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Lesguemlilets - Freelistetypo.free.fr › meron › new › Guilles.pdf · 2002-04-25 · Lesguemlilets - Free ... Fr

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1. Curieusement ^ en¢n, fac° onde parler ^ ceux qui n'apprecient pasle ton de mes etudes (qui, je le rap-pelle, est volontaire) ne sont nulle-ment scandalises par de tels proposde© s lors ou© ils sont proferes par undes leurs, a© plus forte raison lorsquece dernier est considere comme unûma|ª tre ý. Cela dit, mes ecrits nedeplaisent qu'a© ceux dont je critiqueles ouvrages ou qui se sentent vises.Pour cet abonne a© la û Liste typogra-phie ý d'Internet, par ex. : û La traquea© laquelle [ je me] livre de tous lesprejuges [²] est de salubrite publi-que. ý Et les prejuges en la matie© re ^je vais le demontrer une nouvellefois ^ ne manquent pas. Un typo :û [²] tes ouvrages sont indispensa-bles car ils assurent notre credibiliteaupre© s des generations a© venir ý, etc.

2. û Preservez le style de l'auteursi ce dernier en a un. ý (Le verbeû essayer ý est de trop ici. Le main-tenir, c'est ouvrir la porte a© tous lesexce© s.) Ces propos deW.Gibbs sontcites en epigraphe dans SuggestionstoAuthors of the Reports of the UnitedStates Geological Survey, Seventh Edi-tion, revised and edited byWallaceR.Hansen, U.S. GovernmentPrinting O¤ce :"ññ", p."ãò.

3. < > : Que© saco?² Patience!

EN QUESTION : LA GRAMMAIRE TYPOGRAPHIQUE

Les guillemets("ã juin "ñññ)

Une typographie personnelle est une typo-graphie defectueuse. Seuls les debutants etles imbeciles peuvent l'exiger.

La typographie de la plupart des journauxest resolument arrieree. Elle est tellement in-forme qu'elle detruit en germe le bon gouª t etl'empeª che de s'eduquer.

JanTschichold

E h oui ! Les propos que j'ai cites en epigraphe sont bien deJanTschicholdÃ.Vous pouvez les lire dans Livre et typographie

(Eè ditions Allia, Paris,"ññã), respectivement pages""et"á-"â. Ce nesont d'ailleurs pas les seules insultes de l'auteur. Et ^ je l'ai suffi-samment montre dans mes precedentes etudes ^ il n'est pas seul a©s'exprimer ainsi. Au nom de quoi?

Le fond n'est pas en cause ici, bien au contraire. Lorsque JanTschichold ecrit p."ñ : ûDans le livre meª me, l'oubli de soi est ledevoir supreª me du maquettiste responsable. Il n'est pas le ma|ª tredu texte, mais son serviteur ý, il ne fait que rappeler ce que d'autresn'ont cesse d'enseigner avant lui. Ainsi, Stanley Morison, dans lesPremiers principes de la typographie : ûDans tous les genres durablesd'imprimes, la seule raison d'eª tre de l'imprimeur est de mettre envaleur non pas son talent, mais celui de l'auteur. ý Contrairementa© ce que pensent certains, Morison a non seulement muª rementre£echi a© ses propos, mais ils sont plus que jamais d'actualite.

Dans Suggestions toAuthors of the Reports of the United States Geo-logical Survey,Wolcoot Gibbs explique dans quel esprit les parolesde J.Tschichold et de St.Morison doivent eª tre comprises : û Try topreserve an author's style if he is an author and has a style Ä. ý

Que les aª mes guerrie© res se rassurent, la bataille entre anciens etmodernes, auteurs et typographes, etc., est loin d'eª tre terminee. Etcette nouvelle etude ne va certainement pas calmer le jeu.

û Il n'y a pas, contrairement a© ce que peut faire croire l'expres-sion < le Code typographique >Å (avec un C majuscule comme au<Code Napoleon >) de re© gles franc° aises o¤cielles equivalentes auDictionnaire de l'Academie, mais seulement des marches ou protoco-les <maison > comme les Re© gles typographiques en usage a© l'Imprimerienationale, des manuels de composition a© l'usage des correcteurscomme (le Petit manuel de composition a© l'usage des typographes et des

ß JeanMeron, La Ferte-sous-Jouarre,"ã juin "ñññ.

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1. Andre Jacques, û Petite histoiredes signes de correction typogra-phique ý, Cahiers GUTenberg n� â",decembre "ññð, p. ãä. (Concernant lacomposition de la ¢n de la citation,la© encore : patience!)

2. Je dis bien franc° ais car, nous leverrons, certains de nos amis fran-cophones ont su evoluer et utiliserles signes mis a© leur disposition.

3. Pour Jacques Berthelot (Eè di-tion et techniques editoriales, Lexitec,Hachette technique, Paris, "ññá,p. ðá) : û Les guillemets û et ý sontdits guillemets franc° ais et doivent eª treutilises en priorite, au detriment desguillemets anglais ` et '', auxquels onne doit faire appel dans des textes enfranc° ais que si l'on a besoin de guil-lemets a© l'interieur d'un texte lui-meª me entre guillemets. ý (Voir ega-lement L.Guery, R. Jacquenod, etc.,p."ñ, n. á.) Quant a© ceux qui se per-mettent de deroger a© la re© gle (toutmilieu a ses renegats), qui utilisentpar exemple les guillemets <anglais >a© la place des guillemets <franc° ais >,ils sont montres du doigt, quand ilsne sont pas condamnes pour heresie,puis < excommunies > par les puristes.

4. Ainsi nommes par certains denos amis francophones. Les typosfranc° ais ne connaissent pas d'anceª -tres a© ces < et >. Relegues au rangd'< extraterrestres >, ils ne sauraientdonc avoir une quelconque poste-rite. Prives d'< etat civil >, ils n'ontpas d'existence legale : ce sont enquelque sorte les < sans-papier >de la typographie dite < franc° aise >.

5. Certes, il s'agit d'une etude surle guillemetage, mais cela ne dis-pensait pas les auteurs d'evoquerles autres procedes de mise en valeurdes citations par exemple.

6. Pour une etude plus approfondie,voir (bibliographie non exhaustive) :^ Catach Nina, La ponctuation,coll. û que sais-je? ý, puf, Paris, "ññå.^ Colignon Jean-Pierre,Un point,c'est tout! La ponctuation e¤cace,cfpj,Paris, "ññá.^ Collectif, û Le genie de la ponc-tuation ý,Traverses ãâ, Paris, fevr."ñðð,plus particulie© rement FonagyYvan,û La structure semantique des guille-mets ý, pages ñò a© "òá.

^ Collectif, Recherches historiqueset actuelles sur la ponctuation, actes delaTable ronde internationale cnrs-heso, Paris-Besanc° on,"ñææ et "ñæñ.^ Damourette Jacques,Traite mo-derne de ponctuation, Larousse, Paris,"ñâñ.^ Doppagne Albert, La bonne ponc-tuation : clarte, precision, e¤cacite de vosphrases, Duculot, Paris-Gembloux,"ñæð.^ Drillon Jacques,Traite de la ponc-tuation franc° aise, coll. û tel ý, editionsGallimard, Paris, "ññ".

^ Jacquenod Raymond, La ponc-tuation ma|ª trisee, Marabout, Alleur(Belgique),"ññâ.

7. Recemment, un typographe m'adit : ûNous, les typos, nous n'avonsque faire des linguistes, des cher-cheurs, etc. ý. Apre© s quoi, il me ¢tremarquer que nombre d'abonnesa© la <ListeTypo > eprouvaient lebesoin û de conna|ª tre leurs racines ý.En fait, nous verrons que lesditesracines remontent rarement au-dela©de la revolution franc° aise (þ "ðòò).

correcteurs de L.Chollet, leMemento typographique de Ch.Gouriou,leGuide du typographe romand du Groupe de Lausanne de l'Associa-tion suisse des typographes, etc.), et dont leCode typographique n'estjamais qu'un choix de re© gles a© l'usage des auteurs et des professionnels dulivre. Ce qui ne veux pas dire qu'il n'y a pas un consensus global surces < re© gles >Ã. ý

Je me suis su¤samment exprime sur les divergences et contra-dictions entre codes dans mon rapport Qualite &Typographie pourque j'y revienne ici. J'y ai egalement dit ce que je pensais de ce< consensus global >. Cette etude sur les guillemets ^ qui m'a eteinspiree par un document du â janvier "ñññ que vous pouvezconsulter sur Internet (û Liste francophoneTypographie ý) ^ va mepermettre de montrer qu'il y a lieu de se me¢er de ce consensus.

Le nom des auteurs importe peu. En e¡et, la base du syste© mede guillemetage franc° ais Ä est admise ^ sans plus d'analyse ^ parññ% des professionnels de la < chose imprimee >. En France, cesyste© me est le suivant :

Guillemets dits < franc° ais > : û ýGuillemets dits < anglais > : ` ''

Point! Eè tant entendu que ^ pour les puristes ^ les guillemets dits< anglais > ne doivent eª tre utilises qu'en dernier recours (pour unecitation de deuxie© me rang par exemple).Voila© pour l'orthodoxie.Gare a© ceux qui derogent a© ce syste© me immuable repute ancienÅ !

S'ils connaissent les guillemets simples dits < anglais > : ` et ' ^sans pour autant les utiliser ^, ce n'est pas le cas des guillemetssimples dits < franc° ais >Æ : < et >. Quant aux � et � des claviers, qu'a©la suite des informaticiens ils quali¢ent de <pauvres >, le seul fait deles evoquer fait monter leur tension. Bref, il y a outrage.

Dans le document precite de huit pages, dont le contenu peuttre© s bien se resumer a© une, rien sur les procedes qui peuvent servird'alternative aux guillemets : italique, mise en page, etc.Ç.

Cette etude comporte deux parties. Dans la premie© re, j'ai sui-vi le plan des auteurs : description des di¡erentes sortes de guille-mets, vocabulaire, utilisation, etc. Les aspects semantiques n'etantqu'e¥eures, autant dire que seule la partie emergee de l'iceberg aete etudiee È. Dans la deuxie© me partie, apre© s un bref survol histo-rique du guillemetage, je decris de possibles utilisations.

Sans plus attendre, je vous propose de decouvrir avec moi latradition typographique franc° aise en matie© re de guillemetage É.

Grammaire typo : les guillemets á

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1. Le texte qui sert de trame a© cetteetude est reproduit ici dans son inte-gralite. Pour le distinguer des autrescitations, j'ai utilise le fac° on de <guil-lemeter > d'auteurs anciens (GeofroyTory, Michel deVascosan, etc.).Certains ne manqueront pas de mefaire remarquer que le guillemetageserait plus lisible² si je l'avais placea© gauche de l'extrait. Je le pense aussimais, dans ce cas, il aurait fallu : soitque les gloses soient composees a©droite du texte, or je n'ai pas vouluchanger la mise en page; soit quej'agrandisse la gouttie© re, ce qui auraitdesequilibre les pages sans citation.Bien entendu, d'autres procedes demise en valeur auraient pu eª tre misen Ýuvre.) Pour corriger d'eventuelse¡ets optiques indesirables, j'ai mo-di¢e le < poids > des guillemets et jeles ai alignes en teª te des minuscules.

DES GUILLEMETS DITS < FRANC° AIS >

Forme des guillemets [franc° ais] : deux signes5 et 4 etroits etqui seraient soudes ensemble (û ý)Ã.

''''

Pour Littre, le guillemet est une sorte de double crochet, tre© spetit, ainsi ¢gure û. Pour Le Grand Dictionnaire Larousse du xixe s.,c'est une sorte de double petit crochet (û). Pour le Larousse du xxe s.(å vol., "ñâò), c'est un double petit crochet rond ou angulaire [soitû ou û]. En "äãò, Eè tienne Dolet û tente de decrire deux ` demyscercles''pour `addition, ou exposition nostre sur la matie© re'':

Peut-eª tre une ebauche de nos guillemets ý, se demande N.Catachdans La ponctuation, page â".

Nos guillemets dits < franc° ais > peuvent donc prendre indi¡e-remment les deux formes suivantes : û ý et û ý ainsi que le mon-trent les caracte© res utilises par la plus cele© bre de nos imprimeries :l'Imprimerie nationale. (Les exemples ci-dessous sont tires du livrepublie en "ññò par les editions de l'Imprimerie nationale:Les carac-te© res de l'Imprimerie nationale.)

Le < Garamont > de l'Imprimerie nationale (entre "äâò et "äãò), p. âä.

Le < Jaugeon > de l'Imprimerie nationale ("åñá-"åñå), p. ãñ.

Le < Grandjean > de l'Imprimerie nationale ("åñâ-"æãä), p. åä.

Le < Luce > de l'Imprimerie nationale ("æãò-"ææò), p. ðä.

Le < Marcellin-Legrand > (ancienne gravure)de l'Imprimerie nationale ("ðáä-"ðáæ), p.""æ.

Le < Gauthier > de l'Imprimerie nationale ("ñåñ-"ñæð), p."áâ.

Les typos de l'Imprimerie nationale auraient-ils une forte anima?La© ou© d'autres voient tout en lignes droites et en angles, verraient-ils

Grammaire typo : les guillemets â

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1. û Firmin Didot adoptant le sys-te© me metrique pour le calcul dupoint de ce caracte© re, celui-ci futbaptise <millimetrique>. + Pour desraisons historiques, ce caracte© re neservit qu'une fois, pour l'impressionde la Relation des ceremonies du sacreet du couronnement de Napoleon Ier. ý(Les caracte© res de l'Imprimerie nationale,page ñã.)

2. Aux deux formes de guillemetdecrites precedemment : û ý et û ý,il convient d'ajouter celle dessineepar Firmin Didot : . D'ores etdeja© , nous pouvons en deduire quec'est moins la forme que la positionqu'ils occupent sur la portee qui leurconfe© re la nationalite franc° aise.

tout en courbes? Rassurez-vous, ils connaissent egalement les guil-lemets sous cette forme plus classique: û ý (exemple, le Gauthier).

La forme legendaire des guillemets dits < franc° ais > en prend unserieux coup avec le <Didot millimetrique >Ã ou <Romain de l'Em-pereur > grave par Firmin Didot en "ð"":

Le < Didot millimetrique > de l'Imprimerie nationale ("ð""):le premier est en corps âå (p."òâ); le second, agrandi ici, en corps "ã (p."òã).

Comme vous pouvez le remarquer, les guillemets dits < franc° ais >(premie© re ligne) ont non seulement la forme des guillemets dits< anglais >, mais ils sont centres par rapport aux lettres minuscules.Dans la partie historique, nous verrons que les guillemets utilisespar les Anciens (Tory, deVascosan) avaient des formes similaires Ä.

Les lecteurs attentifs decouvriront bien d'autres singularites,comme le leger decalage entre les guillemets ouvrant et fermantdu Luce, par exemple. Quant a© son point d'interrogation

Les caracte© res ci-dessous (dans l'ordre : virgule, apostrophe,guillemets franc° ais ouvrant puis fermant) ont ete composes encorps ãå dans quatre polices di¡erentes. Remarquez les variationsde graisse ou de motif :

,'«» ,' « » ,' «»Caxton Book Coronet Broadway Rainbow Bass

En fait, ce qui caracterise les guillemets dits < franc° ais >, c'estmoins la forme (angulaire, ronde ou courbe) que la position qu'ilsoccupent sur la portee (ligne de base ou hauteur des majuscules):

Les guillemets ci-dessus sont composes en corps áò. Commevous pouvez le constater, la forme angulaire de nos actuels guille-mets franc° ais est bien monotone. Aé l'instar des graveurs de l'Im-primerie nationale, peut-eª tre qu'un jour les dessinateurs de carac-te© res feront preuve de plus d'originalite Å et les typos de tolerance.

Grammaire typo : les guillemets ã

ûý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ýûý û ý û ý û ý û ý û ý ûý û ý û ý û ý û ýû ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý

` '' ` '' ` '' ` '' `` '' ` '' ` '' ` '' ` '' `` '' `` '' ` ''` '' ` '' ` '' ` '' ` '' ` '' ` '' ` '' ` '' `` '' ` '' `` ''`` '' ` '' ` '' ` '' `` '' ` '' `` '' ` '' ` '' ` '' ` ''

3. Exemple, les guillemets dessinesen "ñáð par Cassandre pour le Bifur :

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1. Apre© s enqueª te aupre© s d'ancienstypos, j'ai pu constater que le motguille etait inconnu chez nombred'entre eux. Pour tchatcher mod':û Com'd'hab', ce© moit'-moit'. ý

2. ReyAlain (sous la direction deì)

Dictionnaire historique de la langue fran-c° aise, Le Robert, Paris, "ññá; "ññð.

3. Colignon Jean-Pierre, La ponc-tuation (art et ¢nesse), Eè ditions Eè ole,Paris, "ñðð, p. åâ.

Drillon Jacques,Traite de la ponc-tuation franc° aise, coll. û tel ý, Eè ditionsGallimard, Paris, "ññ", p. áñâ.

4. Cerquiglini-Touler Jacque-line, û V|llon (Franc° ois), "ãâ"-apre© s"ãåâ ý, Encyclop×dia Universalis,corpus áâ, Paris, "ññä, áe col. p. ååå.

5. Sans parler de ceux qui oublient(?) de mettre les guillemets! N'est-cepas ce qui s'appelle tromper? Mora-lite : me¢ons-nous desGuillaume²et desV|llon. (Bien entendu, je blague.)

6. Si, pour Littre, guille est un motfeminin, les typos, eux, l'ont mas-culinise. û Dans ce metier [la typo-graphie] tout est inverse : l'enversprece© de l'endroit, le haut rejointle bas.Tout semble cache; jusqu'aufeminin qui devient masculin. + Espaceset interlignes sont au feminin lors-qu'il s'agit de lames de plomb etchangent de genre lorsque la feuilleest imprimee. Il en est de meª me pourbien d'autres termes qui s'inversentcomme la division devenant union(trait d'union sur le papier et divisionsur le plomb). ý (Tachot Frederic,Propos d'un typographe : typographieenvers & endroit, conference donneea© la bibliothe© que municipale deSully-sur-Loire en octobre "ññä,p. ã.) Voila© qui explique tout!

7. GrevisseMaurice, Le bon usage,Duculot,"ñðò, [áæåæ], p."ãáâ.

8. Andre Jacques, article cite, p. ãñ.

9. Rondinet J.-D., Liste franco-phoneTypographie : http://www.cru.fr/listes/typographie@

irisa.fr/index.html, áå."."ññð.(L'italique est de moi.) J'ai bien peurque si, pour travailler, nous devionsapprendre par cÝur l'argot des typo-graphes, nombreux sont ceux quideclareraient forfait, en s'ecriant :

û Putain de racines² ý Il me semblequ'il y a plus simple et plus urgenta© apprendre aux û paoistes ý² quel'argot (Quand les presentateurs deradio ou de television s'adressent auxauditeurs, par exemple, s'ils doiventciter un texte, ils en marquent ledebut par je cite, et le closent par ¢nde citation.Tout simplement. Le voca-bulaire lie au < pipi >², c'est commetout, au bout d'un moment, on ¢nit

par s'en lasser. D'autant que cet argotest souvent beª te et mechant, ainsiqu'en attestent ces exemples tiresde Boutmy Euge© ne,Dictionnaire del'argot des typographes, suivi d'un choixde coquilles typographiques curieusesou cele© bres, Les Insolites, Paris, "ñæñ :ûBoche (teª te de). Ce terme est spe-cialement applique aux Belges et auxAllemands, parce qu'ils compren-nent assez di¤cilement, dit-on, "

Argot typo : guillemets franc° ais ouvrant et fermant (prononcer:des guilles, ouvre, ferme).Argot PAO:guillemets franc° ais, chevrons.

''''''

Si j'utilise volontiers l'argot du metier, il ne m'est jamais venua© l'esprit de l'imposer dans l'ecrit. Car, nous allons le voir, c'est tre© ssouvent que le mot guille remplace le mot guillemet sous la plumedes auteursÃ.

Pour Alain Rey, les guillemets û seraient dus a© l'imprimeurGuillaume. Ils apparaissent en "äáæ, mais ne seront designes sousce nom qu'en "åææ. Les expressions guillemets ouvrant et fermantsont plus tardives ("ðòå). La locution ¢guree entre guillemets datedu xxe sie© cle et marque qu'on ne prend pas a© son compte le motqu'on emploie Ä. ý Pour Jean-Pierre Colignon et Jacques Drillon,ce mot viendrait û de Guillemet ou Guimet, ou bien Guillaume,l'inventeur de ce signe Å. ý En fait, on n'en sait trop rien!

Ce que l'on sait par contre, c'est que û les termes Guillaume etV|llon proviennent tous deux du meª me mot guille qui designe laruse, et la langue conna|ª t des derives nombreux du mot villon, telsque villonner, villonnizer, au sens de < voler >, < tromper > Æ. ý

En fait, citer un auteur n'est-ce pas en quelque sorte le voler, ledepouiller²? Cela ne revient-il pas a© s'approprier sa pensee? Enprincipe, nul ne peut citer un auteur sans son autorisation. La loiautorise toutefois la reproduction de courts passages de© s lors ou© lasource est clairement indiquee. Ainsi, mettre la pensee d'un auteurentre guillemets (ou entre guilles), cela revient a© < le voler > entoute legalite Ç. (Que de crimes ne commet-on pas au nom decette dernie© re!) Ce n'est pas < ruse > c° a?

Pour Littre : û guille, s. f. È : 1. nom donne, dans le Midi, a© lacannelle en bois qu'on met aux barriques et par laquelle on tire levin. 2.Morceau de bois conique. ý La forme angulaire de nos guil-lemets vient-elle de ce ûmorceau de bois conique ý ou de la lettregrecque lambda (L) comme le pense Maurice Grevisse : ûDans lesanciens manuscrits, on employait, pour indiquer les citations, l'anti-lambda, signe qui etait un lambda (L) renverse ( ) et presentant sapointe a© gauche, puis a© droite5²4É. ý

Amusons-nous un peu. Et si l'origine du mot <guillemet >venait tout simplement du mot <guille > et du verbe <mettre >?ûMets-y des guilles, mon gars! ý û Faut y mettre des guilles! ý²

Pour illustrer l'argot de certains typographes, Jacques Andredonne cet exemple Ê : ûDans le bout de phrase ` le metro (inventepar Bienvenu« e!²)'' se lit ` le metro ouvre invente par Bienvenu« ecap couilles clame suce ferme'' Ë. ý Tout un programme!

L

Grammaire typo : les guillemets ä

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(suite de la note ñ de la page precedente)les explications desmetteurs en pages,soit a© cause du manque de vivaciteintellectuelle, soit a© cause de laconnaissance imparfaite qu'ils ontde la langue franc° aise et de leur im-pardonnable ignorance de l'argottypographique. ý (p. åò-å".) Qu'enpense Fernand ***? Je prefe© re ne pasle lui demander. L'expose qui a traita© la compositrice n'est pas mal nonplus.Tout d'abord, û les femmes aufoyer² ý (a© l'epoque, ce n'etait paspropre aux typos) : ûCompositrice[²] Ces jeunes ¢lles, en s'initianttant bien que mal a© l'art de Guten-berg, ne manquent pas de cueillirla ¢ne £eur du langage de l'atelier etde devenir sous ce rapport de vraiestypotes, comme elles se nommententre elles. L'argot typographiquene tarde pas a© se substituer a© la languematernelle; mais il en est de l'argotcomme de l'ivrognerie : ce qui n'estqu'un defaut chez l'homme devientun vice chez la femme, et il peut enresulter pour elle plus d'un incon-venient. [² Un typo], frappe del'embonpoint plantureux d'une desnymphes du lieu, ne put retenir cecri : ` Quel porte-pages! '' La belle,qui avait ete compositrice, peu £atteede l'observation du fre© re, lui repliquaaussitoª t : ` Possible! mais tu peuxte fouiller pour la distribution.''(Authentique, precise E.Boutmy.)[²] L'admission des femmes dansla typographie a eu un autre resultatfaª cheux : elle a fait degenerer l'art enmetier. Pour s'en convaincre, il su¤td'examiner les ouvrages sortis desimprimeries ou© les femmes sont a©peu pre© s exclusivement employees. ý(p. åð-æò.) Lorsque les < typotes >deviendront dactylographes !²

1. Orwell George, "ñðã, Eè ditionsGallimard, Paris, "ñäò, p. ãáá-ãáâ.

2. UpinskyArnaud-Aaron, Com-ment vous aurez tous la teª te ou la parolecoupee (Le calcul et la mort sont les deuxpoª les de la politique),oeil, Paris, "ññ",p. áäð-áäñ.

3. Ces deux crochets en forme dechevrons servent en premier lieuaux notations mathematiques. Uti-lises seuls, ils a¡ectent des caracte© res(classes en fonction de leur position).Ainsi :5 signi¢e û strictement infe-rieur a© ý ;4 û strictement superieur

a© ý. Utilises ensemble (places autour)ils marquent une operation ou unerelation :5 4 signi¢e û valeurmoyenne ý, tout comme [ ] ou [ ]marquent les intervalles. Sous lenom de < crochets obliques >, ils sontegalement utilises dans l'editionscienti¢que. Ainsi, pour les Sourceschretiennes (Directives pour la pre-paration des manuscrits, Cerf, Lyon,"ñæð) : û Tout mot ou groupe demots ajoute par conjecture seraenferme entre crochets obliques :5 4. Mais, ordinairement, aucunsigne critique particulier ne viendramarquer dans le texte une ou plu-sieurs lettres restituees par conjec-

ture a© l'interieur d'un mot : l'indi-cation sera alors donnee seulementdans l'apparat critique ["â", p. äò]. ýûOn signalera les lacunes certainesdu texte par trois asterisques ***,les lacunes supposees par trois aste-risques enfermes entre crochets ob-liques5***4 ["âá, p.äò]. ý Nousverrons par la suite que nombrede typos confondent les guillemetssimples < > avec les crochets obliquesou chevrons5 4.

4. Paput Christian,Vocabulairedes arts graphiques, de la communication,de la PAO, etc.,tvso editions, Paris,"ññæ, p. æ".

Dans ce domaine, soyons tre© s prudents, surtout a© une epoquecomme la noª tre ou© re© gne le laisser-aller. Pour clore sur l'argot, jelivre a© votre meditation les deux extraits ci-dessous. Comme vouspouvez le constater, dans ce domaine comme dans d'autres, nousn'avons rien invente.

Dans "ñðã, Orwell nous decrit un avenir dans lequel la languehereditaire, l'ancilangue, doit eª tre progressivement appauvrie etsupplantee par une langue nominaliste creuse, le novlangue : û Lebut du novlangue etait, non seulement de fournir un mode d'ex-pression aux idees generales et aux habitudes mentales des devotsde l'angsoc ^ le socialisme anglais ^,mais de rendre impossible toutautre mode de pensee. [²] Le vocabulaire du novlangue etaitconstruit de telle sorte qu'il puª t fournir une expression exacte, etsouvent tre© s nuancee, aux idees qu'un membre du Parti pouvait, a©juste titre, desirer communiquer. Mais il excluait toutes les autresidees et meª me les possibilites d'y arriver par des methodes indirec-tes. [²] le novlangue etait destine, non a© etendre, mais a© diminuerle domaine de la pensee, et la reduction auminimumdu choix desmots aidait indirectement a© atteindre ce butÃ. ý

û Toute langue est l'amalgame d'une langue vraie de poe© tes et d'unlangage fort de geome© tres. On y trouve rassemblees des formes hereditai-res et des formes arti¢cielles, des mots reels, oumots pleins, et des motsoutils, ou mots vides. Dans <un succe© s certain >, certain est un motplein; dans <un certain succe© s >, il n'est qu'un mot outil. Une per-sonne est un mot plein. Mais personne dans < il n'y a personne > estunmot outil.` Lemot plein qui devient unmot outil se vide doncpeu a© peu de son sens propre (Brunod Ferdinand, BruneauCharles, Precis de grammaire historique de la langue franc° aise, Masson,Paris, "ñâæ, p. "ãæ).'' Toujours la loi d'abstraction croissante Ä. ý Leverlan, c° a n'amuse que les paumes et les snobs.

La terminologie pour les guillemets est la meª me en typogra-phie, en dactylographie, en pao, etc.Voyons ce qu'ecrit ChristianPaput a© propos des chevrons : û Signes typographiques,54, peuutilises, qui ont aujourd'hui la meª me utilite que les crochets lors-que ceux-ci ne su¤sent plus (repetitions)Å. Il semble qu'ils soienta© l'origine de nos guillemets. Ils etaient autrefois appeles < anti-lambda > (lettre grecque lambda capitale tournee d'un quart de toura© droite ou a© gauche)Æ. ý

Grammaire typo : les guillemets å

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1. Prenez un dictionnaire franc° ais,anglais ou americain, le mot guille-mot se trouve apre© s le mot guillemet.C'est pourquoi il est probable que lapersonne qui est a© l'origine de cetteerreur se soit trompee de ligne. Aétoutes ¢ns utiles, je rappelle que leguillemot (diminutif de Guillaume)est un û oiseau palmipe© de prochedu pingouin, long de ãò cm, a© becdroit et long, nichant sur les coª tesarctiques (Lexis). ý Est-ce la morpho-logie et le comportement de cetoiseau, dont les ailes plutoª t courtessont plus adaptees a© la nage sous l'eauqu'au vol, qui ont suggere a© nos amisAmericains d'utiliser ce mot pourdesigner nos guillemets? En e¡et,si le vol du guillemot est plutoª tdisgraª cieux, par contre, c'est unremarquable nageur : il peut descen-dre jusqu'a© "òò me© tres sous l'eau.

2. Comme l'a fait remarquer Jac-ques Andre, û les typos brillent parleur absence dans les instances denormalisation ý. C'est qu'il faut lescomprendre, ils ne peuvent pas toutfaire quand meª me : se plaindre,briquer leur epee, pester contre lesdactylographes, les < typotes >, les< banlieusards de la typographie >²C° a prend du temps!

3. Je rappelle qu'û on appelle guille-mets de suite les guillemets fermantsdont on fait preceder chaque ligned'une citation interne ou citationseconde, si celle-ci est longue. ý(DoppagneAlbert, La bonne ponctua-tion, p. ðá.) (Nous verrons que pourd'autres ces guillemets doivent eª treouvrants. Coherence, coherence!)

4. Rares, en e¡et, sont les ouvragesde typographie ou© vous ne trouverezni insultes, ni chasse au bouc emis-saire, etc.Voyez les propos de JanTschichold que j'ai cites en epigra-phe a© cette etude. Se reporter egale-ment a© mon rapportQualite &Typo-graphie. Ici, les propos tenus par lesauteurs sont û soft ý, pour parler mo-derne, mais dans la realite, c'est biendi¡erent.

PostScript : guillemotleft et guillemotright (le < o > de guillemot pro-vient sans doute d'une faute de frappe!).Unicode : òòaa guillemet gauche (left pointing guillemet) et òòbbguillemet droit (right pointing guillemet).

''''''''

Que les informaticiens d'Adobe ecrivent guillemot a© la place deguillemet Ã, cela ne semble pas deranger les typos outre mesure. Caren¢n, s'il s'agit d'une erreur, c° a se recti¢e Ä, et en d'autres circons-tances ils ne s'en privent pas. Bref, on se retrouve avec deux termespour designer la meª me chose. Si < guillemot > ne fait l'objet d'au-cune norme, il est repandu par une societe (Adobe) dont les pro-duits (PostScript,ATM, etc.) sont des standard. Esperons qu'Unicodeaura lameª me notoriete et saura imposer lemot correct (guillemet)sans que les utilisateurs en soient < troubles >.

Utilisation : utilisation standard dans la composition franc° aisecourante, û pour isoler un mot, un groupe de mots, etc., cites ourapportes, pour indiquer un sens, pour se distancer d'un emploi oupour mettre en valeur. ý (Le Robert.)

''''''''

La structure semantique des guillemets depasse, et de loin, lade¢nition qu'en donne Le Robert. (Pour une etude plus appro-fondie, voir la note å de la page á.)

Aussi pour debuter les paragraphes de citations courant sur plu-sieurs alineas et comme guillemets de suite Å (cf. FAQ Dialogue/Citations a© venir).

''''''

Lequel des deux guillemets (û ou ý) doit-on utiliser?

Le guillemet fermant (et surtout pas le guille dactylo) est aussiutilise, dans un tableau ou une liste, pour indiquer une case videou sans objet, le tiret long signi¢ant une repetition (on voit sou-vent les dactylographes faire, a© tort, le contraire).

''''''''

Je me suis dit : û Il n'a pas encore ete question des dactylogra-phes! ý Car, sans couplet sur les dactylographes ou sur les <banlieu-sards de la typographie >, pas d'imprimatur ou de nihil obstat Æ.

Dans l'expose qui va suivre, je vais demontrer que ce sont lestypographes qui sont des sots² et non les dactylographes.

Voyons tout d'abord les auteurs qui, sans plus d'examen, sui-vent la re© gle enoncee ci-dessus.

Auteurs pour qui le guillemet indique la nullite,l'absence²; le tiret, la repetition

Auger Daniel, Preparation de copie², p."æä : ûDans les operationsou catalogues [le guillemet sert a© marquer] l'absence de prix ou decentimes. Le guillemet [lequel?], signe de nullite, s'aligne sur lesunites et les centimes avec suppression de la virgule. Le tiret estutilise comme signe de repetition. ý

Berthelot Jacques, Lexitec, p.ðá : û Les guillemets fermants (ý)sont dits nullite et servent dans un tableau a© marquer l'absence d'unelement. ý

Colignon Jean-Pierre, La ponctuation, ñá, p.äð : û Le tiret rem-placera un ou des mots dans un catalogue ou un index. ý

Dournon Jean-Yves, Dictionnaire Hachette des di¤cultes du fran-c° ais, p. áðæ : ûDans les suites chi¡rees, le guillemet [lequel?] est unsigne de nullite, le tiret indiquant les repetitions. ý

Grammaire typo : les guillemets æ

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1. Si le guillemet ¢nal tient lieu dezeros, en toute logique, cela signi¢equ'il repe© te (remplace) ces zeros.Dans ce cas, le guillemet ne doit paseª tre considere comme un signe denullite mais comme une abreviation.Aé ma connaissance, seul l'hebreurabbinique (+ viii e s.) pourrait jus-ti¢er cet usage. En e¡et, ce dernierintroduisit de nombreuses abrevia-tions indiquees par les signes 'et ".Le copte memphitique (iii e s.), lui,utilisait un tiret pour abreger : û Letrait horizontal suscrit est encoreemploye dans la numerotation an-cienne et pour indiquer que certainsmots tre© s frequents sont ecrits enabrege, ainsi < Iesus > et <Chris-tus > ý. (Les caracte© res de l'Imprimerienationale, p. áãñ.) Voir egalementmon etude : En question : la grammairetypographique, p. å. Nous le verrons,peu de choses etaient ¢xees.

2. Comment une somme peut-elleeª tre partielle? äòò F et äòò,òò Fne signi¢ent-ils pas la meª me chose?En quoi äòò F serait-il une û sommepartielle ý?

3. AlbertDoppagne (La bonne ponc-tuation) distingue, page æò, le tiret ^signe d'insertion (û En tant que signesd'insertion, les tirets se situent, pourleur puissance expressive, entre lesparenthe© ses et la virgule ý ^ du tiret,signe d'appel. Pages ñð-"òò, il decritsix emplois de ce tiret. ( Je ne retiensici que ceux qui ont un rapport avecnotre sujet.) û Le tiret, dans certainsdictionnaires, remplace le motvedette pour eviter sa repetition et,du meª me coup, gagner l'espace. ýA.Doppagne ajoute toutefois quepour ce meª me emploi, certainsouvrages recourent au tilde (*).û Le tiret sert egalement a© remplacerla mention idem quand, dans un ali-gnement, unemeª memention devraiteª tre repetee. ý C'est le cas type ou© ily a risque de confusion avec le tiretcadratine (qui marque les dialogues)ou demi-cadratine (qui fait o¤cede puce dans une enumeration parexemple), usage que l'auteur decritpar ailleurs : û Il met en evidenceles termes d'une enumeration quel-conque. ý En¢n : û Le tiret peut eª treemploye en typographie pour peuplerl'interligne qui separe deux paragra-phes. ý (C'est que, comme le vide oule silence, le blanc est tre© s souventsource d'angoisses pour certains!)

Le Grand Dictionnaire Larousse du xixe sie© cle (tome å) : ûDansles tableaux, dans les prix courants et dans les autres ouvrages ou© setrouvent des chi¡res alignes en colonnes, on fait usage de guille-mets. Tantoª t un guillemet ¢nal tient lieu d'un ou de plusieurszerosÃ, tantoª t il indique que les nombres manquent. Quel que soitd'ailleurs l'usage auquel on le destine, il faut que la force d'Ýil duguillemet le rende perceptible, sans qu'il tranche desagreablementavec le caracte© re dont il fait partie. Cette condition est surtout es-sentielle lorsqu'on emploie ce signe, dans les colonnes de chi¡res,pour remplir les vides causes par l'absence d'une ou de plusieurssommes partielles Ä. ý

Guery Louis, Dictionnaire², p. á"â : û [Le tiret] remplace unmot ou un groupe de mots dans un tableau, un catalogue, etc. ý

Girodet Jean, Pie© ges et di¤cultes de la langue franc° aise, p. ðñä:û Dans un inventaire, un etat, une liste, etc., le tiret indique larepetition (et non l'absence comme les guillemets). ý

Guibert Robert (Code typographique), p. "ãá : ûDans la com-position du texte des operations, ainsi que les textes des catalo-gues, etc., le guillemet [lequel] est employe comme signe de nulliteet non comme signe de repetition, c'est le signe moins ou tiret [ö]qui est reserve a© la repetition. ý

Jacquenod Raymond, La ponctuation ma|ª trisee, Marabout,p. á"" : ûQuand on dresse un etat, un tableau, les guillemets sontle signe d'un ensemble vide. Il ne faut pas les employer pour tra-duire la repetition des chi¡res superieurs. [Pourquoi superieursseulement?] La repetition est marquee par un tiret. ý

Jouette Andre,Orthographe et expression ecrite, p. ååð : û Le tiretest un signe de repetition [²]. Les guillemets ne doivent jamaisjouer ce roª le. ý

Se© ve Andre, Perrot Jean,Wagner R.-L., Ortho vert, p. ããò :ûOn utilise le guillemet ferme dans des tableaux de chi¡res pourindiquer les quantites absentes. ý

Thomas Adolphe, Dictionnaire des di¤cultes de la langue franc° aise,p."ñå : ûDans les operations chi¡rees (tableaux, catalogues, etc.), leguillemet [lequel?] indique la nullite (et non la repetition). Pourindiquer la repetition, on se sert du tiret. ý

Et j'en passeÅ! Chacune de ces re© gles a ses petites subtilites etmeriterait que je m'y attarde un peu. Je n'en ferai rien aujourd'hui.Sans plus attendre, voyons ce que preconisent d'autres auteurs nonmoins autorises et non moins competents que les precedents.

Auteurs pour qui le guillemet indique la repetition; le tiret la nullite

Ramat Aurel, p. åò : ûOn indique la repetition par un guillemetfermant. Si le prix n'est pas determine, on utilise l'abreviation n.d.(non determine) plutoª t que le tiret sur cadratin, car ce dernier in-dique la repetition chez certains auteurs. ý Concernant le dernierpoint, voila© qui est sage!

Guide romand (åòñ Le tiret ou moins) : û Pour marquer l'ab-sence de francs ou de centimes dans une somme : Fr ^.áä Fr. áä.^.+ (ñ"ä Le tiret [allemand]) : A la suite d'une somme ne compor-tant pas de fractions : Fr. áðò.^ Fr. áð ãæå.^. + (ñââ Les guillemets[anglais]) : Pour eviter la repetition d'un mot dans un tableau oudans une enumeration, on utilise deux virgules (,,). ý

Grammaire typo : les guillemets ð

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1. Le choix des Anglais est particu-lie© rement judicieux. En e¡et, pourles guillemets, ils n'utilisent pas lesdeux virgules (,,) comme le font lesAllemands par exemple. Il n'y a doncpas de risque de confusion possibleavec leur guillemet fermant ('').Pourquoi les typographes franc° aisn'ont-ils pas fait le meª me choix?Certains vous repondront : û C'estprecisement parce que les Allemandsse servent des virgules pour leur guil-lemet ouvrant. ý Cet argument estirrecevable. Si on doit tenir comptede ce que font nos voisins (souvenez-vous de l'abreviation anglaiseMrde <monsieur >), on n'est pas sortide l'auberge.

2. Les Anglais connaissent â typesde tiret : en rule (^); em rule (ö);two-em rule (öö). û Ce derniertiret sert notamment dans les biblio-graphies pour eviter de repeter lenom d'un auteur. ý (The Oxford Dic-tionary forWriters and Editors, compiledbyThe Oxford English DictionaryDepartment, Clarendon Press,Oxford, p. ââ".) Certaines listesou enumerations sont parfois deja©marquees par un tiret cadratineou demi-cadratine. Cela ne ¢nit-ilpas par faire beaucoup de tirets?

3. û Au diable les ecrivains! ý, etc.,retorqueront certains typos. J'exa-ge© re? û Seul l'imprimeur instruitet experimente est consequent danssa manie© re de ponctuer, et sur cepoint, l'auteur doit s'en rapporter a©lui [²], les typographes ponctuentgeneralementmieuxque les auteurs. ýAinsi s'exprime, en "ðåä, l'impri-meur limousin Chapoulaud. (DansCatach Nina, La ponctuation, p. ãã.)Quel acte de foi! Excusez du peu!

4. J'aurai l'occasion de demontrerpar la suite que, dans ce domaine,les connaissances des typographessont bien souvent tre© s limitees.

5. Pourtant, ce caracte© re � existe belet bien en casseau pour marquer laseconde d'angle par exemple. C'estdu moins ce qu'enseigne MauriceFremy dans son Aide-memoire ducompositeur typographe ( Iniag, Paris,"ñæá), la quote � designant la minuted'angle et �� la tierce.Voir egalementl'exemple qu'il donne, page ñð :

6. Lorsque, dans un document (unacte juridique par exemple), on veutsupprimer du texte, on le raye pure-ment et simplement : on ne le sur-charge pas de guillemet(s). Lorsque

votre instituteur n'etait pas satisfaitdu devoir que vous lui aviez remis, iltirait un trait dessus et vous grati¢aitd'un zero ou d'un û nul(le) ý, pas d'unguillemet. Etc.

Notez que pour marquer la repetition, les Anglais utilisentdeux virgules (,,) et non deux apostrophes, ces dernie© res leur ser-vant deja© de guillemet fermant ('')Ã.

GrevisseMaurice, Le bon usage [áæåæ], p."ãáâ: û Les guillemetss'emploient assez souvent sous chacun des mots d'une ligne quiprece© de, pour marquer que ces mots sont virtuellement repetes;ces guillemets peuvent eª tre appeles û guillemets iteratifs ý ou signesd'iteration. ý

Parmi les auteurs precites, il y a quatre Suisses (Guide romand )et un Belge (Grevisse). Quant a© Ramat, s'il est Franc° ais, il a vecu laplus grande partie de savie a© l'etranger (Canada et Eè tats-Unis). C'estque voyager, cela forme non seulement la jeunesse mais c° a ouvreegalement des horizons²

Avec Jacques Drillon, les propos sont plus nuances et on com-mence a© aborder le fond du proble© me.

Drillon Jacques,Traite de la ponctuation, p.ââå-ââæ : û ("". Le tiretcomme joker ["/á]) Dans un dictionnaire, il est possible d'em-ployer le tiret pour remplacer le terme de l'<entree >Ä parce qu'ilest appele a© revenir souvent. Mais cette pratique, apre© s veri¢cation,se reve© le tre© s rare. On lui prefe© re l'initiale du mot. Il arrive aussiqu'on l'ecrive en italique. (N.B. Lorsqu'on ne remplace qu'une par-tie demot [apocope ou aphere© se], on emploie la <division > [en faitle trait d'union], et non le tiret. Ainsi, Felix Ga¤ot, dans son cele© -bre dictionnaire latin-franc° ais, donne les deux orthographes d'unverbe : Compono (conp-). Il proce© de de meª me lorsqu'il veut seborner a© citer un su¤xe :Locupletissime, -letius. ý+ ("á. Le tiretcomme joker [á/á]) Le tiret a la meª me fonction de joker dans uneenumeration, un compte [²]. Mais cette pratique n'est pas recom-mandee, car le tiret, aussi bien, peut signi¢er < rien >, < neant >. Si l'onveut simplement faire l'economie d'une repetition, il vaut mieuxemployer la forme ancienne < d� > (dito signi¢e en italien < deja©dit >), ou < id. >, ou meª me les guillemets. ý

J. Drillon n'est ni typographe, ni dactylographe², mais ecri-vain Å. Comme la plupart des redacteurs de codes (?), J. Drillon acertainement lu toute la litterature parue sur le sujet, ce qui nel'empeª che ni de re£echir ni de raisonner.

Decider que le guillemet fermant (ý) doit marquer la nullite,l'absence² et le tiret cadratine (ö) ou demi-cadratine (^) la repe-tition, voila© qui est non seulement arbitraire mais qui ne respecteni l'usage le plus constant, ni la plus elementaire symbolique Æ.Car, que fait-on le plus souvent en ecrivant lorsqu'on ne veut pasrepeter le (les) mot(s) de la ligne qui prece© de? On trace deux petitstraits, qui ressemblent etrangement au <guille dactylo > (� ou � )contre lequel fulminent nombre de typographesÇ. Que faisons-nous lorsque nous voulons indiquer ^ dans un formulaire parexemple ^ qu'un champ est vide ou non renseigne? Nous tironsun trait È, plus ou moins droit, plus ou moins penche, plus oumoins appuye (tout depend de notre humeur et de la nature de

Grammaire typo : les guillemets ñ

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1. FremyM., ouvrage cite, p. æ". Cequi ne l'empeª che nullement d'ecrirep.""ò : û Si la monnaie comporte descentimes, ces derniers sont compo-ses separes des francs par un demi-cadratin [sans virgule]. L'absencede centimes est alors marqueepar un guillemet fermant alignesur le dernier chi¡re des centimes. ý

2. Est-ce pour cette raison que, parsouci de simpli¢cation, le tiret futpar la suite utilise seul pour marquerla repetition? Ainsi, comme pourl'abreviation de monsieur en franc° ais,c'est ce qui a du sens qui est suppri-me. Autrefois, on l'abregeait indi¡e-remment M. et Mr (ou Mr). Contretoute logique (madame s'abre© ge Mme

ou Mme; mademoiselleMlle ou Mlle;docteur Dr ou Dr; etc.), c'est M.,et non Mr ouMr, qui s'est impose.Resultat, que doit-on lire lorsqu'ontombe sur un M.: Michel, Marcel,Maurice² ouMonsieur? Sans par-ler des M. M. (utilises parfois pourMM.) Ce sont de pareilles absurditesqui ont conduit des auteurs commeJames G. Fevrier (Histoire de l'ecriture)a© rayer <monsieur > de leurs ouvragespour eviter toute equivoque.

3. Aé toutes ¢ns utiles, je rappelleque l' < apostrophe dactylo > (�) etle < guillemet dactylo > (�) ^ appelesquote et double-quote par les informa-ticiens ^ sont utilises en typographiepour composer les unites de mesurelegales (SI) suivantes :angle : ³ � �degre minute seconde

Ils servent egalement a© marquer :� � ��prime seconde tierce

Dans la mesure du possible, utiliserces symboles dans leur version pen-chee (� � �� ) plutoª t que droite (� � ��).

4. Dans l'entretien ci-apre© s, extraitde la page ãã du suppl. ûMagazin ý,de FrankfurterAllgemeine Zeitung,Freitag, æ.Mai "ñññ :

les lignes creuses des questions sont< peuplees > par un <bout de ligne >

de couleur. Ce n'est pas pour indi-quer la repetition. Quant au point

d'interrogation, il est compose au fera© droite.

l'imprime : declaration d'impoª ts par exemple), etc. Or, en typo,quel signe se rapproche le plus de ce trait? Ne serait-ce pas le tiret(curieusement appele ûmoins ý) par hasard!

Car en¢n, dans une colonne de chi¡res par exemple, le sym-bole le plus approprie n'est-il pas le zero (ò)? Quant au blanc (oul'espace), n'indiquent-ils pas ^ sans ambigu|« te possible ^ que lechamp est vide?

Raison pour laquelle, pour marquer la nullite ou l'absence dechi¡re(s) dans une colonne de chi¡res, les auteurs qui proce© dentcomme ci-dessous ne sont nullement fautifs, bien au contraire :

100,20 100,20 100,20

92 92,00 92,--

115,10 115,10 115,10

240 240,00 240,--

547,30 547,10 547,10

Et je ne vois pas tre© s bien ce qu'un guillemet franc° ais fermant (ý)peut apporter de plus!Maurice Fremy suit d'ailleurs cettemarche Ã:

Dans une liste, pour ne pas repeter un mot ou un groupe demots, nous disposons d'un terme bien pratique : dito (abrege end� ), que certains encadrent parfois de tirets (cadratines ou demi-cadratines)Ä. Pour ceux qui ont pris l'habitude de marquer la repe-tition par deux petits traits verticaux, le <guille dactylo > est toutindique dans ce cas, d'autant qu'il ne risque pas d'eª tre confondupar les lecteurs avec les guillemets typographiques < anglais > ou< franc° ais > qui, contrairement a© lui, sont des signes orientesÅ. D'ou©les pratiques suivantes (liste non exhaustive) :

Choux-fleurs de Bretagne : 10 kg

do de Normandie : 15 kg

ou encore :

Choux-fleurs de Bretagne : 10 kg

" " de Normandie : 15 kg

( Je n'ai rien contre ceux qui veulent remplacer la quote � par unguillemet franc° ais fermant ý ou un guillemet anglais fermant ''.)L'abreviation do peut eª tre ramplacee par id., pour idem (le meª me).

Dans une liste de prix, pour ceux qui ne sont pas determines ^nous l'avons vu avec Ramat ^ on utilise l'abreviation n.d. (nondetermine).

Revenons a© nos tirets qui, selon les typos, devraient marquerla repetition. Dans les actes notaries, par exemple, il n'etait pas rareque le blanc laisse par les lignes creuses soit û peuple ý par un traitcontinuÆ (pour reprendre l'expression d'Albert Doppagne), toutcomme les pages blanches etaient marquees par deux diagonaleset/ou par la mention : û Face annulee, loi du² ý.

Grammaire typo : les guillemets "ò

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1. Butin Gilles,Methode de chant,chez l'auteur, avril "ñðå.

2. En musique et en chant, ce signeest souvent utilise pour indiquer queles notes doivent eª tre chantees oujouees rapidement, sans rupture (casdes ornements par exemple). Il sertegalement a© marquer les intervalles,les liaisons, etc.

3. L'utilisation du signe" pour nepas repeter un texte est a© rapprocherde la fac° on dont l'hebreu rabbiniqueabregeait les mots (voir p.ð, n.").

4. Dans ce cas precis, ce sont plutoª tles tirets de trajets ^ (valeur : un demicadratin) decrits par J.Tschichold(Livre et typographie, p."åå-"åæ) quiconviennent.

5. TheT|mes, FridayMay æ"ñññ, p.äò(publicite Mercedes-Benz).

Dans l'edition musicale, le tiret ne marque pas davantage larepetition. Dans l'exemple ci-dessousÃ, le tiret long joue pour letexte le meª me roª le que le signe ou qui ¢guresur la portee Ä. (Parfois, le tiret long est remplace par un trait dis-continu ^ ^ ^ ^ ou par une succession de points . . . . . . . . . . .Mais ne compliquons pas trop.) La dernie© re ligne nous donne unexemple de ce procede. Dans les deux cas, le tiret long indiquequ'il faut tenir la note sans la repeter (liaison). Comme vous pou-vez le constater dans le texte (ligne á), c'est la <double-quote > (@)qui est utilisee pour ne pas repeter le texte du premier couplet Å.

û Habanera de Carmen ý (dans Butin Gilles,Methode de chant).

Pour aligner une syllabe sous la (ou les) note(s) correspondante(s),le mot est generalement divise, comme ici, par un trait d'union Æ,souvant encadre par une ou plusieurs espace(s). Parfois, plusieurstraits d'union - - - - sont necessaires pour placer correctement letexte sous les notes.

L'exemple de la page suivante, emprunte auT|mes du æ maidernier Ç, montre qu'en matie© re d'edition musicale les usages sontsemblables d'un pays a© l'autre : traits d'union encadres d'espacesentre les syllabes; tirets longs (ici, ils se confondent avec la ligned'ecriture), etc. Dans la partie historique, nous verrons le roª le qu'ajoue la notation musicale dans la ponctuation du franc° ais.

( )

Grammaire typo : les guillemets ""

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1. Encadrer ces abreviations par destirets (^ do ^, ö id. ö, etc.) n'ap-porte pas grand chose, pour ne pasdire rien, mais pourquoi pas. Aunom de quoi les < banlieusards de latypographie > devraient s'interdireles ¢oritures lorsque certains typosabusent de vignettes? Entre autresaberrations, J.-P. Colignon (Laponctuation), foliote bien ö 11ö.

2. La double-quote droite (�) peutbien entendu eª tre egalement utilisee.Disons que sa version penchee (@)reproduit plus ¢de© lement le signedont on se sert lorsqu'on ecrit. Je nesuis pas favorable a© l'utilisation duguillemet franc° ais fermant (ý), maisje ne partirai pas en croisade contreles typos qui tiennent a© l'utiliser.

3. Pour le Code de redaction interinsti-tutionnel (Vade-mecum de l'editeur) del'O¤ce des publications o¤ciellesdes Communautes europeennes,Bruxelles � Luxembourg,"ññæ,p."âá: le tiret cadratine (ö) signi¢e<neant >, n.d. < non disponible >, etc.

4. Les typographes ont raison,jusqu'a© ce que les machines a© ecriresoient electroniques, il n'y avait pasde lettres capitales en dactylographie.Et pour cause, son roª le n'etant pas deproduire des livres ou des journauxou de reproduire des ouvragesdu passe, mais des documents quidevaient eª tre obtenus rapidementet a© faible couª t. Cela dit, pourquoi,a© une certaine epoque, les typos ontdecide que les lettres majusculesn'existeraient plus en typographie?Myste© re!

5. De© s l'origine, ces accents etaientaccessibles a© partir de la touche

du clavier. Cette dernie© re occuped'ailleurs toujours le meª me emplace-ment sur celui desmicro-ordinateurs.Sans entrer dans les details, l'accen-tuation des majuscules se faisait dela meª me fac° on que pour les mi-nuscules : frappe de l'accent puis ducaracte© re, a© ceci pre© s que pour posi-tionner correctement l'accent en hau-teur, il fallait utiliser l'un ou l'autredes boutons places aux extremitesdu cylindre pour faire remonterpuis redescendre la feuille de papierpar pas ou < en roue libre >, commele montre l'exemple ci-contre (ici,agrandi) realise sur une machine

a© ecrire electrique : .

6. Pourquoi, a© une epoque ou© il fal-lait absolument ralentir la vitesse defrappe des dactylos pour eviter queles barres ne se coincent (d'ou© la dis-position azerty et qwerty des tou-ches du clavier), ces deux accentsn'etaient-ils pas £ottants comme lesdeux premiers, ce qui aurait permisde liberer deux emplacements pourd'autres caracte© res comme, par exem-ple, le Ýminuscule et majuscule?Certains typos conside© rent que ces

manipulations rele© vent du bricolage.Parce que les typographes, eux, nebricolaient jamais peut-eª tre? Pours'en convaincre, il su¤t d'observerles livres anciens. Les typographesavaient a© leur disposition des capita-les accentuees. Que penser alors del'accentuation du mot <dedie > (voirla < une > duMercure de France pagesuivante). Parce que c° a, voyez-vous,les dactylographes pouvaient le rea-liser sans proble© me. Maintenant,auraient-ils ose? (Voyez egalementl'accentuation du motandre. "

È^

Publicite Mercedes-Benz (dansTheT|mes du æ mai "ñññ).

Recapitulons :^ Pour marquer la repetition, on peut utiliser indi¡eremmentles abreviations do (dito), id. (idem)Ã, ou encore la double quote(@)Ä ou le tilde (*), qui ne peut eª tre confondu avec les tirets²^ Pour indiquer l'absence ou la nullite, les tirets (cadratine öou demi-cadratine ^) sont particulie© rement indiques dans lescolonnes de chi¡res. Quant au blanc (espace) et aux zeros pla-ces apre© s la virgule, ils jouent ce roª le sans ambigu|« te possible.Dans les tarifs, les prix manquants peuvent eª tre indiques parn.d. (non determine) ou n.c. (non communique)Å.

Puisque les dactylographes sont une nouvelle fois mis en cause, jevais reprendre mon cours sur l'art dactylographique. (Voir mesprecedentes etudes.)

Pour certains typographes, les dactylographes seraient respon-sables de tous leurs maux. Ainsi, l'habitude de ne plus accentuerles majuscules et les capitales (termes qu'il ne faut pas confondre)serait due aux limites des claviers des machines a© ecrire Æ. E¡ective-ment, jusqu'a© ce que l'informatique s'empare de ces dernie© res, lesmajuscules n'etaient pas accentuees en standard. Ce qui ne signi-¢ait nullement que cette accentuation etait impossible a© realiser.Avec le circon£exe ( ê ) et le trema ( ë ) ^ qui existaient sous formeû £ottante ý ^, il etait tre© s facile de l'obtenir Ç. Pour les accents aigu( è ) et grave ( é ), cela demandait un peu plus de savoir-faire, mais leresultat etait la© È.

Grammaire typo : les guillemets "á

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LeMercure de France (octobre "æäò).

(suite de la note ä de la page precedente)N'est-ce pas une pure merveille?Vous noterez que le sens de l'accent(1) est indique. Je suppose que si letypo avait eu a© composer un accentgrave, comme pour le guillemetanglais ouvrant (deux virgules),il aurait retourne le chi¡re 1dansle composteur : , pour obtenir surle papier : . (Avec l'informatique,il est possible d'obtenir : . Ce qui esta© la fois plus clair et plus logique.Mais, j'oubliais : û Au diable l'infor-matique et les informaticiens! ý

1. Ce n'est quand meª me pas parhasard si la question de l'accentua-tion des capitales fut regulie© rementevoquee par tous les codes typogra-phiques depuis qu'ils existent. Cene fut pas davantage sans raison queRene Ponot a cru devoir ecrire dansTechniques graphiques (Federation na-tionale des ma|ª tres artisans et petitesentreprises des metiers graphiques,Paris, "ñæä, p. áã) : û Pro¢tons del'occasion pour denoncer l'opinionrepandue avec la complicite de cer-tains typographes, selon laquelle lesaccents < ne se mettent pas > sur lescapitales. S'il en etait ainsi y aurait-il

des cassetins pour les Eèaccentues? En fait les ac-cents, souvent debordants,se cassent et le composi-teur en manque. Et il estplus commode de dire

qu'il n'en existe pas. [Et le reassor-t(iment), a© quoi servait-il?] Recon-naissons toutefois que les lettres

accentuees peuvent e¡ectivementfaire defaut dans les compositionsen ligne-blocs du fait de l'origineamericaine des matrices (languen'utilisant pas les accents) et parfois

aussi pour des raisons techniques(rabotage des lignes en sortie demoule). ý C'est que, dans ce metier,les < legendes >² ce n'est pas ce quimanque le plus.

1

Et puis, il y avait le normographe, les lettres-transfert² Non,les dactylographes n'ont rien a© voir avec la non-accentuation descapitales et des majuscules. Ils n'ont fait que suivre les directivesdes typos et des codes d'alorsÃ. Car il y a belle lurette que ^ laplupart du temps ^ les capitales n'etaient pas accentuees. C'estpourquoi la technique a bon dos. Les machines etaient d'origineanglaise ou americaine? Et alors ! N'est-ce pas encore le cas de nosjours? Nous avons vu que l'accentuation des majuscules ne neces-sitait pas de grands amenagements du clavier. Il n'etait nul besoinde fabriquer une machine a© ecrire du type de celle-ci :

Une machine a© ecrire chinoise : on voit la planche de caracte© res,dans laquelle une pince, actionnee a© la main, vient saisir le caracte© re voulu.

(Source : Jose© pheChignier, GhislaineHaas, Danielle Lorrot,PierreMoreau, JoMourey, Les syste© mes d'ecriture,crdp, Dijon,"ññò, p."äò.)

Grammaire typo : les guillemets "â

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Christian Paput (Imprimerie nationale),grand û poinc° onneur ý devant l'Eè ternel,arborant, non sans ¢erte², ce joyau (?)appartenant a© notre patrimoine national.

1. Comme vous pouvez le remar-quer, dans le premier Ü, le E rentredans le O, ce qui n'est pas le cas dansle second. (Ces deux caracte© res sontextraits desCaracte© res de l'Imprimerienationale, p."òâ et "òã.)

2. ûOrthotypographia ý est le titreque Jeroª meHornschuch a donnea© son manuel de correction, en "åòð,reedite par les Eè ditions des Cendres(Paris), en "ññæ. Apre© s d'autres, quil'ont francise, les auteurs reprennentle mot û orthotypographie ý a© leurcompte, en limitant toutefois singu-lie© rement le sens qu'il avait pour J.Hornschuch. En fait, le paragraphe<utilisation > et celui nomme ici< orthotypographie > rele© vent preci-sement de l'orthotypographie.

3. De nos jours, l'espace justi¢antevaut approximativement un tiers decadratin (un tiers de la force de corps).

4. Je suis bon prince, je n'ai pas prispour base le tiers de cadratin.

5. Comme la majorite d'entre nous,je n'ai jamais pris le temps de faire letest de la page "ä. Je supposais que²N'est-ce pas ainsi que naissent les< legendes >, certaines re© gles reputeesimmuables, etc.? Re© gles vehiculeessans analyse, sans discernement.

6. Le jour ou© les typographes cesse-ront de bouder l'informatique aunom d'une soi-disant qualite ^ et

croyez-moi, je sais de quoi je parle ^les informaticiens seront peut-eª treplus attentifs a© leurs besoins. Quel'on se souvienne de l'accueil que

les typos reserve© rent a© la premie© rephotocomposeuse, pourtant d'inven-tion franc° aise. û Plus de dix ans avantqu'on ne parle de Prolexis, LATEX "

Prenons un autre exemple : le e dans l'o. Pour realiser les carac-te© res ci-dessous avec une machine a© ecrire, rien n'etait plus facile :

oe OEPour cela, il su¤sait de taper la premie© re lettre, de faire un demi-espacement arrie© re a© l'aide de la touche appropriee, puis de taper ladeuxie© me. Combien de fois ai-je entendu : ûC° a, monsieur, ce n'estpas de la typo, mais du bricolage!² ý ö ûParce que les caracte© resci-apre© s, ce n'est pas de la typo peut-eª tre? Alors c'est quoi? ý

Ã

ö ûCe n'est pas pareil!² Et puis vous² ý Ces deux caracte© ressont pourtant dus a© un de nos plus cele© bres typographes : FirminDidot ("æå"-"ðâå). Bref, en typo, oui! En dactylo, non! C'est quequestion <tchatche >, les typos ne sont jamais a© court d'arguments.

Mais, laissons cela, et revenons a© nos guillemets.

Orthotypographie : les guillemets franc° ais sont separes des motsqu'ils entourent par une espace, toujours insecable, et qui peut eª treune ¢ne, un quart de cadratin ou une espace justi¢ante, selon lesecoles et² les capacites des logiciels utilises.

''''''''

Merci Jeroª me Ä ! Peut-eª tre qu'un jour nous arriverons a© nousmettre d'accord sur cette question des espaces.

Je l'ai rappele a© maintes reprises dans mon rapport Qualite &Typographie, en plomb, la ¢ne vaut toujours " point, et ce quelleque soit la force de corps utilisee. Dans le tableau de la page "ä, lesespaces placees avant et apre© s la ponctuation sont les suivantes :^ "re colonne : ¢ne ("point), espace justi¢ante Å;^ áe colonne : ¢ne pao ("/ã de cadratin)Æ, espace justi¢ante;^ âe colonne : ¢ne <Meron > ("/â de l'espace justi¢ante, soit þ "/ñde cadratin), espace justi¢ante.

Comme vous pouvez le constater, le resultat est toujours satis-faisant lorsque la ¢ne du plomb (qui vaut toujours " point quelleque soit la force de corps) est utilisee. Si la solution que j'utilisedepuis des annees et que j'ai proposee dans mon rapport et dansmes supports de cours (espace avant = "/â de l'espace justi¢ante;espace apre© s = espace justi¢ante) donne des resultats satisfaisants,ceux obtenus avec la ¢ne typo de "point sont bien meilleurs.

Je presente mes excuses aux personnes que j'ai formees et auxlecteurs de mon rapport pour avoir introduit cette petite singula-rite Ç. Certains me diront : ûC'est bien beau ce que vous dites, maisla ¢ne valant " point n'existe ni dans les logiciels bureautiques nidans les outils de composition et de mise en page. ý Aé cela, je re-pondrai deux choses :^ La fatalite, c° a n'existe pas. Ce n'est pas parce qu'aujourd'huicette ¢ne de " pt n'a pas ete prevue qu'il en sera de meª me demain.^ Une espace (insecable ou non), c° a se fabriqueÈ.

Grammaire typo : les guillemets "ã

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(suite de la note å de la page precedente)nous permettait, graª ce notammentau travail de Desarmenien, Flipo etGaulle, de disposer d'un algorithmequasi-parfait de division des motsfranc° ais, de gerer automatiquementles espaces de la ponctuation et desguillemets franc° ais, d'accentuer lescapitales, etc. ý (Andre Jacques, arti-cle cite, p. ãã.) Autant preª cher dansle desert!

1. En fait, je m'en suis abstenu pourdeux raisons :^ la premie© re, parce que ce confre© rene tenait pas a© ce que j'en parle;^ la deuxie© me, parce qu'un partici-pant etait parti pour dire une beª tise :û Parce que pour obtenir la ¢ne typovous mettez un point, vous?² ýJe m'appreª tais a© repondre : ûOui,monsieur! ý, mais, etant invite pargrapheê et ne voulant pas blesser cettepersonne en public, j'ai decidede couper court a© toute discussion.Aé l'avenir, je ne pense pas que j'auraitoujours la meª me reserve, les typo-graphes ne brillant pas particulie© -rement dans ce domaine.

2. Voir mon rapportQualite &Typo-graphie, tome ", page áò (programme@para). Aé l'epoque de la photocom-position, les petits developpementsde ce genre etaient frequents (tables

de transcodage, etc.). Les typos < a© lapage > ont existe a© toutes les epoques.Ce n'est pas d'eux dont il est questiondans mes etudes. Ils ne posent pasdavantage de proble© mes aux infor-maticiens.

3. Seul e¡et secondaire possible :la division automatique du mot en¢n de ligne. Mais, meª me dans ce cas,ce n'est pas insurmontable. Les infor-maticiens ont des proble© mes autre-ment plus complexes a© resoudre.

Fine typo = 1point Fine PAO = 1/4 de cadratin û Fine ý = 1/3 de l'espace justifiante

c. 8 ¢n; debut ¢n ; debut ¢n; debut¢n! Debut ¢n ! Debut ¢n! Debut¢n? Debut ¢n ? Debut ¢n? Debut

c.11 ¢n; debut ¢n ; debut ¢n; debut¢n! Debut ¢n ! Debut ¢n! Debut¢n? Debut ¢n ? Debut ¢n? Debut

c.18 ¢n; debut ¢n ; debut ¢n; debut¢n! Debut ¢n ! Debut ¢n! Debut¢n? Debut ¢n ? Debut ¢n? Debut

c. 36 ¢n; deb. ¢n ; deb. ¢n; deb.¢n! Deb. ¢n ! Deb. ¢n! Deb.¢n? Deb. ¢n ? Deb. ¢n? Deb.

L'exemple ci-dessous a ete realise avec l'editeur de texte MicrosoftWordPad en Peignot demi, corps "ð :

L'espace placee devant chacun des signes de ponctuation vaut " pt.Si c'est realisable avec un outil aussi limite queMSWordPad, je nevois pas tre© s bien au nom de quoi cela ne le serait pas avec desoutils plus performants comme : XPress, Ventura, PageMaker,Word,WordPerfect, etc.

Lors du debat sur le code typographique qui s'est tenu a© l'ecoleEstienne le å mai dernier, j'ai commence a© expliquer comment unconfre© re (present dans la salle) avait resolu le proble© me en utilisantle point (signe de ponctuation)Ã : il composait tout simplement unpoint entre le mot et la ponctuation haute, lui donnait pour forcede corps " point et pour couleur û sans ý (aucune). Bien entendu,cette operation se faisait de fac° on automatique, via un petit pro-gramme qu'il avait developpe sous dos Ä.

Comme on peut le constater dans le tableau de la page "å, lepoint de couleur noire valant " point (áe ligne) est pratiquementinvisible a© l'Ýil nu. Pour que les choses soient faites dans les re© glesde l'art, celui de la âe ligne n'a pas de couleur.

Autre avantage de cette ¢ne simulee par un point sans couleurde "point, c'est qu'elle est insecable Å.

Grammaire typo : les guillemets "ä

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1. J'ai deja© explique que l'espaceinsecable ne devrait jamais eª tre ¢xepuisqu'elle doit prendre la valeur del'espace justi¢ante qui, elle, varie,et que l'espace ¢xe (cadratin, demi-cadratin, etc.) devrait toujours eª treinsecable. Malheureusement, c'estsouvent l'inverse qui se produit.âBá, par exemple, donne a© l'espaceinsecable la valeur de l'espace-motideale declaree dans le format (style).En standard : ò,ââââw. Pour que lavaleur n (" pt, ò."w²) de l'intermotde base soit prise en compte, la com-mande doit eª tre placee devant le motou la lettre qui prece© de l'espace inse-cable, ce qui ne presente aucune dif-¢culte avec âBá (le script ou la ma-crocommande sont tre© s simples a©realiser). Exemple de commandemanuelle : 5?twb=.1w4¢n*!5?twb4.

(La commande5?twb4 retablitla valeur de l'espace-mot ideale.)

2. Lorsque j'ai fait remarquer a© ceparticipant la pie© tre qualite typo desÝuvres exposees dans le hall de l'ecole,il m'a repondu: û Vous avez suª rementraison, mais c° a a le merite d'exister. ý

3. Il est vrai qu'il faut eª tre quelquepart un peu <prophe© te > pour perce-voir l'evolution d'une technologienouvelle. Parfois ^ il est bon de serepeter ^ c'est malheureusementavec des attitudes de ce genre que laphotocomposition ^ une inventionfranc° aise ^ est devenue americaine.

4. Pourtant, il me semble que lamachine a ete creee pour l'hommeet non l'homme pour la machine !

5. û [²] pensent, a© tort, et sontunanimement condamnes par laListe typo ý!²Mazette! J'aimeraisqu'on m'eclaire : û De quelle autoritejouit la Liste typo? ý* Ne serait-cepas encore un truc autoproclamecomme au triste temps de la revo-lution franc° aise ou des republiquesbananie© res² Je prefe© re encore entreren religion.

* La û Liste francophoneTypographie ýest une FAQ (FrequentlyAsked Questions,ou Foire aux questions). JacquesAndreexplique dans û Typographie et Internet ý( grapheª , n� "ä, avril "ñññ, p."â) qu'il n'y aû aucune garantie sur les reponses ý, pasdavantage û d'homogeneite ý et que ces faqtiennent plus û de la discussion orale quede l'ecrit, tant dans la forme (franc° ais parleplus qu'ecrit!) que dans le fond (les <gran-des gueules > ont souvent raison!) ý, etc.

Les exemples ci-dessous ont ete composes en corps áã, sauf ledernier, en corps ãð :

deplacement horizontal = "point ¢n!point (de couleur noire) = "point ¢n.!point (sans couleur) = "point ¢n!espace secable = "point ¢n!espace insecable (*) = "point ¢n !espace insecable (*) = ò."w (ou ò." h)Ã ¢n!

espace insecable (*) = ò."w (ou ò." h)Ã ¢n!(Comme vous pouvez le constater, lorsque le point est utilise, lachasse est lege© rement inferieure a© celle obtenue par l'espace d'unpoint. Ce phenome© ne est duª a© la table de crenage des SmartFonts.Deux solutions sont possibles : desactiver le crenage a© cet endroit,ce qui necessite une nouvelle commande ou, mieux encore, aug-menter la force de corps du point sans couleur.)

Aé propos de cette espace insecable, un participant a© ce debat n'apu s'empeª cher de faire le commentaire suivant :

espace insecable = espace execrable.Certes, pareilles re£exions ne manquent pas de produire leur e¡etdans des lieux comme Estienne, mais elles sont stupides² et d'unautre temps. Et ce n'est pas en cultivant des comportements de cegenre que les typographes ^ dont la production est rarementlouable, y compris a© Estienne Ä ^ amelioreront leurs rapports avecles informaticiens et autres <banlieusards de la typographie >Å.

Jusqu'a© present, j'ai pu constater que, bien souvent, ce sontmoins les outils que les hommes qui sont limites. Et, raisonnable-ment, je ne pense pas que la tendance va s'inverser rapidementÆ.

Mythes : certains (comme Ramat) pensent, a© tort, et sont una-nimement condamnes par la Liste typo, qu'on peut melanger lestypes de guilles en les chargeant d'une signi¢cation di¡erente, lesuns pour les citations, les autres pour lesmises en relief, l'ironie, oudieu sait quoi!

''''''''''

Coª te mythes, je crois que nous sommes servis. Peut-eª tre qu'unjour les typos sauront faire preuve d'un peu plus d'humilite² et,comme ici, de tolerance Ç. Nous verrons par la suite que l'idee deRamat est loin d'eª tre stupide et merite qu'on l'etudie avec soin.

Autre mythe, plus etrange encore : l'espace separant le guillemetdu mot devrait eª tre plus ou moins grande selon qu'il y a un seulmot entre guilles, ou plusieurs!

''''''

Cette question rele© ve de la preparation de copie. Quelle quesoit la methode adoptee, l'important, n'est-ce pas la coherence ausein du document ou de la collection? Auteurs et editeurs peuvent

Grammaire typo : les guillemets "å

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1. Eè galement appele < noble art >,< art divin >, etc.

2. Dans les deux ¢gures ci-dessous,sont representes (de gauche a© droite) :la virgule, l'apostrophe, le guillemetouvrant anglais (á virgules retour-nees) et le guillemet fermant anglais(á apostrophes).

Zapf book, corps "òò.

Bembo romain, corps"òò.

Comme vous pouvez le constater,les guillemets ne sont pas alignes.

3. La di¡erence de dessin entre lavirgule, le point-virgule et l'apo-strophe n'est plus tre© s a© la mode chezles dessinateurs de caracte© res. SelonChristian Paput, la virgule est plus< lourde > que l'apostrophe car elle estposee sur la ligne de base. C'est, enquelque sorte, une question de poidsdes signes. (Pour vous en convaincre,observez attentivement la planchehors-texte de la page "ð.) De nosjours, le guillemet anglais ouvrantest obtenu a© partir de deux apostro-phes retournees, comme le montrecet exemple en <Zapf Book > :

` '' ''Aé droite, le guillemet anglais ouvrantest obtenu a© partir de deux apostrophes

retournees; a© gauche, a© partir dedeux virgules retournees.

4. En plomb, pourquoi utilisait-ondeux virgules retournees et non deuxapostrophes retournees? Parce qu'il

Casse californienne ("ðåæ).

n'y avait pas de cassetin prevu dansles casses franc° aises pour y mettreles guillemets anglais, repondent

les typos. Et le < cassetin audiable >, a© quoi servait-il?û La casse compte ""ä casse-tins dont un sans destina-tion particulie© re que l'onnomme le cassetin au dia-ble. ý (Tachot Fr., Proposd'un typographe : typographieenvers &endroit, conference,

page æ.) Dans la casse californienneci-dessus (developpee par OctaviusA.Dearing, puis introduite a© SanFrancisco en "ðåæ), devons-nous "

,',,''

,' ,,''

,,

avoir de bonnes raisons de proceder ainsi. Seule contrainte :que leschoses soient precisees de© s le depart, et cela sans ambigu|« te.

Voila© pour les guillemets dits < franc° ais >. Je reviendrai sur cesderniers dans la deuxie© me partie de cette etude, plus particulie© re-ment consacree a© l'histoire, et ou© le guillemetage sera traite dansson ensemble. Nous verrons que la < fonction guillemet > existaitbien avant que leur forme dite < franc° aise > soit inventee par (?).

Mais d'ores et deja© nous pouvons retenir ceci :

Ce qui caracterise les guillemets dits < franc° ais >, c'est moins leurforme (û ý, û ý, , etc.) que leur positionnement parrapport aux lettres medianes (minuscules). En e¡et, ils sontcentres par rapport a© ces dernie© res ou <poses > sur la ligne debase (ligne d'ecriture).

Logiquement, les guillemets simples franc° ais (< >) auraient duªeª tre traites a© cet endroit, mais comme les typographes franc° ais neleur connaissent aucune utilisation, les auteurs de cette etude sur leguillemetage les ont mentionnes en dernier, <pour memoire >.

DES GUILLEMETS DITS <ANGLAIS >

Forme des guillemets [anglais] : ressemblent aux nombres åå etññ en superieur (` '').

''''

Les typos parlent de racines. Il y avait la© une belle occasion d'endire deuxmots. Eh bien, non. Ils veulent, au choix, donner dans lanouvelle pedagogie ou la pedagogie nouvelle : de nos jours, il fautfaire simple, se mettre a© la portee² Bref, il faut eª tre in, mod', fairesoft, etc. Il faut eª tre branche quoi! Remarquez, l'image n'est pasmauvaise : voyez les signes utilises par Eè tienne Dolet (page â).

En fait, les auteurs ne disent nulle part comment s'obtiennentces fameux guillemets. On le devine graª ce a© la terminologie em-ployee par Unicode.

Pour ceux qui pratiquaient ^ et qui pratiquent encore ^ l'< artnoir >Ã, le guillemet ouvrant anglais est obtenu a© partir de deuxvirgules retournees; le fermant a© partir de deux apostrophes. Cequi explique, non seulement le petit decalage que l'on constateparfois avec certaines polices de caracte© res Ä, mais egalement ladi¡erence de dessin et de poids qui doit normalement exister en-tre la virgule, le point-virgule et l'apostrophe Å. (De nos jours, leguillemet ouvrant anglais s'obtient a© partir de deux apostrophesretournees Æ.)

Grammaire typo : les guillemets "æ

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, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,, ,,,

,,

,,,,,,,,,,,

GUILLEMETS FRANC° AIS, ANGLAIS²Dans l'ordre : chasse des guillemets ^ apostrophe retournee, apostrophe ^ virgule retournee, virgule.

ûý` '' '

,Arial

û ý` '' '

,Baskerville

û ý` '' '

,Bembo

« »` '' '

,Benguiat Book

û ý` '' '

,Bodoni

û ý` '' '

,Castellar

û ý` '' '

,Century Old Style

ûý` '' '

,Century Schoolbook

û ý` '' '

,Cheltenham

ûý`` '' `'

,Cooper Black

ûý` '' '

,Faalstaff

û ý` '' '

,Ehrhardt

û ý` '' '

,Franklin Gothic

û ý` '' '

,Frutiger

û ý` '' '

,Futura

û ý` '' '

,GaramondMonotype

û ý` '' '

,Garamond Stempel

û ý` '' '

,Gill Sans

û ý` '' '

,Helvetica

û ý` '' '

,Korinna

û ý`` '' '

,New Berolina

û ý` '' '

,Nimrod

û ý`` '' '

,Old EnglishText

û ý` '' '

,Photina

û ý` '' '

,Quorum

û ý` '' '

,Rockwell

û ý`` '' `'

,Script Bold

û ý` '' '

,Souvenir

û ý`` '' '

,Swing Bold

û ý` '' '

,T|mes New Roman

û ý` '' '

,Univers

û ý` '' '

,Zapf Book

û ý` '' '

,Zapf International

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(suite de la note ã de la page precedente)comprendre que nos confre© res ame-ricains disposaient de å < cassetins audiable >? Au moins, c° a leur laissaitune bonne marge de manÝuvre!Cela dit, si je peux comprendre lebricolage des typographes franc° ais ^nous le verrons, certains parlentmeª me de di¤cultes techniques ^j'avoue eª tre tre© s surpris par la fac° onde faire des Anglais. Pourquoi n'ont-ils jamais songe a© graver les caracte© rescorrespondants? S'ils l'avaient fait,il est fort probable que le < poids >des guillemets n'aurait pas ete lemeª me que celui de l'apostrophe, etleur position n'aurait sans doute pasete la meª me non plus. Les nouvellestechnologies les obligeront toutefoisa© creer un signe special pour leurguillemet ouvrant. Sans plus derecherche, c'est l'apostrophe et nonplus la virgule qui servira de mode© le.

1. Je trouve ce terme un peu fort,pour ne pas dire inapproprie : a© quelmoment apparaissent les notions dechute, de deroute, etc.?

2. Pour tirer l'epee, pas de proble© me.Mais pour benir² Peut-eª tre quandon les cite²Reconnaissons toute-fois que les auteurs de cette etude surle guillemetage sont plus tolerantsque bien des confre© res :^ Guery Louis (Dictionnaire²,p."òã) : û En typographie, il existedeux sortes de guillemets : les guil-lemets franc° ais, qui ont la forme dechevrons û ý. Ce sont eux qui, dansla typographie franc° aise, doivent eª treutilises. Sauf dans quelques cas par-ticuliers ou© l'on doit avoir recoursaux autres guillemets; les guillemetsanglais, en forme de double apostro-phe, inversee ou non` '', trop souventutilises a© tort a© la place des guillemetsfranc° ais. ý Pourquoi a© tort?²^ Jacquenod Raymond, (La ponc-tuation ma|ª trisee, p."ñæ) : û Les guille-mets franc° ais sont plus precis queles guillemets anglais; en e¡et, ilsmontrent bien si l'on se trouve audebut de l'element mis entre guille-mets (guillemets ouvrants : û) ou a© la¢n (guillemets fermants ý). ý Ce sontles Anglais² qui vont eª tre content!^ Le Grand Dictionnaire Larousse duxixe sie© cle : û Les Anglais remplacentles guillemets par deux virgules re-tournees. La methode franc° aise nouspara|ª t preferable et plus elegante. ý

Pourquoi? L'auteur ne le dit pas.^ Auger Daniel (Preparation dela copie, p."æä) tient des propos plusnuances que les auteurs precedents :û [Les guillemets] existent sous deuxformes utilisees indi¡eremment :

les guillemets franc° ais (û ý) et lesguillemets anglais (` ''). [En¢n! unpeu de tolerance.] La forme franc° aiseest cependant nettement preferableparce que plus lisible et plus facilea© composer en ce qui concerne "

Grammaire typo : les guillemets "ñ

Argot typo : guillemets anglais ouvrant et fermant.Argot PAO : guillemets courbes.

''''

J'ai pratique, enseigne² la publication assistee par ordinateurpratiquement de© s son origine ("ñðä), je n'ai jamais entendu quel-qu'un nommer les guillemets anglais : û guillemets courbes ý. Mesconfre© res non plus. S'agit-il, la© encore, d'un besoin visceral de nepas ûmelanger les torchons et les serviettes ý? De se singulariser?

PostScript : quotedblleft et quotedblright.Unicode:áò"c guillemet-apostrophe double culbute (double turnedcomma quotation mark) et áò"d guillemet-apostrophe double (doublecomma quotation mark).

''''''''

La terminologie franc° aise montre bien qu'en informatique leguillemet anglais ouvrant s'obtient a© partir de deux apostrophesretournees (culbuteesÃ, si vous preferez), et non de deux virgulesretournees ou culbutees, comme le montrent les exemples de lapage "æ (notes á et â) et la planche hors-texte de la page "ð. La ter-minologie anglaise et americaine est fausse : comma se traduit par<virgule >, non par < apostrophe > (c'est lemeª me terme en franc° ais eten anglais). Nos amis d'outre-Manche et d'outre-Atlantique gagne-raient a© revoir leur vocabulaire.

Utilisation : utilisation standard dans la composition franc° aisecourante, comme guillemets de second rang, a© l'interieur de guil-lemets franc° ais (citation dans une citation). Utilises aussi quand lesguillemets franc° ais d'une police ont un Ýil qui nous est desa-greable (trop grand et maigre, ou trop petit et empaª te), et, dans latitraille en presse, parce que les guilles franc° ais avec leur espace< chassent > trop dans les petites justifs (c'est une des licences que lapresse s'accorde a© elle-meª me, et que nous decrivons sans la benir!).Aujourd'hui, ces guilles, bien qu'anglais, ne <passent > pas en tele-matique : attention au courrier electronique et au transcodage paovers html.

''''''''''''''''''''''

Je l'ai deja© dit, les typographes franc° ais ne connaissent quedeux sortes de guillemets : û ý et ` ''. Il est donc naturel que lesguillemets anglais soient utilises comme guillemets de secondrang. Curieusement, ils peuvent remplacer les guillemets franc° aislorsque l'Ýil de ces derniers n'est pas conforme au(x) canon(s) del'esthetique! (Dans la deuxie© me partie de cette etude, je montreraique la liberte doit eª tre totale dans ce domaine, que les guillemetsanglais ne sont pas les seuls a© pouvoir eª tre utilises comme guille-mets de second rang, par exemple.)

A¤rmer que les guillemets franc° ais chassent plus que les guil-lemets anglais est faux dans de nombreux cas (voir la planchehors-texte de la page "ð). Quant a© ecrire : û c'est une des licencesque la presse s'accorde a© elle-meª me, et que nous decrivons sans labenir! ý, excusez du peu!² Ce n'est pas rien quand meª meÄ.

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(suite de la note á de la page precedente)le guillemet ouvrant (des virgulesretournees dans la forme anglaise). ýEtc. J'aurai l'occasion de revenir surtous ces points.

1. Dans û Typographie et Internet ý( grapheê n� "ã, novembre "ññð, p.""),JacquesAndre fait remarquer quesi on peut û croire qu'` il n'y a pas delettres accentuees sur Internet '' [c'estparce] qu'en fait les accents disparais-sent au hasard des nÝuds du reseauou de terminaux qui ne respectentpas les normes. ý Maintenant, enattendant que les normes soient res-pectees et/ou s'imposent, n'y a-t-ilaucune solution a© ce proble© me?

2. Ainsi, contrairement a© ce querepe© tent ces deux auteurs, BernardRathaux (Memento de l'edition et desarts graphiques, Bredys,"ññ", p. áä")preconise de mettre un û demi-espacement a© l'interieur, normala© l'exterieur : les guillemets anglais(dans tous les cas), les guillemetsfranc° ais encadrant seulement unmot ou une locution ý, et un û blancnormal avant et apre© s les guillemetsfranc° ais encadrant une citation (ouvr.cit., p. áäá). ý

3. Qu'on soit en composition fran-c° aise ou anglaise, cette division estd'autant plus stupide qu'elle n'a puse faire qu'en sous-interlettrant lesmots de la ligne. Qui plus est, enl'absence de division, cette ¢n deparagraphe aurait ete plus equilibree(l'espace entre les mots aurait eteplus regulier et la seconde divisiona© deux lettres [re //] evitee.)

Ces guilles ne passent pas en telematique (courrier electroni-que, transcodage pao vers html, etc.). Aé veri¢erÃ.

Orthotypographie : les guilles anglais se collent aux mots qu'ilsentourent. Les guilles anglais comme guillemets de second rangont longtemps ete ignores, pour des raisons techniques qui n'ontplus lieu d'eª tre aujourd'hui.

''''''''

S'il est un domaine ou© la prudence est de re© gle, c'est bien celuides espaces Ä. Comme pour le point abreviatif (si les Americainsabre© gent <monsieur > Mr., les Anglais, eux, l'abre© gent Mr : voirmon etude sur l'abreviation de <monsieur > dans Qualite &Typo-graphie, t. á, p."áæ sqq.), les pratiques varient non seulement d'uneepoque ou d'un pays a© l'autre mais sont egalement fonction despersonnes, ainsi qu'en attestent les exemples suivants :

Rogers Bruce, double page de la version du Compleat Angler(û Le Manuel du peª cheur a© la ligne ý) conc° ue en "ñòñ par Rogers.

Page de gauche, voyez les lignes á et æ du paragraphe. (Au passage,vous pouvez remarquer que cette page se termine sur un motdivise [un //].) Page de droite, dernie© re ligne, n'est-on pas en pre-sence de ce que certains appellent un orphelin, d'autres une veuve?Quant au [con //] de la æe ligne, si on suit la logique de certainstypographes, les Anglais devraient penser aux lecteurs franc° ais Å.Est-ce bien raisonnable?)

Dans les exemples de la page á", nous pouvons constater que laponctuation haute (ou double) n'est pas collee au mot qui prece© deou qui suit :^ Dans Centaur, de Bruce Rogers, le point-virgule de la ligne ãet le point d'interrogation de la ligne "ò sont precedes d'une espa-ce. Les virgules de la ligne å sont collees auxmots qui prece© dent etqui suivent; quant a© celles des lignes "ä et "å, l'espace placee apre© sn'est pas la meª me. Aé cette epoque (voire aux epoques anterieures),il semble bien que ^ comme en France ^ les typos Anglais se ser-vaient des espaces entourant la ponctuation pour justi¢er la ligne.

[Ce sont

Grammaire typo : les guillemets áò

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Grammaire typo : les guillemets á"

Rogers Bruce, Centaur,"ñ"ä(dans Friedl Friedrich,Ott Nicolaus, Stein Bernard,

Luidl Philipp,Typographie : quand, qui, comment,Ko« nemann,"ññð, p. ãä").

Morison Stanley, First Principles ofTypography,Cambridge u.p. "ñâå

(dans Baudin Fernand, L'e¡et Gutenberg,Eè dit. du Cercle de la Librairie, Paris, "ññã, p.âáæ).

Extrait du manuel typographique de JosephMoxon,"åðâ(dans Baudin Fernand, L'e¡et Gutenberg, p."ðâ).

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1. Dans la composition anglaise :ûOn place un cadratin ou une dou-ble espace apre© s un point, un pointd'interrogation ou un point d'excla-mation terminant une phrase. ý (Lenouveau code typographique, p. ææ.)û Apre© s un point, un point d'inter-rogation ou un point d'exclamationterminant une phrase, on met uncadratin. ý (Lexique des Re© gles typogra-phiques en usage a© l'Imprimerie natio-nale, p. áò.) Voila© qui devrait faireplaisir a© Franc° ois Richaudeau.Tou-tefois, il semble bien que cette pra-tique n'ait plus cours de nos jours.

2. Apparemment, F. Baudin n'estpas choque par cette version anglaisedes Premiers principes² de "ñâå. Il estvrai qu'a© cette epoque il debutait!

3. La© encore, voila© qui devrait faireplaisir a© Franc° ois Richaudeau. Surla page de droite, on constate quela re© gle des espaces avant et apre© s laponctuation haute n'est pas toujourssuivie (ligne ã du texte : espace avantet apre© s la parenthe© se ouvrante;ligne ä : pas d'espace devant la paren-the© se fermante). Page de gauche, lesparenthe© ses sont precedees et suiviesd'une espace.

Ce sont les guillemets simples qui sont utilises ici, et on voit bienque la virgule n'est pas alignee sur l'apostrophe. Ils ne sont pas da-vantage colles auxmots. (La© encore, la page se termine sur unmotdivise. Quant a© la division des mots see-ing, Soc-rates?)^ Meª me chose dans les First Principles² de Stanley Morison, laponctuation n'est pas collee (voir les lignes ã,"á,"ä et"æ), sauf pourle tiret cadratin (ligne áâ). L'espace est plus forte apre© s une ponc-tuation forte (lignes á, ñ, "ã, "å, "ñ, áä et áå)Ã. (L'e¡et recherche estannule lorsque la composition est trop large, comme ici : lignes ñ-""et "å-"ñ Ä.)^ Le manuel typographique de Joseph Moxon date de "åðâ etnon du debut du sie© cle comme les trois ouvrages precedents. Laponctuation n'est toujours pas collee et les parenthe© ses sont prece-dees et suivies d'une espace Å. ( J'aurais bien d'autres commentairesa© faire.)^ Dans le document ci-dessous, datant de "ðåò, on ne peut pasdire que la ponctuation haute (ou double) soit vraiment collee.Quant a© la valeur de l'espace entre les mots et les phrases?

Caracte© res Old Style de Alexander Phemister, Miller et Richard, "ðåò(dansCollectif, La chose imprimee, Retz, Paris, "ñææ, p. ðá).

^ Les exemples ci-contre sont contemporains. Ils sont extraitsdeThe Oxford Dictionary forWriters and Editors, compiled byTheOxford English Dictionary Department, Clarendon Press, Oxford,p. âáñ-ââò. En dehors du fait que la ponctuation haute n'est pascollee, on peut remarquer que les guillemets sont utilises dansl'ordre suivant : `² `²'' ²'. Ces derniers, par contre, sont colles.De meª me, dans `He cried `Be o¡!''', le guillemet de second rangn'est pas confondu avec le guillemet de ¢n de citation (un legerespace les separe). Certains typos ne manqueront pas de faire re-marquer que la tierce obtenue (''') est fort laide et ne favorise pasla lisibilite. Ce qui est vrai. Pour l'eviter, il n'y avait rien de plussimple. Il su¤sait tout simplement de respecter la logique de laponctuation. Cette citation aurait duª eª tre composee ainsi : `Hecried `Be o¡!''.' Et tant pis si ce n'est pas a© la mode!

Bien suª r, on peut penser que tous ces exemples sont dus a© desgougna¢ers ou a© des <banlieusards > de la typographie. Car en¢n,pourquoi serions-nous les seuls a© faire n'importe quoi? Pourquoin'en serait-il pas de meª me ailleurs?

Les guilles anglais comme guillemets de second rang ont long-temps ete ignores, pour des raisons techniques qui n'ont plus lieud'eª tre aujourd'hui.

''''''

J'aimerais qu'on m'explique ce que sont ces raisons techniques.Car en plomb, je ne vois pas ou© etait le proble© me : il su¤sait toutsimplement d'inverser deux virgules. Qui plus est, je l'ai deja© dit,rien ne s'opposait a© ce que de nouveaux caracte© res soient crees,

Grammaire typo : les guillemets áá

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1. La une de Paris-Soir du dimanche"á juillet "ñâå (åe dernie© re). (Ce titrea ete simule sur ordinateur.) Le guil-lemet ouvrant di¡e© re du guillemetfermant. FredericTachot l'expliqueainsi : û En compomecanique, quelque soit le syste© me (mis a© part laMonotype), on ne peut pas mettrede matrices a© l'envers. C'est doncpour cela que les ` ''existaient. +Tonexemple de Ludlow prouve que lesmatrices etaient peu nombreuses etque lorsque dans une ligne il y avaitplusieurs ` '', on prenait des matricesdans une autre casse² et puis on neles rangeait pas forcement au bonendroit. ý J'en connais qui auraientete mis a© l'amende, mais²

2. Inconnue de l'edition de "ððâ deL'argot des typographes d'E.Boutmy,l'expression û chiure de mouche ý,par exemple, ne ¢gure pas davan-tage dans leVocabulaire des arts graphi-ques, de la communication, de la PAO, etc.de Christian Paput ("ññæ). Si Littreconna|ª t < pieds de mouche >: û ecri-ture ¢ne et mal formee ý et le Lexis< pattes de mouche >: û petite ecriture¢ne et souvent illisible ý, ils ignorent< chiure de mouche >. Bien avant l'in-vention de l'imprimerie, on connais-sait le pied de mouche (ô), qui sym-bolise, entre autres, le paragraphe.

Source : Schmidt Friderichs BertramPierre-Simon Fournier ("æ"á-"æåð),

Jacques Damase edit., Paris, "ññ", p. lxxii.

3. La planche ci-contre montrequelques symboles utilises a© l'epoquede Fournier le Jeune, dont la < quote >(� ) pour marquer la minute. (Voiregalement p. ñ [n. ä] et p."ò [n. â].)

4. Sur certaines machines a© ecrire,la double quote avait cette forme @.Les dactylographes l'appelaient-ilspour autant < guillemet penche >,

ou <guillemet italique >, ou²?

5. Quant aux typographes, commechaque fois qu'ils ont duª faire face a©une nouvelle technologie, la plupartdu temps, ils < tra|ª naient les pieds >²

6. Normal, ils n'avaient pas d'autressignes a© leur disposition. Je ne voispas en quoi cet usage serait fautif.

prenant mode© le sur les guillemets du <Didot millimetrique > del'Imprimerie nationale, par exemple. En composition mecanique,ces guillemets anglais existaient dans les matrices des caracte© res.L'exemple ci-dessousà a ete realise avec une Ludlow (composeuse-titreuse). En photocomposition, sauf peut-eª tre tout au debut, lesguillemets franc° ais et anglais etaient presents dans les matricesphotographiques (voir la police Souvenir Light du Linotron áòá,de la societe Linotype, page âò).

TOUR DE FRANCE''Bref, en dehors de technologies bien particulie© res, j'ai bien peurque ces û raisons techniques ý ne soient que des pretextes.

La© encore, j'aurais bien vu l'etude sur les guillemets simplesanglais (` ') a© cette place. C'est que la logique n'est pas forcement lachose la mieux partagee du monde!

DES <GUILLEMETS TEè LEè MATIQUES >

Forme des guillemets [dactylo] : deux barres verticales (�). ''Pas de commentaire.

Argot typo : guillemet dactylo, chiure de mouche.Argot PAO : guillemet droit.

''''

La© , voyez-vous, nous sommes en presence d'un argot non seu-lement recent Ä, mais particulie© rement revelateur de la mentalitede certains typographes contemporains. Car, en plomb, ce carac-te© re symbolisait ^ et symbolise toujours dans le û syste© me inter-national d'unites (SI) ý ^ la seconde d'angle (� ), tout comme laquote (� ) symbolise la minute d'angle et la < triple quote > (�� ) latierce Å. Quant au <guillemet droit >Æ de la pao, seuls les ignorantspeuvent se laisser abuser par le patois des <monsieur et madamepao > et consorts qui, a© defaut de competence, ne savent quoi in-venter pour se faire un nom ou pour se rendre interessant(e)s.

Les personnes qui se sont interessees a© la pao de© s l'origine ap-partenaient a© tous les milieux socioprofessionnels Ç. Elles ont donctout d'abord continue a© utiliser la terminologie propre a© leur mi-lieu. Ainsi, pour les dactylographes, la double quote servait nonseulement comme guillemets È mais egalement pour symbolisercomme en typo la seconde d'angle; la quote comme apostrophe Èet pour symboliser la minute d'angle. Quant aux informaticiens,qui disposaient du meª me clavier que les dactylographes (au moins

Grammaire typo : les guillemets áâ

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1. Voir l'annexe I : ASCIISCII et claviers< pauvres >, p. .

2. Lexique des termes de presse, revu etcomplete par Madeleine Aslangul,cfpj editions, Paris, "ññ", p."òã.

3. Les typos etaient bien contentslorsqu'ils devaient composer d'apre© sun tapuscrit et non un manuscrit.Ils ¢niront d'ailleurs par imposerle tapuscrit a© leurs clients.

4. Ruder Emil,Typographie, un ma-nuel de creation, Arthur Niggli Ltd.,CH-ñòäá Niederteufen (Suisse),"ñåæ, p. ãã-ãä. Pour F.Baudin,û La dactylographie sacri¢e la spon-taneite, la chaleur et la fantaisie a©l'e¤cacite, c'est-a© -dire a© la lisibiliteet a© la rapidite de la communicationecrite. Elle l'obtient en excluant lesgraª ces calligraphiques aussi bien queles £eurs de rhetorique; en introdui-sant un formulaire dans la redactionet un protocole dans la con¢gura-tion du texte. ý (Baudin Fernand,û Constellations & con¢gurationsd'ecritures ý, dans C.E.R.T., Deplomb, d'encre & de lumie© re, Imprime-rie nationale, Paris, "ñðá, p."æä.)Comme quoi, on peut eª tre typogra-phe, respecter les autres techniques,et ne pas les rendre responsables detous les maux. Miroir²Miroir!

5. Les caracte© res < et > n'existentgeneralement pas sur certains claviers< pauvres >, sinon, en les doublant onaurait obtenu ceci : << >>. Le resul-tat n'est certes pas tre© s beau, maisces signes, au moins, sont orientes.

6. Que les typos ne reª vent pas :a© moins que les Allemands et lesRusses ne s'en meª lent (ces derniersutilisent egalement nos û et ý), lesguillemets dits < franc° ais > ont peude chance de s'imposer a© l'echellemondiale.

7. C'est qu'il faut rester prudentavec les Anglais. Ils sont tout a© faitcapables de nous demander de leurpayer des royalties.

8. Comme les guillemets vontpar paire (sauf en de rares cas ilsdevraient d'ailleurs toujours eª treutilises par paire, meª me si ce n'estpas a© la mode) et que c'est toujoursle meª me caracte© re qui est utilise, "

pour la partie centrale), ils en faisaient bien evidemment le meª meusage qu'eux pour rediger leurs textes. Pour ecrire leurs program-mes, la© encore ils furent bien obliges d'utiliser les caracte© res dispo-nibles a© l'epoque, c'est-a© -dire les "áð caracte© res internationaux qui¢rent l'objet de lapremie© re norme ascii (AmericanStandardCode forInformation Interchange)Ã.

PostScript : quotedbl.Unicode : òòáá guillemet anglais (quotation mark).

''''

Les Anglais appellent le caracte© re � ou @, <double quote > (quo-tedbl ) et le � ou ', < simple quote > (quotesingle). Quant a© leurs guille-mets typographiques qui, contrairement a© ces derniers sont orien-tes, ils les appellent respectivement : ` (quotedblleft ),'' (quote-dblright ),` (quoteleft ) et ' (quoteright ).

Le Lexique des termes de presse du cfpj Ä decrit ainsi la < quote >:ûQuote. invar. (angl., abr. pour quotation-marks, guillemets). Ag.Convention telegraphique internationale pour les guillemets ou-vrants. Les guillemets fermants s'indiquent par unquote. ý

Pourquoi la double quote s'est-elle imposee a© l'echelle mon-diale pour symboliser les guillemets? Emil Ruder, typographede renom, explique que û les relations internationales constantesexigent une ecriture commune dans laquelle les langues les pluscourantes puissent s'exprimer sans souci d'esthetisme Å. [²] Lescaracte© res de la machine a© ecrire posse© dent la vertu de s'adapteregalement a© toutes les langues. Ce fut la premie© re ecriture interna-tionale Æ. ý Or, sur les claviers des machines a© ecrire, la doublequote ^ qui sert a© abreger le <pouce > (en anglais inch : in ou � ) desmesures anglo-saxonnes, a© indiquer la seconde d'angle, et qui, iln'y a pas encore si longtemps servait, y compris en France, a© abre-ger le seconde du temps ^ etait de tous les caracte© res disponiblescelui qui se rapprochait le plus des guillemets dits < anglais >Ç.

De nos jours, les contraintes techniques ne sont plus les meª mes.Rien desormais ne s'oppose a© ce que les claviers <pauvres > soientremplaces par des claviers plus riches et que les guillemets telema-tiques prennent la forme des guillemets dits < anglais >, par exem-ple È. Il me semble, en e¡et, qu'arrives a© l'aube du xxie sie© cle, ce n'estpas la langue, ce ne sont pas davantage les usagers qui doivent s'a-dapter, mais bien les technologies. Bien suª r, c° a risque de bousculerdes habitudes² et couª ter un peu d'argent.

En attendant que les choses evoluent (?), a© maintes reprises j'aiattire l'attention sur la necessite de repreciser la terminologie, etUnicode nous fournit ici un excellent motif. Pratiquement toutle monde est d'accord pour reconna|ª tre que la double quote apour inconvenient majeur de ne pas eª tre orientee et, parfois, c'estbien souvent apre© s plusieurs recherches que nous savons si la quoteest ouvrante ou fermante. Maintenant, si appeler la double quotequotation mark est recevable en anglais, cette expression designantles guillemets, cela ne saurait se traduire en franc° ais par <guillemetanglais >. En e¡et, nous venons de le voir, la double quote appar-tient dorenavant au jargon ^ je devrais dire au patrimoine ^ inter-national É. Les guillemets typographiques < anglais > etant les sui-vants : ` ''et ` ', il eut donc ete plus juste d'appeler la double quote<guillemet telematique Ê >, par exemple Ë.

Grammaire typo : les guillemets áã

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(suite de la note ð de la page precedente)on peut ecrire < guillemets telema-tiques > au pluriel.

9. Autre argument qui milite en fa-veur du remplacement des claviers< pauvres > par des claviers < riches >,la double quote symbolise deja© laseconde d'angle dans le syste© meinternational d'unites (SI).

1. Apre© s avoir ete mecaniques, lesmachines a© ecrire furent electrome-caniques* (sphe© res, marguerites²),puis electroniques. Ces dernie© res,souvent equipees d'un lecteur dedisquettes, sont en fait de veritablesoutils dedies de traitement de texte,avec integration d'images, etc.* La classique ibm Selectric comportaitpas moins de âòòò pie© ces, dont de nom-breuses etaient mobiles, contre "òòò pie© ces(dont tre© s peu en mouvement) pour lesmachines electroniques.

2. AvecWordPad deW|ndows, parexemple, les caracte© res suivants sontobtenus soit :^ en tapant directement sur la tou-che appropriee :

òâñ � òâã � òåò5 òåá4^ en tapant simultanement sur latouche Alt + un numero a© ã (voire a©â chi¡res; on peut egalement utiliserla table de caracte© res deW|ndows, outaper le texte en minuscules avec lesaccents, puis le transformer en capi-tales par la commande appropriee) :ò"ãä ` ò"ãå ' ò"ãæ ` ò"ãð '' ò"âá ,,

ò"âñ < ò"ää > ò"æ"* û ò"ðæ* ýCe qui signi¢e que lorsqu'on trouvedes � et des �, nous avons a¡aire, soita© un paresseux, soit a© un ignorant.(Chez certains, il y a cumul.) Croyez-moi, c° a se soigne tre© s bien.

* Alt + "æã et Alt + "æä donnent le meª meresultat : û et ý. Mais ne compliquons pas.

3. Prenons le christianisme, parexemple. Cela fait á òòò ans qu'ilest enseigne un peu partout dansle monde. Il n'empeª che que le motdeVoltaire est toujours d'actualite :û Si Dieu a cree l'homme a© son ima-ge, l'homme le lui rend bien. ý C'estpourquoi, les espaces entourant laponctuation!² (Voir ce qu'ecrit a©ce sujet JacquesAndre p."ã-"ä, n.å.)

Utilisation : a© proscrire totalement en composition typographique,quelle que soit la langue (au pro¢t des guillemets typographiquesen usage dans la langue composee). + Aé reserver exclusivement a©l'utilisation par des langages informatiques (ex. : mise en page d'ex-traits de programmes machine ou html, formules Excel²), oudans les communications telematiques a© clavier pauvre (Minitel,sites æ bits, titres de courrier electronique), ou lorsqu'on veut imi-ter une saisie dactylo, conjointement avec l'utilisation d'une police< courrier > (e¡et ecule).N.B. ^ Les guillemets dactylo servent generalement de guillemetssubstitutifs lors de la saisie de texte, c'est-a© -dire que l'utilisateur lestape (ce sont les seuls visibles sur la plupart des claviers) pour obte-nir les guillemets, l'environnement logiciel s'occupant de la substi-tution a© la volee en fonction de preferences de¢nies par l'utilisa-teur. Il ne s'agit pas ici de remettre en cause l'utilisation des guille-mets droits en tant qu'auxiliaires de saisie, mais demettre en gardel'utilisateur sur le fait qu'il doit s'assurer de leur gestion correcte et,notamment, de celle des espaces encloses par les guillemets fran-c° ais. On sera particulie© rement vigilant lors de l'utilisation de logi-ciels en version u.s., et d'echanges de textes entre applications. Entout etat de cause, les guillemets dactylo ne devraient jamais appara|ª tre a©l'ecran, et encore moins a© l'impression, sauf dans les seuls contextesenonces au paragraphe precedent.

''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''

Si je suis globalement d'accord avec ces auteurs, je ferai toute-fois trois remarques :

". Imiter une saisie dactylo est un e¡et plus qu'ecule. De© s queles machines a© ecrire ont bene¢cie de l'evolution technologiqueÃ,les dactylographes ont utilise les nouveaux caracte© res mis a© leurdisposition. Bien entendu, comme en typographie ou en d'autresdomaines, il y en a toujours pour refuser d'aller dans le sens duvent ou de l'histoire.

á. Aé moins de se servir d'une machine a© ecrire a© barres² ^ etdans ce cas il faut, soit retaper le texte sur un materiel plus perfor-mant comme au temps de la photocomposition, soit le traiter parreconnaissance optique des caracte© res (roc) ^ il y a belle luretteque les outils modernes de saisie de type ordinateur sont capablesde produire les di¡erentes sortes de guillemets Ä. En d'autres ter-mes, autant donner des conseils utiles de© s le depart.

â. Je le rappelle pour la enie© me fois, quelles que soient les pra-tiques des uns et des autres, les professionnels dignes de ce nom semoquent bien de trouver des quotes² ou de la fac° on dont lesespaces ont ete placees avant et/ou apre© s les guillemets et la ponc-tuation en general. Je crois que dans ce domaine il ne faut nourriraucune illusion. C'est beaucoup plus simple, plus economique²et nettement moins fatigant de s'adapter Å. Qui plus est, le jour ou©les typographes seront d'accord sur les espaces a© utiliser, les codesseront peut-eª tre mieux acceptes et donc suivis.

Orthotypographie : coller ces guillemets aux mots qu'ils entou-rent (sauf, en programmation, pour integrer une espace a© unecha|ª ne de caracte© res).

''''''

En dactylographie, c'est en e¡et la marche la plus courante,encore que pour les titres en majuscules, il n'est pas rare que le

Grammaire typo : les guillemets áä

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1. <Espace > est bien entendu iciau masculin puisqu'il est questionde dactylographie. Pauvres dactylo-graphes qui voient tout a© l'endroit!

2. Aussi curieux que cela puissepara|ª tre, pour marquer les citations,bien des dactylographes tapaient unespace avant et apre© s la double quote,suivant en cela ^ il est vrai, le plussouvent, sans le savoir ^ les pres-criptions de certains codes et autresguides typographiques. Cela dit,le fait de ne pas taper d'espace apre© sla double quote ouvrante et avantla double quote fermante permettait,comme ici, de les �orienter� : lapremie© re, precedee d'un espace puiscollee au texte ne pouvait qu'eª tre�ouvrante�; la seconde, colleeau texte puis suivie d'un espace,�fermante�. En cas de citation,il etait egalement possible de taperun espace et demi avant puis undemi-espace apre© s la double quoteouvrante, et inversement pourla double quote fermante, commedans l'exemple ci-dessous :texte "citation" texte.

3. Vairel Hele© ne, La presentationd'un manuscrit dactylographie, û fac.litterature ý, Nathan universite,Paris, "ññá, p."âá.

4. Colignon Jean-Pierre,La ponctuation, p. åå-åæ.

* û Si le guillemet simple ouvrantanglais n'a e¡ectivement pas d'usageen composition franc° aise, le fermant,lui, en a une, puisqu'il s'agit del'apostrophe (cf. FAQApostrophesa© venir). ý C° a, pour une trouvaille,c'est une trouvaille!

guillemet ouvrant soit suivi d'un espace à ou d'un demi espace et lefermant precede de l'un ou l'autre de ces espaces Ä : ûDactylographie.Laisser un espace avant le guillemet ouvrant (sauf s'il est preceded'une apostrophe) et apre© s le guillemet fermant (sauf s'il est suivid'unpoint, d'une virgule, d'une parenthe© se fermante).Ne pas laisserd'espace apre© s le guillemet ouvrant ni avant le guillemet fermant Å. ýBien entendu, cette re© gle ne s'applique pas en traitement de texte,a© moins qu'il ne s'agisse d'une antiquite.

Jean-Pierre Colignon semble ignorer l'existence de la doublequote : û Sur machine a© ecrire, doubler l'apostrophe ('') equivau-dra, pour l'Ýil, a© indiquer ce qu'en typographie on designe parguillemets < anglais >Æ. ý Doubler l'apostrophe, c° a donne le resultatci-dessus. Lorsqu'on tape sur la touche appropriee en minuscule :

on obtient ceci : ", ce qui est a© la fois plus rapide et plus elegant.C'est que les limites des uns ne sont pas les limites des autres!²

En programmation, la double quote ne sert pas qu'a© û integrerune espace a© une cha|ª ne de caracte© re ý. Avec âBá, par exemple., lamacro" a¤che dans la zone d'edition le contenu de l'etiquette dustyle en cours ou de toute autre etiquette texte speci¢ee. En option,elle place le curseur directement au numero de caracte© re indiqueet permet de selectionner une plage de texte. (Ce ne sont pas la© lesseuls usages que fait âBá de la".) Avec d'autres programmes, cettecommande sera interpretee di¡eremment. Dans ce domaine, ontrouve plus de standards que de normes, chaque langage ayant sespropres usages.

DES GUILLEMETS SIMPLES DITS <ANGLAIS >

Forme des guillemets simples [anglais] : ressemblent aux chif-fres å et ñ en superieur (` ').

''''

Meª mes remarques que pour les guillemets anglais (voir p. "æ).

Argot typo : inexistant.Argot PAO : guillemet courbe simple.

''''

Dire qu'en typographie il n'existe pas d'argot pour ces carac-te© res, cela ne revient-il pas a© refuser la qualite de typographe a© nosconfre© res anglais, americains²? C'est comme avec les < teª tes deboche > (voir p.ä-å, n. ñ), que n'ai-je entendu sur le savoir-faire destypos anglais et surtout americains!

Argot pao : meª mes remarques que pour les guillemets anglais(voir p."ñ).

PostScript : quoteleft et quoteright.Unicode : áò"ð guillemet-apostrophe culbute (single turned commaquotation mark) et áò"ñ guillemet-apostrophe (single comma quotationmark).

''''''''

Meª mes remarques que pour les guillemets anglais (voir p. "ñ).

Utilisation : utilisation conjointe* inconnue dans la compositionfranc° aise. Proposes par certains comme guillemets de troisie© me

''''

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Grammaire typo : les guillemets áå

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1. û Sarrasin, s.m. Ouvrier quitravaille en mise-bas*, et, par exten-sion, Compositeur [avec un C ma-juscule quand meª me] qui ne fait paspartie de la Societe typographique.Cette expression vient sans doutede ce que les Sarrasins sont des infi-de© les. ý (Boutmy Euge© ne, L'argot destypographes, p. ññ.) Ainsi Doppagneserait donc un < in¢de© le >? û En cas debesoin, pour une troisie© me citation,nous pouvons encore recourir auxguillemets allemands qui se distinguentdes autres parce que chaque signene comporte qu'un element [` ']. ý(Doppagne Albert, La bonne ponctua-tion, p. ðò.) Je ne savais pas que les ` 'etaient allemands! Jusqu'a© present,il m'a semble qu'ils etaient anglais!Ne serait-ce pas plutoª t les , ` quisont allemands?* ûMise-bas, s. f. Gre© ve, cessation de tra-vail dans un atelier. Les mises-bas ont lieupour infraction auTarif ou au re© glementconsenti par les patrons et les ouvriers. ý( Je n'ai jamais vu de compositeurs ne fai-sant pas partie de la Societe typographiqueou d'un quelconque syndicat faire gre© ve,pour la simple raison que la majorited'entre eux travaillent, soit a© leur compte,soit dans une petite structure.)

2. Dans tous les metiers, la prepara-tion et la veri¢cation (test de confor-mite, etc.) sont des etapes essentielles.C'est d'elles que depend le resultat.Et je ne vois pas tre© s bien au nom dequoi les professionnels de la û choseimprimee ý devraient s'en dispenser!N'est-ce pas a© la suite de pareilsmanquements que les associationsde defense des consommateursse creent?

3. De nos jours ^ je devrais ecriredepuis le temps (souvenez-vous des

que Firmin Didot grava poursa majeste imperiale en "ð"") ^ onne peut quand meª me plus les consi-derer comme des clandestins²

4. Je sais² il para|ª t que je suis unpuriste! û Aux chiottes! les puristes. ý

rang (citation dans une citation dans une citation); dans ce cas,plutoª t alerter l'auteur sur l'illisibilite de son texte.

''''

Si certains codes proposent les guillemets simples anglais ` et 'comme guillemets de troisie© me rang, il me semble que leur utilisa-tion conjointe cesse d'eª tre inconnue dans la composition franc° aiseet que le guillemet simple ouvrant `a bien un usage ! Aé moins deconsiderer les auteurs de ces codes comme n'etant pas Franc° ais oud'en faire des SarrasinsÃ, des <banlieusards de la typographie >, etc.Certes, ce n'est pas ouvertement dit ici, mais n'est-ce pas sous-entendu?

Quant aux trois niveaux de citation, si on n'y prend garde, onles atteint tre© s vite. Ce qui ne signi¢e pas pour autant que le textesoit obligatoirement illisible. Cela dit, en typographie de qualite,la profusion de signes de meª me nature ^ ici, seules la forme, ledoublement ou non et la position distinguent les guillemets lesuns des autres ^ n'est pas tre© s heureuse: elle oblige le lecteur a© plusd'attention², ce qui ne favorise gue© re la lisibilite. D'ou© , la© encore,l'intereª t d'une bonne preparation de copie Ä.

Orthotypographie : ces guilles se collent aux mots qu'ils entou-rent.

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Meª mes remarques que pour les guillemets anglais (voir p. áòet suiv.). J'ajoute que si, dans un texte en anglais, nous devons res-pecter les usages anglais, americains² par contre, dans un texte enfranc° ais, ce sont les re© gles franc° aises qui doivent imperativementeª tre appliquees. En d'autres termes, de nos jours, les ` '' et ` ' neconservent la nationalite anglaise que lorsqu'ils sont utilises dansun texte en anglais. Dans un texte en franc° ais, ils sont automati-quement naturalises franc° ais Å.

DES < ET >Avec les caracte© res < et >, nous atteignons des sommets. Pourquoi?Permettez-moi de ne pas repondre, au moins directement, d'au-tant que certains lecteurs de mes etudes n'ont pas besoin de mesexplications. Sans plus attendre, voyons ce que disent en chÝurnos deux auteurs, les redacteurs de codes, leurs camarades syndi-ques²: bref, en France, pratiquement toute la profession.

Forme des [demi-]guillemets [franc° ais] : ressemblent a© un demi-guillemet franc° ais ouvrant et fermant (< >).

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Attention, deux guillemets simples franc° ais ne donnent pasobligatoirement un guillemet [double] franc° ais Æ :

<< et >> ne sont pas equivalent a© û et ý.<< et >> ne sont pas equivalent a© û et ý.<< et >> ne sont pas equivalent a© û et ý.

Argot typo : inexistant.Argot PAO : chevron simple (?).

''''

La© encore, ce n'est pas parce que les typographes franc° ais bou-dent ces deux caracte© res qu'ils n'ont pas d'identite outre-Manche,outre-Atlantique, en Allemagne, en Russie, dans la francophonie(Suisse romande, etc.), ce qui represente quand meª me du monde.

Grammaire typo : les guillemets áæ

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1. J'ai questionne a© ce sujet plusieurstypos qui ont ete formes au plomb.^ Reponse de FredericTachot :û ý guillemets franc° ais utilises enFrance. ` '' guillemets anglais :deux apostrophes pour fermer;deux virgules a© l'envers pour ouvrir.< > existe parfois dans certainespolices d'origine etrange© re ou enLudlow (composeuse-titreuse).En anglais, on peut trouver :

ûnnn <nn> nnnýou bien : `nnn nn'nnn''.( J'attends son exemple d'utilisationdes chevrons dans un texte anglais.)^ Reponse de Christian Paput :Apre© s avoir demande a© ses colle© guestypographes et correcteurs de l'Im-primerie nationale s'ils connaissaientles chevrons < et >, ces derniers luiont repondu que non, mais que s'ilsen avaient eu a© disposition, ils lesauraient utilises. Maintenant, enquelle(s) circonstance(s) les auraient-ils utilises? Comme guillemets desecond rang? Comme signe d'aline-ation?² En fait, comme la plupartdes typographes, ils confondent lesguillemets en forme de chevrons< et > avec les symboles mathema-tiques (egalement en forme de che-vrons) appeles < crochets obliques > :5 strictement inf erieur a© et4 stricte-ment superieur a© , qui, nous l'avons vu(voir p. å, n. â), sont utilises dansl'apparat critique pour signaler qu'unmot ou groupe de mots a (ont) eteajoute(s) par conjecture. Quoiqu'ilen soit, n'est-il pas incroyable qu'ilsn'aient jamais demande au cabinetdes Poinc° ons de l'Imprimerie natio-nale de leur fabriquer ces deux carac-te© res? Il est vrai qu'û il n'y a pas plusmal chausse que le cordonnier! ý

2. û Aux guillemets droits ("), heri-tes desmachines a© ecriremecaniques,il convient de preferer les guillemetstypographiques (û ý) plus agreablesa© l'Ýil, mais qui ne sont pas toujoursdirectement obtenus a© partir de latouche correspondante du clavier.Il peut arriver, assez rarement toute-fois, que l'on ait a© guillemeter unmembre de phrase dans un passagedeja© place entre ces signes. Plutoª tqu'aux traces droits, parfois utilises,dans ce cas, malgre leur rudimen-taire laideur, nous prefererions,quant a© nous, recourir aux amusantsguillemets (dits anglais) a© un ou deuxaccents inverses (` 'ou ` ''). On peut

aussi utiliser, si l'on dispose d'unepolice ` Symbol'', des guillemetsobliques ('ou @) [²]*. Ces signessont egalement preferables a© leursversions verticales pour abreger, lecas echeant, le pouce et le pied desmesures anglosaxonnes, pour indi-quer des valeurs d'angles, ou pour lanotation chi¡ree des minutes et dessecondes. ý (DedameRoger, La lettre,Memoire des metiers du livre, p."áð.)Hormis l'abreviation des minuteset des secondes (temps) qui, dansle syste© me international d'unites (si)s'abre© gent respectivement min et s(sans point), je n'ai non seulementpas de critiques particulie© res a© faire,mais plutoª t des compliments. Car

accepter la quote simple ou doublecomme guillemet de second rang,c'est plutoª t rare chez les typos.Malheureusement, c° a se gaª te avecla note : û * Nous pourrions egale-ment citer les guillemets simples(< >). Mais ils ne font pas partie dessignes de ponctuation de notre lan-gue ni d'aucune autre. ý Comme j'aila plus grande sympathie pour l'au-teur ^ aurais-jemes teª tes moi aussi? ^je ne ferai pas de commentaires.

3. Guide du typographe romand, [å"ò]p. ãå. ^ û Eè videmment, ce sont desSuisses²En tout cas, en France, c'estiç n-ter-diç t. C° a ne se faiç t pas.Compris? ý ^ û Ce n'est pas certain! ý

Traditionnellement, on appelle les û et ý doubles chevrons, etles < et > chevrons.

PostScript : guilsinglleft et guilsinglright.Unicode : áòâñ guillemet simple vers la gauche (left pointing singleguillemet) et áòâa guillemet simple vers la droite (right pointing singleguillemet).

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Guillemot est abrege ici en guil, single en singl. Comme on peutle constater, ces deux caracte© res sont bien des guillemets pour toutle monde hormis les typographes franc° ais. En e¡et, tous les paysont une version simple de leurs guillemets :^ Pays anglo-saxons²: ` '' ? ` '^ Allemagne, Suisse² : ,, ` ? , ` û ý (ou ý û )? < > (> <)seule la France n'en dispose pasÃ, d'ou© , je le montrerai apre© s d'autres( Jacques Drillon, Nina Catach, etc.), ses usages tarabiscotes.

Utilisation : utilisation inconnue dans la composition franc° aise. ''La Ludlow, du nom de son inventeur, a vu le jour en "ñ"å. Ce

qui signi¢e que les chevrons simples < et > existent en typographiedepuis pre© s d'un sie© cle, si ce n'est davantage (a© veri¢er). Aé de raresexceptions pre© s, les typographes franc° ais ne s'en sont jamais aper-c° usÄ. Quant a© ceux qui les connaissent, ils ne peuvent s'empeª cherd'user de diktats du genre de celui du paragraphe orthotypographieci-dessous. Et, croyez-moi, il est preferable d'eª tre d'accord!

Orthotypographie : s'ils devaient eª tre utilises (sous la ferule d'unclient bizarre), ces guillemets suivraient la re© gle des guilles franc° ais.

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Nous allons voir que les û clients bizarres ý sont non seulementplus nombreux qu'ils le pensent, mais que des codes proª nent leurusage : û Lorsque, a© l'interieur d'une citation, s'en presente uneseconde, nous preconisons l'emploi de guillemets simples < > poursignaler cette deuxie© me citationÅ. ý

Les habitudes sont a© ce point ancrees dans l'esprit des typogra-phes franc° ais que je crois utile de montrer ^ par l'image ^ que lescaracte© res < et > (et bien d'autres qu'ils ne soupc° onnent pas) ont eteintegres depuis fort longtemps dans les polices de caracte© res par lesconstructeurs traditionnels de materiel d'imprimerie.

Grammaire typo : les guillemets áð

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1. Lorsqu'avec âBá on tape sur latouche

avec une police standard on obtientles caracte© res :5 less than et4greaterthan; avec une police SmartFont :< guilsinglleft et > guilsinglright, ce quiest non seulement bien pratiquemaisplus logique, a© moins d'avoir beau-coup demaths ou d'apparats critiquesa© traiter. Sur les claviers Scangraphic(ci-contre), par exemple, les guille-mets simples sont egalement directe-ment accessibles.

2. Ces numeros n'ont rien a© voiravec ceux qui permettaient d'appelerles caracte© res du <Linotron áòá > parexemple. Pour les conna|ª tre, il fallaits'adresser au constructeur ou les trou-ver soi-meª me. C'est qu'a© l'epoque,tout etait facture : les disquettes, parexemple, etaient formatees par leconstructeur. Les jeunes generationsne connaissent pas leur bonheur!

2. Voir ci-dessus.

><

Sur le clavier Scangraphic (ci-dessous), les guillemets simplesfranc° ais se trouvent dans l'angle superieur gauche (áe rangee); lesguillemets doubles, dans l'angle superieur droit ("re rangee)Ã :

Clavier franc° ais equipant les photocomposeuses Scangraphic(extrait de BerndHolthusen, Scangraphic digital type collection,

Scangraphic Dr.Bo« ger gmbh, fevrier "ñðä, G-Z, p."æââ).

Ci-dessous, une police standard urw. Les guillemets simples oc-cupent les positions åáò et åá"; les guillemet doubles, å"ð et å"ñ.Dans la partie droite du tableau, vous pouvez egalement remar-quer que les accents £ottants n'ont pas le meª me poids selon qu'ilssont destines aux majuscules et aux capitales ou aux minuscules etaux petites capitales. Exemple, le trema (n� æò", æáò, æä" et ææò).

Ponctuation et caracte© res speciaux Accents £ottants et caracte© res speciaux

Extraits d'une police de caracte© res standard de la societe urw.(Karow Peter,DigitalTypefaces. Description and Formats,urw, Springer-Verlag Berlin Heidelberg,"ññã, p.áòð-áòñ.)

Page âò, sur la table des caracte© res de la police Souvenir Light deLinotype, vous pouvez constater que les guillemets simples fran-c° ais (positions "äå et "ååÄ) et les symboles mathematiques 5 et 4

[(positions ñá

Grammaire typo : les guillemets áñ

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Freeform æâ" Souvenir Light (Linotype)Fount Number : 19 Proof Size : 24 points Units : 96 Grid 398 LPE File : tmp.lpe

Cambray File : 0019172B.prf W|dth File : c:0019172B.wid (W=width; C=character code)

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1. Pour enfoncer le clou, montrez-lui le û Specimen d'une police decaracte© res utilisee par un ordinateur(type Rockwell) ý reproduit p."âduNouveau code typographique deRobertGuibert (Federation de lacommunication cfe/cgc) : lignes âet "ä. S'il a vraiment trop de peine,invitez-le a© prendre une tasse. Avecun peu de chance il vous considererapeut-eª tre desormais comme un vraifre© re : û Fre© re, s.m.Typographe quifait partie de la Societe typographi-que. Un vrai fre© re est aussi celui qui nerefuse jamais de prendre une tasse. ý(Boutmy Euge© ne, L'argot des typogra-phes, p.æä.) Si, en plus, c'est vous quil'invitez ! Alors²

2. En hebreu, homme (epoux) sedit '|ª sh, la femme 'isha-h (epouse). Enfait,'isha-h ^ tiree de '|ª sh ^ signi¢e lit-teralement <hommesse >. Puisquenous avons deja© guilles pour les û ý,je propose guillesse (tire de guilles),au singulier, pour les < >. C'est bienconnu, les mecs en ont deux. Qu'enpensent les typotes? û [²] tu peuxte [²]. ý D'ou© l'argot suivant :^ guilles, ouvre, ferme pour les û ý;^ guillesse, ouvre, ferme pour les < >.

3. Mais peut-eª tre est-ce la© l'erreur?

4. J'ai travaille pendant des anneesavec des societes americaines, belges,anglaises², pour promouvoir la paoen France. Face a© de pareils compor-tements ou re£exions (espace inseca-ble = espace execrable, etc.), il arriveunmoment ou© la cause devient inde-fendable. J'aurai l'occasion de revenirsur ce point.

5. ûMiscellanees n. f. pl. ( lat.miscellanea, melanges [ecrits]; "äæò.Recueil d'ouvrages sur des sujetsdivers de science et de litterature,n'ayant aucun lien entre eux. (Ondit quelquefois miscellanea et,plus souvent,melanges.) ý (Lexis.)

6. Pour beaucoup d'usagers, ce seraune decouverte. E¡ectivement,lorsqu'ils parviennent a© mettreen route le Minitel, tout ce qu'ilstapent s'a¤che en majuscules.(M'entretenant dernie© rement decamarades syndiques avec le direc-teur d'un organisme [syndical] deformation professionnelle pour lesmetiers du livre, ce dernier me dit :

û L'autre matin, untel m'a appelepour me dire : <Monsieur, c° a nemarche pas² >ö ûTu vois, la© , surl'unite centrale, il y a un interrupteur,

comme sur le mur pour allumer lalumie© re. Appuie dessus pour voir. >. ýCette personne travaillait depuis"ò ans sur du materiel informatique.)

(positions ñá et ""á) sont bien des caracte© res di¡erents et qu'ils nesauraient eª tre confondus. La double quote (position á") est bienpenchee comme la quote (position áò") qui fait egalement o¤ced'accent aigu pour les minuscules et les petites capitales. La© encore,les accents £ottants (bas du tableau) n'ont pas le meª me poids et nesont pas places a© la meª me hauteur.

Pour ceux qui pensent que j'exage© re, faites le test suivant :montrez a© un typographe les < et > sur les deux illustrations de lapage áñ. Dans la majorite des cas, il vous fera remarquer que c° a n'arien a© voir avec les guillemets, que ce sont les symboles mathema-tiques <plus grand que > et <plus petit que >, etc. Surtout, ne discu-tez pas, en general c° a fait monter la tension²Montrez-lui alors latable de caracte© res de la page âòÃ. Je vous laisse decouvrir ses reac-tions.Vous verrez que c'est rarement gagne. Et puis ce n'est pas sansconsequences : c° a va obliger les typographes a© revoir leur argot oua© le completer Ä.

Les typos franc° ais sont les premiers a© se plaindre de l'origineamericaine desmateriels de composition. (Aé qui la faute!) Sansrien demander Å, ils se retrouvent ^ comme les Anglais et lesAmericains avec leurs ` '' et ` ' ^ avec deux versions de guil-lemets : û ý et < >. Non seulement ils n'en font rien, mais ils encondamnent l'usage. Apre© s cela, ils s'etonnent que leurs deman-des ne sont pas prises en compte Æ !

La description des guillemets s'ache© ve ici avec les < et >. Rien surles guillemets allemands, par exemple. Tant pis pour ceux quicomposent dans cette langue. L'etude de ces auteurs se termine parles deux paragraphes ci-apre© s.

MISCELLANEè ES

Pour simuler une composition de qualite dans les communicationstelematiques a© clavier pauvre (Minitel, sites æ bits), on pourra avoirrecours aux sigles < inferieur a© > et < superieur a© > separes du textepar une espace normale (55 44).

On notera que certains logiciels utilisent ce syste© me commeauxiliaire d'aide a© la saisie des guillemets franc° ais.

On n'apas traite ici des <primes >, < secondes >, < tierces >, en formed'accents aigus, qui sont utilises comme unites de mesure ou enmaths, mais jamais comme des guillemets.

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ûUtilisation ý, ûOrthotypographie ý, ûMiscellaneesÇ ý ! Aé monavis, il en manque.

Il y a claviers <pauvres > et claviers <pauvres >. Prenons le Mini-tel á (Philips) de FranceTelecom, par exemple. Non seulement onpeut saisir du texte en minuscule et en majuscule È, mais on peutaccentuer les minuscules (les accents ê ë è et é sont £ottants) et ob-tenir les caracte© res suivants :< > @ " ê ú cË û, etc. (Ces dernierssont accessibles a© partir de la touche <Maj > ou <Ctrl >.)

Grammaire typo : les guillemets â"

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1. Sur Minitel, les accents é et èpourraient egalement servir de guil-lemets s'il etait possible de les taperseuls comme ici. Maintenant, peut-eª tre y a-t-il une astuce que je n'ai pastrouvee.

2. Aé toutes ¢ns utiles, je rappelleque le redoublement des crochetsobliques ne doit pas eª tre utilise(sauf, bien entendu, si on ne peutfaire autrement) pour les symbolesmathematiques suivants :

Pi1 : < > Pi3 :5 4

signi¢ant, dans les deux cas, respec-tivement : tre© s inferieur a© et tre© s supe-rieur a© (5 4 etant lui-meª me prefe-rable a© < >), pas plus que son triple-ment pour :

Pi :n o

En¢n,5 4 signi¢e : valeurmoyenne.

3. Voir page "ò, note â.

4. û La gothique imprimee ^ qu'ilest pref erable d'appeler < ecriturebrisee > (Fraktur) ^ ne conna|ª t pasl'italique; a© sa place, on emploiel'ecriture ecartee, avec des inter-valles augmentes entre les lettres. ý(Les caracte© res de l'Imprimerie nationale,p. áäå.) Est-ce pour cette raison quepour mettre certains mots en valeurles typos espac° aient les caracte© resau lieu de les composer en italique?Dans La ponctuation, J.-PColignonutilise parfois ce procede de mise envaleur (par exemple, p. äð). On nepeut pas dire que l'e¡et soit particu-lie© rement heureux. û Dans l'impri-merie, on met generalement encaracte© res italiques ^ parfois aussi encaracte© res e s p a c e s ^ les mots surlesquels on veut attirer l'attention. ý(GrevisseMaurice, Le bon usage,[áæåæ], p."ãáâ.) En fait, nous leverrons, nombre de re© gles typo-graphiques s'originent souvent dansles contraintes techniques², quandce n'est pas dans la paresse des typo-graphes ou dans leur < tasse >. Il estvrai que de la casse a© la tasse!²

5. û Il faut remarquer que si l'alle-mand a connu plusieurs variantes deguillemets : ,,mm`, ,,mm'', ,,mm`,ýmmû, ûmmý, le russe, qui a long-temps utilise l'une des formes alle-mandes ,,mm'' l'a remplace par lesguillemets franc° ais. Mais, a© la di¡e-

rence du franc° ais qui les ecrit espacesûmm ý, les guillemets en russe sontaccoles au mot qu'ils accompagnent :ûmmý. ý (Aslanoff Serge,Manueltypographique du russiste, Institut

d'etudes slaves, Paris, "ñðå, [âò"], p. ðâ(note).

6. Aslanoff Serge,Manuel typo-graphique du russiste, [âò"], p. ðâ.

Pour guillemeter un texte, les utilisateurs ont donc le choixentre la double quote � et les symboles mathematiques 5 et 4Ã.Ces derniers etant orientes, je les prefe© re egalement a© la doublequote. Dans la mesure ou© ce genre d'outil n'est utilise ni pour lesmaths ni pour l'apparat critique, leur redoublement ne s'imposepas, mais, pourquoi pasÄ.

Je ne vois pas quel traitement particulier meritent les primes,secondes et tierces. N'etait-il pas plus simple et plus utile de rappe-ler l'usage qu'en fait le syste© me international d'unites (si)²Å?

Pourquoi preferer les guillemets franc° ais?Chaque langue a ses propres traditions typographiques pour leguillemetage, l'usage en franc° ais rele© ve d'une tradition plusieursfois centenaire. Mais cet usage n'est pas simplement justi¢e par latradition, il a des justi¢cations esthetiques et pratiques.

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ûOn n'a que faire des chercheurs. On n'a que faire des linguis-tes² ý, m'a dit recemment un typo-correcteur. Je pense que detels individus gagneraient a© etudier non seulement l'histoire de latypographie, mais egalement celle de l'ecriture et du franc° ais : ilscolporteraient moins de < legendes > et ecriraient moins de beª tises.

Il est vrai que chaque langue a sa propre tradition typographi-que, et c'est heureux, mais non sans inconvenients en certaines cir-constances. Justement, prenons l'exemple de l'italique et des guil-lemets : û La© ou© le russe emploie les guillemets, le franc° ais prefe© rel'italique :

bronenosec <Pot+mkin> le cuirasse StrasbourgCette di¡erence peut s'expliquer par l'histoire des deux cultures :l'italique, creee au temps de laRenaissance venitienne, fut adopteepar les imprimeurs d'Europe occidentale en France, en Angleterre,puis dans lemonde anglophone. Les pays de langues germaniques^ y compris la Scandinavie ^ ne pouvaient suivre cette mode aussilongtemps qu'ils s'attachaient a© l'ecriture gothique Æ : or c'est d'Alle-magne que vient l'heritage academique de la Russie. L'emploi desguillemets en est un des aspects mineurs Ç. + Dans les cas ou© l'onemploie separement une seule langue, il n'y a pas d'inconvenient a©respecter l'un ou l'autre de ces usages nationaux divergents; c'est lerapprochement des deux langues qui fait ressortir les disparates. Lerussiste franc° ais est donc partage entre les habitudes graphiques dechacune des cultures. Comment pourra-t-il obtenir une coherencedans la presentation de ses travaux si les signes de ponctuation et larepartition des italiques changent de signi¢cation d'une langue a©l'autre È? ý

Aé une epoque ou© les editions en plusieurs langues sont chaquejour plus nombreuses, combien d'auteurs de code se sont penchessur cette delicate question? La remarque de Serge Aslano¡ estd'autant plus pertinente qu'elle pose un proble© me de fond : quelselements de la grammaire typographique peuvent et/ou doivent

Grammaire typo : les guillemets âá

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1. J'apporterai des elements dereponse dans une prochaine etude.

2. Baudin Fernand, L'e¡etGutenberg, p. áãå.

3. û De© s la basse Antiquite [²], lesscribes se sont preoccupes de signalerles passages de l'Eè criture cites dansles textes qu'ils copiaient en les ecri-vant lege© rement en retrait de lamarge de gauche, ce qui produisaitune indentation. Les copistes ontaussi employe un signe trace dansla marge, en regard de la citation. ý(Collectif,Mise en page et mise entexte du livre manuscrit [sous la direc-tion de Henri-JeanMartin et JeanVezin], Eè dit. du Cercle de la Librai-rie - Promodis, Paris, "ññò, p. ãã".)

4. Comme on peut le voir, la formeprimitive des guillemets dits franc° aiscorrespond bien a© celle, actuelle, desguillemets dits anglais ou allemands.(Voir exemples dans la partie histo-rique, p. .)

5. Cf.Catach Nina, L'orthographefranc° aise a© l'epoque de la Renaissance(auteurs, imprimeurs, ateliers d'imprime-rie), Droz, Gene© ve,"ñåð, p. æñ.

6. Cf.Catach Nina, L'orthographefranc° aise a© l'epoque de la Renaissance,p. âòò.

7. Cf.Catach Nina, L'orthographefranc° aise a© l'epoque de la Renaissance,p. ðò.

8. Catach Nina, La ponctuation(histoire et syste© me), coll. û que sais-je? ý, puf, Paris, janvier "ññå, p. ææ.Pour Giulia Bologna (Merveilleset splendeurs des livres du temps jadis,Solar, Paris, "ññò, p. âò), û [²] il n'y apas de syste© me codi¢e, et les signesde ponctuation changent d'un ma-nuscrit a© l'autre. ý Et cela, depuis ledeveloppement de l'ecriture cursive.

9. Catach N., La ponctuation, p. ãò.Pourquoi l'italique revient fort cher?

10. û La tradition, suivant la justeexpression deVladimir Lossky, estun £euve dont les ecoles et les auteursne sont que des sables mouilles. ý( Jean, eveª que de Saint-Denis,La Gene© se, Presence orthodoxe,Paris, "ñæ", p.áã.)

faire l'objet de normesÃ? Par ailleurs, cet exemple montre bienqu'û une etude sur l'utilisation des guillemets chez les plus grandstypographes n'apporte aucune certitude. Et c'est tre© s bien ainsi ý,ecrit Fernand BaudinÄ. Avis que je partage pleinement.

Lorsque je me suis entretenu des guillemets avec Paul-MarieGrinevald, conservateur de la bibliothe© que de l'Imprimerie natio-nale, il m'a dit eª tre en mesure de demontrer a© qui voulait bien l'en-tendre, preuves a© l'appui, qu'en matie© re de ponctuation rien n'est¢xe avant "ðòò. Ce que tous les specialistes serieux ^ qu'ils soientlinguistes, paleographes, etc. ^ con¢rment : û Les guillemets, raresavant le xvii e s., indiquaient, de© s l'Antiquite, les passages impor-tants ou fautifs (diple© )Å, puis a© partir du Moyen aª ge, toute ideegenerale sur laquelle on voulait attirer l'attention. + Dans leurs im-pressions de bibles, A.Verard (debut du xvie s.) puis R.Estienne("äãò), J. deTournes ("ääã), etc., signalent encore par deux doublesvirgules ou traits redoublesÆ les passages dont ils donnent la refe-rence en marge (dans le texte meª me pour J. de Tournes). Pour lediscours direct, en revanche, on se contente, en general, jusqu'auxviie s., de la virgule ou du point Ç. De meª me, la mention d'unmot cite se met simplement entre deux-points, ou deux virgules(Lefe© vre d'Eè taples ["äáñ] utilise dans le meª me usage, de chaquecoª te du mot, deux points horizontaux, leTraicte dorthographe galli-cane ["äáñ] deux traits obliques, la Briefue doctrine un seul point, ail-leurs une virgule È, et un titre peut eª tre alors introduit sans aucunemarque distinctive, ex. : (discours direct, G.Tory "äáä) :Dixit ei,Tues Christus² // (G.Tory "äáñ) : Quand il dit, Item septem² // - (R.Estienne "äãò) : Iesus dixit illi, Iuda, osculo Filium² // (titre cite)Untrette intitule de l'Antique escripture de la langue franc° oyse É. + Aujour-d'hui, la presentation des references (titres cites, libelles d'ouvra-ges, etc.) rele© ve plutoª t des changements de caracte© res et de la miseen page, alors que les paroles rapportees rele© vent davantage dessignes de ponctuationÊ. ý

Jusqu'û au xviiie sie© cle, le proble© me de la citation est en prin-cipe resolu par l'italique. Mais un passage d'une certaine longueurdans ce caracte© re lasse, et l'italique revient fort cher. Son rempla-cement par le nouveau guillemet < au long > (en rappel de margea© chaque ligne) est duª , nous dit-on, a© un souci d'ordre economi-que, <pour epargner le caracte© re italique >Ë. ý

Et je pourrais citer ainsi sur des dizaines de pages. C'est pour-quoi, lorsque je lis : û l'usage en franc° ais [du guillemetage] rele© ved'une traditionÃÂ plusieurs fois centenaire ý!²

û Il y a des justi¢cations esthetiques et pratiques. ý C'est ce quenous allons etudier avec le paragraphe suivant.

Tout d'abord, les guillemets franc° ais, avec leurs espaces encloses, sontplus coherents avec le reste de la pratique typographique franc° aisede la ponctuation qui veut qu'on ne mette pas d'espace avant laponctuation basse (point, virgule), et un apre© s. Par contre, on enmet un avant et apre© s la ponctuation haute (point-virgule, deux-points, points d'exclamation et d'interrogation et guillemets). +Cette pratique repond a© des exigences de lisibilite. En e¡et, un lec-teur moyen ne lit pas lettre a© lettre, il apprehende d'un coup d'Ýilla forme generale du mot, son enveloppe generale (c° a, ce sont les

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Grammaire typo : les guillemets ââ

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1. En fait, nous l'avons deja© vu etnous le reverrons dans la partie his-torique, pas toujours (voir pages áò,á", áá et l'exemple ci-dessous) :

Sa« mtliche Schriften des NeuenTestaments,Romains "ä,""; traduit par

Johann Jakob Stolz (en allemand);publie a© Zurich; "æð"-"æðá.

Au passage, vous pouvez remarquer :combien le typographe avait unegrande ma|ª trise des espaces; que lesguillemets de suite sont fermants;que la division est marquee par deuxpetits traits obliques; que l'appel denote (*) est compose a© l'exterieurde la citation, etc.

2. Au passage, remarquez les deuxdivisions en ¢n de ligne.

3. On ne peut pas dire que la regu-larite des espaces faisait l'objet d'unescience a© l'epoque : voyez ceux quientourent les deux points-virgules.

4. Meª me remarque que ci-dessusa© propos des espaces placees avantet apre© s les points-virgules.Voyezegalement le point d'exclamation.

5. Observez les virgules et le point,les divisions aussi. Quant a© l'espaceintermot! Comme le fait remarquerRemy Peignot : ûOn imagine diffi-cilement que cette page de l'Epitha-lamia exoticis linguis reddita de "ææä estde [Bodoni]. ýDans l'exemple ci-dessous, la© encoreles virgules n'ont pas le meª me poidsni les meª mes espaces.Voir egalementle deux-points (âe ligne) :

Gene© se, chapitre áá.(Extrait de Blasselle Bruno,

Aé pleines pages. Histoire du livre, vol.",û Decouvertes Gallimard ý, Paris, "ññð, p. æ.)

etudes de lisibilite qui le disent). Si cette enveloppe est perturbeepar des elements parasites, il va hesiter une fraction de seconde.Multiplie par n occurences par page, cette hesitation peut rendre lalecture franchement penible.

Pour un lecteur francophone, il est plus facile de lire :û Attention ! ý

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que : ûAttention!ý ''ou : `Attention!'' ''

Ici, les raisons evoquees ne sont nullement d'ordre pratiquemais d'ordre esthetique. (Autant le dire de suite, avec le paragraphesuivant, c'est la meª me chose.) J'en veux pour preuve que les Ame-ricains, les Anglais, les Allemands, les Russes², collent generale-ment la ponctuation au mot ou groupes de mots qui prece© dent et/ou qui suiventÃ. Devons-nous pour autant en conclure qu'ils n'ontaucun esprit pratique?

Et nos anceª tres typographes-imprimeurs, qui ne collaient pasla ponctuation basse, manquaient-ils d'esprit pratique?

De gauche a© droite, et de haut en bas :Gros canon romain (áðä)Ä, celui de Guyot, vers "äãå (PrintingTypes, Ræ).

Petit parangon romain ("ââ)Å, celui de Garamont, avant "äå"(Early Inventories, p. åá-åâ); Dreyfus, II, p. â, n� áò).

Cicero romain (ðâ)Æ, celui de Haultin, vers "äãñ (cf.A.F. Johnson dansThe Library, ãe serie, t. XIX,"ñâð-"ñâñ, p."æâ-"æä, qui l'attribue a© Granjon;

l'attribution a© Haultin a ete etablie par H.D. L.Vervliet).(Dans J.Hornschuch, Orthotypographia, Eè dit. des Cendres, p. ñæ, ññ et "ò".)

Bodoni, Epithalamia exoticis linguis reddita, Parme,"ææäÇ.(Extrait de RemyPeignot, û L'esprit des lettres ý,dansCert,De plomb, d'encre & de lumie© re, p."áá.)

Grammaire typo : les guillemets âã

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Extrait deCert,De plomb, d'encre&de lumie© re, p. áð.

Cet exemple a ete choisi par Ray-mondGid pour illustrer la couleurde la page (le gris typographique).Cet extrait est cense symboliser û lapesanteur de la tour Ei¡el, evoqueelors de son cinquantenaire ["ñâñ] ý,ecrit-il. E¡ectivement, on voit bienque û [²] le vent n'a pas de prise surla dentelle de sa charpente ý. Maispassons. Comme vous pouvez leremarquer, les points-virgules sontcolles, le point, lui, est parfois plutoª tdecolle, etc. Quant a© la compositiondes nombres, quelle logique: deux,six, huit, dix, quarante² mais â,"ò,âá,""ò, etc. ; les coupures aussi.Quant aux - - au lieu des ^, c'est tre© s

certainement volontaire : pour mon-trer que la charpente metallique n'estpas recouverte d'un quelconque ma-teriau? Ce qui explique que le vent²

1. La "åe ligne n'est pas justi¢ee.La© non plus la ponctuation n'est pasuniforme, etc. Quant au Con // !

2. En dehors de la ponctuation,voyez la division des mots en ¢n deligne (ca-, con-) et le blanc residuelde la dernie© re ligne de lapage (ámm).Sans parler de la majusculinite, etc.

3. Un de mes professeurs de natu-ropathie avait coutume de dire :û Lorsque vous mangez de la viandede cochon, par exemple, votre orga-nisme la transforme, l'assimile² End'autres termes, vous ne devenez paspour autant un cochon. ý C'est que lacreation ^ la nature si vous preferez ^a ete bien pensee!²

4. Il n'etait pas inutile de rappelerici de quels types d'espaces (au femi-nin, puisque nous sommes en typo)il s'agit. (Voir pages "ä et suivantes.)

Les exemples ci-contre et ci dessous sont tout aussi evocateurs.

Extrait de l'ouvrage deGeofroyTory, Champ Flevry Ã.

Page duManuel typographique deFournier le Jeune ("æåã-"ææå)Ä.

Bref, je ne vois pas en quoi û les guillemets franc° ais, avec leursespaces encloses [seraient] plus coherents avec le reste de la prati-que typographique franc° aise de la ponctuation ý que les guille-mets anglais qui, eux aussi, font partie de la ponctuation haute.Car, je le repe© te, utilises dans un texte franc° ais, les espaces placeesavant et apre© s les ` ''doivent suivre les re© gles franc° aises. Lorsqu'unmot etranger passe dans la langue, il est traite comme un motfranc° ais et non comme un mot etranger que je sache Å. Je ne voisdonc pas tre© s bien ce que vient faire ici la coherence.

Cela dit, arreª tons-nous un instant sur ce premier paragraphe,dont la redaction est digne desmeilleurs sophistes. Eè crivons-le dansl'ordre : û En France, on ne met pas d'espace avant la ponctuationbasse (point, virgule), mais une espace justi¢ante apre© s. Par contre,on en met une avant et apre© sÆ la ponctuation haute (point-virgule,deux-points, points d'exclamation et d'interrogation et guillemets).ýPoint! Car, a© moins de decider une exception a© la re© gle des espacespour les ` '' ^ qui, nous l'avons vu n'a aucun fondement ^, une fois

Grammaire typo : les guillemets âä

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1. C'est que de telles aª neries² fontecole : û Les guillemets franc° ais sontplus precis que les guillemets anglais;en e¡et, ils montrent bien si l'on setrouve au debut de l'element mis en-tre guillemets (guillemets ouvrants :û) ou a© la ¢n (guillemets fermants ý).Les guillemets anglais sont au-dessusde la ligne alors que les guillemetsfranc° ais sont sur la ligne. ý (RaymondJacquenod, La ponctuation ma|ª trisee,p."ñæ.) Serieusement, dois-je com-menter?ö û Les guillemets: Ils exis-tent sous deux formes utilisees indif-feremment : les guillemets franc° ais(û ý) et les guillemets anglais (` '').La forme franc° aise est cependantnettement preferable parce queplus lisible et plus facile a© composer[le dire, voila© qui est honneª te!] en cequi concerne le guillemet ouvrant(des virgules retournees dans la for-me anglaise). ý (AugerDaniel, Prepa-ration de la copie, correction des epreuves,p."æä.) ö û Les Anglais remplacentles guillemets par deux virgules re-tournees. La methode franc° aise nouspara|ª t preferable et plus elegante. ý(Le Grand Dictionnaire Larousse duxixe sie© cle, tome å.) Pourquoi? Il nele dit pas. (Nous verrons en quoi lesguillemets dits < franc° ais > presententparfois moins d'inconvenients queles autres sortes de guillemets.)

2. ûQuant au vitriol, bof, je n'ai pastrouve Meron si mechant que c° a(c'est vrai que je ne fais pas partie du<milieu vise >). Le ton est peut-eª treexcessif par bouts, mais les accusa-tions ne sont pas gratuites : il lesappuie generalement sur des faits,des exemples. ý Ces propos sont dusa© un abonne de la <Liste typogra-phie > d'Internet.Vous l'avez compris,il n'est pas typographe. û D'ou© y sort,lui? Au diable, les chercheurs!² ýIl faut comprendre les typos.

3. Lors du debat du å mai a© l'ecoleEstienne, j'ai illustre cette aporie parl'exemple suivant. Un ¢naliste d'unedes fameuses dictees de B.Pivot a euun sans-faute au bene¢ce du doute :le trait de ¢n de ligne etait-il un traitd'union ou une division? La reactionde J.-P. Colignon, chef correcteurauMonde, ne s'est pas fait attendre :û Alors c° a, ce n'est pas possible [sousentendu, vous dites n'importe quoi],pour la bonne raison que le < comitede correction > a interdit tout trait

d'union ou division en ¢n de ligne. ýDes millions de telespectateurs etles spectateurs presents dans la salleont ete temoins de cet episode. Aél'epoque, je n'ai enregistre aucunereaction de la part de J.-P. Colignonou de ses colle© gues du comite. Maispassons sur sa reaction du å mai etson couplet sur les propos tenus parB.Pivot : û C'est mediatique! ý, etc.)Ce qu'il y a d'interessant dans cetteremarque de J.-P. Colignon ^ peu£atteuse pour lui ^ c'est qu'elle illus-tre parfaitement mon propos. Ainsi,lorsque j'a¤rme que nombre de typo-graphes et de correcteurs contempo-rains confondent certains caracte© resentre eux ^ nous l'avons vu ici et lereverrons encore avec les < > et les54 ^, les membres de ce comite enapportent la preuve. Car, pour evitertout quiproquo, il su¤t tout simple-ment d'interdire la division des motsen ¢n de ligne. En e¡et, ou© peut-ontrouver ce signe de ponctuation dumot qu'est le trait d'union (û consi-dere comme tel parce qu'il interviententre deux unites ou deux partiesd'unites graphiques ý, explique NinaCatach) sinon entre deuxmots, voiregroupe(s) de mots? Quant a© la divi-sion, qui sert a© couper un mot en ¢nde ligne pour permettre precisementla justi¢cation de cette dernie© re (cen'est d'ailleurs pas le seul procede dejusti¢cation d'une ligne), ce qui ladi¡erencie du trait d'union, n'est-cepas son coª te < volatile >? (En cas deremaniement du texte, contraire-ment au trait d'union, elle dispara|ª t.Et c'est un point capital.) C'est pour-quoi, poser la question : û Est-ce unedivision ou un trait d'union? n'aaucun sens. Car, ou le mot de ¢n deligne est incomplet, et nous sommesen presence d'une division; ou lemotforme un tout et peut eª tre utiliseseul, et alors le trait qui le terminene peut eª tre qu'un trait d'union.Rai-son pour laquelle je ne vois pas tre© sbien au nom de quoi des correcteurs,dussent-ils eª tre chef correcteur je nesais ou© , peuvent se permettre d'inter-

dire a© un candidat² de placer untrait d'union en ¢n de ligne. Ce n'estpas parce qu'ils ont des limites qu'ilsdoivent pour autant limiter le moded'expression des autres. C'est nonseulement un abus de pouvoir, c'eststu-pi-de. (Le mot qui prece© de, parexemple, ne comporte ni trait d'u-nion ni division : û Le trait ^ et icinous ne pouvons vraiment plus l'ap-peler trait d'union ^ indique que l'ondoit lire un mot ou un passage enscandant les syllabes, en les accen-tuant toutes. [²] Manifestement, letrait fait o¤ce de signe de ponctua-tion et determine des elements me-lodiques et prosodiques. ý (AlbertDoppagne, La bonne ponctuation,p. äå.) Ce qui me permet d'a¤rmerque, comme d'autres, J.-P. Colignon,chef correcteur auMonde, ne faittoujours pas la di¡erence entre untrait d'union et une division, et celaapre© s des dizaines d'annees d'expe-rience. Ainsi, dans La ponctuation, artet ¢nesse, il ecrit page äð : û Dans lesproble© mes de mots croises (et dansles solutions), chaque chi¡re seraprecede d'un tiret, cela pour aererla composition typographique. [²]Remarque : 1� apre© s chaque chi¡re,les di¡erentes de¢nitions relatives a©une meª me ligne de la grille sont ge-neralement separees par des < points-virgules >, parfois r e m p l a c e s pardes traits d'union [en langage typo-graphique : des < divisions >]. ý ( J'airespecte la typographie.) Aé û T|ret outrait d'union? ý, J. Drillon (Traite de laponctuation franc° aise, p. ââñ) expliquequ'ûon n'emploie pas le tiret pourseparer deux dates signi¢catives,deux lieux, mais la < division > (traitd'union). [²] En revanche, si l'undes deux termes contient une (ouplusieurs) virgule(s), on emploie letiret. ý Furetie© re et Littre assimilentle tiret au trait d'union, et le de¢nis-sent comme une <division > (< dive >),nom typographique donne a© ce signe.Si R. Jacquenod (La ponctuation ma|ª -trisee, p. áâ") explique qu'il ne faut pasconfondre le tiret (lequel?) avec "

qu'on a ecrit cela, au nom de quoi peut-on a¤rmer que û les guille-mets franc° ais, avec leurs espaces encloses, sont plus coherents avecla pratique typographique franc° aise de la ponctuation ýÃ? J'ai deja©eu l'occasion de signaler bien des incoherences de la grammairetypographique, ce que les typographes un peu serieux et objectifsreconnaissent volontiers de© s lors ou© elles ne leur sont pas imputa-bles Ä. Ici, il ne s'agit plus d'incoherences mais d'aporie Å.

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(suite de la note â de la page precedente)le trait d'union, il ne dit rien de ladivision en tant que signe. Fait signi-¢catif, en dehors de Doppagne (ouvr.cit.), ces auteurs n'etudient pratique-ment pas le trait d'union. Meª meNina Catach (La ponctuation, p. ñ"),elude le sujet : û On trouve le traitd'union dans les mots et unitescomposees, vaste secteur que nousn'aborderons pas ici ý, renvoyant lelecteur a© Grevisse, Le bon usage, eta© ses propres ouvrages. PourAlbertDoppagne, donc (ouvr. cit., p. äã) :ûLe trait. Improprement appeletrait d'union, le trait joue un grandroª le dans la langue ecrite. Certainsde ses emplois n'ont aucun rapportavec la ponctuation, d'autres oui. +Un gros risque de confusion pe© sesur ce signe important qui ne se dis-tingue du tiret que par sa longueur.Le trait d'union est, en e¡et, troisou quatre fois plus court que le tiret.Dans l'ecriture manuscrite, il est dif-¢cile de respecter cette di¡erence. +Autre risque, in¢niment plus grave :le clavier de la machine a© ecrire neposse© de qu'un seul et meª me signequi, fatalement, doit remplir les deuxo¤ces. [Voila© qui est dit simplement,sans a¡ects.]+La confusionva jusquedans la nomenclature : des auteursassimilent les appellations traitd'union et tiret et reservent a© ce quenous nommons tiret le nom de moins.C'est la© un emploi abusif de l'argotdes typographes. ý Je sais, û dansce metier, tout est inverse : l'enversprece© de l'endroit [²], la division[devient] union (trait d'union surle papier et division sur le plomb) ý(Tachot Fr., art. cit., p. ã), maisnous ne vivons plus au temps deGutenberg mais a© l'e© re de l'informa-tique, une technique qui lui auraitsuª rement plu. ( Je reviendrai sur cesquestions lorsque j'etudierai la ponc-tuation dans son ensemble.) Quantaux codes typographiques, ils perpe-tuent l'argot du metier. Seul Ramat(Le Ramat typographique, p. áæ)distingue le trait d'union secable(c'est-a© -dire que la division d'un motcompose peut se faire a© ce niveau),du trait d'union insecable ou tiretinsecable (qui empeª che la divisiona© cet endroit, ex. : â-á, a© -propos, etc.),en¢n, de la division proprementdite, tiret ou trait conditionnel,qui sert a© diviser les mots en ¢n deligne et qui dispara|ª t si le texte est

remanie et le mot reforme. Je le re-pe© te une nouvelle fois, repreciser laterminologie est devenu vital. Pourmener a© bien cette taª che, nous auronsbesoin de toutes les competences,pas seulement de celles des ouvriersdu livre : cela fait bien longtempsqu'il n'y a plus de ûma|ª tres > dansla < chose imprimee >.

1. En realite, c'est beaucoup pluscomplexe que cela. Aé mon avis, laclassi¢cation des signes de ponctua-tion faite parAlbert Doppagne dansLa bonne ponctuation represente unebonne base de re£exion pour legife-

rer dans ce domaine, d'autant qu'ilest un des rares auteurs a© traiter designes de ponctuation comme, nousvenons de le voir, le trait, la pause, etc.

2. Lexique des re© gles en usage a© l'Impri-merie nationale, p."ãð (p."ãñ, il preciseque l'espace est insecable apre© s û etavant ý). Il n'y a plus qu'a© esperer queles lecteurs lisent toutes les pages.

3. Guery Louis,Dictionnaire desre© gles typographiques, p."òä.

ã. Drillon Jacques,Traite de la ponc-tuation franc° aise, p. âáã a© âáæ.

Par ailleurs, appeler le point-virgule, le deux-points, le pointd'exclamation, le point d'interrogation et les guillemets ponctuationhaute est fort contestable. En e¡et, bien d'autres signes de ponctua-tion meritent d'eª tre appeles ainsi : parenthe© ses, crochets droits, bar-res obliques²Qui plus est, ces derniers n'obeissent pas auxmeª mesre© gles d'espacement que les premiersÃ.

L'espace placee avant le deux-points n'est pas de meª me natureque celle placee avant le point-virgule, etc. Quant aux guillemets,pour nombre d'auteurs, la valeur des espaces varie en fonction deson utilisation : û Les guillemets sont precedes et suivis de l'espaceexistant entre les mots de la ligne; toutefois, en ce qui concerne lesguillemets, dans le cas d'une citation de plusieurs lignes incluse dansune autre citation, les guillemets ouvrants places en debut de ligneseront suivis d'une espace uniforme d'un demi-cadratin (pour ob-tenir l'alignement vertical du texte)Ä.

Pour Louis Guery, û Le guillemet ouvrant franc° ais est precedeet suivi d'une espace-mots. Il en est de meª me du guillemet fermant.Toutefois, cette re© gle conna|ª t une exception : lorsque les guillemetsremplacent l'italique, ils ne sont separes du premier et du derniersigne que par une espace ¢ne. + Dans le cas d'une citation relati-vement longue a© l'interieur d'une autre citation, les guillemetsouvrants au debut de chaque ligne doivent eª tre suivis d'une espaced'un demi-cadratin si ce sont des guillemets franc° ais. Mais ce der-nier point est conteste. + On ne separe pas le guillemet ouvrantdu mot qui le suit, ni le guillemet fermant du mot qui le prece© de.On utilise pour cela, sur l'ordinateur, des insecables Å. ý

û Espace entre les mots ý pour les uns, û espace insecable ý pourles autres (quand ce n'est pas pour le meª me), ¢ne (laquelle?), demi-cadratin, etc. (oui etc., car la© je n'ai pas fait l'appel!), commeme l'ontsouvent fait remarquer des informaticiens : ûNous n'avons riencontre les gens qui sont constamment en orbite. Mais il y a unmoment ou© il faut quand meª me songer a© se poser. ý Maintenant,quand des comiques² commencent a© traiter l'espace insecabled'espace execrable ou je ne sais quoi d'autre, bien evidemment, ily a rupture² Il faut comprendre les informaticiens aussi.

J. Drillon ecrit des choses interessantes au sujet des guillemetsÆ.ûConventions typographiques : En matie© re de guillemets, lesconventions typographiques sont extreª mement nombreuses et

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1. Voire des groupes de mots. Ilsemblerait que plus un lecteur estcultive ou lit souvent, plus le groupede mots sera important.

2. Sans developper le sujet, ce quinous entra|ª nerait trop loin, il est bonde rappeler ici que la lecture rapiden'est pas le seul mode de lecture pos-sible. Les textes sacres, par exemple,ne sauraient eª tre lus ainsi : û C'estqu'il faut manger le Livre ý, nouscommande la Bible. Malheureuse-ment, c'est bien souvent le seul modede lecture que connaissent les in-tellectuels de ce temps, avec tous lesproble© mes qui en resultent. C'est unpeu comme pour les mathemati-ques modernes : û Les apprendre estun excercice dememoire nocif a© l'in-telligence. ý (Professeur Jean Leray,membre de l'academie des Sciences.)

3. Ce que Franc° ois Richaudeaureconna|ª t d'ailleurs lui-meª me : si leromain est de nos jours plus < lisible >que l'italique, c'est tout simplementparce que nous sommes habitues a©lire ce type de caracte© res. Aé l'epoquede la Renaissance, c'etait probable-ment le contraire. Ils sont nombreuxces chercheurs qui trouvent toujoursce qu'ils cherchent.

complexes, surtout lorsqu'il s'agit de guillemeter une citation faitedans un dialogue, avec alineas et titres de parties d'Ýuvres² Ellesont beaucoup varie avec le temps.ûEspace? Il est d'usage de faire suivre le guillemet < ouvrant >d'< une espace ¢ne >, et de preceder le < fermant > de < la > meª meespace. Quand il s'agit de guillemets anglais, la re© gle est moinsconstante.ûCorps? Caracte© re? Il est d'usage de composer les guillemets dansle meª me caracte© re que la phrase qu'ils encadrent : en romain si elleest en romain, en italique si elle est en italique. C'est une coutumeillogique, puisque les guillemets appartiennent au discours gene-ral de l'auteur, non a© la partie entre guillemets.ûGuillemet repete a© l'alinea : Il arrive qu'on cite un texte dans lameª me justi¢cation que le texte principal, et sans changer de corps.Dans ce cas, on place au debut de chaque ligne (< au long >) ou, aumoins, de chaque paragraphe, un guillemet < fermant > (parfois<ouvrant >) qui rappelle au lecteur qu'il lit une citation. Si la cita-tion se trouve a© l'interieur d'une autre citation, on place un guille-met au debut de chaque paragraphe pour celle du premier degre,de chaque ligne pour celle du second. Si, par hasard, une citationdu troisie© me ou quatrie© me degre apparaissait, il faudrait se rabattresur les guillemets anglais (ou les apostrophes), et proceder de lameª me manie© re. Mais le cas est rare, dieu merci. [²] Mais la plusgrande confusion re© gne en cette matie© re, surtout lorsqu'on me-lange guillemets et tirets, italiques et romains² ý

ûCette pratique repond a© des exigences de lisibilite² ý C'estalors que surgit le mot magique qui permet de tout expliquer etde tout justi¢er : li-si-bi-li-te.

La lisibilite, c'est comme la grammaire typographique, û il y a a©boire et a© manger ý, et c'est bien ce qui se passe ici. En dehors deceux qui apprennent a© lire, il est exact de dire que lorsque nouslisons de fac° on courante nous percevons des motsà et pas seule-ment des lettres Ä. Et s'il est vrai que les lecteurs francophones ris-quent d'eª tre perturbes chaque fois que l'usage, que leurs habitudesde lecture ne sont pas respectees, cela n'est-il pas egalement le caspour les lecteurs d'autres langues? En d'autres termes, on ne sauraitdegager des lois generales d'habitudes ou d'usages² aussi dia-metralement opposes. Ou alors il faut supposer que tous ceux quicollent la ponctuation haute aux mots sont incapables de lire rapi-dement. En fait, quand elles ne titubent pas entre le laboratoire etla fumerie d'opium, la plupart de ces pretendues re© gles de lisibiliten'ont qu'un caracte© re bien relatif Å. Je n'ai d'ailleurs jamais entendudire par ceux qui pratiquent l'anglais couramment qu'ils sont per-turbes chaque fois qu'ils lisent un texte en anglais. Cela dit, si jeprefe© re egalement la pratique franc° aise, c'est duª uniquement a© maculture² et non a© de supposees lois scienti¢ques.

Les Anglo-Saxons ont une tradition typographique basee sur l'ab-sence d'espace avant la ponctuation haute. Dans ce contexte (con-teste par certains typographes anglo-saxons), l'usage des guille-mets anglais composes colles est coherent.

''''''''

C'est fort aimable de la part des auteurs de reconna|ª tre que la

Grammaire typo : les guillemets âð

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W|lliamMorris ("ðâã-"ðñå)"ðñá,TroyType (Typo², p. âñá).

En France, a© la meª me epoque, l'usa-ge etait semblable, encore qu'il soitplus marque dans l'exemple ci-apre© sque dans le precedent :

La Chaumie© re indienne,edition de Curmer ("ðâð). (Extrait deDe plomb, d'encre & de lumie© re, p. äñ.)

1. Pour s'en convaincre, il su¤td'ouvrir le livre publie en "ññò parles editions de l'Imprimerie natio-nale : Les caracte© res de l'Imprimerienationale, et d'observer l'anthologielitteraire, entie© rement composeea© la main avec les caracte© res exclusifsde ladite imprimerie (voir l'exempleci-contre). Le texte de presentationet les commentaires, eux, ont etecomposes en Monotype. Commevous pouvez le constater, les typosqui travaillent dans les ateliers decomposition mecanique ne suivent

pas la meª me marche que leurs colle© -gues de la composition manuelle.Comme ceux qui utilisent les nou-velles technologies (informatique),ils observent les re© gles du Lexique. Jevous fais graª ce de leurs explications.

Ce qu'il faut retenir, c'est que pourla ponctuation basse, il existe deuxmarches a© l'Imprimerie nationale.

2. Richaudeau Franc° ois, û Pourun nouveau code typographique "

tradition typographique anglo-saxonne est coherente. L'analyse duparagraphe precedentme dispense de developper davantage. Autrebon point pour les auteurs, ils reconnaissent que certains typogra-phes anglo-saxons contestent l'usage qui consiste a© coller touteponctuation. En fait, j'ai bien l'impression que nos confre© res d'outre-Manche usaient autrefois egalement de la ponctuation pour justi-¢er les lignes tout en preservant la regularite de l'espace entre lesmots, comme le montrent l'exemple ci-contre et ceux que j'ai deja©produits (voir pages áò, á", áá et âã).

Ainsi, pour ces auteurs, la tradition franc° aise est coherente, latradition anglaise est coherente² (Toutefois, gare auxmelanges!)Bref, û tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil² ýQu'ilsmettent unpeu d'humanite dans cemonde de brutes, ce n'estpas ce que je leur reproche. Seulementmoi, ce quim'interesse, c'estde savoir d'ou© vient cette pretendue coherence, et c° a, les auteurs nele disent pas. Pendant des sie© cles, la ponctuation basse n'etait pascollee Ã. De nos jours, on la colle, ce que Franc° ois Richaudeau n'ad'ailleurs pas manque de faire remarquer dans son article û Pour unnouveau code typographique simpli¢e ý : û [²] pour marquer la¢n d'une phrase, un point d'exclamation est separe du dernier motpar une espace, alors qu'un simple point ^ pourtant moins visible,lui ^ est colle contre ce mot Ä. ý

Pour les auteurs, si l'enveloppe generale du mot est perturbeepar des elements parasites, les lecteurs vont hesiter une fraction deseconde : û c° a, ce sont les etudes de lisibilite qui le disent ý, sous-entendu : c'est scienti¢que, donc on ne discute pas. Ainsi, seule laponctuation basse (point, virgule) echapperait a© ce parasitage. La© ,il y a quelque chose qui m'echappe. Car en¢n, comment se fait-ilque leur ma|ª tre en lisibilite (franc° aise!) commande pages æã et æäde l'article precite de coller : le point d'interrogation, le point d'ex-clamation, le point-virgule et le deux-points. (Il est vrai, pas lesguillemets dits < franc° ais > ou < anglais >.) Il va peut-eª tre falloir semettre a© jour.Voyons c° a en images. Pour les typographes ortho-doxes franc° ais et anglais :

û mot ý en franc° ais, oui en anglais, non` mot '' en franc° ais, non en anglais, non :

ûmotý en franc° ais, non en anglais, oui`mot'' en franc° ais, oui en anglais, oui :

Ce qui montre bien que les typos de langue anglaise sont pluscoherents que les typographes franc° ais, car dans l'exemple de la

Extrait des Caracte© res de l'Imprimerie nationale, p. äñ.

Grammaire typo : les guillemets âñ

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(suite de la note á de la page precedente)simpli¢e ý, dans Communication etlangages, n� ""ä, p. åò. (Voir monetude critique de novembre "ññð.)

1. Je prefe© re l'autre terminologie :< ponctuation double >.

2. Pour s'en convaincre, il su¤t delire l'abondante litterature qui traitede la ponctuation en general. Sansparler des anathe© mes lances contreceux qui sont reputes faire dun'importe-quoi en la matie© re.

3. En fait, de l'anglais <made inFrance >. En franc° ais, parking designele parc de stationnement reserve auxvoitures. (Pourtant, nous avons deuxmots admirables : parc et parcage.)En Grande-Bretagne, un <parking >s'appelle car-park; aux Eè tats-Unis,parking-lot. Une fac° on commeune autre de dire aux Americainset aux Anglais qu'ils se trompent?

4. Je suis au courant pour la < dive >.

5. Guide du typographe romand, [ñáð],p."ää.

6. Selon l'EncyclopedieRoret, û c'esten "äãå que le guillemet ¢t pour lapremie© re fois son apparition dans lesimpressions typographiques. ý Impres-sions typographiques, la formulationest interessante. Ne laisse-t-elle passupposer que le guillemet (ici,au singulier) etait connu des scribeset des copistes?

deuxie© me ligne, nous devrions lire : en franc° ais, oui et non non,dans celui de la dernie© re ligne : en franc° ais non, et non oui.

Encore une fois, l'usage franc° ais, qui consiste a© coller la ponc-tuation basse et a© decoller lege© rement la ponctuation dite haute Ã,n'obeit a© aucune re© gle pratique Ä, pas davantage a© une soi-disantlogique², mais a© un point de vue purement esthetique qui n'estpas partage par tout le monde.

Mais il ne peut eª tre transpose au contexte franc° ais. Notammentpour une raison pratique qui est la di¡erence d'usage de l'apostro-phe. En e¡et, l'anglais n'utilise l'apostrophe que pour noter l'appar-tenance (<MacDonald's >). En franc° ais, si on utilise les guillemets

''''''''

anglais, il est fort probable qu'on se heurte frequemment au cassuivant : L' apostrophe dactylo''est a© proscrire

dans la composition soignee.

''''''

La tierce bizarre et fort laide nee de l'apparentement terrible del'apostrophe et du guillemet anglais ouvrant est evitee par l'usagede guillemets franc° ais.

L'û apostrophe dactylo ý est a© proscriredans la composition soignee.

''''''''''

Je le dis et le redis ^ les repetitions sont parfois tre© s utiles ^ lesguillemets dits < anglais > utilises dans un texte en franc° ais doiventsuivre les meª mes re© gles d'espacement avant et apre© s que leurs cou-sins franc° ais. (Parking, par exemple, est un mot d'origine anglaisedevenu franc° aisÅ. Raison pour laquelle on ne le compose plus enitalique comme nous commande de le faire le Lexique ou le Codetypographique pour û les citations ou mots en langue etrange© re ý.)

û L'usage des guillemets anglais ne peut eª tre transpose au con-texte Æ franc° ais pour une raison pratique² l'apostrophe² ý.Voila©des auteurs qui connaissent bien la langue anglaise. Il est vrai queles codes franc° ais ne sont pas tre© s bavards sur l'utilisation que fontles Anglais de l'apostrophe (trois lignes pour le Lexique contre unepage pour le Guide du typographe romand Ç, par exemple).Voila© quicon¢rme ce que j'ai ecrit a© propos de l'abreviation anglaise de<monsieur > (Mr sans point) : qu'il y en ait un pour dire ou ecrireune beª tise et tout le monde la repe© te, sans veri¢er, car l'anglaisn'utilise pas l'apostrophe û que pour noter l'appartenance ý; ellemarque egalement l'omission d'une ou de plusieurs lettre(s), lepluriel des lettres de l'alphabet, le possessif (suivie ou non d'un s),et bien entendu ce que les auteurs appellent l'appartenance commedans ces noms irlandais (O'Neil, O'Connor²).

û En franc° ais, si on utilise les guillemets anglais² ý Les deuxdernie© res phrases et leurs exemples nous apprennent en¢n pour-quoi les typographes franc° ais n'aiment pas les guillemets anglais.En fait, le paragraphe û Pourquoi preferer les guillemets franc° ais? ýpouvait tre© s bien se resumer a© ces dix dernie© res lignes (û l'anglais[²] soignee. ý). Quant aux superlatifs (< terrible >, < bizarre >, < fortlaide >) etaient-ils vraiment indispensables?

Je l'ai dit et le montrerai dans la partie historique, la fonction<guillemet > existait bien avant l'invention de nos guillemets. Pourmarquer les citations, par exemple, plusieurs symboles ont ete uti-lises depuis l'Antiquite. Nina Catach rappelle que nos guillemetsapparaissent pour la premie© re fois de© s "äáæÈ chez Alde et J. Bade

Grammaire typo : les guillemets ãò

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C.E.Weber, "ñäå, Codex(Typo : quand, qui, comment, p. äã").

Extrait d'un magazine allemand.

1. Aé certaines epoques, on les bruª -lait vifs, on les jetaient dans l'huilebouillante, et que sais-je encore.De nos jours, c'est plus subtil, maisaussi e¤cace !

dans Priscien. Pourtant, en"äáñ, ce sont toujours les ` ou les'' ^ soitdeux virgules retournees ou deux apostrophes ^ que GeofroyTory (Champ Flevry) compose en marge pour marquer ses em-prunts. Si les Anglais ont toujours utilise les meª mes signes (` et ''),les Allemands, eux, seront plus hesitants et utiliseront plusieursformes avant d'adopter nos guillemets :

,,mm` ,,mm'' ,,mm` ýmmû ûmmý.(En Allemagne comme ailleurs, les habitudes, etc., sont tenaces.Bref, comme le montrent les exemples ci-contre et ci-dessous, ontrouve tout ce qu'on veut.)

FrankfurterAllgemeine, Freitag, æ. Mai "ñññ, p."ò.

En France, l'imprimeur Guillaume (?) eut la bonne idee d'inven-ter de nouveaux caracte© res. (Dans ce pays, les chercheurs, les in-venteurs² ne sont gue© re appreciesÃ. Ces nouveaux guillemets nebene¢cieront d'un etat-civil qu'en "åææ, soit "äò ans plus tard, etseront peu utilises avant cette date.)

Pourquoi les Anglais, les Allemands², n'ont-ils jamais songe a©creer des caracte© res pour marquer les citations, etc. Myste© re! Car,e¡ectivement, le guillemet ouvrant < anglais > pose parfois un pro-ble© me avec l'apostrophe (' `), le guillemet ouvrant <allemand > beau-coup moins avec la virgule, ce dernier en etant separe par uneespace (, ,, ou , ,,). Pour le guillemet fermant ^ les cas sont beau-coup plus rares ( ' , ''' ou ' `) pour l'allemand; (''') pour l'anglais.

Les exemples ci-apre© s le montrent, l'inventeur des guillemets< franc° ais > a fait preuve non seulement d'originalite mais il a surepondre a© un besoin, tout comme a© d'autres epoques de nouvel-les lettres ou de nouveaux signes de ponctuation ont ete crees :

La ¢gure ci-dessous montre la forme des guillemets propreaux caracte© res exclusifs de l'Imprimerie nationale.

Le Garamont Le Jaugeon Le Grandjean Le Luce Le Didot mill. Marcellin-Legrand Le Gauthier("äâò-"äãò) ("åñá-"åñå) ("åñâ-"æãä) ("æãò-"ææò) ("ð"") ("ðáä-"ðáæ) ("ñåñ-"ñæð)

Comme on peut le remarquer, la forme dite < en chevrons > nedomine pas, loin de la© . Pour un meª me caracte© re, elle peutmeª me varier d'une force de corps a© l'autre (exemple : Didot enc. âå et en c."ò, voir p.ã). S'inspirant des signes que les Ancienscomposaient en marge, les premiers guillemets ressemblaient

Grammaire typo : les guillemets ã"

Hxl , ,, ''' , ,, ' ` ' ` ''' ,'û .'ý ,'û .'ý

Hxl , , '' , , ' ' '' ,'< .'> ,'< .'>allemand anglais franc° ais

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1. Outre leur position, la forme desguillemets duDidot millimetrique estparticulie© rement interessante. Est-cepour attenuer la secheresse du dessin,sa froideur (Faucheux parle de cou-peret de guillotine), que F. Didot aimagine cette forme? Aé moins d'yvoir comme les descendants dessans-culottes des gouttes de sang!Ce qui expliquerait alors pourquoi,contrairement aux Anglais, Didotles a descendus.

2. Prenons l'exemple de la pageprecedente (,Geef je hart²) extraitd'un magazine allemand. Le meª mesigne est utilise une fois comme guil-lemet simple ouvrant, une autre foiscomme virgule ; le deuxie© me, com-me apostrophe puis comme guille-met simple fermant. Avec l'exempleextrait duT|mes (ci-contre) c'est dif-ferent : seuls les guillemets simplessont utilises alors que les guillemetsdoubles s'imposent. Dans l'exempleextrait de FrankfurterAllgemeine (pageprecedente), on ne peut pas dire quela ¢n du titre soit tre© s heureuse, d'au-tant que l'approche du guillemetouvrant n'a pas ete recti¢ee. Biend'autres exemples pourraient eª treproduits. Certains typos, conscientsde ces inconvenients, decolent nonseulement la ponctuation mais mo-di¢ent le < poids > des signes, commele montre l'exemple ci-dessous :

TheT|mes, Friday May æ "ñññ, p. âä.

Pour marquer clairement le textequi a servi de canevas a© cette etudeet attenuer un defaut d'optique, j'aivolontairement aligne le guillemetfermant < anglais > en teª te des lettresminuscules.

3. û Au cours des annees, les vieuxcaracte© res de composition en plombont subi des modi¢cations d'aspectlors des travaux, en partie repetes,d'adaptation aux syste© mes et genera-tions de photocomposeuses les plus

diverses. Ainsi, l'origine des policesutilisees par les syste© mes courantsde photocomposition ne peut eª tredeterminee avec certitude. En outre,les syste© mes d'unite de positionne-ment ainsi que les procedes de repro-duction photographique ont subi, aucours des annees, des modi¢cations

importantes. Pour cette raison, lespolices des di¡erents producteursdevraient a© notre avis eª tre considerescomme etant typiques pour leursyste© me, mais en aucun cas commeidentiques a© l'original. (HolthusenB., Scangraphic digital type collection,Scangraphic Dr.Bo« genGmbH,"ñðð.)

davantage a© deux petites parenthe© ses ouvertes ou fermees.Curieusement, dans l'ecriture dite <gothique > ^ qu'il est prefe-rable d'appeler < ecriture brisee > (Fraktur) ^ alors qu'on s'attend a©voir des guillemets en forme de chevrons, ils prennent la formede deux petites parenthe© ses, contrairement au Souvenir dont lesformes sont plutoª t rondesÃ:

û ý « » û ý û ýOldEnglish Engravers Old English Souvenir roman Souvenir italique

Les guillemets graves par F. Didot montrent bien que c'estmoins la forme que la position qu'ils occupent sur la portee quicaracterise les guillemets < franc° ais >. Centres verticalement parrapport aux lettres medianes ou poses sur la ligne de base, ilsevitent toute confusion avec d'autres signes (apostrophe, vir-gule²), favorisant ainsi la lisibilite Ä.

TheT|mes, Friday May æ "ñññ, p. áá.

Autre particularite : si les guillemets duGauthier romain ont laforme de chevrons, ce n'est plus le cas dans sa version italique. Enobservant attentivement les guillemets des caracte© res romains ci-apre© s, on ne peut pas dire que leur version italique soit d'unegrande originalite, la majorite d'entre eux n'etant bien souventqu'un romain penche (< italise >) :

ûý û ý û ý û ý « » û ý û ý « » û ýûý û ý û ý û ý « » û ý ûý « » û ý

« » û ý û ý û ý ûý û ý û ý û ý « »

« » û ý û ý û ý û ý û ý û ý û ý « »

û ý « » û ý û ý û ý û ý û ý û ý « »

û ý « » ûý û ý û ý ûý û ý û ý « »

De meª me, les guillemets des nombreuses versions modernesdu Garamont n'ont plus rien a© voir avec le type grave par ClaudeGaramont entre "äâò-"äãò Å :

GaramondMT û ý û ý Garamond ST û ý û ý

Garamond OSF « » « » Garamond Antiqua « »

Garamond 100 « » « » Garamond light ITC « » « »Garamond n� 3 « » « » Garamond book ITC « » ²

Grammaire typo : les guillemets ãá

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1. Ce type de proble© mes ne se ren-contre pas qu'avec les guillemets.Pour transcrire un mot etrangeren franc° ais, on est parfois oblige derecourir aux accents et autres signesdiacritiques. Pour transcrire le mothebreu (Be <E

-d-en) en franc° ais,

par exemple, le Eè est precede d'un ,qui marque un son tre© s guttural. Enpareil cas, que doit-on composer :

l'`Eè de© n ou l' `Eè de© nC'est la meª me chose avec certainsmots latins (ou© le ` indique l'accenttonique), ou grecs :

l' <Esprit ou l' <Espritencore que dans ce dernier exemplela forme des signes est di¡erente.La lettre g pose parfois un proble© meavec la virgule : g,mais g,. Dans cecas, il est indispensable de blanchirentre le g et la virgule : g,. En fait,il est tre© s di¤cile de legiferer surces questions d'espaces. On ne peutque suggerer. Cela depend de telle-ment de choses : û Toute ponctuationpose une question d'espacement.Avant et apre© s. Aucune re© gle n'estgeneralisable a© tous les alphabets :romain, italique, majuscule, minus-cule, capitale, maigre, gras, etroit oularge. Ni a© tous les corps. Il peut etdoit su¤re de dire, par exemple, quecet espacement, comme l'espacemententre les mots, doit eª tre necessaire-ment plus serre pour les alphabetsgras. Ce n'est en e¡et pas la peine derecourir au gras, c'est-a© -dire au noir,pour le blanchir a© grand renfort d'es-pacements ou de blancs. Ce qui apour e¡et complementaire de tron-c° onner la ligne en petits bouts derien du tout, au lieu d'en faire uneunite bien soudee et d'un seul jet. ý(Baudin Fernand, L'e¡et Gutenberg,p. ãäð.)

2. Aé defaut d'utiliser ces caracte© rescomme guillemets, certains typos nesont pas en peine de leur trouverun emploi. Dans la publicite ci-apre© s,on sent bien qu'il faut < raccrocherles wagons >.

Publicite (Club Dial).

3. La bataille des guillemets.

Bien des proble© mes seraient resolus ou attenues si, a© l'unisson,les codes typographiques cessaient d'imposer des re© gles du type :ûOn ne met pas d'espace entre l'article elide et le guillemet ou-vrant. ý Si on peut composer l'û apostrophe ý ou l'< apostrophe >,on ne saurait composer l' apostrophe'' (l' apostrophe') mais bienl' ` apostrophe'' (l' `apostrophe')Ã.

L'autre solution consiste a© composer les guillemets anglais û a©la franc° aise ý, c'est-a© -dire en les centrant verticalement par rapportauxminuscules : l' `apostrophe''ou l' apostrophe'. Dans ce cas, iln'est plus necessaire de blanchir apre© s l'apostrophe.

Bien entendu, c° a ne plaira pas a© tout le monde. (Est bien foudu cerveau qui voudrait contenter et tout le monde et son pe© re,disait V|ctor Hugo.) Pour s'en convaincre, il su¤t d'observer lapublicite ci-dessous (c° a vient de sortir) :

Publicite pour un opticien lunetier.

La© , j'hesite! Ou nous avons a¡aire a© un anglophile, et on ne peutpas grand chose. Ou la personne a un serieux proble© me de vue, etje ne suis pas certain qu'elle a choisi le bon opticien. Ou nousavons a¡aire a© un Anglais ou a© un Americain en mission²(?)Remarquez, je peux les comprendre. Raisonnons comme eux :ûNous avons deux sortes de guillemets ( ` '' et ` '), les Franc° ais,eux, n'ont que les doubles chevrons (û ý). On leur a bien proposeles guillemets simples (< >), mais ils n'en veulent pas Ä. Maintenant,comment faire pour imposer nos guillemets? Ma foi, il n'y a qu'a©composer leurs foutus guillemets franc° ais a© la meª me hauteur queles noª tres. Lorsqu'ils s'y seront habitues, ils ne feront plus la dif-ference² Et puis d'abord, ce n'est que justice : Didot n'avait qu'a©pas commencer² ý Je sens qu'on va encore la perdre celle-la© Å.

Pour celles et ceux qui conside© rent que les guillemets anglaissont û trop souvent utilises a© tort a© la place des guillemets franc° ais ý,il n'est pas inutile de montrer qu'ils appartiennent aumeilleur usage.Tout d'abord, ces deux annonces de Jean de Bonnot :

Deux annonces de Jean de Bonnot (La chose imprimee, p. âñð et ãòá).

Grammaire typo : les guillemets ãâ

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1. Meª me chose avec cet extrait delaGazette du bon ton de L.Vogel etG.Peignot de "ñá":

2. DansDedame Roger,Memoiredes metiers du livre (La lettre), p. ðò.

3. Voyez comment Marcel Jacno asu eviter cette û tierce bizarre et fortlaide nee de l'apparentement terriblede l'apostrophe et du guillemet ý(voir l� instantane� ). Il a tout simple-ment supprime l'apostrophe.Triche-rie ou economie? La reponse est sansdoute dans le titre et la publicite dece magazine :

J'economise41emensuelmalin.

Eè conomie ou symbole dans ce logode la mutuelle û T-Sante ý?

N'y a-t-il pas de quoi se sentir bienprotege? Bref, on peut tomber ma-lade en toute tranquillite²

4. Les trois premiers extraits sonttires deVSD, n� ""âã (áò-áå.ä."ñññ),p. âá et """. (La© aussi, les guillemetsont ete repositionnes. Je ne feraiaucun commentaire sur les textes.)Quant a© cette publicite, je vois dif-¢cilement comment la forme desguillemets franc° ais aurait pu rem-placer celle des guillemets anglais :

Derek Birdsall, Advertissement ("ñåã).(Typo : quand, qui, comment, p."âò.)

Dans l'exemple de gauche, le titre est compose ainsi : ` Les Histoiresd'Herodote''; dans celui de droite : Le `Livre Rouge''.

Et cette page de la fonderie G.Peignot & Fils (a© gauche) : voyez` Franc° aise lege© re'', ` groupes vedettes'', etc.Ã.

Mise en page modern styledu caracte© re ` Franc° aise lege© re'',

decline de l'AuriolÄ.

Marcel Jacno, ne le å.ð."ñòãa© Paris. Scribe,"ñâå

(Typo : quand, qui, comment, p. âòá).

Quant aux guillemets du Scribe dessine par Marcel Jacno en "ñâå,doit-on conclure qu'il avait un serieux proble© me avec le ductus?(La© , les typos ont duª avoir une attaque.) Pourtant, n'est-ce pasainsi que meª me des calligraphes ecrivent (les guillemets)Å?

Utilises dans la titraille en presse, nos deux auteurs commen-tent : û c'est une des licences que la presse s'accorde a© elle-meª me etque nous decrivons sans la benir! ý Le sabre (l'epee), oui! Le gou-pillon, non! (Remarquez, heureusement, sinon il y aurait cumul.)Pourmapart, je trouve que les exemples qui suivent nemanquentpas d'originalite Æ.

Pour marquer le æ, Cegetel a utilise les doubles quotes. (Son logoaurait pu egalement eª tre utilise : exemple de droite.)

Ici, je ne vois pas en quoi l'usage des doubles quotes serait fautif.Pour se justi¢er, certains typos ne manqueront pas de m'objecter :ûOui, mais la© nous sommes en publicite!² ý Et alors, la typogra-phie ne concerne pas que le livre, mais la presse, la publicite, etc.

Grammaire typo : les guillemets ãã

`Chapeau ou intersur n lignes.

''

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1. Comme c'est la meª me choseavec les usages anglais, je signaleaux auteurs de langue franc° aiseles deux codes suivants :^ Carey G.V.,Mind the stop a briefguide to punctuation, Penguin (avecles encouragements de St.Morison).^ StrunkW|lliam Jr. andWhiteE.B.,The Elements of Style, thirdedition, Allyn and Bacon.

2. Aé comparer avec ce qu'ecrit JanTschichold (Livre et typographie)et leGuide du typographe romand (ci-apre© s).Voir egalement p.âá (SergeAslanoff) et l'exemple de la p. ã"(Codex). Des û Sarrazins ý?

3. Meª me remarque que ci-dessus.Dans l'ancien code typo, la deuxie© -me phrase est lege© rement di¡erente:û La tendance moderne de la typo-graphie allemande est d'employerdeux virgules (,,) pour le guillemetouvrant et deux virgules retournees( ` ) pour le guillemet fermant. ý(Code typographique, p. âð.) Je vouslaisse apprecier la nuance.

4. Voir les exemples de la page ã"et l'extrait ci-contre. Ce dernierillustre a© merveille ce que j'ecrispages ã" et ãâ a© propos des espacesavant et apre© s les ''', les ` `et les , ,,.

Bien d'autres considerations pourraient eª tre faites, ce n'est ni lamatie© re ni les exemples qui manquent.

L'etude sur les guillemets due a© nos deux auteurs de la <ListeTypo > s'ache© ve avec le paragraphe reproduit page ãò. Commevouspouvez le constater, les guillemets allemands n'ont pas ete evoquesune seule fois. Pourtant, l'etude des usages allemands est riche d'en-seignements. Remarquez, cette omission a du bon, elle nous a epar-gne certaines a¤rmations gratuites tirees de je ne sais quel codetypographiqueÃ. J'exage© re? Voyez plutoª t.

Lexique de l'Imprimerie nationale, page "ñ : û Les guillemets[allemands] sont utilises soit sous les formes ý (ouvrante) et û (fer-mante), donc a© l'inverse du franc° ais, soit sous les formes

�(ouvran-

te) et � (fermante)Ä. ýLe nouveau code typographique, page æã : û Les guillemets [alle-

mands] sont disposes a© l'inverse des guillemets franc° ais : ý guille-met ouvrant; û guillemet fermant. + En typographie allemande,on peut utiliser egalement deux virgules (,,) pour le guillemet ou-vrant et deux virgules retournees (` ) pour le guillemet fermant Å. ý

Pierre-ValentinBerthier et Jean-PierreColignon, Lexique dufranc° ais pratique, Solar,"ñð", p. áñð : û Le demi-guillemet, appele parfois<guillemet allemand > ( `); en typographie franc° aise, on ne l'utilisegue© re qu'en botanique pour £anquer les noms de varietes de culti-vars : Rosa polyantha `Chaperon rouge'; en typographie alemani-que, il £anque, a© l'interieur des textes en allemand, les < citationsdans la citation > (et le guillemet ouvrant se place sur la ligne : `²).Je ne sais ou© ces deux auteurs ont pris connaissance de ce guillemetsimple ouvrant (`). Je suppose que pour eux le fermant est ( '). (LesAnglais n'ont vraiment pas de chance. Il est vrai qu'ils font toutpour qu'on les copie.)

Coª te franc° ais, c'est a© peu pre© s tout. C'est que les auteurs de codeabordent rarement la composition des langues etrange© res. Cela dit,voyons maintenant ce qu'ecrivent des auteurs un peu plus au faitde la langue allemande.

Pour le Guide du typographe romand (ñ"æ, p. "ãã) : û Lorsqu'unecitation intervient dans un passage guillemete, on utilise les guil-lemets de la manie© re suivante :

Der Redner fu« hrte aus: ûIn der ,,Zukunft` heiÞt es: ,,Marx',Kapital`konnte trotz groÞerAnstrengungen ,gewisser Kreise` bis heute nichtwiderlegt werden.`ý

Comme on peut le constater, l'ordre indique par le Guide est lesuivant : û^ ,,^ ,^` ^` ^ý. Aé signaler egalement les deux guille-mets fermants a© la ¢n de la citation (. ` ý). On est logique ou on nel'est pas. Comme en France, dans la presse allemande, les ,, et ` ou ,et` (voire , et ') sont souvent preferes aux û et ý, etc.Æ. Sans compter

FrankfutrerAllgemeine Zeitung, Freitag, æ. Mai "ñññ (suppl. ûMagazin ý, p.âò).

Grammaire typo : les guillemets ãä

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1. Comme on peut le constater, il ya guillemets allemands et guillemetsallemands. Pour les Allemands deSuisse alemanique, les guillemetsû et ý sont utilises < a© la franc° aise >.(Ils ont tout compris.) Pour les Alle-mands d'Allemagne, les guillemetsfranc° ais ont ete naturalises allemands,d'ou© : ý et û. (ûOn ne va pas fairecomme eux. ý) Pour les Allemandsd'Amerique², pas question de chan-ger les traditions : les guillemetssont utilises < a© l'anglaise >, mais revuset corriges < a© l'allemande > : ,, et ` .Conclusion : l'Europe culturellen'est pas pour demain! Si encore lesauteurs du Lexique et du Code typo(celui de la Fede) abondaient dansle sens de nos amis Suisses!

2. Le traducteur commente ennote : û C'est l'orientation du guille-met qui donne sa nationalite : guil-lemets allemands : ,,la typographiepeut eª tre un art` ; guillemets anglais :` la typographie peut eª tre un art'';guillemets franc° ais : û la typographiepeut eª tre un art ý. ý Pour ceux qui,comme Raymond Jacquenod (Laponctuation ma|ª trisee, p.áò"), trouvent` inadmissible typographiquement :ý. ý '', la citation ci-dessus montrebien qu'il est parfois di¤cile del'eviter, a© moins de falsi¢er le texteen changeant l'ordre des enonces,ou de faire une exception a© la re© gleen composant la citation en italiquealors que toutes les autres sont enromain. En d'autres termes, on peuta© la rigueur trouver inadmissible :. ý ý, mais certainement pas : ý. ý.

3. C'est de moins en moins vrai denos jours. Dans les polices de qualitetypographique (Scangraphic, SmartFonts, etc.), les symboles :5 stricte-ment inferieur a© et4 strictement supe-rieur a© ne sont accessibles qu'en cas-seau, comme n'importe quel autresymbole mathematique. Quant auxguillemets simples franc° ais < et >, ilssont obtenus directement sur le cla-vier (pas besoin d'une commande).Ce qui est logique, la compositionde livres (romans, litterature, etc.)etant de loin la plus frequente.

4. û Lorsque, a© l'interieur d'unecitation, s'en presente une seconde,nous preconisons l'emploi de guille-

mets simples < > pour signaler cettedeuxie© me citation. ý (Guide du typo-graphe romand, å"ò, p. æå.)

ceux qui font du n'importe-quoi. (Dans ce domaine, on peut ega-lement parler de mondialisation.)

JanTschichold, Livre et typographie, Eè dit. Allia, Paris,"ññã : û Iln'en existe pas qu'une seule sorte [de guillemets]. Il y a d'abord les<Ga« nsefu« Þchen > allemands (litteralement: <pattes d'oie >) : ,,`, quenous rencontrons avec les caracte© res gothiques. Ils sont faits de deuxvirgules normales suivies de deux virgules inversees. Pas d'espaceentre le mot et le signe! [²] + Et puis il y a les guillemets franc° ais(û n ý). [²] EnAllemagne, ils sont generalement tournes la pointevers l'interieur : ýnû ; en Suisse, ils doivent avoir la pointe vers l'ex-terieur : û n ýÃ. Hormis devant les lettres qui ont de la chasse, A, J,T,V,Wet apre© s les points, ils doivent toujours eª tre composes avecune espace (p."ãá-"ãâ). ý Deux remarques sur ce dernier point : dequelle espace s'agit-il? L'espace est plutoª t rare dans la pratique (voirexemples des pages ã" et ãä).

ûOnpeut employer a© volonte, dans une composition allemandeen romain, des guillemets allemands ou franc° ais (p."ãâ)Ä. ý

û L'a¡aire devient plus complexe lorsqu'on s'aperc° oit qu'intro-duire un discours parle ou un mot inusite n'est pas une seule etmeª me chose. Nombreux sont ceux qui ont cherche une solutionen passant d'un style a© l'autre et donc en utilisant les deux sortesû n ý et ,,n . D'autres, pour mettre un mot entre guillemets, utili-sent la moitie de la paire, c'est-a© -dire < n > ou ,n (pour rien aumonde ,n'! L'apostrophe ne doit pas servir aussi de guillemet!).Mais que faire quand on n'a pas de < n > allant tre© s exactementavec le û n ý? Ces deux signes recherches manquent dans presquetous les caracte© res Å. [²] Ces semi-guillemets sont la meilleure ma-nie© re d'introduire le langage parle et l'on pourrait garder les pairesde guillemets baroques pour les autres necessites, plus rares (p."ãâ-"ãã). ý Dans la deuxie© me partie, j'aurai l'occasion de revenir sur cesremarques et ces propositions de JanTschichold.

Comme vous pouvez le remarquer, les guillemets simples fran-c° ais < et > sont connus et utilises par les Suisses (y compris ceux deRomandie Æ), les Allemands, etc.

De nos jours, les auteurs franc° ais disposent donc de trois sortesde guillemets, chaque sorte comportant elle-meª me deux versions(simple et double): û ý < >

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Apre© s un bref survol historique, nous verrons comment ces guil-lemets peuvent eª tre utilises de nos jours.

Grammaire typo : les guillemets ãå