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N° 05 - Juin 2009 - Lettre d’information Le scrutin du 7 juin et ses leçons locales Dans le Département de l’Isère mais encore davantage dans l’agglomération Grenobloise, le scrutin du 7 juin est l’ultime alarme pour l’ensemble de l’opposition locale. Dans le canton de Vif, la majorité présidentielle perd 17 points par rapport aux dernières élections cantonales. Elle est passée de 41 % à ... 24 % des suffrages. C’est une réalité qu’il faut regarder en face. Le succès national a été une bérézina locale. Pourquoi ? Tout d’abord, cette opposition est incapable de tirer les leçons des succès des années 80. Je conçois que cela soit difficile de tirer les enseignements d’évènements qui n’ont pas été vécus. Pour certains d’entre eux, ils en ont bien bénéficié après mais dans le feu de l’action on ne les avait jamais vus. Pour avoir été le directeur de campagne des élections victorieuses de mars 1983 et mars 1985, je suis bien placé pour dire que si nous avions à cette époque été aussi divisés, aussi peu travailleurs et sans projet mobilisateur, les victoires n’auraient jamais été possibles. Il faut dissiper un malentendu. L’union aurait hier été jouable parce qu’il n’y aurait pas eu de concurrence. C’est faux. Les rivalités ont toujours existé. Mais les rivalités s’effaçaient derrière l’intérêt collectif. En 1983, Carignon, Michal, Corbet, Saul-Guibert, Descours, Paramelle, Cabanel, Cazenave, de Villard … avaient le talent pour conduire une liste et pour gagner. En 1985, Guy Cabanel, Jean Boyer, Alain Moyne-Bressand, Charles Descours … auraient été des Président de Département talentueux. Ils ont joué collectif et ils ont gagné collectivement. C’est vrai que ces personnalités étaient d’un autre caractère que bon nombre des actuels supposés leaders. Mais elles ont donné l’exemple de l’union au- delà des ambitions personnelles. Pourquoi ? Parce qu’elles avaient d’abord le sentiment que cette victoire, elles la La Lettre du Changement - 1

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Point sur les élections Européennes

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N° 05 - Juin 2009 - Lettre d’information

Le scrutin du 7 juin et ses leçons locales

Dans le Département de l’Isère mais encore davantage dans l’agglomération Grenobloise, le scrutin du 7 juin est l’ultime alarme pour l’ensemble de l’opposition locale. Dans le canton de Vif, la majorité présidentielle perd 17 points par rapport aux dernières élections cantonales. Elle est passée de 41 % à ... 24 % des suffrages.

C’est une réalité qu’il faut regarder en face. Le succès national a été une bérézina locale. Pourquoi ? Tout d’abord, cette opposition est

incapable de tirer les leçons des succès des années 80. Je conçois que cela soit di f f ic i le de t irer les enseignements d’évènements qui n’ont pas été vécus. Pour certains d’entre eux,

ils en ont bien bénéficié après mais dans le feu de l’action on ne les avait jamais vus. Pour avoir été le directeur de campagne des élections victorieuses de mars 1983 et mars 1985, je suis bien placé pour dire que si nous avions à cette époque été aussi divisés, aussi peu travailleurs et sans projet mobilisateur, les victoires n’auraient jamais été possibles. Il faut dissiper un malentendu. L’union aurait hier été jouable parce qu’il n’y aurait pas eu de concurrence. C’est faux. Les rivalités ont toujours existé. Mais les rivalités s’effaçaient derrière l’intérêt collectif. En 1983, Carignon, Michal, Corbet, Saul-Guibert, Descours, Paramelle, Cabanel, Cazenave, de Villard … avaient le talent pour conduire une liste et pour gagner. En 1985, Guy Cabanel, Jean Boyer, Alain Moyne-Bressand, Charles Descours … auraient été des Président de Département talentueux. Ils ont joué collectif et ils ont gagné collectivement. C’est vrai que ces personnalités étaient d’un autre caractère que bon nombre des actuels supposés leaders. Mais elles ont donné l’exemple de l’union au-delà des ambitions personnelles. Pourquoi ? Parce qu’elles avaient d’abord le sentiment que cette victoire, elles la

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devaient à l’intérêt porté à la collectivité et à l’affection des militants. Cet état d’esprit a totalement disparu et l’opinion le perçoit bien. Que Savin soit candidat contre Carignon c’est son droit le plus élémentaire à lui comme à tant d’autres. Mais de là à mener une campagne dans le sectarisme absolu, dans les insultes permanentes les plus basses comme lors de cette lamentable journée du 15 novembre …: la compétition prenait alors une autre tournure. La candidature de Carignon était une erreur. Il fallait organiser un espace de respiration avec un leader départemental consensuel comme Guy Cabanel ou comme Pierre Gimel qui sont des exemples de dévouement dans la durée. Ce leader aurait pris le temps de raccommoder. Mais Savin et ses collaborateurs ne pouvaient pas tacler à hauteur des genoux pendant tout le match et proposer l’accolade ensuite dans les vestiaires. Un passif est né et il mettra du temps à être purgé. C’est la réalité des tempéraments humains. Il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître. Cette division a expliqué le recul en militantisme dans l’agglomération et dans notre canton. Ensuite, une fois que les êtres humains partagent le même maillot, il faut qu’ils portent un projet qui ait du sens et qui mobilise largement. Il est maintenant de mode de critiquer Carignon. En ce qui me concerne, lorsque nous avons eu des divergences, elles ont été exprimées dans la clarté.

C’est donc avec la même clarté que je reconnais une réalité historique, c’est que Carignon a été capable de porter un projet collectif terriblement mobilisateur et novateur comme le referendum tramway, l’AIVA, l’impôt zéro … Carignon à Grenoble c’est comme Noir à Lyon, Frèche à Montpellier, Hernu à Villeurbannes, Bérégovoy à Nevers … : les personnalités ont été exposées mais elles ont changé leurs villes. Vous retirez les apports des bilans de leurs mandats

et vous ne reconnaissez plus les villes en question. C’est une réalité objective. Prétendre le contraire, c’est tomber dans un obscurantisme indigne. A cette époque, en Isère, c’est la droite qui incarnait alors le progrès et l’espoir face à une gauche dans les cordes. Mais aujourd’hui où est le projet ? Où sont les nouvelles générations ? Où est l’ouverture locale ? Certainement pas en nombre à droite actuellement. Bien davantage, localement, ce sont des municipalités de droite qui augmentent les impôts, qui augmentent les indemnités des élus, qui fixent des conditions autoritaires de déroulement des Conseils Municipaux …

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Des municipalités dont des membres parfois éminents avaient laissé dans le vestiaire le seul temps d’un match l’appartenance UMP pour faire vivre un apolitisme rassembleur puis, une fois élus, le reprennent avec une arrogance d’une autre époque. Là aussi, il y a des limites à ne pas dépasser. On peut gagner une fois dans de telles conditions mais le coup d’après chacun se méfie et voit les individus avec un autre regard. C’est ce qui explique que les appels aux votes lancés par certains élus locaux ont eu des effets repoussoirs incontestables. Enfin, il faut renouveler les c a n d i d a t s e t s o r t i r d e s professionnels politiques locaux qui font carrière à coup d’une indemnité par çi, d’un autre mi-mandat par là … sans connaître la vraie vie quotidienne. Pour bon nombre d’entre eux, ils ont eu la chance hier de bénéficier de la locomotive des années 80. Ils ont découvert la politique dans le confort douillet des cabinets du Conseil Général. Maintenant qu’ils peuvent faire leurs preuves, depuis plusieurs années, en dehors de sauver des fonds de commerces personnels, les échecs s’additionnent. Il faut donc du neuf. Ce neuf passe par le devoir de vérité de ceux qui veulent davantage que les rentes de situations des petits fonds de commerces individuels. Lors des dernières élections cantonales, le suffrage universel direct m’a placé en première position dans ce Canton et ce à l’issue même d’une mauvaise campagne de ma part. Je pense être capable de reconnaître des

bons points dans mes actions mais aussi les erreurs et des fautes lorsqu’elles existent. C’est d’ailleurs la seule façon de progresser dans le temps. Avant les dernières élections locales, le décès de mon père m’avait beaucoup fragilisé. Pendant des années, il avait partagé chacune de mes campagnes et chacune de mes réunions. C’était parfois même un peu «envahissant» mais je savais que cela lui faisait tellement plaisir car la politique était sa passion. Au début de chaque réunion lors des dernières cantonales, je guettais son arrivée. Et quelques minutes plus tard, ne voyant pas son béret franchir le seuil

de la porte d’entrée, je reprenais conscience de sa disparition et la réunion m’apparaissait «secondaire». C’est peut-être bête qu’il en ait été ainsi. Mais c’est la réalité. Cette étape est franchie. Elle l’a été d’ailleurs en pouvant observer la «véritable nature» de certaines personnes dont cette candidature pitoyable de division de Lachat qui m’annonçait le contraire au téléphone 48 heures avant même l’annonce officielle de son coup…

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Si l’opposition doit compter sur des «tempéraments» de ce «calibre», il vaut mieux garder Vallini, Migaud et Destot. Ils ont quand même une autre stature dans le respect de certaines valeurs purement humaines. Ces dernières années, sur le plan national, un immense progrès est intervenu. Il n’y a plus d’électeur captif. Le vote se mérite plus que jamais. Si le candidat naturel ne le

mérite pas, on passe à un autre. C’est une formidable avancée parce que c’est un progrès de la démocratie des citoyens matures, plus autonomes. Pour revenir à la cantonale 2008, mes meilleurs scores ont été dans les bureaux de votes les plus populaires du Canton.

C’est normal puisque la droite encartée me balançait des peaux de bananes à longueur de journée, les mêmes qui aujourd’hui appellent sans complexe à la solidarité à leur avantage bien sûr… C’est pour ces électeurs là qui, non seulement ont gardé confiance, mais qui ont su dépasser les clivages théoriques qu’un devoir de vérité et de propositions existe. Ils avaient permis les victoires par le p a s s é . I l s e s pé r a i e n t c a s s e r l ’ immobi l i sme. Aujourd ’hu i , i l s constatent que le statu quo est bien installé. Nous incarnions le réel changement. Le reste n’était qu’une ripolinade passagère. Pour ces citoyens qui ont montré leur attachement au changement, nous devons exprimer notre différence. C’est une question de respect et d’honnêteté. Denis BONZY Pour nous rejoindre : • vous souhaitez vous inscrire à un groupe

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