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LES VILLES EUROPÉENNES ANALYSE COMPARATIVE Céline Rozenblat, Patricia Cicille UMR ESPACE CNRS 6012 - Université Montpellier III

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LES VILLES EUROPÉENNESANALYSE COMPARATIVE

Céline Rozenblat, Patricia Cicille

UMR ESPACE CNRS 6012 - Université Montpellier III

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LES VILLES EUROPÉENNES

ANALYSE COMPARATIVE

Céline RozenblatPatricia Cicille

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La coordination scientifique de cette étude a été réalisée par Céline Rozenblat, maîtrede conférences à l’université Paul Valéry de Montpellier, et Patricia Cicille, ingénieurede recherche CNRS, UMR ESPACE 6012, Montpellier.

Ont collaboré à cette étude• pour le recueil et la saisie des données : Magali Amiel, Sandra Bozzani, Julie Granier, Lotfi Kazi-Tani, Isabelle Lirola,Benjamin Ribière, Mélanie Tafani, contractuels CNRS• pour les traitements statistiques et la cartographie : Guérino Sillère, ingénieur d’études CNRS, UMR ESPACE ; Aurélie Tostain,contractuelle CNRS• pour la révision des textes, la maquette, la mise en page : Cécile Gaudin, Régine Vanduick, ingénieures CNRS, UMR ESPACE.

Toutes les cartes résultent d’informations produites par le système SAS®

Cet ouvrage est le résultat d’une recherche réalisée à la demande de la DATAR(Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale).

Réalisation technique de la Maison de la Géographie17 rue Abbé de l’Épée, 34090 MontpellierTél. 04 67 14 58 31 ; fax 04 67 72 64 04

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SOMMAIRE

PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

COMPARER LES VILLES EUROPÉNNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

LES 180 AGGLOMÉRATIONS : ANALYSE COMPARATIVE . . . . . . . . . . . . . . . 17

RAYONNEMENT ET SPÉCIALISATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

VERS UNE «VILLE GLOBALE» EUROPÉENNE? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

TABLE DES CARTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

LISTE DES TABLEAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

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PREFACE

par Nicolas Jacquet,Délégué à l’aménagement du territoire et à l’action régionale

Il y a plus de dix ans, la Datar publiait l’étudedirigée par Roger Brunet sur les villes « européennes »qui constituait alors la première tentative pour décrireet hiérarchiser de façon quantifiée le système desgrandes villes européennes. Cette commande permet-tait de situer les villes françaises en Europe, dans uncontexte d’intégration économique et politique enpleine accélération.

Illustrant la concentration et la puissance desfonctions métropolitaines sur la dorsale européenne,ce travail avait d’emblée marqué les esprits, donnantnaissance à l’image de la « banane bleue ».

La place occupée au sein du système desvilles européennes demeurant un objet de questionne-ment, une nouvelle recherche sur ce sujet a étéentreprise dans un contexte où les concurrences entrevilles ont tendance à s’exacerber et où l’attractivitédes territoires, en particulier urbains, est un élémentdéterminant de la compétitivité économique du pays.

Cet exercice, mené selon une méthodologierigoureuse - loin des « palmarès » que produisent avecplus ou moins de bonheur, les principaux titres de lapresse hebdomadaire -, peut être un outil partagé dediagnostic et d’appui pour les acteurs publics quiagissent en faveur des métropoles françaises.

J’engage chacun à s’en saisir et à lire cetravail comme une contribution pour un débatrenouvelé sur la place européenne de nos grandesvilles.

Portant sur 180 villes de plus de 200 000habitants, cette étude représente un travailsystématique et extrêmement complet réalisé par laMaison de la géographie de Montpellier, sous lacoordination scientifique de Mmes Céline Rozenblatet Patricia Cicille.

Elle s’inspire des principales optionsméthodologiques du travail réalisé en 1989 mais enrenouvelle la portée par un choix différent d’indi-cateurs de rayonnement.

Les indicateurs retenus mettent notammentl’accent sur les fonctions métropolitaines qui aujour-d’hui caractérisent et différencient les grandes villes.Ils traduisent pour une partie d’entre eux le potentieldes villes à développer un environnement propice audéveloppement (en matière universitaire, culturelleou par leurs fonctions d’accueil) et insistent sur lesphénomènes d’intégration aux différents types deréseaux (de transport, de recherche, de connaissance,etc.) à partir desquels se construit de plus en plus laproduction des richesses et donc la puissance desvilles.

Quelles images et quelles leçons en tirer, enparticulier évidemment pour les villes françaises ?

Si l’on s’en tient aux principaux résultatsd’ensemble, c’est un constat plutôt positif de la placede nos villes françaises qui tirent sans conteste « leurépingle du jeu » de cette comparaison européenne.

Il faut s’en féliciter : on a trop longtempsvoulu croire au fameux désert français pour ne pasaujourd’hui constater le dynamisme des grandesmétropoles de province et leur reconnaître un rôlesingulier, avec Paris qui continue de se placer parmiles toutes premières capitales mondiales, dans lerayonnement et le poids de la France en Europe.

Alors qu’il y a une dizaine d’années, seuleLyon paraissait en mesure d’accrocher le peloton detête des premières villes européennes, les grandesmétropoles que sont Marseille, Toulouse ou encoreLille, Strasbourg, Bordeaux ou Nantes sontdésormais en bonne place au regard de nombreuxcritères d’attractivité.

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Pour autant, ce travail de comparaison montreégalement que nos grandes villes sont plus fortes deleurs fonctions de rayonnement culturel et universi-taire qu’elles ne le sont des grandes fonctionséconomiques directement créatrices de valeur (lafinance, la recherche, les grands groupes, les foires etsalons, etc.).

De ce point de vue, le centralisme à lafrançaise – que l’on constate d’ailleurs également trèsfortement chez nos voisins anglais – limite toujours lenombre de villes françaises pouvant se hisser auxpremiers rangs de la hiérarchie urbaine européenne. Ily a là une inertie qui nuit à la France, notamment dansle contexte d’une Europe élargie demain aux grandescapitales de l’Europe centrale et orientale.

De même, si l’armature urbaine françaiseparaît pourvue de solides points d’appui - lerayonnement constaté des principales capitalesrégionales françaises les place en meilleure positionque celle à laquelle elles pourraient prétendre de parleur poids démographique - les concentrations urbai-nes sont rares hors de l’Ile-de-France et font apparaîtredes capitales régionales assez isolées, au sein deterritoires régionaux parfois faiblement peuplés.

La présente étude ayant pour point d’entréeles agglomérations européennes, une approche des« régions-métropoles » pourra d’ailleurs utilementcompléter ce travail, les relations entre villes,régions urbaines et collectivités régionales consti-tuant sans aucun doute un aspect majeur du dévelop-pement des villes et de leur capacité à rayonner.

Mais la Datar n’entend pas seulementexplorer ce que sont aujourd’hui les métropoleseuropéennes.

Dans le rôle de proposition et de coordi-nation interministérielle qui est le sien en matière depolitique d’aménagement du territoire, elle souhaiteque l’Etat et les collectivités se retrouvent autourd’une démarche structurante et partenariale dans cedomaine.

Le développement et l’amélioration del’offre métropolitaine des principales grandes villesfrançaises doit être un nouvel axe fort d’aména-gement du territoire au service d’un meilleuréquilibre du territoire et d’une attractivité écono-mique, sociale et culturelle renforcée de la France enEurope.

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La plus forte transformation de l’es-pace européen depuis deux siècles estcertainement son passage d’une société àdominante rurale à une société urbaine.Aujourd’hui, plus des deux tiers de lapopulation vivent en ville, dont plus dela moitié dans les plus grandes. Dansl’Europe (ici délimitée à l’est par Moscouet Istanbul), plus de deux cents agglomé-rations urbaines ont plus de 200000habitants et regroupent environ 40 % dela population. La répartition des villessur le continent européen est assezhomogène, avec toutefois une concentra-tion plus forte de plusieurs conurbationsdans la dorsale rhénane : Cologne-Bonn,Duisbourg-Essen-Bochum-Dortmund,Düsseldorf-Wuppertal, pour ne citer queles plus grandes.

L’élargissement de l’Union euro-péenne aux pays de l’Europe de l’Est feraglisser le centre de gravité de l’Europeurbaine de plusieurs centaines de kilo-mètres depuis la Ruhr, où il se trouveactuellement, vers le centre de l’Alle-magne. Ce nouveau positionnementrelatif des villes va jouer de plus en plusfortement en accélérant ou freinant leurintégration européenne.

À l’Ouest, la construction européenneest déjà bien entamée, et le système desvilles en phase de consolidation. Desmutations sociales, techniques et cultu-relles se diffusent rapidement de ville enville, orientant leur devenir vers un destincommun auquel elles participent et ensubissent simultanément les effets. LesÉtats régulent moins fortement qu’aupa-ravant ces processus internationaux aux-quels les régions et les villes sontaffrontées directement. Parallèlement à

ces mouvements généraux, se développentdes spécificités propres à chaque métro-pole. Certaines villes comptent plus qued’autres dans certains domaines économi-ques, scientifiques, culturels, ou de trans-port. Certaines aussi se singularisent pardes fonctions spécifiques.

QUINZE ANS APRÈS LES PREMIÈRES

ÉTUDES

Ces mutations de plus en plus rapidesqui, en premier lieu, affectent les villes,justifient amplement de faire le pointaujourd’hui sur ces transformations etsur les positions relatives des villes dansle système urbain européen en pleineconstruction.

Cette recherche arrive près de quinzeans après les premières études compa-rant les villes européennes selon des cri-tères multiples (Brunet, 1989 ; Cheshireet Hay, 1989 ; Conti et Spriano, 1990).Depuis, seuls quelques chercheurs ontentrepris de renouveler l’analyse sur unéchantillon large de villes et avec uneapproche rigoureuse de la comparabilitéde plusieurs indicateurs (Cattan et al.,1999). Sans doute n’était-ce pas unbesoin urgent puisque la forte inertie dessystèmes urbains ne rend visibles deschangements significatifs que tous lescinq ans, voire tous les dix ans. Sansdoute aussi, les préoccupations étaientplus tournées vers l’échelle mondiale etl’échelle locale (Sassen, 1996, Castells,1998) que vers le niveau européen inter-médiaire où les mutations politiquesdominaient le débat. 9

COMPARER LES VILLES EUROPÉENNES

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Il faut également évoquer les diffi-cultés des études empiriques compara-tives, l’Europe ayant beaucoup de mal àse doter d’appareils statistiques compa-rables à l’échelon urbain (Audit urbain,2000). Dans cette période toutefois, grâceà Internet et à l’importance prise par l’in-formation à tous les niveaux de gestion etd’anticipation entrepreneuriale ou terri-toriale, les statistiques sont devenuesdans de nombreux domaines plus fiableset plus diversifiées. Il n’en demeure pasmoins une grande difficulté à extrairedes indicateurs pertinents et homogènespour toutes les villes, notamment sur lesaspects économiques et sociaux.

L’élaboration de l’étude a été envi-sagée de manière explicite comme une« réactualisation» de la publication deRoger Brunet sur les villes «européennes»de 1989. Nous en avons conservé l’ap-proche exhaustive et la méthode de clas-sement. Toutefois, les comparaisonsdirectes entre les deux études sonthasardeuses, voire impossibles pourdeux raisons principales.

La première raison est la différencedes critères utilisés. À près de quinzeans d’intervalle, il était normal de recon-sidérer les critères de comparaison.Certains sont devenus obsolètes pourdifférencier notablement les villes, etnous avons dû les abandonner. Parexemple, les technopoles ou les centresde communication sont aujourd’hui pré-sents dans toutes les villes et ne permet-tent donc plus de distinguer unequelconque innovation en la matière. Enrevanche d’autres aspects ont émergédans le rayonnement des villes. Il s’agitpour la plupart, de critères culturels etd’intégration dans des réseaux de trans-port ou de recherche. Ainsi, l’étude s’at-tache plus à mettre en évidence laréunion d’un ensemble de conditionsoffrant aux villes des potentiels de rayon-nement européens, que de mesurer leur

puissance économique effective. Le poidséconomique des villes est en effet un fac-teur difficilement mesurable car la pro-duction urbaine n’est pas toujourscomptabilisée sur place puisqu’elle est engrande partie en réseau : d’où le problèmedes PIB urbains mais aussi des calculs devaleurs ajoutées régionales. Pour toute-fois conserver cet autre éclairage de laréalité des villes, nous avons complété leclassement obtenu par des informationsconcernant les types d’activités économi-ques et la diversité industrielle des villes.

La seconde raison est le type desmesures utilisées. L’étude de RogerBrunet se basait sur un certain nombrede critères qualitatifs par défaut dequantification fiable. Une excellenteconnaissance du terrain et la consulta-tion d’experts ont, pour de nombreuxaspects, permis d’évaluer la position rela-tive des villes. Dans cette étude, nousavons toujours utilisé des critères quanti-fiés ou des fréquences de fonctionscomme les banques ou les musées dont lerayonnement a été évalué par des orga-nismes spécialisés. Ceci a l’avantage dehiérarchiser les villes de manière plus« objective », même si chaque mesuretrouve toujours des limites que nous pré-cisons à chaque fois (voir annexes).L’étude offre un panel de quinze varia-bles qui sont réunies de manière exhaus-tive sur l’ensemble des villes de plus de200000 habitants.

CLASSEMENT SYNTHÉTIQUE

ET ANALYSE DES POSITIONS RELATIVES

DES VILLES

Un classement synthétique résumeles positions des villes pour l’ensembledes indicateurs. Ce classement est à lafois l’aboutissement d’une série d’indica-teurs et le point de départ d’une analyseplus approfondie sur les structures etdynamiques des grandes agglomérations

Les villes européennes

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Comparer les villes européennes

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0 350 km

Source: GEOPOLIS, 1993©MGM-UMR ESPACE 2002

11 500

Population en milliers d'habitants en 1990 (agglomérationsde 200 000 habitants et plus, sauf Luxembourg et Metz)

3 500

80Villes de la zone d'étude

A. La population des villes européennes en 1990

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d’Europe occidentale. La recherche a étémenée en quatre étapes :

1. une explication du choix des «villeseuropéennes » étudiées et des indica-teurs utilisés;

2. une revue analytique des quinzeindicateurs permet de révéler les dyna-miques urbaines et les fonctions interna-tionales majeures ;

3. un classement général des villesqui permet une analyse synthétique deces indicateurs et qui révèle le rayonne-ment global des villes;

4. une confrontation entre ce classe-ment et le poids démographique desvilles, suivie d’une typologie des spéciali-sations relatives sur les quinze indica-teurs et complétée par des informationsplus générales sur la diversité écono-mique et industrielle des aggloméra-tions, permettant de qualifier davantagel’assise de leur rayonnement.

La place de certaines villes dans leclassement ne manquera pas d’étonnerle lecteur. Ces villes sont souvent répu-tées pour une fonction particulière danslaquelle elles ont une spécialisation trèspoussée, mais n’ont pas toujours undéveloppement équilibré de l’ensembledes fonctions prises en compte dansl’étude. C’est le cas, par exemple, deFrancfort, relativement mal classée parrapport à une certaine image véhiculéepar la presse économique. Francfort estcertes une place financière et un nœudaérien de première importance, maispour un grand nombre d’autres fonctions(recherche, culture), son rayonnementdemeure relativement modeste. A l’in-verse, Amsterdam pourra apparaîtrecomme « surclassée ». Elle réunit, face àFrancfort, un plus grand nombre dedomaines à fort rayonnement.

STRUCTURES NATIONALES

ET INTÉGRATION EUROPÉENNE

DU RÉSEAU DE VILLES

Les structures nationales influencentles villes de deux manières distinctes.D’une part, la puissance économique despays détermine encore en partie la puis-sance et la position européenne de leursvilles. D’autre part, à chaque pays cor-respondant une forme particulière d’ar-mature urbaine, les concentrations desactivités dans les grandes villes peuventêtre très variables, en fonction notam-ment des spécificités des structures ins-titutionnelles nationales. C’est le casnotamment pour les universités alle-mandes, belges et suisses qui sont, plusqu’ailleurs en Europe, nombreuses et dif-fuses hors des grandes villes. La mesuredes grandes villes ne prend en comptedans ce cas qu’une partie plus faiblequ’ailleurs de l’activité nationale, sem-blant « affaiblir » certains réseauxurbains nationaux. Ainsi, les études surles villes se distinguent nettement desapproches nationales ou régionales,développées par ailleurs, qui prennenten compte de manière plus exhaustivel’activité des territoires. Elles les com-plètent toutefois en soulignant l’activitéagglomérée qui bénéficie d’une mise enréseau plus directe avec les autres villesd’Europe, par le biais des canaux inter-urbains qui favorisent les diffusions etles échanges.

Par les réseaux urbains qui tissent deplus en plus d’interdépendances entreles villes, des processus mondiaux oucontinentaux touchent l’ensemble desvilles. Celles-ci en sont affectées avec desrythmes et des intensités variables selonla forme et l’ampleur et leur intégration.Ainsi, l’analyse comparative des villeseuropéennes met bien en évidence undouble processus : d’une part, un pro-cessus commun de transformation des

Les villes européennes

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villes ; d’autre part leur spécialisationrelative issue de développements locaux,régionaux, nationaux ou de réseaux, pla-çant certaines villes en position originalepar rapport à l’ensemble.

L’étude caractérise ce qui fait l’origi-nalité de chacune des plus grandesagglomérations européennes. Ellepermet d’identifier les niveaux de rayon-nement des agglomérations et la spécia-lisation de leur insertion dans lesréseaux européens. C’est là l’ambitionprincipale de cette étude face à laquelleil faut rester modeste et développer desinterprétations qui demeurent limitées àce cadre.

LE CONCEPT DE LA VILLE EN EUROPE

Comparer les villes européennesnécessite de s’attarder sur le concept deville à retenir, afin de délimiter les villesde la même manière et de choisir lesvilles à prendre en compte dans l’étude.La mesure de l’objet urbain a étélonguement traitée dans la littératurespécialisée (Pumain et al. 1991). On peuten extraire trois grands groupes deméthodes de délimitation comparablesdes villes qui correspondent à des enjeuxdifférents.

Les collectivités urbaines sont définiespar des limites administratives ou parleur statut juridique (ville, communautéurbaine, district urbain…). La ville,ainsi délimitée, est le plus souventétudiée sous l’aspect de sa gestion(finances urbaines, équipements etorganisation des pouvoirs dans la ville),ce qui renvoie à la gouvernance urbaine.

Les agglomérations urbaines sontdéfinies d’après la continuité du bâti.Cette partie agglomérée des villesregroupe en Europe une grande part desactivités, des fonctions et des emplois

urbains. C’est donc un cadre assezpertinent pour les mesures et lescomparaisons nationales et inter-nationales du poids économique desvilles. C’est, sans doute, la raison pourlaquelle l’Organisation des Nationsunies et différentes organisationsinternationales préconisent, depuis plusde 30 ans, d’utiliser cette définition danschaque pays.

Les régions urbaines regroupenttoutes les zones (même rurales) qui sontdépendantes d’un centre urbain, enparticulier pour l’emploi. Elles sont, leplus souvent, définies à partir d’uncertain seuil de population active serendant à la ville centre (ou dansl’agglomération) pour exercer uneactivité. La plupart du temps, cettedéfinition est moins utilisée pour isolerune entité urbaine que pour effectuerune régionalisation autour des pôlesprincipaux. Ces régions urbaines sont,en effet, particulièrement pertinentespour suivre l’étalement urbain. Toute-fois, cette délimitation n’existe pas danstous les pays, car elle est bien plusdifficile à mettre en œuvre que les deuxprécédentes. En Europe, elle n’estappliquée par les Instituts nationaux destatistiques qu’en France, en Italie, enSuisse, en Belgique, au Luxembourg etaux Pays-Bas. En France, l’INSEE aréalisé, en 1997, à partir des navettesentre lieux de travail et de résidence(1990), un zonage en 361 aires urbaines.Refait en 2001, à partir des résultats durecensement de 1999, le zonage obtenune comporte plus que 354 aires urbaines.Une aire urbaine est constituée d’un pôleurbain et des communes de la couronnepériurbaine, dans lesquelles au moins40 % des actifs résidents vont travaillerdans l’aire urbaine.

Aujourd’hui, nombreux sont ceux quiont tendance à vouloir privilégier lesrégions urbaines pour définir les villes.

Comparer les villes européennes

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Toutefois, leur large extension ensurface, ainsi que la grande difficulté àdéterminer leurs contours, à partir decritères simples, rendent leur utilisationtrès délicate dans les comparaisonsinternationales en termes de poidsdémographique et économique.

Nous avons ainsi choisi, dans cetteétude, de considérer les villes dans leurdélimitation en tant qu’agglomérationsurbaines, ce qui permet d’harmoniser aumieux les comparaisons. Ainsi, lesagglomérations sont toutes délimitéesselon le même critère de continuité dubâti, et toutes les données sont collectéesdans ce cadre.

Dans la plupart des cas, cettedélimitation correspond bien à la logiqueconcentrique de l’organisation des villeseuropéennes. Toutefois, dans de rarescas, des politiques historiques spécifiquesou des sites d’extension particuliers ontpu rendre cette délimitation insuffisante.C’est le cas, par exemple, de Londres,dont la ceinture verte historiqueprovoque une discontinuité de fait entrele centre et les extensions périphériques.Cependant, la démarche de délimitationpar l’agglomération urbaine entraîne,finalement, peu de risques, eu égard àl’objectif de l’étude. En effet, les fonctionsurbaines considérées sont celles quiprivilégient les localisations les pluscentrales, parce qu’elles profitent le plusdes avantages des économies d’échelle etd’urbanisation liées à l’agglomération. Laplupart d’entre elles ont donc peu dechance de se situer dans les périphérieslointaines des aires urbaines.

SÉLECTION DES VILLES ET DES

INDICATEURS

À partir de la délimitation des agglo-mérations, nous avons retenu un certainnombre de villes1 à partir de leur poidsdémographique. Le seuil de 200 000habitants a été choisi non seulementparce qu’il permet d’observer d’éven-tuelles évolutions par rapport auxétudes précédemment menées, maisaussi, et surtout, parce qu’il semble quece niveau de population définisseaujourd’hui encore un seuil pertinentpour inclure les villes qui peuvent pré-tendre jouer un rôle réel au niveau conti-nental. C’est, en effet, à partir de cettetaille que les villes européennes peuventbénéficier simultanément de plusieursfonctions leur donnant un rayonnementà l’échelle de l’Europe, comme un aéro-port avec des liaisons internationalesdirectes, un accès autoroutier, des liai-sons ferroviaires multiples, une chambrede commerce et des institutions localespermettant une animation économique,sociale et culturelle tout au long del’année.

Notre espace d’étude se limite auxquinze pays de l’Union européenne, plusla Suisse et la Norvège. Dans cet espace,nous avons recensé 178 villes dont l’ag-glomération urbaine totalisait plus de200000 habitants en 1990. Cette étudeayant été commencée en 2000, tous lesrecensements n’étaient pas encorerendus publics et, a fortiori, les nouvellesdélimitations des agglomérations. Nousavons pu mettre à jour les populations(2000) dans les découpages 1990 puisqueles nouveaux ne sont pas encore disponi-bles. Nous avons estimé logiqued’ajouter à cet échantillon la ville deLuxembourg2, du fait de son rôle de capi-tale de pays et d’accueil d’institutions

Les villes européennes

141. Dans la suite du texte, les termes «agglomération» et « ville » sont employés indifféremment.2. Luxembourg faisait partie de l’étude Les Villes européennes de 1989.

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Comparer les villes européennes

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Aix-la-Ch.Aldershot

Alicante

Amsterdam

Angers

Anvers

Arnhem

Athènes

Augsburg

Barcelone

Bari

Bâle

Belfast

Bergame

Berlin

Berne

Béthune

Bielefeld

Bilbao

Blackpool

BologneBordeaux

Bournemouth

Brunswick

Breda

Brême

Brescia

Brighton

Bristol

Brest

Bruxelles

Cadix

Cagliari

Cardiff

Caserte

Catane

Charleroi

Chemnitz

Clermont-Ferrand

Cordoue

La Corogne

Coventry

Darmstadt

Derby

Dijon

Dresde

Dublin

Édimbourg

Eindhoven

Enschede

ErfurtEssen

Florence

Francfort

Gênes

Gand

Genève

Gijon

Glasgow

Göteborg

Grenade

Cannes

Graz

Grenoble

Haarlem

Halle

Hambourg

Hanovre

Le Havre

Heerlen

Helsinki

Karlsruhe

Kassel

KielKingston

Copenhague

Coblence

Cologne

Lausanne

LeicesterLeiden

Leipzig

Lens

LiègeLille

Linz

Lisbonne

Liverpool

Londres

Lubeck

Luton

Luxembourg

Lyon

Madrid

Magdebourg

Malaga

Malmö

Manchester

Mannheim

Marseille

Carrare

Chatham

Messine

Birmingham

Milan

Mons

Montpellier

MulhouseFribourg Munich

Munster

Murcie

NancyMetz

Nantes

Naples

Nice

NimègueNottingham

Nuremberg

Porto

Orléans

Oslo

Osnabrück

Padoue

Palerme

Palma deMajorque

Pampelune

Paris

PlymouthPortsmouth

Stoke-on-T.

Preston

Reims

Rennes

Rome

Rostock

Rotterdam

RouenSarrebruck

Salerne

Salzbourg

Santander

Séville

La Haye

Sheffield

Southampton

Southend-on-Sea

Saint-Sébastien

Saint-Étienne

Stockholm

StrasbourgStuttgart

Swansea

Tampere

Tarente

Tarragone

Middlesbrough

SaloniqueToulon

Toulouse

Turin

ToursTrieste

Turku

Newcastle

Utrecht

Valenciennes

Valladolid

Valence

Venise

Vérone

Vigo Vitoria

VienneWiesbaden

Dusseldorf

Leeds

Saragosse

Zurich

0 350 km

Source: UMR ESPACE, 2001©MGM-UMR ESPACE 2002

B. Les agglomérations d’Europe occidentale de plus de 200 000 habitants1 en 1990

1. Luxembourg et Metz ont moins de 200 000 habitants, mais figurent dans la sélection.

Seul le nom de la ville principale est mentionné pour les conurbations suivantes: Cologne-Bonn, Essen-Dortmund-Duisbourg,Düsseldorf-Wuppertal, Wiesbaden-Mainz, Sarrebruck-Forbach ; Genève-Annemasse ; Grasse-Cannes-Antibes, Lille-Roubaix-Tourcoing,Marseille-Aix-en-Provence ; Gijon-Oviedo ; Massa-Carrare-Viareggio ; Enschede-Gronau ; Leeds-Bradford.

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européennes, même si l’agglomérationurbaine totalise un peu moins de 100000habitants. L’agglomération de Metz aégalement été ajoutée à la sélection pourde tout autres raisons: population trèsproche du seuil retenu (193 000 habi-tants en 1990), aéroport commun avecNancy, capitale régionale aux nom-breuses autres fonctions administratives(cour d’appel, évêché, rectorat, siège dela région militaire Nord-Est, etc.).

Sur l’ensemble des 180 agglomérationsretenues, nous avons construit une basede données comparables qui rendentcompte des principales fonctions interna-tionales. Cette base comporte 15 indica-teurs : la population des agglomérationsen 2000, l’évolution de leur population de1950 à 1990, le trafic de marchandisesdes ports, les passagers des aéroports,l’accessibilité des villes à l’échelle euro-péenne, les sièges sociaux des plus grandsgroupes européens, les places financières,les foires internationales, les congrèsinternationaux, les musées, les touristes,les sites culturels, les étudiants, l’éditiondes revues scientifiques et les réseaux dela recherche européenne.

L’analyse de ces indicateurs nous apermis d’élaborer un classement de

l’ensemble des agglomérations retenues.Ce classement est confronté avec la tailledémographique des agglomérations afind’éviter la redondance liée aux effets demasse et de repérer les villes qui s’éloi-gnent positivement ou négativement dela place que leur conférerait leur seulpoids démographique.

Enfin, nous nous sommes intéresséesaux profils de spécialisation des villes.L’importance relative de l’ensemble desfonctions par rapport à la population desvilles a été analysée de manière multiva-riée et a donné lieu à une typologie syn-thétique rendant compte des domainesde spécialisation des villes dans leurrayonnement international. Dans unsecond temps, nous avons répertorié etanalysé les principales activités indus-trielles, ainsi que les autres activitésmajeures des villes.

Ces dernières approches apportent lesnuances nécessaires à un classementqui, comme tout exercice de ce type,donne une vision univoque et hiérar-chique. La réalité des villes européennesest multidimensionnelle et nous avonstenté de restituer, en partie au moins,les spécialisations et diversités qui com-posent la richesse du système urbaineuropéen.

Les villes européennes

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Les 180 Les 180 agglomérationsagglomérations ::

analyse analyse comparativecomparative

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1. LE SEMIS DES VILLES EUROPÉENNES

La hiérarchie des agglomérationseuropéennes forme une pyramide à largebase, c’est-à-dire qu’il y a peu de trèsgrandes villes et un grand nombre devilles moyennes. Paris et Londres, avecrespectivement 9,5 et 7,3 millions d’habi-tants en 2000, se détachent nettementau niveau supérieur d’une hiérarchieurbaine répartie en 6 classes.

Paris et Londres, proches l’une del’autre (400 km), contrebalancent lesfortes concentrations urbaines del’Europe médiane où Essen est la plusgrande conurbation (4,7 millions). Dansla même classe que Essen, cinq autresvilles sont capitales politiques ou écono-miques de leurs pays : Madrid etBarcelone en Espagne, Milan en Italie,Berlin en Allemagne et Athènes enGrèce.

Dans la troisième classe (1,5 à 3 mil-lions), la France n’a aucune aggloméra-tion, alors que l’Allemagne en a quatre(Cologne, Düsseldorf, Hambourg etMunich), le Royaume-Uni en a trois(Manchester, Birmingham et Leeds),l’Italie, deux de même taille (Rome etNaples). C’est dans cette même classequ’apparaissent quatre capitales : Bru-xelles, Lisbonne, Vienne, et Stockholm.

Dans la quatrième classe, les plusgrandes agglomérations des autres paysn’ont que de 1 à 1,4 million : Rotterdamet Amsterdam aux Pays-Bas, Copen-hague au Danemark, Dublin en Irlande,Helsinki en Finlande.

Zurich en Suisse, et Oslo, capitale dela Norvège, n’apparaissent que dans lacinquième classe (500 000 à 1 million),qui compte 36 villes. La centaine devilles de moins de 500 000 habitants,forme la sixième classe.

Les structures des États ont façonnédes systèmes urbains aujourd’hui encorelargement intégrés dans leurs réseaux

nationaux (par exemple, quel que soit lemode de transport, les échanges intrana-tionaux entre villes dominent leséchanges internationaux). L’histoirepolitique de chaque pays explique deshiérarchies urbaines plus ou moins pro-noncées selon la forme du pouvoir terri-torial. La primauté absolue de certainescapitales (Paris, Londres, Vienne ouAthènes) n’a pas permis la croissanced’autres très grandes villes nationales.

Au niveau infranational, on constatede fortes concentrations de populationdans certaines métropoles régionales.C’est le cas de Lyon et Marseille, maisaussi de Munich et Hambourg. Dans desrégions moins denses, on trouve encorede plus fortes concentrations relativescomme Toulouse, Bordeaux, Nantes,Clermont-Ferrand, Dijon, Porto, Va-lence, Séville, Naples, Copenhague,Berlin et Stuttgart. À l’inverse, lesrégions traditionnellement les plusdenses ont un semis de grandes villesfortement concurrentes. Ces régionss’étendent de la Grande-Bretagne à laLombardie, en passant par le Benelux, laRuhr et les Alpes.

Un dernier trait, banal mais pourtantmajeur, de l’urbanisation est son déve-loppement le long des axes (notammentfluviaux et côtiers). Si ce caractère esthistorique, il se voit aujourd’hui renforcépar les voies rapides qui les doublent,permettant aux villes des échanges plusfréquents et plus nombreux qui renfor-cent leur position relative.

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Source: Offices nationaux et régionaux de statistiques, 2002

Population en 2000(en milliers d'habitants)

Population en 2000(en milliers d'habitants)

9 500

3 000

81

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

1 040 à 1 420

1 640 à 2 860

3 190 à 4 700

80 à 460

490 à 960

Plus de 7 000

4

3

2

6

5

1

Classes

1. La population en 2000

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2. LA DYNAMIQUE DES VILLES

EUROPÉENNES

La croissance des villes sur une longuepériode révèle des cycles générauxd’adaptation aux phases économiques etaux nouveaux modes de vie des sociétés.Ces cycles se diffusent de ville en ville,plus ou moins rapidement et fortementselon l’intensité de l’intégration des villesdans les processus économiques etsociaux qui les provoquent.

Afin de mettre en évidence la place dechaque ville dans ces cycles, nous avonseffectué une typologie de leurs trajectoiresdémographiques de 1950 à 1990 en reti-rant l’effet de taille. Toutes les popula-tions des villes ont été fixées à 100 en 1950dans leur délimitation de 1990: ceci évitede provoquer des bonds de croissance encas d’annexion d’une ville voisine.

Le dynamisme démographique desvilles est presque toujours considérécomme positif par les pouvoirs locaux etpar les habitants, parce qu’il est syno-nyme d’attractivité. Ainsi, le classementeffectué a primé les plus fortes croissancescomme des atouts pour les villes. Il fauttoutefois nuancer: une faible croissance apu être un atout pour alléger les centresvilles et leur permettre de manière plusflexible de régénérer leur activité. Toutesles villes européennes n’ont pas subi cesmouvements en même temps, ni avec lamême intensité. La typologie fait ressortiren premier lieu les décalages des paysdans les processus de transition urbaineet démographique, qui se sont diffusés despays du Nord (hormis la Finlande etl’Irlande, plus tardives) vers les pays duSud (hormis l’Italie, plus précoce).

Toutes les villes des types 1, 2 et 3 ontconnu, sur la période, une croissancedémographique continue. Les villes qui ontle plus crû (type 1) ont en moyenne plusque doublé leur population en 40 ans. Ellessont principalement localisées en Espagne(dont Madrid), mais aussi dans le Sud de la

France (Montpellier, Cannes), ou en Grèce(Salonique). À quelques exceptions près —Athènes, Dublin, Helsinki et Milan — lesvilles du type 2 sont dans la péninsuleIbérique ou en France. Quelques villes deGrande-Bretagne (Aldershot et Luton), deFrance (Orléans, Reims) ont bénéficié de ladéconcentration de l’activité depuis leurcapitale. D’autres ont particulièrementprofité des décentralisations, comme Bre-da, Leiden et Eindhoven aux Pays-Bas, ouRostock en Allemagne orientale. Les villesdu type 3, qui ont enregistré une crois-sance moins prononcée, sont disséminéesen France, Italie, Suisse, Allemagne etPays-Bas. Les villes des types 4 et 5 ontconnu une croissance continue jusque versles années 1970, puis une relative stagna-tion de leur population. La plupart desvilles allemandes et néerlandaises sontdans ces types. À l’inverse, les villes dutype 6 ont vu leur population stagner jus-qu’à la fin des années 1960, puis décroîtreentre 1970 et 1990. En moyenne, la dimi-nution ne dépasse pas 20 % de la popula-tion sur l’ensemble de la période. Ces villessont très concentrées géographiquementen Grande-Bretagne, et n’apparaissent ail-leurs que de façon sporadique commeLeipzig en Allemagne, ou Trieste en Italie.

La dernière période (1990-2000) n’apas été prise en compte à cause de nom-breuses incompatibilités entre les chif-fres publiés aux deux dates, qu’il reste àréajuster lors d’un travail qui dépasse lecadre de cette étude. D’après les étudesnationales et régionales, l’oppositionNord-Sud des dernières décennies s’es-tompe, les mouvements se diversifiant àl’intérieur de chaque pays. EnAllemagne, par exemple, la baisse s’estglobalement ralentie, masquant dessituations très diverses : baisses dansbeaucoup de villes est-allemandes commeDresde ou Leipzig, en partie au bénéficede Berlin qui a rapidement attiré de nou-velles populations après les changementspolitiques majeurs du début de la

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décennie. En France, la croissance s’estralentie dans un certain nombre devilles, à l’exception de Toulouse,Bordeaux, Nantes et Montpellier. EnGrande-Bretagne, des villes qui étaienten décroissance continue depuis 1950 ontvu au cours de la dernière décennie leur

population croître de façon significativecomme, par exemple, Londres, Édim-bourg et Cardiff. En Espagne, la fortecroissance s’est considérablementralentie (à l’exception de Valence). AuxPays-Bas, presque toutes les villes ontconnu une croissance soutenue.

Source: GEOPOLIS, 1993

Types d'évolution démographiquede 1950 à 1990 d'après uneclassification ascendante hiérarchique

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Population en 1990 (milliers d'habitants)

9 300

3 000

110

601950 1960 1970 1980 1990

100

140

180

220

260

300

Population en indice (base 100 pour 1950)

2

3456Moyenne

1Types

2. Évolution de la population des villes de 1950 à 1990

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3. LES VILLES, PORTS DE COMMERCE MARITIME

Nous avons traité le transport mari-time sans tenir compte du transport flu-vial dont le poids est bien moindre dansles échanges. De plus, les ports fluviaux,dans leur très grande majorité, sontsitués hors des grandes villes ou biencomme à Duisbourg (conurbation d’Essen)ou à Paris, ce sont en fait des agrégats detrès nombreux ports linéaires répartis surdes kilomètres de fleuve. Par ailleurs, lesgrands ports maritimes, tels Rotterdam,Anvers et Le Havre ont de très forts tra-fics fluviaux.

Les grandes villes européennes, portsde commerce maritime (trafic annuelsupérieur à 2 millions de tonnes) ne sontqu’une cinquantaine. L’importance de leurtrafic est étroitement dépendante du déve-loppement de leur arrière-pays. C’est, eneffet, des fortes densités rhénanes et de laRandstad que découle historiquement lataille du port de Rotterdam, aujourd’huiencore premier port mondial. Sa puis-sance multiséculaire lui a permis decapter des trafics européens sur des por-tées géographiques de plus en plusgrandes, à mesure que sa taille grandis-sait et que les économies d’échelle se fai-saient de plus en plus évidentes. Cettecroissance cumulative a empêché toutautre port européen de se développer defaçon similaire. Le trafic du port deRotterdam est presque trois fois plus élevéque celui d’Anvers qui se place audeuxième rang des ports européens,relayant Rotterdam au sud, et dont l’ar-rière-pays s’étend jusqu’à Lyon. Marseilleobtient sa troisième place grâce auxhydrocarbures qui irriguent par oléoducsl’Europe rhénane, à partir du site de Fos.Hambourg (4e place) organise la circula-tion entre les rives de la mer Baltique —second axe de circulation maritime enEurope, au-delà de la mer du Nord. Letroisième axe est constitué par le littoral

italien qui assure pour une grande part lesrelations européennes de marchandisesavec les îles (Corse, Sardaigne, Sicile) et leMaghreb. Gênes, Trieste, Tarente etVenise se situent toutefois plus loin dansle classement, dans des ordres de gran-deur comparables. Le Havre, 5e port euro-péen, doit ses forts trafics au port fluvialde Paris et, malgré son trafic d’un tiersplus faible que celui de Marseille, il ledevance de loin pour le trafic par conte-neurs en se plaçant au 8e rang européen(16e pour Marseille). Parmi nos villes, lepremier port méditerranéen pour le traficde conteneurs est Barcelone. Amsterdamet Londres (respectivement 6e et 7e) doi-vent aussi leurs trafics à leur développe-ment urbain. Londres, considéréaujourd’hui comme port maritime, main-tient une forte activité portuaire malgré labaisse générale des trafics britanniques(notamment à Southampton et Liverpool).Les autres trafics portuaires sont plus dis-persés et variés, montrant des ports enrelation avec des économies moins puis-santes: ports espagnols et scandinaves.En Scandinavie, les ports sont nombreuxet dédiés plus qu’ailleurs au transport depassagers.

La contribution de l’activité portuaire àl’économie urbaine est très variable d’unport à un autre. Cette relation dépendbeaucoup du type de marchandises et del’intégration spatiale des sites portuairesdans la ville. C’est pourquoi de nombreuxgrands ports européens sont abrités pardes villes de moins de 200000 habitants,donc hors de cette étude. On peut, parexemple, citer Dunkerque et Caen enFrance, Bruges en Belgique, Grimsby enGrande-Bretagne, Algésiras en Espagne,ou encore Bergen en Norvège. Chacun aun trafic équivalent à celui de Marseille.On peut citer également Felixstowe(Grande-Bretagne) et Gioia Tauro (Italie),ports sans développement urbain notable,qui totalisent un trafic de conteneurssupérieur à celui de Gênes.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Journal de la Marine marchande, décembre 2000; ESPO 2001

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Trafic portuaire total en 1999(millions de tonnes)

Millions de tonnes

18 à 36

44 à 56

60 à 116

Moins de 2 ouville non portuaire

2 à 14

Plus de 300

4

3

2

6

5

1

Classes

300

85

< 2

3. Le trafic des ports maritimes en 1999

Les plus grands ports pour le trafictotal de marchandises en millions

de tonnes en 2000Rotterdam (NL) 322

Anvers (BE) 116

Marseille (FR) 94

Hambourg (DE) 85

Le Havre (FR) 67

Les plus grands ports pour le trafic de conteneurs en milliers d’EVP(équivalent 20 pieds) en 1999

Rotterdam (NL) 6 343

Hambourg (DE) 3 738

Anvers (BE) 3 614

Felixstowe (GB) 2 697

Gioia Tauro (IT) 2 259

Les plus grands ports pour le traficfluvial intérieur en millions

de tonnes en 2000Duisbourg (DE) 46

Paris (FR) 20

Liège (BE) 18

Cologne (DE) 12

Strasbourg (FR) 11

Source des tableaux : European Sea Ports Organisation, 2003

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4. VILLES ET AÉROPORTS

Le réseau des villes aéroportuairesengendre une forte hiérarchisation duterritoire européen : d’un côté les villesqui participent à ce réseau, de l’autrecelles qui en sont exclues. La dérégle-mentation de 1993 n’a fait qu’accentuercette tendance, les stratégies des compa-gnies aériennes s’appuyant sur le renfor-cement des capacités générales de priseen charge des passagers par quelquesaéroports pivots. Ceux-ci ont, en effet,pratiqué la méthode du hub qui consistepour chaque compagnie en un rabatte-ment systématique du trafic sur quel-ques aéroports, de façon à accroître lafréquence et la taille des avions et àrationaliser l’utilisation de la flotte et dupersonnel.

Le développement des aéroportsinteragit avec celui de la ville. Ainsil’élargissement de la zone d’influencedes aéroports a renforcé les autresmoyens de transport, mais aussi l’ac-cueil hôtelier, le développement de parcsd’activités logistiques permettant la pro-duction à flux tendus (comme Garonorprès de Roissy-Paris), et de parcs d’en-treprises favorisant l’implantation desièges sociaux d’entreprises (commeStockley Park à Londres).

Une conception récente de l’aménage-ment a favorisé l’implantation d’aéroportscommuns à plusieurs agglomérations.C’est le cas des quatre aéroports nomméssur la carte.

Le trafic national et international depassagers des aéroports est le reflet deplusieurs processus : le rayonnementinternational ou national de la ville ; lafonction de hub, concentrant les arrivéeset départs nationaux ou internationaux ;la fonction régionale par des aménage-ments multimodaux (ou gateway) allianten général le rail et l’avion. Londres etParis, les deux premières villes aéropor-

tuaires d’Europe ont renforcé leur posi-tion dominante grâce à ces trois pro-cessus à la fois. Londres, avec ses quatreaéroports, occupe le premier rang nonseulement européen, mais égalementmondial (plus de 107 millions de passa-gers en 2001). Paris arrive au deuxièmerang européen avec plus de 73 millionsde passagers, mais ses deux aéroports(Orly et Roissy) sont largement saturésaux heures de pointe. Toutefois, Paris aaccentué sa polarisation grâce à laconstitution du groupe Air France.

Francfort et Amsterdam (respective-ment 3e et 4e) ont, en revanche, large-ment développé la fonction de hub,notamment pour les charters. Francforta bénéficié d’avoir été choisi parLufthansa comme principal pôle alle-mand, secondé par Munich et Düs-seldorf. Il n’en reste pas moins qu’endehors de ces fortes polarisations, lescapacités d’un aéroport sont, en général,conformes à la position démographiquede la ville. Quelques surclassementsapparaissent grâce à des fonctions tou-ristiques pour Nice et Venise, parfoisrenforcés par la position insulaire,comme pour Palma de Majorque.

Ceci crée une image de l’Europe glo-balement très simple, avec dans chaquepays un ou deux pôles dominants (saufen Allemagne et en Espagne où ils sontau nombre de trois), et des aéroportsrégionaux secondaires.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: ACI 2002 et aéroports

Nombre de passagersen 2001 (millions)

2 à 5

5 à 16

18 à 50

< 0,2

0,2 à 2

Plus de 70

4

3

2

6

5

1

Classes

Nombre de passagersen 2001 (millions)

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

110

30

< 0,2

Bâle-Mulhouse-Fribourg

Metz-Nancy

Halle-Leipzig

Munster-Osnabrück

4. Le trafic de passagers des aéroports en 2001

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5. L’ACCESSIBILITÉ

DES AGGLOMÉRATIONS

L’accessibilité est une expression dela centralité des villes dans le systèmequ’elles forment. Cette centralitéconfère aux villes un potentiel d’échangesplus ou moins élevé pour le développe-ment du rayonnement de leurs activitéset de leurs fonctions. À l’heure desdéplacements rapides de courte durée,nous avons choisi de mesurer cetteaccessibilité par les possibilités d’allers-retours dans la journée enre villeseuropéennes en avion ou en train quepratiquent beaucoup les cadres, chefsd’entreprises et hommes d’affaires. Uneenquête faite en 2001 par l’aéroport deToulouse montre que sur l’ensembledes passagers qui ont fréquenté l’aéro-port, 28 % faisaient l’aller-retour dansla journée.

Dans le classement, nous avons privi-légié l’accessibilité vers les villes étran-gères européennes en la comptantdoublement, mais nous avons conservél’accessibilité nationale qui demeure unfacteur déterminant de la mise en réseaude l’activité des villes. Ce type de mesurecrée moins de disparités que les autresindicateurs, du fait que beaucoup devilles ont des accessibilités moyennes.Théoriquement, cette mesure peutvarier de 0 à 358 (2 fois 179 villes sur untotal de 180 villes de notre échantillon,ce qui correspondrait à une ville, seuledans son pays, accessible à toutes lesautres villes européennes). En réalité, lavaleur varie de 2 pour Messine en Italie,à 207 pour Paris.

Paris est la ville la plus accessible dusystème de transport européen avec 117villes accessibles en aller et retour dansla journée, dont 90 villes étrangères.Parmi ces villes connectées, 22 le sontpar le train alors que 95 le sont paravion. La relativement faible densité devilles autour de Paris explique cette forte

prépondérance de l’avion comme modede transport privilégié.

Dans la deuxième classe, Bruxellesarrive en tête avec 96 villes accessiblesdont 91 étrangères. De ce point de vue,les villes des petits pays à faible nombrede grandes villes sont relativement pri-vilégiées par notre mesure. C’est lemême phénomène qui place Amsterdamet Genève dans cette classe. Düsseldorfqui s’intercale avant Genève doit sa forteaccessibilité à une position centrale dansles villes très denses de la Ruhr. 105villes y sont accessibles dans la journée(dont 30 en train), mais seulement 73étrangères.

Les villes de la troisième classe pré-sentent également des situationsvariées. Luxembourg ou Bâle ont accès àun grand nombre de villes étrangères ;Cologne et Francfort sont implantéesdans une forte densité régionale devilles. Francfort et Londres ont uneaccessibilité à un grand nombre de villes(respectivement 94 et 97), mais pourplus du tiers, ce sont des villes de leurpays. Lyon et Bologne devancent d’ail-leurs légèrement Londres, malgré unaccès à un nombre moindre de villes (res-pectivement 93 et 88), mais dont uneplus grande part est étrangère.

Les villes de la quatrième classe ontune accessibilité moins forte que précé-demment (entre 50 et 90 villes). On peuttoutefois noter des villes comme Toulouse,Barcelone, Rome et Venise, dont plus destrois quarts des villes accessibles dans lajournée sont étrangères. C’est égalementle cas d’autres villes, mais qui sont dansdes pays où les grandes villes sont peunombreuses: Vienne, Berne, Copenhague,Graz, Anvers, Göteborg, Stockholm ouSalzbourg.

Dans les classes suivantes, quelquesvilles donnent accès à plus de 50 villes,mais une faible proportion sont étran-gères. Il s’agit, en ordre décroissant dunombre total de villes accessibles, de

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Amadeus; Sociétés de chemin de fer, 2002

Nombre de villes accessiblesdans la journée

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

4

3

2

6

5

1

Classes

101 à 148

150 à 164

127 à 187

2 à 49

50 à 98

207

Nombre de points*

* Fonction du nombre d'allers et retours vers des villes nationales

et des villes étrangères

120

60

< 5

5. L’accessibilité des agglomérations

Florence, Halle, Dresde, Leipzig, Rennes,Leeds, Nottingham, Eindhoven, Bilbao,Valence, Bordeaux, Linz, Nantes etNewcastle. Les villes les moins accessiblessont pour beaucoup des petites villes quine possèdent pas d’aéroport international.

La mise en place des réseaux transeuro-péens par la commission européennedevrait atténuer ces disparités d’accessibi-lité, en proposant notamment des lignesferroviaires à grande vitesse couplées auréseau aéroportuaire transeuropéen.

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6. LES SIÈGES DES GRANDS GROUPES

EUROPÉENS

Les sièges des grandes multinationalesnécessitent des services financiers et de ges-tion de très hauts niveaux, sans comptertoutes les infrastructures d’accessibilité ter-ritoriale, afin de contrôler leurs activitéssouvent dispersées géographiquement et desurveiller la concurrence en temps réel. Lalocalisation de tels sièges implique, plus quetoute autre, une sélection territoriale trèssévère. Ceci est d’autant plus vrai que lesmouvements de concentration du capitalcréent des groupes de plus en plus puis-sants, même si ce modèle d’entreprisesemble être remis en cause pour son manquede flexibilité. Néanmoins, aujourd’huiencore en Europe, ces mouvements deconcentration du capital continuent pour unbon nombre de grandes entreprises. On peutciter, parmi les exemples récents, la consti-tution de EADS (European AeronauticDefence and Space Company) devenue laplus grande entreprise aérospatialed’Europe, par la fusion d’Aérospatiale MatraS.A. (France), de Construcciones Aero-náuticas S.A. (Espagne) et de DaimlerChrysler Aerospace AG (Allemagne). Sonsiège a été localisé à Amsterdam, même siles fonctions centrales sont assumées parMunich et Paris. Autre exemple de fusion enItalie, celui de Montedison, Edison, Sondelet Fiat Energia, qui place la nouvelle struc-ture Edison, conservant son siège à Milan,parmi les groupes les plus puissants enEurope dans le domaine de l’énergie.

Les sièges des entreprises européennesayant fait plus de 5 milliards d’euros dechiffre d’affaires ont été localisés danschaque ville. On a tenu compte dans le clas-sement, non seulement des chiffres d’affairescumulés des groupes présents, mais aussi deleur nombre afin d’apprécier la dépendancedes villes à l’égard d’un faible nombre de trèsgrands groupes. C’est à partir de la moyennede ce double classement qu’a été établi leclassement présenté ici.

Les multiples mouvements de concentra-tion n’ont pas affaibli la prédominance deLondres et de Paris. Elle se vérifie dans tousles classements publiés et dans de nom-breuses études (Rozenblat, 1993, 1997). Lesdeux capitales regroupent 40 % de l’en-semble des sièges des grands groupes euro-péens et de leurs chiffres d’affaires (Londresdevançant légèrement Paris). Pour les villessuivantes, quelles que soient les sources uti-lisées, les niveaux demeurent relativementstables également. Amsterdam et Munichsont les deux villes suivantes par la puis-sance selon les chiffres d’affaires qu’ellesregroupent (respectivement 270 et 290 mil-liards). Toutefois, ces montants sont pro-duits par 12 groupes à Amsterdam, maisseulement 6 à Munich (dont les plus impor-tants sont Allianz Worldwide (assurance),Siemens, Bayerische Hypovereins Bank etBMW). À l’inverse, Stockholm, qui regroupe14 groupes (dont Ericsson, Electrolux,Skandia Insurance, et Sanskia, construc-tion), ne cumule que moins de la moitié duchiffre d’affaires d’Amsterdam. Zurich etBruxelles cumulent le même chiffre d’af-faires, Zurich avec 7 groupes, Bruxellesavec 4 seulement.

Il est certain que les villes accueillant peude sièges d’entreprises sont plus vulnérablesaux mouvements des groupes. C’est le cas,par exemple, de Lausanne (avec Nestlé loca-lisé pas très loin à Vevey), de Brunswick(avec Volkswagen à Volfsburg), mais aussid’Eindhoven avec Philips, ou de Luxembourgavec Arcelor (premier groupe mondial sidé-rurgique né de la fusion de ARbed, ACEraLiaet UsinOR). Les retombées du groupe sur lavitalité de la ville sont dans tous les cas trèsfortes, mais de manière plus ou moinsvisible: que serait Clermont-Ferrand sansMichelin ou le niveau du club de footballd’Eindhoven sans Philips?

Aujourd’hui les grands groupes investis-sent souvent jusque dans la cultureurbaine: par exemple, la fondation Agnelli(Fiat) à Turin a confié à l’architecte RenzoPiano la transformation de son ancienne

Les villes européennes

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Forbes, The International 500, 2002

Nombre de sièges sociauxde grands groupes

4

3

2

6

5

1

Classes*

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

60

20

1

Aucun

* Fonction du nombre de groupes et des chiffres d'affaires

6. Les sièges sociaux des grands groupes européens

usine (Lingotto) en centre culturel. Le rôlejoué par les qualités urbaines et sociales desvilles explique sans doute que la mobilitédes sièges est moins forte qu’on pourraitl’imaginer.

La carte met en évidence le cœur déci-sionnel de la production européenne en

pleine mutation économique qui s’appuie surd’anciennes bases industrielles et surtouturbaines. Les sièges sociaux sont toujoursprésents dans les anciennes villes indus-trielles de la Ruhr. Ces villes accueillent éga-lement des entreprises nouvelles: banqueset assurances, nouvelles technologies.

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7. LES PLACES FINANCIÈRES

Un fort processus d’internationalisa-tion de l’activité bancaire en Europe aaccompagné, dès les années 1960, l’essordes investissements étrangers et la nais-sance de l’euromarché. Les groupes ban-caires ont effectué de nombreusesfusions et acquisitions dès la premièremoitié des années 1990. Ces mouve-ments ont été dans l’activité bancaireplus précoces, rapides et intenses quedans les autres secteurs de l’économie.Cela a contribué à augmenter le poidsdes banques en termes de dépôts et deflux financiers, mais aussi à diminuerleur nombre. On peut citer le cas exem-plaire du groupe Dexia, né en 1996 de lapremière fusion transfrontalière entredeux banques en Europe, avec une basedomestique sur quatre pays (Belgique,France, Luxembourg et Pays-Bas) et cotésur les marchés Euronext de Bruxelleset de Paris, ainsi qu’à Luxembourg. Ceprocessus de concentration financières’est accompagné, la plupart du temps,d’une diffusion spatiale de filiales,créant des réseaux bancaires internatio-naux qui s’appuient principalement surla partie supérieure des systèmesurbains nationaux à partir desquels ellesdiffusent leurs agences. L’intégrationdes villes dans ces réseaux bancaires oumême boursiers permet, par le biais desinstitutions de crédits qui leurs sont liés,d’attirer de manière privilégiée la locali-sation de filiales des grandes entreprisesmultinationales, mais aussi de fournirdes services aux entreprises locales pourles activités d’exportation ou d’importa-tion. Le réseau des places financières estdonc une armature assez centrale autourde laquelle se forme l’espace économiqueeuropéen.

Nous avons mesuré l’importance desplaces financières par le nombre degrandes banques internationales repré-sentées dans chaque ville par au moins

un établissement. Ces grandes banquessont classées chaque année par leBankers’ Almanac selon le montant deleurs actifs. En 2002, l’Almanac dénom-brait ainsi les 4000 premières banquesmondiales dont on a cherché les implan-tations dans les villes européennes.Notons que l’Europe hébergeait en 2002les sièges de 7 banques parmi les 10 pre-mières mondiales.

La présence d’une bourse de niveauinternational (ainsi dénommée par lesgrands journaux économiques) ou la pré-sence d’une bourse de niveau européenrecensée par la FESE (Federation ofEuropean Securities Exchanges), a étél’objet d’une pondération supplémentaireainsi que le statut de capitale financière.

Londres, Paris, Francfort, Luxembourg,les plus fortes places financières d’Europeconcentrent, d’après la littérature spécia-lisée, les 4/5 des flux bancaires européens(Pagetti, 1998; Canals, 1993). Le nombrede banques internationales présentesmontre une concentration beaucoupmoins prononcée. Néanmoins, le classe-ment général reste quasi identique auxhiérarchies trouvées avec d’autresmesures. Londres arrive largement entête avec près de 500 présences bancairesinternationales devant Paris (plus de 300)et Francfort (plus de 250). Cette dernièreest une puissante place financière euro-péenne, avec plus de 200 banques étran-gères, plus de 300 institutions de crédit,une bourse puissante et la Banque cen-trale européenne.

L’ensemble des villes des classes 2 et3 sont les capitales économiques de leurpays et ont une bourse internationale(Zurich) ou une bourse de niveau euro-péen, à l’exception de Munich, Düs-seldorf, Berlin et Cologne-Bonn. Lesvilles allemandes, organisées en réseauà travers huit places boursières, soutien-nent un système financier polycentrique.C’est par exemple à Munich que seconcentrent le plus grand nombre de

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: The Bankers' almanac ; FESE, 2002

Nombre de banquesinternationales

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

4

3

2

6

5

1

Classes

500

150

5

41 à 72

90 à 191

224 à 267

5 à 24

25 à 39

358 à 579

Nombre de points*

* Fonction du nombre de banques et des bourses européennes

7. Les places financières

compagnies d’assurances, à Düsseldorfles institutions financières, quant àCologne-Bonn, ancienne capitale fédé-rale, elle abrite le siège de plus de 60banques nationales.

L’ensemble des autres villes est moinsinséré dans ces réseaux bancaires, mais

toutes abritent au minimum cinq ban-ques internationales différentes. La pré-sence de bourses de niveau européen àPorto (dont la bourse est reliée àEuronext avec Lisbonne), Valence etBilbao, valorise ces villes ibériques.

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8. LE TOURISME URBAIN

Le tourisme dit «urbain» est en pleinecroissance, grâce à la diffusion de la cul-ture urbaine dans le monde, au progrèsde l’idée patrimoniale, et à l’augmenta-tion des échanges. En Europe, le tou-risme urbain représente 30 % desséjours et 20 % des nuitées. Il s’agit dusecond espace fréquenté en termes deséjours et du 3e pour les nuitées, après lamer et la campagne, mais le premierespace fréquenté par les touristes étran-gers. La France est la première destina-tion des Européens en tourisme urbain(22 % des séjours).

Depuis quelques années, acteurspublics et privés, conscients des opportu-nités offertes par le tourisme se mobili-sent pour adapter les villes aux besoinset aux aspirations des visiteurs : équipe-ments d’accueil, transports, animations,événements, etc. Pour les villes, le tou-risme est un agent actif de réanimationdu cœur des villes qui peut donner lieuau remodelage entier de quartiersurbains centraux, ou au développementpériphérique par la construction de cen-tres de congrès ou de parcs de loisirs.

Contrairement au tourisme engénéral, ayant des irrégularités saison-nières, le tourisme urbain se caractérisepar la relative stabilité de sa répartitionsur l’année, grâce à la complémentaritéentre tourisme d’affaires et tourismed’agrément. Les voyages d’affaires indi-viduels ou collectifs (congrès, sémi-naires, colloques, foires, etc.) sontstimulés par l’attrait touristique.

Le tourisme peut aussi avoir des effetspervers à travers la logique de «muséifi-cation» qui consiste à mettre systémati-quement en valeur les élémentshistoriques pour rendre la ville plusattrayante au détriment du tissu urbain.

L’activité touristique est évaluée parle nombre total annuel de nuitées de tou-ristes dans des établissements agréés.

Ceux-ci comprennent principalement leshôtels, mais également les autres typesd’hébergement marchand (campings,chambres d’hôte…) qui, dans certainesvilles, peuvent représenter une part nonnégligeable des nuitées.

Londres avec 44 millions de nuitées etParis avec 36 millions dominent large-ment l’ensemble.

Ensuite viennent Rome, Venise,Berlin, Madrid et Florence hébergeantentre 10 et 15 millions de nuitéesannuelles. Ensemble, les trois premièresvilles italiennes totalisent les nuitées deParis, confirmant l’attraction touristiqueexceptionnelle de l’Italie, troisième des-tination en Europe après la France etl’Espagne.

La classe suivante réunit des grandesvilles : Naples, Munich, Barcelone,Vienne, Milan, Stockholm, Manchesterou Athènes. Ceci vérifie le rôle de lataille des villes comme facteur d’attrac-tion touristique. Cette classe intègreégalement des villes de taille plusmodeste, mais en bord de mer, commePalma de Majorque, Toulon ou Malaga.

La spécialisation touristique mise enrelation avec le poids démographique desvilles fait ressortir en premier lieuVenise et Blackpool avec près de 30 nui-tées par habitant, Palma de Majorque etToulon avec un peu plus de 20, etBournemouth, Grasse-Cannes-Antibes,Édimbourg, et Florence avec un peu plusde 10. Mise à part Florence, ce sonttoutes des villes côtières, alliant qualitédes infrastructures urbaines et plaisirsmaritimes ou balnéaires. À Édimbourgde surcroît, le classement «patrimoinede l’humanité » par l’Unesco de l’en-semble du centre-ville a dû contribuer àrenforcer l’attraction touristique. Selonl’Unesco, cette distinction ferait croîtrel’activité touristique d’environ un tiers.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Offices nationaux et régionaux de statistiques, 2002

Nombre de nuitéestouristiques en 1999

(en millions)

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Classes

44,0

13,5

<0,5

4

3

2

6

5

1

Nombre de nuitéestouristiques en 1999(en millions)

2 à 4

4 à 9

10 à 15

Moins de 0,5

0,5 à 2

36 à 44

8. Nombre de nuitées touristiques

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9. LES FOIRES ET SALONS

INTERNATIONAUX

Certains salons ont une renomméeinternationale qui dépasse le cadreconfiné des professionnels comme àParis, la Foire internationale d’artcontemporain (FIAC) ou le Salon inter-national de l’aéronautique et de l’espace(salon du Bourget) et à Francfort, leSalon du livre.

Toutefois, nombreux sont les salonsréservés uniquement aux professionnels(plus de 70 % en Europe) ; ils jouent unrôle central dans l’accès aux marchésspécialisés. Dans beaucoup de filières, ilstiennent alors une place cruciale dans ledéveloppement des entreprises. L’or-ganisation de ces salons et foires placeles villes au cœur des processusd’échanges, apportant au milieu localune facilité de contact avec les milieuxprofessionnels.

En Europe, l’Allemagne est le premierpays organisateur de foires et salonsdevant la France et l’Italie qui sont demême niveau, l’Espagne et la Grande-Bretagne. La plupart des salons se tien-nent dans de très grandes villes,renforçant la hiérarchie urbaine et favori-sant le rayonnement des villes concernées.

Selon les pays, ce sont une ou deuxvilles qui rassemblent une grande partdes foires et salons. En France, Paris,première ville de foires d’Europe, enconcentre les deux tiers. En Grande-Bretagne, Birmingham et Londrescumulent le même nombre que Paris.

Dix-huit villes françaises accueillentau moins un salon, alors qu’elles ne sontque sept en Grande-Bretagne. Parmi lesdix-huit villes françaises, plus de lamoitié n’organisent qu’une foire interna-tionale grand public. Les autres villesorganisent des salons plus spécialiséscomme, par exemple, dans le textile àLille, les vins ou les techniques de lavigne à Bordeaux, les vins de la Loire ou

l’électronique industrielle à Angers, et àCannes, les salons du film, de l’éditionmusicale, des programmes de télévisionou des programmes interactifs. EnEspagne, quatre villes accueillent laquasi-totalité des salons espagnols :Madrid, Barcelone, Valence et Bilbao.Cette dernière organise notamment dessalons spécialisés dans le transport et lalogistique, l’industrie navale et l’indus-trie de la pêche. En Italie, Milan,Bologne et Florence regroupent près desdeux tiers des salons, et seulement neufvilles au total en accueillent au moinsun. On retrouve à travers leurs foires lesvilles italiennes à forte spécialité, commela chaussure à Bologne ou le marbre àCarrare.

Les villes de la mégalopole euro-péenne sont également très bien placées.En Allemagne, Cologne, Düsseldorf,Nuremberg, Francfort, Munich, Stutt-gart et Essen totalisent autant de foiresque Paris et Londres réunies. On saitque cette région est historiquement celledes marchands du Moyen Âge et de laRenaissance, où les foires s’étalaient dela Vénétie jusqu’aux Pays-Bas en sui-vant le Rhin. Cet héritage marqueencore l’espace auquel se sont rajoutéesd’autres villes allemandes commeLeipzig, Berlin, Hambourg et Hanovre.

Les traces de cette histoire apparais-sent de manière tranchée en France, oùla ligne Paris-Marseille sépare uneFrance marchande d’une autre Francebien plus excentrée par rapport à ce typed’activité, hormis Angers et Bordeaux.

Certaines villes accueillent bien plusde foires et salons que leur poids démo-graphique ne le laisserait attendre.C’est le cas notamment de Salzbourgqui organise plus de foires et salons queVienne, avec des salons spécialisésdans le bois, l’artisanat national et lesvêtements autrichiens. À l’inverse, ontrouve des villes qui, au regard de leurpoids et de leur renommée, accueillent

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: CCIP, 2002

Nombre de foires et salons en 2002

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

4

3

2

6

5

1

Classes*

85

25

< 5

* Fonction du nombre de foireset des salons réservés

aux professionnels

9. Nombre de foires et salons

peu de ces manifestations, notammentRome, Liverpool, Manchester, Turin etMarseille.

Malgré le caractère très urbain decette fonction, une trentaine de villeseuropéennes de taille plus modeste

organisent au moins un salon par an.Rimini (Italie), Maastricht (Pays-Bas),Herning (Danemark) et Friedrichshafen(Allemagne) en accueillent autant quede très grandes villes comme Athènesou Copenhague.

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10. LES CONGRÈS INTERNATIONAUX

Les associations nationales et inter-nationales organisent des congrès inter-nationaux touchant tous les domaines dela vie scientifique et sociale : sciences,médecine, sciences sociales, corpora-tions, syndicats, cultes, arts ou jeux. Leslieux de rencontre peuvent changerd’une année à l’autre, mais leur choixcorrespond toujours à la culture de l’as-sociation, à ses préoccupations, etdépend des thèmes des rencontres et despersonnes concernées. Les congrèsjouent ainsi un rôle particulier dans leprocessus d’internationalisation. Avecsouvent une périodicité régulière, ils ras-semblent et mettent en relation, par dis-cipline ou secteur d’activité, desspécialistes venant de tous pays. Cesrencontres sont à la fois l’expression duprocessus d’internationalisation et le fer-ment de ce processus. Ces réunions exi-gent des infrastructures d’accueil quetoutes les villes ne peuvent pas proposer.

Toutes les grandes villes cherchent àattirer les congrès internationaux afin deprofiter des revenus induits. Une trèsbonne accessibilité, notamment aérienne,est une condition sine qua non pour l’or-ganisation de congrès internationaux.Des infrastructures performantes, notam-ment un centre de congrès bien équipé etune capacité hôtelière pouvant accueillirplusieurs centaines (voire milliers) depersonnes en même temps sont une autrecondition impérative, mais leur maintiennécessite en contrepartie une excellenterégularité des congrès. La fonction d’ac-cueil des congrès est ainsi très sélective ettrès concentrée, principalement dans lespôles économiques majeurs qui intègrentau moins ces deux conditions. Seulement36 villes européennes accueillent an-nuellement plus de 15 congrès interna-tionaux répertoriés par l’Union desassociations internationales. Ces donnéesexcluent les congrès purement nationaux,

les congrès de sociétés ainsi que les réu-nions de comités d’experts, qui, pour laplupart, sont d’un niveau intergouverne-mental et se tiennent souvent dans lesvilles sièges d’organisations non gouver-nementales comme Genève, RomeBruxelles et Vienne pour l’Europe.

Paris, première ville du monde enmatière d’accueil de congrès, se placesans conteste largement devant toutesles autres avec en moyenne 300 congrèsinternationaux par an. Dans la deu-xième classe, Londres, Vienne, Bruxellestotalisent chacune environ 200 congrèspar an. Ces quatre premières villes decongrès d’Europe occupent égalementles quatre premières place au niveaumondial, devançant toutes les villesaméricaines et asiatiques. Les villeseuropéennes jouent dans leur ensembleun rôle majeur pour l’accueil de congrès,puisque 25 d’entre elles sont parmi les50 premières mondiales.

Dans la troisième classe, on trouveGenève et Amsterdam (environ 120 paran) puis Berlin et Madrid avec une cen-taine de congrès.

Dans les éléments déterminant lenombre de congrès, l’attrait touristiquevient renforcer l’effet des infrastruc-tures, comme c’est le cas de Paris,Londres, Vienne, Amsterdam ou Berlin.Des fonctions politiques et institution-nelles européennes ou internationales(Union européenne, Conseil de l’Europe,Nations unies) confortent les infrastruc-tures économiques favorisant l’accueilde congrès à Genève, Bruxelles etStrasbourg qui reçoivent un nombreparticulièrement élevé de congrès auregard de leur poids démographique.

En dehors de notre zone d’étude, ontrouve en 2000 en Europe centrale et del’Est, Budapest au 9e rang européen,entre Copenhague et Madrid, Prague au14e rang, entre Strasbourg et Munich, età l’extrême Est, Istanbul au 27e rangderrière Lyon.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source : UAI, 2002

Nombre moyen annuel decongrès internationaux*

(1993-2000)

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Classes**

300

130

< 50

4

3

2

6

5

1

* Congrès d'au moins 3 jours avecau moins 300 participants dont 40%

d'étrangers de 5 nationalités différentes

** Fonction du nombre de congrès et du nombre de congrés

d'organisations internationales

10. Nombre annuel de congrès

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11. LES MUSÉES

Le nombre et la richesse des muséesdépendent certes de la taille des villes,mais largement aussi de la richesse deleur patrimoine historique et culturel,et de leur volonté et de leur capacité à levaloriser. Les données actuellementdisponibles ne permettent pas, pourtoutes les villes, de classer les muséesselon leur fréquentation, ce qui serait lemeilleur indicateur de leur renomméeinternationale. À titre d’exemple, lesmusées les plus fréquentés de Parissont Le Louvre (plus de 5 millions d’en-trées par an), Versailles et Orsay (entre2 et 3 millions). Le British Museum etla National Gallery sont les deuxmusées les plus fréquentés de Londres(environ 5 millions d’entrées chacun).L’ensemble des musées de Londresaccueille chaque année environ 26 mil-lions de visiteurs, soit la moitié de lafréquentation totale des musées duRoyaume-Uni.

Le classement tient compte en partiede la renommée internationale de cer-tains musées qui justifient parfois à euxseuls, le voyage dans la ville. De ce fait,avec au moins 200 musées dont respecti-vement 6 et 7 sont internationalementconnus, Londres et Paris sont en tête duclassement.

Vienne et Rome comptent chacuneplus d’une centaine de musées. Berlin,avec moins de musées répertoriés, maisdont la quasi-totalité ont des étoiles dansle guide Europe de Michelin, n’a pasmoins de quatre musées qui « valent ledéplacement » : la galerie de peintures, lemusée d’ethnographie, le musée dePergame et le musée égyptien.

Malgré leur grand nombre de musées,Florence, Amsterdam et Madrid n’arri-vent que dans la troisième classe,n’ayant chacune que deux musées derenommée internationale. Athènes, Lis-bonne et Copenhague, avec nettement

moins de musées mais tous de qualité,complètent cette classe.

Malgré sa centaine de musées,Stockholm n’apparaît que dans la qua-trième classe, compte tenu de leur moinsgrande réputation, à l’exception dumusée Vasa et du Museum d’histoirenaturelle. À l’inverse, Aix-la-Chapelleavec seulement quatre musées dont leTrésor de la cathédrale et le Forum d’artinternational, fait également partie decette classe. Une vingtaine d’autresvilles complètent cette classe : Anvers etBruxelles, en Belgique ; Bâle et Genève,en Suisse ; Dresde, Cologne, Munich etNuremberg, en Allemagne ; Barcelone,en Espagne ; Grenoble, Lyon, Marseilleet Mulhouse, en France ; Édimbourg etGlasgow, au Royaume-Uni ; Milan etVenise, en Italie ; Oslo, capitale de laNorvège et Dublin, capitale de l’Irlande.

C’est en Italie que la densité demusées est la plus forte, avec près de600 musées répartis dans les 22 villesitaliennes de l’étude. Les Pays-Basfont presque aussi bien avec plus de300 musées répartis dans les 12 villesnéerlandaises prises en compte. Cettesituation renvoie à un héritage histo-rique, celui de la richesse des grandesfamilles de marchands qui contrôlaientle commerce en Europe au XVIe et auXVIIe siècle. Une multitude de muséesrappellent leur gloire passée et leurpassion pour les arts et la culture.

On peut aussi noter la grande fai-blesse de villes économiquement puis-santes d’Allemagne rhénane.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: sites nationaux spécialisés, 2002

Nombre de musées en 2002

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

4

3

2

6

5

1

Classes*

200

60

1

* Fonction du nombre de muséeset de leur renommée

22 à 37

39 à 55

70 à 92

Moins de 11

11 à 20

Plus de 100

Nombre de points

11. Nombre de musées

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12. LE PATRIMOINE CULTUREL

DES VILLES

Dans le cadre des décentralisationsqui s’opèrent partout en Europe, les col-lectivités locales et en particulier lesvilles tiennent un rôle de plus en plussignificatif dans l’animation de l’art et dela culture. Les lieux d’Europe appuientleurs politiques culturelles à la fois surleurs richesses patrimoniales maté-rielles et immatérielles (comme des tra-ditions culturelles), et sur une activitéartistique très diverse. La populationeuropéenne qui bénéficie d’un temps deloisirs accru, « consomme» de plus enplus de culture, et l’offre se développetant pour les habitants des villes quepour les touristes venant chercher lesspécificités locales.

Il est délicat de comparer les lieuxselon l’importance de la fonction cultu-relle à cause de la multiplicité de sescomposantes : importance de l’histoire etdu patrimoine, richesses paysagères,production et diffusion de l’art vivant(arts plastiques, musique, théâtre,danse, cinéma, etc.), production et diffu-sion des lettres (maisons d’édition,bibliothèques, médiathèques, etc.). Il estégalement très difficile d’évaluer la qua-lité de ces richesses ou manifestationsculturelles.

Notre mesure est donc forcément àprendre avec précaution, d’autant quela collecte d’informations est pour l’ins-tant impossible dans un grand nombrede domaines culturels tels que le livre,le cinéma, les concerts… Nous avonsdonc choisi de relever dans les guidesMichelin nationaux (de loin les guidesles plus utilisés en Europe) le nombred’étoiles attribuées aux sites (qui peu-vent être des sites historiques, desmonuments, des châteaux, des édificesreligieux, des parcs scientifiques outechniques, des parcs d’attraction),mais aussi aux festivals, carnavals et

manifestations traditionnelles d’enver-gure internationale. Il s’agit donc uni-quement de la mesure d’une formed’expression culturelle « touristique ».

C’est Paris, « ville lumière », qui réunitle plus de sites culturels. Elle estprincipalement appréciée pour ses quar-tiers historiques ou pittoresques, sesensembles monumentaux, la variété deses musées, une certaine qualitéurbaine. Il y a même tant de sites histo-riques et contemporains que beaucoupcomme, par exemple, les Arènes deLutèce, sont peu valorisés. Rome,Londres et Berlin sont également desvilles prestigieuses qui comptent dessites dont la renommée égale ceux deParis même si leur nombre est moindre.

En fait, toutes les villes européennes(ou presque) disposent d’un riche patri-moine culturel, souvent historique. Ainsi,les classes suivantes ordonnent les villesselon l’ampleur de ce patrimoine. Il esttrès concentré en Grande-Bretagne, prin-cipalement à Londres, et secondairementà Édimbourg et Glasgow. Une concentra-tion de moindre ampleur s’observe aussien Allemagne à Berlin.

Quelques villes se distinguent par unévénement régulier de grande re-nommée. Parmi les quatre villes lesmieux classées, seule Berlin dispose d’unfestival de cinéma d’une réputation mon-diale. Dans les villes suivantes, ontrouve par exemple le concert du nouvelan de Vienne, le festival de musique clas-sique de Salzbourg qui dure un mois etexiste depuis 1920, la feria de Séville, oule festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence. Venise est la seule ville quiallie trois manifestations d’envergureinternationale : le Carnaval du Mardigras, la Biennale des arts ainsi que lefestival de films.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Michelin, 2002

Nombre de sites culturelset touristiques

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

4

3

2

6

5

1

Classes*

300

100

< 10

* Fonction du nombre de sites, de leur renommée

et des grandes manifestations

12. Nombre de sites et grandes manifestations culturels

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13. LES ÉTUDIANTS DES VILLES

Les organisations des structures uni-versitaires nationales sont très diffé-rentes d’un pays à l’autre. En Suisse, enAllemagne et en Belgique, les agglomé-rations de plus de 200 000 habitants neconcentrent qu’entre 50 et 60% de l’en-semble des étudiants de chaque pays. Ily a plusieurs exemples dans ces pays devilles universitaires renommées tellesque Neuchâtel en Suisse, Louvain enBelgique et Heidelberg en Allemagne.En Grande-Bretagne, les deux univer-sités les plus prestigieuses que sontOxford et Cambridge s’appuient sur detrès petites villes, malgré tout assez pro-ches de Londres. La représentation desétudiants dans les grandes villes euro-péennes ne reflète qu’une partie de l’en-seignement supérieur.

Le nombre d’étudiants dans les uni-versités ou dans des grandes écolesmontre la capacité des villes à offrir auxjeunes un niveau de formation élevé leurpermettant de s’adapter plus aisémentau marché du travail. Il représente aussiun potentiel important d’innovation etde recherche pour la ville. Selon uneenquête faite à Toulouse, deux tiers desscientifiques de la ville seraient origi-naires de la région ou y auraient faitleurs études (Grossetti, 1998). Cette pro-portion est sans doute très variable selonles villes, mais montre bien la ressourceque créent les universités en termes depotentiel de main-d’œuvre qualifiée.

La masse démographique des grandesmétropoles favorise le développementdes universités, non seulement grâce àleur forte attraction générale, mais aussien grande partie grâce à leur niveau dequalification, généralement plus élevéqu’ailleurs, qui aurait tendance à sereproduire au fil des générations.L’attraction d’un centre universitaireplus grand, offrant des formations plusdiversifiées et pointues, renforce le poids

déjà fort des plus grandes métropoles.Pour toutes ces raisons, les plus grandesvilles européennes sont en haut du clas-sement : Paris en tête avec 350000 étu-diants, devant Londres (300000), Milan(280 000), Madrid (260 000) et Rome(230000).

La mégalopole européenne apparaîtpeu, sauf dans le Nord de l’Italie, quisemble prolonger le Sud de la Francedont les villes comme Toulouse,Montpellier, Lyon et Marseille/Aix-en-Provence sont particulièrement biendotées de structures universitairesfortes. L’Italie compte cinq grandes villesuniversitaires : Rome, Milan, Bologne,Naples et Turin.

Une spécialisation universitaire desvilles peut être mesurée par le nombred’étudiants rapporté à la populationtotale des agglomérations. Dans ce cas,les villes avec la plus forte proportiond’étudiants sont Bologne et Montpellier(30%), les deux plus anciennes univer-sités d’Europe. On peut également noterGrenade, Munster et Toulouse avec unpeu plus de 20% des étudiants par rap-port à la population totale. Paris etLondres n’arrivent alors qu’en milieu declassement avec environ 4 % d’étudiants.Les villes du Nord-Ouest de la mégalo-pole européenne se positionnent assezbas selon ce critère.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Offices nationaux et régionaux de statistiques, 2002

Nombre d'étudiantsen 2001 (en milliers)

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

4

3

2

6

5

1

Classes*

350

95

10

* Fonction du nombre d'étudiantset de leur proportion dans la

population

13. Nombre d’étudiants

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Les villes européennes

44

14. L’ÉDITION DE REVUES

SCIENTIFIQUES

L’édition de revues scientifiques est lereflet d’une activité très spécialisée quipeut apporter une renommée à la ville.Les savoirs scientifiques produits ou dif-fusés ne sont pas toujours révélés parl’importance des structures universi-taires ou même par la recherche appli-quée (Grossetti, 1998). La diffusion dusavoir est un autre volet de l’innovationdes villes, nécessaire à leur développe-ment sur le moyen et long terme.

Nous avons considéré les revuesrépertoriées par l’Institute for ScientificInformation, organisme américain quiassure le recensement le plus large aumonde de ce type de revues. Elles sontles plus «cotées» dans chaque disciplineet les centres d’édition ont un pouvoir decontrôle des publications internationaleset de valoraisation des recherches.

Sur les 9000 revues que contient labase mondiale, 43 % (soit près de 4000)sont éditées en Europe. Parmi ces 4000revues européennes, près de 2100 (soit54 %) sont éditées dans des villes de plusde 200000 habitants. En fait, la plupart

de ces revues sont éditées dans huitvilles de notre étude : Londres (13 %),Amsterdam (10 %), Dordrecht dans l’ag-glomération de Rotterdam (7%), Paris(5 %), Berlin (4 %), Bâle (2 %),Copenhague (2 %) et Stuttgart (2 %).

Parmi les 77 autres villes de l’étudeéditant au moins une revue scientifique,certaines assurent également des fonc-tions d’édition d’ouvrages (Lausanne,Munich, Madrid, Milan, etc.)

Mais trois villes ne faisant pas partiede l’étude éditent plus du quart desrevues. Oxford édite à elle seule près de800 revues scientifiques, soit 20 % dutotal européen (cf. tableau 1).

Les éditions scientifiques anglaises,favorisées par l’extension de la langueanglaise, sont particulièrement produc-tives. L’ensemble des villes britanniquesédite 43 % des revues européennes.

On peut souligner également le poids del’édition néerlandaise, dont Amsterdam etDordrecht (agglomération de Rotterdam)sont les principaux centres, ainsi quecelui de l’édition suisse dont Bâle est leprincipal producteur, avec Lausannerelativement bien représentée comptetenu de sa taille.

Tableau 1. Les revues scientifiques en Europe de l’Ouest

Disciplines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total

Total Europe de l’Ouest 496 72 463 505 655 70 530 481 595 3 867

Oxford (GBR) 56 20 78 101 139 14 130 90 161 789

Londres (GBR) 49 11 80 50 99 9 59 33 100 490

Amsterdam (NLD) 12 9 13 46 79 9 84 91 42 385

Dordrecht (NLD) 19 10 12 48 34 8 51 32 39 253

Paris (FRA) 50 0 31 27 25 1 17 24 14 189

Berlin (DEU) 34 1 4 34 15 2 15 31 5 141

Basingstoke (GBR) 15 5 15 8 22 0 2 0 59 126

Chichester (GBR) 2 4 8 13 21 3 23 23 24 121

Bâle (CHE) 1 0 29 6 41 0 1 10 6 94

Copenhague (DNK) 5 1 29 7 26 0 3 7 2 80

Stuttgart (DEU) 13 0 22 11 10 0 1 9 6 72

Total villes de l’étude 322 33 301 246 354 33 255 283 261 2 088

1. Sciences humaines; 2. Économie et gestion; 3. Médecine; 4. Agriculture, biologie et environnement; 5. Sciences de la vie; 6. Électronique et télécommunications; 7. Informatique et technologie; 8. Physique, chimie et sciences de la terre; 9. Sciences sociales.

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: ISI, 2002

Nombre de revuesscientifiques éditées

Nombre de revuesscientifiques éditées

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Classes

500

130

< 2

Amsterdam

Rotterdam

Londres

Paris Stuttgart

Berlin

Bâle

4

3

2

6

5

1

19 à 48

72 à 94

141 à 253

Aucune

1 à 13

Plus de 380

14. Nombre de revues scientifiques éditées

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15. LES RÉSEAUX DE LA RECHERCHE

EUROPÉENNE

L’innovation européenne est réelle :les brevets scientifiques européensreprésentent 34 % du total mondial desbrevets en cours de validité en 2000, lesÉtats-Unis 27 % et le Japon 22 %(Statistiques trilatérales de l’Office euro-péen des Brevets). Toutefois, ceci nereflète pas tout à fait le niveau derecherche scientifique, moins élevé enEurope qu’aux États-Unis et au Japon,tant pour l’investissement privé quepublic. De même, le nombre de cher-cheurs par habitant était en 2001 de 5,1en Europe contre 7,4 aux États-Unis et8,9 au Japon, et la part du PIB consacréeà la recherche était de 1,9 % en Europeen 2001 contre 2,7 % aux États-Unis et3 % au Japon (Rapport ministère de laRecherche, 2002). En Europe, lesniveaux d’investissement des pays sonttrès disparates, mais les programmes derecherche européens tentent de sti-muler la recherche d’« excellence », enproposant des financements à desréseaux de recherche à travers lePCRDT (Programme cadre de Rechercheet Développement technologique). Ceprogramme, dont les thèmes d’appelsd’offre sont renouvelés tous les 4 ans,encourage la formation de réseaux derecherche transnationaux en Europe.

Ces réseaux scientifiques favorisentla diffusion des innovations entre labora-toires, et donc leur passage de ville àville. Les agglomérations urbaines quiabritent des organismes participant àces réseaux ont un fort rayonnementscientifique favorisant à la fois la diffu-sion mais aussi l’intégration des innova-tions. Il est pourtant certain que lesréseaux participent de manière inégaleau développement de l’économie urbainedans son ensemble, par les liens plus oumoins intenses tissés entre les entre-prises et les universités ou instituts de

recherche (Grossetti, 1998). Toutefois,les réseaux financés par le PCRDT intè-grent la plupart du temps en leur seinmême des entreprises ou laboratoiresprivés.

Afin de mesurer les degrés d’insertiondes villes dans ces réseaux, nous avonsrépertorié tous les organismes partici-pant aux près de 6 000 projets derecherche du 5e PCRDT dont les appelsd’offre ont été publiés de 1998 à 2002.Ces organismes ont été localisés demanière précise, en tenant compte nonpas du siège social de l’organisme, maisde son unité de recherche participantréellement aux programmes (ceci estimportant pour tous les organismesnationaux de recherche comme le CNRSen France). Ont été comptabilisés lenombre de projets auxquels les orga-nismes de chaque ville participent (unorganisme participant à plusieurs pro-jets a été compté plusieurs fois).

Paris avec 2340 participations à desréseaux de recherche et Londres avec1450, arrivent largement en tête. À unsecond niveau, apparaissent Athènes(960) et Madrid (911). Ces quatre villesont comme point commun d’être lescapitales de pays fortement centralisésen général, et pour la recherche en par-ticulier.

Ce n’est qu’à un niveau plus basqu’apparaissent les villes suivantes quicomptent de 500 à 700 participations àdes réseaux scientifiques : Munich,Copenhague, Rome, Helsinki, Milan,Barcelone, Stockholm et Bruxelles.

Entre 200 et 500 organismes, on trouvedes capitales comme Berlin, Vienne,Lisbonne, La Haye, Oslo, ou Dublin. Ontrouve aussi des villes assez grandescomme Turin, Cologne, Stuttgart, Zürich,Amsterdam, Lyon, Hambourg, ou Man-chester, mais également des villes de tailleplus modeste comme Toulouse, Grenoble,Utrecht, Karlsruhe, Salonique, Florenceou Brême.

Les villes européennes

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Les 180 agglomérations : analyse comparative

Source: Cordis, 2002

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Classes

4

3

2

6

5

1

2 350

610

1

Nombre d'unités de recherchepubliques et privées

participant au 5e PCRDT

99 à 194

207 à 475

518 à 960

Moins de 20

20 à 97

1 450 et 2 346

Nombre d'unités de recherchepubliques et privéesparticipant au 5e PCRDT

15. Les réseaux de recherche

De manière générale, la taille desvilles joue un rôle important pour déter-miner leur potentiel de participation auxréseaux de recherche. Les pôles universi-taires hors des grandes villes comme

Oxford, Cambridge, Uppsala, Heidelberg,Louvain et Gembloux, malgré leur forteimplication dans les réseaux derecherche, n’atteignent pas le poids desmétropoles.

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RayonnementRayonnementet spécialisationset spécialisations

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LE CLASSEMENT

DES 180 AGGLOMÉRATIONS

SELON LES FONCTIONS

INTERNATIONALES

Le classement faisant la synthèse des15 indicateurs précédents donne unevision générale du niveau de rayonne-ment des villes. D’autres indicateurs,mesurés avec d’autres choix, montre-raient des nuances différentes, maisn’introduiraient probablement pas debouleversement majeur dans la configu-ration générale de la hiérarchie établie.

Les deux agglomérations de Paris etLondres sont largement en tête avec unnombre de points du même ordre (81 et76). La prépondérance du poids démo-graphique et économique des deuxgrandes capitales est indéniable enEurope. Les deux villes sont du mêmeniveau pour la moitié des indicateurs : lapopulation, le trafic aéroportuaire, lessièges sociaux de grands groupes, lesplaces financières, les musées, les nui-tées touristiques et l’insertion dans lesréseaux de recherche. Paris arrive entête pour les autres indicateurs, à l’ex-ception de l’édition des revues scientifi-ques et du trafic portuaire, Londresétant un port maritime, alors que Parisn’est qu’un port fluvial (non pris encompte dans ce classement). Paris estnotamment plus accessible que Londresen Europe, elle accueille plus de foires etde salons, plus de congrès, elle concentreplus de sites culturels, d’universités,donc d’étudiants.

Dans la deuxième classe (57 à 62points), on trouve trois villes aux poidsdémographiques et aux profils très diffé-rents : Madrid, Amsterdam et Milan.Madrid, troisième agglomération euro-péenne pour sa taille, et Milan, sixième,réunissent beaucoup de fonctions d’ou-verture internationale comme des traficsde passagers aériens importants, des

fonctions financières majeures, l’accueilde foires et salons, ou une bonne inser-tion dans les réseaux de recherche. Ellessont toutefois moins bien placées pourl’organisation des congrès et l’édition desrevues scientifiques. Milan se singula-rise par relativement moins de sièges demultinationales, et Madrid pour samoindre accessibilité. Amsterdam se dif-férencie nettement de ces deux villes.Majeure en Europe pour l’édition scienti-fique, elle allie une forte présence desièges de multinationales à une fonctioncentrale de transport (accessibilitéélevée et très forts trafics aériens de pas-sagers). En revanche, Amsterdam estmoins bien placée pour le nombre d’étu-diants et celui des foires et salons, maisrappelons qu’Amsterdam n’est que 34e

en Europe par sa population.

Dans la classe 3 (51 à 55 points),Berlin, Rome, Bruxelles, Vienne, Stock-holm et Lisbonne appuient sur leursfonctions de capitale nationale des rayon-nements européens diversifiés qui sontégalés par Barcelone et Munich. Unepartie de ces villes ont un rôle de pointd’ancrage majeur des fonctions interna-tionales de leur pays (Bruxelles, Vienne,Stockholm ou Lisbonne). Les autres par-tagent ce rôle avec une autre grandemétropole nationale. Ainsi, Rome etMilan sont de même niveau pour la fonc-tion universitaire, l’insertion dans lesréseaux de recherche, ou le trafic de pas-sagers aériens. Toutefois, Rome a desfonctions plutôt orientées vers l’attractionculturelle et touristique, tandis que Milanest une place financière plus puissante etun centre d’organisation de foires etsalons majeur en Europe. La situation està certains égards un peu similaire enEspagne où Madrid et Barcelone parta-gent également les mêmes fonctions uni-versitaires, de recherche et de traficaérien avec une prépondérance deMadrid pour les fonctions financières,

Les villes européennes

50

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d’organisation de foires, mais aussi d’ac-cueil de tourisme. En Allemagne, Berlinconcentre de nombreuses fonctions cultu-relles et un tourisme développé, tandisque Munich se distingue plutôt par l’ac-cueil de sièges sociaux de grandes multi-nationales, par une forte insertion dansles réseaux de recherche, ainsi que par unfort trafic de passagers.

La classe 4 (15 villes bénéficiant de42 à 50 points) comprend, à l’exceptionde Luxembourg et de Berne, toutes lesautres capitales (Athènes, Copenhague,Dublin, Helsinki et Oslo). D’un rangeuropéen inférieur aux capitales desclasses précédentes, elles fondent pourbeaucoup leur rayonnement sur leurfonction de capitale, alors qu’elles sontparfois, comme Copenhague, Dublin etOslo les seules grandes métropoles deplus de 200 000 habitants de leur pays.

Les trois plus grandes villes fran-çaises après Paris sont présentes danscette classe dans l’ordre de leur taille :

Lyon, Marseille et Toulouse. Lyon se dis-tingue notamment par l’accueil de nom-breuses foires, Marseille par son port, etToulouse par sa dynamique démogra-phique et sa spécialisation universitaire.Les trois villes sont mal classées pourl’accueil de sièges sociaux de grandesmultinationales, très concentrées àParis, mais aussi pour l’organisation descongrès internationaux et l’édition derevues scientifiques.

Les quatre villes allemandes pré-sentes dans cette classe ont des profilstrès différents. Francfort allie à saplace financière puissante un fort traficde passagers aériens. Düsseldorfcouple l’organisation de foires et salonset une bonne accessibilité. Hambourg aun rayonnement européen légèrementinférieur aux deux précédentes etcomme principal atout d’être une villeportuaire.

Zurich, tout comme Milan en Italie,est non seulement la ville de Suisse laplus peuplée, mais également sa capitaleéconomique et financière. Elle réunit, eneffet, des fonctions financières de hautniveau, des sièges d’entreprises multina-tionales et un fort trafic aérien de passa-gers. Par ailleurs, la seule ville italiennede cette classe, Florence, bénéficie de sonattrait touristique tant pour ses muséesque pour ses foires.

La classe 5 (31 à 40 points) compte 34villes qui, toutes, sans atteindre leniveau de rayonnement européen desvilles des classes précédentes, sont sou-vent réputées grâce à la présence d’aumoins une fonction de niveau européen.La France compte sept villes dans cetteclasse, montrant une solide armatureurbaine aux réelles potentialités, mêmesi leur hiérarchie ne suit pas leur rangselon la taille démographique. La plusgrande agglomération, Lille, conurbationtransfrontalière, n’arrive qu’après Stras-bourg et Bordeaux. Montpellier se classe 51

Rayonnement et spécialisations

Tableau 2. Répartition des villes par pays et par classe

Classes

Pays 1 2 3 4 5 6 7Total par

paysAllemagne 2 4 4 7 17 34

Autriche 1 2 1 4

Belgique 1 1 1 3 6

Danemark 1 1

Espagne 1 1 6 6 8 22

Finlande 1 2 3

France 1 3 7 9 10 30

Grèce 1 1 2

Irlande 1 1

Italie 1 1 1 4 7 8 22

Luxembourg 1 1

Norvège 1 1

Pays-Bas 1 2 2 7 12

Portugal 1 1 2

Royaume-Uni 1 5 3 22 31

Suède 1 1 1 3

Suisse 2 1 2 5

Total par classe 2 3 8 15 34 39 79 180

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Les villes européennes

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Points RangClasse 1Paris 81 1Londres 76 2Classe 2Madrid 62 3Amsterdam 59 4Milan 57 5Classe 3Barcelone, Berlin, Rome 55 6Bruxelles, Vienne 53 9Munich, Stockholm 52 11Lisbonne 51 13Classe 4Athènes, Cologne 50 14Copenhague 49 16Dublin, Lyon 47 17Francfort 46 19Düsseldorf, Helsinki, Zurich 45 20Florence, Hambourg, Marseille 44 23Genève, Oslo 43 26Toulouse 42 28Classe 5Naples, Rotterdam, Stuttgart 40 29Bologne 39 32Edimbourg, Turin 38 33Birmingham, Manchester, Strasbourg, Valence 37 35Anvers, Bilbao, Bordeaux, Essen, Lille, Nice, Séville 36 39Bâle, Glasgow, Göteborg, Montpellier, Nuremberg 35 46Hanovre, Luxembourg, Venise 34 51Leeds, Nantes, Porto, Salonique 33 54Grenade, Palma de Majorque, Utrecht 32 58Grenoble, Malaga 31 61Classe 6Cannes, Rennes, Salzbourg, Vérone 30 63Alicante, Bari, Gènes, Trieste 29 67Dresde, La Haye, Munster, Nancy, Saragosse 28 71Brême, Bristol, Dijon, Gand, Gijon, Leipzig, Padoue, Pampelune, Rouen 27 76Aix-la-Chapelle, Angers, Cadix, Clermont-Ferrand, Eindhoven, Lausanne, Mulhouse, Palerme,Southampton, Tarragone, Wiesbaden

26 85

Berne, Brest, Cagliari, Fribourg, Graz, Liverpool 25 96Classe 7Belfast, Cardiff, Catane, Cordoue, Karlsruhe, Leiden, Luton, Malmö, Mannheim, Rostock, Saint-Sébastien,Santander, Tampere, Tours, Valladolid, Vigo

24 102

Brunswick, Coventry, Darmstadt, Liège, Metz, Newcastle-upon-tyne, Nottingham, Reims, Toulon, Turku,Vitoria-Gasteiz

23 118

Brescia, La Corogne, Murcie 22 129Augsburg, Bergame, Bielefeld, Bournemouth, Brighton, Halle, Le Havre, Leicester, Lübeck, Messine,Orléans, Portsmouth, Salerne, Tarente

21 132

Aldershot, Arnhem, Carrare, Charleroi, Enschede, Kassel, Kiel, Linz, Nimègue, Osnabrück 20 146Blackpool, Breda, Coblence, Haarlem, Heerlen, Saint-Étienne, Sarrebruck, Sheffield, Swansea 19 156Caserte, Kingston, Middlesbrough, Preston, Southend-on-Sea 18 165Chatham, Chemnitz, Derby, Erfurt, Magdebourg, Plymouth, Stocke-on-trent, Valenciennes 17 170Béthune, Lens, Mons 16 178

Tableau 3. Points obtenus par les 180 agglomérations sur les 15 indicateurs

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Rayonnement et spécialisations

Source: UMR ESPACE, 2002

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

42 à 50

51 à 55

57 à 62

25 à 30

31 à 40

Plus de 76

16 à 24

1

2

3

4

5

6

7

Classes

Nombre de points obtenus*selon les 15 indicateurs

précédents

* Le nombre de points dépend des rangsobtenus pour chacun des 15 indicateursprécédents. Les villes classées dans la1re classe obtiennent 6 points, celles dela seconde classe 5 points, et ainsi de suite.Le maximum théorique est de 90.

Amsterdam

Athènes

Barcelone

Berlin

Bruxelles

Dublin

Florence

Genève

Hambourg

Helsinki

Copenhague

FrancfortCologne

Lisbonne

Londres

Lyon

Madrid

Marseille

Milan

Munich

Oslo

Paris

Rome

Stockholm

Toulouse

Vienne

Dusseldorf

Zurich

16. Le classement des villes

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Les villes européennes

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au même niveau que Nice, Nantes etGrenoble (toutes deux fois plus grandespar leur taille démographique), grâce aunombre de ses étudiants et à la qualitéde sa recherche.

Cinq des sept villes espagnoles decette classe (Valence, Séville, Grenade,Palma de Majorque et Malaga) sontconnues pour leur fonction touristique,tandis que Bilbao, ville comparable entaille à Bordeaux, semble montrer lesrésultats d’une politique de revitalisa-tion. Les autres villes de cette classe,quatre allemandes (Stuttgart, Essen,Nuremberg et Hanovre), cinq britanni-ques (Édimbourg, Birmingham, Man-chester, Glasgow et Leeds), quatreitaliennes (Naples, Bologne, Turin etVenise) deux néerlandaises (Anvers etUtrecht) une grecque (Salonique) et uneportugaise (Porto) ont quelques fonctionsurbaines de niveau européen, mais quisont très peu diversifiées.

La plupart des 39 villes de la classe 6(25 à 30 points) ne jouent pas de fonctionmajeure au niveau européen, et n’ontsouvent pour elles que leur dynamisme

démographique. Quelques exceptionssont cependant à noter comme la fonc-tion portuaire des villes de Gênes etTrieste ou la fonction universitaire deRennes, Padoue et Munster. Lausanneet Eindhoven ne doivent leur positionqu’à l’implantation de sièges sociaux degrandes entreprises européennes (Nestléet Philips). Leipzig et Salzbourg sontconnues pour organiser de nombreusesfoires.

Dans la classe 7 (16 à 24 points), leniveau européen est presque complète-ment absent. La plupart des 79 villes dela classe sont, pour tous les indicateurs,dans les classes inférieures. Quelquesexceptions, qui sous-tendent parfois despotentialités, sont cependant à noter :Le Havre pour sa fonction portuaire,Messine pour sa fonction universitaire,Karlsruhe pour son potentiel derecherche, Luton pour sa fonction aéro-portuaire mais dont l’aéroport dépend defait des aéroports londoniens, Blackpoolet Toulon pour leurs nuitées touristiquesliées au littoral.

Tableau 5. Classes des 32 agglomérationsbritanniques

1 Londres

2 (aucune)

3 (aucune)

4 Dublin

5 Édimbourg, Birmingham, Manchester, Glasgow, Leeds

6 Bristol, Southampton, Liverpool

7

Belfast, Cardiff, Luton, Coventry, Newcastle-upon-Tyne,Nottingham, Bournemouth, Brighton, Leicester,Portsmouth, Aldershot, Blackpool, Sheffield, Swansea,Kingston-upon-Hull, Middlesbrough, Preston,Southend-on-sea, Chatham, Derby, Plymouth, Stocke-on-Trent

Tableau 4. Classes des 34 agglomérations allemandes

1 (aucune)

2 (aucune)

3 Berlin, Munich

4 Cologne, Francfort, Düsseldorf, Hambourg

5 Stuttgart, Essen, Nuremberg, Hanovre

6Dresde, Munster, Brême, Leipzig, Aix-la-Chapelle,Wiesbaden, Fribourg

7

Karlsruhe, Mannheim, Rostock, Brunswick, Darmstadt,Augsbourg, Bielefeld, Halle, Lubeck, Kassel, Kiel,Osnabrück, Coblence, Sarrebruck, Chemnitz, Erfurt,Magdebourg

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Rayonnement et spécialisations

Tableau 6. Classes des 30 agglomérations françaises

1 Paris

2 (aucune)

3 (aucune)

4 Lyon, Marseille, Toulouse

5Strasbourg, Bordeaux, Lille, Nice, Montpellier, Nantes,Grenoble

6Cannes, Rennes, Nancy, Dijon, Rouen, Angers,Clermont-Ferrand, Mulhouse, Brest

7Tours, Metz, Reims, Toulon, Le Havre, Orléans, Saint-Étienne, Valenciennes, Béthune, Lens

Tableau 8. Classes des 22 agglomérations italiennes

1 (aucune)

2 Milan

3 Rome

4 Florence

5 Naples, Bologne, Turin, Venise

6 Vérone, Bari, Gênes, Trieste, Padoue, Palerme, Cagliari

7Catane, Brescia, Bergame, Messina, Salerne, Tarente,Carrare, Caserte

Tableau 9. Classe des 17 agglomérations du Bénélux

1 (aucune)

2 Amsterdam

3 Bruxelles

4 (aucune)

5 Rotterdam, Anvers, Luxembourg, Utrecht

6 La Haye, Gand, Eindhoven

7Leiden, Liège, Arnhem, Charleroi, Enschede, Nimègue,Haarlem, Heerlen, Breda, Mons

Tableau 7. Classes des 24 agglomérations de la péninsule Ibérique

1 (aucune)

2 Madrid

3 Lisbone, Barcelone

4 (aucune)

5Valence, Bilbao, Séville, Porto, Grenade, Palma deMajorque, Malaga

6Alicante, Saragosse, Gijon, Pampelune,Cadix,Tarragone

7Cordoue, Saint-Sébastien, Santander, Valladolid, Vigo,Vitoria-Gasteiz, La Corogne, Murcie

Tableau 10. Classes des 9 agglomérationsautrichiennes et suisses

1 (aucune)

2 (aucune)

3 Vienne

4 Zurich, Genève

5 Bâle

6 Salzbourg, Lausanne, Berne, Graz

7 Linz

Tableau 11. Classes des 8 agglomérationsscandinaves

1 (aucune)

2 (aucune)

3 Stockholm

4 Copenhague, Helsinki, Oslo

5 Göteborg

6 (aucune)

7 Tampere, Malmö, Turku

Tableau 12. Classes des 2 agglomérations grecques

1 (aucune)

2 (aucune)

3 (aucune)

4 Athènes

5 Salonique

6 (aucune)

7 (aucune)

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NIVEAU DE RAYONNEMENT ET TAILLE

DES VILLES

Le poids démographique des villesintègre de forts effets de masse danschacun des indicateurs mesurés. Ilexiste une forte corrélation entre leclassement des villes effectué selon les15 indicateurs et la taille des villes.Pour près de la moitié des aggloméra-tions, l’ampleur du rayonnementmesuré par le classement est conformeà leur poids démographique. Pour lesautres, on observe des décalages plus oumoins prononcés.

La ville la plus fortement surclassée,c’est-à-dire dotée d’un rang bien supé-rieur à ce que l’on attendrait d’après sapopulation, est Amsterdam. Capitale desPays-Bas, cette agglomération d’à peineplus d’un million d’habitants en 2000,est insérée dans un réseau urbainrégional dense, et est largement inter-connectée aux autres grandes capitaleseuropéennes. C’est une véritable métro-

pole européenne aux nombreuses fonc-tions économiques et financières, auxsolides infrastructures tant portuairesqu’aéroportuaires, facilement accessiblede toute l’Europe, que les touristes fré-quentent aussi bien pour ses congrès quepour son patrimoine culturel.

Dans une bien moindre mesurequ’Amsterdam, quatre agglomérationsde moins de 500 000 habitants ont unrayonnement bien supérieur aux autresvilles de taille équivalente. Luxem-bourg, siège d’organes de l’Union euro-péenne et Genève, siège d’organisationsinternationales ont, de ce fait, déve-loppé de nombreuses fonctions interna-tionales (aéroport, accessibilité, banque,congrès, tourisme) qui dépassent large-ment ce que leur seule taille laisseraitsupposer. Montpellier et Grenade deuxvilles universitaires, à réputation cultu-relle et à fort dynamisme démogra-phique renforcent leur rayonnement :Montpellier par ses réseaux derecherche, et Grenade par son richepatrimoine historique.

Les villes européennes

56

Tableau 13. Écart entre le classement selon les indicateurs et le classement selon la population en 2000

Écart Villes

3 Amsterdam

2 Genève, Grenade, Luxembourg, Montpellier

1

Aix-la-Chapelle, Fribourg, Munich, Munster, Graz, Salzbourg, Vienne, Bruxelles, Gand, Palma de Majorque, Pampelune,Tarragone, Helsinki, Angers, Brest, Cannes, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Lyon, Marseille, Mulhouse, Nancy,Nantes, Nice, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Dublin, Bologne, Cagliari, Florence, Milan, Trieste, Venise, Vérone, Oslo,Eindhoven, Utrecht, Lisbonne, Edimbourg, Stockholm, Bâle, Berne, Lausanne, Zurich

0

Linz, Anvers, Mons, Copenhague, Alicante, Bilbao, Cadix, Cordoue, La Corogne, Gijon, Madrid, Malaga, Santander,Séville, Saint-Sébastien, Valladolid, Vitoria, Tampere, Turku, Béthune, Bordeaux, Le Havre, Lens, Metz, Orléans, Paris,Reims, Rouen, Saint-Étienne, Tours, Salonique, Brescia, Caserte, Carrare, Messine, Padoue, Rome, Tarente, Porto,Aldershot, Blackpool, Bournemouth, Bristol, Cardiff, Derby, Glasgow, Kingston, Leicester, Londres, Luton, Chatham,Plymouth, Preston, Stoke-on-trent, Southampton, Swansea, Göteborg, Berlin, Brunswick, Chemnitz, Coblence,Darmstadt, Erfurt, Francfort, Halle, Hambourg, Hanovre, Kassel, Kiel, Leipzig, Lübeck, Magdebourg, Nuremberg,Osnabrück, Rostock, Stuttgart, Wiesbaden, Arnhem, Breda, Enschede, Heerlen, Leiden, Nimègue

-1Augsburg, Brême, Dresde, Karlsruhe, Cologne, Mannheim, Sarrebruck, Düsseldorf, Charleroi, Liège, Barcelone, Murcie,Saragosse, Valence, Vigo, Lille, Toulon, Valenciennes, Athènes, Bari, Bergame, Gênes, Palerme, Salerne, Turin, Haarlem,La Haye, Rotterdam, Birmingham, Brighton, Coventry, Leeds, Middelsbrough, Portsmouth, Southend-on-Sea, Malmö

-2 Belfast, Bielefeld, Catane, Liverpool, Manchester, Naples, Newcastle, Nottingham, Sheffield

-3 Essen

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57

Rayonnement et spécialisations

+3

Écart de points

Villessurclassées

Villessous-classées

– 1

0

+1

– 2

– 3

+2

Écart entre le classement surles 15 indicateurs, et celuiselon la population

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002

Population en 2000(en milliers d'habitants)

9 500

3 000

81

17. Niveau de rayonnement et taille des villes

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Parmi la cinquantaine de villes qui setrouvent plus modestement surclassées,Milan est la seule très grande aggloméra-tion (près de 4 millions d’habitants en2000). Capitale financière de l’Italie, villede foires, c’est également une ville uni-versitaire au fort potentiel de recherche.Dans la classe de taille inférieure,Munich est la seule, parmi les cinq villesde cette classe (Bruxelles, Lisbonne,Vienne, Stockholm et Munich), à ne pasavoir le statut de capitale politique.Son rayonnement dépasse le cadrenational dans les domaines économiqueet financier, mais également dans celuide la recherche et du tourisme d’affaires.

Parmi les villes surclassées dont lapopulation approche ou dépasse légère-ment le million d’habitants, se trouventencore trois capitales de pays (Helsinki,Dublin et Oslo).

La trentaine d’autres villes de cetteclasse, de taille plus modeste (entre500000 et 200000 habitants), ont toutesune spécificité qui justifie ce léger sur-classement. Pour ne citer que quelquesexemples : Clermont-Ferrand, Lausanneet Eindhoven abritent les sièges sociauxde très grands groupes européens ;Salzbourg est une ville de foires ;Bologne, une ville universitaire ; Palmade Majorque, une ville touristique…

La plupart des villes françaises sontégalement surclassées. Pour compenserle réseau urbain national fortement hié-rarchisé, elles semblent avoir davantagedéveloppé de fonctions en comparaisonde villes de même taille dans les autrespays.

Toutes les villes suisses voient leurposition surclassées par rapport à leurtaille.

À l’inverse, une cinquantaine de villesobtiennent des classements inférieurs àce que l’on pourrait attendre comptetenu de leur taille.

Les plus forts écarts sont observésdans neuf villes : Bielefeld, Belfast,Liverpool, Manchester, Nottingham,Sheffield, Newcastle, Catane et Naples.La présence de six villes britanniquesdans ce groupe est certainement un desreflets de la forte métropolisation londo-nienne. Manchester, la plus granded’entre elles et seconde ville duRoyaume-Uni, n’atteint un réel niveaude rayonnement européen pour aucundes indicateurs.

Les villes européennes

58

Tableau 14. Répartition des villes par classe selon les indicateurs et selon la population

Classe selon les indicateurs

Classe selonla population

1 2 3 4 5 6 7 Total

1 2 2

2 1 1 1 3

3 1 2 3 2 8

4 5 3 6 1 15

5 1 8 12 7 6 34

6 1 10 9 19 39

7 3 22 54 79

Total 2 3 8 15 34 39 79 180

Tableau 15. Nombre de villes selon l’écart entre le classement sur les 15 indicateurs

et le classement de la population en 2000Classes population 2000*

Écart** 1 2 3 4 5 6 7 Total

3 1 1

2 1 3 4

1 1 5 8 10 22 46

0 2 1 2 3 12 9 54 83

-1 1 3 6 7 19 36

-2 2 1 6 9

-3 1 1

Total 2 3 8 15 34 39 79 180

* Le classement de la population en 2000 comporte le même nombrede classes et le même nombre de villes par classe que le classementgénéral.

** Classe obtenue au classement général sur les 15 indicateurs moinsla classe obtenue au classement de la population en 2000.

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59

Rayonnement et spécialisations

Tableau 16. Écart des 34 agglomérations allemandes

-3 Essen

-2 Bielefeld

-1Augsburg, Brême, Dresden, Karlsruhe, Cologne,Mannheim, Sarrebruck, Düsseldorf

0

Berlin, Brunswick, Chemnitz, Coblence, Darmstadt,Erfurt, Francfort, Halle, Hambourg, Hanovre, Kassel,Kiel, Leipzig, Lubeck, Magdebourg, Nuremberg,Osnabrück, Rostock, Stuttgart, Wiesbaden

1 Aix-la-Chapelle, Fribourg, Munich, Munster

Tableau 17. écart des 32 agglomérationsbritanniques

-2Belfast, Liverpool, Manchester, Nottingham, Sheffield,Newcastle

-1Birmingham, Brighton, Coventry, Leeds,Middelsbrough, Portsmouth, Southend-on-Sea

0

Aldershot, Blackpool, Bournemouth, Bristol, Cardiff,Derby, Glasgow, Kingston, Leicester, Londres, Luton,Chatham, Plymouth, Preston, Stoke-on-trent,Southampton, Swansea

1 Édimbourg, Dublin

Tableau 19. écart des 24 agglomérations de lapéninsule Ibérique

-1 Barcelone, Murcie, Saragosse, Valence, Vigo

0Porto, Alicante, Bilbao, Cadix, Cordoue, La Corogne,Gijon, Madrid, Malaga, Santander, Séville, Saint-Sébastien, Valladolid, Vitoria

1 Lisbonne, Palma de Majorque, Pampelune, Tarragone

2 Grenade

Tableau 20. écart des 22 agglomérations italiennes

-2 Catane, Naples

-1 Bari, Bergame, Gênes, Palerme, Salerne, Turin

0Brescia, Caserte, Carrare, Messina, Padoue, Rome,Tarente

1Bologne, Cagliari, Florence, Milan, Trieste, Venise,Vérone

Tableau 18. écart des 30 agglomérations françaises

-1 Lille, Toulon, Valenciennes

0Béthune, Bordeaux, Le Havre, Lens, Metz, Orléans,Paris, Reims, Rouen, Saint-Étienne, Tours

1Angers, Brest, Cannes, Clermont-Ferrand, Dijon,Grenoble, Lyon, Marseille, Mulhouse, Nancy, Nantes,Nice, Rennes, Strasbourg, Toulouse

2 Montpellier

Tableau 21. écart des 17 agglomérations du Bénélux

-1 Charleroi, Liège, Haarlem, La Haye, Rotterdam

0Anvers, Mons, Arnhem, Breda, Enschede, Heerlen,Leiden, Nimègue

1 Bruxelles, Gand, Eindhoven, Utrecht

2 Luxembourg

3 Amsterdam

Tableau 22. écart des 9 agglomérationsautrichiennes et suisses

0 Linz

1 Graz, Salzbourg, Vienne, Bâle, Berne, Lausanne, Zurich

2 Genève

Tableau 23. écart des 8 agglomérations scandinaves

-1 Malmö

0 Copenhague, Tampere, Turku, Göteborg

1 Helsinki, Oslo, Stockholm

Tableau 24. écart des 2 agglomérations grecques

-1 Athènes

0 Salonique

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Les villes du Sud de l’Italie ontpresque toutes un rayonnement bien endeçà de ce que l’on attendrait de leurtaille démographique. L’opposition nord-sud de l’Italie est encore bien visible.

Dix villes qui ont une populationsupérieure au million d’habitants setrouvent légèrement sous-classées :Barcelone, Athènes, Cologne, Düssel-dorf, Birmingham, Leeds, Rotterdam,Turin, Valence et Lille.

La plus peuplée, Barcelone, est sansconteste une grande ville européenne depar sa taille et son rayonnement, maisreste, avant tout, la seconde villed’Espagne. Athènes, malgré sa taille, sonrôle de capitale de pays, son patrimoinehistorique et culturel et son fort poten-tiel de recherche, apparaît comme uneville au rayonnement européen relative-ment faible.

Quatre villes de ce groupe n’ont quepeu d’atouts leur permettant dedépasser un rayonnement national.Valence est une ville au fort dynamismedémographique, mais n’a pas, hormis lesfoires, de fonctions de niveau européen.C’est également le cas de Turin, même sison potentiel de recherche s’est déve-loppé ces dernières années. Birminghama pour seul atout d’accueillir de nom-breuses foires et Rotterdam d’être le pre-mier port mondial.

Les autres villes de ce groupe sont enfait des conurbations : Lille-Roubaix-Tourcoing, Cologne-Bonn, Düsseldorf-Wüppertal, Leeds-Bradford. Les villesde ces agglomérations multipolaires ontchacune leur histoire, leur centre-villeet n’ont pas toujours la même vision deleur développement, entraînant parfoisdes rivalités qui peuvent desservir l’in-térêt général. Très certainement pourles mêmes raisons, la conurbationd’Essen-Duisbourg-Dortmund est l’ag-glomération la plus sous-classée auregard de sa taille. Le phénomène est

ici largement amplifié du fait que l’ag-glomération se compose non seulementde trois villes de plus de 500 000 ha-bitants chacune, mais également deBochum qui compte près de 400 000habitants, ainsi que de trois villes deplus de 200 000 habitants.

ÉLÉMENTS DE SPÉCIALISATION

DANS LA MISE EN RÉSEAU DES VILLES

Les indicateurs de l’étude montrentdes aspects de l’ouverture et de la miseen réseau des villes dont les objectifssont très divers. C’est plus dans l’inter-action des fonctions que dans leursomme que les villes se développent. Latypologie présentée révèle des profils devilles selon ces fonctions. Il en résulteune grande diversité des modèlesurbains qui apparaissent à traversl’éventail de leurs fonctions stratégiquesd’ouverture internationale.

Beaucoup de ces fonctions participentà des phénomènes cumulatifs liés à lataille des villes. Leur poids relativisépar la taille de chaque ville constituealors un bon indicateur de spécialisationrelative. C’est pourquoi nous avons rap-porté l’ensemble des fonctions mesuréesdans notre étude au poids démogra-phique des agglomérations, afin de pro-poser une analyse synthétique desprofils spécifiques des villes dans leurmise en réseau.

De manière générale, les villes locali-sées à la périphérie de l’Europe dévelop-pent moins de spécialisations que lesvilles plus centrales. Les villes des deuxpremières classes sont très proches duprofil moyen du développement de cesfonctions dans les villes européennes.Cela veut dire que dans les mouvementsde transformation globale des villes,leurs niveaux de fonctions se sont déve-loppés comme partout ailleurs, maissans dominante particulière.

Les villes européennes

60

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La première classe est la plus caracté-ristique de cette faible spécialisation defonctions de mise en réseau au niveaueuropéen. Elle regroupe 53 villes, toutesde moins de 1,3 million d’habitants, maisdont plus de la moitié ont moins de350 000 habitants. Ces villes appa-raissent avec de faibles pénétrations desréseaux européens, notamment dans ledomaine des réseaux de recherche.

La seconde classe réunit des villes detoutes tailles qui, dans une moindremesure que précédemment, sont peuspécialisées. La plupart ont un déficitrelatif des sièges de grands groupesinternationaux. Les très grandes villesde cette classe accueillent peu de siègessociaux au regard de leur poids démogra-phique.

Les autres classes mettent en évi-dence des spécialisations plus pronon-cées communes aux villes qu’ellesregroupent, accompagnées parfois despécialisations ou déficits particuliers àcertaines d’entre elles seulement.

La troisième classe regroupe les villesdont l’activité portuaire est la seule fonc-tion qui puisse vraiment les caractériserdans nos mesures. Cette classe neregroupe pas tous les ports européens,mais uniquement ceux qui n’ont pasdéveloppé d’autre spécialisation signifi-cative dans le champ des indicateursmesurés. Douze villes appartiennent à cegroupe : Anvers, Cagliari, Gênes,Le Havre, Lübeck, Marseille, Nantes,Rostock, Rotterdam, Rouen, Tarente etTarragone. Ces villes, outre leur fortespécialisation portuaire, ont en moyenneun déficit relatif en matière d’accessibi-lité et d’insertion dans les réseaux derecherche européens.

La quatrième classe caractérise demanière très marquée des villes dont lesaéroports connaissent de très forts tra-fics (relativement à leur taille). Cetteclasse réunit Palma de Majorque,Francfort et Zurich. Ces deux dernières

villes se caractérisent de surcroît par defortes présences de banques internatio-nales et de sièges de grandes multinatio-nales, bien supérieures à ce que l’onattendrait selon leur taille.

La cinquième classe (Venise, Black-pool et Toulon) se singularise par unaccueil touristique fort par rapport àleur taille assez faible. Chacune de cesvilles développe en accompagnement dutourisme des fonctions spécifiques :Venise, très accessible et très attrayantepour son site exceptionnel et sa forteconcentration de musées, reçoit ungrand nombre de congrès, relativement àsa taille, mais ne compte que peu de ban-ques internationales ; Blackpool a unebonne accessibilité ; Toulon possède unnombre de sites touritiques relativementélevé par rapport à sa taille, mais est enfort déficit relatif sur l’ensemble desautres fonctions.

La sixième classe caractérise desvilles de faible taille qui sont à la foisbien dotées en structures universitaires,articulées avec d’autres fonctions assezdiverses. Parfois, elles sont assez bienfournies en réseaux de recherche commeBologne, Padoue, Gand et Utrecht, quipossèdent, par ailleurs pour les troispremières, des sites culturels nom-breux. Parfois elles allient seulement àleur fonction universitaire des sitesculturels relativement nombreuxcomme Clermont-Ferrand, Grenade,Dijon, Grasse-Cannes-Antibes, Cordoueet Reims. Les villes de cette classe onten général une assez faible accessibilité(sauf Bologne, Vérone, Clermont-Ferrand et Nancy).

La septième classe regroupe 38 villesparticulièrement bien insérées dans lesréseaux de recherche européens. Notonsen particulier Aix-la-Chapelle, Karls-ruhe, Grenoble, Graz, Helsinki,Enschede et Brunswick, très fortementancrées dans ces réseaux, compte tenude leur taille. Cette classe comprend sept 61

Rayonnement et spécialisations

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villes néerlandaises, sept villes alle-mandes, cinq villes françaises, troisvilles britanniques, mais aussi presquetoutes les villes scandinaves, trois villesautrichiennes (sur les cinq présentes),deux villes suisses (sur cinq), deux villesbelges (sur six), mais seulement une villeitalienne et aucune ville espagnole.

La huitième classe intègre Genève etSalzbourg, essentiellement pour leur fortaccueil de congrès et la présence de ban-ques internationales (particulièrementtrès concentrées à Genève). La présencede Trieste dans cette classe s’expliquepar l’organisation plus ou moins régu-lière de congrès dans cette ville, qui laplace au cours de la dernière décennievers le 30e rang européen et le 50e rangmondial.

La neuvième classe montre les carac-tères particuliers en Europe d’Am-sterdam et de Bâle. Pourvues denombreux sièges sociaux de grandesentreprises, ces deux villes sont fort biendotées pour l’ensemble des fonctions

mesurées, en particulier pour d’autresfonctions économiques (finances, foireset salons), mais aussi pour la fonction derecherche et en particulier d’éditionscientifique.

La ville de Luxembourg se distinguefortement des autres villes en concentrantdes fonctions économiques et d’échanges,largement supérieures à beaucoup d’au-tres villes européennes plus grandes,grâce à la localisation des organismeseuropéens et à sa position centrale dansles fortes densités d’Europe du Nord-Ouest. Cela justifie le fait de l’avoirincluse dans l’étude malgré sa populationbien inférieure aux autres villes.

Les rôles internationaux de Paris etde Londres sont incomparables avecceux des autres villes européennes. Ellesdominent largement dans presque tousles domaines et tirent leur puissance deleur poids démographique.

LA DIVERSIFICATION

DE L’ÉCONOMIE

L’analyse qualitative de l’orientationéconomique des villes complète le classe-ment en insistant sur la diversité dessituations observées pour chaque niveaude rayonnement.

Parallèlement à l’émergence des fonc-tions de rayonnement prises en compteen partie dans le classement, les écono-mies urbaines se sont transformées.

Les villes européennes sont, à desdegrés divers, intégrées dans l’économieeuropéenne où elles rayonnent dans desdomaines plus ou moins pointus.Toutefois, si des spécialisations persis-tent, héritées notamment des anciennestraditions industrielles, la tendancegénérale est à une diversification crois-sante d’activités concurrentielles quiparticipent à leur rayonnement nationalet international. La quasi-majorité desvilles européennes ont renforcé, depuis

Les villes européennes

62

Tableau 25. Nombre de villes selon le classement dela population en 2000 et les types de la carte 20

Classes population 2000*

Types CAH 1 2 3 4 5 6 7 Total

11 2 2

2 3 8 8 20 7 2 48

7 5 5 8 20 38

3 1 3 2 6 12

4 1 1 1 3

1 4 14 35 53

9 1 1 2

5 2 1 3

8 1 2 3

6 3 12 15

10 1 1

Total 2 3 8 15 34 39 79 180

* Le classement de la population en 2000 comporte le mêmenombre de classes et le même nombre de villes par classe que leclassement général.

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63

Rayonnement et spécialisations

1 Peu spécialisée2 Peu spécialisée avec peu de sièges sociaux3 Portuaire

Population en 2000(en milliers d'habitants)

Types d'après une classificationascendante hiérarchique (CAH)sur 13 indicateurs

9 500

3 000

81

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002 Source: UMR ESPACE, 2002

6 Universitaire

5 Touristique

4 Aéroportuaire

7 Fort potentiel de recherche

8 Congrès internationaux

9 Spécialisée dans l’édition scientifique

11 Toutes les fonctions

10 Fonctions économiques et d’échanges

Spécialisation dominante :

18. Éléments de spécialisation dans la mise en réseau des villes

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une trentaine d’années, la complexité deleur économie, notamment en accumu-lant des fonctions leur permettant demettre en place des réseaux d’échangeset de partenariats sur des portées géo-graphiques grandissantes.

Les plus grandes villes ont été favori-sées dans le processus de complexifica-tion grâce à leur attraction plus grandeet à leur capacité à fournir les infrastruc-tures, les services et les marchés néces-saires au développement et à la diffusionde nouvelles fonctions. Le phénomène dediversification des économies des villes aeu tendance à toucher les grandes villesplus précocement que les plus petites.

Londres et Paris sont sans communemesure avec les autres villes d’Europe.Leur poids économique absolu, la

diversification et l’étendue de leursfonctions internationalmondiale.

Les agglomérations à rayonnementeuropéen ont toutes, à l’exceptiond’Amsterdam et de Francfort, une éco-nomie très diversifiée avec des activitésadministratives, financières, commer-ciales et touristiques, tout en conservantune activité industrielle, souvent dehaute technologie.

Les petites villes à économie diversi-fiée n’ont évidemment pas l’éventail d’ac-tivités des plus grandes, mais elles ontréussi à développer différentes compé-tences. Souvent, elles allient une tradi-tion industrielle, un bon réseau decommunication, des activités tertiairesou touristiques. C’est par exemple le casd’Aix-la-Chapelle, qui en plus de ses

Les villes européennes

64

Tableau 26. Pôles d’activité économique

Principales fonctions urbaines

Pôle économique Tertiaire Industrielle Commerciale Touristique

diversifié ++++ ++ +++ +++

à dominante industrielle ++ ++++++ +++ +

à dominante d’échanges +++ ++ ++++++ +

à dominante touristique ++ + +++ ++++++

à dominante tertiaire ++++++ + +++ ++

Les villes ont été classées en cinq grands types de pôle économique, selon les fonctions urbaines qu’elles exercent.

Un pôle économique diversifié est une ville à l’économie urbaine diversifiée, cumulant plusieurs fonctions : tertiaire (fonctionadministrative, financière, recherche…), commerciale, industrielle, touristique et culturelle.

Un pôle économique à dominante industrielle est une ville dont l’activité économique reste fortement liée à sa traditionindustrielle ; même si, dans la plupart des cas, les activités industrielles se sont renouvelées et diversifiées.

Un pôle économique à dominante d’échanges est, généralement, une ville portuaire — port maritime ou fluvial — dontl’activité économique dépend étroitement du port ; dans quelques cas, ce sont les échanges des produits de l’agriculture deproximité (viticulture, horticulture…) qui domine l’économie.

Un pôle économique à dominante touristique est une ville dont l’activité économique est fortement dépendante du tourisme(en général, ville disposant d’un patrimoine historique ou offrant de nombreuses activités culturelles et de loisirs).

Un pôle économique à dominante tertiaire est une ville dont l’activité économique est dominée par des fonctionsadministratives, les services aux entreprises et parfois les centres de recherche. C’est souvent une place financière.

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Rayonnement et spécialisations

Source: UMR ESPACE, 2002

Pôle économique

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

à dominante tertiaire

à dominante industrielle

diversifié

à dominante touristique

à dominante d'échanges

Amsterdam

AthènesBarcelone

Berlin

Bruxelles

Dublin

Florence

Genève

Hambourg

Helsinki

Copenhague

FrancfortCologne

Lisbonne

Londres

Lyon

Madrid

Marseille

Milan

Oslo

Paris

Rome

Stockholm

Toulouse

Vienne

Munich

Zurich

1

2

3

4

5

6

7

Niveau de rayonnement

19. Niveau de rayonnement et pôles économiques

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compétences traditionnelles en matièred’industrie textile, relance le therma-lisme.

Les villes à économie diversifiéene sont pas réparties de manière homo-gène entre les pays. En Allemagne et enEspagne, elles sont légèrement plusnombreuses. En Allemagne, on peut parexemple citer Brême qui, en plus d’acti-vités industrielles, a développé des acti-vités bancaires et financières. EnEspagne, Cadix et Santander ont à lafois des industries, un port et des équipe-ments balnéaires. C’est aux Pays-Basque ces villes sont les moins nombreuses(une sur trois).

Les villes à dominante indus-trielle représentent un tiers des villeseuropéennes et la moitié des villes à fai-bles niveaux de rayonnement. Elles sontplus nombreuses aux Pays-Bas, enBelgique et en Grande-Bretagne qu’enEspagne où elles sont toutes concentréessur la côte Atlantique.

Les plus grandes villes de ce type,Birmingham et Turin ont développémoins d’activités tertiaires à côté deleurs puissantes industries et de leursréseaux de communications perfor-mants. C’est aussi le cas des villes aurayonnement plus faible comme Anvers(malgré ses quatre bourses de dia-

mants), Essen, Bilbao, Gijon, Nantes,Leeds, Padoue et Utrecht.

Les villes à dominante d’échangesont principalement des niveaux derayonnement limité. Ce sont principale-ment des villes portuaires qui se sontsouvent servies de cet atout pour déve-lopper un commerce général, (Göteborg,Tarragone, Salonique et Bari), ou spécia-lisé dans les produits agricoles,(Haarlem, Valence, Cordoue, Murcie,Palerme et Graz) ou dans la pêche(Rostock et Kingston). Sheffield est spé-cialisée dans le commerce de l’acier.

Les villes à dominante touris-tique sont en Grande-Bretagne, enEspagne, en France, en Italie et enAutriche. Elles ont plutôt de faiblesrayonnements, à part Florence dont laproduction artisanale et le commercesont de fait très dépendants du tourisme.Ce sont des stations balnéaires(Alicante, Malaga, Nice, Cannes, Saint-Sébastien et les villes britanniques deBrighton, Blackpool, Bournemouth etSouthend-on-Sea), hormis Florence etSalzbourg où le tourisme est culturel.

Les villes à dominante tertiairesont peu nombreuses. Géographique-ment, elles se concentrent au cœur del’espace européen. Ce sont soit des placesfinancières et bancaires comme

Les villes européennes

66

Tableau 27. Répartition des villes par pôle d’activité et niveau de rayonnement

Niveau de rayonnement selon le classement sur les 15 indicateurs

Pôle économique 1 2 3 4 5 6 7 Total

diversifié 2 2 8 12 18 17 26 85

à dominante industrielle 10 10 37 57

à dominante d’échanges 2 7 9 18

à dominante touristique 1 3 3 5 12

à dominante tertiaire 1 2 1 2 2 8

Total 2 3 8 15 34 39 79 180

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Amsterdam, Francfort, Bâle et Berne,soit des centres à fonctions politiques etdiplomatiques comme Genève etLa Haye (Tribunal pénal internationaldes Nations unies).

Au total, on constate que les spéciali-sations des villes ont tendance à êtred’autant plus fortes que leur rayonne-ment est limité, même si quelques exem-ples contredisent cette règle. Par ailleursles prédominances nationales sont assezpeu marquées et la division des spécia-lités se fait plutôt à l’intérieur des paysqu’entre les pays. Ceci marque l’em-preinte persistante des cadres nationauxqui devraient peu à peu s’estomper dansl’avenir pour laisser place à une organi-sation continentale. Il est probable quela tendance à la diversification va sepoursuivre, même si de nouvelles spécia-lisations risquent d’apparaître.

LA DIVERSITÉ INDUSTRIELLE

Si le premier secteur d’emplois danstoutes les villes est désormais le secteurtertiaire, les activités industriellesjouent encore souvent un rôle notabledans l’activité économique. Le secteurmanufacturier représente aujourd’huienviron 20 % du PIB européen, maisconnaît un déclin rapide de l’emploi.Malgré tout, c’est encore parfois sur cesecteur que s’appuie le développementde certaines fonctions prises en comptedans le classement.

Une mesure de la taille de l’activitépar le nombre d’emplois aurait été unindicateur acceptable pour mesurer laspécialisation (cf. tableau 28), mais cettedonnée n’a pu être rassemblée pourtoutes les villes de l’étude. Il n’est pasnon plus possible d’obtenir, pour chaqueville, le taux de la valeur ajoutée d’uneindustrie spécifique dans la productionmanufacturière totale, seul indicateur

qui donnerait une idée de la spécialisa-tion relative de la production (cf.tableau 29).

C’est donc la diversité industrielle quenous avons essayé de mesurer à partirde la présence ou non des différents sec-teurs des industries manufacturièresdans les agglomérations de l’étude. Ilfaut ici entendre « présence » dans lesens de suffisamment notable pour êtrerepérée, mais ce qui ne veut pas forcé-ment dire dominante dans l’activité éco-nomique de la ville.

Des informations qualitatives ont étécollectées au niveau sectoriel le plus finpossible, puis regroupées par grandsecteur d’activités manufacturières.Ensuite, un codage dichotomique a étéeffectué : 1 si l’activité est présente dansla ville, 0 si elle est absente. À partir dece tableau de données, une typologie aété réalisée d’après une classificationascendante hiérarchique.

Le profil moyen renseigne sur larépartition des secteurs manufacturiers :près de deux villes sur trois ont desindustries alimentaires (A), une surdeux des industries textile (B), et ainside suite (cf. dernière colonne dutableau 30).

Rayonnement et spécialisations

67

Tableau 28. Les principales activités manufacturières de l’Union européenne en termes d’emplois

(plus d’un million en 1995)1. Machines et équipements

2. Industrie alimentaire

3. Travail des métaux

4. Véhicules automobiles

5. Industrie chimique

6. Machines et appareils électriques

7. Édition, imprimerie et reproduction

8. Caoutchouc et plastiques

9. Produits minéraux non métalliques

10. Industrie textileSource : Eurostat (Statistiques structurelles sur l’entreprise)

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Les dix types obtenus permettent derepérer des groupes de villes selon leurplus ou moins grande diversité indus-trielle et selon les secteurs industrielsprésents, relativement au profil moyendes activités industrielles de l’ensembledes villes de l’étude (170, car pour 10villes de taille modeste, il n’a pas été pos-sible de déterminer des activités indus-trielles suffisamment notables dans leuractivité économique).

La diversité industrielle est crois-sante du type 1 au type 10. Les villes destypes 1 (1 à 3 secteurs) et 2 (3 secteursen moyenne) ont une activité industrielletrès spécialisée. Dans les types 3, 4 et 5,l’activité industrielle est peu diversifiée(4 secteurs en moyenne). La diversitéindustrielle commence avec le type 6 (5secteurs en moyenne) et s’accentue dansles types 7, 8 et 9 (6 secteurs enmoyenne). La diversité est maximumdans le type 10 avec 10 et 11 secteursprésents sur les 14 possibles.

Le type 1 correspond à 21 villes dontla moitié fabrique des équipementsélectriques ou électroniques. Ce sontpour moitié des villes britanniques.Certaines ont des spécialisations trèsconnues comme la construction aéro-nautique et spatiale à Toulouse ou lafabrication d’équipements électriqueset électroniques avec Philips àEindhoven.

Trois villes sur quatre du type 2 ontdes industries textiles (comme Aix-la-Chapelle où s’effectue 20 % du travailallemand de la laine) ou fabriquentdes machines (comme Saragosse, unedes rares villes européennes à fabri-quer des machines agricoles) ou encoredes matériels de transport (commeStuttgart, royaume de Daimler-Benz).Si le textile et la mécanique sont pré-sents à Reims, la ville est surtoutconnue comme étant la capitale mon-diale du champagne.

Le type 3 comprend 25 aggloméra-tions où l’industrie chimique, secteur àforte intensité de recherche, est systéma-tiquement présente. Cologne et sacélèbre « eau», Cannes-Grasse et ses par-fumeries ou encore Glasgow et sa pétro-chimie font partie de ce groupe.

Les 16 villes du type 4 ont tout à lafois des industries textiles et des indus-tries chimiques. Arnhem et Caserte qui,en plus du textile, fabriquent du savon et

Les villes européennes

68

Tableau 29. Part de la valeur ajoutée sectorielledans l’industrie manufacturière des 15 pays del’Union européenne en 1997 (en % du total)

Industries agricoles et alimentaires 11,4

dont tabac 0,7

Industries textile et habillement 4,3

dont habillement et fourrures 1,5

Industrie du cuir et de la chaussure 0,8

Industrie du bois 1,6

Industrie du papier, du carton ; édition, imprimerie 8,4

dont édition, imprimerie et reproduction 5,3

Cokéfaction, raffinage, industrie nucléaire 1,7

Industrie chimique 11,9

Industrie du caoutchouc et des plastiques 4,4

Fabrication d’autres produits minéraux nonmétalliques

4,4

Métallurgie et travail des métaux 11,9

dont travail des métaux 7,1

Fabrication de machines et équipements 11

Fabrication d’équipements électriques etélectroniques

13

dont machines de bureau et matérielinformatique

1,6

dont équipements de radio, TV etcommunication

3,5

dont instruments médicaux, deprécision, d’optique et d’horlogerie

2,6

Fabrication de matériels de transport 12,4

dont industrie automobile 9,4

Autres industries manufacturières (fabrication demeubles ; industries diverses)

2,8

Source : Eurostat (Statistiques structurelles sur l’entreprise), calculsWIFO (Institut autrichien de recherche en économie), 2000

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des bandes magnétiques, sont les deuxseules à ne pas avoir d’autres secteursprésents. L’industrie agroalimentaire oula métallurgie sont les autres secteursles plus fréquents : conjointementcomme, par exemple, à Nancy, Haarlemou Santander ; alors qu’à Malaga etPampelune seule l’industrie alimentaire(sucre et vins) est présente.

Les 13 villes du type 5 fabriquenttoutes des produits minéraux non métal-liques. Il s’agit soit de verrerie, comme àCharleroi, Darmstadt, Essen et La Haye,

soit de céramique comme à Derby,Utrecht et Stoke-on-Trent. L’industriechimique, la métallurgie et la fabricationd’équipements électriques et électroni-ques sont les trois autres secteurs quel’on trouve dans plus d’une ville surdeux. La Haye et Sarrebruck cumulentles quatre secteurs.

Les 17 agglomérations du type 6 onttoutes des raffineries de pétrole. Cegroupe ne comprend que des villes por-tuaires où l’industrie alimentaire, l’in-dustrie chimique, la métallurgie et la

Rayonnement et spécialisations

69

Tableau 30. Nomenclature utilisée pour le codage des activités industrielles

Industries manufacturières Spécialités spécifiées dans certaines villesNombre de

villes%

A. Industries agricoles et alimentairesindustrie du poisson ; meunerie ; fabrication de sucre ; chocolaterie, confiserie ; industrie des boissons ;industrie du tabac

104 61

B. Industrie textile et habillement filature (soie, laine) ; tissage 91 54

C. Industrie du cuir et de la chaussurel’industrie du luxe (Paris et Stockholm) a été codée danscette catégorie

13 8

D. Travail du bois et fabrication d’articles en bois

4 2

E. Industrie du papier, du carton ; édition,imprimerie

35 21

F. Cokéfaction, raffinage, industrie nucléaire uniquement du raffinage de pétrole 20 12

G. Industrie chimique

industrie chimique de base (colorants, engrais, matières plastiques, fabrication de caoutchouc, peintures) ;industrie pharmaceutique (produits pharmaceutiques,savons, parfums, explosifs, supports de données

102 60

H Industrie du caoutchouc et des plastiques pneumatiques ; articles en matières plastiques 13 8

I. Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques

fabrication de verre et d’articles en verre ; fabrication de produits céramiques ; fabrication de ciment

32 19

J. Métallurgie et travail des métauxsidérurgie ; acier ; aluminium ; fonderie ; travail desmétaux

65 38

K. Fabrication de machines et équipementsmatériel agricole ; machines-outils ; armement ;appareils électroménagers

79 46

L. Fabrication d’équipements électriques et électroniques

matériels informatiques ; équipements detélécommunications ; instruments médicaux, deprécision, d’optique et d’horlogerie

63 36

M. Fabrication de matériels de transportindustrie automobile ; construction navale ; construction aéronautique et spatiale ; fabrication de motocycles ; de matériel ferroviaire

85 49

N. Autres industries manufacturièresfabrication de meubles ; bijouterie ; fabricationd’instruments de musique ; fabrication de jeux et jouets

14 8

Source : INSEE, Nomenclature des activités françaises (NAF). Sont utilisés dans le tableau les intitulés abrégés normalisés (NAF et NACE -Nomenclature d’activités de la Communauté européenne) des industries manufacturières.

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Types de la classification de la carte 20

construction navale sont également sou-vent présentes, parfois conjointementcomme à Hambourg, Marseille, Gênes ouRotterdam.

Le type 7 regroupe 12 agglomérationsqui ont toutes des industries du caout-chouc et des matières plastiques. La plusconnue dans ce domaine est sansconteste Clermont-Ferrand, ville deMichelin. La fabrication de machines, dematériels de transports, d’équipementsélectriques et électroniques ou encore lachimie sont les autres secteurs les plussouvent présents dans ce groupe. Les

cinq secteurs sont, par exemple, présentsà Birmingham au côté de la métallurgieet à Turin, ville de Fiat, mais où l’ontrouve également de l’industrie agroali-mentaire (fabrication de pâtes) et l’in-dustrie textile.

Le type 8 comprend 27 aggloméra-tions dans lesquelles l’industrie alimen-taire (distillerie à Murcie, brasserie àCordoue) et l’industrie textile (soie,feutre et dentelle à Tarragone) sontpresque toujours présentes. Mais la plu-part (deux sur trois) fabriquent dupapier (Onasbrück) ou font de l’édition

Les villes européennes

70

Type 1: 21 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 2: 23 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 3: 25 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 4: 16 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 5: 13 agglomérations

Profil moyen

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 6: 17 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 7: 12 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 9: 14 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 10: 2 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Profil moyen

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

Type 8: 27 agglomérations

0,00A B C D E F G H I J K L M N

0,25

0,50

0,75

1,00

A. Industries alimentairesB. Industrie textileC. Industrie du cuirD. Industrie du boisE. Industrie du papier, édition, imprimerieF. Raffinage du pétroleG. Industrie chimiqueH. Industrie du caoutchouc et des plastiquesI. Autres produits minéraux non métalliquesJ. Métallurgie et travail des métauxK. Machines et équipementsL. Équipements électriques et électroniquesM.Matériels de transportN. Industries diverses

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71

Rayonnement et spécialisations

Source: UMR ESPACE, 2002

4

3

2

6

5

8

7

10

9

1

Types d'après une classificationascendante hiérarchique

sur la présence ou l'absenced'activités industrielles

0 350 km

©MGM-UMR ESPACE 2002

Amsterdam

AthènesBarcelone

Berlin

Bruxelles

Dublin

Florence

Genève

Hambourg

Helsinki

Copenhague

FrancfortCologne

Lisbonne

Londres

Lyon

Madrid

Marseille

Milan

Oslo

Paris

Rome

Stockholm

Toulouse

Vienne

Munich

Zurich

12

3 4

5 6

7

Niveau de rayonnement

20. La diversité industrielle

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et de l’imprimerie, comme par exemple àBerlin ou Munich, pourtant plus connuepour fabriquer du matériel ferroviaireou automobile (BMW). Plus d’une surdeux a une industrie plus spécifique,comme l’industrie du diamant à Anvers,la bijouterie à Genève, les meubles àLeipzig, les instruments de musique àCoblence, Dresde et Copenhague ouencore les jouets à Nuremberg.

Le type 9 comprend 14 villes qui ontla particularité d’avoir des industriesdu cuir (Graz, Francfort, Madrid…) oude fabriquer du papier (Fribourg,Valladolid) ou d’avoir les deux comme

Vérone. Les trois villes scandinaves deTampere, Oslo et Göteborg sont lesseules villes à avoir des industries dubois. Métallurgie et fabrication dematériels de transport se rencontrentégalement fréquemment, notammentdans les villes à l’industrie très diversi-fiée, comme Lyon (9 secteurs diffé-rents).

Le type 10 ne comprend queStrasbourg et Stockholm, dont l’activitéindustrielle est la plus diversifiée, maisqui sont plus connues pour leurs fonc-tions européennes et internationales quepour leur industrie.

Les villes européennes

72

Tableau 31. Répartition des villes par type d’activité industrielle du plus spécialisé au plus diversifié (selon la carte 20)

Type d’industrie Villes

1. très spécialiséeAlicante, Angers, Belfast, Bergame, Brighton, Cadix, Cardiff, Coventry, Dublin,Eindhoven, Halle, Luton, Manchester, Metz, Montpellier, Nice, Nottingham,Portsmouth, Southampton, Southend-on-Sea, Toulouse, Turku

2. spécialiséeAix-la-Chapelle, Augsbourg, Bielefeld, Breda, Brescia, Brunswick, Kassel, La Corogne,Lübeck, Malmö, Mulhouse, Munster, Preston, Reims, Rennes, Saint-Étienne, Salerne,Salonique, Saragosse, Sheffield, Stuttgart, Vitoria

3. peu diversifiée avec industriechimique

Berne, Bordeaux, Brest, Bristol, Cannes, Catane, Chemnitz, Cologne, Dijon,Düsseldorf, Erfurt, Glasgow, Heerlen, Kiel, Kingston, Leeds, Leicester, Londres,Newcastle, Orléans, Plymouth, Rostock, Tarente, Toulon, Valenciennes

4. peu diversifiée avec industriechimique et textile

Arnhem, Athènes, Bâle, Caserte, Gand, Haarlem, Lens, Linz, Luxembourg,Magdebourg, Malaga, Nancy, Pampelune, Salzbourg, Santander, Valence

5. peu diversifiée avec produitsminéraux non métalliques

Charleroi, Darmstadt, Derby, Essen, La Haye, Mannheim, Rome, Saint-Sébastien,Sarrebruck, Stoke-on-trent, Swansea, Utrecht, Wiesbaden

6. diversifiée avec raffineries depétrole

Bari, Brême, Cagliari, Gênes, Gijon, Hambourg, Le Havre, Lisbonne, Liverpool,Marseille, Messine, Naples, Rotterdam, Rouen, Trieste, Venise, Vigo

7. diversifiée avec industries ducaoutchouc et des matières plastiques

Barcelone, Birmingham, Clermont-Ferrand, Enschede, Florence, Hanovre, Karlsruhe,Liège, Nantes, Padoue, Porto, Turin

8. diversifiée

Amsterdam, Anvers, Berlin, Bilbao, Bologne, Bruxelles, Coblence, Copenhague,Cordoue, Dresde, Édimbourg, Genève, Grenoble, Helsinki, Lausanne, Leipzig, Lille,Milan, Munich, Murcie, Nuremberg, Osnabrück, Séville, Tarragone, Tours, Vienne,Zurich

9. très diversifiéeFrancfort, Fribourg, Göteborg, Graz, Grenade, Lyon, Madrid, Oslo, Palerme, Palma deMajorque, Paris, Tampere, Valladolid, Vérone

10. complètement diversifiée Stockholm, Strasbourg

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L’analyse comparative des villes euro-péennes a établi leurs positions relativesselon certains des aspects majeurs deleur développement et de leur ouvertureeuropéenne. Ces positions relativesdéterminent leurs chances de développe-ment respectif dans le système qu’ellesforment et qui constitue l’armature duterritoire européen. Les indicateurs ontété sélectionnés de manière à couvrir laplupart des différents aspects du déve-loppement urbain, et à permettre descomparaisons directes. On pourrait com-pléter et enrichir le corpus d’indicateurs,mais il est probable que cela n’entraîne-rait pas de bouleversement majeur dansles résultats trouvés, tout au plus desnuances. Le but de l’analyse n’était pasde donner une description exhaustive,mais bien d’identifier les composantesd’une organisation de l’ensemble du sys-tème de villes.

Une hiérarchie fonctionnelle se dégageà partir de la fréquence et du niveau dedispersion des fonctions qui favorisent lerayonnement européen. Certaines sontreprésentées à tous les niveaux de la hié-rarchie urbaine. Presque toutes les villesde plus de 200 000 habitants accueillentau moins quelques fonctions peu sélec-tives et donc très diffuses à ce niveau dusystème urbain comme des foires et dessalons spécialisés, des congrès, du tou-risme urbain, des sites culturels derenommée, des centres universitaires,des aéroports… Cette diversificationgénérale des fonctions des grandes villesest en grande partie due au développe-ment des transports et des échanges. Ellea également été amplifiée par des politi-ques volontaristes issues des nouvelles

gouvernances urbaines des années 1990,par lesquelles chaque ville, visant àaccroître son rayonnement international,se dote des infrastructures et servicesnécessaires à ses ambitions. Toutefois,même pour ces fonctions devenuespresque banales, les économies d’agglo-mération et de réseaux créent des pro-cessus de renforcement mutuelentraînant leur développement polarisédans les plus grandes villes. La taille etl’héritage historique des structuresurbaines et de leurs réseaux apparais-sent toujours comme primordiales pourla présence significative de ces fonctions.Une hiérarchie articulant le niveaunational et les niveaux urbains à l’inté-rieur de chaque pays, discrimine lesvilles et leur insertion dans le systèmeurbain majeur européen.

Des fonctions de commandement oud’organisation plus sélectives, comme lessièges sociaux des grandes entreprises,les places financières, la recherche etl’édition scientifique, renforcent ce phé-nomène de polarisation et de hiérarchi-sation tout en spécialisant les plusgrandes métropoles dans des domainescomplémentaires. Mises à part Londreset Paris, toutes les grandes villes bénéfi-ciant d’un fort rayonnement se spéciali-sent dans des secteurs particuliers(finances et grands groupes, foires etsalons ou congrès et tourisme urbain…).

Quelques villes moins grandes, par-fois même de moins de 200 000 habi-tants, sont très spécialisées dans desfonctions portuaires ou universitaires etde recherche, ou touristiques ou encored’accueil de grandes institutions. Si laspécialisation trop poussée freine le 73

VERS UNE «VILLE GLOBALE» EUROPÉENNE?

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renouvellement des structures urbaines,car les secteurs stratégiques d’au-jourd’hui deviendront matures ou obso-lètes dans l’avenir, elle est peuprononcée pour les villes de notre étude.Le maintien d’une certaine diversitédans les fonctions de chaque ville facilitele renouvellement plus régulier de struc-tures urbaines ainsi plus flexibles.

Aucun des modèles de développementurbain n’est meilleur qu’un autre, et leréseau urbain européen tire sa dyna-mique de la réunion de cette diversité devilles. Chaque type de ville possède unrôle variable dans l’émergence desinventions, la diffusion des innovationsou dans le maillage de la desserte du ter-ritoire, ceci dans les différents domaineset à plusieurs échelles. Même si les villestirent leur singularité des contextes his-toriques propres à chacune, il est certainqu’aucune d’entre elles ne fonctionne iso-lément. Plus que jamais aujourd’hui,elles puisent les sources de leursrichesses dans leur insertion dans lesréseaux et de la dynamique du systèmeurbain européen dans son ensemble. Ledéveloppement de ces réseaux ne sedécrète toutefois pas, mais il peut êtresoutenu à travers les politiques secto-rielles réticulaires et l’aménagement desvoies de communication et d’échanges.

L’accessibilité est un facteur majeurdu développement de l’intégration dansle système des villes. Les périphéries nese situent pas forcément aux marges duterritoire européen, et en son cœurmême existent des villes encore malreliées avec l’ensemble. L’accessibilitéoppose les très grandes métropoles euro-péennes, très bien reliées entre elles, etun réseau d’autres villes moins bienconnectées à cette armature centrale.Des lignes transversales plus perfor-mantes, à travers notamment le projetde réseau de transport transeuropéen,devraient en partie rééquilibrer et com-pléter cette mise en réseau.

Si l’on n’y prend pas garde en effet, ladynamique spontanée du systèmeurbain européen peut s’orienter vers une«ville globale » européenne n’intégrantqu’un nombre limité de villes et oùseules des classes de population privilé-giées participeraient aux activités duréseau dominant. Ce serait comme si laville globale autour de New York, Tokyoet Londres décrite par S. Sassen (1996)se reproduisait à l’échelle de l’Europe.Les villes petites et moyennes sontmenacées par cette concentration crois-sante des fonctions internationales.

Même si l’approche développée dansnotre étude se limite à l’étude du réseauurbain majeur, les autres échelles des ter-ritoires, qui participent à créer et soutenirces réseaux, observent des processussimilaires de cloisonnement. À l’intérieurmême des agglomérations, malgré la miseen place d’organisations politiques visantà leur cohésion, les systèmes locaux sontsouvent très fragmentés, voire concur-rents. Le développement des réseaux doitpouvoir se penser et s’articuler à toutesles échelles depuis l’intraurbain jusqu’àl’interurbain entre villes proches et loin-taines, en passant par les réseaux régio-naux des villes moyennes et petites. Lescontiguïtés par les réseaux ne doiventpas s’opposer aux continuités spatialesde proximité qui évitent les fragmenta-tions et les discontinuités, mais aucontraire les renforcer. De nombreusesréflexions depuis dix ans (Datar, 1991),semblent commencer à transformer lesoutils politiques qui tentent de lesréguler, car le polycentrisme ne doit pasrester qu’un concept vide, mais traiter àla fois des développements locaux, deleurs échanges et de leurs interfaces.Penser les réseaux de villes et de terri-toires articulés à toutes les échelles, oumême penser de nouveaux « territoiresréticulaires» est un des enjeux du déve-loppement équilibré des villes euro-péennes.

Les villes européennes

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REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES

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AnnexesAnnexes

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LE RECUEIL DES DONNÉES

L’élaboration d’une base de donnéessur les villes européennes nécessite desindicateurs comparables. Les donnéesdisponibles sur les villes d’Europe sontrares et souvent très éparpillées.

À l’heure actuelle, seuls Eurostat(Office statistique des Communautéseuropéennes) et les instituts de statisti-ques nationaux proposent des donnéesfiables avec des définitions d’indicateursde plus en plus harmonisées.

Si l’un des objectifs de l’Audit urbainest de parvenir à constituer un systèmed’informations harmonisées pour lesagglomérations, c’est que pour l’instant,Eurostat publie essentiellement desinformations nationales et régionales ;les quelques informations publiées auniveau communal (NUTS 5) ne concer-nent que la démographie (base SIRE) etsont fort onéreuses.

Tous les pays de l’Union européenne(y compris la Suisse et la Norvège) effec-tuent des recensements tous les dix ansenviron, sauf le Danemark qui a suivijusqu’en 1970 un rythme quinquennal etl’Irlande qui continue de suivre ce mêmerythme depuis 1946.

Une majorité de pays de l’Union euro-péenne utilise, comme en France, laméthode classique de recensement : lesinformations sont recueillies par l’inter-médiaire de questionnaires remis à lapopulation. La méthode des registres estpratiquée par le Danemark, la Suède, laFinlande et les Pays-Bas : les informa-tions sur la population sont issues deregistres permanents tenus par lesmunicipalités où chaque habitant doitdéclarer tout changement de domicile oude situation.

Les résultats des recensementsrécents (1999, 2000 et 2001 selon lespays) ne sont pas encore tous publiés.Néanmoins, les instituts de statistiquesnationaux ou régionaux (comme en

Allemagne) sont de plus en plus nom-breux à mettre en ligne des données à lacommune, voire même parfois agrégéesaux agglomérations. Il faut alors s’as-surer que les indicateurs sont compara-bles en vérifiant les définitionsproposées, ce qui est de plus en plus sou-vent le cas, tout au moins pour les indi-cateurs démographiques. C’est pourcette raison (indépendamment de leurcoût) qu’ils n’ont pu être utilisés dans lecadre de cette étude que pour la popula-tion récente et à des fins d’analyse com-plémentaire sur les évolutions récentesdans certaines villes.

Quelques organismes internationauxproduisent des bases de données ou desétudes spécialisées qui peuvent semblerexhaustives sur le domaine. Mais lesdonnées ne recouvrent jamais l’ensembledes villes de l’étude. Il a donc toujoursfallu compléter les données par d’autressources, plus locales, d’information, engénéral les sites Internet des villes.

La quasi-totalité des villes étudiéesont un site Internet. Tous les sites don-nent au moins des informations sur l’his-toire de la ville, sur son patrimoinetouristique et culturel. Les plus grandesvilles proposent généralement des don-nées sur la démographie, l’environne-ment, l’économie, la culture, etc.Certaines ont même un lien vers un siteentièrement dédié aux statistiques de laville, voire de l’agglomération. D’autresencore proposent des sites plus orientésvers les activités économiques, à destina-tion des investisseurs. À partir de ceséléments, indépendamment de la consti-tution de la base de données sur les 15indicateurs retenus, un dossier a étéconstitué sur chacune des villes. Cesdonnées ont été utilisées pour vérifier lafiabilité des données produites par lasource principale et pour compléter labase principale, dans la mesure où lesdonnées étaient cohérentes. Elles ontégalement servi à constituer une base de

Les villes européennes

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données qualitatives qui a permis deréaliser les cartes sur les activités écono-miques des villes.

Dans tous les cas, n’ont été retenusque les indicateurs dont les donnéesnous semblaient fiables et homogènes(définitions identiques), d’où le nombrerestreint d’indicateurs sélectionnés pourl’ensemble des 180 villes. En effet, unetelle étude oblige à adopter la recherchedu plus grand dénominateur commun, cequi entraîne souvent l’abandon de nom-breuses informations locales. De ce fait,certains indicateurs pressentis, comme,par exemple, un indicateur sur la cultureregroupant des variables comme lesbibliothèques, les films de cinémas, lesspectacles organisés dans la ville, n’ontpu être retenus.

Pour certains indicateurs, il a parfoisfallu explorer plusieurs sources. En com-parant les données issues de différentessources, ces données apparaissaientcontradictoires pour certaines villes.Nous avons donc été amenés à choisircelle qui semblait la plus fiable. Deuxexemples sont à cet égard édifiants.

Pour les foires et salons, nous avonscomparé les informations données parplusieurs organismes : The EuropeanMajor Exhibition Centres Association(EMECA), l’Union des foires internatio-nales (UFI) et celles de la Chambre decommerce et d’industrie de Paris (CCIP).L’UFI et l’EMECA ne présentent que lesfoires internationales organisées par l’unde leurs membres adhérents. La CCIPannonce les foires et salons européens

susceptibles d’intéresser les entreprisesfrançaises en tant que visiteur ou expo-sant. Le choix final de ne retenir que labase de la CCIP repose sur le fait qu’elleétait plus complète, tout en sachantqu’elle est très orientée par rapport auxintérêts des entreprises françaises.

Pour les grands groupes européens,nous avons dans un premier tempspensé pouvoir utiliser le fichier des 500premiers groupes européens selon lechiffre d’affaires, toutes activités confon-dues, de Dun & Bradstreet. Ce fichiers’est révélé inutilisable, car la définitiond’un groupe n’était pas homogène, nimême le chiffre d’affaires (parfois conso-lidé, parfois non). Nous avons ensuiteexploré des classements publiés dansdiverses revues ou encyclopédies. Endéfinitive, nous avons choisi le classe-ment, publié annuellement par Forbes,des 500 premiers groupes étrangers(siège social hors des États-Unis).Reconnu internationalement par lesinvestisseurs, ce classement, comme toutclassement, n’en est pas moins criti-quable.

Certains indicateurs ne peuvent avoirqu’une fiabilité relative, compte tenu dufait que les données proviennent essen-tiellement d’enquêtes qui ne sont pasréalisées exactement dans les mêmesconditions, ni aux mêmes dates. C’est lecas du tourisme, domaine pour lequelseule la définition de «nuitée touris-tique» apparaît comparable, mais où lesconditions de recueil de données sontsouvent hétérogènes.

79

Annexes

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LES SOURCES DES DONNÉES

Sur chaque carte n’a été mentionnéeque la source principale qui a permis deconstituer l’essentiel de la base de don-nées pour l’indicateur cartographié. Ci-après, la source principale est détailléeet les sources complémentaires sont indi-quées.

L’évolution de la population de 1950 à 1990La base de données GEOPOLIS* est

la seule base existante sur les popula-tions de l’ensemble des agglomérationsdu monde. Elle fournit des statistiquessur la population totale estimée en 1950,1960, 1970, 1980 et 1990 des aggloméra-tions. Ce sont les données de cette basequi ont été utilisées pour déterminer laliste des agglomérations de plus de 200 000 habitants (carte 2). Elle a égale-ment été utilisée pour réaliser la carte dela population de l’ensemble des villeseuropéennes (carte 1).

* MORICONI-EBRARD F. (1994).Geopolis. Pour comparer les villes dumonde. Paris : Anthropos, coll. «Villes »,246 p.

La population en 2000Les données des derniers recense-

ments nationaux ont été utilisées pourconstruire la base. Les données ne sontdonc pas toutes de la même année :1999, 2000 ou 2001 selon les pays. Laplupart des offices nationaux de statisti-ques ont mis en ligne des banques dedonnées statistiques comportant auminimum des données démographiquesau niveau NUTS 5 (commune pour laFrance). Le nombre d’habitants dechaque agglomération a été obtenu paragrégation du nombre d’habitants descommunes composant l’agglomération(limites de 1990).

Le trafic portuaire de marchandises en 1999La première source utilisée est l’en-

quête annuelle donnant le trafic desports réalisée et publiée annuellementpar le Journal de la marine marchande.Certains ports ne répondant pas à cetteenquête, les données ont été complétéespar les statistiques publiées annuelle-ment sur les 70 premiers ports euro-péens par European Sea PortsOrganisation (ESPO), organisation

Les villes européennes

80

Allemagne 2001

Les 17 offices régionaux de statis-tiques ; complété pour certainesvilles par le site entry.de, mis enplace par l’université libre de Berlinqui donne, entre autres, desinformations de base sur chaquecommune allemande

Autriche 2001 Statistik Austria

Belgique 2001 Institut National de Statistique

Danemark 2000 Danmarks Statistik

Espagne 2001

Instituto Nacional de Estadística(INE), complété pour le pays Basquepar EUSTAT, Autonomous Office ofthe Basque Goverment

Finlande 2001 Statistics Finland

France 1999Institut national de la statistique etdes études économiques (Insee)

Grèce 2001

Hellenic Republic, Ministry ofeconomy and finance, Generalsecretariat of national statisticalservice of Greece, via l’ambassadede Grèce en France

Ireland 2001 Central Statistics Office

Italie 2001 Istituto Nazionale di Statistica (Istat)

Luxembourg 2001Service central de la statistique etdes études économiques (Statec)

Norvège 2001 Statistics Norway

Pays-Bas 2001 Statistics Netherlands

Portugal 2001National Statistical Institute ofPortugal (INE)

Royaume Uni 2001National Statistics, NeighbourhoodStatistics

Suisse 2001 STATWEB Suisse

Suède 2001 Statistics Sweden

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représentant les autorités, les associa-tions et les administrations portuairesvis-à-vis de l’Union européenne. Cesdonnées ont été vérifiées et complétéespar les trafics publiés sur les sitesInternet de chaque port, notammentcelui du port de Rotterdam qui publierégulièrement des statistiques sur lesprincipaux ports de la mer du Nord, plusLe Havre.

Le trafic aérien de passagersLa principale source utilisée provient

de l’Airports council international (ACI),association internationale dont l’objectifest de renforcer la coopération entre lesaéroports membres. Chaque année, ilpublie une classification des aéroports,notamment en fonction du nombre totalde passagers transportés (embarqués,débarqués et transit). Ces données ontété vérifiées et complétées par les infor-mations disponibles sur le site Airlinedata (Data Base Products, Inc.), ainsique par les trafic publiés sur les sites desaéroports.

L’accessibilitéLa source utilisée est le site Amadeus

(Amadeus Global Travel DistributionS.A.) pour l’avion et quelques liaisons entrain données automatiquement par lesite (ce phénomène est très marqué enAngleterre, par exemple quand ondemande Liverpool-Londres, on obtientcomme résultat les horaires de trains).Pour le train, la principale source uti-lisée est European Railway Server. Lesdonnées ont été vérifiées et complétéesavec les données des sites nationaux dessociétés de chemin de fer :

Les grands groupes européensN’ont été pris en compte que les

groupes européens mentionnés dans laliste The International 500, publié par

Forbes (© 2002 Forbes.com™). Cettepublication annuelle recense les 500 plusgrands groupes dont le siège social estsitué hors des États-Unis qui ont eu lesplus forts revenus durant la dernièreannée fiscale, en tenant compte des chif-fres d’affaires, des bénéfices, des actifs etdes valeurs boursières.

Les places financièresPour le nombre de banques, la source

utilisée est The Bankers’ Almanac, divi-sion of Reed Business, part of the ReedElsevier group (© Reed BusinessInformation 2002) qui donne annuelle-ment le rang mondial des banques inter-nationales, en fonction de leurs actifs,par pays.

Les bourses de niveau internationalsont celles qui sont dénommées commetelles dans la plupart des journauxnationaux (comme Le Monde en France)

Allemagne Deutsche Bahn, Travel Service

Autriche ÖBB

BelgiqueThe Belgian National Railways

(NMBS/SNCB)

Danemark Rejseplanen, The Journey Planner (DSB)

Espagne RENFE

Finlande VR Ltd, Finnish Railways

France SNCF

Grèce Hellenic Railways Organisation

Irlande Iarnród Éireann (Irish Rail)

Italie Trenitalia

LuxembourgSociété nationale des chemins de fer

luxembourgeois

Norvège Norwegian State Railways (NSB)

Pays-Bas NS-Groep N.V.

Portugal Caminhos de Ferro Portugueses

Royaume uni UK Raylways on the Net™ Railtrack PLC

Suède Tågplus and Samtrafiken i Sverige AB

Suisse SBB-CFF-FFS

81

Annexes

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ou économiques aussi bien en Europequ’en Amérique du Nord (comme LaTribune et Les échos, en France ouCyberpress économie, au Canada). Lesbourses de niveau européen sont cellesqui sont recensées par la Federation ofEuropean Securities Exchanges (FESE),European Stock Exchange statistics.

Les foires et salons internationauxLa source est le calendrier des foires et

salons en Europe, service en ligne produitpar la direction des congrès et salons de laChambre de commerce et d’industrie deParis (CCIP), établissement public. Ontété retenus les foires et salons se tenanten Europe de août 2002 à juillet 2003. Lesdonnées précisent le type de foire ousalon: réservé aux professionnels, grandpublic ou professionnel ouvert au public.Pour l’agglomération parisienne n’ont étéretenus que les foires et salons men-tionnés comme «européen» ou « interna-tional».

Les congrès internationauxLa données utilisées proviennent de

l’Union des associations internationales(UAI). Les congrès internationauxrecensés par l’UAI sont ceux qui sontorganisés ou soutenus par des organisa-tions internationales ou nationales.Selon les critères de classement strictsde l’UAI, un congrès doit accueillir plusde 300 participants, dont 40% d’étran-gers de plus de 5 nationalités et durer aumoins 3 jours. L’annuaire recensant lescongrès à venir, nous avons choisi d’uti-liser les études statistiques* des congrèsinternationaux qui s’étaient tenus dansles années précédentes. Il faut cepen-dant noter que cette source, dont l’in-térêt principal est le caractèrehomogène, est loin de représenter levolume de congrès, conventions et sémi-naires d’entreprises qui se déroulent

dans les agglomérations, puisqu’en sontexclus les congrès purement nationaux.Les données des études de l’UAI ont étévérifiées et complétées par les informa-tions données sur les sites des villes,toutes celles qui ont un palais descongrès digne de ce nom en vantent lesmérites et les utilisations.

* Statistics on international meetings byGhislaine de Coninck, UAI (annuel, 1993 à 2000)

Les muséesLa première source est le site

d’International council of museums(ICOM), organisation professionnelleindépendante dont l’objectif est de déve-lopper de nouveaux musées et de tisserdes liens entre ceux qui existent. Ce sitenous a permis de trouver pour tous lespays, à l’exception de l’Autriche, un sitenational, généralement produit par l’of-fice national de statistique ou par leministère de la Culture, recensant à laville, les musées du pays ou donnant lesadresses permettant de trouver l’infor-mation. Par exemple, pour la France,c’est la base nationale Muséophile duministère de la Culture qui a été uti-lisée. Elle recense les musées natio-naux, les musées des collectivitésterritoriales et certains musées d’asso-ciation ou de fondation. Les sites desvilles ont fourni les informations pourl’Autriche et ont permis de compléter etvérifier celles qui ont été recueillies surles sites spécialisés.

Les nuitées touristiquesLes sites des offices statistiques natio-

naux et régionaux ont d’abord été uti-lisés. Les données ont été complétées etvérifiées sur les sites des villes ou direc-tement auprès des offices de tourisme ouencore à partir d’études spécialisées surle tourisme, parfois comparatives commecelles menées par l’office belge. Dans unsouci de comparabilité, ces données ne

Les villes européennes

82

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concernent que les nuitées de touristesen hébergement marchand, principale-ment l’hôtellerie.

Les sites culturelsLe nombre de sites repérés et le

nombre d’étoiles qui leur est décernésont issus du site Internet Michelindédié au tourisme. Les sites peuvent êtredes sites historiques, des monuments,des châteaux, des demeures, des édificesreligieux, des parcs scientifiques et tech-niques, des parcs d’attraction, desmusées. Ont également été repérées lesvilles mentionnées dans le Guide VertEurope (Michelin Editions du voyage,2001) et le nombre d’étoiles attribué à laville. Dans ce même guide, on a égale-ment comptabilisé le nombre de festivalset manifestations (danse, musique,théâtre ou cinéma), ainsi que les carna-vals et manifestations traditionnellesmentionnés dans la rubrique « Lesgrandes manifestations en Europe ».

Les étudiantsDe nombreuses sources ont dû être

utilisées :• les instituts régionaux ou nationaux de

statistiques pour l’Allemagne, l’Au-triche, l’Espagne et la Norvège

• les ministères de l’Éducation pour laFinlande, l’Italie et la Suisse

• le site du gouvernement pour leLuxembourg.

• les sites des villes et des universitéspour la Belgique, le Danemark, laFrance, les Pays-Bas, le Portugal, etla Suède

• le site de l’université de Wolver-hampton qui recense toutes les autresuniversités et écoles supérieures duRoyaume-Uni

• le centre de développement de l’ensei-gnement supérieur, Higher Education

Authority (HEA), pour l’Irlande• The Netherlands organization for

international cooperation in highereducation (Nuffic) pour les Pays-Bas

L’édition de revues scientifiquesLes données utilisées sont les revues

scientifiques, éditées en 2000, référen-cées par l’Institute for scientific informa-tion (ISI), entreprise produisant desbases de données sur les publicationsrelatant des résultats de recherches. Lesrevues sont référencées par domaine thé-matique : activités de hautes technolo-gies ; agriculture, biologie, sciencesenvironnementales ; physique, chimie etsciences de la terre ; médecine ; scienceshumaines ; sciences sociales ; activitéscommerciales ; télécommunications etélectronique. La base de données com-prend environ 16 000 revues scientifi-ques internationales dont environ lamoitié sont éditées dans les 17 pays desvilles de l’étude. Malgré son caractèretrès anglophone, cette base apparaît laplus exhaustive.

Les organismes de rechercheLa source utilisée est une des bases

de données de COmunity Research &Development Information Service(CORDIS), © European Communities,2002. Le 5e PCRDT comprend 7 pro-grammes (Quality of Life programme; Information society technologies ;Growth Programme ; Energy, Envir-onment and Sustainable Development; INCO 2 Project Search ; Innovationand SME Programme ; NuclearEnergy Programme - EURATOM) etprès de 6 000 projets de recherche.Les organismes sont aussi bienpublics que privés, de recherche qu’in-dustriels.

83

Annexes

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Les villes européennes

84

LES MÉTHODES POUR CLASSER

LES VILLES

Pour chaque indicateur retenu, unclassement des 180 villes en 6 classes aété réalisé. Ce classement a souvent étéétabli à partir de plusieurs critères.Tous les classements tiennent comptedes discontinuités dans les distributionsstatistiques, lorsqu’elles existent. Les nom-bres de villes de chaque classement sontpeu ou prou en progression géométrique.

La population en 2000La population est représentée en cer-

cles.Le classement ne tient compte que du

nombre d’habitants.

L’évolution de la population de 1950 à 1990La population en 1990 est représentée

en cercles.Le graphique donne la légende des

types à partir de la moyenne de la popu-lation de chaque type en indice, à partirdes valeurs du tableau ci-dessous.

Le classement correspond aux 6 typesd’évolution démographique de 1950 à1990 obtenus d’après une classificationascendante hiérarchique effectué avecune distance de χ2.

La gamme de couleurs est opposée parrapport à la moyenne de l’évolution del’ensemble des villes (les types 1 à 3croissent plus vite que la moyenne).

Le trafic portuaire de marchandisesLes cercles représentent le tonnage de

marchandises embarquées et débar-quées dans chaque port en 1999. Lesvaleurs inférieures à 2 millions detonnes et les villes non portuaires sontreprésentées par des cercles identiques.

Le classement est uniquement fonc-tion du tonnage.

Le trafic aérien de passagersLes cercles représentent le nombre de

passagers embarqués, débarqués et entransit en 2001. Les valeurs inférieuresà 30 000 sont représentées par des cer-cles identiques.

Types 1950 1960 1970 1980 1990

1 100 125 192 250 277

2 100 122 157 180 192

3 100 119 138 148 151

4 100 119 132 129 131

5 100 107 110 108 106

6 100 101 98 89 83

Moyenne 100 116 135 144 149

ClassesNombre de tonnes

en millionsNombre de villes

1 Plus de 300 1

2 60 à 116 4

3 44 à 56 4

4 18 à 36 18

5 2 à 14 28

6Moins de 2 ou ville

non portuaire125

Classes Nombre

d’habitants en milliers

Nombre de villes

1 Plus de 7 000 2

2 3 190 à 4 700 6

3 1 640 à 2860 13

4 1 040 à 1 420 17

5 490 à 960 36

6 80 à 460 105

ClassesNombre de

passagers enmillions

Nombre de villes

1 Plus de 70 2

2 18 à 48 13

3 5 à 15 22

4 1 à 4 25

5 0,2 à 1 49

6 Moins de 0,2 69

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Le classement est uniquement fonc-tion du nombre de passagers.

L’accessibilité en 2002Les cercles représentent le nombre de

villes accessibles en aller et retour dansla journée en avion ou en train, un jourde semaine, à partir de la ville. L’aller etretour doit obligatoirement se faire dansla journée par un seul et même moyen detransport un jour de semaine. Lesdéparts se font à partir de 4h du matin etle retour est impérativement avant 24 h.Le temps passé sur place est d’au moins6 heures. Le jeudi a été retenu commejour type en faisant attention de ne pasprendre de jour férié ou de lendemain depont. La possibilité d’un aller et retouren avion a toujours été recherchée enpremier. Si aucun aller-retour n’est pos-sible en avion (en général villes sansaéroport), la possibilité en train a alorsété recherchée. Les connexions intermo-dales entre l’avion et le train, ou l’avionet le bus ne sont pas prises en compte.

Le classement est fonction du nombred’allers et retours vers des villes natio-nales (poids = 1) et du nombre d’allers etretours vers des villes étrangères(poids = 2).

Les grands groupes européensLes cercles représentent le nombre de

sièges sociaux cumulé par ville en 2000.Les limites des agglomérations n’ont

pas été strictement respectées. Certainsgrands groupes dont les sièges sociauxsont en dehors de ces limites ont été

comptabilisés dans l’agglomération laplus proche (moins de 30 km) et la plusaccessible (autoroute). C’est le cas deVolkswagen dont le siège est àWolfsburg, mais qui a été comptabilisé àBrunswick. De même, le siège social deNestlé (Vevey) a été compté à Lausanne,compte tenu de la proximité et de l’im-plantation de Nestlé à Lausanne-même(centre de recherche).

Trois grands groupes n’ont néanmoinspas été pris en compte : Monte DeiPaschi, banque italienne à Sienne ;Statoil, grand groupe norvégien dans ledomaine du pétrole et du gaz, dont lesiège social est à Stavanger, loin d’Oslo ;STMicroelectronics, dont le siège est enFrance dans l’Ain, malgré sa proximitéavec Genève.

Le classement est à la fois fonction dunombre de groupes dans chaque ville(premier classement) et des chiffres d’af-faires cumulés (second classement). Lesrangs obtenus ont été additionnés etdivisé par 2 pour obtenir le classementfinal.

La classe 6 comporte toutes les villespour lesquelles aucun siège social n’a étérecensé.

Les places financièresLes cercles représentent le nombre de

banques internationales en 2002.Le classement est fonction d’un

nombre de points : ville réputée commeétant la capitale financière du pays (50points), bourse de niveau international 85

Annexes

Classes Nombre de points Nombre de villes

1 207 1

2 127 à 187 4

3 150 à 164 10

4 101 à 148 31

5 50 à 98 44

6 2 à 49 90

ClassesClasses /

nombre degroupes

Classes / auxchiffres

d’affaires

Nombre devilles

1 1 1 2

2 2 ou 3 3 ou 2 4

3 3 ou 4 3 7

4 4 ou 5 4 15

5 5 5 32

6 6 6 120

Page 86: LES VILLES EUROPÉENNES - mgm.fr · Il y a plus de dix ans, ... puissance économique effective. Le poids économique des villes est en effet un fac-teur difficilement mesurable car

(50 points), bourse de niveau européen(20 points) et enfin d’un nombre depoints égal au nombre de banques.

Les nuitées touristiquesLes cercles représentent le nombre de

nuitées touristiques en hébergementmarchand. Les valeurs inférieures à500 000 sont représentées par des cer-cles identiques.

Le classement est fonction du nombrede nuitées.

Les foires et salons internationauxLes cercles représentent le nombre de

foires et salons. Les valeurs inférieures

à 5 sont représentées par des cerclesidentiques.

Le classement est fonction du nombrede foires et salons (premier classement)et du pourcentage de foires et salonsréservés aux professionnels (second clas-sement). Les rangs obtenus ont été addi-tionnés et divisé par 2 pour obtenir leclassement final.

Les congrès internationauxLes cercles représentent le nombre

moyen annuel de congrès internationaux(1993-2000). Les villes de la classe 5n’apparaissant pas tous les ans dans lesclassements de l’UAI, sont représentéespar des cercles de taille identique. Lesvilles de la classe 6 dans lesquels aucuncongrès international n’a été recensé surla période sont également représentéespar des cercles de même taille.

Le classement est fonction du nombrede congrès, mais tient également comptedes rangs moyens annuels obtenus par

Les villes européennes

86

Classes Nombre de points Nombre de villes

1 358 à 579 3

2 224 à 267 6

3 90 à 191 16

4 41 à 72 21

5 25 à 39 33

6 5 à 24 101

Classes Nombre de nuitées

en millions Nombre de villes

1 36 à 44 2

2 10 à 15 5

3 4 à 9 24

4 2 à 4 27

5 0,5 à 2 46

6 Moins de 0,5 76

Classes Classes /

nombre defoires

Classes / au% de foires

réservées auxprofessionnels

Nombre devilles

1 1 2 1

2 2 à 4 1 à 3 9

3 3 à 5 1 à 3 16

4 2 à 4 4 à 5 23

5 5 4 à 5 27

6 6 6 103

Classes Nombre

de congrès Rang moyen

européen Rang moyen

mondial

Rang mondial organisation

internationale

Nombre de villes

1 288 1 1 1 1

2 177 à 191 3 3 entre 2 et 4 3

3 106 à 130 entre 6 et 8 entre 6 et 12 entre 7 et 9 4

4 65 à 85 entre 11 et 19 entre 15 et 33 entre 13 et 34 10

5 (50) entre 23 et 48 entre 36 et 63 entre 30 et 54 33

6 (10) 101

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chaque ville aux trois classements sui-vants : le rang européen de l’ensembledes congrès internationaux, le rang mon-dial pour ces mêmes congrès et le rangmondial des congrès organisés par desorganisations internationales.

Les muséesLes cercles représentent le nombre de

musées. Les valeurs de Paris et Londresont été mises à 200 (leur nombre réel demusées est vraisemblablement comprisentre 150 et 200). Les valeurs inférieuresà 10 sont représentées par des cerclesidentiques.

Dans un premier temps, on a compta-bilisé le nombre de musées pour chaqueville. Puis, on a comptabilisé le nombrede musées et le nombre d’étoiles qui leurétait décerné, mentionnés dans le GuideVert Europe (Michelin Éditions duvoyage, 2001) ou sur le site Michelindédié au tourisme. Les musées derenommée internationale sont à la foisceux qui ont 3 étoiles dans le GuideMichelin et ceux définis comme tels parune étude de l’ICOM (InternationalCouncil of Museums). Les autres muséesde ces deux listes ont été considéréscomme des musées ayant au moins unerenommée nationale.

Le classement est fonction du nombred’étoiles (N points), du nombre de muséesmentionnés par Michelin (pour 1 000), dunombre de musées de renommée interna-tionale (10 points par musée), du nombrede musée de renommée nationale (5 points par musée).

Les sites culturelsLes cercles représentent le nombre de

sites culturels. Les valeurs inférieures à10 sont représentées par des cerclesidentiques.

Le classement est fonction du nombred’étoiles cumulé par les sites recensésdans chaque agglomération, auquel a étérajouté 100 points par site exceptionnel,30 par grand festival ou grand carnaval,10 par grande manifestation, 30 parétoile pour la ville-même, 10 pour lesvilles sans étoile (premier classement) etdu nombre de sites touristiques danschaque ville (second classement). Lesrangs obtenus ont été additionnés etdivisés par 2 pour obtenir le classementfinal.

Les étudiantsLes cercles représentent le nombre

d’étudiants. Les données inférieures à10 000 sont représentées par des cerclesidentiques.

87

Annexes

Classes Nombre de points Nombre de villes

1 Plus de 100 2

2 70 à 92 3

3 39 à 55 7

4 22 à 37 20

5 11 à 20 59

6 Moins de 11 89

Classes Classes /nombred’étoiles

Classes /nombre de

sites

Nombre devilles

1 1 1 1

2 2 1 3

3 3 ou 4 2 ou 3 14

4 3, 4 ou 5 3, 4 ou 5 24

5 4, 5 ou 6 4, 5 ou 6 33

6 5 ou 6 5 ou 6 104

ClassesClasses /nombre

d’étudiants

Classes / %d’étudiants dans

la population

Nombre devilles

1 3 ou 4 1 2

2 1, 2, 3, ou 4 6, 5, 3 ou 2 8

3 2, 3, 4 ou 5 6, 5, 4 ou 3 15

4 3, 4 ou 5 6, 5 ou 4 34

5 4 ou 5 6 ou 5 44

6 5 ou 6 6 ou 5 77

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Les villes européennes

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Le classement est fonction du nombred’étudiants (premier classement) et dunombre d’étudiants rapporté à la populationen 2000 (second classement). Les rangsobtenus ont été additionnés et divisés par 2pour obtenir le classement final.

L’édition de revues scientifiquesLes cercles représentent le nombre de

revues scientifiques éditées. Les valeursnulles (aucune revue éditée) sont repré-sentées par des cercles de taille identique.

Le classement est fonction du nombrede revues éditées.

Les organismes de rechercheLes cercles représentent le nombre

cumulé par ville d’unités de recherchepubliques et privées ayant participé ouparticipant à un projet européen dans lecadre du 5e PCRDT.

Le classement est uniquement fonc-tion du nombre d’organismes.

Classes Nombre de revues Nombre de villes

1 Plus de 380 2

2 141 à 253 3

3 72 à 94 3

4 19 à 48 12

5 1 à 13 65

6 Aucune 95

Classes Nombre d’unités de recherche

publiques et privéesNombre de villes

1 1 450 et 2 346 2

2 518 à 960 10

3 207 à 475 23

4 99 à 194 33

5 20 à 97 72

6 Moins de 20 40

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TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

COMPARER LES VILLES EUROPÉNNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Quinze ans après les premières études . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Classement synthétique et analyse des positions relatives des villes . . . . . 10

Structures nationales et intégration européenne du réseau de villes . . . . . 12

Le concept de la ville en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Sélection des villes et des indicateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

LES 180 AGGLOMÉRATIONS : ANALYSE COMPARATIVE . . . . . . . . . . . . . . . 17

1. Le semis des villes européennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2. La dynamique des villes européennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3. Les villes, ports de commerce maritime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

4. Villes et aéroports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

5. L’accessibilité des agglomérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

6. Les sièges des grands groupes européens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

7. Les places financières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

8. Le tourisme urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

9. Les foires et salons internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

10. Les congrès internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

11. Les musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

12. Le patrimoine culturel des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

13. Les étudiants des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

14. L’édition de revues scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

15. Les réseaux de la recherche européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

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Les villes européennes

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RAYONNEMENT ET SPÉCIALISATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Le classement des 180 agglomérations selon les fonctions internationales 50

Niveau de rayonnement et taille des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Éléments de spécialisation dans la mise en réseau des villes . . . . . . . . . . . . . 61

La diversification de l’économie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

La diversité industrielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

VERS UNE «VILLE GLOBALE» EUROPÉENNE? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Le recueil de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Les sources de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

Les méthodes pour classer les villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

TABLE DES CARTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

LISTE DES TABLEAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

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Carte A. La population des villes européennes en 1990 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Carte B. Les agglomérations d’Europe occidentale de plus de 200 000 habitants en 1990 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Carte 1. La population en 2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Carte 2. Évolution de la population des villes de 1950 à 1990 . . . . . . . . . . . . . 21

Carte 3. Le trafic des ports maritimesen 1999 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Carte 4. Le trafic de passagers des aéroports en 2001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Carte 5. L’accessibilité des agglomérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Carte 6. Les sièges des grands groupes européens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Carte 7. Les places financières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Carte 8. Nombre de nuitées touristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Carte 9. Nombre de foires et salons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Carte 10. Nombre annuel de congrès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Carte 11. Nombre de musées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Carte 12. Nombre de sites et grandes manifstations culturels . . . . . . . . . . . . . 41

TABLE DES CARTES

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Les villes européennes

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Carte 13. Nombre d’étudiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Carte 14. Nombre de revues scientifiques éditées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Carte 15. Les réseaux de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

Carte 16. Classement des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Carte 17. Niveau de rayonnement et taille des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Carte 18. Éléments de spécialisation dans la mise en réseau des villes . . . . . 63

Carte 19. Niveau de rayonnement et pôles économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Carte 20. La diversité industrielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

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Tableau 1. Les revues scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Tableau 2. Répartition des villes par pays et par classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Tableau 3. Points obtenus par les 179 agglomérations sur les 15 indicateurs . 52

Tableau 4. Classes des 34 agglomérations allemandes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

Tableau 5. Classes des 32 agglomérations britanniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

Tableau 6. Classes des 30 agglomérations françaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Tableau 7. Classes des 24 agglomérations de la péninsule Ibérique . . . . . . . . 55

Tableau 8. Classes des 22 agglomérations italiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Tableau 9. Classes des 17 agglomérations du Bénélux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Tableau 10. Classes des 9 agglomérations autrichiennes et suisses . . . . . . . . . 55

Tableau 11. Classes des 8 agglomérations scandinaves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Tableau 12. Classes des 2 agglomérations grecques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Tableau 13. Répartition des villes par classe selon les indicateurs et selon la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Tableau 14. Écart entre le classement selon les indicateurs et le classement selon la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Tableau 15. Nombre de villes selon l’écart entre le classement sur les 15 indicateurs et le classement de la population en 2000 . 58

Tableau 16. Écart des 34 agglomérations allemandes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Tableau 17. Écart des 32 agglomérations britanniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Tableau 18. Écart des 30 agglomérations françaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

LISTE DES TABLEAUX

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Les villes européennes

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Tableau 19. Écart des 24 agglomérations de la péninsule Ibérique . . . . . . . . . 60

Tableau 20. Écart des 22 agglomérations italiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Tableau 21. Écart des 17 agglomérations du Bénélux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Tableau 22. Écart des 9 agglomérations autrichiennes et suisses . . . . . . . . . . 60

Tableau 23. Écart des 8 agglomérations scandinaves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Tableau 24. Écart des 2 agglomérations grecques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Tableau 25. Répartion des villes selon le classement de la population et les types de la carte 18 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

Tableau 26. Pôles d’activité économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Tableau 27. Répartition des villes par pôle d’activité et niveau de rayonnement 66

Tableau 28. Part de la valeur ajouté sectorielle dans l’industrie manufacturièredes 15 pays de l’Union européenne en 1997 (en % du total) . . . . . 67

Tableau 29. Les principales activités manufacturières de l’Union européenne en termes d’emplois (plus d’un million en 1995) . . . . . . . . . . . . . . 68

Tableau 30. Nomenclature utilisée pour le codage des activités industrielles . 69

Tableau 31. Répartition des villes par type d’activité industrielle (selon la carte 20) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72