CONFERENCES Aux sources de la violence. De l’enfance à l’adolescence, 8, 9 & 10 Octobre 2009, Paris. FFPP

LES VICTIMES, LEURS AGRESSEURS, QUELLES INTERACTIONS ? Analyse de la population reçue dans le cadre de réquisition judiciaire

à l’Unité Médico-Judiciaire pour Mineurs de Paris

Paul Messerschmitt [paul.messerschmitt@trs.aphp.fr]

Pédopsychiatre expert près la Cour d’Appel de Paris Unité Médico-Judiciaire pour mineurs victimes, Hôpital d’enfants Armand Trousseau, Paris

Mélanie Dupont

[melanie.dupont21@gmail.com] Psychologue, Unité Médico-Judiciaire pour mineurs victimes, Paris

L’Unité Médico-Judiciaire pour mineurs (UMJ) de Paris accueille des jeunes âgés entre 0 et 18 ans,

victimes d’agressions physiques, de maltraitance, d’agressions sexuelles. Les réquisitions psychiatriques ordonnées par le Parquet visent à évaluer la souffrance psychique du jeune et le retentissement des faits sur sa vie. Ces entretiens révèlent la violence subie par ces jeunes et, de fait, celle agie par leurs agresseurs.

L’expression de cette violence prend différentes formes. Les questions posées quant à la psychologie des victimes sont une tentative de compréhension : existe-t-il des profils types, des fragilités particulières antérieures ? Quels faits pour quelles conséquences psychologiques ? De 2004 à 2007, 102 examens sur réquisition psychiatrique du Parquet ont permis de relever les témoignages d’événements traumatiques à l’UMJ. Une analyse de ces témoignages a pu éclaircir différents points : les données socio-historico-médicales des victimes avant les faits et les événements antérieurs, les facteurs de protection ou de fragilisation, la révélation des faits, l’agression et l’agresseur, les conséquences des faits pour la victime.

Cette analyse, qui sera prolongée, prend deux directions. - Comprendre les victimes et leur devenir : l’histoire de vie (famille, scolarité, vie sociale), les facteurs

de vulnérabilité, la souffrance immédiate des faits, les conséquences affectives, sociales, scolaires et environnementales familiales.

- Avoir accès au fonctionnement psychologique des agresseurs : pouvoir dresser certains profils psychologiques, par les faits de violences eux-mêmes, par la description de l’agresseur et des liens entre agresseur et victime. Dans cette partie, nous nous intéresserons seulement aux agresseurs âgés de moins de 20 ans, ce qui représente 24,5% de notre population (majoritairement des agressions groupales pour coups et blessures dans le cadre scolaire).

La description du profil des victimes, notamment des facteurs de vulnérabilité, permet de mieux comprendre certaines situations interactives avec les agresseurs. Ce travail débouche donc naturellement sur des arguments de prévention des situations à risque (agressions elles-mêmes et conséquences), notamment au niveau des établissements scolaires.

• Bessoles, P. (2005). Vulnérabilités et agressions sexuelles chez le mineur de moins de 15 ans. Pratiques Psychologiques, 4, 371-385.

• Bethout, M. (1992). Evaluation des séquelles psychologiques et psychiatriques des enfants victimes d’agressions physiques et sexuelles. Journal de médecine légale droit médical, 35, n°7, 433-437.

• Clément, M.N. (2002). Les mineurs auteurs et victimes. Journal de médecine légale droit médical, 45, n°1. • Fremy, D. (2007). A propos de la parole de l’enfant : éléments de réflexion dans le contexte d’expertise

psychiatrique pénale. Annales Médico Psychologiques, 165, n°1, 32-36.

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