociologiques, et rappelons

d’ailleurs que ce sont des spécialistes en psychologie.

Pour conclure, ce modèle étudiant l’impact du réseau social Facebook sur la satisfaction générale des étudiants nous permet de valider notre hypothèse 2 et ne nous permet pas de valider notre hypothèse 3.

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Modèle 4 : Modèle global.

Ce quatrième modèle est qualifié de global puisqu’il réunit les quatre modèles précédents

(M1+M2+M3). Ce modèle va nous permettre de mettre en évidence quelles sont les variables les

plus significatives et les plus déterminantes sur le niveau de satisfaction des étudiants.

Pour étudier quelles sont les variables les plus influentes sur la satisfaction générale des étudiants

nous estimons le modèle suivant :

Tableau 4 : Modèle global.

Variables Valeur Ecart-type

Khi² de Wald

Pr > Khi²

Constante -6,570 0,501 171,926 < 0,0001

Age -0,074* 0,039 3,726 0,054

Situation amoureuse 0,501*** 0,059 72,319 < 0,0001

Diplôme 0,042 0,046 0,851 0,356

Domaine arts ref ref ref ref

Domaine droit économie 0,071 0,091 0,603 0,438

Domaine sciences 0,086 0,103 0,699 0,403

Domaine sciences sociales -0,025 0,081 0,097 0,755

Logement -0,046 0,059 0,610 0,435

Ressources -0,121* 0,072 2,805 0,094

Revenu 0,116*** 0,034 11,603 0,001

Emploi 0,080 0,068 1,374 0,241

Association 0,125** 0,062 4,029 0,045

Sport 0,042 0,060 0,485 0,486

Activités culturelles 0,021 0,028 0,567 0,452

Compagnie -0,244 0,279 0,761 0,383

Temps 0,006 0,037 0,028 0,867

Amis Facebook 0,061*** 0,023 6,954 0,008

Discussion -0,042 0,028 2,177 0,140

Vie réelle 0,038 0,069 0,300 0,584

Connexions -0,092 0,086 1,146 0,284

actif/passif 0,011 0,065 0,028 0,867

Profil inconnu -0,057 0,063 0,804 0,370

Premier site visité -0,008 0,066 0,014 0,906

Addict 0,049 0,068 0,527 0,468

Satisfaction des amis -0,122 0,089 1,880 0,170

Avenir -0,404*** 0,060 44,751 < 0,0001

Santé 0,203*** 0,026 59,243 < 0,0001

Santé entourage -0,016 0,026 0,374 0,541

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Etudes satisfaction 0,089*** 0,017 27,851 < 0,0001

Réussite scolaire 0,088 0,093 0,902 0,342

Relations familiales 0,114*** 0,019 37,592 < 0,0001

Relations amicales 0,321*** 0,028 134,443 < 0,0001 * significatif au seuil de 10%, ** au seuil de 5%, *** au seuil de 1%, ref : variable de référence

Après estimation, ce modèle global permet de mettre en évidence quelles sont les variables qui

influencent le plus le niveau de satisfaction des étudiants. En réalisant ce modèle on voit qu’en

faisant une interprétation, toutes choses égales par ailleurs, ce n’est pas le réseau social Facebook

qui rend les étudiants heureux. En effet, quand on contrôle avec toutes les variables on se rend

compte que Facebook est marginal sur l’état de satisfaction des individus.

En effet, ce qui a le plus d’importance dans la vie des étudiants et qui les rend heureux c’est leur

situation amoureuse, les relations qu’ils entretiennent avec leur famille, leurs amis, leur état de

santé, leur satisfaction face à leurs études, leur niveau de revenu ainsi que la participation à une

activité associative.

En revanche ce qui joue négativement sur leur état de bonheur c’est le fait d’entretenir une certaine

peur vis-à-vis de l’avenir qui les attend. C’est aussi le fait de devoir se débrouiller seul financièrement

pour subvenir à leurs besoins. Et pour finir, le fait de vieillir entraine chez les étudiants de notre

échantillon une baisse de la probabilité de se sentir très heureux.

La seule variable du modèle concernant le réseau social Facebook (M3) qui ressort dans ce modèle

global c’est le nombre d’amis qui parait avoir une influence significative sur le fait de se déclarer très

heureux. En effet, plus les étudiants ont beaucoup d’amis sur la plateforme Facebook plus ils ont de

probabilité d’être très heureux. Ceci peut s’expliquer par le fait que les étudiants qui ont le plus

d’amis online sont aussi ceux qui ont le plus d’amis offline.

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Conclusion. Cette étude apporte un certain nombre d’éclairages sur l’usage des réseaux sociaux et de leurs

implications sur le bonheur des jeunes. En effet, à l’aide de modèles micro-économétriques nous

avons pu mettre en évidence que lorsque l’on étudie le phénomène Facebook isolément, il peut

avoir des conséquences sur le niveau de satisfaction générale. En effet, plus les étudiants ont d’amis

sur le réseau social Facebook, plus leur probabilité d’être très heureux augmente, tout comme le fait

de parler régulièrement avec des amis qu’ils côtoient en offline. Alors que le fait de consulter des

profils inconnus influencera négativement la probabilité d’être très heureux. Notre étude confirme

que le réseau social online est une extension du réseau social offline et c’est dans ce sens que l’usage

du réseau social Facebook a un impact positif sur le niveau de satisfaction générale des étudiants.

Cette étude nous a aussi permis de mettre en évidence que le niveau de satisfaction générale est

plus élevé pour les étudiants qui ont de nombreuses activités offline. En effet, plus les étudiants ont

une vie sociale dense et plus ils participent à de nombreuses activités, plus cela renforce leur

sociabilité ce qui les rend en définitive plus heureux.

Bien que les sites de réseaux sociaux aujourd’hui prennent de plus en plus d’importance dans nos

usages quotidiens, on remarque que ce n’est pas un facteur déterminant pour la réalisation du

bonheur. En effet, cette étude nous permet de mettre en évidence que le réseau social Facebook

reste marginal, ce n’est pas le facteur qui rend les étudiants plus heureux. En réalité, ce qui compte

le plus aux yeux des étudiants et qui les rend heureux c’est leur situation amoureuse, les relations

qu’ils entretiennent avec leur famille, leurs amis, leur état de santé, leur satisfaction face à leurs

études, leur niveau de revenu ainsi que la participation à une activité associative.

Ce résultat qui est mis en évidence par notre étude est plutôt rassurant. En effet, il aurait été

étonnant de découvrir qu’un site de réseau social serait en train de devenir un élément moteur dans

la réalisation du bonheur des étudiants. Même si bien évidemment les étudiants prennent plaisir à

utiliser ces nouveaux sites de réseaux sociaux, ce n’est pas ce qui leur procure principalement leurs

sentiments de bien être.

Cette étude présente plusieurs limites, notamment concernant la réalisation de l’enquête. En effet,

les entretiens n’ont pas été réalisés en face à face ce qui peut entrainer une faiblesse quant à la

robustesse des statistiques. Le questionnaire que nous avons réalisé a été administré en ligne sur

Internet ce qui a eut comme point positif de mobiliser un nombre très important de répondants,

mais ce mode d’administration ne nous a pas permis de vérifier l’identité des répondants. En effet,

notons que la sur-représentativité du genre féminin dans notre échantillon aurait pu être maitrisée si

nous avions réalisé nos entretiens en face à face.

Par ailleurs, on peut regretter l’absence de questions supplémentaires relatives à la perception du

bonheur des amis que l’on a sur le réseau social Facebook. En effet, il aurait été intéressant de

formuler davantage de questions autour de cette problématique pour pouvoir conclure si le réseau

social Facebook est aussi antisocial que Jordan A.H le prétend.

De même, un des points insuffisamment traités porte sur le phénomène d’addiction des étudiants au

réseau social Facebook. Nous aurions dû poser plus de questions autour de cette problématique et

de manière plus détournée pour pouvoir conclure à ce sujet.

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Cette étude permet de dégager certaines tendances concernant l’engouement que suscitent les

réseaux sociaux actuellement chez les étudiants, mais notre travail n’est qu’un premier pas pour

analyser ce phénomène. C’est pourquoi il serait intéressant de poursuivre les recherches afin de

mieux comprendre les comportements des étudiants sur les réseaux sociaux et leurs implications sur

la réalisation du bonheur.

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Bibliographie. Bai X. et Yao O. (2009) « Facebook On Campus: The Use and Friend Formation In Online Social Networks ». Burke M., Marlow C., et Lento T. (2010) « Social Network Activity and Social Well-Being», ACM Press Conference on human factors in computing. Jordan A., Monin B., Dweck C. S., Lovett B. J., John O. P., et Gross J. J. (2011) «Misery has more company than people think: Underestimating the prevalence of others’ negative emotions », Personality and Social Psychology Bulletin pp120-135. Sherry Turkle (2011) « Alone Together: Why We Expect More from Technology and Less from Each Other », Basic Books. Boyd D. M., et Ellison N. B. (2007), « Social network sites: Definition, history, and scholarship ».

Journal of Computer-Mediated Communication, 13(1), article 11.

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Annexes.

Annexe 1 : Présentation du questionnaire administré en ligne.

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Annexe 2 : Statistiques descriptives des variables explicatives, et de la variable expliquée.

La satisfaction générale :

Variable expliquée Descriptif Effectifs Proportion Moyenne Ecart type

Satisfaction générale : 0: Assez heureux, pas très heureux

1903 69% 0,307 0,461

1: Très heureux 845 31%

Caractéristiques Socio-démographiques:

Variables explicatives Descriptif Effectifs Proportion Moyenne Ecart type

Age : 1 :17-18 ans 84 3%

2,825

Tranche d'âge du répondant 2 :18-20 ans 978 36% 3 :20-22ans 1162 42% 0,891

4 :23-25ans 382 14%

5 : plus de 25ans 142 5%

Situation amoureuse: 0: Célibataire 1411 49% 0,487

0,500

1: En couple 1337 51%

Diplôme: 1:Doctorat 60 2%

3,686

0,736

2:Ingénieur 112 4%

3:Master 614 22%

4:Licence 1806 66%

5:Etudes Courtes 156 6%

Domaine d'étude: 1 : Arts 529 19% 0,193 0,394

2 : Droit économie-gestion 616 22% 0,224 0,417

3 : Sciences 483 18% 0,176 0,381

4 : Sciences sociales 1120 41% 0,408 0,491

Logement: 0: N'habite pas seul 1607 58% 0,415 0,493

1: Habite seul 1141 42% Ressources: 0: se fait aider financièrement 2017 73% 0,266 0,442

Source des ressources financières

1: tire ses ressources financières de lui même 731 27%

Revenu: 1:Très insuffisant pour vivre convenablement 378 14%

2:Tout juste suffisant pour vivre convenablement 889 32% 2,510 0,862

3:Suffisant pour vivre convenablement 1182 43%

4:Très suffisant pour vivre convenablement 299 11%

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Activités offline :

Variables explicatives Descriptif Effectifs Proportion Moyenne Ecart type

Emploi: 0: n'a pas d'emploi 2023 74% 0,264

0,441

1: a un emploi 725 26%

Association: 0: ne fait pas partie d'une association 1882 68% 0,315 0,465

1:fait partie d'une association 866 32% Sport: 0:ne pratique pas d'activité sportive 1325 48% 0,518 0,500

1:pratique une activité sportive 1423 52% Activités culturelles: Fréquentation des différents lieux de

culture suivants : Cinéma: 0:Jamais;Rarement;Occasionnellement 1467 53%

1:Assez souvent;Très souvent 1281 47%

Spectacle: 0:Jamais;Rarement;Occasionnellement 2558 93%

1:Assez souvent;Très souvent 190 7%

Concert: 0:Jamais;Rarement;Occasionnellement 2246 82% 1,484 1,098

1:Assez souvent;Très souvent 502 18%

Musée: 0:Jamais;Rarement;Occasionnellement 2485 90%

1:Assez souvent;Très souvent 263 10%

Bars: 0:Jamais;Rarement;Occasionnellement 907 33%

1:Assez souvent;Très souvent 1841 67%

Compagnie: La fréquentation de ces activités culturelles se fait elle seule ou accompagnée

0: accompagnée : amis ou famille 2710 99% 1: seul 38 1% 0,986 0,117

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Utilisation de Facebook :

Variables explicatives Descriptif Effectifs Proportion Moyenne Ecart type

Temps: Nombre d'années d'utilisation de Facebook

1:Moins d’un an 153 6% 2:Plus d’un an 503 18% 3,024 0,851

3:Plus de 2 ans 1218 44%

4:Plus de 3 ans 874 32%

Amis Facebook: Nombre d'amis sur le réseau social Facebook

1:Moins de 50 amis 176 6% 2:Entre 50-100 amis 431 16%

3:Entre 100-150 amis 643 23% 3,748 1,465

4:Entre 150-200 amis 548 20%

5:Entre 200-300 amis 560 20%

6:Plus de 300 amis 390 14%

Discussion: Nombre d'amis avec qui on discute régulièrement sur Facebook

1:Discute avec 0 amis 372 14%

2,687

1,100

2:Entre 1 et 5 amis 939 34%

3:Entre 5 et 10 amis 786 29%

4:Entre 10 et 20 amis 480 17%

5:Plus de 20 amis 171 6%

Vie réelle: Les personnes avec qui ils discutent sont-elles celles qu’ils fréquentent le plus dans la vie réelle (online)

0: Personnes qu'ils ne côtoient pas dans la vie réelle 660 24% 0,760

0,427

1: Personnes qu'ils côtoient le plus dans la vie réelle

2088 76%

Connexions: 0:Plusieurs fois par semaine; Une fois par semaine; Plusieurs fois par mois; Une fois par mois ou moins

449

16%

0,837

0,370

Fréquence des connexions au site Facebook

1:Plusieurs fois par jour; Une fois par jour

2299 84%

Actif/passif: Les utilisateurs sont-ils actifs ou passifs sur Facebook

0:Utilisateur passif 1567 57% 0,430

0,495

1:Utilisateur actif 1181 43%

Profil inconnu: Consultation de profils de personnes inconnues

0:ne consulte pas de profils inconnus 933 34% 0,660 0,474

1:consulte des profils inconnus 1815 66% Premier site visité:

Facebook est-il le premier site visité lors de l'ouverture d'une page internet

0:n'est pas le premier site visité 1475 54% 0,463

0,499

1:est le premier site visité 1273 46%

Addict: 0: ne s'avoue pas addict 1697 62% 0,382

0,486

Mesure l'addiction à Facebook 1: s'avoue addict 1051 38% Satisfaction amis:

Perception du bonheur de nos amis sur Facebook

0:Pas très heureux; Pas heureux du tout 340 12% 0,876 0,329

1:Très heureux; Assez heureux 2408 88%

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Bien être :

Variables explicatives Descriptif Effectifs Proportion Moyenne Ecart type

Avenir: 0: n'a pas peur de l'avenir 1474 54% 0,464

0,499 1: a peur de l'avenir 1274 46%

Santé: Evaluation de sa santé par l'étudiant

Echelle de Likert (allant de 1 à 10)

… … 8,035 1,516

Santé entourage: Evaluation de la santé de son entourage

Echelle de Likert (allant de 1 à 10)

7,670 1,331

Etudes satisfaction: Evaluation de la satisfaction de ses études

Echelle de Likert (allant de 1 à 10)

7,128 2,053

Réussite scolaire: 0: n'est pas en situation de réussite scolaire 458 17%

0,833 0,373

1: est en situation de réussite scolaire 2290 83%

Relations familiales: Evaluation de ses relations familiales

Echelle de Likert (allant de 1 à 10)

7,915

1,828

Relations amicales: Evaluation de ses relations amicales

Echelle de Likert (allant de 1 à 10)

8,247

1,424