1
6 actualités Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011 L’Ordre des pharmaciens apporte sa contribution aux Assises du médicament mises en œuvre par Xavier Bertrand, en se plaçant dans la droite ligne des missions qui sont les siennes : veiller à la compétence et à l’indépendance des pharmaciens, ainsi qu’à la sécurité de leurs actes. R éunis à la suite de “l’affaire Mediator ® ” par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, les groupes de travail des Assises du médicament planchent depuis 3 mois. Dans le cadre de cette réflexion, l’Ordre natio- nal des pharmaciens publie sa contribution : 26 propositions, organisées en sept thèmes. Son ambition est de contribuer à une évolution permettant de réduire le risque, de restaurer la confiance dans le système et, enfin, d’améliorer ce dernier. La pharmacovigilance Les pharmaciens se situent, estime Isabelle Adenot, prési- dente de l’Ordre, « en pole position pour la vigilance » et doivent, si nécessaire, alerter les autorités et les industriels sur les effets indésirables ou inat- tendus pouvant être causés par un médicament ou un dispositif médical. Or, ils ne sont à l’ori- gine que de 15 % des notifica- tions. Pour augmenter ce taux, et faciliter le retour – au notifica- teur – du suivi des signalements, l’Ordre suggère la création d’un comité indépendant de recours. Les notifications de pharmaco- vigilance pourraient également figurer dans le dossier pharma- ceutique (DP) et le futur dossier médical personnel (DMP). Enfin, le pharmacien pourrait étendre ses déclarations de pharmaco- vigilance aux médicaments qu’il n’a pas délivrés personnelle- ment. Quant au “hors-AMM”, il s’agit de « l’encadrer pour qu’il reste dans les besoins de santé publique. Pour cela, décloison- ner les diverses commissions compétentes, et augmenter l’information du patient ». Puis, la transparence L’Ordre affirme sa volonté de restaurer la confiance du public envers le médicament et les professionnels de santé. Cela passe par une meilleure transparence concernant les rapports d’influence de l’industrie et les liens d’intérêt des experts via la proposi- tion d’une normalisation de la déclaration publique d’intérêt entre toutes les instances ou encore un meilleur suivi des référentiels de certification de la visite médicale pour garantir la justesse des informations sur les produits de santé. L’Ordre propose aussi, pour rendre l’information sur le médicament accessible au public, de créer une base de données regroupant tous les documents officiels relatifs aux médicaments. Côté industrie pharmaceu- tique, il prône un renforce- ment de l’indépendance des pharmaciens responsables, qui « doivent pouvoir assurer leur devoir d’alerte tout en étant à l’abri des pressions ». Des correspondants, similaires aux “correspondants informa- tiques et libertés” – protégés de sanctions injustifiées de la part de leurs employeurs – pourraient voir le jour. L’institution est, dans le même temps, soucieuse « d’améliorer la prise en charge des patients par une formation de qualité et objective des professionnels de santé ». Elle propose, pour « développer l’esprit critique » de ceux-ci, d’inclure les vigi- lances sur le médicament dans la formation initiale des profes- sionnels, de développer de la même façon leur culture “santé publique” (connaissance des derniers accidents sanitaires). Elle demande enfin « la publi- cation des décrets d’applica- tion de l’article 59 relatif au développement professionnel continu (DPC) de la loi HPST » et suggère que la participation au financement de formations et de programmes de DPC par les industries des produits de santé ne soit autorisée que « sous réserve de non-exclu- sivité et de transparence des financements ». Alain Noël Journaliste, Paris (75) [email protected] Pour en savoir plus www.sante.gouv.fr/ assises-du-medicament,8167.html Profession L’Ordre fait 26 propositions aux Assises du médicament © DR Les vocations humanitaires encouragées L’OCP lance, en 2011, la deuxième édition de sa bourse humanitaire qui récompense un projet porté par des étudiants en pharmacie. Celui-ci doit être à caractère humanitaire et bénéficier à une structure installée à l’étranger dans le domaine de la santé (hôpital, dispensaire, pharmacie…). L’équipe gagnante se verra remettre 5 000 euros pour le mener à bien. L’association Lafi Bafa de Tours (37), gagnante 2010, a pu, grâce à cette bourse, développer un projet de formation à l’hygiène au sein d’un poste de santé africain. Pour participer, il suffit de télécharger le formulaire de candidature sur site pharmag.fr avant le 7 novembre 2011. Résultat en décembre 2011. Élisa Derrien Bourse Giphar lance son magazine grand public Giphar Magazine est disponible à partir du 1 er juin 2011 dans toutes les pharmacies du groupement. S’il s’adresse au grand public, les clients de l’officine, ce magazine met en avant un « positionnement résolument éthique » avec un contenu validé par des professionnels de santé. E. D. Groupement

Les vocations humanitaires encouragées

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les vocations humanitaires encouragées

6actualités

Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011

L’Ordre des

pharmaciens apporte

sa contribution aux

Assises du médicament

mises en œuvre

par Xavier Bertrand, en

se plaçant dans la droite

ligne des missions

qui sont les siennes :

veiller à la compétence

et à l’indépendance

des pharmaciens,

ainsi qu’à la sécurité

de leurs actes.

Réunis à la suite de “l’affai re Mediator®” par le ministère du Travail,

de l’Emploi et de la Santé, les groupes de travail des Assises du médicament planchent depuis 3 mois. Dans le cadre de cette réflexion, l’Ordre natio-nal des pharmaciens publie sa contribution : 26 propositions, organisées en sept thèmes. Son ambition est de contribuer à une évolution permettant de réduire le risque, de restaurer la confiance dans le système et, enfin, d’améliorer ce dernier.

La pharmacovigilance Les pharmaciens se situent, estime Isabelle Adenot, prési-den te de l’Ordre, « en pole position pour la vigilance » et doivent , si nécessaire, alerter les autorités et les industriels sur les effets indésirables ou inat-tendus pouvant être causés par un médicament ou un dispositif médical. Or, ils ne sont à l’ori-

gine que de 15 % des notifica-tions. Pour augmenter ce taux, et faciliter le retour – au notifica-teur – du suivi des signalements, l’Ordre suggère la création d’un comité indépendant de recours. Les notifications de pharmaco-vigilance pourraient également figurer dans le dossier pharma-ceutique (DP) et le futur dossier médical personnel (DMP). Enfin, le pharmacien pourrait étendre ses déclarations de pharmaco-vigilance aux médicaments qu’il n’a pas délivrés personnelle-ment. Quant au “hors-AMM”, il s’agit de « l’encadrer pour qu’il reste dans les besoins de santé publique. Pour cela, décloison-ner les diverses commissions compétentes, et augmenter l’information du patient ».

Puis, la transparenceL’Ordre affirme sa volonté de restaurer la confiance du public envers le médicament et les professionnels de santé. Cela passe par une meilleure transparence concernant les rapports d’influence de l’indus trie et les liens d’intérêt des experts via la proposi-tion d’une normalisation de la déclaration publique d’intérêt entre toutes les instances ou encore un meilleur suivi des référentiels de certification de la visite médicale pour garantir la justesse des informations sur les produits de santé.L’Ordre propose aussi, pour rendre l’information sur le médicament accessible au public, de créer une base de données regroupant tous les documents officiels relatifs aux médicaments.

Côté industrie pharmaceu-tique, il prône un renforce-ment de l’indépendance des pharmaciens responsables, qui « doivent pouvoir assurer leur devoir d’alerte tout en étant à l’abri des pressions ». Des corres pon dants, similaires aux “correspondants informa-tiques et libertés” – protégés de sanctions injustifiées de la part de leurs employeurs – pourraient voir le jour.L’institution est, dans le même temps, soucieuse « d’améliorer la prise en charge des patients par une formation de qualité et objective des professionnels de santé ». Elle propose, pour « développer l’esprit critique » de ceux-ci, d’inclure les vigi-lances sur le médicament dans la formation initiale des profes-sionnels, de développer de la même façon leur culture “santé publique” (connaissance des derniers accidents sanitaires). Elle demande enfin « la publi-cation des décrets d’applica-tion de l’article 59 relatif au développement professionnel continu (DPC) de la loi HPST » et suggère que la participation au financement de formations et de programmes de DPC par les industries des produits de santé ne soit autorisée que « sous réserve de non-exclu-sivité et de transparence des financements ». �

Alain Noël

Journaliste, Paris (75)

[email protected]

Pour en savoir pluswww.sante.gouv.fr/assises-du-medicament,8167.html

Profession

L’Ordre fait 26 propositions aux Assises du médicament

�������������������

� �������� ��

����� ��������� ����

��������������

� ���������

�����������

���������������

� ������ �������� �

����������� ���� ��������������� �

© D

R

Les vocations humanitaires encouragées L’OCP lance, en 2011, la

deuxième édition de sa bourse

humanitaire qui récompense un

projet porté par des étudiants

en pharmacie. Celui-ci doit

être à caractère humanitaire et

bénéficier à une structure installée

à l’étranger dans le domaine

de la santé (hôpital, dispensaire,

pharmacie…). L’équipe gagnante

se verra remettre 5 000 euros

pour le mener à bien.

L’association Lafi Bafa de

Tours (37), gagnante 2010, a pu,

grâce à cette bourse, développer

un projet de formation à l’hygiène

au sein d’un poste de santé

africain.

Pour participer, il suffit

de télécharger le formulaire

de candidature sur site

pharmag.fr avant le

7 novembre 2011. Résultat

en décembre 2011.

Élisa Derrien

Bourse

Giphar lance son magazine grand publicGiphar Magazine est disponible à

partir du 1er juin 2011 dans toutes

les pharmacies du groupement.

S’il s’adresse au grand public,

les clients de l’officine,

ce magazine met en avant un

« positionnement résolument

éthique » avec un contenu

validé par des professionnels

de santé.

E. D.

Groupement