69
C C h h a a p p i i t t r r e e 3 3 T T h h e e r r m m o o d d y y n n a a m m i i q q u u e e MASSE DUN ICEBERG Statique des fluides, poussée d’Archimède Enoncé : Un iceberg de masse volumique ρ g = 920 kg.m - 3 flotte dans l’eau de mer de masse volumique ρ m = 1 025 kg.m - 3 avec un volume émergé V e de 10 6 m 3 hors de l’eau. Iceberg situé dans les « 50 èmes rugissants », non loin du Cap Horn : les icebergs constituent de redoutables dangers pour les navigateurs s’aventurant dans les latitudes extrêmes du globe terrestre. Déterminer les volumes total et immergé de l’iceberg, ainsi que sa masse totale. Solution : La masse totale de l’iceberg peut s’écrire tot g V m ρ = , où V tot , somme des volumes immergé V im et émergé 3 6 e m 10 V = , représente le volume total de l’iceberg. La condition d’équilibre de l’iceberg, supposé au repos dans le référentiel terrestre supposé galiléen, s’écrit : 0 f g m a r r r = + a f r , poussée d’Archimède égale (en norme) au poids du volume d’eau de mer V e V im V tot = V im + V e G g m r a f r z u r

Thermodynamique - Free

  • Upload
    others

  • View
    37

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Thermodynamique - Free

CChhaappiittrree 33

TThheerrmmooddyynnaammiiqquuee

MASSE D’UN ICEBERG

Statique des fluides, poussée d’Archimède

Enoncé :

Un iceberg de masse volumique ρg = 920 kg.m − 3 flotte dans l’eau de mer de masse volumique ρm = 1 025 kg.m − 3 avec un volume émergé Ve de 10 6 m 3 hors de l’eau.

Iceberg situé dans les « 50 èmes rugissants », non loin du Cap Horn : les icebergs

constituent de redoutables dangers pour les navigateurs s’aventurant dans les latitudes

extrêmes du globe terrestre.

Déterminer les volumes total et immergé de l’iceberg, ainsi que sa masse totale.

Solution :

La masse totale de l’iceberg peut s’écrire totg Vm ρ= , où Vtot, somme des volumes

immergé Vim et émergé 36e m10V = , représente le volume total de l’iceberg. La

condition d’équilibre de l’iceberg,

supposé au repos dans le référentiel

terrestre supposé galiléen, s’écrit :

0fgm a

rrr=+

où afr

, poussée d’Archimède égale (en

norme) au poids du volume d’eau de mer

Ve

Vim

Vtot = Vim + Ve

G

gmr

afr

zur

Page 2: Thermodynamique - Free

116 Chapitre 3

déplacé, vaut zimma ugVfrr

ρ= . Par conséquent, en projection sur la verticale orientée :

0gVgV immtotg =ρ+ρ− . Soit, avec etotim VVV −= :

e

gm

mtot VV

ρ−ρ

ρ= puis eg

gm

mtotg VVm ρ

ρ−ρ

ρ=ρ=

Numériquement, 36tot m10.75,9V = et tonnes10.9m 6= ! Le volume immergé vaut

36im m10.75,8V = , soit pratiquement 9 fois le volume de la partie émergée de

l’iceberg ; comme quoi vaut-il toujours mieux se méfier de la partie immergée d’un

iceberg !

LE BAROMETRE DE HUYGENS

Statique des fluides

Enoncé :

Le schéma de principe du baromètre de Huygens, ainsi qu’une photo d’une réalisation actuelle, sont présentés ci-dessous.

La partie supérieure gauche du tube en U, remplie de mercure (de masse volumique ρ = 13 600 kg.m − 3) et de diamètre transverse d = 2,5 mm débouche sur une ampoule scellée (de diamètre D = 1,7 cm) dans laquelle règne le vide (on néglige de ce fait la pression de vapeur saturante du mercure). Dans la partie droite du tube en U, on a versé, au dessus du mercure, un liquide de masse volumique µ plus faible. La surface libre supérieure de ce liquide est au contact de l’air atmosphérique de pression P.

Vide

Ampoule(Diamètre D)

Mercure (ρ)

Liquide (µ)« moins dense »

x

h

Diamètre DDiamètre d

H

Airatmosphérique

O

Diamètre d

1. Lorsque la pression atmosphérique vaut bar1P0 = , l’ensemble est à l’équilibre et l’on définit les hauteurs H et h (voir figure). Connaissant h = 20 cm, calculer H (on donne g, accélération de la pesanteur, g = 9,8 m.s − 2 et l’on choisira µ = 800 kg.m − 3).

Page 3: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 117

2. La pression atmosphérique diminue de ∆P < 0 ; on constate alors que la surface libre supérieure du liquide de masse volumique µ monte d’une hauteur x > 0 repérée par rapport à sa position d’équilibre O initiale. Déterminer l’expression littérale de x en fonction des données.

3. On souhaite obtenir une dénivellation x 10 fois supérieure à celle obtenue, dans les mêmes conditions atmosphériques, avec un baromètre classique à mercure1 (du type de Torricelli). Quelle doit être alors la valeur numérique de la masse volumique µ du liquide « moins dense » utilisé ?

Solution :

1. La pression est la même aux points A et B (voir figure (a)), situés sur une même

horizontale dans le mercure. Par conséquent, gHghP0 ρ=µ+ , d’où :

cm2,76hg

PH 0 =

ρ

µ+

ρ=

Figure (a) Figure (b)

x

h

HO

A B

x

h

HO

x

X

X

A’ B’

X

P0P0 + ∆P

2. Si la surface libre du liquide « moins dense » monte d’une hauteur x, alors le

niveau du mercure monte dans l’ampoule de droite (et descend dans l’ampoule de

gauche, par conservation du volume du mercure) d’une hauteur X. Celle-ci est

déterminée en écrivant la conservation du volume du liquide « moins dense », soit

SXsx = (où s et S désignent les surfaces transverses du tube en U et de l’ampoule

scellée) et donc x)S/s(X = . Soit B’ un point de la surface de séparation entre le

mercure et le liquide « moins dense », dans l’ampoule de droite (voir figure) et soit un

point A’, situé sur une même horizontale, mais dans la partie gauche du tube en U. Par

rapport à la position d’équilibre initiale (pour laquelle le point A’ était confondu avec

A), le point A’ est monté d’une hauteur X.

Les pressions étant les mêmes aux points A’ et B’, il vient finalement :

1 On rappelle que Pa10.013,1atm1Hgmm760 5== et que Pa10bar1 5= .

Page 4: Thermodynamique - Free

118 Chapitre 3

)XXH(g)Xxh(gPP0 −−ρ=−+µ+∆+

Soit, avec x)S/s(X = et en utilisant la condition d’équilibre obtenue à la 1ère

question :

xS

sg2x

S

s1gP ρ−=

−µ+∆

d’où l’expression de la hauteur x :

ρ

∆−

+

ρ

µ=

ρ+

−µ

∆−=

g

P

S

s2

S

s1

1

S

sg2

S

s1g

Px

3. Dans un baromètre simple à mercure (du type Torricelli), la variation de hauteur

∆h est reliée à la variation de pression ∆P par (en valeur absolue) hgP ∆ρ=∆ et la

variation de hauteur de la colonne de mercure est directement donnée par l’expression

de la variation de pression ∆P exprimée en cm Hg. Autrement dit, si Hgcm2P =∆ ,

la dénivellation ∆h dans le tube du baromètre sera (en valeur absolue) de 2 cm.

Le facteur d’amplification A de la dénivellation x du baromètre de Huygens par

rapport à celle du baromètre classique de Torricelli est alors donnée par la formule

littérale suivante (en supposant 0P <∆ , donc x > 0 et 0h <∆ ) :

S

s2

S

s1

1

g

P

x

h

xA

+

ρ

µ=

ρ

∆−=

∆=

Numériquement, le gain 10h/xA =∆= si :

( )( )

( )( )3

2

2

m.kg790D/d1A

D/dA21

S/s1A

)S/s(A21 −≈ρ−

−=ρ

−=µ

Le liquide « moins dense » utilisé peut alors être un alcool comme l’éthanol par

exemple dont la masse volumique est voisine de celle qui semble nécessaire pour avoir

une amplification de 10. Ainsi, lorsque la pression atmosphérique varie, selon les

caprices de la météorologie, de 745 mm de mercure (soit environ 980 hPa, valeur

correspondant à une forte tempête !) à 790 mm de mercure (soit environ 1 040 hPa,

forte pression associée à un puissant anticyclone), la surface libre de l’alcool placé

dans le baromètre de Huygens subit un déplacement d’amplitude 45 cm !

ENROULEMENT DU VENT AUTOUR D’UN ANTICYCLONE ET

D’UNE DEPRESSION Statique des fluides

Enoncé :

Un point M situé dans l’atmosphère terrestre est repéré par ses coordonnées (x,y,z) dans le repère local (Oxyz), dont l’origine O se trouve dans un plan méridien à la latitude λ, avec 0 2≤ ≤λ π / pour l’hémisphère Nord (figure (a)). L’axe (Ox) est dirigé

Page 5: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 119

vers l’Est, l’axe (Oy) vers le Nord et l’axe (Oz) suivant le rayon terrestre. La vitesse angulaire de rotation propre de la Terre est Ω = −2 86164 1π / .rad s (le lecteur pourra se référer à l’exercice de mécanique intitulé « Quelques conséquences de la force de Coriolis », page 35).

1. On s’intéresse à la résultante dFr

des forces de pression s’exerçant sur un élément de fluide atmosphérique de masse dm, de forme parallélépipédique, de volume d dx dy dzτ = . . ; montrer que la force de pression rapportée à l’unité de

masse, définie par r r

f dF dm= / est donnée par l’expression r

f grad P= −→1

ρ où ρ est

la masse volumique du fluide et P la pression au point M de coordonnées (x,y,z). Dans une atmosphère calme, par quoi est compensée la composante verticale des forces de pression ?

Par la suite, on supposera cette compensation effective en toutes circonstances et on ne s’intéressera qu’au mouvement de la particule fluide dans un plan horizontal.

2. On considère la situation météorologique schématisée sur la figure (b), dans laquelle l’axe anticyclone-dépression2 fait un angle θ avec la direction (Ox). La distance entre les isobares PA = 1 020 et PD = 1 000 est notée d, les pressions étant mesurées en hectopascals. On supposera le gradient de pression uniforme sur l’axe (AD), de norme notée a. Au niveau de l’axe (AD), les isobares sont perpendiculaires à cet axe et sont localement assimilables à des segments de droite.

Figure (a) Figure (b)

Terre

C

O

Z0

Ω

y

zx

λ

d

Nord

Sud

Ouest Est

1000

1020

A

D

O θ

x

Isobare

y

a) Le référentiel géocentrique étant supposé galiléen, on se place dans le référentiel terrestre. Ecrire, en négligeant les forces de frottements, le principe fondamental de la dynamique pour la particule de fluide (de masse dm) dans le référentiel terrestre.

b) Exprimer les coordonnées fx et fy de la force massique de pression, le long de l’axe (AD), en fonction de a, ρ et θ.

c) L’approximation géostrophique consiste à négliger l’accélération du mouvement. Montrer que le fluide atmosphérique s’écoule au niveau de l’axe (AD) suivant une direction et un sens que l’on précisera3. Comment modifier ces conclusions dans l’hémisphère Sud ? Calculer la norme notée v du vecteur vitesse du vent. On donne : d = 800 km, λ = 42° Nord et ρ = 1,3 kg.m − 3. 2 Les régions où la pression atmosphérique est relativement basse sont appelées des dépressions, alors que

les anticyclones correspondent à des zones de pression relativement élevée. 3 Le vent ainsi défini est appelé vent géostrophique et constitue le plus souvent une bonne approximation

du vent réel, bien que le surestimant systématiquement.

Page 6: Thermodynamique - Free

120 Chapitre 3

Solution :

1. On considère une particule de fluide de forme parallélépipédique ; la force

résultante de pression qui s’exerce dans la direction (Oz) par exemple, est donnée par

(voir figure ci-dessous) :

zzzz u)dxdydz(z

)z,y,x(Pudxdy)z,y,x(Pudxdy)dzz,y,x(PFd

rrrr

∂−=++−=

La force totale Fdr

de pression subie par la particule de fluide peut ainsi s’écrire :

τ−=τ

∂+

∂+

∂−=

d)Pgrad(duz

)z,y,x(Pu

y

)z,y,x(Pu

x

)z,y,x(PFd zyx

rrrr

La masse dm de la particule étant

τρ= ddm , l’expression de la force de

pression massique est finalement :

Pgrad1

dm

Fdf

ρ−==

rr

Dans une atmosphère à l’équilibre, la

composante verticale des forces de

pression est compensée par le poids de

la particule de fluide. Dans la suite de

l’exercice, on considérera qu’il y a

équilibre entre le poids et les forces de

pression verticales, même lorsque l’atmosphère est en mouvement et l’on n’étudiera

que les mouvements horizontaux de l’atmosphère.

2-a) Le principe fondamental de la dynamique, écrit dans le référentiel terrestre non

galiléen ne fait intervenir explicitement que la seule force d’inertie de Coriolis égale à

v)dm(2rr

∧Ω− (où vr

désigne le vecteur vitesse de la particule de fluide de masse

dm), puisque la force d’inertie d’entraînement est comprise dans la définition du poids

g)dm(r

. Par conséquent, en négligeant les forces de frottement :

Pgraddm

v)dm(2g)dm(dt

vd)dm(

ρ−∧Ω−=

rrrr

Soit : Pgrad1

v2gdt

vd →

ρ−∧Ω−=

rrrr

b) Le long de l’axe (AD), le gradient de pression est uniforme et vaut, en norme,

d/)PP(a DA −= . Vectoriellement, on en déduit en notant rur

le vecteur unitaire de

l’axe (AD) orienté de A vers D :

yxr usinaucosauaPgradrrr

θ−θ−=−=→

D’où les expressions des coordonnées fx et fy de la force massique de pression :

θρ

= cosa

f x et θρ

= sina

f y

zur

yur

xur

x

y

z

dx

dy

dz

M

)u(dxdy)dzz,y,x(P z

r−+

)u(dxdy)z,y,x(P z

r

y

x

z

z + dz

O

Page 7: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 121

c) Dans le cadre de l’approximation géostrophique, l’accélération 0dt/vdrr

= et

l’équation différentielle du mouvement devient alors :

Pgrad1

gv2→

ρ−=∧Ω

rrr

Avec ( )zy usinucosrrr

λ+λΩ=Ω et yyxx uvuvvrrr

+= , on en déduit, en projection sur

les axes (Ox) et (Oy) :

xy fsinv2 =λΩ− et yx fsinv2 =λΩ

Les coordonnées de la vitesse de la particule, le long de l’axe (AD) sont ainsi :

λΩρ

θ=

sin2

sinav x et

λΩρ

θ−=

sin2

cosav y

Le vecteur vitesse de la particule peut encore s’écrire sous forme vectorielle :

( ) θλΩρ

−=θ−θλΩρ

= usin2

aucosusin

sin2

av yx

rrrr

où θur

désigne le vecteur unitaire directement perpendiculaire au vecteur rur

(figure

ci-dessous). Dans l’hémisphère Nord, pour lequel la latitude 0>λ , le vecteur vitesse

est parallèle aux isobares et orienté dans le sens contraire au vecteur θur

. Dans

l’hémisphère Sud, pour lequel 0<λ , le vecteur vitesse est désormais de même sens

que θur

. Dans l’hémisphère Nord, le vent associé à une dépression souffle dans le sens

inverse des aiguilles d’une montre et s’engouffre vers le centre dépressionnaire, alors

que, pour un anticyclone, le vent sort du centre anticyclonique cette fois dans le sens

des aiguilles d’une montre (voir figure de droite, ci-dessous).

vr

θur ru

r

d

Nord

Ouest Est

1 000

1 020

A

D

O

θ

x

Isobare

(D)

(A)

y

Sud

Enroulement du vent autour d’une dépression et d’un anticyclone

(dans l’hémisphère Nord).

Ces conclusions permettent d’expliquer la règle de Buys-Ballot (météorologiste

hollandais, 1817-1890) déterminant la direction du centre d’une dépression d’après

l’observation du vent : dans l’hémisphère Nord, le vent laisse les basses pressions à sa

Page 8: Thermodynamique - Free

122 Chapitre 3

gauche (sur la droite dans l’hémisphère Sud) et plus les isobares sont serrées, plus le

vent est fort4.

Numériquement, avec 13dA m.Pa10.5,2d/)PP(a −−=−= , la norme de la vitesse du

vent le long de l’axe (AD) vaut 11 h.km71s.m7,19v −− == , soit encore, en nœuds

(1 nœud = 1 mille.h − 1

= 1,852 km.h − 1

), nœuds3,38v = (vitesse correspondant à un

vent de force 8 sur l’échelle Beaufort, couramment utilisée par les météorologues et

les marins).

ETUDE DE LA FORME D’UN MIROIR METALLIQUE LIQUIDE

Statique des fluides

Enoncé :

Cet exercice étudie le principe de fonctionnement et la mise en œuvre d’un miroir métallique liquide, utilisé dans des mesures astronomiques et atmosphériques. La 1ère partie de l’étude, présentée dans cet exercice, propose de déterminer l’équation de la surface libre du miroir liquide en rotation. La 2ème partie, étudiée page 207 dans l’exercice « Etude optique d’un miroir liquide », s’intéressera plus particulièrement aux propriétés optiques du miroir ainsi réalisé.

Une cuve cylindrique de rayon R et de hauteur intérieure H, contient une hauteur h0 de liquide métallique incompressible de masse volumique ρ. L’axe de symétrie (Cz) de la cuve est orienté suivant la verticale ascendante, le point origine C étant le centre du fond du récipient. L’accélération de la pesanteur est notée g

r. Le référentiel

d’étude (R) est celui du laboratoire supposé galiléen. La cuve est ouverte à l’atmosphère à la pression P0. La cuve est progressivement mise en rotation autour de (Cz) et, après une phase de démarrage suffisamment longue, la vitesse de rotation atteint une valeur constante ω, régulée avec précision. Le liquide tourne également en bloc à la même vitesse angulaire autour de l’axe (Cz) et il est immobile par rapport au référentiel (R ‘ ) lié à la cuve.

1. On considère un volume dτ de fluide centré sur un point M, de coordonnées cylindriques (r,θ,z) dans le repère (C, zr u,u,u

rrr

θ ) du référentiel (R ‘ ). Ecrire la condition

d’équilibre relatif de ce volume élémentaire dans (R ‘ ).

2. En déduire que la surface libre du liquide a pour équation : 22

rg2

azω

+= , où a

est une constante. Quelle forme géométrique présente la surface libre ?

3. Déterminer l’expression de la constante a en fonction de h0, ω, R et g.

4 On pourra consulter, pour davantage d’informations sur les phénomènes météorologiques, les ouvrages

suivants : « Le cours des Glénans », Editions du Seuil et « La météorologie », collection « Que sais-je ? »,

aux Editions des Presses Universitaires de France.

θur

zur

ru r

z

Hh0

R

C

Mr

z

Page 9: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 123

4. Quelle est la vitesse angulaire ωm à ne pas dépasser pour éviter le débordement du liquide ?

Solution :

1. Dans le référentiel tournant (R’) lié au fluide, le volume dτ de masse τρ= ddm

est soumis aux trois forces suivantes : son poids ( gdr

τρ ), les forces de pression dues

au fluide environnant ( τ−→

dPgrad , où P désigne la pression au point M ; voir page

120, la 1ère

question de l’exercice précédent) et la force d’inertie d’entraînement

centrifuge ( r2 urdr

ωτρ ). La condition d’équilibre relatif du volume élémentaire dτ

s’écrit par conséquent :

0urddPgradgd r2

rrr=ωτρ+τ−τρ

soit r2

z urugPgradrr

ωρ+ρ−=→

2. En coordonnées cylindriques, la pression P est a priori fonction de r, θ et ϕ et

ainsi zr uz

Pu

P

r

1u

r

PPgrad

rrr

∂+

θ∂

∂+

∂= θ

; l’expression précédente projetée sur les

vecteurs rur

, θur

et zur

donne alors :

rr

P 2ωρ=∂

∂ (1) ; 0

P

r

1=

θ∂

∂ (2) ; g

z

Pρ−=

∂ (3)

L’équation (2) montre immédiatement que la pression ne dépend pas de l’angle θ (il y

a invariance par rotation autour de l’axe (Cz)). Après intégration, l’équation (1) donne

)z(fr2

1)z,r(P 22 +ρω= , où f(z) désigne une fonction de la seule variable z. En

dérivant partiellement cette dernière expression de P(r,z) puis en comparant avec

l’équation (3), il vient g)z('f ρ−= , soit cstezg)z(f +ρ−= , d’où finalement

l’expression de la pression au sein du fluide :

cster2

1zg)z,r(P 22 +ρω+ρ−=

En tout point M de la surface libre du liquide, la pression est égale à la pression

atmosphérique P0 ; par conséquent, les coordonnées de M vérifient l’équation :

022 Pcster

2

1zg −+ρω=ρ soit ar

g2z

22

=

où a désigne une nouvelle constante pour le moment indéterminée. La surface libre du

liquide est une paraboloïde de révolution autour de l’axe (Cz). La figure présentée ci-

dessous montre la coupe de cette surface dans le plan de la feuille de ce livre, qui est

une parabole d’axe (Cz) et de sommet A dont la cote est justement égale à a.

3. La cote a du point A peut se déterminer en écrivant la conservation du volume de

liquide. Lorsque la cuve est immobile, le volume vaut 02

0 hRV π= . Lorsque la cuve

est mise en mouvement, ce même volume peut alors s’exprimer sous la forme suivante

(voir figure) :

242R

0

22R

00 aR

4

R

gdrar

g2r2)r(z)drr2(V π+

πω=

+

ωπ=π= ∫∫

Page 10: Thermodynamique - Free

124 Chapitre 3

Par conservation du volume, il vient

finalement :

242

02

aR4

R

ghR π+

πω=π

d’où : g4

Rha

22

0

ω−=

4. Soit B (voir figure) le point de la

surface libre du liquide situé à la

distance r = R de l’axe (Cz) ; la vitesse

angulaire ωm à ne pas dépasser est celle pour laquelle la cote de B est juste égale à H.

Par conséquent :

g4

RhR

g2aR

g2H)Rr(z

22m

02

2m2

2m ω

−+ω

=+ω

===

Soit finalement, R

g

R

hH2 0

m

−=ω .

FORME DE LA TERRE ; ELLIPSOÏDE ET GEOÏDE

Statique des fluides

Enoncé :

Au milieu du XVIII e siècle, le mathématicien Clairaut démontre que la Terre a la forme d’un ellipsoïde de révolution, c’est-à-dire d’un corps dont les rayons équatoriaux et polaire n’ont pas la même longueur. En effet, du fait de sa rotation propre et de l’existence de la force centrifuge plus forte à l’équateur que dans les régions polaires, la Terre se déforme ; elle n’est plus sphérique mais est aplatie aux pôles.

Pour tenter de voir l’influence de la rotation de la Terre sur sa propre forme, on adopte le modèle suivant : la déformation de la Terre, liée à sa rotation propre, est suffisamment petite pour admettre que le champ de gravitation en un point M situé à la distance r du centre O de la Terre reste celui de la Terre sphérique et homogène (de masse volumique constante ρ, de masse MT et de rayon moyen RT). De plus, on admettra qu’en première approximation, on peut trouver la forme de la Terre en considérant qu’elle se comporte comme un corps fluide.

Données : kg10.6M 24T = , km4006RT = et SI10.67,6G 11−= (constante de la

gravitation universelle).

1. Indiquer clairement sur un dessin les référentiels héliocentrique, géocentrique et terrestre. Quelle est, dans le référentiel géocentrique, la période de rotation propre de la Terre (appelée jour sidéral) ? Pourquoi diffère-t-elle légèrement de 1 jour ? Calculer la vitesse de rotation Ω de la Terre dans ce référentiel.

2. On admettra dans la suite des calculs que le référentiel géocentrique est galiléen et on se placera dans le référentiel terrestre. La forme de la Terre possède la symétrie de révolution (voir figure suivante) autour de l’axe de rotation (Oz). On considérera alors dans la suite uniquement un point M intérieur à la Terre et placé dans un plan quelconque (Oyz) contenant (Oz). On note P(y,z) la pression qui règne au point M.

zur

z

H

C

A

a

rdr

2πrdr

z(r)

B

R

Page 11: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 125

a) Quelles sont les forces agissant sur un volume dτ centré en M ? On exprimera le résultat en fonction des coordonnées cartésiennes y et z de M et de r = OM.

b) Déterminer la pression P(y,z) qui règne au point M en fonction de y et z. On note P0 la pression au centre O. Soit Pa la pression atmosphérique en tout point de la surface terrestre. Montrer que la ligne isobare à la surface de la Terre dans le plan (Oyz) est une ellipse d’équation :

y 2 / a 2 + z 2 / c 2 = 1

Déterminer littéralement a et c.

c) En faisant des approximations légitimes, calculer ∆ = a − c en fonction de RT, MT, G et la vitesse angulaire Ω de rotation propre de la Terre, puis l’aplatissement f = (a − c) / c. (On donne le volume de l’ellipsoïde terrestre : 4πa 2c / 3).

Solution :

1. Le référentiel héliocentrique (ou référentiel de Kepler) est lié au centre d’inertie

S du Soleil : un repère associé à ce référentiel est centré sur S et possède trois axes liés

aux directions de trois étoiles suffisamment éloignées pour pouvoir être considérées

comme fixes. C’est un référentiel galiléen

avec une très bonne approximation. Le

référentiel géocentrique peut être défini

par l’intermédiaire d’un de ses repères

ayant comme origine le centre d’inertie T

de la Terre et les trois mêmes axes que le

repère choisi plus haut pour le référentiel

héliocentrique. Ce référentiel sera

considéré dans cet exercice comme étant

galiléen en 1ère

approximation.

Le référentiel terrestre, lié à la Terre, est animé d’un mouvement de rotation par

rapport à l’axe des pôles qui est incliné d’un angle de °≈ 23 par rapport à la normale à

l’écliptique (plan de l’ellipse trajectoire de la Terre autour du Soleil). Ce référentiel

sera considéré comme non galiléen dans la suite de l’exercice.

Le jour solaire (soit 24 h) est défini

comme la durée nécessaire pour

qu’un même point de la Terre

revienne face au Soleil. Si l’on

prend en compte la rotation propre

de la Terre dans le référentiel

géocentrique, de période égale T

( h24≤ ), le point A5 (voir figure)

pour lequel à l’instant t le Soleil

était au zénith se retrouvera, « le lendemain », dans la même position au bout d’un

5 On suppose par soucis de simplification que le Soleil est contenu dans le plan équatorial terrestre ; ce

résultat n’est vrai que lors des équinoxes de printemps et d’automne. A propos de la notion de temps, on

pourra consulter l’ouvrage « Eléments de mécanique céleste », par G. Pascoli, aux Editions Masson.

y

z

a

cr

M (y,z)

O

Ω

Ωr

Soleil

Terre

Référentiel

géocentrique

Référentiel

héliocentrique

S

T

Référentiel

terrestre

α

Terre à l’instant t

Terre à l’instant

t + 24 h

Soleil

A

A

α

Rotation

propre

Page 12: Thermodynamique - Free

126 Chapitre 3

intervalle de temps 24 h = T + ∆t, où ∆t (exprimé en heure) s’obtient en écrivant de

deux manières différentes l’angle α défini sur la figure : t)h24( ∆Ω=ω=α , où ω

désigne la vitesse angulaire orbitale de la Terre autour du Soleil et Ω la vitesse

angulaire de rotation propre de la Terre. En supposant h 24t <<∆ :

min 4h 10.6,624.365

242424t 2 ≈=≈

Ω

ω=∆ − (et h 24t <<∆ )

La durée d’une rotation propre de la Terre sera donc de min56h23 , soit s16086 : la

vitesse angulaire correspondante est alors 15 s.rad10.3,716086/2 −−=π=Ω .

2-a) On se limite à l’étude d’un volume élémentaire situé dans le plan (Oyz). Ce

volume dτ, de masse ρdτ, est soumis dans le référentiel terrestre aux trois forces :

• rR

M)d(G3T

T rτρ− , qui représente la force gravitationnelle exercée par le reste de la

Terre (supposée ici sphérique et homogène) sur la

masse ρdτ (voir la justification de de cette force

dans l’exercice intitulé « Modèle atomique de

Thomson », en page 253).

• La force d’inertie centrifuge due au mouvement

de rotation propre de la Terre, qui peut s’écrire

y2

uy)d(r

Ωτρ .

• La force résultante de pression (voir l’exercice « Enroulement du vent autour d’un

anticyclone et d’une dépression », en page 118), qui vaut τ−→

d)Pgrad( .

b) La masse ρdτ est à l’équilibre dans le référentiel terrestre, par conséquent :

0d)Pgrad(uy)d(rR

M)d(Gy

2

3T

Trrr

=

τ−+Ωτρ+

τρ−

Soit : y2

3T

T uyrR

MGPgrad

rrΩρ+

ρ−=

Dans le plan (Oyz), zy uz

Pu

y

PPgrad

rr

∂+

∂=

et zy uzuyrrrr

+= . Il vient, en projection :

yR

GMyy

R

MG

y

P 2

3T

T2

3T

T

Ω−ρ−=Ωρ+

ρ−=

∂ et z

R

MG

z

P3T

Tρ−=

Soit encore :

yGM

R1

R

GM

y

P

T

23T

3T

T

Ω−ρ−=

∂ et z

R

GM

z

P3T

Tρ−=∂

La 1ère

équation donne, par intégration :

)z(fy2

1

GM

R1

R

GM)z,y(P 2

T

23T

3T

T +

Ω−ρ−=

r)R/M)d(G(3TT

rτρ−

yur

zur

y

z

τ−→

d.Pgrad

M

O

Ω

y2 uyd

rΩτρ

y

Page 13: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 127

où f(z) désigne une fonction inconnue de la seule variable z ; en dérivant partiellement

par rapport à z l’expression précédente et en l’identifiant avec l’expression de z/P ∂∂

ci-dessus, il vient :

zR

GM)z('f

3T

Tρ−= d’où Kz2

1

R

GM)z(f 2

3T

T +ρ−= (où K est une constante)

Par conséquent, la pression P(y,z) devient :

KzR2

GMy

GM

R1

R2

GM)z,y(P 2

3T

T2

T

23T

3T

T +ρ−

Ω−ρ−=

En notant )0,0(PP0 = la pression au centre de la Terre, 0PK = et ainsi :

02

3T

T2

T

23T

3T

T PzR2

GMy

GM

R1

R2

GM)z,y(P +ρ−

Ω−ρ−=

La ligne isobare à la surface de la Terre, sur laquelle la pression est constante et égale

à Pa, vérifie ainsi l’équation en coordonnées cartésiennes :

a02

3T

T2

T

23T

3T

T PPzR2

GMy

GM

R1

R2

GM−=ρ+

Ω−ρ

Ou encore :

1

R2

GM)PP(

z

GM

R1

R2

GM)PP(

y

3T

Ta0

2

T

23T

3T

Ta0

2

=

ρ−

+

Ω−ρ−

On reconnaît l’équation cartésienne d’une ellipse de centre O, d’axe focal (Oy) et dont

les longueurs a et c du demi grand-axe et demi petit-axe vérifient respectivement :

Ω−ρ−=

T

23T

3T

Ta0

2

GM

R1

R2

GM)PP(a et

3T

Ta0

2

R2

GM)PP(c ρ−=

Par symétrie autour de l’axe (Oz), on déduit que le volume d’équilibre de la Terre est

un ellipsoïde de rayons équatoriaux tous deux égaux à a et de rayon polaire c.

c) La masse de la Terre ne doit pas dépendre du modèle géométrique choisi pour

décrire le globe terrestre ; par conséquent, puisque la masse volumique terrestre est

supposée constante, il y a égalité entre le volume d’une sphère de rayon RT et le

volume de l’ellipsoïde obtenu à la question précédente, soit :

ca3

4R

3

4 23T π=π ou encore 246

T caR =

En utilisant les expressions précédentes de a2 et de c

2, on obtient :

( ) 6T

2

T

23T

3

3T

T3

a0 RGM

R1

R2

GMPP

Ω−

ρ=−

D’où l’expression suivante de ( )a0 PP − :

Page 14: Thermodynamique - Free

128 Chapitre 3

( )T

T

3/2

T

23T

a0R2

GM

GM

R1PP ρ

Ω−=−

qui permet alors d’obtenir les relations suivantes pour a et c :

T

6/1

T

23T R

GM

R1a

Ω−= et T

3/1

T

23T R

GM

R1c

Ω−=

Le rapport T23

T GM/R Ω (ordre de grandeur du rapport de la force centrifuge sur la

force gravitationnelle) est petit devant 1 (il vaut 3

10.5,3−

), par conséquent :

T

23T

6/1

T

23T

GM

R

6

11

GM

R1

Ω+≈

Ω−

et T

23T

3/1

T

23T

GM

R

3

11

GM

R1

Ω−≈

Ω−

L’expression de a, puis celle de c, deviennent finalement :

Ω+≈

T

23T

TGM

R

6

11Ra et

Ω−≈

T

23T

TGM

R

3

11Rc (au 1

er ordre en

T

23T

GM

R Ω)

∆ et l’aplatissement f s’en déduisent :

T

T

23T R

GM

R

2

1ca

Ω≈−=∆ et

T

23T

GM

R

2

1

c

caf

Ω≈

−= (au 1

er ordre en

T

23T

GM

R Ω)

Numériquement : km1,11≈∆ et 580/110.7,1f3 ≈≈ −

.

Par rotation autour de l’axe (Oz), on génère un ellipsoïde de révolution, légèrement

aplati aux pôles ( TRc < ) et renflé au niveau de l’équateur ( TRa > ). Des calculs plus

complexes, prenant en compte notamment la dépendance de la force de gravitation

avec la latitude, sont néanmoins nécessaires pour aboutir à l’expression théorique de

« l’ellipsoïde de référence » qui est la forme théorique du globe terrestre qui épouse le

plus parfaitement possible la forme réelle de la Terre. Cet ellipsoïde est défini par :

• son rayon équatorial, noté a : a = 6 378,160 km.

• son aplatissement, noté f, défini par : 247,298/1c/)ca(f =−= , où c est le rayon

polaire.

Le rayon polaire c est de l’ordre de c = 6 357 km, ce qui correspond à une différence

de 21 km entre le rayon polaire et le rayon équatorial (soit une différence relative de

0,3%). La forme mathématique qui se rapproche au mieux de la forme de la Terre

n’est pas une sphère mais n’en est pas très éloignée !

Complément : le géoïde terrestre

On définit W le potentiel de pesanteur, relié au champ de pesanteur gr

par la relation :

Wgradg→

−=r

Lorsque l’on suppose la Terre immobile, sphérique et à répartition de masse à symétrie

sphérique, W se limite au potentiel de gravitation r/GMW T−= , où r est la distance

Page 15: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 129

au centre de la Terre (r ≥ rayon terrestre).

Une surface équipotentielle du champ de pesanteur est une surface sur laquelle le

potentiel W est constant. Par exemple, dans le cas simple donné ci-dessus, les surfaces

équipotentielles sont des sphères concentriques de rayon r. En chaque point d’une

surface équipotentielle, le champ de pesanteur est normal à celle-ci. Ainsi, la verticale

du lieu (donnée par la direction de gr

) est donc perpendiculaire à la surface

équipotentielle en ce lieu.

Sur Terre, la surface moyenne des océans (au repos, en l’absence de vagues, de

courants, …) est une surface équipotentielle du champ de pesanteur ; en effet, la relation

fondamentale de la statique des fluides, écrite dans le référentiel terrestre, donne : (P est

la pression au sein du fluide et ρ sa masse volumique)

WgradgPgrad→→

ρ−=ρ=r

Soit rdr

un vecteur déplacement élémentaire, alors :

rd.Wgradrd.Pgradrr →→

ρ−= soit dWdP ρ−=

A la surface des océans au repos, la pression est considérée comme uniforme ( 0dP = ),

par conséquent 0dW = , soit csteW = : ainsi, la surface moyenne des océans

correspond bien à une surface équipotentielle du champ de pesanteur.

Le géoïde terrestre est la surface

équipotentielle du champ de pesanteur

terrestre qui se confond avec la surface

moyenne des océans ; cette surface épouse

de très près la forme de la Terre.

Le géoïde (donc la surface de la mer) est

en tout point perpendiculaire au champ de

pesanteur. Or celui varie d’un point à un

autre car la masse volumique de la Terre

n’est pas répartie de manière uniforme. Le

géoïde va donc présenter des creux (au-

dessus d’un défaut de masse) et des bosses

(au-dessus d’un excès de masse) qui, sur

mer par exemple, peuvent atteindre 100 m

sur une distance de plusieurs milliers de

kilomètres.

Ces différences de niveau sont néanmoins

très faibles vis-à-vis du rayon moyen

terrestre, si bien que la Terre, observée de

l’espace, apparaît sphérique. La figure ci-dessus, en exagérant fortement l’amplitude des

creux et des bosses (d’un facteur 105 !), donne l’allure du géoïde terrestre.

Les écarts entre l’ellipsoïde de référence et le géoïde, appelés « ondulations du géoïde »

ne dépassent pas 200 m. La forme du géoïde est déterminée très précisément par l’étude

des trajectoires de satellites géodésiques, qui peuvent être déterminées avec une

précision de quelques centimètres. En comparant ces trajectoires réelles à celles

théoriques obtenues en utilisant le champ de pesanteur fourni par le modèle de

l’ellipsoïde de référence, on peut en effet en déduire la valeur réelle du champ de

pesanteur terrestre et construire ainsi de proche en proche l’allure du géoïde.

Forme du géoïde terrestre. Le géoïde est la

forme qu’aurait la Terre si elle était entièrement recouverte d’océans ; l'amplitude

des déformations est exagérée d'un facteur 105 par rapport au rayon terrestre. (figure

GRGS-CNRS-CNES)

Page 16: Thermodynamique - Free

130 Chapitre 3

ETUDE DE LA DIFFUSION D’ATOMES DANS UN SOLIDE

Diffusion de particules

Enoncé :

On utilise très souvent les phénomènes de diffusion pour la fabrication des transistors dans l’industrie micro-électronique. La diffusion d’atomes tels que le bore dans un substrat de silicium permet par exemple de modifier considérablement les propriétés électriques de ce dernier 6.

Le plus souvent, les processus de diffusion ont lieu à des températures élevées. Ainsi, les atomes se trouvent « figés » lorsque le dispositif est ramené à température ambiante.

La figure de droite présente des tranches circulaires (« wafer », d’une dizaine de cm de

diamètre) de silicium très pur sur lesquelles sont réalisées plusieurs centaines de puces

électroniques, comme celle de la figure de gauche (dont la taille est de l’ordre du cm).

On se propose dans cet exercice d’établir les lois expliquant la diffusion des atomes dans les solides.

On suppose que la diffusion a lieu suivant l’axe (Ox) dans le sens positif et qu’aucune diffusion n’a lieu suivant les directions (Oy) et (Oz). Soient deux plans situés en x et x + dx, contenant respectivement, à l’instant t, des concentrations de particules c(x,t) et c(x + dx,t).

1. Définir le vecteur densité de courant

de diffusion xDD u)t,x(j)t,x(jrr

= et donner la relation (qui porte le nom de loi de Fick) entre ce vecteur et la concentration c(x,t). On note D le coefficient de diffusion. Quelle est l’unité de D ?

2. En prenant en compte la conservation du nombre de particules entre les plans situés en x et x + dx, c’est-à-dire en effectuant un bilan relatif à l’évolution, entre t et t + dt, du nombre de particules situées entre les plans d’abscisses x et x + dx, établir une autre relation entre j D (x,t) et c(x,t).

3. Montrer alors que la concentration c(x,t) vérifie l’équation aux dérivées partielles :

6 On réalise ainsi un semi-conducteur extrinsèque dopé P, dont la conductivité électrique est

considérablement augmentée par la présence de « trous » positifs libres de se déplacer (voir à ce propos

l’exercice intitulé « Etude d’une diode à jonction », page 245).

xur

0 x x + dx

c(x,t)c(x + dx,t)

Particulesimplantées à

t = 0

x

Diffusion

Matériau

Page 17: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 131

2

2

x

)t,x(cD

t)t,x(c

∂=

∂ (Equation de la diffusion)

A l’instant initial, la concentration de particules est nulle partout sauf sur une faible épaisseur située en x = 0. Soit Q le nombre de particules implantées à la surface du matériau par unité de surface sur cette très faible épaisseur. Au cours du processus de diffusion, la quantité de particules Q présentes dans le matériau reste constante (aucun atome ne quitte le matériau). On montre alors que la concentration de particules dans le matériau au cours de la diffusion est de la forme :

−=

)t(Ax

exp)t(B)t,x(c2

4. A l’aide de l’équation de la diffusion et en utilisant les conditions initiales et la conservation de la quantité de particules pendant la diffusion, établir les expressions de B(t), A(t) et celle de c(x,t) en fonction de Q, D, t et x.

(On rappelle que : ∫+∞

=−0

2

2du)uexp(

π)

5. Déterminer la profondeur de diffusion h, pour laquelle e/)t,0(c)t,h(c = , où e

est tel que 1)eln( = .

Au bout d’un temps t1 = 1 heure, la profondeur de diffusion des atomes considérés est h = 5 µm. Donner la valeur du coefficient de diffusion D des atomes de bore dans le silicium. Tracer l’allure du profil de concentration des atomes diffusés à t1 = 1 heure puis au bout de 3 heures, 20 heures et 100 heures.

Solution :

1. Soit dN le nombre de particules qui diffusent pendant l’intervalle de temps dt

dans la direction de l’axe (Ox) à travers la surface

d’aire S perpendiculaire à (Ox) et orientée par l’axe

(Ox) ; alors x

)t,x(cdtSDdN

∂−= . En effet (loi de

Fick), dN est d’autant plus grand que l’écart de

concentrations entre les plans x et x + dx est fort et

est proportionnel à la durée dt et à la surface S

choisies. Le coefficient de diffusion D s’exprime

dans le système international en 12 s.m − .

Le vecteur densité de courant de diffusion, qui caractérise le nombre de particules qui

diffusent par unité de temps et par unité de surface dans la direction de propagation

(Ox), est alors :

xxD ux

)t,x(cDu

Sdt

dN)t,x(j

rrr

∂−== soit )t,x(cgradD)t,x(jD

−=r

Le signe − indique simplement que la diffusion s’effectue dans le sens des

concentrations décroissantes et que le vecteur densité de courant de diffusion est dirigé

dans ce même sens.

xxO

S

xur

)t,x(jD

r

Page 18: Thermodynamique - Free

132 Chapitre 3

2. On considère un volume élémentaire dτ = Sdx. Pendant l’intervalle de temps dt,

la variation du nombre de particules dans ce volume est due à la diffusion de particules

par les faces situées aux abscisses x et x + dx.

xur

O x x + dx

dN(x,t) particules

x

j(x,t) Sdt j(x + dx,t) Sdt

Volume Sdx

• La variation du nombre de particules dans le volume Sdx entre les instants t et t + dt

s’écrit :

( ) dxSdtt

)t,x(cdxS)t,x(c)dtt,x(cSdx)t,x(cSdx)dtt,x(c

∂=−+=−+

• Le nombre de particules qui entrent globalement dans le volume élémentaire Sdx par

diffusion entre les instants t et t + dt est :

( ) dtSdxx

)t,x(jdtS)t,dxx(j)t,x(jSdt)t,dxx(jSdx)t,x(j D

DDDD

∂−=+−=+−

Par conservation de la matière, on déduit :

dtdxSx

)t,x(jdtdxS

t

)t,x(c D

∂−=

∂ d’où

x

)t,x(j

t

)t,x(c D

∂−=

3. En utilisant l’expression de jD donnée par la loi de Fick, on obtient l’équation aux

dérivées partielles de la diffusion :

2

2

x

)t,x(cD

t

)t,x(c

∂=

4. La solution [ ])t(A/xexp)t(B)t,x(c 2−= proposée doit vérifier l’équation aux

dérivées partielles précédente et satisfaire aux conditions initiales imposées par le

problème. On évalue préalablement les différentes dérivées partielles :

+=

)t(A

xexp

)t(A

)t(A)t(Bx)t(B

t

)t,x(c 2

2

2&

&

−−=

)t(A

xexp

)t(A

)t(xB2

x

)t,x(c 2

d’où

−−=

)t(A

xexp

)t(A

x21

)t(A

)t(B2

x

)t,x(c 22

2

2

La fonction c(x,t) vérifie l’équation de la diffusion si :

−−=

+

)t(A

xexp

)t(A

x21

)t(A

)t(BD2

)t(A

xexp

)t(A

)t(A)t(Bx)t(B

222

2

2&

&

Page 19: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 133

D’où l’équation valable à tout instant et en tout point de l’espace :

0)t(A

)t(BD2)t(Bx

)t(A

)t(BD4

)t(A

)t(A)t(B 2

22=

++

− &

&

Ce polynôme du second degré en x sera identiquement nul à tout instant si :

0)t(A

)t(BD4

)t(A

)t(A)t(B

22=−

& et 0

)t(A

)t(BD2)t(B =+&

La 1ère

relation donne directement D4)t(A =& soit EDt4)t(A += , où E désigne une

constante d’intégration. Par suite :

)t(BEDt4

D2)t(B

+−=& soit 0

EDt4

dtD2

)t(B

dB=

++

On reconnaît une différentielle logarithmique qui s’intègre sous la forme :

( ) KcsteEDt4)t(BEDt4)t(B2/1

==+=+ soit EDt4

K)t(B

+=

Finalement, l’expression de la concentration c(x,t) devient :

+−

+=

EDt4

xexp

EDt4

K)t,x(c

2

La constante E peut être calculée en utilisant la condition initiale qui s’écrit c(x,0) = 0

pour x non nul (la concentration volumique n’étant pas définie à ce moment en

x = 0 !). Par conséquent, en utilisant l’expression précédente de c(x,t) :

[ ]E/xexp)E/K()0,x(c 2−=

Si l’on pose E/1=α , [ ]22xexpK)0,x(c α−α= ; par conséquent, cette expression

sera nulle (pour 0x ≠ !) si ∞→α (le cas 0=α , conduisant à E infini, est à

exclure !), c’est-à-dire pour une constante d’intégration E = 0.

La dernière constante K se détermine à partir de la conservation totale de la matière

lors de la diffusion qui, en notant S une surface quelconque perpendiculaire à (Ox),

s’écrit :

∫∞

=0

dx)t,x(cSSQ ou ∫∞

=0

dx)t,x(cQ

soit :

∫∫∞∞

−=

−=

0

2

0

2

dxDt4

xexp

t

1

D2

Kdx

Dt4

xexp

Dt4

KQ

On effectue le changement de variable Dt2/xu = , alors, avec duDt2dx = , il

vient :

π=−= ∫

2Kdu)uexp(KQ

0

2

Page 20: Thermodynamique - Free

134 Chapitre 3

Finalement :

π=

Q2K

On obtient ainsi l’expression de la concentration en fonction de x et du temps t,

solution qui satisfait l’équation de la diffusion, les conditions initiales ainsi que la

conservation de la matière :

π=

Dt4

xexp

Dt

Q)t,x(c

2

5. A l’instant t > 0, la concentration à l’origine (x = 0) est Dt

Q)t,0(c

π= et vaut,

pour la profondeur h,

−=

π=

Dt4

hexp)t,0(c

Dt4

hexp

Dt

Q)t,h(c

22

. Ainsi, h

correspondra à la profondeur de diffusion si :

==

Dt4

hexp

)t,h(c

)t,0(ce

2

d’où 1Dt4

h 2

= soit Dt2h =

A l’instant t1 = 1 heure, la longueur de diffusion vaut h = 5 µm ; par conséquent

1Dt2h = donne 121112151

2 s.cm10.74,1s.m10.74,1t4/hD −−−− === .

La figure ci-dessous donne l’allure du rapport Q/)t,x(c en fonction de x à différents

instants t (1, 3, 20 et 100 heures) :

− 40 − 20 0 20 40 x (µm)

100 heures

20 heures

3 heures

1 heure

c(x,t) / Q (m − 1

)

20.10 4

16.10 4

12.10 4

8.10 4

4.10 4

0

Les atomes de Bore diffusent dans la direction des x > 0 assez rapidement puisqu’au

bout d’une centaine d’heures, la concentration de dopant (les atomes de Bore) apparaît

comme pratiquement homogène dans tout le silicium : le dopage du silicium est alors

terminé !

Page 21: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 135

EXTRACTION DU GAZ NATUREL

Diffusion de particules

Enoncé :

On modélise un gisement de gaz naturel par une roche poreuse comprenant dans tout volume V un volume qV de méthane où la constante q est la porosité de la roche. Cette roche poreuse a la forme d’un cylindre de section circulaire S et de longueur L, limité sur ses bords et sur sa section x = L par une roche imperméable. La section x = 0 modélise le puits d’extraction du méthane et on admettra que la pression

0P)t,0x(P == y est maintenue constante (P0 = 1 bar).

Méthane

Rocheimperméable

Roche poreuse contenantle méthane gazeux

x = 0 x = L x

S

Hypothèses :

• On néglige l’influence de la pesanteur.

• On suppose le problème unidimensionnel, de telle sorte que toutes les grandeurs physiques sont uniformes dans une section du cylindre ; on note x l’abscisse mesurée sur l’axe du cylindre, avec Lx0 ≤≤ . On note P(x,t) la pression et µ(x,t) la masse volumique du gaz dans une section d’abscisse x.

• On suppose la température T = 300 K uniforme.

• On assimile le méthane à un gaz parfait de masse molaire 1mol.g16M −= . On

rappelle la constante des gaz parfaits 11 mol.K.J31,8R −−= .

• L’écoulement du gaz naturel obéit à la loi de Darcy ; la masse dmd7 de gaz qui

traverse une section S de la roche poreuse d’abscisse x pendant une durée dt, comptée positivement dans le sens des x croissants, est de la forme :

dtSxPk

dtSxPk

dmd∂

∂−=

∂−=

νηµ

où η est la viscosité du méthane, µ sa masse volumique et k la perméabilité de la roche poreuse. µ et η dépendent de la pression ; en revanche, k et la viscosité dynamique µην /= sont des constantes.

7 Dans cet exercice, dmd < 0 puisque 0x/P >∂∂ .

Page 22: Thermodynamique - Free

136 Chapitre 3

1. Exprimer la masse volumique µ(x,t) en fonction de la pression P(x,t) et des constantes T, M et R.

2. Exprimer en fonction de µ(x,t), q, S et dx la masse dm de gaz naturel contenue à l’instant t entre les sections d’abscisses x et x + dx.

3. Exprimer en fonction de 22 x/P ∂∂ , k, ν, S, dx et dt, la variation de la masse de gaz naturel comprise entre les sections d’abscisses x et x + dx, pendant l’intervalle de temps dt.

4. En déduire que la pression P(x,t) est solution de l’équation (E) :

tP

x

PD

2

2

∂=

∂ (E)

où D est une constante qu’on exprimera en fonction de k, ν, M, R, T et q. Citer un autre phénomène physique guidé par une équation aux dérivées partielles analogue. Dans la suite, on prendra SI10.3D 2−= et q = 0,15.

5. On cherche une solution de l’équation (E) qui peut s’écrire sous la forme )/texp()xsin(PP)t,x(P 10 τα −+= , où α et τ sont des constantes positives.

a) Déduire de la présence de la roche imperméable en x = L, les valeurs possibles de α en fonction de L et d’un entier n. Dans toute la suite, on adopte la plus petite valeur possible de α.

b) Déterminer τ en fonction de D et L.

c) Exprimer la masse m(t) de méthane contenue dans le gisement à la date t en fonction de P0, P1, S, L, q, M, R, T, D et t.

d) Sachant que 01 P100P = et L = 5 km, calculer en années la date t* à laquelle 95% du méthane contenu dans le gisement a été récupéré et commenter. Tracer les représentations graphiques de m(t) / S puis du rapport des pressions P(x,t) / P0 en fonction de x, pour t = 1, 10, 30 et 40 ans.

Solution :

1. Si m désigne la masse d’un volume V de méthane, alors RT)M/m(PV = et la

masse volumique vaut alors RT/M)t,x(PV/m)t,x( ==µ .

2. Le volume Sdx compris entre les sections situées aux abscisses x et x + dx

contient un volume qSdx de méthane ; par conséquent, la masse dm de méthane

comprise dans ce volume, à l’instant t, sera dxqS)t,x(dm µ= .

3. La masse de gaz qui rentre globalement dans le volume Sdx pendant dt est :

dxx

)dm()t,dxx(dm)t,x(dm d

dd∂

∂−=+−

En utilisant la loi de Darcy citée dans l’énoncé, il

vient :

dxdtSx

)t,x(Pk)t,dxx(dm)t,x(dm

2

2

dd∂

ν=+−

x

S

dx

x x + dx

dmd(x + dx,t)dmd(x,t)

Page 23: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 137

4. La variation de la masse de méthane dans la tranche d’épaisseur dx entre les

instants t et t + dt peut également s’écrire, d’après la question (2) :

dtdxSt

)t,x(P

RT

qMdtdxS

t

)t,x(qdxqS)t,x(dxqS)dtt,x(

∂=

µ∂=µ−+µ

Par conséquent, par conservation de la matière :

dtdxSt

)t,x(P

RT

qMdxdtS

x

Pk2

2

∂=

ν

Soit :

t

)t,x(P

x

)t,x(PD

2

2

∂=

∂ avec

ν=

qM

kRTD

L’équation différentielle (aux dérivées partielles) obtenue est formellement identique à

celle qui régit le phénomène de diffusion de particules dans un semi-conducteur par

exemple, étudié dans l’exercice « Etude de la diffusion d’atomes dans un solide », en

page 130, mais aussi à celle qui régit le phénomène de conduction de la chaleur

(appelée « équation de la chaleur »).

5-a) Puisque la roche est imperméable en x = L, dmd (L,t) = 0 à tout instant t ; par

conséquent :

0x

P

)t,Lx(

=

=

soit 0)Lcos( =α

D’où π+π=α n2/L , avec n entier > 0. La plus petite valeur de α correspond à n = 0 ;

alors 2/L π=α , soit L2/π=α .

b) En écrivant que la solution proposée vérifie l’équation (E), il vient :

( ) τ−τ− ατ

−=αα− /t1

/t1

2 e)xsin(P1

e)xsin(PD

Soit : D

L4

D

12

2

2 π=

α=τ

c) La masse de méthane dans le gisement peut s’exprimer sous la forme :

[ ]∫∫∫ τ−α+==µ=L

0

/t10

L

0

L

0

dxe)xsin(PPRT

qMSdx)t,x(P

RT

qMSdxqS)t,x()t(m

Soit : L

0

/t10 e)xcos(P

1xP

RT

qMS)t(m

α

α−= τ−

Finalement :

π+= τ− /t

10 eP2

PLRT

qMS)t(m

d) A l’instant t*, )0t(m05,0)t(m * == , d’où ( )10

/t10 P)/2(P05,0eP)/2(P

*

π+=π+ τ− .

Comme 01 P100P = , il vient ( )π+=π+ τ− /200105,0e)/200(1 /t*

, soit :

Page 24: Thermodynamique - Free

138 Chapitre 3

τ=

π−τ−= 35,3

200

19105,0lnt

*

Avec ans7,10s10.4,3D/L4 822 ==π=τ , on obtient finalement ans36t* = .

Les représentations graphiques de m(t) / S puis du rapport des pressions :

)t

exp()xL2

sin(P

P1

P

)t,x(P

0

1

0 τ−

π+=

en fonction de x, pour t = 1, 10, 30 et 40 ans, sont données ci-dessous :

0 10 20 30 40 50 (t en années)

6

5

4

3

2

1

0

m(t) / SP(x,t) / P0

t=1 an

t=10 ans

t=30 ans

t=40 ans

x (km)1 2 3 4 50

80

60

40

20

0

On constate que pour t > 40 ans, le rapport 1P/)t,x(P 0 ≈ , ce qui signifie que la

pression en tout point du gisement est égale à la pression atmosphérique : le gisement

est alors épuisé. A titre d’illustration, on peut citer le gisement de Lacq (Pyrénées-

Atlantiques) qui contenait initialement 269 milliards de m3 de gaz à une pression

interne maximale de 640 bar (sensiblement supérieure à celle proposée dans

l’exercice !), enfermé dans les pores microscopiques d'une «roche-réservoir»

constituée de calcaire et de dolomie8. Ce gisement a été exploité à partir de 1957 et

sera sans doute épuisé vers 2015, ce qui correspond à une durée d’exploitation de

l’ordre de 70 ans. Néanmoins, la production annuelle a déjà considérablement chuté

puisqu’elle est passée de 7≈ milliards de m3 dans les années 1970 à 5,1≈ milliard de

m3 actuellement.

EQUATION D’ETAT DE VAN DER WAALS

Théorie microscopique des gaz

Enoncé :

On considère une mole de gaz réel suffisamment dense pour que la prise en compte de l’interaction moléculaire soit nécessaire, régie par l’équation d’état de Van der

Waals, ( ) RTbVV

aP

2=−

+ , où P, T et V désignent la pression, la température et le

8 Dolomie : roche sédimentaire carbonatée constituée essentiellement de dolomite (carbonate naturel

double de calcium et de magnésium).

Page 25: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 139

volume de la mole de gaz. Le but de cet exercice est d’obtenir des ordres de grandeur des constantes a et b figurant dans cette équation d’état.

1. Estimer l’ordre de grandeur de b. Conclure si T = T0 = 300 K et P = P0 = 1 bar.

2. On cherche à établir l’ordre de grandeur des forces d’interaction de Van der Waals. On rappelle que ces forces d’interaction dipôle-dipôle sont attractives et de la forme

7r/AF = , où r est la distance séparant les deux dipôles. On souhaite déterminer un ordre de grandeur de la constante A dans le cas de l’interaction entre un dipôle permanent et le dipôle qu’il induit. Pour simplifier, on considère qu’un dipôle permanent immobile de moment dipolaire x00 upp

rr= est

placé à l’origine O. Une molécule placée au point M acquiert sous l’effet du champ

électrostatique )M(Er

créé par le dipôle permanent, un moment dipolaire induit

)M(Ep 0

rrαε= , où α est la polarisabilité de la molécule égale à 3

0a4πα = (voir l’exercice « Modèle atomique de Thomson, page 253), où a0 représente le rayon de la molécule. Pour les applications numériques, on choisira p0 = 1,07 D9 (cas de la molécule HCl) et a0 = 0,1 nm.

En déduire une expression de A puis son ordre de grandeur. On pourra supposer, par soucis de simplification, que le dipôle induit ne peut se déplacer que sur l’axe (Ox).

3. Pour une assemblée de molécules ayant un moment dipolaire (permanent ou non), on admettra que l’interaction intermoléculaire se réduit encore à une force d’attraction 7r/AF = , où A est de l’ordre de grandeur trouvé à la question précédente. Dans cette question, on souhaite évaluer l’énergie moyenne d’interaction Uint d’une mole de molécules enfermées dans une enceinte de volume V. Pour cela, on suppose qu’une molécule donnée M1 n’interagit qu’avec une seule molécule notée M2, dont la probabilité de présence dΠ(r) à la distance [r,r + dr] de M1 est précisée sur la figure ci-contre.

a) Commenter le modèle proposé. En déduire que l’énergie moyenne d’interaction est

pratiquement 3

2A

intVD

AN

9U

π−≈ .

b) Montrer que l’on peut en déduire une expression du coefficient a et donner son ordre de grandeur (on utilisera la valeur numérique de A obtenue à la question (2)). On rappelle que l’énergie interne d’un gaz de Van der Waals (expression déterminée en thermodynamique macroscopique) vaut V/aTC)V,T(U V −= , où CV est la capacité calorifique molaire à volume constant.

Données : 123A mol10.02,6N −= (nombre d’Avogadro) et SI)10.36/(1 9

0 πε = .

9 D désigne le Debye : 1 D = 3,33.10 − 30 C.m.

xur

0pr

pr

)M(Er

O Mr x

M2

M1D

r Drsi0)r(d ≤=Π

0

2 rrDsiV/drr4)r(d ≤<= πΠ

r0 est tel que r0>> D et :

1)r(d0r

0

=∫ Π

Page 26: Thermodynamique - Free

140 Chapitre 3

Solution :

1. Le covolume b représente le volume inaccessible aux molécules, c’est-à-dire le

volume de toutes les particules accolées les unes aux autres. L’ordre de grandeur de b

est donc A30 N)3/a4(b π≈ , où a0 représente le rayon d’une molécule supposée

sphérique. Si l’on choisit m10a 100

−= , alors 1136 mol.mL5,2mol.m10.5,2b −−− == .

Un raisonnement plus précis montre que b peut être évalué à 4 fois le volume propre

des molécules, soit 1mol.mL10b −= . A 300 K et sous 1 bar, le volume molaire est de

1mol.L24 − : on peut donc assurément négliger dans ces conditions b devant V !

2. On suppose que le dipôle induit ne peut se déplacer que le long de l’axe (Ox) et

on le modélise par deux charges

ponctuelles δ+ et δ− distantes de l

(telles que lδ=p ) et situées aux points

δ+M et δ−M . Chaque charge est alors

soumise à un champ électrique créé par

le dipôle permanent :

x3

0

0

uOM

p2

4

1)M(E

rr

δ−

δ−πε

= et x3

0

0

uOM

p2

4

1)M(E

rr

δ+

δ+πε

=

(Voir l’exercice « Modèle de Gauss pour le champ magnétique terrestre » en page 265,

pour obtenir l’expression du champ électrique créé par un dipôle électrostatique).

La force totale F subie par le dipôle induit s’exprime, en projection sur (Ox), sous la

forme :

( ))M(E)M(E)M(E)M(EF δ−δ+δ−δ+ −δ=δ−δ=

En remarquant que OMx =<<l , où M désigne le milieu du dipôle induit, on peut

assimiler )M(E)M(E δ−δ+ − à une différentielle et écrire :

( )

δ=−δ= δ−δ+ l

dx

)x(dE)M(E)M(EF soit

dx

)x(dEpF =

En remplaçant p par )x(Ep 0αε= , il vient :

dx

))x(E(d

2dx

)x(dE)x(EF

20

0

αε=αε=

Avec )x4/(p2)x(E 300 πε= , on obtient finalement :

πε

αε=

620

200

x

1

)4(

p4

dx

d

2F soit

7x

AF −= (avec :

02

20

4

p3A

επ

α= )

La constante A peut encore s’écrire, avec 30a4π=α , sous la forme :

678

0

20

30 m.J10.4,1pa3

A−=

πε=

xur

0pr

pr

)M(Er

OM(x)

r = x xM +δM −δ

Page 27: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 141

3-a) On suppose la molécule M1 immobile et placée à l’origine d’un système de

coordonnées. La molécule M2 est située à la distance 21MMr = ; la molécule M2 est a

priori libre de se déplacer de manière isotrope autour de la molécule M1. Par

conséquent, la probabilité dΠ(r) pour que la particule M2 soit comprise entre la

distance r et r + dr est donnée par le rapport du volume compris entre les deux sphères

de centre M1 et de rayons r et r + dr et du volume total du récipient contenant le gaz,

soit :

V

drr4)r(d

2π=Π

Si l’on admet que les particules sont des sphères « dures », elles ne peuvent

s’interpénétrer et par conséquent cette probabilité doit être prise égale à 0 lorsque

Dr ≤ , où D désigne le diamètre d’une molécule (égal à 0a2 ).

La probabilité totale de présence de la particule M2 autour de M1 doit évidemment être

égale à l’unité, par conséquent :

1V

drr40r

D

2

∫ soit 30r

3

4V π≈ (avec r0 >> D)

r0 s’interprète comme étant une distance de l’ordre de grandeur d’une dimension

linéaire du récipient contenant le gaz (on peut a posteriori justifier ainsi que Dr0 >> ).

Bien évidemment, la force d’interaction mutuelle étant de faible portée (puisque

décroissant comme 7r/1 ), il ne sera pas nécessaire que la distance r atteigne la valeur

r0 pour que les molécules M1 et M2 commencent à s’ignorer !

L’énergie potentielle d’interaction entre deux molécules M1 et M2 est Ep(r) telle que

(en la choisissant nulle par convention à l’infini) :

7

p

r

A

dr

)r(dEF =−= soit

6pr6

A)r(E −=

L’énergie potentielle moyenne d’interaction mutuelle vaut donc :

3330

r

D4

r

Dpp

D

1

V9

A2

D

1

r

1

V9

A2

r

dr

V3

A2)r(d)r(EE

00 π−≈

π=

π−=Π= ∫∫

Le nombre de paires de molécules en interaction étant 2/N2/)1N(N 2AAA ≈− ,

l’énergie potentielle d’interaction totale s’en déduit :

3

2A

intD

1

V9

A2

2

NU

π−≈ soit

3

2A

intVD

AN

9U

π−≈

b) L’expression microscopique précédente de Uint s’identifie avec l’expression V/a−

donnée par la thermodynamique macroscopique. Autrement dit (avec 0a2D = ) :

3

2A

VD

AN

9V

a π= d’où 23

30

2A

3

2A mol.m.J02,0

a8

AN

9D

AN

9a −≈

π=

π=

Le tableau suivant donne les valeurs des constantes a et b pour quelques gaz :

Page 28: Thermodynamique - Free

142 Chapitre 3

Gaz a ( 23 mol.m.J − ) b ( 1mol.mL − )

Argon 0,136 32,3

Méthane 0,228 27,1

Oxygène 0,138 31,8

Eau 0,555 30,5

Hydrogène 0,0245 26,6

Les résultats obtenus dans cet exercice, en utilisant un modèle simple, sont bien

compatibles avec les valeurs numériques tabulées10

même si la valeur numérique

obtenue pour le coefficient a semble un peu faible. Une théorie plus sophistiquée

nécessiterait de prendre en compte des interactions entre dipôles certainement plus

complexes que celle étudiée dans cet exercice, à savoir l’interaction entre un dipôle

permanent et un dipôle induit !

RADIOSONDAGE PAR BALLON SONDE

Gaz parfaits

Enoncé :

Le radio-sondage est une technique de mesure en altitude des propriétés de l'atmosphère par ballon sonde ascendant11. Un tel ballon, rempli d’un gaz plus léger que l’air (du dihydrogène ou de l’hélium), est soumis, d’après le principe d’Archimède, à une force ascensionnelle qui le propulse dans l’atmosphère. Il s’élève alors à une vitesse de l’ordre de 5 m.s − 1 jusqu'à ce que la dilatation du gaz contenu dans son enveloppe ne provoque son éclatement, généralement observé vers 30 km d'altitude.

Au milieu du XIX e siècle, les relevés d’informations météorologiques étaient

déjà organisés au niveau international. Des ballons pouvaient s’élever jusqu’à

environ 11 000 m pour effectuer des mesures météorologiques.

Un ballon sonde transporte une mini-station météorologique équipée de capteurs permettant de mesurer les variations de température, d’humidité et de pression de l’air atmosphérique avec l’altitude et de connaître la direction du vent par étude du suivi de 10 Ces valeurs numériques sont tirées de l’ouvrage intitulé « Toute la physique », par H.Stöcker, F.Jundt

et G.Guillaume, aux Editions Dunod. 11 Pour davantage de renseignements sur les ballons, on pourra consulter le site Internet du CNES :

www.cnes.fr.

Page 29: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 143

la trajectoire du ballon. Un parachute permet, après éclatement de l’enveloppe du ballon, la récupération des équipements embarqués.

On suppose que, dans la troposphère (voir le complément à la fin de cet exercice sur la structure de l’atmosphère terrestre), la température décroît linéairement de a = 6,5 K.km − 1 quand l'altitude augmente. La température au sol est notée T0 = 300 K et l’air et l’hélium sont considérés comme étant des gaz parfaits. On donne R (constante des gaz parfaits), 11 mol.K.J31,8R −−= .

Un ballon sonde sphérique (de rayon r), fermé et placé dans l’air, contient une masse m d’hélium (de masse molaire MHe = 4 g.mol − 1). Ses accessoires (de volume négligeable) et son enveloppe ont une masse m0 = 750 g.

1. Le ballon est gonflé au sol de sorte qu’à la température T0 et pour une pression extérieure de P0 = 1 bar, le rayon r0 soit de 75 cm. On désigne par g

r l’accélération de

la pesanteur (g = 9,8 m.s − 2).

a) Quelle masse d’hélium m faut-il utiliser ?

b) On appelle force ascensionnelle F0, la force résultante à l’altitude nulle des forces extérieures exercées sur l’ensemble ballon-gaz. Etablir l’expression de F0 en fonction de r0, m0, m, g et 0µ (masse volumique de l’air).

c) Quelle est la valeur maximale m0,max de la masse m0 des accessoires et de l’enveloppe ? (On donne 3

0 m.kg192,1 −=µ )

2. Montrer que la pression atmosphérique P(z) à l’altitude z (l’axe (Oz) est orienté dans le sens des altitudes croissantes) peut s’écrire en fonction de la température T(z)

sous la forme ( )η00 T/)z(TP)z(P = , où η est une constante que l’on exprimera en

fonction de Ma (masse molaire de l’air), g, a et R. Calculer numériquement η, avec 1

a mol.g29M −= .

3. On admet qu’à toute altitude z, les pressions et températures sont identiques à l’extérieur et à l’intérieur du ballon.

a) Déterminer la force ascensionnelle F(z) à l’altitude z.

b) Sachant que le rayon maximal possible du ballon est 2 m, calculer l’ordre de grandeur de l’altitude maximale atteinte par ce ballon avant son éclatement.

Solution :

1-a) L’équation d’état des gaz parfaits, écrite pour la masse m d’hélium, donne :

0

He

300 RT

M

mr

3

4P =

π soit g4,283M

RT

rP

3

4m He

0

300 =π=

b) Le système ballon-gaz est soumis aux forces suivantes :

• Le poids des accessoires et de l’enveloppe du ballon, égal à z0 ugmr

− , en

choisissant un axe (Oz) vertical orienté dans le sens des altitudes croissantes.

• Le poids de l’hélium contenu à l’intérieur du ballon, zumgr

− .

Page 30: Thermodynamique - Free

144 Chapitre 3

• La poussée d’Archimède Afr

exercée par l’air sur le ballon, égale au poids du

volume d’air déplacé et dirigée vers le haut, soit, en négligeant le volume des

accessoires, ( ) z030A ug3/r4f

rrµπ= .

La force ascensionnelle au sol F0, résultante des trois forces précédentes, vaut donc, en

projection sur l’axe (Oz) :

( ) g)mm(g3/r4F 00300 +−µπ=

c) Cette force ascensionnelle devant être positive, la masse maximale de tous les

accessoires est donnée par :

( ) kg82,1m3/r4m 030max,0 =−µπ=

2. Si l’on assimile l’air atmosphérique à un gaz parfait en équilibre, alors la relation

fondamentale de la statique des fluides, gPgradr

µ=→

, donne en projection sur l’axe

(Oz) :

gdz

dPµ−=

L’équation d’état des gaz parfaits permet de relier la masse volumique µ, la pression P

et la température T à l’altitude z, selon la relation RT/PM a=µ . Sachant que la

température varie avec l’altitude z selon la loi affine azTT 0 −= , on aboutit

finalement à l’équation différentielle suivante vérifiée par la pression P :

g)azT(R

PM

dz

dP

0

a

−−= soit

)azT(

dz

R

gM

P

dP

0

a

−−=

Par intégration, il vient :

∫∫ −−=

z

0 0

aP

P )'azT(

'dz

R

gM

'P

'dP

0

soit

−=

0

0a

0 T

azTln

aR

gM

P

Pln

Finalement : ηη

=

−=

0

0

0

00

T

)z(TP

T

azTPP avec

aR

gM a=η

Numériquement, 26,5=η . Ainsi, selon cette loi, la pression par exemple au sommet

du Mont-Blanc (à l’altitude 4 807 m) vaut bar56,0)m8074(P = .

3-a) La poussée d’Archimède qui s’exerce sur le ballon vaut ( ) g3/r4f 3A µπ= , où r

est le rayon du ballon et µ la masse volumique de l’air à l’altitude z qui se déduit de

l’expression précédente de P en utilisant l’équation d’état des gaz parfaits :

1

0

0

1

00

a0

0

0aa

T

T

T

T

RT

MP

T

TP

RT

M

RT

PM−η−ηη

µ=

=

==µ

Par ailleurs, l’équation d’état des gaz parfaits appliquée à l’hélium au sol puis à

l’altitude z, permet de déterminer l’expression du rayon r lors de l’ascension :

Page 31: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 145

RTM

m

3

r4P

He

3

=

π et 0

He

30

0 RTM

m

3

r4P

=

π

Soit :

0

3

00 T

T

r

r

P

P=

d’où 00

3

1

0 rrT

Tr >

=

−η

Le ballon se dilate bien au fur et à mesure de son ascension. La poussée d’Archimède

à l’altitude z s’en déduit :

gr3

4gr

3

4f 0

30

3A µ

π=µ

π=

Elle reste donc constante et égale à sa valeur au sol lors de l’ascension du ballon ; il en

est de même pour la force ascensionnelle (le ballon est fermé et conserve sa quantité

initiale d’hélium), soit numériquement N5,10F)z(F 0 == .

b) Le rayon maximal m2rmax = est atteint à la température Tmax telle que :

K150Tr

rT 0

1

3

max

0max =

=

−η

correspondant à l’altitude maximale atteinte zmax de l’ordre de :

km23a

TTz max0

max ≈−

=

Le calcul de l’altitude maximale atteinte est bien entendu très approximatif car à cette

altitude de 23 km (située dans la stratosphère), la température augmente avec l’altitude

et la loi linéaire proposée dans l’énoncé, valable dans la troposphère, n’est

évidemment plus valable !

Complément : la structure de l’atmosphère terrestre

L’atmosphère terrestre constitue l’enveloppe gazeuse qui entoure le globe terrestre.

Théoriquement la densité de l’atmosphère devrait décroître et s’annuler à l’infini. En

réalité, on constate bien que la densité diminue avec l’altitude12

mais à partir d’une

altitude comprise entre 500 et 800 km les molécules qui composent l’atmosphère n’ont

plus le comportement de celles d’un gaz mais de molécules libres (elles peuvent

s’échapper vers l’espace sans que les chocs avec d’autres molécules ne les ramènent

vers l’atmosphère).

On distingue quatre couches dans l’atmosphère terrestre qui se caractérisent par leurs

variations de température, résultant des interactions avec le rayonnement

électromagnétique solaire :

• La troposphère dans laquelle la température décroît jusqu’à une zone – la tropopause –

où elle devient quasiment stable à une valeur d’environ – 60°C. Elle est le siège des

perturbations atmosphériques dont résulte le temps au sens météorologique du terme.

12 La moitié de la masse atmosphérique se trouve concentrée au-dessous de 5 500 m, les 2 / 3 au-dessous

de 8 400 m, les 3 / 4 au-dessous de 10 300 m, les 9 / 10 au-dessous de 16 100 m et 99 / 100 au-dessous de

31 000 m.

Page 32: Thermodynamique - Free

146 Chapitre 3

• La stratosphère où la température croît de nouveau en raison de l’absorption du

rayonnement solaire par les molécules d’ozone d’une part et par les molécules de

dioxygène (O2) lors de leur transformation en ozone d’autre part. La croissance de

température s’arrête dans une région baptisée la stratopause.

• La mésosphère qui s’étend

jusqu’à environ 80 km où la

température de l’atmosphère

décroît de nouveau. C’est là

que se situent les nuages

nocturnes lumineux13

. Elle y

atteint son minimum de

température aux alentours de

– 90°C dans une région

nommée la mésopause.

• La thermosphère où la

température augmente de

manière continue et atteint des

valeurs très élevées (855 K à

200 km et 1 000 K à 750 km).

C’est dans cette couche que se

forment les aurores boréales du

fait de la présence de gaz

ionisé. Pour cette raison, la

thermosphère est également

nommée ionosphère.

• L’exosphère, dont la limite inférieure se situe entre 500 et 800 km. Les molécules de

gaz très raréfiées s’y trouvant parviennent à échapper à l’attraction gravitationnelle de la

Terre.

PRATIQUE DE LA PLONGEE SOUS-MARINE

Gaz parfaits

Enoncé :

Dans cet exercice, on examine, à l’aide d’un modèle simple, les problèmes liés à la pratique de la plongée sous-marine.

On définit un axe vertical (Oz) orienté vers le bas et dont l’origine O est situé à la surface de l’eau (voir figure).

L’air est assimilé à un gaz parfait. En surface ou en plongée, l’air contenu dans l’appareil respiratoire (poumons) du plongeur présente les caractéristiques suivantes : son volume est V (la cage thoracique est supposée déformable), sa pression P est identique à la pression environnante (P0 = 1 bar en surface et P(z) en plongée) et sa température C25T0 °= est constante.

Le plongeur utilise un équipement de plongée autonome (bouteille et détendeur). La bouteille, placée sur le dos, est à parois indéformables et son volume est L12Vb = .

13 Les nuages nocturnes lumineux se présentent sous forme de longues bandes parallèles brillantes et à

structure fibreuse.

Température en °C

Altitude en km

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

−100 −80 −60 −40 −20 0 +20 +40 +60

Tropopause

Stratopause

Mésopause

Stratosphère

Mésosphère

Thermosphère

(ionosphère)

Troposphère

Exosphère

Structure verticale de l’atmosphère terrestre.

Page 33: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 147

Elle contient de l’air et a été initialement gonflée, à la température Tb = 50°C, sous la pression Pb,0 = 250 bar. Dans l’eau ou à la surface de l’eau, le contenu de la bouteille est amené à la température constante C10Ta °= environnante. Le détendeur est un système complexe qui délivre la quantité d’air nécessaire à la respiration du plongeur, à la pression P(z) locale. Ce détendeur se bloque lorsque la pression Pb dans la bouteille devient égale à Pf = 50 bar. C’est un signal donné au plongeur : il indique qu’il est temps de remonter à la surface (L’homme rétablit alors le fonctionnement du détendeur pour utiliser le reste du gaz).

En surface ou en plongée, la respiration du plongeur se traduit par une fréquence ν constante des cycles respiratoires ( 1min15 −=ν ), un volume moyen L5,2V0 = de gaz (de pression P(z)) inspiré au cours de chaque cycle et une expiration de l’air vicié vers le milieu extérieur.

1-a) Si le nageur utilise l’appareil en surface (z = 0), déterminer la durée ∆t au bout de laquelle le détendeur se bloque.

b) Avec une bouteille pleine, le plongeur plonge rapidement à la profondeur z = 40 m et s’y maintient. Déterminer la durée ∆t’ au bout de laquelle le détendeur se bloque.

2. Accidents en cours de remontée : le plongeur, non initié, évolue à la profondeur z = 40 m et, pour une raison quelconque, prend peur : Il bloque sa respiration (le volume de ses poumons est alors, par exemple, Vi = 2V0), perd son détendeur et remonte rapidement à la surface, sans expirer. Le volume maximal des poumons est Vm = 7 L.

a) A quelle profondeur z1 le volume des poumons sera-t-il égal à Vm ?

b) Sachant que ce volume Vm ne peut être dépassé, il va s’établir une surpression )z(PPP −=∆ entre la cavité pulmonaire (où la pression est P) et le milieu extérieur.

Les poumons subissent des lésions graves (généralement fatales) lorsque bar5,0P =≥ Π∆ . A quelle profondeur z2 l’accident arrive-t-il ?

c) Quel aurait été le volume minimum ∆V que le plongeur aurait dû expirer à la profondeur z afin d’éviter tout risque d’accident ?

3. Paliers de récupération : le plongeur est muni de deux bouteilles pleines, identiques à celle utilisée dans les questions précédentes. Il descend rapidement à la profondeur z = 40 m, dans le but d’y rester pendant une durée τ. Le plongeur désire revenir en surface avant le blocage du détendeur. Les tables de plongée imposent des paliers de décompression14 : le plongeur doit rester t0 = 4 min à la profondeur z3 = 30 m puis de nouveau t0 = 4 min à la profondeur z2 = 20 m avant de pouvoir remonter à la surface. En négligeant les durées de remontée entre deux paliers, déterminer le temps maximal τm réservé à l’évolution à la profondeur z = 40 m.

14 Paliers de décompression : ce sont des arrêts indispensables pendant la remontée du plongeur vers la

surface. Ils permettent d’éviter un brusque dégazage de l’azote dissous dans le sang, qui provoquerait des

blocages d’articulations, embolies, paralysies, …

zur

P0 (pression atmosphérique)

P(z), Taz

O

z

Plongeur

Page 34: Thermodynamique - Free

148 Chapitre 3

Solution :

1-a) Le nombre de moles d’air consommé nc lors de chaque respiration du plongeur

est a00c RT/VPn = . Les nombre de moles d’air nb,0 (contenu dans la bouteille juste

après le remplissage) et nb,f (restant dans la bouteille lorsque le détendeur se bloque),

valent respectivement :

b

b0,b

0,bRT

VPn = et

a

bff,b

RT

VPn =

Le nombre de moles d’air consommé est donc f,b0,bb nnn −=∆ . Le nombre Nc de

cycles respiratoires est ainsi cbc n/nN ∆= et la durée ∆t au bout de laquelle le

détendeur se bloque vaut :

c

bc

n

n1N

1t

ν=

ν=∆ soit

ν=∆ 1

T

T

P

P

P

P

V

V1t

b

a

f

0,b

0

f

0

b

Numériquement, on trouve min54t =∆ .

b) A la profondeur de z = 40 m, la pression environnante est gzP)40(P 0 ρ+= , soit,

avec 33 m.kg10 −=ρ et 2s.m10g −= , bar5)40(P = 15. Le détendeur se bloque

désormais au bout de la durée ∆t’ pour laquelle :

s50min10min8,10t)40(P

P1

T

T

P

P

)40(P

P

V

V1't 0

b

a

f

0,bf

0

b ≈=∆=

ν=∆

La durée d’utilisation de la bouteille dépend fortement de la profondeur ; en effet, elle

ne vaut plus, à la profondeur de 40 m, que le 5ème

de sa valeur à la surface !

2-a) La température de l’eau étant constante, il suffit d’écrire la loi de Mariotte :

m1i V)z(PV)40(P = soit bar57,3)40(PV

V)z(P

m

i1 ==

La profondeur correspondante est alors m7,25z1 = .

b) La pression dans la cavité pulmonaire reste égale à P(z1). L’accident survient à la

profondeur z2 pour laquelle :

bar07,3)z(P)z(P 12 =Π−= soit m7,20z 2 =

c) Soit 'iV le volume des poumons du plongeur à la profondeur z = 40 m permettant

au plongeur d’arriver en surface en évitant de justesse l’accident ; alors, d’après la loi

de Mariotte :

m0'i V)P(V)40(P Π+= soit L1,2V

)40(P

PV m

0'i =

Π+=

Le volume minimum que le plongeur aurait dû expirer est alors L9,2VVV 'ii =−=∆ .

15 On pourra retenir le résultat numérique suivant : tous les 10 m, la pression hydrostatique au sein de

l’eau augmente de 1 bar.

Page 35: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 149

3. Le plongeur ayant deux bouteilles à sa disposition, le nombre de moles d’air qu’il

peut consommer jusqu’au blocage du détendeur est donné par (le plongeur consomme

tout l’air contenu dans la 1ère

bouteille) :

−=

−+=∆

a

f

b

0,bb

a

f

b

0,bb

b

0,bbb

T

P

T

P2

R

V

T

P

T

P

R

V

T

P

R

Vn

Le nombre de moles d’air consommé par le plongeur peut également s’écrire comme

la somme des nombres de moles consommées lors des deux paliers de décompression

et à la profondeur de travail de 40 m, sous la forme :

ντ+ν+ν=∆ m

a

00

a

00

a

0b

RT

V)40(Pt

RT

V)30(Pt

RT

V)20(Pn

où bar3)20(P = , bar4)30(P = et bar5)40(P = désignent les pressions à 20, 30 et

40 m de profondeur. En identifiant les deux expressions de bn∆ , il vient :

min19t)40(P

)30(P

)40(P

)20(P11

P

P

T

T2

)40(P

P

V

V0

f

0,b

b

af

0

bm ≈

+−

ν

−=τ

Le plongeur pourra donc séjourner à la profondeur de 40 m au maximum 19 min.

ELEVATION DE LA TEMPERATURE D’UNE PIECE LORS

D’UNE RECEPTION Applications du 1

er Principe

Enoncé :

Vingt personnes sont invitées à une soirée dans une pièce de réception dont les dimensions sont de 10 m, 7 m et 2,5 m. Chaque personne, dont le volume moyen est évalué à 0,07 m3, cède à l’air ambiant une puissance calorifique moyenne de Pc = 100 kJ.h −1. La pièce est isolée et fermée et ne contient pratiquement pas de meubles. L’air, initialement à la température T0 = 293 K et sous la pression P0 = 1 bar, est assimilé à un gaz parfait diatomique, de masse molaire M = 29 g.mol −1. On note R = 8,31 J.K −1.mol −1 la constante des gaz parfaits.

Evaluer la variation ∆T de la température de la pièce en τ = 15 minutes puis en τ = 1 heure. Commentaires.

Solution :

L’air de la pièce reçoit à volume constant, de la part des différentes personnes

présentes à la réception, un transfert thermique Q. Le 1er principe appliqué à l’air de la

pièce s’écrit QU =∆ , où la variation d’énergie interne de l’air est donnée par, en

notant m la masse d’air présente dans la pièce, TCM

mU V ∆=∆ (avec ici R

2

5CV =

puisque l’air est assimilé à un gaz parfait diatomique). Par conséquent, l’élévation de

température vaut :

Page 36: Thermodynamique - Free

150 Chapitre 3

VC

Q

m

MT =∆

Le transfert thermique reçu pendant la durée τ de la part des 20 personnes est

τ= cP20Q .

La masse m d’air dans la pièce est M)RT/VP(m 00= , où V, volume d’air, s’obtient

en retranchant du volume de la pièce le volume occupé par les personnes invitées, soit 3m6,17307,0.205,2.7.10V =−= . Finalement, l’expression littérale de l’élévation de

température est :

τ=τ

=∆ c

0

0c

0

0 PVP

T8

2/R5

P20

VP

RTT

Applications numériques : pour min15=τ , on obtient C4,3T1 °=∆ et pour h1=τ ,

C5,13T2 °=∆ ! Voilà pourquoi, dans ces pièces de réception et, accessoirement dans

les salles de cours après 2 heures de travail studieux, l’atmosphère semble irrespirable

et suffoquant : heureusement qu’une ventilation est généralement installée, soit

automatique (climatisation, ventilation mécanique contrôlée, …), soit simplement

manuelle (par simple ouverture de fenêtres par exemple). Par ailleurs, cet exercice ne

tient pas compte des pertes de chaleur vers l’extérieur, qui peuvent être modélisées

comme le montre l’exercice suivant sur la loi de Newton de la convection, intitulé

« Régulation du chauffage d’un local ».

REGULATION DU CHAUFFAGE D’UN LOCAL

Applications du 1er

principe

Enoncé :

On se propose de maintenir un local à température constante Tc. La température extérieure est uniforme et vaut Te < Tc. À l'instant t, la température du local est notée T et l'on admet que la déperdition d'énergie thermique est proportionnelle à la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur. Le volume du local est constant et le coefficient calorimétrique global à volume constant, encore appelé capacité thermique du local, est noté C. La puissance thermique fournie à l'extérieur (ou flux thermique sortant, noté δQ / dt) s'exprime alors sous la forme )TT(Cdt/Q e−= αδ , où α est un coefficient positif constant (loi de Newton16).

1. Pour déterminer les déperditions thermiques, on arrête le chauffage pendant une durée ∆t, durant laquelle la température du local passe de Tc à Tf. Calculer la valeur de α avec h3t =∆ , Tc = 294 K, Tf = 286 K et Te = 281 K.

2. Quelle est la puissance de chauffe Pc,0 nécessaire au maintien du local à la température Tc = 294 K ? On donne 17 K.J10C −= .

16 Il s’agit ici d’un premier type de transfert thermique appelé convection, qui correspond à un

déplacement macroscopique de matière ; par exemple, au-dessus d’un radiateur en fonctionnement, l’air

chaud a tendance à s’élever alors que l’air froid aura tendance à descendre et se réchauffer au contact du

radiateur (entraînant l’apparition de rouleaux de convection). Les deux autres types de transferts

thermiques sont la conduction et le rayonnement.

Page 37: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 151

La température du local est maintenue dans l'intervalle de régulation [ ]θθ +− RR T,T au moyen de relais thermostatiques du type « tout ou rien ». Ces derniers mettent en route le dispositif de chauffage dès que T atteint la valeur θ−RT et l'arrêtent dès que

T atteint la valeur θ+RT par valeur croissante. Les grandeurs TR et θ sont respectivement la température de régulation et l'amplitude de régulation ; notant Pc la puissance de chauffe (indépendante du temps), on pose aussi C/PTT ceRM α+= .

3. Quel est le sens physique de TRM ? Montrer qualitativement que, lorsque le système fonctionne normalement ( K294TT cR == ), la température T du local est une fonction périodique du temps. Montrer alors que l'intervalle (D) des valeurs possibles de TR est θθ −≤≤+ RMRe TTT . Calculer numériquement l’intervalle (D)

pour kW15Pc = et K1,0=θ .

4. Exprimer la période τ et donner sa valeur numérique pour Tc = 294 K.

5. On note δt la durée, au sein de la période τ, pendant laquelle le système de chauffage est actif. Etablir l'expression du facteur de forme de la source τδη /t= . Calculer sa valeur numérique. En déduire la puissance moyenne de chauffe ( K294TT cR == ).

6. Que se passe-t-il si, la température de régulation étant toujours fixée à K294TR = , la température extérieure s'abaisse de K281Te = à K271T '

e = ? Que devient alors la température du local en régime stationnaire ?

Solution :

1. Entre les instants t et t + dt, la température du local varie de T à T + dT et le bilan

d’énergie (purement thermique ici) s’écrit, pour le local :

dt)TT(CdTC e−α−= soit dtTT

dT

e

α−=−

Par intégration, on en déduit

∆=α

ef

ec

TT

TTln

t

1, soit numériquement 1h32,0 −=α .

2. Pour que la température du local reste constante (égale à K294Tc = ), il est

nécessaire que la puissance de chauffe Pc,0 compense rigoureusement la puissance

thermique perdue par convection, soit :

kW5,11W10.15,1)TT(CP 4ec0,c ==−α=

3. Lorsque la puissance de chauffe Pc est maintenue suffisamment longtemps pour

que le régime stationnaire soit atteint (indépendant du temps), la température du local

atteint une valeur constante limite, notée l

T , donnée par :

)TT(CP ec −α=l

soit C/PTTT ceRM α+==l

TRM apparaît ainsi comme étant la température maximale atteinte par le local lorsqu’on

lui fournit une puissance de chauffe Pc. Avec kW15Pc = , K298TRM = .

Le schéma ci-dessous montre qualitativement que la température du local est une

fonction périodique du temps (de période τ, déterminée à la question suivante).

Page 38: Thermodynamique - Free

152 Chapitre 3

TC − θ → TC + θ

Pc

TC + θ → TC − θ

Pas de chauffage

Durée de la 1ère phase : δt Durée de la 2ème phase : (τ − δt)

Période τ

Convection Convection

Par ailleurs, la température minimale du local est nécessairement la température

extérieure Te alors que la température maximale est TRM. Par conséquent, la valeur

minimale de la température de régulation TR est θ+eT , alors que la valeur maximale

sera θ−RMT .

Numériquement, l’intervalle de variations de la température de régulation TR est

[ ]K9,297;K1,281)D( = .

4. Un bilan thermique appliqué au local lors de la 1ère

phase, entre les instants t et

t + dt s’écrit :

CdTdt)TT(CdtP ec =−α− d’où )TT()C/P(

dT1dt

ec −−αα=

Si δt représente la durée de cette 1ère

phase :

( )[ ] θ+

θ−

θ+

θ−

−−αα

−=−−αα

=δ ∫ c

c

c

c

T

Tec

T

T ec

)TT()C/P(ln1

)TT()C/P(

dT1t

Soit :

θ−−

θ+−

α=

−θ+−α

−θ−−α

α=δ

cRM

cRM

ecc

ecc

TT

TTln

1

)TT()C/P(

)TT()C/P(ln

1t

Un même bilan thermique réalisé lors de la 2ème

phase donne :

CdTdt)TT(C e =−α− soit eTT

dT1dt

−α−=

D’où, par intégration entre les instants δt et τ :

∫∫θ−

θ+

τ

δ −α−=

c

c

T

T et TT

dT1dt soit

−θ−

−θ+

α=δ−τ

ec

ec

TT

TTln

1t

La période τ s’en déduit :

−θ−

−θ+

α+

θ−−

θ+−

α=τ

ec

ec

cRM

cRM

TT

TTln

1

TT

TTln

1

Soit :

−θ−

−θ+

θ−−

θ+−

α=τ

ec

ec

cRM

cRM

TT

TT.

TT

TTln

1

Page 39: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 153

Numériquement, avec Tc = 294 K, TRM = 298 K, Te = 281 K et θ = 0,1 K, on obtient

min12h2,0 =≈τ .

5. L’inverse du facteur de forme se calcule facilement :

θ−−

θ+−

−θ−

−θ++=

δ

τ=

η cRM

cRM

ec

ec

TT

TTln

TT

TTln1

t

1

Soit, numériquement, 31,1/1 =η d’où 76,0=η . La puissance moyenne cP de

chauffe vaut :

kW5,11PtP

période

périodeunesurreçueénergieP c

cc =η=

τ

δ=

τ

τ=

On remarque que kW5,11PP 0,cc == , où Pc,0 représente la puissance de chauffe qui

permettait, lorsque le chauffage marchait en permanence, d’obtenir une température

constante de 294 K au sein du local. L’intérêt de la régulation est double :

• La température du local peut être choisie dans un large domaine calculé à la question

(3), [ ]K9,297;K1,281)D( = et apte à satisfaire tout consommateur exigeant.

• Le choix d’une puissance de chauffe supérieure à Pc,0 (puisque kW15Pc = ) permet

d’anticiper les variations de la température extérieure Te. En particulier, tant que celle-

ci reste supérieure à K277C/PT cc =α− , la température du local pourra être

maintenue à la température escomptée de 294 K.

6. La température maximale atteinte en régime stationnaire vaut désormais

K288C/PTT c'e

'RM =α+= . Par conséquent, la température de régulation n’est

désormais jamais atteinte et le chauffage, qui pourtant marche en permanence, ne peut

fournir guère mieux qu’une température de 15°C ! Il semble alors judicieux de

changer de chaudière tout en améliorant l’isolation du local à chauffer !

L’EXPERIENCE DE RÜCHARDT

Gaz parfaits, loi de Laplace

Enoncé :

La méthode de Rüchardt permet de déterminer le rapport γ = CP / CV des capacités thermiques d’un gaz parfait à pression et à volume constants, en étudiant (voir figure) le mouvement d’une bille dans un tube en verre. La bille métallique, de diamètre très voisin de celui du tube, se comporte comme un piston étanche. On néglige les frottements. Lorsqu’on lâche la bille dans le tube de section s, on observe des oscillations autour d’une position d’équilibre. La méthode consiste à mesurer la période des oscillations τ de la bille dans le tube ou, ce qui est équivalent, la période τ des oscillations de la pression de l’air contenu à l’intérieur de la bouteille. Pour cela, on enregistre la pression à l’aide d’un capteur de pression pendant ≈ 25 s. L’air est assimilé à un gaz parfait.

Page 40: Thermodynamique - Free

154 Chapitre 3

On note x la position du centre de la bille à l’instant t (l’origine x = 0 est choisie à la position d’équilibre de la bille) ; T et P désignent la température et la pression de l’air à l’intérieur de la bouteille.

Données : m = 20 g (masse de la bille), P0 = 1 bar et T0 = 293 K (pression et température de l’air atmosphérique), s = 2 cm 2 (section intérieure du tube), g = 9,8 m.s − 2 (champ de pesanteur terrestre) et V0 = 10 L (volume total, pour x = 0).

xur0

x

Capteur depression

Bouteille de10 L

Air (gazparfait)

Bille

Tube

(T,P)

(T0,P0)

Air atmosphérique

O

1. Citer quelques exemples de méthodes de mesures de pression.

2. En appliquant le théorème du centre d’inertie à la bille, établir l’équation différentielle du mouvement de la bille. Quelle est la pression Péq à l’équilibre ?

3. D’un point de vue thermodynamique, les compressions et détentes du gaz à l’intérieur de la bouteille sont considérées comme pratiquement réversibles et adiabatiques. Les écarts de pression et de volume étant faibles, on approxime dV par V − V0 = sx et dP par P − Péq. En déduire alors P − Péq en fonction de x.

4. Déterminer l’équation différentielle vérifiée par la variable x. Quelle est la période τ des oscillations de pression ? On mesure τ = 1,2 s. Déterminer la valeur de γ. Commenter la valeur obtenue. Quels peuvent être les problèmes d’ordre expérimental rencontrés ?

Solution :

1. Les méthodes de mesures de pressions sont très nombreuses et diffèrent selon le

domaine de pressions que l’on veut mesurer (qui peut s’étendre des basses pressions,

bar10 13−≈ , aux hautes pressions, bar104≈ ). La mesure des pressions moyennes

(quelques dixièmes de bar à quelques bars) peut s’effectuer à partir de manomètres à

dénivellation qui consistent à équilibrer une colonne de liquide (comme le baromètre

de type Torricelli ou celui de Huygens, dont le principe est donné page 116). Les

baromètres anéroïdes (c’est-à-dire sans liquide) permettent également la mesure de ces

pressions. La surpression (ou la dépression) à mesurer produit sur une membrane

métallique élastique une déformation plus ou moins grande, que l’on amplifie par un

système de leviers qui agit, par exemple, sur une aiguille indicatrice. C’est un

instrument à lecture directe, étalonné par comparaison avec un baromètre à mercure.

Les baromètres vendus dans le commerce sont très souvent basés sur ce principe.

Afin de réaliser un capteur de pression pouvant être utilisé dans l’expérience proposée

dans cet exercice, il est nécessaire de transformer l’effet d’une contrainte de pression

en un signal électrique pouvant être acquis par un ordinateur. L’utilisation d’une

Page 41: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 155

« jauge de contrainte » permet de réaliser un tel capteur ; une jauge de contrainte est

constituée d’un dépôt semi-conducteur placé sur un substrat mince. Soumis à une

surpression ∆P, le substrat se déforme entraînant une variation de résistance de la

jauge, fonction de ∆P, qui peut être mesurée par l’intermédiaire par exemple d’un pont

de Wheastone (voir l’exercice « Régulation automatique de température ; utilisation

d’une thermistance », page 82). Après étalonnage du pont, on peut en déduire ∆P à

partir d’une simple mesure de résistance.

Manomètre anéroïde (à gauche) et manomètre enregistreur (à droite) : l’élément sensible est une capsule dont les déformations élastiques, en fonction des variations de pression,

sont amplifiées. La capsule est reliée à un stylet encreur qui laisse une inscription sur une

feuille millimétrée effectuant un tour hebdomadaire.

Certains corps piézo-électriques comme le quartz par exemple, peuvent être utilisés

comme capteurs de pressions ; en effet, l’apparition d’une tension électrique aux

bornes de ces corps par application d’une contrainte ∆P, surpression ou dépression

(effet piézo-électrique) peut être mesurée et fournir, après étalonnage préalable, une

mesure de ∆P.

2. Le théorème du centre d’inertie appliqué à la bille dans le référentiel du

laboratoire supposé galiléen s’écrit 0ffgmamrrrr

++= , avec xuxar

&&r

= (accélération de

la bille), xumggmrr

−= et où fr

et 0fr

désignent les forces de pression exercées

respectivement par l’air dans la bouteille et l’air atmosphérique sur la bille. La force

exercée par l’un des deux gaz (air dans la bouteille ou air atmosphérique) est, en

norme, de la forme (Pression).(Section du tube). Ce résultat se démontre de la manière

suivante :

La demi-sphère supérieure (Σ) est soumise, toute entière, à la pression atmosphérique

P0. La force exercée par l’air atmosphérique s’écrit alors :

Page 42: Thermodynamique - Free

156 Chapitre 3

∫∫Σ

−=)(00 ndSPf

rr

où nr

est le vecteur unitaire normal à dS, orienté vers

l’extérieur de (Σ). Par raison de symétrie, 0fr

est parallèle

au vecteur unitaire xur

. Il suffit donc d’intégrer la seule

coordonnée selon l’axe (Ox), qui vaut :

∫∫Σ

−==)(

x0x00 u.ndSPu.ffrrrr

Or, xu.ndSrr

représente l’aire de la projection dS’ de la

surface élémentaire dS sur le plan équatorial (π) de la

bille. Comme s'dS)(

=∫∫π

, il vient finalement sPf 00 −= .

Par conséquent, en projection sur l’axe (Ox), on obtient finalement l’équation

différentielle du mouvement de la bille :

sPPsmgxm 0−+−=&& soit ( )s/mgPssPxm 0 +−=&&

A l’équilibre, 0x =&& et la pression Péq vaut s/mgPP 0éq += ; l’équation précédente

peut alors s’écrire sous la forme :

( )éqPPsxm −=&&

Le terme ( )éqPPs − apparaît comme une force de rappel ; en effet, lorsque la bille est

au dessus de sa position d’équilibre O, la force ( ) 0PPs éq <− , tendant à ramener la

bille vers O. Lorsque la bille est en dessous de sa position d’équilibre, alors

( ) 0PPs éq >− et la bille est de nouveau attirée vers O.

3. On suppose que la bille oscille suffisamment rapidement pour que l’air compris

dans la bouteille n’ait pas le temps de recevoir de transfert thermique de la part de

l’extérieur (mais néanmoins suffisamment lentement pour que cette transformation

puisse être considérée comme étant réversible !). Au bout du compte, la

transformation est considérée comme adiabatique réversible (soit isentropique). Par

conséquent, la loi de Laplace est applicable et s’écrit γγ = 0éq VPPV , ou encore, sous

forme différentielle :

0V

dV

P

dP=γ+

Si l’on assimile dV à sx et dP à éqPP − , alors, au voisinage de V0 et de Péq :

0V

sx

P

PP

0éq

éq=γ+

− soit éq

0

éq PV

sxPP γ−=−

4. L’équation différentielle du mouvement de la bille devient alors :

( )

γ−=−= éq

0

éq PV

sx

m

sPP

m

sx&& soit x

mV

Psx

0

éq2

γ−=&&

x

Air à la

pression P0

Tube

Bille

(Σ)

(ππππ)

dS

dS’

nr

Oxu

r

x

Page 43: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 157

C’est l’équation différentielle caractéristique d’un oscillateur harmonique de pulsation

0éq2

0 mV/Psγ=ω et de période éq2

00 Ps/mV2/2 γπ=ωπ=τ . Le coefficient γ

s’exprime donc en fonction de la période mesurée des oscillations de pression dans la

bouteille :

)s/mgP(s

mV4

Ps

mV4

022

02

eq22

02

π=

τ

π=γ

Application numérique : on trouve 36,1≈γ . La valeur expérimentale obtenue est

conforme à la valeur théorique attendue (soit 4,15/7 ==γ ) pour l’air qui est composé

de molécules diatomiques (dioxygène et diazote).

La méthode expérimentale proposée dans cet exercice a été développée initialement

par le physicien Rüchardt en 1929. Cette méthode a ses limites car elle repose sur trois

hypothèses (gaz assimilé à un gaz parfait, frottements négligeables entre la bille et le

tube de la bouteille et transformations adiabatiques réversibles du gaz17

) qui ne sont

pas nécessairement vérifiées. Néanmoins, elle fut améliorée dans les années qui

suivirent et permit alors d’obtenir de très bons résultats expérimentaux proches des

résultats théoriques attendus comme, par exemple, 659,1=γ pour l’argon (gaz

monoatomique), 404,1=γ pour l’air et 300,1=γ pour le dioxyde de carbone (gaz

triatomique).

LE LUDION

Gaz parfaits, loi de Laplace

Enoncé :

Un ludion est un petit personnage (P) solide, solidaire d’une petite sphère (S) imperméable de volume variable, renfermant de l’air ; il est placé dans une éprouvette cylindrique verticale (C), de hauteur très supérieure aux dimensions du ludion (les échelles ne sont pas respectées sur la figure), remplie d’eau sur une hauteur h et fermée dans sa partie supérieure par une membrane souple imperméable (Σ). Lorsqu’on n’appuie pas sur la membrane, le ludion est en équilibre en un point voisin de la surface de l’eau (figure (1)). Lorsqu’on appuie sur la membrane (Σ), on constate que le ludion tombe au fond de l’éprouvette (figure (2)). On se propose d’interpréter sommairement cette observation.

17 On pourra consulter l’article « Aux confins de la mécanique et de la thermodynamique à travers

l’expérience de Rüchardt », paru dans le numéro de novembre 1998 du BUP (Bulletin de l’Union des

Physiciens), qui présente une discussion critique de l’expérience de Rüchardt réalisée avec des moyens

actuels.

Page 44: Thermodynamique - Free

158 Chapitre 3

Figure (1) Figure (2)

zur

gr

Personnage (P)

Sphère souple(S) remplie d’air

Membranesouple (Σ)

Interface air-eau (z = 0)

Air (A) à lapression Pa1 Membrane

souple (Σ)Air (A) à la

pression Pa2

eau

Eprouvette

0

z

h

Le référentiel du laboratoire est supposé galiléen et le champ de pesanteur zuggrr

=

est uniforme avec 2s.m10g −= . Un point M dans l’eau est repéré par sa cote z, comptée positivement sur la verticale descendante, l’origine étant prise à l’interface air-eau supposée fixe. On note P1(z) la pression dans l’eau lorsqu’on n’appuie pas sur la membrane ; on note P2(z) sa valeur lorsqu’on appuie sur la membrane. L’eau est supposée incompressible et homogène, de masse volumique 33 m.kg10 −=µ .

L’air contenu entre l’eau et la membrane (Σ) forme un système fermé (A). Lorsqu’on n’appuie pas sur la membrane, l’air contenu dans (A) est en équilibre dans l’état E1 ; il

occupe un volume initial 3a cm100V

1= , sa température vaut K300T

1a = et sa

pression est égale à bar0,1P1a = . Lorsqu’on appuie sur la membrane, l’air contenu

dans (A) atteint un nouvel état d’équilibre E2 ; sa pression prend la valeur bar0,2P

2a = , sa température devient 2aT et le volume occupé devient

2aV .

L’air, contenu dans la sphère (S) ou dans le système (A) est assimilé à un gaz parfait

de masse molaire 1mol.g29M −= , dont le rapport des capacités calorifiques à

pression et à volume constants vaut 40,1C/C vp ==γ . On rappelle la valeur de la

constante des gaz parfaits, 11 mol.K.J31,8R −−= .

1. Champ de pression dans l’eau : on considère le dispositif en l’absence de ludion, c’est-à-dire plus précisément lorsqu’on remplace le ludion immergé par un volume équivalent d’eau. Exprimer à l’équilibre, les pressions P1(z) et P2(z) dans l’eau en fonction de

1aP , 2aP , g, µ et z.

2. Mouvement du ludion : on admet que le champ de pression déterminé à la question précédente est effectivement le champ de pression en présence du ludion, que celui-ci soit au repos ou en mouvement. Lorsqu’on n’appuie pas sur la membrane, la sphère souple (S), solidaire du ludion, est immergée en équilibre, à la cote z = 0. Cette sphère, remplie d’air à la température K300T

1a = et à la pression

bar0,1P1a = occupe alors un volume VL = 1 cm 3.

On admet que lorsque le centre d’inertie G du ludion est à la cote z, on peut déterminer approximativement le volume de (S) en considérant que l’air qu’elle contient est à la pression uniforme P1(z) ou P2(z) suivant qu’on appuie ou non sur la membrane.

Page 45: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 159

a) En traduisant l’équilibre du ludion dans l’état initial et en négligeant le volume du personnage (P) devant celui de la sphère (S), calculer sa masse m.

b) En adoptant un modèle d’évolution adiabatique et réversible pour l’air contenu dans la sphère (S), exprimer son volume V(z) lorsqu’on appuie sur (Σ) et que le centre d’inertie G du ludion est à la cote z, en fonction de

1aP , 2aP , g, µ, z, γ et VL.

c) Etablir l'équation différentielle du deuxième ordre dont est solution la fonction z(t) en négligeant les frottements. En déduire la vitesse (dz / dt) en fonction de z et des données. Calculer la vitesse avec laquelle le ludion atteint le fond du récipient (z = h = 1 m).

d) Discuter brièvement en quoi le comportement du ludion serait qualitativement changé ou inchangé si sa masse diminuait de 5 %. Même question si elle augmentait de 5%.

Solution :

1. Dans le cas où la pression à la surface de l’eau est 1aP , la relation fondamentale

de l’hydrostatique des fluides ( gPgradr

µ=→

) donne directement, puisque l’eau est

incompressible, gzP)z(P1a1 µ+= . De même lorsque l’on appuie sur la membrane,

gzP)z(P2a2 µ+= .

2-a) Le ludion est soumis à son poids ( zumgr

) et à la poussée d’Archimède, force

égale au poids du volume d’eau déplacé et dirigée de bas en haut ( zL ugVr

µ− ). A

l’équilibre, 0ugVumg zLz

rrr=µ− et ainsi g1Vm L =µ= .

b) Dans l’état initial, le ludion occupe un volume VL lorsque la pression est 1aP . A la

cote z où la pression est 1a2 P)z(P > , le ludion occupe le volume LV)z(V < : la

poussée d’Archimède voit son intensité diminuer et le ludion se met effectivement en

mouvement vers le bas de l’éprouvette. Si l’on modélise la transformation

thermodynamique de l’air compris dans la sphère (S) du ludion par une transformation

adiabatique réversible, alors l’application de la loi de Laplace permet d’écrire :

γγ = )z(V)z(PVP 2La1 soit L

/1

a

aV

gzP

P)z(V

2

1

γ

µ+=

c) Le théorème du centre d’inertie, appliqué au ludion dans le référentiel du

laboratoire supposé galiléen, donne, en projection sur l’axe (Oz) :

g)z(Vmgzm µ−=&& soit gV

)z(Vgz

L

−=&&

Finalement, en utilisant l’expression de la loi de Laplace :

µ+−=

γ/1

a

a

gzP

P1gz

2

1&&

Page 46: Thermodynamique - Free

160 Chapitre 3

Afin d’obtenir la vitesse dt/dzz =& , on multiplie les deux membres de l’équation

précédente par z& . En remarquant que dt/)2/v(ddt/)2/z(dzz 22 == &&&& , il vient :

dzgzP

P1g2)v(d

/1

a

a2

2

1

µ+−=

γ

ou ∫

µ+−=

γz

0

/1

a

a2'dz

'gzP

P1g2v

2

1

Soit :

( )

z

0

11

a

aa

z

0

11

a/1

a

2

'gzP

P

g

P

1'zg2'gzP

g

1

1P'zg2v

2

11

21

µ+µ−γ

γ−=

µ+

µ−γ

γ−=

−γ

−γ

Et finalement :

µ+µ−γ

γ−=

−γ

−γ

11

a

a

11

a

aa2

2

1

2

11

P

P

gzP

P

g

P

1zg2v

Numériquement, au fond du récipient ( m1hz == ), la vitesse est 1s.m8,2v −= . Dans

la pratique (présence de frottements), elle est évidemment plus faible !

d) Si la masse du ludion diminuait légèrement (par exemple de 5%), le ludion serait

partiellement immergé initialement mais continuerait à s’enfoncer dans l’eau lors de la

compression de la membrane. Par contre, si sa masse devait augmenter, le ludion

tomberait au fond de l’éprouvette alors même que la membrane n’est pas comprimée.

FORMATION D’UN COURANT ASCENDANT ET D’UN NUAGE

Gaz parfaits, loi de Laplace

Enoncé :

Les phénomènes météorologiques ont des origines multiples ; une compréhension complète nécessite de prendre en compte de nombreux bilans d’échange (rayonnement, cycle de l’eau, …). Toutefois, un certain nombre de phénomènes sont uniquement dus au déplacement adiabatique de masses d’air. Cet exercice se propose d’étudier la formation d’un courant ascendant d’air atmosphérique et de présenter qualitativement le phénomène de formation d’un nuage.

L'air qui se comporte comme un gaz parfait (de masse molaire 1mol.g29M −= et de

capacités thermiques massiques cP et cV constantes, avec 4,1c/c VP ==γ ) est supposé sec. Un point de l'atmosphère est repéré par ses coordonnées cartésiennes dans un trièdre orthonormé (Oxyz), tel que l'axe (Oz) coïncide avec la verticale ascendante, la cote z étant prise au niveau de la mer. Le module supposé constant de l'accélération de la pesanteur est 2

0 s.m8,9g −= .

On appelle P0 et T0 la pression et la température au niveau de la mer et P et T la pression et la température à la cote z (avec bar1P0 = et K288T0 = ).

Page 47: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 161

1. Des relevés expérimentaux montrent qu'en l'absence de mouvement des masses d'air, la température est fonction affine de l'altitude z, pour z variant de 0 à 8 000 km, suivant la loi zT)z(T 0 λ−= . Montrer que P et T à l'altitude z sont liées par la relation,

appelée loi de nivellement barométrique, q00 )P/P(TT = et déterminer l’exposant q

en fonction de M, g0, λ et R (constante des gaz parfaits, 11 mol.K.J31,8R −−= ).

Calculer numériquement q sachant que 13 m.K10.50,6 −−=λ .

2. L'état d'équilibre étudié précédemment n'est possible que si les isothermes et les isobares coïncident avec les équipotentielles du champ de pesanteur, donc ici avec les surfaces d'équation z = cste. Si, par suite d’hétérogénéités du sol, celui-ci présente des écarts de température d'un point à un autre, l'air qui surmonte ces terrains s'échauffe différemment et se met en mouvement. On se propose d'étudier de façon très simplifiée la formation d'un courant ascendant.

On suppose que l'air est localement, à l'altitude z et à la verticale du point Q (voir figure précédente), plus chaud que l'air avoisinant. Des photographies en infrarouge montrent que ce gaz se détache verticalement sous forme d'une « bulle ». Tout se passe comme si une certaine poche de gaz était limitée par une enveloppe souple et non tendue. Cette « bulle » de gaz, que l'on notera (B), évolue ensuite sans échanger de matière ni de chaleur avec l'extérieur, la pression de la bulle restant égale à celle de l'air environnant à la même altitude. On supposera que la température de l'air environnant reste toujours fonction affine de la température ( zT)z(T 0 λ−= ).

a) On note PB, TB et ρB la pression, la température et la masse volumique du gaz emprisonné dans la bulle ; TA et ρA la température et la masse volumique de l'air environnant à la même altitude. Montrer que la bulle s'élève si AB TT > .

b) Le gaz emprisonné dans la bulle subit donc une transformation adiabatique que l'on supposera réversible. On appelle T1 la température du gaz dans la bulle à l'altitude de sa formation z1 et P1 la pression correspondante. Exprimer TB en fonction de T1, P1 et PB.

c) Montrer qu'il existe une altitude plafond z2 pour l'ascension de la bulle. On note T2 et P2 la température et la pression de la bulle lorsqu'elle arrive à cette altitude. Calculer numériquement T2 et P2 pour T1 = 280 K et z1 = 2 km. En déduire la valeur de l'altitude plafond z2 à laquelle se stabilise la bulle.

3. L'air étant supposé maintenant humide (mélange d'air sec et de vapeur d'eau), montrer comment l'on pourrait expliquer qualitativement la possibilité de formation d'un nuage au cours de l'ascension de cette bulle.

Solution :

1. La réponse à cette question a été donnée dans l’exercice intitulé « Radiosondage

par ballon sonde », page 142. La pression P est reliée à la température selon la loi : ηη

=

λ−=

0

0

0

00

T

)z(TP

T

zTPP avec 26,5

R

Mg 0 =λ

x

y

z

Bulle (B)

Q

O

z0 uggrr

−=

zur

Page 48: Thermodynamique - Free

162 Chapitre 3

Soit encore, avec 19,0/1q =η= , 19,000

q00 )P/P(T)P/P(TT == .

2-a) La bulle va s’élever si la poussée d’Archimède z0AA uVgfrr

ρ= (où V désigne

le volume de la bulle à l’altitude z) est, en norme, supérieure à la norme du poids de la

bulle z0B uVgr

ρ− . Par conséquent, BA ρ>ρ

(la bulle est moins dense que l’air

environnant). La masse volumique et la

pression d’un gaz parfait étant reliées par

l’équation d’état RT/PM=ρ on en déduit,

en admettant que la pression de la bulle reste

égale à celle de l'air environnant à la même

altitude, que AB TT > .

b) La loi de Laplace s’écrit, en fonction des variables (T,P), sous la forme :

γ−γγ−γ = 111

1BB PTPT soit 1

1

B

1B T

P

PT

γ

γ−

=

On note, dans la suite, 29,0/)1(a −=γγ−= .

c) La température de la bulle TB et celle de l’air environnant TA varient en fonction de

la pression locale (notée dans la suite P) à l’altitude z selon les expressions :

1

a

1

B TP

PT

= et 0

q

0

A TP

PT

=

Ces deux températures diminuent avec l’altitude. En différentiant de manière

logarithmique ces deux expressions, il vient :

0P

dP29,0

P

dPa

T

dT

B

B <=−= et 0P

dP19,0

P

dPq

T

dT

A

A <==

La diminution de la température de la bulle avec la pression est donc plus importante

que celle de la température de l’air environnant ; à l’altitude de formation de la bulle,

soit km2z1 = , la température environnante était 1101A TK275zTT <=λ−= . Au fur

et à mesure de l’ascension de la bulle, la température de celle-ci diminue plus vite que

celle de l’air environnant, jusqu’à atteindre une altitude « plafond » pour laquelle les

deux températures TA et TB deviennent identiques.

Lorsque la bulle est arrivée à l’altitude plafond z2, on peut alors écrire, en notant T2 et

P2 la température et la pression locales :

1

a

1

22 T

P

PT

= ; 0

q

0

22 T

P

PT

= ; 202 zTT λ−=

Par conséquent, en éliminant la pression P à partir des deux premières équations :

0

q/1

0

21

a/1

1

2 PT

TP

T

T

=

soit finalement qa

q

1qa

a

0

qa

aq

0

12 TT

P

PT

+++

=

zur

x

y

z

Bulle (B)

Q

O

z0 uggrr

−=

z0B u)Vg(r

ρ−

z0AA u)Vg(frr

ρ=

Page 49: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 163

Numériquement, avec bar78,0P)T/T(P 0q/1

01A1 == , il vient K265T2 = . On en

déduit ensuite bar65,0P)T/T(P 0q/1

022 == et km5,3/)TT(z 202 ≈λ−= .

Courant

ascendant

Sol surchauffé

Refroidissement

Condensation

Courant

descendant

3. La pression partielle de la vapeur d’eau au sein de la bulle ainsi que la pression

de vapeur saturante de l’eau diminuent toutes les deux avec la température. Lorsque

ces deux pressions deviennent identiques, apparaissent des gouttelettes de liquide en

suspension dans l’atmosphère : un nuage s’est formé ! La figure ci-dessus de gauche

représente l’apparition d’un soulèvement d’air chaud par convection thermique. Ce

phénomène est typique en été ; il apparaît surtout en cours d’après-midi lorsque le sol

est bien chauffé par le Soleil et conduit à la formation de nuages de beau temps, les

cumulus.

La figure de droite montre, quant à elle, l’apparition d’un nuage de condensation à

l’ouverture d’une bouteille. En effet, quand on décapsule par exemple une bouteille de

bière, le gaz dans le goulot se détend alors rapidement de manière pratiquement

adiabatique : la température diminue brutalement, entraînant la condensation de la

vapeur d’eau présente dans le goulot en un brouillard constitué de minuscules

gouttelettes.

MOTEUR A REACTION

Applications des 1er

et 2nd

principes

Enoncé :

Dans un moteur à réaction, un gaz (assimilé à l’air supposé parfait) parcourt un cycle que l’on considérera tout d’abord comme étant réversible. Il pénètre dans le réacteur à la pression P1 et à la température T1 (état (1)). Il est ensuite comprimé adiabatiquement jusqu’à la pression P2 et la température vaut alors T2 (état (2)). Il rentre alors dans une chambre de combustion où sa température passe de T2 à T3, la pression restant égale à P2 (la sortie de la chambre de combustion est représentée par l’état (3)). Le gaz subit ensuite une détente adiabatique dans une turbine jusqu’à P4 et T4 (état (4)). Cette détente est telle que la puissance fournie à la turbine compense exactement celle que consomme le compresseur entre les états (1) et (2). Enfin, le gaz se détend dans une tuyère adiabatique sans

Etagecompresseur

Chambre decombustion

Etageturbine-tuyère

Tuyère Schéma d’un moteur à réaction.

Page 50: Thermodynamique - Free

164 Chapitre 3

parties mobiles jusqu’à P1 et T5 (état (5)). Le gaz est rejeté avec la vitesse c (ce qui assure la propulsion) dans l’atmosphère extérieure où il se refroidit à la pression constante P1 de T5 à T1. On considère que la vitesse du gaz est partout négligeable sauf à la sortie de la tuyère.

Données numériques : K290T1 = , bar1P1 = , 5P/P 12 = . La température du gaz à

l’entrée de la turbine est K3001T3 = . L’air est considéré comme étant un gaz

diatomique de masse molaire 1mol.g29M −= . La constante R des gaz parfaits vaut 11 mol.K.J31,8R −−= .

Les applications numériques demandées sont relatives à l’unité de masse (ici, 1 kg) et les grandeurs extensives correspondantes seront notées par des lettres minuscules (sm pour l’entropie, hm pour l’enthalpie, ecm pour l’énergie cinétique macroscopique,…).

1-a) Quelle est l’équation d’une transformation isobare réversible (de pression P1) dans le diagramme entropique (T,sm) ? Comment se situe l’isobare P2 par rapport à l’isobare P1 si 12 PP > ?

b) Représenter l’allure du cycle dans le diagramme de Clapeyron (P,vm) puis dans le diagramme entropique (T,sm).

Dans les questions suivantes, on établira d’abord l’expression littérale puis on donnera la valeur numérique des résultats demandés.

2. Déterminer l’expression de T2 en fonction des données. Quelle est l’énergie fournie à l’unité de masse de gaz qui traverse le compresseur ?

3. Quels sont les échanges d’énergie par unité de temps et par unité de masse dans la chambre de combustion ?

4. Déterminer T4 et T5. Quelle est la vitesse c du gaz à la sortie de la tuyère ?

5. Quel est le rendement ρ du moteur ?

6. En réalité, la tuyère n’a pas un fonctionnement réversible. Le gaz sort de la

tuyère à une température '5T . On définit le rendement de la tuyère par rapport à

l’isentropique par %90)hh/()hh( 4,m5,m4,m'

5,m =−−=η .

a) Quelle est alors la nouvelle température de sortie '5T des gaz de la tuyère ?

b) Quelle est la nouvelle vitesse de sortie c’ des gaz ? Calculer le nouveau rendement 'ρ du cycle.

c) Quelle est la variation d’entropie massique du gaz à la traversée de la tuyère ?

Page 51: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 165

Solution :

1-a) L’entropie massique s d’un gaz parfait peut s’écrire,

en notant cP,m la capacité calorifique massique à pression

constante du gaz et M/Rr = :

cste)Pln(r)Tln(c)P,T(ss m,Pmm +−==

Par conséquent, l’équation dans le diagramme isentropique

(T,sm) d’une isobare (de pression P1) est :

m,Pm c/s

1m eC)s(TT ==

où C1 est une constante qui dépend de la pression P1 (et qui

augmente avec celle-ci). Les isobares correspondant aux deux pressions P1 et 12 PP >

sont représentées sur la figure ci-dessus.

P

vm

1

2 3

4

5P1

P2

P4

T

sm

1

2

T1

T2

T5

3

4

5

T4

b) Les allures, en coordonnées de Clapeyron (P,vm) et en coordonnées (T,sm), du cycle

suivi par l’air dans le moteur sont données ci-dessus.

2. La détente étant supposée réversible et adiabatique dans le compresseur,

l’application de la loi de Laplace permet de déterminer la température finale T2 :

γγ−γγ− = 2121

11 TPTP soit 1

1

2

12 T

P

PT

γ

γ−

=

Pour l’air, gaz diatomique, 5/7=γ et par conséquent, K3,459T2 = .

L’unité de masse d’air qui rentre dans le compresseur ne reçoit, de la part de celui-ci,

qu’un travail mécanique noté wm (avec 0w m > ). On considère à l’instant t le système

fermé constitué du gaz compris dans le compresseur et de la masse dm de gaz (dans

l’état P1 et T1) qui va rentrer, pendant l’intervalle de temps dt, dans le compresseur. A

l’instant t + dt, ce système est constitué de la même quantité de gaz comprise dans le

compresseur et de la même masse dm de gaz qui est sortie, étant désormais dans les

conditions P2 et T2. Le 1er principe appliqué à ce système (en négligeant l’énergie

cinétique macroscopique) s’écrit :

( ) ( )m2,m21,m1

1,mrcompresseuledansgaz2,mrcompresseuledansgaz

w)dm()vdm(P)vdm(P

u)dm(Uu)dm(U

+−=

+−+

T

sm

P1

P2 > P1

Page 52: Thermodynamique - Free

166 Chapitre 3

Avec :

• rcompresseuledansgazU , l’énergie interne

du gaz constamment contenu dans le

compresseur ; elle est constante en

régime stationnaire.

• um,1 et um,2 désignent les énergies

internes massiques et vm,1 et vm,2 les

volumes massiques de l’air dans les

états (1) et (2) respectivement.

• la quantité )vdm(P)vdm(P 2,m21,m1 − représente le travail des forces de pressions

extérieures au système, à l’entrée et à la sortie de la machine (encore appelé travail de

transvasement).

• Enfin, le transfert thermique reçu par le système est nul puisque, d’une part, le

compresseur est calorifugé et, d’autre part, il n’y a pas de transfert de chaleur par

conduction entre la masse qui rentre ou qui sort de la machine et son environnement

immédiat puisque les températures sont identiques (et égales à T1 ou T2).

En remarquant que mmm Pvuh += représente l’enthalpie massique, on aboutit

finalement au bilan énergétique suivant :

m1,m2,m whh =−

Sachant que l’enthalpie massique d’un gaz parfait est de la forme Tch m,Pm = (avec

2/r7c m,P = , où M/Rr = ), on en déduit l’expression du travail massique reçu par

l’air :

1

1

2

112m T1

P

Pr

2

7)TT(r

2

7w

=−=

γ

γ−

Numériquement, on trouve 1m kg.kJ8,169w −= .

3. Un bilan énergétique similaire à celui réalisé à la question précédente conduit à :

( )232,m3,mm TTr2

7hhq −=−=

où qm représente le seul terme énergétique reçu, sous forme de transfert thermique

massique, par l’air dans la chambre de combustion. Numériquement, on obtient 1

m kg.kJ2,843q −= .

4. Le travail massique 'mw reçu par l’air dans la turbine, opposé à celui reçu lors du

passage dans le compresseur, est par ailleurs donné par 3,m4,m'm hhw −= . Par

conséquent :

( ) ( )12m343,m4,m'm TTr

2

7wTTr

2

7hhw −−=−=−=−=

Soit :

Compresseur

Gaz en écoulement

P1 T1 P2 T2

Masse dm à l’instant t

A

B

A’

B’

Masse dm à l’instant t + dt

Page 53: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 167

K1311TTTT 1234 =+−=

La température T5 s’obtient à partir de la loi de Laplace :

γγ−γγ−γγ− == 5114

143

12 TPTPTP soit K821T

P

PT 3

1

1

25 =

=

γ

γ−

Le bilan énergétique dans la tuyère s’écrit maintenant, puisque l’énergie cinétique

macroscopique en sortie ecm,5 n’est plus négligeable (et avec des notations semblables

à celles de la question (2)) :

( ) ( ))vdm(P)vdm(P

u)dm(Ue)dm(u)dm(U

5,m14,m4

4,mtuyèreladansgaz5,cm5,mtuyèreladansgaz

−=

+−++

Soit, finalement :

( ) 0ehh 5,cm4,m5,m =+− d’où ( ) ( )454,m5,m5,cm TTr2

7hhe −−=−−=

Numériquement, 15,cm kg.kJ311e −= . La vitesse à la sortie de la tuyère valant alors

15,cm s.m789e2c

−== .

5. Le rendement ρ du moteur peut être défini de la manière suivante :

%37q

e

fournieénergie

récupéréeutileénergie

m

5,cm===ρ

6-a) L’enthalpie massique du gaz dans l’état (5’) s’écrit sous la forme

( ) 4,m4,m5,m'

5,m hhhh +−η= , d’où l’expression de la nouvelle température '5T :

( ) K852TTTT 445'5 =+−η=

b) Le bilan énergétique effectué lors de la traversée de la tuyère (supposée toujours

isolée thermiquement de l’extérieur) donne, en notant '5,cme la nouvelle énergie

cinétique à la sortie de la tuyère :

( ) 0ehh '5,cm4,m

'5,m =+− soit ( ) ( )4,m5,m4,m

'5,m

'5,cm hhhhe −η−=−−=

En remarquant que ( )4,m5,m5,cm hhe −−= , il vient :

15,cm

'5,cm kg.kJ9,279ee −=η= et 1s.m5,748c'c −=η=

Le nouveau rendement du moteur étant alors :

%3,33q

e

q

e

fournieénergie

récupéréeutileénergie'

m

5,cm

m

'5,cm

=ρη=η

===ρ

c) L’expression analytique de l’entropie massique d’un gaz parfait étant connue (voir

question (1-a)), la variation d’entropie massique du gaz à la traversée de la tuyère s’en

déduit directement :

=

=∆ →

4

1

4

'5

4

1

4

'5

m,P'54,mP

Plnr

T

Tlnr

2

7

P

Plnr

T

Tlncs

Page 54: Thermodynamique - Free

168 Chapitre 3

La pression à l’entrée de la tuyère P4 (égale à celle à la sortie de la turbine) est donnée

par la loi de Laplace (voir question (4)) :

γγ−γγ− = 4143

12 TPTP soit bar07,3P

T

TP 2

1

4

34 =

=

γ−

γ

On en déduit numériquement 11'54,m kg.K.J4,37s −−

→ =∆ . La tuyère étant isolée

thermiquement de l’extérieur (le terme d’entropie d’échange est nul), cette variation

d’entropie s’identifie à l’entropie de création Scr. On vérifie bien que, conformément

au 2nd

principe, 0Scr > : il y a eu création d’entropie par irréversibilité interne dans la

tuyère (viscosité du fluide et existence de forces dissipatives le long des parois de la

tuyère).

Complément : interprétation statistique de l'entropie

L’exemple de la détente de Joule-Gay-Lussac d’un gaz parfait permet de préciser, de

manière simple, l’interprétation statistique de

l’entropie. Cette détente peut se réaliser de la

manière suivante (voir figure) : un récipient

indéformable et adiabatique est divisé en

deux compartiments de volumes Vl et V2 par

une plaque de verre. Le compartiment (1)

contient n moles d'un gaz parfait à la

température Tl. Le compartiment (2) est vide.

On coupe l'électroaimant : la bille tombe et

casse la paroi de verre. Le gaz se détend

alors dans le volume V = Vl + V2 qui lui est offert. A l'équilibre, l'état final du gaz est

caractérisé par le volume V et par la nouvelle température T2.

La détente de Joule-Gay-Lussac est un phénomène irréversible : le gaz ne peut, sans

intervention extérieure, occuper le compartiment (1), en laissant (2) vide !

Calculs de ∆∆∆∆U et de ∆∆∆∆S :

Le gaz est isolé adiabatiquement et mécaniquement (parois rigides) de l'extérieur. Par

conséquent, le premier principe donne 0U =∆ . Une détente de Joule-Gay-Lussac se

fait donc à énergie interne constante, autrement dit :

)VV,T(U)V,T(U 21211 +=

Pour un gaz parfait, on déduit 21 TT = , puisque l'énergie interne d'un gaz parfait ne

dépend que de la température.

L'entropie d'un gaz parfait s'écrit, en variables T et V (pour n moles) :

∫ ++= cste)Vln(nRT

dT)T(Cn)V,T(S V

Par conséquent :

+=∆

1

21

V

VVlnnRS

On vérifie bien que ∆S > 0, puisque le gaz constitue un système isolé (principe

d’évolution, ∆S s’identifie à l’entropie de création).

Quelques définitions de physique statistique :

Electroaimant

Plaque de

verre

Bille

Gaz (V1,T1)

Vide (V2)

Page 55: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 169

• Etat macroscopique (ou macro-état) : un état macroscopique d'un système est défini

par la connaissance de paramètres macroscopiques mesurables. Par exemple, l'état

macroscopique d'un gaz est défini par la donnée de deux paramètres (appelés variables

d’état), tels que pression, volume ou température.

• Etat microscopique (ou micro-état) : un état microscopique d'un système est défini par

la connaissance de la position, de la vitesse, de l’énergie, …, à un instant donné, de

toutes les particules constitutives du système (par exemple, les molécules d’un gaz).

• Etats accessibles : soit un système ayant une énergie interne et un volume constants.

Ce système doit être nécessairement dans un état microscopique compatible avec les

contraintes macroscopiques imposées au système (énergie interne et volume) : un tel

état microscopique est appelé état accessible.

• Postulat fondamental de la physique statistique : tous les états microscopiques

accessibles d'un système isolé à l'équilibre sont équiprobables.

Entropie statistique et désordre moléculaire :

La détente de Joule-Gay-Lussac d'un gaz parfait permet en effet, de manière simple,

d'aboutir à la définition statistique de l'entropie. Comme la température reste constante,

le nombre d'états microscopiques accessibles par le gaz subit une variation due

uniquement à la modification du volume occupé par le gaz.

Soit )V( 1iΩ le nombre d'états microscopiques accessibles par le gaz, compte tenu des

contraintes macroscopiques V1 et T1, dans l'état initial (état (1) sur la figure ci-dessous).

Le nombre d'états microscopiques accessibles dans l'état final est noté )VV( 21f +Ω

(état (2)). La contrainte due au volume étant moins restrictive dans l'état final que dans

l'état initial, on a certainement :

)V()VV( 1i21f Ω>+Ω

V1

Vide (V2)

(1)

V1 + V2

(2) (2 bis)

V1

Vide (V2)

Déterminons la probabilité P pour que le gaz parfait occupe spontanément la partie

supérieure du récipient (de volume V1) dans l'état final (état (2bis)). La probabilité a

priori pour qu'une particule se trouve dans le volume V1 est )VV/(V 211 + . Par

conséquent, si N est le nombre de particules (supposées indépendantes) :

P

N

21

1

VV

V

+=

N est de l'ordre du nombre d'Avogadro (NA = 6,02.10 23

mol − 1

). Par conséquent,

P << 1 : le gaz a une probabilité pratiquement nulle de revenir dans son état initial (la

détente est irréversible).

La probabilité P peut s'exprimer en fonction du nombre d'états accessibles. Le postulat

fondamental de la physique statistique permet d'écrire que, dans l'état final, tous les états

accessibles sont équiprobables. Par conséquent, la probabilité de trouver le gaz dans

chacun de ses états accessibles vaut )VV(/1 21f +Ω . Ainsi P, qui est également la

Page 56: Thermodynamique - Free

170 Chapitre 3

probabilité pour que le gaz occupe, dans l'état final, l'un de ses )V( 1iΩ états accessibles

caractérisés par les paramètres macroscopiques V1 et T1, s'écrit :

P)VV(

)V(

)VV(

1)V(

21f

1i

21f1i

Ω=

+ΩΩ=

Par conséquent : N

21

1

21f

1i

VV

V

)VV(

)V(

+=

Ω

La variation d’entropie du gaz lors de la détente de Joule-Gay-Lussac, obtenue

classiquement au début de ce complément, peut s’écrire :

N

1

21

1

21

A1

21

V

VVlnk

V

VVln

N

NR

V

VVlnnRS

+=

+=

+=∆

où k = R / NA (où NA est le nombre d’Avogadro) est la constante de Boltzmann, égale à 123

K.J10.38,1−−

, soit finalement sous la forme :

Ω

+Ω=∆

)V(

)VV(lnkS

1i

21f

On définit alors l’entropie statistique18

par la relation :

)ln(kS Ω=

où Ω est le nombre d’états microscopiques accessibles à l’équilibre. Cette définition

introduite par Ludwig Boltzmann en 1876 et obtenue ici dans le cas particulier de la

détente de Joule-Gay-Lussac, est tout à fait générale. Elle permet de construire un pont

entre le monde microscopique (représenté par le nombre d’états microscopiques

accessibles Ω) et le monde macroscopique (représenté par la fonction entropie S,

préalablement définie notamment par l’étude des machines thermiques et, par exemple,

par l’impossibilité de transformer intégralement de la chaleur en travail dans une

machine thermique fonctionnant de manière cyclique).

18 Pour davantage de compléments sur l’entropie statistique, on pourra consulter l’ouvrage « Chaleur et

désordre, le deuxième principe de la thermodynamique » de P.W. Atkins, Pour la science (diffusion

Belin).

Page 57: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 171

L’entropie du bureau d’un étudiant se rapproche-t-elle plutôt de celle du bureau de

gauche ou de celle du bureau de droite ?

L’entropie apparaît ainsi, en quelque sorte, comme une mesure du degré de désordre

moléculaire (ou particulaire) d’un système. Ce système sera d’autant plus désordonné

(et donc son entropie d’autant plus élevée) que le nombre d’états microscopiques

accessibles sera grand ; autrement dit, plus l’entropie d’un système augmente et plus la

structure microscopique de celui-ci devient indéterminée.

Par ailleurs, le 2nd

principe est un principe d’évolution : il stipule que la transformation

qui, pour un système isolé thermiquement, correspond au passage à un nouvel état

d’équilibre après suppression d’une contrainte, a pour effet d’augmenter l’entropie du

système et donc le désordre de celui-ci ( if Ω>Ω ). On peut ainsi dire que les

transformations spontanées sont celles qui s’effectuent vers les états les plus probables,

même si, au niveau microscopique, aucune transformation inverse n’est impossible,

mais simplement franchement improbable !

CENTRALE THERMO-SOLAIRE EXPERIMENTALE A

ACCUMULATION Applications des 1

er et 2

nd principes, changements d’états

Enoncé :

Le principe d’une centrale thermo-solaire est le suivant : le rayonnement solaire, concentré par un grand miroir sphérique, apporte de l’énergie thermique à une chaudière qui sert de source chaude à un moteur ditherme entraînant un générateur électrique.

On admet qu’au niveau du sol, une surface Σ orientée perpendiculairement aux rayons solaires reçoit, du Soleil, une puissance par rayonnement PR égale à Σπ0 , où

20 m.kW1 −=π .

1. Etude de la concentration du rayonnement solaire : la concentration du rayonnement solaire est réalisée par un grand miroir sphérique concave, de sommet S0, de centre C, de rayon de courbure 00 CSR = et de rayon d’ouverture c (le rayon d’ouverture est le rayon de base de la calotte sphérique effectivement réfléchissante). Ce miroir est orientable, si bien que le centre S du Soleil est constamment situé sur son axe principal (Cx). On se place dans les conditions de Gauss. On donne R0 = 40 m et c = 5,6 m.

Page 58: Thermodynamique - Free

172 Chapitre 3

Vers lecentre S du

Soleil S0C

c

Miroir

x

La photographie représente le 1er four solaire français (dispositif dont l’élément

essentiel est un miroir concave qui concentre le rayonnement solaire et permet

d’obtenir des températures très élevées, à usage expérimental ou industriel) construit en 1947 à Mont-Louis, dans les Pyrénées orientales.

a) Sur la figure, ne sont représentés que des rayons parallèles à l’axe optique. Exprimer en fonction de aS (rayon du Soleil) et D (distance Soleil-Terre) l’inclinaison maximale α par rapport à l’axe optique des rayons tombant sur le miroir. Faire l’application numérique, avec m10.1,7a 8

S = et m10.50,1D 11= .

b) Préciser la position du plan (P) sur lequel se formera l’image géométrique du Soleil et réaliser la construction géométrique de cette image. Quel est son rayon a’ ? Le miroir étant parfaitement réfléchissant, quelle est la puissance rayonnée PR incidente sur le plan (P) au niveau de l’image du Soleil ? On néglige la faible partie du faisceau incident qui aura été arrêtée avant réflexion par (P).

2. (P) est en fait la paroi d’une chaudière (Ch) dont la température TC est constante et qui joue le rôle de source chaude pour un moteur ditherme dont la source froide est l’atmosphère de température T0. Ce moteur, supposé fonctionner de manière réversible, évolue continûment alors que (P) n’est éclairée par le Soleil qu’environ 1 / 3 du temps, soit 8 heures par jour. La chaudière (Ch) doit donc stocker l’énergie thermique durant l’insolation afin de pouvoir la restituer la nuit (et la puissance fournie par le moteur est constante).

Pour ce faire, (Ch) est constituée d’une masse M d’un mélange solide-liquide d’un même corps pur (du nitrate de potassium) : on suppose que ce mélange évolue à pression constante et que sa température est constante égale à la température TC = 740 K de l’équilibre solide-liquide. On note mL la masse de liquide dans (Ch). L’enthalpie massique de fusion de ce corps pur est notée Fl ( 15

F kg.J10.6,2 −=l ).

Sur une journée, toute l’énergie thermique reçue du Soleil par (Ch) est intégralement transférée au moteur.

a) Quelle est la puissance thermique moyenne PC fournie par (Ch) au moteur en fonction de PR ? En déduire la puissance mécanique moyenne PM du moteur en fonction de PR, T0 et TC.

b) En effectuant pendant l’intervalle de temps dt un bilan d’enthalpie sur (Ch), déterminer la variation dmL / dt de la masse de liquide en fonction de PR et Fl , d’une part durant l’insolation et d’autre part hors insolation. On suppose que l’insolation a lieu quotidiennement entre les dates 8 h et 16 h. Donner l’allure du graphe de mL(t) entre les dates 0 h et 24 h. Déterminer la masse minimale de nitrate de potassium que doit contenir (Ch) pour assurer une température TC constante.

Page 59: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 173

Solution :

1-a) Les rayons d’inclinaison maximale proviennent de la périphérie du Soleil ; par

conséquent, en assimilant (voir figure ci-dessous) l’angle α à tanα, il vient :

'3,16rad10.7,4D/a 3S ==≈α −

b) Le Soleil est un objet situé

à l’infini ; son image se

forme dans le plan focal

image du miroir sphérique

(le foyer F se trouvant au

milieu du segment CS0). La

figure ci-contre précise la

construction géométrique de

l’image du Soleil.

Le rayon de l’image du Soleil est cm5,9D2/Ra2/R'a 0S0 ≈=α= et la puissance

rayonnée par le Soleil et reçue par la chaudière vaut kW5,98)c(P 20R =ππ= .

2-a) La figure suivante précise les notations

relatives à la machine réversible ditherme de

Carnot ainsi réalisée. PC désigne la puissance

thermique fournie au système fluide qui subit le

cycle ( 0PC > ), MP− (avec 0PM > ) représente la

puissance fournie au système de la part du

moteur, autrement dit, PM est la puissance

mécanique du moteur et enfin, 0P− ( 0P0 > )

symbolise la puissance thermique fournie par

l’atmosphère au système fluide. Le rendement r

du moteur ainsi constitué et fonctionnant de

manière réversible est :

C

0

C

M

T

T1

P

Pr −==

La puissance moyenne fournie lors d’une journée par la chaudière est :

RR

C P3

1

h24

P.h8

h24

h24pendantSoleilleparrayonnéeénergieP ===

La puissance moyenne fournie par le moteur s’en déduit :

R

C

0CM P

T

T1

3

1PrP

−==

b) Le nitrate de potassium subit une transformation à pression constante ; par

conséquent, le transfert thermique reçu par ce système est égal à sa variation

d’enthalpie. On suppose que les échanges de chaleur se font suffisamment lentement

pour que le changement d’état liquidesolide → puisse être considéré comme

réversible et mL(t) désigne la masse de nitrate de potassium liquide à l’instant t.

• Bilan enthalpique lors de l’insolation (par exemple, entre 8 h et 16 h) :

Vers le

centre S du

Soleil S0C

c

Miroir

x

α

a’

F

Source chaude TC

(chaudière)

Source froide T0

(Atmosphère)

Système

thermodynamique

qui effectue le

cycle

(S)−−−− PM

PC

−−−− P0

Page 60: Thermodynamique - Free

174 Chapitre 3

δQCInstant t, mL(t) liquide

M − mL(t) solide

Instant t + dt, mL(t) + dmL(t) liquide

M − (mL(t) + dmL(t)) solide

Le transfert thermique CQδ reçu par la chaudière (et entièrement cédé au nitrate de

potassium) pendant l’intervalle de temps dt est dtP)3/2(dt)3/P(dtPQ RRRC =−=δ .

La variation d’enthalpie lors de la fusion de la masse dmL(t) de nitrate de potassium

solide est FL )t(dmdH l= . En écrivant que CQdH δ= , on aboutit finalement à :

0P

3

2

dt

)t(dm

F

RL >=l

• Bilan enthalpique hors insolation (entre 0 h et 8 h puis entre 16 h et 24 h) :

Le transfert thermique est désormais égal à dt)3/P(Q RC −=δ . Par un même bilan

enthalpique que précédemment, on obtient :

0P

3

1

dt

)t(dm

F

RL <−=l

C’est le caractère exothermique du changement d’état liquide → solide qui permet de

récupérer de l’énergie thermique qui peut être ensuite cédée au moteur et le faire

fonctionner même hors insolation.

mL(t)

0 8 16 24 8 16 t (h)

∆mL

InsolationHors

insolation

L’allure du graphe donnant mL(t) est donnée ci-dessus. La masse minimale

lm de

nitrate de potassium doit être égale à la masse Lm∆ de solide qui fond lors de

l’insolation, soit tP

3

2mm

F

RL ∆=∆=

ll

, avec h8t =∆ .

Numériquement, avec kW5,98PR = et 15F kg.J10.6,2 −=l , kg10.3,7m 3=

l.

CRYOPHORE DE WOLLASTON

Changements d’états

Enoncé :

Dans le « Cours élémentaire de Physique », écrit par MM. A. Boutan et J.Ch D’almeida et paru aux Editions Dunod en 1867, on peut lire la description suivante du cryophore de Wollaston :

Page 61: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 175

« Deux boules de verre A et B, en partie pleines d’eau, sont réunies par un tube deux fois coudé à angle droit. On a d’avance expulsé l’air de l’appareil en faisant bouillir, pendant quelques instants, l’eau qu’il contient et le fermant ensuite à la lampe. Si l’on vient alors à entourer la boule inférieure B d’un mélange réfrigérant, et la boule supérieure A , de ouate pour la soustraire au rayonnement de chaleur des corps voisins, on voit, au bout d’un certain temps, de la glace se former dans la boule supérieure. C’est l’évaporation du liquide contenu dans cette dernière qui, ayant été considérablement activée par la condensation de vapeur opérée dans la boule inférieure a produit un abaissement de température suffisant pour congeler l’eau. »

Traduit en langage actuel, l’énoncé de cet exercice devient : deux boules de verre A et B, en partie remplies d’eau, sont réunies par un tube vide d’air. Le compartiment A, parfaitement calorifugé, contient initialement une masse m1 = 1 kg d’eau liquide, à la température T1 = 100°C. Le liquide qui s’évapore dans A se condense dans le compartiment B, maintenu à la température de 0°C : il y a donc élimination, au fur et à mesure de sa formation, de la vapeur d’eau formée.

Déterminer la masse m2 de glace formée dans le compartiment A lorsque toute l’eau liquide de ce compartiment a disparu. Faire l’application numérique.

Données : • 11 K.g.J18,4c −−= (capacité calorifique massique de l’eau liquide).

• La chaleur latente massique de vaporisation de l’eau dépend de la température selon la loi BTA)T(LV −= (où 1g.J3303A −= et 11 K.g.J9,2B −−= ).

• 1f g.J334L −= (chaleur latente massique de fusion de la glace, qui est supposée

indépendante de la température et de la pression).

Solution :

1. Lorsqu’un liquide est en équilibre avec sa vapeur, la pression de la vapeur est

égale à la pression de vapeur saturante du système liquide-vapeur. Si la vapeur est

éliminée au fur et à mesure de sa formation, la pression de vapeur saturante ne peut

être atteinte et le liquide s’évapore complètement. De plus, l’évaporation étant un

processus endothermique, le liquide restant se refroidit et sa température peut

suffisamment baisser pour qu’il se solidifie.

Le système liquide-vapeur est un système ouvert : on ne peut donc pas établir de bilan

thermodynamique global entre l’état initial et l’état final, caractérisé par une masse m2

de glace formée à la température de 0°C. Il faut étudier l’évolution du système au

cours du temps.

1ère

étape : le liquide dans le compartiment (A) se refroidit jusqu’à T0 = 0°C, sans

formation de glace. On note m la masse de liquide restant à l’instant t. La masse

)dm(− de liquide qui se vaporise (ici, dm < 0) pendant l’intervalle de temps dt reçoit,

Ouate Mélange eau-glaceà 0°C

(B)(A)

Page 62: Thermodynamique - Free

176 Chapitre 3

de la part du liquide restant, le transfert thermique (− dm)LV. Le liquide se refroidit et

passe de la température T à la température T + dT (avec ici encore, dT < 0). Le

compartiment A étant calorifugé, le bilan énergétique s’écrit :

0dmLmcdT V =− soit BTA

dTc

L

dTc

m

dm

V −==

Si l’on note m0 la masse de liquide restant lorsque la température atteinte est T0 :

∫∫ −=

0

1

0

1

T

T

m

m BTA

dTc

m

dm d’où

−−=

1

0

1

0

BTA

BTAln

B

c

m

mln

Et, finalement : B/c

1

010

BTA

BTAmm

−=

2ème

étape : Il se forme maintenant de la glace, à la température constante T0. L’eau

liquide qui se vaporise absorbe un certain transfert thermique qui permet de

transformer de l’eau liquide en glace. Si m2 désigne la masse de glace formée, alors :

)T(L)mm(Lm 0V20f2 −= soit 0

f0V

0V2 m

L)T(L

)T(Lm

+=

2. Application numérique : kg84,0m 0 = et kg74,0m 2 = . Il y a eu formation de

740 g de glace.

ETUDE D’UNE COCOTTE MINUTE

Changements d’états

Enoncé :

On met 1 L d’eau dans une cocotte minute, à la température ambiante. On ferme le couvercle muni de sa soupape et l’on chauffe l’ensemble avec une plaque électrique fournissant une puissance effective Πch = 2,0 kW au système. On note Πconv la puissance perdue par convection entre le récipient et l’extérieur, supposée proportionnelle à l’écart de température entre le système et l’air ambiant (loi de Newton de la convection, voir l’exercice intitulé « Régulation du chauffage d’un local », page 150), soit :

Πconv = K (T − T0) (avec K = 4,0 W.K −1)

où T est la température dans la cocotte et T0 la température de l’air ambiant.

Les données numériques nécessaires aux diverses questions sont rassemblées ci-dessous :

• Caractéristiques de l’air ambiant : température T0 = 20°C = 293 K et pression P0 = 1 bar.

• Extrait des tables des phases liquide et vapeur d’eau en équilibre :

Page 63: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 177

Volume massique (m 3.kg −1)Pression

(bar)Température

(°C)liquide vapeur

Chaleur latentede vaporisation

(kJ.kg −1)

0,0234 20 0,001002 57,840 2 453

1,0131 100 0,001043 1,673 2 257

1,2079 105 0,001047 1,419 2 243

1,4326 110 0,001051 1,210 2 230

1,6905 115 0,001056 1,036 2 215

• Caractéristiques du récipient : cylindre d’acier inoxydable dont les dimensions intérieures sont D = 28 cm (diamètre) et h = 16 cm (hauteur).

On considère que la pression à l’intérieur de l’autocuiseur a atteint la valeur P = 1,69 bar pour laquelle la soupape se met en rotation rapide, laissant s’échapper un jet caractéristique. A ce moment, l’air a été chassé et la phase vapeur interne est entièrement constituée de vapeur d’eau en équilibre avec le liquide. On continue de chauffer avec la même puissance Πch.

1. Quelle est la température qui règne à l’intérieur de l’autocuiseur ? Quelle masse de vapeur surmonte l’eau liquide (on suppose que la masse de liquide reste sensiblement égale à 1 kg : on est au début de cette phase) ?

2. A quel débit (mesuré en g.s −1) l’eau s’échappe-t-elle par la soupape ?

3. Retour à la température ambiante : on arrête le chauffage au bout de 10 min, la soupape se referme hermétiquement dès que la pression intérieure devient inférieure à 1,69 bar. On laisse revenir le système à la température ambiante de 20°C.

a) Quelles sont les masses respectives de vapeur et de liquide dans l’état final ? On comparera les résultats obtenus en utilisant les tables fournies dans l’énoncé à ceux trouvés en assimilant la vapeur d’eau à un gaz parfait (on donne la constante des gaz parfaits, R = 8,31 J.K −1.mol −1).

b) Expliquer pourquoi le couvercle semble « collé » au récipient. Calculer la force qu’il faudrait exercer sur le couvercle pour arriver à le décoller. Pourquoi est-il beaucoup plus simple d’ouvrir la soupape ?

Solution :

1. La température Tint à l’intérieur de la cocotte minute est la température

d’équilibre correspondant à la pression de vapeur saturante égale à 1,69 bar, soit en

utilisant les tables fournies dans l’énoncé, C115Tint °= . Le volume total Vint du

récipient est L85,94/hDV 2int =π= . D’après les tables, le volume

lV occupé par

1 kg d’eau liquide est L056,1V =l

. Le volume Vv occupé par la phase vapeur,

L79,8VVV intv =−=l

correspond à une masse de vapeur g49,8036,1/79,8m v == .

D h

Page 64: Thermodynamique - Free

178 Chapitre 3

2. L’énergie fournie par la plaque électrique (pendant l’intervalle de temps dt)

permet de compenser les pertes par convection et de vaporiser une masse dm de

liquide. Par conséquent, en notant 1v kg.kJ2152 −=l la chaleur latente massique de

vaporisation de l’eau à 115°C :

( ) v0intc )dm(dtTTKdt l+−=Π

d’où l’expression du débit (dm / dt) de vapeur d’eau à travers la soupape :

( ) 1

v

0intc s.g73,0TTK

dt

dm −=−−Π

=l

3-a) Au bout de min10t =∆ , la quantité de vapeur qui s’est échappée vers

l’extérieur est g438t)dt/dm(m =∆=∆ ; par conséquent, en négligeant la masse

finale de vapeur f,vm devant celle du liquide f,ml

, g5624380001m f, =−=l

. Le

volume f,vV occupé par la phase vapeur est donné par (en utilisant les tables) :

L29,9)562,0.002,1(85,9V f,v =−=

ce qui correspond à une masse finale de vapeur f,f,v mg16,0ml

<<= .

L’équation d’état des gaz parfaits permet de déterminer directement f,vm , en notant

1mol.g18M −= la masse molaire de l’eau et 'intP la pression à l’intérieur de la cocotte,

égale à la pression de vapeur saturante de l’eau à 20°C, soit bar0234,0P 'int = :

g16,0MRT

VPm

0

v'int

f,v ==

On constate que les valeurs trouvées pour la masse finale de la vapeur sont identiques :

l’hypothèse selon laquelle la vapeur d’eau, pour des pressions de vapeur saturante

faibles, se comporte comme un gaz parfait est tout à fait satisfaisante ! Il n’en serait

pas de même pour des valeurs de pressions trop grandes. En particulier, dans le cas

résolu à la question (1) à partir des tables thermodynamiques, la valeur de la masse de

la vapeur donnée par l’équation d’état des gaz parfaits est :

g29,818388.31,8

10.79,8.10.69,1m

35

v ==−

soit un écart d’environ 2,5% (qui reste encore faible) avec la valeur obtenue avec les

tables.

b) Une fois l’équilibre thermodynamique atteint, la surpression P∆ entre l’extérieur et

l’intérieur de la cocotte est importante, égale à bar977,0PPP 'int0 =−=∆ , expliquant

ainsi pourquoi le couvercle de la cocotte est effectivement hermétiquement collé au

récipient : en effet, la force F qu’il faudrait exercer pour le décoller est (en négligeant

le poids du couvercle) N10.6)4/D(PF 32 ≈π∆= , soit une force correspondant au

poids d’une masse de 600 kg !

La surface de la soupape étant beaucoup plus faible que celle du couvercle (et estimée

à 2cm2s = ), il suffit, pour soulever la soupape, d’une force égale à N20Psf ≈∆= ,

Page 65: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 179

beaucoup plus faible que F ! L’air peut ensuite pénétrer dans la cocotte, entraînant

l’égalisation des pressions puis l’ouverture aisée du couvercle !

POMPE A CHALEUR ET CHAUFFAGE D’UNE HABITATION

Applications des 1 er

et 2 nd

principes, changements d’états

Enoncé :

Le principe d’une pompe à chaleur fonctionnant selon un « cycle à compression » est le suivant (voir figure ci-dessous) :

Compresseur

Condenseur

Détendeur

Evaporateur

Echangeur

Circuit d’eaufroide

Circuit dechauffage

Echangeur

(T1,P1)(T2,P2)

T2 T3

T2 T1

Cycle du liquide réfrigérant dans une pompe à chaleur.

Un liquide réfrigérant sous haute pression P1 passe à travers une petite ouverture (un détendeur) vers une zone de pression plus faible P2. Le liquide y subit une détente de Joule-Thomson durant laquelle une partie se vaporise. Le réfrigérant, partiellement vaporisé, entre ensuite dans un évaporateur (et se trouve en contact avec un circuit d’eau froide qui constitue la « source froide », dont la température est néanmoins plus élevée que celle du réfrigérant), où il absorbe de la chaleur et s’évapore complètement à température et pression constantes. La vapeur toujours à basse pression P2 est ensuite comprimée dans un compresseur et ressort à l’état de vapeur chaude à la même haute pression P1. Il est alors temps de mettre en contact dans le condenseur (par l’intermédiaire d’un échangeur) cette vapeur chaude avec l’eau du circuit de chauffage (qui circule dans le sol de l’habitation et qui constitue la « source chaude », dont la température est cependant plus faible que celle du réfrigérant sortant juste du compresseur). L’eau de chauffage reçoit de l’énergie thermique alors que la vapeur chaude se condense entièrement à pression constante P1. Le liquide, sortant du condenseur, rencontre de nouveau le détendeur et le cycle se poursuit…

Les fluides réfrigérants les plus utilisés sont les fréons19 (comme le fréon 22, CHF2Cl, dans le cadre de cet exercice), l’ammoniaque, le dioxyde de carbone ou de soufre, … L’utilisation des fréons comme liquides réfrigérants est soumise à caution actuellement car les fréons ont une influence néfaste sur la couche d’ozone atmosphérique. Ils tendent à être remplacés désormais par des alcanes.

Notations et données (les calculs seront réalisés pour une masse m = 1 kg de fréon) :

19 Les fréons sont des dérivés chlorés et fluorés du méthane ou de l’éthane.

Page 66: Thermodynamique - Free

180 Chapitre 3

• En traversant le détendeur, le fréon liquide subit une détente adiabatique passant de (P1,T1) à (P2,T2).

On donne : K305T1 = , K273T2 = , bar65,12P1 = et bar5P2 = .

• Dans l’évaporateur, il subit une évaporation complète sous la pression de vapeur saturante P2 et à la température T2.

• Le fréon gazeux sort du compresseur à la température T3 et sous la pression P1.

• Dans le condenseur, le fréon gazeux se refroidit, puis se liquéfie complètement sous la pression de vapeur saturante P1 et à la température T1.

• )T(vl représente la chaleur latente massique de vaporisation du fréon à la température T.

On donne : 11v kg.kJ219)T( −=l et 1

2v kg.kJ5,244)T( −=l .

• La capacité thermique massique lc du fréon liquide est indépendante de T et de P

et vaut 11 K.kg.kJ38,1c −−=l .

• Le fréon gazeux est assimilé à un gaz parfait de masse molaire 1mol.g5,86M −= ,

pour lequel 20,1=γ (la constante des gaz parfaits est 11 mol.K.J314,8R −−= ).

• L’énergie cinétique macroscopique ainsi que l’énergie potentielle de pesanteur sont négligées dans tout l’exercice et l’installation fonctionne en régime permanent.

1. Passage dans le détendeur à parois adiabatiques : démontrer que la détente est isenthalpique. En déduire la fraction massique xv de fréon gazeux à la sortie du détendeur. Calculer la variation d’entropie ∆s1 du fréon.

2. Passage dans l’évaporateur : évaluer le transfert thermique q2 reçu par le fréon. Calculer sa variation d’entropie ∆s2.

3. Etude de la compression : en supposant la compression adiabatique réversible, déterminer T3 puis le travail reçu w3 par le fréon en fonction des données. Calculer la variation d’entropie ∆s3 du fréon.

4. Passage dans le condenseur : calculer le transfert thermique q4 reçu par le fréon puis sa variation d’entropie ∆s4.

5. Le compresseur est entraîné par un moteur électrique de rendement électro-mécanique ρm = 0,8. Définir l’efficacité e de cette pompe à chaleur et l’évaluer numériquement. Quel avantage présente ce chauffage par rapport au chauffage électrique ?

Page 67: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 181

Solution :

Le liquide réfrigérant constitue un système en

écoulement qui traverse successivement quatre

« machines » (détendeur, évaporateur, compresseur

et condenseur). Si w et q désignent respectivement

le travail utile et le transfert thermique massiques

reçus, de la part de la « machine », par le système

réfrigérant, alors, en négligeant l’énergie potentielle

de pesanteur et l’énergie cinétique macroscopique :

qwhhh 12 +=−=∆

où h1 et h2 désignent les enthalpies massiques du système avant et après la

« machine ». Ce bilan énergétique, caractéristique des systèmes en écoulement, a été

démontré dans l’exercice intitulé « Moteur à réaction », page 163 et sera constamment

utilisé dans cet exercice.

1. Lors du passage dans le détendeur, le fréon ne reçoit ni travail utile ni transfert

thermique ; par conséquent, la détente est isenthalpique (c’est une détente de Joule-

Thomson), 0h1 =∆ . Cette détente, irréversible, peut être modélisée par les deux

transformations réversibles suivantes :

Fréon liquide

(1 kg)

T1 et P1

Fréon liquide

(1 kg)

T2 et P2

Fréon vapeur (xv kg)

Fréon liquide

)kg)x1(x( v−=l

T2 et P2

Bh∆

Refroidissement

réversible du

liquide

Vaporisation

partielle

réversible

Ah∆

L’enthalpie étant une fonction d’état, la variation d’enthalpie ne dépend pas du chemin

suivi pour passer de l’état initial à l’état final, par conséquent :

BA1 hh0h ∆+∆==∆

Or, )TT(ch 12A −=∆l

et )T(xh 2vvB l=∆ , soit finalement :

%1,18)T(

)TT(cx

2v

21v =

−=

l

l

La variation d’entropie du fréon se calcule en utilisant le même chemin fictif

réversible :

11

2

1

1

2

2

2vv

1

2BA1 kg.K.J8,8

T

T1c

T

Tlnc

T

)T(x

T

Tlncsss −−=

−−

=+

=∆+∆=∆

lll

l

2. Dans l’évaporateur, le reste de fréon liquide se vaporise. Le transfert thermique

reçu par le fréon est alors :

12vv22 kg.kJ3,200)T()x1(hq −=−=∆= l

Et la variation d’entropie massique vaut :

11

2

2vv2 kg.K.J8,733

T

)T()x1(s −−=

−=∆

l

« Machine »

Système réfrigérant

en écoulement

P1 T1 P2 T2

w q

h1 h2

Page 68: Thermodynamique - Free

182 Chapitre 3

3. L’expression de la loi de Laplace permet de déterminer la température T3 :

γγ−γγ− = 2123

11 TPTP

Soit : K7,318TP

PT 2

1

1

23 =

=

γ

γ−

Le travail w3 reçu par le fréon est donné par :

( ) 12333 kg.kJ3,26TT

M

R

1hw −=−

−γ

γ=∆=

La variation d’entropie 3s∆ du fréon est bien évidemment nulle puisqu’une

transformation adiabatique réversible est une isentropique !

4. A la sortie du condenseur, le fréon gazeux initialement dans l’état T3 et P1 se

retrouve sous forme liquide dans l’état T1 et P1. Le changement d’état est irréversible

et, comme dans la question (1), on imagine le chemin réversible fictif suivant :

Fréon gazeux

(1 kg)

T3 et P1

Fréon gazeux

(1 kg)

T1 et P1

Fréon liquide (1 kg)

T1 et P1

Dh∆

Refroidissement

réversible du gaz à

pression constante

Liquéfaction

complète

réversible

Ch∆

Le transfert thermique q4 reçu par le fréon est alors :

11v31DC44 kg.kJ9,226)T()TT(

M

R

1hhhq −−=−−

−γ

γ=∆+∆=∆= l

et la variation d’entropie :

11

1

1v

3

1DC4 kg.K.J4,743

T

)T(

T

Tln

M

R

1sss −−−=−

−γ

γ=∆+∆=∆

l

Remarque : on peut effectuer, le long du cycle, les bilans énergétique et entropique :

• La somme 4321 hhhh)h( ∆+∆+∆+∆=∆Σ est-elle bien nulle ? Numériquement,

elle vaut 1432 kg.kJ3,0qwq)h( −−=++=∆Σ .

• La somme 4321 ssss)s( ∆+∆+∆+∆=∆Σ est-elle nulle ? Numériquement, elle vaut

11421 kg.K.J8,0sss)s( −−−=∆+∆+∆=∆Σ .

On constate bien, pour les deux bilans effectués, que les sommes )h(∆Σ et )s(∆Σ

évaluées le long du cycle parcouru par le fréon sont bien compatibles, aux erreurs

d’arrondis près, avec la valeur nulle !

5. L’efficacité e de la pompe à chaleur est définie par :

fourni électrique travail

chauffage deeau l'par reçue thermiqueénergiee =

Page 69: Thermodynamique - Free

Thermodynamique 183

En remarquant que le travail électrique fourni par le moteur qui entraîne le

compresseur est m3 /w ρ , il vient :

9,6w

q

)/w(

)q(e

3

4m

m3

4 =ρ−=ρ

−=

Autrement dit, si le moteur électrique fournit une énergie de 1 kWh20

, la pompe à

chaleur fournit à l’eau de chauffage une énergie thermique 6,9 fois plus grande, soit

6,9 kWh. Si ce même kWh avait été utilisé directement pour faire fonctionner une

résistance chauffante, le transfert thermique n’aurait alors été que de 1 kWh !

20 1 kWh est l’énergie fournie par une source de puissance constante (égale à 1 kW) pendant 1 h. Par

conséquent, 1 kWh = 10 3.3600 = 3,6.10 6 J.